Les 13 vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Les fragments du milieu du XVe siècle (baies 3 et 9). Les 11 vitraux des Litanies de la Vierge de Max Ingrand en 1954-56.
L'enclos du Grouanec comprend l'église et son ossuaire d'attache, sa fontaine de dévotion, et son enclos à porte triomphale, et un calvaire de 1761 tandis que l'ancien calvaire a été déplacé au centre du cimetière.
La nef, le chœur (séparé de la nef par un arc diaphane) et l'aile nord de l'église paroissiale du Grouanec datent, selon P.F. Brouc'h, du milieu du XIVe siècle, près du manoir des Coatquénan. La statue en kersanton de Notre-Dame-du- Grouanec (une Vierge à l'Enfant assise) date de cette époque.
Les baies gothiques rayonnant/flamboyant (avant 1500) reçoivent des verrières au milieu du XVe siècle (maîtresse-vitre avec rosace).
Au début du XVIe siècle (v. 1503), le chœur fut agrandie au sud par une chapelle dédiée à saint Fiacre (où la famille Le Nobletz de Kerodern avait ses prééminences), et le porche fut élevé par la famille de Boutteville, nouveaux seigneurs de Coatquénan, qui y placent leurs armes. De cette époque datent les statues de saint Antoine, de saint Roch, le calvaire de 1505 —déplacé au centre du cimetière—
Puis, durant "l'âge d'or" des Enclos paroissiaux du Léon, furent ajoutés l'ossuaire d'attache, le maître-autel, la fontaine de dévotion (1604)
Carte IGN annotée
Carte de Cassini, annotée fin XVIIIe s.
1°) Les fragments anciens (d'après Gatouillat et Hérold).
L'édifice médiéval a été augmenté en 1503 de la chapelle bâtie au sud du chœur. Il était autrefois pourvu de plusieurs verrières dont l'entretien est attesté par de nombreuses archives : en 1689-1690, elles furent "accommodées" par Le Bodelec, maître-verrier de Brest. L'édifice conservait au XIXe siècle une partie de ses vitraux anciens, décrits par Pol Potier de Courcy en 1859 : les 24 ajours de la grande rose de la maîtresse-vitre avaient été ornés d'un concert céleste et d'anges munis de phylactère, avec les armes des familles Le Nobletz, de Kergadiou et de Kerourfil.
Intégrés en 1956 dans une nouvelle composition en baie 3, les rares fragments qui en subsistent permettent de dater cette composition du milieu du XVe siècle.
Dans son état originel, la maîtresse-vitre figurait un Calvaire avec deux donateurs, les bisaïeux du missionnaire Michel Le Nobletz (1577-1652). Jean Le Nobletz sieur de Kerodern en cotte armoriée devant la Vierge, et sa femme Ysabeau de Kerourfil devant saint Jean. L'œuvre, déjà fragmentaire en 1900, disparut etotalement ensuite , "jetée au fond de l'ossuaire quand on eut un vitrail neuf à placer", selon Le Guennec 1987.
On les comparera donc aux autres baies bretonnes du XVe siècle encore existantes :
Elles ont été réalisées en 1956 sur le thème des Litanies de la Vierge, puisque l'église est placée sous le vocable de Notre-Dame..
On trouve dans le sens horaire à partir de l'angle nord-ouest :
-L'Etoile du Matin (baie 13)
-La Reine des Vierges (baie 11)
-La Mère du Sauveur (baie 5)
-La Maison d'or (baie 1)
-La Reine des Apôtres ; la Reine des Anges (baie 0 ou maîtresse-vitre)
-La Porte du Ciel (baie 2)
-Le Trône de la Sagesse (baie 4)
-La Tour de David (baie 6)
-Le Miroir de Justice (baie 6)
-Le Vase spirituel (baie 102 au dessus de la porte ouest)
-Max Ingrand a aussi réalisé pour un oculus (baie 10) une composition colorée pour les 3 mouchettes en triskell .
Max Ingrand (1908-1969) de son vrai nom Maurice Max-Ingrand , est un maître-verrier et décorateur français, l'un des plus réputés de l'après-guerre. Après une enfance passée à Chartres, il a suivi l'enseignement de l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris où il eut pour maîtres Jacques Gruber, l'un des fondateurs de l'Ecole de Nancy, et Charles Lemaresquier. Il a réalisé les vitraux de plus de soixante sanctuaires français, et en particulier en Bretagne ceux de la cathédrale de Saint-Malo, de la basilique de Hennebont, de l'église Notre-Dame de Lamballe et de celle Dinard, de l'église Saint-Germain, de l'église de Toussaints et de la chapelle du séminaire Saint-Yves de Rennes, de l'église Saint-Melaine de Morlaix.
PLAN ET NUMÉROTATION selon les règles du Corpus vitrearum :
I. LES BAIES ANCIENNES.
1°) la baie n°3, 1956, fragments du milieu XVe.
C'est une baie rectangulaire de 80 cm sur 60 cm, dans laquelle Max Ingrand a utilisé en réemploi 8 fragments anciens provenant de la baie axiale dans une verrière colorée. Les fragments principaux comportent trois têtes d'anges à cheveux bouclés et portant des amicts (linge brodé couvrant le cou et les épaules). Les cheveux et les broderies sont rehaussées au jaune d'argent, tandis que les traits du visage sont tracés et rehaussés à la sanguine (ou, selon F. Gatouillat, une grisaille corrodée). L'ange le plus haut a été manifestement restauré (boucles, amict).
On trouve aussi dans la moitié supérieure un fragment où deux mains pincent les cordes d'une harpe, et dans la moitié inférieure un fragment de dais gothique provenant sans doute d'une tête de lancette. On découvrira aussi des éléments de drapés et de phylactères. Neuf étoiles, jaunes ou bleues, ont été ajoutées.
L'élément central, moderne, est un blason aux armes d'azur au château d'or sommé de trois tourelles de même : celles de la famille de Coatquénan.
Les Coatquénan.
"Les vicomtes de Coatquénan jouissaient de tous les droits de fondateurs dans l'église de Plouguerneau comme dans les chapelles de Saint-Quénan, de Loguivy et de N.-D. du Grouanec.
Au XVème siècle la vicomté de Coatquénan comprenait les manoirs de Measfallet, de Castel-Bihan, de Pont-an-Lez, d'An Ty-Coz, de Grouanec, possédés par Blanche de Cornouaille, épouse d'Olivier de Launay, fils d'Henri (1401), en son nom et pour sa fille Alex (1426). Sa juridiction s'étendait sur les paroisses de Plouguerneau, Tréménec'h, Kernoues, Sibiril, Kernilis et sur la terre du Pont en Plounéour-Trez. Les vicomtes de Coatquénan jouissaient de tous les droits de fondateurs dans l'église de Plouguerneau comme dans les chapelles de Saint-Quénan, de Loguivy et de N.-D. du Grouanec.
Le manoir de Coatquénan (Koad Kenan, IGN) se trouve à 500 mètres au nord-ouest de l'église.
Coatquénan passa aux Bouteville par le mariage d'Alex ou Aliette avec Jean III de Bouteville, seigneur du Faouët, chambellan du duc de Bretagne (1455), puis Jean IV de Boutteville chevalier, vicomte de Coëtquenan, cofondateur de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët et son épouse Marie de Kérimerc'h, puis à Louis de Boutteville, Yves de Boutteville. Coatquénan passe Claude de Goulaine, seigneur de Pommerieux, grâce à son union en 1559 avec Jeanne de Bouteville, fille d'Yves. " (d'après H. Pérennes complété)
C'est la raison pour laquelle on trouve, sur un pinacle du porche, les armes des Bouttevilled'argent à cinq fusées de gueules accolées et rangées en fasce, associées à des armes à un lion rampant (qui ne sont celles des de Launay, des Parcevaux, des Goulaine ou des Ploeuc). On retrouve les armes de Boutteville sur la clef de voûte du porche. [ Pol Potier de Courcy écrit "à l'extérieur , sur une console supportant la statue d'un saint ermite que nous prenons pour saint Quénan , honoré dans le voisinage , sont les armes d'Yves de Parcevaux , mort en 1588 et de Jeanne de Bouteville sa compagne , sieur et dame de Mezarnou et de Coatquénan ."]
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
L'ange figuré de face.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
La harpe jouée par les mains d'un ange musicien.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
La partie inférieure.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Visage d'ange, de trois-quart.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Visage d'ange, de trois-quart.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Trois autres fragments, dont celui d'un dais de niche.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
2°) la baie n°9 dans la sacristie, fragments d'une Crucifixion de la première moitié du XVIe siècle.
Milieu XVIe : ancienne maîtresse-vitre de Saint-Gunthiern à Langolen, aujourd'hui au Musée Départemental Breton de Quimper. Larmes. Mêmes cartons qu'à Guenguat, Guimiliau et Gouezec.
3e quart XVIe siècle (vers 1560), Quéménéven église Saint-Ouen : Attribuable à l'atelier Le Sodec . Cartons communs (Le Bihan) avec Guengat, Gouezec et Guimiliau, ou La Martyre et La Roche-Maurice (Gatouillat). Larmes de compassion (une seule femme). Pas d'inscription ni de verres gravés.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
On pourra comparer ce panneau à celui de Plogonnec : l'écriture du titulus est la même, à lettres perlées et à empattement bifide. L'écoulement du sang des poignets et du flanc est peint, à N.-D. du Grouanec, en sanguine, tout comme celui du visage, causé par la couronne d'épines. La scène, dans les deux cas, s'inscrit dans une niche.
Maîtresse-vitre (atelier Le Sodec, 1520) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile .
Nous pouvons comparer aussi ce panneau à celui de Guimiliau :
1550 : La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, v.1550) de l'église Saint-Miliau de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.
Mais à Grouanec, les lances et le roseau portant l'éponge sont absents, remplacés par un pan du perizonium emporté par le vent, et par un nuage.
Dans ce fragment, le visage a été moins restauré qu'ailleurs, et certes le verre est corrodé , moucheté de points noirs, mais le verre peint est par ailleurs mieux préservé.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Dans la tête de lancette a été placé un très beau visage d'ange, tout à fait dans le style des verriers [et des sculpteurs] du XVe siècle avec les cheveux soufflés en arrière par le vent, et formant des volutes.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
II. LES 11 VERRIÈRES DE MAX INGRAND (1955-1956).
Tous ces vitraux sont en verre antique (de la verrerie de Saint-Just) serti au plomb, peints à la grisaille cuite (ombres des visages, des vêtements et phylactères, lettres), encadrés par une fine bordure blanche divisée par les plombs. Les plombs ne servent pas seulement à réunir des morceaux de verre de forme justifiée par le dessin (main, pied, visage, aile) mais aussi à morceler le fond en motifs colorés géométriques où le triangle prédomine et où les couleurs vives s'affrontent. Les verres colorés (notamment des rouges et des bleus, qui prédominent) sont parfois gravés à l'acide pour rompre leur unité par des zones plus claires.
Chacune des 11 litanies est inscrite sur un phylactère présenté par un ange, tandis qu'un attribut illustre l'épithète ("Reine des Vierges" : une couronne = royauté et un lys = virginité).
Au tympan se placent des emblèmes mariaux : monograme MA et croix tréflée, , étoiles, collier de perles, fleurs de lys.
Le maître-verrier s'adapte à des formes de baies et donc à des remplages très variables.
Les verrières seront décrites dans le sens horaire à partir de l'angle nord-ouest :
1. L'Etoile du Matin(baie 13).
Baie à deux lancettes ogivales et un tympan à une rose et quatre écoinçons.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
2-La Reine des Vierges(baie 11).
Baie à deux lancettes ogivales et un tympan à une rose et deux écoinçons.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
3-La Mère du Sauveur (baie 5).
Très belle baie à deux lancettes crénelées de trois indentations et un haut tympan à quatre mouchettes et un quadrilobe.
On retrouve ce remplage sur la baie 3, du XVe siècle, de la chapelle Saint-Jaoua à Plouvien, avec les mêmes lancettes et le même tympan.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
4-La Maison d'or (baie 1).
Baie à deux lancettes trilobées et un tympan à un quadrilobe.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
5-La Reine des Apôtres ; la Reine des Anges (baie 0 ou maîtresse-vitre).
Baie à quatre lancettes trilobées et un tympan à une grande rosace et six autres ajours dont quatre mouchettes.
