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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 15:45

Les vitraux de la nef de la cathédrale de Troyes : les baies 135 et 235 de l'exaltation de la Sainte Croix. Réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricart. Armoiries.

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Voir sur les verrières hautes de la nef  de la cathédrale de Troyes :

 

 

 

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Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

 

 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien .

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricart. Armoiries . Baie 135 très restaurée au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph fils de Jacob ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Coiffart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

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Donateur et datation établie par inscription :

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La baie 135 comporte sur une banderole du tympan l'inscription :

CESTE PRESENTE VERRIERE FUT FAICTE L'AN MIL CINQ CENT ET UNG.

Cette inscription avait déjà été relevée par l'abbé Coffinet en 1858, elle n'est pas attribuable aux restaurateurs du XIXe siècle.

La baie 235 comporte en son bord inférieur l'inscription de donation suivante :

DAMOISELLE CLAUDE DORIGNY VEUVE DE FEU NOBLE JEHAN PERICART DEMEURANT À TROYES A DONNE CESTE VERRIERE L'AN MIL CINQ CENT ET UN. PRIEZ DIEU POUR ELLE.

Les armoiries du couple Pericart/ Dorigny figurent sur le panneau représentant la donatrice.

Les armoiries pleines des Pericart d'or au chevron d'argent accompagné en pointe d'une ancre de sable, au chef aussi d'azur chargé de trois molettes d'or brisée d'une bordure de gueules figurent au tympan de la baie 135 à côté de celles en alliance Pericart/Dorigny.

Claude Dorigny, fille de Jean Dorigny et de Marie Robelin [fille de Jean Robelin et Jeanne Largentier], a épousé (vers 1460?) Jean Péricart (Perricard, Le Pericard, fils de Pierre et de Catherine de Pleurre), dont elle eut trois enfants, Jeannette, Marguerite et Jacques.

-Jeannette Péricart épousa vers 1480  Nicolas Colinet Mauroy (ca 1455-1510) dont trois enfants Jehannette, Guillaume et Claude.

-Jacques Péricart, seigneur de Champgrillet et de Colaverdei, marchand bourgeois de Troyes, décédé le 13 juillet 1525 à Paris, épousa Catherine Huyart, dont deux enfants Jacques et Guillemette.

Un document permettrait de rattacher la famille à Jean Dorigny (1469) , tanneur, qui eut comme enfants Claude Dorigny, écuyer, et Nicolas Dorigny conseiller au Parlement de Paris, chancelier de l'Université de Paris ; Marguerite Dorigny , épouse de Jacquet Phelippe , sieur de Bligny et Claude Dorigny épouse de Jean Péricard , décédé vers ou avant 1493 (D'azur et argent, l'art du blason en Champagne, Association des Amis des archives de l'Aube, 2000).

 

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Plus tard, Claude Dorigny, écuyer, seigneur du Cormont, épousa Louise Lingault, dont Pierre, dont Claude seigneur de Chalette. Ces Dorigny de Chalette sont cités parmi les familles protestantes de Vitry-le-Français.

https://gw.geneanet.org/adecarne?n=dorigny&oc=&p=claude

Les Dorigny, seigneur de Saint-Parre-aux-Tertres, des Minots (c. de Pargues), de Vauchassis, et pour moitié de Fouchères et Rosson (c. de Doches)  sont une grande famille de Troyes.

Jacques Dorigny seigneur de Fontenay fut maire de Troyes de 1524 à 1528.

Leurs armoiries sont d'azur à trois chandeliers d'or accompagnés en chef d'une étoile du même.

La baie 8 de l'église Saint-Pantaléon de Troyes, consacrée à l'histoire de Daniel, porte les armoiries de Pierre Dorigny et de Nicole Molé fille de Jean. Cette baie du côté sud du chœur dans la première chapelle Dorigny a été offerte en 1531.

https://agorha.inha.fr/ark:/54721/e49f7097-8d92-4239-9675-b8334b7721cf

Dans la même église, les clefs de voûte du chœur montre les armes en alliance de la famille Molé avec la famille Dorigny  (Claude II Molé et Simone Dorigny, fille de Jean seigneur de Fouchères et de Nicole Molé ) ou de la famille Pericart (Jacques Pericart et Catherine Molé).

Les Péricart ou Péricard sont mentionnés en Bourgogne et en Normandie, où un Jean Péricard fut avocat puis Procureur général au Parlement de Rouen au XVIe siècle ; il eut six fils et deux filles. Ses deux frères étaient Guillaume Péricard, chanoine de Rouen , abbé de Saint-Taurin , plus tard vicaire général du cardinal de Bourbon , et Odard Péricard.

L'armorial du département de l'Aub indique  "PÉRICARD et LE PÉRICARD, originaire de Normandie, Troyes, seigneur de Bierne, Chassoy (auj. Chassois, c. d'Herbisse). D'or, à un chevron d'azur accompagné en pointe d'une ancre de sable ; au chef aussi d'azur chargé de trois molettes d'or. (d'Hozier.)"

Les archives départementales de Côte d'or indiquent un Jean Péricard, de Troyes, chanoine trésorier, conseiller au Parlement, enterré au couvent des Cordeliers.

Parmi les Péricard de Troyes, T. Boutiot  mentionne Antoine, chanoine de Saint-Pierre de Troyes, Colin, Edme, François, chantre de Saint-Etienne de Troyes, François, évêque nommé de Troyes et évêque d'Avranches en 1588 après son frère Georges, Jacques, drapier de Troyes, Jacques, échevin de Troyes, Jean, Nicolas maire de Troyes, Odard maire de Troyes, Odard secrétaire du duc de Guise Henri Ier de Lorraine, Pierre, marchand, député aux Etats Généraux de Tours enn 1468, Pierre, conseiller de ville à Troyes. Vers 1431, T. Boutiot mentionne une "messe perricart" en la salle royale à Troyes.

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Attribution au peintre-verrier Jean Verrat par document d'archive :

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Les comptes de la cathédrale en 1501 indiquent : "payé à un maçon pour ayder à Jean Verrat à morteller la verrière perricarde."

Jean Verrat, actif de 1497 à 1515, est l'auteur des baies 215 et 218  datant de 1499 de la cathédrale de Troyes, de la baie de la Passion de l'église Sainte-Syre de Montceaux-les-Vaudes, de cinq verrières sud de la cathédrale de Sens (avec Balthazar Godron et Varrin Liévin).

 

Les archives mentionnent  un règlement effectué "À Jehan Verrat, verrier, pour avoir livre et mis le verre au Relicquière de la Vraye-Croix, et au joyau des relicques nouveau faict".

 

 

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Le sujet : l'Exaltation de la Sainte Croix.

J'ai d'abord pensé que le sujet était la Légende de la Vraie Croix, telle qu'elle fut  racontée au XIIIe siècle dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, qui décrit notamment l'invention (découverte des reliques) de la croix sur laquelle le Christ fut crucifiée par Hélène mère de l'empereur  Constantin, son vol par le roi perse Chosroes II, et sa récupération par Héraclius.

 https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/L%E2%80%99Invention_de_la_sainte_Croix

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_L%C3%A9gende_de_la_Vraie_Croix

Elle est représentée sur ces baies de la cathédrale de Troyes, sur une baie datant de 1520 de l'église Saint-Nizier de Troyes, puis plus tard au XVIe siècle sur une baie représentant Le triomphe de la Croix de l'église Sainte-Madeleine de Troyes et sur une verrière de l'église Saint-Pantaléon de Troyes, ou bien à l'abbatiale Saint-Martin de Clamecy ou à l'église Saint-Etienne de Bar-sur-Seine.

Mais il faut voir ici plutôt une Exaltation de la Croix, dans une démarche typologique soulignant le rôle de la Croix (symbole de la Mort rédemptrice) dans l'histoire du Salut.

C'est dans cette réflexion théologique que s'explique l'introduction ici d'un épisode du Livre d'Esther.

À Troyes, l'importance de cette vénération de la Croix était fondée sur la possession jusqu'à la Révolution, au Trésor de la cathédrale, d'une relique de la vraie croix de 25 cm de long, dont une inscription précisait qu'elle fut "tirée du trésor même où Héraclius avait déposé la Croix, dont il avait obtenu la restitution du Roi des Perses, Chosroès".

D'autres reliques de la croix étaient conservées à l'abbaye N-D. des Nonnains de Troyes.

La fête religieuse de l'invention de la sainte Croix a lieu le 3 mai.

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Description.

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Les baies 135 (triforium) et 235 occupent la première travée de la nef  côté nord. 

La baie 235, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes, et un tympan à treize ajours et écoinçons, mesure 10 m de haut et  6 m de large.

La baie 135, en dessous, au triforium, avec ses six lancettes réunies deux à deux sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet, mesure 3, 50 m de haut et 6 m. de large.

 

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Les baies 135 et 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 135 et 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 135 et 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 135 et 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE N°135  (TRIFORIUM).

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Ensemble très restauré au 19e siècle ; en 1837 l'absence de vitraux à cet emplacement est signalé par Arnaud, ils sont rétablis en 1889 du temps de Charles  Fichot, qui les décrit en 1889.

Lancettes réunies 2 par 2 sous 1 tympan à 2 mouchettes et 1 soufflet.

https://www.eglisesduconfluent.fr/imagesNT/NT-VitrailCroix/Croix_10Troyes_CathedraleStPierreStPaul-Vitrail-F-Bg.jpg

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La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1, 2 et 3. Haman ministre d'Assuerus fait dresser une croix pour y pendre le Juif Mardochée.

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La scène est extraite du Livre d'Esther, comme l'indique l'inscription JUBE PARARI CRUCEM Esther 5:14 :

Responderuntque ei Zares uxor ejus, et ceteri amici: Jube parari excelsam trabem, habentem altitudinis quinquaginta cubitos, et dic mane regi ut appendatur super eam Mardochaeus, et sic ibis cum rege laetus ad convivium. Placuit ei consilium, et jussit excelsam parari crucem.

 "Zéresch, sa femme, et tous ses amis lui dirent: Qu'on prépare un bois haut de cinquante coudées, et demain matin demande au roi qu'on y pende Mardochée; puis tu iras joyeux au festin avec le roi. Cet avis plut à Haman, et il fit préparer le bois."

Rappel : le peuple Juif a été mené en exil en Perse. Mardochée est l' oncle d'Esther, qui est devenue reine. Il accéde alors à un poste important à la cour d'Assuérus, mais il refuse de se prosterner devant le grand vizir Haman. Celui-ci décide d'exterminer tous les Juifs du royaume, puis de faire pendre Mardochée à une potence. Esther use de sa beauté et de ses charmes pour obtenir du roi tout ce qu'elle voudra. Haman est pendu à la potence dressée pour Mardochée, lequel devient vizir et fait exterminer les ennemis des Juifs. Les dix fils d'Haman furent pendus. C'est l'origine de la fête juive de Pourim. "Esther s'étant présentée devant le roi, le roi ordonna par écrit de faire retomber sur la tête d'Haman le méchant projet qu'il avait formé contre les Juifs, et de le pendre au bois, lui et ses fils. C'est pourquoi on appela ces jours Purim, du nom de pur. [sort] Esther 9:25

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Dans le premier panneau figurent Haman (inscription AM.EN) et un de ses  fils. Dans le deuxième panneau, un fils ou un ami  d'Haman est devant la croix et une banderole porte ses paroles "Jube parari crucem".

Dans le troisième panneau, Mardochée se tient appuyé sur une canne. Inscription MARDOCHE

 

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La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La tête de lancette de la troisième lancette montre le blason de la famille Pericart d'or au chevron d'argent accompagné en pointe d'une ancre de sable, au chef aussi d'azur chargé de trois molettes d'or, brisée d'une bordure de gueules Une sangle rappelle la ceinture Espérance.

La tête de lancette de la quatrième lancette montre le blason mi-parti du couple Pericart/Dorigny (d'azur à trois chandeliers d'or accompagnés en chef d'une étoile du même.)  Une sangle rappelle la ceinture Espérance.

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La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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4, 5 et 6. Sainte Véronique et les filles de Jérusalem lors de la montée au Golgotha. Jésus portant sa croix. Deux soldats.

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Jésus se retourne vers les femmes, et leur adresse les mots inscrits sur la banderole : FILIE JHRLEM, NOLITE FLERE SUPER ME, "Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi", citation de l'évangile de Luc Lc 23:28. Il s'agit de l'incipit d'un cantique.

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La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 135 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE n°235 : LES LANCETTES .

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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7. La donatrice Claude Dorigny .

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Elle est agenouillée mains jointes refermée sur un crucifix, devant son prie-dieu où est ouvert son livre de prières, mais, de façon inhabituelle, elle n'est pas présentée par son saint patron, mais en premier plan devant les soldats de la troupe d'Héraclius, et incorporée à une scène répartie sur trois lancettes. Parmi ces hommes, le dernier est un cavalier tenant les rènes, l'un tient une trompette (le héraut?), et le premier, hors lancetten est un archer tenant sa flèche.

Claude Dorigny porte une coiffe à bonnet rouge bordeaux, de la même couleur que sa robe à traine et à larges manches.

Devant elle, sur le drap du prie-dieu, le blason mi-parti Pericart/Dorigny.

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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8 et 9. L'empereur Héraclius Ier fait son entrée à Jérusalem, tenant la croix. À la porte de la ville, fermée, un ange l'accueille avec une banderole  .

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Héraclius Ier, portant la couronne d'empereur romain d'orient est en armure recouverte d'une tunique d'or aux aigles bicéphales noirs. Il monte un cheval blanc harnaché de rouge et au front orné de plumets. De même l'écuyer est vêtu de rouge et porte une toque à plumets.

L'ange déroule un phylactère portant l'inscription REX CELORUM HUMILITATIS EXANPLAR RELIQUIT, "Le roi des cieux nous a donné l'exemple de l'humilité" . 

Je ne trouve pas cet épisode dans la Légende dorée, mais dans le Panthéon de Godefroi de Viterbe (1133?-1191). Voir  BnF Latin 4935 f.49.

Voir aussi Jean Mancel, La Fleur des hystoires, enluminé par le Maître de Hérion entre 1450-1474, Bibl. Mazarine Ms 1560 f. 343v

Selon Svetlana Luchitskaya, 2019


"Au XIIe siècle, la tradition narrative ayant trait à Héraclius était bien développée et l’on en retrouve certains éléments dans la chronique de Godefroi de Viterbe. C’est ainsi que Godefroi raconte un épisode qui est peu présent dans les autres chroniques relatant le mythe de la « race des circoncis ». Voici l’épisode. Héraclius rapporte la sainte relique à Jérusalem. Il descend du Mont des Oliviers et arrive devant la porte par où était entré Jésus Christ, la veille de la Passion. Or, voici que les pierres de la porte se rejoignent de façon à former un mur. Au dessus de la porte, l’on voit apparaître l’ange tenant en main le signe de croix. L’ange rappelle à l’empereur l’entrée de Jésus à Jérusalem : ce n’est pas avec un luxe princier, mais en pauvre, monté sur un petit âne, que le fils de Dieu est entré par cette porte, laissant un bel exemple d’humilité.

Héraclius, tout en larmes, descend alors de son cheval, se déchausse, se dépouille de ses vêtements jusqu’à sa chemise et, prenant la croix du Seigneur, il en frappe humblement la porte qui, se soulevant, lui permet de passer avec toute sa suite. Ce sujet est connu dans la littérature médiévale sous le nom de porta clausa. Il est traité dans de nombreux textes liturgiques et hagiographiques. Godefroi de Viterbe et les autres auteurs médiévaux avaient probablement emprunté ce passage (de même que la description du combat singulier sur le Danube ou le récit sur le roi perse Chosroès, qui voulait s’assimiler à Dieu) à la source la plus ancienne. Il s’agit du texte liturgique intitulé Reversio Sanctae Crucis, que l’on a attribué très longtemps à l’écrivain du ixe siècle Raban Maur et qui circulait dans la société médiévale entre les VIIIe et XIIIe siècles.". Le savant suédois S. Borgenhammar a pu montrer dans sa recherche que ce texte avait été créé entre la fin du VIIe et le milieu du VIIIe siècle par un auteur italien anonyme qui s’appuyait sur les sources byzantines et orientales ; voir Borgehammar, « Heraclius Learns Humility », p. 145-202.

 

S.  Luchitskaya ajoute :

 

"On remarque que dans le Pantheon et les autres textes médiévaux, Chosroès est représenté comme l’Antéchrist, tandis que l’empereur byzantin est assimilé au Christ : ainsi, comme le Christ a triomphé de la mort avec l’aide de la croix, Héraclius a remporté la victoire sur ses ennemis. Dans les écrits des chroniqueurs, Chosroès-Antéchrist manifeste de l’orgueil (superbia) en s’assimilant à Dieu, tandis qu’Héraclius qui transporte la vraie croix à travers la Porte Dorée fait preuve d’humilité (humilitas) en imitant Jésus-Christ. On voit que l’image d’Héraclius construite par Frédégaire et ses compilateurs est très ambiguë : d’une part, l’empereur byzantin est considéré comme un véritable pécheur, ses défaites représentant le châtiment divin de ses crimes ; d’autre part, il est représenté comme le souverain chrétien idéal qui a récupéré la sainte relique pour le monde chrétien."

 

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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10, 11 et 12. L'empereur Héraclius vêtu en pénitent obtient l'ouverture des portes de Jérusalem .

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Héraclius et sa suite se présentent en chemise, pieds nus, mais l'empereur a conservé sa couronne afin que nous l'identifions. 

Le gouverneur les accueille, chaperon en main et la main sur le cœur.

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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13, 14 et 15. Sainte Hélène, mère de Constantin, assiste à la découverte de la Vraie Croix par un vieillard barbu (Judas). Elle est accompagnée d'une servante et de six hommes discutant vivement.

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"Alors la reine les congédia tous a l’exception de Judas, à qui elle dit : « Choisis entre la vie et la mort ! Si tu veux vivre, indique-moi le lieu qu’on appelle Golgotha, et dis-moi où je pourrai découvrir la croix du Christ ! » Judas lui répondit : « Comment le saurais-je, puisque deux cents ans se sont écoulés depuis lors, et qu’à ce moment je n’étais pas né ? » Et la reine : « Je te ferai mourir de faim, si tu ne veux pas me dire la vérité ! » Sur quoi elle fit jeter Judas dans un puits à sec, et défendit qu’on lui donnât aucune nourriture.

