La grande cheminée (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec, exposée au château des Rohan à Pontivy.
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Voir :
— Voir aussi sur le château de Pontivy :
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PRÉSENTATION.
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Il faudrait disposer d'un vocabulaire plus spécialisé que le mien pour décrire correctement ce décor. Les termes "manteau" et "linteau" sont souvent confondus, mais le manteau, qui encadre le foyer, associe le linteau, horizontal, et les pièdroits ou montants verticaux latéraux : il forme donc un U renversé.
La hotte est le coffrage du conduit de cheminée ; il est souvent en forme de cône, mais ici, il s'élargit dans son étage supérieur. Et le début de cette "hotte" est peinte d'un décor armorié.
Comment définir les deux parties du linteau, lorsqu'une corniche la divise en deux étages ?
Les deux auteurs qui m'ont précédé, Louis Rosenzweig et Hervé du Halgouet, se sont débrouillés de cette difficulté, à mon tour de relever mes manches.
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Les cheminées armoriées sont rares en Bretagne : à noter celle du château de Maillé à Plounévez-Lochrist, datant de 1560-1570 dans la "chambre de Judith". Ou celle du château de Trévarez.
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319862900675va/f42dab3e-0c2e-48ac-bfca-dccf93643e76
https://www.google.com/search?q=chateau+de+maill%C3%A9+chemin%C3%A9e+judith&tbm=isch&rlz=1C1JZAP_frFR996FR996&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi76OezqIz4AhVHX_EDHQHMBh0QBXoECAEQMQ&biw=1903&bih=880#imgrc=CA67k-UqojL1hM
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Sur cette cheminée, les ensembles armoriées, qui n'ont pas été entièrement décryptés par les auteurs de référence, correspondent aux alliances de six ou sept générations des CHOHAN DE COETCANDEC, originaires de la paroisse de Grand-Champ:
-Pierre I +1390/v1375 Marie Leziou
-Pierre II (1380-?)/ Alanette d'ARS dame de Rulliac (1389-?)
-Eon (1420-1476/ Jehanne de Lestrelin (1420-?)
-Pierre III (?- 1420)/ Jeanne Phelippot
-Jean (1460-1502) /1481 Guillemette du Bino, dame du Rest en Sarzeau
-Pierre IV (1488-1577)/1516 Jeanne le Grillon dame de Rosnarho en Crach (1493-1571) : constructeurs du manoir.
-Guillaume (1532-1598)/1577 Nicole du Breil de la Mauvaisinière (?-1604) [Parents : Christophe DU BREIL, Seigneur de la Mauvaisinière Chevalier de l'Ordre du Roi 1509-1594 & Catherine DU BELLAY, Dame de Liré 1505-1575]. Ils poursuivent la construction du manoir
D'où : -Pierre V (1550) / 1600 Jeanne de Kerambarh.
Si on tient compte de la présence des armoiries Chohan x du Breil, cet arbre généalogique armorié est postérieur à 1577.
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Note : n'étant pas compétent en héraldique, je présente ici les informations que j'ai pu réunir sur la toile.
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LA PARTIE BASSE DE LA HOTTE ET LA PARTIE HAUTE DU LINTEAU.
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Description de haut en bas des registres en les numérotant de 1 à 6.
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La hotte en pierre appareillée vient en surplomb sur le linteau, et ce surplomb est souligné sur les deux côtés par une frise de branches écotées entrelacées. Ce simple motif est significatif, (j'ai étudié ailleurs comment les Rohan l'avait exploité ) et peut renvoyer, comme le motif de l'homme sauvage fréquent en héraldique, à la fois aux origines ancestrales que revendiquent les familles nobles, et à la fois au milieu sylvestre, terrain d'expression de leur passion cynégétique.
Cette partie basse de la hotte est ornée d'une inscription (1) et d'une frise armoriée (2).
1. L'inscription en lettres majuscules or sur fond rouge.
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QVEMADMODVM /. DESIDERAT . CERVVS . AD FONTES . AQVARUM . SCIVT DESIDERAT /. ANIMA MEA AD TE DEVM
"Comme le cerf languit après les sources d’eaux : ainsi languit mon âme après vous, mon Dieu."
