Le Tristan Aphantopus hyperantus (Linnaeus,1758) : zoonymie.
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leurs significations, leurs étymologies, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
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Résumé :
—Le nom de genre Aphantopus, en grec "pied invisible", fait allusion à la première paire de patte qui est non fonctionnelle chez les Nymphalidés, et quasi-invisibles car petite et repliée. La description originale de Wallengren (1853) atteste de cette étymologie en utilisant pour décrire les pattes de son Genre le mot latin occulti "cachées" : (pedes antici brevissimi, in pilosilate plane occulti, incrassati ).
— hyperantus Linné, 1758 vient du nom Hyperanthos, l'un des cinquante fils du roi Aegyptos qui épousèrent l'une des cinquante Danaïdes.
— Geoffroy a créé le nom Tristan en 1762, hommage possible au héros du roman breton du XIIe siècle. Il est très improbable qu'il soit construit sur le latin tristis" triste" (allusion aux ailes sombres) car tous les Nymphalidés baptisés par Geoffroy sont des héros de la littérature pastorale ou antique, ou ne portent pas de majuscule. Mais l'amant d'Iseut, Prince de Loonois, porte ce nom en raison des tristes circonstances de sa naissance, de la mort de son père Rivalen et de celle de sa mère Bleunwenn (Blanche-Fleur) par chagrin.
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I. Nom scientifique.
Lepidoptera nymphalidae satyrinae.
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I. NOM DE GENRE : Aphantopus Wallengren 1853.
Description originale.
Aphantopus Wallengren 1853 : Lepidoptera scandinaviae Rhopalocera, disposita et descripta Skandinaviens Dagfjärilar, Malmö, B. Cronholm 280 p. : page 9, 30, Type spécifique : Papilio hyperantus Linnaeus 1758.
http://www.biodiversitylibrary.org/item/135427#page/35/mode/1up
Origine du nom Aphantopus.
Son nom de genre vient selon Emmet [1991] du grec aphantos qui signifie "rendu invisible" et pous, "le pied", et Wallengren fait sans-doute allusion au caractère de tous les membres de la famille des Nymphalidés, dont la première paire de patte est atrophiée en forme de brosse et repliée contre le thorax, ce qui la rend peu visible (Linné les classait, dans sa Fauna suecica, parmi les "tetrapus" ou "quatre pattes"). D'autres proposent une origine dérivée du grec aphanes, "obscur" et topos, "lieu" qualifiant des espèces appréciant les lieux sombres. Le texte de Wallengren peut-il nous aider ?
Celui-ci distingue les Papiliones en 3 sections selon leur nombre de pieds : I. Tetrapodes Dam. (Tribus des Satyroidae et Nymphalides) ; II. Hexapodes ( Tribus des Heliconides, Parnasii, Equites et Lycaenoidae) ; III. Heteropodes.
Les Tetrapodes (à quatre pattes ...apparentes) comportent deux tribus, les Satyroidae et les Nymphalides, qui se distinguent par leurs cellules discales et leurs nervures.
La première Tribu des Satyroidae appartient donc aux "Quatre pieds" (Tetrapodes) et sont définis comme :
Pedes quatuor tantum postici gressorii, antici duo spurii breves, debiles, saepius pilosi
"seules les quatre pattes postérieures sont locomotrices, les deux antérieures étant atrophiées [spurius Gaffiot : "batard, illégitime ; faux" ], courtes, impotentes, couvertes de poils"
Le nouveau genre Aphantopus est décrit page 30 avec ses pattes antérieures très courtes, cachées par les poils, très velues, épaisses. (pedes antici brevissimi, in pilosilate plane occulti, incrassati ).
Ces caractères, et la présence du terme occulti "cachées" pour qualifier les pattes, permet de confirmer l'hypothèse étymologique de Emmet : aphantopus est bien construit sur le grec ἄφαντος, ἀφαντον aphantos (de alpha —comme un a- privatif— et phainó "montrer") : "caché, invisible", et que le nom se traduit par "pattes cachées".
Si le caractère non locomoteur des pattes antérieures est propre à la famille des Nymphalidae, au sein de cette famille, les Satyrinae s'en distinguent par l'atrophie en forme de brosse de ces pattes antérieures.
