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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 18:54

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L'ACTE NOTARIÉ DE 1805.

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"Déclaration d'une rente censive par Julien KERAUDREN et consorts aux dames KERMAREC et PRIGENT."

 

1er pluviôse  an 13

[21 janvier 1805]

Napoléon par la grâce de Dieu et la constitution de la République empereur des français, à tous ceux qui les présentes verrons, salut ; savoir faisons que par devans Auguste CARADEC et Hervé SAVINA notaires soussignés à la résidence de Telgruc et Crozon, furent présents Isidore KERAUDREN veuf d'Anne COLIN, tant en privé que comme père et garde naturel d'Yves KERAUDREN, son fils mineur de leur mariage, Julien KERAUDREN, tous les deux meuniers, Marie KERAUDREN veuve d'Henry LE BOUSSARD, sans profession, demeurant en même commensalité, au moulin de Kereuzen, Pierre LE MIGNON, cultivateur et Anne KERAUDREN sa femme, Joseph KERAUDREN meunier du moulin de la Palue, Pierre GOURMELEN meunier et Jeanne KERAUDREN sa femme de la cité de Crozon. Les dites femmes de leurs dits maris, elles le requérant autorisées et tous de la mairie de Crozon, Le – qui tant en privé qu'aux dites qualités. Connaissent et confessent d'avoir par an de rente foncière de censive à Dame Marie-Guillemette Corentine HENRY DE KERHONTENANT veuve de Claude Pierre Jean  HENRY DE KERMADEC et Marie-Anne PERCHOT veuve de Pierre Marie PRIGENT, le moulin à eau de Kereuzen, appartenance et dépendances situé mairie de Crozon et dont la description suit.

Savoir est le moulin à eau de Kereuzen couvert d'ardoises, avec ses crèches, autre moulin nommé le Moulin Blanc biais de mur donnant de tous côtés sur terre aux avouants et contenant ensemble sous fonds six are cinquante trois centiares

Un fenier avec un petit bois taillis donnant du levant sur le pont de Pors Salus, du midi sur le canal qui conduit au dit moulin , du nord sur les terres du village de Kereuzen, et du couchant sur terre aux avouants contenant sous fond un hectare quatre vingt quatorze ares quarante huit centiares

Une parée de terre froide nommée Parc Du moulin donnant du levant couchant et midi sur terre aux avouants, du nord sur terre de Kereuzen, contenant sous fond soixante douze ares quatre vingt treize centiares,

Un petit jardin au couchant et nord du dit moulin contenant sous fond un are quatre vingt deux centiares

Deux champs terre chaude, l'un nommé parc Boedic et l'autre Parc ar Breton, donnant du midi sur la montagne de Tréboul, du couchant sur terre aux héritiers de Jean DANIELOU, du nord sur les terres de Poraon et du levant sur terre aux avouants contenant sous fonds vingt trois ares cinq centiares

Et finalement une garenne de terre grise et froide donnant du couchant sur les dits parcs, du midi sur la montagne de dit Tréboul, du nord sur le village de Poraon et du levant sur terre aux avouants contenant sous fonds de terre grise douze ares seize centiares

Et de terre froide aussi douze ares seize centiares

Dessus lesquels moulins et dépendances les dits avouants connaissent et confessent devoir par an de rente censive aux dites dames veuves HENRY et KERMADEC et PRIGENT cent quarante francs payables de moitié de six mois en six mois, la première moitié le deux pluviôse de chaque années et la seconde moitié le deux thermidor aussi de chaque année, savoir à la dite dame de KERMAREC cent vingt-cinq francs et à la dite dame PRIGENT quinze francs, le tout par an faisant le total de cent quarante francs que les dits avouants promettent et s'obligent de payer aux ditsusdites dames aux dites dames avouées sous l'obligation générale et solidaire de tous leurs biens meubles et immeubles en pour hypothèque spéciale des droits susdécrits ainsi a été voulu consenti après lecture donnée aux parties fait et passé à Telgruc en l'étude et au rapport de SAVINA --- CARADEC son collègue présent et sous nos seings et ceux des dits Julien KERAUDREIN, Pierre LE MIGNON, Pierre GOURMELEN et Jeanne KERAUDREN chacun pour soi, les autres comparants ayant déclaré ne pas savoir signer de ce interpeller, le premier pluviôse an treize de la République signé à la minute Julien KERAUDREN, Pierre LE MIGNON, Pierre GOURMELEN, Jean KERAUDREN, CARADEC et Hervé SAVINA notaire ce dernier rédacteur et saisi de la minute. En marge est écrit enregistré à Crozon le quinze pluviôse  an treize, reçu un franc dix centimes signé DUVAL.

