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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 12:16

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.

Voir aussi :

Sur cette chapelle :

Sur les albâtres de Nottingham :

 

PRÉSENTATION.

À partir du XIVe siècle, l’Angleterre devient un important centre de production d’oeuvres en albâtre. Provenant des carrières des Midlands du South Derbyshire, l’albâtre constitue une spécialité des artisans de Nottingham du XVe au XVIe siècle. Au XVe siècle, la réalisation de petits panneaux sculptés et peints concerne principalement des images destinées à de la dévotion privée, ou des éléments de retable. 

 Ces œuvres, allant du panneau de retable à la statue en ronde bosse en passant par les décors funéraires, s'exportèrent dans toute l'Europe, ce qui explique que l'on y trouve des exemples intacts, tandis que la plupart de ceux conservés en Angleterre ont été détruits ou mutilés lors du "Putting away of Books and Images Act" d'Edouard VI en 1549.

Suivant des modèles stéréotypés, ces reliefs sont alors reconnaissables par leurs sujets iconographiques, les formes maigres des figures représentées, les visages conventionnels et les draperies sèches et rigides. Pour Diego Mens ces ensembles ont tous pour point commun d’être la commande d’aristocrates de haut-rang ou de prélats aisés, pour une dévotion de chapelles privatives.

Je me suis inspiré de la description et de l'analyse très approfondies de Casas Diego Mens et je renvoie à son article. Mon but est seulement d'apporter un ensembles de clichés analysés et commentés.

 Réalisé dans les ateliers de Nottingham à la fin du XVe siècle, ce retable de  250 cm de haut et   80 cm de large environ est présenté aujourd'hui sur l'autel central. Il réunit au centre la Trinité adorée par des anges, et de chaque côté un Te Deum, assemblée des prophètes et des saints et saintes louant Dieu, soit quarante sept personnages au total.

La Trinité, volée en 1980, est remplacée par un moulage en résine. La disposition photographiée avant 1913 par Géniaux a été remplacée par un nouvel autel en calcaire, realisé en 1913, par le sculpteur Le Merle, de Vannes, dans le style néogothique. Mais deux petites statuettes d’albâtre de saintes, dont une représentant sainte Catherine ont disparu à cette occasion. 

 

 

Géniaux Charles-Hippolyte-Jean (12 novembre 1870 - 19 mars 1931) (Photographe) ; 1900 - 1915 ; Saint-Avé chapelle Notre-Dame du Loc.

 

 

C. Diego Mens

 

 

I. LE PANNEAU CENTRAL : LA TRINITÉ ou TRÔNE DE GRÂCE (moulage en résine).

 

On peut décrire cette œuvre en trois registres. En haut, Dieu le Père, nimbé et portant la tiare, trace une bénédiction de la main droite, index et majeur étendus et légèrement croisés, les autres doigts réunis dans la paume. La main gauche  est ouverte, paume face à nous. Il porte une barbe à pointe bifide et à mèches bouclées. Devant sa gorge , dans la courbe des plis de son manteau se voient trois boules, ou plutôt trois visages qui seraient alors un symbole trinitaire, alors que la colombe de l'Esprit est absente, et qu'aucun point de fixation ne renseigne sur la possibilité qu'elle ait été brisée ou ôtée. 

Les "boules" et les plis peuvent correspondre à la Colombe, modifiée : cf Combrit. Ou bien la Colombe descendait de la bouche du Père jusqu'au sommet de la tête du Fils. Beaucoup de Trinité en albâtre n'ont pas, ou ont perdu le Saint-Esprit. Le spécimen de la VAM est un ajout moderne. L'Esprit-Saint était-il présent à l'origine ? À Nouvoitou, il était indépendant et fixé par un tenon dans la poitrine du Père.

Deux anges de chaque côté, agenouillés sur ce qui doit être un nuage, tiennent une sorte de clef à anneau en losange et à deux branches tandis qu'ils lèvent le bras opposé vers la tiare, dans un geste de thuriféraire, comme dans les autres exemples de ce thème à Nottingham. Dans ce cas, la clavette serait, comme ailleurs les navettes, un accessoire de l'encensoir. En fait, en comparant avec l'exemplaire de la VAM, et avec celui de Monterrein, on voit qu'il s'agit de l'anneau des chaînes de l'encensoir, chaînes et encensoir qui ont été brisés et perdus à Saint-Avé. 

Trinité, albâtre Victoria & Albert Museum

 Nouvoitou (

Trinité, albâtre, Monterrein (Poermel), v. 1500, détail, cliché Bègne Bernard

 

Le registre moyen complète le personnage Paternel, et montre que Dieu le Père est assis sur une cathèdre, pieds nus, vêtu d'un manteau à plis larges.

Il tient entre ses genoux la croix sur laquelle le Fils est crucifié, et les cinq plaies sont marquées par des trous. Le Christ est barbu à cheveux longs, la tête inclinée vers sa droite, vêtu du perizonium. 

Deux anges recueillent dans des calices le sang des mains.

Sous ce registre qui est posé sur une dalle plate se tiennent deux autres anges qui, un genou à terre (si on peut dire cela), soutiennent ensemble un seul calice afin de recueillir le sang s'écoulant des pieds du crucifié.

L'œuvre était peinte et comme sur d'autres exemples,  les cheveux étaient dorés, les bords des textiles étaient peints et dorés, les vêtements recouverts d'ornementation dorée

 

On comparera cette œuvre avec les Trinités en albâtre suivante :

- retable de la Passion de Conches-en-Ouches (Eure), dont les quatre bas-reliefs du retable de Conches ont été volés le 6-7 juillet 1978. La Colombe est absente ; les chaines des encensoir sont intactes ; les anges du registre moyen sont saisis en vol; la main gauche du Père est brisée. C'est "la copie conforme" de celui de Saint-Avé pour Diego-Mens

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM27001837

Le panneau de Conches-en-Ouches, photo dans Bouillet 1901, bulmo.

- Monterrein Ploermel 

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56001649

-Eglise Saint-Tugdual de Combrit (Finistère) : couronne remplaçant la tiare main gauche refaite ; Colombe vue de haut ; donateur en bas à droite ; absence des anges ; phylactère réunissant le Christ et le donateur. 

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000151

-Musée national du Moyen Âge Thermes de Cluny (Paris) Cl.19342

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/albatre-anglais-la-trinite_albatre-b3306e8d-622c-428e-a194-72c040414fa2

 

-MBA Tours :

https://mba.tours.fr/TPL_CODE/TPL_COLLECTIONPIECE/193-8e-15e-s..htm?PIECENUM=1322&NOMARTISTE=Anonyme%2C+Angleterre

-Victoria and Albert Museum 1

https://collections.vam.ac.uk/item/O93915/trinity-with-the-virgin-and-relief-unknown/

V&A Museum

-Victoria and Albert Museum 2: Swansea altarpeace (1460-1490).

Nous retrouverons ce retable à sept panneaux consacrés aux Joies de la Vierge plus bas, à propos des deux saints Jean. 

La colombe est manquante.

 

 

-National Gallery

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Holy_Trinity_sculpture_at_National_Gallery.jpg

Ventes

https://www.proantic.com/en/1360055-trinity-in-alabaster-england-15th-century.html

https://www.proantic.com/1371394-trinite-ou-trone-de-grace-en-albatre-nottingham-xve-siecle.html

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Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

II. LE PANNEAU LATÉRAL GAUCHE : Le TE DEUM (SAINTS ET PROPHÈTES) , SAINT JEAN-BAPTISTE ET L'AGNEAU.

 

1. Jean-Baptiste.

Selon Diego Mens,  la présence ici des deux saints « présentateurs »  Jean Baptiste et Jean l'evangéliste indique un lien évident avec Jean IV de Rieux. À Saint-Avé, le positionnement d’origine du retable de Nottingham était différent de celui connu au XVIIIe siècle qui a perduré jusqu’à 1913, avec une installation sur l’autel du bras du transept sud.  Une position initiale probable est suggérée dans la chapelle privative du transept nord sur l'autel, sous la baie au remplage en fleur de lys . En effet, ce motif des remplages est souvent à associer, en Bretagne, à de hauts nobles chevaliers de l’ordre royal de Saint-Michel. Jean IV de Rieux ou maréchal de Rieux est mentionné comme appartenant à cet ordre dans le traité d’Étaples de 1498. Ainsi les panneaux du Te Deum encadrant celui de la Trinité, placés à l’origine dans cette chapelle et associés à la fleur de lys de la baie, pourraient être les témoins d’une dévotion, mais surtout d’une action de grâce et de reconnaissance de Jean IV de Rieux envers Dieu et la Vierge, pour la paix retrouvée dans le duché.

Le saint est figuré jambes nues sous une tunique (en encolure en V) et un manteau qui tombe jusqu'au sol. Un pan central du manteau s'achève par une dilatation qui évoque des pattes de chameau, animal associée dans la tradition à ce manteau. Il y a des rares de peinture brune sur le manteau.

L'agneau, qui lève son museau vers le saint, repose sur un livre. Le saint tend l'index, accompagné d'autres doigts, vers l'agneau par référence à la citation ecce agnus dei. « Voici l’ agneau de Dieu qui enlève le péché  du monde ! » (Jean 1:29)

La tête est remarquable par sa barbe semblable à celle du Père de la Trinité, aux deux pointes peignées et aux mèches bouclées des joues, mais surtout par ses cheveux formant neuf sortes de nattes  triangulaires formant des rayons. On retrouve exactement cette coiffure dans d'autres têtes d'abâtres du saint, cette-fois isolées dans le plat de son martyre. Ces dreadlocks soulignent que Jean-Baptiste est un nazir, consacré à Dieu, qui vit dans le désert, se nourrit de miel et de sauterelle, porte des vêtements en poils de chameau, et ne se coupe ni les cheveux ni la barbe.

 

https://www.bridgemanimages.com/fr/english-school/head-of-john-the-baptist-on-a-dish-nottingham-c-1450-1500-alabaster/alabaster/asset/277195

https://www.lot-art.com/auction-lots/1266-Tete-de-saint-Jean-Baptiste-en-albatre-sculpte-Nottingham/1266-tete_saint-09.12.17-geoffroy

https://www.ngv.vic.gov.au/essay/ymage-dalabastre-a-medieval-sculpture-of-saint-john-the-baptist/

V&A Museum's : le retable de Swansea. Les ressemblances sont frappantes ; remarquons la série de boutons de la tunique, remplaçant l'encolure en V. La polychromie conservée permet de se faire une idée de l'état du retable de Saint-Avé.

https://collections.vam.ac.uk/item/O70204/the-swansea-altarpiece-altarpiece-unknown/

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Nous retrouvons, dans la même tenue,  Jean-Baptiste portant l'agneau en tête du cortège de louange de 17 saints et prophètes se dirigeant de gauche à droite vers le panneau central. L'Église tient Jean-Baptiste comme le dernier des prophètes d'Israël.

Dans le premier groupe des Prophètes, l'un des personnages porte un bâton , l'autre une scie , un autre un cimeterre, un autre un rouleau de parchemin. Plusieurs des coiffures sont à rabats ou conique, relevant des codes de désignation des Juifs : ce pourrait être des prophètes et patriarches  de l'Ancien Testament. Ils ont tous la main levée, comme pour attester d'une vérité.

Un seul est tête nue et il tient un bâton : on a proposé d'y reconnaître Moïse, d'autant qu'il porte au sommet de la tête ce qui pourrait être deux flammes, allusion au caractère rayonnant de Moïse descendant du Sinaï après avoir parlé avec Yahweh, flammes qui prennent souvent l'allure de  cornes suite à une erreur de traduction. "Aaron et tous les enfants d'Israël virent Moïse, et son visage rayonna de joie. Ils craignirent de s'approcher de lui." (Exode 34: 30)

Un panneau très proche est conservé à Norwich .

https://www.flickr.com/photos/davidrobarts/49654779393

On y propose les identifications suivantes :

En haut  :

parmi les personnages de gauche Il pourrait y avoir Élie , portant le manteau de prophète dont Élisée allait bientôt hériter. Élie monta au ciel dans un tourbillon…   Élisée… ramassa le manteau qui était tombé d’Élie… et en frappa les eaux. « Où est maintenant l’Éternel, le Dieu d’Élie ? » demanda-t-il. Lorsqu’il frappa les eaux, elles se divisèrent à droite et à gauche, et Élie traversa. (2 Rois 2: 13-14)

Celui qui porte une scie serait Isaïe. Dans le Talmud de Jérusalem (Sanhédrin ), le prophète, craignant pour sa vie, se cacha dans un cèdre. Hélas, les franges de sa robe restèrent visibles et le méchant roi de Juda, Manassé, ordonna à ses serviteurs de scier l'arbre en deux. 

En bas à gauche, Il s’agit peut-être de Jérémie , debout seul, l’air triste et vêtu d’une robe sacerdotale. Jérémie est l’un des prêtres d’Anathoth, dans le territoire de Benjamin. (Jérémie 1:1)

Le suivant serait Daniel.  Traditionnellement d'origine royale, il porte une robe « royale » et tient un parchemin.« Et toi, Daniel, roule et scelle les paroles du livre jusqu’au temps de la fin. » (Daniel 12:4)

Son voisin serait David, il a une barbe fourchue et porte l'épée cimeterre courbée de son ennemi juré Goliath. David triompha du Philistin avec une fronde et une pierre. Il n’avait pas d’épée à la main, il frappa le Philistin et le tua. Il saisit l’épée du Philistin, la tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête avec l’épée. (1 Samuel 17: 50-51)

 

Dans le second groupe, les saints ou martyrs de l'Église, on identifie un pape à sa tiare (au dessous de saint Pierre), un archévêque à sa croix et sa mitre, un évêque à sa crosse et à sa mitre, un roi à sa couronne et  un cardinal à son chapeau à cordons à glands. Le roi tient un anneau qui le désignerait comme Édouard le Confesseur, et l'archevêque est rapproché de saint Thomas Becket. Trois autres personnages sont tonsurés, ce sont des clercs, et peut-être des diacres.

Les chaussures pointues sont bien celles portées au XVe siècle.

 L’exemplaire du panneau des prophètes de l’Église conservé au Victoria et Albert Museum Inv. A.188-1946, panneau donné en 1946 par le docteur W. L. Hildburgh. est différent de celui de Saint-Avé et paraît plus ancien dans sa facture. Il prouve que ce thème a été réalisé au moins en deux séries distinctes, à deux époques.

Prophets, V&A Museum

Les collections du V&A Museum renferment aussi un fragment du cortège de Te Deum  des membres de la Sainte Église, dont les détails montrent la parenté avec le panneau de Saint-Avé.  

V&A. Museum A.11-1946

https://collections.vam.ac.uk/item/O71385/holy-church-fragment-of-a-unknown/

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

III. LE PANNEAU LATÉRAL DROIT : Le TE DEUM (APÔTRES ET DOCTEURS ; VIERGES ET MARTYRES) ; SAINT JEAN L'EVANGELISTE.

 

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Les apôtres, saints et martyrs.

Les personnages tournés vers la gauche lèvent la main, comme ceux de gauche.

Au premier rang on trouve les apôtres Pierre (clef ; bizarre tonsure) et Paul (épée), puis André (croix en X).

Derrière eux, l'apôtre Jean tenant une palme, et un saint de l'Église (tonsure, aube et amict).

Au dernier rang, un pape (tiare, croix), un membre du clergé tenant un livre, un évêque, et un roi.

 

 

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les Vierges et martyres.

 

Premier rang : sainte Catherine l'épée de sa décollation et la roue à couteaux de son martyr. Sainte Ursule, couronnée tenant sa flèche. Sainte Marguerite issant du dragon, tenant le crucifix de sa libération.

Deuxième rang : sainte Barbe et sa tour à trois fenêtres. Une sainte abbesse. Sainte Hélène, couronnée et la Croix.

Troisième rang : la troisième est sainte Apolline, couronnée, tenant une dent serrée dans un davier.

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Saint Jean l’Évangéliste

Saint Jean l’Évangéliste bénit la coupe empoisonnée que lui a donné un prêtre païen d’Éphèse pour le mettre à l’épreuve mais le venin s’échappe du calice sous la forme d’un petit dragon bicéphale, comme le raconte la Légende dorée de Jacques de Voragine (1228-1298). La palme est celle que portait le saint devant le cercueil de la Vierge Marie que soutenaient les apôtres.  Selon Diego Mens, cette représentation du saint avec ces deux attributs est assez rare et notamment illustrée dans la Prédelle de la Visitation par le maître de Segorbe (cathédrale de l’Assomption, province de Castellon, Espagne), XVe siècle.

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

ANNEXE : CATALOGUE DES ALBÂTRES BRETONS (d'après C. Dréan).

https://m.shabretagne.com/scripts/files/669984c1958209.71649055/1987_15.pdf

Les albâtres de Bretagne ont été catalogués, datés et décrits par Colette Dréan. La majorité date de la seconde moitié du XVe siècle. Les retables de la Vie de la Vierge, dont j'ai placé les éléments en rouge, ne sont pas complets et souvent réduits à un ou deux panneaux. Les plus intéressants, en comparaison avec le retable de Kermaria, sont ceux de Saint-Péver et de Nouvoitou. 

 

Côtes d'Armor

  •  Châtelaudren Chapelle Notre-Dame -du-Tertre. Retable volé en 1969. Deuxième moitié du XVe siècle.

  • Châtelaudren Chapelle Notre-Dame -du-Tertre. Vierge à l'Enfant, début XVIe ?

  •  Corlay, presbytère, v. 1428 Ste Anne et la Vierge

  •  Dinan, Musée, seconde moitié XVe. Descente de croix ; Ste Catherine.

  •  Lanvollon, Vierge à l'Enfant, fin XIVe

  • Pléherel église du Vieux-Bourg, fin XVe

  • Ploubezre chapelle Saint-Thècle fin XVe

  • Plougrescant Chapelle Saint-Gomery. Vierge à l'Enfant moitié XVe

  • Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit, retable de la Vie de la Vierge, deuxième moitié XVe

  • Pommerit-le-Vicomte, église, Retable de la Passion, fin XVe

  • Rostrenen, chapelle de Compostal, Arbre de Jessé , Assomption et Couronnement de la Vierge, deuxième moitié XVe

  • Saint-Brieuc, ancien Carmel, Crucifixion, deuxième moitié XVe

  • Saint-Laurent de Bégard, église, Baiser de Judas, deuxième moitié XVe

  • Saint-Pever, Retable de la Vie de la Vierge : Trinité, Assomption, Couronnement.fin XVe

  • Squiffiec, Retable de la Vie de la Vierge : Adoration des Mages, Couronnement.fin XVe

 

Finistère

  • Cléden-Cap-Sizun

  • Combrit

  • [Elliant, chapelle Sainte Marguerite : hors catalogue, cité in Couffon 1980 p. 105 : Assomption de la Vierge avec saint Thomas]

  • Esquibien, église Saint-Onneau, Vierge de Pitié, ronde-bosse, milieu XVe. Volée en 1980.

  • Locquirec, église Saint-Jacques Vierge de Pitié, fin XVe (Vierge à l'Enfant selon R. Couffon)

  • Morlaix, Musée des Jacobins, Visitation, Trinité, Mise au tombeau, deuxième moitié XVe

  • Morlaix, couvent des Carmélites, Assomption, deuxième moitie XVe

  • Plonevez-du-Faou,  chapelle Saint-Herbot, Annonciation, volée en avril 1969 [et  Couronnement, non confirmé], deuxième moitié XVe.

  • Plouvorn, N-D de Lambader, élus dans le sein d'Abraham, deuxième moitié XVe. (Non retrouvé lors de ma visite, non confirmé)

  • Quimperlé, musée de l'Évêché, Ste Anne, Annonciation, Couronnement, deuxième moitié XVe

  • Quimper, cathédrale, Saint Jean-Baptiste, première moitié XVe

  • Quimper, cathédrale, retable du Christ et des Vertus, Xve

  • Quimper, Musée départemental breton, Baiser de Judas, Flagellation, deuxième moitié XVe

  • Roscoff, église de Croas-Batz, Retable de la Vie du Christ deuxième moitié XVe 

  • Trémaouézan, presbytère, Adoration des Mages entre 1350 et 1390

 

Ille-et-Vilaine

  • Nouvoitou Retable de la Vie de la Vierge : Annonciation, Adoration, Trinité, Assomption, Couronnement fin XVe

 

Retable de la Vierge, Nouvoitou.

Morbihan

  • Arradon chapelle N-D du Vincin, Vierge

  • Guer, Presbytère, Adoration des Mages, fin XVe

  • Guern Chapelle N-D du QuelvenAssomption et Couronnement, deuxième moitié XVe PM56000358

  • Monterrein,Ploermel  église Saint-Malo, Trinité, fin XVe

Monterrein, Ploermel.
  • Plouharnel chapelle N-D des Fleurs, Arbre de Jessé deuxième moitié XVe

  • Riantec, Ste Catherine

  • Saint-Avé, Retable Te Deum et Trinité deuxième moitié XVe

  • Vannes, Musée, Adoration des Mages, Assomption, Flagellation, Descente de Croix, Mise au Tombeau deuxième moitié XVe

  • Vannes Grand Séminaire. Annonciation, Assomption, Couronnement Crucifixion deuxième moitié XVe

  • Ste Anne d'Auray, Retable de la Passion, Première moitié XVe.

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SOURCES ET LIENS.

— BARRAGUÉ-ZOUITA (Laetitia) 2016, L'ensemble de la collection d'albâtre du Musée Boucher-de-Perthes d'Abbeville 

https://www.amis-musee-abbeville.fr/2016/12/09/oeuvre-du-mois-d%C3%A9cembre-2016-alb%C3%A2tres-de-nottingham/

— CHEETHAM, (Françis), 1984. Albâtres médiévaux anglais . Oxford : Phaidon-Christie's Limited, 1984. p. 188 (cat. 115), ill. ISBN0-7148-8014-0

— CHEETHAM , (Francis) 2003,The alabaster men. Sacred images from medieval England  , collection V&A Museum's, Boydel Press

https://www.jstor.org/stable/10.7722/j.ctt1f89s8s

—DRÉAN (Colette), 1987, Les sculptures d'albâtre en Bretagne, SHAB 1987-15.

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f243fd64b5e59.02423570/1987_15.pdf

—PRIGENT (Christiane), 1998, Les sculptures anglaises d’albâtre, Musée national du Moyen Âge, éditions RMN, Paris.

— ROSTANG (A) 1928, Les albâtres anglais du XVe siècle en Basse-Normandie, Bulletin Monumental  Année 1928  87  pp. 257-309

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1928_num_87_1_10045

— Victoria & Albert Museum

https://collections.vam.ac.uk/search/?page=1&page_size=15&id_material=AAT11101&id_category=THES48896&id_collection=THES48600&id_person=N480

—DANIGO (Joseph), 1983, La chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé, Congrés archéologique de France tome 141 page 216 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210037c/f218.item

—DANIGO (Joseph), 1989, églises et chapelles du pays de Vannes, Cahiers de l'UMIVEM

 https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_130/Morbihan_Cahiers_de_lUMIVEM_1989_nA_42-43_.pdf

— DIEGO MENS (Casas), 2020, La chapelle Notre-Dame-du-Loc en Saint-Avé.« Ymages » et décors du dernier quart du xve siècle, Actes du congrés de Vannes sept. 2019,  Mémoires de la Socité d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 36 Pages

https://www.academia.edu/43033745/La_chapelle_Notre_Dame_du_Loc_en_Saint_Av%C3%A9_Ymages_et_d%C3%A9cors_du_dernier_quart_du_xve_si%C3%A8cle

— DREGAN (Colette), 1987, les sculptures d'albâtres en Bretagne, SHAB, p.345  n°56

https://m.shabretagne.com/scripts/files/669984c1958209.71649055/1987_15.pdf

—GUYOMAR (abbé J.),1914 Notre-Dame du Loc du Bourg d’en-bas en Saint-Avé, Vannes, 1914,
47 p.  ;

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

— infobretagne :

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

reproduit   les textes de J. Guyomar, de Gustave Duhem 1932 (Les églises de France) et de la Revue Morbihannaise volume 18 page 126 de 1914 

— JABLONSKI-CHAUVEAU, Christine et FLAVIGNY (Laurence), 1998, «Sculptures d’albatre du moyen-âge», (D’Angleterre en Normandie), Rouen, musée départemental des Antiquités 12 février - 31 mai 1998, Evreux, musée de l’Ancien Evêché, juillet-Octobre 1998 Ed. Lecerf, 1998

— KIRKMAN (Andrew), English alabaster carvings and their cultural contexts

https://www.academia.edu/43558114/ENGLISH_ALABASTER_CARVINGS_AND_THEIR_CULTURAL_CONTEXTS

— PRIGENT Christiane , 1998, Les sculptures anglaises d'albâtre au Musée national du Moyen Âge – Thermes de Cluny , Paris, Réunion des musées nationaux, 1998, p. 13.

— ROSTAND (A), 1928, Les albâtres anglais du XVe siècle en Basse-Normandie, Bulletin Monumental  Année 1928  87  pp. 257-309

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1928_num_87_1_10045

— SCHLICHT (Markus), La reproductibilité comme gage de succès commercial ? Albâtres anglais de la fin du Moyen Âge, Die Reproduzierbarkeit als kommerzielles Erfolgsrezept? Die english Alabasterskulpturen des späten Mittelalters p. 179-194

https://doi.org/10.4000/perspective.15321

—TOSCER Catherine, 1987,inventaire topographique Dossier d’œuvre objet IM56004515 et Dossier de présentation du mobilier IM56004538

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004515

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004538

Autres sites :

https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/un-objet-des-histoires/notre-dame-du-loc

Vidéo par Alain Peyrus sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=cX5G6aKQv9g

retable en albâtre :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001038

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVe siècle Sculptures Chapelles bretonnes
29 octobre 2024 2 29 /10 /octobre /2024 22:56

Ensemble de 14 pièces de sablières, de 6 blochets, de 6 entraits à engoulants  taillés entre 1475 et 1494 (choeur et  nef)  et vers 1520 ( transept et les deux premières travées de la nef) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé (Morbihan).

