L'amateur de graffitis urbains qui se rendrait sur le port de commerce de Brest, attiré par ce haut lieu de street art, afin d'admirer le très célèbre portrait de l'abbé Pierre par Faki serait déçu. Il a été remplacé depuis le printemps 2022 par celui du capitaine Haddock.
Mais ce pan coupé qui attire le regard de tous les automobilistes se rendant au centre-ville fait l'angle de la rue de l'Elorn et de la rue de Madagascar ; et ce sont aussi de beaux terrains d'exercice des graffeurs brestois.
La centaine de mètres de la clôture de ciment du côté droit de la rue de Madagascar est une vitrine moins visible, mais beaucoup plus vaste. Elle est occupée aujourd'hui, et depuis l'été 2021, par une fresque dont je n'ai pas compris tout de suite l'unité.
Mais en lisant la playlist du portable du garçon qui est peint à gauche du capitaine Haddock, j'ai trouvé la clef :
la chanson UN AUTRE MONDE du groupe Téléphone, chantée par Jean-Louis Aubert.
On en trouve en effet les paroles, calligraphiées dans un style oriental, tout au long des panneaux, qui n'en sont qu'une très belle illustration.
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La rue de l'Elorn et la rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Maintenant que j'ai compris le thème de la fresque, je constate qu'il faut en débuter la lecture par l'extrémité opposée de la rue.
Mais la première partie ne sembla pas intégré à ce thème, et est dépourvue des paroles de chanson. Je la présente néanmoins, car elle comporte, comme la partie principale, ces sortes de massifs de diamants bleus, calligraphies encore énigmatiques pour moi.
Fidèle à ma déambulation lente et attentive, je détaillerai chaque panneau et j'en lirai les inscriptions (que je décrypte sous toute réserve).
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LA PREMIÈRE PARTIE.
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POUR LE DIAPORAMA CLIQUEZ SUR L'IMAGE.
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Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Inscription : D1.
D1 est le nom d'un graffeur brestois.
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Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Inscription : GIEST ARTNERZ.
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Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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— Inscription : IBS.
IBS Crew (Inglorious Bar Starz) est un collectif de graffeurs nantais qui a réalisé des œuvres collectives avec D1
— Et Christophe, Posk, Faze, etc.
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Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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LA PARTIE PRINCIPALE : UN AUTRE MONDE (TELEPHONE).
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Une jeune fille écoute au casque une chanson sur fond de bord de mer. À l'autre bout de la fresque, le garçon sélectionne "Un autre monde" sur son portable.
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Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Inscription : JE RÊVAIS.
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C'est le début de la chanson de Téléphone : "Un autre monde", dont voici le début :
https://www.youtube.com/watch?v=WE86uqe5xVQ
https://www.youtube.com/watch?v=xqnZPHo6qx4
Richard Kolinka, Jean-Louis Aubert, Corine Marienneau, Louis Bertignac
Je rêvais d'un autre monde
Où la terre serait ronde
Où la lune serait blonde
Et la vie serait féconde
Je dormais à poing fermé
Je ne voyais plus en pieds
Je rêvais réalité
Ma réalité
Je rêvais d'une autre terre
Qui resterait un mystère
Une terre moins terre à terre
Oui, je voulais tout foutre en l'air
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Fresque murale "Un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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...UN AUTRE MONDE...
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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... QUI RESTERAIT UN MYSTÈRE...
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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... OÙ LA LUNE SERAIT BLONDE...
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Inscription : nombreuses signatures : woucheke, Sevze, Fanj, Sophie, Hamid, etc.
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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... UNE TERRE MOINS TERRE À TERRE...
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Panneau routier BREST.
Signatures : MAHOR, SKAL, STIV, ERIC.
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
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Inscription : la playlist :
SUPREME NTM : LE MONDE DE DEMAIN
CHAKA KHAN : AINT NOBODY
ICE.T : COLOR 5
NORTHEND : HAPPY DAYS
ERIC BAND RAKIM : THE GHETTO
TELEPHONE : UN AUTRE MONDE
DEL[E]GATION : YOU AND I
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Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Fresque murale "Je rêvais d'un autre monde" (collectif, 2021) rue de Madagascar à Brest. Photographie lavieb-aile mai 2022.
Je n'avais rien d'autre à faire en attendant que le garage Donnard ait terminé de changer mes pneus avant : en flânant, je pris la direction de l'Ecole navale et je passais devant le monument érigé en l'honneur et souvenir de la Jeanne d'Arc, le porte-hélicoptère qui, après 45 campagnes comme bâtiment école d'application des enseignes de vaisseau depuis 1964, a été désarmé le 1er septembre 2010.
L'une de ses deux hélices est exposée au dessus de la plage de Morgat, et l'autre hélice, avec son arbre, aux Ateliers des Capucins de Brest.
Après avoir lu le panneau et ses explications détaillées, j'examinai l'écusson sculpté à gauche du soubassement, puis, comme je ne résiste pas à rechercher les inscriptions lapidaires, je lus celles qui étaient portées du côté droit : le nom du sculpteur tailleur de pierre A. MEDANE, puis la mention entourant le phare qui se dresse fièrement au dessus :
PHARE AON.
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Je crus à une erreur de lecture, mais non, c'était bien une blague carambar, comme le confirmait les yeux et le couvre-chef ou némès qui coiffait la tourelle, et qui reproduisait le célèbre masque funéraire de TOUTANKAMON.
On peut même constater la présence d'un palmier, et de deux barques de papyrus de l'Égypte ancienne descendant le Nil.
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Monument Jeanne-d'Arc à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile 5 mai 2022.
Monument Jeanne-d'Arc à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile 5 mai 2022.
Monument Jeanne-d'Arc à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile 5 mai 2022.
Monument Jeanne-d'Arc à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile 5 mai 2022.
Monument Jeanne-d'Arc à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile 5 mai 2022.
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Ce trait d'esprit plein de finesse a-t-il été savouré par les officiels qui inaugurèrent le monument le 27 juillet 2015 ? Il y avait là le Contre-Amiral Philippe Hello, commandant l'Ecole navale , Louis Bopp, président de la société de fabrication de treuils du même nom établie à La Maison Blanche, Lanvéoc, et enfin le maire de la commune, Louis Ramoné. Alain Médane, "concepteur de l'ouvrage en pierre de taille", a-t-il été applaudi pour son esprit troupier?
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Ce calembour fait-il faire les gorges chaudes aux élèves de l'Ecole navale et à leurs enseignants ?
Je l'ignore. Mais les Anciens Cols Bleus sont restés perplexes, certains trouvant cet humour "parfaitement déplacé", d'autres hésitant entre" étonnement, irrespect et mauvais jeu de mots", avant qu'un de leurs érudits bretonnants ne leur expliquent qu'en breton, "aon" signifie "peur".
Pour dbs, le tailleur de pierre breton a voulu placer là sa touche personnelle en soulignant que les phares signalent des dangers et que "le phare était alors synonyme de peur". Les Anciens Cols Bleus se satisfirent de cette éclaircissement.
Je ne suis pas bien convaincu par cette explication (je doute que les loups de mer, surtout bretons, aient peur des phares, eux qui arrondissent les caps, saluent les grains et relèvent les amers). Maintenant que mon véhicule est équipé de ses pneus, je ralentirai au rond-point et je saluerai le monument, non pas d'un "bande à part sacrebleu c'est ma règle et j'y tiens", mais d'un ouaf ouaf intérieur ou du pouet-pouet ricaneur de mon klacson. Le phare Aon ! J'en ris encore ! Ces marins sont-ils des plaisantins aussi fins que les carabins? Ce calembour digne de l'Almanach du Marin Breton, car plein de sel, est-il d'usage sur les passerelles entre la règle Cras et le compas à pointes sèches ?
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On attend, sur le prochain monument, sous l'influence des bordaches joyeux-lurons,
À Brest, le "PLR", ou Patronage Laïque de Recouvrance, ou "PLM" pour Patronage Laïque Municipal" de Recouvrance existe depuis 2012 et fête donc son centenaire cette année. Cette association d'éducation populaire sans but lucratif est située 2 rue Laurent Legendre mais l'entrée se fait par la rue Victor Rossel, à proximité de la Piscine de Recouvrance (mais aussi de la mythique rue Saint-Malo et du Plateau des Capucins).
Depuis 2014, le PLR héberge le collectif Projet 00, et l'atelier du graffeur Wen2, et son parking, comme son transformateur, sont devenus des haut-lieux du graff brestois.
La ville de Brest et ERDF se sont engagés à embellir les transformateurs de la rive droite par des fresques murales afin d'améliorer les sites des transformateurs. Comme aux Quatre-Moulins, avenue de Talinn, route des Quatre-Pompes, rue Xavier-Grall et rue Émile-Rousse, ce sixième projet rue Camille-Vallaux, dans le quartier de Quéliverzan
Les deux côtés du cube visibles depuis la rue de Maissin portent aujourd'hui une fresque titre portant l'inscription PATRONNAGE LAÏQUE RECOUVRANCE en quatre styles d'écriture.
Les lettres du mot Recouvrance ressemblent aux immeubles du quartier, qui flotteraient dans l'air et seraient équipés d'échelles d'accès.
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Street art au Patronage Laïque de Recouvrance. Photographie lavieb-aile avril 2022.
Street art au Patronage Laïque de Recouvrance. Photographie lavieb-aile avril 2022.
Nicolas PAPY est un graffiti artiste français. Il débute sa carrière en 1991. Au tournant des années 2000, son travail prend un tour plus illustratif sous l’influence de son collectif le TSF Crew. Travaillant les techniques de trompes l’oeil et la perspective, Papy développe un univers onirique et urbain mêlant originalité et technicité. Il a exposé et peint en France, Kirghizstan, Emirats Arabes, Burkina Faso, Chine, Mexique, Italie, Allemagne et en Belgique.
— PAKONE.
https://www.artcomoedia.fr/artiste/pakone/
https://www.instagram.com/pakone.graffiti/
PAKONE est un artiste brestois issu des arts appliqués et des arts plastiques. Graffeur et muraliste membre des collectifs C29 et TSF Crew, il peint dans la rue depuis 1992, et oeuvre comme professionnel depuis 1998. Ses oeuvres tant poétiques que narratives s’intègrent dans l’environnement urbain avec subtilité. Pakone a exposé et peint en France, République Tchèque, Belgique, Angleterre, Espagne et en Italie.
Acteur majeur de la scène urbaine bretonne, Pakone est né à Brest en 1974. L’artiste découvre et pratique le tag dès 1988, avant d’intégrer les Beaux-Arts de Cherbourg et de devenir graffeur professionnel. Membre du C29 (Cartel 29, dont fait partie Wen2) et du TSF Crew, l’artiste participe à l’embellissement des villes grâce à des projets de fresques. Il organise des rencontres, lui permettant ainsi de défendre le graffiti comme « mouvement majeur de la culture urbaine ».
Pakone a un style épuré, presque brut, tant dans le traitement de ses personnages que pour ses décors. Son travail évolue, ses techniques et supports se diversifient avec le temps. Les thèmes qu’il aborde sont également variés ; néanmoins, son intention première reste toujours la même : « changer le monde et l’environnement proche, à mon échelle ». Pour lui, « le graffiti est une forme d’expression de l’art contemporain, ouverte sur le monde et libre, nécessaire au bien vivre des citadins ».
A Brest et dans le bassin brestois, le graffeur est surtout connu pour ses « Sakura », ces cerisiers japonais aux fleurs roses, qui forment le « miroir éphémère de l’Art urbain, entre disparition et renaissance ». Bombés sur les murs gris de la ville, ils offrent un contraste saisissant entre féminité et masculinité, entre minéral et végétal.
— ROYALTI
https://www.artcomoedia.fr/artiste/royalti/
Royalti est un street-artiste né à Brest, en 1972. Depuis toujours, l’Art et plus particulièrement la photographie font partie intégrante de sa vie. A 20 ans, il intègre l’école de photographie Louis Lumière à Paris, mais c’est au décès tragique de son épouse que Royalti reprend la photographie, qui devient alors une véritable thérapie, permettant à l’artiste de faire son deuil et d’exprimer ses émotions.
Royalti découvre réellement le street-art et le monde du graffiti en 2011, en participant à la création de l’ouvrage Crimes of Minds du « crew » finistérien Cartel 29 : il se lance alors dans le pochoir et la création sur toile, tout en continuant la photographie. Ses portraits de célébrités ou d’anonymes, parfois colorés, parfois monochromes, expriment avec poésie la diversité des émotions et des sentiments. Grâce aux collages d’affiches lacérées et à la bombe aérosol, le street-artiste ajoute une dimension urbaine à ses toiles. Il est aujourd’hui une des figures emblématiques du street-art à Brest.
Royalti est représenté par la Galerie d’Art Le Comœdia
Art & Co accueille dans sa galerie une flopée d'artistes prestigieux du Street Art. Shape, pochoiriste brestois, propose au regard des visiteurs quelques-unes de ses réalisations sur la femme, son thème de prédilection, réalisées au pochoir et aérosol sur récup de bois brut.
Dès sa plus tendre enfance, il est passionné par le dessin et le surf (d'où son nom d'artiste !). Il suit son père, professeur d'arts appliqués et travaille ainsi sur la perspective. Il fait une fac d'arts plastiques, et une école du livre, à Nantes (44). Obligé d'arrêter le surf à cause d'une blessure, il se consacre intégralement à la peinture depuis 2010. Il a participé à de nombreuses manifestations comme Renc'arts hip-hop à Brest, concours de la Belle-de-Mai, à Marseille (13)... Bref, Le Faou mérite de plus en plus son appellation de Cité d'Arts et d'histoire en accueillant dans des lieux divers et originaux de nombreux artistes, de facture classique, abstrait où moderne.
Landernéen d'origine, Shape est l'un des artistes majeur du street art brestois.
Shape, alias Vincent Cleach, 31 ans, pochoiriste.
Comment devient-on pochoiriste et que faites-vous ?
J'ai commencé par être attiré par la photo, grâce à mon père. Je suivais des graffeurs sur le terrain. Depuis tout petit, je dessinais souvent. J'étais aussi attiré par le surf, mais, après quelques blessures, j'ai été obligé d'arrêter. C'est là, que j'ai repris le dessin, mais pas par le graff, par le pochoir car il n'y avait pas beaucoup de pochoiriste à Brest. Mon travail se tourne principalement vers la féminité, les courbes, la sensualité des femmes. J'essaie d'amener un peu de douceur sur les murs ou sur les toiles quand j'ai l'occasion.
— PROJET 00, association loi de 1901 née en 2013, accompagne et diffuse les créations issues des réflexions du collectif, en créant des situations de rencontre entre l’artiste, l’oeuvre contemporaine, l’espace public et le(s) public(s).
L’implantation locale de l’association et la reconnaissance de ses artistes par les différents acteurs brestois du graffiti est un vrai plus tant en terme de logistique durant la réalisation que de respect de l’oeuvre réalisée.
https://www.instagram.com/wen2chiffre/
— WEN 2 est un artiste brestois.
Formé aux arts appliqués en architecture intérieure et graphiste en colorisme urbain, il mêle habilement son savoir-faire architectural, ses compétences picturales et sa vision poétique de l’urbanisation. Wen2 a exposé et peint en France, Pologne, Québec, Angleterre et en Italie.
— WORM.
Le graffeur brestois Worm expose actuellement ses œuvres au centre culturel Arthémuse à Briec (sud-Finistère). Inspiré par la culture américaine, tant le cartoon que la lettre classique, l'artiste mélange illustrations et graffitis dans un style très graphique.
L’artiste Worm a fait ses débuts dans le milieu du graff il y a une quinzaine d’années, chapeauté par le maître en la matière : Nazim. Il propose une signature toute personnelle, « à la bretonne ». Passionné de films d’animation, Worm signe des dessins qui lui ressemblent. Son personnage principal est celui d’un marin, dont le graphisme fait largement référence au dessin animé. Le tout, avec une évidente touche d’artiste de rue.
Une figure incontournable
Après avoir été éducateur de l’autre côté de l’Atlantique pendant quelques années, Worm fait le choix de revenir sur le sol brestois. Essuyant plusieurs refus dans son milieu professionnel, il décide de se plonger dans sa passion de toujours : le graff. À partir de là, il est accompagné par ceux qu’il appelle ses grands frères et décroche des contrats professionnels. Les choses fonctionnent et son art plaît ; il devient une figure brestoise incontournable de l’art du graff. Le graffeur Wen 2 et Worm sont membres du collectif Projet 00. Les deux artistes défendent actuellement un projet de festival dédié au graff, en plein coeur de la cité du Ponant. Leur idée fait partie de la première sélection des projets retenus pour le prochain budget participatif de la ville de Brest.
Raija Jokinen expose ses œuvres de lin au château de Trévarez (Saint-Goazec) : les esprits du lieu.
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AH NON, PAS TROP VITE !
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Raija Jokinen passa trois séjours à Trévarez, en octobre 2020 puis juin et septembre 2021, avant de revenir durant trois semaines au domaine pour terminer la création de ses œuvres et les installer au château et dans le parc.
Elle s'était imprégnée des éléments végétaux du parc à l'anglaise de 85 hectares, célèbre pour ses 160 camélias centenaires, ses azalées, ses rhododendrons ou ses hortensias. Elle avait suivi le fil de l'eau d'une fontaine à l'autre, remarqué les mousses qui tapissent les troncs des arbres et les pierres, et examiné les réseaux de nervures des feuilles géantes des Gunnera.
Dans les masques feuillus des bassins, elle avait retrouvé le tissage des éléments humains et non-humains qui lui est cher ; sur les plantes et les petits ruisseaux, les réseaux qui conduisent la vie comme nos veines et nos artères. Et partout, les fleurs dont elle mêle les couleurs à ses personnages.
Il faut donc parcourir nous aussi les allées du parc.
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UNE SECONDE ENCORE !
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Dans une vidéo, Raija Jokinen déclare à propos du château de Trévarez :
"Ce bâtiment est fascinant, son histoire aussi. La première fois que je suis venue ici, j'ai ressenti une forme de mélancolie. Il y a des choses tristes qui se sont passées ici, mais beaucoup de joie aussi. Alors j'ai essayé d'interroger cela."
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Parce qu'il n'est pas encore entièrement restauré, et que les pièces sont ouvertes au public au fur et à mesure de leur rénovation, il reste de nombreux témoignages d'un lieu en souffrance, délabré, avec ses tissus en lambeaux, ses plinthes et baguettes de bois arrachés dont les traces de clous rouillés indiquent le passage, avec des plafonds béants vers les étages supérieurs, qui nous parlent du passé avec cette poésie du fané, de l'abandon, et de la peine comme autant de cicatrices sur la peau de la demeure dont les tatouages apparaissent encore.
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Tout château nous plonge dans notre imaginaire, tout château nous fait parcourir un chemin à rebours vers un lieu de notre âme rempli de mystères et de parfums secrètement pénétrants.
