Quelques sculptures de l'église prieurale de Saint-Leu d'Esserent. III. L'intérieur de l'église. Le retable de saint Nicolas, les statues.
I. Le retable de saint Nicolas. Calcaire monolithe, taillé en bas-relief, traces de polychromie bleue, rouge et ocre jaune, XIVe siècle.
Il mesure, dans l'état actuel (car il manque des compléments de chaque côté), 152 cm de large, 58 cm de haut et 26 cm de profondeur.
"Ce retable n'est que partiellement conservé. Il en subsistent trois panneaux sculptés en bas-relief, dont l'un est complet, hormis la bordure supérieure, tandis que les deux autres semblent subsister que sur un tiers de leur largeur initiale, comparés au panneau médian. En raison du mauvais état de conservation, presque toutes les têtes ayant ête bûchées à la Révolution, l'œuvre a longtemps été déposée sur la tribune, avec les différents vestiges lapidaire. Classée néanmoins par arrêté du 5 novembre 1912 en même temps que les autres fragments de sculpture et d'architecture, elle a été restaurée par Geneviève Rager, à Paris, et l'entreprise Charpentier, également à Paris, en 1994. Dans son état actuel, le retable mesure 151 cm de largeur et 59 cm de hauteur. On remarque les drapés fluides, les silhouettes fines des figures, et la belle qualité de la sculpture. " (Wikipédia et POP)
Au centre, la Crucifixion entre Marie et Jean.
À gauche : L'aubergiste et sa femme face aux trois enfants (ou clercs) qu'ils s'apprêtent à tuer et à mettre au saloir.
Vient ensuite le miracle de la résurrection des trois enfants par saint Nicolas. Ils se dressent nus, debout dans le saloir, mains jointes, devant l'aubergiste et sa femme, également mains jointes.
La tête du saint est la seule qui soit préservée.
À droite : saint Nicolas apportant anonyment, la nuit, à trois reprises, une bourse pleines d'or à son malheureux voisin qui se voyait déjà réduit à prostituer ses filles.
"À la mort de ses parents, devenu très riche, il chercha un moyen d’employer ses richesses, non pour l’éloge des hommes, mais pour la gloire de Dieu. Or un de ses voisins, homme d’assez noble maison, était sur le point, par pauvreté, de livrer ses trois jeunes filles à la prostitution, afin de vivre de ce que rapporterait leur débauche. Dès que Nicolas en fut informé, il eut horreur d’un tel crime, et, enveloppant dans un linge une masse d’or, il la jeta, la nuit, par la fenêtre, dans la maison de son voisin, après quoi il s’enfuit sans être vu. Et le lendemain l’homme, en se levant, trouva la masse d’or : il rendit grâces à Dieu, et s’occupa aussitôt de préparer les noces de l’aînée de ses filles. Quelque temps après, le serviteur de Dieu lui donna, de la même façon, une nouvelle masse d’or. Le voisin, en la trouvant, éclata en grandes louanges, et se promit à l’avenir de veiller pour découvrir qui c’était qui venait ainsi en aide à sa pauvreté. Et comme, peu de jours après, une masse d’or deux fois plus grande encore était lancée dans sa maison, il entendit le bruit qu’elle fit en tombant. Il se mit alors à poursuivre Nicolas, qui s’enfuyait, et à le supplier de s’arrêter, afin qu’il pût voir son visage. Il courait si fort qu’il finit par rejoindre le jeune homme, et put ainsi le reconnaître. Se prosternant devant lui, il voulait lui baiser les pieds ; mais Nicolas se refusa à ses remerciements, et exigea que, jusqu’à sa mort, cet homme gardât le secret sur le service qu’il lui avait rendu." (Légende dorée de Jacques de Voragine)
Le vieil homme est couché, entouré par ses trois filles. Saint Nicolas, de l'autre côté de la porte, est représenté en évêque (mitre, crosse, pallium), ce qui est une erreur par rapport au récit de Jacques de Voragine, l'élection à la dignité d'évêque de Myre se situant juste après ce geste de générosité.
II. Sainte Catherine d'Alexandrie, la roue de son supplice à ses pieds. Elle foule l'empereur Maximin. Calcaire, traces de polychromie. Deuxième chapelle rayonnante.
Elle mesure 1,00 m de haut, 35 cm de large et 23 cm de profondeur. Elle est datée du XVIIe siècle. Ses mains sont mutilées, tout comme la tête de l'empereur.
III.Vierge à l'Enfant. Calcaire, traces de polychromie, XVe siècle. Deuxième chapelle rayonnante.
IV. Statue de saint Leu. Pierre polychrome, 2nde moitié XIIIe siècle. Chapelle rayonnante sud-est.
V. Anne éducatrice.
VI. Atlante.
VII. Gisant de Renaud de Dammartin. Calcaire, 1er quart du XIIIe siècle (v.1220). Limite de la nef et du bas-côté nord.
Cette œuvre mutilée, en mauvais état de conservation, mesure 217 cm de long, 93 cm de large et 60 cm de haut. Le gisant en pierre sculpté en haut relief montre un homme en armure, l'épée au côté, les pieds posés sur des lionceaux. Mais il manque la tête, les bras, les pieds, une partie de l'écu et du support rectangulaire. Elle a longtemps séjourné à l'extérieur de l'église "car, pour s'être suicidé, le comte de Dammartin n'a pas pu être inhumé dans l'église". L'œuvre a été mutilé lors de la Révolution.
"Il n'y a plus d'inscription lisible et l'identité du défunt n'a pas d'emblée clairement été établie ; on a hésité entre Renaud et Hugues de Dammartin, le fondateur du prieuré, qui serait mort en 1103. L'identification repose donc sur l'analyse stylistique. Elle est apparemment imputable à Henri Malo." (Wikipedia)
Eugène Müller fournit le descriptif suivant :
« Cette statue couchée est de grandeur naturelle. Le gisant repose sa tête aux cheveux longs et roulés sur un coussin que deux anges soutenaient. Il est couvert d'un vêtement de mailles, haubert, pantalon à pieds, gants, et par-dessus, d'une cotte d'armes sans manches, à revers maillé, dont une longue ceinture étroite et ornée d'une suite de croix et de fleurettes ramasse les plis. Les deux bras étendus retenaient l'un le large écu triangulaire qui pend sur les genoux, et l'autre, l'épée qui sommeille le long de la cuisse dans le fourreau. Les pieds éperonnés se dressent entre deux lionceaux »
SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE.GOUV.FR Eglise prieurale de Saint-Leu d'Esserent.
"La fondation du prieuré par le comte Hugues de Dammartin remonte à 1081. Une première église est alors construite, elle a été découverte lors de fouilles. De 1140 à 1150, s'effectue la construction du bloc de façade occidental actuel. Entre 1160 et 1170, l'on construit le choeur. De 1190 à 1210, l'on édifie la nef entre le choeur et la façade occidentale, les fausses tribunes du choeur sont remaniées et sont transformées en triforium. A la fin du 13e siècle, la chapelle de la seconde travée du bas-côté sud est construite. En 1149, le choeur subit un incendie. Le prieuré tombe en commende à partir de 1536. Au 18e siècle, des travaux de restauration sont conduits. Le prieuré est morcelé en 1790. Au cours du 19e siècle, de nouveaux travaux de restauration sont menés. En 1944, l'église est bombardée et de nouveaux travaux sont entamés jusqu'en 1961." (Pop.culture.gouv.fr)
"L’avant-nef
C’est dans les années 1140 que cette première église romane sera dotée d’un narthex monumental, profond d’une travée et constitué de trois vaisseaux, préludant à une reconstruction totale. Son organisation générale – un rez-de-chaussée surmonté d’un étage de tribune et de deux tours symétriques (une seule fut construite) s’inspire de la façade contemporaine de Saint-Denis mais aussi de certains porches d’églises bourguignonnes, clunisiennes elles aussi (Paray-le-Monial, Perrecy-les-Forges).
Trop refait, le rez-de-chaussée se signale toutefois par son portail à trois rangées de voussures décorées de bâtons brisés, semblable à celui qui, au nord, donnait accès au prieuré. Au-dessus d’une frise de feuilles d’acanthe, l’étage supérieur est éclairé par des fenêtres en plein cintre groupées par deux et dont les archivoltes et les piédroits sont soulignés de tores et de colonnettes. " (Dominique Vermand, Eglise de l'Oise)
La façade occidentale a été restaurée en 1889. Plusieurs éléments sculptés sont la copie des fragments réunis dans le lapidaire, fragments datant entre autres de la fin du XIIe siècle.
Sculptures (XIXe) du porche de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE.GOUV.FR Eglise prieurale de Saint-Leu d'Esserent.
Quelques sculptures de l'église prieurale de Saint-Leu-d'Esserent. II. La tribune et son lapidaire renfermant 114 fragments de statues et d'éléments d'architecture datant du XIe au XVIe siècle.
"Église prieurale de bénédictins Saint-Leu, actuellement église paroissiale.
La fondation du prieuré par le comte Hugues de Dammartin remonte à 1081. Une première église est alors construite, elle a été découverte lors de fouilles. De 1140 à 1150, s'effectue la construction du bloc de façade occidental actuel. Entre 1160 et 1170, l'on construit le choeur. De 1190 à 1210, l'on édifie la nef entre le choeur et la façade occidentale, les fausses tribunes du choeur sont remaniées et sont transformées en triforium. A la fin du 13e siècle, la chapelle de la seconde travée du bas-côté sud est construite. En 1149, le choeur subit un incendie. Le prieuré tombe en commende à partir de 1536. Au 18e siècle, des travaux de restauration sont conduits. Le prieuré est morcelé en 1790. Au cours du 19e siècle, de nouveaux travaux de restauration sont menés. En 1944, l'église est bombardée et de nouveaux travaux sont entamés jusqu'en 1961." (POP.Culture)
"Il n'est pas certain si l'on peut prendre Eugène Müller à la lettre quand il dit que la salle du narthex « est un véritable musée, où des spécimens de toutes les époques depuis le XIe siècle, se coudoient », ou autrement dit, s'il y a eu une ouverture au public. La présentation très ordonnée visible sur des clichés de Félix Martin-Sabon antérieurs à 1896 parlent plutôt en ce sens. Philippe Racinet avance que « le projet d'organisation d'un musée lapidaire placé sous la direction du Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de l'Oise a été abandonné faute de crédits. Il a cependant permis de répertorier 128 éléments sculptés provenant des restaurations de la fin du XIXe siècle et de celles effectuées après le bombardement de 1944 ». Mais il ne vise donc que l'après-guerre, quand la salle a été encombrée par du mobilier endommagé. — Les éléments du dépôt lapidaire sont numérotés, ont fait l'objet d'un inventaire (voir ci-dessous), et ont été photographiés. Contrairement aux dossiers concernant les restaurations, les photographies ne sont pas conservées à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, mais aux archives départementales de l'Oise (voir les notices de la base Palissy). Cependant, les endroits où les éléments déposés étaient situés dans l'édifice n'ont pas systématiquement été documentés, et la documentation n'est pas toujours fiable. Les mémoires des artisans et entrepreneurs n'indiquent pas les emplacements des éléments resculptés. Devant ce contexte, la provenance exacte des éléments du dépôt lapidaire ne peut pas toujours être déterminée. Localiser un élément dans l'édifice représente toujours une tâche fastidieuse.
L'ensemble d'un dépôt lapidaire, composé de 114 fragments de statues et d'éléments d'architecture datant du XIe au XVIe siècle, le plus souvent en pierre calcaire et partiellement avec des traces de polychromie, déposés lors des restaurations au cours des années 1870-1890, fait l'objet d'arrêtés de classement individuels, pièce par pièce. L'inventaire de ce dépôt lapidaire a été effectué en 1975 par Marie-Claude Béthune. En fait partie le retable de Saint-Nicolas (réinstaller dans la nef). Sinon, on peut notamment distinguer entre des petits fragments divers (rinceaux, frises, corniches, corbeaux…), des fragments de bases, des fragments de chapiteaux, et des fragments de colonnettes.
Un ensemble composite constitué de deux chapiteaux et cent-dix éléments d'architecture du XIIe siècle ou XIIIe siècle, en pierre calcaire, déposés lors des restaurations, a été classé au titre objet par arrêté du 5 novembre 1912. L'inventaire de ce dépôt lapidaire a également été effectué en 1975 par Marie-Claude Béthune.
Un ensemble de fragments de statuaires datant du XIIIe au XVIe siècle, en pierre calcaire, avec des traces de polychromie, a été classé au titre objet par arrêté du 5 novembre 1912." (Wikipedia)
"Voir aussi la notice PM60001453 correspondant aux fragments lapidaires de la tribune classés en 1912. (POP.Culture)
1. Tête de chapiteau. Couple de chimères affrontés à tête de lion, corps d'oiseau et queue de serpent. Calcaire polychrome, fin XIIe-début XIIIe ?
Ce qui m'intéresse , c'est, dans cette transition roman/gothique, la reprise du thème iconographique des animaux hybrides ou, dans le chapiteau suivant, réunis pour troubler la distinction des espèces.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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2. Fragment. Chimère à tête de lion, corps d'oiseau et queue de serpent. Calcaire , fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Tête de chapiteau. Serpents entrelacés, dont un serpent sortant de la gueule d'un lion, oiseaux. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Fragment de pilier. Gueule crachant une tige végétale.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Poursuite de l'association intriquée des genres (ou ici des Règnes biologiques), troublant les frontières habituelles.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
4 Tête d'évêque, mitré.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
5. Tête d'homme ou d'ange. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
6. Mains jointes.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
7. Fragment de décor — drapé de personnage?— alternant perles et macles.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
8. Fragment de pilier. Frise.Calcaire.
Ce motif est repris dans les restaurations du XIXe siècle du porche (au dessus d'animaux affrontés). On comprend alors mieux qu'il s'agit de trois personnages tenant une bourse (un sac) sur leur ventre : les jambes de l'un, en tunique mi-longue, sont posées sur la tête du suivant.
cliché lavieb-aile 2025.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Lapidaire de la tribune de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La tribune.
9. Voûte à bâtons brisés.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
9. Voûte à bâtons brisés à quatre têtes +1.
Trois têtes barbues et une tête de femme occupent les angles de croisement des nervures, tandis qu'une tête d'ange ou de femme occupe la clef de voûte.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
10. Clef de voûte à une tête barbue.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
11. Chapiteau. Évêque à mitre ronde, bénissant et tenant la crosse ; deux serpents.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
12. Chapiteau. Deux animaux [lions] aux têtes réunies.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
13. Chapiteau. Masque léonin crachant la tige d'un rinceau.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
14. Chapiteau. Hybride à tête anthropomorphe et à corps d'oiseau. Tête couronnée de deux têtes de serpent affrontés.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
15. Tête à barbe et cheveux frisés tenant dans sa bouche une tête d'humain.Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Tribune du narthex de l'église Saint-Jean d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE. Ensemble d'un dépôt lapidaire composé de 114 fragments de sculpture et d'architecture (numérotés de 1 à 114).
Les 29 verrières (1959-1960) de Max Ingrand pour le chœur de l'église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu-d'Esserent. 9 baies basses, 13 baies du triforium, 7 baies hautes.
Classé monument historique en 1840, 1862 et inscrit en 1965, le prieuré clunisien de Saint-Leu-d’Esserent, domine de son imposante silhouette ponctuée de trois tours la vallée de l’Oise. Elle compte parmi les œuvres majeures de l’architecture gothique en Ile-de-France. Bâtie, pour l’essentiel, entre les années 1140 (narthex), 1160 (chevet) et 1200 (nef) elle en illustre, en effet, les étapes les plus marquantes. De manière inhabituelle, son chevet est presque orienté au sud.
La nef est sans transept (comme de nombreuses églises du XIIe siècle, N.D. de Senlis par exemple). Trois niveaux composent l'élévation de la nef : grandes arcades, triforium ajouré et fenêtres hautes, et l'extension de la surface vitrée à la fois en hauteur et en largeur, lui assure une luminosité accrue.
Le prieuré a pour origine une charte de donation promulguée en 1081 par Hugues, comte de Dammartin, en reconnaissance d’une rançon. La donation était conditionnée à l’affiliation directe du prieuré à l’abbaye mère de Cluny. Il comptera jusqu’à 34 moines à la fin du 13e siècle mais eut beaucoup à souffrir de la Guerre de Cent ans, notamment en 1359 et 1436. Classée très tôt parmi les Monuments historiques (1840), l’église fut restaurée à partir de 1855 mais parfois d’une manière excessive, comme au porche, dont l’étage inférieur a été refait presque totalement par Selmersheim entre 1882 et 1885.
En 1944, enfin, des bombardements endommagèrent considérablement les voûtes du vaisseau central et les deux tours du chœur et nécessitèrent une dernière campagne de restauration, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en chef des Bâtiments de France. (d'après https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/)
Remarque : Le triforium de saint-Leu-d'Esserent est l'un des premiers éclairés avec ceux de la collégiale de Mello et de l'église de l'abbaye de Chelles (détruite).
Les vitraux créés en 1960 par quatre maître-verriers.
