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18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 14:47
Papillons et libellules en baie d'Audierne le 15 juin 2023.

Publié le par jean-yves cordier

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Sympetrum meridionale (?) Tréguennec, zone rétro-dunaire.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Demi-deuil. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

 

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Piéride du chou in copula. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Cuivré commun. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Fadet commun. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Odonates. Papillons.
18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 14:46
Papillons et libellules de l'étang de Kerloc'h à Camaret en juin 2023.

Publié le par jean-yves cordier

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L'Oxycordulie à corps fin Oxygastra curtisii.

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C'est une sorte de rendez-vous  que cette espèce qualifiée de "remarquable" par J. Durfort dans sa note sur l'étang de Kerloc'h pour le ZNIEFF me fixe ici chaque mois de juin.

https://www.lavieb-aile.com/article-mes-libellules-de-juin-52004487.html

https://www.lavieb-aile.com/2018/06/oxygastra-curtisii-l-oxycordulie-a-corps-fin-a-l-ancienne-gare-de-perros-a-crozon.html

https://inpn.mnhn.fr/docs/ZNIEFF/znieffpdf/530030157.pdf

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Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

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La libellule fauve Libellula fulva mâle

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C'est encore une de mes petites amies avec qui j'ai ici rendez-vous :

https://www.lavieb-aile.com/2018/06/la-libellule-fauve-libellula-fulva-a-crozon.html

Voir les origines du nom ici :

Zoonymie des Odonates : Libellula Fulva Müller, 1764.

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Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

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L'Ischnure élégante Ischnura elegans.

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Cette espèce très fréquente se reproduit ici à tour de bras, fixant son cœur copulatoire sur les joncs des berges.

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Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

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Le Petit Sylvain Limenitis camilla

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Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

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Le Fadet commun ou  Procris Coenonympha pamphilus.

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Oui, il est bien commun, mais il est si mignon !

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Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

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La Sylvaine Ochlodes venatus.

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Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

Étang de Kerloc'h, 10 juin 2023. Photographie lavieb-reve.

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Published by jean-yves cordier - dans Odonates. Crozon
14 juin 2023 3 14 /06 /juin /2023 21:00

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Saint Vincent Ferrier ? Dominicain levant la main en geste d'élocution et tenant un livre ouvert, bois polychrome, 110 cm, XVe ou XVe siècle.

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-moine/fddfa963-d0be-47d8-9633-a6131f77bd8a

Saint Vincent est représenté, présentant le donateur Vincent de Plœuc, sur la maîtresse-vitre de +/- 1540

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Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Languis. Bois polychrome, 115 cm, XVII/XVIIIe.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29005650

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Diboan. Bois polychrome, 120 cm, revers évidé.

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Statuaire, retables et lambris peint de l'église de Kergloff (29).

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"Saint Yves" (?). Bois polychrome, 120 cm, XVe /XVIIe siècle. 

Coiffé d'un bonnet carré de docteur, portant une tunique longue plissée serrée par une ceinture,  à laquelle est suspendue une aumônière ou plutôt, en faveur de l'hypothèse Saint Yves, un livre de ceinture.

Les bras brisés ne permettent pas de mieux préciser l'identification.

 

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-saint-yves/2e06dee7-ed42-42b0-a3fd-bfb236fd7648

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Trémeur céphalophore. Bois polychrome.

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Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Statuaire de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le retable en pierre  du choeur côté sud. Saint Yves.

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/retable-lateral/b65c4039-381f-4ad4-8069-40a3fee3e3a5

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Dans les bras du transept sont placés deux autels latéraux en granite (Couffon), tables monolithes du XVIe siècle, surmontées de retables identiques du XVIIe siècle, niche centrale dans un décor de draperies et paire d'anges sur l'entablement cintré.

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Retable en pierre  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Retable en pierre de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Statue de saint Yves en plâtre moulé peint de 80 cm.

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https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-saint-yves/0fcff8c2-b587-495f-9b12-5ffba7247a96

Le saint est représenté en recteur de Louannec (surplis sur soutane, barrette à pompon) , tenant dans la main droite une liasse de placets et son livre de droit enveloppé dans un étui de toile suspendu par un cordon : le fameux "livre-ceinture" que j'ai décrit largement dans ce blog.

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Retable en pierre  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Retable en pierre de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Retable en pierre  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Retable en pierre de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le retable en pierre  du choeur côté nord. Notre-Dame de Grâces.

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/retable-lateral-notre-dame-de-grace/1e17c408-6122-40c2-85df-ebdf250929c0

Retable en pierre  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Retable en pierre de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les lambris du choeur et du transept peint par Herbault en 1751 ; restauré en 1858 sur commande du recteur Deschamps du Cerisier. Trinité ; Assomption ; saint Trémeur Sainte Anne, saint Joachim et Vierge.

 

 

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https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/lambris-de-couvrement/2ad8de55-24fb-4a2e-86db-00a9034d705c

Selon Couffon, une inscription dans le choeur, au nord dans la partie inférieure du lambris, indique : fait faire par noble et discret messire Jean Gléau licencié en droit. Recteur de Cléden-Poher. Guillaume Le Cornic, Fabrique 1751 . HERBAULT PINXIT. Inscription sur le lambris du choeur : fait restaurer par Me Deschamps CERISIER recteur de Kergloff en 1858.

Le peintre Herbault avait peint aussi les lambris de la sacristie.

Herbault a peint également les lambris de l'église de Saint-Gongard à Landeda en 1716 (Herbault junior : il ya donc probablement un Herbault plus ancien) et ceux de Cléden-Poher en 1741 (scènes de la vie de la Vierge  dont une Assomption) avant de réaliser en 1750 une Crucifixiion pour la sacristie  :

"A Cléden-Poher, près de Châteaulin (Finistère), la nef principale et le chœur, ainsi qu'une partie de la nef latérale méridionale, conservent un ensemble de lambris peints exécuté par le peintre Herbault et commandé par Jean Le Gléou en 1741. Sur un fond, représentant un ciel étoile sur lequel se détachent des nuages et des têtes d'angelots ailés, sont disposées les scènes avec des personnages qui apparaissent sur le firmament. Dans la partie la plus occidentale, les deux saints personnages introduisent solennellement le programme dans lequel se trouvent les épisodes de l'Annonciation, de la Visitation, de l'Épiphanie et de la Vierge à l'Enfant, face à laquelle se détache Pierre présentant les clefs. Dans le chœur, le triomphe de la Vierge est accompagné des figurations de Marie, Joseph, Anne et Joachim. Un principe analogue a été adopté dans l'église de Saint-Trémeur de Kergloff (Finistère). Les peintures de la voûte lambrissée sont également signées par Herbault et datées de 1751. Une deuxième inscription dans cette église indique le nom du recteur qui les fit restaurer en 1858. Ce délai, ici précisé par l'inscription, montre une fois de plus le besoin constant d'entretien, de restauration et de repeints qu'ont ces ensembles." https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1987_num_131_3_14524

 

Il a peint aussi en 1716 un tableau pour l'église de Gourin (un Calvaire aujourd'hui disparu) pour la somme de 75 livres ; un autre tableau en 1718 pour la chapelle Sainte-Evette en Esquibien, représentant la sainte . En 1753, il travaille pour la juridiction de Callac en réalisant un Chjrist en croix accompagné d'un gentilhomme et d'un caùpagnard ; ce tableau sera placé ensuite  dans l'auditoire de la justice de paix.

Un peintre nommé "Monsieur Piel, dit Herbault, maître peintre" meurt le  22 août  1731 à l'Hôpital de Quimper. Y-a-til eut trois générations de Herbault peintres ?

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La Trinité.

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Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858))  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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L'Assomption.

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Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Nuées et chérubins dans un ciel étoilé ; monogramme IHS.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Nuées et chérubins dans un ciel étoilé ; saint Trémeur céphalophore.

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Lambris peints  (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858)  de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Lambris peints (Herbault en 1751 ; restaurés en 1858) de l'église de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Côté nord du choeur   : couronnement de la Vierge ? en présence de la Trinité et de la Sainte Famille (Anne et Joachim ?)

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Les blochets de la croisée du transept : anges aptères bras croisés.

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Statuaire, retables et lambris peint de l'église de Kergloff (29).

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SOURCES ET LIENS.

—ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Henry) 1915, Notice sur la paroisse de Kergloff  Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2020/12/kergloff.pdf

—Barral I Altet, Javier,, 1987, Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen Âge en Bretagne, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres  Année 1987  131-3  pp. 524-567

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1987_num_131_3_14524


 

—COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Kergloff, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/KERGLOFF.pdf


—GARREC (Roger), 1998, "La trève de Kergloff au XVIIIè siècle", Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 381 à 398

— L'HARIDON (Erwana), notice IM 29004118 de l'Inventaire

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/verriere/59b84203-5853-4340-9868-35280fd36219

 

 

 

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14 juin 2023 3 14 /06 /juin /2023 16:19

La Déploration entre deux donateurs (atelier quimpérois Le Sodec vers 1540) et la  Crucifixion et Résurrection ( Hucher du Mans 1886) de la maîtresse-vitre  de l'église saint-Trémeur  de Kergloff.

 

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—Voir sur Kergloff :

 

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29).

 

L'église de Kergloff : la charpente du porche sud  et ses armoiries : début du XVIIe siècle, après 1617

Le armoiries de Sébastien de Ploeuc en alliance avec Marie de Rieux.

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 —Voir les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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 On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

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PRÉSENTATION.

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La fenêtre d'axe de l'église Saint-Trémeur avait été bouchée à la Révolution, et le recteur Henri Bernard l'a fit déboucher en 1886 pour découvrir sous la maçonnerie d'importants restes de la maîtresse-vitre. Ceux-ci ont été  conservés dans le registre inférieur mais le restaurateur, Eugène Hucher, directeur de la Manufacture du Carmel du Mans, s'est inspiré de la maîtresse-vitre de Pleyben (1570) — il est intervenu dans cette église— pour les compléter, pour tout le registre supérieur des lancettes (sauf la Pâmoison) et le tympan, en 1886.

Hucher a également complété, au registre inférieur, une grande partie de la lancette D où figurait la donatrice. Il lui a attribué les armes des Rosmadec, ce qui a conduit H. Frotier de la Messelière à y reconnaître Jeanne de Rosmadec épouse de Vincent I de Plœuc. Celui-ci testa (et est donc décédé) en 1520. Reprenant cette identification, et ne décelant pas ici la restauration moderne pourtant bien visible, René Couffon en a conclu à l'existence de deux verrières, l'une, avec les donateurs, datant de 1500-1520, et l'autre, étant une copie de Pleyben et  datant des années 1590. 

L'influence des écrits de René Couffon est telle que cette identification des donateurs et ces datations sont encore largement reprises.

Françoise Gatouillat et Michel Hérold ont pourtant pu, dans leur Vitraux de Bretagne du Corpus vitrearum (2005), dater la partie ancienne des années 1540 par l'examen des verres, et l'attribuer à un atelier quimpérois, "probablement celui de Gilles Le Sodec". Ils considèrent, logiquement, que le donateur, présenté par Vincent Ferrier, est Vincent de Plœuc, mais afin d'être cohérent avec la datation basée sur la stylistique, ils y voient Vincent II (ou III selon les généalogies), décédé sans héritier en 1549. Dès lors, ils en déduisent que la donatrice serait son épouse Marie de Quélen, qu'il épousa le 24 août 1526, fille de Jean de Quélen et Jeanne de Tronguidy.

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À cette proposition s'opposent deux faits :

1°)La donatrice est présentée par saint Jean-Baptiste, ce qui s'accorde avec l'hypothèse qu'elle se prénomme Jeanne. Le buste du saint et l'agneau sont des pièces d'origine, le choix du saint n'est pas celui du restaurateur.

2°) Dans sa Communication de 1886, l'abbé Bernard, en contact avec Hucher qu'il a commandité,  rapporte que "La figure seule [de la donatrice] a dû être refaite à la place de l'ancienne, qui n'existait plus". Qu'entendre par "figure" : le visage, ou le personnage ? Cela peut laisser supposer que Hucher, même s'il les a refait, a vu sur les anciens verres les armes des Rosmadec.

Peut-on envisager que les donateurs de cette verrière aient été  Vincent de Plœuc et Jeanne de Rosmadec, mais que le vitrail a été réalisé vingt ans plus tard du vivant de leur fils Vincent II ?

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Description.

 

Cette baie de 3,50 m de haut et 2,45 m de large comporte deux lancettes plein cintre, dont le décor est réparti sur deux registres, et un tympan à 10 ajours et 5 écoinçons.

Il a été classé en 1967, et restauré en 2017 par Virginie  Leliepvre, maître verrier installé à Domfront, en collaboration avec Éric Sanchez pour la serrurerie et la metallerie, pour un coût de 39.264 €. 

