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12 août 2023 6 12 /08 /août /2023 19:40

 Le porche de l'église de Larmor-Plage et les 12 statues de son Credo des apôtres (tuffeau, 1518).

Voir sur Larmor-Plage :

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PRÉSENTATION.

L'église.

Située au coeur du bourg historique de Larmor-Plage, à deux cents mètres du rivage, l´église Notre-Dame-de-Larmor, ancienne chapelle tréviale de Ploemeur, a longtemps été une chapelle de pèlerinage des marins,  et fut réparée après un incendie de 1502. Sa tour massive de base carrée (1630-1660) est accolée à une nef plus modeste de base rectangulaire.

Le porche nord.

-Une inscription en lettres gothiques à l'extérieur du porche, sous le gable,  date le début de la construction de ce porche de 1491 LAN MIL CCCC : IIIIxx ET : XI . On a souvent souligner que cette date est aussi celle du mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII.

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-L'inscription en caractères gothiques présentée par l'ange formant la clef de voûte a été lue par Y.-P. Castel ainsi : 

LAN MIL V C LII FUT FAYST CETE VOUTE . (L'an 1552 fut fait cette voûte)

Dés lors, Yves-Pascal Castel a suggéré que "Dès 1491 , le maître maçon avait prévu , pour le porche , une voûte qui sera placée soixante et un ans plus tard". Tous les auteurs reprennent cette date de 1552. Mais l'un des apôtres porte la date de réalisation des statues , celle de 1518. Il parait  impossible que ces statues aient été mises en place avant que le porche ne soit voûté. 

Mais au XIXe siècle, c'est  la date de 1506 qui avait été lue (Le Bras 1859, Luco 1879). Une vérification serait nécessaire.

 

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les porches à apôtres et Credo apostolique.

La tradition des porches à apôtres et Credo est née en Basse-Bretagne.

Le premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468) a mené à bien, sous le mécénat du duc Jean V et de ses successeurs, les chantiers de la collégiale du Folgoët (porche vers 1423-1433), de la cathédrale de Quimper (porche sud et portail ouest, 1424-1442), du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon (porche entre 1436 et 1472), de Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438),  de Kernascléden (porches vers 1433-1464), de l'église Notre-Dame de Quimperlé (porche nord 1420-1450), ainsi que les porches en kersanton de La Martyre (vers 1450 et 1468) et de Rumengol (vers 1470).

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Le second atelier du Folgoët, ou "atelier des enfants" réalisa, deux porches assez identiques, celui de Saint-Herbot entre 1498 et 1509 et celui de Plourac'h vers 1500-1510 et . Ils sont tous les deux en granite pour l'architecture et en kersanton pour les statues, notamment des Apôtres. Comme celui de La Martyre, ils constituent à eux seuls des petites chapelles, voûtés d'ogives, aux solides contreforts  et disposant  de salle d'archives à l'étage.

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Le porche de Larmor, carré et voûté d'ogive, est achevé en 1506 et  ses statues sont datées de 1518 : il est donc chronologiquement proche des deux précédents. Mais sa particularité  tient dans le matériau des statues, car onze d'entre elles sont en tuffeau de Loire.

Surtout, il est, à la différence de tous les autres,  situé au nord de l'église, moins exposé aux tempêtes. Cette particularité se retrouve à Carnac, et, dans le Finistère, à Gouezec.  Le cimetière, lui, se trouvait au sud.

Il suit la tradition qui fait passer le fidèle entre deux rangées d'apôtres, dont les statues sont placées dans des niches à mi-hauteur des murs latéraux. Chacun de ces apôtres tient une banderole où s'inscrit l'article du Credo qui lui a été attribué par la tradition .

Dans les porches sud, les six premiers apôtres sont à la droite du fidèle, et saint Pierre, qui initie le Credo, est à la droite du seuil précédant la nef, seuil marqué par un bénitier où le fidèle se signe. Les six apôtres suivants sont à sa gauche, et le dernier, Matthias, fait face à Pierre près de la porte d'entrée.

Mais ici, dans ce porche nord, la distribution est différente. Saint Pierre est à gauche, le premier venant de l'extérieur, suivi des cinq autres.  Puis la lecture du Credo  se poursuit sur le côté droit, de l'intérieur du porche vers l'extérieur, jusqu'au dernier apôtre, Mathias.

Nous ignorons si cet ordre  est le fruit d'une réorganisation consécutive à un démontage ou une restauration, ou bien si c'est l'ordre initial. Le respect de l'ordre habituel semblait  pourtant parfaitement possible ici avec les apôtres 6-5-4-3-2-1 de l'extérieur vers l'intérieur du côté droit, et cet ordre respectait  la prééminence de saint Pierre.

Une autre particularité, très précieuse, des statues du porche de Larmor, est que le texte latin de leur Credo est sculpté, et non peint, sur leur phylactère. C'est aussi le cas à Saint-Herbot, et cela nous garantit que la séquence dans laquelle les apôtres se présente est la distribution d'origine. En effet, si tous les apôtres sont pieds nus et tiennent un livre, ils ne se distinguent en général que par leur article du Credo, et par leur attribut d'indentification. Or — et c'est souvent le cas — seules huit apôtres ont gardé leur attribut, les autres attributs ont été brisés.

Enfin, nous apprécions que la polychromie des statues ait été conservée (même si des repeints recouvrent la peinture initiale).

Enfin, dernière particularité, il adopte un ordre des apôtres, une  découpe et une attribution des articles du Credo, qui est originale, notamment par rapport au porche de Saint-Herbot.  L'ordre des apôtres de Larmor est 1 Pierre-2 André-3 Jacques le majeur-4 Jean-5 Philippe-6 Thomas- 7 Barthélémy-8 Jude- 9 Matthieu-10 Jacques le mineur-11 Simon-12 Mathias. (en gras les identifications certaines, fondées sur les attributs).  

En réalité, la tradition de découpe et d'attribution des articles n'est pas établie, ni dans le temps, ni dans l'espace, et chacun des Credo apostoliques constitue une formulation originale.

Au moment même où ce porche se construit, les imprimeurs diffusent (à partir de 1492)  des Calendriers des bergers contenant le texte des articles du Credo en français et deux gravures montrant leur attribution aux apôtres, avec leur attribut. Mais ce modèle n'est pas suivi ici.