L’église de Saint-Leu fait partie lors du passage du roman au gothique, des premiers édifices où l’on permit à la lumière de pénétrer largement dans la nef, ce qui a conduit à l’art du vitrail.
« Les fouilles ont surtout mis au jour des restes de grisailles (cf. infra). Toutefois, dans les traces de l’incendie de 1436, on a retrouvé quelques morceaux de verre rouges, bleus, jaunes, peints au pinceau, mêlés à ceux de grisailles. Avant les bombardements, les vitraux étaient incolores à l’exception d’un vitrail du bas-côté sud composé de simples losanges transparents, jaunes, caramel, vert doux. Sur le mur du bas-côté nord subsistaient 4 vitraux blancs bordés d’un encadrement incomplet fait d’une bande jaune clair parcourue par une liane de lierre stylisé. Seul le vitrail remplacé par l’actuel Saint Jean-Baptiste était resté entier et ne fut pas abîmé par les bombardements d’août 1944. « (Annette Metzler )
Cette restauration fit l'objet en 1956 d'un concours sur projet (devis 1145/55) ouvert aux maîtres-verriers, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en Chef des Monuments Historiques.
Il est important de reproduire ici les articles 12 et 13 du « Cahier des conditions spéciales et clauses techniques applicables aux travaux de vitrerie à effectuer pour la réfection des vitraux. Concours sur projet. »
« Article 12. Descriptif ; Les travaux à réaliser sont indiqués au devis descriptif et estimatif ci-joint :
Article 13. caractéristique des vitraux à réaliser .
L'église de Saint-Leu d'Esserent s'inscrit parmi les premiers des grands édifices construits au milieu du XIIIe siècle avec le souci d'y faire pénétrer la lumière avec une abondance jusqu'à lors inconnue : les tribunes qui, à Notre-Dame de Senlis, à Noyon, mettent la nef en second jour, ont été supprimées et les baies s'agrandissent d'une campagne à l'autre.
Cette abbatiale était avant la dernière guerre complètement garnie de vitraux clairs à losanges dont s’accommodait fort bien sa belle architecture. Cependant, de récentes fouilles nous ont donné des indications précises sur les vitraux d'origine. Ils étaient du type à rinceaux entrelacés à feuilles et fleurs interprétées, vraisemblablement fort semblables à ceux contemporains que l'on peut voir encore en place à [l'abbaye de ] Saint-Jean-aux-Bois."
Chaque concurrent recevra quelques échantillons de verre retrouvés dans les fouilles de Saint-Leu-d'Esserent : d'autres un peu plus importants pourront leur être montrés au cabinet de l'Architecte.
On y remarquera les traces d'un décor de feuilles, de tiges et de fleurs, accusé par une grisaille souple et nerveuse d'échelle d'ailleurs différente selon les pièces retrouvées, vraisemblablement selon qu'elles proviennent de fenêtres plus ou moins élevées.
Ces indications précises sur les vitraux d'origine ont incité le Service des Monuments historiques à proposer aux maîtres-verriers la recherche d'un dessin moins sèchement neutre que le losange.
On ne devra pas non plus déduire des indications d'ordre archéologiques précédentes qu'il souhaite un pastiche dont on a abusé au point de rendre aujourd'hui odieuses toutes les vitreries de ce genre que nous a trop généreusement léguées le XIXe siècle.
S'il est demandé aux peintres-verriers de s'écarter du losange, c'est pour donner au dessin et aux valeurs de ces vitreries ton sur ton une signification équivalente à celle qui leur fut conférée au XIIe siècle par leurs prédécesseurs.
La simplicité, la sobriété, le calme et le dépouillement seront ici à rechercher, tout autant qu'il faudra exclure monotonie, fadeur ou sécheresse.
C'est aux ressources inépuisables du graphisme que l'on fera appel en recherchant des formes qui, pour être vivantes, devront être actuelles, mais avec cette mesure qui confère à l'architecture qu'elles orneront cette permanence des œuvres de grande classe.
On ne perdra pas non plus de vue que le charme de ces vitreries anciennes provenait de difficultés techniques aujourd'hui trop facilement résolues ; tout répétition mécanique devra être à cet égard proscrite.»
Nous ignorons le nombre de verriers qui ont postulé au concours, mais quatre d'entre eux ont été retenus. Il s'agit de Max Ingrand (chevet et rosace), Pierre Gaudin (nef haute), Jean Barillet (nef basse et triforium) et Jacques Le Chevallier (tribune). Il n'a pu être précisé qui (évêché ? Monuments historiques ?) a fixé le programme iconographique de chaque verrier. Les mêmes verriers étaient engagés en même temps, sur divers chantiers, dans le programme de reconstruction des dommages de guerre engagé dans l'Oise par l'architecte Jean-Pierre Paquet .
MAX INGRAND.
Max Ingrand (1908-1969) fut l'un des maîtres verriers français les plus célèbres du XXe siècle. Après ses études à l'École nationale des arts décoratifs, il entre en 1927 dans l'atelier de Jacques Gruber (1870-1936). Dès 1931, il commence une carrière personnelle de maître verrier décorateur et réalise de nombreux décors civils en glaces gravées. Il crée les vitraux de l'église Sainte-Agnès de Maisons-Alfort et participe au projet des verrières de la nef de Notre-Dame de Paris qui sont présentées au pavillon pontifical de l'Exposition de 1937. Mobilisé en 1939, il reste cinq ans prisonnier dans un Oflag en Allemagne. A son retour, il devient l'un des verriers les plus actifs des chantiers de la reconstruction où il réalise notamment l'ensemble monumental de l'église d'Yvetot. Le service des Monuments historiques lui confie des chantiers prestigieux : cathédrales de Rouen, de Beauvais, de Saint-Malo, de Strasbourg, chapelles des châteaux de Blois, d'Amboise, de Chenonceau, églises de La-Charité-sur-Loire et des Jacobins de Toulouse. Au milieu des années cinquante, sa notoriété lui vaut des commandes importantes à l'étranger, notamment aux États-Unis, au Canada et en Amérique du sud. Il poursuit parallèlement une œuvre de décorateur et de designer. Il assure pendant treize ans la direction artistique de la firme italienne Fontana-Arte pour laquelle il crée de nombreux modèles de luminaires. Il participe au décor de paquebots parmi lesquels le Normandie et le France. Il conçoit des fontaines lumineuses, notamment pour les Champs-Élysées à Paris. Dans ses dernières années, il réoriente sa carrière vers l'architecture d'intérieur et l'éclairage. Il meurt brutalement en 1969, peu après avoir confié la direction de son atelier à son collaborateur Michel Durand.
Le chœur et la nef de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
I. LES 9 BAIES BASSES DU DÉAMBULATOIRE n°7, 5, 3, 1, 2, 4, 6, 8 et 10.
Numérotation des baies basses et hautes sur plan A. Metzler.
Elle seront décrites de la gauche vers la droite.
La chapelle Jeanne d'Arc. La baie 7 : Elie, Moïse et les Rois.
Baie à 2 lancettes trilobées et un tympan à 1 trilobe et 3 écoinçons.
La succession des vitraux du déambulatoire débute par les baies 7 et 5 consacrées aux références à l'Ancien Testament annonçant la venue du Messie. Sur la baie 7, les tables de la Loi (Décalogue) se réfèrent à Moïse, le chariot enflammé à l'enlèvement du prophète Elie (2 Rois 2:11), la couronne à la succession des rois de Juda, et le livre aux Écritures vétéro-testamentaires.
Mais ces motifs en verre blanc peints à la grisaille se détachent (par l'intermédiaire d'une plage sombre) sur le fond, largement morcelé par le réseau de plomb, de verres colorés aux teintes fumées brunes, jaunes ou verdâtres qui sont celles de l'ensemble des verrières, quelqu'en soit l'auteur. Ce fond, loin d'être accessoire, assure l'unité du décor, non seulement dans l'espace, au sein de ce prieuré, mais dans le temps, avec les verrières du XIIIe siècle.
Une bordure encadre chaque remplage.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Saint-Nicolas. Baies 5 et 3.
—La baie 5 : un "arbre de Jessé" stylisé.
Baie à 3 lancettes trilobées et un tympan à 1 trilobe et 5 écoinçons.
Dans l'iconographie depuis l'abbé Suger à Saint-Denis, un Arbre de Jessé démontre la nature royale de la généalogie du Christ, à travers les descendants de Jessé, les rois de Juda David, Salomon, Roboam et leurs successeurs : un tronc nait de Jessé endormi en son songe et chaque branche donne appui à un roi, jusqu'à la Vierge Marie portant l'Enfan-Jésus.
Dans un souci de sobriété et de réduction métonymique, toute figure humaine disparaît dans ce vitrail, et l'arbre porte que sept fleurs (fleurs de lys) entourés de phylactères dépourvus de la moindre inscription, jusqu'au tympan à trois fleurs rassemblées.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
— La baie 3 : David fils de Jessé, ancêtre royal du Christ.
Baie à 3 lancettes trilobées et un tympan à 1 trilobe et 5 écoinçons.
Poursuivant le même thème, un sceptre fleuredelisé traverse une couronne, jusqu'au tympan identique à celui de la baie 3. Un phylactère porte l'inscription DOMINI ILLUMINATIO MEA, début du Psaume 27 attribué à David, "Le Seigneur est ma lumière [et mon salut]".
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle de la Vierge ou chapelle axiale. Les baies 1 et 2 de l'Annonciation.
Une seule lancette ogivale.
La baie 1 montre la Vierge agenouillée à son prie-dieu tandis que la colombe de l'Esprit-Saint descend sur elle. Le drap d'honneur du prie-dieu forme des taches rouges sur le fond.
C'est cete baie qui porte la seule signature du corpus, MAX INGRAND 1959.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La signature sur la baie 1.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 2.
Une seule lancette ogivale.
L'archange Gabriel, debout, la main levée, annpnce la bonne nouvelle à Marie, tandis que le vase, et le lys, soulignent sa virginité préservée.
On retrouve les deux verres rouges indiquant que, par rapport aux verrières précédentes, une lumière est apparue, un feu s'est allumé.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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La chapelle Saint-Leu. Les baies 4 (saint Pierre) et 6 (saint Paul).
Une seule lancette ogivale.
Le principe de sobriété et de concision se retrouve ici : le saint est désigné par une inscription, et par deux clefs (Pierre), et par une épée, un rameau et un codex (Paul).
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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La chapelle Saint-Benoit. Les baies 8 et 10.
La baie 8 : les emblèmes des quatre évangélistes.
Une baie à 3 lancettes trilobées et tympan à 1 trilobe et 5 écoinçons.
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La baie 10 : les emblèmes des Pères de l'Église.
Même économie de moyens. Les insignes épiscopaux (ùitre, pallium et crosse) peuvent renvoyer à saint Augustin évêque d'Hippone, ou à saint Amboise évêque de Milan, au centre, la colombe transmet l'inspiration divine aux écrivains (un rouleau de phylactère), à droite, le livre, la plume et la croix poursuivent le même thème.
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La baie 12 : saint Leu, patron de l'église.
Saint Leu , à ne pas confondre avec saint Loup de Troyes, est présenté comme évêque de Sens (v.610-620) par une mitre et une crosse. L'abbaye de Saint-Leu d'Esserent en reçut les reliques. Il est le patron des bergers.
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LES 13 BAIES DU TRIFORIUM DU CHŒUR 113 à 112.
Les 13 baies n'ont pas été photographiées une par une. Ce sont des compositions colorées non figuratives, conservant la même unité de teintes que les autres verrières.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LES 7 BAIES HAUTES DU CHŒUR.
La baie 205. Babylone.
Baie à 1 lancette ogivale.
Max Ingrand a représenté du côté gauche deux baies dont on sait qu'elles représentent Babylone (205), puis Jérusalem (203). En symétrie, mais toujours avec Jérusalem plus rapproché de l'axe du chœur, il a placé les baies identiques du côté droit, Jérusalem baie 204 et Babylone baie 206.
Sur la baie correspondant à Babylone, on peut distinguer une tour cassée en train de s'écrouler, comme l'antique Babel. Les couleurs sombres domineent en périphérie.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 203. Jérusalem.
Jérusalem renvoie à la capitale du royaume de Juda et à son Temple. On reconnaît une porte cintrée, aux épais barreaux et aux vantaux ouverts, et d'autres portes au sein de remparts, plus haut.
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La baie 201. La Foi (une croix).
Au centre de l'église, les trois baies hautes célèbrent les trois vertus théologales : la Foi, la Charité et l'Éspérance.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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La baie 200 au centre. La Charité (le Pélican).
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La baie 202 . L'Espérance (l'ancre).
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La baie 204. Jérusalem.
De ce côté, nous pouvons penser qu'il s'agit de la Jérusalem céleste, celle par exemple de l'Apocalypse chapitre 21. Mais la verrière est la même que la baie 203.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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La baie 206. Babylone.
De même, nous pouvons penser ici à la Babylone du chapitre 17 de l'Apocalypse, «Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre.»
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LA ROSE N°224 DU JUGEMENT DERNIER.
Elle porte en son centre une balance. Les 6 soufflets du premier rang et les 12 soufflets du deuxième rang portent ce qui peut être considéré comme des glaives traversant les lunes, ou bien une allusion aux 12 tribus d'Israël, aux douze apôtres ou aux 12 étoiles couronnant la femme de l'Apocalypse chap. 12, etc.
Verrières de Max Ingrand pour le chœur de l'église de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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SOURCES ET LIENS.
—DURVIN (Pierre), 1961, "Les fouilles de l'église de Saint-Leu-d'Esserent" Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France Année 1961 1959 pp. 70-72
— GRUSON (père Philippe), EUVERTE (Michel), PELLE (Alain), 2020, Les vitraux de la Prieurale de Saint-Leu d'Esserent. H.L. édition, 106 pages.
—HANQUIEZ (Delphine), 2005, « La nef de l’église prieurale de Saint-Leu-d’Esserent (Oise) », Revue archéologique de Picardie, n° 1-2, 2005, p. 119-133.
—HANQUIEZ (Delphine), 5 mai 2008, thèse de doctorat à l’Université Lille III : « L’église Prieurale de Saint-Leu d’Esserent (Oise) – Analyse architecturale et Archéologique »
— METZLER (Annette) : les vitraux de l'abbatiale de Saint-Leu d'Esserent.
Le pavillon de l'Horloge, établi au flanc nord de la cathédrale, est commandé par le chapitre de la cathédrale à Jehan de Beauce pour abriter le mécanisme d'horlogerie qui actionne le timbre à marteau sonnant les heures, placé dans la lanterne du clocher nord, et l'horloge de la façade du pavillon. Le mécanisme était relié aux cloches par une tringlerie. Sa construction est achevée vers 1520. Il est consolidé en 1862 puis restauré en 1864. En 1991, la pierre est nettoyée et les chiffres du cadran sont redorés à la feuille d'or. En 1887, le mécanisme qui a cessé d'être utilisé vingt ans plus tôt, est remplacé par une horloge comtoise installée par l'horloger chartrain Albert Renouf (1848-1895). En 1990, le mécanisme d'origine est restauré, et bien que vraisemblablement incomplet, est toujours en état de marche.
On accède à cet édifice en calcaire de Berchères au plan rectangulaire de 5 m sur 3 m 50 , —dont le mur méridional est partiellement scellé à la tour nord de la cathédrale — et au toit en pavillon couvert de bardeau par un escalier en vis, en maçonnerie.
Le cadran polychrome, d'un diamètre de 2,58 mètres encadré de pilastres, est divisé en 48 rayons alternativement droits (marquant les heures) et flamboyants (marquant les demies) sur fond étoilé . Il porte les deux séries de chiffre gothique I à XII , selon la mode ancienne italienne en 24 heures ; il est entouré d'une frise de fruits et légumes enrubannés par un ruban marqués de traits en I, et ce décor végétal de type figue ou courge, typiquement Renaissance se retrouvera largement sur les stucs de la Galerie François Ier à Fontainebleau.
Les deux anges musiciens des écoinçons supérieurs.
L'un joue de la chalémie (chalémie-hautbois), l'autre de la harpe.
Sur le Tour de chœur de la cathédrale (1529), des anges musiciens ou des putti jouent de la viole, du luth ou de la flûte. Ailleurs, sur la huitième travée, un bas-relief montre une chalémie et une flûte entrecroisées dans un décor de ruban plissé.
Les deux sirènes porte-lanterne des écoinçons inférieurs.
Elles sont comparables et tiennent d'une main une lanterne allumée ou torchère à l'extrémité d'une longue hampe , et de l'autre, par son enroulement, un cuir découpé en forme d'écu losangique, peint d'une croix noire sur fond jaune.
Elles sont ailées. Le haut de leur corps est celui de femmes, nues, aux traits fins, à la bouche entrouverte, aux cheveux bouclés, aux petits seins ronds et au ventre projeté en avant, simplement ceint d'une ceinture de ruban nouée sur le côté et dont les longues extrémités flottent.
Leur queue n'est pas celle d'un poisson (*), mais d'un serpent, couvert d'écailles et formant une boucle. mais cette queue n'est pas représentée de manière naturaliste, et elle s'orne d'appendices en forme de feuilles à l'extrémité de tiges en volutes, tandis que l'extrémité s'achève par un bouquet de feuilles et de fruits.
