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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 15:37

              L'église de Trédrez

                  et son arbre de Jessé .

 

Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de Confort-Meilars.

L' arbre de Jessé de l'église de Saint-Aignan (56).

L'arbre de Jessé de l'église Notre-Dame de Saint-Thégonnec.

Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunteun :

http://www.lavieb-aile.com/article-l-arbre-de-jesse-sculpte-de-l-eglise-de-locquirec-118346985.html

  L'arbre de Jessé de Trédrez est une oeuvre superbe qui mérite le voyage : je me suis donc rendu sur place, où j'ai découvert en outre bien d'autres beautés, dont une nouvelle statue d'Anne Trinitaire. La mairie m'a procuré un descriptif de deux pages dont je me suis inspiré pour le texte (© Mairie de Tredrez-Loquéméleau, 2000) : qu'elle trouve ici l'expression de mes remerciements.

     Tredrez ou Tref traez signifie "village de la grève", la Lieue de Grève de Saint-Michel. La paroisse de Tredrez, ancienne paroisse de l'évêché de Tréguier existait déjà en 1284, date à laquelle saint Yves en fut nommé recteur; Il y resta jusqu'en 1292. Jadis dédié à saint Laurent avant d'être voué à la Vierge, l'édifice gothique flamboyant est l'oeuvre de l'atelier Beaumanoir, comme en témoignent le clocher-mur flanqué d'une tourelle et l'abside à triple pignon commencés vers 1500. Le transept sud date de 1699, la chapelle des fonds baptismaux  de 1858, le bas-coté méridional de 1865, alors que le mur nord et la sacristie furent rebâtis en 1873, mais toutes ces transformations respectèrent le style gothique d'origine.

 

tredrez 4045c

 

  A l'Ouest s'élève le clocher-mur typique de la façon de Philippe Beaumanoir, caractérisé par ses contreforts, sa tourelle d'accès abritant un escalier à vis et surmonté d'un lanternon pyramidalorné d'un fleuron, sa plate-forme avec balustrade ouvragée supportant le beffroi surmonté d'une petite flèche et d'un pinacle.


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Le porche principal est surmonté d'une secrétairie où se réunissait le conseil de fabrique ; on y conservait également les archives. Plus tard, les agrandissements sud vinrent l'enclaver et l'entourer de deux fenêtres à trois lancettes. Cette secrétairerie est desservie par un escalier à vis contenu dans une tour circulaire massive attenante à la chapelle des fonts baptismaux et jadis apparente à l'extérieur.

  La croisée d'ogive de ce porche est ornée en clef de voûte des armes des seigneurs de Coatrédrez, "d'or à un lion de gueules". Alors qu'une statue du Christ en majesté se tient au dessus de la porte , on trouve de part et d'autre du porche les statues en bois polychrome des douze apôtres, datant du XVIIe siècle. A chaque angle, des angelots font mine de supporter la voûte.  Habillant les bancs de pierre, les bancs de bois ont été conservés.

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sculptures 4043c

 

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L'intérieur de l'église.

L'inscription gravée sur le premier pilier de la nef en moyen breton est la suivante : " Eu bloaz mil pemp cant an datan ti ma~n a renovelat", " En l'an mil cinq cent cette maison fut renouvelée". On note la division des jambages ascendants, les lettres conjointes (az de bloaz, da de datan), le tilde sur le a de man, la beauté du E majuscule.

tredrez 3958c

 

Vue de la porte ouest :

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      Vue du choeur :

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I. L'arbre de Jessé (1520).

  Placé dans l'aile sud du transept au dessus d'un autel ancien en granit, le retable abrité par une vitre porte le titre Marie, fleur de Jessé. C'est une oeuvre d'un artiste anonyme, en bois polychrome doré à la feuille quii date du premier quart du  XVIe siècle. Il a été restauré entre 1980 et 1984 par l'atelier Poilpré de Carnac.

  Le retable est un coffre rectangulaire en vue frontale et trapézoïdale en section, dont le fond est damassé en bleu et rouge et dont l'encadrement porte un rinceau de bois doré alternant des grappes et des pampres, alors que la partie supérieure se cintre sous l'effet d'un entrelac de rameaux renforçant la métaphore de l'arbre. Les couleurs prédominantes sont l'or, le rouge et le bleu, associées au rose des visages, au brun des barbes et des cheveux, à quelques détails verts et à l'argent réservé à la démone.

