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21 mai 2019 2 21 /05 /mai /2019 14:09

Le calvaire (kersanton, en partie Roland Doré 1618-1663) du cimetière de l'église de Saint-Nic.

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église Saint-Nicaise :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

 

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— La chapelle Saint-Jean :

 

— L'église de Trégarvan (sablières de 1570 par le Maître de Saint-Nic) :

 

 

 

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Ce calvaire placé devant le portail sud de l'église, dans le cimetière, n'a pas fait l'objet de description complète, mais il est décrit par l'abbé Castel dans l'Atlas des Croix et Calvaires du Finistère : 

2768. Saint-Nic, église, g. k. 6 m. XVè s. Vers 1630. Soubassement élevé, emplacements pour les gibets des larrons. Fût rond, deux marmousets à la banderole. Croisillon, statues géminées: diacre-Vierge, Jean-orant. Croix, branches rondes, fleurons-boules, crucifix. Statues géminées de l’atelier Doré. [YPC 1980]

Autrement dit, ce calvaire en granit et kersanton de 6 mètres de haut est une œuvre composite alliant une partie datant du XVe siècle et des statues géminées datant vers 1630 car attribuées à l'atelier landernéen de Roland Doré, maître de la sculpture du kersanton. 

Sur un soubassement élevé, où Y-P. Castel a observé l'emplacement des deux gibets des larrons, se dresse le fût rond  portant à mi-course la sculpture de deux petits personnages tenant autour de leurs jambes une banderole. Ils sont coiffés d'un bonnet (ou d'une épaisse chevelure) et ils sont qualifiés de "marmousets", en sculpture,  "personnage de petite taille dans une posture burlesque ou extravagante".

Le croisillon porte deux statues géminées (à deux personnages opposés-accouplés dos-à dos). Ce calvaire a conservé son orientation originelle, crucifix tourné vers l'occident. Sur cette face ouest, les deux statues sont, selon Castel celles "d'un diacre" et saint Jean . Sur la face orientale ce sont la Vierge et un "orant" . Pourtant, ces identifications portent à discussion.

La croix à branches rondes et fleurons-boules porte le Christ crucifié sous le titulus.

Emmanuelle Le Seac'h qui suit les identifications de Castel, précise (2014, p. 350) que seules les statues géminées sont de l'atelier de Roland Doré (1618-1663) : le crucifix et les marmousets sont "hors atelier".

Voici le croquis relevé en 1980 par Y.-P. Castel :

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Le calvaire de l'église de Saint-Nic.

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Vue générale par l'ouest.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le crucifix.

Bras écartés en V, paumes cloutées, visage légèrement incliné vers la droite, yeux fermés, bouche entrouverte aux dents visibles, barbe longue en mèches verticales, chevelure longue en deux pans sur les épaules, couronne d'épines en épis de graines rondes. Pagne noué en X sur le devant, jambes parallèles, pieds superposés le droit au dessus du gauche.

Inscription du titulus présente mais peu lisible.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage de gauche.

C'est, en règle,  l'emplacement occupé par la Vierge (qui est sur l'autre face). Est-ce une erreur d'orientation de la statue sur son croisillon ? 

Ce que nous voyons, c'est un personnage (homme ou femme ?) à cheveux longs, tenant devant sa poitrine par ses deux mains un objet rectangulaire. la main droite en soutient le fond, la main gauche le sommet, l'index posé sur ce qui pourrait être  le couvercle. Est-ce Marie-Madeleine avec son flacon de parfum ? Saint Damien et son pot d'onguent ? 

La tenue vestimentaire devrait nous aider : au dessus d'une cotte plissée dissimulant les chaussures, une chasuble  descend jusqu'aux genoux, comme un tablier, laissant voir en dessous, sur une partie brisée en deux blocs l'extrémité possible d'une étole. Ce serait alors un diacre (Etienne ? Laurent ?) . 

Nous nous attendrions à avoir quelque part le saint patron de l'église paroissiale, saint Nic. Il faut exclure Nicaise,  l'évêque de Reims. En réalité, la paroisse a éré désigné sous les appellations de Plebs sent Mic (au XIe siècle), Seinctnic (au XIVe), Saint Vic (1410 à 1411) et Saint-Nic (en 1599), avec des rapprochements avec saint Maeoc, possible moine itinérant du VIe siècle disciple de saint Samson. Dont on ignore presque tout, et notamment bien-sûr la tenue vestimentaire.

 

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le visage est caractéristique du style de Roland Doré, avec son sourire énigmatique.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage de droite. Saint Jean .

Sa chevelure est immédiatement remarquable. Elle forme un triangle de grosses boucles jusqu'aux épaules.

Les mains sont croisés sur la poitrine, faisant remonter les pans du manteau dont il est vêtu en deux plis verticaux doublés de deux autres. Sous ceux-ci se voit la robe aux plis tubulaires parallèles formant une manière de colonne, car les pieds ne sont pas visibles.

Il s'agit pour moi de saint Jean.

Plusieurs exemples similaires sont sortis de l'atelier de Roland Doré :

  • Cleden-Cap-Sizun, calvaire de la chapelle de Langroas.
  • Seven-Lehart, calvaire de l'église (triangle de cheveux méchés et non bouclés) ,
  • Commana, calvaire de l'église, 1624.
  • Ploeven, calvaire de chapelle Saint-Nicodème, 1637.
  • Cast, calvaire de l'église, 1660. (mains non croisées)
  • Plonevez-Porzay, calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud.
  • Plogonnec, calvaire de la chapelle Saint-Denis de Seznec, 1641.
  • Dinéault, calvaire de Moudennou.

Les cinq derniers exemples sont situés dans le Porzay, à proximité de Saint-Nic.

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Plogonnec, chapelle Seznec. Photo lavieb-aile.

 

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Calvaire de Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE ORIENTALE.

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Vue générale.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage de droite .

Nouvelle énigme. Une chasuble, une étole : est-ce encore un diacre ? Pas d'attribut pour nous aider. Les cheveux sont longs, repoussés en arrière sur un front dégagé voire épilé. Le saint homme / la sainte femme garde les mains jointes...

Finalement, nous avions sur cette face du calvaire, en supposant que la statue géminée diacre/Vierge ait été inversée lors d'un remontage, un couple vêtu chacun d'une chasuble et portant l'étole, l'un à la chevelure féminine tenant un objet carré, et l'autre  à la chevelure également féminine, mains jointes.

La seule solution qui me satisfasse est de cesser de considérer que le vêtement soit une chasuble et une étole, mais qu'il soit la tenue vestimentaire de deux saintes femmes. 

Nous aurions ainsi au total autour du crucifix Jean, la Vierge, Marie-Madeleine et une Sainte Femme, ce qui est tout à fait conventionnel dans les Passions.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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LES MARMOUSETS DU FÛT.

Je n'exclus pas la possibilité d'y voir deux anges tenant des textes laudatifs.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (abbé Yves-Pascal), Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, site de la Société archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_nic.html

 

COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988, 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

" Dans le cimetière (site inscrit), calvaire composite ; les statues géminées du croisillon sont de Roland Doré."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2010, Les ateliers de sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne du XVe au XVIIe siècle, thèse UBO Brest

http://www.theses.fr/s155543

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes, page 216.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— PARCHEMINOU (Corentin), 1930  “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,” 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires
19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 21:36

Le gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc (kersanton, Roland Doré, 1640), au Musée départemental breton de Quimper.

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Sur les gisants, voir (approximativement par ordre chronologique) :

 

 

et aussi ailleurs :

-- Le gisant du seigneur de Liscoët en Botquélo (22), limite XIV-XVe.

-- Le gisant de Perronelle de Boutteville et Bertrand de Trogoff (église Notre-Dame-de-l'Assomption au Faouët par l'atelier du Folgoët.  Début XVe, granite, h. 1,70, 1. 0,86. Gisants représentés sur un lit funéraire : à gauche, personnage masculin (Bertrand de Trogoff?), coiffé en calotte, vêtu d'une armure; à droite, personnage féminin (Perronnelle de Boutteville,?) portant une coiffure à cornes.

-- Le tombeau de saint Jaoua à Plouvien par l'atelier du Folgoët.

--Le tombeau du chanoine de Nantes Laurent Richard en l'église de Plouvien vers 1555.

-- Le gisant gisant d’Auffray du Chastel (kersanton, Roland Doré, XVIe )

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Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

 

 

 

PRÉSENTATION : LA SCULPTURE TUMULAIRE DE ROLAND DORÉ.

(D'après Le Seac'h).

L'atelier de Roland Doré (1618- Plouedern 1663), tailleur de pierre et sculpteur établit à Landerneau pour bénéficier de l'arrivée par voie fluviale du kersanton, pierre extraite sur les rivières de Daoulas et de L'Hopital-Camfrout en rade de Brest, est le plus renommé des ateliers de Basse-Bretagne pour le XVIIe siècle. On trouve les œuvres de ce sculpteur d'exception, "Michel-Ange du kersanton", dans plus de 82 paroisses, essentiellement dans le Léon et le nord de la Cornouaille. Il a exercé pour des commandes religieuses (statues, croix et calvaires), mais neuf gisants d'hommes d'armes et quatre statues en pied témoignent de son activité dans le domaine profane.

Ses neuf gisants se concentrent autour de Saint-Brieuc pour six tombeaux, et dans le Finistère pour les trois autres. Ce sont :

  • Gisant de Guillaume de Rosmadec, vers 1608. Chapelle Notre-Dame-de-la-Cour, Lantic (22). Ce serait la plus ancienne.

  • Gisant  de la famille de Bois-Boissel.  Angle sud-est du cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Deux gisants  des Bréhant.  Cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Gisant de Thébault de Tanouarn, vers 1655. Enfeu du transept nord de l'église de Plérin (22).

  • Gisant de Gilles de la Noë. Conservé au château de Keranroux à Ploujean (29) mais provenant de l'église de Plounez (fusionné avec Paimpol (22).

  • Le gisant de Jacques Barbier, seigneur de Kernaou à Ploudaniel. 1638.Conservé au Musée du Léon de Lesneven (29).

  • Gisant d'Auffray du Chastel, vers 1638. Musée départemental breton de Quimper, venant de l'église Saint-Théleau de Landeleau (29).

  • Gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc (1640). Musée départemental breton de Quimper, venant de la chapelle Saint-Eutrope de Plougonven (29).

Dans tous les cas, les gisants de kersanton  sont allongés, les mains jointes, vêtu de la même armure Louis XIII au col à plis empesés en ailes de chauve-souris, les pieds posés sur un lion ou un lévrier, et l'épée au coté gauche. La tête repose sur un "carreau" ou coussin à pompons, rarement soutenue par des anges. Ils affichent un visage serein, les yeux clos dans la tradition médiévale avec une chevelure bouclée semblable à une perruque qui s'étale sur les cotés. Une fine moustache ombre la lèvre supérieure et un toupet taillé en pointe sur le menton rappelle la coiffure des mousquetaires sous Louis XIII. Un blason est parfois présent contre le bras gauche, mais les armoiries et des inscriptions sont gravés sur les flancs du monument. Un bénitier est présent dans deux cas.

Les gisants ne sont pas personnalisés, ils donnent du défunt une image idéale du seigneur dans sa fonction militaire à la fleur de l'âge : les visages, les armures et les postures sont les mêmes dans tous les cas. Seuls différent les éléments héraldiques.

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Le gisant d'Yves Bervet.

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"Le tombeau d'Yves Bervet, sieur du Parc, mort en 1640 est exposé dans les collections du Musée Départemental Breton de Quimper dans la même salle que le gisant de Troïlus de Mondragon. Il était à l'origine au cimetière de la chapelle Sainte-Eutrope à Plougonven dans le diocèse de Tréguier. Le gisant reposait sur un caisson constitué de plaques de kersanton dont les parties centrales des cotés étaient ornées de deux anges tenant un blason. Aux pieds du gisant est creusé un bénitier. Bien que ce soit un des tombeaux les plus complets parvenus jusqu'à nous, il a été démonté, et le musée n'en présente plus que le gisant, son chien et les parties latérales et médianes. Les armoiries des Bervet, d'argent à trois jumelles surmontées d'une étoile de même sont en alliance avec celle des Le Duc de La Biardais, d'azur, à trois étoiles, et celles des Huon de Kergadou d'argent à trois chevrons de gueules, une fasce d'azur brochante, sur l'autre. Sur la partie médiane, sous le chien, le bénitier est gravé des armoiries des Bervet surmontées du collier de l'ordre de Saint-Michel. Les mêmes armoiries se retrouvent sur le bouclier du gisant." (E. Le Seac'h page 225).

Aucune inscription ne précise l'identité du défunt.

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Biographie et éléments généalogiques et héraldiques.

 

Yves LE BERVET (1579-1641), écuyer, seigneur de Kergadou et de Garspern, maire de Morlaix  en 1615, chevalier de Saint-Michel, né en 1579, et décédé le 21 août 1641 à l'âge de 62 ans, fut enterré dans l' église paroissiale de Plougonven.

 

Il était le fils de  François LE BERVET, seigneur de Toulanlan 1549-ca 1630 et de Catherine de May, dame de Toulalan. François Le Bervet était, en 1600, jurat de la communauté morlaisienne et, en 1608, receveur des ports et havres de Morlaix.  Ce dernier demeurant en son manoir de Manachty en la commune de Plufur, fut autorisé par un arrêt du 12 novembre 1614 de la Cour du Parlement de Bretagne, à reprendre le nom de "du Parc" quitté par Tristan du Parc, fils de Philippe du Parc, seigneur du Parc, par son mariage, en 1405, avec Claudine Le Bervet.  

Il épousa le 5 Janvier 1605 Marie HUON, fille et unique héritière de Guyon HUON, seigneur de Kercadou.

Leur fils aîné François DU PARC ou Le Bervet, (Plusquellec,1608- manoir de Rosampoul en Plougonven, 1678),fut  conseiller du roi au Parlement de Bretagne en 1634-1673- Il épousa Marie LE DUC DE LA BIARDAIS en 1634 dont il avait deux fils : Jean (1641-1720, conseiller au Parlement de 1673 à 1699) et Joseph (mort en 1730).

Selon Courcy,  :

Duc (le), (orig. du Maine), sr de la Massais, — de la Biardais, — de la Forêt-Neuve. D'azur à trois étoiles à sept rais d'argent. Marc, président aux enquêtes en 1618 ; Jean, son fils, conseiller au parlement en  conseiller au parlement en 1643. Fondu dans du Parc-Kergadou. 

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Conclusion.

Le tombeau porte les armes d'Yves LE BERVET, mais aussi de son fille Jean DU PARC et de l'épouse de celui-ci, Marie LE DUC DE LA BIARDAIS. Cela incite à penser que c'est son fils qui a commandité cet ouvrage tumulaire par contrat avec Roland Doré, ou du moins qu'il a participé à cette commande (au plus tôt après 1634).

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Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

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Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

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SOURCES ET LIENS.

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— CHAURIS (Louis), 2010, Le kersanton, une pierre bretonne, Presses Universitaires de Rennes, 244 p.

https://journals.openedition.org/abpo/2187

 

GUICHOUX (Jean), 2016, L’église de Landeleau et l’étonnante histoire de la tombe au gisant d’Auffray du Chastel KAIER AR POHER N° 52 – Mars 2016

http://www.plouye-poher.fr/ressources/files/rub/pdf/66.pdf

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Description matérielle : 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm. Description : Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Édition : Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page et Fañch Roudaut pages 222-226.

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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 21:09

Le gisant de Jacques Barbier (kersanton, Roland Doré, 1638) au Musée du Léon de Lesneven.


 

 

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Sur les gisants, voir (approximativement par ordre chronologique) :

 

 

 

 

et aussi ailleurs :

-- Le gisant du seigneur de Liscoët en Botquélo (22), limite XIV-XVe.

-- Le gisant de Perronelle de Boutteville et Bertrand de Trogoff (église Notre-Dame-de-l'Assomption au Faouët par l'atelier du Folgoët.  Début XVe, granite, h. 1,70, 1. 0,86. Gisants représentés sur un lit funéraire : à gauche, personnage masculin (Bertrand de Trogoff?), coiffé en calotte, vêtu d'une armure; à droite, personnage féminin (Perronnelle de Boutteville,?) portant une coiffure à cornes.

-- Le tombeau de saint Jaoua à Plouvien par l'atelier du Folgoët.

--Le tombeau du chanoine de Nantes Laurent Richard en l'église de Plouvien vers 1555.

-- Le gisant gisant d’Auffray du Chastel (kersanton, Roland Doré, XVIe )

 

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N.B : je place en erratum à la fin de cet article celui de Claude Le Menn, du Musée du Léon, démontrant qu'il ne s'agit pas du gisant de Jacques Barbier, et qu'il n'est pas dû au ciseau de Roland Doré. Je le remercie de cette communication reçue en mai 2020.

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE : LA SCULPTURE TUMULAIRE DE ROLAND DORÉ. (D'après E. Le Seac'h).

L'atelier de Roland Doré (1618- Plouedern 1663), tailleur de pierre et sculpteur établit à Landerneau pour bénéficier de l'arrivée par voie fluviale du kersanton, pierre extraite sur les rivières de Daoulas et de L'Hopital-Camfrout en rade de Brest, est le plus renommé des ateliers de Basse-Bretagne pour le XVIIe siècle. On trouve les œuvres de ce sculpteur d'exception, "Michel-Ange du kersanton", dans plus de 82 paroisses, essentiellement dans le Léon et le nord de la Cornouaille. Il a exercé son art pour des commandes religieuses (statues, croix et calvaires), mais neuf gisants d'hommes d'armes et quatre statues en pied témoignent de son activité dans le domaine profane.

Ses neuf gisants se concentrent autour de Saint-Brieuc pour six tombeaux, et dans le Finistère pour les trois autres. Ce sont :

  • Gisant de Guillaume de Rosmadec, vers 1608. Chapelle Notre-Dame-de-la-Cour, Lantic (22). Ce serait la plus ancienne.

  • Gisant  de la famille de Bois-Boissel.  Angle sud-est du cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Deux gisants  des Bréhant.  Cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Gisant de Thébault de Tanouarn, vers 1655. Enfeu du transept nord de l'église de Plérin (22).

  • Gisant de Gilles de la Noë. Conservé au château de Keranroux à Ploujean (29) mais provenant de l'église de Plounez (fusionné avec Paimpol (22).

  • Le gisant de Jacques Barbier, seigneur de Kernaou à Ploudaniel. 1638, conservé au Musée du Léon de Lesneven (29).