Voir :

 

 

Merci à Violette Beurel, de l’association Les amis de la chapelle de Notre-Dame-du-Loc, qui nous a ouvert la porte de cette chapelle.

PRÉSENTATION.

Cette petite chapelle de la fin du XVe siècle (date de 1475 et 1494 sur les sablières)  a été élevée à la suite d'un voeu ou pour commémorer un fait et est devenue par la suite, est devenue lieu de pélerinage. Elle comprend encore son enclos, son calvaire et sa fontaine. Sur plan en croix latine, elle est bâtie en pierre de taille aux pignons, le reste étant en moëllons. Le pignon ouest est le plus ouvragé, avec mouluration encadrant la porte ogivale en saillie. Une flèche très allongée se trouve au centre de la nef. La fenêtre du chevet est flamboyante et contient quelques restes de vitraux.

Elle est remarquable par son mobilier (sa croix de chancel qui porte la date de 1500 et le nom d'André de Coëtlagat, ses retables en granite, son retable en albâtre de Nottingham (fin XVe), ses statues polychromes (fin XVe), ou dans son enclos son calvaire (1500) et sa fontaine), mais aussi par sa charpente sculptée et par ses sablières  exceptionnelles. (Les sablières ou pannes sablières sont ces pièces de bois (un quart de tronc de chêne), horizontales placées à la base de la charpente sur le haut du mur, rempli d'un lit de sable pour éviter la remontée d'humidité ou pour permettre à la poutre de prendre place lentement). Les 14 sablières, 6 blochets et 6 entraits ont été taillés entre 1475 et 1494 pour une partie localisée dans le choeur et dans la nef et vers 1520 pour l'autre localisée dans le transept et les deux premières travées de la nef.

Exceptionnelles dans le corpus très riches des chapelles et églises bretonnes, ces sablières le sont par leurs inscriptions gothiques précisant les dates de réalisation de cette charpente en 1475 et en 1494 et le nom des commanditaires, Olivier de Peillac chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé, et  André de Coëtlagat, son successeur, chanoine de Vannes et recteur de Plescop et de Saint-Avé ; par leur polychromie ; et par la variété de figures traditionnelles aux ymagiers telles que les bestiaire, les sirènes et centaures, les musiciens (luth, cornemuse , traverso, harpe) et les drôleries. Elles sont remarquables aussi par le riche ensemble héraldique, peint en majorité, qui a échappé aux marteaux révolutionnaires ou a été repeint, et qui fait écho aux blasons sculptés sur d'autres supports, lapidaires notamment, de la chapelle.

Les entraits  également sont  remarquables par les personnages qui combattent ou tentent d'échapper à la gueule des dragons des engoulants, tout comme les blochets à forme de dragons dévorants.

La chapelle a été restaurée en 1913 puis de 2010 à 2012.

La chapelle, avec l'enclos, la fontaine et le calvaire  sont classés par arrêté du 22 juin 1932

Les sablières et entraits en bois sculpté sont classées Mh par arrêté du 11 septembre 1922.

" Par la qualité des sculptures et des reliefs, cet ensemble qui alterne régulièrement des blasons, portés par des angelots en pied de cerces, et des scènes historiées, est l’un des ensembles bretons majeurs du dernier quart du XVe siècle." (C. Diego Mens)

Pour S. Duhem, l'ensemble de Saint-Avé rejoint ceux, de même facture exceptionnelle, de Trédrez, Trémel, Plumelec, Grâces-Guingamp, dont les artisans disposent d'un bagage iconographique, intellectuel et d'habilité technique, que n'auront pas leur successeur, avec des ensembles plus hétérogènes, plus inventifs, plus réfléchis que ceux du XVIe tardif et du XVIIe siècle.

Les inscriptions sont sculptées en creux, et les motifs figurés végétaux, humains, merveilleux (chimères et dragons) et plus rarement animaux disposés de façon isolée et régulière — une caractéristique stylistique bas-médiévale  du XVe siècle— sont sculptés en moyen relief en bois polychrome. Les motifs se détachent franchement de l'épaisseur de la poutre et sont couverts par un "toit".

 

.

I. LE CHOEUR DE 1475.

 

Le commanditaire.

Les sablières portent l'inscription en lettres gothiques qui court de chaque côté nord puis sud du chœur :

MESTRE O. DE PEILLAC CHANOYNE DE GUERÃDE ET RECTE DE ST EVE FIST F

CESTE OUVRE LAN MILL CCCC LX XV 

soit "Maître Olivier de Peillac chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé fit faire cette œuvre l'an 1475".

L'inscription, sculptée et peinte en rouge, comporte des lettres ornées, des lettres liées ou abrégées par des tildes et les mots sont séparés par des deux-points reliés par une accolade. Elle est interrompue régulièrement par des blasons présentés par des anges, aux armes peintes (et repeintes par les restaurateurs). J'aime m'attarder sur la matérialité de ces inscriptions et ne pas les considérer seulement comme des sources documentaires : ces calligraphies sont des œuvres d'art.

La paroisse de Peillac, d'où la famille du chanoine est originaire, se trouve à l'est du Morbihan, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Redon, mais la famille de Peillac a détenue aussi le château de Lohan à Plaudren, au nord de Saint-Avé.

Pol de Courcy indique dans son Armorial à propos de cette famille :

Peillac (de), sieur dudit lieu et du Plessis, paroisse de Peillac, — du Gouray, paroisse de Pleucadeuc, — de Bodeveno, paroisse de Pluvigaer, — de Lohan, paroisse de Plaudren.

Références et montres de 1426 à 1536, dites paroisses, évêché de Vannes.

D’argent à trois merlettes de gueules ; au franc canton de même.

Fondu dans Rohan, puis Ploësquellec.

Olivier de Peillac était l'un des 14 chanoines à la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Un homonyme (son père ? ) participe en 1452 à la montre de Guillaume de Rosnyvinen

Les armes de sa famille ne sont pas présentes sur ces sablières du chœur, mais on les trouve dans celles de la nef nord,  et huit fois dans la chapelle, sur un bénitier, près du portail , sur une crédence, au socle de plusieurs statues et sur les contreforts du portail et du chevet.

Selon D. Mens :

"Olivier de Peillac est d’une famille noble assez importante, vassale de la seigneurie de Rochefort-Rieux et alliée à la puissante branche des Rohan Gué-de-L’Isle. Olivier pourrait être le frère de Jean, mentionné en 1477 et 1484 comme prévôt féodé 4 des paroisses de Plaudren et de Saint-Jean-Brévelay 5 . Cette fonction est obtenue par les Peillac par alliance avec les Tréal. Jean de Peillac perçoit les droitures 6 dues au seigneur de Largoët pour ces paroisses. La fille de Jean, Jacquette, est qualifiée de prévôte féodée de 1494, avec son époux, puis seule en 1503 et 1511 7 . Elle épouse François de Rohan, seigneur du Gué-de-l’Isle et maître d’hôtel de la reine Anne de Bretagne. Outre ses possessions dans la commune de Peillac, la famille détient également les seigneuries de la Gorays en Pleucadeuc, héritée des Tréal, de Botéven en Pluvigner et celle de Lohan en Plaudren, mais apparemment pas dans la paroisse de Saint-Avé. "

Pour le même auteur, il faut  envisager pour le finacenmet de la chapelle outre la contribution des recteurs et de leur famille,  une possible intervention d’un grand féodal breton, Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, qui entre en possession de la seigneurie de Largoët, dont dépend la paroisse, en 1480, après le décès de sa première épouse.

 

 

A. Le côté nord.

On trouve successivement depuis la croisée des transepts et en suivant le sens des aiguilles  :

—entre deux feuillages verts, les armes des Coëtlagat  d'azur à 3 aiglettes d'or (peintes en 1913 au dessus d'un écusson muet), tenue par un ange à la chevelure divisée en deux boules. Curieusement, ces armes de Coëtlagat ne figuraient pas dans la chapelle. La famille habitait le manoir de Coëtlagat, en la paroisse Saint-Patern de Vannes

—L'entrait à engoulant dont le dragon laisse échapper une langue rouge.

— un masque d'un homme coiffé d'une cagoule à rabats.

— le début de l'inscription interrompue par des feuilles vertes, ou par des blasons

—Les armes écartelées des  Rieux-Rochefort  d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort) sur fond de feuillages. Jean II de Rieux (avant 1343-1417 avait épousé en 1374 Jeanne de Rochefort, d'où Jean III de Rieux (1377-1431). Sa fille Marie de Rieux épousa vers 1425 Louis d'Amboise, son fils François-Jean épousa Jeanne de Rohan d'où Jean IV de Rieux (1447-1518).  Jean IV de Rieux, un grand féodal breton, maréchal de Bretagne, qui entre en possession de la seigneurie de Largoët, dont dépend la paroisse, en 1480, après le décès de sa première épouse Françoise Raguenel, décédée le 18 janvier 1480, aurait (D. Mens) pu participer au financement de la chapelle. Il versa  un paiement à Olivier de Peillac le 26 juin 1481 pour avoir fait mettre les armes de « Monseigneur et de mademoiselle ».

— Celles, tenues par un ange aux cheveux volumineux, des  Rieux-Malestroit en alliance en 1 Rieux-Rochefort comme supra et en 2  Malestroit : de gueules à neuf besants d’or.  Cela peut renvoyer à Gilles de Rieux, fils de Jeanne de Malestroit et de  Michel de Rieux (1394-1473), qui épousa en 1495 Anne du Chastellier.

Les Malestroit était seigneurs de Largoët, une forteresse d'Elven, à 13 km de Vannes, avant que Jean IV de Rieux ne devienne comte de Largoët au XVe siècle. " C'est à cette époque (entre 1474 et 1476) que Jean IV, seigneur de Rieux, y retient Henri Tudor, duc de Richmond, futur Henri VII d'Angleterre. En 1490, Charles VIII démantèle le château, mais il est restauré sous l'impulsion d'Anne de Bretagne. La forteresse est en effet une des pointes du triangle rieuxois (trois grandes forteresses Rochefort-Malestroit-Elven). "

—Celles de Bretagne, tenues par un ange mais douteuse car  à trois hermines seulement.  [le blason modifié pourrait être en lien avec le fait que Jean de Rieux est le petit-fils de Marguerite de Bretagne, fille du duc Jean IV.]

—un masque d'un homme barbu coiffé d'un chaperon, tenant de la main droite un phylactère. Ce dernier portait-il jadis une inscription?

— un blochet débutant par un engoulant et s'achevant par une tête d'homme à l'extrémité de la pièce de bois octogonale.

Il convient en fait d'ordonnancer cette succession de blasons, comme du côté sud, en partant de l'est et de l'autel en respectant les prééminences : duché de Bretagne/Rieux-Malestroit/Rieux-Rochefort, comme au tympan d'une verrière armoriée de haut en bas. Le vitrail ancien du chœur n'a pas été conservé, mais on sait, d'après un mémoire de Galles en 1854, qu'on y trouvait les armes de Bretagne, "et deux écussons : celui de Lestrelin ;  et un autre ainsi alliancé : parti au 1 d'argent à la bande nouée d'azur accompagnée de 7 merlettes de gueules, qui est Lestrelin, au 2 d'or à trois tourteaux "(J. Guyomar).

 

 

 

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

B. Le côté sud.

En poursuivant notre visite dans le sens des aiguilles d'une montre, et donc ici du chevet vers le transept, nous trouvons, en symétrie avec le côté nord :

— Un blochet, semblable au blochet nord avec un personnage tirant la langue

 — Un masque d'homme barbu tenant un phylactère

— les armes de Bretagne, à huit hermines , présenté par un ange

— la suite de l'inscription , "ceste ouvre l'an mill cccc LXX XV", également fragmentée par les motifs ornementaux et les blasons,

—un masque léonin émergeant de feuillages,

— un ange présentant les armes écartelées des  Rieux-Rochefort  d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort)

—un primitif ou homme naturel, de couleur verte, assis jambes croisées et tenant un livre. Pour l'abbé Guyomar, il s'agit d'un tailleur. Ses pieds ressemblent à des pattes. Sa tête est coiffée d'une capuche.

— Les armes, présentées par un ange,  des Malestroitde gueules à neuf besants d’or.

— Un masque de lion, à la crinière rayonnante

— la Lune et le Soleil, entourés de rayons,

— l'entrait à engoulant,

— un lion,

—un agneau à phylactère

— un dragon ailé.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

On examinera aussi la voûte lambrissée, et notamment la nervure principale est-ouest, qui est ornée de panneaux rectangulaires aux armes de Bretagne, à huit hermines.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Au total, le programme des sablières de ce chœur privilégie les insignes du pouvoir ducal (*) et des grands officiers ducaux, qui ont peut-être participé par donation à la construction, ou qui ont pu en favoriser l'établissement. Les armoiries du commanditaire, d'une famille plus modeste, n'ont pas leur place ici.

(*) Sur la commune de Saint-Avé se trouvait le château de Plaisance, résidence officielle des ducs de Bretagne, démantelée au XVIIe siècle. Jean V, duc de Bretagne (1389-1442) y séjournait fréquemment, et François Ier, duc de Bretagne (1414-1450), y est décédé le 17 juillet 1450. Les sablières de 1474 sont contemporaines du règne de François II (de 1458 à 1488), auquel succède Anne de Bretagne de 1488 à 1514.

 

 

Sophie Duhem, l'auteur de référence sur les sablières de Bretagne, s'interroge sur l'influence ici d'Olivier de Peillac, et du clergé en général :

"Comment imaginer que ce chanoine si soucieux de composer un ensemble décoratif majestueux , n'ait pas, à un moment ou à un autre, donné des directives précises aux artisans-charpentiers ? Sa contribution au choix des sculptures  paraît certaine si l'on considère à la fois la grande qualité de l'iconographie représentée, et la monumentalité de l'ensemble au regard des dimensions de la chapelle." 

Casas Diego Mens sépare bien le programme "protocolaire" du chœur commandé par le chanoine de Peillac, un espace accessible au clergé et à la noblesse, et qui s'avère assez convenable malgré son bestaire et la présence du merveilleux non chrétien, et celui, plus populaire, de la nef, dont le commanditaire André de Coëtlagat appartient pourtant au même milieu, celui des chanoines et recteurs issus de la noblesse bretonne. La nef, séparée du chœur par une clôture ou chancel est réservée au peuple. La clôture à claire-voix permet malgré tout  aux fidèles de voir le chœur et d'entendre les offices. Casas Diego Mens, répondant à Sophie Duhem, écrit :

"Ainsi, le programme iconographique de la nef et d’une partie du chœur, mêlant fantastique, religieux, irrévérencieux et des scènes du quotidien, semble essentiellement destiné à la seule lecture d’une catégorie de la population [On ne prendra pas en compte dans cette analyse les inscriptions portées établissant les commanditaires, dans le chœur et la nef, réservées probablement à la noblesse et au clergé, et une certaine partie de la population lettrée.] 

 Il ne traduit sans doute pas une commande précise d’un clerc mais il compose plutôt un décor voulu par les sculpteurs, mêlant des thèmes populaires ou savants, selon une organisation qui nous échappe désormais."

Outre le fait que cela suppose, comme il le constate, d'oublier l'inscription de fondation de la nef supposant l'accès à la lecture, cela ne tient pas compte des données qui nous apprennent que, pour leurs stalles aux miséricordes très populaires voires grivoises par exemple, ces chanoines, loin de laisser carte blanche aux huchiers et de fermer les yeux sur leurs excès, peuvent exiger par contrat la présence de ces références au merveilleux médiéval, aux fabliaux, aux proverbes, et aux scènes érotiques ou scatologiques, qui se découvrent, sculptés dans la pierre et le bois , et pas seulement dans les marges des sanctuaires. Il faut imaginer d'autres rapports que les notres entre l'obscène et le sacré, exactement comme dans la Rome impériale où les phallus avaient une fonction apotropaïque nullement choquante et très ostensible.

Pour Sophie Duhem p. 270, " à Saint-Avé, les thèmes religieux sont absents et les thèmes courtois ou distrayants sont probablement conçus à la demande de l'élite de recteurs à l'origine de la commande".

 

 

 

 

LA CROISÉE DU TRANSEPT.

Les armes de Bretagne, se poursuivent ici sur la nervure centrale, et sur la clef de voûte.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

C'est aux angles de la croisée du transept que sont placées les armes des familles nobles de la paroisse du dernier quart du XVe siècle : les Benoist, seigneurs de Lesnévé sur l'angle nord-est , les Arz, seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud-est et enfin, sur l’angle diamétralement opposé les Lestrelin, de Lesvellec d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3 . Selon C. Diego Mens cette organisation héraldique témoigne sans doute du placement de ces familles nobles, lors des offices, au-devant du chancel.

L'angle nord-est : les armoiries des Benoist de Lesnévé.

Ces armes d' hermines à trois chevrons de gueules chargés de besants d’or sont sculptées et non seulement peintes.

Selon l'article Wikipédia de Saint-Avé, Sébastien de Rosmadec (~1570-1646), évêque de Vannes est né au manoir de Lesnevé. René Descartes (1596-1650), mathématicien, physicien et philosophe, aurait passé "une partie de son enfance dans la métairie du manoir de Lesnevé alors que son père Joachim Descartes (1563-1640), siège aux États de Bretagne lorsque ceux-ci sont réunis à Vannes". Je n'ai pas trouvé la confirmation de ce séjour dans les biographies de Descartes ; il a séjourné au manoir de son frère Pierre, le manoir de Kerleau à Elven.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle sud-est : les armoiries  d'une famille à préciser.

Ces armes sont  d'or à la fasce de gueules accompagnée de 3 quintefeuilles de même. L'abbé Guyomar propose d'y voir les armes des Eder, mais celles-ci sont  de gueules à la fasce d'argent accompagnée de 3 quintefeuilles de même.

On les retrouve sur la crédence à côté de celles des Peillac.

Crédence sud de la chapelle Notre-Dame-du-Lac, photo lavieb-aile 2024.

 

C. Diego Mens signale ici les armes de la famille d'Arz  seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud d’azur à trois quintefeuilles de gueules .

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle nord-ouest : les armoiries de la famille Lestrelin, de Lesvellec en Saint-Avé.

Ils portent d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3.

Leurs armes figuraient aussi dans la vitre du chœur. Et dans la chapelle Saint-Avoye de Pluneret.

Le pedigree ?

Lestrelin (de), sieur de Lesvellec, en Saint-Avé ; Kerlois et Liscoet, en Pluvigner ; Keropert, en Grand-Champ ; Kerlagadec, en Noyal-Pontivy ; Pradic, en Plumergat ; Penhaer, en Camors ; et Kerispert, en Pluneret. Réformations de 1426, 1448 et 1536 (famille éteinte à la fin du XVIème siècle).

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle sud-ouest : les armoiries des Laouénan, de Baden.

D'azur à la fasce d'argent accompagnée de 3 roitelets d'or

Pas de photo.

 

 

 

LES SABLIÈRES DE LA NEF (1494)

 

L'inscription. Le commanditaire.

 

L'inscription se partage entre le côté nord :

OU LOYAL TEMPS DE MASTRE : OLIVIER : DE PELIAC CHANOE GUERANDE ET MAISTRE ANDRE DE COETLAGAT

et le côté sud :

RECTO DE SANT AVE FIT ACHEVER CESTE CHAPLE EN LàMIL IIIIc IIIIxx ET XIIII 

 

"Au loyal temps de maître Olivier de Pellac chanoine de Guérande et maître celles d'André de Coëtlagat recteur de Saint-Avé fit achever cette chapelle en l'an 1494".

Qui est ce nouveau recteur et commanditaire ?

Origine. 

Essentiellement vannetaise, la très vieille maison de Coëtlagat eût pour berceau la terre de ce nom en la paroisse de Saint-Patern ès-faubourgs de Vannes. Elle comparut aux montres et réformations de 1426 à 1536 dans les paroisses de Saint-Patern, Guehenno et Plœren, et fut reconnu noble d'ancienne extraction à la réformation de 1669 avec sept générations (Bibl. de la ville de Rennes. Mss. des Réformations).

Membres.

Remontant à Messire Geoffroy de Coëtlagat, croisé en 1248 (P de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211), elle compte en outre parmi ses membres :

—Escuyer Guillaume de Coëtlagat qui reçoit en legs du duc Jean II dans son testament de l'an 1303, une somme de 50 livres pour ses bons et loyaux services (Dom Morice. Preuves. Tome I. Col. 1196) ;

—Messire Guillaume de Coëtlagat, écuyer de Mademoiselle de Porhoët en 1426 (Ibidem. Compte de Jehan Droniou, trésorier du Duc. Tome II, Col. 1223) ;

— Noble écuyer Renaud de Coëtlagat, marié vers 1445 à Aliette de Peillac et décédé en 1473 (Arch. Dép. du Morbihan, Série E et Mss. Galles) ;

— Messire Jehan de Coëtlagat, l'un des témoins déposant à l'Enquête de canonisation de saint Vincent-Ferrier, le 21 novembre 1453, avec son frère Yves de Coëtlagat, prêtre, et sa femme Jeanne Trainevault, guérie miraculeusement de la peste peu de temps auparavant, par l'intercession du saint (Enquête de canonisation de saint Vincent-Ferrier. Mss. de l'abbé Chauffier). Noble dame Olive de Coëtlagat, nourrice de la fille du Duc en 1455 (Dom Morice. Preuves. Tome II. Col. 1689) ;

— Messire Robert de Coëtlagat, qui avait épousé demoiselle Catherine Sorel vers 1448 (P. de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211) ;

— Messire Pregent de Coëtlagat, vivant en 1495, fils d'autre Pregent de Coëtlagat, écuyer du pays de Guérande (Cartulaire inédit de l'abbaye de Prières. Mss. de l'abbé Chauffier) en 1418 ;

— Messire André de Coëtlagat,

— Messire Jean de Coëtlagat, moine de Prières en 1539, prieur de cette abbaye en 1547 (Cart. inédit de l'abbaye de Prières. Mss. de l'abbé Chauffier), abbé de celle de Lanvaulx en 1565 (P. de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211) ;

— Messire Jean de Coëtlagat, vivant en 1543, marié à Anne de Quifistre (Arch. Dép. du Morbihan. Mss. Galles) ;

etc.

Seigneurie. 

La famille de Coëtlagat a possédé les terres et seigneuries de Coëtlagat et Ménimur en Saint-Patern ; — de Kerlois en Pluvigner ; — de Pont-Dinan en Arradon ; — du Clegrio, paroisse De Guehenno ; — de Cantizac, de Porte-Layec et Bodrual, paroisse de Séné ; — de Liscouët en Péaule ; — de Penvern en Plaudren ; — de Kerlan en Plumergat ; — de Kerdualic, du Quelennec, de Kervaly, etc.

Principales alliances. 

Elle s'est alliée aux familles : de Lesteno (XIVème. s.), de Peillac vers 1445, Sorel (1448), de Lourme (fin du XVème s.), Trainevault vers 1450, de Broël (XVIème s.). de Quifistre vers 1538, Riou, Le Goff, de Lesmais (XVIème s.), Guimarho vers 1574, de Gaincru vers 1592, de Rosmadec (XVIème s.), , etc

R. de L'Estourbeillon, in Infobretagne

Diego Mens apporte des informations complémentaires :

"La famille Coëtlagat  possède un manoir à Vannes, dans la paroisse de Saint-Patern, des terres à Séné (Bodrual et Cantizac) et Plescop. Jean est mentionné comme seigneur de Bodrual à la fin du XVe siècle  . Il dépose, à moins qu’il ne s’agisse de son père, dans le procès en canonisation de Saint-Vincent Ferrier en 1453 avec son frère Yves, prêtre. Olive de Coëtlagat est au service de la duchesse Isabeau d’Ecosse, comme nourrice de Marie de Bretagne en 1455 9 . Les deux familles des recteurs qui ont œuvré à la construction de cette chapelle sont alliées puisqu’un mariage 10 est célébré en 1455 entre Aliette de Peillac et Renaud ou Regnaud de Coëtlagat. Ce dernier, fils de Michèle de Tréal 11 et de Guillaume de Coëtlagat, est mentionné dans les montres du 8 septembre 1464 pour la paroisse de Séné avec 700 livres de revenus, et comme seigneur de Cantizac 12 . Prigent de Coëtlagat hérite de ce domaine en 1474."

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le côté nord de la nef.

Description depuis l'entrée à l'ouest vers le transept

Les motifs ou personnages sont répartis en frises et répondent aux retombées (en culot) des nervures de la charpente.

On trouve successivement :

Première pièce entre blochet et entrait.

— Le blochet, engagé dans la maçonnerie, avec engoulant et personnage.

— un masque d'homme encapuchonné, bouche ouverte

— entre les mots OU et TEMPS, un coeur percé de deux flèches croisées, et portant le mot LOYAL. Les auteurs ne l'intègrent pas toujours au texte de l'inscription.

— un masque d'homme barbu de face, bouche ouverte

— Entre les mots DEMAISTRE et :OLIVIER, une fleur à quatre pétales,

— un homme accroupi sous la console, qui  désigne de l'index un passage d'un livre et lève les yeux au ciel. Il est coiffé d'un chaperon ou d'un bonnet, porte une tunique rouge, des chausses vertes et des chaussures ou sabots.