Il s'agit du premier verset du psaume 42 (41), repris en cantique grégorien et qui sera ensuite (1680) mis en musique par Dietrich Buxtehude.
https://gregorien.info/chant/id/6665/0/fr
Ce choix se réfère bien-sûr au cerf des armoiries des Chohan.
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2. La frise alterne trois blasons, de Pierre IV Chohan (d'argent au cerf passant de gueules), de Jeanne Le Grillon de Rosnarho son épouse (d'azur à la croix ancrée d'or), et non identifié (de gueules au lion rampant d'argent au chef d'argent chargé d'un---d'argent)
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Sous le surplomb vient le haut linteau, arrondi sur ses angles, et dont le décor se divise en deux registres armoriés.
3. Le registre supérieur central. Le blason de la famille des Chohan, d'argent au cerf passant de gueules, entre Minerve et Bellone.
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3a. Minerve.
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Inscription MINERVA . La déesse romaine de la sagesse et des arts (et de la guerre sur son versant stratégique) est figurée casquée et tenant une lance à pennon (aux couleurs des Chohan). Sa nudité est partiellement voilée d'une tunique bleue étoilée. De sa main gauche, elle présente un trophée d'instruments de musique (harpe, tambour et ses baguettes, ??, viole, hautbois, flûtes) et des arts (équerres).
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3c. Bellone (Bellona).
La déesse romaine de la guerre est casquée, sa nudité est partiellement voilée par une tunique rouge étoilée, et elle tient une hallebarde. Elle présente un trophée d'armes ( épées entrecroisées avec un bouclier, cuirasse, trompe coudée en épingle à cheveux, tambour et fourches, carquois).
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3b. Le panneau héraldique central.
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L'écu des Chohan , d'argent au cerf passant de gueules, est encadré par deux cornes d'abondance portant sur un ruban la devise TIMENTIBVS (à gauche) et AOTAPKYA (à droite) et les deux lettres G (ou, le chiffre GG).
La devise complète, Timentibus YHWH AOTAPKYA, ("l'immortalité appartient à ceux qui craignent Dieu") se retrouve sur le passe-plat et sur la cheminée de la chambre du château des Coëtcandec.
Les lettres GG sont attribuées par les auteurs à Guillaume Chohan.
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4. Le registre inférieur central.
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Quatre carrés armoriés, justement qualifiés de pennons généalogiques entourent un cœur armorié entouré de la cordelière.
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4a. À gauche. Écu losangique de Nicole du Breil entouré de l'inscription V V / POVR GVIDE.
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Il faut interpréter la devise en y lisant VERTV POVR GVIDE, "Vertu pour guide". On la trouve peinte dans l'escalier du château de Messilhac. Et sur un portrait de 1663 conservé au British Museum. Ou autour d'un blason du château de Rodava avec la version Ayes la vertv povr gvide. Ou comme devise d'Isabelle de la Houardrye princesse de Croysette
https://fr.tripadvisor.ch/LocationPhotoDirectLink-g6513717-d10729862-i485081693-Chateau_de_Messilhac-Raulhac_Cantal_Auvergne_Rhone_Alpes.html
https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1880-0508-142
http://www.rodava.be/patrimoine/escalier-rodava
https://www.google.fr/books/edition/Benjamin_campioen_voor_d_onbevleckte_ont/mBZcAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Vertv+POVR+GVIDE%22&pg=PP5&printsec=frontcover
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Ces armes de gueules à trois lions d’or ; à la bordure d’argent, chargée de huit merlettes de sable, déjà présentes sur la cheminée de la chambre sont celles de Nicole du Breil de Liré (v.1550-Vannes 1604), cousine du poète Joachim du Bellay, et qui épousa en 1577 Guillaume Chohan (1532 - 1598), seigneur de Coët Candec et fils de Pierre IV. Elle est la fille de Christophe (1509 - 1594), chevalier, seigneur du Breil ✕ (1546) Catherine du Bellay (1505 - 1575), dame de La Turmelière
Voir leur dessin ici :
https://man8rove.com/fr/blason/da7y2q9-breil
https://gw.geneanet.org/ccailloce?lang=fr&pz=camille+marie&nz=cailloce&p=guillaume&n=chohan+de+coetcandec
Et ici (manoir de Crac'h)
https://www.sahpl.asso.fr/SITE_SAHPL/images/H%C3%A9raldique/Crach%20-%20Manoir%20de%20Rosnarho.pdf
Voir Guillaume Chohan :
https://gw.geneanet.org/ygarnier?lang=fr&n=chohan+de+coetcandec&oc=0&p=guillaume
https://man8rove.com/fr/blason/da7y2q9-breil
Potier de Courcy signale pour cette famille du Breil : . Seigneurs dudit lieu (Freigné), de La Seilleraye (Carquefou), du Theil (Trans-sur-Erdre), du Bois Renaud (Riaillé), de Vair (Anetz), des Dervalières (Chantenay), de La Turmelière (Château-Thébaud), de Coëtcandec (Grandchamp), du Doré (Le Puiset-Doré), du Mesnil-Bouteille, de Liré et de La Mauvoisinière (Bouzillé).