  • Gisant d'Auffray du Chastel, vers 1638. Musée départemental breton de Quimper, puis à nouveau aujourd'hui en  l'église Saint-Théleau de Landeleau (29).

  • Gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc (1640). Musée départemental breton de Quimper, venant de la chapelle Saint-Eutrope de Plougonven (29).

Dans tous les cas, les gisants de kersanton  sont allongés, les mains jointes, vêtu de la même armure Louis XIII au col à plis empesés en ailes de chauve-souris, les pieds posés sur un lion ou un lévrier, et l'épée au coté gauche. La tête repose sur un "carreau" ou coussin à pompons, rarement soutenue par des anges. Ils affichent un visage serein, les yeux clos dans la tradition médiévale avec une chevelure bouclée semblable à une perruque qui s'étale sur les cotés. Une fine moustache ombre la lèvre supérieure et un toupet taillé en pointe sur le menton rappelle la coiffure des mousquetaires sous Louis XIII. Un blason est parfois présent contre le bras gauche, mais les armoiries et des inscriptions sont gravés sur les flancs du monument, lorsque celui-ci est conservé. Un bénitier est présent dans deux cas.

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Le gisant de Jacques Barbier.

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Le visiteur du Musée du Léon peut (il se mordrait les doigts de s'en abstenir) pénétrer gratuitement, avant d'accéder au musée proprement dit et à ses collections lapidaires, dans le cloître de l'ancien couvent des Ursulines (créé en 1678), ou ce qu'il en reste après l'incendie de 1938. 

C'est là que Jacques Barbier l'attend, allongé comme si, crustacé touriste pétrifié, il faisait une pause au soleil après avoir déclaré "j'ai les jambes moulues!" ; une sieste qui dure depuis son décès, en 1644.

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Cet homme n'est pas un inconnu pour celui qui a eu l'occasion de visiter le château de Kerjean (à Saint-Vougay, à moins de 16 km à l'est de Lesneven) : Jacques Barbier n'est autre que le deuxième fils de Louis Barbier (1523-1596) et de Jeanne Gouzillon, les bâtisseurs du château entre 1566 et 1595 . Et d'ailleurs, il y est né, le 24 juin 1572. 

Il était un "Barbier de Kerjean", avant de prendre le titre de seigneur de Kerno ou Kernaou (sa mère avait reçu en héritage le château de Kerno). Et ses armoiries d'argent à deux fasces de sable, que le visiteur va bientôt découvrir,  sont aussi — bien-sûr— celles de son père, celles que j'ai décrites dans mon article sur la chapelle seigneuriale de Kerjean. Peut-être avait-t-il été baptisé dans cette chapelle ?

Pour ma part, je suis donc en pays de connaissance, j'ai l'impression de rendre visite à un parent (je redore mon blason à peu de frais). 

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Cartel d'exposition au château de Kerjean.  Photographie lavieb-aile.

Cartel d'exposition au château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

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En enjambant le muret, (et le gisant), nous découvrons le coté gauche, où les armoiries, consciencieusement martelées à la Révolution, gardent vaguement la trace des deux fasces familiales (mais aussi d'une ligne médiane troublante).

Les sans-culottes ou citoyens révolutionnaires ont également brisé les jambes (*), l'extrémité des mains, le nez et une partie du menton. C'est amusant, ce sont exactement les dégradations que subirent les gisants des Bréhant et Bois-Boissel, à Saint-Brieuc. 

(*) Le gisant avait été coupé en deux pour pouvoir être encastré sous l'arcade du maître-autel de la chapelle de l'hôpital  dédié à Saint-Maudez à Lesneven où il se trouva de 1869 à 2005. Auparavant, il avait déjà été déplacé, en 1830, du couvent des Recollets jusqu'au jardin des sœurs de la Retraite.

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Jacques Barbier, seigneur de Kernaou à Ploudaniel, gouverneur de Lesneven en 1603 puis capitaine de la ville  et maître-es-art de sa confrérie, était un homme avisé : il commanda son tombeau en 1638 alors qu'il avait 66 ans (il était né en 1572), au meilleur sculpteur de la région, Roland Doré. Mais peut-être était-il déjà fort affaibli, bien qu'il ne décéda que six ans plus tard, puisqu'il n'eut pas la capacité de signer "obstant l'empeschement de ses mains" le marché conclu avec le sculpteur le 23 février 1638 (et encore conservé dans les archives du château de Lesquiffiou à Pleyber-Christ) : ce fut son  fils, Alain, qui venait de se marier, qui signa à sa place.

Le sculpteur s'engageait à réaliser en pierre de kersanton une tombe qu'il devait placer dans la nef de l'église des Recollets de Lesneven, dans la chapelle Notre-Dame de Lorette de messire Jacques Barbier ; une tombe de deux pieds et demi de haut, non compris le personnage qui sera dessus la tombe, qui aura dessous  la tête un carreau (coussin) soutenu de deux anges et un lévrier à ses pieds et au bout du bas de cette tombe un écusson  avec les armoiries plaines de la maison de Kernaou (*),  avec à coté de la dite tombe un autre écu avec les mêmes armoiries en alliance avec celles de la maison de Kergof (**), lesquels écus auront le collier de l'ordre de Saint-Michel.

(*) Kernaou s'appelle aujourd'hui Kerno à Ploudaniel où le manoir existe toujours.

(**)Les Kergoff sont orthographiés Kergof ou Kergo dans le contrat Barbier/Doré.

 

Ce qui importe au commanditaire, c'est que ce monument soit de même taille que celui d'un autre seigneur (il ne précise pas le nom de ce modèle, mais c'est peut-être Auffray du Chastel), avec ses six pieds de long et ses deux pieds et demi de large avec les mêmes moulures et les mêmes dispositions : bel exemple de rivalité mimétique. 

De plus, il devra sculpter six autres écussons, d'un pied quatre pouces de large et un pied et demi de large : trois aux armes de Kernaou et trois en alliance avec celles des Kergo (Kergof, Kergoff).

C'est le commanditaire qui prendra en charge le charroi des pierres depuis Landerneau (où est l'atelier) jusqu'à l'église des Recollets à Lesneven, ainsi que les cordages et le bois pour l'échafaudage, et la chaux et le mortier.

L'ouvrage qui lui coûtera 198 livres tournois, devra être livré pour la Saint-Michel (le 29 septembre) ; le règlement en six versement s'étalera jusqu'au 21 juillet 1639.

C'est en 1610 que Jacques Barbier épousa Claudine de Lescoët (1580-ap. 1626), dame de Lescoët et de Kergoff (Kernoues) , de l'ancienne paroisse de Languengar, aujourd'hui en Lesneven. Elle était la fille de Prigent de Lescoët et d'Anne de Kerloec'h. Les armoiries en alliance des Kergoff honorent donc l'épouse de Jacques Barbier.

 

Jacques et Claudine eurent deux enfants, Jeanne et Alain (Alain Barbier, seigneur de Lescoët, né en 1640, marié avec Renée d'Altovity, décédé le 14 février 1692).

 

 

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Le gisant mesure aujourd'hui 1,70 m de long, 54 cm de large et 38 cm de haut. Il est globalement bien conservé. 

Jacques Barbier est en  armure, équipée d'épaulières et de coudières, de genouillères en  forme de losange et de solerets en pattes d'ours.

Sa tête repose sur le carreau à glands de passementerie à chaque angle. Les anges au coin du coussin, et le lévrier aux pieds du défunt, qui étaient exigés par le contrat, ne sont pas ou plus visibles.

 Nous retrouvons la moustache et la barbiche "Louis XIII" et la coiffure bouclée triangulaire évoquant une perruque, communes à tous les gisants de Roland Doré.

Le pourpoint forme des plis transversaux au niveau des manches, et le col est à plissés plats aux extrémités pointues. Un baudrier lui ceint la poitrine, soutenant l'épée qui descend sous le genou. Ses mains sont jointes. 

Il porte une cuirasse rembourrée avec des tassettes horizontales boutonnées sur le devant, du ventre aux genoux.

Le ciselage imitant des rivets qui fixent les épaulières, les coudières et les tassettes est très soigné.

Comme cela est habituel dans l'art tumulaire, nous n'avons pas ici une représentation de l'armure réellement portée par le personnage. Ce dernier exerça réellement des fonctions militaires comme en témoignent les archives :

... Barbier de Kerno, capitaine de Lesneven à la tête de 3000 hommes pour s'opposer à un prétendu débarquement des Espagnols à Roscoff  en 1637.

... Le 14 Février 1641, il y a une montre tenue par écuyer Jean Bohier, sieur de Kerferré, lieutenant de Ia garde côtes, sous le commandement de Jacques Barbier, seigneur de Kerno,

... Son fils  présent à la date du 2 Octobre 1665, lors de la montre des mousquetaires, sous le commandement  de M. de Kerno, capitaine de Lesneven, à l'occasion de l'arrivée de Mgr le duc de Mazarin (Arch. dép. E, Fonds Barbier de Lescoet).

Les solerets et jambières  étaient alors souvent remplacés par de hautes bottes de cuir (portrait de Louis XIII vers 1639) mais cette armure n'est pas si éloignée, par les 12 lames de ses cuissards, des armures contemporaines, comme cette demi-armure vers 1630, peut-être de Richelieu (cliquez).

Voir aussi :

https://basedescollections.musee-armee.fr/ark:/66008/1014I

https://basedescollections.musee-armee.fr/ark:/66008/20150458/v0001.simple.highlight=D%C3%A9partement:%20%22Ancien/Armes%20et%20armures%22.selectedTab=thumbnail

 

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Aujourd'hui, il ne reste plus du tombeau que le gisant. Le reste a été démoli à la révolution.

Nous ne voyons donc plus les armoiries pleines de Kernaou, d'argent à deux fasces de sable qui ornaient le petit coté du caisson au bout du gisant, ni, sur l'autre coté, les armoiries des Kernaou en alliance avec celles de Kergoff d'argent à la fasce de gueules, accompagnées de six macles d'azur, 3, 3, celles-ci rangées 2e et 1. , entourées du collier de Saint-Michel.

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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ANNEXE : l'article de Claude Le Menn.

Avec tous mes remerciements à son auteur .

Le gisant de la famille Barbier : Jean, Jacques… ou Sébastien ?

Il semble qu’une erreur ait été commise quant à l’identification du gisant transféré, en 2005, de la chapelle Saint-Maudez au Musée du Léon. Au fil du temps, diverses identités ont été attribuées à ce personnage en pierre de Kersanton.

Jean Barbier ?

En 1946, le gisant est identifié comme celui de Jean Barbier dans la légende accompagnant une reproduction d’un dessin de Charles Corcuff qui illustre l’ouvrage du chanoine Calvez Notre-Dame de Lesneven et du Folgoët. A cette époque le gisant se trouvait encastré derrière l’autel de la chapelle Saint-Maudez.

Dans les années 1970, Ambroise Guénolé, dans ses recherches sur les Barbier de Kerno, signale que le gisant en question est “une statue de chevalier, probablement celle de Jean ou de Jacques Barbier”.

L’hypothèse “Jean” doit être écartée. Les seuls Jean Barbier connus ont été seigneurs de Kerjean aux XVè et XVIè siècles et n’ont pas vécu à Lesneven ou dans les environs. On connaît notamment un Jean Barbier, décédé en 1537, dont le gisant se trouve actuellement au château de Kerjean.

 

Jacques Barbier (1572-1644) ?

Dans les années 1920-1930, Louis Le Guennec, dans ses travaux sur les archives de la famille Barbier, estime que la statue tumulaire conservée à Lesneven, “actuellement encastrée de la façon la plus absurde, derrière le maître-autel de la chapelle de l’hôpital” est celle de Jacques Barbier, seigneur de Kerno. Ce dernier, décédé en 1644, avait effectivement demandé à Roland Doré de lui sculpter un tombeau dans l’église des Récollets de Lesneven en 1638.

Mais la description de ce tombeau de Jacques Barbier, que Le Guennec a retrouvée dans les archives, ne correspond pas à la statue en question. En effet, le gisant du tombeau sculpté par Doré comportait “sous la tête un carreau soutenu de deux anges et un lévrier à ses pieds”, éléments qui n’apparaissent pas sur la statue conservée à Lesneven. Le texte du marché passé avec Roland Doré ne mentionne rien quant à la tenue vestimentaire du gisant. Par ailleurs, le gisant de Lesneven ne correspond en rien au style de Doré, aisément reconnaissable sur de nombreuses statues de la région.

Gabriel Pondaven, dans le Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie de janvier-février 1919, se montre plutôt circonspect quant à l'identification du gisant : il signale qu'il s'agit de « la statue d'un seigneur de Kerno et emploie de prudentes parenthèses pour supposer « (sans doute Jacques Barbier, fondateur des Récollets en 1625) ».

Si le gisant en question n’est pas celui de Jacques Barbier, on ignore ce qu’il est advenu du tombeau que celui-ci fit réaliser par Doré. Toutefois, un bloc sculpté, actuellement conservé près du gisant, à proximité du Musée du Léon, et représentant un ange portant les armes (martelées) des Barbier, est vraisemblablement un reste de ce monument. En effet, la commande passée par Jacques Barbier au sculpteur mentionnait que l’un des côtés du tombeau devait porter “les armoiries de la maison de Kernaou”.

Si Jacques Barbier a bien fait construire, en 1638, un tombeau qu’il destinait à la chapelle N.D. de Lorette du couvent des Récollets de Lesneven – les quittances du sculpteur en témoignent -, curieusement, quelques années plus tard il demande par testament, si l’on en croit Louis Le Guennec, à être enterré dans la tombe de sa mère, Jeanne de Gouzillon, en l’église Saint-Michel. Le tombeau sculpté par Doré demeura-t-il donc inoccupé après la mort de Jacques Barbier en 1644 ? L’affaire se complique encore puisqu’un inventaire de 1632 signale la présence, dans cette église Saint-Michel, de “deux tombes de Messire Jacques Barbier, seigneur de Kernaou, sises sous l’arcade, entre le chœur et la chapelle de Madame Sainte Anne” et revêtues des armes de Gouzillon : “une fasce à trois pigeons”. La présence d’au moins l’une de ces tombes est confirmée en 1754 avant la reconstruction de l’église. Il n’est cependant jamais fait mention d’un gisant à propos de ce tombeau. Résumons-nous : Jacques Barbier aurait donc disposé de trois lieux de sépulture possibles : le tombeau qu’il avait fait sculpter par Doré dans la chapelle des Récollets et, dans l’église Saint-Michel, la tombe de sa mère ainsi qu’un autre tombeau élevé pour lui-même.

Quoi qu’il en soit, le gisant qui nous occupe ne saurait être, comme nous l’avons vu plus haut, celui du tombeau sculpté par Doré pour Jacques Barbier.

 

Sébastien Barbier (1640-1704) ?

Vers 1834, Y.M.G. Laouenan écrit, dans son ouvrage Kastel Ker Iann Koatanskour : “On pouvait voir également dans l’église du couvent des Récollets, à Lesneven, la statue de Sébastien Barbier, frère du précédent, le représentant ainsi que nous venons de décrire ce dernier. Cette statue, comme je l’ai appris récemment, est aujourd’hui dans la cour du couvent des religieuses de la même ville.”

Laouenan se réfère ici au gisant qu’il a observé dans l’église de Saint-Vougay et qu’il attribue à René Barbier, seigneur de Kerjean. Il décrit ainsi cette statue : “(…) revêtu de l’armure qui se portait au temps de Louis XIII. Sa tête est nue, mais ornée d’une chevelure très abondante qui retombe de chaque côté en d’innombrables bouclettes. Autour du cou une fraise plissée. Il porte une cuirasse, des épaulières et des brassards ; ses tassettes, qui bordent la cuirasse ou la cotte de fer, sont composées de nombreuses lamelles et leur donnent le style de l’armure du dix-septième siècle. Ses mains jointes comme à la prière sont nues, mais on remarque, dépassant des brassards, des manchettes plissées (…)”

Effectivement, d’après cette description, le gisant de Saint-Vougay est quasi-identique à celui de Lesneven. Mais Laouenan se trompe lorsqu’il dit que le Sébastien Barbier du gisant de Lesneven est un frère de René Barbier de Kerjean. Si le gisant de Saint-Vougay est bien celui de René 1er Barbier de Kerjean (décédé en 1619), et si celui de Lesneven est celui de Sébastien Barbier de Kerno (décédé en 1704), ce dernier n’était que le fils d’un cousin de René.

En 1836, le gisant de Lesneven, qui se trouve alors dans la cour de l’ancien couvent des Ursulines, est aussi identifié par Emile Souvestre (“Le Finistère en 1836”, publié en 1836) comme étant celui de Sébastien Barbier, seigneur de Kerno. En 1843, cela est confirmé par Marteville et Varin (continuateurs du Dictionnaire géographique et historique de la province de Bretagne écrit par Ogée au XVIIIè siècle), ainsi que par Fréminville deux ans plus tard. En 1859, dans son Voyage en Bretagne- Finistère, Edouard Vallin évoque aussi « le tombeau de Sébastien Barbier, sieur de Kernaou, placé dans la cour du couvent des Ursulines. »

Mais qui était ce Sébastien Barbier ? Il naquit en 1640, au manoir de Follezou en Duault, fils aîné et unique d’Alain Barbier et de Renée d’Altovity. Il épousa Marie Le Moyne, douairière de Kerliviry, puis, en secondes noces, Julie de Cleuz du Gage, en 1689. Cette dernière avait alors dix-huit ans et lui presque cinquante. Ce ne fut pas un mariage heureux : “il n’y a en son cœur pour moi que de l’aversion” se plaint-il. Sébastien reproche à son épouse d’avoir “un esprit occupé à tout ce qui est opposé à l’amitié conjugale”, et de n’être “pas en état de remplir aucun devoir”. Cela ne les empêcha pas d’avoir cinq enfants, tous nés au manoir de Kerno, en Ploudaniel, entre 1690 et 1698.

