La chapelle de Véronique (1605-1610), située aux confins du bois de Goarlot, a été édifié en 1605-1610 en remplacement de celle de Loc-Maria, détruite après 1597 par les troupes de la Ligue sur le fief de Goarlot. Elle est en forme de croix latine avec chevet à pans coupés. Son clocher-mur est accosté d'une tourelle d'accès surmontée d'un dôme amorti par un petit lanternon. La sacristie date de 1662.
La chapelle est classée depuis 1914. Au début du XXe siècle, le pardon de la Véronique attirait les foules peut-être motivées par un bref d’indulgence à gagner par les paroissiens le jour de l’Ascension, accordé en 1731.
Son clocher a été abattu par un orage du 22 mars 1947 qui a détruit aussi les verrières qui avaient été restaurées en 1890. Restauré, le clocher est retombé en 1957. Toiture et clocher ont été restaurés en 1962.
Sa voûte n'est pas lambrissée, ce qui permet de découvrir une très belle charpente.
Photo lavieb-aile.Cliché lavieb-aile.
Selon S. Duhem "certains tronçons de sablière disparaissent durant les travaux de restauration entre 1952 et 1953"
Une pièce en est exposée sur un banc du chœur.
LES SABLIÈRES
Vocabulaire :
In S. Duhem 1999.
La présentation débutera par le côté nord de la nef, pour tourner dans le sens horaire .
Schéma lavieb-aile.
Au nord vers le fond de la nef, les pièces de sablière S1 à S3 ne sont pas (ou ne sont plus ? ) sculptées, tout comme les pièces en vis-à-vis au sud.
Nous débutons donc par la pièce S4.
S4 : Quatrième pièce de sablière (nef nord) : deux dauphins entourant un bucrane.
On nomme "dauphins" ou "poissons" des motifs zoomorphes à long nez retroussé, très fréquents dans le vocabulaire ornemental de la Renaissance.
Le "bucrane" (crâne de bœuf) se rapproche ici plutôt d'une tête de bélier.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
S5 : cinquième pièce de sablière (croisée transept nord) : couple hybride nu entourant un masque.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
S6 : sixième pièce de sablière (chœur nord) : dragons hybrides entourant un masque.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
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S7 : septième pièce de sablière (chœur nord) : couple nu entourant les armoiries de François de Kerhouënt de Kergounadec'h.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Á gauche, une femme aux cheveux frisées se tient allongée nue, adossée à une cruche à godrons, souriante, et cachant son sexe d'une feuille.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Un vase couvert à deux anses sert à présenter les armoiries du seigneur fondateur de la chapelle. Cet échiqueté de gueules et d'or correspond aux armes de la famille de Kerhoënt de Kergounadec'h.
Après avoir appartenu successivement aux Goarlot, aux Pont-L'Abbé, aux Rosmadec-Goarlot, à Anne de Quelennec, puis Marie de Pleuc, la seigneurie de Goarlot , dont dépend la chapelle de la Véronique, échût aux Kerhoënt de Kergounadec'h.
Elle passera à leur fille Renée et à son époux Sébastien II de Rosmadec, puis aux du Chastel.
Le fondateur de la chapelle est François de Kerhoënt de Kergounadec'h, chevalier, vicomte de Plouider, seigneur de Kergounadec'h, de Coëtmenec'h, de l'Estang, de Coëtanfao et de Kerjoly. Il est né à Cléder en 1560 et décédé en 1629 à Clohars-Fouesnant.
Il est le fils d'Olivier de Kerhoënt et de Marie de Plœuc.
Il épouse en 1583 — comme nous allons le voir sur les blasons mi-parti— Jeanne de Botigneau, dame de Bodinio. Le couple eut deux filles, Renée (1601-1643) et Claude (1604-1648).
La chapelle est fondée en 1605, l'année suivant la naissance de Claude.
On trouve aussi ses armoiries, entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel et surmontées d'une gueule de lion, au dessus de la chambre des cloches du clocher (avec le chronogramme 1610 indiqué sur la façade) :
Clocher de la chapelle de la Véronique. Cliché lavieb-aile 2025.
On les trouve encore sur un fragment de vitrail :
pièce de verrière du XVIe siècle, chapelle de la Véronique. Cliché lavieb-aile 2025.
François de Kergounadec'h obtint le collier de Saint-Michel en 1599 pour s'être illustré durant la guerre de la Ligue, défendant le parti du Roi à la tête de la noblesse de l'évêché de Léon.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Un homme aux cheveux frisés jambes croisées, est allongé nu, adossé à une cruche, et il s'pprête à ses servir à boire, tenant une cruche en main droite et un gobelet en main gauche.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
S8 : huitième pièce de sablière (chœur, pan gauche du chevet) : deux lions présentant les armes mi-parti du couple fondateur de la chapelle, entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel.
Encadrés par deux cornes d'abondance ou cornucopia, deux lions ou plutôt selon le vocabulaire héraldique deux léopards passants présentent les armes mi-parti de François de Kergounadec'h et de Jeanne de Botigneau : en 1 échiqueté de gueules et d'or (Kergounadec'h), en 2 de sable à l'aigle bicéphale d'argent, becquée et membrée de gueules (Botigneau).
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
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S9 : neuvième pièce de sablière (chœur, axe du chevet) : deux femmes hybrides présentent la date de 1605, le nom du fabrique et celui du charpentier-sculpteur.
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
Á gauche, une figure hybride mi-humain présente de la main droite un phylactère portant l'inscription I : PRIMA : LO : FA.
La femme aux cheveux frisés, nue, voit son buste se prolonger par une queue feuillagée s'achevant en volute.
L'inscription est en partie résolue. On sait, c'est l'usage partout en épigraphie de nos chapelles, que les lettres FA valent pour "fabrique" et suivent donc le nom d'un membre du conseil de fabrique de la chapelle. Les lettres LO sont l'abrégé de "lors". La lettre I peut correspondre à l'initial de IAN ou de IVES.
Les généalogistes signalent le patronyme PRIMA à Bannalec au XVIIe siècle, mais un peu après 1605. Un Gédéon Prima de Kerbiquet a une fille Catherine, née en 1644.
Jean Prima a épousé Marguerite Salaun, dont Alain Prima né en 1621 à Bannalec. S'il s'agit d'un mariage tardif ou d'un remariage, cela peut coller à la riguer avec un Ian Prima, fabrique en 1605 (donc majeur). Mais ce Ian Prima serait plutôt d'une génération antérieure. Mais le patronyme Prima n'est pas attesté à Bannalec avant 1621.
Un candidat pourrait être leur "aieul o prima", laboureur, père de Claude (né en 1625), Pierre, et Paul.
Ils mentionnent un Alain Prima décédé en 1673 à Trébalay, Bannalec, ainsi que sa fille Marie
Transcrivons l'inscription comme : "IAN PRIMA LORS FABRIQUE".
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
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La date de 1605 dans un cartouche de cuir découpé à enroulement, mis à la mode par l'École de Fontainebleau, et, dans les sablières de Basse-Bretagne, par le Maître de la chapelle du château de Kerjean, ou Maître de l'église de Pleyben (1567-1576), précédé par le Maître de l'église de Plomodiern (1561-1566).
Sablières de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
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L'autre hybride féminin, à la queue tout aussi feuillagée mais s'achevant en épillet, tient un phylactère portant l'inscription M : VINGA : LE : MAVT.
Il s'agit du nom du charpentier sculpteur, comme nous le verrons lorsque nous retrouverons son nom accompagné de ses outils sculptés, une herminette et une équerre.
On peut la transcrire ainsi : M[AÎTRE] VINGA LE MAUT.
Le patronyme Le Maut est une forme (attestée en 1336 , 1605, 1621, etc) de Le Maout, nom de personne issu du breton signifiant "le mouton" et attesté également à cette époque dans la région de Quimper (A. Deshayes), mais aussi en Morbihan et Côtes d'Armor (mais non à Bannalec). Il est évident que le charpentier devait se déplacer de chantier en chantier, et ne pas être d'origine locale.
Ce qui est plus intriguant, c'est son prénom Vinga. Il est d'origine scandinave ou germanique. Geneanet n'en signale que deux occurrences en France, toute époques confondues... dont une en Bretagne à Penhars en 1625-1675 : Vinga Quinguin.
Le chanoine Abgrall y a lu VINCA qu'il considère comme devant être lue pour "Vincent". Sophie Duhem parle de "Vincent Le Maout" p. 300.
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S10 : dixième pièce de sablière (chœur, pan droit du chevet) : deux oies tiennent un rinceau centré par un masque.
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S11 : onzième pièce de sablière (chœur droit ) : un couple accompagné de boucs présentent les armoiries de Kergounadec'h.
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L'homme à longue barbe et cheveux bouclé est allongé, le bras nonchalamment passé dans l'anse d'une coupe godronnée remplie de fruits. Son bras droit est tendu entre ses cuisses fléchies, vers la croupe d'un bouc.
La coupe sert à présenter les armoiries des Kergounadec'h, échiquetées de gueules et d'or.
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La femme (cheveux bouclés, seins à mamelons très développés) a la même attitude que son compagnon.
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S12 : douzième pièce de sablière (chœur au sud) : couple de faune et faunesse souriants, le bras passé dans l'anse d'une coupe de fruits. Une cruche est renversée de chaque côté.
Le faune, aux moustaches à la gauloise, se reconnaît à ses oreilles longues et pointues, aux sabots de ses pattes, à sa queue (qui passe malicieusement par l'anse de la cruche) et à son caractère ithyphallique.
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La faunesse au sourire jovial a les mêmes oreilles, les mêmes pattes à sabots, la même queue, mais ses mamelles sont généreuses. Elle pose une main sur sa cuisse.
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S13 : treizième pièce de sablière (croisée du transept au sud) : ange au centre, écartant les bras pour tenir deux phylactères. Dragon à l'extrémité gauche, porc-épic couronné à droite.
L'ange présente sur le phylactère de gauche l'inscription : D : G: CARADEC : PBR .
Je la transcris ainsi : DISCRET G. CARADEC PRÊTRE. Sophie Duhem propose "Dom G. Caradec prêtre"
L'inscription de droite dit : D : Y: BOHIEC : PBRE
Je transcris par DISCRET [ou Dom] YVES BOHIEC PRÊTRE.
Le patronyme BOHIEC est rare (14 occurrences en Bretagne pour geneanet), la forme BOHEC ("joue, joufflu") plus répandue.
Il pourrait s'agir de chapelains au service des nobles fondateurs, et "ayant assisté (Duhem) à la consécration de la chapelle". Le recteur de Bannalec n'est pas concerné.
On sait que le porc-épic couronné était l'emblème du roi Louis XII, roi de 1498 à 1515 et époux d'Anne de Bretagne, avec sa devise Cominus et eminus, "de près et de loin". On le trouve largement au château de Blois. Quelle signification ici un siècle après le règne de Louis XII ? Opposé à un dragon et dans le contexte de ces sablières, peut-être une signification ironique.
Tout comme les deux escargots arpentant les phylactères.
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S14 : quatorzième pièce de sablière (nef sud) : une chasse.
Trois chiens, deux lévriers portant un collier et un chien type Saint-Hubert, sans collier, parte en poursuite d'un gibier, mais non sans ironie, l'animal en question est derrière eux et les poursuit. Est-ce un lapin ? Un sanglier?
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LES SABLIÈRES DES BRAS DU TRANSEPT.
I. LA CHAPELLE NORD.
Côté est, pièce n°1. Un lion et un mouton entourant un bucrane.
Blochet : personnage en pied tenant une tunique blanche.
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Côté est, pièce n°2. Deux lions présentant les armoiries du couple fondateur. Cf chœur pièce n°8.
Blochet : personnage en pied tenant un objet non identifié.
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Côté ouest, pièce n°3 : deux "dauphins" affrontés (cf. pièce 4, nef).
Blochet : personnage en pied portant un des Instruments de la Passion.
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Côté ouest, pièce n°4 : couple de faune et faunesse se caressant.
Nous retrouvons le couple de faunes de la pièce 12 du chœur : longue barbe, queue, sabots, phallus en érection du faune, queue, sabots, poitrine généreuse de la faunesse, qui tient en main un objet (feuille?) vert. Le couple semble prêt à s'embrasser.
Le blochet montre un personnage en pied tenant un objet gris ovale (cuvette ?).
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II. LA CHAPELLE SUD.
seules les pièces 1 et 4 sont sculptées.
Côté est, pièce n°1 : un mouton et un bouc tiennent un cartouche à cuir à enroulement avec une inscription .
On retrouve le nom du charpentier-sculpteur VINGA LE MAV[T] au dessus de deux de ses outils en guise d'emblèmes : l'équerre et la hache ou herminette.
Blochet : femme au cheveux frisés et vêtue d'une tunique plissée, tenant la lanterne, l'un des instruments de la Passion.
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Côté ouest, pièce n°4 : couple de faunes autour d'une coupe de fruits portant les armes mi-parti Kerganadec'h/Botigneau.
Le blochet montre une femme tenant les clous de la Passion.
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Autres blochets.
Une femme tenant la colonne de la Flagellation.
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LES ENTRAITS Á ENGOULANTS.
Entrait E6.
Au centre, une femme nue, hybride, les jambes écartées sont des ailes multicolores. Elles tient dans ses bras écartés des bouquets.
Il ne s'agit pas d'une sirène (femme-poisson).
Entraits et poinçons de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
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Entrait E5.
Au centre (diamant) de l'entrait, un masque de femme à la chevelure entourée de deux serpents et de deux oies. En dessous, dans un cartouche, deux trompes de chasse entrelacées. Bord inférieur sculpté d'une frise spiralée bleue et rouge
Entraits et poinçons de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
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About de poinçon du chœur. Ange tenant le voile de Véronique où est sculpté la face du Christ, couronnée d'épines.
Note : deux statues de sainte Véronique présentant son vole sont conservées dans le chœur et dans la chapelle sud.
Cliché lavieb-aile 2025.Cliché lavieb-aile 2025.
Entraits et poinçons de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
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About de poinçon : un masque bi-face.
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About de poinçon de la nef : sur un globe, deux femmes, nues, soutenant le calice et l'hostie. Sur l'autre face, deux jeunes hommes nus, une jambe fléchie.
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La crossette nord-ouest : un acrobate.
Je ne peux terminer cette description sans quitter, sous peine d'être taxé de hors sujet, l'acrobate sculpté dans la pierre qui orne l'angle nord-ouest de la chapelle, à l'extérieur.
En effet, sa posture, empoignant sa cheville d'un poignet ferme, reprend celle d'autres crossettes comparable, à Dirinon, ou à la Maison du guet de La Martyre, ou à Ty Mamm Doué de Quimper, à Landerneau, à l'église de Goulven, à l'église de Confort-Meilars, au Doyenné du Folgoët, à la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven, au château de Pontivy, .
Il trouve sa place dans cet article pour souligner combien les artistes, tout en innovant sans cesse et en faisant preuve d'originalité, reprennent les mêmes motifs qu'ils contribuent à diffuser. C'est le cas pour ce sculpteur de pierre, comme c'est le cas pour Vinga Le Maut sur ses sablières, alliant une grande liberté à l'égard du caractère sacré des sanctuaires, et une grande fidélité par rapport à des thèmes qui traversent l'imaginaire de la sculpture romane.