Mandons et ordonnons à tous huissiers sur le requis de mettre les présentes à exécution à tous commandants et officiers de la force publique d'y prêter main forte lorsqu'ils seront légalement requis, aux commissaires généraux impériaux et aux commissaires impériaux d'y tenir la main, en foi de quoi nous avons fait sceller la présente.

SAVINA notaire

Pour tous frais du présent dix-huit francs reçus d'Isidore KERAUDREN.

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I. LES MEUNIERS DE KEREUZEN ASSUJETTIS EN 1805.

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Rappel. 

La déclaration semble se renouveler tous les trente ans.

En 1743, le meunier assujetti était Tanguy RIVIDIC.

En 1773, il s'agissait de Marie LE ROUX, veuve d'Yves COLIN (1705-1766) et de deux de ses enfants,  Marie COLIN (1743-) (avec son mari Jean CORRE 1742-1825) et Corentin (1747-1783). 

En 1761, Anne COLIN, deuxième fille d'Yves et  soeur jumelle de Marie COLIN, a épousé Isidore KERAUDREN (1741-1813). Elle décéda en 1802.

En 1795, Isodore Keraudren a fait graver son nom sur un linteau du moulin, en guise d'inscription de fondation d'une construction ("fait fait par Joseph Kerinec) . Une autre pierre, aujourd'hui intégrée aux murs du moulin reconverti en habitation, et en pierre de Logonna, porte le nom d'ANNE COLIN. Ces deux inscriptions attestent que le couple avait repris le moulin de Kereuzen et y avait fait faire des travaux.

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Les meuniers en 1805.

En 1805, Anne COLIN est décédée, et son mari Isidore KERAUDREN a 64 ans. Il est présent à la convocation — qu'il signe—, et il exerce toujours la profession de meunier à Kereuzen. Il signale un fils encore mineur, Yves qui serait donc né vers 1785. C'est Isidore qui règle la censive.

—Puis vient son fils Julien KERAUDREN (Crozon 1772, Crozon 1808), également meunier. Il a 33 ans. La généalogie d'Alain Person signale qu'il s'est marié à Crozon en 1802 avec Marie-Anne LE CORRE, dont il n'est pas fait état dans cet acte.

Viennent ensuite les autres enfants d'Isidore KERAUDREN et d'Anne COLIN :

—Leur fille Marie KERAUDREN (1770-), veuve d'Henry LE BOUSSARD (Crozon 1759-) qu'elle épousa en 1788.

—Leur fille Anne KERAUDREN (1776-1844) et son mari Pierre LE MIGNON (1782-), épousé en 1799.

— Leur fils Joseph KERAUDREN (1767-moulin de Kereuzen 1841), qui a épousé Marie-Françoise ROLLAND et est meunier au moulin de La Palue. 

https://gw.geneanet.org/fharmegnies?n=keraudren&oc=2&p=joseph

—Jeanne KERAUDREN (Crozon  Kereuzen 1783-Crozon Kereuzen 1859), qui épousa en février 1802 à Crozon Pierre Marie GOURMELEN (Crozon 1777-Crozon bourg 1808). Il est qualifié de meunier sur l'acte de mariage tout comme sur cet acte de 1805. Sans doute à Kereuzen.

https://gw.geneanet.org/fharmegnies?lang=fr&pz=francois+edouard&nz=harmegnies&p=jeanne&n=keraudren&oc=1

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II. LES AVOUÉS de 1805, HÉRITIERS BÉNÉFICIAIRES DE LA RENTE DE CENSIVE.

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Rappel.

