Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 avril 2021 4 08 /04 /avril /2021 11:31

.

.

SAINTE MARGUERITE ISSANT DU DRAGON. BÉNITIER. BLASON DES LE BORGNE DE KERUZORET.

.

La statue en kersanton se trouvait, selon la description de J.M. Abgrall en 1897 puis en 1904, en haut du trumeau des portes du porche nord.

La sainte sort (on dit qu'elle "isse") du dos du dragon qui a commis l'erreur d'avaler toute entière cette vierge (et future martyre) sans prendre garde qu'elle était armée de sa foi dans le Christ et d'un petit crucifix dont elle se serait servie, dit-on, pour se tailler une sortie. 

Ces statues de Marguerite d'Antioche étaient très fréquentes dans les églises et chapelles, en raison de sa vénération dans la protection des femmes enceintes.

Selon une tradition iconographique bien établie, la traîne de la robe de la sainte dépasse de la gueule du monstre, qui n'a pas encore eu le temps de l'avaler que déjà Marguerite effectue sa sortie miraculeuse. C'est mieux visible sur les statues peintes, où la robe rouge tranche avec la gueule noirâtre (voir par exemple sur le jubé de La Roche-Maurice), mais c'est néanmoins observable ici.

Comparer aussi (car cet atelier fut  actif à Lambader) avec la statue réalisée par Henri Prigent à Dinéault entre 1527 et 1577.

https://www.lavieb-aile.com/2017/02/l-eglise-sainte-marie-madeleine-de-dineault-iv.la-statue-de-sainte-marguerite.html

.

Les cheveux de la sainte sont retenues par le bandeau occipital qui recouvre l'arrière de la tête avant de passer entre la nuque et les cheveux : on sait que je m'attache à recenser les occurrences de ce "chouchou" pour évaluer sa valeur de marqueur iconographique spatial et temporel ( a priori XVIe et début XVIIe et Basse-Bretagne) qu'on retrouve, parmi tant d'exemples, sur la Vierge de la Nativité et sur la Vierge à l'Enfant du fond de la chapelle de Lambader, ou sur la Marie-Madeleine du calvaire de Croas-Lambader.

 

 

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Le bénitier en kersanton  a été offert en 1876 (Bull. arch. assoc. bret. 1889) par la famille Audren de Kerdrel (qui possédait alors le château de Keruzoret). Amaury de Kerdrel, qui était alors maire de Plouvorn (entre 1880 et 1921) et conseiller général du Finistère, fut, avec M. de Réals, très influent dans la restauration de la chapelle.

Il porte les armes aux trois huchets liés en sautoir de la famille Le Borgne de Keruzoret.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Blason aux armes des Le Borgne de Keruzoret.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT PATERN EN ÉVÊQUE (kersanton, XVIe siècle).

.

Inscription S.PATERNE. Tête brisée rescellée.

Saint Patern ou Paterne est le premier évêque de Vannes au Ve siècle. Il est assimilé au gallois saint Padarn, l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne. On estime que le toponyme Lambader (anciennement Lanbader) pourrait signifier "le monastère de saint Patern".

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT GOUESNOU (kersanton, XVIe siècle).

 

Inscription gothique :  S.GOUESNOU

.

Il s'agit d'un des premiers évêques du Léon (le 8ème selon la tradition), et l'un des premiers compagnons de saint Pol Aurélien, premier évêque.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Goueznou#:~:text=Ses%20vertus%20le%20firent%20choisir,sur%20le%20cr%C3%A2ne%20du%20saint).

La majorité  des saints évêques bretons n'ont pas d'attributs spécifiques, ce qui donne toute sa valeur à l'inscription nominative.  Comparer à la statue du saint à la fontaine Saint-Gouesnou de Gouesnou.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Goueznou#/media/Fichier:Gouesnou_08_Fontaine_de_saint_Gouesnou_Statue_de_saint_Gouesnou.JPG

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT ÉVÊQUE (kersanton, XVIe siècle).

.

Inscription S.GOUNEIE ?

Abgrall y voyait saint Guénolé.

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT DIVY (kersanton, XVIe siècle).

.

Inscription : S:DIVI .