C'est en m'ouvrant à cette esthétique du passé blessé, mais réparé que je me suis préparé à découvrir les créatures de Jokinen.
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Les cheminées.
L'une d'elles, celle du grand salon, a été restituée par le groupe Villemain et réinstallée en 2018.
Elles portent dans un chapeau de triomphe les armoiries de Kernezne (d'or à trois coquilles de gueules) pleines ou en alliance, entre des trophées d'armes, sous des masques et guirlandes Renaissance.
Mais le feu des fêtes passées est éteint, comme ont disparu le luxe des toilettes, la musique des danses, le bruissement des conversations galantes, l'éclat des rires et celui des dorures.
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Les moulures en stuc Renaissance. Masques et rinceaux.
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Le plafond.
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LES ŒUVRES DE RAIJA JOKINEN EXPOSÉES À L'INTÉRIEUR.
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I. LES ÉCURIES. SEPT ŒUVRES.
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Les titres sont de moi, lorsque je n'ai pas pu trouver les titres originaux.
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L'artiste Raija Jokinen est née en 1960 en Finlande et a reçu une formation de tisserande avant d'obtenir une maîtrise d'art textile à Helsinki en 1990. Elle compose avec des fibres de lin, du fil et de l'amidon de riz des personnages en suspension, animés de veines-nervures, ou d'artères-racines qui soulignent les liens d'appartenance de nos corps —et de nos esprits— avec l'environnement naturel.
"Je suis fascinée par la façon dont les formes de la nature, les racines, les branches, les brindilles, les différentes formes organiques peuvent ressembler à celles du corps humain." Raija Jokinen.
Ces êtres-peau qu'elle tisse en entremêlant les fibres et en les cousant ressemblent, lorsqu'on la voit les rouler, les plier, puis ensuite les dérouler et les suspendre, à des vêtements, mais étrangement, ces passe-murailles sans épaisseur ont une profonde intériorité, et une présence convaincante.
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Le lin. "J'utilise des fibres de lin. C'est très important pour moi parce que ce matériau a une histoire majeure : l'humanité l'utilise depuis plusieurs milliers d'années, et dans quantité de domaine de manière incroyable, bien-sûr pour tisser des vêtements, mais aussi pour entretenir les maisons, nourrir les animaux, et j'ai même découvert qu'on pouvait l'utiliser à la guerre, en protection, comme une armure. Quand on superpose les fibres de lin cela devient très solide.
Et à la fois les caractères des fibres sont très différentes selon les cas, certaines sont très robustes et certaines sont très fines comme de la soie.
D'une certaine manière il y a des similitudes avec notre peau. Je pense que notre épiderme exprime ce que nous ressentons, ce que nous éprouvons dans notre corps. Le lin traduit bien cela, parce qu'il ressemble à notre couche protectrice, notre peau.
J'aime l'idée que je suis un maillon dans l'histoire de l'utilisation du lin. C'est super de penser qu'il y a des milliers de générations qui ont utilisé le lin, le même que j'utilise moi. De plus, c'est une fibre naturelle, et je ne veux pas produire de mauvaises choses avec mon travail ou créer des problèmes aux gens ou à moi. " Raija Jokinen
Élément mince et allongé souvent flexible, rarement isolé, constitutif d'un tissu organique, d'une substance minérale ou d'une matière artificielle. Fibre élastique; fibre discontinue; faisceau de fibres. (Quasi-)synonymes. fibrille, fil, filament.
A.− ANATOMIE. Élément filamenteux composant certains tissus et organes. Fibre conjonctive, cristallinienne, nerveuse, musculaire, fibre myocardique.
B.− BOTANIQUE. Filament souple composant un tissu végétal, en particulier le bois, la tige ou les racines de certaines plantes. Fibre textile :Fibre d'origine végétale, animale, minérale ou artificielle pouvant être tissée. Fibre de chanvre, de laine, de lin; fibre synthétique. Fibre de bois.
− AU FIGURÉ, souvent au singulier : Fond secret d'un être, où est supposée se manifester une sensation, une transformation physique, symptôme d'un état psychique. Lieu supposé d'une manifestation de la sensibilité affective. [Avec un déterminant. adjectif ou substantif : Tendance profonde personnelle et particulière à s'intéresser à quelque chose ou à quelqu'un. Fibre paternelle; fibre de la probité; fibre républicaine.
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1. "Kukinto (A Flourish)", 2021.
Personnage fleuri 1.
Lin, fil à coudre, amidon de riz.
Tête baissée, les mains réunies devant le ventre dans un geste d'embarras, il serait l'image d'un introverti inhibé si son costume de fibres et de fleurettes n'affirmait au contraire qu'il savoure un puissant sentiment d'être nourri du renouveau printanier et des joies de la floraison.
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2. Personnage fleuri 2.
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C'est le jumeau du précédent. Des photos de détail montrent la mise en œuvre, et la minutie du travail de couture.
Le gros-plan sur le visage montre que ce travail relève tout autant de la sculpture que de la réussite picturale.
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CLIQUEZ SUR L'IMAGE.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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3. Personnage sur fond de brique.
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Une fois encore, cet être de lin est plongé dans ses pensées, les bras sont ballants, les traits sont graves et le regard dirigé vers le bas : mais par contraste les mouvements grouillants du réseau intérieur justifient cette attention à la vie organique en soi, qui est une forme de la joie de vivre.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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4. Personnage de dos, sur fond de brique.
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Deux flux, l'un vert et l'autre rouge naissent du bassin (bien nommé) et nourrissent les bras et la tête.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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5. "Kiire" ou " A Rush", 2008.
Personnage de dos et arborescence rouge. Lin, fil à coudre, amidon de riz.
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Le titre signifie en finnois "hâte, précipitation. Ainsi mihin sinulla on kiire ? signifie "où court tu si vite?"
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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6. "Yhtäsamaa 2 " (The Same 2), 2021.
Personnage assis à terre entourant ses genoux.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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7. Visage coiffé de feuillage.
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Fasciné, je scrute le détail de la confection.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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II. DANS LA CHAMBRE DES INVITÉS. "DEDICATION TO A PLACE II", 2022. TROIS ŒUVRES.
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Comme son titre l'indique, cette composition à trois personnages a été conçue pour cette "chambre des invités".
Le personnage principal se tient avec les mains sur le ventre, sous un réseau centripète de fibres rouges .
"Ici il y a une personne qui est centrée sur le haut de son corps, sur sa poitrine. On parle souvent du cœur comme le lieu où nous ressentons toutes les choses, comme le centre de nos émotions" Raija Jokinen
Les nervures rouge-sang partent loin autour de lui, comme si, avec sa tête bien droite mais son regard rêveur, il se concentrait sur les perceptions qu'il recevait des murs, des fenêtres, de la cheminée ou du mobilier pour se relier aux êtres qui, depuis des siècles, ont vécu ici.
"Donc il y a cette personne au centre. Je suis fascinée par la texture des murs ici, il y a différents types de pierre, de briques, on distingue différents procédés de fabrication de ces murs très épais. Je peux ressentir une sorte d'écho des gens qui ont vécu dans cette chambre. Ils sont des sortes de relais, des ponts entre le passé et le présent." Raija Jokinen.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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Un deuxième personnage, en buste, est relié au premier par un fil rouge : comme pour le mot "fibre", polysémie du mot "lien".
Il ouvre les bras en signe de réception. À la différence des personnages de la série précédente, ceux-ci ont un regard droit, éveillé et attentif à l'autre.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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Le troisième est également relié au premier, et émerge du mur en esquissant un geste de parole. Ou bien tend-il la main : dans les deux cas, il établit une relation.
C'est donc une réunion amicale ou une conversation qui est mise en scène entre ces trois personnages, qui n'appartiennent peut-être pas tous au même temps. Et le reflet du miroir vient brouiller les limites entre réalité, fiction, double, rêve et échos sensibles.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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III. DANS L'ESCALIER D'HONNEUR. "BIOLOGICAL MESSAGE", 2022.
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1. Personnage en buste levant les yeux vers une boule dense et rouge comme un peloton capillaire.
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J'ignore l'intention de l'artiste, mais cela ne me gêne pas pour ressentir de l'émotion. Et dans le jeu associatif qui se déclenche, se glisse le souvenir des séances d'enroulement des pelotes de laine, complicité entre l'enfant et sa mère.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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2. Sur le palier. Personnage vêtu de plumes vertes devant la fenêtre.
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C'est peut-être le personnage qui m'a le plus ému, suscitant des souvenirs d'oisiveté et d'ennui devant les fenêtres d'après-midi pluvieux, ou d'élan suspendu, les ailes pendantes, par une attente inquiète, mais cet être-oiseau enfermé derrière les barreaux de sa cage vitrée dit aussi la puissance qui se condense lors de la réflexion.
Il attend peut-être le retour impossible d'un être passionnément aimé. Ou mille autres choses.
Toute la poésie vient de l'étroite connivence créée entre ce lieu et la créature de lin. Parce que ce palier ne mène à rien, qu'il est vétuste, encore figé dans un passé que la lumière extérieur et les verdures du parc n'abolissent pas.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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3. Personnage grave.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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4. Devant la balustrade de l'escalier. Personnage au réseau rouge.
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Depuis le début me vient l'évocation des planches anatomiques des Écorchés de la Renaissance (ici : Vesale) et des schémas de la circulation sanguine, avec leurs artères très rouges et leurs veines très bleus. Ce sont les mêmes silhouettes tragiques et le même rappel de la finitude humaine.
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Bien qu'il s'agisse ici, exclusivement, d'humains, le lien s'impose aussi à moi du concept japonais de mono no aware , empathie devant l'impermanence des choses, dont le spectacle nous frappe par surprise et au delà des mots.
Ou plutôt du concept du wabi-sabi reliant wabi, l'impression de solitude mélancolique (la posture des personnages) et sabi, le goût pour la décrépitude des choses vieillissantes.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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IV. DANS LA SALLE D'HONNEUR. "DEDICATION TO A PLACE", 2022.
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Personnage devant la fenêtre, trainant une rivière de branchages habités de nids.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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V. DANS LE GRAND SALON. "FORCES OF NATURE", 2022.
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Deux personnages devant les baies donnant sur le jardin.
Lin, fil à coudre, amidon de riz, métal.
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Il ? Elle ? NOUS.
Île ? Aile ? JEU.
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"Je ne veux pas représenter des groupes de personnes en fonction de leur âge ou de leur genre, parce que finalement nos sentiments sont plus ou moins les mêmes, et nous avons besoin à peu près des mêmes choses : communiquer avec les autres, satisfaire nos besoins vitaux. Et donc ce n'est pas si important pour moi de différencier les personnes pour parler des sentiments. Parce que nous ressentons tous ces sentiments." Raija Jokinen.
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Les boiseries peintes font de ces deux personnages des fantômes des chatelains ou de leurs invités, d'autant que le premier laisse voir par transparence ses vertèbres, son bassin, ses fémurs et ses tibias. Relié à la terre par un réseau de radicelles rouges, il esquisse un mouvement vers la deuxième personne, comme le montre ses jambes et ses bras écartés. Il est en tension entre le sol, et l'autre.
Cet autre, cette autre, est plongé.e dans la contemplation du jardin et de ses visiteurs. Mais le bas de son corps, tout en racines vertes, ne touche pas terre, et ses fibres vibrent intensément de cet appel vers l'extérieur végétal. Il n'est pas complètement isolé dans son monde intérieur, puisque des fibres rouges provenant de son compagnon palpitent d'un flux vivifiant.
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Lorsqu'on reste suffisamment longtemps devant cette scène, l'atmosphère change, et d'autres interprétations surviennent. Âmes du passé, regrettent-ils les vivants qui marchent dans le parc ? Sont-ils reclus ici par quelque maléfice, dans ce château du Bois Dormant ? Sont-ils les Esprits de ce lieu, chargés de l'animer en puisant dans le substrat du terroir ?
Sont-ils nos semblables, écartelés entre Nostalgie et Espérance ? L'un est Attente, l'autre Élan.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
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VI. AU FUMOIR. "BIOLOGICAL MESSAGE", 2022.
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Cinq personnages marchant en cercle.
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"Dans mes œuvres, je représente des personnes qui ont l'air de se sentir un peu seules. Je veux également que cette solitude s'exprime dans un groupe de personnes. À la fin, nous sommes toujours un peu seules dans notre corps" Raija Jokinen.
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Ma première évocation fut celle des "promenades" en maison d'arrêt. Puis me vint, en raison des fils soutenant chaque silhouette, et des pieds qui ne touchent pas tous le sol, l'image de pendus en camp de concentration.
Le fumoir est une pièce assez exigüe, d'où l'impression de claustration, accentuée par le délabrement des murs et châssis des baies.
À la différence des trois personnages de la Chambre des invités, ces cinq personnages n'ont aucun lien entre eux, ni par leurs réseaux de flux vitaux, ni par les gestes (les bras sont ballants), les postures (dos tourné, têtes fléchies ou inclinées) et les regards.
Il règne pour moi dans cette scène le silence, l'absence de communication entre les êtres mais aussi entre ceux-ci et la nature extérieure.
Mais si on veut échapper à cette ambiance lourde, on peut se concentrer sur les éléments colorés, qui apportent la vie à ces corps évanescents.
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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.
"Filmée au cœur de l’hiver dans sa maison du sud de la Finlande, Raija Jokinen crée des œuvres, dont certaines pour l’exposition de Trévarez. Sous ses doigts, les personnages en fibre de lin prennent forme étape après étape, depuis le dessin, le brossage, l’entremêlement et le collage des fibres de lin avec de l’amidon de riz, puis la couture, le mouillage et la recomposition de la forme. | "Dans l’atelier de Raija Jokinen" | Janvier 2022 | Film réalisé par Iris Kärkkäinen (tournage) et Sylvain Huet (montage), 2022 | Durée : environ 8 min."
—Rencontre avec Raija Jokinen - Regard d'artiste, Raija Jokinen - Domaine de Trévarez 2022
"Après trois séjours à Trévarez, en octobre 2020 puis juin et septembre 2021, Raija Jokinen passe trois semaines au domaine pour terminer la création de ses œuvres et les installer au château et dans le parc. Elle raconte sa découverte du lieu, partage ses émotions et ses inspirations et revient sur son parcours d’artiste. | "Rencontre avec Raija Jokinen" | Mars 2022 | Film réalisé par Sylvain Huet, 2022 | Durée : environ 10 min."
La cathédrale possède 52 fenêtres dont environ 14 du XIIIe siècle, 6 du XIVe siècle, 22 du XVe siècle, 7 du XVIe siècle, 9 du XXe siècle.
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XIIIe siècle
Baies n° 9 et n°11 Verrière de la vie de saint Joseph vers 1220-1230
Baie n°10 Verrière de la Passion vers 1220-1230
Baie n° 12 Verrière du Bon Samaritain vers 1220-1230
Baie n°13 Verrière composite avec fragments des Sept Dormants d'Éphèse et de saint Pierre vers 1204
Baie n°14 Verrière composite : vie des saints Pierre et Paul, martyre des saints André et Barthélémy vers 1220-1230 et 1er quart XIVe
Baie n°23 Verrière de la vie de saint Julien l'hospitalier vers 1220-1230
Baie n°27 vers 1230
Baie n°29 vers 1230
Baie n°31, vers 1230
Baie n°39, Verrière de saint Vincent et saint Laurent XIIIe siècle
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie 121, Rose des Libraires, vers 1280
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XIVe siècle
Baie n° 3, Chapelle de la Vierge Verrière composite avec écus de Guillaume de Flavacourt vers 1310
Baie n° 5, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Ouen, Ansbert, Godard et Filleul vers 1310.
Baie n° 6, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Romain, Évode, Victrice et Innocent vers 1310
Baie n° 7, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Marcellin, Maurice, Silvestre et Eusèbe vers1310
Baie n° 8, Chapelle de la Vierge. Verrière du martyre de saint Prétextat et saints Maurille, Rémy et Hugues vers 1310
Baie n°36 : Vitrail de la Pentecôte offert par Jean de Nonancourt. 1340-1350
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XVe siècle.
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Baie n° 1, Chapelle de la Vierge. Verrière de l'Annonciation, saints Michel et Jacques le Majeur. Guillaume Barbe vers 1470
Baie n° 2, Chapelle de la Vierge. Verrière des saintes Catherine, Madeleine, saints Pierre et Jean-Baptiste . Guillaume Barbe vers 1470
Bain n° 32 :Vitrail des Saint-Innocents Guillaume Le Fève et Confrérie des saints Innocents 1449-1450
Baie n°41 , Verrière des saints Claire, évêque, Madeleine et Éducation de la Vierge, 1465, Guillaume Barbe
Baie n°43 Verrière des saints Marguerite, Madeleine, Nicolas et Vierge à l'Enfant 1468-1469 Guillaume Barbe
baie n°44 Verrière composite : Vierge à l'Enfant couronnée, saints Simon, Nicolas et sainte Catherine 1466-1467.
Baie n°47 Verrière des saints Éloi, Laurent, Jean-Baptiste et Nicolas 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°49 Verrière des saints Michel, Julien, Guillaume et Geneviève 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie n°55 : Vitrail de saint Victor, Vierge à l'Enfant, sainte Agathe et saint Sébastien 1468-1469 Guillaume Barbe
Baies 100, 101 et 102, fenêtres hautes du chœur vers 1430
Baie 105, Saint Pierre. 1433
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XVIe siècle
Baie n°28 Vie de Saint-Romain, Jean Barbe ? 1511-1512 et 1521
Baie n° 30 Panégyrique de Saint-Romain, 1521
Baie n° 34, Vie de saint Jean-Baptiste, 1499
Baie n°54 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Pierre et André), le Christ et saint Pierre marchent sur les flots vers 1500
Baie n°56 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Jacques le Majeur et Jean l'Évangéliste), l'Ascension vers 1500
Baie n°58 Verrière de l'Incrédulité de saint Thomas vers 1500
Baie n°62 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Paul et Jude), le Christ et les pèlerins d'Emmaüs vers 1500
XXe siècle
Vitraux des Chapelles de la nef
Chapelle Ste Jeanne d'Arc
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Toutes les informations techniques proviennent du volume VI du Corpus Vitrearum et de Blondeau 2014.
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PRÉSENTATION DES BAIES.
D'après Markus Schlicht.
En pleine Guerre de Cent ans, quelques mois seulement avant l’ouverture du procès de Jeanne d’Arc en 1431, auquel nombre de chanoines devaient participer en tant qu’assesseurs, le chapitre cathédral rouennais entama, en 1430, une nouvelle campagne de travaux visant à moderniser son église. « Pour enrichir et ennoblir et plus enluminer le cueur de l’église de Rouen », comme ils le formulèrent eux-mêmes, les chanoines commandèrent alors au maître d’œuvre Jenson Salvart des plans pour la réfection des fenêtres hautes du chevet. Projetés dès 1429 au plus tard, les travaux, menés rapidement, se terminèrent en 1433 par la mise en place des dernières verrières .
