Une crèche de Noël de 1853
en costumes bas-bretons
à Port-Launay (Finistère).
Songez qu'ici le costume diffère entièrement d'une paroisse à l'autre : coiffes et bonnets de tous modèles, fraises et collerettes plissées, tuyautées, godronnées, jupes lourdes et massives bombant à la taille sur un coussinet d'étoupe, justins à fleurs rouges, violets, orange, galonnés de fin or aux emmanchures et aux parements, et les gilets, les surgilets, les soubrevestes, les chapeaux à guenilles, les bragoubraz, les saints sacrements brodés dans le dos, les boutons armoriés, les guêtres de drap jaune, les ceintures de cuir blanc, les souliers à boucle, les cheveux en cadenette et les penn baz en coeur de chêne ! Telle de ces fermières d'Audierne ou de Ploudergat, dont on a pu dire qu'elle portait toute sa fortune sur le dos, a l'air d'une idole orientale sous la chasublerie qui l'écrase. [...]Les femmes des Glazic de Briec et du versant sud des Montagnes-Noires, fidèles à la nuance d'où est venu leur surnom, empèsent leur coiffe de bleu de ciel et les constellent d'autant de petits miroirs qu'elles ont de centaines de livres de rente. A Ploaré, la coiffe recouvre une mitre en carton (bourleden) dont la pointe s'ébouriffe en panache. A Fouesnant, elle simule un immense papillon.
Charles le Goffic, L'âme bretonne 1902-1922.
Le premier janvier 1842, le canal de Nantes à Brest ouvre les 360 km de navigation : dès lors, le port situé sur l'estuaire de l'Aulne (premiers quais en 1803) voit son activité exploser, et la tout jeune commune de Port-Launay, crée au détriment de Chateaulin et de Saint-Ségal (dont les finances vont péricliter) devient le deuxième port du Finistère, et enregistre encore en 1874 (où le déclin de la production ardoisière est déjà amorcé) 474 entrées de navires ! En comparaison, Brest en 1856 totalisait 542 navires. Le trafic a vu se succéder les vivres et la pierre (kersantite et microdiorite), l'ardoise, le sable, les amendements calcaires dont le maërl.
Qui dit nouvelle commune dit nouvelle paroisse, la population doublant de 1841 à 1866 où elle atteint 1329 habitants et la paroisse est érigée le 14 août 1847, l'ancienne chapelle Saint-Nicolas faisant place à l'église Saint-Nicolas construite en 1855.
Qui dit nouvelle paroisse dit installation d'une crèche pour Noël, les paroissiens sont unanimes mais voilà voilà, le Conseil de fabrique est formel,des sous il n'y en a pas, et surtout, pas question d'avoir une crèche moins belle que celle de Chateaulin, moins riche que celle de Saint-Ségal, alors c'est Monsieur le recteur, Olivier Salaun qui a eu la bonne idée : une crèche en costume traditionnel !
Sacré bonhomme, le recteur, forte personnalité, si bien que Monseigneur René-Nicolas Sergent, évêque de Quimper et de Léon (dont on voit le tombeau dans la cathédrale de Quimper) refusa de baptiser son église par suite de "difficultés avec le recteur". En guise de compensation, il offrit à la paroisse sa croix pectorale en 1873...
Donc, chaque grande famille de Port-Launay est mise à contribution, réunit ses économies (60 francs-or, un mois de salaire d'un ouvrier en province) et fait réaliser " une poupée de mode" au corps de sciure ou de son tassé dans une gaine de toile ou de peau d'agneau et à la tête de carton bouilli ou de biscuit, poupée qu'elle fait habiller par les meilleurs tailleurs, tant et si bien que voici bientôt rassemblée une collection d'une trentaine (actuellement 24) de personnages, et la Sainte Famille, et l'ange qu'un bagnard aurait taillé dans un morceau de bois.
Finalement, la crèche est terminée en 1853, alors que l'église est toujours en construction, et c'est d'abord la chapelle Saint-Nicolas qui l'accueille.
La précieuse crèche est entourée de soins, réparée par chaque générations, elle est classée aux Monuments Historiques en 2000 et restaurée aux ateliers de kerguehennec en 2008.
Chaque année, elle est installée et proposée à l'admiration des visiteurs et fidèles par l'Association: voici la crèche 2011, comme j'ai pu la découvrir:
Les costumes bretons se répartissent en 66 modes, ou "guises". Dans chaque mode, on distingue la tenue de travail de tous les jours, la tenue du dimanche, le tenue de cérémonie pour les fêtes, et la tenue de deuil : bien-sûr, les donateurs ont choisi pour leur poupée les tenues de fête.
