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4 juillet 2023 2 04 /07 /juillet /2023 22:05

Les sablières figurées (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h.

 

 

Voir sur cette église :

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Pour les nombreux  articles sur les sablières, tapez ce mot sur l'onglet "Rechercher", ou voir :

 

 

 

 

 

 

 

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PRÉSENTATION. L'INSCRIPTION DE FONDATION.

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L'église de Plourac'h conserve un bel ensemble de sablières, de blochets, et de poutres à engoulants, mais les huit pièces de sablières sculptées de scènes animalières peintes en blanc  et ocre rouge sur fond bleu, rose ou vert  sont localisées du côté nord, soit dans le bras nord du transept, soit dans la chapelle du Rosaire ou "des Fonts" ; quelques éléments sont également présents dans le bras sud du transept.

L'artiste n'est pas un grand sculpteur animalier, mais il sait créer des saynètes très vivantes dans la tradition des ymagiers et huchiers en associant des suites d'animaux du bestiaire médiéval et des évocations des fabliaux mettant en scène Renart. Ses modelés en moyen relief sont soigneusement polis, et seuls quelques tracés ou décor en cuvette ou coups de gouge soulignent des détails de fourrure, de crinière, d'ailes ou d'écailles.

Il appartient à ces artistes qui ne sculptent pas l'ensemble de la pièce de bois, mais font ressortir leur sujet en l'isolant, par effet de  frise, sur le fond.

On constatera le mauvais état de l'ensemble, l'attaque par les vrillettes, les fentes du bois, et les coulées brunes, malgré de solides chevilles plantées en plein décor, témoignant peut-être d'une restauration un peu trop tardive.

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Les sablières figurées de l'église de Plourac'h.

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Le bras nord du transept a été fondé, vers 1500, par Charles Clévédé qui le constitue en chapelle sous sa pré-éminence. C'est ce qu'indique une inscription de la poutre transversale ("entrait"), qui indique aussi, sur une autre face de la poutre, le nom du charpentier avec son emblème professionnel, l'équerre, dans un blason. Mais cette inscription en lettres gothiques présente quelques difficultés de déchiffrage.

Sophie Duhem, dont les relevés sont fiables, indique : 

LAN MILL CINQ CA[N]T […] FUT FAICT CESTE CHAPELLE PAR CHARLES GLEVEDE [...A...ARN]/ OLIVIER [équerre du charpentier] LAUCET [IL] A FAET BO[IS].

René Couffon, bien moins fiable, a lu : « L'an mil cinq cent commencée ceste chapelle par Charles Glévédé et Marie (de Pestivien), Olivier (une équerre) Lauset ma fait(e) bo(nne). »

J.P. Rolland lit "Marguerite" au lieu de "Marie". Aujourd'hui (et sans doute hier), l'inscription s'achève dans les dents de l'engoulant et la fin de l'énoncé est condensé et imprécise 

Selon le dossier de l'Inventaire :

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Cliché du dossier IA00003364 de l'Inventaire général réalisé en 1968

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J'opte pour la leçon suivante : LAN MILL CINQ CA[N]T [..] FUT FAICT CESTE CHAPELLE PAR CHARLES GLEVEDE [...A...MARG].

Le commanditaire, Charles Clévédé seigneur de Kerlosquet  (et  son épouse Marguerite ou Marie, peut-être Marie de Pestivien) a fait apposer ses armoiries dans sa "chapelle" sur les vitraux —soit ses armes pleines, soit avec ses alliances—, sur les piliers, les bénitiers, les culots des statues, l'enfeu de l'angle nord-est, et entre les mains des anges des blochets. Lorsqu'elles n'ont pas été effacées (lorsqu'elles étaient peintes) ou martelées (lorsqu'elles étaient sculptées), nous les observons encore. Les armes pleines sont d'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant. Les armes en alliance les plus fréquentes, et présentes ici sur un blochet, associent Clévédé à Kerlosquet de sable à la croix engrêlée d'argent.

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Quand au nom du charpentier (et peut-être sculpteur ymagier des sablières), il se lit clairement : OLIVIER LAUCET (ou LAUSET). Mais ce patronyme, sous ces deux formes, n'est pas attesté sur la base geneanet.

La leçon de S. Duhem ([il] a faet bo[is]) doit être corrigée par "M'A FAET BOIS", Olivier Laucet m'a fait bois", car dans le corpus des inscriptions des sablières, les expressions "boiser", "fut faict ce bois", "faire le bois", "commencer le bois", lever ce boais", sont courantes  dans le sens de "dresser la charpente". Il faut la préférer à "m'a fait bonne"

 

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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I. LE BRAS NORD DU TRANSEPT.

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IA. LE COTÉ EST DU BRAS NORD.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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1°) À droite de l'entrait. Blochet, ange présentant un blason muet. Deux couples de dragons. Fond bleu.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le blochet : ange à collerette présentant un écu ayant perdu la peinture des armoiries.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons ailés affrontés autour d'un élément sphérique.

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Les  verrucosités des dragons sont rendues par des alvéoles "en balle de golf". Les ailes sont, comme il se doit, nervurées en ailes de chiroptère.

Les dragons tendent une longue langue rouge, en dessous d'un élément qui leur semble appétissant, ressemblant à une boule de glace vanille dans son cornet, ou à une balle de golf (j'y tiens) sur son tee.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons (un seul est ailé) aux cous entrelacés.

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Les  écailles des dragons sont rendues par des rangs de demi-cercles. Dans un tableau charmant, les bêtes nous lancent des regards langoureux.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) À droite de l'entrait. Poursuite animalière ; renard jouant de la cornemuse . un cerf suivi par une biche ; un dragon ailé. Fond blanc à contours roses.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le renard jouant de la cornemuse.

Le renard mène-t-il la danse des autres animaux ? Le bourdon d'épaule de son instrument est visible, comme le porte-vent, dans lequel il souffle, et le haubois, sur lequel sa patte antérieure est posée. 

Ces pattes ressemblent un peu à des sablots, mais la finesse du museau, la fourrure indiquée par des traits, et la forme de la queue montrent bien qu'il s'agit de Renart, le goupil du Roman. 

http://jeanluc.matte.free.fr/invp.htm#plourac'h

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Jeune cerf  (daguet ?) tournant la tête pour regarder derrière lui.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Une biche courant derrière le cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un dragon ailé.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un coup d'œil aux ajouts de poinçons feuillagés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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IB. LE COTÉ OUEST DU BRAS NORD.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant. Fond bleu.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Blochet : ange portant un blason aux armes mi-parti Clévédé/Kerlosquet.

On reconnait surtout la croix blanche (d'argent) dentelée (engrêlée) sur fond noir (de sable). 

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le renard et la poule.

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Un indice montre que ce renard montrant les crocs en se précipitant vers une poule renvoie à la fameuse scène de Renart prêchant aux poules, dont il est une citation métonymique : cet indice, c'est le capuchon rabattu de l'animal, montrant qu'il vient de bondir de la chaire et d'abandonner son déguisement, la coule de son habit de moine. Ce thème est développé au Faouët (sablières de la chapelle Saint-Sébastien, tribune de la chapelle Sainte-Barbe (XVIe) et jubé de la chapelle Saint-Fiacre vers 1480), mais aussi sur les sablires sud de la chapelle de Grâces-Guingamp  (1506-1512), sur les sablières de   la Chapelle St-Aubin à Plumelec, (1513), de Saint-Gilles-Pligeaux (XVe-XVIe s.), de  Tréflévenez (XVIe s.) et de Bodilis.

Le thème est largement détaillé dans l'article de Sophie Duhem.

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Commentaire de Sophie Duhem à propos de cette scène :

"Sur bien des reliefs la saynète est réduite à sa plus simple expression, celle d'une image stéréotypée montrant la poule menacée par le prédateur. Dans quelques églises, les figures sont sculptées de façon telle que l'affrontement a encore un sens : à Plourac'h par exemple, l'animal, face à sa proie, montre des crocs menaçants."

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Rinceau de vigne et dragon crachant la tige.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Deux petits dragons dansant affrontés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant. Dragons ; buste de femme en coiffe tirant par la queue Renart emportant une poule dans sa gueule. Fond vert.

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Le Renart et la fermière.

Voici un autre épisode, celui de Renart et la fermière, présenté par S. Duhem :

" Représentations de Renart et la fermière et variantes : Cléguérec (Ch. de laTrinité, milieu XVIe s.), Guilligomarc'h (Ch. St-Éloi, XVIe s.), Meslan (1527), Ploërdut (Ch. de Crénenan, 1652), Plougras (Ch. du Cimetière, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Pont-Aven (Ch. de Trémalo, XVIe s.), Saint-Nicolas-du-Pélem (Ch. St-Éloi, milieu XVIe s.), Séglien (Ch. St-Jean, XVIe s.)

Les poutres sculptées de la chapelle de Crénenan à Ploërdut présentent Renart dans une bien mauvaise posture ! L'animal tient dans la gueule un saucisson dont l'extrémité est retenue par une paysanne tenant un battoir. De l'autre côté, une vilaine armée d'une longue quenouille soulève la queue de l'animal pour mieux éperonner son postérieur. Cette image amusante, sans doute la plus tardive, est datée de 1652. Les sablières des charpentes ne proposent que des variantes de cette saynète : en effet, il ne semble pas avoir existé de modèle iconographique défini. À Cléguérec (Ch. de la Trinité) par exemple, l'image est inversée.

À Plourac'h, la paysanne est seule, allongée derrière l'animal, et tire sur sa queue.

Dépourvus de modèle iconographique défini, il semble que les artisans se soient inspirés des images sculptées dans les bourgs voisins — les supports sont localisés — tout en les enrichissant de détails puisés dans leur propre fond culturel. L'observation de ces exemples conduit également à un constat : le choix des sculpteurs s'est davantage porté au XVIe siècle sur les épisodes comiques plutôt que sur les images intellectualisées de Renart prêchant ou de Renart écorché. Il serait en effet excessif de proposer une lecture au second degré de l'image amusante montrant l'animal poursuivi par la fermière. Au mieux pouvons-nous interpréter la représentation sculptée à Plourac'h comme une petite moquerie adressée à la paysannerie aisée, sous les traits de cette femme richement habillée soulevant la queue du renard. Les variantes sculptées de l'épisode témoignent néanmoins des aptitudes des artisans à sortir des carcans. (Sophie Duhem)

[…]

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S. Duhem figures 6 et 7

 

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Mais ici (et c'est tout l'intérêt des relevés photographiques), aujourd'hui, tout le corps de la fermière, son vêtement et l'outil dont elle menaçait Renart ont été remplacé par une planche vaguement sculpté tant le bois était détruit par la vrillette.

 

Les sablières figurées de l'église de Plourac'h.
Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons réunis par la queue.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. LA CHAPELLE DES FONTS (ou DU ROSAIRE) CÔTÉ NORD .

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II A. LES SABLIÈRES DU CÔTÉ EST, AU DESSUS DU RETABLE DU ROSAIRE.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant.

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Renard ou truie jouant de la cornemuse, devant deux lions tenant un cartouche en cuir découpé (muet), et un cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Chien ou truie jouant de la cornemuse.

http://jeanluc.matte.free.fr/invp.htm#plourac'h

Jean-Luc Matte remarque ici un bourdon d'épaule à trois moulures plus une moulure terminale, un hautbois conique, alors que le porte-vent est en bouche

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L'animal est ambivalent, puisque sa tête, et les sabots évoquent un porc alors que la queue n'est pas celle d'une truie (elle est un peu longue)ùais pourrait être celle d'un chien . Les mamelles ne sont pas indiquées.

La truie est fréquemment figurée, par les huchiers, jouant de la cornemuse, sur les stalles notamment (Musiconis).

Claire Arlaux y reconnait un chien : mais le cliché de Andrew Paul Stanford (Trésors des sablières de Bretagne ed. Equinoxe 2007) montre, malgré la forte saturation des couleurs, la différence avec 2023.

copyright ed. Equinoxe.

 

 

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Deux lions présentant un cartouche en forme de peau (cuir).

Ce cartouche portait-il des armoiries peintes ?

Ces lions retournent la tête vers leur queue.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant.

Deux anges couchés présentant un cartouche.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II B. LES SABLIÈRES DU CÔTÉ OUEST.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant.

Le blochet est un ange présentant un blason muet. Puis vient une femme en position allongée, tirant la queue d'un animal qu'on s'accorde à reconnaître pour Renart, et qui fait face à un lévrier portant collier.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Renart et la fermière (2).

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"Une version curieuse se trouve à proximité : la vilaine est remplacée par une riche paysanne vêtue d'une robe à dentelles et crevés, qui tient l'animal dont la gueule est remplie de victuailles." (Sophie Duhem)

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La tête du renard est réduite, altérée sans doute par la vrillette, et nous ne voyons plus le "panier plein de victuailles" que Sophie Duhem a observé à la fin du XXe siècle.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Cette robe bouffante en larges crevés aux épaules, au dessus de manches à fines taillades et rubans au dessus de dentelles, a un décolleté carré au dessus d'une chemise fine formant une courte fraise à l'encolure. La femme porte une coiffe "type Anne de Bretagne". 

Cette tenue est à rapprocher de celle de sainte Marguerite, sculptée à la même époque pour l'église.

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Sainte Marguerite, (grès feldspathique polychrome, vers 1527), niche du côté sud. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un lévrier colleté.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant.

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Frise de vignes.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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III. LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

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On y trouve encore du côté est  un blochet représentant un bélier, puis un animal (lion ?) avant que les frises de vigne ne reprennent le relais.

Du côté ouest, les sablières sculptées sont remplacées par des dessins, assez simples, de saynètes dont l'intêret est, si cela était confirmé, de témoigner des sablières perdues. On y trouve un coq, un chien, un lion et des dragons entrelacés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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IV. LA NEF : COPIE PEINTE DE SAYNETES DE SABLIÈRES .

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On y trouve un bestiaire riche, reprenant celui des chapelles, avec des animaux musiciens, des coqs, des chiens, des dragons, etc. La riche fermière de la chapelle nord est copiée ici, tenant un instrument à trois pointes. Tout cela nécessiterait une étude plus approfondie et a peut-être valeur de document.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

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COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

 

PALISSY (base)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002317

PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

 

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. Presses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index . Voir pages 46 (couleurs), 113 (équerre d'Olivier Laucet : "La plupart signent leur travail , certains arborent même fièrement les symboles de leur pro- fession , comme Jean Jouhaff à Trédrez et Olivier Laucet à Plourac'h , qui accompagnent leurs patronymes de l'équerre des bâtisseurs "), 139, 214 (femme tirant la queue de Renart), 235 (robe Renaissance), et 318 pour l'inscription.

 — DUHEM (Sophie), 1998, "«Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle"  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  Volume 105  Numéro 1  pp. 53-69 http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 Renart et les poules : Callac (Ch. St-Treffrin, XVe/XVIe s.), Châtelaudren (Ch. Notre-Dame-du Tertre, XVIe s.), Edern (Ch. du Niver, XIXe-XXe s.?), Le Faouet (Ch. St-Sebasticn, 1600-1608), Gourin (XVIe s.), Gucrn (Ch. de Quelven, XVe-XVIc), Guimiliau (lere moitié du XVIIe s.), Landerneau (Ég. St-Thomas, XVIe s., représentation disparue), Landudal (XVIe-XVIe s.), Langast (Ch. St-Jean, XVIe s.), Lanvénégen ( XVIe s.), Magoar (XVIe s.), Neuillac (Ch. de Carmes, XVIe s.), Plévin (Ch. St-Abibon, XVIIe s.), Plouay (Ch. de Locmaria, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Le Quillio (Ch. St-Maurice, XVIe s.), Séglien (Ch. de Locmaria (XVIe s.), Suscinio (Château, fragment provenant de l'église de la Roche-Bernard, XVIe s.), Trémeur (milieu XVIe s.)

— MATTE (Jean-Luc), Iconographie de la cornemuse, en ligne.

http://jeanluc.matte.free.fr/invcbis.htm#chatelaudren

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Blochets Chapelles bretonnes. Héraldique
3 juillet 2023 1 03 /07 /juillet /2023 09:39

La Déploration (vers 1510-1527) de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique. Diverses statues de l'église.

