L'église Saint-Ouen des Iffs : quelques images des sculptures.
L'église des Iffs mériterait un article d'une autre ampleur , mais on trouvera sans-peine sa description sous des plumes autorisées. Je l'ai visité pour ses vitraux, et je me contente ici de montrer quelques clichés des statues et sculptures qui m'ont séduites.
Voir : Les vitraux de l'église des Iffs : première partie, La Passion.
Les vitraux de l'église des Iffs ( seconde partie : les chapelles).
Statue de sainte Catherine.
Mur ouest, Pierre polychrome de 80 cm de haut, 1ère moitié 15ème siècle.
Classée MH 19 avril 1966.
Après avoir identifié Catherine d'Alexandrie par ses attributs (roue, épée, terrassement du roi Maximien), on s'attachera à étudier les traits originaux qui font la valeur de cette statue, à commencer par cette ceinture symbolique de la virginité préservée de la sainte malgré les contraintes exercées par l'empereur Maximien, et qui, ici, s'enroule autour de l'épée qui décapita la sainte en un résumé de son martyre. Un autre élément dramatique est la manière par laquelle Maximien désigne de la main la plaie de son cœur épris.
Pour aller plus loin, il faut lire l'étude qu'en donne C. Dréan pour l'Inventaire en 1985:
"Cette statue, d'une composition ramassée, réunit un grand nombre d'éléments, dans le même épannelage. (exemple de la représentation réduite de l'empereur et de la roue brisée). C'est un drapé ample ; grande recherche du plissé, plis tuyautés du surcot, plis repassés en zig-zag, des pans du manteau, plis cassés et anguleux de la cotte.
Visage en amande, aux pommettes saillantes remontées haut sur les yeux, nez fin et allongé, lèvres minces, menton bien marqué et recourbé, front haut, très dégagé, chevelure aux larges boucles rejetées en arrière. Les mains, aux doigts effilés, à section carrée, ceux de la main gauche transparaissent sous un pan du vêtement du manteau. Recherche de variété dans 1e drapé, réelle qualité plastique du visage, exactitude des détails, (le fermail aux boutons en forme de rose, la cordelière repassée et pendant en un long sautoir double réuni par un coulant, ceinture décorée d'appliques fleuronnées). L'ensemble laisse apparaître une oeuvre de grande qualité, très probablement influencée par 1e style des albâtres anglais : ces doigts effilés, les pieds du petit personnage, dans le prolongement de la jambe sont autant de détails caractéristiques "
Statue de saint Hubert.
Bas-reliefs des stalles : les douze apôtres.
Les stalles sculptées datent du XVIe siècle.
Bénitier
Une cuve octogonale monolithe de granite du XVe siècle a été remontée sur une base carrée du 17e siècle ou du 18e siècle. H :117 cm, diamètre 73 cm.
Son intérêt vient de son inscription, et de son ornementation.
L'inscription en lettres gothiques en bordure supérieure de la cuve est encadrée par un "deux-points" en S : " : ce .[ fut fait * l'an. Mil . quatre . cts. l. et VIII :", "ceci fut fait en 1458".
* les transcriptions semblent avoir toutes omis de lire deux mots qui se trouvent au dessus de feuilles de chêne : je lis peut-être " tous . deci "
L'ornementation sculptée associe des animaux avec des feuilles d'arbre : feuilles de chêne sur un rameau, de châtaignier, de marronnier, hermines, fleurs de lis, chien ou renard et lapin assis jouant du serpent.
Pour le site topic-topos.com ". À l'origine, il s'agirait d'une cuve baptismale provenant de la chapelle de Montmuran. Un bas-relief représente un lièvre jouant de la trompette, symbolisant le chrétien qui nargue le démon, évoqué sous la forme d'un chien. Les feuilles de laurier font référence à la gloire du chrétien, celles du chêne à la force de sa foi. L'hermine et la fleur de lis rappellent que l'église appartient à un fief placé sous la suzeraineté du duché de Bretagne et de la couronne de France."
Les blochets :
Les sablières peintes, les poutres et leurs engoulants ne manquent pas d'intérêt mais j'ai choisi de photographier quatre blochets curieux aux visages simiesques ou bestiales et aux gestes des bras expressifs mais mystérieux.