 

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La façade intérieure sud. Portail en arc brisé à accolade à crochets et pilastres.

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le Christ aux liens (Bois polychrome, XVIe siècle)

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

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La voûte d'ogive. L'ange présentant les armes du seigneur du Chef-du-Bois et l'inscription de fondation de 1506 (?).

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L'ange aux cheveux rejeté en arrière et au toupet à la Tintin présente les armes de Chef-du-Bois , de gueules au greslier d'argent enguiché de même. Cette famille, dont les armes sont également présentes à l'intérieur sur les sablières, possédait un manoir à Ploemeur, le manoir de Penhoat ou Penhoët, qualifié d'hôtel au XVème siècle et de manoir en 1536. Siège d'une ancienne seigneurie appartenant au XIVème siècle à la famille Penhoët ou Penencoët de Ploemeur. Au XVème siècle cette famille prend le nom de Chefdubois (ou Chef-du-Bois). Elle possédait ses tombeaux dans la chapelle, avec ceux des familles du Ter, de Kermassonet, de Kerivilly, de Kervéguan et de la Saudraie. Au XVIe siècle sont connus Pierre de Chef-du-Bois et son fils Jehan.

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Inscription : EN LAN : MIL Vc VI FUT FAYCT CESTE VOUTE.

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Rosenzweig 1859

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La lecture de l'inscription est plus difficile qu'il n'y parait. La date a été lue d'abord par Rosenzweig en 1859  comme étant celle de 1506 (logique dans la chronologie faisant se succéder l'inscripion initiale de 1491 et la date des statues en 1518), lecture reprise par J. Le Bras (qui mentionne aussi la date de 1552) et l'abbé Luco , mais  Y.P. Castel lit ici la date  de 1552 (LAN MIL V C LII ). Cette dernière date est repris par tous les auteurs actuels, sans que l'on sache s'ils l'ont vérifiée.

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SIX APÔTRES DU CÔTÉ EST.

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Ils sont placés dans des niches à dais gothiques au dessus d'une frise feuillagée.

Je m'attacherai à une analyse critique des inscriptions des socles (donateurs) et des phylactères (articles du Credo).

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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1. Saint Pierre et sa clef. Inscription du socle "G. LE GOHIR FIT CE FAIRE".

— La statue.

Pierre est identifiable à sa clef, mais aussi à son toupet isolé sur sa calvitie fronto-temporale. Sa barbe longue est peignée puis bouclée. Il porte un manteau bleu et une robe rouge ou vieux-rose. Le jaune (sans doute de l'or) est utilisé largement  pour les cheveux, la barbe, la clef, le livre, et aussi sur la robe.

La robe n'est pas boutonnée, comme ailleurs, devant la poitrine, mais on voit un pli médian, qui n'est pas un accident du bois, puisqu'on le retrouve chez les autres apôtres.

Je crois voir des boutons de poignets du côté droit.

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—Inscription du phylactère : c'est le premier article du Symbole des apôtres.

[Credo in Deum patrem omnipoten]te[m]

CREATORE[m] CELI ET TERRE. 

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—Donateur : J'ai d'abord estimé qu'il fallait lire G. LE GOHIR et non G. LE GOHN, qui est la lecture la plus courante. En effet, le patronyme "Le Gohn" n'est pas attesté à Ploemeur, tandis que, à la montre de Vannes de 1481 parmi les 27 nobles de Ploemeur est signalé "Guillaume Le Gohir, défaillant".

Geneanet indique  87 membres de la famille Le Gohir à Ploemeur, dont Claude, né en 1611.

Mais on peut aussi y voir (c'est l'hypothèse que j'adopte) une forme du patronyme Le GOFFHIR, dont J. Le Bras nous apprend que  la famille, qui demeurait à Kerlorec a fourni pendant un siècle les plus anciens procureurs de la fabrique de la chapelle de Larmor. En 1546 Hervé Le Goffhir, procureur-syndique de la chapelle Notre-Dame de Locmaria-Larmor; était l'un des principaux personnages de Ploemeur. (Le Rorthais mentionne, sans explication, qu'il reconnait dans cette inscription  Ambroise Gohir, "procureur de la chapelle", sans doute pour Ambroise Le Goffhir.)

Cela expliquerait qu'en tant que procureur de la chapelle, Guillaume Le Goffhir puisse placer son nom sous la statue de saint Pierre et se placer en tête de la série des statues du porche.

Dans cette délibération de 1546 sur l'aménagement de l'église de Larmor, et qui réunit le corps politique de la paroisse (les chefs de famille), on retrouve parmi les noms des participants ceux de Guillaume, de Henri et de  Jehan Le Goffhir.

Si, comme plus tard, le "general de paroisse" ou "corps politique" se composait alors à Ploemeur de 12 délibérants dont le procureur, il serait tentant de penser que ce sont eux qui ont placé leurs noms comme mécènes sur le socle des 12 statues. (cf Christian Kermoal 2002) Mais certaines statues ont deux donateurs.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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2. Saint André tient la croix de son supplice. Donateurs : Jérôme Glemen et J. Le Scourn.

 

— La statue.

Le costume et le visage de saint André, frère de saint Pierre, ne diffère guère de celui-ci, le "toupet" en moins. La croix est tenue frontalement, et non sur le côté. Le phylactère s'enrubanne autour d'elle.

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—Inscription du phylactère : c'est le deuxième article du Symbole des apôtres.

Le texte se lit de bas en haut, les tilde abréviatifs remplaçant la lettre -m  

Et in Iesu[m] Xstu[m]  filiu[m] eius unicu[m] , Dns nostrum

Soit Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum : "Et en Jésus-Christ notre Seigneur."

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—Donateur HSME GLEMEN ET J. LE SCOURN

Soit "Jérôme Glemen et [Jean , ou Yves] Le Scourn (ou Le Scournec)".

Albert Deshayes dans son Dictionnaire des noms de famille bretons décrit les noms Gléhen,  Gléven [Gleman XIIIe], Le Glever, mais non GLEMEN, et  Le Scour (variante Lescour), Le Scournec et Le Scouarnec mais non Le Scourn.

La base geneanet ne signale aucun de ces patronymes à Ploemeur à l'époque concernée 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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3. Saint Jacques le Majeur, coquille au chapeau, bâton de pèlerin à la main gauche. Donateur Jacob Le Pulloch.