L'auteur de référence pour l'étude des costumes bretons est René-Yves Creston, notamment par Le Costume Breton publié chez Tchou en 1974. Mais cet ouvrage décrit les costumes du XXème siècle, et les pages consacrées à la région de Chateaulin sont au nombre de huit (130-137). De même, les 136 planches que l'on doit au peintre Victor Lhuer ont été relevées entre 1937 et 1940. Seul Hippolyte Lalaisse a peint les costumes bretons vers l'époque où cette crèche a été exécuté dans Galerie Armoricaine. Costumes et vues pittoresques de la Bretagne, Nantes, Charpentier Père et Fils, 1848.
C'est dire combien ces poupées sont des témoignages précieux, et combien, connaissant la rapidité d'évolution des modes, nous ne pouvons que très approximativement nous baser sur les descriptions du XXème siècle pour les décrire; car rien n'est moins figé que les habits des bretons, s'adaptant avec un dynamisme étonnant aux étoffes et accessoires qui apparaissent, à l'innovation d'un tailleur voisin, aux éxigences du recteur, à la formidable envie de plaire des jeunes filles et des jeunes gens, au désir d'afficher sa condition sociale ou son identité de terroir, et à l'émulation proche de la rivalité entre paroisse.
De 1850 à 1920, on assisterait à l'abandon des couleurs criardes pour des couleurs pastels puis à la progression de la couleur noire, à l'adoption du pantalon droit chez les hommes, à la réduction de la taille des coiffes chez les femmes qui peuvent laisser apparaître de plus en plus facilement leurs cheveux.
N'ayant aucune compétence en la matière, c'est en vrai naïf que je me suis amusé à les décrire comme j'ai pu, en étudiant les photos que j'avais prises, et non les poupées elles-mêmes : rien à voir avec un inventaire qualifié, mais au contraire l'occasion d'accumuler bourdes, balourdises qui seront autant de perles à épingler pour votre plus grand bonheur.
J'ai fait les corrélations que j'ai pu avec l'ouvrage de R.Y. Creston. J'ai consulté aussi J.P. Gonidec, Coiffes et Costumes des Bretons, Coop Breizh, 2005. L'attribution de noms ou surnoms et des communes d'origine est celle que j'ai relevé dans l'exposition qui accompagne cette crèche, travail de l'Association de bénévoles qui mérite bien-sûr toute mon admiration.
I. Groupe de Chateaulin ou de la Vallée de l'Aulne: le Pays Rouzig
Il est traditionnellement nommé Rouzig en raison de l'étoffe du costume masculin, une berlinge de la couleur de la laine brute brun-roux avant d'être teint en noir ("habit teint" et il se divise en trois modes, celles de Chateaulin, de Pleyben et de Braspart, auxquelles on rajoute la mode de Gouezec Saint-Thois.
1. La mode de Chateaulin est représentée par :
a) l'artisane de Port-Launay :
Elle a été placée ici à coté d'un "marquis "Tap Bon" au costume de velours rouge, gilet blanc brodé or, jabot et manchettes de dentelles, culotte descendant au genoux au dessus de bas ou guêtres blanches, chaussure de cuir. Il est coiffé d'un tricorne. Une chaîne en or s'accroche aux boutons de la veste pour rejoindre ceux du gilet, tandis qu'une fanfreluche de fils noués pendouille vers l'entrejambe.
Selon R.Y. Creston, une coiffe d'artisane est une coiffe plus élégante et évoluée que celle des paysannes, et comportant bride, rubans et bavolets, partie recouvrant la nuque. Cela ne nous dit pas quel artisanat cette ouvrière exerce dans une commune dédiée au commerce fluvial. Cette coiffe forme un huit dont les deux boucles se répartissent à droite et à gauche de la tête aux cheveux noirs.
C'est son grand châle violet que l'on remarque en premier,garni de franges qui prolongent un motif hexagonal par savant nouage des tresses. La broderie très soignée (quel travail à cette échelle !) forme des pétales et des tiges de fleurs dont l'éclosion ets constituée par des cercles concentriques.
On distingue un corsage ou une pièce de tissu de dentelle blanche, recouvrant un tissu bleu foncé.
Une chaîne sur la poitrine porte une croix, en or ou en argent.
Il reste à mentionner le tablier noir (tavanjer) auquel est cousu un devantier (tapeled) épinglé sur le châle. Les deux pointes du châle disparaissent derrière ce devantier avant de rentrer dans la ceinture du tablier.
La robe est presque totalement dissimulée, mais les manches en trahissent la couleur : noire.
b) Marie Mourain de Saint-Ségal :
Qui est Marie Mourain ? Je l'ignore, mais à n'en point douter ses affaires se portent bien, et les commères de Saint-Ségal viendraient me chuchoter que la Marie porte la culotte que je n'en serait guère surpris. Quel tablier ! de soie, ma chère, et brodé au fil d'or, avec quatre rang de dentelle, un plissé à la taille, et le devantier a exigé du tailleur et des brodeurs des jours de labeur ! Il se dédouble en une pièce de dentelle décoré d'un motif triangulaire ébauchant un coeur, et en un bustier remontant très haut vers le cou et très largement vers les épaules qu'il carre d'avantage encore que la carrure naturelle de la jeune personne.