Le septième jour, Judas, épuisé par la faim, demanda à sortir du puits, promettant de révéler où était la croix. Et comme il arrivait à l’endroit ou elle était cachée, il sentit dans l’air un merveilleux parfum d’aromates ; de telle sorte que, stupéfait, il s’écria : « En vérité, Jésus, tu es le sauveur du monde ! »

Or, il y avait en ce lieu un temple de Vénus qu’avait fait construire l’empereur Adrien, de façon que quiconque y viendrait adorer le Christ parût en même temps adorer Vénus. Et, pour ce motif, les chrétiens avaient cessé de fréquenter ce lieu. Mais Hélène fit raser le temple ; après quoi Judas commença lui-même à fouiller le sol et découvrit, à vingt pas sous terre, trois croix qu’il fit aussitôt porter à la reine." Jacques de Voragine, Légende dorée.

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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16, 17 et 18. Judas élève la croix et la cadavre d'un jeune homme ressuscite, devant trois Juifs stupéfaits. Deux autres Juifs maugréent.

Un personnage richement vêtu, suivi de deux autres, et au-dessus de la tête duquel on lit le nom de Judas, tient la croix du Sauveur. C'est lui, en effet, qui avait indiqué le lieu où la croix était enfouie. Il maintient la croix horizontalement au dessus du cadavre d'un jeune homme, qui, ressuscité à son attouchement, est assis sur le bord de la fosse, les mains jointes, couvert de son linceul. Un personnage accourt pour voir le miracle, et trois autres sont dans une attitude qui marque une grande surprise. 

"Restait seulement à reconnaître celle de ces croix où avait été attaché le Christ. On les posa toutes trois sur une grande place, et Judas, voyant passer le cadavre d’un jeune homme qu’on allait enterrer, arrêta le cortège, et mit sur le cadavre l’une des croix, puis une autre. Le cadavre restait toujours immobile. Alors Judas mit sur lui la troisième croix ; et aussitôt le mort revint à la vie. D’autres historiens racontent que c’est Macaire, évêque de Jérusalem, qui reconnut la vraie croix, en ravivant par elle une femme déjà presque morte. Et saint Ambroise affirme que Macaire reconnut la croix à l’inscription placée jadis par Pilate au-dessus d’elle.

Judas se fit ensuite baptiser, prit le nom de Cyriaque, et, à la mort de Macaire, fut ordonné évêque de Jérusalem." Jacques de Voragine, Légende dorée.

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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19 . L'échelle mystique du songe de Jacob.

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Inscription IACOB.

Le Christ en tête de lancette.

Les trois panneaux 19, 20 et 21 établissent, selon la démarche typologique de la Biblia pauperum, des relations entre la Croix et destextes de l'Ancien Testament.

Ici, l'échelle que vit Jacob lors de son songe, reliant la Terre et les Cieux et où des anges montaient et descendaient, est mise en parallèle avec la Croix, signe de nouvelle alliance entre Dieu et les hommes.

Dans le Speculum  Humanae Salvationis, l'échelle de Jacob était mise en relation avec l'Ascension.

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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20 . La Croix unissant la terre et le ciel.

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Pour souligner la valeur de la comparaison entre la Croix et l'échelle de Jacob, des anges montent de la terre vers des nuées devant la Croix, tenant dans leurs bras des âmes sauvées. 

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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21. Moïse et le serpent d'airain.

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Une femme, étendue à terre, a succombé à la blessure d'un serpent venimeux. Moïse, tenant sa verge, montre aux israélites mécontent la statue d'un serpent (dragon ailé) élevé au sommet d'une colonne.

 

Inscription MOISES.

Rappel : 

Lors de l'Exode du peuple d'Israël hors d'Égypte vers le Pays de Canaan, Moïse, après avoir reçu les Tables de la Loi, fait face au mécontentement du peuple.

 

"Le peuple s'impatienta en route, et parla contre Dieu et contre Moïse: Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Égypte, pour que nous mourions dans le désert? car il n'y a point de pain, et il n'y a point d'eau, et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture. Alors l'Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël.Le peuple vint à Moïse, et dit: Nous avons péché, car nous avons parlé contre l'Éternel et contre toi. Prie l'Éternel, afin qu'il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple.

L'Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche ; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie.

Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche ; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, conservait la vie. » Nombres 21:8-9  

Dans la même démarche typologique que précédemment,  l'exaltation du serpent d'airain sauvant les Israélites des morsures de serpent est mis en parallèle avec l'élévation du  Christ sur la Croix  guérissant par sa mort et sa réssurection le genre humain des morsures du péché.

Dans la Biblia Pauperum, l'image de cette scène est placée à côté de celle de la Crucifixion.

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Coll. Le Louvres

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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22, 23 et 24. Héraclius reprend la Croix à Chosroes roi des Perses .

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Sur le panneau n°22, Héraclius en guerrier, vêtu de son armure et de son surcot d'or brodé d'une aigle noire à deux têtes, menace de son épée Chosroës, qui, en grand costume, lui fait face assis sur son trône.

 Chosroes II, roi des Perses,trône sous un pavillon de soie de diverses couleurs, couronne d'or en tête, sceptre en main, vêtu de pourpre.

Sur le panneau n°24, le peuple, représenté par des hommes et des femmes, se prosterne devant lui et semble l'adorer. Derrière ce groupe, une colonne surmontée d'un coq d'or. Vainqueur, il menace de substituer la religion des Mages à celle de l'Évangile.

En 615, Chosroës, roi des Perses, soumit à son empire tous les royaumes du monde. Il vint à Jérusalem, se rendit au Saint-Sépulcre et emporta la portion de la vraie croix que sainte Hélène y avait laissée. Chosroës, voulant se faire adorer par tout le monde, ordonna d'élever une tour d'or et d'argent, garnie de pierres précieuses; alors il abandonna le royaume à son fils, se retira dans ce phare lumineux et ordonna à son peuple de l'appeler Dieu. Chosroës, assis sur un trône, comme Dieu le Père, mit la croix à sa droite, à la place du fils de Dieu, et un coq d'or à sa gauche, pour représenter le Saint-Esprit.

Inscriptions : ERACLIVS. COSDROS. LE PEVPLE.

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La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE n°235 :  LE TYMPAN .

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Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Registre inférieur : trois prophètes portant des banderoles avec les inscriptions: Benedictu lignum "Bois béni" (Livre de la Sagesse, 14, 7). — Exaltavi lignum. "J'ai élevé l'arbre" Ezéchiel 17:24 et Super montem caliginosum "sur la montagne couverte de nuages [élevez un signal]" (Isaïe 13:2).

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La démarche typologique se poursuit ici avec la présentation de versets relatifs à l'élévation d'un bois, d'un arbre, ou d'un signal. 

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Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Deux anges portant les instruments de la Passion : la Croix et le marteau, la tenaille et la lance.

Sur les phylactères, les inscriptions : O CRUX AVE / NOSTRA SPES "Salut, ô croix, notre espérance".

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Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Deux anges portant les instruments de la Passion : la colonne et les verges de la Flagellation ; les clous, et le roseau portant l'éponge .

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Sur les phylactères, les inscriptions : O CRUX BENEDICTA / BENEDICTA SANCTA .

 

 

 

 

Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

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Au sommet du tympan, une croix dressée sur un ciel étoilé, au dessus de phylactères. De chaque côté, des clercs et des laïcs agenouillés.

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Les phylactères portent les inscriptions SALVE CRUCE SANCTA/ O CRUX BENEDICTA.

Le soufflet de gauche montre un pape, un cardinal et un jeune laïc ou clerc.

Celui de droite montre un empereur, puis peut-être un noble ou un magistrat et un bourgeois.

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Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 235 de l'Exaltation de la Croix de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 220

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

 

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 "Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560)" .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/NT-Croix2.php

 

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000406

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000407

 

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https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

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https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux : Troyes. Héraldique Inscriptions XVIe siècle.
11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 11:47

Les vitraux de la nef de la cathédrale de Troyes : les baies 134 et 234 de l'Histoire de Joseph fils de Jacob, réalisées en 1500, don en 1499 d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes). Armoiries  et monogrammes.

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Voir sur les verrières hautes de la nef  de la cathédrale de Troyes :

 

 

 

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

 

 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien .

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricard. Armoiriesidentifiées. Monogrammes. Très restaurées au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph fils de Jacob ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Coiffart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

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Le monogramme du donateur Jean Thévenin ?

Dans le tympan de la baie 134, quatre monogrammes à type de lettres entrelacées peuvent se lire JT, ou JC voire JCT. Ces initiales sont proches de celles des baies 136 et 236 , mais où je lis plutôt JC. Dans les deux cas, ces initiales ne correspondent à aucun des peintres-verriers de Troyes dont les noms ont été relevés par J.B Coffinet, mais bien à celles des donateurs : Jean Thévenin pour les baies 134 et 234, Jean Coiffart dans les baies 136 et 236. Par contre, la ressemblance entre ces monogrammes, amènent à postuler un peintre-verrier commun, mais anonyme. 

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Les monogrammes que je suis amené à attribuer, après Coffinet, aux peintres-verriers, en baies 129 et 131 par exemple, sont bien différents, sans lettres réunies, mais asociant , comme les marques professionnelles (tailleurs de pierre), des chevrons VV et une sorte de clef.

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Inscription de donation, datation (1499) et donatrice (Agnès, veuve Thévenin).

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Comme sur les autres baies voisines, une inscription en lettres gothiques court en bas des six lancettes:

AGNES VESVE DE FEV JEHÃ[N] THEVENI[N] EN SO[N] VIVA[N]T ESCVIER ET NOTAIRE ROYAL A TROYES A DONNEE CESTE VERRIERE L'AN MI JJJJcc JJJJxx ET XI. PRIE DIEV POVR ELLE.

 

La donatrice  sera présentée lors de la description du panneau qui la représente, ainsi que ses armoiries.

Datation du vitrail : Selon Danielle Minois, une verrière est réalisée l'an qui suit sa donation, soit donc ici 1500.

Cette verrière n'est pas mentionnée dans les comptes de la cathédrale.

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Description.

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Les baies 134 (triforium) et 234 occupent la deuxième travée de la nef  côté sud. 

La baie 234, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes, et un tympan à treize ajours et écoinçons, mesure 10 m de haut et  6 m de large.

La baie 134, en dessous, au triforium, avec ses six lancettes réunies deux à deux sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet, mesure 3, 50 m de haut et 6 m. de large.

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Le sujet et ses rapport avec le théâtre religieux, et les enluminures.

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L'histoire de Joseph est un véritable roman familial qui termine le Livre de la Genèse du chapitre 37 au chapitre 50, et qui suit la geste de Jacob (Gn. 25-36). 

Rappel :

Jacob a eu de Léa six fils, Ruben, Siméon, Lévi, Issachar et Zabulon.

Puis Jacob a eu de Rachel, sa femme préférée, deux fils, Joseph et Benjamin, puis Rachel est morte.

Il eut aussi de servantes ou concubines Dan et Nephtali, par Bilha, et Gad et Asser par Zilpa.

Ces douze fils seront les ancêtres des "douze tribus d'Israël" (autre nom de Jacob).

Fils préféré de Jacob, Joseph devient la cible de l’hostilité de ses onze demi-frères , d'autant qu'il leur raconte ses rêves où ces derniers se prosternent devant lui . Jaloux, ils l'abandonnent au fond d'un puits et présentent à Jacob sa tunique ensanglanté comme preuve de son décès accidentel. Sauvé mais vendu comme  esclave en Egypte, il devient l' intendant de Putiphar, officier du roi, mais il résiste aux avances de sa femme et est emprisonné. Mais grâce à son talent d'interprétation de rêves du Pharaon, il devient premier ministre, sauve l’Égypte et finit par retrouver les siens.

Les Pères de l'Église ont vu en Joseph une préfiguration du Christ (innocent sacrifié, trahi, mais sauvant les siens), ou un exemple de vertu malgré les épreuves.

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Le Mistère du Vieil Testament par personnages , de 49 000 vers, qui fut joué à Paris en 1500 , et dont nous avons vu qu'il pouvait avoir inspiré plusieurs verrières de Troyes (La Patience de Job, l'Histoire de Daniel et de la chaste Suzanne, l'histoire de Tobie) consacre 8000 vers à l'Histoire de Joseph, sous le titre de "Mistère de Joseph", "Moralité de Joseph"  ou de "La Vendition de Joseph". Les manuscrits de ce Mistère du Vieil Testament sont perdus. Nous ignorons si le drame de Joseph a été joué à Troyes, ou si les commanditaires y avaient eu accès, mais il est manifeste que les bourgeois de Troyes ont commandités pour les verrières de la cathédrale des sujets qui sont à la même époque très en vogue sous forme de représentation théâtrale. Plus tard, une Moralité de la Vendition de Joseph  a été imprimée en 1538 et jouée à Paris à la même époque, puis on retrouve ce mistère à Nancy en 1557 et 1558,  à Draguignan en 1559, à Remiremont en 1603, et il fut reprit par Noël Georges en Bretagne au début du XVIIe siècle.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5051p

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50539

 

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Les enluminures traitent abondamment de ce sujet. Voir Base Mandragore.

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On remarquera que les 21 scènes de la baie 234 ne traitent que de la première partie de l'Histoire de Joseph, avant l'accession de celui-ci auprès du Pharaon, alors que les célèbres interprétations des songes du Pharaon occupent le triforium, alors que la reconnaissance de Joseph par ses frères et le retour en la maison de Jacob ne sont pas traités. La verrière de l'église Saint-Aspais de Melun, au XVIe siècle, traite en cinq scènes de l'ensemble de l'histoire. À Saint-Merry de Paris, trois verrières du chœur et une verrière du transept datant du milieu du XVIe siècle sont consacrées à ce récit. Déjà en la cathédrale de Chartres en 1205 la baie 41 lui est dédié, tandis qu'en la cathédrale de Rouen en 1220-1230 une baie offerte par les tondeurs de drap le raconte en sept médaillons.

 

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Les baies 134 et 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 134 et 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 234.

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA DONATRICE AGNÈS BONJEAN PRÉSENTÉE PAR SAINTE AGNÈS.

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Sous l'inscription SA[N]CTA AGNES, la sainte est identifiable par sa palme du martyre et surtout par l'agneau blanc  renvoyant à la proximité sonore du mot latin agnus avec son prénom issu du grec agnê. Elle est nimbée de violet, ses cheveux blonds descendent devant sa poitrine, et sa robe rouge est ourlé de losanges blancs sur fond noir.

La donatrice est agenouillée mains jointes devant son prie-dieu drapé à ses armes. Un livre de prières y est ouvert, le fermoir en or servant de marque-pages. Elle porte une coiffe à bonnet noir, et une robe violette (couleur adoptée par la plupart des donateurs des verrières de Troyes). Cette robe est fourrée aux manches, et serrée à la taille par une ceinture orange, où est pendu un rosaire à gros grains. Autour de sa tête est déployé un phylactère portant ces mots MISERERE MEI DEUS

Le blason est un losange, donc féminin, mi parti en 1 de gueules à une étoile d'or à six branches, au chef d'argent chargé d'un lambel d'azur, qui est Thévenin, et en 2 d'or à la perdrix d'azur qui est Bonjean.

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Jean Thévenin, seigneur d'Assencière et notaire royal est en exercice en 1449 et en 1486, et décédé en 1494.

Devenue veuve, Agnès Bonjean offrit  outre les baies 134  et 234 de la cathédrale,  la verrière de l'Arbre de Jessé , et un autre vitrail de sujet inconnu, en l'église de la Madeleine de Troyes

Une messe fut fondée chaque 12 novembre en l'église Sainte-Madeleine de Troyes, pour "Me Jean Thévenin et Agnès Bonjean sa femme, inhumés devant l'autel Saint-Antoine" (comptes de la fabrique  de l'église de la Madeleine.

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Agnès Bonjean, donatrice de la baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Agnès Bonjean, donatrice de la baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Agnès Bonjean, donatrice de la baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Agnès Bonjean, donatrice de la baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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L'HISTOIRE DE JOSEPH EN 21 TABLEAUX, AU TYMPAN PUIS  SUR TROIS REGISTRES DANS LES LANCETTES.

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LE TYMPAN DE LA BAIE 234.

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Les ajours du tympan sont remplis de rubans entrecroisés  rouges et verts délimitant des carreaux bleus ou rouges à fleurons jaunes, ou bien, dans les écoinçons, de rinceaux feuillagés sur fond rouge. Néanmoins, quatre soufflets reçoivent des scènes figurées qui débutent l'Histoire de Joseph par la représentation de ses songes. En outre, ils sont dominées par le blason de Jean Thévenin, à gauche, et d'Agnès Bonjean, à droite.

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Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

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1 et 2 : Joseph et ses frères gardent leur troupeau. 

"Jacob habita la terre où son père était venu en immigré : la terre de Canaan. Voici l’histoire de la descendance de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait paître le petit bétail avec ses frères. Le jeune homme accompagnait les fils de Bilha et les fils de Zilpa, femmes de son père. Il fit part à leur père de la mauvaise réputation de ses frères. Israël, c’est-à-dire Jacob, aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, parce qu’il était le fils de sa vieillesse, et il lui fit faire une tunique de grand prix.  En voyant qu’il leur préférait Joseph, ses autres fils se mirent à détester celui-ci, et ils ne pouvaient plus lui parler sans hostilité. " Genèse chap. 37.

Sous le blason de Jean Thévenin les panneaux  montrent sept bergers gardant les troupeaux, aidés d'un chien à collier rouge. La plupart tiennent le bâton à extrémité creusée des bergers, un seul, assis, souffle dans un hautbois.


 

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Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3 et 4 : le songe des gerbes de blé et le songe des étoiles.

Joseph eut un songe et le raconta à ses frères qui l’en détestèrent d’autant plus.« Écoutez donc, leur dit-il, le songe que j’ai eu. Nous étions en train de lier des gerbes au milieu des champs, et voici que ma gerbe se dressa et resta debout. Alors vos gerbes l’ont entourée et se sont prosternées devant ma gerbe. » Ses frères lui répliquèrent : « Voudrais-tu donc régner sur nous ? nous dominer ? » Ils le détestèrent encore plus, à cause de ses songes et de ses paroles.

