Zoonymie (étude du nom) du papillon L'Hespérie de la Houque, Thymelicus sylvestris (Poda, 1761).
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
— Thymelicus Hübner, [1819] : cet adjectif latin signifie "relatif au théâtre" alors que le nom latin thymelicus signifie "acteur, musicien". Hübner n'explicite pas ce nom, mais sa proximité avec Thymele, un nom de genre créé en 1807 par Fabricius pour des Hespéries noires, suggère que ce dernier ait servi de modèle. Tous les noms de genre de Fabricius sont des noms de femme, et Thymélé était, sous Domitien, une actrice de mime, partenaire de Latinus, l'ami intime de l'empereur (Martial I,4 et Juvénal I,36 et VI,66). Elle était donc une "thymelica"("comédienne"). En reprenant indirectement le nom Thymele sous forme d'un nom dérivé, Hübner rend hommage à son prédécesseur, tout en créant un cadre pour les hespéries fauves.
— sylvestris Poda, (1761) : L'épithète spécifique qui signifie "qui vit dans les forêts" (sylvestre) est des plus simples à interpréter puisque Poda lui-même s'en charge en écrivant dans sa description originale Habitat in sylvis : "Vit dans les bois" : du latin silva /sylva, ae, :"forêt, bois" "parc, bosquet".
— "La Bande noire", Geoffroy, 1762 décrit la bande sombre androconiale des ailes supérieures du mâle (dont la fonction n'est connue que depuis R. Barth, 1944). "L'Hespérie linéa" Godart, 1819 fait allusion à la même ligne mais reprend le nom scientifique synonyme Papilio linea (Muller puis Denis & Schiff). Avec "L'Hespérie Bande-Noire", Godart, 1821, se décide à reprendre le nom de Geoffroy. "L'Hespérie de la Houque", nom créé par G. Luquet en 1986 sur la structure Hespérie (l'ancien nom de genre de Latreille) + plante-hôte. La Houque ou Houlque (latin holcus) est l'un des Genres de Graminées dont se nourrissent les chenilles (Houlque laineuse et Houlque molle).
Nom scientifique.
1°) Super-famille des Papilionoidea Latreille, 1802
2°) Famille des Hesperiidae Latreille, 1809 : [Hespéries ou Hespériides]
- Sous-famille des Pyrginae Burmeister, 1878 : [Pyrgines, Hespéries noires]
- Sous-famille des Heteropterinae Aurivillius, 1925
- Sous-famille des Hesperiinae Latreille, 1809 : [Hespériines, Hespéries fauves]
3°) Sous-famille des Hesperiinae Latreille, 1809 : [Hespériines, Hespéries fauves]
- Tribu des Thymelicini Tutt, 1905
- Tribu des Baorini Doherty, 1886
- Tribu des Hesperiini Latreille, 1809
4°)Tribu des Thymelicini Tutt, 1905
- Genre Thymelicus Hübner, [1819]
2. Nom de genre : Thymelicus Hübner, [1819]
a) Description originale :
Thymelicus Hübner, Verzichniss bekannter Schmettlinge, Augsburg, Verfasser, 1816-1826 [1819], 8, page 113.
— Type spécifique: papilio Acteon Rottemburg 1775 Naturforscher :30 par désignation subséquente par Butler 1870 Ent. mon. Mag. 7(76) :94
— Ce genre renferme en France
- Thymelicus sylvestris (Poda, 1761) Hespérie de la Houque.
- Thymelicus lineola (Ochsenheimer, 1808) Hespérie du Dactyle.
- Thymelicus acteon (Rottemburg, 1775) Hespérie du Chiendent.
—Synonymes juniors :
- Thymelinus ; Stephens, 1835: 405.Ill. Br. Ent. (Haustellata) 4 (3): 405 (missp.)
- Thymeticus ; Edwards, 1871: 274.
— Adopoea Billberg, 1820; Enum. Ins. Mus. Billb. : 81, TS: Papilio linea Denis & Schiffermüller— Pelion Kirby, 1858; List. Brit. Rhop.: [3], TS: Papilio linea Denis & Schiffermüller
cf. [NHM]
b) Origine et signification du nom thymelicus selon divers auteurs.
—A. Maitland Emmet (1991) page 143 :
"θυμελικὀς (thumelicos), a member of the chorus in Greek drama : the chorus were the dancer and the name reflects the lively movements of the butterflies. A variant of Thymela, the name Fabricius (1807), bestowed on the black skippers (Pyrginae), but now regarded as a junior synonym of Erynnis Schrank, 1801."
