Zoonymie du papillon l'Azuré du Trèfle Cupido argiades (Pallas, 1771).
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
— Les caractéristiques de l'espèce (d'où découlent les dénominations) sont la couleur bleu du mâle, sa petite taille (<30mm), sa queue, plus courte que L. boeticus, et les deux taches marginales orange de l'aile postérieure.
Il a donc été décrit par Engramelle en 1779 comme "Le Petit Porte-Queue" (une variété sombre est nommée "le Myrmidon" par Engramelle) avant de recevoir des autres auteurs des transcriptions en "français" des différents noms scientifiques aujourd'hui reconnus comme des synonymes : "Argiade", "Tiresias", (de Villers), le "papillon amyntas" (Latreille), le "Polyommate amyntas" (Godart, 1819) ; Le "Petit Porte-Queue" reste très utilisé par les auteurs jusqu'au XXe siècle.
L'usage de ces noms, et notamment de "Le Petit Porte-Queue", et de "Le Myrmidon" auquel Oberthür était attaché, a été aboli au profit de "L'Azuré du Trèfle" par G.Luquet en 1986. Ce nom est désormais le seul à être utilisé.
I. Nom scientifique.
1. Famille et sous-famille.
a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.:
Publication originale : Leach, William Elford, 1790-1836 "Insecta" pp. 329-336, "Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172 : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library] page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]
La famille des Lycaenidae Leach, [1815] tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). il comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus, soit les sous-familles des Polyommatinae Swainson, 1827, Lycaeninae [Leach, 1815] et Theclinae Butler 1869.
Ses 6000 espèces mondiales représentent un tiers des Papilionoidea. La majorité a développé des stratégies d'associations facultative ou obligatoire avec les fourmis, qui vont du parasitisme au mutualisme. Les chenilles et les chrysalides utilisent des signaux chimiques et acoustiques pour manipuler les fourmis dans le sens de la myrmecophylie. La présence d'une glande dorsale, située en général sur le 10ème segment exsudant un liquide sucré comparable au miellat des pucerons est un caractère largement partagé par les chenilles de lycénidés myrmécophiles et connu depuis 1894 . On parle alors de chenilles trophobiontes. Toutefois, certaines espèces ont mis au point des stratégies plus complexes pour inciter les fourmis à les adopter et à les transporter au sein de leurs fourmilières.
b) Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827.
Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.
Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus. Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.
Cette sous-famille contient, en France, 1 Tribu, celle des Polyommatini Swainson, 1827 riche de 18 genres :
- Leptotes Scudder, 1876
- Lampides Hübner, [1819]
- Cacyreus Butler, 1897
- Cupido Schrank, 1801
- Celastrina Tutt, 1906
- Maculinea Eecke, 1915
- Pseudophilotes Beuret, 1958
- Scolitantides Hübner, [1819]
- Iolana Bethune-Baker, 1914
- Glaucopsyche Scudder, 1872
- Plebejus Kluk, 1780
- Aricia [Reichenbach], 1817
- Plebejides Sauter, 1968
- Eumedonia Forster, 1938
- Cyaniris Dalman, 1816
- Agriades Hübner, [1819]
- Lysandra Hemming, 1933
- Polyommatus Latreille, 1804.
2. Nom de genre : Cupido, Schrank, 1801.
a) Description originale :
Cupido Schrank, 1801; Fauna Boica 2 (1) Ingolsdadt : 153, 206,
— Type spécifique: Papilio minimus Fuessly 1775 (Cupido puer de Schrank)
Schrank donne deux noms, l'un en allemand, Schildfalter ("papillon-écu" ou "papillon-carapace"), et l'autre en latin, Cupido.
— Description :
- Fühlhörner : fadenförmig, am Ende kolbig : das Kölbchen länglicht, zusammengedrückt. (antennes : filiformes, extrémité en forme de massue ; ..)
- Füsse : 6, fast gleich. (Pattes : 6, presque identiques)
- Flügel : fast gleich, in der Ruhe aufgerichtet (Ailes : presque identiques, érigées au repos).
— Composition initiale:
I. Virgaureae, Hippothoe, Chryseis, Phlaeas, Circe
II. Arion, Alcon, Acis, Damon, Damoetas, Argiolus, Eumedon, Corydon, Adonis, Alexis, Agestis, Argus, Battus, Puer,
III. rubi, betulae, quercus, pruni, spini.
Franz von Paula Schrank, né le 21 août 1747 à Varnbach près de Schärding (Autriche) et mort le 22 décembre 1835 à Munich était un prêtre jésuite et un naturaliste allemand.
A neuf ans Schrank fréquente le collège jésuite de Passau et à quinze ans il entre dans la Compagnie de Jésus. Il passe la première année de son noviciat à Vienne (1756) et la seconde à Ödenburg (aujourd’hui Sopron en Hongrie) où il suit les cours d’un missionnaire revenant du Brésil et qui l’intéresse à l’histoire naturelle. Il étudie ensuite à Raab, à Tyrnau (aujourd’hui Trnava en Hongrie) et à Vienne.
Il est envoyé enseigner au Collège de Linz à partir de 1769. Après la suppression de son ordre, il se rend à Passau où il est ordonné prêtre en décembre 1774 et obtient son doctorat en théologie en 1776 à Vienne.
En 1776, il fait paraître Beiträge zur Naturgeschichte et est nommé professeur de mathématique et de physique au lycée à Amberg puis professeur de rhétorique à Burghausen. En 1784, il devient professeur d'éloquence avant d’enseigner la botanique économique et d’économie rurale à l’université d’Ingolstadt puis conseiller ecclésiastique à Landshut. En 1809, l’Académie des sciences de Munich l’élit comme membre à la condition qu’il prenne en charge le jardin botanique qui venait d’être créé dans la ville, charge qu’il occupera jusqu’à sa mort. (Wikipédia)
Je place cette note biographique pour souligner les liens potentiels entre Schrank et Denis et Schiffermüller il est jésuite comme J.N. Denis et il suivit une part de ses études à Vienne. De plus, Schrank a rendu visite à Schiffermüller à Linz en 1785 et a consulté sa collection.
Archeo-taxonomie :
Après que Linné a classé en 1758 les petits papillons dans sa phalange des Plébeiens et qu'il les a divisé en rurales et urbicolae, Fabricius, en 1793, plaça tous les Plébeiens sans distinction dans une catégorie qu'il nomma Hesperia. On y trouvait nos Lycénidés, les Bleus, avec nos Hespéridés. Il y avait alors deux familles de papillons diurnes pour Fabricius, les Papillons (Papilio), et les Hesperia. Les Grands, et les Petits.
C'est alors qu'intervint Schrank, qui, d'un coup de ciseau, coupa en deux cette famille des Hesperia et en créa deux groupes (Erynnis et Cupido) placés aux deux extrémités de sa nouvelle répartition en cinq familles :
Papillons diurnes de Schrank = 5 familles :
- Erynnis : les Hespéridés
- Pieris : les Papilionidés et les Pieridés .
- Maniola : les Satyrinés et Apaturinés
- Papilio : les Limenitinés, les Nymphalinés et les Argynninés
- Cupido : les lycénidés.
Bien entendu, Fabricius répliqua (1817) en divisant à son tour tous les papillons + Sphinx en 49 genres... sans y inclure ni Erynnis ni Cupido, et en rétablissant ses Hesperia.
Latreille avait prit aussi la paire de ciseau en 1804 : dans ses 8 genres, les Petits, les Plébéiens, les Hesperia de Fabricius étaient divisés en : 1 les Hesperia (nos Hespéridés) et 2 les Polyommates (un synonyme d'Argus) (nos Lycénidés), donc, l'équivalent des Cupido de Schrank.
D'autres leur succédèrent ; les années passèrent. Le groupe Cupido de Schrank, qui avait la taille d'une de nos Familles, se trouva réduit à la dimension d'un genre, pour quelques espèces. Scudder (1875) considéra que le nom pouvait être retenu pour...les deux premières espèces de son deuxième groupe (voir "composition" supra), Arion et Alcon.
