Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 15:30

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). I. Présentation et statuaire.

Voir sur Lennon :

 

PRÉSENTATION.

À l'ouest du bourg de Lennon, Nac'h Gwen (Neachguen sur les cartes anciennes) domine, à 105 m d'altitude, un petit affluent de l'Aulne qui coule vers l'ouest et passe, un peu plus bas, devant la chapelle Saint-Nicolas. Le cours d'eau se réunit à un autre et alimentait un moulin avant de se jeter dans l'Aulne.

Carte de Cassini, vers 1785
Carte IGN annotée.

 

 

Le cartel de présentation est si bien fait que j'en ai recopié et repris le texte (anonyme), cité en retrait.

Photo lavieb-aile.

"Nac'h Gwen : la « colline blanche », la « colline sacrée » (*). Bien avant la construction d'une chapelle, bien avant l'instauration d'un culte chrétien, le site de Nac'h Gwen a sans doute été le lieu d'un culte pré-chrétien. On pense que les anciens Celtes qui ont peuplé notre région se faisaient une idée de la beauté de leurs Dieux et de leur force mystérieuse, à travers les variations du ciel, le rythme des saisons, le jaillissement de l'eau et la fécondité de la terre. Ils avaient coutume de es rassembler auprès des sources , dans la pénombre des clairières, ou dans des sites privilégiés comme celui-ci où le regard embrasse les Montagnes Noires depuis les collines du Laz jusqu'à la Roche du feu. Leurs célébrations avaient pour objet d'attirer la protection bienveillante de leurs Dieux, ou de détourner leur colère. L'un des vieux saints des 6ème et 7ème siècle, comme saint Tugdual, saint They ou saint Idunet, moines itinérants, disciples de saint Maudez ou de saint Guénolé, s'est-il installé à Nac'h Gwen ? À partir d'un premier ermitage, un établissement monastique, un lieu de culte a-t-il été établi ici ?"

(*)  Gwenn vient du celtique -vindo qui signifie "sacré". ( Jean-Yves Éveillard, Maître de conférence en Histoire ancienne à l'Université de Bretagne Occidentale).

Plus exactement peut-être, l'adjectif breton gwenn correspond au gaulois vindo qui signifie aussi bien "sacré" que "blanc". (irlandais find, gallois gwynn et fem. gwen), mais son usage en toponymie reléverait le plus souvent du sens "pur, sacré". Selon Christian J. Guyonvarc'h, il a donné le dérivé suffixé Vindonnus , surnom d'Apollon dans la religion celtique attesté par trois inscriptions à Essarois en Côte-d'Or , et "il n'est pas impossible que le gaulois ait eu aussi les trois sens fondamentaux du thème vindo- en celtique insulaire : « blanc », « beau » et « sacré », ce dernier sens étant appliqué aux êtres divins, comme l'indiquent le surnom d'Étain, Bé Find (« femme blanche »), et la désignation irlandaise des anges dans le vocabulaire religieux chrétien : in drong find (« la troupe blanche »)" (Encyclopédie Universalis)

Voir mon article sur la chapelle dehttps://www.lavieb-aile.com/article-chapelle-de-la-fontaine-blanche-a-plougastel-le-culte-de-la-fecondite-110364713.htmlhttps://www.lavieb-aile.com/article-chapelle-de-la-fontaine-blanche-a-plougastel-le-culte-de-la-fecondite-110364713.html

 

"Rien ne le prouve. Une autre chapelle a pu précéder l'édifice actuel, d'abord dédié à saint Maudez. Vers la fin du 16ème siècle, c'est le culte de Marie, mère de Jésus, qui allait prévaloir : en effet, après le Concile de Trente, les autorités romaines, trouvant nos vieux saints bretons "pas très catholiques", les ont remplacés par Marie, les Apôtres et autres saints officiellement reconnus ! Dieu merci, à Nac'h Gwen, on a gardé le souvenir et conservé les reliques de saint Maudez, et son Pardon continue à être célébré le Jeudi de l'Ascension."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La croix.

Sur le placître de la chapelle se dresse une croix de granite, à fut à pans, portant un crucifix en relief, elle repose sur un socle cubique à griffes et deux degrés maçonnés et daterait de 1545.

Les pieds du Christ sont posés sur un écusson.

—Castel (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère. Lennon, atlas n°1133. Néac’hguen

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/lennon.html

Croquis par Yves-Pascal Castel

"La fontaine de dévotion se trouve non loin du village de Mesmeur mais elle est énigmatique, certaines parties n'ayant rien à voir avec l'édicule d'origine."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

"La chapelle actuelle, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 24 janvier 1952, est le résultat de nombreuses restaurations."

 

La porte sud et son bas-relief.

"Elle date du XVIe siècle, comme l'atteste une inscription en caractères gothiques au dessus de la porte sud :

LAN MILVcXXI / IEAN RIVELEN. R. / 1692

soit "L'an 1521, Jean Rivelen recteur."

En plus de cette inscription, un bas-relief bien conservé représente le Baptême de Jésus. Jean-Baptiste et l'Ange portant la tunique sont représentés de façon traditionnelle ; Jésus, lui, ne porte pas l'auréole crucifère qui permet habituellement de l'identifier."

L'atteinte par les lichens gêne beaucoup la lecture de la sculpture et la détériore.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

L'inscription du clocher.

"La chapelle fut restaurée en 1692 comme en témoigne l'inscription au dessus de la porte principale, sous le clocher : Mre GILLES KRIOU.RECT. Il s'agit de Gilles KERRIOU, originaire de Nac'h Gwen, et prêtre à cette date. C'est d’ailleurs lui qui qui fit édifier le presbytère tout près de la chapelle où résideront quelques uns de ses successeurs desservant la paroisse."

La famille KERRIOU semble plutôt implantée à Mesmeur, juste au nord de Nac'h Gwen dont elle était propriétaire.

En 1678, "honorable Joseph Corentin Kerriou [1615-1676], qui habitait Mesmeur et devait être le père de Gilles, déclarait "avoir une maison et chambre proche la chapelle de Monsieur Saint Maudez du Crec'h guen, aussy dépendante du lieu de Mesmeur" (Arch Nat P1555 f 473), cité par Chaussy 1953.

Gilles serait alors le fils de Catherine RIVOAL, que Corentin Kerriou épousa le 25 novembre 1633. Il décéda en 1699, et ses successeurs furent messire Jean Valay puis messire Yves Le Goff.

https://gw.geneanet.org/lozach1?n=kerriou&oc=&p=joseph+corentin

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Le clocher, ses têtes sculptées et sa cloche.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

Une crossette double à lion et ange à l'angle nord-ouest.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La cloche

Elle a été baptisée sous Pie X, pape de 1903 à 1914, et Mgr Dubillard, évêque de Quimper de 1900 à 1908. Elle a été réalisée par "Ferdinand Farnier, Fondeur" à Robécourt (Vosges). Elle porte en médaillon le Christ, la Vierge de l'Immaculée Conception et un calvaire.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

L'intérieur.

"La chapelle comporte une nef avec un bas-côté nord de cinq travées. Les colonnes sans chapiteaux sont d'un gothique très pur, d'un bel élan.

Au sud est une grande chapelle avec une sacristie en appentis.

Le mobilier comprend deux autels en bois peint et doré, et des stalles avec dossiers à balustres du XVIIIe siècle.

La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général. Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées . Des vitraux ont été commandés à Nicolas Fédorenko."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Les blochets de la croisée du transept.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

Les statues (celles des saints Côme et Damien seront décrites dans un article séparé).

 

1. Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Vierge à l'Enfant  terrassant un démon, bois polychrome, XVIIe siècle. Dans le chœur, à droite de l'autel.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003939

Je constate que cette Vierge appartient au groupe des "Vierges à l'Enfant foulant une représentation semi-humaine", collectées en Bretagne par Hiroko Amemiya avec 50 exemples, mais sans inclure cette statue. Soit parce que la créature noire à la queue de serpent et au visage de félin lui a échappé, soit qu'elle l'ait écartée. Elle était jadis peinte en rouge vermillon. Je n'ai constaté sa présence qu'en publiant ce cliché ; je n'ai donc pu centrer sur elle mes clichés et mon intérêt, et rechercher si elle présente des traits féminins. Le Dr Le Thomas a également fait le recensement de ce qu'il nomme les Vierges à la démone.

 

LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

2. Le Christ en croix entre Marie et Jean. Bois polychrome, XVIe siècle. Chœur.

 

Hauteur 1,30 m, largeur 0,40 m

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003942

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

3. Saint Maudez, patron de la chapelle, en abbé (crosse à droite, livre), bois polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003936

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

4. Saint Maurice. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

Il tient la lance fleurdelisée (la lance était intacte sur un cliché de 1993, il est tonsuré, et son nom est inscrit sur le socle. Il est vêtu d'une chape à fermail, dont le pan fait retour sous le poignet droit, d'une tunique frangée et d'un surcot talaire.

Hauteur 1,05m, largeur 0,30, pr. 0,22 m

 

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

5. Saint Corentin. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

On peut s'étonner de la barbe en bouc ou "en ancre". La chasuble en boîte à violon recouvre une robe rouge .

La tenue d'évêque (mitre, gants épiscopaux, crosse, manipule) rappelle que saint Corentin fut le premier évêque de Quimper.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/905

"Elle comprend une nef avec bas-côté nord de cinq travées, dont les voussures des grandes arcades sont à pénétration directe, et au sud une grande chapelle avec sacristie en appentis. Elle date du XVIè siècle, ainsi que le montre l'inscription de la porte sud : "LAN. MIL. VcXXI / IEAN. RIVELEN. R." La façade ouest, classique, porte la date de 1692 sur la clé en console et l'inscription : "Mre GILLES. KRIOV. RECTR." sous le fronton brisé. Le clocher à flèche courte n'a pas de galerie. La chapelle a été restaurée en 1952 et bénite le 1er février 1953.

Mobilier : Deux autels en tombeau droit, bois peint et doré. Stalles avec dossier à balustres.

Statues anciennes - en pierre polychrome : saint Maudez en chasuble gothique, XVIè, saint Maurice en abbé, XVIè, saint Corentin, XVIe ;

- en bois polychrome : Vierge Mère dite Notre Dame de Bonne Nouvelle, XVIIe, saint Côme, saint Damien, XVIIe, groupe du Christ en croix, XVIè, entre saint Jean et la Vierge portés par des consoles en forme de volutes.

Au-dessus de la porte sud qui est flamboyante, bas-relief en pierre représentant le Baptême du Christ. Si Jean-Baptiste et l'ange portant la tunique sont conformes à l'iconographie usuelle, le Christ ne porte pas le nimbe crucifère ; sur les bords, l'inscription susnommée, en caractères gothiques. Stalles Louis XIII, table de communion, XIXè"

— Notice sur Lennon, Bulletin diocésain archéologique et historique BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/421

 

—POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090067

 

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 23:12

Les deux "sirènes" ou plutôt femme-serpents ( granite, XVIe  siècle), crossettes  du porche de l'église de Lennon.
 

 

 

Sur les Femmes-serpents des églises et chapelles bretonnes :

Sur les sirènes (femmes-poissons)

 

PRÉSENTATION.

Les ornements sculptés à type de femmes-serpents ne sont pas rares dans les églises et chapelles bretonnes. Hiroko Amemiya qui leur a consacré sa thèse, dénombre 10 exemples de femmes-serpents, dont 9 en Finistère et une en Morbihan. On les distinguera des femmes-poissons (sirènes).

 

1. église Saint-Idunet à Trégourez, granite,1687. Moyen-relief du mur d'enceinte.

2. Le Juch, granite XVIIe. Ornement aen haut-relief du faîte du chevet

3. église Notre-Dame , Bodilis, porche sud, granite, 1564-1570? Console d'une niche du porche

4. église Notre-Dame  de Brasparts, porche sud, granite, 1592. Console d'une niche d'apôtre.

5. église Saint-Edern à Lannedern, crossette de l'ossuaire, 1662.

6. église de la Sainte-Trinité de Lennon, 2 crossettes du porche sud, XVIe siècle

7. chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou, porche ouest, granite, 1516. Cul de lampe  sous une niche.

8. église Saint-Suliau à Sizun, crossette de l'ossuaire, kersanton.

9.  église Saint-Suliau à Sizun, ornement d'une frise du chevet, granite.

 

In H. Amémiya.

L'église de la Sainte-Trinité de Lennon présente deux femme-serpents symétriques, qui ont fonction de crossettes à la base du rampant du pignon du porche sud. Elles sont sculptées en moyen-relief. Leur datation est difficile, car l'église a été totalement reconstruite en 1862 en style néogothique par Joseph Bigot, à l'exception des baies de la façade ouest, du porche sud (16e-17e siècles) et de la tour-clocher occidentale (1772, Joseph Gautron et Malegol commanditaires).

Plus précisément Gwénael Fauchille indique pour le porche sud "le réemploi d'éléments du XVIe siècle comme la porte intérieure en anse de panier à accolade flamboyante et niches à coquilles séparées par des pilastres".

Mais la présence sous le porche de 12 statues d'apôtres du XIXe siècle qui sont des pastiches de statues anciennes inciterait à la prudence.

D'autant que les deux femme-serpents de Lennon, identiques mais en miroir, ressemblent à leur homologue du porche sud de l'église Saint-Idunet, datée par sa présence au dessus d'une inscription de 1687. Et que le bloc de leucogranite, taillé en biseau à angle franc, ne présente pas d'usure.

 

illustration Fauchille Gwénaël

Vue générale du porche.

 

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

 

La femme-serpent du côté ouest.

Elle  a un visage  en ovale bilobé par des pommettes soulignées, une longue chevelure en deux nattes épaisses et striées éloignées de la tête et encadrant les épaules. Les seins volumineux occupent tout le thorax. La partie inférieure a la forme d'un abdomen globuleux se prolongeant par une queue qui s'enroule en une boucle. Cette queue s'achève par une dilatation en forme de trèfle.

 

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

 

La femme-serpent du côté est.

Elle est très proche de sa jumelle, mais on peut remarquer en l'inversant sur un montage que sa tête est inclinée vers le haut, ses nattes ne sont pas strièes, la limite des cheveux sur le front est soulignée, la boucle de la queue est moins fermée.

Montage des deux femmes-poissons. Photo lavieb-aile.

 

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Comparaison avec les femme-serpents de Trégourez puis de Lannédern.

Porche de Trégourez. Photo lavieb-aile.

 

Ossuaire de Lannédern. Photo lavieb-aile.

 

 

SOURCES ET LIENS.

— AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 183, 2  illustrations. Version remaniée de la thèse de 1996.

— AMEMIYA (Hiroko) 1996, Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129

https://theses.fr/1996PA070129

Résumé : Le thème principal de cette étude est de voir quel rôle la femme non-humaine - et notamment la femme qui appartient au monde maritime - a joué au japon et en Bretagne, à travers les récits relatifs à l'épouse surnaturelle. Pour la Bretagne, les recherches s'étendent également sur l'iconographie religieuse représentant l'être semi-humain telles la sirène et la femme-serpent. La région conserve dans ses chapelles de nombreuses statues des xvie et xviie siècles figurant ce type faites par des artisans locaux. L'imagination populaire s'épanouit ainsi dans la femme non-humaine de deux façons en Bretagne : dans l'expression orale et dans l'expression plastique ce qui nous offre une occasion inestimable d'étudier leur compatibilité dans leur contexte socioculturel. Les récits qui traitent le thème du mariage entre l'être humain et l'être non-humain révèlent la conception de l'univers d'une société. L'autre monde ou les êtres de l'autre monde sont en effet une notion fonctionnelle qui permet a la société de maintenir l'ordre interne par une intervention externe fictive : la suprématie du fondateur du japon s'explique par la transmission d'une puissance surnaturelle par sa mère du royaume maritime, alors qu'en bretagne, la destruction de la cite légendaire d'Is est causée par une fille maudite née d'une fée. Le premier volume de cette étude est composé de trois parties : i. L'autre monde dans la tradition populaire au japon, ii. Récits relatifs au mariage au Japon et en Bretagne, iii. Iconographie d'une femme semi-humaine. Le deuxième volume est un inventaire des différents types de représentation semi-humaine en bretagne.

— CHAUSSY (Dom Yves), 1953, Une paroisse bretonne. Lennon. Editions Guillet, Quimper. Réed. Breizh diffusion Spezet

— COUFFON (René), 1988, Alfred Le Bars, 1988, Notice sur Lennon  extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles,  Quimper, Association diocésaine, 1988.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/d5bbb67d7f1e0751a67b3cfd1b144383.pdf

— 1920, Notice sur Lennon extraite du Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cedca398eecd96fe1f24867530731c06.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2364

— https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29003450

 

Partager cet article
Repost0
9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 15:40

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien.

 

 

Voir sur Plouvien :

 

Voir sur la famille Richard :

Voir aussi sur les monuments funéraires :

 

PRÉSENTATION.

Ce tombeau ou plutôt cénotaphe était jusqu'au XIXe siècle dans la chapelle de Tariec, sur la rive de l'Aber-Benoît à l'ouest de Plouvien.

 

"En l'année 1518, Monseigneur Jacques de Rohan fondait, près du populeux village de Gréan, la petite chapelle de Saint-Tariec. Par lettre du 13 octobre, le vicomte de Léon approuva la dotation proposée par Laurel-Benoît Richard, recteur de Centré et chanoine de Nantes, pour son ornementation et l'établissement d'une chapellenie. Ces deux actes, cités dans le registre de la principauté de Léon, sont également mentionnés dans une délibération du corps municipal de Plouvien, sous la date du 13 février 1791. « Alors que, pour la première fois, note M. Le Guen, c'était en 1822, nous visitâmes ces lieux, déjà la toiture tombait en ruines, les murailles se lézardaient, la magnifique verrerie de la croisée principale était bien ébréchée, la tombe (du chanoine Richard) annonçait le passage d'un vandale moderne. Sur les vitraux coloriés, il nous en souvient, brillaient du plus vif éclat quelques écussons des familles anciennes ; dix ans plus tard, le chevalier de Fréminville y reconnaissait les armoiries des seigneurs de Kergounadech, de Kerouartz, de Trévern Lézérec. Cependant l'objet le plus digne de l'attention d'un archéologue c'était le tombeau du chanoine Laurent-Benoît Richard de Tariec... De cette chapelle qui, naguère si orgueilleuse de ses atours, dominait une vallée des plus pittoresques, il ne reste plus hélas ! de vestiges. Aliénée au commencement de la Révolution, malgré les, protestations réitérées du corps politique de la paroisse, elle fut bientôt abandonnée à l'oubli par les acquéreurs. En 1842, l'administration des Ponts et Chaussées vint achever l'oeuvre des vandales et du temps ». On voyait au-dessus de la porte d'entrée les armes des Richard, sieurs de Tariec : d'azur au rencontre de cerf surmonté d'une étoile a huit rais et accosté de deux roses de même. La chapellenie des sieurs de Tariec, dont ils étaient les présentateurs, et après eux les Kerouartz, était desservie dans la chapelle ; elle comportait un revenu de 300 livres, avec charge d'y célébrer une messe les dimanches et fêtes et un service à chaque fête de la Vierge (Abbé Le Guen 1888)."

 

La famille Richard.

J'ai déjà décrit les armoiries de cette famille Richard (et son alliance avec la famille Le Scaff) lorsque je les ai rencontrées dans la cathédrale Saint-Pol de Léon : 

Les Richard sont armoriés :  d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même  et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)

C'est le chanoine Olivier Richard, archidiacre d'Ack, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller aux Grands jours du Parlement de Bretagne, vicaire général de l'Evêque de Nantes,  qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.

https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale

Il est décédé en 1539. Son enfeu, édifié par son frère François, existe encore dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, chapelle des Toussaints (aujourd'hui Saint-Joseph ou du Saint-Sacrement). Deux anges y présentent ces armoiries, dans un monument aux pilastres Renaissance. Paul Peyron le décrit en détail dans son ouvrage sur la cathédrale (1901) avec la lecture de l'inscription 

Le frère d'0livier, François Richard, protonotaire apostolique, archidiacre de Léon, chanoine de Léon et de Nantes, recteur de Ploudalmézeau et de Quervignac, obtint aussi d'être enterré dans la cathédrale.