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Sur Plourac'h, voir :

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PRÉSENTATION.

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1°) Le grès arkosique (feldspathique), à grain très fin, de couleur gris-verdâtre, du Centre Bretagne, se prête bien à la sculpture par sa relative tendreté et son aptitude à la taille. Il est abondant dans le bassin de Châteaulin, c'est-à-dire une partie du Centre-Finistère, où il été utilisé en architecture et en sculpture (Ollivier, 1993). L'architecture domestique (bâtiments de fermes, manoirs) et l'architecture religieuse (église du Cloître-Pleyben, sacristie de Pleyben, chapelles) lui ont fait largement appel aux XVème, XVIème et XVIIème siècles. Dans le domaine de la sculpture, P. Eveillard  en a découvert l' emploi dès le second Age du fer et à la période gallo-romaine (génie au cucullus) . Aux XVIème et XVIIème siècles, il alimenta une statuaire abondante (plusieurs rondes-bosses dans les calvaires de Pleyben et de Saint Venec en Briec, par exemple) et concurrença même le célèbre kersanton. Voir l'analyse de Louis Chauris, Les grès verts de Châteaulin,  cité en bibliographie.

Il était déjà employé à Laz vers 1350, dans un groupe du cavalier mourant conservé près de l'église. Puis vers 1470 sur le bas-relief de la porte d'entrée de l'ancien presbytère. Puis, le sculpteur désigné par le nom de convention de Maître de Laz l'employa en 1527 pour la Déploration du calvaire de l'ancien cimetière. 

Ce Maître de Laz est aussi l'auteur de la Déploration de l'église de Plourac'h, presque similaire, mais aussi de celle de Saint-Hernin et de la Pietà de Briec-sur-Odet. Mais aussi de trois autres statues de l'église de Plourac'h, qui seront étudiées ici : celles de Saint-Patern, de Saint-Adrien, et de Sainte-Marguerite.

Le même matériau est employé au milieu du XVIe siècle pour la belle Trinité du porche de Clohars-Fouesnant.

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2°) Les représentations sculptées de la Vierge de Pitié, tenant le corps de son Fils déposé de la croix, soit seule (Pietà), soit entourée de plusieurs personnages (Déplorations), apparaissent au XVe siècle (Pietà du calvaire de Tronoën, de Plozévet, de  Quintin, chapelle N.D. des Portes ; Déplorations de La Chapelle-des-Fougeretz au nord de Rennes, du Musée départemental breton de Quimper etc.) et témoignent de l'importance, dans le duché de Bretagne, du culte centré sur les plaies du Christ crucifié et le sang versé, d'une part, et su les larmes ou le chagrin suscités chez le chrétien par cette mort, d'autre part.

Ce culte s'amplifie encore au XVIe siècle avec la multiplication des calvaires,  où les pietà ou déplorations sont rarement absentes, et des verrières de la Crucifixion avec leur scènes de la Pâmoison ou de la Déploration. Dans cette dévotion associant pour le fidèle méditation devant la mort du Rédempteur, élan de chagrin interiorisé, larmes versées et gratitude, Marie-Madeleine est un personnage majeur, par sa participation aux soins ("embaumement") et par l'intensité de son chagrin.

Comme dans d'autres églises, celle de Plourac'h associe à la Déploration de son calvaire un autre groupe, décrit ici, conservé à l'intérieur. Ce dernier présente l'intérêt, par rapport aux autres déplorations du Maître de Laz, d'avoir conservé sa polychromie. 

Et l'église de Plourac'h possède en outre une très belle Vierge de Pitié de la même époque.

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I. LA DÉPLORATION (grès feldspathique polychrome, vers 1527) DU BRAS NORD DU TRANSEPT.

Voir d' autres sculptures en grès arkosique :

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Le groupe mesure 1,16 m de haut, 1,65 m de large et 0,50 m de profondeur et occupe, à 1,70 m du sol,  un enfeu ou niche en arc de panier aménagée dans le pan coupé formant l'angle nord-est de bras nord du transept. Il est , comme la niche, en grès arkosique. Il surmonte une crédence fermée par une porte ornée d'un chérubin.

Il est classé depuis 1912.

La niche est entourée d'un rinceau d'acanthe centré en bas par un blason muet. Cet encadrement est peint en vert et en imitation de marbre (?) par petits points noirs.

La description princeps est celle d'E. Le Seac'h en 2015 (avec six illustrations).

La notice PM 22000982 de la Plateforme ouverte du Patrimoine POP date de 2023, avec un cliché de madame Céline Robert de 2021. Mais le titre de cette œuvre pour ce site qui est la référence officielle de l'Etat est erroné (disons gentiment "discutable") et parle d'une "Mise au tombeau", suivant en cela la confusion introduite par René Couffon 1955 et 1958. Je rappelle qu'il faut distinguer les Vierges de Pitié (Vierge et Christ), et les Déplorations du Christ (Vierge et Christ plus d'autres personnages), des Descentes de croix ,qui précèdent cet épisode, et des Mises au tombeau qui le suivent (où le sépulcre doit être visible, et où les acteurs, notamment Joseph d'Arimathie et Nicodème, dépose le corps enveloppé dans son suaire). Dans cette notice,  le matériau y est qualifié de "pierre" sans précision. La phrase "Au dessus-de cette mise au tombeau se trouve une statue de la Vierge de pitié" n'a plus lieu d'être.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000982

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Restauration.

La notice indique qu'un dossier préalable a été réalisé par Arthéma Restauration en 2013.

Le remarquable site de cette entreprise indique que cette restauration (qui a concerné aussi 18 statues et le retable du Rosaire de l'église) a été menée sous la direction de madame Christine Jablonski, conservateur M.H et de madame Céline Robert, conservateur A.O.A. de janvier 2015 à juin 2016, alors que la maçonnerie de l'enfeu avait été revue en 2013.

"L'ensemble était poussiéreux et encrassé et présentait sur le dos des personnages un développement de micro-organismes. Concernant la couche picturale, on notait des pertes disséminés sur l'ensemble, mais principalement sur l'enfeu. Des usures du décor actuel de la mise au tombeau laissait voir des décors sous-jacents. Cette restauration a été l'occasion de réaliser des fenêtres de sondages au niveau du décor initial témoignant de la présence d'un décor à motifs polychromes anoblissant les tissus". Deux photos de ces sondages sont présentées. On y devine des peintures d'étoffes bleutées à motifs damassés de couleur or laissant imaginer le raffinement de l'œuvre initiale."

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-2/

Un dossier plus complet, précisant les découvertes de ces sondages (types de pigment) ou la date estimée de la couche picturale actuelle, doit exister mais ne nous est pas communiqué.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Détail du soubassement.

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Il avait également été repeint à la période moderne.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Les quatre personnages de la Déploration ont conservé leur peinture, mais hormis cela, ils comparables au groupe du calvaire de Laz, datée par inscription de 1527 ; or à Laz et à Plourac'h le seigneur était le même, puisque Charles Clévédé était à la fois seigneur  de Guerlosquet en Plourac'h et de Coatbihan en Laz. Celui-ci a fait inscrire son nom et celui de son épouse Marguerite sur une poutre de ce bras du transept, très près au dessus de cette Déploration, pour spécifier qu'il avait fait commencer cette "chapelle" (le bras nord) l'an 1500 (ou 1506). En outre, ses armes figurent sur des écussons associées aux autres statues contemporaines de l'église, et figuraient vraisemblablement sur le soubassement de ce groupe.

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Plaçons donc tout de suite cette photo de la Déploration de Laz pour fournir un élément de comparaison : la ressemblance est frappante. E. Le Seac'h a désigné sous le nom de convention de Maître de Laz le sculpteur de grès feldspathique actif à Laz, Plourac'h, Briec-sur-Odet, et Saint-Hernin.

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Photo Wikipedia

 

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Tout comme à Laz, Jean, à gauche, et Marie-Madeleine à droite encadrent la Vierge tandis que le Christ est étendu, entièrement à l'horizontale, sur leurs genoux. Il est difficile de comprendre sur quoi, et comment, ils sont assis. Un pli de la robe de la Vierge est rabattu dans l'angle, "comme sur un jeté de lit soigneusement plié qui vient juste d'être fait."(E. Le Seach)

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Le style des Déplorations ou Pietà du Maître de Laz est aisément reconnaissable par les gaufrures en accordéon qui fronsent le grand voile entourant le visage et le corps de Marie. On le reconnait aussi par les plis en éventail des vêtements, par la raideur des silhouettes et l'impassibilité des visages.

La tête du Christ repose sur un coussin. Elle  est ceinte de la couronne d'épines, à deux brins ; le Christ est barbu ; sa main gauche repose sur son ventre tandis que la main et le bras droits pendent, obliquement, exposant la plaie causée par le clou de la Crucifixion. Les autres plaies (du flanc et des pieds) sont également visibles et l'écoulement de sang est bien souligné. Le Christ est moins maigre et longiligne  qu'à Laz.

Comme l'a montré la restauration, la sculpture a été repeinte, sans doute  au XIXe ou XXe siècle. Mais cette initiative réalisée assez grossièrement a brouillé la compréhension de la scène. Car toute la partie inférieure est peinte en blanc, comme si le corps reposait sur un drap alors que l'examen montre que ce sont les vêtements portés par les trois personnages qui se prolongent dans cette partie basse. Par exemple, le grand voile blanc gaufré  de Marie passe en dessous du dos et du bassin, recouvrant les plis du manteau, alors que la peinture blanche laisse croire que c'est un coussin aux bords plissés qui soutient le corps. De même, les vêtements de Jean forment de larges plis superposés, et le grand manteau blanc de Marie-Madeleine, visible derrière sa tête, descend également en plis successifs et forment un repose-pieds.

À la différence de Laz, le pagne est un linge blanc aux bords lisses. Mais c'est moins un pagne (qui devrait être noué) qu'un linge placé au dessus du bassin.

Les jambes sont à peine fléchies, parallèles et les pieds tombent en léger équin vers le bas.

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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La Vierge, mains jointes.

La Vierge, moins imposante qu'à Laz (elle est ici de même taille que Jean et Marie-Madeleine) est, peut-être sous l'effet de la carnation aux joues rosées, plus attendrissante et humaine qu'à Laz malgré la même pose hiératique et frontale. Elle est vêtue du grand voile blanc qui s'écarte en ailes de papillon (*) autour du visage. Ce visage, rond au regard triste, est encadré par la guimpe, ce voile blanc recouvrant le front et la gorge et dont le bord inférieur est frisotté.

(*) E. Le Seac'h évoque judicieusement la huve médiévale.

La robe est aujourd'hui peinte en rouge ; ses manches sont larges et forment des plis. Si on imagine qu'elle descend jusqu'au sol, elle recouvre alors les chaussures. Le manteau d'un gris sombre à peine bleuté (le bleu est pourtant la couleur attendue du manteau et/ou de la robe de Marie) a un revers strié en alvéoles, et ce relief se retrouve sur le revers des pans inférieurs. Ce manteau évoque les capes de deuil en usage en Bretagne.

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint Jean, bras réunis devant le bassin.

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Il porte une tunique d'étoffe épaisse (plis) et une cape fixée sous le menton par une agrafe et qui recouvre les épaules en pèlerine. Le pan gauche de ce manteau revient en diagonale et c'est, en toute logique, ce pan qui revient sous la tête du Christ. Jean regarde vers le bas, les yeux sont mi-clos. Les cheveux bruns sont bouclés (en boules frontales), mi-longs et épais au dessus des épaules.

Il est donc ici, comme à Laz, très passif et retiré dans son intériorité, puisqu'il ne participe ni à soutenir la tête ni à soutenir la Vierge dans son chagrin.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Marie-Madeleine se préparant aux soins.

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Pouir les raisons évoquées plus haut, c'est Marie-Madeleine qui suscite le plus mon intérêt. Elle porte une robe bordeaux, à décolleté carré, à manches très larges,  serrée par une ceinture en maillons de chaines formant un V central avant de retomber en deux longues extrémités. La robe est ajustée et lisse au niveau du corsage, puis, après une couture assez visible, elle devient plissée : c'est exactement la tenue à la mode.

Sous le décolleté, devant la poitrine on voit sur la robe  un décor en losange, qui était sans doute plus finement mise en valeur  avant la restauration du XIX ou XXe siècle.

De même les cheveux ont été lourdement repeints en noir, alors qu'ils sont, en règle, blonds chez Marie-Madeleine. Ils descendent très bas, et ces cheveux longs et dénoués sont un véritable attribut de la sainte.

Derrière sa tête et son dos, un manteau (ou un voile) blanc l'encadre ; et il descend en une cascade de plis jusqu'au sol. ELa sainte en retient un pli dans la main droite.

Elle diffère par sa tenue et par sa posture de son homologue du calvaire de Laz, qui regarde droit devant elle tandis qu'elle ouvre de la main droite  le couvercle de son pot d'onguent. Ici, elle tient son pot (dont le couvercle fermé n'est pas conique) par en dessous, mais elle regarde vers le bas c'est-à-dire vers le corps du Christ.

Dans les deux cas, je sais maintenant interpréter ces postures comme des préparatifs à l'embaumement, ou, du moins, à des gestes de soins sur les plaies du Christ par application d'onguent (pommades) ou d'aromates, soit en ouvrant le pot comme à Laz soit en se penchant avec sollicitude vers le cadavre. Et l'étoffe qu'elle tient en main droite, même s'il s'agit d'un pan du voile, participe à l'impression qu'elle va l'utiliser pour ce soin. Ainsi, elle devient une figure iconique du "care", du soin à la personne.

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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II. SAINT ADRIEN (grès feldspathique polychrome, vers 1527), bas-côté nord.

 

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Saint Adrien de Nicomédie.

"Officier romain, en charge des supplices réservés aux chrétiens à la suite de l’édit de Dioclétien en 303, Adrien se convertit et subit à son tour la torture à Nicomédie (actuellement Izmit en Turquie). Ses bourreaux lui cassent chaque membre sur une enclume puis il est décapité avec une épée. Ce sont ces deux attributs qui permettent de reconnaitre ce saint martyr, revêtu d’une armure propre à rappeler sa fonction de soldat de haut-rang.

Il est le saint patron des soldats mais il est également invoqué contre les maux de ventre, mais surtout contre la peste comme saint Sébastien et saint Roch, auxquels il est parfois associé. En Bretagne, ce sont près d’une dizaine d’épisodes de « pestilance à boce » qui sont dénombrés dans la seconde moitié du 15e siècle et qui marquent durablement les populations. Le développement de lieux de culte sous ce vocable, placés sur des axes importants dans le nord du Morbihan, est attesté dans la seconde moitié du 15e siècle et jusqu’à la fin du siècle suivant. Il est sans doute à mettre en lien avec cette fonction thaumaturge du saint, alliée à une dévotion spécifique de la noblesse locale. On dénombre ainsi une vingtaine de sculptures représentant ce saint, dont une majorité dans le nord du Morbihan, avec une église et trois chapelles dédiées (Persquen, Langonnet, Le Faouët et Saint-Barthélemy), en lien avec des maladreries ou des hôpitaux, fondés généralement par la noblesse, qui y installent des ordres religieux." (Patrimoine & archives du Morbihan)

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Il est représenté ici en armure complète avec un plastron orné d'une croix, et une cotte de maille à bords en ointes.  Une cape (ou mantel ) qui tombe à ses pieds et lui ceint en écharpe la poitrine, est décorée sur son galon  d'un motif perlé identique  à celui de la chape de saint Patern.

Les solerets sont placés sur les pieds. Ce type soleret à l'extrémité aplatie, dit en pied d'ours ou aussi en gueule de vache, apparaît à la fin du 15e siècle.

 

Les restes de polychromie qui ressortent sur la couleur verte du grès feldspathique associent le bleu, le noir et le blanc.

Son visage est identique à celui de saint Patern, et du saint Jean des Déplorations de Laz et de Plourac'h,  affirmant l'attribution au Maître de Laz.

