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17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 16:36

La sirène femme-serpent (granite, vers 1702 ?) de l'église du Juch, les gargouilles et les inscriptions lapidaires extérieures.

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Voir :

 

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PRÉSENTATION.

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Cet ornement  sculpté dans le granite n'est pas une gargouille, puisqu'elle ne se charge pas de l'écoulement des eaux pluviales. Elle occupe le sommet du rampant de la dernière lucarne, à sa jonction avec le chevet. Elle participe, par ses charmes, à la célébrité de l'église, et elle est décrite presque partout comme une sirène.

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1. Une sirène. Sophie Duhem, et tous les sites patrimoniaux sur le net.

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a) Sophie Duhem.

"L'infamie de la luxure a trouvé dans l'art breton un être à sa dimension —la femme— dont les nudités voluptueuses sont des gouffres de l'âme pour l'homme jouisseur taraudé par des pensées impures. Allégorie de la séduction, son corps paré aux ondulations dansantes a pris des aspects bien divers dans l'art. En Bretagne, par exemple, la sirène est l'emblème de sa vénusté et des sortilèges qui l'accompagnent."

Le Juch, église Notre-Dame, gargouilles, XVIe-XVIIe siècle. Le corps maudit, l'ensorcelante cambrure des sirènes.

La sirène sculptée parmi les gargouilles de l'église du Juch est d'une grande beauté : le visage a subi les injures du temps, cependant la finesse du portrait, le sourire timide, le traitement des cheveux délicatement posés sur les épaules donnent une idée de la qualité de la facture originelle. L'artiste voulait suggérer la beauté comme l'indique le buste incliné sur la corniche, la tête légèrement penchée de la femme séductrice, sans oublier la majestueuse poitrine qu'elle offre de ses deux mains en la projetant vers le monde des hommes. De toutes les ensorceleuses postées au sommet des églises dans l'attente de leur coupable forfait, c'est la plus convaincante. Son visage est si expressif qu'on l'entendrait presque chanter. » Sophie Duhem Avec 3 photos, p. 116 et 120.

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b) Le site eglise-lejuch.fr.

https://www.eglise-lejuch.fr/ses-richesses/architecture/.

Ce site est plus prudent, et, sous le titre "sirène", il décrit "une queue de reptile". Alors que Sophie Duhem reprend une interprétation moralisatrice par laquelle les sirènes et femmes sculptées sont des figures de la luxure et du péché incitant les fidèles à la conversion de leur conduite, ce site ouvre la porte à d'autres interprétations.

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"La sirène. Située au niveau de la toiture sur le flanc sud du sanctuaire, au pignon de la nef, la statue de sirène est une autre particularité de l’église. Sa chevelure est abondante et ondulée, ses seins généreux évoquent une mère allaitante. Le corps se prolonge ensuite en queue nouée, qui évoque une queue de reptile.

Cette statue a été soumise à nombre d’interprétations différentes.

    Dans ses mémoires, Hervé Friant, habitant du Juch au début XXe siècle, la nomme « Gwrac’hic ar Zal », la femme redoutable, la sorcière malfaisante. Cela renvoie à une vieille légende du Juch, celui d’une déesse mère, la Gwarc’h, ou « vielle femme ». Cette légende est antérieure au christianisme et pourtant présente sur la statue d’un édifice chrétien. 

Le serpent apparaît comme élément de la déesse, sirène aquatique ou créature reptilienne, gardienne des eaux souterraines. De par ses seins gonflés, elle symbolise la vie, comme déesse de la fécondité.

D’autres ont vu une référence à Eve et la Genèse : une figure féminine portant la marque du péché originel, et faisant référence au serpent de la tentation et de la chute.

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2. Une femme-serpent. Hiroko Amemiya.

 

Une observation plus attentive, et plus exigeante dans la nomenclature  de ces "ornements à type de femmes semi-humaine" est celle que l'on trouve dans l'ouvrage de Hiroko Amemiya, "Vierge ou Démone", largement cité dans ce blog.

L'universitaire de Rennes 2 qui a consacré sa thèse de 1996 aux figures maritimes de la déesse-mère remarque que nous ne voyons pas (encore faut-il regarder) une femme-poisson, mais une femme serpent.

"Femme-serpent : couchée sur le ventre, tête à gauche. Visage joufflu encadré d'une longue chevelure en torsade. Seins proéminents. Le bras droit accoudé, le gauche tendu vers l'arrière. La partie inférieure du corps a la forme d'une queue de serpent nouée, l'extrémité pointue dirigée vers le bas." (H. Amemiya)

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Illustration par Hiroko Amemiya, Vierge ou Démone page 177.

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N.B. La femme-serpent est aussi décrite par B. Rio dans son ouvrage Le Cul-bénit p. 80, avec une illustration p. 82 sous le titre "sirène".

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Ces descriptions n'ont pas besoin d'être reprises. On remarquera seulement que la queue se termine par une flèche (un dard). Et que la main droite de la femme est posée sur le sein droit, dans un geste de caresse, mais qui rappelle celui des Démones tenant une pomme.

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Je crois qu'il faut garder ouverte l'interprétation de cette femme-serpent.

Certes, le père Julien Maunoir, grand moralisateur et évangélisateur de la Bretagne soucieux de conversion de ce qu'il considérait être une terre de paganisme, est venu au Juch en 1642, et, selon son biographe, en 1657 et en 1658 . IL effectua plusieurs guérisons avec l'huile de la lampe brulant devant saint- Michel :

 

« Les Pères [Maunoir et Bernard] partirent de Quimper Ie 21 Août 1642, et ils expérimentèrent l'efficace de la bénédiction du consolateur de Catherine [saint Corentin] pendant leur voyage. Pensant que ce saint directeur était l'Archange de Bretagne, ils brûlèrent en son honneur un peu d'huile, dans l'église de N.-D. du Juch, devant l'image de saint Michel, en faisant quelques prières. Dès le même jour, appliquant cette huile à Jeanne Le Cor, de Douarnenez, qui souffrait de la fièvre et de douleurs aiguës depuis quinze jours, elle fut guérie de ces deux infirmités. BDHA 1909 p.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f096b4a373bfb45f5ec65f9f1a363fcf.pdf

Mais on comprend mal que l'utilisateur des Tableaux de missions ou Taolennou dans lesquels les "vices" étaient toujours accompagnés de symboles qui les condamnaient expressément (luxure ici, accompagné d'un bouc) et les menaçaient toujours des flammes et tortures de l'enfer, puisse juger opportun de placer, en un lieu particulièrement ostensible, une femme nue si bien avantagée et si séduisante que la regarder est déjà commettre un péché de chair.

Cette sirène est trop joliment humaine et féminine pour être le support d'un sermon

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Il faut peut-être accepter que les villageois aient pu souhaiter — comme ailleurs des chanoines pour leurs stalles— orner leur église de figures emblématiques de leurs pulsions, sans vouloir aussitôt les dénoncer. Et qu'ils n'aient pas eu la même conscience dévote d'une bienséance catholique propre à des siècles plus tardifs.

Les exemples abondent dans l'ornementation sculptée des églises et chapelles bretonnes, notamment sous l'influence de la Renaissance, de représentations anthropomorphes hybrides dont l'unique but est d'être décoratif. Chassons les censeurs et transmetteurs de moraline et préservons notre plaisir d'admirer les œuvres des sculpteurs bretons témoins sans les recouvrir d'une "interprétation" anachronique. Ils ont été le relais d'un imaginaire  ancestral dont les clefs débordent largement les tribulations bas-bretonne de recteurs face à leurs ouailles mais explorent les frontières de l'animalité et de l'humanité.

L'assimilation d'éléments hybrides venant des modillons romans, des contacts orientaux et méditerranéens pour certains, germaniques pour d'autres, est d'abord un élément de vitalité plutôt qu'un agent de la diabolisation et du dénigrement.

Et Mélusine dont se réclame la famille de Lusignan, apporte la fécondité liée à l'élément aquatique qui permet à Raymondin de posséder des terres et des châteaux :

 

"Et voit Melusigne en la cuve, qui estoit jusques au nombril en figure de femme et pignoit ses cheveulx, et du nombril en aval estoit en forme de queue d'un serpent, aussi grosse comme une tonne où on met harenc, et longue durement [très longue], et debatoit de sa coue l'eaue tellement qu'elle la faisoit saillir [gicler] jusques à la voulte de la chambre. »

Jean d'Arras, Le Roman de Mélusine (1393-1394) https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9lusine_(f%C3%A9e)

 

LECLERQ-MARX (Jacqueline) 2002, Du monstre androcéphale au monstre humanisé. À propos des sirènes et des centaures, et de leur famille, dans le haut Moyen Âge et à l'époque romane , Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 2002  45-177  pp. 55-67

https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_2002_num_45_177_2820

— MAZET (Christian), 2019, La « sirène » d’Orient en Occident comme exemple de la sélection culturelle des hybrides féminins en Méditerranée orientalisante (viiie-vie siècle av. J.-C.), in L'Animal-symbole, CTHS Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques,

https://books.openedition.org/cths/5065?lang=fr

https://www.chartes.psl.eu/fr/positions-these/sirene-entre-nature-lecture-livre-imprime-epoque-moderne-1475-1691-1692

 

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Cette figure est une fenêtre ouverte à notre imaginaire. Ne la refermons pas.

 

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In cauda venenum. La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Croquis lavieb-aile juillet 2022.

In cauda venenum. La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Croquis lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Croquis lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Croquis lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702)  de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

La femme-serpent (granite, vers 1702) de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Cet ornement du type femme-serpent appartient à une série de 11 exemples de la statuaire bretonne, dont  9 dans le Finistère.

1. église Saint-Idunet à Trégourez, granite,1687.

2. Le Juch, granite XVIIe.

3. église Notre-Dame , Bodilis, porche sud, granite, 1564-1570?

4. église Notre-Dame  de Brasparts, porche sud, granite, 1592.

5. église Saint-Edern à Lannedern, crossette de l'ossuaire, 1662.

6. église de la Sainte-Trinité de Lennon, crossette du porche sud, XVIe siècle

7. chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou, porche ouest, granite, 1516.

8. église Saint-Suliau à Sizun, crossette de l'ossuaire, kersanton.

9.  église Saint-Suliau à Sizun, ornement d'une frise du chevet, granite.

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Mais la ressemblance avec la crossette de l'ossuaire de Lannédern doit être particulièrement soulignée. Bien que cette dernière n'ait pas la beauté de la dame du Juch, elle a la même posture, la même position des bras, la même torsion de la queue et surtout la même pointe, a priori venimeuse, de la queue.

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Crossette de l'ossuaire de l'enclos paroissial de Lannédern. Photographie lavieb-aile.

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Datation vers 1700 : éléments de discussion.

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a) les datations du  plan de l'association patrimoniale locale : "XVIIIe siècle.

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Annotation (flèche) sur le plan M.G Lemoigne du site lejuch-patrimoine.fr

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b) Les auteurs.

Selon Henri Waquet et Jacques Charpy, "L'influence de Ploaré, paroisse-mère de Juch avant la Révolution apparaît sur le chevet du XVIIe siècle (vers 1668) à trois pans."

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c) Les inscriptions lapidaires datées.

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Sur le mur voisin de cette sirène (je conserve la dénomination d'usage), on lit sur le mur de l'abside du chevet l'inscription :

M.RE. P. PHILIPPE

La mention Mre, abréviation de Messire, désigne en règle le recteur. Mais la liste des noms des recteurs de Ploaré ne comprend aucun Philippe. Le patronyme PHILIPPE est attesté à Ploaré. "Messire" peut aussi précéder le nom d'un prêtre, d'un curé.

Ce nom se retrouve sur le fronton du porche ouest, avec la mention M.G. PHILIPPE DE KERDALEC, P.[rêtre]. L'inscription ne peut être datée (en 1725-1726) que si on déchiffre le nom du recteur comme étant celui de Charles-Pierre Huchet.

Geneanet signale la famille PHILIPPE de Keralec.

 

Puis viennent dans deux cartouches séparés  les noms des fabriciens, suivi de la mention "F.", "fabricien (ou fabrique)", qui, comme les gendarmes, vont toujours par deux.

 R : CORNIC : F .

A : PERENNOV : F

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Un hasard d'archives ou de recherche généalogique  pourrait permettre par recoupement d'identifier ces individus et éventuellement de mieux  dater le monument.

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Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Le chanoine Abgrall a soigneusement relevé les inscriptions de l'ensemble de l'église, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur.

A l'intérieur, le chœur est daté par inscription de 1668 du coté nord (avec le nom du recteur de Ploaré, Guillaume Paillart (de 1676 à 1706) et de ses prêtres et curés), et de 1702 du coté sud, où se situe la sirène, avec le nom du curé, [Noël?]Le Billon. Cette famille Le Billon est bien établie à Kerstrat.

-Dans le sanctuaire, du côté de l'Evangile :

RE : M : GVILLAVME : PAILLART : DOCTEVR : EN : SORBONNE : ET : RECT. — ME : P : M : PAILLART : R - P : M : Y : LOVBOVTIN : C — 1668 : M : A : MESCVZ0

-Au côté de l'Epître :

Mre NO: LE : BILLON: DE : KERSTRAT: PRE: CVRE: 1702

Sur le bas-côté Midi, plus haut que le porche, s'ouvre une chapelle dans laquelle est un autel en granit largement sculpté, agrémenté d'anges cariatides, de moulures, fleurons et d'un médaillon central encadrant un buste de la Sainte Vierge. Le soubassement porte cette inscription :

M : N : LE : BILLON : P : CVRE : MIC : LE : BILLON : F

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Au total, la date de 1702 me paraît la plus judicieuse à choisir pour dater par approximation cette sirène.

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LES AUTRES FIGURES (MASQUES ET GARGOUILLES) ORNANT LE PIGNON EST ET LA FAÇADE SUD.

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Cette femme-serpent ne doit pas être décrite seule, isolée de son contexte, mais accompagnée des autres éléments sculptés figuratifs.

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Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Les gargouilles : deux lions.

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Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Le masque sur un voile du chevet.

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Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Les masques de la façade sud.

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Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les figures sculptées sur les pignons et façades de l'église du Juch. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/clocher-de-leglise-du-juch

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/JUCH.pdfhttps://lejuch-patrimoine.fr/

— CASTEL (Yves-Pascal), 1979, Les vases acoustiques.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/b3f809d87a4df58bb9856f14aa7ca9ba.jpg

COUFFON (René) 1980, , Notice,

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/JUCH.pdf

Ancienne trève de Ploaré érigée en paroisse le 16 août 1844. EGLISE NOTRE-DAME (C.)

Dédiée aussi à saint Maudez. Elle comprend une nef de six travées avec bas-côtés terminée par un chevet à trois pans. Accolée au porche, au sud, chapelle en aile. L'édifice a été profondément remanié au XVIIè siècle et au XVIIIè siècle ; les parties les plus anciennes, l'angle sud-ouest et le porche, remontent à la fin du XVè siècle ou au début du XVIè siècle.

 

ABGRALL (Chanoine Jean-Marie) et  Chanoine Peyron , 1914,  Le Juch, "Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie", 1914, pages 151, 178, 217  et suivantes

 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109993p/f148.image.r=Juch

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e4da48706ff24aae5d00e7ac2b8d8f1f.pdf

"Léglise est bâtie sur le versant Ouest d'une colline qui est très escarpée du côté Est, et sur-laquelle on reconnaît les substructions du vieux château qui fut la résidence des barons du Juch.

Les parties les plus anciennes de cette église, l'angle Sud-Ouest et le porche, portent les caractères du commencement du xvie siècle, déclin de la période ogivale. Le porche est surmonté d'une chambre qui est de construction plus récente. Sur le reste de l'édifice sont réparties des dates diverses qui indiquent des remaniements et des agrandissements.. Le caractère général de l'édifice est le même que celui de l'église de Ploaré. L'abside est également dessinée en pans coupés, rehaussés de contreforts surmontés de clochetons et de lanternons, et ces petits couronnements, en se combinant et se mariant avec le clocher, donnent une très heureuse silhouette. A l'extérieur, sur le mur Sud de l'abside, on lit cette inscription : Mre PHILIPPE . R . CORNIC , F . A : PERENNOV : F

-Sur le côté Nord est une autre inscription plus longue, mais qui ne pourrait se lire qu'en montant à une échelle. Le clocher a été ajouté après coup, en 1700, et cela de fond en comble, en faisant une tranchée dans la façade Ouest.

La porte principale est accostée de deux colonnes à grandes volutes ioniques, portant un fronton courbe dont le tympan contient cette inscription :

Mre : P : CHARLES M :Mme : MAREC

I...OI : ET : LICENC DE : KISORE : P : C

IE : EN : LVNIVERSITE M : C : PHILIPPE DE : PARIS : ET : REC DE : KERDAEC : P

-Sur le pilastre ou contrefort Sud du clocher :

RENE : RENEVOT : P : 1700

-Et sur la porte en bois : 1720 : H : H : LE : BILLON : DE : KERSTRAT : FAB

 

-Le clocher, accompagné de deux tourelles octogonales, terminées en dômes, a sa base surmontée d'une chambre des cloches à deux baies, entourée d'une balustrade à forte saillie. Plus haut, une seconde balustrade encadre la naissance de la flèche. A l'intérieur, composé d'une nef principale et de deux bas-côtés, des piliers octogonaux très élevés, soutiennent des arcades à moulures prismatiques.

Sur le mur du bas-côté Nord on trouve :

i : BRVT : FA : 1600

et ailleurs :

G : IONCOVR : FA : DE : KERVELLOV : 1696

-Dans le sanctuaire, du côté de l'Evangile :

RE : M : GVILLAVME : PAILLART : DOCTEVR : EN : SORBONNE : ET : RECT. — ME : P : M : PAILLART : R - P : M : Y : LOVBOVTIN : C — 1668 : M : A : MESCVZ0

-Au côté de l'Epître :

Mre NO: LE : BILLON: DE : KERSTRAT: PRE: CVRE: 1702

Sur le bas-côté Midi, plus haut que le porche, s'ouvre une chapelle dans laquelle est un autel en granit largement sculpté, agrémenté d'anges cariatides, de moulures, fleurons et d'un médaillon central encadrant un buste de la Sainte Vierge. Le soubassement porte cette inscription :

M : N : LE : BILLON : P : CVRE : MIC : LE : BILLON : F

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Voici quel était l'état des armoiries dans cette église, en 1678 : « Dans l'église tréviale du Juch, ès principale vitre, il y a en éminence et en supériorité, les armes de France et de Bretagne, et plus bas, joignant les dites armes, un écusson au franc canton d'azur et un lion rampant dargent armé et lampassé de gueules, qui sont les armes de la seigneurie du Juch, quoique la dite fenêtre soit à présent au seigneur marquis de Molac « Le reste des vitres de la dite église sont armoyées des armes du dit Juch et de ses alliances sans qu'il y ait autres écussons ny armoiries, ès dites vitres. « Du côté de l'EpUre, joignant le petit balustre, est le banc et accoudoir du dit Le Juch armoyé de ses armes. « Au-dessus de la porte faisant l'entrée du chantouer et supportant le dôme, il y a un écusson du dit Juch en bosse. « Au haut du dit dôme et au niveau de la poutre, il y a un écusson des armes de Rosmadec. « ll y a aussi au-dessus de la fenêtre de la chambre de l'église, au second pignon du midy, un écusson des armes du Juch en bosse."

 

INFOBRETAGNE, Ploaré :

http://www.infobretagne.com/ploare.htm

 

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-pa00090014.html

PEYRON in Infobretagne

http://www.infobretagne.com/juch.htm

WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Juch

  • L'église Notre-Dame du Juch (xvie - xviie siècle). cette église a été, en grande partie, reconstruite aux xviie et xviiie siècles. 

 

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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 18:11

L'acrobate inconvenant et sa femme, le dragon et le jeune homme, (granite, XVIe) sous le porche de l'église du Juch.

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Voir :
 

 

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Le pignon du porche sud, en grand appareillage,  s'appuie sur un contrefort oblique à gauche tandis qu'il se poursuit sans rupture à droite par la lucarne de la deuxième chapelle. Ses angles supérieurs sont dotées de deux crossettes non figurés. Le gable (refait ?) est droit, sans crochet, avec une croix au sommet.

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Le porche proprement dit est ogival à cinq ou six rangs de colonnes à chapiteaux sur les piédroits, les colonnettes internes se poursuivant par des moulures tandis que la colonne externe se poursuit , au dessus, d'une part par  l'accolade à deux crochets d'acanthe et un fleuron, et d'autre part par deux pinacles prismatiques.

Un faux gable, part des pinacles mais est tronqué et s'interrompt pour encadrer d'une part le cadran solaire de 1652 et d'autre part une pierre rectangulaire, qui portait peut-être jadis une inscription (??).

Une particularité stylistique de l'atelier suscité par Quimper et Pont-Croix est la façon dont l'accolade se poursuit extérieurement comme un faux gable, en croisant les pinacles, avant de s'appuyer sur deux lions, dont la tête a été brisée. J'ai rencontré cette particularité en Cap Sizun (Primelin, Plogoff, Esquibien) mais dans ces cas, c'est le gable supérieur qui vient croiser le pinacle, et il s'achève par deux anges tenant des phylactères.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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À l'intérieur du porche, la voûte est structurée par huit nervures dont la clef porte le blason en bannière (en forme de rectangle et non d'écu) sculpté du lion des seigneurs du Juch dont les armoiries sont d'azur au lion d'argent armé et lampassé de gueules . La voûte était certainement  jadis peinte, tout comme ce blason.

