Le blog de jean-yves cordier

La plaque de cocher de la "Croix des gardiens" de Quimper. Le chemin de grande communication n°39. Plogonnec-Kerfeunten.

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Voir dans ce blog sur les plaques de cocher du Finistère :

• La plaque de cocher de Landerneau. Route nationale n° 164 d'Angers à Brest.
• La plaque de cocher de Roscoff. Route nationale n°169 de Lorient à Roscoff. 
• La plaque de cocher de La Martyre. Chemin de Grande Communication n° 35.
• Une "plaque de cocher" à Plougourvest (29) : le chemin d'intérêt commun n°21 de Landivisiau à Cleder.
• La "plaque de cocher" de Lanviguer-Ty Croaz à La Martyre, et le calvaire de 1565 qui va bien avec. Le Chemin de Grande Communication n°3.
• Une "plaque de cocher" à Quimperlé, Chemin de Grande Communication n°16.
• La deuxième plaque de cocher à Quimperlé, rue de Lorient.

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Il faudrait peut-être se plonger dans d'obscurs mais érudits ouvrages sur la toponymie de Quimper — mais en existe-t-il seulement un ?— pour trouver l'origine de cette appellation de Croix des gardiens qui figure sur la plaque de cocher posée, précisément, sur le Rond-Point de la Croix des Gardiens de Quimper. Seule l'intuition permet de subodorer que ce rond-point, jadis carrefour, aujourd'hui intersection de la D39 et d'une Route du Loch puis Route de Stang bihan, était marqué dans l'espace par une croix. Des gardiens s'y donnaient-ils rendez-vous ? Un poste de garde, un octroi y était-il établi ? La croix portait-elle la figure d'un ange ?

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On se sent très seul lorsqu'on devient curieux de futiles détails.  On ne frappera pas à la porte du 122 Avenue de la France-Libre, par certitude que les infirmières qui y ont leur plaque ont d'autres chats à fouetter, mais on y remarquera le linteau sculpté d'un losange et de deux fleurons.

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Cette plaque n'est, bien-sûr, pas inconnue de Patrick Rollet, qui en donne le cliché sur son site sur les plaques de cocher : https://plaquedecocher.fr/article-finistere-122411197/

On y apprend que la plaque est postérieure au 1er janvier 1905, date du déclassement des voies départementales et de la dénomination Chemin de Grande Communication n°39 entre Plogonnec, à 11km 600 au nord-ouest, et Kerfeunteun, à 800 mètres à peine au sud.

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La carte IGN nous apprend que le Rond-Point est, avec ses 69 mètres d'altitude, l'un des sommets de la ville ; et le Mont Frugy, orgueil de la ville, atteint 70 mètres. 

Deux châteaux d'eau y sont érigés, preuve de cette situation. Et les courbes de niveau des cartes y rayonnent comme du cœur d'un ostensoir.

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Le toponyme "croix des gardiens", et le toponyme "l'ange gardien".

Si la carte Maps porte bien le nom de Rond-point de la croix des gardiens, ce nom ne figure pas sur la carte IGN. Sur le site remonterletemps de Geoportail, le Scan 1950 porte, à cet endroit, la mention "L'ange gardien", tout comme la  carte d'Etat-Major  1820-1866, et comme la carte d'assemblage du cadastre de 1834.

https://recherche.archives.finistere.fr/document/FRAD029_00000003P#tt2-255

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En somme, il semble avoir eu un glissement entre le toponyme L'ange gardien, attesté au XIXe siècle et celui de Croix des gardiens, qui apparaît au XXe siècle, mais dont cette plaque pourrait être l'un des témoins les plus anciens.

Pourtant, déjà, en 1886, page 59  un bulletin  de la SAF donne en note pour "ange gardien" ceci :

"autrement — et très improprement La croix des gardiens".

Dans cet article sur le groupe équestre de Guelen (Briec), l'auteur  de Trévidy décrit une ancienne voie (romaine ?) passant par ce village de l'Ange gardien : "Il ne peut être douteux qu'une voie romaine passait au Pénity même. Cette voie sort de Quimper, par l'ancienne route de Brest, traverse Kerfeuntun, monte en ligne droite l' ange Gardien (4), tourne à droite par jusqu'au village de le chemin dit du Loc'h, coupe la nouvelle route de Brest, passe entre Coat-Billy et le village de Ty-Ma-Fourman, et atteint la route de Morlaix un peu au-delà de l'embranchement de cette route sur celle de Brest. De ce point jus­qu'au Pénity la route nouvelle occupe le milieu de la chaussée romaine qui était plus large."

Un bulletin de la SAF daté de 1928 signale, sous la plume de Louis Le Guennec, "Une pierre sculptée et armoriée se trouve encastrée dans le mur d'une maison, à la Croix des Gardiens  en Kerfeunteun. Elle provient de l'ancienne chapelle de Saint-Nic près Kerrlour 8n Plomelin et porte les armoiries des Le Torcol, seigneurs de Kerdour."

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Le chemin de grande communication Plogonnec-Kerfeunteun.

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1°) La carte de Cassini de 1784 montre une route Plogonnec-Quimper, qui suit le cours du Steir selon le parcours de l'actuelle D63.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095252f/f1.item.zoom

La route Châteaulin-Quilinen-Quimper passe, elle, par Kerfeunteun, et le Rond-Point qui nous intéresse est situé, sur cette route, à son embranchement avec la route provenant de Châteauneuf. On notera, plus au nord sur cette dernière route, le toponyme Ty gardien.

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2°) La carte d'Etat-Major montre la même situation, sans route directe Plogonnec-Kerfeunteun.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.098327&y=48.004769&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

3°) Le Scan 50 montre le tronçon qui réunit le début de la route Plogonnec-Quimper et la fin de la route Châteaulin-Kerfeunteun

 https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.122918&y=48.038037&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN50.1950&mode=doubleMap

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Une ancienne voie romaine ?

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Le site voies-romaines-bretagne.com cite une description de Louis Le Guennec en 1922 et la commente :

http://voies-romaines-bretagne.com/vrom2/quimper-morlaix.html

"Dans une étude sur le chemin du Tro Breizh publiée en 1922, Louis Guennec a décrit ce qu'il croyait être la voie romaine de Quimper à Morlaix. En voici quelques extraits:

Là s'ouvrait toute large la voie qui menait à Châteaulin et à Morlaix ;.[...]

Huit cents mètres après avoir passé devant l'église de Kerfeunteun, à l'endroit appelé l'Ange Gardien, la route se bifurque. La branche qui va en ligne directe est l'ancienne route de Châteaulin et de Brest ; celle qui s'infléchit à droite, l'ancienne voie romaine allant à Morlaix et à Saint-Pol-de- Léon ; c'est celle que nous avons à étudier. Elle va passer près du manoir du Loc'h, descend dans le vallon, traverse la nouvelle route de Châteaulin et le ruisseau, remonte l'autre pente en chemin creux, derrière Coat-Billy, et arrivée sur le plateau, près de Ty-Ma-Fourman, retrouve sa largeur primitive jusqu'à Ty-Sanquer, où elle se confond avec la route de Briec, pendant deux kilomètres."

Au nord de Quimper, la séparation de la route [romaine] de Châteaulin et de celle de Morlaix pouvait se faire à l'Ange Gardien. Cela est possible mais pas certain."

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