Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.
Voir aussi :
Sur cette chapelle :
Sur les albâtres de Nottingham :
PRÉSENTATION.
À partir du XIVe siècle, l’Angleterre devient un important centre de production d’oeuvres en albâtre. Provenant des carrières des Midlands du South Derbyshire, l’albâtre constitue une spécialité des artisans de Nottingham du XVe au XVIe siècle. Au XVe siècle, la réalisation de petits panneaux sculptés et peints concerne principalement des images destinées à de la dévotion privée, ou des éléments de retable.
Ces œuvres, allant du panneau de retable à la statue en ronde bosse en passant par les décors funéraires, s'exportèrent dans toute l'Europe, ce qui explique que l'on y trouve des exemples intacts, tandis que la plupart de ceux conservés en Angleterre ont été détruits ou mutilés lors du "Putting away of Books and Images Act" d'Edouard VI en 1549.
Suivant des modèles stéréotypés, ces reliefs sont alors reconnaissables par leurs sujets iconographiques, les formes maigres des figures représentées, les visages conventionnels et les draperies sèches et rigides. Pour Diego Mens ces ensembles ont tous pour point commun d’être la commande d’aristocrates de haut-rang ou de prélats aisés, pour une dévotion de chapelles privatives.
Je me suis inspiré de la description et de l'analyse très approfondies de Casas Diego Mens et je renvoie à son article. Mon but est seulement d'apporter un ensembles de clichés analysés et commentés.
Réalisé dans les ateliers de Nottingham à la fin du XVe siècle, ce retable de 250 cm de haut et 80 cm de large environ est présenté aujourd'hui sur l'autel central. Il réunit au centre la Trinité adorée par des anges, et de chaque côté un Te Deum, assemblée des prophètes et des saints et saintes louant Dieu, soit quarante sept personnages au total.
La Trinité, volée en 1980, est remplacée par un moulage en résine. La disposition photographiée avant 1913 par Géniaux a été remplacée par un nouvel autel en calcaire, realisé en 1913, par le sculpteur Le Merle, de Vannes, dans le style néogothique. Mais deux petites statuettes d’albâtre de saintes, dont une représentant sainte Catherine ont disparu à cette occasion.
I. LE PANNEAU CENTRAL : LA TRINITÉ ou TRÔNE DE GRÂCE (moulage en résine).
On peut décrire cette œuvre en trois registres. En haut, Dieu le Père, nimbé et portant la tiare, trace une bénédiction de la main droite, index et majeur étendus et légèrement croisés, les autres doigts réunis dans la paume. La main gauche est ouverte, paume face à nous. Il porte une barbe à pointe bifide et à mèches bouclées. Devant sa gorge , dans la courbe des plis de son manteau se voient trois boules, ou plutôt trois visages qui seraient alors un symbole trinitaire, alors que la colombe de l'Esprit est absente, et qu'aucun point de fixation ne renseigne sur la possibilité qu'elle ait été brisée ou ôtée.
Les "boules" et les plis peuvent correspondre à la Colombe, modifiée : cf Combrit. Ou bien la Colombe descendait de la bouche du Père jusqu'au sommet de la tête du Fils. Beaucoup de Trinité en albâtre n'ont pas, ou ont perdu le Saint-Esprit. Le spécimen de la VAM est un ajout moderne. L'Esprit-Saint était-il présent à l'origine ? À Nouvoitou, il était indépendant et fixé par un tenon dans la poitrine du Père.
Deux anges de chaque côté, agenouillés sur ce qui doit être un nuage, tiennent une sorte de clef à anneau en losange et à deux branches tandis qu'ils lèvent le bras opposé vers la tiare, dans un geste de thuriféraire, comme dans les autres exemples de ce thème à Nottingham. Dans ce cas, la clavette serait, comme ailleurs les navettes, un accessoire de l'encensoir. En fait, en comparant avec l'exemplaire de la VAM, et avec celui de Monterrein, on voit qu'il s'agit de l'anneau des chaînes de l'encensoir, chaînes et encensoir qui ont été brisés et perdus à Saint-Avé.
Nouvoitou (
Le registre moyen complète le personnage Paternel, et montre que Dieu le Père est assis sur une cathèdre, pieds nus, vêtu d'un manteau à plis larges.