Ici, la robe ne se laisse pas cacher par le tablier, et surtout pas la large pièce de velours noir qui en constitue les manches, d'une part, et la partie inférieure, d'autre part. s'il est vrai que la richesse de la paroissienne se calcule à la largeur de ce velours, quel beau parti !
La coiffe me paraît comparable à celle de "l'artisane de Port-Launay,", mais c'est que je n'y connais rien, aussi.
c) Job ar Rest, paysan de Saint-Ségal :
Ce paysan de Saint-Ségal porte le grand chapeau rond en feutre à rubans (an tog), le pantalon de drap noir (an otou hir), mais surtout, bien-sûr, et il doit en être bien fier, une magnifique veste à bouton rouge (est-ce elle qu'on nomme brelenn ?), assez longue, doublée de drap bleu, aux six boutons rouges (plus un sur la poche), et la coquetterie d'une pièce de galon de deux centimètres près de la poche, bleu, rouge et or.
En dessous, une autre veste (ou un gilet) aux deux larges pans triangulaires ourlés de velours noir reprend le motif de dix gros boutons rouges complété par des boutonnières de même couleur. Ajoutons à cela une chemise blanche toute simple.
Rien à dire, Job ar Rest a belle allure !
2. La mode de Pleyben :
a) la paysanne de Pleyben :
Madame de Pleyben ressemble beaucoup à Madame de saint-Ségal, même coiffe, même grande robe noire à large bordure de velours, même tablier blanc à devantier remontant jusqu'au cou, même motif triangulaire doré sur la poitrine, mais ici pas de dentelle mais un tissu blanc brodé d'une répétition de deux motifs : une étoile à cinq branches dans un fleur à cinq lobes, et d'autre part une croix entourée d'un laçage de cordelette ; du centre de cette croix jaillissent des gerbes d'épis.
Les poignées de la chemise sont de dentelles, pour ne pas en rabattre sur Marie Mourain, qu'on croise à la foire, et la bande de velours de la jupe, un peu moins large, est de taille honorable.
b) le paysan de Pleyben :
Il ne porte pas moins de deux vestes et deux gilets, un pantalon de drap et la large ceinture de flanelle nommée turban, et le large chapeau rond.
Les deux vestes sont semblables, courtes, très ouvertes, mais celle du dessus est un peu plus courte. Elles sont brodées sur toute la hauteur au fil rose avec un motif en échelle, puis une ligne verticale en or, puis une autre au fil rose relié par des échelons ou boutonnières. Les manches sont surfilées de fil mauve. Entre ces deux vestes, une doublure ou une autre veste est visible, claire comme de la laine blanche.
Le gilet est aussi de drap noir, croisé et fermé par trois boutons ronds et noirs dans des boutonnières verticale (en haut) et horizontales (en bas). l'encolure est brodée en bleu et or.
Un deuxième gilet est (serait) visible en dessous, avant une chemise blanche.
Le "turban" est noir brodé de rouge et de bleu.
Le large chapeau entouré de velours noir apparaît décoré par un cercle blanc et bleu, s'il ne s'agit pas d'un artefact lié à la fixation de la poupée.
On peut s'étonner de ne voir aucune étoffe "rouz", rousse ou écrue en ce pays rouzic. René Yves Creston (ouvrage cité, p. 133) explique, en appliquant à Chateaulin ce qu'il connaît en Guérande, que les paysans portaient deux habits : l'"habit de berlingue ou "habit gar" ou "habit rouge" en droguet filé et tissé à la maison, pour les jours ordinaires. Et "l'habit teint", ou "bel habit" pour le dimanche, réalisé avec la même étoffe mais teinte en noir, puis plus tard réalisé en drap noir grenu de fabrication industrielle. La date habituellement donnée pour l'apparition de cet habit teint, 1870, ne correspond pas à nos modèles de 1853 dont aucun n'est "rouz".
Ce "droguet" ( se dit d'un tissu de médiocre valeur) était fait de laine, filée ou tissée à la ferme, ou bien de chanvre, ou d'une chaîne en chanvre et d'une trame en laine. Le chanvre était semé au printemps dans les courtils (liorzh kouac'h), récolté en septembre lorsque les tiges avaient atteint deux mètres de haut. Elles étaient alors coupées, plongées dans un bassin pour y rouir, mâchonnées par les mâchoires de la broie, puis la filasse obtenue était cardée, séchée au soleil avant d'être travaillée à l'automne et l'hiver, filée et transformée en cordages, draps, chemises bien rêches et grises. Le lin, cultivé de la même façon pour les besoins locaux, s'associe au chanvre pour réaliser les étoffes.
La Bretagne de 1850 n'est pas une terre d'élevage du mouton, si ce n'est à Ouessant, mais chaque exploitation élève un ou deux moutons de lande, non pour la viande, mais pour les besoins en laine de la ferme. La tonte a lieu une fois l'an, en mars ou avril.