θυμελικὀς (thumelicos), un membre du chœur dans la tragédie grecque: le chœur était les danseurs et le nom reflète les mouvements animés de papillons. Une variante de Thymela, Fabricius (1807) nom attribué aux skippers noirs (Pyrginae), mais maintenant considéré comme un synonyme junior de Erynnis Schrank, 1801.
— Hans-A. Hürter (1998) page 446 :
Diverses citations sur le nom grec thymelicos, sans interprétation.
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 254 :
"du grec Thoumelikos, membre d'un chœur dans l'art dramatique grec. Les choristes étaient à la fois les danseurs et le nom fait allusion aux mouvements très vifs de ces papillons."
— Perrein et al. (2012) page 115 :
"du grec thumelikos "choriste, danseur" qui occupe le thymélé, autel devenu une sorte d'estrade dans le théâtre grec ; sans-doute influencé par Thymela, nom donné par Fabricius à une famille regroupant toutes les Hespéries noires au vol vif et rapide."
— Arizzabalaga & al. (2012) :
"Thymelicus : pels timèlics, els músics del cor en el teatre grec"
c) Discussion
c1) Taxonomie selon Hübner.
Dans la classification des espèces de papillons de son catalogue (Verzeichniss), Hübner répartit les Lepidoptera en Phalanx, ( Papiliones, Sphinx, Bombyx etc.,). Les Papiliones sont divisés en Nymphales (Nymphes) et en Gentiles ("les gens", êtres humains). Ces Gentiles sont divisés en Strips, Familia et Coitus, les Genres de Hübner. La 6ème Stirps se nomme Astycen, Astyci. p. 102. (Urbicolae Linn. et Fab.), du latin Astycus, a, um adj : "de la capitale, urbain" : correspond donc à "urbicolae". Nous pouvons nous attendre à trouver des noms en rapport avec cette urbanité, mais aussi à y voir rassemblé les Lycènes et les Hespéries que Linné avait décrit dans ses "Plebeji urbicolae", ses Plébéiens des villes.
Cette Stirps des Astyces contient 8 familles de A à H. Elles se nomment Celebres, Fortes, Formales, Veteres, Vulgares, Cauti, Vigilantes et Juvenes. (Célèbres, Forts, "Typiques"?, Vieux, Communs, Méfiants, Éveilés et Jeunes).
Notre Genre appartient à la Familia G : Muntere, Vigilantes. ("Les Éveillés ou Vigilants"). Elle est définie ainsi : Alle Flügel schwarz und gelb, wechselnd angelect. (Tous les ailes noires et jaunes, appliquées alternativement.). On y trouve 8 Genres, le Genre Thymelicus étant le septième. Le Genre Thymelicus appartient donc à la Tribu des Gentiles, Stirps des Astyci, Familia des Vigilantes. Autrement dit, pour nous aider à comprendre le nom propre, aux "Gens", "des villes" "vigilants", dont la famille comprend :
1. Scopten, Scoptae. (du grec σκοπέω - skopeō, « regarder quelque chose, examiner », ? Cf. les termes Scoptophobie, Scoptophilie.
2. Cyclopiden, Cyclopidae.
3. Trapeziten, Trapezitae. : Les changeurs, les banquiers.
4. Phemiaden, Phemiadae
5. Augiaden, Augiadae [d''Augias, Argonaute : les fils d' Augias]
6. Thymelicen, Thymelici.
Die Flügel fast ganz gelb und ungefleckt (Les ailes presque entièrement jaune et sans tache).
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1219 Thymelicus Actaeon Esp. Pap. 36 4 Hübn. pap. 488-490.
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1220 T. Pustula.
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1221 T. Vibex.
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1222 T. Venula Hübn. Pap. 665-669
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1223 T. Virgula Hübn. Pap. 660-663.
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1224. T. Vitellia.
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1225 T. linea Shiff. Verz. Pap. A 5 Thaumas Esp. Pap. 36 2,3 Hübn. pap. 285-287. [= sylvestris]
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1226 T. Puer.
7. Apausten, Apausti
8. Brontiaden, Brontiadae de Brontes, l'un des Cyclopes.
Il est difficile de discerner une cohérence et un fil conducteur parmi ces noms de Familles et de Genres. Les Citadins (Astyces) sont répartis selon diverses qualités assez banales et certainement sans rapport avec les espèces qui les composent. Certains noms concernent la vision (Vigilantes, Scoptae, Cyclopes, Brontiades).
c2. Le nom thymelicus.