Il tient entre ses genoux la croix sur laquelle le Fils est crucifié, et les cinq plaies sont marquées par des trous. Le Christ est barbu à cheveux longs, la tête inclinée vers sa droite, vêtu du perizonium.
Deux anges recueillent dans des calices le sang des mains.
Sous ce registre qui est posé sur une dalle plate se tiennent deux autres anges qui, un genou à terre (si on peut dire cela), soutiennent ensemble un seul calice afin de recueillir le sang s'écoulant des pieds du crucifié.
L'œuvre était peinte et comme sur d'autres exemples, les cheveux étaient dorés, les bords des textiles étaient peints et dorés, les vêtements recouverts d'ornementation dorée
On comparera cette œuvre avec les Trinités en albâtre suivante :
- retable de la Passion de Conches-en-Ouches (Eure), dont les quatre bas-reliefs du retable de Conches ont été volés le 6-7 juillet 1978. La Colombe est absente ; les chaines des encensoir sont intactes ; les anges du registre moyen sont saisis en vol; la main gauche du Père est brisée. C'est "la copie conforme" de celui de Saint-Avé pour Diego-Mens
https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM27001837
- Monterrein Ploermel
https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56001649
-Eglise Saint-Tugdual de Combrit (Finistère) : couronne remplaçant la tiare main gauche refaite ; Colombe vue de haut ; donateur en bas à droite ; absence des anges ; phylactère réunissant le Christ et le donateur.
https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000151
-Musée national du Moyen Âge Thermes de Cluny (Paris) Cl.19342
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/albatre-anglais-la-trinite_albatre-b3306e8d-622c-428e-a194-72c040414fa2
-MBA Tours :
https://mba.tours.fr/TPL_CODE/TPL_COLLECTIONPIECE/193-8e-15e-s..htm?PIECENUM=1322&NOMARTISTE=Anonyme%2C+Angleterre
-Victoria and Albert Museum 1
https://collections.vam.ac.uk/item/O93915/trinity-with-the-virgin-and-relief-unknown/
-Victoria and Albert Museum 2: Swansea altarpeace (1460-1490).
Nous retrouverons ce retable à sept panneaux consacrés aux Joies de la Vierge plus bas, à propos des deux saints Jean.
La colombe est manquante.
-National Gallery
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Holy_Trinity_sculpture_at_National_Gallery.jpg
Ventes
https://www.proantic.com/en/1360055-trinity-in-alabaster-england-15th-century.html
https://www.proantic.com/1371394-trinite-ou-trone-de-grace-en-albatre-nottingham-xve-siecle.html
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Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
II. LE PANNEAU LATÉRAL GAUCHE : Le TE DEUM (SAINTS ET PROPHÈTES) , SAINT JEAN-BAPTISTE ET L'AGNEAU.
1. Jean-Baptiste.
Selon Diego Mens, la présence ici des deux saints « présentateurs » Jean Baptiste et Jean l'evangéliste indique un lien évident avec Jean IV de Rieux. À Saint-Avé, le positionnement d’origine du retable de Nottingham était différent de celui connu au XVIIIe siècle qui a perduré jusqu’à 1913, avec une installation sur l’autel du bras du transept sud. Une position initiale probable est suggérée dans la chapelle privative du transept nord sur l'autel, sous la baie au remplage en fleur de lys . En effet, ce motif des remplages est souvent à associer, en Bretagne, à de hauts nobles chevaliers de l’ordre royal de Saint-Michel. Jean IV de Rieux ou maréchal de Rieux est mentionné comme appartenant à cet ordre dans le traité d’Étaples de 1498. Ainsi les panneaux du Te Deum encadrant celui de la Trinité, placés à l’origine dans cette chapelle et associés à la fleur de lys de la baie, pourraient être les témoins d’une dévotion, mais surtout d’une action de grâce et de reconnaissance de Jean IV de Rieux envers Dieu et la Vierge, pour la paix retrouvée dans le duché.
Le saint est figuré jambes nues sous une tunique (en encolure en V) et un manteau qui tombe jusqu'au sol. Un pan central du manteau s'achève par une dilatation qui évoque des pattes de chameau, animal associée dans la tradition à ce manteau. Il y a des rares de peinture brune sur le manteau.