— dans l'angle une feuille d'acanthe étalée ;

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le premier entrait, côté ouest.

Un homme vêtu de chausses, d'une tunique ajusté et portant un chapeau noir, court vers la tête du dragon de l'engoulant en brandissant une massue.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le premier entrait, côté est. Un chasseur (piqueux) s'avance vers la gueule du dragon et y enfonce sa pique.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Deuxième pièce entre premier et deuxième entrait.

— Dans l'angle  de l'entrait un homme barbu (prophète??)   écarte les spires d'un phylactère qui lui enrubanne la tête.

— Lui faisant face,  un joueur de cornemuse est vêtu d'habits découpés. J. Guyomar écrit que "  ses lèvres viennent d'abandonner le bec du biniou pour répondre au moine qui le blâme d'exciter à la danse ; mais si la bouche du sonneur ne remplit pas son office, nous voyons son bras gauche presser l'outre de l'instrument, ses doigts n'ont pas abandonné les trous, et la musique continue toujours. Le tuyau de la corne du biniou a disparu ".

Ce joueur est décrit dans l'encyclopédie de la cornemuse de Jean-Luc Matte :

http://jeanluc.matte.free.fr/fichsz/stavesabl.htm

Sculpture en bois avec traces de polychromie: homme portant des vêtements en forme de feuilles et coiffé d'une couronne de feuilles. Un bourdon d'épaule dont seuls subsistent le pavillon et la "souche"; un porte-vent brisé, un hautbois à pavillon

S. Duhem  indique qu'une copie de cette sablière, du XIXème, existe à la chapelle de Kerozer de cette même commune

— un chien qui se lèche en se retournant vers son arrière-train, dans une vue plongeante audacieuse

 — présentées par un ange coiffé d'un bonnet et vêtu d'une robe très ample, les armoiries d'Olivier de Peillac, suivant la mention de son nom sur l'inscription.

On retrouve aussi ces armoiries sur les consoles des statues de Marie-Madeleine, de saint Corneille, de saint François, sur la crédence sud et sur le bénitier.

 

 — une femme dont la main gauche est levée. J. Guyomar y voit "une paysanne, dont la figure est d'une finesse extraordinaire ; elle détourne les yeux et se sert de sa main gauche comme d'un écran pour ne pas voir l'exhibition indécente d'un homme voisin accroché à la sablière, et que M. Pobéguin, sculpteur à Vannes, a mutilé du temps de M. Panhéleux (1830-1860)."

— Un clerc (tonsuré), de dos, la main gauche sur le crâne, dont la partie basse a été buchée car jugée inconvenante.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Troisième pièce entre deuxième et troisième entrait.

— À l'angle de l'entrait un homme nu et barbu  se protège du centaure ...

un centaure qui, armé d'une massue et le bouclier au bras, va se ruer sur l'homme.

— Près du nom de Maître André de Coëtlagat, armoiries de Cantizac de la paroisse de Séné : d'argent à la bande de gueules, chargée de 3 alérions d'or,  présentées par un ange, qui porte sur ses ailes et sa tête la couronne d'épines. Il y avait eu des alliances entre les Coëtlagat et les Cantizac. Le recteur, maître André de Coëtlagat, a-t-il préféré mettre auprès de son nom les armoiries de sa famille maternelle ? Non photographié.

Une sirène, admirablement fine, tient dans sa main gauche un peigne, dont elle vient de se servir pour sa longue chevelure, et dans sa main droite une glace, où elle se mire. Elle répond à une autre sirène du côté sud. Elle est couchée sur le ventre, le buste redressé, la tête à gauche. Ses seins sont globuleux. La partie inférieure a la forme d'une queue de poisson.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Quatrième pièce entre troisième et quatrième entrait.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le côté sud de la nef.

dans le mouvement des aiguilles d'une montre, du transept vers l'entrée.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Cinquième pièce entre deux entraits.

— feuillages

— ange présentant des armoiries  de Kerboulard, en Saint-Nolff, et aussi seigneur de Kervelin, en Saint-Avé : de gueules à l'aigle d'argent, armée et becquée d'or, cantonnée à dextre d'un croissant de même.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Quatrième pièce entre deux entraits.

  —Blason muet

Femme grimaçant et échevelée vêtue en vert  évoquant une sorcière caressant ses longs cheveux blonds.

— armoiries présentées par un oiseau :  les armoiries d'Ars ou Arz, seigneur de Ruliac et de Tréviantek  ou Triantek  en Saint-Avé : d'argent à 3 quintefeuilles de gueules. peintes en 1913

— feuillage.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Troisième pièce entre deux entraits.

L'inscription reprend ici avec RECTO [Recteur] SANT AVÉ FIT ACHEVER.

feuillage.

Une sirène de face, verte et écaillée avec une queue de poisson bien visible tient un peigne de la main droite est caresse ses longs cheveux blonds de la main gauche.

une tête de clerc, tonsuré, tournée vers la sirène dans une posture renversée en arrière, comme envoûté .

— un joueur de luth , en chevalier servant, de face, la tête coiffé d'un bourrelet sur des épais cheveux peignés en masses latérales ; Grand manteau et chausses.

une joueuse de harpe,  à genoux, tournée vers le luthiste,  et sur la traîne de son manteau  un petit chien blanc.

— et enfin, dans l'angle de l'entrait, un joueur de traverso, assis sur une cathèdre.

Sur cette pièce, on constate que les motifs, quoiqu'isolés le long d'une frise, composent des ensembles narratifs. Si la sirène, ici, témoigne de l'enchantement de la voix (simple hypothèse), toute la pièce est alors dédiée aux pouvoirs de la musique.

Pour certains, la sirène pourrait aussi renvoyer aux anciennes graphies  de Saint-Avé, Senteve, Sainct Eve (en 1427, 1448, 1464 et 1536) ou Sainct Evve (en 1477) .

Les deux sirènes de Saint-Avé n'ont pas échappées à l'inventaire de Hiroko Amemiya, qui les classent dans les 20  exemples d'"ornement de type sirène", dont 13 en pierre et 7 en bois avec celles des sablières de Loc-Envel, et de N-D des Grâces de Kerlenat.

Elle décrit ici "un sujet debout, au visage rond grossièrement taillé, avec une longue chevelure ondulée, gonflée en forme d'éventail aux côtés des oreilles, qui tombe jusqu'à l'extrémité de la queue. Ses mains soulèvent les cheveux [H. Amemiya n'a pas identifié le peigne]. La partie inférieure du corps a la forme d'une queue de poisson à écailles à peine apparentes."

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Deuxième pièce entre les entraits.

 

— Un homme endormi, la tête  appuyée sur la main, le coude posé sur l'accoudoir d'une cathèdre.  

Un oiseau blanc s'emparant du rouleau de phylactère du dormeur. Pour J. Guyomar, "dans l'angle, un moine, les pieds en haut et la tête en bas appuyée sur sa main droite, dormait, bercé par la musique, lorsqu'une colombe aux ailes déployées arrive du ciel avec un message, qu'elle tient dans son bec et ses pattes, pour lui dire qu'il a autre chose à faire que de dormir ; et le moine a la main gauche appuyant sur la sablière ; il fait un effort pour se lever."

Un homme,  en position de chevalier servant de face, dans une position  d'exhibition encore plus indécente que celle de la sablière nord, a subi la même mutilation que l'autre.

— Après les mots CESTE CHAPEL,  un homme coiffé d'un turban et vêtu d'une longue robe de chambre qui fait signe du doigt à son chien et lui dit : APORTE (« Apporte). Ce mot est écrit à l'envers de manière à n'être pas confondu avec ceux de la légende ; le chien blanc montre les crocs et fait voir qu'il n'est pas disposé à porter à son maître l'os ou le bâton qu'il tient dans ou sous sa gueule .

Cette écriture rétrograde de la droite vers la gauche doit être un unicum dans le corpus des inscriptions des sablières, et on pourrait s'interroger longuement à son propos : l'artiste a su innover pour rendre de manière concrète le trajet de la parole du locuteur vers l'auditeur, de l'émission vers la réception. Ce procédé existe-t-il dans l'épigraphie médiévale ? dans les enluminures ? Et même dans nos bandes dessinées? Que de questions passionnantes! 

Bien plus, on pourrait y voir une pensée philosophique, sur la vanité de la parole, sur son nonsens, sur la rupture ou de l'inversion/perversion du "propre de l'humanité" lorsque le langage s'adresse à un animal, etc.

Car, quel est le sens de cette saynète? Quel est même l'objet blanc défendu par le chien ?  Y a-t-il ici jeu, ou antagonisme ? La scène est-elle reliée à la précédente, où intervient aussi un homme, un animal et un support d'écriture?

Avons-nous affaire à un art populaire destiné à faire sourire, ou à des supports de pensée savante cachée sous ces dehors énigmatique ?

Le sens de ces tableaux était-il clair pour leur contemporain, qui en posséderait les codes par une culture et des références, ou bien était-il déjà destiné à plonger le spectateur dans la perplexité et à ouvrir les portes de son imaginaire ?

— dans l'angle un dragon sans tête enroule sa queue autour de ses ailes.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'engoulant du deuxième entrait, côté ouest.

Un homme sauvage, nu mais velu, prend la fuite, un pied encore dans la gueule du dragon. Il tient une pierre entre ses mains.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'engoulant du premier entrait, côté est.

De la gueule du dragon sort un serpent qui l'affronte.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'engoulant du premier entrait, côté ouest.

Un homme vêtu d'une robe violette et de chausses grimpe sur la poutre pour échapper aux dents du dragon ; il prend appui sur la gueule elle-même.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Du premier entrait jusqu'au blochet .

— Dans l'angle une feuille.

— De l'autre côté de la poutre, un homme dans une posture de chute cul dessus tête, qui fait écrire à Guyomar " cette figure rappelle la folie de Don Quichotte dans une forêt, où ce héros en chemise se livre à des exercices acrobatiques et excentriques, qui découvrent à Sancho des choses si drôles qu'il s'enfuit pour ne pas les voir."

— un bouton rouge au cœur de pétales ou sépales verts.

— Et un homme aux cheveux abondants serrés par un bandeau, qui a l'air de vouloir soutenir à lui seul toute la toiture.

—une fleur rouge dans des feuillages,

—un masque d'homme souriant, coiffé d'une capuche à rabats.

 

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières et la charpente de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.
Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

—Le blochet engagé dans la maçonnerie

On y voit , s'échappant de la gueule du dragon, une forme violette qui doit correspondre à un personnage féminin s'échappant, si on en juge par les tourbillons de plis d'une robe.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le bras nord du transept.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

— AMEMIYA (Hiroko), Vierge ou démone, statuaire insolite en Bretagne, Keltia graphic, pages 226 et 227.

—DANIGO (Joseph), 1983, La chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé, Congrés archéologique de France tome 141 page 216 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210037c/f218.item

"Depuis des siècles, la paroisse de Saint-Avé avait cette particularité de posséder deux bourgs,
distants de quelques centaines de mètres : le « bourg d’en-haut » regroupé autour de l’église-mère et le « bourg d’en-bas » appelé au xvi e siècle « bourg de Notre-Dame Saint-Evé » et, au xv e , « Locmaria-Saint-Evé ». Ce dernier se signalait par une chapelle dédiée à la Vierge où les paroisses voisines se rendaient en pèlerinage, les lundi et mardi de Pâques.
Historique. — Grâce aux inscriptions de ses sablières, la chapelle Notre-Dame du Loc peut être
exactement datée. Dans le chœur, on lit, en effet : « MEST e o. de peillac chanoyne de guerade et RECT e de s t eve fist F(aire) ceste ouvre (œuvre) lan mill cccc lxxv (1475) » et dans la nef : « ou (loyal) TEMPS DE MASTRE OLIVIER DE PELIAC CHANO e (de) GUERANDE ET MAISTRE ANDRE DE COETLAGAT RECT(r) DE SAIT AVE FIT ACHEVER CESTE CHAP le (chapelle) EN LAN MIL IIII C IIII XX ET XIIII (1494) ».
Olivier de Peillac fut recteur de Saint-Avé de 1475 à 1488 et André de Coetlagat, d’une famille
alliée, lui succéda de 1488 à 1504. La chapelle de Saint-Avé, leur œuvre commune, a donc été construite, très exactement, dans le dernier quart du Xv e siècle. Sans doute ne furent-ils pas les seuls à y concourir car, à côté de leurs armes, maintes fois répétées, figurent les hermines ducales de Bretagne, les besants des Rieux, au titre de Largouet, seigneurie dont dépendait Saint-Avé et les marques des Benoist de Lesnevé, des Lestrelin de Lesvellec et autres vassaux. Mais il ne faut pas négliger la contribution populaire, toujours importante.
Au fil des siècles, bien des réfections sont intervenues. La plus importante date de 1913, où les
pignons du transept furent relevés, la nef percée de nouvelles baies, la façade occidentale déposée, le sol nivelé, le mobilier déplacé et, en partie, renouvelé. En 1948, une violente tornade emporta le clocheton de charpente qui ne sera rétabli qu’en 1952.
Description. — En dépit de ces restaurations, parfois un peu intempestives, la chapelle Notre-Dame
du Loc garde bien des caractères du xv e siècle : plan en croix-latine, chevet droit, contreforts d’angle, clocher d’ardoise au haut de la nef, charpente apparente sous un lambris en carène.
Le chœur est demeuré à peu près intact dans son appareil de granit. Les rampants du pignon sont
lisses et la fenêtre axiale s’ouvre en arc brisé, moulurée d’un cavet, à l’intérieur comme à l’extérieur, et garnie d’un remplage flamboyant. De l’ancien vitrail ne subsistent que de minimes fragments regroupés dans les flammes trilobées. Plus petite, la fenêtre méridionale répète ce même dessin mais avec un ébrasement rectiligne.
Il n’y a guère lieu de tenir compte du transept, si ce n’est parce qu’il a conservé, à l’intérieur, ses
bancs muraux, ni des longères de la nef construites en moellons et dont les contreforts et les ouvertures ont été modifiées.
La façade occidentale a souffert, elle-même, de la restauration du xx e .siècle, mais on a sauvegardé
son aspect général. Au sommet des contreforts d’angle, de hauts pinacles encadrent les rampants du pignon où apparaissent les premières crosses végétales. Le portail en arc brisé s’inscrit dans un avant-corps, amorti en bâtière, qui lui donne plus de profondeur. Malheureusement les colonnettes engagées dans les piédroits pour recevoir les moulurations toriques ont été privées de leurs chapiteaux. Au-dessus, le grand oculus du pignon contenait sans doute à l’origine une rose.
A l’intérieur, si les lambris de la voûte ont été renouvelés, les éléments apparents de la charpente
remontent aux origines.

Aux entraits, plutôt qu’aux habituels crocodiles, les engoulants ressemblent à des sangliers aux crocs puissants qui parfois tirent la langue. Certains d’entre eux sont aux prises avec des animaux ou des hommes. Le long des sablières, alternant avec les inscriptions et les signes héraldiques, défilent des figurations souvent mystérieuses, non seulement des feuilles dentelées ou des masques, une sirène tenant en mains un miroir et un peigne, un sagittaire, un moine réveillé par une colombe, un homme coiffé d’un turban qui commande à son chien tenant un os : « aporte ». Certains de ces reliefs, jugés indécents, ont été mutilés vers 1830 et pourtant ces sculptures comptent parmi les meilleures du Morbihan.
Le mobilier.  Le mobilier de la chapelle n’est pas moins remarquable. Dès l’entrée, se dresse, sur
un support sobrement mouluré, un bénitier octogonal de granit, frappé des armes de Peillac et de Cantizac.
A l’autre extrémité de la nef, se hisse jusqu’à la voûte un crucifix de bois qui dominait autrefois
la barrière du chancel. Au pied de la croix discrètement orné se trouve incorporé un tronc. Des niches, aux dais délicatement fouillés mais vides de leurs statues entourent le fût. Plus haut, se détachent, en accolade renversée, deux branches aux feuilles luxuriantes, qui portent à leur extrémité les statuettes polychromées de la Vierge et de saint Jean. Le Christ est cloué à la croix, les jambes droites, les bras largement ouverts, la tête un peu penchée. Au-dessus du titulus, un dais pyramidal, ajouré sur toutes ses faces d’arcades flamboyantes et hérissé de pinacles et de crosses végétales s’élève triomphalement en trois étages. La finesse de cette dentelle lui a valu, de la part des gens du pays, le surnom de « er spernen », l’aubépine. Au dos, face au chœur, un évêque se tient debout et les bras de la croix portent l’inscription :« MESTRE ANDRE DE COETLACAT RECTEUR DE SAINT AVE FIT FAIRE GESTE EUPVRE (œuvre) LAN MIL Vc (1500) ».
Les ailes du transept contiennent quatre autels de pierre, tous les quatre adossés à l’est et disposés
symétriquement.
Les deux principaux sont constitués d’un massif rectangulaire assez grossier, d’une table moulurée
sur ses bords d’une bande et d’un cavet, enfin d’un retable de granit comme il n’en existe plus que de rares exemplaires. Le retable du nord est mutilé dans sa partie gauche où figurait la scène de l’Adoration des Mages mais, à droite, on voit encore celle de l’Annonciation : l’ange porte un phylactère avec l’inscription, en caractères gothiques : « ave maria » et s’agenouille devant la Vierge qui se tient debout, la main droite sur la poitrine, un livre à fermoir dans sa main gauche.
Dans celui du sud s’alignent, de gauche à droite, une Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, le
Couronnement de Marie (fig. 3), sainte Catherine tenant la roue et l’épée de son martyre, sainte Madeleine avec son vase de parfum et sainte Marguerite « issant » du corps du dragon.
Tous ces sujets sont sculptés, en réserve entre deux bordures saillantes, avec une réelle maîtrise,
en dépit de la rudesse du matériau. Ce sont de bons spécimens de la sculpture vannetaise du xv e siècle.
De part et d’autre de l’entrée du chœur, les deux autres autels, de même composition, sont plus
petits et plus soignés. Leur retable, en pierre blanche, s’entoure d’un cadre 01 circulent des rameaux de vigne. Jadis, des peintures de l’Annonciation et de la Nativité ornaient le panneau central. Une œuvre similaire, à Noyal-Pontivy, qui a gardé son décor peint, porte la date de 1574.
Les autels s’accompagnent d’une statuaire de bois abondante et variée mais les deux images de
sainte Madeleine et de sainte Luce sont en pierre, cette dernière marquée du blason d’Olivier de Peillac, qui les date du xv e siècle. On le retrouve sur plusieurs socles sculptés de feuillages et d’angelots.
Dans le chœur, l’autel de pierre blanche est moderne, tout comme la table de communion. Fort
heureusement, on a respecté l’ancienne crédence, bien qu’elle ait été mutilée. Un beau trilobé s’inscrit à l’intérieur de son cintre brisé et elle s’accompagne des habituels ornements flamboyants : pilastres à pinacle, accolade verdoyante, fleuron épanoui et, en outre de deux blasons. De l’autre côté, le triangle du sacraire indique une date plus tardive.

Au nouvel autel, on a incorporé les éléments d’un retable d’albâtre placé primitivement sur l’autel
méridional. Il se composait de sept éléments sculptés en bas-relief ne comportant pas moins de quarante-sept personnages. Malheureusement, il faut déplorer le vol, en 1980, du panneau central qui ornait le tabernacle. Le Père Eternel y figurait, assis sur son trône. Au sommet de sa tiare pointue était perchée la colombe du Saint Esprit. Entre ses genoux se dressait la croix où pendait son Fils. Contre sa poitrine, une poche, image du sein d’Abraham, contenait trois élus. De part et d’autre, six anges accusaient la composition en trois étages : ceux du bas recueillaient dans un calice le sang qui coulait des pieds du Crucifié, deux autres, au milieu, celui des mains et, en haut ils tenaient à main droite une clef et de l’autre supportaient le nimbe céleste .
Les six autres compartiments, quatre grands et deux petits, encadrent le tabernacle. Dans les
quatre principaux se pressent une foule de personnages : à gauche, d’abord les patriarches et les prophètes parmi lesquels on reconnaît Abel, Melchisedech, Abraham, Moïse, Isaïe, puis des dignitaires : pape, cardinal, roi, évêque, abbé, moine ; à droite des saints : Pierre, Paul, André, des martyrs et des confesseurs, des saintes : Catherine, Marguerite, Madeleine, Hélène, Appoline. Séparés de ces cortèges, saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Evangéliste occupent les panneaux extrêmes. Une frise de dais en arcs infléchis et garnis de crosses végétales couronne tout l’ensemble.
La plupart du temps, ces retables d’albâtre étaient importés de Grande-Bretagne où leur fabrication en série a commencé à York et à Nottingham vers 1390 pour se continuer jusque très avant dans le xvi e siècle.
Toujours dans le chœur, une très belle Vierge à l’Enfant, en pierre blanche, doit être contemporaine de la chapelle. Majestueuse, la tête un peu penchée, elle se hanche légèrement. Sous la couronne royale, son visage s’encadre entre les boucles de sa chevelure. Sa robe et son manteau tombent sur ses chaussures en plis simples et élégants. Vêtu d’une longue robe, l’Enfant feuillette le Livre saint que tient sa mère, un doigt engagé dans les pages.
Cette œuvre savante n’a plus rien à voir avec les images rustiques des chapelles morbihannaises.
René Couffon y reconnaissait plutôt une œuvre nordique.


L'enclos. —- La chapelle Notre-Dame du Loc est contenue à l’intérieur d’un placître fermé où se
voient encore deux croix anciennes et une fontaine.
Face au portail, se dresse une grande croix de pierre du type à panneau, fréquent dans le Morbihan.
Son soubassement quadrangulaire, élevé sur un perron à trois degrés, s’élargit, du côté de l’ouest, en table d’autel. Il supporte un socle épais sculpté sur ses quatre faces : à l’ouest, sous une grossière accolade, figure une Annonciation analogue à celle du retable intérieur. A l’opposé une triple arcade abrite un saint Jean-Baptiste, un saint Jacques et, peut-être, au milieu un saint Laurent. Sur les petits côtés, il n’y a que deux personnages : sans doute saint Pierre et saint Paul au nord, sainte Madeleine et sainte Catherine, au sud.
Un chapiteau mouluré coiffe le fût écoté et soutient le médaillon à quatre lobes d’où émergent les
extrémités de la croix. Aspectant à l’ouest se détache en bas-relief la scène de la Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, la tête appuyée sur la main. Au dos, la Vierge à l’Enfant trône entre quatre anges : deux musiciens et deux thuriféraires.
Un peu plus loin, vers le sud, fichée dans une stèle hémisphérique, une autre petite croix au panneau
hexagonal présente sur une de ses faces le Crucifié et sur l’autre une Vierge à l’Enfant couronnée.
A gauche de l’entrée, le bassin rectangulaire de la fontaine, s’avance, entre deux murets de pierre,
jusqu’à un pignon triangulaire où les crosses en spirale des rampants accusent le début du xvn e siècle.
La petite niche est désormais vide mais la croix domine toujours le monument.
En cet étroit espace, l’enclos de Saint-Avé d’en-bas regroupe ainsi tout un ensemble d’œuvres
variées caractéristiques de l’art vannetais.
Bibliographie sommaire.

L. Rosenzweig, 1863 Répertoire archéologique du département du Morbihan, P, 1863, col. 221-222 ;

Guillotin de Corson, 1898 Les pardons et pèlerinages de Basse-Bretagne. Diocèse de Vannes,
Rennes, 1898, p. 14 à 21 ;

G. Duhem, Les églises de France, Morbihan, P, 1932 ;

H. du Halgouet, Trésors du passé, Vannes, 1948, 86 p. Les albâtres, p. 27-32; H. du Halgouet, Contribution à l'artpopulaire dans le statuaire, Vannes, 1948, 32 p.

 

— DIEGO MENS (Casas), 2020, La chapelle Notre-Dame-du-Loc en Saint-Avé.« Ymages » et décors du dernier quart du xve siècle, Actes du congrés de Vannes sept. 2019,  Mémoires de la Socité d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 36 Pages

https://www.academia.edu/43033745/La_chapelle_Notre_Dame_du_Loc_en_Saint_Av%C3%A9_Ymages_et_d%C3%A9cors_du_dernier_quart_du_xve_si%C3%A8cle

Celles-ci se décomposent en trois ensembles : en premier lieu, les sablières sculptées, puis les statues de la fin du XVe siècle et enfin le calvaire monumental, commandé en 1500, qui semble clore le chantier de cet édifice. Nous ne reviendrons pas ici sur la symbolique de ces sablières qui a été largement analysée et documentée dans la thèse de Sophie Duhem sur les sablières sculptées en Bretagne . Par la qualité des sculptures et des reliefs, cet ensemble qui alterne régulièrement des blasons, portés par des angelots en pied de cerces, et des scènes historiées, est l’un des ensembles bretons majeurs du dernier quart du XVe siècle. Les reliefs très soignés et élégants, quoiqu’intégralement repeints en 1913, sont travaillés en frise, notamment dans la nef, et accompagnés par des entraits à engoulant. L’exemple est représentatif, selon cet auteur, des décors profanes en vogue dans les ateliers de cette période, avec un bestiaire fantastique (centaures, sirènes), des personnages accompagnés d’animaux ou des musiciens (luth, harpe et un type de flûte traversière). Si certains péchés capitaux sont illustrés, les scènes religieuses ne constituent pas une suite logique, à la façon d’un cycle destiné à l’enseignement des fidèles et à leur mise en garde. L’iconographie, parfois inconvenante, de cet ensemble composé de « thèmes joyeux » selon Sophie Duhem, ne cadre pas à l’évidence avec le rang et la qualité du commanditaire supposé, André de Coëtlagat. Il faut raisonner de manière spatiale pour analyser plus avant ce décor sculpté de charpenterie.

