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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 11:06

Date : 10 juillet 2011

Lieu : Lande de Trésigneau, Camaret.

 

                         La chenille du  Petit paon de nuit Saturnia pavona (Linnaeus, 1758).

 

   La chenille du Petit paon de nuit se trouve de mai à juillet, souvent, comme ici, dans les landes de bruyère puisque les Erica et les Callunes figurent parmi les nombreuses plantes-hôtes.

 

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   Le monde entier

N'est qu'un cactus,

Aie aie aie,

Ouille !

 

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Published by jean-yves cordier
10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 19:12

Lieu : étang de Kerkoc'h.

Date : 10 juillet 2011.

 

                                                   Utricularia australis R.Br., 1810.

 

 

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Published by jean-yves cordier
7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 12:14

Lieu : landes de Tresigneau-Kermoal, Presqu'île de Crozon.

Date : 2 juillet 2011.

  

 

                                   Le Criquet des ajoncs Chorthippus binotatus (Charpentier, 1825).

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 18:34

 Dans la nuit du 2 au 3 juillet, dans le cadre d'une sortie Bretagne Vivante, une lampe au mercure a été allumée à l'entrée de Kerboulen à Plomeur afin d' observer les papillons de nuit. Effectivement, précédés par une nuée de moustiques et de moucherons, ils arrivèrent pour se poser sur le drap qui avait été tendu à leur intention, avec la même précision que des pilotes menant à bien un appontage de nuit sur un porte-avion. Voilà les aéronefs qui ont été enregistrés :

 

LASIOCAMPIDAE :

 

  Le Bombyx buveur  Euthrix eupatoria :

 

 

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  On se souvient peut-être que j' en avais rencontré la chenille au début du printemps:

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La Feuille morte du chêne  Gastropacha quercifolia (Linnaeus, 1758):

 

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• Le nom de genre Gastropacha créé par Ochsenheimer en 1810 vient des mots grecs gaster, "le ventre", et pakhus, "gros, épais", comme dans "pachyderme".

 

• L'épithète spécifique quercifolia signifie "feuille de chêne", non pas en relation avec la plante-hôte de ce papillon, mais avec la forme crénelée de son profil : notre nom vernaculaire de Feuille morte reprend cette comparaison.

 

 

 

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LIMANTRIDAE : 

 

Le Cul-brun Euproctis chrysorrhoea :

 

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    Je rappelle que le nom Euproctis chrysorrhoea signifie  à peu près "Joli cul rivière d'or"...

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  Là encore, je rappelle comment les chenilles s'observaient, regroupées en nid, sur les buissons d'ajoncs de la côte en avril et mai :

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DREPANIDAE:

 

   L' Octogésime, Tethea ocularis :

 

 

 

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  • Le nom de genre Tethea Ochsenheimer, 1816 dérive du nom de l'archaïque déesse marine Tethys, qui eut de son mari Océan les six mille dieux  des fleuves ou déesses Océanides. On peut penser que c'est le motif d'ondes et de vagues des ailes qui justifie cette dénomination. Si on veut.

 

• L'épithète spécifique ocularis, "oculaire" est choisi "à cause de la ressemblance de la tache réniforme avec une paire de lunettes" (Alfred Constant, 1866, Catalogue des lépidoptères). Pourquoi pas, ô vénérable Linné !

 

• Le nom vernaculaire l' Octogésime, issu du latin octogesima qui signifie "quatre-vingt ", se rapporte bien-sûr aux chiffres calligraphiés sur les ailes antérieures.

    On doit ce nom français à Jacques Louis Engramelle, qui écrit en 1790 dans Papillons d'Europe, peints d'après nature, Vol 4, p.10, Planche CCCVIII n° 532 : " Sur la bande du milieu se trouvent les deux taches ordinaires rèunies, dont le fond est blanc, et dont le contour forme assez bien le n° 80. C'est un caractère de cette espèce qui le fait aisément reconnaître. Il est étonnant que Fabricius n'en ait pas parlé dans sa description. La plupart des autres naturalistes en ont tiré le nom de la Phalène."  Engramelle n'a donc pas inventé le nom, et il a repris Esper et son "octogena" (Pap d'Eur. Tome IV, n°49), ou Hübner et son "octogesima" , au lieu de s'inspirer du zoonyme La Striée proposé par Charles Joseph De Villers (1724-1810) dans Caroli Linnaei entomologia de 1789.