La très belle rosace comporte un polylobe au monogramme marial au centre, puis un cercle de 8 mouchettes à fleurs de lys, puis un cercle extérieur de 16 mouchettes et 15 écoinçons.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
6-La Porte du Ciel (baie 2).
Baie à trois lancettes lancéolées et un tympan à quatre mouchettes, un soufflet et deux écoinçons.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
7-Le Trône de la Sagesse (baie 4).
Baie à trois lancettes trilobées et un tympan à quatre mouchettes et deux écoinçons.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
8-La Tour de David (baie 6).
Baie à trois lancettes trilobées et un tympan à quatre mouchettes, un soufflet et deux écoinçons.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
9-Le Miroir de Justice (baie 8).
Baie à trois lancettes trilobées et un tympan à quatre mouchettes, un soufflet et deux écoinçons.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
10.Oculus à composition colorée organisé en 3 mouchettes en triskell (baie 10) .
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
11-Le Vase spirituel (baie 102 au dessus de la porte ouest).
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.
SOURCES ET LIENS.
—CASTEL (Yves - Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.
—CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.
— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper
PAROISSE DU GROUANEC Paroisse érigée par l'ordonnance épiscopale du 11 novembre 1949.
EGLISE NOTRE-DAME (I.S.)
L'édifice, en forme de tau irrégulier, comporte une nef étroite et un choeur séparés par un arc diaphragme en tiers-point ; le choeur communique, au sud, par deux arcades, avec une chapelle en aile et, au nord, par trois arcades, avec une chapelle également en aile. Il date de plusieurs époques : la longère nord paraît remonter en partie au XIIIè siècle, la belle rose rayonnante du chevet à la fin du XIVè siècle ou au début du XVè siècle, la chapelle sud à la fin du XVè siècle ; la chapelle nord a été reconstruite en 1954 par l'architecte Péron, elle a gardé deux fenêtres flamboyantes. Une pierre, avec fleuron, porte l'inscription : " LAN MIL VcIII. I. NOUEL. "
Porche sud : arcade extérieure en tiers-point sous une accolade reposant sur des culots ; pinacles et crossettes au bas des rampants, voûte sur croisée d'ogives ; au flanc ouest, ossuaire d'attache. La nef est lambrissée en berceau brisé sur entraits. Dans la chapelle sud, un entrait engoulé et des sablières sculptées représentant les vices, en particulier l'ivrognerie. Les arcades en tiers-point des ailes, au nord, reposent sur les chapiteaux des piliers octogonaux et, au sud, pénètrent directement dans les piliers cylindriques.
Mobilier
Maître-autel en kersanton, table monolithe avec cinq croix de consécration sur un massif à décor d'arcatures trilobées.
Statues
- en pierre polychrome : Vierge Mère dite Notre Dame du Grouanec, la Vierge tenant une pomme, l'Enfant un livre ; Pietà ; saint Eloi en évêque
- en kersanton : Vierge Mère mutilée, saint Matthieu Ev. (pignon), saint Fiacre (porte aile sud) ;
- en bois polychrome : Christ en croix, Immaculée conception, saint Joseph, deux Anges thuriféraires, saint Sébastien, saint Roch, sainte Catherine d'Alexandrie, saint Antoine ermite, sainte non identifiée ; - en bois : sainte Thérèse de Lisieux.
Sur la porte en bois du porche, bas-relief de la Vierge à l'Enfant, " N. D. DU GROUANEC. "
Vitraux de Max Ingrand : Litanies de la Vierge avec anges à banderoles (1956).
Dans une petite fenêtre de l'aile nord, débris de vitrail représentant une Crucifixion, autrefois dans la fenêtre d'axe. On y voyait encore à la fin du XIXè siècle les portraits des donateurs, Jean Le Nobletz et Isabeau de Kerourfil.
Peintures sur le lambris de voûte du choeur : saint Pierre et saint Paul Apôtres, inscriptions au bas des deux panneaux.
Orfèvrerie : ciboire en argent, la coupe, postérieure, est montée sur un pied de calice portant l'inscription : " CALISSE. A. LA. CHAPELLE. DV. BIEN. HEVREV. NOBLES. EN. TREMENAC. 1785. "
* Dans l'enclos, fontaine de dévotion de 1604, dite Feunteun ar Gwelleat (Fontaine de la Guérison), statue de la Vierge Mère sous la voûte ; croix de granit monolithe, 1761 sur le socle. Devant l'entrée de l'enclos, menhir tronqué surmonté d'une croix, mentionné dans la Vie de saint Paul Aurélien.
—FAUJOUR (Marc) Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon,
C'est le 12 août 1663 que fut posée la première pierre de la chapelle Saint-Michel, dont l'évêque avait autorisé l'édification tout près de la maison achetée de ses deniers par Dom Michel Le Nobletz, missionnaire breton qui séjourna à Douarnenez de 1617 à 1639. La chapelle fut construite en 1664 et 1665 : la façade occidentale, est ornée d'une porte à fronton en ailerons portées par inscription MRE HIE PAILLART P RECT DE PLOUARRE MICHEL POULLAOUEC FABRIQUE 1664, alors qu'on lit sur la chambre de cloche amortie par un lanternon MATTHIEU LOZEAC'H 1665.
L'édifice est en forme de croix dont la tête et les branches se terminent en hémicycle ( forme souvent qualifiée de "trèfle", ce plan trèflé pouvant être l'œuvre du jésuite Charles Turmel). La façade ouest est percée d'une porte classique entre deux pilastres surmontés d'un fronton brisé au centre d'un mur pignon supportant un petit campanile classique.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Cette construction s'opéra à l'instigation du Père Maunoir, par vénération pour son maître Dom Michel, mort onze ans plus tôt, en 1652. Il y aurait été incité par les visions d'une pieuse femme illuminée de Quimper, Catherine Daniélou. Il a reçu l'aide de la famille Ernothon-Pratglas, dont les armoiries d'azur à trois molettes d'or figuraient sur les vitraux (procès-verbal des armoiries de 1678). Cette famille possessionnée à Pont-L'Abbé a fait construire une maison pour les jésuites de Quimper (Peuziat).
De 1669 à 1676, le Père Maunoir vient chaque année prêcher en mission à Douarnenez, en mai ou en juin, récoltant des offrandes pour la chapelle. Ses visites deviennent plus espacées ensuite, jusqu'à sa mort en 1683.
A l'intérieur, la voûte en lambris peint comporte quatre blochets à la croisée du transept et des culots de poinçon sculptés représentant alternativement des têtes et des ornements. Le lambris est entièrement peint sur les deux-tiers de la partie inférieure de la voûte, le tiers supérieur, de teinte gris-bleu, voyant se succéder un semis d'étoiles à six branches avec un semis de fleurs de lys, sans ordre précis.
Les peintures
On compte 64 panneaux peints, cloisonnés par les nervures du plafond de cette chapelle, dont 58 scènes (Vie et Passion du Christ, Vie de la Vierge, évocations des différents ministères des anges auprès des hommes) et des séries de personnages vénérés (les 4 Evangélistes, les 4 docteurs d’Occident).
Ces peintures ont été exécutées en trois tranches en 1667 pour le chœur, en 1675 pour le transept et 1692 pour la nef. Ces peintures sont inspirées des taolennoù, tableaux d’inspiration chrétienne réalisés par Michel Le Nobletz pour présenter aux fidèles la religion dans une catéchèse missionnaire.
Chronologie des peintures, in Peuziat 2011.
Michel Le Nobletz, né à Plouguerneau en 1577 est un missionnaire qui a exercé à St-Malo, à l’Ile d’Ouessant, à l’Ile de Batz, à l’Ile Molène puis qui fut envoyé à Douarnenez de 1617 à 1639.
L'organisation du décor.
"À la base des panneaux, jouxtant la sablière, un cartouche à fond noir contient, en caractères dorés, la légende de la scène. Le cadre doré du cartouche porte aux extrémités des enroulements inspirés des cuirs découpés et est bordé de motifs végétaux, guirlandes, fleurs stylisées, disposées sur fond pourpre. La partie supérieure est une savante composition en courbe et contre-courbes. Les bases de l'arcade en plein-cintre reposent sur une petite tablettes supportée par une petite console en voûte. Les deux segments de l'arcade, ornés de guirlandes, se terminent par une spirale à révolution externe séparés par une goutte en guise de clef de voûte Reposant sur ses enroulements, un putto ailé, nimbé d'un motif en coquille, ornement fréquemment utilisé au cours du XVIIe siècle. De part et d'autres s'étalent spirales, volutes et guirlandes . Le peintre, afin de ne pas créer un ensemble monotone, a modifié la couleur du fond, alternant ainsi champs clairs et champs foncés, pour animer sa composition. Le panneau est amorti par un pot-à-feu orné de godrons et muni de deux anses. Dans le cul-de-four, l’exiguïté de la surface a obligé l'artiste à simplifier sa composition, mais l'inspiration est préservée.
La décoration du transept, réalisée sept ans plus tard, montre une évolution. Le cadre des cartouches gagne en simplicité, seuls des enroulements vaguement inspirés de parchemins l’agrémentent. Latéralement, l'ornementation est plus diversifiée tant par la polychromie que par les sujets où sont représentés coquilles, fleurs, feuilles stylisées. A la partie supérieure, la composition est presque identique au chœur. Dans les parties hautes, seuls les pots à feu des grands panneaux sont remplacés par des vases à fleurs ." (J. Peuziat)
Les peintures ont été restaurées en 1963 et 1964.
I. LE CHOEUR, CÔTÉ EST, Le FLOCH de PRATANBARS,1667.
1°) Dans l'abside ou arrondi :
les quatre évangélistes (Marc, Matthieu, Luc et Jean), à gauche.
les 4 Pères de l'Église (Jérôme, Ambroise, Augustin, Grégoire) à droite
2°) Sur les côtés, dans le sens horaire :
a) Sur le côté gauche : la Vie de la Vierge, I :
Annonciation (l'Ange)
Présentation de Marie au Temple
Nativité de la Vierge.
Conception.
b) Sur le côté droit : la Vie de la Vierge II:
Assomption
Purification
Visitation
L'Annonciation (la Vierge)
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les quatre évangélistes.
1, 2. Saint Marc et son lion, saint Matthieu et son ange.
Tous les deux, debout, pieds nus et barbus, écrivent leur évangile.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
3, 4 . Saint Luc et son taureau, saint Jean et son aigle.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les quatre Pères ou Docteurs de l'Église.
5 et 6 : Saint Jérôme en cardinal, accompagné de son lion et saint Ambroise en évêque de Milan, avec la ruche d'abeilles près de lui.
Comme les évangélistes, ces Pères de l'Église sont représentés la plume à la main, rédigeant leur œuvre.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
7 et 8 : Saint Augustin évêque d'Hippone et saint Grégoire, pape, inspiré par la colombe de l'Esprit.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Sur le côté gauche : la Vie de la Vierge, I :
9.Annonciation (l'Ange)
Dans cette portion haute du découpage des tableaux par les nervures, seule la moitié de l'Annonciation est figurée, car il n'y a ici que l'ange Gabriel ; et la Vierge, qui est le complément du tableau, se trouve en face de l'autre côté.
10. La Présentation de Marie au Temple.
La jeune Marie entre au service du Temple, dont elle gravit les degrés sous les regards de ses parents Anne et Joachim. Elle est accueillie par le grand prêtre.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
11. La Conception de la Vierge, ou scène de la Porte Dorée. La signature du peintre.
Devant la Porte Dorée de Jérusalem, Anne et Joachim (qui gardait ses troupeaux, chacun alerté de ce rendez-vous par une vision, se retrouvent, et cette seule rencontre (ou leur baiser) déclenche la conception chez Anne de l'enfant que le couple espérait depuis si longtemps : ils le nommeront Marie (Myriam) et le vouent au service de Dieu.
Dieu le Père apparaît dans les nuées, bénissant, la main gauche posée sur le globe du monde, la tête parée du nimbe triangulaire. La Vierge, immaculée dans sa conception, est figurée entre les deux époux, les pieds sur le croissant et entourée d'étoiles, selon le motif de la Vierge de l'Immaculée-Conception.