—PEYRON (Paul Théophile Malo, 1901, La cathédrale de Saint-Pol, et le minihy Léon

https://archive.org/details/lacathdraledesa00peyrgoog/page/n44/mode/2up

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM29000778

Les trois frères, Olivier, François et Laurent étaient  fils de Guyon Richard, secrétaire du duc François II, en 1488, et descendant de Simon Richard, l'un des écuyers du combat des Trente, en 1351. (Pol de Courcy, Bull. Association Bretonne 1851 p. 121)

https://archive.org/details/bulletinarcheolo03asso/page/n123/mode/2up

Guy Le Borgne, dans son Armorial Breton de 1667, indique :

"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."

 

Description (d'après E. Le Seac'h).

 

J'ai repris la description très complète d'E. Le Seac'h (2014), qui s'inspire de celle d'Y.P. Castel (1997). Le tombeau avait été d'abord décrit par le Chevalier de Fréminville puis par Pol de Courcy dans son site d'origine, la chapelle de Tariec à Plouvien. Cette chapelle étant tombée en ruine depuis le début du XIXe siècle, le tombeau a été transporté en l'église paroissiale, où l'abbé Le Guen l'a décrit en 1888. Le chanoine Peyron en a donné à son tour une description en 1907.

"L'atelier des Prigent a réalisé le gisant du chanoine Laurent Richard à Plouvien. Ce tombeau, situé sous la troisième arcade du bas-côté sud de l'église construite sur les plans de Joseph Bigot en 1856 provient de la chapelle, aujourd'hui disparue, du manoir de Tariec, près des rives de l'Aber-Benoît. Entièrement en kersanton, le gisant repose sur un coffre divisé en six panneaux sur les côtés longs  et en deux sur les côtés courts. Le tombeau mesure 2, 50 mètres de long, 1,04 mètre de large et 77 cm de haut. Le gisant fait 1,98 mètre de long et chaque pleurant 41 centimètres de haut.

Chaque panneau est séparé par des pilastres engagés ou des colonnes torsadées gothiques. Sur  quatorze panneaux, un pleurant chemine vers la tête du gisant. Ce cortège de moines encapuchonnées rappelle les pleurants du tombeau du chancelier de Bretagne Philippe de Montauban — mort en 1514— et d'Anne du Chastelier à Ploërmel, ou ceux qu'on trouve en Bourgogne où Claus Sluter, au début du XVe siècle, a innové en introduisant un cortège de pleurants dans une série d'arcatures du tombeau de Philippe Le Hardi de 1404 à 1406 (Claus Sluter étant mort en 1406 en ne réalisant que 2 pleurants, c'est son neveu Claus de Werwe qui acheva le monument en 1411).

Laurent-Benoît Richard, chanoine à la cathédrale de Nantes et recteur de Cintré, était docteur en droit civil et vivait dans la première moitié du XVIe siècle. Ce tombeau a souvent été assimilé (Fréminville) à celui de son frère Olivier, qui est pourtant enterré avec leur autre frère François, décédé en 1539, à Saint-Pol-de-Léon, dans une chapelle absidiale de la cathédrale.

À Plouvien, la devise, qui est inscrite sur des phylactères sur trois faces du tombeau, est compléte : à la tête du gisant, "CAR/ET. DOE", au nord "ME[V]LI / DOE" et aux pieds du gisant  "ENORI/DOE". ("Aimer Dieu, louer Dieu, honorer Dieu". Le blason des Richard est figuré à six reprises sur le gisant :  d'azur au rencontre de cerf d'or, surmonté d'une étoile à huit rais d'argent et accosté  de deux roses de même, identique à celui de la porte d'entrée de la chapelle de Tariec.

Le tombeau est constitué d'une dalle avec un gisant encadré de deux angess agenouillés qui tiennent un blason où figurent à droite la Vierge au calvaire et à gauche le Christ en croix. Laurent Richard est allongé sur le dos, les mains jointes en prière. À ses pieds est couché un animal que le chevalier de Fréminville a identifié à un cerf secondairement décapité, mais où Y.P. Castel a reconnu plus justement un sanglier [ou du moins un porc, en l'absence de défenses].

Le gisant  porte un surplis recouvert d'une chape plus courte. Dessous, dépasse au niveau du col une mosette (camail propre aux chanoines) décorée de fronces verticales qui se retrouvent au niveau des poignets. Le mors de la chape est aussi décoré de cabochons encadrant un soleil représentant des lys héraldiques et une flamme. Son orfroi est agrémenté de galons décorés de cabochons, imitant des pierres précieuses, d'un liseré de perles et de l'écu familial.

Sur la partie droite de l'orfroi, deux petits personnages encadrés de fines colonnettes en nids d'abeille sont superposés. En haut, saint Laurent, patron du chanoine, se reconnaît facilement à sa grille et à sa dalmatique de diacre. En dessous,  un évêque barbu est coiffé d'une mitre ; il bénit de la main droite et tient une crosse de la main gauche. Il semble logique d'y voir saint Benoît, deuxième patron de Laurent-Benoît Richard, mais ce saint est un abbé (qui tient sa crosse à droite) et non un évêque. D'autre part, le manteau, dont le plis fait retour sous le poignet gauche, semble recouvrir son torse et ses jambes nues, ce qui a intrigué Y.P. Castel . L'abbé Le Guen hésitait à y voir saint Jaoua, patron de la chapelle éponyme de Pluvien.

Le gisant est tête nue, les cheveux divisés en fines mèches souple avec une petite tonsure sur le haut du crâne. L'arcade sourcilière est taillée en accent circonflexe. Les yeux globuleux, qui ont une paupière supérieure plus large que celle du dessous, sont légèrement bridés. Les narines dilatées et la bouche entrouverte donnent une impression de vie.

Le tombeau est de deux mains différentes. Le gisant lui-même est de l'atelier des Prigent. La qualité du visage aux traits fins ainsi que l'ornementation des vêtements sont de Bastien Prigent. Mais les pleurants de facture plus grossière sont d'un sculpteur moins habile qui avait sans doute été engagé pour accomplir le gros de l'ouvrage.

La tête du défunt repose sur un coussin dont les angles sont décorés de boutons sauf celui du sud-ouest, brisé. La barrette à quatre cornes, signe de son grade de docteur, est posée à plat à sa droite.

Le chanoine porte, en relation avec ses grades de docteur en théologie et en droit et de sa dignité de chanoine, d'une église cathédrale un anneau sur la deuxième phalange de l'annulaire droit et une bague sur celle du majeur gauche, tandis qu'une autre bague est portée sur la première phalange de l'auriculaire gauche. Elles portent des cabochons imitant des pierres précieuses.

Il porte des chaussures à bout carré et coqué, et à fente d'aisance sur le cou-de-pied."

 

 

 

 

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant de Laurent Richard dans l'église de Plouvien.
Cliché E. Le Seac'h

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Saint Laurent tenant le grill de son martyre.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Saint Benoît en évêque ? [ou saint Jaoua??]

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le sanglier.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les chaussures du chanoine.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le coffre et ses pleurants.

 

Le long du coffre du tombeau, des pleurants encapuchonnés cheminent vers la tête du gisant. Ils sont disposés dans des niches encadrées de pilastres rectangulaires, tandis que deux anges centraux sont encadrés de colonnes torsadées.

Je les ai numérotés de 1 à 16.

La plupart des priants tiennent un livre ouvert (n° 1, 2, 5, 6, 7, 9, 10, 12,16). Le livre du n°13 est suspendu à son poignet. Trois sont sculptés mains jointes, dont un de face (n°3). Trois autres, chacun à un bout du gisant, tiennent un chapelet entre leurs mains jointes (n°8, 14 et 15). Un seul (n°2) se touche le bord extérieur de l'œil pour essuyer une larme. Un ange juché sur son épaule lui caresse la tête pour le réconforter. Les tuniques à capuchon que portent les pleurants sont, d'un personnage à l'autre, plus ou moins plissées avec un tombant varié.

Les pleurants n°7, 9 et 16 sont associés aux phylactères portant les devises ENORI DOE, ME[V]LI DOE et CARET DOE.

Deux anges, de face,  (n° 4 et 11) présentent le blason des Richard. Les colonnes qui les encadrent portent, en partie haute, le monogramme IHS en lettres minuscules gothiques, et non la date de 1555 comme on l'a cru et répété.

 

 

 

 

 

Le tombeau recèle de petites facéties du sculpteur qui a figuré sur les consoles des pleurants des figures fabuleuses et des masques. Les consoles les plus simples sont feuillagées, godronnées ou décorées d'écailles de poisson et de volutes moulurées. D'autres sont ornées de masques humains : l'un à l'endroit, impassible, l'autre à l'envers et grimaçant, la langue tirée.


 

Enfin pour parachever cette décoration soignée, la lèvre de la table est décorée d'une frise de feuillages gothiques à bois écoté du côté sud, et de quinze grappes d'une vigne eucharistique du côté nord et du côté est, la tige de cette vigne sortant de la bouche d'une tête anthropomorphe au coin nord-ouest.

 

 

Au total, E. Le Seac'h distingue ici deux aspects de la sculpture basse-bretonne qui  cohabitent sur ce monument, l'œuvre d'atelier et la sculpture de campagne, le religieux et la culture profane plus discrète, que l'on retrouve aussi dans les hauteurs secrètes des sablières ou sur les crossettes et gargouilles des monuments, en lien avec les drôleries marginales des Livres d'heures et autres manuscrits religieux.

 

I. Le côté sud.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°1.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°2, barbu, tête inclinée, essuyant une larme.

 

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

L'ange consolant le pleurant d'une main posée sur son capuchon .

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°3.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La console est sculptée d'une tête à l'envers tirant une langue carrée.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Ange n°4, présentant le blason aux armes des Richard.

Monogramme IHS sur la colonne.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Sous l'ange, sa console est constitué de trois nez pour quatre yeux forme trois visages, sorte de trifons d'inspiration romane.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°5.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant, n°6.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

II. Le côté est (sous le sanglier).

 

Cliché E. Le Seac'h.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant n°7 et devise ENORI DOE.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°8.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

III. Le côté nord.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°9 et devise MEVLI DOE.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant, n°10.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Ange, n°11 et monogrammes IHS.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

La sirène, ou du moins un personnage féminin aux jambes réunies vers une courte queue vaguement bifide sortant de la pierre, avec une main droite posée sur le ventre et l'autre se peignant,  se trouve sous l'ange n°11. Les photos de ces détails sont difficiles.

Cliché lavieb-aile.
Cliché Le Seac'h.

 

Cliché Jean-Yves André

 

 

 Pleurant, n°1.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Selon E. Le Seac'h, la console du n°12 accueille deux personnages, l'un la tête cachée derrière son tonnelet d'alcool, l'autre en acrobate, les jambes écartées vers l'arrière, les talons dans la main.  L'"acrobate" ne pourrait-il être une sirène?

Cliché lavieb-aile.

 

 Pleurant, n°13.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Côté ouest.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal) 12 juillet 1997, "Le tombeau de Laurent Richard à Plouvien", Le Progrès de Cornouaille/Courrier du Léon .

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2860

— CASTEL (Yves-Pascal) 1999, "Plouvien. Eglise Saint-Pierre et-Saint-Paul. Le tombeau du chanoine Laurent Richard". Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t CXXVIII, p.171.

— CASTEL ( Yves-Pascal ) 1987, "Les armoiries de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon" in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, N° 116 .

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Plouvien" Nouveau répertoire des églises et chapelles du Diocèse de Quimper et Léon, Quimper. 

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/880c2cb516df89fe70f7680388e968cc.pdf

 

— COURCY (Pol de), 1890, Nobiliaire et armorial de Bretagne

https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Potier_de_Courcy_-_Nobiliaire_et_armorial_de_Bretagne,_1890,_tome_3.djvu/38

Richard, sr de Kerriel, par. de Tréglonou, — de Pontarc’hastel, par. de Plouider, — de Tariec, par. de Plouvien.

D’azur au rencontre de cerf d’or, surmonté d’une étoile à huit rais d’argent et accosté de deux roses de même. Devise : Caret Doué, meuli Doué, énori Doué. (Aimer Dieu, louer Dieu, honorer Dieu) ; et aussi : Dominus in circuitu.

Pierre, de la paroisse de Guérande, valet de chambre du duc, anobli en 1439 ; Pierre, fils du précédent, bouteiller du duc, confirmé en 1443 , Guyon, clerc et secrétaire des ducs Pierre, Artur et François de 1451 à 1486; Olivier, sr de Tariec, conseiller aux Grands Jours, chanoine de Nantes, Rennes et Léon, † 1539 et enterré dans la chapelle de Toussaints à la cathédrale de Léon.

— FRÉMINVILLE (Chevalier de), 1832, Antiquités de Bretagne page 219-220

http://arkaevraz.net/wiki/images/1/12/Fr%C3%A9minvilleAntiquit%C3%A9sBretagneFinist%C3%A8re.pdf

"En continuant de s'avancer sur le même chemin , jusqu'à une demie lieue de Lannilis , de on aperçoit sur le penchant d'une colline dominant une vallée couverte de bois, la petite chapelle gothique de Saint Tariec. Elle est abandonnée et sa toiture tombe en ruines. Sur ses vitraux peints on remarque les écussons armoriés de plusieurs familles anciennes, entr'autres ceux des familles de Kergournadec'h , de Kerouartz et de Trédern de Lézerec. Mais ce qu'il y a de plus digne d'attention dans cette chapelle, c'est le tombeau d'Olivier Richard , docteur en théologie , chanoine et grand vicaire de Nantes. C'est un sarcophage dont l'entablement, orné de sculptures imitant un feuillage, est supporté par des pilastres engagés entre lesquels sont plusieurs petites f1gures de moines grotesquement sculptées, dans l'attitude de la prière et de la douleur. Au milieu d'elles est un ange soutenant un écusson aux armes d'Olivier Richard qui sont une tête ou rencontre de cerf cantonnée de trois roses. Sur le dessus du tombeau est couchée la statue du chanoine revêtue de ses habits sacerdotaux. Son bonnet carré est posé à côté de sa tête de chaque côté de laquelle on voit en outre une figure d'ange à genoux. Ses pieds sont appuyés sur un cerf couché. Ce tombeau ne porte pas d'inscription ni de date; on ne sait quand mourut Olivier Richard'. Des titres de l'église de Nantes nous apprennent toutefois qu'il vivait en 1514» Au-dessous du sarcophage est un petit caveau voûté ; les pierres qui le fermaient ayant été dérangées, il ne me fut pas bien difficile de me glisser dedans. J'y trouvai les débris du cerceuil du chanoine et ses deux fémurs. Le reste de ses ossements avait été consumé."

 

—LE BORGNE Guy  Armorial Breton de 1667

"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."

 

— LE GUEN (Abbé) 1888, Antiquités du Léon et plus spécialement du canton de Plabennec, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1888 Volume 15 page 149

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f232.item

"10 Chapelle de Tariec.
Dans l'année 1518, Monseigneur Jacques de Rohan fondait la petite chapelle de Tariec. Par lettres du 13 octobre de la même année U approuvait la dotation proposée par Messire Laurent-Benoît Richar, recteur de Cintré et chanoine. de Nantes, pour son ornementation et la création d'une chapellenie. Ces deux actes, cités dans le registre des aveux de la principauté de Léon, sont également mentionnés et brièvement analysés dans une délibération du corps muuicipal de Plouvien, sous la date du 13 février 1791. Le donateur avait choisi sa dernière demeure dans cette chapelle, ou un superbe mausolée, portant le millésime de 1555, couvrait ses restes. (Voir Fréminville.)
De la chapelle, élégant édifice en style flamboyant, il ne reste plus de traces. Aliénée en 1792, elle fut bientôt abandonnée aux ravages du temps et, lorsque nous la visitions pour la première fois en 1822, la toiture disparaissait, les murs se lézardaient, les vitraux coloriés s'envolaient aux vents.
Le mausolée est aujourd'hui dans l'église de Plouvien. Les seuls souvenirs du passé qui restent à Tariec sont la maison presbytérale et l'écusson du chanoine une tête de cerf cantonnée de trois roses conservé jusqu'à ce jour au-dessus de la porte d'entrée.
Laurent Richard, docteur en droit civil et canonique, et chanoine de l'église cathédrale de Nantes, porte les insignes caractéristiques de sa dignité et de ses grades dans les trois anneaux qui se remarquent sur ses doigts.
Nous espérons qu'on n'ira plus confondre Laurent Richard avec son frère Olivier, recteur de Guicguen (Plouguin) en 1535 selon un document authentique conservé parmi les manuscrits de MM. de Kerdanet, ni avec ce Richar du Pont-du-Château, chanoine de Léon, dont parle Ogée dans son dictionnaire."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, La sculpture sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, pages 158-159-160.

— PEYRON (Chanoine), 1907, Eglises et chapelles du Finistère (suite) ; 7ème article, voir tomes XXX à XXXII): Doyenné de Plabennec (fin) et Ploudalmézeau ,Bulletin SAF 1907

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1907_0277_0290.html

"Tariec
La chapelle ou gouvernement de Tariec ou Tarieuc était sous le vocable de saint Tariec, on pense que c'est le même que saint Darioc, neveu de saint Patrice, et honoré en Irlande. Cette chapelle, dit M. Le Guen, fut fondée en 1518 par Mgr Jacques de Rohan et dotée, elle possédait un tombeau
portant la représentation d'un chanoine, mais sans inscription, c'était certainement un des frères Richard sieurs de Tarieuc,mais lequel ?
M. de Fréminville nous dit que c'était Olivier Richard, mais ce n'est pas vraisemblable, car l'on voit son tombeau à la cathédrale de Saint-Pol, et l'inscription moderne qu'y a mise M. de Courcy nous dit qu'il fut construit en 1539 par les soins de son frère François, également chanoine, serait­
ce donc ce dernier qui aurait été inhumé à Saint-Tariec ?
On pourrait le croire si M. Le Guen, d'après un document trouvé chez M. de Kerdanet, disait que c'est un chanoine Laurent Richard, frère des prédédents et recteur de Plouguin en 1535. M. Le Guen ajoute que cette tombe qui porte le millésime de 1555 a été transportée dans l'église
paroissiale lorsque 1::). chapelle est tombée complètement en ruine vers 1830. On voit encore au-dessus de la porte d'entrée les armes des Richard, sieurs de Tarieuc ; d'azur au rencontre de cerf' surmonté d'une étoile à huit accosté de deux roses de même. 
Une chapellenie fondée par les sieurs de Tarieuc, dont ils étaient présmtateurs et après eux les Kerdouarts, était desservie dans cette chapelle avec un revenu de 300 l. et charge d'y célébrer une messe les dimanches et fêtes et un service à chaque fête de Notre-Dame.

Voir aussi :

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM29000778

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29000778

 

La Maison dite « Prébendale », à l’Est de la Cathédrale, sur la Place du Petit- Cloître, est l’oeuvre, vers 1530, d’Olivier Richard, archidiacre d’Ack, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller au Parlement de Bretagne, vicaire général de l’Evêque de Nantes.

Pourquoi « Prébendale » ? Parce qu’à son titre de chanoine s’attachaient des revenus ecclésiatiques ou prébendes…
Le style de la demeure appartient à la Renaissance bretonne, en rupture avec les édifices défensifs et incomfortables du Moyen- Age.
Une porche à arc en anse de panier ouvre sur une courette pavée. Les figures humaines sculptées sur les jambages de la porte d’entrée pourraient bien être celles des deux frères Olivier et François Richard. Le pignon est orné, aux angles, d’un lion et d’un dragon qui symbolisent la double appartenance du chanoine fondateur à la cité et à l’église : le lion est l’emblème du Léon et le dragon un hommage à Saint Paul Aurélien, premier évêque de la ville…

https://www.roscoff-tourisme.com/fr/fiche/patrimoine-culturel/maison-prebendale-saint-pol-de-leon_TFOPCUBRE029FS0003B/

ls sont quelques milliers à franchir le seuil de la Maison prébendale pendant l'été et, sur l'ensemble de l'année, au fil des expositions, plus de 15.000 visiteurs sont accueillis dans cette superbe demeure de la Renaissance bretonne, aujourd'hui propriété communale. Elle a été construite, vers 1530, par Olivier Richard grâce aux revenus ecclésiastiques, ou prébendes, attachés à son titre de chanoine, d'où le nom de « maison prébendale ». D'autres riches demeures de la ville portent cette même appellation car leurs propriétaires respectifs bénéficiaient de revenus analogues.

