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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 11:30

L'actualité m'incite à vous reproposer la lecture de cet article  du 10 octobre 2019

 

 

 Le mystère de la "Chambre des Parfums" (1722-1860) de l'île de Tatihou. Les fumigations aromatiques  utilisés par les lazarets. 

 

 

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En face de Saint-Vaast-La-Hougue, à l'extrémité nord-est du Cotentin, la petite île de Tatihou, (longue de 700 m et large de 400 m) accueille le visiteur par son insolite bateau à roulettes, qui le transporte dans le monde de l'enfance, du rêve, et du passé, comme une attraction d'un Jardin d'acclimatation.

Or, c'est précisément un jardin d'acclimatation de toutes sortes de plantes et de pins d'essences diverses qu'il va découvrir dans le Musée Maritime. Et dans ce jardin riches de plantes odoriférantes, une passionnante énigme, celle de la Chambre des Parfums. Pris dans un étrange envoûtement, il partira en rêve dans les lazarets de Marseille et de Tatihou pour conclure finalement à un bel euphémisme. "Des "parfums" ? C'était, à défaut d'être aspergé de vinaigre,  un odieux enfumage empestant l'œuf pourri, où se mêlaient les effluves de tout ce qui sentait très fort et très mauvais, pour repousser les miasmes !"

En voiture !

 

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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De vastes panneaux  permettent au touriste de mieux connaître l'histoire de l'île.

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Il en découvre les deux pôles, soigneusement éloignés l'un de l'autre : le pôle militaire défensif à l'est avec la Tour construite en 1694 par Benjamin de Combes (après la désastreuse Bataille de la Hougue, dont il va entendre beaucoup parler), et le pôle civil et maritime de l'ancien lazaret.

 

"Afin d’éviter de propager la peste de Marseille de 1720, le Roi décide de créer un lazaret à Tatihou pour protéger le nord-ouest du Royaume, et imposer aux navires venant de la  Méditerranée des quarantaines. Dans les années 1770, il est délaissé au profit de celui du Hoc, face au Havre, mais  en 1804, les risques de propagation de la Fièvre jaune sévissant en Espagne amènent l'administration à revoir l'architecture du l'établissement. Pour réduire les risques de contamination, on construit des petits pavillons cernés par une double enceinte et finalement un hôpital. Cet ensemble sanitaire fonctionnera jusque dans les années 1860."

S'il regarde attentivement le plan qui est affiché à l'entrée de l'ancien lazaret, il voit, en 1, "deux halles pour éventer les marchandises", et "deux petits logements pour les éventeurs et gardiens".

Des "éventeurs de marchandise" ? Qu'est-ce donc là ?

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Ces deux halles étaient situées dans l'actuel cour du Musée Maritime : le touriste questionneur obtient sa réponse :


"Dans son premier état de 1722, la cour dite ”du musée” était dénommée ”le grand enclos”. Sous deux halles de 15 mètres de long et 6 mètres de large, ”toutes ouvertes”, on ”donnait de l’évent”, c’est-à-dire que l’on déballait les marchandises préalablement parfumées. Ce travail était effectué par des ”crocheteurs ou journaliers” qui étaient logés sur place dans deux petits bâtiments (encore visibles) situés dans les encoignures.
Lorsque le Muséum prend possession des lieux, les deux halles ne sont plus ouvertes mais closes de murs, montés entre les anciens piliers. Les chercheurs y installent une salle des collections où ils rassemblent le fruit de leurs 
découvertes. En 1922, ces collections seront vendues à des collectivités (la ville de Cherbourg par exemple) ou des institutions (Institut océanographique de Monaco). Les bâtiments ont été ensuite utilisés comme dortoirs pour les enfants de l’aérium et des colonies de vacances."

Le visiteur veut bien comprendre que les cargaisons des navires soumis à quarantaine (c'est la fonction d'un lazaret) puisse être débarquées et aérées. Mais pourquoi diable devait-on les parfumer au préalable ? Les cales étaient-elles donc si nauséabondes ?

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Quand il franchit le portail, il accède au jardin, et, sous l'ombrage des grands pins, il aperçoit le  Laboratoire du Muséum, centre de culture scientifique qui occupe l'Hôpital du Lazaret construit vers 1825

 



"Pendant la Révolution, les cours du lazaret sont affectées à un régiment du génie qui y aménage un parc d’artillerie. Mais dès l’an XII (1804), la fonction sanitaire est rétablie. Le Conseil de santé de Cherbourg se préoccupe de l’état des lieux et les fait remettre en état. 
En 1822, la Fièvre jaune ravage l’Espagne. Le préfet de la Manche demande que l’on complète l’aménagement du lazaret de Tatihou en construisant un hôpital. En juin de la même année, l’appel d’offres est lancé pour la construction de ce nouveau ”pavillon du lazaret”, bâtiment carré de deux étages desservis par un escalier en colimaçon. Il restera affecté à cet usage jusqu’en 1880.
Lorsque le Muséum s’installe sur l’île en 1888, l’hôpital est aménagé pour accueillir une salle des aquariums et des laboratoires."

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Un peu plus loin, il accède au bâtiment actuellement dévolu à l'accueil des séminaires et aux personnes qui y ont réservé une chambre. Le voilà à nouveau perplexe, car il apprend que ce bâtiment abritait le Logement des équipages, et une mystérieuse "Chambre à parfums".

Va-t-il y découvrir des alambics ou des vaporisateurs ? Un orgue à parfums cher à Huysmans ? Va-t-on lui proposer l' expérience sensorielle dont il rêve ?

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Il faut se transformer en détective et consulter les archives. Et découvrir que cette Salle des parfums figure, à coté du logement des équipages, sur le projet de construction du lazaret daté de 1721.  Arch.Dép.14, AD50, AM Saint-Vaast-la-Hougue

La légende indique en C une porte, les annotations me sont illisibles.

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https://www.manche.fr/tatihou/histoire-tatihou-normandie-50-lazaret-museum.aspx

https://www.manche.fr/tatihou/histoire-tatihou-normandie-50-lazaret-museum.aspx

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Il est accompagné d'un courrier  établi par M. Le Petit,  commis à la Hougue le 14 août 1721 . Un premier projet envisageait de créer un lazaret aux îles Saint-Marcouf, plus éloigné de Saint-Vaast.

Le souci de parfumer les équipages est si important que la salle y est mentionnée au même titre que la chapelle :

"Je me donne l'honneur d'envoyer au Conseil de Marine au plan de l'isle de Tatihou sur lequel est marqué le lazaret que Monsieur Guynet a proposé d'y faire, au lieu des isles de Saint-Marcou, où il se trouve beaucoup de difficulté pour décharger les marchandises des vaisseaux soubsonnés de mal contagieux, qu'il est très difficile d'y donner les secours nécessaires aux équipages et ses isles estant à trois lieues de la Hougue, et mesme m'y bastir avec diligence, tous les transports des matériaux se faisant par mer.

J'y joins un plan partiel du lazaret sur lequel sont marquez les mesmes halles et logements que l'on destinoit pour les isles Saint-Marcou, n'y augmentant qu'une salle pour le parfum des équipages et une petite chapelle au-dessus du logement du gardien, ne bâtissant sur les isles Saint-Marcou que l'infirmerie. Tous ces logements estant en sûreté à l'isle de Tatihou, au lieu qu'aux isles de Saint-Marcou ils pourroient être détruits par les habitants des costes qui vont à la mer et estre brûlez en temps de guerre par les corsaires ennemis, on propose de les bastir en maçonnerie de chaux et de les couvrir d'ardoise, afin qu'il y ait moins d'entretien et qu'ils soient moins sujets aux accidents de feu et des vents qui pourroient enlever les couvertures de paille ." (in Hildesheimer , Gallica)

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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La consultation des plans de l'île dressés en 1743 et 1754 n'apportent pas plus de précision, car les légendes concernent la garnison et les fortifications. On peut noter l'importance du jardin, et l'accès direct du lazaret à la côte

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Plan 1743

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84592888/f1.item.zoom

 

Plan 1754

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55003183r

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Plan de l'isle de Tatihou 1754. BnF Gallica

 

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On consulte encore une fois l'un des panneaux explicatifs de l'île  : va-t-il  fournir les explications nécessaires ? Une première clef de notre énigme figure à la fin du texte.

 

"Les ravages causés dès le Moyen Âge par de nombreuses épidémies venues d'Orient ont conduit à s'interroger sur leurs conditions de propagation et à très vite suspecter équipages, navires et cargaisons d'être les principaux vecteurs des maladies.

Afin d'essayer d'endiguer ces contagions, l'administration royale crée en 1572 un embryon sanitaire sur sa façade maritime. Sur les côtes de Normandie, les quarantaines s'effectuent au Hoc près du Havre. On ne parle pas encore de lazaret à Tatihou. En 1722, le lazaret de Tatihou doit accueillir les équipages des vaisseaux qui entrent dans la Manche en provenance de l'Italie, d'Espagne, de Provence et de la Mer du Nord.

Des quarantaines.

Peste, choléra et fièvre jaune, des épidémies qui amènent une forte mortalité dans les populations touchées. Leurs origines sont, au XVIIIe siècle, inconnues (les micro-organismes ne sont pas encore découverts) et elles sont perçues comme un châtiment divin. La seule thérapie efficace est de ne pas être contaminé ! La mise à l'écart des équipages pendant 40 jours maximum est donc la seule façon de vérifier s'ils ne sont pas porteurs de la maladie.

Un nom mystérieux.

Deux théories pour expliquer l'usage de ce nom attribué à un lieu de quarantaine. Le terme de Lazaret serait apparu en 1423 sur un îlot dénommé Santa Marie du Nazareth. Ce lieu isolé aurait eu son nom de Nazareth transformé en Lazaret. Probablement, ce nom ferait référence à saint Lazare, patron des lépreux et des voyageurs.

Un plan d'isolement renfermé.

C'est en 1804 que les risques de propagation de la fièvre jaune qui ravagea l'Espagne amènent la commission sanitaire centrale à revoir l'architecture de cet établissement sanitaire. Un constat s'impose : les lazarets ne sont pas construits sur un plan méthodique et raisonné.  Les bâtiments doivent être dispersés pour assurer le renouvellement de l'air. Une double enceinte de petits pavillons et finalement un hôpital seront construits pour répondre à ces obligations."

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Enfin,  à coté d'une illustration d'Ase fétide, Ferula assa foetida, ou "Merde de diable" :

"Pendant les quarantaines, les marins étaient soumis à des fumigations de plante".

"Ase fétide, de Merde de diable" ? Drôle de parfum ! Mais l'explication est donnée (je l'indiquai déjà dans mon titre) : parfumer les équipages, c'est les exposer à des fumigations de plantes.

—Mais comment procédait-on à cet enfumage ? Pendant combien de temps ? Avec quels plantes ? Comment sélectionnait-on les équipages ? Les marins étaient-ils nus, ou habillés ?

—De quand date cette pratique ? Pendant combien de temps l'appliqua-t-on ?

— Et surtout, quelle théorie fumeuse la justifiait-elle ?

Mais déjà, des préposés du Conservatoire du Littoral, alarmés par cet exemple de touriste à la curiosité inopportune (TACI dans leur jargon), se saisirent du questionneur et le précipitèrent manu militari  dans la Chambre à Parfum. Bouclée à double tour. 

"Quand il aura lu toute la documentation, il nous suppliera de le délivrer, et il nous fichera la paix !"

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Il discerna, plutôt en rêve qu'en réalité, et d'abord sous la forme d'un cauchemar, une kirielle de cartels indigestes  qui faillit entraîner, mais un peu tard, son repentir. Il voulait causer "parfum" ? Il allait être servi.

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On lui expliquait qu'en 1720, l'année précédant celle où le sieur Le Petit dressait son projet de lazaret, la Peste de Marseille débuta. On soupçonna vite qu'elle avait été introduite par la cargaison d'étoffes et de balles de coton d'un navire venant de Tripoli, le Grand-Saint-Antoine, dont 9 membres (dont le chirurgien de bord) était décédé. La patente . Marchandises et équipages furent placés en quarantaine allégée au lazaret, mais l'épidémie de peste se déclara dans la ville, s'y propagea, et fit 50 000 morts parmi ses 1000 000 habitants (et 100 000 sur  400 000 en Provence).

On l'incita à cliquer sur un lien vers l'article Wikipédia Peste de Marseille 1720. La soif dévorante de son esprit curieux le reprit, et il but l'article, cul sec, et demandant déjà un autre verre.

Nous sommes plus malin qu'autrefois, depuis que Yersin, médecin des Messageries maritimes, a découvert en 1894 que la peste est causée par le bacille qui porte son nom, Yersina pestis, et surtout que Paul-Louis Simond, médecin de la Marine, a découvert en 1898 le rôle de la puce du rat dans la transmission de la Peste bubonique.

Mais nous entrevoyons la multiplicité des "causes" des épidémies : un virus certes, mais aussi deux vecteurs, la puce Xenophylla cheopsis, (ou Nosopsyllus fasciatus en Europe), et le rat. On y ajoute des bateaux, pour faire voyager les rats.

Notre rat de bibliothèque devenu addict à la wikipédiolexie, vient pour sa part de descendre d'un seule gorgée l'article Peste, paragraphe Réservoirs et vecteurs. Il comprend que rien n'est simple et qu'il faut ajouter à cette chaîne de transmission, la contagion puce du rat/homme  (quand il manipule les rats infectés), puis la contagion homme/homme par la puce de l'homme Pulex irritans. Enfin, un mécanisme compliqué de la digestion des puces (hématophages, on ne le sait que trop), les rend plus on moins contagieuse.

Il comprend désormais que la peste fut transmise par les étoffes infestées de puces porteuses du bacille de Yersin. On pense que la Peste de Marseille eut une forme bubo-septicémique, mais non pulmonaire, transmise par la respiration et beaucoup plus contagieuse.

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Après cette formation à l'infectiologie, notre reclus doit prendre connaissance du régime de la quarantaine et des patentes de santé, document  délivré par le port d'origine que le capitaine d'un navire doit produire aux Intendants de santé à son arrivée dans un port La patente était délivrée par le port dont il provenait. Elles étaient de trois sortes :

 

Chaque navire faisant escale dans un port du Levant se voit délivrer une patente, certificat délivré par les consuls des ports orientaux aux capitaines des vaisseaux souhaitant rentrer en France, qui précise l'état sanitaire de la ville. Il doit le produire à l'Intendant de santé du port qu'il atteint. On distingue trois types de patentes :

  • la patente nette lorsque rien de suspect n'existe dans la région au moment du départ du vaisseau ;

  • la patente suspecte lorsque règne dans le pays une maladie soupçonnée pestilentielle ;

  • la patente brute lorsque la région est contaminée par la peste.

En cas de patente nette la durée de la quarantaine est ordinairement de dix-huit jours pour les personnes, vingt-huit pour le navire et trente-huit pour la cargaison. Ces périodes sont portées respectivement à vingt-cinq, trente et quarante si la patente est suspecte et trente-cinq, cinquante et soixante si la patente est brute

 

 

En 1720, la peste avait touché 8 navires sur les 212 venus du Levant (3,8 %). ​​​​De 1710 à 1792, à Marseille, 22 651 bâtiments accueillis venaient du Levant ou de Barbarie. Sur ce total, 140 navires arrivèrent contaminés (0,6 %).

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Le Grand-Saint-Antoine obtint du port de Tipoli , de Chypre et de Livourne en Italie une patente nette, bien que les autorités de Livourne mentionnent, au dos de la patente de Tripoli, qu'elles ont refusé l'entrée du navire dans le port à cause de la mortalité d'une partie de l'équipage en raison de cette fièvre. Mais le capitaine Chataud déclare les décès survenus à bord. Le voilier est envoyé à l'île de Pomègues, puis  le 29 mai le bureau de santé décide, fait inhabituel, de faire débarquer aux infirmeries les marchandises de valeur tandis que les balles de coton doivent être transférées à l'île de Jarre. " Le 3 juin, le bureau revient sur sa position et prend une décision encore plus favorable aux propriétaires de la cargaison : toutes les marchandises seront débarquées aux infirmeries. Si aucune preuve écrite n'existe, il est probable que des interventions ont eu lieu pour faire adopter la réglementation la moins contraignante ; il est impossible de connaître les personnes qui sont réellement intervenues, mais l'intrication des intérêts des familles de négociants et des autorités qui dirigeaient la ville suffisent à comprendre les raisons de ces nombreuses négligences. La déclaration du capitaine Chataud est falsifiée par addition d'un renvoi indiquant que les membres d'équipage décédés en mer sont morts de mauvais aliments. Les intendants de santé ont probablement voulu sauver la cargaison destinée en partie à la foire de Beaucaire, qui devait avoir lieu le 22 juillet 1720. Le 13 juin, veille du jour de sortie des 18 jours de quarantaine des passagers, le gardien de santé du vaisseau décède. Le chirurgien de service du port, Gueirard, examine le cadavre et conclut à une mort par vieillesse, sans observer des marques de peste."

Cet article de Wikipédia n'explique pas ce qu'il faut entendre par "les infirmeries" : ce sont celles du lazaret d'Arenc.

Mais il suffit au chercheur improvisé de cliquer sur un nouveau lien : Le Lazaret d'Arenc. Et hop !

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Le lazaret d'Arenc (1663-1850), un modèle du genre.

 

Situation sur un plan de Marseille : http://www.gombertois.fr/chateau-gombert_marseille.html

— LAGET (Pierre-Louis), 2002, « Les lazarets et l'émergence de nouvelles maladies pestilentielles au XIXe et au début du XXe siècle », In Situ [En ligne], 2 | 2002, mis en ligne le 23 avril 2012, consulté le 09 octobre 2019. URL : http://journals.openedition.org/insitu/1225 ; DOI : 10.4000/insitu.1225

Il fut construit au nord de la ville en 1663, avec 18 halles réparties entre le Grand enclos où sont logées les personnes et les marchandises sous patente nette, et le petit enclos réservé à ceux sou patente brute. Il est dirigé par un "capitaine des infirmeries". "Les bâtiments arrivant de lieux suspects ou susceptibles de présenter un danger vont d'abord mouiller dans le petit port de l'île de Pomègues située à 5 ou 6 milles de Marseille ; puis, la quarantaine peut s'effectuer au lazaret lui-même qui se trouve situé dans le quartier d'Arenc au nord du port. Si son existence est très ancienne, il n'est vraiment pourvu en bâtiments qu'à partir de 1663 et est aménagé à plusieurs reprises. Par exemple, les travaux de 1726-1729 coûtent près de 100000 livres tournois. Ils ne furent cependant pas suffisants et il fallut sans cesse procéder à de nouveaux aménagements." (Hildesheimer)

 

Par une brusque émotion, notre lecteur découvre la description d'une Chambre des parfums, destinée à la désinfection par fumigation des documents et du courrier. Difficile d'en savoir plus, sauf en lisant ceci :"La libération approche, précédée par un dernier rite de purification accompli au moyen du feu d'herbes puantes, appelé « parfum » qu'il faut respirer quelques minutes, tandis que l'on est enfermé dans une chambre obscure où la fumée manque de vous étouffer. Tout passager malade reste confiné dans la « caserne du petit enclos », soigné par le chirurgien qui trempera ses instruments dans le vinaigre , chaque fois qu'il l'aura touché. En cas de guérison, cette personne recevra « un parfum tout nu » et de nouveaux habits aux frais de l'armateur. Le traitement des marchandises dépend de la nature des cargaisons. Les grains, le riz, les légumes secs et l'huile en tonneaux  sont simplement déchargés à Pomègues, puis stockés quelques jours dans les huit halles de l'île avant d'entrer dans Marseille sur des allèges. Les denrées comme le café, les plantes tinctoriales et le tabac connaissent aussi une quarantaine très réduite, mais tous leurs emballages sont détruits et seront remplacés en fin de quarantaine par de nouveaux sacs. " '(André Zysberg, Marseille au temps du Roi-Soleil: la ville, les galères, l'arsenal, 1660 à 1715, Laffitte, 2007)

 

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La lumière de la salle s'éteint, tandis que s'alluma, dans la pièce voisine encore sombre, une seule vitrine. C'était des bouquins.

La couverture la plus attrayante était celle de la bande dessinée Les Pestiférésl'adaptation par Grand Angle du chapitre 9 du Temps des Amours de Pagnol. Un très beau récit , fort bien documenté,  sur la Peste de Marseille. Mais on n'y parlait pas des fumigations : seul l'usage du vinaigre était mis en avant comme moyen de prévention.

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Les Pestiférés, scénario Serge Scotto et Eric Stoffel, dessin Samuel Wambre, Grand Angle mars 2019, d'après Marcel Pagnol

 

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Puis était exposée la première édition de la Relation historique de la peste de Marseille en 1720 de J.B. Bertrand,, publiée  à Cologne chez Pierre Marteau en 1721.

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https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/resultats/index.php?cote=40239&do=chapitre

https://books.google.fr/books?id=HWIwk2DaLAYC&printsec=frontcover&dq=Relation%20historique%20de%20la%20peste%20%C3%A0%20Marseille%20en%201720&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=parfum&f=false

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On pouvait consulter sur un écran une pdf de l'édition de 1723. L'auteur, médecin de Marseille,  précisait que le terme "infirmeries" désignait toujours "l'endroit où l'on met en quarantaine les personnes et les marchandises qui viennent du Levant, et d'autres pays suspects".  Car parmi les origines de la Peste, il écartait les causes générales, c'est à dire une altération de l'air (car il est ici très pur) ou des aliments : elle ne pouvait  "donc y avoir été aportée que par la contagion & par la communication de quelque personne, ou par des marchandises infectées". 

" il y a hors la ville des Infirmeries, où les Navires qui viennent du Levant, ou d'autres lieux suspects, débarquent leurs marchandises , & où elles font déballées , pour être exposées à l'air , jusqu'à ce qu'elles soient purgées de tout soupçon d'infection : pendant que les Navires se tirent au large en quarantaine, ceux qui veulent se débarquer dans ces infirmeries, y font aussi reçus en quarantaine

C'est un vaste enclos que ces Infirmeries, où il y a de petites Cazernes pour les particuliers , des apartemens propres pour les personnes distinguees , & de grandes hales pour les marchandises. 11 y a dans cet endroit des Officiers , pour veiller à,1'ordre que l'on doit garder dans la purge des marchandises, &c en tout ce qu'il convient de faire pour la sûreté de la santé publique. Messieurs les Echevins nomment tous les ans seize Intendans de la santé , qu'ils choisissent parmi les principaux Négocíans de la ville : ces Intendans reglent les quarantaines & les entrées , & ont route la direction de ces Infirmeries."

La page 39  fait allusion aux fameux "parfums, appliqués aux passagers du Grand-Saint-Antoine :

"Les passagers arrivés sur ces Vaisseaux suspects , ceux mêmes du Capitaine Chataud eurent l'entrée le 14 Juin, ainsi qu'il est marqué dans le Journal imprimé , tiré du Mémorial de l'Hôtel de Ville; c'est-à-dire, qu'à compter du jour de l'arrivée des Vaisseaux, ces passagers. n'ont fait qu'une quarantaine ordinaire de quinze à vingt jours et toute la précaution qu'on a prise, ça été de leur donner , et à leurs hardes quelques parfums de plus : car les passagers, sortant des Infirmeries emportent avec eux leurs hardes , et souvent leurs pacotilles (petits paquets de marchandises que les gens de mer apportent pour leur compte). Il faut avoir une grande foi à ces parfums, pour croire qu'ils puissent détruire un venin , qu'on a déja humé dans le corps , et corriger le vice d'une marchandise infectée , qui n'a pas été assez longtems à l'air. "

Lorsque l'un des premiers cas apparait dans la ville, "on ordonne à tous ceux qui l'ont fréquenté quelques jours de quarantaine chez eux, et les parfums ordinaires."

Début août, le caractère de l'épidémie de peste et sa sévérité  sont devenus évidents, mais on cesse de transférer les malades atteints et les cadavres vers les Infirmeries : ils restent dans les rues. Un médecin, Sicard, propose de faire brûler des parfums dans toute la ville :

"Ce Médecin proposa d' d'allumer un soir de grands feus dans toutes les Places publiques , et au tour de la Ville, qu'en même tems chaque particulier en faire un devant la porte de chaque maison, et qu'à commencer du même jour, et pendant trois jours consécutifs, chacun fit à la même heure,à cinq heures du soir, un parfum avec du soufre dans chaque apartement de sa maison ,où il déployeroit toutes ses hardes , et tous les habits qu'il avoir porté depuis que la contagion avoir paru. [...] on fait de grands amas de bois dans toutes les places, & dans tous les lieux désignés ; on

distribue dans toute la Ville du soufre pour les parfums , à tous ceux qui n'ont pas le moyen d'en achetenenfîn, le jour arrivé, & à l'hcute marquée, toute la Ville parut en feu , &c l'air se couvrit d'une noire & épaisse fumée , plus propre à retenir les vapeurs contagieuses qu'à les dissiper. " (p. 86)

Plus tard, les maisons infectées (marquées d'une croix noire) reçurent trois parfums successifs : "l'un  avec des herbes aromatiques, l'autre avec la poudre à canon, et le dernier avec le parfum fort et ordinaire de la Ville." Les meubles recevaient également ces parfums, puis on badigeonnait les pièces au lait de chaux. On les marque alors d'une croix blanche.

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Il y avait aussi des livres donnant les recettes de ces parfums ; et ils étaient précisément parus juste après la Peste de Marseille. 

Le livre du Père Léon.

Parfums et remèdes contre la peste dont s'est servi avec tout le succès possible le P. Léon Augustin déchaussé de France, lequel a été employé par le Roi pour guérir les personnes attaquées de la contagion qui régnait en plusieurs endroits du royaume en 1666, 1667, 1668 et 1669.., L.-D. Delatour (Paris), 1720 16 pages. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8607849q/f1.item.zoom

L'ouvrage fut publié la même année à Lyon chez André Laurens, puis à Dijon en 1721 (3e édition).  Le Père Leon se ventait d'avoir été employé par ordre du Roi pour guérir ou préserver de la peste, dans plusieurs villes du Royaume surtout en Flandre où la peste regnait beaucoup les années 1666, 1667, 1668 1669. Il vivait encore en 1684

https://books.google.fr/books/about/Parfums_et_rem%C3%A8des_contre_la_peste_dont.html?id=aIkfE6t7rfQC&redir_esc=y

https://www.who.int/library/collections/WC_350_1720PA_HIST.pdf?ua=1

On trouve aussi de cet auteur une Composition d'un antidote contre la peste, qui est le plus excellent de tout remède, du Père Léon, augustin déchaussé. 4 pages https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8601546k.image

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BnF Gallica

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Parfums et remèdes..., BnF Gallica

Parfums et remèdes..., BnF Gallica

Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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On y trouvait un premier parfum pour traiter les pestiférés, et qui contenait du soufre, de la poix, de la poudre à canon, de l'arsenic de l'antimoine (plomb) et du cinabre (sulfure de mercure) : un mélange dont on imagine l'odeur très forte, voire pestilentielle, et le caractère nocif, mais qui, par son caractère répulsif, pouvait laisser croire aux médecins du temps qu'il allait repousser les "miasmes". C'était certainement le mélange utilisé par Marseille, et dont Chirac, un médecin, avait déconseillé l'usage au profits de plantes plus aimables.

C'est le parfum qu'on inflige aux personnes qui sont en quarantaine par provenance d'un lieu "soupçonné" ou infecté, avant le début de celle-ci. Mais le Père Léon ne précise pas la durée de cette exposition aux fumigations. Sans doute "autant qu'elle pourra le supporter", voire "le temps d'un Salve Regina", qui cumulait les recours.

"Si la peste est dans une grande partie des maisons, il faudra faire un parfum général du premier parfum, savoir dans celles des riches à leurs dépens, et dans celles des pauvres aux dépens de la bourse commune, en même temps, afin que la fumée purge la malignité de l'air."

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Puis suivait un parfum "préservatif" (nous dirions "préventif") qui associait le benjoin au storax — des composants de certains encens — , aux baies de genièvre, de lierre, de laurier et aux clous de girofle, tout cela associé au salpêtre qui favorise la combustion. Le mélange est mis en poudre et brûlé sur du foin.

Geoffroy décrit les fumigations thérapeutiques de Benjoin et Storax dans sa Matière médicale de 1743. 

Était-il plus agréable à subir que le précédent ? À défaut d'avoir essayé, il est vraisemblable que l'exposition à cette fumaison n'avait rien de plaisant.

Les composants du "parfum pour aérer" sont pilés, pulvérisés, malaxés en pâte et moulés en boules, qu'on peut porter sur ses habits et perruques, sa chambre ou ses domestiques, ou brûler, "autant qu'on le peut souffrir" . Un peu comme ces "oiselets de Chypre" qu'on consumait dans des brûles-parfums.

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

 

 

 

 

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Au mur, il trouva une note sur Jérôme Fracastor, médecin né à Vérone en 1478 et mort à Incaffi en 1553, qui après avoir étudié la syphilis, avait écrit De Contagione et Contagiosis Morbis, paru en 1546. Il y proposait une théorie sur la contagion, la théorie du contagium vivum, et distingue trois modes de transmission des maladies, par lesquels il se révèle un peu comme le créateur de l'épidémiologie : d'abord la contagion interhumaine directe entre individus où les individus infectés par les seminaria contigionis entrent en contact direct avec des personnes saines (gale, phtisie, lèpre), ensuite la contagion indirecte où les seminaria contigionis ont comme support l'air et divers objets qui entrent en contact avec les individus, comme c'est le cas de la tuberculose ; enfin la contagion à distance (peste, ophtalmie purulente égyptienne, variole), où les germes seraient comme attirés par les sujets dont les "humeurs" (des prédispositions) leur sont le plus propices.

Son Diascordium, longtemps au Codex sous le nom d'électuaire opiatique astringent, est, comme son nom l'indique, à base de Teucrium scordium,  ou Germandrée des marais, et de fleurs de roses. Il appartient bien à la longue liste des Alexipharmaques (antidotes de la peste), mais par voie interne (l'électuaire est une pâte molle qui s'ingère avec du miel). 

C'était là un détour, une voie sans issue dans le labyrinthe des "parfums".

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Il retrouva son chemin : c'était l'ouvrage de Jean-François Bresmal, Avis au public pour le préserver et le garantir de la peste et des autres maladies epydemiques et contagieuses F. Alexandre Barchon, 1721 - Il lut bien sûr le  Chapitre VIII Des parfums,car le livre présenté devant lui s'était ouvert page 43, et les pages se déroulaient comme par magie au rythme de sa lecture.

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Mais il s'attarda davantage devant le Traité de la peste recueilli des meilleurs auteurs anciens et modernes de Jean-Jacques MANGET , un médecin genevois, dont l'ouvrage sur la peste parut en 1721 l'année suivant la peste de Marseille, alors qu'elle sévit encore en Provence. Il comporte d’intéressantes précisions sur la prophylaxie de la peste, tout en restant évasif sur son origine. Il  y releva  315 fois le mot « parfum » .

 

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L'ouvrage était précédé d'un frontispice représentant cette image très connue, mais qui l'intéressa par sa légende  d'un médecin et autres personnes qui visitent les pestiférés : il est de maroquin de Levant, le masque a les yeux de cristal, et un long nez rempli de parfumsOn attribue cette tenue à Charles Delorme (1584-1678), médecin ordinaire de Louis XIII. Selon Le Généraliste du 17 juillet 2014, "Le masque porté sur le visage était constitué d’un nez en cuir ou en carton bouilli en forme de bec d’un demi-pied (16 cm) de long. « Le nez, rempli de parfums, n'a que deux trous, un de chaque côté à l'endroit des ouvertures du nez naturel ; mais cela peut suffire pour la respiration et pour porter avec l'air qu'on respire l'impression des herbes renfermées plus avant le bec.» Epices et herbes aromatiques (thym, camphre, mélisse, clous de girofles, myrrhe, pétales de rose, vinaigre des quatre voleurs) imprègnent, en effet, des éponges placées à l’intérieur du bec. Le médecin de peste porte aussi des bottines en maroquin, des culottes de peau unie qui s’attachent aux bottines et une chemisette de peau unie, elle aussi, dont on insère le bas dans la culotte. Ayant revêtu son costume de peste intégralement imprégné lui aussi d’herbes aromatiques, le médecin de peste peut ainsi partir accomplir son travail, toujours accompagné de sa baguette avec laquelle il soulève les vêtements des pestiférés."

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Il prit de longues notes. La peste était un venin  de l'air, empesté de vapeurs putrides. Le contre-venin était donc le bon air, passant par l'aération des lieux et marchandises (d'où le rôle des éventeurs) et par l'exposition aux "parfums". Et on comprend pourquoi il était si important de les désigner par ce terme de parfums — étymologiquement per fume, "par la fumée",  mais défini en 1528 comme une "odeur naturelle ou artificielle agréable" , et non par celui d'odeur, ou de fumigation : 

"Néanmoins pour en dire ce que j'en pense, je tiens avec les Medecins, que la Peste est un venin engendré en nos corps tant de la corruption des humeurs, que de celle de l'air : non simple & èlementaire, mais composé, & mêlé de certains atomes & corpuscules , qu'Hippocrate appelle souillures morbifiques, conceuës & procréèes des exhalaisons putrides de la terre, ou de la maligne influence des astres qui s'inſinuent avec l'air que nous respirons , et s'en vont gagner le cœur qui est la source de la vie, et comme le foyer où se nourrit la chaleur naturelle, que ce poison éteint et consume. Et pour parler plus clairement, que c'est une maladie épidémique , contagieuse , pernicieuse, et venimeuse."

 Premiérement , elle est épidemique, c'eſt à dire populaire & commune, [...]·Secondement , elle est contagieuse » , parce que cet air , ayant receu les vapeurs putrides et pestiférées, les transmet et transporte de corps en corps , et les communique diversement , selon la diverse diſposition qu'ils ont  soit par leur nature foible et debile; soit par la pourriture des humeurs."

 

La première cause était Dieu ; puis venaient les Planètes.

  "les malins aspects des Planetes, et surtout la conjonction de Saturne & de Mars, en Signes humains, comme sont Gemini & Virgo. Les Eclipses du Soleil & de la Lune , les Comètes, & autres impressions ignées.".

Puis venaient les causes particulières, externes, et internes : 

"Les causes particulières de la Peste sont de deux sortes, les unes externes, les autres internes.
--La cause principale externe , c'est l'air immodérement chaud & humide, aidé du vent du Midi, épais & sans pluye, précédé nêanmoins de grandes pluyes de l'hyver, & de la génération de plusieurs insectes engendrez de pourriture , raines , hannetons , & semblables : Les eaux stagnantes oü dormantes des étangs & marais, les corps morts, les cloaques, les herbes pourries, comme le chou, le chanvre & le lin. Les haleines des Pestiferez apportent une grande altération , & corruption dans l'air, & ainsi s'engendrent en luy ces miasmes morbifiques & semences de Peste, auxquelles Hippocrates rapporte la vraye cause & origine de ce mal commun."
 
--Les causes internes de la Peste, sont antecedentes où conjointes. Les antecedentes sont les humeurs vicieuses contenuës tant dedans que dehors les vaisseaux, qui venants à se pourrir, engendrent en nous fievres malignes, rougeoles, veroles, phlegmons, & semblables corruptions avant-coureuses de la Peste. Mais quand la  pourriture est parvenuë au degré capable de prendre , et concevoir la forme du venin de l'air empesté , lors commence à s'éclorre cette épouvantable & effroyable Peste : de la quelle la cause conjointe n'est autre, selon tous les Medecins , sinon le même - air corrompu , comme dit est.
Or il y a trois moyens par lesquels ce mauvais air , où ces germes de Peste, faisant partie de cet air, se communiquent & sont reçeus en nos corps.
a) Le Premier & le plus dangereux est celuy qui se fait par attouchement, sans interposition manifeste d'aucun air, & ſe ait un transport du venin immediate ment du corps malade dans le corps ſain; tout ainſi que de la morſure du chien enragé le venin eſt porté dans le corps de la perſonne morduë : où tout ainſi que d'une matiére pourrie, les ſemences de pourriture ſont portées par contagion en celle qui luy est contiguë : ce que nous voyons tous iés jours par experience ; car nous voyons communément, qu'une pomme pourrie, en pour rit une ſaine qui lui eſt contiguë, & un †de raiſin pourrit un autre grain ; a raiſon eſt que les matiéres pourries ont cela de propre, à cauſe de la chaleur putredinale qui eſt en elles, qu'elles exha lent de leur ſein certaines vapeurs dans lesquelles ſont contenuës les ſemences & germes de corruption, ce qui fait qu'étant transmiſes dans le sein d'une autre subſtance capable de les recevoir, elles y une pourriture pareille à celle dont elles ont été produites. Comme donc le propre effet du venin pestilentiel, eſt de toutes les humeurs dans le corps humain ; il n'y a point de doute que tout ce qui exhale de ce fond e pourriture, ne ſoit des germes & semences de la même pourriture, qui étant tranſmiſes dans le corps d'une perſonne ſaine ſoit par la reſpiration qu'elle en fait Par la bouche & les narines , soit par transpiration qui s'en fait par les yeux, les oreilles , les pores de la peau, & autres conduits , y produisent une corruption & pourriture ſemblable à celles dont elles ont été produites : ſi ce n'eſst qu'elles en soient empêchées où par la force des préservatifs que la personne auroit pris auparavant, où par quelque qualité contraire qu'elle auroit en elle, capable de resister à un tel effet.
 
b) Le ſecond moien de cette communication ou contagion est appelé per somitemquand cet air pestilent est porté par quelque corps propre à le conserver & fomenter longtems ; comme habits de laine, de linge , de peaux, les couvertures, matelas & semblables, où comme l'ordure s'attache, aussi fait ce venin, qui apres un jour, un mois, un an ou pluſieurs , vient à infecter l'air prochain, & s'insinuë, où glisse dans le cœur de celui qui n'y pense pas.
 
c) La troisième & plus commune contagion, c'est celle qui se fait ad distans, c'eſt à dire de loin , d'un corps en l'autre, par le moien de l'air infecté , tant de soi que des halènes & évaporations des corps malades, ou par le moien du même air, contenant en soi les principes de la Peste, porté de maison en maison, de ville en ville , & de région en région, ainſi que nous voions pour l'ordinaire."
 
