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25 octobre 2023 3 25 /10 /octobre /2023 13:49

L'intérieur du porche (fin XVe) de Kermaria an Iskuit. II. Vierge à l'Enfant, Anges et culots.

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Voir sur cette chapelle :

 

 

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PRÉSENTATION.

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Le porche sud de Kermaria est surmonté d'une secrétairerie, une chambre couverte d'un toit en auvent où se réunissait le conseil de fabrique qui y conservait ses archives ou celle de la seigneurie, et qui servait aussi d'auditoire où les seigneurs de Lizandré-Kermaria , à partir de 1548, rendaient la justice  ou recevait l'hommage depuis la galerie ajourée. On y accède par un escalier du collatéral sud. "C'est là qu'au temps jadis, le dimanche après les offices, autour du sénéchal de la juridiction, se groupaient le Procureur et les Syndics chargés de rendre la haute justice. Les coupables et les plaideurs se tenaient au  pied de la croix qui dresse encore son fût sur le parvis de la chapelle. Le jugement était ensuite lu, au peuple assemblé, du haut de la terrasse." (Aubert)

À l'extérieur, deux niches surmontées de dais recevaient encore au début du XXe siècle les statues de saint Pierre et saint Paul, très abimées par le temps : elle sont conservées à l'intérieur de la chapelle.

Le porche lui-même s'ouvre sur une large baie en ogive, supportée de part et d'autre par de fines colonnettes. À l'intérieur, les niches abritent les statues en bois polychrome de onze apôtres, mais aussi des statues en pierre d'anges porteurs des instruments de la Passion, tandis qu'une Vierge à l'Enfant domine la porte d'entrée. Enfin la voûte est peinte d'anges chantant des cantiques mariaux.

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Datation.

La construction de la chapelle avait débuté à la fin du XIIIe siècle par les quatre premières travées de la nef. Elle se poursuivit à la fin du XVe siècle, notamment par le porche.

Le décor sculpté des statues contenues dans les niches, de celles de la Vierge et des six culots aux personnages en buste est de style homogène malgré un matériau différent dans deux statues d'anges : il est vraisemblablement contemporain de la construction du porche lui-même.

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Restauration.

Une première tranche des travaux de restauration du porche, commencés en décembre 2022, s'est achevée en mai 2023 sous la direction de Nicolas Clairand, architecte du patrimoine, des élus et des entreprises A.R.T groupe Villemain, de Plélo, pour la maçonnerie,  Moullec, de Lamballe, pour la charpente et Macé, de Trégueux, pour la couverture. L'auvent frontal, qui avait disparu, a été reconstitué.

Une seconde tranche de cinq mois doit débuter en septembre 2023.

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Plan.

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I. LA VIERGE À L'ENFANT AU DESSUS DE LA PORTE D'ENTRÉE, ET SON CULOT. Pierre polychrome, XVe siècle.

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La niche à fines colonnnes aux chapiteaux feuillagés est surmontée d'un gable  encadré de pilastres.

La Vierge, couronnée,  tient le livre des Écritures dans la main droite et porte sur l'avant-bras gauche son Fils, qui nous fait face. Le manteau bleu, qui voile sa chevelure, rassemble les plis de son pan vers la troussière du poignet puis retombe en plusieurs rangs de plis bouillonnants. Elle porte sur la poitrine un médaillon perlé.

L'Enfant, jambes croisées, est figuré en Sauveur, tenant la sphère du Monde.

La sculpture, dont la nature de la pierre ne peut être précisée (granite??), est peinte d'une polychromie qui s'écaille ; les lèvres carmin et les joues rose foncée ont été recouvertes jadis d'une couche blanche.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Sur le culot en granite polychrome, un buste d'un homme accroupi, au regard noir, est entouré  d'un rinceau de vigne où persiste un très beau bleu.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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II. LE CÔTÉ EST : NICHES AUX ANGES PORTEURS D'INSTRUMENTS DE LA PASSION.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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1°) La première niche à partir du portail : ange tenant la croix sur le Golgotha. Granite, reste de polychromie ocre.

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Dans l'encadrement de l'ogive, une niche rectangulaire est aménagée dans l'appareillage des blocs de granite. Un ange s'y avance, grâce à un culot polygonal. 

Il est vêtu d'une tunique longue à ceinture plate. Le visage est un peu fruste à cause des grands yeux et d'une bouche  sommaire, ou des cheveux taillés très court, en casque.

Il tient une croix qui s'élève depuis un massif crénelé figurant le Golgotha.

La pierre est un granite gris dont la structure apparaît sur la brisure de la main droite. Son grain fin donne un  poli aux reflets bleus.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

L'intérieur du porche de Kermaria an Iskuit. II. Vierge à l'Enfant, Anges et culots.
Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le culot : buste d'un homme, granite.

Nez épaté, cheveux en boucles formant couronne.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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2°) La deuxième niche à partir du portail : ange tenant les instruments  de la Flagellation.

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Cette niche est semblable à la précédente, mais ses pans son évasés et son dais forme un éventail hexagonal. La statue est par contre bien différente  par son matériau, un tuffeau clair, mais aussi par son socle : ces caractéristiques se retrouvent sur l'ange de la niche qui lui fait face, témoignant peut-être, dans le même atelier d'une "main" différente des deux anges de l'entrée, à droite et à gauche.

L'ange a perdu sa tête, mais non ses ailes, il est vêtu d'une tunique plissée, dont la ceinture plate laisse retomber une longue extrémité. À cette ceinture est suspendu un ustensile cannelé qui m'intrigue mais que je n'identifie pas ; il serait logique d'y voir un petit instrument de musique.

L'ange porte sur ses épaules les deux instruments de la Flagellation du Christ : le fouet ou flagellum aux lanières nouées (et plombées ?) et les verges.

La pierre est peinte d'ocre jaune clair, uniforme.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le socle en tuffeau : deux têtes, une coupelle et des instruments de carrier.

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Nouvelle énigme, comment interpréter cette "roue" que présente ces deux têtes jumelles ? Une roue à sept rayons autour d'un essieu, mais qui est convexe comme une coupole et dont le cercle est crénelé d'édentations cubiques. 

Et surtout, comment comprendre les deux instruments qui surmontent cet accessoire ? Je crois reconnaître là un marteau de tailleur de pierre, à deux tranchants différents, et un "niveau" en équerre.

Deux personnages en buste tiennent, en position jumelle et spéculaire, la roue (un tamis ???). Derrière celui de gauche se distinguent d'autres motifs sculptés.

Nous retrouverons ces jumeaux sous la statue d'ange qui fait face.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le culot : buste d'un personnage, granite.

Nez épaté, tête recouverte d'une coiffe; il peut s'agir de l'épouse de l'homme du culot précédent.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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III. LE CÔTÉ OUEST : NICHES AUX ANGES PORTEURS D'INSTRUMENTS DE LA PASSION.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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3°) La première niche à partir du portail : ange tenant la Colonne de la Flagellation. Granite ?

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L'ange, semblable à celui qui porte la Croix, a les mains jointes. Sa colonne naît d'un buisson. La ceinture est plate avec une extrémité verticale renforcée en triangle. Les pieds semblent chaussés.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le culot : personnage en buste.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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4°) La deuxième niche à partir du portail : ange tenant la lance et ?.

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L'ensemble sculpté est en tuffeau. L'ange a cette coupe de cheveu taillés très court et en casque et cette bouche particulière de l'ange n°1, la tunique plissée évasée du n°2, la ceinture plate de tous, les yeux en amande cernés d'un trait double et la tête carrée aux pommettes anguleuses qui se retrouve sur les jumeaux du socle.

Les doigts de la main gauche sont brisés, ils traçaient peut-être un geste de bénédiction. L'objet tenu par la main droite peut évoquer un calice, malgré un pied rectangulaire. Devant lui s'élève une lance brisée (elle montait jusqu'à sa poitrine), qui est tenue par les deux personnages du socle. Ce serait la lance de Longin, celle qui transperça le flanc droit du Christ lors de la Passion.

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Les traits du visage des deux jumeaux reproduisent  ceux de l'ange : même forme carrée, mêmes pommettes saillantes, mêmes yeux, même bouche réduite à un trait en demi-sourire, même fossette du menton. Faut-il les assimiler à d'autres anges?

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le culot est sculpté, comme les trois précédents, en buste, mais celui-ci se distingue par des cheveux bouclés.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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IV. LES  CULOTS DE RETOMBÉE DES NERVURES DE LA VOÛTE.

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Du côté droit : au centre, un personnage en buste semblable aux précédents.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Du côté gauche : au centre, un ange chevauchant une tête. Granite.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Sur le côté : deux dragons affrontés. Granite.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Sur le côté : feuillages. Granite.

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Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Porche (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— AUBERT , La chapelle de Kermaria-Nisquit

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/2aa55730ab949a1b101902c8544378bc.pdf

—BÉGULE (Lucien), 1909, La chapelle Kermaria-Nisquit et sa Danse des morts, H. Champion, Paris, 1909, 52 p. 

 

— CHARDIN (Paul), 1894, La chapelle de Kermaria-Nisqit en Plouha, Revue archéologique 1, pages 246-259

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203636c/f249.item

 

 

—COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939. p. 374-375

—COUFFON, René. Quelques notes sur Plouha. Saint-Brieuc : Francisque Guyon éditeur, 1929. p. 27-35

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3346690r

—LE LOUARN-PLESSIX (Geneviève ) , 2013, Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

https://docplayer.fr/108538314-Plouha-chapelle-de-kermaria-an-iskuit.html

—LÉVY (Tania), 2015, « La chapelle Kermaria-an-Isquist. Les peintures murales », Congrès archéologique de France. 173e session. Monuments des Côtes-d'Armor. « Le Beau Moyen Âge ». 2015, Société française d'archéologie, pp. 303-311 (ISBN 978-2-901837-70-1).

— PICHOURON ( Patrick) - L'HARIDON ( Erwana) 2005, La chapelle de Kermaria-an-Isquit Inventaire général ; Dossier IA22005349

"La chapelle Kermaria-an-Isquit a été fondée au cours de la 1ère moitié du 13ème siècle par Henry d'Avaugour, comte de Goëlo. Elle a été agrandie au 15ème siècle, puis au début du 18ème siècle par le chapelain de l'époque Jean Huet. Vendue le 16 fructidor de l'an IV (septembre 1796), elle a été rachetée par la fabrique et rendue au culte en 1812. Réputée pour sa danse macabre du 15ème siècle, elle a été classée au titre de la législation sur les monuments historiques le 6 juillet 1907 et restaurée de 1958 à 1976. Les quatre premières travées de la nef et de ses collatéraux remontent à la fondation de la chapelle. Au cours du 15ème siècle, la nef et ses collatéraux ont été prolongés de trois travées et l'édifice a été augmenté d'un porche et d'une aile au sud. L'étage du porche servait de secrétairerie à l'origine, puis il a servi d'auditoire à partir de 1547 pour la seigneurie de Lizandré-Kermaria. Enfin, Jean Huet, chapelain de Kermaria-an-Isquit, entrepris plusieurs travaux au cours du 1er quart du 18ème siècle, dont la construction de l'actuelle flèche en 1702, due au maître charpentier Pierre Le Clerc (d'après René Couffon), le percement d'une baie en 1720 (porte la date) et la reconstruction du choeur en 1721 (d'après inscription).

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/b4cbaf07-cdea-4601-a286-377b8f21585f

Chapelle de style gothique régional construite en moellons de granite, grès et schiste et grand et moyen appareil de granite. Elle comprend une nef à sept travées accostée de deux bas-côtés, sur cinq travées au sud et sur toute la longeur de la nef au nord, un porche à étage et une aile en retour d'équerre au sud et un chevet à trois pans. L'espace intérieur de la nef est couvert par une charpente lambrisée en berceau brisé avec entraits à engoulants apparents et les bas-côtés nord et sud sont couverts d'un lambris en demi-berceau lambrissé. Le couvrement du porche sud est formé par une voûte sur croisée d'ogives."

— THIBOUT (Marc), 1949, « La chapelle de Kermaria-Nisquit et ses peintures murales », Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 70-81.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f72.item

 

— Revue de presse internet 2023

— Base Palissy POP-Culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089487

https://collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/75975

— Notice Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_de_Kermaria_an_Iskuit

 

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00089487/plouha-chapelle-de-kermaria-anisquit

 

http://www.infobretagne.com/plouha-kermaria-peintures-murales.htm

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Chapelle-de-Kermaria-an-Iskuit.html

https://www.lieux-insolites.fr/cotedarmor/kermaria/kermaria.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Chapelles bretonnes.
21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 13:41

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PRÉSENTATION.