Crossette de la chapelle de la Véronique à Bannalec. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
—Il n'existe pas de description complète semblable à celle-ci des sablières et pièces de charpente de la Véronique , hormis celui de Monik sur Glad.
https://glad.bretagne.bzh/fiches/347907
Cette dernière autrice cite la source suivante :
—RIO Bernard "Le cul bénit -amour sacré et passions profanes" -ed Coop Breizh
: sirène bifide (entrait de la nef ) p 90) - Sirène allaitant 2 cochons p 96 (la clé de voute ???) - femme nue p 118 - onanisme (sablière) 130 - 2 personnages ithyphalliques - mi homme mi bouc (sablières) p 146 - acrobate (rampant ?) p178 - satyre (p 185).
J'ai consulté, outre les documents présentés dans la chapelle (sur l'héraldique notamment), les ouvrages suivants (et notamment S. Duhem, ouvrage de référence) :
—ABGRALL (Jean-Marie), 1902, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie de Quimper.
"Située dans un site charmant aux confins des bois du Gaolouet, près de la route de Rosporden, à 5 kilomètres du chef-lieu. Ancien vocable Locmaria, aujourd'hui La Véronique, et quelquefois Itron-Varia ar Veronik. La statue de la Sainte se voit au côté de l'Evangile du maître-autel, faisant pendant à la statue de N.-D. de Bon-Secours.
Nous empruntons la plus grande partie de ces notes sur les chapelles de Bannalec, au travail que nous a laissé M. Le Sann, ancien curé de cette paroisse.
La chapelle a été bâtie sans doute par la famille de Rohan. M. du Fou, Sgr de Rohan, était allié aux Tinténiac de Quimerch, comme on peut le voir par les registres des baptêmes ». Cependant, cette alliance des Rohan avec les Tinténiac, prouvée par des registres de baptême, ne remontant qu'en 1621, ne suffirait pas à prouver la fondation par les Rohan d'une chapelle certainement antérieure à cette époque. Le pardon a lieu le jour de l'Ascension. Il y vient quelques pèlerins, particulièrement des environs de Querrien et de Lanvénégen, qui ne manquent jamais de dire, en donnant leur offrande : d'a Itron-Varia ar Veronik. On dit dans cette chapelle une messe par mois et tous les vendredis de Carême. La grande dévotion des paroissiens de Bannalec pour cette chapelle est d'y assister, à la messe, au moins un vendredi pendant le Carême ; c'est en action de grâces de la cessation immédiate de la variole qui faisait de nombreuses victimes en Bannalec, en 1871, et pour demander d'en être préservé à l'avenir.
La chapelle actuelle porte la date de 1605, ainsi que les vitraux ; la sacristie, celle de 1662.
En 1711, la trève de la Véronique portait le nom de Breuriez Locmaria ; la frairie aurait donc conservé son nom, pendant que la chapelle neuve, bâtie par les Rohan, changeait de vocable » (M. Le Sann).
Trois autels : le maître-autel ; Saint-Eloy ; La Passion. Les trois vitraux, un peu trop restaurés et trop renouvelés dans une réparation récente, enferment les sujets suivants : Fenêtre du milieu : Baiser de Judas ; portement de croix ; crucifiement. Fenétre Sud : Mort de la Sainte-Vierge ; Assomption. Fenêtre Nord : En haut, la Cène ; en bas, ange portant la croix ; la Véronique tenant la Sainte-Face. Inscription : OLIVIER, VICAIRE.
Il faut signaler les statues de saint Corentin, N.-D. de Bon-Secours et saint Alain, cette dernière venue de Lannon, saint Eloy, saint Barthélemy, saint Roch, Notre-Seigneur au tombeau, Marthe et Marie.
La corniche est remarquable, on y voit des scènes bizarres, telles que la chasse faite à deux levrettes par un lapin étique, des poissons se poursuivant à outrance, deux buveurs de cidre, homme et femme, étendus de leur long, se touchant par les pieds et buvant à cœur joie.
Puis vient cette inscription : I . PRIMA . LORS . FAB . 1605 — M. VINCA. (Vincent) LE MAVT . — D . C . CARADEC . PBRE (prêtre) — D . Y . BOHEC . PBRE. Le nom de Vincent Le Maut ou Le Maout est répété encore sur une autre corniche, près d'un cartouche tenu par deux moutons, et dans lequel sont sculptées une hache et une équerre de charpentier. Ce sont des armes parlantes, car le Maut ou Maout, en breton, signifie mouton, et ces instruments professionnels indiquent que c'est là le nom de l'ouvrier en bois qui a fait la charpente et exécuté ces sculptures.
Les tirants sont gracieux avec des chimères à la gueule immense et à la queue menaçante. Les pendentifs sont d'un très beau travail : l'un représente sainte Véronique tenant déroulé le Saint-Suaire, l'autre, splendide bloc de chêne, porte un personnage à chaque angle, un sujet à chaque face, le tout supporté par le Saint-Esprit sous forme de colombe.
La corniche qui fait cordon autour de la chapelle, à la naissance du lambris, est ornée à tous les angles de petites statuettes très jolies, d'un très bon goût ; mais il a été impossible de déterminer les personnages qu'elles représentent.
En 1731, un bref d'indulgence à gagner le jour de l'Ascension fut accordé à la chapelle de la Véronique (G.193). Dans les vitraux on remarque les armoiries suivantes : Echiqueté de gueules et d'or ; Echiqueté d'argent et d'azur ; De sable à l'aigle à deux têtes aux ailes éployées d'argent ; Pallé d'azur et d'argent . En 1790, les comptes de la chapelle de la Véronique portent à 247 livres le montant des recettes"
— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. Presses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index . Bannalec : pages 3, 28, 31, 47, 61, 85, 100, 102, 180, 183, 283, 291, 300 et 302.
Le vitrail patriotique de l'église Saint-Paterne d'Orléans pour les victimes de la Première guerre mondiale "et de toutes les guerres". Baies 49, 51 et 53.
Les services d'Orléans Métropole ont consacré un document de 28 pages à "Orléans pendant la grande guerre". A la page 23, nous pouvons trouver la description des vitraux patriotiques de Saint-Paterne :
"Dans l’église paroissiale Saint-Paterne, trois vitraux commémoratifs situés dans la première chapelle du bas-côté nord, rappellent l’action des soldats français sur le front puis la France victorieuse. Le choix du vitrail surprend pour un support commémoratif paroissial où apparaissent les noms des disparus. La représentation délivre un message patriotique et réaliste n’hésitant pas à montrer l’enfer des tranchées avec un homme mort au premier plan. Ils évoquent aussi deux inventions majeures et décisives utilisées pendant la 1re Guerre : le char d’assaut et l’avion.
Sur le vitrail de droite, intitulé « À la poursuite de l’ennemi » dédié « À la Mémoire des soldats tombés au Champ d’honneur 1914-1918 » ; de bas en haut: une tranchée avec des marins français armés de mitrailleuses ; dans le médaillon: un char d’assaut, utilisé pour la première fois en 1916 lors de la bataille de la Somme ; des soldats français escaladant un canon, sous lequel gît le corps de l’ennemi, laissant éclater leur joie au passage de prisonniers allemands.
Le vitrail de gauche intitulé « La Victoire » est dédié « À la Mémoire des soldats morts pour la France 1914-1918 ». De bas en haut: représentation de l’entrée officielle des troupes française à Strasbourg en 1918, en présence du gouvernement français et des généraux vainqueurs. Dans le médaillon, un avion biplan allemand en feu va s’écraser. L’Alsace et la Lorraine, symbolisées par deux femmes en costumes traditionnels, sont réunies sous le drapeau français, évoquant ainsi le retour de ces régions à la France après la défaite de l’Allemagne. En bas des vitraux apparaissent la Croix de Guerre, la Légion d’Honneur et des médailles militaires.
Le vitrail central intitulé «Aux victimes de toutes les guerres » est postérieur. À daté des années 1950, il provient de l’atelier orléanais J. Le Chevallier et J. Degusseau."
Ce texte remarquable est accompagné d'une vue d'un panneau de la baie intitulé "La victoire". Mon article vise à apporter une documentation photographique plus complète, et à participer au recensement des vitraux patriotiques français.
En effet, je n'ai pas pu trouver d'autres illustrations en ligne sur ces verrières.
La chapelle des Morts pour la France, première chapelle à gauche en entrant.
La chapelle des soldats morts pour la France, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 53 : la guerre. "A la mémoire des soldats tombés au champ d'honneur 1914-1918."
Baie 53, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Registre inférieur.
" une tranchée avec des marins français armés de mitrailleuses ; dans le médaillon: un char d’assaut, utilisé pour la première fois en 1916 lors de la bataille de la Somme ; des soldats français escaladant un canon, sous lequel gît le corps de l’ennemi, laissant éclater leur joie au passage de prisonniers allemands."
Le paysage, fait de marécages d'où émergent des tronçons de ponts et des saules tétards, et bordés de moulins, peut faire penser à la bataille de l'Yser.
Sur le côté, les cartouches noirs marqués de croix citent, comme sur un monument aux morts, le nom des soldats morts pour la France, avec leur grade. Ainsi : "Les Maréchaux Logis -chefs David, Grey, Aviateur Mauduit, Lieutenants Lasnier, Rotté, Adjudants Boitier, Grandamas, des Sergents R. Agier Assire, Lucien Auber Aubourg, Badinier."
En bas apparaissent la Légion d'Honneur (chevalier) et la Croix de Guerre (avec palme).
Baie 53, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 53, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 53, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Registre médian.
"dans le médaillon : un char d’assaut, utilisé pour la première fois en 1916 lors de la bataille de la Somme ".
On aimerait pouvoir préciser qu'il s'agit d'un char Schneider CA1 (utilisé depuis 1917), d'un char lourd Saint-Chamond ou du fameux char FT 17 Renault (utilisé en mai 1918 dans la bataille de l'Aisne), mais ce n'est pas si simple (pas de tourelle pivotante).
Baie 53, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 53, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Registre supérieur.
"des soldats français escaladant un canon, sous lequel gît le corps de l’ennemi, laissant éclater leur joie au passage de prisonniers allemands."
Baie 53, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 49.
Le vitrail de gauche intitulé « La Victoire » est dédié « À la Mémoire des soldats morts pour la France 1914-1918 ».
Baie 49, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Registre inférieur.
"Représentation de l’entrée officielle des troupes française à Strasbourg en 1918, en présence du gouvernement français et des généraux vainqueurs."
On voit la statue du général Kléber, le défilé a lieu place Kléber précisément, le 21 novembre.
"A Strasbourg , la foule assiste au défilé des troupes françaises et alliées, le général Gouraud qui commande la IVe armée en tête, devant la statue de Kléber. Une affiche française invite les Alsaciennes à revêtir leur costume traditionnel."
En bas apparaissent la Médaille Militaire et la Croix de Guerre (avec palme).
Baie 49, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Registre médian.
Dans le médaillon, un avion biplan allemand en feu, touché par un appareil français à cocarde tricolore, est en flammes et va s’écraser.
Baie 49, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Registre supérieur.
"L’Alsace et la Lorraine, symbolisées par deux femmes en costumes traditionnels, sont réunies sous le drapeau français, évoquant ainsi le retour de ces régions à la France après la défaite de l’Allemagne."
Baie 49, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 51.
Orléans Métropole écrit : "Le vitrail central intitulé «Aux victimes de toutes les guerres » est postérieur. À dater des années 1950, il provient de l’atelier orléanais J. Le Chevallier et J. Degusseau."
Plus précisément, le peintre-verrier Jacques Le Chevallier a conçu les cartons dans son atelier de Fontenay-aux-Roses, mais son ami le maître-verrier Jacques Degusseau a exécuté dans son atelier d' Orléans, 26, rue des Ormes St Victor, la coupe et le montage aux plomb des verrières. Jacques Le Chevallier interviendra ensuite si nécessaire pour peindre à la grisaille les vitraux, avant que Degusseau ne procède à la cuisson. Ils ont, dans leur collaboration, réalisé la quasi totalité des vitraux des baies basses et 5 baies hautes de l'église Saint-Paterne, remplaçant ceux détruits par les bombadements, soit 645 m² de vitraux de 1945 à 1962, c'est à dire ceux de 38 baies basses, des deux rosaces des transepts avec leur galerie, et les cinq baies hautes du chœur.
Baie 51, église Saint-Paterne d'Orléans. Cliché lavieb-aile 2025.
Au total, je ne regrette qu'une chose : d'ignorer quel est le maître-verrier auteur des deux baies de 14-18, qui a omis de les signer.
Le visiteur du Monastère royal de Brou, créé après le décès de son mari Philibert le Beau en 1504 par Marguerite d'Autriche, duchesse de Savoie et régente des Pays-Bas, parvient, après avoir découvert l'église Saint-Nicolas, aux bâtiments monastiques aménagés en musée. Là, il peut arpenter le couloir de l'ancien dortoir, donnant accès aux spatieuses cellules individuelles des chanoines de l'Ordre augustinien.
Là, au milieu de ce couloir, sur le palier donnant accès aux cloitres, il découvre une lanterne, celle qui, allumée toute la nuit, éclairait jadis les religieux se rendant aux offices.
C'est une lanterne de pierre faisant saillie sur l'angle du mur, composée d'un culot circulaire et d'un dais, réunis par un vitrage à trois pans en verre antique losangé monté au plomb, autour d'un médaillon octogonal ancien, un vitrail du XVIe siècle représentant le Mariage de la Vierge. Cet aménagement est récent, remplaçant le fenestrage à châssis ouvrant permettant d'allumer, d'éteindre et de remplacer le bougeoir.
Le vitrail ancien placé en réemploi est admirable, la lanterne dans son ensemble possède une forme et des dimensions parfaitement intégrés à l'architecture du couvent, et l'objet réussit parfaitement à plonger le touriste dans l'ambiance monacale et à le laisser évoquer les chanoines quittant leur chambre dans la nuit pour chanter matines, guidés par la clarté vacillante mais vigilante de cette veilleuse .
Note : cet objet n'est accompagné d' aucun cartel : dommage...
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
Le vitrail du XVIe siècle, peinture en grisaille (sanguine) et jaune d'argent sur verre blanc. Joseph s'appuie sur une canne, pour signaler sa vieillesse. Marie a les cheveux longs et dénoués, retenus au front par un diadème. Elle relève le pan gauche de son manteau. Sa robe longue est serrée à la taille par un simple cordon noué.
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
La beauté de l'objet incite à en détailler les sculptures. Le registre inférieur du dais porte le monogramme christique IHS (notez le H modulé par un tilde), puis le monogramme marial MARIA, puis, après trois fleurs, la date de 1536. C'est la date de la création du dortoir. Les cloîtres seront terminés plus tard encore, en 1539.
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
L'inscription centrale, que j'ai présenté comme un monogramme marial, montre les deux lettres M et A réunies par les boucles d'une corde, exactement comme les lacs d'amour qui réunissent, sur le porche et à l'intérieur de l'église, les lettres P et M de Philibert de Savoie et de Marguerite d'Autriche. Comment faut-il comprendre cet emblème-ci ?
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
C'est sur la partie inférieure, en tronc de cône, du culot que l'on lit l'inscription SILENTIVM, en lettres ornées (fût perlé et empattements bifides à enroulement). La lettre finale M est remplacée par le sigle abréviatif en forme de z ou de 3, comme c'est l'usage dans les manuscrits de l'époque.
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.
