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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 21:47

          La chapelle sainte-Anne à Daoulas.

 

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La Vierge de Pitié ou Pietà


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La poutre de gloire portant le groupe de la crucifixion:

sous le Titulus portant INRI, le Christ en croix entouré de la Viege (manteau bleu) et de saint Jean (manteau rouge)


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      Le Christ aux liens : 

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  Deux chandeliers en bois

du XVIIe sont fixés à la table de communion.

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La table de communion en bois sculptè :

 

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      Saint Augustin: 

On remarquera que l'évêque d'Hippone porte sa crosse par l'intermédiaire du pallium, comme saint Germain à Kerlaz  Vierges allaitantes IV : Kerlaz, les statues et inscriptions.

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      Sainte Anne trinitaire :

  Je termine avec le groupe statuaire qui a motivé ma visite, et qui vient compléter ma recherche des autres Anne trinitaire du Finistère Voir : L'église Saint-Julien et Notre-Dame à Châteauneuf du Faou. et  Les vitraux de Jacques Simon de Quettreville-sur-Sienne.

  L'interêt de ce groupe est qu'une fois de plus, on peut découvrir un quatrième terme caché dans cette Trinité. Aussi caché que la Lettre Volée de Poe, puisqu'il s'agit du tabernacle.

  J'ai eu tendance à l'exclure visuellement, comme par un automatisme dicté par l'examen des oeuvres précédentes, alors que c'est l'elément théologique central : le tabernacle, receptacle du corps eucharistique du Christ, entretient avec le ventre de la Vierge Marie une relation métaphorique exacte, elle qui porta le corps divin. 

  Cela est si vrai que Saint Anne, qui porta Marie qui porta Jésus, est pour cette raison la patronne des ébenistes et des menuisiers, à coté de Joseph qui est leur saint patron.

 C'est aussi la patronne des grands-mères.

 Et encore c'est la patronne de la Bretagne, Mamm Gozh ar Vretonned, "la grand-mère des Bretons".

Et puis la patronne des couturières, car elle apprenait à Marie à coudre et à réaliser son alphabet en canevas lorsqu'elle ne lui apprenait pas à lire.

 Elle est fêtée aussi par les lingères et des professionnels du tissu. 

  Et par les meuniers

Par les pompiers, lorsqu'ils délaissent Ste Barbe,  et par les  sauveteurs.

 Les femmes stériles comme les femmes enceintes l'invoquent également, le vendredi.

C'est dire que si le 26 juillet n'est pas jour de fête nationale, une bonne partie de la population doit se retrouver à la messe matinale, ou bien se rendre au pardon de Sainte-Anne d'Auray ou de Sainte-Anne-La-Palud.

  Sainte Anne tient dans la main gauche une tige, une digitation rosée que je n'ai pas identifiée.

  Les deux mères présentent l'enfant bénissant le monde, qu'il tient d'ailleurs dans la main gauche. Un petit vent frais souléve sa robe.

 

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A droite de l'autel, une console offre sur ses portes un beau travail de sculpture sur bois, chacune étant frappée d' un prénom ; on les déchiffre trop rapidement si on ne considére que la calligraphie, et jusqu'au choix des noms, répond à une réflexion artistique : car l'artisan aurait du choisir le nom Anne, à moins qu'il n'est choisi la transcription bretonne Santez Anna : nous aurions de l'autre coté non pas Joseph, mais Job, Jos, Jozep, Joseb.

  Mais Anna forme un palindrome que souligne encore la graphie aux deux N rétrogrades.

Quand au mot Joseph qui est transcrit IOSEPH, il est remarquable par les I et O conjointes.

  Le fait que le meuble associe les deux saints patrons des ébénistes n'est sans-doute pas un hasard, même s'il complète le meuble qui lui fait vis à vis pour honorer la Sainte Famille.

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        En effet, en face, est disposé le meuble jumeau, frappé du monogramme du Christ IHS, Iesus Hominem Salvator (ce qui justifie en miroir IOSEPH) et du prénom MARIA aux lettres M et A enlacées, et aux lettres M et R conjointes, le R fusionnant partiellement avec le I .

  Les deux coeurs transpercés se répondent, mais sont différents.

  J'imagine qu'un médaillon ovale était collé à la partie inférieure, là où se voit une trace gris-bleuté.

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Published by jean-yves cordier
15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 23:33

Église Saint-Vigor de Carolles (Manche):

           les vitraux (1933-1934) de Jacques Simon.

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VOIR:

Liste de 200 articles sur les vitraux.

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  Les vitraux du choeur de l'église Saint-Vigor ont été réalisés en 1933-34 par le maître-verrier Charles Lorin sur des cartons du peintre carollais Jacques Simon (voir les éléments de sa biographie : Les vitraux de Jacques Simon de Quettreville-sur-Sienne.)

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  Le maître-verrier :

Les ateliers Lorin ont été fondés à Chartres par Nicolas Lorin en 1863 au pied de la cathédrale ; il effectua de nombreux vitraux à Chartres, Paris, Lyon, New-York, Saïgon, Vienne, etc..., employant 53 personnes en 1878 lors de l'Exposition Universelle. Charles Lorin reprit l'atelier à la fin du XIXe siècle. Il a été chargé par le Ministère des Beaux-Arts de la restauration des verrières de la cathédrale et de l'église Saint-Pierre de Chartres, puis de plusieurs cathédrales et monuments historiques français. François Lorin travailla avec son père avant de poursuivre seul jusqu'à son décès en 1972 l'activité de maître-verrier. J'ai déjà admiré le travail de Charles Lorin à Élliant : Costumes bretons d'Elliant : vitrail et statues.

 

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  Carolles, station balnéaire, ses vitraux :

 L'église, façade sud :

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L'église, façade nord :

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La date 1750 du pignon ouest :

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.  Comme l'explique l'érudit carollais Marius Dujardin dans sa monographie Carolles, station balnéaire et touristique, son histoire et ses sites, La Chaumine 1957 :

"Carolles, dont le charme alliciant attire chaque année un nombre sans cesse croissant de touristes, d'artistes et d'estivants, est une modeste commune du littoral avranchinais, située au point précis où la côte occidentale du Cotentin devient la rive orientale de la Baie du Mont saint-Michel.

  Ses coordonnées géographiques : 48°45'04'' (54,168 grade) de latitude Nord et 1° 33' 32'' (1,732 grade) de longitude ouest de Greenwich, correspondent à peu près à la latitude de Stuttgart, Stalingrad, Sakhaline et Terre-Neuve, et à la longitude de Nexcastle, Bayonne, Tlemcen, Tombouctou et Sainte-Hélène." 

  Autant de détails précieux à celui qui, dédaignant le charme alliciant de son transat déployé sur la digue devant l'alignement des cabines, provisoirement lassé de la pêche aux bouquets ou de la baignade dans les rouleaux, parcourt la campagne où "grâce au Gulf Stream, dont les eaux chaudes viennent baigner son rivage, Carolles" voit pousser en pleine terre "le mimosa, le camélia, l'arbousier et même le palmier chamérops", sans oublier le cyclamen europaeum.

   Dans ce paradis des familles, ce jardin des hespérides des peintres qui y ont leur Vallée, se trouve Un Arbre de Vie, central, capital : l'if multicentenaire de l'église ; et si vos pas vous ont mené près de son tronc chenu, observez l'église, guidés par l'incontournable Marius : " En 1933-34, des travaux considérables ont profondéments modifié la vieille église : l'ancien choeur fut démoli, puis reconstruit dans le style ogival, agrandi de deux spacieuses chapelles, sur les plans de l'architecte André Cheftel ; un chevet original, orné d'une fenêtre à trois lancettes, et trois pointes sur les bas-cotés s'harmonisent avec la vieille tour. Les baies du choeur et des chapelles sont garnies de onze verrières dues à un artiste carollais, le maître Jacques Simon ; ces jolis vitraux dont la description détaillée a été publiée dans la Revue de l'Avranchin de mars 1937 tamisent la lumière sans assombrir et donnent un jeu de couleurs variées selon les diverses heures du jour."