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Le porche sud de Kermaria est surmonté d'une secrétairerie, une chambre couverte d'un toit en auvent où se réunissait le conseil de fabrique qui y conservait ses archives ou celle de la seigneurie, et qui servait aussi d'auditoire où les seigneurs de Lizandré-Kermaria , à partir de 1548, rendaient la justice  ou recevait l'hommage depuis la galerie ajourée. On y accède par un escalier du collatéral sud. "C'est là qu'au temps jadis, le dimanche après les offices, autour du sénéchal de la juridiction, se groupaient le Procureur et les Syndics chargés de rendre la haute justice. Les coupables et les plaideurs se tenaient au  pied de la croix qui dresse encore son fût sur le parvis de la chapelle. Le jugement était ensuite lu, au peuple assemblé, du haut de la terrasse." (Aubert)

Il s'ouvre sur une large baie en ogive, supportée de part et d'autre par de fines colonnettes. À l'intérieur, les niches abritent les statues en bois polychrome de onze apôtres. À l'extérieur, deux niches surmontées de dais recevaient encore au début du XXe siècle les statues de saint Pierre et saint Paul, très abimées par le temps : elle sont conservées à l'intérieur de la chapelle.

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La construction de la chapelle avait débuté à la fin du XIIIe siècle par les quatre premières travées de la nef. Elle se poursuivit à la fin du XVe siècle :

Marc Thibout, dans son article du Congrès archéologique de 1949, n'y consacre que quelques lignes pour dater ces peintures comme contemporaines du porche lui-même.

Geneviève Le Louarn-Plessix nous en donne une analyse avertie :

" Comme pour magnifier l’entrée dans la chapelle dédiée à « Marie du prompt secours» —Ker maria an Iskuit (souvent contracté en Nisquit) est à comprendre à partir du breton is (ou es) - kuit, « qui tire d’affaire, rescapé ». — , le pèlerin qui franchit le porche méridional, entre deux rangées d’apôtres, est enveloppé de représentations apaisantes : une Vierge protectrice (Notre-Dame-de-Délivrance ?) du XVe siècle en pierre polychrome, abritée dans une niche à colonnes à chapiteaux feuillagés et de gracieux anges peints sur les voutains. Les phylactères qu’ils présentent portent les versets du « Regina cœli », hymne d’allégresse, d’accueil et de confiance (*).

(*) Voir : MUSSAT, André, Arts et cultures de Bretagne, Paris, Berger-Levrault, 1979. Sur cette question, la tenue par une branche de la famille des Rohan de la seigneurie de Plouha aux XVe et XVIe siècles pourrait sans doute expliquer ces similitudes.

En de nombreux points, le dessin des draperies, la forme et le traitement des ailes, la finesse des visages et des cheveux sont à comparer aux anges du chœur de la cathédrale de Tréguier – certes très remaniés – vers 1450 et encore aux anges musiciens du transept nord de l’église de Kernascléden (Morbihan) exécutés dans les années 1470. Dans les deux cas, mêmes artifices d’extension et d’affinement des ailes pour insérer les anges dans d’étroits voutains. la fois aimable et luxueuse que devait développer cet espace intermédiaire entre le monde laïc et l’intérieur de la chapelle plus doloriste et tourmenté ( Sous réserve d’une étude précise des pigments originaux, la couleur rouge prédominante à Kermaria se retrouve aussi aux voutains de Kernascléden. )" (Geneviève Le Louarn-Plessix 2013)

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Attribution.

Faut-il les attribuer au(x) même(s) artiste(s) qui ont réalisé, à la même période, la Danse macabre, la peinture des Trois Morts et des Trois Vifs, et la présentation de deux couples de donateurs ?

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Restauration.

La première tranche des travaux de restauration du porche, commencés en décembre 2022, se sont achevés en mai 2023 sous la direction de Nicolas Clairand, architecte du patrimoine, des élus et des entreprises Art, de Plélo, pour la maçonnerie,  Moullec, de Lamballe, pour la charpente et Macé, de Trégueux, pour la couverture. L'auvent frontal, qui avait disparu, a été reconstitué.

Une seconde tranche de cinq mois doit débuter en septembre 2023 et concernera les peintures de la voûte, qui seront nettoyées et, selon expertise, complétées.

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Plan.

 

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Marc Thibout, 1949, Gallica

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Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

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LES QUATRE VOÛTAINS DU CÔTÉ NORD.

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Placés juste au dessus de la Vierge à l'Enfant de la porte d'entrée, les anges l'honorent en chantant l'antenne mariale du XIVe siècle Regina Caeli, "Reine du ciel", dont les quatre versets sont inscrits sur leurs phylactères.

 

Regína caéli, lætáre, Allelúia!
Quia quem meruísti portáre, Allelúia!
Resurréxit, sicut dixit, Allelúia!
Ora pro nóbis Déum, Allelúia!

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Les anges  sont choristes ou orants, agenouillés, nimbés et vêtus d'une tunique longue à large amict. Leurs cheveux longs et bouclés encadrent leur visage. Il n'est pas possible de préciser si leur bouche est ouverte pour le chant. La position des mains peut laisser supposer parfois qu'ils tiennent un petit instrument, qu'on croit deviner (flute ? tambourin ? boite ?). 

Les ailes devaient être peintes avec précision quant à leurs plumes et leurs ocelles. Sur le premier voûtain, elles encadrent étroitement le visage.

Les couleurs principales varient du rouge, de l'ocre rouge, et de l'ocre jaune au jaune d'or, avec emploi du vert (pour les contours, le rehaut des tuniques et quelques détails tels une chemise sous la tunique) et du noir pour les inscriptions. 

Le fond est rouge à ondulations rouge foncé qui fait vibrer le ciel.

La restauration saura préciser quels sont les pigments et les couches de préparation employés.

La première lettre des inscriptions est peinte, comme une rubrique de manuscrit, en jaune.

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Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

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Premier voûtain : Regína caéli, lætáre, Allelúia! (texte effacé).

"Réjouis-toi Reine du ciel alleluia"

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L'ange est le plus beau, le plus féminin et le plus richement vêtu des quatre, et la tunique verte (décolletée et sans amict) est recouverte par un manteau jaune à large revers. On devine peut-être un collier. La main droite est déportée devant le ventre vers la gauche, sur le pan du vêtement (ou un instrument). Les traits du visage, soulignés d'un trait vert clair, sont bien visibles, avec de grands yeux en amande, et une bouche souriante.

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Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

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Deuxième voûtain : Quia quem meruísti portáre, Allelúya! .

"Car celui que tu as mérité de porter, alléluia"

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C'est peut-être là (j'avance avec prudence...) que l'existence d'un instrument tenu entre les deux mains est la plus probable.

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Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

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Troisième voûtain : Resurrexit, sicut dixit, Alleluya!

abrégé en  Resurréxt, sict dict, Allã 

"est ressuscité comme il l'avait annoncé alléluia".

 

 

 

 

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Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

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Quatrième voûtain : Ora pro nobis Deum, Alleluya !

 

"Prie Dieu pour nous alléluia !"

Une flûte pourrait être tenue entre les mains.

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Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

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LES QUATRE VOÛTAINS DU CÔTÉ SUD (EXTÉRIEUR).

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Ce sont à nouveau quatre anges qui occupent ces voûtains, mais les peintures sont bien moins bien conservées, et les inscriptions des phylactères ne sont pas lisibles. On ignore donc quel cantique était présent ici.

Je les présenterai dans le même ordre que précédemment, mais sans les décrire. Je m'interroge seulement sur la forme triangulaire tenue par l'ange du premier voûtain.

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Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

Voûte peinte (fin XVe) du porche de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile août 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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— AUBERT , La chapelle de Kermaria-Nisquit

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/2aa55730ab949a1b101902c8544378bc.pdf

—BÉGULE (Lucien), 1909, La chapelle Kermaria-Nisquit et sa Danse des morts, H. Champion, Paris, 1909, 52 p.  Lucien Bégule (1848-1935), « peintre sur verre » et maître verrier lyonnais est célèbre par ses nombreuses réalisations religieuses et civiles dont le vitrail « Louise Labbé », récompensé par une médaille d’or à l’exposition universelle de 1900 (conservé au musée Gadagne de Lyon). Membre de la Société d’archéologie française, il se consacre, à partir de 1905 uniquement à sa fonction d’archéologue et publie de nombreux travaux consacrés aux monuments historiques.

— CHARDIN (Paul) 1894, « Peintures murales de Kermaria Nisquit », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, t. XLVI, 1885, p. 238-25, lecture du 24 février 1886. Paul Louis Léger Chardin était un peintre et illustrateur français né à Paris le 20 août 1833, mort en 1918. Il est enterré au cimetière de Plouha. Élève d’Adrien Dauzats, il était membre de la Société française d’archéologie. Époux en secondes noces de Sara Rhoné, sœur d’Artur Rhoné de Keravel en Plouha, ses visites en Basse-Bretagne lui donnèrent l’occasion de peindre des paysages et portraits qu’il exposa au Salon de Paris de 1855 à 1875.  

 

CHARDIN (Paul), 1894, La chapelle de Kermaria-Nisqit en Plouha, Revue archéologique 1, pages 246-259

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203636c/f249.item

 

 

—COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939. p. 374-375

—COUFFON, René. Quelques notes sur Plouha. Saint-Brieuc : Francisque Guyon éditeur, 1929. p. 27-35

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3346690r

—LE LOUARN-PLESSIX (Geneviève ) , 2013, Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

https://docplayer.fr/108538314-Plouha-chapelle-de-kermaria-an-iskuit.html

—LÉVY (Tania), 2015, « La chapelle Kermaria-an-Isquist. Les peintures murales », Congrès archéologique de France. 173e session. Monuments des Côtes-d'Armor. « Le Beau Moyen Âge ». 2015, Société française d'archéologie, pp. 303-311 (ISBN 978-2-901837-70-1).

— PICHOURON ( Patrick) - L'HARIDON ( Erwana) 2005, La chapelle de Kermaria-an-Isquit Inventaire général ; Dossier IA22005349

"La chapelle Kermaria-an-Isquit a été fondée au cours de la 1ère moitié du 13ème siècle par Henry d'Avaugour, comte de Goëlo. Elle a été agrandie au 15ème siècle, puis au début du 18ème siècle par le chapelain de l'époque Jean Huet. Vendue le 16 fructidor de l'an IV (septembre 1796), elle a été rachetée par la fabrique et rendue au culte en 1812. Réputée pour sa danse macabre du 15ème siècle, elle a été classée au titre de la législation sur les monuments historiques le 6 juillet 1907 et restaurée de 1958 à 1976. Les quatre premières travées de la nef et de ses collatéraux remontent à la fondation de la chapelle. Au cours du 15ème siècle, la nef et ses collatéraux ont été prolongés de trois travées et l'édifice a été augmenté d'un porche et d'une aile au sud. L'étage du porche servait de secrétairerie à l'origine, puis il a servi d'auditoire à partir de 1547 pour la seigneurie de Lizandré-Kermaria. Enfin, Jean Huet, chapelain de Kermaria-an-Isquit, entrepris plusieurs travaux au cours du 1er quart du 18ème siècle, dont la construction de l'actuelle flèche en 1702, due au maître charpentier Pierre Le Clerc (d'après René Couffon), le percement d'une baie en 1720 (porte la date) et la reconstruction du choeur en 1721 (d'après inscription).

Chapelle de style gothique régional construite en moellons de granite, grès et schiste et grand et moyen appareil de granite. Elle comprend une nef à sept travées accostée de deux bas-côtés, sur cinq travées au sud et sur toute la longeur de la nef au nord, un porche à étage et une aile en retour d'équerre au sud et un chevet à trois pans. L'espace intérieur de la nef est couvert par une charpente lambrisée en berceau brisé avec entraits à engoulants apparents et les bas-côtés nord et sud sont couverts d'un lambris en demi-berceau lambrissé. Le couvrement du porche sud est formé par une voûte sur croisée d'ogives."

— THIBOUT (Marc), 1949, « La chapelle de Kermaria-Nisquit et ses peintures murales », Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 70-81.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f72.item

— SOLEIL (Félix), 2020, La Danse macabre de Kermaria-an-Isquit, Dijon, Éditions Nielrow, 2020, 30 p. (ISBN 978-2-490446-16-2).

 

— Base Palissy POP-Culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089487

https://collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/75975

— Notice Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_de_Kermaria_an_Iskuit

— Revue de presse internet 2023

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00089487/plouha-chapelle-de-kermaria-anisquit

https://actu.fr/bretagne/plouha_22222/patrimoine-cette-chapelle-bretonne-va-retrouver-sa-superbe-du-xve-siecle_58498933.html

https://www.letelegramme.fr/cotes-d-armor/plouha-22580/a-plouha-la-chapelle-de-kermaria-retrouve-sa-splendeur-6373663.php

https://www.ouest-france.fr/bretagne/plouha-22580/fin-des-premiers-travaux-a-la-chapelle-de-kermaria-3bde380e-0c0d-11ee-93ab-a50c3217cece

http://www.infobretagne.com/plouha-kermaria-peintures-murales.htm

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Chapelle-de-Kermaria-an-Iskuit.html

https://www.lieux-insolites.fr/cotedarmor/kermaria/kermaria.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales. Chapelles bretonnes. Anges musiciens
20 octobre 2023 5 20 /10 /octobre /2023 18:19

La cloche de 1638 de la chapelle de Kermaria-an-Iskuit en Plouha et son blason. 