En 1743, il s'agissait des héritiers de Marie-Françoise de MAREIL et d'Anne-Gilette de MAREIL, épouse de François de Mareil sieur de Trébéron : soit Claude-Sébastienne de Damas de Marillac, et Jean-Baptiste de GOULHEZRE ainsi que ses sœurs Marie-Corentine (mariée en 1710 à Gabriel Giraud du Poyet) et Corentine Françoise, mariée en 1714 à Guillaume MITTERN.

En 1773, la même logique de droits héréditaires place comme bénéficiaire Marie-Claude MITTERN, fille de Corentine Françoise de GOULHEZRE (supra), devenue l'épouse de Louis HENRY DE KERHONTENANT. Les autres bénéficiaires sont Gabriel GIRAUD DU POYET, veuf de Marie Corentine de GOULHEZRE (supra), et le négociant brestois Yves-Augustin BERSOLLE ayant-droit (héritier) de [Jean-Baptiste] de GOULHEZRE.

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En 1805, la Révolution n'a pas éteint ces droits fonciers, dont se réclament les héritiers des familles nobles ou riches précédentes.

Marie-Guillemette Corentine HENRY DE KERHONTENANT, veuve de Claude Pierre Jean Henry DE KERMADEC est la fille de Marie-Claude MITTERN et de Louis HENRY DE KERHONTENANT. Après avoir épousé en 1776 François Charles SEVIN de la POMMERAYE, décédé en 1782, et avoir eut cinq enfants, elle épousa en 1784 Claude Pierre Jean HENRY DE KERMADEC (752-1802). Elle est veuve à la date de l'acte qui nous intéresse.

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=corentine+guillemette&n=henri+de+kerhontenant

—Le couple Marie-Corentine de GOULHEZRE et Gabriel GIRAUD du POYET s'est éteint sans descendance.

— Plus énigmatique est la présence comme héritière de  "Marie-Anne PERCHOT veuve de Pierre Marie PRIGENT". Il faut certainement lire PERCHOC.

Mais je ne trouve la trace dans les généalogies que de Marie Anne Perrine PERCHOC, époux de Pierre PRIGENT (?-avant 1818)

https://gw.geneanet.org/frenchmagpie?lang=fr&iz=4648&p=marie+anne+perrine&n=perchoc

Ce serait une impasse, mais je note que ce couple eut un fils, Jean-Marie PRIGENT, né en 1767, et qui épousa en 1818 une Marie Catherine de GOULHEZRE (1790-). Cette dernière est la fille de Charles François Jean de GOULHEZRE, petit fils de notre Jean-Baptiste de GOULHEZRE. 

Cela ne résout pas la difficulté, mais indique qu'il y a anguille sous roche.

Je remarque que la "dame PRIGENT" ne reçoit que 15 francs sur 140, cette portion congrue correspond volontiers à la part due à l'héritier de Jean-Baptiste, 10 livres sur 150.

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III. LE MONTANT ET LA DATE DE PAIEMENT DE LA RENTE DE CENSIVE.

Elle était fixée à 150 livres, elle est en 1805 de 140 francs. 

Elle reste à payer au 22 janvier et au 22 juillet, mais on ne dit plus "à la Madeleine".

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IV. LA DESCRIPTION DU MOULIN.

Nous retrouvons la mention d'un Moulin Blanc inclut dans celui de Kereuzen.

La surface totale est de 211 ares 7 ca. J'avais évalué (en convertissant les toises en ares, exercice périlleux) la surface indiquée en 1773 à 180 ares 61 ca. C'est "à peu près" cohérent.

La référence géographique aux hameaux de Poraon et de Pos Salut, à la montagne de Tréboul ou aux parcelles nommées Parc Boédic et Parc ar Bretton persiste.

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Published by jean-yves cordier - dans Moulin Crozon
23 novembre 2021 2 23 /11 /novembre /2021 15:13

Le moulin de Kereuzen à Crozon : les propriétaires au XVIIIe  et la censive (droit seigneurial). II :1773.

Voir :

 

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L'ACTE NOTARIÉ DE 1773.