Saint Divy  fils de sainte Nonne, a des statues à Dirinon, une à Plomelin, provenant de son église de Bodivit, une à Saint-Yvi, à Saint-David de Ouimperlé, et à Brennilis.

Voir La chapelle Saint-Divy à Dirinon.

Il tient sa crosse par l'intermédiaire d'un sudarium.

..

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

SAINT JEAN ÉVANGÉLISTE (kersanton, XVIe siècle).

.

On retrouve ici, plus facilement que sur les statues précédentes, le style des ateliers landernéen de taille du kersanton.

Porche de Pencran (Prigent, v. 1553).

Le visage est particulièrement fin et allongé, avec des cheveux méchés depuis une raie médiane, des yeux ourlés,  un nez long aux narines bien ouvertes, une petite bouche faisant la moue au dessus d'un menton pointu. Il tient un phylactère témoignant de ses écrits (Evangile selon saint Jean et Livre de l'Apocalypse) et est accompagné de l'aigle du Tétramorphe, tenant dans son bec le plumier. Il est vêtu d'une robe dont la  fente nous est familière tant elle est fréquente sur les saints et les séries d'apôtres des statues de kersanton du Finistère, et cette fente est croisée par la boutonnière du manteau, à l'unique bouton.

L'inscription portée sur le socle, en lettres gothiques porte le nom S : JOHÃNES, avec une ponctuation par deux-points, une hampe fourchue de la H, des lettres stéréotypées proches d'une textura, et un tilde abréviatif du N. Globalement, cette inscription se rapproche de celles des trois saints évêques et de celle de la Vierge à l'Enfant du porche ouest. Alors que la statue de saint Christophe, provenant de Lambader, et datée de 1600, porte une inscription en lettres romaines.

.

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. II, poursuite de l'inventaire.
Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

NOTRE-DAME DE LAMBADER. Bois polychrome, XVIe siècle.

Restaurée en 1998

 

.

Elle porte sur son bras gauche l'Enfant, figuré en Sauveur du Monde, dont il tient le globe dans la main. Mais la Mère et son Fils ne se regardent pas, et Marie a un regard pensif et même déjà un peu triste. Sa posture est légèrement hanchée, sa ceinture dorée est portée très haute sous la poitrine.

Elle porte aussi le bandeau occipital, ou plutôt une variante, car le voile, qui se glisse bien entre la nuque et les cheveux, recouvre largement la tête, ne laissant visible que le haut des cheveux, et retombe sur les épaules et le haut du dos.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Vierge à l'Enfant, bois doré,  bas-coté nord de la nef.

.

Elle tient également l'Enfant bénissant le globe en Salvator Mundi.

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les évangélistes.

.

Saint Marc devant son lutrin.  bois polychrome, XVIe siècle ?. Pilier sud devant le jubé.

.

Il est figuré en docteur (en théologie) et porte le bonnet rouge à quatre pointes ou "barrette" et le manteau rouge liés à ce titre. Plus exactement, ce serait là la tenue d'un docteur en médecine, (qui serait plus adapté pour saint Luc) mais le lion qui est à ses pieds l'identifie sans ambages.

.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Saint Matthieu, bois polychrome.  XVIe siècle ? Pilier nord devant le jubé.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Sainte Geneviève. bois polychrome.

.

Je reprends l'identification donnée par Couffon, mais l'attribut le plus précieux, le cierge, n'est pas représenté.

.

 

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Les statues de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

.

LE PORCHE OUEST. NOTRE-DAME DE LANBADER ADORÉE PAR LES PÈLERINS.

.

Le clocher de Lambader est très connu, et sa hauteur de près de 58 mètres lui permettrait presque de rivaliser avec celui  Notre-Dame-du-Kreisker de Saint-Pol-de-Léon. Il a été classé dès 1840, mais s'est trouvé menacé par la suppression en 1830 d'un arc triomphal qui l'étayait et le reliait à  la maison Ar Presbytal, tandis qu'au sud la maison du Gouverneur dont  il était mitoyen  disparut dès 1825. Une tempête vient l'ébranler le 2 juin 1836, et  la flèche et la partie supérieure de la tour durent finalement être démontées de 1837 à 1841. À  partir de 1881, il fut reconstruit par l'entreprise Le Naour. 