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La porte est en anse de panier, avec trois colonnettes et chapiteaux, puis moulures, arc en accolade portant crochets et fleuron, et enfin pinacles à décor gothique de gables aigus et bourgeons. Du classique.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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La tête de jeune homme au centre de l'accolade.

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L'aisselle de l'accolade renferme une tête qui nous est familière, puisque nous la trouvons aussi, entre autre, au même emplacement du porche de Guengat, et reprise dans les sablières sud de Guengat, encadrée par deux dragons. Je vous renvoie aux bons auteurs :

 

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On devine des traces de polychromie ocre rouge.

Il est certes remarquable par son bonnet crânement posé de travers, et par les masses en chou-fleur de sa chevelure, mais on ne sera pas insensible au charme de son sourire.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Le dragon à gauche de l'entrée.

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En général, le visiteur, s'il n'a pas déjà pénétré dans le sanctuaire, va remarquer le dragon qui orne le côté gauche de la porte.

Remarquera-t-il son aile nervurée ? Ses oreilles ? Sa queue hérissée d'épines en éventail ? La façon dont il lèche  une tête ou un autre élément difficile à identifier ?

Il fait avoir vu beaucoup de dragons sur les crossettes et surtout sur les sablières pour savoir combien il est fréquent que les dragons, tous porteurs d'ailes de chiroptères, aient l'extrémité de la queue dotée d'une tête. 

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Mais en réalité la queue se prolonge en épingle à cheveux, et il peut s'agir aussi du motif du monstre tenant dans sa gueule la tête d'un pauvre humain, en mise en garde des fidèles. Dans mon expérience, ce sont plutôt des lions qui ont, sur les crossettes, ce rôle.

Ou encore une autre partie anatomique du dit dragon.

Il faut savoir éclairer la sculpture, confronter les points de vue, modifier plusieurs fois l'éclairage, changer les angles de prises de vue, puis prendre le risque d'un schéma faisant la synthèse de ses découvertes.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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L'acrobate inconvenant et sa femme à droite de la porte d'entrée.

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Le groupe sculpté sur le côté droit ne livre pas non plus tous ses secrets et c'est très bien comme cela, car la plupart des visiteurs pensent sans doute à deux anges soucieux de l'édification de leurs âmes.

Celui qui prolonge son examen reconnaît ici la figure de l'acrobate contorsionniste, qui empoigne ses chevilles et place ses pieds derrière sa tête.

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Un éclairage orienté, (d'aucuns diraient : mal orienté) montre entre les jambes un trou incontestable : ce saltimbanque est nu. On peut être contorsionniste et montrer ses fesses, et Bernard Rio, dans son ouvrage très spécialisé Le Cul bénit, en propose deux ou trois exemples qui complètent ma propre liste.

 

Mais si le sujet est habituel, il occupe le plus souvent les emplacements marginaux ou de transition que sont les sablières et abouts de poinçons des charpentes, ou les crossettes de pierre, toujours assez loin des regards. Ou bien les miséricordes des stalles, que personne ne vous demande de soulever.

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Ici, il siège sous un porche, seuil du sanctuaire, lieu de prédilection des statues des apôtres, du Christ et de la Vierge ; qui plus est, du côté droit.

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Mais le plus surprenant est ceci : depuis que je rencontre ce turlupin, il s'est toujours affiché comme un célibataire, un noceur, un esprit libre dégagé des liens pourtant sacrés du mariage.

Mais non, voici qu'il me présente sa femme, ou bien est-ce peut-être elle qui chaperonne notre drôle et veille à sa conduite. Car elle n'a a priori rien d'une délurée, avec ses cheveux soigneusement couverts d'une coiffe, et son décolleté carré ne laissant rien deviner  de ses charmes. 

Mon œil ! Ces deux là font la paire, et elle lance des regards égrillards à son boute-en-train.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Je vous offre le cadran solaire de 1652 en prime, puisqu'il domine le porche.

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C'est un cadran en ardoise, au style métallique en chevron , où on lit  l'inscription :

M. H. GVEGVENOV. RECTEVR.

1652

 F. P. M. IEAN. KSALE. P. CVRE. M. P. F.

(le relevé de Couffon est partiellement à corriger)

Soit : Messire E. Gueguenou, recteur, 1652, Jean Kersalé, prêtre curé. Je n'ai pas élucidé les abréviations (F.P.M. = fait par Messire ?? ).

Henri Guéguénou ou Guéguénnou figure parmi la liste des recteurs de Ploaré pour la période de 1640 à 1656.

http://www.infobretagne.com/ploare.htm

Voir la famille Kersalé à Ploaré :

https://gw.geneanet.org/arbrehg?lang=fr&pz=herve+jean&nz=guevel&p=jean&n=kersale&oc=2

https://gw.geneanet.org/biskoaz?fc=geneastar&idgeneastar=gntstar13243&n=kersale&nz=le+bras&oc=&ocz=0&p=jean&pz=daniel

 

Un blason aux armoiries partiellement martelées y figure, couronné et entouré du collier de Saint-Michel. Ce serait  l'écusson des seigneurs de Rosmadec, palé d'argent et d'azur . En effet, en 1638, Le Juch est porté au rang de baronnie et devient la possession de la famille de Rosmadec. 

 

On voit aussi  le monogramme christique IHS et le monogramme marial MÃR, chacun placé au dessus d'un petit cœur.

http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/finistere/cs_finistere_quimper.php

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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SOURCES ET LIENS.

Je n'ai pas trouvé de description de nos deux joyeux complices : ils parviennent apparemment à passer inaperçus.

 

 

 

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/clocher-de-leglise-du-juch

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/JUCH.pdfhttps://lejuch-patrimoine.fr/

 

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie) et  Chanoine Peyron , 1914,  Le Juch, "Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie", 1914, pages 151, 178, 217  et suivantes

 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109993p/f148.image.r=Juch

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e4da48706ff24aae5d00e7ac2b8d8f1f.pdf

"Les parties les plus anciennes de cette église, l'angle Sud-Ouest et le porche, portent les caractères du commencement du xvie siècle, déclin de la période ogivale. Le porche est surmonté d'une chambre qui est de construction plus récente. Sur le reste de l'édifice sont réparties des dates diverses qui indiquent des remaniements et des agrandissements."

Les seigneurs du Juch.

"M, de Courcy nous dit que les seigneurs du Juch, barons du dit lieu, étaient sieurs de Toulancoat et de Porzmarch, en Ploaré, de Pratanroux, à Penhars, du Mur, en SaintEvarzec, et de Troheir, en Kerfeunteun. Nous parlerons des devoirs auxquels ils étaient sujets en cette dernière qualité, vis-à-vis des Evêques de Cornouailles, lorsque nous donnerons la notice de Kerfeunteun. Ils avaient pour armes : d'azur au lion d'argent armé et lampassé de gueules ; devise : Bien sûr et La non pareille. Le sire du Juch figure à l'ost du duc à Ploërmel en 1294. M. de Courcy dit que la branche aînée a été fondue en 1501 dans du Chastel, et cette baronnie a appartenu depuis aux Gouyon de la Moussaye, Montboucher et Franquetot de Coigny. D'après le procès-verbal de prééminences cité plus haut, au xvii" siècle, la terre du Juch était possédée par le marquis de Molac et les Rosmadec Les seigneurs du Juch furent donc les fondateurs et bienfaiteurs de cette église, mais ils étaient aussi fort attachés aux Pères Cordeliers de Quimper et ils possédaient dans leur église une chapelle dite du Juch, puis du Chastel, dans laquelle ils demandaient le plus souvent à être inhumés. Le nécrologe du couvent publié par M. Trevedy (Soc. Archéol., 1888) nous apprend que les restes d'Hervé du Juch, illustre chevalier, mort en Espagne, furent transportés aux Cordeliers de Quimper en 1369. En 1429, Henri du Juch (bénéficus specialis ordinis) y fut également inhumé. De même, en 1462, le chevalier Hervé du Juch, et en 1468 Jean du Juchi écuyer, père de Henri du Juch qui, suivant le nécrologe «supra id quod dici potest — 483 — dilexit fratrum ordinem » ; ce dernier mourut en son château du Mur, à Saint-Evarzec Les derniers seigneurs de ce nom inhumés aux Cordeliers furent, en 1501, Hervé du Juch, seigneur de Pratanroux, capitaine de la ville de Quimper, qui mourut regretté de tous : « Sepultus cum planctu omnium », et en 1534, Raoul du Juch, qui demanda à être enseveli avec l'habit des Frères mineurs. On peut croire que les paroissiens du Juch n'eurent pas à se plaindre de seigneurs qui montraient de si beaux sentiments de piété"

 

— COUFFON (René) 1980, , Notice,

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/JUCH.pdf

Ancienne trève de Ploaré érigée en paroisse le 16 août 1844. EGLISE NOTRE-DAME (C.)

Dédiée aussi à saint Maudez. Elle comprend une nef de six travées avec bas-côtés terminée par un chevet à trois pans. Accolée au porche, au sud, chapelle en aile. L'édifice a été profondément remanié au XVIIè siècle et au XVIIIè siècle ; les parties les plus anciennes, l'angle sud-ouest et le porche, remontent à la fin du XVè siècle ou au début du XVIè siècle. Le porche, voûté sur croisée d'ogives avec le lion du Juch à la clef, est surmonté d'une chambre d'archives plus récente ; sa façade porte un cadran solaire et l'inscription : "M. E. GVEGVENOV. RECTEVR. 1652 / F. P. M. IEAN. KSALE. CVRE. M. P. F.".

— INFOBRETAGNE, Ploaré :

http://www.infobretagne.com/ploare.htm

— MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-pa00090014.html

— PEYRON in Infobretagne

http://www.infobretagne.com/juch.htm

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Juch

  • L'église Notre-Dame du Juch (xvie - xviie siècle). cette église a été, en grande partie, reconstruite aux xviie et xviiie siècles. 

  • La maîtresse-vitre date du xvie siècle, les autres vitraux sont du xixe siècle. De l'édifice précédent, il reste le porche sud en arc brisé qui remonte à la fin du xvie siècle. Les seigneurs du Juch furent les fondateurs et bienfaiteurs de cette église64. L'édifice est classé monument historique depuis 1916. 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes Porches
8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 14:31

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan.

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Voir sur Runan :

 

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PRÉSENTATION.

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J'ai été surpris lors de ma visite de l'église de Runan, de découvrir sur les piliers du bas-côté sud des frises de sculpture qui me rappelaient ceux des porches du XVe siècle de Basse-Bretagne, et notamment la façon dont les rinceaux de vigne ou autres feuillages naissent de la gueule de bêtes et petits personnages de l'extrémité inférieure.

J'ai ensuite découvert, sur le chapiteau d'un pilier, des animaux ( a priori des hermines) passant à travers les spires d'une banderole, comme autour des armoiries ducales du pignon de cette "chapelle de la Commanderie", selon un motif bien connu de l'emblématique de Jean V associé à la devise A MA VIE qu'on lit sur la maîtresse-vitre.

Enfin, deux anges présentant des armoiries montraient que nous nous trouvions face à un ensemble prestigieux.

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Ma curiosité ainsi piquée trouva vite à se satisfaire dans les descriptions de référence de l'église, puisque successivement Louis Monnier, René Couffon, Jean-Jacques Rioult, Steven Lemaître ou Jean-Paul Rolland ont souligné l'intérêt de ces piliers.

C'est René Couffon qui identifia sur le bas-côté sud, après la chapelle des Fonts, et après la deuxième travée correspondant à l'entrée par le porche sud, une "chapelle de la Commanderie" correspondant aux 3ème et 4ème travées : on considère qu'elle fut construite sur la décision du commandeur hospitalier Pierre de Keramborgne un peu avant 1439 pour la Commanderie de Saint-Jean de Jérusalem.

Selon S. Lemaître, les deux rangées d'arcades en équerre, à multiples voussures supportées en alternance  par des piliers à faisceau de colonnettes et de piliers losangés forment un espace réservé aux dignitaires de haut rang proche de Jean V, tels que Henri du Parc, Pierre de Keramborgne,  ou Jean du Perrier, ou Rolland de Kernechriou.

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"Les exceptionnelles piles à rinceaux de la chapelle de la commanderie n´ont pas d'équivalent connu en Bretagne : ce décor habituellement réservé aux ébrasements des portails matérialise à l'intérieur de l'église un espace alors fermé par une clôture probablement en bois, qui pouvait à l'occasion accueillir la famille ducale." (Jean-Jacques Rioult)

 

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L'intérêt de cette chapelle n'a pas échappé aux éditeurs de cartes postales, dans des clichés où l'absence des bancs est appréciable.

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D'après Guy Artur IVR53_19742200159V Inventaire général.

 

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Vue générale de la chapelle de la Commanderie.

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"Les exceptionnelles piles à rinceaux.  Leurs tailloirs à mouluration complexe, leurs chapiteaux renflés formant comme un bourrelet ont un accent anglais très marqué. Les colonnettes d'angle y présentent sur leur face antérieure un réglet, caractéristique des années 1430-1450, que l'on retrouve à la même date par exemple dans la chapelle de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon." (Jean-Jacques Rioult 1986)

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Au premier plan à gauche, sous la statue de saint Yves, le pilier le plus considérable et le plus noble, avec sa table d'offrande, ses anges porteurs d'écu, et sa frise aux [hermines] passantes. Ce sera mon pilier P1.

À sa droite, le pilier en losange que je vais baptiser P2.

Et entre eux, à l'arrière, mon futur pilier P3. J'ai hâte de les découvrir!

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Photo d'après Norbert Lambart, Inventaire général.

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Plan de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Annotation sur R. Couffon.

Plan de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Annotation sur R. Couffon.

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Plan selon Couffon modifié par Lemaître.

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Le pilier  P1 de l'angle nord-ouest de la chapelle de la Commanderie.

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Comme le montre le relevé de Lemaître, sa forme est complexe et hétérogène  et  associe un rectangle (orné des anges portant écus), un demi-cercle polylobé (qui répond au pilier de l'angle sud-ouest), et enfin vers l'est la moitié d'un losange, reprenant le décor des piliers P2 et P3.

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Photo d'après Norbert Lambart, Inventaire général

 

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La face ouest du "rectangle" est ornée, au dessus d'une table d'offrandes, du premier des anges.

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L'ange et l'écu muet du côté ouest.

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Un écu, hélas muet (peut-être peint, car on ne constate pas de trace de martellement) s'insère dans la frise de sarment du chapiteau.

L'astragale (cette moulure séparant le chapiteau et la colonne), est en tore.

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La structure à quatre colonnes engagées, les deux extérieures plus conséquentes que les colonnettes internes, va se retrouver sur les piliers losangés, et elle encadrera un décor de rinceaux. Mais ici, la tige qui monte et fournit une feuille charnue s'interrompt au profit d'un ange qui est représenté en plein vol de descente, ailes dressées et longue tunique saisie par l'élan. Il nous présente un panneau  carré, qui ne ressemble pas exactement à un livre, et qui pouvait porter un motif armorié.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'ange  et l'écu du côté nord.

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Le thème est le même, mais l'ange est ici agenouillé en position de chevalier servant ; son front est ceint d'un bandeau et ses cheveux volumineux sont peignés. Ce qu'il présente ici est rectangulaire et non plus carré, et il le tient contre sa poitrine comme un servant porte un livre saint.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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En  continuant à tourner autour du pilier, en sens horaire, nous trouvons, après un raccord en appareillage un peu périlleux, le premier exemple de ces rinceaux encadrés par deux colonnettes. Les feuilles sont larges, et leurs digitations sinueuses naissent d'une partie renflée en coquille.

À la base, l'animal est dressé sur deux pattes, mais il est peu distinct.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La face suivante, qui ferme le demi-losange,  est identique, aux monstres près.

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Photo Guy Artur Inventaire général.

 

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Vers le sud, la structure à colonnettes successives est surmontée en guise de chapiteau  d'une frise où des animaux passent à travers les spires d'une banderole.

Cela évoque immédiatement, le motif emblématique du duc de Bretagne Jean V, qu'il a fait placer, sur le pignon extérieur de cette chapelle, autour de ses armoiries. Et qui se retrouve aussi sur la maîtresse-vitre, avec sa devise A MA VIE.

On le retrouve aussi sur les autres monuments dépendants du mécénat ducal, au Folgoët, à Quimper et à Quimperlé.

Mais ici, il est difficile d'affirmer que les animaux sont des hermines. Il est difficile aussi de l'infirmer. Certains ont vu des chiens se disputant un os, mais sans me convaincre.

J'ai multiplier en vain les clichés pour trouver l'éclairage déterminant.

Mais la forme générale de l'emblème, et sa situation à l'angle d'une chapelle noble, sur un pilier doté d'armoiries, et dans une église où l'emblème ducal est présent deux autres fois, me semblent des arguments convaincants pour prétendre voir ici aussi  des hermines. Elles s'opposent gueule à gueule.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le pilier losangé P2  à l'ouest de la chapelle de la Commanderie.

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Il ne s'agit pas stricto sensu d'une pile losangique, mais carrée, et placée obliquement.

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Le rinceau d'une des face est ornée d'un lapin tête en bas. Il naît, en bas, d'un chien, ou lion, vu de dos.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le rinceau de la face adjacente débute, en bas, par un serpent (ou bourgeon) et culmine dans la gueule d'un chien.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Sur la face suivante, le rinceau est tenu en haut et en bas par des lionceaux. Si on veut.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le pilier  P3 en losange du flanc nord de la chapelle de la Commanderie.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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BLANCHARD (René), 1895, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne: étude sur les sources du recueil. n°. 2218 et 2371

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n225/mode/2up

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , "Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté,", in Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON (René), 1950, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f164.item.r=runan

— DE COURCY (Pol Potier), 1864, Source : De Rennes à Brest et à Saint-Malo 

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

— JOLLIVET (Benjamin-Philibert), 1855, Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes 

http://patrimoine-de-france.com/cotes-d-armor/runan/eglise-notre-dame-et-cimetiere-1.php

— LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

"Au sud de la nef dans la première travée, la chapelle des fonts est délimitée en équerre par des piles à faisceau de cinq colonnettes supportant des arcs en tiers-point à quatre rouleaux. Ils marquent le chantier des années 1437-1438 qui s'étend à presque toutes les arcades du bas-côté sud. Dans l'angle ouest de la chapelle des fonts et de la nef, la première assise du pilier, bien que grossièrement équarrie, annonce le départ de cinq colonnettes qui s'élancent vers de chapiteaux évasés décorés d'une vigne abondante. Ce motif est repris sur les chapiteaux de la pile à faisceau complexe qui distribue les arcades de la première et seconde travée de la nef et celle en équerre."

"La seconde travée correspondant à l'entrée méridionale de la nef dessert, à l'est, la chapelle seigneuriale des années 1437-1438 qui occupe les troisième et quatrième travées. 

Les deux rangées  d'arcades  en équerre, à multiples voussures supportées en alternance  par des piliers à faisceau de colonnettes et losangés, forment un espace réservé aux dignitaires de haut rang., ce que viennent confirmer les quatre écus  frappant les voussoirs centraux des  deux arcades qui séparent les deuxième et troisième travées.

"Les piles losangées  constituent le principal attrait  de la chapelle seigneuriale. Elles sont flanquées aux angles de trois colonnettes engagées à base moulurées et astragales en tore.  Elles encadrent des rinceaux grimpants terminés par des monstres ou des animaux. 

Les colonnettes engagées et les piles sont coiffés de chapiteaux ornés de sarments stylisés aux tailloirs chanfreinés."

 

 

 

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 132.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f389.item.r=runan

 

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

RIOULT (Jean-Jacques), 1986, Dossier IA00004056 inclus dans Enclos paroissial (Runan) réalisé en 1986 Inventaire général

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-runan-ploezal/48881e13-452f-46e9-be4b-2afa9c261543

 

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

 

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

— WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes Atelier ducal du Folgoët
7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 22:24

Le photographe dans les pupilles de ses portraits. Le reflet cornéen dans les  portraits de Michel Thersiquel de l'exposition Retour à Pont-Aven, ancien musée de Pont-Aven, 2 juillet au 31 août 2022.

Merci à Cristhine Le Portal pour son accueil animé de toute l'ardeur de son enthousiasme. Elle a numérisé déjà 50 000 des 70 000 à 100 000 clichés du Fonts Thersiquel.

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Voir aussi :

 

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La mise en abyme, rendue si célèbre par les étiquettes de La Vache Qui Rit  est bien connue en peinture, et Daniel Arasse nous a initié à cette recherche des détails si révélateurs, mais dont le charme provient du mystère qu'ils préservent. Ainsi, l'autoportrait de Vélasquez dans Les Ménines, ou du peintre flamand des Époux Arnolfini, reflété par le miroir. Elle est retrouvée bien entendu en photographie.

https://perezartsplastiques.com/2015/03/30/la-mise-en-abyme-dans-lart/

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La douzaine de portraits de Michel Thersiquel exposés aujourd'hui à Pont-Aven par les soins de Cristhine Le Portal peuvent nous passionner à plus d'un titre, mais la présence, dans les pupilles de ses modèles, de la silhouette du photographe (enveloppé par le voile noir) et du quadrillage de la verrière de son atelier de Pont-Aven, au n°2 de la rue Paul-Gauguin, m'a fasciné.