En 1958, la décision 503 de la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique valida le genre Cupido. et fixa le Papilio minimus Fuessly, 1775 comme l'espèce-type:
ICZN 1958. Opinon 503. Designation under the Plenary Power of a type species in harmony with existing usage for the generic name Cupido Schrank, 1801 (Class Insecta, Order Lepidoptera) and matters incidental thereto. Opinions and declarations rendered by the International Commission on Zoological Nomenclature, 18(5): 121-140.
— Ce genre renferme deux sous-genres :
- Sous-genre Everes Hübner, [1819]
- Sous-genre Cupido Schrank, 1801
b) Étymologie du nom Cupido :
Du latin cupido, "désir, passion, envie, cupidité", et de Cupido, inis, "Cupidon".
- verbe cupio, cupere : "désirer". D'une racine indo-européenne *kuep (« bouillir », « fumer ») au sens concret.
Inutile sans-doute de rappeler que Cupidon est l'homologue latin du dieu grec Éros, dieu de l'amour. Si Éros est un des cinq divinités primordiales, si, avec Himéros le désir, il accompagne Aphrodite, s'il est représenté dans la statuaire comme un jeune adolescent, qui reçoit son arc et ses ailes seulement au IVe siècle av. J.C., Cupidon perd ce statut majeur, devient le fils de Mars et de Vénus avant de devenir cet angelot dodu et espiègle aux flèches ravageuses et fatales.
Il est plus intéressant de noter que Linné avait nommé Papilio cupido S.N. p. 482 n° 145 son tout premier papillon plébéien rural (cela témoigne bien de son statut de petit dieu familier indigne de figurer parmi les Apollo, les Muses et les Nymphales des premières Phalanges de Linné). C'est, pour ainsi dire, par cette première place sur la liste, l'archétype du Plébéien linnéen.
Mais cette espèce de polisson, pourtant décrite selon Linné par Petiver et Roesel, "habitat in Gossypio Americes", habite selon Linné sur les cotonniers d'Amérique. La Linnean Society conserve encore le spécimen du suédois :
http://www.linnean-online.org/14701/
Quand au papillon lui-même, il s'est fait discret ; il porte le nom d'Helicopis cupido, appartient à la famille des Riodinidae et réside dans la forêt amazonienne, en Guyane, au Surinam (il y choisit le curare de ses flèches): le voici, le cupidon de Linné, le vrai, Helicopis cupido cupido :
Si ce détour se justifie autrement que par la curiosité, il permet de suggérer que Schrank, pour nommer son groupe qui regroupait tous les Plébéiens à l'exception d'intrus à grosse tête et aux antennes en crochet qu'il fallait mettre chez les Erynnis, a très bien pu se contenter de reprendre le nom venant en premier sur la liste de Linné, son possesseur ne risquant pas de traverser l'Atlantique pour protester.
Voir : Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758.
Deux hypothèses complémentaires sur le choix du nom Cupido par Schrank.
1. J'ai montré initialement que Schrank avait créé 5 familles, en éclatant le groupe Hesperia de Fabricius en deux, Erynnis et Cupido, placés —comme cela a été remarqué par A.M. Emmet— aux deux extrémités de sa liste. Or, il se trouve que les deux termes s'opposent : Erynnis correspond à la Haine (les trois Erinyes se nomment "la Haine (Mégère) , la Vengeance (Tisiphone) et l'Implacable (Alecto)" et Cupido à l'Amour. On peut donc deviner une architecture dénominatrice déterminée.
2. J'ai également montré que Schrank avait des liens avec Vienne, était jésuite comme Denis et avait rendu visite à Schiffermüller : il devait parfaitement connaître (ce qui est vrai de toute façon de tous les lépidoptéristes européens de l'époque) le Verzeichniß de Denis et Schiffermüller, paru à Vienne en 1775. Or, le frontispice de cette publication montre en premier plan trois Éros dotés d'ailes de papillons collectionnant ensemble les insectes, encadrés d'autres papillons. Ce frontispice incite à établir un lien entre les papillons et les Cupidons, et à baptiser Cupido le groupe des papillons les plus petits.
Source : http://starodruki.miiz.waw.pl/de/oldprints/view/15
Version en couleur © antiquaire Donhofer avec le jardin de Schönbrunn en arrière plan. On identifie Zerynthia polyxena, Macroglossum stellatarum, Deilephila porcellus (?) mais aussi, tenu par un des putti, un filet à papillon en forme de pince en X à deux filets, en usage à l'époque et décrit par Engramelle.
http://www.antiquariat-donhofer.at/modules/bildgalerie/view.php?gi_id=168
Le sous-genre Everes Hübner, [1819]
Everes Hübner, [1819]; Verzeichniss bekannter Schmetterlinge. (5):page 69,
Jakob Hübner est un entomologiste allemand, ( 1761 à Augsbourg- 1826 ) Il étudie le dessin, puis l'eau-forte et la xylographie. Il étudie particulièrement les papillons et commence à faire paraître ses premiers articles en 1785. Il fait des séjours en Ukraine et à Vienne à partir de 1789, où il fait la connaissance d'Ignaz Schiffermüller (1727-1806) avec lequel il garde des liens d'amitié sa vie durant. Hübner gagne sa vie en étant dessinateur pour une manufacture de textile. Ses travaux, finement illustrés, s’attachent notamment à l’étude des différents stades de ces insectes. . Sa collection est acquise en 1935 par la Royal Entomological Society de Londres.
—Type spécifique : Papilio amyntas Denis & Schiffermüller
http://www.archive.org/stream/verzeichnissbeka00hb#page/n76/mode/1up
— Description :
Coitus n°6 : Everen, Everae. Die teufen zart geschwänzt ; alle Flügel unten blauslich weiß gefärbt, schwarz bedupft. Everes Amyntas Schiff. verz. pap. n° 18 tyresias, Esp. Pap. 34 1-2, Hübn. Pap. 322-324. / E. Polysperchon Bergst. non.43 ; tiresias Hübn.
Ce sous-genre contient deux espèces en France :
- Cupido alcetas (Hoffmannsegg, 1804). Azuré de la Faucille.
- Cupido argiades (Pallas, 1771). Azuré du Trèfle.
— caractères.
En 1912-21, Oberthür écrivait : "on range aujourd'hui dans le genre everes créé par Hübner un certain nombre de petites espèces ayant tout à fait l'aspect et l'allure des Lycaena, mais chez lesquelles les ailes postérieures sont finement caudées. Les chenilles sont onisciformes*. Elles possèdent sur le 6e segment abdominal des organes érectiles et glanduleux dont la sécrétion est très recherchée des fourmis. Les chrysalides sont obtuses et ponctuées de noir."
* En forme de cloporte.
— Étymologie du nom Everes.
Il n'existe pas de nom latin qui puisse être rapproché de everae, forme utilisée par Hübner.
Selon le Dictionnaire de Sabbathier pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins (1774) deux personnages répondent au nom d'Evères :
a) Evères est l'un des fils de Ptérélas, il fut le seul de ses frères qui ne périt pas dans un combat contre les fils d'Électryon [fils de Persée et d'Andromède] au sujet des bœufs qu'ils avaient enlevé à ce dernier. On lui doit avait confié la garde d'un des vaisseaux, et ce fut ce qui lui sauva la vie et lui permit d'emporter le butin. Car, s'il se fut trouvé au combat, il y a apparence qu'il y serait péri comme ses frères.
b) Evères est fils d'Hercule et de Parthénope, la fille de Stymphale.
En 1801, le Dictionnaire portatif de la fable de Pierre Chompré vol.1 page 408 donne les mêmes informations, mais apprend (page 256) aussi que
c) Tiresias était fils d'Evères et de la nymphe Chariclo.
(Je choisis volontairement Sabbathier et Chompré, des sources contemporaines de Hübner).
