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8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 15:59

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Saint Guénolé, fondateur de l'abbaye de Landévennec, était l'un des trois de fils de sainte Gwen et de saint Fragan. Au  Vème siècle en Bretagne., ils auraient débarqué, venant probablement du pays de Galles,  dans la baie de Saint-Brieuc pour se fixer à Ploufragan (Côtes d’Armor).

Guénolé,  vers 470, est confié encore enfant à saint Budoc pour être formé dans l’ermitage de celui-ci, situé sur l’île Lavret, dans l’archipel de Bréhat. Vers 485, il manifeste le désir de se rendre en Irlande pour vénérer les restes de saint Patrick qui vient de mourir, mais l’apôtre lui apparaît en songe pour lui indiquer qu’il est préférable de rester en Armorique pour y fonder une abbaye. Avec onze autres disciples de saint Budoc, il s’établit dans une autre île appelée Tibidy,. Au bout de trois ans, en 490, il fonde une nouvelle abbaye à Landévennec qui devient le centre religieux de
la Bretagne de l’ouest. Il y meurt en 532. 

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I. LE BUSTE RELIQUAIRE EN ARGENT (XVe siècle).

Orfèvre inconnu, Léon (?), milieu du XVe siècle. Buste-reliquaire en argent repoussé en partie doré, au décor ciselé et gravé, de 21 cm de haut, 18 cm de long et 11,5 cm de large. Poids 600 g. Classement M.H. Le 2 avril 1982. (Y-P. Castel)

 

Il provient de l'église paroissiale de Saint-Frégant et serait selon Castel (cf. infra) le reliquaire, non pas de Saint Guénolé, mais de sont père Fracan. Pourtant, il est présenté dans le musée de Landévennec comme "buste-reliquaire de saint Guénolé.

Le buste-reliquaire de saint Guénolé proprement dit est conservé à Locquénolé, avec un bras-reliquaire. Les deux bustes de Fragan et de Guénolé sont très comparables, et proviennent du même atelier anonyme.

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Buste-reliquaire de saint Guénolé, trésor de l'église de Locquénolé, copyright Castel/APIB 1994

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Description.

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Le visage est ovale avec un crâne tonsuré et une grande largeur bi-auriculaire, puis un triangle dont la pointe s'adoucit sur un menton rond. Le front exceptionnellement large témoigne de la force intellectuelle et spirituelle du saint.

La forme losangique des yeux est immédiatement remarquée, centrée par le cercle double de la pupille. Ces losanges s'inscrivent dans l'amande oculaire très saillante sous la ligne en T de la cavité orbitaire, ce qui contribue à l'impression très forte du regard, qui n'est ni doux ni sévère, mais grave et profond comme s'il s'adressait avec force au spectateur.

La ligne fine des sourcils vient doubler  d'un trait fin les arcs presque plats des orbites, arcs dont la coalescence vient dessiner la ligne du nez. La tige étroite, à peine pyramidale de celui-ci s'épanouit ensuite en les deux mamelons des narines.

La bouche aux lèvres presque absentes est fermée, rétive à la parole. Un léger pointillé marque l'existence d'une courte barbe, qui remonte sur les joues.

Le premier abbé de Landévennec porte une chemise (est-ce un amict ?) remontant sur le cou avant de s'évaser en une courte fente : le V réellement graphique qu'il forme répond par symétrie à la ligne du nez.

La tunique qui recouvre cette chemise s'ouvre en un V très évasé, et tandis que les épaules sont lisses, une ornementation de feuilles et fleurs à cinq pétales occupe la partie médiane, un peu comme une étole.

Le plateau du reliquaire est orné de deux rangs perlées.

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Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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La vue de profil permet au visiteur de remarquer la forme des oreilles dont le contour dessine un G fermé. Dix rangs de hachures  mangent les mandibules en guise de barbe très taillée.

Surtout, cette vue lui permet de satisfaire sa curiosité  concernant cet anneau du sommet du vertex : qu'est-ce que c'est ?

Ce n'est pas un accessoire capillaire, ou une coiffure insolite, mais c'est la boite contenant la relique. En se haussant du col, on parvient à voir le couvercle en verre, et un fragment certainement authentique à l'intérieur.

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Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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L'analyse de l'expert :

"Saint-Frégant, devenue paroisse en 1971, était auparavant une simple trève de Guissény. Fracan, le saint éponyme du lieu, fondateur de l'abbaye de Landévennec, mieux connu que son père, et d'ailleurs choisi, conjointement avec saint Louis, comme patron de l'église paroissiale. De son oncle Conan Meriadec, Fracan aurait reçu le gouvernement des comtès de Léon et de Cornouaille, et il se serait illustré à Guissény dans une bataille contre les pirates.

On peut supposer, en l'absence d'autres preuves, que le buste en argent conservé à Saint-Frégant abrite une relique de son crâne, visible à travers la lunette circulaire montée en bâte d'un fort relief au sommet de la tête. Le galon qui orne celle-ci comporte des rinceaux et un blason à fond lisse dont la forme dissymétrique est sans doute l'indice d'une réfection.

L'ouvrage, soigné dans ses assemblages, traduit, par ailleurs, un savoir-faire artisanal, perceptible dans la stylisation des formes, — visage évasé, oreilles collées — et des éléments anatomiques — yeux aux pupilles ciselées s'inscrivant dans un losange très accusé, nez traité à l'équerre, bouche d'un trait repoussé incertain, sourcils, enfin, soulignés d'un trait continu ciselé — . Les rinceaux qui ornent la chasuble, élégamment dessinés sur un fond mati sont, néanmoins, d'une technique rapide et peu refouillée.

Perpétuant modestement, au niveau local, les formules du XIVe siècle, l'œuvre présente des analogies de composition et de technique si évidentes avec le buste conservé à Locquénolé qu'il est vraisemblable de voir en ces deux pièces les produits d'un même atelier actif vers le milieu du Xve siècle. Ces analogies donnent également à penser que le buste de Saint-Frégant pouvait être, à l'origine, et comme celui de Locquénolé, porté par quatre pieds en forme de lions, tous disparus." Yves-Pascal Castel, Les orfèvres de Basse Bretagne, APIB - Les Cahiers du Patrimoine, 1994, p.227.

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II. LES STATUES EN BOIS PRÉSENTÉES EN VITRINE.

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Une grande vitrine en angle accueille le visiteur. Elle contient 5 statues provenant de 5 sanctuaires du Finistère dédiés à saint Guénolé.

 

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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1. Saint Gwénollé. Bois polychrome, XVe siècle, provenant de Kergloff.

Il est représenté avec une robe verte recouverte sur les épaules par un capuchon noir couvrant la tête. Il tient un livre (la Règle de son monastère) et un bâton terminé par une boule (le bâton pastoral d'Abbé) dont la hampe est brisée. Ses pieds sont nus.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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2. Saint Gwénnolé en habit  mauriste. Bois polychrome, XVIIIe siècle.

Il porte la tonsure en couronne. Malgré l'uniformité de la couleur blanche, trois pièces de vêtements doivent être distinguées : une tunique ou robe (visible aux avant-bras),   la coule à larges manches, et le scapulaire (blanc ourlé d'or) recouvrant la tête et descendant en pan rectangulaire devant (et en règle derrière) le tronc. Je ne parviens pas à trouver une description satisfaisante de l'habit des mauristes afin de mieux assurer mon texte.

C'est en 1628 que l'abbaye de Landévennec a été rattachée à la Congrégation bénédictine de Saint-Maur (comme de nombreuses abbayes bretonnes à Rennes en 1627, Redon,  Léhon et Le Tronchet en 1628, Saint-Mathieu de Fine-Terre en 1655,  etc)

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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3. Saint Gwénnolé, bois polychrome, XVe siècle.

Le saint, tonsuré en couronne, porte un surplis (à galon doré) et une chasuble verte à revers rouge et tient un livre. Il est déhanché et penché en avant.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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4. Saint Gwénnolé, bois polychrome, XVIIe siècle, provenant de l'église  Saint-Guénolé de l'Île de Sein.

Il porte une chape rouge et or  à fermail et orfrois sur un court surplis à dentelles et une étole, au dessus d'une robe sombre. La crosse qu'il tenait est perdue.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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5. Saint Gwénnolé. Bois polychrome, XVe siècle (?).

Le saint, tonsuré, porte une aube et une chasuble, il tient un livre, tandis que son bâton pastoral a disparu.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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LA STATUE DE SAINTE GWEN. ALLAITANT SES TROIS FILS SAINTS VENEC,  GUÉNOLÉ ET JACUT.

Moulage de l'original présent dans la chapelle Saint-Venec à Briec.

Voir :  http://www.lavieb-aile.com/article-vierges-allaitantes-v-saint-venec-a-briec-sainte-gwen-aux-trois-mamelles-trois-mamelles-et-ses-f-99959493.html

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Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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IV. Saint Gwénnolé. LA STATUE DE PROCESSION DE L'ABBAYE MODERNE.

 

Bois polychrome. Date ?

Voir : 

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-pardon-de-saint-guenole-a-l-abbaye-de-landevennec-le-1er-mai.prosesion-ha-gousperou.html

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Statue de  saint Guénolé, abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Statue de saint Guénolé, abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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V. LA STATUE DE KERSANTON VERS 1500-20.

 

Voir description que je reprends ici :

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-pardon-de-saint-guenole-a-l-abbaye-de-landevennec-le-1er-mai.prosesion-ha-gousperou.html

Matériau :  kersantite (roche magmatique au très beau grain extraite en rade de Brest près de l'Hôpital-Camfrout depuis le XVe siècle). Louis Chauris indique qu'au cours de son histoire, l'abbaye a fait appel aux trois principaux types (faciès) de kersanton : gris à grain moyen — église romane—, noir à gros grain blason au griffon d'Henri de Morillon abbé de 1425 à 1442 —  et noir à grain fin, comme pour ce saint Guénolé, mais aussi pour le gisant de Jehan du Vieux-Chastel, dans la même variété. 

Elle a été commandée par Jehan du Vieux-Chastel, dernier abbé régulier de Landévennec de 1496 à 1522 et restaurateur de plusieurs monastères relevant de l'abbaye. 

La crosse est brisée (sauf l'implantation), mais l'Abbé porte la mitre à fanons, les chirothèques, les anneaux (chaque doigt long de chaque main porte une bague, alternativement sur la phalange ou sur la phalangine), la chape à orfrois, tandis qu'il tient le livre ouvert de la Règle.

À la base sont sculptées les armoiries fascées d'or et de gueules à six pièces de la famille  du Vieux-Chastel, avec la crosse propre à l'abbé, mais aussi des sortes d'étoiles qui sont des hermines . Car ces armes sont :

 

" ... 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4.3.2.1. « Ses armes se voient, dit Missirien, en toutes les vitres de l'église et du couvent, et sa tombe est élevée en belle pierre, en la chapelle, du costé de l'Evangile, hors du choeur ; on montre encore de vieux ornements de draps d'or qu'il avait donnés, et un très grand et très riche calice d'argent vermeil doré ». Il restaura, nous dit Dom Mars, plusieurs des prieurés du monastère, enrichit son église de chapelles, le choeur de stalles, et la sacristie de divers ornements et peintures. Il mourut le 19 Octobre 1522, laissant 11 livres à la chambrerie du monastère, et fut enterré devant l'autel qu'il avait érigé en l'honneur de sainte Barbe, et qui, au XVIIème siècle, était dédié à Notre-Dame. Ce fut le dernier Abbé régulier. Il dut faire restaurer la maison des Abbés, à Quimper, car on a trouvé, dernièrement, en démolissant la vieille aile du couvent des Dames Ursulines, un linteau de cheminée portant ses armes."

On peut voir le gisant de cet Abbé au Musée de Landévennec.

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-gisant-de-jehan-du-vieux-chastel-abbe-de-landevennec.html

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L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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ANNEXE. LES HABITS MONASTIQUES.

(présentés au Musée)

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Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.
Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.

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"Le vêtement du moine comporte la tunique et la coule, coule d'étoffe épaisse en hiver, de drap lisse ou élimé en été ; en outre, un scapulaire de travail et, comme chaussures, des bas et des souliers."

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Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.
Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal), 1994,  Les orfèvres de basse Bretagne , [Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Région de Bretagne] ; Yves-Pascal Castel, Denise Dufief-Moirez, Jean-Jacques Rioult... [et al.] ; avec la collab. de Jacques Berroyer, Stéphane Caroff, Colette Dréan ; photogr., Guy Artur, Norbert Lambart , Rennes , APIB [Association pour l'Inventaire de Bretagne], 1994 .-439 p.-XVI f. de pl. en coul. : ill., couv. ill. en coul. ; 28 cm 

— Article Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gu%C3%A9nol%C3%A9_de_Land%C3%A9vennec

— Eglise Saint-Guénolé à Locquénolé (Finistère) :

Le bras reliquaire (H. 38 cm, en argent sur âme de bois) de saint Guénolé date du XVème siècle : on y trouve, ciselés, de larges motifs végétaux.

Le buste reliquaire (H. 0,23 m, en argent) de saint Guénolé date du XVème siècle : "Quatre petits lions couchés constituent les pieds qui portent le buste, dont le vêtement est ciselé de feuilles de chêne et de feuilles découpées. Sur le haut de la tête, qui porte la tonsure monastique, une lunette de cristal permet de voir la relique, qui est un morceau de boîte crânienne. Sous la plaque de la base une inscription tracée à la pointe : Yves Rivoalen 1697".

http://locquenolepatrimoine.unblog.fr/leglise/le-tresor-de-leglise-2/

— Chapelle Saint-Guénolé (1696) à Loperec. Statue en bois, XVIe

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-de-saint-guenole/e0aa4183-f15e-4f6b-8996-f4f8ae2235dd

Fontaine Saint-Guénolé (1658) à Kervent, près de la chapelle supra, Lopérec

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/fontaine-saint-guenole-kervent-loperec/f5242e53-274b-4b28-8764-9636d4771f3a

Saint-Hernin. Statue en bois, XVIIe

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-saint-guenole/ddd1cce6-a2ac-4f48-a784-5292979655cb

Chapelle Saint-Guénolé, Tonquédec (22) :  statue ancienne en bois polychrome de saint Guénolé en habit mauriste, tenant une crosse dans la main droite (18e siècle)

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-guenole-tonquedec/1627318b-af92-4c1e-bd6d-dbfc3cedbd76

Chapelle Saint-Guénolé à Locunolé, Quistinic : statue de procession, bois, XVIIe.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-de-procession-saint-guenole/35ed33ef-f1c5-4604-950b-b8d82c5cd666

Eglise Locunolé à Quistinic. 

 

Chapelle Saint-Guénolé  à Gulvain (Edern). Pas de statue. Un écu aux armes d´un abbé Tanguy de Landévennec a été incorporé au chevet

Eglise Locunolé à Quistinic. Locunolé (lieu consacré à Guénolé), dépendait au 11e siècle de l´abbaye de Landévennec et faisait partie d´une ancienne paroisse qui couvrait les territoires actuels de Tréméven, Querrien et Saint-Thurien. Ancien prieuré, Locunolé devient paroisse du diocèse de Cornouaille en 1667. 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-guenole-locunole/1c62cc7b-de8d-4399-abf4-ca3009931178

Eglise saint-Guénolé (Ile de Sein)

Chapelle Saint-Guénolé à Trévou-Tréguignec

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-guenole-route-de-treguier-chemin-de-cadoret-trevou-treguignec/cdf4355d-54b3-41da-bba9-d41f1d027f78

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Published by jean-yves cordier
8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 13:17

Les deux crossettes nord et sud (pierre de Logonna, 1693 ?)  de l'église de Landévennec : la sirène et l'ange. 