Chevalier, baron puis comte de Lescoët, seigneur de Kerno, Kergoff, La Villeneuve et Le Follezou, Sébastien Barbier occupait aussi la charge de gouverneur militaire de Lesneven et de capitaine des paroisses de Kernilis, Elestrec, Guicquelleau, Kernouës, Languengar et Trégarantec. Peu après son second mariage sa santé se dégrade : il souffre de fièvres, qu’il soigne au quinquina, de goutte et de sciatique. En 1703, ces maux ne lui permettent probablement pas de se rendre à la cour où il est invité comme député des Etats. En 1704, il finance des travaux sur l’église des Récollets de Lesneven où il souhaite être inhumé. Il décède à Kerno en mars de cette même année. Pour ses funérailles dans l’église conventuelle, son fils aîné composa cette épitaphe : “Cy gissent les dépouilles mortelles de très haut et très puissant seigneur Messire Sébastien Barbier, juvigneur de la maison de Kerjan Barbier et aujourd’hui chef de nom et d’armes, chevalier, seigneur comte de Lescoët, chastelain de Kergof, sire de Kernouès, seigneur de Kerno, de Kerangouez et de plusieurs autres églises, paroisses, couvents et hôpitaux, entre autres celuy de cette ville de Lesneven, de laquelle luy et ses ancêtres ont été gouverneurs pour le Roy et commandants des milices voisines. Le défunt avoit été élu par la noblesse du païs, assemblée en temps de guerre, pour estre le Major de ce corps, qui estoit commandé en chef par le marquis de Kerjan Barbier, aîné de sa maison, de laquelle il y a eu un amiral de Bretagne. Plusieurs autres ont eu des charges honorables, tant dans les armées qu’auprès de nos Roys de France qui, pour les récompenser de leurs services, en ont fait plusieurs chevaliers de leurs ordres, ont érigé de leurs terres en marquisats et leur ont accordé plusieurs autres marques de distinction et privilèges. Cette maison a des alliances avec les plus illustres maisons de l’Europe et mesmes avec des princes souverains et des testes couronnées, tant étrangères que de la Nation.” L’acte de sépulture de Sébastien Barbier a été rédigé, au couvent, en ces termes : “Le 25è mars 1704, Sébastien Barbier écuier, chevalier et comte du Lescoët, fondateur de nostre couvent fut enterré dans la voute de la chapelle où ses ancêtres ont été inhumés. Le V .P. Angélique Guillaume estant lors gardien. Requiescat in pace.” La chapelle et la crypte dont il est question dans cet acte avaient été aménagées, aux Récollets, par Jacques Barbier. En 1629, ce dernier avait, en effet, fait construire une chapelle privée qui s’ouvrait sur l’église conventuelle et qui comprenait “une voulte soubz terre pour enfeu et enterrement de 9 pieds en carré.” Sébastien a donc été inhumé dans une tombe de famille qui existait déjà, et dans laquelle reposait son père, Alain Barbier décédé en 1692. L’acte de sépulture de Sébastien ne dit pas si un gisant avait été ajouté au tombeau lors de son inhumation. Sébastien a donc peut-être été enterré dans un tombeau familial qui possédait déjà un gisant.

Le style du gisant de Lesneven, s’il s’agit de Sébastien Barbier (1640-1704) peut paraître un peu anachronique car, comme le dit Laouenan, la statue porte une armure d’époque Louis XIII (1610-1643), ce qui correspondrait mieux à la période durant laquelle vécut Jacques Barbier (1572-1644). Mais les Barbier se plaisaient, comme en témoignent plusieurs portraits, à se faire représenter dans des tenues anciennes : ils apparaissent, sur divers tableaux, et ce en plein XVIII è siècle, revêtus d’une armure de chevalier. La tenue de style Louis XIII serait donc aussi une sorte de stéréotype pour les statues tumulaires de la famille, ce qui expliquerait la ressemblance, signalée par Laouenan, entre le gisant, plus ancien, qu’il avait observé dans l’église de Saint-Vougay, et celui de Sébastien Barbier de Kerno, si c’est bien de lui dont il s’agit.

Quoi qu’il en soit, il est certain que ce gisant provient d’un enfeu de la famille Barbier de Kerno qui se trouvait aux Récollets de Lesneven. Si le sculpteur Doré a sculpté un tombeau pour cette crypte, il est également certain que le gisant qui nous intéresse ne provient pas de ce tombeau-là.

Après la profanation des tombeaux de la noblesse en 1793, le gisant avait été déposé dans le jardin de l'ancien couvent des Ursulines (actuelle Maison d'Accueil) puis avait été transporté dans la chapelle de l'hôpital, probablement lors de la reconstruction de cet édifice en 1869. Peut-être se souvenait-on, à l'époque, que les Barbier de Lescoët, ou plus précisément leurs ancêtres Gouzillon, avaient été les fondateurs de cet hôpital. Mais pour pouvoir encastrer la statue sous l'autel de la chapelle, on lui avait tout simplement - et stupidement - cassé les jambes, au niveau des genoux. Le gisant a finalement retrouvé l'endroit où il avait été placé après la Révolution : en effet, depuis 2005, il se trouve sous l'ancien cloître des Ursulines, à proximité du Musée du Léon.

Claude LE MENN (Musée du Léon, 29260 Lesneven)

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) & PEYRON (chanoine ), 1917, Notice sur Lesneven, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie de Quimper BDHA.

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1917.pdf

— CHAURIS (Louis), 2010, Le kersanton, une pierre bretonne, Presses Universitaires de Rennes, 244 p.

https://journals.openedition.org/abpo/2187

CORDIER (Jean-Yves), 2017,  La charpente sculptée de la chapelle seigneuriale du château de Kerjean (Saint-Vougay, Finistère) par le Maître de Pleyben (vers 1570-1580) : sablières, blochets, entraits et clefs de voûte. Les armoiries des Barbier de Kerjean

http://www.lavieb-aile.com/2017/07/les-sablieres-de-la-chapelle-seigneuriale-du-chateau-de-kerjean-saint-vougay-finistere-par-le-maitre-de-pleyben-vers-1570-1580.html

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Description matérielle : 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm. Description : Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Édition : Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page et Fañch Roudaut pages 222-226.

Infobretagne : Suppression de la chapelle collégiale Sainte-Anne

http://www.infobretagne.com/lesneven-collegiale-suppression.htm

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Published by jean-yves cordier - dans gisants
19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 14:45

Les deux crossettes nord et sud (pierre de Logonna, vers 1690)  de l'église de Trégarvan : la sirène et l'ange. La galerie du clocher.  

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Voir :

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La parenté entre l'élévation occidentale et le clocher de l' église aux arêtes ornées de têtes de Landévennec et de celle de Trégarvan est remarquable, suggérant un atelier commun pour ces deux paroisses voisines qui se succèdent sur la fin du trajet de l'Aulne maritime.

Cette parenté se renforce aussi par des dates de réalisation rapprochées (1690-1696 pour Trégarvan et 1693 pour Landévennec) : autant d'indices précieux pour les historiens du patrimoine architectural.

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LA FAÇADE OCCIDENTALE DE TRÉGARVAN ET SES CROSSETTES.

Comme à Landévennec, elle est faite de pierres soigneusement taillées de microdiorite quartzite (ou pierre de Logonna, le site d'extraction en rade de Brest), et ces blocs rectangulaires superposés forment une ligne particulièrement alignée entre le début des deux rampants, là où, précisément, sont disposées les deux pierres sculptées figuratives en surplomb, ou crossettes, à fonction d'amortissement.

La porte en plein cintre est également commune aux deux pignons.

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Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Là où, à Landévennec, nous trouvions le blason de l'abbé Jacques Tanguy et la date de 1693, nous avons, à Trégarvan, l'inscription Y: SCOARNEC : F mentionnant le nom du fabricien chargé de superviser les travaux. Les inscriptions datées se retrouvent sur la tour (F: MORO 1690 ou 1696) et sur son cadran solaire (1698). 

 

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Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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La crossette nord-ouest : une sirène ou femme-poisson.

Longueur 105 cm (dont 65 cm engagés dans le mur). Pierre de Logonna. Deux blocs ont été nécessaires. la face longitudinale est sculptée en faible relief. Corps pisciforme lisse — sans écailles, à la différence de Landévennec, queue bifide ("queue de poisson"), partie antérieure du corps se féminisant par une chevelure aux mèches parallèles.

La partie en surplomb, taillée en biais en haut relief, est résolument réservé à un visage féminin joufflu et puéril, dont les cheveux s'écartent en une frange médiane tandis que le cou est limité par une collerette à trois dents rondes.

Cette sirène a échappé au recensement effectué par Hiroko Amemiya (2005).

La ressemblance entre les deux corps, et entre les deux visages de Trégarvan et de Landévennec est très prononcée.

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Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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La crossette sud-ouest : un visage féminin ou angélique.

Longueur 93 cm (dont 58 cm encastré) ; épaisseur 30 cm. Microdiorite quartzite. La face longitudinale n'est pas sculptée, seule la tranche est sculptée en haut-relief.

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À Landévennec, le visage était complété par des ailes, affirmant d'avantage qu'il s'agissait d'une femme-oiseau, ou d'un ange.

À Trégarvan, ces ailes font défaut, et nous n'avons ici qu'un visage féminin ou enfantin. Mais un élément vient plaider pour l'hypothèse d'un ange, celui d'un diadème à deux volutes frontale et occipitale, comme en portent fréquemment ces acolytes divins. Les cheveux aux mèches épaisses n'apparaissent que sur l'encadrement du visage, le sommet de la tête étant complètement recouvert par une coiffure intégré à ce diadème.

Le visage est juvénile, joufflu, souriant, le cou  encadré par une collerette (comme à Landévennec).

Depuis le cliché pris dans les années 1990 par Christel Douard pour l'Inventaire, l'attaque par les lichens blancs s'est considérablement accentué, masquant la belle teinte blonde de la pierre de Logonna.

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Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de  l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Crossette de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Le clocher, sa galerie et ses crossettes.

Le massif occidental légèrement saillant porte la tour à une galerie et la chambre des cloches, puis la flèche polygonale presque aveugle et ajourée à arêtes sculptées de têtes humaines.

L'accès au clocher est extérieur, nécessitant d'abord une échelle posée au nord, avant de parvenir à une succession de quatre longues pierres posées   en surplomb, puis à la volée de marche qui suit le rampant nord.

 

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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La galerie à forte balustrade est cantonnée par quatre crossettes.

Au sud-ouest, et au nord-est ce sont des têtes de lion.

Au sud-est et au nord-ouest, des  têtes féminines. On notera la ressemblance entre celles-ci et les visages de l'ange et de la sirène.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-budoc/f41f378f-5e50-4f71-9baf-87a36bf63f18

Tour (vue sud), copyright Inventaire général du Patrimoine Christel Douard.

Tour (vue sud), copyright Inventaire général du Patrimoine Christel Douard.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Enfin, la flèche polygonale semblable à celle de Landévennec, avec ses mascarons aux arêtes  et au sommet des gables.

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Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Clocher de l'église de Trégarvan. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes Chapelles bretonnes.
18 mai 2019 6 18 /05 /mai /2019 15:17

Une inscription en breton au Folgoët, venant de l'ossuaire (1675 ?) de Gicqueleau.

 

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Sur Le Folgoët, voir :

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À droite de la grande porte gothique de l'abri du pèlerin du Folgoët, entre l'entrée des toilettes et celle du Musée de la Basilique,  on a encastré une pierre provenant de l'ancien ossuaire de Gicqueleau. Elle échappe volontiers à l'attention d'un visiteur car elle est en partie dissimulée par un houx panaché, qui en défendit farouchement l'accès au candidat photographe.

On sait peut-être que Guicquelleau (ou Gicqueleau) est une ancienne trève de la paroisse du Folgoët, à 4 km au nord de la collégiale ; après la destruction par la foudre de l'église d'Elestrec vers 1530, le siège de cette trève fut transférée au manoir de Guicquelleau, et de sa chapelle privée. En 1675, une nouvelle église y fut construite, avec cimetière, ossuaire, mur d'enclos et presbytère. À une date que j'ignore, après la destruction de l'ossuaire, la pierre portant l'inscription affichant sa vocation  a été déplacée et placée en réemploi, curieuse destinée,  contre le mur des latrines.

C'est en réalité un ensemble de deux blocs de pierre, l'un principal, l'autre placé en complément (le tailleur ou sculpteur ayant sans doute  sous estimé l'étendue du texte) pour prolonger la dernière ligne.

Nous y lisons :

AN ESQUERN

MA BRUZUNET O

DEVEZO CALS AIO

A CERTENNIA R / ESUCITO

Soit : AN ESQUERN MA BRUZUNET O DEVEZO CALS A IOA CERTEN NI A RESSSUCITO.

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Matériau : granite.

Datation : 1675 ? (par estimation de la construction de l'ossuaire et du cimetière de Gicqueleau).

Épigraphie : caractères latins en majuscules de taille inégale, de dessin maladroit, dont les N sont tous rétrogrades. Le Q est également rétrograde (comme un P inversé). Les U sont des V. Pas de ponctuation. Pas de séparation entre les mots.  Lettres gravées (et non en réserve), sur quatre lignes, sans cartouche ni réglure ni justification.

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— L'inscription a été relevée par au moins quatre auteurs, et d'abord par Alfred Le Bars dans sa monographie Les ossuaires bretons (SHAB 1961). Celui-ci donne la leçon (partiellement fautive) suivante :

AN ESKERN MAN BRUZUNET O DEVEZO CALS A JOA CERTENAMENT NI A RESUCITO

avec la traduction « Ces ossements-ci fragmentés auront beaucoup de joie. Certainement nous ressusciterons. ». Il donne en référence (du relevé ou de la traduction?) le chanoine Guéguen, recteur du Folgoët.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle26/Les_Ossuaires_Bretons_.pdf

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— En 1995, Alain Croix , dans ‎Cultures et religion en Bretagne aux 16e et 17e siècles, donne le même texte  An eskern man bruzunet o devezo cals ajoa certenament ni a resucito , en écrivant : "Thème développé par le Père Polanque et aussi, avec une ferveur émouvante, sur les ossuaires d'Elven et Guicquelleau : « Exultabunt Domino ossa humiliata » (1626), [dans lequel ] on reconnaît la formule du psaume 51 « qu'ils dansent, les os que tu broyas ».

Il faut considérer d'abord  l'inscription latine de l'ossuaire d'Elven (Morbihan), effectivement datée de 1626 Exultabunt Domino ossa humiliata et effectivement extraite du psaume 51 (50), verset 10 :

Auditui meo dabis gaudium et laetitiam et exsultabunt ossa humiliata

Annonce-moi l’allégresse et la joie, et les os que tu as brisés se réjouiront.

Ce verset mis en musique a  pu être psalmodié lors de la liturgie dans l'office des défunts (pro defunctis) au XIIe siècle : antiphonaire du Vatican San Pietro B. 79. Mais on connait surtout ce psaume sous son titre de Miserere, chanté lors de l'Office des ténèbres au cours duquel on éteignait les 15 cierges  un à un. C'est un des 7 psaumes pénitentiels. Le fameux Miserere d'Allegri date de 1630, et les Psalmi Davidis Pœnitencialis de Roland de Lassus de 1560 (publiés en 1584).

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— En 1977, Michel de Mauny dans Le Pays de Léon : Bro Leon, son histoire, ses monuments, donne un relevé  fidèle de l'inscription AN ESQVERN MA BRVZVNET O DEVEZO CALS A IOA CERTEN NI A RESSVCITO, et la traduction « Ces ossements brisés auront beaucoup de joie et certainement ressusciteront» .

— En 2019, Élégoët et Provost en cite presque fidèlement le texte avec la traduction "Ces ossements-ci réduits en poussière auront beaucoup de joie [étant] - certains que nous ressusciterons".

 

 

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La première partie du texte breton se révèle alors clairement comme une traduction (*) du verset latin :  An esquern ma bruzunet o devezo cals ajoa, "les os (an eskern)  brisés (bruzunet) auront (devezo) beaucoup de  joie ( cals a joa). Ils sont commentés ou expliqués par la suite, Certen ni a ressucito, "certainement ils ressusciteront".

 

(*) Dans une Bible en breton de 1897, on trouve cette traduction du verset 10 du psaume 50 : Laka ac'hanoun da glevet ar joa hag-al levenez ; Ra en em laouenao an eskern pere ec'h euz bruzunet !

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On remarquera qu'il s'agit d'un distique rimé, de 11 à 12 syllabes bien que je sois incapable de les compter en breton, sans rime interne, et à rime pauvre.

An esquern ma bruzunet o devezo (11 pieds ?)

Cals a joa, certen ni a ressucito. (12 pieds ?)

(pour mémoire, Le Mirouer de la Mort, ouvrage en vers bretons, a été composé par Jean Larcher en 1519 à Plougonven et imprimé près de Morlaix en 1575.)

 

 

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Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Inscription de l'ossuaire de Gicqueleau, Musée de la basilique et de la Piété populaire, Le Folgoët. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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CONCLUSION.

Par son intérêt pour l'épigraphie religieuse en Basse-Bretagne (dont le chanoine Abgrall a été le zélé précurseur en Finistère dans ses excursions en vélo à la fin du XIXe siècle) et dans l'épigraphie en breton particulièrement, mais aussi par sa valeur patrimoniale à l'égard de l'ossuaire détruit de Gicqueleau, cette inscription mérite d'être mieux mise en valeur. Dans l'idéal, un cartel pourrait indiquer au visiteur sa traduction et son origine.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère T. 42. page 189.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077163/f241.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1916, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall (suite), Bulletin de la Société Archéologique du Finistère page 95.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f126.item

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f155.item

— ÉLÉGOËT (Louis), PROVOST (GEORGES), 2019, Le Folgoët, sanctuaire d'exception, ed. Coop Breizh, page 186.

— ERNAULT (Émile), 1912, l'ancien vers breton, Honoré Champion.

— ERNAULT (Émile), Le mirouer de la mort, poème breton du XVe siècle.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6528263n

— La chapelle de Gicqueleau

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-gicqueleau-le-folgoet/31b1946b-25b7-4458-b6f2-849342a7720c

— LE BARS (Alfred), 1961, Les ossuaires bretons, Mémoire de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne SHAB tome XLI page 146.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle26/Les_Ossuaires_Bretons_.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët
8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 16:01

Les  blasons sculptés  de quelques abbés de Landévennec . Et les inscriptions lapidaires du bourg. 

 

 

 

 


 

 

 

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Voir aussi :

 

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

 

Introduction.

La liste des abbés de Landévennec est bien établie. L'intitulé des armoiries d'un certain nombre d'entre eux peut être assez facilement retrouvé. Par ailleurs, des éléments matériels  héraldiques peuvent être découverts, et c'est un jeu tentant de découvrir "à qui sont ces armes", pour paraphraser le jeu "à qui sont ces manches" (tagasode) de la poésie et des paravents japonais. Sur ceux-ci, les propriétaires ont disparu, et n'ont laissé comme indice que leurs kimonos pliés, nous laissant rêver sur les belles qui s'en sont dévêtues. 

De même, les blasons sculptés sur les monuments, ou sur les pierres des ruines, gardent secret le nom des titulaires. Comme il est excitant d'aller réveiller la mémoire des abbés !

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I. ESSAI DE LISTE DES ARMOIRIES DES ABBÉS DE LANDÉVENNEC.