Les étymologistes en entomologie :
— A.M. Emmet (1991) page 150 :
—not traced. "Greek hero" (Macleod) ; probably correct, but he was apt to jump to conclusions. There is a word eueres, meaning well-poised, of oars, i.e. with the weight inboard and outboard correctly ajusted ; by metonymy this could become the name of a skilful oarsman.
— Hans A. Hürter (1998) page 319:
Hübner hat mitunter recht willkürliche Wortbildungen für die Benennung von Arten und gattungen verwendet ; leider hat er sich in seinem Werk dazu nicht geäußert. So wird zunächst eine fragwürdige Ableitung vorgestellt und anschließend der -wahrscheinlich benutzte- mythologische Name Everes erörtert.
e, ex, aus, heraus ; von, ...aus, von...her
ver, veris : Frühling, Lenz.
Dann könnte man sagen : "Die Arten aus dem Frühling" oder besser "die Arten die vom Frühling an fliegen". In diesem Falle : "Eine Gattung in der Arten zusammengefasst sind, deren Falter im Frühling oder vom Frühling an fliegen".
Die Flugzeit wird bei allen 3 Everes -Arten z.B. bei Higgins angegeben : Ab April bis September in swei bis drei generationene", "Ab April etc
[...]
Im klassischen Latein schrieben die Römer u für v ; erst in nachklassischer Zeit erschien v. Hübner machte es wohl umgekehrt : aus dem griechischen εν entstand bei der Latinisierung nicht eu, sondern ev ; welche der 3 mythologischen gestalten ihm dabei als Vorbild diente, kann allerdings nicht mehr geklärt werden.
"Hübner procède parfois à la formation de mots assez arbitraires pour la désignation des espèces et des genres utilisés, mais malheureusement il n'a pas expliqué son travail . Après avoir présenté une dérivation douteuse, l'origine probablement mythologique du nom Everes sera discuté."
Une hypothèse peu vraisemblable : Everes viendrait de ex- et -ver, veris, "printemps" : "Genre regroupant des espèces volant au printemps".
Hürter cite ensuite des auteurs germaniques (Rose et Pauly) donnant les mêmes renseignements mythologiques sur le personnage grec Evères que ceux que j'ai collecté chez Sabbathier et Chompré. Il conclue :
" En latin classique, les Romains écrivent u pour v, la lettre v ,'étant apparue que dans la période post-classique. Hübner part probablement de l'inverse: l'εν grec n'est pas originaire de la romanisation -eu, mais se transcrit en -ev ; ce qui fait que les trois héros mythologiques cités lui ont ainsi servi de modèle, bien qu'on ne puisse préciser lequel."
— Janssen (1988), page 43 :
onzekere afleiding : "étymologie incertaine".
—Doux et Gibeaux (2007) :
Everes : "héros grec", selon Mac Leod ; hypothèse probablement correcte, mais cependant incertaine. Il existe un mot (eueres) [du grec eu-, "bien", et -eres, "rame", "aviron",] qui signifie "bien équilibré" en parlant d'avirons, c'est-à-dire "dont le poids à bord et hors bord est correctement ajusté" ; par métonymie, ce terme pourrait s'appliquer à un rameur habile (ou adroit) (Emmet, 1991 : 150)
— Perrein et al (2012).
Étymologie obscure : peut-être du nom d'un héros grec —d'après R.D. Macleod cité par A.M. Emmet (1991) —qui serait aussi un rameur habile , Emmet retenant le grec euêrès "bien équilibré" pour des rames, par allusion aux petites queues des ailes postérieures ?
Discussion étymologique.
Comme l'explique Hürter, on ne peut envisager que Hübner ait écrit everes pour le grec eueres, d'autant qu'il donne en titre du paragraphe les noms Everen (forme allemande) et Everae (en latin). La proposition de Emmet d' une influence du mot grec eueres, "bonnes rames" ne peut être retenue. Le nom everes désigne donc l'un des trois héros grecs connus dans la mythologie sous le nom d'Evères. Or, l'un d'entre eux est le père de Tiresias, le devin aveugle qui donne son nom à l' espèce-type (Papilio tyresias Esper) que Hübner cite dans sa description du genre. Il est tout à fait logique que le nom de genre, comme un "patronyme", soit tiré du nom du père de celui de l'espèce-type. A mon avis, cet everes de Hübner désigne donc Evères, père de Tirésias et époux de la nymphe Chariklo, selon Apollodore. Voir infra l'étymologie de tiresias.
3. Nom d'espèce : Cupido argiades Pallas, 1771.
a) Description originale
Papilio argiades, Pallas, P. S. 1771. Reise durch verschiedene Provinzen des Rußischen Reichs in den Jahren 1768-1774. Erster Theil. Kayserliche Academie der Wissenschaften, St. Petersburg. 504 pp. page 472.
http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/toc/?PPN=PPN329913735
Peter Simon Pallas ( 1741-1811) est un zoologiste et botaniste allemand qui se mit au service de l'Empire russe. Il fréquenta les universités de Halle (1758-1759) et de Göttingen (1759-1760), où il apprend notamment la botanique, selon le système de Carl von Linné. En 1760, il rejoint celle de Leyde où il obtient son titre de docteur à l'âge de 19 ans. Il voyage aux Pays-Bas et à Londres puis s'installe à La Haye ou Il fait la connaissance de Samuel Gottlieb Gmelin. Il est nommé en 1766 par Catherine II de Russie professeur d'histoire naturelle à l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. Choisi pour diriger une expédition en Sibérie dans la région d'Orenbourg pour y collecter des spécimens d'histoire naturelle, il se rend dans les gouvernements de Russie centrale, puis dans la région de la Volga, vers la Caspienne et ensuite vers l'Oural, la Sibérie occidentale, l'Altaï, la région du lac Baïkal et la Transbaïkalie. L'expédition prend fin le 30 juin 1774.
— Habitat in Holco odorato. ("vit sur l'orge parfumée")
— Localité-type :Samara, Russie. Selon Dupont et al. (2013), cette espèce est présente de la péninsule Ibérique à la région de l’Amour. Elle semble aussi présente dans la région orientale. Elle est présente dans presque toute la France. Les chenilles s’observent sur diverses Fabaceae. .
— Description :
Papilio argiades : Papilio Argiolo utraque pagina simillimus, sed dimidio minor, alisque subcaudatis (ut Papilio Rubi), et angulo ani fuluo diversus. Femina (ut in Papilione Argo) fusca.
Semblable au Papillon Argiolo de la page précédente ["P. orion" ? ], mais plus petit de moitié, et aux ailes subcaudées ? comme le Papilio rubi, et d'un jaune différent à l'angle anal. La femelle (comme chez les Argus) est brune.
— références : néant. Pallas indique néanmoins : Plebei ruric. et indique ainsi qu'il place cette espèce parmi les Plébéiens ruraux ou Plebeii rurales de Linné, papillons de petite taille, aux chenilles de forme courte et ramassée, et dont les ailes portent des taches plus obscures que le fond des ailes.
— L'auteur de l'adaptation française ajoute en note : "Je ne crois pas que ce papillon soit le même que le papilio argiade de Fabricius (Mans.ins. 2 p. 76 n°698) ; mais c'est plutôt le papilio cleobis qu'on trouve en Autriche, dont celui de Russie ne diffère que parce ses ailes sont un peu en queue. "
b) Synonymes.
Synonymes :
- Everes argiades (Pallas, 1771)
- Lycaena tiresias (Rottemburg, 1775)
- Papilio amyntas [Denis & Schiffermüller], 1775
- Papilio argiades Pallas, 1771
- Papilio tiresias Rottemburg, 1775
A. Papilio tiresias Rottemburg, 1775
S. A. V. Rottemburg 1775. "Anmerkungen zu den Hufnagelischen Tabellen der Schmetterlinge". Erste Abtheilung. Der Naturforscher, 6: 1-34. page 23. http://www.ub.uni-bielefeld.de/diglib/aufkl/naturforscher/naturforscher.htm
Es siehet dieser Vogel unten des Pap. Argiolo Linn. sehr ähnlich. "Cette espèce est très ressemblante au Papilio argiolo de Linné."