  La Vierge, au visage très fin, au front et aux sourcils épilés, les cheveux couverts d'un voile, est couronnée par trois anges alors qu'elle-même présente à l'Enfant-Jésus une fleur de lys. Elle est le personnage principal, elle est la fleur épanouie de l'arbre.

 Elle est vêtu d'un manteau bleu à revers écarlate qui recouvre une robe en or aux manches larges. Une autre robe ou aube blanche apparaît, dont les bords sont soulignés d'un galon d'or à l'encollure et aux manches.

  Ses deux pieds chaussés de souliers sombres sont posés sur le croissant lunaire en tant que Vierge de l'Apocalypse : "Un signe grandiose apparût dans le ciel. Une Femme ! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête", Apocalypse 12,1. Effectivement, les rayons solaires zèbrent une mandorle bleue dans laquelle elle s'inscrit.

 

   

         arbre-de-jesse-3894cc.jpg

 

Une vue rapprochée montre que les deux anges tiennent les instruments de la passion, les clous et la couronne d'épine. L'enfant, aux traits aussi fins que ceux de sa mère, très éveillé, les cheveux courts, portant une tunique d'or à galon bleu, tend la main vers la fleur de lys, symbole de pureté et de royauté, mais qui prend ici un autre sens allégorique en apparaissant comme la Fleur de Jessé, comme la plus fine floraison de l'arbre (généalogique) qui, à travers les générations des douze rois de Juda, est issu de Jessé.

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  La partie inférieure montre la Démone que la Vierge maîtrise du bout du pied. Elle est ici traitée comme un serpent au corps couvert d'écailles et aux quatre doigts animaux. Elle se cambre, elle relève la tête cornue, elle tend la pomme d'or, pomme fatale au genre humain qu'elle entraina dans le péché originel. Sa queue s'enroule en orbes maléfiques vers les puissances télluriques.

  Elle est à la fois une forme femelle du Démon, mais aussi l'Éve tentée par le serpent, l'Éve primitive dont la faute est renversée par la Nouvelle Éve qu'est Marie.  Et puis elle est peut-être aussi l'humanité pécamineuse qui exprime sa souffrance  et attend sa rédemption : ces démones des arbres de Jessé sont pétries de dualité et d'ambiguité, mi-humaines mi-monstrueuses, terrassées mais bien vivaces, féminines mais aux seins peu soulignés, animales de corps mais séduisantes de visage.  Elles sont tout à la fois le serpent, Éve et la pomme, et Satan sous son déguisement. Elles expriment aussi peut-être l'ambiguité de l'Église, voire de l'éspèce humaine, à l'égard de la féminité en  plaçant dans l'ombre de l'icone immaculée de la Pureté et de la Maternité idéale son antithèse tortueuse faite de dèsir et de séduction. 

   Rien n'interdirait effectivement certains, en un autre lieu, à se livrer à une lecture symbolique de la féminité divisée entre une part royale, solaire et ostensible, voire ostentatoire épanouie dans le triomphe de la Maternité et de la monade Mère-Fils, piétinant jusqu'à la nier une part sexuelle pourtant toujours vivace, et un géniteur devenu caduque, cette oeuvre religieuse devenant alors une belle icône de ce qui fut nommé le "matriarcat breton". Mais ne nous détournons pas.

  Jessé est allongé sur le coté gauche, appuyé sur le coude, la main soutenant sa tête, dans une attitude qui lui est si propre qu'elle mériterait de porter le nom de "Posture à la Jessé". A Trédrez, il n'est pas assoupi, mais seulement réveur, et on imagine facilement qu'il vient de lire la prophètie d'Isaïe 11,1 et qu'il se voit déjà donner naissance au tronc d'un arbre (Isaïe disait seulement "un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines", mais le "rejeton" lui paraît trop modeste), il voit tous ses fils, petit-fils et arrière-petit-fils habillés de soie et d'or, portant diadème et roulant en carrosse, non pas deux, trois, mais douze, douze rois de Juda nés de sa propre chair. Cela ne suffit pas, il voit, Jessé, une fleur suprème, régnant sur les astres et l'univers, l'apothèose, un sauveur pour son peuple, la réussite, quoi !

