LesMéduses (2015) de Bloas sont des mobiles constitués de onze coupoles en osier supportant des centaines (2500) de petites pièces de faïence peintes sur les deux faces de petits bonhommes, versions miniatures des gigantesques personnages.
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L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
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II. L'escalier permet d'accéder à l'étage ... et d'admirer divers Géants.
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L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
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III. À l'étage, une rambarde circulaire domine le hall de réception.
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Cet espace central sert à exposer dix photographies des Géants de papier, collés dans l'ancienne prison de Pontaniou (1991) ou sur le pont de Recouvrance (2017) à Brest, à New-York (2013), au cimetière de navires de Landévennec (2013), à Chañaral au désert d'Atacama au Chili et sur les mines de cuivre (résidence de 2016) , ou à Taïwan (2016) et à Ouessant (2019).
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L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
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IV. Tout autour, les murs exposent des œuvres de différents formats consacrés aux travailleurs de réparation navale, et du port de Brest.
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L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
L'exposition "A vif" de Paul Bloas au Musée des beaux-arts de Brest. Photographie lavieb-aile 2022.
Le paravent de la côte de Coromandel, La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, Chine, période Kangxi (1662-1722), exposé au Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. 12 panneaux d'un ensemble de 24 panneaux, bois laqué d'exportation, fin du XVIIe siècle. dépôt du musée Guimet Paris.
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PRÉSENTATION.
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Un paravent chinois, uvre exceptionnelle constituée de 12 panneaux, datant de la fin de 17è siècle, est installé depuis 2013 au Musée de la Compagnies des Indes à Port-Louis dans le Morbihan, par dépôt du Musée Guimet de Paris. Il proviendrait de la collection d'I. Oppenheimer.
Fabriqué en Chine durant la dynastie mandchou Qing (1644-1911), ce paravent est façonné au début du règne de Kangxi (1662-1722). Son règne, marqué par l’ouverture de la Chine au commerce avec les Occidentaux, fut particulièrement bénéfique pour les arts, et pour la laque en particulier : Kangxi avait son laqueur attitré, Liu Yuan (1642-1691), expert des incrustations de nacre et des statues de "laque sèche". Des manufactures de laque étaient établies au Palais.
Réalisés à l'origine pour les élites chinoises, ces paravents en "laque de Pékin" suscita l'engouement des européens dès le 17e siècle et et cet attrait pour le goût chinois grandit au 18e. Outre le thé et les céramiques, les laques font l’objet de ce commerce international. Ils prennent l’appellation de laques de Coromandel, du nom de la Côte Ouest de l’Inde par laquelle ils transitaient.
Ainsi, la cargaison du vaisseau l'Amphitrite, de la Compagnie des Indes, arrivant à Lorient en 1703, comporte 4 grands paravents de la Chine en relief à ramage d'or , de 12 feuilles chacun, et 2 grands paravents d'agathe, 2 paravents de la Chine en relief, 72, et 363 petits paravents de Chine.
Ce paravent chinois est un objet rare, aux dimensions impressionnantes (12 panneaux d’une hauteur de plus de 2,50 mètres et d’une longueur totale qui atteint presque 7 mètres) . Ce paravent en laque de Coromandel mesure près de sept mètres de long sur une hauteur de plus de 2,50 mètre de large Il a été dédoublé, comme c'était l'usage, à son arrivée en France au début du 18e siècle : la face de chacune des 12 feuilles a été séparée de son dos afin de créer deux fois 12 panneaux. Il a été restauré par l'atelier Brugier.
L’une des faces représente une grande demeure chinoise avec ses dépendances et ses jardins dans laquelle se déroule une fête dans un palais ; c'est la fête d'anniversaire d'un mandarin, représenté au centre avec ses épouses, concubines et domestiques . Elle est exposée au sein de l’exposition permanente au Château des ducs de Bretagne à Nantes
L’autre face est celle qui est présentée à Port-Louis.
Généralités : les laques de Coromandel.
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Le paravent, bing-feng en chinois, signifie mot à mot la « barrière contre le vent (ou courant d'air) ». Il semble avoir été en usage en Chine depuis la haute Antiquité, quoique son origine soit obscure. Outre comme « barrière contre le vent », il servait aussi comme meuble de faste, par exemple, placé derrière le trône du souverain. Il est utilisé pour « protéger des mauvais esprits ».
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"Le type des laques dits « de Coromandel » a été créé en Chine vers le milieu du XVIIe siècle. Leur nom, celui de la côte orientale de l'Inde, a été donné par les Anglais du fait que c'était dans les ports de cette côte que ces laques, exportés de Chine vers l'Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles, étaient transbordés des jonques chinoises sur les navires des compagnies des Indes. Ce sont des cabinets et surtout de vastes paravents de douze feuilles pouvant atteindre 3 mètres de hauteur et 60 centimètres de largeur pour chaque feuille. À l'origine, ils constituaient des présents offerts en Chine à de hauts dignitaires.
Devenus articles d'exportation à partir du règne de Kangxi, ils connurent une grande vogue en Europe. Beaucoup d'entre eux étaient d'ailleurs démembrés à leur arrivée et découpés en panneaux pour orner des commodes.
La technique inaugure un nouveau mode de décoration. Le bois est recouvert d'un tissu fin, maintenu par un enduit de colle végétale et de schiste pulvérisé, soigneusement aplani. Le laque uni, presque toujours noir, parfois brun et plus rarement rouge, est ensuite posé en couches successives atteignant environ 3 millimètres d'épaisseur. Le décor, cerné d'incisions profondes et modelé en creux, est alors peint au moyen de pigments colorés mats, verts, rouges, bleus et blancs, souvent accompagnés d'or, qui contrastent avec le brillant du laque. Les plus beaux paravents, parfois datés, comportent de vastes scènes animées de personnages ou des paysages à grande échelle. Ils occupent toute la surface, à l'exception de larges bordures ornées, en général, de symboles de bon augure. La fabrication a continué au XIXe siècle, mais avec des motifs plus secs et plus encombrés." (Daisy LION-GOLDSCHMIDT encyclopaedia Universalis)
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VUE D'ENSEMBLE.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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VUE DES DOUZE PANNEAUX DE DROITE À GAUCHE.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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LES SCÈNES DE CHASSE DE L'EMPEREUR DANS SA RÉSERVE DE MULAN.
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Lecture de droite à gauche des panneaux n°2 à 11.