  L'if séculaire :

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I. LES BAS-COTÉS DU CHOEUR:

  Les verrières des bas-cotés évoquent différents saints : saints locaux comme saint Gaud ou Saint Clair qui ont évangélisés la région, soit des saints particulièrement honorés à l'époque où le programme a été élaboré : Bernadette de Lourdes, Jeanne d'Arc ; La sainte Famille est également honorée, ainsi que la Vierge en ses différents vocables : N.D. de Vire, du Cap Lihou, du Voeu à Cherbourg. 

A. Bas-coté Nord : 

 

1. Sainte Bernadette

En bas, sainte Bernadette Soubirous  priant tout en gardant ses moutons 

Au milieu, l'apparition de la Vierge à Bernadette.

En haut, Soeur Marie-Bernard (sainte Bernadette) à Nevers.

  Bernadette Soubirous (1844-1879) fut béatifiée le 14 juin 1925 avant d'être canonisée le 8 décembre 1933. Cette canonisation est donc d'une actualité brulante lors de la réalisation du programme de vitraux de l'église de Carolles qui furent entiérement terminés le 15 septembre 1934, mais débutés en 1933 et donc commandités vers 1932. On comprend que le "premier" vitrail ( situé immédiatement à gauche de la porte d'entrée nord ) lui soit consacré.

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     2. Scènes de la Sainte Famille

 Vitrail en mémoire de la famille Duferier.

  Si, en 1924, la villa Le Gris-Logis appartenait à M. Ourbak, La Croix-Paqueray à M. le chanoine Frécourt, Le Roc-Fleuri à Madame Richart, si La Jannine dominait toute la vallée du Lude, si encore la Revue de l'Avranchin et du pays de Granville, volume 21 mentionnait  celles de M. Hurten ou du docteur Lizaret, elle précise que la villa Jeanne d'Arc appartenait à Mademoiselle Duferrier. C'est dire que cette dédicace aurait été plus approprièe pour le vitrail consacré à Jeanne d'Arc.

   Cette villa remarquable, située sur le Pignon Butor, fut réquisitionnée en 1940 par les Allemands, avant de d'accueillir après-guerre les colonies de vacances de la ville de Pontoise. 

  Ce vitrail culmine avec une représentation rare : la mort de Saint Joseph.

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      3. Trois sanctuaires dédiés à la Vierge : 

 

Notre-Dame sur Vire (en bas),

  A La Chapelle-sur-Vire, (Tessy-sur-Vire), à 14 km de St-Lô fut édifiée un sanctuaire  après qu'en 1197 Robert de Troisgots eut appelé les moines de l'abbaye d'Hambye à y fonder un prieuré sur un très ancien lieu de pélerinage païen. Depuis, Notre-Dame-sur-Vire y est vénérée avec ferveur, sa statue du XVe siècle méritant en 1886 le gand honneur du Couronnement.

Le visiteur peut y découvrir une statue d'Anne trinitaire datant du XIIe siècle, date particulièrement précoce pour ce type iconographique: elle mesure une trentaine de centimètres et est en pierre blanche.

  link

  Cette statue nous interesse particulièrement puisqu'elle explique l'image que le vitrail nous donne à voir. La légende raconte en effet qu'au XIIe siècle des pêcheurs sur la Vire ramenèrent dans leur filet une statue représentant sainte Anne, la Vierge et l'Enfant-Jésus : cette découverte favorisa l'institution d'un pélerinage voué à sainte Anne. Puis, une seconde statue fut trouvée par un berger vers la fin du XIIIe siècle (ou fin XVIe) : celle-là est une statue en bois de 90 cm de la Vierge portant à gauche l'Enfant-Jésus tenant une colombe. Elle relança le pélerinage en l'honneur de Marie.

 

 

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Notre-Dame du Voeu 1145 (au milieu),

  L'abbaye Notre-Dame-du-Voeu est située à Cherbourg-Octeville ; elle fut construite sur la décision de Mathilde l'Emperesse, épouse d'Henri V du Saint-Empire Germanique, en 1145. Cette petite fille de Guillaume le Conquérant, prise dans une terrible tempête entre Angleterre et Normandie, aurait fait voeu d'ériger une église là où elle débarquerait.

Notre-Dame de Lihou (en haut).

  En 1113, après que des marins eurent trouvé une statue de la Vierge dans leur filet, une chapelle fut construite au Cap Lihou ; Puis l'édifice fut agrandi : c'est l'origine de l'église Notre-Dame du Cap-Lihou de Granville, à une quinzaine de kilomètres de Carolles.

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Voir en fin d'article la photo intacte !

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B. Bas-cotés du coté Sud : 

1. La vie de Saint Gaud :

En mémoire des familles Gosse et Tanqueray.

 

Saint Gaud, évêque d'Évreux vers l'an 400, vint finir sa vie dans la forêt de Scissy, forêt mythique qui aurait occupé l'actuelle Baie du Mont-Saint-Michel après qu'un raz de marée de l'an 709 soit venu la détruire pour punir les païens qui y vivaient. On pense même que saint Gaud avait sa cellule à Saint-Pair-sur-Mer, commune voisine de Carolles, et qu'il y fut enterrer, son tombeau attirant les foules en pélerinage à Saint-Pair.

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"Saint Germain, évêque de Rouen  fait sacrer Saint Gaud évêque en 445, en présence de "Sigibole" l'évêque de Sées et de Ereptiole évêque de Coutances". Saint Sigisbold fut le second évêque de Sées vers 460 et Saint Ereptiole (Ereptiolus) le premier évêque de Coutances vers 430-473.

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Saint Gaud convertit les idolâtres de la forêt de Scissy.

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Au dessus, St Pair (ou saint Paterne), premier abbé de l'abbaye de Scissy assiste saint Gaud à ses derniers moments en 491.

 

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2. Vitrail dédié à saint Clair : 

1. Saint Clair, né à Rochester, s'embarque pour aller évangéliser la Neustrie. 

2. Saint Clair à l'Abbaye de Maudune.

3. Martyre de saint Clair 894.

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3. Vitrail de Jeanne d'Arc.

  Cette verriére est dédiée à Lucette Briens 1906-1926. Mr et Mme Briens ont tenu une charcuterie dans le bourg de Carolles au nord de l'église dans les années 1960.

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Le panneau inférieur représente Jeanne d'Arc à Domrémy gardant ses moutons et entendant les voix de sainte Marguerite, de saint Michel et de sainte Catherine lui demandant de rester pieuse, de libérer le Royaume de France et de conduire le dauphin sur le trône. 

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Le 17 juillet 1429, Charles VII est sacrée roi de France à Reims  par l'évêque Renaud de Chartres : Jeanne d'Arc en armure assiste au sacre, tenant son étendard où est inscrit Jésus Marie.

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Le panneau suivant rappelle que Jeanne d'Arc, née en 1412 et brulée vive à Rouen en 1431 après un procés en hérésie, a été canonisée le 16 mai 1920. Comme nous l'avons vu pour sainte Bernadette canonisée en 1933, cette canonisation de Jeanne d'Arc est donc, lors de la création de ces vitraux en 1933, d'actualité.

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II. La maîtresse-vitre du chevet :

   Elle est composée de trois lancettes ogivales. elle est structurée par une croix rappellant le grand "Jubilé de la rédemption" de 1933 où l'Église a commémoré le 19ème centenaire de la Passion et de la Ressurection du Christ. C'est aussi en 1933-34 que l'église de Carolles a été transformée :démolition de l'ancien choeur et de l'ancienne sacristie, réinstallation du cimetière à l'écart du placître, dans un but d'accroissement  de la capacité d'accueil des fidèles, capacité qui a été doublée.