  Ses manches, sont, c'est amusant, de la même couleur que le corps de la Serpente.

arbre-de-jesse 3895c

 

 

Les rois de Juda, coté gauche :

  Ils ne portent pas l'inscription de leur nom, et ils se ressemblent tous un peu, portant barbe, couronne et sceptre, courtes tunique d'or aux très larges manches sur haut de chausses et bottes ou longue robe ; l'un tient un livre. 

 

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Les rois de droite sont assez identiques, mais on reconnaît parmi eux David, le fils de Jessé, par la harpe qu'il tient.


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II. Bas-coté sud,  le Groupe d'Anne trinitaire.

 Ce bas-coté fut construit par Le Bellec, maçon à Trédrez, en 1865 : trois travées à arcades en voûtes angevines sont supportées par de fins piliers aux  beaux chapiteaux à décor végétal. On y trouve l'ancien maître-autel baroque à panneaux de faux-marbre vert et chérubins aux ailes d'or.

  Mais ce qui m'interesse avant tout, c'est un nouvel exemple d'Anne trinitaire, particulièrement original. C'est une oeuvre du XVe siècle. La mère et la fille sont assises, mais de manière moins hiératique que dans d'autres groupes ; Anne est reconnaissable par sa taille légèrement supérieure pour marquer qu'elle est la mère, et par le voile qu'elle porte habituellement, alors que Marie a les cheveux détachées seulement tenues sur le front par le cerclage d'une fine couronne. Comme je l'ai déjà observé ailleurs, les robes des deux femmes se confondent et fusionnent presque dans la partie basse. Les plis sont souples, certains serpentent à la taille ; les visages sont naturels et expressifs, quoique légèrement songeurs.

  C'est la façon dont Anne et Marie tiennent Jésus qui est originale ; un coussin rouge a été posé sur leurs cuisses, et l'enfant y est assis, le bras droit tenu par la grand-mère (dans une prise maladroite en supination ), le bras gauche par la maman. Il est vêtu d'une longue tunique laissant apparaître les pieds nus; les cheveux longs et bouclés sont redressés sur le front en une houppe.

                            sculptures 3982c

L'aile nord du transept.

L'autel associe des éléments baroques du XVII et XVIIIe. Dans des niches sont logés des statues en bois polychromes du XVe représentant saint Sébastien, saint Laurent, saint Eloi en évêque.

                                        sculptures 3938c

 

 

 

 

      Saint Sébastien transpercé de sept flèches : 

 

                                   sculptures 3925c

     Ce n'est pas ici le saint patron des amateurs de barbecue et autres amines hétérocycliques cancérigènes, mais  Saint Laurent en tenue de diacre manipulophore, et le grill de son supplice :

                              sculptures 3927c

      Saint Éloi en évêque bénissant, mais qui n'a pas lacher le marteau de maréchal-ferrant. Un fer à cheval a été placé en ex-voto.

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 Le devant d'autel porte un panneau représentant les Plaies du Christ, les instruments de la Passion et les symboles des outrages subis.

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            Ce sont : les pieds et les mains transpercés par les clous ; le coeur transpercé ; les clous ; la couronne d'épine ;  la lance de Longin qui perça le flanc droit, ou plutôt les lances des soldats romains ; la tunique que les soldats se disputèrent en la tirant au sort (Jean 19, 22-23) ; le coq du reniement de Pierre ; le glaive de Pierre sur lequel on voit l'oreille droite de Malchus, serviteur du Grand-Prêtre, tranché le jeudi au jardin de Gethsémani ;  les trente deniers (j'ai compté les pièces) pour lesquels Judas a livré Jésus, somme qui correspond environ à un mois de salaire moyen de l'époque ; et la main qui a souffleté le Christ.

sculptures 3930c

  Saint Jean l'évangéliste et son aigle

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  Saint Matthieu et son ange / homme : 

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La porte de la sacristie et la toile du Don du Rosaire (19e)

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 Le tableau de la réception du Rosaire.

La Vierge et son Fils remettent le rosaire à saint Dominique de Guzmán et à sainte Catherine de Sienne. Saint Dominique est représenté avec un chien mordant un flambeau , par allusion à un rêve que fit sa mère alors qu'elle était enceinte de lui : elle vit un chien tenant dans sa gueule une torche qui embrasait le monde entier. Mais les bûchers des autodafé de l'Inquisition ne s'allumèrent qu'après la mort de Dominique, et il faut interpréter l'embrasement canin comme le développement de l'Ordre des Prêcheurs (O.P), celui des Dominicains.