Gaffiot traduit l'adjectif latin thymelicus,a, um (grec thymelicos) par "relatif au théâtre ; le nom thymelicus, i par "musicien de théâtre" et par "acteur". On trouve aussi le féminin thymelica, ae : "actrice, comédienne", et enfin thymele, es ou thymela, ae "autel de Dionysos dans le théâtre grec ; par extension, "théâtre". On trouve aussi pour ce dernier nom collatinus.fltr.ucl.ac.be/jano/ "(une estrade au centre de l'orchestre du théâtre grec, près de laquelle se tenait le chef du chœur)".
Hübner emploie bien pour son première espèce Thymelicus Actéon la forme au masculin. Il n'y a aucune raison de ne pas donner au genre Thymelicus le sens "relatif au théâtre".
Il n'y a aucune raison non plus pour, comme le fait Emmet suivi par Luquet qui en donne une traduction, de partir du nom grec thymelikos, et encore moins de vouloir trouver une relation entre les choristes musiciens et danseurs du théâtre et le comportement en vol des espèces du genre Thymelicus. Les noms servent à catégoriser les boites de classement des espèces, mais non d'en décrire le contenu (même si on connaît des contre-exemples comme Carcharodus). Lorsque le texte descriptif du Genre est, à l'évidence, en relation avec son nom, nous sommes autorisés à reconnaître l'allusion ; ce n'est pas le cas ici où le Genre est caractérisé par la couleur jaune unie des ailes.
A la rigueur, ce genre qui appartient "aux gens -de la ville- vigilants" tient son nom d'une activité propre à la ville et à l'urbanité (le théâtre) et dont on est spectateur (vigilant + fonction scopique évoquée supra).
Notule : le théâtre et la couleur jaune.
Si on cherche à établir une relation entre le nom thymelicus "relatif au théâtre" et la description du genre ("Les ailes presque entièrement jaune et sans tache"), on peut se demander si, dans l'antiquité (ou dans l'Allemagne de Hübner), la couleur jaune était emblématique des acteurs. Il n'est n'est rien. Sur scène —et dans la vie quotidienne romaine—la couleur jaune était le propre de la courtisane ou prostituée.
" Le jaune, chez les Grecs, n’a pas la signification de luxure et de débauche qu’il a à Rome 4 : il s’agit d’une couleur quasi-virginale puisqu’elle est celle des mariés. En revanche, à Rome, le jaune désigne la courtisane 5. Le spectateur de théâtre ne s’y trompe pas quand il voit apparaître sur la scène de théâtre le costume jaune. Il sait que c’est celui de la courtisane, au même titre que le blanc est celui des vieillards, le multicolore indique les jeunes personnes, le bariolé signale le proxénète et le pourpre distingue les riches."
4 Dans l’ouvrage de Sabatier, on découvre également qu’à Rome le jaune est tellement associé à l’image de la courtisane que les cheveux des prostituées étaient recouverts d’une perruque blonde. Comme il l’écrit à propos de Messaline, elle « quittait la couche de Claude, couvrait ses cheveux noirs d’une perruque blonde – attribut de la débauche – et, enveloppée d’une cape de nuit, accompagnée d’une esclave, elle pénétrait dans le réceptacle de la prostitution » (ibid., p. 52).
5 Jérôme Carcopino, dans sa remarquable étude intitulée La Vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’Empire (Paris, Hachette, 1939), décrit le théâtre à Rome, son fonctionnement, ses codes, et il précise que « les costumes drapés à la grecque ou à la romaine en situaient l’action et la condition sociale : blancs pour les vieillards, multicolores pour les jeunes gens, jaunes pour les courtisanes, pourpres pour les riches, rouges pour les pauvres, une courte tunique pour les esclaves, une chlamyde pour les soldats, un pallium roulé pour les parasites et bariolé pour les entremetteurs » ( p. 258 ).
Véronique Bui, « Le châle jaune des prostituées au XIXe siècle : signe d’appartenance ou signe de reconnaissance ? », Fabula / Les colloques, Séminaire "Signe, déchiffrement, et interprétation", http://www.fabula.org/colloques/document939.php,
c3. La piste liée à Thymele, Fabricius.
a) En 1807, Fabricius publia une liste de 49 noms de genre, dont celui n°39 de Thymele (et non Thymela). ce genre incluait 3 groupes de noms d'espèces Hesperia Proteus, Mercatus, Acastus / Thrax, Guetus, Bixae/ Aracinthus, Malvae, Tages.
