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20 août 2019 2 20 /08 /août /2019 10:53

"Vanité et  trompe-l'œil", huile sur toile de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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Voir :

 

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Ceci [n'] est [pas] un trompe-l'œil.

Ceci [n'] est [pas] une Vanité.

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1°) Ceci est une Vanité, "une représentation allégorique de la mort, du passage du temps, de la vacuité des passions et des activités humaines", des "passe-temps"  peinte par Jean-François De Le Motte, peintre actif à Tournai entre 1653 et 1685.

Ah oui, et on y trouve tous les éléments propres au genre développé en Flandres au XVIIe siècle par fusion de la peinture naturaliste imitant scientifiquement la nature, et de la morale calviniste : le crâne bien-sûr, mais aussi le sablier, la bougie éteinte qui fume encore, l'objet de collection tiré du Cabinet de curiosité (le coquillage, Strombus gigas ?), le vin (dans une bouteille ou tourie à la paille défaite) et le tabac, la musique ou la chasse, la faveur bleue, et la lettre ouverte. Il y manque la tulipe ou le bouquet un peu fané, le bijou ou la médaille, mais il faut faire un choix.

Tous ces objets sont réunis dans une niche, curieusement dotée d'un soubassement en saillie à moulure évoquant le (faux-) marbre.  

L'élément le plus discret est le chalumeau placé dans un récipient, et dont les bulles de savon se découvrent une à une : quel plus délicat symbole de l'existence éphémère des choses, et de leur vacuité ! 

Et l'élément le plus visible, quoique partiellement masqué, est l'inscription latine COGITA MORI, "pense qu'il te faut mourir", variante du Memento mori. C'est le cilice de l'esprit, la macération dégustée sans relâche par la bouche des Chartreux et des contrits. Mais dont l'artiste occulte malicieusement la finale RI. Ra bien qui rira le dernier. Premier indice d'une arrière-scène.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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2°)  Ceci est une toile, tendue sur son cadre par des clous (en haut et sur le coté) et une ficelle dont le canevas la met en tension. Mais le coin supérieur droit est détaché : soit par usure, soit parce que le temps passe sur cette toile : elle n'est pas représentée comme dans un musée, invariable et achevée, mais en cours de métamorphose. Cela déclenche une impatience, un besoin de remettre ce coin en place, ou de détacher entièrement la toile, d'achever ce qui est en cours. D'autant que la taille de cette toile, qui n'est manifestement pas adaptée à celle du cadre, nous énerve et indique le coté provisoire du montage.

La toile est néanmoins achevée, puisqu'elle est signée FDLemotte (ou JFBLemottes pour certains) au coin inférieur gauche.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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3°) Ceci est une vue d'atelier, puisque la toile et son cadre sont posés sur une table contre un mur lambrissé de pin. Le peintre travaille ici, avec sa palette (dont le noir coule en une étrange silhouette en ombre chinoise), le faisceau de ses pinceaux, son appui-main (à l'extrémité brisée), sa fiole de solvant ou d'huile, la boite à deux compartiments où se renversent ses pigments ou les déchets de ses pinceaux. L'ampoule close sur quelque medium. Son cadre en papier découpé au compas. Ses esquisses, celle d'une femme vue de profil, signée de sa main, et le dessin à la plume d'un homme, au même profil droit, annoté PI, placé en face à face avec le crâne.

Nous sommes ici chez Jean-François de le Motte, en négligé, le pince-nez accroché à un clou et le couteau de cuisine glissé sous la toile en une diagonale assassine.

Cette représentation de l'atelier du peintre flamand est une mise en abîme (On a pu dire que c'était une «représentation en trompe-l'œil d'un tableau en trompe-l'œil»), une théâtralisation de l'acte de peindre, un regard de l'artiste porté sur lui-même, mais afin de jouer avec notre propre regard. Cette toile devient donc un autoportrait.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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4°) Ceci est un autoportrait, celui, anthume, de l'artiste devant son crâne et face aux  traces et objets qu'il laissera de lui. Une mise en scène macabre de sa chambre funèbre.  On est bien peu de chose. 

 

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5°) Ceci est une bouteille à l'osier défait, mais c'est une bouteille lancée à la mer. Elle abonde de messages que l'artiste adresse sur lui à la postérité. Le premier message s'adresse à ses collègues et à son public, pour montrer qu'il connaît les lois du genre qu'est le trompe-l'œil. Tout ce qui est montré doit être en même temps caché. Deuxième loi : les mises en abîme doivent se refléter et se renvoyer de façon vertigineuse. Troisième loi : tout doit s'adresser à l'intelligence exacerbée de l'amateur, dont la jouissance viendra d'avoir été mise en échec le mieux possible.

a) le portrait féminin signé de sa main : est-ce sa compagne, son épouse ?

b) le portrait masculin : un expert ne peut-il l'attribuer à quelque maître du temps ?

c) Sa signature, apposée sur la toile factice et non sur la toile réelle.

d) son pince-nez : cette délégation de l'œil artiste est détachée du corps de son propriétaire pour être mis au clou et, en s'y balançant, nous regarder le regarder.

e) le flacon de solvant, dont le tampon d'étoffe devient un profil d'homme enturbanné.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

Jean-François De Le Motte, Vanité et trompe-l'œil, Musée des Beaux-Arts de Dijon. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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f) la lettre glissée sous la ficelle, adressée à MONSIEUR MONSIEUR DIEGO SALVAGO DO PAER [ou PAZ]  EN AMSTERDAM . Elle porte l'annotation VIII au crayon rouge, et un monogramme YB (?) On connaît un peintre, Antonio de Perera y Saldago, Valladolid 1611-Madrid 1678, mais aucun Diego Salvago à Amsterdam

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonio_de_Pereda

Un Diego Salgado de Paz, marchant portugais après 1639,  est attesté à Amsterdam :

https://www.jstor.org/stable/41481279?seq=1#page_scan_tab_contents

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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g) La seconde lettre hors de la toile factice est retenue par un ruban de cuir roux tendu entre deux punaises  et recouverte du bâton de cire à cacheter. On y lit A MONSIEUR MONSIEURS GYV~ERS, et on retrouve l'annotation YBort (Vort, Port) déjà remarqué sur la lettre précédente, et de la même main.

Ce Monsieur Gyvers est très vraisemblablement Cornelius GYSBRECHTS, dont le tableau de 1664 sert de modèle à celui-ci, comme nous allons le voir : nouvel exemple d'ironie.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.
Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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h) le document principal est la lettre (une feuille pliée en deux) placée sous les dents du crâne qui mord le bugle . On jugerait qu'il suffit de s'approcher pour le lire, mais c'est un piège. On lit facilement les premiers mots A TOUS, et la signature ANTOINE DE /RO[Y]. L'ironie est évidente, qui adresse cet avertissement de la vanité de l'existence "à tous", et cette ironie s'accroît si l'artiste  s'est plu à utiliser un acte officiel réel . Or, la formule "à tous" est très utilisé dans les avis des autorités.

Quand au signataire, faut-il deviner ANTOINE DE CROY ?

Il peut s'agir d'un vieil acte familial, et les début de lignes qu'on déchiffre évoquent le langage juridique. Il y est question d'une abbaye.

Un autre trompe-l'œil de J.-F. Le Motte  a  été offert en 1957 au Musée des Beaux-Arts de Dijon. Un document y est peint. C'est Un bail fait par l'abbé d'Esplechin (un village à environ 10 km sud-ouest de Tournai ) en faveur de Toussaint Corberos . au-dessus  se trouve un livret sur la page ouverte duquel "ROY" est écrit en lettres rouges.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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6°) Ceci est une copie.

Tout simplement la copie du tableau de Cornelius GYSBRECHTS (ou Gijsbrechts).

On y trouve la même Vanité séchant et mise en tension sur un cadre, avec son coin supérieur droit détaché, le même couteau glissé sous le montant, la même niche avec son plateau de marbre mouluré, le même  crâne, exactement le même sablier hexagonal et tricolore (mais ici mordu par le crâne), le même quinquet à la bougie fumante, le même chalumeau dans le récipient d'eau savonneuse qui se révèle être, comme nous l'avions peut-être deviné chez de Le Motte, une coquille de moule. La même pipe, renversée au dessus d'un peu de tabac. Sous le sablier, la même feuille de papier, mais dépliée et  avec un texte en flamand (illisible sur le document photographique).

Par contre, le pichet de vin en étain ou métal argenté, et le violon, tout comme les épis de blés, ne se retrouvent pas chez de Le Motte, où ils ont été remplacés respectivement par la bouteille, la trompe de chasse, et le treillis en osier aux brins désassemblés.

L'atelier est le même, avec le même appuie-main, la même boite (à trois compartiments ici), le même faisceau de pinceaux, la même palette où la peinture noire coule et va tâcher le plancher. La même lettre est placée dans le réseau de ficelles.

Le Motte a remplacé par ses dessins à la plume et par un médaillon de papier les trois portraits à l'huile, en médaillon, dont l'un, inachevé, nous offre un fantôme blafard à fonction spéculaire, et l'autre nous fixe comme un autoportrait de Gysbrechts.

De même, il n'a pas suspendu le flacon de solvant ou d'huile à son appuie-main.

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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7°) Ceci n'est pas une copie de Gysbrechts, mais une reprise, en hommage et surenchère d'ironie.

Une fois que nous connaissons le tableau modèle (et d'autres tableaux du même artiste multipliant les citations), nous apprécions encore mieux avec quel humour de Le Motte a coiffé son crâne de l'osier défait de sa tourie.

D'ailleurs, Gysbrechts est le premier à se citer et à se parodier lui-même, comme sur cette toile du Hull Museum datée de 1664 :

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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Ceci est un double d'une toile conservée à Draguignan.

Musée des Beaux-Arts

 

https://de-de.facebook.com/mbadraguignan/photos/a.243871272710584/246691925761852/?type=3

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Chacun se plaira à découvrir, dans ce doublon, les différences, qui sont souvent inspirées de Gysbrechts (le flacon suspendu à l'appui-main).

 

 

 

Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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Conclusion : ceci est moins un trompe-l'œil qu'une cascade de clins d'œil.

-avec la Mort

-avec lui-même

-avec Cornelius Norbertus Gysbrechts

-avec les autres peintres de trompe-l'œil

- avec le public du temps, mieux à même que nous de décrypter tous les indices,

-avec le public d'aujourd'hui, et avec la postérité,

.... et surtout, avec le Temps qui passe comme ces coulures de peinture qui tombent de la palette, et dont nous sommes incapables d'empêcher la chute.

 

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Le trompe-l'œil de Jean-François de Le Motte au Musée des Beaux-arts de Dijon.

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On sait très peu de chose de François ou Jean-François De Le Motte, hormis qu'il demeurait dans la paroisse Saint-Piat de Tournai. Son travail est mince. Seulement une douzaine de ces toile ressemblant à un trompe-l'œil ont survécu (outre les deux toiles de Dijon et celle de Saint-Omer, un trompe-l’œil du Musée des Beaux-arts de Strasbourg (Inv. 1749), et celui du musée des Beaux-Arts d’Arras (Ill. 4, inv. 945.94). . Encore plus rares sont les données et documents relatifs à leur auteur, le peintre Jean-François de le Motte, qui travaille à Tournai. En effet, les archives de cette ville ont disparu en 1940 lors des bombardements.  Actif de 1653 à 1685, il habitait à Tournai où il entra à la guilde de Saint-Luc dès 1653. Rendu célèbre pour l’ornementation des arcs de triomphe de l’Entrée de Louis XIV à Tournai en 1670, l’essentiel de son œuvre réside dans la peinture de trompe-l’œil dont une dizaine d’exemplaires a été recensée, révélant les contacts de l’artiste avec le milieu des Pays-Bas, notamment C. N. Gysbrechts (Ill. 2 et 3).

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SOURCES ET LIENS.

— Notice du MBA de Dijon :

http://mba-collections.dijon.fr/ow4/mba/voir.xsp?id=00101-2486&qid=sdx_q0&n=1&e=

Jean-François de Le Motte 
Tournai , ? - ? , ? 
Ecole Flamande ? Française ?

Ce peintre de trompe-l'oeil appartenait à une famille d'artistes, dont le nom apparaît dans les documents d'archives avec l'orthographe Delmotte ou De le Motte et qui semble être d'origine lilloise. Jean-François de Le Motte fut admis à la maîtrise en 1653 et entra la même année dans la Gilde de saint Luc. Il fut appelé [...] à participer aux décors de circonstances, notamment à ceux des "Entrées" : c'est ainsi qu'en 1670, il participait à l'ornementation des arcs de triomphe pour la seconde Entrée de Louis XIV. A Saint-Piat de Tournai, église de sa propre paroisse, sont conservés les portraits d'Etienne Dailly et de sa femme Jeanne Thérèse Delmotte, qu'il avait peints en 1670. [...] Cet artiste qui jouissait d'une grande réputation dans sa ville natale, puisqu'il fut le maître de nombreux peintres de Tournai, n'était pas seulement un décorateur et un portraitiste ; il était aussi peintre de natures mortes et de trompe-l'oeil. « (Notice de Pierre Quarré extraite de "Jean-François de Le Motte, peintre tournaisien de trompe-l'oeil", La Revue des Arts, 1960, n° 3)

Peinture à l'huile sur toile 
Hauteur : 118,7 cm ; Largeur : 90,8 cm 
Inv. CA 692

Un châssis posé sur une étagère est appuyé contre un assemblage de planches noueuses et fissurées. Un trompe-l'oeil mis en abyme, représentant une "Vanité", est cloué sur le châssis et tendu par des cordelettes. Son contenu symbolique est clairement énoncé par une inscription que l'on déchiffre partiellement : COGITA MO[rtem]. Le coin détaché, dont le bord est effiloché, pend lamentablement en s'enroulant sur lui-même. La "peinture", signée par l'artiste, représente une niche, alvéole obscure posée sur une dalle de marbre saillante sur laquelle s'entassent en désordre un crâne coiffé d'une couronne de blé desséché, un bougeoir avec une bougie achevant de se consumer, un coquillage, un sablier et une coupelle dont s'échappent des bulles de savon. Ce sont autant de symboles de la fragilité de la vie et de son inévitable fin. Seule la présence du blé, emblème de la résurrection, appporte une note d'espoir. Il voisine avec le cornet de chasse, la pipe, le flacon de vin et la lettre froissée, témoins des plaisirs et des futiles occupations humaines. 
Le même désordre règne dans l'atelier de l'artiste. les couleurs s'écoulent de la palette et se mélangent en camouflant une deuxième signature du peintre qui, cette fois, s'approprie son "trompe-l'oeil" en le dévoilant discrètement. La boîte métallique, pour laver les pinceaux posés sur le bord, déborde de déchets et le flacon d'huile est bouché par un torchon sale. Le bâton du peintre traverse en diagonale le tableau en s'appuyant sur le châssis. Comme l'écrit Anne-Marie Lecoq, tout se passe comme si "en l'absence du peintre, son ouvrage et ses instruments étaient abandonnés". Une pièce d'orfèvrerie sphérique, une amulette posée comme une signature, fait souvent son apparition dans les tableaux de De Le Motte. Un cadre vide semble oublié. Une paire de lunettes accrochée à un clou souligne encore l'absence de l'artiste tout en symbolisant le sens de la vue qui permet ce jeu entre les niveaux de réalité. Deux dessins, dont le profil d'une femme signé par le peintre, ainsi qu'un porte-lettres, sont aussi cloués sur la planche. 
La lettre en bas porte l'adresse "A Mons[ieu]r / Monsieur Diego / Salvago de Paer / A Amsterdam, suivi d'une signature illisible. Elle témoigne des liens du peintre avec la Hollande. Celle de gauche pourrait être un hommage à Gijsbrechts puisqu'elle est adressée "A Monsieur / Monsieur Gibr[r]e[ch]ts".
Ce tableau met en lumière la dénonciation morale de la vanité provoqué par l'illusion optique du trompe-l'oeil. Le peintre manie avec habillité cette double mission et fait de la représentation de l'atelier de l'artiste un subtil "trompe-l'oeil d'un trompe-l'oeil". Le procédé avait déjà été utilisé par Gijsbrechts. De Le Motte se distingue du style du maître hollandais par son coloris plus chaleureux et par le sentiment de désolation qui s'en dégage.