Les lazarets
"Car après avoir fait décharger les marchandises du navire , & les avoir fait transporter au Lazaret, le Capitaine & les Matelots demeurent ordinairement dans le Navire avec tout leur bagage pour y faire la quarantaine en mer : & on leur donne un ou deux gardes, pour observer si leur santé est bonne, & pour faire exposer tous les jours à l'air & aux Vents le bagage des Matelots, & tout ce qu'ils ont dans leurs coffres ou caisses, lesquelles pour l'ordinaire sont remplies de toile & de coton , d'autres toi es qu'on appelle bourgs , & semblables autres choses qu'on a bien sujet d'appréhender qu'elles ne ſoient aussi bien pestiferées que les marchandises. Cét ordre est encore parfaitement bon, pour vû qu'il ſoit bien observé ; mais je me défie toûjours de la fidélité des gardes : soit que les Matelots , qui asse souvent ne veulent pas leur donner à connoître le petit trafic qu'ils font dans leurs voyages , leur cachent assez souvent une partie de ce qu'ils ont aporté : si bien qu'il me ſemble que c'est trop azarder, que de confier la vie de tout un peuple , à la discretion d'un ou de  deux gardes , qui peut être seront né à s'acquiter de leur devoir , in zéles dans leur raport , & corrompus par argent ou par presens : cependant il  ne faut qu'une méchante piéce d'étoffe ou de toile pestiférée , qui n'aura pas été exposée à l'air ni au vent , pour perdre une ville toute entiére."
 
Les quarantaines page 89
 La coûtume établié, & obſervée de tout tems durant la Contagion , eſt d'ordonner la Quarantaine aux personnes qui ſortent des Villes infectées : comme auſſi aux meubles, & aux marchandiſes que l'on transporte : & parfois  pour une plus grande aſſurance, l'on double les Quarantaines. La premiere pourtant est le terme ordinaire que l'on pratique , & neanmoins l'on en voit des scandales par la suitte, lors que l'on n'apporte pas le soin que l'on devroit . à éventer & à purger les meubles, veu que l'infection ſe peut conserver dans iceux, & dans les marchandises pliées & enfermées durant plusieurs mois, même pluſieurs années, si nous ajoûtons foi aux hiſtoires, que la raiſon ſemble approuver. A la verité le terme de quarante jours eſt ſuffiſant pour les ſimples infects (qui ne ſe ſont pas trouvez dans les maiſons pestiferées, ni au ſervice des malades ) pourveu toutesfois qu'ils ap poI de la Teſfe. 89 portent le ſoin néceſſaire durant leur tems à ſe bien purifier : & même ce tems ſe pourroit abréger , ſuivant ce qui ſera dit de la desinfection des corps. Mais pour les autres qui ont converſé avec les malades, ou qui ont été affiigez eux-mêmes, il y faudra apporter plus de précaution , ſoit en la prolongation du tems, ſoit en la préparation des personnes, des habits , & des meubles. Pour les perſonnes,l'air, les vents, & les feux les purgeront aſſez, ſi l'on ne ſe veut ſervir des autres moyens qui ſeront ropoſez au lieu allegué, pour abreger le tems. Et quant aux robes , & aux marchandiſes, les proprietaires ou leurs ſerviteurs , en la presence des Gardes que le Conſeil de la Santé leur aura baillé, & qui ſeront logez près du lieu qu'on leur aura deſtiné , les doivent expoſer durant le beau tems , à l'air, afin que le Soleil & les vents dissipent les semences de l'infection, en cas qu'il y en eût : & faudra reiterer la même choſe pluſieurs fois : & s'il étoit besoin, on les pourra parfumer avec la fumée du romarin,  de la sabine, de l'encens, de la poudre, ou autre bois ou drogue que l'on avisera.
 
Quelques plantes utiles Page 134
Les habitans seront exhortez de faire provision de geniévre, de rosmarin, de sabine, & autres bois, & herbes odorantes , pour purifier l'air des maisons & des ruës, le plus souvent qu'ils pourront; Si mieux ils n'aiment quelques parfums agréables, soit cassolettes , ou autres, faits avec le borax, & le benjoin. Que si l'on veut se servir de la poudre à Canon , ou de fumées, ils le pourront.
Comment parfumer sa maison Page 171
. Il seront soigneux de faire parfumer une fois le jour leur maison, avec le parfum de santé, dont il est parlé ci après au Traité des Parfums : comme aussi de la faire tenir bien nette ; & de faire arroser souvent leur Chambre avec du vinaigre: Et quand on apportera quelque chose de dehors en la maison, ils mettront ordre de ne le point recevoir qu'après les précautions marquées ci- après en son lieu. Ils feront fermer toutes les fenêtres une demi-heure avant le coucher du Soleil; afin que les vapeurs qu'il aura attirées, & n'aura pas dissipèes, n'entrent point dans l'interieur de la maison : & ne les feront point ouvrir que le lendemain matin, une demi-heure après son lever , & , lors que par sa chaleur il aura purifie l'air, & dissipé les mauvaises vapeurs de la nuit."
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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Il prit de longues notes. La peste était un venin  de l'air, empesté de vapeurs putrides. Le contre-venin était donc le bon air, passant par l'aération des lieux et marchandises (d'où le rôle des éventeurs) et par l'exposition aux "parfums". Et on comprend pourquoi il était si important de les désigner par ce terme de parfums — étymologiquement per fume, "par la fumée",  mais défini en 1528 comme une "odeur naturelle ou artificielle agréable" , et non par celui d'odeur, ou de fumigation : 

"Néanmoins pour en dire ce que j'en pense, je tiens avec les Médecins, que la Peste est un venin engendré en nos corps tant de la corruption des humeurs, que de celle de l'air : non simple & èlémentaire, mais composé, & mêlé de certains atomes & corpuscules , qu'Hippocrate appelle souillures morbifiques, conceuës & procréèes des exhalaisons putrides de la terre, ou de la maligne influence des astres qui s'inſinuent avec l'air que nous respirons , et s'en vont gagner le cœur qui est la source de la vie, et comme le foyer où se nourrit la chaleur naturelle, que ce poison éteint et consume. Et pour parler plus clairement, que c'est une maladie épidémique , contagieuse , pernicieuse, et venimeuse."

 Premiérement , elle est épidémique, c'eſt à dire populaire & commune, [...]·Secondement , elle est contagieuse » , parce que cet air , ayant receu les vapeurs putrides et pestiférées, les transmet et transporte de corps en corps , et les communique diversement , selon la diverse diſposition qu'ils ont  soit par leur nature foible et debile; soit par la pourriture des humeurs."

 

La première cause était Dieu ; puis venaient les Planètes.

  "les malins aspects des Planetes, et surtout la conjonction de Saturne & de Mars, en Signes humains, comme sont Gemini & Virgo. Les Eclipses du Soleil & de la Lune , les Comètes, & autres impressions ignées.".

Puis venaient les causes particulières, externes, et internes : 

"Les causes particulières de la Peste sont de deux sortes, les unes externes, les autres internes.
--La cause principale externe , c'est l'air immodérement chaud & humide, aidé du vent du Midi, épais & sans pluye, précédé néanmoins de grandes pluyes de l'hyver, & de la génération de plusieurs insectes engendrez de pourriture , raines , hannetons , & semblables : Les eaux stagnantes oü dormantes des étangs & marais, les corps morts, les cloaques, les herbes pourries, comme le chou, le chanvre & le lin. Les haleines des Pestiferez apportent une grande altération , & corruption dans l'air, & ainsi s'engendrent en luy ces miasmes morbifiques & semences de Peste, auxquelles Hippocrates rapporte la vraye cause & origine de ce mal commun."
 
--Les causes internes de la Peste, sont antécédentes où conjointes. Les antécédentes sont les humeurs vicieuses contenuës tant dedans que dehors les vaisseaux, qui venants à se pourrir, engendrent en nous fievres malignes, rougeoles, veroles, phlegmons, & semblables corruptions avant-coureuses de la Peste. Mais quand la  pourriture est parvenuë au degré capable de prendre , et concevoir la forme du venin de l'air empesté , lors commence à s'éclore cette épouvantable & effroyable Peste : de la quelle la cause conjointe n'est autre, selon tous les Medecins , sinon le même - air corrompu , comme dit est.
Or il y a trois moyens par lesquels ce mauvais air , où ces germes de Peste, faisant partie de cet air, se communiquent & sont reçeus en nos corps.
a) Le Premier & le plus dangereux est celui qui se fait par attouchement, sans interposition manifeste d'aucun air, & ſe ait un transport du venin immédiate ment du corps malade dans le corps ſain; tout ainſi que de la morſure du chien enragé le venin eſt porté dans le corps de la perſonne morduë : où tout ainſi que d'une matière pourrie, les ſemences de pourriture ſont portées par contagion en celle qui luy est contiguë : ce que nous voyons tous lés jours par experience ; car nous voyons communément, qu'une pomme pourrie, en pour rit une ſaine qui lui est contiguë, & un †de raiſin pourrit un autre grain ; a raiſon eſt que les matiéres pourries ont cela de propre, à cauſe de la chaleur putredinale qui eſt en elles, qu'elles exhalent de leur ſein certaines vapeurs dans leſquelles ſont contenuës les ſemences & germes de corruption, ce qui fait qu'étant transmiſes dans le sein d'une autre subſtance capable de les recevoir, elles y une pourriture pareille à celle dont elles ont été produites. Comme donc le propre effet du venin pestilentiel, eſt de toutes les humeurs dans le corps humain ; il n'y a point de doute que tout ce qui exhale de ce fond e pourriture, ne ſoit des germes & semences de la même pourriture, qui étant tranſmiſes dans le corps d'une perſonne ſaine ſoit par la reſpiration qu'elle en fait Par la bouche & les narines , soit par transpiration qui s'en fait par les yeux, les oreilles , les pores de la peau, & autres conduits , y produisent une corruption & pourriture ſemblable à celles dont elles ont été produites : ſi ce n'est qu'elles en soient empêchées où par la force des préservatifs que la personne auroit pris auparavant, où par quelque qualité contraire qu'elle auroit en elle, capable de resister à un tel effet.
 
b) Le ſecond moien de cette communication ou contagion est appelé per somitemquand cet air pestilent est porté par quelque corps propre à le conserver & fomenter longtems ; comme habits de laine, de linge , de peaux, les couvertures, matelas & semblables, où comme l'ordure s'attache, aussi fait ce venin, qui apres un jour, un mois, un an ou pluſieurs , vient à infecter l'air prochain, & s'insinuë, où glisse dans le cœur de celui qui n'y pense pas.
 
c) La troisième & plus commune contagion, c'est celle qui se fait ad distans, c'eſt à dire de loin , d'un corps en l'autre, par le moien de l'air infecté , tant de soi que des halènes & évaporations des corps malades, ou par le moien du même air, contenant en soi les principes de la Peste, porté de maison en maison, de ville en ville , & de région en région, ainſi que nous voions pour l'ordinaire."
 
Les lazarets
"Car après avoir fait décharger les marchandises du navire , & les avoir fait transporter au Lazaret, le Capitaine & les Matelots demeurent ordinairement dans le Navire avec tout leur bagage pour y faire la quarantaine en mer : & on leur donne un ou deux gardes, pour observer si leur santé est bonne, & pour faire exposer tous les jours à l'air & aux Vents le bagage des Matelots, & tout ce qu'ils ont dans leurs coffres ou caisses, lesquelles pour l'ordinaire sont remplies de toile & de coton , d'autres toi es qu'on appelle bourgs , & semblables autres choses qu'on a bien sujet d'appréhender qu'elles ne ſoient aussi bien pestiferées que les marchandises. Cét ordre est encore parfaitement bon, pour vû qu'il ſoit bien observé ; mais je me défie toûjours de la fidélité des gardes : soit que les Matelots , qui asse souvent ne veulent pas leur donner à connoître le petit trafic qu'ils font dans leurs voyages , leur cachent assez souvent une partie de ce qu'ils ont apporté : si bien qu'il me ſemble que c'est trop azarder, que de confier la vie de tout un peuple , à la discretion d'un ou de  deux gardes , qui peut être seront né à s'acquiter de leur devoir , in zéles dans leur rapport , & corrompus par argent ou par presens : cependant il  ne faut qu'une méchante pièce d'étoffe ou de toile pestiférée , qui n'aura pas été exposée à l'air ni au vent , pour perdre une ville toute entiére."
 
Les quarantaines page 89
 La coûtume établié, & observée de tout tems durant la Contagion , est d'ordonner la Quarantaine aux personnes qui sortent des Villes infectées : comme auſſi aux meubles, & aux marchandiſes que l'on transporte : & parfois  pour une plus grande assurance, l'on double les Quarantaines. La premiere pourtant est le terme ordinaire que l'on pratique , & neanmoins l'on en voit des scandales par la suitte, lorsque l'on n'apporte pas le soin que l'on devroit  à éventer & à purger les meubles, veu que l'infection se peut conserver dans iceux, & dans les marchandises pliées & enfermées durant plusieurs mois, même plusieurs années, si nous ajoûtons foi aux histoires, que la raison semble approuver. A la vérité le terme de quarante jours est suffisant pour les simples infects (qui ne se sont pas trouvez dans les maisons pestiferées, ni au service des malades ) pourveu toutesfois qu'ils apportent le soin nécessaire durant leur tems à se bien purifier : & même ce tems se pourroit abréger , suivant ce qui sera dit de la désinfection des corps. Mais pour les autres qui ont conversé avec les malades, ou qui ont été affligez eux-mêmes, il y faudra apporter plus de précaution , soit en la prolongation du tems, soit en la préparation des personnes, des habits , & des meubles. Pour les personnes,l'air, les vents, & les feux les purgeront assez, si l'on ne se veut servir des autres moyens qui seront reposez au lieu allegué, pour abreger le tems. Et quant aux robes , & aux marchandises, les proprietaires ou leurs serviteurs , en la présence des Gardes que le Conseil de la Santé leur aura baillé, & qui seront logez près du lieu qu'on leur aura destiné , les doivent exposer durant le beau tems , à l'air, afin que le Soleil & les vents dissipent les semences de l'infection, en cas qu'il y en eût : & faudra reiterer la même chose plusieurs fois : & s'il étoit besoin, on les pourra parfumer avec la fumée du romarin,  de la sabine, de l'encens, de la poudre, ou autre bois ou drogue que l'on avisera.
 
Quelques plantes utiles Page 134
Les habitans seront exhortez de faire provision de geniévre, de rosmarin, de sabine, & autres bois, & herbes odorantes , pour purifier l'air des maisons & des ruës, le plus souvent qu'ils pourront; Si mieux ils n'aiment quelques parfums agréables, soit cassolettes , ou autres, faits avec le borax, & le benjoin. Que si l'on veut se servir de la poudre à Canon , ou de fumées, ils le pourront.
Comment parfumer sa maison Page 171
. Il seront soigneux de faire parfumer une fois le jour leur maison, avec le parfum de santé, dont il est parlé ci après au Traité des Parfums : comme aussi de la faire tenir bien nette ; & de faire arroser souvent leur Chambre avec du vinaigre: Et quand on apportera quelque chose de dehors en la maison, ils mettront ordre de ne le point recevoir qu'après les précautions marquées ci- après en son lieu. Ils feront fermer toutes les fenêtres une demi-heure avant le coucher du Soleil; afin que les vapeurs qu'il aura attirées, & n'aura pas dissipées, n'entrent point dans l'intérieur de la maison : & ne les feront point ouvrir que le lendemain matin, une demi-heure après son lever , & , lors que par sa chaleur il aura purifie l'air, & dissipé les mauvaises vapeurs de la nuit."
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Il recopia les trois recettes de parfums :

"Drogues qui doivent entrer en la composition du Parfum violent.
Soufre.  Litarge. Poix-résine.  Assa fœtida. Antimoine.  Cumin.Orpiment. Euphorbe. Arsenic.  Poivre. Cinabre.  Gingembre. Sel-Ammoniac.  Son,
 
Drogues qui doivent entrer dans la composition du Parfum médiocre.
Soufre.  Encens.  Poix-résine.  Storax. Antimoine. Ladanum.  Orpiment. Poivre.  Mirrhe. Gingembre. . Cumin.  Ciperus rond. . Calamus aromaticus. . Aristoloche.. Euforbe. Cubébes.  Graine de Géniévre. Son.
 
Drogues qui doivent entrer en la composition du Parfum doux .
 Encens,  Girofles. Benjoin.  Anis. Storax.  Iris de Florence. Mirrhe. l Ladanum.  Canelle. Poivre. Muscade. Soufre. Son. "
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Mais, après plusieurs heures de lectures, où il avait cessé de prendre des notes, il comprit qu'il fallait renoncer à  rendre compte du contenu de ce texte, pour ses références aux parfums, tant elles étaient nombreuses et détaillées. Il ne conserva que ce passage : l'auteur, depuis sa retraite de Genève, plaçait une confiance sans borne dans les parfums, qu'il présentait comme une véritable armure contre les miasmes.


"Ce n'est donc pas merveille si les hommes faisant réflection sur ces choses, se sont avisez , pour assurer davantage leur vie contre les insultes de ce cruel ennemi, de chercher les drogues que l'expérience leur , a fait connoître avoir des qualitez les plus fortes , & les plus antipatiques au venin pestilentiel , & de  toutes ensemble en composer des parfums : afin qu'êtant brûlez dans les lieux & les maisons empestées , la fumée qui en exhaleroit, fût capable de les purifier, avec tout ce qui pourroit s'y rencontrer de meubles."
 
"Non seulement la fumèe des parfums a la vertu de purifier les choses inanimées du venin pestilentiel, mais aussi elle imprime une qualité si puissante à ces choses, n'en êtant pas encore infectées, qu'elle les rend capables de le repousser & de n'en recevoir aucune mauvaise impression. C'est pourquoi une personne qui ſe voit obligée d'aller & venir parmi le peuple en un tems de peste, aiant pris quelque préservatif pour se conserver le cœur contre ce venin , & s'étant fait parfumer avec lesdits parfums, ou bien aiant fait parfumer ses habits avant que de se revestir , peut s'asseurer qu'il ne s'attachera point dessus elle : il faut noter que les habits dont on est revêtu s'ils sont de laine, étant échauffez par la "chaleur naturelle du corps attirent , le venin pestilentiel , de même que l'aimant attire le fer, mais étant imbus de la qualité des parfums, qui lui est entièrement opposée, ils le répercutent & le repoussent , ainsi que le  répercute un air froid & humide qui l'environne , si bien qu'il ne peut s'y attacher."

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Alors que notre visiteur découvrait devant lui de longs couloirs où des livres, des thèses manuscrites ou dactylographiées, des rapports et des in-folio éclairés chacun d'une loupiote  brillaient comme des bougies , et qu'il allait s'élancer avec fougue, il se sentit saisi par les bras et les jambes, et fut éjecté dans le jardin où il fut laissé sans égard pour la science qu'il venait d'acquérir.

Il se redressa. Il se trouvait dans l'Allée des Fumigations installée par le Conservatoire du Littoral. 

Il vit un grand portail ouvert sur le large. Il se précipita. De l'air, de l'air !

 

 

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Eut-il raison ? Voici ce qu'il aurait découvert dans l'Allée des Fumigations :

 

"Quelques plantes bien corsées!

Certaines plantes herbacées aromatiques étaient utilisées pour les fumigations. Parfois très communes et souvent venues de loin, la plupart d'entre elles étaient cultivées localement. Beaucoup rentraient dans la composition du fameux « vinaigre des quatre voleurs », remède supposé combattre la peste (grande absinthe, menthe, rue et sauge par exemple)."

 

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Assa foetida, l'Ase fétide. Originaire d'Iran, elle dégage une odeur d'œuf pourri, car elle contient du soufre.

Ferula gummosa, la Férule gommeuse ou galbanum : sa sève servait de base à la préparation d'encens.

Ocimum basilicum, le Basilic

Mentha pulevium ou Menthe pouliot et Mentha suaveolens ou Menthe à feuilles rondes.

Artemisia absinthium, la Grande Absinthe

Ruta graveolens ou Rue officinale.

Salvia officinalis ou Sauge officinale.

 

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

 

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Des Plantes contre la Peste ?

"Au Moyen Âge, pour essayer de lutter contre la peste, au delà des prières adressées à saint Roch ou saint Sébastien et des traitements de choc (saignée, purge, utilisation de sang de vipère ou de bave de crapaud...), on utilisait souvent des préparations à base de plantes.

Citons la fameuse Thériaque associant plus de 50 plantes et ingrédients divers (anis, acacia, rue, iris, miel, opium), ou encore le vinaigre des quatre voleurs composé de vinaigre blanc, d'absinthe, de genièvre, de marjolaine, de sauge, de clous de girofle, de romarin et de camphre ...) La liste n'est pas close car de nombreuses variantes existaient, associant d'autres plantes."

Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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"À partir du XVIe siècle, les pratiques de fumigations d'habitations, de courriers et/ou de personnes, susceptibles d'abriter ou de transmettre la peste, vont s'amplifier. Les fumigations étaient obtenues en faisant brûler des mélanges de plantes pour en obtenir une fumes censée chasser les « miasmes ».

Dans les lazarets, qui vont se développer à partir du XVIIe siècle, la pratique des fumigations sera très répandue. Ainsi à Tatihou, le médecin en préconisait pour assainir équipages et cargaisons. Un petit appartement appelé « chambre des parfums » situé dans le bâtiment des équipages était dévolu à cet effet. La composition des parfums et la durée des fumigations étaient placées sous la direction de l'inspecteur sanitaire Melchior Viel.

Les fumigations et autres pseudo-remèdes contre la peste perdureront jusqu'à la découverte en 1894, par Alexandre Yersin de l'Institut Pasteur, du bacille de la peste et de son principal mode de transmission, à savoir la piqûre de puces de rongeurs (rats principalement)."

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Remarques prersonnelles :

La pratique des fumigations, bien attestée en Provence,  était-elle si généralisée sur les côtes atlantiques et de la Manche ? Je n'ai pu en trouver des témoignages sur l'île de Trébéron, le lazaret de Brest (hormis la désinfection des vaisseaux par des feux de genêt vert dans la soute après épidémie : voir Burel ).

Le sieur Melchior Vieil nous est ainsi présenté en septembre 1722 par M. de Rancé, major de la marine au Havre : "J'ay l'honneur d'informer le Conseil qu'il est arrivé depuis quelques jours en cette ville le sieur Vieil, porteur d'une lettre de M. le Contrôleur général, pour visiter les costes de Normandie en qualité d'inspecteur de la santé et y donner les instructions nécessaires pour prévenir la communication du mal contagieux."

Il n'est guère apprécié,

  "Ledit sieur appelle dérangement tout ce qui n'est pas conforme à ses idées et prétend faire exécuter dans nos mers ce qui se pratique dans la comme sy le climat et les raddes de Ponant, surtout celle-cy, estoient à celles du Levant.

.Il pense que la peste ne se communique point par l'air, mais au toucher et, sur ce principe qu'il veut nous persuader, il va au dedans du lazaret du Hoc pour y donner des ordres et il voudrait que les officiers municipaux y allassent avec luy, ce qui paroist bien contraire aux précautions que nous avons prises jusqu'à présent. Un petit navire nouvellement arrivé de la Martinique, ledit sieur Vieil qu'il n'ait l'entrée, parce que le capitaine n'a point de lettre de santé, quoy qu'on luy ait dit que les isles de l'Amérique ne noues estoient pas suspectes"..

 

II est  intéressant de noter les origines méditerranéennes de ce Melchior Vieil : il a été neuf ans intendant de la Santé à Toulon, sa ville natale, a voyagé au Levant avant d'être nommé inspecteur de la santé à la Hougue et d'assurer la construction du lazaret de l'île Tatihou ; dès 1713 il apparaît comme « commis pour veiller à la conservation de la santé sur la côte de Normandie » ; il meurt en 1742 et est remplacé par le sieur Ferrât. Pendant toute sa carrière normande, il aura cherché à faire les pratiques en usage en Provence.

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Fumigation utilisée sur l'île de Tatihou au XIXe siècle.

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PARFUM

Trois bonnes poignées de son et :

Graines de genièvre, une livre

Soufre, une livre

Assa fatida, une livre

Encens, une livre

Mirrhe, une demie livre

Storax, une demie livre

Gerofle, une demie livre

Romarin, deux poignées

Sauge, deux poignées

Laurier, deux poignées

Thein, deux poignées

Ruë, deux poignées

Absinthe, deux poignées

Culegium, deux poignées

Baume, deux poignées

Basilique, deux poignées

Poix raisine de bourg, demie livre,

Therebantine, demie livre,

Galbanum

Aloès , demie livre,

Huile de petrole, demie livre,

Faut mettre le tout en poudre grossierement, en faire un mélange, ensuite vous en lettre trois, quatre cinq poignées suivant la quantité des personnes sur de la paille ou du foin humides auquel vous mettres le feu afin que le parfum en soie plus fort et fasse un plus grand effet.

Avant de parfumer les personnes qui sont en santé ou qui se disent saines, il faut faire donner une bonne prise de Thériaque avec du vin, qui ne manquera pas de faire sortir le venin s'il y en a.

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.
Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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Le "médecin de la peste" et les plantes.

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Le Mystère de la Chambre des Parfums (1722-1860) de l'île de Tatihou.

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CONCLUSION.

J'ai rédigé cet article car ma visite à Tatihou m'a permis de découvrir ces fumigations dont j'ignorai complètement l'usage en médecine des épidémies. J'ai été troublé par la dénomination de Chambre des Parfums car j'ai alors pensé que ces fumigations étaient très plaisantes. Les panneaux d'explication illustrées par de nombreuses plantes,  au cœur de jardins odoriférants me confirmaient un peu dans cette opinion. Les documents que j'ai consulté ensuite m'ont fait comprendre qu'à coté des plantes, on trouvait des produits chimiques beaucoup plus virulents.

J'ai voulu complété les allégations des panneaux d'informations du Conservatoire du Littoral par des documents.

Malgré la recette "utilisée à Tatihou au XIXe siècle", l'usage de fumigations aromatiques a été rapidement remplacée par des fumigations de chlore. Dans l'article Quarantaine du Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie de 1835  on peut lire :

"Les individus bien portans ou malades transportés au lazaret, sont obligés d'y recevoir : ceux qui sont arrivés avec patente brute, trois parfums ; ceux qui sont arrivés avec patente suspecte, deux parfums; ceux qui sont arrivés avec patente nette, un seul parfum.

Pour les individus arrivés avec patente brute, le premier parfum a lieu à l'arrivée , le second à la moitié de la quarantaine , et le troisième , à l'instant où ils quittent le lazaret. Ce parfum consiste en un dégagement de chlore.

C'est substituer un moyen illusoire et dangereux à une cérémonie absurde conservée jusqu'à ces derniers temps et qui se pratiquait ainsi : on allumait du feu au milieu du plancher d'une chambre , en jetant la drogue ou parfum sur ce feu , et lorsque la fumée était devenue bien épaisse, on y faisait entrer les passagers , dont les bardes y étaient étalées ; on fermait exactement la porte , et après cinq ou six minutes , on ouvrait , et ils allaient occuper la chambre qui leur était assignée par le capitaine des infirmeries. La composition du soi-disant parfum était tout ce, qu'on peut imaginer de plus bizarre , et il est impossible de dire quel esprit avait présidé à la réunion de tant de substances sans aucune espèce d'utilité. On y trouvait le soufre, la poudre à canon, la poix résine, le grabeau de myrrhe , d'encens, le storax, le laudanum , le poivre noir, le gingembre, le cumin , le curcuma , le cardamomum, l'aristoloche, l'euphorbe, le cubèbe, les grains de genièvre, le son. Tout cela était jeté pèle-mêle sur un feu vif et ardent, et tout cela avec l'idée de détruire comme le dit Papon , l'ennemi le plus cruel du genre humain."

Déjà en 1804, Pedro Mario Gonzalez [Traité sur les maladies des gens de mer (1804)],  propose d’asperger le bateau de vinaigre , de poudre ou de souffre, mais il insiste particulièrement sur l’emploi de l’acide nitrique et du gaz muriatique oxygéné (ancien nom du chlorure d’hydrogène HCl) tandis qu'il condamne  les parfums aromatiques  car « ils ne produisent pas un air nouveau et ne font rien d’autre que le dissimuler ». 

En effet, Louis-Bernard Guyton de Morveau (1737-1816) publia en 1801  son Traité des moyens de désinfecter l’air, de prévenir la contagion et d’en arrêter le progrès, où il préconisait la désinfection de l'air par des vapeurs du gaz chlorhydrique. Les fumigations guytoniennes furent encouragées par l'Ecole de Médecine dès 1804  et utilisées par les armées de Napoléon.

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 SOURCES ET LIENS.

— Dossier de presse des Traversées de Tatihou

https://www.manche.fr/culture/imageProvider.aspx?private_resource=17096610&fn=Dossier%20Presse%20Tatihou%202019.pdf

—  https://www.wikimanche.fr/Tatihou

http://erwan.gil.free.fr/index.php?mod=freepages&pageid=110

https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1980_num_27_3_1108

— Hildesheimer Françoise. La protection sanitaire des côtes françaises au XVIIIe siècle. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 27 N°3, Juillet-septembre 1980. pp. 443-467; doi : https://doi.org/10.3406/rhmc.1980.1108 https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1980_num_27_3_1108

Jean Noël Biraben, Les Hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, t. I et II, La Haye, Mouton ; Paris, École des hautes études en sciences sociales, 1975-1976 (ISBN 9782719309308).

— MANGET (Jean-Jacques), 1721, Traité de la peste recueilli des meilleurs auteurs anciens et modernes chez Philippe Planche, 1721 - 320 pages Geneva 1721

https://books.google.fr/books/about/Trait%C3%A9_de_la_peste.html?id=f68UAAAAQAAJ&redir_esc=y

— TALOUR Karen – Aspects dermatologiques des voyages maritimes au XVIIIème siècle – 130p., 1 annexe. Th. : Méd. : Brest 2012

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00984595/document

 

— BOUISSOU (Antoine), 2017, Evolution de la médecine occidentale à travers le prisme de la deuxième épidémie de peste de 1346 à 1898. De la médecine scolastique à la médecine expérimentale. Thèse de médecine générale soutenue à Toulouse. Directeur de thèse: Monsieur le Docteur Pierre BOYER

http://thesesante.ups-tlse.fr/1902/1/2017TOU31142.pdf

— BLANCOU (J), 1995, Les méthodes de désinfection de l'Antiquité à la fin du xviii e siècle Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1995,14 (1), 21-30

https://www.oie.int/doc/ged/D8962.PDF

 

 

— Jean-Pierre Goubert, 1974, Environnement et épidémies : Brest au XVIIIe siècle,  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1974  81-4  pp. 733-743

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1974_num_81_4_2753

 

 

—Arlette Higounet-Nadal, Hygiène, salubrité, pollutions au Moyen Age. L'exemple de Périgueux , Annales de Démographie Historique  Année 1975  1975  pp. 81-92 : On enfume les lépreux avec des rameaux verts vers 1320 à Périgueux

 

 

 

— L’aigle et le pou : le typhus dans la Grande Armée par Henri DUCOULOMBIER

https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx2014x048x003/HSMx2014x048x003x0351.pdf

— Pierre Bachoffner, Les fumigations de chlore contre le typhus à Strasbourg, en 1814 , Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1977  235  pp. 285-287

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Published by jean-yves cordier
11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 14:31

Le calvaire (Fayet, 1552 ou Prigent 1542?) de l'église de Lopérec.

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— Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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PRÉSENTATION.

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L'église Saint-Pérec actuelle en forme de croix latine, date de 1894  mais, l'on a conservé de l'ancien édifice le clocher, la chapelle des fonts, le porche et la sacristie sud. Pour apprécier de quand datait le sanctuaire préexistant, on ne peut se fonder que la date de 1586 gravée sur la sablière du porche sud. L'une des statues d'apôtres du porche porte la date de 1615. On trouve aussi sur la porte, ainsi que dans ce porche le blason de la famille de Penguern, qui y avait prééminences. On sait qu'Yves de Penguern sieur du dit-lieu conclut un accord le 19 mai 1583 (fête de saint-Yves) avec les paroissiens de Lopérec. Et que ce dernier avait épousé Marie de Kermorial le 12 janvier 1576. Peut-on dire avec Couffon  que ce couple est "fondateur" de l'église, ou bien la construction de l'édifice avait-elle débutée plus tôt ? Leurs armoiries étaient d’or à la fleur de lys, en abîme, de gueules, accompagnée de trois pommes de pin de même, deux en chef et une en pointe. La fondation ne date t-elle pas de son père, Jean époux d'Annie de Kersauzon, ou de son grand-père Christophe époux de Marie de Kermodiern ? Car lorsque mourut Jean de Penguern en 1579, il fut inhumé dans l'église paroissiale de Lopérec : celle-ci existait donc déjà.

"La porte du porche donnant accès à l'église date de 1586, lisible dans une inscription sur le chapiteau, avec, au sommet de l'accolade, l'écu des Penguern, rappelant la fondation de l'ancien édifice par Yves de Penguern et Marie de Kermorial, sa femme. La porte extérieure est en anse de panier, comme à Pencran et à Rumengol." (Couffon)

En effet, la présence d'un calvaire portant la date communément  admise de 1552 suppose une église de la première moitié du XVIe siècle.

Les autres inscriptions sont plus tardives, sur la façade ouest "LAN 1666. MARC. FLOC'H F.", sur le clocher "C. QVEINNEC. F. 1669.", et au chevet "I. KDRAON. P. MIOSSEC. 1700." On retrouve le blason des Penguern, sculpté en kersanton, sur le chevet.

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Le fantomatique sculpteur "Fayet".

Depuis Yves-Pascal Castel, on attribue ce calvaire à un certain FAYET, dont le nom était paraît-il inscrit au sein d'une longue inscription martelée sur le croisillon. Mais le calvaire, abattu par une tempête, a été entièrement restauré en 1989, et les consoles et croisillons sont aujourd'hui vierges de toute inscription. Aucun document photographique ne permet d'étudier cette allégation (que je ne conteste pas, mais que je souhaite éprouver) et l'examen d'une carte-postale ancienne ne la confirme pas. Nous avons par contre le croquis dressé par Castel pour l'Atlas. Y.-P. Castel y a vu le nom d'un sculpteur du kersanton dont "les détails stylistiques, autant que la facture de ses visages permettent de suivre la diffusion de son talent à  Coray, 1553, Plounéour-Ménez, 1554, Lothey, croix de Kerabri, 1556, Laz, 1563, ainsi qu'à Landudal, Lanneuffret, Ploéven, Plozévet  et Trégourez.". Dans son Dictionnaire des artistes de Bretagne de 1987 il le décrit comme un "excellent artiste à qui l'on doit, semble-t-il la diffusion du type de calvaire aux anges porteurs de calice pour recueillir le précieux sang. Oeuvres du même type à Coray (1553), Plounéour-Ménez (1554), Laz (1563), Lanneufret, Ploéven, Trégourez."  

Pourtant, la confusion avec FAYTE (une graphie pour FAITE attestée sur le calvaire de Plougonven sous le ciseau des Prigent) semble possible, d'autant que le patronyme FAYET n'est pas attesté par les généalogistes en Bretagne (Geneanet), ni étudié par Deshayes dans son Dictionnaire des noms de famille bretons. Je trouve bien un boucher d'Ille-et-Vilaine du XIXe, le "Père Fayet" tuant son cochon ... La famille noble de Fayet est du diocèse de Mende. Ou selon de Magny, du Languedoc, de Guyenne et d'Île de France. Alain-Joseph de Fayet possédait le château de Thau, à Gauriac (33). La légende du seigneur de Fayet, qui fit manger à son épouse le cœur du sieur de Coucy, concerne la Picardie.

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Emmanuelle Le Seac'h reprend à son compte l'hypothèse de Castel, et présente Fayet (1552-1563) comme le second compagnon de l'atelier landernéen de Bastien et Henry Prigent (1527-1577), lui attribuant le calvaire de Lopérec, celui de Laz, de Coat-Nan en Irvillac, du Doyenné du Folgoët, de l'école du Tromeur à Landerneau, et l'introduction des anges aux ailes déployées portant un calice.