On lit en bas l'inscription PRATANBAR LE FLOCH FECIT 1667. Les experts n'y voient qu'un seul peintre, Hamon Pratanbars-Le Floch. En effet, le même peintre, le "sieur de Pratanbars", est intervenu en 1675 sur ces lambris, comme on le verra sur les inscriptions de la croisée du transept. Ce peintre avait signé en 1663 un tableau conservé à l'évêché de Quimper et qui porte la signature PRATANBARZ-FLOCH PINXIT LAN 1663. Il s'agit d'un ex-voto commandé par M. de Fages de Quimper après avoir été guéri en novembre 1661, alors qu'il était assisté par Michel de Nobletz, celui-là même en la mémoire de qui a été édifiée la chapelle Saint-Michel.
Yves-Pascal Castel (Dictionnaire des artistes..) indique que Hamon Floch, sieur de Pratambars (Morlaix,?-Quimper 1677) s'est marié le 4 septembre 1662 avec Marie Guérin à Quimper, paroisse de Saint-Mathieu. De 1664 à 1670, quatre enfants voient le jour à Quimper. Il est l'auteur des lambris de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez en 1667. En 1670, Hamon Floch reçoit 15 livres des fabriciens de Saint-Evarzec "pour le days au dessus du crucifix". En 1672, il peint un tableau de Saint-Yves moyennant 30 livres, et fait "le devant d'autel de monsieur st nicolas" pour 7 livres 2 sols. Il décède le 17 janvier 1677 à Quimper, paroisse de Saint-Mathieu. Sa femme meurt le 11 mai 1677. En 1679, sa maison de terre-au-Duc à Quimper est vendue lors de sa succession.
Les généalogistes précisent que Hamon Aymon FLOCH est né le 22 février 1609 à Landerneau et baptisé à Saint-Thomas de Landerneau. Ses quatre enfants sont Jacques, Marguerite, Jean-François et François. Il n'existe pas de lieu-dit Pratanbars à Quimper.
Le commanditaire de l'ex-voto, M. de Fages, est représenté alité, entouré de plusieurs membres de sa famille et de Michel de Nobletz venu le bénir. Il est figuré étendu sur une couchette, entouré de sa femme Anne Gary et de ses sept enfants. La Vierge à l'Enfant est représentée en haut à gauche du tableau.
Signé et daté en bas à gauche : Pratanbarz-Floch / pinxit l'an 1663 / [illisible] ; inscription peinte en bas au centre : veu faict par monsr de fages de / La ville de quimper a Dom / michel Noblet prestre et a / este gueri au moys de / novembre lan 1661.
Ce tableau appartient à une série d'ex-voto consacrés à dom Michel Le Nobletz (1577-1652). Michel Nobletz naît à Plouguerneau. Après des études chez les Jésuites à Bordeaux, à Agen puis à la Sorbonne à Paris, il est ordonné prêtre en 1607. De retour à Plouguerneau, il enonce à la carrière ecclésiastique, et décide de devenir missionnaire. Il entreprend des missions dans les évêchés de Tréguier et de Léon, puis se rend dans les îles d'Ouessant, de Molène et de Batz. En 1617, il s'établit et séjourne pendant vingt ans à Douarnenez, puis revient dans le diocèse de Léon, au Conquet, petit port près de Brest, où il passe les douze dernières années de sa vie. Il met au point en 1613, lors d'une de ses missions à Landerneau, une méthode d'enseignement originale, associant l'image à la parole, qui repose sur les taolennoù, peaux de moutons sur lesquelles sont dessinées des images symboliques illustrant les dogmes de la religion catholique. Doublés de textes explicatifs et de déclarations, ils permettent aux laïcs de les utiliser à leur tour. Les 14 taolennoù en langue bretonne conservés à l'évêché ont été classés au titre des monuments historiques en 2003. Le procès de béatification du prédicateur Michel de Nobletz est relancé en 1888, mais il faut attendre le 14 décembre 1913 pour que le pape Pie X proclame l'héroïcité des vertus du vénérable Michel Le Nobletz, première étape vers sa béatification. C'est à l'occasion de ce procès que sont rassemblés différentes uvres à l'évêché, prouvant la véracité du culte, dont la série d'ex-voto qui s'inscrivent dans la suite logique de l'action d'évangélisation menée par dom Michel Le Nobletz. Le peintre de ce tableau, Hamon Floch, sieur de Pratanbars de Quimper, est le peintre d'une partie de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Le commanditaire, apothicaire de la rue Kéréon, a été identifié par Henri Pérennès qui publie La Vie du Vénérable Dom Michel de Nobletz par le Vénérable Père Maunoir.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
12. La Nativité de la Vierge.
Anne, allongée sur son lit de relevaille de couches, a donné naissance à Marie, et une servante lui présente, en guise de brouet, une assiette de fruits rouges ressemblant à des groseilles. Joachim est assis près d'elle et la désigne à un autre homme.
Deux servantes ou sage-femmes lavent l'enfant dans une bassine, une troisième tend un linge pour l'essuyer, tandis qu'une troisième femme descend quelques marches, chargée d'une assiette de groseilles.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Sur le côté droit : la Vie de la Vierge, II :
13. L'Assomption.
Marie s'élève dans les nuées, entourée d'anges, sous les yeux des 12 apôtres (on reconnait Jean et Pierre).
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
14. La Purification de la Vierge.
La scène correspond à la Présentation de Jésus au Temple. L'un des prêtres est vêtu en docteur en théologie ou droit du XVIIe siècle (robe rouge et camail d'hermines).
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
15. La Visitation de la Vierge.
Elisabeth est agenouillée et pose la main sur le ventre de Marie, qui tresaille. Les maris sont présents.
16. L'Annonciation (la Vierge)
La Vierge, en prières dans sa chambre, salue la visite de l'ange et fait le geste d'acceptation du Fiat.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
II. LE BRAS SUD DU TRANSEPT.
1°) Dans l'abside ou arrondi : dans le sens horaire
Ange
Saint Paul
Michel de Nobletz
Vierge
Jésus Sauveur
Saint Michel
Saint Pierre
Ange présentant une couronne de gloire
2°) Sur les côtés, dans le sens anti-horaire:
a) Sur le côté gauche :
Couronnement de la Vierge
La Vierge ensevelie par les apôtres
Le Trépassement de la Vierge (Dormition)
Ange voletant.
b) Sur le côté droit :
Ange
Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi
Adoration des Mages
Adoration des Bergers (et signature A. Madezo)
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
L'arrondi du bras sud , présenté dans le sens horaire.
17. Ange tenant la croix, qu'il désigne du doigt.
Légende : PRENS LA CROIX DE IESUS SI TU VEUX SA COURONNE.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
18. Saint Paul et son épée.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
19. Dom Michel [de] Nobletz Prestre.
Il est vêtu de la robe blanche, d'un surplis, et de la soutane. Il porte l'étole.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
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20. La Vierge.
Inscription Mère de Dieu P.P.N.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
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21. Jésus Sauveur du Monde.
Inscription Sauveur du Monde A.P.D.N ("Aie Pitié De Nous"].
Il bénit en tenant le globe crucifère.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
22. Saint Michel archange.
Armé d'une épée, il terrasse le dragon tout en pesant sur la balance du Jugement dernier une âme qui le supplie mains jointes (plateau à notre droite) : sur l'autre plateau, une meule, d'où s'échappe un dragon ailé.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
23. Saint Pierre et ses clefs.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
24. Ange présentant une couronne de gloire.
Inscription "SI TU VEUX UNE COURONNE DE GLOIRE".
L'ange porte une couronne de roses. Le panneau est le complément de celui où l'ange présente la croix en disant "Prends la croix de Jésus si tu veux la couronne."
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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Sur le côté droit , dans le sens anti-horaire (vers l'arrondi).
25. Ange tenant une banderole rouge (ceinture de la Vierge?)
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
26 . Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
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27. L'Adoration des Mages.
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28. L'Adoration des Bergers. Signature.
Un ange déroule dans le ciel la banderole où est inscrit GLORIA IN EXCEL[CIS DEO]
Les bergers sont accompagnés de leur houlette, bâton de berger élargi à son extrémité.
Inscription : NOSTRE SEIGNEUR EST NÉ EN BETLEM
Puis : AVGUSTIN MADEZO : f.
Si le "f" correspond à "fabrique", cet Augustin MADEZO est donc le commanditaire ou maître d'ouvrage de cette tranche nord des peintures.
Mais le f minuscule peint être l'abrégé de "fecit" (fait par), ce pourrait être aussi un des peintres.
Les généalogistes mentionnent un Augustin Madezo, fils de Jean Riou Madezo, Honorable Marchand, et de Jeanne Le Marrec (épousé en 1642) et né le 5 mars 1652 à Ploaré Douarnenez, aîné de 6 enfants. S'il s'agit de notre signataire, il aurait 15 ans en 1667 (peinture du chœur) et 23 ans en 1675 (date portée à la croisée des transepts).
Il épousa le 22 février 1672 à Douarnenez Anne Lozach [LOZEAC'H]*, d'où une fille, Marguerite, née en 1685.
* nb le nom de Matthieu Lozeac'h figure, avec la date de 1665, sur l'édifice.
Une seule généalogie donne pour cet Augustin la date de naissance de 1642, date "attendue" par rapport à celle du mariage des parents.
Un autre (ou le même) Augustin Mazedo figure sur la liste des gens de mer de Douarnenez-Poullan, sans-doute comme matelot puisque "âgé de 11 ans", une liste tenue depuis 1671. Voir le dépouillement réalisé par l'association Bagou Coz.
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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Sur le côté gauche du bras sud du transept : sens horaire (vers l'arrondi).
29. Ange voletant
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
30. Le Trépassement de la Vierge [Dormition].
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
31. La Vierge ensevelie par les apôtres.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
32. Le Couronnement de la Vierge.
Inscription : LA VIERGE REINE DES ANGES ET DES HOMMES.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
III. LE BRAS NORD DU TRANSEPT, À GAUCHE.
1°) Dans l'abside ou arrondi : dans le sens horaire :
L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.
L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.
L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive
L'Ange gardien conduisant un enfant.
L'Ange tient Satan enchaîné
Lange envoyé pour nous défendre ; il tient un bâton et un glaive.
L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne
ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.
Sur le côté gauche :
Ange voletant tenant une banderole rouge
L'ange nous arme ; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.
L'ange nous anseigne ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.
L'ange qui nous esclaire ; il tient un flambeau allumé.
Sur le côté droit : 3 Sacrements.
La Pénitence :"L'ange nous mène à la pénitence ; il conduit un enfant dans un confessionnal. "
L'Eucharistie : "L'ange nous mène à la sainte communion".
L'extrême-onction :"L'ange nous assiste à la mort ; il exhorte un moribond et le démon s'enfuit. "
Hors programme : l'Annonciation La salutation de l'ange ; la Sainte-Vierge faisant pendant à l'ange Gabriel dans la scène de l'Annonciation.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
1°) Dans l'abside ou arrondi : dans le sens horaire :
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
33. L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.
34. L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.
35. L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive
36. L'Ange gardien conduisant un enfant.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
37. L'Ange tient Satan enchaîné
38. Lange envoyé pour nous défendre ; il tient un bâton et un glaive.
39. L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne
40. L'ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Sur le côté droit :
41. Ange voletant tenant une banderole rouge
42 . "L'ange nous mène à la pénitence" ; il conduit un enfant dans un confessionnal.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
43. "L'ange nous mène à la sainte communion" ; il guide l'enfant vers la Sainte Table.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
44. "L'ange nous assiste à la mort" ; il exhorte un moribond et le démon s'enfuit.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Sur le côté gauche :
45. Ange voletant tenant une banderole rouge
46. "L'ange nous arme "; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.
47. "L'ange nous anseigne" ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.
48. "L'ange qui nous esclaire" ; il tient un flambeau allumé.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
IV. LA CROISÉE DU TRANSEPT ET SES INSCRIPTIONS, peints par H. F de Pratanbars 1675.
Huit cartouches indiquent les noms des commanditaires (recteurs et gouverneurs) et du peintre de ce vaste ensemble de peinture, tout en en précisant les dates, de 1667 à 1692.
1. Le clergé :
On lit sur les 8 cartouches les inscriptions suivantes :
MESSIRE . HIEROSME PAILLART. Rre 1667.
Mre. GVILLAVME . PAILLART . Rvr . 1675.