(Notice de Miriam Milman extraite de "Le Trompe-l'oeil : plus vrai que nature ?" , Bourg-en-Bresse : Musée de Brou, Arras : Musée des Beaux-Arts, 21 mai - 4 septembre 2005)

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—Notice du tableau Trompe-l'oeil du MBA de Dijon :

http://mba-collections.dijon.fr/ow4/mba/voir.xsp?id=00101-2475&qid=sdx_q0&n=1&e=

 

Peinture à l'huile sur toile 
Hauteur : 78,1 cm ; largeur : 53,2 cm 
Inv. 4347

Le fond de ce tableau - dont le pendant est conservé dans une collection particulière - est constitué par un assemblage de planches rugueuses, avec des noeuds, des fentes rafistolées et des bords déchiquetés. Une marine, dans son cadre d'ébène enjolivé par un noeud de soie, occupe une place centrale. Accrochée à la paroi par un clou, elle représente une tempête sur une mer déchaînée qui met en péril les frêles bateaux qui s'y sont aventurés. 
Une lanière retient avec difficulté une multitude de papiers froissés et de lettres dépliées, cachetées et déchirées. Ces objets en saillie donnent le sentiment de relief, de profondeur et de tangibilité essentiel à la réussite d'un trompe-l'oeil. Ils contiennent aussi des messages écrits, autant de traces laissant deviner des informations concernant l'artiste et son commanditaire. Un bail fait par l'abbé d'Esplechin en faveur de Toussaint Corberos permet de localiser les Flandres, région à laquelle l'artiste semble lié, comme le prouvent d'autres lettres adressées à Amsterdam et à Ypres. Une autre lettre donne le nom et l'adresse du peintre : "A L.J. François de Le Motte, peintre demeurant sur la paroisse Saint-Piat à Tournay", qui fait ainsi usage avec habileté du stratagème lui permettant de sortir de l'anonymat imposé par le genre du trompe-l'oeil. 
Le dessin encadré d'un profil de vieillard surplombe une terre cuite ovale représentant des putti jouant ; on y reconnaît le style des bas-reliefs de Duquesnoy (1597 - 1643) que De Le Motte reprend déjà dans le "Trompe-l'oeil aux rubans". Le plâtre d'une tête féminine classique mène le regard vers une surface plane, une étagère, sur laquelle sont posés les outils du peintre. On y retrouve sa palette, le faisceau de pinceaux attachés avec une lanière et la boîte métallique à deux compartiments qui devait lui servir pour les nettoyer. 
On est sans doute encore une fois dans l'atelier que De Le Motte a abandonné : papiers froissés, planches abîmées, désordre, tourmente des éléments. La symbolique de la vanité est, comme si souvent, présente.

(Notice de Miriam Milman extraite de "Le Trompe-l'oeil : plus vrai que nature ?" , Bourg-en-Bresse : Musée de Brou, Arras : Musée des Beaux-Arts, 21 mai - 4 septembre 2005)

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—BODO VISCHER, The Sound of Time, Jean-François De Le Motte, trompe-l'œil,  Still life with an air of cour by Jehan Planson, partiellement en ligne

[PDF] Trompe-l'œil air de cour (Jehan Planson) - Michael Imhof Verlag

 

https://www.imhof-verlag.de/media/catalog/product/pdfs/d0ab5e95b0f47b90daab7370907cdb7a_Klang%20der%20Zeit_Blick%20ins%20Buch.pdf

— Photo de ce  trompe-l'oeil :

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c4/Jean-Fran%C3%A7ois_de_Le_Motte._Trompe-l%27oeil.jpg

— Le tableau de Gysbrechts en 1664 :

Vanité, trompe-l'oeil, 1664 (Hull Museums, Royaume-Uni), Cornelis Norbertus GYSBRECHTS (1630-1683)

http://carlosguerreiro.free.fr/wiki/fckeditorfiles/file/EAF/poesie-baroque-hda-vanite-trompe-oeil.pdf

— Autre tableau de Gysbrechts

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cornelius_Norbertus_Gijsbrechts_-_Trompe_l%27oeil_with_Studio_Wall_and_Vanitas_Still_Life_-_Google_Art_Project.jpg

http://catalogo.fondazionezeri.unibo.it/scheda/fotografia/157949/Anonimo%20-%20Cornelis%20Norbertus%20Gijsbrechts.%20Trompe%20l%27oeil%20med%20vanitas%20-%20insieme#lg=1&slide=0

— Talcott (Samuel), Georg Canguilhem and the problem of error, page 272

https://books.google.fr/books?id=6LyYDwAAQBAJ&pg=PA270&lpg=PA270&dq=cogita+mori+le+motte&source=bl&ots=5-XuCPC-Lu&sig=ACfU3U3ja33Si8ik3PNb9KdSl9hpWqHskA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiYh76Eio3kAhVPEVAKHdEqBEAQ6AEwC3oECAkQAQ#v=onepage&q=%20motte&f=false

De Le Motte dans les collections du musée de l'hôtel Sandelin de Saint-Omer, avec une notice détaillée

http://www.patrimoines-saint-omer.fr/Les-ressources/Les-ressources-en-ligne-des-musees/L-oeuvre-du-mois/Trompe-l-oeil-de-Jean-Francois-de-Le-Motte

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Published by jean-yves cordier
19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 14:58

               Vierges allaitantes


         La chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben

     Troisième partie :  le retable de la Vierge ; les autres statues ; le mobilier.

  • le retable du maître-autel
  • les statues 
  • la chaire à prêcher
  • les sablières.

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Je reprends un article de 2012 en le complétant de commentaires et de photos de 2019.

1°) Cet article appartient dans ce blog  à la série des Vierges allaitantes (avec 4 articles consacrés à Lannélec):

 

 

 

2°) Il appartient aussi à la série consacrée à Pleyben et ses chapelles :

 

L'église

Les chapelles :

3°) Voir aussi :

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I. Le retable du maître-autel.

Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant trois panneaux en bas-relief représentant  l'Apparition du Christ à sa Mère, la Dormition et l' Assomption.

 

"Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant 3 panneaux en bas-relief représentant l'ensevelissement de la Sainte Vierge, la mort de la Sainte Vierge, son Assomption." (H. Pérénnès 1938)

"Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle." (R.Couffon, 1988)

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1°) l'Apparition du Christ ressuscité à sa Mère.

Le Christ torse nu sous le manteau du Ressuscité, apparaît à sa Mère dans des nuées ; il tenait peut-être en main gauche son étendard. Marie, à droite, mains croisées sur la poitrine, devant le lutrin où est posé un livre saint,  manifeste sa surprise, exactement comme dans l'Annonciation, mais elle est ici coiffée d'un voile.

Ce thème assez rare resitue 2 des 3 scènes dans celle des Joies de la Vierge, au nombre de 5, ou de 7, ou de 15, avec l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, l'Adoration des bergers, l'Adoration des Rois, la Présentation au Temple, le Baptême de Jésus, l'Ascension, voire le Couronnement de la Vierge.

On le trouve illustré au XVe siècle dans le Retable des sept joies de la Vierge, du Maître de la Sainte Parenté Le Jeune, vers 1480, Louvre.

"En position ouverte, le retable montre de gauche à droite des scènes de la vie de Marie : l'Annonciation, La Nativité sur les volets extérieurs, l'Adoration des mages, puis la Présentation de Jésus au Temple au centre, suivi de l'Apparition du Christ à la Vierge ; sur les volets extérieurs enfin l'Ascension et pour finir l'Assomption. "

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-de-la-sainte-parente-le-jeune_retable-des-sept-joies-de-la-vierge_huile-sur-bois-f700c351-aea4-4a14-9e13-b03f9550569b

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_de_la_Sainte_Parent%C3%A9_le_Jeune#/media/Fichier:Retable_des_sept_joies_DD_face_Gm31.jpg

 

Il figure au XVIe siècle sur le retable en albâtre des Sept Joies, vers 1522-1526, de la chapelle de la Vierge de Saint-Nicolas de Tolentin à Brou :

 

"L'autel de la chapelle de Marguerite d'Autriche, dédiée à la Vierge Marie, est surmonté du monumental retable des Sept Joies de la Vierge, d'une hauteur totale 5,50 m environ et d'une longueur de 3,25 m, célèbre pour la richesse et la beauté de son décor sculpté. Pour sa réalisation, on a utilisé un albâtre veiné de gris et une pierre noire. il a également été sculpté par l'atelier brabançon travaillant à Brou.

L'Annonciation et la Visitation sont représentés dans le registre inférieur. Au centre figure l'Assomption encadrée de la Nativité, l'Adoration des mages, l'Apparition du Christ à la Vierge et de la Pentecôte dans les compartiments latéraux. "

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Nicolas-de-Tolentin_de_Brou#/media/Fichier:Eglise_de_Brou8_chapelle_de_marguerite.jpg

Il figure sur la baie 20 des vitraux de Louviers vers 1505-1510 : (j'étudie longuement ce thème dans mon article, § 6), dans une autre série, celle des 8 Apparitions du Christ après sa mort.

http://www.lavieb-aile.com/2018/11/la-verriere-des-apparitions-du-christ-de-l-eglise-de-louviers.html

On le trouve, plus près de Pleyben, en vitrail sur la baie 2 de La Martyre vers 1540 : j'ai placé dans ma description un catalogue iconographique, repris dans les Sources et Liens

http://www.lavieb-aile.com/2017/01/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-x-les-vitraux-du-choeur.la-baie-2.html

 

On ne confondra pas cette scène avec celle de la Seconde Annonciation, où un ange apparaît à Marie pour lui annoncer sa mort, mais la disposition de la pièce et des protagonistes, ainsi que le costume de la Vierge aux cheveux voilés, l'évoque obligatoirement.

Heures d'Etienne Chevalier folio 9

https://www.photo.rmn.fr/archive/02-006563-2C6NU0G5IEYU.html

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.
Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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2°) La Dormition.

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Les apôtres entourent la Vierge allongée, légèrement tournée vers nous. Certains tiennent un livre. Jean, le plus près de la tête de Marie, ne tient pas (ou a perdu) la palme que, selon la tradition, l'archange saint Michel lui a remis pour être portée à son enterrement. On ne voit aucun détail anecdotique, mais à défaut, l'artiste a su animer ses apôtres de postures corporelles et de gestes variés.

http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=Les_deux_retables_flamands_de_la_Vierge_%C3%A0_Ternant_et_Kerd%C3%A9vot

Voir la Dormition du vitrail de La Martyre (3eme quart XVIe) 

http://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-xi-le-vitrail-de-la-dormition-de-la-vierge-et-du-jugement-dernier-la-baie-3.html  

Voir la Dormition des vitraux de Notre-Dame-du Crann en Spezet : vers 1535-1540.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'Assomption.

Quatorze anges accompagnent Marie vers une ascension glorieuse dans les nuées. 

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Discussion.

Devons-nous suivre René Couffon dans sa datation du XVIIe siècle, qu'il ne justifie pas ? 

Voir ma description du retable de la chapelle de Kerdevot en Ergué-Gabéric (officiellement, 1480-1490 , mais avec des bois coupés vers 1430, + 4ans de séchage, et très proche du retable de Tournant daté de 1430-1440).

http://www.lavieb-aile.com/article-le-retable-de-kerdevot-en-ergue-gaberic-29-124584535.html

Les thèmes présents ici, notamment la Dormition et l'Assomption, sont majeurs dans la production des retabliers flamands et brabançons.

Faut-il juger ce retable sur son état actuel ? ceux de Kerdevot et ceux de la cathédrale de Rennes avaient été grossièrement repeints et "restaurés", ont été pillés, et ne dévoilent que maintenant leur magnificence.

Bien-sûr, le retable de Lannédec, malgré sur structure en T et la profusion d'or seulement rompue par les carnations, le noir des chevelures et le bleu du manteau de la Vierge, est principalement un moyen-relief, sans mise en place de statuettes en ronde-bosse, sans effet de profondeur par des sols inclinés, sans mise en scène dans des dais gothiques ou des résilles, sans utilisation de sgraffito, ou de brocarts, sans multiplication de personnages secondaires et de détails anecdotiques et truculents, sans finesse de décors et d'accessoires.

Il n'empêche qu'avant de le classer, comme il l'a été jusqu'à présent, comme une œuvre secondaire et assez tardive, j'aurais bien aimé pouvoir consulter l'avis des experts, connaître la date des restaurations, le résultat des investigations  (nature des bois, assemblages, marques d'ateliers, nature des pigments). 

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II. Les statues.

1. Saint André

  La statue était abritée dans une niche avec l'inscription Saint André P.P.N. 1667. (H. Pérénnés, 1938)

 

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2. Saint évangéliste : Saint Matthieu.

  Kersanton polychrome.

Ce personnage qui trempe sa plume dans un encrier présenté par un ange et dans lequel il trouve la divine inspiration ne peut être qu'un des quatre évangélistes. On le désigne comme étant St Matthieu, dont l'ange est l'attribut. N'ayant pas réussi à déchiffrer le nom qui est inscrit sur le socle, et ne lisant de l'inscription que ...TVRVS EST M (ce n'est pas l'article du Credo apostolique de Matthieu, qui est Sanctam ecclesiam catholicam), je fais confiance à H. Pérennés qui indique Inde Venturus est iudicare. Problème, c'est là l'article de l'apôtre Philippe.

Comme St Jean, il est pieds nus.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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3. La Vierge et Saint Jean

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      Saint Jean  : il tient son évangile et il est vêtu de son habituel manteau rouge qui est ici doublé de vert et à larges manches. Il est pieds-nus conne tout bon apôtre. Sa belle robe d'or, son air inspiré et surtout peut-être son front très dégagé par la mode de l'épilation de cheveux qui sont laissés très longs en arrière, lui confèrent une allure d'un clerc d'origine noble. On indique une date à son propos : 1661.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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4. Saint Corentin ?

 En tout cas un saint-évêque mitré qui a oublié ses chirothèques. Noter la petite moustache fine complétée de la virgule sous le menton, très à la mode dans le clergé à une époque (XVIIe ?) que je n'ai pas encore pu déterminer précisément.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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5. Vierge à l'enfant, 1864. 

attribuée à Le Brun . Est-ce Alphonse Le Brun, sculpteur lorientais?? Ou un de nos industriels qui vont inonder nos églises des chefs d'oeuvre de l'art saint-sulpicien ? Des lettres ou une inscription sont visibles sur le galon doré du manteau bleu.

  Esc-ce vraiment N.D.du Rosaire ? sans son rosaire ?

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III. La chaire à prêcher.

sans son abat-voix ; elle date du XVe siècle et a été restaurée en 1993 par Georges Le Ber de Sizun, menuisier et ébéniste.

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IV. Les sablières.

Elles sont datées "du 16 ou 17e siècle " selon l'Inventaire Général. Certaines, de style plus ancien, sont exposées non plus in situ, mais sur le lambris récent en pin du transept.

  Je ne sais pourquoi elles me font penser à des planches d'ornementation celtique.

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Les sablières en place (XVIIe ?):

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Tête d'ange (collerette) menacée par deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Frise de végétaux et masques à palmettes entre deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Trois têtes d'angelots et une gueule.

On retrouve les motifs— assez dépourvus d'intérêt—  des sablières de la chapelle Saint-Laurent.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Deux têtes d'angelots entre deux gueules de dragons ; deux blochets.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper. p. 185

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LANNELEC

Dite autrefois de Trefnescop, elle est construite dans un ouvrage de terre fort ancien.