(*) stricto sensu, ce ne sont pas des "sirènes" ou femmes poissons, mais des créatures semi-humaines de type femme-serpent".
Leur corps, si on en juge par la queue, est orientée vers l'extérieur de l'horloge, mais elles se tournent pour nous faire face, et leurs regards se tournent encore pour s'observer réciproquement.
Un décor première Renaissance.
Les cuirs découpés à enroulement, ces créatures hybrides et ces queues feuillagées témoignent de la pénétration à Chartres de l'influence de la Renaissance italienne, comme déjà en Normandie au château de Gaillon ou à Rouen sous l'influence du cardinal d'Amboise vers 1509, ou à Dol-de-Bretagne sous celle de l'évêque James en 1507.
Mais en 1529, ce décor Première Renaissance se développe largement à Chartres tout au long des 100 mètres du Tour de chœur de la cathédrale, construit par le même architecte que l'horloge, Jehan de Beauce.
On remarquera notamment le bas-relief du pilastre de jonction entre les deux sections, sixième travée sud : deux femmes ailées et élancées dont le corps de termine en rinceaux portent des vases dont les fruits sont picorés par des oiseaux situés au dessus.
Cathédrale de Chartres, claire-voie du Tour du choeur, photo Robert Malnoury.
Autre panneau comparable à nos sirènes, celui de la treizième travée nord montre un décor de candélabre avec des amours en pied dansant, portant des torches allumées et tenant un cuir découpé losangique.
On trouvera assez rapidement se diffuser ensuite, notamment sur les sablières ou les stalles de Bretagne, le même vocabulaire de candélabres, de chutes d'objets suspendus à des rubans, etc., et des dragons qui se caractériseront par ces queues feuillagées. La Guerche de Bretagne v. 1518-1525, Champeaux v.1530, Pont-Croix v. 1544.
La sirène porte-torche de l'écoinçon de droite .
Les chapiteaux.
Alors que la corniche supérieure ornée d'éléments végétaux, la corniche inférieure est ornée d'oves et de denticules, alternance de modillons à feuille d'acanthe et coquille Saint-Jacques.
Les pilastres encadrant le cadran s'appuient sur des chapiteaux ornés de figures fantastiques.. et de sirènes.
Le chapiteau de droite.
Il est orné au centre d'un mufle de lion, ailé, tenant dans sa gueule l'anneau d'un médaillon perlé. Sur les côtés, deux supports anthropomorphes coiffés de bonnets en limaçon, la bouche ouverte, les bras tronqués en appendices feuillagés, portent, sous une jupette de feuillage, une queue serpentine.
Notez aussi la frise supérieure avec ses spires de banderole.
Le chapiteau de gauche.
Il est orné au centre d'une tête d'angelot. Les deux créatures féminines qui l'encadrent, bouche ouverte, perdent également leurs bras au profit d'appendices feuillagés, et leurs queues de serpent écaillées et débutant par une jupette de feuille, viennent s'entrecroiser au centre en volutes de feuillages. Ce sont des femmes-serpents, cousines des sirènes femmes-poissons (ou des sirènes grecques femmes-oiseaux).
L'architecte Jehan Le Texier, dit de Beauce.
Ce petit pavillon a été érigé entre 1519 et 1520 par l’architecte (ou plutôt "Maître des maçons de l'Oeuvre") Jehan Texier plus connu sous le nom de Jehan de Beauce. C'est lui qui a reconstruit dans un style gothique flamboyant la flèche nord de la cathédrale haute de 115 mètres (après sa destruction par la foudre en 1506), et, nous l'avons vu, son Tour de chœur, commandé par les chanoines en 1513, débuté en 1516 et dont la décoration renaissance est datée par inscription de 1529, mais fut introduit dès 1521 (*). Il rénova aussi l'église Saint-Aignan de Chartres de 1513 à 1525.
(*) Tour de chœur "Très tôt et jusqu'au début des années 1530, une équipe de sculpteurs cisèle le décor du soubassement et de la claire-voie. Vingt-neuf dates, gravées dans des cartouches, parfois très discrètement, rappellent leur passage et permettent de suivre la conduite des travaux. 1521 portée à la quatrième travée méridionale est la date la plus ancienne ; 1532, à la treizième travée nord, année qui rappelle le déplacement de la porte d'accès au choeur, constitue la date extrême."
Auparavant, il avait reconstruit la façade de l'abbaye de La Trinité de Vendôme.
Il est décédé à Chartres le 29 décembre 1529.
Est-il responsable de l'introduction du décor Renaissance du Pavillon de l'horloge et du Tour de chœur? Le chapitre des chanoines a-t-il eu de l'influence? Ou bien, moins probablement par son conflit avec les chanoines, l'évêque Erard de la Marck ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jehan_de_Beauce
On notera que la clôture de chœur de l'abbaye de la Trinité de Vendôme réalisée en 1528, porte un décor Renaissance, complétant le jubé, les stalles, et le tombeau livré par Jean Juste en 1530. Voir mon article :
Ces quatre sirènes aux queues feuillagées témoignent, au même titre que le cuir découpé à enroulement, de l'introduction à Chartres de la Première Renaissance française, consécutive aux guerres d'Italie de Charles VIII et de Louis XII et de l'arrivée des premiers artistes italiens au château d'Amboise en 1495.
J'ai cité le château de Gaillon (1506-1509) et le cénotaphe de Thomas James à Dol-de-Bretagne (1507) par la famille Juste, ou l'escalier de l'aile Longueville du château de Châteaudun (1520). Les historiens mentionnent aussi , pour ce style Louis XII, l'allée Louis XII du château de Blois (1498-1503), le Pilier Saint-Jacques de Gisors, ...
Les sirènes des écoinçons réunissent quatre "règnes" (à défaut d'autre termes) :
L'humain artificieux et ses artefacts, produits de son industrie : les torches, et les cuirs — qui découlent de l'évolution dans l'art ornemental des peaux de tanneurs— découpés.
L'humain au naturel : le buste des femmes.
L'animal : la queue de serpent.
Le végétal : les appendices feuillagés évoluant en rinceaux.
Elles sont régies par le principe de métamorphose, cher à l'antiquité grecque et romaine — et à Ovide—, principe qui règne en maître dans l'art grotesque de la Domus Aurea de Néron, dont les pièces excavées ou "grottes" sont découvertes par les artistes italiens de la fin du XVe siècle (Michel-Ange, Raphael et Ghirlandaio). Ce principe de métamorphose introduit à la légereté, à l'onirisme et à la fantaisie.
Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. III Le vaisseau nord ou chapelle du Saint-Sacrement : enfance du Christ ; discours du pain de Vie ( Jean-Baptiste Le Corre 1731). Chapelle des Fonts (Le Botherelle 1690).
En Bretagne, la mode du décor des plafonds lambrissés peints date de la période médiévale (Barral I Altet), comme à Merléac, à Chatelaudren à la fin du XVe siècle, et se poursuit ensuite à la chapelle Saint-Gonéry de Plougrescrant au début du XVIe siècle ou à Douarnenez au milieu du XVIIe siècle et à Saint-Divy. Sous le lambris peint de la chapelle Notre-Dame des Carmes de Neuillac, datant du XVIIIe siècle, a été découvert un lambris du XVe siècle.
Pour la période moderne, 39 lambris ont été inventoriés en Bretagne, dont 17 en Morbihan, 15 en Finistère, 5 en Côtes d'Armor et 2 en Ille-et-Vilaine.
La grande surface disponible des charpentes est particulièrement apte à recevoir des cycles narratifs liès à l'Enfance ou à la Passion du Christ, à la Vie de la Vierge, mais aussi aux scènes de la vie du saint ou de la sainte qui patronne le sanctuaire.
L'église Saint-Cornély et ses lambris.
L'église Saint-Cornély a été édifiée en 1639 (tour occidentale), 1659 (sacristie), 1669 (transept nord pour la confrérie du Saint-Sacrement), et 1685 (vaisseau sud pour la confrérie du Rosaire, et porche sud). Le porche nord ne fut érigé qu'à la veille de la Révolution. Elle renferme un buste-reliquaire du saint patron, dont des reliques se trouvent également à Saint-Avé et à la chapelle Saint-Guénolé de Locunolé.
L'église Saint-Cornély de Carnac est divisée en trois vaisseaux parallèles, c'est à dire deux bas-côtés ou "chapelles" — du Saint Sacrement au nord et du Rosaire au sud— et un vaisseau central où la nef est séparée du chœur depuis 1806 par une grille en fer forgé.
Les charpentes de ces trois vaisseaux sont lambrissés, et ces lambris sont entièrement peints, entre 1690 et 1732.
Je n'ai pas eu accès aux descriptions détaillées de ces ensembles de peinture, telles qu'on doit les trouver dans le mémoire de master d'histoire de l'art rédigé en 2021 par Valentine Guillevic pour l'Université de Nantes, ou dans le mémoire rédigé par Guylaine Le Kernec en 1986.
Maud Hamoury, qui donne de précieux renseignements sur ces lambris dans son ouvrage La peinture religieuse en Bretagne aux XVII et XVIIIe siècles, cite l' inscription indiquant "Ce lambris a este peint du tant de G.D :M :Remond Dugeurn Le Gril recteur de Carnac et Ian Le Gril procureur de Corneille ; 1731."
Je la trouve dans le vaisseau nord, sous la peinture de Saint-Jean-Baptiste baptisant Jésus dans le Jourdain (cf. infra).
Je découvre que Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, fut pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière. (Abbé Luco, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan année 1877 p. 131 à 136).
Les généalogistes mentionnent un Jean Le Gril, fils de Jean Le Gril et de Françoise Guillevin, né à Carnac le 18 août 1671 et décédé à Carnac le 8 mars 1741, marié à Marie Le Bosser, dont trois enfants. Son épouse fut inhumée à Saint-Cornély le 9 février 1773.
Jean Le Gril était procureur de la Confrérie du Saint-Sacrement.
Les peintures ont été restaurées par Allary d'Auray en 1872 et par Robert Cassin en 1962-1965.
Les peintres
Maud Hamoury apporte beaucoup de précisions sur les peintres désignés pour ces lambris, et leurs rétributions.
-Jean-Baptiste Le Corre, dit sieur Dupont (Pontivy, vers 1670-Pontivy, 1740).
Fils du peintre, doreur et sculpteur, Louis Le Corre, sieur Dupont , peintre de Pontivy, il entra en 1689 en apprentissage pour 4 ans à Rennes puis revint à Pontivy où il se maria en 1695. En 1706, il réalisa le lambris de la chapelle Sainte-Tréphine de Pontivy, en neuf tableaux.
En 1716, il peint le lambris de la chapelle Notre-Dame du Crénénan de Ploerdut, et en 1724 celui de l'église de Bodéo.
En 1731, il peint pour 400 livres les 3 scènes de la Passion du porche de l'église de Carnac. Il doit aussi parachever le lambris de la vie de saint Corneille commencé par Joseph Galmay.
Le 25 octobre, 1731, il reçoit 500 livres pour la peinture du lambris du Rosaire ( j'en déduis, vu la somme : celui du bas-côté sud).
Son fils Martin Le Corre, sieur Dupont, né à Pontivy en 1699, l'aide dans ces travaux en 1731.
Selon Maud Hamoury, Jean-Baptiste le Corre s'est inspiré du peintre flamand Johannes Sadeler pour la Cène des lambris nord de Saint-Cornély.
Description.
Plan général :
Vaisseau nord, ou chapelle du Saint-Sacrement : enfance du Christ ; discours du pain de Vie ( Le Corre 1731). Chapelle ouest des Fonts (Le Botherelle 1690)
Vaisseau central : Vie de saint Corneille (Galmay 1727-Le Corre 1731)
Vaisseau sud ou chapelle du Rosaire /autel de saint Jean-Baptiste et autel du Rosaire : Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste. Les mystères du Rosaire. (Le Corre 1731)
Porche sud : 3 scènes de la Passion (Le Corre 1731)
Plan (incomplet ?) des lambris du vaisseau nord. Depuis l'autel, à l'Est : du côté sud puis nord :
1. La Nativité en face de la Circoncision
2. La Présentation au Temple en face de la Fuite en Egypte
3. Le Baptême de Jésus par Jean-Baptiste en face de La Cène.
4. Le Sermon des Béatitudes en face d'une Première communion des apôtres au Cénacle.
5. Les Noces de Cana en face du Lavement des pieds.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
1. La Nativité en face de la Circoncision.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Panneau décoratif intermédiaire.
Deux statues de femme en trompe l'œil en grisaille entourant une fenêtre losangée à fausse imposte, sous les armoiries royales peintes.
2. La Présentation au Temple en face de la Fuite en Egypte.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Le Baptême de Jésus par Jean-Baptiste en face de La Cène.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
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Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Le Sermon des Béatitudes en face d'une Première communion des apôtres au Cénacle.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
La Première communion des apôtres au Cénacle.
Au premier plan, avec une scène de repas en arrière, Jésus, au centre, vêtu d'un manteau rouge et d'une robe blanche comme dans les autres scènes de sa Vie publique, élève un calice (une coupe remplie d'hostie). Derrière lui, une femme en manteau vert joint les mains (Marie-Madeleine?). Trois apôtres sont agenouillés, dans une attitude de dévotion et de gratitude.
Cette représentation est très rare.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Panneau intermédiaire.
Deux statues féminines en pied en trompe-l'œil de grisaille, sur une balustrade de marbre feint, encadrent la fenêtre (vitrerie à bornes) sous des armoiries (de gueules à trois chevrons d'or et hermines en chef) et une couronne de marquis.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
5. Les Noces de Cana en face du Lavement des pieds.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Ornement (détail).
Les lambris peints (J.-B. Le Corre 1731) de la chapelle du Saint-Sacrement de l' église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
LA CHAPELLE OUEST DES FONTS BAPTISMAUX : LE LAMBRIS PEINT. LES PEINTURES MURALES DE LE BOTHERELLE (1690) : L'ENFANCE DE JÉSUS.
Les anges musiciens du lambris. Violoncelle ou viole, luth, violon, orgue positif, harpe, violon. Deux jouers de trompe. Chérubins.
Peinture sur lambris de la chapelle des Fonts, église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Peinture sur lambris de la chapelle des Fonts, église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
Les peintures se trouvent sur les deux piliers d'entrée et de part et d'autre du vitrail. Du peintre Botherelle, il y aurait aussi ici une Annonciation, et un Jésus au Temple parmi les Docteurs.
La Nativité.
Peintures murales (1690), église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
L'Adoration des Mages.
Inscription : LE BOTHERELLE PINXIT 1690.
On ignore tout de ce peintre. Les généalogistes indiquent une famille Le Botherelle à Vannes à la même époque.
Peintures murales (1690), église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
La Présentation au Temple.
Peintures murales (1690), église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
—BARRAL Y ALTET (Javier), 1987, Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen-Âge en Bretagne, Académie des inscriptions et belles-lettres.
— GUILLEVIC ( Valentine), 2021. Étude des lambris peints de l'église Saint-Cornély, Carnac. Sous la direction d'Emmanuel Lamouche, Master 2 : Histoire de l'art, Université de Nantes, 2021. Non consulté.
— HAMOURY (Maud), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles; Presses Universitaires de Rennes pages 176 et suiv., 208, 396, 461 et 509-510-511.
—HAMON (Françoise), 1986 « L’église Saint-Cornély de Carnac », Congrès archéologique de France, Paris, Société française d’archéologie, 1986.
—LE GUENEDAL (abbé) 1913, Notice sur l’église de Carnac (Morbihan) : Patron Saint-Cornély, Hennebont, Normand.
—LE KERNEC (Guylaine), 1986, Les lambris peints de l’église Saint-Cornély Carnac, Etude sur la peinture monumentale dans le Morbihan, 1986, mémoire de maîtrise sous la direction de Monsieur Xavier Barral I Altet.
Jacques de Voragine, La légende dorée, traduit par Teodor de Wyzewa, Paris, 1910.
—LE MÉNÉ, (Joseph-Marie 1831-1923), 1891, Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes. Tome 1 / par Jh-M. Le Mené, Éditeur : impr. de Galles (Vannes), pages 146 et suiv.
"L'église Saint-Gervais est située au coeur de la ville de Falaise. Sa construction commença probablement peu après la conquête de l'Angleterre en 1066, sous l'impulsion de Guillaume le Conquérant, et s'acheva sous le règne d'Henri Ier Beauclerc (1100-1135).
L'édifice roman initial était inspiré de l'église de la Trinité de l'Abbaye-aux-Dames à Caen, dont il dépendait. Il n'en subsiste que quelques éléments dans le mur sud de la nef, la tour-lanterne et la façade ouest.
L'église subit des dommages importants lors du siège de 1204 et fut remaniée dans le style gothique (mur nord de la nef, arcs-boutants). En 1417, la guerre de Cent Ans provoqua un nouveau remaniement (transept).