Les trois derniers noms correspondent pour nous à Heteropterus morpheus, Pyrgus malvae etErynnis tages. Le genre Thymele Fab. accueille donc, comme le souligne Emmet, des Hespéries noires ou Pyrgines.
Dans la classification de Hübner, on les trouve ainsi :
— aracinthus : Astyces, Famille G des Vigilantes, Genre des Cyclopes
— malvae : Astyces, Famille E Vulgares , genre Pyrgus
— tages : Astyces, Famille D Veteres, genre Nisoniadae.
D'autres Hespéries se retrouvent dans le genre Pamphila de Fabricius : ce sont Comma, Paniscus, Fritillum et Lavaterae.
b) la proximité sémantique des genre Thymele Fabricius et Thymelicus Hübner impose de considérer que le premier a servi de modèle au second, pour accueillir de nouvelles espèces bien différentes des Pyrgines noires puisque leurs ailes sont au contraire entièrement jaunes (et non sombres tachetées de blanc en damier).
J'ai déjà montré que Denis et Schiffermüller avaient créé beaucoup de leurs noms en les affiliant à un nom de Linné servant de modèle, tâchant de reprendre soit la syllabe initiale soit la syllabe finale (ce que j'ai nommé le "domino onomastique"), soit en respectant le même nombre de lettres, soit par d'autres effets de miroir du nom modèle (même source d'inspiration, même sens). Il paraît probable que Hübner, pour créer un genre complémentaire du Thymele de Fabricius, ait cherché dans le dictionnaire (ou dans sa mémoire) le mot latin le plus proche de Thymele. Dans le dictionnaire Gaffiot, trois mots se succèdent Thymele –Thymelica –Thymelicus. Hübner fait "domino" par la partie [thymel] commune aux deux noms de genre, dans ce jeu où les naturalistes européens rendent hommage à leurs prédécesseurs par reprise des briques sémantiques pour édifier leurs propres noms.
Par contre, ce jeu d'imitation/dépassement se joue, dans cet exemple, au détriment du sens. Il existe, bien-sûr, une communauté de sens entre thymele et thymelicus si on se contente de consulter les définitions du dictionnaire et de constater que thymele 1 vient d'un mot grec désignant, dans le théâtre antique en demi-cercle, l'autel du centre de l'orchestra et qui servait d'autel pour offrir des sacrifices à Bacchus puis pouvait constituer un décor de la pièce (monument, ...) , cacher le souffleur, porter le joueur de flûte et parfois le chorège. Ce sens est donc en parenté avec celui de thymelicus "relatif au théâtre, à la scène".
Mais chez Fabricius, la majorité des 49 noms de genre sont des noms féminins, ceux des épithètes de Vénus, de courtisanes, de femmes illustres : sa Thymele correspond à la deuxième définition donnée par Gaffiot "Nom de femme Martial 1 5,5 ; Juvénal 1:36" : il s'agit de Thymélé (Θυμέλη), musicienne, actrice -mime, et poétesse célèbre du temps de Domitien, dont elle semble avoir été la favorite. Elle aurait été la première à introduire sur scène une sorte de danse nommé thymelinos. Il est exclu que Fabricius ait placé un "Thymele-autel du théâtre grec" en véritable intrus au sein de sa liste de noms féminins. Mais sous l'Empire, les pantomimes, musiciens et chanteurs adoptaient souvent desn noms à consonnance grecque ou orientale. Le partenaire de Thymélé était Latinus, ami intime de l'empereur et qui n'hésitait pas à adresser Thymélé auprès de riches commanditaires
Certes, si Hübner avait choisi la forme Thymelica ("comédienne"), la cohérence de sens avec le nom Thymélé de l'actrice courtisane aurait été assurée. Mais son masculin Thymelicus qu'une raison adjacente lui a imposé, vient rompre la jolie réussite d'une filiation des sons et d'une filiation des sens. Il nous faut désormais un raisonnement tortueux pour le percevoir.
Juvénal Satyre VI,66:
Où trouver une épouse, aux vertus domestiques,
Et digne de tes vœux? Est-ce sous nos portiques?
L’amphithéâtre a-t-il, dans son immensité,
Une femme qu’on puisse aimer en sûreté?