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"Dix portraits ont été sélectionnés, tirés en très grand format, qui sont autant de chocs, par la frontalité du regard, l’eau des yeux qui semblent éclairés de l’intérieur, la sérénité des expressions et la simplicité des attitudes. « Thersi louait une boutique de photographe avec une verrière idéalement exposée pour une lumière rasante, nord-ouest, où il a photographié des gens au bout de très longs contacts. Il lui a parfois fallu des années pour prendre certaines photos ». Cette verrière - et c’est sa marque de fabrique - on la voit se refléter dans la pupille des modèles, de même que la silhouette du photographe. Ces visages relâchés, tranquilles, sont ceux d’hommes et de femmes en paix avec eux-mêmes, respectés pour ce qu’ils sont, sans retouche, qui parlent de confiance et de complicité…" (Le Télégramme 2019, expo à Lorient galerie Le Lieu)

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Dans les yeux de Cécile : le souvenir de l'atelier de Michel Thersiquel.

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Parmi ces portraits, ceux de trois sœurs de Moélan-sur-Mer, trois rousses au visage dévoré par les taches de rousseur, que leurs parents avaient mené chez le photographe de Pont-Aven, nous interpellent.

Et l'une d'elles, Cécile, devenue adulte, nous livre ce témoignage :

"Aujourd’hui, beaucoup d’années ont passé, mais je garde de très beaux souvenirs de cette rencontre.

L’atelier de prise de vue était au dessus de sa boutique, et ressemblait à un grenier plein d’objets. Je me souviens d’une verrière, d’une lumière douce, d’un appareil photo à l’ancienne, avec un grand voile noir derrière lequel il disparaissait. Je me souviens surtout de sa gentillesse, d’un moment heureux et serein.

J’ai toujours eu le sentiment qu’il m’avait fait un très beau cadeau, en faisant ce portrait de mon enfance. »

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Le regard est songeur. Être photographié, c'est une confrontation. À soi. Au regard de l'autre. La large pupille de l'objectif de "l'appareil photo à l'ancienne" vous dévisage. Elle fixe une image que, déjà, vous pressentez comme une trace, un souvenir, elle vous projette à la fois vers votre passé, et vers votre avenir. C'est toujours un peu l'œil de la mort qui se pose sur vous, et fixe son rendez-vous. Ce n'est pas tous les jours qu'on la regarde, les yeux dans les yeux, sous son voile noir, et qu'on la défie.

La tête est légèrement inclinée, c'est un détail mais nous savons bien qu'il est très important, sans trop vouloir savoir pourquoi.

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Regarder quelqu'un, c'est le détacher du fond, et du groupe. Le reconnaître comme un sujet.

Mais ne cadrer que son visage, c'est autre chose. On abandonne sa posture, sa silhouette. 

Mais allons plus loin. Limitons-nous au cadrage des deux yeux. On ne fait jamais cela, c'est singulier. On n'est jamais aussi proche du visage de l'autre, sauf dans l'amour. 

Nous perdons beaucoup, nous nous perdons un peu. Mais nous trouvons beaucoup aussi. Et nous nous troublons, comme dans l'amour. C'est gênant, non ?

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"Cécile, de Moélan-sur-Mer". Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

"Cécile, de Moélan-sur-Mer". Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Les deux yeux sont une paire qu'on ne sépare pas. Ils sont accouplés, comme des bœufs à la charrue,  par le joug formé par l'arc du nez et ses deux branches des sourcils.

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Je cadre sur l'œil droit : je brise le joug,  je franchis une limite, bien au delà de la distance interpersonnelle, de l'espace proxémique nécessaire à l'aisance des relations sociales.  

Je recadre, mais je sors du cadre.

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Je suis aspiré par le puits de l'œil, l'iris, trou de la pupille, comme pour y puiser l'eau de la  Vérité. Mais je me heurte au miroir : la Porte de l'âme est close, est son gardien est le "reflet cornéen".

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Le Reflet cornéen est un petit rectangle de lumière qui se promène, selon l'orientation du regard et celle de la visée, sur le grain de raisin   pupillaire  et sur la couronne irisée (avec ses accidents, ses rayons et ses taches quasi solaires). Matthias Eyer en a étudié l'origine, et la place dans les arts picturaux. C'est lui qui, dans les portraits du Fayoum, rend le regard habité et pétillant. Il disparait ensuite pour revenir sous le pinceau des peintres flamands comme Van Eyck et Robert Campin.

Ainsi, dans le portrait de Hieronymus Holzschuher  d'Albrecht Dürer,

"Sur ce portrait de Dürer, nous voyons nettement que le reflet sur la gauche de la pupille représente une fenêtre avec quatre carreaux. Les reflets prennent en effet la forme de la source lumineuse dont ils sont l’image. Cette forme, bien qu’anamorphosée par la sphéricité de l’œil, permet de spatialiser les sources lumineuses par rapport au personnage. La représentation de l’anamorphose sphérique est assez complexe, ce qui correspond à une certaine recherche de la prouesse technique dans les tableaux de l’époque. Un cas bien connu d’anamorphose sphérique est le reflet au fond de la pièce du tableau de Van Eyck, Les époux Arnolfini."

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Albrecht Dürer. Portrait de Hieronymus Holzschuher, 1526. Huile sur toile, 51 x 37 cm. Berlin, Gemäldegalerie.

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L'œil droit de Cécile. Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

L'œil droit de Cécile. Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Sur le portrait de Cécile, il occupe le quadrant supéro-externe de l'œil,  à cheval sur l'iris et la pupille. L'inclinaison de la tête fait qu'il n'est pas horizontal.

Dans sa limite basse, une zone triangulaire noire émerge : la tête de Thersiquel coiffée du voile.

Derrière, et barrant cette silhouette, une ligne d'horizon grise.

Dans le "ciel", ou la clarté de la verrière, des flèches radiaires sombres, ressemblent à des arbres, mais sont peut-être dus à la claire-voie de la fenêtre.

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L'œil gauche de Cécile. Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

L'œil gauche de Cécile. Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Pouvons-nous aller plus loin dans notre plongée ?

La photo perd de sa netteté, nous basculons, de l'autre côté du miroir, sur une  image picturale, sur un détail de peinture à l'huile d'un maître flamand, ou encore sur un tableau fantastique où un Cerbère surgi des entrailles de la terre nous interdit l'accès à l'Hadès.

Nous ne connaitrons intimement ni Cécile ni Michel, ni leur échange tacite. Ils ne sont présents que par leurs ombres, et leur retrait.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Cécile a deux sœurs. L'une d'elles se prénomme Sylvie.

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Sylvie, de Moélan-sur-Mer, sœur de Cécile et de Béatrice.

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Elle est la sœur de sa sœur par les éphélides, pourtant moins nombreuses.

Mais son port de tête est droit, ses cheveux sont bouclés, sa bouche, fermée, est déterminée. Ses sourcils sont plus sombres et plus fournis. 

Le regard est certes songeur, mais est moins absorbé par le cliché.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Le reflet cornéen est proche des reflets précédents, ce qui est logique puisque les portraits ont certainement été pris à la file.

Le voile noir (je pense immédiatement au très beau livre d'Annie Duperrey racontant la mort de ses parents, et décrivant sa méditation devant les photos de son père Lucien Legras) est simplement à deux bosses.

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Dans cette absorption dans l'entonnoir du zoom, je m'interroge. Jusqu'où pouvons nous aller avant de perdre l'identité du modèle ? 

À partir de quel rapprochement le genre d'un sujet (genre que nous déterminons sans difficulté sur un portrait) ne peut plus être affirmé ? Ce grossissement est-il le même si on cadre l'œil, ou le nez, ou la bouche ?

Si, sur cette vue de l'œil(droit), le genre du sujet se perd, nous pouvons toutefois affirmer le jeune âge de ces modèles. Ce qui sera bien apparent sur les portraits à venir.

Et le charme, ou le caractère ou les différences de personnalité de Sylvie avec Cécile, ont-ils disparus. Il ne me semble pas que ce soit complètement le cas.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Béatrice, la troisième sœur aux taches de rousseur.

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Elle se reconnaît à ses nattes et à ses incisives dévoilées par une bouche en cœur. 

 Des traits enfantins (mais lesquels ? Sur quoi fonder cette assertion) persistent dans un visage qui affirme clairement une autonomie de personnalité, une assurance bien établie.

Comment affirmer son âge, et sa place parmi ses sœurs ?

 

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Copyright https://www.michelthersiquel.bzh/

 

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Le regard est clair, tranquille. Le caractère, remarqué par tous les auteurs, des portraits de Thersiquel, sa marque de fabrique, est que le sujet est entré dans une relation de confiance, dans une complicité par laquelle il se donne dans un abandon de ses défenses.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Les cils, comme chez ses sœurs, sont dirigés vers le bas, y compris sur la paupière supérieure.

Le réseau des vaisseaux de la conjonctive est présent, à la limite de la visibilité, comme un ivoire finement craquelé.

La paupière est un peu plus soulevée que chez ses sœurs, contribuant à une mimique de surprise, d'étonnement : le cercle de l'iris est plus complet.

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Le reflet est toujours rectangulaire, et il barre la moitié supérieure de la pupille. Le spectre de l'homunculus photographicus se dresse, coiffé d'un tricorne, le coude écarté, un peu menaçant. À ses côtés s'élèvent des formes serpentines.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Ingrid, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973.

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Les prénoms sont ceux qui apparaissent en légende du catalogue d'exposition (ici, page 52), mais peuvent avoir été confondus, par exemple ici avec "Sylviane", même page.

Je ne montrerais plus, sauf exception, les portraits complets, pour préserver les risques de l'aventure.

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La tête est inclinée vers la droite. Le regard est très doux, mais sa vivacité est due à un maquillage qui redresse les cils en courbe divergente, et à la sphère pupillaire presque complète.

L'arc du pli palpébral, si important dans la spécificité individuelle et dans l'apparence de jeunesse, est ferme, avec une belle ligne graphique qui se divise  à l'angle intérieur.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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L'œil droit.

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Le rectangle du  reflet cornéen fient se ficher en coin dans le sommet de la pupille. Le photographe noir est toujours présent bien entendu, sur des grisés formant un paysage montagneux ou du moins mystérieux.

Toutes les pupilles sont dilatées de manière identique depuis le début de notre inspection, témoignant d'une adaptation à une lumière intérieure sans doute tamisée.

L'iris est cerclée d'une ligne sombre.

On voit aussi sur tous les clichés la caroncule de cet angle lacrymal  d'un blanc nacré, dont la brillance donne vie au visage.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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L'œil gauche.

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Avec ces cils retroussés, l'œil devient la corolle d'une fleur qui vient d'éclore au monde. Une fleur de tournesol, qui se tourne vers le soleil de l'objectif.

C'est un microcosme qui reflète l'uni-vers entier. Il suffirait de s'approcher encore, d'améliorer les performances de mon cliché, un très bon objectif macro, un pied, un retardateur, ou l'accès aux négatifs originaux. Nous pourrions atterrir sur cette planète et l'explorer. Nous descendrions au fond du cratère pupillaire, nous irions au centre de cette terre, nous atteindrions la macula, la "petite tache, le petit point".

Ce point, nous nous en rapprocherions encore, il s'élargirait en une vaste plaine, avec  en son centre, la fovea, "la fosse" une dépression d'un diamètre d'1,5 mm.  En son centre, dans sa partie la plus profonde se trouve la fovéola : c'est précisément sur cette zone que l'image d'un point observé se projette.   Elle contient environ 50 000 photorécepteurs appelés « cônes », qui, stimulés par la lumière, permettent d’obtenir la meilleure précision de vision, la vision des formes, des couleurs, et la vision diurne (de jour). Le champ de vision délivré par la fovéa est d'environ 5° autour du point observé. 

L'acuité visuelle y est maximale. Nous y découvririons, très nette, ce qu'Ingrid est en train de fixer, selon la consigne qui lui a été donnée : l'objectif entouré du voile noir.

Avec  sur cet objectif, le reflet de son visage. Et celui de son œil. Au centre de cet œil, sa propre pupille. Dans laquelle elle vient de plonger, les bras écartés, elle parcours la cavité, elle plane.

D'où son air rêveur.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Sylviane, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973.

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C'est encore le portrait d'une femme à taches de rousseur,  dont Thersiquel s'était fait une spécialité. 

Voir le portrait ici.

Le visage est non plus incliné vers la droite, mais tourné, et de trois-quarts : la pupille gauche vient se placer dans l'angle externe.

La paupière inférieure de l'œil gauche est légèrement éversée.

 

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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L'œil gauche.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Les yeux d'Anne Bercot née Corrignan, de Lanester.

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La belle aux yeux maquillés pose avec le côté gauche du visage appuyé sur une chambranle. . Je ne sais pas dire pourquoi elle m'évoque, plus encore qu'ailleurs, la peinture flamande. Et plus précisément le Portrait d'une jeune fille de Petrus Christus, peut-être en raison du regard en coin.

La famille Corrignan est parfaitement attestée à Lanester.

https://gw.geneanet.org/acorrignan?lang=fr&m=LIST_IND&pg=1&sz=500

Ces portraits ont été pris entre  1967 et 1973. Ils stimulent forcément chez moi une recherche des traces. Je lui donne environ 30 ans ; elle serait née vers 1940. Elle aurait 88 ans aujourd'hui. Cette pensée m'émeut lorsque  son regard se pose sur moi, teinté de langueur. 

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Portrait d'une jeune fille, Petrus Christus 1470. Cliché retourné.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Petrus Christus Portrait d'une jeune fille, v. 14710. Cliché retourné.

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L'œil droit.

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Le reflet est en rectangle quadrillé, sans doute en raison de stores verticaux, ou de vitres à petits carreaux. Il prend position dans l'angle droit  de la pupille.

L'homme sombre et cagoulé se dissimule.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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L'œil gauche.

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Les hachures du reflet sont plus nettes encore. Nous pénétrons dans l'atelier. Le photographe est seul face à son modèle, ils échangent les longs discours des yeux, et nous les épions. 

Dans mon imagination, cela ressemble un peu à cela :

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Yvonne de Rostrenen. "Portraits de Pont-Aven 1967-1973".

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Le regard est triste, ou fatigué.

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La pupille est cristalline, mais ponctuée de noir. 

Le reflet rectangulaire occupe le quadrant supérieur droit. Le photographe ou sa chambre ne sont pas visibles.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Lysane Garel, antiquaire. "Portraits de Pont-Aven 1967-1973".

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Identité.

Madame Lysane Garel apparaît dans des annuaires professionnels en 1974 et plus tard, comme antiquaire à Pont-Aven 2 rue des Meunières.

Elle n'a peut-être pas de rapport avec une madame Lysane-France Garel antiquaire à Paris, et dont un acte signale qu'elle a acquis le droit au bail de deux boutiques au Village Suisse. Cet acte mentionne Mame Geneve, née Garel Lysane-France.

On ne sait pas s'il faut faire un rapprochement avec Lysane-France Garel, Hennebont 5 septembre 1914 – Lorient 9 mars 2002.

Enfin, on trouve sous ce nom de Lysane-France Garel une résistante, épouse de Jean Bouguennec dit Francis Garel, né le 25 juillet 1912 à Saint-Éloy (Finistère) et exécuté le 14 septembre 1944 à Buchenwald, est pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent français du Special Operations Executive, section F (française), qui fut chargé de monter et diriger le réseau BUTLER, dans la Sarthe. "Le 16 juin 1934, il épouse Lysane France Garel, à Sartrouville. (mariage dissous le 17/01/1944 par la 2e chambre du tribunal civil de La Seine)" https://wikimonde.com/article/Jean_Bouguennec

Lysane France Garel, Joinville-le-Pont, Seine, France. Lysane, du réseau de Jean Bouguennec à Paris, convoquée par la Gestapo au 84 avenue Foch, se refugiera à Brissarthe dans l'Indre, cachera son amie Bariatinsky, qui travaillait à Radio ici Paris, et Hans bernd Gebhart (Sculpteur) Juif Allemand qui avait fui l'Allemagne nazie pour se refugier à Paris. C'est Claude Jamet, des Editions Balzac (ex Calmann-Levy) qui a mis la maison à la disposition de Lysane qui travaillait pour lui.

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Les yeux.

 

Le muscle releveur de la paupière supérieur se relâche. La paupière s'affaisse sur l'angle nasal de l'œil droit. La paupière recouvre presque la moitié de l'iris, et vient tangenter la pupille. 

Mais le visage est bienveillant ; on devine presque le moment où vous entrez dans son magasin, et qu'elle vous accueille avec un demi sourire, en cherchant ce qu'elle peut faire pour vous.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Le bord inférieur de la paupière supérieure est gonflé.

La paupière inférieure est éversée, et sur son rebord, nous pourrions presque discerner les pores des glandes de Meibomius.

Le reflet cornéen strié de sa verrière  est fiché comme une carte de visite (celle du photographe) dans le pot de fleur de la pupille.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Devant l'œil gauche, le voile noir a la forme d'un château médiéval.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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L'homme au regard sombre. Michel Chazé, crépier à Landerneau ? Portraits de Pont-Aven 1967-1973.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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L'œil droit.

L'iris est si noir que la pupille s'y confond. Le reflet est rectangulaire, légèrement bombé en son bord supérieur, et il est complété par une virgule claire. 

Une fois de plus, nous retrouvons la verrière, et le triangle noir, statue du Commandeur dans sa cape de deuil.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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L'œil gauche.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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La femme ridée aux yeux plissés.

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Tous les signes du grand âge sont là : le grand appareil des rides, l'appauvrissement et l'éclaircissement des sourcils, la pauvreté des cils, la chute de la paupière supérieure, le rétrécissement et  la fermeture de la fente palpébrale : l'œil n'est plus qu'une étroite boutonnière derrière laquelle le bouton rond de la pupille n'apparaît qu'à peine. Mais cette pupille a gardé toute sa jeunesse, elle attrape le reflet cornéen aussi complètement que jadis, un beau rectangle bien lumineux semblable à une bannière de vitalité.

Oui, ces pupilles, derrière la prison du vieillissement, accrochent notre regard et ne le lâchent pas, comme elles le faisaient, voici une cinquantaine d'année,  devant l'objectif du jeune Michel.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Les deux reflets sont différents. Sur l'œil droit, un ballon noir s'affiche, au bout de sa ficelle.

Sur l'œil gauche, les montants verticaux de la verrière sont bien visibles,  tandis que le voile noir de la chambre adopte une drôle de forme, à deux bosses.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Louise Raoul, "la femme aux cheveux défaits" "Portraits de Pont-Aven" 1972.

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"La femme aux cheveux défaits Couturière à Pont-Aven à quelques mètres de l’atelier de Michel Thersiquel, Louise Raoul entend parler du renom grandissant du jeune artiste. Thersiquel racontait lui-même qu’il fermait souvent boutique pour aller boire le café et discuter avec Louise. Cela a duré des mois, construisant un lien intime de confiance entre eux.

Louise a alors accepté de se faire photographier dans l’atelier de Thersiquel, là-haut, sous la verrière dont on voit le reflet dans ses lunettes. Elle pose plusieurs fois, le regard malicieux ou rêveur, parfois triste. Elle sourit sans forcer, nostalgique ou fière. Les cheveux défaits, les mains noueuses, elle se revendique sans fard. Pourtant, jamais une vieille femme ne se serait montrée, même chez elle, les cheveux ainsi offerts. Jamais, même devant un membre de sa famille. On se coiffe, on se prépare, longuement, et on se couvre. C’est une très vieille tradition, une question de dignité.

« Quelle honte, si le facteur venait à la surprendre « en cheveux » », écrit l’historienne et philosophe Mona Ozouf de sa grand-mère avec laquelle elle a vécu. C’est dire si cette photographie de Michel Thersiquel est iconoclaste et intrigante. Lui seul était capable de capter ainsi l’impossible sans jamais pourtant faire violence à la personnalité puisqu’au contraire, il lui rend hommage." (dossier de presse de l'Exposition de Brest)

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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Derrière le cerclage des lunettes de la couturière, je tente de découvrir le coin de l'œil, usé par les travaux d'aiguille. J'éclaircis mon cliché, et je vois apparaître l'iris, attendrissant comme un animal aux aguets, et aussi le reflet de la monture des lunettes formant un arc sur la pupille, et enfin le reflet cornéen à l'extrême droite.

Je ressens une grande émotion en traquant ces détails, semblable à celle d'Ulysse au chant XI de l'Odyssée, la Nekuia, lorsqu'il se penche sur la fosse carrée et se met à l'écoute des morts.

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Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

Michel Thersiquel, "Portraits de Pont-Aven" 1967-1973. Photographie lavieb-aile ... de la photographie exposée en juillet 2022.

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SOURCES ET LIENS.