Cette différence est connue de longue date.
Réaumur décrivait trois classes de papillons. Dans la IIe classe les espèces ont "des fausses jambes" repliées, "qui se terminent par des espèces de cordons semblables aux cordons de palatine de peau.". Dans la IIIe Classe, les espèces "ne marchent que sur quatre jambe, mais ils n'ont point, comme eux, leur deux premières jambes terminées en cordon de palatine : elles sont faites comme les autres jambes, mais si considérablement plus petites que les yeux ont peine à les voir".
Une palatine est "une fourrure que les femmes portent en hiver sur le cou et les épaules : Une palatine de martre" (Cnrtl)
Dans son Fauna suecica de 1746, Linné distingue les papilio tetrapus et hexapus.
Geoffroy reprend la classification de réaumur et séparait aussi ses Papillons en 1. A quatre pieds : pattes antérieures sans onglet , faisant souvent la palatine , et 2. A six pattes.
"Ils semblent réellement n'avoir que quatre pattes. Il est vrai que si on les examine de près, on voit que ces papillons ont six pattes, comme les autres, mais les deux pattes antérieures leurs sont inutiles, au moins pour marcher et se soutenir. Dans tous les papillons du premier et second paragraphes de cette famille, les pattes antérieures sont courtes et fort velues, sans crochets ou onglets à leur extrémité & l'insecte les tient toujours collées et appliquées en dessous de sa tête, où elles ressemblent à un cordon de palatine, plus propre à parer l'animal qu'à lui être utile. Dans les papillons de la troisième division de cette même famille, ces pattes antérieures ne sont point velues, elles ne forment point la palatine autour du col, mais elles sont si courtes et si petites, qu'elles deviennent inutiles à l'animal,qui ne se sert que des quatre autres." Geoffroy nomme ces derniers papillons les maçons ou grimpants. Il y accueillait le Silène, la Bacchante, le Tristan, le Tircis, le Corydon, le Myrtil, le Satyre, l'Amaryllis, le Procris et le Céphale
Latreille distinguait les Libythées, où seul le mâle a les pattes antérieures plus courtes et en palatines, et 8 genres aux pattes antérieures non locomotrices, mais parmi celles-ci ses Satyres , Godart en faisait le premier critère de son genre Satyre : "pattes antérieures très courtes dans les deux sexes". Etc...
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Origine du nom Aphantopus suivant les différents auteurs.
— Hürter (Hans-Arnold), 1998/
Deutung : Eine Gattung, "mit verschwundenen Beinen". Hierzu äussern sich z.b. SPULER und FORSTER-WOHLFAHRT : ... Die Vorderbeine stark verkümmert, besonders beim ♂ " (Spuelr, S. 45) "Vorderbeine sehr kurz, stummelförmig" (F-W II, S.40), "Bei vielen Tagfaltern (Satyriden ...) ) sind die Vorderbeine oder wenigstens die Vordertarsen ...verkümmert ...Es sind die sog. "Putzpfoten" (F-W I, S. 76)
— Gérard Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 72 :
"Aphantopus : du grec aphantos, "rendu invisible" et pous, "pied", littéralement "au pied non visible", par allusion aux pattes antérieures régressives et non fonctionnelles".
— Perrein & al. (2012) page 306:
"du grec aphanes "obscur" et topos "lieu", pour une espèce sombre des lieux ombreux, ou , selon Emmet (1991) d'aphantos "rendu invisible" et pous "pied", par allusion aux pattes antérieures non fonctionnelles ."
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II. NOM D'ESPECE : A. hyperantus (Linnaeus, 1758).
Protonyme : P[apilio]. D[anaus]. hyperantus Linnaeus, 1758; Systema Naturae (10ème Éd) 1 : 471 , Localité type : Suède (ici : in Europae sylvis).
références citées par Linné:
— James Petiver (1663-1718), musei petiveriani centuria 1a-10a, rariora naturae continens, 1695-1703, in-8°, 96p : page 34 n° 313.
— John Ray (1627-1705) : Method and history of insects , 1705, posthume : page 129 n°7.