L'agneau, qui lève son museau vers le saint, repose sur un livre. Le saint tend l'index, accompagné d'autres doigts, vers l'agneau par référence à la citation ecce agnus dei. « Voici l’ agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ! » (Jean 1:29)
La tête est remarquable par sa barbe semblable à celle du Père de la Trinité, aux deux pointes peignées et aux mèches bouclées des joues, mais surtout par ses cheveux formant neuf sortes de nattes triangulaires formant des rayons. On retrouve exactement cette coiffure dans d'autres têtes d'abâtres du saint, cette-fois isolées dans le plat de son martyre. Ces dreadlocks soulignent que Jean-Baptiste est un nazir, consacré à Dieu, qui vit dans le désert, se nourrit de miel et de sauterelle, porte des vêtements en poils de chameau, et ne se coupe ni les cheveux ni la barbe.
https://www.bridgemanimages.com/fr/english-school/head-of-john-the-baptist-on-a-dish-nottingham-c-1450-1500-alabaster/alabaster/asset/277195
https://www.lot-art.com/auction-lots/1266-Tete-de-saint-Jean-Baptiste-en-albatre-sculpte-Nottingham/1266-tete_saint-09.12.17-geoffroy
https://www.ngv.vic.gov.au/essay/ymage-dalabastre-a-medieval-sculpture-of-saint-john-the-baptist/
V&A Museum's : le retable de Swansea. Les ressemblances sont frappantes ; remarquons la série de boutons de la tunique, remplaçant l'encolure en V. La polychromie conservée permet de se faire une idée de l'état du retable de Saint-Avé.
https://collections.vam.ac.uk/item/O70204/the-swansea-altarpiece-altarpiece-unknown/
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Nous retrouvons, dans la même tenue, Jean-Baptiste portant l'agneau en tête du cortège de louange de 17 saints et prophètes se dirigeant de gauche à droite vers le panneau central. L'Église tient Jean-Baptiste comme le dernier des prophètes d'Israël.
Dans le premier groupe des Prophètes, l'un des personnages porte un bâton , l'autre une scie , un autre un cimeterre, un autre un rouleau de parchemin. Plusieurs des coiffures sont à rabats ou conique, relevant des codes de désignation des Juifs : ce pourrait être des prophètes et patriarches de l'Ancien Testament. Ils ont tous la main levée, comme pour attester d'une vérité.
Un seul est tête nue et il tient un bâton : on a proposé d'y reconnaître Moïse, d'autant qu'il porte au sommet de la tête ce qui pourrait être deux flammes, allusion au caractère rayonnant de Moïse descendant du Sinaï après avoir parlé avec Yahweh, flammes qui prennent souvent l'allure de cornes suite à une erreur de traduction. "Aaron et tous les enfants d'Israël virent Moïse, et son visage rayonna de joie. Ils craignirent de s'approcher de lui." (Exode 34: 30)
Un panneau très proche est conservé à Norwich .
https://www.flickr.com/photos/davidrobarts/49654779393
On y propose les identifications suivantes :
En haut :
parmi les personnages de gauche Il pourrait y avoir Élie , portant le manteau de prophète dont Élisée allait bientôt hériter. Élie monta au ciel dans un tourbillon… Élisée… ramassa le manteau qui était tombé d’Élie… et en frappa les eaux. « Où est maintenant l’Éternel, le Dieu d’Élie ? » demanda-t-il. Lorsqu’il frappa les eaux, elles se divisèrent à droite et à gauche, et Élie traversa. (2 Rois 2: 13-14)
Celui qui porte une scie serait Isaïe. Dans le Talmud de Jérusalem (Sanhédrin ), le prophète, craignant pour sa vie, se cacha dans un cèdre. Hélas, les franges de sa robe restèrent visibles et le méchant roi de Juda, Manassé, ordonna à ses serviteurs de scier l'arbre en deux.
