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21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 21:20

Ensemble de  verrières (1960) de Jean Barillet pour l'église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent : la nef basse (16 baies) et le triforium (44 baies).

Voir :

Ensemble de 16 verrières  (1960) de Pierre Gaudin pour l'église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent : la Création, la Tentation et la Chute selon la Genèse, baies hautes de la nef  n° 208 à 222.

 

Voir  aussi :

PRÉSENTATION.

Généralités

Classé monument historique en 1840, 1862 et inscrit en 1965, le prieuré clunisien de Saint-Leu-d’Esserent, domine de son imposante silhouette ponctuée de trois tours la vallée de l’Oise. Elle compte parmi les œuvres majeures de l’architecture gothique en Ile-de-France. Bâtie, pour l’essentiel, entre les années 1140 (narthex), 1160 (chevet) et 1200 (nef) elle en illustre, en effet, les étapes les plus marquantes. De manière inhabituelle, son chevet est presque orienté au sud.

La nef est sans transept (comme de nombresues églises du XIIe siècle, N.D. de Senlis par exemple). Trois niveaux composent l'élévation de la nef : grandes arcades, triforium ajouré et fenêtres hautes, et l'extension de la surface vitrée à la fois en hauteur et en largeur, lui assure une luminosité accrue.

Le prieuré a pour origine une charte de donation promulguée en 1081 par Hugues, comte de Dammartin, en reconnaissance d’une rançon. La donation était conditionnée à l’affiliation directe du prieuré à l’abbaye mère de Cluny. Il comptera jusqu’à 34 moines à la fin du 13e siècle mais eut beaucoup à souffrir de la Guerre de Cent ans, notamment en 1359 et 1436. Classée très tôt parmi les Monuments historiques (1840), l’église fut restaurée à partir de 1855 mais parfois d’une manière excessive, comme au porche, dont l’étage inférieur a été refait presque totalement par Selmersheim entre 1882 et 1885.

En 1944, enfin, des bombardements endommagèrent considérablement les voûtes du vaisseau central et les deux tours du chœur et nécessitèrent une dernière campagne de restauration, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en chef des Bâtiments de France. (d'après https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/)

 

Les vitraux créés en 1960 par quatre maître-verriers.

L’église de Saint-Leu  fait partie lors du passage du roman au gothique, des premiers édifices où l’on permit à la lumière de pénétrer largement dans la nef, ce qui a conduit à l’art du vitrail.

« Les fouilles ont surtout mis au jour des restes de grisailles (cf. infra). Toutefois, dans les traces de l’incendie de 1436, on a retrouvé quelques morceaux de verre rouges, bleus, jaunes, peints au pinceau, mêlés à ceux de grisailles. Avant les bombardements, les vitraux étaient incolores à l’exception d’un vitrail du bas-côté sud composé de simples losanges transparents, jaunes, caramel, vert doux. Sur le mur du bas-côté nord subsistaient 4 vitraux blancs bordés d’un encadrement incomplet fait d’une bande jaune clair parcourue par une liane de lierre stylisé. Seul le vitrail remplacé par l’actuel Saint Jean-Baptiste était resté entier et ne fut pas abîmé par les bombardements  d’août 1944. «  (Annette Metzler )

Cette restauration fit l'objet en 1956 d'un concours sur projet (devis 1145/55) ouvert aux maîtres-verriers, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

Il est important de reproduire ici les articles 12 et 13 du « Cahier des conditions spéciales et clauses techniques applicables aux travaux de vitrerie à effectuer pour la réfection des vitraux. Concours sur projet. »

« Article 12. Descriptif ; Les travaux à réaliser sont indiqués au devis descriptif et estimatif ci-joint :

Article 13. caractéristique des vitraux à réaliser .

L'église de Saint-Leu d'Esserent s'inscrit parmi les premiers des grands édifices construits au milieu du XIIIe siècle avec le souci d'y faire pénétrer la lumière avec une abondance jusqu'à lors inconnue : les tribunes qui, à Notre-Dame de Senlis, à Noyon, mettent la nef en second jour, ont été supprimées et les baies s'agrandissent d'une campagne à l'autre.

Cette abbatiale était avant la dernière guerre complètement garnie de vitraux clairs à losanges dont s’accommodait fort bien sa belle architecture. Cependant, de récentes fouilles nous ont donné des indications précises sur les vitraux d'origine. Ils étaient du type à rinceaux entrelacés à feuilles et fleurs interprétées, vraisemblablement fort semblables à ceux contemporains que l'on peut voir encore en place à [l'abbaye de ] Saint-Jean-aux-Bois."

Chaque concurrent recevra quelques échantillons de verre retrouvés dans les fouilles de Saint-Leu-d'Esserent : d'autres un peu plus importants pourront leur être montrés au cabinet de l'Architecte.

On y remarquera les traces d'un décor de feuilles, de tiges et de fleurs, accusé par une grisaille souple et nerveuse d'échelle d'ailleurs différente selon les pièces retrouvées, vraisemblablement selon qu'elles proviennent de fenêtres plus ou moins élevées.

Ces indications précises sur les vitraux d'origine ont incité le Service des Monuments historiques à proposer aux maîtres-verriers la recherche d'un dessin moins sèchement neutre que le losange.

On ne devra pas non plus déduire des indications d'ordre archéologiques précédentes qu'il souhaite un pastiche dont on a abusé au point de rendre aujourd'hui odieuses toutes les vitreries de ce genre que nous a trop généreusement léguées le XIXe siècle.

S'il est demandé aux peintres-verriers de s'écarter du losange, c'est pour donner au dessin et aux valeurs de ces vitreries ton sur ton une signification équivalente à celle qui leur fut conférée au XIIe siècle par leurs prédécesseurs.

La simplicité, la sobriété, le calme et le dépouillement seront ici à rechercher, tout autant qu'il faudra exclure monotonie, fadeur ou sécheresse.

C'est aux ressources inépuisables du graphisme que l'on fera appel en recherchant des formes qui, pour être vivantes, devront être actuelles, mais avec cette mesure qui confère à l'architecture qu'elles orneront cette permanence des œuvres de grande classe.

On ne perdra pas non plus de vue que le charme de ces vitreries anciennes provenait de difficultés techniques aujourd'hui trop facilement résolues ; tout répétition mécanique devra être à cet égard proscrite.»

Nous ignorons le nombre de verriers qui ont postulé au concours, mais quatre d'entre eux ont été retenus. Il s'agit de Max Ingrand (chevet et rosace), Pierre Gaudin (nef haute), Jean Barillet (nef basse et triforium) et Jacques Le Chevallier (tribune). Il n'a pu être précisé qui (évêché ? Monuments historiques ?) a fixé le programme iconographique de chaque verrier. Les mêmes verriers étaient engagés en même temps, sur divers chantiers, dans le programme de reconstruction des dommages de guerre engagé dans l'Oise par l'architecte Jean-Pierre Paquet .

Jean Barillet. 

Jean Barillet (1912-1917) est le fils de Louis Barillet (1880-1948), qui, avec ses associés Jacques Le Chevallier (1896-1987) et Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957)  forgèrent au cours des années 1920- 1930 le renouveau du vitrail civil et religieux en France, au sein de l'Atelier Barillet, bâtiment d'avant garde dans le 15e arrondissement de Paris construit par l'architecte Robert Mallet-Stevens en 1932. L'atelier participe largement à la reconstruction des verrières endommagées par la Grande Guerre.
Jean Barillet reprend en 1948 l'atelier de son père, qu'il transfère au 279 rue de Vaugirard. Il fut chargé de vitrer les chapelles Saint-Lucien et Saint-Joseph du déambulatoire de la cathédrale de Beauvais. L'inventaire de ses œuvres reste à faire, mais on peut citer l'église de Louviers, ou celle de Villy-la-Forêt, ou encore celle de All Ballows à Weillingborough . Il réalisa en 1954 les vitraux de l'église du Sacré-Cœur d'Audincourt (Doubs)  conçus par Jean Bazaine et par Fernand Léger. Et ceux de l'église du Parc à Royan sur des cartons de Maurice Rocher .

Deux programmes : les baies basses, et le triforium de la nef.

 

 

1°) Les baies basses.

Les seize  baies basses voient se succéder, après celles du chœur confiées à Max Ingrand, à gauche, sept personnages de l'Ancien Testament (Prophètes et Patriarches), et à droite les sept sacrements,  une verrière honorant le Curé d'Ars et , au fond une verrière honorant saint Jean-Baptiste et une autre la Vierge de l'Immaculée-Conception :

Baies de gauche (n°impairs) depuis la nef  vers le chœur.

n° 21 : Jean-Baptiste.

n°19 : Adam et Ève.

n°17 : Noé.

n°15 : Abraham.

n°13 : Jacob.

n°11 : Joseph.

n°9 : Moïse.

 

Baies de droite : les sept sacrements, le Curé d'Ars et l'Immaculée-Conception.

n° 30 : l'Immaculée Conception.

n°28 : Le Baptême (chapelle du Rosaire).

n° 26 : la Confirmation (chapelle du Rosaire).

n°24 : l'Eucharistie.

n°22 : L'Ordre.

n°20 : La Pénitence.

n°18 : Le Mariage.

n°16: L'Extrême-onction.

n°14 : Jean-Marie Vianney, curé d'Ars.

 

2°) Les  baies du triforium.

Les 44 baies du triforium (galerie intermédiaire entre les baies hautes et basses, rythmée par des arcades sur colonnes) sont groupées par trois dans 12 "loges" et réunissent alors une rose entre deux baies cintrées. Puis viennent (depuis la nef) 4 ensembles de deux baies. 

 


 


 

 

I. LES 16 BAIES BASSES DE LA NEF.

 

 

A. LES BAIES DE GAUCHE.

Il s'agit de 7 baies à une seule lancette cintrée. Les motifs évoquant les personnages bibliques sont très sobrement dessinés, presques symboliques.

n° 21 : Jean-Baptiste.

Au fond de la nef dans la chapelle des fonts baptismaux, il est à l'écart du cycle qui débute avec le n°19.

Jean-Baptiste, vêtu d'une beau de bête (sa fameuse peau de chameau) et tenant la croix de celui dont il est le Précurseur, tend la main devant lui pour verser l'eau du Jourdain dans le mode de baptême par immersion. Ce geste rend la présence de ce vitrail parfaitement logique dans la chapelle des fonts baptismaux.

Tout le dessin est recouvert par un carroyage de traits de grisaille, et de succession de losanges, qui veille à  suivre la consigne du cahier des charges de l'architecte en chef des monuments historiques : simplicité et lumière, rappel des vitraux du XIIIe siècle de Saint-Jean-aux-Bois.

Pour chaque baie, la rigueur de cette monochromie sera tempérée par quatre ou six plots rouges, et parfois comme ici par des plages jaunes, tandis que les verres ont ce coloris vert-bouteille qui se retrouve sur l'ensemble des baies de la Prieurale, et lui conférent sa cohérence.

Vitraux de Saint-Jean-aux-bois in Viollet-le-Duc

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°19 : Adam et Ève. La Tentation.

Inscription ADAM ET ÈVE.

Jean Barillet a dessiné à gros traits de grisaille une pomme à droite et un serpent à gauche, sur un fond à croisillons et cercles conforme, là encore, aux modèles diffusés aux verriers.

 

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°17 : Noé.  L'arche, et l'arc-en-ciel de l'Alliance.

L'arche de Noé est dessinée flottant sur les flots alors que l'arc-en-ciel est tracé dans le ciel, comme il est écrit dans le Livre de la Genèse 9:12-13

"Et Dieu ajouta : Voici le signe de l’alliance que je conclus pour tous les âges à venir entre moi et vous et tout être vivant qui est avec vous :  je place mon arc dans les nuées ; il servira de signe d’alliance entre moi et la terre. "

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Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°15 : Abraham.

Le bélier fait allusion au sacrifice d'Isaac ; les six étoiles évoquent, comme dans le cas de Noé, l'alliance de Dieu avec son peuple. "Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux. Telle sera ta descendance" (Genèse 15:5). C'est une promesse de fécondité et de prospérité, après avoir exigé d'Abraham le sacrifice de son fils.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°13 : Jacob.

Jacob est évoqué par une échelle adossée à des nuages, au sein d'un cercle. C'est encore le rappel d'une alliance :

"Jacob eut un songe : voici qu'une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient ...Le Seigneur lui dit : "voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras." (Genèse 28,12-15)

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°11 : Joseph.

Il s'agit du fils de Jacob. La cruche, les vases, la coupe et le pain font allusion à l'épisode où Joseph met à l'épreuve ses frères :

"Joseph ordonna à son intendant: «Remplis de nourriture les sacs de ces hommes. Mets-en autant qu'ils pourront en porter et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac.  Tu mettras aussi ma coupe, la coupe en argent, à l'entrée du sac du plus jeune, avec l'argent de son blé.»" (Genèse 44:1-2)

Aux couleurs vertes se mèlent ici des teintes roses, et des billes jaunes.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°9 : Moïse.

On ne sait pourquoi Jean Barillet a représenté les Tables de la Loi en trois parties, et avec douze articles, (et non bien-sûr en deux tables jumelles avec les dix articles du Décalogue).

Notez les teintes roses du fond, la dominance verte, et les losanges et cercles du trait de grisaille. 

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

B. LES BAIES DE DROITE.

Il s'agit de baies à arc brisé, sauf, dans la chapelle du Rosaire, la baie 26 à deux lancettes trilobées et une rose polylobée,  et la baie 28, à trois lancettes trilobées et une rose polylobée.

n° 30 : l'Immaculée Conception.

La baie occupe, à droite au fond de la nef , l'emplacement symétrique de la baie n°21, celle de Jean-Baptiste, à gauche

Le vitrail reprend sobrement les symboles de Marie tels qu'ils apparaissent dans le chapitre 12 de l'Apocalypse : le soleil (en forme de fleur), et la lune, et  une couronne de 12 étoiles.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 28 : le Baptême (chapelle du Rosaire).

Baie à 3 lancettes trilobée et un tympan à écoinçons autour d'une rose à 6 lobes. 

lancette de gauche : le cierge (flamme rouge).

lancette médiane: 2 poissons sur un plat, rappel du miracle où Jésus a nourri une foule avec 5 pains et deux poissons (Matthieu 14:13-21)

lancette de droite : le Chrisme, monogramme du Christ réunissant la première et la dernière lettre de son nom « Christos » (« l'oint du Seigneur »), abrégé en XP, les lettres khi (X) et rhô (P) de l'alphabet grec. 

Au centre du tympan : la colombe de l'Esprit Saint en vol descendant, au nimbe crucifère (croix rouge).

 

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 26 : la Confirmation (chapelle du Rosaire).

Devant un cierge allumé, deux mains sont posées sur la tête d'un jeune garçon : c'est l'imposition des mains par l'évêque pour transmettre l'Esprit Saint.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°24 : l'Eucharistie. 

Trois pains sur un plat, et un calice surmonté d'une hostie marquée d'une croix rouge.

C'est ce vitrail qui accueille, en bas à droite, la signature du maître-verrier.

On lit :

J. BARILLET. T

PARIS XV

 

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°22 : L'Ordination.

Les symboles sont le monogramme christique A Ω (l'alpha et l'oméga) ; un chandelier à 3 cierges : une croix pectorale , explicités par l'inscription L'ORDRE.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°20 : La Pénitence.

En bas, une porte grillagée et les duex clefs de saint Pierre ; au dessus un anneau (ou lien?) et au sommet deux lys blanc, symboles de la pureté retrouvée après le pardon.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°18 : Le Mariage.

Deux urnes rappellent le miracle des Noces de Cana (ou la réunion de deux liquides). Deux alliances au dessus.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°16: L'Extrême-onction.

Au dessus de 4 cierges, la colombe au front portant la croix rouge remonte vers le Ciel, d'où elle était descendu lors du Baptême.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

n°14 : Jean-Marie Vianney, curé d'Ars.

Jean-Marie Vianney, né près de Lyon en 1786, fut nomme curé d'Ars (dans l'Ain) en 1817, et s'attira une réputation de sainteté qui le fit devenir patron de tous les curés.

Les deux épis du bas rappelent la célébration quotidienne de l'Eucharistie, et le fouet , la "discipline" qu'il s'imposait pour s'unir aux souffrances du Christ.

 

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies basses de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

II. LES 44 BAIES DU TRIFORIUM DE LA NEF.

Depuis le fond de la nef, se succèdent de chaque côté six groupes délimités par les arcades à colonnades et comportant chacun une baie cintrée, un oculus et une baie cintrée. Puis viennent de chaque côté deux ensembles de baies cintrées.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Une inversion au montage?

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

Les baies du triforium de Jean Barillet. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS.

—DURVIN (Pierre), 1961, "Les fouilles de l'église de Saint-Leu-d'Esserent" Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France  Année 1961  1959  pp. 70-72

https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1961_num_1959_1_6080

— GRUSON (père Philippe), EUVERTE (Michel), PELLE (Alain), 2020, Les  vitraux de la Prieurale de Saint-Leu d'Esserent. H.L. édition, 106 pages.

—HANQUIEZ (Delphine), 2005, « La nef de l’église prieurale de Saint-Leu-d’Esserent (Oise) », Revue archéologique de Picardie, n° 1-2, 2005, p. 119-133. 

https://www.persee.fr/doc/pica_0752-5656_2005_num_1_1_2415

—HANQUIEZ (Delphine), 5 mai 2008, thèse de doctorat à l’Université Lille III : « L’église Prieurale de Saint-Leu d’Esserent (Oise) – Analyse architecturale et Archéologique »

— METZLER (Annette) : les vitraux de l'abbatiale de Saint-Leu d'Esserent.

https://www.heritagelupovicien.fr/les-vitraux-de-labbatiale/

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux contemporains.
19 mars 2025 3 19 /03 /mars /2025 11:23

Les vitraux Pré-Renaissance et Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres.

 

Sur Chartres, voir :

 

Cet article destiné à partager mes clichés est largement documenté par l'ouvrage suivant :

Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Centre international du vitrail de Chartres, 2010 (pages 56 à 93 notamment).

J'ai repris (en retrait) leurs commentaires, mis en ligne sur le site suivant :

https://arviva.univ-tours.fr/exposition-vitraux/2-onglet.html

Voir aussi :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM28000772

PRÉSENTATION.

Jusqu'à la Révolution, Chartres comportait onze paroisses en plus des églises conventuelles (église Sainte-Foy, des Cordeliers, Saint-Hilaire, Saint-André, abbatiale Saint-Père-en-vallée), etc. La plupart de ces églises ont été détruites, ou leurs verrières démontées, procurant ainsi aux restaurateurs de l'église Saint-Pierre et de l'église Saint-Aignan un matériel disponible pour compléter les verres existant.

L'église Saint-Aignan aurait été fondée par saint Aignan, évêque d'Orléans vers 400, au cœur de la cité chartraine au Ve siècle. Elle fut rapidement la première paroisse de la cité : sa situation à l’intérieur des murs et sa proximité du château en font une de ses églises remarquables. Elle était la paroisse des comtes de Blois et de Chartres.

Détruite puis reconstruite aux 15e  et 16e siècles, elle présente alors une architecture de style gothique.

Les vitraux les plus anciens datent du XV et XVIe siècle mais beaucoup ont été détériorés pendant le siège de Chartres en 1568, lors de la deuxième guerre de religion. Malgré ces destructions, l'édifice présente un ensemble de 20 verrières classées monuments historiques . Si elle proviennent bien de Saint-Aignan, elles ont perdu pour la plupart leur emplacement d'origine, et elles ont été complétées par des pièces de réemploi.

"Rebâtie à la fin du XIIIe siècle, détruite puis reconstruite aux XVe et XVIe siècles, l’église Saint-Aignan, ancienne paroisse du château comtal et collégiale, présente un décor vitré d’une grande richesse. Les vitraux actuellement conservés sont pour l’essentiel ceux qui lui étaient destinés mais replacés de manière anarchique vers 1823. Seules les baies 12 et 18 sont demeurées homogènes et quelques panneaux de tympans sont encore en place."

"L'église Saint-Aignan renferme vingt-et-une baies (7, 9, 11 à 15, 18, 20, 22 et 100 à 110) garnies de vitraux exécutés entre la fin du XVe siècle et 1656. C’est en 1514 que débutèrent les travaux de construction de l’église, à partir des vestiges des édifices antérieurs. La pose des vitraux historiés s’effectua probablement au moment de l’achèvement de l’église et au cours des années suivantes. L’un d’entre eux est daté de 1547, un autre de 1566. Endommagés par faits de guerre, en 1568, leur restauration se poursuivit au cours du XVIIe siècle, notamment par les soins d’un verrier, Pierre Dubois, chargé en outre de l’exécution de 14 baies hautes dans la nef (marchés passés en 1630-1634). Certaines d’entre elles ont conservé les panneaux héraldiques des différents bienfaiteurs de l’église (XVIe et XVIIe siècles). Dans les années 1634-1646, les frères Massonet, « vitriers », procédèrent à quelques restaurations dans les verrières historiées du XVIe siècle. À nouveau fortement endommagés sinon totalement brisés par la grêle, en 1724, les vitraux furent réparés par M. Hubert, « vitrier ». Les vitraux de la nef ont été mis en caisses à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle : ils furent alors remisés chez le vitrier qui les avait ôtés ou dans une dépendance du monument. Reposés vers 1823, peu après la réouverture de l'église au culte, ces vitraux ont été redistribués de manière anarchique dans neuf des fenêtres de la nef : toutes abritent aujourd'hui des verrières composites, dans lesquelles rien n’est à sa place d’origine à l’exception des baies 12 et 18, restées homogènes, et de quelques panneaux des tympans qui n’ont jamais dû être retirés (baies 11, 14, 15, 20). L'atelier Lorin, établi à Chartres, restaura les vitraux des fenêtres hautes dans les années 1890 puis en 1923, ainsi que ceux de la nef autour de 1914. Déposés en 1939, ces vitraux ont été restaurés en 1943 par François Lorin sous la direction de Jean Trouvelot, architecte en chef des Monuments historiques, puis reposés en 1948. Endommagée par un incendie, la baie 14 a été restaurée en 1976 par l'atelier Hermet-Juteau (Gatouillat et Leproux, 2010)."

J'ai placé les baies dans un ordre chronologique.

 

La baie 9. Dormition de la Vierge par Pierre Courtois v.1485-1490.

 

"Les huit scènes dispersées d’un cycle de la Dormition de la Vierge, en grande partie regroupées dans la baie 9, illustrent l’activité d’artistes étrangers à la ville. Cette verrière, réalisée vers 1485-1490, est attribuée à l’atelier du peintre-verrier Pierre Courtois, sans doute installé à Évreux, en Normandie, dont le rayonnement est déjà identifié à Bernay (Eure), Dreux (Eure-et-Loir) et jusqu’à La Ferté Bernard (Sarthe).

Dans des encadrements architecturés de style flamboyant peints en grisaille et jaune d’argent sont figurés les différents épisodes de la Dormition, depuis l’Agonie de la Vierge (en bas à gauche) jusqu’à son Couronnement par la Trinité (tympan). L’attribution de la verrière de Saint-Aignan à Pierre Courtois repose sur ce qui caractérise ses œuvres attestées, entre autres le goût des tons rompus, les carnations peintes de préférence sur verre blanc, les visages féminins à l’ovale très pur, ou l’expression mélancolique des figures christiques. Outre la finesse d’exécution, on relève certains procédés techniques délicats, à l’exemple de la scène du miracle des impies dont les mains collées sur le cercueil sont des pièces montées en chef-d’œuvre, dans le panneau des funérailles de Marie (au milieu à droite)." (Gatouillat et Leproux in Arviva)

Les auteurs comparent cette Dormition avec celle de Notre-Dame des Marais de La Ferté-Bernard, peinte par Robert Courtois, auteur en 1498 de l'Arbre de Jessé de cet église. Les vitraux réalisés par Pierre Courtois  (père de Robert?) datent vers 1480.

Chacune des cinq scènes de la Dormition est encadrée par des colonnettes au fût taillé de losanges et soutenant un arc en rinceaux de tiges et de feuilles, et un phylactère décrivant la scène.

Un panneau de donation datant du XVIe siècle s'y ajoute en haut à gauche.

L'épisode est fondé sur des écrits apocryphes, comme celui du Pseudo-Jean, Sur la mort de Marie (IVe ou Ve siècle) ou La Légende dorée de Jacques de Voragine rédigée en latin entre 1261 et 1266.