Entre 1490 et 1535 ont été construits les chapelles latérales de la nef, le porche latéral, et la chapelle des fonds baptismaux à la place du portail de la façade. En 1590, lors des guerres de Religion, l'édifice subit de nouveaux dommages et le chœur, le déambulatoire, ses chapelles et celles de l'abside doivent être refaites.
L'église Saint-Gervais est à nouveau très endommagée par les bombardements de la bataille de Normandie en 1944 et est restaurée dans les décennies suivantes sous la direction de Jean Merlet, Architecte en Chef des Monuments Historiques.
L’église, orientée, a un plan en croix latine à trois vaisseaux et dix travées, six pour la nef, une pour le transept et trois pour le chœur. Un déambulatoire est situé derrière le chœur et dessert trois chapelles, la chapelle d’axe et deux chapelles orientées.Cette nef se termine par un chevet polygonal. Une tour clocher se trouve à la croisée du transept. Le vaisseau central de la nef, ainsi que le chœur s’élèvent sur deux niveaux, des grandes arcades puis des fenêtres hautes." (diverses sources en ligne)
Eglise Saint-Gervais. Cliché lavieb-aile 2025.
Les vitraux du XXe siècle de l'église Saint-Gervais.
Les bombardements de 1944 ont entraîné la perte de vitraux du XVe-XVIe siècle (Vie du Christ) ; classés ID en 1862, et de vitraux de Gsell-Laurent datant du XIXe siècle.
Présentée dans l'église, la maquette de l'état en 1944, côté sud. Cliché lavieb-aile.Présentée dans l'église, la maquette de l'état en 1944, côté nord. Cliché lavieb-aile.
La restauration des réseaux (remplage) des baies de l'église Saint-Gervais a été un préalable à la conception de vitrages. Puis, les baies hautes et basses de la nef ont reçu les verrières créées par Jacques Le Chevallier en 1955-1957 par commande de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques Jean Merlet. En même temps, Jacques Le Chevallier réalisait les grandes baies de l'Hôtel-Dieu de Falaise, l'actuelle Médiathèque.
Le vitrail de la chapelle des Fonts Baptismaux, sous la tribune de la nef, a été réalisée en 1968 par l'Atelier du Vitrail de Fontenay sur un carton de Jacques Le Chevallier.
Dans les années 1980, une voûte en bois d’une taille de 15 mètres de longueur sur près de 6 mètres de largeur, a été réalisée par les Charpentiers de Paris pour couvrir le chœur. Les baies hautes et basses de la nef purent alors être exécutées entre 1979 et 1997 par Michel Petit, qui avait fréquenté à ses début l'atelier de Jacques Le Chevallier. Il a sans doute réalisé aussi les deux baies de la sacristie sud.
Michel Petit
Michel Petit, né le 6 mars 1934 à Évreux et mort le 9 octobre 2022 à Thivars près de Chartres, est un artiste maître verrier français qui a assuré de nombreuses restaurations et créations dans la région Ouest ( cathédrales de Coutances et de Bayeux , églises d'Alençon , de Falaise , etc.) Il a participé à la restauration des vitraux de la cathédrale de Chartres (Notre-Dame de la Belle Verrière , 1990) .
Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1959, il y fréquente l’atelier d’art monumental de Jacques Le Chevallier et l’atelier de peinture de Legeult . Il dépose un brevet (1962) à la suite de sa première création de vitraux en résine polyester à l’église Saint-Léger à Saint-Germain-en-Laye. En 1963 il ouvre son atelier de vitraux et art monumental à Thivars près de Chartres. Il fut membre du Mur vivant, collectif groupant architectes, peintres et sculpteurs entre 1965 et 1975.
Il participe au développement de la résine de polyester jusqu’en 1965 puis travaille la dalle de verre et le verre antique jusqu’à la fin des années 1970. Il se consacre ensuite à la création et à la restauration de vitraux. Il est un des précurseurs dans le travail et la peinture du verre par thermoformage. Il participe au développement des grands fours à plat verriers.
"Trés attentif à situer le fruit de son imagination en cohérence avec l'histoire, l'architecture et le décor du lieu, mais aussi à sa lumière et à son environnement, il donne une importance particulière au thème du dialogue du ciel et de la mer (Thivars, 1986), de la course du soleil entre ciel et mer (église romane de Martinvast, Manche, 1993), tout en s'inspirant des cantiques spirituels ( cantique de Daniel "Béni sois-tu dans le firmament du ciel" à Martinvast, Ave Maris Stella à Rosnoën)."
Voir dans ce blog les verrières qu'il a créé en Finistère pour la chapelle de Rosnoën:
I. LES VITRAUX DES BAIES BASSES DU CHOEUR. L'APOCALYPSE.
Les trois baies de l'abside : baies 1, 0 et 2.
La baie 0, ou baie axiale.
La baie 1.
Les verrières de Michel Petit, église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 2, à droite de la baie 0.
Les verrières de Michel Petit, église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Cette baie est signée.
Elle porte l'inscription
APOCALYPSE CHAP. 21
et
ATELIER MICHEL PETIT 12980
THIVARS CHARTRES 28.
Le chapitre 21 de l'Apocalypse débute ainsi : "Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux." Puis versets 10-12 : : "Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël".
Nous sommes amenés à penser que le vitrail représente la Jérusalem céleste.
Les verrières de Michel Petit, église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies latérales du côté nord 3, 5, 7.
Les verrières de Michel Petit, église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies latérales du côté sud 4, 6 et 8.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies des chapelle nord : 9, 11 et 13.
La baie 9.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 11.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 13.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Cette baie porte, en bas à gauche de la troisième lancette, l'inscription :
APOCALYPSE CHAPITRE 21
ATELIER M. PETIT
THIVARS 28630
CHARTRES 1985.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies des chapelle sud : 10, 12, 14.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
LES BAIES HAUTES DU CHOEUR.
La baie d'axe 0 et ses baies latérales 101 et 102.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
La suite des baies du choeur vers le nord : 103, 105, et 107. Dominance bleue.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
La suite des baies du choeur vers le sud : 104, 106, et 108.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies de la sacristie.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Les verrières de Michel Petit, chœur de l'église Saint-Gervais de Falaise. Cliché lavieb-aile 2025.
Ensemble de verrières (1960) de Jean Barillet pour l'église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent : la nef basse (16 baies) et le triforium (44 baies).
Classé monument historique en 1840, 1862 et inscrit en 1965, le prieuré clunisien de Saint-Leu-d’Esserent, domine de son imposante silhouette ponctuée de trois tours la vallée de l’Oise. Elle compte parmi les œuvres majeures de l’architecture gothique en Ile-de-France. Bâtie, pour l’essentiel, entre les années 1140 (narthex), 1160 (chevet) et 1200 (nef) elle en illustre, en effet, les étapes les plus marquantes. De manière inhabituelle, son chevet est presque orienté au sud.
La nef est sans transept (comme de nombreuses églises du XIIe siècle, N.D. de Senlis par exemple). Trois niveaux composent l'élévation de la nef : grandes arcades, triforium ajouré et fenêtres hautes, et l'extension de la surface vitrée à la fois en hauteur et en largeur, lui assure une luminosité accrue.
Le prieuré a pour origine une charte de donation promulguée en 1081 par Hugues, comte de Dammartin, en reconnaissance d’une rançon. La donation était conditionnée à l’affiliation directe du prieuré à l’abbaye mère de Cluny. Il comptera jusqu’à 34 moines à la fin du 13e siècle mais eut beaucoup à souffrir de la Guerre de Cent ans, notamment en 1359 et 1436. Classée très tôt parmi les Monuments historiques (1840), l’église fut restaurée à partir de 1855 mais parfois d’une manière excessive, comme au porche, dont l’étage inférieur a été refait presque totalement par Selmersheim entre 1882 et 1885.
En 1944, enfin, des bombardements endommagèrent considérablement les voûtes du vaisseau central et les deux tours du chœur et nécessitèrent une dernière campagne de restauration, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en chef des Bâtiments de France. (d'après https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/)
Le triforium de saint-Leu-d'Esserent est l'un des premiers éclairés avec ceux de la collégiale de Mello et de l'église de l'abbaye de Chelles (détruite).
Les vitraux créés en 1960 par quatre maître-verriers.
L’église de Saint-Leu fait partie lors du passage du roman au gothique, des premiers édifices où l’on permit à la lumière de pénétrer largement dans la nef, ce qui a conduit à l’art du vitrail.
« Les fouilles ont surtout mis au jour des restes de grisailles (cf. infra). Toutefois, dans les traces de l’incendie de 1436, on a retrouvé quelques morceaux de verre rouges, bleus, jaunes, peints au pinceau, mêlés à ceux de grisailles. Avant les bombardements, les vitraux étaient incolores à l’exception d’un vitrail du bas-côté sud composé de simples losanges transparents, jaunes, caramel, vert doux. Sur le mur du bas-côté nord subsistaient 4 vitraux blancs bordés d’un encadrement incomplet fait d’une bande jaune clair parcourue par une liane de lierre stylisé. Seul le vitrail remplacé par l’actuel Saint Jean-Baptiste était resté entier et ne fut pas abîmé par les bombardements d’août 1944. « (Annette Metzler )
Cette restauration fit l'objet en 1956 d'un concours sur projet (devis 1145/55) ouvert aux maîtres-verriers, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en Chef des Monuments Historiques.
Il est important de reproduire ici les articles 12 et 13 du « Cahier des conditions spéciales et clauses techniques applicables aux travaux de vitrerie à effectuer pour la réfection des vitraux. Concours sur projet. »
« Article 12. Descriptif ; Les travaux à réaliser sont indiqués au devis descriptif et estimatif ci-joint :
Article 13. caractéristique des vitraux à réaliser .
L'église de Saint-Leu d'Esserent s'inscrit parmi les premiers des grands édifices construits au milieu du XIIIe siècle avec le souci d'y faire pénétrer la lumière avec une abondance jusqu'à lors inconnue : les tribunes qui, à Notre-Dame de Senlis, à Noyon, mettent la nef en second jour, ont été supprimées et les baies s'agrandissent d'une campagne à l'autre.
Cette abbatiale était avant la dernière guerre complètement garnie de vitraux clairs à losanges dont s’accommodait fort bien sa belle architecture. Cependant, de récentes fouilles nous ont donné des indications précises sur les vitraux d'origine. Ils étaient du type à rinceaux entrelacés à feuilles et fleurs interprétées, vraisemblablement fort semblables à ceux contemporains que l'on peut voir encore en place à [l'abbaye de ] Saint-Jean-aux-Bois."
Chaque concurrent recevra quelques échantillons de verre retrouvés dans les fouilles de Saint-Leu-d'Esserent : d'autres un peu plus importants pourront leur être montrés au cabinet de l'Architecte.
On y remarquera les traces d'un décor de feuilles, de tiges et de fleurs, accusé par une grisaille souple et nerveuse d'échelle d'ailleurs différente selon les pièces retrouvées, vraisemblablement selon qu'elles proviennent de fenêtres plus ou moins élevées.
Ces indications précises sur les vitraux d'origine ont incité le Service des Monuments historiques à proposer aux maîtres-verriers la recherche d'un dessin moins sèchement neutre que le losange.
On ne devra pas non plus déduire des indications d'ordre archéologiques précédentes qu'il souhaite un pastiche dont on a abusé au point de rendre aujourd'hui odieuses toutes les vitreries de ce genre que nous a trop généreusement léguées le XIXe siècle.
S'il est demandé aux peintres-verriers de s'écarter du losange, c'est pour donner au dessin et aux valeurs de ces vitreries ton sur ton une signification équivalente à celle qui leur fut conférée au XIIe siècle par leurs prédécesseurs.
La simplicité, la sobriété, le calme et le dépouillement seront ici à rechercher, tout autant qu'il faudra exclure monotonie, fadeur ou sécheresse.
C'est aux ressources inépuisables du graphisme que l'on fera appel en recherchant des formes qui, pour être vivantes, devront être actuelles, mais avec cette mesure qui confère à l'architecture qu'elles orneront cette permanence des œuvres de grande classe.
On ne perdra pas non plus de vue que le charme de ces vitreries anciennes provenait de difficultés techniques aujourd'hui trop facilement résolues ; tout répétition mécanique devra être à cet égard proscrite.»
Nous ignorons le nombre de verriers qui ont postulé au concours, mais quatre d'entre eux ont été retenus. Il s'agit de Max Ingrand (chevet et rosace), Pierre Gaudin (nef haute), Jean Barillet (nef basse et triforium) et Jacques Le Chevallier (tribune). Il n'a pu être précisé qui (évêché ? Monuments historiques ?) a fixé le programme iconographique de chaque verrier. Les mêmes verriers étaient engagés en même temps, sur divers chantiers, dans le programme de reconstruction des dommages de guerre engagé dans l'Oise par l'architecte Jean-Pierre Paquet .
Jean Barillet.
Jean Barillet (1912-1917) est le fils de Louis Barillet (1880-1948), qui, avec ses associés Jacques Le Chevallier (1896-1987) et Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957) forgèrent au cours des années 1920- 1930 le renouveau du vitrail civil et religieux en France, au sein de l'Atelier Barillet, bâtiment d'avant garde dans le 15e arrondissement de Paris construit par l'architecte Robert Mallet-Stevens en 1932. L'atelier participe largement à la reconstruction des verrières endommagées par la Grande Guerre.
Jean Barillet reprend en 1948 l'atelier de son père, qu'il transfère au 279 rue de Vaugirard. Il fut chargé de vitrer les chapelles Saint-Lucien et Saint-Joseph du déambulatoire de la cathédrale de Beauvais. L'inventaire de ses œuvres reste à faire, mais on peut citer l'église de Louviers, ou celle de Villy-la-Forêt, ou encore celle de All Ballows à Weillingborough . Il réalisa en 1954 les vitraux de l'église du Sacré-Cœur d'Audincourt (Doubs) conçus par Jean Bazaine et par Fernand Léger. Et ceux de l'église du Parc à Royan sur des cartons de Maurice Rocher .
Deux programmes : les baies basses, et le triforium de la nef.
1°) Les baies basses.
Les seize baies basses voient se succéder, après celles du chœur confiées à Max Ingrand, à gauche, sept personnages de l'Ancien Testament (Prophètes et Patriarches), et à droite les sept sacrements, une verrière honorant le Curé d'Ars et , au fond une verrière honorant saint Jean-Baptiste et une autre la Vierge de l'Immaculée-Conception :
Baies de gauche (n°impairs) depuis la nef vers le chœur.
n° 21 : Jean-Baptiste.
n°19 : Adam et Ève.
n°17 : Noé.
n°15 : Abraham.
n°13 : Jacob.
n°11 : Joseph.
n°9 : Moïse.
Baies de droite : les sept sacrements, le Curé d'Ars et l'Immaculée-Conception.
n° 30 : l'Immaculée Conception.
n°28 : Le Baptême (chapelle du Rosaire).
n° 26 : la Confirmation (chapelle du Rosaire).
n°24 : l'Eucharistie.
n°22 : L'Ordre.
n°20 : La Pénitence.
n°18 : Le Mariage.
n°16: L'Extrême-onction.
n°14 : Jean-Marie Vianney, curé d'Ars.
2°) Les baies du triforium.
Les 44 baies du triforium (galerie intermédiaire entre les baies hautes et basses, rythmée par des arcades sur colonnes) sont groupées par trois dans 12 "loges" et réunissent alors une rose entre deux baies cintrées. Puis viennent (depuis la nef) 4 ensembles de deux baies.
I. LES 16 BAIES BASSES DE LA NEF.
A. LES BAIES DE GAUCHE.
Il s'agit de 7 baies à une seule lancette cintrée. Les motifs évoquant les personnages bibliques sont très sobrement dessinés, presques symboliques.
n° 21 : Jean-Baptiste.
Au fond de la nef dans la chapelle des fonts baptismaux, il est à l'écart du cycle qui débute avec le n°19.
Jean-Baptiste, vêtu d'une beau de bête (sa fameuse peau de chameau) et tenant la croix de celui dont il est le Précurseur, tend la main devant lui pour verser l'eau du Jourdain dans le mode de baptême par immersion. Ce geste rend la présence de ce vitrail parfaitement logique dans la chapelle des fonts baptismaux.
Tout le dessin est recouvert par un carroyage de traits de grisaille, et de succession de losanges, qui veille à suivre la consigne du cahier des charges de l'architecte en chef des monuments historiques : simplicité et lumière, rappel des vitraux du XIIIe siècle de Saint-Jean-aux-Bois.
Pour chaque baie, la rigueur de cette monochromie sera tempérée par quatre ou six plots rouges, et parfois comme ici par des plages jaunes, tandis que les verres ont ce coloris vert-bouteille qui se retrouve sur l'ensemble des baies de la Prieurale, et lui conférent sa cohérence.
Vitraux de Saint-Jean-aux-bois in Viollet-le-Duc
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°19 : Adam et Ève. La Tentation.
Inscription ADAM ET ÈVE.
Jean Barillet a dessiné à gros traits de grisaille une pomme à droite et un serpent à gauche, sur un fond à croisillons et cercles conforme, là encore, aux modèles diffusés aux verriers.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°17 : Noé. L'arche, et l'arc-en-ciel de l'Alliance.