Reliée à la cathédrale par un cloître


Un cloître la reliait à la cathédrale, d'où le nom de place du Petit-Cloître, récemment rebaptisée place de L'Été-44, qui les sépare. Olivier Richard, dont le père avait été secrétaire du duc François II et descendant de Simon Richard, l'un des écuyers du combat des Trente en 1531, portait le titre de « docteur profond », tour à tour à la tête de l'archidiaconé d'Ack, c'est-à-dire des paroisses de la région de Brest, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller au Parlement de Bretagne et vicaire général de l'évêché de Nantes. Il avait un frère, François, également dignitaire religieux, protonotaire apostolique et archidiacre de Léon. Leur fortune était colossale. Sans doute peut-on voir leurs visages dans les sculptures ciselées qui entourent la porte d'entrée, ainsi que sur leur tombeau dans l'abside de la cathédrale.

Un lion et un dragon


Confisquée à la Révolution, la demeure a connu ensuite bien des propriétaires, dont un marchand de vin qui avait gravé son nom (« Sou ») sur le blason de la façade. Les amoureux du patrimoine s'attardent volontiers devant ses jeux de toiture très savants et ses angles ornés d'un lion et d'un dragon, symbolisant la double appartenance du chanoine fondateur à la cité (le lion était l'emblème du Léon) et à l'église, le dragon renvoyant à Pol Aurélien. La statue de l'évêque fondateur, qui figurait à l'angle, a été détruite à la Révolution. Le porche en anse de panier ouvre sur une courette pavée où repose le gisant de « saint Bidouzin ». La tourelle, terminée par un magnifique chaperon pointu et qui fait le lien entre les deux ailes de l'édifice, abrite un remarquable escalier à vis.
 

 

François Richard, archidiacre et chanoine de Léon, 1536. L'HÔPITAL SAINT-YVES DE SAINT-POL-DE-LÉON  gouverneur :

 

Le tombeau de Jehan Le Scaff, sénéchal en 1500-1539 et d'Anne du Bois dame de Kerlosquet ( Kergoët) dans un enfeu de la chapelle Saint-Roch du bas-côté sud de  la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Kersantite et marbre noir, deuxième moitié du XVIe siècle, ou XVIIe siècle ?

https://www.lavieb-aile.com/2022/08/le-tombeau-de-jean-le-scaff-et-d-anne-du-bois-de-kergoet-en-la-cathedrale-de-saint-pol-de-leon.html

Les armoiries mi-parti LE SCAFF/RICHARD à gauche, présentées par deux lions.

.

 

Les deux branches : Richard et de Kergoët.

Pol de Courcy signale, après le mariage de Jehan Le Scaff et d'Anne du Bois, deux branches, qui correspondent d'ailleurs aux deux blasons : celle des RICHARD et celle des KERGOËT. 

Les armoiries (restaurées en 1840) de la famille Richard en clé de voûte de la chapelle.

Les Richard sont armoriés :  d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même  et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)

C'est le chanoine Richard qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.

https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Monument funéraire Gisants XVIe siècle. Prigent Kersanton Héraldique
4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 17:19

Deux vitraux en médaillon aux armes du cardinal Guillaume Briçonnet conservés à l'église de la Trinité-des-Monts de Rome, réalisés par Guillaume de Marcillat vers 1508-1514 et provenant de l'ancien couvent des Minimes du Pincio de Rome.

 

PRÉSENTATION.

En bon touriste visitant Rome, j'ai visité l'église de la Trinité-des-Monts, et j'ai pris quelques photos. Au retour, je me suis intéressé à celles de deux médaillons en raison des inscriptions et des blasons qu'ils portaient.

Le premier portait sur un phylactère les mots S JUSTUS HAEC EST VERA, et le second l'inscription FRATERNITAS S PASTOR.

Il fallait manifestement les coupler, d'une part car je reconnasissais ici les noms de deux saints martyrs jamais dissociés, Justus et Pastor (les saints Juste et Pasteur), et d'autre part l'incipit du cantique : Haec est vera fraternitas quae numquam potuit violari certamine; qui, effuso sanguine, secuti sunt Dominum,
contemnentes aulam regiam pervenerunt ad regna caelestia
, "Voici la vraie fraternité, qui jamais ne put être altérée au combat : et, en versant leur sang, ils se sont mis à la suite du Seigneur et atteignirent le royaume des Cieux", texte qui convenaient parfaitement aux deux martyrs espagnols du IVe siècle persécutés sous Dioclétien.

Les deux saints qui se font face et se ressemblent sont nimbés, ils tiennent la palme du martyre et un livre, ils sont placés sous une arcade soutenue par des piliers à chapiteaux, devant une paroi à baies cintrées et une tenture damassée bleue à motifs floraux. Ils sont vêtus d'un surplis blanc et d'un manteau rouge Les vitraux ont été (très) restaurés, notamment les visages.

Que m'apprend l'ami Wiki ?

"Nés à Tielmes, près de Madrid, ils sont peut-être enfants de saint Marcel le Centurion dont, disent certaines légendes hagiographiques, douze fils auraient été martyrs. Selon la tradition, Just avait douze ans, et Pasteur neuf. Une hymne liturgique dit plutôt neuf ans pour l'un et à peine sept ans pour l'autre.

Alors qu'ils sont à l’école d'Alcalá de Henares alors appelée Complutum, ils apprennent la promulgation de l’édit de Dioclétien interdisant la religion chrétienne. Aussitôt, ils rejettent leurs tablettes d'école et les enfants sont conduits au palais du gouverneur Dacien qui leur demande des comptes. Dacien, devant leur jeune âge, ne les prend pas au sérieux et leur offre des cadeaux pour les faire changer d’avis.

Comme les frères restent intraitables, Dacien ordonne qu’on les fouette rigoureusement avec des verges ou qu'on les frappe à coup de gourdins. Mais rien n'y fait et devant leur détermination, les deux frères sont emmenés à l’extérieur de la ville pour être décapités par l'épée ou étranglés selon les versions dans un champ appelé Campo loable ou Campo laudable, le Champ louable."

Ils sont devenus les patrons des écoliers. Une basilique leur est dédiée à Barcelone. Quel rapport avec la Trinité-des-Monts ? Que font-ils ici ?

 

 

 

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

 

La solution est apportée par l'étude des blasons.

Sous saint Juste, deux anges présentent les armes de la famille Briçonnet :

D'azur, à la bande componnée d'or et de gueules de cinq pièces, le premier compon de gueules chargé d'une étoile d'or, ladite bande accompagnée d'une étoile d'or, posée au canton senestre du chef.

 

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

L'autre blason porte les armes de la ville de Narbonne (Aude) :

De gueules à la clef d'or posée en pal senestrée d'une croix patriarcale d'argent, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.

Mais ...

Donc, le médaillon est postérieur à 1508.

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

Vitrail en médaillon de l'église de la Trinité-des-Monts. Photo lavieb-aile 2024.

 Il me suffit de croiser la donnée "Briçonnet" et la donnée "Narbonne" pour que je sois conduit au Cardinal Guillaume Briçonnet, archevêque de Narbonne, où il mourut en 1514.  Allo Wiki ?

"Guillaume Briçonnet, né en 1445 à Tours, et mort le 14 décembre 1514 à Narbonne, est un officier royal puis un ecclésiastique français, connu sous le nom de Cardinal de Saint-Malo. Il a été nommé cardinal de S. Prudenziana en 1495 par le pape Alexandre VI à la demande de Charles VIII. Le 27 mai 1498, il couronne Louis XII à Reims.

Il devient abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés, qu’il cède à son fils Guillaume en 1507. Il est nommé lieutenant général du roi pour le Languedoc et doit abandonner l’archevêché de Reims (et plusieurs abbayes) cette année-là, mais obtient l’archevêché de Narbonne, 1507 à 1514 et devient évêque suburbicaire d'Albano, puis évêque suburbicaire de Frascati l’année suivante en 1508, et enfin de Palestrina en 1509.

En 1510-1511, ses violents démêlés avec le pape Jules II autour du concile de Pise-Milan-Lyon provoquent son excommunication et la perte du chapeau de cardinal pour avoir ouvert malgré lui le concile de Lyon. Après la réconciliation de l’Église française et de la papauté, Léon X lui rend la pourpre romaine en 1514, il meurt la même année."

Or, quel est le nom de la cathédrale de Narbonne ? La cathédrale Saint-Juste-et-Saint- Pasteur. Guillaume Briçonnet a donc fait allusion à sa fonction et à son titre d'archevêque de Narbonne en faisant figurer les deux martyrs Justus et Pastor sur "ses" médaillons. Il fit réaliser des travaux dans sa cathédrale en 1514.

 

Fort bien, fort bien, mais que venait-il faire à Rome, et plus encore à La Trinité des Monts, église qui fut construite "par les espagnols entre 1741 et 1746"?

Sachez que cette église a été construite sur le couvent royal des Minimes bâtie sur la colline du Pincio, pour les prêtres et frères de l'Ordre des Minimes fondé par saint François de Paule en 1436 et approuvé en 1474.

Couvent construit à partir de 1502 par  Guillaume Briçonnet. Et, cherry on the cake, en pierre de Narbonne !

Mais attention, il peut y avoir confusion (par moi ou par les auteurs) entre mon Guillaume Briçonnet, et son fils Guillaume Briçonnet (1470-1534), évêque de Lodève et de Meaux, grand prélat de la Renaissance et ambassadeur des rois de France à Rome (auprès de Jules II en 1507).

Je me replonge dans mes lectures :

Coupures de presse : "En 1502 Briconnet , que les affaires politiques de France avaient amené à Rome où il devait six ans plus tard revenir avec le titre d'ambassadeur , jeta les fondements de l'église élevée en l'honneur de la Sainte - Trinité , et ceux du chœur …Construite à partir de la fin du XVe siècle, la Trinité des Monts est une église française occupée par un couvent des Minimes...Œuvre de pierre perchée sur les hauteurs du Pincio à Rome, le couvent royal des Minimes français de la Trinité-des-Monts ...Ce privilège en faveur des Minimes ... Briçonnet , évêque de Saint- Malo , ce furent des pierres en provenance de Narbonne qui servirent pour construire ... Le cardinal Guillaume Briçonnet , qui avait montré tant de protection aux Pères Minimes." ...

 

Voici un texte plus complet et récent :

"L’histoire du couvent des Minimes, fondé à la fin du XVe siècle sur la colline du Pincio, est marquée dès son origine par un contexte contrasté, alimenté par des tensions idéologiques diversifiées et souvent contradictoires. En effet, cet ensemble sera le lieu d’une confrontation impliquant d’une part les exigences d’un véritable enracinement de la communauté religieuse érémitique fondée par François de Paule dans la « Ville sainte » en vue du Jubilé du nouveau siècle, d’autre part la volonté politique d’affirmation d’une représentation de la Couronne de France dans la cité pontificale et cosmopolite. Toutes les sources historiographiques les plus dignes de foi, à quelques exceptions près – et même celles qui présentent à l’évidence une certaine inflation rhétorique – témoignent d’une volonté initiale clairement affirmée, visant à mettre en évidence l’image d’une église et d’un couvent qui représentent la France dans la cité pontificale, et ce jusque dans le choix du vocabulaire architectural. En réalité, au-delà de la rhétorique des textes, il semble bien que la suite des évènements ait pris un chemin bien plus complexe et chaotique, marqué par des évènements ponctuels, le plus souvent inattendus. L’ouvrage manuscrit de L’Histoire du couvent de la Trinité-des-Monts du père Charles Pierre Martin demeure sans aucun doute la source la plus importante et la plus complète sur ce complexe monumental. Il y est rappelé que la construction du couvent et de l’église des Minimes aurait débuté dans les dernières années du XVe siècle, lorsque Charles VIII, lors de sa mission à Rome en 1494, qui se soldera par un échec, ratifie la donation des terrains acquis sur la colline du Pincio en faveur de la communauté religieuse. À partir de ce moment-là – toujours selon le père Martin – on peut suivre une longue série de donations et de patronages en faveur de la construction du complexe monastique surle Pincio, même si ceux-cisont le plussouvent présentés avec une emphase destinée avant tout à célébrerla bienveillance desrois de France au détriment de la participation pourtant très généreuse des grandes familles de l’aristocratie romaine. Rappelons ici que c’est à ces familles que l’on doit en très grande part la splendeur du couvent romain des Minimes. À l’instar de beaucoup d’autres chantiers d’une certaine importance se déroulant sur une période relativement étendue, l’église de la Trinité-des-Monts représente l’exemple d’un édifice dont la gestation, tout au long du XVI e siècle, a été longue, marquée par de fréquents changements de projet. Toute la documentation dont nous pouvons disposer, malgré son état fragmentaire et ses lacunes, en atteste encore aujourd’hui. Elle laisse dans l’ombre un certain nombre de points qui s’avèrent cruciaux pour la connaissance d’un ensemble architectural parmi les plus significatifs et les plus stratégiques de la Rome du XVIe siècle. On a souvent noté le caractère de « gothique à la française » du parti d’origine de l’église des Minimes à Rome, caractère qu’elle perdra par la suite. C’est bien, certes, ce qu’illustre le premier projet, dans les dispositions de l’abside, de la voûte et, dans une certaine mesure, de la façade. Ceci apparaît clairement dans les documents écrits et figurés, que ce soit dans la description qu’en donne Giovanni Antonio Bruzio dans son ouvrage du Theatrum Romanae Urbis datant de 1662, très proche par sa chronologie de l’achèvement du chantier. Ainsi, la vue de l’église dans la gravure de Giovanni Battista Falda, datée de 1669, représente-t-elle l’église avec ses baies d’origine, en ogive. Nous savons que la construction de l’église sur le Pincio a dû commencer officiellement en 1502, grâce aux fonds et aux matériaux qui avaient été mis à disposition par l’ambassadeur de France Jean Bilhères de Lagraulas, cardinal de Saint-Denis, disparu en 1499, resté célèbre aujourd’hui pour avoir été l’un des commanditaires importants de Michel Ange.

Mais c’est bien autour de la personnalité du cardinal Guillaume Briçonnet que va se jouer le sort de l’église romaine des Minimes. Figure controversée et grand défenseur du gallicanisme, Guillaume Briçonnet aura été le véritable protagoniste de l’engagement des travaux et c’est lui qui, certainement, a favorisé le recours à un modèle « français » et l’adoption, clairement, d’un répertoire issu d’une rhétorique française. On sait, par exemple, qu’il fit transporter de Narbonne la pierre de taille qui servit à la construction de l’église et ce dans l’intention, non seulement d’avoir un édifice de forme gothique « à la française », mais plus certainement pour imprimer à la Rome des papes le signe d’une forte représentation de la présence royale. Les sources viennent d’ailleurs le confirmer, avec les autres commandes, celles du maître-autel, de l’abside, des deux chapelles latérales et des trois verrières de couleur créées par la maître verrier Guillaume de Marcillat – de même que le voûtement de la croisée de transept qui demeure bien lisible aujourd’hui.

Aujourd’hui, il est bien difficile de savoir exactement ce qui, de ce projet ambitieux si connoté idéologiquement, a été effectivement réalisé. Moins rares que ce que l’on pourrait croire, les sources documentaires confirment qu’au moment de l’achèvement du chantier et de la consécration en 1595, l’église dans ses dispositions « gothicisantes » devait paraître bien insolite ; il n’en reste aujourd’hui que quelques traces, comme la structure de la voûte du transept, avec ses arcades en ogive et les nervures en liernes et tiercerons de la croisée. Parmi les sources qu’il faut citer ici, car elle s’avère d’une importance majeure, se trouve la description donnée par Giovanni Antonio Bruzio dans la seconde moitié du XVII e siècle, citée plus haut, qui donne précisément l’état de la construction comme l’articulation des espaces intérieurs, leur dimension, le détail des dispositions des structures et même la forme des baies. Par le choix de la pierre de Narbonne, une autre indication chronologique est donnée. Le cardinal Briçonnet, archevêque de Reims en 1502, est nommé titulaire du siège de Narbonne en 1507, ce qui peut constituer un indice de datation pour la construction du chœur de l’église. En tout état de cause, le choix par le cardinal Briçonnet de mettre en avant un certain goût « antiquaire » par ailleurs assez peu conventionnel, et absolument contraire à toute logique économique, semble l’expression d’une volonté d’affirmation claire de la part du commanditaire, dénotant un attachement au passé et à la grande époque des cathédrales gothiques. Par ailleurs, nous savons avec certitude qu’en 1504, deux ans donc après l’ouverture du chantier du Pincio, le maître maçon Castellino della Torre (ou de Turre) est engagé pour la construction de l’église et du dortoir (cités dans les sources comme « ecclesiae et dormitorij »). Il semble toutefois que cette contribution demeure relativement modeste. D’une tout autre importance apparaît en revanche la présence sur le chantier, une dizaine d’années plus tard, en novembre 1514, du tailleur de pierre Sebastiano da Fossombrone. Connu pour avoir participé à la réalisation de projets d’Andrea Sansovino, de Raphaël et de Sangallo, c’est lui qui travaille à la Trinité, en avançant d’est en ouest, sur les chapelles et leurs voûtes aux nervures de travertin comme sur les baies géminées qui leur correspondent. C’est donc entre ces deux dates limites que l’on peut situer la prestigieuse donation du cardinal Briçonnet et le transport de la pierre de Narbonne. Des sondages très précis ont pu être réalisés à l’occasion des chantiers de restauration qui viennent de s’achever. Ils nous ont apporté de nombreuses autres informations, et notamment le témoignage d’un changement de parti très précoce dans le plan de l’église. C’est ainsi qu’a pu être identifiée une première phase, basée sur un projet de construction à nef unique flanquée de chapelles latérales passantes, ayant toutes la même dimension, avec une abside polygonale. " (Sebastiano Roberto)

 

On a bien lu : Sebastiano Roberto mentionne dans son texte "trois verrières", alors que j'ai multiplié les recherches en ligne sur les vitraux de La Trinité-des-Monts, croisant tous les mots clefs possibles sur le moteur de recherche et Google-image à leur propos. 

Et il m'indique leur auteur : Guillaume de Marcillat!

Et Wikipédia lui consacre un longue notice (que je copie en l'abrégeant) !! Et Vasari fur son élève à Arezzo et a décrit sa vie !

 

 

"Guillaume de Marcillat (aussi nommé Guglielmo di Pietro de Marcillat ou Guglielmo da Marsiglia pour les Italiens), né à La Châtre, dans l'actuel département de l'Indre, vers 1470 et mort à Arezzo le 30 juillet 1529, est un peintre français qui est célèbre pour ses vitraux historiés. Il a également réalisé des fresques et des tableaux. Il a vécu à Rome, Cortone et Arezzo et a réalisé des vitraux pour de nombreux lieux dans le nord de l'Italie (cathédrale d'Arezzo). Vasari a fait ses premiers pas chez lui, et en fait le portrait dans Le Vite (ici).

En France

Le jeune Marcillat, bon dessinateur et maître verrier, fut contraint à revêtir l'habit dominicain pour échapper à une condamnation, après avoir été impliqué dans une bagarre qui s'était terminée par une mort d'homme. Il est mêlé à une rixe ayant abouti à une mort d'homme, et il entre chez les Dominicains pour se soustraire à la justice.

À Rome

Marcillat arrive en Italie au début des années 1500, avec maître Claude. Celui-ci avait été contacté par Bramante de la part du pape Jules II, car le pontife, qui avait vu à Rome quelques exemplaires de vitraux français, en voulut de semblables pour décorer les fenêtres des appartements du Vatican. La technique française du vitrail est alors plus raffinée et plus évoluée que celle des Italiens. 

Le pape Jules II, par un bref apostolique du 19 octobre 15098 qui le qualifie de religieux profès de l'ordre des Frères prêcheurs au couvent de Nevers, le relève de ses vœux de moine dominicain, et l'autorise à choisir entre l'habit de Saint-Dominique et celui des chanoines réguliers de saint Augustin.

Toujours pour Jules II, et selon Vasari encore en collaboration avec maître Claude, Marcillat exécute deux vitraux pour le chœur de l'église Sainte-Marie-du-Peuple en 1509. Encore en place, très restaurés, les vitraux représentent des Épisodes de la vie de Marie et de Jésus et sont surmontés du blason pontifical. L'arrière-plan avec des architectures au goût de Bramante et la clarté de l'espace montrent l'adaptation de Marcillat au langage de la Renaissance.

Sa présence est documentée en 1515 à Cortone au service de Silvio Passerini.