Voir :

La cloche de Plouha fondue par Thomas Le Soueff en 1712 : une sœur aînée de la cloche du Faou (Thomas Le Soueff 1714) !

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PRÉSENTATION.

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En 1898, Germain de Maidy a décrit pour le Congrès archéologique une cloche de 1603 provenant de Saint-Connan, une cloche de Pontrieux datant de 1622, une cloche de Pléneuf datant de 1646, une cloche de 1611 et deux cloches de 1712 provenant de [l'église de] Plouha, et enfin une de 1782 provenant de Kermaria, toutes destinées à être fondues à Nancy.

Les cloches anciennes de Plouha sont également mentionnées par René Couffon en 1927 :

 

"L'une, pesant 185 livres, fondue à Brest, par Messire Thomas le Soueff, fondeur du Roy, reçut le nom de Louis, le 24 juillet 1712, de noble et discret Messire Guillaume Trébouta, principal du diocèse et de dame Claude le Gardien, dame de Saint-Georges. Une seconde, pesant 1.104 livres, et sortie du même atelier, fut nommée Pierre-Marie, à la même époque. Enfin, une troisième, pesant 1.134 livres, fut baptisée Louise-Armande, le 29 août 1712, par haut et puissant sr. Mgr Alexandre de Melun, seigneur de la paroisse et dame Françoise Alain, épouse de Messire Jehan Berthou, sr. de Kerversio. "Frère Corentin le Milin pourrait être appelé le père des cloches, car, il dota encore la paroisse de deux autres : l'une, de 90 livres, du nom de Claudine, fut montée dans le clocheton de la chapelle Sainte-Eugénie, en 1714, et l'autre, nommée Jeanne-Françoise, en 1719, servit à appeler les fidèles à la chapelle Saint-Yves.

Frère François Féger, qui gouverna ensuite la paroisse, de 1722 à 1742, fit également faire une cloche, pesant 428 livres, qui fut nommée Jeanne, le 2 octobre 1738 par haut et puissant Jean Guillaume de Lanloup et haute et puissante dame Jeanne de Quelen."

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Or, on trouve aujourd'hui dans la chapelle, exposée à terre sur un socle de bois au nord de la nef, une très belle cloche de 1638, qui fait l'objet de cet article.

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Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le blason.

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Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le côté gauche : le chronogramme 1638 et un calvaire.

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Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Discussion héraldique.

Je n'ai trouvé aucune publication sur cette cloche (j'ai dû mal chercher), et aucune attribution de ses armoiries. 

Par contre, je peux  rapprocher ces dernières de celles du blason (lui aussi non attribué) sculpté en haut de la tour du clocher, côté ouest, dans un bloc de granite gris foncé. En 1, deux merlettes sont séparées par un trait d'un quatrefeuille et demi, soit un blasonnement de trois merlettes surmontées de trois quintefeuilles en chef. Lorsqu'on regarde ensuite le blason de la cloche, on peut se convaincre que c'est le même motif qui est représenté, plus grossièrement.

En 2, nous comptons  cinq fasces, alors que le blason de la cloche n'en montre que deux. Est-ce parce que le fondeur de cloche ne peut pas aller si loin dans la précision de son moulage, comme  le caractère grossier du calvaire pourrait nous en convaincre?

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Photo lavieb-aile 2023.

 

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J'écarte quelques possibilités.

En 1, ce ne sont pas les armes des Ollivier, ou de la Boullaye, d'argent à trois têtes de lévrier coupées de sable, colletées d'or, surmontées d'une quintefeuille de sable. En 2, ce ne sont pas les armes du Vieux-Chastel (qui seraient visibles sur la robe de la donatrice, Anne du Vieux-Chastel, de la peinture murale du transept sud).

L'Inventaire signale que dans le chœur de la chapelle, un prie-dieu du XVIIe  où sont sculptées sur la table des  "armes des Callouet, avec des merlettes".

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Les Calloet portent d'or à la fasce d'azur, surmonté d'une merlette de même. Fausse piste.

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Finalement, je lis sur Gallica la monographie sur Plouha de René Couffon, où je reconnais page 32  la partie gauche de ces armes sur le blason mi-parti sur la maîtresse-vitre (aujourd'hui détruite), telle qu'elle a été relevée par H. De la Messelière en 1919. 

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Ce sont celles de Pierre de Lannion en alliance avec Renée d'Arradon. Ces armes sont bien d'argent à trois merlettes de sable posées deux et une, au chef de gueules charge de trois quintes feuilles d'argent. "Ce blason se retrouve sur plusieurs anciens édifices et monuments bretons".  Le blason est entouré, comme sur la cloche, du collier de l'Ordre de Saint-Michel. Les armes de sable à sept macles d'argent posés 3, 3, et 1 sont bien celles de la famille d'Arradon.

 

 

Renée d'Aradon, née en 1597, est la fille unique de René d'Arradon  —décédé en 1625 —, et de Gillette de Montigny. 

Pierre Ier de Lannion, comte de Lannion, gouverneur de Vannes et d'Auray est né en 1582 et mort en 1633 

Donc, les armoiries de la verrière renvoient à un autre couple que celui mentionné sur la cloche. 

Je propose d'y reconnaître celle du frère de Pierre Ier,  Jean IV de Lannion, Gouverneur de Lannion, Capitaine du ban et arrière-ban et garde des côtes, ports et havres de l'evêché de Tréguier, Lieutenant de la maréchaussée, Pensionnaire du Roi, Chevalier de l'ordre de Saint-Michel, décédé à Plouha le 28 octobre 1658 ..., et de son épouse Mauricette Barbier, décédée en 1665 et qui porte d'argent à deux fasces de sable. Jean IV était seigneur de Lizandré-Kermaria à Plouha. (Liz-an-dren, "la Cour des Ronces).

 

 

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Armes de Jean IV de Lannion (Man8rove)
Armes de Mauricette Barbier (Man8rove)

Mauricette est la fille et petite-fille des Barbier qui ont fait construire à Saint-Vougay le château de Kerjean. Sa fille René-Françoise, dame de L'Aubrais épousa en 1649 Alain de Guer, marquis de Pontcallec.

Il semble que l'on puisse rapprocher ce Jean de Lannion avec celui qui fut nommé Les Aubrays (ou Lezobré en breton), et dont je lis que le crâne, comme celui de sa fille repose dans une boîte, dans un recoin de la chapelle, avec l'inscription Le Geff [chef] de Les Aubré. La légende chantée dans une gwerz, raconte que ce capitaine des gardes-côtes et des ports de l’évêché de Tréguier, connu pour sa force  surhumaine et sa bravoure et pour de hauts faits d’armes, montait dans sa chambre accompagné de Marmouz, son fidèle cheval.

"Il fut un homme respecté dont le tombeau était au centre de la chapelle. Au milieu du XIXe siècle, la chapelle menaçait ruine et était vouée à la destruction. Son crâne fut mis dans un reliquaire rudimentaire. Deux siècles après son décès, sa réputation était intacte. On chantait alors sa gwerz, cette complainte qui raconte les exploits du géant de Lizandré. "

 

https://www.letelegramme.fr/cotes-d-armor/plouha-22580/spankalonspan-la-gwerz-de-jean-de-lannion-2306801.php

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Néanmoins, cette hypothèse, qui me semble valide pour le blason de la cloche, ne permet pas d'expliquer le blason, certes proche mais à  cinq fasces, du clocher. J'y vois alors les armes de Claude Ier de Lannion (1557-1621), et de Renée de Quelen baronne du Vieux-Chastel, les parents de Pierre Ier et de Jean IV. Les armes de Renée de Quélen sont un burelé d'argent et de gueules de dix pièces. Leur tombe reposant en l'église des Augustins de Carhaix, leur fils Jean gratifia les Augustins d'une somme de 200 livres pour faire la maîtresse-vitre. Je trouve la confirmation, de  mon attribution pour ce blason du clocher, sous la plume de Paul Chardin, page 249. Tandis que Charles de Keranflec'h, dépourvu sans doute de jumelles, y voyait les armes de Jean de Lannion/Mauricette Barbier (p.295 note2).

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Armoiries de Quelen du Vieux-Chastel, Man8rove.

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Nous voyons donc qu'au XVIIe siècle,  Claude Ier de Lannion et ses deux fils Pierre Ier et Jean IV de Lannion, sans oublier leurs épouses, ont affirmé leurs prééminences, comme seigneur de Lizandré, sur la chapelle Kermaria-an-Isquit, et y ont assuré un mécénat notable, dont l'inventaire précis reste à dresser. En 1618, c'est à Pierre Ier que le trésorier de Kermaria rend compte des recettes de sa charge. Les archives départementales pour la seigneurie de Lizandré-Kermaria E-2341 et E2342 atteste de leur rôle,  en 1620  pour nommer un chatelain pour cette chapellenie  [Claude], en 1624 pour une commission de greffier [Pierre], en ? pour un poste de chapelain [Jean], enfin en  1684 pour une autre présentation par Mauricette Le Barbier, dame douairière de Lisandren-Kermaria devenue après son remariage  comtesse d'Espinay 

Ils auraient succédé, comme seigneur de Lizandré, aux Taillart (Guillaume Taillart x 1488 Gillette Le Vayer dont les armoiries figurent sur les  verrières), puis aux Pinart sr de la Noë-verte par le mariage de Catherine Taillart, fils d'Yves avec Roland Pinart. Julienne Pinart épousa François II  de Lannion (1530-1564), père de Claude.

Et  à partir de 1691  ce seraient les Calloet qui auraient repris ce titre.

Le testament de Jean IV de Lannion en date du 21 janvier 1651, publié en partie par Keranflec'h mentionne une rente de 36 boisseaux de froment pour la chapelle de Kermaria, à condition que deux services soient célébrés chaque semaine par trois prêtres, et à perpétuité, pour le repos de Jean de Lannion et de son frère Guillaume [sic]. Il demande que sa tombe repose au milieu du chœur de la chapelle de Kermaria.

 

 

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ANNEXE. J.M LUZEL, Chants populaires de la Basse-Bretagne, 1868.

La gwerz Les aubrais et le more du roi.

Luzel (p. 286-306) donne trois versions successives de cette gwerz

https://www.google.fr/books/edition/Gwerziou_Breiz_Izel/9xQeAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Jean+de+Lannion%22+Plouha&pg=PA306&printsec=frontcover

 "Cette tradition s'appuie sur une ballade bretonne très répandue dans le pays de Goello et insérée dans le recueil des chants populaires publiés par M. de La Villemarqué. Il semble pourtant que le savant éditeur ait attribué à cette ballade une date beaucoup trop ancienne, en traduisant Les Aubrays par Lez-Breiz (hanche, et au figuré, soutien de la Bretagne), surnom qu'il donne à Morvan, roi des Bretons, tué  en 818, dans une rencontre avec les Francs de Louis le Débonnaire. Les Aubrays est le nom d'une seigneurie du pays de Retz, apportée en  mariage, en 1455, å Rolland de Lannion, par Guyonne de Grezy, dame des  Aubrays. La ballade ne peut pas, par conséquent, ètre antérieure à cette époque, et nous la croyons bien plus moderne.. Le poëte populaire  dit que le seigneur des Aubrays, vainqueur du Maure du roi, fut plus  tard décapité par les Français, et recapité par un ermite (1). La tradition  du pays de Goello, en conservant de génération en génération le souvenir  de sa bravoure et de sa force extraordinaires, dit seulement qu'on lui scia  la tête; et l'on montre, dans le caveau délabré de Kermaria-Nisquit, en  Plouha, un crâne d'une solidité remarquable, dont la partie supérieure  porte des traces évidentes de l'opération. Or le testament de Jean de Lannion, châtelain des Aubrays et seigneur de Lizandré, en Plouha, daté » du 21 janvier 1651, et publié par M. Ch. de Keranflec'h (2), ordonne  que « Son corps soit mis dans le caveau qui est sous la grande tombe » élevée au milieu du chœur, en l'église de Kermaria. » L'identité du héros  des chants trégorois et cornouaillais ne peut donc guère faire l'objet d'un doute; la partie historique de ses exploits est moins facile à démêler de la » partie légendaire. Nous pensons d'ailleurs que le curieux poëme inséré  dans le Barzaz-Breiz est, comme beaucoup de pièces de ce genre, une œuvre de rapsodes, dont des fragments appartiennent a des époques et à  des héros différents. "

 

TROISIÈME VERSION.