Quand Bathylle, jouant sa molle pantomime,
Danse, Tuccia brûle; Apulla qui s’anime,
Comme aux bras d’un amant, soupire, a le frisson;
Et Thymèle, ignorante encore, prend leçon.*
Puis, lorsque le théâtre est clos et n’a personne,
Quand le barreau, tout seul, de voix criardes sonne,
Pendant ces jours si longs qui, des jeux Plébéiens,
Séparent tristement les Mégalésiens,
On les voit manier, dans leur ennui fantasque,
Le thyrse d’Accius, la ceinture, et le masque.
Urbicus dans l’exode imite Autonoé.
(trad. Raoul, 1842, citée par Remacle)
* autre traduction :"l'attention immobilise Thymèle : encore innocente, Thymèle apprend"
3. Nom d'espèce : Thymelicus sylvestris (Poda, 1761).
a) Description originale
c) Localité-type, répartition et description.
— Localité-type : "ad Graecium", Graz, Styrie, Autriche
— Selon Dupont & al. 2013, cette espèce est présente en Afrique du Nord, en Europe, en Anatolie et au Moyen-Orient. Elle est signalée dans toute la France. Les chenilles s’observent sur diverses Poaceae.
— Selon Wikipédia, "Comme tous les Hesperiidae, l'Hespérie de la Houque porte ses ailes antérieures partiellement redressées quand il est posé. C'est un petit papillon d'une envergure de 26 mm à 30 mm aux ailes orange vif bordées de marron. Le mâle présente au recto de l'aile antérieure une grande ligne androcomiale noire. . L'Hespérie de la houque vole en une seule génération de début mai à août. Elle hiverne au stade de chenille formée dans l'œuf. Les plantes hôtes de sa chenille* sont de nombreuses poacées (graminées), dont Brachypodium sylvaticum, Deschampsia, Holcus, (Holcus lanatus et Holcus mollis), Oryzopsis, Phleum (Phleum arvense et Phleum pratense) L'Hespérie de la houque réside en Afrique du Nord, dans toute l'Europe sauf l'Irlande, le nord de l'Angleterre et de la Scandinavie, et tout le Moyen-Orient,. L'Hespérie de la houque est présente dans toute la France métropolitaine sauf en Corse. L'Hespérie de la houque réside dans les friches, les prairies fleuries, au bord des routes."
* Je rappelle que les chenilles des Hespéries ne sont jamais libres mais qu'elles s'abritent à la façon des Tordeuses dans des feuilles qu'elles rattachent avec des brins de soie.
— Parmi les trois Thymelicus qui sont des Hespéries fauves à ligne noire (mâle), Acteon est d'un jaune brunâtre ou olivâtre avec des taches jaunes, alors que sylvestris et lineola sont d'un fauve uni (sans taches claires), avec des nervures noires au nord externe. On distingue ces deux faux jumeaux par l'extrémité de leurs antennes, les massues antennaires étant orange chez T. sylvestris et noires chez T. lineola].
d) Synonymes INPN (Muséum) et sous-espèces.
Liste des synonymes :
- Adopaea sylvestris (Poda, 1761)
- Adopaea thaumas (Hufnagel, 1766)
- Hesperia thaumas (Hufnagel, 1766)
- Papilio flavus Brünnich, 1763
- Papilio sylvestris Poda, 1761
- Papilio thaumas* Hufnagel, 1766 : W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90.page 62
- Thymelicus flavus (Brunnich, 1763)
- Thymelicus sylvestris sylvestris (Poda, 1761)
*Spuler 1 (1908: 72L) Thaumas: "père des Harpies pour les grecs."
Sous-espèces.
Selon Dupont & al. (2013) Tshikolevts retient deux sous-espèces en Europe et dans le bassin méditerranéen :
- sylvestris Poda, 1761.
- syriacus Tutt, 1905. Localité-type : Syrie.
e) Origine et signification du nom sylvestris
Les interprétations des étymologistes :
— August Janssen (1980) page 45 :
"tot het woud behorend"
"Appartenant à la forêt"
— A. M. Emmet (1991) page 143 :
"silvestris, sylvestris, pertaining to a wood : from the habitat, but rather inapt since the species occurs mainly on rough grassland. However, this name set a fashion and several of the others given to skippers refer to woods, hunting or woodlands deities."
silvestris, sylvestris, se rapportant à un bois: d'après l'habitat, mais le nom n'est plus adapté depuis les espèces occupent pricipalement la prairie aride. Cependant, ce nom a fait école et plusieurs autres noms données aux Hespéries se rapportent aux bois, à la chasse ou aux divinités forestières.