Technique

Guillaume de Marcillat "a mis au point plusieurs techniques du vitrail. Il faisait construire des fours spéciaux, il avait sa propre composition de la grisaille et il utilisait un verre très blanc qu'il le faisait venir de France. Parlant de La vocation de saint Mathieu, Vasari écrit : « Les effets de la perspective, les escaliers, les figures, le paysage, y sont rendus avec une telle perfection, que l'on dirait que ce sont point des vitraux, mais des merveilles tombées du ciel pour la consolation des hommes. ». Vasari remarque aussi l'intelligence dans la composition qui fait en sorte que les enchâssures de plomb sont dissimulées dans les ombres ou les plis des draperies. Guillaume se servait de deux couleurs pour les ombres, l'un des battitures de fer, pour le noir, l'autre de cuivre, pour les couleurs tannées. Il utilisait aussi une pierre rouge, le lapis amotica qui sert à brunir l'or.

Sa technique particulière consistait dans sa « hardiesse à attaquer le verre » (Vasari) : Dans la peinture sur verre, chaque feuille est couverte, d'un côté, d'une couche de bleu, vert ou rouge. Il s'agit d'enlever par endroits cette couche afin de la remplace sur le verre redevenu blanc par une autre teinte. Guillaume écorchait franchement le verre, tandis que d'autres, « ayant moins de confiance dans leur verre, se résignaient à les user avec de l'émeri ».

Or, les deux médaillons comportent de belles prouesses techniques car les meubles des armoiries, les palmes et les baies cintrées sont réalisés par cette méthode de gravure du verre rouge et du verre bleu. Les zones gravées (à l'émeri) sont ensuite peintes au jaune d'argent.

 

 

SOURCES ET LIENS.

— GRODECKI (Louis), 1964, Guillaume Marcillat [compte-rendu d'un essai de J. Lafon] Bulletin Monumental  Année 1964  122-1  p. 107

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1964_num_122_1_8977

— HABLOT (Laurent)  Au plaisir de Dieu, L’héraldique dans la Rome de la Renaissance, principes généraux

https://www.academia.edu/24201319/AU_PLAISIR_DE_DIEU_Pr%C3%A9sences_h%C3%A9raldiques_fran%C3%A7aises_dans_la_Rome_de_la_Renaissance

Laurent Hablot a relevé de très nombreux exemples d'armoiries des familles nobles françaises dans la Rome de la Renaissance.

"La-Trinité-des-Monts.

En 1494, le roi Charles VIII acquiert le domaine du Pincio au bénéfice de l’ordre des Minimes récemment fondé par saint François de Paule. Ce dernier, « saint et prophète des Valois » et thaumaturge réputé, avait assisté le roi Louis XI dans ses derniers instants à Plessis-lez-Tours en 1483. Resté en France, où il meurt en 1507, l’ermite calabrais avait également servi de mentor et de directeur de conscience au jeune roi Charles VIII. Celui-ci, «nouveau Charlemagne », inscrit cette implantation française à Rome dans son programme messianique de reconquête des Lieux saints. En 1495, le pape Alexandre VI donne l’autorisation canonique de la fondation et des travaux sont attestés dès 1502. La canonisation de saint François de Paule en 1519, activement soutenue par François Ier qui porte son prénom, consacre le succès de cette communauté française dont l’église accueillera de nombreuses sépultures françaises et italiennes.

Cette présence française s’est enfin inscrite dans les nombreuses chapelles fondées à travers les églises de la ville par des Français, cardinaux, prélats ou simples clercs, et dans plusieurs palais érigés à Rome. La plupart ont aujourd’hui disparu même si demeurent, ici ou là, quelques traces de cette présence française dans la Rome de la Renaissance."

 

— Sebastiano Roberto, professeur agrégé d’histoire de l’architecture, université de Sienne. L’ÉGLISE ET LE COUVENT DE LA TRINITÉ-DES-MONTS

https://usiena-air.unisi.it/retrieve/e0feeaa5-6696-44d2-e053-6605fe0a8db0/Saggio%20Sebastiano%20Roberto.pdf

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Héraldique XVIe siècle.
2 janvier 2025 4 02 /01 /janvier /2025 18:37

Les peintures murales maritimes au trait (30 m², fin XVIe-début XVIIe) de la chapelle Saint-Colomban de Carnac.

Voir les graffiti maritimes:

Mais aussi :

—En Normandie :

-Dives-sur-mer, église : 400 graffiti

-Saint-Vaast la Hougue, chapelle des Marins, graffito,  XVIe

http://www.saintvaast.fr/pageLibre000125fc.aspx

-Vatteville-la-rue graffiti des murs de l'église

http://www.jpdugene.com/camping_car/normandie_2012/2012-08-07.htm

-Fécamp, abbatiale Ste-Trinité, graffiti

http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/sites/default/files/forge/vignettes/abbatialeFecamp.jpg

-Région de Fécamp :

http://www.fecamp-terre-neuve.fr/GalerieGraffiti.html

-Honfleur, Maison Erik Satie, graffiti XVIe-XIXe

-Eglise d'Hénouville:

http://perso.numericable.fr/~arnaudser/serander/Henouville/Graffiti.htm

-Dreux, beffroi, graffiti de 1537 :

https://www.sagaphoto.com/photo.asp?from=liste&id=PF008391#.XlEHBWhKiM8

-Couvent Sainte-Barbe de Canteleu près de Rouen:

https://rouen.blogs.com/photo/2007/11/o-trouver-ce-gr.html

-Caen, Château, Logis du Gouverneur

-Caen, église Saint-Gilles

— En Bretagne : chapelle seigneuriale de Bavalan à Ambon, graffiti du XVIIe :

https://actu.fr/bretagne/ambon_56002/nos-dimanches-patrimoine-chapelle-bavalan-chapelle-mysterieux-graffitis_31343530.html

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/ambon-chapelle-de-bavalan/

 

 

.

Voir aussi sur les carvelles ou les embarcations de pêche sculptées sur pierre en Finistère : 

Voir les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières :

 

 

PRÉSENTATION.

La chapelle est dédiée au saint irlandais Colomban (Colomban de Luxeuil, environ 543-615), moine évangélisateur de la Gaule, l’Allemagne, l’Italie et l’Helvétie.

 

"La chapelle est construite à la fin du XVIe siècle. La datation n'est pas absolue : Roger Frey la situe aux environs de 1575, mais d'autres sources la décalent d'une quinzaine d'années, sous le rectorat de René de Larlan (1585-1600). Cette chapelle est dédiée au moine irlandais Colomban de Luxeuil qui aurait débarqué dans la région carnacoise aux alentours de 610. Son ministère en a fait un saint patron des faibles d'esprit.

La chapelle est bâtie dans le style gothique flamboyant et se présente sous la forme d'une nef d'une vingtaine de mètres de long, à laquelle est adjoint, au sud, un transept. Séparé de la nef par un arc ogival, celui-ci abrite un autel dédié à la Vierge. La porte nord porte la date de 1621, mais elle est postérieure à la construction, datant peut-être de la première restauration de la chapelle. Sous une accolade se trouve un blason portant une croix chargée de neuf macles (armoiries de la famille de Larlan) et sur un mur un blason à trois lévriers, porté par deux anges (blason de la famille Champion), les deux familles constructrices de la chapelle.

La façade occidentale est surmontée d'un clocher, percé de baies et orné de quatre pinacles, et d'une tourelle octogonale, dans laquelle se loge un escalier à vis.

 Les murs de la nef sont ornés de graffitis représentant des navires. Il s'agit de la représentation de deux caraques anglais du XVIe siècle — ce qui en ferait les plus anciennes du département. Celle-ci pourrait faire référence à une incursion britannique s'étant déroulée à Locmariaquer en 1548." (Wikipedia)

 

Carte générale de la France. de 1787, [Belle-Île]. N°159. Flle 169 / [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]
Carte générale de la France. 159, [Belle-Île]. N°159. Flle 169 / [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]
Carte d'Etat Major 1822-1866

 

HISTORIQUE.

La chapelle Saint-Colomban est bâtie selon un plan rectangulaire à simple travée et chevet plat, avec une chapelle signeuriale implantée au sud et donnant sur le chœur par une grande arcade. Le pignon occidental est surmonté d'une cour-clocher. L'ensemble est bâti en bel appareillage réalisé en pierres de taill finement jointoyées, fut bâtie selon les historiens au milieu du XVIe siècle, comme l'indique la présence des armoiries des Champion du Laz en façade sud au dessus de la porte en anse de panier. Les tenants de ces armoiries sont qualifiés sur le cartel d'anges, alors que je croyais y reconnaître deux hommes sauvages.

 

Façade sud de la chapelle Saint-Colomban. Photo lavieb-aile.
Armoiries de la famille Champion, chapelle Saint-Colomban. Photo lavieb-aile.

Les lévriers du blason de Saint-Colomban ont la tête tournée vers notre droite, à la différence du travail d'Yricordel :

travail personnel Yricordel Wikipedia

Louis Champion, Sr du Lahs [Latz, Las] et Kervoller [Kervilor] en Carnac  entre 1540 et 1570 et époux de dame Vincente d'Arradon aurait pu faire bâtir l'édifice, datation corroborée par le style de l'édifice. Il possédait le Manoir du Las en Carnac et autres tenues, aveu du 14 mai 1554. Il a la garde de son fils Bertrand, Sr Kerbeller après le décès de son épouse Vincente. 31/01/1540. Il s'est remarié avec Catherine de KERBOUDEL, Dame de Beauval, et une 3ème fois avec Marie ROUX

Son père Guillaume Champion, Seigneur de Kerdrain en Brech, acheta en 1499 des terres à Carnac et Plouharnel , et rendait déjà aveu pour des terres de Carnac  en la seigneurie du Largouet le 13 1 1494. Il est décéde en 1513 à Carnac. Il était l'époux en 1496 de Jeanne (ou Jacquette) Vitré. Le couple a eu au moins 5 enfants dont Louis Champion.

Voir : « Heurs et malheurs de la Seigneurie du Latz » de Michel Vincent de Paule, paru dans le Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie du Pays d'Auray, Année 2010, et repris par le blog de l'Association des Amis du Musée de Carnac.

"La baie sud du chœur, inxistante dans le projet initial, semble avoir été percée au XVIIe siècle pour apporter d'avantage de lumière. Cette intervention correspond à une modification du mobilier liturgique, plus imposant et occultant en partie la baie Est, ainsi qu'une modification du chancel, remplacé par une clôture basses.

De nouveaux travaux importants furent ensuite réalisés à la fin du XVIIIe siècle avec la restauratiopn de la tour clocher, qui porte la date (très effacée) de 1771."

 

Historique des peintures murales.

"La chapelle Saint-Colomban (classée au titre des Monuments historiques en 1928) ayant subi d’importants dégâts durant la Seconde Guerre Mondiale, des travaux furent réalisés à partir de la fin des années 1950. C'est lors de la restauration des maçonneries en juin 1963 que furent découvertes les peintures murales. Ces dernières furent rendues visibles à la suite du sablage et nettoyage des badigeons de chaux. Il est fort probable que des décors recouvraient l'ensemble des parois de la chapelle.

Après leur découverte, les peintures furent restaurées par le peintre Robert Cassin qui finalisa le dégagement.

Elles occupent le mur nord du chœur sur une surface d'un peu plus de 30 m².

On distingue plusieurs couches correspondant à trois périodes différentes :

a) Un décor de faux appareillage de pierre apparaît sous forme de doubles filets horizontaux et verticaux. Il devait très certainement ornent l'ensemble des murs de l'édifice, mais il n'a pas été conservé en dehors de la zone couverte par cette peinture navale.Il est donc antérieur à celle-ci et pourrait dater l’origine de l'édifice de la fin du XVIe siècle.

b) Une scène navale représentant des bateaux tracés au trait rouge à la façon des graffitis monumentaux.

Cette peinture représente une scène navale. Les bateaux pourraient être datés du début du XVIIe (caraque de la fin du XVIe siècle et Galion du XVIIe siècle). Les costumes des personnages orientent vers une datation de la fin du XVIe siècle jusqu'au règne de Louis XIII. Les pavillons représentés sur les navires n'ont pas été identifiés, mais une datation au cours du XVIIe siècle est probable.

c) Les fleurs de lys présentes en haut à gauche sont plus récentes et pourraient correspondre à une phase de travaux réalisée à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle."

RESTAURATION.

"Depuis la restauration de 1960, les peintures se sont dégradées, et des écailles de peinture étaient retrouvées au sol. Une restauration a donc été réalisée en avril 2017 par Géraldine Fray, restauratrice de peinture diplômée de l'école du Louvre et de l'Institut National du Patrimoine,  commanditée par l'Association des Amis du village de Saint-Colomban. Cette restauration a permis de nettoyer et de stabiliser les décors (refixage, consolidation) afin de les valoriser au sein de l'édifice.

Dossier technique de restauration de Géraldine Fray :

Bilan du support avant restauration :

Quelques fissures, peu ouvertes, traversaient la maçonnerie en suivant les joints entre les pierres.

Certains joints situés en partie haute et basse s'étaient dégradés, entraînant la perte progressive de leur enduit et du badigeon. Le badigeon se décollait en de nombreux endroits, entraînant des pertes de matière et un épidermage généralisé de la surface.

Des bouchage en plâtre réalisés lors de l'intervention des années 1960 se sont révélés inadaptés.

Restauration 2017 :

Dans un premier temps, les peintures ont été refixées et stabilisées, avant d'être débarrassées des anciens matériaux de restauration inadaptée. Des raccords de badigeon et une retouche légère ont ensuite été réalisées afin d'améliorer l'état de présentation de l'ensemble.

Refixage des soulèvements : les soulèvements de badigeon les plus fins ont été refixées par injection localisée de Primal E330S dilué à 7°) dans l'éthanol.

Consolidation des décollements : les décollement de badigeon les plus importants, ainsi que les décollements ponctuels des joints en enduit, ont été consolidés par injection de coulis de chaux de type PLM A, coulis préformulé à base de chaux hydraulique.

Nettoyage de la surface :

L'ensemble de la surface a été nettoyée mécaniquement avec des gommes wishab, des brosses douces en laiton et des bâtonnets de fibre de verre. Les repeints les plus disgracieux et jaunis ont été retirés mécaniquement au scalpel.

Badigeon.

Un badigeon épais à base de chaux aérienne et de poudre de marbre blanc (1/1), additionné de terre de Sienne naturelle, a été appliqué dans les lacunes peu profondes. Il a servi de badigeon superficiel, permettant d'imiter la structure épaisse et granuleuse du badigeon original dans lequel se sont largement imprimés les coups de brosse. Cette base a ensuite été recouverte d'un badigeon plus léger teint et patiné avec les zones environnantes.

Retouche : une retouche légère a été réalisée à l'aquarelle Windsor & Newton. Elle s'est limitée aux lignes interrompues et aux usures. Aucun complément n'a été réalisé dans les zones perdues telles que les personnages.

Refixage final :

Un refixage a été réalisé après retouche par pulvérisation de Primak E330S dilué à 2°) dans l'éthanol."

 

DESCRIPTION.

"Des personnages tenant des épées et participant à une rixe sont représentés sur les navires. Selon Claudie Herbaut, les bateaux pourraient être datés de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle, car le grand navire à l'arrière-plan possède dans ses mâts des hunes ou plates-formes de travail qui permettaient à l'équipage de manœuvrer l'installation des allonges de gréement. Il ne semble pas qu'il s'agisse d'un navire de guerre car on ne note ni sabords ni canons. Sa haute dunette (château avant) est caractéristique des caraques de la fin du XVIe siècle. Le navire du premier plan possède deux sabords sur l'avant-pont. Moins haut sur l'eau, il s'apparente d’avantage à un galion, type de navire qui supplanta les caraques au XVIIe siècle. Par ailleurs, Claudie Herbaut, fait remarquer que les costumes des personnages, portant des pourpoints ajustés à la taille et des pantalons bouffants serrés aux genoux, se retrouvent de la fin du XVIe jusqu'au règne de Louis XIII. D'après ces différents éléments de description, il est probable que le décor ait été réalisé au début du XVIIe siècle. Il devait être plus important, puisque le bateau de gauche est incomplet. Les pavillons représentés sur les navires n'ont pas été identifiés, mais pourraient peut-être faire référence à un événement précis, qui permettrait d'affiner la datation.

L'inscription S COLLUMBBAN, située sous la console à droite de la composition, semble appartenir au même décor." 

 

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Description complémentaire.

Nous voyons deux navires, et l'étai à pavillon d'un troisième. 

 Les trois vaisseaux portant des couleurs (croix et cercles) sont représentés avec force de détails, mâts, gréements, ancres, voilure, aplustre (ornement de la poupe d'un navire en forme d'éventail ) ornant la poupe du bateau de droite…) et avec les figures de personnages. Placés sur le pont et à la poupe des caraques, se sont de petits personnages armés et casqués que dominent les représentations de personnages immenses aux visages tracés de profil.

La scène, offerte sans doute en ex-voto en remerciement d’un vœu auprès de saint Colomban dont le nom est peint en lettres rouges à l’angle nord-est, évoque un épisode guerrier important de l’histoire locale.

Il ne s'agit pas de graffiti, puisque le trait rouge est peint mais non creusé par une pointe.

Le plus petit des navires, au premier plan, est au mouillage, deux chaines sortent de l'écubier et se dirigent vers des ancres, dont une est bien détaillée, l'autre se réduisant à son organeau.

Les mâts sont inclinés vers l'arrière (quête) et  les haubans sont équipés d'échelons permettant l'accès au gréement volant et aux dunettes.

Les pavillons sont divisés en quartiers, on voit au centre de l'un d'eux une croix (de malte?)

Sur le navire le plus grand, on voit trois personnages grossièrement dessinés, et de taille mal accordée à l'échelle. Le plus grand, de profil, porte un chapeau et semble diriger de la main la manœuvre.

Sur le navire le plus petit on distingue également deux ou trois marins.

Les coques sont marquées par des lignes horizontales, figurant les bordés, peut-être à clins, et de croisillons.

 

Relevé de la peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac, d'après  photo lavieb-aile 2024.

Relevé de la peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac, d'après photo lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

—Source principale : cartels et liasse de documents proposée aux visiteurs dans la chapelle.

Cette documentation repose sur le rapport de restauration, cité entre guillemets, de Géraldine Fray (La Croix-Hélléan 56120) d'avril 2017, qui s'appuie sur l'étude menée en 2013 par Claudie Herbaut, historienne du patrimoine, dans le cadre de l'étude préalable de Dominique Lizerand, architecte du patrimoine, et

 

NOTICE DE PRESENTATION – PDA n°2 – CHAPELLE SAINT COLOMBAN- VILLE DE CARNAC

— BUCHERIE (L.), 1990, « Panorama des graffiti maritimes des Côtes du Ponant » dans Actes du VIIe Colloque International de Glyptographie de Rochefort-sur-Mer (3-8 juillet 1990)

—CAHINGT (H.) 1981, Graffiti maritimes, Courrier des Messageries maritimes,  [compte-rendu] Revue archéologique de Picardie  Année 1981  23  p. 31

https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1993_num_42_1_2078_t1_0082_0000_2

—CAHINGT (H.)  1957,Les Graffiti dieppois. Etudes de types de navires de la Manche (première moitié du XVIIè siècle) / Henri Cahingt, in Le Navire et l'économie maritime du XVè au XVIIIè siècles Travaux du Colloque d'Histoire maritime tenu les 17 mai 1956 à l'Académie de Marine prés. Michel Mollat du Jourdin; collab. Olivier de Prat Paris SEVPEN 1957 135p. Bibliothèque générale de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes

—DAEFFLER (Michel) 2011. Graffitis médiévaux normands. Anciens peuplements littoraux et relations Homme/Milieu sur les côtes de l’Europe atlantique, Sep 2011, Vannes, France. p. 215-222. ffhal01917259f

https://normandie-univ.hal.science/hal-01917259v1/document

COMPLÉMENT : LES STATUES ET SCULPTURES DE LA CHAPELLE.

 

 

L'INTÉRIEUR.

 

"L’autel majeur plaqué sur le revers du chevet est un ouvrage remarquable de 4,60 m de longueur dont la table a été taillée dans un bloc monolithe en granite. Eclairé par la lumière largement diffusée par la baie à remplage, l’autel est surplombé par deux statues posées sur des consoles au profil gothique. Ce grand vaisseau, au sol dallé, est équipé d’une niche et d’une armoire murale liturgique.

La chapelle qui cantonne l’édifice au sud est accessible depuis la nef par un grand arc brisé cantonné côté est par une ouverture en plein cintre."

Sous la voute lambrissée, plusieurs entraits à engoulants et sablières.