En forme de tau, elle comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés et deux chapelles en ailes dans l'alignement du chevet. Sur la dernière colonne, du côté de l'épître, on lit l'inscription gothique : "LAN MILL CCCCIIIIXX ET X (1490) FUST FONDE CESTE EGLISE.", et, au-dessus de la porte nord, cette autre : "FAIT. FAIRE. PAR. F. LE. ROVX. FABRIQVE. LAN MDCCLXIV." (n'existe plus en 1989, date d'une réfection). La flèche date de 1883. Du type à nef obscure, l'édifice est lambrissé ; sur le lambris de la chapelle sud, inscription : "F. FAIR. P. M. LEON. RECTEVR. DE. PLEIBEN. M. GVILLAVME. LE. BORN. GAN (= Germain). PALANT. MATHIAS. DIRESON. FABRIC. FAIT. LAN. 1772. YVES. RIOVAL. FABRIC." Le lambris de la charpente avait été refait au début du XXe siècle ; on n'avait pas conservé l'inscription de 1772. Nouveau lambris en 1993.

Les ailes du transept ont conservé leurs sablières sculptées presque complètes et leur entrait engoulé ; à l'angle du bas-côté sud, un blochet pittoresque : un prêtre en chape et bonnet carré, les initiales F. et R. lisibles sur la chape et la date de 1619 au bas. Deux autres blochets représentent des têtes d'évêques, dans le bas-côté nord.

Sacristie construite en 1741, d'après l'inscription : "IA. PLASSART. FABRIQVE. 1741." Sur la porte intérieure en bois, date de 1742. La porte de la longère nord date de 1993 ; on n’y a pas réintégré les deux bas-reliefs de l’ancienne (donateur à genoux avec la banderole : « MATER :DEI :ORA :PRO :ME. » ; l’inscription relevée autrefois sur cette dernière porte « FAIT.FAIRE.PAR.F.LE.ROUX.FABRIQVE.L’AN.MDCCLXIV » n’existait déjà plus (en 1989). Les deux bas-reliefs ont été intégrés dans un autel latéral.

Mobilier :

Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle.

Deux niches à volets historiés avec leurs statues en pierre polychrome du XVIe siècle : Vierge Mère allaitant, portant sur le rebord du manteau l'inscription : "Nre. dAME MRCIS PE. POVR...", sur la plinthe de la niche : "NOSTRE DAME de LANNELEC" ; sur l'unique volet, en bas-relief, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité.

- Sainte Barbe revêtue d'un riche manteau sur lequel on lit la date de 1578 ; sur les volets, six bas-reliefs représentant la vie de la sainte ; sur la plinthe de la niche : "GRANDE et PVISSANte Ste BARBE." Chaire à prêcher du XVIIe siècle, en très mauvais état en 1989, l'escalier est détruit et il n'y a plus d'abat-voix.

- Deux panneaux sculptés dans la porte latérale nord, représentant, à genoux devant la Vierge à l'Enfant, un donateur, avec une banderole à inscription : "MATER. DEI. ORA. PRO. ME", XVIe siècle.

- A la sacristie, armoire à quatre portes du XVIIIe siècle. Elle a été volée.

Statues - en kersanton : Vierge au Calvaire ;

- en pierre : saint Matthieu tenant une banderole où l'on peut lire : "INDE VENTVRVS EST IVDIC...", 1667 ;

- en bois polychrome : autre Vierge Mère dite aussi Notre Dame de Lannélec, autre Vierge dite Notre Dame des Sept Douleurs, XVIIe siècle, saint André, saint Jean l'Evangéliste, saint Germain (a perdu sa polychromie), saint Corentin, autre sainte Barbe, toutes du XVIIe siècle, et une Vierge à l'Enfant dite Notre Dame du Rosaire (1864). Notre Dame des Douleurs et saint Jean ont fait partie d'un groupe de Crucifixion.

- les statues de sainte Barbe et de la seconde Notre Dame de Lannélec (chapelle nord) ont été volées.

Dans la porte de la longère nord, qui n'était pas d'origine, bas-relief : Vierge Mère avec, à ses pieds, un donateur à genoux, "MATER:DEI:ORA:PRO:ME", et une deuxième inscription, datée de 1772, citée plus haut. Une porte neuve installée en 1993 ne porte plus ce bas-relief.

Armoire, bois, XVIIIe siècle.

Vitraux : dans la maîtresse vitre, armes de Bretagne et mi-parti France-Bretagne, de Charles VIII et Anne de Bretagne, et armes de Kergoët pleines et mi-parti du Desnay. De l'ancienne Crucifixion subsistent les panneaux représentant la Vierge Marie et saint Jean au pied de la croix, une belle Pietà et sainte Barbe ("SANCTA BARBARA O. P. N."), dont la tête a été détruite au XXe siècle. - Dans le vitrail de l'aile nord, sainte Véronique avec sainte Face moderne.

Cloche datée 1764 (C.). 

Sur le placitre (site inscrit), calvaire du XVIe siècle, en kersanton : Crucifix avec anges au calice, larrons en croix sur les consoles, Vierge ... l'Enfant au revers.

INVENTAIRE GENERAL

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-lannelec/5e9eca66-2134-4fd9-8d43-bb9416344296

 

PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Vierges allaitantes
19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 09:58

La bannière de procession (2016, Le Minor) de  Saint-Aubin  de la paroisse Notre-Dame-la-Blanche de Guérande.

 

 

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Voir Sur les bannières de la maison Le Minor (Pont-L'Abbé) :

 

 

Ou taper "bannière" sur l'onglet recherche supra.

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La paroisse "Notre-Dame-la-Blanche" est , avec "Sainte-Anne-du-Pays Blanc", l'une des deux Paroisses du "Pays Blanc",  rappelant ainsi par la récurrence de cette couleur que l'importance ici des marais salants et de l'économie du sel.

La bannière brodée par la Maison Le Minor de Pont-L'Abbé est présentée à droite du chœur de la collégiale Saint-Aubin, centre de Guérande intra-muros.

C'est en fait, comme toutes les autres, la réunion de deux bannières qui peuvent être individualisées et qui, réunies, forment un décor sur les deux faces, au recto et au verso.

 

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1°) La bannière principale : NOTRE-DAME-LA BLANCHE.

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Broderie sur velours rouge ponceau. Goussets marqués d'une hermine blanche.

Le dessin montre la Vierge à l'Enfant entourée d'étoiles, et les églises de la paroisse, avec les inscriptions NOTRE-DAME-LA BLANCHE et GUERANDE.

La Vierge est nimbée, voilée, et couronnée d'étoiles formant diadème. Son manteau et sa robe sont stylisés et se transforment en un paysage de la Presqu'île, avec son ciel traversé de nuées d'oiseaux, et des motifs en cœur où on peut imaginer des coquillages ou des fleurs.

Très habilement, l'artiste a su nous laisser imaginer, sans l'affirmer clairement, que Marie porte la coiffure et le costume de cérémonie des épouses des paludiers de Guérande, avec leur coiffe en tulle sur des cheveux tirés en arrière, la collerette tuyautée, la robe en drap violet aux reflets de soie.

https://www.bro-gwenrann.org/bgr-les-costumes

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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2°) La bannière des saints Clair, Aubin et Marie-Madeleine.

Elle honore ici les saints titulaires des trois église de Saint-Clair de Saillé, La Madeleine et de la collégiale Saint-Aubin.

L'église néogothique  Saint-Clair de Saillé se trouve environnée par  les marais salants au sud de la cité de Guérande. Elle succéda à une chapelle de frairie où avait été célébré le mariage du duc Jean IV avec Jeanne de Navarre en 1386.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Clair_de_Saill%C3%A9

L'église de La Madeleine a été créée en 1850 dans un style néogothique. C'est sans doute elle qui est figurée en bas de la bannière principale.  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_la_Madeleine_de_Gu%C3%A9rande

Enfin, la collégiale Saint-Aubin n'était pas destinée initialement aux paroissiens, mais aux 14 chanoines et aux enfants de la psalette (école de chant), est au centre le la cité médiévale. Elle a possédé et possède à nouveau les reliques de saint Aubin, évêque d'Angers au VIe siècle .

Là encore, le milieu naturel environnant a été rappelé, avec un héron cendré, des roseaux, des vaguelettes et des coquilles, et bien-sûr les étendues blanches des marais, leurs cristaux et leurs mulons.

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Enfin, les signatures de Dominique PASSAT (auteur du carton), de Jean-Michel PÉRENNEC (brodeur) et de Gildas LE MINOR (alors encore gérant de l'entreprise). 

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

Bannière de Notre-Dame-La-Blanche (D. Passat, Le Minor, 2016). Photographie lavieb-aile 12 août 2019.

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Le bolduc.

On désigne ainsi l'acte d'authenticité conférant à la bannière le statut d'œuvre d'art. Il est cousu entre les deux parties de la bannière.

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"Cette bannière dédiée à la paroisse Notre-Dame-la-Blanche de Guérande a été entièrement brodée à la main par les ateliers Le Minor à Pont-L'Abbé par Jean-Michel Pérennec d'après un dessin de Dominique Passat. Cette bannière a été réalisée à l'initiative du Père Yvon Barraud curé de la paroisse en août 2016 et accueillie par l'actuel curé Père Pierrick Feildel. Janvier 2017"

Signature par la SARL Le Minor et par Dominique Passat.

Dominique Passat a déjà conçu le carton de la bannière de Sainte-Anne-la-Palud, et celle de Plougastel-Daoulas (encore en projet).

Jean-Michel Pérennec est le brodeur de la Maison Le Minor.

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Published by jean-yves cordier - dans Bannières.
17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 14:54

La chapelle de la Trinité (An Dreïnded) de Lanridec en Pleyben.

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Voir aussi sur Pleyben :

L'église

Les chapelles :

 

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PRÉSENTATION.

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Lanridec ou Lanrideg  se trouve à 5,6 km au nord du bourg de Pleyben, à égale distance de celui-ci avec ceux de Braspart et de Lopérec. La chapelle occupe une situation élevée, à 124 m d'altitude, sur une ligne de crête entre deux ruisseaux descendant se jeter dans la Douffine 50 m  plus bas.

À une centaine de mètres au nord, la carte IGN indique les lieux-dits Pennod (un promontoire surplombant à 113 m. la  Douffine), et Meilh Pennod (le moulin en contrebas), tandis que Nevez Pennod se trouve légèrement plus à l'ouest, et que, sur la route de Lopérec, Croaz Pennod indique au sud l'embranchement vers la chapelle : ces toponymes deviennent, sur la carte d'Etat-Major 1822-1866, Pennaut, Moulin de Pannault et Penahout, ou Pennant sur la carte de Cassini. On retrouve ce toponyme Pennod/Pennault à Lothey au dessus de l'Aulne. Il signifie "le sommet de la falaise", le suffixe gaulois -enn (ennus, enna) ici associé au suffixe oronymique -aod "falaise" se retrouvant  souvent pour désigner des hauteurs (Jacques Lacroix 2004).  Il est relié au radical celtique et breton -penn "tête, extrémité, qu' on le trouve tout autour du site de Pennod sous les formes Pennfeunteun, Penhoaden, Penn ar c'hoad, Penn an Neac'h, Pennawern indiquant que c'est tout le massif dominant au nord de la paroisse de Pleyben la boucle de la Douffine qui constitue une pointe en cul de sac à l'ouest de la route Pleyben-Braspart. En 1822-1866, un pont du Dour Du permet le passage de la route Lopérec-Pleyben, et la carte indique au nord le pont de Ruis.

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En effet, la chapelle a été probablement construite au XVIe siècle pour les seigneurs de Pennault (dont on trouve les armoiries sur le chevet au dessus de la maîtresse-vitre, et sur la tour), puisque d'après Pérénnès, Pierre de Coatrediez, sieur de Pennault en revendiquait le patronage dans un aveu de 1603 conservé aux Archives Départementales. En 1654, selon les archives paroissiales, il y célébrait un mariage. 

La tour et et la chambre de cloches datent du 17e siècle. La chapelle a été restaurée en 1675 (date portée sur le linteau d´une porte bouchée au niveau du chevet), puis en 1726 (date portée sur le clocheton ainsi que l´inscription « CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQUE LAN 1726 »), et enfin en 1881 (intervention globale). La sacristie a été ajoutée au 19e siècle.

Le plan est en croix latine ; des  contreforts sont présents aux angles nord-ouest et sud-ouest ainsi que sur le mur sud de la nef. Le pignon ouest est appareillé en pierre de taille de granite surmonté d´une tour à une chambre de cloches.

Le toponyme An Dreïnded est la forme bretonne de La Trinité. Je n'ai pu établir si le toponyme Lanridec, par ailleurs non attesté, est une forme contractée d'An Dreïndec.

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La nef, le bras sud du transept, vue du sud-ouest.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le pignon ouest, la nef, le bras sud du transept, vue du sud-ouest.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le chevet et les deux bras du transept, vue de l'est.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Situation parmi les autres chapelle de Pleyben:

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le chevet, vue de l'accès principal à la chapelle.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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LES ARMOIRIES.

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Ces armes se retrouvent  sur le mur du chevet (sous un larmier).

"Un autre Alain de Tyvarlen, petit-fils probablement du précédent, épousa Sybille de Kersaeou.Il fut père d'Alain de Tyyarlen qui décéda en 1384 et laissa de son mariage avec Plézou de Pennault ( Fille et héritière de Guillaume, seigneur de Pennaut (en Pleyben) et de Hazevis de Meylar, elle mourut en 1421, âgée de 70 ans, au château de Rosmadec et fut inhumée dans l'église dès Cordeliers, sous l'habit des frères. (Bibl. Nat. F. ms; 22.351), un fils de même nom, mort sans postérité en 1404, et deux filles dont la cadette, Margilie, fut mariée au seigneur de Coetrédrez ( Margilie de Tyvarlen eut en partage la seigneurie de Pennaut pour laquelle son fils Yvon de Coëtredrez rendit aveu au duc, en 1454)" (Conen de Saint-Luc, Notice de Landudec, Bull. SAF 1917)

1°) Jean de Coétredrez (1352-1392) fut le  père de Roland de Coetredrez qui épousa/ Marguerite de Tyvarlen :

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=roland&n=de+coetredrez

https://www.myheritage.fr/person-5078508_151331621_151331621/jean-de-coetredrez

https://www.myheritage.fr/person-5078505_151331621_151331621/marguerite-de-tyvarlen-de-coetredrez

Les armes pleines de Coetredrez sont un écartelé de gueules à la fasce d'argent et de gueules au lion d'argent. Elles se voyaient en l'église de Trédrez.

http://www.infobretagne.com/tredrez-eglise-preeminences.htm

Elles sont associées ici dans l'écusson de droite à d'autres armes en alliance, qu'il m'est difficile de lire.

2°) Yves de Coetredrez (1417) fils des précédents épousa Jeanne de Poulmic dont les armoiries figuraient sur la maîtresse-vitre.

3°) Yves de Coétredrez vers 1495-1546,  leur fils épousa Marie Le Moine (d'argent à trois coquilles de gueules)

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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On  retrouve aussi l'écu de gauche  sur le clocheton, où la pierre a été placée à l'envers, sommet vers le bas (peut-être par négligence récente) . Les armoiries de Coetredrez sont associées, au quatrième quartier, à celles à trois poissons qui se retrouvaient soit sur le vitrail, soit sur le bénitier. Pérénnès les qualifie de saumons.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Pérénnès et Couffon  les signalent aussi  sur la maîtresse vitre (sur le remplage selon Couffon) :

Sur la maîtresse-vitre, Pérénnès décrit : 

La maîtresse vitre a des armoiries : un écusson parti au 1er de trois saumons, au 2 d'un léopard, aux 3 et 4 des mêmes à l'inverse. — Un autre écusson divisé verticalement en deux parties : celle de gauche subdivisée en deux horizontalement. La partie de droite représente un damier de trois carrés sur chaque rang, verre blanc alternant avec verre rouge. Le haut de Ia partie de gauche est formé de trois bandes horizontales, une blanche entre deux rouges ; le bas renferme un léopard. Le premier écusson est reproduit à l'extérieur à la base du clocher, au-dessus du porche et se retrouve également au fronton de l'abside, accosté du second écusson. Ce sont les armoiries du sieur de Pennaut.