— Hans-A. Hürter (1998) page 446 :
"Deutung : Die Art besiedelt u.a. Waldränder u. -lichtungen ; grasreiche, wiesenartige Flächen an Dämmen, Böschungen usw. ...aber auch an Waldrändern und -wegen sowie auf Lichtungen werden oft beflogen (nach Weideman, Bd 2, S. 332 und Ebert, Bd.2, S. 418)
Solche Teilbeobachtungen könnten Poda 1761 dazu bewogen haben, der Art diesen Namen zu geben : im/am Walde vorkommend/lebend."
Interprétation: Cette espèce fréquente les bords peuplées de forêts, les zones herbeuses et les prairies comme les barrages, digues, etc ... mais aussi les bords du bois et des sentiers et les clairières. Ces observations partielles pourraient avoir incité Poda en 1761 a donner à ce genre ce nom: "vivant dans les bois ".
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 254 :
du latin silvestris, "sylvestre", "forestier", par allusion aux milieux fréquentés par cette espèce.
— Perrein et al. (2012) page 115:
du latin sylvestris, "forestier", de sylva, "forêt".
— Arizzabalaga 2012 :
Que viu a les selves i als boscos
"Qui vit dans les jungles [?] et les bois"
Discussion :
L'épithète spécifique est des plus simples à interpréter puisque Poda lui-même s'en charge en écrivant Habitat in sylvis : "Vit dans les bois". du latin silva /sylva, ae, 1."forêt, bois" mais aussi (Gaffiot) 2."parc, bosquet", ou, au pluriel, 3."arbres, arbustes, plantes".
Au pluriel, ce datif sylvis conviendrait donc à toute sorte de plante-hôtes !
Selon UK Butterflies, "cette espèce habite les prairies rude, où les hautes herbes poussent, et peuvent se développer sur les bords de routes, à côté des haies, sur les pelouses des falaises calcaires, dans les clairières et le long des promenades forestières. La plante hôte principale est la Houlque laineuse une herbe commune dans les Îles Britanniques, bien que d'autres graminées sont également utilisés."
III. Noms vernaculaires.
I. Les Noms français.
1. La Bande noire, Geoffroy, 1762.
Étienne-Louis Geoffroy 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. page 66 n°37.
Petiver gaz. Tab. 34, fig.7, 8, 9.
La bande noire.
Longueur 5 lignes, largeur 1 pouce.
Le port d'ailes de ce papillon & de ceux de cet ordre, est singulier. Lorsqu'il est en repos, ses ailes inférieures sont presque parallèles au plan de position, pendant que les supérieures sont relevées, sans cependant se toucher & être tout à fait perpendiculaires. La couleur de ces ailes est fauve, mais elles sont bordées de brun ou de noir, & elles ont des nervures de la même couleur. Les supérieures ont de plus une tache longue transverse dans leur milieu, qui est pareillement de couleur noire. En dessous, les ailes sont toutes fauves, mais d'une teinte plus pâle. […] On trouve fréquemment ces papillons dans les prés en automne.
2. La Bande noire, variété : Engramelle, 1779.
Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 192 planche n° 145 figure 95 e-f. dessinée par J.J Ernst .
Engramelle décrit sous le même nom deux "variétés", en réalité deux espèces : la première est Ochlodes sylvanus (95 fig. a,b,c,d,g,h) et la seconde est Thymelicus sylvestris (95 e-f): aux ailes plus fauves, moins couvertes de brun, avec une ligne noire très étroite.
3. "Hespérie linéa " , Latreille et Godart 1819
Latreille et Godart Encyclopédie méthodique : Entomologie, ou Histoire naturelle des crustacés et des insectes, Paris : Vve Agasse tome 9, page 770 n°118.
Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.
Denis & Schiffermüller ont décrit en 1775 leur Papilio linea*, couramment considéré comme un synonyme junior de T. sylvestris; mais les auteurs viennois ne l'ont pas publié comme l'une de leur créations, mais en donnant la référence de Muller, 1766. Le nom s'écrit donc Papilio linea Müller, 1766. ( Allioni, Mélang. Phil. Math. Soc. R. Turin : 192.)
*Papilio linea Denis & Schiffermüller, 1775; Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend: 160
Nous avons donc les équations synonymiques suivantes Papilio sylvestris (Poda 1761) = Papilio flava Pontoppidan, 1763 = Papilio linea Müller, 1766 = Papilio thaumas Hufnagel, 1766 = Papilio flavus Müller, 1776 = Papilio flava Brünnich, 1763 = Hesperia thaumas Hufnagel, 1766.
