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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 08:00

Mi-septembre, déjà, et déjà les papillons se font plus rares.Et le lierre n'est pas encore fleuri, qui entrainera peut-être l'arrivée d'insectes gourmands attirés par les effluves melliflues.

 

                                                      Le grand jardin est défleuri, mon égoïste,

                                                       Les papillons de jour vers d'autres fleurs ont fui,

                                                       Et seuls dorénavant viendront au jardin triste

                                                                                    Les papillons de nuit.

 

                                                       La cueillette, Apollinaire, Il y a, in Poèmes à Lou, Poèsie/Gallimard 1969.

 

   Aussi ce Souci vient avec bonheur promener l'éclat de ses ailes à travers les prairies monotones :

 

 

  Le Souci, Colias croceus (Geoffroy 1785) ou Colias croceus, (Fourcroy 1785)

 

 

 souci 7091

 

 

   Pour les anglais, c'est le Dark Clouded Yellow, en raison sans-doute de la coloration sombre de la lisière du recto de ses ailes, mais ce recto, le Souci ne le montre jamais, et c'est tant-mieux qu'il ne nous expose que sa face ensoleillée et qu'il réserve les tristes nuages noirs de ses ailes aux amateurs de papillons épinglés.

 

   Son nom latin scientifique se réfère au crocus, ce qui n'est pas logique si on pense aux fleurs (les crocus sont de couleur violette, ou blanche, et le crocus sativus dont les étamines donnent les safran est mauve) mais cohérent s'il se rapporte au grec krokos, safran, pollen de crocus, avec des dérivés comme krokow teindre en jaune, ou krokov, jaune d'oeuf, ou comme Krokodeilos, "à la peau jaunâtre", désignant le lèzard puis notre crocodile (crocodrille en ancien français) .

 

 

   Le nom scientifique de Papilio croceus aurait, selon A.M.Emmet, été donné en 1703 par James Petiver (1663-1718), "le père de l'entomologie britannique", apothicaire londonien, botaniste, membre de la Royal Society, dont les collections rassemblées grace à ses correspondants américains formeront la base du British Museum. Il décrivit aussi le Petit Sylvain.

  

   Quand au nom de genre Colias, que l'on doit à Fabricius, 1807, c'est le nom d'un promontoire de la côte est de l'Attique où était érigé un temple dédié à Venus. A.Maitland  Emmet nous explique que Fabricius avait créé parmi nos Piérides le genre des Colias pour les piérides jaunes et celui des Pontia pour les piérides blancs, les deux noms renvoyant à Venus puisque pontios -qui vient de la mer- est un attribut de la déesse qui naît de l'écume. Si on peut y voir une simple réfèrence à la beauté de ces papillons, le goût de Fabricius pour les jeux de mot   incite Emmet à lancer l'hypothèse d'une allusion au grec kolias, un poisson de la famille du thon, avec calembour sur khole, kholos, la bile, en raison de la couleur jaune.

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Published by jean-yves cordier
17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 09:15

Au bord de l'étang de Moulin-Neuf à Plonéour-Lanvern, j'observe ces deux Sympétrum :

 

Rappellons que nous avons en Bretagne cinq Sympétrum : le fascié (striolatum), le rouge-sang (sanguineum), le noir (danae), le jaune (flaveolum), le méridional, et celui à nervures rouges ( Fonscolombii)

  Mes identifications n'étant pas qualifiée, je vais en défendre les arguments.

 

 

Tout d'abord le Sympétrum méridional :

  .son thorax est uniforme, et non strié.

  . Ses pattes sont noires et jaunes avec prédominance jaune.

  . Les marques noires de l'abdomen sont discrètes.

  . Les ptérostigmas sont longs, clairs, bordés de noir.

   . La lame vulvaire de la femelle est peu visible car non saillante.

   . La bordure du front ne présente qu'une marque noire discrète.

   . L' abdomen du mâle est rouge orangé, celui de la femelle est brun clair.

 

Voilà le candidat que je propose : une femelle.

 

 

DSCN1952

 

 

DSCN1953

 

DSCN1957

 

 

Le Sympétrum sanguin, ou rouge-sang, Sympetrum sanguineum.

 

. Ses pattes sont noires.