Le "léopard" doit être le lion d'argent des Coetredrez. On reconnaît dans le damier blanc et rouge les armes des Poulmic, une alliance également présente à Trédrez :

http://www.infobretagne.com/tredrez-eglise-preeminences.htm

 

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=yves&n=de+coetredrez

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Enfin, on voit deux poissons sur les pans du bénitier de la porte sud.  Selon Pérénnès, ces deux saumons se voyaient aussi sur le chapiteau d'une croix, brisée par la tempête en 1892. Rien ne plaide pour leur appartenance à l'héraldique.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La date de 1675 à l'abside du chevet.

Si nul renseignement n'existe sur la fondation de la chapelle, et si, nous l'avons vu Pierre de Coetredrez , seigneur de Pennaut, réclamait son patronage avant de célébrer un mariage en 1654, les dates inscrites à l'extérieur et à l'intérieur témoignent d'une période d'activité entre 1664 et 1675 :  A l'intérieur : 1664, sur l'armoire de la sacristie ; 1666, sur un ancien confessionnal.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L´inscription « CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQUE LAN 1726 » relevée par Couffon.

Le texte s'inscrit en réserve, en lettres romaines majuscules, sur deux lignes séparées par une réglure. Elle occupe l'angle de la face sud de base de la tour du clocher, sous la chambre des cloches.  Je lis plutôt, avec ces variantes de graphie qui donnent à ces inscriptions lapidaires toute leur saveur, :

CRISTOPHE LE BRIS

FRABRIQVE LAN

La date (qui devait être portée de l'autre coté de l'angle) n'était déjà pas retrouvée par Pérénnès, mais ce dernier a retrouvé dans les archives l'année à laquelle Christophe Le Bris était fabricien : l'année 1726.

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La chapelle fut restaurée en 1727 : un pavé y fut placé : le montant des travaux fut de 319 livres 10 sols. En 1737, le peintre-doreur Meziven-Grall, de Landerneau, reçoit 200 livres pour travaux de peinture et d'embellissement. Les offrandes annuelles montaient à près de 300 livres, et ne différaient pas de celles des autres chapelles.

 

Vendue nationalement au moment de la Révolution au sieur Yves Lanniel, fils, du bourg de Pleyben le 25 Thermidor an IV, elle fut cédée avec cimetière et placitre et dépendances, Ie 30 Fructidor an VI (16 Septembre 1798) à Pierre Cozic, du manoir de Pennaut  [celui des anciens seigneurs de lieu] pour 120 francs. Ce dernier, à son tour, la céda au fabrique de l'église paroissiale. La Trinité avait son chapelain ou matinalier qui recevait 24 livres par an pour son office. La chapelle sert, à son tour, de chapelle de secours, pour Ies messes du dimanche. Le pardon s'y célèbre le dimanche même de la Trinité. (Pérénnès, 1938)

Yves Lanniel :   https://gw.geneanet.org/nlegrand?lang=fr&n=lanniel&oc=0&p=yves

Un acte désigne Pierre COZIC comme maître d'hôtel propriétaire du manoir de Pennaut. Il a épousé en 1774 à Brest Marie Jeanne Grall, puis en 1791 Jeanne Marie Le Gorrec, avant de décédé en 1816.

https://gw.geneanet.org/jangirault?n=cozic&oc=2&p=pierre

La chapelle fut entièrement réparée en 1881 : on y dépensa 3.559 fr. 65.

L'édifice, comme toutes les chapelles communales de Pleyben, a été restauré en 1993 grâce au don de Madame Le Douzen - les vitraux ont été réalisés par Alain Ronan de l'atelier C. Robert.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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LE CALVAIRE DU PLACÎTRE : SA PIETÀ À L'ANGE DE TENDRESSE.

 

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C'est à mes yeux le plus bel ornement de cette chapelle, placé en son sud devant la porte principale. 

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Sur un emmarchement à trois degrés en moellon de schiste et de grès arkosique, et un socle carré chanfreiné s'élève un  fût rond à écots en granite avec chapiteau, croix à branches arrondies et Christ en croix en kersantite de la fin du 19e ou au début du 20e siècle.

Mais on remarque surtout la Pietà en kersanton, datée du XVI ou XVIIe siècle, la tête de l'ange ayant été très récemment refaite par un artiste local.

Cette Vierge de Pitié assise est légèrement penchée et le visage tournée vers son Fils. Sa tête est couverte par son manteau formant voile, manteau dont le pan gauche s'écarte pour laisser passer le bras. 

Le Fils repose sur les deux genoux de sa Mère, le genou droit étant plus haut ; son visage barbu est tourné vers elle. Le corps et la tête  forment une ligne horizontale qui se brise perpendiculairement aux genoux ; les pieds sont croisés. Le bras droit tombe verticalement, exposant la large paume marquée du clou de la Crucifixion, tandis que le bras gauche, soutenu par la main de la Vierge, est parallèle au corps.

À gauche des deux jambes de la Vierge et de ses chaussures à bouts ronds est figuré le montant du fauteuil, et, en bas, ce qui ressemble parfaitement au flacon d'onguent de Marie-Madeleine, bien qu'elle soit absente ici.

L'élément le plus remarquable est l'ange, ailé, placé à la tête du Christ, qu'il soutient. Son visage très joufflu et ses cheveux bouclés en triangle ne témoignent pas du style de l'artiste d'origine, et ont peut-être été inspirés au sculpteur du XXIe siècle par les œuvres de Roland Doré.

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Cet ange entourant la Vierge de Pitié trouve son origine dans les quatorze pietà du Maître du calvaire de Tronoën (Saint-Jean-Trolimon, en Cornouaille) vers 1470. Sur ce calvaire, deux anges aptères soulèvent le voile de Marie dans un geste de tendresse qui a conduit Emmanuelle Le Seac'h à les qualifier d'anges de douceur. Le Christ est très semblable à celui de Lanridec, mais ces 14 pietà du XVe siècle diffèrent de celle-ci car elles sont en granite, que les plis du manteau entre les genoux forment une série de V, ou encore que l'ange tient le voile maternel.

Sept autres Pietà également recensées par Le Seac'h  reprennent ce motif des anges autour de la Vierge et du Fils, cette fois-ci au XVIe siècle. Cinq se trouvent en Finistère, et j'ai décrit dans ce blog celle de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou (en calcaire polychrome), ou celle de l'église Saint-Sauveur du Faou (à 3 anges et en granite polychrome). Aucune des sept  n'est en kersanton.

 

L'inventaire de ces anges apportant leur aide et leur tendresse à la scène de la Vierge de Pitié n'est pas clos ; on peut citer ainsi le calvaire de Plovan, non loin de Saint-Jean-Trolimon. (Atlas Plovan 2449), et sa pietà de kersanton.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'INTÉRIEUR.

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Dans cet édifice de plan en croix latine, le vaisseau unique est éclairé au sud par une porte en plein cintre et une fenêtre. Deux portes en plein cintre, de part et d´autre du chevet, ont été bouchées (fonction initiale indéterminée). Les baies du chevet et des bras de transept en arc brisé comportent des remplois de réseaux du XVIe siècle. Le lambris de couvrement est peint en bleu, tandis que le sol est couvert de dalles de schiste.

 

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L'édifice possède un mobilier religieux ancien important dont une statue de saint Michel, un groupe de la Trinité en kersantite, et une armoire de sacristie datée 1664 .

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Vierge à l'Enfant.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Sainte Catherine d'Alexandrie tenant sa roue et la palme du martyre.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Charles Borromée, évêque de Milan.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Trinité souffrante. Deux blocs de kersanton polychrome.

C'est une œuvre qui retient l'attention, notamment parce que son style rappelle les statues des évangélistes des autres chapelle de Pleyben : saint Marc et son lion à Saint-Laurent, saint  Matthieu et son ange.

La colombe de l'Esprit Saint a disparu. Le Père vêtu comme un pape, tient son Fils crucifié.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Michel archange terrassant le dragon.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La cloche.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Tentative de déchiffrage :

 

MARIE JACQUELINE DE LA

BENITE LE 15 JUIN 1946

PARRAIN JACQUES RANNOU

DE PENNAVERN SAINT SULIAU

MARRAINE MARIE ANNE DREAU

DE PENNARVERN

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LOUIS BOLLEE ET SES FILS FONDEURS A ORLEANS

 

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper. p. 185

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

" CHAPELLE DE LA TRINITE Edifice en forme de croix latine. Dans un aveu de 1603, le seigneur de Panaot ou Pennault en revendique le patronage. L'édifice actuel a été restauré au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle : la fenêtre flamboyante de l'aile nord paraît un remploi. On lit sur le mur du chevet la date de 1675 et sur le clocheton : "CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQVE LAN (1726?)." Ce clocheton amorti par un dôme est timbré des armes des Pennault. Ces armes se retrouvent aussi sur le mur du chevet (sous un larmier), sur le remplage de la maîtresse vitre et sur le bénitier encastré de la porte sud.

L'édifice a gardé des traces de restauration : les deux colonnes à tailloir aux deux angles du choeur ne portent plus rien ; deux fenêtres ont été murées dans les pans nord et sud du choeur ; sur le pan nord se lit la date de 1675. La longère sud a été étayée par des contreforts ; sur l'un d'eux, date de 1820.

L'inscription "ASSELIN 1882", lisible sur le lambris de la nef, rappelle une restauration de la chapelle.

 

Mobilier : Le maître-autel ... quatre colonnes est de la fin du XIXe siècle, mais les deux niches à colonnes corinthiennes et pots à feu qui encadrent la fenêtre d'axe sont anciennes. Armoire de sacristie portant la date de 1664, et le confessionnal actuel ne porte aucune date ; celle de 1666 concerne un confessionnal aujourd’hui disparu. La balustrade porte l'inscription : "L. 1651. P. Y."

A la croisée du transept, poinçon de charpente qui rappelle celui de la chapelle Saint-Laurent.

Statues - en pierre : sainte Trinité, le Père présentant son Fils en croix ;

- en bois polychrome : autre groupe de la Trinité, Vierge à l'Enfant, sainte Catherine, la roue à la main gauche, saint Charles Borromée, sainte Anne seule, saint Michel terrassant le dragon, quatre blochets. * Sur le placitre, croix mutilée par la tempête de 1892 : l'ancien fût écoté de granit porte depuis un Crucifix en kersanton ; l'ange qui soutient la tête du Christ dans le groupe de la Pietà est mutilé. "

— INVENTAIRE GENERAL

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-la-trinite/a234e4df-c8c7-45f8-a769-1274d59e0d73

 

 

—PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Pleyben
1 août 2019 4 01 /08 /août /2019 13:52
Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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CHAPELLE DE GUENILY Dédiée à Notre Dame de Vrai Secours.

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"L'édifice actuel, en forme de croix latine avec chevet à pans coupés, a été reconstruit en 1689 (date inscrite sur le chevet). Vendu comme bien national le 25 thermidor An IV, il fut racheté par un groupe d'habitants le 28 avril 1804 et donné par eux à la paroisse. Dans la longère sud de la nef, l'on a conservé d'un précédent édifice un fenestrage flamboyant ; le pignon ouest est surmonté d'un petit clocheton gothique à une chambre et sans galerie, refait au XIXe siècle." (Couffon)

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"Cette chapelle Notre-Dame de Guenily (ou Guennili), dite jadis Guern-ilis Penity ou Ilis-ar-Vern, sous le vocable de Notre-Dame de Vrai-Secours, est située au bord de l’ancienne route de Châteaulin à Pleyben, à cinq kilomètres du bourg, en l’ancien fief de Treffzéguidy.

Rien de précis sur la fondation de cet édifice : d’après une tradition, elle serait due à un voeu fait par l’un des seigneurs du château voisin de Trézéguidy durant sa captivité pendant les Croisades ! On croit généralement aussi qu’il y a eu, à l’origine, à Guernilis, un prieuré : le village proche de la chapelle, appelé le Moustoir (moustier, de monasterium), où encore jadis le manoir du Guern, indiquerait le lieu de résidence des religieux desservant ce prieuré. Ce village aurait donné son nom à la chapelle : Guern-ilis, Ilis-ar-Vern.

La date la plus ancienne concernant la chapelle nous est fournie par un ancien soubassement de calvaire gisant dans l'enclos. Cette date est : 1577, surmontée d’une autre : 1821, rappelant apparemment une restauration du calvaire.

Les registres paroissiaux, à la date du 25 Janvier 1655, font mention d’une célébration de mariage en la chapelle, après licence obtenue de l’officialité de Cornouaille.

L’édifice, menaçant ruine, fut rebâti en 1689, comme l’indique la date inscrite au pignon de l’abside.

Le seigneur baron de Tréziguidy (ou Trézéguidy), comme premier prééminencier de la chapelle, fit les avances d’argent nécessaires à la reconstruction, que lui soldèrent, dans la suite, les fabriciens de la chapelle.

En 1691 et en 1699, des, travaux de lambrissage et d’embellissement y furent exécutés par Jean le Séven et Jean Cévaër, artisans de Pleyben, qui sculptèrent les autels.

Jadis on y célébrait plusieurs pardons par an : le 19 Mars, fête de saint Joseph, le 1er Mai, fête des saints apôtres Jacques et Philippe, le 25 Août, fête de saint Barthélémy, et aux jours de fête de Notre-Dame, spécialement le 25 Mars.

La messe des jours de pardon était tarifiée 5 sols pour la messe basse ou matinale, 10 sols pour la messe chantée.

Des nombreux pardons qui se célébraient autrefois à Guennili, deux se maintinrent après la Révolution : celui du premier dimanche de Mai, et celui du 8 Septembre. Ce dernier a été supprimé vers 1842.

La chapelle de Notre-Dame de Guennili fut vendue comme bien national, le 25 Thermidor an IV, à Guillaume Moulin, cultivateur de Kergogan, qui la revendit le 28 Floréal an XII (28 Avril 1804), à Allain Hascoët de Kerdreux, François le Léon, de Moguen et autres, contre la somme de 60 francs, montant des francs l’achat avancés par lui, ce pour en empêcher la profanation. Les nouveaux acquéreurs remirent la chapelle et ses dépendances à la commune, qui les restitua à l'Église.

Notre-Dame de Guennili était desservie les jours de dimanche et fêtes par un prêtre, chapelain ou auxiliaire, rétribué pour ce service, et résidant d’ordinaire dans le voisinage même de la chapelle." (H. Pérennès)

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les trois autels, timbrés à leur sommet des armes de Paul de Kerlec'h et de Catherine-Françoise Fouquet, Seigneur et Dame de Trézéguidy, furent exécutés en 1698 par Jean Cévaër, sculpteur, et Jean Le Séven, menuisier.

Le retable du maître-autel a été restauré en 2002.

 

Les armes de Trézéguidy se voient dans l'une des fenêtres en alliance avec celles de Montdragon, rappelant l'alliance de Troïlus de Montdragon et de Françoise de la Palue, vers 1520.

Voir le gisant de Troïlus de Montdragon :

http://www.lavieb-aile.com/2017/08/le-gisant-de-troilus-de-mondragon-au-musee-departemental-breton-de-quimper.html

Statues en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Guenily, dans le retable à quatre pilastres cannelés du maître-autel .

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Paul de Kerlec'h.