Comme nous l'avons vu au sujet de l'étymologie du sous-genre everes, Tiresias est un devin aveugle, fils d'Evères et de Chariklo. Voici le récit fameux d'Apollodore (III,6-7) selon lequel Tiresias perdit la vue pour s'être montré trop savant sur les plaisirs de la sexualité féminine :
Apollodore, III, 6, 7. Trad. Ugo Bratelli, 2002
À Thèbes vivait le devin Tirésias, fils d'Évérès et de la Nymphe Chariclô, et issu de la lignée d'Udéos, l'un des Spartoi. Il était aveugle. À propos de sa cécité, et de son art de la mantique, on raconte différentes histoires. Certains disent qu'il fut rendu aveugle par les dieux, car il révélait aux hommes des faits qu'eux voulaient garder secrets. Phérécyde affirme qu'il fut frappé de cécité par Athéna. À l'époque où Chariclô était la nymphe préférée d'Athéna [...], Tirésias vit la déesse toute nue. Athéna lui mit alors les mains sur les yeux et le rendit aveugle. Chariclô la supplia de rendre la vue à son fils, mais la déesse n'en avait pas le pouvoir ; alors elle lui purifia les oreilles, et cela lui permit de comprendre parfaitement le langage des oiseaux ; puis elle lui donna un bâton de cornouiller, grâce auquel il marchait comme les gens qui voient.
Hésiode, pour sa part, raconte qu'un jour Tirésias vit sur le mont Cyllène deux serpents qui s'accouplaient. Il les frappa et, d'homme qu'il était, il devint femme ; ensuite, ayant observé une seconde fois les mêmes serpents en train de s'accoupler, à nouveau il redevint homme.
Un jour, Zeus et Héra, qui se demandaient qui, de l'homme et de la femme, retirait le plus grand plaisir au cours de l'acte amoureux, s'en remirent à la décision de Tirésias. Tirésias répondit qu'en divisant le plaisir de l'amour en dix, l'homme avait une part et la femme neuf. Voilà pourquoi Héra l'aveugla et Zeus lui accorda le don de divination.
(Voici la réponse de Tirésias à Zeus et à Héra : De dix parts, l'homme n'en jouit que d'une ; la femme, au fond de de son cœur, en éprouve dix.)
B. Papilio amyntas [Denis & Schiffermüller], 1775
[Denis & Schiffermüller] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. page 185. :
Hochfeuerblauer (♂) oder blauschwarzer (♀) Kleinschwänzigter, unten vieläugigter Falter
Le nom de Papilio amyntas avait été employé déjà auparavant par Poda en 1761 pour une autre espèce.
Jacob Hübner a décrit ce papillon sous ce nom de P. amyntas dans [1799-1828]. Sammlung europaischer Schmetterlinge. Jacob Hübner, Augsburg. 3-74 page 51. Il donne comme synonyme P. tiresias.
L'espèce que décrit Hübner juste après P. amyntas est le Papilio alcetas. Cela nous fournit l'indice étymologique : En effet, Amyntas (en grec ancien Ἀμύντας / Amuntas) est le nom de plusieurs personnages, dont une succession de rois macédoniens Amyntas I à Amyntas IV. Mais nous pouvons affirmer que Papilio amyntas est nommé selon le roi Amyntas Ier, car il était le fils du roi Alcetas Ier: Amyntas Ier, qui régna d'environ 540 à 500 av. J.-C., était le père d'Alexandre Ier de Macédoine.
Hübner, J. [1799-1828]. Sammlung europaischer Schmetterlinge.. Fig. 3, Tab. 65.
Papilio amyntas n° 322-324 :
C. Papilio polysperchon.
Comme on le verra infra, ce nom a été utilisé soit comme nom d'espèce, synonyme de tiresias, soit pour en désigner une variété vernale.
Son nom associe le grec poly-, "plusieurs" et le verbe grec sperchein, "être rapide, vif". (cf. le genre d'arachnide Sperchon, Kramer 1877), mais cet épithète ne décrit pas le papillon : il renvoie au nom propre de Polysperchon, (Πολυπέρχων) général macédonien d'Alexandre le Grand nommé régent de Macédoine.
Nous avons donc trois noms de lycènes tirés de l'histoire de la Macédoine, Alcetas, Amyntas et Polysperchon.
Cela est conforme au choix de Linné de donner aux Plébéiens des noms de personnages historiques de l'antiquité grecque.
c) étymologie du nom argiades.
— Arnold Spuler (1901-1908) page 60 :
"Argiades, der sohn des Argus, des hundertäugigen Wächters der Io". ("Argiades, le fils d'Argus, le gardien aux cent yeux de Io").
— Ramann page 32 :
"Argiades bedeutet argusartig, und müssen wir, um den Namen zu erklären, vorgreifen und die Bedeutung von Argus, der später folgt, erklären. Jupiter war bekanntlich Mormone und hatte die Io , um sie vor der Eifersucht der Juno zu bewahren." (Ramann reprend l'interprétation de Spuler)
— Spannert page 25 :
"Argiades eidomai bin ähnlich, also ähnlich dem Argus." ( Argiades : eidomai signifie semblable, donc "semblable à Argus")
— Janssen (1988) p. 43 :
"Argeiades = afstammeling van Argeias, zoon van Heracles" ("Argeiades, descendant d'Argeias, fils d'Hercule")
— A. M. Emmet, (1991) page 150:
The species argus, q.v. ; eidos, "form, appearence" : from suposed resemblance.
— Doux et Gibeaux (2007) page 196:
Argiades : du grec argus (voir ce nom plus haut) et eidos, "forme, apparence" ; litteralement "en forme d'argus", par allusion à la ressemblance de cette espèce avec Plebejus argus (Emmet, 1991). Cette ressemblance étant toute relative, on admettra que Spuler (1901-1908 :60) avance une interprétation beaucoup plus vraisemblable lorsqu'il écrit : "Argiades : le fils d'Argus, le gardien aux cent yeux d'Io". On comparera cette dérivation avec Augiades, le fils d'Augias".
— Perrein et al. (2012) page 220:
de argus, nom linnéen d'un Lycène [voir Plebejus argus] —de Argus, le prince argien "aux cent yeux — et du grec eidos, "apparence", selon Emmet (1991), ou de Argiades, nom du fils d'Argus, selon Spuler (1908).
— Hans-A. Hürter (1998) :
Die Ableitung, "Sohn des Argos", wie Spuler angibt, dürfte am wahrscheinlichsten sein, sicher ist das jeder nicht. Was Pallas 1771 wirklich bewogen hat, die Art, die zuerst in "Samara, südrußland" (Higgins, p. 227) gefunden wurde, argiades zu nennen, wird wohl in dunkeln bleiben. ("La proposition de Spuler ("Fils d'Argos") semble à priori la plus probable, mais ne se confirme pas. Ce que Pallas a vraiment voulu signifier en 1771 pour cette première espèce "de Samara, Russie du Sud", restera probablement un mystère.")
Discussion étymologique sur argiades :
Il est habituel de désigner les descendants d'un héros mythologique grec en ajoutant à son nom le suffixe patronymique -ide, comme dans l'exemple bien connu des Atrides, issus d'Atrée. Ce suffixe est issu du grec -ίδης, -idès par l'intermédiaire du latin -ides, ou du grec -ίς (plur. -ἰδης), -is par l'intermédiaire du latin -is, -idis.; on peut aussi citer Labdacos et les Labdacides, Pélops et les Pélopides, Cécrops et les Cécropides. En 1668, Placide Spathafora (in Patronymica graeca et latina) a dressé la liste des noms propres ainsi construits, et il mentionne ainsi les "Augeiades ou Augeades ou Augiades" issus d'Augeas ou d'Augias. Dans sa liste considérable, il donne, comme nom construit sur Argus, "Argides ou Argeides" désignant Anaxagoras fils d'Argeus et roi d'Argos. Mais le nom "argiade" (qui supposerait de descendre d'un Argia) n'existe pas dans cette liste. (Le suffixe -ade ne s'applique que pour les noms qui se terminent par -a.)