Voir sur ce thème :

Voir aussi : Petrus Christus 1457-1467 https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_de_la_Vierge_(Petrus_Christus)

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

1. La Vierge alitée et mourante est entourée des apôtres. Elle est assistée d'une jeune femme (ou d'un ange, à bandeau portant une escarboucle).

Inscription COMME TOUS SALUÉRENT [...] NOSTRE DAME.

Jean est à sa gauche, tenant la palme du paradis qui lui a été remis par un ange. Pierre, précédent les autres apôtres, est agenouillé . Les draps du lit sont rouges.

L'épisode de la palme remis par un ange :

'Lorsque les apôtres se furent séparés, pour aller prêcher l’évangile aux nations, la sainte Vierge resta dans leur maison, qui était près de la montagne de Sion. Elle ne cessait point de visiter pieusement tous les lieux consacrés par son fils, c’est-à-dire ceux de son baptême, de son jeûne, de sa prière, de sa passion, de sa sépulture, de sa résurrection et de son ascension. Et Épiphane nous apprend qu’elle survécut vingt-quatre ans à l’ascension de son fils. Il ajoute que, comme la Vierge avait quinze ans lorsqu’elle mit au monde le Christ, et comme celui-ci avait passé sur cette terre trente-trois ans, elle avait donc soixante-douze ans lorsqu’elle mourut. Mais il paraît plus probable d’admettre, comme nous le lisons ailleurs, qu’elle ne survécut à son fils que douze ans, et qu’elle avait soixante ans, lors de son assomption : car l’Histoire ecclésiastique nous dit que, pendent douze ans, les apôtres prêchèrent en Judée et dans les régions voisines.

Un jour enfin, comme le désir de revoir son fils agitait très vivement la Vierge et la faisait pleurer très abondamment, voici qu’un ange entouré de lumière se présenta devant elle, la salua respectueusement comme la mère de son maître, et lui dit : « Je vous salue, Bienheureuse Marie ! Et je vous apporte ici une branche de palmier du paradis, que vous ferez porter devant votre cercueil, dans trois jours, car votre fils vous attend près de lui ! » Et Marie : « Si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, daigne me dire ton nom ! Mais, surtout, je te demande avec instance que mes fils et frères, les apôtres, se rassemblent autour de moi, afin que je puisse les voir de mes yeux avant de mourir, et rendre mon âme à Dieu en leur présence, et être ensevelie par eux ! Et je te demande encore ceci : que mon âme, en sortant de mon corps, ne rencontre aucun méchant esprit, et échappe au pouvoir de Satan ! » Et l’ange : « Pourquoi désirez-vous savoir mon nom, qui est grand et admirable ? Mais sachez qu’aujourd’hui même tous les apôtres se réuniront ici, et que c’est en leur présence que s’exhalera votre âme ! Car celui qui, jadis, a transporté le prophète de Judée à Babylone, celui-là n’a besoin que d’un moment pour amener ici tous les apôtres. Et quant au malin esprit, qu’avez-vous à le craindre, vous qui lui avez broyé la tête sous votre pied, et l’avez dépouillé de son pouvoir ? » Cela dit, l’ange remonta au ciel ; et la palme qu’il avait apportée brillait d’une clarté extrême. C’était un rameau vert, mais avec des feuilles aussi lumineuses que l’étoile du matin.

Or, comme saint Jean prêchait à Éphèse, une nuée blanche le souleva, et le déposa au seuil de la maison de Marie. Jean frappa à la porte, entra et salua respectueusement la Vierge. Et elle, pleurant de joie : « Mon fils Jean, tu te souviens des paroles de ton maître, qui m’a recommandé à toi comme une mère, et toi à moi comme un fils. Et voici que le Seigneur me rappelle, et que je confie mon corps à ta sollicitude. Car j’ai appris que les Juifs se proposaient, dès que je serais morte, de ravir mes restes et de les brûler. Mais toi, fais porter cette palme devant mon cercueil lorsque vous conduirez mon corps au tombeau ! » Et Jean lui dit : « Oh ! comme je voudrais que tous les apôtres mes frères fussent ici, pour préparer tes funérailles, et proclamer tes louanges ! » Et, pendant qu’il disait cela, tous les apôtres, dans les lieux divers où ils prêchaient, furent soulevés par des nuées, et déposés devant la maison de Marie. Et quand ils se virent réunis là, ils se dirent, tout surpris : « Pour quel motif le Seigneur nous a-t-il rassemblés aujourd’hui ? » Alors Jean sortit vers eux, leur annonça la mort prochaine de la Vierge, et ajouta : « Prenez garde, mes frères, à ne point pleurer quand elle sera morte, de peur que le peuple en voyant vos larmes, ne soit troublé et ne se dise : « Ces gens-là prêchent aux autres la résurrection, et, eux-mêmes, ils ont peur de la mort ! » Et saint Denis, le disciple de saint Paul, dans son livre sur les Noms de Dieu, nous fait un récit analogue, ajoutant que lui aussi était là, et que la Vierge sommeillait pendant l’arrivée des apôtres." (Légende Dorée)

Nombreux bouche-trous.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

2. Les apôtres et la Vierge sont agenouillés autour du lit vide. 

Les apôtres ont la tête levée et attendent la venue du Christ.

Inscription COMME TOUS CHANTÉRENT

Le dais du lit, rouge à franges dorées, recouvre la pièce, associé à des rideaux verts et une tête de lit rouge où une fleur blanche est gravée.

 

"Quand la Vierge vit tous les apôtres réunis, elle bénit le Seigneur et s’assit au milieu d’eux, parmi des lampes allumées. Or, vers la troisième heure de la nuit, Jésus arriva avec la légion des anges, la troupe des patriarches, l’armée des martyrs, les cohortes des confesseurs et les chœurs des vierges ; et toute cette troupe sainte, rangée devant le trône de Marie, se mit à chanter des cantiques de louanges. Puis Jésus dit : « Viens, mon élue, afin que je te place sur mon trône, car je désire t’avoir près de moi ! » Et Marie : « Seigneur, je suis prête ! » Et toute la troupe sainte chanta doucement les louanges de Marie." (Légende Dorée)

Nombreux bouche-trous dont une tête masculine sur l'épaule de la Vierge.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

3. La Dormition de la Vierge entourée des apôtres.

On reconnaît saint Jean, toujours placé à gauche  et qui place la palme entre les mains de Marie.  la palme et Pierre tenant le goupillon. Un autre apôtre tient le seau d'eau bénite, tandis qu'un autre encore tient une croix à longue hampe.

Inscription COM[MENT], suite non déchiffrée.

Devant saint Pierre, un personnage au fin visage tient les chaines d'un encensoir. Faut-il y voir Marie-Madeleine, célèbre pour sa beauté et son élégance et caractérisée par son lien avec les parfums ? Sa robe blanche est brodé d'or, autour du cou et sous la forme de fleurs à trois pétales.

Au coin inférieur droit, peint au trait sur verre blanc avec rehaut de jaune d'argent, deux criquets (réemploi).

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Les funérailles de la Vierge. 

Les apôtres, Jean en tête tenant la palme, portent le cerceuil, couvert du drap rouge. 

Inscription COMME LES APOTRES PORTENT LE CORPS.

Un homme en armure d'or (tête en réemploi de Dieu le Père barbu coiffé d'une tiare à triple couronne fleurdelisée)  et tenant une épée s'approche du cercueil et y pose la main. Il s'agit du "prince des prêtres" de la Légende Dorée, qui, avec d'autres Juifs, voulut s'emparer du cercueil. Les mains du prince se désséchèrent tandis que les autres Juifs étaient aveuglés.

Les deux mains blanches (dont une gantée de l'armure) sont montées en chef d'œuvre sur le verre rouge.

F. Gatouillat fait remarquer le sol en tapis de fleurs peint en grisaille et jaune d'argent sur le verre bleu.

"Attirés par la douceur de cette musique, tous les Juifs accouraient, s’informant de ce qui se passait. Quelqu’un leur dit : « C’est Marie que les disciples de Jésus portent au tombeau ! » Sur quoi les Juifs de prendre les armes et de s’exhorter l’un l’autre, en disant : « Venez, nous tuerons tous les disciples, et nous brûlerons ce corps qui a porté l’imposteur ! » Et le prince des prêtres, furieux, s’écria : « Voilà donc le tabernacle de celui qui a troublé notre race ! Et voilà les honneurs qu’on lui rend ! » Ce disant, il voulut s’approcher du cercueil pour le jeter à terre. Mais aussitôt ses deux mains se desséchèrent, et restèrent attachées au cercueil, pendant que les anges, cachés dans les nuées, aveuglaient tous les autres Juifs. Et le prince des prêtres gémissait et disait : « Saint Pierre, ne m’oublie pas dans ma peine, mais prie ton Dieu pour moi ! Rappelle-toi comment, un jour, je te suis venu en aide et t’ai excusé, quand une servante t’accusait ! »

Et Pierre lui dit : « Je n’ai pas le loisir de m’occuper de toi ; mais si tu veux croire en Jésus-Christ et en celle qui l’a enfanté, j’espère que tu pourras recouvrer la santé ! » Et le prince des prêtres : « Je crois que Jésus est le fils de Dieu et que voici sa sainte mère ! » Aussitôt ses mains se détachèrent du cercueil ; mais ses bras restaient desséchés et endoloris. Et Pierre lui dit : « Baise ce cercueil et dis que tu crois en Jésus-Christ ! » Ce qu’ayant fait, le prêtre recouvra aussitôt la santé ; et Pierre lui dit : « Prends, cette palme des mains de notre frère Jean, et pose-la sur les yeux de tes compagnons privés de la vue ; et tous ceux d’entre eux qui croiront recouvreront la vue ; mais ceux qui refuseront de croire seront privés de leur vue pour l’éternité ! »"

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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5. La mise au tombeau de la Vierge par les apôtres.

Saint Pierre bénit la défunte, en suivant sur un livre l'oraison. Saint Jean tient la palme, mais son visage a été remplacé par celui d'une tête barbue "peinte vers 1520" (Gatouillat et Leproux). L'inscription n'est que fragmentaire.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Un couple de donateurs.

Ce panneau, tout comme celui, jumeau, remonté en baie 15, devait provenir d'une verrière distincte datée vers 1500-1515.

Dans une niche surbaisée à décor arborescent, un couple de donateurs est suivi de ses six enfants. Le mari, suivi de deux fils, est présenté par saint Jacques le Majeur, la femme suivie de quatre filles,  par un saint archevêque.

Saint Jacques s'identifie son visage barbu, par son chapeau frappé d'une coquille, par sa besace elle aussi frappée d'une coquille, et par son bourdon.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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7. Le tympan en quadrilobe : le couronnement de la Vierge par la Trinité.

C'est la scène qui achève le cycle de la Dormition. "La tête du Christ, au nimbe orné de rais terminés en fleur de lys, est caractéristique du style de Pierre Courtois." (Gatouillat et Leproux).

Les écoinçons renferment deux anges en grisaille et jaune d'argent sur fond bleu, datés vers 1500-1515 et réalisés sur le même carton que la baie 7 : ils occupent sans doute à leur place d'origine.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 15. Dormition de la Vierge par Pierre Courtois v.1485-1490 (suite) et panneaux de différentes origines et époques.

"Le « désordre » du vitrage de Saint-Aignan reflète l’histoire mouvementée de l’église : vendue en 1792 à l’architecte voyer Laurent Morin, elle abrita un hôpital militaire, puis servit de grange à foin avant d’être restituée à la ville en décembre 1822 pour être rouverte au culte. Pendant cette période les vitraux de l’étage inférieur avaient été déposés et conservés en caisses. Le vitrier chargé de regarnir les fenêtres de la nef n’eut qu’à puiser dans ce stock, ce qui n’exclut pas qu’il ait pu introduire en complément quelques morceaux étrangers à Saint-Aignan. Les panneaux remployés furent alors restaurés en comblant les manques par des bouche-trous retaillés dans d’autres vitraux, à l’image de la baie 15, recomposée vers 1893 à l’aide de morceaux auparavant dispersés" arviva.univer-Tours

"L’ensemble des lancettes de la baie 15 a été recomposé vers 1893 par l’atelier Lorin de Chartres, à l’aide de morceaux auparavant dispersés, deux d’entre eux, le buste de saint Jean et la scène relative à sainte Catherine, étant probablement étrangers à l’église. Tandis que le tympan et les quatre panneaux du registre supérieur proviennent de plusieurs verrières narratives exécutées entre 1485 et 1510, le soubassement de la baie présente les restes des compositions héraldiques des fenêtres hautes de l’église, réalisées vers 1625-1630." arviva.univer-Tours

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

1 et 2. branches de lauriers entrecoupées , cadre ornemental provenant des fenêtres hautes (vers 1625-1630).

Les branches de laurier sont teintées d'émaux rouge et bleus. 

Panneau  1.

L'écu est remplacé par un panneau civil du XVIIe siècle où quatre anges (jaune d'argent, grisaille et émail bleu) sont en adoration devant un reliquaire d'or en forme de chapelle.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Panneau 2 :

Le champ de l'écu est occupé par un rondel figurant sainte Marguerite issant du dragon (grisaille et jaune d'argent, vers 1500) au dessus d'un autre panneau civil rectangulaire du XVIIe siècle représentant sainte Catherine, dont on voit la roue et l'épée, la jupe bleue, et le buste du roi à ses pieds.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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3. Sainte Catherine dans sa prison. Vers 1510-1520.

La sainte, nue mais assistée par deux anges, convertit l'impératrice, femme de Maxence, et Porphyre, capitaine des gardes.

La scène est tirée  d'une suite narrative provenant d'un autre édifice chartrain.

Les deux visages féminins sont très ronds. L'impératrice porte sur la tête une coiffe comme en portait Anne de Bretagne à la même époque, et un manteau rouge à manches larges et fourrées. Porphyre porte un bonnet rouge, tout à fait Renaissance, et qui devait être orné d'un plumet.

 

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Scène de la Dormition. 1485-1490. 

"À gauche, deux apôtres assis, l’un muni d’un livre, proviennent d’une des scènes du cycle de la Dormition de la Vierge exécuté en 1485-1490 ; leurs têtes, aux carnations réchauffées, sont des exemples de la restauration subie par la verrière vers 1520. À droite, saint Jean l’Évangéliste tient la coupe empoisonnée, son attribut habituel ; la figure, dont le buste est seul conservé, patronnait probablement des donateurs ; elle pouvait appartenir à un vitrail d’une autre église. Fin du XVe siècle. Comme le panneau 3, ces deux éléments servaient de bouche-trou dans une baie de l’étage supérieur avant 1850.

Remontés au-dessous d’eux et à l’extrême droite, on reconnaît deux fragments de la verrière du Jugement dernier déjà signalée dans les baies 13 et 14 : un ange porte une âme devant la tour du paradis, un autre sonne la résurrection des morts. Vers 1500-1510." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641

 

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

5. Un couple de donateurs et ses onze enfants présentés par saint Jacques Le Majeur et un saint évêque.

 

 

"Un couple de donateurs, avec ses onze enfants, est présenté par un saint évêque et saint Jacques le Majeur, identifiable par les insignes des pèlerins ; la tête de ce dernier est perdue, comme celle du père de famille, remplacée par une autre. Le panneau, utilisé en baie 7 avant 1893, est similaire à celui décrit en baie 9. L’arc supérieur est rogné, mais l’amorce du culot de l’encadrement est conservée d’un côté. Vers 1500-1515." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641

Ce sont les mêmes donateurs que pour la scène homologue aujourd'hui en baie 9 (cf). Le chapeau de Jacques Le Majeur, seul indice d'identification avec la barbe longue et le bourdon, est peint de façon très réaliste, puisqu'il porte non seulement la coquillle des pèlerins, mais aussi un bourdonnet, et une image de pèlerinage (un visage vu de face).

Le donateur, mains jointes, visage remplacé par un réemploi, porte une robe rouge-pourpre recouvert par un manteau gris, plissé, aux manches fendues et doublées de fourrures. Il pourrait s'agir d'un marchand. 

Derrière lui viennent ses cinq fils, portant le même manteau.

L'épouse porte une coiffe dont le voile, formant un cornet vers l'arrière, débute par deux ailes couvrant les tempes et les joues. Elle est vêtue d'un manteau du rouge le plus vif, au décolleté en V et aux manches à larges revers. Son front et ses sourcils sont épilés. Ses yeux sont en amande, mais ce terme est trop vague pour désigner leurs formes en croissant effilé . La bouche est pulpeuse.

Les filles, plus grandes que les fils, portent une coiffe semblable à celle de leur mère, et un manteau, de couleur verte ou bleue.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Un des panneaux de la Dormition de Pierre Courtois v. 1485-1490.

"L’encadrement de colonnettes à décor losangé permet de reconnaître dans cette scène un des panneaux du cycle de la Dormition de la Vierge attribué à Pierre Courtois, bien qu’elle soit devenue confuse en raison des bouche-trous qui altèrent toute la partie centrale. 

Parmi les pièces d’origine, on distingue, à gauche, des objets d’orfèvrerie posés sur une table, et à droite, deux têtes féminines – la Vierge et une suivante ? –, ainsi que quelques fragments de drapés. Ce sujet, décrit comme « trois saintes femmes » en 1850 et 1860, était alors placé en baie 7. Vers 1485-1490." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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7. Le tympan : miracle de saint Sébastien.

"Cette scène de la vie de saint Sébastien, restée à sa place initiale, est la seule rescapée du cycle qui remplissait toute cette fenêtre. D’après la Légende dorée, saint Sébastien procède ici à la guérison du préfet de Rome Chromace, en présence du fils de celui-ci, Tiburce, et de Polycarpe. La scène serait intacte sans les plombs de casse qui y ont été introduits. Vers 1515-1520.
Écoinçons : les putti peints en grisaille et jaune d’argent sur fond bleu sont probablement en place. Vers 1515-1520." (Gatouillat et Leproux)

Sur cette scène d'une coloration raffinée, Sébastien, le fameux capitaine  de la garde prétorienne de Dioclétien, un bel éphèbe blond, est coiffé d'une toque à quatre plumes blanches, tandis que le préfet porte un turban rouge constellé de bijoux. Des pots en étain sont rangés sur une étagère, et à gauche une main en gros plan tend une coupe : nous sommes à l'intérieur d'une chambre. Les deux hommes se serrent les mains, chacun avançant la jambe vers son interlocuteur. À droite, un homme (Tiburce?) porte une boîte rectangulaire.

Je consulte le texte de la Légende Dorée : il y est fait mention d'une chambre d'astronomie :

"Et le vieux Tranquillin, qui était atteint d’une maladie grave, guérit dès qu’il fut baptisé. Ce qu’apprenant le préfet de la ville de Rome [Chromace], qui était lui-même très malade, demanda à Tranquillin de lui amener l’homme qui l’avait guéri. Et quand le vieillard lui eut amené Sébastien et Polycarpe, il les pria de lui rendre la santé. Mais Sébastien lui dit qu’il ne guérirait que s’il permettait à Polycarpe et à lui de briser en sa présence les idoles des dieux. Et, le préfet Chromace ayant fini par y consentir, les deux saints brisèrent plus de deux cents idoles. Puis ils dirent à Chromace : « Puisque l’acte que nous venons de faire ne t’a pas rendu la santé, c’est donc que, ou bien tu n’as pas encore abjuré tes erreurs, ou bien que tu gardes debout quelque autre idole ! » Alors il avoua qu’il possédait, dans sa maison, une chambre où était représenté tout le système des étoiles, et qui lui permettait de prévoir l’avenir : ajoutant que son père avait dépensé plus de deux cents livres d’or pour l’installation de cette chambre. Et saint Sébastien : « Aussi longtemps que cette chambre ne sera pas détruite, tu ne retrouveras pas la santé ! » Et Chromace consentit à ce qu’elle fût détruite. Mais son fils Tiburce, jeune homme des plus remarquables, s’écria : « Je ne souffrirai pas que l’on détruise impunément une œuvre aussi magnifique ! Mais comme, d’autre part, je souhaite de tout mon cœur le retour de mon père à la santé, je propose que l’on chauffe deux fours, et que, si après la destruction de cette chambre mon père ne guérit pas, les deux chrétiens soient brûlés vifs ! » Et Sébastien : « Qu’il en soit fait comme tu as dit ! » Et pendant qu’il brisait la chambre magique, un ange apparut au préfet et lui annonça, que le Seigneur Jésus lui avait rendu la santé. Alors le préfet et son fils Tiburce et quatre mille personnes de sa maison reçurent le baptême. Et Zoé, qui s’était convertie la première, fut prise par les infidèles et mourut après de longues tortures ; ce qu’apprenant le vieux Tranquillin s’écria : « Voici que les femmes nous devancent au martyre ! » Et lui-même fut lapidé peu de jours après."

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 11. Quatre saints évêques, vers 1515-1530.

 

H = 3 m-L = 1,10 m."Les deux lancettes abritent quatre saints évêques en pied provenant de verrières différentes, complétées par de nombreux bouche-trous. Lesencadrements architecturaux en arc surbaissé indiquent les premières décénnies du XVIe siècle. La baie 11 est constituée de deux lancettes trilobées, divisées en deux registres, surmontées d'un tympan à trois ajours."

https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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1. Saint Martin de Tours. 

"Saint Martin, archevêque de Tours, identifié par l’inscription portée au centre de l’arc supérieur de sa niche, se tient dans un édicule tendu de damas, muni d’un livre et de la croix  archiépiscopale. Sa chape est enrichie d’un galon rouge gravé, technique également employée pour le nimbe. Dans la partie inférieure perturbée de bouche-trous, on discerne le contour d’un écu. Vers 1515-1520." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

Sur le verre rouge gravé (verre rouge plaqué à un verre blanc, et gravé à l'acide ou à la molette), lire Roger Barrié :

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796

Le galon est gravé de points blancs, le nimbe est cerclé d'un trait blanc.

La niche est tendue d'un drap d'honneur bleu damassé et bordé d'or comme dans une chapelle seigneuriale sous quatre baies cointrées à verrières losangées.

Le motif du damas du manteau doublé de soie verte s'apparente à un ananas au centre d'un cercle flammé.

 

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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2. Saint Denis, évêque de Paris.

"Saint-Denis, soutenu par deux anges, tient dans ses mains sa tête tranchée ; un paysage apparaît au fond. La chape faite de verres rouges gravés a été partiellement remplacée. L’encadrement, un arc orné de médaillons à l’antique, est en revanche resté presque intact. Le nom du saint est inscrit sur un phylactère placé en bas à gauche. Vers 1520-1530." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

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3. Saint Nicolas de Myre.

   "identifiable grâce à la représentation des trois enfants qu’il a ressuscités, il protège un clerc donateur, agenouillé à gauche sur un sol carrelé teinté de jaune d’argent. Le panneau a subi maintes altérations : le saint est défiguré par une restauration, et la tenture du fond est constituée de bouche-trous. Mais sa qualité transparaît dans la souplesse du drapé de la chape bleue bordée de jaune d’argent. Vers 1515-1520.

Tête de lancettes  :  un sommet de dais gothique sur fond rouge abrite le haut d’un paysage peint sur verre bleu clair.  Premier quart du XVIe siècle. "

On retrouve la présentation du saint dans une chapelle à verrière cintrées, tendue d'un drap d'honneur rouge à galon doré.

Le clerc donateur porte un manteau plissé blanc à larges manches sur  une robe rouge.

Les trois enfants sauvés par saint Nicolas sortent du saloir, mains jointes.

Une belle pièce de réemploi en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc montre une jeune femme (Grâce?) parmi des rinceaux perlés où est suspendue une clochette.

 

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Saint Aignan, évêque de Chartres.

"Il se tient dans un paysage où se voit, selon Métais, le château de Vauventriers, celui de sa famille. Il est nommé sur une inscription placée en bas à gauche : Ygnen. Le panneau, quasiment intact, provient d’une verrière du bas-côté sud offerte par le chapitre de l’église, qui portait la date de 1518."

Tête de lancette : un fragment de dais Renaissance, rapporté, est orné de putti tenant des guirlandes de perles. Premier quart du XVIe siècle. "

 https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

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7. Tympan, quadrilobe  Premier quart du XVIe siècle : la Trinité souffrante.