En bas à gauche, Il s’agit peut-être de Jérémie , debout seul, l’air triste et vêtu d’une robe sacerdotale. Jérémie est l’un des prêtres d’Anathoth, dans le territoire de Benjamin. (Jérémie 1:1)
Le suivant serait Daniel. Traditionnellement d'origine royale, il porte une robe « royale » et tient un parchemin.« Et toi, Daniel, roule et scelle les paroles du livre jusqu’au temps de la fin. » (Daniel 12:4)
Son voisin serait David, il a une barbe fourchue et porte l'épée cimeterre courbée de son ennemi juré Goliath. David triompha du Philistin avec une fronde et une pierre. Il n’avait pas d’épée à la main, il frappa le Philistin et le tua. Il saisit l’épée du Philistin, la tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête avec l’épée. (1 Samuel 17: 50-51)
Dans le second groupe, les saints ou martyrs de l'Église, on identifie un pape à sa tiare (au dessous de saint Pierre), un archévêque à sa croix et sa mitre, un évêque à sa crosse et à sa mitre, un roi à sa couronne et un cardinal à son chapeau à cordons à glands. Le roi tient un anneau qui le désignerait comme Édouard le Confesseur, et l'archevêque est rapproché de saint Thomas Becket. Trois autres personnages sont tonsurés, ce sont des clercs, et peut-être des diacres.
Les chaussures pointues sont bien celles portées au XVe siècle.
L’exemplaire du panneau des prophètes de l’Église conservé au Victoria et Albert Museum Inv. A.188-1946, panneau donné en 1946 par le docteur W. L. Hildburgh. est différent de celui de Saint-Avé et paraît plus ancien dans sa facture. Il prouve que ce thème a été réalisé au moins en deux séries distinctes, à deux époques.
Les collections du V&A Museum renferment aussi un fragment du cortège de Te Deum des membres de la Sainte Église, dont les détails montrent la parenté avec le panneau de Saint-Avé.
https://collections.vam.ac.uk/item/O71385/holy-church-fragment-of-a-unknown/
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
III. LE PANNEAU LATÉRAL DROIT : Le TE DEUM (APÔTRES ET DOCTEURS ; VIERGES ET MARTYRES) ; SAINT JEAN L'EVANGELISTE.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Les apôtres, saints et martyrs.
Les personnages tournés vers la gauche lèvent la main, comme ceux de gauche.
Au premier rang on trouve les apôtres Pierre (clef ; bizarre tonsure) et Paul (épée), puis André (croix en X).
Derrière eux, l'apôtre Jean tenant une palme, et un saint de l'Église (tonsure, aube et amict).
Au dernier rang, un pape (tiare, croix), un membre du clergé tenant un livre, un évêque, et un roi.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Les Vierges et martyres.
Premier rang : sainte Catherine l'épée de sa décollation et la roue à couteaux de son martyr. Sainte Ursule, couronnée tenant sa flèche. Sainte Marguerite issant du dragon, tenant le crucifix de sa libération.
Deuxième rang : sainte Barbe et sa tour à trois fenêtres. Une sainte abbesse. Sainte Hélène, couronnée et la Croix.
Troisième rang : la troisième est sainte Apolline, couronnée, tenant une dent serrée dans un davier.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Saint Jean l’Évangéliste
Saint Jean l’Évangéliste bénit la coupe empoisonnée que lui a donné un prêtre païen d’Éphèse pour le mettre à l’épreuve mais le venin s’échappe du calice sous la forme d’un petit dragon bicéphale, comme le raconte la Légende dorée de Jacques de Voragine (1228-1298). La palme est celle que portait le saint devant le cercueil de la Vierge Marie que soutenaient les apôtres. Selon Diego Mens, cette représentation du saint avec ces deux attributs est assez rare et notamment illustrée dans la Prédelle de la Visitation par le maître de Segorbe (cathédrale de l’Assomption, province de Castellon, Espagne), XVe siècle.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.
ANNEXE : CATALOGUE DES ALBÂTRES BRETONS (d'après C. Dréan).
https://m.shabretagne.com/scripts/files/669984c1958209.71649055/1987_15.pdf
Les albâtres de Bretagne ont été catalogués, datés et décrits par Colette Dréan. La majorité date de la seconde moitié du XVe siècle. Les retables de la Vie de la Vierge, dont j'ai placé les éléments en rouge, ne sont pas complets et souvent réduits à un ou deux panneaux. Les plus intéressants, en comparaison avec le retable de Kermaria, sont ceux de Saint-Péver et de Nouvoitou.
Côtes d'Armor
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Châtelaudren Chapelle Notre-Dame -du-Tertre. Retable volé en 1969. Deuxième moitié du XVe siècle.