 

• Effectivement les noms vernaculaires des autres pays reprennent l'image du chiffre 80, en anglais où il est nommé The eighty, et en allemand où on le désigne par Die Achzigste (mais aussi par Augen (l'oeil)  ou Eulenspinnen (eulen = chouette).

 

  GEOMETRIDAE :

 

   La Phalène du sureau Ourapteryx sambucaria :

 

 

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  GEOMETRIDAE Larentinae

 

L' Eupithécie de la centaurée ou Eupithécie oblongue Eupithecia centaureata ( [ Denis & Schiffermüller ] 1775).

 

 

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NOCTUIDAE :  

 

 

La Hulotte Noctua comes   ( Hübner, [1813]) The Lesser Yellow Underwing.

 

 37 à 45 mm d'envergure, vole de juillet à septembre ; souvent attiré par la lumière.

Elle se distingue de Noctua orbona qui présente une tache noire marquée sur le bord externe de la pointe de l'aile antérieure.

 

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 • Le nom de genre Noctuacréé par Linné signifie en latin la chouette, l'oiseau d' Athena-Minerve. Placer ces papillons de nuit sous l'égide d'un oiseau de la nuit (noctus en latin) semble bien compréhensible, et les zoologistes qui se sont chargés par la suite de donner des noms vernaculaires dans les différents pays ont emboîté le pas, donnant ainsi, en France,les noms de Hulotte à Noctus comes et de Hibou à  Noctua pronuba, tandis que Schrank créait des noms allemands en -eule (équivalent germanique du owlanglais) comme Trübeule, et que les anglais nommaient "owlets" les papillons de ce genre.

 

• Le nom d'espèce comes vient du latin comes, itis, "compagnon, compagne" qui a donné notre "comte". Selon Macleod, cela ferait allusion au duo qu'il forme avec Noctua orbona, son presque-homologue. A.M.Emmet remarque que Linné donne souvent des noms féminins aux papillons dont les ailes postérieures (celles de dessous) sont colorées, en relation avec le thème de la fiancée et de la mariée ; ainsi a-t-il nommé Noctua pronuba(demoiselle d'honneur) la noctuelle que nous nommons le Hibou. Dans ce contexte, Emmet suggère de voir en comes le sens de

 compagne, concubine.

 

 

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  La découpure Scoliopteryx libatrix(Linnaeus, 1758) :

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    La Polygonière ou Noctuelle de la Persicaire Melanchra persicariae  (Linnaeus ) :

 

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• Le nom de genre Melanchra  Hübner, 1820 se décompose en deux racines grecques, melas, "noir", et khros, "couleur.

 

• L'épithète spécifique persicaria  (Linnaeus, 1761) vient du latin  persicum, qui sous-entend persicum malum, la "pomme de Perse, autrement dit "la pêche", un fruit qui vient de Perse. En ancien latin le pêcher, persicus ou persica arbor, se dit aussi persicaria.  C'est l'une des plantes hôtes de ce papillon.

 

 

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 NOCTUAE Xyleninae :

 

   Apamea unanimis (Hübner, 1813) la Noctuelle de l'Alpiste, Small Clouded Brindle.

30 à38 mm d'envergure, vole de juin à juillet, et fréquente les lieux humides, marais et tourbières : c'est la raison pour laquelle je choisis cette identification au dépens d' Apamea monoglypha , très proche pour un profane.

  J'avais tort, et Maël Garrin se prononce formellement pour APAMEA MONOGLYPHA. Je laisse la zoonymie d'Apamea unanimis, pour information.

 

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  • Le nom de genre Apamea, Ochsenheimer, 1816, est celui d'une ville d'Asie Mineure où vivait Théodore, l'un des Péres de l'Eglise : Ochsenheimer a attribué aussi les noms de Thyatira (en référence aux Actes des Apôtres) et de Nicea(comme le Concile de Nicée). L'acteur et naturaliste allemand Ferdinand Ochsenheimer ( 1767-1822)

 semble avoir été tout autant passionné par l'étude de l'histoire des débuts du christianisme que par la rédaction de son Schmetterlinge von Europa. L'association du Cardinal Daniélou et de Vladimir Nabokov, en somme.

 

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 SPHINX, SPHINGIDAE : 

Le petit sphinx de la vigne, le Petit-Pourceau Deilephila porcellus :

 

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 NOTODONTIDAE :

 

Le Bois veiné Notodonta ziczac  (Linnaeus, 1758) .

 

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Le Dragon Harpyia milhauseri L.