. Son thorax est peu strié, brun uniforme.

. il a des moustaches frontales noires le long des yeux.

. La base de ses ailes est colorée de jaune.

. Ses ptérostigmas sont rougeâtres.

.La face et les yeux du mâle sont rouges. Le bas des yeux de la femelle est verdâtre.

. L'abdomen du mâle , rouge vif est enflé en massue.

 

 

Je présente d'abord une femelle:

 

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DSCN1908

 

Puis le mâle :

 

DSCN1920

 

DSCN1948

 

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Alors, qui veut corriger ma copie?

 

La nomenclature scientifique associe au nom de Sympetrum meridionale la mention Selys 1841 pour indiquer le zoologiste qui en a donné la description princeps et la date de cette desciption, et pour Sympetrum sanguineum  la mention Müller 1764.

 

Le baron Edmond de Selys Lonchamps(1813-1900) appartient à la noblesse belge. Cet homme politique successivement député, sénateur, vice-président puis président du Sénat belge fut un specialiste chevronné des odonates, ce qui ne l'empécha pas de s'interesser aux vertébrés ( Faune belge de 1842), aux mammiféres (Etudes de micromammologie 1834), aux oiseaux avec une collection de 3000 specimens et 37 publications, et aux névroptères.

Il publie une Monographie des Libellulidés d' Europe en 1840.

 

Otto Friedrich Müller (1730-1784) est un zoologiste et botaniste danois qui publia en 1764  Fauna insectorum fridrichsdalina : sive Methodica descripio insectorum agri fridrichsdalensis, dans lequel se trouve page 62, sous le numéro 547, la description de:

 "  Libellula sanguinea, alis hyalinis puncto marginali ferrugineo : dors sanguineo."

 

Au même auteur est lié le nom de Sympetrum pedemontanum (Müller in Allioni 1766), de libellula fulva (1764), effectivement décrit dans la Fauna insectorum sous le n° 544, de l'Aeschne printanière Brachytron pratense  ( n°543: LIBELLULA pratensis ),et de l'Aeschne isocèle.

 

 

A Bodonou  (St Renan) , j'observe cette libellule mâle à qui je décerne le titre de Sympétrum fascié, Sympetrum striolatum,( Charpentier 1840)

  en raison des critéres suivants :

 

Abdomen cylindrique, non dilaté en massue

pattes noires à lignes jaunes

ailes tout au plus teintées d'une petite tache jaune à la base,

Marque noire du front ne descendant pas le long des yeux,

Thorax bariolé par des bandes de couleur (jaune et rouge) et marqué par des sutures noires,

ptérostigmas rouge-sombre.

 

DSCN2004

 

DSCN2000

 

 

DSCN1998

 

 

 

 DSCN2010

 

 

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Published by jean-yves cordier
7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 17:39

Temps pluvieux ce 7 septembre à l'Aber de Crozon : ni libellule ni papillon, si ce n'est ce Talisman, ou Anguleuse, ou Timandre aimée, la Timandra comae :  un papillon de nuit à livrée rose-fuschia pour ce temps gris.

 

 

DSCN1340

 

   Cette Timandre est une femelle, mais je profite de sa rencontre pour citer le Timandre de La Fontaine dans son opéra Galatée, où ce berger amant de sa Climène chante :

 

 

    Brillantes fleurs, naissez,

Herbes tendres croissez

Le long de ces rivages;

Venez petits oiseaux

Accorder vos ramages

Aux doux bruits de leurs eaux.

 

Clymène sur ces bords

Vient chercher les trésors

De la saison nouvelle

Messagers du matin

Si vous voyez la belle

Chantez sur son chemin.

 

Et vous charmantes fleurs,

Douces filles des pleurs

De la naissante Aurore,

Méritez que la main

De celle que j'adore

Vous moissonne en chemin.

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 16:38

  Doté de mon filet à papillon tout neuf, j'allais explorer les bords de l'étang de Pontavennec à Saint-Renan : de grosses libellules bleues passaient en vrombissant, multipliaient les acrobaties aériennes et me narguaient. "Des Anax, des anax", me disais-je puisque c'était les seuls que j'avais déjà photographiés.

    J'essayais de les attraper en faisant tournoyer ma manche à vent dans leur direction, et comme elles devaient se moquer de ce Tartarin !