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Bernard

? - 1282

 

Bernard de Kerlouré (ou de Kerlozrec), originaire de Ploudalmezeau (Jourdan), fondue en Kersulguen, portant : palé dor et azur de 6 pièces.

Rioc

? - 1283

 

Originaire de Plonéour-Cap Caval

 

Jean du Parc

1293 - 1308

 

Originaire de Rosnoën. Il fit rédiger le nécrologe de l'abbaye par Guillaume de Rennes en 1293.

D'azur, au léopard d'or, au lambel de gueules.

 

Guillaume

1308 - 1311

 

Originaire de l'abbaye Saint-Melaine de Rennes ; décédé à Vienne

Yves (ou Eudes) Gormon

1311 - 1344

 

Fut un temps accusé d'hérésie par Yves de Boisboissel, évêque de Quimper

Alain Piezres

 

 

Mort à Avignon

Armel de Villeneuve

? - 1362

 

Originaire de Lanvern

Alain de Daoulas

? - 1371

 

Dernier abbé cité dans le Cartulaire de Landévennec

Bernard

? - 1380

 

Également prieur de Lanvern

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Guillaume de Parthenay

1381 - 1399

 

Auparavant prieur de l'abbaye de Saint-Denis. D'argent à la croix pattée de sable.

Yves Poulmic

1400 - 1425

 

Originaire de Poulmic en Lanvéoc.

échiqueté d'argent et de gueules.

Henri de Morillon

1425 - 1442

 

 

de la maison de la Porte-Neuve, en Riec, portait : d'or au griffon de gueules armé de sable. Il mourut le 22 Février 1442.

Jacques de Villeblanche

1443 - 1490

 

Nommé abbé à l'âge de 21 ans ; chanoine de Luçon

 de gueules, à la fasce d'argent, accompagnée de 3 hures de saumon de même.

Mathieu Hémery

1490 - 1496

 

Hemery, Sr. de Lanvagen à Crozon

d'or à 3 chouettes de sable becquées et membrées de gueules

ou d'or à 3 chouettes de sable, membrées et becquées d'or, qui est Cavan, un annelet de sable en abîme, alias à la bordure de gueules.

Jehan du Vieux-Chastel

1496 - 1522

 

Originaire de Trébrivan ; prieur de Concarneau ; restaurateur de plusieurs prieurés dépendant de l'abbaye ; dernier abbé régulier

3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1

Thomas Le Roy

1522 -1524

 

Originaire de Messac ; envoyé à Rome où il résida entre 1512 et 1524 par Anne de Bretagne ; premier abbé commendataire ; décédé à Rome

: d'or à 2 fleurs de lys rangées d'azur

Alain de Trégain

1524 - 1530 (?)

 

Famille de Briec, d'or à trois pommes de pin de gueules la pointe en haut.

Il est vicaire perpétuel de Briec de 1512 à 1531

Louis de Kerguen

1530 - 1534

 

Originaire de Dirinon et archidiacre de Cornouaille.

de sable à 3 aigrettes huppées d'argent (La Passardière)

Maurice Briant

1534 - 1538

 

d'azur à 3 banderoles d'or

Arnoul Briand

1538 - 1542

 

Neveu de Maurice Briant, l'abbé précédent. Il était aussi doyen des chanoines de Notre-Dame-de-Cléry, bénéficier de Saint-Martin-de-Tours, recteur de la paroisse Saint-Martin à Cléon, etc.

d'azur à 3 banderoles d'or

Maurice Commacre

1542 - 1577

 

Neveu d'Arnoul Briand, l'abbé précédent. Il fut abbé à 19 ans.

Pierre Largan

1577 - 1608

 

Abbé considéré comme inapte à diriger l'abbaye, dirigée en fait par le seigneur de Kermoalec, René du Mescouez. Il démissionne en 1608

Jean Briant

1608 - 1630

 

Peut-être originaire de Corseul ; recteur de Crozon ; chanoine et grand archidiacre de Cornouaille. Il trouve l'abbaye dans un état déplorable, mais la restaure.

D'azur au pigeon [ou colombe]  d'argent portant dans son bec

un rameau de sinople

Ou pour Courcy : Ecarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople.

Pierre Tanguy

1630 - 1665

 

Parent de l'abbé précédent ; aussi recteur de Crozon.

Ecarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople.

Courcy donne : "Tanguy, sr de Kerobézan, — de la Villebranche, ☺— de la Congraye, par. de Saint-Martin des Prez. Déb. ref. 1668, ress. Lesneven. D'azur à l'aigle d'or, accomp. de trois etoiles de même (Arm. 1096). Pierre et Jacques, abbés de Landévennec de 1627 à 1695."

 

Jacques Tanguy

1665 - 1695

 

Neveu de l'abbé précédent ; laisse l'abbaye quasiment en ruines lors de son décès.

Ecarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople.

Courcy donne : "Tanguy, sr de Kerobézan, — de la Villebranche, ☺— de la Congraye, par. de Saint-Martin des Prez. Déb. ref. 1668, ress. Lesneven. D'azur à l'aigle d'or, accomp. de trois etoiles de même (Arm. 1096). Pierre et Jacques, abbés de Landévennec de 1627 à 1695."

Pierre Le Neboux de la Brosse

1695 - 1701

 

Évêque de Léon de 1671 à  1701 et inhumé dans sa cathédrale.

 

Écartelé : 1 et 4) de gueules à six billettes d’argent – 2et 3) d’azur à trois fusées d’argent rangées en fasce.

Balthasar Rousselet du Châteaurenault

1702 - 1712

 

Déjà abbé de l'abbaye de Fontaine-les-Blanches ; membre de la famille du maréchal de Châteaurenault, comte de Crozon et gouverneur de Brest

Charles-Marie Duplessis d'Argentré

1712 - 1713

 

Originaire d'Argentré (diocèse de Rennes). 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_du_Plessis_d%27Argentr%C3%A9

de gueules à dix billettes d'or, 4 , 3, 2 , 1.

 

 

Jacques-Philippe de Varennes

1713 - 1745

 

Originaire d'Auvergne.

d'azur à 3 chardons d'or, avec la devise :  Non est mortale quod opto 

Jean-Baptiste-Marie Champion de Cicé

1746 - 1779

 

Originaire de Rennes ; devient abbé à 21 ans ; il fut aussi vicaire général de Bourges, évêque de Troyes puis évêque d'Auxerre ; dernier abbé commendataire

d'azur à 3 écussons d'argent chargés chacun de 3 bandes de gueules, avec la devise ; « Au plus vaillant le prix » (Courcy).

Toussaint Conen de Saint-Luc

1780 - 1790

 

La mense abbatiale est réunie à l'évêché de Cornouaille dont il est alors l'évêque de 1773 à 1790 ; il fut aussi abbé de l'abbaye de Langonnet entre 1767 et 1790

 

D'argent coupé d'or, un lion l'un dans l'autre, armé, couronné et lampassé de gueules

 

 


 

 

 

 

 

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LES BLASONS DE L'ÉGLISE DE LANDÉVENNEC.

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1. Chevet de l'église de Landévennec. Sans date ; martelé. Pierre ou Jacques Tanguy ??

donné comme "1652, Pierre Tanguy".

C'est un blason d'abbé, comme en témoigne la mitre et la crosse. Je ne parviens pas à deviner le motif sculpté sur l'écu, mais il ne semble pas écartelé (divisé en quatre quartiers).

 

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Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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2. Le pignon occidental de l'église de Landévennec. Jacques Tanguy, 1693.

Mitre à fanons, à senestre et crosse à dextre. La détermination du titulaire se fait principalement par la date (Jacques Tanguy était abbé de 1665 à 1695), corrélée aux données de la littérature, et en rapprochant ce blason de celui, mieux lisible, de l'église d'Argol. Le nombre d'étoiles autour de l'aigle  est bien de trois. Les deux abbés Pierre et Jacques Tanguy de la Congraye (Saint-Martin-des-Près, canton de Corlay, au NNE de Quimper) auraient-ils écartelé leurs armes D'azur à l'aigle d'or, accomp. de trois etoiles de même avec celles de leur prédécesseur et parent Jean Briant D'azur à la colombe  d'argent portant dans son bec un rameau de sinople ?

On retrouvait leurs armes sur le chevet de la chapelle Saint-David à Saint-Martin-des-Près, leur paroisse d'origine.

En l'absence des couleurs sur ces blasons en kersantite, je blasonne :

Ecarlelé aux 1 et 4  à l'aigle cantonnée de trois étoiles, [le tout de sable] ; aux 2 et 3  à une colombe , portant dans son bec un rameau d'olivier.

Documentation :

http://marikavel.org/bretagne/saint-martin-des-pres/accueil.htm

http://www.bretagneweb.com/photos-22/22-saintmartindespres.htm

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"1665-1690. Jacques TANGUY, neveu du précédent (Pierre Tanguy). Dans son aveu au Roi, en 1666 (H. 10), il s'intitule « ci-devant conseiller du Roi, chapelain ordinaire de la défunte Reine mère du Roi ». Nous relevons, dans cet aveu, les articles suivants : « Etre dû à l'Abbé, le jour des Roys, par le maître charpentier de navire, en la juridiction de Landévennec, un oiseau nommé le Bertrand, qu'il est obligé de présenter au dit seigneur Abbé, à l'endroit de la grand'messe qu'on célèbre dans le chœur de la dite abbaye, à peine de 60 sols un denier d'amende pour le dit Bertrand. ce Lui est dû de chaque navire en construction dans l'étendue de la juridiction, pour le premier pont 40 sols, pour le second 20 sols,- « Est en possession immémoriale de prendre de chaque vaisseau chargé de sel qui aborde et mouille en la terre de la dite abbaye, une brique de sel mesure de l'abbaye. « Le Sr Vicomte du Faou lui doit six douzaines de vesselle de boys, savoir deux douzaines d'assiettes, deux douzaines de sallières et deux douzaines d'écuelles. • « A droit, le premier jeudi de Janvier, de prendre un diner avec toute sa suite, chez le vicaire de Telgruc. a Au jour de Noël, a droit, sur le manoir de LescofT, en Dinéault, que le seigneur du dit lieu lui serve de cuisinier, et à dîner, la veille et le jour de Noel, et à défaut, peut être mulcté. » C'est du temps de Jacques Tanguy, en 1685 que fut nommé prieur de Landévennec, Jean-Maur Audren Kerdrel, né à Landunvez en 1650, profès à SaintMelaine de Rennes en 1669. Il fut prié, par Mg r de Coetlogon, évêque de Quimper, de faire une nouvelle Histoire de Bretagne. Prieur de Redon en 1687, puis de Marmoutiers, il devint Abbé de Saint-Vincent du Mans, où il mourut en 1725 (Le Vot.). A la fin du XVII* siècle, l'histoire de l'abbaye ne fait guère que constater des ruines. En 1691, les religieux se plaignent « que la couverture de l'église abbatiale est prête de tomber par l'ancienneté et caducité des bois, qui sont presque tous pourris et vermoulus, de sorte que les clous pour attacher les lattes et les ardoises n'y tiennent point, et lorsqu'il fait tant soit peu de vent extraordinaire les religieux sont obligés de quitter le chœur, pour chanter l'office divin, et se retirer sous la voûte du grand autel, et ceux qui y viennent prier Dieu sont en danger de la vie et doivent s'éloigner pour ne pas,demeurer sous les ruines des dits bois». Les réparations monteraient à âo.OOO livres. — Jean Banyec, procureur de l'abbaye. Près de l'abbaye, est l'enclos de Saint-Vallois, prieuré claustral avec chapelle de Saint-Guénolé. Jacques Tanguy, Abbé, a transporté cette chapelle, qui était proche la muraille de la cour de la maison, et l'a fait relever hors de son enclos, dans le cimetière de la paroisse. En 1695, les religieux abandonnaient au profit de la paroisse de Landévennec la chapelle du Petit-Folgoet, rebâtie sur le fonds de l'abbaye, par l'abbé Jacques Tanguy, pour le soulagement, commodité et dévotion du peuple. Cette chapelle ne rapporte que 15 livres et manque de réparations."

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Les blasons sculptés de quelques abbés de Landévennec .

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LE BLASON SUR LE PORTAIL DE LA CLÔTURE DE L'ANCIENNE ABBAYE DE LANDÉVENNEC.

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Porte du bâtiment dit  "manoir prioral" . Ce manoir ou Maison du Péniti a été construit vers 1630 par Jean Briant pour les abbés : il l'entoura "de plusieurs beaux jardins, vergers, clôtures et pêcheries".

Les armoiries martelées sont difficiles à lire, mais on retrouve l'encadrement par deux palmes, la crosse et la mitre, et surtout les quatre quartiers semblables aux armoiries des abbés Pierre et Jacques Tanguy.

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Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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LES BLASONS DES MAISONS DU BOURG DE LANDÉVENNEC.

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1. Rue Saint-Guénolé : armoiries de l'abbé Jacques Tanguy 1694.

C'est bien le blason d'un abbé, comme en témoignent la crosse et la mitre malgré le bûchage. On ne retrouve pas les deux palmes entrecroisées, mais des volutes centripètes. Les armes sont parfaitement lisibles, ce sont celles des Tanguy données par Courcy, [D'azur] à l'aigle d'or, accompagné de trois étoiles [de même].

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Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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2. Rue du Pâl : armoiries de l'abbé Toussaint de Saint-Luc.

Je propose de reconnaître ici les armoiries du dernier abbé de Landévennec (1780-1790), qui fut aussi abbé de Langonnet en 1767 et le dernier évêque de Cornouaille (1773-1790) :  Mgr Toussaint Conen de Saint-Luc.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint_Conen_de_Saint-Luc

D'argent coupé d'or, un lion l'un dans l'autre, armé, couronné et lampassé de gueules (ou coupé cousu d'argent sur or, à un lion de l'un sur l'autre, couronné de gueules).

Puisqu'il a été nommé abbé de Landévennec alors qu'il était déjà évêque de Quimper, il est normal de voir le blason coiffé du chapeau à cordelières et trois rangs de houppes. 

La crosse est tournée vers l'extérieur, privilège des évêques, alors que la crosse des abbés doit être tournée vers l'intérieur (cf les blasons des Tanguy), signifiant que leur juridiction ne s'exerce qu'à l'intérieur de leur monastère.

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Armoiries de la famille Conen

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Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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LES BLASONS CONSERVÉS AU MUSÉE DE LANDÉVENNEC.

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1. Armoiries de l'abbé Jehan du Vieux-Chastel (1496 - 1522).

3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1 et un lambel à trois pendants.

Voir :

Le gisant (kersanton, v. 1522) de Jehan du Vieux-Chastel, Abbé de Landévennec (1496-1522), au Musée de Landévennec.

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a) dans le Musée au dessus du gisant.

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Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

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b. Dans la réserve du jardin du Musée.

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Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

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2. Armoiries de Maurice Briant ( 1534-1538) ou d'Arnoult Briant (1538 - 1542) son neveu : deux pierres, dans la réserve du jardin du Musée.

"Arnoud Briand de Cornouailles, abbé de Landevenec en 1541, fit rebâtir à neuf le chœur de son église, et fit mettre ses armes sur les vitres du haut-chœur: elles sont d'azur à trois banderoles d'or. Il mourut en 1553 , et fut inhumé dans un magnifique tombeau, au milieu du chœur de l'église." (Ogée)

La pierre la plus complète, appartenant à un élément structurel d'un bâtiment,  porte l'écu avec autour de lui  deux phylactères portant une inscription. La  crosse est placée en pal.

"1534-153S. Maurice BRIANT : d'azur à 3 banderoles d'or, Cet Abbé commendataire n'était que clerc.Il ne nous est connu que par la bulle de Paul IlI nommant son successeur.

 

1538-1542. Arnoul BRIAND, neveu de Maurice ; reçut ses lettres de nomination de Paul III, datées de Tusculum, le 12 des kalendes de Septembre (19 Août) 1538. Arnoul était doyen des chanoines de l'église de Notre-Dame de Clery, au diocèse d'Orléans, bénéficier de Saint-Martin de Tours, recteur de l'église de Saint-Martin de Cléon, au diocèse de Rouen. Le Pape lui accorda le privilège de cumuler ces bénéfices avec ceux qui pourraient lui être conférés par la suite, mais lui recommanda que le culte divin ne souffrît aucune diminution ; que si les menses abbatiale et conventuelle sont communes, la troisième partie de ses revenus doit être consacrée à l'entretien du monastère, des ornements et des pauvres, et le quart, si les menses sont séparées. L'Abbé devra, avant d'entrer en possession, prêter serment entre les mains soit de l'Archevêque de Vienne, soit de l'Evêque de Nantes. Cette bulle, qui se trouve aux Archives départementales (H. 28), porte le certificat de prestation de serment entre les mains de Pierre Palenyer, archevêque et comte de Vienne, primat des Gaules, demeurant à Paris, le 19 Octobre 1538. Le 7 Janvier 1540, Arnoul, âgé seulement de 54 ans, mais se sentant infirme, et peut-être atteint de népotisme, obtenait de Paul III une bulle pour son neveu Maurice de Commacre, du diocèse de Tours, l'autorisant, quoiqu'il n'ait que 17 ans, à devenir coadjuteur de son oncle Arnoul Briant, Abbé commendataire de  Landévennec, âgé de 54 ans, mais infirme. Maurice est fils dune sœur d'Arnoul, d'extraction noble, demeurant dans le moment à Paris pour ses études (H. 19). Arnoul, dit Noël Mars, ne mourut que le 14 Septembre 1555 et fut enseveli sous le clocher de l'église abbatiale, à la décoration de laquelle il avait travaillé. Mais dès 1542, il avait cédé à son neveu Ie gouvernement de l'abbaye. C'est Arnoul qui fit rebâtir le chœur de l'église et les vitres du bas du chœur. (Son tombeau fut élevé au milieu du chœur, selon Missirien.)"

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Photographie lavieb-aile mai 2019.
Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

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3. Les armoiries de l'abbé Jean Briant (1608-1630).

[D'azur] à la colombe [d'argent] portant dans son bec un rameau [de sinople] .