DISCUSSION
1°) La présence des lanternes de dortoirs monastiques (que ce soit avec cellules individuelles ou dortoirs communs) est attestée ailleurs, mais fort rarement, sans doute par oubli de signalement.
L' abbaye de Sénanque : https://www.senanque.fr/ancien-dortoir/
"Le dortoir, édifié vers 1200, occupe l’étage de l’abbaye sur plus de 30 mètres de long.
Douze baies en plein cintre éclairent l’ensemble, tandis qu’une rose à douze lobes, semblable à celle de la façade méridionale de l’abbatiale a été percée dans le pignon Ouest.
Deux escaliers desservent le dortoir. L’escalier des matines permettait à nos anciens de se rendre à l’église pour Vigiles, soit entre 2 et 3h du matin selon les saisons : « Au signal donné les moines se lèvent sans retard et s’empressent de se rendre à l’œuvre de Dieu » nous rappelle le chapitre 16 de la Règle. Une niche est ménagée dans le mur à côté de l’escalier : elle accueille la lampe qui brûle toute la nuit, fidèle à la préconisation du chapitre .
Le second escalier permet de remonter du cloître vers le dortoir pour la nuit, après Complies, soit entre 20h et 21h selon les saisons.
La règle de Saint Benoît indique que tous les moines, y compris l’abbé, doivent dormir ensemble dans un lieu unique. Le silence y est absolu."
2°) L'inscription soulignant la règle d'observation du silence, SILENTIUM (latin silere "se taire") me rappelle le personnage qui, un doigt sur la bouche, accompagnait l'inscription SILENZIO sur une fresque du cloître du couvent de Santa Chiara de Naples.
Fresque de la Conversion de Paul au couvent de Santa-Chiara à Naples. Photographie lavieb-aile 2024.
—Une description de l'abbaye de Saint-Denis, au XVIIIe , indique que "dans le courant du mois d’août année susdite, fut posée une figure en pierre ou en plâtre dans le parterre ou espèce de gazon faisant face au potager derrière le réfectoire de l’abbaye. Cette figure représentoit le Silence, ayant, pour le désigner, un doigt sur la bouche : elle étoit debout sur un piédestal." https://books.openedition.org/editionsmsh/42563?lang=fr
—Dans la salle du lavabo (près du réfectoire) du couvent de San Marco de Florence, Fra Angelico a peint en fresque vers 1442 un dominicain, Pierre de Vérone (ou Pierre le martyr) imposant le silence aux moines.
—André Alciat consacre, en ... 1536, un de ses emblèmes au silence sous le titre SILENTIUM avec une vignette représentant un moine devant le lutrin de sa cellule, l'index sur la bouche. (Notez la référence à Hapocrate, le dieu latin ayant le doigt sur les lèvres).
In silentium, Livret des Emblemes, de maistre Andre Alciat, mis en rime françoys folio 20, Paris, Wechel, 1536 , Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve RES P-Z-14, numérisation Gallica
Si ces exemples d'inscription ou de figures du Silence en bâtiment monastique sont difficiles à retrouver en ligne, l'importance de l'observation du silence, précisément sous le terme de Silentium, en milieu monastique, est fréquemment rappellée par les auteurs, et notamment par Vincent Debiais.
Voir la revue iconographique :
—Francisco Prado-Vilar, 2013, Silentium: Cosmic Silence as an Image in the Middle Ages and Modernity / Silentium: El silencio cósmico como imagen en la Edad Media y la Modernidad Revista de poética medieval
"Les préceptes du haut Moyen Âge sur la conduite monastique ont toujours encouragé le silence. Les règles applicables aux communautés cloîtrées interdisaient spécifiquement de parler dans l’église, le réfectoire et le dortoir. Enfin, il a toujours été expressément interdit de parler la nuit. La règle du Maître du Ve siècle décourageait ses lecteurs de parler une fois qu’ils avaient terminé les complies, le dernier office de la journée. Ils devaient garder un silence si profond pendant toute la nuit que personne ne devait croire que des moines se trouvaient dans l’abbaye. Un ensemble de signes codifiés en usage à Cluny permettait dles échanges
La règle de Benoît du VIe siècle consacre un chapitre entier aux bienfaits moraux de cette vertu (chapitre 6 : De taciturnitate), en commençant par des versets du livre des Psaumes qui associent le silence et l’humilité :
« J’ai placé une sentinelle sur ma bouche. J’ai été muet, j’ai été humilié et j’ai gardé le silence sur les bonnes choses » (Ps 38, 2-3).
Le silence était également l’expression de l’obéissance, une vertu étroitement liée à l’humilité. Les moines devaient demander l’autorisation de parler à un supérieur avec la plus grande humilité et une soumission respectueuse."
"Deux siècles plus tard, la discipline du silence a acquis de nouvelles significations dans les dépendances bondées des abbayes carolingiennes. La règle de Benoît consacrait une attention considérable aux moyens d’éviter les paroles pécheresses, mais l’ambiguïté de certains de ses passages laissait les commentateurs carolingiens perplexes. La tendance de l’auteur à qualifier le mot « silence » (silentium) par des adjectifs tels que « maximal » (summum) et « total » (omne) était particulièrement gênante. Lorsqu’il est renforcé par un adjectif superlatif ou totalisant, le mot silentium a le poids d’un silence absolu. Ce sens est toutefois spécifique au contexte. Il ne s’applique qu’au réfectoire, à l’oratoire à la fin de la liturgie et pendant le temps réservé à la lecture. Dans tous les autres cas, le mot silentium ne signifiait pas une interdiction stricte des paroles. La règle de Benoît a ainsi toujours encouragé la culture du silence, en particulier la nuit, mais ce précepte signifiait que les moines pouvaient converser avec discrétion, mais seulement à voix basse (sub silentio), c’est-à-dire en chuchotant. Dans la pensée monastique carolingienne, l’objectif de la discipline du silence n’était pas la cessation complète des bruits humains, mais la promotion d’un ton feutré et révérencieux parmi les frères, qui imprégnait tous les aspects de leur vie cloîtrée."
"Le terme latin utilisé le plus fréquemment dans ces textes est silere (silentium) qui désigne moins l’absence de parole (tacere) que la tranquillité (quies), l’absence de mouvement et de bruit. On rappelle alors un constat de la nature que faisait déjà la philosophie classique : la seule expérience du silence par les sens est celle d’une quiétude, non d’une absence totale de son, quant à elle impossible et relevant d’une construction intellectuelle qui vise à démontrer une capacité à s’extraire de l’agitation du monde. Aussi, dans la théologie chrétienne, l’idée du silence existe non parce que le monde peut être un lieu de silence (il ne le peut pas), mais parce que l’homme a besoin de construire la représentation d’un espace fictionnel dans lequel ce que l’on sait peut être tu, nié, ou inversé."
"La Règle cistercienne cherche davantage à contrôler les aspects négatifs de la parole qu’à empêcher le bruit. La normativité des règles monastiques ne fonde pas une interdiction de la parole et n’institue pas le silence, même si elles répètent que « le moine doit s’appliquer au silence en tout temps selon les préceptes ». Elle cherche davantage à prévenir un excès et un usage détourné de la voix qu’à la supprimer au sein de la vie cénobitique. Très tôt d’ailleurs, les commentateurs de la règle bénédictine établissent des variations et des nuances dans ce qu’il faut entendre par « silence » au sein du monastère, en fonction des heures, des lieux, des actions collectives ou solitaires…"
Le clocher comporte une tour qui prolonge le pignon occidental, encadré de deux contreforts à pilastres. Puis, au dessus d'une galerie en surplomb, vient une première chambre de cloches, carrée, et ensuite dans une flèche octogonale, une fausse chambre de cloche qui s'ouvre par des frontons encadrés de pilastres.
Selon l'abbé Billant, les premières cloches mentionnées dateraient d'avant 1670.
"Le clocher ne porte pas de date de construction. Il a dû être bâti au plus tard au commencement du XVIIe siècle. Dans un procès soutenu vers 1670 contre les prétentions du recteur de Hanvec, les tréviens de Rumengol, accusés de mal employer les deniers de leur église, allèguent « qu'ils ont fait et bâti une « tour magnifique et y ont mis des cloches ». Les galeries de la tour n'ont été construites qu'en 1750, d'après les comptes rendus par le marguillier, fabrique en 1751: «quittance de la somme de 75 livres pour premier terme passé avec Yves Tellier pour les guérides au clocher »
L'abbé Billant indique l'existence d'une cloche de 1812 (on sait que toutes les cloches du Finistère ont été fondues lors de la Révolution pour être transformées en canon, sauf une par paroisse, conservée pour sonner le tocsin: elles ont été remplacées progressivement après la Révolution): cette cloche de 1812 a été refondue en 1899 :
"L'une des cloches (546 kilos) étant fêlée, ils la remplacèrent en 1899 par deux autres de moindre poids ( 400 kilos et 280 kilos), mais qui réalisent avec la vieille cloche un carillon des plus gracieux. "
"...M. Hervé Auffret (1810-1813), dont le nom se trouvait sur une cloche fondue en 1812 et refondue comme fêlée en 1899. "
LES 4 CLOCHES AUJOURD'HUI
PRÉSENTATION.
Quatre cloches sonnent au gré des offices et des heures dans le clocher, on les atteint par un escalier en colimaçon abrité par une jolie tourelle.
La plus grosse et la plus ancienne est l’œuvre du fondeur Briens aîné de Brest, elle est bénie le 15 août 1881 et porte le nom « Immaculée-Conception », sa note est un Sol3 et son diamètre est de 103, 4cm.
La seconde cloche fut réalisée par Adolphe Havard avec la collaboration de Le Jamptel en 1899, comme la suivante. Baptisée « Marie-Jeanne », elle sonne un La3 pour 84, 1cm de diamètre et un poids de 280 kg.
La troisième cloche fut également fondue en 1899 et se nomme « Marie-Françoise », elle chante un Si3 pour un diamètre de 74, 5cm. Elle pèse 400 kgs.
Enfin la petite et la plus récente est quant à elle non signée, elle fut fondue et bénie le 3 mars 1946 et nommée « Marie-Victorine », elle chante le Ré4 pour 62, 1cm de diamètre.
Les quatre cloches composent un accord majeur complété Sol La Si Ré.
Chaque nom de baptême renvoie à la Vierge Marie, patronne de l'église Notre-Dame de Rumengol : les trois dernières associent au prénom Marie celui de la marraine ( Françoise Houé, Victorine Le Goff) ou la forme féminisée de celui du parrain (Jean Le Lann).
1°) "Immaculée-Conception", Briens aîné 1881.
Diamètre 103,4 cm. Note : Sol3. Date 15 août 1881.
Inscription du haut de la robe :
J'AI ETE NOMMEE IMMACULEE CONCEPTION ET BENITE PAR Mr SERRE VICAIRE GENERAL LE 15 AOÛT 1881
J'AI POUR PARRAIN MICHEL GRALL ET POUR MARRAINE CATHERINE CEVAER, Mr LE GRAND RECTEUR
DE RUMENGOL
Anse de type couronne : 6 anses coudées, aux arrêtes arrondies avec décor de feuillages et de rinceaux.
Au cerveau une doucine avec des défauts de fonderie suivie de trois filets régulièrement disposés.
Haut de la robe : inscriptions en capitales romaines placées sur cinq lignes chacune placée dans un bandeau encadré d’un filet supérieur et d’un filet inférieur, la première ligne débutant par une croix grecque posée sur un piédestal d’un degré, les quatre autres par une manicule.
Effigies au milieu de la robe représentant, côté nord saint Eloi, Vierge à l’Enfant tenant un sceptre, et côté sud Christ en croix avec sainte Marie-Madeleine enserrant la base de la croix.
Trois filets de même taille régulièrement disposés, au-dessus du filet supérieur, inscription du fondeur et deux estampilles de forme ronde.
Trois filets de même taille régulièrement disposés sur la pince. Note : mi 4.
Trois filets de même taille régulièrement disposés sur la pince. Note : mi 4.
Mr Adolphe Serré ancien recteur de Roscoff, était Vicaire général du diocèse de Quimper depuis 1881 jusqu'à son décès en 1893.
Le parrain,Michel GRALL , cultivateur, est né le 2 juillet 1814 à Rumengol et décédé le 5 janvier 1890 à Lannervel à Rumengol à l'âge de 75 ans. Il épousa le 3 décembre 1835 Jeanne Kerdoncuff, dont quatre enfants.
La marraine, Catherine CEVAER , née le 26 juin 1832 au Faou et décédée le 2 juillet 1891 à Rumengol, cultivatrice, était la fille d'Yves Cevaer et de Catherine Poulmarc'h. Elle épousa le 11 février 1849 à Rumengol Jean Gloaguen (1814-1896). Le couple eut 5 enfants, dont Jean Gloaguen, l'aîné et Jacques Marie (1856-1944).
—Inscription basse sur la panse : BRIENS AINE / FONDEUR A BREST.
— Anse de type couronne à 4 anses coudées sculptées de 4 têtes féminines, très proches de celles sculptées sur les anses de la cloche de Saint-Sauveur du Faou réalisée en 1823 par Viel . Briens reprend donc les modes de réalisation de l'atelier Viel, auquel il a succédé.
—Frise supérieure : Guirlandes à fruits et fleurs.
—Décor : Crucifix (titulus INRI ; tête de mort au pied de la Croix) . Vierge à l'Enfant (Jésus en Sauveur tenant le globe crucigère).
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Immaculée-Conception (1881),église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
2°) Marie-Jeanne, A. Havard et veuve E. Le Jamtel 1899.
Diamètre 84, 1cm. Note La3.
inscription du haut de la robe :
A l'ouest :
NOMMEE MARIE JEANNE
PAR
Mr JEAN LANN MAIRE
ET
Mme FRANCOISE HOUE
A l'est :
1899
S.S. LÉON XIII PAPE
M M
OLLIVIER LE PAPE RECTEUR DE RUMENGOL
JEAN LE LANN MAIRE
JEAN-MARIE GALL PRÉSIDENT
FRANCOIS GRALL TRÉSORIER
HERVE POULMARCH
JEAN-LOUIS HOUE
HERVE GOASGUEN FABRICIENS
Léon XIII fut pape de [1878-1903]
Ollivier Le Pape fut recteur de Rumengol de 1895 à 1915 (il succéda à son frère Yves-Marie Le Pape, de Landivisiau, Petit-Séminaire de Saint~Pol-de-Léon, puis recteur de Rumengol de 1889 à 1895 et de 1916 à 1919. Un frère cadet, François Le Pape, était également prêtre et sera recteur de l'Hôpital-Camfrout puis du Drennec.
Jean-Marie Le Lann fut maire de Rumengol de 1878 à 1881 et de 1884 à 1902
"Jean-Marie Gall président"
"François Grall trésorier".
Hervé Poulmarch. La famille Poulmarc'h est signalée depuis le XVIe siècle au moins sur Rumengol. L'un d'entre eux fut maire en 1858-1860. Hervé-Marie Poulmarc'h sera maire de 1943 à 1969. Un Bernard Poulmarc'h était trésorier de la fabrique en 1864 (inscription de la chaire à prêcher).
Jean-Louis Houé. Jean-Louis Le Houé, conseiller paroissial de Rumengol, fut décoré du Mérite diocésain en 1930.
Inscription inférieure sur la panse :
A HAVARD A VILLEDIEU VVe E. LE JAMTEL A GUINGAMP
Soit "Adolphe Havard à Villedieu-Les-Poêles/ Veuve Emile Le Jamtel à Guingamp".