 

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La lancette de gauche

est consacrée à la vie de Marie, avec de bas en haut l'Annonciation, la Vierge de Compassion ou Pietà, et , au sommet, l'Assomption.

En supériorité se trouvent les armoiries épiscopales de Monseigneur Louvard, évêque du diocèse de Coutances -et-Avranches (1924-1950). L'éveque de Coutances disposait, jusqu'en 1978, d'un privilège, celui du port du pallium, réservé habituellement au pape, aux patriarches, archévêques et primats (sur le pallium, voir la statue de Saint Germain à Kerlaz : Vierges allaitantes IV : Kerlaz, les statues et inscriptions.)

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La devise est Sub tuum Maria praesidium

                      Propter opus Christi

La première partie est l'incipit d'une prière à Marie : Sous ta protection nous nous réfugions, Marie. En 1911, cette priére fut décryptée, en grec, sur un papyrus égyptien dit papyrus Rylands. En 1938, Lobels data ce document entre 250 et 280, ce qui place cette invocation comme la plus ancienne prière mariale, devançant l'Ave Maria de plusieurs siècles.

Une version latine du texte grecque donnerait ceci :Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix ! nostras depreciationes ne despicias in necessitabus sed a perditione salva nos sola pura, sola benedicta. ( Sous ta miséricorde nous nous réfugions, Mère de Dieu ! Nos prières, ne les méprises pas dans les nécessités, mais du danger délivre-nous, seule pure, seule bénie).link La seconde devise est une citation de l'épître aux Philippiens, 2,30 : Quoniam propter opus Christi  usque ad mortem accesit, "car il s'est trouvé tout proche de la mort pour avoir voulu servir à l'oeuvre de Jésus-Christ..."

  En dessous, l'ancre de l'espérance (Spes) est un qualificatif de Marie dans les Litanies de la Vierge.

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La lancette du centre est consacrée à la Vie de Jésus.

De bas en haut : Baptême par Jean-Baptiste dans les eaux du Jourdain, la Cène, la Crucifixion, et le Christ en gloire.

Les armoiries sont celles du pape Pie XI (1922-1939), d'or à l'aigle de sable, parti d'argent à trois tourteaux de gueules.

 

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      Le tétramorphe réunit les quatre attributs des évangélistes qui ont repris les quatre "êtres vivants" du char de la vision d'Ezechiel. 

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       Le vitrail porte une inscription : En mémoire de l'abbé Lecomte, curé de Carolles. L'abbé Gabriel Lecomte (curé à partir de 1884) fut le premier à être inhumé en 1914 dans le nouveau cimetière que le Conseil Municipal avait créé au lieu-dit La Roque-au-Maire sur la route de Sartilly. Le curé et maître d'oeuvre pendant la mise en place des vitraux était l'abbé Milcent (1930-1935).

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La lancette de droite est consacrée au patron de la paroisse, Saint Vigor.

    Les armoiries sont celles de Mgr Grente, évêque du Mans et bienfaiteur de l'église de Carolles.

      Né le 05-05 1872 à Percy (Manche), Georges  Grente fut évêque du Mans en 1918 archevêque en 1943 et cardinal en 1953 jusqu'à son décès le 4 mai 1959. Il fut nommé en tant qu'historien et essayiste à l'Académie Française en 1936 au fauteuil 32. Ses armoiries sont  :Coupé denché : 1) d'azur à la croix recroisettée et rayonnante d'argent chargé en coeur d'une couronne d'épines de sable -2) d'or à trois bandes de gueules.

      Les devises sont Dieu aide et Notre-Dame

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                            Dux utinam exemplar

En dessous, le pélican, symbole Christique et eucharistique car il était considéré comme nourrissant ses petits de sa propre chair.

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    Saint Vigor dompte le serpent:

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Saint Vigor prie à Réviers près de Bayeux pour convertir les idolâtres :

  C'est le moment d'ouvrir à nouveau la monographie de Marius Dujardin : 

D’après les « Acta Sanctorum » des Bollandistes, VIGOR naquit à Arras d’une famille noble et pieuse . il fit de solides études sous la direction de saint Vaast ; à la fin de son adolescence, il s’enfuit de la maison paternelle en compagnie d’un jeune camarade nommé Théodomir ; tous deux se fixèrent à Reviers (à 4 km. de Bayeux), et Vigor fit des prédications aux habitants de la région. Peu à peu,  des bruits se répandirent au sujet de miracles attribués à Vigor : un enfant ressuscité, la vue rendue à des aveugles, l’ouïe à des sourds, le mouvement à des paralytiques, etc...

« Un seigneur, nommé Volusien, pria Vigor de venir dans une de ses « forêts où vivait un énorme serpent qui faisait d’affreux ravages ; Vigor  « se rendit au repaire du monstre, leva la main et fit le signe de la croix : « la  bête tomba, terrassée ; il lui mit son étole autour du cou et la remit, « ainsi  enchaînée, aux mains de Théodomir qui l’emmena et la noya. En « reconnaissance, Volusien fit don à Vigor du lieu dit « Cerisy » où « s’était  passé le miracle. Vigor y fonda un monastère et y construisit « une église (qui fut ultérieurement détruite par les Normands, mais « reconstruite par Robert 1er duc de Normandie, qui la dédia à saint « Vigor ; les sceaux de l’abbaye de Cerisy, gravés au XVIIe siècle, « représentent le miracle ».

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Le jeune Vigor est revigoré par Saint Waast évêque d'Arras.

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 III. La chapelle latérale Notre-Dame-de-la Mer coté nord.

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IV. La chapelle latérale Saint-Michel du  coté sud.

 En mémoire de la famille Delarue.

  Dans les années 1910, Mr et Mme Delarue tenaient une boucherie (Boucherie Delarue-Morel) à Carolles.

  L'invocation à Saint Michel Archange rappelle bien-entendu la présence du Mont, cher au cœur de Jacques Simon comme à celui de tous les Carollais.

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  Une fine inscription porte la date du 15 septembre 1934:

M.Dano, Noële Simon, Bouceron De Schneder Reverdy Chauffou Gustave Blanchet dit BSS ont collaboré à la réussite de ce vitrail. Priez pour eux et pour Jacques Simon. Charles Lorin.

Comme l'indique cette inscription, l'atelier a fait également appel, au moins pour cette verrière,  à Marthe Dano, première femme ayant participé à la production chez Lorin , et également mentionnée pour les cartons de trois vitraux de la collégiale Saint-Pierre de Douai en 1934 ( F. Baligand, Les vitraux de la Collégiale de Douai, Les Amis de Douai juin 2020 t.XVII n°2) ou pour le mémorial des batailles de la Marne de Dormans en 1930.

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Une autre inscription précise l'achèvement du vitrail:

  "Ce vitrail et ceux du choeur ont été terminés le 15 septembre 1934 avec la collaboration de Mlle Marthe Dano, de M. Schneider, ... Re(verd)y Chauffour Blanchet et Noële Simon Jacques Simon.

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V Le vitrail de sainte Anne par Noële Simon

dans la tour, coté sud .

Vitrail SANCTA ANNA "in mémorial Paul Labbé", sans date, signé Ch. Lorin et Gle.

  Paul Labbé : sans-doute s'agit-il du Paul Labbé dont la note nécrologique est parue dans les Annales de géographie de 1945 : né à Arpajon en 1867, il fut, après des études au lycée Michelet, des études de droit et l'obtention du diplome de l'École des Sciences Politiques, l'un des premiers français qui, parlant le russe, voyagèrent en Russie et en Asie à la fin du XIXe siècle. Explorant la Russie, la Sibérie, le Turkestan, les steppes kirghizes, la Mongolie et la Mandchourie, il procura au Museum d'Histoire Naturelle ou au Musée Guimet des documents de premier intérêt, de par sa curiosité pour le chamanisme. Il fut par la suite secrétaire de la Société géographique commerciale puis de l'Alliance Française (1919-1935). Il est l'auteur de : Les Russes en Extrème-Orient (1904), Sur les grandes routes de Russie (1905), Un bagne russe, l'île de Sakhaline ( 1905), Les Lamas de Sibérie (1909), La vivante Roumanie (1913), L'histoire d'un jeune Serbe (1918).  