Le sujet est une scène de chasse de l'empereur dans sa réserve de Mulan, établie depuis le Xe siècle entre Pékin et la Mongolie, dans l'actuelle province du Hebei, et qui s'étendait sous l'empereur Kangxi sur 14 000 km². Ces chasses d'automne étaient pratiquées à partir de sa résidence d'été de Bishushanzhuang. Une série de rouleau du Musée Guimet, datant du XVIIIe siècle, en dépeint les différentes phases.
"À chaque chasse, un mandarin faisait former un cercle à une troupe de cavalerie pour cerner un endroit de la prairie. Puis, portant un masque de cerf et imitant le brâme du cerf, il attirait les biches en quête de partenaire pour l'accouplement. Les cerfs eux aussi se rameutaient pour s'affronter. Les autres animaux en profitaient pour venir attaquer les biches. Les cavaliers rétrécissaient alors le cercle petit à petit et le privilège de la première flèche était évidemment laissé à l'empereur. Le second à tirer était le fils de l'empereur, le troisième son petit-fils puis seulement les autres membres de la famille impériale.
Chaque partie durait une vingtaine de jours. À la fin de la saison de la chasse, un grand banquet était organisé où l'empereur récompensait les dignitaires en leur octroyant des prix.
Mais ce n'est pas que le loisir de la chasse qui faisait venir l'empereur dans ces contrées. La réserve de chasse est située entre Beijing et la Mongolie, et occupe donc une position stratégique importante. La chasse organisée par les Qing était en fait un prétexte pour effectuer des manœuvres militaires."
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneau n°2. Un chasseur traverse un pont, la pique sur l'épaule. En fond, un paysage de rochers, de pins et de nuages.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneaux n°3 et 4. En bas, des chasseurs accompagnent deux chameaux chargés (de peaux?) . Au milieu, une femme sous un pavillon, vise avec son arc un oiseau, en compagnie de sa servante. En haut, un chasseur vise aussi un oiseau.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneau 4 : dans la forêt, le pavillon de chasse et ses oriflammes.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneaux n°4 (suite) et 5. En bas, un cavalier poursuit un lapin le long d'une rive. Au milieu, deux cavaliers chassent un (daim). En haut, décor de montagnes escarpées, de pins et de nuages.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneaux n°5 et 6. Une troupe de 18 cavaliers, dont l'empereur, poursuivent un cerf, qui est saisi par un chien. Ils traversent un lac. En haut, deux chasseurs, et une grue parmi des pins.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneaux n°7. Un homme (moine? ) présente un mets ou une offrande aux chasseurs. En haut, deux chasseurs ramènent un sanglier.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneaux n°8 et 9. En bas, trois chasseurs capturent un tigre. Au milieu, deux chasseurs poursuivent un renard. En haut, un cavalier chasse parmi les pins. Plus haut, deux oiseaux.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Panneaux n°10 et 11. Cinq chasseurs parviennent sur ce qui ressemble à une île : les cavaliers sont suivis de leurs serviteurs portant du gibier, dont un cerf.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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LES BORDURES ET LEURS FRISES.
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Cette grande scène de chasse déployée sur les dix feuilles centrales est entourée d'une large bordure qui constitue la 1ère et la 12ème feuille et qui se déroule en haut et en bas des dix autres feuilles; elle est constituée elle-même de trois registres, avec de l'intérieur vers l'extérieur, un fin galon rouge enserrant une petite frise d'entrelacs entourant une fleur dorée, puis au centre une succession d' objets (les "cent antiques") et animaux mythiques de bon augure , et sur le bord, des dragons à trois griffes et à queues en volutes, affrontés autour d'un rouleau de papier.
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Je suis mal placé, en tant que visiteur amateur du Musée, pour analyser ces motifs. Sur ceux de la face opposée, exposée à Nantes, je peux me rapporter à une vidéo Youtube qui en détaille quelques-uns, mais qui sont différents de ceux présents sur cette face. Ce sont, à Nantes des vases, crabes, tortues, cerfs, ou sceptres, chaque objet ou animal représenté étant symbolique. On y trouve des jades, des vases rituels ou archaïques pour contenir l'alcool et les mets lors des cérémonies sont une évocation des temps glorieux, des corbeilles de fruit, des chaudrons, un Phénix symbole d'éternité, un cerf symbole de longévité, une grue symbole de longue vie, sagesse et de position sociale élevée.
Des disques bi (percé d'un orifice symbole du Ciel rond et infini ), symboles de la création, du rang social et du pouvoir suprême, accompagnent le sceptre ruyi ( symbole de la souveraineté, porté par les dignitaires impériaux bonne fortune ), et qui se trouve aussi sur cette face,
La frise extérieure montre , comme ici, des paires de dragons archaïques à trois griffes renvoyant à un mandarin impérial, les dragons à 5 griffes étant réservés à l'empereur. Mais ils y entourent le caractère shou, signe de longévité mais aussi d'anniversaire de naissance, renvoyant à la scène centrale.
La frise intérieure présente une succession de lotus, symbole de la perfection, l'intégrité et la pureté sans tache. Ils sont encadrés par des entrelacs carrés, où on peut reconnaître des dragons stylisés.
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Les motifs de la face présentée ici.
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Je parviens à identifier des vases contenant des fleurs et épis, des double rouleaux de papier noués d'un ruban, des bonzaï, des chaudrons, des cassolettes, une théière, des médailles et médaillons, des éventails au manche noués d'un ruban, une colonne (jade?) où un dragon tente de saisir une queue de poisson, des tablettes portant des caractères chinois, un instrument de musique (guzheng) dans son étui. Très peu d'animaux : un papillon stylisé.
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Tous sont peints sur la laque gravée : on ne trouve pas ici ces incrustations des "cent choses précieuses — bai bao qian— utilisant la nacre, l'ambre, les pierres ou l'écaille de tortue. Mais ces objets sont tous symboliques : ils attendent leur analyse par un expert, et le déchiffrage des inscriptions.
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Vue générale des bordures.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Les dragons affrontés de la frise extérieure.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Un petit dragon.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
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Les inscriptions.
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La Chasse de l’empereur Kangxi dans la réserve de Mulan, paravent de la côte de Coromandel, Chine, période Kangxi (1662-1722), Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Photographie lavieb-aile 2022.