"La Trinité souffrante apparaît dans une gloire ovoïde, entourée d’une nuée d’anges peints sur fond bleu-gris. Dieu le Père, coiffé de la triple couronne, tient devant lui le Christ en croix, la colombe du Saint-Esprit étant figurée devant sa barbe. Ce panneau bien conservé est demeuré à sa place initiale.
Écoinçons : deux anges, revêtus de dalmatiques colorées, sont tirés du même carton retourné. Comme le précédent, les deux panneaux paraissent en place. Premier quart du XVIe siècle." (Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 72).

 

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La baie 13. Adam et Ève ; Vie de saint Denis ; Vie de sainte Barbe ..., vers 1500, 1520 et 1656.

 

"La baie 13 est constituée d'une lancette divisée en trois registres : I. Partie rectiligne de la fenêtre : des panneaux originaires de trois verrières distinctes se trouvent ici regroupés, deux provenant de l’histoire de saint Denis, deux autres de celle de sainte Barbe, et deux éléments de l’Expulsion du paradis."

 

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1  L’ange chasse Adam et Ève du paradis. Jean Chastellain, v. 1520

2. Adam et Éve expulsé du paradis, Jean Vacher 1656.

"1. l'ange est environné de phylactères édictant la condamnation divine (Genèse 3, 1 6-19) : MULTIPLICABO […] MALEDICTA EX EA […] Ce fragment, attribuable au parisien Jean Chastellain, est le panneau supérieur gauche de la scène qui occupait initialement le bas des lancettes de la baie nord de la chapelle de la Vierge. Vers 1520. La tête de l’ange, interpolée, est une pièce tirée d’un vitrail du milieu du XVIe siècle. 

2. Adam et Ève quittent le paradis. Cette portion de scène, complément du panneau 1, est une réfection du milieu du XVIIe siècle, peinte sur fond d’émaux bleus et violets, aujourd’hui écaillés."

https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/639

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Éve, par Jean Vacher 1656.

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Inscription de restauration.

 "Au-dessus de ce panneau et du précédent, se lit l’inscription qui soulignait la scène du registre supérieur de la verrière, relative aux Litanies de la Vierge : QUAE EST ISTA QUAE PROGREDITUR UT AURORA CONSURGENS […] ELECTA UT SOL […] UT CASTRORUM ACIE […], et la référence du Cantique des Cantiques, suivie de la date de [16]56 et de la signature de Jean Vacher, le peintre-verrier auteur de cette restauration."

La référence du Cantique des Cantiques 6:9 est : 

 Quae est ista quae progreditur quasi aurora consurgens, pulchra ut luna, electa ut sol, terribilis ut castrorum acies ordinata? Canticum Canticorum 6:9 "Une seule est ma colombe, ma parfaite; Elle est l'unique de sa mère, La préférée de celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse; Les reines et les concubines aussi, et elles la louent."

 

 

Les vitraux  de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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3. Saint Denis comparaît devant le préfet Fescennius assis sur un trône.

"Le saint a les mains entravées de cordes que tient le soldat qui le suit ; Rustique et Eleuthère, figurés à l’arrière-plan, attendent leur jugement. Les débris du commentaire […] RUSTIQUE ET […] FURENT AMENEZ […] sont complétés des fragments d’une autre inscription. Vers 1515-1520."

 

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4. Sainte Barbe s’apprête à subir le martyre.

"Dans un paysage rocheux, le père de la sainte, richement vêtu d’un manteau damassé doublé d’hermine, la menace de son sabre ; à droite, la représentation de la sainte, altérée par diverses interpolations, laisse à peine deviner qu’elle tournait le dos, agenouillée en prière. Le début de l’inscription est conservé : COMMENT SON PERE LA VEULT [OCCIRE]. Vers 1515-1520."

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5. Saint Denis et ses compagnons.

"La dernière communion de saint Denis et de ses compagnons, les diacres Rustique et Eleuthère, dans leur prison, leur est administrée par le Christ suivi d’un ange. Des bouche-trous ont remplacé la tête du Christ et une partie de la tunique de l’ange. Sur l’inscription en partie conservée se déchiffre […] EN LA CHARTRE LUI DONNA MESSIRE […]. Vers 1515-1520."

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6. Sainte Barbe, emprisonnée, reçoit les consolations du Christ.

 

"La scène est bien conservée, mais l’inscription, soulignant la représentation comme dans la légende de saint Denis, a presque disparu : COMMENT NOTRE [SEIGNEUR…]. Vers 1515-1520."

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Amortissement : 7 et 8.

"L’ensemble est composé de bouche-trous divers, parmi lesquels plusieurs fragments d’une cour céleste, petits personnages peints en grisaille rousse et jaune d’argent, provenant de la verrière d’une Jugement dernier dont on reconnaît d’autres éléments en baies 14 et 15. Vers 1500-1510. D’autres fragments sont teintés d’émaux, notamment des portions de bordures du XVIIe siècle intégrant deux écus armoriés, sans doute originaires des fenêtres hautes (1625-1630).

L’écu de gauche est parti des familles Chouayne, d’azur à deux épées d’argent gainées d’or posées en sautoir, cantonnées de quatre croissants d’or, et Symon, d’azur au chevron d’argent accompagné de trois cygnes becqués et membrés de sable.

L’écu de droite, d’azur fascé d’argent, accompagné en chef de trois coquilles d’argent, et en pointe d’une étoile d’or, est celui des Lebeau, qui possédaient la chapelle éclairée par la baie 7, et qui ont laissé d’autres marques de leur contribution au vitrage de l’étage supérieur, l’une en baie 106, l’autre maintenant remployée en baie 22."

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 76).

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La baie 14. Parenté de la Vierge v.1500-1520.

 

 

"La fenêtre est celle de la chapelle octroyée en 1504 à Regnault de Gyvès, prévôt de Chartres; sa verrière est conservée en grande partie à son emplacement initial, y compris les panneaux des têtes de lancettes et ceux du tympan.
Lancettes : restées à leur place d’origine dans la partie supérieure, quatre scènes encadrées d’architectures mêlant les vocabulaires flamboyant et Renaissance illustrent la Parenté de la Vierge (nos 3 à 6) ; l’une figure sainte Anne, les autres ses trois filles avec leurs familles, les soeurs de la Vierge ayant pour progéniture six des futurs apôtres. La partie inférieure a été complétée de scènes provenant de deux autres verrières. " Gatouillat et Leproux,  https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

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1. Légende de saint Denis.

"Cette scène du début de la légende de saint Denis provient de la même verrière que celles remontées en baie 13. Elle représente l’autel du Dieu inconnu érigé dans un temple d’Athènes (une inscription précise : DEO IGNOTO), devant lequel vient prier un aveugle que guérit Denis l’Aréopagite sur ordre de saint Paul. Ce dernier est rendu méconnaissable par le bouche-trou qui remplace sa tête. Vers 1515-1520. " Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

Sauint Denis porte la tenue des docteurs en théologie médiéval, avec le bonnet carré , la robe rouge, le camail et la fourrure d'hermines. L'aveugle montre les signes de son indigence : couvre-chef, tunique trouée, culotte mal ajustée par une pauvre ceinture, chausses trouées au genou, gamelle de mendicité, et husseaux.

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2. Jugement dernier.

"Le panneau appartient à la verrière du Jugement dernier signalée en baie 13. Il figure la résurrection des morts, une âme assistée d’un ange quittant le plateau de la balance que tenait saint Michel – jadis figuré à droite –, et les élus se pressant au seuil de la tour d’or qui commande l’entrée du Paradis, gardée par saint Pierre, dont la tête est une réfection du XVIIe siècle. La scène est peinte en camaïeu de grisaille rousse et de jaune d’argent, avec quelques pièces de verres de couleurs. Des bouche-trous l’élargissent du côté gauche. Vers 1500-1510." Gatouillat et Leproux,  https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

À droite, un homme sort de son tombeau, mains jointes, regard tourné vers les cieux.

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3. Marie Jacobé, Alphée et leurs quatre fils.

"Marie Jacobé, coiffée d’un volumineux atour de tête à la mode germanique, et son époux Alphée sont assis dans une cathèdre, leurs quatre enfants, les saints Jude, Joseph le Juste, Simon et Jacques le Mineur, se tenant debout devant eux. La scène est presque intacte. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux

Le premier enfant tient un livre ouvert, le deuxième (saint Joseph le Juste ou Joseph Barsabas ?)  porte un  un écritoire glissé dans sa ceinture ;  Jacques le Mineur se reconnaît à son bâton de foulon, instrument de son supplice.

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4. Marie Salomé, Zébédé et leurs deux fils.

"Marie Salomé et son époux Zébédée se tiennent derrière leurs fils, saint Jean et saint Jacques le Majeur, munis de leurs attributs habituels. La scène comprend des bouche-trous et des restaurations, notamment dans la partie supérieure. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux

Zébédée porte une aumônière à la ceinture. Saint Jean l'évangéliste bénit la coupe de poison (un dragon ailé) afin de la boire sans danger et de témoignenr de la puissance de son Dieu. Jacques Le Majeur se reconnaît à son chapeau, à sa besace et à son bourdon.

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5. La Vierge filant.

"La Vierge file la laine près du berceau de Jésus veillé par un ange, et saint Joseph travaille le bois, des anges recueillant les copeaux. On retrouve dans ce panneau peu altéré chacune des figures du Séjour de la Sainte Famille en Égypte d’Albrecht Dürer, y compris des détails tels que la couronne dont est coiffé l’ange de droite. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

 

Albrecht Dürer, Le séjour de la Sainte Famille en Égypte, de La Vie de la Vierge, vers 1504.

 

 

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6. Sainte Anne, Joachim et la Vierge enfant.

"Sainte Anne, Joachim et la Vierge enfant sont tous trois assis, occupés à lire dans une salle au décor Renaissance ouverte sur un paysage. Le panneau est bien conservé. Vers 1505-1510.
Têtes de lancettes : 7 et 8. Sur fond rouge, un entablement supporte des anges assis autour de vases godronnés, panneaux demeurés à leur place primitive ; vers 1505-1510.

Le sommet est complété de bouche-trous, parmi lesquels deux écus du XVIe siècle aux meubles mis en plombs, l’un, d’azur à trois fasces ondées d’argent, identifié comme celui de la famille Bouffineau, l’autre de gueules à deux fasces d’or, peut-être celui de la famille d’Harcourt, placé sous un fragment du précédent remonté de biais."Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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 7 et 8 Têtes de lancettes.

"Sur fond rouge, un entablement supporte des anges assis autour de vases godronnés, panneaux demeurés à leur place primitive ; vers 1505-1510.

Le sommet est complété de bouche-trous, parmi lesquels deux écus du XVIe siècle aux meubles mis en plombs, l’un, d’azur à trois fasces ondées d’argent, identifié comme celui de la famille Bouffineau, l’autre de gueules à deux fasces d’or, peut-être celui de la famille d’Harcourt, placé sous un fragment du précédent remonté de biais."Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

"Les familles de la haute bourgeoisie charlraine donnèrent de nombreux lévites a l'église pendant l'épiscopal d'Erard de la Marck. Nous citerons parmi eux Michel de Champrond, [...] Claude Grenet, Charles Bouffineau, Guillaume Poussemotte, Sébastien Grenet." https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56057220.texte.r=.ngFR

Les Bouffineau furent marchands de sel à Chartres.

 

Tympan.

"Tympan, ajour principal : 9. Dieu le Père apparaît en buste dans une gloire d’or, portant la couronne fermée ; il tient le globe d’une main et bénit de l’autre. De part et d’autre, deux anges tiennent des phylactères exaltant la généalogie de la Vierge d’après le prophète Isaïe : EGREDITUR VIRGA DE RADICE IESSE. Le panneau serait intact sans le trou qui a fait perdre la tête de l’ange de gauche. Vers 1505-1510.
Écoinçons : deux anges jouent de la viole ; le style de ces figures, traitées en grisaille et jaune d’argent à l’exception de leurs ailes, s’accorde à celui des panneaux de la Sainte Parenté. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 78).

La citation Egredietur virga de radice Iesse, (et flos de radice ejus ascende) est souvent associée aux verrières mariales ou aux Arbres de Jessé. Elle signifie : "Un rameau poussera sur la racine de Jessé, un rejeton naîtra de ses racines, et portera du fruit" et est lu comme une annonce de la naissance de Jésus.

 

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 18. Apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul. Jean Jouan, Jean Cousin v. 1540.

"Cette verrière, consacrée aux apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul après sa Résurrection, paraît ne pas avoir subi beaucoup de modifications et pourrait être encore à son emplacement d’origine, les bordures du registre supérieur épousant parfaitement la forme de la baie. Elle est constituée de deux scènes superposées dont les modèles ont certainement été commandés au peintre parisien Jean Cousin dans les années 1540 : l’inventivité et l’élégance du répertoire décoratif, la complication et l’amplitude des drapés, les physionomies des protagonistes, le dessin des mains et les paysages à l’antique sont en effet caractéristiques du style de l’artiste. De plus, de nombreux éléments de la Conversion de saint Paul se retrouvent dans une gravure attribuée à Cousin par Henri Zerner. Une autre version a été par la suite gravée par Delaune.

Selon Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, la facture de la verrière est semblable à celle du vitrail de Saint Michel combattant les anges rebelles dans la même église (baie 12) et à celle des panneaux de la Vie de la Vierge de Saint-Pierre de Chartres (Chartres, Center international du Vitrail), attribués au peintre-verrier Jean Jouan."

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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1. Domine quo vadis ?

"Cet épisode de la vie de saint Pierre, qui ne figure pas dans les Actes des apôtres, semble d’invention tardive. Il est rapporté par saint Ambroise et repris par Jacques de Voragine dans la Légende dorée : fuyant les persécutions de Néron, l’apôtre cherche à quitter Rome par la voie Appienne, lorsqu’il voit apparaître Jésus portant sa Croix. Il lui demande : « Seigneur, où vas-tu ? » (DOMINE, QUO VADIS ?). Le Christ lui répond : « À Rome, pour me faire crucifier une seconde fois » (ROMAM EO ITERUM CRUCIFIGI). Honteux, Pierre retourne dans la ville subir le martyre. C’est ce dialogue, en latin, qui figure sur le cartouche placé au bas de la scène, dont la partie gauche a disparu.

L’encadrement, très plastique, est constitué de motifs de « cuirs » découpés, inspirés de ceux conçus par Rosso pour la Galerie François Ier de Fontainebleau et diffusés par des graveurs comme Antonio Fantuzzi ou Jean Mignon. Cependant, on ne relève aucune copie directe, l’ensemble étant savamment réinterprété par un artiste visiblement à l’aise dans ce répertoire.

Deux écus sont figurés dans les écoinçons de la partie supérieure. Les armoiries, traditionnellement associées à la famille Godeffroy, sont plus vraisemblablement celles de François Arroust, prévôt de Chartres de 1540 à 1547, et de sa femme Catherine  Michon. La moitié droite de l’écu écartelé est restaurée." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/642

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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2. La Conversion de saint Paul

"Saül, Juif hellénisé servant dans l’armée romaine, se rendait à Damas pour pourchasser les disciples du Christ, lorsqu’il fut aveuglé par une vive lumière qui le fit chuter de cheval. Il entendit alors une voix lui disant « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? ». Il se convertit et prit le nom de Paul. La scène prend place dans un encadrement tout aussi recherché que celui de la partie inférieure, quoique de structure différente, puisé à des sources de même origine interprétées avec autant de science : deux termes supportent un arc brisé orné d’une frise de rinceaux et de bucrânes qui épouse la forme de la baie. On note quelques restaurations, notamment la tête de l’un des soldats, et un emploi d’émail bleu plus abondant que dans le registre inférieur, où il se limitait à la couronne d’épines du Christ et à son voisinage. On en trouve en particulier pour le harnachement de l’un des chevaux et les guêtres de son cavalier. L’une des pièces présente même la particularité d’être peinte à l’émail bleu sur un verre de même couleur. En revanche, les paysages peints sur verre bleu sont traités de façon similaire dans les deux scènes."

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51 et 82).

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 12. Saint Michel combattant les anges rebelles. Jean Jouan,  1547.

 

"Cette verrière, demeurée quasiment entière, est à son emplacement d’origine. Elle fut commandée au peintre-verrier Jean Jouan par la famille Grenet, titulaire de la chapelle, et fut posée en avril 1547.

Le sujet, le combat victorieux de l’archange saint Michel et des armées célestes contre Lucifer et les anges rebelles, est tiré de l’Apocalypse : « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon […] Le grand dragon appelé Satan fut précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui. » (Apocalypse, 1 2, 7). Le choix de cet épisode revient probablement à l’un des membres de la famille, l’avocat Michel Grenet qui, dans son testament rédigé quelques mois plus tard, demanda qu’une statue de son protecteur soit placée sur l’autel.


Saint Michel vêtu d’une armure étincelante, accompagné de deux anges, précipite Lucifer et d’autres démons dans les flammes de l’enfer.L’artiste possédait probablement la planche correspondante de l’Apocalypse de Dürer, ainsi que la gravure de Jean Mignon sur le même sujet (Zerner, JM 50), mais ses emprunts à l’une comme à l’autre sont très ponctuels. 


On sait aussi que le peintre-verrier Pierre Massonnet restaura la verrière en 1650. La tête de l’ange de gauche est une réfection de Charles Lorin en 1914, tandis que celle de l’ange de droite porte les traces d’une intervention plus ancienne, remontant probablement au XIXe siècle."

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 74). https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/638

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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Le tympan : Dieu le Père.

"Au sommet, dans une nuée peuplée de chérubins, Dieu le Père assiste au combat, entouré par deux angelots tirant des flèches."

 

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Le soubassement.

"Le soubassement, orné d’un grand cartouche et de serviettes, comporte des éléments insérés postérieurement. Il s’agit, au centre, d’un petit panneau carré peint à la grisaille, au jaune d’argent et à l’émail bleu, représentant une femme assise tenant un livre et, à droite, d’un écu dont les armes, d’azur au chevron d’argent accompagné de deux croix potencées d’or et, en pointe, d’une feuille de chêne de même, sont celles des Challine, descendants des Grenet et possesseurs de la chapelle à partir de la fin du XVIe siècle. Ces modifications pourraient être consécutives à des dégâts survenus pendant le siège de 1568."

 

 

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux anciens de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux anciens de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Les fenêtres hautes.

"Trente-trois fenêtres en plein cintre éclairent l'étage supérieur de l'église, les cinq du rond-point étant suivies de deux baies par travées."La baie 100, dans l'axe et ses voisines de part et d'autre regroupent les restes des armoiries et des emblèmes de ceux qui ont contribué à la réalisation de ces verrières blanches à bordures teintées d'émaux, menée en deux temps, en 1625 dans le chœur et vers 1630 dans la nef. Les panneaux, tous peints en grisaille, jaune d'argent et émaux, ont été redistribués tels qu'on  les voit aujourd'hui à l’occasion de la restauration de ces fenêtres survenues vers 1895. Les doubles filets qui cernent chaque baie furent alors réalisés à partir des débris des anciennes bordures." (Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51 et 82).

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Baie 100.

"Ecu d'azur ouvert en chevron surmonté d'une crossette d'or accompagné de trois épis de blé."

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 103.

Cet écu de sable au ciboire d'or est peut-être l'emblème d'une confrérie.

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 105.

Ecu d'argent à la fontaine jaillissante d'or.

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 107.

Écu au monogramme sur fond d'argent incluant peut-être les lettres A, V, B, R, et F.

Il évoque les marques des imprimeurs et des libraires, mais aussi des verriers de la cathédrale de Troyes à la fin du XVe siècle.

Marque de la baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

https://www.lavieb-aile.com/2024/02/les-vitraux-de-la-cathedrale-de-troyes-les-baies-132-et-232.parabole-du-fils-prodigue.html

Consulter :

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 109.

Écu à fond d'or au monogramme constitué autour de la lettre G et des lettres A, E et X, sous un 4 de chiffre. 

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitrail contemporain de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitrail contemporain de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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Published by jean-yves cordier - dans XVIe siècle. XVe siècle Renaissance. Héraldique
16 mars 2025 7 16 /03 /mars /2025 10:06

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. II. Le vaisseau sud (Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732) et la Vie de saint Jean-Baptiste. Le porche sud (Les quatre évangélistes et Marie-Madeleine pénitente).

Voir sur Carnac :

Voir sur les lambris peints en Bretagne :

PRÉSENTATION.

Les lambris peints.

En Bretagne, la mode du décor des plafonds lambrissés peints date de la période médiévale (Barral I Altet), comme à Merléac, à Châtelaudren à la fin du XVe siècle, et se poursuit ensuite à la chapelle Saint-Gonéry de Plougrescrant au début du XVIe siècle  ou à Douarnenez au milieu du XVIIe siècle et à Saint-Divy. Sous le lambris peint de la chapelle Notre-Dame des Carmes de Neuillac, datant du XVIIIe siècle, a été découvert un lambris du XVe siècle. 

 Pour la période moderne, 39 lambris ont été inventoriés en Bretagne, dont 17 en Morbihan, 15 en Finistère, 5 en Côtes d'Armor et 2 en Ille-et-Vilaine.

La grande surface disponible des charpentes est particulièrement apte à recevoir des cycles narratifs liès à l'Enfance ou à la Passion du Christ, à la Vie de la Vierge, mais aussi aux scènes de la vie du saint ou de la sainte qui patronne le sanctuaire.

L'église Saint-Cornély et ses lambris.

L'église Saint-Cornély a été édifiée en 1639 (tour occidentale), 1659 (sacristie), 1669 (transept nord pour la confrérie du Saint-Sacrement), et 1685 (vaisseau sud pour la confrérie du  Rosaire, et porche sud). Le porche nord ne fut érigé qu'à la veille de la Révolution. Elle  renferme un buste-reliquaire du saint patron, dont des reliques se trouvent également à Saint-Avé et à la chapelle Saint-Guénolé de Locunolé.

L'église Saint-Cornély de Carnac est divisée en  trois vaisseaux parallèles, c'est à dire deux bas-côtés ou  "chapelles" — du Saint Sacrement au nord et du Rosaire  au sud— et un vaisseau central où la nef est séparée du chœur depuis 1806 par une grille en fer forgé. 

Les charpentes de ces trois vaisseaux sont lambrissés, et ces lambris sont entièrement peints, entre 1690 et 1732.

 

 Les voûtes lambrissées sont décorées sur 750 mètres carrés (soit 8 073 pieds carrés) entre 1729 et 1732 . Ce décor a été classé « monument historique » le 5 mai 1960. 

Je n'ai pas eu accès aux descriptions détaillées de ces ensembles de peinture, telles qu'on doit les trouver dans le  mémoire de master d'histoire de l'art rédigé en 2021 par Valentine Guillevic , conservé à l'Université de Nantes, ou dans le mémoire  rédigé par Guylaine Le Kernec en 1986. 

Maud Hamoury donne de nombreux renseignents dans son ouvrage La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècle. Elle  cite l'inscription indiquant "Ce lambris a este peint du tant de G.D :M :Remond Dugeurn Le Gril recteur de Carnac et Ian Le Gril procureur de Corneille ; 1731."

Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713, prit possession le 13. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière.

Je découvre que "Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, fut pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière." (Abbé Luco, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan année 1877 p. 131 à 136)

Les peintres : Jean-Baptiste le Corre et son fils Martin.

Maud Hamoury apporte beaucoup de précisions sur les peintres désignés pour ces lambris, et leurs rétributions. Je la cite :

-Jean-Baptiste Le Corre, dit sieur Dupont (Pontivy, vers 1670-Pontivy, 1740).

Fils du peintre, doreur et sculpteur, Louis Le Corre, sieur Dupont , peintre de Pontivy, il entra en 1689 en apprentissage pour 4 ans à Rennes puis revint  à Pontivy où il se maria en 1695. En 1706, il réalisa le lambris de la chapelle Sainte-Tréphine de Pontivy, en neuf tableaux.

En 1716, il peint le lambris de la chapelle Notre-Dame du Crénénan de Ploerdut, et en 1724 celui de l'église de Bodéo.

En 1731, il peint pour 400 livres les 3 scènes de la Passion ( la Flagellation, du Portement de Croix et du Christ au Mont des Oliviers) du "porchet" de l'église de Carnac. Il doit aussi parachever le lambris de la vie de saint Corneille commencé par Joseph Galmay sur le lambris du vaisseau central.

Le 25 octobre 1731 [ou plutôt 1732], il reçoit 500 livres pour la peinture du lambris du Rosaire ( j'en déduis, vu la somme  : celui de tout le vaisseau sud).