V. ET. D. Mre G . PAILLART. DOCTEVR et Rre . 1692.
MESSIRE . JAN . COVLLOCH . CVRE . 1675.
Mre MICHEL LAVEC CURÉ
Soit :
a. Messire Jérôme Paillart recteur 1667
DANS LE PORCHE SUD, de l'église Saint-Herlé nous lisons M : H : PAILLART : R : 1673, inscription qui se lit comme suit : « Messire Hiérosme (Jérôme) Paillart, Recteur 1673 ». Il fut recteur de Ploaré (Douarnenez) et de ses trèves du Juch et de Gourlizon, de 1657 à 1675. Son nom apparaît aussi au-dessus de la porte ouest de la chapelle Saint-Michel, commencée en 1663 Son nom est inscrit sur le porche sud de l'église de Saint-Herlé à Ploaré avec la date de 1673. Le recteur qui lui succéda se nommait Guillaume Paillart.
b. Messire Guillaume Paillart recteur 1675 ; et Vénérable et discret Guillaume Paillart docteur 1692.
Il fut recteur de Ploaré de 1676 à 1707. Il indique son titre de docteur en Sorbonne (et les textes qu'il rédige sont en latin, en grec ou en français) On trouve aussi son nom sur le mur nord du chœur de Saint-Herlé et et dans l’église du Juch. Il a commenté les taolennou de Michel Le Nobletz .
c. Les deux curés, messires Jean Coulloch (1675) et Michel Lavec. Ce dernier nom n'est pas attesté, il faut peut-être lire "Michel Poullaouec", même nom que le premier gouverneur de 1664. J.M. Abgrall avait lu "Mr. MICHEL . CONAN . POVLLAOVEC . CVRE."
2. Les gouverneurs de la fabrique en 1674-1675.
N . H . LAN LARCHE . GOUVERNEUR . 1674.
H . H . ALAIN . SQVIVIDAN GOVVERNEVR . 1675.
Soit "Noble Homme Jean Larche, gouverneur pour 1674, et Honorable Homme Alain Squividan; gouverneur pour 1675."
Il pourrait s'agir de Jean Larcher, né en 1631 à Quimper, décédé à Ploaré le 27 juillet 1693, "noble homme, sieur de Kerbasquiou en Logonna", fils de procureur et notaire. Il épousa à Crozon Anne Madec, née à Ploaré.
En 1672-1673 le gouverneur et trésorier était Guillaume Coulloc'h, dont le chanoine Abgrall cite le compte-rendu de son exercice dans sa Notice, d'après les comptes de la chapelle Saint-Michel conservés aux Archives départementales .
3. Le peintre.
L'inscription énonce : PEINCT . PAR . LE . SIEVR . DE. PRATANBARS . 1675. Il s'agit d'Hamon Le Floch, sieur de Pratanbars, qui a signé aussi les lambris sud.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
LES 4 BLOCHETS DE LA CROISÉE DU TRANSEPT.
Quatre anges aux chevelures longues et bouclées portent une robe rouge et une tunique dorée à manche courte : leur tenue évoque celle des servants d'autel et chanteurs des maîtrises en soutanelle et surplis. ( les comptes de la chapelle mentionnent en 1672-73 "deux aubes garnyes de belle dentelle et sept autres de petite dentelle, etc., sept devant d'autels ... une chape et deux tuniques de satin" .
La couleur dorée a pu être proposée par les peintres-restaurateurs. Deux portent l'encensoir, mais deux autres sont beaucoup plus originaux et "locaux" car ils présentent des cartouches illustrant des scènes de pêche.
Du côté du chœur : deux anges thuriféraires portant leur encensoir.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Du côté de la nef : deux anges portant des cartouches.
Dans le premier cartouche, un marin relève ses filets : un oiseau sombre pique vers eux. Ce comportement est celui des Fous de Bassans. Une scène semblable est sculptée sur un contrefort de l'église Saint-Herlé de Ploaré.
Dans le deuxième cartouche, un marin (le même, en rouge) revient de pêche, sa barque pleine de poissons.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
LES 14 PANNEAUX DES LAMBRIS PEINTS DE LA NEF, 1692, Claude Hauteville et Olivier Le Minteur, peintres.
Le lambris est divisé de chaque côté par les nervures en sept panneaux, soit 14 panneaux. Huit panneaux traitant de la Passion et de la Vie glorieuse du Christ sont associés, avec un côté pêle-mêle, à des scènes de la Vie de la Vierge, de saint Michel et d'autres encore.
Les archives mentionnent le règlement le 28 juin 1692 par Honorable Homme Noël Le Manach, fabricien, de la somme de 150 livres à Claude de Hauteville pour les travaux de peinture. Ce dernier en a reversé une part au sieur de Mezlann (Meslan) qui avait réalisé les peintures "du bas du lambris". J. Peuziat propose l'hypothèse suivante : Claude Hauteville serait l'auteur des tableaux, et Olivier Le Minteur celui des ornementations.
Claude Hauteville, sieur des Roches, est né à Pleyben vers 1652 et décédé à Locronan en 1720. En 1694, il assure des travaux de peinture de de dorure pour l'église Saint-Pierre de Plogonnec tout en assurant les charges de « procureur et notaire de plusieurs juridictions ». En 1691, il était au service du roy au port de Rochefort.
Olivier Le Minteur ou Le Meinteur qui est, pour Peuziat, le sieur de Meslan, est connu pour avoir travaillé comme peintre et doreur en 1675 pour la fabrique de la chapelle Saint-Tugen de Primelin. Les actes montrent qu'il a vécu quelques années, de 1691 à 1698, avec sa famille, à Ploaré. Un autre peintre, Guillaume Le Meinteur, qualifié de maître-peintre, a décoré deux autels en 1690 pour l'église de Plogonnec. Guillaume Le Minteur a restauré l'église du Folgoët après 1708.
Un Olivier Le Minteur a épousé en 1702 Catherine Lazennec (1670-1705) et est décédé après 1702.
Les généalogistes mentionnent Olivier Le Minteur ou Le Minther, 1640-1721, maître-coutelier, ou Olivier Le Minteur de Plouvien, né en 1601.
I. LE CÔTÉ SUD DE LA NEF.
Les cinq premiers panneaux en allant vers le fond de la nef traitent de scènes de la Passion.
Agonie à Gethsémani.
Flagellation.
Couronnement d'épines.
Le Portement de croix, le voile de Véronique.
Crucifixion.
L'apparition de saint Michel sur le Mont Gargan.
L'échelle de Jacob.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
49. Agonie à Gethsémani.
Légende : "La prière au jardin".
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
50. La Flagellation.
Légende :"La flagellation du Sauveur".
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
51. Le Couronnement d'épines.
Légende : "Jésu est couronné d'épines."
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
52. Le Portement de croix, le voile de Véronique.
Légende : "Jésu portant sa croix. "
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
53. La Crucifixion.
Légende : "Le Sauveur Jésu crucifié."
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
54. Apparition de Saint Michel archange sur le Mont Gargan.
La tradition catholique de l'apparition de l'archange au Gargano est décrite dans la Légende dorée (Legenda Aurea), recueil de légendes chrétiennes compilé par Jacques de Voragine entre 1260 et 1275 :
"Son apparition s’est manifestée en plusieurs circonstances. Il est apparu, d’abord, sur le mont Gargan, qui se trouve en Pouille, auprès de la ville de Manfrédonie. L’an du Seigneur 390, vivait dans cette ville un homme, nommé Garganus, qui possédait un énorme troupeau de bœufs et de moutons. Et comme ses troupeaux paissaient au flanc de la montagne, un taureau, laissant ses compagnons, grimpa jusqu’au sommet de la montagne. Garganus se mit à sa recherche, avec une foule de ses serviteurs, et le trouva enfin, au sommet de la montagne, près de l’entrée d’une caverne. Furieux, il lança contre lui une flèche empoisonnée ; mais celle-ci, comme repoussée par le vent, se retourna vers lui et le frappa lui-même. Ce qu’apprenant, la ville entière fut émue et vint demander à l’évêque l’explication du prodige. L’évêque ordonna un jeûne de trois jours, au bout duquel saint Michel apparut, et lui dit : « Sache que c’est par ma volonté que cet homme a été frappé de sa flèche ! Je suis l’archange Michel. J’ai résolu de me garder ce lieu ; et j’ai eu recours à ce signe pour faire connaître que j’en étais l’habitant et le gardien. » Aussitôt l’évêque, avec toute la ville, se rendit en procession sur la montagne. Et, personne n’osant entrer dans la caverne, on pria l’archange devant le seuil."
On voit Saint Michel, Garganus lançant sa flèche vers le taureau, et la caverne.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
55. L'échelle de Jacob.
Légende : "Les anges montent et descendent dans léchel de Jacob."
Comme le précédent, ce tableau doit être mis en relation avec celui qui lui fait face, "La mort du Juste", où le défunt est assisté par des anges descendus du Ciel.
Quatre anges montent et descendent de l'échelle, adressés à Jacob par Dieu qui est en haut de l'échelle, tenant le globe du Monde.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
II. LE CÔTÉ NORD DE LA NEF.
Après l'Annonciation, les trois premiers panneaux en allant vers le fond de la nef traitent de scènes de la Vie glorieuse de Jésus après sa mort. Puis vient, sans cohérence, le Mariage de la Vierge.
L'Annonciation
La Résurrection.
L'Ascension.
La Pentecôte.
Le mariage de la Vierge.
Saint Michel chassant Lucifer du Paradis.
La mort du juste.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
56. L'Annonciation.
Légende : "La salutation de l'Ange."
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
57. La Résurrection.
Représentation classique : le Christ ressuscité, tenant l'étendard de sa victoire sur la Mort, sort du tombeau devant les gardes, l'un dormant et les autres se protégeant les yeux de l'éblouissement.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
58. L'Ascension.
Légende : "L'ascention de Nostre Seigneur"
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
59. La Pentecôte.
Légende : "La descente du Saint-Esprit sur les Apostres."
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
60. Le mariage de la Vierge.
Chaque époux est accompagné de témoins. Jospeh tient sa verge fleurie, signe de son élection.
Le prêtre (en tenue épiscopale) guide la main de Joseph tenant l'anneau vers le doigt de Marie.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
61. Saint Michel chassant Lucifer du Paradis.
Dans des nuées, saint Michel (casque crucifère, cuirasse, sandales lacées) entouré d'anges et de chérubins, brandit son glaive et chasse Lucifer, l'ange déchu, vers les flammes de l'Enfer aux diables cornus munis de fourches.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
62. La mort du juste.
Sur le lit, le mourant est assisté par deux anges, l'un lui présentant un crucifix et l'autre le glaive de la Justice divine.
S'échappant du dais rouge, saint Michel (ou du moins un ange casqué à panache et écharpe rouge) emporte l'âme du "juste" (une figure féminine, nue à longue chevelure) vers une trouée de lumière.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
L'AUTEL ET LE RETABLE DU CHOEUR.
Le retable aurait été exécuté en 1666, il est orné de colonnes torses abritant au centre la statue de l'archange saint Michel sous un dais, dans la même tenue baroque que sur les peintures et brandissant son glaive à la lame d'éclair.
Les niches latérales accueillent la Vierge à l'Enfant (dont on notera le bandeau rétro-occipita) et sainte Anne éducatrice (qui a peut-être perdu la statue de Marie).
Le retable est surplombé par une Trinité souffrante, le Père tenant le Christ en croix dominé par la colombe.
La bannière honore saint Michel avec la devise QUIT US DEUS sur fond de velours incarnat frappé d'hermines noires.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.
DISCUSSION.
Il reste à discuter du choix iconographique du programme de peinture. On lit qu'il est inspiré des tableaux de mission ou taolennou (petites tables, petits tableaux) peints entre 1613 et 1639 par Michel Le Nobletz (environ 70), mais on ne trouve rien ici des dispositifs en bande dessinée, des cartographies d'un itinéraire vertueux, des représentations des péchés capitaux sous forme d'animaux, et des représentations des tourments de l'Enfer, visant à impressionner les bas-bretons en manipulant les sentiments de peur pour provoquer la conversion et le retour à la pratique des sacrements de l'Église.
On conserve aussi 10 tableaux de Carème du Père Maunoir conservés en la basilique Sainte-Anne d'Auray : on verra en les consultant qu'ils sont bien différents des tableaux de Saint-Michel de Douarnenez.