Paul Labbé est décédé à Carolles en 1940 (?) ou plutôt en 1943.

 

Mme Paul Labbé fut membre du Conseil Municipal en 1953.

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Détail : Anne trinitaire. On sait (  Les vitraux de Jacques Simon de Quettreville-sur-Sienne.) que ce thème a déjà été illustré par Jacques Simon. Il est ici repris par sa fille. Deux symboles, le chandelier à sept branches en haut à droite et la croix en bas à gauche, témoignent de la place d'Anne et de Marie, pour l'Église,  dans la transition entre Judaisme et Christianisme. 

  Bien-sûr, cette Anne trinitaire renvoie aussi à celle de La Chapelle-Sur-Vire que nous avons découverte sur le vitrail des sanctuaires mariales de la Manche.

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  VI. LES VITRAUX DE LA NEF.

      En 1897, le curé avait fait réaliser six verrières peintes. Lors des travaux de 1933, trois de ces vitraux du XIXe ont été déposés et entreposés dans le grenier du presbytère ; trois verrières figuratives et un oculus sont encore en place.  Il s'agit de trois vitraux en grisaille et jaune d'argent de l'atelier Duhamel-Marette datant de 1897:

  Louis-Gustave Duhamel, formé à l'Ecole des Beaux-Arts de Rouen puis à l'atelier du maître-verrier Bernard, également à Rouen, s'associa vers 1860 à un "peintre-verrier" d'Évreux, Jean-Gabriel Marette dont il épousa la fille Marie-Adeline. Sous le nom de Duhamel-Marette, cet atelier ébroïcien devint l'un des principaux artisans de renouveau de l'art du vitrail en Normandie, actif aussi bien dans la restauration de vitraux anciens que dans la création de verrières dans le style du Moyen-Âge et de la Renaissance et sa production fut exportée bien au-delà des limites régionales. Au début du XXe siècle, un associé, Maurice Muraire prit la succession et dirigea l'atelier jusqu'à sa mort au champ d'honneur en 1914.

  L'atelier Duhamel-Marette-Muraitre à Évreux, 1844-1914, a exécuté les vitraux de très nombreuses églises de Normandie, ou en a restauré les verrières anciennes à commencer par la cathédrale du Havre ou l'Abbaye de Le Breuil-Benoît, mais aussi  à Rouen, Donville, etc...

 

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 1. Premier vitrail coté sud, venant du choeur : Sainte Famille, avec Jean-Baptiste.

Inscription : "Donné par Madame des Aigremonts".

  Blason couronné d'hermine à trois chaînes d'or et surmonté de la couronne de marquis: 

  Marius Dujardin mentionne dans son Histoire des bains de mer, qu'à la veille de la guerre de 1870, trois nouvelles villas furent construites à Carolles, dont l'une sur la Hogue du Baisier par "M. DES AIGREMONTS, propriétaire à Avranche". Par aileurs, je trouve mention de Mme Charles du Tertre des Aigremonts, demeurant maison Lechevretel en 1902 (à Avranches ?). 

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Détail, le médaillon.

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2. Deuxième vitrail coté sud : Jésus bénissant les enfants. 

Inscription : "L'enfant qui aime Jésus est et sera heureux".

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Signature du verrier :

Duhamel-Marette, peintre-verrier à Évreux".

 

carolles 5634c

 

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3. Vitrail du coté nord : Saint Vigor guérissant les malades.

 Inscription: " Donné par M. A. Lecomte, curé de Carolles 1897". Nous avons déjà mentionné l'abbé Gabriel Lecomte, curé de Carolles à partir de 1884, et décédé en 1914.

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VII. Autres objets remarquables :

1. Tableau : Le Mariage mystique de sainte Catherine de Sienne avec saint Sébastien.

Copie, selon le Registre paroissial 1884-1913, par Jacques Sage du tableau d'Antonio Allegri, dit Le Corrège (1489-1534) exposé au Louvre Aile Denon, Premier étage), qui date de 1526-1527. L'Enfant-Jésus, qui tient l'anneau nuptial dans la main droite, s'apprête à le glisser à l'annulaire droit de la sainte, sous le regard intéressé de saint Sébastien, dont on voit le martyr en arrière-plan. Cette scène est inspirée de la Légende Dorée de Jacques de Voragine.

  Cette peinture à l'huile encadrée daterait du XVIIIe siècle.

  On peut rapprocher cette copie de celle réalisée en 1889 par Céline de Gonzalva pour l'église de Bordère-Louron (65), et placée dans celle de St-André d'Ausillon : link .

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L'original :link, Lettres.ac-Rouen.fr : 

 

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  2. Les Fonts baptismaux.

  Ils dateraient du XIV-XVe siècle, sur un support de 1750. Granit, couvercle en bois.

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3. La statue de saint Vigor avec le dragon, Pierre, XVe :

  La statue, qui avait peut-être été cachée pendant la Révolution, a été retrouvée lors de travaux en 1933.

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4. Statue de saint Mathurin, Pierre calcaire, XVe siècle :

  Le diacre est représenté exorcisant la princesse Théodora, qui rejette la diable qui la possédait. 

 

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   La statue est accompagnée d'une petite pancarte portant ces mots : "Selon la Légende Dorée, saint Mathurin est originaire du Gâtinais au IVe siècle. Il exorcise la princesse Théodora, fille de l'empereur Maximilien. Celle-ci est représentée vomissant le diable. Il n'est pas étonnant que saint Mathurin soit invoquée contre l'épilepsie, les états d'anémie et la dépression, contre toute maladie mentale, mais encore contre le rabonissement des mégères et autres mauvaises langues."

 

  Ce "rabonnissement des mégères" a toujours fait notre bonheur. "Rabonir", c'est "bonifier, rendre meilleur", et le terme était plus souvent utilisé, comme par Balzac dans Eugénie Grandet, à propos du vin que les bonnes caves amélioraient, jusqu'à ce que Louis Réau, dans son Iconographie de l'art chrétien (1955) ne l'applique aux talents de saint Mathurin à l'égard des méchantes femmes. Quand aux "mégères", femmes acariâtres et méchantes, elles englobaient les mauvaises épouses, les belles-mères ou les belles-filles, ce qui laisse à penser que nombreux sont ceux qui souhaitaient invoquer le saint à l'intention d'une parente proche...

  On sait en général que Mathurin est natif de la commune de Larchant, et qu'après sa conversion au christianisme, il  fut ordonné prêtre par l'évêque Polycarpe. Il développa vite un don particulier pour chasser les démons des possédés et hystériques. Lorsqu'à Rome, tous les éxorcistes s'avérèrent incapable de soigner  Théodora de sa folie, et que le démon lui-même, lors d'une séance, eut déclaré "Je ne sortirai point, si Mathurin le sénonais ne me chasse ; et c'est lui qui délivrera le peuple romain de la pestilence présente", on convoqua le saint. Il imposa les mains, fit avaler une cuillère d'huile, et Théodora fut guérie.

  Mais ce que l'on connaît moins, c'est Saint Pipe. Le compagnon de Mathurin, un simple diacre qui accéda à la sainteté après la mort du saint exorciste  pour avoir ramené le corps de son ami de Rome à Larchant. Lui-même mourût le 2 octobre 306. On ne le prie pas assez. 

 

 

Carolles, baie nord, trois sanctuaires : Notre-Dame-sur-Vire (La Chapelle-sur-Vire), Notre-Dame-du Vœu (Cherbourg-Octeville), Notre-Dame-de-Lihou (Granville).

Carolles, baie nord, trois sanctuaires : Notre-Dame-sur-Vire (La Chapelle-sur-Vire), Notre-Dame-du Vœu (Cherbourg-Octeville), Notre-Dame-de-Lihou (Granville).