 

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Published by jean-yves cordier
29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 11:31

 

Tromel à Crozon : Grande tortue et compagnie.

 

Date : 28 juin 2011.

Lieu : tourbière de Tromel à Crozon.

 

La Grande Tortue Nymphalis polychloros.

 

   Juste le temps de réaliser deux clichés qu'elle s'envole vers les fourrés où je ne peux la suivre:

 

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  Le Tristan  Aphantopus hyperanthus  (Linnaeus, 1758) :

 

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    Tromel, pour lui, c'était le paradis : une forêt de pins, des fougères, des taillis de feuillus humides, et des allées bordées de ronciers ; et puis la tourbière, et la lande à proximité. Il explorait chaque plante comme un vacancier excité faisant l'inventaire enthousiaste de son nouveau domaine, et passait devant moi en  point noir dans les trouées de lumière, presqu' aveuglant d'être si sombre, et fatigant.

    Car je courais derrière, persuadé qu'il allait s'arrêter, me penchant mille fois sur la graminée, le jonc, la feuille qu'il n'avait fait qu'  éffroler d'une patte avant de repartir plus loin, de rebrousser chemin, de s'éclipser pour reparaître comme un satyre des bois, malin, inépuisable, jouant de ma méprise lorsqu'un myrtil s'envolait là où il restait caché...

  Et puis enfin, grand seigneur, il choisit une tige et se posa, consentant  mi-tendre, mi-narquois, à une séance photo.

 

 

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   Son nom de genre vient du grec aphantos qui signifie "rendu invisible" et pous, "le pied", et Wallengren qui en est l'auteur fait sans-doute allusion au caractère de tous les membres de la famille des Nymphalidés, dont la première paire de patte est atrophiée en forme de brosse et repliée contre le thorax, ce qui la rend peu visible.

   Son nom d' espèce est emprunté à l'un des cinquante fils d'Aegyptus, ceux-là même qui épousèrent les cinquante Danaïdes :  c'est encore Linné qui a puisé dans son dictionnaire de mythologie grecque pour nous sortir cet Hyperanthus. 

 

 

Le Demi-deuil : pincé par un radar !

 

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   Chez les insectes,  Misumena vatia doit avoir la même réputation que, chez les conducteurs, certains gendarmes bien dissimulés guettant de leur radar les conducteurs négligents ; et ce Demi-deuil aurait vitupéré in petto  ou fredonné  "Au  marché de Brive-la-Gaillarde" s'il avait pu. Mais immobilisé par les chélicères aux mâchoires plus strictes que des menottes, il avait vite reçu l'injection de salive venimeuse de cette tortionnaire déguisée en infirmière, et il ne bougeait plus que lorsque le vent faisait battre ses ailes comme les pages d'un livre oublié sur la terrasse. La misumène buvait à la paille ses chairs déliquescentes, et de vitupérer il n'était plus temps : tout au plus, de prendre le grand deuil.

 

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  Le Tabac d'Espagne Argynnis paphia ...

... dont je m'assure qu'il ne s'agit pas d'un Cardinal en  photographiant son verso :

 

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  L' Orthetrum bleuissant Orthetrum coerulescens  (Fabricius, 1798):

 

   Il est plus rare que l'Orthetrum cancellatum, et plus joli aussi avec ses ptérostigmas jaunes. On hésite toujours un peu sur l'identification, et on va chercher les bandes antéhumérales blanches de son thorax, ou les marques noires en échelle sur  chaque segment de l'abdomen qui le transforme en canne de bambou..

 

 

  La femelle :

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  Le mâle : c'est lui qui porte les couleurs " bleuissantes" : 

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     Ce qui devait arriver :

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  Pyrrhosoma nymphalis in copula.

 

   Un peu plus loin, c'est la Petite Nymphe à corps de feu qui fait des pompes sous la surveillance de son coach :

 

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    Enoplognatha ovata : la femelle.

 

   j'avais rencontré Monsieur Enoplognathe et son allure de courgette,  ( Deux jolies araignées : Enoplognatha sp. et Nigma puella.) mais il ne m'avait pas présenté  son épouse. Celle-ci n'a pas du tout son cotè légume, elle serait plutôt du coté des fruits ou des patisseries avec son abdomen vanille et citron strié de deux arcs crénelés framboise et constellé de points noirs comme des pépins ; quand au thorax et aux pattes, c'est fait en sirop gélifié façon Ours d'Or. :

 

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  Criquet  des pâtures Chorthippus parallelus ( Criquet palustre  Chorthippus montanus) :

 

   C'est difficile  les  Orthoptères, c'est difficile ! mais comme Mikaël Buord et Bastien Louboutin viennent de proposer aux amateurs d'invertébrés de Bretagne Vivante et du GRETIA une clef de détermination des Chorthippus et Euchorthippus, je me lance !