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— La statue.

Saint Jacques, à la barbe toute bouclée, porte son chapeau de pèlerin sur l'épaule droite : ce chapeau noir à larges bords est frappé d'une grande coquille Saint-Jacques dorée. Il est tourné vers l'entrée du portail. Il tient le bourdon (brisé en partie supérieure) de la main gauche, et c'est autour de lui que s'enroule le phylactère. Sous le manteau, la robe est serrée par une ceinture de cuir à boucle dorée, dont le bout est noué sur lui-même avant de pendre verticalement.

La besace est suspendue à un baudrier à trois coquilles. Au dessus du baudrier viennent se croiser en sautoir  les deux  cordons enrichis de franges de son chapeau.  On trouve ce détail dans le saint Jacques du Maître de Rieux .

 

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—Inscription du phylactère : c'est le troisième article du Symbole des apôtres.

Elle débute en bas de la tunique puis le phylactère est brisé ; celui-ci se retrouve lorsqu'il croise le bourdon

QUI CON [ceptus est de spirituo sancto natus] EX MARIA / VIRGINE . "qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la Vierge Marie"

 

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—Donateur : JACOB LE PULLOCH

Le patronyme avec les graphies PULLOCH ou PULOCH ou PULOCHE est attesté en Finistère et Morbihan. Il désignerait à l'origine celui qui versait ou payait la "pilochée", une redevance sur les peaux. 

Certains auteurs ont lu LE MILLOCH.

 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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4. Saint Jean présente une coupe contenant un serpent  ailé. Donateur : Jehan et Hervé Ranot.

 

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— La statue.

Saint Jean est imberbe, mais son visage s'encadre d'une chevelure généreuse et bouclée ; il trace une bénédiction sur la coupe de poison (symbolisé par un serpent ailé). Il porte un manteau bleu dont le pan droit fait retour vers le poignet opposé, et une robe vert céladon. La coupe et le serpent sont peints en or, et on trouve des traces d'or sur le galon du manteau et au niveau du cou.

 

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—Inscription du phylactère : c'est le quatrième  article du Symbole des apôtres.

PASSUS SUB PONTIO PILATO CRUCIF[IXUS]

 

 

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—Donateur : JEHAN ET HERVE RANOT  FIST CE FARE [??]

Ce patronyme n'est pas attesté en Morbihan. On attendrait RANNOU. Ces donateurs ne peuvent être élucidés.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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5. Saint Philippe tient de la main gauche la croix de son supplice et de la droite le Livre. Donateur : XV. Cariou fit ce faer.

 

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La statue.

L'apôtre tient indiscutablement une croix à longue hampe, attribut de saint Philippe. Et il présente le cinquième article du Credo. Son identité et son rang sont incontestables, mais pourtant, selon la tradition, c'est saint Thomas qui occupe cette place, tenant une lance. Cette "anomalie " se retrouve aussi sur le Credo apostolique et prophétique de la maîtresse-vitre de Quemper-Guézennec et sur les peintures de la cathédrale de Brunswick: voir le commentaire que j'en fais. C'est l'ordre choisi par le Sermon 241 pseudo-augustinien : Pierre-André-Jacques-Jean-Philippe-Thomas-Barthélémy-Matthieu-Jacques mineur-Simon-Jude-Matthias.

La robe est ici boutonnée sur le devant de la poitrine.

 

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Inscription du phylactère : c'est le cinquième  article du Symbole des apôtres.

 DESCENDIT AD INFERNA, " il descendit aux enfers"

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—Donateur : --X--CARIOU FIT CE FAER. Le prénom est difficile à lire, et le repeint noir perturbe la lecture ; je distingue un X et peut-être un V. Le nom CARIOU et la mention sont certains.

Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras sont cités  Regnan Cariou, Allain Cariou,  Jehan Cariou, membres du corps politique de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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6. Saint [Thomas ] présente de la main gauche le Livre ouvert. Donateur : Gilles Cariou.

 

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La statue.

L'attribut tenu dans la main droite est brisé : c'est un manche sur lequel se referme la main, mais qui se prolongeait vers le bas sur le phylactère, et vers le haut au dessus du poignet, puisque nous voyons encore les deux  points de fixation. Il est compatible avec un coutelas (Barthélémy) ou une équerre (Thomas), voire une balance (saint Matthieu) ou bien une lance (autre attribut de saint Thomas). Le sixième article est présenté par Thomas à Quemper-Guézennec.

Les auteurs actuels ont opté pour saint Matthieu (M. Jurbert et dépliant )

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Inscription du phylactère : c'est habituellement la deuxième partie du cinquième article du Symbole des apôtres.

TERTIA DIE RESU[RE]Xit A MORTUIS

Donc, cette découpe de texte  crée un décalage dans le déroulé du Credo et de sa répartition entre les apôtres.

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Donateur : Gilles CARIOU.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SIX APÔTRES DU CÔTÉ OUEST.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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7. Saint Barthélémy tient de la main gauche le Livre, fermé, et de la droite le coutelas à dépecer de son martyre. Donateur : Dom Alan Le Pitu.

 

 

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— La statue.

L'attribut , le coutelas de dépeçage, identifie clairement ici saint Barthélémy. La chevelure et la barbe sont bouclés. Le saint est tourné vers sa gauche (vers l'extérieur du porche). Le manteau est bleu, la robe rouge.

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  sixième article du Symbole des apôtres.

ASCENDIT AD CELOS SEDET AD [DEXTERAM DEI PATRIS] OMNIPOTE[N]TIS "Il monta aux cieux où il est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant"

 

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—Donateur : DOM ALAN LE PITU ----TAM

Le titre "dom" (de "dominus")  indique ici un religieux (bénédictin, chartreux ou trappiste).

 

Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras est mentionné  Guillaume le Pitu membre du corps politique de Ploemeur.

La famille Le Pitu, ou Le Pittu, aujourd'hui Le Pite, est bien attestée à Ploemeur. Un Louis Pitu a fait graver son nom sur un linteau daté de 1673. François Le Pittu fut recteur de Ploemeur jusqu'en 1695, il était le fils de Jacques Le Pittu, riche paysan de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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8. Saint Jude Thaddée tient de la main droite le livre à fermoir qu'il montre de l'index gauche. Donateur : Mahé Le Pitu.