 

Il porte une toque à fond plat ornée de plusieurs médailles. Ce bonnet de feutre à bords relevés et la chevelure mi-longue sont caractéristiques des années 1500 ; on retrouve ces éléments également dans les portraits royaux de Charles VIII ou de Louis XII et de manière plus locale, dans le saint Adrien en calcaire de l'hôpital de Pontivy et dans la peinture murale de la Vie de saint Mériadec à l’église de Stivall (Pontivy).

 

L'épée qu'il brandit est brisée à la pointe

 

 

 

La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
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Un bouclier en forme d'écu porte les armoiries des Clévédé  d'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant, en alliance avec une famille de Kerlosquet  portant une croix dentelée (engrêlée) blanche (d'argent). Cette alliance figure aussi sur un écartelé du tympan de la baie 3, daté vers 1500-1510. 

On les voit aussi présentées par un ange sur un blochet  de la charpente de la chapelle du Rosaire, au nord. 

Si on regarde attentivement le bouclier, on voit que le lion tient bien une lance.

 

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Partie supérieure de l'écartelé Clévédé/? du tympan de la baie 3. Photo lavieb-aile.

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A la Réformation de 1536 en Cornouailles, était présent pour Plourac'h Jehan Clévédé sieur de la salle demeurant au manoir de Guerlosquet (ou Jean  Clévédé sieur de Guerlesquet), autrement dit Kerlosquet (Tudchentil.org). Guerlesquet /Guerlosquet/Kerlosquet est le nom d'un manoir de Plourac'h. Les auteurs estiment que Charles Clévédé épousa Marie de Pestivien, veuve en 1531, d'où ce Jean Clévédé, dont Marie, rendit l'aveu comme tutrice. 

Il faudrait parler ici d'un blason mi-parti Clévédé/Kerlosquet, mais les auteurs parlent plutôt des armes de Clévédé en alliance avec celles de Pestivien, bien que ces dernières soient un vairé d'argent et de sable, 

 

 

 

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Cet habillement militaire est caractéristique des années 1480-1500 et illustre la tenue d’un noble en armes. Charles Clévédé a sans doute commandité cette statue pour placer son portrait sous la figure d'un saint patronage.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
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Saint Adrien s'identifie souvent non seulement par sa tenue d'officier, mais  par son attribut, une enclume. Ici, c'est l'inscription SANCT [ou SAINT] ADRIEN gravée sur le socle, qui permet cette identification.

Au milieu est figuré un emblème à deux outils entrecroisés. Il me semble que ce sont les outils d'un tailleur de pierre, des taillants ou layes, sorte de haches à deux tranchants, l'un étant ici plus évasé que l'autre.

Le Maître de Laz aurait ainsi revendiqué son intervention, dans une situation identique à celle des écussons des Clévédé sur les autres statues. L'emblème est placé au centre d'un élément rectangulaire plus élaboré qu'il y parait, car ses bords sont soulignés par un cadre, lequel  reçoit deux encoches rondes.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
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II. SAINT PATERN (grès feldspathique  polychrome, vers 1527).

 

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Saint Patern, premier évêque de Vannes, est représenté avec sa mitre, sa crosse (brisée), sa chasuble aux quatre  plis en becs,  sur une cotte dissimulant les chaussures. La chasuble est bordé par un galon perlé, qui vient former une croix frontale. Les cheveux mi-longs et bouclés sont identiques à ceux de saint Jean et de saint Adrien, et sont conformes à la chevelure à la mode au début du XVIe siècle.

L'écu placé entre ses pieds reprend les armoiries mi-parti du bouclier de saint Adrien, celles des Clévédé en alliance avec une famille à déterminer.

Un entrait de la chapelle nord porte une inscription de fondation précisant clairement le nom et le prénom du fondateur, Charles Clévédé, ainsi que le début du prénom de son épouse, les auteurs lisant soit Marguerite, soit plus rarement Marie.

L'inscription mentionne une date, lue soit comme 1500, soit comme 1506, avec une imprécision sur ce dernier chiffre.

D'arbois de Jubainville considère que ce couple est celui de Charles Clévédé et de Marguerite Lescanff. Les  Le Scanff, alias Le Scaff portent d'argent à la croix engrêlée de sable, et non de sable à la croix engrêlée d'argent. On les retrouve  (pleine ou en alliance avec Le Juch) sculptées dans le bois de la clôture de la chapelle Saint-Nicolas de Priziac. 

https://www.lavieb-aile.com/article-chapelle-st-nicolas-en-priziac-104337834.html

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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III. SAINTE MARGUERITE (grès feldspathique polychrome, vers 1527), niche du côté sud.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000985

Cliché avant restauration :

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319822200127xa/716e9edd-db3b-4ed5-ae1b-6c75e0094044

Cette statue de 82 cm de haut, 50 cm de large et 42 cm de profondeur a été restaurée par Arthema en 2015-2016 comme les précédentes. Le site POP signale qu'elle est en "granit de kersanton" [sic! ] mais elle est bien en grès feldspathique . Elle occupait (provisoirement ?) lors de ma visite une niche cintrée du bras sud du transept, et était couverte de fins gravats.

Sainte Marguerite d'Antioche est, selon la tradition iconographique, représentée mains jointes sortant (non dit "issant") du dragon qui s'était permis de l'avaler. Elle est encore engagée jusqu'aux cuisses dans le corps verruqueux de l'animal. Elle est élégamment coiffée d'un bonnet semblable à la coiffe d'Anne de Bretagne, et  vêtue d'une robe à décolleté carré, bouffantes sur les épaules, à manches fendues (aux pans réunis aux poignets par un lien et un bouton) pour laisser apparent la fine étoffe de la chemise, laquelle frise aux poignets et autour du cou. Cette robe rouge pâle est serrée par une ceinture en linge blanc. Le capuchon de sa cape retombe dans son dos à la mainière d'un bandeau.

Le dragon est représenté de face, avec une tête carrée, un front bouclé, de gros yeux ronds et une gueule dont les crocs sont posés sur la langue. Il est d'usage de montrer ce monstre en train de tenter d'avaler le bas de la robe de Marguerite, mais ce n'est pas bien visible ici.

La présence de cette sainte a-t-elle à voir avec le prénom de l'épouse de Charles Clévédé, seigneur omni-présent dans ce décor ?

Elle était jadis du côté nord, sur une console en granite en hauteur sur le mur ouest de la chapelle des fonts (E. Le Seac'h) .

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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IV. AUTRES STATUES : UNE VIERGE DE PITIÉ EN LARMES, XVIe siècle, pierre polychrome.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000984

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-3/

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Elle a été un temps installée au dessus du groupe de la Déploration du bras nord du transept.

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319822200130va/c9b58882-9b9e-4f6a-b42a-bdeaf6558423

Cette très belle statue en pierre, classée Mh depuis 1912, est posée sur une console ornée d'un rinceaux d'acanthe centré d'un blason des Clévédé, ce qui la relie à l'ensemble précédent. Elle est datable du XVIe siècle ; mais puisqu'elle est indépendante de son support, nous ne pouvons la placer qu'avec prudence dans le cadre du mécénat de Charles de Clévédé.

Je crois bien reconnaître en effet  ici, dans le contour des traces de martelage, celui des deux lions des Clévédé tenant la lance au centre.

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Armes de Clévédé, tympan de la baie 3 de Plourac'h. Photo lavieb-aile.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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La Vierge de Pitié a été restaurée en 2015-2106 par Arthema Restauration qui lui consacre un dossier. Selon celui-ci, elle serait en granite polychrome, et les très nombreuses usures du décor actuel (moderne) laissaient apparaître des traces d'un décor ancien, dont la robe dorée, et sur le socle, le reste d'une couche de préparation à l'ocre rouge. Les repeints plus récents ont alors été supprimés pour mettre à jour le décor d'origine.

Nous découvrons aujourd'hui une Vierge assise, la tête au regard triste tournée vers la droite et ne regardant pas son Fils. Elle tient le corps de ce dernier sur son genou droit, l'autre genou étant plus fléchi. Le Christ barre en  diagonale la composition, il est tourné vers le spectateur, la tête en extension. Les bras sont dans la posture la plus courante, bras droit (apume en pronation) vertical le long de la jambe de Marie et bras gauche horizontal. Il porte la couronne d'épine et ses cheveux longs tombent en voile sur ses épaules. Il porte un pagne doré. Les côtes du torse sont très apparentes et prsques horizontales.  

Sa Mère soutient la tête d'une main, et le bassin de l'autre.

Elle porte, comme c'est la règle, la guimpe blanche, et un voile-manteau encadrant son visage en formant deux plis sur le côté et un pli frontal, ce qui écarte les ailes et révèle le revers rouge du tissu.

Ce manteau est bleu, constellé de fleurons dorés en quintefeuilles, et il est bordé d'un large galon doré souligé de deux traits rouges. Il recouvre par son plissé les jambes, ne dévoilant que l'extrémité d'une chaussure noire à bout rond.

La robe à encollure ronde est dorée.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Lorsque je me rapproche, je pense aux Vierges de Pitié de Bastien et Henry Prigent, les sculpteurs sur kersanton de Landerneau ; ceux-ci furent actifs de 1527 à 1577.

Mais je ne connais même pas le matériau exact de cette statue ; et nous sommes assez loin de Landerneau et de la sphère d'activité des Prigent.  J'examine néanmoins l'une de leurs Vierge de Pitié, celle de Tar-ar-Groas à Crozon : de nombreux détails sont partagés avec la Vierge de Plourac'h.

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D'autre part, je découvre en me rapprochant encore les trois larmes sous chaque œil, ces trois larmes qui ne sont pas spécifiques, mais qui sont si fréquentes sur les Déplorations et Pietà des Prigent !

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Comparons encore avec une oeuvre des Prigent, la Vierge de pitié de Lambader à Plouvorn :

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Chapelle de Lambader à Plouvorn, photo lavieb-aile.

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Chapelle de Lambader à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

 

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À Plourac'h, le visage est moins rond, mais la bouche est, comme chez les Prigent, petite et faisant la moue.

En définitive, je ne peux pas attribuer, seul, cette Vierge de Pitié de Plourac'h à un atelier particulier, surtout tant que le matériau dans lequel elle est taillée (et dont le grain fin n'évoque pas le granite) n'a pas été affirmé avec certitude.

Ce qui est certain, c'est que les trois larmes de son visage la font appartenir à un groupe bien défini en Bretagne, et notamment en Finistère, tant en sculpture sur pierre qu'en peinture sur verre. Et que ces larmes renvoie à cette méditation participative devant les souffrances du Christ, qui deviendra rare au XVIIe siècle disparaitra complètement au XVIIIe siècle.

Le nombre des Vierges de pitié en kersanton dans le Finistère est très élevé, car on les trouve, sur le soubassement ou au nœud d'un croisillon, sur de très nombreux calvaires sortis des ateliers landernéens des Prigent (1527-1577), du Maître de Plougastel (1570-1621) et de Roland Doré (1618-1663), ou d'ateliers anonymes.

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Les Vierges de Pitié et aux Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):

-Brignogan, chapelle Pol, kersanton polychrome.

-Dinéault, calvaire atlas n°408 (3 larmes)

-Le Folgoët, calvaire atlas n°520 (3 larmes).

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière haut, atlas n° 533 (3 larmes)

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière bas, atlas n° 534

-Landerneau, calvaire rue de la Tour d'Auvergne, atlas n°998 (3 larmes).

-Lothey, calvaire de Kerabri atlas n°1260 (3 larmes)

-Plourin-Ploudalmézeau, Déploration,  sur la pelouse (3 larmes)

-Saint-Derrien, calvaire atlas n°2690

-Saint-Nic, intérieur église, Déploration polychrome (3 larmes).

Liste à laquelle j'ajoute :

--Plouvorn, cimetière. (3 larmes)

--Plouvorn, chapelle de Lambader, fontaine (3 larmes)

--Crozon, Tal-ar-Groas, calvaire chapelle Saint-Laurent (3 larmes).

--Chapelle de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon (3 larmes)

 

et à discuter :

-Ploéven, Déploration de l'intérieur de l'église (pierre, 1547)

-Bourg-Blanc, Saint-Urfold (3 larmes, selon Castel)

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Voir :

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.  numéro 69 de la revue Minihy-Levenez de juillet-août 2001. L'auteur y étudie une centaine de Pietà et de Déplorations.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

"LES LARMES DE MARIE. On sait combien le Moyen Age a apprécié le don des larmes, un don que des temps prétendument policés se sont ·attachés à refuser. Nos sculpteurs sur pierre du XVIe siècle, dans les ateliers de kersanton, pour mieux marquer la douleur de la Vierge et parfois celle des personnages qui l'assistent dans les grandes Pietà, quant à eux, se sont emparés de ce moyen expressionniste fort populaire, n'hésitant pas à sculpter sur les joues des larmes en relief. Coulant sous les paupières, ces larmes marquent le haut de chaque joue d'un triple jet, formé de traits bien symétriques. A Brignogan, Chapelle-Pol , à La Forest-Landerneau, au Bourg-Blanc, Saint-Urfold, à Plomodiern, Sainte-Marie du-Ménez-Hom, à Lothey, croix de Kerabri, dont nous avons parlé plus haut. A Plouvorn, Lambader, la Vierge de Prigent élargit ses larmes en gouttes qui s'étalent sur les joues. On remarque, dans la grande Pietà de Plourin-Ploudalmézeau que si les quatre personnages d'accompagnement portent les mêmes triples larmes, en flots exactement mesurés, la Vierge en a le visage tout couvert, de la même manière qu'en avait usé le sculpteur de la pietà du calvaire du Folgoët, un siècle plus tôt. Les larmes qui ne sont pas en relief sur les statues en bois viennent agrémenter la polychromie, à Logonna-Daoulas et au Huelgoat. Ces larmes peintes coulent de manière naturelle et réaliste sur le visage penché de la Vierge de Pencran. Alors que ces larmes peintes sont plutôt rares, on les voit dans la très belle Pietà de Plouarzel où la Vierge approche de sa joue un grand mouchoir pour les sécher."

— NAGY (Piroska), 2000, Le Don des larmes au Moyen-Âge : un instrument spirituel en quête d'institution VIe-XIIIe siècle, Albin-Michel.

— Wikipédia, collection de 80 Pietà

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Statues_of_Piet%C3%A0_in_Finist%C3%A8re

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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V.  UNE TRINITÉ SOUFFRANTE, XVIe siècle, bois polychrome.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002330

Tous les auteurs indiquent qu'elle est installée, dans le bras nord du transept, sur une console portant les armes en alliance du seigneur de Clévédé et de son épouse "Marie de Pestivien". Mais je ne trouve pas ce blason lors de ma visite (ou bien il correspond à l'un des supports décrits précédemment).

Le site POP culture la décrit comme un groupe de 153 cm de haut, au revers évidé, du XVIe siècle.

Elle ne semble pas avoir été restaurée, bien que la main gauche du Père et ses pieds soient restitués,  et la peinture est en mauvais état. Le bras gauche du Christ est brisé. La colombe est absente.

Dieu le Père est figuré en pape avec tiare ... à quatre étages et chape rouge sur une cotte talaire blanche, il est assis sur une cathèdre. Il tient entre ses jambes le Christ (86 cm de haut) qui est nu hormis le pagne, couronné d'épines et debout sur le globe terrestre, montrant ses plaies.

Ce groupe peut donc être décrit comme une Trinité souffrante, ou Trône de grâces.

Voir mon analyse de ce thème :

https://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-peintures-murales-fin-xive-de-la-chapelle-de-jean-chiffrevast-de-la-cathedrale-de-coutances.html

Voir F. Boesplug :

https://www.brepolsonline.net/doi/pdf/10.1484/J.RM.2.305488

https://books.openedition.org/pus/12732?lang=fr

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
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V.  RESTE D'UNE MISE AU TOMBEAU : NICODÈME TENANT LA COURONNE D'ÉPINES (bois polychrome, XVIe siècle)

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Cette statue d'applique à revers évidé mesure 134 cm ; elle est vermoulue, en mauvais état, avec peinture de surpeint et polychromie écaillée, et il manquerait un attribut dans la main droite.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002329

Cette statue de Nicodème participait  certainement jadis à une vaste  Mise au tombeau (ou à une Déploration comme à Locronan et à Quilinen par exemple), scène dans lesquelles il est placé aux pieds du Christ et tien la couronne. C'est dire l'importance que prend ce thème à Plourac'h.