Son fils Martin Pierre Le Corre, sieur Dupont, né à Pontivy en 1699, l'aide dans ces travaux en 1731. Il est aussi l'auteur du tableau de l'Assomption du maître-autel.

 

 

Le vaisseau sud ou chapelle du Rosaire.

À Carnac, il existait une confrérie des hommes, celle du Saint-Sacrement, et une confrérie des femmes, celle du Rosaire. La première ayant fait édifier en chapelle tout le vaisseau nord de l'église , la Confrérie du Rosaire fit prolonger à son tour le côté sud vers 1685 et fit bâtir le porche sud.  Deux retables occupent cette chapelle, celui de saint Jean-Baptiste, et celui de la Vierge. Le premier retable renfrerme un tableau (vers 1730) attribué à Dupont représentant la Descente de Croix, encadré des statues en bois de saint Dominique et sainte Catherine. Le retable de la Vierge  renferme depuis 1715 une peinture de la Remise du Rosaire à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne, peint par un Chartreux d'Auray, entouré des 15 médaillons des mystères du Rosaire. Le tableau est encadré par les statues de sainte Anne avec Marie et de son mari Joachim.

 

I. Le Rosaire.

Toute la partie ouest est consacrée au Rosaire, avec ses mystères joyeux, douloureux et glorieux, mais aussi au Don du Rosaire.

Voilà la succession des tableaux, en partant du retable du mur sud, dans un sens horaire vers le fond de la nef et en revenant de l'autre côté du plafond vers l'est

Les Mystères Joyeux.

1. Annonciation

2. Visitation

3. Nativité

4. La Présentation de Jésus au Temple

5. Jésus enseignant aux docteurs de la Loi

Les Mystères douloureux.

6. Agonie de Jésus au Mont des Oliviers

7. Flagellation de Jésus

8. Couronnement d'épines

Côté nord

9. Don du Rosaire

10. Portement de Croix

11. Crucifixion.

Les Mystères Glorieux

12. Résurrection.

13. Ascension

14 Pentecôte.

15. Assomption de la Vierge

16. Couronnement de la Vierge

 

II. La Vie de saint Jean-Baptiste.

Les lambris de toute la partie est, voisine du chœur, sont consacrés à la Vie de saint Jean-Baptiste. Maud Hamoury écrit p. 216 "à Carnac, un peintre anonyme a copié cinq scènes d'une suite de Jean Leclerc de 1612 sur la Vie de saint Jean-Baptiste". 

Il faut partir, pour suivre un ordre chronologique, du côté nord (après le Couronnement de la Vierge) et suivre le sens des aiguilles d'une montre :

16. Révélation de l'ange à Zacharie

17. La Naissance de saint Jean-Baptiste

18. Jean-Baptiste enfant prêchant dans le désert.

19. Prédication de Jean-Baptiste au Jourdain.

20. Jean-Baptiste emprisonné sur ordre de Hérode Antipas.

21. La décollation de Jean-Baptiste.

Les scènes narratives sont séparées par des sculptures en trompe-l'œil de cariatides et atlantes (supports anthropomorphes) ou parfois de personnages en pied, sous des arcades à angelots et pots-à-feu. Ailleurs sont placées des fenêtres à verrières losangées, elles aussi en trompe-l'-œil, au dessus de balustrades feintes. Le sommet de la voûte est peint en ciel étoilé où passent des nuages.

 

 

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

                        LES 15 TABLEAUX DU CYCLE DU ROSAIRE.

Les Mystères Joyeux.

1. Annonciation.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

2. Visitation.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

 3. Nativité.

 

 

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

4. Présentation de Jésus au Temple.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

5. Jésus enseignant aux docteurs de la Loi.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les Mystères douloureux.

6. Agonie de Jésus au Mont des Oliviers

 

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

7. Flagellation de Jésus

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

8. Couronnement d'épines.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Le côté nord.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

 

9. Don du Rosaire

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

10. Portement de Croix

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

11. Crucifixion.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les Mystères Glorieux

12. Résurrection.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

13. Ascension

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

14 Pentecôte.

 

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

15. Assomption de la Vierge.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

16. Couronnement de la Vierge

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac. Mystères du Rosaire, Jean-Baptiste Le Corre 1731-1732). Cliché lavieb-aile 2024.

 

LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE. 

Voir le cycle de la Vie de Jean-Baptiste à Saint-Fiacre (Le Faouët)

https://www.lavieb-aile.com/2016/01/le-vitrail-de-la-vie-de-saint-jean-baptiste-chapelle-saint-fiacre-le-faouet-56.html

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

16. Révélation de l'ange à Zacharie.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

17. La Naissance de saint Jean-Baptiste.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

18. Jean-Baptiste enfant prêchant dans le désert.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

19. Prédication de Jean-Baptiste au Jourdain.

Cette scène est très classique, notamment à la Renaissance. Jean, monté sur une estrade derrière une balustrade en bois, prêche au peuple qui l'a rejoint sur les rives du Jourdain. Il est vêtu d'une peau de chameau. Sous une croix, un phylactère doit reproduire ses mots : ecce agnus dei.

Lire mon étude iconographique de ce thème ici :

https://www.lavieb-aile.com/2022/05/la-baie-5-de-l-eglise-sainte-jeanne-d-arc-de-rouen-la-vie-de-saint-jean-baptiste.html

 

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

20. Jean-Baptiste emprisonné sur ordre d'Hérode Antipas.

Le roi est assis sur son trône, devant des gardes et des conseillers, tandis que Jean apparaît derrière les barreaux de sa prison.

 

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. II. Le vaisseau sud.

21. La décollation de Jean-Baptiste.

Hérodiate, femme d'Hérode, a obtenu la tête du prophète Jean le Baptiste après avoir fait danser sa fille Salomé devant le roi. Le bourreau, épaule gauche dénudée pour ne pas entraver son geste, remet la tête du saint à Salomé. Un garde est armé d'une hallebarde. Une trouée de lumière tombe sur la tête du saint.

 

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de la nef sud de l'église Saint-Cornély de Carnac.Vie de saint Jean-Baptiste. Cliché lavieb-aile 2024.

 

LES LAMBRIS DU PORCHE . LES QUATRE ÉVANGÉLISTES ET MARIE-MADELEINE PÉNITENTE.

 

 

 

 

 

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Saint Luc Matthieu (avec l'ange) devant son pupitre de rédacteurs des évangiles. Saint Jean (avec son aigle) trouvant l'inspiration sur fond de paysage marin évoquantt son séjour à Patmos.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Saint Luc (avec son taureau) et saint Marc (avec son lion) devant leur pupitre de rédacteurs des évangiles.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Marie-Madeleine pénitente.

Selon la Légende dorée de Jacques de Voragine, Marie-Madeleine, Marthe et Lazare seraient arrivés aux Saintes-Maries-de-la-Mer dans une marque sans voile. Marie-Madeleine aurait évangélisé la Provence et se serait retirée en pénitence dans la grotte de la Sainte-Baume où elle aurait vécue 33 ans en ermite.

Elle est représentée ici allongée dans la posture de la songeuse, méditatnt sur ses péchés ou sur la finitude de la vie, devant un pain, et le flacon de parfum qui rappelle, tout comme ses cheveux longs et dénoués, sa vie dissolue. Un navire à huniers fait voile vers une crique, rappellant l'arrivée de la sainte en Provence.

 

 

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris du porche de l'église Saint-Cornély de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

 

—BARRAL Y ALTET (Javier), 1987, Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen-Âge en Bretagne, Académie des inscriptions et belles-lettres.

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1987_num_131_3_14524

—Du Cleuziou ( Henri ) 1887, La création de l'homme et les premiers âges de l'humanité

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5497413m/f497.item

— GUÉRIN (abbé Paul) Les petits Bollandistes... 16 septembre. Saint Corneille, pape et martyr. p. 129-133

https://books.google.fr/books?id=nInrAAAAMAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&pg=PA132&focus=viewport&dq=%22Saint+Corneille%22+cerealis&hl=fr&output=text#c_top

— GUILLEVIC ( Valentine), 2021. Étude des lambris peints de l'église Saint-Cornély, Carnac. Sous la direction d'Emmanuel Lamouche, Master 2 : Histoire de l'art, Université de Nantes, 2021. Non consulté.

https://rbkistorbzh.wordpress.com/2022/03/08/de-la-legende-a-la-representation-de-la-vie-de-saint-cornely/

 

—HAMON (Françoise), 1986 « L’église Saint-Cornély de Carnac », Congrès archéologique de France, Paris, Société française d’archéologie, 1986.

— HAMOURY (Maud), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles; Presses Universitaires de Rennes pages 176 et suiv., 208, 396, 461 et 509-510-511.

—LE GUENEDAL (abbé) 1913, Notice sur l’église de Carnac (Morbihan) : Patron Saint-Cornély, Hennebont, Normand, 1913.

—LE KERNEC (Guylaine), 1986, Les lambris peints de l’église Saint-Cornély Carnac, Etude sur la peinture monumentale dans le Morbihan, 1986, mémoire de maîtrise sous la direction de Monsieur Xavier Barral I Altet.

—Jacques de Voragine, La légende dorée, traduit par Teodor de Wyzewa, Paris, 1910.

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Published by jean-yves cordier - dans XVIIIe siècle Chapelles bretonnes
12 mars 2025 3 12 /03 /mars /2025 15:34

Onze vitraux de l'église N.D. de l'Assomption de Chantilly (Oise). Jacques Le Chevallier 1959 (baie n°3, symboles eucharistiques  et baie n°4 Cerf crucifère de saint Hubert), Francis Chigot & T.G. Hanssen 1949 (baie n° 1 Donation de l'église et n°1 Assomption), etc.

Voir :

 

 

PRÉSENTATION.

Notre-Dame de l'Assomption église paroissiale de Chantilly, du diocèse de Senlis

Eglise classée monument historique en 1965.

L'église Notre-Dame a été édifiée de 1687 à 1691 d’après les plans de Jules Hardouin-Mansart.

Orientée d’une manière inhabituelle selon un axe nord-sud, l’église est notamment remarquable par sa belle voûte en berceau plein cintre, magnifiquement appareillée et profondément pénétrée par les lunettes des fenêtres au point de ressembler à une voûte d’arêtes.

Au XVIIIe siècle, l'église est ornée de grandes verrières composées de verres blancs et légèrement bleutés : ce style est encore visible dans les verrières hautes. À la fin du XIXe siècle, neuf d'entre eux (ceux du chœur et des bas-côtés) sont remplacés par des vitraux colorés et figuratifs, typiques de l'art nouveau du vitrail à cette époque. Seuls trois sont encore en place, dans la partie haute du chœur.

Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1944, deux obus tombent près de l’église, brisant les vitraux de la nef et ceux de la partie inférieure du chœur. Ils sont remplacés par des compositions contemporaines, figuratives ou abstraites des artistes Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957) associé à Francis Chigot (1879-1960), puis Jacques Le Chevallier..

Dans la partie basse du chœur, T.G Hanssen (carton) et Francis Chigot (maître-verrier, Limoges) reprennent en 1949 le thème d'un vitrail détruit, celui de l'Assomption de la Vierge (baie 2) honorant la patronne de l'église.

Dans la partie basse du chœur également, ils reprennent en 1949-1950 un autre sujet des anciens vitraux détruits : la donation de l'église à l'évêque de Senlis par le prince de Condé, fils du Grand Condé, (baie 1) . Le maître-verrier est Francis Chigot, de Limoges.

Dix ans plus tard,  dans les bas-côtés, Jacques Le Chevallier place pour la baie n°3 (à gauche) les symboles de l'Eucharistie et compose dans la baie n°4 de la chapelle Saint-Hubert un hommage au patron des chasseurs en montrant le cerf crucifère.

Quatre verrières abstraites complètent l'ensemble.

I. LES VITRAUX DE JACQUES LE CHEVALLIER 18 m², 1959.

Très actif dans la restauration et reconstruction des vitraux après les dommages de guerre, Jacques Le Chevallier est en contact avec le chanoine F. Husson, curé-doyen de Chantilly: l'église n'est pas encore classée, il peut répondre directement au chanoine. Il lui propose de réaliser deux vitraux au tarif de 350 000 frs. Les vitraux, dont les maquettes ont été approuvées par le maire, sont posées en février 1959.

 

 

 

DESCRIPTION.

 

1. La baie n°3 : l'Eucharistie.

Chapelle de la Vierge, à gauche.

Description :1 lancette cintrée. 9 m²

Verre antique de couleur montés sur plomb et peints à la grisaille cuite : symboles eucharistiques (grappe de raisin, épis de blé, calice, corbeille de pain) sur un fond sombre et une périphérie plus claire. Fine bordure blanc et bleue.

 

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

2. La baie n°4 : le Cerf crucifère (apparition à saint Hubert).

Le vitrail éclaire de côté l'autel de la chapelle Saint-Hubert.

Voir sur ce thème :

Sur l'autel se trouve un tableau de Louis Boullogne datant de 1692, représentant précisément  cet épisode de la vie de saint Hubert,  qui va motiver sa conversion vers une vie chrétienne :  la vision qu’il a d’un cerf portant une croix lumineuse entre ses bois. Le saint, frappé d'émoi, tombe à genoux.

Louis de Boullogne, 1692, Vision de saint Hubert, Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

Description : 1 lancette cintrée., 9m². Verre antique de couleur montés sur plomb et peints à la grisaille cuite : cerf crucifère (apparition du Christ à saint Hubert chassant de façon impie) sur un fond rouge et vert et une périphérie plus claire à dominance jaune. Fine bordure blanc et bleue.

Signature J.LE CHEVALLIER 1959 en bas à droite.

II. LES VITRAUX DE THÉO HANSSEN ET FRANCIS CHIGOT 1949.

 

La baie 1 : la donation de l'église à l'évêque de Senlis par le prince de Condé, fils du Grand Condé.

 

L'auteur des cartons est Théo Hanssen. Le maître-verrier est Francis Chigot, de Limoges.

La Vierge, en haut, est entourée d'anges, de symboles mariaux (lys, vases, étoiles) et de phylactères portant les litanies de Lorette : Stella matutina, Electa ut sol, Pulchra ut luna, Hortus deliciosus, Sedes sapienta.

Elle est assise sur un trône, tenant un lys en main droite, l'Enfant sur son bras gauche, et les pieds sur un croissant de lune.

En dessous, deux princes, agenouillés, présentent la maquette de l'église à un évêque qui la bénit, entouré de seigneurs emperruqués et de cardinaux ou clercs.

Inscription : LE PRINCE DE CONDE FAIT DON A L'EVEQUE DE DE L'EGLISE DE CHANTILLY

Signatures : 

T.G. HANSSEN INV ET DEL

F ET P. CHIGOT LIMOGES.

 

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

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L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 2 l'Assomption de la Vierge. T.G Hanssen (carton) et Francis Chigot (maître-verrier, Limoges), 1949.

Inscription : INAUGURE PAR Mgr ROEDERER EVEQUE DE BEAUVAIS Mr GEORGES PAQUIER ETANT MAIRE.

ASSUMPTA EST IN COELUM MARIA

 

Signatures : 

COMPOSITION T.G. HANSSEN

F ET P. CHIGOT LIMOGES.

 

 

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Baies 5 et 7 : baies modernes, anonyme.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

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L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies  6 et 8 : baies modernes, anonyme.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

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LES BAIES HAUTES DU XIXe siècle.

Au XVIIIe siècle, l'église est ornée de grandes verrières composées de verres blancs et légèrement bleutés : ce style est encore visible dans les verrières hautes.

 

À la fin du XIXe siècle, neuf d'entre ces vitraux (ceux du chœur et des bas-côtés) sont remplacés par des vitraux colorés et figuratifs, typiques de l'art nouveau du vitrail à cette époque. Seuls trois sont encore en place, dans la partie haute du chœur.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

La baie 100, au centre : la Crucifixion, de 1882,  atelier Champigneulle de Bar-le-Duc.

Le Christ en Croix est entouré de Marie, de Marie Salomé et de Marie-Madeleine.

 

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

La baie 101 : le vitrail de saint Vincent-de-Paul. Le Roussel 1891.

Cette baie rend hommage aux  Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, qui, des années 1730 aux années 1960, soignèrent les malades à l'hôpital de Chantilly dit Fondation Condé.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

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Baie 102 , vitrail de saint Jean-Baptiste de la Salle, 1891, atelier Le Roussel de Beauvais.

Elle rappelle la présence à Chantilly des Lassaliens chargés  de 1851 à 1886 de l'enseignement des garçons de l'école.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
10 mars 2025 1 10 /03 /mars /2025 17:45

Ensemble de 16 verrières  (1960) de Pierre Gaudin pour l'église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent : la Création, la Tentation et la Chute selon la Genèse, baies hautes de la nef  n° 208 à 222.

Voir  aussi :

 

Je remercie Bérangère Henrissat, chargée du patrimoine à Saint-Leu d'Esserent, pour son accueil chaleureux, pour son érudition et pour la documentation qu'elle m'a transmise. Merci aussi à Alain Pellé qui nous a accompagné pour sa présentation des vitraux de l'abbatiale.

PRÉSENTATION.

Généralités

Classé monument historique en 1840, 1862 et inscrit en 1965, le prieuré clunisien de Saint-Leu-d’Esserent, domine de son imposante silhouette ponctuée de trois tours la vallée de l’Oise. Elle compte parmi les œuvres majeures de l’architecture gothique en Ile-de-France. Bâtie, pour l’essentiel, entre les années 1140 (narthex), 1160 (chevet) et 1200 (nef) elle en illustre, en effet, les étapes les plus marquantes. De manière inhabituelle, son chevet est presque orienté au sud.

La nef est sans transept (comme de nombresues églises du XIIe siècle, N.D. de Senlis par exemple). Trois niveaux composent l'élévation de la nef : grandes arcades, triforium ajouré et fenêtres hautes, et l'extension de la surface vitrée à la fois en hauteur et en largeur, lui assure une luminosité accrue.

Le prieuré a pour origine une charte de donation promulguée en 1081 par Hugues, comte de Dammartin, en reconnaissance d’une rançon. La donation était conditionnée à l’affiliation directe du prieuré à l’abbaye mère de Cluny. Il comptera jusqu’à 34 moines à la fin du 13e siècle mais eut beaucoup à souffrir de la Guerre de Cent ans, notamment en 1359 et 1436. Classée très tôt parmi les Monuments historiques (1840), l’église fut restaurée à partir de 1855 mais parfois d’une manière excessive, comme au porche, dont l’étage inférieur a été refait presque totalement par Selmersheim entre 1882 et 1885.

En 1944, enfin, des bombardements endommagèrent considérablement les voûtes du vaisseau central et les deux tours du chœur et nécessitèrent une dernière campagne de restauration, sous la direction de Jean-Prere Paquet, Architecte en chef des Bâtiments de France. (d'après https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/)

Les vitraux créés en 1960 par quatre maître-verriers.

L’église de Saint-Leu  fait partie lors du passage du roman au gothique, des premiers édifices où l’on permit à la lumière de pénétrer largement dans la nef, ce qui a conduit à l’art du vitrail.

« Les fouilles ont surtout mis au jour des restes de grisailles (cf. infra). Toutefois, dans les traces de l’incendie de 1436, on a retrouvé quelques morceaux de verre rouges, bleus, jaunes, peints au pinceau, mêlés à ceux de grisailles. Avant les bombardements, les vitraux étaient incolores à l’exception d’un vitrail du bas-côté sud composé de simples losanges transparents, jaunes, caramel, vert doux. Sur le mur du bas-côté nord subsistaient 4 vitraux blancs bordés d’un encadrement incomplet fait d’une bande jaune clair parcourue par une liane de lierre stylisé. Seul le vitrail remplacé par l’actuel Saint Jean-Baptiste était resté entier et ne fut pas abîmé par les bombardements  d’août 1944. «  (Annette Metzler )

Cette restauration fit l'objet en 1956 d'un concours sur projet (devis 1145/55) ouvert aux maîtres-verriers, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

Il est important de reproduire ici les articles 12 et 13 du « Cahier des conditions spéciales et clauses techniques applicables aux travaux de vitrerie à effectuer pour la réfection des vitraux. Concours sur projet. »

« Article 12. Descriptif ; Les travaux à réaliser sont indiqués au devis descriptif et estimatif ci-joint :

Article 13. caractéristique des vitraux à réaliser .

L'église de Saint-Leu d'Esserent s'inscrit parmi les premiers des grands édifices construits au milieu du XIIIe siècle avec le souci d'y faire pénétrer la lumière avec une abondance jusqu'à lors inconnue : les tribunes qui, à Notre-Dame de Senlis, à Noyon, mettent la nef en second jour, ont été supprimées et les baies s'agrandissent d'une campagne à l'autre.

Cette abbatiale était avant la dernière guerre complètement garnie de vitraux clairs à losanges dont s’accommodait fort bien sa belle architecture. Cependant, de récentes fouilles nous ont donné des indications précises sur les vitraux d'origine. Ils étaient du type à rinceaux entrelacés à feuilles et fleurs interprétées, vraisemblablement fort semblables à ceux contemporains que l'on peut voir encore en place à [l'abbaye de ] Saint-Jean-aux-Bois.

Clichés des vitraux de Saint-Jean-aux-Bois remis aux verrieres concurrents.

Chaque concurrent recevra quelques échantillons de verre retrouvés dans les fouilles de Saint-Leu-d'Esserent : d'autres un peu plus importants pourront leur être montrés au cabinet de l'Architecte.

On y remarquera les traces d'un décor de feuilles, de tiges et de fleurs, accusé par une grisaille souple et nerveuse d'échelle d'ailleurs différente selon les pièces retrouvées, vraisemblablement selon qu'elles proviennent de fenêtres plus ou moins élevées.

Ces indications précises sur les vitraux d'origine ont incité le Service des Monuments historiques à proposer aux maîtres-verriers la recherche d'un dessin moins sèchement neutre que le losange.

On ne devra pas non plus déduire des indications d'ordre archéologiques précédentes qu'il souhaite un pastiche dont on a abusé au point de rendre aujourd'hui odieuses toutes les vitreries de ce genre que nous a trop généreusement léguées le XIXe siècle.

S'il est demandé aux peintres-verriers de s'écarter du losange, c'est pour donner au dessin et aux valeurs de ces vitreries ton sur ton une signification équivalente à celle qui leur fut conférée au XIIe siècle par leurs prédécesseurs.

La simplicité, la sobriété, le calme et le dépouillement seront ici à rechercher, tout autant qu'il faudra exclure monotonie, fadeur ou sécheresse.

C'est aux ressources inépuisables du graphisme que l'on fera appel en recherchant des formes qui, pour être vivantes, devront être actuelles, mais avec cette mesure qui confère à l'architecture qu'elles orneront cette permanence des œuvres de grande classe.

On ne perdra pas non plus de vue que le charme de ces vitreries anciennes provenait de difficultés techniques aujourd'hui trop facilement résolues ; tout répétition mécanique devra être à cet égard proscrite.»

Nous ignorons le nombre de verriers qui ont postulé au concours, mais quatre d'entre eux ont été retenus. Il s'agit de Max Ingrand (chevet et rosace), Pierre Gaudin (nef haute), Jean Barillet (nef basse et triforium) et Jacques Le Chevallier (tribune). Il n'a pu être précisé qui (évêché ? Monuments historiques ?) a fixé le programme iconographique de chaque verrier.

Pierre Gaudin a réagi à ces exigences du cahier des charges ainsi, dans sa présentation de son projet (archives Gaudin) :

 

Les vitraux de Pierre Gaudin.

Pierre Gaudin (1908-) est le fils de Jean Gaudin (1879-1954) et le petit-fils de Félix Gaudin (1851-1930), vitraillistes et mosaïstes. 

Né en 1908, il s'associe avec son père Jean Gaudin. Il reprend les rênes de l'atelier de son père Jean à la mort de ce dernier, en 1954. Son atelier est situé à Paris.

Il réalisa ainsi de 1954 à 1958 pour la cathédrale de Metz les verrières des quatre dernières fenêtres hautes, ou bien  deux vitraux pour le chœur de l'église Saint-Bernard de Menthon-Saint-Bernard (en Haute-Savoie), ou ceux de l'abside de la collégiale de Douai en 1959. Il adoptera la technique de la dalle de verre sur béton, par exemple, vers 1950 à l'église Saint-Martin de Villers-Boccage (14).

 

DESCRIPTION.

J'ai adopté la numérotation du Corpus vitrearum.