 Il eut encore un autre songe et le raconta à ses frères. Il leur dit : « Écoutez, j’ai encore eu un songe : voici que le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. » Il le raconta également à son père qui le réprimanda et lui dit : « Qu’est-ce que c’est que ce songe que tu as eu ? Nous faudra-t-il venir, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner jusqu’à terre devant toi ? » Ses frères furent jaloux de lui, mais son père retint la chose." Genèse chap. 37

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Sous le blason mi-parti d'Agnès Bonjean, Joseph est représenté endormi dans la maison de son père, faisant le songe des onze gerbes s'inclinant devant la douzième. Du côté droit, le soleil, la lune et onze étoiles adorent Joseph.

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Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LES LANCETTES DE LA BAIE 234.

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Lecture de haut en cas à partir de l'angle supérieur gauche. Le fil narratif suit le récit de Joseph dans la Genèse chapitre 30 à 50.

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.


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5 et 6. Jacob envoie Joseph chercher ses frères qui projettent de le tuer.

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"Les frères de Joseph étaient allés à Sichem faire paître le troupeau de leur père.  Israël dit à Joseph : « Tes frères ne gardent-ils pas le troupeau à Sichem ? Va donc les trouver de ma part ! » Il répondit : « Me voici. » Jacob reprit : « Va voir comment se portent tes frères et comment va le troupeau, et rapporte-moi des nouvelles. » C’est de la vallée d’Hébron qu’il l’envoya, et Joseph parvint à Sichem.  Un homme le rencontra alors qu’il était perdu en pleine campagne, et lui demanda : « Que cherches-tu ? » Il répondit : « Je cherche mes frères. Indique-moi donc où ils font paître le troupeau. » L’homme dit : « Ils sont partis d’ici, et je les ai entendu dire : “Allons à Dotane !” »

Joseph continua donc à chercher ses frères et les trouva à Dotane.   Ceux-ci l’aperçurent de loin et, avant qu’il arrive près d’eux, ils complotèrent de le faire mourir.  »

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Inscription : IOSEPH.

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Jacob est figuré comme un bourgeois de Troyes, coiffé d'un chaperon et vêtu d'un manteau rouge fourré devant sa demeure. Il pose sa main sur son aumônière, signe de sa richesse. 

Joseph porte la belle tunique bleue offerte par son père en signe d'élection. Il tient un bâton et s'éloigne de la maison.

Quatre des frères montrent leur excitation par leurs gestes. L'un porte la houlette de berger, l'autre s'apprête à dégainer son glaive.

Le texte du Mistère de Joseph désigne cette scène sous le beau titre de "Du murmure des frères de Joseph à l'encontre de luy".

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9772636r/f448.item.texteImage#

 

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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7 et 8. Sur le conseil de Ruben, qui modère ses frères, Joseph est précipité dans la citerne.
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 " Ils se dirent l’un à l’autre : « Voici notre songeur qui arrive !  C’est le moment, allons-y, tuons-le, et jetons-le dans une de ces citernes. Nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré, et on verra ce que voulaient dire ses songes ! »  Mais Ruben les entendit, et voulut le sauver de leurs mains. Il leur dit : « Ne touchons pas à sa vie. »  Et il ajouta : « Ne répandez pas son sang : jetez-le dans cette citerne du désert, mais ne portez pas la main sur lui. » Il voulait le sauver de leurs mains et le ramener à son père. Dès que Joseph eut rejoint ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, la tunique de grand prix qu’il portait, ils se saisirent de lui et le jetèrent dans la citerne, qui était vide et sans eau. Ils s’assirent ensuite pour manger. "

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Inscription : RUBEN / IOSEPH.

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À gauche, Ruben, en rouge, intercède en faveur de Joseph et désigne le puits.

À droite, Joseph, qui a été dépouillé de sa tunique bleue, est jeté dans le puits, tandis que ses frères mangent des pains, conformément au texte de la Genèse. 

Voir l'épisode correspondant du Mistère, "Comment Joseph est mis dans la citerne".

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9772636r/f466.item.texteImage

 

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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9 et 10. Joseph est vendu à des marchands par ses frères. Juda reçoit vingt pièces d'argent.
 

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"En levant les yeux, ils virent une caravane d’Ismaélites qui venait de Galaad. Leurs chameaux étaient chargés d’aromates, de baume et de myrrhe qu’ils allaient livrer en Égypte. Alors Juda dit à ses frères : « Quel profit aurions-nous à tuer notre frère et à dissimuler sa mort ? Vendons-le plutôt aux Ismaélites et ne portons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre propre chair. » Ses frères l’écoutèrent. Des marchands madianites qui passaient par là retirèrent Joseph de la citerne, ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites, et ceux-ci l’emmenèrent en Égypte. 

Quand Ruben revint à la citerne, Joseph n’y était plus. Il déchira ses vêtements, revint vers ses frères et dit : « L’enfant n’est plus là ! Et moi, où vais-je donc aller, moi ? »"

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Inscription : IOSEPHJVDAS

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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11 et 12. Un bouc est égorgé pour tremper dans son sang la tunique de Joseph et faire croire à Jacob que son fils préféré est mort. Jacob, désespéré, déchire ses vêtements.

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" Ils prirent alors la tunique de Joseph, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang. Puis ils firent porter à leur père la tunique de grand prix, avec ce message : « Nous avons trouvé ceci. Regarde bien : est-ce ou n’est-ce pas la tunique de ton fils ? » Il la reconnut et s’écria : « La tunique de mon fils ! Une bête féroce a dévoré Joseph ! Il a été mis en pièces ! ».

Jacob déchira ses vêtements, mit un sac sur ses reins et porta le deuil de son fils pendant de longs jours. Ses fils et ses filles se mirent tous à le consoler, mais il refusait les consolations, en disant : « C’est en deuil que je descendrai vers mon fils, au séjour des morts. » Et son père le pleura."

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Inscription : :JACOB.

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

 

13 et 14. Joseph, mené en Egypte, est acheté par l'intendant du pharaon Putiphar, qui, bientôt, lui confie le gouvernement de sa maison.

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Texte de la Genèse : "Joseph fut emmené en Égypte. Putiphar, dignitaire de Pharaon et grand intendant, un Égyptien, l’acheta aux Ismaélites qui l’avaient emmené là-bas. Le Seigneur était avec Joseph, et tout lui réussissait ; il vivait dans la maison de son maître, l’Égyptien.  Ce dernier vit que le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait. Joseph trouva grâce aux yeux de son maître qui l’attacha à son service : il lui donna autorité sur sa maison et remit entre ses mains tout ce qu’il possédait.

 Dès que l’Égyptien eut confié cette charge à Joseph, le Seigneur bénit sa maison, à cause de Joseph, et la bénédiction du Seigneur s’étendit sur tout ce que possédait l’Égyptien, sa maison et ses champs. Il abandonna entre les mains de Joseph tout ce qu’il possédait et ne s’occupa plus de rien, sinon de la nourriture qu’il prenait. Joseph avait belle allure et il était agréable à regarder."

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Inscription à gauche : PVTIPHAR. Putiphar (en toque et robe violette fourrée des bourgeois de Troyes), achète Joseph au marchand.

Inscription à droite : IOSEPH. Assis sur le lit dans la chambre de Joseph, un tailleur lui confectionne un manteau écarlate. On voit comme la tunique de Joseph sert d'objet clef dans le récit : d'abord bleue , elle devient aux yeux de son père une preuve d'identification. Puis, rouge, elle servira également de preuve de la culpabilité de Joseph. Mais ces deux tuniques-preuves se révèleront trompeuses.

Voir la scène du Mistère : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50539/f158.item Toute l'histoire était désignée dans le drame comme celle du "petit Joseph" : commence alors celle du "grand Joseph".

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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15 et 16. La femme de Putiphar veut le séduire : il résiste et abandonne sa tunique. La femme de Putiphar l’accuse de l’avoir séduite.

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 "À quelque temps de là, la femme de son maître leva les yeux sur Joseph et dit : « Couche avec moi ! » Mais il refusa et répondit à la femme de son maître : « Voici que mon maître ne s’occupe plus de rien dans la maison. Tout ce qu’il possède, il l’a remis entre mes mains. Dans cette maison, il ne m’est pas supérieur et il ne me refuse rien, sinon toi, car tu es sa femme. Comment donc pourrai-je commettre ce grand mal et pécher contre Dieu ? ». Chaque jour, elle insistait auprès de Joseph. Mais lui n’acceptait pas de partager sa couche et d’être à elle. 

Vint le jour où Joseph entra dans la maison pour faire son travail, alors qu’aucun domestique n’était là.  La femme l’attrapa par son vêtement, en disant : « Couche avec moi ! » Mais il abandonna le vêtement entre ses mains et s’enfuit au-dehors.

Lorsqu’elle réalisa que, dans sa fuite, il avait abandonné son vêtement entre ses mains, elle appela ses domestiques et leur dit : « Voyez ça ! On nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous ! Il est venu vers moi pour coucher avec moi, et j’ai appelé à grands cris. Alors, quand il m’a entendu élever la voix pour appeler, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s’est enfui au-dehors. » Elle garda près d’elle le vêtement de Joseph, jusqu’à ce que le maître rentre chez lui. Elle lui tint alors le même langage : « Le serviteur hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi. Mais j’ai appelé à grands cris, et il a abandonné son vêtement à côté de moi et s’est enfui au-dehors. » Quand le maître entendit sa femme lui dire : « Voilà comment ton serviteur a agi envers moi ! », il s’enflamma de colère. "

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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17 et 18. Joseph est jeté en prison. Le songe du  sommelier de Pharaon.

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"Le maître de Joseph se saisit de lui et le jeta dans la prison où étaient enfermés les prisonniers du roi.

"À quelque temps de là, l’échanson du roi d’Égypte ainsi que le panetier commirent une faute envers leur maître, le roi d’Égypte.  Pharaon s’irrita contre ses deux dignitaires, le grand échanson et le grand panetier,  et il les fit mettre au poste de garde, dans la maison du grand intendant, au lieu même où Joseph était prisonnier. 

 Une même nuit, l’échanson et le panetier du roi d’Égypte firent tous deux un songe, alors qu’ils étaient prisonniers dans la prison.

Le grand échanson raconta à Joseph le songe qu’il avait fait : « J’ai rêvé qu’une vigne était devant moi.  Elle portait trois sarments. Elle bourgeonnait, fleurissait, puis ses grappes donnaient des raisins mûrs.  J’avais entre les mains la coupe de Pharaon. Je saisissais les grappes, je les pressais au-dessus de la coupe de Pharaon et je lui remettais la coupe entre les mains. »  Joseph lui dit : « Voici l’interprétation : les trois sarments représentent trois jours.  Encore trois jours et Pharaon t’élèvera la tête, il te rétablira dans ta charge, et tu placeras la coupe entre ses mains, comme tu avais coutume de le faire précédemment quand tu étais son échanson. Mais quand tout ira bien pour toi, pour autant que tu te souviennes d’avoir été avec moi, montre ta faveur à mon égard : rappelle-moi au souvenir de Pharaon et fais-moi sortir de cette maison !  En effet, j’ai été enlevé au pays des Hébreux, et là non plus je n’avais rien fait pour qu’on me jette dans la citerne. »

[...]

 Toutefois le grand échanson ne se souvint pas de Joseph ; il l’oublia."

 

Le garde qui menace Joseph d'un bâton porte un gilet mi-parti rouge et vert : cet effet de rayure est porté par exemple par  les marginaux, les bourreaux ou les lansquenets, ou les marins.

Le sommelier est endormi, la tête appuyée sur les montants d'un cep, qui immobilise ses pieds. Son rêve est représenté fidèlement, et il presse les grappes au dessus de la coupe du pharaon.

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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19 et 20. Le songe du panetier. Joseph interprète leurs rêves.
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" Voyant que Joseph avait fait une interprétation favorable, le grand panetier lui dit : « Moi, j’ai rêvé que je portais sur la tête trois corbeilles de gâteaux. Et dans la corbeille d’au-dessus, il y avait tous les aliments que le panetier fabrique pour la nourriture de Pharaon, et les oiseaux picoraient dans la corbeille au-dessus de ma tête. » Joseph répondit : « Voici l’interprétation : les trois corbeilles représentent trois jours. Encore trois jours et Pharaon t’élèvera la tête, il te pendra à un arbre, et les oiseaux picoreront ta chair. »"

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Inscription IOSEPH

Phylactère : SIC SOMPUIAVIMVS, pour sic sompniavimus "ainsi avons-nous vu en songe" , qui se rapporte au verset Gn 41:11 ou bien au sic somnium vidimus Gn 40:8 . Sompnia est la forme ancienne de somnia.

Le panetier est condamné au cep comme son collègue, et il est accoudé endormi sur le montant. Trois oiseaux noir, blanc et rouge picorent les pains.

À droite, les deux officiers du pharaon sont au cep, et Joseph a également les jambes entravées par un fer et une chaîne.

 

 

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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21. Comme l'avait prédit Joseph, le panetier est pendu et le sommelier est rétabli dans sa charge. 

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"Le troisième jour, jour anniversaire de Pharaon, celui-ci fit un festin pour tous ses serviteurs. Il éleva la tête du grand échanson et celle du grand panetier en présence de ses serviteurs :  il rétablit dans sa charge le grand échanson, et celui-ci plaça la coupe entre les mains de Pharaon ; mais le grand panetier, il le pendit, comme l’avait annoncé Joseph."

Note : comme sur la verrière de Job en baie 131-231, la bouche du pharaon est une pièce montée en chef-d'œuvre.

Note : sur tout le registre inférieur, les coins supérieurs sont décorés de deux boules rouges. C'est aussi le cas, mais pour le registre moyen, de la baie 236 de l'Histoire de Danielle . C'est là un deuxième point commun, avec le monogramme FC/FT.

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La baie 234 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 234 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 134 (TRIFORIUM).

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La baie 134 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 134 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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22 et 23. les rêves du pharaon : les vaches grasses et les vaches maigres. Les épis de blé.

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texte de la Genèse : "Deux ans plus tard, Pharaon eut un songe. Il se tenait debout près du Nil, et voici que montaient du Nil sept vaches, belles et bien grasses, qui broutaient dans les roseaux. Puis, derrière elles, montaient du Nil sept autres vaches, laides et très maigres. Elles se tenaient à côté des premières, sur la rive du Nil. Et les vaches laides et très maigres mangeaient les sept vaches belles et bien grasses. Alors Pharaon s’éveilla. Il se rendormit et fit encore un songe : sept épis montaient sur une seule tige ; ils étaient gros et beaux. Puis, après eux, germaient sept épis maigres et desséchés par le vent d’est. Et les épis maigres avalaient les sept épis gros et pleins.

Alors Pharaon s’éveilla : c’était un songe ! Mais le matin, son esprit était troublé ; il fit convoquer tous les magiciens et tous les sages d’Égypte. Pharaon leur raconta les songes, mais personne ne pouvait les interpréter.

Alors le grand échanson parla à Pharaon en ces termes : « Aujourd’hui, je me rappelle mes fautes. Pharaon s’était irrité contre ses serviteurs et il m’avait mis au poste de garde, dans la maison du grand intendant, et avec moi, le grand panetier. Une même nuit, nous avons fait un songe, moi et lui. Et chacun des songes avait sa propre signification. Il y avait là, avec nous, un jeune Hébreu, serviteur du grand intendant. Nous lui avons raconté nos songes et il a donné à chacun l’interprétation du songe qu’il avait fait. Et ses interprétations s’avérèrent exactes : moi, on m’a rétabli dans ma charge, et l’autre, on l’a pendu. »

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Inscription PHARAO.

Le pharaon est endormi, tête appuyée sur le bras accoudé dans l'attitude du songeur. 

La bouche est montée en chef-d'œuvre.

Le rêve des épis murs et des épis flétris est en haud, celui des vaches est en bas.

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La baie 134 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 134 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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24 et 25. Le sommelier appelle Joseph, fers au pieds, pour qu’il interprète le songe de Pharaon.
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"Pharaon fit appeler Joseph. En toute hâte, on le tira de son cachot. Il se rasa, changea de vêtements et se rendit chez Pharaon. Pharaon dit à Joseph : « J’ai fait un songe et personne ne peut l’interpréter. Mais j’ai entendu dire de toi, qu’il te suffit d’entendre raconter un songe pour en donner l’interprétation. » Joseph répondit à Pharaon : « Ce n’est pas moi, c’est Dieu qui donnera à Pharaon la réponse qui lui rendra la paix. »

 Alors, Pharaon dit à Joseph : « Dans le songe, j’étais debout au bord du Nil, et voici que montaient du Nil sept vaches, bien grasses et de belle allure, qui broutaient dans les roseaux. Puis, derrière elles, montaient sept autres vaches, chétives, très laides et décharnées. Je n’en avais jamais vu d’une telle laideur dans tout le pays d’Égypte. Les vaches décharnées et laides mangeaient les premières vaches, les grasses, qui entraient dans leur panse. Mais on ne s’apercevait pas que les grasses étaient entrées dans leur panse : elles restaient aussi laides qu’avant. Alors je me suis réveillé. Mais j’ai encore vu, en songe, sept épis qui montaient sur une seule tige ; ils étaient pleins et beaux. Puis, après eux, germaient sept épis durcis, maigres et desséchés par le vent d’est. Et les épis maigres avalaient les sept beaux épis. J’en ai parlé aux magiciens, mais personne n’a pu me fournir d’explication. » Joseph répondit à Pharaon : « Pharaon n’a eu qu’un seul et même songe. Ce que Dieu va faire, il l’a indiqué à Pharaon. Les sept belles vaches représentent sept années, et les sept beaux épis, sept années : c’est un seul et même songe ! Les sept vaches décharnées et laides qui montaient derrière les autres représentent sept années ; de même, les sept épis vides et desséchés par le vent d’est. Ce seront sept années de famine. C’est bien ce que j’ai dit à Pharaon : ce que Dieu va faire, il l’a montré à Pharaon. Voici qu’arrivent sept années de grande abondance dans tout le pays d’Égypte. Mais après elles viendront sept années de famine : alors on oubliera toute abondance dans le pays d’Égypte, la famine épuisera le pays. On ne saura plus ce que pouvait être l’abondance dans le pays, tant la famine qui suivra pèsera lourdement. Si le songe de Pharaon s’est répété une seconde fois, c’est que la décision de Dieu est bien arrêtée et qu’il va se hâter de l’exécuter. 