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Il faut d'abord repérer le lobe basal des tegmina... C'est bon... puis évaluer si la carène du pronotum est anguleux, ou seulement flexueuse . Puisqu'elle n'est que flexueuse sur mon sécimen, que les tegmina sont courts (ce qui élimine C. dorsatus), et que les genoux sont sombres, il reste C. parallelus (trés commun dans les pâtures) ou C. Montanus ( seulement localisé dans les prairies marécageues et tourbeuses).

  Mon cliché ne me permet pas d'aller plus loin, et mon incompétence aggrave les choses. Mais j'ai trouvé ce criquet dans une tourbière, alors... alors je ne sais pas : Montanus ou parallelus ?

   Ce que je sais, c'est qu'il sait bien sauter, et échapper au photographe.

 

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   En comparaison, un autre criquet bien caché dans la lande qui surplombe Kerloc'h à Camaret, avec une tenue camouflée aux teintes vertes et roses de la bruyère : carène latérale peu divergente, genoux sombres, tegmina courts,  Chorthippus parallelus?

 Les Orthoptères, c'est vraiment difficile ; finalement, il s'agissait de C. parallelus, sans aucun montanus.

 

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  Exuvie d'orthoptère : à qui ? 

 

  Je les trouve dans la tourbière, et il est toujours curieux de voir ces doubles fantomatiques qu'ont laissé derrière eux de jeunes criquets après leur mue.

 

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  Une cétoine: Protaetia (Netocia) morio  (Fabricius, 1781).

   Je ne l'ai pas observé dans la tourbière, mais sur la lande en bord de mer où cet insecte cherche les chardons et les centaurés qu'il affectionne.

  J'ignore ce que signifie Protaetia, et j'ignore également pourquoi Fabricius l'a nommé initialement Cetonia morio, la cétoine folle. Rien de très extravagant ni de très délirant chez ce sombre personnage aux élytres ponctuées de blanc, et je comprends mieux le nom attribué par Fabre, Cetonia lugubris.

 

 

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   Pour conclure cette balade, je cède la place à Ectophasia crassipennis, cette Tachinaire que je trouve si élégante :

 

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Published by jean-yves cordier
26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 22:40

                                                                                                       

                                                                              Merci à Michel David qui m'a aidè à découvrir une petite partie des trésors botaniques de la Presqu'île de Crozon dont il est féru.

 

 

 

 

 

 I. Tourbière de Tromel.

 Ce n'est pas un secret, puisqu'un arrêté préfectoral de protection du biotope du 23 juillet 1996 précise que la commune de Crozon abrite ( on l'espère) une tourbière " de 9 ha47a85ca " où se trouve la linaigrette, la grassette du Portugal et les drosera rotifundia et intermedialis : la tourbière de Tromel.

 

  Les linaigrettes, de la famille des Cyperacés (comme le carex) déployaient la longue chevelure gris-argenté au vent, espérant que celui-ci entraîne leurs akènes sur des sols propices à leur reproduction :

 

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  Les Drosera   ( "couvertes de rosée") ou Rossolis ( "rosée du soleil") sont ces plantes carnivores qui développent leurs rosettes de feuilles dans les sphaignes spongieux des tourbières acides. Parmi les trois espèces françaises, deux seules sont signalées sur Tromel, mais je ne trouvais pour ma part que celle dont les feuilles aux limbes arrondis sont appliquées contre le sol : Drosera rotundifolia.

  On connaît le piège semi-actif qu'elles tendent aux insectes attirés par ces perles brillantes, rouges ou translucides qu'ils prennent pour du nectar mais qui n'est qu'une glu qui les attrapent comme le papier tue-mouche : ils se débattent, activant ainsi les sécrétions d'enzymes protéolytiques et mettant en marche le mécanisme de lente fermeture de la feuille sur elle-même. Ils suffoquent, les trachées inondées par des produits surfactants. Conduits au centre de la feuille, où sont les glandes digestives, ils seront digérés, et seule leur enveloppe de chitine sera dédaignée. La feuille repue déploiera en une semaine ou deux  sa grande antenne et fera briller ses bras appétissants,  dégoulinant de sirops, sucette irrésistible à la vitrine d'un confiseur diabolique.