—SITE DU FONDS THERSIQUEL :

https://www.michelthersiquel.bzh/

— "Les trois sœurs de Pont-Aven" (ou plutôt de Moélan-sur-Mer)

https://www.michelthersiquel.bzh/storage/thersiliens/THERSILIEN-21-BD.pdf

https://www.michelthersiquel.bzh/portfolio/les-portraits-serres

— Dossier de presse de l'exposition "A hauteur d'hommes" à Brest.

https://musee.brest.fr/fileadmin/imported_for_brest/fileadmin/Sites_dedies/Musee/Documents/expositions_temporaires/17_A_hauteur_d_homme/Dossier_pedagogique_ahauteurdhomme.pdf

https://musee.brest.fr/fileadmin/imported_for_brest/fileadmin/Sites_dedies/Musee/Documents/expositions_temporaires/17_A_hauteur_d_homme/Jeu_de_piste_2nd_degre_A_hauteur_d_homme.pdf

https://musee.brest.fr/fileadmin/imported_for_brest/fileadmin/Sites_dedies/Musee/Documents/expositions_temporaires/17_A_hauteur_d_homme/Livret_jeu_A_hauteur_d_homme.pdf

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— EYER (Matthias), 2016, Les reflets cornéens, un miroir ouvert sur l'âme. mémoire de Master ENS

https://www.ens-louis-lumiere.fr/sites/default/files/2017-08/Eyer_Cine_2016.pdf

Les époux Arnolfini : "Sur ce tableau, van Eyck a usé de logique quant aux reflets cornéens. L’homme, dos à la fenêtre, n’a pas de reflet alors que la femme sur la droite regarde vers la fenêtre et a donc un léger point lumineux dans l’œil. La compréhension de l'éclairage est ainsi nécessaire à la représentation des reflets cornéens. Cette touche dans l’œil vient soutenir un propos naturaliste très présent dans la peinture classique flamande. Les globes oculaires peuvent entraîner des reflets sur les côtés, permettant la spatialisation de sources lumineuses tant horizontalement que verticalement."

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Les époux Arnolfini (détail), Jan Van Eyck (1434)

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Au XVème siècle l’utilisation des reflets cornéens gagne l’Italie, notamment via le peintre Antonello de Messine qui avait appris auprès de maîtres flamands. Antonello de Messine. Portrait d’homme, dit « le condottiere », 1475. Huile sur toile, 36 x 30 cm. Paris, musée du Louvre.

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Antonello da Messina Le Condottiere (détail) Wikipedia

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Le reflet cornéen en peinture tend à se banaliser, mais tous les peintres n’utilisent pas des reflets cornéens pour autant. C’est notamment le cas de Léonard de Vinci, qui peignait souvent sous une lumière tamisée, procurant ainsi une douceur dans le regard. Le peintre entend ainsi montrer que l’usage de réflexions dans les yeux doit être motivé et réfléchi, pour ne pas être une simple habitude. Les reflets dans les yeux pourraient donc être vecteurs de sens dans une image et renseigner le spectateur sur les personnages représentés.

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2/ Dans la bande dessinée et le manga.

Dans la bande dessinée, les reflets dans les yeux peuvent être utilisés pour renseigner sur l’état d’esprit du personnage. Cela est notamment vrai dans le manga qui n’hésite pas à s’affranchir des limites du réalisme en représentant des yeux très grands. Dans les mangas pour jeunes filles, les shōjo mangas, les reflets dans les yeux sont poussés à leur paroxysme pour accentuer les sentiments des personnages amoureux. Les sentiments sont ainsi amplifiés de façon baroque et grandiloquente.

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3/ Dans la photographie.

Les brillances dans les yeux sont très utilisées dans les photographies de publicité, notamment afin d’embellir un modèle. Les yeux peuvent être une partie très retouchée dans une photographie de portrait publicitaire. Sur ce type d’images fixes, la postproduction peut aller jusqu’à rajouter des brillances. Dans les portraits de publicité et les « beauty shots », la peau est souvent rendue moins nette pour masquer des imperfections cutanées. Cependant les yeux, qui attirent le regard, seront en général rendus plus contrastés ou agrandis. Nombreuses sont les vidéos dévoilant les nombreuses retouches que subit un visage pour une photographie publicitaire, et nous y percevons notamment toute la finesse du travail sur les yeux. Dans la plupart de ces démonstrations, l’œil est une partie très retouchée, tant en termes de contraste, de colorimétrie que de luminosité. Le regard étant attiré par les zones les plus lumineuses d’une image, une brillance permettra de concentrer davantage l’attention du spectateur, qui regardera ainsi plus intensément l’affiche publicitaire.

Dans le photojournalisme, le reflet cornéen est également présent, car naturellement présent : le ciel ou toute source de lumière présente dans le champ de vision est susceptible de créer un reflet cornéen. Bien souvent les portraits issus du photojournalisme utilisent le ciel comme principale source de brillance dans les yeux, permettant ainsi au spectateur d’imaginer l’environnement de la personne photographiée. Le reflet cornéen étant assez présent et fréquent, c’est également son absence qui peut participer à la valeur d’une image

Citons le photographe russe Dmitry Ageev, qui a notamment beaucoup travaillé sur divers types de reflets pour ses portraits. Le regard étant le principal point de convergence du regard du spectateur, cela lui permet de donner à chacun de ses modèles une personnalité propre, tout en se différenciant des clichés esthétiques du genre.

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Published by jean-yves cordier - dans Exposition
4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 08:50
La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain : encore quelques photos.

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PRÉSENTATION.

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En juillet 2021, j'avais consacré une série d'articles d'étude du patrimoine monumental de la chapelle de Trévarn. 

À l'occasion de l'ouverture de cette chapelle pour un concert de l'ensemble baroque Viva Voce dirigé par Catherine Walmetz, j'ai complété mon album photo. Je les livre ici, pour une fois, sans aucun commentaire.

 Ouf!

 

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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Published by jean-yves cordier - dans Kersanton Sculpture Calvaires Roland Doré Saint Yves
1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 21:30

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan.

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Voir sur Runan :

 

 

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PRÉSENTATION.

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Ce retable a été décrit par René Couffon en 1950, et sa description doit être citée in extenso comme un morceau d'anthologie des sommets d'érudition qu'un auteur, certes coutumier du fait, peut déployer à partir d'un hypothèse erronée :

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"Commandé sans nul doute , entre 1421 et 1423 pour décorer le maître-autel, ainsi que le confirme, du reste, sa facture, ce retable en pierre fut remplacé en 1561 par un ouvrage en bois avec tabernacle, dans le goût du jour. Il fut alors relégué dans un oratoire du cimetière servant de débarras et aujourd'hui disparu, où il fut retrouvé en 1854 : il décore actuellement l'autel de la chapelle des fonts baptismaux.

"Cinq tableaux y sont représentés, de gauche à droite : l'Annonciation, l'Adoration des Mages, la Crucifixion, la Mie au tombeau, et le Couronnement de la sainte Vierge. Ces scènes se détachent sur un fond plat avec un léger ressaut central à l'aplomb de la Crucifixion, mais sans aucune séparation. Elles sont surmontées d'importantes architectures flamboyantes, dont elles sont séparées par une gorge décorée de petites roses.

"En pierre bleutée étrangère au pays, c'est là manifestement une œuvre de Tournai. Les architectes du retable de Tournai sont en effet, semblables à celles que l'on retrouve sur plusieurs ouvrages tournaisiens : monuments de la famille de Seclin (vers 1401), et de Tasse Severin (+ 1426) dans la cathédrale de Tournai, bas-reliefs de Jacques d'Avesnes et de Jacques Tintenier dans l'église Saint-Jacques de la même ville, stèle de Robert Le Roy (+1421) conservée au Musée d'Arras, etc...

"La gorge garnie de rosettes est un motif également cher aux artistes tournaisiens et se voit, notamment, sur une niche du chevet de l'église Saint-Jacques sculpté en 1370 par Lotard Morel d'Antoing, sur le monument funéraire de Jacques Isaak et de sa femme Isabeau d'Anvaing (+ 1401) à la cathédrale de Tournai, sur les stèles funéraires de Marie de Quinghien (+1429) et de Jacques de Villers conservés au Musée des Arts décoratifs de Tournai, sur le monument de Beaudouin de Henin (+1420) et de sa femme Catherine de Melun (+1425) dans l'église Saint-Nicolas de la même ville, etc... Ce motif paraît, d'ailleurs, inspiré de certains ivoires avec lesquels les retables tournaisiens offrent une grande analogie.

"Quant aux personnages, malgré quelques imperfections, telle le bras démesuré du second des rois mages et le buste trop allongé de la Madeleine, ils sont d'une grande élégance et de qualité. Les draperies, en particulier, sont parfaitement traitées et ne sont pas sans rappeler, précisément, celles des personnages du tombeau des Seclin.

"Malheureusement, dans ce dernier tombeau, la sainte Vierge est décapitée ; or, il est à remarquer qu'à Runan la figure de la sainte Vierge est plus pleine que dans la plupart des ouvrages tournaisiens, exception faite d'une sainte Vierge et d'une sainte Anne appartenant à un monument mutilé de la cathédrale, ainsi que celle d'une Vierge du monument de Simon de Leval ( 1407) dans l'église de Basèches.

"Il faut enfin noter à Runan, comme a bien voulu nous le signaler Mlle Marguerite Devigne, la taille un peu courte des personnages et le fond plat assez inusité à cette époque, parmi les monuments funéraires tout au moins.

"Le retable a été classé par arrêté du 1er mai 1911."

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En effet, en 1990, Gildas Durand, qui a consacré sa thèse de 1989 aux retables bretons originaires des anciens Pays-Bas (cathédrale de Rennes, Kerdévot en Ergué-Gabéric) a révélé qu'une analyse d’un éclat de la pierre avait été  faite par le laboratoire du professeur Sylvain Blais de l’Institut de Géologie de l’Université de Rennes I, remet sa provenance en question.  La pierre du retable de Runan était une pierre proche de la kersantite (un lamprophyre métamorphisé dont les principaux gisements se trouvent en rade de Brest). (Note : je n'ai pas eu accès à la publication scientifique mais seulement à des comptes-rendus de celle-ci : Rolland 2020).

Le retable a été recouvert d'un enduit argileux à une date inconnue, qui n'a pas été entièrement ôté lors de sa redécouverte en 1854, ce qui explique cette teinte un peu bleutée qui a abusé l'auguste René Couffon. Pourtant, "la couleur grise tirant sur un vert-bleu du premier registre rappelle immédiatement la kersantite et ne laisse que peu de doute quat à la région d'extraction de la roche" (S. Lemaître) 

Dés lors, la datation proposée par Couffon a été revue par J.-P. Rolland : le retable pourrait être du deuxième quart du XIVe siècle, par rapprochement avec la Vierge de l'Adoration des Mages avec la Vierge assise du tombeau de Roland de Coargoureden, dans la basilique de Guinguamp, ou avec la Vierge à l'Enfant du XIVe siècle du Musée des Jacobins de Morlaix, qui est elle aussi en kersantite. (**)

(*) https://patrimoine-guingamp.net/wp-content/uploads/2019/04/20190414_Elements_basilique.pdf

(**) Vierge allaitant l'Enfant, kersanton, vers 1450, provenant de l'ancien château de Creac'h Guizien à Plougoulm

 

 

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Le retable mesure 3,20 m de large pour 1,07 m de haut et 30 cm d'épaisseur. Il abrite, sous une frise de dais d'architecture gothique très travaillée (quinze gables à crochets et fleurons séparés par des pinacles) , les scènes de l'Annonciation, de l'Adoration des Mages, de la Crucifixion, de la Mise au Tombeau et du Couronnement de la Vierge.

Le retable présente des similitudes iconographiques avec celui de l'église Notre-Dame-de-Soumission de Pléguien (22), notamment la scène du Couronnement de la Vierge, mais la facture de ce dernier est plus fruste, et ce rapprochement n'indique pas une production par un même atelier : Ici, la facture est plus raffinée : les drapés sont fins et légers, les cheveux habilement stylisés, l'amande des yeux bien dessinée, les ongles des doigts se remarquent sur presque tous les personnages les livres ont des fermoirs et des pages striées, et les accessoires comme les gants ou le pli des chausses se distinguent nettement. 

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Note.

Je n'ai pu éclaircir le point de savoir si l'équipe de géologue de Rennes utilise le terme précis de "kersantite", car on trouve dans les descriptions celui de "lamprophyre métamorphisé", et  S. Lemaître ajoute en note : "c'est une roche très similaire à la kersantite". L'usage du kersanton est très rare en Bretagne (pierres de construction du château de Brest  au XIVe siècle) avant son emploi en sculpture ornementale par le "grand atelier ducal" à partir de 1423 (E. Le Seac'h).

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La Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'Annonciation.

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L'ange Gabriel est placé à gauche et il est agenouillé "en chevalier servant" ; il dresse l'index vers le texte du phylactère, qu'il tient dans la main gauche et qui élève ses spires verticalement. Il regarde la Vierge.

Son visage est joufflu. Ses cheveux longs sont retenus par un bandeau à cabochon médian. Il est vêtu d'une tunique serrée par un cordon.

Dès à présent, nous pouvons admirer la finesse des traits, celle des mains, le naturel souple de la posture et le rendu des drapés.

Une zone qui a été grattée devant le front de Marie pourrait correspondre à la colombe de l'Esprit.

La Vierge est debout, levant les mains paumes en avant en signe à la fois de surprise et d'acceptation. Elle est voilée par son manteau, dont le pan tombe verticalement à sa droite, tandis que le pan gauche revient se fixer à la ceinture sous le poignet droit, selon l'usage de la troussoire. La robe vient plisser sous l'effet de la ceinture, et retombe très bas, ne dévoilant que l'extrémité de chaussures pointues.

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CLIQUEZ SUR L'IMAGE.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'Adoration des Mages.

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La Vierge est assise sur un piédestal, et tient une boule (fruit ? orbe ?) dans la main droite. Elle est couronnée et voilée, et vêtue comme dans la scène précédente. Son Fils, vêtu d'une tunique,  est debout sur le genou gauche de sa Mère et lève la main droite en geste de bénédiction, tandis que la main gauche est posée, en signe d'acceptation, sur le calice d'or qui lui est offert. Devant lui, le roi Melchior, le plus âgé et le seul des trois rois à être barbu, pose un genoux à terre et tient sa couronne en main gauche. Son visage est tourné vers l'Enfant.

Derrière lui, le roi Gaspard tient la coupe d'encens, mais tandis qu'il lève l'index vers l'étoile qui les a guidé, il se tourne vers le troisième roi.

Il s'agit de Balthasar, qui offre la myrrhe.

La disposition générale, et la posture retournée de Gaspard, se retrouve sur le tympan du porche de Rumengol, datant de 1468, également en kersanton.

La posture de Gaspard se retrouve aussi sur le tympan de la collégiale du Folgoët datant de 1423-1433, également en kersanton. 

Ces deux sanctuaires relèvent, comme à Runan, du mécénat du duc de Bretagne ou de ses grands officiers.

Ces éléments plaideraient pour une datation vers le premier quart du XVe siècle, période correspondant aux deux concessions de foire par Jean V en 1414 (pour la fête de Notre-Dame) et 1421 (pour celle de la Saint-Barnabé)

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Plusieurs détails peuvent être remarqués :

Les deux rois ont la main droite gantée (on ne peut affirmer que la gauche le soit).

Le col  de leur manteau remonte haut, en col d'officier, mais il est fermé par une dizaine de boutons ronds.

Gaspard porte sous ce manteau une tunique courte à plis serrés sous la ceinture.

Les chevelures sont ondulés et peignés, taillés mi-courts (les pointes arrivant à la hauteur du menton).

Ils sont chaussés "à la poulaine", et Gaspard semble porter une armure, car ce sont bien des solerets à extrémités pointues qui sont visibles.

Ces éléments pourraient permettre d'affiner la datation.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le Calvaire.

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Beauté et fluidité des drapés !

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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La Déploration à six personnages.

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On corrigera les descriptions de René Couffon et des auteurs qui le suivent : nous n'avons pas ici une Mise au Tombeau (avec Joseph d'Arimathie et Nicodème), mais ce temps de recueillement et de chagrin qui la précède, nommé Déploration en iconographie.

Mais le bas relief de la façade du soubassement, sur lequel est posée la pierre d'exposition, introduit une confusion puisqu'il montre deux soldats endormis , avec leurs armes (hache, hallebarde, masse d'arme) éparses, scène qui appartient à l'iconographie de la Sortie du Tombeau, ou Résurrection. Les casques sont coniques, les solerets très pointus.

Nous pourrions penser à une scène d'embaumement, puisque derrière le corps du Christ nous voyons trois sainte femmes ( Marie-Madeleine, Marie Salomé, et Marie Cléophas) portant chacune un flacon d'aromates. Mais la présence de saint Jean, tenant un livre, est étrange.

Enfin, la position de la Vierge, couchée à demi sur les jambes de son Fils pour lui embrasser la main, est tout à fait singulière. Si bien que S. Lemaître y reconnaît plutôt Marie-Madeleine, et juge que cette scène "comporte quelques excentricités".

 

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Les boucles de cheveux "en macarons" évoquent le style de l'atelier ducal du Folgoët.

https://www.lavieb-aile.com/2017/04/la-collegiale-du-folgoet.i.l-autel-des-anges.html

 

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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La première femme après Jean n'est pas voilée. Et elle esquisse un sourire : j'y reconnais Marie-Madeleine.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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La rondeur des visages est vraiment accentuée. Mais la simplicité des traits, la dignité de la posture et surtout peut-être la pureté quasi sacrée de la position des deux mains autour du récipient créent une atmosphère de recueillement et de silence.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Je grossis et redresse la tête du Christ pour mieux la détailler, au prix de la qualité du cliché.

Les cheveux, d'abord peignés sur le sommet de la tête, tombent en boucles joliment sinueuses sur les épaules.

La couronne d'épines est une simple torsade.

Les yeux (comme ceux de Jean ou de Marie) sont très larges, et la fente entre les deux paupières est en amande très effilée. La paupière inférieure est soulignée par un arc, très excavé, et qui se poursuit jusqu'à la racine du nez.

Le nez est droit et fin jusqu'aux narines élégamment arrondies.

La toute petite lèvre inférieure forme un gracieux dessin sous une arcade concave qui, loin d'être triste, évoque la sérénité.

S. Lemaître y voit, sans me convaincre,  "une moustache naissante" et évoque "un style plutôt anglais".

 

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le Couronnement de la Vierge.

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Il suffit de regarder !

La symétrie en vagues ou en M des plis des jambes des deux personnages. Et l'opposition entre le dynamisme des plis du torse du Christ, et l'écoulement vertical passif de ceux de Marie.

Les mains de Marie, forme idéale de la prière !

La réussite formelle des pieds nus du Christ, vigoureux, délicats, chacun saisi dans la justesse anatomique de leur position : l'un en appui, en pilier, l'autre en élan communiqué à la jambe, et au bras qui pose la couronne.

L'orbe volumineux renvoie au globus cruciger des empereurs, il témoigne de la toute puissance divine ; mais dans un équilibre des masses, il répond à la rondeur du visage féminin.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

 

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SOURCES ET LIENS.

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ALAIN (Agnès), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

"Retable du XVème siècle en pierre bleutée de Tournai en Belgique"

BLANCHARD (René), 1895, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne: étude sur les sources du recueil. n°. 2218 et 2371

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n225/mode/2up

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , "Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté,", in Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON (René), 1950, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f164.item.r=runan

DE COURCY (Pol Potier), 1864, Source : De Rennes à Brest et à Saint-Malo par 

—DURAND (Gildas), 1999, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

http://ceraaalet.free.fr/etudes.htm

—DURAND (Gildas), 1989, Les retables et groupes sculptés originaires des anciens Pays-Bas, des XVe et XVIe siècle, conservés en Bretagne, et la problématique de l'étude de la statuaire en Bretagne recherches sur la notion d'expansion artistique et sur le rôle des influences étrangères dans les productions locales. Thèse soutenu à Rennes 2 sous la direction de Xavier Barral i Altet

 

 

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

— JEZEQUEL (Pierre), octobre 2020, A propos d'une nuance de bleu dans l'église de Runan.

https://rosquelfen-pj.blogspot.com/2020/10/a-propos-dune-nuance-de-bleu-dans.html

JOLLIVET (Benjamin-Philibert), 1855, Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes 

http://patrimoine-de-france.com/cotes-d-armor/runan/eglise-notre-dame-et-cimetiere-1.php

"Plus heureux que le Calvaire, dont les profondes cicatrices attristent les regards, le Bas-Relief a été préservé de toute atteinte. Découvert, en juillet 1854, par un enfant qui s'amusait à gratter le mur qui le soutient, et débarrassé, à cette époque, de l'épaisse couche d'argile sous laquelle la paroisse l'avait caché en 1793, il est devenu depuis un but de pèlerinage assez fréquenté, et laisse voir maintenant sans crainte les gracieuses statuettes, disposées en groupe, dont nous regrettons de n'avoir pu reproduire ici qu'une partie. Cette œuvre représente les scènes principales de la vie de la Vierge. Elle est incrustée maintenant dans la muraille intérieure d'une masure dont la toiture est complètement détruite. Située dans un coin du cimetière et transformée en mairie lors de l'érection de Runan en commune, cette masure était anciennement disposée en oratoire et formait une petite chapelle. Il ne serait donc pas impossible que ce bas relief eût été fait pour la place qu'il occupe ; mais on suppose qu'il servait autrefois de retable au maître-autel de l'église. Quoi qu'il en soit, nous pensons qu'on ne saurait mieux faire aujourd'hui que de faire revivre l'oratoire des temps anciens, et de lui conserver surtout les admirables sculptures dont nous venons de parler."