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4b. Pennon carré .
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Je n'identifie aucun des quartiers (de gueules à la croix pattée de sable, et de vair à la croix de gueules qui serait LA FONCHAIE ), mais ce sont les armoiries du Breil qui brochent le tout.
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4c. Écu en cœur, féminin, aux armes mi-parti de Guillaume Chohan et de Nicole du Breil, entouré de la cordelière.
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Cet écu suggère que le couple est le commanditaire de cette cheminée monumentale.
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4d. À droite. Écu carré .
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L'écartelé montre en 1 et 3 les armes d'argent à la bande de fusées de gueules accompagnée de six fleurs de lys d'azur rangées en orle de Catherine du Bellay, mère de Nicole du Breil
https://man8rove.com/fr/profile/w75n9s2x6-catherine-du-bellay
et en 2 et 4 je reconnais les chabots des armes parlantes d'or aux trois chabots de gueules de Renée Chabot, mère de Catherine du Bellay, associé à des armes de gueules à l'aigle éployé d'or (Beaumont ?)
https://man8rove.com/fr/profile/q5ch31ph9-renee-chabot
Au centre du pennon, "broché sur le tout", les armes mi-parti des Du Breil à senestre sont en alliance avec des armes indéterminées.
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4e. À droite. Écu losangique entouré de l'inscription V V POVR GVIDE.
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Il s'agit du même blason qu'en 4a, losangique (féminin) avec la même devise, mais mi-parti du Breil et du Bellay.
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LA PARTIE BASSE DU LINTEAU.
5. L'inscription en lettres romaines capitales gravées et peintes en or.
BEATUS . VIR . CVIVS . EST . NOMEM . DOMINI . SPES. EIVS.
"Bienheureux est l'homme dont le nom du Seigneur est l'espérance".
C'est un verset du psaume 40 (39)
Beatus vir cujus est nomen Domini spes ejus, et non respexit in vanitates et insanias falsas. (Ps. 3 : 5) : "Heureux l’homme qui place en l’Éternel sa confiance, et qui ne se tourne pas vers les hautains et les menteurs !"
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6a. L'écu de gauche est un écartelé en 1 et 4 des Chohan (d'argent au cerf passant de gueules) et en 2 et 3 de Quifistre (d'argent à trois fasces de sable).
—De Quifistre . D’argent à trois fasces de sable.
Jacquette de Quiffistre, dame de Kerleau et fille de Nicolas de Quifistre et de Catherine de Languéoüez, est l'épouse d'Alain de Bino, seigneur du Rest, c'est la mère de Guillemette de Bino (-1515) qui épousa en 1481 à Locmaria-Grand-Champ Jean Chohan, seigneur de Coëtcandec .
Cet écartelé présent également sur la cheminée de la chambre seigneuriale renvoie, indirectement, et un peu étrangement, aux parents de Pierre Chohan.
Il est entouré de la cordelière franciscaine, ce qui indique un blason féminin.
https://man8rove.com/fr/profile/wn83ibnna-pierre-chohan
https://man8rove.com/fr/profile/a9hc9ztoa-n-de-quifistre
Voir le manoir de Kerlo ou Kerleau dans la commune d'Elven, qui appartenait d'abord à la famille de Quifistre . Après Sylvestre de Quifistre, Nicolas en hérite, il eût deux frères, Guy et Bertrand deviennent chanoines de Vannes et de Nantes. Guy et Bertrand de Quifistre étant décédés sans descendance, le manoir de Kerlo passe aux héritiers de leur sœur Nicole, la famille Chohan,
https://www.tudchentil.org/spip.php?article784
https://man8rove.com/fr/blason/u7u3sx5-quifistre
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6b) Le complexe héraldique central.