 

Nicodème est figuré avec les codes d'identification des Juifs (il est membre du Sanhédrin) que sont la barbe longue, le bonnet conique à rabats (plus proche ici d'un bonnet) et le bord frangé de touffes dorées de sa tunique, mais la chape est moins orientalisante, surtout avec ses repeints modernes à fleurons dorés. Les chaussures sont rondes et élargies en patte d'ours.

Il tient respectueusement la couronne d'épines par l'intermédiaire d'un linge (ce qui renvoie aux linges entourant les reliques de la Sainte Couronne depuis saint Louis), mais ce linge repose sur ses deux avant-bras et pourrait aussi être vu comme nécessaire à la mise au tombeau et à ses préparatifs.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
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VI.  AUTRES STATUES.

 

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Saint Jean-Baptiste.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint Jean.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Anne trinitaire ; Jésus guide Marie dans sa lecture des Écritures. Bois polychrome, surpeint, XVIe siècle. Bas-côté sud.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint Sébastien.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint évêque.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint abbé (saint Maudez ?), bois polychrome, début XVIe siècle.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Crucifix.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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SOURCES ET LIENS.

— ARTHEMA RESTAURATION.

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-category/statuaires/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-2/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-5/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-3/

— CHAURIS (Louis), 2010, Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne Deuxième partie : Roches sédimentaires, Revue archéologique de l'Ouest.

https://journals.openedition.org/rao/1384?lang=enLes

"Les grès verts du bassin de Châteaulin

Des niveaux gréseux affleurent au sein des schistes bleus du bassin carbonifère de Châteaulin. Tous les intermédiaires apparaissent entre des schistes gréseux encore fissiles, riches en minéraux phylliteux, et des grès feldspathiques plus massifs, caractérisés par leur teinte verte ou gris-vert. Le faciès gréso-feldspathique est formé de quartz non jointifs – ce qui facilite le façonnement – et de plagioclases, moins nombreux, dans un fond phylliteux qui rend compte du caractère tendre de la roche (la nuance verdâtre est due à la chlorite). Ce grès feldspathique fournit de beaux moellons et des pierres de taille, voire même des éléments aptes à la sculpture (Eveillard, 2001).

Ce matériau a déjà été utilisé dans la cité gallo-romaine de Vorgium (aujourd’hui Carhaix – cf. photo IV). Son emploi, à nouveau attesté dès le xvie siècle, prend une place essentielle dans les constructions, à Carhaix et dans ses environs : manoir de Lanoënnec (porte avec cintre en deux éléments, fenêtre avec linteau à accolade) ; manoir de Crec’h Henan (xviie siècle ? avec beaux moellons) ; manoir de Kerledan (xvie siècle, avec érosion en cupules) ; château de Kerampuil (1760, soubassement) ; Kergorvo (portes) ; manoirs de Kerniguez : grand manoir (superbes moellons) et petit manoir (moellons pouvant atteindre un mètre de long, en assises d’épaisseurs diverses, correspondant à la puissance des bancs dans les carrières). A Carhaix même, dans la maison du Sénéchal (xvie siècle), belle cheminée à l’étage. On retrouve ce grès dans les élévations de l’église de Plouguer, ainsi que dans celles de l’église de Saint-Trémeur (parties du xixe s.), dans la façade occidentale de la chapelle du couvent des Hospitalières (xviie siècle) ou au manoir de Maezroz près de Landeleau : photo V, VI… (Chauris, 2001c).

Les Travaux publics ont également fait appel à cette pierre locale. Dans les ouvrages du canal de Nantes à Brest (première moitié du xixe siècle), toujours aux environs de Carhaix, elle a été utilisée sous des modalités diverses : en beaux moellons pour le couronnement du parapet d’un pont près de l’écluse de l’Île ; en petits moellons pour le soubassement des maisons éclusières de Pont Dauvlas, de Kergouthis… ; les faciès plus schisteux – et par suite plus fissiles – ont été recherchés pour le dallage médian des bajoyers de quelques écluses (Kervouledic, Goariva), voire comme dalles devant la maison éclusière (Goariva…). De même, les infrastructures ferroviaires ont aussi employé ce matériau local (pont franchissant le canal au sud-est de Kergadigen).

Mais cette pierre n’a pas été recherchée uniquement autour de Carhaix ; en fait, elle a été utilisée un peu partout dans le bassin de Châteaulin. À Pleyben, dans l’église paroissiale – qui remonte en partie au xvie siècle – le grès vert joue un rôle essentiel en sus du granite : élévation méridionale ; sacristie édifiée au début du xviiie siècle (le grès est alors extrait des carrières de Menez Harz et de Ster-en-Golven) ; la même roche a été aussi utilisée pour l’ossuaire (xvie siècle) et l’arc de triomphe (xviiie), où elle présente quelques éléments bréchiques. également à Pleyben, la chapelle de Gars-Maria, y recourt localement en association avec des leucogranites. À Châteauneuf-du-Faou, dans la vaste chapelle Notre-Dame-des-Portes (fin du xixe siècle), ce grès est en association avec divers granites ; les traces d’outils de façonnement y sont très nettes sur les parements vus. Comme aux environs de Carhaix, les grès verts ont également été recherchés, plus à l’ouest, pour l’habitat.

Ces grès ont aussi été mis en oeuvre dans la statuaire : parmi bien d’autres, évoquons les statues dressées au chevet de l’église de Laz, la statue de Saint-Maudez au Vieux-Marché (Châteauneuf-du-Faou), celle de Saint-Nicolas dans la chapelle N.-D. de Hellen (Edern), plusieurs personnages du célèbre calvaire de Pleyben… Quelques éléments de la chapelle – ruinée – de Saint-Nicodème, en Kergloff, ont été remployés lors de la reconstruction de la chapelle Saint-Fiacre de Crozon, après la dernière guerre ; en particulier de superbes sculptures d’animaux ont été emplacés à la base du toit dans la façade occidentale (Chauris et Cadiou, 2002).

Cette analyse entraîne quelques remarques de portée générale.

Dans un terroir dépourvu de granite, artisans et artistes locaux ont su mettre en œuvre un matériau qui, au premier abord, ne paraissait pas offrir les atouts de la « pierre de grain » qui affleure au nord et au sud du bassin.

Ce matériau local, utilisé dans les édifices les plus variés, confère au bâti du bassin de Châteaulin une originalité architecturale. Son association fréquente aux granites « importés » induit un polylithisme du plus heureux effet. Parfois, le grès a même été exporté vers les bordures du bassin, au-delà de ses sites d’extraction.

Du fait de ses aptitudes à la sculpture, le grès vert a été très tôt recherché pour la statuaire. Il joue localement le rôle des célèbres kersantons de la rade de Brest, à tel point que, dans un musée dont nous tairons le nom, une statue du xvie siècle, a été rapportée au kersanton, alors qu’en fait elle est en grès vert : hommage inconscient à ce dernier matériau !

L’emploi de cette roche singulière, constant pendant plusieurs siècles (au moins du xvie au début du xxe siècle) paraît aujourd’hui totalement tombé dans l’oubli. Ses qualités devraient susciter une reprise artisanale, tant pour les restaurations que pour les constructions neuves."

 

— COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

— COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

 

— COUFFON (René), 1958, L'Iconographie de la Mise au tombeau en Bretagne In: Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne vol. 38 (1958) p. 5-28.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/63d185fba515a3.55783169/1958_01.pdf

— ÉVEILLARD (Jean-Yves), 1995, Statues de l'Antiquité remaniées à l'époque moderne: l'exemple d'une tête au cucullus à Châteauneuf-du-Faou (Finistère) Revue archéologique de l'Ouest année 1995  12  pp. 139-146

https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1995_num_12_1_1029

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, Presses Universitaires de Rennes pages 249-250.

— OLLIVIER, (Sophie), 1993 -L'architecture et la statuaire en grès arkosique dans la vallée de l'Aulne centrale. Mém. de maîtrise d'histoire (inédit), J.Y. Eveillard, dir., U.B.O., Brest, 2 vol.

—PALISSY (base)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002334

— PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

 

— ROLLAND (Jean-Paul), s.d "Contexte dans laquelle cette église fut construite"

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_242/Plourach_annexe.pdf

— ROLLAND (Jean-Paul), 2014, La Vierge de Plourac'h

http://callac.joseph.lohou.fr/plourach_vierge.html

 

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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 07:44

L'accouplement des Amaryllis à Crozon.

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Voir :

 Zoonymie (origine du nom) du papillon l'Amaryllis Pyronia tithonus (Linné, 1771).

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Par delà le concert des sanglots et des pleurs
Et des cris de colère des hommes qui ont peur
Il nous faut écouter l'oiseau au fond des bois
Le murmure de l'été le sang qui monte en soi
Et le bruit de la terre qui s'endort doucement

Il nous faut écouter

Il nous faut regarder

(Jacques Brel chanté par Barbara)

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L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Papillons. Presqu'île de Crozon
27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 18:17

Recherches et propositions  sur le tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).

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PRÉSENTATION.

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Le porche sud de l'église Saint-Jean-Baptiste surmonté d'une salle d'archives, fut fondée, selon une mention du registre de paroisse fol.42 vérifiée par Alfred Le Bras, mais non datée [XIXe],  par "François Du Mené, chambellan du duc de Bretagne François II (1458-1488) avec les enfants du célèbre maître qui construisit la merveille du Folgoat". Effectivement, Emmanuelle Le Seac'h l'attribue au second atelier du Folgoët, comme celui de Saint-Herbot, et le date vers 1458-1488  : on y voit l'influence du Premier atelier ducal du Folgoët, au Folgoët (1423-1433), au Kreisker de Saint-Pol-du-Léon (entre 1436 et 1472), à Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438), à Kernascléden (vers 1433-1464), Saint-Fiacre du Faouët (vers 1450) et à l'église Notre-Dame de Quimperlé (1420-1450), à La Martyre (1450-1468), et à Rumengol (vers 1468).

Voir la description de ces porches dans ce blog avec l'onglet "rechercher".

Un entrait (poutre) de l'aile nord du transept porte l'inscription : L’an mil cinq cent commencée ceste chapelle par Charles Clévédé et Marie (*) [de Pestivien?] …, et plus loin  Olivier [une équerre] Lauset ma faet bo(nn)e.

(*)J.P. Rolland lit "Marguerite".

Selon le dossier de l'Inventaire :

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Le patronyme Lauset (LAUZET) est attesté un peu plus tard (XVIIe) à Paule (22) et Plévin (22).

Nous disposons donc de ces deux dates : porche sud avant 1488, et charpente du transept en 1500 : la verrière étudiée ici est donc selon toute vraisemblance un peu postérieure à 1500. Son fenestrage rayonnant du XIVème siècle serait d'influence anglaise.

"En forme de T, l'église comprend une nef avec bas-côtés de six travées avec chapelles en ailes au droit de la dernière et chapelle accolée au bas-côté nord au droit des troisième et quatrième travées. Lambrissée et toute en taille de grand appareil, elle date en majeure partie du début du XVIème siècle. Le clocher-mur, plus récent, porte la date de 1585 et la sacristie celle de 1818.

 Au chevet, l'on a réemployé un fenestrage rayonnant du XIVème siècle d'influence anglaise. En 1931, la croix et la pointe du clocher, furent démolies par la tempête et la fenêtre abîmée, ils ont été réparés aussitôt. L'église de Plourac'h est en majeure partie du début du XVIème siècle ou de la fin du XVème siècle, avec réemploi de fenestrages du XIVème siècle. Le porche sud date de 1506 et le clocher date de 1585-1637." (René Couffon)

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Le tympan de la baie est de la chapelle nord du chœur , avec son décor armorié original réalisé vers 1500, fut déposé en 1974. Des travaux importants sur la charpente et la couverture, et de drainage de l'église, furent entrepris en priorité, tandis que les panneaux démontés du vitrail étaient conservés à l'atelier Hubert de Sainte-Marie à Quintin. C'est là que F. Gatouillat et M. Hérold les examinèrent pour leur description dans Les vitraux de Bretagne, page 106. 

Entre 2001 et 2009, les vitraux de l'église furent restaurés et composés par l’atelier Hubert de Sainte Marie de Quintin (22) sous la conduite de Mickaël Messonnier. 

"Il a été nécessaire de reprendre les  remplages en pierres désorganisés (structure dans laquelle viennent s'enchâsser les vitraux), de même que plusieurs glacis des appuis extérieurs ont été restaurés. Ce travail a été réalisé par l’entreprise Quélen de Chateaugiron (35).
Ils sont protégés par de discrets grillages (on dit qu’ils sont posés en tableau) qui épousent la forme des remplages, ont été confectionnés par l’atelier de ferronnerie Hembold de Corps Nuds (35).
Ces travaux ont été dirigés et suivis par Christophe Batard, architecte en chef national des Bâtiments de France, secondé par Monsieur Le Men du conseil général et Thierry Fougères de la DRAC.
Ont été mis en place :
-    La maîtresse vitre (celle de derrière le chœur) a été restaurée à l’identique; 
-    Création d’une verrière dans la partie basse, avec réemploi après restauration, dans la partie haute, d’un vitrail représentant les armoiries des seigneurs prééminenciers.
-    Pour toutes les autres baies, création de verrières à bornes selon les dessins des anciennes verrières déposées, en verre clair rehaussé de décors au jaune d’argent.
Les nouvelles verrières à bornes ont été inspirées de celles de l’église de Lannédern (29) mais celles de Plourac’h  restent néanmoins uniques dans leur composition. On appelle « Verrière à bornes »  des motifs centraux entourés par des navettes (carrées ou rectangles) répétés plusieurs fois. Toutes les barlotières ont été changées (barre métallique qui soutient un vitrail ; barre avec des loquets : petites clavettes en cuivre).  " (JP. Rolland)

Le tympan du XVIe siècle de la baie 3 a été protégé par un doublage extérieur, et non par un grillage.

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Description.

 

Le tympan se compose d'un soufflet et de six mouchettes, chacune orné d'un blason sur fond de feuillages semées de fleurs. De très nombreuses pièces sont montées en chef-d'œuvre, une prouesse de maître-verrier consistant à placer dans une pièce de verre une autre pièce, sertie de son plomb, par une découpe périlleuse. Le mise en plomb est en grande partie d'origine.

On voit que ce tympan présente un double intérêt : technique d'une part dans l'art du vitrail, et héraldique d'autre part.

Les armoiries ont été identifiées en 1955 par René Couffon, et celles-ci qui sont reprises telles quelles par Gatouillat et Hérold pour le Corpus Vitrearum. Couffon a-t-il examiné le vitrail, ou des photographies noir-et-blanc, ce qui expliquerait certaines déterminations ?

Couffon voit ici en 1 les armoiries d'Anne de Bretagne ; en 2 les armes pleines de la famille Droniou, ramage des Glévédé ; puis en 3 les armes de Droniou écartelées Collin ; en 4 un écartelé Droniou/? ; en 5 un écartelé Droniou/ de L'Estang ; en 6 un écartelé des armes de Michel Droniou avec sa femme Jeanne du Dresnay, fille de Jean et de Jeanne Bizien ; et enfin en 7 l'écartelé Droniou /Coatgourheden, armes de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden, fille d'Yvon et de Marguerite Martin, qui vivaient en 1500. (C'est moi qui ait placé les numéros, en suivant l'ordre de l'énumération).

Bien plus récemment, vers 2016-2019, Jean-Paul Rolland, membre de l'ARSSAT et président des Amis du Patrimoine de Guingamp et historien de l'ARGOAT, proposa un déchiffrage bien plus probant de ces armoiries. 

Néanmoins, si ces alliances des Clévédé nous sont présentées, il nous manque les données généalogiques qui permettraient de préciser quels sont les couples qu'elles désignent, et les dates qui les sous-tendent.