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Voir aussi sur Landévennec :

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Cet article appartient à une étude des crossettes (pierres d'amortissement) sculptées figuratives du Finistère  destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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Enfin, une autre série d'articles s'intéresse au thème développé dans la thèse d'Iriko Amemiya, celui de la "femme semi-humaine", Vierge ou Démone.

 

 

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Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Il s'agit des deux crossettes figuratives des angles nord-ouest et sud-est de l'édifice, qui sont les seules crossettes de l'église. Bien qu'opposées dans leur  orientation (elles se tournent le dos), elles forment un couple stylistique et thématique, celui de l'ange et de la sirène, ou encore de la femme-oiseau et de la femme-poisson.

— auteur : inconnu.

— Matériau : microdiorite quartzique ("pierre jaune de Logonna"). 

"Le célèbre microgranite de Logonna, extrait depuis des siècles dans les perrières du Roz en bordure d'un diverticule de la rade, a fourni à l'église, non seulement de superbes pierres de taille, mais aussi des éléments aptes à la sculpture comme l'attestent les curieuses têtes des crochets de la flèche. cette roche à grains fi-moyen est immédiatement identifiable par sa teinte jaunâtre, presque blonde, comme renforcée par de nombreux cernes subconcentriques brunâtres d'hydroxyde de fer. La multiplicité des petites cavités qui lui confèrent un aspect "troué" est due à la disparition par érosion météorique des feldspaths phyllitisés ; mais cette altération toute superficielle n'altère en rien la solidité de la pierre.

L'âge d'or de la pierre de Logonna correspond aux XVIe et XVIIe siècle. À Landévennec, elle joue un rôle essentiel dans la façade occidentale en beaux éléments bien équarris, assez régulièrement appareillés quoique les assises soient de hauteur différentes." (L. Chauris 2011)

— Datation :  XVIIe siècle (1659 ou 1693), date de l'élévation occidentale. Je me base sur la notice de Christel Douard pour l'Inventaire du patrimoine :

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-landevennec/a3d63319-2d8e-427e-b84e-2b0c7cf106e0

"Dans sa structure, l´édifice semble remonter à la fin du 15e ou au début du 16e siècle. De cette époque datent le porche sud, l´arc diaphragme séparant la nef du choeur, des vestiges de sablières de la nef, la charpente (poinçons, entraits, blochets) ainsi que quelques baies bouchées (nef, chevet). La pierre encastrée dans la partie supérieure du chevet porte la date de 1652 ainsi que les armoiries de Pierre Tanguy, abbé de Landévennec. La façade occidentale et le clocher sont érigés en 1659 et portent les mêmes armoiries que le chevet. La date de 1699 figurant sur le pignon du porche correspond à un remaniement. La sacristie a été rajoutée en 1740. Le portail monumental remonte à la seconde moitié du 17e siècle. L´ensemble a été fortement restauré à plusieurs reprises, notamment au 19e siècle et en 1969.."

Nota bene : je ne lis pas la date de 1659, mais clairement celle de 1693 sous le blason écartelé attribué à Jacques Tanguy (abbé de 1665 à 1695) de la façade occidentale. 

Si nous examinons cette façade occidentale, nous voyons que l'appareillage des pierres est renforcé au dessus de la clef de voûte de la porte, puis qu'une ligne continue de blocs rectangulaires relient les deux angles et leurs crossettes : j'y vois l'argument pour affirmer que ces crossettes appartiennent à ce pignon (et non aux élévations sud et nord).

L'élément intéressant à mes yeux, et qui n'a pas été noté jusqu'à présent, c'est que ces deux crossettes sont identiques dans leur aspect et dans leur situation au pignon occidental avec celles de l'église Saint-Budoc de Trégarvan, propriété de l'abbaye de Landévennec dès le milieu du XIe siècle. Or cette église possède d'autres points communs, puisque son pignon est également en pierre de Logonna et  que la flèche de son clocher est ornée sur ses arêtes de têtes humaines disposées comme à Landévennec. La tour du clocher de Trégarvan date de 1696, son cadran solaire de 1698 et le clocher de 1706 : ces dates se rapprochent de celle de 1693 portée sur l'élévation ouest de Landévennec.

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Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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I. LA SIRÈNE, OU FEMME-POISSON.

Iroko Amemiya la décrit en tête de ses 20 "ornements de type sirène" bretons, dont 13 en pierre (crossettes majoritairement) et 7 en bois (sablières principalement).

Les autres crossettes se trouvent à Saint-Urbain, Landerneau, Bodilis, Lampaul-Guimiliau, Pludaniel, Sizun, Kergrist-Moëlou et Vitré. Les sirènes  tiennent pour la plupart un miroir ou une pomme. On les distinguera de leurs homologues de type femme-serpent (Lannédern, Lennon, Sizun).

Description par I. Amemiya 2005 page 207 (avec un schéma):

"Crossette droite à la base des rampants du pignon ouest. 

Sirène : couchée sur le ventre, tête à gauche. Visage rond encadré d'une longue chevelure épaisse, séparée en mèches. Col rond godronné au cou. Le corps sculpté a la forme d'un poisson à écailles, en léger relief, l'extrémité est bifurique."

On regrettera que le technicien chargé de la pose du para-foudre n'ait pas été sensibilisé au respect du patrimoine.

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a) vue de profil.

Le bloc de pierre grossièrement rectangulaire est sculpté en faible relief sur sa face longue, pour représenter le corps en forme de poisson à la queue caractéristique. Le fuseau du corps est marqué d'écailles rondes. Puis, pour la partie qui vient en surplomb et qui est marquée par un rouleau en volute, l'artiste a rendu les cheveux par les lignes parallèles des mèches.

Rien n'indique le volume de la poitrine féminine (hormis le rouleau qui l'évoque habilement).

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Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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b) vue de face.

Elle est sculptée en moyen relief.

La chevelure vient former un  encadrement,  en courte coiffe au dessus du front puis en deux nattes torsadées sur le coté . Le visage très joufflu avec une bouche fine projetée en avant au dessus d'un petit menton évoque celui d'un enfant ou d'un angelot. Une sage collerette renforce cette impression.

Nous sommes donc loin de la représentation d'une démone, d'une séductrice maléfique ou d'une allégorie de la Luxure ou de la Coquetterie, ou de toute évocation d'une Ève-Lilith.

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Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019 à 19h.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019 à 19h.

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II. L'ANGE, OU FEMME-OISEAU.

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Nous retrouvons ici le bloc de pierre quadrangulaire, à l'arête soulignée par un rouleau, à la face ouest sculptée en bas-relief et à la tranche, tournée vers le sud, sculptée en moyen-relief.

C'est ici une aile triangulaire qui occupe la longueur du bloc (les plumes répondant aux écailles précédentes), et qui se poursuit par la chevelure féminine, tandis que la largeur, taillée en biais, figure un visage joufflu identique à celui de la sirène. Les cheveux sont divisés par une frange médiane, et la collerette s'inscrit en indentations pointues, comme l'anticipation de nos  Pierrot-Gourmands, mais se sont les seules différences, bien que l'exposition ensoleillée de la jeune femme rende celle-ci plus photogénique.

 

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Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Au total, la gémelléité des deux crossettes est incontestable. Chacun peut préférer voir ici le couple d'un ange (le Bien, dextre et méridional) et d'une sirène (le Mal, sénestre et septentrional), ou les deux faces de la nature féminine, tantôt oiseau, tantôt poisson, ou l'allégorie de l'ambivalence de l'âme humaine, parfois aquatique et parfois aérienne, mais nous ne pouvons dissocier les deux crossettes pour ne retenir que son aspect marin et évoquer la légende d'Ys (grande tentation des celtomanes des jours fériés) ou dénoncer la fascination des Bretons pour l'Ève maléfique.

Si on accepte de dater ces crossettes de 1693, date du blason de la façade occidentale, on conçoit que ces crossettes ne s'intègrent pas dans la continuité des crossettes du XVIe siècle, encore marqués par des thèmes médiévaux (dragons, lions, allégories du Buveur ou de la Luxure, etc.) mais qu'elles participent à un souci plus esthétique et ornemental que théologique ou populaire propre à la fin du XVIIe siècle.

De même, l'église n'est plus alors l'expression de la foi des abbés réguliers (comme Jehan du Vieux-Chastel, le dernier d'entre eux en 1522), mais est soumise aux décisions d'abbés commendataires percevant les bénéfices de l'abbaye. 

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Je préfère rêver, et sortir des sentiers battus, en imaginant un couple d'anges, l'un volant et l'autre nageant, promenant dans les airs et dans les eaux de notre inconscient leur bonne bouille débonnaire et leur sourire enfantin, et distribuant à tous de tendres bisous.

Le premier ange ichtyologique vous embrasse.

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 68-69. Version remaniée de la thèse de 1996.

— AMEMIYA (Hiroko) Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129

Résumé : Le thème principal de cette étude est de voir quel rôle la femme non-humaine - et notamment la femme qui appartient au monde maritime - a joue au japon et en Bretagne, a travers les récits relatifs à l'épouse surnaturelle. Pour la Bretagne, les recherches s'étendent également sur l'iconographie religieuse représentant l'être semi-humain telles la sirène et la femme-serpent. La région conserve dans ses chapelles de nombreuses statues des xvie et xviie siècles figurant ce type faites par des artisans locaux. L'imagination populaire s'épanouit ainsi dans la femme non-humaine de deux façons en Bretagne : dans l'expression orale et dans l'expression plastique ce qui nous offre une occasion inestimable d'étudier leur compatibilité dans leur contexte socioculturel. Les récits qui traitent le thème du mariage entre l'être humain et l'être non-humain révèlent la conception de l'univers d'une société. L'autre monde ou les êtres de l'autre monde sont en effet une notion fonctionnelle qui permet a la société de maintenir l'ordre interne par une intervention externe fictive : la suprématie du fondateur du japon s'explique par la transmission d'une puissance surnaturelle par sa mère du royaume maritime, alors qu'en Bretagne, la destruction de la cite légendaire d'Is est causée par une fille maudite née d'une fee. Le premier volume de cette étude est compose de trois parties : i. L'autre monde dans la tradition populaire au japon, ii. Récits relatifs au mariage au japon et en Bretagne, iii. Iconographie d'une femme semi-humaine. Le deuxième volume est un inventaire des différents types de représentation semi-humaine en Bretagne.

— CHAURIS (Louis), 2011, "Regards sur les pierres de l'église Notre-Dame à Landévennec", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 82-84.

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

— LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes Chapelles bretonnes.
6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 10:24

Le gisant (kersanton, v. 1522) de Jehan du Vieux-Chastel, Abbé de Landévennec (1496-1522), au Musée de Landévennec.

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Voir aussi :

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Sur les gisants, voir :

 

 

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Ce gisant du XVIe siècle est mentionné par Guy Autret de Missirien (1599-1660). Le chevalier de Fréminville l'a vu dans les ruines de l'abbaye vers 1827, "hors du chœur, du côté de l'évangile". Le chanoine Abgrall, si soucieux du patrimoine lapidaire, n'en parle pas en 1917, mais  en 1955,   Jos  le Doaré, l' éditeur de cartes postales de Châteaulin, en a laissé une photographie où la plaque du tombeau repose dans les broussailles des ruines. Il la situe alors  "dans la chapelle centrale du déambulatoire".

 Aujourd'hui, il est parfaitement présenté, devant un alignement de quatre colonnes symbolisant son environnement premier, dans le musée de l'ancienne abbaye de Landévennec. Il a conservé sur la pierre grise de kersanton sa parure de lichens blancs au grain fin. Il est presque intact, hormis l'extrémité de la crosse et la gueule du chien .

 

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C'est la partie supérieure de l'ancien tombeau du dernier abbé régulier de l'abbaye de Landévennec  entre 1496 et 1522 : Jehan du Vieux-Chastel :

L'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel.

Selon Abgrall, celui-ci portait le titre de prieur de Concarneau, titre qu'il conserva lorsqu'il accéda à l'abbatial en 1496.  En effet, l'abbaye possédait, du moins en titre, à Concarneau un prieuré, locus sancti Wingualoei in Buduc, "Saint-Guénolé de Beuzec-Conq". 

 

"Prieur de Concarneau, de la famille de Brunault, en Trébrivan,.  Ses armes se voient, dit Missirien, en toutes les vitres de l'église et du couvent, et sa tombe est élevée en belle pierre, en la chapelle, du costé de l'Evangile, hors du chœur; on montre encore de vieux ornements de draps d'or qu'il avait donnés, et un très grand et très riche calice d'argent vermeil doré."  ll restaura, nous dit Dom Mars, plusieurs des prieurés du monastère, enrichit son église de chapelles, le chœur de stalles, et la sacristie de divers ornements et peintures. Il mourut le 19 Octobre 1522, laissant 11 livres à la chambrerie du monastère, et fut enterré devant l'autel qu'il avait érigé en l'honneur de sainte Barbe, et qui, au XVIIe siècle, était dédié à Notre-Dame. Il dut faire restaurer la maison des Abbés, à Quimper, car on a trouvé, dernièrement,  en démolissant la vieille aile du couvent des Dames Ursulines, un linteau de cheminée portant ses armes." (Abgrall)

Ce fut le dernier Abbé régulier, c'est  à dire qu'après lui furent nommés des abbés commendataires, nommés par le roi, qui percevaient les bénéfices de leur titre sans en exercer obligatoirement les fonctions et qui n'étaient pas obligés de résider sur place. L'abbaye Saint-Matthieu in fine terrae fut semblablement mise en commende à la fin du XVe siècle, tandis que le premier abbé commendataire de l'abbaye de Daoulas fut nommé en 1600.

Son rôle dans l'enrichissement architectural et artistique de l'abbaye est considérable,  puisqu'il dota toutes les fenêtres de vitraux, qu'il commanda des stalles pour le chœur, fit réaliser une statue de saint Guénolé, et des peintures murales pour la sacristie.

 

"Il fit faire les grandes fenestres qui sont dans notre église, scavoir au bout de la nef, à la croisée du costé du cloistre et celles qui sont autour des chapelles. Il fit faire les chaises du chœur, le grand saint Gwennolé de pierre, qui est au grand autel, la chapelle de Sainte Barbe qui est à présent celle de Notre Dame … Il mourut l'année 1522. Cet abbé est enterré devant l'autel de Notre Dame d'à présent, dans une sépulture de pierre eslevé lequel ont mit proche de la croisée l'an 1645 quand l'on haussa l'église." Dom Noël Mars, Histoire du Royal Monastère de Landévennec.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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On comparera avec intérêt ce gisant avec celui de Guy Le Lionnais, abbé de l'abbaye de Beaulieu entre 1477 et 1528.

http://www.lavieb-aile.com/2019/03/les-treize-gisants-du-cloitre-de-la-cathedrale-de-treguier.html

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— Matériau : kersantite (roche magmatique au très beau grain extraite en rade de Brest près de l'Hôpital-Camfrout depuis le XVe siècle). Louis Chauris indique qu'au cours de son histoire, l'abbaye a fait appel aux trois principaux types (faciès) de kersanton : gris à grain moyen — église romane—, noir à gros grain blason au griffon d'Henri de Morillon abbé de 1425 à 1442 —  et noir à grain fin, comme pour le saint Guénolé, mais aussi pour le gisant de Jehan du Vieux-Chastel, dans la même variété. 

— Datation : après 1522.

— Attribution : non fixée. L'atelier de sculpture du kersanton  des frères Prigent actif à Landerneau débuta son activité en 1527.

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1°) La partie haute : le buste, la tête et les anges.

Le père abbé est représenté (comme saint Guénolé en sa statue de kersanton) en habit titurgique propre à sa dignité : il est mitré, il porte son bâton pastoral (dont la crosse est brisée) et la chape bordée d'orfrois (pierreries en quinconces et quadrilobes).