— Camille Gronkowsky LES PARAVENTS EN LAQUE DE COROMANDEL, Revue Renaissance de l'art français, novembre 1919, pages 484-492. Pages disponibles en fac simile sur gallica
L'amateur que je suis aime s'appuyer sur des sources valides, les opinions de solides et péremptoires experts. Mais ici, cherchant à m'enquérir sur ces statues que je jugeais magnifique, je ne trouvais aucune description ; et l'image disponible en ligne décrit en titre les sculptures de saint Pierre et de saint Renan, ce qui est insolite.
Elles sont disposées derrière les ultimes rangées de banc du fond de la nef, du côté sud, sur une console moderne, et elles échapperaient à l'attention du visiteur si elles n'étaient pas remarquablement éclairées. L'or des robes, le rouge ou l'orangé des manteaux, le rose des carnations attirent le regard.
Ici, abandonnant tout espoir de réponse, et sans guide, je multiplie les questions : d'où viennent-elles ? D'un calvaire comme celui, du XVIe siècle, de Kerflouz ? Mais elles ne sont pas géminées. D'une chapelle de Pleyben ? D'un Credo apostolique ? Paul n'y trouverait pas place. Comment ont-elles conservé, mieux que les statues du porche, leur polychromie ?
De quel atelier de sculpture de kersanton (atelier de Landerneau a priori) sont-elles issues?
Datent-elles, comme je le propose, du XVIe siècle ? Du XVe ?
Ont-elles été restaurées ? Sont-elles classées?
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Seul au fond de la nef, je ne reçois aucune réponse. Il me reste, mais c'est peut-être le plus délicieux des sorts, à admirer en silence le jeu des couleurs et des formes.
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Statues (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul et saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
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SAINT PAUL.
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Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
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SAINT PIERRE.
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Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
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SOURCES ET LIENS.
Il s'agit, non de références bibliographiques, mais des ouvrages qui ne mentionnent pas, si ma lecture a été suffisamment attentive, ces deux statues.
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— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur
—ABGRALL (Jean-Marie), ou PEYRON, 1923, Notice sur Pleyben, BDHA Quimper.
A propos du recteur Noël Coffec :
En 1636, le 19 Avril, nous lisons au registre des baptêmes (de Pleyben) : « Ce jour dix neuffviesme .d'apprill mil six cent trante on a trouvé ung enfiant dans ung pan nier au portai de l'esglise parochialle de Pleiben, duquel on ne scait quy sont ses père et mère, lequel a esté baptisé sur le fond baptismal de Ia ditte esglise par moy soubsignant curé (Ie Ia ditte paroisse, les dits jour et an que devant. Parrain a esté vénérable personne Missire Nouel Coffec, vicaire perpétuel de la ditte paroisse et Recteur de Saint-Ségal, la marraine Catherine Corre ». NOUEL COFFEC, recteur G. PAILLART, Curé.
— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Pleyben. Sept sculpteurs pour douze apôtres : Un imbroglio stylistique (suite) ...: articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 19/10/1996
— CASTEL ( Yves-Pascal), 1985, « Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du xviie siècle) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome 94, pages 97-116.
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.
— COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45.
— LECLERC (Guy) 2007, Pleyben son enclos et ses chapelles.
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
Le porche de Pleyben porte la date de 1588 à l'extérieur, sur l'agrafe de la grande arcade, et celle de 1591 sur la frise intérieure. Ces dates font suite à celle d'une pierre de fondation placée aujourd'hui dans le cœur indiquant le début de la construction en 1564, et à celle de la sablière du transept nord indiquant celle de 1571.
Mais beaucoup des statues des apôtres sont plus tardives, et, surtout, sont de style disparate. Enfin, ces apôtres sont placés sous la bénédiction d'un Christ sauveur dont le socle porte la date de 1654.
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Yves-Pascal Castel a repéré sept auteurs différents de ces statues :
a) Saint Pierre : la plus ancienne, vers 1591. C'est la moins haute, et, par sa taille, ce serait pour Castel la mieux accordée à sa niche (mais un haut socle cylindrique est néanmoins nécessaire). Son style est en accord avec la statuaire de la fin du XVIe siècle, et elle pourrait être contemporaine de la fondation du porche.
b) Saint André vient ensuite, mais par un autre artiste de la toute fin du XVIe siècle.
c) Jacques le Majeur et Jean sortent de l'atelier landernéen de Roland Doré, sculpteur du Roi. Le chantier daterait des années 1633, lorsque la tour fut continuée sous la direction de Guillaume Kerlezroux, ou plutôt vers 1642. "Elles adoptent la rigueur de statues colonnes posées sur d'étroits socles ronds. Le tuyauté aigu des tuniques, les masses festonnées des pans rebrassés de la pèlerine de saint Jacques, les plis en bec du manteau de saint Jean, en un mot le vocabulaire cher à l'atelier de Roland Doré est là, griffe inimitable."
d) La statue n°9, attribuée à saint Thomas se distingue par sa qualité d'exécution. Milieu XVIIe ?
e) Matthieu, Philippe et Thaddée. Statues réalisées par deux "mains", l'un étant un tâcheron fruste, rudimentaire, populaire et d'origine paysanne, l'autre corrigeant et améliorant le travail du premier par plus de finesse.
f) Jacques le Mineur, Barthélémy, Simon, (tous ont un socle octogonal) s'apparentent au Christ Sauveur de 1654.
g) hors-série, la dernière statue, en bois, tente de combler la carence de "douzième apôtre", mais ne s'accorde pas aux précédentes. Elle n'a pas les caractères de la statuaire d'apôtre, et ce ré-emploi pourrait être un Jean-Baptiste.
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LE CHRIST SAUVEUR (1654).
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Au-dessus de la porte du fond, une statue du Christ en Sauveur du monde (tenant le globe et bénissant) porte sur son socle l'inscription M : NAT : COFFEC : RECT : D : 1654.
Soit Messire Natalis Coffec recteur, 1654.
Ou, selon Y.P. Castel, Messire Natalis Coffec recteur, décédé en 1654.
Natalis est ici la forme latine du prénom Noël (fréquemment transcrit alors sous la forme Nouel). Le recteur Noël Coffec fut responsable de la paroisse de Pleyben de 1632 à 1654, où il eut un rôle considérable dans la restauration de l'enclos, et le chanoine Abgrall indique :
"Noël Coffec. — Était qualifié de notaire apostolique. Il entreprit, en 1633, l’achèvement du grand clocher, dont les travaux durèrent jusqu’en 1642. Il fit placer, en 1650, par l’architecte Ozanne, plusieurs groupes de personnages sur le Calvaire. En 1654, il ornait le grand porche des statues du Sauveur et des Apôtres. Ce fut lui qui obtint, en 1644, de Mgr. René du Louët, évêque de Cornouaille, l’érection officielle de la Confrérie du Saint Rosaire à Pleyben.