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— La statue.

Le saint [Jude ?] porte un manteau rose et une robe vert clair, boutonnée, et  serrée par une ceinture dont le long bout libre est noué sur lui-même et descend verticalement jusqu'à hauteur du genou.

 

 

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—Inscription du phylactère :  cet article du Symbole des apôtres est souvent considéré comme le septième.

INDE VENTUR[US EST] JUDICARE VIVOS ET MORTUOS "D'où il reviendra juger les vivants et les morts"

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—Donateur : MAHÉ LE PITU.

—Autre donateur  : G[uillaume] PEZRON ou PESRON.

M. Jurbert signale la présence de "la signature G. Pesron dans un pli du manteau". Or, dans l'acte prônal de 1546  rapporté par J. Le Bras, on trouve parmi les membres du corps politique "Guillaume PEZRON". J'en déduis que ce n'est pas la signature de l'auteur de la statue, mais le nom de l'un des paroissiens de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le nom : G : PEZRON.

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Le porche aux apôtres de l'église de Larmor-Plage.

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9. Saint Matthieu? Il a perdu ses deux mains, statue restaurée, le nom du donateur est effacé.

 

 

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— La statue.

Que pouvait tenir les mains ? La balance, et le livre ?

Les auteurs actuels parlent ici de saint Thomas.

La neuvième place des Credo des apôtres est le plus souvent occupée par saint Matthieu, tenant une balance, une plume (d'évangéliste) ou (dans le calendrier des bergers) une hache. 

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—Inscription du phylactère : c'est le texte des  huitième et neuvième article du Symbole des apôtres.

CREDO IN SPIRITUM SANCTUM SANCTAM ECCLESIAM  CATHOLICAM SANCTORUM COMMUNIONEM

 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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10. Saint Jacques le Mineur tient à la main droite le Livre ouvert et de la gauche (brisée) le bâton de foulon de son supplice. Donateur : G. Raoul.

 

 

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— La statue.

Le bâton de foulon est brisé, mais reconnaissable par son extrémité plus épaisse, en "club".

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  dizième article du Symbole des apôtres.

 

REMISSIONE[M] PECCATORU[M] "À la rémission des péchés"

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—Donateur : G : RAOUL :

 Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras sont cités Jacob Raoul et Loys Raoul,  membres du corps politique de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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11. Saint Simon tient la scie (brisée) de son supplice de la main droite. Donateur : un seigneur de la famille Chef-du-Bois  a fait apposer son blason sur le socle.

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— La statue.

Le manteau porté en cape est fermé par une agrafe hexagonale. La robe est jaune sur une couche rouge. Le phylactère passe sur l'épaule droite, traverse la poitrine, est tenu par la main gauche avant de descendre verticalement.

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—Inscription du phylactère : c'est le  onzième article du Symbole des apôtres.

CARNIS RESURECTIONE[M]   "À la résurrection de la chair"

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—Donateur : Le nom du socle est remplacé par le blason dont le meuble se distingue : cette trompe suspendue à sa sangle ne peut être que le grélier (un puissant cor de chasse)  des Chef-du-Bois. C'est la seule participation de la noblesse à ce Credo. Ces armes figurent aussi au sommet de la voûte.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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12. Saint Mathias porte un "livre de ceinture", il a perdu ses deux mains. La date de 1518 est inscrite sur un pli de son manteau. Donateurs : G. et Hervé  Gleman.

 

 

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— La statue.

Le "livre de ceinture" est suspendu, par la toile qui prolonge sa reliure, à la ceinture. Sur les gravures du Calendrier des bergers, le livre de ceinture caractérise saint Philippe (voir discussion ici). 

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  douzième article du Symbole des apôtres.

 

VITAM ETERNAM  "[Je crois à] la vie éternelle amen."

L'inscription se prolonge sur le pli postérieur du manteau : AMEN : LAN MIL Vc XVIII

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—Donateur : G. ET HERVE GLEMAN 

 Ce patronyme n'est pas attesté. Rosenzweig avait lu ALEMAN ; mais ce patronyme n'est signalé qu'une fois au XVI-XVIIe s. dans le Morbihan.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES FRISES À FEUILLES DE VIGNE.

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Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Masque à grandes oreilles et coiffé d'un bonnet, crachant les tiges aux feuilles de vigne .

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Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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ANNEXE.

 

Sur ce thème du Credo apostolique, voir ici dans l'ordre chronologique:

 

 

Les douze apôtres qui, par deux rangs de six, encadrent les fidèles qui pénètrent par le porche sud d'une église ou chapelle bretonne forment un Credo apostolique. Ce qui veut dire qu'ils présentent chacun l'un des douze articles du Credo, ou Acte des Apôtres. Lorsque le texte latin de cet article n'est pas sculpté dans la pierre, et qu'il a été peint sur les rouleaux de papier (ou phylactère) déroulés de leur bras jusqu'au sol, il est le plus souvent effacé, et il faut se contenter de les imaginer. 

Saint Pierre est toujours placé à droite de l'entrée, tenant sa clef mais aussi le premier article, Credo in Deum, Patrem omnipotentem, creatorem caeli et terrae. 

Puis vient saint André et sa croix en X, avec Et in Iesum Christum Filium eius .

Puis saint Jacques le Majeur, et saint Jean l'évangéliste.

Ensuite, l'ordre des articles est immuable mais leur attribution aux apôtres peut changer. Nous pouvons avoir la séquence Philippe-Thomas-Barthélémy-Matthieu-Jacques le Mineur-Jude Thaddée-Simon-Mathias. (verrière de Quemper-Guezennec)

Ou bien Thomas-Jacques le Mineur-Philippe-Barthélémy-Matthieu-Simon-Thaddée-Mathias (Verger du Soulas)

Ou Jacques le Mineur-Thomas-Matthieu-Barthélémy-Philippe-Simon-Jude-Mathias (Cluny).

Etc.