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Mon but est ici de mettre à la disposition des chercheurs des documents photographiques de bonne qualité qui leur permettraient d'aller encore plus loin dans la compréhension de ce complexe héraldique.

Sur le plan technique, je préciserai aussi les panneaux comportant des pièces montées en chef-d'œuvre.

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Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°1 : armes couronnées d'Anne de Bretagne : alliance France/Bretagne.

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On remarquera la fleur-de-lis posée en chef-d'œuvre, tout comme les fleurs rouges du fond.

Mais curieusement par rapport à cette dextérité, les hermines sont seulement peintes à la grisaille.

Comme nous aimerions disposer du dossier de recensement de mars 2003 d'Hubert de Sainte-Marie, et du dossier de restauration de Mickaël Messonnier !

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°2 : armes de la famille Clévédé [ou Glévédé] du Guerlosquet.

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Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 1 :

Clévédé, sr de Coëtbihan, paroisse de Laz, — du Guerlosquet, paroisse de Plourac'h, — de Quénéc'hamon, paroisse de Guerlesquin, — du Porzou, paroisse de Pédernec, — du Scozou, paroisse de Loguivy, — de l'isle, — du Penquer.

Ext. réf. 1670, cinq générations, références et montres de 1481 à 1543, paroisse de Laz et Plourac'h, évêché de Cornouaille, Guerlesquin, Pédernec et Loguivi-Plougras, évêché de Tréguier et Taulé, évêché de Léon.

D'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant.

Philippe, fils de Maurice, épouse vers 1530 Guillemette de Kerdaniel.

Le sr de Kercadoret, paroisse de Pouldreuzic, débouté, reformation de 1670.

On retrouve ces armes sculptées dans la pierre 1) sur une console servant de support à la statue de la Trinité dans l'église ; 2) sur l'un des gables du mur gouttereau sud  (photo).

Sur le vitrail, la lame de la lance d'azur est garnie d'or. Ce n'est pas une épée puisqu'il n'y a pas de garde.

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Armoiries de Clévédé. Photographie lavieb-aile.

 

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Note 1 :

Une inscription en breton datée de 1580 sur la porte du manoir de Kerbiguet à Gourin  mentionne le couple Louis Guegant et Katell Clevedé. D'Arbois de Jubainville y voyait la "fille de Charles Clevedé et de  Marie de Pestivien : petite fille d'une autre Charles Clevedé  et Marguerite Lescanff, qui bâtirent en l'an 1500 la magnifique  chapelle nord du transept de Plourac'h ". https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1972_num_79_4_2664

C'est l'une des choses les plus étonnantes de ce tympan de ne pas y voir figurer les armes de  Clévédé en alliance avec la famille de Pestivien (vairé d'argent et de sable), car si on attribue l'inscription datée de 1500 ou 1506 sur l'entrait au couple Charles de Clévédé/Marie [de Pestivien], et qu'on estime la datation de ce vitrail vers 1500, c'est ce couple fondateur qui aurait ici sa place. Étaient-il représentés sur les lancettes, en donateurs avec leurs armes sur leurs vêtements, et auraient-ils placé leurs ascendants dans le tympan ? 

En 1522 est cité un Charles Glevede seigneur de Guelemein (Guellevain, Gulven, trève d'Edern) : forum cgf.bzh

 Une pièce des archives départementales est une transaction pour des tombes dans l'églises de Plourac'h en 1504 entre Louis de Kergroas et Charles Glevede ou Clevede.  Un document mentionne Charles Glévédé x Louyse Kermeryen à Laz et la famille Brent en 1507. Une autre  pièce d'archive  consiste en une transaction en 1512 entre Catherine du Mesné damoiselle du lieu du mesné, Coetrescar et Toulgoat et son fils ainé Louis de Morizur et le sieur Charles Glevede sieur de Coatbihan et Guerlosquet touchant les prééminences dans l'église de Plourac'h. (Tyarcaouen

 

Lors de la Réformations de 1536 est cité Jehan Clévédé, sieur de la salle, demeurant au manoir de Guerlosquet (*) paroisse de Plourac'h. Dans un minu de 1542, Jehan Clevedé sieur de Coat Bihan est signalé comme devant hommage au seigneur de Broon en Plougonver (J. Caouën). 

 

 Une pièce des archives départementales pour  Plourac'h cite un  Aveu en 1540 de noble Tanguy Glevede écuyer tuteur et garde de Noble Jehan Glevede sieur de Coetbihan et Guerlosquet rendu à la seigneurie de Coetrescar tenu par Jehan du Perrier. (Tyarcaouen)

 

(*) Kerlosquet. En 1531, Marie de Pestivien, veuve de Charles de Clevédé, tutrice de son fils en rendit aveu, ce fils doit être Jean Glévédé, dont l’aveu de 1541 est fourni par son tuteur Tanguy Glévédé (ADLA, B 1087). Note in Tudchentil.org.

 

 

Note 2.

Les Droniou, seigneurs de La Roche-Droniou en Calanhel et des Kerdaniel en Plourac'h, portaient l'épée haute d'azur garnie d'or soutenue par deux lions (A.D 22 série J armorial des Côtes du Nord, Frotier de la Messelière). Mais ce n'est pas une épée qui est représentée ici.

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Technique.

Sur le plan technique, nous retrouvons quelques fleurs vertes montées en chef-d'œuvre sur le fond rouge à rinceaux, mais surtout, c'est la précision de la découpe des quatre pièces rouges de chaque lion, de la lance bleue et de sa poignée or, qui est d'une dextérité inouïe.

 

 

 

Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°3 : écartelé des armes  de la famille de Clévédé en 1 et 4 et de Collin en 2 et 3.

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Famille Collin, Sr du Mesdon, Sr de Poulras, paroisse de Plourivo : d'argent à trois fasces de gueules ; à la bande d'azur brochante [ou : une cotice d'azur brochant le tout.

Ou bien (J.P. Rolland) : "BODOYER : Bodoyer de Kerneret était aussi seigneur de Kerillis en Plougoumelin, de Kerjégu et de la Bourdelière. Sept générations en 1668. Jean épousa, vers 1420, Jeanne Cado, de la maison de Coatlaron. Cette famille, peu connue, ne s’est occupée que de cultures à Kerleret. Du reste, c’est à peine si elle a habité à Plourac’h pendant un siècle, pour de là aller dans le Léon. Ses armes : D’argent à trois fasces burelées de gueules, à la bande d’azur brochant sur le tout. (D’autres les attribuent aux Collin de Poullaouen)."

 

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Technique : deux fleurs vertes en chef d'œuvre. Savant montage des fasces rouges et de la bande bleue. On remarque que les lions ne sont plus montés sur plomb. C'est peut-être encore plus fort, car ils ne sont pas "peints" (on ne peut peindre en rouge sur un verre blanc, avant l'invention des émaux). Donc, il s'agit d'un verre rouge doublé, et "gravé" (gratté, meulé) pour ôter le rouge sur toute la périphérie et détourer la silhouette du lion avant de la souligner et de la préciser à la grisaille noire.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

 

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N°4 : écartelé des armes de la famille de Clévédé et de Keraly .

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D'après JP. Rolland :

"De Keraly : (Keraly de Kergus): Seigneur de Kergus en la paroisse de Plourac’h, de Bubry, du Fos en Melrand, de Talhouët, de Saint Sauveur ; Comte du Chesnay, paroisse de Guipel ; Seigneur de Kervenic, de Boishamon, de la Ville Allain et de Kerahel. En 1669, huit générations. Cette famille habitait l’évêché de Vannes. Guillaume Keraty de Kergus, comte du Chesnoy, était patricien exempt, et vivant en 1422, marié à Jeanne de Saint Nouay. Cette famille a eu deux conseillers au parlement de Bretagne en 1619 et en 1686. Ses armes : D’argent, au chef de sable, à trois quintefeuilles de gueules, ombrées d’un soleil rayonnant de sable. "

 

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Pol de Courcy :

Keraly (de), sr dudit lieu, paroisse de Bubry, — du Foz, paroisse de Melrand, — de Talhouët, — de Saint-Sauveur, — comte du Chesnay, paroisse de Guipel, — sr de Kervenic. — du Boishamon, — de la Ville-Alain, — de Kerabel, — de Cohignac, paroisse de Plouray.

Anc. ext. chev., réf. 1669, huit gén. ; réf. et montres de 1448 à 1536, par. de Bubry, év. de Vannes.

D’azur à la fleur de lys d’or, accomp. de trois coquilles d’argent.

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Technique.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°5 : écartelé des armes des familles de Clévédé et de Kergorlay.

"Guergorlay : ou Kergorlay ; les Kergorlay étaient descendants d’un ancien comte de Poher. Ils étaient barons de Motreff et seigneurs de Rest an Horniou en Plourac’h. Leurs armes : vairé d’argent et d’azur, chargé de trois pals de gueules.  Devise : tevel a ober ." (J.P. Rolland)

 

Couffon propose les armes "de l'Estang" qui portaient de gueules à deux pals de vair.

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Technique au moins cinq fleurs rouges (qui sont d'ailleurs différentes) sont montées en chef d'œuvre sur un fond bleu à rinceaux. Savant montage sur plombs de chaque "cloche" et des pals; les lions sont en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

 

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N°6 : armes de la famille de Clévédé en alliance avec du Dresnay .

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https://man8rove.com/fr/blason/mp0r8c1-dresnay

Je note que lors de la Montre de l'Evesché de Cornouailles en 1481 Maistre Henry du Dresnay était représenté par Charles Clévédé, homme d'armes à deux chevaux .

Du DRESNAY : seigneur du dit Dresnay en la paroisse de Loguivy-Plougras, de Kervisien en Scrignac, Kerfendret en Plourac’h, de Keroué, de Kerbihan, de Trégoat en Loguivy. Huit générations en 1669. Ses armes : D’argent à la croix ancrée de sable, accompagnée de trois coquilles de gueules. Devise : Crux Anchora Salutis ; En bon espoir.

René du Dresnay, capitaine ligueur, tué dans une rencontre près de Pontivy en 1594, avait épousé une Clévédé qui lui donna beaucoup d’enfants. Sa bisaïeule était encore une Clévédé de là, l’alliance des armoiries dans les vitraux du chevet de l’église. (J.P. Rolland).

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Technique. Quatre type différents de fleurs rouges sur le fond bleu à rinceaux. Trois de ces fleurs sont montées en chef d'œuvre.

Sur l'écu, les coquilles rouges sont toutes montées en chef d'œuvre. Les croix sont peintes à la grisaille (sur un fond blanc à fins rinceaux), les lions sont en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°7 : écartelé des armes de la famille de Clévédé avec Kerlosquet .

 

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René Couffon signale les armoiries écartelées Droniou et Coatgourheden, armes de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden, fille d'Yvon et de Marguerite Martin, qui vivaient en 1500. Mais les armes sont ici de sable à la croix dentelée d'argent, et non  de gueules à la croix dentelée d'argent. Ce sont celle de la famille de Kerlosquet. (De Genouillac ; Jouffroy d'Eschavannes)

La couleur noire est peinte à la grisaille : même si un peintre restaurateur s'était trompé, en tout cas, le verre ne pouvait être rouge initialement.

 

 

Ces armoiries sont d'autant plus intéressantes que la croix dentelée figure sur le support de la statue d'un saint évêque (saint Patern) et sur le bouclier d'une statue de saint Adrien dans l'église. Et dans les deux cas, ces armes sont en alliance avec, du côté gauche, le lion rampant tenant en pal  la lance des Clévédé dans ses pattes.  Malgré des restes de polychromie, les émaux ne peuvent être précisés.

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Base d'une statue d'évêque, XVIe siècle, église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile.

 

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Saint Adrien, XVIe siècle, église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile.

 

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Technique.

Trois fleurs bleues montées en chef d'œuvre sur fond rouge à rinceaux. Croix peintes, lions en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Détail des lancettes (modernes) : armoiries des Clévédé. 

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Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LA MAÎTRESSE-VITRE

 

Je donne ici un rapide aperçu de la maîtresse-vitre récente. Dans le tympan figurent  de nombreux blasons : outre celui des Clévédé,  ou la croix engrelée, ou les armes de Kergorlay, on voit un blason d'azur à 10 billettes d'or au lambel de même (armes des du Perrier, seigneur du Menez en Plourach : on les trouve aussi peintes sur la chasuble de saint Guénolé, statue dans l'église). Et aussi selon Rolland De gueule à 6 quintes feuilles d'or (3-2-1). D'azur au chevron accompagné de 3 besants . De gueule 2 pals vairés d'argent et d'azur. De sable à croix dentée d’argent. On peut lire également sur le phylactère la devise ducale  à ma vie présentée par des hermines .

Elles sont détaillées par l'Inventaire page 64 :

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

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Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

— COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

 

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum VII, Presses Universitaires de Bretagne

—LE MENN Gwennole. Inscriptions en moyen-breton à Gourin. In: Annales de Bretagne. Tome 79, numéro 4, 1972. pp. 887-904; doi : https://doi.org/10.3406/abpo.1972.2664 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1972_num_79_4_2664

— PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

—ROLLAND (Jean-Paul) Vitraux de l’église de Plourac’h

http://callac.joseph.lohou.fr/plourach_vitraux.html

— ROLLAND (Jean-Paul), s.d "Contexte dans laquelle cette église fut construite"

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_242/Plourach_annexe.pdf

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes Héraldique Atelier ducal du Folgoët
26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 14:52

Une partie de cache-cache  avec la Grande Sauterelle verte Tettigonia viridissima autour de la rivière de l'Aber.

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Sur les Orthoptères, voir aussi :

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PRÉSENTATION.

Cette prairie de Poraon sur les bords de la rivière de l'Aber à Crozon était un de mes sites naturalistes préférés lorsqu'elle était fauchée, mais elle est aujourd'hui en friche et envahie par les prunelliers et les aubépines. Pourtant, écartant les tiges des ombellifères et me prenant les pieds dans les ronces, je parviens  à l'endroit où, en 2018-2020, je venais jouer avec de belles sauterelles. Oh surprise, elles sont au rendez-vous, et sautent comme des grenouilles pour accueillir ma progression.

 

Ces Tettigonidées ont le chic pour déceler votre approche (par les vibrations), et, aussitôt, se dissimuler derrière une tige tout en ne vous quittant plus des yeux. Si vous avez affaire à un mâle, il cesse aussitôt de  striduler. Vous vous accroupissez parmi les épines. Vous  tentez de vous déplacer vers la droite ; mais une fois à genoux, vous vous sentez comme Gulliver dans un pays de géant, dans une forêt vierge dont le seul mérite est d'embaumer la menthe. Chaque mouvement de votre bras déplace des brins d'herbes devenues des taillis, ce qui fournit immédiatement des indices à votre partenaire : Tettigonia tourne aussitôt et vous place dans son axe de visée. Vous allez à gauche ? Elle pivote à nouveau, et vous vous feriez encore longtemps tourner ainsi en bourrique. 

 

La force du naturaliste, fût-il fort amateur, c'est la patience : ce sont les insectes qui la lui ont enseignée.

Vous ne bougez plus. La bestiole verte s'étonne ; sans doute elle ne voit bien que par les vibrations qu'elle ressent, et désormais, vous vous confondez avec le fond vert tout autant qu'elle tout à l'heure. Elle penche la tête sur le côté. Coucou ! Lentement, mais alors très lentement (vos jambes sont engourdies et vos bras tenant l'appareil photo sont gagnés par les crampes), elle fléchie la cuisse (vous avez tout le temps nécessaire pour vérifier que celle-ci est dépourvue de vrais épines, à la différence des tibias), avance une patte (vous voyez bien les coussinets ventouse de la troisième pièce du tarse et vous vous demandez si c'est de la feutrine ou du caoutchouc), et puis, devenue très désinvolte, elle se place tête en bas et elle parcourt pas à pas sa perche. 