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http://patrimoine-de-france.com/cotes-d-armor/runan/eglise-notre-dame-et-cimetiere-1.php

 

 

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— LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

 

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f387.image.r=runan?rk=21459;2

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f285.image.r=runan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411435g/f134.image.r=runan?rk=42918;4

 

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

— RIOULT (Jean-Jacques), 1986, Dossier IA00004056 inclus dans Enclos paroissial (Runan) réalisé en 1986 Inventaire général

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-runan-ploezal/48881e13-452f-46e9-be4b-2afa9c261543

 

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROLLAND (Jean-Paul), 2020, Le retable de la Vierge de l'église de Runan.

https://docplayer.fr/201597935-Retable-de-la-vierge-eglise-de-runan.html

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_247/RETABLE_DE_LA_VIERGE.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

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Lithographie par P. Hawke in Ropartz 1854

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— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

— WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

 

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29 juin 2022 3 29 /06 /juin /2022 19:02

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries.

 

 

Voir sur Runan :

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PRÉSENTATION.

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Données historiques.

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L'église de Runan, construite au XIV et XVe siècle est une  ancienne fondation des Templiers, devenue une commanderie  des Hospitaliers de Saint-Jean, mais dédiée à Notre-Dame,  est surtout redevable de sa magnificence aux fondations qu'y firent les ducs de Bretagne en raison de leur proche résidence de Châteaulin-sur-Trieux, et dès  1381, Jean IV y fonda une chapellenie d'une messe chaque jour, dans la "chapelle de Ruzargan". Cette fondation se traduit par la restauration du transept et l'ajout d'un bas-côté nord.

Puis Jean V concéda  une nouvelle foire à la fabrique le 2 juin 1414, à la fête de Notre-Dame.

Une nouvelle foire au jour de la Saint-Barnabé est octroyée le 19 mai 1421, son administration étant confiée à Henry du Parc. Ce dernier fera établir son gisant avec celui de son épouse Catherine de Kersaliou.

La nouvelle foire est établie "pour l'augmentation de la dite chapelle, et dès 1423, l'ancien plan en tau des templiers est modifié par la création du chevet et de la tour-porche. Sur la maîtresse-vitre à six lancettes de 1423, les nobles de Runan témoignent de leur participation au chantier et aux prééminences qu'ils y exercent : les familles Le Goales, de Lestrézec, Le Caourcin Le Saint de Kerambellec, de Lezversault, Kergrist et Plusquellec ont leurs armes sur les lancettes, Henry du Parc et Catherine de Kersaliou placent les leurs en tête de lancette; tandis que le tympan reçoit celles des Rostrenen, de Jean du Perrier (et de sa femme Constance Gaudin), avec celles des Kerchenériou dans les ajours. Enfin, en supériorité sur le tympan viennent les armes du duc Jean V et de son épouse Jeanne de France.

L'abondance de ces armoiries, et de celles que nous allons découvrir, amène à relativiser l'importance du mécénat ducal et de donner plus de poids à celui des bienfaiteurs locaux. En témoignent les chapellenies  mentionnés dans les aveux hospitaliers, appartenant  principalement aux prestigieux lignages établis à Runan et Plouëc, dont certains furent associés à la haute administration du duché dès la seconde moitié du XIVe siècle. (S. Lemaître)

 

Le 28 mars 1435 est accordée une nouvelle foire. 

Une enquête du 15 août 1439, relative à l'enlèvement par Olivier de Kernechriou des armes du commandeur du Palacret, Pierre de Keramborgne, indique, d'autre part, que la chapelle de la Commanderie, au sud de l'église, venait d'être terminée l'année précédente, ainsi que le porche méridional.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries.

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Mais avant de débuter, je décrirai l'ossuaire, daté par inscription .

 

 

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L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor.

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Une crossette figurée représente un chien de chasse. Quelques décors témoignent de l'influence de la Renaissance. L'ossuaire a été édifié alors que Pierre de la Forest était commandeur.

 Elle est éclairée coté ouest par une galerie à balustres carrés surmontés de chapiteaux ioniques, et elle s'ouvre soit du côté ouest par une porte à fronton triangulaire et pilastres ornés de losanges, soit du côté sud par une baie au dessus de laquelle se lit encore une inscription en lettres gothiques  qui a été relevée ainsi (Couffon:

CE FVST FET 1552 MORVAN ROLLANT

 

 

Monnier avait lu la date de 1557.

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L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor.  Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor. Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor.  Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor. Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor.  Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor. Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor.  Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Au sommet du gable de l'ossuaire.

Armoiries de Kernechriou seigneur de Lestrézec (cf. L. Monnier) ?

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L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor.  Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor. Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor.  Photographie lavieb-aile juin 2022.

L'ossuaire d'attache de 1552. Granite gris du Trégor. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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LES QUATRE PIGNONS DE LA FAÇADE.

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Nous pouvons décrire de gauche à droite (d'ouest à est) quatre pignons successifs. Le premier est celui de la chapelle des fonts baptismaux.

"Face au calvaire, se dresse l'imposante façade à file de pignons du bas-côté sud, la plus décorée des élévations externes de Notre-Dame de Runan. Les pignons plutôt homogènes sont en grand appareil de granite et sommés d'un épi de faîtage ; les rampants sont lisses et simplement chanfreinés et les pinacles des contreforts rythment la façade en partie haute. Sa construction s'est achevée avant l'année 1438, comme semble l'indiquer l'enquête, diligentée par le commandeur hospitalier Pierre de Keramborgne, du 15 août 1439." (S. Lemaître)

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Dans ce mandement devant le duc Jean V, reproduit infra (sources), Pierre de Keramborgne expose d'abord que l'église de Runazhan dépend de la commanderie de l'Ordre de saint Jean de Jérusalem : en témoigne sa situation au sein d'autres biens de cette commanderie, celle de la Feuillée unie à celle du Palacret, où Pierre de Keramborgne sera inhumé en 1499. (On reconnaît Runan  dans le « Runargant » de la charte donnée aux Templiers en 1182. Notre-Dame de Runan, jadis trêve de Plouëc, se trouvait, en effet, « assise dans le fief du Palacret. Malgré sa richesse, la fabrique de Runan ne devait au commandeur du Palacret que 24 sols de rente, et « pour les offrandes du lieu 100 sols, à la Nativité de Notre-Dame. » Par ailleurs, ce commandeur avait certains droits sur la halle de Runan, et jouissait de treize tenues et d'une dîme. )

Il signale ensuite qu'en cette église, et précisément en une chapelle du bas-côté sud ("chapelle devers le midi"), qu'on  désigne donc sous le terme de "chapelle de la commanderie" et qui était alors "commencée ou faite ou près d'être faite" (ces informations imprécises laissent penser que ses informations sont de seconde main), sur le pignon sud, un écu ("escuczon") en belle pierre de taille, sculpté et peint aux armes de l'exposant (Pierre de Keramborgne) placée en haut de la grande baie a été arasé ou ôté depuis un mois — donc juillet 1439—, après y être resté au moins un an, et remplacé par les armes de Rolland de Kernechriou, aîné de sa famille, avec la complicité de son frère Philippe et de leur oncle Alain.

L'intérêt de cet acte est de nous indiquer la date de la construction de cette chapelle , vers 1438. C'est aussi de nous fournir la précision que cet écu était timbré, et présenté par deux lions.

L'offense a-t-elle été constatée ? Fut-elle réparée par la restitution des armes de Keramborgne à la place de celle de Kernechriou? Ou bien un arrangement a-t-il été trouvé ?

 À quelle place se trouvait cette chapelle  ? S. Lemaître l'assimile à la première chapelle, celle des Fonts. Pierre de Keramborgne possédait une autre "chapelle du midi" en l'église Notre-Dame de Keramanac'h de Plonévez-Moëdec (commanderie de Plouaret appartenant à la fondation de La Feuillée) , placée elle-aussi à l'entrée de la nef au sud : les blasons de l'Ordre de Malte et des Keramborgne sont encore visibles sur les ajours trilobés du vitrail de 1499.

Autant de recherches qui peuvent aujourd'hui susciter notre curiosité lorsque nous nous trouvons devant ces quatre pignons.

Notons que les armes des Kernechriou, seigneurs de Lestrézec  (*) figure sur la chaire-calvaire hexagonale qui marque l'entrée du placître.

(*) écartelé d'argent et de sable, ou écartelé d'argent et de sable au bâton de gueules brochant.

 

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La façade méridionale de la chapelle des Fonts ou de la Commanderie (vers 1438), ou premier pignon.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H1 : un écu présenté par deux anges. Rostrenen de Brélidy ??

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Jean-Paul Rollant l'attribue à la famille Rostrenen de Brélidy. Les armoiries de Rostrenen se blasonnent : d'hermine à trois fasces de gueules.

https://man8rove.com/fr/blason/60gqkk-rostrenen

Les armoiries de la baronnie de Rostrenen sont ordinairement  timbrées d'une couronne  en dessous laquelle apparaît la devise "OULTRE". 

Elles figurent sur la maîtresse-vitre de Runan (1423).

Ici, dans un cartouche rectangulaire, les tenants sont deux anges de profil, dont la tête a été martelée ; l'écu placé de biais (sans meuble visible mais sur lequel je distingue une partition médiane) est timbré d'un heaume de profil vers la droite, lui-même surmonté d'un ornement (couronne ? tortil ?) et enfin d'un arbre.

Je ne vois là aucun élément d'attribution.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan et ses armoiries.

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H2. Un écu présenté par deux hommes d'armes Kernecheriou ? Kerbouric ?

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Les tenants sont deux soldats en cotte de maille, de profil mais la tête de face.

L'écu est incliné vers la droite. On devine une partition à quatre quartiers. Il est timbré d'un heaume, puis d'une coiffure et enfin surmonté d'un arbuste touffu.

 

"À droite de la baie, il semblerait que le timbre fiché dans la maçonnerie représente les armes de Kerbouric, car à la lumière rasante les quatre quintefeuilles du blason familial ressortent nettement." (S. Lemaître)

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H3. Écu présenté par deux léopards. 

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"Contre  le pignon de la chapelle des fonts, à l'équerre, un pan de mur fait jonction avec le mur pignon de la travée du porche.

À mi-hauteur, une fenêtre surbaissée à quatre quadrilobes cernée d'un tore et d'une gorge éclaire le bas-côté sud. Au dessus, un écu bûché, timbré d'un heaume à bourrelet, à cimier et lambrequins, tenu par deux léopards indique les armes d'un chevalier. Son cri d'alarme n'est malheureusement plus visible car la bannière qui surmonte le cimier est effacé. Souvent attribuées à Pierre de Keramborgne, ces armoiries ne peuvent être les siennes car il possède en tenant [support] deux lions et non deux léopards."

Rappel : les "léopards" héraldiques ont la tête de face (comme ici) et les "lions" la tête de profil.

L'ensemble héraldique est placé dans un cartouche rectangulaire bordé d'une frise de rinceaux.

Les supports, des léopards dressés sur leurs pattes postérieures ont la queue dressée verticalement derrière leur corps. Ils présentent un écu non incliné, sur lequel je crois deviner une barre oblique.

Le heaume est tourné vers la gauche. Il est surmonté d'un cimier en tête d'animal (lion ? dragon ? ) de profil tournée vers la gauche, dont la gueule est ouverte et les oreilles sont longues. Une banderole portait le cri.

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On comparera cet ensemble aux deux armoiries des contreforts du porche.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le troisième pignon, correspondant à la chapelle seigneuriale.

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"Dans la continuité du porche, le pignon suivant vers l'est abrite les troisième et quatrième travées qui correspondent à la chapelle seigneuriale. Il a été édifié en même temps que le mur pignon de la travée du porche comme l'indique le chaînage contigu du pinacle à deux corbeaux qui laisse s'écouler entre eux l'eau du chéneau.

Le pignon est ouvert d'une baie en tiers-point  liseré d'une colonnette au réseau à cinq lanternes surmonté d'une rosace flamboyante. Ces dispositions datent d'une restauration de 1855 (B. Jollivet). 

Les armoiries en partie basse ont été trop mutilées pour pouvoir être identifiable mais l'écu en bannière de Jean du Perrier se devine en haut et à droite de la baie." [N°7] S. Lemaître.

 

 

 

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H4 et H5.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H4. Écu présenté par un ange de face. 

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La tête de l'ange devait être fixée par un tenon dans la mortaise visible.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H5. Écu présenté par deux chiens. 

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Le cadre est rectangulaire.

Les supports sont deux chiens de chasse placés de profil.

L'écu est incliné vers la droite, timbré par un heaume de face et un cimier à tête et cou d'oiseau, de profil.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H6. L'écu et les emblèmes du duc de Bretagne (Jean V).

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"Sous le faîte, les armes facilement reconnaissable  du duc Jean V dominent la chapelle seigneuriale. Elles comportent une targe couronnée surmontée d'un heaume à deux cornes, au cimier du lion des Montfort tenu par deux hermines et ornées d'hermines passantes de part et d'autre.

Cette chapelle était réservée aux familles nobles de Runan, proches du haut rang du duc Jean V." (S. Lemaître)

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L'écu incliné vers la droite, et dont la partie haute est crantée et bombée (targe), est tenu par deux hermines dressées de profil. Le heaume est de face, surmonté d'une paire de cornes et du lion de Monfort.

Le complexe rectangulaire est encadré d'une frise de quatre hermines passant à travers les spires d'un phylactère. C'est un emblème bien connu des ducs de Bretagne, associé à la devise A MA VIE inscrite, lorsqu'elle est conservée, sur la banderole.

Voir notamment :

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Voir aussi le sceau de Jean V:

  • http://www.sigilla.org/sceau-type/jean-v-bretagne-deuxieme-contre-sceau-12783
  • http://www.sigilla.org/sceau-type/jean-v-bretagne-deuxieme-sceau-du-secret-48583
  • https://devise.saprat.fr/embleme/hermine-2

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H7. Jean du Perrier ?

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Le cadre rectangulaire est cintré sur sa ligne intérieur. Les deux anges de profil présentent un écu rectangulaire couronné. Cet écu est dit "en bannière" : "Manière de disposer les armes en carré, comme les bannières féodales, plus honorable qu'en écusson ou en pointe."

Il m'est impossible de distinguer le moindre indice d'identification.

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Les armoiries de Jean du Perrier, seigneur de Quintin et chambellan du duc, se retrouvent sur la maîtresse-vitre de 1423.

"Dans les quatre quatrefeuilles, sont les armes d'azur à dix billettes d'or, quatre, trois, deux et un  de Jean du Perrier comte de Quintin et de son épouse Constance Gaudin décédée en 1423.

 Armes des du Perrier

 

  "Au troisième rang, un écu aux armes des du Perrier et un autre losangé mi-parti : au I, du Perrier, au II, écartelé Gaudin et Brienne de Beaumont, armes de Jean du Perrier, sire de Quintin et du Perrier et de Constance Gaudin sa femme, fille de Péan et de Jeanne Riboule. [...]

Ces grandes armoiries permettent de dater avec une très grande précision la verrière. En effet, l'on sait, d'une part, que c'est par contrat du 3 janvier 1423 que Jean du Perrier, veuf d'Olive de Rougé, épousa Constance Gaudin. (René Couffon) 

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La seigneurie de Quintin sera érigée en baronnie en 1551 en faveur de Tristan du Perrier.

Voir la généalogie de Jean I du Perrier (v1380-1461) :

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=jean&n=du+perrier&oc=1

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H8. Deux écus présentés par un ange assis,  de face.

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Les écus sont droits, aucun meuble n'est visible. Un évidemment dans la tête de l'ange laisse supposer que la face était rapportée.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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H9. Écu présenté par deux hommes sauvages.

 

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Les deux hommes sauvages (tenants très fréquemment adoptés en héraldique), de face ou trois-quarts, présentent un écu incliné vers la droite, timbré d'un heaume tourné vers la gauche, et surmonté d'un tortil et ? d'une tête féminine.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Autres ornements sculptés. Quatrième pignon.

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La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

La façade méridionale de l'église de Runan (granite, vers 1437, restauration en 1855) et ses armoiries. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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CONCLUSION.

1. La totalité des meubles des écus de cette façade méridionale de Runan, pourtant très riche en matériel héraldique, a disparu, si tant est qu'ils aient existé (ils pouvaient être peints). Bien sûr, on peut toujours imaginer qu'une nouvelle mission de collectage photographique, effectuée dans des conditions optimisées d'éclairage, par source additionnelle à jour frisant, puisse réserver de rares surprises. 

Il faut aussi tenir compte de l'apport des ouvriers et artisans de 1855 dont Benjamin Jollivet laisse entendre qu'ils sont intervenus par copie fidèle.

On ne voit plus les devises que cet auteur a relevé en 1855.

2. Par contre, si les écus sont muets, les autres éléments du complexe héraldique pourraient fournir, à des spécialistes, des éléments d'identification. Mais il faut sans doute, pour permettre des rapprochements, que la constitution d'un corpus iconographique breton indexé soit colligé de façon suffisamment vaste.

C'est le but de cet article d'y contribuer.

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SOURCES ET LIENS.

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ALAIN (Agnès), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

BLANCHARD (René), 1895, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne: étude sur les sources du recueil. n°. 2218 et 2371

1. Lettres du duc concédant à la chapelle de N. D. de Runan une foire qui devait se tenir le samedi précédant le pardon de la chapelle, fixé au dernier dimanche de juillet. Par le duc, de son commandement, présents : l'archidiacre d'Acreleon, Yvon Roscerf et autres. — Cador.

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n137/mode/2up

2. Mandement d'enquérir de l'injure faite au commandeur de la Feuillie en enlevant ses armoiries de l'église de Runan. Orîg. jad. scellé sur s. q. (Ar. CÔtes-du-Nord, H, f. de Malte).

A Vannes, 1439, 15 août. — « Jehan... A noz seneschalx, alloez et procureurs du ressort de Goelou, de Guigamp et de Lannuyon et à leurs lieutenans, à noz bien amez et fealx conseillers Eon de Roscerf, nostre maistre d'ostel, Jehan de Vennes, nostre contrerolleur gênerai, Robert Cador, nostre secrétaire, Alain Raison et Guillaume Labbé, salut.

De la partie de nostre bien amé et féal religieux et cher frère Pierres de Kaerenborgne, commandeur de la commanderie de la Feuillée et du Palacret, nous a esté exposé engrièvement complaignant, disant que l'église ou chapelle de N. D. de Runarzhan, tref ou fillete de la paroesse de Ploeuc, du diocèse de Treguer, est, comme on tient et dit on communeement, fondée et située en la terre ou fé de lad. commanderie, et ce est assez vroysemblable à croire, car celle chapelle est cernée et environée pour la plus grant partie, des fiez et terres d'icelle commanderie, et aussi en celle chapelle a telle et semblable indulgence et remission comme il a es aultres églises et chapeles fondées et situées es fonds, fiez et terres de lad. commanderie et des autres samblables commanderies de l'ordre de l'ospital Mr saint Jehan Baptiste de Jherusalem ; et que en celle chapelle et église de Runazhan, devers le midi, a esté puis nagueres une chapelle commancée et faicte ou près de faicte, et que au pingnon d'icelle nouvelle chapelle, devers led. midi, est assise et levée une belle fenestre de pierre de taille, et que en une belle pierre de taille assise ou hault d'un costé d'icelle fenestre, par dehors devers midi, led. exposant avoit fait mectre et entailler un escuczon ouquel estoient mises et entaillées les armes d'icellui exposant, avecques son timbre au dessus d'icelles armes, et y estoient entaillez et figurez deux leons, l'un d'un costé et l'autre de l'autre costé d'icelles armes, semblans en figure que celx deux leons tenoient led. escuçon où estoient celles armes, et que tout estoit bien et notablement figuré, entaillé et fiait de et en bel et bon ouvrage de pierre ; et ilecques mis, assis, souffert et laissé par le temps d'un an ou environ ou plus, et tellement que les voisins et demourans en celles mettes et celx qui aloient à lad. église ou passoient par auprès d'elle, au moins devers le midi, le povoient veoir et savoir ; et mesmes Rollant de Kernechriou, Phelipe de Kernechriou son frère et Alain de Kernechriou, oncle desd. frères, le savoient et povoient assez savoir, ainsi que sera déclaré et trouvé si mestier est, comme dit celui exposant ; disant oultre que lui, avecques ses biens, saisines et possessions quelxconcques estoient de piecza et encore sont en noz seurté, proteccion et sauvegarde générale et especiale, pupliés et faictes açavoir tellement que lesd. de Kernechriou ne autres d'icelles parties n'en porroient prétendre ignorance.

Et neantmoins tout ce que dit est, lesd. armes dud. exposant ont esté, puis un mois encza ou environ et que que soit nouvelement et puis nagueres, rompues, arrasées, deffaictes, desentaillées et ostées, et ou lieu et endroit où elles estoient, sont mises, figurez et peintes les armes desd. de Kernechriou ou des aucuns d'elx, car en icelui lieu, puis le démolissement desd. armes dud. exposant, furent mises et assises en peinture et colleurs les armes dud. de Kernechriou, o un cressant d'avantage qui sambloit estre manière de diferance, et que celles armes de Kernechriou o celle diferance furent ilecques par aucuns jours, et après ce en fut ostée lad. diference, et y demeurèrent les plaines armes dud. de Kernechriou, savoir dud. Rollant de Kernechriou, teles comme il les porte, car il est l'aisné de celx de Kernechriou ; et dit celui exposant que lad. offense a esté principalement procurée, pourchacée et faicte par lesd. Rollant et Phelipes de Kernechriou, et que de ce faire ilz et leurs adhérez et complices ont esté agens, consentens et participans, ainsi que plus à plaîn sera déclaré en lieu et temps ; quelle chose, si elle n'estoit reparée, seroit en grant foule, vitupère, deshoneur, préjudice, grief et domage dud. exposant ainsi qu'il dit, et nous a très humblement supplié de lui pourvoir sur ce de convenable remède.