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Selon La Garancière, "La famille de Kerlec'h est d'antiquité chevaleresque, issue en juveigneurie de la maison du Chastel, originaire de la paroisse de Ploudalmézeau, la famille de Kerlec'h fut l'une des plus illustres du pays de Léon. Lors de la réformation de 1671 elle fut reconnue noble et d'ancienne extraction chevaleresque, avec onze générations. Vivaient au milieu du XVIIème siècle : Messire René de Kerlec'h, chevalier seigneur de Tressiguidy, marié à demoiselle Françoise Hay de Coëtlan ; — Paul, son fils, marié : 1° à Vincente de Kerguézay, et 2° à [Catherine] Fouquet ; — Messire François de Kerlec'h, seigneur du Plessix, frère de René. — Messire Alain de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à demoiselle Renée de Lannion, dont : Pierre-Claude de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à Louise de Kersulguen, et Renée de Kerlec'h qui fut mariée à Claude du Perrier, seigneur du Menez ; etc..

Cette famille est éteinte dans toutes ses branches.

Armes anciennes : D'azur à dix sonnettes d'argent, 4. 3. 2. 1. Armes modernes : Du CHASTEL. (Fascé d'or et de gueules de six pièces) surmonté d'un lambel d'azur."

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Mais les armoiries représentées ici ne comportent pas des fasces, mais des burelles, et elles sont dépourvues du lambel.

Paul de Kerlech naît le 9 avril 1637 et est décédé après le 20 mai 1669 . Il est le fils de René de Kerlech †1665/1669 , baron de Trésiguidy, seigneur du Plessix et de Françoise Hay de Coetlay . Il est le jumeau de Magdalaine (qui épouse en 1663 Morice de Kermoesan). 

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Paul de Kerlec'h , baron de Trezeguidy, épousa Vincente de Kerguezay  puis Catherine-Françoise Fouquet de La Bouchefolière, née le 21 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, baptisée le 30 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, décédée à Pleyben en 1726 à l'âge de 58 ans , fille de François Fouquet, seigneur de La Bouchefolière ca 1632-1679 et de Françoise Oriot, dame de Kergoët †1668, veuve de Paul de Kerlec'h et remariée le 1er mars 1706 avec Maurice-Joseph Avril, sieur de La Chauvière 1678-1748 (sans postérité) . http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=10295 

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La tradition orale le dit présent à la noyade accidentelle sur l'Aulne, au moulin de Tréziguidy, en 1693, de 61   victimes. Ce drame est rappelé dans le vitrail réalisé en 1993 par Jean-Pierre Le Bihan de Quimper.

"Désireux de rentrer chez eux, après les processions religieuses ayant eu lieu dans la journée à Lothey, des centaines de paroissiens empruntent chaque année une embarcation depuis le vieux bourg de Lothey pour rejoindre Trésiguidy (et les installations du moulin facilitant l'embarquement), plutôt que d'emprunter le chemin plus long et abrupt menant au plateau de Pleyben.  Mais en ce soir du 26 juillet 1693, l’embarcation est déséquilibrée et elle coule dans l'Aulne, et avec elle 61 paroissiens de Pleyben et 16 paroissiens de Saint Ségal et Lopérec soit 80 passagers - environ - dont des familles entières."

 

 

http://traezhhatevenn.blogspot.com/2017/07/1693-naufrage-sur-laulne-tresiguidy.html



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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LA STATUAIRE.

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"Les statues en vénération à Guennili sont celles de Notre-Dame de Vrai-Secours, dominant le maître-autel, de saint Joseph, de saint Barthélemy, travesti en saint Antoine !, de saint Paul, de saint Philibert ! (jadis saint Philippe), de sainte Catherine d'Alexandrie, de saint Nicodème, de saint Eloi." (Pérénnès)

On remarque une coïncidence troublante :  les statues de Notre-Dame-de Vrai-Secours, de saint Nicodème  et de saint Éloi se retrouvent aussi à la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Et, dans les deux cas, on y garde le souvenir de  dons de produits agricoles ; mais à la différence de Saint-Nicodème, ceux-ci proviennent ici moins de l'élevage de vaches et de chevaux (avec le crin et le beurre) que des cultures de céréales et de légumes.

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-ix-le-retable-de-saint-eloi-et-sa-statue-dans-la-chapelle-saint-nicodeme.html

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-x.le-retable-de-saint-isidore-et-sa-statue-dans-le-transept-nord-de-la-chapelle-saint-nicodeme.html

"Les offrandes des fidèles étaient de diverses natures : les unes, constituées en espèces, provenaient surtout des « testaments » ou legs volontaires, dont on compte 47 en 1694. On relève parmi les autres oblations celles de chemises, légumes, habits, bride de cheval, lattes et tuiles, puis de pierres forinales (à four), de la valeur de 12 livres deux sols.

Il y avait aussi la « renderie » ou quête de fil, lin et chanvre, dont le revenu était variable suivant les époques, de 10 à 27 livres par an. Les collecteurs du fil recevaient, en 1688, 24 sols, en dédommagement « d’avoir amassé le dict fil », à travers les villages de la trêve.

Les revenus de la chapelle étaient importants : en 1689, de 490 livres, en 1782, de 917 livres, 10 sols, 4 deniers. En 1734, le Pape Clément XII accordait à la chapelle le bénéfice d’une indulgence plénière, par bref du 18 Août, conservé aux archives paroissiales." (Pérénnès)

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Nicodème, habillé en notable Juif, tient la couronne d'épines.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Éloi.

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Vêtu du tablier de maréchal-ferrand, il tient dans la main gauche la patte de cheval qu'il doit ferrer.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Paul.

"Les statues  de saint Paul et de sainte Catherine, surmontant les autels latéraux, y ont été placées par les seigneurs de Trézéguidy, Paul de Kerlec'h et Catherine-Françoise Fouquet, en l'honneur de leurs patrons respectifs. Les armoiries de ces donateurs sont reproduites au sommet des trois autels de la chapelle.".(Pérénnès)

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Philibert.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La cloche MARIE JEANNE JOSEPHINE  a été fondue à Quimper

On y lit le nom de LEVAREC DU MENONT.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Pleyben
31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 14:23
La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. L'édifice (XVIe, 1662, 1731, 1776, 1808,...)

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SITUATION. LECTURE DU PAYSAGE.

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La chapelle de Saint-Laurent,  en forme de croix avec un petit clocheton mur, est située à 1,500 mètres au Nord-Ouest du bourg de Pleyben , à une altitude de 85m. La fontaine alimente un ruisseau formant la rivière du Vernic, affluent de l'Aulne qui s'écoule du nord-est vers le sud-ouest. 

On retrouve donc une situation fréquente, où le sanctuaire domine à près de 100 mètres d'altitude un cours d'eau boisé (Saint-Côme et Saint-Jean à Saint-Nic, Saint-Dispar à Dinéault,  le bourg ou la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, la chapelle Saint-Nicodème à Ploéven, etc...) qui se jette vers l'Aulne ou vers la mer. Il succède souvent à un premier sanctuaire, voire à un ermitage, dont les traces sont suspectées plutôt que patentes.

http://www.sage-aulne.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=4&Itemid=143

Ces vallons souvent émaillés de moulins servaient de voies de communications, et la route actuelle qui relie la chapelle avec Pleyben  suit le tracé du ruisseau.

La situation dominante du lieu est marquée par le toponyme du lieu bâti le plus proche, celui de Rozalghen (2019) dont les cartes donnent les variantes  Rosalaguer (1820-1866), Rosalguen ?? (Cassini, v. 1770), Rosaleguen (1950), puisque la racine roz ou ros signifie colline  (vieux-breton "tertre, hauteur"). C'est le cas de Rozarnou à Dinéault pour la chapelle Saint-Dispar.

"Le mot roz, signifiant montagne à pente généralement uniforme, sert à désigner Roz du (Botmeur), Roz ar yar (Plounéour), Roz an eol (La Feuillée), Roz ampaou (Brasparts). Les collines granitiques appelées roz forment une sorte de gradin entre les sommets et les bas-fonds marécageux. Ces roz étaient, à cause de la pente moins forte, les seules terres que l'homme pût cultiver au centre de l'Arrée. Ainsi depuis Botcador (en Botmeur) jusqu'à Tréludon s'étire une traînée de villages entourés d'un peu de verdure et de maigres champs. Par ex. le village de Kerbruc est abrité par trois roz : roz du, roz uihan et roz vras. Menez, c'est-à-dire la montagne au sommet arrondi, est moins fréquent : Les Menez et Menez quilliou en Plounéour. Reun est employé quand on considère la pente moyenne régulièrement inclinée : Le Reuniou (Berrien). "

Annik Toberne, La toponymie forestière des Monts d'Arrée , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1954  61-2  pp. 407-415 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1954_num_61_2_1970

 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-3.983676&y=48.228033&z=14&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

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PRÉSENTATION.

Notice en ligne par l'enquête de l'Inventaire Général.

 

Édifice de plan en croix latine, avec bras de transept très allongés et chevet peu saillant. Chevet et bras nord étayés par d´imposants contreforts. Nef éclairée au nord par une seule ouverture en arc brisé. Bras de transept accessibles par des portes (en arc brisé au sud, plein cintre mouluré au nord) et éclairés par des fenêtres (deux au sud, une au nord) en arc brisé à réseau flamboyant. Maîtresse-vitre en arc brisé à réseau flamboyant. Porte de la sacristie dans-oeuvre en arc brisé. Sol couvert de dalles de schiste. Sablières sculptées (sauf dans la nef). Charpente à arbalétriers courbes et entraits retroussés à engoulants, clés pendantes sculptées (fleurons, têtes d´angelots). Blochets figurant des anges portant les instruments de la Passion à la croisée du transept.

Fontaine bâtie dans les années 1640 (date en partie illisible), remontée,  couverte d´une voûte en plein cintre abritant une statue moderne..

granite , schiste , grès pierre de taille , moellon 

L´édifice, comme toutes les chapelles communales, a bénéficié du don de Madame Le Douzen pour sa restauration (mobilier compris) en 1992. Vitraux réalisés en 1992 par M. Le Bihan de Quimper. Mobilier de grande qualité et d´intérêt patrimonial.

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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I. L'HISTOIRE : LES INSCRIPTIONS.

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1°) La bulle d'indulgence de 1500 : une première restauration d'un édifice plus ancien.

On ne connaît rien de la fondation de la chapelle, mais elle doit remonter au-delà du XVIème siècle, puisqu’en l'an 1500, il était question de faire d’importantes réparation, comme en fait foi une bulle d’indulgences découverte aux Archives départementales et signée de 22 cardinaux, diacres et évêques.

Dans cette bulle, la chapelle est dite de Saint-Tugdual : on y signale les fêtes de Saint Marc, évangéliste, de Saint Tugdual, de Saint Laurent, de Saint Roch, comme y étant célébrées. La bulle est obtenue par Noble Fiacre Leinloët, clerc du diocèse de Quimper, en faveur des restaurations à effectuer à la dite chapelle.

Elle conserve de cette époque  le plan en croix  ainsi que plusieurs éléments (niche crédence nord, portes nord, sud et est, porte de la sacristie).

 

2°) Deuxième  mention en 1652, registre paroissial.

On relève aux registres paroissiaux de l'an 1652 qu’on trouva sur l’autel de la chapelle « ung enffant emmailloté dans des drapeaux, dont on ne cognoit ny père ny mère, et qui estoit une fille ».

 

3°)  En 1662, un document d'archive signale une nouvelle restauration : la chapelle est grandement reconstruite.

La bulle de 1500 fut utilisée à nouveau en 1662, lors d’une nouvelle restauration ; elle fut alors retranscrite, et la chapelle y est, cette fois, dite de « Monsieur Saint Laurent ».

Ce sanctuaire a porté les noms de Saint-Pabu ou Tugdual et de Saint-Laurent indifféremment, jusqu’en 1756, où elle s’est appelée définitivement chapelle de Saint-Laurent.

 

Le recteur de Pleyben était alors (de 1662 à 1682) Jean-Baptiste de Kerret, sieur du Carpont.

— Fils de Philippe de Kerret et de dame Julienne de Boisguehenneuc, seigneurs de Quillien, le Birit et autres lieux, Messire Jean-Baptiste de Kerret continua l'oeuvre d'ornementation, et d'embellissement commencée par Messire Coffec.

Il fit construire par les frères Le Déan, de Quimper, en 1666, le magnifique retable à tourelles du maître-autel, fit fondre sur place 4 cloches par Maître Hervé Léonard, fondeur, de Nantes.

En 1679, il passait marché avec le sieur Jégouïc, du Haut-Corlay, pour une grande horloge à placer dans la grande tour. Il eut soin également des âmes qui lui étaient confiées, en leur faisant donner deux missions par le Père Maunoir, en 1665 et 1676.

Il fit reconstruire, en 1662, la chapelle de Saint-Pabu (Saint-Laurent).

Les deux missions du père jésuite Julien Maunoir à Pleyben sont importantes à considérer, pour l'influence qu'il exerça sur la pratique religieuse, et, sans doute, sur les choix iconographiques qui s'ensuivirent. En 1665, il était accompagné de 50 missionnaires. Il mourut en 1683, et parmi les guérisons miraculeuses que G. Le Roux lui attribut après sa mort, il faut citer à Pleyben celle de Jean Pezron, qui avait été 13 ans sans marcher, de Louise Cozan, qui avait perdu la parole,  et surtout celle du recteur René de Kerret (cf. infra), qui " avait été pendant trois ans entiers fort incommodé d'une fluxion à la gorge , sans pouvoir trouver de remède ; il se voua au P. Maunoir ; il commença une neuvaine à son cœur au collège de Quimper , et le troisième jour de la neuvaine il se trouva parfaitement guéri. Il signa sa déposition à Plevin , le 21 de Juin 1685". Ce qui démontre combien le clergé de Pleyben avait été fasciné par le missionnaire. (Source)

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3°) Réfection de la charpente en 1686, Guillaume Coadour étant fabricien.

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La première inscription est celle inscrite sur la sablière (ou corniche) du bras nord du transept. Elle signale la réfection de la belle charpente en carène inversée sous la direction  du  fabricien, Guillaume Coadour  en même temps que les baies est.

On lit, gravé en creux  dans un cartouche  orné de volutes:

GVIL : COADOVR

FABRI : 1686

Soit Guillaume Coadour, fabricien en 1686.

Il s'agit sans doute de Guillaume Coadour, né en 1615, époux de Catherine PAIGE et père le 20 décembre  1642 d'Yvon  et en 1644 de Marie Coadour (Généalogie Michel Charoupis). Les parrain et marraine d'Yvon étaient Yvon LE BORGNE et Margaritte Coadour.

 

Le recteur était alors René de Kerret, frère du recteur précédent, Matthieu de Kerret, et fils d'Alexandre de K. et de Claude Mahaut, seigneur et dame de Chasteaunoir en Braspart.

René de Kerret était né à Pleyben le 10 mars 1657, il fut recteur de Pleyben de 1685 à 1690 avant d'être nommé à Plouarzel. Il commanda à Thomas Dallam de nouvelles orgues pour l'église de Pleyben. 

https://gw.geneanet.org/basset8?lang=fr&n=de+kerret&nz=basset&ocz=0&p=alexandre&pz=veronique+jeanne+camille+agnes&type=fiche

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=en&p=mathieu&n=de+kerret

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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4°) Réfection du pignon ouest en 1731 par I. Favennec.

L'inscription et la date sont portées au dessus de la porte ouest. La même année, le clocheton fut refait, avec obstruction de l´oculus.

L'inscription en lettres capitales romaines est en réserve dans un cartouche carré sur quatre lignes séparées par des réglures

FAITFA.

IREPAR. I .

FAVENN

ECF 1731

Soit FAIT FAIRE PAR I. FAVENNEC F 1731, soit Fait faire par I. Favennec, fabricien en 1731.

