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17 juillet 2020 5 17 /07 /juillet /2020 11:19

La chapelle Sainte-Brigitte à Landugentel en Esquibien. Sa fontaine, ses inscriptions lapidaires, ses panneaux sculptés Renaissance, etc.

 

 

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Voir sur Esquibien :

 


Sur les bas-reliefs des panneaux au décor Renaissance en Bretagne, voir :

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PRÉSENTATION.

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Par l'Inventaire général :

 

"Dans le bulletin de la société archéologique du Finistère de 1899, Hyacinthe Le Carguet affirme que la chapelle Sainte-Brigitte « se trouvait autrefois à Lanuign en Beuzec-Cap-Sizun et fut transportée, en 1651, à Traon-Lannugentel, en Esquibien ». La date de 1651 se trouve en effet inscrite au-dessus d’une porte sur la façade sud de l’édifice, accompagnée du nom de IAN LE BIS (recteur d’Esquibien entre 1633 et 1669). On retrouve ce nom sur la fontaine voisine ainsi que sur le croisillon du calvaire associé à la chapelle Sainte-Edwett au village de Landrevet.

D’autres inscriptions datées de l’époque de l’implantation de la chapelle à cet endroit sont visibles sur le bâtiment et à proximité : P CORNOV F : 1651 sur le pignon ouest, à droite de la porte, V : P : M : IEAN / LE BIS : RECTEVR : 1654 et MARTIN : LE : PEVOCH : FAB : LAN : 1654 sur la fontaine située à une vingtaine de mètres au nord-ouest de la chapelle, IVON : MENS : FA : LAN : 1671 sur une dalle funéraire intégrée au sol de l’édifice.

Une restauration importante a probablement eu lieu au 18e siècle comme l’indiquent les autres inscriptions relevées sur le bâtiment : H : H : G : GRIFFOVN / FABRI 1754 (à droite de la porte principale sud), PP l 7(?) / LE : Sr : KOVARNE / FAB, et MAVRICE : CALONEC (sur le clocher).

L’édifice est aujourd’hui en bon état à la suite de deux récentes restaurations (1999 et 2004). Ouverte en période estivale, elle accueille depuis plusieurs années une exposition sur les pardons en Cap-Sizun."

 

"Description : Nichée dans un vallon arboré au sud du village de Landugentel, la chapelle Sainte-Brigitte est un petit édifice en pierres de taille d’une grande simplicité.

De plan rectangulaire avec chevet polygonal, elle porte sur son pignon ouest un clocheton de style classique présentant dans sa partie haute de petites têtes sculptées. Elle arbore deux portes principales, l’une à l’ouest et l’autre au sud, toutes deux en plein cintre avec des pilastres et deux chapiteaux à décor géométrique. Une troisième, en anse de panier et arc mouluré en accolade, se trouve également au sud.

L’éclairage est assuré par deux fenêtres en plein cintre percées dans le chevet ainsi que par deux œils-de-bœuf percés dans la façade sud.

A ses abords se trouve une fontaine en pierres de taille très soignée avec bassin rectangulaire et ouverture en plein cintre. Celle-ci fait l’objet d’un dossier complet.

Plus au nord, vers le centre du village de Landugentel, se trouve une croix monumentale en granite d’environ cinq mètres de haut. Elle trône dans un petit enclos entouré d’un muretin et porte sur son nœud carré l’inscription : STANGUEN-NEC RECTEUR 1869. Son croisillon orienté nord-sud présente, côté avers, un Christ en croix et côté revers une Vierge à l’Enfant." (Ducouret et Serre 1983)

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Par Sauvegarde de l'Art Français :

"La chapelle Sainte-Brigitte est située à Landuguen tel, hameau à 2,5  km au nord-est du bourg  d’Esquibien.  Elle  aurait  été  à l’origine construite à 2 km plus au nord, à Lannuign, en Beuzec-Cap-Sizun, et déplacée sur le site actuel en 1651.

Deux inscriptions portent cette date, l’une au-dessus de la porte sud (V : P : M : IAN : LE / BIS : RECTEVR 1651), l’autre sur le mur ouest, à droite de la porte (P CORNOV F : 16 / 51).

À une vingtaine de mètres au nord-ouest de la chapelle, une fontaine architecturée porte aussi deux inscriptions tendant à rapporter à la même époque l’implantation de la chapelle en ce lieu : V : P : M : IEAN / LE BIS : RECTEVR : 1654, et MARTIN : LE : PEVOCH : FAB : LAN : 1654.

Une restauration fut probablement entreprise au XVIIIe s., comme en témoignent des inscriptions: H : H : G : GRIFFOVN / FABRI 1754 (à droite de la porte principale sud), PP l 7[illisible] / LE : Sr : KOVARNE / FAB, et MAVRICE : CALONEC (sur le clocher).

L’édifice est d’une grande simplicité : le plan est rectangulaire, avec un chevet à trois pans. Le mur occidental porte un clocheton de style classique. Les deux portes principales, à l’ouest et au sud, sont en plein cintre, avec des pilastres et deux chapiteaux à décor géométrique, la porte ouest étant surmontée d’un faux fronton triangulaire. Une troisième porte à linteau en accolade s’ouvre sur le mur sud. Un faible éclairage intérieur est assuré par deux petites fenêtres dans le chevet et deux œils-de-bœuf au sud.

Lors de la deuxième campagne de travaux, le mobilier a été déposé et mis en sécurité : le décor du chœur avec ses boiseries, l’autel et le retable (XVIIe s.) et cinq statues en bois polychrome dont deux de sainte Brigitte.

La statue de la fontaine est aussi une sainte Brigitte. La sainte honoré e en ces lieux est l’abbesse de Kildare, en Irlande, et non la sainte suédoise. En 1998, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 90 000 F pour les maçonneries du clocher, le drainage et la réponse en sous-œuvre, la charpente et la couverture en ardoises." (Fondation Sauvegarde art français)

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Par Couffon :

"CHAPELLE SAINTE-BRIGITTE Jadis à Lannuign en Beuzec-Cap-Sizun, elle fut transportée en 1651 à Traon-Landugentel. C'est un édifice de plan rectangulaire à chevet polygonal et porte ouest de style classique. La longère sud porte deux inscriptions : "V. P.K M. IAN. LE BIS. RECTEVR. 1651" au-dessus de la porte, et "H. H. G. GRIFFOVN. FABRI. 1754" à droite de la même porte. Mobilier : Au maître-autel, retable à colonnes torsadées ; dans le fronton brisé, représentation en bas-relief de sainte Brigitte. Le tableau de la sainte en prière a disparu. Poutre de gloire portant le groupe de la Crucifixion ; au pied de la croix, moniale en prière. Deux statues en bois polychrome de sainte Brigitte. * Fontaine avec bassin rectangulaire, deux colonnettes en nid d'abeilles encadrent la niche. Deux inscriptions : "V. P. M. IAN. LE. BIS. RECTEVR. 1654" sur le fronton, et "MARTIN. LE. PEVOCH. FAB. LAN. 1654" sur l'un des versants de la toiture. (R. Couffon 1988)

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Par Abgrall : "les jeunes mères viennent invoquer sainte Brigitte pour avoir un  lait abondant pour leur nourrisson."

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J'ai visité cette chapelle lors de l'excursion de la SAF en 2016, guidée par madame Andrée Chapalain, présidente de l'Association Culture et Patrimoine d'Esquibien. Mes photos veulent rendre compte de la richesse du patrimoine d'inscription lapidaire d'une part, et des panneaux Renaissance de l'autel, mais aussi de tout ce qui a retenu mon attention.

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Toponymie .
 

(Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

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1°) Landugentel 

Formes anciennes attestées :

  • 1540 : Lannuguentel

  •  1541 : Laniguentel

  • 1573 : Languyntel

  • 1624 : Lanuguentel

  •  1752 : Landuguentel

  • 1815 : Landuguentel

  • 1836 : Landugantel

 

 Variantes orthographiques recensées actuellement : (Landugentel ; Landuguentel ; Landuquentel)

 Autres informations sur le sens du toponyme : Lann (pour le sens voir à Landreved -*-) précède ici un élément noté -uguentel en 1540. Ce terme pourrait contenir la racine ugent, vingt, à moins qu'il ne s'agisse en fait d'un élément - gentel, forme lénifiée à l'initiale de Kentel, leçon et par extension bon conseil. Le rajout de la consonne "d" entre Lann- et -ugentel, sans doute pour faciliter la prononciation, est relativement récent dans l'histoire du nom (milieu XVIIIe siècle). Cette consonne n'est pas étymologique.

 

-*-Landreved  :Nom de hameau qui se compose en première position du terme Lann, qui recouvrent deux réalités différentes : un lieu sacré, une fondation remontant au haut Moyen Age, sur laquelle un moine venu d'outre-Manche a établi un ermitage, un établissement religieux ; la deuxième acception est "lande", terrain pauvre où pousse notamment l'ajonc (qui se dit Lann en breton), toutefois d'une très grande utilité autrefois (en raison de l'exploitation de cette plante pour l'alimentation des chevaux). Le sens du Lann qui nous intéresse ici sera plutôt religieux." (Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

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2°) Chapel Santez Berc'hed

 Formes anciennes attestées :  1836 : Chapelle Sainte-Brigitte

 Variantes orthographiques recensées actuellement : (Chapelle Sainte Brigitte)

 "Autres informations sur le sens du toponyme : Cette chapelle, chapel en breton, se situe au village de Landugentel (pour le sens voir à cette entrée) elle se trouvait autrefois près du village de Lannuign en Beuzec et fut transférée à Esquibien en 1651. Santez veut dire sainte et Berc'hed, correspond à la forme française "Brigitte", protectrice de l'Irlande, qui fut abbesse du monastère de Kildare au VIe siècle, et dont le culte est relativement répandu en Bretagne. Sur Beuzec-Cap-Sizun les bretonnants prononcent Santez Berc'hed avec un B à l'initiale mais sur la commune d'Esquibien nous avons collecté, deux autres prononciations, Berc'hed mis à part, [santez verc'hed] avec mutation par lénition de B en V et [santez perc'hed] par renforcement de B en P. C'est sous dernière forme que l'on retrouve le nom dans Loperc'hed, commune du Finistère, mais également sous la plume de H. Le Carguet dans un article sur les saints du Cap-Sizun publié dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère en 1899. Dans le doute sur la forme légitime nous conserverons la forme classique du nom qui de surcroît est celle la plus utilisée." (Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES DE LA PORTE SUD.

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Les élévations de la chapelle sont en pierres de taille d'un granite clair, ou leucogranite encore nommé "granulite" : c'est celui qui est largement utilisé pour les bâtiments d'Esquibien (ou, plus largement, du Cap Sizun). Il pourrait être d'extraction locale, et les géologues soulignent sa clarté liée à sa richesse en muscovite :

"Leucogranite à muscovite et biotite de la pointe du Raz—Quimper. Le granite de la pointe du Raz—Quimper représente l'extrémité occidentale de la bande granitique de la pointe du Raz—Nantes (J. Cogné, 1957); il apparaît dès la pointe du Raz, constitue l'armature méridionale du Cap-Sizun (Plogoff, Primelin, Esquibien) avant de s'enfoncer dans l'intérieur des terres à partir de Plouhinec, en formant un vaste plateau qui occupe le centre de la feuille (Plouhinec, Plozévet, Landudec). En dehors des anciennes carrières au Nord-Ouest de Plouhinec et au voisinage de Plozévet, ce sont des affleurements en bordure de Goyen (Guiler, Mahalon, Audierne) et sur la côte entre l'anse du Cabestan et la plage de Guendrez qui sont les plus accessibles. Il s'agit d'un granité clair beaucoup plus riche en muscovite qu'en biotite et à grain millimétrique. Ces caractères sont assez constants, dans l'ensemble du massif ." (carte géologique)

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La porte en plein cintre voit ses piédroits ornés de petits chapiteaux à croisillons.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription au dessus de la porte. 1651.

Elle occupe un double cartouche à réglure par moulure et les lettres (en réserve et non gravées, comme c'est  la règle) sont en belles majuscules à empattement, avec  une I est perlée, et deux lettres conjointes VR. La ponctuation de séparation des mots fait appel au deux-points, en forme de losanges.

Les chiffres de la date sont particulièrement élégants.

On lit :

V : P : M : IAN : LE

BIS : RECTEVR / 1651 .

soit "Vénérable et Puissant Messire Jean Le Bis, recteur l'année 1651" .

La formule nobiliaire VPM plutôt que VDM (vénérable et discret) n'est pas courante.

Jean Le Bis a été recteur d'Esquibien de 1633 à 1669. Il a également inscrit son nom sur la fontaine, et sur le calvaire Sainte-Edwett près de Landrevet.

Le nom Le Bis est attesté à Goulien au XVIIe siècle.

 

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription à droite de la porte.  1754.

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L'inscription "H. H. G. GRIFFOVN. FABRI. 1754" prolonge et complète plus d'un siècle plus tard l'inscription précédente à droite de la porte, témoignant d'une probable restauration au XVIIIe siècle.

Elle s'inscrit en majuscules avec des losanges entre les mots.

Il faut lire "Honorable Homme G. GRIFFOUN, fabricien en 1754". 

Il faut selon toute vraisemblance identifier ce personnage avec Guillaume (LE) GRIFFON, né le 16 mai 1692 à Keréyoc'h 'Esquibien) et décédé le 5 février 1779 ... à Landuguentel.

Il avait épousé le 13 février 1719 Marguerite PELLAE (Kersigneau Plouhinec 1698-Landuguentel 1766), dont onze enfants  entre 1720 et 1742-1743. Ses 4 fils Jean, Guillaume, René et Alain étaient témoins à son décès.

Mais il peut aussi s'agir de son fils Guillaume LE GRIFFON, né le 25 mai 1729 à Esquibien, décédé le 26 novembre 1779 à Kervréac'h (Audierne). Il avait épousé le 28 août 1758 Marie CARADEC (1724-1779), dont 4 filles de 1759 à 1766 : seule la dernière, Thérèse, est né à Landuguentel.

En 1754, il était célibataire et âgé de 25 ans. Je pense que son père, âgé alors de 62 ans, est un meilleur candidat pour notre fabricien. Le qualificatif Honorable Homme laisse supposer qu'il était marchand .

 

https://gw.geneanet.org/mlappart?n=griffon&oc=1&p=guillaume

https://gw.geneanet.org/mlappart?lang=fr&pz=martine&nz=lappart&p=guillaume&n=le+griffon

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription de l'angle du mur ouest à droite de la porte, 1651.

P CORNOV F : 16 / 51

Soit "P. CORNOU Fabricien en 1651".

Un Pierre CORNOU est né le 26 février 1637 à Audierne et décédé le 20 avril 1691 à Esquibien. Il avait épousé Marie KERISIT le 17 février 1670.

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=cornou&oc=2&p=pierre

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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LE CLOCHER ET LA CLOCHE.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscriptions de la chambre de la cloche :

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1°) Dans un cartouche à moulure, en lettres capitales, :

LE : Sr : KOVARNE / FAB

Soit : "Le sieur Kouarne, fabricien"

Nous pouvons supposer qu'il s'agit de Le SCOUARNEC. Le nom est attesté à Esquibien

https://gw.geneanet.org/cricroc?n=le+scouarnec&oc=&p=jean+marie

2°) Au dessus, en couronnement de la chambre des cloches  :

M. MAVRICE : CALONEC  / RR 17--

S'il faut lire Le Calonnec, le nom n'est pas attesté en Cap Sizun.

Il s'agit, selon une mention manuscrite de la Notice du BDHA, de Maurice ou Marc Le CALONNEC recteur d'Esquibien de 1704 à 1711.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La cloche.

Elle a été faite par la fonderie Ferrand de Vannes (sur laquelle je n'ai pas de renseignements). Le médaillon représente une sainte (la Vierge) piétinant des serpents.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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LA FONTAINE de 1654.

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"La fontaine Sainte-Brigitte a été bâtie en 1654, soit trois ans après le déplacement de la chapelle qui lui est associée à son emplacement actuel. On trouve cette date portée à trois reprises sur l’édicule : sur le pignon sud, le pan est du toit et le côté sud-est du bassin.

On doit sa construction à IAN LE BIS (recteur d’Esquibien entre 1633 et 1669) dont le nom, accompagné d’un calice en saillie, surplombe l’ouverture et apparaît également sur le mur sud de la chapelle. Le second nom présent sur l’édicule est porté sur le pan est du toit : MARTIN : LE : PEVOCH : FAB.

Notons qu’au moment sa construction, une stèle gauloise christianisée a été intégrée à l’angle sud-ouest de son bassin.

Elle est aujourd’hui bien entretenue et régulièrement fleurie." (Fabien Serre 2019)

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Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription du fronton, coté sud. 1654.

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L'inscription est disposée autour d'un calice, comme emblème ecclésiastique.

V : P : M : IAN : LE

BIS : RECTEVR / 1654

soit "Vénérable et Puissant Messire Jean Le Bis, recteur, l'an 1654".

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Je n'ai pas photographié l'autre inscription : MARTIN : LE : PEVOCH : FAB.

soit "Martin Le Peuoch fabricien"

Les généalogistes signalent Martin Le PEOC'H, né à Kersorn (Esquibien) vers 1714 et décédé le 15 mars 1679 à Esquibien. Il avait épousé Marie GOURRET, dont 5 enfants nés entre 1637 et 1648 à Audierne.

Kersorn n'est guère éloigné de la chapelle.

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=peoch+le&oc=&p=martin

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=peoch+le&oc=&p=martin

Le mariage de sa fille Marie à Primelin avec l'honorable homme René Bourdon en présence d'Yves du Ménez, seigneur de Lezurec, montre que Martin Le Peoc'h occupait une belle situation sociale;

https://gw.geneanet.org/mjcoat?lang=fr&pz=olivier&nz=coat&p=marie&n=peoch+le&oc=1782

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Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE.

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L'autel.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La statue de sainte Brigitte, son livre et son mouton.

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La sainte de Kildare est représentée en habit monastique, tenant un livre, et avec un animal à ses pieds. Je l'identifie pour un mouton, en raison de la croyance en son pouvoir d'accorder à ceux qui la prie un cheptel d'ovins. Elle tenait sans doute le crosse d'abbesse dans la main droite.

On lit dans le Cogitosus :

"Je détaille ici un autre épisode qui prouve sa sainteté; épisode dans lequel ce que sa main fit, correspondait à la qualité de son esprit virginal pur. Elle faisait paître ses moutons sur une pelouse herbeuse de la plaine, quand elle fut inondée par une pluie torrentielle ; elle rentra chez elle avec des vêtements mouillés. Le soleil brillant au travers d’une ouverture dans le bâtiment, jeta un faisceau à l'intérieur qui, lors d’un coup d'œil distrait, lui sembla être une solive en bois massif, installée en travers de la maison. Elle posa son manteau humide dessus comme si elle était bien solide, et le manteau fut suspendu en toute sécurité au rayon de soleil immatériel. Lorsque les habitants de la maison furent frappés par ce grand miracle parmi les voisins, ils exaltèrent l’incomparable Brigitte de dignes louanges.

Et l’œuvre suivant ne doit pas être passé sous silence.

Sainte Brigitte était dans les champs avec des moutons en pâturage, occupée par ses travaux champêtres, quand un certain jeune méchant, qui connaissait sa réputation de donner ses biens aux pauvres, vola habilement et sournoisement puis emporta sept moutons durant une journée, et les dissimula. Mais vers le soir, quand le troupeau fut reconduit comme d'habitude à la bergerie, on les compta avec le plus grand soin trois ou quatre fois, et merveille à raconter, le nombre fut estimé exact et complet, sans pertes. Ceux qui savaient, furent submergés par la bonté de Dieu rendue évidente pour la jeune fille, et ils rendirent les sept moutons au troupeau. Mais le nombre de bêtes du troupeau n’augmenta ni ne diminua, il retrouva exactement sa quantité d'origine."  http://remacle.org/bloodwolf/eglise/cogitosus/brigitte.htm

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'autel et son retable sont posés sur un tour d'autel composé de huit panneaux rectangulaires d'un style et d'une composition homogènes, tous centrés par un médaillon, et tous ornés d'un décor Renaissance. Les couleurs bleu, rouge, vert-pâle ou crème sont ternes ou atténuées et contrastent avec le retable.

Cette homogénéité s'explique lorsque l'on apprend (A. Chapalain) que ces panneaux proviennent de l'ancien jubé paroissial. Celui-ci fut démonté après le Concile de Trente, et les panneaux furent ré-employés dans l'église pour une tribune de fond de nef, et pour cet autel.

Leur facture les datent vers 1550 (c'est à cette date, selon Debidour, que les jubés introduisirent le vocabulaire Renaissance dans leur décor), tandis que le Concile de Trente s'est achevé en 1563.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'inscription du cartouche. L'énigme du nom du fabricien.

Alors que la tribune de l'église ne comporte aucune inscription (malgré deux cartouches muets au dessus des navires), nous avons ici un cartouche, imitant un rouleau aux extrémités enroulés en cornets (comme ceux de l'église) qui porte une inscription gravée. Hélas, la partie haute est partiellement masquée par une baguette ajoutée en encadrement. 

La fin de l'inscription indique que nous avons affaire au nom du fabricien : F/ABRIC.

La deuxième  ligne se lit ENIQV : (ou ENIOV:)

L'exemple du mot "fabric" montre que le sculpteur n'hésite pas à couper les mots. 

La première ligne résiste à mes tentatives. 

Au total, j'ai pensé à LE NIOU, mais ce nom n'est pas attesté à Esquibien. DENIOU, PENIOU, RENIOU, GUENIOU ?

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Introduction : la Renaissance en Bretagne.

L'art ornemental de la Renaissance, d'origine italienne, est apparu très précocement en Bretagne, dès 1507, à Dol-de-Bretagne pour le Cénotaphe de l'évêque Thomas James sculpté par Jean Juste.

On y trouve déjà, en bas-relief, les dauphins, les putti, les mascarons, les lions et les dragons à corps végétalisés, les vases, les grotesques et les faunes, les bucranes, les rinceaux extravagants et les rubans ou linges suspendus, les coquilles, les figures accouplées par le cou ou la queue par un anneau, les cornucopia, les cartouches rectangulaires inspirés des ruines romaines, et, bien-sûr, les médaillons. 

http://www.lavieb-aile.com/2018/08/le-cenotaphe-de-thomas-james-dans-l-ancienne-cathedrale-de-dol-par-jean-juste-et-1507.html

Tout semble organiser pour dissoudre les frontières entre terrestre et aérien, entre l'humain et l'animal, entre espèces animales, qui sont hybridées, et entre animal et végétal, puisqu'on ne n'y trouve aucune figure qui ne mêle pas ces différents genres. D'où naît une confusion illusionniste  enivrante, entretenue ou accentuée par les volutes de tous genres (tiges, queues, étoffes) qui tournoient autour des figures. La référence à l'antique, et le rôle de modèle des décors découverts à la fin du XVe siècle dans la Domus Aurea, y est évident. Or, la date de 1507 est fort précoce pour l'expression de cet art grotesque en France (et même en Italie, les Loggias du Vatican sont plus tardives, entre 1516 et 1519).

L'art de la Renaissance s'exprima un peu plus tard sous l'influence de François Ier libéré des prisons de Charles Quint à Fontainebleau, par les peintures, panneaux de bas-relief en bois et encadrements en stuc déterminant l'art ornemental bellifontain vers 1530.

La Première Renaissance bretonne débute réellement vers 1560. La chapelle Sainte-Yves de Kerfons en relève (1553-1559), tout comme le tombeau de Guy III d'Espinay, conçu par l'angevin Jean de l'Espine en 1552-1553. Le château de Kerjean en Saint-Vougay (1550-1580) en donne une magistrale expression, tant pour l'architecture que pour la sculpture sur bois des sablières (v.1580)

L'influence des ornemanistes bellifontains est précisément évidente dans les sablières de Kerjean, attribuées au Maître de Pleyben actif, à Pleyben, Plomodiern Saint-Divy, entre 1560 et 1580, et cette influence se reconnaît notamment par les cuirs à enroulement des cartouches.

Un autre sculpteur de sablières, que j'ai nommé Maître de Plomodiern (S. Duhem le nomme Brellivet), a multiplié les éléments Renaissance particulièrement par les figures hybrides et dragons végétalisés, à Plomodiern, et à Saint-Nic, mais aussi — ce qui nous concerne d'avantage ici — dans le Cap Sizun à Pont-Croix à la chapelle Saint-Tugen de Primelin ou à la Chapelle Saint-Trémeur de Beuzec-Cap-Sizun. Il est actif entre 1544 et 1564 environ.

Sur les réalisations semblables à celles de l'église de Plomodiern en 1564 ("Jean Brellivet" ou maître de la nef de Plomodiern) :

En proximité avec celles-ci : les artisans anonymes du Cap Sizun au XVIe siècle :

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Enfin, les sablières de l'église d'Esquibien n'échappent pas à cette influence de l'art de la Renaisssance.

 

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Les panneaux de gauche (mauve et vert céladon).

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— Panneau 1 : médaillons à motif floral ou à étoffe plissée en éventail, losanges à masques aux cheveux et barbes végétalisés.

— Panneau 2 : dauphins affrontés à corps végétalisés en volutes ; coquille dans un temple stylisé ; mascarons barbus à corps végétalisés, affrontés; rinceaux ; médaillon central bûché, repeint en bleu cobalt.

— Panneau 3 : rinceaux affrontés ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt ; paire de dauphins affrontés à corps végétalisés, autour d'une vasque et de tiges.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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— Panneau 4 : 2  losanges à masques aux cheveux et barbes végétalisés, médaillon central bûché repeint en bleu cobalt, 2 couples de dauphins à corps végétalisés et queue enrubannée. Notez le cadre des losanges orné d'encoches en I I . I I . par marques de gouges droites et de trous de foret, comme dans les sablières du Maître de Plomodiern.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Panneaux à droite de l'autre coté de l'autel.

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— Panneau 5 (rouge brique et vert) : masque crachant des feuillages dans une architecture antique à arc en plein cintre ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt ; rinceaux affrontés.

— Panneau 6 (bleu pâle et vert) : rinceaux ; cartouche en feuille à bords enroulés et inscription ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt.

— Panneau 7 (blanc crème et vert) : couple de dauphins séparé par un fleuron ; coquille dans un arc en plein cintre ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt ; mascarons de profil, affrontés autour d'une tige, et à corps végétalisé.

— Panneau 8 : (mauve pâle et vert) : demi-médaillon à plissé rayonnant ; losange à mascaron ; médaillon intact, à mascaron de face ;  losange à mascaron  ;  demi-médaillon à plissé rayonnant.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Discussion sur les médaillons.

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Il reste à s'interroger, avec André Chapalain, sur le contenu des médaillons qui ont été bûchés (ôtés à coup de ciseau à bois). Il persiste sur certains d'entre eux les traces d'implantation qui ne remplissent qu'une partie du cercle, comme le ferait un élément en haut relief ou demi-relief, tandis qu'un élément en bas-relief (comme les mascarons du panneau 8) laisseraient une surface bûchée se confondant avec le médaillon.

Les éléments sculptés en haut relief des médaillons sont le plus souvent, en Italie comme en Bretagne, des têtes d'hommes et de femme; Ce sont ces visages, en costumes Renaissance, qu'on voit sur les dais des bénitiers en kersanton des trumeaux des porches de La Roche-Maurice vers 1530-1550 ou de Landivisiau,

Bénitier du portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

 

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Mais pour quelle raison les têtes des médaillons d'Esquibien ont-ils été si soigneusement bûchés ? Il est probable que cela ait eu lieu lors de la Révolution. Il y a 12 panneaux sur la tribune d'Esquibien, 8 panneaux à Sainte-Brigitte, et 6 autres n'ont pas été ré-employés. Ce chiffre total de 26 panneaux s'oppose à l'hypothèse de portraits ou de blasons nobiliaires ou de personnalités connues (armateurs et marchands). S'il s'agissait de saintes figures (apôtres et prophètes), pourquoi auraient-ils, plus qu'ailleurs, provoqué la rage iconoclaste? S'agissait-il de figures offensantes pour la pudeur ou la bienséance ? 

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La poutre de gloire.

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Outre le Crucifié , la Vierge et saint Jean, il est émouvant de trouver au pied de la Croix sainte Marie-Madeleine agenouillé, avec son manteau rejeté sur les pieds en un vaste plissé. Émouvant, car c'est exactement la reprise des calvaires du Finistère sculptés en kersanton par les ateliers de Landerneau (Bastien Prigent à Pencran Saint-Ségal, Ste-Marie-du-Ménez-Hom et Lopérec puis Roland Doré, à Ste-Anne la Palud par exemple.

D'autant que le calvaire de Sainte-Anne-la-Palud est daté de 1642.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Les blochets et leur inscription.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'inscription du blochet sud : 

V:P : M : I : BIS 1652.

 

Soit, pour la 3ème fois, "Vénérable et Puissant Messire I. Bis 1652" donc "Vénérable et Puissant Messire Jean Le Bis 1652".  

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Paul) 1909, Notice sur Esquibien, BDHA page 88

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f096b4a373bfb45f5ec65f9f1a363fcf.pdf

— CHAPALAIN (Andrée), 205, "La tribune de l'église Saint-Onneau", Reuz en Esquibien, bulletin n°13 de l'Association Culture et Patrimoine pages 10-13.

—COUFFON, (René), LE BARS, (Alfred), 1988, Notice sur Esquibien. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/ESQUIBIE.pdf

—LE CARGUET (Hyacinte) 1899 « Les chapelles du Cap Sizun. Les saints et les migrations insulaires », Bull. SAF t. XXVI, 1899.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1899_0128_0142.html

— MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

— PERENNES (Chanoine Henri), Esquibien, 1940, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon dans, Bulletin de la Commission diocésaine d'histoire et d'archéologie de Quimper. 1940 Archives diocésaines de Quimper

— SAUVEGARDE DE L'ART FRANÇAIS

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/esquibien-chapelle-sainte-brigitte-de-landuguentel/

— SERRE (Fabien), 2019, La fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte, notice de l'Inventaire IA29132241.

Base patrimoine.bzh/ GERTRUDE

http://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/fontaine-sainte-brigitte-landugentel-esquibien-fusionne-en-audierne-en-2016/4e01571b-c11a-4305-b190-aef1fa5bc188

— DUCOURET (Jean-Claude), SERRE (Fabien), la chapelle Sainte-Brigitte

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-sainte-brigitte-landuguentel-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/d30c2bb2-c7c8-46a3-a75a-61e93d4c38d9

idem, annexe de 1978 :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00006373_01.pdf

— AUTRES NOTICES DE L'INVENTAIRE GENERAL :

L'église paroissiale d'Esquibien

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-onneau-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/7bba1475-a53c-4c9b-92b5-465f992b7088

Les croix d'Esquibien

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/les-croix-monumentales-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/9f709254-5bd3-419f-a0b5-3f6b874d1889

Calvaire Sainte-Edwett

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-sainte-edwett-pres-de-landrevet-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/4a817000-9485-4d46-bc4e-00d8302de810

Calvaire Sainte-Edwett, près de Landrevet (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale dite croix neuve (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, Trévenoen (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Keraudierne (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Kerboul (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Kerhuon (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Kervéoc (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Les écarts d'Esquibien

Ecart, Custrein (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Custrein (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Kerandraon (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Kergadou (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Kerhuon (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Pors Feunteun (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Trobey (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Tromao (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison puis dépendance, Kervreac'h (Audierne)

Maison, Brignéoc'h (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison, Keridreuff (Audierne)

Maison, Landrévet (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison, Le Créac'h (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison, Lervily (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Écart, Cosquer Bihan (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Écart, Kerivoas (Audierne)

Écart, Pors Feunteun (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Écart, Tromao (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)


 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/croix-monumentale-trevenoen-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/df918a4a-e0ff-48fc-bbc3-c43c574c541f

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/ecart-cosquer-bihan-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/0e3341f1-4dc9-4d3d-8a78-17292fb5681f

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/maison-le-creac-h-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/6c0204b9-dbcf-4a8c-b966-3aa4e9c5d6c0

http://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ecart-tromao-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/c1ea5308-7ccb-497c-b21d-04dbfb0b541f

— TOSCER 1985 et TUGORES 1978,

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA29132241_01.pdf

— Carte géologique de la France : Pont-Croix.

http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0345N.pdf

Etude normative des toponymes. Esquibien. (Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

https://p1.storage.canalblog.com/25/87/986343/118848816.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Sculpture Renaissance Inscriptions
16 juillet 2020 4 16 /07 /juillet /2020 10:58

La chapelle Saint-Ronan de Plozévet et son sarcophage de granite.

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Voir sur Plozévet :

 

Voir sur saint Ronan :

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PRÉSENTATION.

La chapelle actuelle a dû succéder à une autre bien plus ancienne, à laquelle était adjoint un petit hôpital dont subsistent quelques témoignages (les Décimes de 1783 l'appellent l'Hôpital de Saint-Ronan).

Sur le pignon ouest de l'édifice au dessus de l'œil de bœuf, on peut lire la date de 1720. En fait, ce sont les pierres du manoir de Keringar en Plozévet, vendu en 1702 par son propriétaire de l'époque Guy de Lopriac, chantre et chanoine de Quimper, à la fabrique de la paroisse de Plozévet, qui servirent à rebâtir la chapelle et la sacristie de l'église paroissiale, ainsi que la sacristie de la chapelle de la Trinité.

La croix était accompagnée de quatre pierres ovoïdes (qui passent pour être des pierres de fécondité), près d'un curieux bénitier : elle donne à croire que l'établissement cultuel chrétien s'est installé à l'emplacement d'un lieu de culte païen ou druidique.

Voir la chapelle de la Fontaine-Blanche à Plougastel et sa pierre de fécondité .

En juillet 1795, l'église Saint-Démet et la chapelle Saint-Ronan furent vendues à deux notables, Louis Gourlaouen de Keristin et Jacques Le Goff de Mespirit. Les biens furent restitués à la commune en octobre 1803.

La légende de saint Ronan.

La légende locale dit que saint Ronan, fatigué par les nombreux fidèles qui venaient le visiter et se recommander à ses prières, sur la montagne où il avait établi son ermitage, prit un jour un gros galet et le lança à toute volée devant lui, en faisant le vœu d'aller s'installer, là où la pierre tomberait.

Elle s'abattit à trois lieues au moins de la montagne, dans un recoin écarté du plou de Demet. Saint Ronan la retrouva miraculeusement et se bâtit une nouvel ermitage en cet endroit. Lorsqu'il mourut,les voisins taillèrent pour sépulture le sarcophage de pierre qui se voit encore auprès de la chapelle.

Ses reliques opérèrent tant de miracles que les gens du Porzay, jaloux d'en profiter, vinrent chercher son corps afin de l'enterrer là où il avait d'abord vécu, sur les confins de Plonévez.