L'arche de Noé est dessinée flottant sur les flots alors que l'arc-en-ciel est tracé dans le ciel, comme il est écrit dans le Livre de la Genèse 9:12-13
"Et Dieu ajouta : Voici le signe de l’alliance que je conclus pour tous les âges à venir entre moi et vous et tout être vivant qui est avec vous : je place mon arc dans les nuées ; il servira de signe d’alliance entre moi et la terre. "
.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°15 : Abraham.
Le bélier fait allusion au sacrifice d'Isaac ; les six étoiles évoquent, comme dans le cas de Noé, l'alliance de Dieu avec son peuple. "Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux. Telle sera ta descendance" (Genèse 15:5). C'est une promesse de fécondité et de prospérité, après avoir exigé d'Abraham le sacrifice de son fils.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°13 : Jacob.
Jacob est évoqué par une échelle adossée à des nuages, au sein d'un cercle. C'est encore le rappel d'une alliance :
"Jacob eut un songe : voici qu'une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient ...Le Seigneur lui dit : "voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras." (Genèse 28,12-15)
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°11 : Joseph.
Il s'agit du fils de Jacob. La cruche, les vases, la coupe et le pain font allusion à l'épisode où Joseph met à l'épreuve ses frères :
"Joseph ordonna à son intendant: «Remplis de nourriture les sacs de ces hommes. Mets-en autant qu'ils pourront en porter et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac. Tu mettras aussi ma coupe, la coupe en argent, à l'entrée du sac du plus jeune, avec l'argent de son blé.»" (Genèse 44:1-2)
Aux couleurs vertes se mèlent ici des teintes roses, et des billes jaunes.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°9 : Moïse.
On ne sait pourquoi Jean Barillet a représenté les Tables de la Loi en trois parties, et avec douze articles, (et non bien-sûr en deux tables jumelles avec les dix articles du Décalogue).
Notez les teintes roses du fond, la dominance verte, et les losanges et cercles du trait de grisaille.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
B. LES BAIES DE DROITE.
Il s'agit de baies à arc brisé, sauf, dans la chapelle du Rosaire, la baie 26 à deux lancettes trilobées et une rose polylobée, et la baie 28, à trois lancettes trilobées et une rose polylobée.
n° 30 : l'Immaculée Conception.
La baie occupe, à droite au fond de la nef , l'emplacement symétrique de la baie n°21, celle de Jean-Baptiste, à gauche
Le vitrail reprend sobrement les symboles de Marie tels qu'ils apparaissent dans le chapitre 12 de l'Apocalypse : le soleil (en forme de fleur), et la lune, et une couronne de 12 étoiles.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n° 28 : le Baptême (chapelle du Rosaire).
Baie à 3 lancettes trilobée et un tympan à écoinçons autour d'une rose à 6 lobes.
lancette de gauche : le cierge (flamme rouge).
lancette médiane: 2 poissons sur un plat, rappel du miracle où Jésus a nourri une foule avec 5 pains et deux poissons (Matthieu 14:13-21)
lancette de droite : le Chrisme, monogramme du Christ réunissant la première et la dernière lettre de son nom « Christos » (« l'oint du Seigneur »), abrégé en XP, les lettres khi (X) et rhô (P) de l'alphabet grec.
Au centre du tympan : la colombe de l'Esprit Saint en vol descendant, au nimbe crucifère (croix rouge).
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n° 26 : la Confirmation (chapelle du Rosaire).
Devant un cierge allumé, deux mains sont posées sur la tête d'un jeune garçon : c'est l'imposition des mains par l'évêque pour transmettre l'Esprit Saint.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°24 : l'Eucharistie.
Trois pains sur un plat, et un calice surmonté d'une hostie marquée d'une croix rouge.
C'est ce vitrail qui accueille, en bas à droite, la signature du maître-verrier.
On lit :
J. BARILLET. T
PARIS XV
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°22 : L'Ordination.
Les symboles sont le monogramme christique A Ω (l'alpha et l'oméga) ; un chandelier à 3 cierges : une croix pectorale , explicités par l'inscription L'ORDRE.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°20 : La Pénitence.
En bas, une porte grillagée et les duex clefs de saint Pierre ; au dessus un anneau (ou lien?) et au sommet deux lys blanc, symboles de la pureté retrouvée après le pardon.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°18 : Le Mariage.
Deux urnes rappellent le miracle des Noces de Cana (ou la réunion de deux liquides). Deux alliances au dessus.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°16: L'Extrême-onction.
Au dessus de 4 cierges, la colombe au front portant la croix rouge remonte vers le Ciel, d'où elle était descendu lors du Baptême.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
n°14 : Jean-Marie Vianney, curé d'Ars.
Jean-Marie Vianney, né près de Lyon en 1786, fut nomme curé d'Ars (dans l'Ain) en 1817, et s'attira une réputation de sainteté qui le fit devenir patron de tous les curés.
Les deux épis du bas rappelent la célébration quotidienne de l'Eucharistie, et le fouet , la "discipline" qu'il s'imposait pour s'unir aux souffrances du Christ.
Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
II. LES 44 BAIES DU TRIFORIUM DE LA NEF.
Depuis le fond de la nef, se succèdent de chaque côté six groupes délimités par les arcades à colonnades et comportant chacun une baie cintrée, un oculus et une baie cintrée. Puis viennent de chaque côté deux ensembles de baies cintrées.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
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Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
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Une inversion au montage?
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
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Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
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Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
—DURVIN (Pierre), 1961, "Les fouilles de l'église de Saint-Leu-d'Esserent" Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France Année 1961 1959 pp. 70-72
— GRUSON (père Philippe), EUVERTE (Michel), PELLE (Alain), 2020, Les vitraux de la Prieurale de Saint-Leu d'Esserent. H.L. édition, 106 pages.
—HANQUIEZ (Delphine), 2005, « La nef de l’église prieurale de Saint-Leu-d’Esserent (Oise) », Revue archéologique de Picardie, n° 1-2, 2005, p. 119-133.
—HANQUIEZ (Delphine), 5 mai 2008, thèse de doctorat à l’Université Lille III : « L’église Prieurale de Saint-Leu d’Esserent (Oise) – Analyse architecturale et Archéologique »
— METZLER (Annette) : les vitraux de l'abbatiale de Saint-Leu d'Esserent.
Cet article destiné à partager mes clichés est largement documenté par l'ouvrage suivant :
Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Centre international du vitrail de Chartres, 2010 (pages 56 à 93 notamment).
J'ai repris (en retrait) leurs commentaires, mis en ligne sur le site suivant :
Jusqu'à la Révolution, Chartres comportait onze paroisses en plus des églises conventuelles (église Sainte-Foy, des Cordeliers, Saint-Hilaire, Saint-André, abbatiale Saint-Père-en-vallée), etc. La plupart de ces églises ont été détruites, ou leurs verrières démontées, procurant ainsi aux restaurateurs de l'église Saint-Pierre et de l'église Saint-Aignan un matériel disponible pour compléter les verres existant.
L'église Saint-Aignan aurait été fondée par saint Aignan, évêque d'Orléans vers 400, au cœur de la cité chartraine au Ve siècle. Elle fut rapidement la première paroisse de la cité : sa situation à l’intérieur des murs et sa proximité du château en font une de ses églises remarquables. Elle était la paroisse des comtes de Blois et de Chartres.
Détruite puis reconstruite aux 15e et 16e siècles, elle présente alors une architecture de style gothique.
Les vitraux les plus anciens datent du XV et XVIe siècle mais beaucoup ont été détériorés pendant le siège de Chartres en 1568, lors de la deuxième guerre de religion. Malgré ces destructions, l'édifice présente un ensemble de 20 verrières classées monuments historiques . Si elle proviennent bien de Saint-Aignan, elles ont perdu pour la plupart leur emplacement d'origine, et elles ont été complétées par des pièces de réemploi.
"Rebâtie à la fin du XIIIe siècle, détruite puis reconstruite aux XVe et XVIe siècles, l’église Saint-Aignan, ancienne paroisse du château comtal et collégiale, présente un décor vitré d’une grande richesse. Les vitraux actuellement conservés sont pour l’essentiel ceux qui lui étaient destinés mais replacés de manière anarchique vers 1823. Seules les baies 12 et 18 sont demeurées homogènes et quelques panneaux de tympans sont encore en place."
"L'église Saint-Aignan renferme vingt-et-une baies (7, 9, 11 à 15, 18, 20, 22 et 100 à 110) garnies de vitraux exécutés entre la fin du XVe siècle et 1656. C’est en 1514 que débutèrent les travaux de construction de l’église, à partir des vestiges des édifices antérieurs. La pose des vitraux historiés s’effectua probablement au moment de l’achèvement de l’église et au cours des années suivantes. L’un d’entre eux est daté de 1547, un autre de 1566. Endommagés par faits de guerre, en 1568, leur restauration se poursuivit au cours du XVIIe siècle, notamment par les soins d’un verrier, Pierre Dubois, chargé en outre de l’exécution de 14 baies hautes dans la nef (marchés passés en 1630-1634). Certaines d’entre elles ont conservé les panneaux héraldiques des différents bienfaiteurs de l’église (XVIe et XVIIe siècles). Dans les années 1634-1646, les frères Massonet, « vitriers », procédèrent à quelques restaurations dans les verrières historiées du XVIe siècle. À nouveau fortement endommagés sinon totalement brisés par la grêle, en 1724, les vitraux furent réparés par M. Hubert, « vitrier ». Les vitraux de la nef ont été mis en caisses à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle : ils furent alors remisés chez le vitrier qui les avait ôtés ou dans une dépendance du monument. Reposés vers 1823, peu après la réouverture de l'église au culte, ces vitraux ont été redistribués de manière anarchique dans neuf des fenêtres de la nef : toutes abritent aujourd'hui des verrières composites, dans lesquelles rien n’est à sa place d’origine à l’exception des baies 12 et 18, restées homogènes, et de quelques panneaux des tympans qui n’ont jamais dû être retirés (baies 11, 14, 15, 20). L'atelier Lorin, établi à Chartres, restaura les vitraux des fenêtres hautes dans les années 1890 puis en 1923, ainsi que ceux de la nef autour de 1914. Déposés en 1939, ces vitraux ont été restaurés en 1943 par François Lorin sous la direction de Jean Trouvelot, architecte en chef des Monuments historiques, puis reposés en 1948. Endommagée par un incendie, la baie 14 a été restaurée en 1976 par l'atelier Hermet-Juteau (Gatouillat et Leproux, 2010)."
J'ai placé les baies dans un ordre chronologique.
La baie 9. Dormition de la Vierge par Pierre Courtois v.1485-1490.
"Les huit scènes dispersées d’un cycle de la Dormition de la Vierge, en grande partie regroupées dans la baie 9, illustrent l’activité d’artistes étrangers à la ville. Cette verrière, réalisée vers 1485-1490, est attribuée à l’atelier du peintre-verrier Pierre Courtois, sans doute installé à Évreux, en Normandie, dont le rayonnement est déjà identifié à Bernay (Eure), Dreux (Eure-et-Loir) et jusqu’à La Ferté Bernard (Sarthe).
Dans des encadrements architecturés de style flamboyant peints en grisaille et jaune d’argent sont figurés les différents épisodes de la Dormition, depuis l’Agonie de la Vierge (en bas à gauche) jusqu’à son Couronnement par la Trinité (tympan). L’attribution de la verrière de Saint-Aignan à Pierre Courtois repose sur ce qui caractérise ses œuvres attestées, entre autres le goût des tons rompus, les carnations peintes de préférence sur verre blanc, les visages féminins à l’ovale très pur, ou l’expression mélancolique des figures christiques. Outre la finesse d’exécution, on relève certains procédés techniques délicats, à l’exemple de la scène du miracle des impies dont les mains collées sur le cercueil sont des pièces montées en chef-d’œuvre, dans le panneau des funérailles de Marie (au milieu à droite)." (Gatouillat et Leproux in Arviva)
Les auteurs comparent cette Dormition avec celle de Notre-Dame des Marais de La Ferté-Bernard, peinte par Robert Courtois, auteur en 1498 de l'Arbre de Jessé de cet église. Les vitraux réalisés par Pierre Courtois (père de Robert?) datent vers 1480.
Chacune des cinq scènes de la Dormition est encadrée par des colonnettes au fût taillé de losanges et soutenant un arc en rinceaux de tiges et de feuilles, et un phylactère décrivant la scène.
Un panneau de donation datant du XVIe siècle s'y ajoute en haut à gauche.
L'épisode est fondé sur des écrits apocryphes, comme celui du Pseudo-Jean, Sur la mort de Marie (IVe ou Ve siècle) ou La Légende dorée de Jacques de Voragine rédigée en latin entre 1261 et 1266.
Voir aussi : Petrus Christus 1457-1467 https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_de_la_Vierge_(Petrus_Christus)
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
1. La Vierge alitée et mourante est entourée des apôtres. Elle est assistée d'une jeune femme (ou d'un ange, à bandeau portant une escarboucle).
Inscription COMME TOUS SALUÉRENT [...] NOSTRE DAME.
Jean est à sa gauche, tenant la palme du paradis qui lui a été remis par un ange. Pierre, précédent les autres apôtres, est agenouillé . Les draps du lit sont rouges.
L'épisode de la palme remis par un ange :
'Lorsque les apôtres se furent séparés, pour aller prêcher l’évangile aux nations, la sainte Vierge resta dans leur maison, qui était près de la montagne de Sion. Elle ne cessait point de visiter pieusement tous les lieux consacrés par son fils, c’est-à-dire ceux de son baptême, de son jeûne, de sa prière, de sa passion, de sa sépulture, de sa résurrection et de son ascension. Et Épiphane nous apprend qu’elle survécut vingt-quatre ans à l’ascension de son fils. Il ajoute que, comme la Vierge avait quinze ans lorsqu’elle mit au monde le Christ, et comme celui-ci avait passé sur cette terre trente-trois ans, elle avait donc soixante-douze ans lorsqu’elle mourut. Mais il paraît plus probable d’admettre, comme nous le lisons ailleurs, qu’elle ne survécut à son fils que douze ans, et qu’elle avait soixante ans, lors de son assomption : car l’Histoire ecclésiastique nous dit que, pendent douze ans, les apôtres prêchèrent en Judée et dans les régions voisines.
Un jour enfin, comme le désir de revoir son fils agitait très vivement la Vierge et la faisait pleurer très abondamment, voici qu’un ange entouré de lumière se présenta devant elle, la salua respectueusement comme la mère de son maître, et lui dit : « Je vous salue, Bienheureuse Marie ! Et je vous apporte ici une branche de palmier du paradis, que vous ferez porter devant votre cercueil, dans trois jours, car votre fils vous attend près de lui ! » Et Marie : « Si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, daigne me dire ton nom ! Mais, surtout, je te demande avec instance que mes fils et frères, les apôtres, se rassemblent autour de moi, afin que je puisse les voir de mes yeux avant de mourir, et rendre mon âme à Dieu en leur présence, et être ensevelie par eux ! Et je te demande encore ceci : que mon âme, en sortant de mon corps, ne rencontre aucun méchant esprit, et échappe au pouvoir de Satan ! » Et l’ange : « Pourquoi désirez-vous savoir mon nom, qui est grand et admirable ? Mais sachez qu’aujourd’hui même tous les apôtres se réuniront ici, et que c’est en leur présence que s’exhalera votre âme ! Car celui qui, jadis, a transporté le prophète de Judée à Babylone, celui-là n’a besoin que d’un moment pour amener ici tous les apôtres. Et quant au malin esprit, qu’avez-vous à le craindre, vous qui lui avez broyé la tête sous votre pied, et l’avez dépouillé de son pouvoir ? » Cela dit, l’ange remonta au ciel ; et la palme qu’il avait apportée brillait d’une clarté extrême. C’était un rameau vert, mais avec des feuilles aussi lumineuses que l’étoile du matin.
Or, comme saint Jean prêchait à Éphèse, une nuée blanche le souleva, et le déposa au seuil de la maison de Marie. Jean frappa à la porte, entra et salua respectueusement la Vierge. Et elle, pleurant de joie : « Mon fils Jean, tu te souviens des paroles de ton maître, qui m’a recommandé à toi comme une mère, et toi à moi comme un fils. Et voici que le Seigneur me rappelle, et que je confie mon corps à ta sollicitude. Car j’ai appris que les Juifs se proposaient, dès que je serais morte, de ravir mes restes et de les brûler. Mais toi, fais porter cette palme devant mon cercueil lorsque vous conduirez mon corps au tombeau ! » Et Jean lui dit : « Oh ! comme je voudrais que tous les apôtres mes frères fussent ici, pour préparer tes funérailles, et proclamer tes louanges ! » Et, pendant qu’il disait cela, tous les apôtres, dans les lieux divers où ils prêchaient, furent soulevés par des nuées, et déposés devant la maison de Marie. Et quand ils se virent réunis là, ils se dirent, tout surpris : « Pour quel motif le Seigneur nous a-t-il rassemblés aujourd’hui ? » Alors Jean sortit vers eux, leur annonça la mort prochaine de la Vierge, et ajouta : « Prenez garde, mes frères, à ne point pleurer quand elle sera morte, de peur que le peuple en voyant vos larmes, ne soit troublé et ne se dise : « Ces gens-là prêchent aux autres la résurrection, et, eux-mêmes, ils ont peur de la mort ! » Et saint Denis, le disciple de saint Paul, dans son livre sur les Noms de Dieu, nous fait un récit analogue, ajoutant que lui aussi était là, et que la Vierge sommeillait pendant l’arrivée des apôtres." (Légende Dorée)
Nombreux bouche-trous.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
2. Les apôtres et la Vierge sont agenouillés autour du lit vide.
Les apôtres ont la tête levée et attendent la venue du Christ.