Sous son rectorat, en 1643, le Vénérable Julien Le Maunoir prêcha à Pleyben, lors de la tournée pastorale de Mgr. du Louët, qui confirma, à cette occasion, plusieurs centaines de personnes, tant de Pleyben que des paroisses environnantes. Messire Coffec acceptait très volontiers de remplir les fonctions de parrain, et nous avons relevé, durant son rectorat, le nom de Noël imposé par lui à plus de cinquante filleuls qu’il avait tenus sur les fonts baptismaux. Il signe pour la dernière fois aux registres le 14 Novembre 1654, et meurt peu de temps après.
Le vicariat de Pleyben demeura vacant depuis sa mort jusqu’en 1662, et ce fut Messire Jacques Rannou, prêtre de Pleyben, qui, en qualité de curé d’office, administra la paroisse jusqu’à la nomination du nouveau recteur."
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Pour Castel, cette statue, "de style assez difficile à définir vu la simplicité extrême du vêtement", est à attribuer au même sculpteur qui a fait les statues de Jacques, Barthélémy et Simon.
Le Christ sauveur (kersanton, 1654) du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Le Christ sauveur (kersanton, 1654) du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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L'inscription.
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Le Christ sauveur (kersanton, 1654) du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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LE CÔTÉ EST (1591).
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Les 12 statues d'apôtres sont chargés de présenter aux fidèles qui pénètrent dans l'église par le porche sud sont chargés de lui rappeler le dogme de sa foi par les 12 articles du Credo : ils forment un "Credo apostolique". De saint Pierre jusqu'à saint Mathias, ils suivent un ordre codifié. La série débute toujours, par Pierre et sa clef, à droite de l'entrée, soit à l'angle nord-est du porche. Les articles du Credo étaient soit peints, soit gravés ou sculptés sur une banderole que l'apôtre déroule devant lui.
Un bénitier en kersanton est placé de chaque côté.
Les apôtres sont toujours figurés pieds nus, vêtus d'une tunique boutonnée sous le col, et d'un manteau, portant un livre d'une main, le phylactère du Credo, et l'attribut qui permet, le plus souvent, leur identification. Ils sont tous barbus, sauf Jean l'évangéliste.
Ils occupent ici une niche polygonale à arcature nervurée retombant sur une clef pendante. Ces niches sont peintes en rouge, bleu et jaune. Elles sont surplombées par un dais sculpté de volutes, de style contemporain de la frise datée de 1591. Une première série de statues d'apôtre a peut-être occupé ces niches initiales.
L'ordre de succession des apôtres, et le choix de leur attribut, est moins fixé qu'on pourrait s'y attendre, rendant les identifications parfois hasardeuses.
Ici, nous trouvons, selon Y.-P. Castel :
1. Saint Pierre et sa clef.
2. Saint André et sa croix en X
3. Saint Jacques le Majeur et sa tenue de pèlerin.
4. Saint Jean bénissant la coupe de poison.
5. Saint Matthieu tenant une lance (brisée).
6. Saint Jacques le Mineur et le bâton de foulon.
7. Saint Philippe tenant une pique (brisée).
8. Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.
9. Saint Thomas tenant l'équerre (à la branche brisée)
10. Saint Simon tenant la scie.
11. Saint Jude-Thaddée tenant une croix renversée à la traverse oblique.
12. À la place de Mathias tenant sa hache ou son glaive, une statue en bois.
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Mais en se référant, comme l'a fait Jérôme Lafeuille pour la série d'apôtres du jubée de Kerfons, aux éditions successives du Calendrier des Bergers édités de 1493 à 1579, et encore en 1705, on peut remettre en question ces attributions. En effet, le Credo apostolique y est illustré par des gravures dans lesquelles saint Thomas occupe la 5ème place, et tient une lance, tandis que saint Matthieu est à la 9ème place tenant une hache. Et saint Philippe porte une croix à longue hampe. C'est saint Simon qui tient une croix à traverse courte, et saint Jude qui tient la scie.
Cet ordre, avec Thomas en n°5 et Matthieu en n°9 est aussi celui des Credo apostoliques de la liturgie. C'est celui du porche (1498-1509) de Saint-Hernot à Plonevez-du-Faou, où le nom des apôtres, et le texte des articles du Credo, sont sculptés sur la statue, ne laissant aucune ambiguïté d'attribution. À Lopérec les statues datant de 1615 portent également le nom des apôtres sur le socle, mais elles ont été dérangées dans leur séquence. Thomas porte la lance, et Matthieu la hache. Simon tient la scie, et Mathias... l'équerre ! On pourrait multiplier les exemples (par exemple ceux où Matthieu tient une balance) et accentuer ainsi la confusion.
Le seul but de cela est d'inciter à la prudence dans les attributions qui sont reprises ici à l'abbé Castel.
Le porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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Le bénitier est surmonté, à droite, de deux anges tenant un calice eucharistique. Ce calice peut suggérer que le recteur en a été le donateur.
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Le porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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Les six apôtres du côté droit du porche.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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1. Saint Pierre tenant sa clef (kersanton, traces de polychromie, vers 1591?).
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Cette statue contredit ma présentation, puisqu'aucune banderole n'est présente. Ce sera aussi le cas de Matthieu, Philippe, Thaddée et "Mathias" ; Y.-P. Castel suggère que les articles du Credo étaient inscrits sur le socle, et croit voir inscrit [CRE]DO sur celui de Pierre.
La partie basse de la tige, et l'anneau de la clef, sont perdus, mais le point d'ancrage de la partie brisée est visible.
Le saint peut être identifié aussi par le toupet de sa calvitie frontale. Il porte une tunique et un manteau rouges, sur une couche or qui apparaît en dessous. La clef est peinte en or. Le visage est peint en blanc.
L'article propre à Pierre est Credo in unum Deum Patrem omnipotentem creatorem caeli et terrae.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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2. Saint André et sa croix en X (kersanton, polychromie, fin XVIe ?).