I

Entre Koat-ar-Skin et Les Aubrays
A été arrêtée une armée (une rencontre);
A été arrêté un combat;

Que Dieu leur donne bon combat!

Que Dieu leur donne bon combat,

Et à leurs parents, à la maison, bonne nouvelle !.....
Le seigneur Les Aubrays disait,

Un jour, à son petit page:

-Selle-moi, vite, ma haquenée blanche,

Et mets-lui sa bride d'argent en tête;

Mets-lui sa bride d'argent en tête,

Et son collier d'or au cou;

Apprête aussi ton cheval Rouen (1)

Pour que nous allions à Sainte-Anne de Vannes.

 

Et j'ai gagné les dix-huit;

Et j'ai gagné les dix-huit,

Grâces à vous, sainte Anne de Vannes;
Faites-moi gagner le dix-neuvième,
Et je serai couronné dans la Trinité. (2)

Et je vous achèterai une ceinture de cire,
Qui fera le tour de toutes vos terres ;

Fera le tour de votre église et du cimetière,
Et de toute votre terre bénite;

Je vous achèterai une bannière rouge,
Qui sera dorée des deux côtés.

 

Le seigneur de Koat-ar-Skin disait, Ce jour-là, à son petit page:

Je vois venir un âne,

Monté sur une haquenée blanche!

- Le seigneur Les Aubrays dit A Koat-ar-Skin, sitôt qu'il l'entendit :

Si je suis un âne, bien certainement,
Je ne suis pas âne de nature;

Je ne suis pas âne de nature,
Mon père était, dit-on, un homme sage;
Si tu n'as pas connu mon père,
Moi, je te ferai connaître son fils!
Alors ils sont allés combattre,
Et le seigneur Les Aubrays a gagné.
Le seigneur de Koat-ar-Skin disait
A Les Aubrays, voyant qu'il gagnait :

Au nom de Dieu, Les Aubrays,
Au nom de Dieu, donne-moi quartier ! -
Je ne te donnerai pas de quartier,
Car toi, tu ne m'en aurais pas donné.

 

Je ne te laisserai pas la vie,

Car toi, tu ne m'aurais pas laissé la mienne.

- Au nom de Dieu, Les Aubrays,

Charge-toi de mes enfants.

Je ne me chargerai pas de tes enfants, Mais je les laisserai aller en liberté !

A peine eut-il dit ces mots,

Que Koat-ar-Skin fut tué par lui.

IV

Des lettres furent envoyées au roi,

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Pour lui annoncer que Koat-ar-Skin avait été tué.

Et le roi de France disait,

Un jour, à son petit page :

Page, page, mon petit page,

Toi qui es diligent et alerte,

Va-t-en dire à Les Aubrays

De venir combattre contre mon More.....

 

Et le petit page disait, En arrivant à Lannion:

Bonjour et joie à tous dans cette ville,

Où est le Seigneur Les Aubrays?

Le seigneur Les Aubrays, en entendant cela, A mis la tête à la fenêtre;

Il a mis la tête à la fenêtre,

Et a salué le page du roi.

-Bonjour à vous, seigneur Les Aubrays! Et à vous aussi, page du roi !

Et à vous aussi, page du roi,

Qu'est-il arrivé de nouveau.

- Il vous est ordonné, Les Aubrays,
De venir combattre contre le More du roi.
Au nom de Dieu, page du roi,
Apprends-moi le secret de ce More-là.
Et je te donnerai un bouquet,
Au milieu duquel il y aura quatre mille écus.
Je vous dirai bien son secret,

Mais vous n'en parlerez jamais à personne :
Quand commencera ce combat,
Jetez vite vos habits sur les siens;

Et lancez-lui de l'eau bénite,

Aussitôt qu'il aura dégaîné :

Alors il fera un bond en l'air :
Mettez votre épée pour le recevoir :
Aimez mieux perdre votre épée,
Les Aubrays, que perdre votre vie! -

Le seigneur Les Aubrays, ayant entendu,
A mis la main dans sa poche;

Il lui a donné son bouquet,

Avec quatre mille écus au milieu.

V

Le seigneur Les Aubrays disait,

En arrivant à Sainte-Anne:

- J'ai pris part à dix-neuf combats,

Et j'ai gagné les dix-neuf;

Et j'ai gagné les dix-neuf,

Grâces à vous, sainte Anne de Vannes;

Faites-moi encore gagner le vingtième, Et je serai couronné au Guéodet.

e vous achèterai une bannière blanche, Qui aura sept clochettes à chaque extrémité;

Qui aura sept clochettes d'argent à chaque extrémité, Et une tige de baleine, pour la porter;

Je vous achèterai en présent

Un calice d'or et un sacrement (ostensoir),

Et qui sera beau pour vous faire honneur,

Car vous aurez fait un grand miracle en ma faveur.

VI

Le seigneur Les Aubrays disait, En arrivant dans le palais du roi :

Bonjour à vous, sire, et même roi, Qu'avez-vous de nouveau ?

- Il t'a été ordonné, Les Aubrays, De venir combattre contre mon More; Tu as tué Koat-ar-Skin,

Qui était un de mes plus grands amis;

Mais si tu as tué Koat-ar-Skin,

Tu ne tueras pas mon More.

Quand il entra sur lui dans la grande salle, Il lui lança de l'eau bénite.

Quand le More jette ses habits à terre,
Les Aubrays jette les siens dessus;

Quand le More fait un bond en l'air,
Il présente son épée, pour le recevoir.
Au nom de mon Dieu, Les Aubrays,
Retire ton épée !

Je ne retirerai pas mon épée,
Car toi, tu n'aurais pas retiré la tienne.

- Au nom de mon Dieu, Les Aubrays, Laisse-moi la vie !

 

Car toi, tu ne m'aurais pas laissé la mienne!

Il n'avait pas fini de parler, Que le More noir a été tué,

Le More noir a été tué.

Et Les Aubrays est sorti.

Il a rencontré le petit page du roi, Et lui a donné un second bouquet; Il lui a donné un second bouquet, Avec quatre mille écus au milieu.

Le roi disait alors à Les Aubrays, Au moment où il sortait :

- Mon Dieu, serait-il possible Que tu as tué mon More?

Oui, j'ai tué votre More,

Et je vous tuerai aussi, si vous voulez !
Au nom de Dieu, Les Aubrays,
Laisse-moi la vie,

Et reste avec moi dans mon palais,
Je te ferai roi après moi !

Je ne resterai pas avec vous dans votre palais,

Car ma pauvre mère est veuve;

Car ma pauvre mère est veuve,

Et cela lui ferait de la peine!

VII

Le seigneur Les Aubrays disait,

En arrivant dans la ville de Lannion :

- J'ai pris part à vingt combats,

Et je les ai tous gagnés,

Grâces à vous, sainte Anne de Vannes, Je serai couronné au Guéodet;

Je serai couronné à Saint-Louis,

Et je n'ai pas encore vingt ans accomplis!

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SOURCES ET LIENS.

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— AUBERT , La chapelle de Kermaria-Nisquit

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/2aa55730ab949a1b101902c8544378bc.pdf

— CHARDIN (Paul), 1894, La chapelle de Kermaria-Nisqit en Plouha, Revue archéologique 1, pages 246-259

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203636c/f249.item

 

—COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939. p. 374-375

—COUFFON, René. Quelques notes sur Plouha. Saint-Brieuc : Francisque Guyon éditeur, 1929. p. 27-35

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3346690r

— KERANFLEC'H (Charles de,), 1857 « Une frairie bretonne, Kermaria-Nisquit, suivie du testament du seigneur des Aubrays », Nantes, Imprimerie de Vincent Forest, 1857, 29 p. 1 grav., extrait de la Revue de Bretagne et de Vendée, t. II, 1857, 2e semestre, p. 281-301.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1102459/f280.item

 

—LE LOUARN-PLESSIX (Geneviève ) , 2013, Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

https://docplayer.fr/108538314-Plouha-chapelle-de-kermaria-an-iskuit.html

— MAIDY ( L. Germain de ), 1896, " Sept cloches anciennes des Côtes-du-Nord", Congrès archéologique de France : séances générales tenues par la  Société française d'archéologie. 1898 (63). Contient les Séances générales tenues à Morlaix et à Brest, en 1896. pages 294-297.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f377.image

 

— PICHOURON ( Patrick) - L'HARIDON ( Erwana) 2005, La chapelle de Kermaria-an-Isquit Inventaire général ; Dossier IA22005349

"La chapelle Kermaria-an-Isquit a été fondée au cours de la 1ère moitié du 13ème siècle par Henry d'Avaugour, comte de Goëlo. Elle a été agrandie au 15ème siècle, puis au début du 18ème siècle par le chapelain de l'époque Jean Huet. Vendue le 16 fructidor de l'an IV (septembre 1796), elle a été rachetée par la fabrique et rendue au culte en 1812. Réputée pour sa danse macabre du 15ème siècle, elle a été classée au titre de la législation sur les monuments historiques le 6 juillet 1907 et restaurée de 1958 à 1976. Les quatre premières travées de la nef et de ses collatéraux remontent à la fondation de la chapelle. Au cours du 15ème siècle, la nef et ses collatéraux ont été prolongés de trois travées et l'édifice a été augmenté d'un porche et d'une aile au sud. L'étage du porche servait de secrétairerie à l'origine, puis il a servi d'auditoire à partir de 1547 pour la seigneurie de Lizandré-Kermaria. Enfin, Jean Huet, chapelain de Kermaria-an-Isquit, entrepris plusieurs travaux au cours du 1er quart du 18ème siècle, dont la construction de l'actuelle flèche en 1702, due au maître charpentier Pierre Le Clerc (d'après René Couffon), le percement d'une baie en 1720 (porte la date) et la reconstruction du choeur en 1721 (d'après inscription).

 

— THIBOUT (Marc), 1949, « La chapelle de Kermaria-Nisquit et ses peintures murales », Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 70-81.

— SITE MAN8ROVE

https://man8rove.com/fr/profile/h48gxonna-jean-iv-de-lannion

—DIVERS

— Base Palissy POP-Culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089487

https://collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/75975

— Notice Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_de_Kermaria_an_Iskuit

 

 

— GENEVIÈVE LE LOUARN-PLESSIX 2013, Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit, Mémoires de la SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

Situé en face, au revers du mur-diaphragme de la chapelle sud, un fragment de fresque montre six personnages: deux couples agenouillés (seigneurs et leurs épouses) présentés par deux saints. Les seigneurs sont en armure, les dames coiffées de hennins. Les armoiries portées sur la cotte du couple de droite permettent d’identifier les seigneurs Guillaume (III) de Boisgelin et Anne du Vieux-Chastel mariés en 1481. Derrière eux, saint Guillaume en évêque

Écartelé : aux 1 et 4 de gueules à la molette d'argent ; aux 2 et 3 d'azur plein.

'argent à trois fasces de gueules accompagnées de dix mouchetures d'hermine de gueules posées 4, 3, 2 et 1, et un lambel d'azur.

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Published by jean-yves cordier - dans cloches Héraldique
18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 11:18

Quelques éléments de décor héraldique monumental autour de l'église du Tréhou.

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Voir sur cette église :

 

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PRÉSENTATION.

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On connaît, sur le calvaire, les armoiries mi-parti liées à la famille Mol de Guernélez. Ou bien, en haut de la façade sud du premier pignon, des blasons en kersanton aux armes érodées. Ou encore les six complexes héraldiques aujourd'hui illisibles du portail ouest et du clocher. Et enfin, sur la cloche de 1748, la mention du parrainage par Jérôme François de Gouzabatz seigneur de Keroparz et par sa tante maternelle Catherine Le Forestier de Quillien, voire même le blason des Gouzabatz.

Je décris ici :

1.les piliers de l'entrée nord-est de l'enclos.

2. Les vestiges armoriés du soubassemnt d'un calvaire, encours de restauration et réunis devant le presbytère.

 

I. LES PILIERS DE L'ENTRÉE NORD-EST.

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Sur le pilier de droite, deux lions (léopards) rampants  tenant un blason surmonté d'un casque dont le cimier est une tête de lion léopardé (de face) tirant la langue. Le blason de cet ensemble en kersanton est muet, plutôt qu'érodé ou buché.

Sur le pilier de gauche, les mêmes motifs s'enrichissent de lambrequins, et de deux petits blasons latéraux, tout aussi muets que le blason principal.

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Enclos paroissial du Tréhou.Photographie lavieb-aile 2023.

Enclos paroissial du Tréhou.Photographie lavieb-aile 2023.

Enclos paroissial du Tréhou.Photographie lavieb-aile 2023.

Enclos paroissial du Tréhou.Photographie lavieb-aile 2023.