Pourtant, E. Le Seac'h indique que "son style est si proche de celui des sculptures des Prigent qu'il est parfois difficile de les différencier : il est imprégné de leur sévérité grave et plusieurs caractéristiques de l'atelier se retrouvent chez lui : comme les trois larmes, la forme en ovale des visages et la manière de disposer les cheveux [des Christ] avec un jour entre les mèches et les épaules."

En somme, l'individualisation d'un artiste différent des Prigent (bien attestés par des inscriptions complètes, datées et vérifiables) ne repose que sur un mot isolé dans une inscription martelée, dont rien n(atteste qu'il s'agisse d'un patronyme et encore moins d'une signature.

Pour étayer sa thèse Castel rapproche ce sculpteur d'un prétendu tombier dont il croit retrouver le nom sur une dalle funéraire de la cathédrale Saint-Pol de Léon. Dans une publication de 1982 (éditée en 1985), Castel rapproche Fayet d'un mot -faict- retrouvé sur une dalle funéraire de la cathédrale Saint-Pol-de Léon, et qu'il lit "faiet" . Elle avait été relevée par Théophile Peyron (*) ainsi : Cy est la chapelle de messire et noble homme Christophe Tuonelorn de Kerautret, recteur de Ploecolm, faict M. Vcc. http://infobretagne.com/cathedrale-saintpoldeleon.htm

Castel lit "A noble home me christofle tuonelorn sr de K(er)autret chanoine de leon recteur de ploecolm faiet LMVCC" et il ajoute :

"La lecture du nom d'un sculpteur était si peu attendue à cette place que Peyron corrige faiet en faict. Mais comme il a des hésitations pour ce qui est du reste de l'inscription, omettant une partie, transformant une autre eu égard à son caractère inhabituel, nous maintenons la lecture faiet."

Le tombier Faiet pourrait être un ascendant de notre Fayet de Lopérec. D'autant plus que le matériau de la dalle funéraire de Saint-Pol et celui du calvaire est le même kersanton que l'on extrait des carrières littorales au fond oriental de la rade de Brest."

Pourtant, et comme il le reconnaît, la position de -faiet ou -faict avant la date est en faveur d'une leçon "faict [en] 1500". Et le glissement de la lettre -c en -e est rapide. Cette étayage par un tombier FAIET soudain sorti de terre et assimilé à FAYET me semble fragiliser l'hypothèse plutôt que de la renforcer.

En résumé, je suggère de ne pas recopier dans toutes les publications ce nom d'artiste (comme la signature Jost de Necker que Couffon avait cru lire au bas d'un vitrail et qui se retrouve désormais partout malgré les démentis de ceux qui ont été regardé la vitre en question) tant que l'hypothèse de Castel n'a pas été renforcée par des preuves tangibles.

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Le style et les thèmes des PRIGENT.

Voir l'Annexe.

Bastien et Henry Prigent ont sculpté les calvaires monumentaux à deux croisillons de Plougonven en 1554 et de Pleyben en 1555, mais aussi des calvaires non monumentaux à 2 croisillons (Loc-Brévalaire, Lopérec  et Saint-Sébastien de Saint-Ségal) ou à un seul croisillon.

Sur les calvaires à deux croisillons,  deux cavaliers (Longin et le Centenier) sont présents en dessus ou en dessous de Jean et de la Vierge (sauf à Loc-Brévalaire où deux consoles sont inoccupées).

Sur ces calvaires, Marie-Madeleine est représentée agenouillée au pied de la croix (comme aussi à Sainte-Marie-du Ménez-Hom et à Pencran).

Les Larrons occupent une place indépendante sur deux croix adjacentes : c'était le cas à Lopérec, jusqu'à leur chute.

Contexte : les calvaires à deux croisillons ( à un ou trois fûts).

Le calvaire de Lopérec est édifié au cœur de la période pendant laquelle on voit éclore, en Finistère, notamment dans les enclos paroissiaux, des calvaires à deux croisillons, dont la majorité répondent à la même organisation  donnant place à deux statues géminées (avec la Vierge et Jean sur la face occidentale), les deux cavaliers de la Passion, une Pietà ou Déploration au centre et un Christ au lien sur l'autre face, et enfin Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix . Il y a donc reprises par les ateliers de sculptures d'un modèle, jamais copié mais toujours développé.

  .

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  • Pencran nord, (1521 par inscription). Trois fûts. Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. Deux cavaliers, Madeleine/ Yves,  Jean/Pierre. Pietà, Vierge à l'Enfant . Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix.
  • Plomodiern, chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (1544, Prigent). Jean/Pierre et Madeleine/Yves. Pietà, Christ aux liens, Vierge à l'Enfant. Ange aux calices. Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix.
  • Saint-Ségal, chapelle Saint-Sébastien (v.1541-1554, Prigent). Vierge et Jean  géminés avec des archers.
  • Lopérec (1552) par Fayet, compagnon des Prigent. Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. Trois fûts . Deux cavaliers, Christ aux liens, Jean ?/Marie-Madeleine / et Vierge/Pierre, Christ ressuscité.
  • Plougonven, (1554), Henri et Bastien Prigent. Calvaire monumental.  Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix. les larrons sur des croix séparées (mais depuis le XIXe), saint Yves,  Vierge et Jean non géminés.
  • Pleyben (1555) par Henri et Bastien Prigent. Calvaire monumental. Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix.  Vierge et Jean non géminés.
  • Cléden-Poher (1575)
  • Loqueffret (1576?)
  • Plounéventer (1578)
  • Guimiliau (1581-1588)
  • Locmélar (vers 1600), par le Maître de Plougastel
  • Plougastel (1602-1604) par le Maître de Plougastel.
  • Saint-Thégonnec (1610). Trois fûts. Deux cavaliers, Pietà, Christ aux liens, Yves.

 

 

 

 

 

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DESCRIPTION.

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Ce calvaire de 6 m de haut, en kersanton, repose sur un soubassement architecturé à table d’offrande et un socle cubique orné de demi-reliefs: Jésus et Véronique, Madeleine au jardin de la Résurrection, Marc et Matthieu, Luc et Jean. Statue de Marie-Madeleine repose sur un socle portant l'inscription CESTE CROIX FUST FAYTE EN L’AN MVCLII. Fût à pans porte le premier croisillon aux  statues géminées: Vierge/Pierre, Jean/Madeleine avec, au centre, la Vierge de Pitié et au revers le Christ ressuscité. Sur le second croisillon, les deux cavaliers Longin et le Centenier. La croix, à fleurons-boules godronnés, porte le Christ crucifié dont le sang est recueilli par quatre anges aux calices. Un Christ aux lien est  au revers. Les vestiges des deux larrons, à l'origine fixés sur des fûts isolés encadrant le calvaire, ont été placés, sans leur fût, de chaque coté.

Lopérec était situé au croisement de routes et entourant un enclos formé par l'église, le cimetière, l'ossuaire, le calvaire et le presbytère. Cet ensemble a été démantelé au XIXe siècle le cimetière a été déplacé, avec le calvaire en 1883 avec reconstruction de la plupart des maisons, puis le calvaire a regagné sa place. Il a été classé le 15 mai 1930.

 

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Relevé graphique par Y.-P. Castel en 1980. Le blason des Penguern et l'inscription 1580 ont été relevés sur l'église et ne concernent pas le calvaire. Pour l'inscription FAYET, voir supra.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Carte Postale ancienne in Delcampe.net

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CPA Delcampe.net

 

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Photo Bernard Bègne pour l'Inventaire Général. Copyright Région Bretagne.

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LE SOCLE.

Sur un soubassement et un premier socle chanfreiné doté du coté ouest d'une table d'offrande est posé un socle cubique orné de bas-reliefs sur ses 4 cotés : Jésus et Véronique, Madeleine au jardin de la Résurrection, Marc et Matthieu, Luc et Jean.

Note : j'aurai à cœur de rendre hommage aux photos de Bernard Bègne pour l'Inventaire Général et celles de Gilbert Lemoigne publiées pour l'Atlas : je les placerai en vignette avec un lien, avant mes médiocres clichés. On mesurera aussi ainsi l'importance de la progression des lichens sur nos monuments.

Ce socle, selon Emmanuelle Le Seac'h, la meilleure spécialiste de la sculpture bretonne sur pierre, n'est pas du même atelier que ce qui va suivre.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Face sud : Apparition du Christ à Marie-Madeleine.

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C'est la scène du Noli me tangere où Jésus ressuscité apparaît à Marie-Madeleine sous la forme d'un jardinier. La sainte, un genou à terre, tient son pot d'aromates. Ses cheveux sont retenus derrière la nuque par un bandeau occipital.

Comparer à la même scène à Locronan.

Marie-Madeleine a eu le privilège de la première apparition du Christ ressuscité à ses disciples. C'est pour les chrétiens le premier Témoin, avant même les Apôtres et avant les Témoins d'Emmaüs. 

Elle est représentée trois fois sur ce calvaire, ce qui ne peut que nous interroger. Au XVIe siècle, elle est encore la sainte, non pas de la pénitence et la repentance, mais de la participation émotionnelle avec le Christ souffrant, et avec l'effusion de son sang. La contemplation par la sainte du sang s'écoulant des plaies du Christ en croix et versé pour le Salut de l'Humanité engendre des larmes d'empathie et de reconnaissance. L'effusion des larmes répond à celle du sang. Dans sa position agenouillée au pied de la croix face au sang qui s'écoule jusqu'à terre, elle devient le modèle du chrétien appelé à "communier" spirituellement et dans un élan mystique aux souffrances de la Passion.

On remarquera qu'une fontaine de la commune porte le nom de Marie-Madeleine.

Sur le calvaire lui-même, deux détails participent à cette dévotion du sang: la représentation des larmes sur le visage de Jean, de la Vierge et de Marie-Madeleine. Et la présence des anges recueillant le Précieux Sang.

Cette mystique de la contemplation des plaies du Christ sur la croix, qui a pris précocement naissance chez les Chartreux et les Ordres monastiques, et qui s'exprime avec magnificence au Puits de Moïse de Champmol au début du XVe siècle, se traduit en Bretagne par la floraison des calvaires au XVIe siècle. Bastien et Henry Prigent se sont montrés particulièrement sensible à ce thème, et leurs sculptures sont précisément caractérisées par les trois larmes versées par les protagonistes de la Crucifixion.

Voir mon article

http://www.lavieb-aile.com/2019/09/le-puits-de-moise-de-la-chartreuse-de-champmol-a-dijon.html

Ce sera le fil rouge de notre visite de ce calvaire.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Face ouest : Jésus et Véronique.

Le voile de Véronique est pour le christianisme celui qui a gardé miraculeusement l'image vraie (vera icona =veronique) du Christ portant la croix. La femme est assimilée à la Bérénike des évangiles synoptiques, à Marthe de Béthanie (la sœur de Marie, alias Marie-Madeleine...) et on lui donne une origine orientale dans les enluminures (Jean Fouquet 1460) ou les peintures (Robert Campin en 1430, Hans Memling en 1480-1483) en la coiffant, comme ici, d'un turban.

Selon la tradition (et la 6ème station du Chemin de croix), c'est par compassion que la femme accompagnant le Christ dans sa montée au Gogotha lui a essuyé le visage. Elle est une figure emblématique de la compassion auquel le chrétien est appelé, par une invitation à contempler le visage du Christ souffrant, dans une pratique individuelle de dévotion par ressenti émotionnel.

Elle est ... la patronne des photographes. Puisse-t-elle m'aider à améliorer mes pauvres images !

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Photo G. Lemoigne pour l'Atlas des croix et calvaires du Finistère.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Face nord : les évangélistes Marc et Matthieu.

Chaque évangéliste accompagné de son attribut (l'un des quatre du tétramorphe) tient le livre dont il est l'auteur, et un phylactère (autrefois peut-être peint) se déroule vers le sol.

 Matthieu et l'ange. Marc et le lion.

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Photo Bernard Bègne copyright région Bretagne.

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Photo G. Lemoigne pour l'Atlas.

 

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Photo G. Lemoigne pour l'Atlas.

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Face est : Jean et Luc.

Luc, barbu est à gauche, rédige son évangile accompagné de son taureau.

Jean, imberbe, est face à son aigle, aussi grand que lui, et qui tient le phylactère dans son bec.

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Photo Bernard Bègne. Copyright Région Bretagne

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le socle de Marie-Madeleine : l'inscription.

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Photo Bernard Bègne copyright région Bretagne.

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On lit, en lettres minuscules en relief sur un cartouche, trois lignes disant : 

CESTE CROIX

FUST FAYTE EN

L'AN MVc XLII

Soit "Ceste croix fust fayte en l'an mil cinq cent quarante deux (1542)"

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Ma lecture n'est pas celle de mes prédécesseurs, car je lis après MIL V une lettre conjointe XL ; ou du moins, il est incontestable que le fût du L est enlacé en diagonale d'un autre fût avant les deux ii ; et je n'ose pas proposer MVcXII, ou MVcIIII.

Le Séac'h indique avec précision sa leçon "CESTE  CROIX FVST FAYTE EN L'AN MVCLII" (page 176 note 82),  tout comme Abgrall en 1902 "CESTE : CROIX : FVST : FAYTE : EN l'AN : MVCLII". Mais dans les deux cas, le V de FVST n'est pas fidèle (c'est un U); et pour Abgrall; la ponctuation par deux-points n'est pas fidèle non plus à l'original. Nous avons donc le droit de contester nos aînés les plus illustres., et, surtout, d'évaluer combien une diablerie semble frapper la transcription des inscriptions lapidaires, quelque soit le soin qui y est apporté. 

La transcription devrait s'accompagner systématiquement d'un document photographique. Mais celui-ci n'est pas d'une vérité imparable, car, selon l'angle de prise de vue, l'angle de l'éclairage, ou, comme je l'ai fait, la pratique d'un estompage humide, les détails signifiants apparaissent, ou disparaissent.

Ainsi, Henri Pérénnès a lu en 1927  la date de 1557 : "CESTE : CROIX : FUST ; FAYTE : EN : LAN : MVc LVII". (Il corrige Abgrall pour le U mais non pour les deux-points).

Peu importe, je suis prêt à admettre provisoirement, et comme base de travail, la date de 1552. Elle a l'avantage d'être accordée à celle des  autres réalisations des Prigent, 

Il y a un autre élément intéressant. La formulation de l'inscription est exactement  la même que le début de celle portée sur le calvaire monumental de Plougonvelin, réalisé par Bastien et Henry Prigent en 1554. Y.-P. Castel y a relevé :  CESTE CROIX FUST FAYTE EN LAN MIL VC LIIII A L’HONNEUR DE DIEU ET NTRE DAE DE PITIE ET MONSEIGNEUR SAINCT. YVES PRIES DIEU POUR LES TRESPASSES . Hélas, je n'ai pu voir moi-même cette inscription. Quoiqu'il en soit, c'est un argument pour attribuer ce calvaire de Lopérec aux frères Prigent.

Encore une fois, on remarque la proximité de FAYTE avec FAYET lu par Castel sur le calvaire.

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Détail du cliché de G. lemoigne pour l'Atlas

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diorama (cliquez). Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.
diorama (cliquez). Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.
diorama (cliquez). Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

diorama (cliquez). Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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La statue de Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix.

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La statue est indépendante du socle et elle a pu être déplacée. Elle est aujourd'hui positionnée de telle sorte qu'elle tournée vers le sud, au lieu de regarder le fût et de lever les yeux vers la croix. Marie-Madeleine est agenouillée, le visage levée vers le Christ en croix. Les bras aux coudes fléchis sont légèrement écartés paumes tournés vers l'avant en geste d'adoration. Les cheveux longs sont dissimulés par le manteau, après avoir été réunis et recouvert par le bandeau occipital, ici particulièrement déployé . La sainte est vêtue d'un manteau serré par une ceinture large dont la boucle et le bout libre sont détaillés avec soin (comme c'est le cas pour tous les accessoires vestimentaires chez les Prigent).

Le manteau, aux manches évasées laissant s'épanouir les plis de la robe aux poignets, se relève à l'arrière en corolle  dans un mouvement ondé spectaculaire et opulent avant de recouvrir les pieds. Les trois plis en éventail, dont il est difficile de comprendre la relation avec le manteau, se retrouvent à Saint-Ségal et à Pencran.

Cette posture et ce manteau la rapprochent de la statue de Marie-Madeleine au pied du calvaire nord de Pencran, .

 

On retrouve en effet ce type de statues également à Pencran, par Bastien Prigent sur la pelouse du placître, à Sainte-Marie-du-Ménez-hom par les Prigent, au Tréhou, à Commana, et à Saint-Ségal au pied du calvaire du bourg et de celui de la chapelle Saint-Sébastien sans doute par les Prigent. Ou sur les calvaires monumentaux de Plougonven et de Pleyben également par les Prigent.

Leur modèle le plus ancien en sculpture est peut-être la statue (attestée mais perdue, seuls les bras croisés sont conservés) de la Grande Croix qui surplombait le Puits de Moïse à Dijon vers 1399, et en peinture le Polyptique Orsini de Simone Martini (vers 1333), précédent la fresque de Fra Angelico pour la cellule n°25 de San Marco (1437) .

Les verrières de la Passion des maîtresses-vitres des chapelles du Finistère au XVIe siècle ne l'omettent pas.

Jean Bourdichon la fait figurer — avec son foulard rayé — au folio 47v des Grandes Heures d'Anne de Bretagne .

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52500984v/f103.item

Par contre, sur la Crucifixion de Rogier van der Weyden (1425-1430) à Berlin,c'est la Vierge qui enlace la Croix.

La place très particulière qui est réservée à Marie-Madeleine au pied de la Croix sur ces œuvres d'art dès le XIVe et XVe siècle  a été bien analysée par les historiens de l'art (qui sont de plus en plus des historiennes) et mise en rapport avec sa place privilégiée dans les évangiles, soit comme modèle de contemplation silencieuse de Jésus avec la fameuse phrase "elle a choisi la meilleure part" (Luc 10:42) face à l'activisme ménager de sa sœur Marthe, soit comme modèle de compassion lors de la Passion ou de la Mise au Tombeau, soit comme premier témoin du Christ ressuscité prenant l'apparence d'un jardinier. Pendant tout le Moyen-Âge, Marie de Magdala  a été assimilée à Marie de Bethanie, qui se livre à l'onction des pieds de Jésus par du parfum. Dans l'iconographie, elle est toujours placée aux pieds du Christ (Vermeer, 1655), notamment dans les Mises au Tombeau, où elle est souvent mise à part des autres saints personnages, agenouillée en avant du tombeau .

Ce simple lien avec les pieds du Christ pourrait justifier qu'elle embrasse le pied de la Croix, mais ce serait sous-estimer le culte qui lui fut rendue par les Ordres religieux qui en ont fait la figure du chagrin de compassion, de la contemplation silencieuse, du repentir et de l'humilité.

 

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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LA FACE OCCIDENTALE ET SES DEUX CROISILLONS.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le croisillon inférieur : la Vierge et saint Jean en pleurs ; la Pietà.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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La progression des lichens défigurant nos calvaires : trois photos.

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Photo Gérard Bègne pour l'Inventaire Général. Copyright Région Bretagne.

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Photo Gilbert Lemoigne pour l'Atlas. Copyright auteur.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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La Vierge aux trois larmes.

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Ces larmes ne sont plus visibles sous l'atteinte lupique d"un lichen foliacé. La Vierge est voilée, porte la guimpe, et croise ses mains sur la poitrine. Le voile encadrant "en coque" aux coins carrés le visage est caractéristique des Prigent.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Saint Jean aux trois larmes.

Jean croise les mains sur son ventre et regarde vers le bas, de façon recueillie. Il porte un manteau aux manches très larges, fermé au col par un bouton passé dans une patte ronde, et le S ainsi formé est typique de cet atelier de sculpteurs. Le visage imberbe est encadré de cheveux bouclés. Les trois larmes des Prigent tels les pendants d'un lambel sous chaque œil, sont pour l'instant encore visibles.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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La Pietà.

La Vierge au voile "en coque" et à la guimpe aux plis cassés témoigne de son chagrin par les trois larmes des Prigent. Les yeux sont en amande, le nez est fort, la bouche convexe et sévère, le menton petit et en avant.

Le corps du Christ allongé sur le genou droit de la Vierge forme une croix, le bras droit tombant verticalement et le bras gauche soutenu par sa Mère. Les jambes sont croisées. Comme sur la Déploration de Ploéven, datée ... de 1547.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le croisillon supérieur : le Crucifié entre les deux cavaliers.

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Le croisillon inférieur était celui des larmes; celui-ci est celui du sang. Le message est clair : le sang versé pour le chrétien doit, par compassion, faire jaillir ses larmes, par imitation de la Vierge, de Jean et de Marie-Madeleine.

C'est bien sûr celui de la Crucifixion : le sang rédempteur assurant, pour le christianisme, le Salut de l'humanité.

Celui-ci est sublimé comme "Précieux Sang" puisqu'il est recueilli par quatre anges dans des calices. Ce simple motif ouvre sur l'immense champ conceptuel et légendaire du Saint-Grall. La Fête du Précieux Sang ne fut instituée, le 1er juillet qu'au XIXe siècle.

 

C'est encore lui qui justifie la présence de Longin, le cavalier qui transperça de sa lance le flanc droit du Christ. Et qui, surtout, fut guéri de son trouble de vue par une goutte du sang qui jaillit de cette plaie.

Le sang qui remplissait, par image, la Fontaine de Vie du "Puits de Moïse" de Champmol s'écoule ici comme une source de vie, bénéficie aux Cavaliers dont il entraîne la conversion, suscite les saintes larmes du croisillon inférieur, puis celle de Madeleine au pied de la croix, et atteint le sol pour faire renaître Adam des Limbes.

Je ne peux qu'insister lourdement, aussi lourdement que le fait le sculpteur.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le Christ en croix.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les anges au calice.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les deux cavaliers.

J'ai détaillé leur identification, la tradition iconographique, notamment sur les vitraux bretons du XVIe ou l'harnachement des chevaux, dans mes articles sur les calvaires des chapelles Saint-Sébastien en Saint-Ségal et Sainte-Marie du Ménez-Hom.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Longin, le cavalier le doigt à la paupière.

Ce détail signifiant n'est bien visible qu'en multipliant les points de vue.

Longin, barbe pointée,  porte un bonnet conique très hébraïque avec son voile couvrant les oreilles et la nuque. La main droite, posée sur le genou, est celle qui tenait la lance. Celle-ci n'est-elle qu'évoquée, ou bien existait-il jadis une lance en bois qui se fixait dans la paume ? De l'autre coté, devant la selle, on voit un accessoire à forme ampullaire.

En plus des lichens, il y a de la mousse qui fait de beaux coussins verts aux poignets.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le bon centenier.

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Son regard est tourné vers le Christ. Il est coiffé d'un turban d'où descend un voile couvrant la nuque. Il porte l'épée au coté gauche.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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LA FACE ORIENTALE.

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Le croisillon inférieur : Marie-Madeleine et saint Pierre entourant le Christ sortant du tombeau.

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Photo Bernard Bègne pour l'Inventaire Général.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Marie-Madeleine.

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Je ne reviens pas sur les trois larmes.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Saint Pierre.

Sa présence n'est pas justifiée par le saint patron de Lopérec, car saint Pérec (Sant Petroc), représenté en moine tenant une biche sur ses genoux, n'a rien n'a voir avec saint Pierre.

Il est présent ici, comme sur de nombreux calvaires de Basse-Bretagne, comme premier évêque de Rome, mais peut-être aussi comme premier des Apôtres et surtout, dans notre contexte, comme celui à qui le Christ ressuscité est apparu pour la troisième fois (Jean 21:14),  après l'apparition à Marie de Madeleine et celle aux Apôtres réunis. C'est lors de cette troisième apparition du Christ ressuscité que ce dernier s'adressa à Simon Pierre , lui dis trois fois Simon fils de Jonas m'aimes-tu ;  Pais mes brebis, puis enfin (Jn 21:19) "Suis moi".

Il y a donc une logique et une continuité entre les représentations du Calvaire, de la Sortie du Tombeau (Résurrection), de l'Apparition à Marie-Madeleine, et de celle à Pierre. 

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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La Sortie du tombeau.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le croisillon supérieur. Le Christ aux liens.

C'est bien entendu, une fois encore une image destinée à susciter la compassion.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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LES DEUX LARRONS.

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Une émouvante photo de Bernard Bègne les montre lorsqu'ils étaient en réserve avant leur montage autour du socle.

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Photo Bernard Bègne pour l'Inventaire Général.

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Le Bon Larron.

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Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

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Et le mauvais qui tire la langue !

Y'a pas d'justice : c'est lui le mieux conservé.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

Calvaire (kersantite, 1552, Prigent) de l'église de Lopérec. Photographie lavieb-aile 2020.

 

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ANNEXE. L'ART DE SCULPTER LE KERSANTON DE L'ATELIER PRIGENT.

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Outre les porches de Pencran (1553),  de Landivisiau (1554-1565), de Guipavas (1563), outre les statues isolées de divers porches ou sanctuaires, outre le gisant de Laurent Richard à Plouvien , outre les calvaires monumentaux de Plougonven (1554) et de Pleyben (1555), on conserve de l'atelier des Prigent 6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier.

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Les 10  croix et calvaires complets :

Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré. Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

-Le Tréhou, croix de l'ouest du bourg 

-Guimiliau, croix de Laguen de 1572, signée des Prigent, avec  le Crucifié avec une pietà :

-Lanhouarneau, croix de Kerlaouérat, attrib. Henri Prigent.

 

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages. Le Christ crucifié est entouré de la Vierge et Jean sur le croisillon.

- Saint-Servais, calvaire du sud du bourg.

3°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages (statues géminées du croisillon) ou 6 personnages (toutes les statues sont géminées, y compris celles du centre ).

-Saint Derrien, 1557 ?, C, V, J, saint Georges et pietà.

-Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, saint Hervé au revers du Crucifié, le guide et le loup géminé avec la Vierge. Saint Houarneau sous le Crucifié

-Pleyben, chapelle Saint-Laurent, 6 personnages : Crucifié/Christ ressuscité, Vierge / Laurent, Jean/évêque. On reconnaît ici le style de Bastien Prigent.

-Bourg-Blanc, calvaire du cimetière, Crucifié/Christ aux liens, et croisillon à 3 personnages Vierge, Jean et Marie-Madeleine géminées aux trois acteurs de saint Yves entre le Riche et le Pauvre.

-Saint-Divy, croisillon vide, le Crucifié/Christ aux liens et pietà en dessous., attribué à Henri Prigent.

4°) Calvaire à deux croisillons.

-Loc-Brévalaire, église : Jean/Yves et Madeleine / Brévalaire, Christ aux liens/ pietà, selon le style délié de Bastien Prigent.

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Les 17 vestiges de croix et calvaires :

 

-Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : le Crucifié et l'ange orant, attribués à Henry Prigent  Dans la chapelle elle-même, d'autres statues de Prigent, qui faisaient partie du calvaire, sont représentées dos à dos : cellesde Saint Paul Aurélien et d'un saint non identifié, ainsi que de saint Nicolas une pietà et un "Christ ressuscité" .

-Dinéault, Calvaire de l'église Sainte Marie Madeleine. les Prigent ont travaillé sur le piédestal supportant le calvaire, Bastien Prigent a sculpté Marie-Madeleine, la tête levée vers Jésus sur la croix et Jean-l'Évangéliste debout, la tête baissée et le front plissé, tandis que François d'Assise est représenté et, à l’avant du piédestal, un bas-relief représentant un moine tenant un tissu sur lequel est gravé un visage sacré. Ces œuvres datent de 1550. Les statues sur la traverse ne sont pas de l'atelier des Prigent, mais datent de 1696 et représentent géminées des statues de la Vierge jumelées à Saint Sébastien, un évêque soutenu par un pietà, Marie-Madeleine agenouillée soulève le couvercle de son pot à onguents et Jean l'évangéliste s'associe à Saint Pierre, tandis que la sculpture de Jésus crucifié renversé avec un "Christ aux liens" est attribuée à l'atelier de Roland Doré. Ce calvaire a une hauteur de 6,00 mètres. D'autres sculptures de Prigent peuvent être vues dans l'église Sainte Marie Madeleine elle-même

 

-Guiclan, calvaires de la Croix-Neuve et de Kersaingilly. Il y a deux calvaires dans la région de Guiclan. Parmi les sculptures impliquées dans le calvaire de la Croix-Neuve, seules la statue de Sainte Véronique et la Vierge Marie avec bébé sont de l'atelier Prigent. Le calvaire est simple et contient des statues de Sainte Véronique et de la Vierge Marie avec un enfant placé de chaque côté de la représentation du Christ crucifié. Le calvaire de Kersaingilly présente des représentations de Saint Yves, le Christ crucifié inversé avec la Vierge Marie avec son enfant et Saint Gilles. L'atelier des Prigent ne travaillait que sur la statue de Saint Yves. Bastien Prigent est attribué au travail. Saint Yves est représenté dans la robe d'un avocat. Cette statue venait de La Roche-Maurice et a été ajoutée au calvaire lors de sa restauration en 1889 par Yan Larhantec.

-Guissény calvaire du cimetière de l'église. Il est inscrit "J. Habasc gouver (neur) 1555" et les statues sont attribuées à Henry Prigent. Le calvaire était à l'origine situé à la chapelle Saint-Yves à Kervézennec, mais après le pèlerinage de 1920 ("mission"), il a été érigé à Guissény par le restaurateur Donnart. Le calvaire a une représentation de la Vierge Marie adossée à une représentation de saint Yves, du Christ crucifié inversé avec un "Christ lié" et de Jean l'évangéliste soutenu d'une représentation d'un évêque. La tête de Jean l'évangéliste a disparu et la tête de l'évêque n'est pas la tête d'origine.

-Kerlouan : Croix Saint-Sauveur : Trinité de Bastien Prigent.

-La Forest-Landerneau : cimetière haut statues géminées Jean/autre saint et Vierge/Madeleine et Pietà : présence des 3 larmes.

-La Forest-Landerneau : cimetière bas : Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix.

-Landerneau : Le calvaire de la Croix-de-la-Vierge Il y a une pietà de Henry Prigent mélangée à d'autres statues qui datent de 1681.

-Lanneufret : Calvaire de l'église Des statues géminées de l'atelier Prigent de la Vierge, associées à un "Christ liė", une pietà et à Jean l'évangéliste, associées à un moine, sont associées à une crucifixion du XXe siècle. 

-Le Folgoët Calvaire de l'église Notre Dame La pietà de l'atelier Prigent sur la face ouest du calvaire est associé à une représentation du cardinal de Coëtivy par le maître du Folgoët et à une crucifixion attribuée à la Maître de Plougastel.

-Le Folgoët, musée  : vestige d'un Crucifié par Bastien Prigent.

-Plonevez-Porzay : Calvaire de l'église Le Crucifié et d'un ange portant un titulus est attribuée à l'atelier de Prigent. 

-Ploudaniel, calvaire de l'église : Dans la chapelle Saint-Éloi se trouvent les restes de deux calvaires. Il y a une statue géminée de Jean/un autre saint et un "Christ aux outrages". 

-Ploudaniel : calvaire de la chapelle Saint-Pétronille de attribué à l'atelier de Prigent avec les statues de Saint-Pétronille et de Jean l'évangéliste de Bastien Prigent et près du corps de la croix, une Marie-Madeleine attribuée à l'atelier.

-Quimper, jardin du cloître de l'église Notre-Dame de Locmaria de Quimper, restes d'un calvaire et l'atelier Prigent est attribué à une statue géminée de la Vierge/Saint-Pierre.

-Plouider, calvaire à Brondusval : Il ne reste plus grand chose du calvaire mais les statues de saint Yves, de saint Fiacre et d'un saint non identifié sont attribuées à l'atelier de Prigent. 

-Plouhinec, calvaire de la "Maison du sculpteur Quillivic" Il s’agit d’un calvaire contemporain où l’image du Christ crucifié est remplacée par la partie supérieure du cadre d’une fenêtre gothique. Le calvaire a des statues géminée de la Vierge /saint Yves et Jean

-Plouvorn, calvaire de la chapelle de Lambader : des statues de la Vierge Marie et de Marie Madeleine sont de l'atelier des Prigent qui ont également sculpté le blason d'Audren de Kerdrel et l'emblème des "Cinq-Plaies" .

 

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Les  croix et calvaires de "Fayet" :

Pour Le Seac'h, qui suit ici Castel, on peut ajouter à cette liste les calvaires de Fayet, un compagnon des Prigent au style « si proche de celui des sculptures des Prigent qu'il est parfois difficile de le différencier », s'il n'avait signé de son nom le calvaire de Lopérec avec la date de 1552.

Il rentre dans la liste des calvaires à deux croisillons avec la Vierge/Pierre et Jean/Marie-Madeleine en bas, les deux cavaliers de la Passion sur le 2ème croisillon et le Crucifié au dessus, avec le Christ aux liens au revers et deux anges au calice sous le Crucifié. Marie-Madeleine est au pied de la croix.

E. Le Seac'h lui attribue aussi :

-Le haut du calvaire du cimetière du calvaire de Laz : le Crucifié, les anges au calice, et l'Ecce Homo au revers.

-Le Christ mutilé de Coat-Nant en Irvillac.

-Le vestige du Crucifié du jardin du Doyenné au Folgoët.

-Le vestige du Crucifié du pignon de l'école Notre-Dame du Tromeur de Landerneau

 

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LA STYLISTIQUE « RÉALISTE » DE L'ATELIER PRIGENT.

Henri (frère ou fils de Bastien) est le moins habile. Bastien, par sa manières plus souple, qui produit un effet expressionniste, voire maniériste, contraste avec le hiératisme , la raideur des réalisations d' Henri.

a) Le Crucifié :

Les yeux en amande à l'arcade sourcilière cassée

Les mèches de cheveux qui ne sont pas collés au cou, laissant un vide = un espace ajouré entre les mèches de cheveu et le visage.

La couronne tressée 

Les yeux clos

Les grandes narines
La bouche charnue aux lèvres entrouvertes.

Une barbe étagée ou bifide

un torse étiré, aux côtes horizontales déployées en éventail ; le nombril en forme de bouton

Un pagne volant, noué sur le coté par une grande boucle

b) La Vierge

Elle porte une guimpe montant jusqu'au menton et un voile coqué.

Trois ou cinq larmes coulent sur la joue , en forme de patte d'oiseau avec une larme plus grande au milieu

Vierge de pietà : agenouillée, se tenant bien droite, le visage impassible, elle tient son Fils dans ses bras, le corps de celui-ci renversé en diagonale, en appui sur le genou de sa mère.

Marie-Madeleine agenouillée (Pleyben et Plougonven, Bastien Prigent) : tête inclinée en arrière, elle porte une robe aux plis lourds et harmonieux. Son voile a glissé sur son dos.

Par ailleurs

Visages rectangulaires ou ovales. Arcades sourcilières « aiguisées ». Les yeux sont taillés en un petit losange horizontal. Les drapés sont fluides.

 

« Fayet » se distinguerait par :

un style sévère avec des Crucifiés raides

l'association de la statuaire gothique et d'un décor renaissance, avec les fleurons godronnés entourés d'un galon décoratif, des consoles moulurées et des feuilles d'acanthe sur les culots.

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— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), 1902, Les croix et les calvaires du Finistère , Bulletin Monumental  Année 1902  66  pp. 176-209, page 205.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1902_num_66_1_11302

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31081n/f255.item.texteImage#

"LOPÉREC. Tout près de l'église, dans l'ancien cimetière : CESTE : CRO!X : FVST : FAYTE : EN : LAN : MVc LII. Même disposition et mêmes personnages qu'à Locmélar. En plus, Ecce-Homo, .Résurrection., Saint Pierre et saint Jean. Saint François d'Assise à genoux montrant ses stigmates, la Madeleine aussi à genoux. Sur le socle, en bas-reliefs: Notre-Seigneur portant sa croix, sainte Véronique, les quatre évangélistes, apparition de Notre-Seigneur à la Madeleine sous la figure d'un jardinier portant une bêche."

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), 1916, Inscriptions du Finistère, Bull. SAF 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1916_0122_0159.html

— CPA 2939 E. Hamonic Cliché Le Douré.

https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/france/autres-communes-29/loperec-le-calvaire-scan-recto-et-verso-608702446.html

 — CASTEL (Yves-Pascal), Dictionnaire des artistes

Fayet : Sculpteur et tombier. Nom relevé sur le calvaire de Lopérec (1552) Excellent artiste à qui l'on doit, semble-t-il la diffusion du type de calvaire aux anges porteurs de calice pour recueillir le précieux sang. Oeuvres du même type à Coray (1553), Plounéou-Ménez (1554), Laz (1563), Lanneufret, Ploéven, Trégourex  

 — CASTEL (Yves-Pascal), 1985, "L'anonymat des sculpteurs sur pierre bretons mis en question. Signatures d'artistes sur des calvaires de Bretagne occidentale au XVIe siècle" in Océan atlantique et péninsule armoricaine : études archéologiques : actes  du 107e Congrès national des sociétés savantes, Brest, 1982, Section d'archéologie et d'histoire de l'art, Paris, 350 p., p. 181-191.

Castel rapproche Fayet d'un mot -faict- retrouvé sur une dalle funéraire de la cathédrale Saint-Pol-de Léon, et qu'il lit "faiet" . 