C'est un clocher-porche qui orienté vers l'ouest, et le porche proprement dit est ouvert sur trois cotés par des arcs ogivaux s'appuyant sur deux solides piles à contreforts.

On se base, pour le dater, sur la donation de Jean V en 1432, ce qui reste une hypothèse.

Note : le clocher-porche de Pleyben date de 1588 à 1591, celui de Saint-Thégonnec (sud)  a été construit entre 1599 et 1637. Celui de Goulven de 1593 à 1639. Celui de Lampaul-Ploudalmézeau de 1611-1622.

René Couffon (L'architecture classique dans le pays du Léon SHAB 1948 p.52) a dressé la liste des clochers léonards ayant imité le clocher du Kreisker. 

Voir aussi ceux de :

-Bodilis (ouest),construit vers 1564-1570 qui, comme celui de Lambader avait sa base ouverte sur ses quatre faces par quatre arcades brisées. https://www.persee.fr/docAsPDF/bulmo_0007-473x_1958_num_116_2_3832.pdf

-Landivisiau,

-Sizun. coté ouest, 54 mètres, 1723 ?

-Saint-Vougay, 1635

 

 

.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

« La porte qui donne entrée dans l'église, sous le clocher, est orné de belles colonnettes, et l'archivolte en plein cintre est composée de moulures et de tores avec dos-de-carpe. Au dessus, un cul-de-lampe portait autrefois une statue de la Sainte- Vierge et aux deux cotés sont sculptés deux groupes de petits personnages agenouillés, six moines et six religieuses, avec l'inscription Interveni pro devoto foemino sexu, et la date de 1598. Ce bas-relief est donc de beaucoup postérieur au clocher et à la chapelle, qui sont du XVe siècle. » (Abgrall 1897)

.

C'est pour moi la part la plus intéressante de cet article, du moins sur le plan documentaire, en raison de la forme orthographique de l'inscription centrale (Nostre Damme de Lanbader), en raison de la date portée par une inscription latérale (1598) et par la citation liturgique qu'on y trouve, et par la représentation, peut-être unique en sculpture bretonne, d'une scène de dévotion.

Par contre,  la prospection photographique est pénalisée par l'obscurité relative (les rayons du soleil ne s'y glissent que timidement et seulement à leurs heures), et par les grillages de protection placés devant les deux moyen-reliefs.

.

 

La Vierge à l'Enfant.

.

Elle est couronnée, et ses pieds reposent — c'est un élément important — sur un croissant de lune comme les Vierges de l'Apocalypse ou de l'Immaculée Conception. Elle avance la main droite (qui présente ou présentait un objet ?) à l'Enfant vêtu d'une tunique et aux cheveux courts. Deux fragments sont manquants, à partir de la main gauche et du pied gauche.

Le pan droit du  manteau de Marie fait retour vers le poignet ou le flanc gauche, sans doute fixé par une troussouère (ceinture ou agrafe de robe). Ce mouvement d'étoffe crée une succession de plis en becs.

La robe est à encolure carrée.

.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

Le socle cylindrique en kersanton (qui est apparemment solidaire de la statue) porte une inscription en lettres gothiques sur deux lignes.

Celle-ci  a fait l'objet de tentatives de descriptions :

"A la base du clocher est une porte gothique, surmontée d'une Vierge-Mère en granit, et d'une inscription où on peut lire : N. DAMME : DE : LAMBADER." (H. Pérennès)

"Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER »."  (Kerdanet 1837)

.

La vérité doit être placée entre ces deux propositions. En variant les angles de vue, je parviens à lire ceci :

NOSTRE  DAMME DE LANBADER (deux dernières lettres devinées plus que lues)

---OUR NOUS NV ----

On pourrait sans doute la déchiffrer entièrement par estampage en y accédant, ou en disposant d'une source de lumière adaptée.

La graphie Nostre Damme est attestée en France en 1287 à Reimsen 1480 en Anjou, ou à Liège dans la Chronique de Jean d'Oustremeuse, en Pays de Hainaut en 1461, à Rennes en 1526, à la chapelle de Quilinen en Landrévarzec,   mais aussi en 1776 dans l'appellation "Nostre-Damme de Kerdévot" en Ergué-Gabéric et sur un ex-voto de Notre-Dame de Quelven (56) . C'est dire qu'elle ne permet pas une datation précise.