Sa tête est soutenue par un coussin, et deux anges aux cheveux bouclés tendent l'étoffe qui recouvre celui-ci.

Au dessus du fermail de la chape, nous distinguons le col de trois vêtements : la robe à plis tubulaires, une chemise à dentelle sinueuse, et un col droit. Deux boutons ronds ornent les manches aux poignets.

Le visage allongé est noble et sévère, avec ses pommettes saillantes, et son menton carré. Les yeux sont ouverts (la pupille est creusée) ; le front est plissé de rides verticales.

Les cheveux ne sont pas visibles, et seuls dépassent de la mitre, outre les fanons, deux rangées dentelées ou festonnées comme une fraise et correspondant peut-être à un bonnet.

Les mains sont nues, quelques bagues se distinguent.

Le manipule est passé autour de l'avant-bras gauche.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Les anges soutenant le coussin appartiennent à la tradition des gisants gothiques et Renaissance. 

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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La partie basse et l'animal d'appui.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Les chaussures à bouts ronds (pantoufles) s'appuient sur le dos d'un animal dont la tête est brisée. La gueule de ce dernier devait certainement recevoir, comme c'est la règle, l'extrémité de la hampe de la crosse.

Il ne s'agit pas d'un dragon (l'échine est lisse, pas d'écaille, etc.), ni d'un lion ( pas de crinière). Je conclus à un chien, dont la queue passe entre les pattes arrière et se retrouve sous le ventre. Cet animal symbole de fidélité  est plus fréquent sur le gisant des femmes et des enfants, mais on le trouve aussi au pied des religieux, pour affirmer la fidélité à la règle de leur ordre.

Le bris de la tête du chien était déjà constaté en  1855 :

 

"Une statue tumulaire en pierre de kersanton, exécutée avec beaucoup d'art et paraissant appartenir au xve ou xvie siècle. Le personnage, qui paraît être un abbé, y est représenté dans ses habits pontificaux. De la droite il tient une crosse, reposant, à son extrémité inférieure, sur la gueule d'un chien couché à ses pieds. Nous avons appris que cette belle figure avait été exhumée par suite de fouilles pratiquées dans la chapelle Notre-Dame. Elle fut déposée aussitôt près du même lieu, dans l'emplacement de la basilique; mais des étrangers, pénétrant dans son enceinte, ne craignirent pas de mutiler ce précieux morceau de sculpture, en brisant la crosse et une partie de la mitre." BLOIS (M.A. de), 1855, Bulletin de l'Association bretonne, t. V. pp. 47- 

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fb5b16ca50c2bdc6ced3b3c577dfac3c.pdf

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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LES ARMOIRIES DE l'ABBÉ  JEHAN DU VIEUX-CHASTEL.

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Dom Noël Mars indique (avec en notes les commentaires de Jourdan de la Passardière en 1917) :

Johannes V de Veteri Castro, ex familia Brunaltarum, prope Carhaixium, regularium postremus, initio praefectura multa tulit a Turlenano, priore Roffiacensi (4), quem nonnulli e Landevenecensibus malebant : quod ipsis noxa fuit.

Rerum dominus ut fuit Johannes, multa variis in locis et prioratibus aedificia instauravit, Ecclesiam sacellis , chorum exhoedris, sacrarium vestibus vestis et figuris instruvit.

(3) Brunault en Trébrivant.  Armes du Vieux-Chastel  à 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1. Cf Rostrenen  qui porte d'hermines à trois fasces de gueules."

(4) Ruffiac en Malestroit. Plebs condita en 883 (cartulaire de Redon). Prioratus S. Mariae de Pietnte de Rufiac , prieuré dépendant de l'abbaye de Redon. [JYC : Roffiacensi pouvait aussi renvoyer au prieuré Saint-Martial de Ruffec, dans le Berry]

Il serait donc issu   de la famille de Brunault, en Trébrivan :

Le site de généalogie de Jean-Claude Bourgeois nous donne toutes les précisions nécessaires : Jean était le fils de Guillaume VII du Vieux-Chastel (né vers 1415) et de Plézou DU FOLLEZOU. Il était  le frère cadet  de Geoffroy V du Vieux-Chastel, mort en 1488 à la bataille de Saint-Aubin-les-Cormiers, et de Catherine de Kerloaguen, dame de Brunnault (morte en 1491) .

Il avait un frère plus jeune, François du Vieux-Chastel, né vers 1460, qui fut chanoine-trésorier  de Quimper et qui obtint le poste de prieur de  de Châteaulin. Selon Abgrall et Peyron, il est mort le 4 août 1548 et cumula neuf bénéfices,  celui du vicariat de Landévennec, mais aussi ceux obtenus comme recteur de Querrien, Foinant, Plévin, Trégourez, Plouarzel et comme vicaire de Carhaix (ou de Plouguer, où l'église porte une inscription avec son nom).

Guillaume VII était le fils cadet de Guillaume VI du Vieux-Chastel, fils de Guillaume V du Vieux-Chastel, fils de Geoffroy IV  du Vieux-Chastel, fils de Guillaume IV du Vieux-Chastel, fils de Geoffroy III du Vieux-Chastel, etc.  

La généalogie de Jehan de Vieux-Chastel remonte à Geoffroy de ROSTRENEN, mort en croisade en 1272 et marié à N du Vieuxchastel, héritière du Vieux Chastel en Kerlaz.  Or, les armoiries de Rostrenen sont d'hermines à trois fasces de gueules.

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Armoiries de la famille Rostrenen D'hermines à trois fasces de gueules.

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[La sœur de Geoffroy IV du Vieux-Chastel, Aliette, épousa EON DE QUELEN (d'argent à cinq fasces de gueules).]

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Je n'ai pas retrouvé d'information sur les armoiries détaillées des membres successifs de cette famille : le lambel présent sur les armoiries de Jehan du Vieux-Chastel vient-il du fait qu'il est le fils de Guillaume VII, branche cadette (l'ainé était Jean Ier du Vieux-Chastel ?)

 

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Le blason monastique présenté par un ange est disposé, dans le musée, juste au dessus du gisant. Une photographie du XXe siècle le montre dans l'herbe haute des ruines de l'abbaye.

L'écu que je blasonne (en toute incompétence)  à 3 fasces (ou burelles) accompagnées d'hermines 4, 3, 2,1 et d'un lambel à trois pendants brochant sur la crosse, médiane et tournée vers la gauche, et sommé à sa gauche d'une mitre (brisée).

http://heraldie.blogspot.com/2013/03/monachisme-et-heraldique.html

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie Jos.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie Jos.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Je trouve dans les jardins de l'ancienne abbaye, un autre exemple de ces armoiries parmi une réserve de vieilles pierres :

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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b) Enfin, ces armoiries figurent aussi sur la statue de saint Guénolé, exécutée sur ordre de Jehan du Vieux-Chastel.

Voir : Le Pardon de saint Guénolé à l'abbaye de Landévennec le 1er mai. Prosesion ha gousperoù.

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Jehan du Vieux-Chastel et la cloche de 1513 de l'abbaye.

L'abbé Jehan du Vieux-Chastel fit aussi fondre une cloche pour son abbaye : elle existe encore et c'est la plus petite des deux cloches de l'église de Landévennec, où elle a été réinstallée. Elle porte sur son inscription les noms de l'abbé, soit sous la forme IO[HANNES] DE VETERI CASTRO, soit sous celle de  LP IEHAN DV VIELCHATEAU ABE DVDIT LIEV S GVENOLLOAY .

Enfin, selon A. Bardel et R. Pérennec,  ses armoiries y sont apposées à deux reprises, sur deux sceaux de 4 cm de largeur pour 6,8 cm de hauteur. La figure accompagnant leur description ne permet pas l'analyse de ces armoiries.

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

Mon cliché de ce détail de la cloche constate mieux l'existence de ces armoiries, dans la pointe du sceau, en dessous de la représentation de l'abbé entre les deux colonnes d'un dais.

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Sceau de Jehan du Vieux-Chastel sur la cloche de 1513, église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

 

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Cette cloche fera l'objet d'un article séparé.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABWINNOC, 1951, Landévennec et son abbaye, photographies Jos Le Doaré.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_168/landevennec__et__son__abbaye.pdf

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

— BARDEL (Annie), PÉRENNEC (Ronan), Les anciens fours à cloches de l’abbaye de Landévennec, in Louis Lemoine,  Bernard Merdrignac (dir.), CORONA MONASTICA. Moines bretons de Landévennec, histoire et mémorial celtique.  Mélanges offerts au père Marc Simon, p. 129-146

https://books.openedition.org/pur/20118

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

 

— BOURGEOIS (Jean-Claude), généalogie

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=guillaume+vii&n=du+vieux+chastel

— CHAURIS (Louis), 2011, Recherches lithologiques dans les ruines de l'abbaye de Landévennec ou "la leçon des pierres", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 37 à 43.

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

— MARS (Dom Noël), 1648, Histoire du Royal Monastère de Landévennec. S. Wingaloei de landevennek  in Armorica , fr. 22358 Bibliothèque des Blancs-Manteaux

MARS in JOURDAN DE LA PASSARDIERE, 1912  S. Wingaloei in Armorica, BDHA 1912

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/21ec271e9a430068fc93b7bb4845de55.pdf

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f96.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f128.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f160.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f192.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f224.item

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:525_Dom_No%C3%ABl_Mars_Histoire_du_monast%C3%A8re_royal_de_Land%C3%A9vennec.jpg

— PÉRENNEC (Ronan), Landévennec 1993-1994, rapport de fouilles.

http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/cb43488063379a623b74da92a4618da0.pdf

— SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

— SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

— SIMON (Marc ),  le Folgoat de Landévennec

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54946e304c6bd5.64421131/1997_03.pdf

 

— Christophe Paulin de La Poix (chevalier de Fréminville.), 1827-1837, Antiquités de la Bretagne, Brest, Lefournier et Deperiers, 1827-1837, 7 parties en 4 vol. Monuments du Morbihan ; Finistère. - 2 vol. ; Côtes du Nord

 

"L'église de l'abbaye de Landevennec contenait encore beaux de l'abbауе plusieurs autres tombeaux remarquables, tels que celui de l'abbé Jean du Vieux Chastel, mort en 1521. Il se voyait hors du chœur, du côté de l'évangile, orné de la statue de cet abbé. Et celui d'Arnould Briand, autre abbé du même monastère, mort en 1553. Arnould Briand fit faire de grandes réparations au chœur de l'église, au milieu duquel il fut enterré.

Dans une chapelle latérale, du côté de l'évangile, était le monument de Jean Briand, abbé commandataire de Landevennec, docteur en droit, chanoine et grand archidiacre de CornouailIes, et recteur de la paroisse de Crozon. C'est lui qui fit construire les bâtimens de l'abbatiale que l'on voit encore aujourd'hui. Il mourut le 22 mai 1632.

Voici l'épitaphe qu'on lisait sur son tombeau:

Hic expectat resurrectionem mortuorum R. ас V. vir Joannes Briént curiosolita, qui superstes luris utriusque doctor archidiaconus ac canonicus Corisopitehsis hulusque cœnobii archimandrita, elusque reformationis autor, œdium œdificiorumque restauralor, novarumque pervîgil extitit extractor."

— Site Infobretagne :

 

http://www.infobretagne.com/landevennec-abbaye.htm

http://www.infobretagne.com/abbaye_de_landevennec.htm

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans gisants
5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 20:16

L'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel et la cloche de 1513 de l'église de Landévennec.

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Voir sur Landévennec :

 

 

 

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Voir aussi :

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Voir sur les cloches :

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Présentation.

Les deux cloches de l'église de Landévennec sont remarquables par leur ancienneté. La plus petite cloche, qui sonne à la volée,  date de 1513 et appartenait à l'abbaye de Landévennec ; elle porte le nom et le sceau de l'abbé Jehan du Vieux-Chastel. C'est l'une des plus anciennes cloches de Bretagne. Diamètre  0,62 m à la pince pour une hauteur de corps de 0,55 m.
La seconde, nommée MARIE-ANNE, date de 1703 et sonne les coups sous l'effet d'un marteau.
Elles sont aujourd'hui électrisées.

Le clocher est classé par arrêté du 11 mai 1932, fiche Mérimée PA00090041, mais rien n'indique que la cloche vénérable soit classée.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090041

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Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Si l'église, dans sa structure, semble remonter à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, le chevet porterait (C. Douard) la date de 1652 et les armes de Pierre Tanguy, abbé de Landévennec, tandis que la façade occidentale, appareillée en pierre jaune de Logonna, porte la date de 1693 sous le blason que j'attribue à Jacques Tanguy , neveu et successeur de Pierre Tanguy à la tête de l'abbaye. (*). La construction progresse ensuite vers l'élévation sud et le porche, dont le fronton porte le chronogramme de 1699. La grosse  cloche porte la date de 1703, cohérente si on situe la construction du clocher après celle de la façade ouest en 1693. Louis Chauris, par son étude lithographique, montre que ces datations ne sont que des repères dans une évolution complexe. Enfin, la sacristie a été ajoutée en 1740 (inscription).

 

(*) C. Douard fait dater cette façade et le clocher de 1659.

Voici la photographie du blason du pignon ouest sur laquelle se fonde ma datation. Il a été martelé mais on reconnaît (en le comparant à celui d'Argol) l'écartelé en 1 et 4 d'azur à l'aigle d'or accompagné de [2 ou ] 3 étoiles de même et en 2 et 3 d'azur à la colombe d'argent tenant en son bec un rameau d'olivier de sinople (en extrapolant les émaux et métaux en fonction des données de documentation).

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jacques Tanguy et date de 1693 sur le pignon occidental de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jacques Tanguy et date de 1693 sur le pignon occidental de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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La tour carrée abritant la chambre des cloches est surmontée d´une flèche polygonale peu ajourée et aux arêtes figurant des têtes humaines. "De telles flèches à arêtes sculptées figurant des têtes humaines existent aussi à Dinéault (chapelle Saint-Exupère de Loguispar), à Brasparts (église paroissiale Notre-Dame et Saint-Tugen) ou encore à Pleyben (chapelle de la Madeleine) et l'hypothèse qu'il s'agisse d'un même atelier de maçons ou de tailleurs de pierre n'est pas à exclure." (C. Douard)

Dinéault est proche de Landévennec. Le clocher à galerie et flèche et le pignon ouest à fronton cintré de la chapelle de Loguispar  sont de 1669.

:

http://www.lavieb-aile.com/2017/03/le-calvaire-de-la-chapelle-saint-exupere-a-dineault.html

La chapelle Sainte-Madeleine de Pleyben n'est guère éloignée non plus. Son calvaire date de 1652.Voir :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-la-madeleine/e42ecf8e-12b6-478a-8257-6818242ad23e

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Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Les deux cloches n'ont pas la même origine, puisque la plus petite provient, à une date non déterminée, de l'abbaye elle-même, dont elle porte le sceau, tandis que la plus proche, datant de 1703, appartient dès le début à l'église paroissiale.

On n'accédait à la chambre des cloches que de l'extérieur, en posant une échelle jusqu'à l'angle sud-ouest du toit, puis en montant prudemment la volée de marches parallèles au gable droit du pignon, puis en s'aventurant sur les pierres posées sur les cotés sud et est de la tour.

Jadis, des cordes écartées par des tanguons appendus à la chambre actionnaient les cloches et pénétraient par le toit jusqu'à la base de la nef. (voir CPA) Les cloches sont désormais électrisées et leur maintenance est confiée à une société spécialisée.

(CPA) : https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/france/landevennec/landevennec-leglise-paroissiale-tres-bon-etat-738695030.html

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Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.
Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Description de la petite cloche de 1513.