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14 août 1773. Déclaration fournie par Corentin COLIN et consorts à Madame MITTERN KERHONTENANT pour paiement par an 125. Moulin à eau de Kereuzen.

Devant nous notaire

de la juridiction du comté de Crozon avec soumission aj celle ont personnellement comparus Marie LE ROUX veuve feu Yves COLLIN et Jean CORRE et Marie COLLIN sa femme icelle à la requête de son dit mari bien dûment autorisés aux fins d'icelle,

et Corentin COLLIN demeurant ensemble au moulin de Kereuzen paroisse de Crozon lesquels connaissent et confessent tenir comme de fait et tiennent à titre de Cens final de ----dame Marie Claude MITTERN épouse et séparée quant aux biens d'écuyer Louis HENRY chevalier seigneur de KERHONTENANT et autres lieux, messire Gabriel GIRAUD du POYET officier des colonies en Amérique en privé ---------- Et co-héritiers, héritiers de défunte dame comtesse de CHOISEUL et noble homme Yves Augustin BERSOLLE, Négociant à Brest comme cause ayant de monsieur de GOULHEZRE. Le moulin à eau de Kereuzen et ses appartenances, dépendances dont la description suit, savoir, est :

Le dit moulin de Kereuzen couvert d'ardoises avec ses crèches autre moulin nommé le moulin Blanc ---- issues donnant de tous côtés sur terre ---- contenant ensemble dix cordes et trois quartiers.

Un fenié avec un petit bois taillis donnant du levant sur le pont de Port-Salut du midi sur le canal qui conduit au dit moulin , au nord sur les terres de Kereuzen et au couchant aux advouants comptant trois cent vingt corde et 20 une parée terre froide nommée parc du moulin donnant du levant couchant midi à terre desdites advouant et au nord sur les terres de Kereuzen contenant cent vingt cordes

Un petit jardin au couchant au nord dudit moulin donnant du couchant au nord aussi –dits advouants contenant trois cordes

Deux champs terre chaude l'un nommé Parc Boédic et l'autre Parc ar Bretton donnant au midi sur la montagne de Tréboul du couchant sur terre héritiers de Jean DANIELLOU du nord sur les terres de Poraon et du levant eux advouants contenant trente cinq cordes.

Et finalement une garenne terre froide et grise donnant du couchant sur le dit parcs du midi sur la montagne dudit Treboul du nord sur le village de Poraon et au levant aux dits advouants contenant de terre grise vingt cordes

Et de terre froide aussi vingt cordes.

Dessus lesquels moulins et dépendances lesdits advouants connaissent et confessent devoir par an de rente censive aux dits dame et seigneurs advouants la somme de Cent cinquante Livres payable de six mois en six mois savoir la moitié en chaque vingt-deux de janvier l'autre moitié à chaque vingt-deux de juillet savoir à ladite dame de KERHONTENANT cent vingt cinq Livres , au dit sieur du POYET quinze Livres et au dit sieur BERSOLLE dix Livres, le tout par an faisant le tout Cent cinquante Livres. 

Lesquelles dites sommes les dits advouants promettent et s'obligent de payer aux susdits terme aux dits seigneur et dame advoués sous l'obligation générale et solidaire de tous leurs biens meubles et immeubles resants et futurs et sur hypothèque spéciale des dits droits ainsi fait le passe- au bourg de Crozon en l'étude et aux rapport du soussignant TEPHANY notaire. L'un de nous sous le signe des dits Corentin LE FEREC pour la dite ROUX et celui de Jean CADIOU pour laquelle Marie COLLIN jieux Le Requérants disants et affirmants ne savoir signer ou interpellés . Le Nôtres Notaires le jour quatorzième août mil sept cent soixante treize au signe endroit Le FEREC Jean Le ROUX [CORRE] Corentin COLIN TEPHANY collègue notaire dûment contrôlé le vingt --- dudit mois --- pour vingt trois Livres d'enregistrement

TEPHANY

 

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LES NOMS DES MEUNIERS de KEREUZEN en 1773.