Maintenant donc, que Pharaon voie s’il y a un homme intelligent et sage pour l’établir sur le pays d’Égypte.Que Pharaon agisse en instituant des fonctionnaires sur le pays d’Égypte, afin de prélever le cinquième des récoltes pendant les sept années d’abondance. Ils recueilleront toute la nourriture de ces bonnes années qui viennent et, sous l’autorité de Pharaon, ils entasseront dans les villes du froment comme nourriture : ils le garderont en réserve. Ainsi, il y aura une réserve de nourriture pour le pays en vue des sept années de famine qui suivront dans le pays d’Égypte, et la famine ne détruira pas le pays. » Cette proposition plut à Pharaon et à tous ses serviteurs. Pharaon leur dit : « Trouverons-nous un homme comme celui-ci, qui a l’esprit de Dieu en lui ? »"

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Inscription : IOSEPH

Inscription : SOMPNIORUM INTERPRETATOR EST, "voilà celui qui explique les songes".

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Le sommelier vient de libérer Joseph de ses chaines (il est nu-pied) et le présente au pharaon.

Fond damassé. Bouche montée en chef-d'œuvre.

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La baie 134 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 134 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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26 et 27. Pharaon nomme Joseph administrateur de son royaume et de ses biens.

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"Alors, Pharaon dit à Joseph : « Dès lors que Dieu t’a fait connaître tout cela, personne ne peut être aussi intelligent et aussi sage que toi. C’est toi qui auras autorité sur ma maison ; tout mon peuple se soumettra à tes ordres ; par le trône seulement, je serai plus grand que toi. ». Pharaon dit à Joseph : « Vois ! Je t’établis sur tout le pays d’Égypte. »  Il ôta l’anneau de son doigt et le passa au doigt de Joseph ; il le revêtit d’habits de lin fin et lui mit autour du cou le collier d’or. Il le fit monter sur son deuxième char et on criait devant lui : « À genoux ! » Et ainsi il l’établit sur tout le pays d’Égypte.  Pharaon dit encore à Joseph : « Je suis Pharaon. Mais sans ta permission, personne ne lèvera le petit doigt dans tout le pays d’Égypte. » .Pharaon appela Joseph Safnath-Panéah et lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre de One. Alors Joseph partit inspecter le pays d’Égypte."

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Le pharaon tenant son sceptre remet son anneau à Joseph, qui porte le collier d'or. Il est sous un dais à franches multicolores, sur un char doré tiré par un cheval harnaché d'or. Sur le cheval, un héraut portant une toque à plumet et un pourpoint damassé bleu à manches exubérantes sonne de la trompe.

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Inscription PHARAO

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La baie 134 de l'Histoire de Joseph  de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 134 de l'Histoire de Joseph de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LES TYMPANS DE LA BAIE 134 : MONOGRAMMES ET INSCRIPTIONS.

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Ces tympans portent les armes partielles (l'étoile d'or sur fond rouge) de Jean Thévenin et son monogramme JT, et sa devise LAUX DEO (louange à Dieu) ainsi que le monogramme du Christ IHS.

La devise a été aussi celle de la famille de Clugny. BnF NAL3209. C'est un extrait de l'office des morts Requiem eternam dona eis domine : et lux perpetua luceat eis laux deo pax vivis re.

 

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Tympan de la baie 134 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 134 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 134 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 134 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 134 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 134 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 220

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

—MÂLE (Emile), 1908, "L’art français de la fin du moyen âge", Revue des Deux Mondes tome 43, 1908

https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_fran%C3%A7ais_de_la_fin_du_moyen_%C3%A2ge_-_Les_aspects_nouveau_du_culte_des_saints

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 "Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560)" .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/AT-Genese-Josep2.php

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000404

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000405

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https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

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https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux : Troyes. Vitraux Troyes Héraldique Inscriptions
9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 19:23

Les vitraux de la nef de la cathédrale de Troyes  : les baies n°133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de Saint-Sébastien.

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Voir sur les vitraux de la cathédrale de Troyes :

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Les baies 133 (triforium) et 233 occupent la deuxième travée de la nef  côté nord. 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien .

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricard. Armoiriesidentifiées. Monogrammes. Très restaurées au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph (biblique) ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Corart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

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Donation par la confrérie de saint Sébastien et datation en 1501 : inscription au triforium et en baie 233.

L'inscription qui court tout le long du registre inférieur des lancettes de la baie 233 indique :

LA CONFRARIE DE SAINT SEBASTIAEN ONT DONNE CESTE VERRIERE LAN MIL CINQ CENT UN. DIEU LES GARD[E]

Note : la graphie "confrarie Monsr Saint Sebastian" issue de l'ancien français (latin confratria) se retrouve dans les comptes de la confrérie en 1483-1486 (AD registre G2513). Elle comporte la liste de ceux "qui ont prins cierge"

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Attribution et datation : d'après les archives de la cathédrale.

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"Payé à un maçon pour aider Lyénin le verrier à refaire les escharfauds de la verrière de St. Sébastien"

 

Selon D. Minois, la pose de la verrière en trois fois révèle sans doute la fréquence des versements effectués par les confrères , la date de 1501 qui est inscrite correspondant au dernier acompte

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Héraldique.

Selon la notice de la base Palissy; un écu armorié avait été mis en place en 1502/1503 par Jeançon Garnache et Nicolas Hulins, mais il a disparu.

 

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Description

La baie 233, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes, et un tympan à treize ajours et écoinçons, mesure 10 m de haut et  6 m de large.

La baie 133, en dessous, au triforium, avec ses six lancettes réunies deux à deux sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet, mesure 3, 50 m de haut et 6 m. de large.

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La confrérie de saint Sébastien à Troyes.

La confrérie de saint Sébastien de Troyes est présente dans les comptes de la fabrique dès 1380. Si les créations de confréries à Troyes datent de ces années 1380, elles explosent vers 1510 et leurs nombres passent de 25 à 81 (S. Simiz). Celle de Saint-Sébastien doit son développement aux épidémies de peste,  et donc aux soins d'inhumation.

Confrérie d'intercession ou de fonction ?

Le rôle de l'intercession auprès de saint Sébastien contre la peste est clairement énoncée sur la verrière de la cathédrale, comme elle l'est à Saint-Nizier de Troyes. Une épidémie a frappé Troyes entre 1491 et 1499, donnant tous son sens à l'invocation du tympan : Saint Sébastien ami de dieu garde nous de tous lieux de peste.

Dans les villes, la défense était confiée à des groupes d'archers et arbalétriers. Je n'ai trouvé que des documents insuffisants pour savoir si, à Troyes, la confrérie de saint Sébastien a été dès l'origine une confrérie d'archers, comme c'est attesté en 1520 sur la verrière du martyre de saint Sébastien de l'église Saint-Nizier de Troyes  ("don de la confrérie des archers") qui comporte aussi des invocations contre la peste. La confrérie possédait aussi en 1515-1516 un autel en l'église Sainte-Madeleine de Troyes. Dans la cathédrale Saint-Pierre, leur autel se trouvait dans le transept méridional, et associé dès le XVe siècle à l'autel de Sainte-Hélène. Une messe y fut fondée dès 1340, des inhumations eurent lieu dans cette chapelle.

 

La confrérie possédait certainement un bâton de procession à l'effigie du saint patron, et sa garde était attribuée au bâtonnier. À Troyes en 1502-1503 ou 1512-1513, il s'agissait d'une femme. Lors de sa prise de fonction, elle offrait du linge d'autel pour la chapelle. La procession faisait le tour de la ville lors de la fête du saint. Le jour de la Saint-Sébastien on allait, en magnifique cortège, tirer le papegai sur le pré. Celui qui abattait l’oiseau était proclamé roi ; l’abattait-on trois années de suite, on devenait empereur. Le soir, on dînait aux frais de la ville.

 

—Saint-Nizier de Troyes vers 1520

Inscription : DON DE LA CONFRERIE DES ARCHERS ET INVOCATION CONTRE LA PESTE (BANDEROLES DES ECOINÇONS)

Sujet : saint Sébastien au martyr est décoré du collier de l'ordre de Saint-Michel. fond damassé au tympan

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000168

—église Sainte-Madeleine de Troyes :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10002427

Au pied de ce pilier était l'autel de la confrérie de Saint-Sébastien en 1515-1516. Cette oeuvre est caractéristique des statues auboises du 16e siècle représentant Saint-Sébastien portant le collier de l'ordre de Saint-Michel qui fut créé par Louis XI, en 1469. Elle pourrait avoir été créée à l'épo

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Le lien entre la verrière et le theâtre religieux.

J'ai souligné ce lien pour les verrières consacrées à Job, à Tobie et à Daniel : il peut aussi être argumenté pour la légende de saint Sébastien.

 "En 1497, la ville de Chalon-sur-Saône, qui depuis six ans souffre de la peste, décide, pour désarmer la colère de Dieu, de faire jouer le mystère de Saint-Sébastien. Abbeville représente, en 1458, le jeu de Monsieur saint Adrien, en 1493, la vie de Monsieur saint Roch. Souvent, à la suite de ces représentations, les spectateurs formaient des associations pieuses qui perpétuaient le culte des défenseurs de la cité contre les épidémies. Les confréries vouées à un et souvent à plusieurs de ces saints protecteurs abondaient."

Le manuscrit d'un Mystère de saint Sébastien du XVe siècle en vers français est conservé par la BnF NAF 1051

Arlima signale l'Histoire de Monseigneur saint Sébastien BnF fr 12539, incomplet, du XVe siècle, et L'ystoire de monseigneur sainct Sebastien, pour la premiere journee a LX personnaiges… jouee par les habitans de Lans-en-Villard, en Savoie (en mai 1567), manuscrit du XVIe siècle BnF NAF 7521.

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Saint Sébastien et le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

Saint Sébastien porte, sur ces baies 133 et 233, le collier de l'Ordre de Saint-Michel, dans sa première version bien entendu (l'Ordre a été créé en 1469 mais François Ier a remplacé en 1515 les aiguillettes en double las du collier par une cordelière). Cette particularité se retrouve à la même époque dans la statuaire de l'Aube, et un bel exemple de statue en bois est conservé au Musée de l'Archerie et du Valois de Crépy-en-Valois, datant de la fin du XVe/début XVIe siècle.

Laurent Hablot a étudié ces Sébastien au collier est souligne que, "en Champagne au moins, le port de ce collier par le saint patron des confréries d'archers permettait de faire le lien entre ces milices, avatars des francs archers de l'Ordonnance et le service du roi, une façon aussi d'ennoblir à travers son patron la confrérie comme personne morale à défaut que ses membres roturiers puissent prétendre à cette distinction royale réservée à la noblesse. Au XVIe-XVIIe, plusieurs de ces confréries décerneront au "roi du Papegau" un collier très proche formellement des colliers d'ordre de chevalerie (dans le Nord et en Flandres, quasi répliques de la Toison d'or). Peut-être qu'à Troyes au XVIe siècle déjà le roi du Papegai recevait un collier imitant celui du Saint-Michel ? "(*)

(*) J.P. Finot, in Les archers, arbalétriers et arquebusiers de Troyes (1858), décrit la cérémonie hebdomadaire du tir au joyau ou du tir à l'oiseau et les honneurs réservés au vainqueur, mais ne parle pas d'un collier.

 

Quatre autres exemples de Sébastien au collier de Saint-Michel sont décrits en ligne  (il en existerait plus d'une dizaine) :

— Verrière : baie 4, Martyre de saint Sébastien, vers 1520, église de Saint-Nizier à Troyes. Inscription au tympan CONFRERES ARCHERS GARDEZ-VOUS D'EPIDEMIE  DE PESTILENCE.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000168

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Palissy © Inventaire général

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baie de saint Sébastien à l'église Saint-Nizier, In Charles Fichot p.534

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— Statue : Saint Sébastien, collier de l'ordre de Saint-Michel avant 1515 Champagne-Ardenne > Aube > Bouilly église Saint-Laurent

https://inventaire.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/statue-saint-sebastien/7a9d0974-ec80-4eb0-b0b6-372c70b07c0d

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10000303

— Statue en calcaire du XVIe siècle, Eglise Sainte-Madeleine de Troyes

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10002427

"Située au 19e siècle (signalement Fichot) : au premier pilier du transept, faisant l'angle du bas-côté du choeur à gauche. Au pied de ce pilier était l'autel de la confrérie de Saint-Sébastien en 1515-1516. Cette oeuvre est caractéristique des statues auboises du 16e siècle représentant Saint-Sébastien portant le collier de l'ordre de Saint-Michel qui fut créé par Louis XI, en 1469. "

— statue bois polychrome XVIe siècle; Brienne-le-Château  Aube (10) ; Église paroissiale

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10000351

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Les baies 133 et 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 133 et 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 133 (TRIFORIUM).

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1 et 2. Les membres de la confrérie de Saint-Sébastien, en donateurs.

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Une vingtaine de membres de la confrérie de Saint-Sébastien sont agenouillés mains jointes sous un espace voûté et nervuré.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le tympan et les têtes de lancettes.

Dans chacun des trois tympans sont figurées des flèches entourées de phylactères ; et dans les deux premères têtes de lancettes, au dessus des donateurs, ces mêmes phylactères portent l''inscription : LES CONFRERES DE ST SEBASTIAEN.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Les femmes sont nombreuses parmi les membres de la confrérie. C'est une femme qui est placée en premier (est-ce elle qui a la charge du bâton, qui malheureusement n'est pas figuré ?), suivie de deux épouses, et de  cinq femmes en fin de cortège. Parmi celles-ci, nous trouvons une religieuse, les autres sont en riches robes bourgeoises.

À côté de la première femme, un homme porte une robe blanche fourrée aux manches, puis deux ou trois couples, et cinq clercs identifiables à leur tonsure : aucun indice ne laisse penser à une réunion d'archers.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3 et 4. Sébastien exhorte un chevalier (armure, bonnet à plume, épée) à se convertir puis viennent  Dioclétien et Maximien.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5 et 6. Sébastien (qui porte le collier de l'Ordre de Saint-Michel) invite les deux frères jumeaux Marc et Marcelin ( qui ont été condamnés à être décapités en raison de leur foi chrétienne) à proclamer leur foi.   Zoè femme de Nicostrate, retrouve la parole et voit un ange  notant sur un  livre les paroles du saint.

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La Légende :

Jacques de Voragine La Légende dorée (1261-1266) Traduction par T. de Wyzewa. Perrin et Cie, 1910 (p. 92-97).

https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_S%C3%A9bastien

"Sébastien, originaire de Narbonne et citoyen de Milan, était animé d’une foi chrétienne très ardente. Mais les empereurs païens Maximien et Dioclétien avaient pour lui une telle affection qu’ils l’avaient nommé chef de la première cohorte, et l’avaient attaché à leur personne. Et lui, il ne portait la chlamyde militaire que pour pouvoir aider et consoler les chrétiens persécutés.

"Or comme, un jour, deux frères jumeaux, Marcellin et Marc, allaient être décapités pour s’être refusés à abjurer la foi du Christ, leurs parents vinrent les trouver pour les engager à se laisser fléchir. Leur mère, d’abord, se présenta devant eux, les cheveux dénoués, les vêtements déchirés, la poitrine nue, et leur dit : « Ô mes fils chéris, une misère inouïe et un deuil affreux s’abattent sur moi ! Malheureuse que je suis, je perds mes fils de leur propre gré ! Si l’ennemi me les avait enlevés, je serais allée les lui reprendre au plus fort du combat ; si des juges s’étaient emparés d’eux pour les mettre en prison, je me serais fait tuer pour les délivrer. Mais ceci est un nouveau genre de mort, où la victime prie le bourreau de la frapper, où le vivant aspire à ne plus vivre, et invite la mort au lieu de l’éviter. Ceci est un nouveau genre de souffrance, où la jeunesse des fils, spontanément, se perd, tandis que la vieillesse des parents est condamnée à survivre ! » Ensuite arriva le père, conduit sur les bras de ses esclaves ; et ce vieillard, la tête couverte de cendres, s’écria : « Je suis venu dire adieu à mes fils, qui, de leur plein gré, ont voulu nous quitter ! Ô mes fils, bâton de ma vieillesse et sang de mon cœur, pourquoi avez-vous ainsi soif de la mort ? Que tous les jeunes gens viennent pleurer sur ces jeunes gens obstinés à périr ! Que tous les vieillards viennent pleurer avec moi sur la mort de mes fils ! Et vous, mes yeux, éteignez-vous à force de larmes, pour que je ne voie pas mes fils tomber sous le glaive ! » Puis arrivèrent les femmes des deux jeunes gens, tenant dans leurs bras leurs fils, et gémissant, et disant : « À qui nous confiez-vous, qui prendra soin de ces enfants, qui se partagera vos biens ? Avez-vous donc des cœurs de fer, vous qui dédaignez vos parents, repoussez vos femmes, reniez vos fils ? » Et déjà le courage des deux jeunes gens commençait à mollir, lorsque saint Sébastien, qui assistait à la scène, s’avança et dit : « Braves soldats du Christ, que ces flatteries et ces prières ne vous fassent pas renoncer à la couronne éternelle ! » Puis, se tournant vers les parents, il leur dit : « Soyez sans crainte ! Ils ne seront pas séparés de vous, mais, au contraire, ils iront vous préparer au Ciel des demeures durables ! » Et pendant que saint Sébastien parlait ainsi, il se trouva entouré d’une grande lumière descendue du ciel, et on le vit soudain revêtu d’un manteau étincelant de blancheur, avec sept anges debout devant lui."

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"Et Zoé, la femme de Nicostrate, dans la maison de qui les deux gens étaient gardés, vint se prosterner aux pieds de Sébastien, et l’implora par signes, car elle avait perdu l’usage de la parole. Alors le saint dit : « Si je suis le serviteur du Christ, et si les choses que j’ai dites sont vraies, ô toi qui as ouvert la bouche du prophète Zacharie, ouvre la bouche de cette femme ! » Et la femme, retrouvant la parole, s’écria : « Béni soit ton discours, et bénis ceux qui croient à ce que tu dis ! car j’ai vu un ange debout devant toi et tenant un livre où il inscrivait toutes tes paroles ! » "

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

C'est une représentation schématisée des entrelacs, mais les coquilles sont indiscutables.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 233.

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La baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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7 et 8. Sébastien rend la parole à Zoé, femme de Nicostrate.

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Saint Sébastien, en commandeur, nimbé, vêtu d'un manteau écarlate brodé d'hermines et portant le collier de l'Ordre de Saint-Michel, bénit Zoé, qui fléchit le genou, mains jointes. Derrière elle, son mari Nicostrate, en la maison duquel les chrétiens étaient gardés, et un homme tenant une croix.