Pour ce est il que nous, desirans justice estre faicte et ne voulanz tieulx deliz demeurer impuniz, quelx, s'ilz sont vroiz, sont cas de mal exemple et dignes de granit punicion, comme de violence faicte à l'iglise, commectant sacrilège et infraccion de nostre sauvegarde et grant offense faicte aud. commandeur et à son estât et honeur, qui est issu de bon et grant lignage appartenant à plusieurs des barons et autres grans nobles de nostre duchié  et grandement et dignement bénéficié..., Vous mandons... que vous vous transportez sur le lieu où l'en dit lesd. excès avoir esté faitz, et vous imformez et enquerez du cas sommairement et de plain...; et si vous trouvez lesd. de Kernechriou... coulpables, les requérez... d'en faire reparacion... et remectre les armes dud. commandeur es lieu et estât que trouverez [que] elles estoient avant lad. demolicion d'icelles... Par le duc, en son conseil, ouquel : Vous, l'evesque de S» Brieuc, le maistre d'ostel, Pierres Ivete, le seneschal de Moncontour et autres estoint. — Gunemar. »

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n225/mode/2up

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , "Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté,", in Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON (René), 1950, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

— DE COURCY (Pol Potier), 1864, Source : De Rennes à Brest et à Saint-Malo par 

"Quand on a quitté l'espèce d'entonnoir au fond duquel gît Pontrieux et qu'on s'est dirigé sur la route de Bégard, on arrive, après avoir monté pendant un kilomètre, à la chapelle de la Trinité, dite la belle église, dédiée à saint Jorand. Son architecture annonce le XVIe siècle, et elle montre sur ses murs la légende de son patron, dont elle possède aussi le tombeau. A trois kilomètres à l'ouest, est un joli bourg, entouré d'arbres et de verdure, et où l'on remarque une splendide église de la fin du XVe siècle : l'église de Runan. On y distingue surtout une maîtresse vitre restaurée avec soin ; un retable d'autel en pierre, divisé en plusieurs compartiments sculptés et représentant les scènes de la vie de la Vierge ; les tombeaux des sieurs de Kernec'hriou et de Boisboissel, et plusieurs piliers prismatiques très-délicatement travaillés. Le porche méridional abrite les statues des apôtres et est décoré extérieurement, ainsi que la façade de l'église, d'écussons à supports variés, mais dont le champ est martelé.

Dans le cimetière, un calvaire, composé de trois croix en granit, à sa base en forme de chaire à prêcher.

Runan obtint, par chartes des ducs Jean V et Pierre II, de 1414 à 1450, trois foires annuelles dont les droits devaient être consacrés à l'entretien de la chapelle de Notre-Dame. Ainsi s'expliquent les beautés architecturales que l'on y remarque. Les foires ducales existent encore, mais leurs revenus ont reçu une autre destination. On rejoint, par Ploëzal, la grande route de la Roche-Derrien.

 

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

— JOLLIVET (Benjamin-Philibert), 1855, Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes 

 

 

Étymologie et origine

La localité qui nous occupe, de vieux titres nous l'apprennent, se nommait autrefois Run-ar-Gan, trois mots celtiques dont l'usage a fait à la longue, par contraction, Runan. Son commerce et son importance relative datent évidemment de 1414, époque de l'institution de la première de ses foires ; mais son origine est moins facile à établir. Nous croyons, toutefois, que Run-ar-Gan ne prit naissance que dans le quatorzième siècle, après l'érection de Notre-Dame et lorsque la dévotion à cette chapelle eut attiré l'attention sur ce coin de terre.

Monuments

L'église est sous l'invocation de la Vierge, Notre-Dame de Runan. C'est un fort bel édifice de la fin du quinzième siècle, au pignons parsemés d'armoiries de toutes sortes, parmi lesquelles se remarquent les armes de Bretagne, d'hermine plein, avec cette devise : Potius mori quàm fædari, et cette autre : à ma vie, gravée sur le collier de l'hermine suspendue au-dessous de l'écu (Le collier de l'ordre de l'hermine, institué par Jean IV, en 1381, était composé de 2 chaines, attachées par leurs extrémités à 2 couronnes ducales renfermant chacune une hermine passante. Une des couronnes pendait sur la poitrine et l'autre était sur le cou. Les chaînes étaient composées chacune de 4 fermoirs, et ces fermoirs étaient une hermine avec un rouleau autour du corps, sur lequel ces mots étaient écrits : à ma mie. Les rouleaux étaient émaillés alternativement de blanc avec des lettres noires, ou de noir avec des lettres blanches. chacune des hermines portait un collier, d'où pendait un chainon composé de 4 ou 5 anneaux. Les colliers des chevaliers étaient d'or ou d'argent, suivant la qualité des personnes ; ceux des ducs étaient enrichis de pierreries. Les femmes étaient reçues dans cet ordre sous le titre de chevaleresses).

Au moment où nous écrivons (novembre 1855), les maçons et, les tailleurs de pierre ont mis à découvert la nef de droite ; ils relèvent plusieurs pignons, et, copistes fidèles, reproduisent les belles fenêtres ogivales à compartiments dont la conservation n'était plus possible. Les premiers ouvriers de cette église ont reçu depuis longtemps la qualification d'artistes, les seconds s'appellent simplement des tailleurs de pierre ; mais quand le temps aura noirci le travail de ces derniers, les soi-disant antiquaires s'arrêteront pour admirer ce chef-d'œuvre du quinzième siècle, et nos tailleurs de pierre, eux aussi, seront proclamés artistes, à moins qu'ils n'aient la malencontreuse idée de mettre une date à leur œuvre. Alors tout serait perdu ; car les admirateurs systématiques du passé n'accueillent les choses du présent qu'avec froideur et dédains.

L'intérieur de l'église de Runan est d'une grande irrégularité. Il se compose de trois nefs, dont l'une, celle de gauche, est étroite et écrasée, tandis que celle de droite, plus large et plus élevée, se divise en compartiments communiquant entre eux par des arcades disposées dans le sens de la largeur de cette nef, circonstance en dehors, croyons-nous, des règles de l'art architectural et du bon goût. Les piliers diffèrent presque tous : les uns sont de forme carrée et chargés d'ornements, d'autres sont composés de colonnettes en faisceau, d'autres enfin sont ronds, massifs, sans aucune ornementation. Cette nef renferme l'autel du Rosaire, les fonds baptismaux à l'extrémité opposée, et, dans le compartiment du milieu, une énorme pierre sépulcrale sur laquelle sont grossièrement sculptés un homme et une femme, reposant à côté l'un de l'autre. Ces statues ont de 15 à 20 centimètres de relief ; elles sont de grandeur naturelle, et comme l'ouvrier leur a donné à toutes les deux même taille et mêmes proportions, la femme apparaît sur cette pierre froide comme un phénomène de stature. Pauvre Jeanne de France ! car cette femme c'est la fille de Charles VI, roi de France : le guerrier qui repose à ses côtés est Jean V, dit le bon (Jean V fut élevé a la cour de France. Il fit hommage au roi Charles VI; envoya des ambassadeurs en Italie pour travailler a l'extinction du schisme ; marcha plusieurs fois au secours du roi de France, qui lui restitua St-Malo ; conclut une trêve avec le roi d'Angleterre ; retourna à Paris après le massacre des Armagnac ; conduisit le dauphin à Saumur ; fut arrêté à Chantoceaux par Marguerite de Clisson, puis délivré par ses sujets ; confisqua, à la suite de cette trahison, les terres des Penthièvre ; fit alliance avec le dauphin a Sablé. peu de temps après avec le roi Charles VI ; fit armer les communes ; rendit hommage au roi Charles VII ; traita avec le duc de Belfort et ratifia le traité de Troyes), son époux dont les restes mortels, comme nous le verrons plus bas, reposèrent pendant une nuit dans l'église de Runan, il y a de cela 404 ans ! Les statues dont nous venons de parler ont beaucoup souffert de la part du temps ou des hommes.

La maîtresse-vitre a conservé plusieurs fragments de vitraux peints, au milieu de ses gracieux enroulements de granit. Mais, pour admirer les uns et les autres, il faut d'abord savoir que cette maîtresse-vitre existe, complètement cachée par un énorme baldaquin en menuiserie formant tout-à-la-fois et comme d'une seule pièce, autel, tabernacle et retable ; puis, certain de trouver ce que l'on désire derrière cette boiserie malencontreuse, chercher longtemps des yeux un passage. On finit par découvrir deux petites portes placées de chaque côté du maître-autel ; celle de gauche résiste ; mais celle de droite cède à la première pression, et l'on se trouve tout-à-coup en présence de l'objet de ses recherches, dans un couloir étroit et encombré de vieilleries sans nom.

La chaire est ornée de sculptures d'un travail remarquable.

Le clocher a été refait en entier en 1822, mais sans tenir compte du style architectural du reste de l'édifice, avec lequel il n'est plus en harmonie.

Cette jolie église est désignée dans les vieux titres sous le nom de chapelle de Notre-Dame de Plouëc ; et, en effet, nous verrons plus loin que Runan était jadis simple trêve de cette paroisse. Elle appartenait, lorsque éclata la révolution de 1789, à la commanderie du Paraclet, ordre de Malte, et lorsque les commandeurs venaient y faire des visites pastorales, on était tenu de leur présenter les comptes des fabriciens. L'évêque de Tréguier ayant voulu, lui aussi, se faire servir ces comptes, l'ordre plaida et obtint de Louis XIV une ordonnance qui rappelait l'évêque comme d'abus.

Dès les premières années du quinzième siècle, Notre-Dame de Plouëc était en grande vénération parmi les fidèles, et comptait au nombre de ses bienfaiteurs Jean V, dit le Bon, 21° duc de Bretagne, dont les dépouilles mortelles furent solennellement transportées à la cathédrale de Tréguier en 1451, après de vives contestations entre le clergé de cette cathédrale et celui de Nantes. A l'occasion de cette translation, voici ce que rapporte la tradition : Le char funèbre roulait lentement et à petites journées pour se rendre au lieu de sa destination, lorsqu'arrivé en face de la porte de la chapelle de N.D. de Plouëc les roues se brisèrent en éclats ; il fallut donc renoncer à poursuivre la route. On descendit le cercueil renfermant les reliques précieuses, et on le déposa dans l'église de Runan, où il passa la nuit. Dès le lendemain, l'évêque de Tréguier, Jean de Plœuc, accompagné de son clergé, vint au-devant des restes mortels de son ancien duc et les conduisit en grande pompe à Tréguier.

Cette halte, a dit l'histoire, était réglée dans le cérémonial ; mais la tradition n'est pas de cet avis ; elle l'attribue à l'impossibilité, où fut le char de continuer son chemin, par suite de la rupture de ses roues, et regarde cet accident comme une circonstance miraculeuse, comme un avertissement de déposer là les précieuses et saintes reliques, Jean V, de son vivant, ayant eu, comme nous l'avons dit plus haut, une grande dévotion pour cette chapelle de Notre-Dame de Plouéc, devenue depuis église paroissiale de la commune de Runan.

Calvaire et bas-relief en granit

Dans le cimetière, assez mal entretenu, de Runan, le touriste visite avec admiration deux créations artistiques paraissant, l'une et l'autre, appartenir au quinzième siècle. C'est d'abord, au milieu d'une enceinte en maçonnerie formant balustrade, un superbe Calvaire dont la base a 6 pans et supporte trois croix d'inégales grandeurs. Ce monument, de même que l'église, était chargé d'armoiries et de riches sculptures ; mais le marteau des mauvais jours de notre révolution de 1789 a laissé là des témoignages nombreux de la fièvre de destruction qui fut un des traits caractéristiques de cette terrible époque.

Plus heureux que le Calvaire, dont les profondes cicatrices attristent les regards, le Bas-Relief a été préservé de toute atteinte. Découvert, en juillet 1854, par un enfant qui s'amusait à gratter le mur qui le soutient, et débarrassé, à cette époque, de l'épaisse couche d'argile sous laquelle la paroisse l'avait caché en 1793, il est devenu depuis un but de pèlerinage assez fréquenté, et laisse voir maintenant sans crainte les gracieuses statuettes, disposées en groupe, dont nous regrettons de n'avoir pu reproduire ici qu'une partie. Cette œuvre représente les scènes principales de la vie de la Vierge. Elle est incrustée maintenant dans la muraille intérieure d'une masure dont la toiture est complètement détruite. Située dans un coin du cimetière et transformée en mairie lors de l'érection de Runan en commune, cette masure était anciennement disposée en oratoire et formait une petite chapelle. Il ne serait donc pas impossible que ce bas relief eût été fait pour la place qu'il occupe ; mais on suppose qu'il servait autrefois de retable au maître-autel de l'église. Quoi qu'il en soit, nous pensons qu'on ne saurait mieux faire aujourd'hui que de faire revivre l'oratoire des temps anciens, et de lui conserver surtout les admirables sculptures dont nous venons de parler."

http://patrimoine-de-france.com/cotes-d-armor/runan/eglise-notre-dame-et-cimetiere-1.php

 

 

LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— LE BARZIC (E.), Crec'hriou, Sur les traces d'une vieille maison bretonne, 1969, Bull. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_194/sur__les__traces__dune__vieille__maison__bretonne.pdf

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f388.item.r=runan

"Cette fenêtre est accostée de deux écussons qui seraient ceux des anciennes familles dominantes de Runan : les Lestrezc et les Kerambellec. Ces derniers portaient d'argent au lion de sable accompagné de quatre merlettes de même. Les armoiries de Lestrezec se lisent encore très facilement plus à notre droite, au haut du pignon de l'ossuaire qui voient, en cet endroit, s'accoler au mur de l'église."

 

 

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

— WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Héraldique Chapelles bretonnes
28 juin 2022 2 28 /06 /juin /2022 10:41

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan.

 

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PRÉSENTATION.

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Données historiques.

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L'église de Runan, construite au XIV et XVe siècle est une  ancienne fondation des Templiers, devenue une commanderie  des Hospitaliers de Saint-Jean, mais dédiée à Notre-Dame,  est surtout redevable de sa magnificence aux fondations qu'y firent les ducs de Bretagne en raison de leur proche résidence de Châteaulin-sur-Trieux, et dès  1381, Jean IV y fonda une chapellenie d'une messe chaque jour, dans la "chapelle de Ruzargan". Cette fondation se traduit par la restauration du transept et l'ajout d'un bas-côté nord.

Puis Jean V concéda  une nouvelle foire à la fabrique le 2 juin 1414, à la fête de Notre-Dame.

Une nouvelle foire au jour de la Saint-Barnabé est octroyée le 19 mai 1421, son administration étant confiée à Henry du Parc. Ce dernier fera établir son gisant avec celui de son épouse Catherine de Kersaliou.

La nouvelle foire est établie "pour l'augmentation de la dite chapelle, et dès 1423, l'ancien plan en tau des templiers est modifié par la création du chevet et de la tour-porche. Sur la maîtresse-vitre à six lancettes de 1423, les nobles de Runan témoignent de leur participation au chantier et aux prééminences qu'ils y exercent : les familles Le Goales, de Lestrézec, Le Caourcin Le Saint de Kerambellec, de Lezversault, Kergrist et Plusquellec ont leurs armes sur les lancettes, Henry du Parc et Catherine de Kersaliou placent les leurs en tête de lancette; tandis que le tympan reçoit celles des Rostrenen, de Jean du Perrier (et de sa femme Constance Gaudin), avec celles des Kerchenériou dans les ajours. Enfin, en supériorité sur le tympan viennent les armes du duc Jean V et de son épouse Jeanne de France.

L'abondance de ces armoiries, et de celles que nous allons découvrir, amène à relativiser l'importance du mécénat ducal et de donner plus de poids à celui des bienfaiteurs locaux. En témoignent les chapellenies  mentionnés dans les aveux hospitaliers, appartenant  principalement aux prestigieux lignages établis à Runan et Plouëc, dont certains furent associés à la haute administration du duché dès la seconde moitié du XIVe siècle. (S. Lemaître)

 

Le 28 mars 1435 est accordée une nouvelle foire. 

Une enquête du 15 août 1439, relative à l'enlèvement par Olivier de Kernechriou des armes du commandeur du Palacret, Pierre de Keramborgne, indique, d'autre part, que la chapelle de la Commanderie, au sud de l'église, venait d'être terminée l'année précédente, ainsi que le porche méridional.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile  2013.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2013.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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LE TYMPAN DU PORCHE.

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Le tympan du porche sud, édifié par Pierre de Keramborgne entre 1435 et 1438, en arc brisé, porte un décor sculpté en moyen-relief sur deux registres.

Le registre principal s'inscrit sur une corniche moulurée de part et d'autre du fleuron de l'accolade. Elle associe une Annonciation à gauche et une Déploration à quatre personnages à droite. Une frise de sarment la surmonte.

Le registre supérieur, encadré de la frise de rinceaux, n'a qu'un tableau, consacré à un ange aux ailes déployées, qui écarte les bras en signe d'accueil ou de salutation.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La Déploration.

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Au centre, la Vierge, un genou à terre et peut-être assise, vêtue d'un manteau qui la voile, tient son Fils, dont le corps vu de face les bras parallèles au tronc, forme une diagonale.

À sa droite, saint Jean offre la particularité de tenir la palme, celle que, dans les récits apocryphes, lui sera remis par la Vierge pressentant sa mort., et qu'on voit dans les Dormitions.

À sa gauche, sainte Marie-Madeleine, la tête inclinée et les cheveux longs tombant sur ses épaules,  tient le flacon d'aromates de la main gauche.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile  2013.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2013.

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L'Annonciation.

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À droite, l'archange Gabriel, de trois-quarts, est agenouillé un seul genou à terre, ses cheveux sont rassemblés par un bandeau puis forment deux masses latérales polylobées, et ces boucles angéliques rappellent fortement  la manière de l'atelier ducal du Folgoët tant à la collégiale du Folgoët, qu'à Rumengol , à Saint-Herbot et sur le porche sud de la cathédrale de Quimper.

De grosses joues arrondies encadrent une bouche très petite.

Il est vêtu d'une tunique longue dont le large revers (ou l'amict) descend en pectoral.

Il est séparé de la Vierge par un vase d'où s'élève comme une colonne fleuronnée le lys métaphorique de la fleur de pureté et du vase clos de la virginité.

D'une main droite placée en avant paume vers le haut et d'une main gauche tendue en arrière, il déploie un phylactère (celui de l'Ave Maria), mais si nous voulons suivre le déroulé de ce dernier, nous le voyons à la fois à la base du vase, s'enroulant autour de la colonne, passant en diagonale et se retrouvant en haut à droite devant l'une des ailes.

L'autre aile, la droite, montre son bord crénelé entre l'épaule, et la colonne.

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Devant lui, et sculpté sur un bloc séparé, la Vierge est représenté de face, faisant de la paume gauche le geste d'acceptation du Fiat, tandis que la main droite est encore posée sur le lutrin et le livre dont elle récitait les prières avant d'être surprise par l'irruption du messager divin. Un phylactère se retrouve sur le piètement du lutrin, et une inscription peinte courait peut-être sur l'ensemble de la banderole.

Là encore, le visage de la Vierge est particulièrement joufflue ; un bandeau ou un cordon passe autour de son voile.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile  2013.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2013.

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L'Ange aux bras écartés.

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Il semble agenouillé et donc en adoration ; sa tunique est serrée par une ceinture.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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LES CONTREFORTS ET LEURS ÉCUS.

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Ils sont décrits par S. Lemaître comme "des contreforts obliques armoriés  qui se détachent de la file de pignon". 

Ces contreforts à orientation obliques sont une innovation que se retrouvera une décennie plus tard à La Martyre.

Couffon écrit : "Les contreforts sont ornés d'écus d'une très belle sculpture, mais que les lions servant de supports permettent, d'après l'enquête de 1439, d'attribuer au commandeur Pierre de Keramborgne."

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Pierre de Keramborgne et ses armoiries.

Une enquête du 15 août 1439 est relative à l'enlèvement par Olivier de Kernechriou des armes du commandeur du Palacret, Pierre de Keramborgne, sur le pignon sud, après qu'elle y soient restée au moins une année avant le procès, soit un chantier débuté entre le milieu de  l'année 1437 et le début de l'année 1438.

 

Cette enquête d'un procès dont on ignore l'aboutissement , "en cette chapelle et église de Runazhan, devers le midi, [qui] a esté puis nagueres commancee et facte ou près de faicte" disait: "Led. exposant avoir fait mestre et entailler un escuczon ouquel estoient mises et entaillees les armes d'icelui exposant, avecques son timbre au dessus d'icelles armes, et y estoient entaillez et figurez deux leons tenoient led. escuçon ou estoient celles armes."

Ces armes se retrouvent avec celles de l'Ordre de Malte sur les ajours trilobés de la maîtresse-vitre. On les trouve aussi sur la maîtresse-vitre de la chapelle de Keramanach en Plounevez-Moëdec. Elles se blasonnent de gueules à un heaume de profil d'or accompagné de trois coquilles d'argent.

http://www.infobretagne.com/plounevez-moedec-keramanach.htm

La famille de Keramborgne était établie près de Vieux-Marché. Pierre était le fils de Guillaume, homme d'armes lors de la montre de Tréguier de 1481, et de Catherine de Coëtvoult.