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Rappel : le précédent acte, de 1743, indiquait comme meunier Tanguy RIVIDIC, à la suite de son père Jean. Tanguy, né en 1705 décéda en 1753 à Landévennec. Il n'est pas inconcevable qu'Yves COLIN ait repris le moulin de Kereuzen cette année là.

En 1783, la carte de Cassini indique "Moulin Colin" pour le désigner.

Les données de l'acte de 1773 indiquent :

—Marie LEROUX veuve d'Yves COLLIN

— Jean CORRE et son épouse Marie COLLIN

— Corentin COLLIN

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Yves COLIN né avant 1705 et décédé le 24 juillet 1766 au moulin de Kereuzen, eut deux mariages. 

https://gw.geneanet.org/aperson?n=colin&oc=4&p=yves

1°) en 1721 à Lennon avec Corentine NEDELEC, d'où 3 enfants en 1722, et 1725.

2°) en janvier 1743 à Landévennec avec Marie LE ROUX (Landévennec 1715-Moulin de Kereuzen 28 mars 1779), d'où 4 enfants.

--L'ainée Marie est née le 4 août 1744 à Landévennec . Elle épousa à Crozon  le 29 juillet 1765 Jean CORRE . Ce dernier a été baptisée à Kereuzen le 26 septembre 1742 et décédé le 31 décembre 1825 à Lanvoc [Lanveoc ?]. Puis il se remaria en 1775 avec Françoise LANVAUC.

https://gw.geneanet.org/harmegniesmad?n=le+corre&oc=8&p=jean

--La sœur jumelle de Marie COLIN, Anne  épousa en 1761 à Crozon Isidore KERAUDREN (1741-1813), qui reprendra la succession comme meunier.

--Leur frère Corentin est né en 1747, il épousa le 8 juillet 1782 à Telgruc-sur-Mer Jeanne KERSPERN mais décéda le 27 mai 1783 au moulin de Kereun (sic) à Crozon.

 

Les documents généalogiques sont donc cohérents avec les données de l'acte de 1773.

Note. Je remarque que non seulement Jean CORRE (né en 1742), mais aussi sa sœur Marie (1738), et son frère Tanguy (1739) sont nés à Kereuzen, les frères et sœurs suivants étant nés à Kereun (sic). Leurs parents Pierre CORRE et Anne LARGEANTON semblent avoir demeuré à Kereuzen au moins de 1738 à 1742, peut-être comme meuniers.

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Conclusion : ce document apporte des précisions supplémentaires sur les meuniers de Kereuzen sous l'Ancien Régime, par rapport à  celles de mon premier article.

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LES NOMS DES PROPRIÉTAIRES de KEREUZEN en 1773.

1°) Dame Marie Claude MITTERN épouse et séparée quant aux biens d'écuyer Louis HENRY chevalier seigneur de KERHONTENANT.

L'acte de 1743 faisait apparaître, comme bénéficiaire de la censive de Kereuzen, outre Claude-Sébastienne de DAMAS DE MARILLAC héritière de Françoise de MAREIL, les enfants d'Anne-Gilette de MAREIL,  Jean-Baptiste de GOULHEZRE et ses deux sœurs Marie Corentine et Corentine Françoise.

Cette dernière (Crozon 1690-Crozon manoir de Lamboëzer 1775) était l'épouse en 1714 de Guillaume MITTERN, écuyer, sieur de Rosambey ou Rosamblay, gouverneur de l'île d'Yeu, sieur de Lamboëzer, Ranvédan, capitaine de la milice garde-côte de Crozon..

 

Mais nous avons maintenant affaire à leur fille Marie Claude (connue par les généalogistes comme Marie Claudine) MITTERN, épouse de Louis HENRY de KERHONTENANT.

[La base Pierfit précise "au manoir de Labëzer", lieu de décès de Corentine Françoise, mais donne comme parents (avec la mention : ascendance à confirmer) Marc Joseph Mittern et Marie Guillemette Duval. Il faut privilégier la généalogie ckerjosse]

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=marie+claudine&n=mitern

Marie Claudine MITTERN, née à Crozon en 1727 d'Anne Corentine Françoise de GOULHEZRE et de Guillaume MITTERN, épousa à Crozon le 14 avril 1750 Louis HENRY de KERHONTENANT, écuyer. Leur fille Corentine Guillemette HENRY naquit en 1750 et épousera François-Charles de SÉVIN : elle héritera des droits sur le moulin de Kereuzen qu'elle transmettra à sa fille Julie de GRANDSAIGNE. Elle décéda à Crozon le 21 septembre 1794.