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Inscription Sct SEBASTIAEN. N rétrograde.

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La graphie Sebastiaen, déjà notée dans l'inscription de donation, est attestée en Flandres, ce qui pourrait être un indice sur l'origine du verrier Lièvin Varrin.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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9 et 10. Saint Policarpe  baptise les chrétiens devant saint Sébastien.

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Saint Sébastien porte la même tenue et le même collier de l'Ordre de Saint-Michel.

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Inscription S~ct POLIC[A]RPE.

La Légende :

"Et telles étaient la grâce et la vertu divines de la parole de saint Sébastien que non seulement il fortifia Marcellin et Marc dans la constance du martyre, mais qu’il convertit aussi leur père Tranquillin, et leur mère, et d’autres personnes, qui toutes furent baptisées par le prêtre Polycarpe."

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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11 et 12. Policarpe et Saint Sébastien brise les idoles.

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Policarpe, tonsuré, vêtu d'une robe rouge d'un surplis blanc et d'une chape rouge,  et armé d'un sabre, pénètre dans la chambre du préfet de Rome Chromace, et brise de son arme une idole en or placée sur une colonne . La tête de l'idole ainsi que son étendard tombent. En effet, Sébastien a refusé de guérir Chromace qui était très malade, tant que les idoles ne seraient pas détruites.

Les idoles détruites, Chromace ne guérit pas, car il  avoue alors  qu'il possédait chez lui une chambre où était représenté tout le système des étoiles, qui lui permettait de prédire l'avenir. La chambre est détruite, et Chromace est guéri. Il se convertit, ainsi que son fils Tiburce et 4000 personnes.

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Saint Sébastien porte toujours le collier de l'Ordre de Saint-Michel. Il lève la main sur deux idoles encore intactes.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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13 et 14. Comparution de Sébastien devant Dioclétien.

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La Légende indique comment le préfet Fabien fait supplicier les chrétiens convertis, dont Tiburce, Zoé, Marcellin et Marc. Puis, il va dénoncer Sébastien à l'empereur Dioclétien.

Sébastien porte toujours le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

 

"Après cela, ce préfet dénonça Sébastien à l’empereur Dioclétien, qui, l’ayant appelé, lui dit : « Ingrat, je t’ai placé au premier rang dans mon palais, et toi tu as travaillé contre moi et mes dieux ! » Et Sébastien : « Pour toi et pour l’État romain j’ai toujours prié Dieu, qui est dans le Ciel. » "

 

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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15 et 16. Sébastien est criblé de flèches par deux archers.

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Sébastien, qui avait été nommé centurion par Dioclétien et Maximien, est martyrisé par ses propres archers.

"Après cela, ce préfet dénonça Sébastien à l’empereur Dioclétien, qui, l’ayant appelé, lui dit : « Ingrat, je t’ai placé au premier rang dans mon palais, et toi tu as travaillé contre moi et mes dieux ! » Et Sébastien : « Pour toi et pour l’État romain j’ai toujours prié Dieu, qui est dans le Ciel. » Alors Dioclétien le fit attacher à un poteau au milieu du champ de Mars, et ordonna à ses soldats de le percer de flèches. Et les soldats lui lancèrent tant de flèches qu’il fut tout couvert de pointes comme un hérisson ; après quoi, le croyant mort, ils l’abandonnèrent."

Cette scène a été représentée de très nombreuses fois, elle s'impose à toute la statuaire du saint. L'allure de bel éphèbe nu et blond, le bras droit levé au dessus de la tête, la colonne et ses liens, ainsi que le nombre des flèches répondent à des codes éprouvés. De même, la posture chorégraphique des archers, et leurs tenues exubérantes et marginales proches de celles des Lansquenets, sont retrouvés partout.

Voir :

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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17 et 18. Sainte Lucine et Policarpe retirent les flèches.

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Inscription Scta LVCIANA / S POLICARPE

La Légende dorée est un peu différente ; selon Charles Fichot, c'est ici "une erreur du peintre verrier" car c'est une veuve nommée Irène, dont le mari saint Castule était mort pour la foi, qui recueillit le corps, le soigna et rétablit la santé de Sébastien.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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19 et 20. Sébastien survit à sa sagittation et comparait à nouveau devant Dioclétien

Inscription Sct SEBASTIE[N]

Le collier de l'Ordre de Saint-Michel est bien visible avec ses coquilles saint-Jacques.

"Et voici que peu de jours après, saint Sébastien, debout sur l’escalier du palais, aborda les deux empereurs et leur reprocha durement le mal qu’ils faisaient aux chrétiens. Et les empereurs dirent : « N’est-ce point là Sébastien, que nous avons fait tuer à coups de flèches ? » Et Sébastien : « Le Seigneur a daigné me rappeler à la vie, afin qu’une fois encore je vienne à vous, et vous reproche le mal que vous faites aux serviteurs du Christ ! »

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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21 et 22 : Sébastien est condamné à être bastonné à mort.

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Alors les empereurs le firent frapper de verges jusqu’à ce que mort s’ensuivît."

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Là encore, la danse des bourreaux est caractéristique, rejoignant celle des soldats flagellant le Christ dans les innombrables représentations de sa Passion.

Saint Sébastien a retrouvé son collier de l'Ordre de Saint-Michel.

Dans les têtes de lancette se trouvent des branches de chêne nouées.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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18 et 19. Saint Sébastien est jeté dans  un égout afin que son corps ne soit pas découvert .

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Inscription : DIOCLETIEN / S SEBASTIEN

"...et ils firent jeter son corps à l’égout, pour empêcher que les chrétiens ne le vénérassent comme la relique d’un martyr. Mais, dès la nuit suivante, saint Sébastien apparut à sainte Lucine, lui révéla où était son corps, et lui ordonna de l’ensevelir auprès des restes des apôtres : ce qui fut fait. Il subit le martyre vers l’an du Seigneur 187."

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Une inscription est répartie en plusieurs phylactères :

SC~TSSE SEBASTIAN / SAINT SEBASTIAN AMI ED DIEV.

SAINT SEBASTIAN /GARDE NOUS EN TOVS LIEVX DE PESTE.

Et dans les écoinçons :

LA CONFRARIE DE SAINT SEBASTIEN ONT FAIT FAIRE CETTE VERRIERE.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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20 . Sainte Lucine retire le corps de la fosse. Une effigie de saint Sébastien assiste à la scène, dans des nuées, tenant la flèche de son martyre.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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21 . Sainte Lucine ensevelit  le corps de Sébastien aidée de Policarpe, devant saint Pierre et saint Paul (patrons de la cathédrale).

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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22. Les âmes de saint Sébastien, et des autres martyrs, menées par deux anges montent au ciel où ils sont accueillies par Dieu le Père.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 220

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

— HABLOT (Laurent), 2023,  "Saint Sébastien et l'ordre de Saint-Michel", in L’Ordre de Saint-Michel et l'essor du pouvoir royal, Musée national des ordres de chevalerie et de la Légion d’Honneur - Château d’Amboise,p. 151-154.

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

—MÂLE (Emile), 1908, "L’art français de la fin du moyen âge", Revue des Deux Mondes tome 43, 1908

https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_fran%C3%A7ais_de_la_fin_du_moyen_%C3%A2ge_-_Les_aspects_nouveau_du_culte_des_saints

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 "Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560)" .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/Pe-Sebastien2.php

 

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000402

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000403

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https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

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https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Troyes Héraldique Donateurs Saint Sébastien
8 mars 2024 5 08 /03 /mars /2024 16:22

Les vitraux de la nef de la cathédrale de Troyes, les baies 130 et 230 de l' Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin en 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme.  Armoiries.

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1°) Voir sur les vitraux de la cathédrale de Troyes :

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2°)  Voir dans ce blog  sur les Arbres de Jessé :

A. ARBRES DE JESSÉ SCULPTÉS.

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B. PEINTURE MURALE:

C. VITRAUX DE L'ARBRE DE JESSÉ 

 

 En Bretagne, par ordre chronologique :


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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Les baies 130 (triforium) et 230 occupent la quatrième travée de la nef  côté sud. 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien ; un écu armorié d'Odard Hennequin mis en place en 1502-1503 par Jeancon Garnache et Nicolas Hulins a disparu.

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricard. Armoiriesidentifiées. Monogrammes. Très restaurées au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph (biblique) ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Corart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

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Datation et donateurs : par inscription.

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Tout au long de la partie inférieure de la baie 230 se lit l'inscription en lettres gothiques : MESSIRE JEHAN DE MARISY ET DAMOYSELLE GUILLEMETTE PHELIPE SA FEMME ONT DONNE CESTE VERRIERE EN L'HONNEUR DE DIEU ET DE SAINT PIERRE L'AN 1498. PRIEZ POUR EUX.

Danielle Minois estime que la réalisation d'une verrière se fait l'année suivant la donation, soit en 1499, ce que confirme les comptes de la cathédrale.

 

 

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Attribution à Liévin Varin et paiement en 1498-1499 : par pièce d'archive.

Comptes de la confrérie Saint-Pierre de la cathédrale (AD G 1571)

1498- 1499 : "A la femme de Lyevin, verrier, à laquelle messires ont ordonné bailler ug escu d'or pour ung chapperon: affin qu'il fist bien et deument la verrière de Radix Jessé, pour ce cy xxxv s.t"

Le peintre-verrier :

 Lyevin  Varin est documenté de 1474 à 1513. Son patronyme apparaît sous les graphies Varin Verrien Warin, Voirrin, Il est désigné uniquement par son prénom Lyevin ou Lievin dans la plupart des registres de comptes troyens et on trouve l'expression « Liévin le verrier » . Lyevin était peut-être d'origine flamande puisque  saint Lievin est le patron de Gand, et que le prénom Liévin n'est jamais donné à Troyes.

Sa femme se prénommait Jeanne. Il était l' oncle de Jean Macadré. Il habitait rue Notre-Dame.

Il est l'auteur en 1501-1502 au transept sud de la cathédrale de Sens, avec Jean Vierrat et Balthasar Godon, de la Rose du Jugement de l'Arbre de Jessé, et de l'Invention des reliques de saint Etienne et de la Translation des reliques de saint Etienne.

Il travailla aux verrières de l'église Sainte-Madeleine de Troyes en 1503 et à celles de l'église Saint-Jean de 1508 à sa mort. Il répara avec son neveu Macadré les verrières de Saint-Jean en 1510-1512, puis refit le vitrail de saint Christophe de cette église en 1512-1513. Il décéda en 1512-1513.

https://books.google.fr/books?id=ODxBePnXNwsC&pg=PA238&dq=varin+troyes&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwidlNO7mtiEAxWzRaQEHWedCgUQ6AF6BAgGEAI#v=onepage&q=varin%20troyes&f=false

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Description

La baie 230, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes, et un tympan à treize ajours et écoinçons, mesure 10 m de haut et  6 m de large.

La baie 130, en dessous, au triforium, avec ses six lancettes réunies deux à deux sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet, mesure 3, 50 m de haut et 6 m. de large.

 

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Les baies 130 et 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 130 et 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 130 et 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 130 et 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 130.

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Elle associe les saints patrons des donateurs (saint Jean-Baptiste et saint Guillaume), aux extrémités, aux deux prophètes Isaïe et Jérémie cités en référence avec leurs versets dès les premiers Arbres de Jessé, et à deux scènes typologiques, celle du Buisson ardent et de Gédéon préfigurant l'Incarnation et la Nativité du Christ. Si on considère que Jean-Baptiste a été le prophète qui a annoncé la venue du Christ, cinq des six personnages de ces lancettes introduisent bien le motif de l'Arbre de Jessé, arbre de la généalogie de Jésus démontrant que le Sauveur "accomplit les Écritures", selon les termes de l'incipit de l'évangile de Matthieu après sa généalogie : 

"Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète [Isaïe] :  Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »" Mt 1:22-23.


 

La baies 130  de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baies 130 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baies 130  de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baies 130 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1. Saint Jean-Baptiste patron du donateur.
 

Jean est vêtu de sa robe en poil de chameau, il tient l'agneau mystique au nimbe crucifère  et l'étendard à l'oriflamme portant la croix.

Inscription JOHANNES.

Armoiries de Jean de Marisy, d'azur aux six macles d'or posées 3,2,1.

Tentures damassées rouge et vertes.

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2. le prophète Isaïe.

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Inscription ISAYAS

Inscription du phylactère : EGREDIETVR VIRGA DE RADICE JESSE. Citation d'Isaïe 11:1 "Il sortira un rejeton de la racine de Jessé". Le thème iconographique de l'Arbre de Jessé provient de cette citation.

Tentures damassées rouge et vertes.

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Tympan bleu aux macles jaunes.

Armoiries de Jean de Marisy et phylactère portant sa devise FINS CORONAT, citation abrégée de Finis coronat opus, "La fin couronne l'œuvre".

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La baies 130  de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baies 130 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Vient ensuite deux scènes typologiques, celle du Buisson ardent, et de la toison de Gédéon. La verrière de l'arbre de Jessé de la cathédrale de Sens, réalisée par Liévin Varin juste après celle-ci, en 1502-1504, reprend cette idée, mais ce sont alors quatre scènes qui sont disposées sur les bordures latérales de l'arbre  : outre Moïse et Gédéon (avec les mêmes citations bibliques), on y trouve  Melchisédech  devant l'autel, et Ézéchiel et la porte close, dans la même intention interprétative, reliant le motif de l'Arbre généalogique de Jessé avec une défense de l'Immaculée conception de Marie, et de la nature royale de la Vierge et du Christ.

La comparaison entre les deux verrières ne s'arrête pas là, puisque à Sens, sont représentés Isaïe et Jérémie (et également Daniel et  Ézéchiel, Nahum et Zacharie et Aggée et Amos).

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3. Moïse et le Buisson ardent.

Inscription DNE MITE QVEM MISSVRVS  ES. EXODVS JJJJ, citation du livre de l'Exode 4:13 Seigneur, envoie qui tu voudras envoyer."

Moïse, ayant auprès de lui ses moutons, se déchausse sur l'ordre de Dieu qui lui apparaît sous la figure du Christ au nimbe crucifère au centre du buisson environné de flammes. Il tient son bâton, qui, dans le texte, vient de se transformer en serpent, témoignant de la puissance effectrice de Yahvé.

Comme la suivante, cette scène provient de la typologie biblique largement vulgarisée et mise en image à la fin du Moyen-Âge par les Bibles des pauvres. Le Buisson ardent y est mis en parallèle avec la Nativité, ce qui se comprend ici puisque la prophétie d'Isaïe est lue comme une annonce de la naissance du Christ par la Vierge. Voir la page de la Biblia pauperum.

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4. La toison de Gédéon.

Inscription : GEDEO

Gédéon est en prière devant une toison d'où s'élève une rosée (des rayons blancs descendant d'une nuée). Il est revêtu de son armure de guerre, et porte dans son dos son bouclier où est inscrit son nom. Un ange lui apparaît , portant une banderole avec ces mots : DOMINE TECVM VIRORVM FORTISSIME , "Le Seigneur est avec toi, ô le plus puissant des hommes" (Juges 6:25).

Dans la Biblia pauperum, le miracle de la rosée (ou de la toison) de Gédéon est mis en parallèle avec l'Annonciation, ce qui là encore, est cohérent vis à vis de la prophétie d'Isaïe.

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Tympan bleu aux macles jaunes.

Armoiries de Jean de Marisy et phylactère portant sa devise FINS CORONAT, citation abrégée de Finis coronat opus, "La fin couronne l'œuvre".

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La baies 130  de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baies 130 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5. Le prophète Jérémie.

Inscription : IEREMIAS.

Inscription du phylactère : CREABIT DOMINVS NOVVM SUPER TIAM JEREMIE XXXI.

Il s'agit d'une citation du verset de Jérémie 31,22  Creavit Dominus novum super terram femina circumdabit virum : "Le Seigneur a fait du nouveau sur la terre, une femme entourera [ou "environnera"] l'homme". Ce verset  a été interprété par Saint Bernard comme annonçant la Vierge, qui concevra Jésus, homme parfait dès sa présence dans le sein de Marie, non par la maturité de l'âge, mais par celle de la sagesse :

http://www.abbaye-chaise-dieu.com/Les-Peres-de-l-Eglise-commentent.html

Voir l'arbre de Jessé de Férel :

https://www.lavieb-aile.com/article-le-vitrail-de-l-arbre-de-jesse-a-ferel-56-117745491.html

Tentures damassées rouge et vertes.

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6. Saint Guillaume patron de la donatrice Guillemette.

Inscription GVILL'MVS

En l'honneur de Guillaume de Bourges, archévêque de Bourges (1199-1209) , le prénom Guillaume est extrémement répandu à Troyes à l'époque sous ses formes masculines (Guillaume, Guiot ou Guyot) et féminine. Voir Guillaume Molé et Guiot I le Peley (mort en 1485), amis de Jean de Marisy.

Tentures damassées rouge et vertes.

En bas à gauche, blason mi-parti de Jean de Marisy d'azur aux six macles d'or posées 3,2,1 et de Guillemette Phelippe de gueules aux trois lionceaux grimpants d'or.

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Tympan bleu aux macles jaunes.

Armoiries de Jean de Marisy et phylactère portant sa devise FINS CORONAT, citation abrégée de Finis coronat opus, "La fin couronne l'œuvre".

 

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La baies 130  de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baies 130 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 230.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : LES DONATEURS JEAN DE MARISY ET GUILLEMETTE PHELIPPE.

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Tout le registre inférieur.

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Un cas unique ?

Il existe un nombre considérable de verrières de l'Arbre de Jessé (près de 80 entre 1475 et 1600) en France, mais très peu d'entre elles comportent, à ma connaissance, des donateurs ; et parmi ceux-ci, la baie 230 est peut-être la seule où ceux-ci, composant une famille entière de 17 membres, occupent le registre inférieur aux côtés de Jessé et se placent ainsi sous le patronage des Rois de Juda.

 

C'est également un cas unique que cette famille qui insére ses membres,  sans séparation  dans l'arbre généalogique du Christ, et même dans les racines ou premières branches de l'arbre, au même rang que Jessé le fondateur, les branches basses venant englober dans leur rinceau les têtes de Jean de Marisy, de son épouse et de leurs enfants. Qui entoure Jessé d'un complexe héraldique important, et qui  empiète sur sa robe. Et qui suspend sans complexe ses blasons à une branche principale de l'arbre !