Si elle  croise une liane (en réalité une herbe des près, fléole, fétuque ou paturin), elle l'adopte, avec la même assurance que vous sur un échangeur d'autoroute. Vous vous gardez bien de vouloir la suivre, car au moindre faux-pas elle reprendra la partie de jeu de l'oie à la case départ. Malgré les graminées, vous vous retenez d'éternuer, et vous continuez à suivre ses pérégrinations avec votre télé-objectif, absorbé par de minutieux réglages de mise au point.

Voici donc, choisis au hasard, un couple, encore immature car leurs ailes formeront bientôt, à partir de mi-juillet, une longue queue-de-pie derrière leur dos. Chacun pourra alors s'envoler et surtout convoler, plutôt que de sautiller d'herbe en herbe. Ils vivront six mois.

 

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I. Le mâle.

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Les antennes mesurent une fois et demi la longueur du corps : j'ai essayé de ne pas trop les couper dans mon cadrage.

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La Grande Sauterelle verte  mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

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Notez les pelotes des trois premiers articles du tarse, placés entre les griffes, et  surtout développés — lobés en cœur — sur la face postérieure du troisième article. Pour faire savant, nommez-les "arolia" (arolium au singulier). Ces structures adhésives souples permettent à l'insecte de grimper verticalement sur les surfaces lisses même par grand vent, lorsque les griffes se déclarent dépassées . Une glande permet de sécreter un film liquide adhésif qui majore l'effet mécanique d'adhérence. Des études ont montré sur d'autres espèces que ces arolia ne sont pas nécessaires à la détection vibratoire des proies.  Ces structures sont des petits prodiges du Vivant. Le nom, sans étymologie claire, apparaît en zoologie vers 1850.

Voir Y.K Jiao et col, The attachment pad of the Tettigonia viridissima.

https://www.researchgate.net/figure/The-attachment-pad-of-the-Tettigonia-viridissima-A-Ventral-view-of-the-tarsus-of-the_fig2_12495823

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anatomie du tarse de la Grande Sauterelle

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La Grande Sauterelle verte  mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte  mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte  mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte  mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

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Et on repart vers le haut. Quand on n'a pas de tête !

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La Grande Sauterelle verte  mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte  mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte mâle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

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II. La femelle.

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Linné, en sa sagesse, qualifia l'espèce de viridissima : "très très verte". Comme les herbes !

 

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a. Ca y est, je suis cachée !

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La Grande Sauterelle verte  femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

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b. Trouvée !

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Elle traine derrière elle une tarière, un oviscapte droit et long comme un poignard.

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La Grande Sauterelle verte  femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte  femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte  femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte  femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

La Grande Sauterelle verte femelle à Poraon (Crozon). photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

SOURCES ET LIENS.

— Heiko Bellmann et Gérard Luquet (trad. de l'allemand), Guide des sauterelles, grillons et criquets d'Europe occidentale, Paris, Delachaux et Niestlé, 2009, 383 p.

http://files.biolovision.net/www.faune-charente-maritime.org/userfiles/Ortho/CledesorthoPC/CldesOrthoPCPARTIE2Clsauterelles.pdf

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65774/tab/fiche

http://aramel.free.fr/INSECTES4ter-1.shtml

 

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Published by jean-yves cordier - dans Orthoptères Entomologie. Presqu'île de Crozon
25 juin 2023 7 25 /06 /juin /2023 11:24

L'église Saint-Cuffan de Pluguffan (29) : les vitraux du XVIe siècle (fragments d'une Crucifixion, vers 1525-1530), le porche sud  (1587) et le calvaire du XVIe siècle.
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I. LES VITRAUX DE LA BAIE AXIALE : ÉLÉMENTS D'UNE CRUCIFIXION DE 1525-1530.

PRÉSENTATION.

L'église possédait en sa maîtresse-vitre une Crucifixion dont il ne persiste que des fragments. Ceux-ci ont été restaurés en 1938 par Jean-Jacques Gruber et accompagnés de vitreries colorés par l'atelier Rault. L'un des panneaux originaux, comprenant les têtes des personnages assistant au drame, a été détruit en 1958 mais a été restitué plus récemment.

Cette verrière avait été restaurée et complétée en 1846 par Guillaume Cassaigne, qui est l'auteur du tympan (croix de Malte, étoiles, triangle symbolique).

La baie mesure 3,90 m de haut et 2,00 m de large et est divisée en trois lancettes trilobées et un tympan à une rose.

On lira dans les références bibliographiques la description et l'analyse du maître-verrier quimpérois Jean-Pierre Le Bihan.

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 —Voir les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont attribuées à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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 On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La lancette centrale.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le Christ en croix (vers 1525-1530).

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Seuls sont anciens la tête et les bras du Christ, avec le fond rouge, la croix, l'inscription INRI ainsi que les lances, les bannières et hallebardes, tandis que le torse et le perizonium (pagne) ont été complétés.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le panneau inférieur : tête des spectateurs de la Crucifixion (soldats) , 1958.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les lancettes latérales : deux profils féminins (vers 1525-1530).

Ces deux femmes levant la tête pourrraient être des saintes femmes au pied de la croix.

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Lancette A (à gauche) : un profil très restauré.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Lancette C (à droite) : femme levant la tête, de profil .

Ce personnage évoque celui de Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix, avec ses cheveux blonds dénoués,  sur les Crucifixions finistériennes du XVIe siècle.

 

 

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Photos de complément.

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L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. LE PORCHE SUD (1587).

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le porche est voûté d'ogives. La porte cintrée est surmontée d'une accolade gothique à feuilles d'acanthe et fleuron tandis que les piédroits sont prolongés par des pinacles. Un dragon ailé, à gauche, et un homme au visage cadavérique tenant un rameau, à droite, retiennent notre attention.

Nous pouvons rapprocher ce décor sculpté de celui du porche sud de l'église de Guengat (à moins de 10 km au nord). On y trouve un dragon ailé, et un personnage brandissant un rameau, très semblables à ceux de Pluguffan.

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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À gauche, un dragon ailé.

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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À droite, un personnage (la Mort ?) tenant un rameau.

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À Guengat, j'avais considéré son homologue comme un ange tenant un glaive enflammé. Ici, dans la même posture  horizontale, le personnage aux yeux caves et au visage stylisé en crâne, évoque la Mort. Tient-il un rameau, une torche, ou un glaive de feu ?

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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III. LE CALVAIRE DU XVIe SIÈCLE.

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Ce calvaire situé à gauche de l'entrée, sur l'ancien cimetière, est daté du XVIe siècle par Yves-Pascal Castel. Je me rapprocherais d'avantage de l'avis de René Couffon, qui le date de la fin du XVe ou début du XVIe siècle.

En effet, je remarque une scène du Jugement Dernier qui se retrouve sur les calvaires finistériens du XVe (Tronoën, Notre-Dame de Châteaulin, Argol).

Il n'est plus "orienté", c'est-à-dire avec le Crucifix tourné vers l'ouest.

Il mesure 4,50 m de haut et est en granite.

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Cliché Breizh up 2016

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Croquis Yves-Pascal Castel 1980

 

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Au dessus du fût à pans, un "chapiteau" octogonal est sculpté d'une Sortie du Tombeau en face principale (jadis côté ouest) et d'un Jugement dernier de l'autre côté.

Puis vient la Croix, élément monolithique à quatre faces dont la base cubique présentant le Crucifié, entouré des larrons, puis sur la face opposée la Vierge de Pitié, sur une console.

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Le Christ en croix et la Sortie du tombeau.

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La Vierge de Pitié et le Jugement dernier.

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le Jugement dernier.

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C'est l'élément le plus intéressant à mes yeux, en raison de sa rareté dans le décor des calvaires bretons, mais paradoxalement, la scène a échappé aux différents auteurs.

Malgré la dégradation du granite, on le reconnaît par la partie basse et centrale : une boule surmontée d'un demi-cercle : cette boule est la Terre (le Monde) et le demi-cercle est l'arc-en-ciel.

On reconnaît alors le thème largement représenté dans les peintures et enluminures, du Christ du Jugement dernier, assis sur l'arc-en-ciel (rappel de l'arche de l'Alliance), Christ ressuscité, vêtu du manteau glorieux et montrant ses plaies en plaçant ses paumes vers le spectateur.

 

Rogier van der Weyden Jugement Dernier, 1443-1452, retable des Hospices de Beaune. Photo lavieb-aile.

 

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Sur ce calvaire de Pluguffan, le Christ du Jugement (ou de la Parousie) est encadré par deux anges tourné vers lui et tenant une lance et un étendard.

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Voir ce thème sur les calvaires finistériens :

Voir également le même thème sur le calvaire de Tronoën (1450-1470), où il est plus difficile à discerner (voir le croquis) sur le registre inférieur de la face sud :

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Calvaire de Tronoën en Saint-Jean-Trolimon. Photo lavieb-aile.

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

 —AVENEAU DE LA GRANCIÈRE (Paul) , 1896, Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan (Vannes, 1896).

http://www.infobretagne.com/pluguffan-eglise-cimetiere.htm

"Le choeur a deux bas-côtés dont chacun est formé de colonnes avec chapiteaux ornés de sujols grossièrement exécutés, et d'arcades toujours dans le même style. Le vitrail du chevet, belle et grande fenêtre ogivale du XVème siècle, est très élégant de forme : la partie supérieure est composée d'une rosace ; la partie inférieure est divisée par deux meneaux formant trois baies trilobées, dont les vitraux représentent Notre-Seigneur en Croix, la Vierge et saint Jean. Au fond du choeur, se dresse le maître hôtel en marbre blanc, d'exécution récente, et dont le devant est orné d'un médaillon sur lequel repose l'agneau nimbé. Les coins de l'autel sont garnis d'anges adorateurs. Les deux autels des bas-côtés ornementés dans le style du XVIIIème siècle se trouvent placés sur le même plan."

"La plus ancienne des croix du cimetière remonte à la fin du XVIème siècle ; les deux larrons, les principaux personnages et instruments de la passion y sont représentés. "

—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

2464. Pluguffan, église no 1, g. 4,50 m. XVIè s. Trois degrés. Socle octogonal allongé. Fût à pans, chapiteau historié: Christ ressuscité, au revers, Christ lié. Croix, branches rondes, larrons appuyés de chaque côté, crucifix, Vierge de Pitié. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/pluguffan.html

— COUFFON (René), 1988, PLUGUFFAN, Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et Léon.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/Pluguffan.pdf

ÉGLISE SAINT-CUFFAN (C.) Elle comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés séparée par un puissant arc diaphragme d'un choeur de deux travées avec bas-côtés. Au droit de la quatrième travée de la nef, deux chapelles en ailes forment faux transept. Le clocher est construit sur l'arc diaphragme. Reconstruite presque totalement au XVe siècle et agrandie au XVIE siècle, elle conserve d'un édifice antérieur les quatre arcades séparant le choeur de ses bas-côtés; celles-ci sont très nettement inspirées de Languidou en Plovan et datent du XIIIE siècle. En 1847, l'architecte Joseph Bigot allongea la nef d'une travée et reconstruisit la façade ouest.

Le remplage de la fenêtre axiale, des premières années du XVe siècle, est identique à celui éclairant le bas-côté de la façade ouest des Carmes de Pont-l'Abbé et très proche de ceux des fenêtres axiales de Beuzec-CapCaval, de Tronoën et de Lanvern.

Le clocher, à un beffroi sans galerie, est amorti par une haute flèche octogonale; sa tourelle d'accès est semblable à celle de Saint-Germain en Plogastel. D'après l'inscription du linteau de la chambre des cloches, il a été construit en 1558. Foudroyé en 1841, il a été remonté en 1855-1856, d'après les comptes de fabrique, par Bertran, maître maçon, et Hervé Marc'hadour, maître charpentier.

Le porche, surmonté d'une salle de délibérations, est voûté sur ogives avec liernes longitudinale et transversale; il porte la date de 1587.

La nef obscure est lambrissée; ses grandes arcades en tiers-point aigu pénètrent directement dans les piliers. Pas de sablières ni d'entraits. Mobilier Contre le chevet plat, autel latéral à décor de fleurs et de fruits.

- Transept nord, autel en bois polychrome, surmonté d'un retable à pilastres. Confessionnal à demi-dôme style XVIIIe siècle. Statues en bois polychrome : Vierge à L'Enfant et saint Cuffan dans les niches du chevet, Christ en croix, autre Vierge à L'Enfant, saint Blaise, saint Sébastien.

Vitraux : Au chevet, panneau du Christ en croix, provenant d'une Crucifixion ancienne. - Dans le transept, deux vitres des ateliers Lobin : le Sacré-Coeur (1892) : et la Vierge du Rosaire (1895).

* Porte monumentale d'entrée du placitre (C.). De style gothique, elle date de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Calvaire de la même époque (C.) : larrons en bas-relief sous les bras du Christ.

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Brtetagne, Corpus vitrearum VII, Presses Universitaires de Rennes edition, page 165.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), 20 mars 2008, blog. "Pluguffan les restes d'une Passion et deux Sibylles".

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-17896908.html

La Maîtresse vitre, et les travaux avant 1980

II s'agit des restes d’une Passion, qui a été restaurée en 1641, puis en 1841, après  la chute du clocher, puis par le peintre vitrier Quimpérois Cassaigne,auteur du  tympan. En 1935,  apport de vitrerie sur les lancettes.
Les deux autres panneaux avec des Sibylles peuvent provenir d’une autre baie.
Après la chute du clocher, la vitre aux armes de Coatfao est trouvée dans les décombres. Le recteur Michel Riollay l’avait toujours vu  à la fenêtre du chevet. Ces armoiries n'ont pas reparues!
Autres travaux sur les vitraux de l'église, certains sans spécification du lieu : En 1618, restauration d’Ambroise Le Garo, peintre vitrier à Quimper. En 1630, Claude Conan répare les vitraux.En 1632, remise en plomb des vitres de monsieur saint Blaise ( bras sud du transept)et aveu  d'avoir fait de neuf la grande vitre; Coût 27 livres 4 sols, plus en collation au vitrier et à son garçon, 1 livre et 11 sols.

DESCRIPTION DE LA MAITRESSE VITRE

Baie à 4 lancettes trilobées de 3 panneaux de 58x180 et  un réseau composé de 2 trèfles, 4 écoinçons et 6 quadrilobes entourant un oculus à 6 lobes.

Restauration par le peintre vitrier Quimpèrois Cassaigne, en 1841, des éléments du vitrail XVIe ainsi que la fourniture  de la vitrerie blanche  des lancettes  et  le montage kaléidoscope du réseau
  Cette vitrerie blanche est remplacée un peu plus tard par une vitrerie géométrique de couleurs.
Dans ce réseau, triangle blanc de la Sainte Trinité, d’où partent six rayons blancs sur fond violet. Dans les quadrilobes, croix de Malte sur fond violet, marguerite  blanche à centre rouge sur rond violet et quatre points rouges sur fond blanc  à rayons,  étoile blanche à 4 pointes cintrées terminée par perles blanches sur fond bleu clair, étoile rouge à cinq branches sur fond blanc et rayons rouges dans lobes sur fond violet.
Les éléments XVIe
Ils se résument à une Crucifixion composée du Christ en croix entouré de 6 personnages et à 2 sibylles. Le Christ a des bras très réduit lors des diverses restaurations, dont une au XIXe par Cassaigne,  cité plus haut,
Une dépose est signalée en 1938, et ces éléments resteront plusieurs années sur Paris avant d’être reposés après restauration  en 1955.
Quant au buste intacte jusqu’en 1958, la  pièce  détruite par vandalisme fut refaite par  l'atelier parisien de Jean-Jacques.Gruber en 1980.
La tête  du Christ
Elle est présentée de face , un peu penchée sur sa droite et est bien plus ancienne que celles des personnages qui l’accompagnent.
Les yeux sont demis clos, les sourcils relevés, la bouche fine est entrouverte,
le menton disparaît sous une barbe banche à une seule pointe,
les cheveux tombent sur les épaules, une couronne d’épines le coiffe, sa croix est fait d’un bois arrondi. Le titulus INRI est ici un court phylactère. 

