En minuscule hommage à l'immense travail de Louis Chauris : nous ne parcourons si facilement les voies de la connaissance géologique locale que parce qu'il en a pavé l'accès de toutes ses publications.
Date : 9 octobre 2011.
Lieu : de la Mairie de Brest au Port de commerce.
Objet : 1) identifier les minéraux utilisés pour l'édification des batiments des rues de Brest, sous la conduite d'Armel Menez (Maison des Minéraux de Crozon), puis renseigner le site Géodiversité.net des photographies prises à cette occasion.
2) pour les profanes comme moi, découvrir le B.A BA. de la géologie.
Une sortie géologique dans les rues de Brest.
I. Nous démarrons notre circuit sur le parvis de la Mairie, Place de la Liberté pour découvrir le Granit de Huelgoat.
L'Hotel de Ville ferme la Place qui occupe l'intersection entre la rue de Siam et l'avenue Clémenceau. Les bâtiments d' Etats ( Mairie, Poste en contre-bas) sont parés de granit, tout comme les immeubles monumentaux de la place qui participent, par la stricte organisation verticale de leur architecture, à un style classique ou Haussmannien.
Examinons, par exemple, le 29 avenue Clémenceau : cet immeuble construit en 1952 par les architectes Y. Frances et M. Philippe dans le cadre du projet de reconstruction de Brest par Jean-Baptiste Mathon dispose les arcades de son rez-de-chaussée comme les premiers éléments d'une verticalité ternaire rythmée aux étages par les travées des fenêtres, les trumeaux de granit et par des pilastres raccourcis proportionnellement à l'étage qu'ils décorent ("étage attique").
La couleur de la facade, gris-bleuté, est dû au parement en granit de Huelgoat.
Huelgoat
Huelgoat ! On connaît cette commune au coeur du Parc de l'Armorique, dans l'ancienne forêt de Brocéliande, et le vallon de la Rivière d'Argent où l'arène granitique a dégagé d'énormes blocs de granit, en un Chaos comparable à celui de Fontainebleau où les promeneurs viennent songer, devant les roches vénérables, aux vers de Victor Ségalen qui y trouva la mort le 21 mai 1919 , son Hamlet à la main:
Pierre cachée dans les broussailles, mangée de limon, profanée de fientes, assaillie par les vers et les mouches, inconnue de ceux qui vont vite, méprisée de qui s'arrête là,
Pierre élevée à l'honneur de ce Modèle des Sages, que le Prince fit chercher partout sur la foi d'un rêve, mais qu'on ne découvrit nulle part
Table de sagesse, Stéles, Victor Ségalen, 1912.
C'est ce granit des blocs moussus et chenus du vallon du Fao qui a été exploité depuis des siècles par des "piker mein", des carriers souvent italiens dans de nombreuses carrières: en 1930, ils étaient 150 à travailler sur la commune.
Le granit de Huelgoat.
Encore nommé "bleu cristallin", c'est le nom commercial d'une roche (le granite des géologues mais la forme granitest admise) magmatique plutonique datant de l'ére primaire, formée comme tous les granites de quartz, de micas (noir :biotite, ou blanc : muscovite), de feldspath potassique et de plagioclases, une roche grenue comme l'origine italienne de son nom l'indique (granito = grenue). Celui-ci est à grains moyens et gros, gris clair à gris bleu foncé ponctué de taches noires cristallines par amas de biotite. Surtout, c'est un granit à cordièrite,qui renferme des cristaux ou inclusion de cordiérite., caractérisée par sa propriété de changer de couleur selon l'angle sous lequel on l'observe par transparence, ou polychroïsme.
En 1809, l' ingénieur et minéralogiste Louis Cordier (1777-1801) avait nommé cette espèce minérale la dichroïte ("deux couleurs") avant que Lucas ne la découvre en 1813 et lui donne son nom de cordièrite. Aucune espèce minérale ne présente un polychroïsme aussi fort, un trichromisme bleu/jaune/violet qui l'a fait aussi nommer lolite, ou "couleur de la violette". Taillée, c'est une gemme bleu profond sous un angle, gris bleu sous d'autres, bleu brunâtre, jaunâtre presque transparent qui fait rêver aux beaux regards de certains yeux changeant comme le ciel breton.