Les scènes historiées au milieu de la hauteur de l’édifice, dans une verticalité entre ciel et terre, se concentrent sur deux espaces horizontaux : le chœur commencé en 1475 et la nef achevée en 1494 avec deux entraits également sculptés de scènes. En revanche, les sablières des bras de transept sont plus dépouillées et décorées essentiellement par des anges porte-blasons, en bas des cerces. Les seules scènes historiées, placées sur les angles du chevet, sont visibles de la nef, donc pour des fidèles réunis derrière le chancel. Dans le chœur également visible de la nef, ce ne sont que quelques scènes profanes, isolées dans une frise essentiellement héraldique.

Le volet iconographique profane, en frise régulière, est donc concentré dans la nef, réservée aux fidèles, contrairement au chœur, chapelles latérales et inter- transept, espaces du clergé et de la noblesse.

Le chancel, sans tribune ici, compose une barrière physique, mais permettant toutefois de lire une partie des décors de sablières, au-delà de celui-ci.

Ainsi, le programme iconographique de la nef et d’une partie du chœur, mêlant fantastique, religieux, irrévérencieux et des scènes du quotidien, semble essentiellement destiné à la seule lecture d’une catégorie de la population [On ne prendra pas en compte dans cette analyse les inscriptions portées établissant les commanditaires, dans le chœur et la nef, réservées probablement à la noblesse et au clergé, et une certaine partie de la population lettrée.] 

 Il ne traduit sans doute pas une commande précise d’un clerc mais il compose plutôt un décor voulu par les sculpteurs, mêlant des thèmes populaires ou savants, selon une organisation qui nous échappe désormais.

Ce décor est placé à mi-hauteur de l’édifice avec ses blasons, entre quotidien terrestre des fidèles et voûte céleste. L’origine de cette symbolique complexe est à trouver dans ce positionnement. Autre élément constaté : la moindre qualité de la sculpture des scènes historiées du chœur et des chapelles latérales par rapport à celles de la nef. Étant donné sa durée, et à l’inverse de la proposition de S. Duhem qui fixe la date de 1494 pour une pose de la charpente, le chantier a dû être réalisé en deux temps distincts, sans doute par deux ateliers différents pour le décor de la charpenterie.

En effet, on imagine difficilement un tel édifice, doté d’une couverture provisoire durant 19 années, et sans une charpente pour maintenir la cohésion des murs.

L’analyse héraldique du décor de charpenterie permettra de confirmer ces deux phases dans la construction. Les travaux de 1913 ont été l’occasion d’une reprise importante de ces sablières, et notamment des blasons présents, tant sur celles-ci que sur les socles. Comme le précise l’abbé Guyomar , certains écussons ont été repeints, dont ceux des sablières de la nef, notamment celui de l’angle sud de la nef et du transept. Muet, il a été peint aux armes des Coëtlagat d’azur à trois aiglettes d’or .

Les autres blasons, sculptés et peints avec motifs héraldiques et portés par des anges placés aux trois autres angles de la nef et du transept , sont authentiques. Ils correspondent à des familles nobles de la paroisse du dernier quart du XVe siècle : les Benoist, seigneurs de Lesnévé sur l’angle nord du chœur d' hermines à trois chevrons de gueules chargés de besants d’or, les Arz, seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud d’azur à trois quintefeuilles de gueules et enfin, sur l’angle diamétralement opposé les Lestrelin, de Lesvellec d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3 . Cette organisation héraldique témoigne sans doute du placement de ces familles nobles, lors des offices, au-devant du chancel. Sur les sablières du chœur , l’organisation héraldique est différente.

Près du mur du chevet et de la maîtresse-vitre, les armes de Bretagne sont présentes de part et d’autre, avec un doute sur celle placée au nord, qui ne comportent que trois hermines [le blason modifié pourrait être en lien avec le fait que Jean de Rieux est le petit-fils de Marguerite de Bretagne, fille du duc Jean IV.] , contre huit au sud [Identiques à celles qui se trouvent sur le tombeau du duc François II.]. Dans une lecture de droite à gauche au nord, puis à l’inverse au sud, les blasons sont organisés par niveau hiérarchique, comme un vitrail de haut en bas.

--Sur la sablière nord, le blason de Bretagne est précédé de celui des Rieux-Malestroit en alliance [ Malestroit : de gueules à neuf besants d’or et Rieux : d’azur, à dix besants d’or, ordonnés 3, 3, 3 et 1] . En troisième rang les Rieux-Rochefort d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort) , puis enfin les Coëtlagat d’azur à trois aiglettes d’or . Toutefois, ces dernières armes semblent suspectes, car elles n’auraient été apposées qu’après 1488, date de la prise de fonction d’Olivier de Coëtlagat. Les armes des Peillac seraient plus cohérentes, comme celles sculptées sur les contreforts du chevet.

--Sur la sablière sud, sous les armes de Bretagne, l’ordonnancement est différent, avec de gauche à droite, les armes des Rochefort-Rieux, puis celles des Malestroit.

Cette organisation sur les deux sablières peut être étendue aux deux chapelles latérales, comme pour un blason mi-parti : au nord, une chapelle appartenant à Jean IV de Rieux, avec les armes en alliance témoins de son mariage, et, au sud, un espace réservé à sa fille, Françoise de Rieux, dame de Malestroit, de Largoët, de Derval et de Rougé. Sur la panne faîtière, les armes de Bretagne, à huit hermines, se succèdent du chevet jusqu’à la clef de voûte, indiquant probablement une organisation antérieure au mariage de la duchesse avec Charles VIII.

Dans la nef, le blason de Bretagne ne contient plus que cinq hermines et il est suivi vers l’ouest d’un poinçon bagué de fleurs de lys, puis de la lettre R couronné et enfin du monogramme IHS. Ce programme héraldique pourrait illustrer les armes de Bretagne, puis la couronne de France et enfin le chiffre R pour Rieux-Rochefort surmonté d’une couronne vicomtale à trois fleurons, reprise dans le sens inverse dans le poinçon suivant. Il serait donc postérieur au premier mariage d’Anne de Bretagne et antérieur à l’achèvement de la chapelle en 1494.

Ainsi, ce programme héraldique démontre deux temps politiques et architecturaux distincts, celui d’un chœur et des transepts réalisés entre 1475 et 1488 correspondant au règne du duc François II, et un second pour la nef, entre 1491 et 1494, après le premier mariage d’Anne de Bretagne. L’intervention de deux ateliers distincts pour la sculpture de la charpenterie pourrait être ainsi confirmée.

—DUHEM, Sophie, Les sablières sculptées de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1997, pp. 36,38, 39, 63, 67, 69, 71, 88, 125, 168,  170, 179, 193, 216 à 218, 236 et 237, 240, 265, 266, 270 et 271.

— infobretagne :

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

reproduit   les textes de J. Guyomar, de Gustave Duhem 1932 (Les églises de France) et de la Revue Morbihannaise volume 18 page 126 de 1914 

"(1475 - 1494), édifiée par Olivier de Peillac et André de Coëtlagat, recteurs de Saint-Avé, comme l'atteste l'inscription sur la sablière du choeur : "Mestre O. de Peillac, chanoyne de Guérande et recteur de Saint-Avé fit f. ceste ouvre l'an mil CCCcLXXV", et la sablière de la nef : "Ou loyal temps de mastre Olivier de Peillac, chanoine de Guérande, maistre André de Coetlagat recto de Saint-Avé fist achever ceste chapele en l'an mil CCCcIIIIxx, et XIIII". Il s'agit d'un lieu de pèlerinage. Le chantier est commencé en 1475 par le choeur et terminé en 1494. C'est un édifice en forme en croix-latine terminé par chevet plat percé d'une grande fenêtre à meneaux flamboyants. La restauration de 1913 touche principalement la nef et le transept et on a eu soin de conserver intacte la façade occidentale dont le pignon à rampants décorés s'élève entre deux contreforts obliques amortis de pinacles. Un porche peu saillant, surhaussé au moment de la restauration et dont les voussures sont à cintre de plus en plus brisé sous un fronton triangulaire à redents, s'ouvre sous un grand oculus. La charpente est en forme de carène de navire renversée avec lambris à clefs pendantes sculptées.

Sur les sablières se voient de nombreux écussons aux armes de Peillac, Lestrelin de Lesvellec, Benoît de Lesnevé, Coëtlagat, Cantizac, Rieux, Rochefort, Rieux-Malestroit, etc ...

Au croisillon Nord, une fenêtre en tiers-point dont le réseau dessine une fleur de lis semble indiquer que ce croisillon est la partie la plus récente de la construction. Les fenêtres de la nef datent de la restauration de 1913. A la grande fenêtre du chevet se voient des fragments de vitraux du XVIème siècle. La nef comporte un calvaire à personnage en bois sculpté et peint, donnée en 1500 par le recteur André de Coëtlagat : le Christ en croix est flanqué de deux consoles supportant les statues de la Vierge et de saint Jean. L’autel et le retable datent du XVème siècle. Il faut noter également une très belle statue en pierre polychrome de la Vierge à l'Enfant du début du XVème siècle, un retable en albâtre du XVème siècle et deux retables en granit de la fin du XVème ou du début du XVIème siècle. L'un des retables de granit représente l'Annonciation et l'Adoration des Mages, et l'autre retable représente en haut-relief la Crucifixion, le Couronnement de la Vierge, les saintes Catherine, Madeleine et Marguerite. Le maître-autel comporte sept panneaux d'albâtre où figurent des personnages de la Bible. On y voit encore une statue de la Vierge en bois doré du XVIIème siècle, et un beau bénitier de granit à huit pans sur pied octogonal décoré des armes de Peillac et de Cantizac. Dans les transepts il y a de nombreux saints et saintes dont sainte Marguerite (représentée les mains ouvertes, debout sur un dragon) et saint Colomban ;

—GUYOMAR (abbé J.),1914 Notre-Dame du Loc du Bourg d’en-bas en Saint-Avé, Vannes, 1914,
47 p.  ;

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

—TOSCER Catherine, 1987,inventaire topographique Dossier d’œuvre objet IM56004515 et Dossier de présentation du mobilier IM56004538

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004515

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004538

 

Autres sites :

https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/un-objet-des-histoires/notre-dame-du-loc

Vidéo par Alain Peyrus sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=cX5G6aKQv9g

retable en albâtre :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001038

 

 

 

 

 
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17 octobre 2024 4 17 /10 /octobre /2024 11:48

Les trésors secrets sculptés en granite ou kersanton dans l'église de Saint-Houardon à Landerneau.

 

 

Voir aussi :

 .

PRÉSENTATION.

Si l'église Saint-Houardon de Landerneau construit par Joseph Bigot se présente comme un grand et froid édifice néogothique de type basilical, influencé par la cathédrale de Quimper, avec fenêtres hautes et déambulatoire, le chercheur curieux  et amateur de sculptures en kersanton, cette pierre emblématique des ateliers de sculpteurs de Landerneau entre le XVe et le XVIIe siècle, pourra découvrir de vraies pépites. Partons vers cette chasse au trésor depuis la porte d'entrée, en circulant en périphérie de l'église dans le sens horaire.

 

I. Le bénitier de la porte d'entrée sud.

Yves-Pascal Castel, qui le décrit comme un bénitier, le situait près du porche ouest et le date du XVIe siècle. Il ne décrivait que  le panneau central  avec "deux personnages dont l'un tire l'épée".

Aujourd'hui, ce bénitier se situe entre la porte d'entrée et un confessionnal.

Un élément en kersanton, à trois pans sculptés rectangulaires séparés par des pilastres, est posé et scellé sur un piètement en colonne à larges cannelures, en granite. En dessus une troisième partie a la forme d'une cuve dont le ventre est sculpté d'entrelacs.

 

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

C'est la partie centrale qui retient l'attention. Chacun des motifs figuré des pans est sculpté dans un cartouche à oreille. Le style est Renaissance.

Les quatre pilastres sont semblables, et sculptés d'un élément floral.

Le premier pan est orné d'une rose au centre de feuilles en étoile.

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Sur le deuxième pan, central, deux hommes tiennent un médaillon montrant un homme de profil coiffé d'un béret ou casque. Une jambe en J et une goutte sont sculptés sous ce médaillon.

Les deux personnages qui se disputent le médaillon partent chacun dans une direction opposée, leurs jambes témoignant de la vivacité de leur démarche. Ils sont nus, mais coiffés d'une chevelure abondante. L'un des deux menace l'autre de la pointe de son glaive. Le thème est-il religieux ? Faut-il y voir Caïn et Abel ?

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Le troisième pan, le plus singulier, montre un couple étroitement enlacé. Ils sont nus, mais l'homme est coiffé d'un bonnet phrygien tandis que les cheveux de la femme sont peignés à gros traits. La proximité des deux bouches souriantes, l'entrecroisement des jambes, évoquent une scène érotique. Mais ne serait-ce pas là le portrait du couple primordial, Adam et Éve, parents de Caïn et Abel ?

Quel est l'auteur de ces sculptures ? Il me paraît possible d'avancer le nom des sculpteurs de kersanton installés à Landerneau entre 1527 et 1577, Bastien et Henry Prigent, qui ont créés le bénitier du porche de Saint-Thurien de Landivisiau, ou bien de créer un rapprochement avec le travail du Maître de Plougastel (1570-1621) auteur des cuves et les dais à médaillons et personnages à Guimiliau.

Voir aussi le bénitier du porche sud de  Saint-Houardon .

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Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

II. La console de la statue de saint François d'Assise, déambulatoire sud. Kersanton, milieu XVe.

On y voit deux anges souriants tendant devant eux un livre ouvert, où se lit sur la première page une inscription de quatre lettres, peut-être JCL/S, qu'on aimerait lire comme JESUS. Ces pages sont désignées ostensiblement par les index des anges. Il y aurait beaucoup à méditer sur notre incapacité à comprendre un message si clairement inscrit, et sur notre impuissance à voir dans ce qui est crucial pour les anges autre chose qu'une page blanche. Ou encore sur le fait que l'essentiel à percevoir est précisément, ce silence, ce dénuement de la page.

Ces deux anges surmontent de façon également mystérieuse, un aigle dont seule la tête, de face, est visible. Certes les aigles sont fréquemment requis pour servir de lutrin [aigle-lutrin] , mais c'est un peu tiré par les plumes. Y voir une référence à saint Jean, via son attribut du tétramorphe, est encore plus hasardeux.

Toute la partie droite est bûchée, y compris le support de la console, avec un aspect bouchardé qui peut laisser penser que l'on a prélever cette partie d'un ensemble plus large. À moins que lesculpteur ait opté pour un choix esthétique de non finito, mais je n'y crois pas.

Yves-Pascal Castel souligne que "le style souriant rattache cette œuvre charmante  à la sculpture du porche de La Martyre, d'autant plus que les chevelures sont laissées sous le coup de l'outil, comme non finies".

Or, ce porche de La Martyre a été attribué par Emmanuelle Le Seac'h à l'atelier ducal du Folgoët  et elle le date de 1450-1468. Elle fait de la coiffure très particulière de ces anges "en boules" une marque d'atelier, qui se retrouve au Folgoët, dans l'autel des anges (vers 1445) notamment, ou au porche sud de la cathédrale de Quimper (1424-1433).

Nous avons donc ici un deuxième exemple de la façon dont les pièces sculptées de l'ancienne église Saint-Houardon, construite au XIVe siècle en bord d'Élorn puis détruite en 1859 et rebâtie plus haut, sur les anciens jardins de l'hôpital de la Marine, ont été ré-intégrées par l'architecte Le Bigot au nouvel édifice en même temps que le clocher et le porche sud.

 

 

 

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

III. La console de la statue de saint Antoine de Padoue, déambulatoire nord. La laie allaitant ses sept marcassins. Kersanton, XVe-XVIe siècle.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

IV. L'autel de la chapelle absidiale du Saint-Sacrement. Kersanton, XVe siècle.

La longue table de pierre repose sur des piédestaux à double colonne avec des chapiteaux finement ouvragés de pampres de vigne aux feuilles généreusement galbées et aux ceps serpentiformes.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

V. Crédence-lavabo, côté sud de l'abside , chapelle du Saint-Sacrement. Deux têtes en moyen-relief sur les montants. 

Les deux têtes, barbues, sont couronnées. L'une des couronnes présente des losanges qualifiées de macles de Rohan par Y.-P. Castel. Il faisait remarquer "la maîtrise du sculpteur de pierre qui en quelques plans bien marqués dégage une face d'une grande noblesse.

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Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

VI. Crédence du côté nord de l'abside.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

VII. Voûte en croisée d'ogives de l'abside avec  blasons.

 

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.


Transept nord.

Sainte Anne éducatrice, bois polychrome, XVIIe siècle, h= 180 cm

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

VII. Statue de saint Jacques le Majeur, kersanton, XVI-XVIIe siècle, Maître de Plougastel , nef côté nord.

 

Le saint porte le chapeau frappé de la coquille, la pèlerine, à trois boutons ronds sur patte de boutonnière, et le bourdon (dont il ne reste que la zone de contact avec le vêtement). Le visage est émacié, long et hiératique, et c'est ce hiératisme qui incite Yves-Pascal Castel en 1984 à soulever la possibilité d'une attribution au Maître de Plougastel. Emmanuelle Le Seac'h confirme cette attribution dans son catalogue raisonné de 2015. Le Maître de Plougastel, ainsi nommé par le grand calvaire de Plougastel, a été actif de 1570 à 1620.

On lit sur le socle l'inscription I: GLOVNCE, correspondant probablement à l'identité d'un donateur ou d'un fabricien.

 

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XI. Statue de saint Jean l'évangéliste, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.

Il s'agit, comme la statue de saint Matthieu et celle de saint Jacques, d'une statue appartenant à une série des Credo des apôtres, tels qu'on les trouve dans les porches des églises et chapelles bretonnes du XVe au XVIIe siècle : en effet, le phylactère, qui descend verticalement avant de s'enrouler au dessus du blason (d'un donateur) portait jadis le texte de l'article du Credo propre à chaque apôtre.

Saint Jean se reconnaît à la coupe de poison (symbolisé par un serpent ou ici dragon ailé), qu'il bénit pour en supprimer les maléfices.

Chaque statue est posée sur un dais gothique, tel que ceux qui coiffent les niches extérieures ou les niches d'apôtres des porches.

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XII. Statue d'une sainte femme au tombeau (Marie-Madeleine??) tenant une coupe, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.

Elle porte un voile, un manteau, une robe aux plis rayonnant depuis un bouton, et présente vers le fidèle un récipient cylindrique comme pour en faire constater la vacuité.

Du visage, on remarque les yeux en amande aux paupières ourlées et à la pupille en drupe, mais non creusée, ainsi que le menton globulaire.

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XIII Les fonts baptismaux en kersanton de 1615. Angle nord-ouest de la nef.

Ces fonts baptismaux ( ou "cuve baptismale à infusion") sont composés de deux cuves circulaires, la cuve principale et la cuve de vidange, en un seul bloc posées sur un piètement à godron. Un couvercle en bois est complété d'un couvercle articulé à serrure en  laiton doré en forme de coquille. Chaque cuve est, vue de profil, en forme de vasque aux flancs creusés de godrons.

Une inscription court sur la lèvre des deux cuves.


Voir aussi :

 

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

L'inscription.

On peut y lire :

QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAVVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . YSABELE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAICT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON (*).... LAN .1615.

(*)ou EN LEUR DEVOTION, ou pour moi peut-être "EN LEUR DON"

Soit : "Qui croira et sera baptisé sera sauvé. Nobles gens Nicolas Haridon et Isabelle Forestier ont fait faire en leur volonté l'an 1615".

Elle a été relevée par le chanoine Abgrall en 1916 et par Yves-Pascal Castel en 1986, et c'est remarquable car la partie finale, inscrite sur la petite cuve, n'est plus très lisible. Dès cette époque, il signalait le rapprochement avec l'inscription apposée par le couple en 1612 sur leur maison (aujourd'hui au 2 Place des Quatres Pompes). 

Dans les deux cas, l'inscription elle-même  est plus complexe (et donc plus belle) que sa transcription, car elle comporte de nombreuses lettres conjointes (accolées) ou intriquées, comme AP de BAPTISÉ, AR de HARIDON, AB d'YSABELE. Les lettres doubles sont abrégées par un tilde : FE~ME pour FEMME. 

Isabelle FORESTIER, dame de la Villeneuve, est connue des généalogistes : elle est née vers 1570 de Guillaume II Forestier, Noble Homme, sieur de Kervasain, notaire de Léon et Daoulas à Landerneau (1572-1590) et fermier de la terre et seigneurie de Daoulas, et de Catherine LE LION. Elle a épousé avant 1595 Nicolas HARIDON (L'), Noble Homme, sieur de la Villeneuve (en Saint-Urbain), maître, honorable marchand ca 1570. Ils eurent un fils en 1595.

Le couple fit construire leur maison en 1612 au bord de l'Elorn, à l'implantation du Pont de Landerneau côté Cornouailles, place des Quatre Pompes, et y firent placer une inscription lapidaire que j'ai photographiée et relevée en 2017.

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/sur-la-piste-des-crossettes-de-landerneau.html

Nicolas L'Haridon, fils de Vincent L'Haridon et de Jeanne Kersivien, a un frère, Charles, honorable marchand, qui épousa avant 1588 Catherine Forestier, sœur d'Isabelle. Selon Cédric L'Haridon, Nicolas et Charles sont vraisemblablement marchands en toile de lin, et l'établissement de la maison de Nicolas et Isabelle sur l'ancienne Place au raz (un terme qui se rapporte aux étoffes) à proximité immédiate des quais, permet de penser qu'ils participent non seulement à la production (ils auraient un kanndi, site de blanchissement du lin) mais aussi au commerce maritime.

 

 

 

 

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Comparaison avec l'inscription de 1612.

On lit sur la maison de Nicolas et Isabelle L'Haridon ceci :

LAN : 1612 : NICOLAS : L'HARIDON :

ET : YSABELE : FORESTIER : SA : FEME

ONT : FAICT : BASTIR : CESTE : MAISON.

La proximité de la formulation du texte avec celui de 1615 est évidente. Mais surtout peut-être, on y retrouve la même forme. Certes la ponctuation de séparation des mots est ici un deux-points, plus archaïque que le point simple de 1615. Mais on y retrouve la forme YSABELE, et les lettres accolées, qui concernent notamment tous les I qui sont tous absorbés par la lettre précédente. Le premier jambage des lettres A grimpe sur la lettre voisine ; et dans le début de LHARIDON, le L et le H forment un ensemble bien original.

L'inscription est sculptée sur un cartouche en réserve sur un bloc de granite, avec au bord supérieur deux petites oreilles en demi-lunes qui veulent peut-être ressembler à des attaches.

 

 

Inscription, Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Inscription, Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Le blason.

L'inscription est interrompue par un blason qui a été blasonné par le chanoine Abgrall "mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier". (BDHA). Mais il faut remarquer le lambel au dessus des armes  de L'Haridon et lire  "en 1, Au chevron, accompagné de trois étoiles : deux en chef une en pointe le tout sous lambel à trois pendants qui est l'Haridon, en 2 à trois bandes fuselées, qui est Forestier." Le lambel est un signe de juveigneurie.

Le blason a perdu ses couleurs (il y a des traces bleues non significatives car elles se retrouvent ailleurs sur la cuve) mais nous connaissons les armes des Forestier, données par Pol de Courcy comme étant de sable à trois bandes fuselées d'argent.

"Forestier (le), sr de Kervazin et de Treffles’h, paroisse de Plounévez-du-Faou, — de Crec’hénou, — de * Quillien et de Penhep, paroisse de Dirinon, — de * Kerizit, paroisse de Daoulas, — de Kerosven, paroisse de Lannilis, — de Boiséou, paroisse de Lanmeur, — du Cosquer et de Tréléver, paroisse de Guimaëc, — de Trégouadalen, paroisse de Plougasnou, — de Kerangoaguet, paroisse de Carantec.

Ext., réf. 1671, sept générations., références et montres de 1481 à 1536, paroisse de Plounévez-du-Faou, évêché de Cornouaille.

De sable à la bande (aliàs à trois bandes) fuselée d’argent.

Mahé, marié vers 1445 à Plézou le Trancher, père de Guillaume, archer en 1481 ; un mousquetaire de la garde du Roi, blessé à Oudenarde en 1708 et à Malplaquet en 1709.

Les srs de la Saulraye, par. de Collorec de Keramel, par. de Plouyé, déb. réf. 1609, ress. de Châteaulin." (Armorial, Pol de Courcy)

Voir aussi : https://www.tudchentil.org/spip.php?article892

Une pièce métallique a été fixée en plein dans ce blason.

La maison des treize lunes, 4 place Saint-Thomas à Landerneau.

On a pu rapprocher (forum cgf)  ces armes des L'HARIDON avec celles apposées sur la cheminée de la maison des 13 lunes à Landerneau, devant l'église Saint-Thomas. Elles se trouvent à côté d'un autre blason au coq chantant, tenu par un jeune chevalier au bonnet à plumes  et attribué à Cabon. Les armes de la famille Cabon étaient de gueules au chapon d'argent.

https://zupimages.net/up/24/42/5xs0.jpeg
https://zupimages.net/up/24/42/ntsd.jpeg

La Maison des treize lunes, datant de la fin du XVIe siècle (et donc antérieure aux deux inscriptions) est de type maison à pondavez construites, principalement à Morlaix, par les marchands de crées ou toiles de lin avec un escalier central desservant des galeries et une pièce manoriale au rez-de-chaussée avec cheminée monumentale au rez-de-chaussée. Ces maisons à vaste espace central permettaient la réception des clients et la négociation.