Les 29 panneaux de verre composent ce vitrail ont été protégé verrière des agressions extérieures par un double vitrail. Les verres ont été nettoyés de la mousse et des lichens, les verres cassés ont été réparés par collage, "il a fallu repeindre l'ensemble à l'identique à la grisaille (une couleur vitrifiable à haute température) et cément (qui permet de lier les couleurs à haute température). Ensuite, il a fallu remonter l'ensemble sur des baguettes de plomb.», précise Virginie Lelièpvre.

En 2023, le dossier de restauration et l'étude sans doute réalisée par  la Drac n'étaient ni numérisés, ni disponibles en mairie. Lors des discours d'inauguration, il fut question, selon les articles des journalistes, d'un vitrail datant de 1570.

 

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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Au dessus d'un soubassement (moderne) à médaillons de profil, quatre arcs à décor Renaissance délimitent de chaque côté deux niches à tentures damassées bleues, pour les donateurs, et au centre un double espace boisé au pied du Golghota, sur fond de ciel rouge, montrant une Déploration.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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I. LE REGISTRE INFÉRIEUR : LES DONATEURS, VINCENT DE PLOEUC ET MARIE DE QUELEN OU JEANNE DE ROSMADEC.

 

 A. LE DONATEUR PRÉSENTÉ PAR SAINT VINCENT FERRIER.

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Le fonds damassé bleu frangé d'or porte un motif à roue crantée, habituel à l'atelier Le Sodec.

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Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Vincent Ferrier est représenté tonsuré, vêtu d'une  chape bleu sombre à scapulaire et capuce, et d'un habit de dominicain blanc. Il lève la main gauche vers une figure du Christ du Jugement, assis sur un arc-en-ciel.

Il est nimbé ( il a été canonisé en 1455).

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On connaît l'importance de l'influence de Vincent Ferrier (1350-1419) en Bretagne, en particulier pour Jean V duc de Bretagne. Il prêcha en Bretagne de 1417 jusqu'à sa mort en 1419 à Vannes, où il est enterré.

Le saint est représenté comme sur l'enluminure du Livre d'Heures du duc Pierre II de Bretagne (1418-1457). Dans celle-ci, il désigne le Christ en Gloire entre deux chérubins rouges, au nimbe crucifère, seulement vêtu du manteau rouge de la Résurrection, montrant ses plaies,  assis sur un arc-en-ciel et les pieds sur le globe terrestre, sur un fond étoilé. C'est donc cette figure christique qui est,assez  exactement, reproduite dans le vitrail.

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Livre d'Heures de Pierre II de Bretagne. Bibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits. Latin 1159 folio 128v.

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Cette représentation de Vincent Ferrier est très répandu si bien que le Christ du Jugement est devenu un attribut du saint :

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Peinture vers 1456 par Pedro Garcia de Bennavarre. Musée national de Catalogne

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Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Saint Vincent Ferrier (atelier quimpérois, v.1540) registre inférieur de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Saint Vincent Ferrier (atelier quimpérois, v.1540) registre inférieur de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Saint Vincent Ferrier (atelier quimpérois, v.1540) registre inférieur de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Saint Vincent Ferrier (atelier quimpérois, v.1540) registre inférieur de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Saint Vincent Ferrier (atelier quimpérois, v.1540) registre inférieur de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Saint Vincent Ferrier (atelier quimpérois, v.1540) registre inférieur de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Vincent de Plœuc est figuré en posture stéréotypée du donateur, en armure complète recouverte d'un tabard à ses armes d'hermines à trois chevrons de gueules,  mains jointes devant le prie-dieu où est ouvert le Livre d'Heures, méditant devant la Déploration qu'il regarde. Son casque à plumet rouge est posé à ses pieds. Le prie-dieu est recouvert d'une étoffe damassée au même motif de roue dentée que la tenture de fond.

Les solerets de l'armure sont à bouts arrondis conformes à la date estimée de 1540. Les cheveux sont mi-courts, et Vincent de Plœuc ne porte pas la barbe que voulait la mode lancée par François Ier.

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Selon l'hypothèse de Gatouillat et Hérold, il s'agit de Vincent II de Plœuc :

 

Vincent II, sire de Plœuc, chevalier, seigneur du Tymeur et de Plouyé, décédé en 1549, épouse le 24 août 1536 Marie de Quelen, fille de Jean, sire de Quelen, chevalier, baron du Vieux-Chastel seigneur de Plounevez-Quintin, de Troran, de Kergasnou, de Keraznon, du Cosquer, du Roscoët, de Keranno, de Quistinic et autres lieux, sergent féodé du prieuré de l’île Tristan, et de sa première épouse Jeanne de Troguindy, dame de Launay, de Kervéguez et de Kerfault, décédée avant le 22 octobre 1528, sans postérité.

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Selon l'hypothèse de Frotier de la Messelière reprise par René Couffon, il s'agit de Vincent Ier de Plœuc :

 

"L'église de Kergloff a son chevet plat orné d'une grande Crucifixion, généralement attribuée aux premières années du XVIème siècle en raison des portraits des donateurs, Vincent de Plœuc et Jeanne de Rosmadec, mariés aux environs de 1500 [Note : L'identification des donateurs a été donnée par le Vicomte Frotier de la Messelière dans son article : Iconographie des tombes et verrières de Bretagne (Association bretonne, 3ème série, t. XXXV 1923, p. 112).

— Vincent de Plœuc, troisième fils de Guillaume et de sa première femme Jeanne du Juch, devint seigneur de Plœuc et du Tymeur après la mort sans hoirs à Nantes, en 1486, de son frère aîné Guillaume, son second frère Jean, étant chanoine de Tréguier. Il avait épousé en premières noces Isabeau de Malestroit, dont il eut deux filles, et, en secondes noces, Jeanne de Rosmadec, fille d'Alain et de Françoise du Quellenec, qui lui donna quatre garçons et deux filles. (Bibliothèque Nationale f. fr. 31153, dossier Plœuc)].

L'identification de ces personnages ne prête en effet, à aucun doute ; car, d'une part, c'est là l'unique alliance Plœuc-Rosmadec mentionnée dans les généalogies si documentées de ces maisons, notamment dans celles dressées sur titres par Du Paz et Guy Autret [Note : La généalogie de Rosmadec a été publiée par Du Paz dans sa Généalogie de la maison de Molac, Rennes. 1629. in–4°. La généalogie manuscrite de la maison de Plœuc, dressée par Guy Autret de Missirien, est conservée à la Bibliothèque Nationale (f. fr. 31153, dossier Plœuc). Si elles ne mentionnent qu'une seule alliance Plœuc-Rosmadec, elles en renferment, par contre, plusieurs Rosmadec-Plœuc], et d'autre part, leurs costumes, dénotent manifestement les toutes premières années du XVIème siècle. Jeanne de Rosmadec, en particulier, porte sous son chaperon une riche résille brodée et perlée (Note : Semblable à celle de la sainte Catherine de l'église de Brou) et a sa cotte décolletée en carré : quant à son mari, il a, posé près de lui, un armet à plumail d'autruche encore dénué de crête. On sait également que Vincent de Plœuc testa le 26 août 1520 (Note : Denis de Thézan, Généalogie de la maison de Plœuc, Beauvais, 1873, in fol.) ; il convient donc de dater entre 1500 et 1520, et vraisemblablement plus près du premier de ces millésimes, ces deux portraits, extrêmement expressifs et d'excellente facture.

"L'examen du vitrail indique, par contre, qu'en dehors de ces deux portraits, cette uvre ne date que des toutes dernières années XVIème siècle. Son carton et sa facture sont, en effet, identiques à ceux de la maîtresse vitre de Pleyben, montrent ainsi que ces deux oeuvres ont été exécutées par le même atelier et à peu d'intervalle, aux environs de 1590. La Madeleine a sa robe décorée des mêmes arabesques si caractéristiques et que l'on retrouvait également sur le vitrail un peu plus tardif de la Véronique de Bannalec, daté de 1622 et pulvérisé par la foudre au milieu du XXème siècle. Il eut donc été naturel d'y découvrir les portraits d'autre Vincent de Plœuc, décédé en 1598, et de sa troisième femme, Moricette de Goulaine qu'il avait épousée le 15 mai 1579, ceux-ci préférèrent, ainsi que nous venons de le voir, conserver les portraits de leurs grands parents, que l'on retrouvait en d'autres lieux et notamment dans l'un des vitraux de la chapelle de la cathédrale de Quimper dédiée à saint Charles Borromée (Note : Denis de Thézan, Généalogie de la maison de Plœuc, Beauvais, 1873, in fol., p. 289). Cette incorporation de portraits anciens dans une verrière plus récente est assez rare en Bretagne et méritait, croyons-nous, d'être signalée ; on en rencontre un autre exemple à Maël-Pestivien [Note : Rappelons que la verrière de Maël-Pestivien, datant des environs de 1520, renferme les portraits de Jean de Coatgourheden et de Mabille de la Chapelle-Pestivien, mariés vers 1425, donateurs identifiés par le Vicomte de la Messelière]" (René Couffon).

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Roger Barrié, dans une note parue dans le Bulltin de la S.A.F. 1977, p. 176-178, relève "une similitude irrécusable" dans les têtes des donateurs, René ou Pierre de Rohan à La Martyre, Jean Le Barbu à Saint-François de Cuburien, Vincent de Ploeuc à Kergloff et celui de Keruzoret en Plouvorn. Et il conclut que les donateurs sortent d'un même atelier (vers 1540) et qu'on y utilisait "un stéréotype pour la représentation des donateurs."

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Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le portrait montre la maîtrise à laquelle le peintre sur verre  est parvenue : le fond de grisaille et de sanguine  est modelé par éclaircissement ou au contraire par renforcement des parties à l'ombre, les mèches de la  chevelure sont rendues par enlevé à la pointe et boucles de grisaille, les traits marquent les yeux, les cils, les paupières et les rides, le nez et la bouche ; des hachures renforcent les reliefs, etc. La brillance de la conjonctive est présente, ainsi que le reflet cornéen savamment placé.

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Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vincent de Plœuc, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La donatrice : Jeanne de Rosmadec [Marie de Quélen].

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Malgré la réflexion de F. Gatouillat et M. Hérold, c'est bien, par les armoiries mi-parti Ploeuc/Rosmadec, et par sa présentation par Jean-Baptiste, Jeanne de Rosmadec qui nous est montrée là, et rien ne permet de s'écarter de cette hypothèse. 

Il est évident que la tête du saint et celle de la femme, sont modernes, tout comme la robe armoriée ; et seuls sont d'origine le buste du saint , vêtu d'un manteau rouge sur une peau de chameau, l'agneau portant l'étendard et posé sur le livre des sceaux, et quelques pièces comme les mains. 

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Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Donatrice, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540/Hucher 1886) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : LA DÉPLORATION AVEC GESTE D'EMBAUMEMENT .

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Cette scène centrale occupe la partie basse de deux lancettes ; elle est bien conservée, hormis la tête du Christ, le buste et le bras droit qui sont modernes (1886), ainsi que le visage d'une sainte femme.

Elle est passionnante à découvrir pour plus d'un titre. En premier, les visages de cinq personnages ont les yeux marqués de 3 larmes sous chaque œil. Ce détail, qui participe d'un culte des plaies et souffrances du Christ en Bretagne depuis le XVe siècle  et d'un élan participatif émotionnel des fidèles prenant comme modèle Marie-Madeleine, se retrouve sur les vitraux de l'atelier Le Sodec :  

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Les trois larmes.

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Cette tradition se retrouve fréquemment sur les vitraux des Passions et Crucifixions finistériennes, mais encore faut-il la rechercher avec soin, aux jumelles puissantes ou au zoom, en ne laissant pas la lumière dissimuler ces traits blancs.

Elle est contemporaine de l'attachement de l'atelier Prigent de Landerneau (1527-1577) de placer, sous les mêmes personnages (Jean, la Vierge, Marie-Madeleine, et aussi Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix) de leurs calvaires en kersanton trois larmes de pierre, fines mais s'épaississant en une goutte terminale.

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Les calvaires, Pietà et Déplorations de l'atelier Prigent :

 

et hors blog: 

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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Les larmes de la peinture sur verre ont le même nombre, et la même forme que celles des sculpteurs sur pierre : un long filet s'achève par une gouttelette, tout cela en blanc par enlevé de la sanguine.

Mais le peintre ajoute un très discret détail que le sculpteur peine à rendre : il trace, toujours par enlevé, un petit lac lacrymal sur la paupière inférieure en blanchissant la conjonctive.

 

Pour peu qu'on veuille se donner la peine de les observer, ces détails sont là, intacts depuis 500 ans, et éminemment émouvants.