 

 

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   En comparaison, la feuille allongée de la Drosera intermedialis, en la tourbière de Kerfontaine :

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   La Grassette du Portugal Pinguicula lusitania L., 1753est aussi une plante carnivore, mais qui se fait plus discrète et ne croit pas devoir déployer une devanture dégoulinant de sirop pour attirer les petits insectes : seulement des poils gluants, mais qu'elle a installés partout, sur ses feuilles, sur la tige et sur les sépales des fleurs. Elle a triste mine à coté de Drosera sa voisine, et on prescrirait volontiers une cure au soleil et des vitamines à cette pauvre anémique, mais non, elle se trouve très bien comme ça.

   Son  piège est passif, et elle se contente de recueillir les insectes qui s'y collent et de les digérer, sans mettre en oeuvre le procédé actif de fermeture de le feuille sur sa proie comme la drosera.

 

On la trouve dans les lieux humides du littoral atlantique, du Portugal jusqu'à la Bretagne, volontiers dans les tourbières avec d'autres plantes acidophiles comme les Rossolis et le Lycopode inondé.

 

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   D'où vient ce nom de "pinguicula" ? Du latin, et Linné qui a nommé ce genre n'a eu qu'à rechercher dans son dictionnaire pour traduire "grassette" puisque pinguis signifie "gras, épais, huileux, visqueux" et que pinguiculus signifie "potelé, grassouillet".

 

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    Ce qui me plaît le plus chez cette plante, c'est sa fleur, dont l'éperon élégant lui donne des allures de hanap ou de corne d'abondance :

 

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   A Tromel se rencontre aussi la Lobélie brulante ou Cardinale des marais Lobelia urens  L,. 1753 :

 

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  J'ignore si Linné l'a baptisée en l'honneur de Mathias Lobel, latinisé en  Lobelius, ce botaniste et médecin (Lille, 1538-Highgate,1616) qui , après des études à Montpellier auprès de Rondelet, s'installa à Anvers puis à Delft avant de devenir botanographe du roi Jacques Ier et de publier à Londres en 1570 Stirpum adversaria nova.

 

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   Comme la Drosera et Pringuicula, c'est une plante des tourbières oligotrophes du littoral océanique. Elle appartient à un genre dont la majorité des espèces sont tropicales ; cette plante herbacée, dont les tiges peuvent atteindre 60 cm, est reconnaissable à sa drôle de fleur aux deux oreilles de Bugs Bunny. ( De profil, elle ressemble à une tête de chèvre). Les botanistes expliquent que c'est la lèvre supérieure divisée en deux de la corolle, alors que la lévre inférieure est divisée en trois.

 

 

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 2. Tourbière de Saint-Hernot. 

 

 

   Une autre " tourbière haute active " de Crozon, celle de Saint-Hernot, me permet de découvrir la Drosera Intermedialis : si on ne jugeait que sa fleur, on penserait rendre visite à une humble habitante des landes aimant la vie tranquille et la simplicité :

 

 

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     Mais on constate vite que c'est une danseuse aux pieds nus qui mène autour d'elle la ronde folle de rockers endiablés aux cheveux teints en rouge :

 

 

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  3. Les dunes de l'anse de Dinan.

 

   On n'y trouve pas de tourbières acides actives, mais  tout au plus une tourbière alcaline basse dunaire, mais c'est là que j'ai été admirer de près l'Epipactis ou Helléborine des marais Epipactis palustris (L.) Crantz, 1769 que j'avais trop longtemps croisé sans la considérer comme une orchidée à part entière.

 

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    Comme toutes les orchidées, l'épipactis présente un labelle qui mérite d'être décrit : il est séparé en deux parties séparées par un isthme : l' hypochile, blanc veiné de rouge violacé, est pauvre en nectar, tandis que l' épichile, en forme de gouttière, de couleur blanche avec des crêtes jaunes près de l'étranglement, est riche en nectar. Ce labelle est chapeauté par une cornette carmin formée par les  deux pétales, et le tricorne des trois sépales.

   On la trouve dans les milieux humides où elle fleurit en fin juin-début juillet.

 

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   Enfin, m'approchant de la plage de Goulien, je me laisse séduire par les Queues de Lièvres, Lagurus ovatus :

 

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Published by jean-yves cordier
24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 10:56

Date : 21 juin 2011

Lieu : l'Aber, Crozon (29)

 

                                          La Decticelle bariolée Metrioptera roeselii   (Hagenbach, 1822).