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 18:59

L'église Saint-Pierre de Coutances (Manche)

Statues, vitraux inscriptions.

 

 

I. Statues

 1. Éducation de la Vierge (XVIe siècle, dans une niche du pur XVe),

Sainte Anneet la Vierge accompagnées du donateur en orant.

 

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2. 

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Fonts baptismaux : le serpent du péché originel et sa pomme :

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II. Inscriptions :

eglise-saint-pierre 6436s

 

Les maistres massons de ceste ville ont fondé à perpetuite en léglise de ceans deux messes a note à diacre et soulz diacre et coeuriers en p(ré)cédent d'icelles suite departir et ptellin dehors s'il n'est dimenche lune le our de la Somption n(o)tre dame et lautre le p(re)mier jour de juin monsieur St Jouvin a lheure de huict a neuf heures tintees trente coups de la grosse cloche et de un quart a vol la sequence et libera jour ...le (con)trat du XXVIIIe jour de decembre 1582.

eglise-saint-pierre 6441c

  Cydevant gist m(essire) aubin bouillo(n) p(re)b(t)re lun des habitues de cea(n)s lequel deceda le jour sainct michel lan mil cinq centz cinqua(n)te  deux  pries dieu pour luy. p(ater)n(oste)r. ave maria.

eglise-saint-pierre 6446c

 

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  Cy devant giesent Jehan Dymont bourg(e)ois de Coustances et sa femme et plusieurs de leurs enfan(t)s, lesquels ont fondé en cette église cha(cu)n an ung obit solennel le premier mercredy de Caresme après les brandons à deux messes et vespres le jour précédent. Pries pour eulx. Pater n(ostr)r.


 

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Première pierre de l'église Saint-Pierre :

Lan mil cccc IIIIxx et XIII [1494] le jo(ur) S george fut réédifié ceste p(rése)nte église ap(rè)s la Ruine et Démolition d'icelle moyen(nant) l'aide et singuliére affection de r(évérend) p(ère) en dieu Mont(seigneur) Geoffroy

  (Goeffroy Herbert, évêque de Coutances)

 

III. Vitraux :

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 22:33

             Église de Quettreville-sur-Sienne

              Les vitraux de Jacques Simon

 

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VOIR AUSSI

Liste de 200 articles sur les vitraux.

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Ces vitraux datent de 1949, ils relèvent de la campagne de reconstruction du patrimoine religieux après les destructions de la Seconde Guerre Mondiale.

  Ils sont consacrés à trois thèmes différents :

  • La légende de Sainte Agathe.
  • Sainte Anne.
  • Les sept sacrements et les sept péchés capitaux.

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I. La légende de sainte Agathe.

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Ste Agathe refusant d'adorer les faux dieux est martyrisée sur les ordres de Quincianus.

  Il est amusant de constater la ressemblance de la légende de sainte Agathe, rapportée par la Légende Dorée de Jacques de Voragine, avec celle de Sainte Barbe Vierges allaitantes VII : Chapelle de Lannelec à Pleyben, Ste Barbe. . Comme elle, Agathe vécut au IIIe siècle dans une famille noble, comme elle, la jeune fille était très belle et refusait de se marier pour consacrer sa virginité au nouveau dieu, au monothéisme trinitaire de la religion chrétienne. Mais au lieu de se passer au Liban actuel, l'histoire se déroule en Sicile, à Catane, et Agathe y est courtisé par le proconsul Quintien. Devant son refus, Quintien l'envoie dans un lupanar dans la tenancière Aphrodisie est chargée, en vain, de la faire renoncer à ses croyances ; la jeune fille est opiniâtre, et le proconsul la jette en prison et la fait torturer, les bourreaux lui arrache les seins à l'aide de  tenailles, mais l'apôtre Pierre vient en personne la visiter dans sa cellule et guérir ses blessures ! "elle se trouva guérie par tout son corps et sa mamelle était rétablie en sa poitrine ". Cela déplut à Quintien qui donna l'ordre de parsemer la place de pots cassés, que sur ces tessons on répandit des charbons ardents puis qu'on la roulât toute nue dessus. "Je vais voir si le Christ te guérira !".

  Mais à ce moment survint un terrible tremblement de terre ; deux conseillers sont écrasés sous les ruines du palais, et le peuple se révolte et dit que le ciel se venge de l'extrême cruauté avec laquelle Agathe est torturée. Ramenée dans sa prison, Agathe pousse un grand cri et meurt, "vers l'an du Seigneur 253, sous l'empire de Dèce.  Quintien compte faire l'inventaire des richesses de la Sainte pour s'en emparer, mais "deux de ses chevaux prirent le mors au dents et se mirent à ruer ; l'un le mordit et l'autre le frappa du pied et le fit tomber dans un fleuve, sans qu'on pût jamais retrouver son corps."

 

Depuis, elle est fêtée le 5 février : on verra ici que ce n'est pas un hasard :   8 février : premier papillon ! ou le réveil de l'Ours . On l'invoque pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques et des incendies.Les nourrices la prient de leur accorder beaucoup de lait.

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 1.  Les seins de Sainte Agathe :

 

 

 "Alors le consul la fit jeter en prison, parce qu'elle le confondait publiquement par ses discours. Elle y alla avec une grande liesse et gloire, comme si elle fût invitée à un festin ; et elle recommandait son combat au Seigneur. Le jour suivant, Quintien lui dit : "Renie le Christ et adore les dieux" Sur son refus, il la fit suspendre à un chevalet et torturer. Agathe dit : "Dans ces supplices, ma délectation est celle d'un homme qui apprend une bonne nouvelle, ou qui voit une personne longtemps attendue, ou qui a découvert de grands trésors. Le froment ne peut être serré au grenier qu'après avoir été  fortement battu pour être séparé de sa balle ; de même mon âme ne peut entrer au paradis avec la palme du martyre que mon corps n'ait été déchiré avec violence par les bourreaux." Quintien en colère lui fit tordre les mamelles et ordonna qu'après les avoir longtemps tenaillées on le lui arrachât. Agathe lui dit : "Impie, cruel et affreux tyran, n'as-tu pas honte de mutiler dans une femme ce que tu as sucé toi-même dans ta mère ? J'ai dans mon âme des mamelles toutes saines avec lesquelles je nourris tous mes sens ; et que j'ai consacrées au Seigneur dès mon enfance". Et toc !

Jacques de Voragine, Légende Dorée, 

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2. Agathe secourue par Saint Pierre :

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3. "Ste Agathe menacée de nouveaux supplices, la ville de Catane est détruite par un tremblement de terre.

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4. "Les habitants de Catane sauvent leur ville en présentant devant les flammes le voile de Ste Agathe.

"Un an après, vers le jour de la fête de  sainte  Agathe, une montagne très haute qui est près de la ville [l'Etna] fit éruption et vomit du feu qui descendait comme un torrent de la montagne, mettait en fusion les rochers et la terre, et venait avec impétuosité sur la ville. Alors une multitude de païens descendirent de la montagne, coururent au sépulcre de la sainte, prirent le voile dont il était couvert et le placèrent devant le feu. Le jour du martyre de cette vierge le feu s'arrêta subitement et ne s'avança pas." (Légende Dorée)

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5. "Un ange suivi de cent enfants apporte une inscription lors de la sépulture de Ste Agathe."

 "Au moment où les fidèles ensevelissaient son corps avec des aromates et le mettaient dans le sarcophage, apparut un jeune homme vêtu de soieries, accompagné de plus de cent autres hommes fort beaux, ornés de riches vêtements blancs, qu'on avait jamais vu dans le pays ; il s'approcha du corps de la sainte, à la tête de laquelle il plaça une tablette de marbre ; après quoi il disparut aussitôt. Or, cette tablette portait cette inscription : "Âme sainte, généreuse,honneur de Dieu, et libératrice de sa patrie."  (Légende Dorée)

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      6. "Des chevaliers normands revenant de Sicile rapportent à Quettreville le culte de Ste Agathe."

