Le retable des dix mille martyrs,
église Saint-Pierre de Crozon (29).
L'église de Crozon conserve dans son transept sud un retable du XVIIe siècle consacré "aux dix mille martyrs" du mont Ararat, légionnaires romains convertis à la foi chrétienne et martyrisés sou l'empereur Hadrien.
Placé au dessus de l'autel, c'est un ensemble composite regroupant le retable lui même qui est un triptyque à volets avec un autre triptyque beaucoup plus petit placé au dessus de lui. Mais les deux bas-reliefs du bel autel (ce serait l'ancien maître-autel de l'église jusqu'en 1754) consacrés à la Passion du Christ, quoique de facture différente participent à l'ensemble en rappelant le lien entre le martyre des soldats et les souffrances du Christ.
Le retable principal est le seul à être consacré au thème très original des dix mille martyrs, thème qui donne tout son intérêt à l'oeuvre. Je le décrirai donc en premier, avant de présenter le petit retable supérieur, puis les panneaux latéraux au thème certes beaucoup plus classique, mais qui ne manquent pas d'intérêt.
Je donne une première mouture de cet article sans commenter les images ni étudier le culte de la myriade de martyrs, afin de laisser intact la contemplation silencieuse de l'oeuvre, comme lorsqu'on se trouve dans l'église ; dans une seconde version, j'irai de mon petit couplet sur chaque photographie.
I. LE RETABLE DES DIX MILLE MARTYRS.
C'est un tryptique à volets : chaque volet comporte six panneaux, de taille plus haute dans le registre inférieur, alors que l'armoire centrale rassemble douze scènes : soit un total de 24 scènes, dont la lecture qui débute par le panneau de gauche de haut en bas, se poursuit par le registre supérieur de la structure centrale, puis ses registres inférieurs, avant de se prolonger sur le panneau de droite.
L'histoire racontée est en fait l'épisode central de la vie d'un saint peu connu, saint Acaste, ou "Acace du Mont Ararat" (car il y a huit autres saints Acace, presque tous martyrs), ou Achatius, ou Achaz, qui est fêté le 22 juin. Ce tribun romain subit le martyre en Arménie sur le Mont Ararat avec ses légionnaires dans les circonstances que l'oeuvre nous présente :
Elle montre en effet le martyre par crucifixion de soldats chrétiens sur le mont Ararat en Arménie, en 120 après Jésus-Christ. À la suite d’une révolte de populations arméniennes contre l’occupation romaine, une armée de seize mille soldats est envoyée, mais l’expédition tourne à la déroute. Ne restent que neuf mille hommes pour combattre. Selon la légende, un ange leur assure la victoire s’ils se convertissent et adorent le vrai Dieu. Leur conversion faite, ils remportent triomphalement la bataille. Pressés de sacrifier aux dieux de Rome, ils refusent et affirment leur foi dans le vrai Dieu. Ils sont mis au supplice, mais aucun ne renie, au contraire ; ébranlés par leur courage, mille légionnaires les rejoignent dans le martyre et se convertissent. Ils sont finalement crucifiés.
Les panneaux de gauche montre la campagne militaire, ceux du milieu le refus de renier leur foi, ceux de droite la mort par crucifixion sur le Mont Ararat.
Ayant fourni le cadre nécessaire pour découvrir le retable, je m'éclipse.
1. Volet de gauche : six panneaux.
a) registre supérieur :
b) registre moyen :
c) registre inférieur :
2. Caisson central : douze panneaux.
L'armoire de chêne est cloisonnée horizontalement par deux étagères et verticalement par d'élégantes colonnades réunissant entre elles des têtes de chérubins, mais ne créant pas de séparation en profondeur.
Sur un encadrement bleu lavande cerné de rouge, les personnages sont peints en bleu, rouge, or, rose pour les carnations, noirs pour les accessoires.
a) Registre supérieur.
b) le registre moyen.
c) Registre inférieur.
3. Volet de droite : six panneaux.
a) Registre supérieur
b) Registre moyen.
c) Registre inférieur.
II. LE RETABLE SUPERIEUR.
III. LES PANNEAUX SCULPTÉS DE L'AUTEL.
1. A gauche du tabernacle :
2. A droite : Portement de croix.