Au fond de la nef, un escalier à vis permet de grimper au clocher.

 

Le Chœur.

 

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Colomban en père abbé. Bois polychrome, XVIIe siècle.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Christ en croix. Bois, XVIe siècle.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La Vierge et saint Jean, provenant d'une poutre de Gloire et entourant jadis le Christ en croix. Bois polychrome, XVIe siècle, proviendrait de l'église paroissiale.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle sud.

Sainte Catherine (ou sainte Barbe) bois  polychrome, XVIe siècle.

 

 

 

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

 

Le culot de la statue de sainte Catherine. Un ange, en vol, tenant un écu (muet).

La chevelure "en boule" évoque le style des sculpteurs du XVe siècle.

 

 

 

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Toile de Jacques Eitelwien dit Eitel(1926-2006), "Procession de Saint Cornely à Carnac, EITEL 1959".

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La nef.

 

 

Saint Vincent Ferrier. Bois polychrome, XVIIe , proviendrait de l'antique sanctuaire de Kergroix

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Cornely. Bois polychrome, XVIIIe siècle.

La statue provient d'une niche de la tour ouest de l'église de Carnac où elle était exposée aux intempéries ; restaurée en 1987 par Guy Keraudran, elle a été placée ici, tandis qu'une copie était installée à sa place.

 

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

 

L'EXTÉRIEUR.

"La chapelle bâtie en granite adopte un plan rectangulaire complété au sud par une chapelle dédiée à la Vierge. La nef au chevet plat (à l’Est) est couverte, comme la chapelle, d’une voûte lambrissée fixée à une charpente à fermes dont les entraits s’ornent d’engoulants.

Son portail gothique flamboyant, ouvert au nord, est coiffé d’un linteau en anse de panier abrité sous un grand arc en accolade surmonté d’un fleuron et encadré de pinacles. Sur le tympan s’inscrit un écu écartelé qui serait de la famille de Larlan. A la gauche de l’ouverture, un long phylactère sculpté dans le parement et portant une inscription gothique (illisible) se déploie sous un blason frappé aux armes de la famille Champion (trois lévriers) porté par deux angelots agenouillés.

A l’ouest, le pignon, orné d’un faux larmier triangulaire agrémenté de masques et d’un monstre dévorant de petits personnages, supporte le clocher orné de quatre pinacles (le quatrième étant détruit) et aménagé sur une plate-forme accessible par un escalier de pierre logé dans une tourelle. Cette élévation est confortée aux angles comme à l’est par des contreforts polygonaux.

A l’est, une grande baie à remplage gothique flamboyant est bordée par un larmier en accolade sommé d’un fleuron et ponctué de feuilles de choux dont le motif, associé à un lion et à un monstre marin, est repris sur le rampant du mur.

La façade sud dotée d’un oculus et d’une porte en anse de panier se développe en équerre à l’est sur l’emprise de la chapelle ouverte par une porte (aujourd’hui condamnée), elle aussi, en anse de panier."

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes.  

Un lion.

 

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Un dragon.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

 

Un personnage lubrique et glouton.

Cette crossette en rappelle bien d'autres collectées dans ce blog ; elle illustre le thème du Vicieux : sa position accroupie et ses yeux globuleux soulignent ses penchants. Par les doigts de la main droite, il écarte sa commissure, sans doute pour se faire vomir après ses excès alimentaires. Sa main gauche est placée sur son sexe.

 

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 13:07

Les 9 vitraux contemporains (13 m², Pascale et Udo Zembok et atelier Loire , 2016) de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien.

Je remercie pour leur accueil les membres de l'association Bual Sant Jaoua, et en particulier Marguerite Le Roux.

PRÉSENTATION.

 

"L'église parait avoir été construite au 15e siècle. Elle comporte une nef, deux chapelles formant transept et un chevet plat, le tout couvert de voûtes lambrissées. Les entraits sont décorés de figures monstrueuses. Les sablières sont sculptées et ornées d'armoiries. A l'intérieur se trouve un tombeau en granit avec un gisant représentant Saint-Jaoua. Le porche méridional abrite des statues en bois représentant les Evangélistes surmontés des animaux symboliques. Le portail est surmonté d'un pignon à crochets et d'une petite porte à accolade. Vers l'ouest, un ossuaire est adossé au mur de la nef. La sacristie est une adjonction du 17e siècle. De cette même époque date la fontaine située à l'ouest du cimetière. Ce dernier contient deux calvaires, un du 15e siècle, l'autre moderne." (Base Mérimée)

La  chapelle est classée aux Monuments Historiques en 1939. Après la dernière guerre mondiale , dès 1952, de gros travaux de restauration ont eu lieu avec notamment la charpente de la nef le changement des trois portes et le renouvellement complet des ardoises de couverture.

Histoire des vitraux.

Les baies aux remplages flamboyants n'ont pas conservé leurs vitraux anciens, datant probablement du XVIe siècle, qui avaient été remplacés par des vitreries simples ou losangées, mais les auteurs du XIXe siècle ont signalés avoir observés, sur ce qui subsistait encore des vitraux d'origine, des armoiries. Pol de Courcy y signale en 1859 "les armes mi-parti de Villeneuve-Rosunan et du Bois-Coëtsaliou ; celles des seigneurs du Breignou, du Mezou (Drennec), de Kernazret (du Refuge), de Pensez (branche cadette des Simon de Tromenec) et de Keraliou ( Bergoët), mi parti du Refuge". Ce qui suppose la persistance d'une bonne surface vitrée, probablement au tympan, sans doute de la maîtresse-vitre. On lit aussi que "Dans les vitraux du sanctuaire de Saint-Jaoua, se voit encore l'écusson des Jouhan de Kerohic : d'or à trois fasces ondées d'azur"

Ces vitreries modernes n'étaient plus étanches à la fin du XXe siècle, et dès 1999, leur remplacement par des vitraux contemporains est envisagé. La Mairie de Plouvien s'en préoccupe en 2015, recrute une architecte du patrimoine, Madame Dominique Lizerand, et lance en 2016 un appel à candidature auxquel répondent 14 verriers. Quatre dossiers sont retenus, et c'est la proposition d'Ugo Zembock qui est retenue. Le financement fait appel à la commune, à l'association Bual Sant Jaoua, à la DRAC, à la Région et au Département, et encore à la Fondation du patrimoine.

Les vitraux sont réalisés par Ugo Zembok dans et avec l'atelier Loire de Chartres.

Ils ont été exécutés et posés de juin à novembre 2016, inaugurés le 10 décembre 2016 et leur bénédiction a lieu le 14 mai 2017 par le père Alain Guennec.

En 2020, force a été de constater que le bleu des vitraux (notamment la baie 5) avait viré au gris (Ouest-France 20-X-2020). Le pigment de l'émail s'était altéré et oxydé sous l'effet de l'humidité (Télégramme 13-X-2020). Cet émail  a été ôté sur place et les vitraux ont repris aujourd'hui (2024) toute leur fraîcheur. 

Udo Zembok.

Le maître-verrier Udo Zembok  est est un artiste plasticien franco-allemand né en 1951 à Brunswick, qui vit et travaille depuis 2010 à Menton. Il est ainsi l'auteur d'éléments chromatiques pour le parking "Cathédrale" de Troyes (2006-2007), d'une paroi monumentale translucide pour la crypte romane de la cathédrale de Chartres (2007), de 9 verrières pour le temple Auditoire de Calvin de Genève (2007-2008), d'un arc chromatique monumental de la cathédrale de Créteil (2014-2015), de quatre vitraux dans l'ancienne salle capitulaire du Prieuré de Saint Ayoul à Provins, (2016). Première création de vitraux avec les Ateliers Loire en 2016.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Udo_Zembok

https://zembok.com/

 

Technique.

Nous avons la chance  —rare ! —  de disposer d'un dossier de suivi du chantier très illustré, mis en ligne par l'association Bual Sant Jaoua, avec un montage sur Youtube, ainsi que du dossier technique de l'atelier Loire, alors que le site d'Ugo Zembok vient compléter cette documentation.

Voir :

https://bualsantjaoua.org/chapelle/vitraux/

https://www.ateliers-loire.fr/medias/medias/813/6262-1-20170120-093401.PDF

Les cartons des 9 vitraux ont été créés par les artistes Udo et Pascale Zembok après documentation et imprégnation des lieux.

Reprise des réseaux ou remplage.

Les travaux préparatoires ont été réalisés par ART de Plélo (Côtes d’ Armor) avec Flavien Créno.

Les remplages anciens, flamboyants, ont été repris et restaurés plus ou moins complètement  pour les baies 0, 1, 2, 3 et 4 tandis qu'un nouveau remplages a été créé pour la baie  5.

Fabrication.

Verres float extra blanc de 8mm thermoformés et poudres de verres 
Après relevé des cotes des différentes pièces de chaque verrière, des gabarits sont réalisés à taille réelle puis scannés.
Chaque pièce est tracée et découpée à l’aide de jets  d’eau et de sable à très haute pression, dans des plaques de verre industriel de 8 mm d’épaisseur, sauf pour les 5 panneaux de la baie 5 coupés à la roulette.
Pour leur donner du relief, et leur apporter une vibration afin qu’ils accrochent davantage la lumière (comme un prisme), les pièces sont ensuite thermoformées dans des fours : chacune des pièces d’une même verrière est posée sur un lit de plâtre en poudre – où les stries ont été préalablement dessinées – et cuite une première fois. 1ère cuisson à 846 °C : Thermoformage et poudre Optul 846 °c pendant 25 minutes, face float sur le plâtre.
A partir d’un nuancier, des poudres de verre coloré Optul sont choisies et projetées sur la face extérieure ("atmosphérique") du vitrail qui est cuit à nouveau.
A partir d’un autre nuancier, des émaux vitrifiables sont choisis, pulvérisés sur la face intérieure du vitrail et les pièces sont cuites à nouveau à 620 °C ou 666 °C .

3ème cuisson pour les « motifs » en base de fenêtre. Des émaux sont passés au pistolet avec pochoir en vinyle.
Chaque pièce de vitrail est donc cuite au moins 3 fois ; chaque cuisson dure environ 36 heures (montée en température, cuisson elle-même puis refroidissement).
Le nuancier : à partir des 3 couleurs primaires ( jaune, bleu, rouge) et des 3 couleurs secondaires (vert, orange et violet), les variations de couleur sont dues à la quantité de poudre de verre coloré, à la quantité d’émail, à la température de cuisson ; à partir d’échantillons le choix définitif est fait pour le meilleur rendu possible de l’idée de départ.

Plomb d’entourage et de ventilation:

Après cuisson, chaque pièce de verre est sertie par un plomb d’entourage en H 16x8 mm ou 8x8 mm avec soudure à l’étain. Collage en fond de profil H avec silicone neutre. - Plomb : fabrication Arbez - Silicone : réf 799 chez Dox Corming

Ventilation basse et bavette en plomb:

Avant la pose des vitraux, réalisation d’une bavette en plomb permettant une ventilation basse avec un espace d’air de 6 mm environ. Table de plomb de 2,5 mm d’épaisseur. Fournisseur : Arbez Localisation : Toutes les baies en partie basse horizontale ; sauf les 2 baies O1 et S3.

Pose des vitraux

Mise en place dans le réseau de pierre avec maintient ponctuel par tige inox de 6 mm de diamètre. Calfeutrement extérieur à la chaux suivant dosage du maçon : sable jaune : 2, sable brun : 1, chaux blanche : 1,5, batichaux : 0,25. Badigeon d’équilibrage de couleur sur la baie N2.

Calfeutrement intérieur à la chaux blanche et sable clair uniquement.

Badigeon à la chaux pour équilibrage de couleur sur E1, E2 et E3.

Chaux blanche (Saint Astier) : chaux hydraulique NHL 3,5 Batichaux (Saint Astier) : FLC5

Grillage de protection en cuivre réalisé sous forme de "raquette" par l’entreprise Tempier sur 6 des 9 baies. 

 

Emplacement et numérotation selon les règles du Corpus vitrearum :

La chapelle est orientée vers le nord-est.

 

Toutes les informations proviennent du dossier technique Zembok/Loire et du site de l'association.

Pour  Pascale et Udo Zembok, 

"Les compositions que nous proposons sont dépourvues de tout sens narratif. Par l’intermédiaire de nos vitraux, nous rendons la lumière perceptible afin qu’elle exprime son propre langage … invitant le spectateur au calme intérieur, à la méditation, à la contemplation. Le projet met en valeur les dentelles de pierre du XVI° siècle et les formes des verrières. Il se met au service de la mémoire de l’édifice et de la liturgie."

 

La baie 0 (E2) ou maîtresse-vitre du chœur.

"Dans le chœur, la couleur rouge-orangé porte le symbole de la Vie et de l’Amour. Elle est liée à l'élément Feu. La lumière colorée se donne ici sur une courbe ascendante évoquant le soleil pascal, le Christ en Gloire. Elle est équilibrée vers le bas par le vert-bleu." (bualsantjaoua.org)

 

Le remplage a fait l'objet d'une restauration légère.

La verrière est protégée à l'extérieur par une raquette de protection  en 12 éléments  tube de 10 mm de diamètre

À sa base, une bavette en plomb assure une ventilation basse.

Teinte de la poudre Optul : Grenadine 1065

Teinte des émaux : Rouge PR338, Bleu-vert Aquamarine 0096, peacock #17

Une quatrième cuisson d’émail  a été appliquée sur les 3 lancettes pour rehausser les valeurs du bleu.

 

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Vue de détail : les effets d'empreintes en relief après thermoformage ajoutent une dynamique ascendante par le jeu de la lumière que ces prismes renvoient.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Signature et date portés sur la baie 0 :

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

LE COTÉ NORD.

Pour concevoir leurs vitraux, Pascale et Udo Zembok se sont rendus sur place pour s'imprégner de la situation et de l'environnement de la chapelle, de la lumière bretonne qui lui est propre, et pour rencontrer ceux qui y vivent. 

Tenant compte de l'orientation de la chapelle, ils ont choisis pour les verrières nord des couleurs froides et plus sombres, symbolisant pour eux la Nuit, l'élément Terre et l'Ancien Testament. (bualsantjaoua.org)

 

 


 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

La baie 1 (E3), côté nord-est du transept. Couleur violet et vert.

Le remplage flamboyant en pierre date du XVe-début XVIe siècle.

2 lancettes cintrées ; tympan à un soufflet et 2 écoinçons.

Grillage de protection : 1 seule raquette : tube de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : Goldruby 4005, vert superposition de 0076 puis 0078

Emaux : Violet 78149, Vert P1344

 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

La baie 3 (N2). Transept côté nord. Couleur violet et orange.

2 lancettes à bord supérieur à 3 indentations et un  tympan à un ajour et 2 écoinçons, semblable à la baie 4.

Réseau de pierre : dépose et remonté par Art

Grillage de protection : 1 seule raquette tube de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : goldviolett 4015, orange 1025

Emaux : violet 78 149, jaune 3031

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La baie 5 (N1) : Nef côté nord. Couleur bleue.

Réseau de pierre : refait à neuf par Art

Grillage de protection : 1 seule raquette tube de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des 2 lancettes

Poudre Optul : hellblau 0052 : 1ère couche à 100 %, kobalt 0055 (50%) + cristal (50%) en 2ème couche

Emaux : bleu 2027

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

LES BAIES DU CÔTÉ SUD (chiffre pair).

En symétrie opposée avec le nord, les baies sud recoivent des couleurs chaudes, claires, symbolisant la lumière, l'élément Air et le Nouveau Testament.

 

La baie 2 (E1). Transept côté sud-est. 1m²

2 lancettes trilobées et 1 quadrilobe. 

Réseau de pierre : ancien, restauration légère

Grillage de protection : une seule raquette Tube 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : Orange 1025, goldviolett 4015 Emaux : Rouge PR338, Bleu P2027

 

 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Détail.

es vitraux de l

es vitraux de l

 

La baie 4 (S1). Transept côté sud.

Réseau de pierre : restauration ponctuelle.  2 lancettes à bord supérieur à 3 indentations et un  tympan à un ajour et 2 écoinçons.

Grillage de protection : 1 seule raquette de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : orange 1025, goldviolett 4015

Emaux : jaune P3031, violet 78 149

 

 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La baie 6 (S2). 0,15 m². Couleur orange.

 Grillage de protection : non

Bavette en plomb et ventilation basse : oui

Poudre Optul : orange 1025

Emaux : jaune P3031

 

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La baie 8 (S3). 0,06 m². vitrail du porche. 

 Un ajour de forme bilobée.

Grillage de protection : non

Bavette en plomb et ventilation basse : non

Poudre Optul : aquamarine 0096, grenadine 1065

Emaux : sans émaux

 

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

La baie 101, façade occidentale. 0,209 m². Bleu et rouge.

Placé au fond de la nef au dessus de la porte ouest, ce quadrilobe répond par opposition à la maîtresse-vitre : il symbolise par sa couleur principale vert-bleu l'élément Eau, quoique cette couleur soit présente par touches plus ou moins discrète sur toutes les verrières.

 

Un quadrilobe, couleurs rouge et bleu.

Grillage de protection : non

Bavette en plomb et ventilation basse : non

Poudre Optul : sans

Emaux : rouge de cuivre et bleu vert peacock #17

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS

— association « Bual Sant Jaoua »

https://bualsantjaoua.org/chapelle/vitraux/

https://www.youtube.com/watch?v=lwed60NBysI&t=2s

https://www.youtube.com/watch?v=lwed60NBysI&t=1s

https://bualsantjaoua.org/chapelle/heraldique/

https://www.youtube.com/watch?v=l0pUVLqLC1U

https://www.youtube.com/watch?v=tsl9N5sUvZM

https://www.youtube.com/watch?v=SzFI8jwV1y4

https://www.youtube.com/watch?v=Fhop7ABb0Wc

https://www.youtube.com/watch?v=FizftOp6daI

 

— CASTEL (abbé Yves-Pascal), 1996,“1252 Plouvien, la Chapelle St-Jaoua revisitée... 10.08.96.,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon,

 https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2766.

—Couffon, René, Le Bars, Alfred,1988 Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles du Finistère, Quimper 1988 (rééd.)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/880c2cb516df89fe70f7680388e968cc.pdf

—Chapelle Saint - Jaoua Édifice classé MH en 1939. Vitraux classés IN . Cette chapelle de style flamboyant conservait en 1859 des écus armoriés dont certains parti de Villeneuve- Rosunan et de Bois ..

—Pol de COURCY, 1859, Itinéraire de St-Pol à Brest , Revue de Bretagne volume 6, page 131

— LE GUEN (abbé), 1888, « Antiquités du Léon et plus spécialement du canton de Plabennec», Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1888 page 146 : il signale  y avoir vu les armes des Coëtivy, des Penfentenyo, des Jouhan de Kerroc’hic, des Duras ( Du Roz )et des Bergoët de Keraliou.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f229.image.r=jaoua#

 

—Pérennès Henri, Frotier de la Messelière, 1942, Plouvien : monographie de la paroisse.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/b87282ec90db8f681a81b1fcdab1dd60.pdf

 

—Dossier d’œuvre architecture IA29131593 | Réalisé par  Conservation Régionale des Monuments historiques (Contributeur)

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29131593

— Base Mérimée

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090270

Liens :

https://zembok.com/

https://www.youtube.com/watch?v=2OR8vuUE9vg

https://www.ateliers-loire.fr/fr/udo-zembok-plouvien-chapelle-saint-jaoua.php

https://infovitrail.com/fr/inventaire/p/les-vitraux-d-udo-zembok-a-la-chapelle-saint-jaoua-de-plouvien/8840c082-c54a-4109-a5c0-d668086d8a6b

https://chapelles-classees-plouvien.fr/

https://www.letelegramme.fr/finistere/plouvien-29860/spansaint-jaouaspan-un-appel-aux-dons-pour-renover-les-vitraux-2605335.php

https://www.letelegramme.fr/finistere/plouvien-29860/spanvitraux-de-saint-jaouaspan-la-lumiere-sublimee-2886503.php

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Vitraux contemporains. Chapelles bretonnes.
27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 22:22

Gardez-vous de trop garruler ! Des dangers de la garrulité. Nimia garrulitatis, La nef des Folz du monde chapitre XIX. 

 

PRÉSENTATION.