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Saint André est bien le deuxième apôtre des Credo apostolique : l'ordre liturgique est respecté, et le restera avec les apôtre suivants, Jacques le Majeur et Jean.
Il est identifié par la croix en X ou "de saint-andré" en bois écôté, qu'il tient contre son côté droit. Il est identifié aussi par le deuxième article du Credo, celui qui lui est attribué, car le texte en est sculpté, et a donc été préservé. On peut lire : ET IN IESVM CHRISTVM FI[LIVM] EIUS VNICVM.
Il porte une tunique non boutonnée, couleur or mêlée de rouge, et un manteau rouge.
L'apôtre amorce un mouvement d'avancée du pied gauche ; sa tête est légèrement inclinée. La statue est portée par un socle polygonal à listel.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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3. Saint Jacques le Majeur (kersanton, polychromie, Roland Doré, vers 1642).
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Il porte ses attributs de pèlerin de Compostelle : le chapeau rond à larges bords timbré d'une coquille Saint-Jacques ; le bourdon où est accroché une coloquinte à usage de gourde ; une besace (à touffe de passementerie comme les aumônières) ; le baudrier à coquille, qui supporte cette besace ; et la banderole, dont l'article de Credo, jadis peint, n'est plus lisible.
Les pupilles des yeux ne sont pas creusées, à la différence de la statue homologue de Saint-Thégonnec datée vers 1635.
Au dessus d'une robe longue, il porte une sorte de surplis descendant sous le genou, et qui forme aux manches des plis bouillonnants.
Un écu, dont les armes ne sont plus visibles, est représenté sur le bas de la jambe droite.
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Roland Doré (actif de 1618 à 1663) a sculpté 54 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, dont seules sont complètes les séries de Pleyber-Christ et de Plestin-les-Grèves, tandis qu'à Trémaouezan 11 statues sur 12 sont de sa main. Il est intervenu aussi à Guimiliau, Saint-Thégonnec (Jean, Jacques le Majeur et Thomas/Jude) au Tréhou (Pierre, Jean, André et Matthieu, tenant une équerre), Plounéour-Ménez, Plougourvest (Jacques le Majeur), Saint-Houardon de Landerneau (Matthieu).
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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4. Saint Jean (kersanton, polychromie, Roland Doré, vers 1642).
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Jean est représenté dans la posture de tout les apôtres Jean des porches bretons : bénissant de la main droite la coupe de poison dont la nature maléfique est indiquée par des petits dragons levant la tête. C'est l'épreuve dont il triompha à Éphèse devant les contempteurs de Diane-Artémis :
"Alors le grand prêtre Aristodème souleva une sédition dans le peuple, au point que les deux partis s’apprêtaient à en venir aux mains. Et l’apôtre lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour t’apaiser ? » Et lui : « Si tu veux que je croie en ton Dieu, je te donnerai du poison à boire ; et, s’il ne te fait aucun mal, c’est que ton Dieu sera le vrai Dieu. » Et l’apôtre : « Fais comme tu l’as dit ! » Et lui : « Mais je veux que d’abord tu voies mourir d’autres hommes par l’effet de ce poison, pour en constater la puissance ! » Et Aristodème demanda au proconsul de lui livrer deux condamnés à mort : il leur donna à boire du poison, et aussitôt ils moururent. Alors l’apôtre prit à son tour le calice, et, s’étant muni du signe de la croix, il but tout le poison et n’en éprouva aucun mal : sur quoi tous se mirent à louer Dieu. Mais Aristodème dit : « Un doute me reste encore ; mais s’il ressuscite les deux hommes qui sont morts par le poison, je ne douterai plus, et croirai au Christ. » L’apôtre, sans lui répondre, lui donna son manteau. Et lui : « Pourquoi me donnes-tu ton manteau ? Penses-tu qu’il me transmettra ta foi ? » Et saint Jean : « Va étendre ce manteau sur les cadavres des deux morts en disant : l’apôtre du Christ m’envoie vers vous, pour que vous ressuscitiez au nom du Christ ! » Et Aristodème fit ainsi, et aussitôt les deux morts ressuscitèrent. Alors l’apôtre baptisa le grand prêtre et le proconsul avec toute sa famille ; et ceux-ci, plus tard, élevèrent une église en l’honneur de saint Jean." (Jacques de Voragine, Légende dorée)
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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5. Saint Matthieu... ou saint Thomas, tenant une lance (brisée). Kersanton polychrome, .
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Les trois points de contact de la hampe de la lance le long de la robe du saint atteste qu'il s'agit bien d'une lance.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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6. Saint Jacques le Mineur tenant le bâton de foulon.
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Socle octogonal.
Inscription sur le socle M. IAC --CVRE
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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LE CÔTÉ OUEST.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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7. Saint Philippe tenant la croix à longue hampe, brisée (kersanton polychrome) .
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L'attache de la hampe sur le pan du manteau et devant le pied droit atteste de la longueur de la hampe.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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8. Saint Barthélémy et son couteau à dépecer (kersanton polychrome).
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Socle octogonal.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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9. Saint Thomas ou saint Matthieu tenant une équerre (brisée) (kersanton polychrome, seconde moitié XVIIe siècle ? ) .
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« Tout indique une œuvre d'atelier. Professionnel accompli, l'artiste allie l'habileté technique et la subtilité esthétique. La posture dynamique du personnage est renforcée par le port du visage légèrement penché. Le traitement sobre des plis de la tunique à encolure flottante, le manteau léger sous lequel se perd le phylactère sont des formules d'une belle tenue dans leur sobriété. L'auteur se distingue ainsi du tailleur local. Sa vision prend de l'envol, se jouant du matériau magistralement traité.
On aimerait connaître le nom d'un maître dont on repérera peut-être, dans la région, d'autres œuvres.
Était-ce un compagnon engagé un jour qu'il flânait sur le pont de Landerneau au cours de son Tour de France ? Était-ce un sculpteur de la Marine travaillant au port de Brest ? Vers la même époque, quelques pièces « françaises » du porche de Guimiliau fournissent un bel exemple du passage fortuit dans un atelier landernéen d'un ouvrier formé dans quelque grand chantier du royaume. (Yves-Pascal Castel)
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L'attribut est bien une équerre. Nous avons vu qu'au Tréhou, l'apôtre tenant l'équerre porte le nom de Mathieu.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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10. Saint Simon .
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Socle octogonal.
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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11. Saint Jude Thaddée .