La façade de la Poste doit son aspect au même granit de Huelgoat : la pierre y est bouchardée de différentes manières.
La boucharde de granitier est un outil de tailleur de pierre sans percuteur externe utilisé pour dégrossir la surface d'un bloc. ce marteau de fer acéré est équipé sur les deux cotés de sa tête de dents pyramidales dites en pointes de diamant, dont le nombre peut aller de 25 à 36 ou 64 pointes pour dégrossir du plus gros au plus fin avant le polissage par le "martin" abrasif. La boucharde moderne disposent de têtes amovibles par plaquettes interchangeables munies de dents au carbure.
II. L'Église Saint Louis et la Pierre de Logonna.
L'église Saint Louis ( 1955-57) a été le plus grand sanctuaire reconstruit après la guerre, dans un style résolument moderne, sans autre référence à la Bretagne (elle s'inspire des églises suisses du XXème siècle) ...que le parement en pierre de Logonna dont l' éclat jaune contraste avec les travées de béton. Lorsqu'on s'approche, on découvre la beauté de cette chaude pierre ocre due des cernes subconcentriques d'hydroxyde de fer décorent de lignes sépia.
Cette alternance du béton gris avec la pierre blonde répond à celle, homologue, de l'abbaye de Landevennec, ou de l'opposition granit de Kersanton/pierre de Logonna de l'Église Saint-Sauveur, au Faou ou de la chapelle de Rocamadour sur le sillon de Camaret, de l'autre coté du Goulet.
Église Saint-Sauveur, le Faou, 11 10 2011
Façade Église Saint-Louis, pierre de Logonna:
Ces dessins, qui peuvent évoquer les gravures mégalithiques, ou les cernes d' arbres fossiles, sont le résultat de la percolation d'eaux ferrugineuses à travers un granite très fissuré, pendant l'ère tertiaire sous un climat tropical humide.
La pierre est, géologiquement parlant, un microgranite dit microdiorite quartzique du Roz, une roche magmatique ni tout-à-fait plutonique (profonde) comme le granite, ni tout-à-fait volcanique (superficielle) comme le basalte, mais intermédiaire, et de semi-profondeur(une dizaine de kilomètres de profondeur), microgrenue et non plus grenue car ayant cristallisée rapidement par injection dans une paroi froide. Sous forme de magma plus ou moins fluide, elle est venue s'infiltrer à travers les schistes noirs de la Rade de Brest, des roches sédimentaires du Dévonien supérieur, sous forme de filons ou lentilles répondant parfois au joli terme de "crotules". Cette roche est ponctuée de petits trous, dus à une altération superficielle des petits micas.
Ses gisements se situent sur la commune de Logonna-Daoulas et sont exploités depuis le XVIème siècle, tant en la carrière ou "pierrière" du Roz (toujours active) qu'en celle de Sainte-Marguerite. Ce matériau très apprécié pour la facilité de sa taille et pour sa résistance à l' érosion a bénéficié du réseau fluvial de la rade de Brest par gabarres pour de diffuser comme pierre de construction là où le granit était plus difficilement disponible, sur un périmètre d'une quarantaine de kilomètres jusqu'au Conquet , à Crozon, Chateaulin ou Landerneau. Actuellement, la pierre de Logonna est utilisée en ornement de façade, de cheminée ou en pavement, à moins d'être broyée et mélangée à des résines pour réaliser des éviers.
Je peux admirer en parcourant la façade de l'église une véritable exposition de ces sortes de chromatogrammes naturels de sels ferrugineux.
Allez-y, l'entrée est libre, et il reste encore des centaines de tableaux à déchiffrer, certains calligraphiés comme par une écriture arabe :
III. La Place Wilson et les galets de quartzite.
Cette décoration qui entoure le kiosque est réalisée en jouant sur les différences de coloration des galets de la Rade selon qu'ils soient oxydés (rouges) ou non ( clairs).