C'est bizarre de se trouver accroché, face à une image, par un mot qu'on ne connaît pas, et ce qui est surtout bizarre, c'est l'attirance qu'il exerce sur vous, force magnétique d'un mot-aimant vous incitant à en rechercher la traduction depuis le latin, puis sa signification en français, jusqu'à en être troublé [oui, il existe vraiment dans les dictionnaires !] comme face à un visage du passé familial venant réveiller une mémoire d'autant plus effacée qu'elle n'a, en fait, jamais été acquise. Était-elle enfouie dans une crypte, dormait-elle en l'attente de ma visite?

C'et encore plus bizarre de publier un article sur cette attirance, toute personnelle : trouverais-je, au monde, un seul vivant qui partagerai avec moi cet attrait pour ce verbe, "garruler"?

Car je m'intéresse aux folios 16r et 16v, soit le 19ème des 113 chapitres de la Nef des Folz (1497), et dans ces folios, au verbe français "garruler"  ou au nom "garruleux", ou au nom latin "garrulitate", qui y figurent. Mots qui vont m'attirer vers un monde insoupçonné.

« La Nef des folz du monde » de 1497  est une traduction en prose libre du  Stultifera navis  de Jakob Locher, qui est elle-même une traduction en latin de la Narrenschiff (Nef des Fous) écrit en allemand par le strasbourgeois  Sebastian Brant et publiée à Bâle en 1494. En 1497 également, Pierre Rivière en proposa une version en rimes françaises. Et, toujours en 1497, Antoine Vérard en enlumina richement un exemplaire pour le roi Charles VII. C'est cet exemplaire que j'ai d'abord consulté :  BnF Réserve des livres rares, VELINS-607,  Paris : [André Bocard] pour « Jehan Philippes Manstener » en « décembre 1497 » [en nouvelle datation entre le 8 mars et le 15 avril 1498].

Ce poème satirique et didactique passe en revue, en 112 chapitres de 6684 vers octosyllabiques, toutes les variétés de fous que charrie le monde des humains, en les entassant dans un navire en route vers la "Narragonie".

On commence très fort pour la découverte des mots qui m'attirent, car le titre du chapitre 19, sous l'enluminure, est : De nimia garrulitate (littéralement :  "Du garrulement excessif"), traduit sur la même page par "De trop parler".

La forme latine garrulitate.

En effet, en latin, garrulitas, atis, féminin, désigne selon Gaffiot "le caquetage de la pie" dans les Métamorphoses d'Ovide, même si Pline l'attribue à la corneille. Suetone l'utilise pour qualifier le babillage des enfants, et Quintillien, le caquet des humains. C'est cette polysémie "cri de la pie"/"babil et caquet des humains" qui est la clef de la compréhension de l'image, rapprochant le bavardage du Fou du garrulement de la pie, qui, par son cri, indique aux passants l'emplacement de son nid et met en danger ses petits.

Plutarque a consacré le 35ème de ses traitès de morale (Moralia) au bavardage, sous le titre De garrulitate. Il attribue ce défaut à l'existence d'oreilles insensées et sourdes "car les bavards n'écoutent pas, et parlent toujours". Ses oreilles ne communiquent par avec l'âme, mais avec la langue, comme deux vases vides. Et le bavardage, ou loquacité, ne qualifie pas ici l'action de parler longuement ou pour ne rien dire, mais celle de parler imprudemment, de ne pas savoir tenir sa langue, de révéler des secrets. C'est une intempérance (un hubris?) comparable à l'ivresse.

Garrulitas vient de garrio, is, ivi, "gazouiller" -en parlant des oiseaux. Mais garritor, oris désigne le bavard, garritus, us, le bavardage (comme garrulatio, onis).

Wiktionnaire relie garrio à  l’indo-européen commun *ger (« appeler, crier ») dont est issu le breton ger, le gallois gair (« mot »), l’anglais care (« attention »).

Ses dérivés sont adgarrio (« dire des sornettes à »), circumgarriens (« qui bavarde autour »), congarrio (« redire souvent, radoter »), garritor (« bavard »), garritŭs (« gazouillement ; bavardage, babil »), garrulans (« qui conte, qui débite »), garrulātio (« bavardage »), garrulē (« à la manière d'un bavard. »), garrulitās (« gazouillement, caquetage, bavardage, loquacité, babil, caquet »), garrulus (« qui gazouille, qui fait du bruit, bruyant, bavard, babillard, loquace, verbeux ») et intergarritus (« chuchoté dans l'intervalle »).

Saint Jérôme écrivait dans son  Apologie contre Rufin 3,39 hirundinem in domo non suscipiendam, id est garrulos et verbosos homines sub eodem tecto non habendos. " Il ne faut pas accueillir une hirondelle dans la maison, cette expression veut dire  qu'il ne faut pas garder sous le même toit des personnes bavardes et bavardes." Car c'est souvent l'hirondelle qui garrule, pour les auteurs latins, depuis les Géorgiques de Virgile ,4,307 ante garrula quam tignis nidum suspendat hirundo.

Dans l'édition originale de 1494, en allemand, le titre est : Von vil schwetzen, du verbe actuel schwätzen, "bavarder, babiller". La gravure sur bois, par Dürer, au folio 25v, est comparable aux illustrations des traductions latine et française.

Sebastian Brant, Das Narrenschiff , 1494, f.25v

 

La traduction française.

Nimia garrulitatis est traduit par "de trop parler", mais on lit dès les premiers vers du texte le verbe "garruler" et le nom français de "garruleux" :

" Qui sait réfréner sa langue, et l'empêcher de trop parler, ne se voit pas conduit au mal par la tristesse, qu'il faut craindre. Mais celui qui parle trop se déshonore comme le fait la pie, qu'on repère de trop garruler.

Un garruleux et parlant trop, qui parle en tout temps vainement, que ne vient-il pas à la Nef des Fous? Venez-y donc et que la voile vole!" (adaptation très personnelle du moyen-français dont l'original est donné infra).

La nef des Folz du Monde BnF Res VELINS-607 f. 16r.

Au folio 16v, je vois un fou, en costume typique, avec sa cagoule à oreilles d'âne, crête de coq crénelée et grelots, avec sa tunique aux manches exagérées alourdies par deux grelots, sa marotte qui le singe, ses chausses rouges et son aumônière. Ce fou lève les yeux vers le sommet d'un arbre où un nid contient quatre oisillons de pie. De l'autre côté du tronc, la pie, en position spéculaire par rapport au fou, ouvre le bec : elle garrule.

On remarque que la langue du fou a été effacée (il n'en reste qu'une trace rose), mais elle est présente dans tous les autres exemplaires :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k858429c/f47.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k859087q/f49.item

https://digital.onb.ac.at/RepViewer/viewer.faces?doc=DTL_5429353&order=1&view=SINGLE

Par contre, la langue de la marotte est bien tirée ; elle "garrule" aussi!

 

Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, VELINS-607 f.16r.

Il faut consulter l'exemplaire de Dresde pour disposer d'une illustration en couleur où la langue du Fou est correctement visible. Dans cette peinture de moins bonne qualité (une copie de l'exemplaire de Vérard?) la pie et ses petits ne sont pas noir-et-blanc. Par contre, le bonnet du Fou est, lui, mi-partie, jaune et bleu, et cette partition est un élément traditionnel important de la représentation de la Folie, témoignant du caractère hétérogène (divisée, schizophrène?) de la psyché de l'aliéné.

 

La nef des folz du monde - Ink.4114.2 Dresde, Bibliothèque d'État de Saxe - Bibliothèque d'État et universitaire, Ink.4114(2) page [51]-16

 

Le verbe garruler et ses dérivés.

Selon le CNRTL:

Garruler. [En parlant du geai] Crier. "Le merle siffle, le geai garrule, la pie glapit, le corbeau croasse, le pigeon roucoule, la poule glousse" (Hugo, Rhin,1842, p. 189). − Au fig. Bavarder, caqueter. (Dict. xixe et xxes.).

REM. 1. Garrulant, -ante, part. prés. adj.Qui garrule. Ce sont (...) des oiseaux garrulants qui s'envolent troublés (Banville, Cariat.,1842, p. 40).

2.Garrulement, subst. masculin.Cri du geai. "Les nombreux oiseaux que l'on rencontre ici n'ont que des sifflements, roucoulements, cris, garrulements, mais toujours très courts et stéréotypés" (Gide, Journal,1938, p. 1302).

3.Garrulité, subst. fém.

a) [En parlant d'un oiseau] Cri. "Rien n'était si charmant que cette solitude, Que ces milliers d'oiseaux et leur garrulité" (A. Pommier, Océanides,1839, p. 107).

b) Au fig. [En parlant d'une pers.] Bavardage immodéré. On pourrait bien me reprocher encore que je laisse quelquefois trop courir ma plume, et que, quand je conte, je tombe un peu dans la garrulité (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 23).

Étymolologie et Histoire :

1. Ca 1240 garruler « (d'oiseaux) gazouiller » (St François, 2199 ds T.-L.); 

2. xves. garruller (Pierre de Hautefeuille, Amant Trespassé, CCXLIX ds Jardin de Plaisance et Fleur de Rhétorique, éd. E. Droz et A. Piaget). Empr. au b. lat.garulare « débiter des inepties », du lat. class. garrulus « qui parle beaucoup; qui gazouille (d'un oiseau) », dér. de garrire « babiller; gazouiller »; cf. DEAF g 3, 344.

 

Recherchant ce que dit le dictionnaire Robert de "garruler" , j'ai la bonne surprise de le trouver cité en ligne dans une "top-liste de 10 mots étonnants du Grand Robert", témoins de sa richesse lexicale. Ah, comment désigne-t-on l'émotion ressentie à savoir qu'un bonheur d'érudition est   partagé par autrui ?

Garrulité : "Les mots rares employés par les plus grands auteurs sont le reflet de leur culture et de leur sensibilité. « Tu railles ma garrulité peut-être à tort », écrivit Verlaine dans ses Élégies (1893). Désignant l’envie constante de bavarder, garrulité est un synonyme rare de loquacité. Attesté en 1477, il est emprunté au latin garrulitas, de garrire « gazouiller ; bavarder ». Deux autres mots complètent la famille : l’adjectif garruleux « bavard » et le verbe garruler « gazouiller », apparu au XVe siècle et repris au XIXe siècle au sens de « bavarder »… également par Verlaine, qui semblait particulièrement sensible à l’expressivité de cette famille lexicale !"

Par contre, Alain Rey ne fait pas rentrer garruler ou garrulité dans son Dictionnaire Historique de la Langue Française.

Godefroy, dans son Dictionnaire,  en atteste la forme avec un ou deux -r- : "Ne parmetz point en ta maison garruler l'arondelle." Il relève la tradition par laquelle la pie harcelait les autres oiseaux de son cri et les chassait de son territoire : "Les oiseaux pour la noise de la pie s'en vont nicher ailleurs que aux pieds d'elle, qui par son aigre garrulement se fait fuir", écrit Deguileville vers 1331 dans son Pèlerinage de vie humaine dans le manuscrit Arsenal 2323 folio 84v. (Mais voir Matsumura

Alexandre Nequam  définit ainsi la Pie dans son  Natura rerum : « Pica loquax, garrulae representarix jactantiae ».

 En 1839, A. Pommier trouvait que rien n'était si charmant "que ces milliers d'oiseaux et leur garrulité".

Théodore de Banville parlait dans La Voie Lactée de 1843  d' "oiseaux garrulants qui s'envolent troublés". André Gide avait adopté le terme, et mentionnait "l'étrange descente chromatique du garrulement prolongé du geai" ou notait dans son Journal "Les nombreux oiseaux que l'on rencontre ici n'ont que des sifflements, roucoulements, cris, garrulements, mais toujours très courts et stéréotypés ".

Citons aussi Brillat-Savarin : "On pourrait bien me reprocher encore que je laisse quelquefois trop courir ma plume, et que, quand je conte, je tombe un peu dans la garrulité." — (Brillat-Savarin, La physiologie du goût, préface, 1826).

Un passereau d'Extrême-Orient— c'est un des plaisirs de cette recherche, qui m'a conduit en Himalaya — , Ianthocincla ocellatus, porte le nom vernaculaire de  "Garrulaxe ocellé", témoignant d'un genre Garrulax, créé par le médecin de Rochefort René Lesson en 1831 (après son tour du monde à bord de La Coquille en 1822?) et regroupant des "Grives bruyantes" commercialisées comme oiseaux chanteurs. Citons ausssi le le Garrulaxe bruyant, mais encore le Garrulaxe du Langbian, le Garrulaxe bicolore, le Garrulaxe hoamy, le Garrulaxe de Hainan, le Garrulaxe du Cambodge, le Garrulaxe à huppe blanche, le Garrulaxe de Maës, le Garrulaxe à poitrine tachetée, le Garrulaxe de Millet, le Garrulaxe à collier, le Garrulaxe mantelé, le Garrulaxe à front roux, et le Garrulaxe de Taïwan.

Qui connait la signification de ce nom de Genre ?

Le Garrulaxe ocellé.

 

Du bavardage de la pie, et de la critique de la garrulité dans la Nef des Fous de Sebastian Brant.

La gravure qui accompagne le texte du Narrenschift, reprise dans ses traductions est suffisament parlante (!) en elle-même et résume parfaitement le texte. Associée au titre et aux sept premiers vers, elle fonctionne déjà comme une illustration des Livres d'Emblèmes qui vont paraître à partir de 1531.

La langue tirée par le Fou n'est pas une grimace d'insolence à l'égard de l'oiseau (comme je l'avais pensé d'abord), mais c'est l'attribut qui témoigne de ses excés et déraillages de langue, de sa garrulité. Sa marotte l'imite.

Note : La plupart du temps, le Fou n'est pas accompagné de sa marotte dans les autres gravures de la Nef, et notamment sur la page de titre. Et dans les gravures ou peintures qui font exception, la marotte n'imite pas l'action ou le défaut du Fou.

Le comportement de la pie, qui par ses cris attire l'attention sur son nid, est mis en parallèle et illustration de l'excès inconsidéré de paroles.

Le texte développe le thème du chapitre (le bavardage est une folie), mais nous sommes trahis par la pauvreté de notre vocabulaire, car "bavardage" n'a pas aujourd'hui un sens si péjoratif : c'est un trait de personnalité, qu'on critique avec le sourire. Mais la garrulité, ou loquacité, est bien pire, c'est un comportement insensé, qui menace le bavard et son entourage, en menaçant l'ordre. Car la garrulité verse vite vers la médisance, pour celui qui est entrainé par le plaisir (presque auto-érotique) de parler :  "Plusieurs ya qui se delectent et aultre chose ne souhaytent Que tousiours parler et mesdire Quant touchent par leurs mauvais dire Ce que nul ne vouldroient toucher". Il rompt un tabou social, il est  impudique.

Ou bien il rompt l'unité et la cohérence du groupe : Souvent division en court Grans noyes et dissensions, Miseres molestacions, Mieulz luy seroit amoderer Sa bouche a bien considerer Que parler ainsi si souvent Qui de son gre comme savent Respond sans en estre prie Un foul de scavoir detrie A toute gent exhibe et monstre

C'est en ce sens que tirer la langue (pour garruler) serait un geste obscène, qui dévoile ce qui doit être caché ; et c'est ainsi que la parole imprudente est assimilée à un venin.

.

 

ANNEXE. LE TEXTE DES ÉDITIONS FRANÇAISES

I. La version en octosyllabes :

 

De nimia garrulitate.

De trop parler.

Qui scet sa langue refrener

et de trop parler la retreindre

Ne se voit à mal prosterner

Par tristesse que l'on doit craindre

Mais qui parle trop sans se plaindre

Se deshonneure com fait la pie

Par trop garruler qu'on s'espie.

1. Ung garruleux et trop parlent

Qui parle en tous temps vainement

Que ne vient il a la nef folle

Venez y tost la voille volle

Avancez vous qui trop parlez

Et voz langaigez ravallez

7.Plusieurs ya qui se delectent

Et aultre chose ne souhaytent

Que tousiours parler et mesdire

Quant touchent par leurs mauvais dire

Ce que nul ne vouldroient toucher

Mieulz luy seroit saller cacher

Comme gens sans corps et sans vie

Du dart dune fervente envie

Sans iamais le cueur appaiser

Qui se pelt en honneur taiser

Toustefois ce non obstant parler qui

Sans refraindre sa langue par le

langaige qui de luy sourt

Souvent division en court

Grans noyes et dissensions

Miseres molestacions

Mieulz luy seroit amoderer

Sa bouche a bien considerer

Que parler ainsi si souvent

Qui de son gre comme savent

27.Respond sans en estre prie

Un foul de scavoir detrie

A toute get exhibe et monstre

30. Le peril et le malencontre

De sa langue salle et villaine

Il y a des gens si tresfoulz

A qui leur parler semble doulx

Et de garuller sesiouyssent

Et sont bien aises quant iouyssent

De quaqueter et babiller

Mieux leur vaudroit saller biller

Car aucunes fois telles gens

Ont du dueil et des maulx ingens

Et quelque chose qui se face

41. Leur mauldite langue procace

Les contrainct souvent supporter

43.Mains accidens et mal porter

Et douleur de rage confite

Dictes moy de quoy luy profite

Ce quauquet babil et langaige

De riens  non que de dommaige

Dont tout malleur procede et vient

Et quant eulx confesser convient

Et dire leur mal et deffault

Toute la parolle leur fault

Sans scavoir aulktre chose faire

Si non que de leurs pechez taire

Et ne peuvent parolles direz-vous

Pour gaigner leternel empire

Et de leur crime abhominable

Est fait examen miserable

Maintes gens qui ont beaucoup dans

Fussent maintenant bien prudens

Qui sont comme foulz acculez

Silz ne se feussent maculez

Par trop parler : las quon contemplent

Et que chacun preignent exemple

64.A loyseau quon nomme la pie

Qui par garruler notifie

Le nid ou sont ses petits.

67.Refrenons tous noz appetits

Car mieulz vault parler sobrement

Que respondre a tous promptement

En une facon deshonneste

Pour apres en souffrir moleste

A tous plaist parolle petite

Qui est en temps modere dicte

Et cest grant vertus a la bouche

75. Quant seurement son parler touche

Combien de necessite

Soit en yeur ou en teste

Fault parler selon la doctrine

De la langue doulce et benigne.

Le texte s'appuie sur des citations littéraires, toutes tirées  de l'Ancien Testament et des épîtres de Jacques, et dont la source est indiquée en marge :

Vers 1 : 

Et lingua ignis est, universitas iniquitatis. Lingua constituitur in membris nostris, quæ maculat totum corpus, et inflammat rotam nativitatis nostræ inflammata a gehenna. (Iac. 3,6)

Omnis enim natura bestiarum, et volucrum, et serpentium, et ceterorum domantur, et domita sunt a natura humana : linguam autem nullus hominum domare potest : inquietum malum, plena veneno mortifero. (Iac. 3,7f.)

Qui custodit os suum custodit animam suam ; qui autem inconsideratus est ad loquendum, sentiet mala. (Prov. 13,3)

Acuerunt linguas suas sicut serpentis ; venenum aspidum sub labiis eorum. (Ps. 139,4)

Terribilis est in civitate sua homo linguosus : et temerarius in verbo suo odibilis erit. (Sir. 9,25)

Vers 7 :

Ne temere quid loquaris, neque cor tuum sit velox ad proferendum sermonem coram Deo. Deus enim in cælo, et tu super terram ; idcirco sint pauci sermones tui. Multas curas sequuntur somnia, et in multis sermonibus invenietur stultitia. (Ecl. 5,1f.)

Vers 27 :

Numquid sapiens respondebit quasi in ventum loquens, et implebit ardore stomachum suum ? Arguis verbis eum qui non est æqualis tibi, et loqueris quod tibi non expedit. Quantum in te est, evacuasti timorem, et tulisti preces coram Deo. Docuit enim iniquitas tua os tuum, et imitaris linguam blasphemantium. (Iob 15,2-5)

vers 30 :

Qui prius respondet quam audiat, stultum se esse demonstrat, et confusione dignum. (Prov. 18,13)

Vers 41 : Jérémie

Nunc ergo dic viro Juda, et habitatoribus Jerusalem, dicens : Hæc dicit Dominus : Ecce ego fingo contra vos malum, et cogito contra vos cogitationem : revertatur unusquisque a via sua mala, et dirigite vias vestras et studia vestra. Qui dixerunt : Desperavimus : post cogitationes enim nostras ibimus, et unusquisque pravitatem cordis sui mali faciemus. (Ier. 18,11f.)