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J'ai déjà signalé dans ce blog combien cette effusion lacrymale relève, non pas seulement d'un souci de réalisme, mais d'une mystique de la participation aux souffrances du Christ, où la contemplation méditative du sang versé par le Rédempteur doit susciter, en retour, chez le fidèle, le versement des larmes. Et J'ai montré comment Marie-Madeleine était le modèle proposé à l'adepte de cette devotio moderna et d'abord, avant tout, aux moines des couvents franciscains pour l'initier à une Imitation à l'empathie et à la gratitude, non pas cérébrale, mais émotionnelle.

 

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Sur les maîtresses-vitres du Finistère au XVIe siècle, on les trouve sur les visages de Marie, Jean et Marie-Madeleine, voire des Saintes Femmes, sur les Crucifixions principalement autour de 1540-1550, ce qui confirme la datation proposée par Gatouillat pour Kergloff  (mon décompte n'est pas exhaustif) :

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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DU CÔTÉ GAUCHE : SAINT JEAN, LA VIERGE ET UNE SAINTE FEMME, TOUS EN LARMES.

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Sous l'arcade Renaissance, le ciel est rouge : on se souviendra que les Crucifixions finistériennes du XVIe siècle se répartissent entre celles à ciel bleu et celles à ciel rouge.

L'horizon vallonné est marqué de quelques arbres rappelant les oliviers de Jérusalem. Une prairie et une route sont dessinés sur le fond vert.

Les trois personnages nimbés entourant le Christ ont les yeux baissés, et mi-clos. La Vierge est assise et tient le Christ sur ses genoux, les deux autres sont peut-être assis ou debout.

À gauche, saint Jean porte la couronne d'épines qu'il vient d'ôter à son Maître. Il est blond, aux cheveux mi-courts comme le donateur, et imberbe ; il porte un manteau rouge et une robe violette.

La Vierge, sous son manteau-voile bleu, porte la guimpe, une robe rouge, et des chaussures de cuir rouge. 

La Sainte Femme, à robe rouge, porte sur la tête un voile blanc à galon d'or, qui revient sur l'épaule et dont elle essuie ses larmes.

Les vues suivantes détailleront chaque visage pour en montrer les trois larmes. Mais aussi pour faire admirer la technique de peinture avec tous ses tours de main, les rehauts au jaune d'argent (sourcils de Jean), de sanguine (lèvres, ombrages), etc. La comparaison avec les visages d'Eugène Hucher, quelque soit le talent de ce dernier, montre qu'au XIXe siècle, nous sommes très loin de ces prouesses.

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les verres anciens du corps du Christ montrent avec quel souci de détail et de vraisemblance l'artiste, ici comme sur les autres travaux de l'atelier, peint les marques de flagellation (les lanières des fouets sont armés de pointes en fourche) et marque surtout l'écoulement du sang à partir de la plaie bien ronde du dos de la main. Il s'agit toujours de donner à voir au fidèle la réalité du supplice enduré pour réaliser sa Rédemption (celle de toute l'Humanité) ; il s'agit aussi de montrer le sens de l'Eucharistie. Mais cette plaie, l'une des cinq plaies du Christ, et ce sang versé vont prendre plus d'importance encore dans la scène de droite, qui incite non seulement à l'élan du cœur de la gratitude et de la compassion, mais au geste de soin prodigué au défunt.

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DU CÔTÉ DROIT : GESTE D'EMBAUMEMENT PAR MARIE-MADELEINE.

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Après cette scène renvoyant à un summum de l'émotion humaine dans sa relation à autrui, la douleur de la perte d'un fils, d'un ami, avec l'élan de gratitude incommensurable qui l'accompagne lorsque cette perte est consécutive à un sacrifice, un don de soi, nous parvenons au deuxième versant de cette Déploration, où cet élan du cœur se traduit par un geste de tendresse et de soin lié à l'un des rites premiers d'Homo Sapiens, celui de sépulture et de funérailles.

Marie-Madeleine, que la tradition assimile à Marie de Magdala et Marie de Béthanie,  et qui est alors citée douze fois dans les évangiles canoniques, celle qui a été la disciple du Christ, qui a oint les pieds de Jésus  d'un parfum hors de prix et les a essuyé de ses cheveux dans la maison de Lazare (et Jésus répond à celui qui s'offusque de ce geste "laisse-la : c'est pour le jour de ma sépulture qu'elle devait garder ce parfum") , qui est sera la première à qui il apparaîtra après sa résurrection, et qui sera tenue comme l'apôtre des apôtres, Marie-Madeleine effectue sur cette verrière un geste de soins sur les plaies du Christ après sa dépose de la Croix.

Car c'est ainsi qu'il faut interpréter le geste que nous la voyons effectuer, penchée avec sollicitude vers la plaie sanguinolente de  la main gauche du défunt, tandis qu'elle tient le flacon d'aromates (ou d'onguent, c'est pareil) nécessaire à l'embaumement.

Si nous avions un doute sur cette interprétation, il suffit de constater d'une part la présence, derrière elle, d'un homme vêtu comme un notable juif (probablement Joseph d'Arimathie ou même plutôt Nicodème) tenant une fiole ; et de confronter cela à un corpus d'images que j'ai réuni dans mon article sur ce geste :

 

Un geste d'embaumement par Marie-Madeleine sur la Déploration ("Piétà") de Tarascon (peinture sur noyer, Jacques Dombet ?, vers 1456-1457) du musée du Moyen-Âge de Cluny. Dépôt du Louvre Cl 18509.

Depuis la rédaction de cet article en avril 2023, mon attention et ma compréhension de cette scène sont plus vives, et la même  image a pu m'échapper dans ma description de la trentaine de verrières finistériennes réunies dans ce blog. 

Mais ici, ce geste d'embaumement me semble particulièrement évident.

 

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le notable juif tenant un flacon destiné à l'embaumement.

Sa barbe longue et blanche, son bonnet conique rouge à rabat d'oreille, le camail couvrant ses épaules sont les indices le désignant comme Juif au milieu du XVIe siècle. Son regard baissé témoigne du caractère rituel du geste qui s'effectue.

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Marie-Madeleine en pleurs.

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Comme les saints personnages de la partie gauche, Marie-Madeleine est en pleurs, et l'artiste a repris tous les codes stylistiques de l'atelier pour représenter ces larmes : le petit lac lacrymal au dessus de la paupière inférieur et les trois filets blancs divergents (même si deux seulement sont bien visibles sur le verre altéré). La paupière supérieure est affaissée, signe de chagrin, et la bouche est crispée.

Les cheveux blonds et bouclés descendant devant les épaules sont un des attributs de la sainte. Le turban blanc retenu par un linge doré sous le menton est également codifié par les critères iconographiques. Le détail du manteau (violet) qui glisse de ses épaules vers son dos serait insignifiant, si on ne le retrouvait pas, plus accentué encore qu'ici, sur tous les statues des calvaires ou Marie-Madeleine étreint la croix.

En dessous du voile blanc qui couvre sa poitrine, sa robe est verte à motif de damas géométrique (proche de celui du prie-dieu de la donatrice).

 

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le jeune homme juif accompagnant Nicodème.

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Le verre représentant un visage d'allure féminine portant également un turban au dessus d'un bonnet de coiffe me semble trop peu altéré pour être d'origine, mais Gatouillat et Hérold ne signalent pas qu'il est du à la restauration du XIXe siècle. Aucune larme n'est visible. Le modelé du visage ne fait pas appel au savant emploi des hachures et réseau de lignes, ou à l'emploi raisonné de la sanguine. Il suffit de comparer ce verre avec celui de la femme suivante pour se convaincre que cette pièce a été réalisée par Huchet.

D'ailleurs, ce devait être à l'origine un personnage masculin peut-être jeune, mais juif, comme l'indique le chapeau conique qui a été conservé au dessus du turban. Il n'est pas nimbé, ce n'est pas, comme je l'avais d'abord cru, une sainte femme.

Car sinon, nous aurions quatre saintes femmes.

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La troisième sainte femme.

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Sous le nimbe rayonnant et la bonnet-chaperon de coiffe, ce magnifique portrait reprend les codes de chagrin déjà remarqués, mais les trois larmes s'associent à un rictus  de la bouche entrouverte et à une contraction des muscles mentonniers très expressifs.

C'est elle qui soulève le bras de Jésus et  présente la plaie à Marie-Madeleine, tout en effectuant un geste éloquent d'invite de la main gauche.

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Au total l'attention de  ces quatre personnages convergent vers la plaie de la main, plaie arrondie et béante, et dont la forme est repris au niveau des deux pieds ; et l'artiste a pris soin de montrer, sur les cuisses, les marques de flagellation, et sur les chevilles l'écoulement du sang.

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Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Déploration, registre inférieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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III. LE REGISTRE SUPÉRIEUR : UNE CRUCIFIXION SUR TROIS LANCETTES, ET LA RÉSURRECTION.

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Eugène Hucher a repris pour ce registre supérieur la Crucifixion de la maîtresse-vitre de Pleyben, à la restauration de laquelle il semble avoir participé. Mais ce choix ne s'avère pas très heureux, car cette verrière de Pleyben, plus tardive de 30 ans des panneaux anciens de Kergloff, ne s'accorde pas avec le seul panneau du XVIe siècle qui a été conservé ici, celui de la Pâmoison de Marie. Celui-ci est typique de l'atelier quimpérois des années 1540, tandis  la maîtresse-vitre de Pleyben ne répond pas du tout au style des maîtresse-vitres de la région, et nous n'y retrouvons aucune des marques caractéristiques de l'atelier Le Sodec de Quimper : aucune inscription sur les galons et les harnachements, aucune larme aux yeux de Marie, Marie-Madeleine ou Jean, aucun de ces chevaux hilares inimitables. Et bien-sur aucune reprise de cartons des églises avoisinantes. À Pleyben, la qualité des visages est bien inférieure à celle  que nous avons vu au registre inférieur, et les profils au nez camus — celui de Marie-Madeleine au pied de la croix— sont disgracieux. Enfin, la copie de Hucher est bien pâle, et dépourvue des verres rouges gravés de Pleyben, par exemple.

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Certes  la composition générale des scènes de la Passion est reprise aux verrières contemporaines, de même que celle de la Crucifixion avec une lancette par croix,  Marie en pâmoison du côté du Bon Larron, et le ciel hérissé des lances des cavaliers et soldats.

De même, on retrouve la tenue vestimentaire des Larrons, avec leur chausses à crevés, ainsi que le motif de l'âme du Bon, emportée par un ange, et du Mauvais, saisie par un diable.

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I

 

Registre supérieur  de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LA CRUCIFIXION.

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Lancette A : Le Bon Larron ; la pâmoison de la Vierge.

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Je ne décrirai pas en détail les panneaux restaurés. Je renvoie à mon article sur la verrière de Pleyben.

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Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La pâmoison de la Vierge. Atelier quimpérois, vers 1540. Panneau presque intact.

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Dans les bras de saint Jean (non conservé), la Vierge terrassée par le chagrin s'effondre, et ses jambes ne la portent plus. Pleine de sollicitude et de compassion (ses vertus cardinales), Marie-Madeleine se penche vers elle.

Marie est vêtu d'un manteau bleu, d'une robe parme et de chaussures rouges.

Marie-Madeleine a les cheveux dénoués mais retenus partiellement par un voile blanc. Elle porte une robe verte frangée d'or sur des manches violettes. Son manteau, une fois de plus, retombe sur ses reins.

Les deux visages ne montrent pas de larmes, mais, par les bouches entrouvertes, les signes de la plus vive émotion.

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Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Pâmoison de la Vierge, registre supérieur (atelier quimpérois, v.1540) de la maîtresse-vitre de Kergloff. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Lancette B : le Christ en croix ; Marie-Madeleine étreignant la croix ; les cavaliers et notables.

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Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Lancette C : le Mauvais Larron ; les soldats jouant au dès la tunique du Christ.

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Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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J'avais fait remarquer qu'à Pleyben, les dès n'étaient pas conformes, par la distribution des chiffres, aux dès réels, indiquant que l'un des joueurs avait tricher.

Intentionnellement ou pas, deux des dès représentés par Hucher sont également non conformes.

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Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Lancette D : La Résurrection ou Sortie du Tombeau.

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Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Registre supérieur de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LE TYMPAN. Eugène Hucher 1886.

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Le maître-verrier a figuré ici les anges portant les instruments de la Passion, et, au sommet, l'écu aux armes des De Plœuc.

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Tympan de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan de la maîtresse-vitre de Kergloff, E. Hucher 1886. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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—ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Henry) 1915, Notice sur la paroisse de Kergloff  Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2020/12/kergloff.pdf

— BERNARD (abbé H), 1886, Communication, Bull. Société nationale des antiquaires de France p.89-93

https://archive.org/details/bulletin188687sociuoft/page/n95/mode/2up

M. l'abbé Bernard fait la communication suivante :

« Kergloff est une petite commune du Finistère, à quatre kilomètres de Carhaix. Son église, avec ses nefs à toiture aplatie, pour prêter moins le flanc aux vents de la montagne, atteste une construction gotbique, reprise à différentes époques, vu la forme des piliers et des fenêtres ; son clocher ressemble à tous les clochers bretons. Rien de remarquable ne parait devoir attirer et arrêter sous ces modestes voûtes l'attention d'un antiquaire.