De même, si le suffixe issu du grec ancien εἶδος, eidos, « aspect extérieur » était appliqué au nom de l'espèce argus, nous aurions "argusoïde", "argusien", "arguside".
Voir les articles du CNRTL sur les deux formes de suffixe -ide :
http://www.cnrtl.fr/definition/-ide
Nous pouvons donc éliminer les interprétations traduisant argiages par "fils d'Argos" ou "de la famille d'Argus", d'autant plus que ce nom n'est pas employé dans la littérature grecque ou latine. Par contre, il est clair que Pallas veut évoquer dans son nom le groupe des argus et assimilés puisque sa description souligne la ressemblance avec ceux-ci : son Papilio argiades ressemble —en plus petit— au papillon argiolus de Linné ("Papilio Argiolo utraque pagina simillimus, sed dimidio minor") et la femelle est brune comme tous les Argus ("Femina (ut in Papilione Argo) fusca").
Cupido argiades (Envergure : 20-30mm) fait en effet partie, avec Cupido minimus (20-25 mm) et Celastrina argiolus (25-34 mm) des lycènes les plus petits.
d. Archéo-taxonomie.
d-1 Réception du nom de sous-genre everes.
L'espèce-type du sous-genre everes a appartenu au "genre" Papilio dans la première description, longtemps méconnue, de Pallas en 1771. Cette espèce-type était plutôt connue sous le nom d'amyntas ou de tiresias. Elle figure dans le genre Hesperia de Fabricius (Ent. Syst. 1793 p. 285-289). En 1801, Schrank la place dans ses Cupido ; elle rejoint le genre Lycaena en 1815 et 1816, mais en même temps (1819) en France le genre Polyommatus de Latreille et Godart ; en 1872 et 1875 Scudder (Sys. Rev. 1872 p. 35 et Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 1875 10: 91-293 page 176) reconnaît le genre Everes et son espèce-type E. argiades .
d-2 Réception du nom argiades
Le nom d'espèce "argiades, Pallas" est utilisé par Goeze en 1780 dans son Entomologische beyträge zu der ritter Linnen page 84 n° 101. Celui-ci indique aussi que l'espèce est citée sous ce nom par Müllers (sic) dans un Supplément U.R.B Page 297.
Puis, deux ou trois noms lui volent la vedette : le papilio amyntas, tiresias et polysperchon qui sont présentés selon les auteurs comme synonymes ou variétés.
Ainsi, Ochsenheimer p. 61-62 distingue en 1807 deux espèces , avec les synonymes et références suivantes :
1. Amyntas :
Amyntas Hübner Pap.tab.65.f.322 (mas.) 323.324 (foem) text,T.51 n°26 Hopfenkleefalter
Wien Berz. T.185. Fam. N. n.18. P. Amyntas, hochfeuerblauer
Illiger,
Fabricius, Ent. Syst. Hesperia rurales amyntas
Esper Schmetterlinge I. tab XXXIV. Suppl.X f.1
Engramelle, le Petit-Porte-Queue.
Bergstr.Romentl. Tiresias
Naturs. P. tiresias.
Borsh
Rossi, Mantiss, P. Amyntas
Schrank, Cupido puer
2. Polysperchon :
Bergstra ; Nomenklat. Tab. 44 Polysperchon
Hübner Pap. Tab 65 f.319-321 P. tiresias, Text p.51 n°27 P. alcetas.
Illiger, P. tiresias Hesperia Alcetas
Esper Schmetterlinge I. tab.XLXI suppl ? XXV p. 384 P. tiresias var.
Herbst P. tiresias
Engramelle, Le Myrmidon,
Bork. P. tiresias ;
Pallas, Papilio argiades,
Brahm, Papilio tiresias.
De même, en 1845, Th.Bruand distingue (catalogue du Doubs)
- L. amyntas F, H, O, B, God = Tyresias (sic) Esp = Petit-Porte-queue 78 E[ngramelle].
- L. tyresias H, O, Tr, D = amyntas var.B = Petit Porte-queue 79 E.
En 1860, l'espèce appartient au genre Lycaena : on trouve les équations L. amyntas F, H, O = L. tiresias esp. = le Petit Porte-queue.
Le nom d'espèce argiades de Pallas disparaît presque totalement jusqu'en 1865. A partir de 1865, quelques auteurs se mettent à citer Lycaena argiades Pallas, en multipliant des équations d'équivalence du type "Argiades Pallas = Tiresias Rott. = Amyntas WV, var. polysperchon". L'emploi de ce nom spécifique augmente en fréquence entre 1880 et 1900, et la première mention "everes argiades" apparaît en 1885 ; elle devient très fréquente à partir de 1900. Lycaena amyntas reste utilisé par Oberthür jusqu'en 1918, puis n'est plus employé.
La décision 503 de l'ICZN en 1958 reconnaît :
- le nom de genre everes Hübner
- le nom spécifique argiades Pallas, 1771; le nom amyntas (D & S) est rejeté.
II. Noms vernaculaires.
Les caractéristiques de l'espèce (d'où découlent les dénominations) sont la couleur bleu du mâle, sa petite taille, sa queue, plus courte que L. boeticus, et les deux taches marginales orange de l'aile postérieure.
"C'est un petit papillon qui présente un dimorphisme sexuel, le dessus du mâle est bleu foncé presque violet bordé d'une frange blanche, celui de la femelle est marron, avec la même frange blanche, les deux ont une queue en n2. Le revers est gris pâle un peu suffusé de bleu et orné de lignes de petits points noirs cernés de blanc et à l'aile postérieure deux taches marginales orange. Les autres Everes et les autres Cupido n'ont pas de taches marginales orange à l'aile postérieure. (Wikipédia)"
"Ce papillon actif au vol lent, il étend son domaine à la belle saison et migre parfois vers le nord. Affectionne les prairies, les lisières et autres lieux herbus fleuris, des plaines aux collines. Envergure : 25-30 mm. Période de vol : Avril à Septembre, en deux, voire trois générations. (Nature en poche - Larousse) Plantes nourricières : Lotiers, Trèfles, Fabacées."
Il a donc été décrit par Engramelle en 1779 comme "Le Petit Porte-Queue" (une variété est nommée "le Myrmidon" par Engramelle) avant de recevoir des autres auteurs des transcriptions en "français" des différents noms scientifiques aujourd'hui reconnus comme des synonymes : "Argiade", "Tiresias", (de Villers), le "papillon amyntas" (Latreille), le "Polyommate amyntas" (Godart, 1819), bien que Le Petit Porte-Queue reste très utilisé par les auteurs.
L'usage de ces noms, et notamment de "Le Petit Porte-Queue", et de "Le Myrmidon" auquel Oberthür était attaché, a été aboli au profit de "L'Azuré du Trèfle" par G.Luquet en 1986. Ce nom est désormais le seul à être utilisé.
I. Les Noms français.
Les auteurs français ont méconnu le papilio argiades de Pallas, et se sont référés d'abord (Engramelle) au tiresias d'Esper et au polysperchon de Bergstraesser, puis (Latreille et Godart), à l'amyntas souvent attribué à Fabricius. Engramelle a choisi en 1779 le "Petit Porte-Queue", qui caractérise bien l'espèce ; "Le Myrmidon"
1. Les Petits Porte-Queues, Engramelle, 1779
Engramelle, Papillons d'Europe peints d'après nature, page 167 n°78 et 79 Planche 37 , fig. 78 a,b,c,d et 79..dessinée par Ernst et gravée par J.J. Juillet.
Le nom "Les Petits Porte-Queue" est au pluriel avec deux spécimens, n°78 et 79.
"Le Porte-Queue représenté fig. 78 est le plus petit que tous ceux que nous avons décrits jusqu'ici. La fig.78a est le dessus du mâle. Il est tout brun. Sa queue est couverte de plumes comme ses ailes, ce qui est particulier à cette espèce. Près de la naissance de cette queue, tant en dessus qu'en dessous, on voit deux taches aurores. Sa frange est grise.