Cet écartelé plaçant en 1 et 4 les armes des Chohan et en 2 et 3 celles de Grillon est placé dans un chapeau de triomphe. Il renvoie au couple Pierre IV Chohan (1488-1577) et Jeanne Grillon ou Le Grillan, dame de Rosnarho, les parents de Guillaume Chohan. Jeanne Le Grillan, née en 1493, est décédée à Crach en 1571.
6c) Le blason de droite est également un blason féminin, entouré de la cordelière.
Les quartiers 1 et 4 sont aux armes des Chohan, tandis que les quartiers 2 et 3 sont d'argent à trois têtes de loup arrachées de sable, lampassées de gueules. Ce sont les armes de la famille de Bino dont voici la notice par Potier de Courcy
Bino ou Binot, sr du Chauchix et de l’Isle-Baussan, par. de Ménéac, — de la Touche, par. de Gaël, — des Noës, par. de la Chapelle-Launay, — de la Koberie, par. de Donges, — de Quillivala, par. de Merdrignac, — du Resto et de Kergall, par. de Grandchamp.
Anc. ext. réf. 1670, cinq gén., réf. et montres de 1426 à 1536, par. de Ménéac et Gaël, év. de Saint-Malo, et Grandchamp, év. de Vannes.
François épouse, en 1513, Julienne de Guitté, dame de l’Isle-Baussan.
La branche du Resto fondue vers 1500 dans Chohan.
Cet écartelé se réfère donc aux parents de Pierre IV Chohan, Jean Chohan et Guillemette Bino (Grand-Champ vers 1470- Locmaria-Grand-Champ 1515), dame du Resto et de Kergall, paroisse de Grand-Champ.
Guillemette Bino était la fille de Guillaume Alain et de Jacquette de Quifistre, dame de Kerleau en Elven.
https://gw.geneanet.org/toubhansy?n=bino&oc=&p=guillemette
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LE CÔTÉ GAUCHE formant arrondi.
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1. le début de l'inscription du psaume 42.
2. La frise peinte aux trois blasons.
3. La frise sculptée aux branches écotées.
4a , le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3
4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.
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5a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3
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6. Sous la corniche, le début de l'inscription du psaume 40.
7a. Le blason d'un évêque ou abbé.
Un cartouche Renaissance à cuir découpé à enroulement, de couleur verte, présente le blason sommé d'une mitre et d'une étole rouge, avec une crosse en pal. Cet écartelé en 1 et 4 des armes de Bino et en 2 et 3 de Quifistre (mais chacune brisée d'un lambel), et brochant sur le tout d'argent à la croix engrelée de sable, portant aussi un lambel à trois pendants de gueules, est également présent sur la cheminée de la chambre, et il est plus clair ici que la mitre, la crosse et l'étole s'y rapportent directement.
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7b. formant l'arrondi, le blason d'un évêque.
Le blason est aux armes des Chohan, mais brisées d'un lambel. Il est coiffé du chapeau (galero) de couleur verte (sinople en langage héraldique) et dont les cordons portent 12 glands, ce qui correspond aux armoiries épiscopales.
La même composition occupe l'arrondi de la cheminée de la chambre.
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4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.
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C'est en réalité un écartelé
-En 1 et 4 : Philippot ? de gueules à neuf besants d'or au chef endenché d'argent / ? d'or à deux fasces de gueules
-En 2 et 3 l'alliance de Querisec d'argent à six hermines de sable, 3, 2 et 1, au chef cousu d'argent chargé de deux coquilles de gueules /du Chaffault de sinople au lion d'or.
Françoise de Querisec ou Querizec, est la fille de Jehan de Querisec et de Jeanne du Chaffault,
-Brochant sur le tout : Chohan /Grillon.
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LE CÔTÉ DROIT formant arrondi.
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1. la fin de l'inscription du psaume 42.
2. La frise peinte aux trois blasons.
3. La frise sculptée aux branches écotées.
4a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3 ---
4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.
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5a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3 ---
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6. Sous la corniche, la fin de l'inscription du psaume 40.