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      II. Ste Anne

1 "Ste Anne et son époux St Joachim présentent au temple la Vierge Marie "

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      2. Groupe  de Sainte Anne trinitaire.

Sainte Anne tient comme un enfant la Vierge Marie qui tient elle-même un Enfant Jésus minuscule, mais auréolé et ouvrant les bras en croix : par similitude avec la Trinité divine, ces trois personnages constituent la Trinité humaine*.

On trouve ces groupes représentés en sculpture dans le Finistère, où la moyenne vallée de l'Aulne en offre des témoignages dans la chapelle Notre-Dame de Tréguron en Gouezec, Vierges allaitantes I : N.D de Tréguron à Gouezec, la chapelle et ses saints., mais aussi dans la chapelle Notre-Dame de Châteaulin, dans l'église du Vieux Bourg en Lothey, dans celle de Saint-Thois, de Chateauneuf du Faou, dans la chapelle Sainte-Anne de Daoulas ou en l'ossuaire de Saint-Hernin, en la chapelle de la  Madeleine de Moustoir en St Goazec.**.

  Plus loin, c'est en Belgique, en pays mosan, qu'on peut voir à l'église Saint-Willibrord de Maamechelen ou à l'église Saint-Antoine de Oosthoven des Trinités humaines.

Citons aussi : de très nombreux exemples ici : link

 ou bien :http://culture-religieuse-sainte-anne.over-blog.com/pages/Sainte_Anne-4399574.html

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Ailleurs, comme en Sainte-Marie du Menez-Hom, elle est représentée seule, tenant un livre en attribut, ou encore accompagnée de Sainte Marie à qui elle enseigne la lecture des Saintes Écritures.

* L. Reau, Iconographie de l'art chrétien, Paris, 1955-1959, tII, p. 146-159.

** Guy Leclerc, Groupe de Sainte Anne trinitaire, Bull. Société Arch. Finist 1991, pp 150-154.

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      Châteaulin, chapelle Notre-Dame :

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Chapelle Notre-Dame de Trèguron à Gouezec :

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Daoulas, chapelle Sainte-Anne:  La chapelle Sainte-Anne à Daoulas.

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L'église Notre-Dame à Chateauneuf du Faou :  L'église Saint-Julien et Notre-Dame à Châteauneuf du Faou.

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      III. Les sacrements.

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      Les péchés capitaux :

  en verre gravé :

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V. Statue de Saint Gaud :

 

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   VI.   Le peintre Jacques Simon

      Jacques Roger Simon est un peintre-paysagiste, orientaliste, aquarelliste, aquafortiste, lithographe, illustrateur et cartonnier français né à Paris le 21 novembre 1875 et décédé à Carolles (Manche) en 1965. Il a vécu la fin de sa vie, jusqu'à 90 ans, dans son atelier carollais de "la Bellengerie"* situé dans la rue qui porte désormais son nom. 

* du nom de son épouse Isabelle Bellenger, fille du graveur sur bois Albert Bellenger

 

 Fils du peintre orientaliste reconnu Ernest Simon, et lui-même élève de Bouguereau et de Gabriel Ferier, de Cotte et Maignan, de l'académie Julian et de l'école des Beaux-Arts de Paris, il acréé les vitraux de l'église de Carolles et de celle de Marquillies (Nord).

  A Carolles, il est connu comme peintre de la nature, du bocage normand, il figure parmi la quarantaine d'artistes de la Vallée des Peintres et il est réputé pour ses peintures et aquarelles du Mont Saint-Michel, pour les lithographies illustrant les livres qui évoquent le Mont, Granville, Carolles ou l'Avranchin, ou qui traitent, comme Les belles foires de la Manche ou La Manche vue par les écrivains, du département entier. Il illustre bien-sûr le livre Carolles, Manche de 1949, Une journée au Mont (1950), 

 Peintre normand ?  Jean de La Varende en était convaincu, mais ce serait un erreur d'oublier sa valeur de peintre orientaliste, épris de la Kabilie. Il visite l'Espagne et Tanger en 1901, la Tunisie en 1903, Abd-el-Tif et l'Algérie en 1908, le Maroc après 1918. En 1928 en Algérie il est un admirateur de Marquet. Il fut membre de la Société des peintres orientalistes français.

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  Sa fille et élève Noële Simon (1916-2005) est l'auteure du vitrail de Sainte Anne pour l'église de Carolles.

Source :http://memoiredesartistes.free.fr/Dictionnaire.htm

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 17:48

L'église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou:

                 les bannières.

 

I. La bannière contemporaine.

 

Elle a été réalisée par la maison Le Minor de Pont-L'Abbé sur un carton de A. Queffelec. Une face est dédiée à l'église paroissiale Saint-Pierre et aux chapelles de Quilliou et de Saint-Clair. On y lit la devises de la commune, Kalet 'vel an dero eeun 'giz ar fao, "solide comme un chêne, droit comme un hêtre".

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Annick Queffelec, artiste-peintre qui a son atelier du Moulin-à-vent sur la commune, a travaillé sur les vitraux des deux chapelles de Quilliou et de Saint-Clair.

 

L'autre face est dédiée à Saint-Herbot et à sa chapelle : le saint patron des bêtes à cornes y est entouré d'une jolie frise faite de têtes de vaches et de crosses de  feuilles de fougères.

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II. Les bannières anciennes :

1. Bannière de la Congrégation des Enfants de Marie.

  a) La Congrégation :

Il s'agirait de l'ancienne Confrérie de l'Immaculée Conception, puis/ou de la congrégation des Enfants de Marie immaculée : j'apprends sur Facebook qu' en 1830, les Filles de la Charité créèrent l'association des Enfants de Marie Immaculée pour regrouper des adolescentes afin de former une "élite de piété" et de dispenser un enseignement centré, par la dévotion mariale, sur la pratique d'un catholicisme social. Ce serait l'équivalent pour les jeunes filles de la Confrérie du Rosaire pour les femmes. Mais un Manuel à l'usage de la Congrégation des Enfants de Marie et de Sainte Agnès mentionne une fondation en 1864 à Rome, avec attribution d'indulgences par Pie IX aux congrégationnistes. Le but en est "de mettre les jeunes personnes sous la protection toute spéciale de la Sainte et Immaculée Vierge Marie et de Sainte Agnès, et de les aider ainsi à conserver les fruits d'une éducation chrétienne, à les préserver des dangers du monde et à les porter à la piété et à la pratique de toute vertu". La condition est d'être âgée de 14 ans, de donner des signes évidents de conduite exemplaire, et d'être approuvée après une période probatoire.

  Les Enfants de Marie portaient une médaille pieuse avec l'inscription Monstra te esse matrem qui provient de l'hymne dévotionnel Ave Maria Stella, le monogramme de Marie et l'image de l'Immaculée Conception dont les mains dispensent, sous forme de rayons, les grâces que procurent sa dévotion.

  On parle aussi de Jeunesse Mariale.

 

  La bannière représente la Sainte Famille sur un cercle de pelouse verte encadré à droite et à gauche par trois tiges produisant des feuilles stylisées qui développent des rinceaux à volutes et des palmettes. Ce cadre évoque un locus ameonus idéal, un hortus conclusus où régne l'innocence et la perfection morale.



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b) Armoiries pontificales de Pie X

  Le pontificat de Pie X s'étend de 1903 à 1914. 

- armoiries : Pie X, Giuseppe Melchior Sarto (1835-1914) fut patriarche de Venise et cardinal-prêtre de San Bernardo alle Terme : les armoiries de Mgr Sarto étaient d'azur à l'ancre tridentée d'argent au naturel au dessus d'une mer agitée, illuminée d'une étoile d'or. Les trois branches de l'ancre symbolise la foi, la charité et l'espérance "que nous retenons pour notre âme comme une encre sûre et ferme" (Hebr,VI,19) et l'étoile rappelle Marie, étoile de la mer. Devenu patriarche de Venise, il ajouta le lion ailé tenant l'évangile, le lion de Saint Marc. patron de Venise.