Le dessous Fig. 78b est gris. L'aile supérieure a, vers les deux tiers, une fuite de points noirs rangés en ligne droite, et l'on remarque près du bord extérieur plusieurs taches brunes. Celle inférieure, à coté des deux taches aurores, en a deux brunâtres. Les quatre sont surmontés d'un gros point noir. Il y a en outre de petits points noirs répandus sur l'aile et une tache longue noire au milieu, qui se trouve aussi à l'aile supérieure.[…]
Ce papillon paraît presque tout l'été, mais en petite quantité. On le trouve dans les bois fleuris et dans les prés qui les avoisinent
Celui que nous donnons sous le n° 79 est plus rare encore. Il ne diffère du précédent que par la taille. Sa grande ressemblance avec lui dans les couleurs et les caractères, nous ferait croire qu'il n'en est qu'une variété. Son dessus est du même brun. Il a les deux mêmes taches aurores.
Ce papillon, qui est la plus petite espèce connue, se trouve aux mois d'Août et de septembre dans les mêmes endroits que le précédent.
Le premier sous le nom de Tiresias, a été représenté par Esper, tom.I, tab. XXXIV,supp. X. fig.1-2 page 337 ; et le second tab. XLIX fig.2 page 384. Esper paraît être le seul qui ait connu ce dernier, et très peu ont parlé du premier."
2. Le Myrmidon, Engramelle, 1779.
Engramelle, Papillons d'Europe peints d'après nature, 1779, page 338 planche 83 2ème Suppl. Pl. 4 n°79bis.
Voir en annexe le commentaire d'Oberthür sur une confusion entre mâle et femelle.
"Ce Petit Porte-Queue, qui par sa taille tient le milieu entre ceux que nous avons présentés n° 78 et 79, pl. XXXVII, leur ressemble aussi en dessous, mais les dessous sont très différents. Le mâle fig.79a bis est tout bleu, bien moins foncé que notre 78c. Ils ont tous deux trois points noirs au bord des ailes inférieures. La femelle fig.79c bis, est noire. Les ailes supérieures sont changeantes en bleu clair à leur naissance, et ses inférieures sont bordées de tache de même nuance, chargées d'un point noir. Le dessous des deux sexes est gris bleuâtre. Les ailes supérieures sont traversées par une rangée de petits points noirs, et sur les ailes inférieures, il y en a plusieurs épars sans ordre. Au bord de ces mêmes ailes, le mâle, fig. 79b bis, a deux petites taches fauves, et la femelle, fig.79d bis, en a trois.
Bergstraesser, dans la Nomenclature et Description des Insectes, deuxième année, représente cette espèce tab. 44 fig. 3, 4, 5 et la nomme Polysperchon, page 72. On ne la trouve dans aucun autre ouvrage. Nous l'avons copié du cabinet de M. Gerning. Sa chenille nous est inconnue."
Les Myrmidons (en grec ancien Μυρμιδόνες / Myrmidónes, de μύρμηξ / mýrmex qui veut dire « fourmi ») sont un peuple mythique de Grèce. Dans l’Iliade d'Homère ils participent à laguerre de Troie sous les ordres d'Achille. Leur ancêtre éponyme est Myrmidon, un roi de Phthie, fils de Zeus et Euryméduse, princesse de Phthie. Elle fut séduite par Zeus alors qu'il avait pris la forme d'une fourmi. (Wikipédia)
3. Papillon amynthas et Papillon Myrmidon, Latreille, 1803:
Latreille, 1803, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts ..., Volume 17 page 82.
- Le Papillon amynthas (sic) reprend le n° 78 et 79 d'Engramelle et Latreille y reconnait Hesperia amynthas de Fabricius.
- Le papillon myrmidon, reprend le n° 79bis d'Engramelle et Latreille y reconnait le Papilio polysperchon de Bergstraesser.
4. P.R. argiades (Argiade) De Villers, 1789
Charles de Villers, Caroli Linnaei Entomologia page 436.
De Villers renvoie au Papilio argiades de Fabricius (Mantissa, 698), "habitat in Saxonia. D. Boeber".
4' P.R. tiresias (Tiresias), De Villers, 1789
Caroli Linnaei Entomologia tome 2 page 75 n° 138.
5. Polyommate amyntas Latreille, 1818.
. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, tome XXVII, Paris : Deterville 1818 page 492.
L'auteur reprend et précise son analyse de 1803 :
- Polyommate amyntas = Hesperia amyntas Fabr. = Petit Porte-Queue d'Engramelle.
- P. amyntas, var. plus petite aux taches oblitérées = tiresias d'Hübner = Myrmidon d'Engramelle.
-
6. Le Polyommate amyntas, Godart, 1819.
Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 659 n°146
Dessus des ailes d' un bleu-violet chez le mâle , d'un brun-noirâtre chez la femelle : leur dessous d'un gris-bleuâtre est ocellé de noir ; celui des inférieures offrant à l'angle anal deux lunules fauves, chargées chacune d'un simple point noir.
Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.
7. Le Polyommate amyntas , Godart 1821,
Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821/1823, page 194 planche 67 peinte par C. Vauthier et gravées par Lanvin.
" Le Polyommate amyntas, Hesperia amyntas Fabricius ; Le Petit Porte-queue d'Engramelle"
image BHL : Planche 67 figure 2
Le nom de "Polyommate amyntas" a été repris par Hippolyte Lucas (1834) page 33.
Le Borgne de Kermorvan en 1836 (in E. Souvestre) utilise aussi dans sa liste des lépidoptères du Finistère le terme de "Polyommate amyntas".
En 1860, Constant Duméril (Entomologie atlantique) emploie le terme de "Petit Porte-Queue ou Amyntas". Le "Petit Porte-Queue" est très utilisé durant le XIXe et le XXe siècle :
- par des sociétés régionales : Société éduenne 1866, Société d'Histoire Naturelle de Colmar 1860 et 1862, Catalogue des Lépidoptères de Saône-et-Loire 1866.Société d'Elbeuf, 1898 et 1934
- Emile Blanchard, Métamorphoses des Insectes, 1877.
- Henri Sicard, Zoologie, 1883
- Maurice Girard, Les Insectes, 1885.
- Maurice Maindron, Les Papillons, 1888
- Paul Girod l'emploie encore en 1912.
- Université de Rennes, 1922
En 1865, Oberthür utilise (catalogue des lépidoptères d'Ile et Vilaine) le terme scientifique Lycaena amyntas.
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révi
sion des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal "L'Azuré du Trèfle", et comme nom accessoire "l'Argus mini-queue" (!) récolté dans un ouvrage suisse*; par contre il écarte "Le Petit Porte-Queue" (qualifié de "équivoque et portant à confusion, il convient d'en éviter l'emploi") et "Le Myrmidon" de Engramelle, avec le même commentaire.
* Raphy Rappaz, 1979, Les Papillons du Valais (Macrolépidoptères), R. Rappaz éd.: Sion.
Gérard Luquet est lui-même l'auteur de ce zoonyme "Azuré du Trèfle", qui place cette espèce au sein de sa série des "Azurés", sorte d'équivalent des "Blues" anglo-saxons au sein de la sous-famille des Polymmatines. Doux et Gibeaux (2007, p. 192), dont la partie étymologique a été rédigée en collaboration avec G. Luquet, écrivent :
Azuré : terme descriptif faisant allusion à la couleur bleue de l'imago. Les anciens utilisaient concurremment les termes "Azuré" et "Azurins" pour désigner les "Argus bleus".
La confusion possible avec le nom Myrmidon est celle qui se crée avec le Colias myrmidone (Esper, 1781), le Safrané ou Danubien. Engramelle (1779) avait pour lui l'antériorité de son nom, mais la règle ne joue bien-sûr pas pour un vulgaire nom vernaculaire. Le risque de confusion était faible avec un papillon qui n'est pas présent en France, et nous perdons l'un de nos zoonymes savoureux.