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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12. Faisant fonction de saint Mathias une statue en bois (Jean-Baptiste?) .
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Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Les apôtres du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur
—ABGRALL (Jean-Marie), ou PEYRON, 1923, Notice sur Pleyben, BDHA Quimper.
A propos du recteur Noël Coffec :
En 1636, le 19 Avril, nous lisons au registre des baptêmes (de Pleyben) : « Ce jour dix neuffviesme .d'apprill mil six cent trante on a trouvé ung enfiant dans ung pan nier au portai de l'esglise parochialle de Pleiben, duquel on ne scait quy sont ses père et mère, lequel a esté baptisé sur le fond baptismal de Ia ditte esglise par moy soubsignant curé (Ie Ia ditte paroisse, les dits jour et an que devant. Parrain a esté vénérable personne Missire Nouel Coffec, vicaire perpétuel de la ditte paroisse et Recteur de Saint-Ségal, la marraine Catherine Corre ». NOUEL COFFEC, recteur G. PAILLART, Curé.
— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Pleyben. Sept sculpteurs pour douze apôtres : Un imbroglio stylistique (suite) ...: articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 19/10/1996
— CASTEL ( Yves-Pascal), 1985, « Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du xviie siècle) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome 94, pages 97-116.
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.
— COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45.
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
Le calvaire monumental de Pleyben fait la réputation de cet enclos paroissial. Il appartient aux sept calvaires monumentaux de Bretagne, avec par exemple celui de Plougastel sculpté par le Maître de Plougastel vers 1602. Celui de Plougonven a été sculpté en 1554 par Bastien et Henry Prigent "en l'honneur de Dieu et Notre Dame de Pitié et monseigneur saint Yves).
Ils commencèrent en 1555 celui de Pleyben "en l'honneur de Dieu et Notre Dame et Monsieur Saint-Germain". À Pleyben, la mention "Notre-Dame de Pitié" n'est pas explicitement développée, sa présence de cette précision à Plougonven indique l'importance du culte rendu à la Vierge de douleur tenant dans ses bras le corps de son Fils après sa déposition de la Croix. Sa statue est, à Plougonven, au pied de la croix centrale, c'est un déploration à quatre personnages, et la Vierge est représentée par Bastien Prigent avec les trois larmes caractéristiques sous la paupière inférieure. On sait que son atelier très productif taillé et sculptait la pierre de Kersanton (kersantite) extrait de la rade de Brest en leur atelier de Landerneau.
À Pleyben, l'importance de la Vierge de Pitié est réelle, puisque deux autres statues de la Vierge de Pitié, dont l'une en larmes, sont placées sur l'arc de triomphe ou porte monumentale du côté ouest, daté de 1725. Mais la Vierge de Pitié du calvaire n'est pas due aux Prigent, et il a été réalisé en 1738. En effet, de 1738 à 1743, le calvaire a été déplacé vers le sud-ouest sous le rectorat de Julien Le Bornic : sur les contrefort sont inscrits les noms du prêtre et des fabriciens des années correspondantes.
Notamment, sur le contrefort nord-ouest, sous la Pietà, l'inscription qui amène E. Le Seac'h à la dater de 1738 : H.I. LE BORGNE 1738 H.I.B. LE MOULIN F[abricien] 1739.
On lit sur les autres contreforts H.G. POSTEC. F. 1740, H.M, H.N FRABOLOT . 1741, et, , H.H. BAVT. F 1742.
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N.B : le calvaire des Prigent était-il dépourvu de Vierge de Pitié ou de Déploration ? Cela semble surprenant. Le groupe sculpté par les Prigent a-t-il été placé sur l'arc de triomphe de 1725, ce qui aurait conduit les restaurateurs de 1738 à en sculpter un nouveau? Ce qui est sûr, c'est que le dais de la niche est de la main des Prigent.
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Le soubassement (ou "mace") en granite du calvaire de Pleyben a la forme d'un tétrapyle, soit quatre portes cintrées, comme autant d'arches de triomphe appuyées sur de solides contreforts. Les scènes de la Vie de la Vierge (Annonciation, Visitation) de la vie de Jésus (Nativité, Mages, Fuite en Egypte etc.) et de sa Passion y occupent soit sur les bords verticaux du soubassement, soit sur la plate-forme, sans souci de l'ordre chronologique du récit. C'est sur le contrefort nord-ouest qu'est placée la Vierge de Pitié, et la couleur gris sombre du kersanton contraste agréablement avec la teinte jaune du granite.
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L'un des intérêts remarquables de cette sculpture est qu'elle est placée sous un dais, également de kersanton. Celui-ci est parfaitement représentatif du style et des habitudes de l'atelier Prigent, et, par ses trois personnages, de leur sensibilité aux apports de la Renaissance.
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1. La Vierge de Pitié de 1738.
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Sa composition, la position en diagonale du Christ, celle de ses bras, la façon dont la Vierge soutient la tête de son Fils, le voile ou la guimpe de la Mère sont assez proche de la Vierge de Pitié du côté ouest de l'arc de triomphe, et l'artiste du XVIIIe siècle s'en est sans doute inspiré, sans toutefois reproduire les fameuses trois larmes qui restent ainsi une sorte de signature des Prigent. Le kersanton est d'un beau faciès, à grain fin et lisse. Le visage est idéalisé, dégagé de cette mise en scène de la douleur, et du sang versé par le Rédempteur. De même, les plaies des mains et des pieds ne sont pas représentées.
Mais les auteurs officiels et patentés (Le Seac'h en particulier) n'ayant pas étudié les pietà de l'arc triomphal, et mon attribution de la Vierge de Pitié ouest aux Prigent restant de l'ordre de l'hypothèse, cette comparaison entre la sculpture du XVIe siècle et celle du XVIIIe, reflet des spiritualités contemporaines, n'est développé ici que sur la pointe des pieds...
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La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
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En comparaison, la Vierge de Pitié de l'arc triomphal :
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La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.
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LE DAIS (Kersantite, Bastien Prigent, 1555).
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Le tambour à niches de ce dais est orné de trois bustes dont les regards convergent vers la Vierge.
Au centre, un buste masculin, barbu, coiffé d'un bonnet à plume, et vêtu d'une cape, a la tête légèrement inclinée vers sa gauche.
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À sa droite, une femme dont l'élégance est extraordinaire, avec sa coiffe laissant s'échapper quelques mèches, ses pommettes saillantes et son petit menton, le ruban qui entoure son cou, et sa robe à décolleté carré.