C'est pour cela qu'il repose aujourd'hui dans l'église de Locronan et que son sarcophage de Plozévet reste vide. Jadis, les fiévreux s'y étendaient pour obtenir guérison. On prie encore saint Ronan pour la même affection, en faisant un pèlerinage à sa chapelle trois lundis consécutifs. (d'après le cartel affiché dans la chapelle).

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Dessin de L. Le Guennec, 1934 in Chronique médicale.

 

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Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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La fontaine.

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Aujourd'hui (1934) encore, saint Ronan est invoqué pour les rhumatismes et contre les maux de tête.Dans un cantique Pedenn da Zant Ronan, on lit à la troisième strophe :

Riot ive, vel guechall

Yec'hed d'ar glanvourien.

Deuit ato d'hon diouall

Ouz ar veac'h, ar vocen

Donnez aussi, comme autrefois,

Santé aux malades.

Venez toujours nous préserver

De la variole et de la peste.

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Dessin de L. Le Guennec (Chronique médicale, 1934)

 

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Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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La statue de saint Ronan.

Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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LE SARCOPHAGE ANTHROPOMORPHE (GRANITE, HAUT MOYEN-ÂGE ?).

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En 1929, dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Louis Le Guennec signale "l'existence, près de la chapelle de Saint-Ronan, en Plozévet, d'un sarcophage en granit avec logette marquant l'emplacement de la tête et large couvercle. A la tête du sarcophage est gravée une croix fruste; à proximité sont trois gros galets de forme ovoïde. (Bull. SAF 1929). Il publie ailleurs un dessin.

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Ces cercueils de pierre sont connus dans l'est de la Bretagne (Morbihan), le plus souvent au sein de nécropole, alors qu'ils sont plus rares, et isolés, dans l'ouest. Ils sont trapézoïdaux et en calcaire coquillier (une trentaine de site en région rennaise), ou en schiste, ou en granite ; P. Guigon en a dressé l'inventaire en 1994. Le Finistère en compterait une douzaine, et à Telgruc-sur-mer l'un d'eux a été ré-employé en bassin de fontaine. Dans le Cap Sizun ou Cornouaille, on compte quatre sarcophages isolés (trois en sépultures rurales, un (Saint-Ronan) près d'une chapelle.

Suivant l'exemple de son confrère Euzenot qui avait décrit les sarcophages du Morbihan en 1880, le chanoine Abgrall, résolument polymathique, a décrit en 1899  pour le Finistère 5 sites. 

Philippe Guigon déclare qu'elle ne peut être datée. Il ajoute : "Le couvercle du sarcophage anthropomorphe de St-Renan en Plozévet est divisé longitudinalement en deux parties égales par une traverse en faible relief ; la cuve possède quatre tenons, deux pour chaque côté, de destination imprécise, décorative plus qu'utilitaire."

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Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Sarcophage de la chapelle Saint-Ronan en Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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autres sarcophages:

-Telgruc-sur-Mer :

https://www.presqu-ile-de-crozon.com/telgruc-sur-mer/fontaine-de-saint-divy-001.php

-Dol-de-Bretagne "tombeau de saint Budoc"

http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo223948

-Landévennec sarcophage en bois

https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1986_num_16_1_1178_t1_0188_0000_3

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SOURCES ET LIENS.

— Site de la commune.

http://commune.plozevet.free.fr/index.php?static10/patrimoine

— ABGRALL J.-M., 1899. - "Sarcophages anciens". Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome XXVI, 1899, p. 3-14, 6 fig.


SARCOPHAGES ANCIENS

Au tome VIlle du Bulletin de notre Société, année 1880, page 175 et seq., notre confrère, M. l'abbé Euzenot, alors.
vicaire à Guidel, maintenant curé-doyen de Cléguérec, a publié un mémoil'e détaillé et très savant sur les sarcopha­ges du Morbihan. Dans notre pays les cercueils en pierre ne sont pas si nombreux que dans le département voisin; les quelques exemplaires que nous connaissons méritent cepen­dant d'être étudiés, précisément' à cause de leur rareté.
M. Euzenot, dans sa notice, commence par faire un classement chronologique des différents sarcophages d'après
leurs dimensions et leurs formes. Il base ce classement sur l'autorité d'illustres archéologues qui ont traité çette ma­tière : l'abbé Martigny, l'abbé Cochet, M. P. Lacroix et M·de Caumont. Selon les données de ces savants, les sarcopha­ges de l'époque mérovingienne, à partir du VIe siècle, ont environ deux mètres de longueur, sont plus étroits à la place des pieds qu'à celle de la tête du mort, mais sont creusés droits ou carrément aux deux extrémités. Les cercueils de l'époque carlovingienne au contraire présentent un ca­ractère qui les distinguent nettement des précédents; ils ont un emboîtement, une entaille, une petite cellule évidée dans la pierre pour loger la tête. . .
Or, c'est ce détail qui semble être en contradiction avec la date que je crois pouvoir assigner au premier sarcophage dont je vais traiter. Ces caractères cités par M. Euzenot et indiqués par les archéologues sur lesquels il s'appuie sont-ils précis, absolus? ou bien n'ont-ils pas pu être employés dans une région avant d'avoir été en usage dans une autre?

M. de Caumont et les autres savants n'ont pas étudié la Basse~Bretagne. Or de même que notre architecture ancienne était différente de celle des autres provinces, de même aussi notre mobilier funéraire pouvait avoir ses formes spéciales, indépendantes de toute autre influence. Quoi qu'il en soit, j'aborde mon sujet, et dans le cours de
l'exposition je me propose de discuter les raisons pour et contre.

Saint-Jaoua .

Le premier sarcophage que .le veux examiner est celui de Saint-Jaoua, dans la chapelle de ce saint, à 500 mètres du bourg de Plouvien .
Ayant reçu commission de Sa Grandeur Monseigneur Valleau, évêque de Quimper, de regrettée mémoire, de faire
l'ouverture du tombeau -de Saint-Jaoua, pour rechercher les quelques reliques que l'on savait par la tradition y être
restées après le transport de son corps, à l'époque des invasions normandes, je m'acquittai de ce mandat le mardi 17 août 1897, en présence de M. l'abbé Léal, recteur de la paroisse, avec le concours de sept hommes requis pour faire le travail et servir en même temps de témoins.
On a commencé par enlever les différentes pièces du monument gothique qui recouvrait le tombeau. Sous ce monu­ment régnait une plate-forme en épaisses dalles de granit, lesquelles ayant été déplacées, on a découvert une longue pierre légèrement cintrée, semblant former couvercle. Sous ce couvercle était un sarcophage ou auge de pierre de faible profondeur, ayant extérieurement 2 m. 10 de longueur, et intérieurement, dans la partie creusée pour recevoir le corps, 1 m. 85. Cette partie excavée offrait à l'une des extrémités une petite logette ou cellule pour la tête, ayant 0 m. 30 de large et 0 m. 20 d'enfoncement. L'endroit des épaules mesurait 0 m. 53 de large, et le tout allait se rétrécissant pour n'avoir plus que 0 m. 40 aux pieds.
La dalle ayant servi à creuser ce cercueil n'ayant que peu d'épaisseur, il s'est trouvé que la profondeur était absolument insuffisante pour le corps qu'on devait y déposer puisqu'elle n'était que de 0 m. 08 aux pieds et de 0 m. 10 à la tête et on s'est trouvé clans l'obligation de creuser également le cou­vercle, de 0 m. 10, de manière à donner un espace total de 0m. 20 à la tête, et 0 m. 18 aux pieds, chose que l'on a pu constater sur place en retournant la dalle qui formait couvercle. Cette particularité que les archéologues n'ont observée dans aucun autre sarcophage, qui est uniquement spéciale peut-être au cas actuel, nous met à l'aise pour discuter l'autre caractère, la logette de la tête qui semble contredire nos données.
Saint J aoua qui a occupé le siège épiscopal de Léon du vivant même de saint Pol, lequel, accablé par l'âge, s'était
démis de cette charge, est mort vers l'an 590, donc en pleine période mérovingienne. Les historiens et la tradition s'accordent pour placer son tombeau à Plouvien, dans la chapelle qui porte son nom. Cette tradition est corroborée par le monument gothique du xv siècle ou du commencement du XVIe siècle qu'on a érigé sur le lieu de sa sépulture, avec son et cette inscription: effigie SAS. JOEVIN . EPUS ' LEONS. FUIT. HIC. SEPULTUS.
De temps immémorial, la vénération s'est attachée à cette tombe comme étant celle du saint évêque; on peut donc
conclure légitimement que le sarcophage trouvé sous le mo­nument sculpté est bien le cercueil en pierre dans lequel a été inhumé son corps et dont ses ossements sacrés ont été retirés pour les soustraire aux profanations des Normands, en y laissant toutefois quelques restes, comme précieux souvenir et comme objet du culte qui pouvait s'y perpétuer . Dans mes recherches, en effet, j'ai eu le bonheur d'y trouver quatre fragments d'os, dont une tête de fémur, la partie médiane du même membre et l'extrémité condylienne fendue en deux.

Donc , malgré la particularité de la petite cellule pour la tête, je me crois autorisé à avancer que ce sarcophage est
vraiment mérovingien, en dépit des observations faites par les archéologues en dehors de notre pays.

Un détail à noter pour ce cercueil, comme pour quelques autres, c'est l'existence d'un trou d'évacuation percé vers le milieu pour laisser filtrer les liquides et les matières provenant de la décomposition du cadavre . .
Il resterait encore une observation à faire à propos du sarcophage de Saint-Jaoua; il existe un autre sarcophage
bien authentique et dont la date est connue, c'est celui de Saint-Gildas, en son église abbatiale de Saint-Gildas de-
Rhuys. Cet illustre abbé est mort en l'an 565, 25 années environ avant saint Jaoua. La tombe se trouvait autrefois
sous le maître-autel dans un enfoncement en forme d'arcade basse et ouverte; actuellement, le maître-autel ayant. Été changé de place et établi plus avant vers l'entrée du sanctuaire, le cercueil de pierre se trouve absolument isolé et posé à fleur de terre. Le couvercle de ce cercueil rappelle par ses dimensions celui de Saint-Jaoua ; par sa forme il en diffère un peu, étant moins fruste, et taillé en figure de toit plat avec pentes des deux côtés et aux deux extrémités . Les dimensions extérieures sont: 2 m. de longueur. 0 m. 70 de largeur à la tête, et 0 m. 30 aux pieds. S'il avait été possible de contrôler. les dispositions intérieures, on aurait pu constater s'il y avait divers ~apports de similitude avec le sarcophage de Saint-Jaoua, tout particulièrement pour ce qui regarde la logette de la tête, et conclure à la contemporanéité des' deux monuments. Cette tombe a été ouverte en 1856, et malheureusement le procès-verbal ne fait pas mention de ce détail particulier qu'il aurait été si précieux constater en la circonstance.
Lochrist.

A l'extérieur de la chapelle de Lochrist, en Plounévez­ Lochrist, au pied du mur nord, se trouve un sarcophage en
granit dont la forme générale rappelle celui de Saint:Jaoua·: il mesure 2 m. 23 de longueur totale, 0 m 60 de largeur à la tête et 0 m. 40 aux pieds. La partie creusée pour recevoir le corps est longue de 1 m 96, large de 0 m. 47 aux épaules et de 0 m 18 aux pieds; un trou d'évacuation existe aussi vers le milieu, et pour la place de la tête est pratiquée une logette la plus caractérisée que j'aie jamais constatée, puisqu'elle mesure 0 m. 26 de longueur sur 0 m. 20 de largeur; au lieu d'être arrondie à son extrémité, cette logette est taillée carré­ment. La profondeur maxi.ma sous le dos est de 0 m 30. Ici aucune tradition ne nous dit à quel personnage a pu appar­tenir ce cercueil et nous indiquer par conséquent quel peut être son âge. Nous savons seulement que la fondation première de la chapelle de Lochrist remonte à l'enfance de saint Guénolé, en mémoire de la victoire de Mil-Guern remportée
par son père Fragan sur les pirates qui voulaient envahir le pays, mais le sarcophage en question peut être de beaucoup postérieur à ce premier établissement .
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Plougonven .
Dans le cimetière de Plougonven, contre le mur ouest, tout près du vieil ossuaire gothique, on remarque une auge
qui sert au couvreur de l'endroit à éteindre de la chaux lorsqu'il a des réparations à faire à la toiture de l'église.
Or, c'est là un vieux sarcophage qui a dû être extrait autre fois du sol de l'église ou de celui du cimetière; sa forme
spéciale et ses dimensions le démontrent bien. Il a comme longueur extérieure 2 m. 08, comme largeur à la tête 0 m. 78 et 0 m. 65 aux pieds. La longueur intérieure est de 1 m. 85, sur 0 m 58 de largeur aux épaules et 0 m. 45 aux pieds; la profondeur est de 0 m. 23. Ici il n'y a qu'un rudiment de cellule pour la tête, une simple entaille large de 0 m 25, mais n'ayant que 0 m. 05 de saillie sur le reste, et, chose remarquable, la même entaille se répète à l'autre extrémité pour les pieds. C'est une disposition exceptionnelle, en dehors des observations ordinaires des archéologues et sem­blant échapper par là même à leurs règles de classification chronologique; mais il faut cependant constater ici une certaine parenté avec les deux monuments qui nous ont occupés précédemment. '

Landeleau.

Avant 1886 existait dans le cimetière de Landeleau, à 7 ou 8 mètres en 'avant du clocher ,un petit oratoire de
4 m. 50 environ de longueur sur 3 mètres de largeur exté­rieure, désigné dans le pays sous la dénomination d' « Ermitage de Saint-Théleau », Saint Théleau ou Thélial, évêque de Landaff, en Cambrie, a, en effet, séjourné dans notre contrée. Il quitta son pays avec les survivants de son troupeau pour échapper à la peste qui avait décimé la population et qui menaçait de faire disparaître tous les habitants. Ils se réfugièrent tous en Armorique, où saint Théleau vint d'abord voir son beau­ frère Budic, comte de Cornouaille, et sa sœur, la comtesse Anaumed, et demeura quelques mois chez eux; après quoi, il poussa jusqu'à Dol pour visiter son ami saint Samson auprès duquel il resta sept ans et sept mois, (Dom Lobineau, p. 28, d'après le Liber landavensis).
Il est probable que pendant son séjour il passa par le territoire de Landeleau, où se construisit une église sous
son vocable. Il est possible même qu'il y ait demeuré quel­que temps et qu'on ait bâti un oratoire sur la place même
où il habita. La construction que j'ai vue debout portait la date de 1684; mais dans les assises du soubassement on
reconnaissait des lignes de moellons appareillés en fougères ou en arêtes de poisson et qui faisaient partie d'un édifice antérieur qui pouvait parfaitement dater du XIe siècle, peut­ être même du IXO ou du VIlle siècle.
C'est dans cet oratoire ou ermitage de saint Théleau que se trouvait le sarcophage connu de tout le monde sous le
nom de lit de saint Theleau. Saint Yves étant de passage dans cette paroisse coucha une nuit dans ce sarcophage par esprit de pénitence et pa~ dévotion pour le saint dont il portait le nom. Depuis la démolition de l'ermitage, le cercueil de pierre a été transporté dans l'église qui, elle-même,
a été récemment reconstruite. Les mesures de ce sarcophage sont: 2 32 de longueur extérieure. 2 de longueur dans la partie creusée, en y comprenant la logette de la tête, Om 50 de largeur aux épaules
et 0 m 30 aux pieds et 0m 32 de profondeur. Deux trous de scellement qu'on remarque de chaque côté de la tête semblent indiquer que le couvercle était solidement fixé sur la partie inférieure, et ces traces de scellement se retrouvent encore dans d'autres cercueils, notamment dans le beau sarcophage de Saint-Pol-de-Léon. Dans le même caractère que ceux que je viens de mentionner, c'est-à-dire avec la cellule pour la tête et largeur plus faible aux pieds, il existe encore deux autres sarcophages en granit, l'un au bas de l'église de Mahalon, servant de réservoir d'eau bénite, l'autre à la chapelle de Saint-Ronan, entre Landudec et Plozévet; on m'en a signalé un autre provenant de l'église de Saint-Trameur de Carhaix; il est à croire qu'il en existe un grand ' nombre cachés dans le sol de nos cimetières et sous le pavé de nos églises.

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Saint-Pol-de-Léon .

Le sarcophage que l'on voit à la cathédrale de Saint-Pol, dans le bas-côté midi, est dans un genre absolument différent. C'est une grande auge carrée, ornementée extérieure­ment de sculptures sur ses deux côtés et ses deux extrémités, ayant comme mesures extérieures 2 m 32 de longueur, 0m 73 de largeur à l'un des bouts et  0 m 67 à l'autre. A l'intérieur elle a pl 83 de longueur, l'extrémité de la tête taillée carrément est large de 0 55 et celle des pieds de 0 m 43 ; la profondeur est de 0 m32. Comme je l'ai dit précédemment, aux quatre angles on trouve les traces de quatre scellements en plomb pour fixer le couvercle. .
L'ornementation consiste en une série de cinq arcades à plein-cintre sur chacun des côtés, en une croix ancrée à l'ex­trémité de la tète, et en un arbuste, ressemblant à la vigne, à l'extrémité des pieds. Toutes ces sculptures sont méplates et très peu saillantes. Sur les côtés ou remarque encore quelques motifs gravés, arbuste,feuillage, chevrons, damiers, losanges. Tous ces caractères semblent devoir faire attribuer ce tombeau au XIe OU XIIe siècle. Le chanoine Toussaint de Saint Luc, en 1664, prétend avoir lu sur le couvercle
aujourd'hui disparu: HIC.JACET.ÇONANUS.BRITONUM REX tout en disant que les lettres étaient presque effacées.
Il est donc probable qu'il aura pu lire le commencement de l'épitaphe, et qu' il aura les  derniers mots. La donnée la plus vraisemblable est que cen'est point le cercueil de Conan-Mériadec, mais d'un évêque Conan dont M. le chanoine Peyron a trouvé le nom sur la liste des évêques de Léon au XlI siècle .

Je ne parle que pour mémoire du grand sarcophage provenant de l'abbaye blanche de Quimperlé ou couvent
des Dominicains devenu maintenant convent des Dames de la Retraite. Cette grande auge en pierre se trouve maintenant dans une des salles du rez-de-chaussée de notre musée départemental et a été décrite et savamment étudiée par M. l'abbé Euzenot au tome XII de notre bulletin, année 1885! page 247.
Le tombeau de Jean de Monfort trouvé dans les ruines de la même église de l'abbaye blanche a fait également l'objet d'un mémoire de M. de la Villemarqué et d'une notice de M. l'abbé Euzenot! tome XI du Bulletin, 1884, pages 278 et

Je termine en disant un mot de la sépulture que l'on dit être le tombeau du roi Grallon dans l'église abbatiale de
Landévennec. A l'angle qui se trouve entre le transept sud et le bas-côté du chœur existe une petite chapelle
carrée de 2 40 de côté à l'intérieur, couverte d'une voûte d'arêtes. On y accède par trois ouvertures donnant sur le
collatéral, sur le transept et sur la sacristie. A environ un mètre de profondeur au-dessous des seuils de ces ouvertures on descend par trois marches à une aire où l'on trouve une
tombe maçonnée en gros moellons, ayant la forme des anciens sarcophages, offrant une logette pour la tête, une
plus grande largeur pour les épaules, et se rétrécissant vers les pieds. La longueur de ce tombeau est de 1 m70.
Si l'on s'en rapporte aux caractères indiqués par M. l'abbé Euzenot, cette sépulture serait de l'époque capétienne, et il est à croire qu'elle est contemporaine de l'église dont la construction remonte à l'abbé Blenlivet, c'est-à-dire vers
l'an 1030. Ce n'est donc pas le tombeau primitif du roi Grallon, mais c'est un monument qui a pu être élevé au lieu
exact de sa sépulture. En tout cas c'est la tombe d'un personnage Important et ce n'est pas celle de saint Guénolé,
que -l'on sait avoir eu sa place dans le transept opposé, c'est-à-dire dans celui du nord .

Ce souvenir me reporte vers les sépultures vénérables de nos vieux saints dont les emplacements sont connus exactement et marqués par des monuments extérieurs: saint Ronan dans son pénity de Locronan, saint- Edern dans son église de Lannédern et saint Herbot dans sa chapelle monumentale de Plonévez-du-Faou; sainte Nonne dans sa chapelle du cimetière de Dirinon; saint Curloës, dans la crypte de Sainte­ Croix de Quimperlé .

J-M. ABGRALL,
chanoine honoraire .

— DUJARDIN (docteur Louis), 1934, "Un saint guérisseur breton, saint Ronan.",La Chronique médicale : revue mensuelle de médecine historique, littéraire & anecdotique, 1934, n° 41 Paris 

https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/resultats/index.php?do=page&cote=130381x1934x41&p=177

 

— EUZENOT P., 1880-1881. - Les cercueils de pierre du Morbihan. Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome VIII, 1880- 1881, p. 175-203.

— GUIGON (Philippe) , BARDEL (Jean-Pierre) , BATT (Michael), 1987, » Nécropoles et sarcophages du Haut Moyen Age en Bretagne « , Revue Archéologique de l'Ouest  Année 1987  4  pp. 133-148

https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1987_num_4_1_909

"Les sépultures les plus unanimement datées du haut Moyen Age utilisant des sarcophages de différents types. Les cuves rectangulaires dérivent certainement de "prototypes gallo-romains" (Galliou,1981, p. 349), comme celles de Carhaix ou de St-Lunaire. Mais les tombeaux en granité de forme identique des cathédrales de Dol et de St-Pol, attribués aux saints évêques de ces lieux, remontent à la période romane seulement. Les sarcophages monolithes trapézoïdaux, plus larges à la tête qu'au pied, restent la part du temps caractéristiques de la période mérovingienne, même si ce type de sépulture perdure bien au-delà, comme à Quiberon et à St-Gildas-de-Rhuys (Xlème siècle). Le trapèze n'est que rarement symétrique, les angles droits à la tête et au pied sont situés sur un même côté, ceux de l'autre côté étant respectivement aigu et obtus. Cette façon de tailler deux sarcophages disposés tête-bêche semble plus économe en matériau et plus simple à mettre en oeuvre que celle qui requiert la taille d'angles non droits. Les marques des instruments, herminette ou pic larges d'environ 2 cm demeurent visibles au fond des sarcophages en calcaire ; seules les sépultures du pays nantais possèdent sur les côtés des traces de layage disposées en oblique ou en chevrons, à caractère essentiellement décoratif. La présence d'une logette céphaloïde aménagée dans un sarcophage autorise, d'après certains auteurs, un rajeunissement jusqu'à l'époque carolingienne, voire romane (Salin, 1952, p. 104), même si certains exemples sont connus deux siècles auparavant (Colardelle, 1983, p. 353). En Bretagne, cet aménagement apparaît à Crach, où de minces baguettes encadrent la tête, à St-Donatien-et-Rogatien de Nantes et à St-Lupien de Rezé, toutes des sépultures mérovingiennes. Avec l'accroissement de la cavité pour la tête, l'anthropomorphisation se fait progressivement plus sensible, jusqu'à ce que le sarcophage épouse totalement la forme du corps : un exemple mérovingien (assez douteux) est connu à St-Lupien de Rezé (Cahour et al, 1874, pi. VIII) ; le tombeau similaire de St-Renan en Plozévet demeure indatable. Ceux de Quiberon sont attribués par P.-M. Lavenot (1890) au Xlème siècle (logette céphaloïde rectangulaire) ou au Xllème siècle (extrémité de la tête "pointue", avec logette).

 

.....

La plupart des sépultures du haut Moyen Age en Bretagne, qu'elles soient isolées ou qu'elles fassent partie d'une nécropole, se situent à proximité d'un lieu de culte, cathédrale ou chapelle suburbaine, église paroissiale ou chapelle rurale. Deux fontaines (à Goulven et Telgruc-sur-Mer) réutilisent des sarcophages attribués à des saints (respectivement Goulven et Divy) : faut-il supposer une christianisation de lieux de culte de l'eau protohistoriques ?

— GUIGON (Philippe) 1994, Les sépultures du haut Moyen Age en Bretagne Institut culturel de Bretagne, Skol-uhel ar Vro, 1994 - 113 pages

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes.
15 juillet 2020 3 15 /07 /juillet /2020 07:46

Sculptures et inscriptions lapidaires (1695-1704) de l'église de Plozévet. Statues de la Vierge à l'Enfant, de la Vierge de Pitié, de sainte Marie-Madeleine et de saint Alar (Éloi).

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Voir sur Plozévet :

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Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Inscription lapidaire du fronton:

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LE PENNANRVN (?)

P. LE PENNEC F.1695.

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Suggestions généalogiques :

-Jean PENNARUN (1654-1703, vicaire à Plozévet, décédé au presbytère :

https://gw.geneanet.org/mcff?n=pennarun&oc=1&p=jean

-Pierre LE PENNEC (1654-1716), laboureur domicilié à Kermenguy à son mariage en 1702, et décédé à Kervinily.

https://gw.geneanet.org/eguillard1?n=pennec+le&oc=3&p=pierre

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Note : La sacristie porte l'inscription : "V. ET. D. M. I. PEN(NARVN). R/Y. GENTRIC. F. 1701." soit "Vénérable et Discret Messire Jean Pennarun Recteur Yves Gentric fabricien en 1701".

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Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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La tour du clocher : inscription lapidaire.

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V. M. LE PENNARVN ----GOFF P. 1704.

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Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Eglise Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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LES ARMOIRIES DE L'ENFEU (BRAS NORD DU TRANSEPT).

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"Sous la fenêtre du bras Nord du transept se trouve un enfeu, c'est une niche funéraire destinée à recevoir une tombe. Il est possible que des seigneurs  y aient été enterrés, mais nous n’en n'avons pas de preuve. Sur le mur au fond  de l’enfeu, une sculpture en bas-relief érodée, et de ce fait difficile à lire, est  placée dans un rectangle bien plus haut que large. Peut-être provient-elle de la tombe haute qui était placée dans le chœur de  l’église, « chargée de cinq écussons des armes pleines ou seigneurs de Lanavan » (Conen de Saint-Luc, notice paroissiale Mahalon 1915). 

La sculpture montre un écu en position oblique, et au-dessus, un heaume surmonté d'un "arraché de cygne" en guise de cimier. Ce type de panneau pouvait être placé sur le côté d’un tombeau.

Actuellement, deux cygnes sont encore visibles sur l'écu, représentation relativement rare en héraldique. Ils doivent être l’emblème d’une famille seigneuriale de Lanavan, manoir du Sud de Mahalon, à la limite de Plozévet. Probablement la famille GEFFROY, qui y a vécu pendant une bonne partie du XVIe siècle."

IPNS Histoire et Patrimoine raconte, Autrefois à Plozévet, n°18, septembre 2016  http://commune.plozevet.free.fr/index.php?static17/autrefois

http://commune.plozevet.free.fr/data/documents/autrefois/autrefoisaplozevet18.pdf

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Peut-on deviner les armoiries qui ont été érodées ou bûchées ? Je vois trois oiseaux  tenant dans leur bec des poissons.

 

 Enfeu des seigneurs de Lanavan dans l' église de Plozévet (Bulletin diocèsain d'Histoire et d'Archéologie , année 1931- Diocèse de Quimper)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/9789330ac3d730aa7c3378800b833b77.pdf

1 - Le blason des PENFRAT dans l' église de Plozévet et dans la chapelle Saint-Michel de Mahalon

"Parti d’azur, à l’éléphant d’argent portant une tour d’or et au chevron d’argent accompagné de trois cignards de même".  A Mahalon, dans la chapelle Saint-Michel, à droite du choeur, une tombe sur laquelle était sculpté un éléphant portant un château (armes des Penfrat); - A Plozévet, dans le choeur, une tombe haute chargée de cinq écussons des armes pleines ou en alliance des seigneurs de Lanavan et, dans la maîtresse-vitre, un écusson parti au 1, d'azur à l'éléphant d'argent portant une tour d'or ; au 2, d'azur au chevron d'argent accompagné de trois cignards de même, 2, 1. Enfin, le blason de Lanavan se voyait à la Trinité, dans la fenêtre de l'abside, au-dessous des armoiries des Rohan et des Le Barbu.

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Enfeu de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Enfeu de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Enfeu de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Enfeu de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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LA VIERGE À L'ENFANT. Bois polychrome, XVIIe siècle (selon pop.culture.gouv).

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Elle mesure 130 cm de haut, 45 cm de large et 50 cm de profondeur.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004501

Inscrit M.h au titre d'objet 1989/04/12.

Elle est remarquable par le bandeau occipital, que je surnomme "chouchou", et qui se retrouve comme un leitmotiv dans tant de statues de la Vierge et de Marie-Madeleine dans la statuaire du Finistère au XVIe et du tout début du XVIIe siècle. Voir l'annexe de mon article sur la Vierge de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal. Ce bandeau est ici large, lissé (comme toujours ou presque), et rassemble le flot de la chevelure avant qu'elle ne se libère derrière les épaules.

Bien que le genou gauche soit fléchi, le corps n'est pas hanché, et seule la tête s'incline vers la gauche.

La main droite retient le pan gauche du manteau bleu, tandis que le pan droit est fixé à la ceinture dorée qui sert de  troussouère.

Les pieds sont nus sous la robe jaune-orangé.

La Vierge ne regarde pas son Fils, mais un point du plancher, avec un regard las ou triste, tandis que Jésus, assis sur l'avant-bras gauche de sa mère, et tenant le globus cruciger des deux mains, fixe un point du plafond. Son visage est un peu gras, un peu disgracieux et trop adulte.

Cette absence de complicité, et même de destination des regards crée un malaise, comme si les deux saints personnages traversaient un moment difficile. C'est théologiquement inconcevable, mais cela confère à cette statue son climat et son originalité.

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Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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LA VIERGE DE PITIÉ EN BOIS POLYCHROME, DU XVIe SIÈCLE.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004502

Elle mesure 82 cm de haut, 41 cm de large et 22 cm de profondeur. Elle est placée sur le tabernacle de l'autel du bras sud du transept, devant une grande toile représentant l'Ange gardien (?) ou Tobie guidé par l'ange Gabriel.

Elle est classée M.h au titre d'objet au 1989/04/12.

L'une de ses particularités est de tenir son fils tête à gauche. Elle est assise sur une cathèdre, est vêtue d'un manteau bleu et est coiffée d'un voile rabattu devant la gorge. Son regard est tourné vers la gauche, dans le vide.

Le Christ, de taille proportionnellement plus petite, est allongé sur ses genoux, jambes fléchies, bras droit soutenu par sa Mère et bras gauche pendant. Plus que le sentiment de chagrin ou de douleur, c'est l'impression d'absence, d'anesthésie émotionnelle et de dévastation qui domine.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004502

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Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Demet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.


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MARIE-MADELEINE. BOIS POLYCHROME .

Coté nord du chœur.

Je n'en trouve pas la description sur la base pop.culture.gouv, pourtant je l'admire beaucoup. On sait que la sainte est réputée pour son élégance et sa coquetterie, véritable attribut au même titre que le flacon de parfum ou d'aromate qu'elle porte dans sa main gauche. Cette coquetterie est aussi, subtilement, celle de ses yeux, aux axes légèrement décalés. 

Je retiens d'abord de son costume les crevés de sa manche droite, et où le coude est largement entaillé pour laisser s'échapper une étoffe blanche bouffante de manière excessive et provocatrice.  Nous ne sommes plus sans doute dans la mode Renaissance qui vit apparaître ces taillades, mais dans la seconde partie du XVIe siècle sous Henri II ou un peu plus tard. Le maniérisme est patent également dans le geste précieux et affété de la main droite, ou dans la coiffure sophistiquée dont les nattes serpentines, à peine retenues par un diadème, se nouent et se dénouent.

Le cou est souple et fin, le port de tête délicat. La petite bouche minaude et le nez fin et droit contrastent avec les grands yeux largement ouverts, mais songeurs. Les sourcils et le front sont épilés, cela va sans dire. On ne peut s'empêcher de penser à Ingres.

Couffon la date du XVIIIe.

Finalement, je trouve, mais non sur pop.culture, la notice de la base Palissy (avec une photo de 2010) : selon celle-ci, elle la date du quatrième quart du XVe siècle elle est classée MH au 1991/11/19, et mesure 133 cm de haut, 38 cm de large et 25 cm de profondeur. Le dos est creux.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29001352

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Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Sainte Barbe. Bois polychrome.

Coté gauche du chœur, à l'angle du transept.

Elle porte son attribut, la tour témoin de son attachement au dogme de la Trinité. La palme du martyre l'a quittée.

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Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Saint Éloi (sant Alar). Bois polychrome. Fin XVIe siècle (Couffon)

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On connait peut-être la légende de saint Eloi, qui, pour ferrer un cheval, trouva plus commode de sectionner la patte, d'y placer le fer, puis de la remettre en place.

La légende est un peu plus compliquée que cela, je l'ai raconté dans mon article sur le vitrail du Miracle de saint Eloi de la chapelle Notre-Dame-du-Crann à Spézet.

http://www.lavieb-aile.com/2016/06/les-vitraux-de-la-chapelle-notre-dame-du-crann-a-spezet-la-verriere-de-saint-eloi.html

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Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Statuaire de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Une bannière de saint René. Début XXe ?

Saint René correspond à saint Ronan (celui de Locronan par exemple), qui a sa chapelle à Plozévet.

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Bannière de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Bannière de l'église Saint-Démet de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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SOURCES ET LIENS.

 

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COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Plozévet.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f0547dd502285d509467f930ed5105e3.pdf

EGLISE SAINT-DEMET (I.S.) En forme de croix, elle comprend une nef de cinq travées avec bas-côté nord de l'extrême fin du XIVè siècle, séparée par un arc diaphragme de la même époque d'un vaste transept, et un choeur profond à chevet plat, datant du XVIè siècle ainsi que le porche méridional.

Ce dernier est voûté sur croisée d'ogives : sur les parois intérieures, deux niches encadrées de colonnes encastrées en nid d'abeilles ; sur le fronton, inscription : ".../ LE PENNEC. F. 1695." L'arcature séparant la nef du bas-côté et comportant quatre arcades en plein cintre et une en tiers-(point provient d'un édifice antérieur remontant au XIIIe siècle et sensiblement contemporain de Pont-Croix. Les archivoltes, simplement épannelées, reposent au-dessus des chapiteaux sur des culots, dont l'un, contre le pignon ouest, est figuré. La façade ouest est du début du XVè siècle ; le clocheton date de 1793.