Vers 43 :

cadent in gladio principes eorum, a furore linguæ suæ. Ista subsannatio eorum in terra Ægypti. (Os. 7,16)

Vers 64 notation marginale « pica », traduction latine de « pie »

Vers 67 :

Ne temere quid loquaris, neque cor tuum sit velox ad proferendum sermonem coram Deo. Deus enim in cælo, et tu super terram ; idcirco sint pauci sermones tui. Multas curas sequuntur somnia, et in multis sermonibus invenietur stultitia. (Ecl. 5,1f.)

Mala aurea in lectis argenteis, qui loquitur verbum in tempore suo. (Prov. 25,11)

Vers 75 :

Cor sapientis intelligitur in sapientia, et auris bona audiet cum omni concupiscentia sapientiam. (Sir. 3,31)

 

II. Le texte français dans la version en prose : 

1ere version :

En la satyre ensuyvante sont reprins les folz garrulateurs qui ne scavent tenir leur langue et parlent sans considération : dont souvent mal leur advient. Parquoy ilz sont comparez a la pie qui a des petits piars et quant elle voit passer aucun pres delle tant caquette que elle enseigne le nid de ses petits qui luy sont ostez : dont c'est une grant erreur à lhomme qui a iugement que pour faulte de garder sa langue aye du mal et soit compare a un oyseau des champs garrulateur que rien ne entent. Et pource allegue cest acteur lescripture [Jacques 3] qui dit. Toutes natures de bestes doyseaux de serpens et des aultres choses irraisonnables sont domees et seigneuries par humaine nature : mais nul des hommes ne peult domer, reffraindre et seigneurier la mauvaise langue. Car cest ung mal sans repos plaine de venin mortel qui macule et honnit tout le corps. Et pource qui garde sa bouche garde son âme. Mais qui est inconsidere a parler sans regarder quil dit : il sentira des maulx Dont met le prolude. Qui frene sa langue et reffraint les ris de sa bouche fait que sa pensee vacque sans angoisse et sans tristesse. Mais celluy qui parle follement chiet en blasmes repute comme la pie loquace qui par son caquet et murmure enseigne ses poullets dont ils sont perdus.

Haste soy le fol garrulateur [garrulus atque loquax] plein de langaige qui en tout temps blactere et ne scait quil dit vienne a la folle nef et monte au hault.

Hastez vous de entrer folz loquaces et baveurs : car le vent agite et demaine les carbases et voiles de la nef. Plusieurs folz sont maintenant dont loblectation de vie est grande : et tresgrant le desir de exercer leur langue procace et mauvaise. Car a lors quilz touchent de leur mauvais langaige ce que homme saige ne vouldroit avoir touchie ilz meritent le glaive de envie. Et pour certains mieulz leur vaulsist de estre teu : et est ung grant bien a qui se peult taire de retenir sa langue. Mais qui parle et ne veult reffraindre ses levres aucunesfoys encourt les crimes de griesve noise avecque fortunes miserables. Dont mieulz luy eust este avoir retraint ses levres. Et qui de son gre devant que estre prie respont a tous il se monstre fol impulse et sans consideration. Et pareillement offre les dangiers de la mauvaise langue.Sont aussi plusieurs folz qui prennent la puissance et liesse de leur inique garrulite : et leur semble quant ilz ont dit aucune villenie que ce soit a eulz ung grant soulas. Toutesfoys advient que entretant ilz sont ployez et reprins par une cruelle peine. Et selon le dit de iheremie en son dixhuitiesme:la langue procace et baveresse a contrainct plusieurs porter et souffrir angustes et estroictes adventures. Pource nous aultres qui ceste satyre lisons considerons que profitte aux baveurs et plains de langaige la fallacieuse delation ou folle maniere de parler.

 

https://www.narragonien-digital.de/exist/lesetexte/einzeleditionen.html?gw=GW5065&page_id=gw5065_030_providence_c3v

2eme version 

Deurs ebestes et langues dragoniques qui a trop parler et blamer aultruy vous arrestes toute nature de bestes, d'oyseaux et de serpents et aultres d natures humaine se peuvent chastier. Mais la langue de l'homme ne se peut chastier car elle est plaine de mal et de venin mortifere elle macule tout le corps ; Qui garde sa bouche garde son âme (Proverbes). Pource langues arceniques et mortifères, brides vous de cette doctrine car on dit communément que pis vault ung coup de langue qu'un coup de lance. Celuy qui parle trop et vainement en tout temps que ne vient-il pas à nostre folle nef.

Venez y tost pour gouverner les voilles avances vous fols a trop parler et ravales voz langages. Plusieurs ya qui se delectent et ne pensent que tousiours mal parler et mesdire daulteuy quant ilz disent ce que nul ne vous droit dire, mieulx leur voudrait avoir la bouche close a iamais que du dart denvie blessier aulcun et mal parler en plant sans restraindre la langue que luy vient en court souvent divicion, discensiin, noisez, molestations, miseres et calamitez.

Telles gens ont fait souvent guerrez entre les empereurs, roys, ducs, et comtes, et ont esmeut les cueurs des nobles a tyranie et crudelite.

De tant de perilz viennent par telles langues que de leurs gre sans estre priez resposent.

Ils sont plusieurs folz a se delecter a mal parler par la vaine ioye de leur langue eux esiouissant de leur babil et quaquet. Telles gens ont souvent dueil et de grans malx, mais nonobstant leur mauldite langue les entraict souvent supporter mains accidens et malux de rages confite

Dictes moy donc folz dangereus que vous sert ce langaige, ce quaquet, ce babil : de rien certes. Quant telles gens se ofessent la parolle leur fault et ne peuvent ouvrir la bouche pour dire leur pechez, et souvent quant ils vouldroyent parler dieu leur ferme la bouche.

Plusieurs folz sont que silz neussent trop parle que sussent sages et prudens .

Hellas prenes exemple a la pie qui par trop garruler et crier, notifie ou sont ses petits. (Pica)

Refrenons nos langues car meulz vault sobrement parler que respondre a tous a tous proppos et choses deshonnestes:et en avoir après reproche. (Ecclesiaste V et Proverbes XXXV) Peu parler plait à toutes gens quant le langaige est modéré. Cest grant vertus a la bouche quant elle tient la parole.

Et aussi quant seurement son parler touche combien de necessite il faut parler selon droicture. (Ecclesiaste III : Cor sapientis intelligitur in sapientia, et auris bona audiet cum omni concupiscentia sapientiam. (Sir. 3,31) )

 

 

SUITE : LA POSTERITÉ DE LA NOTION DE GARRULITAS AU XVIe SIÈCLE.

1. Erasme, 1500.

Erasme utilise le terme latin garrulitas , parfois remplacé par loquacitas ou volubilitas, pour critiquer le  vice de la parole : médisance, dénigrement, diffamation, ou parole creuse, stérile pour ne rien dire; bref, toute corruption de l'éloquence.

Mais le terme latin est — difficilement—traduit en français par bavardage.

Dans son Adage 828 sur la cigale,   Cicadam ala corripuisti, Erasme qualifie la cigale de "bavarde par nature" : cicadam natura garrulam. Là encore, le terme français garruleuse n'est pas utilisé par les traducteurs.

 

2. Alciat, 1531.

Source :  je cite ici Anne-Angélique Andematten 2017.

C'est surtout dans les Emblèmes d'Alciat  — inspirés des Adages d'Erasme— que la garrulité est joliement illustrée : mais, là encore, uniquement en latin, alors que la quasi totalité des éditions françaises à partir de 1534 sont bilingues. 

Rappel : L’emblème allie texte et image et se compose de trois parties qui interagissent entre elles : inscriptio (titre), pictura (image) et subscriptio (épigramme) : l’image est encadrée par un titre, l’inscriptio, et par l’épigramme, appelée aussi subscriptio.

Les termes latins qui nous concernent  se retrouvent directement dans les titres de deux emblèmes : n° XCVI In garrulum et gulosum  et n° LXX : Garrulitas, mais on les trouve aussi dans les épigrammes latins.

On y constate que ces emblèmes sont centrées sur des animaux (emblématiques...) mais que la garrulité, loin d'être le privilège de la Pie, qualifie l'Hirondelle ( 70 et 101), ou le Pélican, mais aussi la Corneille (19). Des oiseaux dans tous les cas, remarquables par leurs cris jugés dissonants ou répétitifs. L'emblème 185 applique le qualificatif à la Cigale, comme Erasme.

 

Emblema LXX Garrulitas.

Quid matutinos Progne mihi garrula somnos rumpis et obstrepero Daulias ore canis ? dignus epops Tereus, qui maluit ense putare, quam linguam immodicam stirpitus eruere.

"– Pourquoi interromps-tu, bavarde Procné, mon sommeil matinal et, toi, oiseau de Daulis, pourquoi chantes-tu d’une voix sonore ?

– Térée était digne de devenir une huppe, lui qui a préféré trancher par l’épée la langue immodérée que de l’arracher à la racine."

 

L'emblème met en scène trois oiseaux et fait allusion au mythe de Procné et Philomèle. Le premier distique se compose d’une question oratoire adressée à Procné, la bavarde hirondelle (garrula étant une épithète associée à l’hirundo chez Virgile), et à sa sœur Philomèle, devenue un rossignol, l’oiseau de Daulis. Le personnage qui parle à la première personne reproche à l'hirondelle d'avoir interrompu son sommeil matinal par son bavardage, jugé importun et agaçant.

 

Emblema XCVI In garrulum et gulosum : Emblème 96 Contre le bavard et le gourmand

: Le pélican au large gosier et au cri retentissant incarne le mauvais orateur .

Voce boat torva ; praelargo est gutture ; rostrum instar habet nasi multiforisque tubae. deformem rabulam addictum ventrique gulaeque signabit, volucer cum truo pictus erit.

"Il fait retentir un cri farouche ; sa gorge est très large ; son bec ressemble à un nez et à une trompette percée de plusieurs trous. Lorsque l’on représentera un pélican, il désignera un vil orateur, un être asservi à son ventre et à son gosier."

 

D’emblée l’inscriptio, marquée par les jeux sonores, annonce la cible visée par l’épigramme : le bavard (garrulum), censé correspondre à l’expression rabula (v. 3), et le gourmand (gulosum), équivalent de l’homme « asservi à son ventre et à son gosier » (v. 3).

Le premier distique décrit un oiseau qui, dans un premier temps, n’est pas nommé. Alciat tient en haleine le lecteur et ne mentionne que quelques-unes de ses caractéristiques : son cri puissant, son large gosier et son bec en forme de nez et de trompette. Le second distique dévoile son identité, le pélican ou truo, et en expose le sens symbolique. En effet, pour désigner un gourmand ou un bavard, l’épigramme suggère de peindre un pélican, comme s’il s’agissait d’une sorte de pictogramme, à la façon des Hiéroglyphes d’Horapollon.

L’oiseau insatiable incarne non seulement le glouton, comme dans l’emblème 91, mais aussi le bavard, appelé garrulus dans l’inscriptio, mais rabula dans la subscriptio. Le terme rabula qui, d’après Paulus Festus, dérive de rauca vox, possède une connotation très négative. 

 

 

Emblema XIX  Prudens magis quam loquax

Noctua Cecropiis insignia praestat Athenis, inter aves sani noctua consilii. armiferae merito obsequiis sacrata Minervae, garrula quo cornix cesserat ante loco.

"La chouette sert de symbole à Athènes, la ville de Cécrops, la chouette de sage conseil parmi les oiseaux. Elle est consacrée à juste titre au service de la belliqueuse Minerve, poste auquel l’avait précédée la corneille bavarde."

 

Emblema CI In quatuor anni tempora

 

Advenisse hyemem frigilla renunciat ales. ad nos vere novo garrula hirundo redit. indicat aestatem sese expectare cucullus. autumno est tantum cernere ficedulas.

"Le pinson ailé annonce que l’hiver est arrivé. L’hirondelle bavarde revient chez nous au printemps nouveau. Le coucou indique qu’il attend l’été. Les becfigues ne se laissent apercevoir qu’en automne."

L’hirondelle reçoit l’épithète garrula, déjà citée dans l’emblème 19 Prudens magis quam loquax et dans l’emblème 70 Garrulitas, la première fois, à propos de la corneille, et la seconde, de Procné. Alciat pourrait aussi s’être inspiré d’un vers des Géorgiques où l’hirondelle est qualifiée de garrula : […] ante garrula quam tignis nidum suspendat hirundo.

 

Emblema CLXXXV Musicam diis curae esse, La musique tient à cœur aux dieux

Locrensis posuit tibi, Delphice Phoebe, cicadam Eunomus hanc, palmae signa decora suae. certabat plectro Spartyn commissus in hostem et percussa sonum pollice fila dabant. trita fides rauco coepit cum stridere bombo legitimum harmonias et vitiare melos, tum citharae argutans suavis sese intulit ales, quae fractam impleret voce cicada fidem. quaeque allecta, soni ad legem descendit ab altis  saltibus, ut nobis garrula ferret opem. ergo tuae ut firmus stet honos, o sancte, cicadae, pro cithara hic fidicen aeneus ipsa sedet.

"Le locrien Eunomos a déposé pour toi, Phébus delphique, cette cigale, beau symbole de sa victoire. Aux prises avec son concurrent Spartys, il rivalisait avec le plectre et les cordes frappées par son pouce faisaient retentir un son. Lorsque la lyre usée par le frottement commença à grincer d’un bourdonnement rauque et à troubler les harmonies et la mélodie régulière, alors une cigale, douce créature ailée, s’élança sur l’instrument en babillant, pour emplir de sa voix la lyre brisée. Attirée pour suivre les lois musicales, elle descend de ses hauts séjours boisés, afin de nous venir en aide par son bavardage. Afin que l’honneur de ta cigale, ô dieu saint, soit durable, ce joueur de lyre d’airain est posé ici, au-dessus de la cithare même."

 

 

SOURCES ET LIENS

17 exemplaires de la première édition française ont été conservés dans des institutions publiques, dont les ouvrages numérisés suivants : 

         —BnF Arsenal, 4-BL-2142 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k858429c/f47.item

—Paris, Bibliothèque nationale de France, RES-YH-1

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k859087q/f49.item

—Vienne, Bibliothèque nationale autrichienne, Ink 8.E.26

https://digital.onb.ac.at/RepViewer/viewer.faces?doc=DTL_5429353&order=1&view=SINGLE

—Dresde, Bibliothèque d'État de Saxe - Bibliothèque d'État et universitaire, Ink.4114(2)

https://digital.slub-dresden.de/werkansicht?id=5363&tx_dlf%5Bid%5D=86316&tx_dlf%5Bpage%5D=51

Le texte est relevé ici :

https://www.narragonien-digital.de/exist/lesetexte/einzeleditionen.html?gw=GW5065&page_id=gw5065_030_providence_c3v

Voir aussi :

https://ia601203.us.archive.org/5/items/lagrantnefdesfol00bran/lagrantnefdesfol00bran.pdf

— ANDENMATTEN (Anne-Angélique), 2017,  Les Emblèmes d’André Alciat. Introduction , texte latin, traduction et com mentaire d’un choix d'emblèmes sur les animaux SAPHEINEIA Contributions à la philologie classique

file:///E:/Paris%203%20au%209%20d%C3%A9cembre%202024/Louvre%202024%20Figures%20du%20Fou/La%20Nef%20des%20Fous/9783034326278.pdf

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Fou. Peinture.
21 décembre 2024 6 21 /12 /décembre /2024 12:13

Les peintures murales de l'église du Mont-Dol II : l'Enfer (un grand panneau, fin  du XVe siècle) .

 

Voir :

 

PRÉSENTATION.

 

"Au Mont-Dol, on distingue trois phases chronologiques des peintures murales :

Un décor primitif peint vers 1200 lors de l'édification de l'église et dessinant sur l'élévation des murs un faux appareillage (ocre et rouge sur fond blanc), complété par une frise tracée entre les arcs et les fenêtres hautes. De très élégants rinceaux de palmes souples sont placés entre deux ordures ocre et rouge. L'avant-chœur, réservé aux chanoines de la cathédrale de Dol, est séparé de la nef par une rupture d'alignement entre l'appareillage factice et la frise entre les deuxième et troisième travées.

Un second décor peint, appliqué directement sur le précédent, a été exécuté en technique mixte — fresque et détrempe— dans la seconde moitié du XVe siècle, comme l'indiquent les costumes des personnages et les comparaisons avec d'autres peintures murales. Il est tout entier consacré à la Passion du Christ et se lit dans le sens des aiguilles d'une montre, en débutant par le mur nord. Il se continuait sur l'arc triomphal aujourd'hui disparu avant de se poursuivre sur le mur sud jusqu'à son extrémité occidentale. Ce cycle se composait de 21 panneaux (ceux du nord peints en partie sur les fenêtres alors murées) ; seulement 11 de ceux-ci ont été conservés entièrement ou sous forme de vestiges plus ou moins visibles.

Enfin la célèbre scène de l'enfer, à l'extrémité occidentale du mur sud,  ne s'articule avec le cycle de la Passion ni par son sujet, ni par les dimensions de la mise en page. Elle a été réalisée peu de temps plus tard et correspond probablement à un projet de modification des trois dernières scènes, abandonné après son exécution." (M. Déceneux)

Leurs découvertes en 1867, leurs restaurations en 1972.

Les peintures avaient été recouvertes, comme souvent, par des enduits récents, mais lors de la restauration générale de la charpente et du débouchage des fenêtres nord, un vaste ensemble de peinture est apparu, et fit l'objet d'un relevé (très sommaire) du peintre Théodore Busnel avant d'être recouvert d'un nouveau crépi...

Remis à jour en 1946 grâce à l'intervention du chanoine Descotte, ancien curé du Mont-Dol, l'ensemble fut entièrement restauré par le fresquiste Robert Baudouin en 1972. On découvrit alors de nouveaux éléments.

Comparaison avec Kernascléden (Morbihan) , dont les peintures peintes directement sur la pierre vers 1464 sont contemporaines du cycle de la Passion du Mont-Dol, et présente également une peinture des Enfers plus tardive (après 1492), à côté d'une danse macabre.

Programme des peintures murales du XVe siècle , du nord au sud dans le sens horaire :

—Côté nord :

  • L'Entrée à Jérusalem

  • Trahison de Judas (très partiellement conservé)

  • La Cène. première fenêtre du mur nord. Il ne subsiste que le tiers droit.

  • Le Lavement des pieds

  • Agonie au Mont des Oliviers. Le plus mal conservé.

  • L'Arrestation de Jésus.

—Les scènes disparues de la partie orientale du mur nord (six panneaux : Comparutions, Flagellation, Outrages, Couronnement d'épines, Ecce Homo, Portement de Croix ? ), de l'arc triomphal (Crucifixion?) et du débutr du mur sud (1 panneau). 

— Côté sud

  • Mise au Tombeau

  • Résurrection

  • Descente aux Limbes

  • Apparition à Marie-Madeleine: Noli me tangere.

  • Apparition aux Pèlerins d'Emmaüs

— Côté sud première travée :

  • Deux scènes remplacées par une grande scène de l'Enfer.

 

 

 

LA SCÈNE DE L'ENFER, PREMIÈRE TRAVÉE DE LA NEF CÔTÉ SUD.

Elle présente un  grand intérêt pour celui qui la compare d'une part à l'Enfer de Kernascéden, avec laquelle elle a de nombreux points communs, et qui recherche ses sources d'autre part dans les Calendriers du Berger (Compost et Kalendriers des Bergiers) édités à partir de 1492, et de l'Art de bien mourir (Ars Moriendi), 1ère édition en 1492. Les deux ensembles sont sans-doute contemporains de la toute fin du XVe siècle.

On y trouve en effet regroupés , comme à Kernascléden, sous forme de saynètes les représentations des principales peines reservés aux damnés selon la typologie de leurs fautes, précisément comme elles sont détaillées et commentées et illustrées dans ces deux ouvrages.

Je renvois à mon article sur l'Enfer de Kernascléden pour l'analyse de cette iconographie et de ses sources.

 

I. Le supplice de la roue destiné aux orgueilleux.

II. Le supplice du chaudron réservé aux avares.

III. Le supplice de l'arbre sec aux branches acérées réservé aux héritiers d'un usurier couché dans le puits.

IV. le diable géant Asmodée dévorant un damné.

V. La gueule de Léviathan (effacé).

 

 Relevé par Théophile Busnel 1867.

 

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

I. Le supplice de la roue, destiné aux orgueilleux.

 

Dans les représentations des Peines de l'enfer, anciennes mais qui, dans la dernière décade du XVe siècle, on décrit en sept châtiments, pour autant que de péchés capitaux.

