La Ségestrie florentine
Segestria florentina (Rossi, 1790)
Plouzané, 10 avril 2012, 23h.
encadrement de porte, maison.
I. ZOONYMIE.
I) Le nom de genre a été attribué par Latreille en 1804 dans Histoire naturelle générale et particulière des Crustacés et insectes, Paris 1804, vol. 7, p. 144-305.
Il est dérivé du latin segestria, "litière", lui-même issu de seges, "champ de blé". Mais on trouve aussi segestris 1. "natte (de paille)", 2 :"couverture (en peau)", 3. "toile d'emballage", 4. "manteau d'étoffe grossière" . Il faut y voir une relation avec la forme de la toile en fourreau ou en tube de soie, les espèces ayant été regroupées sous le nom de "tubicoles".
"Les Araneïdes qui composent ce genre sont tubicoles et vagabondes. Elles forment dans les interstices des murs et des rochers en plein air, ou dans les cavités souterraines une toile peu étendue, horizontale, à tissu serré, la partie supérieure de laquelle se trouve un tube cylindrique, où elles se tiennent immobiles. A l'embouchure de ce tube sont dirigés, exterieurement, des fils comme autant de rayons divergents. Le cocon est globuleux ou de forme ovoïde." (H. Lucas, Hist. Nat. Crust. 1840 p. 349)
2) Nom d'espèce :
a) Première description sous le protonyme d'Aranea florentina par Pietro Rossi (Florence 1738 - Pise 1804) dans sa Faune étrusque de 1790 : Fauna etrusca: sistens insecta quae in Provinciis Florentina et Pisana praesertim collegit. Liburni, vol. 2, p. 133.
Ce médecin et zoologiste italien a enseigné la logique puis les sciences naturelles à l'Université de Pise et est considéré comme le premier professeur de zoologie au monde. Grand systématicien, il a décrit 400 taxons.
" n° 975 Aranea florentina
Long : 8 l, lat: 2 1/2 l
Nigra, pilosa, maxilis viridi-aeneis nitidis.
Tota hirsuta nigra. Palpi nigri pilosi. Maxillae validae lacertosae, aeneo-viridens nitentes. Thorax convexus, oblongus. Oculi sex magni prominentes, in fronte hoc modo :..: siti. Abdomen ovatum thorace paulo longius. Pedes hispidi ; tertii paris breviores, antici toti nigri, antici subrufi. Habitat in uliginosus prope aquas"
http://www.biodiversitylibrary.org/item/53273#page/443/mode/1up
b) Hahn, Die arachniden, 1831 : Segestria florentina :link
c) Walkenaer puis Hyppolyte Lucas : Segestria perfida ou segestria gracilis
" Cette espèce file dans les trous des murs un tube de soie blanche, terminé à l'exterieur par un grand nombre de fils divergents qui sont autant de pièges tendus aux insectes dont elle fait ses proies. Lorsque le trou qu'elle a choisi est étroit, la couche de soie dont elle se revêt en prend la forme ; dans le cas contraire, elle proportionne l'ampleur de son tube à la grosseur de son corps, et elle le fixe par des soies nombreuses aux parois du mur. Au lieu d'être droit, ce tube renflé au milieu, étroit à l'ouverture, en pointe à l'extrémité, prend exactement la forme d'une nasse de pêcheur. C'est de cette espèce d'embuscade, les six premières paires de patte en avant, et les yeux attentifs, que cette espèce guette les insectes qui osent s'approcher de sa retraite". (H. Lucas, Hist. Nat. Crust. 1840 p. 349)
Cette espèce mesure 13 à 22 mm pour la femelle, alors que le mâle est plus petit, mesure 10 à 15 mm. L'abdomen est entiérement noir chez la femelle, parfois plus clair chez le mâle, ou chez les immatures. Les chélicères sont d'un vert irisé spectaculaire chez la femelle, et brun bronzé chez le mâle.
La morsure de la ségestrie est capable, par les toxines de son venin, de paralyser les proies qu'elle chasse la nuit (cafard, mites, abeilles, guèpes), et chez l'homme, elle provoque une réaction douloureuse mais sans danger.
J'ai apprécié ce site nommé Ballade chez les araignèes : http://dipode-vie.net/Arachnides/Segestriidae/Segestria/florentina.html