7a. Le blason d'un évêque ou abbé aux armes brisées de Bino et de Quifistre, identique au côté gauche.
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7b. formant l'arrondi, le blason d'un évêque aux armes brisées des Chohan, identique au côté gauche.
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4a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3 de Quifistre-, et brochant sur le tout Chohan/Bino
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Le couple central est celui de Jean Chohan et Guillemette de Bino, fille de N. de Quifistre.
Les armoiries en 1 et 3 montrent un sanglier de sable et un chêne (?) de sinople. (D'argent au chêne vert de sinople, au sanglier brochant sur le fût) . Pol de Courcy donne les familles Benerven, Le Grand, Guéguen, Kerboutier Kerfaréguin, Kerpaën
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5a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 Phelippot, en 2 et 3 Lestrelin, et brochant sur le tout Chohan/Grillon
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— Phelippot ou Philippot : De gueules à onze besants d'or au chef endenché d'argent. Le nombre précis de besants est difficile à préciser pour moi.
— De Lestrelin : d'argent à la fasce nouée d'azur accompagnée de six merlettes de gueules 3 & 3 Elles renvoient à Jehanne de Lestrelin, de Saint-Avé épouse vers 1459 d'Eon de Chohan (1420-1476). C'est l'arrière-grand-mère de Pierre Chohan époux de Jeanne Le Grillon, couple dont les armes sont placées sur le tout.
https://gw.geneanet.org/amadeus?lang=fr&iz=4395&p=janne&n=de+lestrelin
https://lesamisdecoetcandec.fr/histoire/famille-lestrelin/
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4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.
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C'est en fait un écartelé.
J'en montre deux clichés, l'un pour la partie gauche, l'autre pour la moitié droite.
L'élément le plus remarquable est en 1 et 4 les armes de la famille de Goulaine, mi parti d'Angleterre et de France.
En 2 et 3, mi parti d'azur aux trois fasces ondées d'or (BERNARD selon H. du Hascouet) / d'argent aux trois quintefeuilles de gueules (ARS).
Pierre I Chohan de Coetcandec a épousé Alanette ARS, dame de Rulliac-Saint-Avé vers 1409
https://gw.geneanet.org/amadeus?n=chohan+de+coetcandec&oc=2&p=pierre
Brochant sur le tout : un nouvel écartelé où se reconnaissent les armes de Bino et de Rosnarho. Le cerf des Chohan brochant lui-même cet écartelé.
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7a. Le blason d'un évêque ou abbé.
Un cartouche Renaissance à cuir découpé à enroulement, de couleur verte, présente le blason sommé d'une mitre et d'une étole rouge, avec une crosse en pal. Cet écartelé en 1 et 4 des armes de Bino et en 2 et 3 de Quifistre (mais chacune brisée d'un lambel), et brochant sur le tout d'argent à la croix engrelée de sable, portant aussi un lambel à trois pendants de gueules, est également présent sur la cheminée de la chambre, et il est plus clair ici que la mitre, la crosse et l'étole s'y rapportent directement.
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7b. formant l'arrondi, le blason d'un évêque.
Le blason est aux armes des Chohan, mais celles-ci sont brisées d'un lambel. Il est coiffé du chapeau (galero) de couleur verte (sinople en langage héraldique) et dont les cordons portent 12 glands, ce qui correspond aux armoiries épiscopales.
La même composition occupe l'arrondi de la cheminée de la chambre.
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SOURCES ET LIENS.
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— LES AMIS DE COETCANDEC
https://lesamisdecoetcandec.fr/cheminees/
https://lesamisdecoetcandec.fr/cheminee-de-la-chambre/
https://lesamisdecoetcandec.fr/cheminees/
https://lesamisdecoetcandec.fr/le-passe-plats/
https://franceboisforet.fr/la-fondation-france-bois-foret-pour-notre-patrimoine/les-projets/manoir-historique-de-coetcandec-2/
- https://lesamisdecoetcandec.fr/histoire/famille-chohan-lestrelin/
— Tombeau de Guillaume Chohan en l'église de Locmaria-Grand-champ
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56000540
— GARNIER (Yvette), site généalogique
https://gw.geneanet.org/ygarnier?lang=fr&n=chohan&oc=0&p=pierre+iv
— HALGOUET (Hervé du ), 1944, La Bretagne inconnue. Demeures seigneuriales. Coëtcandec, Le Plessis Josso, Les Ferrières, Cadoudal.". Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne ou SHAB .
https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f467d5d20f416.31435422/1944_05.pdf
http://www.infobretagne.com/locmaria-grandchamp-coetcandec.htm
"Sur une cheminée, haute de 4,30 m, — dont le manteau, y compris le linteau et les faces latérales, occupe près de 14 mètres carrés de surface,— se développe une véritable tapisserie de pierre, brodée en relief d'écussons tirés de la filiation des seigneurs de Coëtcandec.