La fonderie Cornille-Havard est une fonderie de cloches située à Villedieu-les-Poêles dans la Manche. L'entreprise a été fondée en 1865 par Adolphe Havard ingénieur polytechnicien, qui fait construire l’atelier et sédentarise l’activité de fondeur de cloches. Dès 1874, il développe considérablement l’activité de l’entreprise qui exporte ses cloches dans le monde entier.
Adolphe Havard s’associera en 1903 à son gendre Léon Cornille qui prend la direction de l’entreprise en 1904, devenant alors la fonderie Cornille Havard.
La famille Le Jamtel était fondeurs de cloche à Guingamp depuis la veille de la Révolution .
C'est Jean-François-Charles LE JAMTEL (né le 4/11/1763 à Villedieu et décédé le 29/8/1846 à Lannion qui a appris son métier à Villedieu avant de venir exercer rue de Tréguier à Lannion (fondeur à Lannion en 1822 et encore en 1835), et qui s'installe aussi à Guingamp vers 1789. Il a eu 12 enfants parmi lesquels 3 fils ont été fondeurs. Son fils Mathurin Vincent (20 novembre 1803 à Guingamp ; 7 septembre 1873 à Guingamp) comme fondeur à Guingamp en 1835. Il est qualifié en 1856 de « fondeur de cuivre ». Il se lance dans une activité nouvelle, la fabrication des cloches d’église (en « airain, alliage de cuivre et d’étain). La fonderie est rue de Tréguier. Par la suite, il abandonne la fonderie et les cloches qu’il vend sont fabriquées à Villedieu-les-Poêles.
Les Amis du patrimoine de Guingamp n° 46.
Ces fondeurs de Guingamp s'occupèrent pendant plus d'un siècle de la fabrication puis de la commercialisation des cloches d'église (par ex : église de Brasparts, La chapelle Sainte-Croix à Guingamp ; l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec en 1926 ). Au XIXe siècle, ils montèrent peu à peu une entreprise de commerce de gros et de détail de fers, de fontes et quincaillerie.
Le fils de Mathurin Vincent, Emile Mathurin LE JAMTEL (né le 21/05/1842 à Guingamp et décédé le 22/02/1894 à Léhon, commerçant 14 rue Saint-Yves à Guingamp) épousa Jeanne-Marie Thomas (1845-1906). Il a été fondeur jusqu’en 1880 puis représentant local de la fonderie de Villedieu Havard. Il a eu 8 enfants, dont, et son frère, qui ont été représentant local de la fonderie HAVARD de Villedieu-les-Poêles.
En 1899, les héritiers d'Émile Le Jamtel plaçait des encarts publicitaires dans chaque parution hebdomadaire de La Semaine Religieuse du Diocèse de Quimper (page 32) pour la Fonderie de cloches Adolphe Havard.
On doit donc comprendre que ces deux cloches de 1899 ont été fondues à Villedieu-les-Poêles par Havard, et commercialisées par la veuve d'Emile Le Jamtel, de Guingamp.
Décor :
Anse de type couronne à 4 anses coudées ornées de feuillages.
Frise supérieure à enfants musiciens.
Frise inférieure (panse) : vigne.
Motifs par estampage : En bas : Assomption de la Vierge parmi les anges. Blason pontifical de Léon XIII. Le Christ en Sacré-Cœur dans une mandorle. Jésus au sommet d'une montagne repoussant Satan. Sacré-Cœur (deux cœurs embrasés, l'un percé d'un glaive, l'autre entouré de la couronne d'épines et dominé par un crucifix). Croix fleuronnées.
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Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
La cloche Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
La cloche Marie-Jeanne (1899), cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile 2023.
3°) Troisième cloche : Marie-Françoise, A. Havard et veuve E. Le Jamtel 1899.
400 kg, 74,5 cm de diamètre, note Si3.
Inscription du haut de la robe :
NOMMEE MARIE-FRANCOISE
PAR
Mr JEAN LE LANN
ET
Mme FRANCOISE HOUE
1899
S.S LEON XIII PAPE
MM
OLIVIER LE PAPE RECTEUR DE RUMENGOL
JEAN LE LANN MAIRE
Inscription inférieure de la panse :
A HAVARD A VILLEDIEU VVe E. LE JAMTEL A GUINGAMP
—Anse de type couronne à 4 anses ornées d'entrelacs et perles.
—Frise supérieure : rinceaux.
—Motifs par estampage de la partie inférieure de la robe :
Christ en croix, avec Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. Piéta. Blason pontifical du pape Léon XIII. Jésus prêchant aux enfants et les bénissant. Croix pattées.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Françoise (1899), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
4°) Quatrième cloche : Marie-Victorine, 1946, par Armand Blanchet, Paris.
Inscription du haut de la robe :
En lettres capitales romaines sur 3 lignes, débutant par une manicule :
J'AI ETE BENITE PAR SON EX. MGR COGNEAU EV. AUX LE 3 MARS 1946 ET NOMMEE
MARIE-VICTORINE PAR JACQUES GRALL ET VICTORINE LE GOFF. SS. PIE XII PAPE
SON EX MGR DUPARC EVEQUE. JOSEPH BOTHOREL RECTEUR. HENRI POULMARC'H MAIRE
—Auguste Cogneau (1868-1952) a été ordonné prêtre pour le diocèse de Quimper et Léon le 10 août 1891., exerçant notamment les fonctions de chanoine et de vicaire général. Le 23 juin 1933, Pie XI le nomme évêque titulaire de Thabraca (de) et évêque auxiliaire de Quimper, auprès de Mgr Adolphe Duparc qui lui confère la consécration épiscopale le 24 août suivant. Il conserve ce poste jusqu'au 8 mai 1946, se retirant à plus de 78 ans après de la mort de Mgr Duparc.
Par Hervé Queinnec (Archives diocésaines de Quimper) — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=88516255
—Jacques Grall, a été organiste à Rumengol, il sera décoré du Mérite diocésain en 1942.
—Victorine Le Goff se serait mariée en 1939 avec Jen-Marie SOUBIGOU, dont une fille, Yvonne.
La même Victorine Le Goff, ou une homonyme, née en 1877, demeurait au bourg de Rumengol en 1926 où elle exerçait la profession de domestique, et en 1931 où elle exerçait la profession de couturière. Une homonyme, née en 1917, demeurait au bourg de Rumengol en 1926.
Enfin le site heritaj.bzh montre deux photos de la collection de Gilles Le Goff, d'Anne-Marie Le Goff (née en 1913 et mariée en 1936) et Victorine Le Goff, de Rumengol, l'une en 1910-1920 où Victorine a 12 ans environ, l'autre en 1925-1935 où on lui donne 25 ans environ.
—Joseph Bothorel (3 mars 1898 à Locmélar - 1995 à Brest) est ordonné prêtre en 1922.
Il devient ensuite professeur jésuite et professeur d'anglais au collège Bon-secours à Brest en 1924. En 1941, il est nommé recteur de Rumengol et doyen honoraire jusqu'en 1948, lorsqu'il devient recteur de Kergeunteun.
Joseph Bothorel (dit « Botho ») était attentif au monde qui évoluait, sensible à la modernité, il fut un des premiers prêtres à avoir une voiture et l'un des premiers à manier une caméra.
Lorsqu'il est recteur de Rumengol à partir de 1941, il vise dans son objectif les travaux des champs, moissons à la faucheuse et battages, arrachages de pommes de terre, pour lesquels jeunes, vieux, garçons et filles se retrouvent encore dans les années cinquante. Il en fait des sujets de projection pour la Jeunesse Agricole Chrétienne ou pour les premières parties du cinéma paroissial.
Sources : Diocèse de Quimper et du Léon : “Bothorel Joseph,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon : http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/4786 .
—Hervé-Marie POULMARC'H a été maire de Rumengol de 1943 à 1969, succédant à Yves Le Lann. J'ignore pourquoi nous trouvons ici le prénom de Henri.
—Le pontificat de Pie XII a duré de 1939 à 1958.
—Monseigneur Duparc a été évêque de Quimper de 1908 à 1946.
La cérémonie a été décrite ainsi dans la Semaine Religieuse de Quimper:
ROSNOËN-RUMENGOL. — Deux baptêmes de cloches.
Le froid était vif ce dimanche de Quinquagésime 3 Mars. Mais Mgr Cogneau, intrépide comme ses deux assistants, MM. Ies chanoines Cadiou et Perrot, est venu procéder au baptême de trois cloches à Rosnoën et d'une autre à Rumengol.
—A Rosnoën, la cérémonie commence à 16 heures : la procession emmène l’Évêque du presbyte à l'église. Devant les trois cloches si gracieuses dans leur robe immaculée, le chant des psaumes de la pénitence se déroule rapide, alterné par Ie chœur et l'excellente chorale des jeunes filles ; puis l'Evêque fait les exorcismes du sel et de l'eau avec laquelle il lavera les cloches ; il procède ensuite à des onctions nombreuses externes et internes avec les saintes huiles et fait brûler des parfums sous les nouvelles baptisées. La bénédiction achevée, les cloches font retentir leur voix d'airain, tandis que Monseigneur d'abord puis les parrains et marraines tirent sur les battants Et toute la population, dressée sur la pointe des pieds, regarde, écoute et admire. ,
C'est devant une église comble comme d'habitude, un neu pus cependant aujourd'hui, que M. le chanoine Pencréach chante la messe et que M. le chanoine Chapalain, un maître de la chaire, un maitre de la langue bretonne, donne un splendide sermon sur le sens des cérémonies qui viennent de se dérouler .Apres Ia grande liturgie de l'église, les parrains et marraines reçurent dignement une soixantaine d'invités, clergé des paroisses voisines, notables de Rosnoën, parents du recteur Au dessert, M. le Recteur adressa un compliment délicat à l'Evêque ce un très vif merci à sa paroisse.
A l'heure des vêpres, deux des nouvelles cloches déjà mises en place avec diligence et adresse célèbrent la gloire de Dieu et la générosité des hommes. Et lorsque la grosse cloche sera venue rejoindre ses jeunes sœurs et la vieille occupante, quatre voix égrèneront les notes d'un beau carillon sur toute la paroisse , sur les grandes vallées adjacentes et jusqu'aux lointains au delà sur les ailes propices du vent lointain.
Belle et bonne journée pour Rosnoën.
—A 5 heures, Monseigneur, vraiment infatigable, recommencé la cérémonie a Rumengol. Cette fois, il n'y a qu'une doche à bénir : les rites seront les mêmes que le matin, mais plus courts et Mr Pencreac'h, en bon français classique classique, en expliquera brièvement le symbolisme à un auditoire qu'il connaît si bien et qu'il aime. Durant la consécration, les fidèles, groupés près de la cloche, regardent de tous leurs yeux, écoutent de toutes leurs oreilles et trouvent que la cérémonie a fini trop tôt. oieiues A 16h 15, la procession reconduit Mgr l'Evêque au presbytère, où il prend congé de la sympathique population de Rumengol en lui donnant une dernière bénédiction. Son Excellence accorde ensuite un bon moment de conversation à M. le Recteur et dans le soir qui tombe, reprend avec ses deux compagnons l route de Quimper po r t a n t les précieux témoignages de la fidele et forte affection de deux paroisses pour sa personne et celle de notre grand évêque Monseigneur Duparc.
Dans d'autres relations de ces cérémonies de baptême, on ne manque pas de faire allusion aux distributions de dragées offertes à la foule. Parfois, le parrain et la marraine reçoivent chacun une petite cloche commémorative ou "cloche filleule", comme à Plozévet en 1953.
«Le rite, qui existe depuis le Xe siècle a peu évolué depuis et continue à figurer dans les rituels contemporains. Les prières commencent par la lecture de psaumes , puis l'évêque (ou son représentant) se lève, bénit le sel et l'eau destinés à la cloche, supplie Dieu de les sanctifier afin qu'ils reçoivent un pouvoir purificateur ; il mélange ensuite les deux éléments en forme de croix ; il va prés de la cloche, qu'il lave avec le liquide ainsi bénit, tandis que les clercs continuent à laver l'intérieur et l'extérieur de la cloche.
Après la lecture de nouveaux psaumes, le Prélat fait à l'extérieur de la cloche le signe de croix avec le Saint-Chrême (ou huile des malades) et demande à Dieu « que les sons de la cloche invitent les fidèles à la conquête du Ciel, que sa mélodie fasse croître la foi des peuples qui l'entendent, qu'elle tempère la violence des vents et des orages... »
Ensuite, l'évêque place un encensoir sous la cloche pour que la fumée des parfums remplisse la cloche ; il la bénit une nouvelle fois puis fait sonner la cloche avec un maillet, invite le parrain et la marraine à faire de même ; le fondeur y est également convié. Dans l'assistance, on distribue alors des sachets de dragées... Il convient aussi de remarquer que l'acte de bénédiction était souvent enregistré sur le même registre paroissial que les actes de baptême des personnes. » http://campanologie.free.fr/Benediction_cloches.html
Néanmoins, les cloches ne sont pas à proprement parlé "baptisées", mais bénites, le baptême étant réservé aux humains.
Inscription basse: néant
Décors :
Anse de type couronne à 4 anses coudées non sculptées.
Frise de losanges ; autre frise en pans de rideaux.
Motifs par estampage :
Calvaire avec Marie, Jean et Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. Vierge à l'Enfant couronnée à l'Enfant tenant le globe terrestre, sur un nuage (Notre-Dame de Rumengol). Saint Michel terrassant le dragon (inscription ST MICHEL). Saint évêque bénissant.
Attribution.
Bien que nous n'ayons pas trouvé de nom ou de marque de fondeur, nous pouvons attribuer avec certitude cette cloche à la fonderie ARMAND BLANCHET, de Paris, puisqu'elle ressemble par son décor (frise en pans de rideau, et calvaire à quatre personnages) à une cloche homologue fondue pour l'église de Rosnoën et bénite lors de la même cérémonie le 3 mars 1946. En outre, son diamètre de 62 cm correspond à celui de la cloche en ré de son catalogue. On peut ainsi en déduire son poids (min : 150 kg, max : 245 kg).
Cloche Marie-Victorine (1946), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Victorine (1946), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Victorine (1946), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Victorine (1946), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Victorine (1946), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Cloche Marie-Victorine (1946), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Marie-Victorine (1946), église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Marie-Victorine (1946, église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Marie-Victorine (1946, église de Rumengol. Cliché lavieb-aile 2023.
Les enregistrements des cloches par le campaniste Matthieu Jules en 2023:
LES FONDERIES VIEL PUIS BRIENS.
Le but de cet article, au delà du nécessaire inventaire patrimonial détaillé de l'art campanaire (latin campana = cloche) est d'enquêter sur la singularité d'une profession, celle des fondeurs de cloche, et plus précisément sur un phénomène d'émigration de ces fondeurs à partir d'une collectivité professionnelle constituée en Normandie, autour de Villedieu-Les-Poêles. Cette émigration s'est faite notamment vers la Bretagne, et précisément vers la Basse-Bretagne (cf. G. Haraux) depuis le XVIIe siècle (Huet, Julien Le Soueff, Thomas Le Soueff), s'est développée au XVIIe siècle (Etienne et François Le Moyne, Thomas Le Soueff, Jean et Jean-François Beurrié de la Rivière, Pierre François et Pierre Michel Viel, ) et s'est poursuivie au XIXe siècle avec l'installation à Brest d'une fonderie en 1804 par les enfants des Viel, puis le mariage de la fille de Nicolas François Marie Viel avec Richard Briens, qui reprendra la fonderie.