La sacristie porte l'inscription : "V. ET. D. M. I. PEN(NARVN). R/Y. GENTRIC. F. 1701." Mobilier : Autel en tombeau galbé installé face au peuple. Deux autels latéraux avec retables classiques à colonnes lisses (XVIIIè siècle ou XIXè siècle) et tableau : le Rosaire au nord et l'Ange gardien (?) au sud. Sur la vasque des fonts baptismaux, représentation de saint Pierre avec ses clefs, l'Ankou avec sa charrette et deux paysans au champ, illustration de l'évangile : "De deux hommes qui travaillent au champ, l'un sera pris, l'autre laissé."

Statues anciennes - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant, XVIIè siècle, sainte Anne seule, XVIIIè siècle, sainte Marie Madeleine, saint Joseph, XVIIIè siècle, saint Ronan dit "Sant Reun", XVIIè siècle, saint Démet en évêque, XVIIè siècle, saint Alar ferrant un cheval, fin XVIè siècle, saint Corentin, XVIIè siècle, autre Vierge à l'Enfant, XVIIè siècle, saint Mathurin, XVIIè siècle, saint Jean-Baptiste, XVIIè siècle, saint François d'Assise, XVIIè siècle; - en pierre blanche : Pietà, XVIè siècle.

Vitraux : verrière du transept Nord, verre peint du XIXè siècle. Dans la fenêtre axiale à réseau flamboyant, vitrail d'H. de Sainte-Marie, 1957, qui a remplacé une ancienne Passion. Orfèvrerie : calice en argent, 1673 (C.).

 Le porche sud est entouré de deux fontaines qui sourdent sous les fondations. - A 50 m, à l'angle nord-est de l'église, autre fontaine, dite Feunteun Sant-Délo. Près de l'église, croix de granit avec Christ ressuscité au revers du Crucifix.

MONUMENTUM.FR

 

https://monumentum.fr/eglise-saint-demet-pa00090280.html

PÉRENNÈS ( Henri), 1941, Plozévet (Brest, 1941). 

http://www.infobretagne.com/plozevet.htm

— Pop.culture.gouv

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090280

armoiries

Congrès archéologique de France - Volumes 114 à 115 - Page 228

 

 

 

Société française d'archéologie - 1956 - ‎Extraits

 LA CHAPELLE DE LA TRINITÉ par M. André MUSSAT A la limite des régions du Cap-Caval ... Voici peu encore, la maîtresse vitre gardait des armoiries : Lanavan (3), Mahalon (4) et, en supériorité, Rohan (5) et Le Barbu (6).

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ABGRALL (Jean-Marie), 1909, "Esquibien", BDHA, Quimper, Kerangall.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f096b4a373bfb45f5ec65f9f1a363fcf.pdf

 

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l'église Saint-Démet (XIII-XIVème siècle). Il s'agit d'un édifice en forme de croix qui comprend une nef de cinq travées avec bas-côté nord du XIVème siècle, séparée par un arc diaphragme d'un vaste transept et d'un choeur en saillie datant du XVIème. Le porche méridional date du XV-XVIème siècle. L'arcature, séparant la nef du bas-côté et comportant quatre arcades en plein cintre et une en tiers point, provient d'un édifice antérieur remontant au XIIIème siècle. La façade ouest est du début du XVème siècle. Le clocheton date de 1793 et la sacristie, qui date de 1701, porte l'inscription "V. et D. MI. I. Pennarun. R. Y. Centric. F. 1701". Le vitrail de M. Hubert de Sainte-Marie à la maîtresse vitre date de 1957. L'église abrite les statues de saint Démet en évêque, saint Jean-Baptiste, saint Mathurin, saint Corentin, saint Michel, saint Alar (XVIIème siècle), saint Charles, la Vierge-Mère (XVIIème siècle) et une Pietà ;

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivants de Plozévet (Plouzevet) étaient présents :

Henry de Kerboguy, représenté par Henry son fils, en pal et vouge ;

Jehan Gourchat, en pal et vouge.

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Plozévet (Plouzevet) apparaissent :

Le sieur de Kersaudy, représenté par Maître Christophe de Kersaudy, garde, dict faire homme d'armes ;  Kersaudy (de). — D'azur, au léopard d'argent.

Jehanne le Flouch, default ;

Henry le Rougeart, default ;

Pierre le Goarec, default ;

La dame de Lescongar, default.

EGLISE SAINT-DEMET (I.S.)

En forme de croix, elle comprend une nef de cinq travées avec bas-côté nord de l'extrême fin du XIVè siècle, séparée par un arc diaphragme de la même époque d'un vaste transept, et un choeur profond à chevet plat, datant du XVIè siècle ainsi que le porche méridional.

Ce dernier est voûté sur croisée d'ogives : sur les parois intérieures, deux niches encadrées de colonnes encastrées en nid d'abeilles ; sur le fronton, inscription : ".../ LE PENNEC. F. 1695." L'arcature séparant la nef du bas-côté et comportant quatre arcades en plein cintre et une en tiers-(point provient d'un édifice antérieur remontant au XIIIè siècle et sensiblement contemporain de Pont-Croix. Les archivoltes, simplement épannelées, reposent au-dessus des chapiteaux sur des culots, dont l'un, contre le pignon ouest, est figuré. La façade ouest est du début du XVè siècle ; le clocheton date de 1793.

La sacristie porte l'inscription : "V. ET. D. M. I. PEN(NARVN). R/Y. GENTRIC. F. 1701."

Mobilier : Autel en tombeau galbé installé face au peuple. Deux autels latéraux avec retables classiques à colonnes lisses (XVIIIè siècle ou XIXè siècle) et tableau : le Rosaire au nord et l'Ange gardien (?) au sud. Sur la vasque des fonts baptismaux, représentation de saint Pierre avec ses clefs, l'Ankou avec sa charrette et deux paysans au champ, illustration de l'évangile : "De deux hommes qui travaillent au champ, l'un sera pris, l'autre laissé."

Statues anciennes - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant, XVIIè siècle, sainte Anne seule, XVIIIè siècle, sainte Marie Madeleine, saint Joseph, XVIIIè siècle, saint Ronan dit "Sant Reun", XVIIè siècle, saint Démet en évêque, XVIIè siècle, saint Alar ferrant un cheval, fin XVIè siècle, saint Corentin, XVIIè siècle, autre Vierge à l'Enfant, XVIIè siècle, saint Mathurin, XVIIè siècle, saint Jean-Baptiste, XVIIè siècle, saint François d'Assise, XVIIè siècle; - en pierre blanche : Pietà, XVIè siècle.

Vitraux : verrière du transept Nord, verre peint du XIXè siècle. Dans la fenêtre axiale à réseau flamboyant, vitrail d'H. de Sainte-Marie, 1957, qui a remplacé une ancienne Passion. Orfèvrerie : calice en argent, 1673 (C.). * Le porche sud est entouré de deux fontaines qui sourdent sous les fondations.

- A 50 m, à l'angle nord-est de l'église, autre fontaine, dite Feunteun Sant-Délo.

Près de l'église, croix de granit avec Christ ressuscité au revers du Crucifix.

 

B.S.A.F. Chanoine Abgrall, 16-8-1913. - H. Pérennès : Plozévet (Brest, 1941). - A. Mussat : La chapelle de la Trinité (S.F.A. - C.A. 1957).

1903, 170, 172 (église et chapelles);

1909, 59-60 (église); 1920, 178-179 (monuments historiques);

1928, XXXII (écusson sur un cadran solaire);

1929, XVIII (sarcophage, statue de saint Ronan), XXXVI (chapelle Saint-Démet);

1934, XXVII (manoir de Kerguinaou et croix armoriée);

1956, XIX, XXII (calvaire et manoir du bourg); 1965, CV (maison du corsaire);

1966, XLVI (moulin à vent de Keringar);

1971, 440 (calice, M.C.); 1972, 670 (monuments historiques et sites).

Monumentum

https://monumentum.fr/eglise-saint-demet-pa00090280.html

Fiche Mérimée : PA00090280

Mobilier classé Monument Historique conservé dans l'édifice :

Statue : Vierge à l'Enfant
Statue : Saint Jean-Baptiste
Statue : Saint Démet
Statue : Sainte Anne
Statue : Saint Joseph
Statue : Saint François d'Assise
Statue : Saint Corentin
Statue : Vierge à l'Enfant
Statue : Saint Mathurin
Groupe sculpté : Piéta
Statue : Saint Ronan

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2020-07-10

POP

Pietà en bois polychrome  XVIe  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004502

Vierge à l'Enfant bois polychrome XVIe

Bois : taillé, peint (polychrome)

Vierge à l'Enfant

 

H = 90 ; la = 30 ; pr = 18

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004501

WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploz%C3%A9vet

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SOURCES ET LIENS.

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Sculptures
14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 14:04

La Pietà aux trois anges de tendresse (calcaire, XVIe siècle) de l'église de Plozévet.

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— Sur les anges de compassion, et la gestuelle de l'ange, voir :

 

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— Sur les statues en calcaire du Finistère :

 

 

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PRÉSENTATION.

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S'il est bien une œuvre absolument remarquable dans l'église Saint-Demet de Plozévet, c'est à mes yeux la Vierge de Pitié. Non pas celle en bois polychrome, bien belle, et que je n'omettrai pas de décrire dans un autre article, qui est classée M.H et qui bénéficie d'une notice sur le site pop.culture.gouv, mais celle en calcaire, décrite par Couffon : "statue en pierre blanche : Pietà, XVIe siècle", et par Le Seac'h, cf infra.

On en trouve une photo dans le recensement des Pietà du Finistère sur Wikipedia, image GO69)

Elle n'est pas placée, comme la Pietà de bois, en évidence sur un autel sud, mais reléguée dans un sombre recoin nord, où il n'est pas possible de l'examiner sous toutes ses faces.

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Emmanuelle Le Seac'h, dans  Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne, (2014) a souligné tout son intérêt , en lui consacrant 15 lignes de description (cf. Description infra), et une photo :

1. Elle s'intègre dans un ensemble, celui des Pietà aux anges de douceur, suffisamment rare (une vingtaine d'exemples) et homogène pour être isolé. Ces anges soutiennent la tête ou les pieds du Christ.

2. Elle est en calcaire polychrome, une pierre d'importation étrangère (a priori le "tuffeau" de la vallée de la Loire) mais taillée -dans notre cas- sur place. Dans l'ensemble précédent, ce matériau n'est retrouvé que dans quatre œuvres de cet ensemble de Pietà (Plozévet, Plonévez-du-Faou, Penmarc'h et Névez en Finistère). Et le calcaire est de toute façon bien rare dans la statuaire du Finistère.  

3. Elle est très comparable à la Pietà de Plonévez-du-Faou (mais cette dernière a bénéficié d'une restauration en 1997) : ces deux sculptures sont certainement du même auteur. Elle n'est pas étrangère non plus à celle de Ploudiry.

Pourtant, Emmanuelle Le Seac'h ne décrit à la Vierge de Pitié de Plozévet que deux anges, ceux placés à la tête du Christ, et méconnaît le troisième, comme j'ai failli le faire. Car il faut venir se placer dans l'espace exiguë (et, lors de ma visite, encombré de bancs) entre le mur et la statue et recourir à un éclairage d'appoint pour le découvrir caressant les pieds du Christ.

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Si ces arguments étaient jugés trop techniques, il en resterait un qui, pour peu que la statue soit présentée dignement, ne devrait laisser personne indifférent : l'émotion qu'elle suscite est intense, si on veut bien s'extraire du contexte de dévotion et se représenter une femme dévastée par la mort de son fils, et, délicate consolation dans cet océan de chagrin, la présence surnaturelle de trois enfants témoignant par la tendresse inquiète et compatissante de leurs gestes de l'Amour qui, malgré tout, vit encore.

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C'est pour privilégier cette émotion esthétique que je place d'abord ici les photographies, repoussant mes commentaires à la fin.

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Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Vierge de Pitié aux trois anges (calcaire polychrome, XVIe siècle) de l'église de Plozévet. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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COMMENTAIRES.

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1.Les Vierges de Pitié aux  anges de douceur : un thème iconographique breton du XVe et XVIe siècle.

Dans son ouvrage —un catalogue de la production des ateliers de sculpture sur pierre du XVe au XVIIIe siècle, issue de sa thèse —, Emmanuelle Le Seach consacre un chapitre au Maître de Tronoën, auteur du calvaire éponyme à Saint-Jean-Trolimon, en Cornouaille, vers 1470. Remarquant que la Vierge de Pitié de Tronoën  est entourée de deux anges aptères qui tiennent la tête et les pieds du Christ, mais aussi le voile de Marie, dans un geste de douceur, elle développe une étude d'iconographie comparée sur ce thème des "anges de douceur".

Elle décrit alors les quatorze pietà du Maître du calvaire de Tronoën, et parmi ce groupe, les sept qui comportent des anges, ailés ou aptères. Ce sont celles de Tronoën, du calvaire de Collorec, de l'ossuaire de Saint-Hernin, de Béron et du calvaire du Moustoir à Châteauneuf-du-Faou, du jardin de l'ancien presbytère de Laz et de l'église de Plusquellec. Ces œuvres sont en granite avec parfois des traces de polychromie, et les Pietà ont les mêmes caractéristiques stylistiques ; les anges sont au nombre de deux, debout à la tête et aux pieds, et soulèvent généralement le voile de la Vierge.

L'auteure ajoute ensuite un certain nombre d'autres exemples, mais où les anges ne touchent plus le voile de la Vierge. Le catalogue des œuvres de cet atelier donne la liste suivante :

Les  Pietà aux anges de douceur du XVe siècle :
 

  • Châteauneuf-du-Faou (29), calvaire de Béron. Pietà aux deux anges de douceur géminés aux personnages de la Crucifixion. Granite, Maître de Tronoën, vers 1470.
  • Châteauneuf-du-Faou (29) , calvaire de la chapelle du Moustoir. Pietà aux deux anges de douceur géminés aux personnages de la Crucifixion.  Granite, Maître de Tronoën, vers 1470.
  • Collorec (29), église Notre-Dame, vestige de calvaire. Pietà aux deux anges de douceur. Granite, Maître de Tronoën, vers 1470.
  • Laz (29), ancien presbytère, au dessus de la porte d'entrée du jardin. Grès arkosique. Maître de Tronoën, vers 1470.
  • Le Moustoir (22), calvaire. Vestiges de pietà accompagné de deux anges de douceur, celui à la tête du Christ est décapité. Maître de Tronoën, vers 1470.
  • Plusquellec (29), église Notre-Dame-de-Grâces. Pietà aux quatre anges de douceur. Granite polychrome. Maître de Tronoën.
  • Saint-Hernin (29), ossuaire dit "chapelle Sainte-Anne". Pietà aux anges de douceur. Maître de Tronoën, vers 1470.
  • À Carhaix (29), église Saint-Trémeur de Carhaix, une Vierge de Pitié  présente les mêmes caractères qu'à Tronoën, mais les anges ne touchent plus le voile de Marie. Granite, Maître de Tronoën, vers 1470.  https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Statues_of_Piet%C3%A0_in_Finist%C3%A8re#/media/File:Carhaix_38_Eglise_Saint-Tr%C3%A9meur_Pi%C3%A9t%C3%A0_en_granite_(milieu_XVe).jpg
  • La Vierge de Pitié de l'église de Kergloff (près de Carhaix) est en calcaire polychrome, mesure 90 cm de haut et est posée sur l'autel  nord de la nef daté de 1581. Elle porte l'inscription J. SALOMON. Le Seac'h l'attribue au Maître de Tronoën.

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Le Seac'h décrit ensuite les Pietà des "héritiers de la gestuelle de l'ange". Sept autres Pietà également recensées par Le Seac'h  reprennent ce motif des anges autour de la Vierge et du Fils, cette fois-ci au XVIe siècle. Cinq se trouvent en Finistère, et j'ai décrit dans ce blog celle de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou (en calcaire polychrome), ou celle de l'église Saint-Sauveur du Faou (à 3 anges et en granite polychrome). Aucune des sept  n'est en kersanton.

  • Plonévez-du-Faou (29), église Saint-Herbot. Pietà à deux anges. Calcaire polychrome. XVIe siècle.

  • Plozévet (29), Pietà aux trois anges. Calcaire polychrome. XVIe siècle.

  • Penmarc'h (29), église Saint-Nonna, pietà aux six anges. Calcaire polychrome. XVIe siècle.

  • Névez (29), chapelle de Trémorvézen. Pietà à 1 seul ange, placé à la tête du Christ et lui tenant la main. Calcaire polychrome. XVIe siècle.

  • Melgven (29), église paroissiale. inscription de 1499. Pietà à 1 seul ange, placé à la tête du Christ et lui tenant la main. Calcaire polychrome. fin XVe siècle.

  • Le Faouët (29), façade de l'église paroissiale. Pietà à 1 seul ange (décapité), placé à la tête du Christ et lui tenant la main. Granite, fin XVe ou début XVIe.

  • Meslan (56), chapelle Saint-Armel. Pietà à 1 seul ange, placé à la tête du Christ, lui tenant la main et soutenant la tête. Granite polychrome, XVIe.

 

 

L'inventaire de ces anges apportant leur aide et leur tendresse à la scène de la Vierge de Pitié n'est pas clos ; on peut citer ainsi:

  • le calvaire de Plovan (29), non loin de Saint-Jean-Trolimon. (Atlas Plovan 2449), et sa pietà de kersanton.
  • La Pietà de La Feuillée (29), où un ange est à la tête tandis qu'un ange recueille le sang des plaies des pieds du Christ.
  • Ploudiry (29), intérieur de l'église, Déploration avec la Vierge et Marie-Madeleine. Un ange ailé tend la main vers le visage du Christ et le caresse.
  •  Collorec (29), église. Le visage de la Vierge est proche de celui de la Pietà de Plozévet.
  • Pleyben (29) calvaire de la chapelle de la Trinité. Kersanton. Un seul ange à la tête du Christ.

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Pleyben, chapelle de la Trinité. Photographie lavieb-aile.

Pleyben, chapelle de la Trinité. Photographie lavieb-aile.

Saint-Hernin, chapelle Sainte-Anne. Photo lavieb-aile.

Saint-Hernin, chapelle Sainte-Anne. Photo lavieb-aile.

Ploudiry, église.Photo lavieb-aile.

Ploudiry, église.Photo lavieb-aile.

Ploudiry, église. Photo lavieb-aile.

Ploudiry, église. Photo lavieb-aile.

Collorec, église. Photographie lavieb-aile.

Collorec, église. Photographie lavieb-aile.

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DESCRIPTION
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Notice Palissy :

Elle est classée à titre d'objet à la date du 26 novembre 1991 . Elle mesure 82 cm de haut, 41 cm de large et 22 cm de profondeur. Elle a été restaurée en 1999, date d'un cliché après restauration.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29001800

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP29W03634

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"On retrouve pratiquement la même pietà à Plozévet [qu'à l'église Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou] dans l'église Saint-Démet, dans l'angle nord-est du transept nord. Elle est du même sculpteur. La statue, qui mesure 1,14 mètre est aussi en calcaire. La polychromie n'a pas été refaite [?]. Le Christ a ici la tête penchée vers le bas. Mais sa barbe et ses cheveux se divisent en bouclettes comme à Saint-Herbot. Son pagne est aussi rabattu en un plissé harmonieux. La Vierge a le même visage rond à la chair tremblante. Ses cheveux sont rentrés dans le col empesé du manteau. Ils sont retenus par un bandeau qui fait office de couronne. Sa robe forme trois plis cassés sur le devant et le bord en est décoré par un galon doré, relevé par des étoiles rouges au dessus. Deux anges du même coté cette fois, posent leurs mains sur l'épaule droite du Christ et lui tiennent le pouce et l'avant-bras. Cette pietà date aussi du XVIe siècle." (Le Seac'h 2014)

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Les anges sont vêtus, sur l'aube blanc-crème, d'un habit — rouge ou vert — fendu sur le coté en partie basse, à large revers de manche, et ils portent l'amict, replié en petite capuche à l'arrière et s'évasant sous le menton. Deux d'entre eux ont la taille serré par un cordon. Les cheveux sont bouclés et ces boucles courtes forment une petite houppe sur le devant. Les visages sont ronds et poupins. Ces anges sont ailés.

La main droite de l'ange supérieur gauche est tendu vers l'oreille droite du Christ, dans un geste très tendre accordé aux traits inquiets du visage.

L'ange inférieur gauche pose sa main droite sur celle du Christ, et entoure de la main gauche son avant-bras, tandis qu'il pose, très affectueusement, son menton près du coude et qu'il lève les yeux vers le visage défunt. La posture a la grâce des gestes enfantins, tout en étant empreinte de commisération.

L'ange de droite fait symétrie avec celui de gauche, entourant la jambe comme l'autre entourait le bras, et posant la main sur le talon avec plus de douceur que de force. Comme lui, il appuie sa joue contre la jambe et lève les yeux vers le Christ.

Le bloc de pierre est brisé en partie basse au niveau du pied droit du Christ, et à gauche où une partie de la joue de l'ange supérieur est amputé.

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Comparaison avec la Vierge de Pitié de Saint-Herbot.

Je renvoie à ma description :

La Pietà de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou

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L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. La Pietà et les deux anges de douceur (Calcaire polychrome, XVIe siècle). Photographie lavieb-aile.

L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. La Pietà et les deux anges de douceur (Calcaire polychrome, XVIe siècle). Photographie lavieb-aile.

L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. La Pietà et les deux anges de douceur (Calcaire polychrome, XVIe siècle). Photographie lavieb-aile.

L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou. La Pietà et les deux anges de douceur (Calcaire polychrome, XVIe siècle). Photographie lavieb-aile.

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CONCLUSION.

On ne peut que rêver de la beauté que ce groupe sculpté a  pu connaître, lorsque sa polychromie aux ors rutilants, le damassé de la robe de la Vierge ou son galon étaient dans leur fraîcheur d'origine. 

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal), 

"Les Pietà les plus anciennes associent parfois des anges pour consoler s'il est possible la douleur maternelle Au calvaire de Tronoën, à Saint-Jean-Trolimon, deux acolytes relèvent délicatement les plis latéraux du voile de tête de la Mère de Dieu. De même à Saint-Hernin, et au calvaire du Moustoir à Châteauneuf-du-Faou. Ces trois oeuvres sortent de toute évidence d'un atelier unique qui travaillait le granite, vers le milieu du XVe siècle et que nous nommons l'atelier du Maître de Tronoën. A Plougoulm un ange " vient, selon la formule de Debidour, en plein vol horizontal " se saisir de la paume percée du Christ . A Langolen, des anges soutiennent le bras et le pied du Christ, sa tête et son bras à Kergloff. A La Feuillée, alors qu'un premier ange se tient près du Christ en prière, un second tend la coupe pour recueillir le sang qui découle de la blessure du pied. A Penmarc'h l'artiste, imprégné d'esprit médiéval, multiplie les angelots qui constituent une cohorte riche d'une demi-douzaine d'acolytes ailés. Au centre du socle, ils sont deux à encadrer un écu à la croix pattée, tandis que, toujours au même niveau, deux autres caressent la main et le pied du Christ. Placés plus haut, les deux derniers exercent leur office auprès de la tête et de la main gauche, une véritable action liturgique... Parmi les autres Pietà aux anges, on signalera celle de Collorec, qui a été exhumée en 1997."

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

— PÉRENNÈS ( Henri), 1941, Plozévet (Brest, 1941). 

http://www.infobretagne.com/plozevet.htm

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Plozévet.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f0547dd502285d509467f930ed5105e3.pdf

EGLISE SAINT-DEMET (I.S.) En forme de croix, elle comprend une nef de cinq travées avec bas-côté nord de l'extrême fin du XIVè siècle, séparée par un arc diaphragme de la même époque d'un vaste transept, et un choeur profond à chevet plat, datant du XVIè siècle ainsi que le porche méridional.

Ce dernier est voûté sur croisée d'ogives : sur les parois intérieures, deux niches encadrées de colonnes encastrées en nid d'abeilles ; sur le fronton, inscription : ".../ LE PENNEC. F. 1695." L'arcature séparant la nef du bas-côté et comportant quatre arcades en plein cintre et une en tiers-(point provient d'un édifice antérieur remontant au XIIIe siècle et sensiblement contemporain de Pont-Croix. Les archivoltes, simplement épannelées, reposent au-dessus des chapiteaux sur des culots, dont l'un, contre le pignon ouest, est figuré. La façade ouest est du début du XVè siècle ; le clocheton date de 1793.

La sacristie porte l'inscription : "V. ET. D. M. I. PEN(NARVN). R/Y. GENTRIC. F. 1701." Mobilier : Autel en tombeau galbé installé face au peuple. Deux autels latéraux avec retables classiques à colonnes lisses (XVIIIè siècle ou XIXè siècle) et tableau : le Rosaire au nord et l'Ange gardien (?) au sud. Sur la vasque des fonts baptismaux, représentation de saint Pierre avec ses clefs, l'Ankou avec sa charrette et deux paysans au champ, illustration de l'évangile : "De deux hommes qui travaillent au champ, l'un sera pris, l'autre laissé."

Statues anciennes - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant, XVIIè siècle, sainte Anne seule, XVIIIè siècle, sainte Marie Madeleine, saint Joseph, XVIIIè siècle, saint Ronan dit "Sant Reun", XVIIè siècle, saint Démet en évêque, XVIIè siècle, saint Alar ferrant un cheval, fin XVIè siècle, saint Corentin, XVIIè siècle, autre Vierge à l'Enfant, XVIIè siècle, saint Mathurin, XVIIè siècle, saint Jean-Baptiste, XVIIè siècle, saint François d'Assise, XVIIè siècle; - en pierre blanche : Pietà, XVIè siècle.

Vitraux : verrière du transept Nord, verre peint du XIXè siècle. Dans la fenêtre axiale à réseau flamboyant, vitrail d'H. de Sainte-Marie, 1957, qui a remplacé une ancienne Passion. Orfèvrerie : calice en argent, 1673 (C.).

 Le porche sud est entouré de deux fontaines qui sourdent sous les fondations. - A 50 m, à l'angle nord-est de l'église, autre fontaine, dite Feunteun Sant-Délo. Près de l'église, croix de granit avec Christ ressuscité au revers du Crucifix.

— MONUMENTUM.FR

 

https://monumentum.fr/eglise-saint-demet-pa00090280.html

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploz%C3%A9vet

—Wikipedia, Liste et photo des Pietà du Finistère.

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Statues_of_Piet%C3%A0_in_Finist%C3%A8re

 

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Published by jean-yves cordier - dans sculptures Pietà
8 juillet 2020 3 08 /07 /juillet /2020 10:10

Les  vitraux en grisaille (1542-1544) de la galerie de Psyché à Chantilly.

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Voir dans ce blog sur le mythe de Psyché :

 

 

Sur le château de Chantilly et son exposition François Ier, voir :

La liste de mes 225 articles sur les vitraux.

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PRÉSENTATION.

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Les 44 vitraux provenant du château d'Écouen.

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En 1518, le banquier siennois Agostino Chigi commande à Raphaël, pour la Loggia de la villa Farnésine à Rome, des décors peints d’après le mythe de Psyché. Raphaël réalise une fresque illustrant cette histoire mythique, et ses dessins deviennent la référence de tous les artistes suivants pour l’illustration des amours de Cupidon et de Psyché.

Inspirés de L’Âne d’or d’Apulée, ces vitraux témoignent de la passion de la Renaissance pour l’idéal d’amour, la mythologie et les jeux de symboles. Ce cycle en grisaille rehaussée de jaune d’argent, traité à la manière de Raphaël, constitue un ensemble très rare.

"Le château de Chantilly conserve un ensemble unique de quarante-quatre vitraux du XVIe siècle racontant l'histoire de Psyché.

 Ces vitraux ont été exécutés de 1542 à 1544 pour décorer la galerie du château d'Ecouen, construit par l'architecte Jean Bullant pour le Connétable Anne de Montmorency (1493-1567), compagnon d'armes et ministre du roi François Ier, puis du roi Henri II.

Les vitraux furent exécutés en grisaille et jaune d'argent par un maître verrier de l'Ecole de Fontainebleau ; ils s'inspirent des gravures exécutées en Italie par Agostino Veneziano et le Maître au Dé d'après des dessins attribués à Raphaël, mais dus probablement au flamand Michiel Coxcie. Les gravures étaient accompagnées de vers italiens qui furent traduits en français par Claude Chappuys, Antoine Héroët de La Maison-Neuve et Melin de Saint-Gelais.

Les vitraux d'Ecouen furent saisis à la Révolution et transportés au dépôt de l'hôtel de Nesle à Paris ; en mai 1796, Alexandre Lenoir les réclama pour le musée des Monuments Français à Paris et obtint l'autorisation le 24 thermidor an IV (1796). Les vitraux figurent dans les descriptions du musée, notamment en 1803. Après la Révolution et l'Empire, ils furent rendus en 1816 au prince Louis-Joseph de Bourbon-Condé (1756-1818), propriétaire d'Ecouen, et conservés au Palais-Bourbon en caisse ; son fils Louis-Henri-Joseph (1756-1830), duc de Bourbon, les légua en 1830 à son petit-neveu et filleul Henri d'Orléans duc d'Aumale (1822-1897) avec le château de Chantilly où les vitraux furent transportés le 19 novembre 1843. En 1847 le duc fit élever par l'architecte Félix Duban une galerie de bois dans la cour de la Capitainerie à Chantilly pour installer les vitraux ; la galerie accueillit alors vingt-huit vitraux. Endommagés par une tempête, quatre d'entre eux furent restaurés à Sèvres en mars 1847 sous l'autorité de Brongniart et Louis-Remy Robert.

Les vitraux furent envoyés en Angleterre en 1852 auprès du duc d'Aumale en exil à Twickenham et y restèrent jusqu'en 1876. Lors de la reconstruction de Chantilly après 1875, le duc d'Aumale fit construire par l'architecte Daumet l'actuelle galerie de Psyché pour présenter les vitraux ; en 1880 et 1881 le peintre décorateur Lechevallier-Chevignard coopérait à la restauration des vitraux qui fut réalisée de 1879 à 1883 par les maîtres verriers Lefèvre et Bardon. Le duc d'Aumale fit placer les vers français du XVIe siècle sous les vitraux. Les vitraux ont été restaurés en 2005 avec le soutien de la Fondation Gaz de France." Marina Rouyer 2009, http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?

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L'histoire représentée en sept tableaux : le Mythe de Psyché.

 

En 1469 paraît à Rome la première édition italienne de L’Âne d’or d’Apulée du IIe siècle, récit également connu sous le titre Les Métamorphoses. Une seconde édition paraît en 1488, et l’ouvrage s’impose comme une référence en matière artistique. Apulée y décrit l'histoire de Psyché du chapitre IV 28,1 au chapitre VI, 24,4) . En 1518, le banquier siennois Agostino Chigi commande à Raphaël, pour la Loggia de la villa Farnésine à Rome, des décors peints d’après le mythe de Psyché. Raphaël réalise une fresque illustrant cette histoire mythique, et ses dessins deviennent la référence de tous les artistes suivants pour l’illustration des amours de Cupidon et de Psyché.

 

"Un roi possède trois filles dont la plus jeune, Psyché, décourage ses prétendants par sa beauté divine. Le roi se rend devant l'oracle, qui lui prédit que Psyché ne pourra être mariée qu'à un monstre, qui viendra la chercher sur un rocher. En effet Vénus, jalouse de sa rivale, a chargé son fils, l'Amour, de lui trouver un mari immonde. Désespéré, le roi amène sa fille sur un rocher et la quitte. L'Amour en tombe amoureux, et charge le vent Zéphyr de déposer Psyché dans son palais. Une fois arrivée, celle-ci est accueillie par des servantes invisibles. La nuit, l'Amour fréquente sa couche, sans se faire voir d'elle, afin de ne pas provoquer la colère de sa mère, Vénus, pour lui avoir désobéi. Psyché invite ses deux soeurs au Palais de l'Amour. Jalouses, celles-ci convainquent Psyché de découvrir l'identité de son mari, lui assurant que celui-ci est un serpent venimeux. La nuit suivante, Psyché, attendant le sommeil de l'Amour, approche une lampe de son visage, et découvre son identité. Mais une goutte d'huile brûlante tombe sur le corps de l'Amour. Réveillé par la douleur, blessé par cette trahison, il s'enfuit. Psyché tente de le rattraper, en vain. Elle se rend à Vénus, afin de reconquérir l'Amour. Celle-ci lui impose une série d'épreuves, dont Psyché finira par triompher. Reconnue par les dieux, elle sera divinisée et un grand banquet célébrera leurs noces.
Episode 7 : Zéphyr, envoyé par l'Amour, soulève Psyché dans les airs puis la dépose doucement dans une prairie, au pied d'un arbre où elle s'endort. Dans la partie supérieure du vitrail, on retrouve la Léda d'un tableau du Primatice." 
Marina Rouyer 2009,  http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?

 

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La première fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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I. Une vieille femme chargée de surveiller Charite, capturée par des brigands en vu d'une rançon, lui raconte l'histoire de Psyché tout en filant. Le narrateur du récit L'Âne d'or, un aristocrate du nom de Lucius, transformé en âne au service des brigands, observe la scène.

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" Lucius apparaît au moment où, ayant déjà été enlevé et transformé en âne, il écoute la « Vieille » raconter l’histoire de Psyché à la jeune femme. Incapable de parole, Lucius ne peut qu’écouter le récit tout en étant séparé du groupe des deux femmes par le trait vertical du plomb encadrant les différents personnages. En outre, en haut du vitrail sont visibles des colonnes qui d’une part s’inspirent beaucoup de l’architecture italienne et, d’autre part, sont représentées plusieurs fois dans différents vitraux. Elles font référence au temple de l’Amour où Psyché sera par la suite emmenée. Enfin, aux pieds de la « Vieille » se trouve un chien à l’œil morne, qui semble lui aussi écouter l’histoire, la tête tristement posée sur une de ses pattes. Dans la tradition, le chien est un symbole de luxure ou de mélancolie. Il fait certainement allusion au sentiment de la jeune femme. On notera que la figure du chien est ici empruntée à une gravure de Dürer intitulée La Mélancolie (1514), où l’on retrouve la même posture de l’animal allongé de manière recroquevillée sur lui-même et situé aux pieds d’une femme" (J. Alves).

 

Icy récite Apulee ungne fable

Bien inventée & trop mieulx poursuivie

D ungne espouse elegante & amable

Par des bringans furtivement suivie

Qui fut le iour de ses noces ravies

Et lors la vieille ayant la garde d'elle

Pour divertir ung songe qui l'ennuye

Luy vinct compter de psyche la nouvelle.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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II. Parmi les trois filles d'un roi, l'une d'elle, Psyché, est d'une beauté exceptionnelle et provoque la jalousie de la déesse Vénus : elle charge son fils Amour de la venger.