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"1608-1630. Jean BRIENT ou BRIANT; est dit Curiosilita dans l'inscription de son tombeau à Landévennec ; est-ce pour dire qu'il était originaire de Curiosolit ou de Corseult (Côtes-du-Nord) ? Il était allé en Allemagne, puis en Italie, pour achever ses études, et fut reçu docteur in utroque à l'université de Bologne, le 28 Mars 1599 (H. 9). Il devint chanoine, grand archidiacre de Cornouaille et recteur de Crozon. Missirien ajoute « qu'il peut être honoré en la qualité de restaurateur de l'abbaye, qu'il a fait réparer presque depuis les fondements; il a fait bâtir la maison du Péniti, pour le logement des Abbés commendataires, et la décora de plusieurs beaux jardins, vergers, clôtures et pêcheries. Il a établi la réforme et appelé en cette abbaye les religieux de la congrégation de Saint-Maur. Il portait pour armes : d'azur au pigeon d*argent portant dans son bec un rameau de sinople,

Une pièce des archives départementales (H. 19) nous apprend que, le 10 Mars 1608, le Roi a agréé la résignation de Mr Pierre Loargan, Abbé, en faveur de Me Jehan Briant, prêtre, chanoîne archidiacre de Cornouaille, à charge de 500 livres de pension à payer à M. Augustin Potier, clerc du diocèsie de Paris, sa vie durant. Jean Briant trouva l'abbaye dans le plus triste état, car elle avait reçu la visite des Ligueurs, à la fin du xvie siècle, et l'on peut voir le détail des dévastations commises, dans la notice que M. Le Vot a consacrée à Landévennec, comme aussi on y voit les difficultés de toutes sortes opposées à son projet de réforme  nous en donnerons un aperçu dans la pièce suivante (H. 49), dans laquelle Jean Briand expose ses plaintes au Baillif de Châteaulin, le 14 Février 1628.

« Lan 1606 (1608 ?) Jan Briand fut pourvu, par la faveur du Roi, de l'abbaye de Landévennec, quil trouva à son arrivée dans un état déplorable. Les réparations à faire s'élevaient à plus de 19.000 livres ; mille livres de rentes avaient été aliénées, les titres étaient perdus ou égarés, toutes choses étaient en telle désolation, que les deux pauvres religieux qui y habitaient, et non plus, semblaient plutôt des ermites en un désert. a Jan Briant s'employa à défricher ce désert ; il répara les ruines, rechercha les titres, acquitta les biens aliénés, et ce au prix et de soins et de dépenses considérables. Il ne lui restait plus que d'y introduire une meilleure discipline ; mais, il faut l'avouer, qu'il se trompa dans le choix qu'il fit des Frères Benoît Grosdoy (prieur claustral), Christophe Picot (prieur de l'Hôpital-Camfrout), Jan Talliotz (prieur du Parc), Guillaume Robineau (prieur de Concarneau), René Silguy (prieur de Châteaulin), qu'il appela, l'an 1616, du prieuré de Léon (Lehon) et autres maisons quils occupaient en cette province, sous le titre de réformés ». « II est considérable (on doit remarquer) que Silguy, qui renonce aujourd'hui (1628) à la réforme, était lors demeurant en l'abbaye du Tronchet, une des maisons de leur prétendue réforme, où, en effet, il faisait profession ou (quoi que soit), contenence de réforme comme les autres. Il dit, par sa missive du 21 Janvier 1617, que depuis 1612 ou 1613, il ne pippe, ni n'affronte plus personne pour avoir de l'argent; et par celle du 27 Février 1612, il fait des congratulations particulières à Jan Briant, de la résolution et du soin qu'il prenait.de rétablir en son abbaye la règle de S 1 Benoît; qu'étant venu (lui Silguy), à Landévennec, sous prétexte de réforme, comme les autres, il y a vécu, du commencement, comme réformé et lui-même s'est qualifié tel; tellement que quand il dit aujourd'hui, qu'il n'est point réformé et que jamais il n'en a fait vœu ni profession, c'est bien avouer, en effet, que l'on se trompait et abusait en l'appelant sous prétexte de réforme. Comme de fait, pour montrer en passant la vanité et l'abus de cette prétendue réforme, il est à remarquer que les religieux d'icelle s'étaient faite une prétendue congrégation à part, qui était plutôt un& désagrégation de la compagnie des autres, congrégation acéphale, du tout informe et sans approbation de Sa Sainteté ; ils s'étaient, de leur autorité, fait un supérieur visiteur, Frère François Heiûplé qui, par ses déportements, s'était rendu ennuyeux au Frère Picot, qui avait été prieur de Landévennec... »

Le baillif de Chateaulin déclara, par sentence, que Hemplé n'aurait aucun droit de visite à Landévennec. Tant de troubles dans son administration engagèrent Jan Briand à résigner son abbaye, ce qu'il fit dès 1627, dit Noël Mars ; mais elle ne fut confirmée que par la nomination de son successeur, Pierre Tanguy, par Urbain VIII, en Mars 1630 (Le Vot). M. Le Men (Monographie, p. 71), nous apprend que Jean Briant avait, en 1611, choisi pour sa sépulture une tombe près de l'autel de Notre-Dame (des Victoires), à la cathédrale, et fondé une messe avec 25 livres de rente au Chapitre. Dans un autre acte du 29 Avril 1617, il donnait au Chapitre 130 livres de rente pour la fondation d'un salut ou station après vêpres, le dimanche, et le Chapitre, en retour, lui accorde, s'il le désire, droit de sépulture dans la nef de la cathédrale, à condition qu'il abandonne ses droits sur la tombe déjà choisie en la chapelle Notre-Dame. Il semble que, dans la suite, Jean Briant abandonna ce projet de se faire inhumer à la cathédrale, car il se fît construire de son vivant un tombeau, dans son église abbatiale, où on lisait l'inscription suivante : HIC . EXPECTAT . RESVRRECTIONEM . MORTVORVM R . ET . V . VIR . JOANNES „ BRIENT . CVRIOSOUTA QVI . SVPERSTAT . JVRIS . VTRIVSQVE . DOCTOR ARCBIDIACONVS , AC . CANONICVS . CORISOPITENSIS HVIVSQVE . COENOBII , ARCH1MANDRIDA . EIVSQVE REFORMATIONIS . REDIBITOR . AEDIVM AEDIFICIORVMQVE . RESTAVRATOR . NOVORVMQVE PER VIGIL . EXTITIT . EXTRVCTOR . 1630

Cette date de 1630 apposée sur la tombe de Jean Briant, à Landévennec, semble indiquer qu'elle était un cénotaphe, rappelant simplement la mémoire du célèbre Abbé ; d'un autre côté, nulle trace de sa tombe n'a été conservée à la cathédrale; ce qui est hors de doute, c'est que Jean Briant ne mourut, comme le dit le nécrologe, que le 21 Mai 1632, et qu'il ne fut inhumé que dix jours après, ce qui ferait penser que, mort à Quimper, son corps fut transporté dans son ancienne abbaye."

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Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

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4. Armoiries des  abbés Pierre ou  Jacques Tanguy dans la réserve du jardin du Musée.

Mitre, crosse en pal (tournée vers l'extérieur),  blason échiqueté où on devine les armes des Tanguy. Pas de date.

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"1630-1665. Pierre TANGUY; parent du précédent (Jean Briant), obtint de lui, par résignation, l'abbaye et Ia paroisse de Crozon. Pierre était conseiller du Roi et aumônier de la reine Anne d'Autriche (Missirien). Sur sa demande, on obtint, en 1635 (H. 19), des lettres royales données à Saint-Germain en Laye, établissant en la ville de Landévennec un marché par semaine, le mercredi, et trois foires par an : le 3 Mars, le 26 Juin et le 1« Août. En 1644, Pierre Tanguy réclama son droit de nomination au sujet du vicariat perpétuel de Dinéault. Huit paroisses dépendaient de l'abbaye, dont l'Abbé était recteur primitif ; c'étaient : Dinéault, Edern, Argol, Telgruc, Châteaulin, Landrévarzec, Lothey et Landévennec. Ces paroisses, dans les synodes, étaient appelées immédiatement après l'Abbé de Landévennec, donc l'Abbé a droit de présentation dans la paroisse de Dinéault, comme dans les sept autres (G. 326). 1645. Le vendredi dans l'octave de Pâques, Sr René du Louet consacra le maître-autel de l'église abbatiale de Landévennec, nouvellement reconstruit, et y déposa les reliques de saint Etienne, de saint Sébastien et de saint Guenolé. Le 12 Décembre 1650, l'Abbé se plaint que les religieux ont laissé tomber en ruine la grande église de Saint-pierre du Parc, dont on a pris les débris pour construire certaines dépendances de l'abbaye (H. 9). En 1665, il résigna son abbaye h Jacques Tanguy, mourut en 1669, et fut inhumé à Landévennec, en la chapelle Notre-Dame de l'église abbatiale."

 

 

 

Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

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LA CHAPELLE DU FOLGOAT À LANDÉVENNEC.

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Chapelle du Folgoat à Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Chapelle du Folgoat à Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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Le blason de l'abbé Pierre Tanguy. 

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Plaque de kersanton de même facture que les autres plaques des Tanguy, mais portant l'inscription  DEO ET IMMACULATAE CONCEPTIONI VIRGINIS: , "A Dieu et à l'Immaculée Vierge [Marie].

nb :  en 1666, on trouve cette oraison Laus Deo et immaculatae conceptioni Virginis Mariae.

Le blason encadré par deux palmes a été soigneusement martelé, et on peut juste s'assurer des quatre quartiers.

 

"Dans une requête détaillée contre les religieux, en 1650, il est dit « que, depuis cinq ans (l'abbé Tanguy), a fait construire une belle chapelle nommée Notre-Dame du Folgoet, assez proche de l'abbaye, où il y a une grande dévotion, et où il tombe de grandes offrandes que les religieux ont perçues sans aucun droit, et dont il demande le rapport (H. 9). Il s'agit ici de la chapelle du Petit-Folgoat, rebâtie par Pierre Tanguy.

À 3 kilomètres du bourg de Landévennec, à vol d'oiseau ; à 4 kilomètres et demi, par un chemin peu praticable et par détroits sentiers traversant un grand bois, à la queue de l'étang du moulin à mer, tout près de la maison d'un garde forestier, se trouve aujourd'hui une petite chapelle assez misérable, dénommée chapelle du Folgoat, du même nom que la forêt au bas de laquelle elle est située. Elle se composait primitivement d'une nef de 13 m. 30 sur 5 m. 55, ayant l'air de dater de la fin du xvie siècle ou du xviie , à laquelle on a ajouté plus tard une branche en équerre, du côté Nord, mesurant 5 m. 50 sur 4 m. 12, communiquant avec la nef par une large arcade. Le mur Midi est percé de deux fenêtres à, plein-cintre, larges de O m. 45 et hautes de 1 m. 20. Dans le mur Est sont deux fenêtres à meneaux flamboyants, dernière époque. Un petit clocher XVIIe OU XVIIIe siècle surmonte le pignon Nord.

Au-dessus de la porte Ouest, est encastrée une pierre rectangulaire encadrée de moulures et portant cette inscription : DEO ET IMMACVLATE CONCEPTION! VIRGINIS puis un écusson martelé; qui devait porter les armes de l'Abbé Pierre Tanguy, qui l'avait fait reconstruire en 1635.

Toute la maçonnerie est faite en assez pauvres moellons; il n'y a de pierres de taille que dans les encadrements des portes et des fenêtres. A l'intérieur, le pavé est en terre battue, et le plafond en lambris de bois n'a jamais été peint. Les statues en vénération sont : 1° Vierge-Mère, portant sur le bras gauche l'EnfantJésus nu, tenant la boule du monde. Cette sculpture est de la famille de celles qui sortent des ateliers du port de Brest. Hauteur, 1 m. 10; 2° Saint Joseph tenant un livre, et le pied d'un lis ; 3° Saint Pierre, dont on a fait un saint Gouesnou, genre lourd du xvne siècle ; 4° Saint Jean-Baptiste, maigre ; 5° Sainte. Anne tenant un livre et donnant la main à la petite Sainte Vierge. Celte statue a la facture et. le style de la sainte Candide qui se trouve dans la chapelle de Locunduf de Tourch, et pourrait remonter au xv 6 siècle ou au commencement du xvie . Cest la seule des statues de cette chapelle qui ait un peu de genre et de caractère, Au-dessus du maître-autel, est un tableau en peinture sur bois, mesurant 1 m. 10 sur O m. 65, représentant le supplice d'un jeune martyr. Un bourreau lui lie les pieds, un autre lui passe des liens sur le milieu du corps. Un « personnage à couronne laurée est à cheval ; un autre, casqué, tient une oriflamme; un troisième porte une enseigne romaine ; un quatrième est armé d'une lance ; trois ou quatre autres sont coiffés de turbans. Près de l'angle Sud-Est de la chapelle, est une pauvre petite fontaine, à moitié desséchée et pour laquelle on semble avoir bien peu de dévotion. .

 C'est là que Noël Mars, l'historien de Landévennec au XVII« siècle, a voulu faire vivre Salaun ar foll (le Salaun du Folgoat de Lesneven), en se basant sur une traduction incorrecte et incomprise du manuscrit de Jean de Langoueznou, et en faisant de celui-ci un Abbé de Landévennec, où il n'a jamais été probablement.  Dans cette traduction, faite par l'angevin Pascal Robin, celui-ci, absolument ignorant des noms des localités bretonnes, en mème temps écrivain brouillon et pressé, semble avoir fait double ou triple confusion : il a dû traduire Languen- * noel (de Langoueznou) par Landévennec, et également encore par Landévennec, le terme Lesnevennensis (de Lesneven). Ce texte désordonné et incompréhensible, M. de Kerdanet l'a rectifié dans son annotation d'Albert Le Grand, mais malheureusement sans exposer les raisons et l'explication, conformément aux règles de la critique de nos, jours. Pour mettre en lumière cette question quon a embrouillée à plaisir, il faudrait une exposition dune assez grande étendue. Dans cette note, il suffit de dire que la pauvre chapelle de Landévennec peut valoir tout au plus trois ou quatre mille francs, tandis que l'église merveilleuse du Folgoat vaut trois ou quatre millions ; que la petite chapelle du bois de Lampigou n'a jamais de pèlerins, sinon un nombre assez restreint, le jour du Pardon annuel, tandis que le Folgoat du Léon en compte des centaines de mille par an, Sentant le besoin d'une réforme plus radicale que celle qu'avait essayée Jean Briant, Pierre Tanguy introduisit à Landévennec les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, dès 1636 (Trévaux) ; mais cet essai ne semble pas avoir porté de grands fruits, "

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Chapelle du Folgoat à Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Chapelle du Folgoat à Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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En passant : le bénitier extérieur de la chapelle.

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Chapelle du Folgoat à Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Chapelle du Folgoat à Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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LE CALVAIRE DE L'ENCLOS DE TRÉGARVAN : ALAIN DE TRÉGAIN (1524-1530)

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-du-cimetiere/df27706c-d01c-4250-bf59-7db1fb78d289

http://www.lavieb-aile.com/2018/06/l-eglise-saint-budoc-de-tregarvan.html

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Le socle du calvaire porte la date de 1527. Le croisillon porte les armes à trois pomme de pin d'Alain de Trégain, abbé de Landévennec de 1524 à 1530. Le cliché pris en 2019 montre que les pommes de pin sont bien érodées,  alors que le lichen blanc perturbe la lecture, tandis que la crosse en pâle se devine à peine, mais Yves-Pascal Castel en a dressé un croquis en 1980.

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Trégarvan, calvaire : croquis par Yves-Pascal Castel.

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Calvaire de Trégarvan (kersanton, 1527), blason d'Alain de Trégain.  Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Trégarvan (kersanton, 1527), blason d'Alain de Trégain. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Trégarvan (kersanton, 1527), blason d'Alain de Trégain.  Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Trégarvan (kersanton, 1527), blason d'Alain de Trégain. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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L'ÉGLISE DE L'HÔPITAL-CAMFROUT : ALAIN DE TRÉGAIN (1524-1530).

Lire : 

http://www.lavieb-aile.com/2017/06/sculpture-sur-pierre-de-l-eglise-de-l-hopital-camfrout-les-gargouilles-et-crossettes-du-clocher-et-la-facade.html

Identification par  Monuments et objets d'arts du Finistère  dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère de 2004 par  Yves-Pascal Castel, Annie Le Men et Michel Quéran, non confirmé par mon observation sur place puisque le blason est lisse.

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Écu de droite du registre inférieur, kersanton, 1524-1538, élévation ouest de l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à l'Hôpital-Camfrout. Photographie lavieb-aile février 2017.

Écu de droite du registre inférieur, kersanton, 1524-1538, élévation ouest de l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à l'Hôpital-Camfrout. Photographie lavieb-aile février 2017.

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L'ÉGLISE DE L'HÔPITAL-CAMFROUT : MAURICE BRIENT (1534-1538).

http://www.lavieb-aile.com/2017/06/sculpture-sur-pierre-de-l-eglise-de-l-hopital-camfrout-les-gargouilles-et-crossettes-du-clocher-et-la-facade.html

Identification par  Monuments et objets d'arts du Finistère  dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère de 2004 par  Yves-Pascal Castel, Annie Le Men et Michel Quéran, non confirmé par mon observation sur place puisque le blason est lisse..

 

Écu de gauche du registre supérieur, élévation ouest de l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à l'Hôpital-Camfrout. Photographie lavieb-aile février 2017.

Écu de gauche du registre supérieur, élévation ouest de l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à l'Hôpital-Camfrout. Photographie lavieb-aile février 2017.

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LE PRESBYTÈRE DE L'ÉGLISE DE CROZON.

La façade du presbytère (en rénovation en 2019) porte le blason d'un abbés de Landévennec, Pierre ou  Jacques Tanguy.

Jean Briant puis Pierre Tanguy furent successivement recteurs de Crozon.

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Presbytère de Crozon. Photographie lavieb-aile 12 mai  2019.

Presbytère de Crozon. Photographie lavieb-aile 12 mai 2019.

Presbytère de Crozon. Photographie lavieb-aile 12 mai  2019.

Presbytère de Crozon. Photographie lavieb-aile 12 mai 2019.

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LES BLASONS DE L'ÉGLISE D'ARGOL.


 

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1. Le blason de l'abbé Jean Briant sur le calvaire du cimetière.

La croix du cimetière porte la date de 1593 (pan méridional du socle), et sur la face orientale du croisillon la mention IANGVENQVALEC Y GAL 1617.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-argol/8ec861c2-6392-403d-bd43-6de18e724bad

Sur le nœud du croisillon, coté occidental, se trouve le blason de l'abbé Jean Briant, abbé de Landévennec de 1608 à 1632, et sous l'abbatiat duquel le calvaire a été érigé. Il est aujourd'hui si couvert de lichens qu'il faut se reporter à des CPA (n°2937 Jos Le Doaré, ed. E. . Hamonic ) ou au cliché de Christel Douard  pour voir clairement la colombe et son rameau.