La famille Le Jamtel est attestée dès le XVIe siècle à Villedieu : un de ses membres s'installa à Guingamp au XIXe et sa signature se retrouve sur deux cloches de Rumengol, commune du Faou.
Au total, parmi les six cloches actuelles de la commune du Faou, cinq portent les noms de familles originaires de Villedieu-les-Poêles : Le Soueff en 1714, Viel en 1823, Briens aîné en 1881, Havard/Le Jamtel en 1899 pour 2 cloches. La sixième n'est pas signée, voilà tout.
Conception lavieb-aile
Les causes de cette émigration restent à préciser : saturation démographique à Villedieu, pression fiscale (G. Haraux), recherche de clientèle, appel de "sourdins" (habitants de Villedieu) ayant réussi en Bretagne, alliances familiales, ou seulement attirance de compétences rares par des villes bretonnes ayant perdu leurs cloches (foudre, guerres, décret révolutionnaire) ou cherchant à dépasser en puissance sonore le son d'un clocher voisin et concurrent.
Je me contente de rappeler l'originalité de Villedieu-les-Poêles, et de ses trois villages de Sainte-Cécile, Saint-Pierre-du-Tronchet et Saultchevreuil-du-Trouchet : elle tient à la création au XIIème siècle sous Henri Ier Beauclerc, Duc de Normandie et roi d'Angleterre, d'une Commanderie aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem en récompense de grands services aux Croisées en Terre-Sainte lors de la première croisade. Villa Dei (la ville de Dieu) devint la plus ancienne commanderie hospitalière d’Europe de l’ouest.
Différents actes, dont l’un daté de 1187, montrent le développement rapide de la commanderie sous la direction de son Commandeur. Ce développement s'explique par un ensemble de privilèges reçus par Henri Ier Beauclerc. En plus d'être traversée par le fleuve de la Sienne et située sur l'un des chemins de pèlerinage vers le Mont Saint Michel, Villedieu a eu l'autorisation. L'exemption pour les habitants de la Commanderie étaient exempts d'impôts royaux, de dîme et de service militaire.
Forts des droits et exemptions d’impôts royaux de dîme et de service militaire, et du privilège d'organiser un marché hebdomadaire, et une foire annuelle, ( associés au droit de percevoir des taxes sur toutes les marchandises vendues en ville) les Hospitaliers de Villedieu introduisent l’artisanat du cuivre dans la cité, qui va devenir un des plus grands centres européens de poeslerie et chaudronnerie dès les XIIème et XIVème siècles. Les habitants de Villedieu s’appellent les « Sourdins », du fait du bruit assourdissant du travail du cuivre dans les très nombreux ateliers de la ville. Villedieu sera, du reste, rapidement surnommée Villedieu « les Poêles », car sa production de poêles à bouillie la rendra célèbre, en des temps où ce récipient n’a pas d’égal.
Les fondeurs de cuivre sont des fondeurs-marchands, car pour fondre une cloche, ils doivent réunir les métaux (cuivre et étain) nécessaires même s'ils récupèrent la matière d'une ancienne cloche fêlée.
Leur maîtrise d'alliances familiales et commerciales fructueuses est aussi remarquable.
Ces émigrations ont été étudiées par Le Pesant 1972 pour la période de l'Ancien-Régime.
LA FAMILLE VIEL.
Avec les Beatrix, les Tétrel, les Havard, les Pitel, la famille Viel est une vieille famille de Villedieu. Elle est affiliée aux HAVARD, aux LE DÔ, aux ENGERRAN. Ainsi, par exemple," Jean-Nicolas Viel, décédé en 1810 et marié à Madeleine Loyer, était le père de Gilles-François Viel, également fondeur, qui épousa le 7.5.1813 Agathe Pitel... Julien-Ferdinand Viel, né en 1823 et marié à Michelle Havard était lui aussi fondeur... On a également trace d’un certain Etienne Viel, marchand fondeur qui épousa Marie-Adélaïde Ozenne, d’ou au moins Pierre-Guillaume Viel, né en 1812 (marié à Thérèse-Elmina Havard). On retrouve les familles Viel Tétrel et Viel-Ozenne . (D. Havard de la Montagne, 2012)
La lignée qui va arriver à Brest voit se succéder, à Villedieu-les-Poêles :
Marin VIEL, d'où
Jean VIEL et Gilette HAVARD, mariés le 11/02/1657, d'où 5 enfants, dont
Jean VIEL et Jeanne BADIN, mariés le 19/02/1691, 5 enfants dont :
Jean VIEL et Marie BATAILLE, mariés le 15/06/1712, 8 enfants (alliance avec HAVARD, HUET, ...), dont deux enfants qui nous concernent :
a) François VIEL, né à Villedieu-les-Poêles le 10 mars 1713 époux le 23 juin 1738 de Françoise VOISIN; son fils, Jean-François VIEL, uni en 1772 avec Jeanne-Gabrielle MARTINAUX née à Villedieu, eut un fils, Pierre François VIEL, qui s'installa à Brest comme fondeur.
b) Jean VIEL, né le 18 octobre 1726 et époux de Agathe Noëlle GUILLAUME, eut un fils Pierre-Michel VIEL qui s'installa à Brest comme fondeur.
A la 3ème génération des Viel, la fille de Nicolas François Marie VIEL : Marie Amélie Alphonsine VIEL épousa Richard Jean-Baptiste BRIENS.
— Marie Amélie Alphonsine VIEL : née le 2 septembre 1826 à Brest, et décédée le 26 novembre 1856 à Brest (à 30 ans), elle épousa le 13 décembre 1848 Richard Jean-Baptiste BRIENS.
— Richard Jean-Baptiste BRIENS.
Ce Richard Briens appartient également à une très ancienne famille de Villedieu-les-Poêles.
Dans le terrier de Villedieu de 1587 figurent notamment Jehan et Pierre Briens « de l’estat de fondeur ».
Il va apparaître dans les publicités et les annuaires comme "gendre et successeur de M. Viel l'aîné."
Richard Jean Baptiste BRIENS, né le 20/02/ 1818 à Villedieu-les-Poêles de Michel-Léonard Briens (lui-même fils du fondeur Jean-Baptiste Briens) et décédé à Brest le 13 septembre 1883 à Brest est qualifié de marchand fondeur ou maître fondeur de cloches.
Le couple eut un enfant.
- Stanislas Ferdinand Nicolas BRIENS, né le 28 novembre 1852, Brest.
Richard Briens épousa ensuite, le 22 juillet 1857, à Brest, Pauline Estelle BOCHE, dont
- Auguste Michel Alexis BRIENS, né le 27 novembre 1865, Brest, décédé le 16 mai 1898, Brest (à l'âge de 32 ans).
Inventaire : la mention BRIENS AINÉ FONDEUR A BREST apparait entre 1867 et 1881 ; des recherches complémentaires seraient nécessaires le sens de la mention AINÉ. La signature VIEL-BRIENS précède celle-ci entre 1850 et 1856, remplacée en 1859 par VIEL BRIENS AINÉ.
-Le Cloitre-Saint-Thégonnec : cloche Marie Amélie ; fondue en 1875 par Briens aîné, à Brest
-Saint-Pierre de Plouescat cloches de Briens Aîné, fondeur à Brest, 1872; et de Briens Viel Aîné, fondeur à Brest, 1853.
-Eglise Sainte-Anne de Lanvéoc : Briens aîné, fondeur à Brest
-Saint-Urbain : Cloche 1 fondue en 1876 chez Briens ainé à Brest
-Lochrist (Le Conquet) Briens ainé
-Plonévez du Faou : Briens aîné , à Brest . 1867
Inscription Viel Briens :
-Lanhouarneau église Saint-Hervé Viel-Briens 1853
- cloche de l'église Saint-Onneau d'Esquibien ; 1859 BRIENS VIEL AINE FONDEUR A BREST.
-Pont-Christ : église : cloche de 1856 par Viel et Briens de Brest
-VIEL BRIENS FONDEURS SABREURS 1850 cloche de Notre-Dame de Roscudon Pont-Croix
-Trémaouézan Cloche de 1842 porte l'inscription VIEL ALPHONSE, FONDEUR A BREST.. La seconde cloche de de 1851 porte l'inscription VIEL BRIENS, FONDEURS A BREST.
Une autre branche, celle d'Auguste Briens, s'est établi à Morlaix, et lui ou ses successeurs ont signés de nombreuses cloches :
-Cloche de Locmélar " PAR BRIENS AUGUSTE MORLAIX JUIN 1865 "
-cloche du Tréhou : BRIENS PERE ET FILS À MORLAIX 1848
-La cloche du Kreisker de St-Pol-de-Léon porte la marque "Briens Frères de Morlaix". 1827
-Cloche de la cathédrale de Quimper : 1837, Briens Frères, à Morlaix.
-Ile de Batz 1857 Briens fils fondeur Morlaix
-Saint-Goazec cloche Fondue en 1852 par Briens père et fils à Morlaix,
-Gourin 1820 à Morlaix chez F.Briens.
Voir mon article pour de plus amples renseignements sur les VIEL-BRIENS et leur fonderie à Brest au fond de la Penfeld.
— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, "Inscriptions de quelques cloches anciennes du diocèse de Quimper", Bulletin Société archéologique du Finistère pages 304-306.
— ABGRALL (Jean-Marie), 1890, "Inscriptions de cloches" , Bulletin Société archéologique du Finistère pages 281-285.
— ABGRALL (Jean-Marie), et PEYRON, 1903, Notice sur Le Faou, Bull. Diocésain d'Histoire et d' Archéologie [BDHA], Quimper, Kerandal.
— BOURDE DE LA ROUGERIE (H.), [1829] 1903. "Restitution de cloches aux paroisses du Finistère", Bulletin Société archéologique du Finistère pages LI-LVIII
— CASTEL (Y.P.), DANIEL (T.), THOMAS (G.M.), 1987, Artistes en Bretagne : dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime / Yves-Pascal Castel, Georges-Michel Thomas ; avec la collab. de Tanguy Daniel ; introd. par André Mussat / Quimper : Société archéologique du Finistère , 1987
— BILLANT (Abbé Nicolas) Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, 1924, sn. Brest, Imprimeries de la Presse Libérale.
(L'abbé Billant de Saint-Urbain fut recteur de Rumengol de 1920 à ? après avoir été recteur de l'Île Tudy.)
— CASTEL (Y.P.), DANIEL (T.), THOMAS (G.M.), Artistes en Bretagne Tome 2, Additions et corrections : dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime / Yves-Pascal Castel, Tanguy Daniel, Georges-Michel Thomas / Quimper : Société archéologique du Finistère , DL 2013
— COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.
— LE PESANT (Michel), 1972, Un centre d'émigration en Normandie sous l'Ancien Régime. Le cas de Percy. —Bibliothèque de l'École des chartes, t. CXXX (1972), p. 163-225.
— MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957, Cornouaille. page 165. In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur). Pages 161-177.
— THOMAS (Georges-Michel), 1981, Fondeurs de cloches du temps passé, Bulletin Société archéologique du Finistère pages 263 à 274.
Quelques sculptures de l'église prieurale de Saint-Leu d'Esserent. III. L'intérieur de l'église. Le retable de saint Nicolas, les statues.
I. Le retable de saint Nicolas. Calcaire monolithe, taillé en bas-relief, traces de polychromie bleue, rouge et ocre jaune, XIVe siècle.
Il mesure, dans l'état actuel (car il manque des compléments de chaque côté), 152 cm de large, 58 cm de haut et 26 cm de profondeur.
"Ce retable n'est que partiellement conservé. Il en subsistent trois panneaux sculptés en bas-relief, dont l'un est complet, hormis la bordure supérieure, tandis que les deux autres semblent subsister que sur un tiers de leur largeur initiale, comparés au panneau médian. En raison du mauvais état de conservation, presque toutes les têtes ayant ête bûchées à la Révolution, l'œuvre a longtemps été déposée sur la tribune, avec les différents vestiges lapidaire. Classée néanmoins par arrêté du 5 novembre 1912 en même temps que les autres fragments de sculpture et d'architecture, elle a été restaurée par Geneviève Rager, à Paris, et l'entreprise Charpentier, également à Paris, en 1994. Dans son état actuel, le retable mesure 151 cm de largeur et 59 cm de hauteur. On remarque les drapés fluides, les silhouettes fines des figures, et la belle qualité de la sculpture. " (Wikipédia et POP)
Au centre, la Crucifixion entre Marie et Jean.
À gauche : L'aubergiste et sa femme face aux trois enfants (ou clercs) qu'ils s'apprêtent à tuer et à mettre au saloir.
Vient ensuite le miracle de la résurrection des trois enfants par saint Nicolas. Ils se dressent nus, debout dans le saloir, mains jointes, devant l'aubergiste et sa femme, également mains jointes.
La tête du saint est la seule qui soit préservée.
À droite : saint Nicolas apportant anonyment, la nuit, à trois reprises, une bourse pleines d'or à son malheureux voisin qui se voyait déjà réduit à prostituer ses filles.
"À la mort de ses parents, devenu très riche, il chercha un moyen d’employer ses richesses, non pour l’éloge des hommes, mais pour la gloire de Dieu. Or un de ses voisins, homme d’assez noble maison, était sur le point, par pauvreté, de livrer ses trois jeunes filles à la prostitution, afin de vivre de ce que rapporterait leur débauche. Dès que Nicolas en fut informé, il eut horreur d’un tel crime, et, enveloppant dans un linge une masse d’or, il la jeta, la nuit, par la fenêtre, dans la maison de son voisin, après quoi il s’enfuit sans être vu. Et le lendemain l’homme, en se levant, trouva la masse d’or : il rendit grâces à Dieu, et s’occupa aussitôt de préparer les noces de l’aînée de ses filles. Quelque temps après, le serviteur de Dieu lui donna, de la même façon, une nouvelle masse d’or. Le voisin, en la trouvant, éclata en grandes louanges, et se promit à l’avenir de veiller pour découvrir qui c’était qui venait ainsi en aide à sa pauvreté. Et comme, peu de jours après, une masse d’or deux fois plus grande encore était lancée dans sa maison, il entendit le bruit qu’elle fit en tombant. Il se mit alors à poursuivre Nicolas, qui s’enfuyait, et à le supplier de s’arrêter, afin qu’il pût voir son visage. Il courait si fort qu’il finit par rejoindre le jeune homme, et put ainsi le reconnaître. Se prosternant devant lui, il voulait lui baiser les pieds ; mais Nicolas se refusa à ses remerciements, et exigea que, jusqu’à sa mort, cet homme gardât le secret sur le service qu’il lui avait rendu." (Légende dorée de Jacques de Voragine)
Le vieil homme est couché, entouré par ses trois filles. Saint Nicolas, de l'autre côté de la porte, est représenté en évêque (mitre, crosse, pallium), ce qui est une erreur par rapport au récit de Jacques de Voragine, l'élection à la dignité d'évêque de Myre se situant juste après ce geste de générosité.
II. Sainte Catherine d'Alexandrie, la roue de son supplice à ses pieds. Elle foule l'empereur Maximin. Calcaire, traces de polychromie. Deuxième chapelle rayonnante.