En effet, en 1429, une délégation de huit chanoines et trois maîtres maçons visita la cathédrale «pro reperiendo modum clarifficandi chorum dicte ecclesie» (Compte de la fabrique, Arch. dép. Seine-Maritime G 2487, registre non folioté, chapitre des Misie communes du terme de la Nativité Saint-Jean-Baptiste, cité ici d’après la transcription par G. Ritter 1926). Les trois verrières orientales du polygone (100, 101 et 102), réalisées par les maîtres verriers rouennais Etienne Guiot et Guillaume de Grainville d’après des « cartons » sur toile et sur sol plâtré dessinés par le peintre Lyonnet [ou Leonnet] de Montigny, furent installées dès 1430. Suivent quatre verrières, à savoir les deux dernières du polygone (103 et 104) et celles des deux travées droites orientales (105 à 112), payées en 1431 au peintre verrier Louis Le Doyen. Guillaume de Granville et Jean de Senlis – ce dernier se taillant la part du lion – réalisent en 1432 les autres vitres des travées droites, à l’exception de la dernière grande baie méridionale («ultimam magnam formam chori denovo clarificatam versus aquam Sequane »), elle achevée en 1433. Cf. les extraits des Comptes de la fabrique Arch. dép. Seine-Maritime, G 2487, G 2489 et G 2490 transcrits par RITTER, 1926, p. 28-29.
Aujourd’hui, seuls les trois personnages de la Crucifixion (le Christ est refait) ainsi que le saint Pierre de la baie orientale du côté nord subsistent. En contradiction avec les sources évoquées ci-dessus, Françoise Perrot a affirmé que seuls ces quatre personnages avaient été réalisés (F. PERROT, Le vitrail à Rouen, Rouen, 1972, p. 26). A.-M. CARMENT-LANFRY, La cathédrale Notre-Dame de Rouen, Rouen, 1977, p. 122, et plus récemment M. CALLIAS-BEY et al., Les vitraux de Haute-Normandie (Corpus Vitrearum Medii Aevi , France, Recensement,vol. 6 ), Paris, 2001, p. 335 (notice « Rouen » de la même auteure) ont repris à leur compte cette conviction.
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D'après Callias-Bey p. 335.
Les successeurs du verrier Robert de Grainville (verrier dont le nom apparait en 1406-1407 et en 1415-1415) tiennent l'échoppe L'escu de voirre" jusqu'en 1430.
"Plusieurs verriers furent pressentis pour vitrer les nouvelles larges baies à remplage flamboyant : Étienne Guiot et Guillaume de Grainville exécutèrent entre le 24 juin et le 29 septembre 1430 "un Crucifix, Notre-Dame et Saint-Jean-en-la-Passion" ainsi que les vitreries des trois baies d'axe, d'après des "patrons peints en toile" entre les 16 avril et 24 juin par le peintre Léonnet de Montigny."
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D'après F. Buckhard.
"Entre 1430 et 1433 on voit acheter des pierres à tailler pour « clarifficare » au-dessus du choeur (entendons : ouvrir des verrières), d'après « certain portrait en parchemin » fait par Jean Salvant et Jean Roussel. On consulte des ouvriers du Bec-Hellouin sur ces plans. On donne 4 livres 5 sous à Lyonnet de Montigny, peintre, pour « deux fois pourtraire sur plâtre et sur toile » en la salle de l'œuvre, le Christ, Notre-Dame et saint Jean : ce sont les cartons des vitraux, et on sait même que les aunes de toile nécessaires ont coûté 30 sous. On achète 23 sommes et demie de verre à un verrier de Foucarmont. 8 On mentionne même le don par le chapitre d'un « capuce » à la femme du verrier. (ADG 2491)"
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DESCRIPTION.
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Les trois baies ont chacune trois lancettes, et au tympan un quadrilobe, deux trilobes, deux mouchettes et écoinçons. Elles mesurent 6,65 m. de haut et 2,58 m. de large. Elles composent un Calvaire avec un grand personnage dans la lancette centrale de chaque baie, d'après un carton de Lyonnet de Montigny exécuté par Etienne Guiot et Guillaume de Grainville. Elles ont été restaurées par Jean-Jacques Gruber en 1956.
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Les baies 100 à 102 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
Les baies 100 à 102 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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La baie 100 : le Christ en croix (1864-1884 ; 1956).
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À l'exception de l'inscription INRI, tout a été refait entre 1864 et 1884. La lune et le soleil figurent dans les têtes de lancettes latérales. Complément de vitrerie losangée avec au centre un soleil en jaune d'argent, par Jean-Jacques Gruber en 1956. Bordures : rinceaux de feuilles.
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La baie 100 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 100 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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La baie 101 : la Vierge au calvaire.
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Notez le verre rouge gravé du nimbe.
Complément de vitrerie losangée avec au centre un soleil en jaune d'argent, par Jean-Jacques Gruber en 1956. Bordures : rinceaux de feuilles.
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La baie 101 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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La baie 102 : saint Jean au calvaire.
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Complément de vitrerie losangée par Jean-Jacques Gruber en 1956, mais le soleil en jaune d'argent du centre est ancien. Bordures : rinceaux de feuilles.
J'admire, comme dans la baie précédente, la finesse de l'inscription, en verre de couleur et non peinte en grisaille, et j'imagine la délicate et virtuose opération de découpe des verres qu'elle suppose.
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La baie 102 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 102 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 102 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
SOURCES ET LIENS.
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— BLONDEAU (Caroline), 2014, Le vitrail à Rouen 1450-1530, "L"ecu de voirre". Corpus Vitrearum, Presses universitaires de Rennes.
— BURCKARD (François), 1987, Les cent clochers de la ville.
— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001, Les vitraux de Haute-Normandie - Corpus vitrearum, Paris, CNRS éditions / Éditions du Patrimoine, coll. « Recensement des vitraux anciens de la France - volume VI », 2001, 495 p. (ISBN 2-271-05548-2 et 2-85822-314-9), p. 332-353.
— CALLIAS-BEY (Martine), 1997, « À l'« Escu de voirre »: un atelier rouennais de la peinture sur verre au XVe et XVIe siècles », Bulletin monumental, t.155-III, 1997, p. 237-242
— SCHLICHT (Markus), 2013, « Architecte, commande, style, modèle. Quelques remarques sur la réfection des fenêtres hautes du chevet de la cathédrale de Rouen (1429-1433) » , in : C. Blondeau et al. (textes réunis par), Ars auro gemmisque prior. Mélanges en hommage à Jean-Pierre Caillet, Zagreb – Motovun
— RITTER (Georges), 1926, Les Vitraux de la cathédrale de Rouen, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siècles. Reproductions en héliotypie, publiées avec une introduction historique et des notices iconographiques. Non consulté. Les vitraux de la cathédrale de Rouen, Cognac, p. 28.
La cathédrale possède 52 fenêtres dont environ 14 du XIIIe siècle, 6 du XIVe siècle, 22 du XVe siècle, 7 du XVIe siècle, 9 du XXe siècle.
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XIIIe siècle
Baies n° 9 et n°11 Verrière de la vie de saint Joseph vers 1220-1230
Baie n°10 Verrière de la Passion vers 1220-1230
Baie n° 12 Verrière du Bon Samaritain vers 1220-1230
Baie n°13 Verrière composite avec fragments des Sept Dormants d'Éphèse et de saint Pierre vers 1204
Baie n°14 Verrière composite : vie des saints Pierre et Paul, martyre des saints André et Barthélémy vers 1220-1230 et 1er quart XIVe
Baie n°23 Verrière de la vie de saint Julien l'hospitalier vers 1220-1230
Baie n°27 vers 1230
Baie n°29 vers 1230
Baie n°31, vers 1230
Baie n°39, Verrière de saint Vincent et saint Laurent XIIIe siècle
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie 121, Rose des Libraires, vers 1280
XIVe siècle
Baie n° 3, Chapelle de la Vierge Verrière composite avec écus de Guillaume de Flavacourt vers 1310
Baie n° 5, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Ouen, Ansbert, Godard et Filleul vers 1310.
Baie n° 6, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Romain, Évode, Victrice et Innocent vers 1310
Baie n° 7, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Marcellin, Maurice, Silvestre et Eusèbe vers1310
Baie n° 8, Chapelle de la Vierge. Verrière du martyre de saint Prétextat et saints Maurille, Rémy et Hugues vers 1310
Baie n°36 : Vitrail de la Pentecôte offert par Jean de Nonancourt. 1340-1350
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XVe siècle.
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Baie n° 1, Chapelle de la Vierge. Verrière de l'Annonciation, saints Michel et Jacques le Majeur. Guillaume Barbe vers 1470
Baie n° 2, Chapelle de la Vierge. Verrière des saintes Catherine, Madeleine, saints Pierre et Jean-Baptiste . Guillaume Barbe vers 1470
Bain n° 32 :Vitrail des Saint-Innocents Guillaume Le Fève et Confrérie des saints Innocents 1449-1450
Baie n°41 , Verrière des saints Claire, évêque, Madeleine et Éducation de la Vierge, 1465, Guillaume Barbe
Baie n°43 Verrière des saints Marguerite, Madeleine, Nicolas et Vierge à l'Enfant 1468-1469 Guillaume Barbe
baie n°44 Verrière composite : Vierge à l'Enfant couronnée, saints Simon, Nicolas et sainte Catherine 1466-1467.
Baie n°47 Verrière des saints Éloi, Laurent, Jean-Baptiste et Nicolas 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°49 Verrière des saints Michel, Julien, Guillaume et Geneviève 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie n°55 : Vitrail de saint Victor, Vierge à l'Enfant, sainte Agathe et saint Sébastien 1468-1469 Guillaume Barbe
Baies 100, 101 et 102, fenêtres hautes du chœur vers 1430
Baie 105, Saint Pierre. 1433
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XVIe siècle
Baie n°28 Vie de Saint-Romain, Jean Barbe ? 1511-1512 et 1521
Baie n° 30 Panégyrique de Saint-Romain, 1521
Baie n° 34, Vie de saint Jean-Baptiste, 1499
Baie n°54 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Pierre et André), le Christ et saint Pierre marchent sur les flots vers 1500
Baie n°56 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Jacques le Majeur et Jean l'Évangéliste), l'Ascension vers 1500
Baie n°58 Verrière de l'Incrédulité de saint Thomas vers 1500
Baie n°62 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Paul et Jude), le Christ et les pèlerins d'Emmaüs vers 1500
XXe siècle
Vitraux des Chapelles de la nef
Chapelle Ste Jeanne d'Arc
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Sur Guillaume Barbe, voir article sur la baie 41.
Toutes les informations techniques proviennent du volume VI du Corpus Vitrearum et de Blondeau 2014.
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LA BAIE 55 de la chapelle Sainte-Agathe. Saint Victor, Vierge à l'Enfant, sainte Agathe, saint Sébastien par Guillaume Barbe, 1468-1469.
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Cette baie de la première travée du collatéral nord se compose de 4 lancettes et, au tympan, une rose pentalobée et deux trilobes, et mesure 11,45 m. de haut et 5,64 m. de large. C'est, comme les baies 41, 43; 44 , 47 et 49 des chapelles du bas-côtés nord, une verrière mixte avec quatre grands personnages en bandeau de 1468-1469 dans une vitrerie losangée créée par Gaudin en 1960.
Les quatre personnages sont saint Victor, la Vierge à l'Enfant, sainte Agathe et saint Sébastien, chacun debout sur un socle portant les inscriptions nominatives.
En effet, Caroline Blondeau indique qu' au début de l'année 1468, Guillaume Barbe dut garnir de vitres les fenêtres de la chapelle Sainte-Agathe : il est chargé d'y placer une vitrerie blanche à bordures peintes et fermaillets de couleurs, sans aucun personnage. La superficie à vitrée, 324 pieds laisse penser qu'il garnit l'intégralité de la baie de cette manière.
"Audit Barbe voirrier, pour avoir ouvré de son mestier en plusieurs lieux en ladite chapelle, cest assavoir en la chapelle Saincte Agathe a une fourme de voirre neuf blanc avecque les bordeures et fermaillés de voirre de couleurs, content IIIC XXIIII piès à XV d le piè, vallen XX IV s. " (ADSM G2503 f° 123v°)
Quelques mois plus tard, ce même artiste reçoit 15 l pour insérer quatre images dans la fenêtre de cette chapelle :
"A Guillaume Barbe voirrier, pour avoir ouvré de son mestier en une voirrière assise en la chapelle Saincte Agathe et y avoir fait IIII ymages , c’est assavoir Notre-Dame, sainte Agathe, saint Sébastien et saint Victor , pour ce paié a luy par quictance le VIIIè jour d'aoust au temps de ce present compte XV l. ( ADSM G 2505, Comptes de la fabrique de la Saint-Michel 1468 à la Saint-Michel 1469, , chapitre de la verrerie, publié dans Ritter 1926, p. 73, pièce justificative 13, p. 31.)
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La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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1. Saint Victor.
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La tête du saint est quasiment effacé tout comme le damas bleu devant lequel il se tient, où la grisaille est totalement détachée du verre. De nombreux bouche-trous viennent compléter les parties manquantes notamment au niveau de son armure.
Il tient un étendard et une trompe de chasse.
De nombreux saints portent ce nom, dont Victor de Marseille, Victor d’Agaune ou Victor de Milan, tous soldats. La verrière représente l’un d’entre eux ou bien montre le type du saint Victor soldat. (A. Blaise)
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La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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2. La Vierge à l'Enfant.
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La Vierge offre à son Fils une fleur (un œillet ?).
La baie est en grande partie remaniée, surtout au niveau du visages : celui de Marie est remplacée par un fragment du XVIIe siècle et celui du Christ par un bouche-trou du XVIe siècle.
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La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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3. Sainte Agathe.
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Tête et partie du buste de la sainte refaite. Le visage du bourreau est saisissant de laideur et de cruauté
Voici les clichés de "Giogo" sur Wikipédia :
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Giogo travail personnel sur Wikipédia
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Travail personnel Giogo sur Wikipédia
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La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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4. Saint Sébastien.
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La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Le visage du saint, bien que défiguré par deux plombs de casse, est l'une des pièces les mieux conservées de cette baie. La grisaille est bien conservée et laisse deviner la finesse d'exécution, voire les larges coups de pinceaux en demi-cercle des pommettes. (C. Blondeau)
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La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Un blason à armoiries mi-parti est visible du coté gauche : c'est un assemblage factice de fragments, seule la moitié dextre est valide : une croix pattée de sable à cinq coquilles d'or, sur fond d'argent à trois merlettes.
Elles n'ont pas été identifiées et semble avoir été ajoutée postérieurement.
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détail du cliché par Giogo Wikipédia
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La baie 55 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LA BAIE 58. Chapelle Saint-Etienne. L'incrédulité de saint Thomas (vers 1500).
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Cette baie d'une chapelle du bas-côté sud se compose de deux lancettes et, au tympan, deux mouchettes et deux soufflets, et mesure 5 m. de haut et 1,90 m. de large.
Elle est remarquable par ses prouesses techniques : verres rouges gravés, montages en chef-d'œuvre, inscriptions sur les galons, et gemmes du galon du manteau du Christ.
— Un verre rouge gravé est un verre qui est doublé (un fin verre rouge contre un verre blanc) ou un verre plaqué, constitué lors du soufflage de couches continues en trempant la première paraison dans une autre couleur (Flavie Vincent-Petit). Pour le graver, on érode la couche supérieure du verre, rouge, plus mince, pour laisser apparaître la couche blanche. Cette gravure peut être manuelle, ou mécanique.
Exemple : nimbe crucifère du Christ, col et galon de saint Jean.
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Travail personnel Giogo modifié.
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— Un montage en chef-d'œuvre est le sertissage d'une pièce de verre, en générale ronde, au sein d'une autre pièce, toute la difficulté tenant dans la coupe du verre, comme à l'emporte-pièce, alors que la tendance du verre est de filer. Lorsque la découpe est faite, on y insère la pièce grâce à un plomb.
Exemple : les (faux ?) gemmes de la bordure du manteau, pièces de couleur bleue, verte ou rouge sur une pièce jaune. De nombreux gemmes sont carrés.
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Travail personnel Giogo modifié
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— Les auteurs du Corpus Vitrearum signale l'existence de gemmes, ce qui suppose non pas un montage en chef-d'œuvre, mais le collage par cuisson d'une pièce de verre colorée, sur la pièce support ; elle est ensuite entourée d'un trait de grisaille. Je ne suis pas assez qualifié pour déceler ces gemmes. Et seul un examen attentif sur place pourrait alors dire si ils sont d'origine, ou apportés par une restauration. Or, ces auteurs précisent que "les vêtements et le sol ont été restaurés."
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Quant au motif, on le connaît, il illustre Jean 20:24-31 : Thomas, absent lors de l'Apparition du Christ ressuscité, est incité par Jésus à placer son doigt dans la plaie du flanc.
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Travail personnel Giogo
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Travail personnel Giogo sur Wikipédia
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La baie 58 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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SOURCES ET LIENS.
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— BLONDEAU (Caroline), 2014, Le vitrail à Rouen 1450-1530, "L"ecu de voirre". Corpus Vitrearum, Presses universitaires de Rennes.
— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001, Les vitraux de Haute-Normandie - Corpus vitrearum, Paris, CNRS éditions / Éditions du Patrimoine, coll. « Recensement des vitraux anciens de la France - volume VI », 2001, 495 p. (ISBN 2-271-05548-2 et 2-85822-314-9), p. 332-353.
— CALLIAS-BEY (Martine), 1997, « À l'« Escu de voirre »: un atelier rouennais de la peinture sur verre au XVe et XVIe siècles », Bulletin monumental, t.155-III, 1997, p. 237-242
— LE MAHO, Jacques ; CARMENT-LANFRY, Anne-Marie. "Les chapelles des collatéraux", in La Cathédrale Notre-Dame de Rouen. Nouvelle édition [en ligne]. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2010 (généré le 24 mars 2022). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/purh/3779>. ISBN : 9791024010670.
https://books.openedition.org/purh/3800
— SCHLICHT (Markus), 2013, « Architecte, commande, style, modèle. Quelques remarques sur la réfection des fenêtres hautes du chevet de la cathédrale de Rouen (1429-1433) »
Martine Callias Bey, Rouen, Cathédrale Notre-Dame, Les verrières, Itinéraires de patrimoine no 25, Rouen, 1993.
Anne-Marie Carment-Lanfry, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, Connaître Rouen, Rouen, 1977.
Louis Grodecki, Les Vitraux, dans n° spécial des Monuments historiques de la France, 1956, 2, p. 101-110.
Jean Lafond, « Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300 », Bulletin monumental., t. 111, p. 317-358.
Jean Lafond, Le Commerce des vitraux étrangers anciens en Angleterre, au xviiie et au xixe siècles, RSSHN, 1960, p. 5-15.