    Mais l'une se posa sur la feuille d'un saule : tel Roger frappant de sa lance le dragon et délivrant Angélique pâmée, je projetait de toute mes forces l'épuisette vers sa cible, et dans une grande volée de feuilles, j'aperçus, belle et bien prisonnière de la blanche mousseline, le fier odonate : je le photographiait puis, généreux, magnanime, en un geste sublime, je le rendis à son cher azur.

   Ce ne fut qu'au soir que je constatais que ma prise n'était pas un Anax, mais un autre Aeshnidae, Aeshna cyanéa, l' Aeschne bleue.

 

En Bretagne nous pouvons voir en début de saison l'Aeschne printannière, puis les Aeschnes affine, mixte, bleue (la plus répandue), et l'Aeschne paisible, Boyeria irene.

 

Le nom, emprunté au latin scientifiqueaeshna "insecte de l'ordre des odonates" par Fabricius, attesté sous la forme aeschna en 1802,œshna en 1805 sous la plume de Cuvier et œschnepar J.B.Lamarck en 1809, est du genre féminin et se prononce selon le Larousse esk-ne. Alors que les lettres sch se prononcent ch dans deux tiers des mots, elles se prononcent [sk ] dans Æschne comme dans schizophrénie ou scherzo. (site Le français en vrac)

 

La ligature æ se prononce è comme dans chèvre et non é comme dans ex æquo ou et cætera. Mais en pratique odonatologique ces lettres collées ne sont pas utilisées, peut-être pour éviter la pénible utilisation du alt+0230 ou alt + 0198 sur le clavier .

 

Quoiqu'il en soit voici l'animal :

 

DSCN1290

 

 

 Cette image aux allures de personnage de dessin animé nous permet de regarder les trois ocelles ou yeux simples, disposés en triangle au devant des yeux et qui sont sensibles à la variation de luminosité, les deux petites antennes à sept articles, qui contiennent un organe d'orientation et d'équilibre comparable à notre oreille interne puisqu'il est équipé de cellules doté de statolithes et analysant les déplacements de ces petits cailloux.

   Le plus visible, ce sont les yeux, juxtaposition de 28000 "facettes", soit autant d'unités fonctionnelles nommées ommatidies: La caractéristique des yeux des aeschnes est d'être jointif sur une partie importante de leur circonférence.

 

 

DSCN1275

 

    L'aeschne bleue s'identifie notamment par ces deux taches claires  ovales sur le dessus du thorax.

 

 DSCN1294

 

 

 

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    Les ptérostigmas sont sombres :

 

 DSCN1272

 

 

  Un autre indice d'identification est la fusion des taches colorées en une seule tache bleue sur les deux derniers segments : de beaux émaux turquoises...

 

DSCN1270

 

 

 

 

 

Peu après, j'en attrapais une autre : allais-je à nouveau lui imposer une dissection photographique ?

Un ou deux clichés et  je la relâchais ...sans me rendre compte que j'avais affaire à une Aeschne mixte, plus petite et de coloris bien différent avec son thorax roux rayé comme les frères Dalton de deux bandes jaunes.

 

DSCN1321

 

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Published by jean-yves cordier
4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 08:24

 Dans mon jardin, au pied de mon chêne, le plus terrible des enfants que Nature eût porté jusque-là dans ses flancs : l'agent défoliateur n°1, capable de réduire à la calvitie complète les arbres de dizaines de milliers d'hectares, la Spongieuse, le " Bombyx" disparate (ainsi nommé car la femelle est aussi blanche, aussi bedonnante et  aussi rétive au vol que le mâle est svelte, sombre, et bon voilier),

 

    C'est lui, ou ses oeufs plus exactement, que l'entomologiste amateur Etienne Léopold Trouvelot ramena d' Europe à son domicile de Boston, 27, Myrtle Street : à l'occasion d'un orage, les chenilles s'échappèrent et ainsi Gypsy moth s'introduisit en Amérique où il fut, et où il reste, malgré toutes les méthodes d'éradication, le ravageur le plus important des forêts de feuillus des Etats -Unis.