 On considère que la récitation du rosaire n'a pas été fondée par saint Dominique au XIIIe siècle, mais au siècle suivant par un dominicain breton, Alain de la Roche (Dinan, 1428-1475). Le terme "rosaire" désignait initialement au Moyen-Âge une collection de texte sacré (un florilège), puis après Alain de la Roche le Psautier de la Vierge Marie, recueil de louanges mariales. A la demande du duc de Bretagne François II, le pape Sixte IV promulgua le 12 mai 1479 une bulle approuvant la dévotion du rosaire et l'attribution d'indulgences, puis les confréries du Rosaire se développèrent dans chaque paroisse, où chaque église eut son retable et/ou sa chapelle et sa bannière dédiée à cette dévotion. Les membres de la confrérie s'engageaient à réciter le chapelet, "petit chapeau" de 50 petits grains correspondant aux Ave, et cinq gros grains (parfois en forme de tête de mort ou Memento mori) correspondant aux Pater et Gloria.

Le cadre date du XVIIe siècle. 

                                 tredrez 3923c

Le choeur


sculptures 3940 c

 


   Un lutrin du 17e siècle figure un pélican, symbole christique et eucharistique puisque cet oiseau était censé nourrir ses petits de sa propre chair, en se lacérant la poitrine de son bec. Cette figure, très originale pour un lutrin, est d'autant plus remarquable qu'il est ici de couleur noire. Ce n'est qu'en Syldavie que l'on peut trouver, sur le fond jaune du drapeau national, un pélican noir se substituer à l'aigle bicéphale, mais cet État de 642 000 habitant n'est accessible qu'en lisant Le Sceptre d'Ottokar des Aventures de Tintin.


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Deux statues aux angles du transept :


Saint Jean-Baptiste (17e) : 

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Saint Hyacinthe (17e)

sculptures 3936c

 

 


IV Les bannières.

1. Bannière du Sacré-Coeur

avec l'inscription Kalon Jésus Pedet ewidomp Coeur Sacré de Jésus, Priez pour nous.


bannieres 3917 c

 

2. Bannière de Saint Quémeau, patron de l'église de Locqemeau qui dépend de Trédrez


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L'autre face est consacrée à Saint Yves, Zant Ervoan Pedet ewidomp

Les armoiries "d'or à la croix engrêlée de sable, accompagnée de quatre merlettes de même en chaque canton" ( ou : cantonnée de quatre alérion de même") sont celles d'Yves Hélory de Kermartin. Elles sont simplifiées en un écusson d'or à la croix engrêlée de sable lors des processions du pardon de saint Yves.

 

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3. Bannière datant du XVIIe siècle en velours et soie, brodée de fil d'argent .

Une face représente une Vierge à l'Enfant entourée de chérubins appariés,  et l'autre le Saint-Sacrement adoré par deux anges. Inutile d'insister sur le caractère exceptionnel de ce précieux travail de broderie.

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V. Les fonts baptismaux.

Les fonts eux-même sont en granit et datent du XIVe siècle. Ils sont surmontés par un baptistère en bois polychrome des premières années du XVIe siècle, qui est considéré comme le plus ancien de Bretagne et s'apparente aux jubés de Kerfons, Loc-Envel ou Locmaria qui sortent d'ateliers morlaisiens.

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Armoirie d'or à une fasce de gueules : ce ne sont pas les  armoiries de la famille Charruel,  de gueules à la fasce d'argent, mais celles de Penhoët (paroisse de St-Thegonnec), dont la devise est "Red eo".

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Armoiries des seigneurs de Coatrédrez, "d'or à un  lion de gueules".

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 Les pieds sont décorés de fleurs, d'hermines, de fleurs de lys ou de rubans entrelacés.

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  VI. La charpente, les sablières

    Les armoiries épiscopales et papales du choeur déterminent un créneau de datation entre 1862 et 1878: ils datent donc de la restauration de 1865.

     Armoiries de Mgr Augustin David, évêque du diocèse de Saint-Brieuc de 1862 à 1882, "d'azur à la tour crénelée d'argent mouvante d'ondes en courroux de même et surmontée d'une étoile d'or" Sa devise était Ruunt et stat, "ils se ruent et il tient". 