Elle avait été relevée par Théophile Peyron (*) ainsi : Cy est la chapelle de messire et noble homme Christophe Tuonelorn de Kerautret, recteur de Ploecolm, faict M. Vcc. http://infobretagne.com/cathedrale-saintpoldeleon.htm

Castel lit "A noble home me christofle tuonelorn sr de K(er) autret chanoine de leon recteur de ploecolm faiet LMVCC" et il ajoute :

 

"La lecture du nom d'un sculpteur était si peu attendue à cette place que Peyron corrige faiet en faict. Mais comme il a des hésitations pour ce qui est du reste de l'inscription, omettant une partie, transformant une autre eu égard à son caractère inhabituel, nous maintenons la lecture faiet."

Le tombier Faiet pourrait être un ascendant de notre Fayet de Lopérec. D'autant plus que le matériau de la dalle funéraire de Saint-Pol et celui du calvaire est le même kersanton que l'on extrait des carrières littorales au fond oriental de la rade de Brest.

Les détails stylistiques, autant que la facture de ses visages permettent de suivre la diffusion de son talent à  Coray, 1553, Plounéour-Ménez, 1554, Lothey, croix de Kerabri, 1556, Laz, 1563, ainsi qu'à Landudal, Lanneuffret, Ploéven, Plozévet  et Trégourez."

(*) L'inscription a été lue  par Clech en 1907: "cy est la chapelle de messire et noble homme Christophe de Traonelorn de Kerautret, recteur de Ploecolm, faict M V."

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/loperec.html

n° 1245. Lopérec, église, kersanton 6 m. 1552, par Fayet. Soubassement architecturé, table d’offrande. Socle cubique orné de bas-reliefs: Jésus et Véronique, Madeleine au jardin de la Résurrection, Marc et Matthieu, Luc et Jean. Statue de Marie-Madeleine: CESTE CROIX FUST FAYTE EN L’AN MVCLII. Fût à pans. Premier croisillon, large console où une longue inscription a été martelée, réservant le nom de Fayet sur la droite, statues géminées: Vierge-Pierre, Jean (?)Madeleine, au centre, Vierge de Pitié. Revers: Christ ressuscité. Second croisillon, cavaliers. Croix, fleurons-boules godronnés, crucifix, anges aux calices. Christ lié au revers. Nous pensons trouver dans le nom de Fayet celui d’un sculpteur de là première moitié du XVIè s. [YPC 1980]

 

—COUFFON

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LOPEREC.pdf

"EGLISE SAINT-PEREC. L'édifice actuel, en forme de croix latine, a été bénit le 2 décembre 1894 ; il est dû aux plans de l'architecte Gassis, mais, de l'ancien édifice l'on a conservé le clocher, la chapelle des fonts, le porche et la sacristie sud. Il comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, deux ailes formant faux transept et un choeur profond à chevet polygonal. Les bas-côtés sont doubles au droit de la troisième travée. Le vaisseau, du type à nef obscure, est lambrissé en berceau, sans entraits ni sablières. Les grandes arcades en tiers-point reposent sur les chapiteaux des piliers octogonaux. Des arcs diaphragmes séparent le transept des bas-côtés. La porte à la base du clocher, en plein cintre et encadrée de deux colonnes corinthiennes, porte sur sa clé la date de 1666, et la tour, sur sa face est, l'inscription : "C. QVEINNEC. F. 1669." Celle-ci fut reconstruite en 1764, mais une partie de la flèche ne fut pas achevée alors mais terminée seulement en 1860 par Le Naour. A l'intérieur de la première galerie, l'inscription : "RESTAURE EN 1860" rappelle ces travaux. A la naissance de la flèche, seconde balustrade, clochetons d'angle et gables ajourés. Au chevet, inscription : "I. KDRAON. P. MIOSSEC. 1700."

La porte du porche donnant accès à l'église date de 1586, lisible dans une inscription sur le chapiteau, avec, au sommet de l'accolade, l'écu des Penguern, rappelant la fondation de l'ancien édifice par Yves de Penguern et Marie de Kermorial, sa femme. La porte extérieure est en anse de panier, comme à Pencran et à Rumengol. A l'intérieur du porche, niches Renaissance abritant les statues des Apôtres en kersanton (C.) ; celle de saint Jude porte l'inscription : "LAN. 1615. CES. IMAGES. FVT. FAIT. /Y. CEVAER. FA..." Les niches sont séparées par des bandes méplates ornées de roses. Lambris avec sablières à mascarons et blochets ; l'une des sablières porte la date de 1586. Anomalie iconographique : saint Thomas porte un bâton de foulon et saint .Matthieu l'équerre. Mobilier : Transept sud, retable du Rosaire, fin XVIIe siècle ou début XVIIIe siècle (C.). Il avait été réalisé et offert gratuitement à la confrérie, ainsi que l'indique la mention suivante dans un acte "Yvo Cevaer fecit et dedit gratis pro Deo in honorem Beatae Mariae Virginis de Rosario." La confrérie avait été fondée le 19 septembre 1693. Sur l'entablement cintré, le Père Eternel entre deux anges posés sur les ailerons du fronton. Entre les deux colonnes torses, groupe du Rosaire (Vierge Marie en ronde bosse, saint Dominique et sainte Catherine en hautrelief), avec, tout autour, les médaillons des quinze Mystères. Sur les piédestaux des colonnes, saint Joseph et saint Joachim en bas-relief ; et, dans le soubassement, la Foi et l'Espérance en bas-relief polychrome. Transept nord, à l'autel Sainte-Anne, retable à deux colonnes torses et pilastres cannelés, fin du XVIIe siècle. Dans une niche posée sur l'entablement, le Père Eternel. Chaire de 1755, en chêne rehaussé de dorures aux angles : bas-reliefs des Docteurs d'Occident dans les panneaux de la cuve et du Baptiste sur le dossier, abat-voix hexagonal avec l'ange à la trompette. Fonts baptismaux : porte ajourée de bois peint sous un entablement classique porte par deux colonnes lisses. A l'intérieur, boiseries, confessionnal intégré, panneau central portant un Baptême du Christ non peint en bas-relief, XVIIIe et XIXe siècles. Deux confessionnaux à demi-dôme écaillé, de style fin XVIIIe siècle. - Stalles en place dans le choeur, sans agenouilloirs. - Le catafalque ancien a été détruit vers 1975. Statues anciennes - en bois polychrome :saint Michel terrassant le démon XVIIe (C), Christ en croix, groupe du Rosaire, autre Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Merci, XVIIe siècle, saint Jean-Baptiste, XVIIe siècle, saint Pierre et saint Joachim dans deux présentoirs à colonnettes torses et fronton à pots à feu (choeur) fin XVIIe siècle ; - en kersanton : les Apôtres du porche (C.), Notre Dame de Pitié, la Madeleine et une sainte Femme tenant des linges (porche), saint Pérec dans une niche au-dessus du portail ouest. Vitraux : Ensemble de Felep de Landerneau, 1840 : six saints dans les trois fenêtres du chevet ; - fenêtre à grisaille et fenêtre à saints, côté nord ; - Le Christ Juge entre la Vierge Marie et saint Joseph ("Souvenir de la Mission de 1922" - signé "Ch. Lorin Chartres 1922") et le Sacré-Coeur, côté sud ; - Le Bon Pasteur et l'Ange gardien, côté ouest. Orfèvrerie : Calice et patène en argent doré, poinçon G.D.P. de l'orfèvre Guillaume du Perron et l'inscription : "... PEREC... 1679." - Six chandeliers de cuivre argenté. Cloche portant l'inscription : "JACQVES DE PENGVERN... FAICT LAN 1681." A la sacristie : Bois : statues de saint Joseph (80 cm.), Vierge ( 40 cm.). Au presbytère, salle de catéchisme, grande statue de bois *

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"Sur la place, calvaire à double croisillon, en kersanton (C.) : Christ en croix entre deux cavaliers posés sur le croisillon supérieur, Ecce Homo au revers ; - sur le second croisillon, statues géminées encadrant une Pietà à l'ouest et Jésus ressuscité au revers, inscription martelée dont il reste un nom : "FAYET." Au bas du fût de la croix, inscription en caractère gothiques : "CESTE CROIX/ FUST FAYTE EN / LAN. M. VcLII." Sur les faces du socle carré, comme à Saint-Servais, bas-reliefs : à l'ouest, Véronique et Jésus tombé à terre ; - au sud, Jésus ressuscité apparaissant à Madeleine ; - à l'est, les Evangélistes Marc et Matthieu ; - au nord, Luc et Jean. Contre le fût, Madeleine à genoux, kersanton. Ce calvaire a été abattu par la tempête du 16 octobre 1987.

Fontaine de la Madeleine entre Lintarec et Penhoat-Saliou."

 

 

— DOUAR (Christel) TOSCER (Catherine), 1995,Calvaire de Lopérec,  Dossier IA29002206 réalisé en 1995  Inventaire général 

in 14e siècle  : mention de la paroisse.

1552  : Date portée sur le calvaire. La famille de Penguern (voir dossier PENGUERN, manoir) finance partiellement la construction de l'église. Mise en place probable de l'ossuaire (vestiges en forme de cariatides entreposés dans l'église).

1586 Construction du porche sud qui porte la date (sablière est) ainsi que les armoiries de Penguern (Yves de Penguern avait épousé Marie de Kermorial).

1615 Date portée sur une des 12 statues d'apôtres du porche exécutées par Yves Cevaër.

Entre 1666 et 1699 Grande campagne de reconstruction initiée par Jacques de Penguern.

Un procès-verbal de 1666 fait état du clocher qui " est si caduq et indigent de réparation qu'ils [les paroissiens] sont sont obligés de le dessandre [sic] pour le réediffier de neuf " . Le pignon ouest et la nef portent, à l'extérieur et à l'intérieur, des litres peintes aux armes des Penguern et des familles alliées.

Reconstruction du massif occidental ; la porte ouest porte la date de 1666 et la partie inférieure de la tour l'inscription : C : QVEINNEC. F : 1669.

En 1699-1700, prolongement de la nef, agrandissement du choeur, mise en place d'un chevet à pans coupés de type Beaumanoir et reconstruction de la sacristie sud. Destruction des anciennes baies du choeur portant les armoiries des Penguern et réaménagement de la partie est du transept. Construction probable de la chapelle des fonts. Cloche datée 1681 donnée par Jacques de Penguern.

Fin 17e siècle Après l'achèvement des travaux de gros oeuvre, mise en place des grands retables nord et sud.

1760-1766 Importante campagne de travaux pour laquelle on utilise le granite extrait de la perrière de Locronan . Doublement probable du bras sud, élargissement du pignon ouest laissant en légère saillie la partie initiale du 17e siècle, reconstruction de la chambre des cloches et de la partie inférieure de la flèche (elle ne sera achevée qu'en 1860).

 

— DOUAR (Christel) TOSCER (Catherine), 1995,Calvaire de Lopérec,  Dossier IA29002206 réalisé en 1995  Inventaire général 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-place-de-l-eglise-loperec/151aa8b8-91ad-4023-b253-c27dec9561be

kersantite h : 600.0

Le calvaire porte la date de 1552 ; il a conservé son emplacement d'origine au sud de l'église après le transfert du cimetière en 1883. Brisé par un ouragan en 1987, il fut entièrement remonté en 1989.

 Ce calvaire remarquable et unique dans le canton du Faou est probablement une création des sculpteurs et frères Bastien et Henry Prigent ; il se compare à une de leurs œuvres majeures, le calvaire de Plougonven (Finistère) avec lequel il partage structure, style et matériau. 

Calvaire à deux croisillons superposés et figurés. Base à compartiments enfermant des demi reliefs. Les vestiges de deux larrons, à l'origine fixés sur des fûts isolés encadrant le calvaire, sont entreposés dans l'église. Revers sculpté, calvaire à double face. Le programme iconographique qui se déroule sur les croisillons superposés et le socle est à la fois traditionnel, disert et exécuté avec une indéniable force évocatrice. Au Christ crucifié entouré de cavaliers et d´anges qui recueillent le précieux sang, à la Vierge de Pitié encadrée de saint Jean et de la Vierge correspondent, sur l´autre face, une Vierge à l´Enfant, un Christ souffrant et la Résurrection accompagnée de saint Pierre et de Marie-Madeleine. Sur les quatre faces du socle dominé par Marie-Madeleine pénitente, figurent, en bas reliefs, des scènes de la Passion, les quatre évangélistes, la sainte Face, saint Eloi (?) et Marie-Madeleine présentant le vase de parfum.

 

 

— FRÉAL (Jacques), 1981 Calvaires et enclos paroissiaux de Bretagne  Page 219

"Le premier croisillon soutient les statues géminées de la Vierge et de saint Pierre, de saint Jean et de Madeleine. ... Une inscription martelée, courant sur la face ouest du premier croisillon laisse apparaître le nom de Fayet, dans lequel certains voient l'auteur de ce monument."

— PERENNES (Henri) 1928 page 256

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/89d804ca12a441ca5235986c109d9238.pdf

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1929.pdf

Tout près de l'église, dans l'ancien cimetière, un calvaire se dresse qui, par sa disposition et ses personnages, rappelle celui de Locmélar. En haut, Notre Seigneur en croix, avec quatre anges qui recueillent dans des calices le précieux sang. Dans Ies côtés, deux cavaliers, dont l'un, saint Longin, armé de la lance, perce le flanc de Jésus. Plus bas, Notre Dame de Pitié, la Sainte Vierge et saint Jean. Derrière, Ecce Homo, Résurrection, saint Pierre et saint Jean, saint François d'Assise à genoux, montrant ses stigmates, la Madeleine également à genoux, telle qu'on la voit reproduite à Saint-Ségal, à Saint- Sébastièn de la même paroisse, à Sainte-Marie-du Ménez-Hom et à Pencran An pied de la Croix, on lit : CESTE : CROIX : FUST ; FAYTE : EN : LAN : MV" LVII. Sur Ies quatre faces du piédestal qui rappelle la disposition de la croix de Saint-Servais, des bas-reliefs représentent : N. S. portant sa Croix, sainte Véronique avec l'image de Ia Sainte-Face, Ies quatre Evangélistes, le Sauveur apparaissant à Madeleine sous la forme d'un jardinier portant une bêche.

 

— ROYER (Eugène), 1991 -Calvaires bretons.

— WIKIPEDIA

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lop%C3%A9rec

Cliché Henri Moreau du calvaire sur WIKIPEDIA:

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/75/Lop%C3%A9rec_12_Calvaire_partie_sommitale.jpg

— WIKIPEDIA en.

https://en.wikipedia.org/wiki/Calvary_at_Lop%C3%A9rec

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires
11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 14:13

Le calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle Notre-Dame de Kerluan à Châteaulin. 

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—Voir sur cette chapelle :
 

 

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— Sur les œuvres de Roland Doré, voir : 

 

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PRÉSENTATION.

J'ai suffisamment présenté la chapelle de Kerluan dans mon article précédent pour ne pas y revenir. Et j'ai présenté Roland Doré dans chacun des 12 articles cités en référence pour ne pas reprendre, une fois encore, l'expression de "virtuose du kersanton" qui colle à ce sculpteur. Bon. Je pourrai d'ailleurs me dispenser de tout commentaire tant on retrouve à Kerluan la triade Vierge/Christ en croix/Jean si fréquent sur la centaine de croix et calvaires sortis de l'atelier landernéen. Et tant les traits stylistiques y sont constants.

Certes, il ne nous reste aujourd'hui que 15 calvaires complets, qui méritent donc toute notre attention, et, malgré la répétition, une "notice" détaillée. 

D'abord, ce calvaire-ci est daté, les chiffres 1639 étant gravés très lisiblement sur le nœud du croisillon. Nous sommes là au milieu de la période de production (1618-1663) de l'atelier. 

Mais ici, première particularité, le calvaire est composite. Seule la partie haute, en kersanton, est de Roland Doré. Ce "Crucifix" (Christ en croix entouré de la Vierge et de Jean) est implanté sur un fût de granite, un matériau que  Roland Doré ne taille pas. Il est très probable que ce fût, avec deux personnages en haut relief, soit antérieur à son couronnement. Il pourrait dater du XVIe siècle. Puisque la chapelle est considérée dater de 1550 (G. Leclerc), cette hypothèse d'un premier calvaire plus jeune serait logique.

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Le fût du XVIe siècle.

Ce fût de granite, cylindrique,  est remarquable par les deux saints, Sébastien et Roch, sculptés en haut-relief sur deux cotés opposés. J'ai écrit en 2012 que leur présence, associée à la date de 1639, s'expliquait par une épidémie de peste (maladie pour laquelle ils sont invoqués pour leur protection) de cette année là. Mais leur antériorité probable m'incite à remettre en cause cette allégation. L'épidémie de peste serait plus ancienne, comme à Saint-Sébastien en Saint-Ségal (vers 1541), ou Saint-Côme-et-Damien en Saint-Nic (début XVIe ?).

Ce type de personnage en haut-relief taillé sur le fût (et non scellé) est une vrai prouesse, car cela suppose pour le sculpteur de partir d'un bloc de pierre bien plus épais, et d'en éliminer une grande partie. On le retrouve assez fréquemment entre Châteaulin, le nord du Porzay et la Presqu'île de Crozon, comme à Plomodiern (saint Yves, XIXe), Argol (un saint Pierre), Roscanvel (saint Yves, XVIe), Dinéault (chapelle Saint-Exuper, un saint Marc, XVIe), Dinéault (Pennayeun, saint Marc, XVIe). Et surtout à Lopérec, la croix de Kergonan porte un saint Sébastien ET la date de 1580. 

Ici, ce fût est en granite, matériau moins résistant à l'érosion que le kersanton ; aussi les deux saints ont perdu une partie de leur lustre. Mais on voit bien la tête d'éphèbe de Sébastien (et ses cheveux bouclés en boule), ses mains liées dans le dos, son pagne et surtout les trois trous des flèches de son supplice. De l'autre coté, saint Roch, à la tête féminine par ses cheveux longs et bouclés, atypiques, s'identifie par l'ange qui vint l'assister et par ce qui est peut-être, près de la jambe droite, son Roquet.

L'orientation de ce fût n'est pas fixée ; en 2012 et 2013, saint Sébastien faisait face à l'ouest, aligné avec le crucifix, et saint Roch était tourné vers l'entrée du placître. Mais le calvaire a été remonté depuis (vandalisme de 2015) avec les deux saints sur un axe nord-sud.

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Plusieurs vicissitudes.

Dans sa description de 1980 dans son Atlas, Yves-Pascal Castel signalait que le calvaire venait d'être abattu par une tempête.

En 2015 , c'est par un acte de vandalisme que le calvaire a été à nouveau, et rudement, secoué : le fût a été brisé en plusieurs morceaux.

Ces deux épisodes en 30 ans donnent à imaginer combien ce que nous voyons aujourd'hui est le résultat de nombreuses interventions de restauration. 

C'est dire aussi l'importance des documentations photographiques ...

 René Couffon (avant 1988) décrivait  :"Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien. " Mais en 1993, Guy Leclerc publiait son article (que je n'ai pas pu lire) sur "La résurrection d'un calvaire" et donnait "l'Historique et la description du calvaire restauré de la chapelle Notre-Dame de Kerluan en Châteaulin".

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Une autre singularité.

Si j'ai souligné la description de Couffon, c'est que ce calvaire de Roland Doré n'a, c'est rare, qu'une seule face : les statues ne sont pas "géminées", à deux personnages adossés.

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Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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I. LA FACE ORIENTALE.

et l'absence de bigéminisme...

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Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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II. LE COTÉ OUEST. LE CRUCIFIÉ, LA VIERGE ET SAINT JEAN.
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Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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LE CHRIST EN CROIX.

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Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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LA VIERGE.

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Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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SAINT JEAN.

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Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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III. LE FÛT EN GRANITE ET SES DEUX STATUES.

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Calvaire  de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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Saint Sébastien.

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Calvaire  de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire  de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire  de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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Saint Roch.

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Calvaire  de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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Comparez avec la photo de Bernard Bègne prise (en 2013?) pour l'Inventaire Général :

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photo Bernard Bègne copyright région Bretagne

 

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Calvaire  de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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ANNEXE.

ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  (en gras : décrits dans ce blog)


 

 

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du Maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.Christ et anges aux calices, Vierge/évêque, Jean/évêque, Christ aux liens, 

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, chapelle Saint-Claude calvaire (v.1630). Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, chapelle Saint-Guénolé calvaire (1654) . Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque
  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

 

 

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PORCHES AUX APÔTRES

  • Pleyber-Christ complet, non daté. Et décollation de Pierre en trois statues

  • Plestin-les-Grèves, complet, non daté. Christ dans le tympan

  • Trémaouézan, 11 apôtres . Roland Doré atteint la virtuosité de son style

  • Guimiliau (avec le Maître de Plougastel qui a fait saint Pierre et saint Jean). Christ dans le tympan

  • Le Tréhou, 4 apôtres Pierre, Jean, André, Thomas. Christ Sauveur dans le tympan. Les plus primitifs.

  • Pleyben : Jean et Jacques. Et décollation de Pierre

  • Saint-Thégonnec (1632): Jean, Jacques et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel)

  • Plougourvest : Jacques le Majeur et Christ dans le tympan

  • Saint-Houardon de Landerneau, saint Matthieu (transept)

  • Hôpital-Camfrout, Dieu sauveur

  • Bodilis, Christ Sauveur.

  • Rosnoën, Christ Sauveur

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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)


Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par son souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.

Le Christ :

Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).

La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré.

Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen »

Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux aux iris creusés.

Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant caché sous sa tunique (Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac). Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenz (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevez-Porzay, Saint-Nic, ou Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.

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SOURCES ET LIENS.

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— CANTIQUE  “Kantik Intron Varia Guerluan,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 9 mars 2020, https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/106.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/df426b8865776caf121d66be258b7b87.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/

http://croix.du-finistere.org/commune/chateaulin.html

216. Kerluan, g. k. 5 m. XVè s. 1639, par Roland Doré. Abattu par la tempête récemment. Trois degrés, le premier à large corniche en cavet. Socle cubique. Fût portant en relief saint Sébastien et saint Roch. Croisillon, statues: la Vierge et saint Jean. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix. [YPC 1980]
avril 2015 [keraval 2015]

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 

— COUFFON (René), LE BARS, (Alfred) 1988, Notice sur  Châteaulin, extrait de   Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf

"Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien. "

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm

DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région  Page 607.

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— COUFFON (René), Le BARS (Alfred), 1988, Notice de Châteaulin extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf

CHAPELLE NOTRE-DAME DE KERLUAN Edifice en forme de croix latine avec clocher Renaissance à deux étages amorti par un dôme. Le pignon ouest date dans sa partie basse du XVIe siècle et a été remonté au XVIIIe siècle dans sa partie haute au-dessus des sommiers. Le portail, flanqué de larges contreforts, est gothique avec ses voussures profondes et son accolade à fleuron. La date la plus ancienne inscrite sur l'édifice est celle de 1653 qu'on lit sur le linteau de la chambre des cloches avec le nom de M. LAGADEC, desservant de la chapelle à cette époque.

Le chevet plat a gardé sa fenêtre à réseau flamboyant ; il porte l'inscription : "BEZIEN. FABRIQVE. 1725". La longère sud a été restaurée en 1837.

La sacristie octogonale porte l'inscription : "V. D. Mre. LE DV. R./H. H. IAN. GVISIEN. FABR. 1734". Sur la porte sud, une autre inscription : "F. F. P. IEAN. HETET. FABRIQVE. 1819".

Mobilier : Statues - en plâtre : Vierge à l'Enfant, qui a remplacé au début du XXe siècle une Vierge allaitant jugée trop réaliste ; - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Kerluan, XVIIIe siècle, autre Vierge Mère, saint Luc, saint Marc, saint Corentin, saint diacre (Laurent ?), saint Mathurin, Vierge Marie et saint Jean sur la poutre de gloire dépourvue du Christ. 

Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien.

Fontaine au village de Stang-vihan ; dans un enclos de pierres, niche en tiers-point avec statue de la Virgo Lactans.

 

LECLERC (Guy), 1993,  La résurrection d'un calvaire, p. 12-14, ill. Historique et description du calvaire restauré de la chapelle Notre-Dame de Kerluan en Châteaulin (xvie-xviie siècles). L'Écho de Saint-Louis — Châteaulin. Bulletin de l'école secondaire privée Saint-Louis. № 154.

S.N (Guy Leclerc ?), 1993, La chapelle Notre-Dame de Kerluan", Monuments et objets d’art du Finistère. Études, découvertes, restaurations (année 1992)  Bull. Société archéologique du Finistère Pages 179

 

 

—L'HARIDON ( Erwana), 2013, Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin, Dossier IA29010004 inclus dans Chapelle Notre-Dame de Kerluan (Châteaulin) réalisé en 2013 , Inventaire Général du Patrimoine Culturel.

 

Calvaire en granite et kersantite composé de trois degrés, le premier à large corniche en cavet, sur socle cubique. Le fût porte en relief saint Sébastien et saint Roch, les croisillons reçoivent les statues de la Vierge et saint Jean. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix.

 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-de-la-chapelle-de-kerluan-chateaulin/895a2be4-530c-4812-b6c0-3dd688142383

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-kerluan-chateaulin/dc1365f2-ae20-4bd1-921d-d00f736c8074

 

—OUEST-FRANCE  22 juillet 2015


https://www.ouest-france.fr/bretagne/chateaulin-29150/video-chateaulin-jean-francois-chaussepied-peint-les-vitraux-de-la-chapelle-de-kerluan-6768346

 

https://www.ouest-france.fr/bretagne/chateaulin-29150/acte-de-vandalisme-le-calvaire-de-la-chapelle-de-kerluan-saccage-3577500

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— LE TELEGRAMME. Le calvaire de la chapelle de Kerluan brisé. 23 juillet 2015.

https://www.letelegramme.fr/finistere/chateaulin/patrimoine-le-calvaire-de-kerluan-vandalise-23-07-2015-10715404.php

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes. Inscriptions
11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 11:57

Le calvaire (Roland Doré, 1630) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel.

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— Sur les chapelles de Plougastel, voir :

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— Sur les œuvres de Roland Doré, voir : 

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DESCRIPTION.

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Présentation.

La chapelle Saint-Claude ou Sant-C'hlaoda est dédiée à l'évêque de Besançon, décédé en 696. Elle aurait été édifiée après un vœu prononcé par le sire de Kergoat alors qu'il était retenu prisonnier des Maures.

Les éléments de datation sont la date de 1574 du chevet, Beaumanoir, l'inscription sous le blason des Roscerf C : MAVCAIRE PRIEVR RECTEVR : DE : PLOVGASTEL : IAN : CORRE : FABRIQVE 1652,  (*), l'inscription  IAN LE GALL F. :1665, celle de la base du clocher GVILLAME BIZAN FA [16--]. La sacristie porte la date 1747 et la mention MICHEL LE BOT PRETRE.

(*) R. Couffon a lu à tort 1661, et M.J. Quintin 1632.

On trouve aussi JEHAN : LE : VIGOVROVS: FABRICA

La chapelle dépendait de la famille des Buzic, seigneurs de Roscerf. Leurs armes de gueules à six annelets d'argent se voient sur la clef de voûte de la boiserie du chœur.

 

Le calvaire de 4 mètres de haut qui se dresse sur le placître est attribué à Roland Doré. C'est une belle œuvre de 1630, en pierre de Logonna (Castel) et principalement en kersantite, au soubassement à trois hauts degrés, socle cubique à larges griffes où sont gravés une croix et le monogramme IHS. Le fût est octogonal, portant un croisillon aux branches arquées et cannelées terminées par deux culots à godrons, qui portent les statues géminées de Yves-Vierge et Pierre-Jean. Au centre, sur une console, une Vierge de Pitié. La croix ne porte pas (ou ne porte plus) de Christ, et cette croix est nue à branches rondes, titulus et fleurons. Décrivons encore, sur le nœud du croisillon, un écu martelé (des Rocerf ?).

L'orientation est discutable. Lors d'un remontage, on a orienté vers le sud-ouest ( et vers le visiteur qui pénètre par l'entrée précisément sud-ouest) une face présentant saint Yves à gauche et saint Pierre à droite. On sait pourtant que les Crucifix (le Christ en croix entouré de la Vierge à gauche et Jean à droite) sont en règle tournés vers l'occident, par la symbolique reliant la mort du Christ , et le couchant. 

A contrario, c'est sur la face tournée vers le nord-est que le spectateur découvre la Vierge (mais à droite !), et saint Jean à gauche. Et c'est là encore, que la Pietà est placée.

Il faut dire que la chapelle n'est pas orientée exactement ouest-est ( mais sud-ouest/nord-est).

Si on inverse les statues géminées de place (translation) et d'orientation (rotation), on obtient bien, tournés vers l'ouest approximatif, la Vierge à gauche et Jean à droite, et, de l'autre versant, saint Pierre à gauche et Yves à droite.

Pour compliquer mon discours et emberlificoter un peu plus mon lecteur, on remarque que le Christ en croix ne peut prendre place entre le titulus et la Pietà. Peut-on imaginer que la Pietà était du coté oriental, le titulus restant occidental?

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LA FACE OCCIDENTALE.

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de Pitié.

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La Vierge est émouvante par sa tendre inclinaison en arc au dessus de la tête de son Fils. Ses yeux sont ouverts, graves et pensifs ; les pupilles sont creuses, un procédé typique de Roland Doré. La bouche également caractéristique (presque souriante, arc de la lèvre supérieure droit, dilaté aux commissures par deux fossettes, petite lèvre inférieure charnue faisant — mais à peine —la moue) est encadrée par les parenthèses tristes des rides naso-labiales.

Les cheveux sont cachés par un voile-manteau formant une coque rectangulaire dont les strictes plis verticaux contrastent avec ceux, plus animés, de ceux en coups d'ongle de la guimpe .

Elle soutient son Fils assis par une main sous l'aisselle droite, près de la plaie du flanc, et elle ramène près d'elle son bras gauche.

Les cheveux longs du Christ répondent aux plis du voile, et la grille de ses côtes sont aussi un écho de ceux de la guimpe.

Une photo de G. Lemoigne se trouve ici : https://www.flickr.com/photos/glemoigne/4948226778

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Roland Doré a sculpté 4 autres Pietà, (à Brennilis , c'est une Déposition à 4 personnages), mais  à Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec,  à la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom à Plomodiern,et à la chapelle de Lantis au Passage à Plougastel-Daoulas,  le corps du Christ est allongé en diagonale sur le genou droit.

Il n'y a qu'à la chapelle Sainte-Anne-la-Palud de Plonévez-Porzay, que nous trouvons cette disposition, mais avec moins de grâce.

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Calvaire (1630-1656) de Sainte-Anne-la-Palud. Photo lavieb-aile.

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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Saint Pierre.

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Il s'identifie par sa clef et par la houppe de sa calvitie frontale, et, comme apôtre à son livre et à ses pieds nus. Le bas du visage est semblable à celui du Christ de la Pietà.

Pierre est le saint qui revient le plus souvent sous le ciseau de Doré. Il apparaît à sept reprises, à Locmélar d'Irvillac, à Dinéault, à la chapelle Saint-Guénolé de Plougastel, à la chapelle de Sainte-Anne-la-Palud, à celle de Saint-Nicodème en Ploéven et à celle de Landrevet à Esquibien.  Sans compter sa présence à Crozon ; à Irvillac sur le calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan ; à Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre ; à Plounéour-Ménez sur le calvaire (1641) de l'église ; et à Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632). Ou à Dinéault sur le calvaire de Croaz-Moudennou.

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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Saint Yves.

Il est coiffé du bonnet carré, vêtu d'une cotte talaire (laissant poindre le bout de solides chaussures)  longue et plissée, recouverte du surcot plus court mais non moins plissé (d'où le nom de "surplis"),  et ses épaules sont recouvertes d'un scapulaire à capuchon. Il s'identifie non seulement à cette tenue, mais aussi au livre de Droit placé dans une couverte (un sac de transport), au sujet duquel nous pouvons comme à chaque fois nous interroger : et si c'était le sac à procès contenant les dépositions ou requêtes ?

Surtout, nous remarquons le geste énumératif hélas parasité par les lichens, par lequel le juriste présentait ses arguments. J'ai étudié, à la suite d'Yves-Pascal Castel, ce geste professionnel caractéristique sur les statues de Saint-Ségal bourg et de Saint-Sébastien en Saint-Ségal.

Ce serait selon le recensement d'E. Le Seac'h, l'un des rares saint Yves de Roland Doré avec celui du calvaire de Bodéniry à Saint-Thégonnec en 1632, ou à Pen-ar-feunten de Guiclan en 1642.

 

 

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE "ORIENTALE".

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge.

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean.

Mains croisées, la droite au dessus (comme à Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez), les cheveux en perruque bouclée triangulaire comme à Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenz (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevez-Porzay, Saint-Nic, ou Cast.

Les deux plis du manteau tombent symétriquement, avant de  développer leurs plis obliques.

Ici, la tête à peine inclinée à gauche, Jean lève les yeux vers le haut, la direction du Christ en croix. 

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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ANNEXE.

 

 

 

 

ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

 

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  (en gras : décrits dans ce blog)


 

 

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du Maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.Christ et anges aux calices, Vierge/évêque, Jean/évêque, Christ aux liens, 

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, chapelle Saint-Claude calvaire (v.1630). Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, chapelle Saint-Guénolé calvaire (1654) . Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

 

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-vi-le-calvaire-de-la-chapelle-saint-nicodeme.html

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-l-eglise-de-saint-nic.html

 

Mais aussi : Dinéault, croix de Ty-ar-Névez

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-ty-ar-nevez-ou-croaz-moudennou-a-dineault.html

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PORCHES AUX APÔTRES

  • Pleyber-Christ complet, non daté. Et décollation de Pierre en trois statues
  • Plestin-les-Grèves, complet, non daté. Christ dans le tympan
  • Trémaouézan, 11 apôtres . Roland Doré atteint la virtuosité de son style
  • Guimiliau (avec le Maître de Plougastel qui a fait saint Pierre et saint Jean). Christ dans le tympan
  • Le Tréhou, 4 apôtres Pierre, Jean, André, Thomas. Christ Sauveur dans le tympan. Les plus primitifs.
  • Pleyben : Jean et Jacques. Et décollation de Pierre
  • Saint-Thégonnec (1632): Jean, Jacques et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel)
  • Plougourvest : Jacques le Majeur et Christ dans le tympan
  • Saint-Houardon de Landerneau, saint Matthieu (transept)
  • Hôpital-Camfrout, Dieu sauveur
  • Bodilis, Christ Sauveur.
  • Rosnoën, Christ Sauveur

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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)

 

 

Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par sin souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.

Le Christ :

Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).

La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré.

 

Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen »

Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux aux iris creusés.

Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant caché sous sa tunique (Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac). Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenz (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevz-Porzay, Saint-Nic, Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.

Saint Pierre

Il s'identifie par sa clef et, comme apôtre à son livre et à ses pieds nus. Pierre est le saint qui revient le plus souvent sous le ciseau de Doré. Il apparaît à sept reprises, à Locmélar d'Irvillac, à Dinéault, à la chapelle Saint-Guénolé de Plougastel, à la chapelle de Sainte-Anne-la-Palud, à celle de Saint-Nicodème en Ploéven et à celle de Landrevet à Esquibien.  Sans compter sa présence à Crozon ; à Irvillac sur le calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan ; à Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre ; à Plounéour-Ménez sur le calvaire (1641) de l'église ; et à Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632). Ou à Dinéault sur le calvaire de Moudennou.

 

SOURCES ET LIENS : ROLAND DORÉ.

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Description matérielle : 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm. Description : Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Édition : Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page et Fañch Roudaut pages 222-226.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle), Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

— COUFFON, René,. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

— COUFFON (René), LE BARS, (Alfred) 1988, Notice sur Douarnenez, extrait de   Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/DOUARNEN.pdf

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm

 

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SOURCES ET LIENS POUR CETTE CHAPELLE.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/

http://croix.du-finistere.org/commune/plougastel_daoulas.html

"n°1914. Saint-Claude no 1, l. k. 4 m. Vers 1630, Roland Doré (?). Trois degrés. Socle cubique à griffes, monogramme IHS. Fût à pans. Croisillon, culots godronnés, statues géminées: Yves-Vierge, Pierre-Jean, au centre groupe N.-D. de Pitié. Croix nue, branches rondes et fleurons. [YPC 1980] "

— DENIS (Frédéric), blog.

https://www.plougastel.com/chapelle-st-claude.php

— QUINTIN Marie-José, 1987, "La chapelle Saint-Claude", in  Plougastel-Daoulas, Patrimoine architectural et statuaire, LES AMIS DU PATRIMOINE DE PLOUGASTEL, 1987 pages 53-61.

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Plougastel

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bc495e8ae261523262138b91718a386.pdf

 

CHAPELLE SAINT-CLAUDE .. - Edifice en forme d~ ·croix latine, avec ailes accentuées et chevet Beaumanoir de 1574. Les entraits de la chapelle sont ·engueulés. La façade ouest, du xvn• siècle, porte l'inscription : « H .. ET D. LE MAUCAIRE PRIEUR RECTEUR DE PLOUGASTEL lAN CORRE FABRIQUE 1661 » ; clocher amorti par un petit dôme. Sur le pignon ··de l'aile SUd : « IEHAN LE GALL FABRIQUE 1661 » .. La sacristie porte la date de 1747. .·. Mobilier : Statues anciennes : trois de saint Claude, saint Laurent, saint T?-o.mas apôtre, saint Jérôme, saint Loup dans une niche à volets, sainte Anne, ,saint Sébastien, saint Jean provenant d'une Crucifixion. Tableau de Yves Hen daté de 1661. Sur le placitre, calvaire de Doré : Pietà, saint Pierre, saint Yves. La fontaine voisine a été refait-e en 18911.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes.
9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 17:21

La chapelle de Kerluan à Châteaulin : inscriptions  et crossette.