C'est également un cas unique parmi les 20 verrières hautes de la nef de la cathédrale de Troyes, les autres donateurs occupant une place plus modeste, et se contentant du patronage de leurs saints patron. Autre particularité, les donateurs des autres verrières troyennes figurent en bourgeois (malgré la présence d'armoiries témoignant d'un annoblissement récent) tandis que Jean de Marisy figure ici en armure.

En la cathédrale de Sens, la verrière de l'Arbre de Jessé de Liévin Varin, dont j'ai déjà souligné la proximité avec celle de Troyes, montre également un donateur, le chanoine Louis Lahure, sur la même horizontale que Jessé mais à l'écart dans la bordure latérale, et en petite taille entre deux prophètes . Mais l'écu portant ses armes parlantes est suspendu tout aussi cavalièrement à une branche servant d'appui à l'archange Gabriel.

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Arbre de Jessé (Liévin Varin), cathédrale de Sens, photo lavieb-aile.

 

 

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Jean de Marisy, ses onze  descendants mâles, et son complexe héraldique.

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Jean de Marisy est représenté agenouillé mains jointes devant son livre de prières posée sur le prie-dieu. Il est en armure, et il porte ses armes sur son tabard.

Jean de Marisy, fils de Simonnet de Marisy et de Marguerite La Héraulde, est né en 1420. Il était écuyer, seigneur de Juzanvigny, Valentigny, Champigny-suur-Aube, Richereau et Racine.  Il fut Maire de Troyes en 1471 et 1488. Il épousa Guillemette Phelippes (1424-/1492) dont trois enfants : 

  •  François Ier de Marisy, qui fut confirmé dans sa noblesse par sentence de l'élection de Troyes, décédé après 1515, Maire de Troyes en 1498 . Il épousa  Catherine Molé (ca 1464-1520), fille de Jean II Molé et de Jeanne de Mesgrigny, donateurs des verrière 131 et 231, puis il épousa Ysabeau de Louvement d'où trois enfants, Claude (qui épousa Jeanne Le Boucherat puis Michelle Molé et qui fit construire en 1526 l'Hôtel de Marisy), Marguerite et Jacques.
  •  Jacques de Marisy ca 1460-1541/ maire de Troyes  en 1514 et en 1518, époux de Margaux Huyard, d'où six enfants, GuillemetteCatherineLouisSimonGuyot et Jeanne de Marisy.
  •  Ysabeau de Marisy qui épousa Alain I de Vassan, d'où trois enfants Guillemette, Guillaume et Jean.

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Juste derrière lui vient un fils portant armure et tabard aux armes de Marisy, probablement François de Marisy. Charles Fichot y voit le frère puiné de Jean.

Puis vient un clerc, probablement un chanoine puisqu'il porte l'aumusse de fourrure au bras droit, vêtu d'une robe blanche au dessus d'un vêtement rouge. Ce serait pour Charles Fichot le frère cadet de Jean.

Puis suivent neuf hommmes, vêtus en bourgeois avec des manteaux rouges, bleus ou verts. Il n'est pas possible de les identifier parmi les fils ou petits-fils du donateur.

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En 1499, date de la donation de la verrière, tous les enfants et petits enfants mentionnés étaient nés. 

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

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Le complexe héraldique.

Le blason aux armes de Marisy, d'azur aux six macles d'or posées 3,2,1, armes qui remonterait à Philippe VI de Valois, est présenté par deux lévrettes blanches colletés aux couleurs azur et or. Le blason est timbré d'un casque à sept grilles entouré de ses lambrequins et coiffé d'un tortil (aux couleurs de Marisy), et qui reçoit en cimier  une femme blonde richement vêtue, en buste.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le côté féminin de la famille.

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On trouve d'abord le blason suspendu par une sangle à une branche de l'Arbre de Jessé : il porte les armes mi parti, en 1 de Marisy et en 2 de Phelippes de gueules à trois lions d’or rampants.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La donatrice et ses filles.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Guillemette de Phelippes.

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Elle est agenouillée sur un coussin, mains jointes devant son prie-dieu où est posé le livre de prières à fermoir, et un rosaire à grains rouges et à gland vert.

Elle porte une coiffe noire, et une robe rouge à longue traine et à manches larges et fourrées. Une bague  en or est passée à son index. Une longue ceinture blanche tombe jusqu'à terre.   

Derrière elle vient une fille en robe bleue et coiffe rouge; livre sous le bras puis une autre en robe et en coiffe rouge.

Pour Charles Fichot, ce pourrait être ses belles-filles. Catherine Molé et Margaux Huyard ?

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Les filles ou petites-filles de Guillemette.

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Les deux dernières sont de taille plus petite, et portent leur livre de prières sous le bras.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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L'ARBRE DE JESSÉ.

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La verrière trouve sa source dans l'incipit de l'évangile de Matthieu Mt 1:6-16, et dans l'énumération des 28 descendants de Jessé (ou Isaï), les derniers étant Jacob puis Joseph, père de Jésus : quatorze générations de David jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations de Babylone jusqu'à Jésus. Plus précisément, ce sont les rois du royaume de Juda depuis David qui sont retenus, pour démontrer l'ascendance royale de Jésus. 

Nous allons trouver, comme des fleurs sur les branches d'un arbre né de l'ancêtre Jessé, son fils David, son petit-fils Salomon, puis Roboam fils de Salomon, puis Abia, Asa, Josaphat, Joram, Ozias, Joatham, Achaz, Ézéchias, Manassé, Amon, et Josias,  tous rois avant la déportation, mais aussi Jéconiah, Salathiel, Zorobabel, Abioud, Azor et Sadoq, descendants depuis la déportation. Parmi les premiers, tous sont couronnés et portent un sceptre, tandis que dans la deuxième liste, seul Jéconiah est couronné, les autres portent des chaperons de ou bourgeois ou des bonnets de seigneurs du XVe-XVIe siècle. En effet, Zorobabel par exemple, ne fut pas roi de Juda mais gouverneur de la province de Judée.

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Au nombre de 20 au total, ils sont répartis à 7 dans les deux lancettes de gauche, à 6 dans les deux lancettes médianes et à 7 dans les lancettes  de droite.

L'arbre générationnel  se poursuit au tympan avec six derniers ancêtres (Ahim, Elioud, Eléazar, Eliakim, Matthan, Jacob) menant à Joseph, à Marie puis à Jésus.

Cette composition à 30 personnages menant de Jessé à Jésus et inclunat Joseph est plus rare que la formule à 12 rois, conduisant à la Vierge tenant l'Enfant.

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1. Jessé livré à son songe.

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L'inscription indique RADIX JESSE, "Tige de Jessé" qui renvoie au verset d'Isaïe Is 11:10a In die illa radix Jesse qui stat in signum populorum "En ce jour-là la racine de Jessé qui se dresse comme un signal pour les peuples".

Radix Jesse désigne aussi, dans les hymnes chrétiens, la Vierge : 

—Germinavit radix Iesse, orta est stella ex Iacob : Virgo peperit Salvatorem; te laudamus, Deus noster "une étoile s'est levée de Jacob : la Vierge a enfanté le Sauveur ; nous vous louons, notre Dieu."

—Radix Jesse virgo flore floruit | Quoniam Maria virgo deum nobis genuit | Quem patriarchis Deus promisit signisque praefiguravit "La souche de Jessé a fleuri la tige a porté son fruit la mère féconde a enfanté et elle est restée vierge."

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Alors que souvent Jessé est allongé et qu'un tronc s'élève de sa poitrine ou de son bassin, ici il est assis, endormi dans le creux d'un tronc d'arbre dont il enlace la branche maîtresse, la tête appuyée sur son bras gauche. Il porte à peu près l'habit des bourgeois de Troyes, avec un chaperon violet, une robe rouge ouverte sur la poitrine, ourlée de fourrure  et serrée par une ceinture verte.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Les rois de Juda David et Salomon.

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De l'aiselle droite de Jessé s'élève une branche qui se divise : la première division porte le roi David, fils de Jessé (inscription DD), portant la harpe qui le caractérise, la couronne, le sceptre, et une robe bleue à motifs dorés. La deuxième division porte Salomon (inscription SALOMÕ), petit-fils de Jessé, couronné, barbu, portant le sceptre, et une robe verte. Chaque roi est figuré en buste, naissant d'une fleur en bourgeon.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Ézéchias, Ozias, Azor et Abiut.

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Au dessus de David et de Salomon viennent sur les divisions hautes de l'arbre EZECHIAS et OZIAS, puis AZOR et ABIVT . 

 

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Sur le côté gauche de l'arbre, au dessus des donateurs mâles, nous trouvons successivement AZA, ROBOAM, JORÃ, AMÕ, JOATHÃ, JECHONIAS,  et ZOROBABEL en tête de lancette. Les armoiries de Marisy occupent la tête de lancette voisine.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Sur le côté droit de l'arbre, au dessus des donatrices , nous trouvons successivement  JOSAPHAT, ACHAZ et ABIAS, puis MANASSES, JOSIAS, SALATIEL et SADOTH .

Les armes mi-parti Marisy/Phelippes sont suspendues à un rameau  au dessus de Salathiel.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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JOSAPHAT.

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La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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ACHIN et ELIAZAR. Plus haut, IACOB.

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Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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ELIVD et ELIACHI[M]. Plus haut, MATHÃ.

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Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge et Joseph agenouillés devant Jésus. Au sommet, dans une nuée radiante, Jésus en Sauveur, bénissant, portant le nimbe crucifère et tenant le globe.

Inscription  : M[ARI]A et IOZEPH. IESUS.

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Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 230 de l'Arbre de Jessé de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 220

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560) .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle), Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— ROSEROT (Alphonse) Les Marisy

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5509735m/f207.item

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/AT-ArbreJesse2.php

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000396

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000397

https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

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2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 21:38

Les vitraux de la cathédrale de Troyes : la baie 236 ou Histoire de Daniel réalisée par un verrier anonyme , don en 1499 de Jean Corart ou Coiffart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme. La baie 136 est moderne sauf le tympan aux monogrammes JC.

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Voir :

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Les baies 136 (triforium) et 236 occupent la première travée côté sud. 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien ; un écu armorié d'Odard Hennequin mis en place en 1502-1503 par Jeancon Garnache et Nicolas Hulins a disparu.

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricard. Armoiriesidentifiées. Monogrammes. Très restaurées au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrière réalisée par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph (biblique) ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Corart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

 

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Datation vers 1500 et donation par Jean et Marguerite COIFFART.

Les données s'appuient sur l'inscription qui court le long du bord inférieur de la baie 236 et qui énonce :

 Jean Corart marchant demeurant a Troyes et Marguerite sa femme ont donnée ceste verriere lequel trepassa le 4 jour de septembre l'an mil IIII IIII et XIX [1499]. Priez Dieu pour eulx .

On estime (D. Minois) qu'il faut compter un an entre la donation, et la réalisation d'une verrière.

"La formulation , qui donne la date du décès du donateur ... laisse entendre que la donation faisait partie de son testament. Cette inscription est la seule indication de cette verrière dont aucun texte d'archives ne fait mention . Le nom de famille de la donatrice n'est pas connu . Aucun blason ne permet de confirmer l'identité des donateurs . Il est probable que ceux-ci avaient offert les deux niveaux de la verrière , triforium et baie haute .. Le sujet développé dans les lancettes est l'Histoire de Daniel, issue de l'Ancien Testament. Au tympan, au milieu d'une cour de séraphins aux ailes bleues, trônent le Christ et la Vierge, surmontés par la colombe de l'Esprit. L'auteur de cette verrière n'est pas connu. P. Biver, avec beaucoup de prudence, suggère que ce pourrait être Pierre, l'auteur du Fils Prodigue. Toutefois, aucune trace d'archive ne confirme cette hypothèse"

https://www.cairn.info/revue-histoire-urbaine-2016-3-page-29.htm#re61no127

Aucune donnée d'archive ou de généalogie ne donne des renseignements sur ce couple "CORART". Mon hypothèse est la suivante : il faudrait lire plutôt "COIFFART/COIFFARD" arprès une faute de graphie par l'artiste initial ou les restaurateurs.

La famille Coiffart (ou Coiffard) est à la fin du XVe et au XVIe siècle une famille considérable de Troyes,  qui sera alliée aux Hennequin , aux Mesgrigny, puis en 1644 aux Molé (les familles donatrices des vitraux de la cathédrale) et dont un membre, Nicolas, devint maire de la ville en 1534 et 1550-54. Les Archives départementales référencient onze membres, dont cinq Jehan ou Jean.  Un Jean Coiffart est chanoine de la cathédrale de Troyes. Un Jehan Coiffart est Tabellion de l'officialité (en ?).   En 1478-1480, Nicole Coiffart, chanoine, verse 50 sols pour la verrière de la bibliothèque de la cathédrale. Il fut enterré à dans la cathédrale Saint-Pierre le 7 mai 1494. On peut le rapprocher de Nicolas Coiffart, doyen du chapitre de la cathédrale de Troyes. Un autre chanoine se nomme Juvénal Coiffart.

"Une autre tombe couvrait le corps de Nicole Coiffart, doyen de l'église de Troyes. Il est représenté dans un cercle, vu à mi-corps, en costume, la tête nue, et au moment où il consacre l'hostie les mains jointes au-dessus du calice. Autour de sa tête est un rouleau déployé sur lequel on lit: Deus propicius esto michi peccatori; dans le cercle, cet acte de foi: Credo quod redemptor, meus vivit in novissimo die de terra surrecturus sum et rursum circumdabor pella mea et in carne mea videbo Deum salvatorem meum. Et au-dessous du cercle l'épitaphe ainsi disposée :

Cy gist vénérable et discrète personne maistre Nicole Coiffart, prestre, licencié ès-lois et décrets, doyen et chanoine en ceste église, en laquelle a fondé en son vivant la feste de l'Ascencion notre Seigneur, festée le jour et le lendemain, vne messe de requiem solemnelle, qui trespassa l'an mil CCCC 1111xx et XIII, le VIIe jour du moys de may.Demandons à Dieu que par sa grâce, De ses péchés pardon lui face. Amen." (A. F. Arnaud)

En 1499, la famille de marchand n'avait pas été anoblie, et aucun blason ne figure sur cette verrière, à la différence des autres. Plus tard Nicolas Coiffart seigneur de Saint-Benoît-sur-Seine, portera comme armoiries  de gueules à trois coiffes ardentes d'or.

La lignée de Jehan COIFFART et Marguerite XXX est parfaitement  référencée par les généalogistes  :

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=jean&n=coiffart&oc=1

 Jehan Coiffart, fils de Colin, et de Marguerite Le Celtier, eurent 14 enfants entre 1424 et 1449, mais la plupart décédèrent et, outre Avantin Coiffart, chanoine de Soissons , on retient essentiellement leur fils Guyon.

Guyon Coiffart 1449-1509 Lieutenant à la prévôté de Troyes marié à Jeanne Piétrequin †1518, dont 1. Jean Coiffart (mars 1487 julien – Troyes, -31 août 1494  - Saint-Rémy - Troyes, à l'âge de 7 ans. 2. Nicolas Coiffart 1490-1559, écuyer, lieutenant civil au baillage de Troyes seigneur de Saint-Benoit-sur-Seine maire de Troyes en 1534 marié à  Guillemette Pinette , dont Nicole Coiffart 1535-1567 et Edme Coiffart 1544- seigneur de Marcilly-Le-Haye qui épouse Edmée Le Gras de Vaubercey, fille de Pierre Le Gras de Vaubercey, dont : Marguerite Coiffart qui épousa  Jérôme de Mesgrigny, seigneur de Villebertain (1582 - 1636). Un Jean Coiffart seigneur de Vermoise, est juge-consul de Troyes en 1575.

Outre cette généalogie, mon meilleur indice sur le couple Jehan Coiffart et son épouse Marguerite est un obit de l'obituaire de l'abbaye de  Saint-Loup, située alors à Troyes intra-muros. On y lit l'obit de Jehan (Johannis) COIFFART, clerc et marguilier de Saint-Loup et son épouse Marguerite (Margarete) par lequel ils ont versé trente livres tournois pour un office anniversaire du décès de Jehan Coiffart le 28 novembre 1484 après 59 ans de mariage. Soit un mariage en 1424-1425, cohérent avec les données généalogiques.  Il est possible que la donation de la verrière a été faite par Marguerite Coiffart décédée plus tardivement.

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Obituaire de Saint-Loup

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Pour être complet, signalons un Nicolas COCHART mentionné dans les comptes de la cathédrale comme clercs jurés  en 1408.

 

 

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Attribution.

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L'artiste n'apparait pas dans les comptes de la cathédrale. On a évoqué le nom du verrier "Pierre".

Le tympan de la baie 136 montre un monogramme aux lettres J et D (?) entrelacées, comme dans la baie 234. Mais comme ce vitrail a été refait au XXe siècle, il y a un doute sur la validité de cette information.

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Restauration.

En 1558, Pierre Soudain, verrier (auteur de la Rose de la cathédrale), reçoit IX l. pour avoir lavé, nettoyé et "racoustre" la verrière de l'Hystoire de Daniel."

Les vitraux de la cathédrale ont été restaurés par Vincent-Larcher à partir de 1845

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Description.

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La baie 236, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes ( décor réparti en trois registres ) , et un tympan à treize ajours et écoinçons , mesure 10 m de haut et  6 m . de large.

La baie 136, en dessous, au triforium, avec ses six lancettes réunies deux à deux sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet, mesure 3, 50 m de haut et 6 m. de large.

Toutes les deux sont consacrées à l'histoire de Suzanne (chapitre 16 de la tradution du Livre de Daniel de la Bible dans la Septante) et au prophète Daniel (Bible, Livre de Daniel), ont été réalisées par le même  peintre verrier anonyme (monogramme JD) et ont été commanditées par Jean Corart [sic] et son épouse Marguerite.

Je débuterai par la baie 136, moderne, pour respecter le fil narratif du Livre de Daniel. Puis je poursuivrai le récit sur la baie 236. Je présenterai ensuite le couple des donateurs et je terminerai par le tympan.

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Le thème du Livre de Daniel, les verrières de Troyes et le théâtre.