 

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Armoiries de Pie IX, pape de 1846 à 1878, Écartelé en 1 et 4 d'azur au lion couronné d'or et en 3 et 4 d'argent aux deux bandes de gueules.


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La nef est couverte par une charpente lambrissée en berceau brisé avec entraits à engoulants apparents et sablières sculptées.

Les sablières :

Elles ont été réalisées par le trégorrois Jean Jouhaff comme en atteste l'inscription des phylactères de la sablière nord : on y lit " Jouhaff / coeur et équerre entrelacés / h(o)c f(e)c(i)t MV(C) ihs (en entrelacs) Ma, "Jouhaff fit cela en 1500, Jésus Marie" (d'après René Couffon).

  Ces phylactères sont tenus par deux personnages dont l'un, malicieusement assis pour se faufiler dans le volume réduit de la poutre est habillé d'un chaperon à manches plissées alors que son compagnon, nu-tête, porte les cheveux longs. Entre eux, un troisième drôle à tête encapuchonnée tient les deux parties de la pancarte entre ses bras croisés (utilisation astucieuse du volume disponible) : de sa bouche sort, comme une bulle de nos B.D, la suite du texte. 

  Jehan Jouhaff est un charpentier sculpteur itinérant plein de verve dont on retrouve les oeuvres, portraits grimaçants, personnages aux postures acrobatiques et animaux imaginaires, dansles charpentes des églises de Rostrenen, Perros-Guirrec, Belle-Île -en-Terre,  

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 Le choeur :   


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  Un ange présente les armoiries couronnées, d'azur à quatre fasces d'or, de ???    

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Les armoiries des Coatredrez en alliance avec celles de Jeanne de Poulmic, échiqueté d'argent et de gueules de quatre tires.

  Yves de Coëtredrez épousa Jeanne de Poulmic, fille de Jean de Poulmic (+ 1426) et de Jeanne de Kersaliou (+ 1467) et en eut une fille, Marguerite de Coëtredrez.

  Le blason de Coatredrez ou Coëtredrez est aussi donné comme écartelé aux 1 et 4 de gueules à la fasce d'argent, qui est de Charruel ; aux 2 et 3 d'argent au lion de gueules qui est de Coëtredrez


 

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    Un autre blochet représente un ange tenant les armoiries de Coatrédrez en alliance avec celles de Marguerite Le Moine, alors que sur le premier pilier se trouvent les armoiries mi-parties de Coatrédrez et de Leizour, "de gueules à trois coquilles d'argent posées 2 et 1, avec un croissant montant d'or en abîme".

    Il est nécessaire de donner ici la généalogie des seigneurs de Coatrédrez , débutant au XIIIe siècle. Ils furent, au XVI et XVIIe siècle surtout, parmi les plus puissants de l'évêché de Tréguier. Le manoir actuel, à fonction agricole et d'habitation, date de la fin du XVe. 

  • Guyomar de Coatrédrez, v1280
  • Jean de C. (v 1305-)  // Jeanne de Lostanguern dame de Keroulas en Trédrez
  • Hervé de C. , sr de Keroulas (v 1325-v1389) // Anne de Kerenrais
  • Jean de C.  (v 1352-5.07.1392) // Isabeau de Launay
  • Roland de C. (v1380-), sire de Coatrédrez // Marguerite de Tyvarlen, dame de Pennault
  • Yves de C. I (v1417-1471) Sr de Pennault //  Jeanne de Poulmic (v 1426-après 1471),
  • Yves de C. , Sr de Coatrédrez (v 1475-1546) // Marie Le Moine, dame de Coëtudavel. Yves de Coatrédrez fut le meurtier du seigneur de Kerhervé en Ploubezre ; condamné à la prison puis au bannissement, il mourut à Paris. 
  • Pierre de C. (v 1550-16.03.1623), actif dans les combats de la Ligue contre de Fontenelle, et surnommé Pierre le Cruel pour ses exactions, comme celles que relatent deux guerz,Markik Trede et Pipi Coatrederz.
  • Yves de C., mort assasiné le 13 septembre 1623.

 

 

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Deux anges tiennent une pancarte dont je ne déchiffre que le nom petro.

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Au fond de la nef, les blochets datant de la construction de la chapelle des fonts baptismaux figurent des anges portant des inscriptions "Hegarat person" (ici), "Pius papa nonus", MDCCCLVI", soit "Hégarat recteur, "Pie IX pape", et "1858".

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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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