 

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Published by jean-yves cordier
3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 15:55

Je viens de recevoir un filet à papillon que je vais étrenner à Bodonou et à l'étang de Pontavennec. C'est bien amusant et un peu cruel . Les seuls papillons que je vois sont le Myrtil et le Tircis, aussi je me fais la main sur les libellules : Calopterys, agrions, sympétrum. j'apprends à les démailler en prenant leurs ailes entre pouce et index.

   Voici ma prise : je la photographie sous toutes les coutures, profitant de l'aubaine de m'en approcher sans qu'elle ne s'envole, puis je la relâche : elle se pose sur la première tige venue, et je constate que ma prise a laissé un mauvais pli à l'une des ailes; j'essaye maladroitement de la déplisser.

   De retour à la maison, je cherche à l'identifier. Voyons voyons : ptérostigmas bruns clairs...yeux rouges... nervures rouges peut-être... amorce des ailes teintée de jaune...pattes jaunes et noires... je ne parviens à la faire entrer que dans une seule identification : le sympétrum à nervures rouges, ou Sympétrum de Fonscolombe, Sympetrum fonscolombii . Eh bien, pourquoi pas?

 

 .... Pourquoi pas? Parce que le front n'est pas rouge, parce que la partie inférieure des yeux n'est pas bleue, parce que les ptérostigmas ne sont pas bordés de nervures noires.

  

 

 

 

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Mais qui est ce Fonscolombe ?

 

Hippolyte Boyer de Fonscolombe (1772-1853) est issu d'une riche famille de drapiers aixois dont le château du XXVIIIème , dans la vallée de la Durance, à 15 km d'Aix est actuellement situé au sein d'un domaine viticole produisant l'un des fleurons d'un AOC  Coteaux d'Aix en Provence.

   Mentionnons dans sa descendance Emmanuel de Fonscolombe, musicien, compositeur, nommé "Baron de La Môle" par Napoléon III, qui fut l' arrière grand-père d'Antoine de St Exupéry.

    Mais notre Hippolyte fut un grand entomologiste du Midi de la France, auteur d'un "calendrier de faune et de flore pour les environs d'Aix ", Aix 1845, botaniste créateur du parc du château de Fonscolombe, et c'est son patronyme (Boyer) qui a servi à baptisée l' Aeshne paisible, Boyeria irene.

   Son nom est associé aussi au Coenagrion caerulescens, (Fonscolombe 1838) et à l'Orthetrum brunneum (Fonscolombe 1837)

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Published by jean-yves cordier
3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 10:24

Elle est rusée, cette orthétrum réticulée, elle a de la bouteille, ce n'est pas à elle qu'on apprendrait à faire des grimaces : elle a blanchi sous le harnais, ou plus précisément elle a perdu la belle robe or et noir pour un manteau sombre moins coquet, aux manches usées, aux ourlets élimés, qui a le mérite d'être  discret. Elle traversait la prairie, évitant avec art l'épeire et son piège, inspectant les eupatoires et les carottes , survolant les ronciers,

              "longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse" 

    lorsque je la vis fondre en piqué , avec la même vivacité qu'une passante ayant repéré en rayon la robe d'été en solde dont elle n'a pas besoin, sur un pauvre Myrtil qui rêvait sur un trèfle.

   Elle le plaqua contre une tige et le dévora séance tenante.

 

 

orthetrum 6984

 

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Published by jean-yves cordier
1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 18:28

Des images de deux mâles de Cordulegaster boltonii qui ont accepté d'interrompre leurs patrouilles le long de la petite rivière de l'Aber à Crozon pour se prêter à une brève séance de pose :

 

 

cordulegaster-boltonii 6940

 

cordulegaster-boltonii 6957

 

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Published by jean-yves cordier
1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 15:31

.

Voir :

La liste de tous mes articles sur les papillons.

L'origine des noms du Machaon, le Grand Porte-queue.

L'origine des noms de 89 papillons observés en Bretagne.

.

 

 

J'avais vu mon premier Machaon à la pointe de Talagrip ( St Nic) et j'avais appris que ses chenilles se nourrissaient de fenouil, aussi pendant toutes mes ballades côtières de l'été j'inspectais chaque pied de fenouil sauvage, mais en vain : pas de papillon, pas de chenille sur la belle plante vert-anis.