Ronan Pérennec, et Annie Bardel ont eu la chance d'observer ces cloches de près et d'en donner une description ; ils écrivent :

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"En mai 1993, profitant des échafaudages d’un chantier de restauration, nous avons eu la possibilité d’avoir accès aux cloches de l’église paroissiale dans de bonnes conditions. Les inscriptions mentionnées ci-après ont été déchiffrées par le père Filibert Guernalec, OSB, Loïc Bellec et Ronan Pérennec. Un descriptif des cloches a été publié par R. Lars, Landévennec, les cloches de l’église paroissiale, dactylographié, juin 1993.

"D’un diamètre de 0,62 m à la pince pour une hauteur de corps de 0,55 m, elle est particulièrement décorée (fig. 9 et 10). Aux moulures du cerveau et de la partie basse de la jupe s’ajoute en effet une inscription se développant sur un double registre encadré de filets. L’écriture, de style gothique, est agrémentée de décorations : ostensoir encadré de deux colombes… Les lettres s’inscrivent dans un registre de 4,5 cm de hauteur. Bien que leurs gabarits aient été très raffinés et ornementés, elles sont bien formées, ce qui en facilite grandement la lecture. On peut ainsi lire :

LAN MVCTXIIIPOR LABAIE DE LANTEGVENEC FAICTAU TEPS DE LP IEHAN

DV VIELCHATEAU ABE DVDIT LIEV S GVENOLLOAY

["L'an 1513 pour l'abbaie de Lanteguenec faict au temps de Jehan du Viel Château abbé dudit lieu S. Guenolloay"]

Les deux sceaux de l'abbé encadrent un médaillon rectangulaire de 7 cm de hauteur pour 5,4 cm de largeur. Ce dernier représente une Vierge à l’Enfant sous un dais gothique ornementé.

Par ailleurs, le sceau de l’abbaye figure lui aussi sur la cloche. Il est circulaire (5 cm de diamètre), et représente une église sur fond d’hermines. Les inscriptions figurant autour des armes de l’abbaye sont difficilement déchiffrables, hormis

(O) ? SB MONASTERIUM.

L’usure de la pince donne visuellement à la cloche l’aspect d’un bord ébréché. Ce phénomène est sans doute aggravé par la corrosion due au milieu marin : la deuxième cloche du campanile, qui fut réalisée pour la paroisse, bien que plus récente (1703), présente le même aspect." (Bardel et Pérennec)

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Les caractères sont particulièrement recherchés, puisque dans ces lettres en écriture minuscule  gothique aux fûts droits, sans courbes et aux hastes fourchus, les traits sont perlés par de multiples boules qui se greffent sur leur bord (le -b- de ABE).

Je ne vois ni ponctuation entre les mots, ni signe d'abréviation.

Sur la face visible de la rue, nous parvenons à lire

...BAIE DE LANTEGVENEC

...EAU ABE DVDIT LIEV

avec le sceau de l'abbaye en dessous.

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Le sceau de l'abbaye (une église sur fond d'hermines entouré d'inscriptions)  a été relevé ainsi par Bardel et Pérennec:

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Mon cliché en rend compte ainsi :

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Le sceau de l'abbé qui a fait réaliser cette cloche, Jehan du Vieux-Chastel est visible sur le coté nord de la cloche, et après de multiples essais au téléobjectif, j'obtiens cette image sur laquelle se voient, en dessous de l'abbé, ses armoiries à trois fasces accompagnées d'hermines.

"Jean du Vieux-Châtel (†1522), fut le dernier abbé régulier du monastère avant l’introduction du système de la Commende : ses successeurs sont nommés par le roi et non plus élus par leurs frères. En 1648, Dom Noël Mars en parle ainsi : « Religieux de Landévennec dès l’an 1477, [il] fut eslu environ l’an 1497. Il semble que comme cet abbé devoit estre le dernier de la robbe, que la divine Providence l’inspira de faire travailler à plusieurs réparations, tant de l’abbaye de Landévennec qu’en ses Prieurez. »

Ses armoiries sont apposées à deux reprises sur la cloche de 1513, sur deux sceaux de 4 cm de largeur pour 6,8 cm de hauteur. On y voit, sous un dais, un personnage en robe, auréolé, tenant une crosse dans la main droite et un livre ouvert sur sa poitrine. Le traitement iconographique s’accompagne d’une inscription difficilement lisible :

ABATIS DE LANVENEC / IO DE VETERI CASTRO

" (Bardel et Pérennec)

IOHANNES DE VETERI CASTRO est la forme latine de Jean du Vieux-Chastel, sous laquelle il apparaît dans les actes de l'abbaye (comme par exemple le nécrologe).

Voir de plus amples développements dans l'article sur son gisant :

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-gisant-de-jehan-du-vieux-chastel-abbe-de-landevennec.html

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Un cliché de la face est de la cloche montre le deuxième sceau, ainsi que le " médaillon rectangulaire de 7 cm de hauteur pour 5,4 cm de largeur. Ce dernier représente une Vierge à l’Enfant sous un dais gothique ornementé".

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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La cloche de 1703 ne porte que peu d'inscriptions visibles pour l'observateur depuis le sol.

Je ne vois pas la mention de son nom MARIE-ANNE, mais je vois les signes très espacés.

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Cloche de 1703 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1703 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Deux cloches vénérables.

Une cloche datant de 1702, cela n'est pas fréquent en Bretagne. La cloche du Faou, fondue à Brest par Thomas Soueff et 1714, et sa sœur fondue par le même Le Soueff en 1712 pour le Prêcheur, sont déjà des antiquités fort précieuses.

Mais une cloche de 1513 !

Pourtant, ce n'est pas la cloche la plus ancienne du Finistère, puisque'elle est précédée par la cloche de la chapelle du Guéodet à Quimper, aujourd'hui installée sur la cathédrale, et qui date de 1312.

Dans cette compétition, il faut distinguer les cloches encore en fonction de celles qui sont conservées au sol. Voici quelques données :

  • Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) : fin XIIe siècle,
  • Fontenailles (Calvados) : 1202. (230 kg) . Elle est conservée au Musée Baron Gérard à Bayeux.
  • Sidiailles (Cher), datée de 1239, est la plus ancienne en activité.
  •  La cloche de Landas, église Saint-Vaast de 1285, 70 cm de diamètre,  en activité. 
  • Marines (Val d'Oise) : la cloche mesure 0,47 m de haut, 0,35 de long pour un poids de 265 kg. 
  •  Arlanc (Puy-de-Dôme),
  • Le Moutier-d'Ahun (Creuse),
  • Gros-Horloge de Rouen (Seine-Maritime),
  • Saccourvielle (Haute-Garonne),
  • Le Tech (Pyrénées-Orientales),
  • La Villedieu (Dordogne)
  • les deux cloches de l'église Saint-Georges de Haguenau (Bas-Rhin).
  • l'église de Fouqueure (Charente), se trouvent deux cloches de la fin du xiie siècle, 
  • La cathédrale Saint-Étienne de Metz comporte une cloche datée de 1398 qui sonne en La dièse.
  • Une autre cloche ancienne de cette cathédrale a été fondue en 1413, elle pèse environ 2 tonnes, mesure 1,20 m de hauteur et 1,56 m de diamètre inférieur. Elle sonne les heures en Ré dièse.
  • Le beffroi d'Obernai (Bas-Rhin) abrite un bourdon de 1429 du fondeur Hans Gremp et une autre cloche de 1474 du fondeur Lamprecht Johannes.
  • L'église Saint-Thibaud de Brageac (Cantal) abrite une cloche de 1466 la plus vieille du département.
  • Le bourdon de la cathédrale de Strasbourg  date de 1427

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La cloche de l'abbaye de Landévennec a très vraisemblablement été fondue sur place par des fondeurs itinérants. On sait par un procès-verbal de 1603 que, dans le dernier tiers du xvie siècle, l’abbaye possédait au moins trois grosses cloches. On n’a pas de vestiges repérables de leur fabrication, ni d’ailleurs de celles qui les ont directement précédées.

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Des hypothèses sur la cloche de 1513 par A. Bardel et R. Pérennec :

 

 

 

"Quand et comment cette cloche, coulée pour l’abbaye, a-t-elle été récupérée par la paroisse de Landévennec ? Cette dernière dépendait de l’abbaye, le « vicaire perpétuel » qui la desservait étant à nomination directe de l’abbé. Du reste, jusqu’à la construction de l’actuelle église paroissiale au milieu du xviie siècle près de Port-Maria, en bord de mer, le siège de la paroisse se trouvait juste à côté de l’entrée du monastère : si les vestiges de l’église ne sont plus visibles actuellement, le dernier état de l’enclos cimétérial est donné par les parcelles 1170 et 1171 du cadastre.

Si l’on ne connaît pas de façon certaine la date du transfert, on peut émettre des hypothèses, qui sont loin d’être exclusives.

La première consiste à envisager le don ou la vente d’une cloche à la paroisse sous l’abbatiat d’Arnoult ou Arnulphe Briant. Ce dernier fit en effet refaire la lanterne et « le grand clocher d’aprésent couvert d’ardoize, accompagné de plusieurs petits tourellons de mesme ». La date des travaux est connue par une inscription portée sur un pilier neuf à la croisée du transept : « L’an mil cinq cent quarante hoict ce pillier cy fut faict et construict avec ses arches, tour, et tout ce qui suit par honeste. » La reconstruction du clocher nécessitait au préalable la dépose des cloches. Pourquoi ne pas envisager que cet abbé ait pu en profiter pour en offrir une à la paroisse ? Il se pourrait d’ailleurs que la raison première ait été la volonté de faire de la place pour une cloche qu’il aurait lui-même fait fondre, et portant ses armoiries. L’intérêt porté par cet abbé au clocher de l’abbatiale est manifeste : Noël Mars relate que « ses armes sont de tous les costez tant sur les murailles que dedans les vitres, qui sont d’azur à trois guidons d’or ». Il se fit de plus « enterrer dans un grand sépulcre de pierre, dessous le clocher ».

Le fait que dans ce cas de figure ce soit une cloche neuve qui ait été offerte ou vendue, puisqu’elle n’avait que 35 ans, ne doit pas forcément surprendre. Les abbés n’étaient pas toujours très respectueux des travaux de leurs devanciers ou des signes de leur activité. Témoin le blason d’Henry Morillon découvert enfoui dans les fondations d’un mur postérieur.

Cette hypothèse du transfert de la cloche du temps d’Arnulphe Briant pourrait être corroborée par l’histoire postérieure du monastère. En effet, un procès-verbal de 1603 nous apprend que les Mesgouez, bénéficiaires de l’abbaye entre 1577 et 1606, « auroienct prins aussy faict rendre et fondre en leur mannoir de Trevalet pour en servir de canon deux des plus grosses cloches de la dicte abbaye depuis peu des jours auroict ledict sieur Marquis faict abattre du clocher une aultre grosse cloche quy restoict à mesme dessein de la faire fondre et en servir de canons ».

Un des témoins entendu par le Sénéchal de Carhaix, Hervé Le Magadur, maçon, dépose d’ailleurs avoir vu le « sieur de C/moalec faire descendre de la tour de ladicte abbaye une grosse cloche faire briser en pièces et porter au mannnoyre de Trevalet en des charrestes ».

On ne peut exclure, cependant, que certaines en aient réchappé : on ignore en effet leur nombre initial. Dans cette seconde hypothèse, la cloche aurait été donnée à l’occasion de la construction de l’actuelle église paroissiale, bâtie dans les années 1652-1659, sous l’abbatiat de Pierre Tanguy, dont elle porte d’ailleurs les armes. Or celui-ci, avant d’accéder à la charge abbatiale, était vicaire perpétuel de Landévennec. On peut donc imaginer qu’il s’en soit souvenu, d’autant plus facilement que ses relations avec les moines, à qui aurait été retirée la cloche, étaient plutôt mauvaises…"

 

CONCLUSION :

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"La cloche de Jean du Vieux Châtel, vieille de cinq siècles, est quasiment miraculée. Elle aurait pu être refondue, comme c’était souvent l’usage pour économiser le métal au moment de la fonte d’une cloche plus neuve. Lors des exactions des frères Mesgouez, elle a échappé à la fonte quand ceux-ci transforment en canons les cloches de l’abbaye. Elle a traversé sans dommages les guerres de la Ligue, puis la Révolution. Depuis cette époque, et malgré les avatars de la Communauté monastique, elle est restée une parcelle « vivante » de l’abbaye. À travers elle, la voix des moines n’a jamais cessé de se faire entendre à Landévennec." (A. Bardel et R. Pérennec)

 

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Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

 

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

 

ABWINNOC, 1951, Landévennec et son abbaye, photographies Jos Le Doaré.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_168/landevennec__et__son__abbaye.pdf

BARDEL (Annie), PÉRENNEC (Ronan), Les anciens fours à cloches de l’abbaye de Landévennec, in Louis Lemoine,  Bernard Merdrignac (dir.), CORONA MONASTICA. Moines bretons de Landévennec, histoire et mémorial celtique.  Mélanges offerts au père Marc Simon, p. 129-146

https://books.openedition.org/pur/20118

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

CHAURIS (Louis), 2011, "Regards sur les pierres de l'église Notre-Dame à Landévennec", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 82-84.


— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

"Elle comprend un clocher encastré à une chambre sans galerie, puis une nef sans bas-côtés séparée par un arc diaphragme d'un choeur à chevet plat ; ce choeur communique lui-même par deux arcades avec une chapelle nord en aile. L'édifice date en majeure partie du XVIIè siècle et a été restauré au XIXè siècle. Le clocher (I.S.) porte la date de 1652 et les armes de l'abbé Pierre Tanguy, le porche des baptêmes celle de 1699 ; enfin, la sacristie est datée 1740 "

— DOUARD (Christel), Présentation de l'église de Landévennec, Service de l'Inventaire

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-landevennec/a3d63319-2d8e-427e-b84e-2b0c7cf106e0

— JOURDAN DE PASSARDIÈRES, 1912, :  Histoire de l'abbaye de Landévennec par dom Noël Mars Bibliothèque national manuscrit français  n° 22358 anciennement Blancs-Manteaux, Bulletin diocesain d'histoire et d'archéologie de Quimper pages 193-204

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/21ec271e9a430068fc93b7bb4845de55.pdf

 

PÉRENNEC (Ronan), Landévennec 1993-1994, rapport de fouilles.

http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/cb43488063379a623b74da92a4618da0.pdf

— SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

— SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

— TUDCHENTIL Nécrologe de l'abbaye de Landévennec.

https://www.tudchentil.org/spip.php?article101

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 16:27

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Voir : 

Le Pardon de saint Guénolé à l'abbaye de Landévennec le 1er mai 2019.

Sur les bannières de la maison Le Minor (Pont-L'Abbé) :

 

 

Etc, etc...

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Lors du pardon de saint Guénolé à l'abbaye de Landévennec le 1er mai 2019, j'ai eu l'occasion d'admirer, de photographier et de suivre en procession la bannière de la "Paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage", regroupant les paroisses de Saint-Guénolé de Batz-sur-mer, de Notre-Dame-de-Pitié du Croisic, et de Saint-Nicolas du Pouliguen.

Elle a été réalisée à l'initiative du père Frédéric  Rousteau, curé de la paroisse jusqu'en 2014. Le carton a été conçu par Patrice Cudennec (comme celle de Guidel), puis elle a été brodée, entièrement à la main, par Jean-Michel Pérennec, le brodeur de la Maison Le Minor.

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1°) La face principale : saint Yves.

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Le tissu est rouge bordeaux brodé principalement au fil jaune, avec des plages noires, bleu-gris, bleu-clair, rose, écru et brun.

Au centre, saint Yves est assis, comme lorsqu'il exerçait sa fonction d'Official (juge des affaires ecclésiastiques )  du diocèse de Tréguier, et il porte la barrette à quatre cornes, le camail (frappé d'hermines) et la cotte talaire blanche. Son visage aux yeux finauds et au bon sourire est particulièrement affable.