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Ruines d'un calvaire, rassemblées au Presbytère.

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La consultation de l'Atlas des croix et calvaires permet de lire la description du calvaire suivant :

3058. Guernélès N-E + Croix-Chéron, k. 4,50 m. (1556), 1877. Deux degrés. Socle cubique, griffes. Second étage de socle octogonal, corniche: ERIGEE EN 1566. KALON SAKR A JESUS DIWALLIT ARC’HANOMP BEZIT TRUEZ OUZ ENEOU AR BURGATOR, REPARE EN 1877. Croix, section octogonale, fleurons, titulus rubanné, crucifix. Portait autrefois le blason des Beaudiez, conservé dans le mur du presbytère. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/trehou.html

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Or, les vestiges héraldiques réunis devant le presbytère datent très probablement du XIXe siècle, leurs émaux (couleurs) sont signalés par leur représentation conventionnelle , on y trouve bien les armes des Beaudiez, et on sait que le manoir de Guernélez datant du XVIe siècle, a été délaissé par cette famille à partir de 1900 pour le Manoir Neuf (ar Maner Nevez).

Les éléments héraldiques en kersanton sont bien aménagés pour entourer le fût d'un calvaire.

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J'ai redressé les photos pour les présenter dans le sens de lecture habituel.

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Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

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Description du premier élément. Mi-parti Beaudiez/?

 

—En 1 :Du Beaudiez D'or à trois fasces ondées d'azur surmontées à dextre d'un trèfle du même.

https://man8rove.com/fr/blason/iuo0m54-beaudiez

https://www.tudchentil.org/spip/spip.php?article109

La famille du Beaudiez a été propriétaire du manoir de Guernélez, et un comte du Beaudiez était domicilié à Guernélez en 1900

—En 2 d'or à l'aigle bicéphale Cela ne correspond à aucune des familles en alliance dans la généalogie donnée sur le site man8rove.

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Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

 

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2. Deuxième élément : blason mi-parti Mol/Coccenec

Nous trouvons en 1 les armes d'argent à trois ancres de sable de la famille Mol, et en 2 les armes d'azur au faisan d'or de la famille Coccenec.

Données :

-François Mol de Kerjean épouse en 1559 Françoise Coccenec.

-Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, Yvon Coccenec est cité parmi les nobles du Tréhou. Un homonyme est présent à la réformation de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481. On en voit le blason sur la porte du manoir de Guernélez au Tréhou.

En 1666 un Mol de Kerjean épouse à Guernélez Marie de Kerguiziau, dame de Kerscao

Mauricette Mol de Guernélez épouse Jacques de la Flotte (D'azur au vaisseau d'argent flottant sur une mer du même, au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or.) ; leur fille Zoé Marie de Flotte (1805-1875) se maria ensuite à Saint-Urbain avec Amable du Beaudiez. Puis suivent des alliances Beaudiez/de Dieuleveult et Guimberteau...

https://man8rove.com/fr/profile/tr0q6u6gc-jacques-marie-francois-de-flotte

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Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

Presbytère du Tréhou. Photographie lavieb-aile 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Héraldique
17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 15:13

Le porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Les six statues en kersanton (celle de sainte Pitère, celles de quatre apôtres et du Christ Sauveur par Roland Doré, vers 1649). Les sablières et les blochets de 1610.  Le portail ouest (1649).

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Voir sur cette église :

 

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PRÉSENTATION.

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Nous trouvons une brève description de ce porche dans la Notice de René Couffon et Alfred Le Bars :

"Le porche latéral, lambrissé avec sablières Renaissance décorées des instruments de la Passion, de têtes d'anges et des Evangélistes-blochets, porte la date de 1610 et l'inscription " SERVIRE DEO REGNARE EST " sur la sablière du côté est. Sa porte extérieure est entourée de deux colonnes cannelées en kersanton ; les contreforts portent des niches à coquille caractéristiques de l'atelier de Kerjean. Dans la niche du tympan, statue très fine en kersanton de sainte Pitère portant livre et palme."

Ce porche se détache curieusement  de la partie gauche d'un pignon, l'autre moitié étant percée d'une baie. Sur ce pignon en granite local d'appareillage irrégulier, antérieur au porche (*), et encadré de deux contreforts, on a placé, pour le délimiter  à sa droite, un troisième contrefort engagé réduit à un seul de ses angles mais creusé d'une niche à coquille. Le porche se distingue de la partie droite par l'emploi de pierre de Logonna, jaune, et de kersanton gris foncé.

(*) Il porte à son sommet quatre blasons en kersanton, érodés mais où se devinent des motifs et quartiers.

Les moulures en kersanton  du porche en plein cintre ne sont pas sculptées de figures, et elles culminent sur la grande clef feuillagée (ou "agrafe") qui porte, vers l'intérieur, la date de 1610.

Deux colonnes cannelées rudentées (les cannelures sont occupées en partie basse par des baguettes arrondies) sont inspirées des colonnes "à la française" imaginées par Philibert de l'Orme dans son Traité d'architecture. Elles supportent par des chapiteaux ioniques un entablement dépouillé. À l'étage supérieur équivalent au tympan, une niche à lanternon est encadrée par des pilastres cannelés engagés et des pots à feu. On y trouve la statue en kersanton de sainte Pitère, patronne de l'église.

Comme l'indique René Couffon dans son article sur l'architecture classique en pays de Léon ("école de Kerjean"), ce type de porche à colonnes à la française fait son apparition à Lanhouarneau en 1582, proche du château de Kerjean récemment édifié,  puis se diffuse à Bodilis (1601), Guilers (1601), Saint-Houardon de Landerneau (1604), Guimiliau (1606/1617), Trémaouézan (1610-1623), avec des colonnes baguées semblables à celles créées par Philibert de L'Orme pour Villers-Cotterêts en 1552 et au château des Tuileries en 1564. 

Au Tréhou (peut-être sur une architecture "de transition" entre Léon et Cornouaille), les colonnes cannelées ne sont  pas baguées. Couffon signale cette particularité à Brasparts (1589-1592), Lopérec (1586), Saint-Thomas de Landerneau (1607) ou Plouedern (1609), Plougourvest (1616), etc.

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René Couffon 1948. Je cercle Le Tréhou en rouge.

 

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Le porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

La façade sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

La façade sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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L'EXTÉRIEUR DU PORCHE (1610) .

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Le porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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L'agrafe et son chronogramme "1610".

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Le porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Le porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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La niche Renaissance et la statue de sainte Pitère.

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La statue en kersanton n'est pas proportionnée à la niche et elle a dû être placée là en remplacement d'une autre statue (Vierge?)

La sainte, qui ne peut être identifiée par ses attributs que par référence au nom de l'église, tient la palme du martyre et un livre ouvert. Elle porte un bonnet de coiffe (évoquant la tenue d'Anne de Bretagne), un manteau à plis en bec, une robe à encolure ronde, serrée par une ceinture, et de solides chaussures rondes. Le visage, aux yeux en amande accentuée et à la bouche sévère, n'incite pas à y voir une œuvre de Roland Doré, mais, par son hiératisme, un travail de l' atelier de Landerneau du Maître de Plougastel (1570-1621), dont Roland Doré fut le compagnon avant de devenir maître, voire même une œuvre de l'atelier Prigent (1527-1577). Néanmoins, E. Le Seac'h ne se prononce pas sur son attribution.

La tradition assure que sainte Pitère était la sœur de saint Suliau (Sizun), Thivisiau (Landivisiau) et Miliau (Guimiliau). Son père la fit égorger après qu'elle eut refusé le mari auquel il la destinait.

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Sainte Pitère (kersanton) porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sainte Pitère (kersanton) porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Pitère (kersanton) porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sainte Pitère (kersanton) porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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L'INTÉRIEUR DU PORCHE : LES TROIS STATUES EN KERSANTON DU CÔTÉ EST. PIERRE, ANDRÉ ET JEAN RÉALISÉES PAR ROLAND DORÉ.

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À l'intérieur du porche, au dessus d'un banc  destiné aux réunions du Conseil de Fabrique, les douze niches ne sont occupées que par cinq statues, bien proportionnées à ces logements : trois du côté droit et deux du côté gauche. La série a-t-elle été complète, ou bien, comme c'est probable, le projet n'a-t-il pas été terminé ? Toujours est-il qu'au début du XXe siècle, on y voyait (Le Guennec) dans les autres niches six statues en bois qui provenaient très probablement de l'ancienne chapelle de Tréveur, trève du Tréhou.

Remarque : la partie haute des niches, et l'entablement qui les surmonte, montrent des colorations noirâtres qui sont peut-être causées par des micro-organismes, mais qui peuvent témoigner aussi d'un incendie.

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Roland Doré.

Les cinq statues en kersanton, de 80 cm de haut son attribuées par Emmanuelle Le Seac'h, dans son catalogue raisonné, au sculpteur Roland Doré. 

Rappel :

Roland Doré a sculpté 52 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, et seules deux séries sont complètes, celles de Pleyber-Christ et celle de Plestin-les-Grèves. 

Roland Doré a d'abord travaillé , sans doute comme compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), en 1622 à Saint-Thégonnec pour la croix de Coslen, puis, reprenant un chantier du Maître de Plougastel,  il prend le titre de maître à Hanvec en 1621-1622 dans un acte de réparation de la croix du cimetière. Il atteint la maturité de son style lorsqu'il réalise le porche de Guimilau en 1624 (le chantier avait été débuté en 1606 par le Maître de Plougastel). Sous le porche de Guimiliau, les statues de Pierre et de Jean sont de ce dernier, Roland Doré exécute celles de Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude et Thomas (quatre autres staues en bois datent du XVIIIe).

Les autres statues, dont on peut penser qu'elles sont plus tardives,  se trouvent à :

  • Pleyber-Christ : 12 statues de 0,98 à 1 m de haut, 27 cm de large et 23 cm de profondeur. Roland Doré a aussi réalisé une décollation de saint Pierre au fronton intérieur du porche.
  • Plestin-les-Grèves : 12 statues de 1,18 à 1,22 m de haut, (et les statues de l'extérieur, un saint Yves et une Marie-Madeleine)
  • Trémaouézan :  11 statues de 1,60 m de haut. Celles de saint Pierre a été réalisée par le Maître de Plougastel en 1633 sous le rectorat d'Hervé Fily qui signe de ses initiales séparées par un calice sur un blason. Roland Doré a aussi réalisé une Vierge à l'Enfant pour une niche centrale  du porche.
  • Le Tréhou : 4 statues de 0,80 cm, des apôtres Pierre, Jean, André et Thomas, ainsi qu'une statue du Christ Sauveur. 
  • Saint-Thégonnec (1625, 1632 et 1635) : 3 apôtres Jean, Jacques le Majeur et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel). Roland Doré a aussi réalisé une Annonciation et Jean l'évangéliste  à l'extérieur du porche.
  • Pleyben (Vers 1642) : Jean et Jacques le Majeur.
  • Plougourvest : Jacques le Majeur. Roland Doré a aussi réalisé un Christ Sauveur au dessus de la porte d'entrée et une Vierge à l'Enfant  à l'extérieur du porche.
  • Landerneau église Saint-Houardon : saint Matthieu.

Voir la liste des articles consacrés aux réalisations de Roland Doré en fin d'article (Sources et liens).

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Bien que le porche du Tréhou soit daté, tant pour l'intérieur sur les sablières que pour l'extérieur, de 1610, les statues, si on accepte leur attribution à Roland Doré, ne peuvent être antérieures au deuxième quart du XVIIe siècle.

Mais d'autres éléments sculptés de l'enclos paroissial du Tréhou pourraient  être attribués (hors catalogue de Le Seac'h), à Roland Doré, tant sur le calvaire que sur le portail ouest. Or l'élément le plus caractéristique de ce portail est une tête d'ange de la clef du portail ouest, au dessus de la date de 1649. Je suggère donc  que Roland Doré est intervenu en 1649 pour réaliser les cinq statues du porche sud, quelques décors du portail de la tour-clocher, et les anges hématophores de la base du crucifix du calvaire.

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Côté est du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Côté est du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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L'apôtre Pierre et sa clef. Donateur Alain Brest.

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L'apôtre est représenté avec, posée sur l'épaule, sa grande clef dont le paneton est en forme de croix et dont l'anneau est en losange. Il porte sous son manteau une robe à huit boutons ronds sur le devant du torse, serrée par une ceinture de cuir. Le phylactère où était peint le premier article du Credo part en diagonale du poignet gauche.

Les traits du visage sont vigoureux, les yeux en ovale aux paupières soulignées sont centrés par la "drupe" de l'iris à la pupille creusée, trait caractéristique de l'atelier de Roland Doré. Le "toupet" de la calvitie fronto-temporale, n'est pas oublié. Les cheveux et la barbe sont peignés, la moustache forme un V autour d'une pointe de barbe bifide.

