Le calvaire (Roland Doré, 1639) de la chapelle Notre-Dame de Kerluan à Châteaulin.
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—Voir sur cette chapelle :
- Vierges allaitantes VI : Chapelle Notre-Dame de Kerluan à Châteaulin : Les vitraux et les statues.
- Chapelle Notre-Dame de Kerluan à Châteaulin: Les Vierges de l'abbé Le Roy ; et Notre-Dame de Kerluan ressuscitée.
- Vierges allaitantes VI :Chapelle Notre-Dame de Kerluan à Châteaulin I.Inscriptions... et N rétrograde.
- La chapelle de Kerluan à Châteaulin : inscriptions et crossette.
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— Sur les œuvres de Roland Doré, voir :
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Calvaire de la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic.
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Les calvaires de Dirinon II. Le calvaire de la Croix-Rouge ou Beg-ar-Groaz (vers 1640).
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Le calvaire (Roland Doré 1630) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel
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Les sculptures de l'église de Bodilis : les Fonts baptismaux.
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Le gisant de Jacques Barbier au Musée du Léon de Lesneven. (avec les liens d'autres références)
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Le gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc au Musée départemental breton de Quimper.
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Saint-Ségal : le calvaire du bourg (vers 1550 et 1630, kersanton, atelier Prigent et Roland Doré).
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Le calvaire (Roland Doré, 1655) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (quartier de Pouldavid).
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PRÉSENTATION.
J'ai suffisamment présenté la chapelle de Kerluan dans mon article précédent pour ne pas y revenir. Et j'ai présenté Roland Doré dans chacun des 12 articles cités en référence pour ne pas reprendre, une fois encore, l'expression de "virtuose du kersanton" qui colle à ce sculpteur. Bon. Je pourrai d'ailleurs me dispenser de tout commentaire tant on retrouve à Kerluan la triade Vierge/Christ en croix/Jean si fréquent sur la centaine de croix et calvaires sortis de l'atelier landernéen. Et tant les traits stylistiques y sont constants.
Certes, il ne nous reste aujourd'hui que 15 calvaires complets, qui méritent donc toute notre attention, et, malgré la répétition, une "notice" détaillée.
D'abord, ce calvaire-ci est daté, les chiffres 1639 étant gravés très lisiblement sur le nœud du croisillon. Nous sommes là au milieu de la période de production (1618-1663) de l'atelier.
Mais ici, première particularité, le calvaire est composite. Seule la partie haute, en kersanton, est de Roland Doré. Ce "Crucifix" (Christ en croix entouré de la Vierge et de Jean) est implanté sur un fût de granite, un matériau que Roland Doré ne taille pas. Il est très probable que ce fût, avec deux personnages en haut relief, soit antérieur à son couronnement. Il pourrait dater du XVIe siècle. Puisque la chapelle est considérée dater de 1550 (G. Leclerc), cette hypothèse d'un premier calvaire plus jeune serait logique.
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Le fût du XVIe siècle.
Ce fût de granite, cylindrique, est remarquable par les deux saints, Sébastien et Roch, sculptés en haut-relief sur deux cotés opposés. J'ai écrit en 2012 que leur présence, associée à la date de 1639, s'expliquait par une épidémie de peste (maladie pour laquelle ils sont invoqués pour leur protection) de cette année là. Mais leur antériorité probable m'incite à remettre en cause cette allégation. L'épidémie de peste serait plus ancienne, comme à Saint-Sébastien en Saint-Ségal (vers 1541), ou Saint-Côme-et-Damien en Saint-Nic (début XVIe ?).
Ce type de personnage en haut-relief taillé sur le fût (et non scellé) est une vrai prouesse, car cela suppose pour le sculpteur de partir d'un bloc de pierre bien plus épais, et d'en éliminer une grande partie. On le retrouve assez fréquemment entre Châteaulin, le nord du Porzay et la Presqu'île de Crozon, comme à Plomodiern (saint Yves, XIXe), Argol (un saint Pierre), Roscanvel (saint Yves, XVIe), Dinéault (chapelle Saint-Exuper, un saint Marc, XVIe), Dinéault (Pennayeun, saint Marc, XVIe). Et surtout à Lopérec, la croix de Kergonan porte un saint Sébastien ET la date de 1580.
Ici, ce fût est en granite, matériau moins résistant à l'érosion que le kersanton ; aussi les deux saints ont perdu une partie de leur lustre. Mais on voit bien la tête d'éphèbe de Sébastien (et ses cheveux bouclés en boule), ses mains liées dans le dos, son pagne et surtout les trois trous des flèches de son supplice. De l'autre coté, saint Roch, à la tête féminine par ses cheveux longs et bouclés, atypiques, s'identifie par l'ange qui vint l'assister et par ce qui est peut-être, près de la jambe droite, son Roquet.