 La formulation du Symbole des apôtres, sa division en douze articles et l'attribution de ceux-ci à chacun des douze apôtres date d'une tradition qui remonte au Ve siècle, époque où Rufin d'Aquilée (ca.400) fait du Symbole un texte élaboré par les disciples sous l'inspiration de l'Esprit Saint, et au VIe siècle, où le Pseudo-Augustin attribue chaque article à un apôtre dans son Sermo 241. Au XIIe siècle se développe parmi les prédicateurs le goût pour les images classificatrices et les séries numériques autour des chiffres sept, dix et douze dans des diagrammes didactiques ; la classification des douze articles et des douze apôtres peut s'enrichir de douze prophètes et de leurs versets.  Ce thème apparaît dans de luxueux manuscrits enluminés comme le Verger de Soulas à la fin du XIIIe siècle. En 1330, dans le Bréviaire de Belleville un verset des épîtres de Saint Paul est associé à chacun des douze articles, lesquels accompagnent la succession des douze mois du calendrier. Ces calendriers sont adoptés dans des Psautiers et Livres d'Heures comme ceux du duc de Berry (Psautier de Jean de Berry en 1380-1400 ; Petites Heures du duc Jean de Berry  en 1385-1390 ; Grandes Heures du duc de Berry en 1400-1410 ) et le Credo apostolique figure dans les vitraux de la Sainte-Chapelle du duc Jean de Berry de Bourges, construite de 1392 à 1397 par Drouet de Dammartin et investie en 1405. Il figurait aussi dans la Sainte Chapelle de Riom élevée entre 1395 et 1403 pour le compte de Jean de Berry par Guy de Dammartin, mais qui ne reçut ses verrières que vers 1445-1455.

Un des exemples (dans l'œuvre de saint Augustin, in E. Mâle): 

Pierre: Credo in Deum patrem omnipotentem, creatorem cœli et terrae.

André : Et in Jesum Christum, Filius ejus.

Jacques (majeur) : Qui conceptus est de Spiritu Sancto, creatus ex Maria Virgine

Jean : Passus sub Pontio Pilato, crucifïxus, mortuus et sepultus est.

Thomas : Descendit ad inferna. Tertia die resurrexit a mortuis. .

Jacques [mineur) : Ascendit ad cœlos, sedet ad dexteram patris omnipotentes.

Philippe : Inde venturus est judicare vivos et mortuos.

Barthélémy : Credo in Spiritum Sanctum.

Mathieu : Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem

Simon : Remissionem peccatorum.

Thaddée : Carnis resurrectionem.

Mathias : Vitam eternam.


 

Sur la maîtresse-vitre de Quemper-Guezennec :

Pierre. Clef Credo i[n] D[eu]m, P[a]trem omnipotentem [, creatorem caeli et terrae.].

André. Croix de saint-André. Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum.

Jacques le Majeur. Bourdon et chapeau. qui conceptus est de Spirituo Sancto n]atus est Maria Virgine.

Jean. Coupe de poison. passus sub Pontio Pilato, crucifixius, mortuus et sepultus. 

Philippe. Croix à longue hampe. [Descendit ad inferna,] tertia die ressurexit a mortuis.

Thomas . La  Hache ou Hallebarde. Ascendit in celum sedet ad dexteram dei patris omnipotentis

Barthélémy. Coutelas.  Inde venturus est iudicare vivos et mortuos :

Matthieu. Plume d'écrivain. Credo in spirituum sanctum

Jacques le Mineur. Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem

Jude Thaddée?. Hallebarde remissionem peccatorum 

Simon. La scie. Credo carnis resurrectionem

Mathias. et vitam eternam amen 

 

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SOURCES ET LIENS.

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—CASTEL (Yves-Pascal), 1983, L'église Notre-Dame à Larmor-Plage", Congrès archéologique de France - Volume 141 -Morbihan, Société française d'archéologie · 1986 pages 107 et suiv.

" ...que la date LAN MIL CCCC : XX ET : XI et un ornement qui pourrait être une fleur de lys.

Dès 1491 , le maître maçon avait prévu , pour le porche , une voûte qui sera placée soixante et un ans plus tard , comme le dit la banderole aux caractères gothiques tenue par l'ange de la clé : LAN MIL V C LII FUT FAY ST CETE VOUTE .

Si la voûte est de 1552 , les niches des parois intérieures sont bien de 1491 , comme le reste du porche . Le vocabulaire varié et délicat des dais et des consoles , issu du dernier gothique flamboyant laisse pointer quelques efflorescences végétales en forme de rosettes quelque peu renaissantes . On y croit deviner aussi des fleurs de lis qui s'inscriraient parmi les toutes premières apparitions de l'emblème royal dans le domaine décoratif du duché breton . 1491 est l'année même du mariage d'Anne de Bretagne et de Charles VIII  mais le lis de France ne s'épanouira que quelques années plus tard , à partir de 1508-1510 , aux fenestrages des églises et chapelles de la province en chemin vers l'union.

L'influence extérieure se manifeste à un autre titre dans le porche de Larmor. illustrant un aspect de l'art en Bretagne mis en lumière par M. André Mussat . Le mécénat ducal , développant , au cours du xve siècle , un éclectisme bénéfique , avait fait largement appel aux ateliers étrangers à la province . Les statues du porche le montrent de manière évidente. Taillées dans la pierre tendre  , sauf le saint Simon , en granite , elles ne peuvent être que des productions périphériques et l'on songe tout naturellement aux rives ligériennes . Notre série larmorienne , quasi unique dans le Morbihan  ne peut donc être étudiée en relation avec les ensembles conservés dans trente porches finistériens qui utilisent le kersanton des carrières littorales de la rade de Brest .