J'ai déjà souligné les rapports des thèmes des verrières hautes de la nef de Troyes, toutes offertes à la toute fin du XVe siècle ou en 1500, celles de Job, de l'Adoration des Mages et de Tobie, avec le théâtre religieux et les Mystères dont le jeu est attesté à cette époque. J'ai fait remarquer les rapports de ces histoires bibliques avec les textes du Mistère du Vieil Testament , fort répandu vers 1480, dont les manuscrits sont perdus mais qui fut imprimé à Paris en 1494 et réédité ensuite.

Dans la deuxième partie du Vieil Testament, le chapitre XLI traite de l'histoire de Suzanne et de Daniel , juste après les histoires de Job (XXXIX), et de Tobie (XL). Cette histoire est narrée en 2166 vers, le jeu impose douze acteurs.  Elle est divisée en épisodes "Comme Susanne s'en va en son jardin....Des faulx juges et de Joachim. Comme les faulx juges guettent Suzanne. De l'adoration du dieu Bel et des viandes qu'on lui apportoit [...] Comme Daniel fut getté en la fosse aux lions. De Suzanne et des hjuges qui l'abusent." Dans Le Viel Testament, l'histoire de Suzanne est tissée dans tous les autres épisodes du Livre de Daniel, sans doute pour en faire, sur scène, un personnage navette que les spectateurs suivent comme guide.

Je donnerai deux extraits de ce texte dans mon commentaire de cette verrière.

J. de Rothschild a recensé les treize pièces théâtrales  consacrées à Daniel en latin du XIIe au XVIIIe siècle (Danielis Ludus), les neuf versions en français (la première à Abbeville en 1477), les trois versions italiennes, les treize versions allemandes et une version polonaise : c'est dire la popularité de ce Jeu. L'Histoire de Suzanne fait elle aussi l'objet de multiples drames, par exemple L'Histoire de saincte Susanne, Troyes, Nicolas Oudot 1621.

Il me semble tout à fait plausible que les divers bourgeois donateurs des verrières de Troyes aient assisté à ce Mistère du Vieil Testament, et que ces jeux aient inspiré leur choix.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5051p

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5055x/f50.image.r=suzanne

 https://docenti.unimc.it/claudio.micaelli/teaching/2020/22371/files/vol.%205%20Le_Mistere_du_Viel_Testament.pdf

https://books.google.fr/books?id=-6jnG1emOHgC&newbks=1&newbks_redir=0&printsec=frontcover&pg=PA220&dq=civitas+ninive&hl=fr&redir_esc=y#v=onepage&q=civitas%20ninive&f=false

Le Livre de Daniel et les enlumineurs de Champagne.

La scène de Suzanne et les vieillards, ou celle de Daniel dans la fosse aux lions,  ont été également très représentées par les enlumineurs des Bibles historiées, Bréviaires ou des Livres d'Heures. Et notamment, les Heures de Louis de Laval, gouverneur de Champagne entre 1465 et 1473, consacrent une quarantaine de folios (329v et suiv) à Daniel, avec les enluminures de Jean Colombe et autres artistes locaux. On sait que l'iconographie de ce livre se retrouve dans le Livre d'Heures de Guyot le Peley, bourgeois de Troyes affilié aux donateurs des verrières de Troyes.

 

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Les baies 136 (triforium) et 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 136 (triforium) et 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE  136 (XXe SIÈCLE).

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La baie 136, qui avait été brisée (Fichot 1899 p.230), a été refaite "au XXe siècle" hormis les tympans qui sont d'origine. L'artiste a repris le thème de l'histoire de Daniel, qui devait y figurer puisque tout le début du Livre manque dans la baie 236.

Histoire de Daniel,  baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1 et 2. Les deux premières lancettes de gauche. Deux des songes de Nabuchodonosor.

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Nabuchodonosor, roi de Babylone, a assiégé Jérusalem et a emmené ses habitants en exil, et, parmi eux, Daniel et ses trois amis Ananias, Azarias et Misaël. 

 Livre 1 Le roi ordonna à Ashpénaz, chef de ses eunuques, de faire venir quelques jeunes Israélites de race royale ou de famille noble. Ils devaient être sans défaut corporel, de belle figure, exercés à la sagesse, instruits et intelligents, pleins de vigueur, pour se tenir à la cour du roi et apprendre l’écriture et la langue des Chaldéens.[...] Parmi eux se trouvaient Daniel, Ananias, Misaël et Azarias, qui étaient de la tribu de Juda.

Le deuxième année de son règne le roi fit un songe, et il exigea de ses devins et mages non seulement qu'ils l'interprètent, mais aussi qu'ils puissent le deviner auparavant, sous peine de mort. Ils échouent.

Mais le Dieu d'Israël révèle à  Daniel et à ses compagnons  le rêve du roi.

Daniel se présente à lui et dit :

"Ô roi, voici ta vision : une énorme statue se dressait devant toi, une grande statue, extrêmement brillante et d’un aspect terrifiant. Elle avait la tête en or fin ; la poitrine et les bras, en argent ; le ventre et les cuisses, en bronze ; ses jambes étaient en fer, et ses pieds, en partie de fer, en partie d’argile. Tu étais en train de regarder : soudain une pierre se détacha d’une montagne, sans qu’on y ait touché ; elle vint frapper les pieds de fer et d’argile de la statue et les pulvérisa. Alors furent pulvérisés tout ensemble le fer et l’argile, le bronze, l’argent et l’or ; ils devinrent comme la paille qui s’envole en été, au moment du battage : ils furent emportés par le vent sans laisser de traces. Quant à la pierre qui avait frappé la statue, elle devint un énorme rocher qui remplit toute la terre."

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Description : Le peintre-verrier a représenté le roi endormi sur son lit avec l'inscription NABUCODONOSOR. Au dessus de lui, un arbre est enchainé et malgré ses feuilles, il ne peut s'élever et son tronc est tronqué. Au pied du lit, sur un tabouret, la statue se dresse, en chef de guerre couronné, tenant le sceptre, et en armure. Une pierre rose se dirige vers ses pieds et va le frapper.

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Le songe de l'arbre enchaîné.

L'arbre se réfère au deuxième songe de Nabuchodonosor, selon le chapitre 4 :

 "Moi, Nabucodonosor, j’étais tranquille dans ma maison et satisfait dans mon palais. J’ai eu un songe : il m’a effrayé. Sur mon lit, je fus troublé par des pensées obsédantes et, dans mon esprit, par des visions. J’ai donné l’ordre d’introduire en ma présence tous les sages de Babylone, pour qu’ils me fassent connaître l’interprétation du songe.  Alors, les magiciens, les mages, les devins et les astrologues entrèrent, et je leur racontai le songe, mais ils ne m’ont pas fait connaître son interprétation.  En dernier lieu, Daniel se présenta devant moi – son nom est Beltassar, selon le nom de mon dieu, et il a en lui l’esprit des dieux saints. Je lui racontai le songe : « Beltassar, chef des magiciens, tu as en toi l’esprit des dieux saints, je le sais, et aucun mystère ne t’embarrasse. Voici le songe que j’ai fait ; dis-moi son interprétation.

Sur mon lit, je regardais les visions de mon esprit : Voici un arbre, au milieu de la terre, d’une gigantesque hauteur. L’arbre grandit, et il devint puissant, sa hauteur atteignait le ciel, et on le voyait de toute la terre. Son feuillage était beau et son fruit abondant ; il y avait en lui de la nourriture pour tous. Les animaux sauvages s’abritaient sous lui ; les oiseaux du ciel demeuraient dans ses branches ; toute créature se nourrissait de lui. Sur mon lit, je regardais les visions de mon esprit, lorsqu’un Vigilant, un être saint, descendit du ciel.  Il criait à pleine voix : Abattez l’arbre et coupez ses branches ! Arrachez son feuillage et jetez son fruit ! Que les bêtes quittent son abri, et les oiseaux, ses branches ! Mais la souche avec les racines, laissez-les dans la terre, dans des chaînes de fer et de bronze, dans l’herbe des champs. L’arbre sera trempé de la rosée du ciel, il partagera avec les bêtes l’herbe de la terre.  Son cœur d’homme sera changé, un cœur de bête lui sera donné. Alors, des temps, au nombre de sept, passeront sur lui.

"Tel est le songe que j’ai eu, moi, le roi Nabucodonosor. Toi, Beltassar, donne-moi son interprétation, car aucun des sages de mon royaume n’a pu m’en faire connaître l’interprétation. Mais toi, tu le peux, puisque l’esprit des dieux saints est en toi. »  

Beltassar répondit : « Mon seigneur, que le songe soit pour tes ennemis, et son interprétation pour tes adversaires ! L’arbre que tu as vu, grand, puissant, élevé, atteignant le ciel et visible de toute la terre, dont le feuillage était beau et le fruit abondant, en qui il y avait de la nourriture pour tous, sous lequel s’abritaient les animaux sauvages, et dans les branches duquel demeuraient les oiseaux, c’est toi, ô roi ! Tu es devenu grand et puissant, tu as grandi au point d’atteindre le ciel, et ta domination s’étend jusqu’aux extrémités de la terre.Puis, ô roi, tu as vu un Vigilant, un être saint descendu du ciel et qui disait : “Abattez l’arbre et détruisez-le, mais laissez dans la terre la souche avec les racines, dans des chaînes de fer et de bronze, dans l’herbe des champs, et qu’il soit trempé de la rosée du ciel, et partage le sort des animaux sauvages, jusqu’à ce que sept temps passent sur lui.”

 Cette vision, ô roi, en voici l’interprétation, la décision du Très-Haut qui atteint mon seigneur le roi : Tu seras chassé d’entre les hommes, tu auras ta demeure avec les animaux sauvages, on te nourrira d’herbe, comme les bœufs, tu seras trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu’au moment où tu reconnaîtras que le Très-Haut est maître du royaume des hommes et le donne à qui il veut.  Et si l’on a dit de laisser en terre la souche avec les racines de l’arbre, c’est que ta royauté se maintiendra quand tu auras reconnu que le Ciel est le maître. Aussi, que mon conseil te paraisse bon, ô roi : rachète tes péchés par la justice, et tes fautes par la pitié envers les malheureux. S’il en est ainsi, ta tranquillité se prolongera. »

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Extrait du  texte du Vieil Testament :

—Daniel "Le quart régne qui regnera Par les jambes de ceste ymage Qui sont de fer , a bref langage, Est signifié , sans mescompte .  Tout ainsi commele fer dompte Tous autres metaulx, on verra Que ce régne cy domptera Autres régnes : soyez certains, Sera le régne des Rommains,  Qui sera en haulte excellence" .

 

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Histoire de Daniel,  baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3. et 4. Daniel interprète le songe de la statue aux pieds d'argile : la prophétie des quatre royaumes.

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"C’est à toi, le roi des rois, que le Dieu du ciel a donné royauté, puissance, force et gloire. C’est à toi qu’il a remis les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, quelle que soit leur demeure ; c’est toi qu’il a rendu maître de toute chose : la tête d’or, c’est toi. Après toi s’élèvera un autre royaume inférieur au tien, ensuite un troisième royaume, un royaume de bronze qui dominera la terre entière.  Il y aura encore un quatrième royaume, dur comme le fer. De même que le fer brise et écrase tout, de même, il pulvérisera et brisera tous les royaumes. Tu as vu les pieds qui étaient en partie d’argile et en partie de fer : en effet, ce royaume sera divisé ; il aura en lui la force du fer, comme tu as vu du fer mêlé à l’argile. Ces pieds en partie de fer et en partie d’argile signifient que le royaume sera en partie fort et en partie faible. Tu as vu le fer associé à l’argile parce que les royaumes s’uniront par des mariages ; mais ils ne tiendront pas ensemble, de même que le fer n’adhère pas à l’argile. 

Or, au temps de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et dont la royauté ne passera pas à un autre peuple. Ce dernier royaume pulvérisera et anéantira tous les autres, mais lui-même subsistera à jamais. C’est ainsi que tu as vu une pierre se détacher de la montagne sans qu’on y ait touché, et pulvériser le fer, le bronze, l’argile, l’argent et l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit ensuite advenir. Le songe disait vrai, l’interprétation est digne de foi. »

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Description : Daniel, imberbe et jeune dans sa tunique blanche ( c'est un tout jeune homme) , est nimbé. Ses trois compagnons, en désaccord avec le texte biblique, sont âgés, barbus,  et montrent des éléments les présentant comme Juifs selon les codes du temps : bonnet conique, franges aux bords des vêtements, coiffe à oreillettes et châle sur la tête.

Devant eux est assis Nabuchodonosor  sous un pavillon près de son garde à hallebarde et plumet.

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Note : l'inscription en grisaille NABUCODONOSOR imite les lettres gothiques aux fûts perlées des vitraux de  la baie 236, mais le peintre du XXe siècle pourtant remarquable est incapable de reprendre le tour de force de tracer cette inscription en lettres isolées, faites d'une pièce de verre coloré. Nous évaluons mieux l'art des verriers de Troyes vers 1500.

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Histoire de Daniel,  baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5 et 6. Nabuchodonosor reconnaît le Dieu d'Israël.

 

" Alors, le roi Nabucodonosor tomba face contre terre. Se prosternant devant Daniel, il ordonna qu’on lui présente une offrande de céréales et un sacrifice d’agréable odeur.  Le roi prit la parole et dit à Daniel : « En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux, le Seigneur des rois, celui qui révèle les mystères, puisque tu as su nous révéler ce mystère. » Puis le roi conféra un rang élevé à Daniel et lui offrit de riches et nombreux cadeaux. Il lui donna autorité sur toute la province de Babylone et en fit le préfet suprême de tous les sages de Babylone. Daniel demanda au roi de confier l’administration de la province de Babylone à Sidrac, Misac et Abdénago. Quant à Daniel, il était à la cour du roi. "

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Description : Le roi est agenouillé tête nue devant Daniel qui le domine et désigne son Dieu. Le choix de montrer ici le Crucifié est discutable dans cette scène vétéro-restamentaire.

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Histoire de Daniel,  baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le monogramme du peintre verrier ou du donateur dans les tympans du triforium.

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Comme le signale Charles Fichot en 1899, alors que les lancettes avaient été brisées, leurs tympans persistaient et le monogramme, attribué par Fichot à Jean Corart, y ont été relevées. Toutefois ce relevé est inversé et en miroir de la réalité.

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Charles Fichot p.230

 

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On peut lire ce monogramme JC ou JD. Le monogramme JC peut correspondre à Jehan Coiffart. On pourrait comprendre que le donateur, n'ayant pas d'armoiries, ait placé ici ses initiales. Les monogrammes des peintres verriers qui figurent dans les autres baies sont bien différents, à type de clefs barrées et s'apparentent aux marques des artisans tailleurs de pierre. 

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Mais le monogramme est assez proche de celui qui figure sur la baie 134 , offerte par Jehan Thévenin et Agnès Bonjean. Il a été recensé par l'abbé Coffinet dans sa monographie sur les peintres-verriers.

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Monogramme de la baie 134.

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Histoire de Daniel,  baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel,  baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 136 (triforium) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE  236.

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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7. Suzanne ferme la porte de son jardin, accompagnée de ses deux servantes, afin de prendre un bain.

L'épouse de Joakim,  un israélite de Babylone, était très belle ; et elle se prénommait Suzanne.  Joakim était très riche, et il possédait un jardin auprès de sa maison ; les Juifs affluaient chez lui, car il était le plus illustre d’entre eux. Etparmi ceux-ci, étaient deux vieillards, élus juges cette année-là. "Lorsque le peuple s’était retiré, vers midi, Suzanne entrait dans le jardin de son mari, et s’y promenait." Livre de Daniel 13:7

Mais pour l'observer, deux juges se sont cachés dans le jardin. Car ils la désiraient.

Inscription SVSANE. (N rétrograde).

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Extrait du Vieil Testament :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5055x/f301.item.r=troyes

"—SUSANNE (à Joachin) Mon amy, affin d 'abreger mon propos, il faict si treschault Qu'il mefault aller soullager , Car en effect le cueur me fault. ' C 'est ung jardin qui beaucop vault : Il est frès, il est umbrageux ; Puis la fontaine saulte hault ; Est il possible d 'estre mieulx ?

—JOACHIN Allez , le plaisir de mes yeulx , Mon amour, la belle des belles, Humble maintien , cueur gracieux ; On n 'en trouve guéres de telles.

—SUSANNE Ou estes vous, mes damoyselles? Venez après moy vistement.

—LA PREMIÉRE DAMOYSELLE ' Nous y allons.

—SUSANNE Ça, ça , pucelles ; Cheminons tout beau , bellement."

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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8. Suzanne au bain est surprise par les deux vieillards .

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"Lorsque le peuple s’était retiré, vers midi, Suzanne entrait dans le jardin de son mari, et s’y promenait. Les deux anciens la voyaient chaque jour entrer et se promener, et ils se mirent à la désirer : ils pervertirent leur pensée, ils détournèrent leurs yeux pour ne plus regarder vers le ciel et ne plus se rappeler ses justes décrets. Tous deux brûlaient de convoitise, mais ne se l’avouaient pas l’un à l’autre, car ils avaient honte d’avouer leur désir de s’unir à elle. Chaque jour, ils guettaient avidement l’occasion de la voir. Un jour, ils se dirent l’un à l’autre : « Rentrons chez nous, c’est l’heure de déjeuner », et ils se séparèrent. Mais chacun revint sur ses pas, et ils se retrouvèrent au même endroit. Se questionnant alors mutuellement, ils s’avouèrent leur désir. Et ils se mirent d’accord sur le moment où ils pourraient la trouver seule.  Ils guettaient le jour favorable, lorsque Suzanne entra, comme la veille et l’avant-veille, accompagnée seulement de deux jeunes filles ; il faisait très chaud, et elle eut envie de prendre un bain dans le jardin. Il n’y avait personne, en dehors des deux anciens qui s’étaient cachés et qui l’épiaient. Suzanne dit aux jeunes filles : « Apportez-moi de quoi me parfumer et me laver, puis fermez les portes du jardin, pour que je puisse prendre mon bain. »Ainsi firent-elles : fermant la porte du jardin, elles entrèrent dans la maison par la porte de service pour y chercher ce que Suzanne leur avait demandé. Elles ne virent pas les anciens, qui étaient cachés."

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

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9. Un faux témoignage : Suzanne est accusée par les vieillards d'avoir trompé son mari avec un jeune homme.