3) la Giz Gouezec ou mode de Gouezec:
La paysanne de Gouezec :
Difficile de ne pas admirer cette Gouezecoise à la coiffe aux ailes savamment relevées, au camail de dentelle, à la veste de drap noir à revers de satin, richement brodée d'entrelacs rouge, vert et orange, au dessus d'un corsage ou corselet de même drap, brodé des mêmes couleurs . La longue robe blanche s'enrichit de points brodés et d'une ceinture très finement brodée d'une séquence florale.
f) le paysan de Gouezec :
Nous sommes bien dans les années 1850, et il porte chapeau rond et bragou berr :
Le chapeau de feutre est entouré d'un ruban de velours noir ou "guide" fixé à l'arrière par une boucle en argent. dans le groupe de Chateaulin, le chapeau est à larges bords.
Les bragou berr ( braies courtes) sont des culottes courtes, descendant sous le genou, étroites ou légèrement bouffantes à l'opposé des bragou bras ( grandes braies) plissées et très bouffantes portées plus à l'Ouest. Des guêtres ou gamaches de laine noire protègent les jambes. On constate l'absence de l'habituelle large ceinture de flanelle ou de toile (turban).
La veste ( chupen) est longue, les basques descendant presque à mi-cuisse, cintrée, ouverte mais généreusement équipée de boutons roses (en bois recouvert de tissu ?) alignés à l'extrémité de boutonnières factices ; on retrouve ces boutons décoratifs à la taille.
Le gilet blanc est ourlé d'un galon noir, l'encolure se rabat en deux grands triangles sur la veste. Deux petites poches ourlées de noir se détachent nettement. Dix boutons blancs sont disposés en deux groupes ; seuls trois boutons sont fonctionnels.
Une belle chemise plissée boutonnée haut se termine par un col cassé.
II. Groupe de Quimper.
Si le groupe de Chateaulin était celui du pays rouzig, brun-roux, le groupe de Quimper était celui du pays glazig (petit bleu), un sobriquet attribué aux hommes, alors que les femmes portaient celui de "borleden".
Il est représenté dans la crèche de Port-Launay par :
a) Le glazig de Briec:
Il porte le chapeau rond à larges bords entouré par un riche ruban blanc, rose-fuschia et noir. Trois vestes sont superposées, la dernière étant faite de ce tissu de drap bleu qui a inspiré le terme glazig. L'origine en est simple : à la fin des guerres napoléoniennes, des stocks de ce drap d'uniforme militaire furent revendus à Brest et détaillés par des commerçants sur les marchés de Quimper et de sa région où il provoqua un vrai engouement.
Son pantalon, c'est le fameux et ancestral bragou bras très bouffant au dessus de guêtres de laine noirs fendues en bas au dessus des chaussures. On voit le système de nouage de ces guêtres avec les bragou. La large ceinture de flanelle bleue laisse voir le bouton décoré, en verre bleu.
Il tient le "penn baz en coeur de chêne" dont parle Charles le Goffic.
b) La bourleden de Briec.
Une "bourleden" ou "borledenn" est un bel exemple de métonymie, désignant une femme par le nom de la coiffe qu'elle porte. C'est aussi le nom du costume féminin de la région de Quimper, le pays glazig. Deux sortes de coiffes y ont coexisté, la coiffe pitchou caractérisée par un petit fond froncé sur une pièce de bois aux allures de bobine, et cette coiffe borledenn (bord large). Elle se compose d'un bonnet où s'enroule un ruban recouvert d'une pièce de carton conique tronqué (ar vorledenn) recouvert de papier glacé bleu.Par dessus trouve place la petite coiffe, ar c'hoef bihan, double triangle en filet brodé muni de deux brides nouées sous le menton ( et bien visibles sur la poupée), puis la grande coiffe, ar c'hoef bras, un carré de filet brodé ou de mousseline rayée. Enfin, au sommet, un petit rectangle rappelle l'ourlet primitif et libère deux rubans qui flottent dans le dos.