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Châtelaudren Chapelle Notre-Dame -du-Tertre. Vierge à l'Enfant, début XVIe ?
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Corlay, presbytère, v. 1428 Ste Anne et la Vierge
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Dinan, Musée, seconde moitié XVe. Descente de croix ; Ste Catherine.
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Lanvollon, Vierge à l'Enfant, fin XIVe
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Pléherel église du Vieux-Bourg, fin XVe
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Ploubezre chapelle Saint-Thècle fin XVe
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Plougrescant Chapelle Saint-Gomery. Vierge à l'Enfant moitié XVe
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Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit, retable de la Vie de la Vierge, deuxième moitié XVe
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Pommerit-le-Vicomte, église, Retable de la Passion, fin XVe
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Rostrenen, chapelle de Compostal, Arbre de Jessé , Assomption et Couronnement de la Vierge, deuxième moitié XVe
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Saint-Brieuc, ancien Carmel, Crucifixion, deuxième moitié XVe
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Saint-Laurent de Bégard, église, Baiser de Judas, deuxième moitié XVe
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Saint-Pever, Retable de la Vie de la Vierge : Trinité, Assomption, Couronnement.fin XVe
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Squiffiec, Retable de la Vie de la Vierge : Adoration des Mages, Couronnement.fin XVe
Finistère
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Cléden-Cap-Sizun
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Combrit
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[Elliant, chapelle Sainte Marguerite : hors catalogue, cité in Couffon 1980 p. 105 : Assomption de la Vierge avec saint Thomas]
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Esquibien, église Saint-Onneau, Vierge de Pitié, ronde-bosse, milieu XVe. Volée en 1980.
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Locquirec, église Saint-Jacques Vierge de Pitié, fin XVe (Vierge à l'Enfant selon R. Couffon)
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Morlaix, Musée des Jacobins, Visitation, Trinité, Mise au tombeau, deuxième moitié XVe
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Morlaix, couvent des Carmélites, Assomption, deuxième moitie XVe
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Plonevez-du-Faou, chapelle Saint-Herbot, Annonciation, volée en avril 1969 [et Couronnement, non confirmé], deuxième moitié XVe.
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Plouvorn, N-D de Lambader, élus dans le sein d'Abraham, deuxième moitié XVe. (Non retrouvé lors de ma visite, non confirmé)
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Quimperlé, musée de l'Évêché, Ste Anne, Annonciation, Couronnement, deuxième moitié XVe
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Quimper, cathédrale, Saint Jean-Baptiste, première moitié XVe
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Quimper, cathédrale, retable du Christ et des Vertus, Xve
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Quimper, Musée départemental breton, Baiser de Judas, Flagellation, deuxième moitié XVe
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Roscoff, église de Croas-Batz, Retable de la Vie du Christ deuxième moitié XVe
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Trémaouézan, presbytère, Adoration des Mages entre 1350 et 1390
Ille-et-Vilaine
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Nouvoitou Retable de la Vie de la Vierge : Annonciation, Adoration, Trinité, Assomption, Couronnement fin XVe
Morbihan
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Arradon chapelle N-D du Vincin, Vierge
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Guer, Presbytère, Adoration des Mages, fin XVe
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Guern Chapelle N-D du Quelven, Assomption et Couronnement, deuxième moitié XVe PM56000358
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Monterrein,Ploermel église Saint-Malo, Trinité, fin XVe
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Plouharnel chapelle N-D des Fleurs, Arbre de Jessé deuxième moitié XVe
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Riantec, Ste Catherine
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Saint-Avé, Retable Te Deum et Trinité deuxième moitié XVe
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Vannes, Musée, Adoration des Mages, Assomption, Flagellation, Descente de Croix, Mise au Tombeau deuxième moitié XVe
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Vannes Grand Séminaire. Annonciation, Assomption, Couronnement Crucifixion deuxième moitié XVe
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Ste Anne d'Auray, Retable de la Passion, Première moitié XVe.
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SOURCES ET LIENS.