D 'ailleurs, par rapport au Finistère, Larmor adopte une disposition originale. Ici le prince des apôtres accueille le fidèle dès son premier pas dans le porche et se tient à gauche, là-bas, saint Pierre préside près de la porte même de l'église, du côté droit. Évidemment, cette remarque n'est valable que si la distribution originelle n'a pas été bousculée dans la suite des âges. Ainsi , à plus d'un titre , les apôtres de Larmor font figure d'unicum dans le domaine breton. Le nom des apôtres n'étant pas inscrit sur les socles ( il l'est rarement ailleurs ) , la personnalisation demeure malaisée à partir des  seuls emblèmes symboliques , d'autant plus que certains ont été mutilés. Notre nomenclature comporte donc quelques points d'interrogation : Pierre (clef), André (Croix), Jacques le Majeur (costume de pèlerin), Jean (calice), Philippe (croix), Matthieu (livre, balance mutilée), Barthélémy ( coutelas ) , Jude ( fig . 5 ) ? ( livre ) , Thomas ? ( attribut manquant ) , Jacques le Mineur ( bâton de foulon et livre ) , Simon ( scie ) et Matthias (?). Si on ne peut définir avec certitude les personnalités individuelles, on est assuré que l'ensemble est en bonne place, dans le bon rang... eu égard au texte du symbole des apôtres dont les articles , gravés sur les phylactères , composent une séquence régulière"

—GOULPEAU (Louis)  , À PROPOS DES DATES GRAVÉES DANS LA PIERRE RELEVÉES SUR DES ÉDIFICES RURAUX DE PLOEMEUR

https://www.sahpl.asso.fr/site_sahpl/Goulpeau_Dates_grav%C3%A9es_Ploemeur_56.pdf

—JOHAN (Vincent)  2008, L'église de Larmor-Plage, Dossier IA56006359 , Laboratoire Géomer, UMR LETG 6554 - CNRS ; (c) Inventaire général -

https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-larmor-actuellement-eglise-place-notre-dame-larmor-plage/c1b52caa-361b-4e2a-a9b8-5c59a8853109

— JURBERT (M.), 1992. L'église Notre-Dame de Larmor, brochure par l'office municipal d'action culturel de Larmor-Plage

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle124/LEglise_Notre-Dame_de_Larmor_.pdf

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— LE BRAS (Joachim), 1901, Le culte de sainte Anne à Ploemeur Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou t. XXV page 118

https://archive.org/details/revuedebretagnens25/page/n123/mode/2up

— LE SEAC'H (Emmanuelle) 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. PUR éditions.

—LUCO (abbé), 1879, La paroisse de Ploemeur, Bulletin de la  Société polymathique du Morbihan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075632/f141.item

— MUSSAT (André), 1995 Arts et cultures de Bretagne: un millénaire - Page 209

"Dans ce porche , parmi les belles statues d'apôtres qui datent de 1506 à 1518 , à côté de celles offertes par deux prêtres et d'une autre aux armes du seigneur du lieu , Maurice du Chef du Bois , huit portent le nom des notables : Le  Gohr , Glemen , Lescournec , Le Milloch , Ronial , Dariou , Pen - Du , Raoul ( cité deux fois )  Le niveau social du gouvernement de la paroisse apparaît donc clairement indiqué : nobles , membres du clergé et fabriciens , qui se retrouvent dans le « général » ."

 

—Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Classe d'archéologie, Volume 5 mpr.-libr.-lithographie L. Prud'homme, 1854 page 68, Saint-Brieuc.

https://books.google.fr/books?id=hyotAAAAYAAJ&pg=PA68&lpg=PA68&dq=%22dom+alan+le%22&source=bl&ots=C_zzDyqOrE&sig=ACfU3U3px_d1C5hNlKBo8tBW-Nqv0BqYLw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiU5MrGx8eAAxUoUqQEHbuMBM4Q6AF6BAgJEAM#v=onepage&q=%22dom%20alan%20le%22&f=false

—RORTHAYS (G. de ), 1903, . The Burlington magazine for connoisseurs VIII 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6e/The_Burlington_magazine_for_connoisseurs_%28IA_burlingtonmagazi34unse%29.pdf

— ROSENZWEIG 1859, Ploemeur, monuments religieux, Statistique archéologique de l'arrondissement de Lorient ,Bulletin de la Société archéologique du Morbihan page 123

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207505r/f127.item

https://archive.org/details/bub_gb_UPkWAAAAYAAJ/page/n347/mode/2up

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Larmor-Plage

— LIENS DIVERS

http://www.infobretagne.com/larmor-plage.htm

https://larmor-plage.fr/index.php/patrimoine/eglise-n-d-de-larmor/l-eglise

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00091359

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00091359/larmor-plage-eglise-notre-dame

https://www.larmor-plage.bzh/medias/2019/03/depliant_eglise_francais.pdf

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A propos du Credo apostolique :

 

 Site http://idlespeculations-terryprest.blogspot.fr/2014/02/the-apostles-creed.html

Calendrier et compost des bergers 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1527587r/f85.item.zoom

Grant Kalendrier et compost des bergiers , 1529, imprimé à Troyes.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86095054/f89.item.zoom

 — Baptistère de Sienne : http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-seconda-campata

— PSAUTIER DE JEAN DE BERRY, Bnf fr. 13091, 1380-1400. Enluminures d'André Beauneveu.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546905/f16.image.zoom

— GRANDES HEURES DE JEAN DE BERRY  ou Horae ad usum Parisiensem , 1400-1410

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b520004510/f11.item

— BREVIAIRE DE BELLEVILLE : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville. Bréviaire de Belleville, vol. I (partie hiver), 1323-1326

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451634m/f13.image

FAVREAU (Robert), 2003 Les autels portatifs et leurs inscriptions, Cahiers de civilisation médiévale 2003 Volume   46 pp. 327-352 :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccmed_0007-9731_2003_num_46_184_2865

— GAY (Françoise) 1993, Le choix des textes des prophètes face aux apôtres au Credo", in Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— HASENORH (Geneviève), 1993 "Le Credo apostolique dans la littérature française du Moyen-Âge", Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— LACROIX (Pierre) , Renon, Andrée,  Mary, Marie-Claude, Vergnolle, Éliane [Publ.] Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon (1993).Sommaire en ligne 

— MÂLE (Emile) Le Credo des apôtres in L'art religieux à la fin du Moyen-Âge en France  page 246-296

https://archive.org/stream/lartreligieuxdel00mluoft#page/250/mode/2up/search/credo

PICHON (Denis), 2000,  Note sur les peintures murales de Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren : présence d'un Credo prophétique Société d'émulation des Côtes-d'Armor, 2000, 130, p. 115-122

— RENON F, relevé du Credo du chœur de la cathédrale de Cambray en 1404 Revue de l'art chrétien: recueil mensuel d'archéologie religieuse, Volume 8 Arras ; Paris 1864 page 262.