Eustache-Hyacinthe Langlois, Mémoire sur la peinture sur verre, Rouen, 1823.
Eustache-Hyacinthe Langlois, Essai sur la peinture sur verre, Rouen, 1832.
Yves Lescroart, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, Paris, Éditions du Patrimoine, coll. « Cathédrales de France », 2000, 96 p., p. 66-77
Armand Loisel et Jean Lafond, La Cathédrale de Rouen, Paris, 1924.
Monum, Les Vitraux de Haute-Normandie, éd. du patrimoine, Paris, 2001.
Françoise Perrot, Le vitrail à Rouen, Connaître Rouen, t. II, Rouen 1972.
Alfred Rudolf et Eugène Levasseur, Les Vitraux de la cathédrale de Rouen, Rouen, s.d.
— RITTER (Georges), 1926, Les Vitraux de la cathédrale de Rouen, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siècles. Reproductions en héliotypie, publiées avec une introduction historique et des notices iconographiques. Non consulté.
L'emblématique de l'hôtel de Bourgtheroulde (1506-1532) à Rouen et les bas-reliefs Première Renaissance de la Galerie d'Aumale (Jean Delarue, 1520-1532). L'Entrevue du Camp du Drap d'Or et les Triomphes de Pétrarque.
Sources principales : Lettéron et Gillot 1996 et Wikipédia 2022.
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PRÉSENTATION.
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Les corps des bâtiment est, nord, ouest et la tourelle polygonale ont été construits après 1506 (ou dès 1501, Lettéron) pour Guillaume II le Roux et Jeanne Jubert. La galerie d'Aumale (au sud) fut construite pour Guillaume III le Roux, vraisemblablement par Jean Delarue, entre 1520 et 1532. Le décor sculpté de la tourelle et du corps de bâtiment ouest a été ajouté vers 1530. Le corps de bâtiment nord a été détruit par un incendie en 1770. Reconstruit par François Gueroult de 1770 à 1772. Tourelle d'angle en encorbellement sur la place détruite en 1824. Jardin et fontaine détruits avant 1840. Restauration générale de 1886 à 1895. Restauration du portail d'entrée en 1899. Tourelle détruite par les bombardements de 1944. Reconstruite en 1952.
Il s'agit d'une des rares demeures rouennaises construites au début du XVIe siècle en pierre de taille, avec l'hôtel Romé rue des Carmes et l'hôtel de Jubert de Brécourt, rue de l'Hôpital. C'est là un signe de distinction et d'opulence.
La pierre provient des carrières du Val de Seine (Vernon ou environ) : c'est un calcaire très fin et dur, légèrement ocre à l'extraction et qui blanchit ensuite. Mais la pierre est gélive et se détériore en cas d'humidité et de ruissellement.
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"L'hôtel de Bourgtheroulde (prononcé « bourtroude ») est un ancien hôtel particulier datant en grande partie du xvie siècle, situé place de la Pucelle, dans le centre historique de Rouen.
Guillaume II le Roux, seigneur de Bourgtheroulde et membre de l'Echiquier de Normandie, décida à la fin du xve siècle de se faire construire un hôtel en pierre digne de son rang, dans le style Louis XII, transition entre le gothique flamboyant et le style de la Première Renaissance française1.
Son fils, Guillaume III, continua les travaux d'embellissement et compléta l'œuvre de son père. Dans la cour intérieure, sur la gauche, la galerie d'Aumale présente un décor sculpté Renaissance d'une rare qualité. Guillaume III y a fait représenter l'entrevue du camp du Drap d'Or entre François Ier et Henri VIII d'Angleterre. Au niveau de la toiture, une seconde série de bas-reliefs illustre le poème allégorique des triomphes de Pétrarque.
Cet ancien hôtel particulier fut occupé jusqu'à fin 2006 par une banque, le Crédit Industriel de Normandie. Il est ensuite restructuré en hôtel de luxe ; son ouverture date d'avril 2010.
Il fait l'objet d’un classement au titre des monuments historiques pour ses façades et toitures, depuis le 11 janvier 19242. Une première fois ravagé le 19 avril 1944 lors du bombardement dit de la « semaine rouge », c'est le bombardement du 26 août, précédant la libération de la ville qui provoqua le plus de dégâts, anéantissant une partie des décors du corps de logis3.
Son architecture est à rapprocher de celle du Palais de Justice et du bureau des Finances contemporains.
L'hôtel de Bourgtheroulde donne sur la place de la Pucelle. Anciennement appelée place du Marché aux veaux, elle a pris ce nom à l'issue d'une méprise. On a longtemps pensé que c'était sur cette place que Jeanne d'Arc avait été brûlée.
Ce remarquable hôtel de style Louis XII et Renaissance a été construit par un personnage éminent : Guillaume II le Roux, seigneur de Bourgthéroulde. Il semble que les travaux s'engagèrent dès 1501. À la mort de Guillaume II, en 1520, il devint la propriété de Guillaume III, abbé d'Aumale. C'est à cette époque que fut construite la galerie d'Aumale (ou de François Ier), représentant l'entrevue du camp du Drap d'Or. En 1532, c'est le frère de Guillaume III, Claude Le Roux qui hérita du bien.
L'hôtel servit a accueillir des personnages importants comme le cardinal Alexandre de Médicis en 1596. Il resta dans la famille Le Roux jusqu'à la fin du xviie siècle. Victime d'un grave incendie en 1770, qui détruisit l'aile nord, il fut restauré. Il traversa la période révolutionnaire. À partir de 1848, il devint le siège d'une banque, le Comptoir d'Escompte puis le siège du Crédit industriel de Normandie, banque régionale du groupe CIC jusqu'à fin 2006.
Au terme de la rénovation complète de l'édifice par la société lilloise d'investissement hôtelier (SLIH), l'hôtel de Bourgtheroulde est devenu en avril 2010 un hôtel cinq étoiles affilié au groupe hôtelier américain Marriott International.
L'hôtel de Bourgtheroulde a une longue histoire ; il en a subi les vicissitudes. L'intérieur de l'hôtel a pratiquement disparu. La façade sur la place de la Pucelle et les façades sur la cour ont été profondément modifiées : la façade nord a été reconstruite après l'incendie de 1770. La tourelle sud, touchée de plein fouet par un obus en 1944 a été entièrement reconstruite sans son décor sculpté. Les jardins ont été remplacés par des locaux modernes.
Ce qui reste place toutefois l'hôtel comme l'un des premiers monuments d'intérêt de la ville de Rouen." (Wikipédia)
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La façade principale sur la Place de la Pucelle.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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"L'hôtel de Bourgtheroulde donne sur la Place de la Pucelle, anciennement appelée Place du marché aux veaux. La façade avait été grandement défigurée avec le temps.
La tourelle en échauguette qui formait l'encoignure à gauche de la façade avait été détruite en 1824. De forme polygonale, elle était jadis entièrement recouverte de sculptures Renaissance dont la plupart ont disparu avec sa destruction quasi complète par les bombardements de 1944. Cette tour fut reconstruite de 2009 à 2010 sans pouvoir restituer ses précieux bas-reliefs qui figuraient des scènes pastorales. En revanche, on a pu redonner à la toiture son aspect initial avec son épi de faîtage. Une autre petite tourelle en encorbellement en forme échauguette flanquait la porte cochère au nord de la façade. Menaçant ruine, elle disparut avant 1682.(Wikipédia)
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L'extérieur a subi de nombreux remaniements aux XIXe et XXe siècles. La disposition du rez-de-chaussée avait été altérée par la transformation en magasins. Il ne subsistait que la porte cochère, quelques pilastres et les fenêtres de l'étage. Le décor sculpté avait disparu. Il a été reconstitué par Jean-Baptiste Foucher en 1893. Le porche d'entrée est décoré aujourd'hui des deux léopards normano-angevins soutenant les armes de la famille de Bourgtheroulde et du porc-épic symbole du roi Louis XII. Cette restitution ne s'appuie sur aucune trace archéologique." (Wikipédia)
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Je présenterai néanmoins l'emblématique de cette façade, dont les éléments sculptés apparaissent sur le dessin du projet de restauration de L. Sauvageot daté de 1891.
Sur le dessin de 1524 de la façade, dans le Livre des fontaines de Jacques Le Sieur , on remarque à gauche un panneau sculpté qui peut témoigner de la présence d'armoiries ou d'emblème.
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La maison monseigneur du Bourtoulde", détail du Livre des Fontaines (1524), in Létteron et Gillot p. 64, coll. D. Tragin et C. Lancien copyright.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Portail d'entrée en anse de panier à festons surmontés des deux lions normands et des armoiries des LE ROUX, seigneurs de Bourgtheroulde. Sculpteurs Maurice et Jean-Baptiste Foucher, 1893-1895.
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Guillaume Ier LE ROUX, fils de Denis LE ROUX et Guillemette DU BUISSON, épousa vers 1450 Alison Du FAY (Du FAY : De gueules à la croix d'argent, cantonnée de quatre molettes d'éperon du même), fille de Guillaume DU FAY, lieutenant-général du bailli de Gisors et de Philippote ROUSSEL, nièce de Raoul Roussel, archevêque de Rouen.
Il était vicomte d'Elbeuf pour Marie comtesse d'Harcourt et baronne d'Elbeuf, de 1450 à 1490. environ. Les LE ROUX furent étroitement liés à la maison d'Harcourt puis aux ducs de Lorraine.
Guillaume Ier est le mécène de l'église Saint-Jean d'Elbeuf, et ses armes apparaissent sculptées aux clefs de voûte et de la chapelle Saint-Nicolas. Il est représenté, ainsi que plusieurs membres de sa famille, sur des vitraux de la chapelle de la Vierge. Lui et son père Denis furent enterrés dans l'église Notre-Dame de Louviers Guillaume fonda la chapelle Saint-Claude en 1500, et la chapelle Saint-Nicolas.
Il est le père de Guillaume II Le Roux, lieutenant-général du vicomte d'Elbeuf vers 1476 jusqu'en 1495 et tient les plaids de Boissey-le-Châtel (1485) et La Haye-du-Theil (1491), vicomte d'Elbeuf (1495), conseiller à l'Échiquier (1499) puis au Parlement de Normandie. C'est lui qui commença la construction de l'hôtel de Bourgtheroulde à Rouen.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Deux fenêtres à meneaux de la façade.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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L'emblème d'Anne de Bretagne, reine de 1491 à 1514 : l'hermine colletée, couronnée, sur fond d'hermines, dans une guirlande présentée par deux putti ailés sur un fond semé de fleurs de lys. Sculpteurs Maurice et Jean-Baptiste Foucher, 1893-1895.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Blason de Guillaume I LE ROUX et Alison DU FAY. Sculpteurs Maurice et Jean-Baptiste Foucher, 1893-1895.
Blason de Claude Ier Le Roux et de Jeanne de Challenge
Claude I Le Roux († 1537), seigneur de Tilly (1515) et de Bourgtheroulde (1532), vicomte d'Elbeuf (1507-1520), conseiller au Parlement de Normandie (1520), il se marie en 1515 avec Jeanne de Challenge († 1530, de gueules à trois soleils d'or), dame de Cambremont et d'Infreville.
Il est le fils de Guillaume II LE ROUX et de Jeanne JUBERT.
-LE ROUX : D'azur au chevron d'argent accompagné de trois mufles de léopard d'or
-DE CHALLENGE : de gueules à trois soleils d'or.
Le blason, dans un cuir découpé à enroulement, est situé dans une guirlande tenue par des putti ailés.
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Blason de Guillaume II LE ROUX et Jeanne JUBERT. Sculpteurs Maurice et Jean-Baptiste Foucher, 1893-1895.
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-Le Roux : D'azur au chevron d'argent accompagné de trois mufles de léopard d'or
-Jubert : Écartelé : d'azur à une croix alésée d'oret d'azur à cinq fers de lance d'argent 3 et 2.
Le blason est soutenu par un nœud de ruban et de guirlandes présentées par deux putti ailés.
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Guillaume II LE ROUX, conseiller à l'Échiquier (1499) puis au Parlement de Normandie, seigneur de Becdal, Acquigny, Saint-Aubin-d'Ecrosville et Bourgtheroulde, vicomte d'Elbeuf, serait l'auteur de l'hôtel de Bourgtheroulde. Il a épousé Jeanne JUBERT, d'une famille de parlementaires normands, fille de Guillaume Jubert, seigneur de Vesly, lieutenant-général du bailli de Gisors. De leur union est né 15 enfants (dont Guillaume, Claude et Nicolas). Il est décédé le 12 juillet 1520 et fut enterré avec sa femme dans l'église de Bourtheroulde.
Guillaume II est le mécène de l'église Saint-Laurent de Bourgtheroulde, qu'il érigea en collégiale .
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LES ENFANTS DE GUILLAUME II.
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—Parmi leurs enfants, l'aîné, Guillaume III Le ROUX dit l'abbé d'Aumale fut ecclésiastique. Georges d'Amboise, archevêque de Rouen le fait un des chanoines de sa chapelle de Gaillon. Georges II d'Amboise lui obtient du roi l'abbaye d'Aumale ( entre Rouen et Amiens) . Il en devient en 1517 le premier abbé commendataire, y fait élever le logis abbatiale et reconstruire de nombreux bâtiments dont la grande porte de l'abbaye. François Ier aurait utilisé ses services dans la négociation du Concordat de 1516. Il aurait participé à l'Entrevue du Camp du Drap d'Or.
En 1515, il transmet ses droits d'ainesse sur le fief de Bourgtheroulde à son frère Claude, car il considérait "qu'il estoit assez bien pourvu à l'église pour soi entretenir aux études et à vivre bien honorablement selon son estat".
Il fait casser en 1520 un acte dressé avec l'accord de son père en 1515 et recouvre l'année suivante son droit d'aînesse après arrangement avec son frère Claude.
L'abbé d'Aumale est [dès 1506] le propriétaire de l'hôtel, comme l'atteste un acte de la succession de son père, datant de 1528, excluant du partage l'hôtel qui est alors "appartenant en propriété et succession" "au seigneur d'Aumalle".
Il poursuit les travaux d'embellissement et achève l'œuvre de son père, l'hôtel de Bourgtheroulde à Rouen. Dans la cour intérieure, sur la gauche, la galerie d'Aumale présente un décor sculpté Renaissance d'une rare qualité. Il y a fait représenter la fameuse entrevue du Camp du Drap d'Or entre François Ier et Henri VIII d'Angleterre, à laquelle il participe.
Il décède en 1532 et est inhumé dans la collégiale Saint-Laurent de Bourgtheroulde.
—Claude I Le Roux, né en 1494,, eut sans doute lui aussi une part non négligeable dans l'édification de l'hôtel de Bourgtheroulde dont il hérita à la mort de Guillaume III le 4 juin 1532. Il avait acquit en 1521 un hôtel voisin , donnant aussi sur la place du Marché-aux-Veaux.
Seigneur de Tilly (1515) et du Bourgtheroulde (1532), vicomte d'Elbeuf (1507-1520), il fut un magistrat français, conseiller au parlement de Normandie (1520) qui succéda à son père comme conseiller au Parlement de Normandie grâce à l'appui du roi François Ier. Il se rendit à Saint-Germain-en-Laye le 23 août 1520 et obtient des lettres du roi pour son introduction au Parlement. Il fut reçu conseiller le 12 novembre suivant. Il épousa Jeanne de Challenges, qui décéda en 1531, puis Madeleine Payen à qui il laissa l'hôtel en douaire.
En 1520, son frère Guillaume cassa un acte dressé en 1515 par leur père. En 1521, après arrangement, Guillaume regagna son droit d'aînesse et Claude gagna la propriété de la seigneurie de Bourgtheroulde. Il dut attendre le décès de son frère aîné en 1520 pour en prendre pleine possession et jouissance.
Il mourut en 1537 et fut inhumé auprès de sa première épouse à l'église Saint-Étienne-des-Tonneliers à Rouen, au financement des travaux de laquelle il avait participé.
Voir Claude Ier en donateur d'un vitrail de 1525 dans la baie 24 de Louviers :
Quatre verrières de Saint-Vincent de Rouen, remontées à l'église Sainte-Jeanne-d'Arc (baie 9), portent les armes des Le Roux, en alliance avec les Du Four, des Legras, des Blancbaston et des Bonshoms.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Emblème de Louis XII : le porc-épic couronné. Sculpteurs Maurice et Jean-Baptiste Foucher, 1893-1895.
Il est présenté sur un fond semé de fleurs de lys dans un chapeau de triomphe.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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L'envers de la porte cochère de l'aile est avec accolade à crochets, pinacles à candélabres et deux médaillons à l'antique. Blason des Le Roux à droite.
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Les initiales GLR (monogramme de Guillaume Le Roux) portées sur la gravure de E.H. Langlois et de sa fille Espérance sont toujours visibles sur place. Elles se retrouvent ailleurs (cf. infra). Ce serait (Létteron et Gillot) celles de Guillaume III.
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Sur la droite, les armoiries des Le ROUX présentés par deux angelots qui soutiennent l'écu, est une copie du décor retrouvé en 1888-1892 par les restaurateurs, qui en ont donné le relevé ("détail d'une allège"). L'original ayant disparu, il n'est pas possible de le dater avec précision
J'ai omis de le photographier en vue de détail. J'emprunte un cliché sur Flickr.
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I. Létteron indique que les angelots tiennent une large guirlande de feuillages nettement inspirée de l'Italie et qui se retrouve dans le décor Renaissance des clôtures de chapelle de l'abbaye de Fécamp. C'est le modèle qui a été repris pour les éléments héraldiques de la façade donnant sur le rue.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Les chapeaux de triomphe (couronnes de feuilles et de fruits) à personnages en costume François Ier.
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On a voulu y voir les portraits de François Ier et de Henri VIII, ou ceux de Guillaume II et III Le Roux, mais il s'agirait plutôt de médaillons décoratifs fréquents en Normandie dans la première moitié du XVIe siècle.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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L'aile ouest. La façade de la cour d'honneur.
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"Le logis se composait de deux ailes perpendiculaires. L'aile ouest est conservée en grande partie. Elle était cantonnée de deux tourelles. Seule la tourelle sud a été conservée (bien que reconstruite après la Seconde Guerre mondiale). La tourelle nord n'a pas été reconstruite après l'incendie de 1770 et fut remplacée par un corps néoclassique doté d'un comble à la Mansart. Elle contenait une chapelle au premier étage.