Cette coiffe m'intéresse moins que les vêtements eux-mêmes, tant ils me paraissent originaux et d'une richesse extraordinaire. Certes, j'en trouve la description par R.Y. Creston p. 98 fig. 54, ou je lis que ce costume est composé de trois corsages à manches ou jiletenn superposés, de couleurs différentes, de taille légèrement décalée pour qu'ils ne se cachent pas mutuellement, les manches comportant autant de revers que de corsages et chaque revers étant garni de broderies propres à chaque pays : je retrouve cela ici avec la superposition de trois couleurs bleue, rouge et noir au niveau de l'échancrure et du col, même si j'y perds mon latin, où mon baragouin de breton, en examinant la tour de Babel des manches. Mais ce qui m'épate, c'est cette forme très particulière qu'adopte le bord intérieur des pans des corsages, descendant verticalement avant de remonter brusquement comme la lettre J avant de filer en diagonale pour se croiser avec le coté opposé : une calligraphie souple et nerveuse, un retroussé qui paraphe avec panache le torse de la jeune femme telle l'épée de Zorro, une corne de bouc insolente, bref une de ces inventions audacieuses du génie des peuples qui méritait, mieux que les sobriquets dont on affuble les coiffes, un nom propre, un qualificatif lapidaire et expressif qui vienne résumer en voyelles sonores l'élancé du graphisme tracé dans l'espace par la ganse noire. Gilet hameçon, veste Jizy, pointe de diamant, ou quelqu'autre trouvaille fulgurante que je m'attendais à trouver, pépite des textes, en légende des illustrations et photographies plutôt que les "costumes de Quimper", "jiletenn de Ploaré", " femme en tenue du pays de Pont-L'Abbé", etc...
Ce corsage n'a point reçu de nom. Mais j'en admire la ganse de velours noir froncé pour s'adapter aux acrobaties des formes, et le ruban de canetille dorée qui court en doublure des coutures, serpente autour des manches, épouse les courbes, se dédouble derrière les épaules, chaîne de vie scintillante et haletante...
Un ruban de velours noir fait le tour du cou, descend devant la poitrine, se termine par un anneau qui retient une croix trop richement ornée de strass et de gemme bleu pour ne pas être un de ces bijoux de pacotille qui venaient de Bohème, tout comme le gros coeur de cuivre, "spilhou pardon" ou épingle de pardon piqué dans le velours, toutes choses auxquelles nulle femme de Briec, de Kerfeunteun ou de Comfort ne pouvait résister.
Ce ruban noir me semble être une parure de cou, une vraie qui s'est avérée trop grande pour le cou de la poupée et qu'on aurait disposé ainsi comme une sorte de collier.
Quand nous aurons décrit la jupe (ar vroz) mauve au large parement de velours noir souligné de deux lignes réticulées de paillettes ou de clinquant, il nous restera à nous interroger sur la façon dont la ceinture est parée de bandes de velours retombant en boucles latérales, alors qu'une sorte de chaîne dorée fait le tour de la taille avant de venir encadrer deux rectangles noirs cousus sur la jupe. Quelle en est l'origine ?
Enfin, nous quitterons la bourleden de Briec après avoir observé la chemise ou le corsage de tricot blanc brodé au col et aux manches de croisillons de fil rouge : à y regarder de près, on constate que le dessin de la frise n'est pas si simple, surtout lorsqu'il faut broder sur une bande d'un centimètre de largeur.
III. Groupe de Douarnenez-Crozon.
Les femmes y portent la coiffe surnommée penn sardin.
Le paysan de Ploaré :
On retrouve le chapeau rond à large bord, les bragou berr (fermès par les mêmes boutons de métal ciselé que la veste) et les guêtres noires (celles-ci sont boutonnées sur le coté externe par de gros boutons ronds en cuivre). Deux courtes vestes de drap noir sont superposées, dont la dernière s'enrichit d'un rabat avec boutons à droite et boutonnières à gauche. Les boutons sont exactement les mêmes qu'on voit sur les photographies anciennes de costume, en laiton frappé d'un motif très standardisé d'étoile (R.Y Creston fig.144, I, et J.P Gonidec p. 122). La tranche de la veste est gansée d'une bande de soie rouge qui fait le tour de l'encolure, et se retrouve sur le rabat. Un galon est cousu en bande verticale le long de la partie basse du pan de veste.
Le gilet est, contrairement à ceux des costumes précédents, boutonné à gauche, mais quatre boutons s'alignent à droite pour faire symétrie. Le drap paraît surpiqué. L'encolure et le haut du plastron sont ornés d'une ganse de soie surpiquée et brodée d'une ligne en zig zag, puis d'un galon allant d'un bouton à l'autre, et enfin d'une ligne de broderie au fil beige.
Là encore, je m'étonne de ne pas voir le turban (rouge pour les fêtes, bleu les jours ordinaires, noir pour le deuil ), mais je remarque la chemise qui sort entre le jiletenn et le pantalon : négligence vestimentaire, ou façon de marquer sa puissance ?
IV. Groupe de la Presqu'île de Plougastel.
a) la Plougasteliz.
Le caractère haut en couleur du costume de Plougastel est signalé partout : cette femme de Plougastel nous en donne une illustration avec son corsage vert souligné de rouge à la taille, aux emmanchures et aux poignets .