« Derrière le maître-autel, le fond de l'abside est percé d'une large fenêtre ogivale, que l'on avait eu la malencontreuse idée de boucher en remplissant la baie par un mur de maçonnerie légère. Un jour, la pensée vint de démolir ce mur pour rendre au sanctuaire sa clarté primitive, et l'on mit en lumière une magnifique verrière à quatre meneaux, datant des premières années du xvie siècle. Le recteur de Kergloff, M. l'abbé Bernard, a chargé M. Hucher, du Mans, de restaurer cette verrière ; l'artiste a bien voulu nous envoyer la maquette pantographiée que nous mettons sous vos yeux.

 De la partie supérieure de ce vitrail, il ne reste que la mort de la sainte Vierge ; les autres sujets ont malheureusement disparu, mais la partie inférieure est demeurée à peu près intacte. Elle est enfermée dans un encadrement architectural d'une grande élégance; au sommet, les quatre baies cintrées présentent une figure ailée qui tient le centre de chaque voussure; à la base, huit figurines disposées en médaillons alternent avec des consoles, les unes libres, les autres en partie engagées dans les meneaux. La portion du vitrail comprise entre ces motifs d'architecture a échappé aux injures du temps, et surtout à la maladresse des ouvriers chargés de boucher la fenêtre ; elle représente la Descente de croix.  La scène est à huit personnages, dont deux femmes vêtues et coiffées à la mode du temps; la première, à côté de la sainte Vierge, d'un rang plus élevé, comme l'indique la bande d'or qui orne sa coiffure, s'essuie les yeux avec un mouchoir; la seconde supporte d'une main le bras inerte du Sauveur, Marie Madeleine, avec le vase de parfums, est agenouillée aux pieds du Christ. Nicodème se reconnaît à la mixture d'aloès dont parle l'Evangile. Auprès de la sainte Vierge apparaît Joseph d'Arimatbie, avec la couronne d'épines appuyée contre sa poitrine. Cette descente de croix se distingue par un grand caractère de tristesse, et les personnages sont bien groupes dans l'espace limité par les deux meneaux du centre.

 Les deux meneaux extrêmes sont remplis, l'un, du côté de l'Évangile, par le portrait de Vincent de Ploeuc, l'autre, du côté de l'épitre, par celui de son épouse, Jeanne de Rosmadec, tous deux seigneurs de Kerlégouan, dont les ruines subsistent encore à un kilomètre du bourg de Kergloff.  Vincent de Ploeuc figure dans la réformation des fouages de la paroisse de Kergloff, en 1535. Il avait épousé en 1503 Jeanne de Rosmadec.  Le vitrail représente Vincent de Ploeuc, à genoux, les mains jointes devant un prie-Dieu où s'étale ouvert un grand livre de messe in-4°. Son pourpoint couvert de ses armes laisse dépasser le bas d'une cotte de mailles; les brassards, les cuissards et les jambards, l'épée et les éperons sont de l'époque; le casque surmonté d'un panache est à terre. Un peu en arrière se dresse la figure de saint Vincent Ferrier, son patron, habillé en dominicain, le soutenant d'une main, et de l'autre montrant un nuage lumineux, où parait Notre-Seigneur, les mains élevées vers le ciel. Saint Vincent Ferrier, mort à Vannes en 1419, fut canonisé en 1455.

Jeanne de Rosmadec est également agenouillée, les mains jointes, devant un prie-Dieu et son livre de messe ouvert. Derrière, saint Jean-Raptiste, debout, la soutient de la main gauche, tandis que de la droite il porte un livre avec un agneau couché et traversé par une croix. Saint Jean est vêtu, sous son manteau, d'une tunique simulant les poils de chameau.  Jeanne de Rosmadec est en grande toilette de l'époque. La figure seule a dû être refaite à la place de l'ancienne, qui n'existait plus. Son voile, gracieusement relevé et retombant sur les épaules, ne laisse point voir les cheveux, mais un bonnet de couleur jaune, semé de petits carrés très réguliers, avec un bord formé de feuilles de trèfle. Un collier de perles s'enroule autour du cou. Les manchettes sont à tuyaux. Le corsage, d'hermines comme le mantelet, est fermé par un large galon d'or ouvragé; ils descendent plus bas que la ceinture. Le reste du corps disparaît sous un écusson aux armes de Ploeuc et de Rosmadec.  Ploeuc porte d'hermines, à trois chevrons de gueules, et Rosmadec porte d'argent et d'azur, à six pièces.

 La famille de Ploeuc est une des plus anciennes de Bretagne, où ses alliances lui avaient donné autant de puissance que de renom. Tanneguy du Châtel, vicomte de la Bellière, conseiller et chambellan du roi, grand maître de l'écurie de Charles VII, on 1454, grand écuyer de France en 1455, était fils puîné d'Olivier du Châtel et de Jeanne de Ploeuc. Tanneguy du Châtel épousa une fille de Jean de Malestroit, maréchal de Bretagne. En 1443, Guillaume de Malestroit occupait le siège épiscopal de Nantes. « il avait, dit l'auteur  de la Gallia Christiana, l'âme haute et les sentiments « élevés. » En 1462, il abdiqua en faveur de son neveu, Amaury d'Acigné, fils de Jean et de Catherine de Malestroit.  François Hyacinthe de Ploeuc du Tymour était évêque de Quimper en 1707.  La famille de Rosmadec n'est pas moins illustre. Sébastien de Rosmadec était évéque de Vannes en 1622; il eut l'honneur de diriger les enquêtes qui amenèrent le rétablissement du culte de sainte Anne, la patronne des Bretons, au village de Keranna, près Auray. En 1646, il se démit de sa charge en faveur de son neveu Charles de Rosmadec. »

 

—COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Kergloff, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/KERGLOFF.pdf

Le porche, couvert d'une charpente du XVIe siècle, a son ouverture en arc brisé très aigu.

— COUFFON (René), 1948, Remarques sur quelques verrières finistériennes du XVIe siècle, SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f47181a637417.41967597/b1948_07.pdf

—  FROTIER DE LA MESSELIERE (Henri), 1924, Iconographie des tombes et verrières de Bretagne /  in Association bretonne [1851-1946], Vol. 35, du 1923. 

—  FROTIER DE LA MESSELIERE (Henri), 1926, Les seigneurs de Tymour dans la verrière de  Kergloff, La Bretagne touristique illustrée octobre 1926 pages 223-224.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), 2008,  Kergloff

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-15477309.html
—GARREC (Roger), 1998, "La trève de Kergloff au XVIIIè siècle", Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 381 à 398

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum VII, PUR edition.

— L'HARIDON (Erwana), notice IM 29004118 de l'Inventaire

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/verriere/59b84203-5853-4340-9868-35280fd36219

 

Restauration en 2017

https://www.letelegramme.fr/finistere/kergloff-29270/spaneglisespan-restauration-du-vitrail-3013843.php

https://www.letelegramme.fr/finistere/kergloff-29270/spaneglisespan-le-vitrail-restaure-inaugure-3091689.php

https://www.ouest-france.fr/bretagne/kergloff-29270/le-vitrail-de-l-eglise-saint-tremeur-ete-restaure-5257332

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Renaissance. armoiries Passion
8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 10:03

L'église de Kergloff : la charpente du porche sud  et ses armoiries : début du XVIIe siècle, après 1617

Les armoiries de Sébastien de Ploeuc en alliance avec Marie de Rieux.

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Voir :

 

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29).

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PRÉSENTATION

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Je ne trouve que peu de descriptions de ce porche. Selon René Couffon : "Le porche, couvert d'une charpente du XVIe siècle, a son ouverture en arc brisé très aigu". Sophie Duhem  (Les sablières en Bretagne, 1997), ne les décrit pas malgré la mention Kergloff, XVIe siècle, page 327.  Mais Roger Garrec est plus précis : 

"Aux coins des deux sablières , des blochets , aujourd'hui bien usés , représentent les quatre évangélistes reconnaissables à leurs symboles , le bœuf , le lion , l'homme et l'aigle . Au - dessus de la porte intérieure qui donne sur l'église , une statue du saint patron accueillait les fidèles . Depuis le printemps 1992 , elle n'y est plus , des voleurs avisés l'ayant emportée . Aux deux bouts de la charpente du porche , deux écussons gardent le souvenir de la famille noble du Ty-Meur , qui avait droit de prééminences dans cette église tréviale . En 1697 un arrêté du parlement de Bretagne maintint Jean- Charles Ferret , acquéreur du Ty - Meur , « dans le droit de supériorité , après le Roy , et de fondation dans les églises paroissiales de Motreff et de Poullaouen , comme aussi ...etc."

Les éléments sculptés figuratifs  de la charpente sont en effet deux sablières ouest et est ornées de masques crachant des feuillages, et de cinq écusson muets (peints jadis ?),  et quatre blochets où les évangélistes sont figurés par leur symbole du Tétramorphe (l'ange, le taureau, le lion et l'aigle), entouré d'une phylactère. 

Au sommet de la nervure centrale de la charpente lambrissée, deux abouts de poinçons portent des armoiries mi-parti à peu près semblables.

La moitié gauche, celle du mari, porte les armes, attendues ici, de la famille de Ploeuc, d'hermines à trois chevrons de gueules (malgré la perte de la polychromie initiale, les chevrons et les hermines sont bien visibles). La partie droite, celle de l'épouse, montre des besants rangés 2, 1 & 1/2 et 2, ce qui correspond pour des armes pleines à la formule 4, 3, 4 soit 11 besants au total. 

Cette formule me renvoit aux armes de la famille de Rieux.

J'en conclue que ce sont les armes en alliance Plœuc/Rieux, ce qui me conduit au couple Sébastien de Ploeuc et Marie de Rieux.

Sébastien est un personnage célèbre de la révolte du papier timbré, puisque c'est lui qui remarqua le fils du meunier, Sébastien Le Balp (né en 1639 à Kergloff) et l'envoie faire des études de droit à Nantes. Ce dernier deviendra notaire royal à Carhaix et notaire de Renée-Mauricette de Plœuc, puis chef des Bonnets Rouges en 1673.

Sébastien de Plœuc, marquis de Tymeur, est né vers 1589. Il se maria le 8 janvier 1617 en l'église des Sept-Saints à Brest avec Marie de Rieux (vers 1603-1628). Il décède en 1644 au château de Tymeur. Leur fille Renée-Mauricette est née vers 1619.

La charpente est donc postérieure à 1617.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_de_Pl%C5%93uc

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L'église de Kergloff : le porche sud.
Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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—COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Kergloff, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/KERGLOFF.pdf

Le porche, couvert d'une charpente du XVIe siècle, a son ouverture en arc brisé très aigu.


—GARREC (Roger), 1998, "La trève de Kergloff au XVIIIè siècle", Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 381 à 398

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Chapelles bretonnes Sablières armoiries
7 juin 2023 3 07 /06 /juin /2023 08:07

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29).

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Le thème de la Vierge de Pitié aux anges de tendresse apparaît en Basse-Bretagne au XVe siècle.

Dans son ouvrage, E. Le Seac'h, après avoir décrit le calvaire de Tronoën (vers 1470) et le geste charmant des anges qui y écartent le voile de la Vierge de Pitié, consacre un paragraphe  à cette gestuelle de l'ange de douceur de quelques sept pietà sortis du même atelier  du Maître de Tronoën (à Kerbreudeur et ossuaire de Saint-Hernin, calvaires de Béron et Moustoir à Châteauneuf-du-Faou, Croas-an-Teurec à Saint-Goazec, Collorec, Laz, Saint-Trémeur de Carhaix, Kergloff, Le Moustoir, Plusquellec, Pennanvern à Gourin).

Puis elle décrit "les héritiers de la gestuelle de l'ange", dans cinq piétà du Finistère à Plonévez-du-Faou, Plozévet, Penmarc'h et à Névez (chapelle de Trémorvézen )— toutes en pierre calcaire polychrome—, au Faouët (granite) et à Meslan (granite polychrome).

Ces anges sont déjà présents sur la Grande Pietà Ronde conservée au Louvre et peinte par Jean Malouel au début du XVe siècle.

— Sur les anges de compassion, et la gestuelle de l'ange, voir :

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Cette Pietà en calcaire polychrome aurait été proposée au classement Mh en 2015, mais en 2016 ce classement n'était pas effectif.