Elle mesure 1,00 m de haut, 35 cm de large et 23 cm de profondeur. Elle est datée du XVIIe siècle. Ses mains sont mutilées, tout comme la tête de l'empereur.
III.Vierge à l'Enfant. Calcaire, traces de polychromie, XVe siècle. Deuxième chapelle rayonnante.
IV. Statue de saint Leu. Pierre polychrome, 2nde moitié XIIIe siècle. Chapelle rayonnante sud-est.
V. Anne éducatrice.
VI. Atlante.
VII. Gisant de Renaud de Dammartin. Calcaire, 1er quart du XIIIe siècle (v.1220). Limite de la nef et du bas-côté nord.
Cette œuvre mutilée, en mauvais état de conservation, mesure 217 cm de long, 93 cm de large et 60 cm de haut. Le gisant en pierre sculpté en haut relief montre un homme en armure, l'épée au côté, les pieds posés sur des lionceaux. Mais il manque la tête, les bras, les pieds, une partie de l'écu et du support rectangulaire. Elle a longtemps séjourné à l'extérieur de l'église "car, pour s'être suicidé, le comte de Dammartin n'a pas pu être inhumé dans l'église". L'œuvre a été mutilé lors de la Révolution.
"Il n'y a plus d'inscription lisible et l'identité du défunt n'a pas d'emblée clairement été établie ; on a hésité entre Renaud et Hugues de Dammartin, le fondateur du prieuré, qui serait mort en 1103. L'identification repose donc sur l'analyse stylistique. Elle est apparemment imputable à Henri Malo." (Wikipedia)
Eugène Müller fournit le descriptif suivant :
« Cette statue couchée est de grandeur naturelle. Le gisant repose sa tête aux cheveux longs et roulés sur un coussin que deux anges soutenaient. Il est couvert d'un vêtement de mailles, haubert, pantalon à pieds, gants, et par-dessus, d'une cotte d'armes sans manches, à revers maillé, dont une longue ceinture étroite et ornée d'une suite de croix et de fleurettes ramasse les plis. Les deux bras étendus retenaient l'un le large écu triangulaire qui pend sur les genoux, et l'autre, l'épée qui sommeille le long de la cuisse dans le fourreau. Les pieds éperonnés se dressent entre deux lionceaux »
SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE.GOUV.FR Eglise prieurale de Saint-Leu d'Esserent.
"La fondation du prieuré par le comte Hugues de Dammartin remonte à 1081. Une première église est alors construite, elle a été découverte lors de fouilles. De 1140 à 1150, s'effectue la construction du bloc de façade occidental actuel. Entre 1160 et 1170, l'on construit le choeur. De 1190 à 1210, l'on édifie la nef entre le choeur et la façade occidentale, les fausses tribunes du choeur sont remaniées et sont transformées en triforium. A la fin du 13e siècle, la chapelle de la seconde travée du bas-côté sud est construite. En 1149, le choeur subit un incendie. Le prieuré tombe en commende à partir de 1536. Au 18e siècle, des travaux de restauration sont conduits. Le prieuré est morcelé en 1790. Au cours du 19e siècle, de nouveaux travaux de restauration sont menés. En 1944, l'église est bombardée et de nouveaux travaux sont entamés jusqu'en 1961." (Pop.culture.gouv.fr)
"L’avant-nef
C’est dans les années 1140 que cette première église romane sera dotée d’un narthex monumental, profond d’une travée et constitué de trois vaisseaux, préludant à une reconstruction totale. Son organisation générale – un rez-de-chaussée surmonté d’un étage de tribune et de deux tours symétriques (une seule fut construite) s’inspire de la façade contemporaine de Saint-Denis mais aussi de certains porches d’églises bourguignonnes, clunisiennes elles aussi (Paray-le-Monial, Perrecy-les-Forges).
Trop refait, le rez-de-chaussée se signale toutefois par son portail à trois rangées de voussures décorées de bâtons brisés, semblable à celui qui, au nord, donnait accès au prieuré. Au-dessus d’une frise de feuilles d’acanthe, l’étage supérieur est éclairé par des fenêtres en plein cintre groupées par deux et dont les archivoltes et les piédroits sont soulignés de tores et de colonnettes. " (Dominique Vermand, Eglise de l'Oise)
La façade occidentale a été restaurée en 1889. Plusieurs éléments sculptés sont la copie des fragments réunis dans le lapidaire, fragments datant entre autres de la fin du XIIe siècle.
Sculptures (XIXe) du porche de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE.GOUV.FR Eglise prieurale de Saint-Leu d'Esserent.
Quelques sculptures de l'église prieurale de Saint-Leu-d'Esserent. II. La tribune et son lapidaire renfermant 114 fragments de statues et d'éléments d'architecture datant du XIe au XVIe siècle.
"Église prieurale de bénédictins Saint-Leu, actuellement église paroissiale.
La fondation du prieuré par le comte Hugues de Dammartin remonte à 1081. Une première église est alors construite, elle a été découverte lors de fouilles. De 1140 à 1150, s'effectue la construction du bloc de façade occidental actuel. Entre 1160 et 1170, l'on construit le choeur. De 1190 à 1210, l'on édifie la nef entre le choeur et la façade occidentale, les fausses tribunes du choeur sont remaniées et sont transformées en triforium. A la fin du 13e siècle, la chapelle de la seconde travée du bas-côté sud est construite. En 1149, le choeur subit un incendie. Le prieuré tombe en commende à partir de 1536. Au 18e siècle, des travaux de restauration sont conduits. Le prieuré est morcelé en 1790. Au cours du 19e siècle, de nouveaux travaux de restauration sont menés. En 1944, l'église est bombardée et de nouveaux travaux sont entamés jusqu'en 1961." (POP.Culture)
"Il n'est pas certain si l'on peut prendre Eugène Müller à la lettre quand il dit que la salle du narthex « est un véritable musée, où des spécimens de toutes les époques depuis le XIe siècle, se coudoient », ou autrement dit, s'il y a eu une ouverture au public. La présentation très ordonnée visible sur des clichés de Félix Martin-Sabon antérieurs à 1896 parlent plutôt en ce sens. Philippe Racinet avance que « le projet d'organisation d'un musée lapidaire placé sous la direction du Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de l'Oise a été abandonné faute de crédits. Il a cependant permis de répertorier 128 éléments sculptés provenant des restaurations de la fin du XIXe siècle et de celles effectuées après le bombardement de 1944 ». Mais il ne vise donc que l'après-guerre, quand la salle a été encombrée par du mobilier endommagé. — Les éléments du dépôt lapidaire sont numérotés, ont fait l'objet d'un inventaire (voir ci-dessous), et ont été photographiés. Contrairement aux dossiers concernant les restaurations, les photographies ne sont pas conservées à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, mais aux archives départementales de l'Oise (voir les notices de la base Palissy). Cependant, les endroits où les éléments déposés étaient situés dans l'édifice n'ont pas systématiquement été documentés, et la documentation n'est pas toujours fiable. Les mémoires des artisans et entrepreneurs n'indiquent pas les emplacements des éléments resculptés. Devant ce contexte, la provenance exacte des éléments du dépôt lapidaire ne peut pas toujours être déterminée. Localiser un élément dans l'édifice représente toujours une tâche fastidieuse.
L'ensemble d'un dépôt lapidaire, composé de 114 fragments de statues et d'éléments d'architecture datant du XIe au XVIe siècle, le plus souvent en pierre calcaire et partiellement avec des traces de polychromie, déposés lors des restaurations au cours des années 1870-1890, fait l'objet d'arrêtés de classement individuels, pièce par pièce. L'inventaire de ce dépôt lapidaire a été effectué en 1975 par Marie-Claude Béthune. En fait partie le retable de Saint-Nicolas (réinstaller dans la nef). Sinon, on peut notamment distinguer entre des petits fragments divers (rinceaux, frises, corniches, corbeaux…), des fragments de bases, des fragments de chapiteaux, et des fragments de colonnettes.
Un ensemble composite constitué de deux chapiteaux et cent-dix éléments d'architecture du XIIe siècle ou XIIIe siècle, en pierre calcaire, déposés lors des restaurations, a été classé au titre objet par arrêté du 5 novembre 1912. L'inventaire de ce dépôt lapidaire a également été effectué en 1975 par Marie-Claude Béthune.
Un ensemble de fragments de statuaires datant du XIIIe au XVIe siècle, en pierre calcaire, avec des traces de polychromie, a été classé au titre objet par arrêté du 5 novembre 1912." (Wikipedia)
"Voir aussi la notice PM60001453 correspondant aux fragments lapidaires de la tribune classés en 1912. (POP.Culture)
1. Tête de chapiteau. Couple de chimères affrontés à tête de lion, corps d'oiseau et queue de serpent. Calcaire polychrome, fin XIIe-début XIIIe ?
Ce qui m'intéresse , c'est, dans cette transition roman/gothique, la reprise du thème iconographique des animaux hybrides ou, dans le chapiteau suivant, réunis pour troubler la distinction des espèces.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
2. Fragment. Chimère à tête de lion, corps d'oiseau et queue de serpent. Calcaire , fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Tête de chapiteau. Serpents entrelacés, dont un serpent sortant de la gueule d'un lion, oiseaux. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Fragment de pilier. Gueule crachant une tige végétale.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Poursuite de l'association intriquée des genres (ou ici des Règnes biologiques), troublant les frontières habituelles.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
4 Tête d'évêque, mitré.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
5. Tête d'homme ou d'ange. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
6. Mains jointes.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
7. Fragment de décor — drapé de personnage?— alternant perles et macles.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
8. Fragment de pilier. Frise.Calcaire.
Ce motif est repris dans les restaurations du XIXe siècle du porche (au dessus d'animaux affrontés). On comprend alors mieux qu'il s'agit de trois personnages tenant une bourse (un sac) sur leur ventre : les jambes de l'un, en tunique mi-longue, sont posées sur la tête du suivant.
cliché lavieb-aile 2025.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La tribune.
9. Voûte à bâtons brisés.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
9. Voûte à bâtons brisés à quatre têtes +1.
Trois têtes barbues et une tête de femme occupent les angles de croisement des nervures, tandis qu'une tête d'ange ou de femme occupe la clef de voûte.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
10. Clef de voûte à une tête barbue.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
11. Chapiteau. Évêque à mitre ronde, bénissant et tenant la crosse ; deux serpents.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
12. Chapiteau. Deux animaux [lions] aux têtes réunies.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
13. Chapiteau. Masque léonin crachant la tige d'un rinceau.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
14. Chapiteau. Hybride à tête anthropomorphe et à corps d'oiseau. Tête couronnée de deux têtes de serpent affrontés.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
15. Tête à barbe et cheveux frisés tenant dans sa bouche une tête d'humain.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE. Ensemble d'un dépôt lapidaire composé de 114 fragments de sculpture et d'architecture (numérotés de 1 à 114).
Les 29 verrières (1959-1960) de Max Ingrand pour le chœur de l'église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu-d'Esserent. 9 baies basses, 13 baies du triforium, 7 baies hautes.
Classé monument historique en 1840, 1862 et inscrit en 1965, le prieuré clunisien de Saint-Leu-d’Esserent, domine de son imposante silhouette ponctuée de trois tours la vallée de l’Oise. Elle compte parmi les œuvres majeures de l’architecture gothique en Ile-de-France. Bâtie, pour l’essentiel, entre les années 1140 (narthex), 1160 (chevet) et 1200 (nef) elle en illustre, en effet, les étapes les plus marquantes. De manière inhabituelle, son chevet est presque orienté au sud.
La nef est sans transept (comme de nombreuses églises du XIIe siècle, N.D. de Senlis par exemple). Trois niveaux composent l'élévation de la nef : grandes arcades, triforium ajouré et fenêtres hautes, et l'extension de la surface vitrée à la fois en hauteur et en largeur, lui assure une luminosité accrue.
Le prieuré a pour origine une charte de donation promulguée en 1081 par Hugues, comte de Dammartin, en reconnaissance d’une rançon. La donation était conditionnée à l’affiliation directe du prieuré à l’abbaye mère de Cluny. Il comptera jusqu’à 34 moines à la fin du 13e siècle mais eut beaucoup à souffrir de la Guerre de Cent ans, notamment en 1359 et 1436. Classée très tôt parmi les Monuments historiques (1840), l’église fut restaurée à partir de 1855 mais parfois d’une manière excessive, comme au porche, dont l’étage inférieur a été refait presque totalement par Selmersheim entre 1882 et 1885.
En 1944, enfin, des bombardements endommagèrent considérablement les voûtes du vaisseau central et les deux tours du chœur et nécessitèrent une dernière campagne de restauration, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en chef des Bâtiments de France. (d'après https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/)
Remarque : Le triforium de saint-Leu-d'Esserent est l'un des premiers éclairés avec ceux de la collégiale de Mello et de l'église de l'abbaye de Chelles (détruite).
Les vitraux créés en 1960 par quatre maître-verriers.
L’église de Saint-Leu fait partie lors du passage du roman au gothique, des premiers édifices où l’on permit à la lumière de pénétrer largement dans la nef, ce qui a conduit à l’art du vitrail.
« Les fouilles ont surtout mis au jour des restes de grisailles (cf. infra). Toutefois, dans les traces de l’incendie de 1436, on a retrouvé quelques morceaux de verre rouges, bleus, jaunes, peints au pinceau, mêlés à ceux de grisailles. Avant les bombardements, les vitraux étaient incolores à l’exception d’un vitrail du bas-côté sud composé de simples losanges transparents, jaunes, caramel, vert doux. Sur le mur du bas-côté nord subsistaient 4 vitraux blancs bordés d’un encadrement incomplet fait d’une bande jaune clair parcourue par une liane de lierre stylisé. Seul le vitrail remplacé par l’actuel Saint Jean-Baptiste était resté entier et ne fut pas abîmé par les bombardements d’août 1944. « (Annette Metzler )
Cette restauration fit l'objet en 1956 d'un concours sur projet (devis 1145/55) ouvert aux maîtres-verriers, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en Chef des Monuments Historiques.
Il est important de reproduire ici les articles 12 et 13 du « Cahier des conditions spéciales et clauses techniques applicables aux travaux de vitrerie à effectuer pour la réfection des vitraux. Concours sur projet. »
« Article 12. Descriptif ; Les travaux à réaliser sont indiqués au devis descriptif et estimatif ci-joint :
Article 13. caractéristique des vitraux à réaliser .
L'église de Saint-Leu d'Esserent s'inscrit parmi les premiers des grands édifices construits au milieu du XIIIe siècle avec le souci d'y faire pénétrer la lumière avec une abondance jusqu'à lors inconnue : les tribunes qui, à Notre-Dame de Senlis, à Noyon, mettent la nef en second jour, ont été supprimées et les baies s'agrandissent d'une campagne à l'autre.
Cette abbatiale était avant la dernière guerre complètement garnie de vitraux clairs à losanges dont s’accommodait fort bien sa belle architecture. Cependant, de récentes fouilles nous ont donné des indications précises sur les vitraux d'origine. Ils étaient du type à rinceaux entrelacés à feuilles et fleurs interprétées, vraisemblablement fort semblables à ceux contemporains que l'on peut voir encore en place à [l'abbaye de ] Saint-Jean-aux-Bois."
Chaque concurrent recevra quelques échantillons de verre retrouvés dans les fouilles de Saint-Leu-d'Esserent : d'autres un peu plus importants pourront leur être montrés au cabinet de l'Architecte.