Néanmoins, on peut s'étonner, sur ces derniers clichés, du coté trop net, trop neuf et trop stylisé du blason, très différent du blason de Jean Brient retrouvé dans les ruines de l'abbaye, et penser qu'il relève d'une restauration zélée en 1891, au même titre que la statue de saint Pierre du fût ...  ce qui renforce le doute sur l'ancienneté du blason du fronton de l'église (infra).

 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

CPA n°2937 Jos Le Doaré, ed. E. . Hamonic . ansichtskartenversand.com

CPA n°2937 Jos Le Doaré, ed. E. . Hamonic . ansichtskartenversand.com

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2. Les blasons des Tanguy sur l'église et sur l'Arc de triomphe (porte monumentale de l'enclos).

 

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Sur le fronton du porche méridional de l'église d'Argol, et au dessus d'une date de 1839, on voit, parfaitement conservé (ou restauré ??) et placé ici en réemploi  le blason à quatre quartiers des abbés Pierre ou Jacques Tanguy.

 

Face sud  de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Face sud de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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La colombe tenant son rameau, en 2 et 3, et l'aigle accompagné de trois étoiles en 1 et 4, sont (trop) parfaitement détaillés.

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Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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Le même blason, très martelé au contraire, se trouve au dessus de la baie de la chapelle du Rosaire de la même façade sud.

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Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 13 mai 2019.

Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 13 mai 2019.

Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 13 mai 2019.

Fronton de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile 13 mai 2019.

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Derrière le cavalier intitulé pour les touristes "roi Gradlon" (en réalité l'un des cavaliers encadrant le Christ en croix sur les calvaires monumentaux bretons, comme aujourd'hui à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom par ex.) et placé sur cet arc de triomphe assez récemment (XIXe ?), on voit le blason d'un abbé de Landévennec très martelé : sans doute celui de Pierre ou Jacques Tanguy.

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Arc de triomphe d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Arc de triomphe d'Argol. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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PLOMODIERN, la chapelle Saint-Suliau. Armoiries d'un des abbé Tanguy.

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La chapelle est datée d'après ce blason, mais on lit partout la date de 1665, au lieu du créneau 1630-1695.

Le blason est bien conservé.

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Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

Chapelle Saint-Suliau à Plomodiern. Photographie lavieb-aile 5 juin 2019.

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LISTE RÉCAPITULATIVE.

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— Henri de Morillon (1425 - 1442), d'or au griffon de gueules armé de sable.

  • Blason retrouvée en réemploi dans un mur de l'ancienne abbaye lors des fouilles. Pas de photo

 

Jehan du Vieux-Chastel (1496-1522) à 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1 accompagné d'un lambel à 3 pendants

  • Statue de saint Guénolé : ancienne abbaye de Landévennec, in situ (Musée)
  • gisant de Jehan du Vieux-Chastel, ancienne abbaye de Landévennec :Musée)
  • Ruines de l'ancienne abbaye de Landévennec , jardin du Musée de Landévennec.
  • Cloche de 1513 de l'ancienne abbaye (installée sur le clocher de l'église)

 Alain de Trégain (1524-1538), d'or à trois pommes de pin de gueules.

  • Calvaire de Trégarvan.
  • Hôpital-Camfrout

Maurice Briant (1534-1538) ou plutôt Arnoul Briant (1538-1542), d'azur à 3 banderoles d'or.

  • Ruines de l'ancienne abbaye de Landévennec (deux blocs de pierre).

Jean Briant (1608-1630), d'azur à la colombe  d'argent portant dans son bec un rameau de sinople.

  • Musée de l'ancienne abbaye de Landévennec.
  • Argol, calvaire (1593 et 1617).

Pierre Tanguy (1630-1665) ou Jacques Tanguy (1665-1695), écarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople.

  • Landévennec, église, chevet (1652 ?)
  • Landévennec, église, pignon ouest (1693)
  • Landévennec, ancienne abbaye, porte de clôture du logement prioral
  • Landévennec, maison 1 rue Saint-Guénolé (1694)
  • Landévennec, chapelle du Folgoat.
  • Argol, église, arc de triomphe
  • Argol, église, fronton porche sud
  • Argol, église, élévation sud.
  • Crozon, presbytère
  • Plomodiern, chapelle Saint-Suliau.

Toussaint Conen de Saint-Luc (1780-1790), d'argent coupé d'or, un lion l'un dans l'autre, armé, couronné et lampassé de gueules

  • Landévennec, rue du Pâl.

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En conclusion, et sous réserve d'inventaire, cette liste témoigne du souci des abbés de Landévennec d'affirmer (comme les seigneurs prééminenciers sur les vitres des chapelles de leur paroisse) leurs droits sur leurs possessions en apposant leurs armoiries sur les églises et autres monuments religieux, sans qu'il soit possible (pour moi) de dire s'ils exercent en outre un rôle de commanditaire. Autrement dit, se contentent-ils d'affirmer leurs droits, ou se soucient-ils de bâtir, de restaurer,  d'entretenir ou d'embellir leurs possessions?

Malgré un biais évident dans ma recherche, c'est principalement sur la presqu'île de Crozon, et surtout après l'installation du régime de la commende, que les abbés font sculpter leur blason, avec une mention très particulière à Pierre et Jacques Tanguy. Témoin de leur cupidité ou au contraire de leur implication patrimoniale ?

Les possessions de Landévennec:

 

Les donations de Gradlon, énumérées dans le Cartulaire de Landevennec, comprenaient le territoire des paroisses d'Argol, Telgruc, Crozon, Treflez, Trégarvan et Landevennec, trois îles et 106 métairies, dont 22, situées dans la paroisse de Briec.

Huit paroisses dépendaient de l'abbaye, dont l'Abbé était recteur primitif ; c'étaient : Dinéault, Edern, Argol, Telgruc, Châteaulin, Landrévarzec, Lothey et Landévennec.

Neuf priorés éloignés dépendaient de l'abbaye de Landevennec. C'étaient :

  • Celui de Topopegia, ou Ty-Bidy, en Rosnoen, relevant de la juridiction royale de Châteaulin. L'abbaye y possédait une ferme qui payait, entre autres redevances, 4200 livres de beurre net et salé, et dont les métayers étaient tenus à loger les religieux lorsqu'ils ne pouvaient passer la mer.
  • Le prieuré de Saint-Idumet ou Idunet, à Châteaulin,
  • Le prieuré de Conq ou Concarneau, cédé et uni, en 1727, à l'hôpital de cette ville.
  • Le prieuré de Notre-Dame. de l'Hôpital-Camfrout, en Hanvec
  • Le prieuré de l'île  de Sein.
  • Le prieuré de Lanvern, ex-trêve de Lanvern, commune de Plounéour.
  •  Le prieuré du Parc ou de Saint-Pierre du Parc, en Rosnoën,  
  • Le prieuré de Saint-Valez ou Saint-Valais, en Landevennec.
  • Le prieuré de Batz-sur-Mer  (Loire-Atlantique), fondé en 945 par Alain Barbe-Torte, qui le donna à l'abbé Jean.

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Carte 2 – Donations faites à l’abbaye de Landévennec. (Sources : Tanguy, Bernard, Noms de lieux, Landévennec et le monachisme breton dans le Haut Moyen Âge, 1985, p. 153)

 

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Ce sont donc les monuments de ces possessions qu'il faudrait continuer à explorer pour y chercher de nouveaux exemples d'armoiries.

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"Les abbés avaient droit de haute, moyenne et basse justice sur une très-grande partie des fiefs relevant de la seigneurie de Landevennec, où il existait une cour dont les jugements ressortissaient en appel au présidial de Quimper. Comme seigneurs temporels, ils nommaient aux offices de bailli, de procureur fiscal et de greffier de la juridiction. ils nommaient aussi aux offices de greffier et de notaire en la cour du prieuré de Châteaulin, et avaient six prévôts chargés de la cueillette des deniers, dîmes et redevances de leurs domaines, où des receveurs particuliers étaient en outre préposés la perception des droits de rachats, taux et amendes, lods et ventes, épaves et galloys (choses délaissées, perdues, terres vagues), et successions de bâtard.

 

L'abbé avait ses armoiries appendues dans l'église de son abbaye, dans celle d'Ergué-Gabéric, dans la chapelle de Saint-Gwennolé, même commune, ainsi que dans l'auditoire et les autres bâtiments de la maison abbatiale. L'abbé était en outre outre curé primitif des églises paroissiales de Landevennec, de Crozon, de Châteaulin, et il revendiquait les droits, qui lui furent parfois contestés, le patronage, présentation et nomination des paroisses et trêves d'Argol, Dineault, Édern, Landrevarzec, Lothey, de Batz, Châteaulin, Lanvern, Saint-Pierre et Sainte-Marie de Telgruc, etc., etc

 

Dans un aveu de l'abbaye, fourni le 7 juin 1679, l'abbé Tanguy se déclarait, seigneur justicier de Landevennec, d'Argol et de Telgruc. Il y énumérait cinq prévôtés, dont les titulaires étaient tenus, sous peine d'amende, d'assister aux généraux plaids. II y déclarait, en outre, avoir le droit de pêche dans la rivière de Châteaulin, le long des terres de l'abbaye."

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RELEVÉ D' INSCRIPTIONS LAPIDAIRES SUR LES MAISONS DE LANDÉVENNEC.

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1°) Rue de l'abbaye faisant l'angle avec la rue du Pâl. Maison de caractère en pierre de Logonna, en cours de rénovation en 2019.

inscription sur le linteau d'une fenêtre.

N: BVZARE ET M : LA/NIVINEC / 1672.

soit :  NICOLAS BUZARE ET MARIE LANIVINEC 1672.

Nicolas BUZARE, né vers 1642 à Trégarvan (au bord de l'Aulne, à moins de 18 km de Landévennec) et décédé le 9 février 1710 à Landévennec, était Maistre, Capitaine de la paroisse de Landévennec, Bourgeois, Sénéchal de la juridiction de Landévennec et Noble marchand. Il épousa avant 1667 Marie LANIVINEC, née à Landévennec en 1649, décédée le 19 mai 1682 à Landévennec. à l'âge de 33 ans. Ils eurent 9 enfants entre 1667 et 1681.

Nicolas BUZARE épousa ensuite, le 14 avril 1692, à Landévennec, Renée DUVAL, dont il eut 11 enfants.

 Généalogie Alain Person

 

 

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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Maison 9 rue du Pâl. Datée de 1693.

I : GVIRVIC : F : LE BORVO

Je trouve plutôt le patronyme GUIRUIC à Argol.

Il y eut un couple François Le Borvo (1674-1752) et Marie Guiruic, mais à Argol...

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Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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Maison 9 rue (de la Mairie ?)
 M :I CHOTARD .

 

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

Photographie lavieb-aile mai 2019.

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SOURCES ET LIENS.

— Notice sur l'abbaye de Landévennec

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fb5b16ca50c2bdc6ced3b3c577dfac3c.pdf

ABWINNOC, 1951, Landévennec et son abbaye, photographies Jos Le Doaré.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_168/landevennec__et__son__abbaye.pdf

LE MOIGNE (Y), 1952, L'Abbaye de Landévennec, photographies Jos Le Doaré.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_148/Abbaye_de_Landevennec__.pdf

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

BARDEL (Annie), PÉRENNEC (Ronan),  Les anciens fours à cloches de l’abbaye de Landévennec, in Louis Lemoine,  Bernard Merdrignac (dir.), CORONA MONASTICA. Moines bretons de Landévennec, histoire et mémorial celtique.  Mélanges offerts au père Marc Simon, p. 129-146

https://books.openedition.org/pur/20118

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

BARDEL (Annie) 1991,  L'Abbaye Saint-Gwénolé de Landévennec. In: Archéologie médiévale, tome 21, 1991. pp. 51-101; doi : https://doi.org/10.3406/arcme.1991.990 https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1991_num_21_1_990

— BOURGEOIS (Jean-Claude), généalogie

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=guillaume+vii&n=du+vieux+chastel
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

— JOURDAN DE PASSARDIÈRES, 1912, :  Histoire de l'abbaye de Landévennec par dom Noël Mars Bibliothèque national manuscrit français  n° 22358 anciennement Blancs-Manteaux, Bulletin diocesain d'histoire et d'archéologie de Quimper pages 193-204

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/21ec271e9a430068fc93b7bb4845de55.pdf

LE NOAC'H (Charlotte), 2004, La verrerie de l'abbaye Saint-Guénolé à Landévennec (Finistère). Étude typo-chronologique

Revue Archéologique de l'Ouest  Année 2004  21  pp. 175-187

https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_2004_num_21_1_1178

PÉRENNEC (Ronan), Landévennec 1993-1994, rapport de fouilles.

http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/cb43488063379a623b74da92a4618da0.pdf

— SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

— SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

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Published by jean-yves cordier
8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 15:59

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Saint Guénolé, fondateur de l'abbaye de Landévennec, était l'un des trois de fils de sainte Gwen et de saint Fragan. Au  Vème siècle en Bretagne., ils auraient débarqué, venant probablement du pays de Galles,  dans la baie de Saint-Brieuc pour se fixer à Ploufragan (Côtes d’Armor).

Guénolé,  vers 470, est confié encore enfant à saint Budoc pour être formé dans l’ermitage de celui-ci, situé sur l’île Lavret, dans l’archipel de Bréhat. Vers 485, il manifeste le désir de se rendre en Irlande pour vénérer les restes de saint Patrick qui vient de mourir, mais l’apôtre lui apparaît en songe pour lui indiquer qu’il est préférable de rester en Armorique pour y fonder une abbaye. Avec onze autres disciples de saint Budoc, il s’établit dans une autre île appelée Tibidy,. Au bout de trois ans, en 490, il fonde une nouvelle abbaye à Landévennec qui devient le centre religieux de
la Bretagne de l’ouest. Il y meurt en 532. 

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I. LE BUSTE RELIQUAIRE EN ARGENT (XVe siècle).

Orfèvre inconnu, Léon (?), milieu du XVe siècle. Buste-reliquaire en argent repoussé en partie doré, au décor ciselé et gravé, de 21 cm de haut, 18 cm de long et 11,5 cm de large. Poids 600 g. Classement M.H. Le 2 avril 1982. (Y-P. Castel)

 

Il provient de l'église paroissiale de Saint-Frégant et serait selon Castel (cf. infra) le reliquaire, non pas de Saint Guénolé, mais de sont père Fracan. Pourtant, il est présenté dans le musée de Landévennec comme "buste-reliquaire de saint Guénolé.

Le buste-reliquaire de saint Guénolé proprement dit est conservé à Locquénolé, avec un bras-reliquaire. Les deux bustes de Fragan et de Guénolé sont très comparables, et proviennent du même atelier anonyme.

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Buste-reliquaire de saint Guénolé, trésor de l'église de Locquénolé, copyright Castel/APIB 1994

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Description.

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Le visage est ovale avec un crâne tonsuré et une grande largeur bi-auriculaire, puis un triangle dont la pointe s'adoucit sur un menton rond. Le front exceptionnellement large témoigne de la force intellectuelle et spirituelle du saint.

La forme losangique des yeux est immédiatement remarquée, centrée par le cercle double de la pupille. Ces losanges s'inscrivent dans l'amande oculaire très saillante sous la ligne en T de la cavité orbitaire, ce qui contribue à l'impression très forte du regard, qui n'est ni doux ni sévère, mais grave et profond comme s'il s'adressait avec force au spectateur.

La ligne fine des sourcils vient doubler  d'un trait fin les arcs presque plats des orbites, arcs dont la coalescence vient dessiner la ligne du nez. La tige étroite, à peine pyramidale de celui-ci s'épanouit ensuite en les deux mamelons des narines.

La bouche aux lèvres presque absentes est fermée, rétive à la parole. Un léger pointillé marque l'existence d'une courte barbe, qui remonte sur les joues.

Le premier abbé de Landévennec porte une chemise (est-ce un amict ?) remontant sur le cou avant de s'évaser en une courte fente : le V réellement graphique qu'il forme répond par symétrie à la ligne du nez.

La tunique qui recouvre cette chemise s'ouvre en un V très évasé, et tandis que les épaules sont lisses, une ornementation de feuilles et fleurs à cinq pétales occupe la partie médiane, un peu comme une étole.

Le plateau du reliquaire est orné de deux rangs perlées.

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Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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La vue de profil permet au visiteur de remarquer la forme des oreilles dont le contour dessine un G fermé. Dix rangs de hachures  mangent les mandibules en guise de barbe très taillée.

Surtout, cette vue lui permet de satisfaire sa curiosité  concernant cet anneau du sommet du vertex : qu'est-ce que c'est ?

Ce n'est pas un accessoire capillaire, ou une coiffure insolite, mais c'est la boite contenant la relique. En se haussant du col, on parvient à voir le couvercle en verre, et un fragment certainement authentique à l'intérieur.

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Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Reliquaire de saint Guénolé, musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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L'analyse de l'expert :

"Saint-Frégant, devenue paroisse en 1971, était auparavant une simple trève de Guissény. Fracan, le saint éponyme du lieu, fondateur de l'abbaye de Landévennec, mieux connu que son père, et d'ailleurs choisi, conjointement avec saint Louis, comme patron de l'église paroissiale. De son oncle Conan Meriadec, Fracan aurait reçu le gouvernement des comtès de Léon et de Cornouaille, et il se serait illustré à Guissény dans une bataille contre les pirates.

On peut supposer, en l'absence d'autres preuves, que le buste en argent conservé à Saint-Frégant abrite une relique de son crâne, visible à travers la lunette circulaire montée en bâte d'un fort relief au sommet de la tête. Le galon qui orne celle-ci comporte des rinceaux et un blason à fond lisse dont la forme dissymétrique est sans doute l'indice d'une réfection.

L'ouvrage, soigné dans ses assemblages, traduit, par ailleurs, un savoir-faire artisanal, perceptible dans la stylisation des formes, — visage évasé, oreilles collées — et des éléments anatomiques — yeux aux pupilles ciselées s'inscrivant dans un losange très accusé, nez traité à l'équerre, bouche d'un trait repoussé incertain, sourcils, enfin, soulignés d'un trait continu ciselé — . Les rinceaux qui ornent la chasuble, élégamment dessinés sur un fond mati sont, néanmoins, d'une technique rapide et peu refouillée.

Perpétuant modestement, au niveau local, les formules du XIVe siècle, l'œuvre présente des analogies de composition et de technique si évidentes avec le buste conservé à Locquénolé qu'il est vraisemblable de voir en ces deux pièces les produits d'un même atelier actif vers le milieu du Xve siècle. Ces analogies donnent également à penser que le buste de Saint-Frégant pouvait être, à l'origine, et comme celui de Locquénolé, porté par quatre pieds en forme de lions, tous disparus." Yves-Pascal Castel, Les orfèvres de Basse Bretagne, APIB - Les Cahiers du Patrimoine, 1994, p.227.