   Je me décidais à revenir à Talagrip et la première chose que je vis sur le talus du parking, ce fut une inflorescence de Foeniculum vulgare ( je ne latinise pas pour étaler une science dont je suis dépourvu, mais pour éviter des répétitions lassantes ) et arpentant une tige en la broutant d'un air méditatif, une belle et dodue chenille verte et orange !

    Cinq mètres plus loin, c'était une vraie nurserie ...et là encore, et puis là, et là !  Des chenilles de toutes tailles, à tous les stades de développement.

 

    La chenille de Machaon qui vient d'éclore est toute noire. Elle va passer par des mues successives qui vont lui permettre d'atteindre la taille de la chenille adulte, or en deux semaines elle peut multiplier son poids par mille.

   L'ensemble de sa maturation de l'oeuf à la chrysalide dure trois semaines dans les conditions optimales.

    A un premier stade elle complétera sa tunique noire par des taches rouges sur le dos et une zone plus claire

au milieu lui donnant un aspect de fiente d'oiseau peut-être capable de repousser les prédateurs.

   Un autre stratagème pour repousser les intrus, c' est l'osméterium, sorte de limace bifide orange situé derrière la tête et qui surgit en émettant une odeur épouvantable (dit-on, car je n'ai rien perçu) en cas de plan Orsec : j'en obtins le déploiement en la persécutant avec une brindille, et je vis la chenille brandir cette arme en la faisant tournoyer tout en se contorsionnant, mais ce fut très rapide et donc difficile à photographier, d'autant que cette self-défense semble à usage unique.

 

 

DSCN1225

 

   Puis après la mue elle deviendra verte et noire à points orange en "picots", en gardant sa marque blanche centrale;

En croissant, elle perd cette région blanche et prend une belle livrée vert-anis, à taches noires et orange : elle est prête pour la nymphose.

 

   Pour ma part je constate sur mes clichés un stade où elle présente des rayures blanches et noires  qui lui donnent un  pelage de tigre et des "picots" jaunes; sa tête est translucide. Ici, on voit l'enveloppe de la mue qu'elle abandonne :

 

 

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  D'autres présentent des  picots noirs :

 

 

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On voit les quatre fausses pattes abdominales à fonction de ventouse, et les valves anales par lesquelles, plus tard, elle se fixera à un support pour débuter la nymphose

 

DSCN1075

 

La voici en fin d'évolution : vraiment superbe :

 

 

DSCN1052

 

On voit ici ses vraies pattes thoraciques, celles qui persisteront chez le papillon.

 

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  Deux jours plus tard, elle a fabriqué un petit tampon de soie bien collé à la tige de son ombellifère préférée et y a fixé ses valves anales. Je remarque que toute la tige est manchonnée. Elle a débuté la confection du baudrier avec lequel  elle va se suspendre, tel un véliplanchiste à son os à souhait (wishbone en ingliche), à son support.

 

DSCN1221

 

 

Le 4 septembre, la métamorphose est complète  : c 'est une chrysalide.

 

   Il y a des chrysalides vertes et d'autres grises, peut-être en fonction de la couleur de leur support; il est des chrysalides qui hivernent et d'autres qui libèrent leur reclus après une retraite de trois semaines. 

 

Celle-ci va bientôt prendre une teinte verte à pointes jaunes et à reflets dorés, pour justifier l'étymologie de son nom : du grec khrusos, doré, comme la bouche de St Jean Chrysostome.

 

DSCN1256

 

Le 5 septembre, le processus se poursuit. Mais je trouve son amarrage bien fragile et mal fagoté: elle pivote de droite et de gauche dés qu'on remue un peu la tige, je ne voudrai pas me mêler de ce qui ne me regarde pas ni me permettre de dire qu'elle semble filer un mauvais cocon mais comment ce bout de ficelle dont elle s'est ceinturée va-t-il résister au coups de vent de septembre?

 

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Published by jean-yves cordier
25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 19:49

Calopteryx splendens : un accouplement.

 

   J'avais, sur la même rivière de Pont-l'Abbé, observé les parades territoriales des mâles rivaux de Calopéryx vierges (ailes entièrement bleues) et Caloptéryx éclatant  Calopteryx splendens (ailes mi-bleues, mi-transparentes).