Marquant une nouvelle étape par rapport au Palais de justice de Rouen, l'élévation principale de style Louis XII qui conserve encore des éléments de l'art gothique tardif (pinacles, arcs en anse de panier) et des fenêtres à meneaux, présente déjà des motifs, en forme de rinceaux d'influence lombarde, inédits pour l'époque médiévale : elle se développe sur deux étages surmontant une cave coiffée d'un comble doté de deux grandes lucarnes à gables flamboyants qui annoncent déjà la Première Renaissance par leurs formes. Une sorte de claire-voie d'arcatures ou de petits arcs-boutants relie le fronton aux deux pinacles qui les accostent. Typique du style Louis XII, l'élargissement des fenêtres véhicule une notion de luxe tandis que leur abondance participe de la féerie de l'édifice. Déjà à la fin du XIVe siècle, cette propriété quasi-magique du palais largement ouvert était apparue lorsque Guillebert de Mets évoquait la fastueuse demeure parisienne de Jacques Ducy, alors clerc à la chambre des Comptes. Outre l’entrée de la clarté, ces ouvertures élargies permettent désormais une aération plus importante des pièces dans un souci nouveau d'hygiène de vie tandis que la superposition des fenêtres en travées reliées entre elles par des moulures organise de façon plus régulière le rythme des façades, annonçant ainsi le quadrillage des extérieurs de la Première Renaissance.
Sur l'aile Ouest, la sculpture est abondante et de conservation incomplète. Entre les croisées du rez-de-chaussée, un médaillon est maintenant effacé. Il aurait représenté Diane de Poitiers.
Entre les croisées du premier étage se trouve la salamandre, armes de François Ier et, à droite, le Phénix de sa seconde épouse, Éléonore de Habsbourg.
D'autres panneaux représentent des chars triomphaux (le panneau supérieur à gauche, près de la tourelle a disparu en 1944). Il s'agit peut-être de l'illustration de l'entrée solennelle de la reine en 1532 qui vit pour la première fois un cortège de chars." (Wikipédia)
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Deux licornes présentent l'écusson royal. La couronne fleurdelysée est tenue par un ange.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Deux cerfs aux bois corail présentent les armes des Le Roux, seigneurs de Bourgtheroulde. La couronne ducale est tenue par un ange.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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La salamandre, emblème de François Ier. Après 1530.
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Lucarnes de Style Louis XII, mêlant motifs flamboyants et pinacles à rinceaux de la Première Renaissance.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Le Phénix renaissant de ses cendres, emblème d'Éléonore de Habsbourg, seconde épouse de François Ier. Après 1530.
Sœur de Charles Quint, elle fut reine de Portugal de 1518 à 1521 et reine de France de 1530 à 1547.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Deux Triomphes mythologiques de la façade ouest.
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1. Au deuxième étage. Allégorie féminine sur un char tiré par trois à cinq lions. Cybèle ?
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Elle tient un attribut ressemblant à un sceptre perlé de trois sphères ; ses cheveux sont emportés par le vent vers l'avant.
Une roue du char est visible.
Elle est précédée par trois hommes vêtus à l'antique, jambes et pieds nus, torses nus sous une tunique à manches flottantes et plissées. L'un joue de la flûte traversière, l'autre du tambour long, tandis que le dernier , de dos, brandit un flambeau.
Des arbres et la silhouette d'une ville, mais aussi des fruits forment l'arrière-plan.
On a proposé de voir ici Cybèle. Le culte de cette déesse phrygienne, patronne des animaux, dont le culte est originaire d'Asie Mineure fut introduit par les Romains dans leur cité en 205 av. J.C., lors de la deuxième guerre punique, sur l'injonction de la Sibylle, rapportant de son sanctuaire de Pessinonte une météorite noire. Mantegna a représenté l'introduction de Cybèle à Rome dans un tableau intitulé Le Triomphe de Scipion. Dans les allégories des éléments, Cybèle représente la Terre.
Un modèle possible (sans les musiciens) est la fresque du Triomphe de Jupiter et Cybèle du palais Schifanoia de Ferrare, peint par Cosimo Tura vers 1470, où la scène illustre le signe astrologique du Lion, et le mois de Juillet. (ici).
Sur le Triomphe de Cybèle de Paolo Farinati (1524-1606), une femme coiffée d'une tour est assise sur un char tiré par deux lions, précédée de putti et joueurs de tambourins et tambours:
La source indirecte la plus probable de ce triomphe, et de celui qui suit, me semble être le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, imprimé par Alde Manuce à Venise en 1499, et qui sera traduit en français en 1546. Son influence fut considérable sur l'aménagement des jardins de Florence (villa de Castelo, villa Francesco de Medici, jardin de Boboli), de de Frascati et de Bomarzo.
Certes, les Trionfi de Pétrarque par leur composition en six chars triomphaux, ont exercé une influence sur le Songe de Poliphile, mais nous ne trouvons sur ces deux bas-reliefs aucune des allégories propres à Pétrarque.
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En 1522-1524, Jean et Engrand Leprince réalisèrent pour l'église Saint-Vincent la verrière dite "des Chars".
Trois chars s'y succèdent : celui d'Adam et Ève, celui du Mal, et celui de la Vierge. Autre application du schéma narratif de Pétrarque à un sujet religieux, celui du plan du Salut et de la Vierge comme co-rédemptrice.
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Enfin, il est impossible de ne pas penser aux sept chars mythologiques du semainier du Gros Horloge, dont les cadrans datent de 1527-1529 et sont donc contemporains de cet hôtel. Les chars de chaque jour de la semaine sont ceux de Diane, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne et Phoebus-Apollon, tirés respectivement par des cerfs, des louves, des coqs, des aigles des cygnes, des griffons et des chevaux.
Voir ainsi Vénus :
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Vendredi : le char de Vénus tiré par des cygnes. Photo lavieb-aile 2020.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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2. Au premier étage. Allégorie féminine sur un char tiré par des dauphins. Amphitrite ?
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Une allégorie assez identique, cheveux au vent et tenant un sceptre, est entourée de trois porteurs de flambeaux. Les dauphins orientent vers une divinité de la Mer, soit Amphitrite.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Le décor en bas-relief : pastorales.
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"La décoration extérieure était luxuriante. Les étages supérieurs étaient couverts de sculptures représentant des scènes pastorales. Seul un fragment a été récupéré. Heureusement, ces décors avaient été relevés par Eustache-Hyacinthe Langlois. Les registres inférieurs sont consacrés à la pêche et à la moisson. Les scènes supérieures sont consacrées aux bergers. Ces pastorales étaient très à la mode au xvie siècle." (Wikipédia)
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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La galerie sud, dite d'Aumale ou de François Ier. (Après 1520)
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La galerie sud en rez-de-chaussée est l'élément le mieux conservé de l'hôtel, miraculeusement épargné par le bombardement aérien du 19 avril 1944, qui rasa la partie sud-est et sa tourelle.
La façade nord est relativement bien conservée, malgré l'orientation au nord et le ruissellement des eaux de pluie d'un toit plat jusqu'en 1950.
Elle est percée de six arcades en anse de panier au dessus d'un solin haut d'environ deux mètres soixante et est accessible par un perron adossée à la tourelle ouest. Les arcades sont ornées de colonnes à candélabres typiques de la Renaissance rouennaise.
Des pilastres et des corniches délimitent des compartiments rectangulaires que je décris en trois registres :
Le registre supérieur accueille les six panneaux sculptés des Triomphes de Pétrarque.
Le registre placé sous les baies reçoit cinq panneaux consacrés à l'Entrevue du Camp du Drap d'Or entre François Ier et Henri VIII d'Angleterre.
Le registre inférieur est découpé de cinq panneaux purement décoratifs.
"C'est la partie la plus spectaculaire de l'hôtel. En forme de loggia, l'aile marque l'arrivée de la Première Renaissance à Rouen. La plupart des hôtels particuliers de l'époque possédaient de telles galeries qui mettaient en contact le corps de logis principal et les communs. Il n'y avait pas de fenêtres. En dessous se trouvaient les écuries et les remises, ouvrant vers le sud, dans la rue du Panneret. Elle a été édifiée à l'époque de Guillaume III le Roux qui était abbé d'Aumale (d'où son nom). La date ne peut être antérieure à 1520 du fait de la représentation de l'entrevue du camp du Drap d'Or." (Wikipédia)
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Les baies sont séparées par des pilastres à candélabres et rinceaux, animaux fantastiques, bucranes etc. encadrés par des rangs de perles et d'oves.
Sur le côté, on découvrirait des colonnes aux chapiteaux abritant des personnages variés, des faunes et des musiciens.
Les armoiries des Le ROUX qu'on découvre sur un dé de pilastre à droite de la porte, mais aussi dans la même emplacement entre les panneaux du registre inférieur des baies, sont celles de Guillaume III, puisqu'elles sont timbrées de la crosse d'abbé.
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In Létteron et Gillot page 38.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Remarquez les initiales GLR , monogramme de Guillaume III Le ROUX, finement gravées sur le cartouche encadré par deux masques de profil, en bas.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Sur un dé de pilastre : Homme sauvage armé d'une lance et d'une targe.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Les bas-reliefs du registre supérieur : les Chars de Triomphe, inspirés des Trionfi (1473) de Pétrarque.
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Présentation.
Dans l'Antiquité romaine, les héros des conquêtes étaient acclamés, monté sur un char, lors de défilés.
En 1374, Pétrarque avait publié I Trionfi, suite de six poèmes, où chaque personnage allégorique défilait dans un char triomphal au sein d'un cortège. Dans un songe où il revit son célèbre amour cruel pour Laure à Avignon, la première allégorie figure sur son char le Triomphe de l’Amour, qui se trouve ensuite vaincu par le Triomphe de la Chasteté dont le visage est celui d’une Laura inaccessible. Pour le grand malheur du poète, la Chasteté est à son tour vaincue par le Triomphe de la Mort. Mais le Triomphe de la Renommée rassure le poète : par son œuvre, il garde en vie à celle qu'il a aimé. Mais la Renommée ne peut résister au Triomphe du Temps qui dévore tout. Le Temps lui-même n’aura pas le dernier mot, puisqu’il est supplanté par l’Éternité, belle promesse d’un paradis où le poète retrouvera sa bien-aimée.
L'œuvre va avoir un immense succès et va susciter de très nombreuses illustrations sous formes d'enluminures, de tapisseries ou de sculptures.
En 1502, une femme commande pour illustrer le poème de Pétraque le superbe vitrail des Triomphes pour l'église d'Ervy-le-Châtel (Aube).
L'engouement pour le thème des Chars va être considérable à la Renaissance, y compris sous la forme d'entrées triomphales des princes dans leurs villes, des spectacles mis en scènes par les plus grands artistes qui se chargeaient aussi de la réalisation des décors.
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Le thème des Triomphes à Rouen au début du XVIe siècle.
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a) Le cardinal Georges d'Amboise fit réaliser en 1500-1505 pour l'offrir à Louis XII, un luxueux manuscrit d'une traduction, par un rouennais, des Triomphes de Pétrarque : BnF fr. 594. Il le fait enluminer par un artiste (nom de convention Maître des Triomphes de Pétraque) sous forme de sept doubles pages. On pense que cet artiste (rouennais ou parisien ?) appartenait à l'atelier parisien de Jean Pichore, et on lui attribue les Petites Heures d'Anne de Bretagne BnF NAL 3027, daté vers 1500-1505 et vraisemblablement offert par Georges d'Amboise à Anne de Bretagne. On lui attribue aussi le Livre d'Heures de Henri IV, manuscrit également lié à Georges d'Amboise.
b) A la mort de Guillaume II, en 1520, l'hôtel de Bourgtheroulde devint la propriété de Guillaume III, abbé d'Aumale. C'est à cette époque que fut construite la célèbre galerie d'Aumale (ou de François Ier), représentant l'entrevue du Camp du Drap d'Or. En 1532, c'est le frère de Guillaume III, Claude Le Roux qui hérita du bien.
L'abbé d'Aumale fit sculpter le registre supérieur de la galerie de six panneaux en bas-relief consacré aux chars des Triomphes de Pétrarque.
Les chars vus de profilent se dirigent vers la droite, selon la convention iconographique générale.
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I. LE CHAR DE L'AMOUR.
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Le premier bas-relief, le plus abîmé, nous montre les vestiges de quelques figures et les traces d’un char surmonté d’un dais porté par des colonnes. On ne peut que deviner l'inscription de l'entablement : AMOR VINCIT MVNDVM, "L'Amour est le vainqueur du Monde". Au dessus, l'a trace d'une aile signalerait l'emplacement d'Eros.
Le char est suivi des victimes d'Amour, hommes et femmes les mains liées. Les plus connus sont, dans le poème de Pétrarque, Tristan et Isolde, Dante et Béatrice, César et Cléopâtre, mais aussi Hercule, Phèdre ou Jason et Médée. Impossible de les reconnaîtr ici.
Au devant, deux personnages semble converser : ils pourraient correspondre à Pétrarque conversant avec son ami qui le guide.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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II. LE CHAR DE LA CHASTETÉ.
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La partie supérieure est complètement détruite, mais la partie inférieure subsiste encore ; on y reconnaît fort bien un char traîné par des animaux mutilés mais carapaçonnés, qui pouvaient paraître être des chevaux mais qui ont des sabots fendus. Il pourrait s'agir de licornes, symbole de virginité.
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À l'avant, marchent des personnages richement habillés, dont l'un vêtu de chausses à crevés et d'une brayette, selon la mode Henri II. C'est un seigneur ou écuyer, tenant de la main gauche le fourreau de son épée. Autour de lui, les restes de deux femmes élégamment vêtues. Si on se réfère au texte de Pétrarque, cela pourraient être des héroïnes de l'antiquité que le poète cite en exemple de leur chasteté (Lucrèce, Judith, etc.)
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Deux personnages suivent le char. Le dernier porte un long et lourd manteau frangé et à aux manches larges et ouvertes. Un prélat ? L'autre porte l'épée.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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III. LE CHAR DE LA MORT.
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La Mort est figurée debout, drapée dans un suaire, sur un char traîné par des bœufs, sous les roues duquel sont écrasés tous les personnages qu’il rencontre.
Le char décoré d'ossements et de crânes porte l'inscription MORS VINCIT PVDICITAM, "la Mort est vainqueur de la Chasteté".
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IV. LE CHAR DE LA RENOMMÉE.
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Le char est attelé de deux éléphants richement harnachés ; sur le devant se tient une figure allégorique de la Mort, dont la tête seule est décharnée ; au sommet, une Renommée ailée embouche une trompette ornée d’un pennon à fleurs de lys.
Le centre du char est décoré d’une sculpture représentant un homme écrivant sur un pupitre, figure très inhabituelle de Pétrarque rédigeant son poème.
Sur le côté et derrière le char, un cavalier monte un cheval lancé au galop et soutient de la main droite une femme nue, assise en croupe; il foule aux pieds de sa monture un guerrier nu avec son cheval ; une troupe d’hommes, armés de lances et d’épées, précède et suit la Renommée.
Inscription : FAMA.VINCIT .MORTEM
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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V. LE CHAR DU TEMPS, TEMPUS.
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Un homme à longue barbe est assis sur le devant d’un char couronné d’un dais. Il conduit un attelage de quatre chevaux, que précèdent deux personnages, dont l’un porte sur l’épaule gauche des rameaux chargés de fruits (l'Automne), et dont l’autre est chaudement habillé et s'appuie sur sa canne (l'Hiver) Sur le côté et derrière le char, on voit deux autres figures ; la première, presque nue, a la tête entourée d’épis de blé en forme de couronne; elle tient d’une main une gerbe d’épis, et de l’autre une faucille (l’Été) ; son compagnon, revêtu d’un costume de cour, brandit de la main droite un arbrisseau couvert de feuilles (le Printemps).
Sur l'entablement du temple à quatre colonnes cannelées se lit l'inscription TEMPVS . VINCIT . FAMAM., "le Temps est victorieux de la Renommée.
Des médaillons représentent les signes du Zodiaque (à gauche le Sagittaire, les Poissons, le Taureau et les Gémeaux). Ils sont dominés par des allégories des Heures répartis six par six dans les nuées.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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VI. LE CHAR DE L'ÉTERNITÉ : DIEU FIGURÉ PAR LA TRINITÉ.
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Sur le char de la Divinité, trônent, assis sous une sorte de dais, Dieu le père, une tiare sur la tête et tenant un sceptre surmonté d’une fleur de lis, et le Christ, portant une croix sur son épaule ; tous deux soutiennent d’une main les Evangiles, au-dessus desquels est le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe.
Ce char, traîné par le Tétramorphe, — le lion de saint Marc, l'aigle de Jean, le taureau de Luc et l'ange de Matthieu, les quatre Évangélistes— écrase les acteurs des cinq autres triomphes, dont la Mort.
Immédiatement derrière lui, marchent un pape et un archevêque (ou les Pères de l'Église). Dans le fond de la composition, on voit un grand nombre de personnages, parmi lesquels on distingue un évêque coiffé d’une mitre, la croix à la main, et des anges qui, rangés par cinq à droite et à gauche du dais, encensent la Trinité.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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LE REGISTRE PRINCIPAL, AU MILIEU: LES CINQ PANNEAUX DE L'ENTREVUE DU CAMP DU DRAP D'OR.
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C'est en juin 1520 qu'eut lieu, non loin de Calais, la célèbre rencontre de François Ier et de Henri VIII. Cette entrevue avait pour but d'amener le roi d'Angleterre à s'allier avec la France contre Charles Quint, roi d'Espagne, élu empereur d'Allemagne en 1519 au détriment de François Ier.
Le camp était situé entre Ardres, appartenant à la France, et Guînes, alors anglaise, distantes de six kilomètres. L'entrevue avait été préparée entre le cardinal Thomas Wolsey, principal conseiller d'Henri VIII et Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet, amiral de France.
La première entrevue, qui est illustrée ici, eut lieu le 7 juin 1520, jour de la Fête -Dieu, sous une tente dressée à cet effet. Ce fut, derrière des apparences de grande courtoisie et de gaieté, un simulacre d'entente. Quelques jours auparavant, le cardinal Wolsey avait accueilli à Douvres Charles Quint au nom de Henri VIII.
Les participants étaient vêtus avec tant de luxe et faisaient rivalité de tant de richesses que le lieu, dit Le Val Doré, reçut le qualificatif de "Camp du Drap d'Or. Et selon Martin du Bellay, les seigneurs français "y portèrent leurs moulins, leurs forest et leur prez sur leurs espaules.". Ce que les panneaux vont nous montrer.
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Description de gauche à droite.
CLIQUEZ SUR L'IMAGE.
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1. Sortie du cortège royal anglais du château de Guînes le 7 juin 1520.
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Le château est marqué par deux grosses tours rondes encadrant la porte. A noter, dans le château, quatre dames assistant au départ du cortège. Les seigneurs qui accompagnaient Henri VIII sont richement vêtus et leurs chevaux somptueusement harnachés.
Les troupes armées de chaque camp était composée d'environ 400 hommes : hallebardiers, lanciers et archers assurant la sécurité des monarques et de leurs hôtes.
Le départ des cortèges fut indiqué par une salve d'artillerie, tirée d'Ardres, à laquelle répondirent les canons de Guînes.
Le roi était accompagné de hauts dignitaires ecclésiastiques, des grands officiers royaux, et de certains représentant de la noblesse.