 

 

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    Elle a été décrite par Johann Jacob Hagenbach en 1822 sous le protonyme de Locusta roeselii dans son Symbola Faunae insectorum helvetiae exhibentia vel species novas vel nondum depictas, Bâle, J.G.Neukirche, 2 fascicules.

   On trouve dans le premier fascicule non paginé la description très complète de cet orthoptère avec la mention nova species(espèce nouvelle) mais une référence à l'ouvrage de celui à qui il dédit cette espèce, Roesel von Rosenhof. En effet il indique Roesel Insectenbel. Tome 2. Tab 20. fig 9, c'est à dire qu'il cite l' Insecten belustigung (littéralement "plaisir de l'étude des insectes", ou divertissements entomologiques) de 1740.

 August Johann Rösel ou Roesel von Rosenhof est l'un des pères de l'entomologie allemande, mais c'est surtout un illustrateur hors-pair, et ce bel insecte rend parfaitement hommage à cet artiste.

 

   Il est difficile de trouver une biographie de J.J. Hagenbach, zoologue suisse de Bâle dont on apprend quand même qu'il serait né en 1801 ou 1802, et mort en 1825, à vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Lorsqu'il publia son Symbola, il avait vingt ans, ce qui rend impressionnant la précision érudite de ses tableaux entomologiques ; voyez ce document:

http://edocs.ub.uni-frankfurt.de/volltexte/2006/3489/pdf/Hagenbach1_Text.pdf

 

 

  Le deuxième fascicule du Symbola Faunae insectorum est consacré aux planches, où l'on peut voir, planche 24, une femelle de la nouvelle espèce joliment dessinée:

 

 

 

metrioptera-roeselii.jpg

 

 

 La taxinomie semble compliquée, car le nom de genre, anciennement Metrioptera Wesmael,1838, est actuellement devenu un genre-groupe regroupant les sous-genre Metrioptera, bicolorana,  Sphagnana,  Zeuneriana, et enfin le sous-genre Roeseliana Zeuner, 1941 auquel appartient la decticelle bariolée. On la trouve dans l'édition 2009 du Guide des sauterelles, grillons et criquets d'Europe de H. Bellmann et G. Luquet (Delachaux et Niestlé) sous l'intitulé Metrioptera (Roeseliana) roeselii (Hagenbach, 1822). Puisque cela redouble l'hommage fait à Roesel, tant-mieux. Je suis si bête qu'avant, je croyais que c'était une espèce des roselières...

 

Cet orthoptère est reconnaissable à la bordure blanc-jaunâtre du pronotum ; il mesure ente 1,4 et1,7 m. Il  est très commun. Ses élytres  ou tegmina, sont  brunâtres nervurées de noir, courtes, ne dépassant pas la moitié de l'abdomen, mais il existe des formes macroptères, comme le mâle que voici:

 

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  Le mâle peut être identifié par ses cerques qui présentent une dent au tiers apical :

 

 

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  Je concluerai comme l'a fait Jean Jacob Hagenbach à la fin de son préambule ;

 

   Vale lector humanissime atque fave . ( Adieu, lecteur favorable et bienveillantissime )

 

  Renversant, non ?

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Published by jean-yves cordier
23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 19:54

 Je commence à voir les premières épeires fasciées, Argiope bruennichi  (Scopoli, 1772),  mais il faut bien regarder, car elles sont encore très petites, et elles ne maîtrisent pastoutes l'art de bien réussir leur stabilimentum, cette broderie en zig-zag dont elles décorent leur toiles, pour la camoufler ou pour une raison encore mystérieuse.

 

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  Zoonymie :

  • Le  genre Argiope a été  fondé par Jean Victor Audouin (1797-1841) en 1826 dans sa participation à la Description de l'Egypte de Jules César Savigny, qui étudie tout le butin d'histoire naturelle ramené de l expédition de Napoléon en Egypte. Audouin crée le nom d'Argiope à partir des mots grecs argos, "à la face brillante", et ops, "oeil, visage, aspect ".