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II. LES STATUES EN BOIS PRÉSENTÉES EN VITRINE.

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Une grande vitrine en angle accueille le visiteur. Elle contient 5 statues provenant de 5 sanctuaires du Finistère dédiés à saint Guénolé.

 

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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1. Saint Gwénollé. Bois polychrome, XVe siècle, provenant de Kergloff.

Il est représenté avec une robe verte recouverte sur les épaules par un capuchon noir couvrant la tête. Il tient un livre (la Règle de son monastère) et un bâton terminé par une boule (le bâton pastoral d'Abbé) dont la hampe est brisée. Ses pieds sont nus.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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2. Saint Gwénnolé en habit  mauriste. Bois polychrome, XVIIIe siècle.

Il porte la tonsure en couronne. Malgré l'uniformité de la couleur blanche, trois pièces de vêtements doivent être distinguées : une tunique ou robe (visible aux avant-bras),   la coule à larges manches, et le scapulaire (blanc ourlé d'or) recouvrant la tête et descendant en pan rectangulaire devant (et en règle derrière) le tronc. Je ne parviens pas à trouver une description satisfaisante de l'habit des mauristes afin de mieux assurer mon texte.

C'est en 1628 que l'abbaye de Landévennec a été rattachée à la Congrégation bénédictine de Saint-Maur (comme de nombreuses abbayes bretonnes à Rennes en 1627, Redon,  Léhon et Le Tronchet en 1628, Saint-Mathieu de Fine-Terre en 1655,  etc)

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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3. Saint Gwénnolé, bois polychrome, XVe siècle.

Le saint, tonsuré en couronne, porte un surplis (à galon doré) et une chasuble verte à revers rouge et tient un livre. Il est déhanché et penché en avant.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statue de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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4. Saint Gwénnolé, bois polychrome, XVIIe siècle, provenant de l'église  Saint-Guénolé de l'Île de Sein.

Il porte une chape rouge et or  à fermail et orfrois sur un court surplis à dentelles et une étole, au dessus d'une robe sombre. La crosse qu'il tenait est perdue.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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5. Saint Gwénnolé. Bois polychrome, XVe siècle (?).

Le saint, tonsuré, porte une aube et une chasuble, il tient un livre, tandis que son bâton pastoral a disparu.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Statues de saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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LA STATUE DE SAINTE GWEN. ALLAITANT SES TROIS FILS SAINTS VENEC,  GUÉNOLÉ ET JACUT.

Moulage de l'original présent dans la chapelle Saint-Venec à Briec.

Voir :  http://www.lavieb-aile.com/article-vierges-allaitantes-v-saint-venec-a-briec-sainte-gwen-aux-trois-mamelles-trois-mamelles-et-ses-f-99959493.html

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Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Groupe de sainte Gwen aux trois mamelles allaitant saint Guénolé, Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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IV. Saint Gwénnolé. LA STATUE DE PROCESSION DE L'ABBAYE MODERNE.

 

Bois polychrome. Date ?

Voir : 

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-pardon-de-saint-guenole-a-l-abbaye-de-landevennec-le-1er-mai.prosesion-ha-gousperou.html

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Statue de  saint Guénolé, abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Statue de saint Guénolé, abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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V. LA STATUE DE KERSANTON VERS 1500-20.

 

Voir description que je reprends ici :

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-pardon-de-saint-guenole-a-l-abbaye-de-landevennec-le-1er-mai.prosesion-ha-gousperou.html

Matériau :  kersantite (roche magmatique au très beau grain extraite en rade de Brest près de l'Hôpital-Camfrout depuis le XVe siècle). Louis Chauris indique qu'au cours de son histoire, l'abbaye a fait appel aux trois principaux types (faciès) de kersanton : gris à grain moyen — église romane—, noir à gros grain blason au griffon d'Henri de Morillon abbé de 1425 à 1442 —  et noir à grain fin, comme pour ce saint Guénolé, mais aussi pour le gisant de Jehan du Vieux-Chastel, dans la même variété. 

Elle a été commandée par Jehan du Vieux-Chastel, dernier abbé régulier de Landévennec de 1496 à 1522 et restaurateur de plusieurs monastères relevant de l'abbaye. 

La crosse est brisée (sauf l'implantation), mais l'Abbé porte la mitre à fanons, les chirothèques, les anneaux (chaque doigt long de chaque main porte une bague, alternativement sur la phalange ou sur la phalangine), la chape à orfrois, tandis qu'il tient le livre ouvert de la Règle.

À la base sont sculptées les armoiries fascées d'or et de gueules à six pièces de la famille  du Vieux-Chastel, avec la crosse propre à l'abbé, mais aussi des sortes d'étoiles qui sont des hermines . Car ces armes sont :

 

" ... 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4.3.2.1. « Ses armes se voient, dit Missirien, en toutes les vitres de l'église et du couvent, et sa tombe est élevée en belle pierre, en la chapelle, du costé de l'Evangile, hors du choeur ; on montre encore de vieux ornements de draps d'or qu'il avait donnés, et un très grand et très riche calice d'argent vermeil doré ». Il restaura, nous dit Dom Mars, plusieurs des prieurés du monastère, enrichit son église de chapelles, le choeur de stalles, et la sacristie de divers ornements et peintures. Il mourut le 19 Octobre 1522, laissant 11 livres à la chambrerie du monastère, et fut enterré devant l'autel qu'il avait érigé en l'honneur de sainte Barbe, et qui, au XVIIème siècle, était dédié à Notre-Dame. Ce fut le dernier Abbé régulier. Il dut faire restaurer la maison des Abbés, à Quimper, car on a trouvé, dernièrement, en démolissant la vieille aile du couvent des Dames Ursulines, un linteau de cheminée portant ses armes."

On peut voir le gisant de cet Abbé au Musée de Landévennec.

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-gisant-de-jehan-du-vieux-chastel-abbe-de-landevennec.html

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L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

L'ancienne abbaye de Landévennec. Photographie lavieb-aile 1er mai 2019.

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ANNEXE. LES HABITS MONASTIQUES.

(présentés au Musée)

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Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.
Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.

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"Le vêtement du moine comporte la tunique et la coule, coule d'étoffe épaisse en hiver, de drap lisse ou élimé en été ; en outre, un scapulaire de travail et, comme chaussures, des bas et des souliers."

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Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.
Le reliquaire et les statues de saint Guénolé au Musée de Landévennec.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal), 1994,  Les orfèvres de basse Bretagne , [Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Région de Bretagne] ; Yves-Pascal Castel, Denise Dufief-Moirez, Jean-Jacques Rioult... [et al.] ; avec la collab. de Jacques Berroyer, Stéphane Caroff, Colette Dréan ; photogr., Guy Artur, Norbert Lambart , Rennes , APIB [Association pour l'Inventaire de Bretagne], 1994 .-439 p.-XVI f. de pl. en coul. : ill., couv. ill. en coul. ; 28 cm 

— Article Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gu%C3%A9nol%C3%A9_de_Land%C3%A9vennec

— Eglise Saint-Guénolé à Locquénolé (Finistère) :

Le bras reliquaire (H. 38 cm, en argent sur âme de bois) de saint Guénolé date du XVème siècle : on y trouve, ciselés, de larges motifs végétaux.

Le buste reliquaire (H. 0,23 m, en argent) de saint Guénolé date du XVème siècle : "Quatre petits lions couchés constituent les pieds qui portent le buste, dont le vêtement est ciselé de feuilles de chêne et de feuilles découpées. Sur le haut de la tête, qui porte la tonsure monastique, une lunette de cristal permet de voir la relique, qui est un morceau de boîte crânienne. Sous la plaque de la base une inscription tracée à la pointe : Yves Rivoalen 1697".

http://locquenolepatrimoine.unblog.fr/leglise/le-tresor-de-leglise-2/

— Chapelle Saint-Guénolé (1696) à Loperec. Statue en bois, XVIe

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-de-saint-guenole/e0aa4183-f15e-4f6b-8996-f4f8ae2235dd

Fontaine Saint-Guénolé (1658) à Kervent, près de la chapelle supra, Lopérec

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/fontaine-saint-guenole-kervent-loperec/f5242e53-274b-4b28-8764-9636d4771f3a

Saint-Hernin. Statue en bois, XVIIe

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-saint-guenole/ddd1cce6-a2ac-4f48-a784-5292979655cb

Chapelle Saint-Guénolé, Tonquédec (22) :  statue ancienne en bois polychrome de saint Guénolé en habit mauriste, tenant une crosse dans la main droite (18e siècle)

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-guenole-tonquedec/1627318b-af92-4c1e-bd6d-dbfc3cedbd76

Chapelle Saint-Guénolé à Locunolé, Quistinic : statue de procession, bois, XVIIe.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/statue-de-procession-saint-guenole/35ed33ef-f1c5-4604-950b-b8d82c5cd666

Eglise Locunolé à Quistinic. 

 

Chapelle Saint-Guénolé  à Gulvain (Edern). Pas de statue. Un écu aux armes d´un abbé Tanguy de Landévennec a été incorporé au chevet

Eglise Locunolé à Quistinic. Locunolé (lieu consacré à Guénolé), dépendait au 11e siècle de l´abbaye de Landévennec et faisait partie d´une ancienne paroisse qui couvrait les territoires actuels de Tréméven, Querrien et Saint-Thurien. Ancien prieuré, Locunolé devient paroisse du diocèse de Cornouaille en 1667. 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-guenole-locunole/1c62cc7b-de8d-4399-abf4-ca3009931178

Eglise saint-Guénolé (Ile de Sein)

Chapelle Saint-Guénolé à Trévou-Tréguignec

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-guenole-route-de-treguier-chemin-de-cadoret-trevou-treguignec/cdf4355d-54b3-41da-bba9-d41f1d027f78

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Published by jean-yves cordier
8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 13:17

Les deux crossettes nord et sud (pierre de Logonna, 1693 ?)  de l'église de Landévennec : la sirène et l'ange. 

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Voir aussi sur Landévennec :

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Cet article appartient à une étude des crossettes (pierres d'amortissement) sculptées figuratives du Finistère  destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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Enfin, une autre série d'articles s'intéresse au thème développé dans la thèse d'Iriko Amemiya, celui de la "femme semi-humaine", Vierge ou Démone.

 

 

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Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Il s'agit des deux crossettes figuratives des angles nord-ouest et sud-est de l'édifice, qui sont les seules crossettes de l'église. Bien qu'opposées dans leur  orientation (elles se tournent le dos), elles forment un couple stylistique et thématique, celui de l'ange et de la sirène, ou encore de la femme-oiseau et de la femme-poisson.

— auteur : inconnu.

— Matériau : microdiorite quartzique ("pierre jaune de Logonna"). 

"Le célèbre microgranite de Logonna, extrait depuis des siècles dans les perrières du Roz en bordure d'un diverticule de la rade, a fourni à l'église, non seulement de superbes pierres de taille, mais aussi des éléments aptes à la sculpture comme l'attestent les curieuses têtes des crochets de la flèche. cette roche à grains fi-moyen est immédiatement identifiable par sa teinte jaunâtre, presque blonde, comme renforcée par de nombreux cernes subconcentriques brunâtres d'hydroxyde de fer. La multiplicité des petites cavités qui lui confèrent un aspect "troué" est due à la disparition par érosion météorique des feldspaths phyllitisés ; mais cette altération toute superficielle n'altère en rien la solidité de la pierre.

L'âge d'or de la pierre de Logonna correspond aux XVIe et XVIIe siècle. À Landévennec, elle joue un rôle essentiel dans la façade occidentale en beaux éléments bien équarris, assez régulièrement appareillés quoique les assises soient de hauteur différentes." (L. Chauris 2011)

— Datation :  XVIIe siècle (1659 ou 1693), date de l'élévation occidentale. Je me base sur la notice de Christel Douard pour l'Inventaire du patrimoine :

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-landevennec/a3d63319-2d8e-427e-b84e-2b0c7cf106e0

"Dans sa structure, l´édifice semble remonter à la fin du 15e ou au début du 16e siècle. De cette époque datent le porche sud, l´arc diaphragme séparant la nef du choeur, des vestiges de sablières de la nef, la charpente (poinçons, entraits, blochets) ainsi que quelques baies bouchées (nef, chevet). La pierre encastrée dans la partie supérieure du chevet porte la date de 1652 ainsi que les armoiries de Pierre Tanguy, abbé de Landévennec. La façade occidentale et le clocher sont érigés en 1659 et portent les mêmes armoiries que le chevet. La date de 1699 figurant sur le pignon du porche correspond à un remaniement. La sacristie a été rajoutée en 1740. Le portail monumental remonte à la seconde moitié du 17e siècle. L´ensemble a été fortement restauré à plusieurs reprises, notamment au 19e siècle et en 1969.."

Nota bene : je ne lis pas la date de 1659, mais clairement celle de 1693 sous le blason écartelé attribué à Jacques Tanguy (abbé de 1665 à 1695) de la façade occidentale. 

Si nous examinons cette façade occidentale, nous voyons que l'appareillage des pierres est renforcé au dessus de la clef de voûte de la porte, puis qu'une ligne continue de blocs rectangulaires relient les deux angles et leurs crossettes : j'y vois l'argument pour affirmer que ces crossettes appartiennent à ce pignon (et non aux élévations sud et nord).

L'élément intéressant à mes yeux, et qui n'a pas été noté jusqu'à présent, c'est que ces deux crossettes sont identiques dans leur aspect et dans leur situation au pignon occidental avec celles de l'église Saint-Budoc de Trégarvan, propriété de l'abbaye de Landévennec dès le milieu du XIe siècle. Or cette église possède d'autres points communs, puisque son pignon est également en pierre de Logonna et  que la flèche de son clocher est ornée sur ses arêtes de têtes humaines disposées comme à Landévennec. La tour du clocher de Trégarvan date de 1696, son cadran solaire de 1698 et le clocher de 1706 : ces dates se rapprochent de celle de 1693 portée sur l'élévation ouest de Landévennec.

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Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

Façade ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

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I. LA SIRÈNE, OU FEMME-POISSON.

Iroko Amemiya la décrit en tête de ses 20 "ornements de type sirène" bretons, dont 13 en pierre (crossettes majoritairement) et 7 en bois (sablières principalement).

Les autres crossettes se trouvent à Saint-Urbain, Landerneau, Bodilis, Lampaul-Guimiliau, Pludaniel, Sizun, Kergrist-Moëlou et Vitré. Les sirènes  tiennent pour la plupart un miroir ou une pomme. On les distinguera de leurs homologues de type femme-serpent (Lannédern, Lennon, Sizun).

Description par I. Amemiya 2005 page 207 (avec un schéma):

"Crossette droite à la base des rampants du pignon ouest. 

Sirène : couchée sur le ventre, tête à gauche. Visage rond encadré d'une longue chevelure épaisse, séparée en mèches. Col rond godronné au cou. Le corps sculpté a la forme d'un poisson à écailles, en léger relief, l'extrémité est bifurique."

On regrettera que le technicien chargé de la pose du para-foudre n'ait pas été sensibilisé au respect du patrimoine.

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a) vue de profil.

Le bloc de pierre grossièrement rectangulaire est sculpté en faible relief sur sa face longue, pour représenter le corps en forme de poisson à la queue caractéristique. Le fuseau du corps est marqué d'écailles rondes. Puis, pour la partie qui vient en surplomb et qui est marquée par un rouleau en volute, l'artiste a rendu les cheveux par les lignes parallèles des mèches.

Rien n'indique le volume de la poitrine féminine (hormis le rouleau qui l'évoque habilement).

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Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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b) vue de face.

Elle est sculptée en moyen relief.

La chevelure vient former un  encadrement,  en courte coiffe au dessus du front puis en deux nattes torsadées sur le coté . Le visage très joufflu avec une bouche fine projetée en avant au dessus d'un petit menton évoque celui d'un enfant ou d'un angelot. Une sage collerette renforce cette impression.

Nous sommes donc loin de la représentation d'une démone, d'une séductrice maléfique ou d'une allégorie de la Luxure ou de la Coquetterie, ou de toute évocation d'une Ève-Lilith.

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Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019 à 19h.

Crossette nord-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019 à 19h.

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II. L'ANGE, OU FEMME-OISEAU.

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Nous retrouvons ici le bloc de pierre quadrangulaire, à l'arête soulignée par un rouleau, à la face ouest sculptée en bas-relief et à la tranche, tournée vers le sud, sculptée en moyen-relief.

C'est ici une aile triangulaire qui occupe la longueur du bloc (les plumes répondant aux écailles précédentes), et qui se poursuit par la chevelure féminine, tandis que la largeur, taillée en biais, figure un visage joufflu identique à celui de la sirène. Les cheveux sont divisés par une frange médiane, et la collerette s'inscrit en indentations pointues, comme l'anticipation de nos  Pierrot-Gourmands, mais se sont les seules différences, bien que l'exposition ensoleillée de la jeune femme rende celle-ci plus photogénique.

 

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Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Crossette sud-ouest de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Au total, la gémelléité des deux crossettes est incontestable. Chacun peut préférer voir ici le couple d'un ange (le Bien, dextre et méridional) et d'une sirène (le Mal, sénestre et septentrional), ou les deux faces de la nature féminine, tantôt oiseau, tantôt poisson, ou l'allégorie de l'ambivalence de l'âme humaine, parfois aquatique et parfois aérienne, mais nous ne pouvons dissocier les deux crossettes pour ne retenir que son aspect marin et évoquer la légende d'Ys (grande tentation des celtomanes des jours fériés) ou dénoncer la fascination des Bretons pour l'Ève maléfique.

Si on accepte de dater ces crossettes de 1693, date du blason de la façade occidentale, on conçoit que ces crossettes ne s'intègrent pas dans la continuité des crossettes du XVIe siècle, encore marqués par des thèmes médiévaux (dragons, lions, allégories du Buveur ou de la Luxure, etc.) mais qu'elles participent à un souci plus esthétique et ornemental que théologique ou populaire propre à la fin du XVIIe siècle.

De même, l'église n'est plus alors l'expression de la foi des abbés réguliers (comme Jehan du Vieux-Chastel, le dernier d'entre eux en 1522), mais est soumise aux décisions d'abbés commendataires percevant les bénéfices de l'abbaye. 

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Je préfère rêver, et sortir des sentiers battus, en imaginant un couple d'anges, l'un volant et l'autre nageant, promenant dans les airs et dans les eaux de notre inconscient leur bonne bouille débonnaire et leur sourire enfantin, et distribuant à tous de tendres bisous.