Depuis les galeries du château, des courtisans assistent au départ.
Nombreux sont les seigneurs dont le chapeau est orné d'une corolle de plumes, que portent aussi le chapeau des écuyers et le front des chevaux.
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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2. Milieu du cortège anglais.
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Thomas Wolsey est légèrement sur la gauche, de face avec un chapeau de cardinal. Il semble monter sa mule en amazone en vertu de son rang. Mais la pierre est beaucoup plus altérée aujourd'hui que sur la planche dessinée par G. Engelmann. Il est précédé de sergents massiers et d'un clerc portant une croix. Ce dernier, tête nue, est vêtu d'une très longue robe aux manches larges avec un capuchon rejeté sur ses épaules. Il est suivi de quatre laquais à pied aux coiffures luxueusement empanachés sont ceux des écuyers.
Les deux premiers cavaliers tiennent des masses. Ce sont les huissiers du cardinal ou "sergents massiers" tenant des masses d'or.
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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3. Les deux souverains se saluant : Henri VIII, à gauche et François Ier, à droite.
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Les deux souverains, à cheval, se saluent en soulevant leur chapeau. Alors qu'ils avançaient doucement, dans un scénario réglé comme papier à musique, au dernier moment ils éperonnèrent leur monture, comme s'ils allaient s'affronter, mais au lieu de mettre la main à l'épée, ils la portèrent à leur bonnet à plumes, dans un mouvement allègre et plein de panache. Les chevaux sont contrôlés par les écuyers. Chaque roi est escorté par sa garde de quatre cavaliers, faite d'archers pour Henri VIII et de lanciers pour François Ier.
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Henri VIII et sa garde d'archers.
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Ses archers portent la rose emblématique de leur roi sur la poitrine et sur le dos ( ce que nous ne voyons pas ici...).
Selon les chroniqueurs, ils étaient vêtus de hocquetons (longue casaque brodée à manches) aux couleurs de leur roi, de satin blanc et vert. D'autres portaient des pourpoints de velours cramoisi et chamarré de fin écarlate.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Henri VIII.
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Les deux rois portent la barbe et des cheveux longs, mais ceux de Henri VIII sont retenus par un bandeau. Il porte le collier de son ordre, et il est figuré avec une chaîne à laquelle est fixé le médaillon figurant saint Georges, patron de l'ordre de la Jarretière. Une autre chaîne plus longue passe en sautoir.
Il porte un large col au dessus d'une saie, retenue par une ceinture. Ses manches sont très larges et ouvertes.
Le caparaçon de son cheval est orné de roses de Tudor et de léopards, alternant en damier. Les glands de passementerie des extrémités battent alternativement le sol avec la foulée.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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François Ier et sa garde de lanciers.
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Au second plan, des gardes sont alignés et nous font face. Celui qui est au milieu porte un turban, en plus du chapeau qu'il porte rejeté derrière la tête comme une couronne radiante de plumes. Son pourpoint, ses manches et ses chausses sont tailladés de crevés verticaux alignés en bandes régulières. La braguette est un accessoire orné et ostensible, fixé par des lacets. Sa main droite est posée sur la garde de l'épée, sa main gauche sur la lance. Un personnage similaire se trouve immédiatement après Henri VIII.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Les lanciers à cheval porte l'emblème de leur roi : la salamandre couronnée, représentée dans le dos du premier lancier.
Le bas-relief illustre la façon de chevaucher de l'époque : les cavaliers sont assis très en avant et se tiennent presque debout sur leurs étriers réglés très bas : la pointe du pied est dirigée vers le bas.
Les mors de brides ont des branches très longues et courbes, en C ou en S, sous les bossettes finement ouvragées. Les rênes sont élargies par des bandes de tissus brodées de losanges et perles où pendent des successions de piécettes (ou peut-être de grelots) dont on imagine les effets sonores.
On comparera ces détails avec ceux des cavaliers des Passions du XVIe siècle, soit sur les vitraux ou enluminures soit sur les calvaires finistériens. Voir notamment ici :
Les costumes des cavaliers associent une saie (manteau court ne dépassant pas les genoux) à manches bouffantes, au dessus d'un pourpoint à crevés, et parfois une manteline (manteau long et enveloppant, généralement sans manches) à large col ou une chamarre (casaque longue) ouverte.
Leurs têtes sont ceintes d'un bonnet ou d'un chapeau à larges bords, maintenus relevés par une broche ou "affiquet".
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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François Ier.
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Il porte un pourpoint à crevés qui laisse voir la soie de doublure, et une saie assez courte. Sa manteline (qui était, selon les chroniqueurs, "de drap d'or battu, fort enrichi en pierreries") est repliée sur le bras gauche. On devine le collier de l'Ordre de Saint-Michel.
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Son couvre-chef est orné d'une broche. C'était "un bonnet noir, garny de grans plumailz bien riches auquel avoit une escarboucle".
La housse de son cheval porte, inscrites dans les losanges, des fleurs de lys. La gerbe de larges et hautes plumes est spectaculaire.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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4. Le cortège des prélats français.
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En tête se trouvent trois ou quatre officiers à cheval, qui précèdent le porteur de croix, à double croisillon. Puis vient le cardinal de Boissy, entouré de nombreux prélats (quatre chapeaux cardinalices au total). Le cardinal de Boissy avait été nommé légat du pape en 1519.
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Le dernier cavalier porte le collier de l'Ordre de Saint-Michel, très abîmé, mais dont le médaillon est saisi par la main droite. Il semble en train de s'entretenir avec un cardinal.
Le pourtour du caparaçon de son cheval, par ailleurs orné de losanges centrés par une fleur, porte une inscription en lettres romaines majuscules .
En bas : JE/AIN : GLORIA P
Sur le côté et en haut, dans un autre sens d'écriture : +RME .O.ETR.
Seul GLORIA est compréhensible, précédant la lettre P qui suggère "Gloria Patri", Gloire au Père.
Les autres lettres +RME .O.ETR. pourraient être (Lettéron p. 110) les initiales du verset 19 du psaume 71 Replebitur Majestate Ejus Omnia Et Regnabit "Tout sera rempli de sa majesté et il régnera".
Pour moi, l'énigme reste entière.
Isabelle Lettéron signale que dans le deuxième panneau, celui du cortège anglais, en position symétrique de celui-ci, on pouvait lire, remarquées par l'abbé Noël en 1726, quelques lettres inscrites sur la saie du cavalier chevauchant à droite du cardinal d'York : HO-----NCE.
L'hypothèse de l'abbé Noël est d'y voir la devise de l'Ordre de la Jarretière, "Honni soit qui mal y pense", avec la graphie pence. Dès lors, pour le cavalier français en position symétrique, la devise de l'Ordre de Saint-Michel devrait être "Immensi tremor oceani." Ce n'est pas le cas. On pourrait encore confronter l'inscription aux devises des officiers de l'Ordre, présents au Camp du Drap d'Or. Ce n'est ici pas la devise d'Artus Goufier de Boissy (Hic terminus haeret), ni celle de Galiot de Genouillac (Galiot aime fort une).
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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5. Le cortège royal français sortant de la ville d'Ardres.
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Au centre, un noble personnage met le pied à l'étrier. Notez les spectatrices aux fenêtres et sur les remparts. En bas, à droite, les canons au son desquels s'ébranla le cortège.
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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LE REGISTRE INFÉRIEUR : LES CINQ PANNEAUX DÉCORATIFS PREMIÉRE RENAISSANCE.
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Description partielle.
On y trouve le vocabulaire décoratif du château de Gaillon, ou du tombeau de Thomas James à Dol-de-Bretagne, avec des animaux et personnages fantastiques organisés en symétrie parmi des rinceaux atour d'un candélabre central.
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Deux putti assis sur des dauphins et tenant les extrémités d'un collier. Oiseaux fantastiques et rinceaux.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Putti debout tenant des cartouches. Rinceaux à personnages chimériques.
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On retrouve le principe décoratif de métamorphoses et chimérisme entre les éléments végétaux (rinceaux) et des têtes anthropomorphes mais feuillagées, et entre ces têtes et des attributs animaux (cornes et peut-être plumes).
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Femme nue dansant au milieu de rinceaux et d'oiseaux.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
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Putti debout tenant des cartouches. Rinceaux à personnages chimériques.
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L'Hôtel de Bourgtheroulde. Photographie lavieb-aile 2020 .
— ADELINE (Jules), 1893 L'Hôtel du Bourgtheroulde, in La Normandie Monumentale et Pittoresque, Seine-Inférieure, 1893, Le Havre, Lemale et Cie, imprimeurs, éditeurs, p. 33-36.
— ALLINE (M.) 1927, L'hôtel de Bougtheroulde, Congrès Archéologique de France Rouen 1926, p.178.
— CHALINE (Jean-Pierre), 2005, Tourisme et Patrimoine : L'hôtel de Bourgtheroulde. Du Camp du Drap d'Or au siège du CIN, 2005 Études Normandes Année 2005 54-3 pp. 77-78
— ESSLING, (Victor Masséna, prince d',) 1902, Pétrarque : ses études d'art, son influence sur les artistes, ses portraits et ceux de Laure, l'illustration de ses écrits page 252-253
— LÉTTERON (Isabelle), GILLOT (Delphine), 1996, L'hôtel de Bourgtheroulde, demeure des Le Roux. Cahiers du patrimoine n°44, ed. L'Inventaire.
— PALUSTRE (Léon (dir.), 1892, L'architecture de la Renaissance, Paris, 7 rue Saint-Benoît, ancienne maison Quentin, Libraires-Imprimerie réunies, 1892
— PAGAZANI, (Xavier) 2014. La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600. Nouvelle édition [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 29 mars 2022). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8052>. ISBN : 9782869065352. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pufr.8052.
— RnBI, bibliothèque de Rouen, documents
-Voyages Pittoresques Et Romantiques Dans L'ancienne France. Ancienne Normandie. Vol.2 / Nodier, Charles -Cailleux, Alphonse De ; Taylor, Isidore Justin SéVerin. Paris : Impr. P. Didot
"Architecture Of The Middle Ages" (1)Apply Extr. De "Architecture Of The Middle Ages" r
"France Monumentale Et Pittoresque. Recueil De Vues Dessins
"L'Album Rouennais" (1)Apply Extr. De "L'Album Rouennais" Filter
"L'illustration" Du 16 Aout 1884, ; P118. Paris : J.-J. Dubochet
France Monumentale Et Pittoresque Recueil De Vues Dessin Nature / Chapuy, Nicolas Marie Joseph. Paris : Jeannin,
La France De Nos Jours / Asselineau, Léon-Auguste. Paris : F. Sinnett, 1853-1876 (1)Apply Extrait De : La France De Nos Jours / Asselineau, Léon-Auguste. Paris : F. Sinnett, 1853-1876 Filter
La Normandie Illustrée;E / Benoist,
La Normandie Monumentale Et Pittoresque ... Seine-Inférieure, 1e Partie / P. Dujardin, E. Letellier, ... Le Havre: Lemâle Et Cie, 1893. [N Atlas 5-9]
Le Moyen-Âge Monumental Et Archéologique / Ramée, Daniel. Paris : A. Hauser, 1840 (1)Apply Extrait De : Le Moyen-Âge Monumental Et Archéologique / Ramée, Daniel. Paris : A. Hauser, 1840
— Rouen, son histoire, ses monuments et ses environs (9e édition revue, annotée et augmentée d'une excursion de Rouen au Havre par la Seine) / par Th. Licquet et Éd. Frère 1878
Les vitraux de la cathédrale de Rouen VII. La baie 53 de la chapelle Saint-Jean-de-la-nef. « Belles Verrières » vers 1200 et 1210, 1220-1230 et scènes de la vie de Jean-Baptiste (décollation) et de Marie-Madeleine (Guillaume Barbe 1468-1469).
La cathédrale possède 52 fenêtres dont environ 14 du XIIIe siècle, 6 du XIVe siècle, 22 du XVe siècle, 7 du XVIe siècle, 9 du XXe siècle.
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XIIIe siècle
Baies n° 9 et n°11 Verrière de la vie de saint Joseph vers 1220-1230
Baie n°10 Verrière de la Passion vers 1220-1230
Baie n° 12 Verrière du Bon Samaritain vers 1220-1230
Baie n°13 Verrière composite avec fragments des Sept Dormants d'Éphèse et de saint Pierre vers 1204
Baie n°14 Verrière composite : vie des saints Pierre et Paul, martyre des saints André et Barthélémy vers 1220-1230 et 1er quart XIVe
Baie n°23 Verrière de la vie de saint Julien l'hospitalier vers 1220-1230
Baie n°27 vers 1230
Baie n°29 vers 1230
Baie n°31, vers 1230
Baie n°39, Verrière de saint Vincent et saint Laurent XIIIe siècle
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie 121, Rose des Libraires, vers 1280
XIVe siècle
Baie n° 3, Chapelle de la Vierge Verrière composite avec écus de Guillaume de Flavacourt vers 1310
Baie n° 5, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Ouen, Ansbert, Godard et Filleul vers 1310.
Baie n° 6, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Romain, Évode, Victrice et Innocent vers 1310
Baie n° 7, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Marcellin, Maurice, Silvestre et Eusèbe vers1310
Baie n° 8, Chapelle de la Vierge. Verrière du martyre de saint Prétextat et saints Maurille, Rémy et Hugues vers 1310
Baie n°36 : Vitrail de la Pentecôte offert par Jean de Nonancourt. 1340-1350
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XVe siècle.
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Baie n° 1, Chapelle de la Vierge. Verrière de l'Annonciation, saints Michel et Jacques le Majeur. Guillaume Barbe vers 1470
Baie n° 2, Chapelle de la Vierge. Verrière des saintes Catherine, Madeleine, saints Pierre et Jean-Baptiste . Guillaume Barbe vers 1470
Bain n° 32 :Vitrail des Saint-Innocents Guillaume Le Fève et Confrérie des saints Innocents 1449-1450
Baie n°41 , Verrière des saints Claire, évêque, Madeleine et Éducation de la Vierge, 1465, Guillaume Barbe
Baie n°43 Verrière des saints Marguerite, Madeleine, Nicolas et Vierge à l'Enfant 1468-1469 Guillaume Barbe
baie n°44 Verrière composite : Vierge à l'Enfant couronnée, saints Simon, Nicolas et sainte Catherine 1466-1467.
Baie n°47 Verrière des saints Éloi, Laurent, Jean-Baptiste et Nicolas 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°49 Verrière des saints Michel, Julien, Guillaume et Geneviève 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie n°55 : Vitrail de saint Victor, Vierge à l'Enfant, sainte Agathe et saint Sébastien 1468-1469 Guillaume Barbe
Baies 100, 101 et 102, fenêtres hautes du chœur vers 1430
Baie 105, Saint Pierre. 1433
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XVIe siècle
Baie n°28 Vie de Saint-Romain, Jean Barbe ? 1511-1512 et 1521
Baie n° 30 Panégyrique de Saint-Romain, 1521
Baie n° 34, Vie de saint Jean-Baptiste, 1499
Baie n°54 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Pierre et André), le Christ et saint Pierre marchent sur les flots vers 1500
Baie n°56 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Jacques le Majeur et Jean l'Évangéliste), l'Ascension vers 1500
Baie n°58 Verrière de l'Incrédulité de saint Thomas vers 1500
Baie n°62 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Paul et Jude), le Christ et les pèlerins d'Emmaüs vers 1500
XXe siècle
Vitraux des Chapelles de la nef
Chapelle Ste Jeanne d'Arc
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Sur Guillaume Barbe, voir article sur la baie 41.
Toutes les informations techniques proviennent du volume VI du Corpus Vitrearum et de Blondeau 2014.
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La chapelle Saint-Jean-de-la Nef, côté nord de la nef.
Elle était le siège des confréries de Saint-Jean-le-Décollé et de Sainte-Madeleine, saints qui inspirent le registre inférieur de 1460 : Décollation du Précurseur, repas de Jésus chez Simon, les saintes Femmes au tombeau et le« Noli me tangere »ou apparition du Christ ressuscité à Marie-Madeleine.
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"Le vitrail est consacré essentiellement à la vie de saint Jean-Baptiste dont on reconnaît aisément les principaux épisodes – circoncision, Ecce Agnus Dei, prédication, le saint dans sa prison, Salomé demandant la tête du Baptiste, décollation –, mais on trouve également des scènes illustrant la légende de sainte Catherine ou de saint Nicolas. Certains panneaux représentent des ouvriers au travail : un charpentier, des constructeurs d’églises et des mégissiers ; ce sont les signatures des corporations qui ont offert les vitraux au début du XIIIe siècle, tandis que, dans le dernier médaillon en bas, à droite, une femme agenouillée présentant une fenêtre à quatre lancettes, figure la donatrice qui a payé de ses deniers la transformation de la baie après 1270.
Les panneaux du XVe siècle illustrent la vie des saints vénérés par les confréries dont la chapelle était le siège, saint Jean-le-Décollé et sainte Madeleine
Ce sont de belles et grandes compositions aux couleurs claires, où les personnages se meuvent librement sur un fond de ciel et de paysage, sans toutefois oser sortir du cadre imposé par les divisions de la fenêtre. Si la perspective n’y est pas encore parfaite, ces scènes légendaires annoncent déjà cependant le vitrail-tableau qui triomphera au siècle suivant." (J. Le Maho)
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LE REGISTRE INFÉRIEUR. SCÉNES DE LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE ET DE SAINTE MADELEINE. GUILLAUME BARBE VERS 1469, RESTAURÉ AU XVIIe SIÈCLE ET 1960. NOMBREUX BOUCHE-TROUS.
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Soubassement : vitrerie décorative par Gaudin en 1960.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Lancettes A et B.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LANCETTE A. DÉCOLLATION DE JEAN-BAPTISTE ET PRÉSENTATION DE SON CHEF PAR SALOMÉ.
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C'est un peu une macédoine de bouche-trous, une boite de puzzle répandue, mais où nous finissons par retrouver nos petits.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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En partie basse, un bourreau de bric et de broc (tête couronnée), le sabre en main gauche, dépose la tête très barbue du saint dans un plat que tient l'envoûtante Salomé, qui porte le même surcot bleu frappé d'une étoile et la même robe rouge que dans la scène suivante.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Et on distingue en partie haute à droite la dite Salomé aux cheveux blonds retenus par un diadème, qui présente la tête nimbée de Jean-Baptiste au roi Hérode et à la reine Hérodiade, tous deux couronnés. Hérodiade porte un surcot damassé.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LANCETTE B. LE REPAS CHEZ SIMON.
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Ce que nous voyons, c'est le Christ (nimbe crucifère) à table face à deux apôtres, servi par deux domestiques, tandis qu'un visage féminin nimbé de vert le salue d'un geste réciproque, main sur la poitrine.
