Port de Commerce de Brest :
un départ de la Recouvrance.
Un matin d'avril, larguer les amarres quai Malbert,...
évoluer dans les bassins pour établir les voiles...
passer devant le parc aux bouées des Phares et Balises...
laisser à bâbord le premier feu vert...
Le vent est faible : à Guipavas, il relève un vent de nord-est de moins de 10 km/h.
Passer entre les deux feux des môles ne posera pas de grandes difficultés : c'est parti pour la journée !
Belle occasion pour admirer le tableau arrière de la Recouvrance. Il a été dessiné et sculpté par André Miossec. On y reconnaît, parmi des symboles guerriers*, les armoiries de Brest, parti d'azur à trois fleurs de lys d'or et d'hermine plain, que l'on peut voir aussi sur les murailles sous l'Escalier Gabin, ou sur l'immeuble de la Chambre du Commerce. On remarquera aussi avec quel soin du détail l'encadrement doré est sculpté comme s'il s'agissait de cinq joncs liés ensemble par six nœuds de filins. André Miossec est, non seulement un modéliste hors-pair, mais aussi maître-doreur.
* un canon, six boulets, quatre drapeaux, deux ancres sans jas dont une porte son organeau, et de longs rubans.
Il est évident qu'André Miossec s'est inspiré des ornements créés par les sculpteurs des vaisseaux du roi comme Pierre Puget ou Jacques Caffieri dont les splendides et monumentaux "tableaux de poupe" étaient destinés à impressionner l'adversaire, et à servir la publicité royale par une symbolique bien codifiée. Il s'est placé dans une filiation avec les grands artistes de l'Arsenal de Brest, dont le Musée de la Marine conserve les œuvres. Comment ne pas penser à Yves Collet (1761-1843), qui réalisa de grandes figures de proue et de poupe ? Mais on admirera comment l'artiste a su éviter les pièges habituels et conserver une sobriété de bon aloi.
Voir aussi sa figure de proue: La Sirène de la Recouvrance : Bondage au port d'attache.