Au dessous, il   a été posé des pieds aux Christ; Il s'agit des siens, mais non percés, provenant  probablement d’une descente de croix, d'époque plus tardive, scène reconnaissable aux barreaux de l'échelle éléments d’une échelle.

Les personnages de la Passion.

Sur la gauche, un personnage  de trois quart droite moustache en pointe, chapeauté, lève son visage vers le Christ. De sa main gauche, il pose une question tandis que la droite est ouverte comme s’il avait reçu quelque chose. Il s’agit probablement de Longin.

Près de lui, un personnage a le visage de face, un peu écrasé, un troisième se montre derrière lui. Sur la droite des pieds, du Christ,  on voit ,de profil gauche, un visage d’homme au turban, aux nez crochu de juif, à la bouche ouverte surmontée d’une moustache. Lui aussi regarde le Christ.

Derrière  deux autres hommes semblent se parler.  Une lance à la quelle est accroché un pavillon avec SPQR se pointe sous le bras droit du Christ, de l’autre côté, un bambou porte bien droit une éponge.

Ces témoins de la Crucifixion  fin XVIe aux sourcils « à la banane » peuvent être rapprochés des soldats de la Passion de Gouézec, mais sans barbe. Ils peuvent nous rappeler les  joueurs de flûte dans  « la Danse » de Breughel.

Les sibylles.

Les deux personnages féminins sont agenouillés , le visage de profil, richement vêtus . Prophétesses païennes, en vogue aux XV et XVIe siècle, elles sont  inspirées de Dieu lorsqu’elles rendent  leurs oracles relatives à la venue de Jésus et à sa Passion.

— Divers

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00090284/pluguffan-eglise-saint-cuffan

 

 

 

 

 

Eglise avec le calvaire et l'arc du cimetière (cad. E 195, 197) : classement par arrêté du 3 juillet 1916

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Vierge de Pitié Jugement dernier Calvaires Porches
23 juin 2023 5 23 /06 /juin /2023 14:12

Calopteryx, cela signifie "quelles belles ailes" (kalo ou calo = "beau" comme dans calligraphie, et pteryx = "aile" comme dans hélicoptère) ! Bravo les Libellules !

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo femelle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo mâle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo mâle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo mâle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo mâle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo mâle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

Calopteryx virgo mâle, Crozon. Photographie lavieb-aile 22 juin 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Odonates. Presqu'île de Crozon
23 juin 2023 5 23 /06 /juin /2023 14:00

Les vitraux (1976) de Jacques Le Chevallier dans le transept de l'église Saint-Suliau de Sizun.

 

À Dominique, en témoignage d'amitié.

 

 

Voir aussi :

 

 

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Jacques Le Chevallier (1896-1987) est à la fois l'auteur des cartons, en tant que peintre, et réalisateur des vitraux, en tant que maître-verrier dans son atelier de Fointenay-aux-Roses ouvert en 1946.

Il fut membre, avec Louis Barillet, de l'U.A.M, Union des Artistes Modernes.

https://www.docantic.com/fr/page/63/jacques-le-chevallier-1896-1987-biographie

https://www.jacqueslechevallier.com/biographie

Sa conception de l'art du vitrail moderne, née de la contemplation des vitraux du XIIe et XIIIe siècle, est novatrice : pour lui, le vitrail est avant tout une paroi de couleurs translucides, où la sensation de couleur doit précéder la lecture du sujet.

Dans les deux verrières figuratives, les personnages sont placés dans les lancettes au sein de verres translucides mais surmontés d'un haut dais de pièces colorées. Ils sont dessinés en silhouette par un épais trait de grisaille, et leurs nimbes, leurs vêtements ou leurs accessoires ne sont pas rendus par des verres colorés propres.

Le réseau  de plombs n'est pas justifié par l'existence de verres de couleurs différentes, mais il compose une trame seulement justifiée par les impératifs dynamiques de la composition.

De même, les pièces colorées ne doivent pas leur présence au motif figuré (une robe bleu, une mitre jaune), mais à un souci d'harmonie : la couleur n'est pas un code signifiant sur le plan de la figure.

Sur les panneaux figuratifs et sur les panneaux  non figuratifs, chaque pièce peut se voir peinte de traits à la grisaille, indépendants de quelque motif.

Au total, même sur les sujets figurés, ce sont des principes picturaux de composition mélodique et rythmique qui l'emportent.

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LE BRAS NORD DU TRANSEPT : QUATRE SAINTS BRETONS.

SAINTS ILDUIT [SIC], SULIAU, YVES. ET MAUDEZ.

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La technique

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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CHAPELLE DU BRAS NORD DU TRANSEPT : NON FIGURATIF.

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Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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CHAPELLE DU BRAS SUD DU TRANSEPT : NON FIGURATIF.

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Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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 BRAS SUD DU TRANSEPT : LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.

SAINTS JEAN MATHIEU LUC ET MARC.

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Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vitrail (1976) de Jacques Le Chevallier, église Saint-Suliau de Sizun. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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—ARCHIERI (J.F), 2007, Jacques Le Chevallier, la lumière moderne. Gourcuff Gradenico ed.

— COUFFON (René); 1980,

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/SIZUN.pdf

https://www.jacqueslechevallier.com/copie-de-vitraux-1

—Liste des vitraux du Finistère :

 

  • SIZUN, Église Saint-Suliau, M.H. Transept : figuration, composition 31 m² - 1976-1977
  • GOUESNOU, Église paroissiale, M.H. Ensemble : figuration et non figuratif, 89 m² - 1969-1970
  • PENMARCH, Église Saint-Nonna, M.H. 2 baies façade ouest, I baie baptistère, compléments composition 42 m² - 1972-1975
  • QUIMPER, Chapelle de la Retraite Ensemble : abstrait vitrerie - 37 m² - 1975
  • PLOUGASNOU, Chapelle du Patronage Saint-Pierre de Montrouge, Ker Levenez

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes
22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 14:02

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven (29).

 

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1°) Voir les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont attribuées à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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 On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 .

2°) Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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L'église Saint-Ouen fut presque entièrement reconstruite en 1881, mais sa maîtresse-vitre fut conservée et réintégrée au nouveau chevet.  Sur  trois lancettes, elle présente six scènes de la Passion aux registres inférieur et intermédiaire et une grande Crucifixion sur le registre supérieur.

Comme l'explique Françoise Gatouillat et Michel Hérold, derrière cette unité, il faut savoir découvrir sur cette verrière probablement réalisée après  1560 "un cas particulier de l'utilisation de documents graphiques plus anciens", puisque la Crucifixion reprend un certain nombre des poncifs quimpérois antérieurs d'un quart de siècle, ce qui la rattache au groupe de La Roche-Maurice (1539) et La Martyre (1540). Quant aux six épisodes de la Passion, ils procèdent de cartons d'une autre nature, avec des personnages de plus grand échelle et d'un style tout différent.

L'assemblage, d'origine, témoigne donc de la possibilité qu'avait un atelier d'associer des dessins puisés à d'autres sources.

Dans son article sur l'atelier Le Sodec, le maître-verrier Jean-Pierre le Bihan retrouve l'emploi de cartons semblables à ceux de la Crucifixion de Quéménéven dans les vitres "de  Gouézec, Tréguennec et Guengat [1550], avec des translations de quelques centimètres, voir parfois quelques millimètres, et cela pour certains personnages telles la Marie-Madeleine ou la Vierge en Pâmoison, ou même le chien". La comparaison avec la Crucifixion de Guimiliau (v. 1550) permet aussi de retrouver ces reprises de cartons.

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L'existence de larmes aux yeux des saints personnages réunis au pied de la croix  est l'un des marqueurs de cet atelier ; mais on ne les retrouve ici que sur un seul visage féminin, ce qui est étrange : soit plusieurs "mains" ont exécuté le premier vitrail, soit les restaurateurs du XVIIe ou du XIXe siècle n'ont pas pu ou pas su restituer certains détails.

D'autres marqueurs stylistiques de l'atelier, comme les inscriptions de lettres aléatoires ou d'oraisons sur les galons et harnachements, ou la gravure sur verre rouge, propres à l'atelier Le Sodec sont absents, alors qu'ils étaient présents sur les verrières modèles.

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La verrière a été restaurée au XVIIe siècle, puis sans doute au XIXe siècle lors de son installation dans le nouvel édifice, puis en 1957 par Jean-Jacques Gruber (après qu'elle ait été démontée et mise à l'abri pendant la guerre), et à nouveau par Jean-Pierre Le Bihan   en 1987-1988, qui allégea le réseau de plomb. Mais le collage bout-à-bout n'a pas supprimé l'ensemble des plombs de casse des lancettes, et aucun de ceux du tympan. Et c'est un grillage de protection, bien gênant pour le visiteur par temps ensoleillé, qui "protège" ce précieux vitrail, et non un doublage extérieur.

 

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Description.

La baie d'axe mesure 5, 50 m de haut et 2,15 m de large. Ses trois lancettes sont organisées en trois registres, sous un tympan à cinq ajours et deux écoinçons.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : TROIS SCÈNES DE LA PASSION.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La Cène.

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Sur ce panneau, la tête de saint Jean, qui paraît insolite sur la poitrine du Christ, a été restaurée au XVIIe siècle.  On constate aussi des bouche-trous en haut à gauche, dont une tête de soldat casquée qui n'a rien à faire ici. Mais la tête du Christ, au nimbe cricifère, ou celle de saint Pierre reconnaisable à son "toupet" isolé sur la calvitie frontale, sont admirables.

C'est le moment où le Christ annonce qu'il va être trahi par celui qui avance la main vers le plat contenant l'agneau de la Pâque juive en m^meem temps que lui : Judas.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La maîtresse-vitre de l'église Saint-Ouen de Quéménéven (29).
La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Le Lavement des pieds.

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Là encore, le panneau a fait l'objet de quelques restaurations. Le Christ est agenouillé devant Pierre qui proteste. Les autres apôtres montrent aussi leur étonnement : leur Maître se met à leur service !

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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L'Agonie du Christ au Mont des Oliviers.

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Toute la moitié droite a été restaurée. Je poursuis mon examen de l'art du portrait en peinture sur verre, et de l'usage de la sanguine ou du Jean Cousin (cement à base d'oxydes de fer) pour les carnations. Ce fond brun est éclairci par zones pour des effets de brillance des modelés du visage, tandis que les traits sont faits à la grisaille pour les cernes, le contour des sourcils, les yeux et les cils, le nez et la bouche. Puis, par un outils fin (pointe du manche du pinceau par exemple; l'artiste ôte la matière colorée pour rendre les boucles des cheveux et de la barbe, les cernes concentriques de l'orbite, etc.

Le Jaune d'argent est utilisé pour les nimbes, les galons et damas des vêtements.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INTERMÉDIAIRE : TROIS SCÈNES DE LA PASSION.

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L'arrestation du Christ : le Baiser de Judas ; Saint Pierre tranche l'oreille de Malchus.

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Tout ce panneau est bien conservé. Le Christ au nimbe crucifère est embrassé par Judas, ce qui déclenche l'arrestation par les soldats en armure et casque, armés dfe lances, de hallebardes ou brandissant des flambeaux (car l'épisode se déroule avant l'aube). 

Curieusement, le Christ est déjà ligoté.

Mais saint Pierre brandit son glaive et, trop impulsif, saisit la chevelure de Malchus, serviteur du grand prêtre et lui tranche l'oreille . 

On sait que Jésus, opposé à cette violence, recollera miraculeusement cette oreille.

On remarquera la ceinture ou tunique de Malchus, bleue et or : pour réaliser cette pièce, le peintre a dû a priori graver (ôter la couche colorée) par arcs concentriques la pièce bleue doublée, puis la peintre en jaune d'argent, puis la décorer de cercles à la grisaille, et par enlevé de peinture.

 

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La Flagellation.

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Seul le panneau supérieur est bien conservé.

Jésus est lié à la colonne et frappé par les bourreaux. Les marques des fouets apparaissent sur tout le torse sous forme de deux traits parallèles.

Le motif jaune de la cuirasse du bourreau de droite, est souvent retrouvé dans les œuvres de l'atelier Le Sodec.

Les bourreaux aux manches retroussés portent des bonnets à plumet, des vêtements à taillades, et des bas de chausses dépareillés, ou de couleur vive. Comme l'écrira Chateaubriand : "Les hauts-de-chausses, si courts et si serrés qu'ils en étoient indécents, s'arrêtoient au milieu de la cuisse; les deux bas de chausses étoient dissemblables; on avoit une jambe d'une couleur et une jambe de l'autre."

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La Comparution devant Pilate.

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Le panneau est assez bien conservé, mais la tête de Pilate a été restaurée au XVIIe siècle ; et on trouve quelques bouche-trous en bas, près du chien.

Ce chien blanc est constamment présent sur les Comparutions (ou les Crucifixions) des verrières du XVIe siècle, reflet des mœurs des cours seigneuriales contemporaines.

La présence de Jean et de la Vierge est ici un peu étonnante.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR : LA CRUCIFIXION.

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Cette grande Crucifixion sur fond de ciel bleu est bien conservée, malgré la restauration de la manche de la Madeleine, ou d'une pièce du cavalier de droite, par exemple.

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La lancette A : le Bon Larron ; la Pâmoison de la Vierge.

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a) Le Bon Larron ; les cavaliers et les soldats.

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Le Bon Larron expire, la tête tournée vers le Christ à qui il a exprimé sa confiance : et son âme , dès lors sauvée, est emportée vers les Cieux par un ange.

Plus bas, parmi les soldats casqués, un officier montre du doigt le Crucifié ; s'agit-il du Bon Centenier s'écriant "Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu"?.

La tête hilare du cheval, et son harnachement, et son mors en S, sont typiques de l'atelier Le Sodec.

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b) La Pâmoison de la Vierge entre Jean et les trois saintes femmes.

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Sous le coup de l'émotion, les jambes de la Vierge (manteau bleu) se dérobent et elle tombe à demi à genoux. 

Saint Jean (robe verte et manteau rouge) s'empresse de la soutenir.

Deux saintes femmes (Marie Salomé et Marie Jacobé, si on souhaite les nommer), la tête couverte d'un voile, se tordent les mains de chagrin.

Mais, à la différence des autres scènes, presque analogues, des autres Crucifixions de l'atelier, un seul visage est en larmes, tandis que ces larmes sont absentes sous les yeux de la Vierge, de saint Jean et de l'autre sainte femme.

Je renvoie aux liens énumérés au début (avec la mention "larmes") pour la comparaison de ces verrières.

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La lancette B : le Christ en croix ; les deux cavaliers; Marie-Madeleine . Les soldats se disputant la tunique.

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Le Christ en croix entouré de Longin et  d'un autre cavalier.

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Dans le ciel bleu, les lances aux douilles  ornées de passementerie rouge, et le roseau portant l'éponge de vin aigre se détachent parmi les nuages.

À notre gauche, Longin (habillé de bric et de broc par des fragments dépareillés) transperce de sa lance le flanc droit du Crucifié. Son cheval a disparu dans la bataille des restaurations successives.

De l'autre côté, un cavalier coiffé d'un turban violet lève les yeux vers le Christ : c'est peut-être le Bon Centenier converti (si il n'était pas déjà représenté en lancette A).

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Marie-Madeleine au pied de la croix.

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Comme sur tous les vitraux servant de modèle à celui-ci Marie-Madeleine très éprouvée par le chagrin se place au pied de la croix, juste devant les pieds du condamné dont elle fixe le sang s'écoulant des plaies, et elle élève ses mains croisées. Et comme sur tous les autres exemples, elle est richement vêtue : on voit ici le col de dentelle de sa chemise dans le décolleté carré de sa robe dorée, ou son bonnet-chaperon de coiffe au peigne de perles et d'or, ou ses cheveux blonds qui tombent sur ses épaules.

Son visage est très beau, son regard est plein de ferveur, sa bouche rehaussée de sanguine est entrouverte.

On voit encore, malgré le désordre des fragments rassemblés, ses manches vertes, et son manteau rouge rejetée derrière son dos.

Mais, à la différence des autres verrières, on ne voit pas les larmes s'écouler de ses yeux.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Les soldats se disputant la tunique du Christ.