On peut deviner pour la seconde ligne la demande  l'invocation "priez pour nous".

.

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

De chaque coté de la Vierge sont figurés deux groupes sculptés en demi-relief. Nous pouvons en trouver les descriptions suivantes :


 

"Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii »." 'Cyrille Pennec 1825)

"À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU »" (Miorcec de Kerdanet 1837)

." A gauche figurent six religieux agenouillés, à droite six religieuses, au-dessous desquelles on voit la date de 1592 et l'inscription: INTERVENI : P [RO] : DEVOTO : FE [M] I [N] EO : SEXY. " (H. Pérennès 1943)

On constate un désaccord sur le relevé de l'inscription et de la date. Mais la bonne lecture est celle de Miorcec de Kerdanet, comme le montrent les clichés qui suivent. La date est placée au dessus des derniers mots de l'inscription.

.

.

.

1°) Les six dévots.

.

Ils sont agenouillés et quatre d'entre eux tiennent devant eux un livre ouvert; Le dernier tient une canne ou une crosse.

Je ne discerne pas comment mes prédécesseurs (qui n'étaient pas gênés par le grillage de protection) ont reconnu ici des moines ; et les cheveux des personnages ne me semblent pas tonsurés.

Existait-il auparavant une inscription symétrique à celle de l'autre groupe, et portant les mots INTERVENI PRO CLERO ?

.

 

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

2°) Les six dévotes.

.

Six femmes sont agenouillées, la  tête recouverte d'un voile (ou plutôt d'une coiffe). Trois ont les mains jointes, les trois autres portent un livre ouvert.

Le principal intérêt vient de l'inscription, dont j'ai déjà donné ma leçon : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU

qui se transcrit par Intercede pro devoto foemino sexu.

En effet, la simple consultation d'un moteur de recherche identifie ici la fin du cantique dédié à la Vierge :

Virgo perpetua, templum Domini,
sacrarium Spiritus Sancti,
sola sine exemplo placuisti Domino Iesu Christo;
ora pro populo,
interveni pro clero,
intercede pro devoto femineo sexu.

Bienheureuse Marie, mère de Dieu,
vierge éternelle, temple du Seigneur,
sanctuaire de l'Esprit Saint,
toi seule as plu au Seigneur Jésus Christ;
prie pour ton peuple,
intercède pour le clergé,
interviens pour les femmes dévouées.

.

On trouve aussi ce cantique :

Sancta Maria Succurre miseris Juva pusillanimes Refove flebiles Ora pro populo
Interveni pro clero
Intercede pro devoto femineo sexu
Sentiant omnes Tuum juvamen Quicumque celebrant tuam sanctam commemorationem

 

Sainte Marie Viens au secours des malheureux Aide les timides Console les affligés Prie pour le peuple
Interviens pour le clergé
Intercède pour les femmes consacrées
Qu'ils ressentent tous ton aide Ceux et celles qui célèbrent ta sainte mémoire

.

"Dans certains textes, ce dernier cantique est attribué à Saint Augustin (354-430). Le texte complet se trouve dans la Patrologie latine de Migne, t.39, col. 2104-07: " Sermo CXCIU " (Sermon 194) , alias " St Augustin, Sermon 18 de Sanctis " : De Annuntiatione Dominica. Il se trouve aussi dans les Œuvres Complètes de St Augustin, Paris 1893, p.318

Les paroles du " Sancta Maria " sont donc attribuées à Saint Augustin, évêque d'Hippone. Cependant une note du Patrologiae Latinae Supplementum (vol.2, Paris 1960, col.854) déclare qu'il s'agit des paroles d'Ambroise Autpert, un Bénédictin mort en 784, ou une compilation sur un texte d'Ambroise ...

Finalement il est impossible de savoir avec certitude qui est l'auteur de ce cantique, ni la date de sa composition.