 

 

• L'espèce est due à Scopoli, le médecin de la Carniole qui dépistait chez les mineurs les symptômes de l'intoxication au mercure (hydrargyrisme, avec la même racine grecque arguros, blanc étincelant)  tout en dressant la liste de la flore et de la faune de sa région. Ce n'est pourtant pas dans son Entomologia carniolica de 1763, mais dans  Observationes zoologicae.Annus V, Historico-naturalis,  Lipsiae,p. 70-128, 1772 qu'il dédia cette épeire à Morten Thrane Brünnich, ou Bruennich, minéralogiste et zoologiste dannois

qui avait publié son Entomologia en 1763, la même année que Scopoli. Il a publié aussi un traité sur les Eiders et une

ornithologie boréale. Un Guillemot de Brünnich honore également sa mémoire.

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 17:32

 

 

Date : 21 juin 2011.

Lieu : Aber, Crozon (29).

 

                                                     Frontinellina frutetorum  ( C.L.Koch, 1834)

 

  C'est la première des araignées de la famille des "tisseuses de lin", ou Linyphiidés que je rencontre, et ce n'est sans-doute pas un hasard : avec ses 5 à 6 mm (mâle ou femelle), c'est l'une des plus grandes de ces araignées qui tissent des toiles en nappe dépourvues de retraite et circulent en dessous. Celle-ci bâtit une toile en forme de soucoupe dans les buissons et les arbustes, accompagnée d'une autre en forme de nappe lâche à un centimètre au dessous. Elle chasse ainsi les insectes qui ont heurtés les fils d' achoppement disposés au dessus et sont tombés dans le bol, en les saisissant par en dessous.

 

   Elle se reconnaît par ses 2 ou 3 bandes claires sur le coté, par la forme de son abdomen qui, vu de profil, est plus élevé à l'arrière. On peut l'observer dès avril, à la différence de Linyphia triangularis, qui attend août et est plutôt une araignée d'automne, et qui se reconnaît à une marque en diapason sur le prosoma. Quand à Neriene radiata, son céphalothorax est entouré d' une ceinture claire , et la face ventrale de l'abdomen présente deux segments jaunes.

 

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  • Le genre Frontinellina a été décrit tout récemment, en 1969 par Peter Johan van Helsdingen, du Ryksmuseum d'histoire naturelle de Leyden, dans A reclassification of the species of Linyphia Latreille based on the functionning of genitalia (Araneida, Linyphiidae), part I.Zoologische Verhandelingen, Leiden, vol. 105, p. 1-303.

  Cette publication est disponible en ligne, mais hélas, elle ne fournit pas l'explication du choix de ce nom de Frontinellina. Mais deux autres genres de Linyphiidae existent :Frontella Kulczynski, 1908 (une seule araignée de Russie, F. pallida), et Frontinella F. O. Pickard-Cambridge, 1902 (neuf espèces d'Amérique de d'Asie): nous avons donc affaire à des diminutifs qui s'emboîtent en poupées gigognes.

 Le genre Frontinellina rassemble trois espèces, F.dearmata (Kulczynski, 1899), F. locketi van Helsdingen, 1970 et notre F.frutetorum.

 

• l'espèce F. frutetorum a été décrite en 1834 par C.L.Koch dans Panzer Faunae insectorum germaniae initia,127 : pl.16-24, Regensburg.

 

Le zoonyme vient du latin frutetum (ou frutectum), "taillis, fourré, arbrisseau" dérivé de frutex, icis, "arbrisseau", et s'applique donc parfaitement à cette araignée qu'il faut aller photographier à quatre pattes sous des arbustes volontiers entourés de ronces et d'orties. 

 

 

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Published by jean-yves cordier
22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 16:59

Date : 22 juin 2011.

Lieu : L'Aber, Crozon.

 

                                    Mangora acalypha  (Walckenaer, 1802), dite "la petite bouteille".

 

     La réception d'un numéro de la revuela Hulotte est, chaque abonné peut en témoigner, un évènement semblable à l'arrivée  dans un bon restaurant, l'entrée dans une salle de théâtre, l'annonce d'un moment gourmand et cocasse et l'assurance d'en apprendre beaucoup en se distrayant beaucoup. Aussi l'arrivée du numéro 73 (c'était hier,...en 1996 !) intitulé "Le petit guide des araignées à toiles géométriques" avait été une fête, et chacune des araignées présentées s'était gravée dans ma mémoire, alors que je me disais : demain, demain peut-être la rencontrerais-je, la Diodie tête-de-mort avec son abdomen en masque africain,ou l'Épeire dromadaire au dessin en trompe d'éléphant, l'Épeire concombre toute verte ou la toile de la cyclose conique, l'Ulobore pâle qui imite les graminées, ou  la trés belle Argiope-frelon avec sa mitre d'archevêque.