S'il existe trois formes de cordons de galets (cordon de barrage, fixé à la terre des deux cotés ; cordon adossé, plaqué contre les falaises ; "flèches", avec une pointe libre ), la rade de Brest est particulièrement riche en formations littorales de type flèches de galets, appelées en toponymie "ero", "ero vili", bili étant le pluriel de "bilienn", galet en breton. Ces galets proviennent de l'érosion de falaises composées d'un matériel meuble, le "head", ou de l'érosion des schistes, puis les courants de marée ou de vidange d'étangs modèlent la flèche de galet.
La plupart de ces formations se "démantèlent", notamment depuis 200 ans sous l'effet de facteurs naturels, accrus par l'exploitation par l'homme des galets, ou par les travaux effectués.
IV Les pavés de l'île Longue : caniveau, Place Wilson. Encore du microgranite.
Jadis, les rues principales de Brest étaient pavées afin de mieux résister au piétinement et surtout au roulage des attelages que le simple empierrement responsable d'ornières et de beaucoup de poussières. Le pavage a trouvé un réemploi partiel en bord d'asphalte, pour les caniveaux.
Les pavés peuvent être en granite ( de l'île Longue), en grès et quartzite ( les pavés en grés rose d'Erquy), mais à Brest , ou autour de la Rade dans les petits ports, ils sont en microgranite de l' Île Longue, autrefois nommé "porphyre" en raison de sa couleur gris-bleuté à beige.
Ce microgranite se caractérise par son grain très fin au sein duquel se distinguent à l'oeil nu des feldspaths blanchâtres. Il voisine le microgranite de Rostellec, gris très clair nommé "eurite de Rostellec". Ces gisements coïncident avec des pointements microgranitiques dans des schistes dévoniens à l'époque hercynienne, puis l'érosion des schistes tendres a dégagé des "monadocks insulaires".
Le gisement de l'île Longue voisine avec ceux des îles de Trébéron et de l' Ile des Morts, qui procurent plutôt des moellons.
C'est une pierre dure, très dure, difficile à façonner, les carriers débitant à la masse avec le tranchant d'un marteau les blocs, puis dressant une tête rectangulaire, se hasardant à démaigrir les cotés au risque de briser leur pavé. Heureusement, les nombreuses fissures naturelles du gisement, les diaclases, facilitent l'abattage.
Elle est d'un grain si fin que le passage répété des roues la polissait comme du marbre et la rendait dangereusement glissante.
Ces pavés proviennent des carrières de l'île Longue (qui n'est guère qu'une presqu'île) dont les gisements sont exploités depuis plusieurs siècles ; en 1862, on comptait 25 "pierrières", sans-doute un record mais il en restait 12 en 1926. Les forçats du bagne de Brest y ont travaillé sur les carrières que possédait la Marine. Les pavés étaient transportés par mer vers Brest ou vers les chantiers littoraux.
( lire : Les carrières de pavés à l'île Longue, Louis Chauris, Avel Gornog n°4, 1996 etNouvelles observations sur le microgranit de l'île Longue,Avel Gornog n° 18, 2010.)
On les retrouve encore le long des quais ou des cales, comme ici, au Faou, contenus par les dalles de granit :
Le Faou : la cale La Faou, le quai.
Un pavé au Faou : la roche, gris-bleu au départ, devient jaunâtre par oxydation graduelle du fer:
A Brest, les travaux d'aménagement de la Place de la Liberté ont mis à jour la demi-lune de Landerneau et la Porte Saint-Louis des anciens Glacis : on peut y voir le granit de l'Aber-ildut voisiner avec les pavés de l' Île Longue :
V. La rue Traverse (1) le Kersanton .
Au 5 de la rue Traverse, l'attention est attirée par un bâtiment au fronton ornée d'un dauphin (ou est-ce un triton?) :
Cette sculpture de facture récente est, nous précise Armel Menez, en pierre de Kersanton. Un motif similaire se retrouve sculpté sur la face principale du Monument Américain du Cours Dajot.
La kersantite.