On peut suspecter le prénom IAN (Jean). Il appartient à une famille très souvent citée à Pleyben, soit comme fabricien (Nouel Favennec, fabrique de l'église Saint-Germain  en 1725, inscrit son nom sur l'arc de triomphe), soit comme prêtre (Hierosme Le Favennec en 1595, Nouel Favennec  entre 1695 et 1724), soit comme architecte et maçon ( maîtres François et son frère Germain Favennec, architecte et maçon, tous deux de Pleyben en 1718, puis Paul), soit comme habitant.

François Favennec demeure à Lelesguen.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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On comparera cette inscription avec celle conservée sur le linteau à coté  de l'Office du Tourisme de Pleyben, autour d'un calice indiquant que son auteur est un prêtre ( Noël Favennec) :

FAIT : FAIRE : PAR

MIRE : N : FAVENNEC

PTRE : CVRE : LAN 1709.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Inscription de la cloche de 1776.

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La date est signalée par Couffon, je n'ai pu la lire sur mes photos.

J'AI ETE FONDUE A BREST EN [1776]

[YVES CANSOT] CURE ET RECTEUR DE SAINT LAURANT EN PLEYBEN 

/ STE ---EUR MICHEL RANNOU FABRICIEN

Décor : un crucifix.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'inscription au dessus de la maîtresse-vitre : FAIT FAIRE PAR GUILLAUME LE MOULIN 1808 : 

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Vendue pendant la Révolution, la chapelle de Saint-Laurent fut remise à la commune le 21 nivôse an X [janvier 1802], par Françoise le Gall, veuve de Guillaume le Moulin, de Kergogant, qui s’en était rendu acquéreur en secondes mains, le premier acquéreur se nommant Jacques Kergoat, de Botlan. Guillaume le Moulin l’avait achetée à ce dernier dans l’intention d’en empêcher la profanation.

Je n'ai pas photographié cette inscription.

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De 1724 à 1781, la chapelle reçut de fréquentes et coûteuses réparations : en 1861, elle était à peu près écroulée, et on dut la reconstruire en partie pour un devis de 2.500 francs.

Jadis il était de tradition que la procession du Saint-Sacrement se rendît du bourg à la chapelle, le dimanche dans l'octave du Sacre, où avait lieu le pardon de Saint Papu ou Tugdual. Aujourd’hui, seule la procession des Rogations s’y rend.

La chapelle était desservie par un chapelain, qui recevait 18 livres 15 sols par an pour ses fonctions.

Le pardon de Saint-Laurent a lieu le deuxième dimanche d'Août, aux environs de la fête du saint diacre (10 Août).

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LA STATUAIRE.

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On  compte dans la chapelle abrite les statues de Saint-Laurent, la Vierge-Mère, saint Pierre, saint Pabu, saint Cado et saint Suliau, pour la plupart placés autour des trois autels de pierre.

Le maître-autel est accosté de deux niches soit enguirlandées de festons, soit munies de statuettes des apôtres .

 

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La statue de saint Pabu et sa niche : bois polychrome, XVIe siècle.

Saint Pabu, c'est saint Tugdual ou Tuwal, l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne ; il aurait débarqué à Trébabu au VIe siècle avec 72 religieux du Pays de Galles pour évangéliser les Bretons, il aurait fondé son ermitage à Saint-Pabu, etc...

 Saint Pabu est représenté en évêque de Tréguier, dont il fut le premier prélat en 550.

La bordure de sa chape pluviale est ornée des figures en bas-relief de saint Etienne, saint Jean-Baptiste, un saint évêque, et saint Fiacre.

Sa niche comporte les figures en moyen-relief les douze apôtres ; on voit à gauche de bas en haut saint Thomas et son équerre, saint Simon et sa scie, saint Barthélémy et son coutelas, saint Jean et son calice, saint André et sa croix, saint Pierre et sa clef. À droite, saint Jacques et son bâton de foulon, un saint (Thaddée Jude ?) et son bâton, saint Matthieu et sa lance,  saint Philippe et sa croix, saint Jacques le Majeur et son bourdon, et saint Paul avec son épée, en face de saint Pierre.

Au sommet, trois masques à linges et palmettes.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent et sa niche. Bois polychrome, XVIIe.

Il porte la dalmatique de diacre, tient un livre, la palme du martyr et le grill de son supplice.

Niche à guirlandes.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent, son livre, sa palme  et son grill. Bois polychrome, XVIIe.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent et son grill. Bois polychrome.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La Vierge à l'Enfant. Bois polychrome, fin XVe.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Cadou en abbé, XVIIIe (Couffon).

Ce gallois  fonda l'abbaye de Llancarfan (où furent formés saint Brandan et saint Malo) et vint en Bretagne au VIe siècle avant de devenir évêque de Bénévent en Italie, où il fut assassiné par les Barbares.

Selon le BDHA, les statues de Saint Sulliau et de Saint Cadou proviennent de deux chapelles tombées en ruines et dédiées au culte de ces deux saints bretons.

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Suliau, bois polychrome, XVIe-XVIIe siècle.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Un des quatre évangélistes rédigeant son évangile,  sans son symbole. Bois polychrome.

Il s'agit vraisemblablement de saint Marc, dont  la fête  était célébrée ici, comme l'atteste  une bulle de 1500.

 

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'évangéliste Marc et son lion. Kersantite polychrome.

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C'est, avec celle de la Vierge, la statue la plus remarquable. Saint Marc est assis sur un siège dont nous ne voyons que le montant gauche, montant à degrès sur lequel Marc pose le pied gauche.

Il est coiffé d'un bonnet rond singulier, puisqu'il se prolonge devant la poitrine par deux pointes et entoure le cou sous la barbe. Ce bonnet s'intègre à un camail plissé.

Il caresse son lion, qui est dressé sur ses postérieures tandis que les antérieures s'appuient sur le bras du fauteuil, et celui de l'évangéliste. La queue du lion, droite et longue, passe entre l'arrière-train en diagonale sur les pieds de Marc.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Inscription S. MARC PRIE POVR NOVS

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LA CHARPENTE, SES ABOUTS DE POINÇON, SES BLOCHETS ET SES SABLIÈRES.

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Voir sur les sablières bretonnes :

 

— Sur les sablières et sculptures du Maître de Pleyben :

 

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Les sablières du Maître de Saint-Nic (1641-1675:

 

 

 

Pour s'en tenir à Pleyben et aux paroisses voisines, cette charpente datée de 1686 se place un siècle après celle de l'église de Pleyben et de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal, de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom sculptées par les Maître de Pleyben entre 1570 et 1580 environ. Elle est postérieure à celle de l'église de Plomodiern (Brélivet 1564), . Par contre, elle se rapproche des dates de celle de la chapelle Saint-Côme à Saint-Nic, réalisée entre 1641 et 1675, ou de la chapelle Saint-Jean de Saint-Nic, datée de 1653, ou de celle de Trégarvan (1670), dont les sablières sont de la même main .

On  retrouve ici, pour les éléments figurés,  un style altéré mais néanmoins évocateur du sculpteur de ces chapelles, avec  les angelots sculptés de face et les visages bilobés. Mais le décor y est fruste, répétitif. L'admirable travail du charpentier n'est pas, par bonheur, caché par un lambris.

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"A la croisée du transept, beau poinçon de charpente, sculpté et peint (des têtes d'anges sur les côtés, des armoiries à six besants en dessous) et deux blochets sur quatre conservés (anges porteurs de la croix et de la couronne d'épines). Seul le transept a gardé sa charpente ancienne, ses entraits engoulés et ses sablières sculptées ; sur l'une de celles-ci, à gauche du choeur, inscription : "GVIL. COADOVR/ FABRI. 1686". Au chevet, fenêtre flamboyante et, au pignon du transept sud, porte en anse de panier. Charpente en carène renversée avec sablières et anges-blochets." (Couffon)

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La clef pendante de la croisée du transept.

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Quatre anges présentent une couronne contenant, dans deux palmes, un blason à six besants.

Ces armoiries n'ont pas été attribuées. Elles diffèrent de celles de la famille du Bouëtiez de Kerorguen, qui posséda en 1553 la trève de Lannélec en Pleyben. Ils blasonnaient d'azur à deux fasces d'argent accompagnées de six besants d'or.

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Les anges, qui sont coiffés d'un diadème, ont un visage bilobé, en cosse d'arachide.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les blochets de la croisée du transept : deux anges.

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1°) Ange présentant la croix.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Ange présentant un livre.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les sablières et leur décor d'angelots.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La charpente.

On comparera la charpente du transept avec celle de la nef.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

ABGRALL

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

 

 

 


 


 

https://gw.geneanet.org/edouardpareja?lang=en&iz=3&p=gilles&n=coadour

https://gw.geneanet.org/coadour?n=coadour&oc=1&p=yvon

Guillaume Le Moulin (1620-1687), notaire royal

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&n=le+moulin&oc=1&p=guillaume

 

SOURCES ET LIENS.

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PEYRON, Paul, . Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie, 1938

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel),

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-laurent/1e9b5ce0-97b9-4c88-8458-e7734af71ac5

 

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Chapelles bretonnes. Sablières
30 juillet 2019 2 30 /07 /juillet /2019 15:46

La chapelle Saint-Laurent de Rozalghen en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Voir aussi sur Pleyben :

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Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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« Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire, de leurs Vierges de Pitié, et de Saint Jean et de Marie-Madeleine quand ils lui sont associés. L'appartenance au même atelier de Bastien et Henri Prigent se reconnaît à quelques autres traits : l'arcade sourcilière nette, et les visages pointus." (Le Seac'h p. 140)

 

 

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PRÉSENTATION.

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Parmi les 24 croix et calvaires repérés à Pleyben, (y compris ceux  dont ne subsistent que les socles, à Guénily (1577 et 1821) et à Keryunet (1633),  19 sont des croix, cinq des calvaires. Ils sont répartis de manière à peu près uniforme sur l'ensemble du territoire communal, à l'exception du quart nord-ouest et de la frange centrale est qui en sont dépourvus.

Les cinq calvaires datent du 16e siècle. Quatre d'entre eux  sont composés de plusieurs personnages sur croisillon, ceux des  chapelles de  Garz Maria, de Lannélec et et de la chapelle Saint-Laurent à Rozalghen,  et celui de Kerflouz. Quant au calvaire monumental de l´ enclos paroissial, réalisé par l'atelier Prigent en 1555,  une trentaine de scènes de l´Évangile couronnent et surplombent le grand massif architecturé reposant sur quatre imposants contreforts.

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La chapelle Saint-Laurent (autrefois consacrée à saint Pabu et à Saint Tugdual) est située à 1,5 km du bourg de Pleyben. On ne connaît rien de sa fondation, mais elle doit remonter au-delà du XVIème siècle, puisqu’en l'an 1500, il était question de faire d’importantes réparation, comme en fait foi une bulle d’indulgences découverte aux Archives départementales et signée de 22 cardinaux, diacres et évêques. Elle est mentionnée dès 1550, restaurée en 1662 et reconstruite en 1731.

Le calvaire est certainement le principal témoin encore visible de la construction du XVIe siècle,  plus spectaculaires que la niche crédence nord, ou les portes nord, sud et est qui sont conservés dans la chapelle.

Il est attribué à un atelier de sculpture de la pierre de Kersanton, établi à Landerneau et actif entre 1522 et 1577, celui de Bastien Prigent, et de son fils (ou frère) Henri. L'un des critères les plus sûrs de cette attribution est la présence des larmes qui s'écoulent des joues de la Vierge et de Jean au pied du Crucifix. Si on se base sur le fait, bien documenté, que cet atelier a construit le calvaire monumental de l'église de Pleyben en 1555, après avoir fait celui de Plougonven en 1554, ou encore que leur compagnon Fayet, qui partage les mêmes caractéristiques stylistiques, a fait celui de Lopérec (à 10 km de Pleyben) en 1552, il est raisonnable de dater celui de la chapelle Saint-Laurent des années 1550-1560.

Il se trouve que ces trois larmes figurent aussi sur les deux  calvaires de Saint-Ségal (une ancienne trève de Pleyben), celui du bourg et celui de la chapelle Saint-Sébastien daté entre 1541 et 1554. Ces larmes forment donc un motif récurrent, un fil rouge de reconnaissance d'un artiste dont il faut savoir examiner de près la production.

 

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

 

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DESCRIPTION

Sur un emmarchement en moellon de schiste à trois degrés hauts, puis sur un socle cubique, un fût rond à écots en granite porte le croisillon aux deux statues géminées (Vierge - saint Laurent et saint Jean - saint évêque) entourant le Christ en croix avec au revers le Christ ressuscité ; ces parties figurées sont  en kersantite, dont la couleur sombre se repère aisément. Le calvaire atteint 6 m de haut.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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LA FACE OCCIDENTALE DU CALVAIRE : LA VIERGE ET JEAN AUTOUR DU CRUCIFIÉ.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Le Crucifié est au centre sous le titulus (le panonceau portant les lettres INRI) et au dessus de deux anges recueillant le sang s'écoulant des pieds dans un calice qu'ils tiennent ensemble.

Un autre ange est agenouillé mains jointes au sommet de la croix, comme un gentil oiseau venu se poser là ; hélas, il a perdu la tête, et des lichens foliacés grisâtres tentent maladroitement de le consoler. On remarquera la façon dont il a fait bouffer sa robe au dessus de la ceinture, en plis godronnés charmants.

Du Christ, nous remarquons tous les détails qui font le style de Bastien Prigent, et dont il faut énumérer à chaque fois la litanie. La couronne est tressée en brins parallèles et non croisés ; la barbe est peignée drue avec des mèches radiantes ; les cheveux tombent sur les épaules (devant les épaules de chaque coté, et non en avant à droite et en arrière à gauche comme chez Doré) en laissant un espace entre le cou et les grosses baguettes des mèches ; les yeux sont clos, la bouche entrouverte, la tête inclinée à droite, mais ce n'est guère spécifique ; les côtes sont étirés horizontalement par le supplice des bras crucifiés ; le nombril est un petit bouton ; le pagne forme trois plis horizontaux en vague qui se nouent sur le coté gauche ; et les jambes à peine fléchies sont fixées par un seul clou, pied droit au dessus.

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Le bras de la croix s'achève par des cylindres bien frustes, sans fleuron ni boule à godrons.

Rien oublié ? On continue.

 

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La Vierge.

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Avant tout (mais il faut parfois l'observer aux jumelles), il faut remarquer les fameuses trois larmes, en pendeloque, celle du milieu plus longue que les deux autres. 

Puis, le voile bien reconnaissable, mais qu'Emmanuelle Le Seac'h ne décrit que par l'adjectif "coqué" que le CNRTL ou l'Académie ignorent. Je ne sais pas ce qu'est un "voile coqué", j'imagine une coque de noisette coupée en deux, le Wiktionnaire renvoie au renfort de l'extrémité d'une chaussure, mais avec un peu d'intuition et la confrontation aux images qu'elle commentent, je comprends que Le Seac'h souligne le coté rigide, et la forme en boite presque carrée du voile.

Mon repère stylistique est plutôt le repli de l'étoffe au dessus de la tête.

On peut passer rapidement sur les yeux "en amande" (guère significatif) ou la bouche entrouverte. Le visage est figé, peu expressif, ce qui, paradoxalement, est bien expressif de la déréliction et  de l'anéantissement émotionnel de Marie.

Il faut ensuite remarquer la guimpe, cette pièce de toile cachant la poitrine et remontant sur le cou jusqu'à la gorge.

Sous le manteau à étoffe épaisse mais animé à droite de plis en courbes, la robe est très simple, juste serrée à la taille par une ceinture d'étoffe nouée. Le pied droit qui s'avance compense par son mouvement timide l'allure sévère et triste de la Vierge.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Saint Jean.

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Il contraste avec Marie par sa posture redressée, la tête levée et tournée vers le visage du Christ, et par ses deux bras écartés.

De même, son costume attire le regard par ses accessoires.

Mais à tout seigneur... les trois larmes, bien-sûr !