   A la page 25 était représentée une araignée qui se tenait au centre de sa belle toile de 26 à 66 rayons, tendue obliquement en plein soleil entre deux bruyères, et dont l'abdomen portait une marque formée de trois bandes noires sur  fond blanc "qui dessinent une petite bouteille à long col ". Je trouvais qu'il fallait toute l'imagination alcoolisée du Capitaine Haddock ( car c'est lui qui la présentait) pour voir un flacon dans ce logo aux trois bandes, et lorsque, quinze années plus tard, je me trouvais, le nez dans les ajoncs, face à cette araignée, je fus incapable de l'identifier. Je dus chercher dans les guides, sur le web, m'orienter peu à peu vers la solution avant de m'exclamer : "mais c'est "Petite bouteille" avec la même émotion que lors des retrouvailles d'une vieille amie.

 

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  Mangora acalypha est une aranéidé,  une cousine de l' épeire  fasciée, de l'épeire diadéme, de l'épeire des roseaux et de l' épeire de velours, toutes des Orbitéles expertes à construire de belles toiles géomètriques souvent horizontales dont le centre est remplacé par un treillage de fils de soie, et qui, pour la plupart, installent un fil d'avertissement reliant ce moyeu à une retraite où elles attendent le client. Mais Mangora, peut-être un peu portée sur la boisson, n'a pas pris cette précaution de construire un abri-vigie, et elle doit attendre dans le moyeu l'arrivée d'une proie.

 

  Elle a été décrite en 1802 par Charles Athanase Walckenaer (1771-1852) dans sa Faune parisienne, ou Histoire abrégée des insectes des environs de Paris, Paris,2 :199.

   Le titre de cette publication reproduit celui du livre d' Etienne-Louis Geoffroyparu en 1765, et s'inscrit donc comme un hommage et une actualisation du premier ouvrage d'entomologie de languefrançaise soucieux de systématique.

  Comme son prédecesseur, il donne l'insecte sous son nom français ; le nom latin est mentionné entre parenthése. Mais il n'a pas la verve  de Geoffroy tirée des bons auteurs latins avec ses Amaryllis, ses Tircis et ses Myrtil, et avant que le futur Baron Walckenaer ne devienne connu pour ses biographies de La Fontaine, Mme de Sévigné et d'Horaceou ses éditions de La Bruyère, il élabore des dénominations qui sentent encore l'étudiant des Ponts et Chaussée ou de Polytechnique maniant les racines grecques. Geoffroy nomme-t-il cette araignée l'araignée porte-feuille (p.646,n°8) ? Le jeune Charles Athanase la re-baptise A. Calophylle, comme il change l'araignée à feuille coupée de Geoffroy (Hist abr insect. II, p.647 n°9) en A. Apoclise. Il nomme quand même une araignée A. Bicorne, mais le polytechnicien promotion X1794 ne précise pas si l'arachnide le porte à la Napoléon (cornes de coté) ou comme à l' École, corne en avant et en arrière. Restant dans les formes à bosse, il nomme l' Aranea Dromadaire, et l'A. Bossue, mais il use surtout de noms tels que Myagrie, Myabore, Drypte, Céropège, Adiante, Diodie, ou Mellittagre.

   Après ces hellénismes, on ne s'étonne donc pas de trouver chez Walckenaer, page 199 :

 

                                A. Acalyphe (A. acalypha) [ c'est le A. initial d'Aranea]

 

            Abdomen ovale, alongé (sic), blanchâtre, luisant, avec trois raies longitudinales de points noirs sur la partie postérieure du dos, et quatre autres de même couleur détaché proche le corselet.

            Var.I . Abdomen avec deux raies de points noirs à la partie postérieure ; sans point proche le corselet.

          Petite : commune dans les prés,les bois, les jardins :Toile verticale.

 

  Quelle est l'étymologie de ce nom d'acalypha, je l'ignore. Un genre de la famille des Euphorbes porte le nom d'Acalypha; nos dictionnaires connaissent l'acalèphe, "nom savant donné à l'ortie de mer", l'ascalaphe, et le calyphe, "seigneur du grand Caire".

 

  Le nom de genre Mangora, créé par le recteur de Blooworth Octavus Pickard-Cambridge en 1889 n'est pas plus explicite : on mentionne bien qu'un Mangora fut cacique de Timboez, et que Thomas Moore  fit une tragédie de ses amours, mais quel rapport avec notre araignée? Si encore cela avait été Mandragora !

  

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