 

Daniel Leloup, plan de la maison des Treize Lunes, La maison urbaine en Trégor aux XVe et XVIe siècle p. 102

 

Le choix de ce type "à pondalez" montre que les propriétaires de la maison des Treize lunes étaient des marchands de toile. C'est la seule maison à pondalez hors de Morlaix. Je suppose que L'HARIDON et CABON étaient les deux propriétaires associés. 

Cette Maison des treize lunes a longtemps porté de nos jours, sur la devanture d'un magasin d'antiquité , un blason peint aux armes des L'Haridon, les étoiles, le chevron et le lambel étant peint en couleur or sur fond azur.

façade maison des treize lunes Wikipédia

 

Voir mon cliché de cette Maison des 13 lunes :

Cédric L'Haridon fait remarquer la proximité de ces armoiries avec celles sculptées sur la cheminée de la maison de Vincent L'HARIDON au Faou au dessus de la date 1654, correspondant à son mariage. Mais outre le chevron,  au lieu de 3 étoiles on trouve deux étoiles, et un croissant en chef.

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Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XIV.  Dalle funéraire des sœurs Cabon.

Nous venons de  rencontrer le marchand de toile Cabon, associé de L'Haridon à la fin du XVIe siècle. Voici, au XVIIIe siècle, les deux sœurs Cabon.

Sur le sol des fonts baptismaux cuve se tyrouvent deux dalles funéraires. La première porte  cette épitaphe :

ICI  REPOSENT LES CORPS DE DAME MARIE MICHELLE CABON VEUVE DE MONSIEUR FRANÇOIS DE PENFENTENNIO MORTE LE 6 OCTOBRE 1795 ET DE DAME MARIE JEANNE CABON SA SOEUR,VEUVE DE MONSIEUR HERVÉ DU THOYA, MORTE LE 15 JUIN 1818. REQUIESCANT IN PACE.

Ces deux sœurs appartiennent aux douze enfants d'André Cabon, sieur de Keralias, avocat à la Cour, maire de Landerneau, décédé en 1747 à Landerneau, et de Marie Gabrielle BARIL.

 

1°) L'aînée, Marie Jeanne  Cabon née le 27 mars 1743 et baptisée  le même jour à Saint-Houardon, avait épousé Hervé Bernard DUTHOYA (1731-1779), négociant et changeur pour le Roy,  d'une famille de négociants bien connue à Landerneau, notamment par la " Maison Duthoya", ancienne maison d’armateur édifiée à proximité du quai de Léon en 1667 par Arnaud Duthoya, premier négociant en vin de la région bordelaise installé à Landerneau dès 1660. À son tour, Bernard Duthoya (1702-1757), père d'Hervé-Bernard, lieutenant de police à Saint-Macaire, avait quitté la Gironde pour s'installer à Landerneau, tout comme le grand-père Jean, décédé en 1696, maître-apothicaire puis négociant à Saint-Macaire puis marchand et armateur à Landerneau.

Le couple eut 14 enfants.

https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+bernard

Marie-Jeanne fut la marraine d'une grosse cloche de Kersaint-Plabennec en 1769 avec son beau-frère par François-Louis de Penfentenio, sieur de poulbroc'h, Keralias Kersent et Keraéret.On  trouve sur cette cloche les armes de Penfeuntenio, ainsi que celles de Cabon.

2°) Marie Michelle Nicole CABON DE KERALIAS, née en 1744 à Landerneau, épousa en 1764 à Landerneau François Louis de Penfentenyo (1735-1779), et ils eurent cinq enfants.

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&pz=delphin&nz=bourgeois&p=marie+michele+nicole&n=cabon+de+keralias

 

 

 

 

 

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XV. Dalle funéraire du chanoine Du Toya 1826.

CI-GIST MESSIRE HERVE GABRIEL MARIE DUTOYA PRETRE CHANOINE HONORAIRE DE QUIMPER MORT LE 29 MAI 1826 AGE DE 66 ANS.

Il s'agit du fils aîné de Marie-Jeanne CABON et de Hervé Bernard DUTHOYA. Né le 14 juin 1761 à Landerneau, il était chanoine honoraire de la cathédrale de Quimper. 

https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+gabriel+marie

 

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XVI. Soubassement de la statue de N.D de Pontmain :  Blason en kersanton au coq chantant (Cabon ?) et à l'arbre.

Selon l'abbé Castel, "ce blason provient du Quinquis (*) et fut donné par Mr Favé, du temps de l'abbé Tanguy, curé".

(*) à l'ouest de La Forest-Landerneau, d'où est originaire la famille de PENFENTENYO ?

Cédric L'Haridon propose, très judicieusement, de reconnaître dans le coq les armoiries de la famille Le Jar, d'argent au coq de sable crété et barbé d'argent.  Les Le Jar, seigneurs de Clesmeur appartiennent aux familles notables de Landerneau au XVIe siècle. Ils ont possédé le manoir de Kerveleoc à Plouedern près de Landerneau.

Mais quelle serait l'épouse, dont la famille aurait un arbre comme armes? Cela pourrait-il être la famille Poullain qui porte d'argent au houx arraché de sinople au franc canton de gueules chargé d'une croix dentelé d'argent?Effectivement, il y eut une alliance (Manrove) entre Yves Le Jar sieur de Clesmeur (1655-Quimper 1691) et Urbane Poullain (1663-1686 ou Crozon 1688), fille de Jean Poulain, écuyer, sieur de la Rivière-Pontlo, et de Jeanne Berthou.

Pour Cédric L'Haridon, 

"Me François Le Jar (+1616), sr de Chefdubois et du Cosquer, procureur du Roi à Brest/St-Renan, marié à Pétronille (Péronnelle) de Keroullas (remariée en secondes noces à Guillaume Le Gubaer (+1625) sénéchal de la principauté de Léon à Landerneau). 

Leur fille unique Pétronille (Péronnelle) Le Jar épouse Renan de Penfentenyo, sr de Kermorvan, de Lisle.

Son oncle, Hervé Le Jar (+1647), frère de François, a la curatelle de sa nièce et reprend l'office de procureur du Roi à Brest/St-Renan.

Marié à Françoise Le Mercier de Beaurepos, leur petit-fils, Gabriel Yves Le Jar (+1691 à Quimper) sr du Cleusmeur épouse Urbane Poullain (+1688 à Crozon)."

[*]  Cédric L'Haridon apporte cette rectification : "En étudiant les baptêmes des enfants d'Alain de Tromelin, premier magistrat de la principauté de Léon (x Anne Guingamp), je trouve en 1630 à Landerneau St-Thomas Marie Le Jar dame de Kerantraon épouse de Jean Le Veyer dont les enfants baptisés à Lanneufret ont pour parrain/marraines en 1610 Marie de Tromelin du Cosquer, en 1615 Hervé Le Jar de Cleusmeur et Françoise de Keroulas dame de Penanchoat. Le prénom de l'épouse de François Le Jar sr de Chefdubois (Penanhoat) n'est donc pas Pétronille mais Françoise.

En 1620, le parrain est François Le Gac sr de K/loshouarn dont le fils Christophe Le Gac sr de K/raoul épouse Marie de Tromelin, fille d'Alain cité au début.

Mais il faudrait admettre que le sculpteutr ait négligé, dans les armes des Poullain,  leur franc canton d'une part, mais aussi les racines de l'arbre, propres, en héraldique, aux arbres "arrachés".

 

 
Blason e, kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Blason e, kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XVII. Statue non identifiée. Personnage en tunique (Christ?) tenant un cœur au centre d'une couronne d'épines. Kersanton, XVIe siècle, au dessus d'un dais gothique.

Inscription sur le socle : PULSATE ET APERIETVR 

Il s'agit d'une citation de l'évangile de Luc 11:9, "frappez et l'on vous ouvrira" qui se retrouve repris en musique en grégorien :

Petite et accipietis
quaerite et invenietis,
pulsate et aperietur vobis.
Omnis enim qui petit accipit,
et qui quaerit invenit,
pulsanti aperietur.

Demandez et vous recevrez,
cherchez et vous trouverez,
frappez et l'on vous ouvrira.
Quiconque en effet demande, reçoit,
et qui cherche trouve,
et à qui frappe on ouvrira.

Cette inscription me confirme mon hypothèse d'identifier ce personnage comme le Christ . 

Selon l'abbé Castel, les paroissiens et paroissiennes  désignaient la statue comme sainte Rita.

 

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XVIII. Saint Houardon. Bois polychrome, XVIIIe , h= 200 cm. Transept sud.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

XIX. Saint Guénégan, bois polychrome; h = 180 cm; XVIIIe.Transept sud.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XX. Statue de saint Matthieu, kersanton, XVIIe siècle, sculpté par Roland Doré.

Voir

 https://www.lavieb-aile.com/2024/10/la-statue-de-saint-matthieu-par-roland-dore-dans-l-eglise-saint-houardon-de-landerneau.html

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

SOURCES ET LIENS.

—ABGRALL, 1916-1917, Notice sur Landerneau, Bull. DHA Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e8e8e84cf9484183b6117713f6b2b97d.pdf

Au bas de l'église, la cuve baptismale porte un blason : mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier, avec cette inscription : QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAUVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . ISABELLE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAIT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON.... LAN .1615.

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/36bb3f8fdcca35146c8c4ccf0ad945df.jpg

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landerneau, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c21ef2b4d254c026109041eadd62299.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes.

— PLATEFORME OUVERTE DU PATRIMOINE POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090028

—FORUM Centre généalogique du Finistère

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=28681&start=30

—SITE CEDRIC L'HARIDON

https://l-haridon.fr/landerneau-brest.html

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14 octobre 2024 1 14 /10 /octobre /2024 12:33

L'église Saint-Houardon de Landerneau : les toiles du chœur (1891) et de la nef (1892-93), et la toile "Un miracle de saint Houardon" (1859) peintes par Yan' D'Argent.

Voir aussi :

 

PRÉSENTATION.

 

L'église Saint-Houardon.

Une vieille fontaine était consacrée à saint Houardon. Un premier édifice du XIVe siècle situé en bord de l'Élorn était trop petit, trop souvent inondé et trop vétuste : il fut démoli en 1859. Le clocher et le porche, ainsi que des pièces sculptées en kersanton (autel, consoles, statues) ou en granite (fonts baptismaux) furent préservés dans la nouvelle église, l'un des grands chantiers de modernisation de la ville de Landerneau : elle est construite par l'architecte départemental Joseph Bigot  sur une partie des anciens jardins de l'Hôpital de la Marine, au nord de la ville près de la future gare. C'est, par sa taille, après la cathédrale de Quimper, le deuxième monument religieux du Finistére.

Yan' d'Argent

Peintre autodidacte né le 15 octobre 1824 à Saint-Servais (29), Yan' Dargent s'est surtout illustré dans la représentation des légendes de sa Bretagne natale. L’exposition au Salon de Paris en 1861 de la toile Les Lavandières de la nuit, admirée de Théophile Gautier, lui apporta la renommée. Les années 1860 le consacre comme illustrateur et on lui connaît plus de 5000 gravures. A partir de 1870, il s'attelle à la peinture religieuse,  et il orne de peintures murales et des toiles de nombreux édifices religieux de la région. 

Ainsi, l'église de Saint-Servais renferme des toiles, des vitraux et des peintures murales de Yan' D'Argent.

A l’église de Plouvien  se trouve ainsi l’huile sur toile Les âmes du Purgatoire.

À la cathédrale de Quimper, entre 1871 et 1876, il décore de ses toiles les huit chapelles latérales de la cathédrale. Dans le cadre d’un second programme, l’artiste réalise  les toiles Le Père Maunoir recevant le don de la langue bretonne et Le Prêche de dom Michel le Nobletz en 1878-1879, la Nativité et l’Adoration des mages en 1881-1883.

Les liens de Yan' D'Argent avec Landerneau sont multiples. Après le décès de sa mère, son père s'y installe avec sa seconde épouse comme tanneur et une partie de sa famille continue d'y habiter après son décès. Son demi-frère y exercera le métier de photographe.

L’église de Saint-Houardon conserve 13 grandes toiles peintes de l’artiste Yan' D'Argent, accrochées dans le chœur et la nef et classées Monuments Historiques.

 

L'intervention de Yan' D'Argent pour Saint Houardon

L’année 2024 marque le bicentenaire de la naissance d’un artiste aux multiples facettes Yan’ Dargent (1824 - 1899). De nombreuses manifestations et expositions lui sont consacrées dans le Finistère et tout particulièrement à Landerneau, sa ville d’adoption.

Dans l’église de Saint-Houardon,  une exposition installée à l’intérieur de l’édifice depuis juin 2024 donne des éléments de compréhension de la construction du bâtiment et plus particulièrement l’histoire pleine de péripéties de ces toiles.

En effet, si l’histoire et le décor du monument ne se limitent pas au travail du peintre, Saint-Houardon et Yan’ Dargent sont étroitement liés. L’artiste intervient en deux temps pour la paroisse. 

En 1859, il peint une première toile monumentale de près de 5 mètres de long Un miracle de saint Houardon. Cette représentation de la traversée de la Manche par le saint est achetée à postériori par l’État pour la nouvelle église de Landerneau. Attaché à sa ville d’adoption, Yan’ Dargent propose gratuitement ses services à la paroisse à la fin des années 1880, avec l’ambition de décorer tous les murs de l’église. Ces peintures représentent plus de 100 personnages de la Bible ou des saints marchant en procession vers le Christ en gloire ! Cependant, un différent d’ordre financier vient retarder le chantier. Le peintre meurt en 1899 et son décès laisse le goût amer d’une œuvre inachevée. 

 

Le 17 octobre 1956, une partie de la toiture s'effondre ; les toiles de Yan' D'Argent sont entreposées ailleurs (Morlaix puis Quimper) durant les travaux, et oubliées, avant d'être restituées à la ville en 1989 à l'ocassion d'une grande rétrospective. Les toiles sont alors classées en 1992 et 1994. Très abimées, elles furent restaurées entre 1992 et 1999, avant leur retour à Saint-Houardon

 

 

Les toiles peintes du chœur.

Dans cette série de neuf toiles, 38 personnages de l'Église convergent vers le Christ en majesté et ses anges. Cet ensemble fut inauguré par Mgr Lamarche en 1891.

De gauche à droite :

  • Les Docteurs de l'Église
  • Les Apôtres et les disciples. 
  • Les Évangélistes (Saint Marc et son lion, saint Matthieu et l'ange) et les piliers de l'Église (saint Pierre et ses clefs)
  • Les anges de la gloire de la Résurrection tenant l'étendard RESURREXIT (ou : tenant les palmes du martyre)
  • Le Christ en majesté
  • Les anges tenant les Instruments de la Passion
  • Les Évangélistes  (saint Luc, en peintre et le taureau ailé, saint Jean et l'aigle) et les piliers de l'Église : saint Paul et l'épée de sa décollation.
  • Les Apôtres et les disciples
  • Les Docteurs de l'Église

Vue générale du chœur :

Toiles de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toiles de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toiles de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toiles de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le Christ en majesté, assis sur la cathèdre.

Il tient un livre à la reliure marquée de la croix. On lit au dessus de lui EGO SUM VIA ET VERITAS ET VITA (Je suis le chemin, la Vérité et la Vie).

L'ange à sa droite prie, l'ange à sa gauche tient le voile de la Sainte Face, celui du geste de sollicitude de Véronique.

Sous ses pieds, sur le bord de la dalle sont sculptés les lettres A et W (pour l'Alpha et l'Oméga) autour du monogramme PAX.

Sur les degrés du soubassement sont posés les instruments de la Passion : les clous, la tenaille, le marteau, le gant du soufflet des gardes, les liens, et les instruments d la Flagellation.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Les Anges tenant les Instruments de la Passion.

La Croix, la colonne de la Flagellation avec un flagellum lesté de ses plombs, des liens ; le roseau ; la couronne d'épines,  l'éponge de vinaigre ; les dés ; la lance de Longin ; le coq du reniement ; le titulus INRI.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Les Anges proclamant la Résurrection (étendard RESURREXIT), brandissant le diadème glorieux, ou levant les palmes.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Côté nord : Les évangélistes  avec l'animal du Tétramorphe qui les caractérise (Marc et le Lion, Matthieu avec l'ange)  sont associés à saint Pierre tenant ses clefs.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Côté sud : les évangélistes Luc (dessinant, car on le tient pour peintre) avec son taureau ailé, et Jean, tenant un rouleau de parchemin, avec son aigle, sont accompagnés de saint Paul tenant un livre (Épîtres) en posture d'orateur la main levée, à côté de l'épée de sa décollation.

 

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Côté nord :  neuf apôtres et disciples.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Côté sud :  neuf apôtres et disciples.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Côté nord : 8 prélats (papes, évêque, cardinal) et Docteurs de l'Église.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Côté sud : 8 prélats (papes, évêque et abbé, cardinal) et/ou Docteurs de l'Église.

Un religieux, saint Thomas d'Acquin, tient un livre où est inscrit SUMMA ; un ostensoir y est posé.

Le dernier personnage, en costume de chanoine, est le portrait du curé, l'abbé Joseph Fleury, décédé en 1913.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, chœur de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Côté nord de la nef haute (1892-93)

 

 

 

Sainte martyres et sainte locales.

 

1. Sainte Blandine et  le lion

2. Sainte Ursule : flêches, chaîne.

3. Agnès et son agneau 

4. Cécile lisant une partition, et la harpe.

5

6. Sainte Agathe tenant sur un plat les seins qu'on lui coupa.

7. Apolline tenant entre un davier l'une des dents qui lui furent arrachées.

8. Catherine d'Alexandrie, couronnée et tenant l'épée.

9 Sainte Jeanne d'Arc, en armure, tenant la bannière Jhesus Maria n'est pas encore nimbée car elle sera canonisée en 1920.

10. Marguerite, qui issa (sortit) du dos d'un dragon qui l'avait avalé grâce à un crucifix

11. Une sainte tenant une cruche.

12. Sainte Barbe et la tour dans laquelle son père l'enferma : elle y fit percée trois fenêtres pour revendiquer sa foi en la Trinité.

13 et 14 : deux sœurs tenant une lampe ?

15 et 16 : deux religieuses agenouillées

17 : Victoire Conen de Saint-Luc, en costume de religieuse, issue d'une famille d'aristocrate landernéens victimes de la Terreur.

 

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Autres saintes, vierges, et martyres.

 

1. La Vierge Marie, enfant, surmontée de la colombe de l'Annonciation, tenant un rouleau où on lit la signature YAN' D.

2. Sainte Anne éducatrice ??

3. Sainte Élisabeth donnant la main à Jean-Baptiste qui toient l'agneau.

4.

5. tenant une coupe de fruits (Dorothée?),

6 agenouillée,

7 en pauvresse en haillon,

8 tenant la maquette d'une église,

9 en reine tenant un enfant ,

10 assise, cheveux défaits au dessus d'une cruche ou amphore,

11 Sainte Félicité en mère de sept enfants, au dessus d'une palme .

12. Sainte Pélagie prostituée convertie et travestie au couvent en frère Pélage, patronne des comédiennes, ôtant ses bijoux dans un geste théâtral. Elle est vêtue de jaune et un masque est représenté à ses pieds, près d'une cassette de colliers de perles et de peignes.

13, 14 et 15. Trois religieuses.

16. Élisabeth de Hongrie en reine, couronnée,  en surcot d'hermines sous un manteau bleu libérant des roses.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Côté sud de la nef haute (1892-93).

Saints martyrs et saints locaux.

 

On reconnaît parmi les 18 personnages  saint Miliau (n°14), roi de Domnonée suivi de son fils saint Mélar tenant la main qui lui a été coupée, puis saint Thomas Becket (n°16), archevêque de Cantorbery assassiné en 1170 (l'église Saint-Thomas lui est dédiée). Il tient outre la crosse et la mitre de sa fonction, l'épée qui le tua. L'industriel Charles Le Bos Despinoy   aurait posé en modèle pour Thomas Becket, tandis que son beau-père Louis Despinoy, industriel brasseur (Grande Brasserie Flamande) et négociant en vins,  et adjoint au maire de Landerneau, qui a facilité le travail de l'artiste à Saint-Houardon aurait posé avec  son fils pour Miliau et Mélar.

Les autres saints martyrs sont saint Laurent (n°1) assis sur un grill au dessus d'un brasier, saint Etienne (n°2) en diacre tenant la pierre de sa lapidation, saint Denis tenant sa tête après sa décollation (n°5), et saint Sébastien tenant l'une des flêches de son supplice (n°11).

 

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, nef de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Sur le mur est du transept nord : la toile de Yan' D'Argent "Un miracle de saint Houardon" (1859).

H = 235 ; la = 487

classé au titre objet 1992/11/24 : base Palissy PM29001495

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29001495

L'œuvre réalisée en 1859 est présentée au Salon  de Paris sous le titre Saint Houardon un des premiers apôtres du christianisme en Bretagne patron de l'église de Landerneau. Elle n'y ne rencontre aucun succès.

L'œuvre a été achetée en 1861 par Napoléon III pour orner l'église éponyme (ou, du moins, l'Etat, qui a participé au financement de l'église, accorde alors un don de 2000 frs).

La toile représenterait Saint Houardon traverse la Manche guidé par 2 anges. On considère ce tableau comme le moment de transition entre le paganisme et le christianisme dans l’œuvre du peintre. Certains pensent que Yan' Dargent (1824-1899) a voulu montrer par cette œuvre aux spectateurs du salon de 1859, l'alliance indissoluble du monde breton et du monde chrétien en illustrant avec un sens du naturel inné le monde merveilleux et légendaire de la venue des évangélisateurs gallois, écossais ou irlandais en Bretagne.

Yan’ Dargent décrit l’invraisemblable traversée qu’effectue saint Houardon, installé dans son auge de pierre poussé par deux anges joyeusement accaparés par leur tâche. 

Sur le même thème, Yan' D'Argent a peint aussi après 1860 Saint Houardon en route vers l'embouchure de l'Elorn, exposé au Musée de Saint-Servais, et vers 1880 une plaque de terre cuite émaillée La Légende de saint Kadock, conservée au Musée des beaux-arts de Quimper.

Il emprunte son sujet à un couplet de la Légende de saint Houardon mise en vers par le baron Roujoux (1753-1829) :

O prodige nouveau

il s'embarqua sur l'eau

dans une auge en pierre

à travers les rochers

il courait des dangers

bien plus grands que sur terre

Entré par un vent d'est

dans la rade de Brest.

La traversée de la Manche par les saints évangélisateurs dans une auge en granite est attribuée aussi aux saints Budoc, Goulven, Kiry, Gildas ou Goustan.

L'artiste choisit plutôt le moment où le saint s'approche des rivages de Bretagne par un vent contraire, dans un ciel tourmenté et dans une mer agitée. Il présente le moine comme un vieillard possédant déjà la tranquille et forte certitude du saint écossais, venu évangéliser la Bretagne  dans le premier tiers du VIIe siècle. Il s'avance contre vents et marées vers les côtes idolâtres. Il installera son ermitage près de Landerneau, et deviendra évêque du Léon en 642 ; il est connu par sa présence au concile du Menez-Bré et serait mort vers 650. 

"Cette image du celtisme et du christianisme traduit bien l'originalité de la religion chrétienne. Le peintre a trouvé le format et les effets qui correspondent parfaitement à cette vision romantique et à ce thème aussi étrange.

Yan' D'Argent n'a cessé d'explorer dans son œuvre ce qui constitue son enracinement breton. Les korrigans, les landes désolées et les chemins creux, Dahut et le roi Gradlon, les menhirs, l'ankou, les lavandières de la nuit ou la mort du dernier barde ponctuent son œuvre qui occupe une place unique dans la peinture bretonne.

Aussi le saint Houardon, l'un des derniers avatars du romantisme pictural en France, l'une des rares tentatives de traduire par un breton  l'originalité de la religion bretonne mérite notre plus grand intérêt."

D'après le cartel affiché dans l'église.

Toile de Yan' D'Argent, transept de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, transept de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, transept de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, transept de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, transept de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Toile de Yan' D'Argent, transept de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

ON REMARQUERA AUSSI, AU FOND DE LA NEF SUD...

la Sainte Famille, ou Le Songe de saint Joseph, par Aimé-Henry-Edmond  Sewrin-Bassompierre, 1863

inscrit au titre objet 1993/07/15 . Oeuvre restaurée en 1992 par l'atelier Hemery (56), à l'initiative de la commune de Landerneau.

 

Peut-être inspiré de la toile du Louvre peinte vers 1690 par Francesco Solimena.

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010063982

 

Le Songe de saint Joseph, par Aimé-Henry-Edmond  Sewrin-Bassompierre, 1863, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Songe de saint Joseph, par Aimé-Henry-Edmond  Sewrin-Bassompierre, 1863, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Songe de saint Joseph, par Aimé-Henry-Edmond  Sewrin-Bassompierre, 1863, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Songe de saint Joseph, par Aimé-Henry-Edmond  Sewrin-Bassompierre, 1863, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

—PANNEAUX D'EXPOSITION, église Saint-Houardon 2024

— LIENS

https://www.brestculture.fr/exposition-yan-dargent-a-saint-houardon.html

 

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Published by jean-yves cordier - dans Landerneau
12 octobre 2024 6 12 /10 /octobre /2024 14:18

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville II : la chapelle de la Vierge et la chapelle Saint-Clément (26,40 m², 1971) du transept. Les 15 verrières hautes du chœur (18 m², 1974).

 

.