Et puis l'arcade sourcilière découpée comme par un tranchet sur de l'argile, les yeux en pruneaux, les narines qui hument le vent, la bouche entrouverte, les cheveux mi-longs qui moutonnent sur le front, le visage rectangulaire au dessus d'un petit menton pointu.

Prigent aime les boutons et les boutonnières en S. Il s'en prive ici au profit de l'attache du manteau, et du plumier d'écrivain glissé dans la ceinture avec son encrier au bout de deux cordons. C'est l'attribut du rédacteur de l'évangile (et de l'Apocalypse). Il remplace ici, et c'est mieux choisi, le livre que Jean tient sous son aisselle à Plougonven.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Bastien Prigent a donné ici la même statue que pour le calvaire de Pleyben : un autre indice pour dater ce calvaire de 1555 environ.

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Calvaire de Pleyben (B. Prigent, 1555). Photo lavieb-aile

 

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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LA FACE ORIENTALE DU CALVAIRE : LE CHRIST, SAINT LAURENT ET SAINT GERMAIN/PABU.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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1°) Le Christ ressuscité montrant ses plaies.

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On trouve  beaucoup plus souvent au revers du Crucifié de l'atelier Prigent le Christ aux liens, ou la Vierge à l'Enfant, ou une pietà. Cette sculpture est originale car si le Christ montre sa plaie du flanc et celle de sa paume gauche (comme dans les Apparitions, notamment à Thomas), ce n'est pas un Christ Ressuscité, au nimbe crucifère, vêtu du manteau, portant l'étendard de sa victoire, ou enjambant le tombeau. Il porte encore le pagne ou perizonium de la Croix, (exactement le même qu'au verso).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Saint Laurent.

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Le seul indice affirmant qu'il s'agit bien de lui est sa tenue de diacre (la dalmatique). Que ne tient-il pas son grill, ou du moins la palme, plutôt que ce chapelet ! Et pourquoi se tenir les coudes, laissant croire que ses bras sont liés ? Tels sont les mystères qui donnent à l'iconographe tout le charme de sa tâche : point de routine !

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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[Saint Germain ou] saint Pabu .

C'est, objectivement,  un évêque ou un abbé, et même, puisqu'il accède au croisillon d'un calvaire, un saint évêque ou un saint abbé. Guénolé ? Corentin ? 

Mais nous sommes à 1,5 km à vol d'ange du calvaire de l'église de Pleyben, dédiée à saint Germain. Je serai prêt à parier ma souris ou mon clavier (j'ai jeté le plumier et l'encrier aux orties) qu'il s'agit donc ici du patron de la paroisse, au coté du patron de la chapelle. Celui dont Bastien Prigent a sculpté la statue (aujourd'hui au dessus du porche de l'église).

Oui, mais sitôt entré dans la chapelle, nous trouvons, dans le chœur, les statues de saint Laurent à droite et de saint Pabu à gauche : ce dernier y est représenté en évêque, et son nom est clairement inscrit sur la niche qui l'abrite.

Tout réfléchi, je vote pour saint Pabu, premier titulaire de la chapelle.

 

Il est mitré (les fanons de la mitre couvrent ses épaules), il porte la chape, et tient la crosse, brisée au dessus du nœud. Il bénit le bon peuple.

Les yeux ovales et vides de pupilles, l'arcade sourcilière bien franche, le visage carré au dessus du triangle du menton qui s'affirme, la petite bouche charnue nous permettent de réciter encore une fois le vocabulaire des Prigent.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

 

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Les sculptures du croisillon.

Les faces latérales des croisillons sont sculptés, et, de loin, on parlerait volontiers rapidement de feuillages. Mais en s'y attardant, on découvre de véritables dragons, ailés, ou un masque humain   crachant  sa tige d'une large feuille, ou le motif — qu'on voit à foison sur les sablières de Pleyben— de deux dragons dont les cous sont attachés par un collier commun.

Ces dragons, ces masques, si on les voit sur les sablières, se trouvent surtout , pour notre propos, dans les porches décorés par Henri et Bastien Prigent : ceux de Landivisiau, de Pencran, de Guipavas que j'ai déjà eu l'occasion de décrire dans ce blog.

C'est le moment d'ouvrir l'œil !

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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ANNEXE. L'ART DE SCULPTER LE KERSANTON DE L'ATELIER PRIGENT.

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Outre les porches de Pencran (1553),  de Landivisiau (1554-1565), de Guipavas (1563), outre les statues isolées de divers porches ou sanctuaires, outre le gisant de Laurent Richard à Plouvien , outre les calvaires monumentaux de Plougonven (1554) et de Pleyben (1555), on conserve de l'atelier des Prigent 6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier.

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Les 10  croix et calvaires complets :

Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré. Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

-Le Tréhou, croix de l'ouest du bourg 

-Guimiliau, croix de Laguen de 1572, signée des Prigent, avec  le Crucifié avec une pietà :

-Lanhouarneau, croix de Kerlaouérat, attrib.Henri Prigent.

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages. Le Christ crucifié est entouré de la Vierge et Jean sur le croisillon.

- Saint-Servais, calvaire du sud du bourg.

2°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages (statues géminées du croisillon) ou 6 personnages (toutes les statues sont géminées, y compris celles du centre ).

-Saint Derrien, 1557 ?, C, V, J, saint Georges et pietà.

-Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, saint Hervé au revers du Crucifié, le guide et le loup géminé avec la Vierge. Saint Houarneau sous le Crucifié

-Pleyben, chapelle Saint-Laurent, 6 personnages : Crucifié/Christ ressuscité, Vierge / Laurent, Jean/évêque. On reconnaît ici le style de Bastien Prigent.

-Bourg-Blanc, calvaire du cimetière, Crucifié/Christ aux liens, et croisillon à 3 peronnages Vierge, Jean et Marie-Madeleine géminées aux trois acteurs de saint Yves entre le Riche et le Pauvre.

-Saint-Divy, croisillon vide, le Crucifié/Christ aux liens et pietà en dessous., attribué à Henri Prigent.

3°) Calvaire à deux croisillons.

-Loc-Brévalaire, église : Jean/Yves et Madeleine / Brévalaire, Christ aux liens/ pietà, selon le style délié de Bastien Prigent.

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Les 17 vestiges de croix et calvaires :

 

-Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : le Crucifié et l'ange orant, attribués à Henry Prigent  Dans la chapelle elle-même, d'autres statues de Prigent, qui faisaient partie du calvaire, sont représentées dos à dos : cellesde Saint Paul Aurélien et d'un saint non identifié, ainsi que de saint Nicolas une pietà et un "Christ ressuscité" .

-Dinéault, Calvaire de l'église Sainte Marie Madeleine. les Prigents ont travaillé sur le piédestal supportant le calvaire, Bastien Prigent a sculpté Marie-Madeleine, la tête levée vers Jésus sur la croix et Jean-l'Évangéliste debout, la tête baissée et le front plissé, tandis que François d'Assise est représenté et, à l’avant du piédestal, un bas-relief représentant un moine tenant un tissu sur lequel est gravé un visage sacré. Ces œuvres datent de 1550. Les statues sur la traverse ne sont pas de l'atelier des Prigent, mais datent de 1696 et représentent géminées des statues de la Vierge jumelées à Saint Sébastien, un évêque soutenu par un pietà, Marie-Madeleine agenouillée soulève le couvercle de son pot à onguents et Jean l'évangéliste s'associe à Saint Pierre, tandis que la sculpture de Jésus crucifié renversé avec un "Christ aux liens" est attribuée à l'atelier de Roland Doré. Ce calvaire a une hauteur de 6,00 mètres. D'autres sculptures de Prigent peuvent être vues dans l'église Sainte Marie Madeleine elle-même

 

-Guiclan, calvaires de la Croix-Neuve et de Kersaingilly. Il y a deux calvaires dans la région de Guiclan. Parmi les sculptures impliquées dans le calvaire de la Croix-Neuve, seules la statue de Sainte Véronique et la Vierge Marie avec bébé sont de l'atelier Prigent. Le calvaire est simple et contient des statues de Sainte Véronique et de la Vierge Marie avec un enfant placé de chaque côté de la représentation du Christ crucifié. Le calvaire de Kersaingilly présente des représentations de Saint Yves, le Christ crucifié inversé avec la Vierge Marie avec son enfant et Saint Gilles. L'atelier des Prigent ne travaillait que sur la statue de Saint Yves. Bastien Prigent est attribué au travail. Saint Yves est représenté dans la robe d'un avocat. Cette statue venait de La Roche-Maurice et a été ajoutée au calvaire lors de sa restauration en 1889 par Yan Larhantec.

-Guissény calvaire du cimetière de l'église. Il est inscrit "J. Habasc gouver (neur) 1555" et les statues sont attribuées à Henry Prigent. Le calvaire était à l'origine situé à la chapelle Saint-Yves à Kervézennec, mais après le pèlerinage de 1920 ("mission"), il a été érigé à Guissény par le restaurateur Donnart. Le calvaire a une représentation de la Vierge Marie adossée à une représentation de saint Yves, du Christ crucifié inversé avec un "Christ lié" et de Jean l'évangéliste soutenu d'une représentation d'un évêque. La tête de Jean l'évangéliste a disparu et la tête de l'évêque n'est pas la tête d'origine.

-Kerlouan : Croix Saint-Sauveur : Trinité de Bastien Prigent.

-La Forest-Landerneau : cimetière haut statues géminées Jean/autre saint et Vierge/Madeleine et Pietà : présence des 3 larmes.

-La Forest-Landerneau : cimetière bas : Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix.

-Landerneau : Le calvaire de la Croix-de-la-Vierge Il y a une pietà de Henry Prigent mélangée à d'autres statues qui datent de 1681.

-Lanneufret : Calvaire de l'église Des statues géminées de l'atelier Prigent de la Vierge, associées à un "Christ liė", une pietà et à Jean l'évangéliste, associées à un moine, sont associées à une crucifixion du XXe siècle. 

-Le Folgoët Calvaire de l'église Notre Dame La pietà de l'atelier Prigent sur la face ouest du calvaire est associé à une représentation du cardinal de Coëtivy par le maître du Folgoët et à une crucifixion attribuée à la Maître de Plougastel.

-Le Folgoët, musée  : vestige d'un Crucifié par Bastien Prigent.

-Plonevez-Porzay : Calvaire de l'église Le Crucifié et d'un ange portant un titulus est attribuée à l'atelier de Prigent. 

-Ploudaniel, calvaire de l'église : Dans la chapelle Saint-Éloi se trouvent les restes de deux calvaires. Il y a une statue géminée de Jean/un autre saint et un "Christ aux outrages". 

-Ploudaniel : calvaire de la chapelle Saint-Pétronille de attribué à l'atelier de Prigent avec les statues de Saint-Pétronille et de Jean l'évangéliste de Bastien Prigent et près du corps de la croix, une Marie-Madeleine attribuée à l'atelier.

-Quimper, jardin du cloître de l'église Notre-Dame de Locmaria de Quimper, restes d'un calvaire et l'atelier Prigent est attribué à une statue géminée de la Vierge/Saint-Pierre.

-Plouider, calvaire à Brondusval : Il ne reste plus grand chose du calvaire mais les statues de saint Yves, de saint Fiacre et d'un saint non identifié sont attribuées à l'atelier de Prigent. 

-Plouhinec, calvaire de la "Maison du sculpteur Quillivic" Il s’agit d’un calvaire contemporain où l’image du Christ crucifié est remplacée par la partie supérieure du cadre d’une fenêtre gothique. Le calvaire a des statues géminée de la Vierge /saint Yves et Jean

-Plouvorn, calvaire de la chapelle de Lambader : des statues de la Vierge Marie et de Marie Madeleine sont de l'atelier des Prigent qui ont également sculpté le blason d'Audren de Kerdrel et l'emblème des "Cinq-Plaies" .

 

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Les  croix et calvaires de Fayet :

A cette liste, on peut ajouter les calvaires de Fayet, un compagnon des Prigent au style « si proche de celui des sculptures des Prigent qu'il est parfois difficile de le différencier », s'il n'avait signé de son nom le calvaire de Lopérec avec la date de 1552.

Il rentre dans la liste des calvaires à deux croisillons avec la Vierge/Pierre et Jean/Marie-Madeleine en bas, les deux cavaliers de la Passion sur le 2ème croisillon et le Crucifié au dessus, avec le Christ aux liens au revers et deux anges au calice sous le Crucifié. Marie-Madeleine est au pied de la croix.

E. Le Seac'h lui attribue aussi :

-Le haut du calvaire du cimetière du calvaire de Laz : le Crucifié, les anges au calice, et l'Ecce Homo au revers.

-Le Christ mutilé de Coat-Nant en Irvillac.

-Le vestige du Crucifié du jardin du Doyenné au Folgoët.

-Le vestige du Crucifié du pignon de l'école Notre-Dame du Tromeur de Landerneau

 

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LA STYLISTIQUE « REALISTE » DE L'ATELIER PRIGENT.

Henri (frère ou fils de Bastien) est le moins habile. Bastien, par sa manières plus souple, qui produit un effet expressionniste, voire maniériste, contraste avec le hiératisme , la raideur des réalisations d' Henri.

a) Le Crucifié :

Les yeux en amande à l'arcade sourcilière cassée

Les mèches de cheveux qui ne sont pas collés au cou, laissant un vide = un espace ajouré entre les mèches de cheveu et le visage.

La couronne tressée 

Les yeux clos

Les grandes narines
La bouche charnue aux lèvres entrouvertes.

Une barbe étagée ou bifide

un torse étiré, aux côtes horizontales déployées en éventail ; le nombril en forme de bouton

Un pagne volant, noué sur le coté par une brande boucle

b) La Vierge

Elle porte une guimpe montant jusqu'au menton et un voile coqué.

Trois ou cinq larmes coulent sur la joue , en forme de patte d'oiseau avec une larme plus grande au milieu

Vierge de pietà : agenouillée, se tenant bien droite, le visage impassible, elle tient son Fils dans ses bras, le corps de celui-ci renversé en diagonale, en appui sur le genou de sa mère.

Marie-Madeleine agenouillée (Pleyben et Plougonven, Bastien Prigent) : tête inclinée en arrière, elle porte une robe aux plis lourds et harmonieux. Son voile a glissé sur son dos.

Par ailleurs

Visages rectangulaires ou ovales. Arcades sourcilières « aiguisées ». Les yeux sont taillés en un petit losange horizontal. Les drapés sont fluides.

 

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Fayet se distingue par :

un style sévère avec des Crucifiés raides

l'association de la statuaire gothique et d'un décor renaissance, avec les fleurons godronnés entourés d'un galon décoratif, des consoles moulurées et des feuilles d'acanthe sur les culots.

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SOURCES ET LIENS.

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BDHA 1938

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, article. 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ed6c2bc160f40c8aa6e03dc9f0bdccb1.jpg

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

 

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 2005, Guide des sept grands calvaires bretons, Minihy-Levenez

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

 

 

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel),

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-laurent/1e9b5ce0-97b9-4c88-8458-e7734af71ac5

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Chapelles bretonnes. Calvaires
27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 20:59

Saint-Ségal : le calvaire du bourg (vers 1550 et 1630, kersanton, atelier Prigent  et Roland Doré).

 

 

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 Sur le patrimoine de Saint-Ségal, voir aussi :

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PRÉSENTATION.

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La commune de Saint-Ségal, paroisse   réunie à celle de Pleyben jusqu'au XVIIe siècle, et qui n'a perdu que tardivement son territoire de Port-Launay (en 1840) et de Pont-de-Buis (en 1949), compte quatre croix et trois calvaires. Parmi ces derniers, le calvaire de la chapelle Saint-Sébastien a été décrit dans l'article précédent, avec sa datation vers 1541-1554 et ses caractéristiques (bandeau occipital, trois larmes des Éplorés, visage) évoquant l'atelier des Prigent.