Inscription COMME TOUS CHANTÉRENT
Le dais du lit, rouge à franges dorées, recouvre la pièce, associé à des rideaux verts et une tête de lit rouge où une fleur blanche est gravée.
"Quand la Vierge vit tous les apôtres réunis, elle bénit le Seigneur et s’assit au milieu d’eux, parmi des lampes allumées. Or, vers la troisième heure de la nuit, Jésus arriva avec la légion des anges, la troupe des patriarches, l’armée des martyrs, les cohortes des confesseurs et les chœurs des vierges ; et toute cette troupe sainte, rangée devant le trône de Marie, se mit à chanter des cantiques de louanges. Puis Jésus dit : « Viens, mon élue, afin que je te place sur mon trône, car je désire t’avoir près de moi ! » Et Marie : « Seigneur, je suis prête ! » Et toute la troupe sainte chanta doucement les louanges de Marie." (Légende Dorée)
Nombreux bouche-trous dont une tête masculine sur l'épaule de la Vierge.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
3. La Dormition de la Vierge entourée des apôtres.
On reconnaît saint Jean, toujours placé à gauche et qui place la palme entre les mains de Marie. la palme et Pierre tenant le goupillon. Un autre apôtre tient le seau d'eau bénite, tandis qu'un autre encore tient une croix à longue hampe.
Inscription COM[MENT], suite non déchiffrée.
Devant saint Pierre, un personnage au fin visage tient les chaines d'un encensoir. Faut-il y voir Marie-Madeleine, célèbre pour sa beauté et son élégance et caractérisée par son lien avec les parfums ? Sa robe blanche est brodé d'or, autour du cou et sous la forme de fleurs à trois pétales.
Au coin inférieur droit, peint au trait sur verre blanc avec rehaut de jaune d'argent, deux criquets (réemploi).
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Les funérailles de la Vierge.
Les apôtres, Jean en tête tenant la palme, portent le cerceuil, couvert du drap rouge.
Inscription COMME LES APOTRES PORTENT LE CORPS.
Un homme en armure d'or (tête en réemploi de Dieu le Père barbu coiffé d'une tiare à triple couronne fleurdelisée) et tenant une épée s'approche du cercueil et y pose la main. Il s'agit du "prince des prêtres" de la Légende Dorée, qui, avec d'autres Juifs, voulut s'emparer du cercueil. Les mains du prince se désséchèrent tandis que les autres Juifs étaient aveuglés.
Les deux mains blanches (dont une gantée de l'armure) sont montées en chef d'œuvre sur le verre rouge.
F. Gatouillat fait remarquer le sol en tapis de fleurs peint en grisaille et jaune d'argent sur le verre bleu.
"Attirés par la douceur de cette musique, tous les Juifs accouraient, s’informant de ce qui se passait. Quelqu’un leur dit : « C’est Marie que les disciples de Jésus portent au tombeau ! » Sur quoi les Juifs de prendre les armes et de s’exhorter l’un l’autre, en disant : « Venez, nous tuerons tous les disciples, et nous brûlerons ce corps qui a porté l’imposteur ! » Et le prince des prêtres, furieux, s’écria : « Voilà donc le tabernacle de celui qui a troublé notre race ! Et voilà les honneurs qu’on lui rend ! » Ce disant, il voulut s’approcher du cercueil pour le jeter à terre. Mais aussitôt ses deux mains se desséchèrent, et restèrent attachées au cercueil, pendant que les anges, cachés dans les nuées, aveuglaient tous les autres Juifs. Et le prince des prêtres gémissait et disait : « Saint Pierre, ne m’oublie pas dans ma peine, mais prie ton Dieu pour moi ! Rappelle-toi comment, un jour, je te suis venu en aide et t’ai excusé, quand une servante t’accusait ! »
Et Pierre lui dit : « Je n’ai pas le loisir de m’occuper de toi ; mais si tu veux croire en Jésus-Christ et en celle qui l’a enfanté, j’espère que tu pourras recouvrer la santé ! » Et le prince des prêtres : « Je crois que Jésus est le fils de Dieu et que voici sa sainte mère ! » Aussitôt ses mains se détachèrent du cercueil ; mais ses bras restaient desséchés et endoloris. Et Pierre lui dit : « Baise ce cercueil et dis que tu crois en Jésus-Christ ! » Ce qu’ayant fait, le prêtre recouvra aussitôt la santé ; et Pierre lui dit : « Prends, cette palme des mains de notre frère Jean, et pose-la sur les yeux de tes compagnons privés de la vue ; et tous ceux d’entre eux qui croiront recouvreront la vue ; mais ceux qui refuseront de croire seront privés de leur vue pour l’éternité ! »"
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
5. La mise au tombeau de la Vierge par les apôtres.
Saint Pierre bénit la défunte, en suivant sur un livre l'oraison. Saint Jean tient la palme, mais son visage a été remplacé par celui d'une tête barbue "peinte vers 1520" (Gatouillat et Leproux). L'inscription n'est que fragmentaire.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
6. Un couple de donateurs.
Ce panneau, tout comme celui, jumeau, remonté en baie 15, devait provenir d'une verrière distincte datée vers 1500-1515.
Dans une niche surbaisée à décor arborescent, un couple de donateurs est suivi de ses six enfants. Le mari, suivi de deux fils, est présenté par saint Jacques le Majeur, la femme suivie de quatre filles, par un saint archevêque.
Saint Jacques s'identifie son visage barbu, par son chapeau frappé d'une coquille, par sa besace elle aussi frappée d'une coquille, et par son bourdon.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
7. Le tympan en quadrilobe : le couronnement de la Vierge par la Trinité.
C'est la scène qui achève le cycle de la Dormition. "La tête du Christ, au nimbe orné de rais terminés en fleur de lys, est caractéristique du style de Pierre Courtois." (Gatouillat et Leproux).
Les écoinçons renferment deux anges en grisaille et jaune d'argent sur fond bleu, datés vers 1500-1515 et réalisés sur le même carton que la baie 7 : ils occupent sans doute à leur place d'origine.
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La baie 15. Dormition de la Vierge par Pierre Courtois v.1485-1490 (suite) et panneaux de différentes origines et époques.
"Le « désordre » du vitrage de Saint-Aignan reflète l’histoire mouvementée de l’église : vendue en 1792 à l’architecte voyer Laurent Morin, elle abrita un hôpital militaire, puis servit de grange à foin avant d’être restituée à la ville en décembre 1822 pour être rouverte au culte. Pendant cette période les vitraux de l’étage inférieur avaient été déposés et conservés en caisses. Le vitrier chargé de regarnir les fenêtres de la nef n’eut qu’à puiser dans ce stock, ce qui n’exclut pas qu’il ait pu introduire en complément quelques morceaux étrangers à Saint-Aignan. Les panneaux remployés furent alors restaurés en comblant les manques par des bouche-trous retaillés dans d’autres vitraux, à l’image de la baie 15, recomposée vers 1893 à l’aide de morceaux auparavant dispersés" arviva.univer-Tours
"L’ensemble des lancettes de la baie 15 a été recomposé vers 1893 par l’atelier Lorin de Chartres, à l’aide de morceaux auparavant dispersés, deux d’entre eux, le buste de saint Jean et la scène relative à sainte Catherine, étant probablement étrangers à l’église. Tandis que le tympan et les quatre panneaux du registre supérieur proviennent de plusieurs verrières narratives exécutées entre 1485 et 1510, le soubassement de la baie présente les restes des compositions héraldiques des fenêtres hautes de l’église, réalisées vers 1625-1630." arviva.univer-Tours
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
1 et 2. branches de lauriers entrecoupées , cadre ornemental provenant des fenêtres hautes (vers 1625-1630).
Les branches de laurier sont teintées d'émaux rouge et bleus.
Panneau 1.
L'écu est remplacé par un panneau civil du XVIIe siècle où quatre anges (jaune d'argent, grisaille et émail bleu) sont en adoration devant un reliquaire d'or en forme de chapelle.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Panneau 2 :
Le champ de l'écu est occupé par un rondel figurant sainte Marguerite issant du dragon (grisaille et jaune d'argent, vers 1500) au dessus d'un autre panneau civil rectangulaire du XVIIe siècle représentant sainte Catherine, dont on voit la roue et l'épée, la jupe bleue, et le buste du roi à ses pieds.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Sainte Catherine dans sa prison. Vers 1510-1520.
La sainte, nue mais assistée par deux anges, convertit l'impératrice, femme de Maxence, et Porphyre, capitaine des gardes.
La scène est tirée d'une suite narrative provenant d'un autre édifice chartrain.
Les deux visages féminins sont très ronds. L'impératrice porte sur la tête une coiffe comme en portait Anne de Bretagne à la même époque, et un manteau rouge à manches larges et fourrées. Porphyre porte un bonnet rouge, tout à fait Renaissance, et qui devait être orné d'un plumet.
Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Scène de la Dormition. 1485-1490.
"À gauche, deux apôtres assis, l’un muni d’un livre, proviennent d’une des scènes du cycle de la Dormition de la Vierge exécuté en 1485-1490 ; leurs têtes, aux carnations réchauffées, sont des exemples de la restauration subie par la verrière vers 1520. À droite, saint Jean l’Évangéliste tient la coupe empoisonnée, son attribut habituel ; la figure, dont le buste est seul conservé, patronnait probablement des donateurs ; elle pouvait appartenir à un vitrail d’une autre église. Fin du XVe siècle. Comme le panneau 3, ces deux éléments servaient de bouche-trou dans une baie de l’étage supérieur avant 1850.
Remontés au-dessous d’eux et à l’extrême droite, on reconnaît deux fragments de la verrière du Jugement dernier déjà signalée dans les baies 13 et 14 : un ange porte une âme devant la tour du paradis, un autre sonne la résurrection des morts. Vers 1500-1510." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641
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5. Un couple de donateurs et ses onze enfants présentés par saint Jacques Le Majeur et un saint évêque.
"Un couple de donateurs, avec ses onze enfants, est présenté par un saint évêque et saint Jacques le Majeur, identifiable par les insignes des pèlerins ; la tête de ce dernier est perdue, comme celle du père de famille, remplacée par une autre. Le panneau, utilisé en baie 7 avant 1893, est similaire à celui décrit en baie 9. L’arc supérieur est rogné, mais l’amorce du culot de l’encadrement est conservée d’un côté. Vers 1500-1515." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641
Ce sont les mêmes donateurs que pour la scène homologue aujourd'hui en baie 9 (cf). Le chapeau de Jacques Le Majeur, seul indice d'identification avec la barbe longue et le bourdon, est peint de façon très réaliste, puisqu'il porte non seulement la coquillle des pèlerins, mais aussi un bourdonnet, et une image de pèlerinage (un visage vu de face).
Le donateur, mains jointes, visage remplacé par un réemploi, porte une robe rouge-pourpre recouvert par un manteau gris, plissé, aux manches fendues et doublées de fourrures. Il pourrait s'agir d'un marchand.
Derrière lui viennent ses cinq fils, portant le même manteau.
L'épouse porte une coiffe dont le voile, formant un cornet vers l'arrière, débute par deux ailes couvrant les tempes et les joues. Elle est vêtue d'un manteau du rouge le plus vif, au décolleté en V et aux manches à larges revers. Son front et ses sourcils sont épilés. Ses yeux sont en amande, mais ce terme est trop vague pour désigner leurs formes en croissant effilé . La bouche est pulpeuse.
Les filles, plus grandes que les fils, portent une coiffe semblable à celle de leur mère, et un manteau, de couleur verte ou bleue.
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6. Un des panneaux de la Dormition de Pierre Courtois v. 1485-1490.
"L’encadrement de colonnettes à décor losangé permet de reconnaître dans cette scène un des panneaux du cycle de la Dormition de la Vierge attribué à Pierre Courtois, bien qu’elle soit devenue confuse en raison des bouche-trous qui altèrent toute la partie centrale.
Parmi les pièces d’origine, on distingue, à gauche, des objets d’orfèvrerie posés sur une table, et à droite, deux têtes féminines – la Vierge et une suivante ? –, ainsi que quelques fragments de drapés. Ce sujet, décrit comme « trois saintes femmes » en 1850 et 1860, était alors placé en baie 7. Vers 1485-1490." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641
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7. Le tympan : miracle de saint Sébastien.
"Cette scène de la vie de saint Sébastien, restée à sa place initiale, est la seule rescapée du cycle qui remplissait toute cette fenêtre. D’après la Légende dorée, saint Sébastien procède ici à la guérison du préfet de Rome Chromace, en présence du fils de celui-ci, Tiburce, et de Polycarpe. La scène serait intacte sans les plombs de casse qui y ont été introduits. Vers 1515-1520.
Écoinçons : les putti peints en grisaille et jaune d’argent sur fond bleu sont probablement en place. Vers 1515-1520." (Gatouillat et Leproux)
Sur cette scène d'une coloration raffinée, Sébastien, le fameux capitaine de la garde prétorienne de Dioclétien, un bel éphèbe blond, est coiffé d'une toque à quatre plumes blanches, tandis que le préfet porte un turban rouge constellé de bijoux. Des pots en étain sont rangés sur une étagère, et à gauche une main en gros plan tend une coupe : nous sommes à l'intérieur d'une chambre. Les deux hommes se serrent les mains, chacun avançant la jambe vers son interlocuteur. À droite, un homme (Tiburce?) porte une boîte rectangulaire.
Je consulte le texte de la Légende Dorée : il y est fait mention d'une chambre d'astronomie :
"Et le vieux Tranquillin, qui était atteint d’une maladie grave, guérit dès qu’il fut baptisé. Ce qu’apprenant le préfet de la ville de Rome [Chromace], qui était lui-même très malade, demanda à Tranquillin de lui amener l’homme qui l’avait guéri. Et quand le vieillard lui eut amené Sébastien et Polycarpe, il les pria de lui rendre la santé. Mais Sébastien lui dit qu’il ne guérirait que s’il permettait à Polycarpe et à lui de briser en sa présence les idoles des dieux. Et, le préfet Chromace ayant fini par y consentir, les deux saints brisèrent plus de deux cents idoles. Puis ils dirent à Chromace : « Puisque l’acte que nous venons de faire ne t’a pas rendu la santé, c’est donc que, ou bien tu n’as pas encore abjuré tes erreurs, ou bien que tu gardes debout quelque autre idole ! » Alors il avoua qu’il possédait, dans sa maison, une chambre où était représenté tout le système des étoiles, et qui lui permettait de prévoir l’avenir : ajoutant que son père avait dépensé plus de deux cents livres d’or pour l’installation de cette chambre. Et saint Sébastien : « Aussi longtemps que cette chambre ne sera pas détruite, tu ne retrouveras pas la santé ! » Et Chromace consentit à ce qu’elle fût détruite. Mais son fils Tiburce, jeune homme des plus remarquables, s’écria : « Je ne souffrirai pas que l’on détruise impunément une œuvre aussi magnifique ! Mais comme, d’autre part, je souhaite de tout mon cœur le retour de mon père à la santé, je propose que l’on chauffe deux fours, et que, si après la destruction de cette chambre mon père ne guérit pas, les deux chrétiens soient brûlés vifs ! » Et Sébastien : « Qu’il en soit fait comme tu as dit ! » Et pendant qu’il brisait la chambre magique, un ange apparut au préfet et lui annonça, que le Seigneur Jésus lui avait rendu la santé. Alors le préfet et son fils Tiburce et quatre mille personnes de sa maison reçurent le baptême. Et Zoé, qui s’était convertie la première, fut prise par les infidèles et mourut après de longues tortures ; ce qu’apprenant le vieux Tranquillin s’écria : « Voici que les femmes nous devancent au martyre ! » Et lui-même fut lapidé peu de jours après."
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La baie 11. Quatre saints évêques, vers 1515-1530.
H = 3 m-L = 1,10 m."Les deux lancettes abritent quatre saints évêques en pied provenant de verrières différentes, complétées par de nombreux bouche-trous. Lesencadrements architecturaux en arc surbaissé indiquent les premières décénnies du XVIe siècle. La baie 11 est constituée de deux lancettes trilobées, divisées en deux registres, surmontées d'un tympan à trois ajours."
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1. Saint Martin de Tours.
"Saint Martin, archevêque de Tours, identifié par l’inscription portée au centre de l’arc supérieur de sa niche, se tient dans un édicule tendu de damas, muni d’un livre et de la croix archiépiscopale. Sa chape est enrichie d’un galon rouge gravé, technique également employée pour le nimbe. Dans la partie inférieure perturbée de bouche-trous, on discerne le contour d’un écu. Vers 1515-1520." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637
Sur le verre rouge gravé (verre rouge plaqué à un verre blanc, et gravé à l'acide ou à la molette), lire Roger Barrié :
Le galon est gravé de points blancs, le nimbe est cerclé d'un trait blanc.