Voir le premier article sur les vitraux posés en 1954-1959 : 

Voir sur les vitraux de Jacques Le Chevallier :

Voir :

 

 

PRÉSENTATION.

 

L'église Notre-Dame du Cap-Lihou (XVe–XVIIe – XVIIIe siècles), située dans la Haute-Ville de Granville, est classée aux monuments historiques depuis 1930.

Une première chapelle est bâtie en granite au XIIe siècle sur le cap Lihou, après que, selon la légende, des marins eurent trouvé, en relevant leurs casiers en 1113 au pied du roc, une statue de la vierge à l'Enfant.

Très vite, cette statue à qui on attribue des miracles attire en pèlerinage les foules venues essentiellement de Bretagne et de Normandie.

Après la prise de possession du cap Lihou par les Anglais, ceux-ci entament en 1440, en même temps qu'ils élèvent l'enceinte de la Haute Ville, une église, dédiée à Notre Dame, dont le granite est amené de Chausey . De cette époque, datent la tour du clocher et les travées situées entre le transept et chœur. Une nouvelle statue de la Vierge est alors réalisée en pierre de Caen, elle est toujours conservée dans la chapelle nord du transept.

La construction du chœur débute en 1628 et s'achève en 1641, l'année d'édification du déambulatoire. La grande nef est érigée entre 1643 et 1655, et ses voûtes en croisées d'ogives en 16492. Les chapelles Saint-Clément et Notre-Dame du Cap-Lihou sont ajoutées respectivement en 1674 et 1676. Près d'un siècle plus tard sont élevées la façade occidentale, en 1767 et la sacristie, en 1771.

Contraints à évacuer la Haute Ville le 16 mars 1943, les habitants emportèrent la statue fondatrice. Ils l'ont remis en place à la Libération en 1944. Cet événement est célébré le dernier dimanche de juillet depuis 1950 lors du Grand Pardon des gens de mer et des corporations, au cours duquel la statue est remontée du port jusqu'à l'église en procession : c'est le sujet de la verrière de la baie 19.

 

 En septembre 1944, deux obus sont tombés sur le parvis de l'église et ont fait exploser les vitraux anciens. Lors de la restauration de l'église, l'architecte en chef des monuments historiques de la Manche, Yves-Marie Froidevaux, confia la conception et l'exécution de nouveaux vitraux à Jacques Le Chevallier car, selon ses dires, « l’œuvre de Le Chevallier, à l'imagerie subtile et aux colorations vigoureuses, s'accorderait très bien au caractère robuste et dépouillé de cette église ».

En collaboration étroite avec le chanoine Georges Hyernard, curé de Granville, qui en définit le programme iconographique centré sur la Vie de la Vierge et l'annonce par les Prophètes de l'avènement d'un Rédempteur d'ascendance royale né d'une vierge (thème de l'Arbre de Jessé), ces nouveaux vitraux furent réalisés de 1954 à 1978, composant le plus grand ensemble de verrières contemporaines de la Manche. Jacques Le Chevallier en a réalisé les cartons et en a exécuté les verrières.

 

I. Déroulement des travaux.

 

1°) Les baies du pourtour du chœur en 1954-1959.

Marché du 1er septembre 1955 et avenant de juillet 1958 au profit de Jacques Le Chevallier. Ce marché n°678 pour une surface de 34,180 m² pour 12 baies a été attribué en 1954 par Mr Yves-Marie Froidevaux, Architecte en Chef des M.H., Mr le Chanoine Georges Hyernard étant alors Curé de Notre-Dame, Doyen de Granville. Le tarif pour les baies à figuration était de 50 000 frs/m², il sera majoré ensuite à 54 000 frs/m² tandis que le tarif de 25000 frs/m² s'appliquanit aux baies « à vitrerie » .

Une première baie a été exécutée en août 1954 et posée le 8 septembre 1954, 10 ans après les bombardements. Il s'agissait de la baie d'axe, l'Arbre de Jessé qui porte la mention « Don des Pèlerins de Chartres 9 mai 1954 ». Deux autres verrières ont suivi « immédiatement après », vraisemblablement les deux baies qui l'encadrent. Ces trois baies ont été inaugurées en décembre 1954. Deux maquettes avaient été présentées en octobre 1954 à la Commission d'Art Sacré.

Le chanoine Hyernard rappelait en février 1955 le programme initial : Jessé au centre, puis à gauche la Naissance de Marie, l'Annonciation, la Nativité et l'Assomption et à droite la Présentation de Marie, la Visitation, la Purification ou Jésus parmi les Docteurs, et enfin Marie au Calvaire, laissant le choix entre le Stabat Mater ou la Pietà. C'est le programme qui a été suivi, en plusieurs tranches dépendant de l'arrivée des crédits, et les 12 baies initiales ont été complétées pour atteindre le nombre de 18  :

Tranche A : 6 baies exécutées en juillet 1956 soit 20,64 m²

Tranche B : 2 baies exécutées en avril 1957 soit 11,4 m²

Tranche C : 2 baies exécutées en juillet 1958, 18 m² . 2 autres baies exécutées en juillet 1958, 18 m² .

Les archives mentionnent 3 autres baies exécutées en juin 1959 puis 5 autres vitraux plus petits, dont 2 de 1,10 m² en vitrerie, et 3 de 1,20 m² en figuration, qui ont été exécutés en 1960.

Dés le début, et jusqu'en 1971, le financement a fait appel à des donateurs, dont l'identité est rappelé par des inscriptions : ce sont principalement des familles de Granville et des estivants.

 

2°) 4 baies des chapelles du transept en 1971.

Le premier devis est proposé dès le 22 septembre 1960.

Il concerne deux baies  de la chapelle de la Vierge (transept nord) de13,20 m² et deux baies de même surface de la chapelle Saint-Clément dans le transept sud.

Les devis suivants datent du 30-07-69 puis du 15-02-71. Tarif en 1965 : 850 frs/m²

3°) 15 baies hautes du choeur.

Cet ensemble de 18 m² a été réalisé au printemps 1960 par Jacques Le Chevallier.

4°) 10 baies des bas-cotés décembre 1974.

Marché du 20 septembre 1974 attribué par Mr Traverse, Architecte en Chef des M.H., à l'entreprise Le Chevallier (Guy Le Chevallier) alors que l'abbé Bernard Lécureuil est le curé de N.-D. Du Cap-Lihou: étude, exécution et pose de 10 baies en verre antique de couleur sous plomb, grisaille cuite en pleine surface des bas-côtés de la nef soit 20,10 m² au tarif de 2500 frs/m². Des honoraires sont versés à Jacques Le Chevallier. Celui-ci signe les vitraux (en baie 32), les cartons sont donc de Jacques Le Chevallier, tandis que l'exécution par l'Atelier du vitrail de Fontenay est réalisée par Guy Le Chevallier .

 

5°) Baies hautes de la nef. Mars 1978.

Ce nouveau chantier est précisé par un devis du 15 mars 1978, accepté le 25 mai 1978. Il dépend, pour l'étude, l'exécution et la pose, de l'Atelier du Vitrail de Fontenay dirigé par Guy Le Chevallier, fils de Jacques. Il comporte 8 baies de 1,25 m² soit au total 10,00 m² à 1800 frs/m², avec « répétition du même dessin ».

 

II. Restauration.

Les baies du transept et collatéral sud ont été restaurées en décembre 1978 par Anne et Guy Le Chevallier de l'Atelier du vitrail de Fontenay.

En 2012, "Sur les cinquante-deux vitraux, 11 baies sont à rénover d'urgence, 19 sont dans un état médiocre et 14 dans un état passable. Deux vitraux en baie ont été refaits en septembre 2011. " (Association des Amis de Notre-Dame).

Certains ont alors été restaurés de 2011 à 2015, sous la direction de François Pougheol, Architecte du Patrimoine, par Henri Helmbold, Maître verrier à CORPS-NUDS (35).

Les vitraux des chapelles du transept ont ensuite été restaurées en 2016.

 

LES QUATRE VERRIÈRES DU TRANSEPT (26,4 m², 1971).

Verre antique de couleur sous plomb, grisaille cuite en pleine surface. Selon le procédé habituel de Jacques Le Chevallier, le sujet en verres colorés denses se détache sur un fond clair, à  trame de plombs et de rehauts de grisaille, avec quelques touches de couleurs vives.

 

I. LES DEUX BAIES 17 et 19 DE LA CHAPELLE NOTRE-DAME, AU NORD.

 

 

A. LA BAIE 17, CÔTÉ EST :  Marie, protectrice de la Cité de la Mer. 

Les thèmes sont évoqués dès les courriers de mars 1954.

Le modèle en est la Vierge de Miséricorde protégeant son peuple de son manteau, tenu d'un côté par Marie et de l'autre par l 'Enfant, qui bénit le peuple. La Vierge est couronnée, en robe rouge et manteau étoilé bleu, sous un ciel constellé où volent deux anges en adoration.

Le chanoine Hyernard écrivait à Jacques Le Chevallier :

« représentez, dans le groupe du bas, enveloppées dans le manteau de la Vierge, les différentes professions de la cité : maçons, menuisiers, dockers, commerçants, couturières, marchandes de poissons avec panier rustique au bras, pêcheurs et pêcheuses « à pied » avec la grande « bichette » sur l'épaule, etc. L'ancienne tenue de la « Granvillaise » comportait la « bavolette », petite coiffe de lin ressemblant à une serviette pliée sur le haut de la tête, et le « capot », grande cape noire à capuchon souvent doublée de blanc, au moins dans dans les grands jours. Le capuchon se portait pour la pluie ou le vent.

Les « pêcheurs à pied » sont ces pauvres gens qui vont dans les grèves à mer descendante pêcher la crevette grise, la coque ou autres petits crustacés et colportent leur marchandise dans des paniers tressés en châtaignier.

La « bichette » est un immense filet d'au moins deux mètres de large à son bord d'attaque et emmanché de 2 ou 3 mètres. On le pousse sur le sable pour pêcher la crevette.

Sur la carte postale en couleur, réplique de l'affiche du « Pardon »  vous trouverez la silhouette des « Bisquines » avec leur voilure telle qu'on les voyait au temps où on ne naviguait qu'à la voile, à Granville et à Cancale. »

Jacques Le Chevallier a suivi scrupuleusement ces souhaits.

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

 

Les inscriptions.

 

a. Inscription liée au sujet : il s'agit d'un extrait du Cantique à la Madone de Granville, chanté lors des processions.

« Veille encore sur ta ville

étoile de la mer

Ecarte de Granville

Un destin trop amer. »

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

b. Inscription de donation, en bas à droite :

LA VILLE DE GRANVILLE A NOTRE-DAME PROTECTRICE DE LA CITÉ.

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

B. LA BAIE 19, CÔTÉ OUEST :  La procession du Grand Pardon.

Ce Grand Pardon de la Mer et des corporations a lieu depuis 1950 le dernier dimanche de juillet en l'honneur de Notre-Dame du Cap-Lihou, et de sa statue du XVe siècle, mise à l'abri pendant la Seconde Guerre et réinstallée en grande pompe en 11950. Après une bénédiction de la mer et des navires parmi les anciens voiliers (Le terre-neuvas La Marité, la bisquine La Granvillaise) accompagnés des vedettes de transit, des bateaux de pêche et de la SNSM (où est accueilli le clergé), la statue remonte, le soir du port vers la Haute Ville et son église, en procession à la lumière des flambeaux.

https://www.wikimanche.fr/Grand_pardon_de_Granville

 

Jacques Le Chevallier a peint en registre supérieur la statue à bord d'un navire pavoisé, entouré de voiliers stylisés , avec un paysage marin où se distingue l'église.

En dessous, la statue est conduite en procession parmi les bannières , avec l'évêque en tête, suivi d'un cardinal, d'un enfant de chœur tenant l'encensoir, de chanoines portant leur insigne, et des fidèles en liesse.

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Inscriptions.

a. Inscription liée au sujet : il s'agit d'un autre extrait du Cantique à la madone de Granville.

« En toi notre âme espère

Ainsi que nos aïeux

Exauce-nous quand, ô Mère

Nous prions comme eux. »

 

b) Inscription de donation :

A NOTRE-DAME DU CAP-LIHOU

LA POPULATION GRANVILLAISE

ET SES ESTIVANTS.

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

 Signature.

|J.] LE CHEVALLIER PEINTRE-VERRIER 1971

EXECUTION ATELIER DE VITRAIL DE FONTENAY

 

I. LES DEUX BAIES 20 et 22 DE LA CHAPELLE SAINT-CLÉMENT, AU SUD.

 

 

 

 

Programme iconographique.

Saint Clément, pape et martyr, est le patron des Marins. Le programme de cette chapelle est décrit par deux courriers successifs du chanoine Hyernard en 1967, « Deux épisodes de la Vie de Saint Clément d'après la légende du Bréviaire et les repons de l'office ", qui seront cités plus bas.

 

A. LA BAIE 20 : SAINT CLÉMENT ET LE MIRACLE DE LA SOURCE.

Le chanoine Hyernard écrit à Jacques Le Chevallier ceci :

"Clément, pape, a été déporté par l'Empereur en « Chérsonèse », l'actuelle Crimée. Il y trouve de nombreux chrétiens condamnés aux travaux forcés dans des carrières de marbre. Les compagnons souffrent de la soif.

Alors, selon la Légende du Bréviaire, Clément s'étant mis en prière gravit la colline voisine au sommet de laquelle il voit l'Agneau qui de son pied droit touche une source d'eau douce qui jaillissait en cet endroit. Et tous y vinrent apaiser leur soif. Ou, selon le répons des Matines que j'aimerais voir reproduit dans le vitrail pour en exprimer le sens, saint Clément en prière vit sur la montagne un Agneau debout —autre version, l'Agneau de Dieu lui apparaît — dessous le pied duquel coule une fontaine d'eau vive. Et ce flot qui jaillit réjouit la cité de Dieu.

On ne peut s’empêcher de voir dans ce trait de la légende une allusion baptismale : l'eau jaillit dessous le pied de l'Agneau n'est-elle pas l'eau du baptême, le fleuve de grâce des sacrements qui « réjouit » et fait vivre la cité de Dieu ? C'est pourquoi je verrais comme motif central du vitrail l'image traditionnelle : l'Agneau sur la colline d'où coule les sept fleuves, avec au premier plan saint Clément agenouillé et priant dans l'attitude de « l'orante », et, flanquant le tout, deux groupes de personnages assez analogues à ceux qui figurent dans le vitrail de la Prédication de Jean-Baptiste et occupés à puiser au fleuve de vie. Pour décorer le haut du vitrail un Père éternel et la colombe de l'Esprit entourés d'un groupe ou d'un « vol » d'anges. "

 

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

a) Inscription sur le sujet :

CLEMENT S'ETANT MIS EN PRIERE L'AGNEAU DE DIEU LUI APPARUT

DESSOUS SON PIED COULAIT UNE SOURCE D'EAU VIVE

CE FLOT QUI JAILLIT RÉJOUIT LA CITÉ DE DIEU.

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

b) Inscription de donation : panneau A :

DON DES MARINS ET DE LA POPULATION DU PORT DE GRANVILLE.

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

Signature :

EXECUTION : ATELIER DU VITRAIL DE FONTENAY

Cette signature complète celle de la baie 19 portant le nom de Jacques Le Chevallier "peintre-verrier", qui s'est chargé de l'étude et des maquettes mais peut-être pas lui-même de l'exécution qu'il a laissé à son atelier de Fontenay-Aux-Roses.

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

B. LA BAIE 22 : SAINT CLÉMENT ET LE "TOMBEAU SOUS LA MER".

 

Le chanoine Hyernard présente ainsi cette légende du  "tombeau sous la mer".

—Selon la « légende «  du Bréviaire : tandis que les chrétiens priaient sur le rivage, la mer se retira jusqu'à trois milles de là. Ils s'y rendirent et trouvèrent un édifice de marbre en forme de temple, à l'intérieur un coffre de pierre où le corps du martyr était déposé et près de lui l'ancre avec laquelle il avait été immergé. Émus d'un tel miracle, les habitants reçurent la foi du Christ.

—Le « répons » de Matines pour servir d'inscription : « Tu as donné Seigneur à ton martyr Clément un tombeau dans la mer comme temple de marbre fait de la main des anges, ouvrant ainsi la voie aux peuples de la terre pour qu'ils racontent tes merveilles ».

C'est le miracle, signe de Dieu et signe de la foi en l'église, qui me semble transparaître dans cet épisode.

Le joli ciborium de Saint-Clément de Rome me semblerait pouvoir offrir une image suggestive pour le « temple de marbre » que je verrai porté et soutenu par 2 ou 4 anges, le saint Clément y  étant figuré en gisant dessus. Deux groupes de chrétiens en marche occuperaient le premier plan. Et dans le haut du vitrail des anges porteraient les insignes pontificaux : la tiare, les clefs, la croix pontificale à trois barres inégales, l'ancre et la palme du martyre. »

Une fois encore, le peintre-verrier a exécuté fidèlement le souhait du commanditaire.

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Le tombeau du saint, qui apparaît sur fond de mer,  est entouré de quatre anges orants. Le peintre a reproduit comme cela lui était suggéré, le ciborium ou dais d'autel de la basilique Saint-Clément de Latran à Rome. 

Le chanoine Hyernard s'est sans doute inspiré pour ces vitraux des mosaïques des voûtes de la basilique, où ces deux miracles sont décrits.

Ciborium de la basilique Saint-Clément de Latran, Rome, photo Shawn Tribe

Le saint  est couché sur son tombeau ovale, en gisant, mains croisées sur la poitrine.

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

Sur le rivage, les hommes et les femmes sont émerveillés par ce miracle.

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

a) Inscription sur le sujet :

TU AS DONNÉ SEIGNEUR À TON MARTYR CLEMENT

UN TOMBEAU DANS LA MER

OUVRANT AINSI LA VOIE AUX PEUPLES

DE LA TERRE POUR QU'ILS

RACONTENT TES MERVEILLES

 

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

b) Inscription de donation :

panneau A :

A

LA MEMOIRE DE SES MARINS

HOMMAGE A SAINT CLEMENT

LEUR PATRON

VILLE DE GRANVILLE.

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

 

LES BAIES HAUTES DU CHOEUR (Jacques Le Chevallier, 18 m², 1974).

Technique : Verre antique de couleur sous plomb, mais sans grisaille. Fine bordure blanche. Trame formée par les lignes horizontales et verticales des plombs. La clarté est assurée par une forte proportion de verres blancs, ou de couleurs atténuées.

Sur la baie ogivale, le remplage crée une lancette cintrée, communicant par un isthme avec un petit oculus. Le peintre s'est plu à traiter ce dernier en deux couleurs.

 

 

 

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 100.

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 101

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 102

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 103

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 104

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 105

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 106

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 107

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 108

Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville : les deux chapelles du transept et le Haut-chœur.

Baie 109

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 13:12

Le porche de Guimiliau : les Apôtres (8 statues en kersanton par le Maître de Plougastel en 1606 et Roland Doré en 1624, et 4 en bois, XVIIIe).

 

Voir sur Guimiliau :

Voir sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

PRÉSENTATION.

Sous le porche de Guimiliau, l'ordre habituel de succession des apôtres, qui suit celui du Credo des apôtres, n'est pas respecté, puisque nous devrions avoir Pierre, André, Jacques, Jean, Thomas, Jacques le mineur, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude, Mathias, malgré des variantes après saint Jean. D'autre part, les articles du Credo peints sur les phylactères que tiennent les apôtres sont soit effacés, soit repeints à une période récente.

Les apôtres s'ordonnent par six de part et d'autre du passage des fidèles sous le porche voûté, sous la statue du Christ Sauveur. Chaque apôtre prend place dans une niche à colonnes ioniques et à dais à découpes flamboyantes et voûte  à petite clef pendante. Ces niches conservent leur polychromie ocre rouge, mais les statues en pierre ont perdu leurs couleurs, sauf le phylactère qui a été repeint en voilet.

 

Le Maître de Plougastel a réalisé, à part les deux statues de Pierre et de Jean de cette série, toute la décoration du porche, aidé de son assistant ou "valet : les termes gainés, le bénitier, les modillons et bases de colonne, et les bas-relief dont la scène du saint Yves en exorciste.

Puis Roland Doré a poursuivi le chantier, et a réalisé les statues de six autres apôtres, tous du côté ouest  : Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude et Thomas, après avoir exécuté les statues des niches extérieures.


Rappel :

Roland Doré, excellent sculpteur de la pierre de kersanton, installé à Landerneau, a sculpté 52 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, et seules deux séries sont complètes, celles de Pleyber-Christ et celle de Plestin-les-Grèves. 

Roland Doré (actif de 1618 à 1663) a d'abord travaillé , sans doute comme compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), en 1622 à Saint-Thégonnec pour la croix de Coslen, puis, reprenant un chantier du Maître de Plougastel,  il prend le titre de maître à Hanvec en 1621-1622 dans un acte de réparation de la croix du cimetière. Il atteint la maturité de son style lorsqu'il réalise le porche de Guimilau en 1624 (le chantier avait été débuté en 1606 par le Maître de Plougastel). 

Les autres statues, dont on peut penser qu'elles sont plus tardives,  se trouvent à :

  • Pleyber-Christ : 12 statues de 0,98 à 1 m de haut, 27 cm de large et 23 cm de profondeur. Roland Doré a aussi réalisé une décollation de saint Pierre au fronton intérieur du porche.

  • Plestin-les-Grèves : 12 statues de 1,18 à 1,22 m de haut, (et les statues de l'extérieur, un saint Yves et une Marie-Madeleine)

  • Trémaouézan :  11 statues de 1,60 m de haut. Celles de saint Pierre a été réalisée par le Maître de Plougastel en 1633 sous le rectorat d'Hervé Fily qui signe de ses initiales séparées par un calice sur un blason. Roland Doré a aussi réalisé une Vierge à l'Enfant pour une niche centrale  du porche.

  • Le Tréhou : 4 statues de 0,80 cm, des apôtres Pierre, Jean, André et Thomas, ainsi qu'une statue du Christ Sauveur. 

  • Saint-Thégonnec (1625, 1632 et 1635) : 3 apôtres Jean, Jacques le Majeur et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel). Roland Doré a aussi réalisé une Annonciation et Jean l'évangéliste  à l'extérieur du porche.

  • Pleyben (Vers 1642) : Jean et Jacques le Majeur.

  • Plougourvest : Jacques le Majeur. Roland Doré a aussi réalisé un Christ Sauveur au dessus de la porte d'entrée et une Vierge à l'Enfant  à l'extérieur du porche.

  • Landerneau église Saint-Houardon : saint Matthieu.

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Le côté droit du porche.

1. Saint Pierre

2. Saint Jacques le Majeur

3. Saint Jean

4. Saint André.

5. Saint Mathias.

6. Saint Jacques le Mineur.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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1. Saint Pierre , kersanton, Maître de Plougastel, 1606.

Inscription du socle : A : GO.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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2. Saint Jacques, bois, XVIIIe.

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

3. Saint Jean, kersanton, Maître de Plougastel, 1606.

Visage imberbe, cheveux taillés mi-longs. Il tient la coupe du poison qu'il bénit de sa main droite. Quatre boutons ronds sur patte. Ceinture plate nouée.

Présence d'un écusson aux armoiries peintes effacées, celles d'un prêtre, voire d'un noble.

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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4. Saint André et sa croix en X, bois, XVIIIe.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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5. saint Mathias, bois, XVIIIe.

Attribut (avec un manche rond tenu en pleine paume) perdu.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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6. Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon, bois, XVIIIe.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Le côté ouest (ou côté gauche en entrant dans l'église).

7. Saint Philippe.

8. Saint Barthélémy.

9. Saint Matthieu.

10. Saint Simon

11. Saint Jude.

12. Saint Thomas.

 

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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7. Saint Philippe et sa croix. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription S.F (saint Philippe ?) sur le socle. 

Grand manteau enveloppant à doubles plis centraux en zig-zag. Phylactère en diagonale. Philippe tient une croix courte en main droite, différente de la croix à longue hampe habituelle dans l'iconographie.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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8. Saint Barthélémy et son couteau à dépecer. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.B ( initiales du saint ?).

Pupilles creusées. Robe à six boutons ronds. Manteau tombant droit sur les épaules, le pan droit faisant retour vers le poignet gauche.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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9. Saint Matthieu et sa hache. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.MA. 

Pupilles creusées. Barbe peignée. Robe à cinq boutons ronds sur boutonnière en patte ronde, et à ceinture déterminant de nombreux plis serrés en dessous. Pans du manteau réunis sous la gorge par un bouton, le pan gauche faisant retour vers le poignet droit.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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10. Saint Simon et sa scie. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.S

Pupilles creusées. Robe sans bouton serrée par une ceinture plate. La scie est longue, à double poignée arrondie.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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11. Saint Jude . Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.I pour saint Iude.

Pupilles creusées. Robe à cinq boutons ronds. Manteau à pans trapézoïdaux à plis bouillonnants.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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12. Saint Thomas et son équerre. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle : S. M., initiales d'un donateur, d'un fabricien ou prêtre, "à moins que ce soit une confusion pour saint Matthieu, comme on le voit aussi pour Thomas au Tréhou" (E. Le Seac'h p. 227)

Pupilles creusées. Robe à cinq boutons ronds.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Quelques dais à masques de personnages.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, L'église de Guimiliau, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html

— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Notice sur Guimiliau, BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) 1924,  L'église de Guimiliau, porche, calvaire, ossuaire,  (Brest 1906, Morlaix, 1924 et 1935)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/4c94b42ee1cf842a818f30319dac78c2.pdf

 

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Guimiliau,  Extrait de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/c5585b77d35c16ac2fe4dc3004e36d8f.pdf

— DEBIDOUR (Victor-Henry), 1953, La sculpture bretonne: étude d'iconographie religieuse populaire, Plihon, 1953 - 245 pages, page 208.