L'orientation de ce fût n'est pas fixée ; en 2012 et 2013, saint Sébastien faisait face à l'ouest, aligné avec le crucifix, et saint Roch était tourné vers l'entrée du placître. Mais le calvaire a été remonté depuis (vandalisme de 2015) avec les deux saints sur un axe nord-sud.
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Plusieurs vicissitudes.
Dans sa description de 1980 dans son Atlas, Yves-Pascal Castel signalait que le calvaire venait d'être abattu par une tempête.
En 2015 , c'est par un acte de vandalisme que le calvaire a été à nouveau, et rudement, secoué : le fût a été brisé en plusieurs morceaux.
Ces deux épisodes en 30 ans donnent à imaginer combien ce que nous voyons aujourd'hui est le résultat de nombreuses interventions de restauration.
C'est dire aussi l'importance des documentations photographiques ...
René Couffon (avant 1988) décrivait :"Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien. " Mais en 1993, Guy Leclerc publiait son article (que je n'ai pas pu lire) sur "La résurrection d'un calvaire" et donnait "l'Historique et la description du calvaire restauré de la chapelle Notre-Dame de Kerluan en Châteaulin".
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Une autre singularité.
Si j'ai souligné la description de Couffon, c'est que ce calvaire de Roland Doré n'a, c'est rare, qu'une seule face : les statues ne sont pas "géminées", à deux personnages adossés.
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I. LA FACE ORIENTALE.
et l'absence de bigéminisme...
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II. LE COTÉ OUEST. LE CRUCIFIÉ, LA VIERGE ET SAINT JEAN.
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LE CHRIST EN CROIX.
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LA VIERGE.
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SAINT JEAN.
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III. LE FÛT EN GRANITE ET SES DEUX STATUES.
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Saint Sébastien.
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Saint Roch.
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Comparez avec la photo de Bernard Bègne prise (en 2013?) pour l'Inventaire Général :
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ANNEXE.
ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.
Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.
Voici une liste de 75 croix et calvaires (en gras : décrits dans ce blog)
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Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,
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Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)
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Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre
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Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).
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Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .
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Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur
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Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé
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Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.
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Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.
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Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien
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Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque
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Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas
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Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge
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Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix
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Guiclan, croix de Kerizamel
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Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)
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Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.
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Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».
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Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.
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Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre
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Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré
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L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant
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L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice
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Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre
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Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.
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Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque
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Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du Maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).
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Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.
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Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien
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Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean
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Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.
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Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;
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Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.
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Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]
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Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].
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La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.
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Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.
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Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.
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Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite
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Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre
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Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre
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Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.Christ et anges aux calices, Vierge/évêque, Jean/évêque, Christ aux liens,
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Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.
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Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques
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Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean
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Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine
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Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.
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Plougastel-Daoulas, chapelle Saint-Claude calvaire (v.1630). Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre
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Plougastel-Daoulas, chapelle Saint-Guénolé calvaire (1654) . Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre
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Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.
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Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.
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Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.
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Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant
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Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos
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Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.
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Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges
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La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.
- Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque
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Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.
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Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?
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Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge
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Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.
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Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle
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Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.
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Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.
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Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages
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Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves
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Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix
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Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant
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Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice
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Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.
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Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.
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Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.
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Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix
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Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.
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Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.
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PORCHES AUX APÔTRES
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Pleyber-Christ complet, non daté. Et décollation de Pierre en trois statues
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Plestin-les-Grèves, complet, non daté. Christ dans le tympan
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Trémaouézan, 11 apôtres . Roland Doré atteint la virtuosité de son style
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Guimiliau (avec le Maître de Plougastel qui a fait saint Pierre et saint Jean). Christ dans le tympan
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Le Tréhou, 4 apôtres Pierre, Jean, André, Thomas. Christ Sauveur dans le tympan. Les plus primitifs.
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Pleyben : Jean et Jacques. Et décollation de Pierre
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Saint-Thégonnec (1632): Jean, Jacques et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel)
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Plougourvest : Jacques le Majeur et Christ dans le tympan
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Saint-Houardon de Landerneau, saint Matthieu (transept)
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Hôpital-Camfrout, Dieu sauveur
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Bodilis, Christ Sauveur.
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Rosnoën, Christ Sauveur
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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)
Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par son souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.
— Le Christ :
Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).
La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré.
— Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen »
— Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux aux iris creusés.
— Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant caché sous sa tunique (Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac). Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenz (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevez-Porzay, Saint-Nic, ou Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.
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SOURCES ET LIENS.