Les bordures portent les emblèmes marins de la "côte sauvage le la Presqu'île guérandaise" avec ses sentiers côtiers et son littoral aux roches battus par le vent : des poissons (des thons ?) et des coquilles de Saint-Jacques.

Deux inscriptions précisent : LE MINOR 2004 et P. CUDENNEC 2014.

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Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Les deux porte-bannières attitrés :

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Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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La bannière derrière la statue de saint Guénolé à Landévennec.

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Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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La bannière seconde.

(Ce n'est pas le verso de la précédente, les deux tentures brodées sont jumelées mais indépendantes).

Même couleur de fond, même fil jaune prédominant.

On y voit trois hermines et trois églises, nommées par les inscriptions BATZ-SUR-MER SAINT GUÉNOLÉ, LE CROISIC NOTRE-DAME-DE-PITIÉ et LE POULIGUEN SAINT-NICOLAS.

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Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Le Bolduc.

Ce certificat d'authenticité, propre aux tapisseries et broderies ayant le statut d'œuvre d'art, est cousu sur le revers ; il est signé par l'artiste cartonnier et par Mr Gildas Le Minor.

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Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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La bannière lors du Pardon.

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Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Bannière de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage". Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 08:20

Où il est le Guénolé ? Chasse-poursuite dans les jardins de l'abbaye.

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Voir aussi :

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Le 1er mai se fêtait jadis la troisième fête religieuse de l'année celtique, Beltaine, où l'on passait de la partie sombre de l'année à sa partie lumineuse,  et où les feux annonçaient le renouveau, et la reprise des travaux des champs et des vergers. Mais pour les moines de l'abbaye de Landévennec, c'est plutôt l'occasion de célébrer la fête de saint Guénolé, venu du pays de Galles au VIe siècle pour fonder, au fond de la rade de Brest et à l'embouchure de l'Aulne, l'abbaye dont il fut le premier abbé.

À 10h30, la messe a déjà attiré une foule importante, mais c'est à 15h que les amateurs du répertoire breton de l'ensemble choral du Bout du Monde sont venus écouter, autour des moines, les chants issus de leur dernier album, "Stér an Dour".

Mais le public qui a manifesté son enthousiasme par les applaudissements qu'on imagine, ne quitte pas l'église par sa sortie. Que se passe-t-il ? Chacun converge vers une porte étroite, à droite, et c'est en bon dernier (je laisse passer les femmes, les enfants, les poussettes et les personnes âgées) que je parviens au cloître. Là-bas, et déjà loin, se déroule l'apogée de la journée, la procession vers les ruines de l'ancienne abbaye.

Mais où sont-ils passés ? 

Au pas de course,  je parcours ces lieux augustes.

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L'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Voilà les derniers devant les pommiers ! On voit la mer !

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Mais ces moines ont remplacé le fameux "pas de procession" pour le "pas de chasseur", ma parole ! Au loin, en tête du cortège, émergeant tel un phare devant les blancs manteaux d'écume, j'aperçois une statue : saint Guénolé !

Oh, combien de landaus, combien de poussettes me séparent-elles d'elle.

Donnez-moi des ailes !

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Enfin, le ciel m'a entendu : une pause, un changement d'équipe dans les brancards.

Et puis ça repart.

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.
Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Chacun chante le cantique en l'honneur de Guénolé, ou discute avec son voisin : le Père Abbé s'entretient avec Monseigneur Paul James, évêque de Nantes.

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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La procession s'apprête à franchir la clôture qui la sépare de l'ancienne abbaye.

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Nous accédons à l'ancien monastère, où saint Guénolé fut enterré. Les vêpres y seront célébrées.

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Le saint est installé devant l'assemblée, puis la bannière de la paroisse "Saint-Yves de la côte sauvage" est placée dans l'absidiole axiale, entourée par les choristes de Bout du Monde.

Car s'élève le cantique à saint Guénolé :

"Da heul Jezuz or Zalver Guenole c'wi peus kezet deskit deom hent ar gerneur zelaou ar Spered " (À la suite du Seigneur jésus Gwénolé tu as marché. Apprends-nous le chemin de la maison en écoutant l'esprit.)

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Après les cantiques, la psalmodie des psaumes, l'épître, vient l'homélie de Monseigneur James  et sa vibrante anaphore:

"l'Amour, c'est l'Amour qui a reconstruit cette abbaye [en ruine en 1810 et relevée par Kerbénéat en 1958] !

"l'Amour, c'est l'Amour qui va reconstruire Notre-Dame !,

 "l'Amour, c'est l'Amour qui relèvera l'Église !,

 "l'Amour, c'est l'Amour dans nos vies qui ...!"

etc...

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Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

Le pardon de saint Guénolé de l'abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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ANNEXE : OÙ L'AUTEUR  FAIT LE TOURISTE.

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1°) La statue de saint Guénolé en habit de Père Abbé : kersanton, fin XVe-début XVIe.

Matériau :  kersantite (roche magmatique au très beau grain extraite en rade de Brest près de l'Hôpital-Camfrout depuis le XVe siècle). Louis Chauris indique qu'au cours de son histoire, l'abbaye a fait appel aux trois principaux types (faciès) de kersanton : gris à grain moyen — église romane—, noir à gros grain blason au griffon d'Henri de Morillon abbé de 1425 à 1442 —  et noir à grain fin, comme pour ce saint Guénolé, mais aussi pour le gisant de Jehan du Vieux-Chastel, dans la même variété. 

Elle a été commandée par Jehan du Vieux-Chastel, dernier abbé régulier de Landévennec de 1496 à 1522 et restaurateur de plusieurs monastères relevant de l'abbaye. 

La crosse est brisée (sauf l'implantation), mais l'Abbé porte la mitre à fanons, les chirothèques, les anneaux (chaque doigt long de chaque main porte une bague, alternativement sur la phalange ou sur la phalangine), la chape à orfrois, tandis qu'il tient le livre ouvert de la Règle.

À la base sont sculptées les armoiries fascées d'or et de gueules à six pièces de la famille  du Vieux-Chastel, avec la crosse propre à l'abbé, mais aussi des sortes d'étoiles qui sont des hermines . Car ces armes sont :

 

" ... 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4.3.2.1. « Ses armes se voient, dit Missirien, en toutes les vitres de l'église et du couvent, et sa tombe est élevée en belle pierre, en la chapelle, du costé de l'Evangile, hors du choeur ; on montre encore de vieux ornements de draps d'or qu'il avait donnés, et un très grand et très riche calice d'argent vermeil doré ». Il restaura, nous dit Dom Mars, plusieurs des prieurés du monastère, enrichit son église de chapelles, le choeur de stalles, et la sacristie de divers ornements et peintures. Il mourut le 19 Octobre 1522, laissant 11 livres à la chambrerie du monastère, et fut enterré devant l'autel qu'il avait érigé en l'honneur de sainte Barbe, et qui, au XVIIème siècle, était dédié à Notre-Dame. Ce fut le dernier Abbé régulier. Il dut faire restaurer la maison des Abbés, à Quimper, car on a trouvé, dernièrement, en démolissant la vieille aile du couvent des Dames Ursulines, un linteau de cheminée portant ses armes."

On peut voir le gisant de cet Abbé au Musée de Landévennec.

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-gisant-de-jehan-du-vieux-chastel-abbe-de-landevennec.html

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L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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2°) Les colonnes sculptées.

Les sculptures des embasements des colonnes datent du XIXe siècle. Mais ce chapiteau à entrelacs n'est-il pas plus ancien?

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L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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Les fleurs de lys, les hermines, les épées, les ancres et les étoiles, les grappes ou les blasons à croissants sont trop polies pour être anciennes. Mais c'est bien beau tout de même.

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L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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SOURCES ET LIENS.

CHAURIS (Louis), 2011, Recherches lithologiques dans les ruines de l'abbaye de Landévennec ou "la leçon des pierres", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 37 à 43.

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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 15:12

La chapelle Saints Côme et Damien de Saint-Nic : la cloche Herveline-Marie Anne (1927).

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

 

 

 

 

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— La chapelle Saint-Jean :

 

L'église de Trégarvan (sablières de 1570 par le Maître de Saint-Nic) :

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La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

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La chapelle Saint-Côme et saint-Damien possédait jadis deux cloches, mais une seule a été remplacée, une dizaine d'année après la fin de la Première Guerre, en 1927. 

À la Révolution, toutes les paroisses du Finistère reçurent l'ordre de déposer leurs cloches, sauf une, pour les mener à Brest afin de les fondre pour fabriquer des canons. Mais celles de Saint-Côme échappèrent à cette contribution à l'effort de guerre :

"[en 1793] Le même jour, enfin, qui est un dimanche, à l'issue de la messe, ils enjoignent à un certain nombre d individus « nommés à haute voix », de descendre les cloches des clochers des chapelles et de les transporter à l'église paroissiale pour être ensuite envoyées à la fonderie, eux-mêmes, officiers municipaux et procureur de la commune, se chargeant de descendre celle de l'église paroissiale. Effectivement, les cloches des chapelles furent descendues. Mais elles n'allèrent pas à la fonderie. La population aimait trop ses chapelles pour laisser commettre le sacrilège. Elle s'y opposa énergiquement, et les cloches de Saint-Côme furent cachées dans une prairie pour échapper à la réquisition. Du moins, c'est ce que rapporte la tradition ; aucun document n'en parle. La légende s'est empare du fait et l'a embelli selon son habitude : . depuis plusieurs années déjà, le clocher de Saint-Côme était vide et muet, lorsque, par un soir d'été, la tourmente ayant passé, l'on entendit un carillon mystérieux semblant provenir d'une prairie de Saint-Côme. C'était l'appel des cloches invisibles qui demandaient à être délivrées de leur prison de boue et à remonter dans leur clocher à jour. Guidés par leur son, les _habitants du village les trouvèrent facilement, et, tout joyeux, les rendirent à leur chapelle. On peut se demander si l'unique .cloche de l'église paroissiale - car si Saint-Côme avait alors deux cloches, l'église paroissiale n'en avait qu'une – fut descendue. Il semble bien que si le maire, les officiers municipaux et le procureur de la commune déclarent se charger eux-mêmes de cette besogne, c'est avec l'intention bien arrêtée de n'en rien faire. En effet, plus d'un mois plus tard, la cloche est toujours en place. Mieux encore, la municipalité convient, le lendemain de Noël, avec Corentin Gannat, marechal ferrant. à Pratigannat, en Plomodiern, de faire des réparations « sur nostre cloche et sur nostre orlauge » (sic). (Corentin Parcheminou)

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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

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Description.

Cloche suspendue, de volée, non électrifiée, à mouton en barre en bois, à quatre brides rondes en fer, à battant en fer (boule corrodée), couronne à quatre anses ornées de palmettes. Décor sur la face est : crucifix.  Décors sur la face nord et sud : petite croisette.

Note sonnée : à déterminer.

Poids : inconnu.

Mesures : non prises.

 

La cloche est actionnée depuis la nef par une corde, mais ce système simple a été perdu ou ôté pendant une partie du XXe siècle, obligeant le sonneur à accéder, par une échelle, à l'escalier en pierre du rampant du toit pour sonner la cloche directement depuis la chambre.

En 1790, Saint-Nic avait un sonneur de cloche attitré, Olivier le Baron, qui fut chargé de faire "incanter" trois dimanches de suite les  annonces d'adjudication des travaux de réparation de la chapelle.

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Le cerveau est orné de 3 rinceaux ( palmettes, lambrequins), le vase comporte à l'ouest l'inscription de sept lignes, et la faussure porte le nom de la fonderie.

 

La face principale (tournée vers l'ouest).

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PAROISSE DE SAINT-NIC

JE M'APPELLE : HERVELINE – MARIE-ANNE

PAUL STEPHAN, RECTEUR.

PIERRE BIDEAU, MAIRE.

PARRAIN : HERVÉ KERNÉVEZ

MARRAINE : MARIE-ANNE LAROUR

1927

FONDERIE SPÉCIALE DE CLOCHES BREST FINISTERE

 

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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

 

 

Hervé Kernévez, le parrain, est peut-être le même que celui dont parle Georges-Michel Thomas : " cultivateur à Brégalor, né en 1889, « ancien des Crapouillots » pendant la Première-Guerre," et encore présent pendant la Seconde.

https://books.google.fr/books?isbn=2402059451

La "Fonderie spéciale de cloches" est très probablement celle de Maurice Gripon, qui a repris la fonderie des frères Briens, une famille venue de Villedieu-les Poêles. Cette Maison Briens revendiquait sur ses publicités son installation à Brest depuis 1804.

La fonderie Gripon était installée 59 rue Yves Collet. Son activité a été florissante dans l'après-Guerre, vers 1925, pour remplacer un peu partout en France les cloches de tous les clochers abattus.

Voir mon article :

http://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.ii-viel-a-brest-1823.html

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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

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Quelques images complémentaires.

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Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La chapelle vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La chapelle vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La plage de Pentrez vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La plage de Pentrez vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

—PARCHEMINOU (Corentin), 1930, Saint-Nic, ses monuments.

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. cloches
24 avril 2019 3 24 /04 /avril /2019 17:30

Zoonymie des Odonates : le nom de genre Ischnura Charpentier, 1840.

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

 

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 ZOONYMIE DES ODONATES.

 Les articles précédents : 10 articles de généralités et 41 études de noms d' Anisoptères.

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

  • Bibliographie des articles de zoonymie des Odonates.

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Résumé :

— Ischnura, Charpentier 1840, Libell. Europ. Lipsiae :9 :  du grec ίσχνός ischnos ["maigre, mince"]  et ούρά  oura [ "queue"]  en raison, selon Charpentier lui-même,  de la finesse remarquable de l'abdomen, surtout en son milieu." Le qualificatif se justifie surtout pour la première des espèces placées par l'auteur dans son sous-genre, Agrion speciosum, dont la minceur de l'abdomen est effectivement remarquable, mais  qui sera rangée ensuite dans le genre Nehalennia".

— Noms vernaculaire du genre Ischnura

-en anglais : "Forktail" ("queue fourchue")

- en allemand : "Die Pechlibellen" (de pech = brai, poix, à cause de l'abdomen à prédominance noire). 

 

-en  français :  "Ischnures" 

- en néerlandais : "De lantaarntjes" ("lanternes", à cause du segment bleu allumé à l'extrémité de l'abdomen sombre), ou grasjuffers 

 

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LE NOM DE GENRE ISCHNURA.

Ischnura, CHARPENTIER, 1840, (Toussaint von) Libellulinae Europaeae descriptae ac depictae, Lipsiae, Leopold Voss page 9 et page 20.

https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

Présentation :

Dans son paragraphe DE LIBELLULINARUM SUBGENERIBUS (page 9), Charpentier divise la classe ou famille (classis seu familia) des Libellulinae en trois genres : A. Libellulis ; B. Aeshnis ; C. Agrionis.

Chaque genre est classé en sous-genres , et le genre Agrionis se répartit ainsi : 

1. Epallage [créé par Charpentier]

2. Calopteryx [créé par Burmeister 1839].

3. Anapetes [créé par Charpentier, mais prévalence du genre Lestes de Leach] .

4. Sympycna [créé par Charpentier — ou erreur de graphie —, car prévalence du genre Sympecma de Burmeister 1839 ] .

5. Pyrrhosoma, [créé par Charpentier].

6. Erythromma [créé par Charpentier].

7. Ischnura [créé par Charpentier].

8. Agrion [créé par Fabricius], sous-genre qui deviendra notre genre Coenagrion.

9. Platycnemis [créé par Burmeister 1839].

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Le sous-genre ISCHNURA est ensuite décrit page 20, et son nom créé par l'auteur est explicité :

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Description originale :

 7. ISCHNURA.

Nomem e Graeco ίσχνός et ούρά compositum, ob abdominis eximiam tenuitatem.