En consultant l'article de Latreille et Godart, c'est sous le nom de Papilio linea ou Hesperia linea que cette espèce a été désignée par Fabricius, Hübner (cf supra espèce n°1225 de son genre Thymelicus), Illger, Schaeffer, Bergstrasser, Ochsenheimer, Schrank (Erynnis linea). Les autres auteurs utilisent le nom de P. thaumas de Hufnagel, et le nom de P. sylvestris n'est pas cité.
Il est donc tout à fait logique que Godart et Latreille utilisent le nom d'Hespérie Linea.
4. "Hespérie Bande noire" , Godart 1821,
Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821, page 233 n°88 Planche 12 figure 3 peinte par Vauthier et gravée par Lanvin.
LXXXVIII HESPERIE BANDE-NOIRE
Hesperia linea (Fab.)
Papilio Thaumas (Esp.)
La Bande noire (Geoffr.)
Variété de la Bande noire (Engr. Pap. d'Eur.).
Le dessus des deux sexes est fauve, avec les bords et les nervures d'un brun-noirâtre. Le mâle a en outre, vers le milieu des premières ailes, une ligne noire oblique et étroite. Le dessous de ces mêmes ailes est fauve, avec la base noirâtre et l'extrémité d'un cendré jaunâtre. Le dessous des secondes ailes est d'un cendré jaunâtre, avec l'angle interne largement fauve. Le corps est roussâtre en dessus, grisâtre en dessous. Les antennes sont noires et annelées de jaune pâle.
Cette Hespérie se trouve communément dans les bois, dans les grands jardins, etc., à la fin de juillet et au commencement d'août.
Planche © BHL
5. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans son article Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe paru dans Alexanor en 1986, Gérard Luquet crée pour Thymelicus sylvestris le nom "L'Hespérie de la Houque", et admet en nom accessoire "Le Thaumas" et "la Bande noire".
On sait que Gérard Luquet a donné à la quasi-totalité de nos Hesperiidae (Hespéries ou Hespérides) un nom composé sur le schéma "L'Hespérie de" + plante-hôte ou "L'Hespérie de" + localisation géographique ou milieu écologique. Cela représentait (en 1986) parmi les 34 Pyrgines ou "Hespéries noires" 33 cas (l'exception concernant "le Point-de-Hongrie") et parmi les 12 de nos Hespériines ou "Hespéries fauves" 9 cas (exception : le Miroir, la Virgule et la Sylvaine). 26 d'entre elles reçoivent les noms d'une plante-hôte, les autres un nom géographique (ottomane, almoravide, levantine, pont-euxine, saoudienne, ...).
Le nom de l'Hespérie fauve "Hespérie de la Houque" est donc construit sur ce schéma.
Le CNRTL définit ainsi la Houlque :
Plante graminée des régions tempérées, généralement caractérisée par des feuilles velues, une panicule blanchâtre, et dont certaines espèces sont utilisées pour leurs propriétés comestibles ou fourragères. Hou(l)que odorante, hou(l)que saccharine, hou(l)que sorgho. Les houques molles (...) graminées de nos contrées (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 59). La Houque laineuse (H. lanatus) fournit un fourrage qui n'a pas grande valeur (Plantefol,Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 294).
Étymol. et Hist. 1778 bot.houque (Lamarck, Flore françoise ds Congrès intern. de ling. et philol. rom., 13, 1971, t. 1, p. 713); 1789 houlque ou houque (Encyclop. méthod. Agric. t. 4, p. 697). Empr. au lat. Impér. holcus « espèce de graminée indéterminée » (André Bot.), d'orig. incertaine.
6. L'étude du nom vernaculaire par les auteurs récents.
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 232 et 238 :
"-Hespérie : d'Hespéria, l'une des Hespéries, les nymphes qui gardaient les pommes d'or d'Hera. Fabricius se complaisait à inventer des noms reposant sur des calembours ou possédant un double sens, de sorte qu'un lien avec le mot grec Hespera, "soir", est vraisemblable : aux papillons "nobles", les "Diurni", les papillons du plein jour, Fabricius a très bien pu vouloir opposer les espèces plus petites et plus humbles, celles de la faible lumière ou du demi-jour, donc, du soir. (Emmet, 1991:144) cela, bien entendu, ne préjuge en rien d'un vol crépusculaire des espècesconcernées. C'est du reste aussi l'opinion de Spuler (1901-19018 : 70) pour qui le nom générique Hespéria est forgé "sur hesperius, "qui concerne Hesperus", l'Étoile du soir [ou Étoile du berger], en raison des relations [de ce groupe de Lépidoptères] avec d'autres familles qui n'appartiennent pas aux Rhopalocères". L'inclusion originelle par Fabricius des Azurés dans les Hespéries exclut cependant la dérivation fondée sur une base, taxonomique telle que la suggère Pickard et al. "les Hesperiidae formant le lien entre les Diurni et les Nocturni" et reprise par Spuler."