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— CANTIQUE “Kantik Intron Varia Guerluan,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 9 mars 2020, https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/106.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/df426b8865776caf121d66be258b7b87.pdf
— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.
http://croix.du-finistere.org/
http://croix.du-finistere.org/commune/chateaulin.html
216. Kerluan, g. k. 5 m. XVè s. 1639, par Roland Doré. Abattu par la tempête récemment. Trois degrés, le premier à large corniche en cavet. Socle cubique. Fût portant en relief saint Sébastien et saint Roch. Croisillon, statues: la Vierge et saint Jean. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix. [YPC 1980]
avril 2015 [keraval 2015]
— CASTEL (Yves-Pascal), 1983, La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1983 90-2 pp. 311-319
https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130
— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.
— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg
— COUFFON (René), LE BARS, (Alfred) 1988, Notice sur Châteaulin, extrait de Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf
"Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien. "
— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16
— DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm
— DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région Page 607.
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf
— COUFFON (René), Le BARS (Alfred), 1988, Notice de Châteaulin extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf
CHAPELLE NOTRE-DAME DE KERLUAN Edifice en forme de croix latine avec clocher Renaissance à deux étages amorti par un dôme. Le pignon ouest date dans sa partie basse du XVIe siècle et a été remonté au XVIIIe siècle dans sa partie haute au-dessus des sommiers. Le portail, flanqué de larges contreforts, est gothique avec ses voussures profondes et son accolade à fleuron. La date la plus ancienne inscrite sur l'édifice est celle de 1653 qu'on lit sur le linteau de la chambre des cloches avec le nom de M. LAGADEC, desservant de la chapelle à cette époque.
Le chevet plat a gardé sa fenêtre à réseau flamboyant ; il porte l'inscription : "BEZIEN. FABRIQVE. 1725". La longère sud a été restaurée en 1837.
La sacristie octogonale porte l'inscription : "V. D. Mre. LE DV. R./H. H. IAN. GVISIEN. FABR. 1734". Sur la porte sud, une autre inscription : "F. F. P. IEAN. HETET. FABRIQVE. 1819".
Mobilier : Statues - en plâtre : Vierge à l'Enfant, qui a remplacé au début du XXe siècle une Vierge allaitant jugée trop réaliste ; - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Kerluan, XVIIIe siècle, autre Vierge Mère, saint Luc, saint Marc, saint Corentin, saint diacre (Laurent ?), saint Mathurin, Vierge Marie et saint Jean sur la poutre de gloire dépourvue du Christ.
Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien.
Fontaine au village de Stang-vihan ; dans un enclos de pierres, niche en tiers-point avec statue de la Virgo Lactans.
— LECLERC (Guy), 1993, La résurrection d'un calvaire, p. 12-14, ill. Historique et description du calvaire restauré de la chapelle Notre-Dame de Kerluan en Châteaulin (xvie-xviie siècles). L'Écho de Saint-Louis — Châteaulin. Bulletin de l'école secondaire privée Saint-Louis. № 154.
— S.N (Guy Leclerc ?), 1993, La chapelle Notre-Dame de Kerluan", Monuments et objets d’art du Finistère. Études, découvertes, restaurations (année 1992) Bull. Société archéologique du Finistère Pages 179
—L'HARIDON ( Erwana), 2013, Calvaire de la chapelle de Kerluan à Châteaulin, Dossier IA29010004 inclus dans Chapelle Notre-Dame de Kerluan (Châteaulin) réalisé en 2013 , Inventaire Général du Patrimoine Culturel.
Calvaire en granite et kersantite composé de trois degrés, le premier à large corniche en cavet, sur socle cubique. Le fût porte en relief saint Sébastien et saint Roch, les croisillons reçoivent les statues de la Vierge et saint Jean. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix.
http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-de-la-chapelle-de-kerluan-chateaulin/895a2be4-530c-4812-b6c0-3dd688142383
http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-kerluan-chateaulin/dc1365f2-ae20-4bd1-921d-d00f736c8074
—OUEST-FRANCE 22 juillet 2015
https://www.ouest-france.fr/bretagne/chateaulin-29150/video-chateaulin-jean-francois-chaussepied-peint-les-vitraux-de-la-chapelle-de-kerluan-6768346
https://www.ouest-france.fr/bretagne/chateaulin-29150/acte-de-vandalisme-le-calvaire-de-la-chapelle-de-kerluan-saccage-3577500
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— LE TELEGRAMME. Le calvaire de la chapelle de Kerluan brisé. 23 juillet 2015.
https://www.letelegramme.fr/finistere/chateaulin/patrimoine-le-calvaire-de-kerluan-vandalise-23-07-2015-10715404.php
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