Ces références par auteur, page et numéro de catalogue montre bien combien, avant Linné pour les noms scientifiques et avant Geoffroy pour nos noms français, le manque d'un nom "spécifique" compliquait la tache des entomologistes qui ne pouvait désigner une espèce que par une périphrase associant ces références à la description latine qui l'accompagnait.
http://www.archive.org/stream/carolilinnaeisys12linn#page/471/mode/1up
Son nom d' espèce est emprunté à Hyperantos, l'un des cinquante fils d'Aegyptus, ceux-là mêmes qui épousèrent les cinquante Danaïdes, puis furent tués —sauf un— par ces filles du roi Danaus : c'est encore Linné qui a puisé dans son dictionnaire de mythologie grecque pour nous sortir cet Hyperantus : n'oublions pas —ou rappelons sa note de la page 458 du Syst. Nat.— qu'il décrit ici sa "phalange" des Papilio Danai, les Danaiens aux ailes "integerrimis", les plus entières" divisés en deux camps, les blancs (candidi) et les colorés (feltivi). Hyperantus, son n° 85 appartient sans ambages aux festivi, il en est l'antépenultieme dans la liste déclinée de Midamus 75 à Xanthus 87. Linné indique page 467 Danaorum Candidorum nomina a filiabus Danai Aegypti, Feltivorum a filiis mutuatus sum. "J'ai donné aux Danaiens Blancs les noms des filles de Danaos, j'ai emprunté celui des Colorés aux fils d'Aegyptos."
Parmi les 12 noms de Danaiens colorés, les fils d'Aegyptos cités par Linné sont Midamus, Niauius, Enceladus, Obrinus, Perius, Plexippus, Chrysippus, Mineus, Pamphilus, Xanthus.[ Nous reconnaissons Coenonympha pamphilus, le Fadet commun.] Deux autres reçoivent le nom de leur plante-hôte, Cassiae (mais l'un des fils d'Aegyptos se nomme Cassus!) et Sophorae
Linné a sans-doute trouvé cette liste dans la fable du Pseudo-Hygine (Fabulae 170), auteur qui donne le nom des cinquante danaïdes, chacun suivi du nom de son mari et victime :
"Midea a tué Antimachus. Philomela, Panthius, Scylla, Proteus. Amphicomone, Plexippus. Evippe, Agenor. Demoditas, Chrysippe. Hyale, Perius. Trite Enceladus. Damone, Amyntor. Hippothoé, Obrimus. Myrmidone, Mineus. Eurydice, Canthus. Cleo, Asterius. Arcadia Xanthus. Cleopatra, Metalces. Phila, Philinus. Hipparète, Protheon. Chrysothemis, Asterides. Pyrante, Athamas. ?? Armoasbus, Glaucippe, Niauius. Demophile, Pamphilus. Autodice, Clytus. Polyxène, Aegyptus. Hecabe,Dryas. Acamantis Ecnomius. Arsalte, Ephialtes. Monuste, Eurysthène. Amymone, Midanus. Helice, Evidea. Oeme, Polydector. Polybe Iltonomus. Helicta, Cassus. Electra, Hyperantus. Eubule, Demarchus. Daplidice, Pugno. Hero, Andromachus. Europome Athletes. Pyrantis, Plexippus. Critomedia, Antipaphus. Pirene, Dolichus. Eupheme, Hyperbius. Themistagora, Podasimus. Celaeno, Aristonoos. Itea, Antiochus. Erato, Eudaemon. Hypermnestra a sauvé Lynceus."
Une autre liste est donnée par le Pseudo-Apollodore, Bibliothèque 2,1-5.
Parmi les danaïdes, nous connaissons Colias Palaeno, Colias Hyale et Pieris Daplidice, mais elles ont perdu leur majuscule.
Voir aussi Zoonymie du papillon Le Soufré, Colias hyale.
