Basilique Sainte-Anne d'Auray :
les bannières.
I. La bannière Le Minor de 1954.
Voir : Les bannières Le Minor.
Cette date la place parmi les toutes premières bannières de la maison de Pont-l'Abbé, la première datant de 1953. J'ignore le nom du cartonnier.
Une face est consacrée à la Vierge à l'Enfant et porte cette inscription: Consécration de la Bretagne 26 juillet 1954.
L'autre inscription est en breton : Revo Melet kalon glan Mari.
Dans l'histoire de la basilique de Sainte-Anne d'Auray, la consécration de la Bretagne au coeur immaculé de Marie fut un évènement majeur pour lequel 100 000 pèlerins convergèrent vers le sanctuaire. Le 26 juillet, le pape Pie XII adressa à la foule de ces fidèles un message radiodiffusé qu'il concluait ainsi :
"Aimez-la bien, cette bonne sainte Anne. Continuez à placer vos foyers sous sa protection. En mettant Marie au monde, elle a donné à l'humanité la plus merveilleuse des créatures, la plus sainte des femmes, le chef-d'oeuvre de Dieu. N'est-ce pas assez pour que vous l'aimiez et l'honoriez d'une manière unique ?
"Implorant donc l'intercession de sainte Anne et de la Très sainte Vierge, Nous appelons sur vous tous, sur vos foyers, vos écoles, vos paroisses, vos diocèses, sur toute la Bretagne, l'effusion la plus abondante des grâces de Dieu, et du fond du choeur Nous vous en accordons pour gage Notre paternelle Bénédiction apostolique.
" Revo Melet Kalon Glan Mari, Revo mélet Santez Anna Patronez vad er Vretoned !"
Le ciel est constellé de pièces de verroterie bleues, qui ornent aussi les couronnes, et le corsage de la Vierge. On observe que l'annulaire droit de la Vierge porte également une bague bleu émeraude, ce qui est à ma connaissance très rare dans l'iconographie mariale : comment interpréter cette bague sur le plan symbolique ou théologique ?
On admirera le travail de broderie, et la façon dont l'ornementation décline tout le vocabulaire des brodeurs bigouden, comme pour parer la Vierge du meilleur du savoir faire de l'art breton.
L'autre face est bien-sûr consacrée à sainte Anne :
Elle porte la seconde partie de la citation papale : Revo Melet Santez Anna Patromez-Vat er Vretoned.
Re vo melet en dialecte vannetais, ra vo meulet en breton unifié, signifie "Que soit loué" ; c'est le début du cantique suivant:
Ra vo meulet an Aotrou Doue
Ra vo meulet E Anv Santel
Ra vo meulet
Ra vo meulet Salver ar bed
Jezus, gwir Doue daet da vout den
Ra vo meulet
Ra vo meulet anv Jezus Krist
Ra vo meulet kalon Jezus
Ra vo meulet
Ra vo meulet berped Jezus
Er sakramant ag an Aoter
Ra vo meulet
Ra vo meulet Rouanez an neñv
santez Mari, mamm hon Salver
Ra vo meulet
Ra vo meulet ar Werc'hez c'hlan
Mari konsevet hep pec'hed
Ra vo meulet
Ra vo meulet da virviken
Anv kaer Mari, mamm ha gwerc'hez
Ra vo meulet
Ra vo meuletanv Sant Jojeb
Pried santel ar Werc'hez c'hlan
Ra vo meulet
Ra vo meulet Santez Anna
Patronez Vat ar Vretoned
Ra vo meulet
Ra vo meulet an Aotrou Doue
Get an holl sent hag an aeled
Ra vo meulet
II. Les autres bannières.
Bannière de saint Joseph:
Bannière 1830-1930 :
Cette bannière célèbre sans-doute le centenaire de l'apparition de la Vierge dite "de la médaille miraculeuse" à la novice des Filles de la Charité Catherine Labouré dans une chapelle de la rue du Bac à Paris. La médaille mérita cette appellation lors de l'épidémie de choléra de 1832 à Paris, où de nombreuses guérisons lui furent attribuées.
Le blason aux armes de la Bretagne porte la devise Potius mori quam foedari, "plutôt la mort que le deshonneur".
Au verso, le Sacré-Coeur et 5 blasons qui sont ceux des villes des cinq diocèses de Bretagne:
En haut, les armoiries de Saint-Brieuc (diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier), d'azur au griffon armé et lampassé de gueules, et les armoiries de la ville de Vannes , "de gueules à une hermine passante au naturel et son écharpe flottante d'hermine".
En dessous, nous trouvons les armes des villes de Nantes , Rennes (archidiocèse de Rennes) et Quimper (diocèse de Quimper et Léon)
Bannière à sainte Anne :
Bannière de la Congrégation des Enfants de Marie :
avec l'image de l'Immaculée Conception.
Sainte Noyale
Cette princesse de Cambrie, au nord-ouest de l'Angleterre, au VIe siècle, voulu fuir le mariage auquel la destinait son père et traversa la Manche sur une simple branche d'arbre , avec sa servante : arrivée à l'embouchure du Blavet, elle remonta la rivière. Mais près de Bignan, un potentat local du nom de Nizan se mit en tête de l'épouser. Elle refusa tout net, n'ayant pas traversé the Channel pour s'entendre conter fleurette alors qu'elle voulait seulement fonder un ermitage, comme tant de saint irlandais ou grand-breton. Son destin était autre, c'était celui d'une sainte Barbe ou d'une sainte Catherine, car Nizan fou d'amour mais dépité d'être rejeté comme un vieux décati la décapita. Elle n'en eut cure, prit sa tête sous le bras et continua à suivre son idée fixe, trouver un coin tranquille à l'abri des maris, elle le trouva dans un calme vallon où est érigée actuellement la chapelle de Noyale-Pontivy.
Inscription : Bugale santez Noaluen de santez Anna. (Les enfants de sainte Noyale à sainte Anne ?)
La broderie et le travail de la soie montre parfaitement la sainte poursuivant son chemin en tenant sa tête auréolée, sa fidèle servante à genoux devant le miracle qui s'accomplit, mais je n'ai pas déchiffrer à qui correspond le personnage en costume qui tient respectueusement son chapeau.