C'est le thème général (la vie de Marie-Madeleine) qui permet d'y reconnaître le Repas chez Simon (Corpus Vitrearum) et non la Cène à Emmaüs, comme le propose Painton Cowen.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LANCETTE C. LES SAINTES FEMMES AU TOMBEAU AU LUNDI DE PÂQUES.
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Sur un arrière-plan des murailles de Jérusalem, les trois femmes sont entrées au jardin où se trouve le tombeau. L'ange vêtu de blanc et tenant le bâton fleurdelisé du messager divin, leu apparaît.
" Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre. Et voici, il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s'assit dessus. Son aspect était comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige. Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts. Mais l'ange prit la parole, et dit aux femmes: Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est point ici; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit." Matthieu 28:1-7.
Marie-Madeleine se reconnaît, au premier-plan, à es cheveux blonds dénoués. Elle tient un flacon d'aromates portant deux mots, le premier ressemblant à MYRRHA.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LANCETTE D. APPARITION DU CHRIST RESSUSCITÉ À MARIE-MADELEINE. "NOLI ME TANGERE".
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Là encore, la scène est recomposée à partir de débris, et il est tout à fait en dehors des codes iconographiques que Marie-Madeleine tiennent, dans cette scène, un flacon d'aromates. On lit sur ce dernier des lettres dont les premières semblent dépourvues de sens, NEM/DOMD avant la séquence AVE MADLENA.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LE REGISTRE SUPÉRIEUR. SCÉNES DE LA VIE DE SAINT NICOLAS (I vers 1200-1210 ; II vers 1240) ET SAINTE CATHERINE (1200-1210) , SAINT JEAN-BAPTISTE (1200-1210) ET SAINT ÉTIENNE (1200-1210). RESTAURÉ PAR GAUDIN 1960.
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Bordures : (vers 1270) : doubles rinceaux à feuilles retournées, bâtons brisés, fleurs de lys (restauré), perlés.
Tympan et tête de lancettes : vitrerie décorative par Gaudin en 1960.
Panneaux anciens présentés dans des quarts de cercle, des quarts de quadrilobe, et des carrés.
Vie de saint Étienne :Fonds à treillis courbe et compartiments fleuronnés.
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LANCETTE A DE HAUT EN BAS.
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A1. Vie de saint Étienne (vers 1200-1210). Un bourreau de saint Étienne confie son manteau à Saul.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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A2. Vie de sainte Catherine (vers 1200-1210). Décollation de Catherine ou de l'impératrice.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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A3. Vie de sainte Catherine (vers 1200-1210). La roue préparée pour le supplice de sainte Catherine déchiquette ses bourreaux.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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A4. Vie de sainte Catherine (vers 1200-1210). L'empereur Maxence fait venir les philosophes pour confondre Catherine.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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A5. Messe de saint Sever (?).
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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A6. Vie de sainte Catherine (vers 1200-1210). L'impératrice accompagnée de Porphyre va visiter Catherine en prison.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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A7. Vie de saint Nicolas. Saint Nicolas ressuscite les trois clercs.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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A8. Vie de sainte Catherine (vers 1200-1210). Décollation de Porphyre converti.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LANCETTE B DE HAUT EN BAS.
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B1.Un charpentier au travail, provenant de la verrière de saint Étienne.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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B2. Vie de Jean-Baptiste (vers 1200-1210). Départ de Jean-Baptiste au désert.
Inscription. AL NOS
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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B3. Vocation des apôtres ?
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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B4.Vie de Jean-Baptiste (vers 1200-1210). Salomé demande à Hérode la tête du Précurseur.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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B5. Vie de Jean-Baptiste (vers 1200-1210).Jean-Baptiste dans la scène de l'Agnus Dei.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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B6. Vie de Jean-Baptiste (vers 1200-1210).Jésus avec trois disciples de Jean-Baptiste.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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B7. Vie de Jean-Baptiste (vers 1200-1210). Décollation du saint.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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B8.Vie de Jean-Baptiste (vers 1200-1210). Jean-Baptiste en prison envoie ses disciples au Christ.
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Inscription S9 : IOHANES
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LANCETTE C DE HAUT EN BAS.
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C1.Vie de saint Étienne (vers 1200-1210). Saint Étienne se défend contre ses accusateurs.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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D5. Scène de la vie de saint Jean l'Evangéliste (vers 1240?) .
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Fond à treillis oblique formant des écailles et des compartiments fleuronnés.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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D6. Vie de Jean-Baptiste (vers 1200-1210). Première prédication de Jean-Baptiste.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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D7. Deux ouvriers mégissiers donateurs (carton retourné, vers 1200-1210).
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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D8.La donatrice offrant une verrière sur fond de damiers. Vers 1270.
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La baie 53 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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SOURCES ET LIENS.
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— BLONDEAU (Caroline), 2014, Le vitrail à Rouen 1450-1530, "L"ecu de voirre". Corpus Vitrearum, Presses universitaires de Rennes.
— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001, Les vitraux de Haute-Normandie - Corpus vitrearum, Paris, CNRS éditions / Éditions du Patrimoine, coll. « Recensement des vitraux anciens de la France - volume VI », 2001, 495 p. (ISBN 2-271-05548-2 et 2-85822-314-9), p. 332-353.
— CALLIAS-BEY (Martine), 1997, « À l'« Escu de voirre »: un atelier rouennais de la peinture sur verre au XVe et XVIe siècles », Bulletin monumental, t.155-III, 1997, p. 237-242
— COTHREN (Michael), 1986, The Seven Sleepers and the Seven Kneelers: Prolegomena to a Study of the "Belles Verrières" of the Cathedral of Rouen, The university of chicago press journals vol. 25 n°2
— GOUPY (Axelle), 2019, Un miroir de la mission canoniale et épiscopale au XIIIe siècle. Les vitraux légendaires du chœur de la cathédrale de Rouen, thèse préparée sous la direction de Philippe Plagnieux, professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge à l’École des chartes, et de Karine Boulanger, ingénieure d’études au CNRS et membre du Centre André Chastel.
— LE MAHO, Jacques ; CARMENT-LANFRY, Anne-Marie. "Les chapelles des collatéraux", in La Cathédrale Notre-Dame de Rouen. Nouvelle édition [en ligne]. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2010 (généré le 24 mars 2022). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/purh/3779>. ISBN : 9791024010670.
https://books.openedition.org/purh/3800
— PERROT (Françoise), 1990 A propos des « belles verrières » de la cathédrale de Rouen [compte-rendu] Bulletin Monumental Année 1990 148-2 pp. 213-214
— SCHLICHT (Markus), 2013, « Architecte, commande, style, modèle. Quelques remarques sur la réfection des fenêtres hautes du chevet de la cathédrale de Rouen (1429-1433) »
Martine Callias Bey, Rouen, Cathédrale Notre-Dame, Les verrières, Itinéraires de patrimoine no 25, Rouen, 1993.
Anne-Marie Carment-Lanfry, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, Connaître Rouen, Rouen, 1977.
Louis Grodecki, Les Vitraux, dans n° spécial des Monuments historiques de la France, 1956, 2, p. 101-110.
Jean Lafond, « Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300 », Bulletin monumental., t. 111, p. 317-358.
Jean Lafond, Le Commerce des vitraux étrangers anciens en Angleterre, au xviiie et au xixe siècles, RSSHN, 1960, p. 5-15.
Eustache-Hyacinthe Langlois, Mémoire sur la peinture sur verre, Rouen, 1823.
Eustache-Hyacinthe Langlois, Essai sur la peinture sur verre, Rouen, 1832.
Yves Lescroart, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, Paris, Éditions du Patrimoine, coll. « Cathédrales de France », 2000, 96 p., p. 66-77
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Françoise Perrot, Le vitrail à Rouen, Connaître Rouen, t. II, Rouen 1972.
Alfred Rudolf et Eugène Levasseur, Les Vitraux de la cathédrale de Rouen, Rouen, s.d.
— RITTER (Georges), 1926, Les Vitraux de la cathédrale de Rouen, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siècles. Reproductions en héliotypie, publiées avec une introduction historique et des notices iconographiques. Non consulté.
Les vitraux de la cathédrale de Rouen VI. La baie 51. Chapelle Saint-Sever, Verrière composite : « Belles Verrières » vers 1200-1210 et 1220-1230 et Passion du Christ ( Guillaume Barbe, 1468-1469).
La cathédrale possède 52 fenêtres dont environ 14 du XIIIe siècle, 6 du XIVe siècle, 22 du XVe siècle, 7 du XVIe siècle, 9 du XXe siècle.
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XIIIe siècle
Baies n° 9 et n°11 Verrière de la vie de saint Joseph vers 1220-1230
Baie n°10 Verrière de la Passion vers 1220-1230
Baie n° 12 Verrière du Bon Samaritain vers 1220-1230
Baie n°13 Verrière composite avec fragments des Sept Dormants d'Éphèse et de saint Pierre vers 1204
Baie n°14 Verrière composite : vie des saints Pierre et Paul, martyre des saints André et Barthélémy vers 1220-1230 et 1er quart XIVe
Baie n°23 Verrière de la vie de saint Julien l'hospitalier vers 1220-1230
Baie n°27 vers 1230
Baie n°29 vers 1230
Baie n°31, vers 1230
Baie n°39, Verrière de saint Vincent et saint Laurent XIIIe siècle
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie 121, Rose des Libraires, vers 1280
XIVe siècle
Baie n° 3, Chapelle de la Vierge Verrière composite avec écus de Guillaume de Flavacourt vers 1310
Baie n° 5, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Ouen, Ansbert, Godard et Filleul vers 1310.
Baie n° 6, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Romain, Évode, Victrice et Innocent vers 1310
Baie n° 7, Chapelle de la Vierge. Verrière des saints Marcellin, Maurice, Silvestre et Eusèbe vers1310
Baie n° 8, Chapelle de la Vierge. Verrière du martyre de saint Prétextat et saints Maurille, Rémy et Hugues vers 1310
Baie n°36 : Vitrail de la Pentecôte offert par Jean de Nonancourt. 1340-1350
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XVe siècle.
Pour J. Le Maho "Les panneaux du XVe siècle illustrent la vie des saints vénérés par les confréries dont la chapelle était le siège, saint Jean-le-Décollé et sainte Madeleine (Décollation du Précurseur et présentation du chef de saint Jean-Baptiste, repas de Jésus chez Simon, les saintes Femmes au tombeau et le « Noli me tangere » ou apparition du Christ ressuscité à Marie-Madeleine). Ce sont de belles et grandes compositions aux couleurs claires, où les personnages se meuvent librement sur un fond de ciel et de paysage, sans toutefois oser sortir du cadre imposé par les divisions de la fenêtre. Si la perspective n’y est pas encore parfaite, ces scènes légendaires annoncent déjà cependant le vitrail-tableau qui triomphera au siècle suivant."
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Baie n° 1, Chapelle de la Vierge. Verrière de l'Annonciation, saints Michel et Jacques le Majeur. Guillaume Barbe vers 1470
Baie n° 2, Chapelle de la Vierge. Verrière des saintes Catherine, Madeleine, saints Pierre et Jean-Baptiste . Guillaume Barbe vers 1470
Bain n° 32 :Vitrail des Saint-Innocents Guillaume Le Fève et Confrérie des saints Innocents 1449-1450
Baie n°41 , Verrière des saints Claire, évêque, Madeleine et Éducation de la Vierge, 1465, Guillaume Barbe
Baie n°43 Verrière des saints Marguerite, Madeleine, Nicolas et Vierge à l'Enfant 1468-1469 Guillaume Barbe
baie n°44 Verrière composite : Vierge à l'Enfant couronnée, saints Simon, Nicolas et sainte Catherine 1466-1467.
Baie n°47 Verrière des saints Éloi, Laurent, Jean-Baptiste et Nicolas 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°49 Verrière des saints Michel, Julien, Guillaume et Geneviève 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°51 Verrière composite : « Belles Verrières » et la Passion du Christ vers 1200-1210, 1220-1230 et 1468-1469 Guillaume Barbe
Baie n°53, Verrière composite : « Belles Verrières » et Noli me tangere vers 1200 et 1210, 1220-1230 et 1468-1469 (Guillaume Barbe)
Baie n°55 : Vitrail de saint Victor, Vierge à l'Enfant, sainte Agathe et saint Sébastien 1468-1469 Guillaume Barbe
Baies 100, 101 et 102, fenêtres hautes du chœur vers 1430
Baie 105, Saint Pierre. 1433
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XVIe siècle
Baie n°28 Vie de Saint-Romain, Jean Barbe ? 1511-1512 et 1521
Baie n° 30 Panégyrique de Saint-Romain, 1521
Baie n° 34, Vie de saint Jean-Baptiste, 1499
Baie n°54 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Pierre et André), le Christ et saint Pierre marchent sur les flots vers 1500
Baie n°56 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Jacques le Majeur et Jean l'Évangéliste), l'Ascension vers 1500
Baie n°58 Verrière de l'Incrédulité de saint Thomas vers 1500
Baie n°62 Verrière des apôtres du Credo apostolique (saints Paul et Jude), le Christ et les pèlerins d'Emmaüs vers 1500
XXe siècle
Vitraux des Chapelles de la nef
Chapelle Ste Jeanne d'Arc
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Sur Guillaume Barbe, voir article précédent.
Toutes les informations techniques proviennent du volume VI du Corpus Vitrearum et de Blondeau 2014.
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La baie 51. Chapelle Saint-Sever, Verrière composite, l'une des deux "Belles Verrières" avec réemploi en désordre vers 1270 de panneaux provenant des premiers bas-côtés de la cathédrale vers 1200-1210 et 1220-1230.
Complétée au registre inférieur par quatre scènes de la Passion du Christ (Portement de Croix, Calvaire, Descente de Croix, Vierge de Pitié), par Guillaume Barbe, 1470. Restauration en 1960 par Gauvin.
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Cette baie de 4 lancettes organisées en 9 registres, 1 rose pentalobée et 2 trilobes au tympan mesure 11,50 m. de haut et 3,40 m. de large. Avec la baie 53, elle a été qualifiée depuis le XIVe siècle de "Belle Verrière" car elle contient, dans ses 8 registres supérieurs, des panneaux provenant des premiers bas-côtés de la cathédrale, datant de 1200-1210 et 1220-1230.
Les verrières les plus précoces (1200-1204), , peu après l'incendie qui ravagea une bonne partie de la cathédrale pendant la nuit de Pâques de l'an 1200, honoraient les saints dont la cathédrale possédait les reliques, et le chapitre, qui avait autorité sur les programmes vitrés, fit illustrer les légendes des saints Jean-Baptiste, Catherine, Nicolas, Étienne et Martin, mais aussi celle des Sept Dormants d'Éphèse, témoignant d'une influence anglaise (Cothren).
Un autre groupe de verrières créées dans les années 1220-1240 illustraient les vies des deux saints Sever d'Avranches et de Ravennes, la vie de Job, d'un groupe d'apôtres, de saint Julien (baie 23), de la Passion (baie 10), de la parabole du Bon Samaritain (baie 12), de saint Pierre et Paul, et de saint Vincent.
En effet, vers 1270, on supprima les fenêtres des collatéraux afin d'élever à la demande des confréries des chapelles latérales entre les contreforts, dont cette chapelle Saint-Sever. Il fallut alors regrouper et adapter les panneaux de vitraux aux dimensions des quatre lancettes des nouvelles verrières, en mutilant encadrements et jeux de fonds, et en adaptant de nouvelles bordures.
Dans la baie 53, les donateurs du début du XIIe siècle y sont représentés : ce sont des ouvriers maçons , des charpentiers ou des mégissiers, et, une donatrice offrant la verrière "recomposée" de 1270. Ailleurs, ce seront des tondeurs de draps, des poissonniers, des marchands de blé, et des tailleurs de pierres.
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La chapelle Saint-Sever porte le nom du quatrième archevêque de Rouen connu, au IVe siècle, après saint Nicaise, saint Mellon et saint Avitien.
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Saint Sever (Severus) 325-341, a été délibérément confondu (*) par le clergé de Rouen avec ses homonymes saint Sever d'Avranches, décédé en 570 et saint Sever de Ravenne, décédé en 346.
(*) "Il semble donc que l’archevêque et le chapitre n’aient pas hésité à entretenir la confusion sur l’identité du saint afin de bénéficier d’une relique supplémentaire d’un saint local." (A. Blaise)
La ville accueillit en 990 les reliques de Sever d'Avranches, et c'est en son honneur que fut nommé l'ancien faubourg de Rouen devenu le quartier Saint-Sever, et l'église Saint-Sever de Rouen qui abrita ces reliques.
Une châsse de Saint Sever d'Avranches fut édifiée dans la cathédrale, entre 1189 et 1199 pour ses parties les plus anciennes, grâce aux dons d'un chanoine, Drogon de Trubleville. C'est celle qui subsiste, largement remaniée, dans les collections du Musée des Antiquités de la Seine-Maritime.
Saint Sever de Rouen est célébré le 1er novembre, saint Sever de Ravenne et saint Sever d'Avranches le 1er février.
Comme on ignore tout de la Vie de saint Sever de Rouen, les panneaux de cette verrière illustrent les épisodes marquants de ses homonymes d'Avranches et de Ravenne.
"Certains saints particulièrement célébrés dans la liturgie de la cathédrale. Dom Pommeraye, comme Ch. de Beaurepaire, insistent particulièrement sur la fête de saint Sever – pris pour l’évêque d’Avranches, mais dont les reliques conservées étaient celles de l’évêque de Ravenne – pour laquelle la commémoration était visiblement très importante : sermon, procession, prédication, exposition des reliques aux fidèles. En 1290 et 1298 furent réalisés un buste et un bras reliquaire pour les reliques du saint. Or, une seule verrière représente l’évêque. Cependant, intégrée dans une série illustrant la lignée épiscopale, elle figurait non pas l’évêque de Ravenne mais celui d’Avranches. L’importance de la commémoration faite au saint n’était donc pas traduite par l’image. Il semble qu’à l’inverse, la mise en valeur de certaines reliques soit, en réalité, liée à la conception iconographique de programme de grande envergure. Ainsi, lorsque la chapelle de la Vierge, nouvellement reconstruite au début du XIVe siècle, est ornée de vitraux de saints archevêques, le chapitre et l’archevêque n’hésitent pas à mettre en valeur le culte de saint Sever, évêque de Ravenne, dans le but de le faire passer pour l’évêque de Rouen, présent dans la lignée épiscopale sainte. Le culte des reliques ne semble donc pas à l’origine de la conception de programmes iconographiques, surtout lorsqu’il s’agit d’une iconographie eschatologique, mais plutôt la conséquence." (A. Blaise)
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La baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LE REGISTRE INFÉRIEUR. QUATRE SCÈNES DE LA PASSION DU CHRIST, GUILLAUME BARBE 1468-1469.
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Le bas des baies 51 et 53 n'était pas vitré, le cloître canonial projeté au nord de la Cathédrale mais jamais construit ayant fait réserver cette partie, qui ne sera complétée qu'au XVe siècle.