— BARRAGUÉ-ZOUITA (Laetitia) 2016, L'ensemble de la collection d'albâtre du Musée Boucher-de-Perthes d'Abbeville
https://www.amis-musee-abbeville.fr/2016/12/09/oeuvre-du-mois-d%C3%A9cembre-2016-alb%C3%A2tres-de-nottingham/
— CHEETHAM, (Françis), 1984. Albâtres médiévaux anglais . Oxford : Phaidon-Christie's Limited, 1984. p. 188 (cat. 115), ill. ISBN0-7148-8014-0
— CHEETHAM , (Francis) 2003,The alabaster men. Sacred images from medieval England , collection V&A Museum's, Boydel Press
https://www.jstor.org/stable/10.7722/j.ctt1f89s8s
—DRÉAN (Colette), 1987, Les sculptures d'albâtre en Bretagne, SHAB 1987-15.
https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f243fd64b5e59.02423570/1987_15.pdf
—PRIGENT (Christiane), 1998, Les sculptures anglaises d’albâtre, Musée national du Moyen Âge, éditions RMN, Paris.
— ROSTANG (A) 1928, Les albâtres anglais du XVe siècle en Basse-Normandie, Bulletin Monumental Année 1928 87 pp. 257-309
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1928_num_87_1_10045
— Victoria & Albert Museum
https://collections.vam.ac.uk/search/?page=1&page_size=15&id_material=AAT11101&id_category=THES48896&id_collection=THES48600&id_person=N480
—DANIGO (Joseph), 1983, La chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé, Congrés archéologique de France tome 141 page 216 et suiv.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210037c/f218.item
—DANIGO (Joseph), 1989, églises et chapelles du pays de Vannes, Cahiers de l'UMIVEM
https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_130/Morbihan_Cahiers_de_lUMIVEM_1989_nA_42-43_.pdf
— DIEGO MENS (Casas), 2020, La chapelle Notre-Dame-du-Loc en Saint-Avé.« Ymages » et décors du dernier quart du xve siècle, Actes du congrés de Vannes sept. 2019, Mémoires de la Socité d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 36 Pages
https://www.academia.edu/43033745/La_chapelle_Notre_Dame_du_Loc_en_Saint_Av%C3%A9_Ymages_et_d%C3%A9cors_du_dernier_quart_du_xve_si%C3%A8cle
— DREGAN (Colette), 1987, les sculptures d'albâtres en Bretagne, SHAB, p.345 n°56
https://m.shabretagne.com/scripts/files/669984c1958209.71649055/1987_15.pdf
—GUYOMAR (abbé J.),1914 Notre-Dame du Loc du Bourg d’en-bas en Saint-Avé, Vannes, 1914,
47 p. ;
http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm
— infobretagne :
http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm
reproduit les textes de J. Guyomar, de Gustave Duhem 1932 (Les églises de France) et de la Revue Morbihannaise volume 18 page 126 de 1914
— JABLONSKI-CHAUVEAU, Christine et FLAVIGNY (Laurence), 1998, «Sculptures d’albatre du moyen-âge», (D’Angleterre en Normandie), Rouen, musée départemental des Antiquités 12 février - 31 mai 1998, Evreux, musée de l’Ancien Evêché, juillet-Octobre 1998 Ed. Lecerf, 1998
— KIRKMAN (Andrew), English alabaster carvings and their cultural contexts
https://www.academia.edu/43558114/ENGLISH_ALABASTER_CARVINGS_AND_THEIR_CULTURAL_CONTEXTS
— PRIGENT Christiane , 1998, Les sculptures anglaises d'albâtre au Musée national du Moyen Âge – Thermes de Cluny , Paris, Réunion des musées nationaux, 1998, p. 13.
— ROSTAND (A), 1928, Les albâtres anglais du XVe siècle en Basse-Normandie, Bulletin Monumental Année 1928 87 pp. 257-309
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1928_num_87_1_10045
— SCHLICHT (Markus), La reproductibilité comme gage de succès commercial ? Albâtres anglais de la fin du Moyen Âge, Die Reproduzierbarkeit als kommerzielles Erfolgsrezept? Die english Alabasterskulpturen des späten Mittelalters p. 179-194
https://doi.org/10.4000/perspective.15321
—TOSCER Catherine, 1987,inventaire topographique Dossier d’œuvre objet IM56004515 et Dossier de présentation du mobilier IM56004538
https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004515
https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004538
Autres sites :
https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/un-objet-des-histoires/notre-dame-du-loc
Vidéo par Alain Peyrus sur Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=cX5G6aKQv9g
retable en albâtre :
https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001038