—  RITZ-GUILBERT, Anne 1993 ; "Aspects de l'iconographie du Credo des apôtres dans l'enluminure médiévale", Pensée, image & communication en Europe médiévale : à propos des stalles de Saint-Claude; Besançon; Asprodic L'auteur analyse les Credo typologiques apparus dans l'enluminure du 13e siècle, puis la version originale qu'en donne Jean Pucelle dans le Bréviaire de Bellevill (Paris, B. N., ms lat. 10483) aux environs de 1323-1326. Le peintre a utilisé le Credo des apôtres comme attribut de la vertu personnifiée de la Foi

SCHMITT (Jean-Claude), 1989  "Les images classificatrices", in Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes: études réunies à l'occasion publié par Société de l'Ecole des charte 1989 pp.311-341.

 

 

 

 


 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Porches Credo des apôtres Chapelles bretonnes Héraldique
7 août 2023 1 07 /08 /août /2023 13:50

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage.

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Voir les autres Déplorations (classées par ordre chronologique approximatif) :
 

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PRÉSENTATION.

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Cette Déploration est constituée de quatre blocs, ceux de Jean et de Madeleine étant placés sur les côtés du groupe rassemblant Marie portant le corps de son Fils. Il y a sans doute une erreur de repositionnement, Jean étant toujours à droite de Marie, et Marie-Madeleine aux pieds du Christ. En arrière et à gauche se trouve l'un des acteurs de la Descente de Croix (Joseph d'Arimathie, ou Nicodème) tenant la tenaille et les clous .

C'est une œuvre classée depuis le 12/07/1912. La notice  de la base Palissy PM56000492 la décrit comme une œuvre "en pierre" (calcaire ou granite ?) de la première moitié du XVIe siècle.

Elle est attribuée par certains à un certain "Pendu", sans justification claire. G. de Rorthays a écrit en 1903 que ce nom, Pendu, est inscrit sur le manteau d'un des apôtres du porche sans préciser lequel (ce qui ne se vérifie pas), et il attribue ensuite la Vierge de Pitié  au même Pendu  sur des arguments faibles. M. Jurbert affirme l'attribution à un certain "Guillaume Pen Du".

Datation.

La datation que je suggère se base sur les chaussures à la poulaine, ou du moins à extrémités pointues, portées par la Vierge  et Joseph d'Arimathie  : elles ont cédé la place à des chaussures à bout rond à la fin du XVe/ début du XVIe siècle. Dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne (1503-1508), tous les personnages chaussés ont des chaussures à bouts ronds (f.91v par exemple). Il en va de même sur  toutes les enluminures peintes par Jean Bourdichon de 1457 à 1521. Comparez avec les chaussures de Joseph d'Arimathie de la Pietà de Nouans peinte par Jean Fouquet en 1470.

Un autre critère pour une datation à la fin du XVe siècle repose sur la chevelure de l'ange, aux mèches bouclées repoussées en arrière, comme dans les réalisations de l'atelier du Folgoët (1423-1468) notamment au Folgoët, ou aux porche sud de la cathédrale de Quimper ou à celui de La Martyre. De même, la coiffure aux mèches en boules bouclées de saint Jean rappelle fortement celle du même personnage dans les œuvres de l'atelier du Folgoët (calvaire de Rumengol par exemple).

Un dernier critère, vestimentaire, est le demi-ceint porté par Marie-Madeleine (cf. infra)

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Matériau.

Il paraît important que les autorités de tutelle de cette œuvre en précise le matériau (calcaire, comme les apôtres du porche ; granite ; kersantite).

 

 

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Le thème de la Vierge de Pitié aux anges de tendresse apparaît en Basse-Bretagne au XVe siècle.

Dans son ouvrage sur la sculpture sur pierre en Basse-Bretagne, E. Le Seac'h, après avoir décrit le calvaire de Tronoën (vers 1470) et le geste charmant des anges qui y écartent le voile de la Vierge de Pitié, consacre un paragraphe  à cette gestuelle de l'ange de douceur qu'elle retrouve sur  sept pietà sortis du même atelier  du Maître de Tronoën (à Kerbreudeur et ossuaire de Saint-Hernin, calvaires de Béron et Moustoir à Châteauneuf-du-Faou, Croas-an-Teurec à Saint-Goazec, Collorec, Laz, Saint-Trémeur de Carhaix, Kergloff, Le Moustoir, Plusquellec, Pennanvern à Gourin).

Puis elle décrit "les héritiers de la gestuelle de l'ange", dans cinq autres piétà du Finistère à Plonévez-du-Faou, Plozévet, Penmarc'h et à Névez (chapelle de Trémorvézen )— toutes en pierre calcaire polychrome—, au Faouët (granite) et à Meslan (granite polychrome).

En Morbihan, sur les 20 Pietà dénombrées par Wikipédia, cette particularité se retrouve sur la Vierge de Pitié de la chapelle N.-D De Lezurgan, aujourd'hui dans l'église  de Plescop, en pierre polychrome du XVIe siècle "d'inspiration flamande ou allemande".

Ces anges sont déjà présents sur la Grande Pietà Ronde conservée au Louvre et peinte par Jean Malouel au début du XVe siècle.

— Sur les anges de compassion, et la gestuelle de l'ange, voir :

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Description.

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La Déploration (on évitera de parler de "pietà" puisqu'il y a ici plus de deux personnages) est placée dans le bras sud du transept, dans un retable au décor  de ciel étoilé avec astres,  entre une statue de la Vierge à l'Enfant (Notre-Dame de Larmor) et un saint Roch. 

La composition générale en triangle des Vierges de Pitié se retrouve ici, seulement rompue par la présence de Joseph d'Arimathie.

Marie éplorée tient son Fils sur ses genoux, enveloppée dans un manteau-voile bleu à revers rouge qui tombe en plis et en vagues et se prolonge de façon peu naturelle sous les pieds du Christ. Celui-ci est dans la position la plus habituelle, l'axe formant une diagonale orientée vers le bas et notre droite, le bras droit tombant verticalement et exposant la plaie de la paume, le bras gauche horizontale. La jambe gauche est fléchie et écartée. La tête barbue, couronnée d'épines, est tournée vers nous. Toutes les plaies sont représentées sanguinolentes.

Marie soutient le torse de Jésus par sa main droite et son bassin par son genou droit. La tête du Christ repose sur un pli du voile proche de l'épaule de sa Mère.