Les 12 premières baies du cycle comportent deux lancettes ogivales et un tympan à une rose polylobée. Elles illustrent le premier Livre de la Genèse, soit la Création du monde par Dieu durant les six premiers jours.

Les 4 baies suivantes formées d'une seule lancette ogivale sont consacrées aux Livres 2 et 3 de la Genèse, et sont intitulées Le Paradis, la Tentation et La Chute.

 

Ces baies hautes de la nef sont placées au dessus de celles du triforium, confiées à Jean Barillet ("La vie temporelle sous ses aspects mauvais et douloureux", à gauche et "La vie temporelle sous ses aspects joyeux", à droite). Source Archives Gaudin.

Schéma du côté gauche de la nef

 

Plan du côté droit "sud" de la nef.

 

Église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

 

LE PREMIER JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.

La creation de la lumière, séparée des ténèbres.

"Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour." (Genèse 1 1-5, trad. L. Segond)

Le  vitrail est clair, avec une prédominance de verres blancs et bleus, ou parfois vert olive ou fumée, égayé de jaune et d'orangé. Les verres sont peints à la grisaille soit par touches courtes de pinceau large, soit par traits réunis en courbes, comme si peut-être les ténèbres se condensaient et retombaient.

La première lancette comporte la signature du créateur, P. GAUDIN Paris 1960.

La nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

La nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE PREMIER JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 222.

Les teintes sont plus mates avec plus de teintes fumées dans les tons verts ou bruns. Les traits de grisaille s'ordonnent en ligne souples verticales soulignant l'axe des baies.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE DEUXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.

Séparation des eaux du dessus (Cieux) et des eaux du dessous (mers et fleuves).

 "Dieu dit: Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux. Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l'étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le second jour. "(Genèse 6-18, trad. L. Segond)

Les verres sont blancs, verts, jaunes et bleu-pâles, mais égayés de divers coloris roses. Les lignes ou trainées de grisailles sont, cette fois, plutôt horizontales, en vagues ou volutes.

On peut remarquer ici, bien que cela soit notable partout, l'utilisation des plombs qui ne se contentent pas de sertir des verres de couleurs différentes, mais forment un réseau dynamique verticale. Ce réseau est complété par des traits de grisaille emmenés par l'orientation générale. Il cherche très certainement, par son maillage serré, à se rapprocher de celui des vitraux du XIIe-XIIIe siècle donnés comme source d'inspiration par l'Architecte en Chef des Monuments Historiques.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE DEUXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 220.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE TROISIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.

Création de la végétation et des arbres. 

"Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi.Dieu appela le sec terre, et il appela l'amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour." (Genèse 9-13, trad. L. Segond)

Dans le même fond aux gammes de teintes douces et atténuées, la grisaille dessine différents fruits (pommes, poires, coings, raisins, figues, melons ou ananas), des épis de blés, des branches d'arbres de différentes essences (chêne), mais aussi des faisceaux de lignes soit verticales, soit horizontales.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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LE TROISIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 218.

Du côté droit, le dessin privilégie les arbres et les arbustes.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE QUATRIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.

Création des luminaires éclairant le jour, et éclairant la nuit.

 

" Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour.

On a vu apparaître dans le premier vitrail quelques jaunes dans la composition bleutée ou verte et brunes, puis des roses, puis des orangées, et voici maintenant des rouges, comme si un soleil se levait progressivement. Ces bandes de couleur rouge sont toujours verticales.

La grisaille décline le thème astronomique, avec des soleils, des étoiles, des galaxies, et même une lune en croissant à face/profil humain.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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LE QUATRIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE.Baie 216.

 

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE CINQUIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.

Les animaux marins.

 "Dieu dit: Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l'étendue du ciel. Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit, en disant: Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le cinquième jour." (Genèse 1 :20-23)

On se plait à distinguer toutes sortes de poissons, ainsi qu''une baleine, tandis que les eaux sont indiquées par des lignes ondées horizontales.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE CINQUIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 214.

Les oiseaux.

Le fond coloré est plus lumineux, avec une forte prévalence des jaunes sur les bleus. Presque tous les oiseaux volent, en oblique.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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LE SIXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.

Création des animaux terrestres, et de l'homme.

 "Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. 

Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. 

Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture.

Et cela fut ainsi. Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour." (Genèse 1:23-31)

En fait d'homme, Pierre Gaudin a dessiné dans la lancette de gauche une femme le bras levé (vers des pommes?), tandis qu'un serpent lève la tête et siffle vers elle, à côté d'une musaraigne.

Puis vient un ourson et un escargot, et sur l'autre lancette un éléphant, un tigre, un renard, un tigre, toute une ménagerie.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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LE SIXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 212.

Du côté sud, aux teintes plus fumées, mais toujours avec cette présence de bandes rouges, voici le hérisson et l'hermine, le loup et la grenouille, l'écureuil, le lapin, le coq, le crapaud, le cheval et la tortue...

L'homme est allongé, dans l'attitude du songeur, la main gauche soutenant la joue.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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LA TENTATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE. Baie n°211.

La Tentation d'Éve par le serpent est un récit connu de tous : il est évoqué ici par un pommier, en haut de lancette, un serpent, une pain tendue vers la pomme.

On retrouve comme sur toutes les autres verrières le réseau de plombs, privilégiant la verticale, et des tracés à la grisaille sans signification figurative, mais d'étayage d'un paysage. Les verres blancs ou colorés sont cloisonnés par des lavis de grisaille.

 

"Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea." (Genèse 3:1-6)

 

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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LE PARADIS, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie n°210.

Cette verrière représente, sous le titre de" Paradis", non pas un jardin, avec ses arbres et ses quatre fleuves, mais une ville ceinte de murailles crénelées, survolée par trois anges, tandis que des lignes acérées de grisailles évoquent un climat de tension.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

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Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LE PARADIS, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE. Baie n°209.

Ce Paradis est plus paisible et édénique, avec ses trois anges musiciens jouant du violoncelle, de la trompette et du tambour, mais un Agneau au limbe crucifère au dessus des trois arches d'un pont place la scène dans un récit à la fois biblique (arche d'Alliance) et chrétien (Rédemption après la Chute par le sacrifice de l'Agneau, le Christ).

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LA CHUTE, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie n°208.

 Cette baie est titrée La Chute, mais on peut y voir Adam et Ève chassé du Paradis par un ange tandis que trois diables parcourent allègrement la Terre.

 

"Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit: Où es-tu?" etc.

 

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.

LIENS.

— ARCHIVES DE L'ATELIER GAUDIN :  Archives nationales du monde du travail, Roubaix :

https://we.tl/t-Zbrhqf9lwp

— METZLER (Annette) : les vitraux d l'abbatiale de Saint-Leu d'Esserent.

https://www.heritagelupovicien.fr/les-vitraux-de-labbatiale/

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Published by jean-yves cordier
27 février 2025 4 27 /02 /février /2025 17:27

Les peintures sur lambris de sapin de l'église Saint-Cornély de Carnac. I, le vaisseau central.

Ensemble de dix scènes de la vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont).

Voir sur Carnac :

Voir sur les lambris peints en Bretagne :

 

PRÉSENTATION. 

Les lambris peints.

En Bretagne, la mode du décor des plafonds lambrissés peints date de la période médiévale (Barral I Altet), comme à Merléac, à Chatelaudren à la fin du XVe siècle, et se poursuit ensuite à la chapelle Saint-Gonéry de Plougrescrant au début du XVIe siècle  ou à Douarnenez au milieu du XVIIe siècle et à Saint-Divy. Sous le lambris peint de la chapelle Notre-Dame des Carmes de Neuillac, datant du XVIIIe siècle, a été découvert un lambris du XVe siècle. 

 Pour la période moderne, 39 lambris ont été inventoriés en Bretagne, dont 17 en Morbihan, 15 en Finistère, 5 en Côtes d'Armor et 2 en Ille-et-Vilaine.

La grande surface disponible des charpentes est particulièrement apte à recevoir des cycles narratifs liès à l'Enfance ou à la Passion du Christ, à la Vie de la Vierge, mais aussi aux scènes de la vie du saint ou de la sainte qui patronne le sanctuaire.

L'église Saint-Cornély et ses lambris.

L'église Saint-Cornély a été édifiée en 1639 (tour occidentale), 1659 (sacristie), 1669 (transept nord pour la confrérie du Saint-Sacrement), et 1685 (vaisseau sud pour la confrérie du  Rosaire, et porche sud). Le porche nord ne fut érigé qu'à la veille de la Révolution. Elle  renferme un buste-reliquaire du saint patron, dont des reliques se trouvent également à Saint-Avé et à la chapelle Saint-Guénolé de Locunolé.

L'église Saint-Cornély de Carnac est divisée en  trois vaisseaux parallèles, c'est à dire deux bas-côtés ou  "chapelles" — du Saint Sacrement au nord et du Rosaire  au sud— et un vaisseau central où la nef est séparée du chœur depuis 1806 par une grille en fer forgé.

Les charpentes de ces trois vaisseaux sont lambrissés, et ces lambris sont entièrement peints, entre 1690 et 1732.

Je n'ai pas eu accès aux descriptions détaillées de ces ensembles de peinture, telles qu'on doit les trouver dans le mémoire de master d'histoire de l'art rédigé en 2021 par Valentine Guillevic pour  l'Université de Nantes, ou dans le mémoire rédigé par Guylaine Le Kernec en 1986. 

Maud Hamoury, qui donne de précieux renseignements sur ces lambris dans son ouvrage La peinture religieuse en Bretagne aux XVII et XVIIIe siècles,   cite l' inscription indiquant "Ce lambris a este peint du tant de G.D :M :Remond Dugeurn Le Gril recteur de Carnac et Ian Le Gril procureur de Corneille ; 1731."

Je découvre que Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, fut pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière. (Abbé Luco, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan année 1877 p. 131 à 136)

Les peintres

Maud Hamoury apporte beaucoup de précisions sur les peintres désignés pour ces lambris, et leurs rétributions. 

-Joseph Galmay de Moleon (Crédin, 1692-apr. 1751)

Il réalisa de nombreux travaux pour la paroisse de Carnac dès 1725 pour la peinture et la dorure de statues, la peinture de la croix de la tour, et, le 2 février 1727, il signe un marché avec le procureur de l'église de Carnac pour "faire huit tableau dans le lambris du chœur de saint corneil et qui viendront jusqu'au second pilier avec une suite d’architecture pour ornement". Il est payé 500 livres (quittance du 3 novembre 1727)

Il travailla aussi à Brandérion, à Elven, ou à Baud, et M. Hamoury lui attribue le lambris de la chapelle Saint-Adrien de Saint-Barthélémy, consacré au Martyre de Saint Adrien.

-Jean-Baptiste Le Corre, dit sieur Dupont (Pontivy, vers 1670-Pontivy, 1740).

Fils du peintre, doreur et sculpteur, Louis Le Corre, sieur Dupont , peintre de Pontivy, il entra en 1689 en apprentissage pour 4 ans à Rennes puis revint  à Pontivy où il se maria en 1695. En 1706, il réalisa le lambris de la chapelle Sainte-Tréphine de Pontivy, en neuf tableaux.

En 1716, il peint le lambris de la chapelle Notre-Dame du Crénénan de Ploerdut, et en 1724 celui de l'église de Bodéo.

En 1731, il peint pour 400 livres les 3 scènes de la Passion du porche de l'église de Carnac. Il doit aussi parachever le lambris de la vie de saint Corneille commencé par Joseph Galmay.

Le 25 octobre, 1731, il reçoit 500 livres pour la peinture du lambris du Rosaire ( j'en déduis, vu la somme  : celui du bas-côté sud).

Son fils Martin Le Corre, sieur Dupont, né à Pontivy en 1699, l'aide dans ces travaux en 1731.

Selon Maud Hamoury, Jean-Baptiste le Corre s'est inspiré du peintre flamand Johannes Sadeler pour la Cène des lambris nord de Saint-Cornély.

Sources.

Saint Corneille, Cornelius en latin, ou Cornély, pape de 251 à 253, est vénéré en Morbihan et notamment à Carnac où on l'invoque comme patron des bêtes à cornes, particulièrement lors du pardon du deuxième dimanche de septembre. 

Si des Vies de saint Corneille ont été imprimées par exemple en 1699  (  Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, Volume 3,Partie 3), ou en 1719 par F. Giry (Vie des saints) je n'ai pu retrouver quelles sources scripturaires ont été fournies aux peintres, précisant les miracles attribués au saint. Les épisodes de son martyre sont décrites dans la Légende dorée de Jacques de Voragine (18 septembre).

Seul un tableau du chœur montre saint Corneille face à des bovins.

 

Description.

Plan général :

Vaisseau nord, ou chapelle du Saint-Sacrement : enfance du Christ ; discours du pain de Vie ( Le Corre 1731). Chapelle des Fonts (Le Botherelle 1690)

Vaisseau central : Vie de saint Corneille (Galmay 1727-Le Corre 1731)

Vaisseau sud ou chapelle du Rosaire /autel de saint Jean-Baptiste et autel du Rosaire : Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste. Les mystères du Rosaire. (Le Corre 1731)

Porche sud : 3 scènes de la Passion (Le Corre 1731)

 

Plan du vaisseau central :

I. Dans la nef, de l'ouest vers l'est : six tableaux (les miracles de saint Cornély)

Du côté sud

1.Saint Corneille sauvant un navire d'un naufrage.

2.Saint Corneille guérit un homme paralytique.

3.Saint Corneille par ses prières et ses bénédictions, sauve la fille d'un sénateur romain.

Du côté nord :

4.Saint Corneille délivre une fille possédée du démon.

5.Saint Corneille prêche à plusieurs nations.

6.Saint Corneille donnant le baptême à un païen.

 

II. Devant le chœur : de l'ouest vers l'est : six tableaux (Vie de saint Cornély ; son martyre).

Du côté sud :

7.Saint Corneille face à un roi assis

8.Saint Corneille bénissant des bœufs et des hommes.

9. Saint Corneille en pape devant un moine et d'autres hommes

Du côté nord :

10.Saint Corneille prêchant à un roi assis sur son trône devant un moine

11.Saint Corneille agressé par une troupe.

12.Le martyre de saint Corneille

Note : la numérotation est de moi, à valeur auto-réferencielle. Les titres sont de moi, sauf  pour les titres inscrits dans des cartouches en 1, 2 , 4, 5.

 

 I. Dans la nef de l'ouest vers l'est : six tableaux (les miracles).

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

1. Saint Corneille sauvant un navire d'un naufrage. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Le saint, coiffé d'un bonnet rouge fourré, et vêtu d'un camail rouge au dessus d'un surplis et d'une soutane, bénit un navire — un trois-mâts à hunier en train de luttre contre une mer agitée. Derrière lui, un prélat porte une calotte rouge et un rabat blanc.

 

 

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 

2. Saint Corneille guérit un homme paralytique. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Le saint porte les attributs papaux (tiare, férule crucifère, chape verte sur surplis et soutane, mules rouges) et bénit le malade qui, presque nu, est soutenu par une femme. Un rideau rouge est rabattu sur un arrière plan de palais.

Pour Maud Hamoury (p. 224), le peintre s'est inspiré d'une gravure éditée par Audran d'après le tableau de Saint Charles Borromée guérissant les lépreux [administrant la communion aux pestiférés de Milan] de Pierre Mignard.

Pierre Mignard , 1650, Saint Charles Borromée administrant la communion aux pestiférés de Milan, Musée Narbonne.

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 

3. Saint Corneille par ses prières et ses bénédictions, guérit  de sa paralysie Sallustia, femme de Céréalis . Jean-Baptiste Le Corre 1731.

"Avant cette exécution [de Corneille], Céréalis, qui le gardait, le pria de passer par sa maison pour voir Salustie, sa femme, qui était paralytique depuis quinze ans. Corneille y étant entré, se mit en prières pour elle; après quoi il lui dit avec une foi vive: « Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, levez-vous et soutenez-vous sur vos pieds ». Et, à l'heure même, elle se leva en pleine santé, criant à haute voix : « Jésus-Christ est le vrai Dieu et le vrai fils de Dieu ».  Paul Guérin, Petits Bollandistes.

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

4. Saint Corneille délivre une fille possédée du démon. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Le pape, portant ici l'étole et le goupillon propors aux exorcismes,  asperge la femme qui est soutenue par un couple. Le démon est expulsé dans la vapeur du souffle de la possédée, il est représenté sous la forme de deux diablotins noirs .

Pour Maud Hamoury (p. 224), le peintre a pu s'inspirer d'une gravure montrant l'évanouissement d'Esther face à Assuerus.

 

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

5. Saint Corneille prêche à plusieurs nations. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Pour Maud Hamoury (p. 224), le peintre a pu s'inspirer d'une gravure  d'Etienne Gantrel montrant Saint François-Xavier.

Étienne Gantrel, La prédication de saint François-Xavier (BNF, Cabinet des Estampes)

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

6. Saint Corneille donnant le baptême à un membre de la famille de Cerealis devant ce dernier et sa femme Salluste, qui viennent eux-mêmes d'être baptisés.

"Le Pape lui administra [à Cerealis] le baptême et à toute sa famille, ainsi qu'aux soldats de Céréalis, qui se convertirent à la vue d'un si grand miracle. Ces conversions irritèrent de nouveau l'empereur, qui fit conduire ces néophytes avec Corneille au temple de Mars, pour y sacrifier aux idoles. Mais ces généreux serviteurs du vrai Dieu ayant craché contre les statues au lieu de les adorer, ils furent aussitôt décapités. La nuit suivante, la bienheureuse. Lucine, avec quelques ecclésiastiques de Rome, enlevèrent leurs corps et les ensevelirent dans une crypte de son prædium, dépendante du cimetière de Calliste, sur la voie Appienne." Paul Guérin, Petit Bollandiste

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 I. Dans le chœur (après la grille) de l'ouest vers l'est : six tableaux (le martyre).

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Du côté sud :

7. L'empereur Décius ordonne de conduite Corneille au Temple de Mars pour le sacrifier aux idoles.  Joseph Galmay 1727-v.1730.

Pour Maud Hamoury, Joseph Galmay a utilisé ici comme modèle une gravure de Guillaume Vallet représentant Saint-Jean-Baptiste devant Hérode. Le Musée d'art et d'hisoire de Genève précise que cette gravure tire elle-même son modèle d'un travail de Charles Le Brun.

Saint Jean-Baptiste devant Hérode, Guillaume Vallet (1634 - 1704),MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève

 

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

8. Saint Corneille bénissant des bœufs et des hommes rassemblés.  Joseph Galmay 1727-v.1730.  

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

9. Le pape Corneille devant un moine et d'autres hommes.  Joseph Galmay 1727-v.1730.

Du côté nord 

10. Corneille confronté à l'empereur. Joseph Galmay 1727-17--

 

"Le martyre de saint Corneille sous les empereurs Gallus et Volusien.

Lorsque saint Corneille eut ainsi remporté la victoire sur les schismatiques, il s'éleva contre l'Eglise une autre persécution bien plus cruelle que la précédente, qui fut allumée par les empereurs Gallus et Volusien. Il en parle en ces termes dans sa lettre à Lupicin, évêque de Vienne : « Vous saurez que l'arche du Seigneur est fort agitée par le vent de la persécution, et que les chrétiens sont tourmentés de tous côtés par des supplices inouïs auxquels les empereurs les condamnent. Il y a, dans Rome, un lieutenant expressément établi pour les faire périr. Nous ne pouvons plus célébrer les divins Mystères ni publiquement, ni dans les caves qui ne sont pas tout à fait secrètes. Plusieurs ont déjà été couronnés du martyre. Priez Dieu qu'il nous fasse la grâce d'achever fidèlement notre course, qui ne durera plus guère, selon la révélation que nous en avons eue. Saluez en notre nom tous ceux qui nous aiment en Jésus-Christ».

Il fut d'abord relégué à Centumcelles, aujourd'hui Civita-Vecchia; mais comme il n'avait plus de patrie sur la terre, il ne regarda point cet éloignement comme un exil. De ce lieu il écrivit plusieurs lettres à saint Cyprien, qui lui fit aussi de belles réponses; il lui donna de grands éloges pour le zèle et la fermeté qu'il faisait paraître à défendre la foi, à encourager les fidèles et à soutenir généreusement les intérêts de l'Eglise. Mais, ce pieux commerce de lettres ayant été découvert par Dèce, que l'on informa d'ailleurs des visites que les chrétiens rendaient souvent à leur saint pasteur, il le fit venir à Rome."

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

11. Saint Corneille frappé par les soldats de l'empereur par une troupe. Joseph Galmay 1727-17--

"il le fit venir à Rome, et, après lui avoir reproché, par une calomnie ordinaire aux tyrans, qu'il avait des intrigues avec les ennemis de l'Etat, et qu'il leur écrivait contre son service, il lui proposa de deux choses l'une: ou de sacrifier aux dieux de l'empire ou de s'attendre à perdre la vie. Corneille s'étant moqué de ces menaces, il lui fit frapper la bouche avec des cordes plombées, puis l'envoya au temple de Mars avec ordre s'il refusait de sacrifier aux idoles, de lui trancher la tête. " (Petits Bollandistes)

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

12. Le martyre de saint Corneille par décapitation. Joseph Galmay 1727-v.1730.

"Le pape Adrien Ier mit depuis les reliques de saint Corneille dans l'église qu'il fit bâtir sous son invocation. A l'instance de Charles le Chauve, empereur et roi de France, le corps de saint Corneille a été transféré et apporté dans la ville de Compiègne, et déposé dans une célèbre abbaye que ce prince y avait fait bâtir en l'honneur de la sainte Vierge et des saints martyrs Corneille et Cyprien. En 1852, on retrouva à Rome, sur la voie Appienne, dans la catacombe de Calliste, exactement au lieu où il avait été enseveli, le tombeau de saint Corneille. Aujourd'hui ses reliques reposent dans l'église de Saint-Jacques, de Compiègne."

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 

LE DÉCOR.

Les scènes sont séparées par des fenêtres en trompe-l'œil (à pilastres , balustrades et guirlandes), où des angelots écartent un rideau , jouent de la lyre ou de la flûte de pan, à moins que des chérubins n'apparaissent dans des nuées.

Après les quatre premiers tableaux (1, 2, 4 & 5), les fausses fenêtres sont encadrées de supports anthropomorphes (hommes et femmes canophores) dont la base est peinte en marbre feint de couleur.

Au centre, et séparant les deux séquences de tableaux, une fausse architecture associe des pots-à-feux et des corbeilles pour mieux montrer le ciel parsemé d'étoiles et de nuages. Puis, plus à l'est, ce ciel n'est visible qu'à l'intérieur de médaillons au dessus de rubans à mascarons.

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

—BARRAL Y ALTET (Javier), 1987, Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen-Âge en Bretagne, Académie des inscriptions et belles-lettres.

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1987_num_131_3_14524

—Du Cleuziou ( Henri ) 1887, La création de l'homme et les premiers âges de l'humanité

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5497413m/f497.item

— GUÉRIN (abbé Paul) Les petits Bollandistes... 16 septembre. Saint Corneille, pape et martyr. p. 129-133

https://books.google.fr/books?id=nInrAAAAMAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&pg=PA132&focus=viewport&dq=%22Saint+Corneille%22+cerealis&hl=fr&output=text#c_top

— GUILLEVIC ( Valentine), 2021. Étude des lambris peints de l'église Saint-Cornély, Carnac. Sous la direction d'Emmanuel Lamouche, Master 2 : Histoire de l'art, Université de Nantes, 2021. Non consulté.

https://rbkistorbzh.wordpress.com/2022/03/08/de-la-legende-a-la-representation-de-la-vie-de-saint-cornely/

— HAMOURY (Maud), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles; Presses Universitaires de Rennes pages 176 et suiv., 208, 396, 461 et 509-510-511.

 

 

HAMON (Françoise), 1986 « L’église Saint-Cornély de Carnac », Congrès archéologique de France, Paris, Société française d’archéologie, 1986.

LE GUENEDAL (abbé) 1913, Notice sur l’église de Carnac (Morbihan) : Patron Saint-Cornély, Hennebont, Normand, 1913.

LE KERNEC (Guylaine), 1986, Les lambris peints de l’église Saint-Cornély Carnac, Etude sur la peinture monumentale dans le Morbihan, 1986, mémoire de maîtrise sous la direction de Monsieur Xavier Barral I Altet.

Jacques de Voragine, La légende dorée, traduit par Teodor de Wyzewa, Paris, 1910.