La coiffe est, écrit R.Y.Creston, l'une de celle dont le pliage et le montage des différentes pièces est le plus compliqué. Il s'agit de réussir un échafaudage de cinq éléments. Le premier est un turban d'une tresse de coton noir de 2,40 mètres de long ; viennent ensuite une coiffe de cheveux ou première sous-coiffe, lacée sous le menton (on voit ici le cordon rose), et dont le fond est monté grâce à une plaque de zinc ; puis une deuxième sous-coiffe, et enfin la coiffe proprement dite, ou grande coiffe. Les ailes forment ici presque une cornette, et répondent aux injonctions du recteur et de l'Église qui imposent aux femmes de cacher leurs cheveux, symbole de luxure (voir l'iconographie de Sainte Marie-Madeleine, aux longs cheveux la désignant comme ancienne femme dévoyée). Ici, on ne voit que l'amorce frontale de cheveux noirs. Peu à peu au XIXème et au début du XXème siècle, la grande coiffe va s'amenuiser, laissant apparaître la sous-coiffe souvent richement brodée, et les rubans.
Le plus particulier est ici cette grande pièce de tissu blanc entourant pudiquement le cou et se divisant en deux pointes descendant bas sur la poitrine et vers la taille : je n'ai pas trouvé l'équivalent dans les documents consultés, mais des fichus ou mouchoirs aux motifs floraux (jeune-fille) ou quadrillés bleu et blanc (femme mariée).
Un pendentif bleu est suspendu sur la poitrine : c'est une médaille de la Vierge.
En dessous, nous avons, parfaitement conforme aux descriptions de R.Y Creston (p. 141-143), une "camisole au corps vert billard et aux manches violettes" , même si ici la camisole est rouge cerise aux manches violettes, et que le pli des manches est simple, alors que l'illustration de Creston montre trois revers de manches superposés. Elle est portée sur un tricot vert que les manches permettent de déceler. Par dessus, c'est le corselet qui est "vert billard", fermé par une cordelette bleue . Sur l'arriere, ce corselet présente habituellement des godets et une petite queue saillante brodée et raidie par un carton. Sur ma photo, je ne vois qu'une boucle rouge.
Le tablier est faite d'une belle étoffe à rayure, d'un bleu métal. Au dessous vient la robe de gros drap noir : on sait qu'elle se fixe à une agrafe sur l'arrière du corselet.
b) le Plougastel, ou : le Meunier :
" Les mariniers sont coiffés d'un bonnet de laine rouge pareil à celui des forçats, sanglés d'une large ceinture de même teinte et vêtus d'un gilet blanc ou bleu garni de boutons d'os." Albert Clouard, 1892
Le bonnet chigovi ou bonnet de Ségovie: c'est une sorte de bonnet phrygien de drap qui pend dans le dos, peu différent du bonnet de marin porté sur toutes les mers de la vieille Europe. Au nord, en pays pagan, de Plouescat à L'aberwrac'h, il était de couleur verte, opposant ainsi les "gars aux bonnets verts" léonards aux "gars aux bonnets rouges" de Plougastel, alors qu'à Roscoff, il était de drap noir. (Abbé Feutren)
Le bonnet rouge sera abandonné par les plougastelois vers 1914, avec l'ancien costume de travail à la veste bleue ou bise, les gilets et la ceinture rouge et blanche. (R.Y Creston).
Le Plougastel de la crèche porte :
- La veste mi-longue de drap bleu, ornée de broderies rouges aux fausses boutonnières, de galons brodés à l'encolure, et de gros boutons de métal polis purement décoratifs.
- Le gilet blanc sur le rebord gauche duquel s'aligne une file de boutonnières bordées de fil de couleur rouge, recevant des boutons qui semblent de métal. Le col est bordé d'un galon brodé d'un motif de rayures jaunes et bleues, souligné de fil rouge.
- De la chemise, nous ne voyons que le col, (haut, qui reçoit un ruban rouge noué sous le cou,) et les manchettes.
- Le pantalon de drap bleu sombre, simple, décoré d'un bouton identique à ceux de la veste.
c) la fillette de Plougastel :
Le boned est la pièce maîtresse du costume des enfants : de coton ou de soie, perlé ou brodé, il était porté depuis la naissance (bonnet de baptême) jusqu'à l'age de 14 ans par les enfants, notamment les filles avant d'arborer la coiffe. Richement coloré, il peut s'orner de rubans et de galons. Ici, on note qu'il coiffe un bonnet de dentelle.
Le saë, premier costume des petits enfants, garçon ou fille se porte jusqu'à 4 ans, puis la fille porte la "drogot", une robe avec un haut de toile blanche en corselet cousu ensemble, recouvert du tavancher, ou tablier.
V. Groupe de Pont-L'Abbé : les Bigoudenn.
a) Le Bigouden et la Bigoudène de Pont-l'Abbé:
Dans l'ouvrage de R.Y.Creston, le costume de Pont-L'Abbé est décrit aux pages 104 à 115 avec des illustrations précises de son évolution de 1850 à 1939 : nous disposons donc d'une bonne documentation du costume féminin.
La tenue masculine n'y est par contre pas décrite, mais les figures 77 et 78 sont consacrées aux vestes et au gilets.