"Cette famille a notamment fondée la chapelle de Sainte-Barbe à Plouaret. Leurs armoiries sont d'ailleurs visibles sur le calvaire daté de 1612. Cette seigneurie possédait un droit de haute, moyenne et basse justice qu'elle exerçait au bourg de Plouaret. On peut citer dans cette famille : Merien de Keramborgne (1437), Jean de Keramborgne (époux d'Anne Loz), Guillaume de Keramborgne (époux de Catherine de Coatvoult, il comparait à Tréguier en 1481 avec 400 livres de revenu comme homme d’armes) et Pierre de Keramborgne (1498). La seigneurie passe ensuite entre les mains des familles La Haye (suite au mariage de Jeanne de Keramborgne avec Jean de La Haye), de Bellisle (cité en 1526 et 1556), Perrien (en 1583, suite au mariage de Louise de Bellisle avec Charles de Perrien)." http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ferme-de-keramborn-le-vieux-marche/6ce960cc-2062-46c6-8112-69871cafefc6

 

Les pinacles de ces contreforts ont été ajoutés selon Couffon  pendant  les restaurations de 1895.

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Le complexe armorié de gauche.

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Je n'en n'ai pas trouvé de description précise. Les gens ne sont-ils point curieux ? Gardent-ils le fruit de leurs recherches pour eux ?

Les supports en sont deux lions, dressés sur les pattes arrières, et présentant entre leurs pattes antérieures le complexe héraldique. Mais celui de gauche a la tête de profil ("lion" héraldique) et l'autre, à droite, a la tête de face ("léopard" héraldique). Leur queue se dresse verticalement derrière leur corps.

L'écu est-il réduit à la partie rectangulaire inférieure (muette), ou inclut-il le heaume, comme meuble, heaume représenté ici de face ?

Dans ce dernier cas, peu convainquant, l'écu est surmonté d'une couronne, puis vient le cimier que je compare à un vase (c'est difficile à décrire) et à une fleur à plusieurs boutons. À la réflexion le "vase" est un coussin (ou un tortil, mais qui ferait double emploi avec la couronne.

Je penche plutôt pour un (petit) écu aujourd'hui muet, surmonté d'un heaume de face et d'une couronne, puis d'un coussinet d'un cimier en fleur stylisé.

L'écu étant muet, nous ne pouvons en déterminé le possesseur.

Au secours les amis experts !!

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le complexe armorié de droite.

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Il ressemble fort au premier, mais pourtant...

1. Le lion de notre gauche est de profil mais sa tête est tournée vers nous, le support est un léopard à dextre. Et inversement, le support senestre est un lion.

2. Leurs queues passent entre les jambes puis devant le ventre.

3. L'écu est couché, la pointe vers notre droite.

4. Le coussin se prolonge en une tige, cerclée d'un anneau, et le cimier ressemble à un arbre.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les armoiries ducales du faîte.

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C'est ballot. J'ai oublié de prendre en gros plan l'écu rectangulaire couronné, paraît-il, en bannière. Ce serait l'écu du duc. Je n'y vois rien de précis, hormis la couronne. 

Ma photo montre en arrière-plan le cadran solaire qui surmonte la rosace.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le cadran solaire.

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 Michel Lalos cite l'inventaire de la SAF [inv. SAF : 2226901-1]  et décrit un cadran peu déclinant de l'après-midi, semi-circulaire, gravé sur pierre, aux  lignes chiffrées dans demi-couronne, avec un moignon de style

 

 

Il existe un autre cadran solaire, "canonial" (*), à dix secteurs égaux, en réemploi sur le soubassement d'une banquette du porche.

(*) CORNEC (Jean-Paul), LABAT-SEGALEN (Pierre), ROUXEL ( Bernard), 2010 Cadrans solaires en Bretagne Skol Vreizh

https://www.sahpl.asso.fr/site_sahpl/Cornec%20-%20S%C3%A9galen%20-%20Rouxel%20-%20Cadrans%20solaires%20en%20Bretagne.pdf

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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RAPPROCHEMENT AVEC LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-LA-CLARTÉ DE PERROS-GUIRREC.

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S. Lemaître a souligné les ressemblances  entre ce décor et celui du tympan de la chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté ( à 25 km au nord-ouest), datant du milieu du XVe siècle et décrite en 2010 par Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult. Elle peut être datée entre 1445 (inscription sur un pilier) et 1485.

Malgré l'absence d'ange aux bras écartés en partie haute, la composition 'apparente dans tous ses détails à celle de Runan, tant pour l'Annonciation et la Déploration séparées par l'imposant fleuron d'accolade que pour les choux frisés des rampants au dessus du gable et que pour  les deux panneaux des armes   présentées par deux lions, et avec des heaumes.

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Chapelle de la Clarté à Perros-Guirec.

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LES PIÉDROITS ET VOUSSURES DU PORCHE : DOUZE PERSONNAGES ASSIS ET DES ANGES BANDEROLÉS.

 

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S. Lemaître décrit ici les piédroits, la triple voussure en tiers point, le cortège des anges banderolés, et l'archivolte en accolade rehaussée de choux frisés. 

Je retrouve bien, de l'intérieur à l'extérieur, une voussure à sarments, puis une voussure à douze personnages, puis l'accolade s'appuyant sur une console feuillagée et sculptée de douze anges enrubannés du côté interne et  de feuilles côté externe, et des deux pinacles engagés à denticules.

Les auteurs, lorsqu'ils se prononcent sur ces personnages, les tiennent, comme Lemaître, pour des apôtres. Parce qu'ils vont par douze sans doute. Je n'y crois pas. Les apôtres sont rarement assis. Leurs barbes ne sont pas taillées en pointe, et ils ne sont pas coiffés de bonnets. J'inclinerait pour des prophètes. C'est drôle comme dès qu'on approfondit un peu l'examen des sites, on se retrouve avec plus de questionnements et moins de certitudes. 

L'usure du granite ne facilite pas les choses. Ce n'est pas ici le beau kersanton de Basse-Bretagne. 

Certains de ces messieurs ont un point commun, celui de lever la main vers le haut, pour désigner le ciel, ou plutôt un saint personnage (Christ ou Vierge) qui les dominerait . Comme les rois de Juda et les Prophètes dans les Arbres de Jessé.

Ceux qui débutent les séries, en bas à droite et à gauche (n°1 et n°12), s'encadrent dans les moulures transformées en colonnes à chapiteaux.

J'ai pris mes photos des personnages en débutant par la gauche, ce qui reste arbitraire tant qu'aucun d'eux n'est identifié. En tout cas, je ne vois nulle part un saint Pierre tenant sa clef.

Des restes de polychrome ocre sont visibles.

 

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°1.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°2.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°3.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°4.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°5.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°6.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°7. On redescend vers la droite.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°8.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°9.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°10.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°11.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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N°12.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'INTÉRIEUR DU PORCHE.

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"À l'intérieur du porche, la porte en tiers-point est simplement soulignée aux piédroits par deux colonnettes qui s'effacent dans les claveaux de la voussure supérieure. L'entrée du porche est couverte d'une voûte octopartite reposant sur de fines arcatures qui ont pour clé une rose couronnée d'angelots." (S. Lemaître)

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L'ange à phylactère du côté ouest. 

On remarquera la coiffure à boules ou macarons, si typique des sculpteurs de l'atelier ducal, au Folgoët, à Quimper et à Rumengol.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Une console feuillagée du côté est.

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Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La rose feuillagée ou nuée entourée de huit anges à phylactères.

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Mes photos des têtes d' anges ne sont pas excellentes, mais tendent à montrer les coiffures en macarons, largement illustrés dans mes articles sur l'atelier ducal dit "du Folgoët" (E. Le Seac'h).

 

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le porche sud (granite, vers 1437) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

 

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SOURCES ET LIENS.

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ALAIN (Agnès), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

—BLANCHARD (René), 1895, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne: étude sur les sources du recueil. n°. 2218 et 2371

Lettres du duc concédant à la chapelle de N. D. de Runan une foire qui devait se tenir le samedi précédant le pardon de la chapelle, fixé au dernier dimanche de juillet. Par le duc, de son commandement, présents : l'archidiacre d'Acreleon, Yvon Roscerf et autres. — Cador.

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n137/mode/2up

Mandement d'enquérir de l'injure faite au commandeur de la Feuillie en enlevant ses armoiries de l'église de Runan. Orîg. jad. scellé sur s. q. (Ar. CÔtes-du-Nord, H, f. de Malte).

A Vannes, 1439, 15 août. — « Jehan... A noz seneschalx, alloez et procureurs du ressort de Goelou, de Guigamp et de Lannuyon et à leurs lieutenans, à noz bien amez et fealx conseillers Eon de Roscerf, nostre maistre d'ostel, Jehan de Vennes, nostre contrerolleur gênerai, Robert Cador, nostre secrétaire, Alain Raison et Guillaume Labbé, salut.

De la partie de nostre bien amé et féal religieux et cher frère Pierres de Kaerenborgne, commandeur de la commanderie de la Feuillée et du Palacret, nous a esté exposé engrièvement complaignant, disant que l'église ou chapelle de N. D. de Runarzhan, tref ou fillete de la paroesse de Ploeuc, du diocèse de Treguer, est, comme on tient et dit on communeement, fondée et située en la terre ou fé de lad. commanderie, et ce est assez vroysemblable à croire, car celle chapelle est cernée et environée pour la plus grant partie, des fiez et terres d'icelle commanderie, et aussi en celle chapelle a telle et semblable indulgence et remission comme il a es aultres églises et chapeles fondées et situées es fonds, fiez et terres de lad. commanderie et des autres samblables commanderies de l'ordre de l'ospital Mr saint Jehan Baptiste de Jherusalem ; et que en celle chapelle et église de Runazhan, devers le midi, a esté puis nagueres une chapelle commancée et faicte ou près de faicte, et que au pingnon d'icelle nouvelle chapelle, devers led. midi, est assise et levée une belle fenestre de pierre de taille, et que en une belle pierre de taille assise ou hault d'un costé d'icelle fenestre, par dehors devers midi, led. exposant avoit fait mectre et entailler un escuczon ouquel estoient mises et entaillées les armes d'icellui exposant, avecques son timbre au dessus d'icelles armes, et y estoient entaillez et figurez deux leons, l'un d'un costé et l'autre de l'autre costé d'icelles armes, semblans en figure que celx deux leons tenoient led. escuçon où estoient celles armes, et que tout estoit bien et notablement figuré, entaillé et fiait de et en bel et bon ouvrage de pierre ; et ilecques mis, assis, souffert et laissé par le temps d'un an ou environ ou plus, et tellement que les voisins et demourans en celles mettes et celx qui aloient à lad. église ou passoient par auprès d'elle, au moins devers le midi, le povoient veoir et savoir ; et mesmes Rollant de Kernechriou, Phelipe de Kernechriou son frère et Alain de Kernechriou, oncle desd. frères, le savoient et povoient assez savoir, ainsi que sera déclaré et trouvé si mestier est, comme dit celui exposant ; disant oultre que lui, avecques ses biens, saisines et possessions quelxconcques estoient de piecza et encore sont en noz seurté, proteccion et sauvegarde générale et especiale, pupliés et faictes açavoir tellement que lesd. de Kernechriou ne autres d'icelles parties n'en porroient prétendre ignorance.

Et neantmoins tout ce que dit est, lesd. armes dud. exposant ont esté, puis un mois encza ou environ et que que soit nouvelement et puis nagueres, rompues, arrasées, deffaictes, desentaillées et ostées, et ou lieu et endroit où elles estoient, sont mises, figurez et peintes les armes desd. de Kernechriou ou des aucuns d'elx, car en icelui lieu, puis le démolissement desd. armes dud. exposant, furent mises et assises en peinture et colleurs les armes dud. de Kernechriou, o un cressant d'avantage qui sambloit estre manière de diferance, et que celles armes de Kernechriou o celle diferance furent ilecques par aucuns jours, et après ce en fut ostée lad. diference, et y demeurèrent les plaines armes dud. de Kernechriou, savoir dud. Rollant de Kernechriou, teles comme il les porte, car il est l'aisné de celx de Kernechriou ; et dit celui exposant que lad. offense a esté principalement procurée, pourchacée et faicte par lesd. Rollant et Phelipes de Kernechriou, et que de ce faire ilz et leurs adhérez et complices ont esté agens, consentens et participans, ainsi que plus à plaîn sera déclaré en lieu et temps ; quelle chose, si elle n'estoit reparée, seroit en grant foule, vitupère, deshoneur, préjudice, grief et domage dud. exposant ainsi qu'il dit, et nous a très humblement supplié de lui pourvoir sur ce de convenable remède.

Pour ce est il que nous, desirans justice estre faicte et ne voulanz tieulx deliz demeurer impuniz, quelx, s'ilz sont vroiz, sont cas de mal exemple et dignes de granit punicion, comme de violence faicte à l'iglise, commectant sacrilège et infraccion de nostre sauvegarde et grant offense faicte aud. commandeur et à son estât et honeur, qui est issu de bon et grant lignage appartenant à plusieurs des barons et autres grans nobles de nostre duchié  et grandement et dignement bénéficié..., Vous mandons... que vous vous transportez sur le lieu où l'en dit lesd. excès avoir esté faitz, et vous imformez et enquerez du cas sommairement et de plain...; et si vous trouvez lesd. de Kernechriou... coulpables, les requérez... d'en faire reparacion... et remectre les armes dud. commandeur es lieu et estât que trouverez [que] elles estoient avant lad. demolicion d'icelles... Par le duc, en son conseil, ouquel : Vous, l'evesque de S» Brieuc, le maistre d'ostel, Pierres Ivete, le seneschal de Moncontour et autres estoint. — Gunemar. »

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n225/mode/2up

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , "Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté,", in Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

—LALOS (Michel)

 http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/cotes_d_armor/cs_22_guingamp.php

 

— LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LE FLOC'H (Loieiz), La chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_175/notre__dame__de__la__clarta__perros__guirec.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

MAN8ROVE

https://man8rove.com/fr/blason/dul7nwn-parc

https://man8rove.com/fr/profile/yru34x5gc-henry-du-parc

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f387.image.r=runan?rk=21459;2

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f285.image.r=runan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411435g/f134.image.r=runan?rk=42918;4

 

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

— WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Héraldique Chapelles bretonnes
25 juin 2022 6 25 /06 /juin /2022 18:46

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan.

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— Voir sur Runan :

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— Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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Hors de ce blog :

 

 

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PRÉSENTATION.

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Ce gisant en pierre est placé dans l'angle sud-ouest de la nef, à droite de l'entrée, à l'angle de la tour, dans un endroit assez sombre et empoussiéré, et le recul nécessaire à son examen est limité par la présence d'une ancienne cloche conservée devant lui. 

Il était placé jadis, selon Monnier, au centre du bas-côté sud ; un couple de seigneur y est représenté mais leurs  visages  ont été martelés à la Révolution, de même que tout indice d'identification. Les propositions n'ont pas manquées, et Benjamin Jollivet avait suggéré d'y voir le tombeau de Jean V et de sa femme Jeanne de France, tandis que J.-M. Luzel suggérait d'y voir les seigneurs de Lestrezec, ou Monnier ceux de Kerambellec.  En 1936, René Couffon, toujours péremptoire, n'affirme y distinguer "encore nettement" les armes des du Parc de la Roche-Jagu. Puisque le tympan de la maîtresse-vitre porte les armes en prééminence de Henry du Parc d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules et et de Catherine de Kersaliou  d’argent à trois fasces de gueules au lion brochant, cela lui permit d'affirmer, dans une publication aussi sérieuse que celle de la Société archéologique de France, qu'il s'agissait du gisant de ce couple, dont l'épouse est décédée en 1433. C'est ce qu'on retrouve aujourd'hui repris partout.

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Ou presque. Seven Lemaître, dans la 173e cession du Congrès archéologique de France de 2015, ne cite son prédécesseur devant le même Congrès qu'avec prudence et au conditionnel. Pas plus que moi, il ne semble avoir pu constater  les armoiries des du Parc. Voici sa description :

"René Couffon a cru reconnaître l'écu de Henri du Parc seigneur de la Roche-Jagu, cité en 1421 comme garde de la foire de Saint-Barnabé  en Runan. Il serait accompagné de sa femme Catherine de Kersaliou, décédée en 1433, dix ans après son mari. Elle est enterrée le 15 novembre 1433 à Runan (René Couffon, "La Roche-Jagu", Soc. d'Emul. des Côtes-du-Nord p. 38). 

Leurs têtes reposent sur des coussins tenus par des anges. Henri du Parc, écimé,  porte une armure de plates complètes aux genouillères bien tracées et Catherine de Kersaliou porte une longue robe au drapé lourd et  ceinturée au dessus de la taille, selon la mode du XVe siècle."

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Pour respecter les conventions, j'adopte dans ma description, comme le fait S. Lemaître, l'hypothèse de René Couffon, qui reste plausible.

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Qui est Henry du Parc ?

Il est le fils de Maurice du PARC, seigneur du Parc ca 1321-1383..1390, Capitaine de Quimper, chambellan du duc de Bretagne, et de Catherine de TROGUINDY, dame de la Roche-Jagu ca 1340-1418. Catherine de Troguindy mourut en 1418 et son fils aîné , Henri du Parc , rendit au duc minu de sa succession le 25 juin de la même année.

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DU PARC d'azur au léopard d'or, au lambel de gueules. Et Morice du Parc, un escuier hardy. MAURICE DU PARC, seigneur du dit lieu, Paroisse de Rosnoën, Evêché de Cornouailles, ainsi qu'il le dit lui-même dans l'enquête pour la canonisation de Charles de Blois, en 1371 (D. Morice, T. II., Pr., col. 9), ne doit point être confondu, comme on l'a fait, avec une autre famille du Parc, sr. du dit lieu, Paroisse du Gouray, et de Locmaria, Paroisse de Ploumagoër, qui s'armait d'argent à trois jumelles de gueules.

Les du Parc de Rosnoën,, issus en ramage des vicomtes du Faou, portaient les armes de ceux-ci, brisées d'un lambel.

Maurice, l'un des champions du combat des 30, puis capitaine de Quimper pour Charles de Blois, contribua, en 1359, pour la somme de 5.000 écus, à la rançon de son maître prisonnier en Angleterre, et, à sa mort, passa au service de France. Suivant l'enquête susdite, il était âgé, en 1371, d'environ 50 ans, ce qui lui donne l'âge de 20 ans lorsqu'il fit ses premières armes au chêne de Mi-Voie. En 1372, il conduisait, avec Alain de Beaumont, l'aile gauche de l'armée du connétable à la déroute des Anglais devant Chisey, en Poitou, et était gouverneur de La Rochelle, en Aunis, en 1373 (Le Laboureur, p. 54). Les anciennes Réformations et Montres de Cornouailles mentionnent plusieurs membres de la même famille, savoir :

Henry, sr. du Parc, employé dans la Réformation de 1426, Paroisse de Rosnoën (*) ; Jean, archer en brigandine dans la Montre générale de 1481 ; autre Jean, sr. du Parc, Réformation de 1536, père de 1° Jean, mineur en 1562 et représenté à une Montre de cette année, par Jacques du Parc, son oncle paternel, en équipage d'arquebusier à cheval ; 2° Jeanne, Dame du Parc, après son frère mort sans hoirs, mariée, vers 1560, à Jean Troussier, sr. de la Gabetière. De ce mariage naquit une fille, Jeanne Troussier, Dame du Parc, mariée, en 1581, à Charles de Penmarc'h, sr. de Coëténez, Paroisse de Plouzané, dont la petite-fille, Marie-Françoise de Penmarc'h, Dame de Coëténez et du Parc, épousa, vers 1675, François Le Veyer, sr. de Kerandantec, Paroisse de Plouzané, et du Ster, Paroisse de Cléden-Poher.

Gabriel Le Veyer, fils des précédents, seigneur du Parc, de Coëténez et du Ster, mourut au Parc et fut enterré, en 1724, à Rosnoën, laissant de son mariage avec Marie-Perronnelle de Kerléan :

Roberte-Angélique Le Veyer, Dame du Parc, de Coëténez et du Ster, épouse de Claude-René de Guer, marquis de Pontcallec, frère de Clément décapité, en 1720, pour sa participation à la conspiration de Cellamare.

(*) Je n'ai pu vérifier cette information.

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Henry du Parc Sr de la Roche-Jagu épousa Catherine de Kersaliou. Il décéda en 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. Certains auteurs indiquent qu'il décéda à Runan, ce que je n'ai pas pu confirmer et que je tiens comme douteux, ou basé sur la présence de ce gisant.