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVIIIe siècle Chapelles bretonnes. Supports anthropomorphes.
26 février 2025 3 26 /02 /février /2025 14:52

Le calvaire (Toinas et Conci 1511 et/ou  Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Les larmes de Marie et de Jean.

Sur Plouguerneau, voir :

 

PRÉSENTATION.

Située, comme son nom l'indique, dans un paisible vallon dont le ruisseau se jette dans l'Aber Wrac'h après avoir alimenté des moulins, Notre-Dame du Val, en breton Chapel an Traoñ, dépendait du manoir de Ranorgat : voir la carte de Cassini, de la fin du XVIIIe siècle. 

 

 

Carte de Cassini, fin XVIIIe s.
Carte IGN

La chapelle actuelle dépendait à sa construction de la famille Le Moyne, propriétaire du manoir de Rannorgat, famille qui y a apposé ses armoiries — celles de Tanguy  Le Moyne de Rannorgat et de son épouse Leveneze de Kermenou —entre 1537 et 1560 (M. Faujour), et bien qu'on lise la date de 1572 sur la porte à fronton de la longère nord, la construction serait donc plus précoce . À l'intérieur, une statue porte la date de 1527 avec le nom de son donateur, le prêtre François Jézégou.

Elle est d'architecture harmonieuse avec son clocheton à deux chambres de cloches, son fronton Renaissance de la porte latérale et ses crossettes en forme de lion et de chien. Au sud, la fontaine votive alimente un bassin de dévotion, un lavoir et un poull-lin, "trou à rouir le lin".

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

LE CALVAIRE : SON SOUBASSEMENT.

Croquis Y.P. Castel 1980.

Au nord, sous les frondaisons du placître, le calvaire se découvre, avec son soubassement à cinq degrés circulaires en granite.

Les quatre premiers degrés (dont le premier est enterré dans sa moitié nord) sont faits de blocs en portion de cercles, tandis que le dernier est monolithique et chanfreiné.  C'est ce bloc qui porte l'inscription [équerre] IO.TOINAS [marteau] : H : CONCI : LAN MIL CINQ CANS XI, affirmant sa datation en 1511.

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Mais cette date (si on en accepte la validité malgré la difficulté de lecture) est-elle celle du socle en granite (une belle performance), ou bien celle de l'ensemble du calvaire avec ses personnages en kersanton ?

Lisons la description d'E. Le Seac'h :

 

La description d'Emmanuelle Le Seac'h :

 

"L'introduction du vocabulaire décoratif classique (1511-1542).

"Le rôle pionnier de IO. Toinas et de H. Conci (1511)

"Io. Toinas et H. Conci seraient les sculpteurs du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Traon en Plouguerneau dans le diocèse du Léon. L'inscription avec leur nom est figurée sur le socle en granite : [équerre] IO.TOINAS [marteau] : H : CONCI : LAN MIL CINQ CANS XI. (R. Couffon n'a lu  en 1988, ou n'a cité, que la date  LAN MIL CINQ CANS XI).

Quant aux initiales « IO », doit-on les lire comme l'abréviation de Joseph ou de Jean (Johannes en latin). Les deux noms ne sont pas d'origine bretonne mais peut-être italienne.

Le Dictionnaire des artistes de Castel, Daniel et Thomas les cite comme sculpteur pour Io Toinas, et sculpteur avec un point d'interrogation pour H. Conci.

La tête de croix en kersanton est-elle de la même époque que le socle ? On ne peut le dire. En tous les cas, le registre des sculpteurs introduit le vocabulaire ornemental de la Renaissance dans la sculpture bretonne. Les lettres romaines pour l'inscription signée, le fleuron-boule pour la branche horizontale de la croix du Christ et les moulures simples du nœud et du croisillon qui porte les statues de la Vierge et de Jean sont des éléments significatifs de l'entrée dans ce nouvel art en Basse-Bretagne que l'on peut donc dater d'au moins 1511.

 

Remarques

1. Aujourd'hui (et sans doute hier), l'inscription est de relevé difficile. Portée en lettres romaines en retrait sur une seule ligne dans un cartouche, elle fait presque le tour de la pierre ronde du degré supérieur du socle. Il s'agit, pour Y.P. Castel, de la première inscription en lettres romaines sur l'ensemble des croix et calvaires du Finistère. Elle semble avoir été relevée pour la première fois par Castel en 1980, et Couffon ne la relève pas dans son Répertoire de 1959 p.310. Louis Le Guennec mentionne la date de 1511.

2. L'inscription datée et signée est portée sur un socle en granite, alors que le travail de sculpture ornementale et figurative est en kersanton. IO Toinas et H. Conci sont-ils seulement les auteurs du socle , comme tailleurs de pierre ? 

3. L'équerre et le marteau sont-ils des marques ou emblèmes propres aux tailleurs de pierre (carriers, tacherons) ou bien des marques de sculpteurs ? Et d'ailleurs, la distinction entre ces professions a-t-elle du sens ? On trouve ces outils gravés avec une inscription IA MAZE sur le socle d'une statue de saint Jacques du porche (XVIIe) de l'église Saint-Neventer à Plounéventer. On trouve l'équerre, le marteau et un outil de taille sur une inscription de Telgruc H. GOVRMELEN 1584. L'inscription de la base de la croix du cimetière du Faou datée de 1526, porte une marque ésotérique (de tailleur de pierre?), mais aussi une doloire.

4. E. Le Seac'h  pose le problème de l'attribution, et reste prudente : "La tête de croix en kersanton est-elle de la même époque que le socle ? On ne peut le dire." ou bien "IO. Toinas et H. Conci seraient les sculpteurs.." et dans sa description du calvaire proprement dit et des trois larmes de Marie et de Jean elle écrit "Les sculpteurs introduisent un signe distinctif qui permettra plus tard de reconnaître le style de Bastien et Henry Prigent.". Effectivement, dans sa présentation de l'atelier des Prigent (1527-1577), elle fait de ces trois larmes, parmi d'autres traits stylistiques, une vraie marque d'atelier (p. 140 : "le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs vierges éplorées au calvaire (et de Jean, qui peut leur être associé), leur Vierge de pitié et leurs Marie-Madeleine".

5. On note que Henri Pérennès date, sans se justifier, ce calvaire de 1550.

Au total, on peut  être tenté de voir dans ce calvaire une œuvre composite, avec un soubassement de 1511 par les tailleurs de granite IO Toinas et H. Conci, et un calvaire sculpté en kersanton par l'atelier de Bastien et Henri Prigent , postérieur à 1527 (première date de leur catalogue raisonné) et alors, contemporain des premières réalisations sur la chapelle elle-même. 

Seul argument contraire : les blasons du croisillon, aux armes mi-parti d'un couple Olivier Le Moyne/Typhaine Coëtivy, couple attesté selon Potier de Courcy ... en 1503. Cette affirmation est-elle fondée ? Je n'ai pu la confirmer.

 

LE CALVAIRE PROPREMENT DIT.

Au dessus du soubassement est dressé un fût rond sur une base rectangulaire, en granite, portant des écots rappellant les rapports entre la Croix et l'Arbre. Puis vient la partie en kersanton . D'abord le croisillon avec son nœud évasé, sa moulure, ses écusson à chaque extrémité et ses quatre supports ; deux supports latéraux portant les statues de la Vierge et de saint Jean, une base évasée portant le crucifix et un support demi-circulaire portant la Vierge de Pitié (on lit encore "pietà"). Le Crucifié est porté par une croix à branches rondes et à fleurons-boules aux extrémité, avec un titulus en lettres fleuronnées, le tout étant monolithique.

 

Cliché Marc Faujour ARMMA

 

La description d'Emmanuelle Le Seac'h :

 

"La Crucifixion de Toinas et Conci marque aussi le début de la stylisation de la souffrance des personnages. La Vierge et Jean ont des joues baignées de larmes, trois sur chaque pommette. Les sculpteurs introduisent un signe distinctif qui permettra plus tard de reconnaître le style de Bastien et Henry Prigent. Les seuls détails plus médiévaux sont les pieds du Christ cloués en rotation interne et les lettres fleuronnées du titulus. Le reste du style est sobre. Les yeux des personnages sont en forme de bogue de noix, très ronds et clos.  "(E. Le Seac'h p. 20 et 257)

Note : les yeux "en bogue" ou en pruneau fendu se remarquent aussi sur les personnages du calvaire du Grouanec.

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le Christ en croix.

 

"Le Christ, qui a la tête légèrement penchée sur sa droite porte une couronne tressée. Les bras en Y, le visage impassible, il porte une barbe bien peignée en mèches. " (E. Le Seac'h)

On remarque aussi les cheveux décollés des épaules, le pagne noué du côté gauche, les côtes horizontales du thorax, et l'abdomen dilaté projeté en avant. Ou les lettres su titulus, au fût perlé.

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

La Vierge et Jean éplorés.

"La Vierge, les bras croisés sur la poitrine, est vêtue d'une longue robe et d'un voile qui recouvre les cheveux et cache ses oreilles et d'une guimpe. Jean, la main droite posée sur la poitrine, penche la tête du côté du Christ. Il est vêtu à la romaine, d'une aube longue et d'un manteau." (E. Le Seac'h)

Les trois larmes sous chaque paupière inférieure sont bien présentes, même si mes clichés, dépendants de l'éclairage du moment, peinent à  en rendre compte. Ce sont typiquement les larmes de l'atelier Prigent débutant par un fin filet et se dilatant en une goutte terminale, tels qu'on les retrouve sur leurs calvaires et leurs déplorations.

 

— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

La Vierge de Pitié... et ses larmes.

"À l'arrière, une pietà à deux personnages est posée sur une console." (E. Le Seac'h)

Comme c'est très majoritairement le cas dans les Vierges de Pitié de Basse-Bretagne (et de la demi-douzaine provenant de l'atelier Prigent), la Viere est assise, enveloppée dans un manteau-voile qui l'englobe dans une forme triangulaire, et elle tient sur ses genoux son fils, au corps presque horizontale, dont elle soutient le thorax de la main droite. Le bras droit  du Christ est vertical puis oblique, pendant, tandis que le bras gauche est horizontal et soutenu par la Mère. Le pied droit est tourné de façon peu anatomique, peut-être pour montrer la plaie du clou.

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

Les trois larmes.

Elles sont bien visibles.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Les deux blasons : Le Moyne de Ranorgat et Coëtivy.

"Les blasons placés aux extrémités du croisillon portent les armes des Le Moyne de Ranvlouc'h avec trois coquilles et un croissant de lune du côté de la Vierge et, du côté de Jean, l'écusson mi-parti des Le Moyne et mi-parti des Kergadiou représenté par trois fasces. Il doit s'agir des commanditaires de l'œuvre." (E. Le Seac'h)

E. Le Seac'h reprennait ici les identifications de blasons proposées par L. Le Guennec repris par Y. P. Castel en 1980, mais Marc Faujour s'est livré à une analyse précise et y voit les armes des Le Moyne de Ranorgat et celles, mi-parti des Le Moyne et des Coëtivy. Malgré l'absence de couleurs, nous reconnaissons dans le blason près de la Vierge les trois coquilles et le croissant ( Le Moyne de Rannorgat : d'argent au croissant accompagné de trois coquilles, à la bordure, le tout de gueules ), et du côté de Jean, l'alliance de ces armes se fait avec un fascé de six pièces, armes des Coëtivy qui sont un fascé d'or et de sable de six pièces.

Au contraire, les armes de Kergadiou (famille qui héritera du titre de seigneur de Ranorgat ) sont d'or à  trois fasces ondées, [et non rectilignes] d'azur  au franc-canton d’hermines

En 1859, Pol Potier de Courcy avait donné la description suivante :

 "Les armes d'Olivier Le Moyne, sieur de Ranorgat, juveigneur de la maison Trévigny, en Plounéour, et des armes de Tiphaine de Coëtivy, sa compagne en 1503. De ce mariage naquit Marie Le Moine qui porta par mariage la seigneurie de Ranorgat dans la maison de Kergadiou"

Les armes des Le Moyne, des deux côtés, sont affectées d'une bordure, signe de juveigneurie des Le Moyne de Rannorgat par rapport au lignage des Le Moyne de Trévigny.

N.b La forme du nom peut être Le Moyne, Le Moine, ou Le Manac'h.

A la montre de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503, est mentionné Olivier le Moyne, seigneur de Rannorgat, représenté par Olivier Kergadiou.  

N.B 

 Olivier Le Moyne, seigneur de Trévigny, capitaine de Lesneven, tint une Montre et revue devant Jehan du Juch  le 1 janvier 1378 avec 32 compagnon, dont Yvon Le Moyne, Guillaume Le Moyne, Richard le Moyne, Prigent de Coëtivy. Selon les généalogistes de Geneanet,  il était né vers 1340 et il épousa une Tiphaine de Coëtivy (v.1340-1398).  

Anne Le Moyne dame de Rannorgat épousa en 1502 Olivier de Kergadiou

Le blason mi-parti ne correspond pas  aux armes de Tanguy Le Moyne et de son épouse Leveneze de Kermenou, couple dont le blason a été identifié par Marc Faujour, porté par un gentilhomme barbu à l'extérieur de la chapelle Notre-Dame du Val (cf. infra).

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

DISCUSSION.

Si on cherche à attribuer le calvaire, dans sa partie en kersanton, à un atelier de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne, sur les seuls critères stylistiques, la réponse est vite trouvée,  c'est un travail de l'atelier des Prigent.

Trois statues de kersanton de l'intérieur de la chapelle du Traon ont été attribuées à cet atelier par E. Le Seac'h dans son catalogue raisonné (p. 331):

-celle de saint They en abbé, dans l'enfeu sud, portant une inscription gothique sur le socle orné d'un calice : V:M:F. IEZEGOU/ P.A FAICT FAIRE ICELLE . YMAGE. LAN. MVCXXVII, soit "Vénérable messire François Jézégou prêtre a fait faire cette image l'an 1527. C'est là la sculpture datée la plus précoce de l'atelier. (H. Pérennès avait lu la date de 1526).

Saint They, kersanton. Atelier Prigent. Cliché E. Le Seac'h CD n° 516.

 

 

-celle de sainte Suzanne qui porte les armes pleines des Le Moyne de Rannorgat. Voir les deux clichés de Marc Faujour. Je remarque le bandeau plissé rétro-occipital, si fréquemment repris par cet atelier. [Les Prigent ont sculpté aussi une sainte Suzanne pour le porche sud de Pencran avec l'inscription S. SUSSANNA: ORA. Elle tient aussi un livre et un rouleau de manuscrit, mais elle porte un voile sur la tête, et l'exécution est plus fine : elle date de 1553.]

Chapelle N.-D. du Val, Plouguerneau, sainte Suzanne kersanton polychrome, Atelier Prigent, Cliché Le Seac'h C.D N° 503.

 

-celle d'un saint moine agenouillé , mur sud.

Saint moine agenouillé, kersanton. Atelier Prigent. Cliché Le Seac'h C.D. 518.

Donc, l'intervention des Prigent en la chapelle Notre-Dame du Val est attestée, avec au moins une date, celle de 1527.

Affirmer que le calvaire est dû aux ciseaux des Prigent, disons entre 1527 et 1550, est cohérent avec cette intervention, mais il faut admettre alors que la date de 1511 du socle ne se rapporte pas au calvaire proprement dit. Enfin, les données héraldiques restent embarrassantes si on valide les affirmations de Pol de Courcy les attribuant à une Tiphaine de Coétivy vivant en 1503 avec un Olivier Le Moyne ; mais ce couple vivait peut-être encore en 1527 ?

COMPLÉMENT : ÉLÉMENTS SCULPTÉS DE LA CHAPELLE.

 

1. Les 2 crossettes figurées portant des écus.

a) Homme barbu allongé présentant les armes mi-parti Le Moyne de Rannorgat/Kermenou. Angle sud-ouest. Kersanton, après 1537 ?

L'homme porte la tenue à tunique courte et chausses d'un écuyer, et adopte la posture de "chevalier servant", un genou fléchi. Ses cheveux sont mi-longs, sa barbe peignée est soignée. Il ne porte pas (à la différence d'autres exemples similaires) d'épée au côté. La tunique est plissée, à plis épais sur les manches.

Il tient contre sa poitrine un écu mi-parti que Marc Faujour a su attribuer au couple Tanguy Le Moyne de Rannorgat / Leneveze de Kermenou , soit au 1 : d'(argent) au croissant accompagné de trois coquilles, à la bordure, le tout de (gueules) (Le Moyne de Rannorgat) ; au 2 : d'(or) à trois fasces ondées d'(azur) (Kermenou). 

"Tanguy, qui avait hérité de son père en octobre 1537, décéda sans hoir vers 1560 (AD Finistère, 34 J 55 ; AD Loire Atlantique, B 1706). Après sa mort, la seigneurie de Rannorgat échut à son cousin Hamon de Kergadiou, fils d’Olivier de Kergadiou et d’Anne Le Moyne de Rannorgat, dont la famille blasonnait d’un fascé-ondé de six pièces ou trois fasces ondées, au franc-canton d’hermines. " (M. Faujour)

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

b) Lion présentant les armes pleines des Le Moyne de Rannorgat. Angle nord-ouest. Kersanton, XVIe siècle.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

2. Les 2 crossettes du clocheton .

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

a. Un chien (sans collier) ou un renard, à queue enroulée à l'arrière. Kersanton.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

b. Un lion. Kersanton.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

2. LES PORTES.

a) La porte sud.

Cette porte rectangulaire est surmonté d'un fronton triangulaire  portant la date  de 1758 et , en dessous,  l'inscription Mr.A:L:HAMON C pour "Messire A.L. Hamon, curé" centrée autour d'un calice.

Ce curé est mentionné à Plouguerneau entre 1754 et 1776.

Au sommet du fronton a été scellée en réemploi une tête d'homme barbu (XVIe ou XVIIe), probablement une tête de Christ portant une couronne d'épines.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

b) La porte nord.

Du côté nord, H. Pérennès a pu lire sur le linteau de la porte la date de 1572  à côté d'un calice.

Pour Marc Faujour, "le fronton de la porte au nord est daté de 1572, mais paraît avoir été rapporté après coup. "

 

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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L'ARC TRIOMPHAL DONNANT L'ACCÈS AU NORD DE L'ENCLOS.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

a) La date de 1758 (ou 1738) accompagnée d'un calice inscrit dans un blason.

Les auteurs (H. Pérennès) ont lu la date de 1738. Ma lecture rapproche cette inscription de celle de la porte sud, elle aussi accompagnée d'un calice : son commanditaire serait alors également le curé A. L. Hamon. 

Si on adopte la leçon de Pérennès, le curé en exercice entre 1734 et 1767 était Hervé Guiavarch.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

b) Un personnage tenant un chapeau à larges bords, dans le mur de l'arc (réemploi). Kersanton, XVIe siècle.

Ce personnage, dont il manque la tête, tient un chapeau évoquant un galero cardinalice avec au moins une houppe visible à l'extrémité d'un cordon (j'ai aussi pensé à la queue d'un lion...). L'identification est difficile ; saint Jérôme ?

J'écarte l'hypothèse d'un saint Jacques, ou d'un saint pèlerin comme saint Roch : leurs couvre-chefs restent sur leurs têtes.

Cette tenue du chapeau sur la hanche droite correspond plus à une posture d'humilié ou de respect  qu'à celle d'un saint personnage.

Il pourrait être attribué à l'atelier Prigent.

Faut-il envisager d'y voir le portrait du cardinal Alain IV de Coëtivy (1407-1474), dont les armes, un fascé de six pièces, sont les mêmes que celles associées en alliance à celles des Le Moyne sur le calvaire de Notre-Dame du Val ? Certes, la statue de ce cardinal figure agenouillé au pied du calvaire de la Basilique du Folgoët (Lesneven), à 14 km de là ; mais son chapeau est rejeté derrière sa nuque. La famille Le Moyne (François et son fils François) avait ses armes sur la maîtresse-vitre de Leneven ; Prigent Le Moyne était capitaine de Lesneven, etc..

Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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LES DEUX CLOCHES.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 a) la cloche la plus ancienne.

Deux médaillons : un crucifix, et un saint évêque.

Inscription sur la faussure : BR---EL A BREST

Suggestion : BRIENS VIEL A BREST ? Elle pourrait dater de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Voir : https://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.ii-viel-a-brest-1823.html

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

 b) la cloche fondue chez Paccard vers 1998.

Possible inscription de la faussure (doute sur la date) : 1998 PACCARD A[NNE]CY FRANCE ---

 

Le calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau.

La fontaine , les bassins et le poull-lin.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Contrôle de ponte après accouplement de libellules Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776), "Nymphe au corps de feu.

Chapelle du Traon, bords du lavoir, 24 mai 2023.

Voir ici l'origine des noms de cette belle libellule.

"L’accouplement a lieu de mai à août. Le mâle attrape la femelle par le cou grâce à une sorte de pince à l’extrémité de son abdomen. La femelle recourbe son abdomen pour mettre en contact son extrémité avec l’organe copulateur du mâle. Cette posture d’accouplement appelée tandem a la forme d’un cœur et dure en général un quart d'heure.
Le mâle reste lié à la femelle durant la ponte qui a lieu dans l’eau sur une tige de plante aquatique. Le couple descend jusqu'à ce que l'abdomen de la femelle touche l'eau. A raison d'un œuf pondu toutes les 5 secondes, le couple descend doucement le long de la tige et se retrouve au bout de 40 à 50 minutes totalement immergé (parfois jusqu'à 1 m de profondeur). Environ 600 œufs sont insérés dans la tige de la plante choisie, pondus en zig-zag. La ponte terminée, le couple lâche le support et remonte à la surface." DORIS)

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1991,"Essai d'épigraphie appliquée. Dates et inscriptions sur les croix et calvaires du Finistère du XVème au XVIIIème siècle" Ouvrage: Charpiana : mélanges offerts par ses amis à Jacques Charpy.Fédération des Sociétés Savantes de Bretagne, 1991, page 145.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, "Plouguerneau", atlas n°2104 "Le Traon" Atlas des croix et calvaires du Finistère + 3 clichés 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouguerneau.html

2104. Le Traon, g. k. 4,30 m. 1511 (?). Quatre degrés de plan circulaire, comme le socle: équerre, IO: TOINAS, marteau: H: PONCI: L AN MIL CINQ CANS (sic) XI: Fût rond, écots. Croisillon, moulures, écusson à chaque extrémité: Lemoine et Kergadiou; statues: Vierge, saint Jean, crucifix sur croix à branches rondes, fleurons-boules, titulus en lettres fleuronnées. Vierge de Pitié. [YPC 1980]

Croquis Y.P. Castel 1980. Le relevé du blason mi-parti est erroné.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon, Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974

"CHAPELLE NOTRE-DAME DU TRAON Ou du Val, sur l'ancienne route de Lannilis. Edifice de plan rectangulaire avec chevet plat.

Dans l'enclos, côté nord, calvaire en kersanton : la Vierge et Jean sur le croisillon, Pietà au revers, et, sur le socle, date : " LAN. MIL. CINQ. CANS. XI. " -

— FAUJOUR (Marc) Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon,

 https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon

— FAUJOUR (Marc), Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon (calvaire).

 https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon-calvaire/

— LE GUENNEC, Louis, 1981 (rééd.) Le Finistère monumental, t. 2, Brest et sa région, Quimper page 292

"La croix du cimetière, datée 1511 offre les armoiries d'Olivier Le Moyne et de Tiphaine de Coëtivy sa compagne, sieur et dame de Ranorgat."

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, pages 20 et 257.

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

"Au nord et dans le voisinage immédiat du sanctuaire de Traon se dresse un calvaire dont le socle est formé de cinq degrés circulaires. Le fût bosselé soutient un groupe en kersanton du Christ crucifié avec à l'avers une piéta. Ce calvaire est daté de 1550."

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6, p. 111-132.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

— Association Plouguerneau d’hier et d’aujourd’hui, « Notre-Dame du Val »

https://plouguerneau.net/notre-dame-du-val/

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Prigent XVIe siècle. Chapelles bretonnes. Vierge de Pitié Larmes
19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 18:39

Le porche et le calvaire (XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau.

 

Voir sur cette église :

 

PRÉSENTATION.

 

L'ensemble de la nef, du chœur et de l'aile nord sont du milieu du XIVe siècle, le porche a été commandité au tout début du XVIe siècle par le seigneurde Boutteville, baron et vicomte de Coaquénan, dont le manoir est situé à moins de 500 m.

L'architecture de l'église.