On lit souvent que c’est la seule roche au monde dont l’origine est un toponyme breton : kersanton en Loperhet, mais c'est oublier la sizunite, décrite par J. Cogné en 1962 au sud du Cap Sizun. Dans les deux cas, ce sont des lamprozytesreconnaisables à leur couleur sombre (roches mélanocrates ou mésocrates), tout comme la minette et la vogèsite, et j'adore entendre tous ces noms. Le Kersanton, c'est encore un microgranite formé il y a 280 millions d'années après avoir fait irruption à travers les schistes dévoniens en une vingtaine de filons, dont celui situé sur le lieu-dit éponyme, sur la rive droite de la Rivière de Daoulas.
Il y a quatre variètés de kersanton (L. Chauris) :
le facies de kersanton au sens strict, du village de " kerzanton" en Loperhet, à gros grains noir-verdâtre avec énormément de paillettes de mica. Il a été exploité en cet endroit dès le XVème siècle et à proximité au XXème siècle, à Kerzanfloch, par l’entreprise Donnard. C'est le plus tendre, il se taille facilement mais c’est le seul kersanton qui ne résiste pas aux atteintes du temps.
le facies de Rosmorduc ( Logonna-Daoulas), gris foncé à noir à grain très fin, mais très dur. C’est le kersanton par excellence, le plus beau, celui qu'emploient les artistes de la statuaire et des calvaires bretons, Roland Doré ou Yves Hernot.
le facies de la Pointe du Château (Logonna-Daoulas), d’un gris-bleuté et d’une dureté extraordinaire. Il n’a presque jamais été utilisé pour le statuaire.
le facies du Rhun (l’Hôpital-Camfrout), gris-bleu à gris-vert, de grain moyen, le plus ordinaire. Il est de bonne tenue à l' altération et a été largement exploité.
Il est exploité depuis le douzième siècle (Abbaye de Daoulas).
Gargouille de kersantite, Eglise Saint-Sauveur, le Faou.
VI Le granit de l'Aber Ildut rue Traverse.
Là encore, c'est Louis Chauris l'auteur incontournable :
http://lanildut.pagesperso-orange.fr/histoire/LanSource018.html
Ce granit bien connu se distingue par l'abondance des feldspaths roses potassiques ("orthoses") dont la taille peut atteindre 5 cm, sur un fond à grain moyen contenant :
- un deuxième feldspath blanchâtre calco-sodique
- un quartz gris dit "gros sel",
- de nombreuses paillettes de mica noi (biotite).
Il n'est vieux que de 300 millions d'années, c'est donc un petit jeune à coté de la plupart des granits qui soufflent tous les ans une bougie supplémentaire de leurs 2 milliards d'années. Il provient d'un gisement de 11 km sur 13, autour de lannildut incluant les communes de Pouarzel Breles, Lanrivoaré ou Porspoder.
Ce "granit porphyroïde rose" ( porphyroïde : contenant de gros cristaux, comme le vrai porphyre) est apprécié depuis toujours, et 16 menhirs, dont celui de 10 mètres à Kerloas, témoignent encore, entre Porspoder et Lanildut, de l'attrait de cette pierre, que les diaclases scindent en monolithes de grande taille, pour les hommes de la civilisation mégalithique. A l'age de Fer, ce sont des stèles de taille plus modeste (encore jusqu'à 4 mètres néanmoins) qui sont réalisés dans cette pierre, à Locmaria-Plouzané ou à Plouzané par exemple. Si les gros cristaux ne permettent pas de l'utiliser dans la statuaire, sa résistance à l'érosion, l'excellent poli qu'il permet, son aptitude à la taille, la facilité de le transporter à partir de lieux d'extraction situés sur les rives maritimes de l'Ildut ou sur la côte (île Melon), et la beauté du contraste entre les fruits confits roses et le fond sombre l'ont fait choisir en architecture de chapelles ou d'églises (Saint-Martin à Brest), de forts, de phares, d'ouvrages d'art, de voierie, et de demeures privées.