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L'inscription ALAIN : BREST  renvoie à un membre d'une famille bien connue des généalogistes du Tréhou . Alain Brest est un "julod", un riche cultivateur, fabricant et marchand de toile, décédé après 1611— date de naissance du dernier enfant— (et sans doute même bien après, si on date ces statues vers 1649 puisqu'il assistait au mariage de son fils Guillaume en 1630, décès peut-être en 1658), qui a épousé avant 1604 Marie Le ROUX (décédée en 1611). Le couple a eu quatre enfants :

  • Anne BREST 1604-1624/ (Marraine : Marguerite de KERSCAU, Dame de Keropartz), mariée le 8 juillet 1624 avec avec Guillaume MENEZ - Le Tréhou, Témoin de mariage : Gabriel GOUSABATZ, Seigneur de Keropartz, †1658

  • Jeanne BREST 1606-1636, Parrain : Guillaume GOUSABATZ, Seigneur de Keropartz

  • Guillaume BREST 1609-1658, (Parrain : Guillaume GOUSABATZ, Seigneur de Keropartz), marié en 1630 avec Marguerite KERBRAT 1614-1637, puis en 1638 avec Marie ROUX, père de onze enfants,  cultivateur sur Kerom, au Tréhou, qualifié d' "honorable homme".

  • Gilette BREST 1611-mariée le 18 octobre 1632 au Tréhou avec Hervé CARO.

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On remarquera la noblesse des parrains et marraines. Les Gouzabatz étaient seigneurs de Keropartz au XVIe et XVIIe siècle, et probablement les plus grands propriétaires du Tréhou

 Alain BREST devait être établi, comme son fils Guillaume, à Kerom (Kerrom, Kerhom), à 1,6 km au nord-est du bourg. Nous retrouvons ici la racine -hom "vallée" (Menez-hom) et le toponyme kerhom attesté à Plomeur et à Saint-Nic et qui pourrait être à l'origine des toponymes "saint-Côme". La carte montre bien la proximité de Kerhom avec l'important Moulin de Keropartz, sur la rivière de cette vallée à 600 m à l'ouest, et à peine plus loin du lieu-dit (et manoir) de Keropartz.

On a recensé au Tréhou, et ses trèves, 30 (selon l'Inventaire) ou  40 kanndi  ou maisons buandières, bâtiments couverts, pavés de dalles, équipés de cuves et de bassins où on faisait chauffer les écheveaux de fil de lin pour les blanchir. Certaines ont été restaurées par l'association Mein Glas.

Le kanndi de Kerhom izella est attesté par ses vestiges et par la micro-toponymie du cadastre parcelle B720. Celui de Kerhom huella (Kerhom d'en-haut) est recensé par l'association Dourdon.

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https://gw.geneanet.org/flcharlet?lang=fr&iz=3007&p=alain&n=brest

https://gw.geneanet.org/nelly9?n=brest&oc=&p=alain

https://gw.geneanet.org/flcharlet?n=brest&oc=2&p=alain

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Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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2. L'apôtre André et sa croix . Inscription F:B:A:F:F

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L'apôtre André porte son attribut, une croix en X dite de Saint-André, de la main gauche, comme à Trémaouézan. Cette croix, comme à Plestin-les-Grèves et Trémaouézan, est de petite taille, moins haute que le torse, à la différence de celle du même apôtre sculpté à Saint-Tugen par le Maître de Plougastel au début du XVIIe siècle, ou de celles de l'atelier des Prigent (1527-1577) ou encore de l'atelier du Folgoët  : toutes ces dernières sont placées sur le côté de la jambe et de la hanche, et sont donc plus grandes et cintrées.

Les plis du manteau, qui partent en éventail depuis le poignet droit, forment quatre crans sur le côté gauche, comme, par exemple, le saint Simon de Plestin-les-Grèves.

Les traits du visage sont accentués, avec des rides frontales et naso-labiales marquées. La bouche est entrouverte sur les incisives. Les cheveux aux mèches peignées forment des boucles sur les côtés. 

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Si nous comprenons par ses lettres "F.B. a fait faire", nous pouvons tenter de jouer à la devinette : "qui est F.B. ?". Un membre de la famille BREST ? Un François BREST ?

 

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Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint André (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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3.L'apôtre Jean et sa coupe de poison . Inscription Y:M:A:F:F:C:I

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Nous retrouvons ici, mais du côté droit, la disposition en éventail des plis du manteau.

Le saint bénit de la main droite et tient la coupe de poison, selon un modèle commun à tous les ateliers bretons.

Inscription Y:M:A:F:F:C:I

De même que sur les autres inscriptions des socles, si nous lisons ici "Y. M. a fait faire cette image", cela renvoit-il à un Yves  M. ? Par exemple Yves Ménez, né en 1607 ?

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Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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L'INTÉRIEUR DU PORCHE : LES DEUX STATUES EN KERSANTON DU CÔTÉ OUEST. L'APÔTRE THOMAS ET LE CHRIST SAUVEUR

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Le côté ouest  du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Le côté ouest du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

 

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4.L'apôtre Thomas et son équerre. Inscription S: MATIEV.

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Il ne peut s'agir, comme l'indique l'inscription, de saint Matthieu. L'attribut de ce dernier est la balance, parfois la lance, et jamais l'équerre. Le socle ne semble pas solidaire de la statue, qui y est scellée. Saint Thomas a-t-il été déplacé sur le socle de saint Matthieu ? Ou bien, puisque l'inscription ne suit pas le modèle à initiales des socles précédents, est-elle plus récente ?

 

 

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Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Saint Thomas (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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5.Le Christ Sauveur . Inscription G:B:A:F:F

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Presque partout ailleurs, sous les porches bretons, le Christ Sauveur (c'est-à-dire bénissant et tenant le globe du Monde) occupe une niche disposée au dessus de l'entrée, si bien qu'il préside ainsi à l'assemblée des apôtres. Voir par exemple la statue homologue sculpté par Roland Doré à Bodilis à Lampaul-Guimiliau chapelle de la Trinité, Plestin-les-Grèves ou à l'Hôpital-Camfrout. En tout cas, il n'est jamais placé sur les niches latérales, et cette disposition relève donc d'un avatar de l'histoire locale.

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Inscription.

À nouveau, si nous lisons ici "G. B. a fait faire cette image", nous pouvons imaginer qu'un certain Guillaume BREST est le donateur de cette statue. Rappelons qu'Alain BREST a eu un fils Guillaume, né en 1609, et qui semble avoir repris l'exploitation à Kerhom et le négoce de son père.

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Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Christ Sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1649) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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L'INTÉRIEUR DU PORCHE : LES SABLIÉRES ET LES BLOCHETS (1610, bois polychrome) .

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Ces sablières évoquent, par leur style Renaissance, par leurs cartouches en cuir découpé à enroulement, par leurs légumes issus du vocabulaire diffusé par les ornemanistes de Fontainebleau (stuc de la galerie François Ier), de l'école de Kerjean, et plus précisément de l'auteur des sablières de la chapelle de Kerjean, de l'église de Pleyben, de la chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom, que Sophie Duhem a désigné sous le nom de Maître de Pleyben. Ce serait alors une manifestation tardive de cet atelier.

 

Sur les réalisations du Maître de Pleyben (1567-1576), attribution par S. Duhem :

 

Attribution personnelle au Maître de Pleyben : Bodilis, Saint-Sébastien,  et Roscoff

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I. LES PIÈCES DU CÔTÉ DROIT.

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C'est ce côté qui porte le chronogramme 1610 à l'extrême gauche et, tenue par deux anges dans un cartouche à cuir découpé,  l'inscription SERVIRE DEO REGNARE EST, "Servir Dieu, c'est régner".

La pièce sculptée, passablement vermoulue, repose sur l'entablement en pierre de telle façon que sa partie basse nous échappe.

Les autres motifs sont : des anges présentant le voile de Véronique ; un masque de face coiffé d'un voile noué sur les oreilles par un nœud de rosette (autre marqueur de l'influence Renaissance) ; un masque léonin de profil, feuillagé et  crachant des feuillages.

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Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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II. LES PIÈCES DU CÔTÉ GAUCHE.

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Au centre, deux anges tiennent un cartouche à cuir découpé à enroulement, contenant deux instruments de la Passion, la croix et la couronnes d'épines. Là encore, ce motif est fréquemment retrouvé sur les sablières sculptées par le Maître de Pleyben, par exemple à Pleyben, ou à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom.

Ces anges sont figurés — et c'est typique de l'atelier — en vol, leur longue tunique plissée coudée par leur élan.

En périphérie, ce sont des volutes feuillagées nouées, et un masque léonin de profil crachant des tiges et des épillets.

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Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud  de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Sablières (bois polychrome, 1610) du porche sud de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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III. LES BLOCHETS : LES ÉVANGÉLISTES.

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On distingue leur livre, et,  plus ou moins, leur plume ou stylet, mais on ne peut les distinguer par leur attribut.

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Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blochets du porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

 

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IV. LES MASQUES DES ANGLES.

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Ces masques à la bouche ouverte, tirant la langue, et aux yeux exorbités ont-ils une fonction de protection du seuil que constitue le porche?

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Porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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V. LA PORTE CINTRÉE ET LE BÉNITIER.

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Porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1610) de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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LE PORTAIL OUEST (PIERRE DE LOGONNA) DE LA TOUR-CLOCHER  : ÉLÉMENTS EN KERSANTON (ROLAND DORÉ 1649).

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Le portail ouest est encadré par de solides contreforts. Au sein de l'appareillage en pierre de Logonna (microdiorite quartzite) , seule la clef de voûte est en kersantite d'un gris foncé. Une tête d'ange (ou d'enfant, joufflu et aux cheveux longs et bouclés) est sculptée au centre du chronogramme 1649. On y reconnaît, par la finesse d'exécution, les pupilles creusées  et la bouche à demi-sourire, le style de Roland Doré.

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Clef du Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Clef du Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Clef du Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Clef du Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Clef du Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Clef du Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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Juste au dessus de la corniche du portail du clocher, la teinte grise de la kersantite se remarque encore sur quatre blocs qui devaient être sculptés de blasons. 

Sur le bloc de droite, deux anges debout présentent un complexe héraldique (blason carré entouré de palmes ou plutôt d'un collier) très érodé : ils sont manifestement de Roland Doré. Ils portent une tunique bouffantes sur le cordon de ceinture, et fermée par un rang de boutons ronds. Hélas, ils sont défigurés par les lichens jaunes (Xanthoria).

Six ou sept rangées de pierres plus haut, on retrouve  encore le kersanton, pour un blason carré, érodé, mais sans les beaux visages doréens.

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Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Blason (kersantite, Roland Doré, 1649) du portail ouest de l'église Sainte-Pitère du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

 

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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1. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

 

 

2°) Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

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3°)  Sur le thème du Credo apostolique, voir :

 

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—  Association Art culture patrimoine Tréhou Mein glas, 2013, L'enclos paroissial de Le Tréhou, Sainte-Pitère, guide de visite. 62 pages  IBSN 9782954442709, 2954442700

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

— COUFFON (René), 1948, L'architecture classique au pays de Léon. L'atelier de l'Elorn. L'atelier de Kerjean., Mémoires SHAB pages 23-101

https://www.shabretagne.com/document/article/2612/de-l-honneur-et-des-epices.php

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— COUFFON (René) 1988, Nouveau répertoire des églises du diocèse de Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/909

"Le porche latéral, lambrissé avec sablières Renaissance décorées des instruments de la Passion, de têtes d'anges et des Evangélistes-blochets, porte la date de 1610 et l'inscription " SERVIRE DEO REGNARE EST " sur la sablière du côté est. Sa porte extérieure est entourée de deux colonnes cannelées en kersanton ; les contreforts portent des niches à coquille caractéristiques de l'atelier de Kerjean. Dans la niche du tympan, statue très fine en kersanton de sainte Pitère portant livre et palme."

—GOASGUEN (Denis), 1996, Le Tréhou, l'enclos.

—LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome II, Brest et sa région, pages 509-511. Refonte vers 1920-1935  de Le Finistère pittoresque de Guillaume TOSCER, 1907-1910

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf

"Le porche Renaissance, au midi, s'encadre de deux jolies colonnes cannelées d'ordre ionique. Au dessus de l'entrée, une niche terminée en coquille abrite la statuette finement sculptée de sainte Pitère. Des douze Apôtres qui occupaient autrefois les niches à l'intérieur du porche, il en reste trois ou quatre. Sur le socle de la statue de saint Pierre on lit : ALAIN: BREST nom d'une ancienne famille qui a des fondations dans la paroisse.