 -Devise : instaurare omnia in Christo, "renouveller toute chose dans le Christ". 

C'est le seul pape canonisé  du XXe siècle (en 1954). On lui doit le Catéchisme de Saint Pie X, ou Catéchisme de la doctrine chrétienne.

  Il a marqué son pontificat par sa lutte contre le modernisme.

 

  La vue de détail permet d'admirer la finesse du travail de broderie au fil d'or. 

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c) Armoiries épiscopales de Mgr Duparc.

  Adolphe Yves-Marie Duparc (Lorient 1857-Quimper 1946), fut évêque de Quimper et Léon de 1908 à 1946.

Ses armoiries sont "parti 1) d'azur à l'agneau d'argent -2) d'or au lion de sable tenant une crosse 3) Sit : un chef d'hermines"

 Sa devise est : Meulet ra vezo Jezuz Krist , "Que soit loué Jésus-Christ". 

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  Ces armoiries permettent de dater la bannière entre 1908 et 1914.

 

d) le verso de cette bannière :

porte une inscription en breton de dévotion mariale : Itron Varia ...edit evidomp, et le monogramme de la Vierge.

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2. Bannière du Sacré-Coeur 

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3. Bannière du Sacré Coeur de Jésus.

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4. Bannière à la Vierge à l'Enfant, couronnée.

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5. Bannière dédiée à Marie.


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6. Bannière de Saint Pierre, patron de la paroisse:

Sant Per, Pedit Evipomp, Saint Pierre, priez pour nous.

 

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 17:45

Église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou ;le choeur :

  les statues, les apôtres de l'autel.

 

  

      A gauche de l'autel, Vierge à l'enfant: 

  Certains traits (cheveux longs, poignets des manches cannelés) la rapproche du groupe des vierges allaitantes ; l'enfant est tourné à l'opposé de sa mère, les bras écartés, tenant une pomme-globe, vêtu d'une robe à galon doré.

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      A droite de l'autel, Saint-Pierre, en évêque ou en premier pape avec les sandales pontificales rouges, les chirotèques rouges.

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      Le rétable des apôtres sur le maître autel :

   Selon le site topic-topos, ce serait le travail des menuisiers de la Marine aux arsenaux de Brest, qui trouvent dans l'art religieux des débouchés face à la diminution des commandes de navire.

  Les douze apôtres sont répartis en deux groupes de six dans des niches néogothiques, alors qeu le tabernacle hexagonal reçoit les statuettes des évangélistes.

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      De gauche à droite : saint Pierre et sa clef, Saint ? doté d'une plume, Saint Jean imberbe, Saint Matthieu avec une hache, Saint Simon et sa scie

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Deuxième groupe : Saint ?, Jacques le mineur avec le bâton de foulon, Philippe ? a l'attribut perdu, Thomas avec le T, Jacques le majeur et ses coquilles : finalement, j'y perds mon latin.

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Published by jean-yves cordier
12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 17:16

Église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou :

              le rétable.

 

 

 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 21:18

    Église Saint-Pierre en Plonevez-du-Faou :

                     les sablières.

 

I. Les armoiries et éléments historiques :

1. Le blason de Plonevez du Faou.

  Il associe un rameau de chêne et une branche de hètre autour du lion du Porzay, surmonté de ce qui serait les armes de la famille Le Forestier de Kerazaen (qui sont de sable à trois bandes fuselées d'argent). La devise de la commune, Kaled evel an dero, euun e giz ar fao, "Solide comme le chêne, droit (ou franc) comme le hêtre", explique une partie du blason.

  J'ai plaisir à le blasonner comme un hérault d'arme : D'or au tourteau de gueules chargé d'un lion léopardé de champ, accompagné à dextre d'un rameau de chêne et à senestre d'un rameau de hêtre, le tout de sinople, fruité aussi d'or, leurs tiges passées en sautoir, au chef de sable chargé de sept fusées d'argent, la quatrième surchargée d'une moucheture d'hermine aussi de sable Ouf !

sabliere 4606c

2. Le blason pontifical

Il s'agit des armoiries du pape Pie XII (1939-1958), dont le long pontificat englobe la période de la première restauration des sablières en 1947 (cf infra)

Blason

sabliere 4579c



 3. Jean-Louis Seznec, recteur 1947 / A. Faucon-Dumont, Peintre, Pleyben

sabliere 4613c

4. Mrs Fily, recteur Mars 1980 / Entreprise Grison Plonevez du Faou.

      sabliere 4605c


5

sabliere 4614c

      6. Armoiries de la Marche , sr de Bodriec, de Poulforn et de Quistinic en Locqueffret

de gueules au chef d'argent.

Présentes sur la maîtresse-vitre de St-Herbot à Plonevez-du-Faou.

Information sur cette famille sur le site grandterrier : link

sabliere 4616c


  7. Armoiries de la famille de Berrien

d'argent à trois jumelles de gueules en franc canton d'or chargé d'un lion de sable

Présentes aussi sur le vitrail de St-Herbot en Plonevez-du-Faou, ou sur celui de la chapelle de Lannelec en Pleyben, ou de l'église de Brennilis.

sabliere 4627c

 

8. Armoiries de la famille de Rusquec

d'or à un chef d'azur, chargé de trois pommes de pin de gueules.

  que l'on retrouve aussi sur la maîtresse-vitre de St-Herbot.

sabliere 4629c

9. ??

sabliere 4610c

 

II. Les têtes.

On trouve des visages semblables en les églises voisines de Collorec et de Chateauneuf, deux anciennes trèves de Plonevez. Les premières femmes aux pommettes bien roses et aux lèvres fardées me semblent coiffées selon la mode de la deuxième moitié du XVIe siècle, avec la raie médiane et les cheveux ramassés sur les tempes en deux volumes qui a valu à cette façon le nom de coiffure en raquette. Puis viennent (je suis parti du milieu du bas-coté sud, progressant vers le fond de la nef, puis revenant par l'allée centrale jusqu'à la croisée du transept) des hommes coiffés de béret et des femmes qui ont passé un déguisement de mouton, et enfin des dames du temps jadis en coiffe courte ou mi-courte. Nous terminons en musique avec un joueur de trompe (ou d'olifant).


sabliere 4580c sabliere 4581c

sabliere 4582c  sabliere 4584c

 

sabliere 4585c sabliere 4588c

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sabliere 4625v

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Published by jean-yves cordier
11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 16:54

L'église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou

                 L'inscription gothique.

 

plonevez-du-faou 0023c

 


    Sous le porche sud, qui est fermé par des grilles, on remarque sur le mur du fond cette belle inscription à l'écriture soignée et aux creux rehaussés de peinture noire (entreprise Grison, 1980). Sa lisibilité est remarquable, et je m'attends à en trouver le relevé et la traduction sous la plume de tous les chanoines si attachés à notre patrimoine religieux, à commencer par Jean-Marie Abgrall qui a consacré à l'épigraphie des églises du Finistère une belle étude dans son Bullletin diocésain.