Origine du nom hyperantus selon divers auteurs :
— Arnold Spuler 1908 :page 45
„griechischer Name, Sohn des Ägyptus.“
— Gérard Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 72 :
hyperantus : transcription fautive du nom grec Hyperanthus. Comme Pamphilus, Hyperanthus était l'un des cinquante fils d'Égyptos (Aegyptos ou Aiguptos)dont le frère, Danaus, avait cinquante filles parmi lesquelles Palaeno, Hyale et Daplidice. Hyperanthus et ses quarante neuf frères (les Égyptides) épousèrent leurs cousines (les cinquante Danaïdes), mais Danaus remit un couteau à chacune d'entre elles, et, le soir des noces, elles assasinèrent tous leurs prétendants, sauf un".
— Perrein & al. (2012) page 306:
étymologie : de Hyperanthos, l'un des cinquante fils d'Égyptos, qui se marièrent et furent tués – sauf un – par les cinquante filles de Danaos.
II. Nom vernaculaire.
1. Tristan, Geoffroy 1762.
Étienne-Louis Geoffroy, Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 47 n° 14, Paris, Durand 1762.
Geoffroy donne en référence le n° 788 de la Fauna suecica de Linné (page 239), puis la 10ème édition du Systema Naturae de Linné, et les deux références de Petiver et de John Ray citées par Linné (mais avec le texte descriptif complet) et Jar. l'amir.ins.
Dans Biohistoire des papillons, Christian Perrein signale que "Tristan, du latin tristis, "triste", est le nom français dans Geoffroy". Néanmoins, on remarquera que Geoffroy n'a pas écrit Le tristan, comme la quasi totalité des noms qu'il a créé, sans majuscule et précédé d'un article, mais Tristan, comme sept autres papillons qui vont suivre celui-ci : Silène (ou le silène selon éditions), Tircis et Corydon, Myrtil et Amaryllis, Procris et Céphale (mais, le satyre, la bacchante). Il a donc initié, avec Tristan, une courte série de noms propres de héros et héroïnes. Le fait même qu'il s'agisse d'une série exclut, comme Linné avec ses noms mythologiques, qu'il existe un rapport entre le papillon et le nom qu'il reçoit (les noms descriptifs sont reservés à la deuxième famille, celle des Papillons à six pieds). Le nomenclateur, face à ses boites de collection, prend une étiquette arbitraire, mais disponible et la colle sur l'espèce qu'il doit désigner. Inutile de chercher où est Iseult ou le roi Marc, inutile de savoir si ce papillon, parce qu'il est sombre, a l'air triste : il est Tristan comme il est Hyperanthus, par attribution d'un nom de code. D'autre part, comme Linné, Geoffoy ne
Ce qui m'intrigue, c'est que Tristan fait ici figure d'intrus dans cette série gréco-latine et de culture classique qui fonctionne par couple : que vient faire là ce héros d'un roman breton certes très apprécié au Moyen-Âge mais qui n'a retrouvé sa renommée litteraire qu'après Tristan und Isolde de Wagner (1895) ou les travaux de Joseph Bédier (1905) ?
L'interrogation par le moteur de recherche du mot Tristan dans l'intervalle 1750-1780 conduit au Catalogue imprimé de la bibliothèque du Roy,(1750) laquelle contient soit des romans sur les prouesses du sieur Tristan, Prince de de Léonnois, Chevalier de la Table Ronde, soit des oeuvres poétiques de Tristan L'Hermite.
J'ai donc une autre hypothèse, que je ne peux hélas étayer : Geoffroy aurait pu vouloir rendre hommage à Tristan L'Hermite (1601-1655), poète et dramaturge auteur de la pastorale Amaryllis, (et de ses Satyres), des Stances sur la solitude où apparaît Tircis, du sonnet Imitation d'Annibal Caro où apparaît Céphale.
Aucun roman breton, et aucun ouvrage de Tristan l'Hermite ne figurent parmi les 1351 titres de la bibliothèque de l'oncle d'Etienne-Louis Geoffroy, le pharmacien Claude Geoffroy.
2. LE TRISTAN, Engramelle 1779.
Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Paris,1779. Volume 1 Planche 27 par J.J. Ernst, n° 52 page 122.
On remarquera qu'Engramelle ne cite pas le nom scientifique linnéen, ni d'ailleurs aucun nom employé par ces prédecesseurs, ce qui illustre combien le nom n'est devenu une information cruciale que tardivement.