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Il y avait une fois un roi et une reine qui avaient trois filles, toutes trois fort belles. Mais pour la beauté des deux aînées, quelque charmantes qu'elles fussent, on n'était pas en peine de trouver des formules de louange; tandis que celle de la cadette était si rare, si merveilleuse, qu'il y avait dans le langage humain disette de termes pour l'exprimer, ou même pour la louer dignement. Habitants du pays ou étrangers, que la curiosité de ce prodige attirait en foule, en perdaient l'esprit, dès qu'ils avaient contemplé cette beauté incomparable; ils portaient la main droite à la bouche, en croisant l'index avec le pouce, absolument dans la forme l'adoration sacramentelle du culte de Venus elle-même. Déjà dans les villes et pays circonvoisins un bruit se répand que la déesse née du sein de la profonde mer, et qu'on vit un jour sortir de l'écume des flots bouillonnants, daignait déroger à sa divinité jusqu'au point de se mêler à la vie des mortels. La terre, suivant d'autres, et non plus la mer, fécondée par je ne sais quelle influence génératrice des astres, avait fait éclore une Vénus nouvelle, une Vénus possédant encore la fleur de virginité.

Cette croyance fit en un instant des progrès incroyables. Des îles, elle gagna le continent, et de là, se propageant de province en province, elle devint presque universelle. Il n'était si grande distance, ni mer si profonde, que ne franchissent les curieux, apportant de toutes parts leur tribut d'admiration à la merveille du siècle. On oublie Paphos, on oublie Cnide; et Cythère elle-même ne voit plus dans ses parages de dévots navigateurs, empressés de jouir de la contemplation de la déesse. Les sacrifices s'arrêtent, les temples se dégradent, l'herbe croît dans les sanctuaires. Plus de cérémonies, plus de guirlandes aux statues : une cendre froide déshonore les autels désormais vides d'offrandes. C'est à la jeune fille que s'adressent les prières, c'est sous ses traits mortels qu'une divinité puissante est adorée. Le matin, lorsqu'elle sort de son palais, mêmes victimes, mêmes festins qu'en l'honneur de Vénus elle-même, dont on n'invoque plus le nom qu'en sacrifiant à une autre. La voit-on passer dans les rues, aussitôt le peuple de lui jeter des fleurs et de lui adresser des voeux.

"Cette impertinente attribution des honneurs divins à une simple mortelle alluma le plus violent dépit dans le coeur de la Vénus véritable. Ne pouvant contenir son indignation, elle secoue en frémissant la tête, et, du ton d'une fureur concentrée : Quoi ! se dit-elle, à moi, Vénus, principe vivifiant de toutes choses, d'où procèdent les éléments de cet univers, à moi, l'âme de la nature, une souveraineté partagée avec une fille des hommes ! Mon nom, si grand dans le ciel, là-bas serait profané par un caprice humain ! Il ferait beau me voir avec cette divinité en commun, ces honneurs de seconde main ! attendant des vœux qui pourraient se tromper d'adresse ! Une créature périssable irait promener sur la terre l'image prétendue de Vénus ! Vainement donc, par une sentence dont le grand Jupiter lui-même a reconnu la justice, le fameux berger de l'Ida aura proclamé ma prééminence en beauté sur deux des premières déesses ! et l'usurpatrice de mes droits jouirait en paix de son triomphe ! Non, non; elle payera cher cette insolente beauté.

"Aussitôt elle appelle son fils, ce garnement ailé qui ne respecte ni morale, ni police, qui se glisse chez les gens comme un voleur de nuit, avec ses traits et son flambeau, cherchant partout des ménages à troubler, du mal à faire, et ne s'avisant jamais du bien. Le vaurien n'est que trop enclin à nuire; sa mère vient encore l'exciter. Elle le conduit à la ville en question, lui montre Psyché (c'était le nom de la jeune princesse),  et de point en point lui fait l'historique de l'odieuse concurrence qu'on ose faire à sa mère. Elle gémit, elle pleure de rage : Mon fils, dit-elle, je t'en conjure, au nom de ma tendresse, par les douces blessures que tu fais, par cette flamme pénétrante dont tu consumes les cœurs, venge ta mère; mais venge-la pleinement, que cette audacieuse beauté soit punie. C'est la grâce que je te demande et qu'il faut m'accorder : avant tout, qu'elle s'enflamme d'une passion sans frein pour quelque être de rebut; un misérable qui n'ait honneur, santé, feu ni lieu, et que la fatalité ravale au dernier degré d'abjection possible sur la terre." (Apulée)

 

 

Un Roy et Royne ont trois filles bien nées

Et toute trois d'excellente beauté.

Les deux en sont heureusement ornées

Mais la plus ieune a les pris emporté

Car au visage eut tant de deite

Que pour Venus maint peuple l'adora

Venus contre elle a amour irrité.

Et par amour d'elle se vengera.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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III. À l'inverse de ses sœurs, qui se sont mariés, Psyché est trop belle pour trouver un époux : ses parents se font beaucoup de souci.

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"Psyché cependant n'en était pas plus avancée avec sa beauté merveilleuse. Personne qui n'en soit frappé, personne qui ne la vante; mais personne aussi, roi, prince ou particulier, qui se présente comme époux. On admire ses formes divines comme on admire le chef-d'oeuvre d'art statuaire. Ses deux soeurs, beautés nullement insolites, et qui n'avaient point fatigué la renommée, trouvent des rois pour partis, font toutes deux de brillants mariages. Psyché reste non pourvue dans la maison paternelle, pleurant la solitude où on la laisse : sa santé en souffre, son humeur s'en aigrit; idole de l'univers, sa beauté lui devient odieuse." (Apulée)

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Ses deux sœurs sont proveues haultement

Et d'aultant mieulx que moins ont eu de bruit

Psyché de tous louée grandement

Demeure seule, et nul ne la poursuit

Beaulté quy deut plus ayder plus luy nuit

Et son grant heur la vend très malheureuse

Sa fleur flestrit et dessèche sans fruit

Par quoy vivoit à soy mesme odieuse.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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IV. Le papa dépité consulte un oracle. Mauvaise pioche : Psyché doit être exposée au désir d'un monstre. On voit ici les animaux offerts en sacrifice.

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"Si la fille est infortunée, le père est au désespoir. Il soupçonne quelque rancune d'en haut; et, craignant sur toute chose le courroux des dieux, il va consulter l'oracle antique du temple de Milet. Un hymen, un mari, c'est tout ce qu'il demande pour la vierge délaissée. Apollon, bien que Grec, et Grec d'lonie, du fait de celui qui fonda son culte à Milet, rend, en bon latin, la réponse que voici:

Qu'en ses plus beaux atours la vierge abandonné
Attende sur un roc un funèbre hyménée.
Son époux d'un mortel n'a pas reçu le jour :
Il a la cruauté, les ailes du vautour;
Il déchire les coeurs, et tout ce qui respire
Subit, en gémissant, son tyrannique empire.
Les dieux, dans leur Olympe, ont tous porté ses fers,
Et le Styx contre lui défend mal les enfers." (Apulée

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Le roy son père estonné et marry

Vient à l'oracle & sacrifie aux dieux

En demandant pour sa fille ung mary

On luy repond Psyché doit pour le mieulx

Avoir espoux quy soit venu des cieulx

Et sur ce mont avec le mortuaire

La faut mener sans habit precieux

Au dieu quy volle & n'a bien qu'a mal faire.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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V. La reine espérait mieux : elle sursaute sur son trône, tandis que le peuple pleure,... et que les sœurs échangent un regard satisfait.

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"Quand l'oracle eut ainsi parlé, le monarque, autrefois heureux père, revint fort triste sur ses pas, et avec assez peu d'empressement de revoir sa famille. Cependant il se décide à faire part à la reine de l'ordre du destin. Pendant plus d'un jour on gémit, on pleure, on se lamente; mais il faut se soumettre à l'arrêt fatal. Déjà se font les apprêts de l'hymen lugubre. Le flambeau nuptial jette une flamme noirâtre, et se charbonne au lieu de briller; la flûte zygienne ne donne que les notes dolentes du mode lydien; on entonne un chant d'hyménée qui se termine en hurlements lamentables. La jeune fille essuie ses larmes avec son voile de mariage. La fatalité qui s'appesantit sur cette maison excite la sympathie de toute la ville. Un deuil public est proclamé." (Apulée)

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Cette response a leu y redoublé

et ses parens ont mené tel deuil

Que le palais roial est tout troublé

le peuple crie & iecte larmes d'œil.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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VI. On mène en procession Psyché en haut de la montagne.

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"  Mais l'ordre du ciel n'en appelle pas moins la victime au supplice inévitable; le lugubre cérémonial se poursuit au milieu des larmes, et la pompe funèbre d'une personne vivante s'achemine, escortée d'un peuple entier. Psyché assiste non plus à ses noces, mais à ses obsèques; et tandis que le désespoir des auteurs de ses jours hésite à consommer l'affreux sacrifice, elle les encourage en ces mots : Pourquoi noyer dans des pleurs sans fin votre vieillesse infortunée ? Pourquoi épuiser par vos sanglots le souffle qui vous anime, et qui m'appartient aussi ? Pourquoi ces inutiles larmes qui déforment vos traits vénérables ? vos yeux qu'elles brûlent sont à moi. Cessez d'arracher vos cheveux blancs, cessez de meurtrir, vous, votre poitrine auguste, et vous, ces saintes mamelles qui m'ont nourrie. Voilà donc tout le fruit que vous aurez recueilli de ma beauté ! Hélas ! frappés à mort par le ressentiment d'une divinité jalouse, trop tard vous en sentez le coup. Quand les peuples et les nations me rendaient les divins honneurs, quand un concert universel me décernait le nom de seconde Vénus; ah ! c'était alors qu'il fallait gémir et pleurer sur moi, car, dès ce moment, votre fille était morte pour vous. Oui, je le vois, je le sens, c'est ce nom de Vénus qui m'a perdue. Allons, qu'on me conduise à ce rocher où mon sort veut que je sois exposée. Il me tarde de conclure ce fortuné mariage, de voir ce noble époux à qui je suis destinée. Pourquoi différer ? A quoi bon éviter l'approche de celui qui naquit pour la ruine de l'univers entier ?

Ainsi parle la jeune fille. Puis, sans un mot de plus, elle se mêle d'un pas ferme au cortège qui la conduit. On arrive au sommet du rocher indiqué, qui se dresse au-dessus d'une montagne escarpée; on y place Psyché, et on l'y laisse seule. La foule se retire, abandonnant les torches nuptiales, dont elle éteint la flamme dans des flots de ses larmes. Ainsi se termine la cérémonie, et chacun, la tête baissée, regagne tristement sa demeure. Quant aux infortunés parents que ce malheur accable, ils vont s'enfermer au fond de leur palais, et se condamnent à ne plus revoir la lumière ." (Apulée)

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Voyant Psiché conduite à tel aceuil

Qui neantmoins les assistans conforte

Ses noces sont obseques & cercueil

Encore vin--- a nom de femme morte.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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VII. Miracle ! le souffle du Zéphyr la soulève puis la dépose sur un gazon près d'une fontaine.

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"Cependant la solitude rend à Psyché toutes ses craintes; ses larmes recommencent à couler, quand tout à coup elle se sent caressée par le souffle amoureux du Zéphyr, qui d'abord fait seulement onduler les deux pans de sa robe. Le vent en gonfle peu à peu les plis. Insensiblement Psyché se voit soulevée dans l'air, et enfin transportée sans secousse du sommet d'un rocher dans un vallon, où la belle se trouve mollement assise sur un gazon fleuri." (Apulée)

Le doux zephyre enfle son vestement

Et la soufflée ou fortune la maine

Après avoir reposé doulcement

Elle aperceut le bois & la fontaine.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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VIII. Dans un palais enchanté, un banquet lui est servi. La  voix de l'invisible amant dit à Psyché d'aller prendre son bain.

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"Déposée avec précaution sur une pelouse épaisse et tendre, Psyché s'étend voluptueusement sur ce lit de fraîche verdure. Un calme délicieux succède au trouble de ses esprits, et bientôt elle s'abandonne aux charmes du sommeil. Le repos rétablit ses forces, et au réveil la sérénité lui était revenue. Elle voit un bois planté de grands arbres, d'un épais couvert; elle voit une fontaine dont l'onde cristalline jaillit au centre même du bocage. Non loin de ses bords s'élève un édifice de royale apparence; construction où se révèle la main, non d'un mortel, mais d'un divin architecte. On y reconnaît dès le péristyle le séjour de plaisance de quelque divinité. Des colonnes d'or supportent une voûte lambrissée d'ivoire et de bois de citronnier, sculptée avec une délicatesse infinie. Les murailles se dérobent sous une multitude de bas-reliefs en argent, représentant des animaux de toute espèce, qui semblent se mouvoir et venir au-devant de vos pas. Quel artiste, quel demi-dieu, quel dieu plutôt, a pu jeter tant de vie sur tout ce métal inerte ? Le sol est une mosaïque de pierres précieuses, chargées des tableaux les plus variés. O sort à jamais digne d'envie ! marcher sur les perles et les diamants ! À droite et à gauche, de longues suites d'appartements étalent une richesse qui défie toute estimation. Les murs, revêtus d'or massif, étincellent de mille feux. Au refus du soleil, l'édifice pourrait sécréter un jour à lui, tant il jaillit d'éclairs des portiques, des chambres et des parois mêmes des portes. L'ameublement répond à cette magnificence : tout est céleste dans ce palais. On dirait que Jupiter, voulant se mettre en communication avec les mortels, se l'est élevé comme pied-à-terre.

Psyché s'approche, attirée par le charme de ces beaux lieux, et bientôt elle s'enhardit à franchir le seuil. De plus en plus ravie de ce qu'elle voit, elle promène son admiration de détail en détail, passe aux étages supérieurs, et y reste en extase à la vue d'immenses galeries où s'entassent trésors sur trésors. Ce qu'on ne trouve pas là n'existe nulle part sur terre. Mais ce qu'il y a de plus merveilleux, c'est qu'à cette collection des richesses du monde entier on ne voit fermeture, défense, ni gardien quelconque.

"Tandis que Psyché ne peut se rassasier de cette contemplation, une voix invisible vient frapper son oreille : Pourquoi cet étonnement, belle princesse ? Tout ce que vous voyez est à vous. Voilà des lits qui vous invitent au repos, des bains à choisir. Les voix que vous entendez sont vos esclaves : disposez de nos services empressés. Un royal banquet va vous être offert, après les premiers soins de la personne, et ne se fera pas attendre." (Apulée)

 

 

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Près d'un palais faict de main plus qu'humaine

Ou une voix sans rien voir entendit

Vas te baigner Psiché et sois certaine

D'avoir icy tout pouvoir & crédit.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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IX. Psyché entre dans le bain où elle est lavée par trois servantes. Deux putti écartent les tentures du lit...

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"Psyché vit bien qu'elle était devenue l'objet d'une sollicitude toute divine. Docile aux avis du conseiller invisible, elle se met au lit; puis elle entre dans un bain, dont l'influence eut bientôt dissipé toute fatigue." (Apulée)

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Elle obeyt à la voix insidieuse

Croyant que c'est des dieux la volonté

Et c'est au baing lavée toute nue

N'y voyant rien de mal à s'en apreste.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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X. Les trois servantes s'empressent à sa toilette ; on la coiffe, on la parfume, on la choie.

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Sans s'esbahir de telle nouveaulté

Son chef aussy a voulu perfumer

d'odeurs remplis de grande suavité

Pendant quand vit son cœur allumer.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XI. Un festin lui est servi, accompagné de musiciens.

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 "Une table en hémicycle se dresse auprès d'elle. C'est son dîner sans doute qu'on va servir : sans façon elle y prend place. Les vins les plus délicieux, les plats les plus variés et les plus succulents se succèdent en abondance. Nul serviteur ne paraît. Tout se meut comme par un souffle. Psyché ne voit personne; elle entend seulement des voix : ce sont ces voix qui la servent. Après un repas délectable, un invisible musicien se met à chanter, un autre joue de la lyre : on ne voit ni l'instrument ni l'artiste. Un concert de voix se fait entendre; c'est l'exécution d'un choeur sans choristes." (Apulée)

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Ung peu après revêtue et coiffée

Elle sasiée & n'aperçoit personne

La table fut de tous metz estoffée

& ung accord de plusieurs voix résonnent

Qui la récrée & grand plaisir luy donne

Mais poinct ne saict s'il ay a trahyson

Ne cy amour pour son – l'environne

Ne si c'est miel ou si c'est du poison.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XII. Elle couche avec l'homme  invisible et devient madame X.

 

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"Enfin, au milieu de tant de plaisirs, le soir vient; et Psyché, que l'heure invite au repos, se retire dans son appartement. Déjà la nuit avançait; un bruit léger vient frapper son oreille : la jeune vierge s'inquiète alors de sa solitude. Sa pudeur s'alarme, elle frémit, elle craint d'autant plus qu'elle ignore; mais déjà l'époux mystérieux est entré, il a pris place, et Psyché est devenue sa femme. Aux premiers rayons du jour il a disparu. " (Apulée)

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Quant il fut nuyt & le lit bien paré,

Psiché se couche. Amour la vient chercher

& laissant trousse & dard bien acéré

Entre ses bras nud à nud va coucher

Qui l'eust alors gardé de luy toucher

Il luy promet & iure grant serment

D'estre à jamais le sien espoux tres cher

Dont prise fut : mais voluntairement

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Troisième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XIII. D'invisibles servantes la recoiffent, la re-parfument et la re-choient : elle est comblée.

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"Aussitôt les voix sont là pour prêter leur ministère à l'épouse d'une nuit et panser de douces blessures.

Le temps s'écoule cependant, et chaque nuit ramène la même scène. Par un effet naturel, Psyché commence à se faire à cette singulière existence; l'habitude lui en semble douce; et le mystère de ces voix donne de l'intérêt à sa solitude." (Apulée)

Puis de dormir non d'aimer assouvie

Le tour venu, estant Amoure voie

Elle est de gens invisibles servie

Et tost s'acoutre et entre dueil et ioye.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XIV. Psyché mesure la fidélité de son mari à l'aulne des richesses qu'il lui offre.

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Compte à part soye les biens qu'amour envoye

Et se maintient sur toutes bien heurée

Croiant qu'amour iamais ne se desvoye

Et que sa foy est ferme et asseurée.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XV. L'arrivée des deux jalouses transportée par le fidèle Zéphyr. Et c'est Psyché qui les réclame !

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"Cependant les malheureux parents usaient leurs vieux jours dans une douleur sans fin. L'aventure de Psyché avait fait du bruit, et la renommée l'avait fait parvenir aux oreilles de ses soeurs aînées. Toutes deux, le cœur serré, et la douleur peinte sur le visage, avaient quitté leurs foyers, empressées d'aller chercher la présence et l'entretien de leurs vieux parents.

La nuit même de leur arrivée, l'époux eut avec Psyché la conversation suivante : Ma Psyché, ma compagne adorée, la cruelle Fortune te prépare la plus périlleuse des épreuves. Ta prudence, crois-moi, ne saurait être trop éveillée. On te croit morte, et tes deux soeurs, affligées de ta perte, sont déjà sur ta trace. Elles vont venir au pied de ce rocher. Si leurs lamentations arrivent jusqu'à ton oreille, garde-toi de leur répondre, de leur donner même un coup d'oeil. Sinon, il en résultera pour moi les plus grands chagrins, pour toi les plus grands malheurs. Psyché parut se résigner, et promit obéissance. Mais l'époux n'eut pas plutôt disparu avec les ténèbres, qu'elle se lamente, et toute la journée se passe en pleurs et en gémissements. C'est maintenant qu'elle est perdue, puisque ces beaux lieux ne sont qu'une prison pour elle, puisque désormais, sevrée de tout commerce humain, elle ne peut rassurer ses soeurs désolées, et qu'elle n'a pas même la consolation de les voir.  Elle néglige le bain, ne prend aucune nourriture, et se refuse à toute distraction. Ses pleurs n'avaient pas cessé de couler, quand elle se retira pour se mettre au lit.

Son mari est à ses côtés plus tôt que de coutume; et l'embrassant tout éplorée : Ma Psyché, dit-il, est-ce là ce que tu m'avais promis ? Ton époux n'a-t-il rien à attendre, rien à espérer de toi ? Quoi donc ! toujours gémir, et le jour et la nuit, et jusque dans mes bras ? Eh bien ! satisfais ton envie, contente un désir funeste: mais rappelle-toi mes avis, lorsque viendra (trop tard hélas !) le moment du repentir. Psyché le presse, Psyché l'implore : il y va, dit-elle, de sa vie. Enfin elle l'emporte. Elle verra ses soeurs, elle pourra les consoler, s'épancher avec elles. L'époux accorde tout aux prières de la jeune épouse. Il va plus loin; il lui permet de combler à discrétion ses soeurs et d'or et de bijoux.Mais il lui interdit à plusieurs reprises, et sous les plus terribles conséquences, de jamais chercher à voir sa figure, au cas où ses soeurs lui en donneraient le conseil pernicieux. Cette curiosité sacrilège la précipiterait du faîte du bonheur dans un abîme de calamités, et la priverait à jamais de ses embrassements.

Psyché remercie son époux, et, dans un transport de joie: Ah ! dit-elle, plutôt cent fois mourir que de renoncer à cette union charmante ! car je t'aime, qui que tu sois; oui, je t'aime plus que ma vie. Cupidon lui-même me paraîtrait moins aimable. Mais, de grâce, encore une faveur. Ordonne à ton familier Zéphyr d'amener mes soeurs ici, comme il m'y a transportée moi-même. Elle prodigue en même temps à son époux les baisers, les mots tendres; et l'enlaçant des plus caressantes étreintes : Doux ami, disait-elle, cher époux, âme de ma vie... C'en est fait, Vénus sera vengée. L'époux cède, non sans regret; tout est promis, et l'approche du jour le chasse encore des bras de Psyché." (Apulée)

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"Les deux soeurs cependant se sont fait indiquer le rocher et la place même où Psyché a été abandonnée. Elles y courent aussitôt. Les pleurs inondent leurs yeux; elles se frappent la poitrine, et l'écho renvoie au loin leurs lamentations. Elles appellent par son nom leur soeur infortunée. Du haut de la montagne, leurs cris déchirants vont retentir jusqu'aux oreilles de Psyché dans le fond de la vallée. Son cœur palpite et se trouble; elle sort éperdue de son palais. Pourquoi cette douleur et ces lamentations, s'écria-t-elle ? La voilà celle que vous pleurez; cessez de gémir, séchez vos pleurs. Il ne tient qu'à vous d'embrasser celle qui les cause. Alors elle appelle Zéphyr, et lui transmet l'ordre de son époux. Aussitôt, serviteur empressé, Zéphyr, d'un souffle presque insensible, enlève les deux soeurs, et les transporte auprès de Psyché. On s'embrasse avec transport, mille baisers impatients se donnent et se rendent. Aux larmes de la douleur succèdent les larmes que fait couler la joie. Allons, dit-elle, entrons dans ma demeure : plus de chagrin; il faut se réjouir, puisque votre Psyché est retrouvée." (Apulée)

 

 

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En ce palais ses sœurs plaines d'envye

Dessus les vents descendent doulcement

Pour descouvrir la bienheureuse voye

Qu'amour vouloit mener couvertement.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XVI. L'innocente Psyché, en se confiant à ses sœurs, attise leur jalousie.

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"Elle dit, et se plaît à étaler à leurs yeux les splendeurs de son palais d'or, à leur faire entendre ce peuple de voix dont elle est obéie. Un bain somptueux leur est offert, puis un banquet qui passe en délices tout ce dont l'humaine sensualité peut se faire idée. Si bien que, tout en savourant à longs traits l'enivrement de cette hospitalité surnaturelle, les deux soeurs commencent à sentir la jalousie qui germe au fond de leurs jeunes coeurs." (Apulée)

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Psiché leur feist gracieux traictement

Mais par acceueil & trezors préférez

Impocible est d'appaiser le tourment

Que faict envie en saintes volontéz.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XVII. Les sœurs mielleuses conseillent à Psyché de couper la tête de son amant : c'est, disent-elles, un serpent !

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"L'une d'elles à la fin presse Psyché, et ne tarit pas de questions sur le possesseur de tant de merveilles. Qui est ton mari ? comment est-il fait ? Fidèle à l'injonction conjugale, celle-ci se garde bien de manquer au secret promis. Une fiction la tire d'affaire. Son mari est un beau jeune homme, dont le menton se voile d'un duvet encore doux au toucher. La chasse est son occupation habituelle; il est toujours par monts et par vaux. Et, pour couper court à une conversation où sa discrétion pourrait à la longue se trahir, elle charge ses deux soeurs d'or et de bijoux, appelle Zéphyr, et lui enjoint de les reconduire où il les a prises. Aussitôt dit, aussitôt fait." (Apulée)

Qui recepvez amoureuses doulceurs

Et les loyers d'ung labeur endure

Ne vous fiez en freres ni en sceurs

Ni en consceil d'un ami pariure.

Voyez les seurs devisage asseuré

Faindre qu'Amour est serpent deshonneste

Psyché le crut & de cueur coniuré

Délibéra de lui trencher la teste

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XVIII. Quatre temps : 1. Psyché se pique à la flêche d'Eros et tombe amoureuse ; 2. Elle éclaire Amour et découvre sa beauté. 3. Sa main tremble et l'huile de la lampe en coulant vient réveiller le bel amant ; 4. Il s'enfuit par la fenêtre : elle l'a trahi, elle ne le reverra plus ! 

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"Psyché reste livrée à elle-même, c'est-à-dire obsédée par les Furies. Le trouble de son coeur est celui d'une mer orageuse. Son dessein est arrêté, elle s'y obstine; et ses mains déjà s'occupent des sinistres préparatifs, que son âme doute et flotte encore. Les émotions s'y combattent : Tour à tour elle veut et ne veut pas, menace et tremble, s'emporte et mollit. Pour tout dire en un mot, dans le même individu elle déteste un monstre, elle adore un époux. Cependant le soir est venu; la nuit va suivre. Elle s'occupe à la hâte des préliminaires du forfait.

Il est nuit. L'époux est à son poste. Il livre un premier combat, prélude de sa campagne nocturne, puis s'endort d'un sommeil profond.

La force abandonne alors Psyché; le cœur lui manque. Mais le sort a prononcé, le sort est impitoyable, son énergie revient. Elle avance la lampe, saisit son poignard. Adieu la timidité de son sexe. Mais à l'instant la couche s'illumine, et voilà ses mystères au grand jour. Psyché voit (quel spectacle !) le plus aimable des monstres et le plus privé, Cupidon lui-même, ce dieu charmant, endormi dans la plus séduisante attitude. Au même instant la flamme de la lampe se dilate et pétille, et le fer sacrilège reluit d'un éclat nouveau. Psyché reste atterrée à cette vue, et comme privée de ses sens. Elle pâlit, elle tremble, elle tombe à genoux. Pour mieux cacher son fer, elle veut le plonger dans son sein; et l'effet eût suivi l'intention, si le poignard, comme effrayé de se rendre complice de l'attentat, n'eût échappé soudain de sa main égarée. Elle se livre au désespoir; mais elle regarde pourtant, et regarde encore les traits merveilleux de cette divine figure, et se sent comme renaître à cette contemplation. Elle admire cette tête radieuse, cette auréole de blonde chevelure d'où s'exhale un parfum d'ambroisie, ce cou blanc comme le lait, ces joues purpurines encadrées de boucles dorées qui se partagent gracieusement sur ce beau front, ou s'étagent derrière la tête, et dont l'éclat éblouissant fait pâlir la lumière de la lampe. Aux épaules du dieu volage semblent pousser deux petites ailes, d'une blancheur nuancée de l'incarnat du coeur d'une rose. Dans l'inaction même, on voit palpiter leur extrémité délicate, qui jamais ne repose. Tout le reste du corps joint au blanc le plus uni les proportions les plus heureuses. La déesse de la beauté peut être fière du fruit qu'elle a porté.

Au pied du lit gisaient l'arc, le carquois et les flèches, insignes du plus puissant des dieux. La curieuse Psyché ne se lasse pas de voir, de toucher, d'admirer en extase les redoutables armes de son époux. Elle tire du carquois une flèche, et, pour en essayer la trempe, elle en appuie le bout sur son pouce; mais sa main, qui tremble en tenant le trait, imprime à la pointe une impulsion involontaire. La piqûre entame l'épiderme, et fait couler quelques gouttes d'un sang rosé. Ainsi, sans s'en douter, Psyché se rendit elle-même amoureuse de l'Amour. De plus en plus éprise de celui par qui l'on s'éprend, elle se penche sur lui la bouche ouverte, et le dévore de ses ardents baisers. Elle ne craint plus qu'une chose, c'est que le dormeur ne s'éveille trop tôt.

Mais tandis qu'ivre de son bonheur, elle s'oublie dans ces transports trop doux, la lampe, ou perfide, ou jalouse, ou (que sais-je ?) impatiente de toucher aussi ce corps si beau, de le baiser, si j'ose le dire, à son tour, épanche de son foyer lumineux une goutte d'huile bouillante sur l'épaule droite du dieu. O lampe maladroite et téméraire ! ô trop indigne ministre des amours ! faut-il que par toi le dieu qui met partout le feu connaisse aussi la brûlure ! par toi, qui dus l'être sans doute au génie de quelque amant jaloux des ténèbres, et qui voulait leur disputer la présence de l'objet adoré !

Le dieu brûlé se réveille en sursaut. Il voit le secret trahi, la foi violée, et, sans dire un seul mot, il va fuir à tire d'aile les regards et les embrassements de son épouse infortunée." (Apulée)

 

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Le glaive prest tenant la lampe ardante

Psyché venoit pour tuer le serpent

Congneut Amour le voyant e se repent

Et curieuse ung peu plus que contente

 

Picque son doyt à une fleche poygnante

Puis à revoir ce petit dieu revient

Lequel brûle par huile estincellante

S'esveille & part elle en vain le retient

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Quatrième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XIX.  Le retour du septième ciel est cruel : elle veut se suicider, mais le fleuve la sauve.

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"Psyché prosternée sur la terre suivit longtemps des yeux son époux dans l'espace, tout en le rappelant par ses cris lamentables; et quand un vol rapide l'eut élevé à perte de vue, elle se lève, et court se précipiter dans un fleuve voisin :  mais le fleuve eut compassion de l'infortunée, et, par respect pour le dieu qui fait enflammer même les ondes, par crainte peut-être, il la soulève sur ses flots, et la dépose pleine de vie sur le gazon fleuri de ses rivages." (Apulée)

En terre cheutée triste et – le conduit

Puis se gettant dens l'eau de haulte rive

Veult qu'une mort de tant de maulx la prive

Sa volunté le doulx fleuve esconduit

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XX. Elle rencontre le dieu Pan ; il lui conseille d'implorer Cupidon.
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"Le rustique dieu Pan se trouvait là par hasard, assis sur la berge. Il tenait entre ses mains ces roseaux qui furent jadis la nymphe Canna, et les faisait résonner sur tous les tons; son troupeau capricieux folâtrait, en broutant çà et là l'herbe du rivage.  Le dieu chèvre-pied, apercevant la belle affligée, dont l'aventure ne lui était pas inconnue, l'invite à s'approcher, et lui adresse quelques mots de consolation :  "Ma belle enfant, je ne suis qu'un gardeur de chèvres, un peu rustre, il est vrai, mais j'ai beaucoup vécu et acquis raisonnablement d'expérience; or, si je sais bien former mes conjectures (ce que les gens de l'art appellent être devin), cette démarche égarée et chancelante, cette pâleur universelle, ces continuels soupirs, et surtout ces yeux noyés dans les larmes, tout cela me dit que vous souffrez du mal d'amour.  Croyez-en mon conseil, renoncez à chercher la mort dans les flots ou par toute autre voie; séchez vos pleurs, défaites-vous de cet air chagrin, offrez vos prières avec ferveur au grand dieu Cupidon, et, comme c'est un enfant gâté, sachez le prendre et flatter ses fantaisies." Ainsi parla le dieu pasteur. Psyché ne répondit rien; elle s'inclina devant le dieu, et se mit en marche." (Apulée)

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Qui d'une part en l'aultre la conduit

Où Pan chantoit lequel de bonne sorte

A luy compter ses fortunes l'induit

Mais rien qu'amour d'amour ne la conforte.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXI. Elle retrouve ses sœurs et leur fait croire qu'Amour les désire !

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" Après avoir longtemps et péniblement erré à l'aventure, elle se trouve dans un sentier en pente, qui la mène inopinément à la ville où régnait le mari d'une de ses soeurs. Aussitôt qu'elle en fut informée, elle fait annoncer sa venue. Elle est introduite, et, après les baisers et les politesses d'usage, on lui demande son histoire. Psyché commence ainsi :  Il vous souvient du conseil que vous me donnâtes, d'accord avec notre autre soeur. Abusée, disiez-vous, par un monstre qui venait, se donnant pour mari, passer les nuits avec moi, il fallait, sous peine de servir de pâture à cette bête vorace, le frapper d'un poignard à deux tranchants, et j'y étais bien décidée;  mais lorsque, toujours par votre conseil, j'approchai la lampe qui devait me découvrir ses traits, quel divin spectacle vint s'offrir à mes regards charmés ! c'était le fils de la déesse Vénus, Cupidon lui-même, endormi d'un paisible sommeil.  Éperdue, ivre de volupté, je cédais au délire de mes sens.  Tout à coup, ô douleur ! une goutte d'huile brûlante tombe sur son épaule; il se réveille en sursaut; et, voyant dans mes mains le fer et la flamme : Va, me dit-il, ton crime est impardonnable. Sors à jamais de mon lit; plus rien de commun entre nous. C'est ta soeur (et il prononça votre nom) que je veux désormais pour épouse. Il dit, et, sur son ordre, le souffle de Zéphyr me transporte hors du palais." (Apulée)

 

 

Elle pensant qu'à chacun fust permis

Venger le tort que font les envieuses

En ruinant amyes et amys

Par trahison & façons odieuses.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXII. La punition des sœurs. Bien fait pour elles!

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"Psyché n'avait pas fini de parler, qu'enivrée du succès de sa ruse, sa soeur brûle d'en recueillir les coupables fruits. Pour tromper son mari, elle feint qu'on vient de lui apprendre la mort de ses parents, s'embarque en toute hâte, et fait voile vers le rocher.  Zéphyr ne soufflait pas alors; mais, dans l'espoir qui l'aveugle : Cupidon, dit-elle, reçois une épouse digne de toi; et toi, Zéphyr, soutiens ta souveraine ! Et soudain elle s'élance de plein saut.  Mais elle ne peut même arriver morte où elle voulait aller; car les saillies des rocs se renvoyèrent les débris de ses membres, et, par un sort trop mérité, les lambeaux dispersés de son corps devinrent à moitié chemin la pâture des bêtes féroces et des oiseaux de proie.