"L'église au plan en tau, caractéristique de nombreuses chapelles bretonnes, a un chevet plat, avec chœur très légèrement saillant.Les murs de granite sont en pierres de taille, mises à part les portions en moellons irréguliers du bas-côté nord et de la chapelle qui lui fait suite . Cette manière de traiter à moindre frais des parties d'édifice moins voyantes correspond à un usage fort répandu autre fois. La ligne de bancs de pierre du pied du mur sud, du porche et du mur ouest de la chapelle méridionale sont en relation avec des usages communautaires disparus." (Y.P. Castel)

 

L'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

L'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche des Boutteville.

"La facture soignée du porche au dessin sobre et précis, grand gable et contreforts biais, n'a rien d'étonnant vu la qualité des commanditaires, les Boutteville dont l'écu aux cinq fusées de gueules sur champ d'argent timbre les pinacles à l'extérieur et la clef de voûte à l'intérieur.

Baron du Faouët, sieurs de Barégan , les Boutteville sont connus pour avoir été les initiateurs en 1489 de la fameuse chapelle Sainte-Barbe, qui domine l'Ellé, dans leur pays du Faouët. Il y a lieu de penser que les armoiries de notre porche sont celles de Jean, qui, par son mariage avec Alix de Launay, gagna le titre de vicomte de Coëtquénan, fief voisin dont dépendait le Grouanec. Chevalier banneret, Jean Boutteville fut l'un des 468 hommes d'armes qui participèrent au recouvrement du duc Jean V, en 1420 après sa capture par les Penthièvre. 

Le porche peut être daté ainsi de la première moitié du XVe siècle |sic]. Et si l'inscription en caractères gothiques, à droite de la façade, n'était aussi usée on aurait sur la date de sa construction quelque utile précision.

On l'a dit, le style de cette édifice est soigné. Les éléments en pierre de kersanton, qui tranchent sur la structure de granite, le rattachent à l'atelier du Folgoët, la Collégiale fondée en 1422 par le duc Jean V.

Archivolte à crochets, pinacles soutenus par des crossettes figurées dont l'une représente un homme renversé [sic, tout témoigne de l'habilité du sculpteur. Mais ne lui appartient pas la tête du Christ posée sur le fleuron, vestige provenant d'un calvaire démoli." (Y.P. Castel)

Proposition généalogique personnelle :

Jean III de Boutteville, écuyer, seigneur du Faouët, décédé en 1463,  épousa Aliette de Coëtquenan, vicomtesse de Coëtquénan.   En 1420, il prit les armes pour délivrer le duc Jean V, alors prisonnier des Penthiève. En 1427, il fut capturé par les anglais au Mont Saint-Michel. Son fils Jean IV de Boutteville , chevalier, vicomte de Coëtquenan, marié à Marie de Kerimerc'h est le cofondateur de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët . En 1495, la seigneurie du Faouet avait été érigée en baronnie au profit de Jean par la duchesse-reine Anne. De sa femme Marie de Kerimerc'h, épousée en 1463, il eut deux enfants, Catherine, et Louis, vicomte de Coëtquenan, décédé en 1539.  Louis de Boutteville épousa le 19 janvier 1498 Jeanne du Chastel.  Leur fils Yves épousa Renée de Carné (née en 1515). Leur fille Jeanne, vicomtesse de Coëtquenan se maria avec Yves de Parcevaux, décédé en 1558, puis elle épousa en 1559  Claude de Goulaine (1512-1579) qui reprit le titre de seigneur de Coëtquenan.

Si on considère que ce porche date du début du XVIe siècle, c'est Louis de Boutteville qui est le mieux placé chronologiquement pour en être le commanditaire. Mais les armes de son épouse,  fascé d'or et de gueules de six pièces sont absentes au Grouanec. Je note que dans la chapelle Sainte-Barbe du Faouët, sur le vitrail où Louis et Jeanne sont représentés comme donateurs, Louis de Boutteville est présenté par saint Fiacre. Or, c'est à saint Fiacre qu'est dédiée la chapelle sud du Grouanec.

Les généalogies consultées ne sont pas unanimes. 

https://man8rove.com/fr/family/de-Boutteville

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=fr&n=de+bouteville&p=jean

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=louis&n=de+bouteville

https://www.lavieb-aile.com/2016/01/le-vitrail-de-la-vie-de-saint-fiacre-chapelle-saint-fiacre-le-faouet.html

https://www.lavieb-aile.com/2023/07/la-tribune-de-la-chapelle-sainte-barbe-du-faouet.html

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les crossettes en kersanton.

Ce sont deux "lions de crossettes" typiques des sculpteurs sur pierre bas-bretons du XVe siècle. Cet animal partage avec les dragons la palme des motifs de ces pierres d'amortissement, avant les chiens ou les anges. Leur forme est constamment retrouvée, notamment la gueule montrant les crocs, la crinière contrastant avec un corps glabre, la langue pendante, les pattes velues ou la queue passant sous l'abdomen et faisant retour sur le dos pour y étaler le fouet caractéristique. 

L'animal est semblable des deux côtés. La crinière est traitée en trois rangs de mêches bouclées.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les pinacles gothiques à crochets.

a. Le pinacle du côté est.

Si la forme des deux pinacles est identiqsue, avec crochets, fleuron sommital et gable à la base, les détails sculptés sont différents.

À l'est, un homme renversé occupe le gable à feuilles d'acanthe. La tête (à cheveux courts en couronne) est bien visible, il est difficile de confirmer l'hypothèse qu'il s'agit d'un acrobate réalisant une galipette ou renversement postérieur, bien qu'on puisse deviner qu'il se saississe de sa cheville droite. À notre gauche, un élément à larges franges peut correspondre à une partie de vêtement de saltimbanque.

Au dessus, les armes des Boutteville à cinq fusées sont sculptées sur un blason en bannière.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le pinacle ouest.

Les gables sont occupées par un trilobe gothique. 

On trouve au dessus les fusées des Boutteville, mais surtout une belle figure héraldique, celle d'un lion rampant. 

Si nous passons en revue les alliance des Boutteville depuis le moment où ils sont devenus seigneurs de Coëtquénan, et donc les descendants de Jean III et d'Aliette ou Alix de Coëtquenan, vicomtesse de Coëtquénan — ou les parents de cette dernière—, nous ne trouvons pas de famille ayant un lion rampant dans ses armes :

Marie de Kerimerch épouse de Jean IV de Boutteville

Jeanne du Chastel épouse de Louis de Boutteville

Renée de Carné épouse d'Yves de Boutteville.

Claude de Goulaine, époux en 1559 de Jeanne de Boutteville.

Une hypothèse : sont-ce les armoiries de pourpe au lion rampant d'argent de Kerouzéré ?

Que dit Pol Potier de Courcy sur cette famille :

Kerouzéré (de), baron dudit lieu et sr de Kersauzon, par. de Sibiril, — de Kerroenaouet et de vtenfautet par. de Cléder, — de Trogoff par. de Plouescat, — de Kerandraon et de Keraliou, par. de Plouguerneau, -*- de Kerdrein, — de Kernavallo, — de Kerangoraar, par. de Taule, — de Trévehy et de Tromanoir, par. de Plouenan.

Réf. et montres de 1426 a 1534, elites par., év. de Léon. De pourpre au lion d’argent. Devise : List, list. (Laissez, laissez.)

Eon, président universel de Bretagne en 1390 ; Jean, son fils, échanson du duc Jean V, contribua au siège de Chamteauceaux à la délivrance de ce prince, prisonnier des Penthièvre en 1420, et épousa Constance le Barbu, dame de Trévéhy ; Yvon, conseiller et chambellan du duc François II en 1465 ; Alain, évêque de Léon f 1445.

La montre de l'évêché de Léon à Lesneven en 1481 signale 38 gentilshommes de Plouguerneau, dont en tête Olivier Le Moyne, de la garde du duc, puis, juste après, Vincent Kerouzéré, de 132 #, archer en brigandine, bras couverts, et sous lui Autred Kerasquer, vouger en brigandine et page, puis Yvon Kerouzéré, de 70 #, absent es études, par Derien Kerasquer, vouger en brigandine . Viennent ensuite Yvon Coetivy, et Allain Coetivy, et ensuite Allain an Nobletz,  dont le fils Jean obtiendra par contrat de 1514 droits de prééminence dans la chapelle sud du Grouanec.

De même, H. Pérennès cite "une réformation sans date qui doit se situer dans la seconde moitié du XVe siècle", où Vincent Kerouzéré arrive juste après Henri Coatquenan dans la liste des nobles de Plouguerneau, devant Prigent de Coetivy et Ollivier Le Moyne :

 

Je ne peux que suggérer cette hypothèse, sans la conclure.

 

 

 

L'intérieur du porche.

"À l'intérieur du porche, l'absence de niches pour les statues des apôtres est compensée par la loge à console médiane qui devait abriter quelque sculpture religieuse. Un vaste bénitier à double usage, extérieur et intérieur, est encastré dans le mur de part et d'autre de manière ingénieuse.

Le vantail de la porte à trois panneaux mêle aux serviettes médiévales deux têtes d'angelots du style que Bertoulous sculptait au XVIIe siècle. Le bas-relief représente la Vierge à l'enfant sous le titre de N.D . GROUANEC, réplique de la grande Vierge de kersanton du bras nord.

Signalons dans ce porche une curiosité peu banale. Entre les arcs ogifs en pierre, appuyés sur des culots sculptés de masques, les quartiers de la voûte sont ...en bois. Mais nul ne saura dire si c'est le résultat de l'avortement du propos primitif ou si c'est dû à une destruction accidentelle postérieure de la voûte en pierre, ce qui semble bien peu probable." (Y.P. Castel)

Les armes des Boutteville en clef de voûte.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les culots sculptés de masques : trois écuyers et une sirène.

Nous n'avons pas affaire à des sculptures en kersanton, qui, avec son grain fin, résiste bien à l'usure, mais à du granite, et même à plusieurs faciès de granite, aussi les clichés sont-ils médiocres et peu aptes à en rendre les sujets. Mais on voit trois têtes de personnages assez semblables, aux cheveux mi-longs et bouclés, et un col bien marqué. Rien ne permet d'y voir des anges, et ce serait plutôt des écuyers, comme ceux qui, dans d'autres porches bretons, saluent le fidèle qui s'apprête à entrer.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

La sirène à queue bifide.

Une autre sculpture montre ce qui pourrait être un animal vu de dos, mais je propose plutôt d'y voir une sirène,  vue de face, à la chevelure longue, et qui maintiendrait avec ses mains les extrémités d'une  queue bifide.

Comme sur les chapiteaux romans de Brioude...

Brioude, cliché lavieb-aile.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

L'ossuaire.

"Au mur occidental s'accroche un ossuaire d'attache bâti après coup, au XVIe siècle. Les cinq pilastres classiques sont dans l'esprit de l'architecte morlaisien Michel Le Borgne, sans qu'on puisse affirmer qu'il en soit véritablement l'auteur."

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

L'inscription de la porte de l'aile nord.

"Si les armoiries des Boutteville n'ont [n'avaient] été, à ce jour, relevées par aucun auteur, l'a été, quoique de manière incomplète [Couffon], l'inscription gravée à l'ombre du fleuron de la porte sur l'aile nord. La voici. LAN:MIL Vc :F : N : NOUEL : F[ABRIQUE] / H : ROUEL.

On sait ainsi qu'en 1500, un certain N. Nouel était ici fabrique. Quant à H. Rouel, non suivi d'initiale, on ne sait quelle est sa qualité exacte, fabrique ou prêtre." (Y.-P. Castel)

 

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

LE CALVAIRE DE 1505. CIMETIÈRE DU GROUANEC.

Le calvaire de l'enclos du Grouanec occupe désormais le centre du cimetière. Il a été décrit par Yves-Pascal Castel en 1980, et celui-ci l'a daté du XIVe siècle, et, par ses inscriptions, de 1508 (chapiteau) et de 1838 (socle). C'est d'ailleurs une croix, et non pas un calvaire.

Au dessus d'un soubassement de plan octogonal à quatre degrés et d'un socle portant la date de 1838 est posé le fût à pans où Castel a lu l'inscription L AN MIL VCV H O P, en lettres gothiques. Puis, un "chapiteau" évasé en losange porte la croix, monolithique  aux bras terminés en fleurons carrés, et couronnée d'un élément à godrons.

 

 

 

 

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La face principale.

Elle porte le Christ en croix (kersanton).  Hélas, les lichens ont proliféré et dissimulent la majeure partie du visage, des bras et du tronc, ne laissant pas estimer la qualité du travail du sculpteur. Les jambes sont fines et les pieds sont croisés et superposés. On devine les cheveux longs, mêlés à la couronne d'épines, et un œil globuleux. Les côtes sont horizontales.

Le titulus porte les lettres INRI en caractère gothique.

 

 

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La face opposée.

Elle porte une statue de la Vierge à l'Enfant en kersanton, qui serait très belle et émouvante si elle n'était, elle aussi, défigurée par les lichens. 

La Vierge porte une couronne à fleurons, son visage est rond, sa bouche petite. Son manteau forme un pli qui recouvre le bras doit avant de retomber en triangle, dessinant un triangle à pointe supérieure avec le côté opposé. Le corps est long et fin. La robe est (ou semble) serrée par une ceinture ; fine et ajustée sur le buste, elle se plisse ensuite en plis tubulaires.

Je ne parviens pas à distinguer les chaussures ; sont-elles pointues, comme au XVe siècle.

Car cette statue me semble dater de ce siècle (et, alors, relever de l'atelier du Folgoët). Notamment, les cheveux en boucle de l'enfant-Jésus m'évoque cette datation.

Cet enfant a le visage très rond, "à la Tintin", une remarque qui m'était déjà venue devant les deux Vierges à l'Enfant de l'intérieur de l'église du Grouanec .  Il est vêtu d'une tunique longue. Il pose tendrement la main sous la gorge de sa Mère, tandis que le bras gauche est vertical ; la main gauche est posée sur le globe terrestre, que Marie soutient dans sa paume.

On rêverait de voir ce chef-d'œuvre correctement mis en valeur et débarrassé de ses scories qui interdisent toute étude valable.

Voir le cliché de la croix du cimetière en 2015 : le visage du Christ était encore préservé :

https://fr.geneawiki.com/wiki/Fichier:29195_-_Plouguerneau_-_Grouanec_-_Calvaire.jpg

Comparer par exemple avec des calvaires du XVe siècle :

Et :

Le calvaire de Notre-Dame du-Traon à Plouguerneau, de 1511.

 

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

CASTEL (Yves-Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 7 mai 1994, "Découverte de la Bretagne. Plouguerneau. L'enclos du Grouanec"; Le Progrès du Léon.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2532

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, "Plouguerneau", atlas n°2009 Le Grouanec cimetière" Atlas des croix et calvaires du Finistère = 4 clichés [closdesfuschias2024]

 

2009. Le Grouanec, cimetière, granite. kersanton. XIVè s., 1505, 1838. Soubassement de plan octogonal à quatre degrés. Socle: 1838. Fût à pans: L AN MIL VCV H O P, en lettres gothiques, chapiteau. Croix, fleurons, crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouguerneau.html

CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.

COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 103 et figure 90.

PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

"Un ossuaire est adossé à la chapelle, et une fontaine l'avoisine. A 400 mètres au nord-est se dresse un vieux calvaire à baldaquin, qui d'après de Kerdanet, serait de 1580."

POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

DIVERS :

PLOUGUERNEAU D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

https://plouguerneau.net/croix-et-calvaires/#:~:text=la%20VIERGE%20A%20L'%20ENFANT,la%20croix%20n%C2%B0%2062.

 

Visite virtuelle

https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Crossettes Héraldique Chapelles bretonnes. Porches
14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 11:48

Les statues anciennes (XIVe au XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau.

Voir sur cette église :

PRÉSENTATION.

Présentation générale, voir article sur les vitraux. Citons R. Couffon :

L'édifice, en forme de tau irrégulier, comporte une nef étroite et un choeur séparés par un arc diaphragme en tiers-point ; le choeur communique, au sud, par deux arcades, avec une chapelle en aile et, au nord, par trois arcades, avec une chapelle également en aile. Il date de plusieurs époques : la longère nord paraît remonter en partie au XIIIè siècle [non : la nef, le chœur et l'aile nord sont du milieu XIVe], la belle rose rayonnante du chevet à la fin du XIVè siècle ou au début du XVè siècle, la chapelle sud à la fin du XVè siècle [non : vers 1503. Une pierre, avec fleuron, porte l'inscription : " LAN MIL VcIII. I. NOUEL.] ; la chapelle nord a été reconstruite en 1954 par l'architecte Péron, elle a gardé deux fenêtres flamboyantes. "

 

L'église renferme 3 statues en  kersanton polychrome —celles de la Vierge à l'Enfant du XVe siècle, dite Notre Dame du Grouanec, une Vierge de Pitié du XIVe siècle, et la statue d'un saint Alar en évêque — , et 3 statues en kersanton dépourvues de leur peinture—  à l'extérieur saint Matthieu en évangéliste au pignon ouest (1550) et un saint Fiacre (XVe) à la porte aile sud ; et à l'intérieur une Vierge à l'Enfant mutilée—. La fontaine de dévotion de 1604, dite Feunteun ar Gwelleat (Fontaine de la Guérison), abrite une statue en kersanton de la Vierge à l'Enfant du XVIe siècle . 

L'église abrite, outre un Christ en croix et deux Anges céroféraires, plusieurs statues anciennes en bois polychrome, celles de saint Roch (XVIe), de saint Antoine ermite (XVe), de saint Sébastien, de sainte Catherine d'Alexandrie (XIVe siècle), et d'une sainte tenant un livre (Barbe ?) du XVe siècle.

 

LES STATUES EN KERSANTON POLYCHROME.

 

1. Vierge à l'Enfant dite Notre Dame du Grouanec, kersanton polychrome du XVe siècle. Chapelle nord, entre les baies 1 et 3.

Cette Vierge à l'Enfant, couronnée, est assise comme les Vierges romanes en majesté ou Sedes Sapientae — trône de sagesse—, mais elle n'a pas le hieratisme et la frontalité de ces dernières. Au contraire, elle est souriante, et hanchée, le haut du corps  étant décalé vers la gauche pour équilibrer le volume de l'Enfant-Jésus.

Elle porte, sous un manteau-voile bleu ouvert, sans fermail, à revers rouge et à ourlet doré, une robe blanche (jadis dorée) très ajustée sur le buste, au dessus d'une large ceinture à boucle carrée à aiguillon, et dont le passant tombe verticalement et se dissimule sous le pan gauche du manteau. Entre la gorge et le bord de la robe, un ensemble doré, à rangs de perles et godrons, peut correspondre à un collier, ou à la broderie de la robe, ou au haut d'une chemise. Le manteau tombe en larges plis sous les genoux, en deux groupes symétriques.

Ses chaussures ont une extrémité pointue, selon la mode du XVe siècle, les pieds sont parallèles.

Le visage est un étroit ovale, les sourcils sont épilés, les yeux larges, le nez fort et long, la bouche étroite, le menton petit et rond. Le regard, pensif, est dirigé vers l'avant, à peine vers la droite et le bas. La Vierge ne fixe pas l'Enfant, mais chacun regarde vers les fidèles. Sous la couronne fleurdelysé, les cheveux bruns sont bouclés puis disparaissent sous le voile en arrière des épaules.

La Vierge tient en main gauche la sphère du Monde [ou une pomme, selon Le Seac'h], qu'elle éloigne en la montrant à son Fils.

L'Enfant est debout, les pieds posés sur le genou droit de sa mère. Sa tête est très ronde, à la Tintin, mais avec des cheveux aux boucles fournies repoussées vers l'arrière, très en accord avec les caractères stylistiques du XVe siècle. Il porte une tunique verte longue, à encolure en V.

Surtout, il tient devant lui un livre ouvert : les deux pouces maintiennent les pages.

J'ai étudié ce thème de l'Enfant-Jésus au livre à propos de Notre-Dame-du-Loc de Saint-Avé une statue en calcaire du dernier quart du XVe siècle. J' explore dans cet article, auquel je renvoie, les données iconographiques, les seuls exemples en Bretagne étant ceux de Saint-Avé, du Grouanec et de la chapelle Saint-Brieuc-de-Plonivel à Plobannalec, les deux dernières étant assises, mais celle de Plobannalec étant en bois, et du XVIe siècle. (*)

En Belgique, c'est le sculpteur sur bois Jan Borman II qui a le mieux illustré ce thème, qui est attesté aussi en peinture.

Enfin, j'en indique les fondements théologiques, l'Enfant suivant dans les Écritures le récit de la Rédemption dont il est le vecteur.

C'est dire l'intérêt exceptionnel de ce groupe sculpté, que le thème inciterait à dater de la fin du XVe siècle.  Une restauration a-t-elle pu en préciser les pigments des couches initiales?

(*) J'ajoute un autre exemple, tout proche du Grouanec, mais plus tardif :

 

Emmanuelle Le Seac'h qui l'a décrite dans son ouvrage Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne p. 103, assure qu'elle est un héritage de l'Atelier du Folgoët (Premier atelier du Folgoët 1423-1468; second atelier du Folgoët 1458-1509) : elle rapproche les mèches striées des cheveux ondulants de celles de la sainte Marguerite du Folgoët et de la Vierge à l'Enfant [du porche sud] de La Martyre, elle-même rapprochée p.71 de celle de la Sainte-Catherine du porche sud de la cathédrale de Quimper.

On en trouve la réplique en bas-relief sculpté dans le bois de  la porte d'entrée du porche.

N.D.-du-Grouanec. Porte d'entrée. Cliché lavieb-aile.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

2. Vierge de Pitié . Kersanton polychrome du XIVe siècle, à l'angle nord-est de la nef.

Sur quels critères cette statue est-elle datée du XIVe, période peu représentée dans la statuaire de Basse-Bretagne en kersanton ?

La Vierge est assise, le corps de son Fils est retenu par sa main droite sur le bassin et la main gauche sous le flanc gauche dans une orientation du corps tête à notre droite qui est minoritaire en Bretagne.

Les axes du corps du Christ sont brisés, mais selon un schéma original et émouvant, et on remarque notamment l'angulation de la tête , avec la joue appuyée sur l'épaule gauche.

Les plaies et le saignement de la tête, des mains et pied, et du flanc, sont bien visibles.

 

Dessin sur cliché lavieb-aile

Son voile forme au dessus de sa tête un double repli (un trait stylistique d'E. Le Seac'h attribue aux Prigent actifs en 1527-1577). Les manches du manteau reviennent en large revers sur le coude. La robe a un col rond. Les jambes, écartées pour soutenir le corps, sont couvertes du manteau bleu et de la robe jaune, mais ces plis laissent voir deux chaussures noires, à bouts fins. 

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

3. Statue de saint Alar en évêque, kersanton polychrome du XVe siècle. Chapelle sud, à gauche de la baie 2.

Le saint patron des chevaux, et qui est en Léon une forme locale de saint Éloi, est identifié par le marteau de maréchal-ferrand qui'il tient en main gauche, et par le fer à cheval et la tenaille de son socle. Il est présenté en évêque, mitré (avec les fanons) , tenant la crosse, portant la mitre, la chape et les gants à glands de ce titre tandis qu'il trace une bénédiction. Il ne lui manque que l'anneau et les bagues. Sous la chape à fermail, il porte un surplis frangé et une cotte laissant apercevoir une solide chaussure à bout rond. 

Il est daté par M. Castel du XVe siècle.

Le socle porte un blason martelé "à trois coquilles" selon Pérennès.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

LES STATUES EN KERSANTON, NON PEINTES.

 

1. Statue de saint Matthieu évangéliste, niche du pignon ouest. Atelier Prigent v.1527-1577.

Le saint est identifiable comme évangéliste car il écrit (bien que la main droite et le stylet soient brisés) sur un phylactère, et par mi les quatre évangélistes, il est identifié comme étant Matthieu par son attribut, l'ange du Tétramorphe. Cet ange lui présente l'encrier.

On le comparera à l'évangéliste du porche de Guipavas, exécuté par l'atelier Prigent en 1563, ou à celui (assis devant son pupitre) de l'entrée du porche de Landivisiau dû au même atelier entre 1554 et 1559.

E. Le Seac'h ne l'inclut pas dans son catalogue raisonné des Prigent (1527-1577), mais l'atelier a réalisé 3 statues pour la chapelle N.-D. du Traon à Landerneau, dont l'une porte la date de 1527.