Signa distinctiva huius subgeneris sunt: abdomen, praecipue medium, valde attenuatum seu angustum, caput minus latum, quam in reliquis subgeneribus: alae, habita longitudinis corporis ratione, perbreves. Caeterum ultimum abdominis segmentum in dorso vel ad marginem posticum mucronibus aut tuberculis munitum est.

Species nonnullae exoticae Agrionidum ad hoc subgenus fortasse haud iniuste referendae, quae abdomine longissimo praeditae sunt, e. g. Agrion lineare Fabr. et aliae.

Foeminae quarundam specierum Europaearum recens exclusae , colorem capitis, pedum, thoracis et reliquarum partium, qui in adultis laete viridis aut flavo-viridis est, habent croceum seu aurantiacum, qui interdum et in venis seu nervis alarum invenitur, et adeo post mortem animalis remanet.

Traduction :

"Le nom est composé du grec ίσχνός, ischnos   et ούρά,  oura  en raison de la finesse remarquable de l'abdomen.

Les caractères de ce sous-genre sont les suivantes : l'abdomen surtout au milieu est très mince voire même étroit. La tête est moins large que dans les autres sous-genres. Les ailes sont très courtes compte tenu de la longueur du corps. De plus, le dernier segment abdominal est renforcé de lames ou protubérances sur la face dorsale ou sur la partie postérieure des cotés." Etc.

Puis, à la page 24, Charpentier place dans le sous-genre Ischnura 3 espèces : tuberculata, speciosa, et pumilio. 

Ensuite, les trois espèces seront décrites aux pages 151 à 154 sous les noms d'Agrion speciosum [Nehalennia speciosa], Agrion tuberculatum [Ischnura elegans] et Agrion pumilio [Ischnura pumilio] .

Et enfin, elles seront dessinées et peintes ( descriptae ac depictae) dans les planches 38 et 39.

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RÉCEPTION DU GENRE.

Agrion (ischnura), le sous-genre Ischnura, du genre Agrion, a été repris par Sélys & Hagen 1850 (avec A. elegans comme espèce-type) avant de céder la place au nom Agrion (ceratura) dans les Synopsis des Agrionines de Sélys 1876, puis de devenir le genre Micronympha de Kirby 1890, Ceratura Kirby 1890, Ischnosoma Wallengren, 1894, mais aussi Celaeneura 1920, Anomalura 1920, etc. 

https://books.google.fr/books?id=JMR-HkoVtvAC&dq=genus+Anapetes&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Sélys considère Ischnura comme un genre propre en 1870, puis en 1887-1888.

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ÉTUDE DU NOM ISCHNURA.

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L'étymologie du nom du sous-genre Ischnura est donnée par Charpentier dans sa description : "Le nom est composé du grec ίσχνός ischnos ["maigre, mince"]  et ούρά  oura [ "queue"]  en raison de la finesse remarquable de l'abdomen." puis "Les caractères de ce sous-genre sont les suivantes : l'abdomen surtout au milieu est très mince voire même étroit." 

  Mais comme cette finesse de l'abdomen ne caractérise pas vraiment Ischnura par rapport autres genres de Zygoptères et notamment de la plupart des Coenagrionidae ( Coenagrion, Sympecma, Erythromma), Pyrrhosoma),  des Lestidae et des Platycnemidae, H. Fliedner, qui a le premier étudié ce zoonyme, écrit qu'il ne se justifie que par comparaison avec le genre Calopteryx. J'y ajoute le genre Epallage (Euphadeidae), au corps robuste. Néanmoins, comme rien n'indique, dans les descriptions de Charpentier, qu'il distingue Ischnura par rapport à Calopteryx ou Epallage, cette interprétation de Fliedner ne résoud pas vraiment le choix de ce nom.

C'est en considérant que la première espèce de la liste de Charpentier est Agrion speciosum, aujourd'hui Nehalennia speciosa (Charpentier 1840), que ce choix s'éclaire : en effet, la Néhalennie précieuse est décrite par K.-D. B. Dijkstra comme "cette minuscule demoiselle, sans doute le plus fragile odonate d'Europe du fait de son vol peu vigoureux, de sa constitution fragile [...], le plus petit zygoptère de ce guide [...] outre sa petitesse, il se caractérise par sa minceur et ses ailes courtes à ptérostigmas clairs."

Parmi les deux autres espèces placées par Charpentier dans ce sous-genre, Ischunura pumilio, l'Ischnure naine, est également, après N. speciosa, l'une des plus petites demoiselles européennes.

Résumé : "Ischnura, du grec ίσχνός ischnos ["maigre, mince"]  et ούρά  oura [ "queue"]  en raison, selon Charpentier lui-même,  de la finesse remarquable de l'abdomen, surtout en son milieu." Le qualificatif se justifie surtout pour la première des espèces placées par l'auteur dans son sous-genre, Agrion speciosum, dont la minceur de l'abdomen est effectivement remarquable mais  qui sera rangée ensuite dans le genre Nehalennia".

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LES AUTRES AUTEURS AYANT ÉTUDIÉ CE NOM.

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POITOU-CHARENTE NATURE.

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/agrion-elegant/

"de ischnos (gr) = maigre, mince et ura (gr) = ventre du fait de la finesse de l’abdomen (comparé à celui des Calopteryx spp.) "

 

 

DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Grk. ἰσχνός = thin, slender +οὐρά = tail, for the slender abdomen (compared to e.g. Calopteryx species) "

 

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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearu

"Ischnura - ισχηοσ = gracile + ουρα, ασ = coda; dalla coda gracile. Per la forma esile dell’addome."

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"Ischnura [gr. ischnos - thin, lean; ura - tail, in insects: abdomen] is a name only suitable, if this genus is compared with Calopteryx; for in comparison to other coenagrionid genera known to Charpentier the abdomen is not significantly leaner."

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"ischnos = dun/mager; ura = staart "

 .

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NOM VERNACULAIRE DU GENRE ISCHNURA.

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-en anglais : Forktail ("queue fourchue")

 " Ischnura is a genus of damselflies known as forktails in the family Coenagrionidae. Forktails are distributed worldwide, including various oceanic islands. The males have a forked projection at the tip of the abdomen which gives the group their common name.

Forktails are small or very small damselflies. The compound eyes of mature individuals have a dark upper region and contrasting lower part. The thorax is often green and may have lateral stripes and the abdomen in males is black with a blue tip. Females of some species are polymorphic, some being orangish and darkening with age, while others resemble the male."

  • Ischnura asiatica (Brauer, 1865) – Redtail

  • Ischnura aurora Brauer, 1865 – Aurora Bluetail

  • Ischnura barberi Currie, 1903 – Desert Forktail

  • Ischnura cervula Selys, 1876 – Pacific Forktail

  • Ischnura damula Calvert, 1902 – Plains Forktail

  • Ischnura demorsa (Hagen, 1861) – Mexican Forktail

  •  Ischnura denticollis (Burmeister, 1839) – Black-fronted Forktail

  • Ischnura elegans (vanderLinden, 1823) – Blue-tailed Damselfly

  • Ischnura erratica Calvert, 1895 – Swift Forktail

  • Ischnura gemina (Kennedy, 1917) – San Francisco Forktail

  • Ischnura genei (Rambur, 1842) – Island Bluetail

  • Ischnura hastata (Say, 1839) – Citrine Forktail

  • Ischnura heterosticta (Burmeister, 1839) – Common Bluetail

  • Ischnura kellicotti Williamson, 1898 – Lilypad Forktail

  •  Ischnura perparva Selys, 1876 – Western Forktail

  •  Ischnura posita (Hagen, 1861) – Fragile Forktail

  • Ischnura prognata (Hagen, 1861) – Furtive Forktail

  • Ischnura pruinescens (Tillyard, 1906) – Colourful Bluetail

  • Ischnura pumilio (Charpentier, 1825) – Small Bluetail or Scarce Blue-tailed Damselfly

  • Ischnura ramburii (Selys, 1850) – Rambur's Forktail

  • Ischnura senegalensis (Rambur, 1842) – Marsh Bluetail

  •  Ischnura verticalis (Say, 1839) – Eastern Forktail

 

 


- en allemand : Die Pechlibellen (de pech = brai, poix, à cause de l'abdomen à prédominance noire. 

  • Ischnura elegans (Vander Linden, 1820) – Große Pechlibelle
  • Ischnura hastata (Say, 1840) – Rätselhafte Pechlibelle
  • Ischnura pumilio (Charpentier, 1825) – Kleine Pechlibelle

  • Ischnura senegalensis (Rambur, 1842) – Senegal-Pechlibelle

-en  français : les Ischnures (Ischnura elegans  Ischnure élégante, Ischnura genei tyrrhénienne, Ischnura graellsii Ischnure maghribérique, Ischnura sarahensis  Ischnure saharienne, Ischnura fountaineae Ischnure des déserts, Ischnura pumilio Ischnure naine, Ischnura hastata Ischnure  citrine)  mais les espèces portent un nom composé à partir d'Agrion (Agrion élégant, Agrion de Géné, Agrion de Graëlls, Agrion du Sahara,  Agrion de Fountaine, Agrion nain ).

 

- en néerlandais De lantaarntjes , ("lanternes", à cause du segment bleu allumé à l'extrémité de l'abdomen sombre), ou grasjuffers  ou grasjuffers 

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SOURCES ET LIENS.

http://www.nature22.com/odonates22/zygopteres/agrion_vanderlinden/agrion_vanderlinden.html

Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici :
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

OUTILS DE  ZOONYMIE.

— A Dictionary of Prefixes, Suffixes, and Combining Forms from Webster!s Third New International Dictionary, Unabridged ! 200

http://www.mrjonathan.com/mxrm9files/GrammarPages/prefixes%20&%20Sufixes%20Dictionary.pdf

 

— [Boudot J.-P., Dommanget J.-L., 2012. Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp.]

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

— DIJKSTRA K.-D.B., et Lewington, R. (2006). Field guide to the Dragonflies of Britain and Europe. British Wildlife Publishing, 1-320.

— DIJKSTRA K.-D.B., LEWINGTON, R. et JOURDE (P.), traducteur (2007), Guide des Libellules de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé.

 

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), JOURDE (Philippe) 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
 
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.
https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies
 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]
http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (Heinrich), (1998): Die Namengeber der europäischen Libellen. Ergänzungsheft zu Libellula - Supplement 1
— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf
— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— KIRBY, W. F. (William Forsell), 1890 A synonymic catalogue of Neuroptera Odonata, or dragon-flies. With an appendix of fossil species. London,Gurney & Jackson; [etc. etc.]1890.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/25894#page/5/mode/1up

— ROBERT (Paul André), 1936, Les Insectes, coléoptères, orthoptères, archiptères, nevroptères,Delachaux et Niestlé .

 

 — ROBERT (Paul-André), 1958, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=ROBERT+(Paul-A.),+Les+Libellules:+(Odonates),+Delachaux+%26+Niestl%C3%A9,+1958&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjpiuPbl7zgAhWOnhQKHURrDboQ6AEIKTAA


— STEINMANN (Henrik), 1997, World Catalogue of Odonata, Zygoptera Walter de Gruyter, - 521 pages . Numérisé Google.
https://books.google.fr/books?id=JMR-HkoVtvAC&pg=PA307&dq=tenellum,+World+Catalogue+of+Odonata,&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwilrrz33bjgAhVD2OAKHbcWAsUQ6AEILDAA#v=onepage&q=tenellum%2C%20World%20Catalogue%20of%20Odonata%2C&f=false


  — SITE Libellen - eine (kleine) Einführung . die Namensgebung

http://www.libelleninfo.de/07.html#buch

http://www.libelleninfo.de/071.html

SCHIEMENZ, H. (1953): Die Libellen unserer Heimat. Jena: Urania

— WENDLER (A)., A. Martens, L. Müller & F. Suhling (1995): Die deutschen Namen der europäischen Libellenarten (Insecta: Odonata).Entomologische Zeitschrift 105(6): 97-112


 
EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE : 

 — CHARPENTIER. Horae Entomologicae, adjectis tabulis novem coloratis. Vratislaviae, 1825, in-4, avec 9 pl. coloriée, 261 pages.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/25890#page/7/mode/1up

— CHARPENTIER, 1840, (Toussaint von) Libellulinae Europaeae descriptae ac depictae, Lipsiae, Leopold Voss .

https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— VANDER LINDEN (Pierre Léonard) 

 

 -1820 Aeshnae Bononienses descriptae, adjecta ejusdem annotatione ad Agriones Bononienses., Typographiae Annesii de Nobilibus, Bononiae 1-11, incl. pl. 1-1

-1823 Aeshnae Bononienses descriptae, Opuscoli scientifici, volume 4 158-167

https://books.google.fr/books?id=kcQ-AAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

-1825 sa Monographiae Libellulinarum europaearum specimen  de 42 pages.

https://books.google.de/books?id=vxIOAAAAQAAJ

— RAMBUR (Pierre), 1842,Histoire naturelle des insectes: névroptères, page 264 et Planche 6, fig. 2,b : lindeni ♂

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61025298/f286.image.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6104159n/f17.item.zoom

 — SELYS-LONGCHAMPS (Michel Edmond, Baron de), 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

 — SELYS-LONGCHAMPS ( E.de) 1860 Synopsis des Agrionines,  première légion : Pseudostigma

https://www.biodiversitylibrary.org/item/132906#page/1/mode/1up

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de) 1860 Synopsis des Agrionines,  dernière légion :  Protonevra.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/132906#page/1/mode/1up

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de) 1862 Synopsis des Agrionines, deuxième légion : Lestes.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/132902#page/3/mode/1up

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
22 avril 2019 1 22 /04 /avril /2019 22:37

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Rappel chronologique.

Les inscriptions lapidaires de l'enclos (en rouge infra) permettent de documenter la construction de l'église et des autres parties de l'enclos, et parfois d'en connaître les commanditaires, qui sont les deux "fabriques" en exercice pour l'année. J'ai indiqué en bleu les éléments datés de l'intérieur de l'église.

La construction de l'église a débuté par celle de la nef (peut-être en remplacement progressif d'une église romane dont il ne subsiste aucune trace).

1530 : Déploration en bois.

1533 : début argumenté  de la construction de l'église, par son tiers sud-ouest.

1573 : tour-clocher (ouest), le 19 avril.

XVIe siècle : retable anversois de la Passion

1609 : les travaux se poursuivent sur l'élévation nord et sa porte datée du 31 mai 1609.

1622 : progression  de la nef vers l'est : date sur la porte sud.

1627 : construction du chevet et dédicace (consécration) de l'église.

1634 : Bannière de Saint-Pol.

1650 : Fonts baptismaux : dais et dôme par Millio ROPARZ et Hervé ABGRALL fabriques

1651 : Fonts baptismaux par Laurens ROPARTZ et L. ABGRAL

1660 : tribune ouest par G. BRAS et Y. POULIQUEN.

1662 : tableau de la Sainte Famille pour le retable de Sainte Anne, peint par Nicolas FLOCH.

1667 : construction de l'ossuaire par I. GOFF et I. GUILLOU fabriques.

1667 : Bannière de la Vierge.

1669 : construction de l'arc de triomphe donnant accès au placître et à son cimetière, par A. RANNOU et C KERTANGUY fabriques.

1673-1679 : sacristie, par  A et Y POVLIQVEN fabriques, H. GVILLERM étant recteur. Porte intérieure faite en 1679 par le menuisier PAVL LE GOFF, POVLIQVEN étant  fabrique. 