Reprenons la liste des tableaux (ma numérotation est arbitraire et renvoie à mes images) :
1, 2 ,3 ,4 les quatre évangélistes (Marc, Matthieu, Luc et Jean)
5,6,7,8 les 4 Pères de l'Église (Jérôme, Ambroise, Augustin, Grégoire)
9. Annonciation (l'Ange)
10. Présentation de Marie au Temple
11. Nativité de la Vierge.
12. Conception.
13. Assomption
14. Purification
15. Visitation
16. L'Annonciation (la Vierge)
17. Ange tenant la croix "Prends la croix de Jésus si tu veux sa couronne".
18. Saint Paul
19. Michel de Nobletz
20. Vierge
21. Jésus Sauveur du Monde
22. Saint Michel
23. Saint Pierre
24. Ange présentant une couronne de gloire : "Si tu veux une couronne de gloire"
25. Couronnement de la Vierge
26. Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi
27. Adoration des Mages
28. Adoration des Bergers
29. Ange voletant
30.Dormition de la Vierge
31. La Vierge ensevelie par les apôtres
32. Couronnement de la Vierge
33. L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.
34. L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.
35. L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive
36. L'Ange gardien conduisant un enfant.
37. L'Ange tient Satan enchaîné
38. L'ange envoyé pour nous défendre ;
39. L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne
40. L'ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.
41. Ange voletant tenant une banderole rouge
42.L'ange du Sacrement de Pénitence
43. L'ange du Sacrement de l'Eucharistie
44. L'ange du Sacrement de l'Extrême-Onction
45. Ange voletant tenant une banderole rouge
46. "L'ange nous arme "; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.
47. "L'ange nous anseigne" ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.
48. "L'ange qui nous esclaire" ; il tient un flambeau allumé.
49. L'Agonie à Gethsémani.
50. Flagellation.
51. Couronnement d'épines.
52. Le Portement de croix, le voile de Véronique.
53. Crucifixion.
54. L'apparition de saint Michel sur le Mont Gargan.
55. L'échelle de Jacob.
56. L'Annonciation
57. La Résurrection.
58. L'Ascension.
59. La Pentecôte.
60. Le mariage de la Vierge.
61. Saint Michel chassant Lucifer du Paradis.
62. La mort du juste.
Nous trouvons ici un programme narratif bien plus traditionnel et largement illustré au XVIe siècle sur les vitraux des églises et chapelles bretonnes, détaillant en épisodes la Vie de la Vierge, celle de l'Enfance et de la Vie Publique puis de la Vie Glorieuse du Christ, tandis que les saints et apôtres figurent dans la statuaire des mêmes édifices . La source se trouve dans les Evangiles et évangiles apocryphes et dans la Légende dorée de Jacques de Voragine. Cela concerne 36 tableaux . Ajoutons les Pères de l'Église —témoin de la Contre-Réforme) et une scène biblique (l'échelle de Jacob) , soit 41 tableaux (en noir gras) sur 61.
Parmi les panneaux restants, un est consacré à Michel de Nobletz. Tous les autres représentent des anges. Certains sont des angelots décoratifs. Mais 17 (en rouge) sont ce que je peux désigner comme des anges de catéchèse (ou de Mission). C'est là la partie la plus originale, mais nous voyons qu'elle n'est pas majoritaire.
J'ai voulu rechercher dans les prédications du Père Maunoir la source de cette "angélologie pieuse", mais j'ai perdu patience : l'échec de cette recherche montre au moins que cette dimension n'est pas première dans les grandes manœuvres de conversions des campagnes, qui reposent surtout sur des exortations à la confession et à l'organisation de Drames liturgiques jouant la Passion comme dans les Jeux médiévaux.
Ces panneaux prédominent dans le transept nord. Notamment les six panneaux, trois de chaque côté s'adressent à des enfants à qui ils s'adressent en leur disant : "nous" :
L'ange nous arme .
L'ange nous anseigne .
L'ange qui nous esclaire .
"L'ange nous mène à la pénitence "
"L'ange nous mène à la sainte communion".
"L'ange nous assiste à la mort " Ce dernier panneau est complété, dans la nef, par "La mort du Juste"
3°) Nous pouvons consulter aussi les 24 taolennou des séries Plouguerneau 1 et Plouguerneau 2 (ils viennent du presbytère de Plouguerneau) conservées à l'évêché de Quimper. Mais ces tableaux datent du XIXe siècle :
—ABGRALL, (Jean-Marie), 1894, "Les peintures de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez", Bull Société archéologique du Finistète tome XXI p. 341-344
—ABGRALL, (Jean-Marie), 1904, "Les peintures de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez" Architecture bretonne, p. 355-358
—ABGRALL, (Jean-Marie), et PEYRON 1908, "Douarnenez, Les peintures de la chapelle Saint-Michel", Bulletin de la Commision diocésaine d'Histoire et d'Archéologie p. 90-96.
—ABGRALL, (Jean-Marie), et PEYRON 1915, Notice Douarnenez, Bulletin de la Commision diocésaine d'Histoire et d'Archéologie
—ABGRALL, (Jean-Marie), 1883 Bulletin monumental, p. 567 Douarnenez
—ABGRALL, (Jean-Marie), 1898, Congrès archéologique de France p. 120
—BARRIÉ (Oger), 1979, La peinture, in Dilasser (Maurice), Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région - - Page 550
—BOURDE DE LA ROGERIE ( Henri )· 1998 Fichier artistes, artisans, ...
—CASTEL (Yves P. ), Georges-Michel Thomas, Tanguy Daniel · 1987 Artistes en Bretagne: dictionnaire des artistes, artisans et ... - Page 115
— CELTON (Yann) « Taolennoù. Michel le Nobletz. Tableaux de mission », éditions Locus Solus de Châteaulin, sous la direction de Yann Celton.
— CROIX (Alain),1988, « Les cartes de Michel Le Nobletz. L'art de la prédication au XVIIe siècle », Ar Men, n° 17, octobre 1988, p. 74-85.
—Couffon (René), Le Bars Alfred, 1980
— DILASSER (Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région - page 691
— PEUZIAT (Josick), 2011, Contribution à l'étude des peintres ayant oeuvré à la chapelle Saint-Michel de Douarnenez; Bull. SAF 2011, 89-102, ill.
Résumé : Cette étude a pour point de départ la découverte de dessins à la plume accompagnant une signature dans les registres de catholicité de la paroisse de Ploaré. Le signataire, Olivier Le Minteur, n’est autre que l’un des peintres qui, associé à Claude Hauteville, effectua en 1692 les peintures du lambris de la nef de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez, tandis que le choeur et le transept, décorés en 1667 et 1675, sont l’oeuvre d’Hamon Le Floch, sieur de Pratanbars, peintre domicilié à Quimper, décédé en 1677. Malgré l’étalement des travaux dans le temps – vingt-cinq ans – l’ensemble montre, à première vue, une certaine unité de composition qui peut être nuancée par l’observation de menus détails"
À Restevel (Cassini) ou Restavel (IGN), sur le carrefour de la route qui rejoint, depuis le bourg de Lennon, les chapelle de Nac'h Gwen et de Saint-Nicolas, s'élève une croix dont les sculptures de granite clair sont qualifiées par Yves-Pascal Castel de " peu communes, dans l’esprit de la Renaissance."
Au dessus de deux degrès de schiste et d'un socle en granite à chanfrein se dresse le fût à pans et nœud. Sa face principale, orientée vers l'ouest, porte le Christ en croix, au pagne volant. La face orientale porte le Christ aux liens et, sur le socle, une Vierge de Pitié. La date de MVXXXVIII (1538) a été relevée par Y.-P. Castel à la base de la statue.
Atlas n°1135. Croquis par Yves-Pascal Castel 1980.
La croix (leucogranite, 1538) de Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La croix (leucogranite, 1538) de Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La croix (leucogranite, 1538) de Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La face orientale.
L'Ecce Homo.
Il tient le roseau et la couronne d'épines, par dérision de sa royauté, et est vêtu pour la même raison, directement sur ses épaules nues, du manteau écarlate. Seuls ses poignets sont liés.
La croix (leucogranite, 1538) de Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La croix (leucogranite, 1538) de Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La Vierge de Pitié.
La posture du Christ est celle qui est adoptée le plus généralement en Finistère, le bras droit vertical et le bras gauche horizontal dont la main est tenue par la Mère.
La couronne d'épines est posée sous les personnages.
La croix (leucogranite, 1538) de Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La croix (leucogranite, 1538) de Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Tout est rural, verdoyant et même rustique dans cette chapelle isolée sur le petit cours d'eau que surplombait, un peu plus haut, la chapelle de Nac'h Gwen.
La chapelle Saint-Nicolas, situé à Kermerrien, non loin du Canal de Nantes à Brest et restaurée en 1968. Cette chapelle dépendait jadis de la seigneurie du Tymen. Les armoiries des Keranrais du Tymen, vairé d'argent et de gueules, ornaient encore , au XVIIème siècle, la maîtresse vitre.
Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire à chevet plat datant du XVIème siècle et qui s'étend tout en longueur. Sa façade au fronton circulaire est surmontée d'un clocheton.
Les trois vitraux représentant Sainte Marguerite, saint Edern et Saint Roch avec leur animaux. On y trouve des sablière sculptées. La chapelle abrite les statues de Saint Nicolas, Saint Diboan, la Vierge Mère et un crucifix.
La fontaine à édicule triangulaire est toute proche du placître.
Le manoir de Tymen est donné comme détruit depuis 1540, il appartenait aux Keranrais comme en font foi deux aveux passés par Madeleine et Isabelle de Keranrais en 1548 et 1574 ; celles-ci revendiquaient, comme dépendant de Ty Men, les manoirs de Kerroux et de Kermerrien, dont dépendait la chapelle. Dans la déclaration de 1678, Yves Chaussy relève la description de la chapelle de Monsieur Saint-Nicolas, despendant dudit manoir, et chasteau de Tymen, scize outre et proche les dites terres de Kermerrien et celles de Buzit sur issues, franchises et dépendances contenant trois-quarts journal de terre, et dans la maîtressee-vitre de laquelle sont, tout au hault, dans les patronages et compartiments, les armes vair et contre-vair de gueules et d'argent de Kerarnrays, d'où a sorti la dite terre et seigneurtie de Tymen.
À cette date, Tymen appartenait à François de Kerléan, sieur de Kerassel sur la paroisse de Taulé, où il résidait.
Carte IGN
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
LES STATUES.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
LES VITRAUX.
Les cartons sont de Hannes Münz (peintre, graveur et sculpteur souabe demeurant à Sizun en été, et décédé en 2018) et les vitraux de l'atelier Charles Robert de Pluguffan. Ils ont été réalisés alors que Louis Gonidou était curé et Jean-Luc Vigouroux était maire. Ils sont donc postérieurs à 2001.
1. la maîtresse-vitre : saint Diboan et saint Nicolas.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
2. Saint Edern chevauchant son cerf.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Saint Roch nourri par son chien Roquet.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Sainte Marguerite issant du dragon.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
— CHAUSSY (Dom Yves), 1953, Une paroisse bretonne. Lennon. Editions Guillet, Quimper. Réed. Breizh diffusion Spezet
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.
À 4 kms nord-est de la commune, sur le flanc d'un côteau dominant le vallon où coule le Ster Goanez, se dresse, au lieu-dit Ty-Ruel, la chapelle Sainte Barbe bâtie à flanc de coteau par les seigneurs de Kergoët du Guilly du Manoir de Troamboul. L'édifice est en forme de croix latine, date d e la deuxième moitiè du XVIème siècle et est doté d'un clocheton à flèche gothique. En entrant on remarque la fenêtre d'axe à réseau flamboyant caractéristique d'une période de l'art gothique.
Près du pont s'élève un calvaire en granite où le Christ en croix est entouré de la Vierge et de saint Jean avec au revers une Déposition de croix à quatre personnages. La fontaine voisine présente son édicule, sans statue
On remarque sur la carte, comme pour les chapelles Saint-Maudez et Saint-Nicolas de Lenon, et comme pour la majorité des chapelles bretonnes, la situation dominant un cours d'eau, ici à 80 m d'altitude. On note la proximité du manoir de Troamboul, du moulin de Troamboul et d'un moulin (propriété seigneuriale jusqu'à la Révolution) en amont du haut moulin à blé de Goanez.