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Je reprends en le complétant un article de 2012.

 

Voir aussi 

 

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Cet article appartient à une série sur les inscriptions lapidaires monumentales de Basse-Bretagne. (cf. "catégorie")

— Cet article appartient aussi à une étude des crossettes du Finistère destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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PRÉSENTATION.

TOPONYME.

   Elle tire son nom du lieu-dit Kerluhan, toponyme dont l'étymologie vient du breton ker-, lieu fortifié puis "village, hameau" et de Luhan, patronyme lui-même dérivé de lugern, brillant, avec la forme diminutive -an. Il s'agit donc du "hameau de Luhan". La carte IGN de 1950 (scan historique") et la carte d'Etat-Major de 1822-1866 indiquent l'orthographe Kerluhan (également inscrite sur la cloche de 1843),une carte de 1677 celle de K[er]luant et la carte de Cassini de la fin du XVIIIe celle de Kerluan.

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SITUATION GÉOGRAPHIQUE.

On ne comprend bien cette chapelle qu'en considérant sa situation, très exceptionnelle. Elle domine, à une altitude de 70 m,  l'une des trois boucles que forme ici l'Aulne en d'étroits méandres (parcours imposant trois écluses très rapprochées du Canal de Nantes à Brest).  Cette boucle, aujourd'hui traversée sur sa crête par la N165, est large de moins de 1000 m. Je retrouve ici la situation fortement lié au réseau hydrologique remarquée pour d'autres chapelles érigées sur un mamelon dominant un cours d'eau (cf. Saint-Vendal à Douarnenez, Saint-Sébastien de Saint-Ségal sur une boucle de l'Aulne, l'église de Vieux-Bourg à Lothey sur une autre boucle encore) et évoquant un ancien culte liée à cet emplacement naturel doté d'une situation stratégique notable. 

La grande ressource de Châteaulin venait de la pêche des saumons, les pêcheries, comme les moulins, étant devenues en 1540 et au XVIIe siècle  la propriété du roi, qui les afféageait. Le creusement du canal en 1816 mit un terme à cette ressource, mais on ne peut lire le paysage sans l'avoir à l'esprit.

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Photographie aérienne Geoportail.

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Cet écart n'engendre pas un isolement, comme en témoigne la densité des toponymes de ce petit méandre. De sa racine jusqu'à son extrémité, je note Quélennec, Kergudon, Mezambellec (le champ du curé), Le Lec'h, Stanguivin, Prat-Hir, Kervoallien, Penn-ar-Pont, Quivouidic, Leuré et Le Quinquis. Ils sont tous anciens, et mentionnés sur la carte de Cassini. Il est important de les noter, car les patronymes des fabriciens sur les inscriptions que nous allons découvrir renvoient à des familles précisément établies à Quélennec, à Penn-ar-Pont, au Lec'h ou à Kerludon. Au microcosme géographique correspond, bien-sûr, un microcosme social. Ainsi, à Quélennec ( située près de la route Pleyben-Châteaulin, et dont le toponyme  kelen-eg signifie "ensemble de houx") se sont succédé les familles Le GOURLAY, Le HETET,  BAUGUION. À Prat-Hir vivait Yvon GUIDAL (1617-1671), parrain de Marie BAUGUION. Au Lec'h est né Allain Bizien, autre fabricien de la chapelle. En 1905, lors du pardon de Kerluan, la grande bannière était portée par Julien Nédélec de Penn-ar-Pont et la grande croix d'argent, portée par M. Jean Bauguion de Kergudon. etc.

En effet, nous allons trouver inscrits les noms de :

 

Y[ves] PLOUSENEC 1623, [fabricien] [rapproché de Mezambellec et Quélennec]

Allain BIZIEN, 1725, fabricien,  [Le Lech ]

Jean GUIZIEN 1734, fabricien, [Kervoallien]

Jean HÉTET 1811, fabricien [Quélennec]

Jean BAUGUION 1845, parrain de cloche [Quélennec]

Marie POULMARC'H 1845, marraine de cloche [Quélennec]

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Cartes par ordre chronologique :

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Carte de Cassini (fin XVIIIe) Géoprtail.

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Carte de l'Etat-Major (1822-1866). Géoportail.

 

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Scan 1950. Géoportail.

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Carte IGN Geoportail.

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À la frontière du Parc au Duc.

Un autre donnée de compréhension est la proximité de la chapelle avec le mur d'enceinte du "Parc au Duc.

"Le parc ducal de Châteaulin est une vaste étendue de terres appartenant au duc et cerné d’un mur. L’accession au trône ducal, en 1066, de Hoël descendant des seigneurs de Châteaulin fit passer le domaine seigneurial de Châteaulin dans le domaine ducal. On ne sait pas si Jean Ier Le Roux fit l’acquisition ou confisqua d’autres terres pour édifier son parc de Châteaulin en un seul tenant. Dans tout son duché, il établit plusieurs parcs comme celui de Châteaulin. 

Celui-ci, partant du Château de Châteaulin et y revenant, s’étend sur une longueur de plus de trente kilomètres et enserre une partie du territoire des communes de Châteaulin, de Lothey, de Briec, de Cast et la totalité de la commune de Saint-Coulitz. Le long du mur, vers l’extérieur, était aménagé un chemin. Ce parc de Châteaulin comme les autres parcs du duché était avant tout, comme l’indique l’acte de Jean IV de 1396 cité plus haut, un massif forestier : ressource importante à l’époque. La forêt fournissait le bois d’œuvre aussi bien que le bois de chauffage parfois transformé sur place en charbon de bois. Elle constituait une réserve de petits et gros gibiers. Elle fournissait la matière première à nombre de sabotiers."

Mais un siècle avant que la chapelle ne fut construite (sur un sanctuaire préexistant ?), cette forêt ducale avait disparu. Et le domaine ducal était devenu domaine royal lors du rattachement de la Bretagne au royaume de France en 1532.

[...] A contrario, la vocation forestière du parc au duc de Châteaulin est démontrée par le rapport que fait en 1537 Antoine Bullioud, général des finances du duché pour François Ier : « A Châteaulin, écrit-il, la forêt de Derguzec est quasiment détruite, comme la forêt de Carnoët à Quimperlé, à cause des coupes de bois faites pour la construction de nombreux navires à Brest pour le service du roi et des ducs. »

Non seulement la forêt a été détruite mais elle a été progressivement remplacée par des exploitations agricoles tenues par des paysans sous le régime du domaine congéable.

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En 1558,  le roi de France Henri II, vendit une partie du Parc au Duc de Châteaulin à Michel du Bot, seigneur du Guilly en Lothey . Or, le document de vente, qui cite les noms des villages et des convenanciers révèle ceux des écarts entourant la future Notre-Dame-de-Kerluan, et en précise la fonction liée à la rivière ; je souligne les noms que nous allons retrouver: :

"Les moulins de Penpontchorentin (PENNARPONT) et de Pennault (Pennod) situés en la paroisse de Lothey avec leurs écluses et retenues d’eau.

Penanros en Lothey ? tenu par Hervé Le Gof et Jehan le Bodolec et leurs consorts.

Penanpont (PENNARPONT) tenu par Derien POULMARCH et ses consorts.

Le Quencquis (LE QUINQUISs) en Châteaulin tenu par Guillaume Hervé, Henry et Yvon Quintin et leurs consorts et Aliette Prigent veuve de Jehan Quintin.

Leuzré et Penanselus (LEURÉ) en Châteaulin tenu par Hervé et Alain Periou, Yvon le Roux et leurs consorts.

PRATHIR en Châteaulin tenu par Yvon Blaës et la veuve Hervé Blaës et leurs consorts.

Runanpuncze (Reun ar Puns) tenu par François LE GOURLAY, Pezron le Faou et leurs consorts «Plus deux soulz six deniers monnoye à cause des Goretz (*) qu’ils tiennent sur la rivière d’Afve»

(*) Goretz : pêcheries (attesté à Landerneau en 1738)

En 1667, un plan nous montre la chapelle (avec un dessin très précis du bâtiment) construite proche de la "muraille du Parc au Duc. On notera la graphie K[er]luant.

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Kerluant en 1667

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DESCRIPTION.

La chapelle de Kerluan date du premier tiers du XVIe siècle (Couffon) ou de  1550 (G. Leclerc) et était surmontée d'une petite flèche gothique que l'actuel clocher  Renaissance à deux étages amorti par un dôme à lanternon a remplacée en 1623.  Son calvaire fut reconstruit en 1639  par Roland Doré. Elle est en forme de croix latine, complétée en 1743 par une sacristie hexagonale au sud. Son chevet a été reconstruit en 1725.  Le pignon ouest date du XVIe mais sa partie haute a été remontée au XVIIIe. La longère sud a été restaurée en 1811 ou 1837. 

Elle est située parmi les parcelles agricoles, à 50 m de la N175 Brest-Quimper. Depuis 1950, plusieurs arbres de son placître ont été abattus, notamment un hêtre encore présent sur mes photos de 2012.

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Photo aériennes Geoportail

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La chapelle vue du sud-est en 2012.

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La chapelle vue du sud-est en 2012. Photo lavieb-aile.

La chapelle vue du sud-est en 2012. Photo lavieb-aile.

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La chapelle vue du sud-est en 2019.

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Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

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LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES 1623 -1811.

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Je présenterai les inscriptions lapidaires par ordre chronologique (sujet et ordre brièvement abandonnés pour décrire la cloche de 1845 juste près le clocher).

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LE CLOCHER : 1623.

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  Sur la chapelle elle-même, c'est en haut du clocher que l'on peut lire la date de 1623 sur le linteau de la chambre des cloches. Je lis l'inscription Y. PLOU / SENEC 

Ma lecture, proposée dès 2012 sur mon blog mais négligée, a été confirmée en 2017 lorsque Guy Leclerc a pu accéder au clocher (il a alors "découvert"  "Y. Plouzenec 1623" et non "Lagadec 1653" que Couffon avait cru lire).

  Le patronyme PLOUSENEC est attesté sur Ploeven avec cette orthographe, et à Châteaulin . En effet, une Claudine LE PLOUSENEC est marraine en 1665 de Catherine COUCHOURON, une famille de Mezambellec et Quélennec...

Yvonne PLOUZENEC  : https://gw.geneanet.org/philippedavid?lang=fr&iz=205&p=yvonne&n=plouzenec

  René Couffon signalait dans son Nouveau Répertoire des églises et chapelles de 1988 que "la date la plus ancienne inscrite sur l'édifice est celle de 1653 qu'on lit sur le linteau de la chambre des cloches avec le nom de M. LAGADEC, desservant de la chapelle à cette époque". Cette affirmation est désormais invalidée.

La date la plus ancienne relevée à Kerluan est ensuite celle qui est portée sur le calvaire qui provient de l'atelier de Roland Doré : 1639. On sait que cette date correspond à une épidémie de peste, et on n'est pas surpris de trouver sur le fût du calvaire les statues de Saint Sébastien et celle de Saint Roch. Un article lui sera consacré.

 

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Clocher de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile.

Clocher de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

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LA CLOCHE : 1845.

Les cloches du XVIIIe siècle furent déposées, fondues et transformées à Brest en canons en 1793 (comme toutes celles du département du Finistère), avant qu'en 1796  la chapelle et son enclos ne soient vendues " à Charles-François Le Lièvre pour 500 Livres". 

La cloche actuelle porte une inscription de trois lignes , deux médaillons, et la signature du fondeur sur une ligne inférieure. Elle débute, comme il se doit, sur la face ouest, et ce début est marqué par une petite main à l'index tendu (comme les autres cloches de ce fondeur).

 

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[manicule ] FAITE EN 1845 POUR NOTRE DAME DE KERLUHAN

[manicule] JE M APPELLE JEANNE MARIE JAI POUR  PARRAIN ET MARRAINE JEAN BAUQUION

[manicule] ET MARIE YVONNE POULMARCH 

[bande de rinceaux]

[médaillons] Crucifix à l'ouest et Vierge à l'Enfant sur un croissant.

                 VIEL ALPHONSE FONDEUR A BREST

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Soit : « Faite en 1843 pour Notre-Dame de Kerluhan. Je m'appelle Jeanne Marie. J'ai pour parrain et marraine Jean Bauguion et Marie Yvonne Poulmarc'h »

Le parrain et la marraine.

Jean BAUGUION et Marie Yvonne Poulmarc'h sont de la famille BAUGUION, de la trêve de Kerluan, de Quélennec . Les familles sont liées depuis longtemps. Marie POULMARC'H née en 1610, a comme parrain Thibaud BAUGYON et comme marraine Marguerite BAUGYON.

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=fr&n=poulmarc+h&oc=4&p=marie

En 1689, le château de Châteaulin et sa motte féodale furent donnés à Yves Bauguion, prêtre desservant de Notre-Dame pour y installer un hospice dont il fut l' aumônier et le directeur. Ce Bauguion, né à Quimil Bras, était oncle du premier Bauguion qui s'établit à Quélénnec en 1775 comme gendre de Jacques Hétet. Il habitait le village de Penn an run. A sa mort il fut enterré en l'église de N.-Dame devant la statue de Sainte Catherine. 

Nous pouvons retracer la filiation : 

  • René BAUGUION,  1718 à Quimill Bras, Châteaulin -1783 x Marie Le Gall
  • Jean BAUGUION 1758 à Quimill Bras-1821à Quélennec, x Marie-Jeanne HETET, Quélennec, fille de Jacques HÉTET, cultivateur à Quélennec 1720-1794 et de Anne BIZIEN 1737-1764.
  • Jean BAUGUION, Cultivateur à Quélennec, Châteaulin 1788-1869 x
  • Jean Sébastien BAUGUION, Propriétaire Cultivateur à Quélennec, Châteaulin 1810-1871

 

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=fr&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=jean&n=bauguion&oc=1

D'autre BAUGUION sont dans les fermes voisines de Kerluan : En 1905, lors du pardon de Kerluan, la grande bannière était portée par Julien Nédélec de Penn-ar-Pont et la grande croix d'argent, portée par M. Jean Bauguion de Kergudon, était suivie de la Bannière de Kerluan, que portait Melle Marie Bauguion de Penn ar Pont.

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Le fondeur.

Le fondeur Alphonse VIEL (1800-1847) est également bien connu :  Pierre Alphonse VIEL, dit Alphonse Viel, né le 8 septembre 1800 à Brest, décédé le 31 décembre 1847 à Brest, exerçait la profession de fondeur. Il épousa le 23 novembre 1825 Marie-Félicité JACOLOT, décédée le 2 mai 1836 à Brest, dont 2 enfants décédés en bas-âge, puis le 06 octobre 1836 à Brest Françoise Adrienne Victorine DEVILLERS, dont il eut 3 enfants. Je note 17 cloches ayant sa signature, immuable.

 

— Milizac Viel Alphonse fondeur à Brest. 1817

— Lanidut en 1832,  Viel Alphonse 1832

— Plabennec chapelle de Lanorven en 1833, Viel Alphonse fondeur à Brest.

— Locmaria-Plouzané : Viel Alphonse, fondeur, Brest. 1834 (2 cloches).

— Lopérec. 1838 Viel Alphonse fondeur à Brest.

— Lannilis chapelle Saint-Sébastien en 1841, Viel Alphonse fondeur à Brest 1841.

— Guilers en 1841, Alphonse Viel 1841.

— Châteaulin pour la chapelle N-D. de Kerluan en 1843, Viel Alphonse, fondeur à Brest .

— Goulien en 1846,

— Hôpital-Camfrout  "  Les cloches ont été fondues en 1845 et 1850 par Alphonse Viel, fondeur à Brest. "

—  Plonevez-Lochrist chapelle du Lochrist  : Alphonse Viel 1844

— Plougar église Saint-Pierre : Viel Alphonse fondeur  à Brest, 1847.

— Tréglonou . Viel Alphonse Fondeur à Brest 1840

— Trémaouezan Viel Alphonse fondeur à Brest 1842

— Brest, Saint-Pierre-Quilbignon : Viel Alphonse 1843.

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Cloche (Alphonse Viel 1845)  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Cloche (Alphonse Viel 1845) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Face ouest de la cloche (Alphonse Viel 1845)  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Face ouest de la cloche (Alphonse Viel 1845) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LE CHEVET PLAT : 1725.

 

 À l'angle nord-est du chevet plat  se trouve cette inscription : 

 

FAIT PAR
ALLAIN
BEZIEN 

FABRIQVE 1725

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On peut retrouver un bon candidat dans cet Alain BIZIEN marié le 26 février 1748 à Jeanne Le GOURLAY (née le 15 mai 1698 à Quélennec, Châteaulin, et décédée le 30 août 1765), puisqu'une fois encore nous retrouvons le lieu-dit de Quélennec.  

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&iz=1542&p=alain&n=bizien

On le retrouve dans la généalogie chbeullier où  ALLAIN BIZIEN né à Le Lec, Châteaulin (donc, dans la boucle de l'Aulne centrée par la chapelle) en 1697, décédé en 1769, est marié à Françoise LÉON avant d'épouser Jeanne Le GOURLAY. De ce premier mariage est née Anne BIZIEN (1737-1764), qui épousa le 9 juin 1749 Jacques HÉTET, cultivateur à Quélennec !

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=fr&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=allain&n=bizien


 

 

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Chevet (1725)  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Chevet (1725) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LA SACRISTIE : 1734.

 

  Sur l'angle ouest-sud de la sacristie, on découvre cette inscription bien lisible qui me fait le beau cadeau d'un N rétrograde  :

Je lis, sur un seul bloc de pierre, en lettres capitales latines

V : D : MRE : L : EDY : Rr

H : H: IANGVISIEN FABR :  

  et plus loin , sur un bloc séparé, la date 1734

  Ce que je comprends comme "Vénérable et Discret Messire L. Edy, Recteur. Honorable Homme Jean Guisien, Fabricien 1734".

Le titre Vénérable et Discret est réservé aux ecclésiastiques; l'abréviation Rr désigne donc le recteur. Il s'agit du recteur  Louis EDY  qui fut en poste  à Châteaulin selon Abgrall de 1737 à 1741 (bdha 1905) ; il succédait à Guillaume Bigeaud, docteur en Sorbonne. Cette inscription incite à modifier les dates de cette cure. Dans le même temps, un Jean Edy était recteur à Ergué-Gaberic ( inventaire après décès en 1748 : sur le site Grand Terrier).

    Cette inscription a été relevée par les chanoines Abgrall et Peyron dans la Notice consacrée à Châteaulin dans le Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie Bdha de 1905, p. 164. http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=29

 

 Jean GUIZIEN fils de Martin GUIZIEN et de Marguerite TREVAREC, épousa le 22 octobre 1731 Jeanne MELLIN, laquelle était née à "Kermvoallien", aujourd'hui Kervoallien, à 600 m au sud-ouest de la chapelle. Son fils Louis GUIZIEN est né également à Kervoallien. Nous pouvons donc penser que l'honorable homme Jean GUIZIEN était cultivateur à Kervoallien (ou Kermoalien sur la carte de Cassini). Le toponyme Kermoalien est attesté à Saint-Jean-du-Doigt comme une graphie de Ker ar moal, Keramoal, Ker an moal, "le village du dénommé Le Moal" (moal = chauve). 

 

 

https://gw.geneanet.org/cbourhis1?lang=en&pz=christian+paul+marie&nz=bourhis&p=jean&n=guizien

https://gw.geneanet.org/amguizien?lang=en&pz=corentin&nz=guizien&p=jean&n=guizien&oc=7

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&p=jean&n=guidal&oc=10

 

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  L'inscription est disposée sur deux lignes chacune isolée dans un cartouche, et le mot abrégé FABR, aux lettres plus grandes, est isolé dans un cartouche à part, l'ensemble sur le même bloc de pierre taillé pour s'ajuster à l'angle du mur polygonal de la sacristie.

  Elle comporte deux lettres N dont seule la seconde est rétrograde.

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Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LA PORTE SUD  1811 ??

Au dessus de la porte  sud, se trouve sous un oculus une  inscription plus difficile à déchiffrer, surtout sur photographie :

 Elle s'inscrit sur un bloc de 68cm x 30cm, en lettres de 6cm de hauteur. Son examen permet de lire ceci :

   F :F :P :IEANHET

  ET FABRIQVE LA
             N 1... 

Ce que je lis comme "Fait Fait Par Jean HETET Fabrique l'an 1???" La date pourrait être 1811. René Couffon déchiffre 1819.

   Le patronyme HETET est courant encore actuellement à Châteaulin.  un Jean HÉTET (fils de Jacques HÉTET ca 1691-1761, domanier à Quélennec, et de Marie GOURLAY ) est né en 1722 à Quélénnec, Châteaulin et mort en 1761.

Jean Laurent HÉTET, cultivateur né à Quélennec Châteaulin en 1788 et décédé le 2 juin 1837, était le fils de Laurans HETET (Quélennec 1758-Quélénnec 1821) et de Marie-Françoise BAUGYON ou BAUGUION 1763-1798. Il était le petit-fils de Jacques LE HETET (Quélennec 1720, Quélennec 1794), époux de Marie GOURLAY.

https://gw.geneanet.org/bernadetteheyne?lang=fr&n=hetet&oc=0&p=jean+laurent

 

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=en&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=jean&n=hetet

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=en&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=jacques&n=hetet

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Porte sud  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Porte sud de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LA CROSSETTE DE L'ANGLE SUD-OUEST.

Elle mérite notre intérêt car elle représente un lion (comme de très nombreuses crossettes de Basse-Bretagne), mais surtout parce que ce lion tient dans sa gueule un petit être humain (figurant vraisemblablement une âme), ce qui est plus rare, quoique bien attesté.

Il faut le faire le tour sous divers angles pour bien évaluer ce motif.

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Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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Chérubin de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Chérubin de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Fontaine  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Fontaine de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Fontaine  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Fontaine de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1905,  Notice consacrée à Châteaulin,  Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie Bdha de 1905, p. 164. 

http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=29

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3d4ddc200b55b91a631b1dee087ef917.pdf

"Cette chapelle est située exactement à l'Est de la ville de Châteaulin, à 3,600 mètres, à vol d'oiseau, dans une des boucles formées par le cours sinueux de l'Aulne, presque en face du bourg de Saint-Coulltz ; mais pour y. accéder par la route des voitures il faut faire près de 6 kilomètres. Diverses légendes ont cours sur son origine. La plus accréditée raconte que, dans l'ancien temps, les habitants du hameau de Kerluan et ceux de Saint-Coulitz, de l'autre côté de la rivière, étaient toujours en lutte et en bataille. Or, ceux de Saint-Coulitz étaient de vrais géants et ceux de Kerluan étaient faibles et malingres. La Sainte-Vierge intervint pour mettre la paix entre eux, demandant qu'on lui érigeât une chapelle et promettant en retour d'accorder aux gens de Kerluan force et vigueur. La chapelle fut bâtie, et depuis la Sainte-Vierge donne aux mères de Kerluan un lait abondant et généreux pour nourrir leurs enfants et leur donner une santé robuste. Voilà pourquoi Notre-Dame de Kerluan est représentée allaitant le divin Enfant-Jésus, honorée et invoquée sous ce vocable, Virgo lactans, par les fidèles et particulièrement par les mères de la paroisse et de toute la contrée.

La chapelle a été restaurée et un peu diminuée de dimensions, du temps de l'ancien curé-archiprêtre, M, Quéré, Sur l'abside, on lit cette date : BEZIEN . FABRIQUE . 1725 Outre les statues de Notre-Dame, on y trouve encore celles de saint Augustin, saint Corentin, saint Marc et saint Luc. La croix du cimetière, datée de 1639, porte les effigies de Notre-Seigneur crucifié, la Sainte-Vierge, saint Jean, saint Sébastien et saint Roch.

Sur la sacristie est gravée cette inscription. V : D : MRE : L : EDY : R' — H : H : IAN : GVIS1EN : FABR : 1734 La fontaine de Notre Dame, voisine de la chapelle, a été richement restaurée par M. le chanoine Le Roy, archiprêtre actuel."

— BULLETIN PAROISSIAL DE CHÂTEAULIN 1904-1910, archives diocésaines

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/browse?collection=7&sort_field=added

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/7eae8f88551b4fc2364a3b0359427281.pdf

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1d80ad3f00fff343f11c62e22b7f265f.pdf

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1d80ad3f00fff343f11c62e22b7f265f.pdf

"Devenue bien national en 179o, désaffectée en 1793, vendue dans un lot qui comprenait des terrains et des arbres à N. Dame et à St Idunet, plus la chapelle de Kerluan avec son placitre et ses arbres, pour la somme de mille trois livres cinq sols. au citoyen Charles Le Lièvre· Une lettre du curé de Chàteaulin, adressée à celui-ci le II thermidor an XIII, c.-à.-d. le 3o juin 18o5, nous apprend qu'un incendie avait détruit une grande partie de la chapelle. Le I5 mai 18o8, M. Le Lièvre vendit la chapelle et son placitre à la fabrique de Châteaulin, rnoyennant la somme de 6oo fr. dont le solde lui fut versé le 9 novembre 18oo.Kerluan fut rebatie dans sa partie incendiée. Une autre restauration importante ( 2. 100 fr. ) fut faite par M. Quéré [archiprêtre 1874-1877]; enfin le Curé actuel, dans des restaurations très importantes entreprises depuis son arrivée, y a consacré une somme d'une dizaine de mille francs, provenant des dons des pèlerins et des fidèles."

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf

— COUFFON (René), 1988, Notice de Châteaulin.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf

"Edifice en forme de croix latine avec clocher Renaissance à deux étages amorti par un dôme. Le pignon ouest date dans sa partie basse du XVIe siècle et a été remonté au XVIIIe siècle dans sa partie haute au-dessus des sommiers. Le portail, flanqué de larges contreforts, est gothique avec ses voussures profondes et son accolade à fleuron. La date la plus ancienne inscrite sur l'édifice est celle de 1653 qu'on lit sur le linteau de la chambre des cloches avec le nom de M. LAGADEC, desservant de la chapelle à cette époque. Le chevet plat a gardé sa fenêtre à réseau flamboyant ; il porte l'inscription : "BEZIEN. FABRIQVE. 1725". La longère sud a été restaurée en 1837. La sacristie octogonale porte l'inscription : "V. D. Mre. LE DV. R./H. H. IAN. GVISIEN. FABR. 1734". Sur la porte sud, une autre inscription : "F. F. P. IEAN. HETET. FABRIQVE. 1819". Mobilier : Statues - en plâtre : Vierge à l'Enfant, qui a remplacé au début du XXe siècle une Vierge allaitant jugée trop réaliste ; - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Kerluan, XVIIIe siècle, autre Vierge Mère, saint Luc, saint Marc, saint Corentin, saint diacre (Laurent ?), saint Mathurin, Vierge Marie et saint Jean sur la poutre de gloire dépourvue du Christ. Diocèse de Quimper et Léon Couffon, Le Bars, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988 * Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien. Fontaine au village de Stang-vihan ; dans un enclos de pierres, niche en tiers-point avec statue de la Virgo Lactans."

— LECLERC (Guy), 1993,  Leclerc : La résurrection d'un calvaire, p. 12-14, ill. Historique et description du calvaire restauré de la chapelle Notre-Dame de Kerluan en Châteaulin (xvie-xviie siècles). L'Écho de Saint-Louis — Châteaulin. Bulletin de l'école secondaire privée Saint-Louis. № 154.

https://www.chateaulin.fr/histoire/histoire-de-la-ville/du-5e-au-14e-siecle/le-parc-au-duc

— S.N (Guy Leclerc ?), 1993, La chapelle Notre-Dame de Kerluan", Monuments et objets d’art du Finistère. Études, découvertes, restaurations (année 1992)  Bull. Société archéologique du Finistère Pages 179

— MAIRIE DE CHÂTEAULIN, s.D, Le Parc au Duc de Châteaulin

https://www.chateaulin.fr/histoire/histoire-de-la-ville/du-5e-au-14e-siecle/le-parc-au-duc

— LES ECLUSES SUR LE CADASTRE : Prat-Hir et Pennapont

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092905010nucb/09553ad9-59a1-48b6-9398-06b81b143857

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092905011nucb/3e3ca79f-07a8-4440-89fd-5049059c175d

—Pop.culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005341

— L'HARIDON (Erwana), 2013, "La chapelle Notre-Dame de Kerluan"Inventaire Général du Patrimoine  http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-kerluan-chateaulin/dc1365f2-ae20-4bd1-921d-d00f736c8074

— Le Télégramme 11 octobre 2017

https://www.letelegramme.fr/finistere/chateaulin/kerluan-la-chapelle-continue-a-livrer-ses-secrets-11-10-2017-11697554.php

"Après l'épisode rocambolesque de la Vierge allaitante, il y a dix ans, les travaux de rénovation de la chapelle de Kerluan lèvent le voile sur de nouveaux mystères. Invisibles jusqu'alors, des dates et des inscriptions gravées sur le clocher et sa cloche apportent de nouvelles connaissances sur l'édifice.

On se souvient de la fameuse statue de la Vierge allaitante qui défia la chronique. On croyait à une légende et voilà qu'en 2007, elle réapparaît, enfouie depuis près de 100 ans sous un retable. D'autres découvertes viennent d'être mises au jour, grâce aux travaux que la Ville a lancé pour rénover le clocher (lire ci-dessous). Et forcément, dès qu'il s'agit d'histoire locale, Guy Leclerc n'est jamais très loin.

Contemporaine de Louis XIII

L'ancien directeur de Saint-Louis n'a pu résister à l'ascension de l'échafaudage. Le clocher culmine à 18,50 m. « Jusqu'alors, on croyait que le clocher datait de 1653 », raconte-t-il, l'oeil pétillant. « Mais de près, j'ai pu voir la date de 1623, gravée sur une des arcades du deuxième niveau de la chambre des cloches, côté est », s'enthousiasme l'ancien prof d'histoire. En prenant ainsi 30 ans de plus, l'auguste flèche devient contemporaine de Louis XIII. « Et aussi le premier clocher Renaissance de la vallée de l'Aulne », complète le spécialiste. « Ce type de clocher à dôme et lanternon apparaît dans les années 1580 dans le Léon. C'est l'époque où le gothique flamboyant cède la place à l'art de la Renaissance. Dans la vallée de l'Aulne, on le retrouve par exemple à Notre-Dame de Châteaulin (1754) et à Pleyben (1640) », cite Guy Leclerc.

Une première flèche gothique

Mais là n'est pas la seule découverte de l'impénitent chercheur. « Au-dessus de la date de 1623, on lit le nom de " Y. Plouzenec ". C'était soit le prêtre desservant de la chapelle, qu'on appelait le matinatier, soit le fabrique, c'est-à-dire le trésorier de la chapelle », décrypte-t-il. Pour mémoire, la chapelle date de 1550 et était surmontée d'une petite flèche gothique que l'actuel clocher a remplacée.

« Je m'appelle Jeanne Marie »

Si Guy Leclerc « enquête » sur le clocher, Annie Verveur se passionne pour la cloche. La cheville ouvrière des Mémoires de Châteaulin s'y intéresse depuis un an. « À partir des photos prises du sol, j'avais partiellement réussi à lire les inscriptions gravées sur la cloche mais une partie restait masquée par les pierres du clocher », raconte la fondue d'histoire locale. La cloche ayant été descendue pour restauration, la passionnée a pu lire la totalité du texte gravé : « Faite en 1843 pour Notre-Dame de Kerluan. Je m'appelle Jeanne Marie. J'ai pour parrain et marraine Jean Bauguion et Marie Yvonne Poulmarc'h ». Et c'est signé « Viel Alphonse, fondeur à Brest ». Lequel était originaire de Villedieu-Les-Poêles (Manche), commune réputée pour sa fonderie.

De célèbres descendants

« Les parrains et marraines sont en général des personnes importantes, puisque participant au financement. Celles qui sont mentionnées sur la cloche sont de la famille Bauguion, de la trêve de Kerluan, de Quélennec précisément », raconte Annie Verveur. Leurs descendants ne sont pas moins célèbres. Notamment un certain Gabriel dont « Les lettres à Marie » sont publiées depuis trois ans, par Les Mémoires, dans le bulletin Châteaulin 14-18. Gabriel, rappelons-le, est le grand-père de Jean-Luc Feillant, le président de l'association. Marie-France Le Cann, également membre des Mémoires, descend, elle aussi, de la famille Bauguion. « Le monde est petit », sourit Annie Verveur.

Transformée en canon

En 1843, cette cloche vient combler une longue absence car, à la suite d'un décret de la Convention, sa prédécesseure fut transformée en canon, en 1794, à Brest. Comme beaucoup d'autres d'ailleurs. Cependant, Jeanne Marie n'a pas encore livré tous ses secrets. Annie Verveur compte bien poursuivre ses recherches. « J'irai aux archives diocésaines consulter les registres des baptêmes car même celui des cloches y est mentionné ».

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Chapelles bretonnes. Gargouilles et crossettes
7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 13:06

Les vitraux de l'église Saint-Mathieu à Quimper : les baies latérales 1 et 2 du chœur (1535, 1896) et leurs éléments héraldiques anciens.

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Voir :

La maîtresse-vitre (vers 1535, atelier Le Sodec, et 1896, J. P. Florence) de l'église Saint-Mathieu à Quimper.

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Présentation : lire mon premier article sur la baie 0.

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LA BAIE I. SCÈNES DE LA VIE DE JÉSUS.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème de la Vie du Christ en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Nativité et 2. Jésus parmi les docteurs.

3. Baptême du Christ et 4. La Vocation de sait Matthieu.

5. La Résurrection de Lazare et 6. La Cène.

Un soubassement contient deux blasons.

Le tympan présente sept blasons, dont certains sont anciens (début XVIe), provenant de la baie du bas-coté nord.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE SOUBASSEMENT : DEUX BLASONS.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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À gauche, les armes  d'argent losangé d'argent et  de sable à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé  d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier de même sont celles de la famille L'Honoré de Kerambiquet.

À droite : en haut, d'argent à trois hures de sable ; en bas d'azur au griffon d'argent

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite :

de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Nativité (J.P. Florence, 1896).

Verre rouge et verre bleu gravés.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Jésus, enfant, enseigne aux docteurs de la Loi (J.P. Florence, 1896).

Verre bleu gravé.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le Baptême du Christ (J.P. Florence, 1896).

Verres rouges gravés.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Vocation de saint Mathieu (J.P. Florence, 1896).

 

Gatouillat et Hérold n'avaient pas identifié ce sujet, pour lequel il proposait "le denier du centurion?". Mais la balance placé au dessus de Matthieu est l'attribut de cet apôtre et évangéliste, car il rappelle son métier de collecteur d'impôts. La scène illustre le texte de Matthieu 9:9  « Étant sorti, Jésus vit en passant, un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. Il lui dit : “Suis-moi !” Et, se levant, il le suivit. »

Le sujet est donc en rapport avec le saint patron de cette église.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Résurrection de Lazare (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Cène (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE TYMPAN.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Trois soufflets supérieurs : trois blasons (J.P. Florence 1896)

 

—En haut, les armes de Bretagne. 

— Deuxième rang à gauche : armoiries de la ville de Quimper, d'azur au bélier passant d'argent accordé et onglé d'or, au chef d'hermines.

— Deuxième rang à droite , armoiries de Penfentenyo: burelé de gueules et d'argent de dix pièces. Alphonse-Louis Marie de Penfentenyo de Kervéréguin, chanoine titulaire de Quimper, curé-archiprêtre de la cathédrale, était recteur de Saint-Mathieu de 1864 à 1877.

 

 

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang : 2 blasons de la famille Le Baud en alliance (Début XVIe).

Les écus anciens (provenant des baies des bas-cotés) sont présentés par des anges modernes. On trouve les armes de ces familles dans le soubassement de la baie 0.

—À gauche ; en 1, d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud), en 2 d'argent aux trois trèfles d'azur (De Lagadec de Mézedern).

— À droite : en 1, d'azur au sautoir d'or cantonné de quatre croisettes de même, en 2 au d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud)  .

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 les armes de L'Honoré déjà décrites.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 d'azur à la croix pattée d'argent.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LA BAIE 2. APPARITIONS DU CHRIST.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème des Apparitions du Christ à ses disciples ( Vie Glorieuse du Christ) en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Apparition à Marie-Madeleine (Noli me tangere) et 2 Apparition aux Pèlerins d'Emmaus.

3. Incrédulité de saint Thomas et 4. Apparition à saint Pierre.

5. Ascension et 6. Pentecôte.

Un soubassement renferme deux blasons.

Le tympan  comporte, parmi 6 ajours aux blasons de fantaisie, le réemploi d'un écu des Le Baud dans un chapeau de triomphe sur fond coloré, datant du premier quart du XVIe siècle et provenant de la baie sud de l'ancienne église.

 

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Soubassement.

Deux blasons non décrits parmi les blasons de l'ancienne église. Ecus de fantaisie ??

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche.

Mi-parti d'argent aux deux lévriers de sable ; en 2 de sable à l'épi d'argent, cantonné de deux étoiles de même ?