— LE GUENNEC (Louis), Morlaix et sa région. page 268

—  LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. 

—  NANTEUIL (Alfred DE LA BARRE DE ), 1914,   Guimiliau (S.F.A. - C.A. 1914) Non consulté.

— POP Plateforme ouverte du Patrimoine

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000345

— POTIER DE COURCY (Pol), 1864, De Rennes à Brest et à Saint-Malo: itinéraire historique et descriptif; L. Hachette et Cie, page 283

https://books.google.fr/books?id=3ueE6p-q1AYC&dq=guengat+kergorlay+guimiliau&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— WIKIPEDIA

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D%C3%A9tail_porche_entr%C3%A9e_%C3%A9glise_Ap%C3%B4tres_Guimiliau_Finist%C3%A8re_France3.JPG

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7 octobre 2024 1 07 /10 /octobre /2024 21:29

La statue de saint Matthieu (kersantite, vers 1630) par Roland Doré dans l'église Saint-Houardon de Landerneau.

 

 

PRÉSENTATION.

La statue de l'apôtre et évangéliste Matthieu qui a été sculptée par Roland Doré (1618-1663), notre meilleur sculpteur de kersanton en son atelier de Landerneau, est certes connue, puisqu'elle figure sur l'inventaire réalisé par Yves-Pascal Castel, et sur le catalogue raisonné du sculpteur par Emmanuelle Le Seac'h.

Elle est connue, mais elle n'est pas bien connue ; et je n'en découvre qu'une photo en ligne, publiée par Y.-P. Castel (ici, statue n°15, p.42).

Pourtant, moi qui me plait à vagabonder sur les routes de Bretagne à la recherche des œuvres doréennes (ses calvaires notamment),  qui n'aime rien tant que de partager mes découvertes (cf liens infra), et qui ait été enfin plusieurs fois visiter l'église Saint-Houardon de Landerneau, (en particulier son porche), j'ai dû constater, hier, que je n'avais pas encore rendu visite à cette statue de l'église de Saint-Houardon, dont j'avais pourtant mentionné l'existence

Roland Doré a sculpté 52 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, et seules deux séries sont complètes, celles de Pleyber-Christ et celle de Plestin-les-Grèves. 

Roland Doré a d'abord travaillé , sans doute comme compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), en 1622 à Saint-Thégonnec pour la croix de Coslen, puis, reprenant un chantier du Maître de Plougastel,  il prend le titre de maître à Hanvec en 1621-1622 dans un acte de réparation de la croix du cimetière. Il atteint la maturité de son style lorsqu'il réalise le porche de Guimilau en 1624 (le chantier avait été débuté en 1606 par le Maître de Plougastel). Sous le porche de Guimiliau, les statues de Pierre et de Jean sont de ce dernier, Roland Doré exécute celles de Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude et Thomas (quatre autres staues en bois datent du XVIIIe).

Les autres statues, dont on peut penser qu'elles sont plus tardives,  se trouvent à :

  • Pleyber-Christ : 12 statues de 0,98 à 1 m de haut, 27 cm de large et 23 cm de profondeur. Roland Doré a aussi réalisé une décollation de saint Pierre au fronton intérieur du porche.

  • Plestin-les-Grèves : 12 statues de 1,18 à 1,22 m de haut, (et les statues de l'extérieur, un saint Yves et une Marie-Madeleine)

  • Trémaouézan :  11 statues de 1,60 m de haut. Celles de saint Pierre a été réalisée par le Maître de Plougastel en 1633 sous le rectorat d'Hervé Fily qui signe de ses initiales séparées par un calice sur un blason. Roland Doré a aussi réalisé une Vierge à l'Enfant pour une niche centrale  du porche.

  • Le Tréhou : 4 statues de 0,80 cm, des apôtres Pierre, Jean, André et Thomas, ainsi qu'une statue du Christ Sauveur. 

  • Saint-Thégonnec (1625, 1632 et 1635) : 3 apôtres Jean, Jacques le Majeur et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel). Roland Doré a aussi réalisé une Annonciation et Jean l'évangéliste  à l'extérieur du porche.

  • Pleyben (Vers 1642) : Jean et Jacques le Majeur.

  • Plougourvest : Jacques le Majeur. Roland Doré a aussi réalisé un Christ Sauveur au dessus de la porte d'entrée et une Vierge à l'Enfant  à l'extérieur du porche.

  • Landerneau église Saint-Houardon : saint Matthieu.

 

DESCRIPTION.

La statue mesure 140 cm.

Le saint est indubitablement un apôtre car il tient un livre et qu'il est pieds nus. Il tient également une lance (brisée) dans la main droite, et c'est cet attribut qui a conduit l'abbé Castel à l'identifier comme saint Matthieu (la lance est parfois aussi, chez d'autres artistes, l'attribut de Thomas). La statue en kersanton provient vraisemblablement d'un porche (celui de Saint-Houardon, dont les niches sont vides ?) et appartient tout aussi vraisemblablement à une série des 12 apôtres du Credo, comme peut en témoigner un phylactère (qui portait l'article du Credo) passant en diagonale au dessus de la lance.

La statue est facile à attribuer à Roland Doré, ne serait-ce que par les pupilles creusées caractéristiques.

Comme d'autres statues de l'église, elle a été scellée sur un dais gothique, récupéré quelque part, mais c'est un usage paradoxal puisque ces dais servaient, comme leur nom l'indique, à coiffer le haut des statues pour les honorer.

 

(*) Parmi les statues sculptées par Roland Doré à Plestin-les Grèves, si on accepte les déterminations d'E. Le Seac'h, saint Thomas tient une équerre et saint Matthieu une hallebarde, alors que c'est Mathias qui tient une lance. 

Il existe deux autres statues en kersanton d'apotres dans l'église, celle de saint Jean (XVIe siècle) et celle, attribuée au Maître de Plougastel,  de saint Jacques le Majeur (vers 1600). Une autre statue en kersanton du XVIe siècle, de 90 cm, posée sur un dais, représente un personnage barbu qui tient un cœur dans une couronne d'épines avec l'inscription PVLSATE ET APERIETVR (frappez et on vous ouvrira) : un Christ ?

.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Voir les œuvres de Roland Doré dans ce blog :

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne : les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

 

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Published by jean-yves cordier - dans Kersanton Roland Doré Landerneau XVIIe siècle.
1 octobre 2024 2 01 /10 /octobre /2024 11:04

 

Ensemble de 51  verrières (231,6 m², 1959-1962) de Jacques Le Chevallier et Jean Chaudeurge pour l'église Saint-Germain de Flers (Orne, Normandie).

 

Voir : 

Voir :

 

 

PRÉSENTATION

L'église Saint-Germain de Flers.


"La précédente église Saint-Germain, dont le clocher-porche portait la date de 1720, se situait au sud-ouest de l’église actuelle. Devenue trop petite pour accueillir la population de Flers, le conseil municipal vote, le 25 janvier 1895, la construction d’un nouveau lieu de culte. L’église est construite à partir de 1910, et le monument est béni en 1922. La même année, l’ancienne église est détruite par la commune. Pour des questions financières, les deux tours du massif sud sont construites quelques années plus tard, entre 1936 et 1937.

 

L'édifice néogothique de 65 m sur 30 m environ en granite n'est pas orienté, le chœur se situe au nord. L'église possède un massif à deux tours, une nef, quatre collatéraux dont deux fractionnés, un transept, un chœur à chevet polygonal, un déambulatoire et sept absidioles. Au niveau du chevet, l'absidiole abritant la chapelle d'axe est plus importante que les autres. Deux tourelles d'escaliers prennent place au nord de chacun des bras du transept,pour permettre l'accès aux tribunes. L'élévation de la nef est composée de grandes arcades brisées, d'un triforium et de fenêtres hautes ouvragées. Le triforium se prolonge sur les bras du transept et dans le chœur. Une tribune d'orgue prend place en revers du massif sud. A l'intérieur, les murs sont couverts d'un badigeon gris, ce qui contraste avec le blanc des colonnes et des arcs brisées."

Voir : https://inventaire-patrimoine.normandie.fr/dossier/IA61002264

 

Vue de la nef et du chœur.


 

 

 

 

 Vue des chapelles du bas-côté  de la nef.


 

 

 

 Vue de la rosace sud


 

 

 

 Vue des baies hautes axiales.


 

 

 

Les vitraux.

L’édifice subit de nombreux dégâts lors de la Seconde Guerre mondiale. Les premiers vitraux réalisés en 1910 par le maître-verrier Charles Lorin, sont notamment détruits. La rosace du massif commandée avant guerre au maître-verrier Jean Chaudeurge est installée à l'issue du conflit, les autres vitraux sont réalisés par Jean Chaudeurge (nef, avant 1960)  puis, ce dernier étant tombé malade,  par Jacques Le Chevalier. L'édifice, restauré par l’architecte Pierre Meurice, est rendu au culte en 1960.

Il s'agit de vitraux sous plomb en verre antique.

—Jean Chaudeurge a réalisé la rosace ouest n°120 dès 1936, elle ne sera posée qu'en 1947.

-Il a réalisé les baies hautes de la nef et en partie du transept en ?, avant 1957.

—Jacques Le Chevallier a réalisé en 1960-62 :

-Les 12 baies du pourtour du chœur à figuration soit 33,40 m² à 500 frs/m²

-Le pourtour du chœur 15 à 18 en vitrerie soit 13,5 m² à 350 frs /m² (posées en 1960)

-Les 3 baies de la chapelle axiale de 13 m² à 450 frs/m² sur les maquettes (et exécution?) de Jean Chaudeurge. Baie 2 signée J.L.C. 1960.

-Les 4 baies de l'entrée et du baptistère soit 15,70 m² à 350 frs/m² (terminées en janvier 1962)

-Les bas-côtés de la nef et des transepts soit 100 m² à 250 frs/m² (posées en 1960)

—Reprenant le marché établi en 1957 entre J. Chaudeurge et la Coopérative de Reconstruction des églises et édifices religieux sinistrés,  Jacques Le Chevallier a réalisé en 1963-64 dans son atelier de Fontenay-aux-Roses sur les maquettes de Jean Chaudeurge, mais aussi avec la participation de ce dernier au sein de l'atelier, à partir de  décembre 1962 :

-La vitrerie des 3 baies hautes centrales du chœur n° 100 à 102 soit 24 m² au tarif de 500 frs/m²

-la vitrerie des 4 baies hautes latérales du chœur soit 32 m² au tarif de 200 frs/m²

La pose a été assurée par Guy Le Chevallier, fils de Jacques, avec pour la partie serrurerie Mr Hodiesne Père et Fils, de Flers

 

—Les baies 3, 5 , et 7, des médaillons héraldiques en demi-lunes des « vieux seigneurs de Flers » ont été offertes, selon l'inscription, par les Amis du Vieux Flers en 1969. Elles sont placées au dessus d'une porte, dans un oratoire « à la mémoire du peuple de Flers, de ses curés et de ses seigneurs ».

—Les baies hautes du transept ont été réalisées plus tardivement en verres pâles par un verrier local.

 

Les hautes fenêtres de l'église : un plan d'ensemble conçu par Jean Chaudeurge.

Jean Chaudeurge, graveur et peintre verrier français est né le 4 août 1908 à Flers et il est mort le 12 janvier 1968 à Paris. Il obtient le second prix de Rome de gravure le 8 juillet 1936. Il a travaillé , tout comme Jacques Le Chevallier, dans l'atelier du peintre-verrier Louis Barillet.

« Jean Chaudeurge est un méditatif, fin et délicat dont l'âme chrétienne vibre aux sublimes beautés de la foi. Simple comme les grands artistes, laborieux, aimant le travail bien fait, il commença ses premières esquisses en 1939. Quand elles furent bien au point , il présida lui-même à la cuisson et au montage chez le maître - verrier Pierre Pasquier , d'Amiens . retouchant jusqu'à trois fois certaines parties . Enfin , après huit mois de travail effectif , Jean Chaudeurge eut la satisfaction profonde de voir son œuvre goûtée et admirée. » Sa lenteur d'exécution, associée à sa foi, l'ont amené à accompagner sa signature d'un escargot portant une croix.

Dans un croquis et courrier du 1er février 1957 adressé aux commanditaires (« Mr le directeur général et Mr le secrétaire-général des coopératives d'églises », Jean Chaudeurge présente son programme en intégrant les vitraux déjà réalisés (la rosace sud, les 10 fenêtres haute de la nef et les 2 premières fenêtres des transepts) dans un dessin basé sur le corps du Christ en croix, allant de la grande Rose du portail jusqu'à la Vexilla regis (l'étendard royal qu'est la Croix pour les chrétiens) de la baie axiale 100 par un faisceau de lignes rayonnantes à partir du nombril. Le style de l'écriture très inspirée et personnelle de l'artiste se retrouve dans sa riche correspondance avec Guy Le Chevallier (archives).

« Contrairement à d’autres vitraillistes qui avaient des ouvriers, mon père faisait tout, tout seul, de l’esquisse à la pose des vitraux, décrit le fils de Jean Chaudeurge, Jean-François. Il avait un atelier au dernier étage d’un immeuble en face de la Samaritaine, à Paris [1 rue Guénégaud, VIe]. Il devait grimper au 6e, 7e étage pour retrouver sa collection de feuilles de verre et de plombs plus ou moins larges. »

Malade, victime d'un accident en septembre 58, et hospitalisé en sanatorium en février 1959 puis paralysé des jambes, il a dû terminer les vitraux de Saint-Germain, en fin 1962 dans l’atelier de Jacques Le Chevallier.   Il avait dessiné les maquettes des roses des transepts, qu'il n’a pas eu le temps de réaliser. On devait y trouver à droite les 12 mois et leurs travaux et les 12 signes du Zodiaque, et à gauche les 12 tribus de Jacob et les symboles de l'Ancien Testament.

 

Illustration 5: Jean Chaudeurge, Programme des baies hautes de 'église Saint-Germain, archives Jacques Le Chevallier, A.D. Aube.


 

 

 

La signature  de Jean Chaudeurge est précédée d’un escargot orné d’une croix. C’est celle qu’il a fini par adopter tant on lui soulignait sa lenteur.

 

SITUATION DES VITRAUX ET NUMÉROTATION (Corpus vitrearum).

 

 

 

 

 Verrières numérotées selon le Corpus vitrearum, sur un plan d'archive.


 

 

DESCRIPTION.

 

 

Note : les surfaces indiquées ici ont été déduites des devis, et non mesurées sur place.

 

Baie

situation

forme

surface

signature

description

0

Chœur baie axiale chapelle du Saint-Sacrement.

Deux lancettes ogivales et une rosace.

4,3 m²

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille.

Instruments de l'Arrestation et de la Passion (Croix, périzonium, tenailles, couronne d'épines, clous, éponge de vinaigre, liens, glaive, lanterne)

1

Chœur baie axiale chapelle du Saint-Sacrement

Deux lancettes ogivales et une rosace.

4,3 m²

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond rouge.Ancien Testament : Sacrifice d'Isaac et Buisson ardent.

2

Chœur baie axiale chapelle du Saint-Sacrement

Deux lancettes ogivales et une rosace.

4,3 m²

J. LE CHEVALLIER

1960

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond rouge. Symboles eucharistiques, le pain et le blé, le calice, le vin et le raisin.

3

Chapelle latérale du chœur transformée.

HORS ATELIER

Demi-lune

 

 

Armoiries des seigneurs de Flers DE GROSPARMY 1404-1547 et DE PELLEVÉ 1547-1736

4

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond bleu. Symboles chrétiens et mariaux (tour, étoile).

5

Chapelle latérale du chœur

HORS ATELIER

Demi-lune

 

 

Armoiries des seigneurs de Flers DE LA MOTTE ANGO 1736-1806. Inscription de donation des Amis du Vieux Flers 1969.

6

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond bleu.

Annonciation. Corbeille et cruche.

7

Chapelle latérale du chœur

HORS ATELIER

Demi-lune

 

 

Armoiries des seigneurs de Flers D'AUNOU 1180-1320 et d'HARCOURT 1383-1404.

8

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond bleu. Symboles chrétiens et mariaux (miroir).

9

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Marc et son lion.

10

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Jean et la coupe de poison, et son aigle. Paysage urbain (Éphèse?)

11

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

J. LE CHEVALLIER PEINTRE-VERRIER 1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Pierre et ses clefs. Barque de pêche.Vue de Saint-Pierre de Rome.

12

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

.Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Paul et l'épée de sa décollation. Vue de Rome. Navire faisant allusion à ses voyages. Inscription FRATRES sur ses Épîtres.

13

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Matthieu l'évangéliste et son ange.

14

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

 

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Luc et son taureau ailé. Au dessus, Agneau pascal tenant l'agnel sur le Livre de l'Apocalypse.

15

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

3,37m²

J. LE CHEVALLIER PEINTRE-VERRIER 1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges et verts.

16

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

3,37m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges, orange, bleus et verts.

17

Chapelle latérale gauche du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

3,37m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges et verts.

18

Chapelle latérale du chœur

Baie ogivale à lancette unique.

3,37m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges, orange, bleus et verts.

19

Transept gauche

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles.

Un verre cassé.

20

Transept droit

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des rectangles. Cercles et losanges inscrits en plomb.

21

Transept gauche

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles

22

Transept droit

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des rectangles. Cercles et losanges inscrits en plomb.

23

Bas-côté nef

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles parfois occupés par des cercles ou losanges inscrits en plomb.

24

Bas-côté nef

 

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles jaunes et verts notamment

25

Bas-côté nef côté gauche.

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles parfois occupés par des cercles ou losanges

26

Bas-côté nef côté droit. chapelle du Souvenir des héros de la Résistance

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles verticaux très aigus, jaunes notamment.

 

27

Bas-côté nef

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles parfois occupés par des cercles ou losanges

28

Bas-côté nef

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles verticaux verts notamment..

 

29

Bas-côté nef

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles parfois occupés par des cercles.

30

Bas-côté nef

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles verticaux en flammes de navires, bleus rouges et jaunes.

 

31

Bas-côté nef

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles parfois occupés par des cercles.

32

Bas-côté nef

Baie ogivale à lancette unique.

7,20 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles verticaux en flamme de navire, verts notamment.

33

Chapelle « entrée »

Baie ogivale à lancette unique.

3,90 m²

 

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles.

34

Chapelle des Fonts « entrée »

Baie ogivale à lancette unique.

3,90 m²

 

Bande centrale verticale d'éléments colorés rouges bleus ou verts, hachurés parfois de traits.

35

Chapelle « entrée »

Baie ogivale à lancette unique.

3,90 m²

 

Vitrerie colorée Bande centrale verticale d'éléments colorés rouges et orangés, hachurés parfois de traits..

36

Chapelle des Fonts « entrée »

Baie ogivale à lancette unique.

3,90 m²

 

Bande centrale verticale d'éléments colorés rouges bleus ou verts, hachurés parfois de traits.

100

Baie haute du chœur

Deux lancettes ogivales et une rosace. entre deux écoinçons.

Maquette J. Chaudreuge.

8m²

 

320 pièces au m². Lancette A  dédiée au Sacré-Cœur. Lancette B dédiée à Notre-Dame.

101

Baie haute du chœur

Deux lancettes ogivales et une rosace entre deux écoinçons. Maquette J. Chaudreuge.

8m²

 

 

320 pièces au m².

Lancette A : Fête-Dieu et Notre-Dame de Flers.

Lancette B : Jeanne d'Arc 

102

Baie haute du chœur

Deux lancettes ogivales et une rosace entre deux écoinçons.. Maquette J. Chaudreuge.

8m²

 

320 pièces au m². Lancette A : hommage au pape et au concile Vatican II

 

Lancette B : Saint Germain patron de l'église

104

Baie haute du chœur

Deux lancettes ogivales et une rosace entre deux écoinçons.

Maquette J. Chaudreuge.

8m²

 

Bande verticale claire à croisillons, sur un fond de carreaux bleus et marron

105

Baie haute du chœur

Deux lancettes ogivales et une rosace entre deux écoinçons.

Maquette J. Chaudreuge.

8m²

 

Bande verticale claire à croisillons, sur un fond de carreaux bleus et marron

106

Baie haute du chœur

Deux lancettes ogivales et une rosaceentre deux écoinçons .

Maquette J. Chaudreuge.

8m²

 

Bande verticale claire à croisillons, sur un fond de carreaux bleus et marron

107

Baie haute du transept côté droit

Deux lancettes ogivales et une rosace entre deux écoinçons.

HORS ATELIER , fin XXe début XXIe

8m² ?

 

Verres translucides ou bleu pâle.

108

Baie haute du transept côté droit

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER , fin XXe début XXIe

 

 

Verres translucides ou bleu pâle.

109

Baie haute du transept

Rosace

HORS ATELIER

, fin XXe début XXIe

 

 

Cercles concentriques jaune, bleu et rose sur les pétales de la rose

110

Baie haute du transept

Rosace.

HORS ATELIER

, fin XXe début XXIe

 

 

Cercles concentriques jaune, bleu et rose sur les pétales de la rose

111

Baie haute du transept

 

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

8m² ?

 

Vitrerie dorée

croisillons en X

étoile de David dans la rosace

112

Baie haute du transept

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

8m² ?

 

Vitrerie dorée

113

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

8m² ?

 

Vitrerie dorée

croisillons en X

étoile de David dans la rosace

114

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

8m² ?

 

Vitrerie dorée

115

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

8m² ?

 

Vitrerie dorée

croisillons en X

étoile de David dans la rosace

116

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

8m² ?

 

Vitrerie dorée

117

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

8m² ?

 

Vitrerie dorée,

croisillons en X

étoile de David dans la rosace

118

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

 

 

Vitrerie dorée

119

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

 

 

Vitrerie dorée

étoile de David dans la rosace

120

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

 

 

Vitrerie dorée

121

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

 

 

Vitrerie dorée

étoile de David dans la rosace

122

Baie haute de nef

Deux lancettes ogivales et une rosace.

HORS ATELIER

( J. Chaudreuge.)

8m² ?

 

Vitrerie dorée

124

Rosace de la façade d'entrée Jean Chaudeurge

Rosace et registre inférieur.

HORS ATELIER (Jean Chaudreuge, Jean Peschard, 1947)

 

JEAN CHAUDEURGE INVENIT ET FECIT

ATELIER ----

 

Les sept fenêtres du bas représentent, autour de Notre-Dame de Flers, Sainte-Thérèse de l’enfant-Jésus et Saint-Alexis, représenté avec les traits du chanoine Alexis Hervieux. Ce curé doyen de Flers jusqu’en 1953, qui se dépensa sans compter pour la restauration de Saint-Germain, est celui qui a incité Jean Chaudeurge à réaliser des vitraux pour la grande église flérienne.

 

 

 

La chapelle du Saint-Sacrement ou chapelle axiale.

 

Les baies1, 0 et 2.  Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies1, 0 et 2. Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies1, 0 et 2.  Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies1, 0 et 2. Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

La baie 0, au centre de la chapelle axiale. 4,3 m², Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille.

Instruments de l'Arrestation et de la Passion (Croix, périzonium, tenailles, couronne d'épines, clous, éponge de vinaigre, liens, glaive, lanterne).

La baie 0, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 0, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 0, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 0, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 1. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

 

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond rouge. Ancien Testament : Sacrifice d'Isaac et Buisson ardent.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 1, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 2.  Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond rouge. Symboles eucharistiques, le pain et le blé, le calice, le vin et le raisin.

 

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 2, Jacques Le Chevallier 1960-1962. église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La chapelle à la mémoire "du peuple de Flers, de ses curés et de ses seigneurs".

 

Les baies 3, 5 et 7.

Les baies 3, 5, 7, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies 3, 5, 7, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 3. 

 

Armoiries des seigneurs de Flers DE GROSPARMY 1404-1547 (de gueules à deux jumelles d'hermines accompagné en chef d'un lion léopardé du même, couronne de baron) et DE PELLEVÉ 1547-1736 (de gueules à la tête humaine d'argent aux cheveux hérissés d'or, couronne de comte).

https://man8rove.com/fr/blason/y53lroj-grosparmy

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Pellev%C3%A9

 

La baie 3, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 3, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 5

Armoiries des seigneurs de Flers DE LA MOTTE-ANGO 1736-1806.

Écartelé : aux 1 et 4, de gueules à la tête humaine d'argent, posée de profil, les cheveux hérissés d'or ;
aux 2 et 3, de gueules à 9 macles d'or 3, 3, 3 ; sur le tout, d'azur à trois annelets d'or. 

Couronne de comte.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_La_Motte-Ango_de_Flers

Inscription de donation des Amis du Vieux Flers 1969. 

 

 

La baie 5, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 5, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 7.

Armoiries des seigneurs de Flers  D'AUNOU 1180-1320 et d'HARCOURT,  1383-1404. Couronnes de baron.

La baie 7, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 7, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Les baies 4, 6, et 8.

Les baies 4,6,8. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies 4,6,8. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies 4,6,8. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies 4,6,8. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 4. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond bleu. Symboles chrétiens et mariaux (tour, étoile).

 

La baie n°4. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°4. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 6 : l'Annonciation. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond bleu. Annonciation. Corbeille et cruche.

 

La baie n°6. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°6. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°6. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°6. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°6. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°6. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 8. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond bleu. Symboles chrétiens et mariaux (miroir).

La baie n°8. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°8. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Les baies 9, 11 et 13.

Les baies 9, 11, 13,  Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies 9, 11, 13,  Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 9. Saint Marc. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Marc et son lion.