Ici,l'homme porte deux vestes très courtes d'étoffe noire, à manches,dont la tranche est gansée sur tout son pourtour de velour noir, et qui porte en ornement deux boutonnières brodées au fil jaune et deux boutons de verroterie incluse dans un cerclage de cuivre. Il paraissait difficile de savoir si ces boutons sont les mêmes, en miniature, que ceux du costume qui a servi de modèle ou bien si le tailleur a mis là ce dont il disposait et qui se rapprochait le plus de la réalité ; mais j'en découvre une réplique dans J.P. Gonidec, ouvrage cité, p. 126, découvrant les pétales en paillette colorée incluse dans le verre. Ce détail confirme la minutieuse fidélite de ces costumes réduits.
En dessous, un gilet noir très cintré est décoré de huit boutons ; son plastron est brodé de rouge et d'or. Ajoutons une chemise blanche, un pantalon noir, et le chapeau à larges bords.
Comparées aux illustrations données par Creston, on retrouve la coupe générale de la veste, son galon de velours noir, un rang de trois (petits) boutons, mais les boutonnières du pan gauche sont remplacées par un carré de broderie (fleur de coin). Surtout, on découvre que la partie basse de l'arrière de la veste est brodée de lettres, (fig. 77 et fig. 64 avec une séquence MNRMNR et la mention du nom de ce motif : lizerennou bilher) ce qui m'interesse particulierement puisque sur les vitraux du XVIème siècle de Confort-Meilars, de Plogonnec et de Kerfeunteun les personnages (Rois, anges, saints) portent des lettres inscrites sur les galons de leur vêtement, et que la signification des séquences de lettres est le plus souvent mystèrieuse. J.P. Gonidec écrit p. 128 que le chupenn et le jiletenn peuvent "être décorés dans le dos d'une série de lettres brodées côte à côte. Elles peuvent être utilisées comme simples motifs. Mais peut-être cachent-elles un message."
Le nom Lizerennou bilher signifie : Lizerennou = Alphabet (litteralement : les lettres) et bilher = ?? (Pilhaouer, chiffonier). On pense bien-sûr aux alphabets brodés, la "marque" que chaque fille de 8 à 10 ans devait réaliser en "enseignement ménager" sur une grosse étamine en différents points, de chainette, de croix de feston, d'épine, d'ornement etc... à l'école communale.
Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de Confort-Meilars.
La tenue féminine frappe par son élégance et la fraîcheur des couleurs très toniques.Je repère d'emblée la parenté de coupe du corsage de Pont-L'Abbé avec celui de la borledenn de la mode de Quimper, cette coupe qui me donne à nouveau des démangeaisons de plume tant il lui manque un joli nom ; c'est beau comme un coeur, c'est tourné comme une épine de rosier, c'est semblable à une dame de nage d'un gondolier de Venise (la forcola), c'est la noce d'un trois de chiffre avec un point d'interrogation, c'est...sur le bout de la langue, aidez-moi, j'enrage ! non, ce n'est qu'un corsage de Pont-L'Abbé, semblable à celui de Quimper à cela près que la partie basse de la bordure est en diagonale droite au lieu de revenir en Z vers l'arrière.
Trois corsages sont superposés, de drap noir gansé de jaune, de rouge et de jaune, leurs manches se concurrençant en revers ostentibles sans dissimuler la chemise de dentelle.
On pourrait compter autant de gilets, et les plastrons de ces trois jiletenn sont largement brodés en reprenant les couleurs rouge et jaune. Pas de palmier (an heol), de plume de paon (plum paon), d'arête de poisson, de fougère (radenn), ou de soleil (steredenn) , ni coeur (Kalon), ni corne de bélier (korn chas), mais deux rangées de rectangles et de deux points.
Sous le tablier violet décoré d'une large bande de satin rouge où court un entrelacs de cannetille, il me semble que l'on peut compter deux ou trois robes, qui semblent reprendre le duo de couleur du corsage, jaune et rouge, sans parler de la bande de velours noir?
Mais la coiffe alors ? Je répondrai comme R.Y Creston :"la coiffe du pays de Pont-L'Abbé est une coiffe comme les autres." Singulière manière de parler de la fameuse coiffe bigoudène ! Mais ici, la visagière ne s'est pas envolée en cylindre démesurée, elle est toute simple, et c'est le ruban nouè sur l'oreille gauche qui prend le plus de place.
VI. Groupe du Cap Sizun- Île de Sein : les kapenn.
a) La fileuse du Cap :
b) l'Îlienne :
Découvrant que cette poupée est appellée l'îlienne, j'en déduis qu'elle représente une habitante de l'île de Sein, mais qui sait ?