1676 : Mise au Tombeau sculpté par Anthoine Chavagnac, par commande des fabriques I. LEGAT et H. POVLIQVEN  , H. GVILLERM étant recteur et C. ABGRALL curé.

1684 : lambris du chœur peints par François LERREL

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Le porche sud : 1533.

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"L'église de Lampaul-Guimiliau, autrefois Lampaul-Bodénès, trève de Guimiliau, dédiée à Notre Dame et à saint Pol, premier évêque de Léon, est bâtie sur l'emplacement d'un monastère fondé par ce Saint dans le cours de ses pérégrinations à travers le pays qu'il évangélisait.

L'édifice actuel, qui a dû remplacer une église romane dont on ne trouve plus aucun vestige, a été construit par parties à des époques diverses, comme le constatent le style et les dates inscrites en différents endroits. C'est par le porche et l'angle Ouest du bas-côté Sud qu'on a commencé cette reconstruction, remontant à 1533, Là, l'ornementation et la structure sont encore absolument gothiques, avec quelques mélanges cependant de détails indiquant l'influence de la Renaissance." (Abgrall)


 

L'inscription fondatrice est étudiée ici :

http://www.lavieb-aile.com/2019/04/la-facade-du-porche-sud-de-lampaul-guimiliau.html

J'en rappelle le texte : "L'an 1533" :

LAN MIL Vc XXX III

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Deux contreforts, posés sur les angles, accostent cette arcade, et sur les faces intérieures de chacun sont deux petits anges tenant une banderole avec ces légendes en caractères gothiques : Bonnes gens qui ycy passez priez Dieu pour les trépassés. Benedictus qui venit in nomine Domini.

Les inscriptions sont étudiées ici :

http://www.lavieb-aile.com/2019/04/le-porche-de-l-eglise-de-lampaul-guimiliau-ii-les-anges.html

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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La tour-clocher : 1573.

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Le clocher, bâti 40 ans après le porche, était avec ses 70 mètres l'un des plus hauts du Finistère, après le Kreisker (78 m.). Il doit sa forme tronquée à la foudre qui en a détruit la flèche en 1809, et l'a amputé de 18 mètres.

Le bas de la tour s'ouvre sur l'extérieur par trois arcades de style classique, formant un porche. Elle porte deux inscriptions datées de 1573.

La première occupe le coté sud-ouest,  à l'angle d'un contrefort à coté du dais d'une niche. Elle  est dégradé et je ne lis plus que :

L'A[N] / M : V : [XX]X 

III

Le [N] est restitué d'après le tilde inscrit sur le A : Ã. Les deux X entre crochets [XX] sont ceux qui s'imposent mais qui sont manquant en raison d'une entaille. Elle est gravée sur un bloc de kersanton détérioré sur son quart droit,  en lettres gothiques et en chiffres romains. Si nous la comparons aux inscriptions de l'église du Faou, où celle de 1593 est également en lettres gothiques et chiffres romains, alors que celles de 1603 et 1613 sont en chiffres arabes, et que les suivantes à partir de 1628 adopte les majuscules classiques, nous constatons une cohérence dans la chronologie d'un style à un autre en Basse-Bretagne.

La dégradation du bloc de pierre est-elle consécutive à l'écroulement de la flèche du clocher en 1809 ?

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième inscription de la tour-clocher.

On lit sur  l'architrave :

ANNO : D[OM]INI : 1573 : DIE : 19 : APRILIS : FV[N]DATA : FVIT : HEC : TVRRIS

"L'an du Seigneur 1573, le 19ème jour d'avril, fut fondée cette tour". (les lettres entre crochets sont abrégées par un tilde ~ sur l'inscription).

Si la date du jour et du mois est indiquée, c'est qu'e cette précision est importante. Si j'en crois ce site, le jour de Pâques était, en 1573, le 22 mars.

http://5ko.free.fr/fr/easter.php?y=16

Le 19 avril 1573 correspond alors au quatrième dimanche du Temps Pascal.

 

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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La  porte nord : 1609.

La porte percée dans le bas-côté nord est encadrée par deux colonnes cannelées, le cintre est formé de claveaux saillants et la frise est ornée de cette inscription qu'a lu le chanoine Abgrall :  ANNO : DOMINI : 1609 : DIE : VLTIMA : MAII Au-dessus est une niche qui abrite actuellement une statue en kersanton de saint Jean l'Evangéliste. 

Je n'ai pu lire ni photographier correctement l'inscription, mais il faut la traduire  ainsi : "l'an du Seigneur 1609, le dernier jour de mai".

En suivant le raisonnement et le site précédent, Pâques tombait en 1609 (calendrier grégorien depuis le 15-10-1582) le 19 avril, et la date indiquée ici correspond au septième dimanche du Temps Pascal, juste après l'Ascension.

 

La porte est surmontée d'une plaque en kersanton qui portait des armoiries aujourd'hui huchées.

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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La petite porte sud : 1622. 

En avançant vers l'abside, on trouve dans le bas-côté Sud une porte dont le pilastre et le couronnement présentent un curieux mélange de gothique et de Renaissance. Sur l'entablement se lit cette date :

A : D : 1622 :

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Le chevet de l'église : 1627.

Sous la fenêtre sud du chevet, près du contrefort, la date de 1627 est inscrite, en chiffre arabes, assez discrètement et dans un cartouche à peine marqué.
 

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Dans le pignon qui couronne la fenêtre Sud du chevet, un cartouche porte cette inscription :

BENE : FVNDATA : EST : DOMUS : DOMINI.

Il s'agit d'un extrait d'une antienne du Commun de la dédicace d'une église (Bréviaire romain) : Bene fundata est domus Domini supra firmam petram , "La maison de Dieu a été bien fondée sur un roc solide". Elle a été particulièrement étudiée par  Robert Favreau  dans les Études d'epigraphie medievale, Volume 1 : Lors de la dédicace, après avoir consacré l'autel, l'évêque faisait trois fois le tour de l'église à l'intérieur, en aspergeant les murs chaque fois un peu plus haut, et on chantait Haec est dommus etc, texte inspiré de l'Ecriture (Matthieu 7:24-25 et Luc 6:48) mais d'expression liturgique. On la trouve sur l'église romane de Civaux, à Châteauneuf -sur-Charente au XVe s, à Saint-Frutos en Castillle en 1100, à la commanderie du Fouilloux à Neuville -les-Decize, sur un chapiteau du XIIe de saint-Etienne de Romorantin-Lanthenay.

Elle était chantée en grégorien et appartient aux antiphonaires les plus anciens, comme celui de l'abbaye de Saint-Gall.  

https://gregorien.info/chant/id/996/0/fr

https://www.e-codices.unifr.ch/fr/csg/0391/135

Son texte entier est le suivant : 

Haec est domus domini firmiter edificata, bene fundata est super

Bene fundata est domus Domini supra firmam petram

Lapider preciosi omnes muri tui exturres hierusalem gemmis aedifi

Mane surgens iacob erigebat lapidem intitulum.

En 1627, l'évêque de Cornouaille qui procéda à cette consécration était Guillaume Le Prestre  de Lezonnet. Il faut imaginer l'affluence attirée par cette cérémonie, la procession autour de l'église, les chants, les sonneries des cloches, ...

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième inscription du chevet.

 

De l'autre côté, au-dessus de la fenêtre Nord se trouve un cartouche de même taille et de même forme que la précédente, mais dont l'inscription est érodée. Le chanoine Abgrall y a lu en 1891 :

 O : QVAM : METVENDVS : EST : LOCVS ; ISTE.

Cette inscription se retrouve aussi à Guimiliau et à Saint-Sauveur du Faou :

-Le Faou, porche ouest, vers 1628 :

http://www.lavieb-aile.com/2016/11/les-dix-inscriptions-lapidaires-de-l-eglise-saint-sauveur-du-faou-29.html

- Gouesnou, porche  :

http://www.lavieb-aile.com/article-eglise-de-gouesnou-inscriptions-et-armoiries-117905766.html

Elle correspond également à un chant grégorien dont le texte est le suivant :

 

O quam metuendus est locus iste!
vere non est hic aliud,
nisi domus Dei et porta caeli.

 

Que ce lieu est redoutable !
vraiment, ce n’est ici rien d’autre
que la maison de Dieu et la porte du ciel.

 

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Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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LA SACRISTIE : 1679 .

 

 

La sacristie à deux étages sur plan rectangulaire à chevet à trois pans, et à chacun des angles monte un contrefort puissant et très orné, couronné aussi d'un clocheton. "Autrefois, cette sacristie avait un aspect plus pittoresque et plus artistique, lorsqu'elle était couverte d'une toiture en pavillon avec deux beaux épis ou deux belles urnes en plomb au-dessus des poinçons des Groupes. Le toit de la tourelle d'escalier était également surmonté d'un épi en métal." (Abgrall)

Elle porte deux ensembles d'inscriptions, l'un sur le pan nord, l'autre sur les pans nord-ouest.

a) Sur le pan nord-est, sous la fenêtre à épais barreaux (la sacristie contenait le coffre-fort), on lit :

A : ET : Y : POVLIQUEN : LORS : FABRIQVES : 1679.

Y[ves] POULIQUEN était également fabrique en 1660 puisque son nom figure (avec celui de G. BRAS) sur le coté nord de la tribune des orgues.

Le patronyme POULIQUEN est parfaitement attesté dans la paroisse à cette date . "A. POULIQUEN" peut correspondre à un  Alain Pouliquen.

http://lesgall.pagesperso-orange.fr/ff540.htm#P_6209

http://lesgall.pagesperso-orange.fr/ff538.htm

http://lesgall.pagesperso-orange.fr/ff537.htm#P_3150

Nous retrouvons le nom de cette famille  sur la porte intérieure de la sacristie :

 PAVL. LE. GOFF. FLOCH, FAIT. FAIRE : P : POVLIQVEN : FABRIQVE. 1679.

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Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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b) sur les pans nord et nord-ouest de la sacristie, on lit , en deux inscriptions distinctes:

1. Sous une fenêtre à barreaux au dessus de la porte, dans un cartouche, en lettres majuscules droites :

FAIT: FAIRE : DV : TEMPS : DE MESSIRES : H

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2. Sous la troisième fenêtre à barreaux, la suite : 

 

GVILLERM RECTEV

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Le pluriel Messires annonce deux noms, celui du recteur et celui de son "curé" ou vicaire, mais je ne trouve pas ce dernier nom, qui est celui d'Abgrall.

Le recteur H. [Henri ?] Guillerm est en effet également connu par une  inscription de l'intérieur de l'église , celle de la Mise au Tombeau de 1676 :

M : H : GVILLERM : P : M : C / ABGRALL : CVRE

FAIT: F : PAR: I : LEGAT : H: POVLIQVEN

FABR[QVE· 1676.

Mais ce recteur "H. GVILLERM" (Henri Guillerm ?) est aussi celui dont le nom est inscrit à Guimiliau, puisque Lampaul-Guimiliau était alors une trève de Guimiliau. On le trouve nommé sur la chaire  à prêcher (1677), et sur le baptistère (1675) :   RE :M:H: GVILLERM : SIEVR : RECTEVR : LORS: IAN: TANGVY: E: HERVE :LE MEVR :FABRIQVES : 1677:" (chaire)  et :  1675 F : DV : TEMPS : DV : VENERABLE : M : H : GVILLERM : RECTEVR ..... LORS : DERIEN : POVLIQVEN : & : IACQVES : QVOTAYN : FABRIQVE. (Baptistère). 

http://www.lavieb-aile.com/2016/11/les-huit-sibylles-de-l-eglise-de-guilmiliau-finistere.html

Le chanoine Abgrall a relevé de nombreuses inscriptions, à Guimiliau et à Lampaul-Guimiliau notamment, mais il n'a pas relevé celle-ci sur la sacristie.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_divers/abgrall_inscriptions-gravees.pdf

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Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sacristie de l'église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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L'OSSUAIRE.

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L'ossuaire de 1667.

 

 

Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Au dessus de la porte est : MEMENTO MORI.

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Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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La porte de l'ossuaire et l'Arbre de vie.

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Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Au dessus de la porte : la statue en kersanton du Christ-Sauveur.

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Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Sur le pan sud-est du chevet :  I. GOFF : Y : GVILLOV : F: 1667.

 

 

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Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Sur un lanternon : PARZ HANR.

avec un N rétrograde.

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Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

Sur l'un des gables : "C. KGOAT... KBRAT. 1669." . 

soit C. KERGOAT (et) KERBRAT 1669.

Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire  de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Ossuaire de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

L'ARC DE TRIOMPHE (1668).

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  Du coté de l'enclos : A. RANNOV. Y.KTANGVY : F : 1668 .

a) Le nom de RANNOV se trouve aussi gravé sur un calvaire de la paroisse, à Cosquer-Bihan, Croaz-Kernévez avec la date de 1621 sur le socle et l'inscription RANNOV , sous une des premières réalisations en kersanton du sculpteur Roland Doré.

Les généalogistes connaissent bien cette famille RANNOU sur la paroisse, dès le XVIe siècle.

https://gw.geneanet.org/oberthele?lang=fr&v=RANNOU&m=N

b) K.TANGUY se lit KERTANGUY. Yves ou Yann Kertanguy

 

Arc de triomphe de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe de l'enclos de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les inscriptions lapidaires de l'enclos de Lampaul-Guimiliau.

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie), 1891,  Notice sur l'église de Lampaul-Guimiliau , Bulletin de la Société archéologique du Finistère .

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f92.image

— ABGRALL (Jean-Marie), 1916, Notice  sur l'église de Lampaul-Guimiliau, B.D.H.A.  page 65 .

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb8a12b7e12798d2ef6eea2b182e7115.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie), 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, Société Archéologique du Finistère - SAF 1915 tome 42 - Pages 189 à 216

— ARMET (Alain), photos

http://www.collections.musee-bretagne.fr/resultat.php?type_rech=rs&index%5B%5D=fulltext&bool%5B%5D=&reset=1&nr=1&value%5B%5D=%22lampaul-guimiliau

— COUFFON (René), LE BARS ( Alfred), 1988,  Notice sur  Lampaul-Guimiliau , Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm. ISBN 978-2-950330-90-1.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ffdece473d8b2cacb3b0124f2e647d77.pdf

— COUFFON (René), 1964 Quelques considérations sur la sculpture religieuse en Basse-Bretagne du 12e au 19e siècle  In: Bulletins et mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 92 (1964) p. 21-52

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

PELLETIER (Yannick), 1991, Lampaul-Guimiliau, ed. Jean-Paul Gisserot, 32 p.

- Y.-P. Castel : Lampaul-Guimiliau (Rennes, 1979) Non consulté.

- M.-M. Tugorès : Le retable de saint Jean-Baptiste de Lampaul-Guimiliau (B.S.A.F. 1980)  Non consulté.

- Christel Douard et Roger Barrié : Lampaul-Guimiliau : Un enclos paroissial du Léon (Châteaulin, 1987), Photos de D. Le Doaré et D. Soret. . Broché. 32 pages. Non consulté.

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14 avril 2019 7 14 /04 /avril /2019 21:37

Zoonymie des Odonates : les noms d'Erythromma viridulum (Charpentier, 1840), "la Naïade au corps vert".

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

 

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 ZOONYMIE DES ODONATES.

 Les articles précédents : 10 articles de généralités et 41 études de noms d' Anisoptères.

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

  • Bibliographie des articles de zoonymie des Odonates.