Le texte du " Sancta Maria ". L'auteur exalte d'abord la Vierge Marie, en qui la malédiction portée sur Eve, pécheresse, s'est changée en bénédiction. Puis il présente Marie, par qui le salut nous est venu, et enfin Marie, Vierge et Mère, acquiesçant à la parole de l'ange par son " Ecce Ancilla Domini ". L'auteur termine par une prière dont la partie principale a été reprise par l'Église romaine, comme antienne à l'office du commun de la Vierge au bréviaire ." http://peresblancs.org/sancta_maria.htm

.

Selon d'autres sources, le Sancta Maria, succurre miseris a été écrit par l'évêque  Fulbert of Chartres (c.952-1028), et est souvent associé à la fête du 5 août de la Dédicace de la basilique de Sainte-Marie-Majeure.

Le verset Intercede pro devoto femineo sexu se trouve aussi, sous le titre Beata Dei Genetrix Maria dans les antiphonaires de chants grégoriens ou dans les motets mis en musique par Luca Marenzio, Claudio Monteverdi , Cristóbal de Morales, Franciscus Strus , Ivo de Vento , Philippe Verdelot , Tomás Luis de Victoria , ou Samuel Webbe 

http://cantus.edu.pl/chant/31346

http://cantus.edu.pl/image/31296

.

Au total, cette invocation  des six "femmes dévotes" ou "femmes consacrées" s'adresse directement à la Vierge et renvoie à la liturgie de l'office commun de la Vierge. Il reste à interpréter le fait que les pieds de la Vierge sont posés sur le croissant lunaire : est-ce un indice de l'importance croissante de l'attachement au dogme de l'Immaculée-Conception ?

Il faut aussi rappeler, face à ces 12 religieux agenouillés devant Notre-Dame de Lanbader, l'importance des pèlerinages signalée par Cyrille Le Pennec : "Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pèlerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste.".

Je peux penser que les six hommes et six femmes ne soient pas des moines et des religieuses, mais des "personnes devotieuses", venus en pèlerinage.

.

Enfin, la date de 1598 fournit le témoignage d'une période d'aménagement de la chapelle, comme aussi la statue de saint Christophe datée de 1600.

.

 

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

 

 

 

 

 

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

Le porche ouest de la chapelle de Lambader en Plouvorn. Photographie lavieb-aile.

.

.

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

.

 

— ABGRALL (Jean-Marie), 1897, Le Livre d'or des églises de Bretagne,  Lambader, Berven, Lochrist, Goulven, illustrations de Charles Géniaux, Rennes pages 1-3.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/lambader__berven__lochrist__goulven.pdf

« La porte qui donne entrée dans l'église, sous le clocher, est orné de belles colonnettes, et l'archivolte en plein cintre est composée de moulures et de tores avec dos-de-carpe. Au dessus, un cul-de-lampe portait autrefois une statue de la Sainte- Vierge et aux deux cotés sont sculptés deux groupes de petits personnages agenouillés, six moines et six religieuses, avec l'inscription Interveni pro devoto foemino sexu, et la date de 1598. Ce bas-relief est donc de beaucoup postrérieur au clocher et à la chapelle, qui sont du XVe siècle. » 

"On est heureux de retrouver encore dans cette chapelle quelques vieilles statues en pierre représentant la nativité de Notre-Seigneur, l'adoration des bergers et des mages, Notre-Dame de Pitié, saint Goueznou, saint Divy, saint Patern et saint Guénolé."

 

ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

 

"Dans la paroisse de Plouvorn, la chapelle de LAMBADER a été entièrement reconstruite avec son clocher, en 1877- 1881,. et malgré cela on peut toujours la considérer comme ancienne, c.ar on a reconstitué aussi fidèlement que possible l'édifice primitif en se servant des anciens matériaux, de sorte que la chapelle, rajeunie et consolidée, possède cependant l'aspect digne et respectable d'un monument des vieux âges. Ce qui est le plus remarqué et le plus vanté à Lambader, c'est le clocher, dont la vanité locale ose presque faire un rival du Creisker. Comme détails particuliers d'architecture il y a à observer la porte sous le clocher, ornée de belles colonnettes, et dont l'archivolte à plein-cintre est composée de moulures et de tores avec dos de carpe; puis le petit porche Nord percé de deux portes ornées de colonnettes et séparées par un léger trumeau, au haut duquel est une Sainte-- Marguerite agenouillée sur son dragon. Au chevet, sous la -grande fenêtre, est une petite sacristie ou chambre du trésor, toute bâtie en pierres de taille, en y comprenant même le toit. A l'intérieur on est agréablement surpris à la vue des belles dimensions et des belles proportions de l'édifice, qui se compose d'une nef et de deux bas-côtés donnant une largeur de 13 m. 90 sur une longueur de 28 mètres, le tout divisé en huit travées."

