L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553) de l'église Notre-Dame par l'atelier Prigent.
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— Sur les crossettes, voir :
- Sur la piste des crossettes de Landerneau.
- L'enclos paroissial de Brasparts. II. Le clocher et ses gargouilles, l'ossuaire et les crossettes : Eros et Thanatos.
- L'église Notre-Dame de Rumengol. V. Les gargouilles et les crossettes.
- La charmante petite sirène de Saint-Urbain (29).
- Les Sirènes et Démones de l'église de Sizun (29) : la diabolisation d'Ève, ou la féminisation de Satan.
- Les sculptures extérieures de l'enclos paroissial de Sizun (29).
- L'enclos paroissial de Lannédern I. Les sculptures extérieures : le calvaire, l'ossuaire et les crossettes.
- Le porche de l'église de Landivisiau. I. L'extérieur.
- L'église Saint-Salomon de La Martyre. IV. L'ossuaire, les inscriptions et les crossettes.
- L'enclos paroissial de Dirinon. I. Les crossettes. Les inscriptions lapidaires et chronogrammes.
- L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault VII. La crossette.
- L'église de Guipavas I. Les crossettes.
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Le porche de l'église de Pencran est encadré par deux crossettes, un lion à gauche et un dragon à droite. La facture particulièrement remarquable par sa finesse de ces ouvrages en kersanton est due à l'atelier de Bastien Prigent et de son frère Henry, établi à Landerneau et actif de 1527 à 1577. Cet atelier a fourni trois porches successifs, celui de Pencran en 1553, celui de Landivisiau en 1554-1565, et celui de Guipavas en 1563. Dans les trois cas, les deux crossettes d'encadrement sont comparables (à Guipavas, seul le dragon subsiste). Documenter en ligne les sculptures de cet atelier permet de livrer au jeu très instructif des comparaisons réciproques.
Datation du porche.
La datation du porche est basée sur une inscription figurant, selon Le Seac'h, sur un phylactère tenu par un ange dans une niche du contrefort gauche (Lécureux parle d'un "cube de pierre qui remplace une statue"). Depuis, le bloc de pierre a été volé. Le texte en avait été relevé par Lécureux et publié en 1915 et 1919 :
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Je suivrai, comme un témoignage de mon admiration, assez fidèlement la description d'Emmanuelle Le Seac'h, qui a été la première et la seule a dresser en 1997 un catalogue descriptif exhaustif de toutes les crossettes des quatre cantons de Landerneau, Landivisiau, Ploudiry et Sizun.
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1°) Le lion tenant un os. Crossette du rampant gauche de l'élévation sud du porche. Kersanton, 1553, atelier Prigent.
Le lion mâle tient dans ses pattes antérieures un os long sans réalité anatomique (deux épiphyses à deux condyles). Dans cette crossette en ronde bosse et faible relief d'excellente facture, les quatre pattes sont figurées ; l'animal s'appuie en avant sur une petite console et à l'arrière, la patte postérieure repose sur une autre petite console. Les mèches de fourrure des pattes sont sculptées avec précision tant au niveau des antérieures et des postérieures.
Avec un sourire plus débonnaire que carnassier, le lion sort la langue qui s'enroule en cuillère à son extrémité. Il tourne sa tête vers la gauche pour faire face au visiteur ou au fidèle qui accède au porche. Les yeux ressortent avec intensité à l'intérieur d' orbites creusées et de paupières ourlées. La crinière soyeuse et abondante s'étage en mèches bouclées. La queue passe sous la patte postérieure gauche et se divise sur le dos en trois branches.
Cette description est, en fait, celle de tous les lions de crossettes du Finistère, mais ailleurs, l'érosion, les fractures, l'envahissement par les lichens (ici assez discrets) ou parfois les insuffisances du sculpteur ne nous permettent pas d'observer le modèle avec toute sa complétude. Le lion de Pencran peut servir de "type" à tous les autres, même si certains d'entre eux abandonneront l'os pour un crâne, une petite tête humaine ou un simple rouleau.
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Crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.
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Crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.
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2°) Le dragon tenant sa queue. Crossette du rampant droit de l'élévation sud du porche. Kersanton, 1553, atelier Prigent.
Ce dragon a dérobé ses ailes dépliées à un oiseau, ses oreilles à une chauve-souris, ses narines dilatées à un porc qui serait resté trop longtemps le nez contre la vitre, sa queue dentelée à un lacertilien (un "lézard " si vous préférez, mais du genre iguane alors), sa dentition à une fillette perdant ses dents de lait, sa tête à un cheval, sa barbiche de sous-officier à la chèvre de Monsieur Seguin, ... mais son air faussement féroce et terriblement benêt n'appartient qu'à lui. Il se nourrit sans doute de quelque mouche ou insecte venu se poser par mégarde sur sa langue, fort gluante et dont il étend le piège à dessein en dehors de sa gueule ; son haleine infecte fait le reste. De mœurs principalement diurne, le Dragon des murailles Drago muralis crossetis peut passer — j'en atteste — des heures entières sans bouger.
Mais son jeu préféré, auquel il se livre surtout lorsqu'il sait qu'on l'admire, est de tracer avec sa queue (elle dépasse parfois 2 mètres) une jolie boucle puis de s'en ceindre comme d'un hula hoop, la faisant disparaître derrière son flanc avant de la faire resurgir à la hauteur de l'aile, et , hop, de l'attraper entre ses deux pattes : il reste ainsi à vous regarder en ricanant, tenant cette rambarde improvisée et s'imaginant piloter quelque soucoupe volante fendant l'air à toute allure.
S'il regarde notre monde depuis son balcon caudal, lui qui a connu le temps du roi Henri II, il eut été étonnant qu'il ne se marrât point en nous voyant passer. Et nous-mêmes, nous n'imaginions pas, avant d'arriver, que nous nous marrassions à voir un dragon se fendre la poire comme une baleine.
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Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.
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Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.
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Le dragon : crossette en kersanton du porche (1553) de l'église de Pencran. Photographie lavieb-aile décembre 2017.
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SOURCES ET LIENS.
— CASTEL (Yves-Pascal), 1988, - Pencran, dépliant touristique, textes avec la collaboration de Y.P. Castel et A. Le Menn.
— CASTEL (Yves-Pascal), articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon
0581 L'Enclos Paroissial de Pencran et ses accès... 06.01.90.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5807abcd10b0f868094d744fc3486dbd.jpg
0449 bis Un guide nouveau pour l'enclos paroissial de Pencran... 13.08.88.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8435a91bbdc2fc95132da6c3ecbd938d.jpg
— COUFFON (René), 1988, , Répertoire des églises : paroisse de PENCRAN,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 18 mars 2017, https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/938.https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/7f786fe0966306242750d6e111e8c78d.pdf
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes, Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Description de Pencran pages 147-151.
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Éditeur: s.n., 2 vol. : 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm . (Pencran : Tome I page 53 et tome II page 122-128).
http://portailcrbc.univ-brest.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=34066
—PÉRENNÉS (chanoine Henri ), 1938, Notice sur Pencran, “Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie 1938,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 18 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/269. page 51. http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf
—LÉCUREUX (Lucien.) 1919, "L'église de Pencran", Congrés archéologique de France Paris-Caen, 1919, p. 112
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f157.image
—LÉCUREUX (Lucien) 1915, "L'église de Pencran et ses annexes", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, t. XLII p. 139
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f191.image
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