7. Noms vernaculaires contemporains :
Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent les noms scientifiques en équation Everes argiades Pall. = Tiresias Esp. = Amyntas Hübner pour présenter ce papillon mais écrivent page 206 "Everes argiades, le Petit Porte-Queue d'Engramelle, n'est pas rare au printemps et en été en Bretagne". Voir en Annexe le texte de Lépidoptérologie comparée d'Oberthür de 1910, qui ignore encore le nom de Everes argiades, et utilise Lycaena tiresias.
Les auteurs écrivent aussi :
"les exemplaires de la première génération éclosent en mai ; ils sont ordinairement petits, peu nombreux et avec le dessus des ailes d'un bleu très clair ; cette forme vernale a été représentée pour la première fois par Bergstraesser, en 1778, sous le nom de Polysperchon. On rencontre déjà dans cette génération printanière des femelles à coloration plus obscure, auxquelles M. Ch. Oberthür conserve le nom de Myrmidon."
De même, en 1912, Paul Girod écrit :
Tiresias (Amyntas) le Petit Porte-Queue. Femelle brune. Sur les pentes gazonnées, clairières des bois, en juillet. La variété polysperchon ne diffère que par sa taille plus petite et l'absence de points fauves au dessous de la petite queue : femelle saupoudrée de bleu, avec le type.
Gaston Portevin (Ce qu'il faut savoir des insectes, I, Papillons) utilise aussi en 1932 le nom de Petit Porte-Queue (L. tiresias).
—Bellmann / Luquet 2008 : espèce non décrite.
— Chinery / Luquet 2012 : espèce non décrite.
— Doux & Gibeaux 2007 : Everes argiades "L'Azuré du Trèfle ".
— Higgins & Riley /Luquet 1988 : Everes argiades "l'Azuré du Trèfle ".
— Lafranchis, 2000 : Everes argiades " L'Azuré du trèfle " .
— Perrein et al. 2012 : Everes argiades "Azuré du Trèfle".
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : Everes argiades "Azuré du Trèfle ".
— Wikipédia : Everes argiades "L'Azuré du Trèfle ".
III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
- "Kurzschwämziger Bläuling" en allemand ("papillon bleu à queue courte")
- "Short-tailed Blue" en anglais ("Bleu à queue courte")
- "Uodegotasis melsvys" en lituanien ("Grand Bleu ...")
- "Kortsvansad blåvinge" en suédois ("Bleu à queue courte")
- "Modrásek štírovníkový" en tchèque (papillon bleu
- "Staartblauwtje" en néerlandais (Bleu à queue")
- "Korthaleblåfugl" en danois ("Bleu à queue courte")
- "Ékes boglárka" en hongrois (Papillon ...")
- "Modraszek argiades" en polonais ("papillon bleu argiades ")
- "Siilak-sinitiib" en estonien (
- "Modráčik ľadencový" en slovaque (Papillon bleu ľadencový")
- "Kannussinisiipi" en finnois.
- "Astainais zilenītis" en letton ("Zilenitis à queue")
- "Naranjitas Rabicorta" en espagnol ( "Orangé à queue courte").
Langues celtiques :
1. langues gaéliques : irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).
-
en irlandais
- en mannois.
-
"" en gaélique écossais*
2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welsh, cymraeg).
-
pas de nom en breton ;
-
" Glesyn cynffon fer" en gallois. ("Bleu queue")
*Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources. http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html
Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
Les autres publications jusqu'en 1819.
Sans être exhaustif :
Esper 1777 Pap. Europ. part 1; 34 suppl. 10, 1-2 : papilio tiresias.
Hübner, Pap. tab. 65 319-321 papilio tiresias
Hübner, Pap. tab 65 fig. 322-324 papilio amyntas Hopfenkleefalter
Muller
Ochsenheimer, 1807, Schmetterlinge von Europa (1), p. 59 n°26.
Fabricius, 1787 Mantissa insect. II page 76 n° 698 : Argiades, Papilio Plebejus Rurales
IV. Les noms vernaculaires en anglais (M.A. Salmon, 2000).
Selon le site UK Butterflies, "ce papillon est l'un des plus rares immigrants vers les îles britanniques avec seulement 17 données au total. Les premiers spécimens ont été observés le 18 et le 20 Août 1885 sur Bloxworth Heath, dans le Dorset, conduisant au premier nom de l'espèce, Bloxworth Blues. Cependant, il s'est avéré par la suite, qu'un couple avait été vu dans une petite carrière près de Frome dans le Somerset en 1874*. La moitié de tous les records ont été enregistrés en 1885 et 1945, deux années exceptionnelles pour les immigrants, et l'ensemble des données proviennent du Sud de l'Angleterre et des îles Anglo-Normandes. Il a été suggéré que ces individus ont traversé le canal de la Bretagne à partir des landes du nord de la France, où l' espèce peut être abondant."
* Selon Charles Barett pages 68 et 69 :
« Deux exemplaires mâle et femelle ont été capturés sur Bloxworth Heath (Lande de Bloxworth), Dorset, les 18 et 20 août 1885 par les deux fils du révérend O. Pickard de Cambridge. Ils volaient dans un endroit gazonné de la lande, au milieu de nombreux Polyommatus Alexis et Aegon, dont on ne pouvait les distinguer au vol. Des recherches répétées dans la même localité n'ont pas amené la découverte d'autres exemplaires.
La même année (1885) le révérend J.S.St John, acheta une petite collection faite par un Dr Marsh, habitant alors Frome, Somerset, et il y trouva deux mâles de cette espèce. L'auteur de la capture se rappela les avoir pris en 1874, à proximité d'une petite carrière, dans les environs de Frome.
- "The Smalll-Tailed" ou "Small Tailed Blue" : Kirby, 1896 ; Newman & Leeds, 1913 ; Emmet & Heath, 1989.
- "The Bloxworth Blue" : South, 1906 ; Newman & Leeds, 1913 ; Frohawk, 1924, 1934 ; Heslop, 1959 ; Thomas, 1991.
- "The Short-tailed Blue" : Newman & Leeds, 1989 ; Frohawk, 1924-1934 ; Emmet & heath, 1989 ; Thomas, 1991.
V. ANNEXE. La présentation de Lycaena tiresias de Charles Oberthür dans Lépidopérologie comparée de 1910.
Résumé : le rennais Charles Oberthür, pour qui, en 1910, l'espèce se nomme encore Lycaena tiresias, nomme Polysperchon ou "Tiresias vernal" la forme printanière plus rare, plus petite, bleu très clair, avec la bordure noire des ailes plus fine, et la femelle souvent plus ou moins bleue (mais "Myrmidon" est une variété de Polysperchon femelle plus sombre) ; et il nomme Tiresias la forme estivale, et sa femelle toujours noire en dessous.
Le nom d'Amyntas est cité comme un synonyme de Tiresias ; en 1910, Oberthür méconnaît la publication de Pallas, et le nom d'Everes argiades, mais signale la mention par Fabricius de Argiades.
souvent avec 2 points jaune orangé vif près de la petite queue des ailes inférieures..
Oberthür, Charles, 1910 Etudes de lépidoptérologie comparée Rennes :Impr. Oberthür, 1904-25. Fasc. 4 1910 (pages 162-172.
http://www.biodiversitylibrary.org/item/40144#page/173/mode/1up. Certains passages ont été omis.
"Le premier auteur à qui nous sommes redevables de figures permettant de la bien reconnaître est Esper, qui a représenté, avec le nom de Tiresias, d'après les exemplaires de la collection Hermann de Strasbourg, sous les n° 1 et 2 de la Pl. XXXIV, la forme estivale ♂ et ♀ , et sous le n°2 de la Pl. XXXIV, la forme vernale ♀. L'ouvrage d' Esper, Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur, a paru à Erlangen en 1777.