La niche est tendue d'un drap d'honneur bleu damassé et bordé d'or comme dans une chapelle seigneuriale sous quatre baies cointrées à verrières losangées.
Le motif du damas du manteau doublé de soie verte s'apparente à un ananas au centre d'un cercle flammé.
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2. Saint Denis, évêque de Paris.
"Saint-Denis, soutenu par deux anges, tient dans ses mains sa tête tranchée ; un paysage apparaît au fond. La chape faite de verres rouges gravés a été partiellement remplacée. L’encadrement, un arc orné de médaillons à l’antique, est en revanche resté presque intact. Le nom du saint est inscrit sur un phylactère placé en bas à gauche. Vers 1520-1530." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637
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3. Saint Nicolas de Myre.
"identifiable grâce à la représentation des trois enfants qu’il a ressuscités, il protège un clerc donateur, agenouillé à gauche sur un sol carrelé teinté de jaune d’argent. Le panneau a subi maintes altérations : le saint est défiguré par une restauration, et la tenture du fond est constituée de bouche-trous. Mais sa qualité transparaît dans la souplesse du drapé de la chape bleue bordée de jaune d’argent. Vers 1515-1520.
Tête de lancettes : un sommet de dais gothique sur fond rouge abrite le haut d’un paysage peint sur verre bleu clair. Premier quart du XVIe siècle. "
On retrouve la présentation du saint dans une chapelle à verrière cintrées, tendue d'un drap d'honneur rouge à galon doré.
Le clerc donateur porte un manteau plissé blanc à larges manches sur une robe rouge.
Les trois enfants sauvés par saint Nicolas sortent du saloir, mains jointes.
Une belle pièce de réemploi en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc montre une jeune femme (Grâce?) parmi des rinceaux perlés où est suspendue une clochette.
Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
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4. Saint Aignan, évêque de Chartres.
"Il se tient dans un paysage où se voit, selon Métais, le château de Vauventriers, celui de sa famille. Il est nommé sur une inscription placée en bas à gauche : Ygnen. Le panneau, quasiment intact, provient d’une verrière du bas-côté sud offerte par le chapitre de l’église, qui portait la date de 1518."
Tête de lancette : un fragment de dais Renaissance, rapporté, est orné de putti tenant des guirlandes de perles. Premier quart du XVIe siècle. "
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7. Tympan, quadrilobe Premier quart du XVIe siècle : la Trinité souffrante.
"La Trinité souffrante apparaît dans une gloire ovoïde, entourée d’une nuée d’anges peints sur fond bleu-gris. Dieu le Père, coiffé de la triple couronne, tient devant lui le Christ en croix, la colombe du Saint-Esprit étant figurée devant sa barbe. Ce panneau bien conservé est demeuré à sa place initiale.
Écoinçons : deux anges, revêtus de dalmatiques colorées, sont tirés du même carton retourné. Comme le précédent, les deux panneaux paraissent en place. Premier quart du XVIe siècle." (Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 72).
Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
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La baie 13. Adam et Ève ; Vie de saint Denis ; Vie de sainte Barbe ..., vers 1500, 1520 et 1656.
"La baie 13 est constituée d'une lancette divisée en trois registres : I. Partie rectiligne de la fenêtre : des panneaux originaires de trois verrières distinctes se trouvent ici regroupés, deux provenant de l’histoire de saint Denis, deux autres de celle de sainte Barbe, et deux éléments de l’Expulsion du paradis."
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1 L’ange chasse Adam et Ève du paradis. Jean Chastellain, v. 1520
2. Adam et Éve expulsé du paradis, Jean Vacher 1656.
"1. l'ange est environné de phylactères édictant la condamnation divine (Genèse 3, 1 6-19) : MULTIPLICABO […] MALEDICTA EX EA […] Ce fragment, attribuable au parisien Jean Chastellain, est le panneau supérieur gauche de la scène qui occupait initialement le bas des lancettes de la baie nord de la chapelle de la Vierge. Vers 1520. La tête de l’ange, interpolée, est une pièce tirée d’un vitrail du milieu du XVIe siècle.
2. Adam et Ève quittent le paradis. Cette portion de scène, complément du panneau 1, est une réfection du milieu du XVIIe siècle, peinte sur fond d’émaux bleus et violets, aujourd’hui écaillés."
Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
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Éve, par Jean Vacher 1656.
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Inscription de restauration.
"Au-dessus de ce panneau et du précédent, se lit l’inscription qui soulignait la scène du registre supérieur de la verrière, relative aux Litanies de la Vierge : QUAE EST ISTA QUAE PROGREDITUR UT AURORA CONSURGENS […] ELECTA UT SOL […] UT CASTRORUM ACIE […], et la référence du Cantique des Cantiques, suivie de la date de [16]56 et de la signature de Jean Vacher, le peintre-verrier auteur de cette restauration."
La référence du Cantique des Cantiques 6:9 est :
Quae est ista quae progreditur quasi aurora consurgens, pulchra ut luna, electa ut sol, terribilis ut castrorum acies ordinata? Canticum Canticorum 6:9 "Une seule est ma colombe, ma parfaite; Elle est l'unique de sa mère, La préférée de celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse; Les reines et les concubines aussi, et elles la louent."
Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Saint Denis comparaît devant le préfet Fescennius assis sur un trône.
"Le saint a les mains entravées de cordes que tient le soldat qui le suit ; Rustique et Eleuthère, figurés à l’arrière-plan, attendent leur jugement. Les débris du commentaire […] RUSTIQUE ET […] FURENT AMENEZ […] sont complétés des fragments d’une autre inscription. Vers 1515-1520."
Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Sainte Barbe s’apprête à subir le martyre.
"Dans un paysage rocheux, le père de la sainte, richement vêtu d’un manteau damassé doublé d’hermine, la menace de son sabre ; à droite, la représentation de la sainte, altérée par diverses interpolations, laisse à peine deviner qu’elle tournait le dos, agenouillée en prière. Le début de l’inscription est conservé : COMMENT SON PERE LA VEULT [OCCIRE]. Vers 1515-1520."
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5. Saint Denis et ses compagnons.
"La dernière communion de saint Denis et de ses compagnons, les diacres Rustique et Eleuthère, dans leur prison, leur est administrée par le Christ suivi d’un ange. Des bouche-trous ont remplacé la tête du Christ et une partie de la tunique de l’ange. Sur l’inscription en partie conservée se déchiffre […] EN LA CHARTRE LUI DONNA MESSIRE […]. Vers 1515-1520."
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6. Sainte Barbe, emprisonnée, reçoit les consolations du Christ.
"La scène est bien conservée, mais l’inscription, soulignant la représentation comme dans la légende de saint Denis, a presque disparu : COMMENT NOTRE [SEIGNEUR…]. Vers 1515-1520."
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Amortissement : 7 et 8.
"L’ensemble est composé de bouche-trous divers, parmi lesquels plusieurs fragments d’une cour céleste, petits personnages peints en grisaille rousse et jaune d’argent, provenant de la verrière d’une Jugement dernier dont on reconnaît d’autres éléments en baies 14 et 15. Vers 1500-1510. D’autres fragments sont teintés d’émaux, notamment des portions de bordures du XVIIe siècle intégrant deux écus armoriés, sans doute originaires des fenêtres hautes (1625-1630).
L’écu de gauche est parti des familles Chouayne, d’azur à deux épées d’argent gainées d’or posées en sautoir, cantonnées de quatre croissants d’or, et Symon, d’azur au chevron d’argent accompagné de trois cygnes becqués et membrés de sable.
L’écu de droite, d’azur fascé d’argent, accompagné en chef de trois coquilles d’argent, et en pointe d’une étoile d’or, est celui des Lebeau, qui possédaient la chapelle éclairée par la baie 7, et qui ont laissé d’autres marques de leur contribution au vitrage de l’étage supérieur, l’une en baie 106, l’autre maintenant remployée en baie 22."
(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 76).
Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
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Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 14. Parenté de la Vierge v.1500-1520.
"La fenêtre est celle de la chapelle octroyée en 1504 à Regnault de Gyvès, prévôt de Chartres; sa verrière est conservée en grande partie à son emplacement initial, y compris les panneaux des têtes de lancettes et ceux du tympan.
Lancettes : restées à leur place d’origine dans la partie supérieure, quatre scènes encadrées d’architectures mêlant les vocabulaires flamboyant et Renaissance illustrent la Parenté de la Vierge (nos 3 à 6) ; l’une figure sainte Anne, les autres ses trois filles avec leurs familles, les soeurs de la Vierge ayant pour progéniture six des futurs apôtres. La partie inférieure a été complétée de scènes provenant de deux autres verrières. " Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640
Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
1. Légende de saint Denis.
"Cette scène du début de la légende de saint Denis provient de la même verrière que celles remontées en baie 13. Elle représente l’autel du Dieu inconnu érigé dans un temple d’Athènes (une inscription précise : DEO IGNOTO), devant lequel vient prier un aveugle que guérit Denis l’Aréopagite sur ordre de saint Paul. Ce dernier est rendu méconnaissable par le bouche-trou qui remplace sa tête. Vers 1515-1520. " Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640
Sauint Denis porte la tenue des docteurs en théologie médiéval, avec le bonnet carré , la robe rouge, le camail et la fourrure d'hermines. L'aveugle montre les signes de son indigence : couvre-chef, tunique trouée, culotte mal ajustée par une pauvre ceinture, chausses trouées au genou, gamelle de mendicité, et husseaux.
Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
2. Jugement dernier.
"Le panneau appartient à la verrière du Jugement dernier signalée en baie 13. Il figure la résurrection des morts, une âme assistée d’un ange quittant le plateau de la balance que tenait saint Michel – jadis figuré à droite –, et les élus se pressant au seuil de la tour d’or qui commande l’entrée du Paradis, gardée par saint Pierre, dont la tête est une réfection du XVIIe siècle. La scène est peinte en camaïeu de grisaille rousse et de jaune d’argent, avec quelques pièces de verres de couleurs. Des bouche-trous l’élargissent du côté gauche. Vers 1500-1510." Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640
À droite, un homme sort de son tombeau, mains jointes, regard tourné vers les cieux.
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3. Marie Jacobé, Alphée et leurs quatre fils.
"Marie Jacobé, coiffée d’un volumineux atour de tête à la mode germanique, et son époux Alphée sont assis dans une cathèdre, leurs quatre enfants, les saints Jude, Joseph le Juste, Simon et Jacques le Mineur, se tenant debout devant eux. La scène est presque intacte. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux
Le premier enfant tient un livre ouvert, le deuxième (saint Joseph le Juste ou Joseph Barsabas ?) porte un un écritoire glissé dans sa ceinture ; Jacques le Mineur se reconnaît à son bâton de foulon, instrument de son supplice.
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4. Marie Salomé, Zébédé et leurs deux fils.
"Marie Salomé et son époux Zébédée se tiennent derrière leurs fils, saint Jean et saint Jacques le Majeur, munis de leurs attributs habituels. La scène comprend des bouche-trous et des restaurations, notamment dans la partie supérieure. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux
Zébédée porte une aumônière à la ceinture. Saint Jean l'évangéliste bénit la coupe de poison (un dragon ailé) afin de la boire sans danger et de témoignenr de la puissance de son Dieu. Jacques Le Majeur se reconnaît à son chapeau, à sa besace et à son bourdon.
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5. La Vierge filant.
"La Vierge file la laine près du berceau de Jésus veillé par un ange, et saint Joseph travaille le bois, des anges recueillant les copeaux. On retrouve dans ce panneau peu altéré chacune des figures du Séjour de la Sainte Famille en Égypte d’Albrecht Dürer, y compris des détails tels que la couronne dont est coiffé l’ange de droite. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640
Albrecht Dürer, Le séjour de la Sainte Famille en Égypte, de La Vie de la Vierge, vers 1504.
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6. Sainte Anne, Joachim et la Vierge enfant.
"Sainte Anne, Joachim et la Vierge enfant sont tous trois assis, occupés à lire dans une salle au décor Renaissance ouverte sur un paysage. Le panneau est bien conservé. Vers 1505-1510.
Têtes de lancettes : 7 et 8. Sur fond rouge, un entablement supporte des anges assis autour de vases godronnés, panneaux demeurés à leur place primitive ; vers 1505-1510.
Le sommet est complété de bouche-trous, parmi lesquels deux écus du XVIe siècle aux meubles mis en plombs, l’un, d’azur à trois fasces ondées d’argent, identifié comme celui de la famille Bouffineau, l’autre de gueules à deux fasces d’or, peut-être celui de la famille d’Harcourt, placé sous un fragment du précédent remonté de biais."Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640
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7 et 8 Têtes de lancettes.
"Sur fond rouge, un entablement supporte des anges assis autour de vases godronnés, panneaux demeurés à leur place primitive ; vers 1505-1510.
Le sommet est complété de bouche-trous, parmi lesquels deux écus du XVIe siècle aux meubles mis en plombs, l’un, d’azur à trois fasces ondées d’argent, identifié comme celui de la famille Bouffineau, l’autre de gueules à deux fasces d’or, peut-être celui de la famille d’Harcourt, placé sous un fragment du précédent remonté de biais."Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640
"Les familles de la haute bourgeoisie charlraine donnèrent de nombreux lévites a l'église pendant l'épiscopal d'Erard de la Marck. Nous citerons parmi eux Michel de Champrond, [...] Claude Grenet, Charles Bouffineau, Guillaume Poussemotte, Sébastien Grenet." https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56057220.texte.r=.ngFR
Les Bouffineau furent marchands de sel à Chartres.
Tympan.
"Tympan, ajour principal : 9. Dieu le Père apparaît en buste dans une gloire d’or, portant la couronne fermée ; il tient le globe d’une main et bénit de l’autre. De part et d’autre, deux anges tiennent des phylactères exaltant la généalogie de la Vierge d’après le prophète Isaïe : EGREDITUR VIRGA DE RADICE IESSE. Le panneau serait intact sans le trou qui a fait perdre la tête de l’ange de gauche. Vers 1505-1510.
Écoinçons : deux anges jouent de la viole ; le style de ces figures, traitées en grisaille et jaune d’argent à l’exception de leurs ailes, s’accorde à celui des panneaux de la Sainte Parenté. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640
(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 78).
La citation Egredietur virga de radice Iesse, (et flos de radice ejus ascende) est souvent associée aux verrières mariales ou aux Arbres de Jessé. Elle signifie : "Un rameau poussera sur la racine de Jessé, un rejeton naîtra de ses racines, et portera du fruit" et est lu comme une annonce de la naissance de Jésus.
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La baie 18. Apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul. Jean Jouan, Jean Cousin v. 1540.
"Cette verrière, consacrée aux apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul après sa Résurrection, paraît ne pas avoir subi beaucoup de modifications et pourrait être encore à son emplacement d’origine, les bordures du registre supérieur épousant parfaitement la forme de la baie. Elle est constituée de deux scènes superposées dont les modèles ont certainement été commandés au peintre parisien Jean Cousin dans les années 1540 : l’inventivité et l’élégance du répertoire décoratif, la complication et l’amplitude des drapés, les physionomies des protagonistes, le dessin des mains et les paysages à l’antique sont en effet caractéristiques du style de l’artiste. De plus, de nombreux éléments de la Conversion de saint Paul se retrouvent dans une gravure attribuée à Cousin par Henri Zerner. Une autre version a été par la suite gravée par Delaune.
Selon Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, la facture de la verrière est semblable à celle du vitrail de Saint Michel combattant les anges rebelles dans la même église (baie 12) et à celle des panneaux de la Vie de la Vierge de Saint-Pierre de Chartres (Chartres, Center international du Vitrail), attribués au peintre-verrier Jean Jouan."
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1. Domine quo vadis ?
"Cet épisode de la vie de saint Pierre, qui ne figure pas dans les Actes des apôtres, semble d’invention tardive. Il est rapporté par saint Ambroise et repris par Jacques de Voragine dans la Légende dorée : fuyant les persécutions de Néron, l’apôtre cherche à quitter Rome par la voie Appienne, lorsqu’il voit apparaître Jésus portant sa Croix. Il lui demande : « Seigneur, où vas-tu ? » (DOMINE, QUO VADIS ?). Le Christ lui répond : « À Rome, pour me faire crucifier une seconde fois » (ROMAM EO ITERUM CRUCIFIGI). Honteux, Pierre retourne dans la ville subir le martyre. C’est ce dialogue, en latin, qui figure sur le cartouche placé au bas de la scène, dont la partie gauche a disparu.
L’encadrement, très plastique, est constitué de motifs de « cuirs » découpés, inspirés de ceux conçus par Rosso pour la Galerie François Ier de Fontainebleau et diffusés par des graveurs comme Antonio Fantuzzi ou Jean Mignon. Cependant, on ne relève aucune copie directe, l’ensemble étant savamment réinterprété par un artiste visiblement à l’aise dans ce répertoire.