La restauration de l'ensemble du mobilier de l'église a été décidée et est envisagée pour 2023 ou 2024 par l'Atelier de Restauration de Kerguéhennec à Bignan ( ce projet inclut la statuaire, la table de communion, les deux retables, les confessionnaux, le parquet du chœur, l’autel du XIXème et les stalles).

Le groupe sculpté est posé sur l'autel nord de la nef datée de 1581 ; il mesure 90cm de haut.

La Vierge est assise et tient son Fils sur ses genoux ; sa main droite soutient le thorax et sa main gauche est posée sur le bassin. Elle est vêtue d'un manteau bleu et d'une robe dorée à encollure ronde. Le manteau qui voile le dessus de la tête en plis souples n'est pas attaché par devant, mais expose au contraire largement la robe, tandis qu'il retombe sur le sol en formant des godrons qui cachent les chaussures, après avoir formé entre les genoux quatre plis en bec.

 

Le Christ, selon un schéma très répandu en Finistère sur les Vierges de Pitié du XVIe siècle, a le bras droit vertical et le bras gauche horizontal, la tête légèrement tournée vers le haut et les jambes retombant le long des jambes de sa Mère ; les pieds ne sont pas croisés. Il est vêtu d'un pagne, et il porte la couronne d'épines. Les plaies, et notamment celles du flanc droit, sont bien visibles.

De chaque côté, un ange témoigne au Christ mort la compassion divine par un geste tendre d'une seule main. Celui de gauche soutient la tête, celui de droite pose la main sur le genou. Ces anges aux pieds nus  portent une aube de choeur à amict, plissée et bouffante sous l'effet d'une ceinture. Leur coiffure très courte "en casque" donne l'apparence d'une capuche.

Il s'agit d'une œuvre splendide, rare en Finistère par son matériau, et précieuse par son appartenance aux Vierges de Pitié aux anges de tendresse.

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La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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L'œuvre est signée sur le côté droit en écriture gothique ronde (rotunda) sur deux lignes :

J SALA

MON

Soit J. SALAMON.

Cette inscription a été lue par E. Le Seac'h comme J. SALOMON, mais le A de ma leçon est indiscutable. De même René Couffon a lu I. CALA / MON (?), mais le C doit être corrigé pour un S.

On trouve aussi la leçon  (article Ouest-France) J CALAIN / ON .

Le patronyme SALAMON est très bien attesté au XVe siècle (geneanet), mais dans les départements de la Haute-Garonne, de l'Hérault, des Bouches-du-Rhone, du Gard, de l'Aveyron ou du Vaucluse. La statuaire toulousaine du XVe siècle en calcaire est certes  très célèbre (Musée des Augustins), mais d'une manière générale, aucun sculpteur des XVe ou XVIe siècles portant ce nom n'est connu du moteur de recherche. Aucun SALAMON n'est attesté en Bretagne à l'époque.

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La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La statue est en calcaire polychrome. Une restauration va débuter prochainement, et précisera la nature des pigments employés. 

Le bouche-pore.

Il me semble que la couleur principale jaune est celle du fond de préparation ou bouche-pore. On la retrouve chez nous à la même époque sur d'autres statues et d'autres supports : Trinité de Clohars-Fouesnant, saints Roch et Mélar de La Rorest-Fouesnant. Cette couche préparatoire joue à la fois un rôle mécanique, d’accroche de la polychromie, et optique par sa teinte claire. De ce fait, elle est le plus souvent de teinte claire, voire blanche, afin d’être un bon réflecteur lumineux. Sur les sculptures en pierre, entre le xiie et le xve siècles, les préparations renferment majoritairement du blanc de plomb, avec parfois des adjonctions de carbonate de calcium et/ou d’ocre. 

La palette chromatique des couleurs conservées.

Les pigments liés à la colle protéinique (colle de peau) sont appliqués sur la surface préparée.

 

a) Le manteau de la Vierge était bleue. C'est l’azurite qui est le pigment le plus employé dans la sculpture sur pierre. L’utilisation de l’azurite sur une sous-couche peut traduire une recherche de réduction des coûts. Ces sous-couches pouvaient également servir de réflecteur sur lequel une fine couche d’azurite suffit à créer l’impression d’une couche opaque de peinture. L'emploi du lapis-lazuli, un pigment onéreux car limité à de rares gisements lointains, est très improbable ici.

b)La robe de la Vierge est de couleur or, assez largement encore conservée. Il sera passionnant de découvrir par la restauration si cette couleur est liée à l'emploi de feuilles métalliques. S'agit-il de dorure à la mixtion (qui semble être privilégiée pour les sculptures sur pierre) ou de  dorure sur assiette ? Ces feuilles sont-ils appliqués sur bol d'Arménie, de couleur rouge.

c) les traits des sourcils et les yeux, la couronne d'épines, sont en noir : ce noir est obtenu avec des noirs organiques, de type noir de combustion comme le fusain et le noir d’os . 

d) La nature des carnations sera précisée, elle apparaissent ici en blanc (en général blanc de plomb et/ou carbonate de calcium).

e) Les galons (aube des anges, manteau) sont sombres, peut-être marrons.

f) Je ne vois pas ou plus de vert (doute sur la couronne d'épines).

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Les renseignements obtenus, et peut-être une étude pétrographique du calcaire, pourront-ils nous renseigner sur l'origine de cette œuvre (Vallée de la Loire ? Sud de la France ?).

Je ne trouve aucun exemple de Pietà aux anges de tendresse hors de la Bretagne aux XVe-XVIe siècles, , hormis celle de Jean Malouel, ce qui ne simplifie pas la formulation de conclusions.

 

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/recherche/globale?quoi=statue&render=liste&texte=kergloff

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090015

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?etud=%5B%22liste%20objets%20inscrits%20MH%22%5D&mainSearch=%22Kergloff%22

https://www.ouest-france.fr/bretagne/kergloff-29270/la-restauration-mobiliere-de-leglise-en-bonne-voie-7f6f3226-429b-4d44-b068-5883a05ce247

—COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Kergloff, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/KERGLOFF.pdf

- en pierre calcaire : Vierge de Pitié assistée de deux anges, XVe siècle, inscription : "I. CALAM /ON (?)" ;

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle,  1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395.  Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut

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31 mai 2023 3 31 /05 /mai /2023 20:13

L'église de Clohars-Fouesnant : les vitraux;  la déploration à dix personnages ; les statues; les sablières sculptées .

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PRÉSENTATION.

Les fenêtres des deux bras du transept (baie 1 au nord et baie 2 au sud)  conservent des vitraux anciens, probablement déplacés.

 

Un aveu de Cheffontaine en 1758 (E. 203), nous donne comme il suit les prééminences de cette maison à Clohars ayant repris les titres des seigneurs de Bodigneau, et décrit une maîtresse-vitre, deux baies éclairant, au dessus de l'autel et sur le côté nord,  la chapelle du bras gauche du transept (côté de l'évangile) — baie 1— et deux baies éclairant, au desus de l'autel et sur le côté sud,  éclairant la chapelle méridionale — baie 2) : ce seraient les chapelle dites de La Trinité et de Saint-Maurice. Enfin une baie est indiquée "au dessus du grand portail".

Les donateurs sont Pierre Droniou seigneur de Botigneau, écuyer, fils de Jean Droniou et Eléonore de Rosmadec et son épouse Marie de Tréanna, née vers 1480. Ils sont vivants en 1515.

 

« Le Sr de Cheffontaine, à cause de la Seigneurie de Bodignio, comme fondateur de l'église paroissiale de Clohars et des chapelles de Saint-Jean et de Saint-Guénolé qui lui appartiennent privativement, a dans la dite église paroissiale la liziere et ceinture funèbre autour de la dite église tant en dedans qu'en dehors, dans la grande vitre immédiatement au-dessous des armes du Roy sont celles de Botigneau : de sable à l'aigle esployèe d'argent à deux têtes becquées et membrées de gueules.

Dans la chapelle, côté de l'Évangile, sont les armes de Botigneau en supériorité dans la vitre au-dessus de l'autel et dans la grande vitre du côté Nord, au-dessus d'une arcade échangée avec le Sr de Kergoz pour une tombe que ce dernier avait dans le sanctuaire du côté de l'Épitre.

Dans le second soufflet de la même vitre sont représentés Pierre de Botigneau et Marie de Tréanna, le dit Pierre portant sur sa cotte, l'aigle d'argent à deux tôtes, et la dite dame porte party de Botigneau et de Tréanna qui est d'argent à la macle d'azur.

Dans la chapelle, du côté de l'Épitre, sous les armes de Botigneau au premier soufflet de la vitre au-dessus de l'autel, ainsi que dans la vitre du côté du Midy- sont également les dites armes en relief à la clef de voûte de la chapelle servant de sacristie, item à la clef de voûte du porche méridional, et dans la vitre au-dessus du grand portail.

Au milieu du chœur, joignant le marchepied du maître-autel, est la tombe des Seigneurs de Botigneau, chargée de cinq écussons de Botigneau et ses alliances, de même autre tombe chargée de pareils écussons dans la chapelle du côté de l'Évangile, devant le maître-autel ; ils sont seuls prééminenciers dans les chapelles de Saint-Jean et de Saint-Guénolé.

En la maîtresse vitre, à Clohars, au second soufflet du côté de l'Evangile, sont les armes du Juch ; dans le troisième, côté de l'Épitre, armes du Juch en alliance avec celles de Bodinio. En la chapelle de Saint-Maurice, côté de l'Epitre, Juch en alliance avec Rosmadec et Bodinio ; dans la chapelle de la Trinité, côté Est, Juch avec Bodinio et Rosmadec. »

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1°) baie 2 au sud, Pietà et saint Christophe (vers 1520), avec l'inscription : "Les verrières de ces deux chapelles ont été restaurées par L. Lobin de Tours, 1890".

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Cette baie à deux lancettes trilobées et un tympan à un oculus et 2 écoinçons est haut de 2,30 m, et large de 1,00 m. Elle est le don d'un seigneur de Bodigneau. 

Dans un important dais à décor Renaissance (coquilles, putti musiciens semblables à ceux de la verrière de Dinéault présentée au Musée Départemental Breton, la lancette de gauche montre la Vierge de pitié assise au pied de la croix. L'artiste a repris le carton utilisé pour la chapelle de Lannelec à Pleyben en baie 0, datant vers 1530.

Au tympan, les armes anciennes de Botigneau, du Juch et de Rosmadec , sans doute brisées, ont été remplacées en 1890 par celle de l'évêque Christophe de Penfeunteniou, surmontées du chapeau de cardinal.

Roger Barrié a attribué l'exécution de cette baie à l'atelier cornouaillais auteur de la verrière de Dinéault, et de la Transfiguration de Sainte-Barbe au Faouët :

Voir :

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Les vitraux de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les vitraux de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de Pitié de Lannélec à Pleyben.

La baie 0 de la chapelle de Lannélec à Pleybn. Photo lavieb-aile 2012

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2°) au nord, en baie 1, la Vierge à l'Enfant, et  saint Maurice abbé, écusson double et devise : "PLURA QUAM OPTO" .

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Cette baie de 2 lancettes trilobées et un tympan à 3 ajours mesure 1, 80 m de haut et 1,10 m. de large. Elle est datée par estimation dvers 1500 et restaurée en 1890 par Lucien-Léopold Lobin, puis dans la seconde moitié du XXe sièclepar Jean-Pierre Le Bihan avec remplacement des plombs de casse par collage bout à bout.

Dans la lancette gauche, sous une niche à décor flamboyant  à voûte verte tendue d'un damas rouge frangé, la Vierge à l'Enfant, couronnée,  debout est datée vers 1500. La tête de l'Enfant a été restaurée en 1890.

Dans la lancette droite, saint Maurice abbé.

Au tympan, les armes de Louis-Hyacinthe de Penfeunteuniou de Cheffontaines et de sa femme Angèle-Noémie Huchet de Quénetain.

 

Les vitraux de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les vitraux de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les vitraux de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les vitraux de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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La déploration à dix personnages (bois polychrome, XVIe siècle, influence flamande).

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Sur les Mises au tombeau et les Déplorations du Finistère :

 

 

a) Saint Jean, la Vierge et Marie-Madeleine soutiennent le corps du Christ après sa déposition de la croix.

Saint Jean, pieds nus, porte un manteau vert à galon d'or et une tunique grise. Il soutient la tête du Christ, dont la couronne d'épine a été ôtée.

La Vierge porte un manteau bleu à galon d'or, une robe rose, un voile et une guimpe. Elle soutient son Fils sous l'aisselle droitte, et tient son bras gauche ; son regard est dirigé vers le visage du Christ.