 

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

"Statues anciennes en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Lambader, sainte Geneviève, saint Vincent Ferrier, saint non identifié (Guénolé ?), et les statuettes de la Vierge (dorée) et des quatre Evangélistes.

"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé).

 

— DEBIDOUR (Victor-Henri), 1953,  la sculpture bretonne.

DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Plusieurs statues ornaient jadis l'église de Lambader, elles ont été renversées et mutilées, leurs débris gisent sur le gazon dans le préau ou cour du monastère. J'en remarquai une qui me frappa par le fini et la précision de son travail, elle représente un chevalier armé de toutes pièces , tenant l'épée nue sur l'épaule ; la forme de son armure indique la fin du quatorzième siècle. On remarque au bas de la cuirasse l'assemblage de pièces de lames transversales qui recouvre le défaut des cuissards et que l'on nommait tasseltes ou braconnière. La tête de cette statue a malheureusement été brisée ( Pour préserver cette statue de mutilations plus considérables, M. le marquis du Dresnay en a fait récemment l'acquisition et l'a fait transporter à Saint-Pol de Léon , où elle est placée dans son jardin. ) : je présume qu'elle représentait quelqu'un des commandeurs de Malte titulaires de la commanderie de Lambader. Ce ne peut être un templier, car, lors de la destruction de l'ordre du temple, les .chevaliers portaient encore le haubert ou armure entièrement en mailles, celle que l'on voit ici est celle de plaque et de lames adoptée au quatorzième siècle."

 

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

"On vénère à Lambader une belle statue en kersanton de Notre-Dame. Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit, provenant de l'ancien Calvaire. La maîtresse vitre contenait un brillant vitrail de 1543, qui a été brisé vers 1845 et remplacé, dans sa partie basse, par une maçonnerie, et dans sa partie haute, par un voile rouge. On en voit quelques débris à la chapelle de Keruzoret, ainsi qu'un saint Christophe et un saint Trémeur portant sa tête entre ses mains."

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND (Morlaix 1637) ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

Texte principal (C. Le Pennec Morlaix 1647, liste des églises et chapelles de N.D. basties en l'évesché de Léon) : "Si vous entrez dans Ploumorn (Plouvorn), vous ne pouvez faire beaucoup de chemin , sans remarquer la belle Eglise priorale de N. D. de Lanbader tant pour l'excellence du bastiment, qu'à raison de la grande devotion du peuple qui y aborde de plusieurs endroits. Ceste chappelle est construicte non loin du bourc parrochial , sur la pente d'une colline , prés d'un agreable ruysseau qui fait moudre nombre de moulins, avant de se rendre à l'ocean. Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pelerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste."

Note de Kerdanet : "Cette église est construite dans le style de l'architecture gothique arabe : elle a huit arcades élégantes dans chacun de ses bas-cotés., son clocher est très beau, c'est une tour carrée, ornée d'une balustrade légère et surmontée d'une flèche élevée, de forme prismatique hexagonale, flanquée de quatre clochetons. Cette flèche, toute en pierres de taille, est travaillée à jour, ainsi que les clochetons qui l'accompagnent, dont l'un a été renversé par l'ouragan du 2 février 1836. Le clocher est supporté par des piliers formant trois arcades. Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER ». À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU » On remarque, de plus, autour de l'église, diverses statues curieuses, telles que celle de saint Christophe, ainsi désignée SXDÕPLE 1600 », et la statue de N.D de Pitié dans l'attitude la plus recueillie et la plus expressive.