À la place la plus évidente, réservée généralement aux constructeurs, sur le linteau, au centre d'une ravissante guirlande de fleurs, le blason écartelé de Pierre Chohan et de Jeanne Grillon ; autour de cette pièce majeure figurent, encadrés de la cordelière d'Anne de Bretagne, le blason des auteurs (Jean Chohan et Guillemette Bino) et celui des enfants des constructeurs (Guillaume marié à Nicole du Breil et Perrot marié à Jeanne de Kerambartz).
En éminence de la cheminée, le cerf des Chohan, plein de ramures et de majesté, dans un encadrement composé de cornes d'abondances, de la devise Timentibus et d'instruments musicaux. Minerve, déesse de la sagesse et des arts, et Bellone, déesse de la guerre, sont les tenants de ce tableau.
Par ailleurs, la trame est chargée d'écus appartenant à l'ascendance de Pierre Chohan, depuis le début du XVe siècle. Des attributs y évoquent un prélat, un abbé mitré : une devise se lit : V pour guide.
Enfin sur la corniche de la hotte, et à la partie inférieure courent, en grands caractères dorés, les versets suivants de l'Ecriture : Quemadmodum desiderat servus [sic ] fontes aquarum sicut desiderat anima mea ad te Deus, « comme le cerf désire les sources d'eau, ainsi mon âme te désire, mon Dieu". Et Beatus vir cuius est nomen Domini spes eius ; « Bienheureux est l'homme dont le nom du Seigneur est l'espérance".
Linteau et hotte, ainsi historiés, sont supportés par des piédroits, qui paraissent bas et comme écrasés par cette charge. Ils sont moulurés dans le style du XVe plutôt que du XVIe siècle. Peut-être proviennent-ils d'une construction précédente.
Ce pennon héraldique, de dimension inusitée, suppose une science consommée du blason. En outre, les armoiries dont les figures et les signes sont aussi variés que réduits —un écu porte jusqu'à dix partitions — ont été traités avec une habileté qui révèle le talent d'un maître. L'artiste a su modeler la pierre et la soumettre à son gré."
— ROSENZWEIG (Louis), 1863,
https://archive.org/details/rpertoirearchol00morbgoog/page/n96/mode/2up
— ROSENZWEIG (Louis), 1862 Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075153/f84.item
— TRISTE (Alain), 1998,
http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/2b5311efea5287b52743eb22f311617c.pdf
https://www.google.fr/books/edition/Bulletin_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_Polymathique_du/wiFKAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=sicut+desiderat+cervus+coetcandec&pg=PA82&printsec=frontcover
—VERNOT (Nicolas) Les linteaux de cheminée en Haute-Saône : fonctions emblématiques et symboliques (XVIe-XVIIIe siècles).
https://www.academia.edu/6703298
"De l’écu au cœur : les linteaux de cheminée entre décor et discours
"L’inventaire des linteaux, pierres gravées, plaques de cheminées... actuellement mené par la SALSA et la SHAARL, avec le concours de l’ARCHEE, n’a de sens que s’il dépasse l’accumulation de relevés pour déboucher sur des analyses nouvelles permettant une compréhension globale des pratiques sémiologiques liées à l’habitat ancien. Par conséquent, l’un des objectifs de cette étude est de montrer tout l’intérêt qu’il peut y avoir, pour l’historien, à considérer les éléments architecturaux
marqués ou figurés (linteaux de porte ou de cheminée, platines, armoiries et emblèmes divers…) non seulement comme des éléments patrimoniaux, mais aussi comme des sources d’histoire à part entière, venant bien souvent compléter les archives écrites lorsque ces dernières sont silencieuses."
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