Six statues en bois, provenant presque sûrement de l'ancienne chapelle de Tréveur, occupent les autres niches. Des frises curieuses complètent l'ornementation du porche. Celle de droite en entrant porte la date de 1610 · puis viennent deux anges portant le voile de la sainte Face ; au milieu, sur un cartouche tenu par deux anges, on lit la devise : SERVIRE DEO, REGNARE EST. La frise se termine par deux rinceaux encadrant une figure grotesque. De l'autre côté un cartouche avec les instruments de la Passion tenu par deux anges, occupe le centre de la frise. Dans les angles sont les statues des quatre Evangélistes."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne : les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes, pages 205-206.

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Porches Roland Doré Credo des apôtres
11 octobre 2023 3 11 /10 /octobre /2023 21:31

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves.

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PRÉSENTATION
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Dans mon souci de documenter l'iconographie des sculptures de kersantite de Roland Doré (1618-1663), je présente ici les photos des 12 apôtres du porche méridional de l'église Saint-Efflam de Plestin-les-Grèves. 

L'attribution a été affirmée par Emmanuelle Le Seac'h dans son catalogue raisonné de l'artiste (p. 346), elle porte sur les 12 apôtres, le Christ Sauveur au dessus du porche d'entrée, mais aussi sur la Vierge,  saint Yves et un saint évêque de l'extérieur du porche.

Ce porche, surmonté d'une secrétairerie, porte les armes des Saliou de Lesmaes, alors vicomtes de Plestin. IL  fut construit en 1576 par le recteur François de la Tour, qui a inscrit le chronogramme accompagné de ses initiales (il était évêque de Tréguier depuis 1573). 

La datation des statues n'est pas connue, même si je rencontre sur internet la date de 1630.

L'un des intérêts de ces photographies et de cet article est de permettre des comparaisons avec les autres séries d'apôtres appartenant à des Credo apostoliques des niches de différents porches . En effet, Roland Doré a sculpté 52 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, et seules deux séries sont complètes, celles de Pleyber-Christ et celle de Plestin-les-Grèves. 

Roland Doré a d'abord travaillé , sans doute comme compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), en 1622 à Saint-Thégonnec pour la croix de Coslen, puis, reprenant un chantier du Maître de Plougastel,  il prend le titre de maître à Hanvec en 1621-1622 dans un acte de réparation de la croix du cimetière. Il atteint la maturité de son style lorsqu'il réalise le porche de Guimilau en 1624 (le chantier avait été débuté en 1606 par le Maître de Plougastel). Sous le porche de Guimiliau, les statues de Pierre et de Jean sont de ce dernier, Roland Doré exécute celles de Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude et Thomas (quatre autres staues en bois datent du XVIIIe).

Les autres statues, dont on peut penser qu'elles sont plus tardives,  se trouvent à :

  • Pleyber-Christ : 12 statues de 0,98 à 1 m de haut, 27 cm de large et 23 cm de profondeur. Roland Doré a aussi réalisé une décollation de saint Pierre au fronton intérieur du porche.
  • Trémaouézan :  11 statues de 1,60 m de haut. Celles de saint Pierre a été réalisée par le Maître de Plougastel en 1633 sous le rectorat d'Hervé Fily qui signe de ses initiales séparées par un calice sur un blason. Roland Doré a aussi réalisé une Vierge à l'Enfant pour une niche centrale  du porche.
  • Le Tréhou : 4 statues de 0,80 cm, des apôtres Pierre, Jean, André et Thomas, ainsi qu'une statue du Christ Sauveur. 
  • Saint-Thégonnec (1625, 1632 et 1635) : 3 apôtres Jean, Jacques le Majeur et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel). Roland Doré a aussi réalisé une Annonciation et Jean l'évangéliste  à l'extérieur du porche.
  • Pleyben (Vers 1642) : Jean et Jacques le Majeur.
  • Plougourvest : Jacques le Majeur. Roland Doré a aussi réalisé un Christ Sauveur au dessus de la porte d'entrée et une Vierge à l'Enfant  à l'extérieur du porche.
  • Landerneau église Saint-Houardon : saint Matthieu.

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DESCRIPTION.

Les statues, en kersantite, mesurent 1,18 m de haut (Simon) à 1,22 m (Jacques le Majeur), 30 cm de large et 18 cm de profondeur. Elles sont scellées sur des socles circulaires. Leur séquence ne reste pas celui du Credo apostolique (Pierre-André-Jacques le Majeur-Jean etc..), sans doute par insouciance lors des remontages (l'église, très remaniée, incendiée en 1944 par les Allemands, a été restaurée au cours de la 2ème moitié du XXe siècle). Pourtant, chaque apôtre tient la banderole où s'inscrivait par peinture l'article du Credo qui lui correspondait.

Tous sont bien-entendu pieds nus, et les rangées d'orteils se glissent sous le pli des longues robes. Dix de ces robes (ou tuniques) sont fermées par quatre ou  cinq boutons ronds  Tous les apôtres sauf Jean tiennent un livre en main gauche.

Les statues sont aujourd'hui remarquablement restaurées ( peu de moissisures) dans des niches de granite clair à colonnes engagées cannelées.

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Du côté est (à droite en entrant) : (je reprends les identifications d'E. Le Seac'h):

1. Saint Pierre et sa clef.

2. Saint Jean et sa coupe de poison.

3. Saint Philippe et sa croix.

4. Saint Simon et sa scie.

5. Saint Jacques le Majeur et sa tenue de pèlerin de Compostelle.

6. Saint Thomas et son équerre.

Du côté ouest (à gauche en entrant) :

7. Saint-André et sa croix en X.

8. Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon.

9.  Saint Mathias et sa lance.

10. Saint Matthieu et sa hallebarde

11. Saint Jude et sa hache.

12. Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.

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Photo GO69 sur Wikipedia, modifiée

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1. Saint Pierre et sa clef.

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On identifie le saint à sa clef bien-sûr, mais aussi à son "toupet" ornant sa calvitie. Alors que la partie droite du vêtement est dépouillée (mais formant un grand éventail centré sur l'aiselle gauche), la partie gauche forme, sous l'avant-bras, un bouillonnement de plis superposés en trois rangs.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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2. Saint Jean et sa coupe de poison.

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Le visage de Jean est très rond, et son front lisse contraste avec celui, marqué de rides, de Pierre.

Là encore, la sobriété du côté droit du vêtement contraste avec les plis du côté gauche.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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2. Saint Philippe et sa croix.

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L'attribut habituel de saint Philippe est une croix à longue hampe. Ici, Roland Doré lui donne à tenir une petite croix . Le manteau recouvre une tunique serrée par une ceinture dissimulée par l'étoffe bouffante.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

 

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4. Saint Simon et sa scie.

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Nouvelle opposition entre l'éventail nervuré des plis du manteau, naissant du poignet gauche, et la descente en double zig-zag du pan du côté gauche.

Les pupilles creusées, caractéristiques de l'atelier, sont bien visibles ici.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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5. Saint Jacques le Majeur et sa tenue de pèlerin de Compostelle.

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Le saint présente tous ses attributs : le chapeau à larges bords centrés par une coquille, le bourdon, la coloquinte à usage de gourde, le baudrier à coquilles) soutenant la besace, ici ornée de glands de passementeries, et la pèlerine protégeant les épaules, au dessus d'une tunique et d'une cotte. Les plis tubulaires des vêtements et de la besace contrastent avec le drapé horizontal de la pèlerine.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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6. Saint Thomas et son équerre.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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Du côté ouest (à gauche en entrant) :

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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7. Saint-André et sa croix en X.

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On retrouve les pupilles creusées, et l'opposition des deux types de plis.

La croix de Saint-André était, dans les réalisations des ateliers précédents (notamment des Prigent) bien plus grande, enveloppant tout le côté du corps jusqu'aux jambes.

Les visages des apôtres sont très différents de ceux, ronds, et souriants,  de la Vierge ou de saint Jean de Roland Doré, ils sont très expressifs, avec des rides soulignés, et, comme ici, des pommettes saillantes, et ils sont allongés et rectangulaires.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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8. Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon.

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L'opposition des plis se répète encore une fois, et s'avère être un marqueur stylistique presque systématique.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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9.  Saint Mathias et sa lance.

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Ici, l'éventail des plis du côté gauche vient former une ligne découpée sinueuse et anguleuse tandis que le bord droit tombe verticalement.

La tête est particulièrement oblongue.

Hormis pour Pierre, André, Jacques le Majeur et Jean, et souvent Jacques le Mineur et Barthélémy, l'identification des apôtres par leur attribut est délicate, car elle ne repose pas sur un canon consensuel. La lance est parfois l'attribut de Thomas, de Matthieu, ou de Jude, etc. Lorsque l'ordre du Credo apostolique, imposant une séquence à peu près fixée aux apôtres, a été bouleversé, et lorsque les noms des apôtres n'ont pas été sculptés sur les statues, les identifications sont parfois discutables.

Le recours aux publications des différentes éditions du Calendrier des bergers à partir de 1493, ne règle pas le problème.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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10. Saint Matthieu et sa hallebarde.

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Matthieu est parfois représenté avec une balance, ce qui ne permet pas de confusion, mais aussi avec une hache... ou une lance.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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11. Saint Jude et sa hache.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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12. Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.

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Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) des douze apôtres du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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Les  statues en kersanton de l'extérieur du porche.

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Sur l'extérieur du porche, les statues de saint Yves et de saint Jean sont tout à fait caractéristiques de Roland Doré. Hélas, je n'ai pris qu'un cliché de l'ensemble. Les visages sont très ronds, les pupilles creusées, les commissures des lèvres marquées par une fossette. Saint Yves porte la barrette de recteur, le camail à capuche, le surplis et la cotte qui le caractérisent, et il effectue le geste tout aussi caractéristique d'énumération des arguments propre aux plaidoiries, l'index sur la pulpe du pouce. Enfin, il porte, suspendu au poignet gauche, le "livre de ceinture" très souvent retrouvé.

Voir :

 

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Les statues (kersanton, Roland  Doré, XVIIe siècle) du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

Les statues (kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle) du porche de Plestin-les-Grèves. Photographie lavieb-aile.

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Les trois statues en kersanton du tympan de la porte d'entrée.

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Elles sont également attribuées à Roland Doré par E. Le Seac'h. Ce sont un Christ Sauveur, un saint évêque et un saint Jean.

Photo GO69 Wikipedia modifiée

 

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  • Le Christ Sauveur.
  • Saint Efflam tenant un sceptre et, en main gauche, un lien tenant captif un dragon.
  • Vierge martyre tenant une palme et un livre : sainte Enora, épouse de saint Efflam.

 

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Les douze apôtres du porche de Plestin-Les-Grèves.

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COMPARATIF.

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1. Saint Pierre.

Saint Pierre (kersanton, Roland Doré), Plestin-les Grèves. Photo lavieb-aile.

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Saint Pierre (kersanton, Roland Doré). Porche du Tréhou.Photographie lavieb-aile.

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2. Saint Jean.

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Saint Jean (kersanton, Roland Doré), Plestin-les-Grèves. Photo lavieb-aile.

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Saint Jean (kersanton, Roland Doré), Le Tréhou. Photo lavieb-aile.

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Saint Jean (kersanton, Roland Doré), Trémaouézan. Photo lavieb-aile.

 

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Saint Jean (kersanton, Roland Doré), Saint-Thégonnec. Photo lavieb-aile.

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3. Saint André.

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Saint André (kersanton, Roland Doré), Plestin-les-Grèves. Photo lavieb-aile.

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Saint André (kersanton, Roland Doré), Le Tréhou. Photo lavieb-aile.

 

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Saint André (kersanton, Roland Doré), Trémaouézan. Photo lavieb-aile.

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Saint Thomas.

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Saint Thomas (kersanton, Roland Doré). Plestin-les-Grèves. Photo lavieb-aile.

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Saint Thomas (kersanton, Roland Doré). Le Tréhou. Photo lavieb-aile.

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Saint Thomas (kersanton, Roland Doré), Trémaouézan. Photo lavieb-aile.

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Saint Thomas (kersanton, Roland Doré), Saint-Thégonnec. Photo lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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1. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

 

 

 

 

2°) Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

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3°)  Sur le thème du Credo apostolique, voir :

 

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— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 

 

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne : les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes, page 205.

— Inventaire général, 2004 Dossier IA22003182 

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-efflam-place-de-eglise-plestin-les-greves/8b84d59b-0a02-429f-8f05-1dca34059aa6

— Divers :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089428

-Couffon (René), Inventaires... pages 324-326

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3342212x.image

-Le Goff

https://www.google.fr/books/edition/Paroisse_de_Plestin_les_Gr%C3%A8ves/kHZ6DwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Plestin-les-gr%C3%A8ves+%C3%A9glise&printsec=frontcover

https://www.circuitdeschapelles.fr/qui-sommes-nous/eglises-et-chapelles/eglise-saint-efflam

http://www.infobretagne.com/plestin-eglise.htm

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4 octobre 2023 3 04 /10 /octobre /2023 21:45

Les inscriptions du tombeau en kersanton (XVe siècle) de l'abbé Guillaume de Kerlec'h de l'abbaye de Saint-Mathieu de Fine-Terre à Plougonvelin.