Le saint a un large front bombé au dessus d'arcades aux sourcils hauts et aux yeux aux paupières ourlées. Les moustaches débutent à la pointe des narines, la barbe est peignée et bifide, les cheveux longs sont méchés en torsade. Sous le manteau, juste posé sur les épaules, et aux manches larges, la robe est fermé sous le cou par un gousset en8 dont le bouton n'est pas détaillé. Le phylactère tombe verticalement.

L'ange porte une tunique longue à col baillant en avant, il a un genou à terre  ; il tient l'encrier rond des deux mains, il l'élève vers la main droite de l'évangéliste.

 

— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 


 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

2. La statue de saint Fiacre au dessus de la porte de la chapelle sud. Kersanton, fin XVe-début XVIe.

La chapelle sud ou chapelle Saint-Fiacre a été ajoutée à l'église vers 1503 alors que les Boutteville, seigneurs de Coëtquénan, faisaient édifier le porche sud. 

Le saint est représenté selon les codes, en moine portant l'habit, le camail à capuchon, la tête coiffée d'un bonnet couvrant les oreilles (un peu comme celui de saint Antoine). D'ailleurs, si on désigne sous le nom de scapulaire le camail et sa cuculle prolongés en avant du corps par le long pan vertical, nous retrouvons la tenue traditionnelle de saint Antoine, et seul la bêche remplaçant le tau, et l'absence de chapelet, distingue les deux types de statues.

Les chaussures semblent à extrémité pointues.

Il tient en main droite la bêche à lame ferrée. 

La console porte un blason mi parti dont les armes n'ont pas été attribuées. Je pense reconnaître à notre gauche des hermines, et à notre droite un réseau en losange, ou frétté. Ces armes ne correspondent ni à celles des Boutteville et de leurs alliances, ni à celles de Le Nobletz, ni à celles des familles dont les membres étaient présents lors de la montre de Léon en 1481 ou en 1503. H. Pérennes y voyait "un lion martelé". A tout hasard, je signale que les armes des Montjean sont d'or fretté de gueules, et que la mère de Claude de Goualine, seigneur de Coëquenan était Claude de Montjean (ca 1485-1525)

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

3. La Vierge à l'Enfant occupant une niche à l'entrée de la sacristie. Kersanton, fin XVe-début XVIe.

Selon le site Plouguerneau d'hier & d'aujourd'hui :

"la Vierge à l'Enfant de l’église du Grouanec, dans une niche basse qui devait servir autrefois de bénitier… Jusqu’à la restauration de cette église, la statue se trouvait à Kerriec, sur le socle de la croix n° 62. Elle s’encastre dans l’évidement d’un chapiteau circulaire à moulures, et elle porte 2 écus : d’un côté, un calice et les lettres « N D » ; de l’autre, les instruments de la Passion. C’était le verso d’un Christ en croix, dont il ne reste qu’un morceau de fût circulaire et un pied de crucifié… L’ensemble provient donc d’un calvaire, et probablement du calvaire même de Kerriec dont le soubassement intact reste, de nos jours, si impressionnant…"

Effectivement, on reconnaît le socle évasé de l'ancien calvaire, et le blason où sont sculptés autour d'une colonne centrale avec ses liens des fouets et des clous.

La Vierge a perdu sa tête et son cou, mais elle conserve sa silhouette déhanchée, son buste fin, sa ceinture à boucle et aiguillon dont le passant est long et tombe verticalement, sa robe aux plis tubulaires sous la ceinture, et le manteau entrouvert. L'Enfant, debout sur le bras gauche, nous regarde avec sa tête ronde. Les points communs avec N.D. de Grouanec sont nombreux. Que tient Jésus ? Un livre ouvert?

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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4. La Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe siècle) de la fontaine de la Guérison  ou Feunteun ar Gwelleat de  1604. 

Cette Vierge est plus tardive que les précédentes, elle présente un objet (fruit?) à l'Enfant qui, assis sur son bras gauche et vêtu d'une tunique longue, tient la sphère du Monde tandis qu'il pose la main droite sur le sein maternel en aggripant le bord du manteau. L'Enfant a perdu tête et épaules.

La Vierge porte une couronne à fleuron, son visage ovale est fin, souriant, ses cheveux nattés retombent devant ses épaules. Le pan gauche du manteau fait retour sous le poignet droit, la robe est serrée par une ceinture. Les chaussures sont rondes. Un blason, entre les peids, a été martelé.

Et si ce travail était dû à l'atelier Prigent ? Comparez avec la Vierge à l'Enfant du Folgoët :

Vierge de l'Apocalypse (Bastien Prigent) kersanton, XVIe, tympan du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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LES STATUES EN BOIS POLYCHROME.

 

1. Sainte Catherine d'Alexandrie ( Bois polychrome, XIVe siècle), chapelle sud.

 

Cette remarquable statue montre la sainte couronnée, vêtue d'un manteau bleu dont le pan gauche fait retour vers la troussière du poignet droit, et d'une robe dorée. Elle a perdu l'épée qu'elle tenait en main droite, l'un de ses principaux attributs qui fait allusion à sa mort par décollation, mais elle tient la roue de son supplice en main gauche. On remarque la rondeur presque parfaite de son visage.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

2. Une sainte tenant un livre (sainte Barbe ?), bois polychrome, XVe siècle. Angle sud-est de la chapelle sud.

Cette sainte portait dans la paume de la main droite un objet, a priori vertical, et tient dans la main gauche, par l'intermédiaire d'un linge, un livre.

Mon intuition est d'y voir sainte Barbe, tant est fréquente sa représentation à côté de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Si c'est elle, elle tenait son principal attribut, la tour à trois fenêtres.

Mais mon hypothèse rencontre divers obstacles. Au lieu de l'élégante coiffure, agrémentée souvent d'un turban pour souligner son origine orientale (Barbe = Barbara), son visage est ici strictement entouré d'un bonnet qui dissimule le moindre cheveu, sous un voile pieux. Elle n'a pas non plus la tenue princière, raffinée dans son élégance, de Barbe. 

Sainte Marie-Madeleine  partage les mêmes caractéristiques dans son iciongraphie : longs cheveux dénoués soulignant la liberté de ses mœurs avant sa conversion, turban parfois, robe ajustée au corps, bijoux. Son attribut est le flacon d'armoates ou de parfum. J'écarte cette hypothèse.

Elle fait penser à une moniale dévouée, avec sa croix dépouillée sur la poitrine.

Serait-ce sainte Marthe, soeur sage, vouée aux taches domestiques, de Marie-Madeleine ? Son culte est présent dans nos régions, mais est rare.

Sainte Agnès et son cierge ? Je n'y crois pas plus.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

2'. La console en kersanton avec traces de polychromie ocre, portant cette statue de sainte au livre.

C'est une magnifique composition, de hauteur exceptionnelle, de feuilles découpées aux dos nervurés, parmi lesquelles on découvre deux escargots broutant les bords. Quelle en est la datation? XVe siècle, par l'atelier du Folgoët?

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

3. Statue de saint Antoine ermite (XVe), bois polychrome, XVe siècle, mur nord de la chapelle nord.

Lui, il est impossible de ne pas l'identifier, même s'il a perdu sa canne en tau et même si le petit cochon muni d'une clochette manque : son chapelet à grains, son livre (celui de sa règle monastique), sa barbe d'ermite et surtout sa tenue monastique (avec scapulaire et cuculle) et son bonnet couvrant les oreilles suffisent à faire reconnaître l'ermite fondateurs de l'Ordre hospitaliers des Antonins.

On sait qu'il était invoqué contre diverses maladies contagieuses ou épidémiques, en particulier contre l'ergotisme, également nommé " mal des ardents " ou " feu saint Antoine ", maladie provenant de la consommation de seigle contaminé par un champignon parasite.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

4. Saint Roch, son ange et Roquet son chien (Bois polychrome, XVIe).

Autre saint thaumaturge, saint Roch est invoqué, comme saint Sébastien, contre la "peste" ou toute maladie épidémique apparentée. Il était né à Montpellier en 1350, en pleine Guerre de Cent Ans et épidémie de Peste Noire, et après  avoir rejoint le Tiers-Ordre franciscain, il partit en pèlerinage à Rome, et y soignit les pestiférés, avant d'être atteint lui-même de la peste. Soucieux de ne pas contaminer ses semblables, il  se rendit jusqu’à un bois, pensant y mourir. À cet endroit, une source jaillit et un chien vint alors lui apporter chaque jour un pain, sans doute envoyé près de lui par son maître. On nomma ce chien Roquet.

L'iconographie est bien fixée : le saint porte la tenue des pèlerins (large chapeau, pèlerine, bâton de marche, et ici, guêtres) et il montre le bubon pesteux de sa cuisse. Ici, c'est un ange qui vient le soigner en aposant sa main sur la plaie. Roquet , son pain dans la gueule, bondit vers lui.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

5. Statue de saint Sébastien, sacristie.

Le saint martyr qui a été transpercé des flèches de ses archers, et qu'on invoque contre le fléau de la peste, est représenté nu, portant seulement un pagne, attaché à un arbre vert, les mains dans le dos ; les flèches sont perdues mais on voit encore les orifices là où elles étaient fichées.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 6. Deux anges céroféraires (porteurs de cierge), bois polychrome, chœur.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

—CASTEL (Yves-Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.

—CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 103 et figure 90.

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

DIVERS :

— PLOUGUERNEAU D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

https://plouguerneau.net/croix-et-calvaires/#:~:text=la%20VIERGE%20A%20L'%20ENFANT,la%20croix%20n%C2%B0%2062.

 

—Visite virtuelle

https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVIe siècle. XVIIe siècle. Kersanton Atelier ducal du Folgoët
9 février 2025 7 09 /02 /février /2025 21:24

Les sablières sculptées (bois de chêne polychrome, début XVIe siècle ?) de la charpente de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau.

 

Voir sur cette église :

Voir sur les sablières :


PRÉSENTATION

La chapelle sud.

Si la nef, le chœur (séparé de la nef par un arc diaphane) et l'aile nord de l'église paroissiale du Grouanec datent, selon P.F. Brouc'h, du milieu du XIVe siècle, le chœur fut agrandie au début du XVIe siècle (vers 1503) au sud par une chapelle dédiée à saint Fiacre et par le porche sud, portant les armes des seigneurs de Boutteville.

Dans cette chapelle, Jehan de Nobletz seigneur de Kerodern avait fait établir, par contrat du 15 février 1514, passé devant la cour de Lesneven avec Yves Héliou, prêtre gouverneur du Grouanec, un autel et, selon le contrat, deux tombes en plus des trois dont sa famille jouissait ailleurs dans l'église, moyennant la somme de douze sous monnaies par an, à payer au jour de la Chandeleur. Le contrat lui assurait aussi d'un droit d'escabeau (une sorte de stalle) et de prie-dieu. Les armoiries de son couple étaient visibles sur le vitrail.

(*)Jean Le Nobletz, fils d'Alain de Nobletz, ecuyer et de Typhaine de Kérouzéré, épousa Isabeau de Kerourfil. Ses armes étaient d'argent, à deux fasces de sable, au canton de gueules chargé d'une quintefeuille d'argent , celles des Kerourfil d'azur à la fasce d'argent accompagné de six besans du même, trois en chef rangés, et trois en pointe posés 2 et 1.

Le bénitier de kersanton de la porte ouest est accompagné d'un écu au calice accompagné des lettres gothiques J et M, initiales de Jean Madéran, prêtre de Plouguerneau qui desservait Le Grouanec en 1527.

Si la charpente actuelle est contemporaine de cette extension, ou de ces contrats de 1514, ou de ce bénitier de 1527, et si donc elle n'a pas été restaurée ou reconstruite ensuite, les deux ensembles de pièces sculptées des sablières datent de ce début du XVIe siècle. 

Mais les deux ensembles sont-ils contemporains? Du côté est, il s'agit de motifs séparés,  avec quatre feuillages et quatre masques anthropomorphes espacés  et correspondant à la retombée des liernes,  alors que du côté ouest il s'agit d'une frise continue de masques et de tiges feuillues dans laquelle s'insère joyeusement une saynète festive et satirique.

Je n'ai pas procédé à l'inventaire des abouts de poinçons, qu'on voit sur les clichés des entraits, avec leurs motifs végétaux, et avec un masque masculin.

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

I. LE CÔTÉ DROIT EN FRISE DE MASQUES ET SAYNETES RÉUNIS PAR UN DÉCOR CONTINU.

La première pièce, avant l'entrait.

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Masque de femme (?) à longs cheveux nattés en spirale. La main droite saisit l'extrémité en volute de la tige de feuillage. Le bras gauche se transforme en un serpent à corps végétalisé.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Petit homme vert à barbe bifide, aux jambes écartées, tenant les extrémités de tiges.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Masque crachant.

On nomme aussi ce motif, très répandu sur les sablières, "masque régurgitant", ou "masque feuillu" : il libère par sa bouche des tiges qui courent en rinceaux et d'épanouissent en volutes et feuilles.

Ici, le masque libère vers sa droite deux autres éléments : un serpent, et un ruban crénelé.

Si le thème de ces sablières (et de bien d'autres) est lié à la croissance de la nature, à son potentiel printanier (comme les "reverdies" de la poésie médiévale), à la pulsion vitale et ses cycles, elle tient à illustrer celle-ci sous le mode de la métamorphose des formes, et de l'unité des ordres, le végétal, l'animal et l'humain. 

Ces deux principes (pulsion vitale et métamorphose) vont se décliner tout au long de ces sablières, mais ce masque crachant une tige (végétal), un serpent (animal) et un ruban (artefact humain) en est un condensé saisissant.

L'homme est coiffé d'un vague chapeau. Son visage est bilobé, avec un étage supérieur large et un étage inférieur (menton et mandibule) formant une petite boule. On retrouve aussi cette morphologie bilobée, presque constante au Grouanec, dans d'autres sablières plus tardives.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le couple qui trinque, et la truie qui tire la bonde.

Ces deux scènes très connues sont considérées comme des dénonciations des vices, et notamment de l'ivrognerie (M. de Kerdanet, Vie des Saints, 1837). Ainsi, selon Tehy, reprenant les auteurs de référence, "leurs motifs sculptés déclinent toute la palette des vices dénoncés par la religion." 

Mais on peut objecter que les personnages truculents qui précèdent ont comme objet de répondre au goût des contemporains du XVe et XVIe siècle pour les drôleries qui abondent dans les marges des livres d'heures et autres manuscrits pieux, qui sont aussi éxigées sur les miséricordes et appuie-mains des stalles des chanoines, et qui sont très répandus aussi sur les sablières (à l'intérieur) ou les crossettes (à l'extérieur), ou sur les jubés, bref dans tous ces emplacements marginaux, mais parfaitement visibles, des églises. Qu'ils reprennent la tradition des modillons romans, et qu'ils témoignent d'une liberté de ton, décompléxée et joyeuse, se gardant de toute attitude de dénonciation, et de toute préoccupation de séparation cloisonnée entre le sacré qui prévaut dans le chœur et le trivial qui anime les autres lieux.

Ce n'est que vers le début du XVIIe siècle, un siècle plus tard, que Michel Le Nobletz —d'une famille qui a ses prééminences précisément dans cette chapelle Saint-Fiacre— adoptera une attitude moralisatrice virulente et fera, sur ses tableaux de cathéchèse, la dénonciation des vices, avant d'être suivi par Julien Le Maunoir.

Rien, dans les deux motifs qui se suivent, ne témoigne d'une condamnation morale, ou d'une stigmatisation des passions, ou d'un prosélytique appel à une conversion des mœurs mais plutôt d'une satire en clin d'œil, plus proche de Rabelais que de Julien Maunoir. Et peut-être d'avantage encore de références à une culture populaire des proverbes et dictons, des fabliaux et fables qui nous échappent. D'autant qu'il pourrait s'agir non d'un bagage culturel "breton" mais de celui de huchiers venus de Flandres, tant l'ensemble des thématiques se retrouve hors de notre province.

 

On voit d'abord un couple levant leur coupe pour trinquer. L'homme, moustachu, tient l'extrémité de la tige qui naît (cf. la scène précédente), de la bouche du masque crachant. Y.P. Castel y avait vu "une volaille".

La femme, identifiée par un col frisée, tient l'extrémité de la queue de la truie. Certes cet homme empoigne la tige, et la femme tient la queue de la truie, mais il n'y a peut être là qu'une volonté de réunir les motifs ensemble, de les lier par des conjonctions d'une narration graphique.

La scène est festive. Les personnages qui tiennent une cruche, un gobelet ou un tonnelet s'observent (S. Duhem p.178) sur une soixantaine de sablières en Bretagne. Sophie Duhem qualifie les deux scènes (buveurs + truie) du Grouanec  de "saynète amusante" et y voit un "exemple de la popularité de l'illustration des proverbes et dictons", particulièrement en vogue aussi aux Pays-Bas au XVe siècle.

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La truie et le tonneau.

 

Puis vient le tableau, fameux, de la truie qui tire la bonde du tonneau. Là encore, aucune condamnation de l'intempérance. 

Le thème est assez stéréotypé, et on en trouve des exemples sur une  sablière de l'église Saint-Thomas de Landerneau, et sur une sablière de l'église de Bodilis. Dans les deux cas, une femme frappe une truie de sa quenouille (*) et la tire par la queue alors que l'animal retire la bonde d'un tonneau. 

(*) On connait la sculpture de la Truie qui file sur une maison de Rouen, qui se retrouve sur une miséricorde de l'église Saint-Nicolas d'Amsterdam. Ailleurs, elle joue de la cornemuse, ou de l'orgue (Beauvais) elle allaite ses petits (Saint-Houardon de Landerneau), elle pose en philosophe (cathédrale de Rouen), elle enfile des culottes, 

 

Sablière du bas-coté nord de la nef, première travée, église Saint-Thomas de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
Sablière Sb4, charpente sculptée du bas-coté sud de l'église de Bodilis. Photographie lavieb-aile avril 2018.

 

Sablière Sb4, charpente sculptée du bas-coté sud de l'église de Bodilis. Photographie lavieb-aile avril 2018.

 

Le thème de la truie qui tire la bonde est figuré sur le tableau de Pieter Bruegel L'Ancien "Les Proverbes Flamands" (La Huque Bleue) datant de 1559. Mais on considère qu'il s'agit ici d'une dénonciation de la négligence (et non de l'ivrognerie) . La négligence en cause est sans doute de ne pas surveiller correctement l'animal domestique. Pour Maeterlink, la truie pourrait confondre la bonde avec "un os à moelle".

On ne peut nier pourtant que le cochon est assimilé par le peintre à l'ivrognerie, car dans son tableau de 1557, Un ivrogne est poussé dans une porcherie. Mais la sablière du Grouanec est antérieure à ce tableau de 50 ans, et fait supposer que le proverbe circulait déjà dans le Léon (peut-être introduit par les liens entre Bretagne et Flandre dans le commerce alors florissant du drap et du vin).

Bien que Bruegel ne montre pas de lien entre sa truie et des ivrognes, une image populaire gravée à Gand au XVIIIe siècle, mais reprenant une tradition ancienne, montre le lien entre la Négligence, et l'Ivrognerie :

Louis Maeterlink 1910, Le genre satirique, fantastique et licencieux dans la sculpture flamande et wallonne;

Note : on remarquera la difficulté d'interprétation des images. Alors que Sophie Duhem mentionne le proverbe flamand "la truie se sauve avec le robinet" et le tableau de Bruegel, elle décrit la scène ainsi : la truie "a un bouchon dans la gueule qu'elle tente d'enfoncer dans le trou ouvert du tonneau" (illustration 102) ... alors que cela décrirait mieux la scène de Landerneau. Elle ajoute dans le texte "elle s'éloigne du tonneau d'où s'écoule du vin".

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La pièce suivante, après l'entrait : six masques réunis par des rubans marqués de traits (I) et feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque à corps d'oiseau.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque à la chevelure nattée, crachant des tiges feuillagées.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque entre deux volutes de rubans ponctués et feuillagés, liées entre elles.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque moustachu, entre deux rubans feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Une tête de bœuf, vertes, à longues cornes et longues oreilles , crachant deux rubans feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque moustachu, entre deux rubans feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

II. LE COTÉ GAUCHE, PAR MASQUES ET FEUILLAGES SÉPARÉS.

Les huit éléments sculptés en moyen relief sont encastrés sur les deux pièces de bois au lieu d'être taillés à leur dépens. Ils correspondent soit aux trois entraits (poutres transversales), soit à la tombée des liernes ou nervures de la charpente lambrissée. Leur partie haute est élargie et aplatie en console.

Ce procédé, qu'on peut trouver plus fruste, et plus facile à mettre en place, se retrouve à Saint-Avé dans la nef (1494) de la chapelle de Notre-Dame-du-Loc, mais seulement pour certaines pièces servant aussi de culot aux liernes, mais associées à des éléments sculptés en relief sur la pièce de bois, et à des inscriptions gravées, dans un complexe dû à des huchiers chevronnés. Je ne dispose pas d'autre exemple.

À Chatelaudren (fin XVe-début XVIe) mais aussi à Trémalo (v.1550) et  à Kergloff,  à l'Hôpital-Camfrout , à Plonévez-du-Faou ou à Brénnilis (moderne), les éléments  (des animaux, des masques et des saynettes) sont certes espacés, et correspondent aux liernes, mais sont sculptés au dépens de la pièce de sablière.

Cette liste n'est pas exhaustive, mais ce type de sablières à motifs séparés rythmés par les liernes est bien plus rare que le type à frise continue de motifs réunis par des décors. 

Il est difficile d'affirmer que ce type de sablières correspond à un créneau de datation donné (mais les datations des pièces de Saint-Avé et de Chatelaudren sont cohérentes avec une datation vers 1503 des pièces de cette chapelle), et plus diffcile encore de l'attribuer à une zone géographique de Bretagne. 

Et on ne peut en déduire que ces sablières de la façade orientale ont été réalisées avant celles du côté occidentale.

Je n'ai photographié que les masques, délaissant les 4 ensembles de feuillage.

 

Un masque d'homme bouche ouverte (tirant la langue ?). Ou une femme portant une coiffe?

 

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Une femme (coiffe) bouche ouverte.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Masque d'un clerc (tonsure), bouche ouverte.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Un homme, tirant la langue.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

III. L'ENTRAIT SCULPTÉ ET SES ENGOULANTS.

Un entrait, assorti d'un poinçon (pièce de bois verticale) traverse la chapelle sud d'est en ouest. Il est sculpté, avec ses deux engoulants, et son bouquet de feuillages central libérant des tiges qui produisent soit des feuilles d'acanthes et des épillets (ou feuilles de vignes et grappes) , soit des roses.

 

 

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Sur le milieu de la poutre appuyée au chœur, des armoiries montre, difficilement, leurs meubles, trois fusées, ou trois quenouilles, ou des pommes de pins...

Les sablières de la charpente de l'église du Grouanec en Plouguerneau.

SOURCES ET LIENS.

—CASTEL (Yves-Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.

—CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

"Dans la chapelle sud, un entrait engoulé et des sablières sculptées représentant les vices, en particulier l'ivrognerie."

— DUHEM (Sophie), 1998, Les sablières sculptées en Bretagne : images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s, P.U.R éditions, pages 178 et 179, 201 et 331

https://m.shabretagne.com/scripts/files/6699adfdd55ca2.55519945/1999_26.pdf

—FAUJOUR (Marc) Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon,

https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon/

— MAETERLINK (L), 1910,  Le genre satirique, fantastique et licencieux dans la sculpture flamande et wallonne; les miséricordes de stalles (art et folklore)

https://archive.org/details/legenresatirique00maetuoft/page/n15/mode/2up

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

"Le 16 février 1514, devant la cour de Lesneven, Jehan Le Nobletz, seigneur de Kerodern et Yves Héliou, prêtre et gouverneur de la chapelle du Grouanec, font un contrat à perpétuité : "le gouverneur octroie à Le Nobletz la place voulue pour cinq tombes, dont deux dans la chapelle Saint-Fiacre. Sur trois de ces tombes plates il aura un escabeau et un prie Dieu. Entre l'autel et la chapelle Saint-Fiacre il pourra construire un autel et une fenêtre avec faculté d'y introduire ses armoiries. Le Nobletz paiera en retour au gouverneur et à ses successeurs douze sous de monnaie par an au jour de la Chandeleur".

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

DIVERS :

—Visite virtuelle

https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVIe siècle. Chapelles bretonnes

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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