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

 

Mi-parti en 1 d'or au chevron d'azur cantonné de trois étoiles de sable ; en 2 ---

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

 

ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.

 Verrière nord. 

Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.

-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.

-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.

-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.

Verrière sud

N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)

N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.

N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.

N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).

N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).

N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 Date de la consécration de l'église.

Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.

ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne",  Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv

https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

Fenêtre du côté Sud. 

Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.

A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.

B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.

 — E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.

F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules. 

— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur. 

H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.

Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.

Fenêtre du côté Nord. 

Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :

1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;

2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même

3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent

Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »

.— COUFFON et LE BRAS,1988  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 184.

LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

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-Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.

-Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
 Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison.    Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.

-Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais  ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.

Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.

Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html

http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html 

PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper

LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110

LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.

http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm

 —PEYRON (abbé P.) 1893,  L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image

 

 

 

 

Les vitraux de Saint-Mathieu à Quimper.
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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique Quimper
3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 09:26

La maîtresse-vitre (vers 1535, atelier Le Sodec, et 1896, J. P. Florence) de l'église Saint-Mathieu à Quimper.

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PASSIONS FINISTÉRIENNES.

 Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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On attribue aussi à l 'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

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PRÉSENTATION.

 

 

Au XIIe siècle, la construction d'une église paroissiale est attestée,  implantée sous l'actuelle église Saint-Mathieu ; elle témoigne de l'existence d'un point de fixation de population hors du centre urbain développé autour des premières cathédrales de Quimper, ceci à partir du Xe siècle, sur la Terre-au-Duc, deuxième noyau urbain après la cité épiscopale qui en est séparée par le Steir.

Selon P. Peyron, le cartulaire 56 de Saint-Corentin nous apprend qu'en 1209 l'archevêque de Tours confirma la cession que le comte de Bretagne avait faite, à l'évêque de Quimper, du droit de patronage qu'il avait dans l'église de Saint-Mathieu. Dix ans plus tard, Renaud, n'étant encore qu'évêque élu de Cornouaille, considérant la modicité des revenus de l'église cathédrale, fit don au chapitre de l'église de Saint-Mathieu. Par cette concession, datée du vendredi après la fête, de la Madeleine 1220, fut fondée la prébende canoniale de Saint-Mathieu, un chanoine en demeura titulaire jusqu'à la Révo­lution avec le titre de recteur primitif de la paroisse, qui était administrée par un vicaire perpétuel nommé par le chanoine prébendé; au siècle dernier, les revenus de la prébende de Saint-Mathieu étaient si minimes que le chanoine titulaire en avait fait l'abandon au vicaire perpétuel, qui prit, dès lors, le titre de recteur.
Le vicaire perpétuel était assisté, pour l'administration de la paroisse, de sept chapelains, dont l'élection et les fonctions furent réglées  par une ordonnance de Mgr Le Prestre, en 1636.

La nouvelle église gothique du XVe siècle avait été consacrée en 1514 par le recteur Guillaume le Baud, docteur en droit, Recteur  de Ploezinec, chanoine de Cornouaille et vicaire de Saint-Mathieu, mort en 1535 alors qu'il était chanoine de la cathédrale de Tréguier, , dont les armes se voyaient en plusieurs endroits (Peyron 1893, p.22 et Abgrall ibid. p. 204-205). 

Adossée à l'église, coté nord, la chapelle  Notre-Dame-de-Paradis (ou du Parvis) fut construite en 1528. Elle servit aux dames Ursulines de 1627 à 1679 et fut démolie, vers 1830, en même temps que la tour du XVe accolée au portail. 

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L'édifice actuel  a été rebâti de 1894 à 1897 par l'architecte Le Bigot, mais ses vitraux anciens avaient été soigneusement décrits par trois auteurs : Philippe-Lavallée en 1847, Auguste André en 1877 et, juste avant leur restauration et réorganisation, par Jean-Marie Abgrall en 1893, avec à chaque fois une analyse héraldique attentive. On trouvera en Sources et Liens les transcriptions de ces publications.

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Les anciens vitraux (XVIe siècle).

—Une fenêtre du fond du bas-coté nord, timbrée aux armes des L'Honoré conservait quelques éléments figurés, un saint solitaire (Fiacre) avec 2 personnages agenouillés, et 2 scènes de la vie de saint Yves avec une longue inscription.

—Une baie du coté sud comportait des écus de la famille Le Baud en alliance.

—La maîtresse-vitre de la Passion, marquée par les écus de Rosmadec (et ses alliance de Pont-Croix et Quélennec) placée sous les armes royales et ducales [ Louis XII et Anne de Bretagne : avant 1514 ; François Ier et Claude de France entre 1514 et 1524, etc.]  se trouvait alors endommagée, amputée de ses registres inférieurs et de son Christ en croix, auxquels avaient été substitués des bouche-trous sans doute étrangers à l'édifice, un Baptême du Christ et un Arbre de Jessé — avec le Calvaire comme à Kerfeunteun (v. 1525) de Quimper et à Confort-Meilars (v.1528-1530). 

Pour Abgrall, cette Passion était comparable à celle de Tourch (après 1550) et en partageait les cartons. Pour Le Bihan, elle se compare à celles de La Martyre (vers 1535) et de La Roche-Maurice (1539), toutes attribués à l'atelier Le Sodec de Quimper.

Pour Gatouillat et Hérold, qui la date vers 1535, la Passion de Quimper serait un peu plus ancienne que celle de La Roche-Maurice et serait, avec celle de Daoulas (perdue), le prototype d'un groupe qui comprend bien d'autres vitraux de la région.

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Les vitraux actuels.

Les vitraux actuels du chœur  (baies 0, 1 et 3) ont été décrits en 2005 par Gatouillat et Hérold dans Les vitraux de Bretagne, volume VII du Corpus Vitrearum .

La plupart des vitraux de l'ancienne église ont été remployés à la fin du XIXe siècle dans le chœur reconstruit. Selon Gatouillat et Hérold, la verrière centrale ou baie 0 confiée à Jean-Prosper Florence, de Tours en 1896 (inscr. lancette C) reçut des compléments inspirés, pour la Crucifixion,  de la Passion de Tourch (après 1550) et pour les scènes manquantes de la Passion, de celle de l'église  d'Ergué-Gabéric (1516).

Note  : comme l'a remarqué Le Bihan, et comme on le verra plus loin par de nombreux exemples, cette Crucifixion reproduit aussi les Passions des églises de La Martyre (1535) et de La Roche-Maurice (1539).

De part et d'autre (baie 1 et 2), l'atelier tourangeau plaça une Vie du Christ totalement neuve, mais en intégrant dans le tympan des restes d'armoiries provenant des chapelles latérales.

Les scènes de la Vie de saint Yves du bas-coté nord sont conservées depuis 1914 dans la chapelle privative de l'Évêché de Quimper (Yves donnant son chaperon à un pauvre / un ange rend au saint son chaperon)  : leur facture parait contemporaine de la consécration de 1514. Inscription COMAIN S. Y. DONNE SON CHAPOUROY A UNG POUVRE HOME POUR DIEU ET NAVOIT AULTRE QUE CREUT DOUUEZ (cf Dieu fit paroistre, par plusieurs miracles, combien luy estoit agreable la charité dont S. Yves assistoit ses membres. Nous avons dit cy-dessus, que, trouvant un jour un pauvre en son chemin, n'ayant que luy donner, il luy donna son chapperon, mais Dieu le luy remist sur la teste, avant qu'il fust arrivé en l'Eglise où il alloit".) On évaluera la valeur du terme CHAPOUROY, qui ne semble pas attesté en moyen- français ailleurs.

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Les baies 3 à 10 ont été confiées à divers ateliers comme Lepêtre, de Rouen, Charles Champigneulle de Paris, Florence de Tours, et Laumonnier de Vannes.

La maîtresse-vitre a été déposée en 1942 puis reposée par Jean-Jacques Gruber en 1947-1948. 

Elle a été à nouveau déposée par l'entreprise de Pierre Floch pour la pierre et Bournigual pour la serrurerie,  et restaurée en 2007 par Antoine Le Bihan.

 

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DESCRIPTION.

La baie 0 ou maîtresse-vitre mesure 7,50 m de haut et 3,60 m de large. Elle comporte 5 lancettes et un tympan à 11 ajours. Il s'agit d'une verrière de la Passion, en 9 scènes périphériques (5 en bas, 2 de chaque coté) autour d'une grande Crucifixion centrale sur trois lancettes.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE SOUBASSEMENT : INSCRIPTIONS ET COMPOSITIONS HÉRALDIQUES.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les inscriptions (lancettes B et D) :

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" Reconstruction de l'église 1894-1896.

Recteur : Y. Le Roy, chanoine] hon[oraire]. Fabriciens : MM. Laimé, président, De Couesnongle, trésorier, De Coatgoureden, secrétaire, Magré et De Chabre, membres du conseil."

 

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Yves-Marie Le Roy fut recteur de Saint-Mathieu en 1886.

L'adjudication des travaux eut lieu en 1893, les membres du conseil étant alors. M. LAIMÉ, président ; M. Y. LE ROY, recteur ; M. ASTOR, maire ; M. H. DE COUESNONGLE, trésorier ; M. DE COATGOUREDEN, secrétaire ; M. ALIX ; M. MAGRÉ.

Joyaut de Couesnongle :

JOYAUT DE COUESNONGLE. 20333. - (BRETAGNE). - De gueules à une urne d'or, accostée de 2 branches de lys d'argent et surmontée de 4 étoiles du mesme, en orle. Louis Joyaut, ne put faire reconnaître sa noblesse en 1668, son petit-fils : François, laissa de Jeanne Aveline qu'il avait épousée en 1734 : Pierre Augustin Joyaut de Couesnongle (? 1743-1794) allié à Melle Barbier et pere de : Augustin Marie Joyaut de Couesnongle (1765-1847) Anobli en 1815, qui épousa en 1813 Félicité Gabrielle de Silguy, leur fils aîné : Augustin (1820-1902) mourut sans postérité de Melle Péan de Pontfilly ; leur fils cadet : Charles Marie Joyaut de Couesnongle, Chr. de la L.H.. (1823-1878) épousa en 1854 Melle Dangé d'Orsay dont il eut deux fils : André Paul, et Stephen, l'aîné continua. (Révérend Restauration 4. - La Messeliere 3.)

http://palisep.fr/bibliotheque/jougla/tome_04.pdf

https://gw.geneanet.org/wikifrat?lang=en&pz=honore+gabriel&nz=de+riqueti+de+mirabeau&p=andre+augustin+paul+marie+charles&n=joyaut+de+couesnongle

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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"Principaux donateurs : Mme veuve Bonnemaison, la commune de Quimper, l'État, Mme Perrotin, la famille Soudry, etc."

Une souscription fut lancée en 1882. Madame de Bonnemaison est mentionnée par Yves le Roy : "Le devis primitif de tous les travaux montait à 218.150 fr. 00. Au règlement définitif des comptes, il a été payé 250.343 fr. 02 [Note : Les paroissiens de Saint-Mathieu, si heureux de leur église, ne sauraient oublier que la vénérable Mme Bonnemaison a un droit tout particulier à leur reconnaissance et à un souvenir dans leurs prières. Sans sa grande générosité, l'oeuvre de la reconstruction de l'église n'aurait pas pu être tentée de si tôt."

Il s'agit de Louise de Bonnemaison, qui contribua aussi à la restauration de la chapelle Saint-Nicolas de la cathédrale, en imposant le nouveau vocable de Chapelle Saint-Frédéric , en hommage à son défunt mari, et en imposant pour le vitrail le sujet de la Vie de saint Frédéric.

Remarques marginales. Le seul "de Bonnemaison" connu à Quimper, outre cette donatrice, est un botaniste dont la Place du Marché porte le nom. Mes recherches sur "Frédéric de Bonnemaison" au XIXe siècle restent vaines

Théophile de Bonnemaison fut un botaniste distingué, descripteur du Narcisse des Glénans, et célèbre aussi pour ses descriptions d' algues. Parmi les Rhodophytes ou Algues rouges, Ordre des  Bonnemaisoniales, famille des Bonnemaisoniaceae, C. Agardh lui dédia en 1822  le genre Bonnemaisonia,  Woodhart & C. Agardh nommèrent en son honneur l'espèce La Plume épineuse rouge Bonnemaisonia asparagoides.

https://doris.ffessm.fr/Especes/Bonnemaisonia-asparagoides-Plume-epineuse-rouge-2001

La médiathèque de Quimper conserve son imposant herbier (9000 plantes dont 2000 algues), et donne sa biographie :

 

"Théophile Armand Constant Bonnemaison est né en 1774 à Quimper. Il suit les traces de son père, maître apothicaire, et devient pharmacien en 1805. Il exerce dans l’armée à Brest puis s’installe à Quimper, où il tient une officine rue Kéréon. Sa profession, qui consiste à utiliser les plantes à des fins thérapeutiques, l’amène, comme nombre de ses collègues, à s’intéresser à la botanique. Il s’adonne à cette discipline avec passion et rigueur, excelle dans le domaine et est un précurseur en Bretagne. On décrit un homme savant, persévérant et modeste. Durant toute sa carrière, il herborise le Finistère et collecte des milliers de plantes aussi bien terrestres que marines. Il assiste aux cours du célèbre naturaliste Lamarck au Muséum national d’histoire naturelle et est correspondant de plusieurs sociétés savantes (Société Philomathique, Société Linéenne de Paris et de Caen, Société Polymathique du Morbihan, Société Naturelle). Il meurt en 1829 à l’âge de 54 ans, laissant deux filles en bas âge et des travaux inachevés. Son herbier et ses différentes études restent aujourd’hui encore des références dans toute l’Europe. Extrait de son éloge dans le compte rendu de la Société polymathique du Morbihan : « Les naturalistes qui visitaient la Bretagne ne manquaient jamais de consulter un homme qui en avait étudié toutes les productions, et s’en retournaient également étonnés de sa modestie et de l’étendue de ses connaissances. Ce savant a été enlevé au moment où il allait enrichir la science du fruit de ses observations. Etc... »

http://mediatheques.quimper-communaute.fr/DocInterQuimper/Media/CATALPAT/HERBIER2014.pdf

En octobre 2025, madame Lenaïg Perrier, membre du Cercle Généalogique du Finistère (CGF), m'a communiqué le message suivant issu du site du CGF, dont je la remercie :

Mme veuve Bonnemaison : baptême - 23/02/1788 - Quimper - Saint-Julien BONNEMAISON Jean Antoine Frédéric fils de Jean Antoine, Pharmacien et de Catherine Michelle BONAMY Identifiant CGF de l'acte : N-1788-2923205-51795-05531 - (Relevé 'BMS <=1792')

Naissance - 25/brum/An 06 - Quimper (Quartier De Locmaria) ELOURY Marie Louise Poline fille de Guillaume, Manufacturier de faïences , âgé de 34 ans et de Louise Félixe LE FRANC, âgée de 40 ans Témoins : Pierre MOTREFF, (signe) / Marie Josèphe ROYOU, Epouse de Louis LE MOYNE Notes : Enfant présenté par Le Père (signe), originaire de Cette Commune, La mère est originaire de Quimper Identifiant CGF de l'acte : N-1797-2923200-51780-01837 - (Relevé 'Etat civil NMD >=1793')

Mariage - 16/02/1822 - Quimper BONNEMAISON Jean Antoine né le 23/02/1788 à Quimper Saint Julien fils de Jean Antoine, décédé et de Catherine Michelle BONAMY, décédée ELOURY Marie Louise née le 15/11/1797 à Quimper fille de Guillaume et de Louise Félix LE FRANC Notes épouse : Père dit "l'aîné" Identifiant CGF de l'acte : M-1822-2923200-62257-02059 - (Relevé 'Etat civil NMD >=1793')

 Décès - 03/01/1865 - Quimper BONNEMAISON Jean Antoine Marie Frédéric Né(e) à Quimper Docteur médecin, âgé de 76 ans Père : Jean Antoine, décédé Mère : Catherine Michelle BONAMY, décédée Conjoint : Marie Louise Pauline D’ ELOURY Identifiant CGF de l'acte : D-1865-2923200-10619-00005 - (Relevé 'Etat civil NMD >=1793')

 Décès - 02/10/1894 - Quimper ELOURY Marie Louise Pauline Né(e) à Quimper Propriétaire, âgé de 96 ans Père : Guillaume, décédé Mère : Louise Félix Le FRANC, décédée Conjoint : Jean Antoine Marie Frédéric BONNEMAISON, décédé(e) Identifiant CGF de l'acte : D-1894-2923200-10811-00426 - (Relevé 'Etat civil NMD >=1793') 

Voir aussi Kerviler, Bio-bibliographie bretonne

Jules Soudry (1843-1918), avoué à Quimper, fut conseiller général entre 1895 et 1901.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les ensembles héraldiques.

Ils correspondent tous les trois à ceux d'A. André a décrit en 1878 dans la baie sud.

Le premier et le dernier sont placés dans une guirlande.

1. D'azur au sautoir d'or, accompagné de 4 croisettes de même.

Présent également, en plein ou en alliance dans la baie 1. Non identifié.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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2. Lancette C : écartelé complexe placé dans un collier de l'Ordre de Saint-Michel à aiguillettes ou lacs d'amour (version avant 1516); avec heaume et tortil de baron.

L'écu date du XVIIe siècle comme en témoigne l'emploi d'émaux. On reconnait

 

— à gauche : les armes a) du Quélennec d'hermines, au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d'or, en alliance avec d'azur au lion d'or (Le Faou) b)  d'argent à la croix d'or, en alliance avec   d'argent à la fasce de sable  Et brochant sur le tout  un blason d'argent aux trois têtes de loup ou aux trois hures de sable (au lambel de gueules).

—à droite : les armes  de Tréanna  d'argent à une macle de sable, et Le Baud (*) d'argent à une quintefeuille de gueules,

Il correspond à la description de deux fragments d'un grand écusson de la baie sud décrit avant la restauration des vitraux,

" supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : écarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

 

(*) Baud (Le) Kerautret, Casteven, Trévegant d’argent, à une quintefeuille de gueules : Armorial de Briant de Laubrière https://www.tudchentil.org/spip.php?article684 .

Les Le Baud étaient seigneur de Crec'hmarc'h, paroisse de Saint-Mathieu.

 Un Jehan Le Baud est le seul  noble de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481, "pour Olivier son fils, archer en brigandine" (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II, et Tudchentil), et un  Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siège, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur. En 1514-1524, Guillaume Le Baud, docteur en droit,  était chanoine de Cornouailles et vicaire de St-Mathieu. En 1542, Jehan le Baud contribue pour un enfant au "droit de poullage" pour les tombes du cimetière.

Inscription VERRIERE RESTAURÉE PAR FLORENCE À TOURS 1896

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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3. Blason avec  les armes en 1 d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 crossettes de même, et en 2 d'or au croissant d'azur accompagné de 3 molettes de gueules.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : 5 SCÈNES DE LA PASSION.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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1. Agonie du Christ au Mont des Oliviers avec les Apôtres Pierre, Jacques et Jean.

Copie de 1896 d'après le vitrail de l'église d'Ergué-Gabéric (1516-1517).

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Ergué-Gabéric, maîtresse-vitre (1516). Photographie lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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2. Baiser de Judas et arrestation du Christ.

Copie de 1896 d'après le vitrail de l'église d'Ergué-Gabéric.

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Ergué-Gabéric, maîtresse-vitre (1516-1517). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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3. Comparution devant Caïphe.

Bien conservé. Panneau signalé par Philippe-Lavallée et par A. André sur le vitrail avant restauration.

Les fonds des panneaux d'origine sont soit à rouelle, soit à croisillons en losange. Exactement comme à La -Roche-Maurice, mais pas pour les mêmes scènes.

Comparez avec La Roche-Maurice ; il ne manque que le petit chien.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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4. Flagellation.

Bien conservé, sauf le Christ, restauré. Comparez avec La Roche-Maurice  (1539) :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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5. Couronnement d'épines.

panneau supérieur bien conservé. Comparez avec La Roche-Maurice.

 

 

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LES REGISTRES INTERMÉDIAIRE ET SUPÉRIEUR : 4 SCÈNES DE LA PASSION ET UNE GRANDE CRUCIFIXION CENTRALE.

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Registre intermédiaire, à gauche. 6. Comparution devant Pilate.

Panneau bien conservé. Comparez avec La Roche-Maurice (1539).

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre supérieur, à gauche. 7. Portement de croix.

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"Bien conservé" (Gatouillat et Hérold) ; le visage du Christ me parait restauré.

 

Verre rouge gravé pour le nimbe crucifère.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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8. Grande crucifixion centrale à 9 panneaux (1896, J.P. Florence, copie de Tourc'h [et la Roche-Maurice 1539].

Examen lancette par lancette (B, C et D), sauf la partie inférieure qui forme une séquence horizontale, les soldats se disputant la tunique du Christ : elle sera présentée à la fin.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette B. Le Bon Larron. Marie soutenue par Jean et les Saintes Femmes.

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1. Le Bon Larron.

Son âme est emportée vers le Ciel par un ange. Comparez avec La Roche-Maurice :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539).

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Et comparez avec La Martyre. (vous avez accès à ma description en cliquant sur l'image. Je ne donnerai pas à chaque fois la scène correspondante de La Martyre).

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Maîtresse-vitre (1535) de l'église de La Martyre. Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Marie et les Saintes Femmes.

Les larmes, notamment de saint Jean, sont bien présentes ici, mais moins visible qu'à La Roche-Maurice :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette C. Le Crucifié. Les deux cavaliers. Sainte Marie-Madeleine.

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Cette partie centrale a été restituée d'après la baie 0 de Tourc'h ; mais la scène homologue de La Roche-Maurice est comparable.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Marie-Madeleine au pied de la Croix.

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Comparez avec La Roche-Maurice ; depuis ma description de ce panneau en 2017, j'évalue mieux l'importance de la dévotion au sang de la croix fontaine-de-vie, indissociable de la vénération portée à Marie-Madeleine : voir la fin de mon article sur le Puits de Moïse de Champmol  (vers 1399) et celui sur le calvaire (1544) de Sainte-Marie du Ménez-Hom.

Dès lors, je donne toute son importance à la façon dont le peintre a peint à la sanguine le sang qui s'écoule des mains, des pieds et du flanc,  mais aussi des plaies soigneusement dessinées des verges, dont il en montre les ruisselets descendant le long de la croix, passant devant les yeux et le corps en extase de la sainte, avant d'atteindre le sol où, hasard ou pas, une boule rouge (pomme?) puis une scène est figurée, le versement criminel du sang. Cette long écoulement illustre le dogme du sang rédempteur du Christ, rachat de la faute originelle. (À La Roche-Maurice, le crâne d'Adam est placé au pied de la Croix ; à Saint-Mathieu (mais dans une copie du XIXe siècle), il est un peu éloigné.

Au même titre, l'importance donné à Longin, le lancier responsable de la plaie du flanc droit, est remarquable.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette D. Le Mauvais Larron, trois cavaliers, des soldats.

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On remarquera le paysage hierosolymite (et oui, on ne le place pas tous les jours) peint en grisaille sur verre bleu ... comme ) La Roche-Maurice. Il s'observait aussi sur les deux lancettes précédentes.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La mort du Mauvais Larron.

Comparez avec La Roche-Maurice : J. P. Florence n'a pas repris la technique de verre rouge gravée de ces prédécesseurs pour la culotte du larron.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les commentaires et discussions du grand-prêtre, des membres du Sanhédrin (à cheval), et des lanciers.

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Comparez avec La Roche-Maurice. Là encore, les verres rouge gravés du chapeau conique ou de la robe à quadrilobes n'ont pas été imités. 

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les chevaux de l'atelier quimpérois dit "de Sohec" sont immédiatement identifiables, tant pour leur harnachement que pour leur gueule hilare.

Mais une autre caractéristique de cet atelier réside dans les inscriptions dépourvues de sens, ou citant des oraisons mariales. Elles sont présentes à profusion à Kerfeunteun, à Plogonnec, ou à Confort.

On les trouve aussi sur le galon de la robe du cavalier de la scène homologue de La Martyre (v. 1535) :

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Maîtresse-vitre (1535) de l'église de La Martyre. Photo lavieb-aile.

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Ici, nous ne trouvons qu'une inscription, sur la bride du cheval du même cavalier. Elle porte les lettres NOS VEOR. Comme nous ignorons si le verrier de 1896 a copié un modèle précis ou bien s'il s'est inspiré librement des productions quimpéroises, il n'y a pas lieu de chercher à leur donner une signification.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les soldats se disputant la tunique du Christ (avant de la jouer aux dés ?)

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre intermédiaire, à droite. 9. Mise au tombeau.

restauré, mais présent sur la vitre originelle.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre supérieur, coté droit. 10. Résurrection.

Peu restauré. Les dais sont modernes. Emploi de verre rouge gravé pour les rais venant du Ciel.

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Comparez avec Plogonnec (1520), ou, ci-dessous, La Roche-Maurice.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE TYMPAN À 11 AJOURS.

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Il correspond exactement aux descriptions de 1849 et 1878 préalables à la restauration par Florence.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La partie supérieure:

-au sommet Dieu le Père en buste, bénissant, coiffé de la tiare et tenant le globe.

-4 ajours : anges présentant les Instruments de la Passion : un vase sacré  sur un plateau ; la tunique sans couture, les dés, la croix, la tenaille, le marteau, la lance et l'éponge d'hysope ; la colonne de la Flagellation, l'oreille de Malchus serviteur du grand-prêtre, l'épée (sabre) de saint Pierre ; les verges et les fouets de la Flagellation;   la lanterne de l'Arrestation. XVIe siècle, bien conservé.

-2 mouchettes : 2 anges (partiellement conservés) présentant les écus de France et parti France-Bretagne, entourés du collier de l'Ordre de Saint-Michel dans sa version d'avant 1516. Les lys sont montés en chef d'œuvre.

Auguste André remarquait, avant même la restauration de 1895,  les  figures des deux anges latéraux  "particulièrement remarquable pour la grâce de la pose et la pureté du dessin".

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La quatrième rangée d'ajours et ses 4 blasons.

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Ils appartiennent tous  à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque de Quimper (Bertrand) et deux gouverneurs. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C dans cette période que la vitre fut peinte.

De gauche à droite :

1. Ajour latéral : blason supporté par deux anges. (peu restaurés). Le blason est en partie restitué, la moitié supérieure étant la seule ancienne à gauche. C'est un  écartelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 pièces,(Rosmadec); au 2° d'azur au lion d'argent, ( Pont-Croix); au 3e d'azur au château cantonné  de trois pièces d'or (Tyvarlen) ; au 4 de sable à trois jumelles d'or (de Lespervez).

Guillaume de Rosmadec, fils de Jean de Rosmadec et d'Alix de Tyvarlan et de Pont-Croix, a épousé Jeanne de Lespervez.

2. Parti au 1  de Rosmadec (*), au 2 de Thomelin (**)

(*) Guillaume de Rosmadec mort en 1426, portait un écartelé en 1 et 3 palé d'argent et d'azur de six pièces (Rosmadec), et en 2 et 4 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix)

(**)Thomelin porte écartelé d'azur et de gueules, l'azur étant chargé de cinq billettes d'argent, deux en chef, une en fasce et deux en pointe" (Le Roy d'armes)

Jean II de Rosmadec, fils de Guillaume, épousa en 1438  Jeanne de Thomelin. Il décéda après 1469 et fut inhumé en l'église de Pont-Croix. Son fils Alain I épousa Françoise de Quélennec.

3. Ecartelé  au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces (Rosmadec); au 2 de gueules à 4 macles d'argent, ( Molac) ; au 3 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix) ; au 4 de gueules à la bande d'hermines (La Chapelle) 

Alain II de Rosmadec (v.1509-1560), sieur de Tyvarlen, baron de Molac,  réunit dans ses armoiries celles de son père Jean (Rosmadec et Pont-Croix) et celles de sa mère Jeanne de la Chapelle Molac. Marié à Jeanne du Chastel en 1528, il favorisa de ses donations l'église de Confort (Confort-Meilars) et celle de Pont-Croix. Il eut comme fils Tanguy /Marguerite de Beaumanoir, d'où Sébastien I de Rosmadec/Françoise de Montmorency puis Sébastien II.

4. Ecartelé : en 1 palé d'argent et d'azur de six pièces (Rosmadec), en 2 d'azur au lion d'or (Le Faou), en 3 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix), au 4 d'hermines au chef de gueules chargé de trois lys d'or (Quellenec) 

Jean III de Rosmadec, , de Tyvarlen , de Pont-Croix , de Lespervez et de Pratheir -1515, Seigneur de Glomel , sénéchal héréditaire de Rohan (1510-1515), capitaine des gentilshommes du Ban et arrière Ban et de la côte de Basse-Bretagne. (1513). Il est le père d'Alain II de Rosmadec, qui précède.

Jean, sire de Rosmadec, III du nom, de Tyvarlan, de Pont-Croix, de Lespervez de Pratheir, de Glomel, et autres lieux, capitaine des gentilshommes du Ban et arrière Ban et de la côte de Basse-Bretagne.

    Le roi Charles VIII lui donna les droits de rachats a lui échus pas le trépas de son père par lettre patentes du 6 avril 1491 comme fit aussi Jean vicomte de Rohan et de Léon, comte de Porhoët, comme à son cousin, pour les fiefs et seigneurie qu'il tenait de lui, les lettres sont du 4 desdits mois et an. Le 6 avril 1491, étant à Nantes, le roi de France ordonna une fabrication de monnaie en Bretagne pareille à la sienne, afin de faciliter le commerce de cette province avec le reste du royaume. Conformément à cette ordonnance, on y fabriqua non-seulement des écus d'or, mais des espèces do billon telles qu'on les faisait dans les autres provinces du royaume; on grava sur toutes ces espèces des hermines, qui étaient les armes des ducs de Bretagne.

    Le 19 février 1505 dans le château de Blois, en présence du roi Louis XII et de la reine Anne duchesse de Bretagne, fut fait son mariage avec Jeanne de La Chapelle, seconde fille d'Allain, sire de La Chapelle, de Molac, de Sérent et de Pestivien, vicomte de Bignon chambellan des ducs de Bretagne, et l'un des lieutenants généraux dans leur armée, et de Louise de Malestroit sa femme.

    Cette femme tenait son origine des plus illustres maisons de cette province et dehors et en la remontant par les mères au neuvième degré, elle sortait de la maison royale de France, elle venait en ligne directe d'Olivier Baron de La Chapelle, chevalier et maréchal de Bretagne en l'an 1318 qui était son cinquième aïeul, son aïeule Marguerite de Malestroit était sœur de Jean baron de Malestroit, maréchal de Bretagne, sa bisaïeule Béatrice de Penhoët, fille de Jean sire de Penhoët amiral de Bretagne, et de Jeanne du Perier fille d'Allain sire du Perier, maréchal de Bretagne, et de Plesou de Quintin issue des maisons de Penthièvre, Avaugour et par conséquent des princes de Bretagne.

    L'an 1513, il fut institué capitaine des gentilshommes, et côtes de Basse-Bretagne par Jean sire de Rieux, et de Rochefort, maréchal de Bretagne et Jean de Rohan, sire de Landal, grand maître de Bretagne, lieutenant généraux audit pays pour le roi et duc, aussi était il cousin né de germain dudit sire de Rieux et beau frère dudit de Rohan qui avait épousé Ysabeau de La Chapelle sœur aînée de ladites Jeanne, et par la mort de laquelle advenue l'an 1519 sans enfants, toute la succession universelle desdites Maisons de Molac, La Chapelle, et autre lui échurent, et par elle entrèrent dans le nom et famille de Rosmadec.

    Il mourut l'an 1515 ayant auparavant fait testament en son château de Tyvalan le 22 septembre audit an, et fut inhumé au tombeau de ses prédécesseur en l'église de Notre-Dame de Pont-Croix.

 

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"Puis, on trouvait un écu mi parti France Bretagne, avec 2 anges et même cordon et même couronne, puis les écus de Rosmadec et de Pont-Croix. Le tympan, en dehors d’un Père Eternel et des instruments de la Passion, présentait au moins quatre écussons des familles de Rosmadec, La Chapelle, Molac, Le Sénéchal de Carcado. Certains  remaniés, d’autre refaits à la fantaisie du vitrier, deux-ci étaient entourés du collier de l’épi."Le Bihan

1° un écusson appartenant à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque et deux gouverneurs. L'écu représenté ici est écarlelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces, qui est de Rosmadec; au 2° d'azur au lion d'argent, qui est de Pont-Croix (ou du Juch); au 3e coupé d'or et de gueules au chef d'hermines (ceci est sans doute une erreur de l'ouvrier qui a réparé les vitraux; ce quartier de l'écu devait être de gueules à la fasce d'hermines, qui est de La Chapelle, une des alliances des Rosmadec); au 4e d'hermines (on ne sait d'où vient ce 4" quartier; c'est peut-être encore une réparation maladroite);

2° autre écusson des Rosmadec, écartelé au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces; au 2e de gueules. à 4 macles d'argent, qui est de Molac; au 3e d'azur au lion d'argent; au 4e de gueules à la bande d'hermines (ce 4e quartier paraît encore faussement rajusté). On vient de dire que le 3° quartier de cet écusson, de gueules à 4 macles d'argent, était de Molac. Toussaint de Saint-Luc, en donnant les armes de Rosmadec, attribue aux Molac neuf macles d'argent sur champ de gueules, au lieu de quatre; mais ces 4 macles d'argent se retrouvent attribuées aux Molac dans la généalogie de Sébastien, marquis de Rosmadeuc, baron de Molac et gouverneur de Quimper, donnée par d'Hozier en tête de l'Histoire de Bretagne de Lebaud. Les 9 macles figurent aussi dans cette généalogie, mais comme venant des Rohan. Ce sont, en effet, les armes bien connues de cette illustre famille, avec des émaux différents. Au reste, il y a nombre d'armoiries dans lesquelles la quantité des figures a varié avec le temps. Peut-être aussi ces 4 macles étaient-elles les armes primitives de la famille de Molac, qui n'aurait pris les 9 macles qu'après son alliance avec la famille Le Sénéchal de Carcado, à qui elles appartenaient comme ramage de Rohan; 

3° ce dernier écusson est entièrement indéchiffrable; on y voit une fleur de lys d'azur sur champ d'argent, et d'autres signes plus ou moins héraldiques. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C'est donc dans cette période que la vitre fut peinte.

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Conclusion : le blason le plus tardif dans l'ordre généalogique est celui d'Alain II de Rosmadec (vers 1509-1560), qui figure comme donateur avec son épouse dans deux autres verrières issues du même atelier quimpérois, celle (vers 1528) de Confort à Confort-Meilars et celle ( vers 1530) de Roscudon à Pont-Croix. Si on admet que la verrière de Saint-Mathieu date vers 1535, ces trois baies sont alors fortement réunies. 

On note l'absence des armes de Jeanne du Chastel sur le tympan de Saint-Mathieu.

Nous retrouvons les Rosmadec dans l'histoire de Saint-Mathieu au XVIIe siècle :

"Les Ursulines furent  établies dès 1621 dans la paroisse de Saint-Mathieu par le marquis de Rosmadec ; elles  dispensaient aux fillettes du peuple une instruction élémentaire absolument gratuite. Le 12 mars 1639, le corps d'une jeune jouvencelle de très noble race vint dormir de son dernier sommeil sous les dalles de la chapelle Notre-Dame du Paradis. C'était celui de « haulte et puissante damoyselle Françoise de Rozmadec, damoiselle de Moullac », fille du gouverneur de Quimper, Messire Sébastien de Rosmadec." Le Guennec

"Sébastien, marquis de Rosmadec bâtit en 1623 le couvent des Dames Ursulines dont sa sœur Madeleine fut la première Supérieure de 24 religieuses."

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.

 

"Déjà M. l'abbé Peyron a publié dans notre bulletin, 1e et 2e livraisons de 1893, une notice historique très détaillée sur l'église de Saint-Mathieu. Maintenant que cette église est sur le point de disparaître pour faire place à un monument nouveau d'une plus grande importance: il est bon de lui faire nos derniers adieux et de lui adresser, en le retournant un peu, le vieux salut dès vieux athlètes: Morituram te salutant. . Mais elle ne mourra pas toute entière; il y a dans cette vieille église des éléments dignes d'intérêt et vraiment artistiques, ils retrouveront leur place dans le nouvel édifice: et l'œuvre des ouvriers du XVIe siècle aura comme une nouvelle floraison à la fin du XlXe. L'objet de cette note est de les passer en revue .

Extérieur.

Autrefois le clocher de Saint-Mathieu, était attenant au {côté nord de l'église, vers la partie du couvent des Ursulines qui sert maintenant de prison. Ce clocher était entièrement rejeté à l'extérieur, et la circulation pouvait se faire au-dessous, par deux grandes arcades ouvertes. Les hommes de cette génération ne l'ont vu qu'à l'état de ruine, avec ses grands contreforts massifs, quelques petites baies étroites, des colonnettes frustes: et son beffroi inachevé, mal couronné par une lourde toiture en ardoise. C'est cet aspect, sur. deux façades différentes, que donne la phototypie annexée à ce numéro; nous le devons à un relevé fait par M. Roussin . père, et reproduit par M. Serret de Notre-Dame-du-Paradis. La façade ouest actuelle, avec deux travées du côté midi et trois du côté nord, a été refaite à l'époque où l'on a reconstruit cette façade on a reconstitué les éléments anciens: la porte principale encadrée de quatre rangs de colonnettes et de voussures et de deux guirlandes de feuilles de vigne et de chal'don, puis les deux contreforts avec niches surmontées de dais à pinacles. Le clocher, œuvre de M. Bigot père, sera replacé, dans la nouvelle construction et exhaussé à la demande des plans dressés par l'architecte, fils du précédent, et qui se fait un devoir de respecter les productions qui sont la gloire de sa famille.