Carte de Cassini, fin XVIIIe s.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les armoiries des Kergoët du Guilly
a) les armoiries pleines, au dessus de la porte ouest.
Ce sont celles de la famille de Kergoët, Sgrs dudit lieu et de Kerguz, Sgrs du Guilly, portant d'argent à cinq fusées rangées et accolées de gueules, accompagnées en chef de quatre roses du même.
Le château du Guilly, qui se trouve au bord de l'Aulne à mi-chemin entre Landremel et le vieux Lothey, était habité par la famille du Kergoët.
Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, 3e éd., t. II, p. 87, écrit :
KERGOËT (DE), sr dudit lieu, de Kerguz et du Vieux-Chastel, paroisse de Saint-Hernin, — du Guilly, paroisse de Lothey, — de Tronjoly, de Mengueffret, de Kermarlret et de la Motte, paroisse de Gourin.
Anc. ext. chev., réf. 1669, six gén. ; réf. et montres de 1446 a 1562, dites par. et par. de Pleyben, év. de Cornouailles.
D'argent a cinq fusées rangées et accolées de gueules, accomp. en chef de quatre roses de même, voyez KERVÉNOZAËL. Devise : En christen mad, mé bev en Doué. (En bon chrétien, je vis en Dieu. )
Henri, fils Henri, fait un accord avec le vicomte de Rohan en 1296; Yves, médecin ordinaire des ducs Jean IV et Jean V, puis évêque de Tréguier en 1401; Guillaume, vivant en 1481, épouse Plézou de Coëtquévéran; Henri et Vincent, abbés de Langonet de 1477 à 1514; deux pages du Roi en 1690 et 1706.
La branche aînée fondue dans Quélennec, d'où la seigneurie de Kergoët a passé successivement aux Lesmais, Perrien, Le Moyne de Trévigny, Saint-Simon et Courcy en Normandie, Kergus et Roquefeuil.
Le sr de Kerriou, paroisse de Saint-Ségal, débouté à la réformation de 1669.
Ch. d'Hozier, Armorial général de France, vol. IX (Bretagne, II), p. 1051
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
b) les armoiries mi parti, sur un rouleau tenu par deux mains, face ouest du clocher. Kersantite, après 1567.
Les armes de la famille en alliance (à notre droite) sont difficiles à déterminer sur ce blason, mais on voit au centre une forme ovoïde.
Si on considère que François de Kergoët (1610-1693), marié le 6 janvier 1636 avec Marguerite Lohéac, puis en 1661, avec Marguerite de Penfentenyo, dame de Kermous, puis le 17 juillet 1665, avec Yvonne de Rosily, revendiquait en 1677, les villages du Cosquer et de Tyruel avec sa chapelle en ces termes : « Item appartient au seigneur avouant le lieu et village de Tyduel . Aux issues duquel village mesme dans le parc appelé parc-an-Illis est bastie la chapelle de la maison de Troamboul dédyée de Sainte Barbe en laquelle sont ses scultées armes en bosse et en relieff, aux clocher et pignon et aux titres et son banc, sans qu'aucun autre y en puisse prétendre, estant basty en son fond et des bienfaits de ses ancestres, seigneurs de la dite maison ».... ce qui laisse supposer que ces prééminences, et ces armoiries sculptées étaient antérieures à sa génération (et d'ailleurs les armes de l'épouse ne correspondent ni à celle de Penfentenyo, ni à celles de Rosily), on est amené à rechercher une correspondance de ces armes avec celles de sa grand-mère, arrière-grand-mère ou arrière-arrière-grand-mère :
—Guillaume de Kergoët marié avec Plezou de Coëtquévéran, dame de Coëtquévéran,
—Pierre de Kergoët écuyer seigneur de Trohembout et de Lesaon, marié le 26 avril 1499, avec Catherine de Launay, dame du Guilly, portant d'argent à l'aigle d'azur becquée et membrée de gueules. C'est elle qui fit entrer le titre de seigneur de Guilly, et initie la "branche de Guilly en Lothey".
—Jean de Kergoët marié le 27 août 1541 à Châteaulin, avec Perrine de Kerpaën qui porte d'argent au chêne arraché de sinople au sanglier de sable brochant sur le fût de l'arbre.
—Alain de Kergoët ( - 1596, Ile Tristan), écuyer, seigneur du Guilly, marié en 1567 avec Julienne de Trégain, qui porte d'or à trois pommes de pin la pointe en haut.
Armoiries de Julienne de Trégain par Man8rove.
— François de Kergoët marié en 1607 à Louise du Liscoët, qui porte d'argent au chef de gueules chargé de sept billettes d'argent 4 et 3, dont François de Kergoët (1610-1693), marié en 1636 à Marguerite Lohéac, qui porte de vair plein.
Dès lors, nous pouvons affirmer que ces armes en alliance sont celles d'Alain de Kergoët et de Julienne de Trégain : la chapelle (ou du moins ce pignon ouest et le clocher) est postérieure à 1567. Les meubles du côté à notre droite sont donc des pommes de pin (dont une seule est sculptée distinctement).
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La cloche.
Elle es plus récente que celle qu'évoquait Yves Chaussy dans une véritable guerre des clochers avec les fidèles de la chapelle Saint-Tual en Plonévez, voisine de sainte Barbe : le dialogue des cloches était entendu ainsi : Laeron Lennon ! Laeron Lennon disait la cloche de Saint-Tual, et celle de Sainte-Barbe répondait : Mod emaint, emaint ! (Voleurs de Lennon, voleurs de Lennon ! / Ils sont ce qu'ils sont!).
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
L'INTÉRIEUR.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
LES STATUES.
1. Sainte non identifiée, bois polychrome. Sainte Barbe?
Cette sainte aux longs cheveux est de visage assez frusque, mais sa robe est dorée, très cintrée, comme celle des princesses, et serrée à la taille par une ceinture en maillons d'or dont l'extrémité libre retombe devant le bassin, ce qui est le privilège des grandes fortunes. La main droite, perdue, ne permet pas de déterminer l'attribut qu'elle portait : une épée (sainte Catherine?) ou une tour (sainte Barbe). Le livre qu'elle tient sous le coude gauche me ferait pencher pour cette dernière.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
2. Saint Joseph et Jésus enfant. Bois polychrome. XVIIe ?
Joseph tient la tige fleurie, signe de son élection comme époux de Marie. Il donne la main à son fils qui tient le globe crucigère.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Saint Alar en abbé, tenant un marteau et un fer à cheval. Bois polychrome. Fin XVIe ?
Saint Alar, qui se confond un peu en Bretagne avec saint Éloi, est invoqué pour la protection des chevaux. Il est prié aussi à l'église paroissiale.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Sainte Barbe, tenant la palme du martyre, et sa tour à trois fenêtres. Bois polychrome.
Elle a perdu l'attribut qu'elle tenait en main droite, et la palme de la main gauche est celle des martyrs de la foi. Elle est pieds nus, ce qui est étonnant. Son identification probante vient de la tour à trois fenêtres (qu'elle avait fait percer pour affirmer sa foi en la Trinité), mais cette tour n'a-t-elle pas pu être ajoutée ?
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Saint Jean-Baptiste. Bois polychrome.
Il est vêtu de la peau de chameau et désigne de l'index l'Agneau dont il proclame la venue.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Sainte Marguerite issant du dragon. Bois polychrome.
La sainte, parfaitement conforme à son iconographie, "isse" (s'extrait ) du dos du dragon qui l'a avalé, et qui a encore en gueule l'extrémité de sa robe. On aurait aimé, pour plus de cohérence, que le peintre restaurateur prenne soin de choisir pour la robe la même couleur que ce fragment d'étoffe.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Le Christ en croix. Bois polychrome.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les 3 armoiries des Kergoët de Guilly sur les entraits de la nef.
La charpente daterait de 1680, si on juge sur la date sculptée sur le fragment.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les entraits à engoulants.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
La chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
LA BANNIÈRE LE MINOR (Bruno LE FLOCH, 1998).
Cette bannière est la 21ème des 45 bannières réalisées par la maison Le Minor.
1. Le bolduc et ses informations :
Cette bannière possède le statut d'"œuvre d'art" authentifié par un cartel nommé "bolduc" qui en précise les données :
"Bannière brodée à la main en 1998 par J.M. [Jean-Michel] PERENNEC chez Le Minor à Pont-L'Abbé d'après un carton de B. LE FLOCH. Don de l'association du quartier de Ste Barbe en Lennon".
Le bigouden Bruno Le Floc'h (1957-2012) est né à Pont-L'Abbé, tout près de la Maison d'artisanat d'art et de broderie Le Minor du quai Saint-Laurent. Il était l'époux d'Armelle Le Minor. Après des études à l'école des Arts décoratifs de Paris, le Pont-l'Abbiste s'est lancé comme storyboarder travaillant notamment pour les dessins animés, tout en enseignant le métier de storyboarder à l'école Pivaut, à Nantes. Mais, inspiré par Hugo Prat, la bande dessinée était devenue son vrai métier. On lui doit huit albums dont «Au bord du monde» (2003, réed 2021), «Trois éclats blancs» (2004, Prix Goscinny), «Une après-midi d'été» et «D'un quai à l'autre» (2006) , "Paysage au chien rouge", en 2007, puis "Saint-Germain puis rouler vers l'ouest", sans oublier la série des «Chroniques Outremers» (tome 3 : Métisse, 2012) .
En 2013, le Musée Bigouden de Pont-l'Abbé lui a consacré une exposition sur ses dessins inédits.
exposition « Bruno Le Floc’h, planches et dessins », 2013.
Ce qu'on reconnaitra sur les deux faces de cette bannière, c'est notamment son attachement aux motifs brodés du costume bigouden.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
La face principale : sainte Barbe, patronne de la chapelle.
Inscriptions : SANTEZ BARBA / CHAPELL SANTEZ BARBA / PARREZ LENNON LE MINOR 1997.
On trouve au centre sur fond bleu sainte Barbe tenant la palme et posant la main sur sa tour à trois fenêtres, évoquant la statue du chœur. En bas, formant le lambrequin, un cercle entoure la chapelle stylisée avec l'inscription PEDIT EVIDOMB (Priez pour nous).
Sur les bordures sur fond noir, sainte Barbe agenouillé devant son mentor Origène, aux pieds de son père Dioscore, et un moine auréolé (Origène) devant la porte de la tour.
Dans les médaillons, deux motifs celtiques : un oiseau et une croix.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
La deuxième face : saint Alar.
Il est présenté en abbé mitré comme sur la statue de la chapelle, mais il est accompagné d'un cheval sur lequel il pose la main. Un parterre brodé au fil violet peut évoquer la lande de bruyère.
Sur les bordures, un fer à cheval, et un calvaire évoquant celui de Ty-Ruel (Atlas n° 1136), près de la fontaine et de la chapelle.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
Bannière (B. Le Floc'h/Le Minor 1998) de la chapelle Sainte-Barbe en Lennon. Cliché lavieb-aile.
SOURCES ET LIENS.
— CHAUSSY (Dom Yves), 1953, Une paroisse bretonne. Lennon. Editions Guillet, Quimper. Réed. Breizh diffusion Spezetq
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.
"A Ty-Ruel. En forme de croix latine, elle date du XVIè siècle. Clocheton à flèche gothique, fenêtre d'axe à réseau flamboyant, deux entraits engoulés. Au-dessus de la porte ouest, deux écus aux armes des Kergoët du Guilly.
Mobilier : Maître-autel en tombeau galbé avec triangle de la Trinité. Petit dais de tabernacle à quatre volutes dorées. Table de communion à balustres. Statues anciennes en bois polychrome : Christ en croix, saint Jean-Baptiste, saint Joseph tenant par la main l'Enfant Jésus qui porte le globe du monde, sainte Marguerite debout sur le dragon, saint Eloi, sainte Barbe, sainte non identifiée.
* Près du pont, calvaire en granit : Christ entre la Vierge et saint Jean ; au revers, Déposition de croix à quatre personnages. A côté, fontaine, pas de statue."
— Notice sur Lennon, Bulletin diocésain archéologique et historique BDHA
La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général.
Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées par Paul Poilpré de Plouhinec en juillet 1997.
Depuis 2017, je m'efforce de constituer l'iconographie des saints Côme et Damien en Bretagne.