Ici, il est facile de reconnaître ici  le premier supplice, précisément celui de la roue, qui punit le péché d'orgueil. Dans cette tradition, plusieurs roues tournent  entre de hautes montagnes, et les damnés y sont attachés, passant leur éternité à monter puis à être précipité dans les flammes tandis que  Léviathan, « capitaine des orgueilleux », préside à leurs tortures en les frappant d'un bâton de feu. 

Une roue à huit rayons est posée sur un tréteau, et un grand diable noir, doté d'une longue queue et de très longues cornes, en tourne la manivelle. Sur l'extérieur de la roue sont retenus trois damnés (seuls deux sont visibles aujourd'hui) qui subissent indéfiniment les supplices que leur inflignent trois démons  cornus (dont un est ailé) armés d'épieux. Le bâtit en bois est semblable à celui de Kernascléden, le nombre des rayons également. Le diable tournant la manivelle  se devine  à Kernascléden. Les vues de détail montrent que le diable en haut à gauche est placé sous de grandes flammes, qui devaient se poursuivre vers la droite. La pointe de son épieu est rougie.

On remarque aussi sur les clichés que les damnés sont transpercés par des lames en demi-lune.

On peut intégrer à cette scène les deux démons qui transportent vers le lieu du supplice de nouveaux damnés : l'un (perdu) les portent dans une hotte, l'autre, qui est ailé, dans une brouette.

La scène en bas à gauche montre un diable à califourchon sur une femme nue aux cheveux longs placée à  quatre pattes. Il lui tire les cheveux, et la transperce ou la frappe d'un coutelas. Elle n'appartient pas à ce supplice de la roue.

 

 

 

 

 

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

II. Le supplice du chaudron réservé aux avares.

 

 

 

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

III. Le supplice de l'arbre sec aux branches acérées réservé aux héritiers d'un usurier couché dans le puits.

À Kernascléden, un arbre se dresse à partir d'un puits où baignent des damnés. Aux branches acérées de cet arbre sec sont pendus sept autres damnés, qui y sont liés ou transpercés  en diverses parties de leurs corps. Ils sont tourmentés par quatre ou cinq diables qui les mordrent, les griffes, les fouettent ou les aggripent de leurs crocs.

La fresque du Mont-Dol montre des corps pendant des arbres par les pieds ou par le cou. L’imagination du peintre semble s’être nourrie des lectures du passage de l’Art de bien Mourir. En effet, ici comme à Kernascléden, l'arbre est planté dans un puits. 

 

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

IV. Asmodée dévorant un damné.

Un diable géant, Asmodée, à double paire de cornes et tête de bovin, dévore par les pieds un damné. La lecture de l'image est difficile, il pourrait s'agir d'un enfant.

 

 

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

L'Enfer, peinture murale (fin XVe) de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

V.La gueule du Léviathan.

Théophile Busnel a représenté, à l'extrême gauche, sous la fenêtre, la gueule d'un Léviathan, aujourd'hui effacé.

 

 

SOURCES ET LIENS.

— Source principale : panneaux explicatifs provenant d'une exposition réalisée par la ville du Mont-Dol et exposés dans l'église, dont les textes sont de Marc Déceneux, docteur en histoire de l'art. 

Je salue la qualité de ces panneaux nombreux et très bien illustrés.

 

— Voir aussi :

2003, Bulletin de l'Association Bretonne T 112 130ème congrés (non consulté)

http://histogen.dol.free.fr/mont-dol/dossiers/peinmur.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_Bretagne/DolDeBretagne/Mont-Dol-Saint-Pierre.htm

— CHARTIER  (Jean-Jacques) : l'église du Mont-Dol. Non consulté

 

SUR LA REPRÉSENTATION DE L'ENFER À LA FIN DU XVE SIÈCLE :

 — BASCHET (Jérôme), 1993 Les Justices de l’au-delà. Les représentations de l’enfer en France et en Italie (XIIe -XVe siècle), Rome, EFR, 1993, p. 437-448 et fig. 152-159.

https://journals.openedition.org/ccrh/2886

 — BASCHET (Jérôme), 1993,  Les justices de l'au-delà. Les représentations de l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe s.). Rome, Ecoles françaises d'Athènes et de Rome, 1993. Christe Yves, compte-rendu Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1995  Suppl. 1995  pp. 4-7

 En résumé, on retiendra ces quelques conclusions. L'enfer gothique est figuré le plus souvent par la gueule d'enfer — elle est déjà attestée au xne s. — d'abord comme seuil infernal, ensuite comme lieu de tourments. Celle-ci est également l'image usuelle de l'enfer dans les manuscrits contemporains. Elle est accompagnée par la marmite sur le feu qui, à partir du milieu du xine s. (Bourges, puis Rouen), tend à se confondre avec elle. Il est rare au nord des Alpes que Satan intronisé préside aux supplices infernaux. Le portail de Conques et celui de Notre-Dame de la Couture au Mans, un siècle plus tard, en présentent une illustration exceptionnelle. À cette courte liste, j'ajouterai un témoignage précoce mais très important, celui des tituli de Gauzlin pour le revers de la façade de Saint-Pierre de Fleury au début du xie s. « Satan enchaîné dans une prison qui vomit des flammes » évoque exactement le même sujet dans YHortus Deliciarum d'Herrade de Landsberg.

 — BASCHET (Jérôme), 1985, Les conceptions de l'enfer en France au XIVe siècle : imaginaire et pouvoir, Annales  Année 1985  40-1  pp. 185-207

https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1985_num_40_1_283151

BASCHET (Jérôme) Les fresques du Camposanto de Pise

https://e-l.unifi.it/pluginfile.php/1066072/mod_resource/content/0/BASCHET_Les%20justices...%201993.pdf

DESCHAMPS (Paul), 1957, "Notre-Dame de Kernascleden" , dans Congrès archéologique de France, 1957, Cornouaille, Orléans 1957, p. 100-113

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210063v/f102.item.r=Landr%C3%A9varzec

DESHOULIÈRES (François), 1924, La danse macabre de Kernascleden (Morbihan) [compte-rendu] Bulletin Monumental  Année 1924  83  pp. 195-196

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1924_num_83_1_12028_t1_0195_0000_3

FRAPPIER ( Jean), 1953,. Châtiments infernaux et peur du Diable. In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1953, n°3-5. pp. 87-96; 

https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1953_num_3_1_2020

KERMOAL (Christian), 2020,  « L’enfer froid en images (xve et xvie siècles) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest 

https://journals.openedition.org/abpo/6473

MÂLE (Émile), 1908, L’art religieux de la fin du Moyen Âge en France, Paris, 1908,  p. 471-475 ;

https://archive.org/details/lartreligieuxdel00mluoft/page/470/mode/2up

MEYER (Paul), 1895, La descente de saint Paul en enfer, poème français composé en Angleterre, Romania  Année 1895  95  pp. 357-375

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1895_num_24_95_5887

SHIELDS (Hugh), 1971, . Saint Paul aux Enfers : Notice d'un incunable en français Romania  Année 1971  365  pp. 87-99

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1971_num_92_365_2267

Photo RMN de l'enfer Camposanto de Pise

https://www.photo.rmn.fr/archive/17-501720-2C6NU0AT95HYP.html

Maître François Vision de l'enfer d'un enfant nommé Guillaume , Musée de Chantilly

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-francois_vision-de-l-enfer-d-un-enfant-nomme-guillaume_peinture-sur-papier_parchemin

Cathédrale d'Albi

https://www.europexplo.com/la-cathedrale-dalbi-un-joyau-dans-une-forteresse/

Le Kalendrier des bergers  Guy Marchant (Paris) 1493

 :  Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, VELINS-518

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040412v/f32.item

Compost et kalendrier des bergiers Guiot Marchant Paris 1493 BM Valenciennes, INC 66

Compost et kalendrier des bergiers 1496  Guiot Marchant Paris

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k87105966/f76.item

Thomas de Saluces, BnF 12559, 1403.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10509668g/f385.item

 —BnF, Rés XYLO-24, Ars moriendi…, vers 1480-1485, vue 32.

Les visions du chevalier Tondal, Getty museum

https://www.getty.edu/art/collection/object/103RZ8

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vision_de_Tondale#

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans XVe siècle Jugement dernier et enfer.
20 décembre 2024 5 20 /12 /décembre /2024 13:49

Les peintures murales de l'église du Mont-Dol I : la Passion du Christ (11 panneaux restant, seconde moitié du XVe siècle) .

 

 

PRÉSENTATION.

 

 

"Au Moyen-Âge, les murs des églises étaient systématiquement enduits et peints, à l’intérieur mais sans doute aussi à l'extérieur. Mais dans les régions de l'Ouest de la France, ces décors n'ont été que rarement préservés en raison de l'humidité du climat et des nombreux aménagements et des reconstructions des sanctuaires à l'époque moderne.

Pourtant, le territoire de la baie du Mont-Saint-Michel offre un remarquable ensemble de peintures murales médiévales, notamment dans les églises de Saint-Jean-le-Thomas, du Mont-Dol, et de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

Les décors sont réalisés avec des pigments finement broyés employés purs ou en mélange : la chaux pour le blanc, le charbon de bois et le noir de fumée pour le noir, les terres naturelles pour l'ocre rouge et l'ocre jaune, le minium (oxyde de plomb) pour le rouge éclatant, l'argile et des sels de cuivre pour les verts et bleus, le lapis-lazuli pour le bleu éclatant.

Sur nos murs, les grands éléments étaient peints a fresco, directement sur l'enduit frais (ce qui suppose une grande maîtrise de l'art car les reprises sont impossibles) et les détails étaient ajoutés après séchage (a secco) avec des pigments liés par un fixatif (colle de peau, de poisson, d'os bouilli, de blanc d'œuf ou de résine fondue. Le résultat, plus fragile que la fresque, permet des retouches à volonté."

L'église paroissiale du Mont-Dol appartenanit autrefois en propre à l'évêque et aux chanoines de Dol et a été édifiée vers 1200. Elle a fait ensuite l'objet de transformations, dont la reconstruction complète du cœur qui, autrefois, était séparé de la nef par un arc triomphal. Enfin, au XVe siècle, les fenêtres hautes de la nef nord avaient été murées (avant la mise en place des peintures de la Passion).

"Au Mont-Dol, on distingue trois phases chronologiques :

Un décor primitif peint vers 1200 lors de l'édification de l'église et dessinant sur l'élévation des murs un faux appareillage (ocre et rouge sur fond blanc), complété par une frise tracée entre les arcs et les fenêtres hautes. De très élégants rinceaux de palmes souples sont placés entre deux ordures ocre et rouge. L'avant-chœur, réservé aux chanoines de la cathédrale de Dol, est séparé de la nef par une rupture d'alignement entre l'appareillage factice et la frise entre les deuxième et troisième travées.

Un second décor peint, appliqué directement sur le précédent, a été exécuté en technique mixte — fresque et détrempe— dans la seconde moitié du XVe siècle, comme l'indiquent les costumes des personnages et les comparaisons avec d'autres peintures murales. Il est tout entier consacré à la Passion du Christ et se lit dans le sens des aiguilles d'une montre, en débutant par le mur nord. Il se continuait sur l'arc triomphal aujourd'hui disparu avant de se poursuivre sur le mur sud jusqu'à son extrémité occidentale. Ce cycle se composait de 21 panneaux (ceux du nord peints en partie sur les fenêtres alors murées) ; seulement 11 de ceux-ci ont été conservés entièrement ou sous forme de vestiges plus ou moins visibles.

Enfin la célèbre scène de l'enfer , à l'extrémité occidentale du mur sud,  ne s'articule avec le cycle de la Passion ni par son sujet, ni par les dimensions de la mise en page. Elle a été réalisée peu de temps plus tard et correspond probablement à un projet de modification des trois dernières scènes, abandonné après son exécution." (M. Déceneux)

Sa découverte en 1867, sa restauration en 1972.

Les peintures avaient été recouvertes, comme souvent, par des enduits récents, mais lors de la restauration générale de la charpente et du débouchage des fenêtres nord, un vaste ensemble de peinture est apparu, et fit l'objet d'un relevé (très sommaire) du peintre Théodore Busnel avant d'être recouvert d'un nouveau crépi...

Remis à jour en 1946 grâce à l'intervention du chanoine Descotte, ancien curé du Mont-Dol, l'ensemble fut entièrement restauré par le fresquiste Robert Baudouin en 1972. On découvrit alors de nouveaux éléments.

Comparaison avec Kernascléden (Morbihan) : ces peintures peintes directement sur la pierre vers 1464 sont contemporaines du cycle de la Passion du Mont-Dol, et présente également une peinture des Enfers, à côté d'une danse macabre.

Programme, du nord au sud dans le sens horaire :

—Côté nord :

  • L'Entrée à Jérusalem
  • Trahison de Judas (très partiellement conservé)
  • La Cène. première fenêtre du mur nord. Il ne subsiste que le tiers droit.
  • Le Lavement des pieds
  • Agonie au Mont des Oliviers. Le plus mal conservé.
  • L'Arrestation de Jésus.

—Les scènes disparues de la partie orientale du mur nord (six panneaux : Comparutions, Flagellation, Outrages, Couronnement d'épines, Ecce Homo, Portement de Croix ? ), de l'arc triomphal (Crucifixion?) et du débutr du mur sud (1 panneau). 

— Côté sud

  • Mise au Tombeau
  • Résurrection
  • Descente aux Limbes
  • Apparition à Marie-Madeleine: Noli me tangere.
  • Apparition aux Pèlerins d'Emmaüs

— Côté sud première travée :

  • Deux scènes remplacées par l'Enfer ( Apparition aux Apôtres devant Thomas ; Ascension ?)

 

 

Vue de la nef depuis le chœur. Photographie lavieb-aile 2024.

Vue de la nef depuis le chœur. Photographie lavieb-aile 2024.

 

LE CÔTÉ NORD.

 

  

Relevé de Théophile Busnel en 1867. Lithographie A. Paillard Fils de 1869. Seules les deux premùières scènes sont représentées.

 

1°) 1ère travée : l'Entrée triomphale de Jésus à Jérusalem.

La scène est bien conservée, Jésus (nimbe crucifère) est monté sur son ânon, précédant les apôtres avec saint Pierre en tête. Devant Jésus, une palme est posée à terre, puis nous voyons les habitants de Jérusalem sortis des murailles pour dérouler leurs manteaux en guise  de voie d'honneur. L'iconographie traditionnelle place ici l'épisode de Zachée, le riche chef des collecteurs d'impôts, monté sur les branches d'un sycomore car il est de petite taille. Dans les Evangiles, la scène se déroule lors de l'entrée à Jéricho (Luc 19:1-10)

 

 

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

2°)  1ère travée, suite : La trahison de Judas.

Il ne reste aujourd'hui que la partie gauche.

Judas est nimbé, il fait face aux pharisiens, et tient une aumônière à la ceinture (non représentée par Théophile Busnel). Judas Iscariote était le trésorier du collège des apôtres, ce qui explique cette aumônière. Judas tend les mains vers la bourse aux trente deniers d'argent, remise par Caïphe et les membres du Sanhédrin en prix de son accord de leur désigner, par un baiser convenu, celui qui est Jésus parmi la troupe des disciples.

 

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales de l'église du Mont-Dol : I :la Passion du Christ.
La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

3°) La Cène, première fenêtre du mur nord. Il ne subsiste que le tiers droit.

La scène se déroulait en grande partie sur le mur qui occultait alors la première fenêtre : lorsque les ouvertures nord ont été débouchées en 1867, les deux tiers du Dernier repas du Christ avec ses apôtres a été perdu. On ne voit plus que deux personnages, et notamment Judas, qui, de profil, identifiable à l'aumônière  de sa ceinture, tend le bras gauche vers le plat qu'un apôtre dont on ne voit que la main) lui tend. Judas porte le même nimbe et la même tenue que sur la scène n°2 avec un manteau bleu sombre et une robe blanche et l'aumônière rouge.

Comparer avec la Cène de Kernascléden (vers 1464) :

Peintures murales de Kernascléden. Cliché lavieb-aile 2015.

 

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

4°) Le Lavement des pieds des apôtres par Jésus (Jean 13:2-10).

Il manque le haut et la partie droite de la scène. Jésus, en robe blanche, est à genoux devant le bassin des ablutions, face à saint Pierre, dont on ne voit que le genou et la main. Derrière Jésus deux personnes sont debout, dont un qui tient le linge destiné à essuyer les pieds.

 

 

 

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

5°) Agonie au Mont des Oliviers : la scène la plus mal conservée.

Le panneau était peint en partie sur la fenêtre murée. Il est amputé du haut et de la moitié gauche et ses couleurs son très atténuées. Jésus est représenté à genoux, et porte la même robe blanche que dans le panneau précédent. Il a les mains jointes en signe de prière, devant l'ange portant un calice, qui n'est pas conservé.

 

 

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

6°) L'Arrestation de Jésus. Le Baiser de Judas.

Il manque une partie gauche. On distingue clairement Judas (même  manteau bleu et même robe blanche que précédemment) embrassant Jésus , au nimbe crucifère.

À gauche, un soldat en armure dont le bouclier appuie sa pointe au sol face aux spectateurs, tend le bras pour saisir Jésus. À droite, saint Pierre vêtu de vert, vient de trancher l'oreille de Malchus, qui est allongé au sol.

Comparer avec la scène homologue de Kernascléden :

Kernascléden, Arrestation de Jésus, peintures de la voûte du chœur. Cliché lavieb-aile 2015.

 

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

LE CÔTÉ SUD.

 

Relevé de Théophile Busnel en 1867. Lithographie A. Paillard Fils de 1869. Curieusement, Busnel ne reproduit pas la 5ème scène, celle des Pèlerins d'Emmaüs, pourtant en assez bon état.

 

 

7°) La Mise au Tombeau. 6ème travée.

À gauche, Joseph d'Arimathie (ou plutôt Nicodème), en manteau bleu et bonnet, barbu, portant un châle, tient les pieds de Jésus dont le corps est enveloppé d'un linceul, devant un autre personnage, en chausses, pourpoint rayé et chaussé de poulaines. D'autres personnages nimbés (probablement la Vierge et les saintes Femmes, et Jean en manteau rouge) se devinent en arrière-plan.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

8°) La Sortie du Tombeau ou Résurrection. 5ème travée.

La partie supérieure est effacée. Le Christ ressuscité enjambe le tombeau, vêtu du manteau écarlate glorieux et tenant l'étendard de sa victoire sur la Mort. Deux soldats romains sont éblouis par la scène, et un est endormi.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

9°) La Descente aux Limbes. 4ème travée.

 

Jésus, vêtu de la cape rouge et tenant son étendard, enjambe la porte des Limbes, dont sortent Adam et Ève et les autres défunts.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

10°) Apparition du Christ ressuscité à Marie-Madeleine, ou "Noli me tangere". 2ème travée.

Le Christ, toujours vêtu du manteau rouge, portant le nimbe crucifère, et tenant la bêche, apparaît, dans un jardin clos de plessis, à Marie-Madeleine qui vient de le reconnaître malgré ses allures de jardinier et s'est agenouillée, tenant encore le flacon d'aromates destiné à l'embaumement. Elle porte un manteau rouge et une belle robe dorée cintrée sous la poitrine ; elle tend la main vers celui qu'elle vient d'appeler Rabouni. Le Christ lève la main droite pour la mettre en garde, illustrant la phrase rapportée dans l'évangile de Jean : Noli me tangere, "ne me touche pas" (Jean 20:11-18)

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

11°) L'apparition du Christ ressuscité aux pèlerins d'Emmaüs. 2ème travée.

Le Christ est assis entre les deux pèlerins et rompt le pain. Luc 24 : 13-35

 

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

 

La première travée : l'Enfer : voire partie II

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

La Passion : Peintures murales du XVe siècle de l'église du Mont-Dol. Photographie lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

Source principale : panneaux explicatifs provenant d'une exposition réalisée par la ville du Mont-Dol exposés dans l'église, dont les textes sont de Marc Déceneux, docteur en histoire de l'art. 

Je salue la qualité de ces panneaux nombreux et très bien illustrés.

 

— Voir aussi :

2003, Bulletin de l'Association Bretonne T 112 130ème congrés (non consulté)

http://histogen.dol.free.fr/mont-dol/dossiers/peinmur.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_Bretagne/DolDeBretagne/Mont-Dol-Saint-Pierre.htm

— CHARTIER  (Jean-Jacques) : l'église du Mont-Dol. Non consulté

 

 

Partager cet article
Repost0