La façade nord compte quatre fenêtres à deux baies et deux plus larges à quatre et cinq baies, toutes surmontées de pignons aigus ornés de crosses végétales. Vers le milieu de cette façade est une jolie porte entourée de colonnettes et de nervures prismatiques et couronnée d'une accolade feuillagée au-dessus de laquelle court une frise à feuilles de chardon. Plus haut, une niche dont le dais est accosté d'un cartouche portant en caractères gothiques l'inscription suivante: EN LAN 1558 FUT FAICT . Au pied de deux meneaux de la grande fenêtre extrême, on voit un écusson que nous retrouverons dans les vitraux d'une fenêtre du côté midi: d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud). Les Le Baud étaient seigneurs de Crec'hmarc'h, paroisse de Saint-Mathieu.

La fenêtre absidale, ornée d'une verrière ancienne, a le bas de ses baies bouché par une maçonnerie jusqu'à une hauteur de 1 m. 60. Une autre fenêtre à quatre baies, derrière l'autel du fond du bas-côté sud, se trouve aussi complètement aveuglée par une maçonnerie de moellon qui laisse cependant deviner l'élégance des dessins du tympan. Sur le côté midi on compte cinq fenêtres à trois baies, une à quatre baies et une porte autrefois richement sculptée mais actuellement fort dégradée.

Intérieur.

A l'intérieur l'église se compose d'une nef et de deux collatéraux séparée par une série de six colonnes de chaque côté, quatre cylindriques et les autres octogonales supportant les arcades à nervures déliées qui viennent y pénétrer sans chapiteaux intermédiaires . L longueur totale de la grande nef, à partir du clocher, est de 39 mètres, la largeur 6 m 85. La largeur du bas-côté nord, 4 m. 50 ; celle du bas-côté sud 4 m. 10; largeur totale, 15 m. 45. , . L'église avait autrefois des poutres ouvrées, des sablières sculptées et un lambris à nervures saillantes. Les poutres ont été coupées, ce qui a déterminé l'écartement des murs de la nef; les sablières ont été remplacées par une pauvre corniche en plâtre et le lambris par un plafond informe et tout fendillé. En fait de mobilier, il ne reste aucune pièce ancienne; et comme statues, seulement une Notre-Dame des Portes et une sainte Marguerite en bois, d'environ 1 mètre de hauteur, mais de peu de valeur artistique. Deux bénitiers sculptées, près des portes latérales peuvent attirer l'attention, ainsi que quelques pierres tumulaires bien faites, parsemées dans le pavé .

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 VITRAUX

Les documents les plus intéressants sont les restes de vitraux, avec leurs blasons; encore ceux-ci ont-ils été bien maltraités et dénaturés dans une restauration datant de quelque quarante ans.

La maîtresse-vitre est une belle page de la peinture sur verre au XVIe. siècle. 'Elle provient du même atelier que celle de l'église de Tourc'h, et l'on peut même reconnaître que cc sont les mêmes cartons qui ont servi pour la composition, de sorte que pour reconstituer les scènes de la baie du milieu qui ont été détruites à Saint-Mathieu et remplacées par des fragments d'un Arbre de Jessé, il suffira d'aller à Tourc'h copier le modèle dessiné par le vieux peintre-verrier. Cette fenêtre composée de 5 baies et maçonnée à 1 m. 60 de sa hauteur, comme je l'ai déjà dit, devait contenir autrefois plusieurs scènes de la vie de Notre-Seigneur et ne renferme maintenant que des scènes de sa passion, sauf celle de son baptême par saint Jean, mais qui est interpolée.

1.Notre-Seigneur devant Caïphe. Le pontife est coiffé de la mitre, vêtu d'une robe verte et d'un riche manteau rouge, doublé d'hermine, Notre~Seigneur a les bras chargés de liens et un soldat lui donne un soufflet; (sic respondes pontifici ?)

. 2. Baptême de Notre-Seigneur par saint Jean. Sujet qui n'est pas à sa place.

3. Couronnement d'épines. Les soldats coiffés de toques à plumets ont des expressions étranges de férocité.

4. Flagellation.

5. Notre-Seigneur condamné à mort. Pilate se lave les mains.

6.Notre-Seigneur portant sa croix. Au haut de la même baie.

. Le crucifiement, comprenant les trois baies, du milieu. - Malheureusement les personnages de la baie centrale ont disparu et ont été très inhabilement remplacés. En les reconstituant d'après ce qui existe à Tourc'h, nous aurons : Notre-Seigneur en croix; saint Longin à cheval lui perce le côté de sa lance; la Madeleine au pied de la croix. Sous le larron de droite on voit la Vierge éplorée, soutenue par saint Jean et par une sainte femme; à l'arrière-plan, deux juifs debout, puis un soldat casqué et un pharisien à cheval. Sous le larron de gauche, un centurion au costume très riche, monté sur un magnifique cheval, et au second plan, le prince des prêtres et un pharisien aussi à cheval. Le bon larron rend le dernier soupir, et son âme sous la forme d'un petit enfant nu, est portée au ciel par un ange, tandis que celle du mauvais larron est emportée par un démon hideux .

. Mise au tombeau. La Sainte-Vierge tient la main gauche de son divin Fils, en même temps que l'une des saintes femmes tient la droite et oint de parfums le corps sacré. Joseph d'Arimathie et N'icodème soutiennent la tète et les pieds en le déposant respectueusement dans le sépulcre. Derrrière on reconnaît saint Jean, une des trois Marie, et Marie-Madeleine qui essuie ses larmes.

Résurrection, Notre-Seigneur sort glorieux du tombeau. On voit les gardes endormis ou renversés.

Le tympan.

Au sommet du tympan, dans le soufflet supérieur, le Père-Eternel, en tiare et chape, bénissant de la main droite et tenant de la main gauche le globe du monde.

Plus bas, les instruments de la passion: la croix, la lance, l'éponge, le marteau, les tenailles et le manteau de pourpre, puis la colonne de la flagellation, les verges, le fouet, un autre marteau et le glaive de saint Pierre.

Dans les côtés, un ange tenant une aiguière sur son plateau, un autre ayant en main une lanterne.

Six des soumets de ce tympan contiennent des blasons. (C'est à l'obligeance de M. Ducrest de Villeneuve que je dois ces notes sur les blasons des vitraux de Saint-Mathieu.). .

N° 1. L'écu de France, soutenu par deux anges, entouré du cordon de l'Ordre de Saint-Michel et surmonté d'une couronne non fermée, à fleurons fleurdelisés.

N°2. Mi-parti de France et de Bretagne, supporté par deux anges: avec le même cordon et la même couronne.

N°3. Ecartelé, 1 pallé de 6 pièces d'argent et d'azur ,Rosmadec). 2 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix). Les deux autres pièces sont frustes.

N°3 Ecartelé, 1 pallé d'argent et d'azur (Rosmadee). 2, (remanié, 3 d'azur au lion d'argent. 4, remanié.

N° 5. Ecartelé, 1 et 3, les mêmes, les autres pièces remaniees.

N°6 . Ecartelé. 1 d'azur au léopard d'or contourné . 2 et :3 refaits à la fantaisie du vitrier. 4, d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or (du Quélennec). Ces quatre derniers écus sont entourés du collier de l'ordre de l'épi.

 

 Verrière nord. 

Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.

-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.

-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.

-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.

Verrière sud

N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)

N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.

N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.

N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).

N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).

N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 

Date de la consécration de l'église.

Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.

— ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne",  Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv

https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

"L'église Saint-Mathieu de Quimper présente aussi des vitraux du plus grand prix. M. Philippe-Lavallée a également procédé à leur description détaillée, avec le développement nécessaire à raison de leur mérite particulier et de l'intérêt des sujets qu'ils représentent. On ne saurait, sans priver les lecteurs de cette importante source d'instruction, ne point donner ici ce travail en entier:

« Il n'y a dans l'église Saint-Mathieu à s'occuper que de trois fenêtres. Une seule, celle du fond du chœur, est entièrement garnie de ses anciens vitraux; deux autres, celles qui éclairent ce qu'on appelle le transept, n'ont conservé que les vitres qui en décoraient le tympan. On va les décrire l'une après l'autre.

 Fenêtre du fond du chœur. 

La partie rectangulaire comprise entre l'appui et la base du tympan a environ 2 mètres 50 de largeur sur une hauteur de 3 mètres; quatre meneaux droits la partagent en cinq panneaux terminés par de petits arcs cintrés, excepté celui du milieu, qui se relève en accolade.

Le tympan, formé par une ogive surbaissée, haut d'un peu moins de 2 mètres, est découpé en flammes et en cœurs ; cinq flammes assemblées comme les pétales d'une fleur en occupent le milieu; les cœurs remplissent le reste de l'espace.

Le sujet général contenu dans les cinq panneaux droits de la fenêtre est la Passion. L'artiste en a distribué, comme bordure, dans le bas de chacun d'eux et dans toute la hauteur des deux panneaux extérieurs, les différents épisodes : Jésus devant le grand-prêtre ; le Couronnement d'épines ; la Flagellation ; Jésus chez Pilate ; le Portement de croix ; la Mise au tombeau; la Résurrection glorieuse. 

Le panneau du milieu se distingue du reste de la verrière par le style sec du dessin, par le peu de richesse du coloris et un agencement moins pittoresque des figures; il représente l'arbre de la croix portant le corps de Notre-Seigneur, et accosté de six personnages debout, placés deux par deux les uns au-dessus des autres, et dont les deux plus élevés sont la Sainte Vierge et saint Joseph. Ce panneau paraît être du xv° siècle. On doit, au surplus, se référer ici à l'observation faite relativement à la maîtresse vitre de la cathédrale. Par contraste, les deux panneaux adjacents semblent les plus beaux de cette fenêtre. Dans celui de gauche, le bon larron en croix, et, au pied de la croix, les saintes femmes; au-dessus de la tête du bon larron, dont l'attitude et la physionomie expriment la résignation calme que la tradition lui attribue, un ange emporte vers les cieux l'âme du pécheur converti, sous la figure d'un jeune enfant. L'âme du mauvais larron, dans l'autre panneau, est aussi emportée sous la figure d'un enfant, mais par un démon. Le corps raidi, les membres contournés, le visage furieux du réprouvé, accusent on ne peut mieux son désespoir et la malédiction qu'il subit. Les soldats entourent le pied de la croix. Toute cette composition, exception faite du panneau central dont il a été parlé tout-à-l'heure, porte les caractères du xvie siècle. Outre la richesse du coloris et les costumes qui appartiennent à cette époque, on retrouve dans la largeur et la correction du dessin, dans la disposition habile des groupes, dans l'étude et l'exécution exacte des détails, le système des artistes verriers qui, ne se préoccupant plus alors de subordonner leur composition à l'ensemble architectonique du monument qu'ils décoraient, faisaient de leur travail une œuvre d'art particulière et complète par elle-même; leur objet principal n'était plus, comme aux siècles précédents, de modifier d'une certaine manière la lumière répandue sur les lignes architecturales, pour les mieux faire ressortir, mais d'étaler aux yeux de véritables travaux qui faisaient oublier l'architecte pour ne plus laisser paraître que le peintre et le dessinateur. Qu'il y eût en cela progrès ou dégénérescence, c'est une question qu'il n'y a point à décider ici. On ne décrira pas avec plus de détail les différents épisodes de la Passion reproduits sur la vitre dont on s'occupe; les motifs en sont trop connus et trop fréquemment traités pour fournir des observations nouvelles et intéressantes.

LE TYMPAN

On passera donc au tympan de cette fenêtre. On a fait connaître plus haut la disposition des cœurs et des flammes qui composent le réseau de ce tympan. Pour plus d'ordre et de clarté dans l'examen des sujets qu'ils contiennent, il faut supposer ces compartiments partagés en quatre rangées horizontales. La première, en commençant par le haut, se composera d'un compartiment; la deuxième de deux ; la troisième de quatre; la quatrième de quatre; puis on décrira successivement dans chaque rangée les compartiments dont elle se compose, en commençant par la gauche. 

Première rangée, point central et supérieur de la vitre : le Père-Éternel en bénédiction. 

 Deuxième rangée : 1° divers instruments de la Passion : la croix, la lance, l'éponge, le marteau, les tenailles, la tunique; 2° les autres instruments de la Passion : la colonne, les cordes, les verges, le marteau, le sabre, l'oreille de Malchus.

Troisième rangée : 1° un ange assis portant des vases sacrés; 2° l'écusson de France porté par deux anges; 3° l'écusson mi-parti de France et de Bretagne, porté de même; 4° un ange assis portant des emblèmes religieux. Cette figure est, ainsi que celle qui lui correspond, particulièrement remarquable pour la grâce de la pose et la pureté du dessin.

 Quatrième rangée :

1° un écusson appartenant à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque et deux gouverneurs. L'écu représenté ici est écarlelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces, qui est de Rosmadec; au 2° d'azur au lion d'argent, qui est de Pont-Croix (ou du Juch); au 3e coupé d'or et de gueules au chef d'hermines (ceci est sans doute une erreur de l'ouvrier qui a réparé les vitraux; ce quartier de l'écu devait être de gueules à la fasce d'hermines, qui est de La Chapelle, une des alliances des Rosmadec); au 4e d'hermines (on ne sait d'où vient ce 4" quartier; c'est peut-être encore une réparation maladroite);

2° autre écusson des Rosmadec, écartelé au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces; au 2e de gueules. à 4 macles d'argent, qui est de Molac; au 3e d'azur au lion d'argent; au 4e de gueules à la bande d'hermines (ce 4e quartier paraît encore faussement rajusté). On vient de dire que le 3° quartier de cet écusson, de gueules à 4 macles d'argent, était de Molac. Toussaint de Saint-Luc, en donnant les armes de Rosmadec, attribue aux Molac neuf macles d'argent sur champ de gueules, au lieu de quatre; mais ces 4 macles d'argent se retrouvent attribuées aux Molac dans la généalogie de Sébastien, marquis de Rosmadeuc, baron de Molac et gouverneur de Quimper, donnée par d'Hozier en tête de l'Histoire de Bretagne de Lebaud. Les 9 macles figurent aussi dans cette généalogie, mais comme venant des Rohan. Ce sont, en effet, les armes bien connues de cette illustre famille, avec des émaux différents. Au reste, il y a nombre d'armoiries dans lesquelles la quantité des figures a varié avec le temps. Peut-être aussi ces 4 macles étaient-elles les armes primitives de la famille de Molac, qui n'aurait pris les 9 macles qu'après son alliance avec la famille Le Sénéchal de Carcado, à qui elles appartenaient comme ramage de Rohan; 

3° ce dernier écusson est entièrement indéchiffrable; on y voit une fleur de lys d'azur sur champ d'argent, et d'autres signes plus ou moins héraldiques. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C'est donc dans cette période que la vitre fut peinte.

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Fenêtre du côté Sud. 

— Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.

— A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.

— B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

— D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.

 — E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.

— F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules. 

— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur. 

— H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.

Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.

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Fenêtre du côté Nord. 

— Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :

1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;

2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même

3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent

Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »

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— COUFFON et LE BRAS,  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf

"Elle comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés doubles, un transept et un choeur de deux travées avec bas-côtés doubles également et chevet à trois pans. Construite par l'entreprise Hardi sur les plans de l'architecte Bigot fils, elle fut commencée en février 1895 et consacrée le 21 septembre 1897. La tour et la flèche octogonale cantonnée de quatre clochetons avaient été construites en 1846-1847 sur les plans de l'architecte Joseph Bigot puis démontées et surhaussées par son fils. C'est un édifice de style flamboyant.

La nef soutenue par des arcs-boutants est éclairée directement par des fenêtres et de faux triforium. Les arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers cylindriques. Le porche ouest, sous la tour, s'ouvre par une arcade trilobée à voussures profondes et accolade à fleuron. Au droit de la première travée, chapelle des fonts à trois pans au nord et chapelle identique au sud.

3. Vitraux : maîtresse vitre du XVIe siècle représentant la Passion d'après le carton de Jost de Negker (C.). La scène de la Crucifixion, au centre, fut reconstituée en 1897 d'après le vitrail de Tourc'h sensiblement contemporain et dû au même atelier. Neuf scènes de la Passion accompagnent la Crucifixion dans le registre inférieur et dans les lancettes extrêmes. Les deux fenêtres qui encadrent la grande verrière ont des vitraux représentant des scènes de la vie du Christ et sont datées de 1896 (sans mention d'atelier). Les autres fenêtres : atelier Lepètre de Rouen, déambulatoire, 1896 ; - atelier Saint-Clément de Nantes au transept sud (Couronnement de la Vierge, 1898) ; - atelier Champigneulle au transept nord (Apparition du SacréCoeur) ; - atelier Florence de Tours dans les bas-côtés, 1897-1900."

- Chapelle Notre-Dame du Paradis ou du Parvis, touchant l'église Saint-Mathieu, détruite vers 1830. Construite vers 1528, elle servit aux Ursulines de 1627 à 1679 ; elle fut l'objet d'un long procès entre les religieuses et la fabrique de Saint-Mathieu. Le clocheton est remonté au fond du jardin de l'ancien évêché

— FAUJOUR (Marc), 2016, L'héraldique des seigneurs de Kergournadec'h et des familles alliées dans le haut-Léon 1275-1721, Ed. Marc Faujour, Nantes, 205 p. Voir la généalogie des Rosmadec.

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 183.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

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"D'avant la date de la démolition de l’ancienne église, nous   possédons plusieurs descriptions de vitraux anciens qui s’y   trouvaient. Dès le début du XIXe siècle, plusieurs « antiquaires » de l’époque s’y sont intéressés.
Cette fenêtre du chevet, actuellement une Passion fortement restaurée, présentait des panneaux de vitraux des XVe et XVIe siècle. Ces derniers étaient, semble-t-il, peu nombreux,
Il est à noter,qu'à une certaine époque,  cette fenêtre axiale avait le bas de ses lancettes bouché par de la maçonnerie jusqu’à 1, 60m.
 Du XVe siècle, on relevait un Christ en croix accosté de six personnages debout placé deux par deux, les uns au-dessus des autres, les plus élevés étant la Vierge et saint Joseph. Auguste André,livre"de la verrerie"1878;

Ce panneau central était accompagné de deux panneaux avec les deux larrons.
1893, On relève que les vitraux ont été maltraités et dénaturés par une restauration datant de quelques quarante années. Ottin dans son livre "Le Vitrail" y voit  une Circoncision qui occupe la partie inférieure de l’Arbre de Jessé. Existait donc des restes d’un Arbre de Jessé, provenant probablement d'une autre baie, qui disparut comme beaucoup d'autres lors de cette reconstruction de 1896. Le verrier restaurateur, Florence, de Tours, en du faire tout bénéfice.

Le tympan, en dehors d’un Père Eternel et des instruments de la Passion, présentait au moins quatre écussons des familles de Rosmadec, La Chapelle, Molac, Le Sénéchal de Carcado.

Dans ce tympan  on relevait  aussi au soufflet supérieur le Père Eternel dominant les Instruments de la Passion.Sur les côtés un ange tenait une aiguière sur un plateau, un autre avait une lanterne.

Dans six soufflets, on relevait l’écu de France, soutenu par 2 anges, lequel était entouré de l’ordre de Saint-Michel surmonté d’une couronne non fermée, à fleurons fleurdelisés.

Puis, on trouvait un écu mi parti France Bretagne, avec 2 anges et même cordon et même couronne, puis les écus de Rosmadec et de Pont-Croix. Certains  remaniés, d’autre refaits à la fantaisie du vitrier, deux-ci étaient entourés du collier de l’épi.

Description de la Passion.

Il s’agit d’une baie à 5 lancettes de 0, 56 centimètres de large et  de 5  mètres, 57 de haut, du moins pour les quatre lancettes entourant la lancette centrale dont la largueur varie et est de 0, 62 centimètres et la hauteur est portée à 5, 70. L’église est consacrée le 28 octobre 1514, le vitrail  est même  postérieur à 1547.

Chaque lancette est composée de six panneaux de vitraux et ne présente par contre pour les deux extérieures que trois scènes Les panneaux B1B2C1C2D1D2 ont chacun une scène figurée. Les panneaux centraux, soit B3, B4, B5, C3, ,C5,D3, D4, D5, font partie d’une même scène. Les têtes de lancettes ont tous des dais gothiques sur fonds alternés bleus et rouges. Le réseau composé de onze éléments présente des armoiries, des anges, un Père Eternel et. des instruments de la Passion.

Nous sommes bien devant une Grande Passion, XVIe, sujet que Durer,1471-1528, a énormément apprécié. Et ces gravures ont divulgué largement une iconographie déjà fixée dans ses grandes lignes, bien avant la publication des Grande et Petite Passion (1507-1511)  qui ont disparus, tel un Arbre de Jessé, une Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, une Circoncision, que cinq sujets : Jésus devant le grand prêtre, le couronnement d’épines, la flagellation, Jésus devant Pilate, le Portement de croix, la Mise au tombeau, la Résurrection. De plus, le bas des lancettes est bouché par de la maçonnerie.

La restauration, le vitrail,classé Monument Historique, avec les compléments, est confiée à l’atelier Florence de Tours. . Pour remplacer les partis manquantes, cet atelier prend  le  calque  de la Marie Madeleine de la Passion de l’église de Tourc’h, et selon l’abbé Peyron, d’autres scènes sont copiées sur la Passion de l’église d’Ergué-Gabéric. Pour s’aider, ce restaurateur pouvait avoir tous les éléments indispensables avec certaines Passions, comme à La Roche-Maurice ou La Martyre. Son auteur est probablement le peintre verrier Le  Sodec de Quimper. Tout porte à y croire, entre autre ses textes.

Ce vitrail, comme tous les vitraux anciens, fut déposé et mis en lieu sûr durant la guerre 39-45.

Jardin des Oliviers, le baiser de Judas, Jésus devant le grand prêtre, la Flagellation, en partie ancienne, le Couronnement d’épines, anciennes,, pour remonter aux panneaux A3, A4,A5. Jésus devant Pilate, ancien, le Portement de Croix. Ancien, Arrivé  là c’est la grande scène de la Passion, que l’on quitte pour la Résurrection et la Mise au Tombeau., ces deux anciens.
Notes :
Chevaux proches des autres vitraux des Le Sodec avec texte NOSVEOR.

Rouges très attaqués.
Le bon larron moustache à la Henri IV, cheveux bien peignés avec cuche. Sourcils à la banane dans portement de croix. Personnage avec tache de maladie (rougeole)
Les autres baies de l'église.qui ont disparus
Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.
Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
 Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison.    Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.
Les scènes de la vie de Saint-Yves  telles qu'elles  sont décrites ici, se trouvent actuellement depuis
1914 à l'Evêché de Quimper, dans la chapelle
 privatif de l'évêque.Comme le montre la photo
ci jointe, la première scène s'y retrouve;
Mais pour la seconde, ce n'est pas un ange mais une femme à qui il donne un vêtement.

Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais  ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.

Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.

Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html

http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html

 

— PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper

 

— LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110.

"Armoiries à Saint-Mathieu Dans la maîtresse-vitre on trouve : 1. France plein. 2 mi-parti France et Bretagne, au second rang 4 écussons de Rosmadec et alliances. 1 écartelé au 1 d'un pallé d'azur et d'argent qui est Rosmadec, au 2 d'azur à  lion d'azur [sic] qui est Pont-Croix, au 3 d'azur au château à 3 tours d'or qui est Tivarlen, au 4 d'or burellé de sable qui doit être Lespervez. 2. Écartelé au 1 de Rosmadec , , au 3 de Pont-Croix, au 2 et 4 d'un écartelé d'azur à 5 billettes d'argent au sautoir qui est Thomelin et de gueules plein (qui paraît être une restauration moderne). 3. Écartelé au 1 de Rosmadec, au 2 de gueules  à 4 mâcles d'argent qui est Molac, au 3 de Pont-Croix, au 4 de gueules à la fasce d'hermines qui est La Chapelle. 4 écartelé au 1 4. Écartelé au 1 de Rosmadec, au 2 d'azur au léopard  d'or, au 3 de Pont-Croix, au 4 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys qui est Quélénnec."

— LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.

http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm

 

Il est permis de croire que la première église érigée, à Quimper, sous le vocable de Saint-Mathieu, l'a été à l'époque où, suivant une respectable tradition [Note : Saint Mathieu, apôtre de l'Ethiopie, y a été martyrisé, et son corps est maintenant dans l'église de Salerne, en Italie. La translation de ses restes d'Ethiopie à Salerne ne s'est pas faite directement. Les leçons du Propre du bréviaire de Salerne, pour le jour où l'église métropolitaine de cette ville célèbre la fête de la Translation du glorieux Apôtre, disent que son corps resta, pendant assez longtemps, dans le pays de Léon, en Bretagne. ? Paulinien, évêque de Léon, vers le Xème siècle, a écrit lui-même l'histoire de l'arrivée du corps de saint Mathieu en Armorique], des navigateurs bretons, venant des côtes d'Ethiopie, apportèrent avec eux, sur leur navire, le corps du saint Apôtre, et firent élever en son honneur, pour l'y déposer, à la pointe la plus avancée de la presqu'île de Léon, un monument devenu, dans la suite, la célèbre abbaye de Saint-Mathieu. C'est, vraisemblablement, vers la même époque, que fut fondée l'église de Saint-Mathieu, de Morlaix, qui a été, jusqu'à la Révolution, un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Mathieu Fin-de-terre.

 

Quoi qu'il en soit, de cette tradition et du temps, difficile à préciser, où l'événement qu'elle rapporte s'est accompli, il est certain, du moins, qu'une église, de style roman, a précédé la vieille église que nous venons de voir disparaître. Celle-ci avait été construite à la fin du XVème siècle, de 1498 à 1515. Elle n'était pas jadis telle que nous l'avons connue dans ces derniers temps. Jusqu'en 1844, une tour, indépendante de l'église, s'élevait sur le même plan que sa façade, dans son prolongement vers le Nord. Un passage existait sous cette tour. Il y avait aussi, accolé au mur Nord de l'église, un petit édifice, la chapelle de Notre-Dame du Paradis ou du Parvis [Note : Le cimetière s'appelait autrefois le paradis ; de là vient sans doute le nom donné à cette chapelle, qui se trouvait près de l'entrée du cimetière], dont l'usage fut concédé aux Religieuses Ursulines, à l'époque de leur établissement à Quimper, mais qui fut la source de bien des difficultés et de nombreux litiges entre elles et la Fabrique de Saint-Mathieu, jusqu'au jour où elles eurent leur église propre, cette modeste construction qui se remarque encore à l'extrémité de la Maison de Justice.

Les principales raisons qui, en 1844, décidèrent à abattre cette tour, étaient qu'elle menaçait ruine, et que l'église était trop petite les jours de grande solennité. On profita de la circonstance pour l'allonger d'une travée.

Dans notre nouvelle église, nous avons conservé le portail et le clocher de 1844. Avant de les démolir, on avait eu soin d'en numéroter les pierres, et on les a rétablies dans l'ordre qu'elles occupaient dans la construction, mais en ajoutant plusieurs assises de pierres neuves au portail, afin de l'exhausser, et en donnant aussi environ quatre mètres de plus d'élévation à la flèche et aux clochetons.

Notre clocher actuel est à 52 mètres au-dessus du pavé de la rue : il a 10 mètres de plus que l'ancien ; et la longueur totale de l'église, à l'extérieur, est de 54 mètres, de 47 mètres 50, à l'intérieur. Sa largeur intérieure est de 20 mètres, et sa hauteur, sous clef de voûte, d'environ 15 mètres. Les bras du transept n'ont, chacun, que 2 mètres de profondeur. L'église, bien remplie, peut contenir 1.500 personnes assises.

PRINCIPALES DATES SE RAPPORTANT A LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE.

1er Mai 1892 : Annonce de la souscription.

27 Décembre 1893 : Adjudication des travaux.

20 Janvier 1894 : Dernière messe célébrée dans la vieille église.

17 Mars 1894 : Pose de la première pierre dans les fondations.

1er Mai 1894 : Bénédiction de la première pierre par Mgr. Valleau.

13 Décembre 1896 : Prise de possession de la nouvelle église.

21 Septembre 1897 : Consécration de l'église par Mgr. Valleau.

L'architecte a été M. Gustave BIGOT, architecte honoraire du département.

ENTREPRENEURS :

M. René HARDY, de Nantes, pour la maçonnerie ;

M. KERALUM, de Quimper, pour la charpenterie ;

M. GOURMELON, de Morlaix, pour la couverture et la zinguerie ;

M. SICOT, de Quimper, pour la plâtrerie ;

M. LORIT, de Quimper, pour la serrurerie ;

M. PERRET, de Quimper. pour la vitrerie et la peinture ;

M. J.-L. NAOUR, de Quimper, pour les travaux réservés : clocher, portail, oeuvres d'art, meneaux des fenêtres.

Le devis primitif de tous les travaux montait à 218.150 fr. 00. Au règlement définitif des comptes, il a été payé 250.343 fr. 02 [Note : Les paroissiens de Saint-Mathieu, si heureux de leur église, ne sauraient oublier que la vénérable Mme Bonnemaison a un droit tout particulier à leur reconnaissance et à un souvenir dans leurs prières. Sans sa grande générosité, l'oeuvre de la reconstruction de l'église n'aurait pas pu être tentée de si tôt].

MEMBRES DU CONSEIL DE FABRIQUE lors de l'adjudication. M. LAIMÉ, président ; M. Y. LE ROY, recteur ; M. ASTOR, maire ; M. H. DE COUESNONGLE, trésorier ; M. DE COATGOUREDEN, secrétaire ; M. ALIX ; M. MAGRÉ.

MOBILIER DE L'EGLISE. Il n'y a, dans l'église neuve, de l'ancien mobilier, que le vitrail de la Passion, au fond de l'abside, les stalles du choeur, les tableaux du chemin de la croix, l'orgue, et, au bas de l'église, l'autel de la chapelle Saint-Antoine de Padoue, qui est l'ancien autel du Sacré-Coeur, moins son baldaquin et ses statues. Tout le reste a été acquis depuis la construction.

DETAIL DU MOBILIER avec les noms des artistes et fournisseurs.

VITRAUX.

MM. FLORENCE et Cie, peintres-verriers, Tours : les deux verrières neuves de l'abside et l'ancienne restaurée [Note : Ces trois verrières forment un triptyque où toute la vie de Notre-Seigneur est résumée : la verrière de gauche représente des scènes de la vie de Notre-Seigneur avant sa Passion, celle du milieu, la Passion, et celle de droite, des scènes de sa vie après sa résurrection], vitrail de Saint-Charles, vitrail de Sainte-Elisabeth, vitrail de Saint-Georges, vitrail de Saint-Martin.

M. LEPÈTRE, peintre-verrier, Rouen : les grisailles de la grande nef au-dessus du choeur, vitrail de Saint-Joseph, vitrail de Sainte-Anne, vitrail de Saint-Louis, vitrail de Saint-Yves, vitrail de Saint-Jean l'Evangéliste.

M. CH. CHAMPIGNEULLE, Paris : la grande verrière du Sacré-Coeur.

MM. GALLON et Cie, Nantes : la grande verrière de la Vierge.

M. LAUMÔNIER, Vannes : les grisailles de la chapelle des Fonts et de la chapelle Saint-Antoine de Padoue.

 

 

—PEYRON (abbé P.) 1893,  L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image

"M. de Courcy nous apprend que l'église actuelle de Saint­-Mathieu a été reconstruite de 1498 à 1515 , que le vitrail de la
maîtresse vitre est quelque peu postérieur à 1515, puisqu'il porte les armoiries des Rosmadec, en alliance avec celles de
la maison de la Chapelle et de Molac, dont Alain de Rosmadec épousa une fille en 1505 [sic]. M. de Courcy fait remarquer également, que les armes de Bretagne, entourées de la cordelière, qui surmontent le vitrail de saint Yves dans la fenêtre nord de l'église indiquent l'époque de veuvage de la reine Anne et feraient remonter cette vitre à l'année 1489-1499. »

 

VULSON (Marc de ), 1663,  La Science héroïque, traitant de la noblesse, de l'origine des armes, de leurs blasons, & symboles, des tymbres, bourlets, couronnes, cimiers, lambrequins, supports, & tenans, & autres ornements de l'escu ; de la devise, & du cry de guerre, de l'escu pendant & des pas & emprises des anciens chevaliers, des formes différentes de leurs tombeaux ; et des marques extérieures de l'escu de nos roys, des reynes, & enfans de France, & des officiers de la couronne, & de la maison du roy. Avec la Genealogie succincte de la maison de Rosmadec en Bretagne. Le tout embelly d'un grand nombre de figures en taille douce, sur toutes ces matières / par Marc de Vulson, sieur de La Colombiere, chevalier de l'Ordre de S. Michel, & gentilhomme ordinaire de la maison du roy. Paris, chez Sébastien Cramoisy.

Voir exemplaire BnF sur Gallica, ou bien, si maintenance :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2036294

Généalogie de la famille des Rosmadec, annexée au précédent :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2036294?docref=r0ZJjPT3g7AUTVQPZrXf9A

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Quimper
2 mars 2020 1 02 /03 /mars /2020 23:32

Le calvaire (Roland Doré, 1655) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (quartier de Pouldavid).

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Sur cette chapelle, voir :

— Sur les œuvres de Roland Doré, voir : 

 

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PRÉSENTATION.

Le calvaire de la chapelle a été érigé une cinquantaine d'année après la construction de cette dernière, sur le placître à forte déclivité qui se développe à son nord, et dont nous ne savons pas s'il était alors aussi ombragé par la douzaine d'arbres de haute futaie (chênes et hêtres). Le recteur de Pouldergat, Gabriel Caurant, fit appel au meilleur sculpteur de Basse-Bretagne, un  expert dans la taille du kersanton (une pierre extraite en rade de Brest) nommé Roland Doré. Son atelier a réalisé des statues et des calvaires, ou des œuvres profanes, de 1618 à 1663. S'il a surtout travaillé autour de son atelier de Landerneau pour le Léon , la vallée de l'Elorn et le Porzay, il est également l'auteur d'œuvres en Cap-Sizun, à Poullan, Esquibien et à la chapelle Saint-They de Cléden-Cap-Sizun. Au total, il a travaillé pour 82 paroisses, et effectué, dans un style immédiatement reconnaissable, une petite centaine de croix et calvaires.

Hélas, pour l'apprenti photographe que je suis, ce bel ombrage, qui doit être fort plaisant lors du Pardon début octobre, ne m'a pas permis de rendre compte autant que je le souhaitai des talents de notre virtuose. Vous avancerez donc, en partie, à la bougie, dans une atmosphère souvent verdâtre, glauque...

Cherchez Charlie! Le calvaire est devant vos yeux....

Placître et calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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La date de 1655 est sculptée sur le socle (Couffon donne la date de 1665, et moi je n'ai rien vu), et celui du recteur sur le bras du croisillon, ce qui documente parfaitement sa fondation. Un blason est placé au nœud du croisillon, mais il est muet.

Son fût polygonal est posé sur un soubassement à trois degrés et un socle cubique chanfreiné. Ce fût porte en son tiers inférieur l'inscription I. LE BIAN : peut-être le nom du fabricien en exercice.

Le croisillon porte deux statues géminées avec, du coté ouest autour du Christ et comme c'est la règle, la Vierge à gauche et saint Jean à droite. Sil est plus difficile d'identifier les deux saints visible du coté oriental autour d'une Vierge à l'Enfant, on admet volontiers que l'évêque placé à gauche est saint Corentin, car un poisson se reconnaît à ses pieds. Enfin, une courtoisie élémentaire impose de reconnaître dans l'abbé placé à droite saint Vendal ou Gwenaël, 2ème abbé de Landévennec après saint Guénolé.

 

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Relevé par Yves-Pascal Castel 1980.

 

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Sur cette carte du début du XXe siècle, les statues géminées sont mal orientées, et ce sont les deux saints qui entourent le Crucifié.

CPA Plouhinec, Douarnenez

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La bannière porte l'inscription SANT GUENAEL PEDIT EVIDOMP au dessus d'une représentation du saint en abbé, crosse tenue à droite (cf. infra)

Photo Le Télégramme 2006.

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LA FACE OCCIDENTALE. Le crucifix, la Vierge et saint Jean, et un écu muet.

 

 

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge.

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Elle est voilée et porte la guimpe. Ses mains sont croisées devant la poitrine. Les deux pans du manteau tombent , l'un au dessus du poignet et l'autre au dessous, en deux "plis de serviette" symétriques.

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean l'évangéliste.

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Il appartient, parmi les nombreux saint Jean de Roland Doré, au groupe aux cheveux bouclés formant un triangle, comme la perruque de ses gisants, et au groupe où les deux mains sont posés devant la poitrine, la droite au dessus. Comme pour la Vierge, les pans tombent en deux plis symétriques dessinant des sinuosités, et l'un des pans passe au dessous de l'avant-bras et l'autre au dessus.