On sait par la tradition que ces frères (parfois considérés comme jumeaux, et toujours honorés ensemble dans le martyrologe romain le 26 septembre et le 1er juillet), exerçaient la profession de médecin dans la ville portuaire d'Aigéai en Cilicie (actuelle Yumurtalik en Turquie), et avoir subi le martyre durant la persécution de Dioclétien (303-305) à Aigéai. En raison de leur foi chrétienne, ils mettaient un point d'honneur à exercer la médecine gratuitement, sans recevoir d'argent : ils sont dits anargyres, "littéralement sans argent". Leur culte fut très important, répandu et durable, tant en Orient dans la tradition byzantine, notamment sous le terme d'Agii anargyroi, en Grèce (Paros, Crète, etc) qu'en Occident notamment en Italie aux XVe et XVIe siècle (cf Cosme de Médicis, mécène de Florence). En France, le centre de la dévotion était, depuis le XIIe siècle, Luzarches, dans le Val d'Oise, dont l'église renfermait les reliques des anargyres. Une confrérie des chirurgiens et barbiers s'y crée rapidement, leur membre s'engageant à soigner gratuitement les pauvres... le premier lundi du mois. À Paris, l'église Saints Côme-et-Damien , qui possédait une part des reliques, s'élevait depuis 1212 à l'angle de la rue de l'Ecole-de-Médecine et du Boulevard Saint-Michel, siège de la confrérie de saints Côme et Damien. Les saints étaient alors désignés comme "les deux gratuits secoureurs".
Au XIVe siècle, saint Côme devient le patron des "mires", médecins pratiquant l'uroscopie ou diagnostic selon l'aspect des urines : son iconographie le montre mirant (inspectant par transparence) un flacon d'urine, la matula". Il porte, comme son frère, la robe longue, réservée, comme le bonnet carré, aux docteurs en théologie, en droit et en médecine.
Saint Damien est figuré à ses côtés, tenant une spatule et un pot d'onguent, ou, plus rarement, une boîte compartimentée à remèdes.
En Bretagne, les saints sont représentés depuis le XVe siècle (fontaine de Saint-Côme à Saint-Nic), et on les voient encore sur les porches de Landivisiau (1554), de Bodilis (1570), et de Saint-Houardon de Landerneau (vers 1554), sur le calvaire de La Madeleine à Briec et de Saint-Côme à Saint-Nic, tandis que leurs statues se retrouvent dans l'intérieur des chapelles de Plougastel, La Martyre, Ploudiry, Languivoa, etc, etc... . Une enluminure des Grandes Heures d'Anne de Bretagne folio 173v par Jean Bourdichon (1505-1510) atteste de leur importance à la cour de la duchesse.
La chapelle de Nac'h Gwen est manifestement particulièrement vouée à ces saints, en plus du patron saint Maudez, puisqu'elle renfermait non seulement les deux belles statues encore présentes, un polyptique ou plus précisément les deux volets d'une niche (du XVe?), exposés jusqu'en 2013 au Château-Musée de Dinan. On les voit sur le site patrimoine-histoire.fr. Les statues étaient-elles placées dans la niche ?
P. Julien et Louis Cotinat en ont décrit les quatre volets comportant chacun trois compartiments représentent, sculptées en bas relief et polychromées, douze scènes de la vie des deux saints. On y retrouve "les scènes habituelles : adoration des idoles, condamnation par Lysias, les saints jetés à la mer et sauvés, la lapidation, le supplice du feu, la crucifixion, la décollation, mais, en outre, deux scènes plus originales : les saints, médecins des animaux sans nul doute témoignage de la foi bretonne et Lysias tourmenté par les démons représentation très originale probablement unique. ".
Collections de l'ancien Château-Musée de Dinan. Site patrimoine-histoire.fr.
I. SAINT CÔME TENANT LA MATULA.
Saint Côme lève le flacon d'urine (urinal =matula) vers la lumière pour mirer le liquide, dans une posture typique qui le désigne comme médecin. Voir par exemple l'illustration par laquelle Gérard de Crémone dans son Traité des recueils de médecine de 1250-1260 montre le médecin arabe Al-Rhazi au lit d'un patient.
Si Côme est inséparable de Damien, c'est pour souligner que les deux compétences médicales, le diagnostic et la thérapeutique, ne peuvent être dissocier.
Rhazès porte son diagnostic par l'examen d'un urinal, dans le « Recueil des traités de médecine » de Gérard de Crémone, 1250-1260.
Il porte la tenue propre aux médecins et "chirurgiens en robe longue" de la Confrérie de Saint-Côme : la barrette ou bonnet carré, et le manteau rouge.
Il tient un livre, soulignant la base livresque de la formation médicale universitaire nécessitant la connaissance du latin, de la philosophie naturelle d'Aristote et des grands textes de l'héritage grec et arabe, traduits en latin.
Sous le camail orné de glands de passementerie et le manteau, la robe est serrée par une ceinture.
Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
II. SAINT DAMIEN TENANT LA BOÎTE À REMÈDES.
Saint Damien illustre la fonction thérapeutique de la médecine. Dans toute l'iconographie bretonne des saints médecins, Damien tient un pot à onguent, et parfois la spatule nécessaire à l'application des remèdes.
Mais ici, il tient dans la main gauche une boite à remède (a priori d'application externe) ovale divisée en 17 compartiments alternativement rouges et noirs (et rouges, noirs et blancs avant la restauration).
On ne trouve pas cet attribut en France, et il faut aller le chercher dans les illustrations byzantines, ou selon L. Cotinat " sur le tableau de Lorenzo di Bicci à la cathédrale de Florence" (Voir aussi ici), par exemple.
La main droite a perdu son attribut, mais il est très probable qu'il s'agissait de la traditionnelle spatule.
Le saint porte à la ceinture un étu rectangulaire qui peut être un plumier, mais il est plus vraisemblable d'y voir une trousse à instruments.
Les chaussures sont fines et à extrémité pointues, comme pour Côme, me laissant penser que ces statues pourraient dater de la fin du XVe siècle.
Deux exemples des boites à remèdes sur des icônes de Côme et Damien :
Collections du Petit Palais, Paris. Cliché lavieb-aile.Icône, collections du Petit Palis, Paris. Cliché lavieb-aile.
Côme et Damien, Calendrier, icône russe de Novgorod, XVIIIe siècle coll. Petit Palais.Icône d'Ekatontapiliani, Paros. Cliché lavieb-aile.Saints Côme et Damien, basilique de Parikia à Paros. Cliché lavieb-aile.Saints Côme et Damien (détail : Damien), basilique de Parikia à Paros. Cliché lavieb-aile.
Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
— BACHOFFNER Pierre, 1986, Saint Côme et saint Damien : leur culte et leur iconographie : Pierre Julien et François Ledermann (dir.), Saint Côme et saint Damien, Culte et iconographie/Die Heiligen Kosmas und Damian, Kult und Ikonographie/I Santi Cosma e Damiano, Culto e iconografia : Colloque/Kolloquium/Colloquio [compte-rendu], Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 1986 268 pp. 83-86
— COTINAT (Louis), 1971, Deux nouveaux ensembles de représentations des saints Côme et Damien :Pierre Julien, Un polyptyque inédit des saints Côme et Damien, Janus, 1970. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 59ᵉ année, n°211, 1971. pp. 582-583.
— DAVID-DANEL (Marie-Louise), 1958, Saint Côme et saint Damien sont-ils au nombre des « patrons » de la pharmacie ? [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 1958 159 pp. 459-461
— DAVID-DANEL (Marie-Louise), 1958, Iconographie des saints Côme et Damien, Lille, Morel et Corduant, 1958, in-8°, 257 p., 53 fig., 3 add.,2répert.,2index, 2 tables.
Compte-rendu (1) : Guitard Eugène-Humbert. L'iconographie des saints Côme et Damien : Marie-Louise David-Danel, Iconographie des saints médecins Côme et Damien. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 46ᵉ année, n°159, 1958. pp. 454-456.
-Compte-rendu (2) Burnand Marie-Claire, Burnand Yves. Marie-Louise David-Danel, Iconographie des Saints médecins COME et DAMIEN, 1958. In: Revue du Nord, tome 41, n°161, Janvier-mars 1959. pp. 119-120;
— DAVID-DANEL (Marie-Louise),1981, Saint Côme et saint Damien : une synthèse imagée. Pierre Julien, Saint Côme et saint Damien, patrons des médecins, chirurgiens et pharmaciens [compte-rendu], Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 1981 248 pp. 65-67
— DUKA ZOLYOMI ( Norbert) 1975, . Iconographie de saint Côme et de saint Damien en Slovaquie. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 63ᵉ année, n°225, 1975. pp. 381-386. doi : 10.3406/pharm.1975.7425
— JULIEN (Pierre), "Un polyptyque inédit des saints Côme et Damien", in Janus, t. LVII, 1970, n° 2-3, p. 96-103, 4 pl. h.-t.
— JULIEN (Pierre), Illustration de la vie et du martyre des saints Côme et Damien dans un bréviaire français du xve siècle, in Beitrâge zur Gesch. der Pharm., 23* année, 1971,
—JULIEN (P.),1970, 'Un polyptyque Breton inédit des Saints Côme et Damien.', Janus: Revue internationale de l'histoire des sciences de la médecine, de la pharmacie et de la technique 57 (1970) 96-103
— JULIEN (Pierre) 1971, Saint Côme et saint Damien et une saignée figurés dans le Bréviaire Grimani : L.-J. Vandewiele,De Vlaamse miniatuur van Cosmas en Damianus uit het Breviarium Grimani, in Cercle Benelux d'hist. de la pharm., bull., 1971 [compte-rendu] Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 1971 210 p. 510
—JULIEN (Pierre) ,1973, La Confrérie des Saints Côme et Damien à Luzarches [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 1973 218 pp. 505-518 Fait partie d'un numéro thématique : Numéro spécial pour le Congrès International de Paris avec 23 planches
—JULIEN (Pierre), 1982, Une miniature des Saints Côme et Damien (fin XVe début XVIe siècle) [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 1982 254 pp. 175-176
—JULIEN (Pierre), 1995, Saint Côme et saint Damien, de la médecine à la pharmacie [article], Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 1996 312 pp. 477-496 .Fait partie d'un numéro thématique : Actes du XXXIe Congrès International d'Histoire de la Pharmacie (Paris, 25-29 septembre 1995)
—JULIEN (Pierre) , 2004, Deux miniatures inédites de la fin du XVe siècle [Q72, Culte et iconographie des Saints Côme et Damien] Revue d'Histoire de la Pharmacie Année 2004 344 pp. 673-675
Présentation de la chapelle : voir article précédent.
La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général. Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées. Huit vitraux ont été commandés à Nicolas Fédorenko, ils ont été inaugurés le 8 septembre 1998.
Mon blog a déjà décrit, et admiré, les vitraux de Fédorenko réalisés en 1999 pour la chapelle de Lok-Mazé au Drennec. J'y avais découvert l'utilisation très originale du fer forgé au dessus mais en union avec le verre : une technique qu'il avait déjà testée pour la couronne d'épines à Lennon.
Nicolas Fédorenko, né en 1949, vit et travaille à Pont-Croix. Il a réalisé les vitraux de Loc-Mazé et de Nac'h Gwen, ceux de la porte de la grande mosquée d'Abu Dhabi en 2003, et des projets pour Quintin et La Martyre.
Une attention a été portée aux vues extérieures des fenêtres, qui donnent à voir l'emploi des fers plats remplaçant les barlotières .
Fédorenko est l'auteur des cartons (et des fers?) mais les vitraux ont été exécutés par l'atelier d'Antoine Le Bihan, de Quimper.
Description en partant du nord et en suivant le sens des aiguilles d'une montre.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
1. La Séparation des eaux (110 x 36). Bas-côté nord. Baie 3.
Une lancette trilobée.
Une étroite fente de lumière perce le mur nord. Un calice de verre enserré dans le bronze sépare les eaux d'en haut et les eaux d'en bas.
Nous retrouvons le thème de la baie 1 (elle aussi au n nord) de la chapelle de Lok-Mazé où deux spirales opposées se rejoignent au centre dans un entrelacs qui permet à l'idée « en-haut » et « en-bas » de se développer à l'ombre du deuxième jour de la création : « Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux » Genèse 1:6. Fédorenko déclarait à son sujet : "J'ai placé cette référence aquatique et aérienne sur le mur nord de l'édifice afin de renforcer l'inégalable préciosité des lumières bleues qui, dans nos régions, nous viennent du nord."