 L'autre punition ne tarda guère. Psyché, continuant sa course vagabonde, arriva dans la ville où résidait sa seconde soeur.  Celle-ci, dupe de la même fiction, et rêvant comme sa devancière le criminel honneur de supplanter sa cadette, courut vite au rocher et y trouva même fin." (Apulée)

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Rend ses deux sœurs d'amour tant amoureuses

Et le danger du lieu tant dissimule

Quy revoler cuidoient les malheureuses

Mais mort s'approche et e-ent se recule.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXIII. Une mouette avertit Vénus : Cupidon n'a pas respecté ses ordres.

 

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"Pendant que Psyché courait ainsi le monde à la recherche de Cupidon, Cupidon, malade de sa brûlure, gémissait couché sur le lit même de sa mère.  Or, cet oiseau blanc qui rase de l'aile la surface des mers, plongeant dans les profondeurs de l'Océan, va trouver Vénus,  qui se baignait en se jouant au milieu des flots. Il lui annonce, en l'abordant, que son fils s'est fait une grande brûlure, dont la guérison est incertaine. (4) Il ajoute que les bruits les plus fâcheux se répandent sur elle et sur sa famille : La mère et le fils, disait-on, ne sont plus occupés, l'un que d'une intrigue d'amour sur une montagne, et l'autre que du plaisir de nager au fond des mers.  Adieu la volupté, adieu les grâces, adieu les jeux et les ris. Tout s'enlaidit, se rouille, s'assombrit dans la nature; plus de tendres noeuds, de commerce d'amitié, d'amour filial. Le désordre règne; ce n'est plus qu'une dissolution générale, un affreux dégoût de tout ce qui entretient l'union et fait le charme de la vie.  La volatille babillarde n'oublia rien dans son rapport de ce qui pouvait irriter Vénus contre son fils.  Ah ! dit la déesse irritée, mon bon sujet de fils a fait une maîtresse ! Voyons, toi, seule créature qui me montres du zèle, dis-moi le nom de la femme assez osée pour faire les avances à un enfant de cet âge. Est-ce une des Heures, une Nymphe, une Muse, ou l'une des Grâces de ma suite ? (8) L'oiseau jaseur n'eut garde de se taire. Maîtresse, je ne sais trop, répondit-il; mais il y a de par le monde une jeune fille du nom de Psyché, si je ne me trompe, dont on le dit passionnément épris.  Qui ? s'écria Vénus tout à fait outrée, cette Psyché qui se mêle d'être aussi belle que moi ? qui s'ingère de porter mon nom ? C'est celle-là qu'il aime ? Ce marmot, apparemment, s'est servi de moi comme entremetteuse ! c'est moi qui lui aurai mis le doigt sur cette donzelle !

 Tout en grondant, elle sort précipitamment des ondes, et se dirige vers la couche d'or où repose le dieu malade. De la porte, elle lui crie de sa plus grosse voix :  Belle conduite, en vérité, pour un enfant discret et sage ! Est-ce là le cas que vous faites des ordres d'une mère, d'une souveraine ? Au lieu de livrer mon ennemie à d'ignobles amours,  vous osez, enfant libertin, lui prodiguer vos caresses précoces, et chercher dans ses bras des plaisirs défendus à votre âge ! Vous prétendez m'imposer pour bru la femme que je déteste ! Ah çà, croyez-vous, petit drôle, séducteur avorton, enfant insupportable, que seul vous soyez en état d'avoir lignée et que moi je sois hors d'âge ? Oh bien !  Sachez que je veux avoir un fils qui vous remplacera, et qui vaudra mieux que vous. Tenez, afin que l'affront soit plus sensible, j'adopterai quelqu'un de mes serviteurs, et je le doterai de ces ailes, de ce flambeau, de cet arc et de ces flèches, que je vous avais confiés pour un meilleur usage; car tout cet équipement m'appartient, et il n'en est pas une pièce qui vous vienne de votre père.

 On vous a gâté dès l'enfance : vos mai

Dedens la mer sur deux dauphins assise,

Se promenoit Vénus environnée

De dieux marins, & de nymphes ornée

Quand la mouette a son oreille mise.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXIV. 1 (à droite)  Vénus se fâche tout rouge  contre Cupidon et menace de lui rogner les ailes. 2.(à gauche), discussion savoureuse de Vénus avec Junon et Cérès.

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1. "Tout en grondant, elle sort précipitamment des ondes, et se dirige vers la couche d'or où repose le dieu malade. De la porte, elle lui crie de sa plus grosse voix : Belle conduite, en vérité, pour un enfant discret et sage ! Est-ce là le cas que vous faites des ordres d'une mère, d'une souveraine ? Au lieu de livrer mon ennemie à d'ignobles amours, vous osez, enfant libertin, lui prodiguer vos caresses précoces, et chercher dans ses bras des plaisirs défendus à votre âge ! Vous prétendez m'imposer pour bru la femme que je déteste ! Ah çà, croyez-vous, petit drôle, séducteur avorton, enfant insupportable, que seul vous soyez en état d'avoir lignée et que moi je sois hors d'âge ? Oh bien ! Sachez que je veux avoir un fils qui vous remplacera, et qui vaudra mieux que vous. Tenez, afin que l'affront soit plus sensible, j'adopterai quelqu'un de mes serviteurs, et je le doterai de ces ailes, de ce flambeau, de cet arc et de ces flèches, que je vous avais confiés pour un meilleur usage; car tout cet équipement m'appartient, et il n'en est pas une pièce qui vous vienne de votre père.

On vous a gâté dès l'enfance : vos mains n'ont jamais su qu'égratigner et battre ceux à qui vous devez le respect. Moi-même, moi, votre mère, enfant dénaturé, ne suis-je pas journellement volée par vous, et quelquefois battue ? Vous n'en useriez pas autrement avec moi si j'étais veuve; et votre beau-père, ce grand et formidable guerrier, ne vous impose même pas. Je le crois bien, au surplus : pour me faire enrager, vous vous êtes mis sur le pied de lui procurer de bonnes fortunes; mais le jeu vous coûtera cher, et ce beau mariage ne sera pas tout roses pour vous, je vous le promets. Suis-je assez bafouée ? Que faire ? que résoudre ? comment avoir raison de ce petit vaurien ? Irai-je mendier le secours de la Sagesse, elle qui m'a vue si souvent lui rompre en visière, toujours pour les frasques de ce mignon ? La créature, d'ailleurs, la plus désobligeante et la plus mal peignée... ! Ah ! j'en ai le frisson; mais il est si bon de se venger, coûte qui coûte ! Allons, j'irai trouver la Sagesse, oui, la Sagesse. Du moins, mon fripon sera châtié de main de maître. Elle videra son carquois, désarmera ses flèches, détendra son arc, éteindra son flambeau, et ne ménagera pas non plus sa petite personne. Je ne serai point satisfaite qu'elle n'ait et rasé cette chevelure dorée que j'ai si souvent peignée de mes propres mains, et rogné ces ailes, autrefois arrosées du nectar de mon sein." (Apulée)

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2. "Elle dit, et sort furieuse, tout en continuant d'exhaler sa bile. Elle est accostée par Junon et Cérès, qui, la voyant le teint allumé, lui demandent pourquoi ce sourcil froncé qui obscurcit le brillant de ses yeux. Je vous rencontre à propos, leur dit-elle : la colère pourrait me porter à quelque excès; mais, je vous en conjure, aidez-moi de tous vos efforts à retrouver cette Psyché qui s'est enfuie, envolée je ne sais où; car vous n'en êtes pas à apprendre le scandale de ma maison, et les hauts faits de celui que je ne veux plus appeler mon fils.

Les deux déesses, bien instruites de l'aventure, essayent d'apaiser la grande colère de Vénus. Mais, madame, qu'a donc fait votre fils, pour motiver cet acharnement contre lui, et cette hostilité si violente contre celle qu'il aime ? Où est le crime, s'il vous plaît, de faire les yeux doux à une jolie fille ? Vous n'ignorez pas qu'il est garçon sans doute, et, de plus, grand garçon ? Auriez-vous oublié la date de sa naissance ? ou, parce qu'il porte si gentiment ses années vous obstinez-vous à le voir toujours enfant ? Vous, sa mère, vous, femme de sens, vous iriez d'un oeil curieux épier ses amusements, lui faire un crime de ses petites fredaines, contrecarrer ses amourettes, et condamner enfin, dans ce beau jouvenceau, vos propres gentilles pratiques, et les doux passe-temps que vous ne vous refusez pas ? Singulière prétention, d'aller semant l'amour partout, et de le prohiber dans vos domaines ! d'exclure vos enfants du droit commun de prendre part aux faiblesses du beau sexe ! Ah! l'on ne vous la passera pas, ni au ciel, ni sur la terre. Ainsi les officieuses déesses prennent la défense de l'absent, dont elles redoutent les flèches; mais Vénus, qui n'entend pas raillerie sur les torts dont elle se plaint, leur tourne le dos, et précipite ses pas vers la mer." (Apulée)

 

Dit à Vénus d'un malheur je t'avise

C'est que ton filz est au lict fort blecé

Et toy icy tout le monde en devise

Qui sans toy est de grâce delaissé

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Cinquième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXV. Dans un temple de l'agriculture, Psyché demande l'aide de Cérès, et essuie un refus.

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE SOUS LA FENÊTRE.

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"Psyché cependant allait errant à l'aventure. Jour et nuit elle cherche son époux; le sommeil la fuit, et sa passion s'en exalte encore. Il s'agit pour elle non plus d'attendrir un époux, mais de désarmer un maître.  Au sommet d'une montagne escarpée, elle aperçoit un temple. Qui sait ? dit-elle, peut-être est-ce là le séjour de mon souverain seigneur : et la voilà, oubliant ses fatigues, qui court d'un pas rapide vers ce but de son espoir et de ses voeux.  Elle gravit intrépidement la hauteur, et s'approche du sanctuaire. Elle y voit amoncelés des épis d'orge et de froment, dont une partie était tressée en couronne.  Il y avait aussi des faux et tout l'attirail des travaux de la moisson; mais tout cela pêle-mêle et jeté au hasard; comme il arrive quand l'excès de la chaleur fait tomber l'outil des mains au travailleur fatigué.  Psyché s'occupe aussitôt à débrouiller cette confusion, et à remettre chaque chose en ordre et en place, persuadée qu'il n'y a pour elle détail de culte ni observance à négliger, et qu'il n'est aucun dieu dont elle n'ait à se concilier la bienveillance et la pitié.

 Tandis qu'elle vaque à ce soin consciencieusement et sans relâche, arrive Cérès la nourricière, qui la trouve à l'ouvrage : Ah ! malheureuse Psyché, s'écria-t-elle, avec un soupir prolongé,  Vénus en courroux cherche par tout l'univers la trace de tes pas; elle veut ta mort; elle se vengera de tout son pouvoir de déesse et toi, je te trouve ici uniquement occupée de mon service, et ne songeant à rien moins qu'à ta propre sûreté !  Psyché se prosterne aux pieds de Cérès, les inonde de ses larmes, et, balayant le sol de ses cheveux, implore la déesse sous toutes les formes de prières.

 Par cette main prodigue des trésors de l'abondance, par les rites joyeux de la moisson, par votre attelage ailé de dragons obéissants, par les fertiles sillons de la Sicile, par le char ravisseur, par la terre receleuse, par la descente de Proserpine aux enfers et son ténébreux hyménée, par la triomphante illumination de votre retour après l'avoir retrouvée, par tous les mystères enfin que le sanctuaire de l'antique Éleusis renferme et protège de son silence sacré, prenez en pitié la malheureuse Psyché qui vous supplie;  souffrez que je me cache pour quelques jours dans cet amas d'épis. Ou ce temps suffira pour calmer le courroux de ma redoutable ennemie, ou je pourrai du moins retrouver mes forces, épuisées par tant de fatigues.

 Cérès lui répond : Je suis touchée de tes prières et de tes larmes, et je voudrais te secourir; mais Vénus est ma parente; c'est une ancienne amie, bonne femme d'ailleurs, que je ne veux en rien contrarier.  Il te faut donc sortir à l'instant de ce temple; et sache-moi gré de ne pas t'y retenir prisonnière." (Apulée)

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Suivant Psyché de son ami la trace

Trouva Cérès shumilie & mer peine

D'ordonner faulx rasteausx orge & vene

Quelle apperçoit end ordre en la pa--

Voiant son mal indigne de sa face

Dame Cérès l'eust volontiers receuë

mais par faveur de Vénus, qui efface

Tout iujgement fut charité vaincuë.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXVI. Dans un deuxième temple, elle demande à Junon son soutien : nouvel échec.

 

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE DU FRONTON.

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" Refusée contre son espoir, Psyché s'éloigne, emportant dans son coeur un chagrin de plus. Elle revenait tristement sur ses pas, quand son oeil plongeant au fond d'un vallon, découvre un autre temple, dont l'élégante architecture se dessinait dans le demi-jour d'un bois sacré. Décidée à ne négliger aucune chance, même douteuse, de salut, et à se mettre sous la protection d'une divinité quelconque, elle s'avance vers l'entrée de l'édifice. Là se présentent à sa vue les plus riches offrandes. Aux portes sacrées, ainsi qu'aux arbres environnants, étaient suspendues des robes magnifiques; et sur leur tissu la reconnaissance avait brodé en lettres d'or, avec le nom de la déesse, le sujet de chaque action de grâces qu'on lui rendait. Psyché fléchit le genou, embrasse l'autel tiède encore, et, après avoir essuyé ses larmes elle fait cette prière :

 "Épouse et soeur du grand Jupiter, toi qui habites un temple antique dans cette Samos, si fière d'avoir entendu tes premiers vagissements et de t'avoir vu presser le sein de ta nourrice; toi que l'altière Carthage, aux opulentes demeures, honore sous les traits d'une vierge traversant les airs avec un lion pour monture;  toi qui, sur les bords que l'lnachus arrose, présides aux murs de la célèbre Argos qui t'adore; et toi, la reine des déesses, l'épouse du maître du tonnerre; toi que l'Orient vénère sous le nom de Zygie, et qu'invoque l'Occident sous celui de Lucine; ah ! montre-toi pour moi Junon protectrice ! La fatigue m'accable; daigne me préserver des dangers qui me menacent. Jamais, je le sais, tu ne refusas ta protection aux femmes sur le point d'être mères."

 Pendant cette invocation, Junon lui apparaît dans tout l'éclat de la majesté céleste. Je ne demanderais pas mieux, dit-elle, que d'accueillir ta demande;  mais me mettre en opposition avec Vénus ma bru, que j'aime comme ma fille, le puis-je vraiment avec convenance ? Et puis il y a des lois qui défendent de recueillir les esclaves fugitifs, et je n'irai pas y porter atteinte. "(Apulée)

"Découragée de ce nouvel échec, et renonçant à suivre un mari qui a des ailes, Psyché se livre à de cruelles réflexions.  Où chercher du secours, quand des déesses même ne me témoignent qu'une bonne volonté stérile ?  Où porter mes pas, quand tant de pièges m'environnent ? Quel toit, quelle retraite assez obscure pour me cacher à l'oeil inévitable de la toute-puissante Vénus ? Allons, Psyché, une résolution énergique ! plus d'illusions frivoles. Va, de toi-même, te remettre aux mains de ta souveraine : ta soumission, pour être tardive, peut encore la désarmer.  Qui sait ? peut-être celui que tu cherches va-t-il se retrouver dans le palais de sa mère. Ainsi décidée à cette soumission hasardeuse, dût-elle y trouver sa perte, Psyché déjà préparait son exorde." (Apulée)

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Devant Junon qui en son temple estoit

remply de veux & de mainte despouille

Psyché mercy demandant s'agenouille

Comptant le mal que par amour sentoit

De son travail Junon se recentoit

Et eust changé en ioye sa tristesse

Mais pour l'honneur qu'elle à Vénus portoit

La fait sortir du temple sans rudesse.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXVII. Dans son char tirée par quatre colombes, Vénus vient emprunter à Jupiter son messager Mercure, aux pieds ailés.

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE SOUS LE QUATRAIN.

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"Cependant Vénus, qui a épuisé tous les moyens d'investigation sur terre, en va demander au ciel. Elle ordonne qu'on attelle son char d'or, oeuvre merveilleuse de l'art de Vulcain, qui lui en avait fait hommage comme présent de noces. La riche matière a diminué sous l'action de la lime; mais, en perdant de son poids, elle a doublé de prix.  De l'escadron ailé qui roucoule près de la chambre de la déesse, se détachent quatre blanches colombes; elles s'avancent en se rengorgeant, et viennent d'un air joyeux passer d'elles-mêmes leur cou chatoyant dans un joug brillant de pierreries.  Leur maîtresse monte; elles prennent gaiement leur vol; une nuée de passereaux folâtres gazouillent autour du char. D'autres chantres des airs, au gosier suave, annoncent, par leurs doux accents, l'arrivée de la déesse.  Les nuées lui font place; le ciel ouvre ses portes à sa fille chérie, et l'Empyrée tressaille d'allégresse à sa venue. L'harmonieux cortège défile, sans avoir à craindre la rencontre de l'aigle, ni du vorace épervier.

 

"Vénus va droit à la royale demeure de Jupiter, et la fière solliciteuse demande hardiment qu'il lui prête le ministère de Mercure; car il lui faut la meilleure poitrine de l'Olympe. Signe d'assentiment des noirs sourcils. Vénus revient triomphante, et, tout en descendant des cieux avec Mercure, lui dit d'un ton animé : Mon frère l'Arcadien, vous savez que votre soeur Vénus ne fait jamais rien sans vous; vous n'ignorez pas non plus que je suis en quête d'une esclave à moi qui se cache, et que je perds mon temps à la chercher. Je n'ai plus qu'une ressource, c'est de faire proclamer que je promets récompense à qui la trouvera. (4) Je compte sur vous pour me rendre, sans tarder, ce bon office. Surtout que son signalement soit clair et précis. S'il y a lieu plus tard de poursuivre quelque receleur en justice, qu'on ne puisse prétexter cause d'ignorance.  Là-dessus, elle remet par écrit à Mercure le nom de Psyché avec les indications nécessaires, et regagne son palais.

 

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Vénus du ciel par colombe portée

De Jupiter imperre son Mercure

Qui deust bannir Psyché desconfortée

Par ung cartel plein de telle escripture

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXVIII. Vénus remet à Mercure l'avis de bannissement de Psyché et elle promet 7 baisers à tout indicateur.  Mercure se rend sur terre.

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE SOUS LE QUATRAIN.

 

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 "Mercure, empressé de s'acquitter de la commission, se met à parcourir la terre, proclamant partout ce qui suit : " On fait savoir qu'une fille de roi, du nom de Psyché, esclave de Vénus, a pris la fuite. Quiconque pourra la livrer, ou indiquer sa retraite,  recevra pour sa peine sept baisers de la bouche même de Vénus; plus, un huitième, emmiellé de ce que ses lèvres ont de plus doux. S'adresser pour la réponse au crieur Mercure, derrière les Pyramides Murciennes."  À cette annonce, on juge quelle excitation l'espoir d'un pareil prix dut produire chez les mortels. Cette circonstance acheva de détruire toute irrésolution dans l'esprit de Psyché." (Apulée)

 

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Nous bannissons Psiché pour forfaicture

De tous les lieux où soleil passera

Et ce pendant sept baisers par droicture

Vénus promect à qui l'enseignera

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXIX. Vénus soumet Psyché à trois épreuves redoutables. La deuxième : elle doit prendre la laine des brebis à la toison d'or .

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Le char de l'Aurore se montrait à peine, que Vénus fit venir Psyché, et lui dit : Vois-tu ce bois bordé dans toute sa longueur par une rivière  dont les eaux sont déjà profondes, bien qu'encore voisines de leur source ? Un brillant troupeau de brebis à la toison dorée y paît, sans gardien, à l'aventure: il me faut à l'instant un flocon de leur laine précieuse. Va, et fais en sorte de me le rapporter sans délai.

Psyché court, vole; non pour accomplir l'ordre de la déesse, mais pour mettre un terme à ses maux dans les eaux du fleuve. (Apulée)

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Pour ces labeurs Vénus non modérée

Luy monstre ung bois où paissent grand foison

De grans moutons à la laine dorée

Luy commandant avoir de leur toyson.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXX. L'épreuve de la toison d'or (suite) Psyché, aidée par un roseau parlant, déjoue le piège mortifère.

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Or, voici que, de son lit même, un vert roseau, doux organe d'harmonie, inspiré tout à coup par le vent qui l'agite et qui murmure, se met à prophétiser en ces termes : Pauvre Psyché, déjà si rudement éprouvée, garde-toi de souiller par ta mort la sainteté de mes ondes, et n'approche pas du formidable troupeau qui paît sur ce rivage.  Tant que le soleil de midi darde ses rayons, ces brebis sont possédées d'une espèce de rage. Tout mortel alors doit redouter les blessures de leurs cornes acérées, le choc de leur front de pierre, et la morsure de leurs dents venimeuses;  mais une fois que le méridien aura tempéré l'ardeur de l'astre du jour, que les brises de la rivière auront rafraîchi le sang de ces furieux animaux, tu pourras sans crainte gagner ce haut platane nourri des mêmes eaux que moi, et trouver sous son feuillage un sûr abri.  Alors tu n'auras, pour te procurer de la laine d'or, qu'à secouer les branches des arbres voisins, où elle s'attache par flocons. Ainsi le bon roseau faisait entendre à Psyché de salutaires conseils. Elle y prêta une oreille attentive, et n'eut pas lieu de s'en repentir; car, en suivant ses instructions, elle eut bientôt fait sa collecte furtive, et retourna vers Vénus, le sein rempli de cet or amolli en toison. "(Apulée)

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Un verd roseau luy dict l'ordre et raison

D'en recouvrer. Ô incroyable chose

Les fiers troupeaux dorment quelques saisons

Mais de Vénus l'ire poinct ne repose.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Sixième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXI. Le coup de grâce de Vénus : elle exige que  Psyché apporte une boite à Proserpine, épouse de Pluton aux Enfers.

 

 

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"Avec un sourire sinistre, et qui présage de nouvelles et plus périlleuses exigences, elle l'apostrophe en ces mots : il faut que tu sois magicienne, et magicienne des plus expertes, pour avoir mis si lestement de telles commissions à fin; mais voici, ma poulette, ce qu'il te faut encore faire pour moi. Prends cette boîte (elle lui en remit une au même instant), et va de ce pas aux enfers, au sombre ménage de Pluton. Tu présenteras la boîte à Proserpine, et tu lui diras : Vénus demande un peu de votre beauté, ce qu'il en faut pour un jour seulement; car toute sa provision s'est épuisée par la consommation qu'elle en a faite en servant de garde-malade à son fils. Va, et ne tarde pas à retourner; car je veux m'en servir avant de paraître au théâtre de l'Olympe." (Apulée)

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À peine estoit Psyché bien retournée

Du long travail de l'heureuse rapine

Qu'elle a trouvé une boite ordonnée

Que sa maîtresse envoye à Proserpine

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXII. Psyché désespérée veut se jeter du haut d'une tour, mais celle-ci lui révèle comment se tirer d'affaire.

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DATE DE 1542 SOUS LE QUATRAIN.

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"Psyché crut recevoir le coup de grâce. Cette fois l'ordre était clair : c'était tout simplement l'envoyer à la mort. Comment en douter ? On voulait que d'elle-même elle descendît au Tartare et visitât les Mânes. Sans plus tarder, elle court vers une tour élevée, avec l'intention de se précipiter du sommet. C'était, suivant elle, le meilleur et le plus court chemin pour aller aux enfers; mais de la tour s'échappe tout à coup une voix : Quelle est, pauvre enfant, cette idée de se jeter ainsi la tête la première ? Pourquoi reculer devant cette épreuve et vous sacrifier sans but ? Votre âme une fois séparée du corps ira bien en effet au fond du Tartare, mais pour n'en plus revenir. Écoutez-moi :

Lacédémone, cette noble cité de l'Achaïe, n'est pas loin; elle touche au Ténare, où l'on n'arrive que par des sentiers peu connus; c'est un soupirail du sombre séjour de Pluton. Osez vous engager dans sa bouche béante : devant vous s'ouvrira une route où nul pas n'a laissé sa trace, et qui va vous conduire en ligne directe au palais de l'Orcus; mais il ne faut pas s'aventurer dans ces ténèbres les mains vides. Ayez à chaque main un gâteau de farine d'orge pétri avec du miel, et à la bouche deux petites pièces de monnaie.

Vers la moitié du chemin infernal, vous rencontrerez un âne boiteux, chargé de fagots. L'ânier, boiteux aussi, vous demandera de lui ramasser quelques brins de bois tombés de sa charge; passez outre, et ne répondez mot.

Bientôt vous arriverez au fleuve de l'Érèbe. Charon est là, exigeant son péage; car ce n'est qu'à prix d'argent qu'il passe les arrivants sur l'autre rive. Ainsi l'avarice vit encore chez les morts ! Ni Charon, ni Pluton même, ce dieu si grand, ne font rien pour rien. Le pauvre en mourant doit se mettre en fonds pour le voyage : nul n'a droit de rendre l'âme que l'argent à la main. Vous donnerez à ce hideux vieillard, à titre de péage, une de vos deux pièces de monnaie. Il faut qu'il la prenne de sa main à votre bouche. En traversant cette onde stagnante, vous verrez flotter le corps d'un vieillard, qui vous tendra ses mains cadavéreuses, vous priant de le tirer à vous dans la barque. La compassion ne vous est pas permise; n'en faites rien.

Le fleuve franchi, vous rencontrerez à quelques pas de vieilles femmes occupées à faire de la toile, et qui vous demanderont d'y mettre la main : ne vous avisez pas d'y toucher, autant de pièges tendus par Vénus, et elle vous en réserve bien d'autres pour vous amener à vous dessaisir de l'un au moins de vos gâteaux : n'en croyez pas la perte indifférente, il vous en coûterait la vie.  

Un énorme chien à trois têtes, monstre formidable, épouvantable, sans cesse aboyant aux mânes qu'il effraye sans leur pouvoir faire d'autre mal, jour et nuit fait sentinelle au noir vestibule de Proserpine; c'est le gardien du manoir infernal. Vous le ferez taire aisément en lui jetant un de vos gâteaux, et vous passerez outre.

Vous pénétrerez ainsi jusqu'à Proserpine, qui vous fera le plus aimable accueil, vous engagera à vous asseoir et à prendre part à un somptueux festin;  mais ne vous asseyez que par terre, et n'acceptez d'autre aliment que du pain noir. Vous exposerez ensuite l'objet de votre mission, et vous prendrez ce qu'elle vous donnera. Cela fait, retournez sur vos pas.  Vous vous rachèterez encore de la gueule du chien au prix de votre second gâteau. Vous repasserez le fleuve, en livrant à l'avare nautonier votre autre pièce de monnaie; vous reprendrez le chemin que vous aurez suivi en venant, et vous reverrez ainsi la voûte céleste:  mais, sur toutes choses, ne vous avisez pas d'ouvrir la boite qui vous aura été confiée, et de porter les yeux sur ce qu'elle renferme. Point de regard curieux sur ce trésor secret de la beauté divine." (Apulée)

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Pour rapporter de sa beauté divine

Ce que Psyché n'espérant pouvoir faire

De se lancer d'une tour détermine

Mais la tour parle, & dresse son affaire.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXIII. Psyché traverse l'Erèbe sur la barque de Charon.

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 Ainsi parla cette tour prévoyante en véritable oracle. Psyché dirige aussitôt ses pas vers le Ténare. Munie de ses deux oboles et de ses deux gâteaux, elle descend rapidement le sentier souterrain;  passe, sans mot dire, devant l'ânier boiteux; donne le péage au nocher, reste sourde aux instances du mort qui surnage; ne tient compte de l'appel insidieux des tisseuses; et, après avoir endormi, en lui abandonnant son gâteau, la rage du gardien infernal, elle pénètre dans la demeure de Proserpine." (Apulée)

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Psyché croit la véritable tour

Deux pains ensembles & deux deniers appreste

Pour contenter d'aller & de retour

Le vieil Charon & le chien deshonneste.

 

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXIV. Elle n'aide pas l'ânier boîteux : c'est un piège !

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(La scène précède la traversée de l'Eurèbe : inversion de panneau ?)

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Et ne voulut accorder la requeste

D'un importun errant & solitaire

Desolager une chose este

Se contentant --- de se taire.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXV. Elle donne un pain à Cerbère aux trois têtes, sous le regard des trois Parques.

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Et se sentant par abbois advertir

Que Cerberus veult

De ses pains ung luy vient departir

Ainsi passa le danger assurée

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXVI. Elle demande à Proserpine de remplir la boite d'un peu de la beauté des déesses.

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Ayant passé inévitable porte

Dont le retour à nul homme est permis

Devers la royne au palais se transporte

ou fait et dict ce que l'on luy a commis.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Septième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXVII. Psyché ouvre la boite : elle est perdue ! Mais Cupidon la sauve.

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" La boîte au contenu mystérieux lui est remise hermétiquement close; et, après avoir de nouveau fermé la gueule de l'aboyeur avec le second gâteau, désintéressé le nocher avec la seconde obole, elle quitte les enfers plus gaillardement qu'elle n'y était descendue,  et elle revoit et adore la blanche lumière des cieux; mais, tout empressée qu'elle est de terminer sa mission, une curiosité téméraire s'empare de son esprit. (6) En vérité, se dit-elle, je serais bien simple, moi qui porte la beauté des déesses, de n'en pas retenir un peu pour mon usage, quand ce serait peut-être le moyen de ramener le charmant objet que j'adore.

 En disant ces mots, elle ouvre la boîte. De beauté point; objet quelconque ne s'y montre : mais à peine le couvercle est-il soulevé, qu'une vapeur léthargique, enfant de l'Érèbe, s'empare des sens de Psyché, se répand comme un voile épais sur tous ses membres, et la terrasse au milieu du chemin,  où elle reste étendue dans l'immobilité du sommeil ou plutôt de la mort." (Apulée).

 

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A comme il nuict d'estre trop curieuse

Psyché pensant accroistre sa beaulté

Ouvre la boite où peste furieuse

Estoit enclose & mort & cruaulté.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXVIII. Psyché aidée de Cupidon rapporte à Vénus la précieuse boite.

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"Cependant la blessure de Cupidon s'était cicatrisée. La force lui était revenue, et avec elle l'impatience de revoir sa Psyché. Il s'échappe à travers l'étroite fenêtre de sa prison.  Ses ailes rafraîchies et reposées le transportent en un clin d'oeil près de son amante. Il la dégage avec soin du sommeil qui l'oppresse, et qu'il replace dans sa boîte. Puis, de la pointe d'une de ses flèches, il touche légèrement Psyché et la réveille :  Eh quoi ! malheureuse enfant, encore cette curiosité qui te perd ! Allons, hâte-toi de t'acquitter de la commission de ma mère; moi, j'aviserai au reste. À ces mots, l'amant ailé reprend son vol, et Psyché se dépêche de porter à Vénus le présent de Proserpine." (Apulée)

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Et si ne feust la grande loyaulté

De Cupidon qui la relieve en vye

Elle mouroit mais ayant rebouté

Les maulx abbasé à Vénus renvoye

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXIX. Amour confie à Jupiter sa peine : Psyché est une mortelle, et ne peut être à ses cotés.

Jupiter envoie Mercure convoquer les dieux.

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"Cependant Cupidon, que sa passion dévore et qui craint, à l'air courroucé de sa mère, que la Sagesse ne vienne à se mettre de la partie, se résout à tenter les grands moyens. De son aile rapide il perce la voûte des cieux, va présenter requête à Jupiter, et plaide sa cause devant lui. Le maître des dieux pince doucement ses petites joues, les attire près de ses lèvres, les baise, et lui dit :

"Monsieur mon fils, vous n'avez guère respecté en moi la suprématie déférée par le consentement des dieux : de moi le régulateur des éléments, le moteur des révolutions célestes, vous avez fait le point de mire ordinaire de vos flèches. Vous m'avez compromis dans je ne sais combien d'intrigues amoureuses avec des mortelles. En dépit des lois, notamment de la loi Julia et de toute morale publique, vous avez chargé ma conscience, aussi bien que ma réputation, d'assez scandaleux adultères. Flamme, serpent, oiseau, bête des bois, bête d'étable; il n'est métamorphose ignoble où vous n'ayez ravalé la majesté de mes traits; mais je veux être débonnaire, et me rappeler seulement que vous avez grandi entre mes bras. J'accède à votre requête; mais arrangez-vous pour qu'elle ne se renouvelle pas. D'autre part, en revanche, s'il se montre là-bas quelques minois hors de ligne, souvenez-vous que vous me devez une compensation." (Apulée)

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Amour aimant une qu'il fit amante

& esprouvant en soy comme aultre il poinct

À Jupitter faict requeste exprimante

L'ennuy qu'il a de Psyché n'avoir poinct

Et dieu qui s'est souvent veue en ce poinct

En eut pitié & commande à Mercure

Qui tous les dieux en mesme instant & poinct

Soubz grande peine assembler il procure

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XL. Jupiter annonce aux dieux sa décision : que Psyché rejoigne les Immortels aux Cieux !

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"Il dit, et ordonne à Mercure de convoquer à l'instant tout le conseil des dieux, sous peine pour chaque immortel absent d'une amende de dix mille écus. Grâce à la menace, on fut exact à la céleste conférence. Alors le grand Jupiter, assis sur un trône élevé, adresse ce discours à l'assemblée : Dieux conscrits du rôle des Muses, vous savez que c'est moi-même qui ai fait l'éducation de ce jouvenceau. Or, j'ai décidé de mettre un frein aux emportements de sa jeunesse ardente. Il n'a que trop fait parler de lui pour des adultères et des désordres de tous genres. Je veux ôter à cette fougue tout prétexte, et la contenir par les chaînes de l'hymen. Il a fait choix d'une jeune fille, et lui a ravi sa fleur. Elle est sa possession, qu'il la garde : heureux dans ses embrassements, qu'il en jouisse à toujours. Se tournant alors du côté de Vénus : Vous, ma fille, dit-il, ne vous affligez pas; ne craignez pour votre rang ni pour votre maison l'injure d'une mésalliance. Il s'agit de noeuds assortis, légitimes, et contractés selon les formes du droit." (Apulée)

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Tost fut rempli soit par crainte ou debvoir

Des immortels le céleste pourpris

Se prend le roy à leur faire scavoir

Qu'il a d'enfance amour et amour pris

 

Combien qu'il fust d'inconstance repris

Et que or voulant à Psyché l'arrester

Il a les deulx l'alliance entrepris

pourtant la faict par Mercure apporter.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XLI. Psyché est fêtée par les dieux, les nymphes jettent des fleurs, et c'est le grand bonheur des amants réunis.