À sa gauche, une autre femme est plus jeune, c'est peut-être la fille du couple. Sa tenue est plus simple, mais sa coiffe est néanmoins recherchée, formant sur le côté des volutes.
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On notera aussi les contreforts sculptés de losanges fleuris, les rosaces des écoinçons, mais surtout, au dessus et au dessous, les rubans noués entre eux au centre par un anneau, et que crachent, à droite et à gauche, des mascarons. C'est un véritable plaisir de retrouver ici toutes ces façons de faire, répétées d'œuvre en œuvre, des Prigent, que ce soit sur les dais des apôtres de leurs porches, sur les dais de bénitier de La Roche-Maurice, Landivisiau et de Saint-Houardon à Landerneau, voire sur l'enfeu de La Martyre.
L'homme au bonnet à plume est constant sur le tambour des dais des bénitiers.
1477. Pleyben,enclos no 2, grand calvaire, g. k. 7 m. 1555, 1742. Par l’atelier des frères Henry et Bastien Prigent, auteurs du calvaire de Plougonven (1550) et par Ozanne (1650). Grand massif architecturé, arcades, avec contreforts: IA.I. LE BORGNE 1738/H.I.B.LE. MOVLIN. F. 1739/H.G. POS 1740. H.M./H.H. BAVT. R. 1742. Massif postérieur aux groupes qui, la plupart, datent de 1550, selon l’inscription de la statue de saint Germain au porche de l’église: EN L’HONNEUR DE DIEV ET (NOTRE) DAE ET MONSIEUR S GERMAIN CESTE CROIX FVST COMECE 1555. Les groupes se suivent sur la frise basse, de gauche à droite, de manière chronologique: Annonciation, Visitation, Nativité, Adoration des Mages, Fuite en Egypte, Jésus au milieu des Docteurs, Entrée à Jérusalem: OSANNA FILII DAVID. Cène: FAIST A BREST PAR M I V OZANNE ARCHETECTE. Lavement des pieds: TV MIHI LAVAS PEDES 1650, Marché de Juda, Agonie, Arrestation, Jésus emmené, Jugement de Pilate, Christ aux outrages, Repentir de Pierre, Flagellation, Couronnement d’épines. La séquence est interrompue par une Vierge de Pitié. La série des groupes supérieurs commence à l’opposé de l’Annonciation et va dans le sens inverse, de droite à gauche: Pilate se lave les mains, Jésus conduit au supplice, Portement de croix, Soldats au calvaire, Crucifixion, Mise au tombeau, Descente aux enfers et Résurrection. Sur les contreforts, se mariant avec la scène des trois croix, cavalier et personnage au phylactère: TOLLE TOLLE CRVCIFIGE EVM. Les larrons portent leurs noms GISMAS et DISMAS, le premier en caractères gothiques, le second en capitales romaines, différence que l’on constate dans les inscriptions de Plougonven; leurs âmes sont emportées par un ange et par un démon. Fût central orné d’écots. Croisillon, culots feuillagés, statues: Vierge, Jean. Croix, branches rondes, écot, fleurons-boules, crucifix, anges aux calices. Un ange au sommet prend l’âme de Jésus, au revers, Christ ressuscité. [YPC 1980]
— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.( Revue bilingue breton-français Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001)
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.
—— COUFFON R., 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45.
Fonts baptismaux : cuve qui sert à recevoir l'eau du baptême.
Les fonts baptismaux furent d'abord des cuves larges et profondes, enfoncées dans le sol pour le baptême par immersion. Vers le XIe s., l'usage de baptiser les enfants par infusion prévalut ; ils furent alors placés sur des supports de formes variées. La bénédiction des fonts au cours de la veillée pascale est plus exactement une bénédiction de l'eau baptismale.
Les actes de baptême devinrent obligatoire par l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 qui institua l'état-civil religieux : les actes signés par les parents, parrain et marraine permirent le recensement de la population.
Les fonts étaient placés à l'ouest, et souvent, comme ici, dans la première chapelle.
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Description .
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Dans la chapelle sud-ouest de l'église, ces fonts baptismaux à double cuve octogonale en granite se remarquent par les mascarons de ses faces.
La cuve principale (celle qui conserve toute l'année l'eau bénite dans un récipient en plomb, absent) est ornée d'une frise sur sa marge supérieure alternant des masques, aux angles des pans, et des rinceaux ou d'autres masques.
La "piscine" ou cuve dans laquelle est versée l'eau servant à baptiser l'enfant, centrée sur un trou de vidange, est seulement entourée d'une moulure.
Mais les deux cuves sont entourées, en partie basse inclinée vers les colonnes prismatiques qui les supportent, d'une série de masques grimaçants. Pour les voir, il faut se baisser mais cet effort est récompensé par un spectacle saisissant. Faut-il voir là une opposition entre le monde des enfers, ou des limbes, et le monde supérieur des baptisés, rachetés du péché ? La réalité est plus complexe puisque la frise supérieure n'est pas dépourvue de personnages hideux et difformes.
"Les fonts baptismaux (début du XVIème siècle) se composent de deux cuves octogonales en granite. Sur le front de la plus grande court une frise de grappes de raisin, de feuillages, de personnages : d'un côté des masques grimaçants représentant le péché ; à l'opposé un évêque et deux anges tenant un plateau sur lequel repose la tête de Saint-Jean." (Infobretagne)
E. Le Seac'h donne le chiffre de 28 masques au total dont 20 sur la piscine.
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Une série de huit fonts à mascarons de la région de Morlaix au XVIe siècle.
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Ces fonts de Saint-Jean-du-Doigt appartiennent, par leurs mascarons et leur décor végétal, à un groupe stylistique (ou plutôt thématique), avec sept autres fonts, tous de la région de Morlaix, groupe étudié par Emmanuelle Le Seach, (autrice d'une thèse sur la sculpture sur pierre en Basse-Bretagne), dans un article de 2004.
Elle a choisi comme prototype de cette série ceux de Plougasnou où les motifs floraux sont omniprésents.
Les huit fonts diffèrent par le nombre des masques : ceux de Plougasnou ont 11 masques dont 5 sur la piscine et 6 sur le bras de vidange, ceux de Saint-Jean-du-Doigt 28 masques dont 20 sur la piscine, ceux de Plourin-Lès-Morlaix, de Plouezoc'h , de Plouégat-Guérand et de Plougonven 7, ceux de Guimaëc 3 et ceux de Morlaix-Ploujean un seul.