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Résumé :

 

—  Erythromma, Hansemann, 1823 Wiede. Zool. Mag. 2(1).  Du grec erythros "rouge" et ómma "œil", en raison des yeux rouges des mâles de l'espèce-type E. najas décrite par Hansemann. Tous les Erythromma ont des yeux soit rouges, soit bleus mais tous de couleur vive et non surmontés de noir, contrastant avec la tête noire.

viridulum (Charpentier, 1840), Libell. Europ. Lipsiae. : 149  diminutif issu du latin viridis, "vert", donc ici "petit vert, verdelet", car l'espèce est plus petite que E. najas, et que la couleur verte y est présente, soit dans les reflets vert-bronze des parties sombres de l'abdomen des deux sexes, soit, dans la teinte des yeux, du thorax et du dessous de l'abdomen chez la femelle.

— noms en français : 1°) "L'Agrion verdelet", Sélys, 1850 ; 2°) "La Naïade au corps vert", P.-A. Robert, 1958.

— noms en d'autres langues :

- en anglais : The small red-eyed damselfly  (la petite demoiselle aux yeux rouges)

-en polonais Oczobarwnica mniejsza 

-en catalan L'Ullroig petit

-en suédois : Mindre rödögonflickslända 

-en néerlandais : de kleine roodoogjuffer

-en allemand : Das Kleine Granatauge 

- en gallois : Mursen lygatgoch fach

- en hongrois : A zöld légivadász 

- en frison occidental : Lytse hynstepoat

 

 

 

LE NOM SCIENTIFIQUE.

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LE NOM DE GENRE ERYTHROMMA (HANSEMANN, 1823).

Voir 

http://www.lavieb-aile.com/2019/04/zoonymie-des-odonates-les-noms-d-erythromma-lindenii-selys-1840.html

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LE NOM D'ESPÈCE E. VIRIDULUM (CHARPENTIER, 1840).

[Agrion viridulum],  CHARPENTIER, 1840, (Toussaint von) Libellulinae Europaeae descriptae ac depictae, Lipsiae, Leopold Voss page 149 n°49.

 

Description originale.

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49. AGRION VIRIDULUM. Tab. XXXVII. Fig. infer. mas et foem.

Agr. superne fusco-aeneum, subtus coerulescens: maris viventis oculis rubris, foeminae viridibus: in collari utriusque sexus strigis duabus fulvis.

Habitat in Silesia.

Praecedenti aliquanto minus, gracilius, oculis maris rubris, formaque appendicum illi affine. 

Caput. Os, genae et frons rutilo-flava: nasus, vertex et totum occiput atro-viridia, cupreo-subsplendentia. Os valde prominens, pilis parvis, flavidis sparsum. Oculi magni, marium rubri, foeminarum virescentes.

Truncus. Prothorax parvus, globularis, viridi-aeneus, antice coeruleus, cum macula laterali flavida. Foeminarum macula prothoracis antica et margo posticus tenuissime flavida sunt. Alitruncus ad latera coerulescens, cum linea sesquialtera atra. Collare atro-viride, aenei vel cuprei splendoris, cum strigis duabus fulvis, plerumque continuis: foeminarum latioribus et in viridem colorem transeuntibus.

Alae subbreves, hyalinae, ad apicem paullulum acuminatae; parastigmata rhombea, fuscescentia.

Pedes cum tarsis flavidi: femoribus in exteriore, tibiis in interiore latere atris.

Abdomen cylindricum, longiusculum, gracile; maris subtus coerulescens, superne aeneum, idque in hunc modum: segmentum primum laete coeruleum, cum macula basali quadrata, atro-viridi: secundum coeruleum, margine postico et macula magna, basin non attingente, versus eam latiore et postice quasi stylo, cum margine postico cohaerente, atro-viridi. Segmentum tertium et sequentia usque ad septimum superne macula maxima, atro-viridi, anticam segmentorum singulorum partem non attingente, et ante marginem posticum ad latera coarctata. Ultima tria segmenta pulchre coerulea seu azurea, octavum et decimum cum macula magna dorsali, atra, quae in medio valde coarctata est. Margo posticus segmenti ultimi in medio paullulum excisus est, et in latere ventrali flavus.

— Foeminarum abdomen simili modo coloratum, colore coeruleo magis in viridem abeunte, et penultima duo segmenta superne atro-viridia, Ultimi segmenti margo posticus profunde excisus est.

Appendices maris speciei praecedenti similes, ultimi segmenti longitudinem-aequantes, compressae, valde divergentes, ad basin latae, quasi membranam luteam efficientes, et ad marginem crassiores, atrae, ad apicem bifidae: inferiores in abdomine absconditae; foeminarum brevissimae, conicae, obtusae, atrae.

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La planche 37 figure inférieure : mâle et femelle.

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Zoonymie des Odonates : Erythromma viridulum.

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ÉTUDE DE L'ÉPITHÈTE VIRIDULUM.

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L'épithète viridulum est un diminutif de l'adjectif latin viridis, "vert" et Sélys le traduira astucieusement par "verdelet" . Il  n'apparaît que chez les naturalistes, à partir de la fin du XVIIIe siècle,  à la suite de Linné qui, en Botanique, a donné le nom de Bryum viridulum à une mousse de son Herbier, le "Dicrame verdoyant".  Il est repris par Fabricius en 1780 pour un gastéropode marin,   Tritonium viridulum, Fauna groenlandica 1780 p. 402, nom synonyme d'Admete viridula. On trouve aussi en 1810  un mousse nommée  Lycopodium viridulum Bory  ex Willd. En 1810 toujours, Péron et Lesueur ont décrit La "Dianée viridule" Dianea viridula, une hydro-méduse connue aujourd'hui sous le nom d'Eirene viridula . D'autres exemples pourraient être fournis, comme Hyalinia viridula Mencke, 1830, mais globalement, cette épithète est rare et plutôt choisi pour des espèces, on l'admettra, de second ordre.

Mais l'emploi d'un adjectif latin sous une forme diminutive peut s'expliquer sous la plume de Charpentier de deux façons :

a) la nécessité, lorsqu'il faut choisir un adjectif de couleur, d'éviter les reprises d'épithètes déjà utilisés. En 1825, Vander Linden avait créé le nom d'Agrion viridis, le Leste vert aujourd'hui du genre Chalcolestes, ainsi que celui d'Agrion virens, "le Leste verdoyant" (Lestes virens). Dans sa publication de 1840, Charpentier a décrit Aeshna virens (syn. Aeshna viridis).

b) l'attrait des diminutifs pour qualifier des espèces animales, les Zygoptères, remarquables par leur taille fine et leur assimilation à des Demoiselles.

Charpentier avait donné en 1825 à Bratislava une première publication de 261 pages et 9 planches, Horae entomologicae, où le chapitre qui nous concerne, De Libellulinis Europaeis, décrit 43 espèces dont 15 Agrions. Parmi ceux-ci, page 14, il décrit  "Agrion chloridion",  une espèce reconnue ensuite comme synonyme d'Erythromma najas, la "Naïade aux yeux rouges", décrite 2 ans auparavant par Hansemann. Chloridion vient des mots  grecs chloros "vert-jaune" et ion "allant", soit "tirant vers le vert". Effectivement, l'auteur décrit l'abdomen vert-bronze sombre. 

https://books.google.fr/books?id=knlIAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

En 1840, Charpentier décrit à nouveau cet "Agrion chloridion",  puis son Agrion viridulum avec laquelle il la compare : Praecedenti aliquanto minus, gracilius, "plus petite, plus fine que la précédente" avant de mentionner les points communs : oculis maris rubris, formaque appendicum illi affine,  "les yeux rouges du mâle et la forme des appendices anaux". Dans la diagnose initiale, il la décrit comme "un Agrion brun-bronze au dessus, et bleu en dessous, le mâle vivant avec des yeux rouges et la femelle des yeux verts" (viridibus).

Cette mention de la couleur verte des yeux des femelles est reprise dans la description, mais avec l'adjectif virescentes : "verdâtre, verdissant" : Oculi magni, marium rubri, foeminarum virescentes. "les yeux grands, rouge .chez les mâles, tirant vers le vert chez les femelles".

L'adjectif revient ensuite pour qualifier certaines parties de la tête atro-viridi  vert-sombre, cuivré, ; puis le prothorax viridi-aeneus "vert-bronze", le collier du tronc vert-sombre comme le bronze ou le cuivre, les marques des segments de l'abdomen du mâle atro-viridi vert-sombre, bien que les taches des trois derniers segments soient d'un beau bleu azur.

Enfin, l'abdomen des femelles possède les mêmes couleurs, mais "le bleu y vire plutôt au vert, et les deux derniers segments sont vert-sombre au dessus" :  colore coeruleo magis in viridem abeunte, et penultima duo segmenta superne atro-viridia.

On voit qu'il est difficile de dire exactement pourquoi Charpentier nomme son espèce viridulum, mais c'est soit pour qualifier la couleur verte propre — selon l'auteur — aux yeux des femelles ou à leur abdomen, soit pour qualifier la couleur du dessus de l'abdomen des deux sexes, si on admet que le vert-sombre bronze correspond au noir des auteurs actuels . 

Conclusion : viridulum, diminutif issu du latin viridis, "vert", donc "petit vert, verdelet", car l'espèce est plus petite que E. najas, et que la couleur verte y est présente, soit dans les reflets vert-bronze des parties sombres de l'abdomen des deux sexes, soit, dans la teinte des yeux, du thorax et du dessous de l'abdomen chez la femelle.

Voir les images de l'article du site Odonates Costarmoricains

http://www.nature22.com/odonates22/zygopteres/naiade_vert/naiade_vert.html

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LES AUTRES AUTEURS AYANT ÉTUDIÉ CE NOM.

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POITOU-CHARENTE NATURE.

"Viridulum, diminutif de viridis (lat) = vert, verdâtre. La femelle a souvent le thorax teinté de vert."

 

 

DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. viridulus, -a, -um = somewhat green, presumably for the greenish reflections on the black parts of the abdomen."

 

.

D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearu

"- da viridis, e = verde. Per la colorazione dominante del corpo."

 

.

H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

non étudié
 

 

.

VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"viridulum — groenig, beetje groen"

 

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LES NOMS EN LANGUE VERNACULAIRE.

 

 

LES NOMS D'ERYTHROMMA VIRIDULUM EN FRANÇAIS.

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1°) "L'Agrion verdelet", Sélys 1850.

Revue des Odonates page 175 n°2. Sélys donne ici une traduction particulièrement bien inspirée de viridulum, puisque, en reprenant l'un des surnoms du Verdier d'Europe, elle en rappelle la forme diminutive ou atténuée (CNRTL verdelet = "vert tendre, un peu vert, qui tire vers le vert").

2°) "La Naïade au corps vert", P.-A. Robert 1958.

Robert nomme les espèces du genre Erythromma des "Erythrommes", mais un heureux remords l'amène à y substituer le nom de Naïade : Naïade aux yeux rouges pour E. najas, et Naïade au corps vert pour E. viridulum.

Ce nom a été adopté par tous depuis lors, "Naïade" devenant en quelque sorte le nom commun du genre Erythromma en français.

 

 

 

LES NOMS D'ERYTHROMMA VIRIDULUM EN D'AUTRES LANGUES.

 

.

 

- en anglais : The small red-eyed damselfly  (la petite demoiselle aux yeux rouges)

-en polonais Oczobarwnica mniejsza 

-en catalan L'Ullroig petit

-en suédois : Mindre rödögonflickslända 

-en néerlandais : de kleine roodoogjuffer

-en allemand : Das Kleine Granatauge 

- en gallois : Mursen lygatgoch fach

-en breton : Dimezellig daoulagad ruz (la petite demoiselle aux yeux rouges) (en attente de validation)

- en hongrois : A zöld légivadász 

- en frison occidental : Lytse hynstepoat

.

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

http://www.nature22.com/odonates22/zygopteres/agrion_vanderlinden/agrion_vanderlinden.html

Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici :
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

OUTILS DE  ZOONYMIE.

— A Dictionary of Prefixes, Suffixes, and Combining Forms from Webster!s Third New International Dictionary, Unabridged ! 200

http://www.mrjonathan.com/mxrm9files/GrammarPages/prefixes%20&%20Sufixes%20Dictionary.pdf

 

— [Boudot J.-P., Dommanget J.-L., 2012. Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp.]

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

— DIJKSTRA K.-D.B., et Lewington, R. (2006). Field guide to the Dragonflies of Britain and Europe. British Wildlife Publishing, 1-320.

— DIJKSTRA K.-D.B., LEWINGTON, R. et JOURDE (P.), traducteur (2007), Guide des Libellules de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé.

 

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), JOURDE (Philippe) 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
 
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.
https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies
 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]
http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (Heinrich), (1998): Die Namengeber der europäischen Libellen. Ergänzungsheft zu Libellula - Supplement 1
— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf
— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— KIRBY, W. F. (William Forsell), 1890 A synonymic catalogue of Neuroptera Odonata, or dragon-flies. With an appendix of fossil species. London,Gurney & Jackson; [etc. etc.]1890.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/25894#page/5/mode/1up

— ROBERT (Paul André), 1936, Les Insectes, coléoptères, orthoptères, archiptères, nevroptères,Delachaux et Niestlé .

 

 — ROBERT (Paul-André), 1958, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=ROBERT+(Paul-A.),+Les+Libellules:+(Odonates),+Delachaux+%26+Niestl%C3%A9,+1958&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjpiuPbl7zgAhWOnhQKHURrDboQ6AEIKTAA


— STEINMANN (Henrik), 1997, World Catalogue of Odonata, Zygoptera Walter de Gruyter, - 521 pages . Numérisé Google.
https://books.google.fr/books?id=JMR-HkoVtvAC&pg=PA307&dq=tenellum,+World+Catalogue+of+Odonata,&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwilrrz33bjgAhVD2OAKHbcWAsUQ6AEILDAA#v=onepage&q=tenellum%2C%20World%20Catalogue%20of%20Odonata%2C&f=false


  — SITE Libellen - eine (kleine) Einführung . die Namensgebung

http://www.libelleninfo.de/07.html#buch

http://www.libelleninfo.de/071.html

SCHIEMENZ, H. (1953): Die Libellen unserer Heimat. Jena: Urania

— WENDLER (A)., A. Martens, L. Müller & F. Suhling (1995): Die deutschen Namen der europäischen Libellenarten (Insecta: Odonata).Entomologische Zeitschrift 105(6): 97-112


 
EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE : 

 — CHARPENTIER. Horae Entomologicae, adjectis tabulis novem coloratis. Vratislaviae, 1825, in-4, avec 9 pl. coloriée, 261 pages.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/25890#page/7/mode/1up

— CHARPENTIER, 1840, (Toussaint von) Libellulinae Europaeae descriptae ac depictae, Lipsiae, Leopold Voss .

https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

VANDER LINDEN (Pierre Léonard) 

 

 -1820 Aeshnae Bononienses descriptae, adjecta ejusdem annotatione ad Agriones Bononienses., Typographiae Annesii de Nobilibus, Bononiae 1-11, incl. pl. 1-1

-1823 Aeshnae Bononienses descriptae, Opuscoli scientifici, volume 4 158-167

https://books.google.fr/books?id=kcQ-AAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

-1825 sa Monographiae Libellulinarum europaearum specimen  de 42 pages.

https://books.google.de/books?id=vxIOAAAAQAAJ

— RAMBUR (Pierre), 1842,Histoire naturelle des insectes: névroptères, page 264 et Planche 6, fig. 2,b : lindeni ♂

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61025298/f286.image.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6104159n/f17.item.zoom

 — SELYS-LONGCHAMPS (Michel Edmond, Baron de), 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

 — SELYS-LONGCHAMPS ( E.de) 1860 Synopsis des Agrionines,  première légion : Pseudostigma

https://www.biodiversitylibrary.org/item/132906#page/1/mode/1up

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de) 1860 Synopsis des Agrionines,  dernière légion :  Protonevra.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/132906#page/1/mode/1up

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de) 1862 Synopsis des Agrionines, deuxième légion : Lestes.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/132902#page/3/mode/1up

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates

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