    Cet emplacement stratégique avait été conquis par un Splendens, et il attendait une femelle qui ne tarderait pas à être séduite par ces plantes aquatiques idéales pour y déposer ses oeufs. L'abdomen relevé, affichant  la couleur blanche de son catadioptre, il jouait aussi gagnant qu'un seduttore faisant la passeggiatta.

 

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De temps à autre il en faisait un peu plus en déployant ses ailes.

 

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   Cela ne tarda pas, et ils se trouvèrent une feuille de ronce surplombant la rivière ;

 

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L'Ecaille chinée

  C'est l'époque où elle ne résiste pas aux Eupatoires à feuille de chanvre : dérangée, elle a filé vers une Ronce.

 

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Le Thécla du bouleau.

 

 

  Il est descendu de son Olympe (les cimes des arbres) pour goûter à l'ambroisie servi sur un Fenouil, et il savourait son plaisir, immobile, exposé aux rayons de Phoebus. Une chance pour moi que ce moment d'ivresse, car c'est un papillon qui se laisse rarement observer.

 

 

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J'en ai vu deux autres à Crozon le 29 août, l'un à l'Aber, dont les ailes ouvertes m' ont donné un aperçu du recto, l'autre, aux ailes très abimées, à Goulien : tous les deux en milieu humide près de saules, posés sur des fleurs.

 

 

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La Leptophye ponctuée

 

 

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la lame recourbée de son postérieur est  son oviscapte : c'est une femelle.

 

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   Le Sphinx gazé, Hemaris fusciformis 

 

Pas facile à prendre, l'ami vrombissant ! Il est attiré par les fleurs bleues, et il est venu taquiner l'épilobe, mais très vite il est reparti vers le sommet des arbres, et je n'ai pu réussir (ou rater ) à prendre que ces fugaces preuves de son passage : ailes transparentes à bords rouges, abdomen rouge, blanc et jaune et enfin noir.

 

   C'est un macroglossinae ( à grosse langue), et on voit comment il l'enroule sitôt qu'il ne pompe pas le nectar de chaque calice.

 

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La ponte de Sympetrum sanguineum.

 

C'est un spectacle amusant : Madame Sympetrum pond en courbant très rapidement son abdomen sur une herbe et en y fichant son oeuf, passant à une autre, puis à une troisième, sous le contrôle actif du mâle qui l'a saisie par ses pinces et  s'assure ainsi que ce sont bien les oeufs fécondés par son sperme, et non par celui d'un rival, qui vont éclore.  Ils sont comme ça, les mâles lépidoptères. Mais c'est que les femelles, elles sont comme ça  aussi, il faut les tenir !

 

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  On voit l'oeuf poindre ici  à l'extrémité de l'abdomen :

 

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Une jolie punaise : Acanthosoma haemorrhoidale

      Qu'on la nomme punaise des bois, punaise de l'aubépine, punaise ensanglantée ou punaise à bouclier, je la trouve bien élégante avec son scutellum vert à points noirs encadrée par le rouge des élytres et de son pronotum

    Scutellum ? oui, la chasse photographique continue à être aussi une chasse très fructueuse en mots nouveaux, et l'entomologie est, à ce point de vue, très giboyeuse . Le scutellum, du latin petit bouclier, est , chez les coléoptères, cette pièce  triangulaire ou arrondie, dite aussi écusson  située à la base de la suture des élytres.C'est  "le sclérite postérieur de la partie dorsale (notum) du mésothorax"

    Quand au pronotum, qui est la partie dorsale du premier segment thoracique, c'est cette barre rouge à deux cornes qui surmonte ici le petit bouclier...

 

   L'ensemble de la cuirasse a été fabriquée dans un dé à coudre.

 

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Accouplement (ou ponte) de Lestes verts

 

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  L'Azuré commun: une femelle

 

 

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La même en version vitrail :

 

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Accouplement d'Agrion portecoupe

 

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Mouettes rieuses et mélanocephales à Pentrez . 

 

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Les mouettes mélanocéphales ont un plumage entièrement blanc.; leur bec est plus fort et plus court.

 

 

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Un Citron, Gonepteryx rhamni.

 

 

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Published by jean-yves cordier

Présentation

  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

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