La bouche est typiquement "doréenne", hésitant à  un demi-sourire (qui n'aurait pas lieu d'être ici), en arc élargi à ses extrémités par deux fossettes. Le menton est large, rond et poupin.

 

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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Le Christ en croix.

Cf Annexe "stylistique". 

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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L'écu muet.

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE ORIENTALE. La Vierge à l'Enfant, saint Corentin en évêque et saint Gwenaël en abbé. Inscription du recteur Caurant.

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge à l'Enfant.

Elle est couronnée et voilée ; un manteau ample (dont le pan droit fait retour vers le coude gauche) recouvre une robe ajustée et lisse au niveau du buste et plissée au niveau de la jupe.

Le bras droit est brisé mais on voit ses deux points de fixation. Il devait tendre à l'Enfant une pomme.

La bouche "doréenne" est si typique que les coins des lèvres forment deux virgules entre la lèvre inférieure en moue.

L'Enfant entoure de son bras droit le cou de sa Mère, et tient dans sa main gauche un petit globe. Il est bouclé, en boules un peu comme la "perruque" de saint Jean, et il sourit largement. Il est vêtu d'une tunique courte sur des jambes nues, qu'empoigne la main gauche de Marie

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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Saint Corentin.

Le premier évêque de Quimper et patron du diocèse est identifié par le poisson qui le nourrit miraculeusement alors qu'il était ermite sur le Ménez Hom. Ce poisson est visible à ses pieds.

En dehors de cela, c'est un saint évêque comme tous les autres, avec sa mitre avec ses fanons, sa crosse, son geste de bénédiction index et majeur étendus, sa chape, sa robe recouverte d'un surplis.

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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Saint Vendal ou Gwenaël en abbé (de Landévennec).

Il porte la mitre et ses fanons, la chape, la robe, mais la crosse est tenue dans la main droite, et la volute est dans un plan  sagittal . Il tient un livre fermé en main gauche. Ces critères le définissent comme abbé.

Ce pourrait être aussi, dans un autre contexte, saint Guénolé, fondateur de Landévennec. Il est souvent vénéré avec saint Corentin (cf. chapelle St Guénolé d'Ergué-Gabéric)

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription.

Elle occupe, en lettres majuscules,  le bras gauche du croisillon.

CAURANT : RECTEUR DE : POULDREGAT.

Notez  les lettres conjointes AV et VL ; la ponctuation de séparation des mots par le deux-points ; la graphie "Pouldregat". Cette graphie n'est pas fautive, elle est attestée en 1512, 1680 et 1700  http://amzer-dremenet.fr/wordpress/?tag=pouldergat

En fait, un examen attentif montre, sur la partie haute du bras, au dessus de cette inscription, son début avec le titre et le prénom : MRE GABRIEL. (Je ne trouve pas mention dans la littérature de cette part de l'inscription)

Nous avons donc ici : "M[essi]re Gabriel Caurant recteur de Pouldregat", comparable à l'inscription du clocher "M[essi]re Ga[briel] Caurant recteur 1655".

 

Gabriel Caurant, probablement d'une famille du Faouët ou de Gourin, a été recteur de Pouldergat de 1639 à 1666. Son nom figure sur le clocher de la chapelle avec la date 1655.

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Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (kersanton, 1555, Roland Doré) de la chapelle Saint-Vendal. Photographie lavieb-aile.

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ANNEXE

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ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  (en gras : décrits dans ce blog)

 

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (v.1630) de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-vi-le-calvaire-de-la-chapelle-saint-nicodeme.html

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-l-eglise-de-saint-nic.html

 

Mais aussi : Dinéault, croix de Ty-ar-Névez

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-ty-ar-nevez-ou-croaz-moudennou-a-dineault.html

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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)

 

Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par sin souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.

— Le Christ :

Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).

La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré

 

— Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen »

— Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux aux iris creusés.

— Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant caché sous sa tunique (Sainte-Anne-la-palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac) . Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenz (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevz-Porzay, Saint-Nic, Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.

 

 

 

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

 

 

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/

440. Douarnenez-Pouldavid, Saint-Guendal, g. k. 5 m. 1655. Atelier Doré. Trois degrés. Socle 1655. Fût I. LE BIAN. Croisillon mouluré: MRE GAURANT RECTEVR DE POVLDREGAT., statues géminées: évêque-Jean, saint Corentin-Vierge. Croix à branches rondes, fleurons, crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

http://croix.du-finistere.org/commune/douarnenez.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

— COUFFON, René,. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

COUFFON (René), LE BARS, (Alfred) 1988, Notice sur Douarnenez, extrait de   Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/DOUARNEN.pdf

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm

— DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région  Page 607.

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

Mairie de Douarnenez :

https://www.mairie-douarnenez.fr/decouvrir/patrimoine-religieux/chapelle-st-vendal.html

Guide du patrimoine religieux de Douarnenez :

https://www.mairie-douarnenez.fr/7240-guide-du-patrimoine-religieux-de-douarnenez-tourisme/file.html

— site guidedutourisme.net

http://www.guidedutourisme.net/tourisme/chapelle-saint-vendal-douarnenez-2621.html

Chapelle dédiée à saint Gwenaël, successeur de Guénolé à la tête du monastère de Landévennec, si l'on suit la liste des abbés incluse dans le cartulaire rédigé au milieu du XIe siècle.
Chapelle dissimulée sous les frondaisons, accrochée sur un terrain pentu qui regroupe le calvaire et la fontaine.
De plan rectangulaire, l'édifice a été construit à la fin du XVIe siècle, ainsi que l'attestent les nombreuses inscriptions qui ornent les murs nord et sud (1591, 1592,...) et les portes en accolade qui y sont percées.
Le chevet plat, plus récent, fut réédifié au début du XVIIe siècle (1604, 1607).
Le pignon occidental affiche un parti moderne avec une porte d'architecture classique à fronton triangulaire et supportant une chambre de cloche dont les linteaux portent la date 1633.
Il est amorti par un dôme surmonté d'un faux lanternon.
La nouvelle sacristie construite en 1881 a remplacé une autre plus modeste bâtie après 1607.
Cette même année 1881, l'autel des pardons fut construit contre le mur septentrional.

Mobilier :
- autel à retable classique avec tableau central représentant un évêque et une procession.
Sur les cotés, niche abritant au sud saint Vendal et au nord une statue en calcaire polychrome de Notre-Dame de Rumengol.
Autre statue de la Vierge à l'Enfant selon toute vraisemblance du même atelier (XVIe siècle).
Christ en croix sur la poutre de gloire; avant restauration, la poutre portait une inscription datée de 1612.
Les travaux de réfection et de nettoyage effectués récemment ont mis au jour des éléments du décor mural du XVIIIe siècle.
-vitraux : vitraux réalisés en 1992-1993, cartons de A. Ronan (baie nord et sud), atelier Ch. Robert.
- dans le placître, calvaire à degrés provenant de l'atelier R. Doré de Landerneau et daté de 1665.
- fontaine Saint-Vendal en contrebas, à la limite du placître.

 

 

 

     

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes.
1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 22:24

La chapelle Saint-Vendal (1591-1604) de Douarnenez (quartier de Pouldavid).

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Voir :

 

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PRÉSENTATION.

Cette chapelle de plan rectangulaire de la fin du XVIe siècle, en pierre de taille (granite) et couverture d'ardoise ne se découvre qu'en quittant la route D765 Douarnenez-Pont-Croix-Audierne, qui longe le cours d'une rivière,  pour grimper à flanc de coteau vers une exploitation agricole (celle, jusqu'à sa retraite,  d'Henri Le Bars, président du Comité de Sauvegarde de  Saint-Vendal depuis 1989), au lieu-dit Brunguen. Juste avant l'épingle à cheveux qui mène à la ferme, à gauche mais complètement encaissée sur la pente, la chapelle Saint-Vendal (ou Saint Guénal, Guendal, Guinal voire Gwennaël) se signale à peine par son clocheton. On descend vers elle, on franchit l'enceinte marquée par deux piliers, et on découvre, en contre-bas encore, un espace boisé de hauts arbres, puis, dans la quiétude de leurs ombres, un calvaire. Tout en bas, invisible jusqu'au bout, la fontaine réputée pour soigner les rhumatismes.

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TOPONYMIE.

Cette situation, et cette toponymie, sont éloquentes.  Comme beaucoup d'autres chapelles bretonnes, celle-ci est placée sur le coteau (42 mètres) d'un vallon de ruisseau (cf. chapelle Sant-Teï de Poullan-sur-Mer, sur le cours du même ruisseau) : elle est intimement liée à l'eau. Le toponyme BRUNGUEN se décompose en brun ou brin "colline" et guen, uen, "blanc" au sens de "sacré" (souvent pour qualifier une fontaine, tandis que GUENDAL reprend le radical gwenn pour l'appliquer à tal "front" (mais aussi façade, face, ou "en face") qui a donné talud "talus".

"Une couleur sacrée, le blanc.

Très rare dans la nature, gwenn y est, de loin, la plus fréquente de toutes les notions de couleurs, et si, dans les noms de personnes nous ne relevons plus la même suprématie, son importance (à la différence des autres notions de couleurs, nous est rappelée par de nombreux noms composée ou dérivés. Il nous faut donc, tenant compte de la rareté de gwenn dans la nature, rechercher une autre explication à sa fréquence. Dans la langue de tous les jours, gwenn (très généralement orthographiée guen) n'a plus que le sens de blanc », mais, s'agissant des noms de lieux ou de personnes, ceux-ci étant parfois très anciens, il faut se rappeler qu'en vieux breton le terme pouvait aussi signifier « lumineux, heureux, béni » voire « sacré », sens que l'on relève toujours en gallois moderne. Comme, de tout temps, l'eau fut un élément essentiel dans nos cultes, faisons appel à la notion de « sacré » pour expliquer FONTAINE BLANCHE et FEUNTEUN VENN des Côtes d'Amor ou du Finistère où, comme dans bien d'autres régions nombreuses sont les fontaines placées sous le patronage de tel ou tel saint.

Quelqu'en soit le sens, gwenn (cf. le gallois gwyn/gwen et l'irlandais find) remonte au celtique uindos que nous retrouvons déjà dans PENNO-VONDOS, un nom de personne de la gauche signifiant « tête blanche » ; la forme moderne PENVEN, parfois notée PEN-VENNE étant un nom de personnes assez courant.

Nous avions en vieux breton, un masculin guinn, uuin, et un féminin uuen ; aujourd'hui, en gallois, c'est encore le cas avec gwyn/gwen, bien que, comme en breton moderne, les adjectifs y soient pratiquement toujours invariables.

A signaler aussi qu'à la différence de la langue d'aujourd'hui, l'adjectif était fréquemment antéposé en vieux breton, ce qui entrainait généralement l'affaiblissement de la consonne suivant, une altération qui n'était pas toujours notée dans les formes écrites ;

Illustrant cette évolution de la grammaire du breton, nous avons TAL-GUEN (tal = front), un nom de personne assez faiblement disséminé dans le Trégor, qui n'est autre que la variante moderne de UUIN-TAL (=gwenn +tal), éponyme de SAINT-GUENDAL (une chapelle de Douarnenez, 29), d'où nous vient le prénom masculin actuel GWENDAL et que nous retrouvons comme déterminant (le gw- ayant muté en -f- ou -v- ) dans KERE+FENDAL, un hameau de Plouhinec (29) et KERFEN-DAL/KER-VENDAL, deux noms de personnes qui se montrent dans le sud-ouest de la Cornouaille (exemple : le Cap-Sizun). Avec sa fontaine dont les eaux avaient des vertus anti-rhumatismales, SAINT-GUENDAL situé à flanc de coteau de BRUN-GUEN (= brin + gwenn = colline.. ) traduit pratiquement ce dernier nom de lieu ; gwenn qui, dans ces deux cas, semble bien avoir le sens de « sacré » supposerait donc la récupération d'un culte pré-chrétien (celui des eaux)."

PLONEIS ( Jean-Marie), 1996, L'identité bretonne : l'origine des noms de personnes edition du Félin, 300 pages.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3329530h

Cette étymologie donnant à la racine -gwenn le sens de "sacré" appliqué à des fontaines thérapeutiques pré-chrétiennes a déjà été présentée, avec d'autres développements, dans mon article :

 

 

 

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.BRUNGWEN est attesté en 1702 ,1706, 1751, sous la forme BRUNGUEN, en 1706 (BRUNGUENT), en 1713 (LE BRUNGUENT), en 1752 (BRONGUENT), en 1776 (BREUGUEN), en 1815 (BRENGUEN), et on trouve actuellement les variantes BRUNGUEN et BRINGUEN. La carte d'Etat-Major 1820-1866 porte le nom BRUNGUEN (et ST GUENDAL), le scan historique de 1950 ceux de BRUNGUEN et de ST GUÉDAL,  la carte de Cassini de la fin du XVIIIe celui de BREUGUEN

"On retrouve plusieurs orthographes possibles pour ce toponyme, notamment pour la première partie qui le compose : Bre-, Bri- et Bru- Il semble pourtant qu'il s'agisse ici du terme Bronn (mamelon), c'est à dire colline en toponymie ou Bren de même sens. Il est vrai qu'il surplombe légèrement le ruisseau qui se trouve au fond du vallon en contrebas. Il n'est pas exclu non plus que Brun- ait ici le sens de source (présence de la fontaine à proximité). A première vue, les formes écrites, une fois encore, mais également la majeure partie des prononciations recueillies lors de notre enquête laissent à penser que le deuxième élément est Gwenn (blanc, mais aussi sacré) et ce pourrait être une explication tout à fait satisfaisante. Cependant, l'une des prononciations [bronn gwenal] recueillie lors de l'enquête orale nous oriente vers une autre direction. On voit nettement que ce n'est plus gwenn qui se trouve ici en finale, mais un terme Gwenal qu'on peut facilement rapprocher des formes anciennes attestées du nom de la chapelle Sant Wendal toute proche, Gwenal, Gwenel étant une variante de Gwendal. Les formes attestées pour la chapelle sont « Saint Guenel » en 1691 et « Saint-Guendal ». Il est donc probable qu'ion se trouve à cet endroit dans un lieu sacré dédié à Sant Wendal, on y trouve en effet une fontaine, une croix et une chapelle. La forme normalisée ne rétablit pas l'étymologie et conserve une orthographe proche de celle en usage actuellement. Des formes écrites plus anciennes nous manquent néanmoins afin de trancher catégoriquement entre une étymologie forgée sur Gwenn et une autre comportant le nom de saint Gwendal." Toponymie de Douarnenez - Ofis Publik ar Brezhoneg  http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/5fichier.pdf

Note : les deux hypothèses se rejoignent puisque l'étymologie de l'hagionyme Gwenaël ou Gwenhael, Guenaël, Guénault, Guinal, Guénal, Gwendal, Vendal, Guennal, Guénaud ou Guenhaël vient du breton gwenn "blanc, immaculé, pur, sacré" et haël "généreux, magnanime, noble". cf. Saint-Guinial à Ergué-Gabéric. Ou bien "Gwendal : Composé de gwenn et de tal. C’est un équivalent du prénom gallois Talwyn." (Wiktionary)

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Chapel Sant-Wendal :

"Les formes plus anciennes du nom collectées par écrit que ce soit sur les listes de l'INSEE de 1946 ou sur les registres d'état-civil d'Ancien Régime nous donnent des formes différentes sans -d. Selon Deshayes dans son "Dictionnaire des Noms de Lieux bretons", Gwenel ou Gwendal serait un nom attesté depuis le début du IXe siècle. Joseph Loth pour sa part ne le mentionne pas dans son étude des saints bretons. La forme normalisée conservera sans doute la forme proche des formes orales et écrites en usage actuellement. Ce saint a été assimilé, à tort, à Gwennael."Toponymie de Douarnenez - Ofis Publik ar Brezhoneg  http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/5fichier.pdf

 

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GÉOGRAPHIE.

Orientée par cette réflexion toponymique, l'étude des cartes incite à privilégier celle de l'hydrographie (les eaux) et des reliefs ( brun-, "colline") . Nous constatons vite que la chapelle est établie sur un mamelon dominant un vallon où s'échelonnent des moulins ( de Kervern, de Kernaveno,  de Kerdunig). Le ruisseau en question porte le nom de "ruisseau du Moulin de Pont-Toullec", affluent de la Rivière de Port-Rhu.

"La Rivière de Port Rhu sépare Douarnenez de Tréboul. Ce cours d’eau débutant au niveau de Pouldavid est soumis aux marées. Son embouchure se situe au niveau de l’île Tristan. Elle forme une vaste ria et reçoit les eaux du ruisseau du Moulin de Pont Toullec qui prend sa source sur les limites communales de Poullan-sur-Mer et Mahalon. Il reçoit les eaux de 4 affluents sur Douarnenez : 3 en rive gauche et 1 en rive droite. Sur la commune de Douarnenez, il traverse principalement des parcelles agricoles et boisées excepté en aval où il rencontre la zone industrielle de Pouldavid."

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https://books.google.fr/books?id=exNoAAAAMAAJ&q=chapelle+pouldergat&dq=chapelle+pouldergat&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjR1LurvPbnAhWPD2MBHXKQDboQ6AEIKTAA

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.343490&y=48.069945&z=14&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.349814&y=48.062693&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN50.1950&mode=doubleMap

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Sur la carte de Cassini, la chapelle est pointée par une étoile rouge. La route Douarnenez-Audierne passe sur les hauteurs . C'est l'un des chemins de Compostelle, partant de Pont-Croix et allant à la chapelle Saint-Jacques de Pouldavid puis  rejoignant la route partant de l'Abbaye Saint-Mathieu du Conquet.

Carte de Cassini. Le ruisseau en bleu, la route Douarnenez-Audierne en rouge.

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Sur la carte d'Etat-Major : la chapelle (étoile) sur le mamelon dominant le vallon (en vert). La route Douarnenez-Audierne passe désormais par ce vallon.

 

Carte d'Etat-Major 1820-1866.

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Sur la carte de 1950, les chapelles (étoile) de St Teï et de St Guédal sur leur mamelon respectif dominant leur ruisseau.

Le scan historique de 1950.

 

 

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Sur la carte IGN : le réseau hydrographique bleu entouré de verdure, l'éminence occupée par la chapelle (étoile), la route D765,  l'ancienne route de crête (vers 50 m) avec la croix de Lanriec (1606), et les moulins.

Carte IGN sur Géoportail

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Remarque.

 

La chapelle de St-Vendal est aujourd'hui sur le territoire de la commune de Douarnenez. Elle a été détachée de la paroisse de Pouldergat au moment de la création de la commune de Pouldavid au début du 20ème siècle. Pouldavid a ensuite été intégré à Douarnenez ainsi que Tréboul et Ploaré.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Carte postale ancienne, De Douarnenez à Audierne. Vieille chapelle Saint-Vendal. Coll. Plouhinec Douarnenez.

La chapelle Saint-Vendal de Douarnenez.

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LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES.

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"De nombreuses dates précisent l’avancement des travaux de cette chapelle. Ainsi sur les murs gouttereaux  nord et sud sont inscrits les millésimes 1591, 1592, 1593, 1594, qui montent une progression très régulière du gros œuvre ;  L’absence de mention des années suivant 1594 sur les maçonneries correspond à l’arrivée dans la région d’un sinistre visiteur qui s’installe au début du mois de juin 1595 à l’île Tristan pour quelques années : Guy Eder, plus connu sous le nom de La Fontenelle…" (J. Peuziat Bull. SAF 2008-1009)

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Huit inscriptions lapidaires témoignent d'une construction entre 1591 et 1593. Nous pouvons les suivre en débutant la lecture à la porte sud, et en tournant ensuite dans le sens inverse des aiguilles d'une montre :

-Au sud :

IO : QOETME/VR : F : 1592

MI : FEREC : FRE

P. SANQVER : RECT

G : ROE : F. LAN 159?

- à l'est,

IO. BESCOND. FAB 1561 [?]

- au nord,

IAC : BERE/GAR :F : 1591

IO AROUR : F : 1593

- à l'ouest, à gauche de la porte,

"GI. TANGI. F."

Ces inscriptions recoupent en partie celles de l'église de Pouldergat, construite pendant la même période. Nous pouvons supposer que les travaux eurent lieu alors que P. Sanquer était recteurs, tandis que Joseph Bescond, Joseph Coetmeur, Michel Ferec, G. Roué, Jacques Berregar, Joseph Larour et G. Tanguy étaient (successivement ? ) les fabriciens de l'années 1591 à 1593.

Le clocher témoigne d'une construction ou reconstruction du XVIIe siècle, sous le recteur Gabriel Caurant, qui fit ériger également le calvaire :

 M : GA : CAVRAN / T : RE :1655 .

 

Enfin trois inscriptions mentionnent le nom du recteur Yves-Bernard Fromentin (1860-1896).

 

 

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A. L'élévation méridionale (1592-1593).

 

1. Porte sud, en anse de panier, entre deux pinacles engagés, coiffés d'un décor en nid d'abeilles puis à crochets.

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IO : QOETME/VR : F : 1592, soit "Joseph Coetmeur, fabricien pour l'année 1592". Inscription gravée en réserve  dans un cartouche, par des lettres minuscules (le Q est rétrograde), les mots étant séparés par le deux-points.
 Coatmeur, Coetmeur, Coëtmeur, ou Couetmeur est un toponyme très fréquent avec le sens de grand bois (koad = bois + meur = grand). Plusieurs Coatmeur sont mentionnés dans les archives paroissiales de Ploudergat en 1681. En 1720, Marguerite Coetmeur, de Pouldergat, est l'épouse d'Henry Kervarec.

Le patronyme est retrouvé sur le mur ouest de l'église paroissiale de Pouldergat, après celui du recteur : " M : Y : AROVR. RECTOR : L'AN --- FABRIQUE HERVE QVOETMEVR "

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

http://www.penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html

http://www.penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html

 

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2. En haut à droite de cette porte :

 MI : FEREC : FRE, pour "Michel Ferec, fabrique (?)". Lettres majuscules romaines sculptées en réserve dans un cartouche.

Le patronyme FEREC est attesté à Pouldavid en 1681 (Messire Michel Ferec, prêtre). Son successeur René Gourmelen  était le fils de Jean Gourmelen, notaire à Pouldavid (1641) et de Lévénèze Férec. Le patronyme vient du breton fer, "cheville" qualifiant quelqu'un qui a de fortes chevilles. A. Deshayes cite FEREUC, 1598, FEREC, 1614 à Ergué-Armel, FERREC (Quimper 1649), Le FERREC (Quimper, 1654) et les formes léonardes FEROC et FERROC.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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3. Au sommet du pignon de la baie sud :

P. SANQVER : RECT, soit "P. Sanquer, recteur".

 

"Yvon Arour ( de Pouldergat) qui, en 1585, posa la première pierre de la façade occidentale de l'église, paraît avoir eu pour successeurs D. Breton et J. Henri. Ce dernier était remplacé en 1594 par un recteur nommé Sanquer.".

 

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Pignon de la baie sud, au dessus de la précédente :

NOEL JONCOUR ---

soit "Noël Joncour Fabricien ?".

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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À droite de la lucarne sud :

G : ROE :

F. LAN 159?,

en lettres majuscules (avec un N rétrograde et un A à traverse en V), en réserve dans un cartouche.  Soit G. ROE, Fabrique l'an 1591 (?). Peut-être pour G. Roué.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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B. Le pignon oriental .

Le pignon oriental porte deux millésimes plus tardifs que les précédents : dans ses parties hautes, 1604, et au-dessus de la maîtresse vitre, 1607.

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IO: BESCO/ND RECT:--

Soit "Joseph Bescond Recteur", suivi peut-être des chiffres 61. le mot RECT est très incertain, (peut-être PRET), mais la lecture de René Couffon  "IO. BESCOND. FAB. 1591 (ou 1607 ?)" n'est pas confirmée.

Notez le N rétrograde.

Je ne trouve aucun recteur, aucun prêtre ni même aucun Joseph Bescond à Pouldergat au XVIe ou XVIIe. Vers 1681, selon les archives paroissiales de Pouldergat, Henry Bescond habitait le village de Kervarlé Creis,  Jean Le Bescond celui  de Lannogat et un autre  Jean Le Bescond occupait le village de Botcarn, Jacques Le Bescond celui de Lesneven .

N.B en mars 2020, je lirai : IO BECOND FAB 1561.

 

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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C. L'élévation septentrionale (nord).

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Bloc de gauche :

 

RE: CTOR ou plutôt LE/TOR

Bloc de droite :

IAC : BERE/GAR :F : 1591, soit "Jacques Beregar, fabricien en 1591".

Selon J.M. Lecocq :

https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1986_num_23_1_1826

"Berrehar. Berrégar (NFBB p. 36), xviie-xvme s. Saint-Melaine, 1661 Plougonven, xviie-xvme s. Bodilis, 1856 Loqueffret (Gourvil), 1836 Plougar, Lothey, Bodilis (Le Brun), 1885 Saint-Derrien (Kerviler, III, 1889, p. 55, n° 990), Berrégare (NFBB p. 36) 1678 Poullaouen (Arch. Fin. A. 8), Berrégarre 1678 Poullaouen (Arch. Fin. A. 15), 1836 Plouyé, Poullaouen (Le Brun), Beregare An IX Plouyé, Poullaouen (Gourvil), Beregard ( Berrégard NFBB p. 36) 1890 Morlaix (Gourvil), Berréhar (NFBB p. 36) début xixe s. Botsorhel (Gourvil), 1836 Plougonven, Le Cloître Saint-Thégonnec, Berrien, La Feuillée (Le Brun), Berréhare (NFBB p. 36 Berréharre) 1836 Scrignac (Le Brun), 1862 Morlaix (Gourvil), Beréhare 1863 Morlaix (Gourvil), Beréhar (NFBB p. 35) début xixe s. Morlaix (Gourvil), 1836 Ploudiry, La Feuillée, Morlaix (Le Brun), Berréhard début xixe s. Morlaix (Gourvil), 1836 Plouvorn (Le Brun), Beréhart 1692 Scrignac (Arch. Fin. A. 12), Berêhard 1836 Morlaix (Le Brun), Berhar (NFBB p. 35) 1858 Brennilis, 1914 Landeleau (Gourvil). Ce surnom qu’on peut décomposer en * Berr-e-c’har (de gar ) « dont la jambe est courte » (litt. « courte sa jambe ») se montre en moyen-breton en 1633, Nom. p. 273 b : « homme à courte iambe » vnan a diuar berr, berr-ez-garr (latin : myscelus), cf. aussi GMB p. 58. Et dans un conte de l’écrivain cornouaillais Y. Crocq on lit ceci, SM (1924) p. 49 : «Ah ! paour kêz kammig, berr-e-c’har , ne dalveze ket d’it ar boan dont beteg aman » ( = « Ah ! pauvre petit boiteux..., ce n’était pas la peine que tu viennes jusqu’ici»). On peut comparer aussi avec le patronyme français Courlecuisse. Berréhar, et ses variantes Berregar , Berregarre, Berregard (formes figées et plus ou moins francisées) est un nom assez répandu dans le Nord-Finistère surtout."

Un lieu-dit Beregar est mentionné à Beuzec-Cap-Sizun vesr 1717..

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Sous l'auvent moderne, à gauche de la porte nord (condamnée) :

IO: AROUR : F : 1593.

soit "Joseph Arour, fabricien en 1593". Inscription en lettres romaines capitales, en réserve dans un cartouche, avec une ponctuation de séparation des mots par le deux-points. Notez le cartouche inclut dans l'angle inférieur droit.

Le nom est retrouvé sur le mur ouest de l'église paroissiale de Pouldergat, qualifiant un recteur   : " M : Y : AROVR. RECTOR : P... HERVE QVOETMEVR " . mais on trouve aussi au même endroit l'inscription  " LAN : 1585 : F : I : AROVR : ".

http://www.pouldergat.net/archives/ClergePouldergat&RegistresParoissiaux.pdf

Selon Geneanet, ce patronyme est principalement attesté à Ploaré (désormais attaché à Douarnenez), puis à Pouldergat, où un Jean L'AROUR est né vers 1607, qualifié d'honorable sieur homme, marié avec Catherine TUDAL et père de Pierre AROUR,  avant de décéder à Pouldergat en 1691. Généalogie jcln1.

Ce généalogiste cite aussi Jacques L'AROUR, né vers 1580, notaire royal, père du précédent, et Olivier L'AROUR, "seigneur de Pouldergat".

https://gw.geneanet.org/jcln1?lang=en&iz=16&p=jean&n=arour+l

 où une Marie Arour ou L'Arour est née en 1699 à Ploudergat.

https://en.geneanet.org/genealogy/arour/AROUR

Le nom Arheur, Larher, Larour correspondent au moyen breton archer "fabricant de coffre, huchier (coffre = arc'h).

 

 

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Contre l'auvent moderne abritant l'autel extrieur (1881)

FROMENTIN.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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D. Façade occidentale.

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"GI. TANGI. F."

 

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.
Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Face méridionale du clocher :

M : GA : CAVRAN / T : RE :1655 .

Soit "Messire Gabriel CAURANT recteur 1655".

Le nom CAVRAN figure sur le calvaire de 1655 avec la mention "recteur de Pouldergat". 

Il s'agit de Gabriel Caurant (du Faouet), recteur de 1639 à 1666. Par son testament du 25 Mars 1666, il légua à la fabrique une lande de 38 journaux dans la montagne de Trélen. Il était fermier général du prieuré de l'île Tristan de Douarnenez en 1642.

Il avait acheté en 1656 le village de Kerléguer, et ses deux moulins, et, en 1669, son héritière Janne Caurant est la propriétaire du vieux moulin.

https://douarou.com/wp-content/uploads/2019/12/Inventaire-moulins-Pouldergat-Pouldavid.pdf

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1905_0278_0329.html

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Photo Didier Raillart http://chapelle.over-blog.fr/pages/Pouldergat-la-chapelle-de-st-vendal-2481848.html

Photo Didier Raillart http://chapelle.over-blog.fr/pages/Pouldergat-la-chapelle-de-st-vendal-2481848.html

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La cloche.

Elle porte le nom du recteur Yves Fromentin au dessus d'un médaillon de la Vierge ouvrant ses bras et du nom du fondeur. Du coté ouest, l'inscription AVE MARIA et un crucifix.

Yves Fromentin a été recteur de 1860 à 1896. En 1865, une croix de mission mentionnant son nom a été érigée devant l'église.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Sur une pierre de l'entrée du placître (réemploi) :

inscription qu'il faudra déchiffrer.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Pour conclure : les inscriptions intérieures :

"Lors de la restauration du retable de la chapelle, est apparu, camouflé sous le coffre actuel, un bel autel en pierre portant une inscription en caractères gothiques accompagnée de la date de 1590 . Cet autel proviendrai, selon toute vraisemblance , d’un édifice antérieur….

Lors de la restauration de la polychromie (du retable), il y a quelques années , des armoiries différentes sont apparues sous celles de la famille de Ploeuc qui y figuraient auparavant…."(extrait du bulletin 2008-2009 de la Société Archéologique du Finistère, article de Josik Peuziat suite à l’excursion" Autour de Douarnenez le 28/09/2008)

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LES CROSSETTES.

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Gables de la lucarne sud.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Gable de la lucarne sud, coté gauche. Un lion, et peut-être un lionceau.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Gable de la lucarne sud, coté droit. Un lion.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Gable du pignon oriental, coté gauche. Un lion.

Tient-il quelque chose dans la gueule?

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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LA FONTAINE.

 

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Le pardon se célèbre le deuxième dimanche d'Octobre. C' est le tout dernier de l’année, il marque traditionnellement la fin des travaux agricoles, et on l’appelait aussi le "pardon des châtaignes" . Sous les bannières de 14 paroisses environnantes, il attire de nombreux pèlerins qui viennent, en chantant en breton le cantique Sant-Vendal,  invoquer saint Guenaël/Vendal pour la guérison de la goutte et des rhumatismes ( en breton gwendré) ou toutes difficultés de marche et boire l'eau de la source limpide qui jaillit au bas de l'enclos.

" Son pardon était très prisé surtout des bigoudens qui venaient nombreuses même si les conditions étaient difficiles : le pardon était appelé pardon va e kostez en raison de la configuration du terrain. Certains l'appelaient aussi pardon an dud affliged parce qu'on y priait le saint pour guérir les rhumatismes."

 

Ses eaux sont réputées guérir les rhumatismes et les difficultés de marche. 

Voir sur YouTube : la messe (1), les vépres (2), et la procession (3) du 11 octobre 2009

https://www.youtube.com/watch?v=VJDIXxcRmuM

https://www.youtube.com/watch?v=xmsxFEQg1xk

https://www.youtube.com/watch?v=QWjVpjayxl8

Et la procession du pardon de 2015 :

https://www.youtube.com/watch?v=_rVVqK5-IdI

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http://jose.chapalain.free.fr/pageprin1649.htm

http://jose.chapalain.free.fr/pageprin1649.htm

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Ecole bretonne "Pardon de Saint-Vendal". Gouache non signée. Dimensions : 17 x 22 cm.

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penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON (René), 1988, Notice sur Pouldergat, extrait de   Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/d421cf2c433bb09d9a4ef03159382f02.pdf

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Douarnenez, extrait de   Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/DOUARNEN.pdf

—Guerz Sant Guenal 

Cantiques bretons :Cantique raconte la vie de St Vendal - Gwenaël / les 2 avants derniers couplets parlent de la chapelle saint Vendal. ed. 
J.M. Guivarch 1922

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9312

 

—INFOBRETAGNE (copie d'un article dont la source n'est pas renseignée)

http://www.infobretagne.com/douarnenez.htm

"la chapelle Saint-Vendal ou Saint-Guendal ou Saint-Guinal (XVI-XVIIème siècle), dépendant de la paroisse de Pouldavid. Il s'agit d'un édifice rectangulaire de la fin du XVIème siècle : on lit 1591-1592 au-dessus de la fenêtre et de la porte du mur Sud ainsi que sur la façade Nord. L'édifice porte plusieurs inscriptions : au sud, près de la porte plusieurs inscriptions avec la date de 1597, à gauche de la porte ouest, deux inscriptions "I. Tangi F." et plus haut "Io. Bescond. Fab. 1607", sur la sacristie "M. Quideau TRer". Le clocher carré porte un petit dôme amorti par un faux lanternon. Les retables datent du XVIIème siècle. La chapelle abrite les statues de saint Vedal, et deux statues de la Vierge-Mère dont une sous le vocable de Notre-Dame de Rumengol. Un autel extérieur sous auvent est adjoint au flanc Nord de la chapelle en 1881"

— KERVAREC (André), Le Clergé de Pouldergat .

http://www.pouldergat.net/archives/ClergePouldergat&RegistresParoissiaux.pdf

Labourerien an douar hag ar mor: Pouldergat-Pouldavid de l'Ancien régime, Amzer gwechall (Pouldergat (Finistère)), Association Amzer Gwechall, ULAMIR, Centre social du Goyen, 1999 - 254 pages

 

— LE BARS (Henri) présentation de la chapelle (en breton)  émission an divskouarn o nijal diffusé le 13 10 2012.

http://www.radiobreizh.bzh/fr/episode.php?epid=3265

 

— PLONEIS ( Jean-Marie), 1996, L'identité bretonne : l'origine des noms de personnes, édition du Félin, 300 pages.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3329530h

— Pop-culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005824

Toponymie de Pouldergat :

http://www.pouldergat.fr/uploads/publications/nomsdelieux.pdf

Toponymie de Poullan-sur-mer

http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/6fichier.pdf

Société archéologique du Finistère - 2001 - ‎

 Ces deux derniers patronymes se voient sur les murs de la chapelle Saint- Vendal en Pouldavid, mais qui primitivement était dans la paroisse de Pouldergat : IO : QUOETMEVR: F: 1592 IAC : BEREGAR F : 1591 construction

 

 

— Mairie de Douarnenez :

https://www.mairie-douarnenez.fr/decouvrir/patrimoine-religieux/chapelle-st-vendal.html

 

— Maurice Dilasser - 1979 Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région - Volume 1 - Page 607

 Chapelle Saint-Vendal La chapelle Saint-Vendal est agréablement située sur le versant nord d'une vallée qu'elle domine de plusieurs mètres. Elle est entourée de très beaux érables et châtaigniers. C'est un édifice rectangulaire de la fin .

https://www.youtube.com/watch?v=Ms2ngcTbup0&t=116s

 

     

440. Douarnenez-Pouldavid, Saint-Guendal, g. k. 5 m. 1655. Atelier Doré. Trois degrés. Socle 1655. Fût I. LE BIAN. Croisillon mouluré: MRE GAURANT RECTEVR DE POVLDREGAT., statues géminées: évêque-Jean, saint Corentin-Vierge. Croix à branches rondes, fleurons, crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

http://croix.du-finistere.org/commune/douarnenez.html

 http://pouldergat.net/AmzerGwechall/monographie/AnciensRecteurs.htm

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes Inscriptions Chapelles bretonnes.
29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 11:28

Après une période d'interruption, lavieb-aile s'est recréé une page facebook et y attends ses amis :

https://www.facebook.com/Laviebaile-103238257953995/

À bientôt !

 

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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