Ceux de Plougasnou portaient selon Abgrall une inscription A MA VIE. A MA VIE. J. ALBI FECIT ISTVM, mais le nom J. Albus, transcription possible d'un Jean Le Guen, qui peut indiquer le nom du sculpteur avec la formule x... fecit, "m'a fait", pourrait aussi être le patronyme du commanditaire ou fabricien (mais on aurait alors la précision F. ou FAB).
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Datation.
Les 8 fonts de la série sont datés par estimation de la fin du XVe ou début du XVIe : "la forme et le modelé des visages sont traités de manière simple et schématique qui se rapprochent d'une technique de sculpture de l'époque romane caractérisée par son dépouillement, des traits justes et économes dans la ligne pour un rendu précis et sans fioritures. On est malgré tout bien ici en présence de sculptures médiévales comme on en rencontre énormément dans le Finistère servant d'ornementations décoratives dans les chœurs, l'appareillage des murs, sur les consoles à l'intérieur des églises et des chapelles mais aussi à l'extérieur, sur les crossettes, les gargouilles, les fleurons à personnages, les acrotères..." (Le Seac'h)
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Six sculpteurs différents.
Pour E. Le Seac'h, les six sculpteurs ont un style différents, même si celui de Saint-Jean-du-Doigt est le plus doué, suivi de celui de Plourin-lès-Morlaix pour sa maîtrise des chapeaux, alors que ceux de Plouégat-Guérand et Plouezoc'h, les deux "naïfs" viennent en queue de peloton et si celui de Plougasnou, "l'oriental" à cause des yeux de ses masques, se place au milieu.
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VUE GÉNÉRALE.
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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LA CUVE PRINCIPALE : LA FRISE HAUTE ET SES SEPT MASQUES.
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Nous y trouverons 6 masques occupant les angles de l'octogone (sauf ceux de la réunion avec la piscine), et un septième masque, à l'envers, occupant un pan.
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1°) Vers l'est, une séquence religieuse associant une tête d'évêque (mitrée), puis deux anges présentant une tête barbue (celle de saint Jean, patron de l'église ?).
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La tête de l'évêque et celle de Jean occupent deux des angles de l'octogone.
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1. Tête mitrée (angle).
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Ce motif est également présent à Plougasnou.
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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2. Ange volant et présentant la tête de saint Jean (pan).
5. Tête barbue (saint Jean-Baptiste décapitée sur ordre d'Hérode)
4. Ange volant et présentant la tête de saint Jean (pan).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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2°) En tournant dans le sens anti-horaire, le pan suivant est occupé par la jonction avec la piscine, puis les trois pans portent des rinceaux de vigne crachés par les masques occupant les angles.
Certes la vigne et ses grappes de raisins évoquent l'eucharistie, mais les visages au rictus grimaçant n'ont rien de très catholiques. À la différence des autres fonts de cette série, ils n'évoquent pas des personnages de la société paroissiale contemporaine.
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5. rinceau de vigne avec grappe (pan).
6. Masque crachant (angle).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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7. rinceau de vigne avec grappe (pan).
8. Masque crachant les rinceaux adjacents (angle).
9. Rinceau de vigne avec grappe (pan)
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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3°) En tournant encore, le pan suivant, encadré par des masques occupant les angles et toujours grimaçant, est sculpté d'une tête aux grandes oreilles, figuré à l'envers.
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10. masque masculin aux traits grossiers, bouche ouverte (angle).
11. Masque aux grandes oreilles, placé à l'envers (pan).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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12. masque masculin coiffé d'un bonnet, ou aux cheveux taillés au bol, crachant un rinceau qui part sur sa gauche (angle).
13. rinceau de vigne avec grappe (pan).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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LES 20 MASQUES INFÉRIEURS DE LA PISCINE ET DE LA CUVE PRINCIPALE .
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Les 8 masques de la cuve secondaire.
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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Les 12 masques de la cuve principale.
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En partant, dans le sens anti-horaire, du point de contact avec la cuve secondaire.
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0. Une feuille.
1. Un motif indistinct (angle).
2. Une forme allongée indéterminée (pan).Animal tenant un os ou un rouleau?
3. Un masque léonin (angle).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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4. Un masque bouche ouverte (pan).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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5. Un masque de travers (angle).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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6. Un masque de femme coiffée de nattes (pan).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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7. Un masque bouche ouverte (angle).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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8. Un masque féminin placé tête en bas (pan).
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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Voici la photo en position inversée.
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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9. Un masque coiffé d'un bonnet à rabat, tourné vers sa gauche (angle).
10. Un masque jumeau, coiffé d'un bonnet à "plume", tourné vers sa droite (pan)
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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11. Un masque d'un homme coiffé d'un chaperon (angle)
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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12. Un masque d'une femme portant des nattes (pan)
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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13. Un masque d'un homme coiffé d'un chapeau rond (angle).
14. Un masque d'un homme grimaçant (pan).
15. Un masque d'un homme grimaçant (angle). Photo manquante.
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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500) de l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022.
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SOURCES ET LIENS.
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— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Saint-Jean-du-Doigt, Nouveau répertoire des églises du diocèse de Quimper et Léon.
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2004, "Un art original : les fonts baptismaux sculptés du Trégor finistérien autour de 1500", Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 109-118.
Résumé :
"Les églises du Trégor fïnistérien possèdent six fonts baptismaux sculptés. Ils présentent une constante dans le décor, unique dans le Finistère : soixante-trois masques, sculptés vers 1500 attendent le visiteur. Même si les fonts baptismaux ne sont pas signés - comme c'est le cas de la majeure partie de la statuaire de l'époque - il ressort de l'étude que six mains différentes peuvent être distinguées, les styles variant du naïf au méditatif, de l'orientaliste au chapelier, jusqu'à la maîtrise parfaite. Ils permettent de découvrir un art original sur du mobilier caché dans l'obscurité des églises.
Sur la cuve baptismale de l'église de Plougasnou, est inscrite le nom du maître de l'œuvre "J : albi fecit istu(m)" et la devise des Montfort "A ma vie". L’hermine de Bretagne, le lys de France, et une autre feuille, avoisinent ce texte. Serait-ce un don de la reine ou un hommage des habitants de Plougasnou à leur souveraine?"