Johann-Andreas-Benignus Bergstraesser, dans Nomenclatur und Beschreibung der Insecten in der Grafschaft Hanau, etc., imprimé en 1778, a publié sous les n° 3, 4 et 5 de la Pl. 44, avec le nom de Polysperchon, la génération printanière de Tiresias et sous les n° 1, 2, 3 et 4 de la Pl. 45, mais cette fois avec le nom de Tiresias, la génération d'été . Les figures de Bergstraesser sont très grossièrement exécutées. Le même auteur représente sous les n° 3 et 4 de la Pl. 54, une variété ♀ de Tiresias que le P. Engramelle a appelée : le Myrmidon.
Jacob Hübner, en 1805, a donné avec le nom d'Amyntas, sous les n° 322, 323, et 324 la figure de la forme d'été de tiresias, secundum Esper, réservant le nom de Tiresias au Coretas, Ochs., ou peut-être à decolorata ? Ce qui serait possible à cause de la teinte bleue un peu verdâtre qui a été employée pour le coloris du ♂ ; fig. n° 319.
Esper, Bergstraesser et Hübner sont des iconographes ; sachons-leur gré des figures qu'ils ont pris la peine de publier.
Le P. Engramelle a figuré sous les n° 78 a,b, c, d et 79 a, b de la Pl. XXXVII le petit Porte-Queues [sic] suivant son habitude, il a pris la ♀ pour le ♂ et vice-versa. Il dit que « ce papillon paraît tout l'été, mais en petite quantité. On le trouve dans les bois fleuris et les prés qui les avoisinent ». Il signale une très petite ♀ (qu'il prend aussi pour le ♂), se trouvant aux mois d'août et septembre dans les mêmes endroits que le précédent. Quand à la forme printanière, dont la ♀ est différente de Polysperchon ♀, et qui est figurée sous les n° 79 a bis , c bis et d bis, de la Pl LXXXIII, Engramelle l'appelle : le Myrmidon, et prétend l'avoir copié au cabinet de M. Gerning. J'ai conservé ce nom de Myrmidon pour désigner la seconde forme de Polysperchon.
Les Thérésiens, c'est-à-dire Denis et Schiffermüller, les auteurs du Systematisches Verzichniss von den Schmetterlingen der Wiener Gegend, qui signent modestement le titre de leur ouvrage comme suit : « Herausgegeben von einigen Lehrern am kaiserl. Koenigl. Theresianum in Wien », décrivent dans l'édition de 1801, sous le nom d'Amyntas, en reproduisant tout d'abord la phrase latine de Fabricius qui s'applique au ♂ seul, la race printanière de Tiresias. Il ne semble pas que les Thérésiens aient eu connaissance de la figuration donnée par Bergstraesser.
J. Chr Fabricius, dans Mantissa Insectorum (Hafniae, 1787), à la page 70 du vol. II, a maintenu le nom d'Amyntas dont il fait remonter l'origine à la première édition (1776) du Catalogue des Papillons des environs de Vienne par Denis et Schiffermüller, et fait tomber en synonyme le Tiresias Esper (Tab.49;fig.2) qui est une♀ du printemps. Il en résulterait que les Thérésiens auraient la priorité du nom Tiresias pour la forme estivale.
Mais avec les descriptions sans figure, on risque trop de commettre des erreurs d'identification. Exemple : la description d'Argiades, donnée par Fabricius, 6 pages plus loin que celle d'Amyntas (p.76) et qui me paraît bien difficile de rapporter à autre chose qu'à une sorte de Tiresias acaude et ayant le dessus des ailes très foncé : alis...subtus fusco cineris ». Je déclare ne pas connaître ce papillon. Dès lors, je crois que le mieux, en la circonstance, est d'appliquer la formule : « Pas de bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom valable », et de s'en tenir aux iconographies d'Esper et de Bergstraesser, pour fixer la nomenclature de l'espèce de Lyacena dont il est cas.
J'établis donc la Nomenclature de Lycaena tiresias d'après les Iconographies, comme suit :
Lycaena tiresias, Esper.
1°) forma eativalis ; juillet, août, septembre.
— Tiresias, Esper,tab. XXXIV ♂fig.2 ;♀ fig.1. — Bergstraesser ; tab.45 ; ♂ fig.1,2 ; ♀ fig.3,4.
— Amyntas, Hübner : ♂ 322; ♀ 323,324 — Obthr. Lépi. Comp. III ; Pl.XX ; ♂ fig.81 ; ♀ fig 82.
2°) forma vernalis ; mai.
—♀ Ia forma
—Polysperchon, Bergstraesser ; tab.44 ; ♂ fig.3,4 ; ♀ fig.5 — Obthr.Lépid.compar. III : Pl. XX ; ♂ fig.83 ; ♀ fig.84.
—Amyntas (vernalis), Herr. Shaeff. n° 645 (dessous des ailes).
Tiresias, Esper ; Tab.XLIX ; ♀ fig.2
— ♀ 2a forma :
— Myrmidon, ♀ Engramelle ; pl. LXXXIII ; fig.79c bis et 79d bis — Obthr. Lépid. Compar. IV ; Pl XLI ; fig.302.
— Tiresias, Bergstraesser, Tab. 54 ; fig. 3,4.
Description de Lycaena tiresias en Bretagne :
"Polysperchon ou Tiresias vernal éclôt en mai. Par rapport à la forme d'été, le ♂ est plus petit, d'un bleu plus clair, la bordure noire est plus fine. La ♀ est toujours plus petite que la forme d'été, généralement sablée, en dessous, d'atomes bleu pâle. Il existe aussi une seconde forme de ♀ vernale, très caractérisée et fort jolie, que je désigne sous le nom de Myrmidon, déjà donnée par Engramelle.
"[…] Le Tiresias estival est grand ; le ♂ est en dessus d'un bleu violacé assez foncé avec une bordure noire pas très large, mais assez accentuée et des points noirs le long du bord des inférieures ; la frange est bien blanche. En dessous, le fond des quatre ailes est d'un gris un peu bleuâtre, clair, avec des points noirs petits, mais généralement bien marqués et deux ou trois taches jaunes orangé, près du bord terminal des ailes inférieures. Ces taches jaunes sont surmontées d'un petit croissant brun et à leur extrémité, du coté du bord terminal, elles sont centralement finement ponctuées de noir vif. La ♀ est noire en dessus ; quelquefois avec un ou deux points jaunes très vifs aux ailes inférieures, à partir du coté extérieur de la petite queue. Certaines ♀ sont saupoudrées d'atomes bleus près de la base des ailes supérieures et le long du bord terminal des ailes inférieures. En dessous, elles ressemblent aux ♂ ; mais les points noirs sont plus accentués et le bord des ailes supérieures est légèrement teinté de brun."
Oberthür,Planche XX fig. 81, 82 et 83, 84 peint et lithogravée par Jean Culot.
Culot, Jules (1.11.1861 à Baccarat (Lorraine), 17.9.1933 à Meyrin) , Français, de Genève dès 1895. Fils de Jules Jean Baptiste, d'une famille de "gentilshommes verriers". ∞ 1886 Marie Joséphine Michel, fille de Louis Gondelbert. Apprentissage de graveur sur verre, puis sur cuivre. C. s'établit à Genève en 1884 et y ouvrit un atelier. Il se spécialisa dans les lithographies de papillons, coloriées à la main avec l'aide de ses filles Juliette Millo et Lucie Laugier,. Il réalisa ainsi, outre 600 planches pour Charles Oberthür, fameux entomologiste de Rennes, les 151 illustrations de son grand ouvrage en quatre volumes Noctuelles et géomètres d'Europe (1909-1920, d'après sa propre collection). Membre fondateur de la Société lépidoptérologique de Genève, membre d'honneur des Sociétés entomologiques suisse, belge et brésilienne. – Bull. de la Soc. entomologique suisse, 16, 1934, 129-139 (avec liste des œuvres)
http://www.biodiversitylibrary.org/item/40068#page/593/mode/1up :
Oberthür, Planche XLI fig.302 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/40144#page/713/mode/1up : variété Myrmidon femelle :
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— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : cupido argiades
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— lepiforum : cupido argiades
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