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=corentine+guillemette&n=henri+de+kerhontenant

Le manoir de Kerhontenant, au sud de Lanvéoc, est bien connu en Presqu'île de Crozon et a été décrit par l'Inventaire. "Ancienne ferme dépendante en 1535 de la seigneurie du Poulmic ; devenue manoir lors de l'anoblissement du propriétaire Jean Henry en 1565.  Au 17e siècle, un nouveau logis est construit, contigüe au porche. Jusqu'à la Révolution le manoir est assez prospère avant d'être quelque peu abandonné. Appartient à la même famille jusqu'à la mort de Guillemette de Kerhontenant en 1818."

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/manoir-kerhontenant-lanveoc/49406630-e67b-4c79-a591-3016db20b58d

https://www.presqu-ile-de-crozon.com/lanveoc/manoir-de-kerhontenant-001.php

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2°) Messire Gabriel GIRAUD du POYET.

Il est le fils du célèbre Robert Giraud du Poyet (1659-1740) qui fut gouverneur de Grenade puis de la Guadeloupe.

Lui-même est né à Port-Royal en Martinique le 26 septembre 1688, sa mère étant Marie-Madeleine Le Vassor de la Touche.

Il devint capitaine des vaisseaux du roi, sans doute à Brest puisqu'il rencontra et épousa Marie-Corentine de GOULHEZRE, à l'église des Sept-Saints de Brest le 13 mars 1710. Le décret de mariage spécifie qu'elle est la fille de Anne-Gilette de MAREIL et de Corentin de GOULHEZRE, de son vivant lieutenant des vaisseaux du roi, capitaine de compagnie franche de la marine. 

Marie-Corentine de GOULHEZRE est née et baptisée à Crozon  le 29 juin 1688, son parrain étant Corentin de MAREIL sieur de Trébéron et sa marraine Marie de GOULHEZRE dame de Kernaval.

https://gw.geneanet.org/cedriclharidon?lang=fr&iz=2&p=marie+corentine&n=goulhezre

Elle est décédée après 1730. On ne lui connait pas d'enfants.

Elle est la sœur de Jean-Baptiste de GOULHEZRE et de Corentine Françoise, épouse MITTERN.  

En résumé, Gabriel GIRAUD DU POYET, veuf en 1773, est héritier, par son épouse, de la succession d'Anne Ginette de MAREIL, et apparaît donc ici sur cet acte au même titre que sa nièce Marie-Claude (supra).

https://gw.geneanet.org/leamarthe?n=giraud+du+poyet&oc=&p=gabriel

https://gw.geneanet.org/leamarthe?lang=en&pz=mireille&nz=gille&p=gabriel+corentin&n=giraud+du+poyet

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?n=de+goulhezre&oc=&p=marie+corentine

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3°) Yves-Augustin BERSOLLE (1702-74), négociant et directeur des postes.

Ce riche négociant brestois apparaît ici comme "ayant cause" de "Monsieur de GOULHEZRE", dans lequel je propose de voir Jean-Baptiste, déjà mentionné avec ses sœurs dans l'acte de 1743 comme bénéficiaire de la censive de Kereuzen. Jean-Baptiste de GOULHEZRE aurait connu des difficultés financières, et aurait cédé une partie de ses bénéfices et droits à Yves-Augustin BERSOLLE.