Deux écus sont figurés dans les écoinçons de la partie supérieure. Les armoiries, traditionnellement associées à la famille Godeffroy, sont plus vraisemblablement celles de François Arroust, prévôt de Chartres de 1540 à 1547, et de sa femme Catherine Michon. La moitié droite de l’écu écartelé est restaurée." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/642
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2. La Conversion de saint Paul
"Saül, Juif hellénisé servant dans l’armée romaine, se rendait à Damas pour pourchasser les disciples du Christ, lorsqu’il fut aveuglé par une vive lumière qui le fit chuter de cheval. Il entendit alors une voix lui disant « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? ». Il se convertit et prit le nom de Paul. La scène prend place dans un encadrement tout aussi recherché que celui de la partie inférieure, quoique de structure différente, puisé à des sources de même origine interprétées avec autant de science : deux termes supportent un arc brisé orné d’une frise de rinceaux et de bucrânes qui épouse la forme de la baie. On note quelques restaurations, notamment la tête de l’un des soldats, et un emploi d’émail bleu plus abondant que dans le registre inférieur, où il se limitait à la couronne d’épines du Christ et à son voisinage. On en trouve en particulier pour le harnachement de l’un des chevaux et les guêtres de son cavalier. L’une des pièces présente même la particularité d’être peinte à l’émail bleu sur un verre de même couleur. En revanche, les paysages peints sur verre bleu sont traités de façon similaire dans les deux scènes."
(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51 et 82).
Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
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La baie 12. Saint Michel combattant les anges rebelles. Jean Jouan, 1547.
"Cette verrière, demeurée quasiment entière, est à son emplacement d’origine. Elle fut commandée au peintre-verrier Jean Jouan par la famille Grenet, titulaire de la chapelle, et fut posée en avril 1547.
Le sujet, le combat victorieux de l’archange saint Michel et des armées célestes contre Lucifer et les anges rebelles, est tiré de l’Apocalypse : « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon […] Le grand dragon appelé Satan fut précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui. » (Apocalypse, 1 2, 7). Le choix de cet épisode revient probablement à l’un des membres de la famille, l’avocat Michel Grenet qui, dans son testament rédigé quelques mois plus tard, demanda qu’une statue de son protecteur soit placée sur l’autel.
Saint Michel vêtu d’une armure étincelante, accompagné de deux anges, précipite Lucifer et d’autres démons dans les flammes de l’enfer.L’artiste possédait probablement la planche correspondante del’Apocalypse de Dürer, ainsi que la gravure de Jean Mignon sur le même sujet (Zerner, JM 50), mais ses emprunts à l’une comme à l’autre sont très ponctuels.
On sait aussi que le peintre-verrier Pierre Massonnet restaura la verrière en 1650. La tête de l’ange de gauche est une réfection de Charles Lorin en 1914, tandis que celle de l’ange de droite porte les traces d’une intervention plus ancienne, remontant probablement au XIXe siècle."
(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 74). https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/638
Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
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Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Le tympan : Dieu le Père.
"Au sommet, dans une nuée peuplée de chérubins, Dieu le Père assiste au combat, entouré par deux angelots tirant des flèches."
Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Le soubassement.
"Le soubassement, orné d’un grand cartouche et de serviettes, comporte des éléments insérés postérieurement. Il s’agit, au centre, d’un petit panneau carré peint à la grisaille, au jaune d’argent et à l’émail bleu, représentant une femme assise tenant un livre et, à droite, d’un écu dont les armes, d’azur au chevron d’argent accompagné de deux croix potencées d’or et, en pointe, d’une feuille de chêne de même, sont celles des Challine, descendants des Grenet et possesseurs de la chapelle à partir de la fin du XVIe siècle. Ces modifications pourraient être consécutives à des dégâts survenus pendant le siège de 1568."
Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Les vitraux anciens de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Les fenêtres hautes.
"Trente-trois fenêtres en plein cintre éclairent l'étage supérieur de l'église, les cinq du rond-point étant suivies de deux baies par travées."La baie 100, dans l'axe et ses voisines de part et d'autre regroupent les restes des armoiries et des emblèmes de ceux qui ont contribué à la réalisation de ces verrières blanches à bordures teintées d'émaux, menée en deux temps, en 1625 dans le chœur et vers 1630 dans la nef. Les panneaux, tous peints en grisaille, jaune d'argent et émaux, ont été redistribués tels qu'on les voit aujourd'hui à l’occasion de la restauration de ces fenêtres survenues vers 1895. Les doubles filets qui cernent chaque baie furent alors réalisés à partir des débris des anciennes bordures." (Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51 et 82).
Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 100.
"Ecu d'azur ouvert en chevron surmonté d'une crossette d'or accompagné de trois épis de blé."
Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 103.
Cet écu de sable au ciboire d'or est peut-être l'emblème d'une confrérie.
Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 105.
Ecu d'argent à la fontaine jaillissante d'or.
Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 107.
Écu au monogramme sur fond d'argent incluant peut-être les lettres A, V, B, R, et F.
Il évoque les marques des imprimeurs et des libraires, mais aussi des verriers de la cathédrale de Troyes à la fin du XVe siècle.
Marque de la baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.
— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.
Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. II. Le vaisseau sud (Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732) et la Vie de saint Jean-Baptiste. Le porche sud (Les quatre évangélistes et Marie-Madeleine pénitente).
En Bretagne, la mode du décor des plafonds lambrissés peints date de la période médiévale (Barral I Altet), comme à Merléac, à Châtelaudren à la fin du XVe siècle, et se poursuit ensuite à la chapelle Saint-Gonéry de Plougrescrant au début du XVIe siècle ou à Douarnenez au milieu du XVIIe siècle et à Saint-Divy. Sous le lambris peint de la chapelle Notre-Dame des Carmes de Neuillac, datant du XVIIIe siècle, a été découvert un lambris du XVe siècle.
Pour la période moderne, 39 lambris ont été inventoriés en Bretagne, dont 17 en Morbihan, 15 en Finistère, 5 en Côtes d'Armor et 2 en Ille-et-Vilaine.
La grande surface disponible des charpentes est particulièrement apte à recevoir des cycles narratifs liès à l'Enfance ou à la Passion du Christ, à la Vie de la Vierge, mais aussi aux scènes de la vie du saint ou de la sainte qui patronne le sanctuaire.
L'église Saint-Cornély et ses lambris.
L'église Saint-Cornély a été édifiée en 1639 (tour occidentale), 1659 (sacristie), 1669 (transept nord pour la confrérie du Saint-Sacrement), et 1685 (vaisseau sud pour la confrérie du Rosaire, et porche sud). Le porche nord ne fut érigé qu'à la veille de la Révolution. Elle renferme un buste-reliquaire du saint patron, dont des reliques se trouvent également à Saint-Avé et à la chapelle Saint-Guénolé de Locunolé.
L'église Saint-Cornély de Carnac est divisée en trois vaisseaux parallèles, c'est à dire deux bas-côtés ou "chapelles" — du Saint Sacrement au nord et du Rosaire au sud— et un vaisseau central où la nef est séparée du chœur depuis 1806 par une grille en fer forgé.
Les charpentes de ces trois vaisseaux sont lambrissés, et ces lambris sont entièrement peints, entre 1690 et 1732.
Les voûtes lambrissées sont décorées sur 750 mètres carrés (soit 8 073 pieds carrés) entre 1729 et 1732 . Ce décor a été classé « monument historique » le 5 mai 1960.
Je n'ai pas eu accès aux descriptions détaillées de ces ensembles de peinture, telles qu'on doit les trouver dans le mémoire de master d'histoire de l'art rédigé en 2021 par Valentine Guillevic , conservé à l'Université de Nantes, ou dans le mémoire rédigé par Guylaine Le Kernec en 1986.
Maud Hamoury donne de nombreux renseignents dans son ouvrage La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècle. Elle cite l'inscription indiquant "Ce lambris a este peint du tant de G.D :M :Remond Dugeurn Le Gril recteur de Carnac et Ian Le Gril procureur de Corneille ; 1731."
Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713, prit possession le 13. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière.
Je découvre que "Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, fut pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière." (Abbé Luco, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan année 1877 p. 131 à 136)
Les peintres : Jean-Baptiste le Corre et son fils Martin.
Maud Hamoury apporte beaucoup de précisions sur les peintres désignés pour ces lambris, et leurs rétributions. Je la cite :
-Jean-Baptiste Le Corre, dit sieur Dupont (Pontivy, vers 1670-Pontivy, 1740).
Fils du peintre, doreur et sculpteur, Louis Le Corre, sieur Dupont , peintre de Pontivy, il entra en 1689 en apprentissage pour 4 ans à Rennes puis revint à Pontivy où il se maria en 1695. En 1706, il réalisa lelambris de la chapelle Sainte-Tréphine de Pontivy, en neuf tableaux.
En 1716, il peint le lambris de la chapelle Notre-Dame du Crénénan de Ploerdut, et en 1724 celui de l'église de Bodéo.
En 1731, il peint pour 400 livres les 3 scènes de la Passion ( la Flagellation, du Portement de Croix et du Christ au Mont des Oliviers) du "porchet" de l'église de Carnac. Il doit aussi parachever le lambris de la vie de saint Corneille commencé par Joseph Galmay sur le lambris du vaisseau central.
Le 25 octobre 1731 [ou plutôt 1732], il reçoit 500 livres pour la peinture du lambris du Rosaire ( j'en déduis, vu la somme : celui de tout le vaisseau sud).
Son fils Martin Pierre Le Corre, sieur Dupont, né à Pontivy en 1699, l'aide dans ces travaux en 1731. Il est aussi l'auteur du tableau de l'Assomption du maître-autel.
Le vaisseau sud ou chapelle du Rosaire.
À Carnac, il existait une confrérie des hommes, celle du Saint-Sacrement, et une confrérie des femmes, celle du Rosaire. La première ayant fait édifier en chapelle tout le vaisseau nord de l'église , la Confrérie du Rosaire fit prolonger à son tour le côté sud vers 1685 et fit bâtir le porche sud. Deux retables occupent cette chapelle, celui de saint Jean-Baptiste, et celui de la Vierge. Le premier retable renfrerme un tableau (vers 1730) attribué à Dupont représentant la Descente de Croix, encadré des statues en bois de saint Dominique et sainte Catherine. Le retable de la Vierge renferme depuis 1715 une peinture de la Remise du Rosaire à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne, peint par un Chartreux d'Auray, entouré des 15 médaillons des mystères du Rosaire. Le tableau est encadré par les statues de sainte Anne avec Marie et de son mari Joachim.
I. Le Rosaire.
Toute la partie ouest est consacrée au Rosaire, avec ses mystères joyeux, douloureux et glorieux, mais aussi au Don du Rosaire.
Voilà la succession des tableaux, en partant du retable du mur sud, dans un sens horaire vers le fond de la nef et en revenant de l'autre côté du plafond vers l'est
Les Mystères Joyeux.
1. Annonciation
2. Visitation
3. Nativité
4. La Présentation de Jésus au Temple
5. Jésus enseignant aux docteurs de la Loi
Les Mystères douloureux.
6. Agonie de Jésus au Mont des Oliviers
7. Flagellation de Jésus
8. Couronnement d'épines
Côté nord
9. Don du Rosaire
10. Portement de Croix
11. Crucifixion.
Les Mystères Glorieux
12. Résurrection.
13. Ascension
14 Pentecôte.
15. Assomption de la Vierge
16. Couronnement de la Vierge
II. La Vie de saint Jean-Baptiste.
Les lambris de toute la partie est, voisine du chœur, sont consacrés à la Vie de saint Jean-Baptiste. Maud Hamoury écrit p. 216 "à Carnac, un peintre anonyme a copié cinq scènes d'une suite de Jean Leclerc de 1612 sur la Vie de saint Jean-Baptiste".
Il faut partir, pour suivre un ordre chronologique, du côté nord (après le Couronnement de la Vierge) et suivre le sens des aiguilles d'une montre :
16. Révélation de l'ange à Zacharie
17. La Naissance de saint Jean-Baptiste
18. Jean-Baptiste enfant prêchant dans le désert.
19. Prédication de Jean-Baptiste au Jourdain.
20. Jean-Baptiste emprisonné sur ordre de Hérode Antipas.
21. La décollation de Jean-Baptiste.
Les scènes narratives sont séparées par des sculptures en trompe-l'œil de cariatides et atlantes (supports anthropomorphes) ou parfois de personnages en pied, sous des arcades à angelots et pots-à-feu. Ailleurs sont placées des fenêtres à verrières losangées, elles aussi en trompe-l'-œil, au dessus de balustrades feintes. Le sommet de la voûte est peint en ciel étoilé où passent des nuages.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
LES 15 TABLEAUX DU CYCLE DU ROSAIRE.
Les Mystères Joyeux.
1. Annonciation.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
2. Visitation.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
3. Nativité.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
4. Présentation de Jésus au Temple.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
5. Jésus enseignant aux docteurs de la Loi.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
Les Mystères douloureux.
6. Agonie de Jésus au Mont des Oliviers
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
7. Flagellation de Jésus
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
8. Couronnement d'épines.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
Le côté nord.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
9. Don du Rosaire
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
10. Portement de Croix
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
11. Crucifixion.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
Les Mystères Glorieux
12. Résurrection.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
13. Ascension
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
14 Pentecôte.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
15. Assomption de la Vierge.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
16. Couronnement de la Vierge
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.
LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE.
Voir le cycle de la Vie de Jean-Baptiste à Saint-Fiacre (Le Faouët)
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.
16. Révélation de l'ange à Zacharie.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.
17. La Naissance de saint Jean-Baptiste.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.
18. Jean-Baptiste enfant prêchant dans le désert.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.
19. Prédication de Jean-Baptiste au Jourdain.
Cette scène est très classique, notamment à la Renaissance. Jean, monté sur une estrade derrière une balustrade en bois, prêche au peuple qui l'a rejoint sur les rives du Jourdain. Il est vêtu d'une peau de chameau. Sous une croix, un phylactère doit reproduire ses mots : ecce agnus dei.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.
20. Jean-Baptiste emprisonné sur ordre d'Hérode Antipas.
Le roi est assis sur son trône, devant des gardes et des conseillers, tandis que Jean apparaît derrière les barreaux de sa prison.
21. La décollation de Jean-Baptiste.
Hérodiate, femme d'Hérode, a obtenu la tête du prophète Jean le Baptiste après avoir fait danser sa fille Salomé devant le roi. Le bourreau, épaule gauche dénudée pour ne pas entraver son geste, remet la tête du saint à Salomé. Un garde est armé d'une hallebarde. Une trouée de lumière tombe sur la tête du saint.
Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.
LES LAMBRIS DU PORCHE . LES QUATRE ÉVANGÉLISTES ET MARIE-MADELEINE PÉNITENTE.
Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.
Saint Luc Matthieu (avec l'ange) devant son pupitre de rédacteurs des évangiles. Saint Jean (avec son aigle) trouvant l'inspiration sur fond de paysage marin évoquantt son séjour à Patmos.
Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.
Saint Luc (avec son taureau) et saint Marc (avec son lion) devant leur pupitre de rédacteurs des évangiles.
Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.
Marie-Madeleine pénitente.
Selon la Légende dorée de Jacques de Voragine, Marie-Madeleine, Marthe et Lazare seraient arrivés aux Saintes-Maries-de-la-Mer dans une marque sans voile. Marie-Madeleine aurait évangélisé la Provence et se serait retirée en pénitence dans la grotte de la Sainte-Baume où elle aurait vécue 33 ans en ermite.
Elle est représentée ici allongée dans la posture de la songeuse, méditatnt sur ses péchés ou sur la finitude de la vie, devant un pain, et le flacon de parfum qui rappelle, tout comme ses cheveux longs et dénoués, sa vie dissolue. Un navire à huniers fait voile vers une crique, rappellant l'arrivée de la sainte en Provence.
Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.
Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.
Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.
SOURCES ET LIENS.
—BARRAL Y ALTET (Javier), 1987, Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen-Âge en Bretagne, Académie des inscriptions et belles-lettres.
— GUILLEVIC ( Valentine), 2021. Étude des lambris peints de l'église Saint-Cornély, Carnac. Sous la direction d'Emmanuel Lamouche, Master 2 : Histoire de l'art, Université de Nantes, 2021. Non consulté.
—HAMON (Françoise), 1986 « L’église Saint-Cornély de Carnac », Congrès archéologique de France, Paris, Société française d’archéologie, 1986.
— HAMOURY (Maud), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles; Presses Universitaires de Rennes pages 176 et suiv., 208, 396, 461 et 509-510-511.
—LE GUENEDAL (abbé) 1913, Notice sur l’église de Carnac (Morbihan) : Patron Saint-Cornély, Hennebont, Normand, 1913.
—LE KERNEC (Guylaine), 1986, Les lambris peints de l’église Saint-Cornély Carnac, Etude sur la peinture monumentale dans le Morbihan, 1986, mémoire de maîtrise sous la direction de Monsieur Xavier Barral I Altet.
—Jacques de Voragine, La légende dorée, traduit par Teodor de Wyzewa, Paris, 1910.
:
1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
"Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)