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Cette scène est si violente qu'on hésite à l'interpréter ainsi ; mais cette agressivité se retrouve dans d'autres œuvres, comme sur le fameux retable de Le Vaumain ou sur le tryptique de Znaim.

https://www.eglisesdeloise.com/monument/le-vaumain-eglise-saint-pierre-et-saint-paul/

Un guerrier en turban, portant les vêtements à crevés et taillade au dessus de son armure, lève son glaive au dessus d'un homme à terre, qu'il a saisi par les cheveux. Un tiers, dont le visage est perdu, mais dont les deux mains sont agrippées à la tunique, semble assuré de tenir le butin.

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La lancette C : le Mauvais Larron ; un cavalier.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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1°) Le Mauvais Larron sur son gibet, son âme emportée par un diable vers l'Enfer.

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Le diable ne subsiste que sous la forme d'un verre rouge. Une partie du thorax du larron est remplacée par un verre vert.

Le visage du larron, qui baisse la tête, est finement peint, en faisant largement appel à la technique de l'enlevé du fond de carnation.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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2°) Les soldats casqués et en armure, et les Juifs en turban ou bonnets.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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3°) Les deux cavaliers, probablement des membres du Sanhédrin.

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Ils se distinguent par la richesse de leur habillement et par un bonnet au ruban noué au sommet. On les retrouve dans de nombreuses verrières de l'atelier Le Sodec. Ils sont accompagnés d'un petit chien blanc, compagnie habituelle des seigneurs et hauts bourgeois de la Renaissance.

La vue de détail de l'harnachement recherche la présence de letttres qui y seraient inscrites , comme dans la plupart des verrières de la Crucifixion du même corpus. Mais ici, nous ne les trouvons pas.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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Le blason (verre ancien), dans lequel Couffon prétendait reconnaître les armes d'un "seigneur du Gage", associe les armes royales ceintes du collier de Saint-Michel (partiellement moderne) avec une partie supérieure. Celle-ci semble correspondre à un blason mi-parti Guengat (d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent posées en pal)/Penfentenyo (burelé de gueules et d'argent de dix pièces). Je ne sais pas aller plus loin. F. Gatouillat suggère que cet écu posé de flanc proviendrait d'une autre baie de l'ancienne église.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Trois anges portent les instruments de la Passion.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Un autre ange porte un phylactère moderne avec l'inscription AGNUS DEI QUI TOLLIS.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre de l'église Saint-Ouen de Quéménéven (29).
La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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—ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Notice sur Quéménéven, BDHA Quimper

COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Quéménéven, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper  

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/QUEMENEV.pdf

Dans les trois lancettes de la fenêtre du chevet, verrière de la Passion, du XVIè siècle, suivant le carton de Jost de Negker ; autour de la Crucifixion, six scènes de la Passion et, en supériorité, armes des seigneurs du Gage (C.)

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum VII, PUR edition page 168-169.

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2018, Une famille de peintres verriers, blog.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3062028.html

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Passion Renaissance. Héraldique
19 juin 2023 1 19 /06 /juin /2023 14:47

Iconographie des saints Côme et Damien en Bretagne : une enseigne de pèlerinage du premier tiers du XVIe siècle trouvée à Rennes dans les fouilles de l'hôpital Sainte-Anne.

 

 

 

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Voir les articles précédents sur l'iconographie des saints Côme et Damien :

Hors Bretagne :

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PRÉSENTATION.

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Du douzième au seizième siècle, les enseignes - sorte de broches de plomb et d'étain - ont été largement répandues dans le monde chrétien occidental. Les enseignes de pèlerinage peuvent être tout d'abord considérées comme des souvenirs de pèlerinages et véhiculent ainsi une idée de mémoire. Fixées au vêtement du pèlerin, elles sont aussi des signes de l'identité et signalent ainsi la place, le statut de l'individu dans la société médiévale. L'enseigne de pèlerinage a pu être mise en contact avec les reliques du sanctuaire et acquiert ainsi les pouvoirs magiques des reliques ; l'enseigne de pèlerinage devient le support pour un imaginaire. Les trois principes de mémoire, d'identité et d'imaginaire semblent être également véhiculés par les enseignes profanes. Cette catégorie d'objets comprend les enseignes de livrée, les enseignes politiques, les enseignes funéraires ou commémoratives, les souvenirs de fêtes populaires et les objets semblant procurer une protection talismanique. Les enseignes apparaissent ainsi comme des témoins très importants de l'art et des mentalités au moyen âge. (D. Bruna) Elles  témoignaient de l'accomplissement d'un pèlerinage en un lieu saint et identifiait ceux qui la portaient comme pèlerins. " Ces deux objets correspondent à des insignes – ou enseignes – de pèlerins. Ils ont l’apparence d’une broche que les fidèles arborent sur leurs vêtements au moyen d’une épingle ; ils sont largement répandus dans la vie quotidienne et religieuse de la fin du Moyen Âge. Tels des souvenirs en mémoire du pèlerinage effectué, les insignes sont achetés auprès de « faiseurs d’enseignes » qui installent leurs étals près des églises. Les deux enseignes de Rennes, comme les quelques milliers que nous conservons aujourd'hui dans les collections publiques et privées, sont réalisées dans un alliage de plomb et d’étain, matériau facile à travailler et bon marché. Cette dernière particularité permet à tous les groupes de la société d’acquérir ces pièces pour témoigner de leur attachement dévotionnel à un saint ou à un sanctuaire."

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​​​​​​​Dans un article de 2014, Françoise Labaune-Jean a présenté la découverte d'une enseigne de pèlerinage représentant les saints Côme et Damien, enseigne du début du XVIe siècle découvert lors des fouilles de l'ancien hôpital Sainte-Anne de Rennes (Fouilles du métro V.A.L. station place Sainte-Anne). Celle-ci atteste du culte des saints médecins en Bretagne au début du XVIe siècle.

 

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L'hôpital Sainte-Anne date de la fin du XVe aux environs de 1564 avec successivement son essor, son déclin puis l’arrêt de l’activité hospitalière. Les enseignes en plomb ont été découverts, avec des rouelles et des pendentifs ou de la vaisselle dans un dépotoir, la vaste cuve d’une buanderie, utilisée comme dépotoir avant son remblaiement définitif au milieu du xvie siècle, installée dans le creusement d’une ancienne carrière médiévale, et qui se compose d’un vaste espace rectangulaire de maçonnerie délimitant la réserve d’eau d’une contenance d’au moins 400 m3. Restée inachevée pour une raison inconnue, la cuve a été transformée en dépotoir, fournissant ainsi une extraordinaire quantité de matériel archéologique. Outre deux tonnes de récipients en céramique, on compte bon nombre de verres, d’écuelles et peignes en bois, de jeux de marelles gravées sur des ardoises, de déchets alimentaires, de fragments d’étoffes, etc., autant d’objets illustrant la vie quotidienne du secteur. mais la présence d'un moule peut  laisser "imaginer la présence, parmi les malades de l’hôpital, d’un artisan graveur continuant son activité dans l’attente d’une guérison prochaine, à moins que sa présence ne soit plus mercantile avec une installation à proximité d’une clientèle potentielle. N’oublions pas non plus l’afflux de pèlerins dans ce secteur de Rennes, le culte de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle se déroulant juste à proximité dans le couvent des jacobins. Avec l’enseigne à l’effigie de saint Côme et saint Damien, vénérés pour leur pratique de la médecine et leurs guérisons miraculeuses, et celle de saint Sébastien enrayant les épidémies de peste, on peut aussi envisager un artisan lié à l’hôpital ou profitant de sa proximité comme opportunité pour écouler sa production. Quelle que soit la solution retenue, ces pièces n’en demeurent pas moins importantes. Elles sont très bien datées du premier tiers du xvie siècle par leur association à des monnaies et des verres. Illustrant la vie quotidienne et les croyances de l’époque, tous ces souvenirs témoignent aussi de l’importance des pèlerinages à l’époque médiévale et du fort désir de rapporter une part de sacré lors de ces si populaires mouvements de piété."

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DESCRIPTION.

L'objet de 5,7 cm sur 2,7 cm et 0,05 cm d'épaisseur est  conservé au Musée de Bretagne :

 

L'enseigne se compose d’une plaque en plomb et étain, avec un décor ajouré en faible relief (5,65 cm de hauteur ; 2,65 cm de largeur maximale ; 0,05 cm d’épaisseur) et dont l’ardillon servant à la fixation est conservé à l’arrière. Le décor se décompose en deux registres. Dans la partie basse, saints Côme et Damien, de face, portent de longues robes drapées et tiennent des lancettes de chirurgien (ou des cuillères à onguent) ; celui de gauche pose la main sur une tête (d'une femme,  d’un  animal ou du démon).

La scène est incluse dans un cercle plat sur lequel apparaissent deux inscriptions en faible relief indiquant le nom des deux personnages figurés : SAINT COME et SAINT DAMIEN. Une ligne de doubles cercles pointés ceinture ce bandeau sur l’extérieur.

La partie supérieure montre une figure de Marie portant le Christ enfant et tenant une palme (ou Saint Christophe portant l'Enfant sauveur du monde — il tient la sphère du Monde— et tenant le bâton de marche (brisé) qui produit miraculeusement des feuilles) ; elle ou il se tient dans une niche architecturale décorée de perles et dont le fronton triangulaire se termine par les trois branches d’une croix perlée. Les deux piédroits portent une inscription en faible relief.

Selon Denis Bruna, cette enseigne a pu être utilisée au XVIe siècle mais elle se rapproche d'un type plus ancien datable du milieu du XVe siècle environ.

Une autre enseigne en plomb (cf. infra) a été trouvée à l'effigie de saint Sébastien.

On sait que Côme et Damien étaient des frères jumeaux qui pratiquaient gratuitemement la médecine dans une ville de Cilicie, c’est pourquoi ils sont représentés sur l’enseigne avec des attributs médicaux : le bonnet et la robe de médecin, des instruments chirurgicaux et un pot à pharmacie. 

 

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Enseigne de pèlerinage à l’effigie de Saint Côme et Saint Damien, fouilles de l'hôpital Sainte-Anne de Rennes.

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Enseigne de pèlerinage de l'hôpital Sainte-Anne de Rennes. Numéro d'inventaire : D2004.0002.52

 

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Enseigne de pèlerinage, Hôpital Sainte-Anne de Rennes. Numéro d'inventaire : D2004.0002.52

 

 

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L'examen détaillé montre que la lancette ou "plume" ou "spatule" de chaque saint est tenue de la même manière et est assez comparable avec une extrémité élargie en feuille de saule, ne permettant pas de préciser s'il s'agit d'un ustensile de chirurgie (incision ou saignée) ou de pharmacie (spatule à onguent). Leur coiffure (bonnet de docteur), leur visage et leur  ample manteau plissé (serré par une ceinture) sont identiques.

Par contre, l'un des saints (du côté où l'inscription indique Saint Damien) pose la main sur une tête (imposition  de guérison ? Exorcisme ? Geste d'onction ?). Voir mes réflexions et documents iconographiques ici :

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L'autre , du côté de l'inscription Saint Côme, tient en main droite un pot à onguent. Mais au dessus, se trouve une ampoule sphérique qui pourrait très bien correspondre à la matula, ou vase d'urine, le fameux accessoire d'uroscopie qui est l'attribut de Côme comme medicus, son frère étant cyrugicus.

 

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La seconde plaque de plomb fragmentée est de forme rectangulaire . Le décor reconstitué sur deux registres montre, en partie basse, les effigies de saint Jean-Baptiste et saint Sébastien, séparés par une Vierge à l’enfant. Le registre supérieur délimité par une architecture stylisée ne conserve qu’un personnage couronné, de petite taille, vêtu d’une longue tunique et présentant devant lui une sorte de coffret.

La présence concomitante de deux saints médecins, d'une part, et d'un saint anti-pesteux, d'autre part, dans le dépotoir d'un hôpital, est bien-sûr intéressante.

 

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Saint-Sébastien et saint Jean-Baptiste : seconde enseigne fragmentaire mais dont l’agencement est restituable

 

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D'autres enseignes de pèlerinage dédiés à saint Côme et saint Dalmien.

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Trouvés à Paris et conservés au Musée du Moyen-Âge de Cluny, ils proviendraient de Luzarches (Val d'Oise), où les reliques de Côme et Damien attiraient les foules.

1. Enseigne circulaire au bord orné d'une torsade XVe siècle Musée Cluny, CL4747. Prov Luzarches étain moulé, plomb diam 0.027 m

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/50030022203

 

Saint Côme et saint Damien sont séparés au centre par un saint évêque indéterminé. Reconnaissables à leur robe au col fourré, à leur bonnet et à la boîte d'onguents, les saints jumeaux sont représentés debout et nimbés.

 

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2. Enseigne rectangulaire  Premier quart XVe siècle Musée Cluny, CL 18011

Enseigne ajourée de forme rectangulaire et sommée d'un gable dont les bords extérieurs sont ornés de crochets. A l'intérieur, deux arcs trilobés surmontés de deux arcs en plein cintre et d'une rose ajourée.

Figures identiques de saint Côme et saint Damien. Debout, vêtu d'une robe au col fourré et d'un bonnet, chaque personnage est montré nimbé et semblant tenir de la main droite une boîte d'onguents

2. Enseigne rectangulaire  Premier quart XVe siècle Musée Cluny, CL 18011.

Prov Luzarches plomb étain moulé, H. 8.1 ; L. 5, Inscriptions S. COVME. ET. S. DAMIEN

https://www.photo.rmn.fr/archive/98-005212-2C6NU0NSJ7PM.html

 

 

Description

Enseigne ajourée de forme rectangulaire et sommée d'un gable dont les bords extérieurs sont ornés de crochets. A l'intérieur, deux arcs trilobés surmontés de deux arcs en plein cintre et d'une rose ajourée.

Figures identiques de saint Côme et saint Damien. Debout, vêtu d'une robe au col fourré et d'un bonnet, chaque personnage est montré nimbé et semblant tenir de la main droite une boîte d'onguents

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Enseigne de pèlerinage : saint Côme et saint Damien Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge photo RMN

 

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SOURCES ET LIENS.

 

— BAZOT( Claude). 1633 ,Le pélerinage de sainct Cosme et sainct Damian en l'église collégiale de Luzarches au diocèse de Paris / par C. Bazot,..., édité à Paris

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35023f/f29.item

— BRUNA (Denis)1996, Les enseignes de pèlerinage et les enseignes profanes. Musée national du Moyen Âge (catalogue)

— BRUNA Denis (1999),“De L'agréable à L'utile : Le Bijou Emblématique à La Fin Du Moyen Age.” Revue Historique, vol. 301, no. 1 (609), 1999, pp. 3–22

— BRUNA D., Les enseignes de pèlerinage et les coquilles Saint-Jacques dans les sépultures du Moyen Age en Europe occidentale. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1991, 1993. pp. 178-190

— BRUNA D., Les récentes acquisitions d'enseignes de pèlerinage et d'enseignes profanes au Musée national du Moyen Age. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1995, 1997. pp. 349-360

— BRUNA D., Témoins de dévotion dans les livres d’heures à la fin du Moyen-Âge, Revue Mabillon, n.s., t.9 (= t.70), 1998, p. 127 – 161.

— BRUNA D. Un moule pour enseignes de pèlerinage à l'image de la «Belle Vierge » de Rastisbonne. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1992, 1994. pp. 317-324;

— BURKARDT A., L'économie des dévotions: Commerce, croyances et objets de piété à l'époque moderne, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2016

 

— LABAUNE-JEAN (Françoise), 2014,« Quelques enseignes de pèlerins et des moules de production de petits objets en plomb découverts à Rennes », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest 2014/4 (n° 121-4),  Presses universitaires de Rennes pages7-12.

https://journals.openedition.org/abpo/2858#bodyftn12

 

— THUAUDET O., La pratique du pèlerinage en Provence à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne d’après les enseignes et les ampoules. Archéologie Médiévale, CRAHAM, 2017, 47, pp.89-129

 
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Published by jean-yves cordier - dans Côme et Damien. Presqu'île de Crozon

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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