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"Il ordonne aussitôt à Mercure d'enlever Psyché, et de l'introduire devant les dieux. Jupiter présente à la jeune fille une coupe d'ambroisie : Prends, Psyché, lui dit-il, et sois immortelle. Cupidon et toi, qu'un noeud indestructible vous unisse à jamais." (Apulée)

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Grand fut l'effet de la douce ambroisie

Qui la purgea d'impure humanité

Grand fut l'honneur l'accueil la courtoisie

Qu'elle receut de celle affinité

Là de plaisirs y eut infinité

Chascun faisant ce qu'il plus le délecte

Trois nymphes ont partout mi & iecte

Mainte fleur belle & fresche violette.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XLII. Le déduit bien mérité.

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"Soudain se déploie le splendide appareil des noces. Sur le lit d'honneur, on voyait l'époux tenant dans ses bras sa Psyché; et, dans la même attitude, Jupiter avec sa Junon. Venaient ensuite tous les dieux, chacun selon son rang. Le nectar circule (c'est le vin des immortels); Jupiter a son jeune berger pour échanson; Bacchus verse rasade au reste de l'assemblée. Vulcain s'était chargé de la cuisine. Les Heures semaient partout les fleurs et les roses, les Grâces répandaient les parfums, les Muses faisaient entendre leurs voix mélodieuses. Apollon chanta en s'accompagnant de la lyre, et les jolis pieds de Vénus dessinèrent un pas gracieux, en le réglant sur ces accords divins. Elle-même avait ainsi complété son orchestre : les Muses chantaient en choeur, un Satyre jouait de la flûte, un Faune du chalumeau. C'est ainsi que Psyché fut unie à Cupidon dans les formes. Une fille naquit de leurs amours : on l'appelle la Volupté." (Apulée)

 

 

Quelle parolle escriture ou pensée

Sauroit au vray les plaisirs exprimer

d'une amytié enfin récompensée

Dont le long mal faict le bien estimer.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Les verrières des antichambres.

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La légende de Psyché n'est pas complète dans cette série de la Galerie, car il y manque les deux autres épreuves imposées par Vénus à Psyché, celle du tri des grains de blé, et celle où elle doit puiser l'eau à la source du Styx. Il manque aussi l'épisode dans lequel Psyché, cessant de fuir Vénus, se rend à elle : elle va recevoir une rude correction.

Deux verrières, d'un style différent notamment pour l'écriture des inscriptions, répare partiellement ce manque ; elles sont dans les antichambres de la Galerie.

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ANALYSE . LE VOCABULAIRE  DE L'ECOLE DE FONTAINEBLEAU.

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Sous l'influence de François Ier de retour des guerres d'Italie (et de sa captivité), le château de Fontainebleau (et notamment la Galerie François Ier) est décoré par les peintres Rosso et Primatice de fresques dont l'encadrement en stuc et les boiseries introduit  un vocabulaire nouveau. Cette première Ecole de Fontainebleau développe à partir de 1530  l'utilisation du cartouche autour des inscriptions, (comme dans l'antiquité romaine) en l'associant aux enroulements et aux découpages du cuir, dans une alliance de la raideur et des lignes géométriques de la pierre avec les courbe et les volutes du cuir ou des rubans.

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Je retrouve dans ces vitraux de 1542, notamment dans l'encadrement des quatrains et huitains, tout le vocabulaire de cette Ecole de Fontainebleau, avec les cuirs à enroulement, et les masques de face et de profil, les bugranes, les faunes, les fruits ou légumes vus par dessous, ou les rubans, qui sont l'expression visuelle du thème des Métamorphoses si à la mode à la Renaissance ( et de la confusion des genres humains, animaux et végétaux). Celui qui, vers 1570, sera introduit en Finistère pour la décoration du château de Kerjean (Saint-Vougay).

http://www.lavieb-aile.com/2017/07/les-sablieres-de-la-chapelle-seigneuriale-du-chateau-de-kerjean-saint-vougay-finistere-par-le-maitre-de-pleyben-vers-1570-1580.html

Je ferai donc dérouler ces encadrements.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XLIV. L'épreuve des grains de blé à trier.

Dans l'antichambre suivant la galerie.

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" En proférant ces mots, elle s'élance sur la pauvre Psyché, met sa robe en pièces, lui arrache les cheveux, et lui meurtrit de coups la tête. Ensuite elle se fait apporter du froment, de l'orge, du millet, de la graine de pavots, des pois, des lentilles et des fèves. Elle mêle et confond le tout, et s'adressant à sa victime : Une servante, une créature si disgraciée doit être une habile personne pour avoir su se faire si bien venir. Eh bien ! je veux essayer ton savoir faire.  Tu vois cet amas de graines confondues ? tu vas me trier tout, séparer chaque espèce, et en faire autant de tas. Je te donne jusqu'à ce soir pour m'expédier cette tâche.  Et, après lui avoir taillé cette belle besogne, la déesse sort pour se rendre à un repas de noces.

Psyché ne songe pas même à mettre la main à ce chaos inextricable. Elle reste immobile et stupéfaite d'une exigence aussi extravagante.  Alors la fourmi, chétive habitante des champs, qui pouvait si bien apprécier la difficulté d'une semblable tâche, prend en pitié l'épouse d'un dieu, qu'elle y voit impitoyablement condamnée. Tout indignée de cet acte de marâtre, elle court convoquer le ban des fourmis de son quartier.  Soyez compatissantes, filles alertes de la terre; vite au travail ! une femme aimable, l'épouse de l'Amour, a besoin de vos bons offices.  Aussitôt la gent aux mille pieds de se ruer, de se trémousser par myriades. En un clin d'oeil tout cet amas confus est divisé, classé par espèces, distribué en autant de tas distincts; et zeste, tous les travailleurs ont disparu.

Vers le soir, Vénus revient de la fête, échauffée par les rasades, arrosée de parfums et couverte de guirlandes de roses. Elle voit avec quel soin merveilleux la tâche a été remplie :  Ce n'est pas toi, coquine, cria-t-elle, qui as fait cette besogne. J'y reconnais la main de celui à qui tu as trop plu, pour ton malheur et pour le sien. Là-dessus, elle jette à Psyché un morceau de pain, et va se mettre au lit." (Apulée)

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Vénus despite après luy fit bailler

Un grand monceau de divers grains meslez

Luy commandant de tost les demesler

Et mettre aux lieux pour eux apareillez

Or sont venus les Formiz esveillez

Pour achever ceste tasche baillée

Ce qu'ils font faict, et puis s'en sont allez

Dont trop en est Vénus esmerveillée

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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ANALYSE I. LE VOCABULAIRE  DE L'ECOLE DE FONTAINEBLEAU.

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Sous l'influence de François Ier de retour des guerres d'Italie (et de sa captivité), le château de Fontainebleau (et notamment la Galerie François Ier) est décoré par les peintres Rosso et Primatice de fresques dont l'encadrement en stuc et les boiseries introduit  un vocabulaire nouveau. Cette première Ecole de Fontainebleau développe à partir de 1530  l'utilisation du cartouche autour des inscriptions, (comme dans l'antiquité romaine) en l'associant aux enroulements et aux découpages du cuir, dans une alliance de la raideur et des lignes géométriques de la pierre avec les courbe et les volutes du cuir ou des rubans.

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Je retrouve dans ces vitraux de 1542, notamment dans l'encadrement des quatrains et huitains, tout le vocabulaire de cette Ecole de Fontainebleau, avec les cuirs à enroulement, et les masques de face et de profil, les bugranes, les faunes, les fruits ou légumes vus par dessous, ou les rubans, qui sont l'expression visuelle du thème des Métamorphoses si à la mode à la Renaissance ( et de la confusion des genres humains, animaux et végétaux). Celui qui, vers 1570, sera introduit en Finistère pour la décoration du château de Kerjean (Saint-Vougay).

http://www.lavieb-aile.com/2017/07/les-sablieres-de-la-chapelle-seigneuriale-du-chateau-de-kerjean-saint-vougay-finistere-par-le-maitre-de-pleyben-vers-1570-1580.html

Je ferai donc dérouler ces encadrements.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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LES VUES DE DÉTAIL.

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XVIII. Psyché, Amour et la Lumière.

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C'est bien-sûr la scène emblématique. Faut-il y voir clair (être lucide), ou croire au monde enchanté qu'on s'est créé ? Faut-il voir l'être aimé tel qu'il est, ou tel qu'on le rêve ? 

Faut-il éclairer l'Amour, ... et le perdre ?

Psyché éclaire Amour à la suggestion de ses sœurs. C'est pour elles qu'elle trahit son invisible amant. Quel est le rôle du Tiers dans la relation amoureuse ?

Finalement, il est toujours dangereux de prétendre "en avoir le cœur net". Et il faut, à travers une série d'épreuve, accepter de n'y comprendre rien pour s'unir à nouveau au Monde.

Etc..., etc..., etc.

 

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XLII. Amour et Psyché.

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XVIII. Psyché, Amour et la Lumière.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XIX, où Amour s'enfuit.

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XXIII. Vénus et sa mouette cafteuse.

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XXIII. Vénus et sa mouette cafteuse.

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XXVII.

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XXVIII. Mercure reçoit de Vénus l'ordre de bannissement.

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XXX. Obtenir la laine des brebis ; le roseau parlant à Psyché.

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XXXII. La tour qui parle.

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XXXIII. Dans la barque de Charon.

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XXXVII.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXVIII.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XL.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XLI. 

Notez les nymphes aux ailes ocellées comme celles des papillons.

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XLII.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XLIII.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

La galerie de Psyché à Chantilly.

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XLIV.

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La galerie de Psyché à Chantilly.
La galerie de Psyché à Chantilly.

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SOURCES ET LIENS.

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— ALVES (Jérémy), Lumière de vitrail : Chantilly, la Renaissance et l'Amour.

https://www.coupefileart.com/post/lumi%C3%A8re-de-vitrail-chantilly-la-renaissance-et-l-amour

— APULEE, traduction : Biblioteca Classica  Selecta. Traduction par Nisard 1860.

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Apul/meta03b.html

— GARNIER-PELLE (Nicole), 2009, Les vitraux de la galerie de Psyché, l'Objet d'art, Hors-série n°43, Faton ed.

— LENOIR ( Marie Alexandre), Musée des monumens français, ou, Description ... des statues ..., Volume 6, Peinture sur verre. pages 103

https://books.google.fr/books?id=Mah_8_tpxDQC&pg=PA110&dq=entre+ses+bras+nus+a+nus&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjRqIv00bXqAhUvxYUKHeQQAzUQ6AEwAHoECAAQAg#v=onepage&q=entre%20ses%20bras%20nus%20a%20nus&f=false

 

— [Recueil. Oeuvre de Maitre au Dé] Daddi, Bernardo (1512?-1570). Graveur Nombre total de vues : 157

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7200155p/f77.item

 

— Trung Tran, Ce que l'emblématisation fait à la fiction : autour de l’Amour de Cupido et de Psiché (1546) , Réforme, Humanisme, Renaissance  Année 2013  77  pp. 87-111

https://www.persee.fr/doc/rhren_1771-1347_2013_num_77_1_3330

"En 1546 paraît à Paris chez Jeanne de Marnef, L’Amour de Cupido et de Psiché [L’amour de Cupido et de Psiché mere de volupté, prinse des cinq et sixieme livres de la Metamorphose de Lucius Apulieus Philosophe. Nouvellement historiée, et exposée tant en vers Italiens, que François, Paris, Jeanne de Marnef, 1546. ] . Cette édition – dont Jean Balsamo, dans une étude importante , utilement prolongée par celle d’Olivier Millet , a retracé la genèse et examiné certains des enjeux – donne à lire le récit d’Apulée sous la forme d’une suite de trente-deux huitains décasyllabiques italiens surmontés d’une gravure. En regard de cet ensemble sont apposés des huitains français, transpositions des vers originaux commandés près de dix ans plus tôt par François Ier aux poètes Antoine Heroët, Claude Chappuy et Mellin de Saint-Gelais, et qui subissent, dans l’édition Marnef, un certain nombre de retouches, dues peut-être à Jean Maugin. Ce dernier, dont on sait qu’il fut un collaborateur actif de Jeanne de Marnef puis d’Étienne Groulleau , assortit en tout cas l’ouvrage d’une épître liminaire en vers ainsi que d’une épître en prose faisant suite à sa Psyché. Le volume se clôt sur un ensemble de pièces en vers de sa composition. Les gravures copient quant à elles la série iconographique gravée par le Maître au Dé et Agostino Veneziano, et qu’accompagnaient initialement les poèmes italiens lors de leur parution en 1532 à Rome. Elle inspira, comme on sait, les célèbres vitraux d’Écouen déplacés par la suite à Chantilly . Notre Psyché adopte un dispositif icono-textuel fortement rattaché au genre emblématique  : sur le feuillet de gauche, un riche encadrement enserre l’ensemble formé par l’image et le texte dont les vers français, disposés sur le feuillet droit, constituent la transposition/traduction. Le choix de couler la fable apuléenne dans le moule formel de l’emblème a été peu commenté par la critique. "

— Photos des vitraux :

http://www.mesvitrauxfavoris.fr/Supp_f/chateau-musee-conde_chantilly.htm

— Site :

https://www.mythologie.fr/Chantilly_galerie_Psyche_presentation.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
4 juillet 2020 6 04 /07 /juillet /2020 21:45

La chapelle Saint-Côme de Saint-Nic : le calvaire (Christ en kersanton, par Roland Doré vers 1630) et les crossettes.

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église :

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

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— La chapelle Saint-Jean :

 

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LE CALVAIRE.

Un soubassement triangulaire à deux degrés en granite porte un socle triangulaire en granite orné d'un blason. Puis vient  un fût rond à écots, toujours en granite, sur lequel a été scellé une croix à fleurons-boules en kersantite et son beau Christ sculpté par Roland Doré, vers 1630 selon l'estimation d'Y.-P. Castel.

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_nic.html

 

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Yves-Pascal Castel, 1980, croquis du calvaire et de son blason.

Yves-Pascal Castel, 1980, croquis du calvaire et de son blason.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Le blason.

On y a reconnu les armes des Hirgarz (d'or à trois pommes de pin d'azur) en alliance avec celle d'une autre famille. Sur son schéma, Y.-P. Castel a représenté les armoiries Hirgarz en plein.

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Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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LES  CROSSETTES.

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Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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L'inscription de 1675 au dessus de la porte nord, Alain Roignant étant fabricien.

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Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Chapelle Saint-Côme et saint Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 14:16

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PRÉSENTATION.

Cette Déploration, régulièrement dénommée à tort "Descente de Croix", a fait l'objet de deux descriptions approfondies, en 1914 puis en 2014.

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1. Jean-Marie Abgrall :

"Près de l'autel principal, dans une large niche accro­chée à un pilier, est un groupe remarquable de la descente de Croix, dont le style se rapproche singulièrement des sculptures et des peintures flamandes. Cette œuvre a-t·elle été inspirée pour les copies et gravures des compositions exécutées dans les ateliers de ce pays?  La Sainte-Vierge est assise, tenant sur ses genoux le corps inanimé du Sauveur. Elle a les mains jointes, et, plongée dans la douleur, elle  regarde la tête ensanglantée de son fils. Derrière elle saint Jean qui la soutient et Marie-Madeleine pleurant et s'essuyant les yeux avec un mouchoir ou un voile. La Madeleine a les manches serrées sur les poignets et formant bouffantes sur les épaules, la tête coiffée d'une sorte de turban retenu par une bande d'étoffe formant mentonnière .
Cette particularité se retrouve dans un des personnages du premier panneau du retable de Kerdévot, dans la mise au tombeau de l'autel Nord de l'église de Rosporden et dans une petite statue de sainte Barbe à Guengat.
Joseph d'Arimathie, qui se tient près de la tête du Sauveur, est costumé très richement; toutes les pièces de son vête­ment sont décorées de franges et de bordures; les extrémités de ses manches retombent en pointe, ainsi que les coins du camail qui lui couvre les épaules et du capuchon très original qui lui sert de coiffure. En face de lui, près des pieds du Sauveur, est Nicodème qui tient dans ses mains la couronne d'épines." (Jean-Marie Abgrall, 1914)

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2. Y.-P. Castel et J. Lubin :

« La Déploration, de grande classe, (bois polychrome, XVe siècle), était donc placé jadis dans l'angle du chœur, sur la console où se dresse aujourd'hui le Christ ressuscité, un emplacement qui avait conduit à entailler la pierre du pilier voisin. L'œuvre, couramment désignée sous le terme de Descente de Croix (Couffon) mérite plus exactement celui de Déploration ou de Lamentation, du fait que la croix elle-même n'est pas représentée, comme elle l'est, par exemple, dans la Descente de Croix de La Roche-Maurice. Les cinq statues en ronde-bosse de la Déploration de Quilinen se serrent dans un coffre, porté par de simples poteaux, une étroite bordure moulurée s'épanouissant en accolade vers le sommet. Le plafond du coffre, légèrement relevé pour accueillir le saint Jean et la Marie-Madeleine, se divise en fines baguettes croisées formant des losanges.

D'origine vraisemblablement flamande, la déploration de Quilinen, classée parmi les œuvres majeures du genre, ne manque pas de singularités. Le Christ, dont le corps est affaissé, n'est ici supporté par aucun des personnages présents. La Vierge, que soutient l'apôtre Jean, est agenouillée ; son voile à la huve, ce pli typique en creux formé au dessus du front, est bien médiéval ; visage noyé de douleur, doigts croisés exprimant sa peine, elle regarde en silence son Fils. Joseph d'Arimathie, à gauche, se distingue par un riche vêtement décoré de franges et de bordures ; les extrémités de ses manches retombent en pointes ainsi que les coins du camail qui lui sert de coiffure ; dans sa main droite pend un linge trop court pour être le linceul qu'il venait d'acheter, ainsi que le précise saint Marc (15, 46) ; l'autre main fait le geste de se poser sur le front du Christ mais sans le toucher, une invite discrète à la contemplation. Aux pieds de Jésus, Nicodème, richement vêtu lui aussi, tient la couronne d'épines dans une main voilée, non pour se protéger des épines, mais selon une manière empruntée aux rites de la liturgie, où le voile enveloppant la main marque le respect dû à l'objet présenté. Derrière la Vierge, Marie-Madeleine essuie une larme ; sa coiffure élaborée, faite d'un turban, est maintenue par une longue écharpe qui, formant mentonnière, vient lui couler sur l'épaule. Une Déploration à six personnages, mais en pierre, se voit à Locronan." (Castel et Lubin 2014)

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Néanmoins, je pense qu'on ne peut valider la datation du XVe siècle que proposent (est-ce une coquille typographique ?) Castel et Lubin : c'est plutôt une œuvre  du deuxième quart  du XVIe siècle. Et je pense que la Déploration de Locronan (pierre, XVIe siècle) que ces auteurs mentionnent en fin d'article doit être soigneusement comparée à celle de Quilinen, non pour le matériau et pour le style, bien différent, mais pour la composition, pour la posture des personnages et pour des détails vestimentaires, qui leur sont communs (Il existe en réalité deux Déplorations à Locronan, l'une à l'église, en pierre polychrome, et l'autre à la chapelle de Bonne-Nouvelle, non peinte ; elles sont identiques à de rares détails près).

La Notice de l'Inventaire du Patrimoine signale que cette Déploration (hélas , nommée là encore Descente de Croix) est classée Mh depuis le 4 décembre 1914, qu'elle mesure 191 cm de haut, 190 cm de large et 47 cm de profondeur, et qu'elle a été restaurée en 2014 par Sylvain Tury de l'Atelier du Vieux-Presbytère à Lanvellec (22), l'Atelier Pruha de Villejuif (94) et Christine Grenouilleau de Montjean-sur-Loire, sous le suivi de Cécile Oulhen. La notice est accompagnée d'une photo noir et blanc de Georges Estève datant de 1940 où l'on voit que les pieds et le quart inférieur des jambes sont brisés. On remarque aussi que Nicodème est vu de profil, car il est tourné vers le Christ. Ce point est important car c'est l'orientation adoptée pour les Déplorations de Locronan. D'autres clichés ont été pris par le restaurateur Marcel Maimponte avant et après restauration, sans indication de date.

 

 

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Vue générale.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec la Déploration de Locronan.

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La composition est la même, ainsi que la découpe en un ilôt central à quatre personnage complété par deux pièces latérales indépendantes. Les jambes du Christ forment l'équerre à Locronan, mais dans les deux cas il est assis à terre et non sur les genoux de Marie. Tous les regards convergent vers un point , un lieu d'observation privilégiée des œuvres, placé à peu près devant l'épaule droite du Christ : c'est là où l'émotion ressentie est la plus vive.

Néanmoins, à Quilinen, les quatre personnages qui entourent Marie et son Fils sont de même taille, et leurs têtes sont placés sur une horizontale, faisant ainsi mieux ressortir le triangle dramatique de la Mère et de son Fils.

Je prolongerai cette comparaison pour chaque personnage.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le support (bois polychrome) et son blason.

 

Le blason du montant droit du support a retenu l'attention des experts :

1. Michel Mauguin :

"L’écu se situant sur un cadre regroupant plusieurs statues de la Descente de croix est assez énigmatique. Il fait penser à la branche Tréanna de Keryaval puis Tresséol installée à Penanjeun. Il est probable qu’il s’agisse de Jean de Tréanna (19), présent à la montre de 1536 et époux de N. du Guermeur (20), parents de la riche Jeanne de Tréanna-Launay de Penanjeun dont la moitié de la fortune échoit dans les mains d’Olivier de Kerguélen, en 1553, époux de Claude de Kerviher alias Kernicher.

Nota : L’artisan semble avoir rencontré quelques difficultés avec l’art héraldique pour placer correctement les meubles sur une forme d’écu peu commune. Le sculpteur a cherché à utiliser le maximum de surface pour rendre visible les meubles. Le macle est devenu billette creuse et les annelets de diverses dimensions sont agglutinés les uns aux autres.

(19) http://www.tudchentil.org/spip.php?article103. [note 42], Jean de Tréanna, tuteur de sa fille Jeanne, dame de Penayeun et Rumorvanic (auj. en Landrévarzec), de Quénéchcongar (auj. Pennerven) en Ergué-Gabéric, du Leun et de Kerguillay en Pleyben… Il rendit un aveu de Pennayen en 1537 (Arch. dép. Loire-Atlantique, B 2007/12, copié sur A 85, fol. 60 — la date de 1534 de la copie est une erreur de transcription.).

(20) http://www.tudchentil.org/spip.php?article738. La branche de Keryaval puis Tresséol a détenu les manoirs et seigneuries de Keryaval, Quenechcongar (auj. Penerven), Tresséol, Kerguillay et le Lein, Penayen et Maner Bihan, Poulhoas et Kermeur, Kermenaouet et Chef-du-Bois. Une partie de cet héritage est échue par succession collatérale à la famille de Kerguélen. Les deux possibilités de représenter cet écusson mi-parti."

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

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2. Y.-P. Castel et J. Lubin.

"[…] Un autre blason en relief, aussi énigmatique que d'autres, est plaqué sur le grand coffre de la Déploration : à dextre, une boule carrée et un croissant, à sénestre, huit annelets, quatre en bordure, quatre au centre. Tout au plus pouvons-nous dire, au vu des cotés incurvés de l'écu, qu'il pourrait s'agir d'armoiries étrangères au royaume de France .» (Castel et Lubin, 2014)

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Joseph d'Arimathie.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec la Déploration de Locronan.

La posture du personnage est la même, la gestuelle de la main droite également. Le bonnet conique à rabat portant un cabochon central, et à oreillettes, est comparable. Le camail à glands de passementerie, la robe frangée fendue latéralement et à manches courtes ainsi que la tunique sont voisines. On sourira de constater que la sangle des soques ceinture les guêtres de manière similaire. 

Mais Joseph d'Arimathie est, à Quilinen, plus grand, et la tête du Christ est à la hauteur de sa ceinture. Le regard du Pharisien est tourné vers nous, et semble nous prendre à témoin de son désarroi.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Saint Jean.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec les Déplorations de Locronan.

Jean est placé dans les deux cas en arrière de l'épaule droite de la Vierge, qu'il soutient du bras gauche. Sa main droite, à Quilinen et dans la Déploration de Bonne-Nouvelle, est posée sur le bras de la Vierge, tandis qu'au Pénity de  Locronan, elle est placée sous la tête du Christ. Le vêtement est différent, et surtout le visage  du saint Jean de Quilinen relève d'un tempérament artistique très particulier, avec un ovale très pur, des traits à la grâce féminine, une bouche petite faisant la moue, des narines pincées,  des yeux en amande effilée à l'ouverture étroite, des sourcils épilés. Il y apparaît absorbé par le chagrin, comme aspiré vers une intériorité dévastée, alors que le Jean de Locronan est plus solide est plus présent.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (kersantite, v.1525), chapelle de Bonne-Nouvelle. Photo lavieb-aile mai 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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La Vierge.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec les Déplorations de Locronan.

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Dans les deux cas, la Vierge a les mains jointes et tordues par la douleur, dans les deux cas elle amorce un mouvement vers la poitrine du Fils, dans les deux cas elle porte le manteau en voile sur sa tête et la guimpe dissimule sa gorge. À Quilinen comme à Locronan son visage est jeune et beau.

Mais là encore les traits de ce visage sont, à Quilinen, d'un style troublant immédiatement reconnaissable, où la douleur est prégnante.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le Christ.

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Sa posture est celle de nombreuses Pietà des calvaires du Finistère, le tronc droit, la tête renversée en arrière, et les jambes droites, aux pieds non croisés, tandis que le bras doit pend et expose clairement le stigmate. Ici, la main gauche revient, assez naturellement, vers l'aine au lieu d'être soutenu, comme c'est souvent le cas, par sa  Mère.

Comparaison avec la Déploration de Locronan :

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

 

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Sainte Marie-Madeleine.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec la Déploration de Locronan.

Nous faisons les mêmes constatations : l'emplacement derrière l'épaule gauche de Marie, la posture et le geste de Marie-Madeleine s'apprêtant à essuyer ses larmes avec un linge, la coiffure au turban maintenu en barbette sous le menton se retrouvent à Locronan comme à Quilinen. Le flacon d'aromates, attribut-clé de la sainte avec son élégance et ses longs cheveux, n'est pas visible à Quilinen. La robe y est plus simple et dépouillée (comme pour le saint Jean et la Vierge). Surtout, le visage a les caractéristiques déjà observés, il est d'un ovale plus allongé, les yeux sont de fines fentes presque occultées par des paupières sans pli, lui conférant une allure sinon asiatique, du moins étrange (on sait que l'absence de pli palpébral est propre aux asiatiques et que les femmes de Chine et de Corée recourent à une blépharoplastie pour "ouvrir le regard en lui donnant un aspect moins fatigué et plus tonique". Or, a contrario, le choix de l'artiste de sculpter des paupières supérieures sans pli donne aux personnages un aspect moins tonique, moins présent, très bien adapté à la représentation de l'anéantissement psychique propre au deuil.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Nicodème.

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Le restaurateur a choisi de tourner la statue pour que le visage soit tourné vers nous. C'est à mon sens une erreur, puisque d'une part ce n'est pas conforme à la présentation de 1940 et à celle des Déplorations de Locronan, mais surtout parce que cela rompt la cohérence de la scène où tous les personnages sont tournés vers la tête du Christ, et où tous les regards convergent vers un point focal qui est le cœur émotionnel de l'œuvre.

D'autre part, la couronne d'épines, seul objet-témoin de la Passion en dehors des stigmates, est désormais orienté hors champ au lieu que son axe ne soit dirigé vers le spectateur idéal du point focal dramatique.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec les Déplorations de Locronan.

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À Quilinen comme à Locronan, Nicodème porte la couronne d'épines posée sur un linge (comme ce sera le cas pour les reliques obtenues par saint Louis) ; dans les deux cas,  il est coiffé d'un turban entourant un bonnet (plus conique à Quilinen) retombant en oreillettes et voile derrière la nuque puis en rubans devant les épaules et le thorax ; dans les deux cas, le personnage est barbu, la barbe étant peu taillé et assez longue (à la différence des barbes de la noblesse française après que François Ier en ait lancé la mode) ; dans les deux cas, il porte un manteau (or, et frangé à Quilinen, et rouge à bords francs à Locronan) ; dans les deux cas  les manches bouffantes des bras laissent place aux manches à crevées des avant-bras ; dans les deux cas, les housseaux sont à taillades, (à rabats fendus à Quillinen, et couronnées de crevés bouffants à Locronan) ; bref, dans les deux cas, il y a un mélange surprenant des poncifs du vêtement et coiffure du "Juif" adoptés depuis le XVe siècle par les enlumineurs, et du costume du seigneur de la cour de François Ier, puisque ces taillades et ces crevés sont propres au règne de François Ier (voir son portrait par Clouet en 1530) et de Henri II (règne 1547-1559). C'est ce qui permet à Emmanuel Le Seac'h, après Debidour,  de dater les  Déplorations de Locronan de 1525 - 1530, et de les attribuer au sculpteur de la Conversion de saint Hubert de l'église de Cast, précisément par la reprise de ces détails vestimentaires.

Il paraît donc logique de dater également la Déploration de Quilinen, dans une fourchette large, de 1525-1550.

Quand au visage, les différences de style sont moins évidentes que pour les trois saints personnages entre Quilinen et Locronan, et Nicodème, comme Joseph d'Arimathie, conserve à Quilinen des traits de vieillard au regard vif, assez réaliste; Il y a donc un contraste délibéré de la part du sculpteur entre les deux pharisiens donc l'appartenance hébraïque est soulignée, et le groupe Jésus-Marie-Jean-Madeleine, réunis à la fois par le même bloc de bois et par la même métamorphose des visages, spiritualisés et défaits par la Mort.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Détail : la chaussure.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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CONCLUSION.

Le rapprochement entre la Déploration de Quilinen et de celles de Locronan (deux sites seulement distants de 14 km) me semble suffisamment convaincant pour qu'on accepte l'idée de leur contemporanéité, et d'une influence réciproque. On peut aussi envisager l'hypothèse d'un modèle commun. 

Néanmoins, les spécificités des deux sculpteurs sont claires. L'idée d'une influence flamande semble solide pour l'œuvre de Quilinen.

Le style très particulier de l'artiste de Quilinen devrait pouvoir permettre de lui attribuer d'autres œuvres. Mais Emmanuelle Le Seac'h, qui a dressé le tableau et le catalogue des ateliers de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne, n'a pas étudié cette œuvre, qui est en bois. Il reste donc devant nous du travail d'iconographie comparative et d'étude stylistique.

Si, au moins, cet article pouvait diffuser trois notions, ce ne serait pas si mal :

1. C'est une Déploration (et non une Descente de Croix, une Déposition ou une Mise au Tombeau).

2. C'est une œuvre de la deuxième quart du XVIe siècle.

3. Elle tisse avec les Déplorations de Locronan des rapports étroits.

Quatre ? C'est une œuvre splendide, et splendidement restaurée malgré mes réserves sur l'orientation de Nicodème.

Mais il est parfois moins difficile de connaître que de faire connaître.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie) 1903, BDHA, Quimper page 75

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4f196b88dd412e5e8404c70acf3860ca.pdf

ABGRALL (Jean-Marie) et PEYRON (Henri), 1917, Notice sur Landrévarzec, “ Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie 1917,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon,  https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/249.

 

ABGRALL (Jean-Marie) En vélo autour de Quimper page 26.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102119s/f27.image.r=quilinen

ABGRALL (Jean-Marie) BDHA 1901.

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1901.pdf

Anonyme, 1960, "Eglises et chapelles de la Région de Châteaulin", C 1960, p. 22, I 1961, Association Bretonne, Congrès de Châteaulin - juillet 1960 - T LXIX Bulletin du 88° congrès - Conférences et mémoires

 

— CASTEL (Yves-Pascal), LUBIN (Joël), 2014, Landrévarzec La chapelle Notre-Dame de Quilinen, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, pages 133 à 154.

COUFFON (René), 1988,  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDREVA.pdf

Statues en bois polychrome : Descente de croix avec Joseph d'Arimathie et Nicodème, dans une niche, XVIè siècle

— DEBIDOUR (V.-H.°, 1953, La sculpture bretonne, étude d'iconographie religieuse populaire, Rennes.

Dossier Monuments historiques  Dossier IA29005115 réalisé en 1992

http://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-quilinen-landrevarzec/a975043e-5991-4e0a-a464-ce66f82e8f58

POP-CULTURE.GOUV

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP29W02132

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000426

 

MAUGUIN (Michel), 2016, Les armoiries de la chapelle de Quilinen alias Kilinenn en Landrévarzec, Bulletin SAF 

 

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans sculpture
30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 11:14

La statue de sainte Anne éducatrice (pierre polychrome, 1548) de la chapelle de Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay, et autres sculptures.

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Voir sur cette chapelle :

Et sur le Pays du Porzay :

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PRÉSENTATION.

"Le nouvel édifice fut béni le 5 août 1866 par M, le chanoine Alexandre, délégué de Mgr l'évêque, Depuis lors il est resté tel quel sauf que son flanc gauche a été percé pour aménager l'élégant oratoire ·qui abrite désormais la statue vénérée. Fine dentelle de pierre; celui-ci a été édifié en 1903 par J-L. Le Naour, maître tailleur de pierres, sur les plans du chanoine Abgall. De très belles mosaïques l'ont enrichi récemment,

La statue vénérée en granit de Bretagne;. celle qui est, pour le pays, Santez Anna ar Palud ou Santez Anna goz, représente sainte Anne, d'après l'idée des vieilles peintures des premiers temps de l' Église : assise dans un fauteuil, grave et souriante à la fois." (J. Thomas)

La Vierge et sainte Anne sont couronnées depuis les cérémonies du couronnement de 1913, privilège obtenu par le très influent Henri Le Floch, recteur du Séminaire français à Rome : voir l'historique dans mon article sur Kerlaz.

Néanmoins, on peut préférer voir, comme moi,  les statues débarrassées de ces accessoires de quincaillerie, et de leur oratoire saturé de couleurs dans un fond de mosaïque qui occulte le chatoiement de la polychromie. Vous pouvez la découvrir sur cette photo sur Wikipédia (malgré la présence d'un collier et d'une croix moderne) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Sainte-Anne-la-Palud#/media/Fichier:Sortie_de_la_statue_de_la_chapelle_avant_le_couronnement.jpg

Anne porte alors, en plus de la guimpe blanche qui cache sa gorge, un bonnet assez semblable à celui des portraits d'Anne de Bretagne au début du XVIe siècle, bien qu'il soit constitué d'un simple voile, "coqué" autour du visage et orné de rayures sur ses bords..