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 254 :
Houque : plante nourricière de la chenille (Holcus, famille des Graminées)
7. Noms vernaculaires contemporains :
Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent page 238 le nom scientifique de Adopaea thaumas Hüfn (le genre Adopaea Billberg est synonyme de Thymelicus, cf. supra) mais ne font pas usage d'un nom vernaculaire.
—H. Bellmann / G. Luquet 2003 : " Hespérie de la Houque (page 112)".
— Doux & Gibeaux 2007 : "L'Hespérie de la Houque".
— Lafranchis, 2000 : "La Bande noire, l'Hespérie de la houque" .
— Perrein et al. 2012 : "Hespérie de la Houque".
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Bande noire"
— Wikipédia : " L'Hespérie de la Houque ou Bande Noire ou Thaumas".
III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
- "Small Skipper" en anglais :"petit Skipper, petite Hespérie"
- "Braunkolbiger" "Braundickkopf" en allemand : "Hespérie brune"
- "Daurat de punta taronja" en catalan, "Le Doré à pointe orange" ( "Daurats" : pel seu color daurat ;"Daurat de punta taronja" : pel tret distintiu a l’extrem de les maces de les antenes "Le Doré à pointes oranges" selon Arizzabalaga)
- "Dorada linea larga" en espagnol : le Doré à grande ligne"
- "Karłątek ceglasty" en polonais
- "Sarı Antenli Zıpzıp" en turc : Hespérie à antennes jaunes
- "Soumračník metlicový" en tchèque
- "Súmračník metlicový " en slovaque
- "Skråstregbredpande" en danois : "Hespérie à barre oblique"
- "Raudonbuožis storgalvis " en lituanien
- "Tankorubi livadar" en serbe
- "Barna busalepke" en hongrois
- "Etelänhiipijä" en finnois
- "Geelsprietdikkopje" en néerlandais : Hespérie à ..jaune
- "Stor Tåtelsmygare" en suédois
- "Толстоголовка лесная" en russe : Hespérie de la forêt.
Langues celtiques :
1. langues gaéliques : irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).
-
en irlandais
- en mannois.
-
"" en gaélique écossais*
2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welsh, cymraeg).
-
pas encore de nom en breton ;
-
" Gwibiwr bach" en gallois. :
*Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources. http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html
Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
IV. Le nom vernaculaire anglais selon M. Salmon (2000).
Selon le site UK Butterflies, "Ce skipper jaune d'or est souvent trouvé se prélassant sur la végétation, ou faisant de brefs vols bourdonnants parmi les hautes tiges des graminées. Malgré son nom, les quatre espèces d'Hespéries que l'on trouve dans les îles britanniques sont de la même taille ou sont plus petites que "Small" Skipper. Ce papillon est très répandue sur le continent britannique, au sud d'une ligne allant du Westmorland àl'ouest et le nord du Northumberland, à l'est. Il est absent de l'Irlande, de l'île de Man et les îles Anglo-Normandes. Cette espèce vit en colonies distinctes de taille petite ou grande."
première observation en Angleterre Petiver, 1704
- "The streaked golden Hog : male", Petiver, 1704.
- "The spotless golden Hog, female" : Petiver, 1704
- "The Small Skipper" : Harris, 1766, et la plupart des auteurs suivants.
- "The Great Streak Skipper" : Rennie, 1832
- "The Common Small Skipper" : Heslop, 1959.
Bibliographie, liens et Sources.
— Funet : Thymelicus sylvestris
— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Thymelicus sylvestris
— UK Butterflies : Thymelicus sylvestris
— lepiforum : Thymelicus sylvestris
— jardinsauvage.fr : Thymelicus sylvestris
— Site de l'Association Rousillonaise d'Entomologie : qui interdit un lien direct. Suivre donc accueil ->Lepidoptera ->etc... ; http://r.a.r.e.free.fr/ :
Bibliographie des Zoonymies : voir :
Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.