On y remarquera les traces d'un décor de feuilles, de tiges et de fleurs, accusé par une grisaille souple et nerveuse d'échelle d'ailleurs différente selon les pièces retrouvées, vraisemblablement selon qu'elles proviennent de fenêtres plus ou moins élevées.
Ces indications précises sur les vitraux d'origine ont incité le Service des Monuments historiques à proposer aux maîtres-verriers la recherche d'un dessin moins sèchement neutre que le losange.
On ne devra pas non plus déduire des indications d'ordre archéologiques précédentes qu'il souhaite un pastiche dont on a abusé au point de rendre aujourd'hui odieuses toutes les vitreries de ce genre que nous a trop généreusement léguées le XIXe siècle.
S'il est demandé aux peintres-verriers de s'écarter du losange, c'est pour donner au dessin et aux valeurs de ces vitreries ton sur ton une signification équivalente à celle qui leur fut conférée au XIIe siècle par leurs prédécesseurs.
La simplicité, la sobriété, le calme et le dépouillement seront ici à rechercher, tout autant qu'il faudra exclure monotonie, fadeur ou sécheresse.
C'est aux ressources inépuisables du graphisme que l'on fera appel en recherchant des formes qui, pour être vivantes, devront être actuelles, mais avec cette mesure qui confère à l'architecture qu'elles orneront cette permanence des œuvres de grande classe.
On ne perdra pas non plus de vue que le charme de ces vitreries anciennes provenait de difficultés techniques aujourd'hui trop facilement résolues ; tout répétition mécanique devra être à cet égard proscrite.»
Nous ignorons le nombre de verriers qui ont postulé au concours, mais quatre d'entre eux ont été retenus. Il s'agit de Max Ingrand (chevet et rosace), Pierre Gaudin (nef haute), Jean Barillet (nef basse et triforium) et Jacques Le Chevallier (tribune). Il n'a pu être précisé qui (évêché ? Monuments historiques ?) a fixé le programme iconographique de chaque verrier. Les mêmes verriers étaient engagés en même temps, sur divers chantiers, dans le programme de reconstruction des dommages de guerre engagé dans l'Oise par l'architecte Jean-Pierre Paquet .
MAX INGRAND.
Max Ingrand (1908-1969) fut l'un des maîtres verriers français les plus célèbres du XXe siècle. Après ses études à l'École nationale des arts décoratifs, il entre en 1927 dans l'atelier de Jacques Gruber (1870-1936). Dès 1931, il commence une carrière personnelle de maître verrier décorateur et réalise de nombreux décors civils en glaces gravées. Il crée les vitraux de l'église Sainte-Agnès de Maisons-Alfort et participe au projet des verrières de la nef de Notre-Dame de Paris qui sont présentées au pavillon pontifical de l'Exposition de 1937. Mobilisé en 1939, il reste cinq ans prisonnier dans un Oflag en Allemagne. A son retour, il devient l'un des verriers les plus actifs des chantiers de la reconstruction où il réalise notamment l'ensemble monumental de l'église d'Yvetot. Le service des Monuments historiques lui confie des chantiers prestigieux : cathédrales de Rouen, de Beauvais, de Saint-Malo, de Strasbourg, chapelles des châteaux de Blois, d'Amboise, de Chenonceau, églises de La-Charité-sur-Loire et des Jacobins de Toulouse. Au milieu des années cinquante, sa notoriété lui vaut des commandes importantes à l'étranger, notamment aux États-Unis, au Canada et en Amérique du sud. Il poursuit parallèlement une œuvre de décorateur et de designer. Il assure pendant treize ans la direction artistique de la firme italienne Fontana-Arte pour laquelle il crée de nombreux modèles de luminaires. Il participe au décor de paquebots parmi lesquels le Normandie et le France. Il conçoit des fontaines lumineuses, notamment pour les Champs-Élysées à Paris. Dans ses dernières années, il réoriente sa carrière vers l'architecture d'intérieur et l'éclairage. Il meurt brutalement en 1969, peu après avoir confié la direction de son atelier à son collaborateur Michel Durand.
Le chœur et la nef de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
I. LES 9 BAIES BASSES DU DÉAMBULATOIRE n°7, 5, 3, 1, 2, 4, 6, 8 et 10.
Numérotation des baies basses et hautes sur plan A. Metzler.
Elle seront décrites de la gauche vers la droite.
La chapelle Jeanne d'Arc. La baie 7 : Elie, Moïse et les Rois.
Baie à 2 lancettes trilobées et un tympan à 1 trilobe et 3 écoinçons.
La succession des vitraux du déambulatoire débute par les baies 7 et 5 consacrées aux références à l'Ancien Testament annonçant la venue du Messie. Sur la baie 7, les tables de la Loi (Décalogue) se réfèrent à Moïse, le chariot enflammé à l'enlèvement du prophète Elie (2 Rois 2:11), la couronne à la succession des rois de Juda, et le livre aux Écritures vétéro-testamentaires.
Mais ces motifs en verre blanc peints à la grisaille se détachent (par l'intermédiaire d'une plage sombre) sur le fond, largement morcelé par le réseau de plomb, de verres colorés aux teintes fumées brunes, jaunes ou verdâtres qui sont celles de l'ensemble des verrières, quelqu'en soit l'auteur. Ce fond, loin d'être accessoire, assure l'unité du décor, non seulement dans l'espace, au sein de ce prieuré, mais dans le temps, avec les verrières du XIIIe siècle.
Une bordure encadre chaque remplage.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Saint-Nicolas. Baies 5 et 3.
—La baie 5 : un "arbre de Jessé" stylisé.
Baie à 3 lancettes trilobées et un tympan à 1 trilobe et 5 écoinçons.
Dans l'iconographie depuis l'abbé Suger à Saint-Denis, un Arbre de Jessé démontre la nature royale de la généalogie du Christ, à travers les descendants de Jessé, les rois de Juda David, Salomon, Roboam et leurs successeurs : un tronc nait de Jessé endormi en son songe et chaque branche donne appui à un roi, jusqu'à la Vierge Marie portant l'Enfan-Jésus.
Dans un souci de sobriété et de réduction métonymique, toute figure humaine disparaît dans ce vitrail, et l'arbre porte que sept fleurs (fleurs de lys) entourés de phylactères dépourvus de la moindre inscription, jusqu'au tympan à trois fleurs rassemblées.
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— La baie 3 : David fils de Jessé, ancêtre royal du Christ.
Baie à 3 lancettes trilobées et un tympan à 1 trilobe et 5 écoinçons.
Poursuivant le même thème, un sceptre fleuredelisé traverse une couronne, jusqu'au tympan identique à celui de la baie 3. Un phylactère porte l'inscription DOMINI ILLUMINATIO MEA, début du Psaume 27 attribué à David, "Le Seigneur est ma lumière [et mon salut]".
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La chapelle de la Vierge ou chapelle axiale. Les baies 1 et 2 de l'Annonciation.
Une seule lancette ogivale.
La baie 1 montre la Vierge agenouillée à son prie-dieu tandis que la colombe de l'Esprit-Saint descend sur elle. Le drap d'honneur du prie-dieu forme des taches rouges sur le fond.
C'est cete baie qui porte la seule signature du corpus, MAX INGRAND 1959.
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La signature sur la baie 1.
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La baie 2.
Une seule lancette ogivale.
L'archange Gabriel, debout, la main levée, annpnce la bonne nouvelle à Marie, tandis que le vase, et le lys, soulignent sa virginité préservée.
On retrouve les deux verres rouges indiquant que, par rapport aux verrières précédentes, une lumière est apparue, un feu s'est allumé.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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La chapelle Saint-Leu. Les baies 4 (saint Pierre) et 6 (saint Paul).
Une seule lancette ogivale.
Le principe de sobriété et de concision se retrouve ici : le saint est désigné par une inscription, et par deux clefs (Pierre), et par une épée, un rameau et un codex (Paul).
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La chapelle Saint-Benoit. Les baies 8 et 10.
La baie 8 : les emblèmes des quatre évangélistes.
Une baie à 3 lancettes trilobées et tympan à 1 trilobe et 5 écoinçons.
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La baie 10 : les emblèmes des Pères de l'Église.
Même économie de moyens. Les insignes épiscopaux (ùitre, pallium et crosse) peuvent renvoyer à saint Augustin évêque d'Hippone, ou à saint Amboise évêque de Milan, au centre, la colombe transmet l'inspiration divine aux écrivains (un rouleau de phylactère), à droite, le livre, la plume et la croix poursuivent le même thème.
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La baie 12 : saint Leu, patron de l'église.
Saint Leu , à ne pas confondre avec saint Loup de Troyes, est présenté comme évêque de Sens (v.610-620) par une mitre et une crosse. L'abbaye de Saint-Leu d'Esserent en reçut les reliques. Il est le patron des bergers.
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LES 13 BAIES DU TRIFORIUM DU CHŒUR 113 à 112.
Les 13 baies n'ont pas été photographiées une par une. Ce sont des compositions colorées non figuratives, conservant la même unité de teintes que les autres verrières.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LES 7 BAIES HAUTES DU CHŒUR.
La baie 205. Babylone.
Baie à 1 lancette ogivale.
Max Ingrand a représenté du côté gauche deux baies dont on sait qu'elles représentent Babylone (205), puis Jérusalem (203). En symétrie, mais toujours avec Jérusalem plus rapproché de l'axe du chœur, il a placé les baies identiques du côté droit, Jérusalem baie 204 et Babylone baie 206.
Sur la baie correspondant à Babylone, on peut distinguer une tour cassée en train de s'écrouler, comme l'antique Babel. Les couleurs sombres domineent en périphérie.
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La baie 203. Jérusalem.
Jérusalem renvoie à la capitale du royaume de Juda et à son Temple. On reconnaît une porte cintrée, aux épais barreaux et aux vantaux ouverts, et d'autres portes au sein de remparts, plus haut.
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La baie 201. La Foi (une croix).
Au centre de l'église, les trois baies hautes célèbrent les trois vertus théologales : la Foi, la Charité et l'Éspérance.
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La baie 200 au centre. La Charité (le Pélican).
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La baie 202 . L'Espérance (l'ancre).
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La baie 204. Jérusalem.
De ce côté, nous pouvons penser qu'il s'agit de la Jérusalem céleste, celle par exemple de l'Apocalypse chapitre 21. Mais la verrière est la même que la baie 203.
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La baie 206. Babylone.
De même, nous pouvons penser ici à la Babylone du chapitre 17 de l'Apocalypse, «Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre.»
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LA ROSE N°224 DU JUGEMENT DERNIER.
Elle porte en son centre une balance. Les 6 soufflets du premier rang et les 12 soufflets du deuxième rang portent ce qui peut être considéré comme des glaives traversant les lunes, ou bien une allusion aux 12 tribus d'Israël, aux douze apôtres ou aux 12 étoiles couronnant la femme de l'Apocalypse chap. 12, etc.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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SOURCES ET LIENS.
—DURVIN (Pierre), 1961, "Les fouilles de l'église de Saint-Leu-d'Esserent" Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France Année 1961 1959 pp. 70-72
— GRUSON (père Philippe), EUVERTE (Michel), PELLE (Alain), 2020, Les vitraux de la Prieurale de Saint-Leu d'Esserent. H.L. édition, 106 pages.
—HANQUIEZ (Delphine), 2005, « La nef de l’église prieurale de Saint-Leu-d’Esserent (Oise) », Revue archéologique de Picardie, n° 1-2, 2005, p. 119-133.
—HANQUIEZ (Delphine), 5 mai 2008, thèse de doctorat à l’Université Lille III : « L’église Prieurale de Saint-Leu d’Esserent (Oise) – Analyse architecturale et Archéologique »
— METZLER (Annette) : les vitraux de l'abbatiale de Saint-Leu d'Esserent.
Le pavillon de l'Horloge, établi au flanc nord de la cathédrale, est commandé par le chapitre de la cathédrale à Jehan de Beauce pour abriter le mécanisme d'horlogerie qui actionne le timbre à marteau sonnant les heures, placé dans la lanterne du clocher nord, et l'horloge de la façade du pavillon. Le mécanisme était relié aux cloches par une tringlerie. Sa construction est achevée vers 1520. Il est consolidé en 1862 puis restauré en 1864. En 1991, la pierre est nettoyée et les chiffres du cadran sont redorés à la feuille d'or. En 1887, le mécanisme qui a cessé d'être utilisé vingt ans plus tôt, est remplacé par une horloge comtoise installée par l'horloger chartrain Albert Renouf (1848-1895). En 1990, le mécanisme d'origine est restauré, et bien que vraisemblablement incomplet, est toujours en état de marche.
On accède à cet édifice en calcaire de Berchères au plan rectangulaire de 5 m sur 3 m 50 , —dont le mur méridional est partiellement scellé à la tour nord de la cathédrale — et au toit en pavillon couvert de bardeau par un escalier en vis, en maçonnerie.
Le cadran polychrome, d'un diamètre de 2,58 mètres encadré de pilastres, est divisé en 48 rayons alternativement droits (marquant les heures) et flamboyants (marquant les demies) sur fond étoilé . Il porte les deux séries de chiffre gothique I à XII , selon la mode ancienne italienne en 24 heures ; il est entouré d'une frise de fruits et légumes enrubannés par un ruban marqués de traits en I, et ce décor végétal de type figue ou courge, typiquement Renaissance se retrouvera largement sur les stucs de la Galerie François Ier à Fontainebleau.
Les deux anges musiciens des écoinçons supérieurs.
L'un joue de la chalémie (chalémie-hautbois), l'autre de la harpe.
Sur le Tour de chœur de la cathédrale (1529), des anges musiciens ou des putti jouent de la viole, du luth ou de la flûte. Ailleurs, sur la huitième travée, un bas-relief montre une chalémie et une flûte entrecroisées dans un décor de ruban plissé.
Les deux sirènes porte-lanterne des écoinçons inférieurs.
Elles sont comparables et tiennent d'une main une lanterne allumée ou torchère à l'extrémité d'une longue hampe , et de l'autre, par son enroulement, un cuir découpé en forme d'écu losangique, peint d'une croix noire sur fond jaune.
Elles sont ailées. Le haut de leur corps est celui de femmes, nues, aux traits fins, à la bouche entrouverte, aux cheveux bouclés, aux petits seins ronds et au ventre projeté en avant, simplement ceint d'une ceinture de ruban nouée sur le côté et dont les longues extrémités flottent.
Leur queue n'est pas celle d'un poisson (*), mais d'un serpent, couvert d'écailles et formant une boucle. mais cette queue n'est pas représentée de manière naturaliste, et elle s'orne d'appendices en forme de feuilles à l'extrémité de tiges en volutes, tandis que l'extrémité s'achève par un bouquet de feuilles et de fruits.
(*) stricto sensu, ce ne sont pas des "sirènes" ou femmes poissons, mais des créatures semi-humaines de type femme-serpent".
Leur corps, si on en juge par la queue, est orientée vers l'extérieur de l'horloge, mais elles se tournent pour nous faire face, et leurs regards se tournent encore pour s'observer réciproquement.
Un décor première Renaissance.
Les cuirs découpés à enroulement, ces créatures hybrides et ces queues feuillagées témoignent de la pénétration à Chartres de l'influence de la Renaissance italienne, comme déjà en Normandie au château de Gaillon ou à Rouen sous l'influence du cardinal d'Amboise vers 1509, ou à Dol-de-Bretagne sous celle de l'évêque James en 1507.