Marie-Madeleine porte un manteau vert clair, une robe bleue à ceinture dorée nouée, une chemise blanche fine dont le tour de cou est brodé d'or, et le voile rétro-occipital (très particulier à notre sculpture du XVIe-XVIIe siècle) passant derrière la nuque mais laissant les longs cheveux bruns dénoués tomber sur les épaules. Elle soutient la cuisse gauche de son maître, dont les pieds croisés reposent sur sa jambe.

b) Sur la deuxième rangée vient la deuxième sainte femme (Marie Salomé ou Marie Jacobé), les mains croisés,  richement vêtue de blanc et portant un turban orientalisant. Puis Joseph d'Arimathie dont l'appartenance au Sanhédrin juif est souligné par le bonnet conique aux rabats d'oreille orné de glands d'or et par la barbe ; il tient l'extrémité du suaire. Son voisin est imberbe, ce pourrait être Abibon, fils de Gamaliel 

La troisième sainte femme, coiffée d'un vaste chapeau vert et or et portant une robe bleu-clair, s'apprête à s'essuyer les yeux de son mouchoir.

Une quatrième femme, en arrière, mains jointes, n'est pas identifiée.

Enfin, à l'extrême droite, nous trouvons Nicodème, dont l'appartenance au peuple juif est soulignée par le bonnet conique à oreillettes et par la parbe longue, mais aussi le manteau à camail.

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La Déploration de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

La Déploration de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

La Déploration de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

La Déploration de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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Les sablières.

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Un vase libérant des entrelacs. Une signature ? JTBM ?

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Les sablières de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les sablières de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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Les armoiries du seigneur de Bodigneau présentées par deux hommes en tunique, brandissant l'épée.

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Les sablières de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les sablières de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les sablières de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les sablières de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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La statuaire.

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Saint François montrant ses stigmates, bois polychrome, XVIIe siècle.

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Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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 Dans une niche à deux colonnes corinthiennes  latérale à l'autel, saint Hilaire, bois polychrome, XVIIe siècle.

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Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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 Dans une niche à deux colonnes corinthiennes du chœur  latérale à l'autel, la Trinité ou Trône de grace, bois polychrome, XVIIe siècle.

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L'aveu de 1758 signale la présence d'une chapelle de la Trinité au sein de l'église.

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Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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L'autel ; saint Isidore avec sa faucille.

 Le maître-autel résulte d'un assemblage consécutif à une restauration de 1841. 

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Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Les statues de l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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La bannière de l'ensemble paroissial Odet Rive Gauche (Mission 2012).

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Cette photo montre un projet (impression sur toile ) qui n'a peut-être pas été réalisé.

Voir :

La bannière Le Minor de la chapelle du Drennec en Clohars-Fouesnant (29). 1984.

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Projet de bannière, exposé dans l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

Projet de bannière, exposé dans l'église de Clohars-Fouesnant . Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Henri),1906, Notice sur Clohars-Fouesnant, Bull. diocesain d'histoire et archéologie p. 65

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/6550c9a397317f36a001ec0ce9b9320f.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/68e44d4982e68d65583712db5573df22.pdf

 

— COUFFON (René), 1988; Notice sur Clohars-Fouesnant, in Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/381a591365aa013e3ade171dc06ff221.pdf

En forme de croix latine, elle comprend une nef composée d'une petite travée aveugle divisée en trois et de quatre travées avec bas-côtés, et, au-delà d'un arc diaphragme, un choeur de deux travées sur lesquelles s'ouvrent deux chapelles en ailes formant faux transept ; le chevet, peu débordant, est plat. L'édifice date des XVe et XVIe siècles. Les piliers du choeur, octogonaux, ont des bases du XVe siècle et des chapiteaux recevant sur culots incorporés les voussures d'intrados des grandes arcades.

La porte ouest, en anse de panier moulurée, est décorée d'une accolade très relevée, avec choux frisés développés, et encadrée de hauts pinacles ; ses voussures sont cependant interrompues encore par des chapiteaux dénotant également le XVe siècle.

La nef a des piliers cylindriques sans chapiteaux recevant les voussures des grandes arcades en pénétration directe ; il en est de même à l'arc diaphragme supportant un petit clocher.

Le porche sud est voûté sur arcs ogives avec liernes longitudinale et transversale, et sa porte extérieure a ses voussures ininterrompues indiquant la première moitié du XVIè siècle.

Une curieuse frise de cavaliers décore la tourelle donnant accès à la salle de délibération. Accolée au porche, sous la même toiture, sacristie voûtée aussi sur croisée d'ogives.

Mobilier :

Maître-autel en tombeau galbé, fin du XVIIe siècle. Dans le petit retable qui encadre le tabernacle à colonnettes, deux bas-reliefs en bois polychrome : Annonciation et Assomption.

Deux autels latéraux, l'un en tombeau droit avec retable à écussons (XVIIe siècle ?), l'autre en tombeau galbé avec retable à tourelles, dédié à la Vierge (XVIIIe siècle). Sur la tribune, inscription : "DON DE MADEMOISELLE HERNIO. 1878/LABORY. M. ER."

Statues anciennes - en pierre : sous le porche, beau groupe de la Trinité portant l'inscription en caractères gothiques : "M. G. GUILLERMI. F.", le Père et le Fils, assis, tenant ensemble un livre ouvert, comme à Dinéault, XVe siècle (C.) ;

- en bois polychrome : autre sainte Trinité, le Père debout tenant la croix de son Fils, XVIIe siècle, et saint Hilaire évêque (niches du choeur), Crucifix (nef), Descente de croix à dix personnages, XVIe siècle, saint Maurice de Carnoët dit "SANT VORIS", saint François aux stigmates, XVIIe siècle

Dans un enfeu de la chapelle nord, pierre tombale d'un Sr de Bodigneau, elle était autrefois dans le choeur. Vitraux : aux fenêtres du transept, deux verrières du début du XVIe siècle, ainsi que l'indiquent les dais Renaissance et les Anges musiciens ; au nord, Vierge à l'Enfant, saint Maurice abbé, écusson double et devise : "PLURA QUAM OPTO" ; et au sud, Pietà et saint Christophe, avec l'inscription : "Les verrières de ces deux chapelles ont été restaurées par L. Lobin de Tours, 1890" - Fenêtre du chevet : la Passion, atelier Lobin.

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les Vitraux de Bretagne, PUR édition, page 122.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes Renaissance. armoiries Déplorations
31 mai 2023 3 31 /05 /mai /2023 10:36

L'église de Clohars-Fouesnant. Éléments sculptés extérieurs. La frise des cavaliers.

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Voir sur cette église :

 

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PRÉSENTATION.

"Paroisse de l'ancien Pou de Foenan, qui s'appelait  en 1285 Crozval, en 1368 Crozguall Foenant, Crozoal en 1574, Clohal en 1596. Léglise est sous le vocable de saint Hilaire, mais reconnait aussi le patronage de saint Maurice, abbé.

A l'extérieur, l'église de Clohars-Fouesnant offre tous les caractères du style gothique du xvie siècle. Au côté Midi est accolé un petit porche voûté, surmonté d'une chambre à fenêtre grillée. Au haut de la Tourelle formant cage d'escalier pour monter à cette chambre, on voit une sorte de frise sculptée représentant trois petits cavaliers de tournure très naïve. Au-dessus de la fenêtre voisine est un écusson portant le lion du Juch : d'azur au lion d'argent orné et lampassé de gueules. "(Abgrall et Peyron)

 

"En forme de croix latine, elle comprend une nef composée d'une petite travée aveugle divisée en trois et de quatre travées avec bas-côtés, et, au-delà d'un arc diaphragme, un choeur de deux travées sur lesquelles s'ouvrent deux chapelles en ailes formant faux transept ; le chevet, peu débordant, est plat. L'édifice date des XVe et XVIe siècles. Les piliers du choeur, octogonaux, ont des bases du XVe siècle et des chapiteaux recevant sur culots incorporés les voussures d'intrados des grandes arcades. " (R. Couffon)

"La partie orientale de l'église, la plus ancienne, avec ses piliers octogonaux surmontés de chapiteaux à feuillages, parait avoir été construite au début du XVe siècle. L'autre partie, qui comporte de grandes arcades en tiers point et des piliers circulaires sans chapiteaux, est postérieure et peut avoir été élevée un demi siècle plus tard. La façade sud présente un bâtiment comprenant un porche au rez-de-chaussée, et la sacristie voûtés sur croisées d'ogives et au-dessus, à l'étage, un logis appelé chambre du trésor; auquel on accède par un petit escalier à vis situé dans l'angle formé par ce bâtiment et le croisillon sud du transept. A l'extérieur de la tourelle, à la base de la toiture en pierre, présence d'une frise sculptée. Au-dessus de l'arcade qui précède le choeur, s'élève un petit clocher ajouré surmonté d'une flèche en pierre avec pinacles aux angles. Les baies du transept sont ornées de vitraux historiés du XVIe siècle." (Monumentum)

 

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L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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Une crossette : dragon scutifère aux armoiries effacées.

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L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le porche sud et la salle des archives.

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Le porche sud est voûté sur arcs ogives avec liernes longitudinale et transversale, et sa porte extérieure a ses voussures ininterrompues indiquant la première moitié du XVIe siècle.

 Sous ce porche, le bénitier est en réalité une ancienne cuve baptismale en pierre.

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L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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Une crossette : ange scutifère aux armoiries effacées.

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L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le portail ouest.

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"La porte ouest, en anse de panier moulurée, est décorée d'une accolade très relevée, avec choux frisés développés, et encadrée de hauts pinacles ; ses voussures sont cependant interrompues encore par des chapiteaux dénotant également le XVe siècle."

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L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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La frise des cavaliers.

Sur cette frise très érodée se succèdent une tête d'animal, deux cavaliers, et un homme à genoux . Ce motif étonnant n'a pas été interprété.

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L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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Sur l'élévation sud : les armes des seigneurs du Juch.

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L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

L'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Henri),1906, Notice sur Clohars-Fouesnant, Bull. diocesain d'histoire et archéologie p. 65

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/6550c9a397317f36a001ec0ce9b9320f.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/68e44d4982e68d65583712db5573df22.pdf

 

COUFFON (René), 1988; Notice sur Clohars-Fouesnant, in Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/381a591365aa013e3ade171dc06ff221.pdf

 

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31 mai 2023 3 31 /05 /mai /2023 10:31

L'église de Clohars-Fouesnant : la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud.

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Voir :

—Sur cette église :


 

—Sur ce thème iconographique :

 

a) Les Trinités du Psautier :

 

 b) Les Trônes de grâce et Compassions du Père :

 

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PRÉSENTATION.

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Le groupe sculpté en pierre polychrome du porche de l'église Sainte-Hilaire de Clohars-Fouesnant est intéressant notamment pour deux raisons :

1°) son thème, la "Trinité du Psautier", renvoyant à d'autres exemples iconographiques à Dinéault, ou à Quimper. 

2°) son matériau , le grès feldspathique, assez rarement utilisé en Bretagne.

Haut de 1,09 m, il  est installé sur le côté droit de l'entrée du porche sud, scellé sur une table d'offrande en granite, sous un ange portant un phylactère, également en granite. Malgré l'harmonie des proportions, rien ne permet d'écarter l'hypothèse d'une installation tardive par ré-emploi. Néanmoins, un groupe sculpté de la Trinité est conservé à l'intérieur, en bois, du XVIIe, sur le thème du Trône de grâce. L'ange au phylactère "représentait-il" l'Esprit-Saint, ou bien l'inscription de cette banderole le convoquait-elle, malgré l'emploi d'une pierre différente? Cet ange à la tunique plissée (et retroussée en amict sur l'encolure), aux ailes cambrées derrière le torse, est "en vol" ; son phylactère est tenu en haut par la main droite et en bas par la main gauche. Son visage est rond mais très érodé, ses cheveux sont mi-courts, dégageant la nuque mais cachant les oreilles. L'aile gauche est brisée.

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Le Père et le Fils ont la même taille, sont assis sur la même cathèdre (visible sur les côtés) se ressemblent malgré des caractères de distinction, et les pans de leurs capes se croisent devant leurs genoux et forment par leurs plis cassés et cannelés ou couchés un seul ensemble de lignes convergentes verticales ou diagonales. Les pieds ne sont pas visibles, permettant de considérer que les deux personnes se rejoignent dans la partie basse. C'est un trait qui se retrouvent aussi sur les groupes d'Anne trinitaires où la mère (sainte Anne) et la fille ont la même taille.

Tandis que le Christ bénit de la main droite, Dieu le Père tient le globe terrestre (un orifice supérieur indique que ce globe portait jadis une croix). Les deux Personnes posent la main sur le livre central qui est ouvert, celui des Écritures.

 

Les épaules sont tombantes, effacées par le poids des lourdes chapes. Les deux personnages portent des aubes bouffant au dessus de la ceinture, et recouvertes d'une chape (chape pluviale des dignitaires de l'Église d'alors) maintenue par une agrafe, ronde, au bord moulurée pour le Fils et en forme de marguerite pour le Père. Le motif du galon plat en bordure est de losanges alternés avec des deux-points et des cercles.