Le premier ange ichtyologique vous embrasse.

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 68-69. Version remaniée de la thèse de 1996.

— AMEMIYA (Hiroko) Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129

Résumé : Le thème principal de cette étude est de voir quel rôle la femme non-humaine - et notamment la femme qui appartient au monde maritime - a joue au japon et en Bretagne, a travers les récits relatifs à l'épouse surnaturelle. Pour la Bretagne, les recherches s'étendent également sur l'iconographie religieuse représentant l'être semi-humain telles la sirène et la femme-serpent. La région conserve dans ses chapelles de nombreuses statues des xvie et xviie siècles figurant ce type faites par des artisans locaux. L'imagination populaire s'épanouit ainsi dans la femme non-humaine de deux façons en Bretagne : dans l'expression orale et dans l'expression plastique ce qui nous offre une occasion inestimable d'étudier leur compatibilité dans leur contexte socioculturel. Les récits qui traitent le thème du mariage entre l'être humain et l'être non-humain révèlent la conception de l'univers d'une société. L'autre monde ou les êtres de l'autre monde sont en effet une notion fonctionnelle qui permet a la société de maintenir l'ordre interne par une intervention externe fictive : la suprématie du fondateur du japon s'explique par la transmission d'une puissance surnaturelle par sa mère du royaume maritime, alors qu'en Bretagne, la destruction de la cite légendaire d'Is est causée par une fille maudite née d'une fee. Le premier volume de cette étude est compose de trois parties : i. L'autre monde dans la tradition populaire au japon, ii. Récits relatifs au mariage au japon et en Bretagne, iii. Iconographie d'une femme semi-humaine. Le deuxième volume est un inventaire des différents types de représentation semi-humaine en Bretagne.

— CHAURIS (Louis), 2011, "Regards sur les pierres de l'église Notre-Dame à Landévennec", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 82-84.

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

— LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes Chapelles bretonnes.
6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 10:24

Le gisant (kersanton, v. 1522) de Jehan du Vieux-Chastel, Abbé de Landévennec (1496-1522), au Musée de Landévennec.

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Voir aussi :

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Sur les gisants, voir :

 

 

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Ce gisant du XVIe siècle est mentionné par Guy Autret de Missirien (1599-1660). Le chevalier de Fréminville l'a vu dans les ruines de l'abbaye vers 1827, "hors du chœur, du côté de l'évangile". Le chanoine Abgrall, si soucieux du patrimoine lapidaire, n'en parle pas en 1917, mais  en 1955,   Jos  le Doaré, l' éditeur de cartes postales de Châteaulin, en a laissé une photographie où la plaque du tombeau repose dans les broussailles des ruines. Il la situe alors  "dans la chapelle centrale du déambulatoire".

 Aujourd'hui, il est parfaitement présenté, devant un alignement de quatre colonnes symbolisant son environnement premier, dans le musée de l'ancienne abbaye de Landévennec. Il a conservé sur la pierre grise de kersanton sa parure de lichens blancs au grain fin. Il est presque intact, hormis l'extrémité de la crosse et la gueule du chien .

 

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C'est la partie supérieure de l'ancien tombeau du dernier abbé régulier de l'abbaye de Landévennec  entre 1496 et 1522 : Jehan du Vieux-Chastel :

L'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel.

Selon Abgrall, celui-ci portait le titre de prieur de Concarneau, titre qu'il conserva lorsqu'il accéda à l'abbatial en 1496.  En effet, l'abbaye possédait, du moins en titre, à Concarneau un prieuré, locus sancti Wingualoei in Buduc, "Saint-Guénolé de Beuzec-Conq". 

 

"Prieur de Concarneau, de la famille de Brunault, en Trébrivan,.  Ses armes se voient, dit Missirien, en toutes les vitres de l'église et du couvent, et sa tombe est élevée en belle pierre, en la chapelle, du costé de l'Evangile, hors du chœur; on montre encore de vieux ornements de draps d'or qu'il avait donnés, et un très grand et très riche calice d'argent vermeil doré."  ll restaura, nous dit Dom Mars, plusieurs des prieurés du monastère, enrichit son église de chapelles, le chœur de stalles, et la sacristie de divers ornements et peintures. Il mourut le 19 Octobre 1522, laissant 11 livres à la chambrerie du monastère, et fut enterré devant l'autel qu'il avait érigé en l'honneur de sainte Barbe, et qui, au XVIIe siècle, était dédié à Notre-Dame. Il dut faire restaurer la maison des Abbés, à Quimper, car on a trouvé, dernièrement,  en démolissant la vieille aile du couvent des Dames Ursulines, un linteau de cheminée portant ses armes." (Abgrall)

Ce fut le dernier Abbé régulier, c'est  à dire qu'après lui furent nommés des abbés commendataires, nommés par le roi, qui percevaient les bénéfices de leur titre sans en exercer obligatoirement les fonctions et qui n'étaient pas obligés de résider sur place. L'abbaye Saint-Matthieu in fine terrae fut semblablement mise en commende à la fin du XVe siècle, tandis que le premier abbé commendataire de l'abbaye de Daoulas fut nommé en 1600.

Son rôle dans l'enrichissement architectural et artistique de l'abbaye est considérable,  puisqu'il dota toutes les fenêtres de vitraux, qu'il commanda des stalles pour le chœur, fit réaliser une statue de saint Guénolé, et des peintures murales pour la sacristie.

 

"Il fit faire les grandes fenestres qui sont dans notre église, scavoir au bout de la nef, à la croisée du costé du cloistre et celles qui sont autour des chapelles. Il fit faire les chaises du chœur, le grand saint Gwennolé de pierre, qui est au grand autel, la chapelle de Sainte Barbe qui est à présent celle de Notre Dame … Il mourut l'année 1522. Cet abbé est enterré devant l'autel de Notre Dame d'à présent, dans une sépulture de pierre eslevé lequel ont mit proche de la croisée l'an 1645 quand l'on haussa l'église." Dom Noël Mars, Histoire du Royal Monastère de Landévennec.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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On comparera avec intérêt ce gisant avec celui de Guy Le Lionnais, abbé de l'abbaye de Beaulieu entre 1477 et 1528.

http://www.lavieb-aile.com/2019/03/les-treize-gisants-du-cloitre-de-la-cathedrale-de-treguier.html

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— Matériau : kersantite (roche magmatique au très beau grain extraite en rade de Brest près de l'Hôpital-Camfrout depuis le XVe siècle). Louis Chauris indique qu'au cours de son histoire, l'abbaye a fait appel aux trois principaux types (faciès) de kersanton : gris à grain moyen — église romane—, noir à gros grain blason au griffon d'Henri de Morillon abbé de 1425 à 1442 —  et noir à grain fin, comme pour le saint Guénolé, mais aussi pour le gisant de Jehan du Vieux-Chastel, dans la même variété. 

— Datation : après 1522.

— Attribution : non fixée. L'atelier de sculpture du kersanton  des frères Prigent actif à Landerneau débuta son activité en 1527.

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1°) La partie haute : le buste, la tête et les anges.

Le père abbé est représenté (comme saint Guénolé en sa statue de kersanton) en habit titurgique propre à sa dignité : il est mitré, il porte son bâton pastoral (dont la crosse est brisée) et la chape bordée d'orfrois (pierreries en quinconces et quadrilobes).

Sa tête est soutenue par un coussin, et deux anges aux cheveux bouclés tendent l'étoffe qui recouvre celui-ci.

Au dessus du fermail de la chape, nous distinguons le col de trois vêtements : la robe à plis tubulaires, une chemise à dentelle sinueuse, et un col droit. Deux boutons ronds ornent les manches aux poignets.

Le visage allongé est noble et sévère, avec ses pommettes saillantes, et son menton carré. Les yeux sont ouverts (la pupille est creusée) ; le front est plissé de rides verticales.

Les cheveux ne sont pas visibles, et seuls dépassent de la mitre, outre les fanons, deux rangées dentelées ou festonnées comme une fraise et correspondant peut-être à un bonnet.

Les mains sont nues, quelques bagues se distinguent.

Le manipule est passé autour de l'avant-bras gauche.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Les anges soutenant le coussin appartiennent à la tradition des gisants gothiques et Renaissance. 

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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La partie basse et l'animal d'appui.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Les chaussures à bouts ronds (pantoufles) s'appuient sur le dos d'un animal dont la tête est brisée. La gueule de ce dernier devait certainement recevoir, comme c'est la règle, l'extrémité de la hampe de la crosse.

Il ne s'agit pas d'un dragon (l'échine est lisse, pas d'écaille, etc.), ni d'un lion ( pas de crinière). Je conclus à un chien, dont la queue passe entre les pattes arrière et se retrouve sous le ventre. Cet animal symbole de fidélité  est plus fréquent sur le gisant des femmes et des enfants, mais on le trouve aussi au pied des religieux, pour affirmer la fidélité à la règle de leur ordre.

Le bris de la tête du chien était déjà constaté en  1855 :

 

"Une statue tumulaire en pierre de kersanton, exécutée avec beaucoup d'art et paraissant appartenir au xve ou xvie siècle. Le personnage, qui paraît être un abbé, y est représenté dans ses habits pontificaux. De la droite il tient une crosse, reposant, à son extrémité inférieure, sur la gueule d'un chien couché à ses pieds. Nous avons appris que cette belle figure avait été exhumée par suite de fouilles pratiquées dans la chapelle Notre-Dame. Elle fut déposée aussitôt près du même lieu, dans l'emplacement de la basilique; mais des étrangers, pénétrant dans son enceinte, ne craignirent pas de mutiler ce précieux morceau de sculpture, en brisant la crosse et une partie de la mitre." BLOIS (M.A. de), 1855, Bulletin de l'Association bretonne, t. V. pp. 47- 

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fb5b16ca50c2bdc6ced3b3c577dfac3c.pdf

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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LES ARMOIRIES DE l'ABBÉ  JEHAN DU VIEUX-CHASTEL.

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Dom Noël Mars indique (avec en notes les commentaires de Jourdan de la Passardière en 1917) :

Johannes V de Veteri Castro, ex familia Brunaltarum, prope Carhaixium, regularium postremus, initio praefectura multa tulit a Turlenano, priore Roffiacensi (4), quem nonnulli e Landevenecensibus malebant : quod ipsis noxa fuit.

Rerum dominus ut fuit Johannes, multa variis in locis et prioratibus aedificia instauravit, Ecclesiam sacellis , chorum exhoedris, sacrarium vestibus vestis et figuris instruvit.

(3) Brunault en Trébrivant.  Armes du Vieux-Chastel  à 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1. Cf Rostrenen  qui porte d'hermines à trois fasces de gueules."

(4) Ruffiac en Malestroit. Plebs condita en 883 (cartulaire de Redon). Prioratus S. Mariae de Pietnte de Rufiac , prieuré dépendant de l'abbaye de Redon. [JYC : Roffiacensi pouvait aussi renvoyer au prieuré Saint-Martial de Ruffec, dans le Berry]

Il serait donc issu   de la famille de Brunault, en Trébrivan :

Le site de généalogie de Jean-Claude Bourgeois nous donne toutes les précisions nécessaires : Jean était le fils de Guillaume VII du Vieux-Chastel (né vers 1415) et de Plézou DU FOLLEZOU. Il était  le frère cadet  de Geoffroy V du Vieux-Chastel, mort en 1488 à la bataille de Saint-Aubin-les-Cormiers, et de Catherine de Kerloaguen, dame de Brunnault (morte en 1491) .

Il avait un frère plus jeune, François du Vieux-Chastel, né vers 1460, qui fut chanoine-trésorier  de Quimper et qui obtint le poste de prieur de  de Châteaulin. Selon Abgrall et Peyron, il est mort le 4 août 1548 et cumula neuf bénéfices,  celui du vicariat de Landévennec, mais aussi ceux obtenus comme recteur de Querrien, Foinant, Plévin, Trégourez, Plouarzel et comme vicaire de Carhaix (ou de Plouguer, où l'église porte une inscription avec son nom).

Guillaume VII était le fils cadet de Guillaume VI du Vieux-Chastel, fils de Guillaume V du Vieux-Chastel, fils de Geoffroy IV  du Vieux-Chastel, fils de Guillaume IV du Vieux-Chastel, fils de Geoffroy III du Vieux-Chastel, etc.  

La généalogie de Jehan de Vieux-Chastel remonte à Geoffroy de ROSTRENEN, mort en croisade en 1272 et marié à N du Vieuxchastel, héritière du Vieux Chastel en Kerlaz.  Or, les armoiries de Rostrenen sont d'hermines à trois fasces de gueules.

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Armoiries de la famille Rostrenen D'hermines à trois fasces de gueules.

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[La sœur de Geoffroy IV du Vieux-Chastel, Aliette, épousa EON DE QUELEN (d'argent à cinq fasces de gueules).]

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Je n'ai pas retrouvé d'information sur les armoiries détaillées des membres successifs de cette famille : le lambel présent sur les armoiries de Jehan du Vieux-Chastel vient-il du fait qu'il est le fils de Guillaume VII, branche cadette (l'ainé était Jean Ier du Vieux-Chastel ?)

 

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Le blason monastique présenté par un ange est disposé, dans le musée, juste au dessus du gisant. Une photographie du XXe siècle le montre dans l'herbe haute des ruines de l'abbaye.

L'écu que je blasonne (en toute incompétence)  à 3 fasces (ou burelles) accompagnées d'hermines 4, 3, 2,1 et d'un lambel à trois pendants brochant sur la crosse, médiane et tournée vers la gauche, et sommé à sa gauche d'une mitre (brisée).

http://heraldie.blogspot.com/2013/03/monachisme-et-heraldique.html

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie Jos.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie Jos.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Je trouve dans les jardins de l'ancienne abbaye, un autre exemple de ces armoiries parmi une réserve de vieilles pierres :

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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b) Enfin, ces armoiries figurent aussi sur la statue de saint Guénolé, exécutée sur ordre de Jehan du Vieux-Chastel.

Voir : Le Pardon de saint Guénolé à l'abbaye de Landévennec le 1er mai. Prosesion ha gousperoù.

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Jehan du Vieux-Chastel et la cloche de 1513 de l'abbaye.

L'abbé Jehan du Vieux-Chastel fit aussi fondre une cloche pour son abbaye : elle existe encore et c'est la plus petite des deux cloches de l'église de Landévennec, où elle a été réinstallée. Elle porte sur son inscription les noms de l'abbé, soit sous la forme IO[HANNES] DE VETERI CASTRO, soit sous celle de  LP IEHAN DV VIELCHATEAU ABE DVDIT LIEV S GVENOLLOAY .

Enfin, selon A. Bardel et R. Pérennec,  ses armoiries y sont apposées à deux reprises, sur deux sceaux de 4 cm de largeur pour 6,8 cm de hauteur. La figure accompagnant leur description ne permet pas l'analyse de ces armoiries.

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

Mon cliché de ce détail de la cloche constate mieux l'existence de ces armoiries, dans la pointe du sceau, en dessous de la représentation de l'abbé entre les deux colonnes d'un dais.

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Sceau de Jehan du Vieux-Chastel sur la cloche de 1513, église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

 

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Cette cloche fera l'objet d'un article séparé.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABWINNOC, 1951, Landévennec et son abbaye, photographies Jos Le Doaré.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_168/landevennec__et__son__abbaye.pdf

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

— BARDEL (Annie), PÉRENNEC (Ronan), Les anciens fours à cloches de l’abbaye de Landévennec, in Louis Lemoine,  Bernard Merdrignac (dir.), CORONA MONASTICA. Moines bretons de Landévennec, histoire et mémorial celtique.  Mélanges offerts au père Marc Simon, p. 129-146

https://books.openedition.org/pur/20118

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

 

— BOURGEOIS (Jean-Claude), généalogie

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=guillaume+vii&n=du+vieux+chastel

— CHAURIS (Louis), 2011, Recherches lithologiques dans les ruines de l'abbaye de Landévennec ou "la leçon des pierres", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 37 à 43.

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

— MARS (Dom Noël), 1648, Histoire du Royal Monastère de Landévennec. S. Wingaloei de landevennek  in Armorica , fr. 22358 Bibliothèque des Blancs-Manteaux

MARS in JOURDAN DE LA PASSARDIERE, 1912  S. Wingaloei in Armorica, BDHA 1912

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/21ec271e9a430068fc93b7bb4845de55.pdf

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f96.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f128.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f160.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f192.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f224.item

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:525_Dom_No%C3%ABl_Mars_Histoire_du_monast%C3%A8re_royal_de_Land%C3%A9vennec.jpg

— PÉRENNEC (Ronan), Landévennec 1993-1994, rapport de fouilles.

http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/cb43488063379a623b74da92a4618da0.pdf

— SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

— SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

— SIMON (Marc ),  le Folgoat de Landévennec

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54946e304c6bd5.64421131/1997_03.pdf

 

— Christophe Paulin de La Poix (chevalier de Fréminville.), 1827-1837, Antiquités de la Bretagne, Brest, Lefournier et Deperiers, 1827-1837, 7 parties en 4 vol. Monuments du Morbihan ; Finistère. - 2 vol. ; Côtes du Nord

 

"L'église de l'abbaye de Landevennec contenait encore beaux de l'abbауе plusieurs autres tombeaux remarquables, tels que celui de l'abbé Jean du Vieux Chastel, mort en 1521. Il se voyait hors du chœur, du côté de l'évangile, orné de la statue de cet abbé. Et celui d'Arnould Briand, autre abbé du même monastère, mort en 1553. Arnould Briand fit faire de grandes réparations au chœur de l'église, au milieu duquel il fut enterré.

Dans une chapelle latérale, du côté de l'évangile, était le monument de Jean Briand, abbé commandataire de Landevennec, docteur en droit, chanoine et grand archidiacre de CornouailIes, et recteur de la paroisse de Crozon. C'est lui qui fit construire les bâtimens de l'abbatiale que l'on voit encore aujourd'hui. Il mourut le 22 mai 1632.

Voici l'épitaphe qu'on lisait sur son tombeau:

Hic expectat resurrectionem mortuorum R. ас V. vir Joannes Briént curiosolita, qui superstes luris utriusque doctor archidiaconus ac canonicus Corisopitehsis hulusque cœnobii archimandrita, elusque reformationis autor, œdium œdificiorumque restauralor, novarumque pervîgil extitit extractor."

— Site Infobretagne :

 

http://www.infobretagne.com/landevennec-abbaye.htm

http://www.infobretagne.com/abbaye_de_landevennec.htm

 

 

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