Mais en 1529, ce décor Première Renaissance se développe largement à Chartres tout au long des 100 mètres du Tour de chœur de la cathédrale, construit par le même architecte que l'horloge, Jehan de Beauce.
On remarquera notamment le bas-relief du pilastre de jonction entre les deux sections, sixième travée sud : deux femmes ailées et élancées dont le corps de termine en rinceaux portent des vases dont les fruits sont picorés par des oiseaux situés au dessus.
Cathédrale de Chartres, claire-voie du Tour du choeur, photo Robert Malnoury.
Autre panneau comparable à nos sirènes, celui de la treizième travée nord montre un décor de candélabre avec des amours en pied dansant, portant des torches allumées et tenant un cuir découpé losangique.
On trouvera assez rapidement se diffuser ensuite, notamment sur les sablières ou les stalles de Bretagne, le même vocabulaire de candélabres, de chutes d'objets suspendus à des rubans, etc., et des dragons qui se caractériseront par ces queues feuillagées. La Guerche de Bretagne v. 1518-1525, Champeaux v.1530, Pont-Croix v. 1544.
La sirène porte-torche de l'écoinçon de droite .
Les chapiteaux.
Alors que la corniche supérieure ornée d'éléments végétaux, la corniche inférieure est ornée d'oves et de denticules, alternance de modillons à feuille d'acanthe et coquille Saint-Jacques.
Les pilastres encadrant le cadran s'appuient sur des chapiteaux ornés de figures fantastiques.. et de sirènes.
Le chapiteau de droite.
Il est orné au centre d'un mufle de lion, ailé, tenant dans sa gueule l'anneau d'un médaillon perlé. Sur les côtés, deux supports anthropomorphes coiffés de bonnets en limaçon, la bouche ouverte, les bras tronqués en appendices feuillagés, portent, sous une jupette de feuillage, une queue serpentine.
Notez aussi la frise supérieure avec ses spires de banderole.
Le chapiteau de gauche.
Il est orné au centre d'une tête d'angelot. Les deux créatures féminines qui l'encadrent, bouche ouverte, perdent également leurs bras au profit d'appendices feuillagés, et leurs queues de serpent écaillées et débutant par une jupette de feuille, viennent s'entrecroiser au centre en volutes de feuillages. Ce sont des femmes-serpents, cousines des sirènes femmes-poissons (ou des sirènes grecques femmes-oiseaux).
L'architecte Jehan Le Texier, dit de Beauce.
Ce petit pavillon a été érigé entre 1519 et 1520 par l’architecte (ou plutôt "Maître des maçons de l'Oeuvre") Jehan Texier plus connu sous le nom de Jehan de Beauce. C'est lui qui a reconstruit dans un style gothique flamboyant la flèche nord de la cathédrale haute de 115 mètres (après sa destruction par la foudre en 1506), et, nous l'avons vu, son Tour de chœur, commandé par les chanoines en 1513, débuté en 1516 et dont la décoration renaissance est datée par inscription de 1529, mais fut introduit dès 1521 (*). Il rénova aussi l'église Saint-Aignan de Chartres de 1513 à 1525.
(*) Tour de chœur "Très tôt et jusqu'au début des années 1530, une équipe de sculpteurs cisèle le décor du soubassement et de la claire-voie. Vingt-neuf dates, gravées dans des cartouches, parfois très discrètement, rappellent leur passage et permettent de suivre la conduite des travaux. 1521 portée à la quatrième travée méridionale est la date la plus ancienne ; 1532, à la treizième travée nord, année qui rappelle le déplacement de la porte d'accès au choeur, constitue la date extrême."
Auparavant, il avait reconstruit la façade de l'abbaye de La Trinité de Vendôme.
Il est décédé à Chartres le 29 décembre 1529.
Est-il responsable de l'introduction du décor Renaissance du Pavillon de l'horloge et du Tour de chœur? Le chapitre des chanoines a-t-il eu de l'influence? Ou bien, moins probablement par son conflit avec les chanoines, l'évêque Erard de la Marck ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jehan_de_Beauce
On notera que la clôture de chœur de l'abbaye de la Trinité de Vendôme réalisée en 1528, porte un décor Renaissance, complétant le jubé, les stalles, et le tombeau livré par Jean Juste en 1530. Voir mon article :
Ces quatre sirènes aux queues feuillagées témoignent, au même titre que le cuir découpé à enroulement, de l'introduction à Chartres de la Première Renaissance française, consécutive aux guerres d'Italie de Charles VIII et de Louis XII et de l'arrivée des premiers artistes italiens au château d'Amboise en 1495.
J'ai cité le château de Gaillon (1506-1509) et le cénotaphe de Thomas James à Dol-de-Bretagne (1507) par la famille Juste, ou l'escalier de l'aile Longueville du château de Châteaudun (1520). Les historiens mentionnent aussi , pour ce style Louis XII, l'allée Louis XII du château de Blois (1498-1503), le Pilier Saint-Jacques de Gisors, ...
Les sirènes des écoinçons réunissent quatre "règnes" (à défaut d'autre termes) :
L'humain artificieux et ses artefacts, produits de son industrie : les torches, et les cuirs — qui découlent de l'évolution dans l'art ornemental des peaux de tanneurs— découpés.
L'humain au naturel : le buste des femmes.
L'animal : la queue de serpent.
Le végétal : les appendices feuillagés évoluant en rinceaux.
Elles sont régies par le principe de métamorphose, cher à l'antiquité grecque et romaine — et à Ovide—, principe qui règne en maître dans l'art grotesque de la Domus Aurea de Néron, dont les pièces excavées ou "grottes" sont découvertes par les artistes italiens de la fin du XVe siècle (Michel-Ange, Raphael et Ghirlandaio). Ce principe de métamorphose introduit à la légereté, à l'onirisme et à la fantaisie.
Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. III Le vaisseau nord ou chapelle du Saint-Sacrement : enfance du Christ ; discours du pain de Vie ( Jean-Baptiste Le Corre 1731). Chapelle des Fonts (Le Botherelle 1690).
En Bretagne, la mode du décor des plafonds lambrissés peints date de la période médiévale (Barral I Altet), comme à Merléac, à Chatelaudren à la fin du XVe siècle, et se poursuit ensuite à la chapelle Saint-Gonéry de Plougrescrant au début du XVIe siècle ou à Douarnenez au milieu du XVIIe siècle et à Saint-Divy. Sous le lambris peint de la chapelle Notre-Dame des Carmes de Neuillac, datant du XVIIIe siècle, a été découvert un lambris du XVe siècle.
Pour la période moderne, 39 lambris ont été inventoriés en Bretagne, dont 17 en Morbihan, 15 en Finistère, 5 en Côtes d'Armor et 2 en Ille-et-Vilaine.
La grande surface disponible des charpentes est particulièrement apte à recevoir des cycles narratifs liès à l'Enfance ou à la Passion du Christ, à la Vie de la Vierge, mais aussi aux scènes de la vie du saint ou de la sainte qui patronne le sanctuaire.
L'église Saint-Cornély et ses lambris.
L'église Saint-Cornély a été édifiée en 1639 (tour occidentale), 1659 (sacristie), 1669 (transept nord pour la confrérie du Saint-Sacrement), et 1685 (vaisseau sud pour la confrérie du Rosaire, et porche sud). Le porche nord ne fut érigé qu'à la veille de la Révolution. Elle renferme un buste-reliquaire du saint patron, dont des reliques se trouvent également à Saint-Avé et à la chapelle Saint-Guénolé de Locunolé.
L'église Saint-Cornély de Carnac est divisée en trois vaisseaux parallèles, c'est à dire deux bas-côtés ou "chapelles" — du Saint Sacrement au nord et du Rosaire au sud— et un vaisseau central où la nef est séparée du chœur depuis 1806 par une grille en fer forgé.
Les charpentes de ces trois vaisseaux sont lambrissés, et ces lambris sont entièrement peints, entre 1690 et 1732.
Je n'ai pas eu accès aux descriptions détaillées de ces ensembles de peinture, telles qu'on doit les trouver dans le mémoire de master d'histoire de l'art rédigé en 2021 par Valentine Guillevic pour l'Université de Nantes, ou dans le mémoire rédigé par Guylaine Le Kernec en 1986.
Maud Hamoury, qui donne de précieux renseignements sur ces lambris dans son ouvrage La peinture religieuse en Bretagne aux XVII et XVIIIe siècles, cite l' inscription indiquant "Ce lambris a este peint du tant de G.D :M :Remond Dugeurn Le Gril recteur de Carnac et Ian Le Gril procureur de Corneille ; 1731."
Je la trouve dans le vaisseau nord, sous la peinture de Saint-Jean-Baptiste baptisant Jésus dans le Jourdain (cf. infra).
Je découvre que Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, fut pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière. (Abbé Luco, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan année 1877 p. 131 à 136).
Les généalogistes mentionnent un Jean Le Gril, fils de Jean Le Gril et de Françoise Guillevin, né à Carnac le 18 août 1671 et décédé à Carnac le 8 mars 1741, marié à Marie Le Bosser, dont trois enfants. Son épouse fut inhumée à Saint-Cornély le 9 février 1773.
Jean Le Gril était procureur de la Confrérie du Saint-Sacrement.
Les peintures ont été restaurées par Allary d'Auray en 1872 et par Robert Cassin en 1962-1965.
Les peintres
Maud Hamoury apporte beaucoup de précisions sur les peintres désignés pour ces lambris, et leurs rétributions.
-Jean-Baptiste Le Corre, dit sieur Dupont (Pontivy, vers 1670-Pontivy, 1740).
Fils du peintre, doreur et sculpteur, Louis Le Corre, sieur Dupont , peintre de Pontivy, il entra en 1689 en apprentissage pour 4 ans à Rennes puis revint à Pontivy où il se maria en 1695. En 1706, il réalisa le lambris de la chapelle Sainte-Tréphine de Pontivy, en neuf tableaux.
En 1716, il peint le lambris de la chapelle Notre-Dame du Crénénan de Ploerdut, et en 1724 celui de l'église de Bodéo.
En 1731, il peint pour 400 livres les 3 scènes de la Passion du porche de l'église de Carnac. Il doit aussi parachever le lambris de la vie de saint Corneille commencé par Joseph Galmay.
Le 25 octobre, 1731, il reçoit 500 livres pour la peinture du lambris du Rosaire ( j'en déduis, vu la somme : celui du bas-côté sud).
Son fils Martin Le Corre, sieur Dupont, né à Pontivy en 1699, l'aide dans ces travaux en 1731.
Selon Maud Hamoury, Jean-Baptiste le Corre s'est inspiré du peintre flamand Johannes Sadeler pour la Cène des lambris nord de Saint-Cornély.
Description.
Plan général :
Vaisseau nord, ou chapelle du Saint-Sacrement : enfance du Christ ; discours du pain de Vie ( Le Corre 1731). Chapelle ouest des Fonts (Le Botherelle 1690)
Vaisseau central : Vie de saint Corneille (Galmay 1727-Le Corre 1731)
Vaisseau sud ou chapelle du Rosaire /autel de saint Jean-Baptiste et autel du Rosaire : Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste. Les mystères du Rosaire. (Le Corre 1731)
Porche sud : 3 scènes de la Passion (Le Corre 1731)
Plan (incomplet ?) des lambris du vaisseau nord. Depuis l'autel, à l'Est : du côté sud puis nord :
1. La Nativité en face de la Circoncision
2. La Présentation au Temple en face de la Fuite en Egypte
3. Le Baptême de Jésus par Jean-Baptiste en face de La Cène.
4. Le Sermon des Béatitudes en face d'une Première communion des apôtres au Cénacle.
5. Les Noces de Cana en face du Lavement des pieds.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
1. La Nativité en face de la Circoncision.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Panneau décoratif intermédiaire.
Deux statues de femme en trompe l'œil en grisaille entourant une fenêtre losangée à fausse imposte, sous les armoiries royales peintes.
2. La Présentation au Temple en face de la Fuite en Egypte.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Le Baptême de Jésus par Jean-Baptiste en face de La Cène.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Le Sermon des Béatitudes en face d'une Première communion des apôtres au Cénacle.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
La Première communion des apôtres au Cénacle.
Au premier plan, avec une scène de repas en arrière, Jésus, au centre, vêtu d'un manteau rouge et d'une robe blanche comme dans les autres scènes de sa Vie publique, élève un calice (une coupe remplie d'hostie). Derrière lui, une femme en manteau vert joint les mains (Marie-Madeleine?). Trois apôtres sont agenouillés, dans une attitude de dévotion et de gratitude.
Cette représentation est très rare.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Panneau intermédiaire.
Deux statues féminines en pied en trompe-l'œil de grisaille, sur une balustrade de marbre feint, encadrent la fenêtre (vitrerie à bornes) sous des armoiries (de gueules à trois chevrons d'or et hermines en chef) et une couronne de marquis.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
5. Les Noces de Cana en face du Lavement des pieds.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Ornement (détail).
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
LA CHAPELLE OUEST DES FONTS BAPTISMAUX : LE LAMBRIS PEINT. LES PEINTURES MURALES DE LE BOTHERELLE (1690) : L'ENFANCE DE JÉSUS.
Les anges musiciens du lambris. Violoncelle ou viole, luth, violon, orgue positif, harpe, violon. Deux jouers de trompe. Chérubins.
Peinture sur lambris de la chapelle des Fonts, église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Peinture sur lambris de la chapelle des Fonts, église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les peintures se trouvent sur les deux piliers d'entrée et de part et d'autre du vitrail. Du peintre Botherelle, il y aurait aussi ici une Annonciation, et un Jésus au Temple parmi les Docteurs.
La Nativité.
Peintures murales (1690), église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
L'Adoration des Mages.
Inscription : LE BOTHERELLE PINXIT 1690.
On ignore tout de ce peintre. Les généalogistes indiquent une famille Le Botherelle à Vannes à la même époque.
Peintures murales (1690), église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
La Présentation au Temple.
Peintures murales (1690), église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
—BARRAL Y ALTET (Javier), 1987, Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen-Âge en Bretagne, Académie des inscriptions et belles-lettres.
— GUILLEVIC ( Valentine), 2021. Étude des lambris peints de l'église Saint-Cornély, Carnac. Sous la direction d'Emmanuel Lamouche, Master 2 : Histoire de l'art, Université de Nantes, 2021. Non consulté.
— HAMOURY (Maud), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles; Presses Universitaires de Rennes pages 176 et suiv., 208, 396, 461 et 509-510-511.
—HAMON (Françoise), 1986 « L’église Saint-Cornély de Carnac », Congrès archéologique de France, Paris, Société française d’archéologie, 1986.
—LE GUENEDAL (abbé) 1913, Notice sur l’église de Carnac (Morbihan) : Patron Saint-Cornély, Hennebont, Normand.
—LE KERNEC (Guylaine), 1986, Les lambris peints de l’église Saint-Cornély Carnac, Etude sur la peinture monumentale dans le Morbihan, 1986, mémoire de maîtrise sous la direction de Monsieur Xavier Barral I Altet.
Jacques de Voragine, La légende dorée, traduit par Teodor de Wyzewa, Paris, 1910.
—LE MÉNÉ, (Joseph-Marie 1831-1923), 1891, Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes. Tome 1 / par Jh-M. Le Mené, Éditeur : impr. de Galles (Vannes), pages 146 et suiv.
:
1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
"Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)