Dieu est coiffé d'une couronne à fleurs de lis.  Les visages s'inscrivent dans un rectangle et sont allongés par une barbe. Celle du Christ, plus courte que la chevelure, présente des mèches séparées à trois rangs bouclés. Celle de Dieu est à quatre rangs, diminués en pointe avec une allure orientale de guerrier babylonien.

Les yeux  à double paupière sont creusés dans leur orbite, — et E. Le Seac'h remarque que c'est ce que faisait le Maître de Quilinen —, mais en rond et en plus bridés. On remarquera que, pour le calvaire de Mellacce Maître a utilisé le granite et le grès arkosique (arkose = Grès feldspathique avec plus de 25% de feldspaths).

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Les arêtes du nez sont légèrement courbées mais le nez est fin, droit, voire pointu (Père). Les pommettes sont saillantes. Les bouches sont fines.

Les cheveux du Christ atteignent les épaules, ils sont enroulés et striés mèches par mèches. Ceux de Dieu le Père sont séparés en trois boucles de chaque côté.

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La datation.

"La sculpture est à dater des environs de 1550  par tous les détails marquants (formes des agrafes, motifs des galons, plis couchés repassés des tissus, ligne archaïsante des visages. L'œuvre de G. Guillerme (?) se situe dans une période de transition entre le médiéval appuyé des Maîtres de Tronoën, de Quilinen, de Brasparts et l'esprit de la Renaissance qui se diffuse progressivement dans le Léon et la Cornouaille" (E. Le Seac'h p. 251)

Les experts de la base Palissy indiquent :  4ème quart du XVème siècle.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000136.

Le matériau.

La couronne, la main droite du Christ et le paan de sa chape sont brisés, montrant une pierre grise au grain très fin, tandis que le groupe est recouvert d'une couleur ocre jaune parmi laquelle se discernent quelques traces de polychromie rouge.

Cette pierre a été identifiée comme étant du grès feldspathique ou grès  arkosique.

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"Le faciès gréso-feldspathique est formé de quartz non jointifs – ce qui facilite le façonnement – et de plagioclases, moins nombreux, dans un fond phylliteux qui rend compte du caractère tendre de la roche (la nuance verdâtre est due à la chlorite). Ce grès feldspathique fournit de beaux moellons et des pierres de taille, voire même des éléments aptes à la sculpture (Eveillard, 2001)." (Louis Chauris 2012) voir Eveillard, J.-Y., 2001 – Les grès feldspathiques du bassin de Châteaulin dans l’architecture et la sculpture des siècles passés, La pierre en Basse-Bretagne, Brest, Université de Bretagne occidentale, CRBC, p. 41-53.

"Ces grès ont aussi été mis en oeuvre dans la statuaire : parmi bien d’autres, évoquons les statues dressées au chevet de l’église de Laz, la statue de Saint-Maudez au Vieux-Marché (Châteauneuf-du-Faou), celle de Saint-Nicolas dans la chapelle N.-D. de Hellen (Edern), plusieurs personnages du célèbre calvaire de Pleyben… Quelques éléments de la chapelle – ruinée – de Saint-Nicodème, en Kergloff, ont été remployés lors de la reconstruction de la chapelle Saint-Fiacre de Crozon, après la dernière guerre ; en particulier de superbes sculptures d’animaux ont été emplacés à la base du toit dans la façade occidentale (Chauris et Cadiou, 2002).

Dans un terroir dépourvu de granite, artisans et artistes locaux ont su mettre en œuvre un matériau qui, au premier abord, ne paraissait pas offrir les atouts de la « pierre de grain » qui affleure au nord et au sud du bassin. Ce matériau local, utilisé dans les édifices les plus variés, confère au bâti du bassin de Châteaulin une originalité architecturale. Son association fréquente aux granites « importés » induit un polylithisme du plus heureux effet. Parfois, le grès a même été exporté vers les bordures du bassin, au-delà de ses sites d’extraction. Du fait de ses aptitudes à la sculpture, le grès vert a été très tôt recherché pour la statuaire. Il joue localement le rôle des célèbres kersantons de la rade de Brest, à tel point que, dans un musée dont nous tairons le nom, une statue du xvie siècle, a été rapportée au kersanton, alors qu’en fait elle est en grès vert : hommage inconscient à ce dernier matériau ! L’emploi de cette roche singulière, constant pendant plusieurs siècles (au moins du xvie au début du xxe siècle) paraît aujourd’hui totalement tombé dans l’oubli. Ses qualités devraient susciter une reprise artisanale, tant pour les restaurations que pour les constructions neuves." (Louis Chauris 2012a)

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Autres statues en grès feldspathique.

-La Pietà (en fait une Déploration) du calvaire de Laz, datant de 1527, est en grès feldspathique. Ce matériau avait déjà été utilisé en 1350 pour un cavalier mourant et deux soldats de l'extérieur du chevet de l'église.

-La Pietà de la croix de l'église de Briec-sur-Odet, dans le même matériau, est également datée vers 1527.

-De même, la Pietà de l'église Saint-Jean-Baptiste de Plourac'h, sur le même modèle que la précédente, est en grès feldspathique polychrome. et datée de la même période.

-Dans cette église, trois autres statues de la chapelle des fonts sont sculptés dans la même pierre : celles de sainte Marguerite, de saint Adrien, et de saint Patern.

Ces six statues sont attribuées au même artiste, nommé par convention le Maître de Laz.

-Dans l'église de Châteauneuf-du-Faou, la sculpture en grès arkosique de la Trinité adopte le modèle des Trônes de grâce.

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 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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L'inscription en caractères gothiques : 

On y lit :

: M : G : GUILLERM : F.

Certaines lettres sont perlées, d'autres sont ornées au niveau des panses,  les fûts ou hampes sont bifides, les fûts sont droits et leurs  empattements sont en losanges, comme dans l'écriture gothique textura  quadrata.

La fin du nom est constituée, après un signe brisé que nous lisons comme un -r-, par quatre fûts droits identiques, ce qui incite Castel ou Le Seac'h à lire : M : G : GUILLERMI : F, "Messire G : Guillermi m'a fait".

Ils interprètent en effet le F final comme l'abréviation de "fait" :

Yves-Pascal Castel écrit  dans Artistes de Bretagne :

"GUILLERME ou GUILLERMYE (Guillaume) Sculpteur. Auteur du groupe en pierre de la Trinité dans le porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. L'inscription porte : M:G:GUILLERMI : F. Est-ce le même que Guillaume Guillermin, de Morlaix ? Ce dernier est "maître tailleur d'images et peintre à Morlaix (église Saint-Jean deSaint-Melaine) et a réalisé en 1561 avec Jacques Chrétien un tabernacle, peint les statues de saint Jean et de la Vierge et sculpté une statue de la Madeleine. Mais il s'agit là d'oeuvres en bois, et non de sculpteur de pierre.

Le patronyme GUILLERME avec la forme GUILLERM ou celle de GUILLERMI n'est pas attesté sur Geneanet à Clohars-Fouesnant. Néanmoins, dans la très grande majorité des inscriptions lapidaires des statues, le F final indique le Fabrique (fabricien), c'est à dire le commanditaire, et je considère que seule la mention explicite "m'a fait" ou en latin fecit autoriserait à ne pas voir ici le nom d'un paroissien exerçant la charge annuelle dans la fabrique.

L'initiale du prénom est peut-être ornée d'un -u- suscrit à la fin du paraphe.

Un autre élément troublant est le M — particulièrement orné — précédant l'initiale du prénom. Il qualifie en général un membre du clergé, le recteur en règle, et est l'abréviation de "Messire". Il serait parfaitement incongru qu'un sculpteur puisse porter ce titre.

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 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

 la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

la Trinité dite "du psautier" (milieu XVIe, grès feldspathique),  du porche sud de l'église de Clohars-Fouesnant. Photographie lavieb-aile 2023.

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DISCUSSION. LA THÉMATIQUE DES GROUPES SCULPTÉS DE LA TRINITÉ.
 

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François Boespfulg distingue principalement, dans les représentations de la Trinité dans l'art, les Trinités du Psautier, où le Père et le Fils ont la même taille, à peu près la même figure, et sont côte à côte, des Trinités rédemptrices ou Trinités souffrantes, elles-mêmes divisées en Trône de grâce (le Père tient son Fils crucifié, placé entre ses jambes) et en Compassion du Père, où Dieu tient le Christ mort comme le fait la Vierge le fait dans les Pietà ou Vierge de Pitié. 

 

 

I. La « Trinité du psautier ».

 Elle est ainsi appelée en raison de son rapport avec le premier verset du psaume 109. « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à ma droite »… Sur toutes ces images, deux trônes identiques et proches l’un de l’autre, pour le Père et le Fils,  ou le même trône. On retrouve ces images dans des enluminures après 1200, dans des monastères, puis chez des souverains. Plus tard sur des Livres d’heures. La plus ancienne semble être celle du Psautier de Cantorbery (1210)

II. Le Trône de grâce On y voit Dieu le Père siégeant, rarement debout, qui tient le Fils en croix entre ses genoux, comme pour le proposer à la méditation du spectateur tandis qu’une colombe dont l’emplacement varie symbolise l’Esprit. Cette représentation, caractéristique de l’art occidental et inconnue en Orient, tire son nom d’un passage de la Lettre aux Hébreux : « Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours. » (He 4, 16). 

III. La Compassion du Père .

IV.  La Trinité triandrique Les trois Personnes sont représentées sous forme humaine. Dans les images les plus anciennes elles sont souvent de face, assises côte à côte, un peu comme des triplés. Puis progressivement le groupe va s’animer et les Personnes se détacher les unes des autres, chacune présentant un attribut permettant de l’identifier.

V.Enfin, la Trinité trichéphale ou Trinité trifons .Cette représentation apparaît au XIIIème siècle. On y voit un être humain ayant au dessus du tronc soit trois têtes, soit une tête unique composée de trois visages. Pouvant induire que la Trinité est une sorte de monstre, elle fut interdite en 1628 par le pape Urbain VIII.

Enfin les Couronnements de la Vierge montrent souvent Marie couronnée par les trois personnes de la Trinité.

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Voir :

Les peintures murales (fin XIVe) de la chapelle de Jean Chiffrevast de la cathédrale de Coutances.

 

 

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La représentation de la Trinité en Bretagne (F. Boesplug).

"La Bretagne est la province de France où la Trinité fut le plus à l’honneur dans l’art entre le xve et le xviie siècle, notamment dans la statuaire, en bois polychrome ou en pierre, du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan. Les deux types iconographiques les plus prisés furent le Trône de grâce et la Compassion du Père, autrement dit des Trinités souffrantes (ou Trinités rédemptrices) où se dit la souffrance du Père en son Fils et la participation de toute la Trinité à l’œuvre de la Rédemption. François Boespflug  a rassemblé d’environ 150 objets sur ce thème en Bretagne et en a analysé les principales particularités.

Parmi les  150 œuvres réunis dans son corpus observé en Bretagne F. Boespflug compte 90 statues ou reliefs du type Trône de grâce, la plupart en bois polychrome, une trentaine du type Compassion du Père, dont celle du Cléguérec , moins d’une dizaine de Trinités du psautier (parmi lesquelles deux bas-reliefs et un vitrail de 1548 à la chapelle Notre-Dame du Crann, où la Trinité couronne une représentation du martyre de saint Laurent), ainsi qu' une vingtaine d’images relevant d’autres types ou inclassables parmi les catégories iconographiques habituelles : Vierges ouvrantes avec un groupe de la Trinité dans leur sein, comme à Saint-Matthieu de Morlaix, Sainte-Famille (Chapelle Notre-Dame du Bon Secours, Kergloff, tableau d’autel, XIXe siècle), apparition dans le ciel d’un Triangle avec oeil inscrit, etc.

Les «Trinités du psautier » sont :  celle en bois polychrome du musée départemental breton de Quimper R 1885:1:1 (XVe-XVIe), celle en pierre polychrome de Dinéault, de la fin du XVe siècle, et celle du porche de Clohars-Fouesnant (église Saint-Hilaire), qui est privée de sa Colombe. » d'après F. Boespflug

 

 

PRÉSENTATION DES TRINITÉS DU PSAUTIER DE BRETAGNE.

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A. LA TRINITÉ DU MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE QUIMPER.

Bois polychrome sculpté en haut-relief.