Le pigment bleu est éclairci (gravure à l'acide?) pour dessiner des formes aquatiques ; dans les "eaux du haut", on croit reconnaître un cétacé et un poisson plat. Dans les "eaux du bas", des bulles ou des animalcules.
On peut penser, devant le calice, à l'eau du baptême, ou à l'eau transformé en vin, ou à l'eau de boisson qui apaise notre soif.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
2. Résurrection. La vision des ossements. 210x103 . Chevet côté nord. Baie 1.
Baie ogivale à 2 lancettes trilobées et un trilobe.
Le thème de la Résurrection trouve son rapport typologique (relation Nouveau Testament/Ancien Testament) dans un fragment du livre d'Ezéchiel 37:1-10 celle de la Vallée des "Ossements desséchés reprenant vie" :
"La main de l’Eternel se posa sur moi et l’Eternel m’emmena par son Esprit et me déposa au milieu d’une vallée pleine d’ossements. Il me fit promener près d’eux tout autour et je constatai que ces ossements étaient innombrables sur toute l’étendue de la vallée et qu’ils étaient totalement desséchés. Il me demanda : Fils d’homme, crois-tu que ces ossements revivront ? Je répondis : Toi seul, Seigneur Eternel, tu le sais.
[...]
Alors l’Eternel me dit : Fils d’homme, prophétise à l’adresse de l’Esprit, prophétise et dis à l’Esprit : « Voici ce que déclare le Seigneur, l’Eternel : Esprit, viens des quatre coins du ciel et souffle sur ces morts pour qu’ils revivent. »
Je prophétisai donc comme il me l’avait ordonné. Alors, l’Esprit entra en eux et ils reprirent vie, ils se dressèrent sur leurs pieds et ce fut une immense armée."
Les fers plats servent à souligner d'un gros traits les ossements, qui s'entrechoquent au milieu de la verrière dans une danse fantastique. Des rectangles bleu-violets fragmentent le fond jaune et orangé. Un "visage" à lignes sépia grimace.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Les instruments de la Passion. 420 cm x170. Chevet, maîtresse-vitre, baie 0. Verrière signée.
Baie à 3 lancettes ogivales et tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons.
"En avant de la verrière, à l'intérieur de l'église, une couronne d'épines en acier, plantée de verres rouges aux découpes vives confirme bien ma volonté de placer tout ce travail iconographique sous l'autorité de la figure du Christ. Tout vitrail qui propose une passion a bien-sûr un caractère d'épouvante et d'effroi. À cette dureté, il est nécessaire d'apporter une lueur, c'est pourquoi à gauche de cette verrière nous trouvons l'idée de la Résurrection et à droite une Vierge de Pitié." N. Fédorenko.
Tout le fond est bleu, plus foncé en partie inférieure qui forme un Golgotha (ou une explosion cosmique), et la lancette centrale est quadrillée par le réseau de plomb. Les lancettes latérales et le tympan présentent, emportés par une pulsion folle, les fouets, les clous et le marteau, les ronces, du déchaînement de la cruauté.
Le bleu sombre est zébré de taches gravées à l'acide.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Signature.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
4. La Vierge de Pitié. 250 cm x110. Chapelle sud. Baie 2.
La baie au remplage gothique à deux lancettes trilobées et un tympan à 1 mouchette et deux écoinçons éclaire l'autel du côté est de la chapelle sud, entre les statues des saints Côme et Damien.
Aidés par le commentaire de l'artiste, nous reconnaissons, sur fond de ciel rouge, la forme de la Vierge (manteau bleu, mains jointes devant le bassin, chaussures ancrées dans l'élément Eau, couronne au tympan), mais son visage est absent, et l'ensemble est traversé par les sinuosités de banderoles jaunes, que nous pouvons voir comme une bannière, des flots, ou une énergie sacrée. Le titre de Vierge de Pitié évoque les Pietà, les Mères de douleur de nos calvaires, aux visages figés par la désolation et épaules écrasées par la perte.
Les trois couleurs rouge, jaune et bleu se projettent sur le mur passé au lait de chaux, et, de loin, c'est le "collage" de formes géométriques qui est perçu, ovale bleu clair, rectangle bleu soutenu, zig-zags jaunes.
"Le thème du vitrail marial reste très délicat. L'histoire de cette représentation est d'une telle richesse, c'est comme un interdit dominé par deux types de registres : la Vierge comme créature purement divine, protectrice qui, au cours des siècles, se transforme en Vierge plus terrestre. C'est une sorte de profanation de l'image mariale. J'ai ici tenté de retrouver l'idée de la Vierge de Pitié et j'ai utilisé un argument plastique fortement chromatique qui est la dissociation du trait (du cerne) et de la couleur, pratique qui peut paraître contraire à l'idée de la couleur cernée par le plomb (qui est le principe même du vitrail. Mais il faut songer que le verre est une technologie en pleine transformation et que l'industrie nous propose des qualités de verre colorés qui permettent ce genre de pratique."(N. Fédorenko)
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
5. Jésus et Josué. 360 x 155. Lucarne de la chapelle sud. Baie 4.
Deux lancettes cintrées ; tympan à quatre mouchettes et 4 écoinçons.
Peinture à la grisaille cuite sur verres colorés antiques montés sur un réseau de plomb. Serrurerie : vergettes, et fers plats au lieu de barlotières.
"L'éxégèse typologique établit la correspondance entre l'Ancien et le Nouveau Testament, cette verrière nous le rappelle. J'ai ici utilisé le texte de Josué où il nous est dit comment ce chef de guerre concentre sa force au combat afin de conquérir la Terre Promise. Il est d'usage de voir dans ce personnage une préfiguration du Christ. Ainsi les deux lancettes de cette verrière permettent de poser ce parallélisme symbolique des deux personnages"." (N. Fédorenko)
Deux luttes se développent en spirales inversées, celle de Josué à gauche brandissant son glaive rouge pour la conquête de la Terre Promise, et celle de Jésus luttant pour établir un royaume de Paix, en bleu. De chacun des corps stylisés s'élève, au tympan, un arbre aux branches enlacées, la sève jaune de l'un venant vivifier l'autre.
À la base, les murailles ébréchées à gauche (prise de Jéricho?), dans un ovale rouge, et le visage du Christ émergeant d'un horizon bleu.
Les fers plats servent, comme dans la Vierge de Pitié, à souligner la spirale de force.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
6 et 7. Les Belles énigmatiques de Nac'h Gwen (96x60). Sacristie. Baies 6 et 8.
Baies rectangulaires.
Dans la petite pièce basse faisant office de sacristie ou de pièce annexe , et qui s'ouvre à l'ouest de la chapelle sud, deux verrières s'écartent de la cohérence thématique liée à la Vierge et au Christ en présentant dans l'une, deux visages tête bêche, et dans l'autre, leur buste. On pense à des reines de jeux de carte, on tente de compléter chaque personnage, mais la clef de l'énigme est fournie par l'évocation du Cantique des Cantiques.
L'une a le visage sombre, les lèvres épaisses, les cheveux crépus, elle porte un collier tressé ; elle est nue, avec une poitrine généreuse et un ventre musclée, et elle tient en main un glaive et un coutelas, sans qu'elle ne précise si elle nous menace ou si elle exécute une danse des sabres. En regardant bien, on voit le début de sa robe bleue ; mais celle-ci est marquée d'écaille, indice pour une possible sirène.
"Je suis noire, mais je suis charmante, filles de Jérusalem, autant que les tentes de Kédar, que les pavillons de Salomon. Ne prêtez pas attention à mon teint noir: c'est le soleil qui m'a brûlée." Cantique des cantiques 1:5.
Sa consœur a le visage rouge, des cheveux rouges et un collier rouge. On est frappé par la tâche cramoisie de sa bouche, et par ses yeux noirs caves barrés de rouge. Sur la fenêtre voisine, elle porte un collier de grosses perles blanches, une robe rouge dont le décolleté profond n'est gradé que par un cordon noué ; ses mains, marquées de rouge, sont croisées sur son ventre. Elle incarne la beauté et le désir, mais aussi la violence.
"Que tu es belle, mon amie, que tu es belle!
Tes yeux sont des colombes
derrière ton voile.
Tes cheveux sont pareils à un troupeau de chèvres
bondissant sur les montagnes de Galaad.
Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues
qui remontent du lavoir:
chacune a sa jumelle,
aucune d'elles n'est seule.
Tes lèvres sont comme un liseré cramoisi
et ta bouche est charmante.
Derrière ton voile,
ta joue est comme une moitié de grenade.
Ton cou est pareil à la tour de David,
construite pour être un arsenal:
mille boucliers y sont suspendus,
tous les boucliers des héros.
Tes deux seins sont comme deux faons,
comme les jumeaux d'une gazelle
qui broutent au milieu des lis."
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Photomontage des deux verrières de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Un examen du verre extérieur montre la qualité des verres utilisés, le soin du montage des plombs, et permer de constater l'emploi d'ajout de coulées de verre, dans la partie correspondant au buste de la Belle Rouge , soulignant les doigts, ou les marques de la poitrine, qui ne sont pas tracées sur la face intérieure par de la grisaille.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
8. Verrière de saint Maudez (255x155). Nef sud. Baie 10.
Baie à deux lancettes et un tympan à un ajour central et deux écoinçons.
"Le saint patron de la chapelle a bien sûr un vitrail à lui seul. La verrière est solidement structurée par un travail des barlotières qui gardent la souplesse du tracé au pinceau tout en assurant la solidité mécanique du vitrail. Ainsi, au lieu de trouver des éléments rectilignes qui viennent barrer la fenêtre, nous avons un dessin qui sert de motif (ici, ce sont les silhouettes de deux édifices religieux). Pour caractériser ce saint patron, je n'ai retenu que sa qualité de saint guérisseur, celui des sourds, aveugles mal formés, boiteux, ingrats et malheureux." (N. Fédorenko)
Dans la description du cartel extérieur, la silhouette tracée par la barlotière rappelle celle du reliquaire de Saint-Maudez de 1567, qui est présenté aux fidèles le jour du Pardon.
Inscription : MAUDEZ.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
— DILASSER (Maurice), 2004, Sculpter la lumière, le vitrail contemporain en Bretagne Philippe Bonnet et Maurice Dilasser,1945-2000, Ed. Coop Breizh : donne la liste à peine croyable de plus de 1000 vitraux contemporains créés dans cette période par 119 artistes différents. Voir page 48 la notice consacrée à Fédorenko, dont j'ai reproduit ici les déclarations.
À l'ouest du bourg de Lennon, Nac'h Gwen (Neachguen sur les cartes anciennes) domine, à 105 m d'altitude, un petit affluent de l'Aulne qui coule vers l'ouest et passe, un peu plus bas, devant la chapelle Saint-Nicolas. Le cours d'eau se réunit à un autre et alimentait un moulin avant de se jeter dans l'Aulne.
Carte de Cassini, vers 1785Carte IGN annotée.
Le cartel de présentation est si bien fait que j'en ai recopié et repris le texte (anonyme), cité en retrait.
Photo lavieb-aile.
"Nac'h Gwen : la « colline blanche », la « colline sacrée » (*). Bien avant la construction d'une chapelle, bien avant l'instauration d'un culte chrétien, le site de Nac'h Gwen a sans doute été le lieu d'un culte pré-chrétien. On pense que les anciens Celtes qui ont peuplé notre région se faisaient une idée de la beauté de leurs Dieux et de leur force mystérieuse, à travers les variations du ciel, le rythme des saisons, le jaillissement de l'eau et la fécondité de la terre. Ils avaient coutume de es rassembler auprès des sources , dans la pénombre des clairières, ou dans des sites privilégiés comme celui-ci où le regard embrasse les Montagnes Noires depuis les collines du Laz jusqu'à la Roche du feu. Leurs célébrations avaient pour objet d'attirer la protection bienveillante de leurs Dieux, ou de détourner leur colère. L'un des vieux saints des 6ème et 7ème siècle, comme saint Tugdual, saint They ou saint Idunet, moines itinérants, disciples de saint Maudez ou de saint Guénolé, s'est-il installé à N