Le jubé en bois de Lanbader est aussi fort renommé ; c'est un réseau de sculpture, presque aussi remarquable dans son genre que celui du Folgoët dans le sien : il a 16 pieds ½ de long sur 3 pieds , 9 pouces de large ; ses éventails ont 8 pieds 3 pouces de développement, et sa porte 4 pieds ½ d'ouverture ; son escalier tournant compte 22 marches ; le tout orné de petites statues d'anges, parmi lesquels vient figurer, on ne sait pourquoi, un joueur de biniou (musette)

M. de Fréminville pense que Lanbader était une ancienne commanderie ; il n'en n'est cependant fait aucune mention dans celles du duc Conan IV, de 1160 ; mais on trouvait autrefois, autour de cette chapelle, les propugnacula, turricula et alias munitiones dont parle Pierre Mauclerc dans sa charte aux chevaliers du Temple. V. D. Morice, Pr. t. 1er col.638 et 850. Le gouvernement de Lanbader possédait, en 1790, 900 livres de revenu. »

PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

L'église de LANBADER, avec un très-beau clocher.

« On trouve en cet endroit plusieurs jolies statues en Kersanton, entre autres celle de S. Christophe, portant la date de 1600. Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii ».

 

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

 

—  REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne,  31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la Révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."

 .

— L'UNIVERS 27 septembre 1877 Inauguration de la chapelle restaurée sur l'initiative du recteur Hellard. Bénédiction par l'évêque en présence de la comtesse de Kerdrel. Promesse d'indulgence le jour du Pardon le lundi de Pentecôte.

.

 

DIVERS: ARCHIVE 1442.

Lettres et mandements de Jean V: duc de Bretagne, publiés ..., Volumes 4 à 5

Ordre de laisser les chapelains de Lambader et du Merzer jouir des dons qui leur ont été faits.

Vidimus du 10 oct. 1442 (Ar. Loire-Inf., E 83; anc. Ch. des comptes de Nantes).

A Redon, 1433, 13 mars. « Jehan... A nostre bien amé et feal conseiller Auffroy Guinot, nostre tresorier et receveur general, et aux fermiers de cest present impot par nous ordonné de XX s. par pipe estre levé en l'evesché de Leon, salut. De la partie de noz chappelains et orateurs dom Guillaume Baeleuc et dom Jehan le Saux, presbtres et gouverneurs des chapelles de Nostre Dame de Lanbader et du Merzer, nous a esté presentement exposé que, comme puix nagueres nous eussions donné en aulmosnes et de nostre devocion à lad. chapelle de Lambader, dont led. Guillaume est administrator, pour aider à l'eupvre et edifficacion d'icelle chapelle, la somme de quinze 1., à estre poiée sur et dud. impot, en mandant à vousd. fermiers d'en fere le paiement au desir de noz lettres sur ce données le vile jour de decembre darrein; mesmes à lad. chapelle du Merzer eussions voulu et octroié que tout le vin qui fust vendu en detaill en la maison de lad. chapelle par led. dom Jehan et ses commis, qui en est gouverneur, feust quicte de tout devoir d'impot, tant du temps que avenir, pour estre cellui devoir mis et emploié au bien et augmenttacion d'icelle chapelle, comme peust aparoir par noz lettres sur ce données en ceste nostre ville, dabtées du xuie jour de may, l'an mill mcc trante et un; ce neanmoinz, vousd. fermiers n'avez voulu oboir au contenu de nosd. lettres, ainczois les avez contrariées et contrariés, en disant icelles ne vous valoir pas descharge; par quoy lesd. suplians ne ont peu jouir de nosd. dons et octroitz, en grand retardement et prejudice du bien et augmentacion d'icelles chapelles... Pour ce est il que nous..., en ratiffiant nosd. premieres lettres..., octroions ausd. suplians et gouverneurs que ilz joissent desd. dons et octroiz... Et affin de se imformer du numbre desd. vins qui sont et seront venduz aud. lieu du Merzer..., avons commis nostre bien amé et feal conseiller Hervé le Ny, qui de ce vous baillera relacion... Si vous mandons, etc.

Ainxin signé, Par le duc, de sa main. - Par le duc, de son commandement et en son conseill, ouquel : Vous, l'evesque de Triguer, le president, le seneschal de Rennes, messire Pierres Eder et autres estoint. - J. PIRON. »

 


— WIKIPEDIA

Famille Audren de Kermel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Audren_de_Kerdrel

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton

Présentation

  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
  • Contact

Profil

  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

Recherche