Le bourg possède deux calvaires, dont le principal, devant l'église du XIXe siècle, en est séparé par un carrefour. 

Désigné dans l'Atlas des croix et calvaires du Finistère comme Saint-Ségal n°2814 bourg n°1, il occupe un territoire étriqué et remanié, presque adossé à un mur , son emmarchement débordant sur le trottoir. Il n'est sans doute plus exactement orienté, et le crucifix normalement tourné vers l'ouest s'oriente plutôt au nord-ouest, face au carrefour.

Les cartes montrent qu'il est proche du cimetière, dont il est séparé par un jardin privé. 

Le nœud routier est ancien et figure sur les cartes de 1820-1866, les routes se dirigeant au nord  vers Pont-de-Buis, Lopérec, ou Port-Launay et Châteaulin au sud, se modelant sur le réseau hydrographique des rivières se jetant dans l'Aulne. L'étude du cadastre et des archives préciserait sans doute l'emplacement initial de ce qui est aujourd'hui une marque de carrefour.

On appréciera mieux cette fonction si on considère que le  croisement routier n'est pas imposé par la modernisation, mais remonte à l'époque où se dressait sur le haut-bourg un oppidum romain relié à des voies militaires. Ou à celle des pèlerinages de St Jacques du VIIe au XIIe siècle, ou des axes Le Faou-Pleyben et Châteaulin-Carhaix, etc:

http://www.mairie-saintsegal.fr/historique-du-bourg.htm

 

Voir les cartes :

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.065200&y=48.239832&z=19&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.065448&y=48.239962&z=17&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS.1950-1965&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

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DESCRIPTION.

C'est un calvaire composite, associant, sans beaucoup d'unité, les œuvres de plusieurs sculpteurs, avec  en haut les statues géminées  du croisillon (Sébastien-Vierge, Pierre-Jean)  et un saint-François agenouillé derrière le crucifix du XIXe, et, plus bas,  un Christ au lien, (tout cela vers 1550) avec deux  statues de Roland Doré (vers 1630) de la Vierge et de Jean, puis encore sur le socle cubique une statue en haut-relief de saint Yves, et, enfin autour du socle une Marie-Madeleine agenouillée  à droite, et une Déploration à gauche.

L'ensemble, en kersantite, avec sa succession d'emmargement, de socle, de fût hexagonal puis cylindrique, et sa croix fleuronnée,  atteint 7,80 m.

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Pourtant, il faudra surmonter ce manque de cohérence, et l'envahissement par les lichens camouflant les traits des visages, et enfin l'impossibilité d'accéder à la face sud-est, pour découvrir les œuvres remarquables des meilleurs ateliers de sculpture sur pierre de kersanton, et, surtout peut-être, de les situer dans un réseau de correspondance avec des œuvres analogues.

Castel attribue les statues du XVIe au Maître de Saint-Thégonnec (comme le calvaire de Saint-Sébastien), pourtant, il date ces statues  de 1550 alors que le calvaire de Saint-Thégonnec date de 1610.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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SAINT YVES ET LE GESTE D'ÉNUMÉRATION DES ARGUMENTS.

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Kersanton, vers 1550.

a) La statue est sculptée en demi-relief dans le socle cubique. Ce procédé est employé à la même époque sur le calvaire de Saint-Sébastien  pour le soldat endormi de la Résurrection, mais il est également fréquent entre Aulne et Elorn comme à Dinéault, Argol, Plomodiern, Châteaulin, Roscanvel etc. Voir la répartition de cet usage ici :

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b) Le saint est représenté coiffé de la barrette de docteur , qu'il porte au dessus du capuchon qui protège aussi ses épaules. Il est vêtu de la cotte "talaire" (qui recouvre ses talons) et du surcot à plis tubulaires. Les manches sont nettement élargies.

Voir CASTEL, Saint Yves et sa statues.

https://books.openedition.org/pur/22411?lang=fr

c) Il tient deux accessoires : le livre de droit (son Livre des Décrets) — ou les pièces du procès —, dans son étui suspendu au poignet, et un rouleau de parchemin en diagonale dans le creux de sa main gauche. 

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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d) Le plus intéressant pour moi est d'y  trouver, clairement figuré, le geste de plaidoirie : d'une part car c'est un document attestant du statut emblématique de ce geste professionnel, d'autre part par les liens qu'il entraîne vers d'autres sculptures du saint.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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COMPARAISON.

En premier lieu, c'est sur l'arc de triomphe (vers 1541-1554) de  la chapelle Saint-Sébastien que se trouve une sculpture en kersanton  très proche de celle-ci, avec le mêmes accessoires, la même tenue et le même geste.

 

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Arc de triomphe de la chapelle Saint-Sébastien. Photo lavieb-aile.

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Ensuite (ou auparavant ?), c'est sur le calvaire de Pencran que le saint, de visage différent, montre le même geste. Il y  est mieux observable, la pulpe de l'index droit placée sur celle du pouce gauche, comme pour énoncer le "premièrement".

N.B : les statues (1553-1555) et le porche (1553) de Pencran sont attribués aux frères Prigent .

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Calvaire de Pencran. Photo lavieb-aile.

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À Plougonven, le calvaire des frères Prigent (1554) comporte un saint Yves entre les plaideurs, mais sans ce geste.

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Calvaire de Plougonven (frères Prigent, 1554). Photo lavieb-aile)

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Enfin on ne trouve pas ce geste sur le calvaire (1610) de Saint-Thégonnec :

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Calvaire (1610) de Saint-Thégonnec. Photo lavieb-aile.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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MARIE-MADELEINE AGENOUILLÉE AU PIED DE LA CROIX.

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Elle est prosternée au pied de la croix, à genoux, bras écartés, visage tourné vers le Christ du crucifix. Le pot d'aromates ou de parfum qui est son attribut est posé près de son genou droit. .

Trois larmes s'écoulent de chacun de ses yeux. 

Elle porte un manteau, au dessus d' une robe à décolleté carré, serrées par une ceinture d'étoffe nouée , puis une chemise au ras du cou.

Ses cheveux tombent en nattes devant ses épaules et sa poitrine, mais ils sont retenus par ce bandeau occipital si caractéristique par sa façon de passer derrière la nuque et autour des cheveux comme un chouchou.

On peut penser que les bras écartés enserraient la croix (du moins, une croix), comme c'est encore le cas ailleurs.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Elle est proche de la Marie-Madeleine agenouillée au pied du calvaire de la chapelle Saint-Sébastien (nouveau rapprochement après le cas de saint Yves), qui présente globalement les mêmes caractéristiques (le même bandeau, le même costume) mais avec plusieurs différences pour la ceinture, les manches plissées, le coté où se trouve le pot, la position de la main droite, le visage plus rond, et surtout l'absence des trois larmes.

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Calvaire (1541-1554, Prigent ?) de la chapelle Saint-Sébastien. Photo lavieb-aile.

 

Par contre, il n'existe pratiquement pas de différence avec la même Marie-Madeleine de l'église Notre-Dame de Pencran, placée sur un socle sur la pelouse nord, et attribuée par E. Le Seac'h à Bastien Prigent (vers 1553-1555). Le bandeau, la ceinture nouée, les bras ouverts, les trois larmes sont communes aux deux œuvres. Il me paraît donc légitime d'attribuer cette statue de Saint-Ségal à Bastien Prigent.

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Marie-Madeleine, (1553-1555, B. Prigent), église de Pencran. Photo lavieb-aile.

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Il faut donc rappeler que l'atelier de Henri et Bastien Prigent, installé à Landerneau, a été actif dans la sculpture de la kersantite entre 1527 et 1577, notamment dans la paroisse de Pleyben où il réalisa le calvaire monumental en 1555, mais aussi à Châteaulin, Lothey, Qunéménéven, Plogonnec, Plonévez-Porzay, Saint-Nic, Dinéault, (donc le Pays Porzay et le Pays de l'Aulne), tandis que leur compagnon Fayet réalisa le calvaire de Lopérec.

Une autre Marie-Madeleine agenouillée se trouve au pied du calvaire nord de Pencran. Sa posture est la même, elle porte le bandeau (derrière les cheveux et non derrière la nuque) mais les larmes sont absentes. La robe forme une grande poche à la hauteur de la ceinture.

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Calvaire nord de Pencran. Photographie lavieb-aile.

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Une autre Marie-Madeleine se trouve au pied du calvaire du cimetière de l'église de Pencran, avec bandeau, sans les 3 larmes et avec moins de finesse d'exécution.

Calvaire sud de Pencran. Photo lavieb-aile

 

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À la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom de Plomodiern, la sainte est face à la Croix ; elle ne porte pas de bandeau. Sa robe vient former une vaste corolle à l'arrière, comme à Pencran 2.

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Calvaire de Sainte-Marie-du Ménez-Hom. Photo lavieb-aile.

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À Lopérec, le compagnon des Prigent, Fayet, a réalisé pour le calvaire une statue identique aux précédentes. Il a doté des 3 larmes de l'atelier la Marie-Madeleine du croisillon.

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Revenons à notre calvaire :

 

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La Déploration à quatre personnages.

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On comparera d'abord avec la Déploration du calvaire de la chapelle Saint-Sébastien :

 

Sur les Déplorations du Finistère :

Sur les Pietà (Marie et le Christ):

 

Jean, Marie et Marie-Madeleine sont serrés debout,  l'un à coté de l'autre, devant le corps du Christ qui s'adosse sur le genou fléchi de Jean. La ligne diagonale du cadavre est brisée par la posture de la tête, en extension, et d'avantage par les jambes qui sont croisées. Le bras droit pend et expose la plaie de la paume, le bras gauche est posé sur la hanche.

Jean, à peine penché, place la main gauche sur sa poitrine, tandis qu'il soutient de l'autre main la tête du Christ. Il est vêtu d'une cape et d'une robe. 

Marie, voilée dans son manteau, joint les mains.

Marie-Madeleine, qui tient des deux mains le flacon d'onguent aux flancs cannelés,  brille par son élégance, avec ses manches ballons doubles ou triples au dessus d'une robe dont les poignets s'ornent de dentelle en accordéon. La chemise se ferme sous le cou par un col en V. On retrouve ici le bandeau occipital placé exactement de la même façon que sur Marie-Madeleine agenouillée au Calvaire., et les deux statues sont très proches, malgré l'absence ici des trois larmes.

 

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Marie-Madeleine.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La Vierge.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Jean.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Le Christ.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LE CHRIST AUX LIENS.

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Là encore, les éléments de comparaisons partent en réseau soit dans le périmètre de l'ancienne paroisse de Pleyben — à commencer par la chapelle Saint-Sébastien—, soit sur les calvaires contemporains à celui-ci.

http://www.lavieb-aile.com/2019/07/la-chapelle-saint-sebastien-en-saint-segal-le-calvaire.html

Le Christ tient le roseau, la couronne d'épines et le manteau écarlate qui se moquent  de sa prétention à la royauté pour les soldats qui ne comprennent pas que "son royaume n'est pas de ce monde".

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LES STATUES GÉMINÉES : SÉBASTIEN/VIERGE. 

Les statues géminées ont été mal orientées lors de leur remontage, puisqu'il est de règle que la Vierge et saint Jean entourent le Crucifié et soient donc tournés vers l'occident.

La prolifération des lichens en rend l'examen ingrat. D'autre part, la Vierge et Jean ne sont visibles que depuis la haie du pied du mur, sans recul.

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1. Saint Sébastien.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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2. La Vierge.

Mains jointes, tête baissée recouverte du voile.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LES STATUES GÉMINÉES : PIERRE : JEAN. 

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1. Saint Pierre.

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Saint-Ségal : le calvaire du bourg.
Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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2. Saint Jean.

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Main droite sur la poitrine, un livre tenu du coté gauche. Robe serrée par une ceinture à boucle.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint François recevant les stigmates.

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Saint François est également présent sur l'arc de triomphe de la chapelle Saint-Sébastien.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LES STATUES DE KERSANTON PAR ROLAND DORÉ (1618-1663; pour Castel vers 1630).

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Yves-Pascal Castel attribue en 1980 à Roland Doré trois statues, celles de Marie, de Jean et de Marie-Madeleine. Emmanuelle Le Seac'h reprend cela pour sa thèse et son catalogue raisonné de 2014 (page 351).

C'est étonnant, car si on reconnait immédiatement le style de Roland Doré dans les statues de Jean et Marie, il est évident que la Marie-Madeleine agenouillée ne peut venir de cet atelier. Ces auteurs parlent-ils d'une autre statue de Marie-Madeleine (qui aurait disparu), tout en passant sous silence la première ? C'est peu probable.

C'est d'autant plus étonnant que c'est E. Le Seac'h qui a attribué la Marie-Madeleine de Pencran (jumelle de celle de Saint-Ségal) à Bastien Prigent.

La Vierge et Jean rappellent le couple de statues habituellement placés sur un croisillon dans les 15 calvaires intacts de Roland Doré, de part et d'autre du Crucifix . Mais ici, les statues ne sont pas géminées.

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Sur Roland Doré :

 

 

 

Dans un périmètre proche de Saint-Ségal, Roland Doré a réalisé ses œuvres à Pleyben, Port-Launay, Châteaulin, Dinéault, Cast, et à peine plus loin en Pays de Porzay à  Plomodiern, Ploéven, Plonévez-Porzay, Saint-Nic, Locronan, Plogonnec.

Ce virtuose de la taille du kersanton, qui a repris vers 1621 l'atelier du Maître de Plougastel établi à Landerneau, est célèbre par la grande maîtrise technique d'un style délié et fin  qui se reconnaît immédiatement. Même sur Jean et Marie éplorés au pied du calvaire, les visages sont avenants, animés d'un léger sourire entre les coins des lèvres soulignés par un sillon, les joues sont rondes, le regard est vivifié par des pupilles creusées. On reconnaît aussi un drapé qui tombe verticalement en plis de serviette.

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1. La Vierge.

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Mains jointes, elle est voilée et enveloppée dans son manteau dont les deux pans  s'ouvrent en un étroit couloir central.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Jean.

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On peut distinguer  plusieurs types de Jean au Calvaire par Roland Doré, selon la position des bras, et selon la coiffure. Celui-ci a les deux bras croisés sur la poitrine, main droite au dessus, les plis du manteau sont verticaux et symétriques, et les cheveux qui forment un triangle comme une perruque sont bouclés.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Calvaire du bourg de Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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CONCLUSIONS.

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Comme on le voit, dans ce calvaire composite, des correspondances multiples s'établissent, fondées soit un un thème iconographique, soit sur un détail (geste de saint Yves, bandeau, 3 larmes), soit sur la reconnaissance du style d'un sculpteur.

La correspondance la plus étroite est sans doute celle qui rapproche ce calvaire et celui de la chapelle Saint-Sébastien, suggérant qu'ils ont été édifiés à la même époque.

J'ai favorisé les rapprochements avec le calvaire et la statuaire de Pencran, et d'autre part avec les œuvres sculptés par Henri et Bastien Prigen, ou leur compagnon Fayet. Mais l'analyse des styles et des thèmes des sculpteurs de Basse-Bretagne, et notamment des pays de l'Aulne et du Porzay, est inépuisable. L'essentiel était de montrer combien ces trésors patrimoniaux, si accessibles, réservaient de satisfaction aux amateurs.

 

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SOURCES ET LIENS.

 

— Le beau site de la mairie :

http://www.mairie-saintsegal.fr/lieux-et-monuments.htm

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, article. 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ed6c2bc160f40c8aa6e03dc9f0bdccb1.jpg

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_segal.html

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 2005, Guide des sept grands calvaires bretons, Minihy-Levenez

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988. p. 418-419

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0ffd39bdf24d89d00ff35b034d2685b0.pdf

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel), enquête 2009.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-sebastien-saint-sebastien-saint-segal/3161081b-4d98-4287-a98a-4abeed58a9dc

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

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