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Les trois premières lancettes A, B et C.
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Le registre inférieur (Guillaume Barbe 1468-1469) de la baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Portement de Croix.
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Très restauré ; auréole de la Vierge et tête du Christ refaite.
Le Christ porte sa croix entre deux soldats, qui le frappent d'un bâton ou le pressent à l'aide de la corde qui le lie. On admirera la composition en Z, ligne brisée dramatique, ou les détails d'armures aux pièces de métal damasquinées et aux étoffes damassées, ou encore les visages pleins d'expression.
Les spectateurs affligés sont la Vierge, saint Jean, et une Sainte Femme.
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Le registre inférieur (Guillaume Barbe 1468-1469) de la baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Le Calvaire.
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Le Christ en Croix est entouré à sa droite de la Vierge, mais jointes tendues vers son Fils mais qui est soutenu par les bras d'un personnage en vert qu'on ne voit pas, à moins que ces mains soient celles de Jean (en fait remplacé par un donateur) , qui, nimbé et vêtu de rouge, est placé juste au dessus. Puis vient une Sainte Femme (Marie-Madeleine ?), se tordant les mains de douleur.
À la gauche du Christ, nous voyons un soldat, sans doute un officier portant un turban.
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Le registre inférieur (Guillaume Barbe 1468-1469) de la baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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La Descente de Croix.
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La scène a été entièrement refaite, sauf deux têtes.
Jean soutient par les aisselles Jésus détaché de la Croix, et le guide vers les bras de Marie.
Les deux assistants sont Nicodème, et Joseph d'Arimathie. Joseph est sans doute celui qui tient les pieds du Christ, bien que cette place est classiquement celle de Nicodème. Il est barbu, porte un couvre-chef à oreillettes, un manteau rouge fourré d'hermines, une tunique verte et des chausses violet : c'est un mélange entre le costume contemporain, Henri II, et celui qui permet aux spectateurs d'identifier un Pharisien membre du Sanhédrin. De même, le bonnet pointu de Nicodème et les franges du manteau rouge bordeaux indique la judéité du personnage.
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Le registre inférieur (Guillaume Barbe 1468-1469) de la baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
Le registre inférieur (Guillaume Barbe 1468-1469) de la baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
Le registre inférieur (Guillaume Barbe 1468-1469) de la baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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La Déploration.
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La scène a été entièrement refaite, sauf la tête et le buste du Christ, les deux anges et les mains des personnages.
Le terme de "pietà" est impropre, autant que celui de Vierge de pitié, et il faut parler ici de déploration, puisque Marie, assise sur une cathèdre et tenant le corps de son Fils, est accompagnée de Jean et de Marie-Madeleine placés derrière le dossier. Deux anges volent autour de la Croix et de l'échelle et compatissent à la scène.
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Le registre inférieur (Guillaume Barbe 1468-1469) de la baie 51 de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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LES REGISTRES SUPÉRIEURS. LÉGENDES DE SAINT NICOLAS, SAINT SEVER ÉVÊQUE DE RAVENNE, SAINT SEVER ÉVÊQUE D'AVRANCHES ET DE SAINTE CATHERINE.
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Les 8 registres supérieurs appartiennent aux vitraux les plus anciens de la cathédrale, et aussi de Normandie, si on excepte les fragments carolingiens (environ 200 fragments de verre de couleur verdâtre) découverts par Jacques Le Maho à proximité du flanc sud de la cathédrale. Ils datent en effet de 1200-1210, ou de 1220-1230.
Les lancettes sont désignées par les lettres A, B, C, et D de gauche à droite.
Les panneaux sont désignées par les lettres 1 à 8 pour chaque lancette de haut en bas.
—La lancette A est consacrée à saint Nicolas avec 7 panneaux sur 8, le premier (A1) étant consacré à sainte Catherine.
—La lancette B est consacrée à saint Sever de Ravenne et saint Sever d' Avranches (sauf un montrant les enfants de Job).
—La lancette C mélange des scènes de la vie de sainte Catherine et de saint Sever de Ravenne.
—La lancette D contient 7 scènes de la vie de Sever de Ravenne (et 1 de Job).
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NOTE. Mes photos n'étant pas fameuses, j'ai placé ici les excellents clichés du site The online stained glass photographic archiv de Painton Cowen (que j'ai éclaircies).
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Photographie lavieb-aile 2020.
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La lancette A.
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La Vie de saint Nicolas de Bari date de 1200-1210. Elle était à l'origine disposée dans une succession de grands et de petits cercles.
Voir la Légende dorée (1266) de Jacques de Voragine, bien qu'elle soit postérieure à ces panneaux : https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Nicolas
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Photographie lavieb-aile 2020.
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Panneau A1 : la Légende de sainte Catherine (1200-1210).
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Deux têtes refaites.
Un personnages à chapeau conique (Juif ?) vénère une statue posée sur un piédestal, celle d'une femme nue (Vénus ?) tandis que deux autres élèvent ou portent à leur bouche une trompe, peut-être pour célébrer la déesse. Prédominance de vêtements verts ou saumon sur le fond bleu. On devine que la scène était au centre d'un quadrilobe. Bordures de carreaux ornés de fleurs stylisées.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau A2 : légende de saint Nicolas.1200-1210. Naissance de saint Nicolas .
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La mère de Nicolas est figurée, comme dans de nombreuses scènes de la Nativité, de la naissance de Marie ou de Jean-Baptiste, à demi-allongée sur son lit d'accouchée, tandis qu'une assistante (sage-femme, ou servante) tient l'enfant emmailloté. Au centre, un trépied sous un auvent à colonnes figure sans doute le berceau, que la mère désigne de la main.
Prédominance de divers rouges, les verts sont plus rare, le fond est bleu.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau A3 : légende de saint Nicolas.1200-1210. Saint Nicolas, à la naissance, refuse le sein de sa mère, par ascèse, sous le regard de son père Epiphane .
" Le jour même de sa naissance, Nicolas, comme on le baignait, se dressa et se tint debout dans la baignoire ; et, durant toute son enfance il ne prenait le sein que deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi."
Inscription, peu lisible, en enlevé sur fond de grisaille.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau A4 : légende de saint Nicolas.1200-1210. Le Juif, ayant été volé, fouette la statue du saint. (Cette scène suit celle du panneau A8)
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Tête refaite. Tête de la statue en réemploi, nombreux bouche-trous. Je remarque la fréquence des vêtements associant le rouge et le vert ; le choix est rendu restreint par le fond qui est, constamment, bleu.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau A5 : légende de saint Nicolas.1200-1210. Un boucher accueille trois clercs en voyage.
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Le premier clerc est tonsuré et s'appuie sur un bâton, attribut des marcheurs et des pèlerins. Il porte une besace, bleue, en bandoulière.
copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau A6 : légende de saint Nicolas.1200-1210. Le boucher frappe les trois jeunes endormis qu'il a accueilli et les tue.
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Comme sur le panneau précédent, le boucher est coiffé d'un bonnet, et le fond est rythmé par une succession d'arcades. Il frappe les clercs avec sa hache. Je ne sais interpréter la pièce de verre rouge-orangé à l'arrière de la nuque, et qui est peut-être un réemploi.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau A7 : légende de saint Nicolas 1200-1210. Saint Nicolas est consacré évêque de Myre par deux évêques dont l'un lit les oraisons d'intronisation et l'autre trace l'onction sur la tête mitrée de Nicolas.
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Fragment d'inscription SCS : NICO.
Fragment de la bordure d'origine à bouquets de feuilles.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau A8 : légende de saint Nicolas 1200-1210. Un Juif place son trésor sous la protection du saint.
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Dans une mise en abîme, le saint est représenté sous la forme de sa statue, placée devant un drap d'honneur vert damassé de rinceaux (technique de l'enlevé sur grisaille), dans une niche cintrée et posée sur un piédestal. L'ensemble est posé sur une colonne à chapiteau corinthien.
Le Juif (barbe, bonnet conique rouge) est penché sur son coffre, mains jointes.
On voit la portion du cercle qui, initialement, réunissait plusieurs scènes.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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La lancette B.
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Bordure : castilles et fleurs de lys (en référence à saint Louis et Blanche de Castille).
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Panneau B1 : Vie de saint Sever évêque d'Avranches.1220-1230. Saint Sever reçoit un messager qui lui annonce qu'il est élu évêque. Il tient en main un phylactère.
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Voir :
Paul Baudry, Histoire de saint Sever, évêque d'Avranches, et des églises qui ont été érigées en son honneur dans la ville de Rouen, E. Cagnard, 1860, 32 p.
copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau B2 : Les enfants de Job s'enfuient. 1220-1230.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau B3 : Vie de saint Sever évêque d'Avranches.1220-1230. Le nouvel évêque prêche depuis une chaire à son peuple.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau B4 : Vie de saint Sever évêque d'Avranches.1220-1230. Saint Sever nourrit les pauvres en leur distribuant des pains.
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Inscription. S~CS : SEVERVS.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau B5 : Vie de saint Sever évêque d'Avranches.1220-1230. Saint Sever distribue des vêtements aux pauvres. La main de Dieu sort des nuées.
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Inscription. S : SEVERVS. Vitrail très remanié.
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Panneau B6 : Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever est transporté dans l'église de Modène.
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Inscription. SAN : SEVERVS. Tête restaurée.
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Saint Sever de Ravenne est le premier évêque de Ravenne dont l'existence est documentée. Saint par l'Église catholique, son culte est répandu en Allemagne. Sa participation au concile de Sardique (342/343) est historiquement attestée.
À sa mort, il est enseveli à Classe. En 836, ses restes mortels sont transférés par l'archevêque Otgar de Mayence à Mayence, et finalement à Erfurt dans l'église qui y porte aujourd'hui son nom. Sa dépouille mortelle est placée dans un sarcophage monumental.
Vita sancti Severi episcopi Ravennatis (Biblioteca Hagiographica Latina ms. 7680)
Francesco Lanzoni, S. Severo vescovo di Ravenna (342-3) nella storia e nella leggenda, in «Atti e memorie della R. Deputazione di storia patria per le province di Romagna», serie IV, vol. I., Bologna 1911, pp. 325-396
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau B7 : Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Mort de saint Géminien (saint Sever) dans l'église de Modène.
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Un jour qu'il célébrait la messe , il parut s'endormir : il déclara qu'il avait été ravi en esprit et transporté à Modène pour assister aux funérailles de l'évêque saint Géminien qui venait de mourir . Le même épisode est rapporté à propos de saint Ambroise transporté au chevet de saint Martin de Tours.
Deux têtes restaurées.
Sur saint Geminien, évêque de Modène au IVe siècle (San Giminiano), voir :
copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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La lancette C.
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bordure : triangles avec palmettes et triangles de couleur.
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Panneau C1 : Saint Pierre et quatre autres apôtres.
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copyright Painton Cowen : the only medieval stained glass photography.
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Panneau C2 : Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever avec sa femme et sa fille.
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Saint Sever de Ravenne était tisserand : son épouse tient la quenouille, bâton court glissé à la ceinture et où se trouvent les fibres (laine, lin, chanvre,..) à filer, et qui y sont maintenues groupées par un ruban. Le fil
Elle a lâché le fil qui pend, enroulé sur le fuseau dont la fusaïole est masquée. En effet, elle tend la main vers la poitrine de son mari, comme pour l'enjoindre à partir.
Il s'empresse d'obéir, s'est déjà coiffé d'une cale de toile attachée sous le menton par une sangle, et est en train d'enfiler ses chausses.
Quant à sa fille, elle est coiffée d'une touaille, forme sommaire du touret avec sa barbette passant sous le menton, et la masse arrière des cheveux rassemblés par une résille. C'est la coiffure des artisanes. Comparer avec la bouchère de la Légende de saint Nicolas de Saint-Julien-du-Sault, XIIIe siècle.
Pour J. Le Maho, Sever se prépare à se rendre à l'élection d'un nouvel évêque : le panneau précède alors le panneau D6.
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Panneau C3. Vie de sainte Catherine (1200-1210). Sainte Catherine menée au supplice.
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Panneau C4. Vie de sainte Catherine (1200-1210). Fragments avec une tête de Sainte Catherine .
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Panneau C5 . Vie de sainte Catherine (1200-1210). Les sages se concertent pour condamner sainte Catherine.
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Panneau C6. Vie de sainte Catherine (1200-1210). Catherine menée à son martyre.
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Panneau C7. Vie de sainte Catherine (1200-1210). Les sages devant l'empereur Maxence.
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Panneau C8. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever enterre Vincentia.
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La lancette D.
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Bordure : castilles et fleurs de lys. Triangles avec palmettes et triangles de couleur.
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Panneau D1. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever apprenant qu'il va mourir, s'étend entre sa femme et sa fille dans leur cercueil.
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Sa femme et sa fille étant mortes avant lui, saint Sever fit ouvrir leur tombeau et leu demanda de lui faire place entre elles. Aussitôt, leurs squelettes s'écartèrent. Alors il se coucha vivant dans la tombe familiale et, ayant fait le signe de la croix, s'endormit du sommeil de la mort.
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Panneau D2. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever enterre son frère.
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Ce frère porte la mitre. Je n'ai pu trouver de quel frère évêque ou abbé il s'agit.
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Panneau D3. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever enterre sa femme et sa fille ou : enterre sa fille au côté de sa femme).
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Panneau D4. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever semble tombé endormi pendant les funérailles de saint Germinien à Modène.
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Un jour qu'il célébrait la messe , il parut s'endormir : il déclara qu'il avait été ravi en esprit et transporté à Modène pour assister aux funérailles de l'évêque saint Géminien qui venait de mourir .
Les assistants tentent en vain de le réveiller.
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Panneau D5. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever se prosternant devant l'autel .
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Inscription S9 : SEVERVS.
Si nous souhaitons placer ce panneau dans la séquence narrative de l'hagiographie, nous pouvons penser qu'il précède le panneau D3 : saint Sever, ayant eu le préssentiment de sa fin prochaine, célèbre lui-même sa messe mortuaire, comme le mentionne sa Légende, avant de rejoindre sa femme et sa fille dans la tombe. Un assistant tient un livre liturgique et un cierge.
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Panneau D6. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Lors de l'élection d'un nouvel évêque, une colombe se pose sur la tête de saint Sever pour le désigner comme évêque.
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Un jour que Sever était à l'église pour assister à l'élection du nouvel évêque, une colombe vient se poser sur sa tête. C'est ainsi qu'il devint évêque de Ravenne où on l'appela vescovo colombino .
Ce mode d'élection était coutumier à Ravenne, douze évêques de la ville auraient été désignés de cette façon et ont été surnommés Colombini.
La façon dont l'artiste a symboliser cette élection par le passage d'une porte, la jambe et le bras droits encore figurés de l'autre côté de l'huis, est remarquable et pleine d'esprit.
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Panneau D7. Vie de saint Sever évêque de Ravenne.1220-1230. Saint Sever tissant avec son épouse.
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Inscription S9 : SEVERUS.
Saint Sever était, avant d'être le perchoir de la colombe, un pauvre tisserand qui vivait avec sa femme sainte Vincentia et sa fille sainte Innocentia. Il renonça ensuite à la vie maritale pour se consacrer à l'Église, sa mystique épouse.
Les deux attributs de la statuaire de saint Sever de Ravenne sont la navette de tisserand, et la colombe.
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Panneau D8. Scène de la vie de Job (vers 1220-1230). Job assis sur son fumier.
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J'admire le travail qui rend, par des blaireautage ou des enlevés et des traits au pinceau fin sur la sanguine, la musculature, les reliefs anatomiques, la barbe et la chevelure de Job.
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SOURCES ET LIENS.
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— CALLIAS-BEY (Martine), 1997, « À l'« Escu de voirre »: un atelier rouennais de la peinture sur verre au XVe et XVIe siècles », Bulletin monumental, t.155-III, 1997, p. 237-242
— COTHREN (Michael), 1986, The Seven Sleepers and the Seven Kneelers: Prolegomena to a Study of the "Belles Verrières" of the Cathedral of Rouen, The university of chicago press journals vol. 25 n°2
— GOUPY (Axelle), 2019, Un miroir de la mission canoniale et épiscopale au XIIIe siècle. Les vitraux légendaires du chœur de la cathédrale de Rouen, thèse préparée sous la direction de Philippe Plagnieux, professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge à l’École des chartes, et de Karine Boulanger, ingénieure d’études au CNRS et membre du Centre André Chastel.
— LE MAHO, Jacques ; CARMENT-LANFRY, Anne-Marie. "Les chapelles des collatéraux", in La Cathédrale Notre-Dame de Rouen. Nouvelle édition [en ligne]. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2010 (généré le 24 mars 2022). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/purh/3779>. ISBN : 9791024010670.
https://books.openedition.org/purh/3800
—PAINTON COWEN : THE ONLY MEDIEVAL STAINED GLASSPHOTOGRAPHY
https://www.therosewindow.com/pilot/Rouen/w51.htm
— PERROT (Françoise), 1990 A propos des « belles verrières » de la cathédrale de Rouen [compte-rendu] Bulletin Monumental Année 1990 148-2 pp. 213-214
— SCHLICHT (Markus), 2013, « Architecte, commande, style, modèle. Quelques remarques sur la réfection des fenêtres hautes du chevet de la cathédrale de Rouen (1429-1433) »
Martine Callias Bey, Rouen, Cathédrale Notre-Dame, Les verrières, Itinéraires de patrimoine no 25, Rouen, 1993.
Anne-Marie Carment-Lanfry, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, Connaître Rouen, Rouen, 1977.
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— RITTER (Georges), 1926, Les Vitraux de la cathédrale de Rouen, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siècles. Reproductions en héliotypie, publiées avec une introduction historique et des notices iconographiques. Non consulté.
Aujourd'hui, lavieb-aile fête son millionième "visiteur unique" !!!
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Mon blog lavieb-aile a été créé en 2009, avec une partie principale consacrée à mes découvertes des oiseaux sauvages, puis j'ai volé en 2010 vers d'autres ailes (papillons et libellules) avant d'élargir mon émerveillement aux beautés des monuments.
Conservation du patrimoine naturel et préservation du patrimoine culturel, mêmes responsabilités, même combat pour la sensibilisation du regard et de tous les sens ! Mêmes affuts et mêmes bonheurs.
Bien sûr, ce chiffre est dérisoire si on le compare à celui obtenu par les blogs consacrés à la cuisine, au maquillage et à la mode. Mais c'est néanmoins pour moi une petite décoration, tant je sais combien mes articles sont beaucoup trop longs, trop austères et font étalage d'une érudition factice. Alors que mes photos sont des appâts et que seuls mes textes apportent une analyse personnelle, ces articles ne sont jamais lus intégralement mais consultés en diagonale comme des livres d'images. Peu me chaut (ou presque), je ne sais rien faire d'autre.
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1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
"Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)