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Cette façade armoriée d'un tombeau en kersanton est l'un des rares éléments sculptés figurés des ruines de l'abbaye de Saint-Mathieu, et a été bien décrit par Yves-Pascal Castel en 1995 et par Paul-François Broucke pour la partie héraldique. Il est placé sous un enfeu de la chapelle absidiale. 

"Les armoiries sont à l’abbé Guillaume de Kerlec’h († vers 1470), abbé en 1430 (Levot 1873, p. 365 ; Torchet 2010, p. 214), dont la famille blasonnait fascé d’or et de gueules de six pièces, au lambel à trois pendants d’azur brochant (Potier de Courcy 1993, p. 104). Le relief pourrait cependant ne pas s’être rapporté au tombeau de Guillaume de Kerlec’h lui-même, mais à l’un de deux abbés homonymes du XIVe siècle, ses ancêtres, dans l’éventualité improbable, mais qui ne saurait être écartée, d’une commande mémorielle pour leurs tombeaux. La sépulture de l’un de ces abbés était attestée sous la première arcade du chœur au sud." (P.F. Broucke)

La façade est faite de la réunion  de cinq blocs de kersantite. Des pilastres et des accolades délimitent quatre tableau. Dans le premier, deux anges présentent un blason centré par une crosse en pal, le crosseron tourné vers notre gauche : ce sont les armes d'un abbé. Dans le deuxième, l'abbé, tenant sa crosse, est présenté par un saint patron. Ce saint aux cheveux longs et à la barbe pointue  est vêtu d'une chape ; il pose la main sur les mains croisées du donateur agenouillé. Dans le troisième, la Vierge à l'Enfant est assise sur un banc et nous fait face. Elle porte des chaussures pointues (poulaine) indiquant une datation au XVe siècle. L'Enfant vêtu d'une tunique longue est assis sur le genou droit de sa Mère et tourne le dos au donateur. Enfin dans le quatrième tableau se retrouve le motif initial de deux anges tenant les armoiries abbatiales. Toutes les têtes ont été buchées.

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Les inscriptions.

 Je voudrais ici déchiffrer les deux inscriptions, en caractères gothiques. L'une s'inscrit sur un phylactère déployé entre le donateur, et la Vierge à l'Enfant . L'autre court sur un phylactère découpé en huit portions qui miment une banderole dépliée sous l'entablement.

Sur la première, en latin, est écrit MISERERE MEI DEUS, "Dieu aie pitié de moi". C'est l'incipit du psaume 50, qui est mis ici dans la bouche de l'abbé Guillaume de Kerlec'h et est adressé à la Vierge comme intercessrice.

La deuxième, en français est une apostrophe s'adressant aux fidèles (ou aux religieux) et dit :

VOUS QUI / PAR YCI  PASSES / PRIES POUR / LES TREPASSES

Cette invocation demandant aux vivant de prier pour les âmes du Purgatoire est fréquent retrouvée sur les tombeaux, ou dans les ossuaires, sous une forme identique ou proche. 

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Rapprochement avec des inscriptions semblables.

 

-La même inscription exactement se lit sur un calvaire de Sigean (Aude) avec la date de 1611

https://www.sigean.fr/decouvrir-sigean/histoire-et-patrimoine/calvraire.html?showall=1

-L'ange de gauche du porche de Lampaul-Guimiliau, datant vers 1533, porte le phylactère :

BONES : GENZ : QUE : YCY : PASSEZ/ PRIEZ : DIEU : POUR : LEs : TREPASSEZ

Le porche de l'église de Lampaul-Guimiliau II : les quinze anges. Prigent vers 1533

-L'ange du bénitier  en kersantite à l'angle du contrefort de l'ossuaire de Ploudiry porte sur son phylactère :

BONES: GENTZ: QVI: PAR: ICY: PA /SSEZ: PRIEZ: DIEU: POUR LES: TREPASSEZ: 1635.

https://www.lavieb-aile.com/2020/04/l-ossuaire-de-l-enclos-de-ploudiry.html

-L'ossuaire de Trémaouezan porte deux inscriptions dont l'une en breton Gant Doue Han Bed Milliguet Eo Nep Na Lavar Mat Pe Nat Eo ("De Dieu et du monde est maudit qui ne dit la vérité ou ne se tait") et l'autre en français BONE GENT QUE YCI PASSES PRIE DIEU POUR LE TREPASSES

 

- Alfred Lebars dans  Les ossuaires bretons, signale cet exemple à Sizun :

VOUS NOS ANFENS QUI PAR ICY PASSES

SOUVENEZ VOUS QUE NOUS SOMMES TREPASSES

HIRIO DIME VARHOAS DIDE (aujourd'hui à moi, demain à toi)

Il ajoute :

"Il subsiste de l'ossuaire Saint-Melaine de Morlaix une plaque en pierre de Locquirec dont l'inscription gothique maintenant en grande partie illisible était ainsi conçue :

BONES GENS QUI PAR ILLEC PASSES

PRIES DIEU POUR LES TREPASSES.

L'ossuaire de la cathédrale de Quimper, détruit vers 1842, comportait une inscription du même genre :

VOUS QUI PAR ILLECQUES PASSEZ

SOUVENEZ VOUS QUE NOUS SOMMES TREPASSES

Des inscriptions à peu près semblables rappelant l'idée de la mort, de la prière pour les trépassés, se lisaient autrefois sur l'ossuaire de Marville (Meuse), ; à Monfort-l'Amaury (Seine-et-Oise), au cimetière des Innocents et à la porte de celui de Saint-Séverin à Paris ; à l'entrée du grand canal d'Orléans ; contre le mur extérieur de l'église de Beauval (Somme) et sans doute dans les cimetières de la plupart des régions de France."

 

On trouve encore :

Bonnes gens, qui en ce moustier

venez chascun jour pour prier

Pour Dieu, ne vueillez oublier les Trepassez.

Cet exemple est cité par A de la Borderie (L'Imprimerie en Bretagne), comme tiré de Les Loys des Trepassés, Bréant-Loudéac, 1484-1485, mais je ne le retrouve pas dans l'exemplaire de la Bnf

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1511301d/f15.image

https://m.shabretagne.com/scripts/files/63cfd0b2ea9298.15622297/1961_04.pdf

On trouve ce distique rimé  exhortant les fidèles en Midi-Pyrénées, à La Couvertoirade, vers 1500, mais en occitan (Bonas gens que per aissi passatz, Pregatz Dieu per los trespassatz)

On le trouve à Paris sur une pierre du cimetière de la porte  Saint-Séverin. Ou bien on signale: "Bonnes gens qui par ici passez, Priez Dieu pour les trépassés Et pour le Maître Grégoire Qui ne mourut que de trop boire."

Robert Favreau  signale à Poitiers l'inscription Vous qui par cy passés/... [Priés D]i[e]u pour les trépassés, une apostrophe pour une demande de prières, signalée au cimetière de l'église Saint-Germain de Poitiers au Xve/XVIe siècle. "Elle  se rencontre à diverses reprises dès 1324: Vous qui par ci passés priez pour les trespassés (Etiolles, Essonne) : mais surtout au XVe siècle ou au tout début du XVIe : Bonas gens que per aissi passatz / Pregatz Dieu pour les trespassatz (La Couvertoirade, Aveyron, XVe s.), Vous qui par icy passés / priez Dieu pour les trépassez (Saint-Emilion, Gironde, Musée du Vieux Saint-Émilion), Vous qui par cy passés / priez Dieu pour les trespassés (Bourges, Cher, Saint-Pierre-le Guillard), Vous qui par cy devant passez / priez Dieu pour les trespassez (Beauvais, Oise, Musée), Vous mortels qui par ici passés / songés toujours a l’ame des trépassés (Courville-sur-Eure, Eure-et-Loir, en 1501), Vous qui ci passez / priez Dieu pour les trespasscez / cent jours de pardon gaignerez (Loudun, Vienne), Bones gens qui par cy passés / priez Dieu pour les trespassés (L’Épine, Marne, Notre-Dame), Bonnes gens qui par cy passés / de Dieu prier ne vous lassés / pour l’ame du corps qui repose cy (Taverny, Val-d’Oise), Vous qui par ici passés / priés Dieu pour les trépassés (Nevers, Nièvre, cathédrale)."

La formule était donc courante.

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Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu  à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu  à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu  à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu  à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu  à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

Façade du tombeau (kersanton, XVe siècle) de Guillaume de Kerlec'h, abbé de Saint-Mathieu, abbaye de Saint-Mathieu à Plougonvelin. Photographie lavieb-aile 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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—BROUCKE (Paul-François), Plougonvelin, abbaye de Saint-Mathieu (église), https://armma.saprat.fr/monument/plougonvelin-abbaye-de-saint-mathieu-eglise/, consulté le 03/10/2023.
 

"Au chevet, la chapelle absidale, très endommagée, est percée d’un enfeu au nord, abritant la façade armoriée d’un tombeau. De l’enfeu, il ne reste qu’un arrachement à vif, de sorte qu’il est impossible de déterminer s’il fut percé d’origine, ou s’il résulte d’une redisposition. Scellé dans l’épaisseur du mur, le bas-relief armorié en kersanton (2,60 m par 0,65 m) est sculpté de cinq pilastres délimitant quatre arcades, sous lesquelles un priant présenté par son saint patron à une Vierge à l’Enfant est encadré d’armoiries (Castel 1995, p. 245) (armoiries 2a-b). Ce relief aurait l’apparence d’être le soubassement du tombeau abrité sous l’enfeu, s’il n’était le témoignage de Potier de Courcy qui signalait « parmi les ruines […] un autel en kersanton » dont la description concordante ne laisse aucune place au doute (Potier 1859, p. 402-403). Le scellement grossier du relief, son rehaussement approximatif, le raccord incertain aux maçonneries coincées de pierres de calage sont les indices d’un remontage moderne destiné à préserver et présenter sous l’enfeu un ensemble lapidaire dispersé, appartenant à un tombeau démembré. Il faut sans doute y reconnaître un autre bas-relief armorié conservé au musée voisin, de facture similaire et orné des mêmes armes, qui aurait pu former un petit côté. Les armoiries sont à l’abbé Guillaume de Kerlec’h († vers 1470), abbé en 1430 (Levot 1873, p. 365 ; Torchet 2010, p. 214), dont la famille blasonnait fascé d’or et de gueules de six pièces, au lambel à trois pendants d’azur brochant (Potier de Courcy 1993, p. 104) (armoiries 2a-b). Le relief pourrait cependant ne pas s’être rapporté au tombeau de Guillaume de Kerlec’h lui-même, mais à l’un de deux abbés homonymes du XIVe siècle, ses ancêtres, dans l’éventualité improbable, mais qui ne saurait être écartée, d’une commande mémorielle pour leurs tombeaux. La sépulture de l’un de ces abbés était attestée sous la première arcade du chœur au sud."

Texte original sur : https://armma.saprat.fr. Lire plus sur : https://armma.saprat.fr/monument/plougonvelin-abbaye-de-saint-mathieu-eglise/ .

—FAVREAU (Robert), 2017 , Les inscriptions de Poitiers (fin VIIIe-début XVIe siècle). Une source pour l’histoire de la ville et de ses monuments

https://www.persee.fr/doc/cifm_0000-0000_2017_cat_1_1

— GROS (Gérard) De la Ballade des Pendus à la Complainte des Trépassés de Jean Molinet : permanence d'un thème, Presses universitaires de Provence

https://books.openedition.org/pup/2828?lang=fr

https://www.patrimoine-iroise.fr/culturel/religieux/Saint-Mathieu.php

 

https://www.savoie-mont-blanc.com/sites-culturels/chapelle-saint-bon-129014/

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Héraldique
4 octobre 2023 3 04 /10 /octobre /2023 10:49

Les saints anargyres : iconographie de saint Côme et Damien dans la tradition byzantine, en Grèce : quelques exemples.

 

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Cet article s'intègre dans une étude de la représentation des deux saints frères et médecins, qui trouve son point de départ dans la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic (Finistère), s'étend à la Bretagne, puis à la France, et s'élargit désormais à la tradition orthodoxe découverte en Grèce. 

Il montre, sur cinq exemples d'icônes, une représentation homogène des saints et de leurs attributs, associant la spatule à onguent et la boite à remèdes compartimentée. Je n'ai pas trouvé d'exemple de représentation de saint Côme mirant les urines contenu dans un bocal en verre, si fréquemment retrouvée dans mon corpus de la tradition occidentale chrétienne. Mais bien entendu, la prospection de la tradition orthodoxe est ici très limitée.

 

 

 

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