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Son nom apparait en 1495 dans un acte ducal qui concède à Runan l'établissement d'une foire le jour de la  saint Barnabé (le 11 juin), et qui attribue la garde et le gouvernement de cette foire à Henry du Parc et à ses héritiers :

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1495 Concession d'une foire annuelle au bourg de Runan . Copie de 1683 ( Ar . paroissiales de Runan )

A Vannes, 1421, 19 mai. « Jehan. A tous, salut. Comme à nous de nos droicts royaux et ducheaux, souverainetez et noblesses appartiennent la creatiuon et institution des foires et marchez en nstre duché et non à aultre, et nous ayant suplié et requis les tresoriers et fabriques de l'eglise et chapelle de Nostre Dame de Runargan, en la chatellenie de Chateaulin sur Trieu, pour augmentation de lad. Chapelle et du service divin en icelle, et pour le bien de la chose publique, leur donner et octroyer une foire annuelle et perpetuelle, au jour et feste de la St Barnabé apostre, o les debvoirs, esmoluements et prerogatives y appartenances, Scavoir faisons que nous avons aujourd'hui creé et octroyé aud. Fabrique d'icelle chapelle une foire annuelleet perpetuelle aud. Lieu de Runargan, aud. Jour de St Barbabé, à en jouir avec des debvoirs, esmoluements et prerogatives appartenantz a droitct de foire ; et à ce qu'elle soit seure et en puisse mieux valloir, avons voullu e octroyé, voulons et octroyons que nostre bien amé et feal ch[evali]er et chambellan messire Henry du Parc, s[eigneu]r de la Roche Jagu, ait la garde, gouvernement et juridiction et seigneurye de lad. Foire avec les sequelles et deppandances d'icelle juridiction, à en jouir luy et ses heritiers en perpetuel. Sy mandons et commendons à nos seneschaux, allouez et procureurs de Treguier et du resotrt de Gouelo, etc. etc. En tesmoign de ce, nous avons fait sceller cestes nos presantes en las de soye et cire verte.

Signe, Par le duc. Par le duc, de son commandements et en son conseil, présents : l'evesque de Dol, l'abbé de St Mahé, le sire de Molac, Pierre Eder, chevalier et Jehan de Kermellec.

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Ses armes, et celle de Catherine de Keraliou, se trouvent dans le tympan de la maîtresse-vitre datée de 1423 par déduction héraldique, sous celle des du Perrier 

 

"Au troisième rang, un écu aux armes des du Perrier et un autre losangé mi-parti : au I, du Perrier, au II, écartelé Gaudin et Brienne de Beaumont, armes de Jean du Perrier, sire de Quintin et du Perrier et de Constance Gaudin sa femme, fille de Péan et de Jeanne Riboule. Enfin au dessus des troisième et quatrième panneaux, un écusson losangé mi-parti du Parc de la Rochejagu et de Kersaliou et autre des armes pleines des du Parc, armes de Henry du Parc Sr de la Rochejagu et de sa femme Catherine de Kersaliou.

Ces grandes armoiries permettent de dater avec une très grande précision la verrière. En effet, l'on sait, d'une part, que c'est par contrat du 3 janvier 1423 que Jean du Perrier, veuf d'Olive de Rougé, épousa Constance Gaudin, et d'autre part, qu'Henry du Parc Sr de la Rochejagu décéda en cette même année 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. L'on peut donc dater la commande de cette verrière de l'an 1423, les armes d'Alain du Parc, frère et héritier d'Henry, et de sa femme Miette de Tréal n'y figurant pas. Cependant les armes de Catherine de Kersaliou précédant les armes pleines des du Parc indiquent que lors de son exécution, Catherine était sans-doute veuve. Probablement était-elle même la donatrice de la verrière, comme semble l'indiquer la présence de sainte Catherine, elle mourut le 15 novembre 1433.". (R.C.)

 

https://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=646

 

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Vue générale.

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Le plateau de granite clair (leucogranite ?) sculpté en haut relief des deux membres du couple est la réunion de deux pièces de pierre, au bord arrondi mais sans moulure, celle de Henri du Parc étant près de deux fois plus large que celle de son épouse. Elles sont posées sur un soubassement fait d'un appareillage de bloc maçonnées, et nous n'avons accès qu'à deux des côtés.

Du côté est, ces pierres sont de taille irrégulières.

Du côté nord, elles sont régulières et les quatre blocs font toute la hauteur du soubassement. La pierre la plus à gauche porte les traces d'un écu martelé, mais ces traces sont ininterprétables. Un nouvel examen à jour frisant y distinguerait peut-être le blason des du Parc , mais la photo que j'ai prise peine à m'en convaincre. Les autres faces, inaccessibles, seraient-elles plus parlantes?

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Armes de la famille du Parc,  d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les deux époux ont les mains jointes, et leur tête encadrée d'anges repose sur un coussin .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les pieds des époux reposent sur deux animaux opposés par l'arrière-train et dont la tête et le haut du tronc ont été martelés : cela souligne l'importance de ces animaux comme indice de privilège seigneurial. Il pourrait s'agir de deux lévriers pour Catherine de Kersaliou et de deux lions (ou deux chiens de chasse ?) pour Henri du Parc.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'écu martelé.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Henri du Parc.

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Il est figuré mains jointes, en armure de plates complète non recouverte d'un tabard mais sans casque, et deux anges de tendresse l'entourent. À sa droite comme à sa gauche, les anges, tournés vers lui, posent leurs mains sur le moignon de l'épaule et sur le bras.

La présence de ces anges entourant le défunt est presque constante sur les gisants des nobles bretons. On les voit déjà sur le gisant de Roland de Dinan, le plus ancien (1222).

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Il ne reste vraiment rien de la tête, et de la chevelure.

Les deux spalières (protection des épaules) ont trois lames articulées, et une forme très oblique, sans arrondi d'épaule.

Puis viennent les cubitières et les brassards, concernés par le martèlement.

Les mains jointes ont été martelées mais devaient être nues.

Sous les bras, se voit la sangle de fixation, bien détaillée, de la cuirasse.

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La tête des anges a été également martelée. Nous distinguons les ailes et leur plumes. Les anges sont vêtus d'une tunique qui descend jusqu'aux pieds, qui semblent nus.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'armure décline ensuite la braconnière, les cuissardes, les grèves et les solerets, à bouts pointus.

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Le seigneur porte une épée courte le long de sa jambe droite, et une épée longue du coté gauche.

L'épée longue est dans son fourreau, et sa taille approche un mètre, si on la compare à la distance entre la ceinture et la cheville du défunt. Elle évoque donc l'épée de taille.

En Occident, le plus courant est l'épée de taille, longue (près d'un mètre) et plate, à deux tranchants. Au XIIe siècle, le pommeau rond se répand et remplace les pommeaux ovales ou lobés des épées normandes. Des modèles à la garde recourbée apparaissent. L'estoc (pointe) peu prononcé (bien que fonctionnel) tend à s'effiler : l'épée d'estoc, plus fine et plus courte (mesurant entre 60 et 75 cm du talon à la pointe), à l'extrémité acérée, plus adaptée aux coups de pointe, devient plus usitée dès la fin du XIIIe siècle de l'épée d'estoc. Son talon est large (jusqu’à 10 cm) et l'estoc très pointu permet de transpercer l'armure entre les plates qui apparaissent alors. À la fin du XIIIe siècle apparaissent les épées longues (à deux mains) telles que le brand d'arçon qui, comme son nom l'indique, est porté sur la selle et est utilisé par le chevalier démonté. Les épées bâtardes (dites à une main et demi) se développent au XVe siècle. Leur longueur et leur masse modérées ainsi qu'un excellent équilibrage (notamment grâce aux pommeaux en ampoule) en permettent l'usage à cheval et à pied, à une ou deux mains. Les épées très longues telles que les espadons restent d'usage au XVe siècle et jusqu'au début du XVIe (Zweihänder des Lansquenets)." (Wikipedia)

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L'épée courte va de la ceinture au genou, soit 50 cm environ. Elle n'a pas de fourreau, il s'agit plutôt d'une dague. Voir les deux épées et la dague de Jehan de Kerouzéré (1460) ou de son père Éon (mort en 1435)  :  la proximité des dates des deux gisants en rend la comparaison précieuse.

 

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Catherine de Kersaliou.

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Sa tête et ses cheveux, ses mains jointes, une partie de ses avant-bras, la tête des anges et celles de ses animaux emblématiques (lévriers ?) ont été martelés.

Elle est vêtu d'une robe descendant jusqu'aux pieds, à décolleté en V souligné par un épais revers, et dont la ceinture, une bande d'étoffe large, sépare un bustier d'une "jupe" plissée. L'ourlet inférieur forme une jolie courbe festonnée au dessus de l'extrémité des chaussures, qui sont pointues.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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CONCLUSION.

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Il semble indispensable de soumettre ce gisant à un nouvel examen qualifié, afin de tenter de préciser si, oui ou non, les armes des du Parc, avec leur léopard et leur lambel, peut être découvert par un éclairage adapté ou par un examen plus attentif.

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SOURCES ET LIENS.

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—ALAIN (Agnes), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

L'auteur cite Rolland 2016 : "À droite en rentrant, les gisants d'Henry Du Parc , seigneur de La Roche-Jagu (mort en 1 423), et de  son épouse Catherine de Kersaliou (décédée en 1433). On devine à leurs pieds des corps de chiens qui sont le symbole de la fidélité. L’épée du seigneur Henry du Parc est située le long de son corps ce qui signifie qu’il est mort dans son lit et non pas au combat."

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

 

Tombe élevée du XVe siècle.

Cette tombe, reléguée au bas de l'église a été extrêmement mutilée pendant la Révolution. L'on y distingue, cependant, deux gisants en ronde bosse portant les costumes du début du XVe siècle.

Quoique les écus qui la décorent aient été soigneusement martelés, on y distingue, cependant, encore nettement les armes des du Parc de la Roche-Jagu, ce qui permet d'affirmer que ce tombeau est celui d'Henry du Parc et de Catherine de Kersaliou, dont nous avons mentionné les prééminences [sur le tympan de la maîtresse-vitre].

 

DURAND ( Gildas), 1999,, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— MAN8ROVE

https://man8rove.com/fr/blason/dul7nwn-parc

https://man8rove.com/fr/profile/yru34x5gc-henry-du-parc

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

"Il y a quelques années s'érigeait au milieu de l'une des nefs latérales un sarcophage élevé, représentant un chevalier armé de toutes pièces, mains jointes, couché près de sa femme en habits de châtelaine, les pieds reposant sur des lévriers, la tête soutenue par des anges. M. Luzel (Revue De Bretagne 1868) assure reconnaître dans ces personnages des seigneurs de Lestrézec. Ou bien encore des seigneurs de Kerambellec, les restaurateurs de la chapelle du Rosaire ?. Ce tombeau, aujourd'hui placé à l'angle de la tour et des fonts baptismaux occupait jadis le centre de la nef méridionale.

Mais quelque mystère dont il demeure entouré, ce n'est certes pas là le monument funéraire de Jean V et de Jeanne de France comme le prétend, dans sa «Géographie des Côtes-du-Nord, M. B. Jollivet."

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Sculpture Héraldique
22 juin 2022 3 22 /06 /juin /2022 19:37

Le bestiaire — zodiacal, religieux, et général — des sablières ornées (bois polychrome, Le Mérer, v.1895) de l'église de Runan.

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Voir :

 

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PRÉSENTATION.

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Ces sablières ornées et polychromes de la charpente sont contemporaines de la restauration de l'église de Runan en 1895. Elles sont signées de LE MERER sculpteur et réalisées sur commande de la fabrique paroissiale. Elles n'ont jamais fait l'objet de descriptions détaillées et monographiques, malgré leur intérêt, bien que la thèse de référence sur les sablières bretonnes par Sophie Duhem les mentionnent. L'hypothèse souvent reprise d'une description des péchés et des vices a été réfutée par S. Duhem pour la raison (discutable ?) qu'il ne s'agit pas d'une production médiévale, mais moderne. Ces animaux de bestiaire restent inséparables de leur valeur allégorique traditionnelle.

Jean-Paul Rolland, en 2016,  les analyse avec soin, les illustre de 12 photographies, en propose une interprétation allégorique du bestiaire, mais il les date du XVIe siècle ; son interprétation séparant les représentations négatives, au nord, orientés vers le fond de la nef, et positives, au sud, orientés vers le chœur n'est pas validée par la réalité, puisque ces orientations sont opposées à celles qu'il décrit.

Le site Infobretagne en présentait jusqu'à présent le relevé photographique le plus complet.

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Depuis le chœur vers le fond de la nef, nous trouvons :

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I. Du côté sud :

1 à 4 : Les quatre éléments du Tétramorphe caractérisant les quatre évangélistes : Taureau, Lion, Aigle, Ange.

5. Un cheval

6. Un dragon couronné à 7 têtes et à queue étoilée (bête de l'Apocalypse)

7 à 19 : dix des douze signes du Zodiaque (en désordre), les deux autres étant supposés cachés par la tribune. Et un intrus, le homard!!

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II. Du côté nord :

1. Un éléphant

2. Un dromadaire

3. Un perroquet

4. Un mouton

5. Un pélican nourrissant ses petits de son sang

6. Un aigle

7. Un coq 

8. Un chien

9. Un dauphin

10. Une tortue.

11. Un cochon

12. Un serpent

13. Un bouc 

14. Une grenouille

15. Un paon

16. Une inscription de signature

17. Un crocodile

18. Un bœuf (?).

19 et 20 : cachés.

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Le sculpteur Le Mérer.

François-Marie Luzel  mentionne dans son Journal de route un artiste de ce nom cà qui il  rend visite à Lanvellec (au sud de Lannion) en mai 1865 :

"Nous allons voir un menuisier artiste du pays, nommé Le Mérer. Il travaille assez habilement le bois, restaure les vieux meubles, fait des chaires à prêcher et des confessionnaux sculptés pour les églises du pays, et généralement tout ce qui concerne son état. Son père, Phulupic ar Mérer, était aussi un menuisier renommé et, en outre, tournait assez agréablement une chanson bretonne."

https://www.persee.fr/docAsPDF/abpo_0003-391x_1910_num_26_2_4208.pdf

Un autel de Notre-Dame de la Pitié de La Chapelle-Neuve (22) est attribué à "Ph. Le Mérer" qui l'a réalisé avec des panneaux du XVIe siècle

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729535z/texteBrut

Le site Patrimoine.bzh recense plusieurs pièces de mobilier religieux attribués à Philippe Le Merer de Lannion (vers 1870) et ses fils. Parmi ceux-ci, un Philippe Le Mérer, toujours de Lannion, effectue des boiseries d'un couvent de Tréguier en 1890, tandis qu'un Le Merer de Lannion travaille en 1902 et en 1923 à Ploubezre.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22Le+Merer%22

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre-ploubezre/149720d3-8825-4964-afa3-a3e44dec9005

Enfin, une exposition de 2002 apporte toutes les données nécessaires à la synthèse de ces informations :

"En créant l'exposition Le Mérer, les bénévoles, réunis autour de Joël Vandenberghe, ont voulu faire connaître une grande famille d'ébénistes qui a oeuvré à Lannion pendant un siècle, de 1848 à 1950.

Jean-Philippe Le Goareguer, descendant direct de Philippe Le Mérer, a mis à disposition plans, photos, documents sur la famille et les ateliers Le Mérer, situés à Brélevenez. Cette histoire commence aux alentours de la fin du XVIIe siècle, à Plestin-les-Grèves, où est installée la famille Le Mérer, meunier de son état. Elle va se poursuivre au moulin du Roudour, à Plouzélambre, où va naître Philippe 2, fils du meunier Philippe 1, qui abandonnera le moulin pour se consacrer à la menuiserie et aux poèmes. C'est aux environs de 1780 que les premiers Le Mérer s'installent à Lanvellec, avec le mariage de Philippe 2.

Ebénistes sculpteurs au service de l'église

Vers 1848, Philippe 4, petit-fils de Philippe 2, abandonne ses deux frères Jean-Baptiste et Pierre-Marie, menuisiers sculpteurs à Lanvellec, et part s'installer à Lannion où il se mariera. Il remporte le premier prix de sculpture à Saint-Brieuc, en 1846, et se fait remarquer par l'évêque de Saint-Brieuc - Tréguier, Mgr David, qui va lui passer commande de plusieurs mobiliers d'église. En effet, à cette époque (1865-1900), les constructions d'église sont importantes et le style néo-gothique inspiré par les travaux de Viollet-Le Duc est principalement utilisé. Les ateliers vont ainsi construire bon nombre d'autels, de chair à prêcher, de stalles que l'on retrouvera un peu partout, en Trégor mais aussi à l'étranger, et même au Vatican, puisque Philippe 4 offre, en 1888, un porte-missel au pape Léon XIII, à l'occasion de son jubilé sacerdotal. Un présent qui lui vaudra une médaille d'argent à l'exposition vaticane.

Une oeuvre qui subsiste au travers de l'orgue

Toute l'oeuvre de la famille Le Mérer subsiste et l'on peut la découvrir dans bon nombre d'églises des Côtes-d'Armor (Paimpol, Lannion, Bégard, Tréguier, Ploubezre, Yvias, Bulat, etc.). Bien entendu, l'église Saint-Brendan, de Lanvellec, abrite quelques-unes de leurs réalisations, dont la plus fameuse, la chair qui a vu la participation de toute la famille à sa fabrication. La Première Guerre mondiale et la séparation du Clergé et de l'Etat ont mis à mal l'atelier, qui fermera ses portes dans les années 1950, après avoir employé pas loin d'une cinquantaine de personnes. La famille Le Mérer est étroitement liée à l'orgue de Dalham, qui fait les beaux jours du festival de musique ancienne, car ils ont été pendant des années organistes de l'église Saint-Brendan. Constance Le Mérer publiera même quelques vers acides sur le démantèlement de l'orgue." Le Télégramme 10 juillet 2002

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20020710&article=4686434&type=ar

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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DESCRIPTION : LE CÔTÉ SUD DEPUIS LE CHOEUR.

 

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Tous les éléments sont reliés par un rinceau à larges feuilles.

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Les quatre emblèmes des évangélistes, issus du Tétramorphe.

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Ils montrent plus de souci de vérité naturaliste que de référence à l'iconographie chrétienne, et les deux premiers ne sont pas ailés.

 

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1. Le taureau de saint Luc.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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2. Le lion de saint Marc.

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3. L'aigle de saint Jean.

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4. L'ange de saint Matthieu.

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Le cheval, et la Bête de l'Apocalypse.

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5. Le cheval.

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Je ne sais comment l'insérer dans cette séquence à thématique chrétienne, à moins d'y voir une figure métonymique des quatre Cavaliers de l'Apocalypse.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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6. La Bête de l'Apocalypse.

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Sa queue, dardée en flèche,  est entourée de quatre étoiles. Les sept têtes sont couronnées.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les douze signes zodiacaux.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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7. Le Verseau.

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8. Les Poissons.

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9. Le Bélier.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les sablières de l'église de Runan.
Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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10. Le Taureau.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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11. Les Gémeaux.

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12. Le homard.

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Il n'est mentionné ni dans la description de Jean-Paul Rolland ni dans celle de Michel Lascaux. J'ai hésité avec la langoustine, en raison de sa couleur. On fera comme on voudra. Mais ce n'est pas la langouste, qui n'a pas de grosses pinces.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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13. Le Lion.

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14. Le Sagittaire.

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15. La Balance.

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16. Le Cancer.

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17. Le Centaure.

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18 et 19 : la Vierge et le Capricorne ? On admettra qu'ils sont cachés par la tribune.

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On voit en effet le début d'une figure zodiacale, qui montre que la sablière se poursuit jusqu'au fond de la nef.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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DESCRIPTION : LE CÔTÉ NORD DEPUIS LE CHOEUR.

 

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1. L'éléphant.

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2. Le dromadaire

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3. Le mouton.

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4. Le Perroquet.

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5.Le Pélican.

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Comme dans le symbole chrétien du Christ et de l'Eucharistie, il se blesse la poitrine avec son bec pour nourrir ses petits.

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6. L'aigle.

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7. Le coq.

 

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8. Le chien.

 

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9.  Le dauphin.

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10. La tortue.

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11. Le cochon.

 

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12. Le serpent.

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13. Le bouc.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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14. La grenouille.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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15. Le paon.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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16. L'inscription.

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LE MERER SCULPTEUR FAIT PAR LE SOIN DE LA FABRIQUE.

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Je rappelle que la "fabrique" désigne les administrateurs (souvent au nombre de deux) désignés pour l'année pour gérer les biens et revenus de la paroisse et décider des travaux à effectuer.

L'inscription est sculptée, en lettres gothiques peintes en rouge, sur un phylactère blanc dont l'extrémité de gauche se fond ou se superpose avec la gueule d'un animal (évoquant une belette par exemple). Celui-ci mord la queue du dragon qui suit.

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Les sablières de l'église de Runan.

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17. Le crocodile.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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18. Le bœuf (ou chien ??).

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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19 et 20. Il nous reste à deviner les deux animaux cachés par la tribune.

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Note : cette tribune date de la fin du XIXe siècle, elle est donc contemporaine des sablières, mais légèrement postérieure.

 

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SOURCES ET LIENS.

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, pages 2, 19, 39, 46, et 265.

— WIKIPEDIA

"L'ensemble de l'église est couvert par une voûte lambrissée. Dans le vaisseau central, les sablières qui portent le lambris sont sculptées et représentent, côté nord [sic ], les signes du Zodiaque, côté sud, des animaux symbolisant les vices, tirés d'un bestiaire. Cette voûte de bois, ainsi que celles qui la contrebutent dans le bas-côté sud, date de la restauration du xixe siècle "

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

— DURAND ( Gildas), 1999,, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

—Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411435g/f134.image.r=runan?rk=42918;4

 

—MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

 

—ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

—ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Sculpture Chapelles bretonnes

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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