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"Les deux anciens la voyaient chaque jour entrer et se promener, et ils se mirent à la désirer : ils pervertirent leur pensée, ils détournèrent leurs yeux pour ne plus regarder vers le ciel et ne plus se rappeler ses justes décrets. Tous deux brûlaient de convoitise, mais ne se l’avouaient pas l’un à l’autre, car ils avaient honte d’avouer leur désir de s’unir à elle. Chaque jour, ils guettaient avidement l’occasion de la voir. Un jour, ils se dirent l’un à l’autre : « Rentrons chez nous, c’est l’heure de déjeuner », et ils se séparèrent. Mais chacun revint sur ses pas, et ils se retrouvèrent au même endroit. Se questionnant alors mutuellement, ils s’avouèrent leur désir. Et ils se mirent d’accord sur le moment où ils pourraient la trouver seule. Ils guettaient le jour favorable, lorsque Suzanne entra, comme la veille et l’avant-veille, accompagnée seulement de deux jeunes filles ; il faisait très chaud, et elle eut envie de prendre un bain dans le jardin. Il n’y avait personne, en dehors des deux anciens qui s’étaient cachés et qui l’épiaient. Suzanne dit aux jeunes filles : « Apportez-moi de quoi me parfumer et me laver, puis fermez les portes du jardin, pour que je puisse prendre mon bain. » Ainsi firent-elles : fermant la porte du jardin, elles entrèrent dans la maison par la porte de service pour y chercher ce que Suzanne leur avait demandé. Elles ne virent pas les anciens, qui étaient cachés. Dès que les jeunes filles furent sorties, les deux anciens surgirent, coururent vers Suzanne et lui dirent : « Les portes du jardin sont fermées, on ne nous voit pas ; nous te désirons, sois consentante et viens avec nous. Autrement nous porterons contre toi ce témoignage : il y avait un jeune homme avec toi, et c’est pour cela que tu as renvoyé les jeunes filles. » Suzanne dit en gémissant : « De tous côtés, je suis prise au piège : si je vous cède, c’est la mort pour moi ; et si je refuse de céder, je n’échapperai pas à vos mains. Mieux vaut pour moi tomber entre vos mains sans vous céder, plutôt que de pécher aux yeux du Seigneur. »

 Alors Suzanne poussa un grand cri, et les deux anciens se mirent à crier contre elle. L’un d’eux courut ouvrir les portes du jardin. Les gens de la maison, entendant crier dans le jardin, se précipitèrent par la porte de service pour voir ce qui arrivait à Suzanne. Quand les anciens eurent raconté leur histoire, les serviteurs furent remplis de honte, car jamais on n’avait dit pareille chose de Suzanne. Le lendemain, le peuple se rassembla chez Joakim son mari. Les deux anciens arrivèrent, remplis de pensées criminelles contre Suzanne, et décidés à la faire mourir. Ils dirent devant le peuple : « Envoyez chercher Suzanne, fille d’Helkias, épouse de Joakim. » On l’envoya chercher. Elle se présenta avec ses parents, ses enfants et tous ses proches. Suzanne avait les traits délicats et elle était belle à voir.

 Comme elle était voilée, ces misérables ordonnèrent qu’on la dévoile, pour pouvoir profiter de sa beauté.

 Tous les siens pleuraient, ainsi que tous ceux qui la voyaient. Les deux anciens se levèrent au milieu du peuple, et posèrent les mains sur sa tête. Tout en pleurs, elle leva les yeux vers le ciel, car son cœur était plein de confiance dans le Seigneur.

Les anciens déclarèrent : « Comme nous nous promenions seuls dans le jardin, cette femme y est entrée avec deux servantes. Elle a fermé les portes et renvoyé les servantes. Alors un jeune homme qui était caché est venu vers elle, et a couché avec elle. Nous étions dans un coin du jardin, nous avons vu le crime, et nous avons couru vers eux. Nous les avons vus s’unir, mais nous n’avons pas pu nous emparer du jeune homme, car il était plus fort que nous : il a ouvert la porte et il s’est échappé. Mais elle, nous l’avons saisie, et nous lui avons demandé qui était ce jeune homme ;  elle n’a pas voulu nous le dire. De tout cela, nous sommes témoins. » L’assemblée les crut, car c’étaient des anciens du peuple et des juges, et Suzanne fut condamnée à mort."

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Inscription SVSANE. (N rétrograde).

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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10. Joakim, les  servantes et le père de Suzanne assistent au jugement des vieillards et se lamentent.

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Inscription JOACHIN (N rétrograde).

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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11. Suzanne est conduit au supplice par deux bourreaux, devant  les deux juges.

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Inscription SUSANE (N rétrograde).

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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12. Daniel  s'écrit : "je suis innocent de la mort de cette femme !".

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 "Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel, qui se mit à crier d’une voix forte : « Je suis innocent de la mort de cette femme ! » Tout le peuple se tourna vers lui et on lui demanda : « Que signifie cette parole que tu as prononcée ? » Alors, debout au milieu du peuple, il leur dit : « Fils d’Israël, vous êtes donc fous ? Sans interrogatoire, sans recherche de la vérité, vous avez condamné une fille d’Israël. Revenez au tribunal, car ces gens-là ont porté contre elle un faux témoignage. » "

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Inscription DANIEL (N rétrograde)

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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13. Daniel siège au tribunal et confond les deux vieillards : il  innocente Suzanne .

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"Tout le peuple revint donc en hâte, et le collège des anciens dit à Daniel : « Viens siéger au milieu de nous et donne-nous des explications, car Dieu a déjà fait de toi un ancien. »  Et Daniel leur dit : « Séparez-les bien l’un de l’autre, je vais les interroger. »

 Quand on les eut séparés, Daniel appela le premier et lui dit : « Toi qui as vieilli dans le mal, tu portes maintenant le poids des péchés que tu as commis autrefois en jugeant injustement : tu condamnais les innocents et tu acquittais les coupables, alors que le Seigneur a dit : “Tu ne feras pas mourir l’innocent et le juste.” Eh bien ! si réellement tu as vu cette femme, dis-nous sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre ? » Il répondit : « Sous un sycomore. » Daniel dit : « Voilà justement un mensonge qui te condamne : l’Ange de Dieu a reçu un ordre de Dieu, et il va te mettre à mort. »

 Daniel le renvoya, fit amener l’autre et lui dit : « Tu es de la race de Canaan et non de Juda ! La beauté t’a dévoyé et le désir a perverti ton cœur. C’est ainsi que vous traitiez les filles d’Israël, et, par crainte, elles se donnaient à vous. Mais une fille de Juda n’a pu consentir à votre crime. Dis-moi donc sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre ? » Il répondit : « Sous un châtaignier. » Daniel lui dit : « Toi aussi, voilà justement un mensonge qui te condamne : l’Ange de Dieu attend, l’épée à la main, pour te châtier, et vous faire exterminer. »

 Alors toute l’assemblée poussa une grande clameur et bénit Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui.  Puis elle se retourna contre les deux anciens que Daniel avait convaincus de faux témoignage par leur propre bouche. "Conformément à la loi de Moïse, on leur fit subir la peine que leur méchanceté avait imaginée contre leur prochain : on les mit à mort. Et ce jour-là, une vie innocente fut épargnée. Helkias et sa femme louèrent Dieu au sujet de leur fille Suzanne, avec Joakim son mari et tous leurs proches, parce qu’il ne s’était trouvé en elle rien de répréhensible.  À partir de ce jour, Daniel devint grand aux yeux du peuple."

Inscription DANIEL (N rétrograde)

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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14 et 15 : les deux vieillards sont condamnés à mort et lapidés par deux bourreaux.

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Notez la tenue bariolée bleue et orange, et les chausses ajustées, caractéristiques des bourreaux ou des soldats, tandis que les gens biens portent des vêtements de couleur unie.

Les pierres (de même que les boules rouges dans les coins de chaque panneau) ont sans doute été montées en chef d'œuvre (malgré les plombs réparant les casses successives). 

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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16. Début de Festin de Balthazar, chapitre 5 du Livre de Daniel. L'inscription sur le mur.

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Balthazar est, dans ce Livre, le fils de Nabuchodonosor. Il adore les faux-dieux. Un jour, il donne un grand festin et fait servir les plats et les boissons dans la vaisselle spoliée par son père dans le Temple de Jérusalem. Avec ses grands, ses épouses et ses concubines.

Mais

"Soudain on vit apparaître, en face du candélabre, les doigts d’une main d’homme qui se mirent à écrire sur la paroi de la salle du banquet royal. Lorsque le roi vit cette main qui écrivait, il changea de couleur, son esprit se troubla, il fut pris de tremblement, et ses genoux s’entrechoquèrent."

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Note : le chien blanc au collier rouge rappelle le chien de Tobie dans la verrière 229.

L'inscription est tracée par la main tenant un stylet blanc. Il est étonnant que l'artiste n'en n'ait pas donné le texte, devenu  une sentence.

Voir :

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HJeures de Louis de Laval f. 338v. Gallica.

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Heures de Louis de Laval f.338v détail. Gallica

 

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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17. Suite du festin de Balthazar.

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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18. Le roi Balthazar demande sans succès à ses mages de déchiffrer l'inscription.

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"Le roi cria de faire entrer les mages, les devins et les astrologues. Il prit la parole et dit aux sages de Babylone : « L’homme qui lira cette inscription et me l’interprétera, on le revêtira de pourpre, on lui mettra un collier d’or, et il sera le troisième personnage du royaume. » Tous les sages du roi entrèrent donc, mais ils ne purent lire l’inscription ni en donner au roi l’interprétation. Le roi Balthazar en était épouvanté : son visage changea de couleur, et les grands du royaume furent atterrés."

 

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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19. Daniel donne au roi Balthazar le sens de  l'inscription "Mené, Mené Tequèl, Ou-Phrasine".

 

La reine suggère au roi de faire appel aux dons de Daniel.

" J’ai entendu dire aussi que tu es capable de donner des interprétations et de résoudre des questions difficiles. Si tu es capable de lire cette inscription et de me l’interpréter, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d’or et tu seras le troisième personnage du royaume. » Daniel répondit au roi : « Garde tes cadeaux, et offre à d’autres tes présents ! Moi, je lirai au roi l’inscription et je lui en donnerai l’interprétation.  Ô roi, le Dieu Très-Haut avait donné à ton père le roi Nabucodonosor la royauté, la grandeur, la gloire et la splendeur. La grandeur qui lui était donnée faisait trembler de crainte devant lui tous les peuples, nations et gens de toutes langues. Il tuait qui il voulait, laissait vivre qui il voulait ; il élevait qui il voulait, abaissait qui il voulait.  Mais lorsque son cœur devint hautain, son esprit dur jusqu’à l’orgueil, il fut jeté à bas de son trône royal, et sa gloire lui fut retirée. On le chassa d’entre les hommes, son cœur devint comme celui des bêtes ; il demeura avec les ânes sauvages, on le nourrissait d’herbe comme les bœufs ; son corps était trempé par la rosée du ciel, jusqu’au moment où il reconnut que le Dieu Très-Haut est maître du royaume des hommes et place à sa tête qui il veut.

 Toi, son fils Balthazar, tu n’as pas abaissé ton cœur, et pourtant, tu savais tout cela.Tu t’es élevé contre le Seigneur du ciel ; tu t’es fait apporter les vases de sa Maison, et vous y avez bu du vin, toi, les grands de ton royaume, tes épouses et tes concubines ; vous avez entonné la louange de vos dieux d’or et d’argent, de bronze et de fer, de bois et de pierre, ces dieux qui ne voient pas, qui n’entendent pas, qui ne savent rien. Mais tu n’as pas rendu gloire au Dieu qui tient dans sa main ton souffle et tous tes chemins.

C’est pourquoi il a envoyé cette main et fait tracer cette inscription.  En voici le texte : Mené, Mené, Teqèl, Ou-Pharsine. Et voici l’interprétation de ces mots : Mené (c’est-à-dire “compté”) : Dieu a compté les jours de ton règne et y a mis fin ; Teqèl (c’est-à-dire “pesé”) : tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé trop léger ; Ou-Pharsine (c’est-à-dire “partagé”) : ton royaume a été partagé et donné aux Mèdes et aux Perses. »

 Alors, Balthazar ordonna de revêtir Daniel de pourpre, de lui mettre au cou un collier d’or et de proclamer qu’il deviendrait le troisième personnage du royaume."

L'inscription condamnant le roi est souvent citée sous la forme MANÉ TECKEL PHARES.

La main de Dieu tenant la plume ou le stylet se retrouve au dessus de la tête de Daniel.

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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20. Conformément à la prophétie de Daniel, le roi Balthazar est tué le lendemain même par Darius.

"Cette nuit-là, Balthazar, le roi des Chaldéens, fut tué." Daniel 5:30

"Darius le Mède reçut le royaume. Il avait soixante-deux ans." Dn 6:1

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Inscription DARIVS.

Comme me le fait remarquer Daphné Dorel, le panneau médian a été inversé à la pose. Le vitrail retrouve toute sa cohérence une fois l'ordre rétabli.

 

Rectification de l'inversion du panneau.

 

Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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21. le prophète Hababuc apporte un repas à Daniel jeté dans la fosse aux lions.

Livre de Daniel  14 29-42.

Résumé :

Sous le règne de Darius , les Babyloniens vénéraient Bēl et aussi un grand serpent. Cyrus demande à Daniel d'adorer ce dernier, ce que Daniel refuse de faire. À son tour, pour montrer que le serpent n'était pas un dieu, Daniel affirme qu'il pouvait le tuer sans épée, ni bâton. Darius lui accorde le droit de tenter. Daniel fabriqua des boules empoisonnées, que le serpent mangea et dont il mourut. Les prêtres de Bēl se retournèrent contre Darius et menacèrent de le déposer s'il ne leur livrait pas Daniel. Le roi cède et les prêtres jettent Daniel dans la fosse où se trouvaient sept lions affamés. Daniel reste six jours dans la fosse.

Le petit prophète Habacuc se trouvait en Judée ; il avait fait cuire un repas et il partait pour le donner aux moissonneurs. Or, l'ange du Seigneur le saisit par les cheveux du sommet du crâne et le transporta à Babylone, au-dessus de la fosse aux lions. Habacuc donna à manger à  Daniel.

Le septième jour, Darius vint pleurer son ami Daniel, et le trouva bien vivant ! Le roi loua le Dieu de Daniel et les prêtres de Bēl furent jetés dans la fosse et dévorés aussitôt.

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le texte biblique est savoureux :

 

Il y avait alors en Judée le prophète Habacuc. Il venait de faire cuire une bouillie et de mettre des petits morceaux de pain dans une corbeille, pour aller les porter aux moissonneurs dans les champs. L’ange du Seigneur dit à Habacuc : « Le repas que tu tiens, porte-le à Babylone, à Daniel, dans la fosse aux lions. »  Habacuc dit : « Seigneur, je n’ai jamais vu Babylone et je ne connais pas la fosse. »  L’ange du Seigneur le saisit par le sommet de la tête, le porta par les cheveux et, dans la violence de son souffle, le déposa à Babylone au-dessus de la fosse.  Habacuc cria : « Daniel, Daniel, prends le repas que Dieu t’envoie ! » Daniel dit alors : « Tu t’es souvenu de moi, mon Dieu ; tu n’abandonnes pas ceux qui t’aiment. »

 

L'artiste a représenté Hababuc sur une nuée, transportée par l'ange qui le soutient par les cheveux.

Inscription principale : ABACHUC.

Inscription sur le galon de la manche : ABACH[UC]

Inscription sur le col : ROER

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Comparez avec :

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Bible, BM Valencienne 0007, XVIe siècle

 

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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22. Daniel dans la fosse aux lions.

Daniel 14 :39-42.

" Il se leva et mangea. L’ange de Dieu ramena aussitôt Habacuc à l’endroit d’où il venait. Le septième jour, le roi vint pleurer Daniel. Il arriva à la fosse et regarda. Voici que Daniel s’y trouvait, assis. Alors le roi s’écria d’une voix forte : « Tu es grand, Seigneur, Dieu de Daniel ! Il n’est pas d’autre Dieu que toi ! ». Puis il fit sortir Daniel de la fosse et y jeta ceux qui avaient voulu causer sa perte : ils furent aussitôt dévorés devant lui.

 

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Inscription DANIEL.

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Histoire de Daniel,  baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Daniel, baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LES LANCETTES E ET F, REGISTRE INFÉRIEUR : LE COUPLE DE DONATEURS.

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Les donateurs (1499)  de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les donateurs (1499) de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Jehan Coiffart présenté par saint Jean-Baptiste.

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Jean-Baptiste s'identifie par sa barbe et ses longs cheveux, par son manteau en poil de chameau, et à l'agneau posé sur le livre et tenant l'étendard de la Résurrection. Il s'identifie également par l'nscription ECCE AGNUS DEI

Jehan Coiffart est agenouillé, mains jointes sur une croix, mais à la différence des autres donateurs, bourgeois anoblis, il n'est pas face à un prie-dieu portant un livre de prières, et nappé d'un drap à ses armes.

Par contre, la couleur violette de son manteau est celle de tous les donateurs.

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Jehan Coiffart, donateur en 1499  de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Jehan Coiffart, donateur en 1499 de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Marguerite Coiffart présentée par sainte Marguerite.

La sainte est figurée, comme toujours, sortant du dos d'un dragon ailé, et tenant en main le crucifix qui l'a aidé à s'échapper du monstre qui l'avait avalée. La queue du dragon s'élève jusqu'à la branche de la croix.

Marguerite Coiffart  est agenouillée mains jointes, elle aussi n'a pas de prie-dieu. Elle porte une robe bleue, une coiffe noire, un chapelet à gros grains, et un sac rouge coincé entre thorax et bras : ce pourrait être son livre de prière, enveloppé dans son sac de transport selon la mode des "livres de ceinture".

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Marguerite Coiffart, donatrice en 1499  de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Marguerite Coiffart, donatrice en 1499 de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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En haut, la colombe du Saint-Esprit vole dans les rayons diffusés par une nuée. Cela répond au panneau supérieur de la baie 229 (Dieu le Père) et 232 (le Christ).

Plus bas, est représenté le Couronnement de la Vierge (à gauche) par le Père (à droite) bénissant et tenant le globe du monde.  Les deux personnages, assis sur des cathèdres, se détachent sur un ciel rouge à neuf étoiles blanches.

Presque tout le reste du tympan est occupé par neuf séraphins aux ailes bleues.

Les écoinçons recoivent soit des fleurs de lys, soit des branches écotées.

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Tympan de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 236 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 220

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560) .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle), Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

 

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

 

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000408

 

https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

 

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