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La proximité de ce groupe avec celui de Clohars-Fouesnant est évidente :

 

"Le Père et le Fils sont assis côte à côte sur le même trône de part et d'autre d'un axe de symétrie matérialisé par la colombe de l'Esprit dans la partie haute et par la main de l'ange dans la partie basse.
Le Fils est à la droite du Père. De sa main droite, il bénit et de sa main gauche, il tient un livre ouvert qui repose sur ses genoux et qui porte une inscription gravée. Sa barbe est plus courte que celle du Père et ses cheveux sont divisés en tresses déliées. Le Père porte une chevelure et une barbe abondantes et bouclées. Ses cheveux sont ceints d'une couronne royale. Dans sa main gauche, il tient la boule du monde. Tous deux sont vêtus d'une tunique à plis fins et multiples, serrée à la taille et retombant par-dessus la ceinture, et d'un manteau retenu sur la poitrine par un fermail ouvragé de forme octogonale.
Le bas du manteau du Père aux nombreux cassés et anguleux revient en tablier sur leurs genoux et cache leurs pieds. On observe un jeu sculptural de la figuration. Il n'y a en effet que trois genoux, limitant deux triangles. Ce jeu des triangles est repris dans la partie haute par les têtes des deux personnages limitant un triangle dans lequel s'inscrit la Colombe.
Le groupe s'insère dans un ovale de quatorze anges. Cinq d'entre eux portent des intruments de musique. En partant du haut, vers la droite, une vièle, un orgue portatif, une harpe, une mandore ou mandola (sorte de petit luth) et un psaltérion. Ils sont représentés en buste, tous vêtus d'une tunique. Ils offrent un visage rond d'où émane un air de bonhomie un peu rustique. Ils sont nettement individualisés. En suivant le même ordre que précédemment, le premier : cheveux bouclés ; le second : cheveux bouclés avec un bandeau doré ; le troisième : cheveux tombants ; le quatrième : cheveux hirsutes ; le cinquième : cheveux longs ; le sixième : cheveux bouclés, mains jointes ; le septième : cheveux "à l'ange" ; le huitième : cheveux bouclés ; le neuvième : de dos, tresse dans le dos, bandeau doré ; le dixième : couronne perlée avec feuillage ; le onzième : cheveux hirsutes ; le douzième : double couronne de roses, cheveux longs ; le treizième : cheveux longs avec une frange sur le front ; le quatorzième : cheveux bouclés et front dégarni.
L'encadrement de ce médaillon est formé de nuages conventionnels, constitués de coeurs "tête-bêche", uniformes et symétriques.
Le sculpteur a insisté sur les nombres impairs, les nombres sacrés. Les quatorze anges résultent de l'assemblage de nombres impairs (cinq d'entre eux portent des instruments, plus neuf autres... qui participent de l'harmonie universelle). Le nombre trois de la Trinité est matérialisé par les trois triangles du Père, du Fils et de la Colombe."

https://musee-breton.finistere.fr/fr/notice/r-1885-1-1-sainte-trinite-musee-departemental-breton-b171cfed-d40f-453e-a4bb-caece2c23958

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Copyright Musée Départemental Breton

 

 

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B. LA TRINITÉ DE L'ÉGLISE DE DINÉAULT (29)

Comme à Clohars-Fouesnant, ce groupe en pierre montre le Père couronné, et tenant le globe de l’univers tandis que le Fils bénit ;  et là encore l'artiste a tenté de rendre la consubstantialité voire la circuminsession des deux premières Personnes de la Trinité en enveloppant si bien leurs genoux sous un même manteauqu’on croirait qu’elles n’en ont ensemble que deux.

De même également, les deux personnes tiennent ensemble un livre ouvert. Mais  sur la tranche du livre est juchée la Colombe et on y lit  l’introït de la messe de la fête de la Trinité : Benedicta sit sancta et individua Trinitas… .

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Voir mon article :

L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault VI : Le retable de la Trinité.

Photographie lavieb-aile

 

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C LA TRINITÉ DE L'ÉGLISE DE SAINT-AIGNAN

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d. Les GRANDES HEURES d'ANNE DE BRETAGNE PAR J. BOURDICHON, 1503-1508.

 

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BnF latin 9474.

 

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PRÉSENTATION D'AUTRES TRINITÉS DE BRETAGNE.

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Cléguerec. Trône de grâce. Retable, bois sculpté polychrome, XVIe siècle

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Spézet, chapelle Notre-Dame-du-Crann. Trône de grâce.  Retable, bois polychrome.

https://www.lavieb-aile.com/2016/06/les-retables-de-la-chapelle-notre-dame-du-crann-de-spezet-finistere.html

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Photographie lavieb-aile.

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Église de Châteauneuf-du-Faou.

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Photographie lavieb-aile.

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Église de Loqueffret. Retable : trône de grâce

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Photographie lavieb-aile.

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L'arc de triomphe de l'enclos de Pleyben. Kersanton. Trône de grâce.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle de la Trinité de Pleyben. Kersanton polychrome. Trône de grâce.

 

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Photographie lavieb-aile.

 

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Rumengol, bois polychrome. Trône de grâce.

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Retable de la Trinité , église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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L'église Saint-Jacques de Locquirec . Photographie lavieb-aile.

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La Vierge ouvrante de l'église Saint-Matthieu de Morlaix. Trône de grâce.

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Photographie lavieb-aile.

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Fontaine Saint-Thivisiau, Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Henri),1906, Notice sur Clohars-Fouesnant, Bull. diocesain d'histoire et archéologie p. 65

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/6550c9a397317f36a001ec0ce9b9320f.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/68e44d4982e68d65583712db5573df22.pdf

BOESPLFUG (François), 2009, "La Trinité dans l’art breton (XVe-XVIIIe siècle) Esquisse d’une enquête",  Revue des sciences religieuses 83/4 | 2009
 

BOESPLFUG (François),Yolanta Zaluska 1994, Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident de l'époque carolingienne au IVe Concile du Latran (1215) , Cahiers de civilisation médiévale  Année 1994  Volume 37  Numéro 147  pp. 181-240 http://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1994_num_37_147_2591

— COUFFON (René), 1988; Notice sur Clohars-Fouesnant, in Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/381a591365aa013e3ade171dc06ff221.pdf

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle, éditions Presses Universitaires de Rennes, page 250, illustration fig. 257 

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27 mai 2023 6 27 /05 /mai /2023 10:56

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic : son Pardon de la Saint-Jean le 23 juin 2018.

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

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— La chapelle Saint-Jean-Baptiste :

 

 

 

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a) Le rassemblement des porteurs des croix et des bannières.

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À la différence du Pardon de Saint-Côme et Saint-Damien, les délégations du Pays de Porzay ne sont pas présentes, et seules les deux croix et les deux  bannières principales de la commune sont présentes : celle réalisée par Le Minor, portée par les hommes derrière la croix, et celle de Marie et sainte-Thérèse, restaurée récemment, portée par les femmes.

.Pour l'étude des bannières et des costumes, voir l'article sur le Pardon de Saint-Côme

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La croix de procession.

Elle présente toutes les caractéristiques des "Croix de procession finistériennes" (Yves-Pascal Castel) du XVIe et XVIIe siècle, mais, si c'est elle qui correspond à la désignation Croix de procession n°3 de la notice Palissy, elle date de la fin du XIXe ou début XXe.

En laiton : argenté, repoussé, ciselé, on  y trouve en effet  la présence de fleurons en forme de boules godronnées au bout des branches (ornées de fleurs de lys) , un nœud architecturé renferment quatre figurines (deux manqueraient), les deux  clochettes  sous la traverse de la croix, et la Vierge et Saint Jean portés par des branches, encadrant un Christ en croix. 

Les figurines du nœud en forme d'architecture gothique sont Saint Pierre, une vierge et martyre tenant sa palme, saint Yves et un saint évêque. 

Nous la verrons détacher sa silhouette emblématique dans le ciel de l'été débutant.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Les costumes.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Tout Pardon finistérien, même s'il n'est pas une troménie (tro minihi, "tour du monastère celtique") comme à Locronan (mais aussi Bourbriac, Gouesnou, Landeleau, Plabennec ou Plouzané) ou une procession giratoire répétée plusieurs fois autour d'une fontaine, est une circumambulation, reprenant un rituel qui existe dans le monde entier -de l’Irlande à l’Inde et au Moyen-Orient, de l’Asie à l’Afrique- et est attestés et décrit depuis l’Antiquité védique et gréco-romaine jusqu’à nos jours, c'est à dire un  phénomène de sacralisation d’un territoire et de re-création d'un rituel de fondation. (cf. Joel Hascoët 2010)
Cette circumambulation se doit d'être  dextrogyre ou horaire, dans le sens des aiguilles d'une montre.

Aujourd'hui, la procession va quitter le sanctuaire par sa porte sud, va tourner autour de la chapelle, puis descendre la cinquantaine de mètres vers la fontaine, où le prêtre va puiser de l'eau et en asperger les bannières et les fidèles. La croix vient en tête, puis la bannière paroissiale, puis la bannière portée par les femmes, puis arrive le reliquaire entre ses deux porteurs, puis le prêtre et ses acolytes, et enfin la foule des fidèles reprenant les cantiques anciens.

Quatre croix, deux bannières et le brancard du reliquaire, cela nécessite 14 porteurs/euses qui se relayent, car l'effort est réel. Nul souci de folklore et d'effet touristique, mais une gravité digne mais jamais bigote. Je n'ai pas l'impression d'une reconstitution historique, mais de connaître à mon tour cette profonde et intense émotion esthétique que Mathurin Méheut a exprimé dans ses toiles.

 

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La descente vers la fontaine.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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L'arrêt devant les blés mûrs.

La procession doit s'arrêter car la voie vers le fond du vallon par le raide escalier n'est pas praticable pour elle. Après avoir traversé l'ombrage des saules, elle fait face au soleil des  moissons aussi bien que, le 3 juin dernier, elle faisait face à la Baie de Douarnenez pour le pardon de Côme et Damien.

 

Étoile de la mer voici la lourde nappe
Et la profonde houle et l’océan des blés
Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
Voici votre regard sur cette immense chape (Péguy)

 

Cette proximité du ruisseau qui coule vers la plage de Pentrez et la mer toute proche, cette étendue de blé proclamant l'été, les chants des oiseaux se mêlant aux cantiques, le parfum des fleurs des arbustes sauvages et celui des chaumes chauffées à blanc,  cette sirupeuse chaleur de fin de journée, tout participe à célébrer non seulement un  saint et son sanctuaire, mais les noces d'un terroir et de ses habitants, celle de la nature et de la magie du monde avec les hommes. 

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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L'aspersion et la remontée vers la chapelle.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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L'entrée dans la chapelle par la porte occidentale.

Le porteur de la croix de procession passe le premier.

 

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Pendant cette entrée de la procession et des fidèles, le sonneur sonne la cloche à toute volée.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Quand le reliquaire parvient à l'entrée, les porteurs l'élèvent en travers de la porte, et les fidèles passent en dessous en le touchant.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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C'est le reliquaire de 1578 avec les figurines de saint Côme, de saint Pierre (bien visibles à travers la vitre)  et de saint Damien . Il contenait  les reliques du Christ (couronne et robe) des saints Côme et Damien, de saint Pierre, de saint  Meen, de Marie-Madeleine. 

 

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Le Pardon de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Mathurin Méheut a représenté cette scène dans un Pardon plus grandiose, en illustration de Au Pays des Pardons d'Anatole Le Bras (1937).

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Copyright Musée départemental breton.

 

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SOURCES ET LIENS.
 

— BASE MERIMÉE, Notice :

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IA00005245

 

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_8=REF,REFA&VALUE_8=IA00005245

— CASTEL (Yves-Pascal), s;d, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, Société Archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_nic.html

 

— COUFFON (1988)

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

 

— DANIEL (Tanguy)  "T.D"  (*), 2002, article sur la restauration de la chapelle Saint-Jean-Baptiste pour le Cahier 15 de  La sauvegarde de l'art français, Numéro 15 , Picard, 2002, pages 190-192.

(*) très vraisemblablement Tanguy DANIEL, Professeur d'histoire et géographie (en 2005). - Président honoraire de la Société archéologique du Finistère (en 2005)

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/wp/wp-content/uploads/saint-nic-c15.pdf

 

 

— DILASSER (Maurice), 1979, La chapelle Saint-Jean in Un pays de Cornouaille Locronan et sa région. Paris, Nouvelle Librairie de France. page 632.

 

— OLIVIER ( Corentin), 2014, Les charpentes armoricaines : inventaire, caractéristiques et mise en œuvre d’un type de charpente méconnu, Mémoire de master 2, Université Rennes 2, sous la direction de Pierre-Yves Laffont et Vincent Bernard, 2014, 410 p.

— OLIVIER ( Corentin), 2016, « L’archéologie des charpentes anciennes (xive -xvie siècles) au service de la connaissance des forêts du Massif armoricain », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t XCIV, 2016, p. 109- 121.

— PARCHEMINOU ( Corentin), 1930  “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,” 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Saint-Nic

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