  Mais les informations ne sont pas légions, et ce qui semblait devoir intriguer le premier visiteur venu ne semble pas avoir fait couler beaucoup d'encre. Je me livre donc à en exercice personnel : Je lirais :

   Plebs . m'oz .  ecce  . nova . may . f~udoz . qoz . Certa . M: c~u : qiñqentis .  dñj .  currrntibz . annis

       1. La seconde ligne :

 Il n'est pas difficile de reconnaître l'abréviation de la formule d'usage domini currentibus annis, "en l'année du Seigneur", qui suit donc la date. On en déduit que M : c~u : quingentis, dont les termes sont séparés par le double point à la différence des autres, correspond à cette date. Il existe un motet nommé Mille quingentis : ce requiem de Jacob Obrecht pour son père Wilhem débute effectivement par une datation, Mille quingentis verum bis sex minus annis, "Mille cinq cent moins deux fois six ans" pour 1488 si je calcule bien. Je disposerais donc du sens de la deuxième ligne, en l'an du Seigneur mille avec cinq cent, ou : "en l'an du Seigneur 1500". Puisque cette deuxième ligne est riche en tilde et abréviations, je vais néanmoins vérifier mot à mot si ma "traduction" respecte la présence de ces signes abréviatifs: 


 M : c~u: qiñgentis : le tilde ~ remplace le m dans "cum" et remplace le u de "quingentis" :mille cum quingentis Mille et cinq cent.

dñj : d(omi)ni : du Seigneur

currrntibß : currentibus : dative et ablative de currens, "en courant", dans le cours de.

annis  : année.

Domini currentibus annis, formule habituelle  pour "En l'an du Seigneur"...

  -A noter, outre l'emploi du tilde, celui de l'abréviation qui ressemble à un z à la fin de currentibz. Dans l'écriture médiévale,  la terminaison en -us peut être transcrite par un signe en forme de 9, à l'exception de la finale en -bus qui se transcrit habituellement par un point-virgule ; . Ce z serait-il une forme graphique du point-virgule ?

 - J'admire les ornementations des jambages des lettres qui se placent en début et en fin de mot, et leur accentuation emphatique en début et fin de ligne.

  2. Je peux m'attaquer à la première ligne

Plebs. :"peuple", désigne la paroisse primitive "plou". On pense immédiatement au toponyme Plonevez, plou-nevez, ou plebs nova, d'autant que le mot nova survient plus loin.

m'o2. le genitif pluriel -orum ou -arum s'abrège par un dessin du r en forme de 2, coupé par une barre. Nous pouvons lire m'orum ; l'accent est peut-être là pour un e suscrit ce qui donnerait "meorum", les miens. 

ecce. : voici, voilà, ainsi.

nova : nouvelle ; (ecce nova est le début d'une phrase de l'Apocalypse, ecce nova facio omnia)

may : faut-il lire maii ? et traduire "du mois de mai" ? 

f~udo2 : fundorum : genitif pluriel de fundus,i, m "les biens fonciers, propriétés, domaines"

q°z : quo...

Certa. le r est barré : abréviation de er, donc Cererta ?

 Cette ligne ne livre pas son sens, mais je peux détailler les éléments épigraphiques :

  • pas de réglure, pas de cadre
  • Ponctuation : un point sépare chaque mot. (archaïque)

  •                 : un deux-point sépare les trois termes de la date

  • régularité des lettres (nova) qui se confondent au point de gêner la lecture dans currentibus et annis. Néanmoins l'écriture reste claire.
  • régularité des espacements
  • lettres ornées : P de Plebs, M de la date, m de meorum, d de fundorunt, d de domini, s de annis
  • pas de lettres conjointes
  • jambage inférieur bifide du q de qinquegentis et du q de qos,

 

L'écriture gothique décompose les courbes en une série de droites en introduisant des brisures;

elle commence au début du XIVe, s'étend sur tout le XVe et cède progressivement la place à

l'écriture humaniste au XVIe.


II. Où je découvre des éléments de réponse.

  Celui qui cherche finit par trouver : je découvre la notice des monuments historiques, qui

propose le relevé suivant : PLEBS MEO ECCE NOVA MAII FUDS GOS CERTA M CU QUINGENTIS

DNI CURRENTIBUS ANNIS

        Je suis déçu de ne pas trouver de traduction, mais aussi de constater le caractère rapide de la translation qui ne tient aucun compte des signes abréviatifs.

Puis je trouve l'article suivant : Yves-Pascal Castel Tanguy Daniel , Plonevez du Faou, Église

Saint-Pierre, inscription sous le porche sud, 1500, Bull. Société Archéol. Finist. CXXX, 2001 pp

163-164.

Les auteurs signalent successivement :

  • que Henri Waquet a qualifié l'inscription "d'illisible",
  • M. Charpy la dit écrite " en mauvais latin, incomplète et illisible",
  • René Couffon s'abstient même de la mentionner dans son Nouveau répertoire des églises 
  • l'abbé Feutren en a tenté en lecture en 1985, reprise en 1987.

L'abbé Feutren propose ceci : PLEBS. MEORUM. ECCE. NOVA. MAII. FUNDORUM. QUOQUE.

SEXTA.M. CUM QUINGENTIS. DOMINI. CURRENTIBUS. ANNIS.

  Les auteurs, particulièrement compétents dans le domaine de l'art religieux, en donnent la

 tentative de traduction suivante : "Peuple (paroisse) de mes

domaines (mes bénéfices ecclésiastiques), voici quelque chose de neuf (une fondation nouvelle),

le sixième jour de mai, mil, avec cinq cent années du seigneur qui courent (qui s'écoulent)."

   Ce texte a le mérite d'être l'une des premières traductions données, en 2001, à une inscription

pourtant spectaculairement mise en évidence en cette église; il respecte le sens de chacun des

mots, dans une traduction soigneusement littérale. Néanmoins, n'étant pas latiniste, je m'étonne

que l'on puisse traduire par "le sixième jour de mai" les mots maii et sexta qui sont séparés par

fundorunt quoque. Ne faudrait-il pas  sextus dies

 

  Dans leur conclusion, les auteurs, pas tout-à-fait satisfaits, suggèrent que les mots meorum et

fundorum ne sont pas obligatoirement exacts, et que les abréviations correspondent peut-être à

d'autres mots.

Je me pose la même question pour maii et pour sexta. Mais depuis 2001, aucun épigraphiste et

aucun médiévaliste ne semble être venu approcher la lanterne de la Science du porche sud de

Plonevez-du-Faou. 

 

  Il reste la date de 1500, qui est considérée comme la date de construction de ce

porche sud . C'est la partie la plus ancienne, le clocher à dôme et lanternon datant du XVIIe et

l'église ayant  été reconstruite en 1838.

  

 

III. Où je donne ma langue au chat :

calvaire 4744c

      Plonevez-du-Faou, chapelle St Herbot, calvaire.

 

 


 

 

 


Sources consultées :

Michel Parisse, Manuel de paléographie médiévale, Picard 2006.

Robert Favreau, épigraphie médiévale, Brepols 1997.


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Published by jean-yves cordier
10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 17:47

Église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou :

 

  Photographie d'un Incube ?


Sculptures de la facade nord, près de la porte latérale :

  C'est une sculpture curieuse, où une femme, nue mais ordinaire, ni sirène ni démone, supporte une créature démoniaque aux pattes griffues, aux longs doigts torves et à la chevelure luxuriante mais dont, heureusement, vous ne voyez pas l'horrible visage grimaçant (j'ai flouté l'image). 

  La scène est d'autant plus difficile à interprèter que la bestiole ne chevauche  son suppôt (du latin suppositus, "placé au dessous") qu'assis sur une selle-cathèdre dont je ne parviens pas à analyser l'anatomie postèrieure.

 

plonevez-du-faou 0028c

 

  Une vue frontale révèle mieux l'indolent abandon de la jeune fille  sous l'effet de la séance d'ostéopathie cranienne à laquelle se livre le terrible incube. L'envoûtement est complet, elle restera fidèle à son gourou.


 

plonevez-du-faou 0031v

 

  Non loin de là, sa mère pense à sa fille perdue. Elle n'a plus que ses yeux pour pleurer.

plonevez-du-faou 0027cher

 

  Elle a été me chercher dans sa chambre la photographie du beau jeune homme auquel sa fille était promise : "Regardez : beau comme un dieu ! Et gentil avec ça ! Mais l'autre lui a chamboulé la tête, et elle ne veux plus rien entendre". 

 

plonevez-du-faou 0046c

 

  Dommage, non?

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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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