Rappelons que Sein, comme le Finistère, a été victime en 1849 d'une terrible épidémie de choléra qui se reproduisit en 1885-86. Cette année-là, le tout nouveau médecin de l'île le docteur Gouzien, après avoir vu enterrer les quatre premiers morts dans le cimetiére, réussit, non sans peine, à convaincre les habitants d'ensevelir les corps dans un champ éloigné du centre du village et de les recouvrir de chaux vive, évitant ainsi la propagation de la maladie. L'île perdit néanmoins 24 de ses 800 habitants, 18 adultes et 6 enfants. C'est depuis ce drame que les Sénanes adoptèrent l'habit de deuil et que leur coiffe autrefois blanche, est devenue noire : cest la jibilinnen, ou chipillienne, la coiffe de deuil. Si vous vous rendez sur l'île, vous pouvez voir "l'ancien cimetière des cholèriques".
Les modèles de cette crèche sont antèrieures à cette date de 1886. Si cette poupée représente une Sénane, c'est un témoignage du costume d'avant l'épidémie. Elle est très élégante, avec sa coiffe au voile retombant sur le coté de la tête, le châle beige prolongé par la dentelle noire, la parure de cou en velours noir qui retient une croix, le corsage ou plutôt la grande robe de drap bleu clair et les bandes de velours aux manches et en bordure basse, la chemise blanche et sa dentelle aux poignets, le double tablier avec devancier en triangle : une grande dame que je n'imagine pas marchant sur le quai de l'ile de Sein un jour de coup de suroit.
VII. Groupe de Rosporden :
La Fouesnantaise : la Giz-Foën ou mode de Fouesnant. (en arrière plan)
Elle est dissimulée par la Plougastel, mais on voit la superbe coiffe et le col en dentelle : cette coiffe est composée d'un important bonnet de lingerie retenu par deux lacets noués sous le menton. Un large ruban noir est posé, puis la coiffe est installé, épousant le bonnet et relevant ses deux importantes ailes épinglèes sur l'arrière du fond presque vertical. Ces ailes sont relièes par un rectangle aux angles arrondis. Il se trouve retenu dans le vide au-dessus de la nuque, tout en s'inclinant vers le bas. Il s'agit de l'ancien couvre-nuque qui se trouve atrophié. La coiffe s'accompagne d'un très grand col très plissé reposant sur les épaules. ( source : J.P. Gonidec, Coiffes et costumes des bretons, Coop Breizh 2005)
J'admire aussi le corsage lacé et brodé, le tablier qui semble de fine mousseline, et la jupe noire également brodée.
Le seul costume qui n'appartient pas à la Cornouaille :
La Chicoloden ou léonarde : (en rose) : la coiffe dite chicoloden était portée à Saint-Pol-de-Léon.
Cette Léonarde porte sur les épaules un châle noir dont les pointes sont cachées sous la piécette du tablier. Le tablier en question est rose avec une bande de velours et de dentelle, alors que sa piècette quadrangulaire dispose d'une large bande de velours noir sur lequel se détache l'éclat de deux rangs de rondelles dorées et autant de petites pièces argentées. Au dessus se distingue le plastron d'un gilet brodé. Citons la grande jupe noire et passons à la coiffe.
Elle est propre au groupe de St Pol, groupe qui inclut 20 communes autour de St Pol, Roscoff, Treflez ou Cleder. La chikolodenn est un bonnet, autrefois de toile fine, puis de mousseline garni de deux larges barbes qui peuvent pendre sur le devant des épaules, ou se rejoindre devant la poitrine (comme ici). Les barbes légèrement empesées s'écartaient du visage à l'endroit où elles rejoignaient le bonnet. Pour travailler, les femmes épinglaient les barbes sur le fond de coiffe ou les rejetaient sur la nuque. Le sommet du bonnet porte deux plis retenus par le lien de serrage du fond, formant deux petites crêtes paralléles caracteristiques en corne ou Kern et méritant le surnom d'oreilles de chat (peu visible ici).
Et la Sainte Famille ? Et le Petit Jésus ?
Alors que je comptais les moutons dans mon lit hier soir, une grosse étoile est apparue, puis une ange, qui tenait un grand rouleau où j'ai pu lire ces mots en lettre d'or : Demain , un petit enfant va venir s'installer dans la crèche de Port-Launay . Et une voix de séraphin m'a dit : prends ta houlette (c'est sans-doute comme cela qu'il nomme ma mobylette) et va demain soir à l'église Saint-Nicolas.
Demain ? Le 24 décembre ? Mais c'est aujourd'hui, j'y vais, j'y cours, j'y roule, voir le petit Jésus à culotte de velours!
Et les Rois Mages ? Eh, ne faites pas comme les boulangers qui proposent la galette des rois dès la Saint Etienne, attendez l'épiphanie pour les voir arriver !
Conclusion : j'étais rentré dans l'église de Port-Launay pour jeter un coup d'oeil aux statues et au mobilier. Un coup d'oeil ? Aie Aie Aie, c'est un sacré virus que j'ai attrapé, dont j'ai bien peur de ne pas me débarrasser de sitôt, et qui a nom Costume Breton.
Attention, contagieux.