Le groupe serait en granite. Très lourd, il nécessite 20 porteurs lors des processions du Pardon.

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Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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La date de 1548 est portée par inscription à la base de la statue, à gauche.

Cela la place un siècle avant les statues de Roland Doré pour le calvaire. C'est alors la période d'activité, par exemple, de l'atelier des Prigent de Landerneau (1527-1577), après celle du Maître de Cast auteur vers 1525 de la Conversion de saint Hubert de Cast et des deux Déplorations de Locronan. Ou celle où a été produit le calvaire de Locmaria-Lan (vers 1527), celui de Notre-Dame du Traon en Plouguerneau (1511-1542), le Calvaire de Lanrivain (1548) et de Pestivien, ou le grand calvaire de Guehenno.

Néanmoins, cette œuvre n'est pas attribué à un atelier particulier.

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Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Sainte Anne est assise sur une cathèdre et la Vierge enfant se tient debout à sa droite, tenant dans ses deux mains un stylet pointant vers les lettres et lettrines d'un livre à la tranche dorée que lui présente sa mère.

La raideur des deux personnages et le caractère figé de leur visage, ou la forme monolithique en ogive qui les englobe sont atténués par les plis du manteau (presque une chape), qui s'ouvrent en une orbe autour du livre saint.

La riche polychromie date visiblement d'une restauration appuyée du XIXe siècle.

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Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Les statues entourant l'entrée dans l'enclos, coté sud.

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Saint Hervé, son loup  et son guide Guiharan.

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 Saint Hervé et son guide, (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Hervé et son guide, (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Saint Even.

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Il n'est pas représenté en ermite tenant un bâton, comme à Kerlaz. Il n'est pas mitré, mais il tenait un objet (livre) dans la main gauche. Dans la main droite, il tient une sorte d'arme à manche en T. 
Son manteau, dont l'attache porte un médaillon, est orné d'orfrois sur le galon tandis que  la cote talaire est serrée par une ceinture à boucle et ardillon.

Le pan droit du manteau fait retour vers le poignet gauche.

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Saint Even (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Even (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Les gargouilles.

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Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Crossette de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Crossette de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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SOURCES ET LIENS.

BOSSUS (H) THOMAS (J.) 1935, Sainte-Anne-La-Palud (Brest)Photos Jos le Doaré

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/144a9dc886ae03a78004a6a7ebc5027b.pdf

— COUFFON (René), LE BARS, (Alfred) 1988, Notice sur Plonévez-Porzay, extrait de Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVPO.pdf

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région  

GARREC (Roger), Plonévez-Porzay, un territoire du pays glazik.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/dee10b7e2354fd590df7de7d7ec877f7.pdf

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes. page 348

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

PÉRENNÈS (Henri), 1942, Sainte-Anne-La-Palud (Rennes)

 POUCHOUS (A.), 1894,  Monographie de la paroisse de Plonévez-Porzay B.S.A.F, deux parties.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207627h/f115.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207627h/f242.image

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1894_0117_0141.html

 

—THOMAS (Jacques), 1946, Sainte-Anne-La-Palud, illustrations Jos le Doaré Librairie celtique Paris)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5d6fd75090d7beaa3c7a227eda7cc22b.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans sculpture
30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 10:08

Le calvaire et la statue de sainte Anne (vers 1642, kersantite, Roland Doré)   de Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay.

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Sur les œuvres de Roland Doré, voir : 

 

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Sur les calvaires d'autres sculpteurs, en Pays de Porzay, et sur cette région :

Liste des mes articles sur le Pays de l'Aulne et du Porzay.

 

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PRÉSENTATION.

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Le calvaire actuel du placître de Sainte-Anne-la-Palud est un ensemble composite réunissant autour du calvaire de Roland Doré (1618-1663) diverses statues dont l'une du XVe siècle.

 

Il n'occupe sans doute pas son emplacement d'origine, puisque la chapelle néogothique actuelle a été construite entre 1858 et 1864 en remplacement d'une chapelle construite vers 1630 (suite à "l'apparition de sainte Anne" à Nicolazic à Auray en juillet 1624), elle-même en remplacement d'une chapelle romane qui portait dit-on les dates de 1230 et de 1419.

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THOMAS (Jacques), 1946, Sainte-Anne-La-Palud, illustrations Jos le Doaré Librairie celtique Paris)

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THOMAS (Jacques), 1946, Sainte-Anne-La-Palud, illustrations Jos le Doaré Librairie celtique Paris)

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THOMAS (Jacques), 1946, Sainte-Anne-La-Palud, illustrations Jos le Doaré Librairie celtique Paris)

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Une fontaine de dévotion avait été édifiée en 1642 avec une statue de sainte Anne éducatrice par Roland Doré. Cette fontaine a été détruite et remplacée en 1870, tandis que la statue a été préservée et on peut penser que les statues du calvaire et de la fontaine ont été sculptées en même temps : la date "vers 1642" peut être proposée pour le calvaire.

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Léon Gaucherel, Fontaine de Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay (Nodier et Taylor, Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, 1844), Paris, BnF.

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Il a été placé au XIXe siècle dans une enfilade visuelle discutable réunissant une porte de l'enceinte (ré-emploi de l'arc de triomphe du presbytère de Saint-Jean-Trolimon, déplacée en 1955) et une baie sud entre deux contreforts. Cet axe visuel n'est pas très heureux puisque le calvaire n'est plus orienté : le crucifix, qui devrait être tourné ver l'ouest (relation traditionnelle entre le couchant et la mort du Christ), est désormais tourné vers le sud.

Trois degrés de granite forment une plateforme supportant au centre le socle, et du coté sud une statue du XVIe siècle de saint Pierre, assis, couronné de la tiare papale.

Sur le socle cubique aux arêtes supérieures chanfreinées s'élève le fût à pans, encadré à gauche de sainte Catherine, une statue de kersanton du XVe siècle.

Tout le reste est en kersanton et sort de l'atelier landernéen de Roland Doré, et d'abord, à droite du fût, la statue de Marie-Madeleine. Mais elle n'est plus tournée, comme elle l'était surement jadis, vers la croix, car on a voulu se tenir au projet de tourner les œuvres vers le regard du fidèle qui pénètre vers la chapelle.

C'est un calvaire à un seul croisillon. Sur le culot de gauche, la statue géminée de la Vierge, et de saint Pierre au verso. Sur la culot de droite, la statue géminée de Jean, couplé au verso à saint Jacques. Le Crucifié est sur une croix à branches rondes et fleurons-boules, sous le titulus.

En faisant le tour, le visiteur découvre une Vierge de Pitié, entre les statues de Pierre et Jacques déjà mentionnées.

Une précieuse inscription indique les noms des commanditaires : le recteur et (sans doute) le fabricien.

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Remarque :

J'ai multiplié, selon mon habitude, les clichés. On comprend vite, en fréquentant les œuvres d'art, qu'elles sont vivantes, en ce sens qu'elles sont différentes (parfois radicalement) selon l'heure du jour et ses ombres portées, selon la lumière, le temps gris ou ensoleillée (il faudrait faire voir les statues de kersanton sous la pluie, qui  révèle cette pierre), et bien sûr selon l'angle de vue adoptée, l'appareil photo choisi, son objectif, et ses réglages , ou encore par le travail de traitement de l'image numérique qui a été choisi. En outre, observer une œuvre de loin est une chose, et la scruter avec de bonnes jumelles ou avec le pinceau de son téléobjectif en est une autre, comme deux mondes différents.

Photographier une œuvre en un seul cliché, c'est, dans mon cas, la trahir. Pour un photographe de talent, cela peut aussi être la recréer. Mais comme ce n'est pas mon cas, je préfère donner un petit aperçu des diverses facettes, pour vous inciter à venir vous-même découvrir le visage que, ce jour là, elle vous offrira.

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La chapelle de  Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

La chapelle de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le calvaire  de la chapelle  Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le calvaire  de la chapelle  Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le calvaire  de la chapelle  Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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L'INSCRIPTION GRAVÉE.

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Alain Pouchous aurait lu la date de 1653, on ne la retrouve plus aujourd'hui.

Elle est gravée en lettres capitales, avec 2 lettres conjointes, sur le croisillon et sur le nœud, et on lit, débutant par la face principale et se poursuivant au verso, le texte suivant :

MISSIRE GVILLOME LE VERGOZ RECTEVR

LVCAS BERNAR[D]

(la lettre finale D se trouverait selon Le Seac'h au recto du nœud ; je ne l'ai pas trouvée).

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1°) Le recteur Guillaume le Vergoz.

Il est bien identifié, car il a fait inscrire son nom sur divers monuments. Il succéda à Guillaume AVAN, qui était encore en exercice en 1633, et selon Alain Pouchous son successeur Jean Feburier aurait été nommé en 1657. Une cloche de Kerlaz (une trève de Plonévez-Porzay) portait son nom avec la date de 1644. Et il a fait une fondation à l'église de Plonévez  le 9 août 1653. 

http://www.lavieb-aile.com/2020/03/les-inscriptions-lapidaires-de-l-eglise-saint-germain-de-kerlaz.html

2°) Le fabricien Lucas Bernard.

Bien que le patronyme LUCAS soit attesté à Plonévez-Porzay au XVIIe siècle au même titre que celui de BERNARD, il semble plausible de considérer que Lucas est ici le prénom. Il semble aussi plausible d'y voir la mention du fabricien, comme c'est généralement le cas.

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Le calvaire (kersanton, v. 1642)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, v. 1642) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, v. 1642)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, v. 1642) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, v. 1642)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, v. 1642) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Saint Pierre. Kersanton, XVIe siècle.

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Le premier évêque de Rome est sculpté assis sur une cathèdre, tenant sa clef, coiffé de la tiare papale et vêtu d'une chape sur une tunique longue. Il n'est pas pieds nus comme tout apôtre, mais chaussé de solides chaussures à bouts ronds.

Il est en kersantite d'un grain fin et homogène, qu'on ne retrouvera pas sur la statue de Marie-Madeleine.

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Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle)  de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle) de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Pierre (kersanton, XVIe siècle) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Sainte Catherine d'Alexandrie. Kersanton, XVe siècle.

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On la comparera à deux autres statues de la sainte, au XVe siècle également, soit sur le portail sud de la cathédrale de Quimper, soit dans la collégiale du Folgoët ; et on la jugera peut-être, comme moi, moins belle, avec un visage plus ingrat au nez trop fort, un port de tête trop baissé, des accessoires et vêtements de facture trop épaisse. Mais le contraste entre le bustier et le plissé de la robe sous la ceinture, ou la projection en avant du ventre, me touchent néanmoins.

La statue est en kersantite de grain plus fin  et plus lisse que la précédente.

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Sainte Catherine, Kersanton, XVe siècle, Porche sud de la cathédrale de Quimper. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Catherine d'Alexandrie, Kersanton, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) , angle sud-ouest de la chapelle de Coëtivy, Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017

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Le calvaire et la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud.
Sainte Catherine (kersanton, XVe siècle)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Catherine (kersanton, XVe siècle) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Catherine (kersanton, XVe siècle)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Catherine (kersanton, XVe siècle) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Catherine (kersanton, XVe siècle)   de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Catherine (kersanton, XVe siècle) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Sainte Marie-Madeleine.

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Le grain de la kersantite est ici moins fin, plus grenu que dans les statues précédentes, avec des éclats jaunes.

Roland Doré  sculpte Marie-Madeleine dans la même posture et avec les mêmes détails vestimentaires que ses prédécesseurs, les Prigent de Landerneau (1527-1577) et le Maître de Plougastel (1570-1621), car la figure de la sainte agenouillée mains jointes face à la Croix où ruisselle le sang des plaies est un véritable leitmotiv de la dévotion christique du Finistère, tant sur les vitraux que sur les calvaires extérieurs, très habituelles dans nos paroisses, même si cette dévotion au Sang, aux Plaies et aux souffrances de la Passion s'enracine dans la mystique monastique, et dans l'art bourguignon ou italien.

L'un de ces traits propres aux sculpteurs du kersanton est le manteau tombé à l'arrière du bassin sur les jambes où il vient se gonfler en plis bouffants spectaculaire.

Un autre trait est le bandeau occipital, cette étoffe pliée retenant les cheveux derrière le haut de la nuque avant de les laisser se répandre en flots devant les épaules et dans le dos ; et, parfois, continuant à s'enrouler en spires autour de ces nattes. Ici, il se contente de deux tours derrière la nuque avant de libérer les longues mèches bouclées.

On  trouve ce modèle stéréotypée dans les calvaires des Prigent à Pencran, à Lopérec (v.1552), à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, à Dinéault, ou au Tréhou, à Commana, et à Saint-Ségal au pied du calvaire du bourg et de celui de la chapelle Saint-Sébastien sans doute par les Prigent. Ou sur les calvaires monumentaux de Plougonven et de Pleyben également par les Prigent. Voir mon commentaire sur le calvaire de Lopérec. 

On le trouve même, déplacé de son calvaire d'origine, au dessus d'un contrefort de la chapelle Saint-Tugen de Primelin, sans doute par le Maître de Plougastel qui est l'auteur des statues des apôtres et évangélistes.

Mais Roland Doré apporte à ce poncif sa marque personnelle, ce bon sourire et ces bonnes  joues si reconnaissables, et qui, par leur volume, creusent deux fossettes aux commissures des lèvres. Et cette façon d'incliner la tête comme si le personnage était saisi en instantané d'une relation personnelle avec un interlocuteur.

On peut décrire aussi le chapelet passé à la ceinture, ou le flacon d'aromates posé devant le genou droit et qui est l'attribut le plus spécifique de la sainte.

J'aime beaucoup cette statue, et je ne me lasse pas de la photographier.

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le calvaire proprement dit.

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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La Vierge (kersanton, Roland Doré, vers 1644).

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Saint Jean.

Parmi les 3 ou 4 modèles que Roland Doré propose pour Jean l'évangéliste au pied de la croix, celui qui a été retenu ici est celui à longs cheveux bouclés en perruque triangulaire, aux bras croisés devant la poitrine, et aux plis de manteau symétriques. On retrouve les caractéristiques du maître, les profonds plis naso-labiaux, le fin sourire, le menton à la pointe adoucie, 

 

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le Christ en croix.

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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LA FACE POSTÉRIEURE.

C'est celle qui devrait être la face orientale. Elle est centrée par une Pietà, surhaussée pour être à peu près à la même hauteur que le Christ en croix dans une séquence opportune, tandis que les bras du croisillon montre à droite saint Pierre, et à gauche un saint dans lequel l'abbé Castel a reconnu saint Jacques (ce que je discuterai).

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Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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La Pietà.

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C'est encore une pièce très émouvante. On la comparera aux Pietà de Roland Doré à Cast, à Brennilis, à Commana, à Loc-Eguiner ou à Plougastel, chapelle Saint-Claude.

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La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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J'avais écrit à propos de la chapelle Saint-Claude :

"La Vierge est émouvante par sa tendre inclinaison en arc au dessus de la tête de son Fils. Ses yeux sont ouverts, graves et pensifs ; les pupilles sont creuses, un procédé typique de Roland Doré. La bouche également caractéristique (presque souriante, arc de la lèvre supérieure droit, dilaté aux commissures par deux fossettes, petite lèvre inférieure charnue faisant — mais à peine —la moue) est encadrée par les parenthèses tristes des rides naso-labiales.

Les cheveux sont cachés par un voile-manteau formant une coque rectangulaire dont les strictes plis verticaux contrastent avec ceux, plus animés, de ceux en coups d'ongle de la guimpe .

Elle soutient son Fils assis par une main sous l'aisselle droite, près de la plaie du flanc, et elle ramène près d'elle son bras gauche.

Les cheveux longs du Christ répondent aux plis du voile, et la grille de ses côtes sont aussi un écho de ceux de la guimpe.

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Roland Doré a sculpté 4 autres Pietà, (à Brennilis , c'est une Déposition à 4 personnages), mais  à Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec,  à la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom à Plomodiern,et à la chapelle de Lantis au Passage à Plougastel-Daoulas,  le corps du Christ est allongé en diagonale sur le genou droit.

Il n'y a qu'à la chapelle Sainte-Anne-la-Palud de Plonévez-Porzay, que nous trouvons cette disposition, mais avec moins de grâce."

Je peux tout reprendre, sauf ma dernière phrase, puisque mes visites successives m'ont révélé le profonde beauté de la Pietà de Sainte-Anne-la-Palud.

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Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Saint Pierre.

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Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Un saint apôtre : saint Paul.

 

J'ignore pourquoi l'abbé Castel y voit, dans son Atlas des calvaires du Finistère, un saint Jacques. La statue n'a aucun des attributs jacobéen. Cet apôtre est barbu, sa calvitie frontale épargne un petit rouleau, et son seul attribut est une épée, dont la lame, quoique un peu confondue avec les plis du manteau, est bien visible, oblique, dans l'axe de la poignée. 

Certes, selon Emile Mâle, saint Jacques est représenté au XIIIe siècle à Chartres, mais il se distingue alors néanmoins par une besace et par des coquilles. 

Je propose donc de reconnaître ici saint Paul, avec l'épée de sa décapitation, formant un couple logique avec saint Pierre.

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire  (kersanton, vers 1642, Roland Doré)  de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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LA STATUE DE SAINTE ANNE ÉDUCATRICE (1642, KERSANTITE, ROLAND DORÉ) DE LA FONTAINE DE PÈLERINAGE .

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"A une centaine de mètres au sud du sanctuaire est la fontaine de sainte-Anne. L'ouvrage actuel a remplacé, en 1871,, un édicule de 1664 sur le fronton duquel on lisait X. Kermaïdic, f. (Christophe Kermaïdic, fabricien). La, niche contient deux statues en pierre de sainte Anne et de la Vierge; fort anciennes et bien gracieuses. La niche a été gravement endommagée et la Vierge décapitée par les occupants le 23 janvier 1944." (J. Thomas)

"La fontaine porte "1642. X. Kermaïdic, f.. (A. Pouchous)

"De la fontaine de 1642 on n'a conservé que le douet et la statue ancienne de sainte Anne, œuvre également de Roland Doré. Cette statue a été décapitée par des soldats allemands le 23 janvier 1944." (R. Garrec)

 

 

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La fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

La fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

La fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

La fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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La Vierge enfant nous offre un superbe exemple du doux sourire et des bonnes joues des œuvres de Roland Doré. Son voile est retenu par une guirlande.

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Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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De loin, sainte Anne me semblait peu gracieuse, mais le cliché zoomé la dégage de la cage formée par le voile et le guimpe pour montrer son sourire timide.

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Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Sainte Anne éducatrice (kersanton, 1642, Roland Doré) de la fontaine de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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ANNEXE

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ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  (en gras : décrits dans ce blog)

 

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre. Pietà.

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (v.1630) de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-vi-le-calvaire-de-la-chapelle-saint-nicodeme.html

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-l-eglise-de-saint-nic.html

 

Mais aussi : Dinéault, croix de Ty-ar-Névez

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-ty-ar-nevez-ou-croaz-moudennou-a-dineault.html

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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)

 

Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par sin souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.

Le Christ :

Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).

La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré

 

Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen »

Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux aux iris creusés.

Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant caché sous sa tunique (Sainte-Anne-la-palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac) . Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenz (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevz-Porzay, Saint-Nic, Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.

 

 

 

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

—BOSSUS (H) THOMAS (J.) 1935, Sainte-Anne-La-Palud (Brest)Photos Jos le Doaré

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/144a9dc886ae03a78004a6a7ebc5027b.pdf

 

 — CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/commune/plonevez_porzay.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.  numéro 69 de la revue Minihy-Levenez de juillet-août 2001. L'auteur y étudie une centaine de Pietà et de Déplorations.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

— COUFFON (René), LE BARS, (Alfred) 1988, Notice sur Plonévez-Porzay, extrait de Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVPO.pdf

"Calvaire de Roland Doré : sur le croisillon portant les statues géminées, inscriptions : "MISSIRE GVILLOME LE VERGOS RECTEVR." et "LVCAS BERNAR." Sur les degrés du soubassement, statues en pierre de saint Pierre, sainte Catherine d'Alexandrie, sainte Marie-Madeleine."

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm

DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région  

— GARREC (Roger), Plonévez-Porzay, un territoire du pays glazik.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/dee10b7e2354fd590df7de7d7ec877f7.pdf

"Ce calvaire est dû au ciseau du sculpteur landernéen Roland Doré, qui a beaucoup travaillé dans le Porzay ; on reconnaît son style sur le calvaire de Saint-Nicodème en Ploéven, 1637, et sur celui de l'église de Cast, 1666, entre autres. Des statues géminées, juchées sur les branches du croisillon, veillent sur le Christ en croix. Le nom du recteur Guillaume Vergoz est sculpté au revers, et sur le nœud du croisillon on déchiffre encore Lucas Bernar, le nom du fabrique de la chapelle. Au pied du calvaire, trois statues de pierre ont été regroupées tardivement : l'Apôtre saint Pierre, sainte Catherine d'Alexandrie avec l'épée et la roue, et sainte Marie-Madeleine. La statue de la Madeleine, reconnaissable à son vase de parfum et à sa chevelure tressée, est également l'œuvre de Roland Doré. A l'origine, elle occupait seule le piédestal de la croix, ce qui était conforme au type traditionnel des petits calvaires de chez nous."

"De la fontaine de 1642 on n'a conservé que le douet et la statue ancienne de sainte Anne, œuvre également de Roland Doré. Cette statue a été décapitée par des soldats allemands le 23 janvier 1944."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes. page 348

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— PATRIMOINE BZH GERTRUDE

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-sainte-anne-la-palud-sainte-anne-la-palud-plonevez-porzay/d37350f7-80d7-4992-a725-4a5e65de0c1a

— PÉRENNÈS (Henri), 1942, Sainte-Anne-La-Palud (Rennes)

— POP-CULTURE.GOUV.

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22sainte-anne-la-palud%22

— POUCHOUS (A.), 1894,  Monographie de la paroisse de Plonévez-Porzay B.S.A.F, deux parties.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207627h/f115.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207627h/f242.image

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1894_0117_0141.html

"La croix du cimetière (enclos) porte "1653, Missire Gme Vergoz recteur" et la fontaine "1642 X : Kermaidic, f."
 

— THOMAS (Jacques), 1946, Sainte-Anne-La-Palud, illustrations Jos le Doaré Librairie celtique Paris)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5d6fd75090d7beaa3c7a227eda7cc22b.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Roland Doré
25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 15:05

Les vitraux civils (XVIe et XVIIe siècles) de l'ancien hôtel de ville (Musée historique) de Mulhouse et les armoiries de ses bourgmestres.

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Voir :

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PRÉSENTATION.

Le premier hôtel de ville construit en 1431 fut détruit par un incendie en 1551 et reconstruit en 1552 par Michel Lynthumer, architecte bâlois, sur les mêmes fondations ; un deuxième bâtiment fut construit à l'arrière en 1510 pour abriter la cave dîmière et les archives de la ville, ainsi que les bureaux du greffier syndic (chancellerie) ; transformations intérieures au cours du 19e siècle (escalier du 1er au 2e étage) ; tout en conservant la salle du conseil, les services municipaux quittent ce bâtiment en 1958 et le musée historique y est ouvert en 1969 ; une galerie reliant les 2 bâtiments à été reconstruite en 1637 et surélevée en 1778.

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-plan-de-mulhouse/92b2d1b9-9be6-4572-9e78-5e2b132d2905

Données historiques : le lien avec la Confédération Suisse.

En 1342, Mulhouse s'était alliée à six villes impériales d'Alsace, ligue qui s'était étendue et avait constitué en 1354 la Décapole. Cette protection étant peu efficace pour se défendre contre les prétentions des Habsbourg, Mulhouse se tourna vers la Confédération, conclut une alliance défensive de vingt-cinq ans en 1466 avec Berne et Soleure, quoique
Mulhouse fût entièrement entourée par les possessions de l'Autriche ennemie. elle reçut une garni-
son suisse, et, en 1468, douze mille confédérés se réunirent dans les plaines de l'Alsace, pour défendre
Mulhouse contre une armée autrichienne, qui se dispersa bientôt.  Cet appui protégea donc la ville lors de la guerre des Six Deniers (Sechs-Plappert-Krieg, 1466) et de la guerre de Mulhouse ou du Sundgau (1466-1469), qui l'opposèrent aux nobles des alentours.

En 1515, elle quitte la Décapole pour conclure une alliance avec les Cantons de la Confédération suisses. La cité devenant par conséquent une république libre et indépendante sans aucun lien politique avec le reste de l'Alsace, son destin allait rester distinct de celui de la région pendant plusieurs siècles. Parce qu’elle était alliée à la Confédération Suisse, Mulhouse fut épargnée par les conflits environnants, tels la Guerre de Trente Ans, qui frappa violemment la région. Mulhouse servit alors de refuge aux habitants des alentours. (Wikipedia).

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Des vitraux peints à l'émail ; le rapport avec les vitraux suisses.

Tous les vitraux sont postérieurs à cette date de 1515 (sauf celui de 1512). Il est intéressant de les comparer aux "vitraux suisses" et notamment à la belle collection du Louvre et celle de Cluny.

Caractères des vitraux de l'Hôtel de ville.

Ce sont des vitraux civils, et nous gardons peu d'exemple d'une pratique jadis répandue (Galerie de Psyché à Chantilly ; Le Clos Lucé ; Palais Jacques Cœur), sauf, précisément, en Alsace.

Leurs dimensions, qui sont petites,  sont accordées à des vitrages de fenêtres (et non des fenêtres entières), soit environ 60 cm de haut sur 50 cm de large.

Ce sont des vitraux de donation, où les donateurs sont principalement les bourgmestres et membres du Conseil siégeant  dans la Salle du conseil de l'Hôtel de ville. La part donnée à l'héraldique est importante, tout comme celle donnée aux inscriptions et chronogrammes. Les armoiries sont soit celles des donateurs, soit celles des villes alliées. Les fonds sont damassés, y compris ceux des armoiries.

Ils ont un fort intérêt historique, ou du moins l'Histoire y est fortement présente, soit que la verrière célèbre ou rappelle des événements fondateurs, soit qu'elle reproduise un précieux plan de la ville, soit qu'elle garde la mémoire d'un notable.

La précision et la minutie incitent à les regarder "à la loupe" car c'est la peinture sur verre qui l'emporte sur l'assemblage de verres colorés.

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Mes difficultés de documentation.

Lors de ma visite du Musée en 2016, aucun cartel n'attirait l'attention du visiteur sur ces vitraux, et a fortiori, aucune description n'en était proposée. Je n'ai pu avoir accès (il n'est pas en ligne) à la description de l'Hôtel de ville par Shoenhaupf et Meininger (1892) ; je ne possédai pas le volume du Corpus vitrearum consacré aux vitraux d'Alsace et de Lorraine (1994), mon interrogation des moteurs de recherche fut peu fructueuse. Je me suis donc lancé dans une description personnelle des vitraux, et, arrivé presque à son terme, j'ai découvert LE site nécessaire, celui de l'Inventaire Général en Alsace avec les notices de Françoise Gatouillat, Brunoi Decrock et Marie-Philippe Scheurer.

J'en ai fait mon miel, comme on l'imagine, pour combler mes lacunes, mais cet article reste néanmoins un travail personnel ... dont j'assume les imperfections.

 

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Liste des 15 verrières présentées.

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Hommage à roi Henri IV par les bourgmestres de 1623. 

Blason aux armes de l'empire germanique.

Vitrail de 1571. Saint Ours et saint Victor patrons de la ville de Soleure en Suisse.

Blason de la ville de Mulhouse présenté par deux anges.

Plan de Mulhouse offert par les bourgmestres en 1666.

Blason de Jérémie Rüssler "Herr Jeremias Rüssler des Raths und Sekelmeister zum Müllhausen".

Armoiries de la ville de Bâle.

La fondation légendaire  de la ville de Berne. 1512.

Verrière héraldique de "Heinrich Rilsler Burgermeister zum Mülhausen anno 1639".

Verrière héraldique de "Jacob Heinrich Petri Burgermeister zuo Mülhausen IV anno 1639".

Verrière héraldique de trois notables en 1599.

Calvaire avec les  armoiries de Hans Geiss et inscription datée de 1603.

Verrière aux armes de Hans Geiser.

Panneau aux armes de Haussmaser, meunier, et de son cousin Wanermacher, bourgeois de Thun (Suisse) daté de 1650.

Panneau aux armes de Hans Hartmann, bourgmestre de Mulhouse, daté de 1585.

 

 

 

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Hommage à roi Henri IV par les bourgmestres de 1623. 

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Ce panneau commémoratif  a été exécuté par un maître verrier H.F en 1615 (monogramme et date inscrite), et offert par les bourgmestres de Mulhouse, Caspar Dollfus, Jacob Ziegler, et  Jean Ulrich Schlumberger et le greffier Jacob Henri Pétri, en 1623 ; la représentation s'inspire de deux gravures de Léonard Gaultier et de Johann van Halbeeck.

Cette verrière en verre transparent, coloré, peint à la grisaille sur verre, au jaune d'argent, et à l' émail sur verre  mesure 68 cm de haut sur 52 cm de casse ; les verres brisés sont réparés par des plombs de casse.

 

L'inscription dédicatoire de trois bourgmestres de Mulhouse et du greffier au roi Henri IV est suivie au registre inférieur par les  armoiries des bourgmestres et du greffier. Elle fait l'èloge de Henri IV et mentionne son décès le 14 mai 1610 " à 57 ans 4 mois et 21 jours". Le texte mentionne aussi Nicolas Hofer, probablement de la famille de Jean et Mathias Hofer mais que je n'identifie pas sous ce prénom Nicolas.

Transcription partielle :

Hic cum omnium Europae principim oculos in se confectos haberet consilia vero et cogitationes omnes ad Christiani orbis commoda provehenda dirigeret, neanteactae vita gloriam novis laudibus victorius triomphis domi forisque accumularet ad IV non, maii anno sal. MDCX aetatis suaae LVII mense IV die XXI animo et armis  ...

HEU GALLIA indignissime in perfectus dehinc vero aeternum victurus HANC APUD CONFOEDERATOS MYLHUSINOS

immortalitatis memoriam B.M. MERUIT. Casparo Dolfussio IV Jacobo Zieglero Petri cons : F . VIII Jan Huldico Schlumperger H. consulibus Nicola Hofero aedile Jacobus Eric Petraeus Cancellarius. P.C.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason de Caspar Dollfus.

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Armoiries : d’azur à la croisette d’argent, accompagnée en chef, à dextre et à senestre, d’une étoile d’or, en pointe un pied humain de carnation, le tout soutenu d’un mont à trois coupeaux de sinople.

Cimier : un buste de Maure, sans bras, tortillé d’azur et d’or, vêtu d’azur et chargé d’une croisette d’argent.

Lambrequins : d’azur et d’or.

http://www.crdp-strasbourg.fr/data/albums/dollfus/index.php?img=4&parent=43

 

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason de Jacob Ziegler.

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"Jacques Ziegler fut bourgmestre de Mulhouse de 1611 à 1626, comme son père qui occupa ce poste de 1578 à 1596. Ce furent les derniers de leur lignée. Leurs armes se blasonnent ainsi selon E . Meininger  : De gueules à une forme à tuiles croisetée de deux roses d'argent à tige de sinople dans une couronne de lauriers de sinople, garnie de quatre roses d'argent et posée sur trois coupeaux de sinople. Cimier: la forme à tuiles de l'écu au milieu d'un vol coupé de gueules et d'argent alternant . Lambrequins: un manteau de gueules doublé d'argent et bordé d'or." (E. Meininger)

La forme à tuiles indiquerait que l'ancêtre exerçait la profession de tuilier.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason de Johan Ulrich Schumberger.

Jean Ulrich SCHLUMBERGER est né à Mulhouse le 24 juin 1555 et y est décédé le 5 décembre 1635. Il exerçait la profession de tanneur, et devint bourgmestre de sa ville. Son père, tanneur également, portait le prénom de Claus et était né à Setzingen. Jean Ulrich épousa Rosina Biegeisen en 1583 puis Barbara Zurcher  en 1603. De Rosina naîtra un autre Jean Ulrich, père lui-même d'un Jean Ulrich, etc..

"Schlumberger (branche aînée). Famille originaire de Setzingen, près d'Ulm, où des documents authentiques la mentionnent dès 141 8. Vers le milieu du xvi e siècle, plusieurs membres de cette lignée se sont fixés à Mulhouse, mais deux branches seulement ont poursuivi leur descendance, jusqu'à nos jours. Celle qui parait être l' aînée, remonte à Nicolas Schlumberger qui se fixa à Mulhouse en 1545, année où il lut reçu à la tribu des Bouchers. L'inscription y relative mentionne qu'il paya un schilling pour la peinture de ses armes sur le tableau de la tribu. Il mourut en 1557 . Dans un document traitant de sa succession, il est question d'un bahut lequel étaient sculptés les blasons du défunt et de femme, Catherine Eck.

Son fils unique, Jean Ulric, fut bourgmestre de 1620 à 1636. On conserve de lui, dans la famille, un gaufrier à ses armes et à celles de sa femme, Rosine Biegeisen, daté de 1608.

Au Musée Saint-Jean existe la pierre tombale du fils de ce dernier, s'appelant aussi Jean-Ulrich, mort en 1661 sur laquelle se trouvent également son blason et celui de sa femme, Anna Bürlin.

Ces trois Schlumberger étaient tanneurs de leur profession. Les armoiries du gaufrier et de la pierre tombale y font allusion et se blasonnent ainsi: En pointe trois coupeaux surmontés de trois étoiles a six rais, placées 1 et 2, au-dessus desquelles est posé un peloir sommé d'une croix. Cimier : un lion issant.

La croix fait peut-être allusion au fait que plusieurs ancêtres directs des intéresses occupaient la charge de bailli de l'ordre Teutonique à Setzingen.

Pétri, en créant son tableau des bourgmestres, a supprimé, avec raison, le peloir comme accessoire individuel. Le blason ainsi modifié, devenu officiel pour ses descendants, est le suivant : D'azur à trois étoiles à six rais d'or, 1 et 2, accompagnées en chef d'une croisette de même (et en pointe d'un mont de trois coupeaux?). Cimier: un lion à queue fourchue issant d'or, armé et lampassé de gueules. Lambrequins : d'azur et d'or.

https://archive.org/details/lesanciennesarmo00mein/page/56/mode/2up?q=schlumberger

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason de Jacob Heinrich Petri,   Reichenfelz.

Il fut bourgmestre de 1633 à 1660. Il est l'auteur d'une histoire de Mulhouse, Mülhauser historien bis 1622 von Jacob Heinrich Petri.