Il y est utilisé en pierre de façade sur un immeuble situé en face de la Bibliothèque :
On le trouve aussi dans les rues en bordure de trottoir :
En descendant la rue Traverse vers le cours d'Ajot, on la trouve encore sous forme de bornes sculptées d'une ancre, ou en dalles pour la chaussée ; certaines pierres sont affligées d'un gros "crapaud", une inclusion sombre de plagioclastes et de biotites qui n'était pas obligatoirement considérée comme un défaut par les carriers, et ne dévaluait pas l'ouvrage, à la différence des "crapauds" des pierres prècieuses:
Louis Chauris nous précise que ces "crapauds" se trouvent parfois sur le terrain "en véritables essaims (le Mazou, côte ouest de l'île Melon) conférant alors à la roche un surprenant effet poudingiforme". Il semble que le granite dont est fait l' escalier qui relie la rue Traverse à la rue de Denver, tout comme le parement de la maison Crosnier provienne de l'un de ces sites, tant les crapauds y abondent.
2, rue Traverse :
VI La Maison Crosnier 2, rue Traverse : la brique et le kersanton :
Sylvain Crosnier père (1833-1902) est venu de l'Indre et Loire pour créér à Brest avec M. Buré une entreprise spécialisée dans les travaux hydrauliques, qui rénova plusieurs bassins des ports de Brest, Lorient et Saint-Malo, réalisa 4 écluses en Mayenne, et travailla à de nombreuses propriétés privées de Bretagne. Cette entreprise Buré et Crosnier devint l'entreprise Crosnier et Fils en 1892 et oeuvra pour des particuliers.
Son fils, François Sylvain Crosnier (1859-1950) devint architecte en 1900, tout en procédant à l'acquisition de plusieurs terrains et maisons de rapport rue d'Aiguillon et sur le Cours Dajot. Il devint plus tard également administrateur de la Caisse d'Epargne.
C'est lorsqu'il abandonna la profession d'entrepreneur au profit de celle d'architecte qu'il fit réaliser la Maison Crosnier au 20, rue de Denver, dans un style d'inspiration Art Nouveau qui s'appuie sur l'esthétique des courbes. Il y mêle harmonieusement le granite de l'Aber Ildut, le kersanton, la pierre de Logonna et la brique, alors que les fenêtres se décorent de motifs arrondis.
Cette maison appartient aux sept demeures qui ont échappé aux bombardements qui ont détruit la ville de Brest en 1945.
granit de l'Aber Ildut + multiples"crapauds" :
Kersanton + grille : Granit de l'Aber-Ildut + fenêtre :
Kersanton + pierre de Logonna :
Kersanton + briques :
Granit de l'Aber Ildut (et son "crapaud") + briques :
L'utilisation de la brique sur la façade de la maison de Sylvain Crosnier comme motif décoratif pour réaliser un contraste coloré avec la kersantite permet de découvrir le rôle économique que jouèrent les briqueteries au XVIIIème et surtout XIXéme siècle en utilisant les gisements d'argile, assez nombreux au fond des édentations du littoral de la Rade.
A Quelern, une fabrique de briques a été prospère pendant plus d'un siècle et employa jusqu'à 80 personnes, pour approvisionner les fours ou les constructions civiles ou militaires de Brest. Cette briqueterie Kermarec active de la fin du XVIIIème jusqu'en 1866 est ensuite devenue la Villa-pension La Pagode (1903), une vaste longère prés de la caserne Sourdis, et on y voit encore des fours à brique et des fours à chaux.
D'autres entreprises se sont développées autour de gisement d'argile, à Daoulas ou ailleurs, mais la plus connue est la Grande Briqueterie de Landerneau. Son principal approvisionnement venait de Saint Urbain : le gisement de kaolin de Kerbaol était envoyé par canalisation, sous forme fluide, jusqu'à Landerneau. Là, on mélangeait l'argile à du sable ou à du calcaire, et on remplissait des moules qui passaient au four pour réaliser des briques pleines ou creuses, mais aussi des tuiles, ou plus récemment des pots de fleurs ou de la poterie émaillée.
VII Le Monument Américain ; vue sur la Rade.
Ce monument était jadis en granit rose de Ploumanac'h ; nous n'avons pas su dans quel matériau il avait été reconstruit après-guerre. A défaut, nous avons contemplé la vue sur la Rade :
VII : En finir avec le minéral : l'animal !
Repu de mineral, je trouve enfin un être vivant : une chrysoméle : c'est comme si je me retrouvais chez moi !