La baie n°9. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°9. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°9. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°9. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 11. Saint Pierre. Jacques Le Chevallier 1960-1962. Signature.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Pierre et ses clefs. Barque de pêche.Vue de Saint-Pierre de Rome.

 

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°11. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 13. Saint Matthieu. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Matthieu l'évangéliste et son ange.

 

La baie n°13. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°13. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°13. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°13. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Les baies 10, 12 et 14.

 

Les baies n° 10,12 et 14. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies n° 10,12 et 14. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 10. Saint Jean. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Jean et la coupe de poison, et son aigle. Paysage urbain (Éphèse?)

La baie n°10. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°10. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°10. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°10. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 12. Saint Paul. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Paul et l'épée de sa décollation. Vue de Rome. Navire faisant allusion à ses voyages. Inscription FRATRES sur ses Épîtres.

 

La baie n°12. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°12. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°12. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°12. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 14. Saint Luc. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verres colorés figuratifs peints à la grisaille. Fond jaune clair. Verrière à personnage en pied. Saint Luc et son taureau ailé. Au dessus, Agneau pascal tenant l'agnel, sur le Livre de l'Apocalypse.

 

La baie n°14. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°14. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°14. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°14. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Les baies 15 et 17.

 

La baie 15. Jacques Le Chevallier 1960-1962. Signature.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges et verts. Signature J. LE CHEVALLIER PEINTRE-VERRIER 1962.

 

La baie n°15. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°15. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°15. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°15. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°15. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°15. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 17. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges et verts.

 

La baie n°17. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°17. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

Les baies 16 et 18.

 

 

La baie 16 devant l'escalier. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges orange, bleus et verts.

 

La baie n°16. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°16. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 18 en haut de l'escalier. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles rouges, orange, bleus et verts.

La baie n°18. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°18. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Les baies du transept  nord 19 et 21 .

 

La baie 19. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles.

Un verre cassé.

La baie n°19. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°19. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°19. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°19. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 21. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des triangles et rectangles.

 

La baie n°21. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°21. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

Les baies du transept  sud 20 et 22 .

La baie n°20. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°20. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 20. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des rectangles. Cercles et losanges inscrits en plomb.

La baie n°20. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°20. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La baie 22. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

Vitrerie colorée à lignes en réseau irrégulier découpant des rectangles. Cercles et losanges inscrits en plomb.

La baie n°22. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie n°22. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

 

 

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Les baies des bas-côtés de la nef, 23 à 32. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Les baies de l'entrée 33 et 35 .

La baie 33 . Jacques Le Chevallier 1960-1962.

La baie 33. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 33. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 35 . Jacques Le Chevallier 1960-1962.

La baie 35. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 35. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

Les baies des fonts baptismaux 34 et 36 .

La baie 34. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

La baie 34. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 34. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 36. Jacques Le Chevallier 1960-1962.

La baie 36. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

La baie 36. Jacques Le Chevallier 1960-1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

LES BAIES HAUTES

 

 

LES BAIES HAUTES DU CHOEUR 100 à 106.

Selon les indications données par J. Chaudeurge (cf. Croquis annoté), elles sont liées au chiffre 7, et s'inspirent de l'hymne Vexilla Regis composée au Vie siècle par l'évêque et poète Venance Fortunat, alors que la rosace sud, à l'entrée de l'église, était inspirée par le Te Deum.

Baie haute axiale 100.  Jacques Le Chevallier 1960-1962 sur maquette de J. Chaudeurge.

Lancette A : la France dédiée au Sacré-Cœur.

De haut en bas :

-Le blason de Normandie de gueule aux deux léopards d'or

-La colombe de la Paix (et/ou de l'Arche de Noé ) tenant le rameau d'olivier

-Le cœur sacré de Jésus.

-Le coq gaulois des clochers de France

-Couronne au dessus d'un blason bleu et rouge

-Trois cercles de la Sainte-Trinité

-Inscription ST GERMAIN et SAINTE TRINITE PROCE---CURE DE FLERS

-Flamme bleu-blanc-rouge

-Crosse épiscopale

-La lance qui transperça le flanc (symboliquement, le cœur) de Jésus

Lancette B : Notre-Dame Reine de France.

-Oriflamme marial

-Blason portant l'inscription ND DE FLERS, sous une couronne.

-« Rose mystique »

-Cœur rayonnant (ou transpercé) de Marie

-Monogramme marial.

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962,  église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962,  église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baie haute 101.  Jacques Le Chevallier 1960-1962 et J. Chaudeurge sur maquette de J. Chaudeurge.

Lancette A : Fête-Dieu et Notre-Dame de Flers.

-Oriflamme de Flers

-Tour du château

-Bannière de la Fête-Dieu

-Vierge couronnée

-Vierge de l'Assomption

Lancette B : Jeanne d'Arc :

-oriflamme de la Pucelle

-Croix de Lorraine

-trois fleurs de lys

-épée

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962,  église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie haute 102.  Jacques Le Chevallier 1960-1962 et J. Chaudeurge sur maquette de J. Chaudeurge.

Lancette A : hommage au pape et au concile Vatican II

Oriflamme vaticane

Croix papale

Lancette B : Saint Germain patron de l'église

Étoile rouge

Le saint en chasuble portant sa crosse et mitre.

Sur le nimbe, inscription ST GERMAIN.

 

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962,  église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baies 103 , 105, 104 et 106. Jacques Le Chevallier 1960-1962 et J. Chaudeurge sur maquette de J. Chaudeurge.

Elles reprennent, pour J. Chaudeurge, « la coloration et l'esprit des trois verrières centrales, dans leur fonction d'accompagnement, de rappel et de continuité, pour s'y apparenter et en achever le cycle psalmique ».

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962,  église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes du chœur, Chaudeurge/Le Chevallier 1962, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

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Rosace du transept nord : baie 109. Atelier anonyme.

Rosace du transept de gauche,  église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace du transept de gauche, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace du transept,  église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace du transept, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baies hautes de la nef. Jean Chaudeurge 1936-1957

Baies hautes de la nef, Jean Chaudeurge , église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes de la nef, Jean Chaudeurge , église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes de la nef, Jean Chaudeurge , église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Baies hautes de la nef, Jean Chaudeurge , église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

La rosace sud ou baie 124. Jean Chaudeurge et Jean Peschard 1947-48.

Cette rosace est considérée à juste titre comme le chef d'œuvre de Jean Chaudeurge. Elle a été conçue dès 1936 à la demande du chanoine Hervieu, mais n'a été posée qu'après la guerre, ce qui lui a évité d'être détruite par les bombardements de juin 1944.

Elle s'inscrit, comme nous l'avons vu, dans une conception globale d'aménagement des verrières de l'église, laquelle était assimilée au corps du Christ en croix :  la rosace évoque les pieds sanglants puis glorifiés du Crucifié. Les chiffres 7 et 12 s'y retrouvent comme ailleurs dans la nef et le chœur : la rosace a 12 pétales et sept lancettes forment son soubassement.

L'élément central de la rose contient deux cœurs réunis, le cœur rouge correspondant à celui du Christ et le cœur bleu celui de sa mère : on les retrouve dans les deux lancettes A et B de la baie 100.

De ces cœurs partent des rayons de feu qui embrasent les pétales, remplis de formes géométriques. 24 blasons occupent la périphérie, ornés de croix et de diagrammes, mais aussi des armes de Flers de gueules, à deux navettes d'or posées en sautoir accompagnées de trois bobines d'argent 2 et 1, au chef de France. Le blason voisin montre deux abeilles et une croix de Malte.

La rose est couronnée par un ciboire au monogramme IHS, adoré par deux anges allongés.

 

 

 

 

 

 

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

Les sept fenêtres du bas représentent, autour de Notre-Dame de Flers, Sainte-Thérèse de l’enfant-Jésus et Saint-Alexis, représenté avec les traits du chanoine Alexis Hervieux. Ce curé doyen de Flers jusqu’en 1953, qui se dépensa sans compter pour la restauration de Saint-Germain, est celui qui a incité Jean Chaudeurge à réaliser des vitraux pour la grande église flérienne.

Le premier personnage à gauche, qui semble chanter tient un papier où on lit CANTATE DU JUBILE DE Mr le CHAN. HERVIEUX

Le deuxième personnage est un ange thuriféraire (qui tient l'encensoir).

Le troisième personnage, vêtu d'une cape noire, agenouillé de profil face à la Vierge et tenant sur l'épaule un bâton, porte sur son nimbe l'inscription ST ALEXIS.

Le personnage du milieu, en rouge, mains jointes entre les tours de l'église, est Notre-Dame de Flers, la tête entourée d'étoiles.

Le cinquième personnage, en habit de religieuse est surmonté de trois chérubins. Son nimbe indique STE THERESE DE L'ENFANT-JESUS. Voilée, les yeux baissés, elle tient dans ses bras un crucifix entouré de roses.

Vient ensuite un autre thuriféraire, en aube blanche.

Le dernier est une religieuse voilée et les yeux baissés, tenant devant ses lèvres une flûte de pan (référence à l'orgue ?).

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

La signature de la rosace sud ou baie 124.

JEAN CHAUDEURGE INVENIT ET FECIT ATELIER ---- (PARIS --?)

soit "Jean Chaudeurge a conçu et a réalisé [ceci] dans son atelier" ...

 

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

Rosace sud, Jean Chaudeurge 1947-48, église Saint-Germain de Flers. Photo lavieb-aile 2024.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Jacques Le Chevallier.
25 septembre 2024 3 25 /09 /septembre /2024 21:06

 

Ensemble de 34 verrières (90 m², 1953) de Jacques Le Chevallier pour l'église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau,Calvados, 14, Normandie.

 

 

 

 

Voir : 

Voir :

 

PRÉSENTATION.

L'’église Saint-Martin est la plus ancienne église de Condé-sur-Noireau. C’était à l’origine un oratoire dédié à St Martin, existant depuis le début du christianisme dans la région. Il fut transformé en église paroissiale au XIe siècle pour desservir le nouveau bourg. L’ancien portail date du XIIIe siècle. Le clocher date du XVe siècle. Vers la fin du XIXe siècle, la façade et la nef abattues et reconstruites dans un style néo roman.
Saint Martin demeure l’unique église paroissiale de la commune jusqu’à la Révolution. Elle est touchée par les bombardements de juin 1944. L’architecte Jean A. Debout en charge de la reconstruction des deux églises condéennes, a valorisé les parties anciennes de l’église épargnées par le bombardement.

 

L'église après le bombardement de 1944. Archives du Calvados 82Fi/2

 


L’abside du choeur, éclairé par trois belles fenêtres gothiques flamboyantes, conservait jusqu'en 1944 un vitrail offert par le seigneur de Condé Nicolas Le Pellevé à Elisabeth de Rohan en 1593 a été détruit par les bombardements. Son sujet, un Calvaire, a été repris par Jacques Le Chevallier. C'est le seul vitrail qui est remarqué et décrit en 1844 dans la monographie de l'abbé J. Barette.

L’édifice est orienté au sud. Son plan comporte huit travées et trois vaisseaux. Le chevet du chœur ainsi que la chapelle Saint-Martin, à gauche, sont en contre-bas par rapport à la nef et à l'autel, et sont accessibles par trois volées de marches, décalées (cf. Plan)

 

Eglise Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Alors que les baies situées en contre-bas sont de style gothique flamboyant, chaque travée de la nef comporte une baie en arc en plein cintre.

 

La création de nouveaux vitraux en 1953.

Ce chantier a été confié par l'architecte à Jacques Le Chevallier en octobre 1952.

Devis 6 février 1953 adressé à Mr Jean A. Debout, Architecte, Condé-sur-Noireau et Boulogne-sur-Seine et Mr le Chanoine Lecocq, Directeur de la Société Coopérative Diocésaine de Reconstruction des Églises et édifices religieux sinistrés du Calvados, Caen.

Le devis comportait :

1 baie centrale du chevet de 14 m², à figuration, au tarif de 55 000 frs/m²

2 baies latérales du chevet soit 4, 8 m² à figuration au tarif de 55 000 frs/m²

1 baie de la chapelle Saint-Martin, de 4 m² à figuration au tarif de 55 000 frs/m²

4 baies des bas-côtés du chœur, soit 10 m² à 30 000 frs, en « vitrerie très serrée »

12 baies de bas-côté de nef soit 30 m² à 22 000 frs/m² en « vitrerie avec 4 battements de ton »

1 baie isolée de haute-nef de 3 m² à 18 000 frs/m²

10 baies hautes de nef de 18 m² à 18 000 frs/m²

3 baies de tribune soit 6 m² à 16 000 frs/m²

La pose a été achevée en juillet 1953.

Restauration :

Une demande de subvention auprès du conseil départemental a été faite par la Mairie en décembre 2023 pour la restauration des vitraux de Saint-Martin à Condé-sur-Noireau. 

 

 

SITUATION ET NUMÉROTATION (Corpus vitrearum)

 

 

 

DESCRIPTION

1. Tableau descriptif

 

Baie

situation

lancette

surface

signature

description

0

Chevet centre

Baie gothique flamboyant à trois lancettes

14 m²

J. LE CHEVALLIER PEINTRE-VERRIER 1953. (angle inférieur droit)

Christ en Croix entre la Vierge et Jean sous la main du Père. Inscription « Le mystère de la Croix rayonne à nos yeux c'est là que la vie a souffert et que la mort nous a donné la vie »

1

Chevet côté nord

Baie gothique flamboyant à deux lancettes trilobées et un tympan à 3 ajours.

2,4 m²

 

Symboles eucharistiques et chrétiens

2

Chevet côté sud

Baie gothique flamboyant à deux lancettes trilobées et un tympan à 3 ajours.

2,4 m²

 

Monogramme S.J.

Etabli et outils de charpentier, fleurs de lys, étoile, colombes, fruits.

3

Chœur bas-côté nord

1 lancette cintrée

2,5 m²

 

Composition colorée à verres non peints. La trame des lignes délimite des rectangles emplissant toute la surface.

4

Chœur bas-côté sud

id

2,5 m²

 

id

5

Chœur bas-côté nord

id

2,5 m²

 

id

6

Chœur bas-côté sud

id

2,5 m²

 

id

7

Chapelle St-Martin chœur nord

baie ogivale

4 m²

 

Verre coloré peint à la grisaille. Saint Martin en officier romain, au manteau partagé.

8

Nef bas-côté sud

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

9

Nef bas-côté nord

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

10

Nef bas-côté sud

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

11

Nef bas-côté nord

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

12

Nef bas-côté sud

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

13

Nef bas-côté nord

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

14

Nef bas-côté sud

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

15

Nef bas-côté nord

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

16

Nef bas-côté sud

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

17

Nef bas-côté nord-ouest

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

18

Nef bas-côté sud

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

20

Nef sud-ouest

 

2,5 m²

 

Composition colorée avec 4 battements de tons. Lignes droites entrecroisées.

101

Nef baies hautes nord

Baie de plein cintre

1,80 m²

 

Les baies hautes se distinguent des baies basses par deux bandes verticales de couleur plus denses.

102

Nef baie haute isolée sud

id

3 m²

 

idem

103

Nef baie haute nord

id

1,80 m²

 

idem

104

Nef baie haute sud

id

1,80 m²

 

idem

105

Nef baie haute nord

id

1,80 m²

 

idem

106

Nef baie haute sud

id

1,80 m²

 

idem

107

Nef baie haute nord

id

1,80 m²

 

idem

108

Nef baie haute sud

id

1,80 m²

 

idem

109

Nef baie haute nord

id

1,80 m²

 

idem

110

Nef baie

haute sud

id

1,80 m²

 

idem

112

Nef baie

haute sud

id

1,80 m²

 

idem

111

Tribune orgues

id

2,00 m²

 

3 baies semblables ton jaune.

114

Tribune orgues

id

2,00 m²

 

id

116

Tribune orgues

id

2,00 m²

 

id

 

2. Description complémentaire.

 

 

 

La baie 0

 

Le volume Les Vitraux de Basse-Normandie du Corpus vitrearum donne en page 111 (« vitraux disparus ») la description de cette baie avant le bombardement, avec dans la partie supérieure des trois lancettes le Calvaire, la Vierge et saint Jean, la colombe du Saint-Esprit, le soleil et la lune, datant de la seconde moitié du XVIe siècle. Dans les têtes de lancettes 1 et 3 se trouvaient des cartouches émaillés avec monogramme du Christ et de la Vierge et au tympan Dieu le Père et des anges sur fond bleu . Dans la partie inférieure une vitrerie peinte en grisaille et jaune d'argent présentait deux blasons centraux, l'un « de gueules à la tête d'argent chevelée d'or qui est Pellevé », l'autre « parti de Pellevé et de Rohan ». Cette verrière pourtant classée en 1908 n'a pas été démontée et mise à l'abri lors de la Seconde Guerre. Elle a été décrite par Jean Lafond dans une Note manuscrite de 1923 (avec cliché) et dans une publication de 1963.

On constate que Jacques Le Chevallier a repris les divers éléments de l'ancien vitrail, hormis les panneaux héraldiques, remplacés par l'inscription. Les trois saints personnages se détachent sur un fond rouge, sous les étoiles, les astres, des rayons de lumière, la colombe du Saint-Esprit et la main de Dieu le Père. Sous la croix sont représentés quelques instruments de la Crucifixion.

Les têtes des trois personnages (photos de détail) sont traités dans un style résolument moderne à traits vifs et anguleux.

Verres colorés peints à la grisaille et montés sur plombs.

 

 

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

Le tympan.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

L'inscription.

Inscription : Le texte « Le mystère de la Croix rayonne à nos yeux, c'est là que la vie a souffert et que la mort nous a donné la vie » est une traduction de l'Hymne latine Vexilla regis de Venance Fortunat, grand poète du VIe siècle : ….Fulget Crucis mysterium, qua vita mortem pertulit, et morte vitam pertulit.

 

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

La signature, difficile à trouver dans l'angle inférieur droit.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie axiale 0 du chevet. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

La baie 1 de la chapelle de gauche.

Baie gothique flamboyant à deux lancettes trilobées et un tympan à 3 ajours. Verre coloré peint à la grisaille.

Symboles eucharistiques (blé, pain, raisin et calice) et chrétiens (poissons, colombes).

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Baie du chevet n°1. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°1. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°1. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°1. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°1. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°1. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

La baie 2 éclairant l'autel de saint Joseph.

Baie gothique flamboyant à 2 lancettes trilobées et un tympan à 3 ajours. Verre coloré peint à la grisaille.

Monogramme S.J. (Saint Joseph)

Etabli et outils de charpentier, fleurs de lys, étoile, colombes, fruits.

 

Baie du chevet n°2. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°2. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°2. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°2. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°2. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie du chevet n°2. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

La baie 3 et la baie 5 du chœur côté gauche.

Baies cintrées.

Elles sont proches par leur coloris et leur composition. La trame des lignes délimite des rectangles avec une dominance rouge (flammée) et bleue. Verre antique coloré non peint.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Les baies 4 et 6 du côté droit du chœur.

Baies cintrées. Elles aussi sont assez semblables entre elles. Dominance rouge et jaune. Verre antique coloré non peint.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses du chœur. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

La baie 7 de la chapelle Saint-Martin à gauche du chœur.

Baie ogivale.

Comme c'est souvent le cas pour les figurations  de Jacques Le Chevallier, le personnage et son décor se détachent sur un fond aux pièces claires ombrés à la grisaille.

Le saint, en officier romain, tenant son glaive, porte un manteau vert dont le pan gauche est coupé, pour rappeler l'épisode du partage du manteau à un pauvre, en plein hiver. Les traits du visage, mais aussi le fond (paysage urbain) et le costume, sont peints à la grisaille sur les verres colorés.

 

Baie 7. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie 7. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie 7. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie 7. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

12 baies des bas-côtés de la nef.

Baies  de plein-cintre. La composition en mosaïque de rectangles colorés laisse se détacher une bande verticale plus dense.

Verres antiques colorés non peints montés sur plomb. 3 barlotières et vergettes.

Baie 8.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie 9

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie 10

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie 11

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

Baie 12

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

baie 13

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

baie 14

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

baie 15

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

Baie 16.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

Baie 17 (fonts baptismaux)

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 baie 18

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 20 (façade ouest)

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies basses de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

10 baies hautes des bas-côtés de la nef.

Elles se distinguent des baies basses par deux bandes verticales de couleur plus denses.

Baies hautes nef côté gauche. Photo lavieb-aile.

 

 

Baies hautes nef côté droit. Photo lavieb-aile.

Baie 101

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baie 102

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

Baie 103

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

Baie 104.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 105

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 106

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 107

 

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 108.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 109 (tribune)

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 110

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

 

 

Baie 112 (tribune).

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

Baies hautes de la nef. Église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau. Photo lavieb-aile août 2024.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Jacques Le Chevallier.
16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 18:39

Cimetière et art macabre : le cimetière (Cosimo Fanzago, 1623) des Chartreux de la Certosa San Martino à Naples.

Cimetière des Chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des Chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Histoire.

La Certosa di S.Martino est la deuxième chartreuse construite en Campanie, après la Certosa di Padula construite 19 ans plus tôt.

En 1325, Charles d'Anjou, duc de Calabre, voulut construire un monastère pour les moines chartreux sur la colline de Sant'Erasmo. Bien que les 13 premiers Chartreux se soient installés au monastère en 1337, la Certosa di San Martino ne fut consacrée qu'en 1368, sous le règne de Jeanne d'Anjou.

Au XVIème siècle la chartreuse fut dédiée à Saint Martin de Tours.

Une phase d'agrandissement de la Chartreuse eut lieu en 1581 par Giovanni Antonio Dosio .

En 1623, Cosimo Fanzago entreprit la transformation définitive de la chartreuse en style baroque et y travailla jusqu'en 1656, étant responsable de la décoration de la façade et de l'intérieur de l' église et des pièces annexes, ainsi que de l' appartement du Prieur .
On lui attribut aussi des bustes du portique et de certaines statues de la balustrade du Grand Cloître, mais enfin, pour ce qui nous concerne, du cimetière chartreux situé à l'intérieur de ce cloître.
En 1799, les Chartreux furent expulsés et l'Ordre supprimé par les Français qui occupèrent la chartreuse.
Les Chartreux y revinrent ensuite pour une courte période (1804/1812), puis laissèrent définitivement le site aux militaires qui le transformèrent en Maison des Invalides de Guerre (jusqu'en 1831).
Devenu propriété de l'État, en 1866, le Musée National de S. Martino fut installé dans ces murs .
 

Plan du grand cloître de San Martino. En 2, la colonne torse du XIVe siècle.

 

Le cimetière.

Comme le veut la règle des Chartreux, l'inhumation des moines dans le périmètre du cimetière était strictement anonyme. Les moines étaient enterrés sans cercueil, leur corps attaché à une planche de bois et descendu dans la terre nue, pour ensuite être recouvert et il n'y avait aucun symbole reconnaissable au point d'enterrement. La seule exception est ici une croix en bois sans identification ni date de naissance et de décès.

Néanmoins, au centre est érigée une colonne torse avec croix angevine, dédiée au prieur Don Pedro de Villa Mayna (mort en 1363).

Le petit cimetière chartreux est entouré d'une balustrade sur laquelle se dressent des crânes, au nombre de sept sur un côté, et  sept de l'autre. On en trouve aussi deux sur les piliers entourant le petit portail.

Ce sont des crânes très réalistes, à la précision anatomique, dépourvus de mandibules, et dont les orbites sont parfois explorées par des fourmis nonchalantes.

Deux seulement, en position centrale de chaque long côté, sont ornés d'une couronne : couronne de glorieux lauriers d'un côté, avec ses baies bien mûres en guise de boucles d'oreilles posthumes, sur un front anonyme mais surement vertueux, ou bandeau plus soble, et seulement frisé de denticules, du côté opposé.  Je n'ai pu m'empêcher de  coiffer l'un de ces memento mori de mon chapeau de paille, afin de lui inculquer le sens fort romain de l'otium, et lui, il n'a pu se retenir d'en rire.

 

Cimetière des Chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des Chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître,  Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

Cimetière des chartreux, grand cloître, Certosa di San Martino, Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Pour être complet, je décrirai un carré d'herbes et de mousses, devant le portail, sous lequel on devine une plaque tombale qui nous interroge : par quelle dérogation à la Règle cartusienne un quidam a-t-il bénéficié de cette plaque ?

Un site https://cartusialover.wordpress.com/2023/11/17/lenigma-della-lapide-sepolcrale-nella-certosa-di-san-martino/ nous en donne la réponse

Ici fut inhumé, conformément à son testament, Don Diego Manriquez, marquis de Casellae et chatelain du Château Sant-Elmo (tout voisin), qui, parce que ce jour-là il se trouvait à la Chartreuse, avait survécu  à la foudre qui,  le 12 décembre 1587, s'était abattu  sur le château, faisant sauter la poudrière  ce qui entraîna la destruction des bâtiments, des quartiers militaires et de  l'église,  fit sauter une bonne partie de la forteresse, tuant 150 hommes et causant des dégâts dans le reste de la ville.

Il fut délogé — du moins sa plaque tombale— en 1859, lorsque le Père Prieur Francesco Ferreira de Mathos (1859-1867) décida de consacrer un cénotaphe  à Raffaele Tufari, historien de la Chartreuse, lequel mourut un peu plus tard à Gaeta le 3 février 1876.

Le site qui révèle cette histoire l'illustre d'une photo ancienne, qui est bien précieuse, bien qu'elle ne soit pas datée : je lui emprunte.

 

Cimetière des Chartreux

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Published by jean-yves cordier - dans Macabre

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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