"Jacques Heinrich Petri était originaire de Bâle et fut appelé, en 1620, au poste de greffier-syndic de Mulhouse, en remplacement de Jean-Georges Zichle, également Bâlois, décédé en mars de la même année. Pétri était un élève de Wurstisen, l'historien bâlois, et contracta chez lui le goût de l'histoire, de la généalogie et de l'art héraldique. La généalogie surtout l'attirait, et l'on possède de lui toute une série d'études de ce genre qu'il inséra dans sa première rédaction de la chronique de Mulhouse, datant de 1626, et pour laquelle il obtint du magistrat une récompense consistant en un gobelet en vermeil, pesant environ 30 onces, aux armes de la ville. Il rédigea également une Histoire de la famille des nobles Zu Rhein*, la Généalogie de la famille Lœscher et d'autres.

En 1633, Jacques Henric-Pétri fut nommé bourgmestre de Mulhouse, grâce à son mariage avec la fille du bourgmestre Jacques Ziegler (plus tard il s'allia à la vieille lignée des bourgmestres Hartmann), et, dés lors, il reprit en sous-œuvre l'histoire de la ville, qu'il compléta considérablement. Cette seconde rédaction date de 1640. Elle lui valut un nouveau don d'honneur consistant, cette fois, en un gobelet d'or.

Il était le fils de Jacques-Heinri Petri, juriste distingué de Bâle décédé de 1663" (E. Meininger)

Mulhouse connut durant la seconde moitié du XVIe siècle un bel essor: acquisition de territoires, reconstruction en 1552 de l'hôtel de ville de 1431, ravagé par un incendie en 1551, édification des "poêles" des tribus, c'est-à-dire des salles à boire des corporations (Zunftstube). La cité était alors servie par de grands commis de Bâle, Jean-Georges Zichle, Théobald Lauterburg, Jean-Henri Wild, André Gissler et, au XVIIe siècle, par Jacob Petri, ami de Johann Rudolf Wettstein, le bourgmestre de Bâle à qui Mulhouse dut son sort privilégié lors du traité de Westphalie: contrairement au reste de l'Alsace devenue française, la ville resta indépendante.

Je ne trouve pas le blasonnement de ces armoiries. Un bras sortant de nuées frappe avec un marteau sur une enclume faite de trois rochers, tandis qu'un visage de profil, émergeant aussi de nuées, souffle des  flammes. Le cimier reprend l'image d'un bras tenant un marteau de forgeron.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason aux armes de l'empire germanique.

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Panneau  de 80 cm de haut et 52 cm de large en verre transparent, verre coloré, peint à la grisaille et à l'émail sur verre, aux armes de l'empire, très restauré en 1887 et conservant peu de pièces anciennes du 16e siècle. L' écu est d'or à un aigle de sable à 2 têtes couronnées, aux ailes éployées.

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-armoiries-de-l-empire-germanique/72d91966-dcf1-46e7-9f7c-3a7baacfdeb3

 

"Mulhouse ville d’EmpireC’est le traité passé, en novembre 1308, entre l’évêque de Strasbourg et Henri VII élu par les princes-électeurs d’Allemagne, qui fait de Mulhouse une ville relevant immédiatement de l’Empire germanique. La cité a l’obligation de prêter serment de fidélité et de verser le tribut d’Empire (ou « Reichsteuer »). En 1354, elle devient membre de l’alliance conclue entre les dix villes impériales d’Alsace, la Décapole."  https://books.openedition.org/pumi/34731

 

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Vitrail de 1571. Saint Ours et saint Victor patrons de la ville de Soleure en Suisse.

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Ce panneau aux armes de la ville de Soleure et de l'Empire, exécuté en 1571 mesure 65 cm de haut et 52 cm de large. C'est une verrière en verres transparents, ou colorés peints à l'émail sur verre,ou à la grisaille avec emploi de verre roue gravé (bannière helvétique) . Le registre supérieur aligne les 20 armoiries des villes du canton de Soleure. Le registre principal montre saint Ursus et saint Victor qui sont les protecteurs de la ville de Soleure en Suisse (la cathédrale de la ville leur est dédiée). Un cartouche inférieur porte une inscription relative à la ville de Soleure et à l'Empire : SOLOTHURN DER ALLTE STUHE ZU ALBRAHAMS ZÜFF SEIN URFPRUNG NAM ALS NINUS DER ERST -----ARCH ---VIE UNS DIE BÜCHER ZÜGEND ZIVAR. SCHRIER IN S-RIEN NEM ZU FÜN SY SVELL ALLZEIT –SCHWESTER S¨YN, 1571.

Saint Ursus tient la bannière Suisse rouge à croix , et saint Victor celle de Soleure, rouge et blanche.

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-armoiries-de-la-ville-de-soleure-et-de-l-empire/cccd9b9a-3e7e-46f9-a765-fb097d0c35a9

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Ursus de Soleure était un chrétien romain du IIIe siècle vénéré comme un saint . Il est le patron de la cathédrale catholique romaine de Soleure , en Suisse , où se trouve son corps. Il a été associé très tôt à la Légion thébaine et à Victor de Soleure , par exemple dans le martyrologe romain . La Vie d'Ursus a été écrite par Saint Eucherius de Lyon au 5ème siècle; il raconte qu'Ursus a été torturé et décapité sous l'empereur Maximien et le gouverneur Hyrtacus pour avoir refusé d'adorer des idoles vers 286. 

The St. Ursus Cathedral (Cathedral of St. Ursus) or Solothurn Cathedral is the cathedral of the ... External links[edit]. Media related to Cathedral Saint Ursus at Wikimedia Commons ..

 

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Ursus, barbu,  porte une armure complète et un casque à plumet blanc, avec une chaîne d'or auquel est suspendu un crucifix. Les solerets sont de type "pied d'ours".

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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 Victor à la longue barbe blanche, est protégé par une cuirasse. On le comparera à cette gravure de Hans Manuel représentant un mercenaire suisse en 1547. On retrouve les taillades des chausses , et les manches lacées avec des aiguillettes, ou la braguette avantageuse.

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Hans Rudolf Manuel, Mercenaire suisse, 1547, gravure sur bois, Historisches Museum Bern copyright

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Fenêtre de l'étage du Musée (Bâtiment antérieur, salle du conseil ) : deux verrières.

 

 

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason de la ville de Mulhouse présenté par deux anges.

 

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Ce panneau de la 1ère moitié du 15e siècle, de 56,5 cm de haut  et 52 cm de large a été  très restauré : l' écu d'argent à la roue de moulin [à huit aubes de gueules] sur fond bleu damassé, les pièces du fond et de l'encadrement ont été  remplacés en 1887 (verre gravé pour l'écu). 

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-armoiries-de-la-ville-de-mulhouse/4eb79283-677c-460a-8590-ae52050b4dae

Ce sont des armes parlantes puisque Mülhausen signifie "maisons du moulin".

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Plan de Mulhouse offert par les bourgmestres en 1666.

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Ce panneau de 60,5 cm de haut et 43 cm de large  reproduit le plan de la ville dressé par Mathieu Merian, daté 1666 ; commandité par les trois bourgmestres, Abraham Heinrich Petri, Jeremias Rissler, Isaac Zuber.  

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Mulhusium Alsatiae - Mühlhausen est une gravure à l'eau-forte de Mathieu Merian l'ancien (Bâle 1593 - Bad Schwalbach 1650) représentant une vue en plan de la ville de Mulhouse (Haut-Rhin), entourée de ses remparts, dans la première moitié du XVIIème siècle. Né à Bâle en 1593, Mathieu Merian l’ancien fut un graveur de renommée européenne spécialisé dans les paysages et les vues topographiques. La "Topographia Germaniae" et la "Topographia Helvetiae" sont les deux œuvres maîtresses de ce graveur qui possédait sa propre maison d’édition à Francfort-sur-le-Main. Celles-ci parurent en 16 volumes de 1642 à 1654 et furent achevées par ses deux fils après sa mort à Bad Schwalbach en 1650. C'est en 1640 que Merian demanda à la municipalité de Mulhouse de lui fournir un plan de la ville pour servir de base à son ouvrage topographique qui devait inclure les principales villes de Suisse et d’Allemagne. Le plan qui existait n'étant pas assez précis, la ville demanda donc au peintre Hans Ulrich Loescher d'en réaliser un autre qui soit à la hauteur des exigences topographiques de Merian. Ce nouveau plan fut gravé et publié par Mathieu Merian en 1642 dans "Topographia Helvetiae". (Bellefrance.fr)

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Mulhusium Alsatiae - Mühlhausen, Mathieu Merian 1640.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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"La situation de Mulhouse sur l’Ill renvoie au rôle fondamental de l’eau dans la naissance d’un noyau urbain. L’Ill descend du Jura vers la plaine d’Alsace ; elle est officiellement utilisée par la cité, comme moyen de défense, dès le début du xve siècle : en déviant le cours d’eau de part et d’autre des remparts de la ville, les Mulhousiens l’encerclent d’un triple réseau de fossés. Ils vont permettre, par la même occasion, l’installation de moulins, foulons, scierie et aiguiserie, présents sur le plan gravé par Matheus Mérian en 1642. Traversant la cité, deux ruisseaux dits « Stadtbächlein » alimentés par les eaux des fossés, sont utilisés par les artisans en particulier les tanneurs. La ville a subi de nombreuses crues de l’Ill, son sol gorgé d’eau alimente de nombreux puits et fontaines.https://books.openedition.org/pumi/34731

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Le cartouche central indique : "Die löblihe statt Mülhausen im Elsäs anno 1666".

Elsaß qui a donné Alsace, associe El- (Ell désignant la rivière Ill) et saß qui viendrait du verbe sitzen (se trouver, être assis).

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Le registre supérieur réunit les trois blasons des trois notables Petri, Risler et Züber.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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"Herr Adam Heinrich Petri der Zeit statt schreiber zu Mulhausen . 1666."

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Adam Heinric Petri (1639-1675) est le fils de Jacob Heinrich Petri, greffier en 1620 puis bourgmestre de 1633 à 1660. Il a été greffier de la ville. Il épousa Barbara Engelmann.

Les armoiries sont très semblables à celles, déjà présentées, de son père.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason de Jérémie Rüssler "Herr Jeremias Rüssler des Raths und Sekelmeister zum Müllhausen".

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"Des raths" signifie qu'il est membre du Conseil, et "Sekelmeister qu'il était trésorier. Le Conseil était formé des trois bourgmestres, des  neuf conseillers, de six zunftmestres et de zunftmestres anciens. 

Armoiries : De gueules à une fleur-de-lis d'argent. Cimier : la fleur-de-lis d'argent entre deux proboscides d'argent. Lambrequins de sable et d'argent.

On retrouve ces armoiries sur le dessin d'un projet de vitrail de 1642 donnant les armoiries des chefs de la tribu des Agriculteurs. E. Meininger donne la reproduction de ce dessin dans sa planche XIV. Le blason qui nous intéresse porte dans cette planche la mention Hr Hanss Riszler, des Raths.

Et nous retrouverons cet écu plus bas à propos de Heinrich Risler.

https://archive.org/details/lesanciennesarmo00mein/page/80/mode/2up

Jérémie RISLER est né le 5 septembre 1616 à Mulhouse, et y est décédé le 6 février 1685.

 

http://www.koechlin.net/index.php/fr/genealogie-koechlin/genealogie-actuelle/koechlin-genealogie-recherche/jt-0-a-1/1!I5751

"Famille d’artisans, de tanneurs et de pasteurs d’origine suisse et de la région de Montbéliard, venue à Mulhouse, fuyant les mesures à l’encontre des protestants. Leur rôle dans les tribus des métiers leur permet d’accéder aux premiers rangs de la cité. Composée par la suite d’apothicaires et de médecins, elle comportera des commerçants de tissus et des fabricants de textile. Le dynamisme familial par des liens matrimoniaux noués avec d’autres manufacturiers, leur permet de devenir promoteurs de l’industrialisation en Alsace du Sud. Un descendant, Georges-AIphonse Risler, est le fondateur d'une filature à Cernay ; un autre, Georges Risler fut promoteur de l’habitat social.

La famille est arrivée au XVIe siècle à Mulhouse, petite république indépendante, pour fuir les mesures de l’évêque de Bâle, Melchior de Lichtenfels à l’encontre des calvinistes. Les membres de la famille modifient leur nom de Rossel en Risler. Catherine, l’une des filles de Henri Risler (1589-1643), épouse en 1604 Gaspard Dollfus (1570-1634), bourgmestre. de Mulhouse, venu de Rheinfelden et installé comme forgeron et coutelier. Son cousin Jean Risler (1597-1665) lui succède de 1656 à 1665. Jérémie Risler sera bourgmestre de 1666 à 1685, Jean Risler (1630-1710) de 1685 à 1695, Nicolas Risler (1640-1710) apothicaire de 1760 à 1778. Huit Risler figurent sur le tableau armorié des bourgmestres de Mulhouse."  http://www.memoire-mulhousienne.fr/files/downloads/risler-famille.pdf

En 1642, Henri Risler était bourgmestre, Jean Risler était conseiller, et Daniel sexvir de la tribu des Agriculteurs.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Blason de Isaac Züber : "Herr Isaac Züber dess Raths und Se-elmeister der Statt Müllhausen".

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries de la ville de Bâle.

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Ce panneau de la 1ère moitié du 16e siècle, restauré en 1887 par Kuhn, mesure 63,5 cm de haut et 52 cm de large. Il porte les armoiries d'argent à la crosse stylisée de sable de la ville de Bâle, présenté par deux basilics aux queues nouées.

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-armoiries-de-la-ville-de-bale/e7736be7-0cfd-4f3f-a904-e9349f5ecea9

 

La crosse rappelle que Bâle était une ville épiscopale ; mais la crosse devint noire à la Réforme.

"L'introduction du basilic, monstre fabuleux mi-coq, mi-serpent, parmi les tenants héraldiques utilisés sur les blasons de Bâle, comme l'ange, le lion, l'homme sauvage, est due à la prolifération vers la fin du Moyen Age de légendes sur la fondation de la ville, où il était question de cet animal. L'artiste de Bâle, non connu, qui a créé ce vitrail, a réussi à représenter ces monstres de façon frappante. On craignait leur regard mortel et le venin sorti de leur bec. Les basilics, tout comme l'écusson de la ville, soutiennent la bannière d'honneur octroyée en 1512 à chaque membre de la Confédération par le pape Jules II en signe de gratitude pour leur conquête de Pavie. La bannière de Jules frangée d'or porte en haut dans le coin gauche une représentation de l'Annonciation. Les personnages et animaux représentés sur les écoinçons se réfèrent à la légende de la fondation de Bâle: un homme armé tend un miroir au basilic afin que le monstre succombe à son propre regard meurtrier." https://www.hmb.ch/fr/musees/objets-de-la-collection/vue-simple/s/vitrail-des-armoiries-de-la-ville-de-bale/

Le basilic tire son nom du grec ancien basiliscon "petit roi", ce qui n'est pas sans rapport avec le nom Basilea utilisé par Ammian Marcellin pour désigner Bâle.

Les couleurs des verres sont très belles, le corps des animaux est un bleu clair, partiellement gravé, puis peint au jaune pour obtenir par endroit du verre. Les pustules sont sans doute gravées à la molette. Fond violet damassé.

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On comparera cette verrière à celle du musée historique de Bâle :

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Musée historique de Bâle.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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La fondation légendaire  de la ville de Berne. 1512.

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Ce panneau rectangulaire de 63 cm de haut sur 45 cm de large en verres colorés et verres transparents,  peints à la grisaille  représente la fondation légendaire de Berne (Suisse), avec Berthold V de Zaehringen au pied de l'ours emblématique de la ville, un tronc issant de sa poitrine, exactement comme Jessé dans les Arbres de la généalogie du Christ. Mais à la place des rois de Juda, les branches portent ici  les armoiries des villes et bailliages du canton de Berne. Près du duc sont figurées non pas les armoiries de la maison de Zähringen d'or à l'aigle éployée de gueules, mais celles de gueules au lion d'or.

Il aurait nommé la ville en 1191  d'après le nom de l'ours (Bär en allemand) qu'il aurait tué dans les forêts voisines. C'est cet ours qui est figuré, tenant une hallebarde en main droite et entourant le tronc de l'Arbre, comme s'il était co-fondateur de la ville. En contre-point, à droite, c'est la ville qui est peinte avec ses remparts et ses tours. Le fondateur est entouré d'un ruisseau, en rappel du ménadre de l'Aar où est installé la ville.

 

Les armoiries de Berne sont les premières à droite et à gauche : De gueules à la bande d'or chargée d'un ours passant de sable [armé, lampassé et vilené de gueules].

De nombreuses armoiries sont en verre rouge doublé et gravé (dont la couleur est poncé à l'émeri ou à la molette, le verre blanc étant éventuellement peint au jaune d'argent).

 

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription.

Elle fait, sur deux lignes, le tour du faux cadre en plein cintre et débute par HERZOG BERCKDALD VON ZERINGEN. Elle s'achève par la date de 1512.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Monogramme HF de Hans Funk, peintre-verrier.

Le monogramme HF placé tout en bas est interprété comme celui de Hans Funk, de Munich.

"vers 1470 à Zurich, fin 1539 à Zurich, de Zurich. Fils de Hans, vitrier et peintre sur verre. Frère d'Ulrich . ​1) Madlen Gasser, 2) Anna Lustorfer. Peintre sur verre établi à Berne vers 1500, grand sautier dès 1512, membre du Grand Conseil dès 1519, Funk fut banni de la ville en 1539 pour avoir tué un confrère. Son œuvre, influencée par Nicolas Manuel, atteste qu'il fut l'un des premiers peintres sur verre suisses de son époque. Il employait vraisemblablement plusieurs collaborateurs et comptait parmi sa clientèle les conseils de Berne, de Fribourg et de Bâle, des dignitaires ecclésiastiques, ainsi que des familles patriciennes de Suisse et de l'étranger. Plusieurs de ses vitraux existent encore, dont celui de Berne à l'hôtel de ville de Mulhouse (1512), ceux de l'abbaye de Wettingen (1522) et des vitraux héraldiques à l'hôtel de ville de Lausanne (vers 1528). "Dictionnaire historique de la Suisse

https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/018308/2018-01-11/

 

 

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Verrière héraldique de "Heinrich Rilsler Burgermeister zum Mülhausen anno 1639".

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Ce sont les mêmes armoiries déjà présentes sur le blason de Jérémie Risler sur la carte de 1666.

Heinrich Risler fut effectivement bourgmestre de 1634 à 1643.

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Heinrich RISLER le jeune est né le 10 août 1589 à Mulhouse. Il est décédé le 15 novembre 1643 à Mulhouse d'apoplexie. Heinrich a épousé Catharina HARTMANN le 20 juillet 1612 à Mulhouse.
Heinrich était mercier, drapier à Mulhouse. Il était admis à la tribu des Tailleurs le 23 août 1612 à Mulhouse. Il était admis à la tribu des Vignerons le 24 janvier 1613 à Mulhouse. Il était reçu arbalétrier en 1617 à Mulhouse. Il était admis à la tribu des Bouchers le 5 février 1617 à Mulhouse. Il y était zunftmestre en 1625 , conseiller en 1626 et bourgmestre entre 1634 - 1643 .

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Dans une composition marquée par la Renaissance italienne, les armoiries sont placées dans une architecture factice ménageant deux niches  pour deux vertus cardinales, la Justice et la Prudence. Ces niches reposent sur des consoles décorées de scènes mythologiques ou romaines d'une finesse d'exécution remarquable.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Verrière héraldique de "Jacob Heinrich Petri Burgermeister zuo Mülhausen IV anno 1639".

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Ce panneau est de la même veine que le précédent, et est placé sur la même fenêtre. Les armoiries déjà examinées de Jacob Heinrich Petri sont encadrées par les vertus de la Justice et de la Charité (une des trois  vertus théologales). En bas à gauche Moïse brise les tables de la Loi. Puis le Bon Samaritain et le Jugement de Salomon.

Ce panneau de 57 cm sur 46cm  aux armes du bourgmestre de Mulhouse Jacob Heinrich Petri, daté de 1639 est attribué à Jean Zetter, peintre verrier de Mulhouse qui travailla pour l'hôtel de ville à cette date ; il pourrait appartenir au mobilier d'origine. Il est peint à l'émail. Très bonne conservation. Quelques plombs de casse. 

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-no2/eff84c4f-a75e-414e-9d29-a1043eb2578f

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Verrière héraldique de trois notables de Mulhouse en 1599.

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 Bâtiment antérieur deuxième étage : verrières pièce nord, côté ouest. Panneau de 47 cm su 43 cm.

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-no3/b18b5aa6-dd69-4a41-b876-cd52190a1133

Il y a trois blasons correspondant à trois inscriptions. L'ensemble est présenté par deux lansquenets aux chausses mi-parti et porteurs de hallebarde.

-L'inscription indique en haut SIMON ANDREAS GRÜNEUS DES RATHS ZU MILHAUSEN 1599, inscription qui correspond au blason d'azur au pal d'or chargé d'un serpent ondoyant en pal du premier. Le cimier porte  en pal deux serpents s adossés les queues entrelacées.

-L'inscription en bas à gauche indique CLAUS HOFFER DIESER ZEIT SCHAFFNERIM BFRUNDKAUSZ ZU MILHAUSEN. 1599.  Claus, ou Niclaus, correspond à Nicolas. Le blason a été décrit par Meininger. "Celles de Nicolas Hofer, qui devint bourgmestre en 1626, n'y sont pas celles que lui attribue, en 1642, Pétri, son successeur direct dans cette charge, en 1633. Ce sont encore les anciennes, dans leur forme primitive, portant : Trois coupeaux de sinople, celui du milieu sommé d'un 4 contourné et croiseté de sable. Cimier : un buste d'homme issant, habillé d'or et de sable, au bonnet albanais d'or retroussé de sable, tenant dans chaque main des roses de gueules tigées et feuillées de sinople. Lambrequins : de sable et d'or. Le nouveau blason de Nicolas Hofer est : Parti d'argent et de gueules, à un homme d'armes revêtu de son armure et coiffé d'un heaume, ayant un manteau de gueules jeté sur l'épaule dextre et dans la main dextre une massue d'or."

-L'inscription en bas à droite indique CASPAR BURCKHARDT DEISER ZEIT SCHAFFNER IM SPITAL ZU MILHAUSEN. Les armoiries montrent une tour dont l'entrée est munie de herse, sommée d'une étoile, sur fond bleu et jaune. Le cimier reprend la tour sommée d'une étoile

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E. Meininger décrit un dessin préparatoire :

"Il existe au Musée un dessin à la plume d'un vitrail de 1599, dû à Josse Murer, de Zurich, sur lequel figurent trois armoiries : Simon-André Grynaeus, conseiller, Nicolas Hofer, économe de l'hospice, et Gaspard Burckhardt, économe de l'hôpital."

Nous apprenons ainsi le nom de l'auteur du vitrail, Josse Maurer, d'une famille de peintres-verriers de Zurich (Josias, Christophe et Josias junior).  Il faudrait peut-être rechercher leur monogramme, mais je ne découvre que la mention "Louis Herion, Zürich", qui a créé de toute pièce cette verrière sur le dessin de Josse Murer. En effet, "le comité du Musée historique avait demandé en 1911 au maître verrier Louis Hérion de Zürich de préparer un devis pour l'exécution d'un vitrail d'après un carton de 1599 appartenant au musée ; le maître verrier l'a exécuté sans attendre la commande définitive" 

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http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr4219866801952xa/20f14057-57d6-4a7a-be1e-b326bee86c4c

1°) Simon Andreas Grynaeus est le fils du pasteur  Theophilius Grynaeus (1534-1583). Il est né en 1565, s'est marié en 1589  avec Barbara Schoen (1566-1591), puis avec Chrischona Finck, puis  avec Catharina Hartmann (1586-1629). Il est décédé de la peste vers 1611.

Il a été conseiller de Mulhouse, comme nous le voyons, en 1599.

2°) Nicolas Hofer

Les généalogistes indiquent un Claus Hofer 1566-1633 qui fut "hôtelier du Cerf". Il épousa en 1588 Anne TILGER (1564-1615) et en 1615 Vérène FRIES (ca 1560-1643).  https://gw.geneanet.org/seb2067?n=hofer&oc=&p=claus

Il fut bourgmestre de 1626 à 1630. Ernest Meininger reproduit ses armoiries dans sa planche II .

3°) Caspar Burckhardt

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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L'encadrement architectural représente l'entrée d'un palais dont les marches d'accès sont  gardées par les deux lansquenets, tandis que des colonnades cannelées forment la base d'une voûte aux volutes généreuses. L'architrave est décorée de deux panneaux. 

En haut à gauche, l'inscription Horatius Cocles nous permet d'identifier le héros légendaire romain Horace Coclès (le borgne) franchissant à cheval un brasier. Il est donné en exemple de bravoure pour avoir défendu le pont Sublicius donnant accès à Rome contre les étrusques du roi Porsenna.

En haut à droite, c'est Mucius Scaevola "le gaucher", autre héros romain de la même guerre contre Porsenna, qui se fait brûler la main dans le camp étrusque.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire avec les  armoiries de Hans Geiss et inscription datée de 1603.

 

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http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-vitrail-suisse-no9/79bca9f6-fba5-472d-9b91-79b244ec5a88

Ce vitrail suisse mesure 38 cm sur 27 ; il est peint à l'émail. Un calvaire est peint dans un encadrement architectural  où le niches sont occupées par des putti sonnant dans une trompe. Le registre supérieur montre entre deux masques de profil une Nativité et une Annonce aux bergers.

Dans le registre inférieur centré par des armoiries, un homme est agenouillé, à gauche, tandis que le texte de sa prière est inscrit dans le cartouche de droite.

L'identification des armoiries de gueules et d'argent sur des coupeaux de sinople, et dont le cimier est un personnage vêtu de jaune tenant deux serpents, est Hans Geiss.

Ma tentative de déchiffrement du texte est bien sûr absurde mais montre le découpage par des numéros, comme des versets : Die sibi 1–ort Christi IHS Vatter der zwei jne dan Sie voissenvhe muss sie thii 2 warlich sag ich dir heie roirstu Bei mir sum rendeisz sein 3 zweig sie dem muter sondzu Johanem semen je noe sibe dem Sohn 4mein o mein soll waru halfu mein versonen 5 stich diritet 6 evift du caro 7 Vatter in demeherif sefic ich memen seiset . Hardtz tem met 9 zpies--

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La verrière est en mauvais état : aucune pièce n'est remplacée, les verres fendus et plombs de casse affectent la scène centrale (le commanditaire) ; et la peinture est  altérée.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Verrière aux armes de Hans Geiser.

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-vitrail-suisse-no8/757b1935-70a5-42af-ad51-ece4b626cf5d

Ce panneau rassemble des fragments du 17e siècle, et une cive armoriée moderne en partie supérieure (copie d'un type répandu au 17e siècle) ainsi qu'un verre incolore de complément moderne. Il mesure 33 cm sur 35.

Du coté droit, une inscription énonce : Hans geiser des grichts zü Langenthal und Maria Risser  sin Liebegman.

Langenthal est une commune suisse du canton de Berne. Les généalogistes décrivent bien un ou plusieurs Hans GEISER, mais dont l'épouse n'est pas Maria RISSER.

L'inscription domine un écu de gueules à trois coupeaux de sinoples et au bouc dressé.

Le registre inférieur montre une femme offrant à boire à un cavalier. La femme au tablier blanc et bleu tient une miche de main contre elle. A sa ceinture sont attachés une gourde et un couteau. L'homme, dans une guirlande (ou chapeau de triomphe), porte un uniforme. Le fond est damassé.

Plus à gauche, une femme lève un verre et tient un broc.

En haut à gauche, un cavalier chasse, fusil à la main, tandis que trois sangliers le dominent.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Verrière aux armes de Haussmaser, meunier, et de son cousin Wanermacher, bourgeois de Thun (Suisse) daté de 1650.

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http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-vitrail-suisse-no16/cf9a8f8a-4243-4d4a-85d3-9c8ac9a96225

Ce vitrail suisse peint à l'émail sur verre est un panneau de 27 cm sur 18, ou, avec encadrement de verres modernes, de 36 cm sur 25. Il a été remonté dans une fenêtre du coté est, à gauche, dans les combles du bâtiment de la chancellerie.

Je donne de l'inscription supérieur la lecture suivante :

"Man sagt  mir vil von  Sonn und mond, vom lowen und vom Scorpion. So will ich doch von den Zeichen die Jungfraun mir allein gefallen."

Elle a été traduite ainsi : ON ME PARLE DE LA LUNE, DU SOLEIL, DU LION ET DU SCORPION... SEUL LE SIGNE DE LA VIERGE SAURAIT ME PLAIRE.

Puis vient une chasse au cerf, en grisaille et jaune d'argent.

La scène principale est consacrée à un astronome, tenant une sphère armillaire et qui est interrogé par un homme ; lequel (son père ? son prétendant ?) désigne de la main une jeune femme, qui tient un feuillet (ou un gant). L'inscription supérieure est donc à attribuer à cette jeune femme.

Au registre inférieur, nous trouvons deux blasons, d'azur à la roue de moulin d'or, et d'azur à trois outils d'or.

L'inscription partiellement effacé les attribue au meunier  Haussmaser  (ou Hautsraser) der muller et à son collègue Wanermacher , Burcken---- 

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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Panneau aux armes de Hans Hartmann, bourgmestre de Mulhouse, daté de 1585.

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Nous retrouvons le motif central d'une femme offrant à boire (dans une haute chope) à un lansquenet qui tient une hallebarde, et nous retrouvons les caractéristiques de la tenue de ses soldats suisses, avec les couleurs dépareillées des manches et des jambes, les aiguillettes à gland resserrant la taille, ou le bonnet à plumes. Le costume de la femme qui semble 'un rang élevé, est tout aussi intéressant. Un petit sac et une trousse d'accessoires (ou de clefs ?) est suspendu à sa taille par une longue chaîne. C'est elle qui a accès au cellier.

Le décor architectural est Renaissance, avec les masques et ses cuirs à enroulement, cuir qui se retrouve sur le cartouche inférieur. La date de 1585 les rend parfaitement contemporains de ceux qui ornent la chapelle du château de Kerjean en Bretagne, et témoigne de l'influence des ornemanistes de l'école de Fontainebleau.

Le blason de gueules au triangle d'azur chargé d'une fleur-de-lis d'or (ou, d'azur à une fleur-de-lis d'or chappé-ployé de gueules)  porte les armes de Hans Hartmann, bourgmestre de 1585 à 1602. Voir la planche II de E. Meininger.

Le registre supérieur montre, sur un verre transparent peint à la grisaille et sanguine, un cavalier et un paysan conduisant un troupeau de porcs.

L'inscription est celle-ci HANS HARTMANN VON MULLHAUSEN BURGMEISTER 1585.

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Ce panneau de 42 cm sur 29 cm en verre transparent et verre coloré (verre rouge gravé) est en très bon état de conservation . Il est placé dans une fenêtre du coté est, à gauche, dans les combles du bâtiment de la chancellerie

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/verriere-heraldique-vitrail-suisse-no11/97f20f71-6997-4fb6-a7da-5b7ea83a8c94

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Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée historique de Mulhouse. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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BERNIER (Isabelle),2008, Mulhouse à l’aube du xviiie siècle p. 129-39, in Négoge et industrie à Mulhouse, © Presses universitaires du Midi, Toulouse 2008

https://books.openedition.org/pumi/34666

https://hal-mnhn.archives-ouvertes.fr/tel-01102781/document

—LISTE DES BOURGMESTRES

http://www.republique-de-mulhouse.net/bourgmestres.htm

— POP-CULTURE.GOUV

Inventaire général 1992 - Scheurer Marie-Philippe, Gatouillat Françoise, Decrock Bruno

L'INVENTAIRE DU PATRIMOINE EN ALSACE

http://inventaire-strasbourg.grandest.fr/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=verri%C3%A8re+h%C3%A9raldique&type=

 

— HÉROLD (Michel), GATOUILAT ( ‎Françoise ), 1994, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace. Éditions du Centre national de la Recherche scientifique, 1994 - 328 pages

— MEININGER (Ernest), 1911, Les anciennes armoiries bourgeoises de Mulhouse 

https://archive.org/details/lesanciennesarmo00mein

 

 

 

— SCHOENHAUPF (Louis), Meininger Ernest, 1892, L'Hôtel de ville de Mulhouse.

 

— WARTMANN (Wilhem.), 1908, Les Vitraux Suisses au Musée du Louvre. Catalogue critique et raisonné précédé d'une Introduction historique.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64675066.texteImage

Dans sa traduction singulièrement amplifiée de la Pantagrueline Prognostication, Fischart, l'imitateur ingénieux de Rabelais, prédit, pour l'an de grâce 1574, une abondance d'eau à Venise, à Strasbourg, à Constance, à Reichenau et à Lindau, une abondance de pommes de pins dans la Forêt-Noire, de lions en Libye, de crocodiles dans le Nil, de neiges sur les Alpes, de chouettes à Athènes, de marbres à Gênes, de baleines dans la mer arctique, de flatteurs dans les cours, de marchands à Anvers, à Lyon, à Nuremberg et à Venise, de craie en Champagne, de « junkers» en Allemagne, d'évêques en Italie, et de vitraux peints et de peintres-verriers en Suisse (Joh. FISCHART, Aller Praktik Grossmutter, réimpression de la rédaction de 1574 (d'après l'édition de 1623),  ).

 

A partir de 1550, on rencontre les premiers « émaux », soit les couleurs vitrifiables, le bleu d'abord, puis le violet, et, seulement après 1600, le vert. En même temps que l'émail bleu, apparaît la grisaille brun clair et la grisaille rouge, employées pour les carnations, pour les cheveux et dans
les paysages. Pendant longtemps, on ne fit de ces nouvelles ressources qu'un usage très modéré. On
n'employait qu'un émail bleu très pur, d'une intensité à peine inférieure à celle du bleu doublé, et
cela surtout pour de petites surfaces aux contours compliqués, trop difficiles à obtenir avec l'ancienne méthode. Les peintres-verriers suisses continuaient en général à se servir des tons vifs et vigoureux des verres teints dans la masse, à une époque où, ailleurs, on était déjà sur le point d'abandonner les émaux pour ne travailler plus qu'avec la grisaille et le jaune d'argent. Lorsqu'au XVIIe siècle l'émail vert commençait à remplacer plus souvent le vert résultant de la combinaison du jaune d'argent et du bleu, ce ne fut un événement ni très important, ni désastreux pour la qualité des vitraux.


 

Le peintre-verrier français emploie, même pour les sujets de dimensions moyennes et restreintes, la technique en usage pour les grands panneaux. Les chairs, le modelé et les fonds, présentent tous une surface grenée, obtenue par le « frappage » au moyen de la brosse, de l'ébouriffoir ou du putois, tandis que dans les vitraux suisses on ne trouve que des teintes unies, étendues sur le verre au moyen du blaireau.

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

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