"L'ayant cause est la personne qui a reçu un droit d'une autre personne dite "son auteur" tel un héritier qui a reçu par testament ou en vertu des dispositions de la Loi, un bien, une quotité ou l'ensemble du patrimoine du défunt. Dans ces exemples le bénéficiaire des droit qui lui ont été ainsi transmis est, dans le premier cas, un "ayant cause particulier", dans le second cas, un "ayant cause à titre universel" et in fine, un "ayant cause universel". (Dictionnaire du droit privé)

 

 Son fils Yves-Emmanuel BERSOLLE devint   l'un des négociants les plus imposés du port de Brest, avec Berthomme, Lécuyer ou Gaudelet, Riou-Kerhallet

Yves-Emmanuel (Brest, 1750 – Brest, 1812), négociant : Fils de Yves-Augustin, Yves-Emmanuel Bersolle se lance à son tour dans le négoce au cours des années 1770. Il obtient très rapidement des marchés avec la marine qui portent aussi bien sur du chanvre, des toiles à voile, du fer blanc, des suifs, des planches de sapin, du goudron ou des fournitures de bureau. Il arme également des navires qui se rendent à Bordeaux, La Rochelle, la Nouvelle-Angleterre, en Chine ou à Hambourg. Marié à Jeanne Millot (fille d’un négociant marseillais), ils ont six enfants. Initié à la franc-maçonnerie en 1784 au sein de l’Heureuse Rencontre, Bersolle est député des négociants à l’assemblée générale du Tiers-état de la ville au début du mois d’avril 1789. En juillet 1789, il intègre le conseil général révolutionnaire et en septembre, il est choisi pour réceptionner la souscription volontaire destinée à subvenir aux besoins urgents de l’État . Élu officier municipal en mars 1790, il reste en poste jusqu’en novembre de la même année, ce sera là son unique expérience politique. Malgré les évènements révolutionnaires, Bersolle continue à faire fructifier son entreprise en fournissant la marine en brai, goudron ou charbon. Devant les difficultés rencontrées pour commercer par mer, il s’adapte et met en place un réseau d’échanges routiers qui lui permet d’échanger avec Rouen, Paris ou Le Havre. A la fin de l’an II, il s’associe avec son cousin Joseph-Denis Torrec-Bassemaison , tous deux développent leurs affaires et achètent des navires, souvent mis en vente en tant que prise de course. Bersolle fait partie des plus grosses fortunes brestoises car lors de la déclaration réalisée dans le cadre de l’emprunt forcé de l’an II, il admet posséder des biens immobiliers à hauteur de 236 100 livres et avoir touché des bénéfices d’un montant de 42 650 livres sur ses activités de 1793. Sous l’Empire, il réduit son commerce et se contente le plus souvent d’apporter le cautionnement pour l’armement de corsaires. Il meurt en septembre 1812

 

https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/724666/filename/These-2012-SHS-Histoire-BARON_Bruno.pdf

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LA DESCRIPTION DES BIENS.

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L'unité de superficie, la corde, mesure 16 toises carrées soit 0,61 are (eric havel).

La surface totale de Kereuzen est de 188 cordes, ce qui correspond alors à 180,61 ares ou 18061 m².

Le moulin et ses crèches ainsi qu'un "moulin Blanc" (pour le froment  ) mesurerait 660 m².

Les terres sont réparties en jardin bois, terres chaudes et terres froides, et leurs situations correspondent aux repères que nous avons, avec le hameau de Poraon au nord-est et l'ancien hameau (et chapelle) de Port-Salut  à l'est. (Cartes). Seule la "montagne de Tréboul" au sud, a perdu sa dénomination, elle correspond aux hameaux de Kersaniou et Kerbaliou, mais on retrouve cette appellation dans celle de la Pointe du Guern, voisine, nommée Pointe de Tréboulle sur les cartes de Cassini et de l'E.M., ou dans celle du hameau de Kerglintin-Tréboul , en bord de falaise, sur la carte IGN.

Lexique

"Fenier : "qui a un rapport avec le foin"

"Terres froides : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture. Les terres froides représentaient une grande partie des terres potentiellement cultivables. Chaque exploitation agricole possède une certaine proportion de terre froide. Celles ci ne seront mises systématiquement en culture qu'au cours du 19ème siècle."

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LE NOTAIRE TEPHANY.

Pierre Le Mignon et Pierre Téphany, notaires furent électeurs du canton de Crozon aux assemblées du département et du district de Châteaulin, le premier en 1792 et le second en 1791 et 1792.

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Published by jean-yves cordier - dans Crozon Moulin

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