3. Satyre Tristan, Godard,1823.
Jean Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France Paris :Crevot, 1823
On notera l'orthographe hyperanthus, avec un -h, fautive par rapport à Linné.
4. Le satyre Tristan, Lucas, 1834, ou Boitard, 1843 :
Hippolyte Lucas, Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe, 1834
Pierre Boitard, Nouveau manuel complet d'entomologie 1843
5. Satyre Tristan, Duponchel 1849.
Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir de complément à l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel / par M. P.-A.-J. Duponchel, 1849 : page 185 n°75 .
6. Ce papillon est nommé ensuite par les auteurs français du XIXe Satyre hyperantus, Satyrus hyperantus, Papillon hyperantus : Boisduval, Guenée, Rambur, de Graslin, avant d'abandonner l'usage du nom vernaculaire (C. Oberthür).
Collection iconographique et historique des chenilles; ou, Description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses, et des applications à l'agriculture, Boisduval, Jean Alphonse, Graslin, Adolphe Hercule de. Rambur, Pierre. Paris,Librairie encyclopédique de Roret,1832. Planche 3 Satyrus hyperantus :
— Oberthür et Houlbert 1912-1921 : "Le Satyre Tristan, ainsi que l'appelle Geoffroy". (sic !)
7. Revue des noms vernaculaires par G.C.Luquet (1986).
Dans son travail publié dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet confirme l'usage du nom vernaculaire Le Tristan.
8. Origine du nom Tristan par les différents auteurs.
— C.Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 72 :
"Tristan : allusion à la couleur sombre (et triste) du papillon".
— Perrein & al. (2012) page 306 :
"Tristan, du latin tristis, "triste" est le nom français dans Geoffroy (1762)".
III. Noms dans d'autres langues.
Der Braune Waldvogel Allemand : l'oiseau brun des forêts, ou Der Schornsteinfeger (le ramoneur).
Eng-randøjen en Danois (eng bord d'œil)
The Ringlet en anglais (l'annelé, orné d'anneaux)
Pomróčnica ou Przestrojnik trawnik en polonais (trawnik = pelouse)
Fàinneagan en gaélique.
Luktgräsfjäril ou Hässlefjäril en suédois. papillon brun de pelouse ?
Tesmaperhonen en finnois. (perhonen = papillon)
Mariposa Sortijitas en espagnol.
Tamsusis satyras en lituanien : le satyre sombre.
IV. Zoonymie vernaculaire anglo-saxonne ( M.A Salmon, 2000).
Première mention : Merrett, Pinax rerum, Londres 1666.
- The Brown-eyed Butterfly with yellows circles (Petiver, 1699).
- The Brown and Eyes (Petiver, 1717)
- The Brown seven Eyes (Petiver, 1717)
- The Ringlet (Harris, 1766 ; Jermyn 1824 ; Wood, 1852 ; Coleman, 1860 ; et la plupart des auteurs)
- The Brown-eyed Butterfly (Berkenhout, 1769).
- The Brown Argus (Lewin, 1795).
- The Wood Ringlet (Morris, 1853)
- The Common Ringlet ( Heslop, 1959)
La traduction disponible en dictionnaire de ringlet, "anglaise, frisette, bouclette" ne rend sans-doute pas compte du sens du mot construit sur ring, "anneau, alliance" : on le traduira plutôt par "orné d'anneaux". C'est la présence des (sept) yeux noirs centrés par une tache blanche et cernés de blanc-crème qui détermine donc tous ces zoonymes, y compris celui d'Argus, le géant aux cent yeux.
Liens et sources.
— Funet aphantopus.
— Site lepiforum. http://www.lepiforum.de/lepiwiki.pl?Aphantopus_Hyperantus
—Inventaire National du Patrimoine Naturel du Museum d'Histoire Naturelle.
BIBLIOGRAPHIE :
Voir toute la bibliographie et les liens ici :
http://www.lavieb-aile.com/article-zoonymie-des-rhopaloceres-bibliographie-124969048.html
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— BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828, Gallica
— BOISDUVAL ( Jean Alphonse), GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C) Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833].
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— Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :: http://www.lepiforum.de/lepiwiki.pl?Bestimmungshilfe