L'ange aux hautes ailes bleues et au visage poupin pose la main droite sur l'épaule droite du Christ et effleure la main blessée. Il porte la tunique de chœur bouffante sous l'effet d'un cordon, et à large amict, une tenue rappelant celle des anges de l'atelier du Folgoët.

Le visage de Marie laisse voir deux larmes brillantes, peintes et non sculptées. Il est peu probable que la sculpture ait conservé ses couleurs sans avoir été repeinte, il serait interessant de bénéficier d'une expertise sur ce point.

Jean est agenouillé mains jointes, vêtu d'un manteau bleu et d'une robe verte, le regard triste et pensif.

Marie-Madeleine est agenouillée mains jointes en position symétrique, son flacon d'aromates destiné à l'embaumement posé près d'elle. Ses longs cheveux sont défaits sur les épaules. Elle porte un manteau rouge agrafé par un fermail, et une robe bleue aux manches plissées aux poignets.

Une ceinture dorée forme un V à pointe médiane, retenant une chainette en or : c'est un "demi-ceint". On y suspendait un pendant ou pomme de senteur contenant un parfum précieux comme l'ambre gris.  On voit ce détail représenté sur une enluminure du Livre d'Heures réalisé entre 1426 et 1438 pour Marguerite d'Orléans, épouse de Richard, comte d'Etampes, Horae ad usum romanum BnF latin 1156B folio 58r. Tant Marie que sa cousine Elisabeth porte ce type de ceinture. Voir aussi sur le même manuscrit l'enlumonure f.173v, et la servante de la Présentation au temple des Heures de René d'Anjou roi de Sicile (1434-1480) f.58v du BnF latin 1156A. Ou la jeune Vierge Marie peint par Jean Bourdichon en 1480 BnF fr.2829 f.85r.

 

 

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La Visitation. Horae ad usum romanum BnF latin 1156B folio 58r.

 

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Joseph d'Arimathie (ou Nicodème) est représenté comme juif membre du Sanhédrin par son bonnet conique, sa longue barbe bouclée et ses longs cheveux. Il porte une houppelande serrée par une ceinture de cuir à long passant. Il tient une tenaille et les clous de la Croix. Et des chaussures à bouts pointus.

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La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

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Marie-Madeleine.

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La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

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Joseph d'Arimathie.

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La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

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Les chaussures à bout pointu.

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La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

La Déploration à cinq personnages et un ange de tendresse (pierre polychrome, fin XVe siècle) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile juillet 2023.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

— BONNET (Philippe), 2000, Iconographie de la Mise au tombeau en Bretagne, Coop-Breizh

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.( Revue bilingue breton-français  Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001)

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

— COUFFON (René), 1958, Iconographie de la Mise au tombeau en Bretagne, SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/63d185fba515a3.55783169/1958_01.pdf

LE DEUNFF (Roger), 2011, Les pietà en Basse-Bretagne éditions Label.

— LE SEAC'H (Emmanuelle) 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. PUR éditions.

— ROSENZWEIG 1859, Ploemeur, monuments religieux, STATISTIQUE ARCHEOLOGIQUE DE L'ARRONDISSEMENT DE LORIENT ,Bulletin de la Société archéologique du Morbihan page 123

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207505r/f127.item

https://archive.org/details/bub_gb_UPkWAAAAYAAJ/page/n347/mode/2up

 

 

—Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Classe d'archéologie, Volume 5 mpr.-libr.-lithographie L. Prud'homme, 1854 page 68, Saint-Brieuc.

https://books.google.fr/books?id=hyotAAAAYAAJ&pg=PA68&lpg=PA68&dq=%22dom+alan+le%22&source=bl&ots=C_zzDyqOrE&sig=ACfU3U3px_d1C5hNlKBo8tBW-Nqv0BqYLw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiU5MrGx8eAAxUoUqQEHbuMBM4Q6AF6BAgJEAM#v=onepage&q=%22dom%20alan%20le%22&f=false

 

—RORTHAYS (G. de ), 1903, . The Burlington magazine for connoisseurs VIII 1903

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6e/The_Burlington_magazine_for_connoisseurs_%28IA_burlingtonmagazi34unse%29.pdf

—JOHAN (Vincent)  2008, L'église de Larmor-Plage, Dossier IA56006359 , Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS ; (c) Inventaire général -

https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-larmor-actuellement-eglise-place-notre-dame-larmor-plage/c1b52caa-361b-4e2a-a9b8-5c59a8853109

— JURBERT (M.), 1992. L'église Notre-Dame de Larvor, brochure par l'office municipal d'action culturel de Larmor-Plage

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle124/LEglise_Notre-Dame_de_Larmor_.pdf

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Larmor-Plage

— WIKIPEDIA, Les Pietà du Morbihan

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Statues_of_Piet%C3%A0_in_Morbihan

— LIENS DIVERS

http://www.infobretagne.com/larmor-plage.htm

https://larmor-plage.fr/index.php/patrimoine/eglise-n-d-de-larmor/l-eglise

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00091359

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00091359/larmor-plage-eglise-notre-dame

https://www.larmor-plage.bzh/medias/2019/03/depliant_eglise_francais.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Vierge de Pitié Pietà et Déplorations
2 août 2023 3 02 /08 /août /2023 18:17

Les ex-voto de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët : cinq tableaux peints à l'huile au XVIIe siècle exposés dans le bras gauche du transept.

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Voir sur Le Faouët :

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a. La chapelle Sainte-Barbe et ses vitraux:

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b. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre:

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c. Chapelle Saint-Sébastien, Le Faouet.

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d. Eglise du Faouët.

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e. le Musée du Faouët.


 

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PRÉSENTATION.

Je ne trouve aucune description patrimoniale des cinq tableaux peints avec la mention EX VOTO et la figure de sainte Barbe dans des nuées, suspendus dans le bras gauche du transept sous la tribune, hormis celui qui, daté de 1683, fait l'objet d'une notice succinte IM56002730 par Denise Dufief en 2009. Celui-ci est classé depuis 1939.

Les autres tableaux sont-ils classés également ? Certains, exposés en 2011, ne le sont plus. Une campagne de restauration est-elle en cours ?

N'ayant pas trouvé de réponse en ligne à mes questions, je dois me contenter de les présenter et de les décrire.

Tous ont la même taille (environ 90 cm x 135 cm), tous sauf un sont peints sur un support à quatre planches horizontales entre deux planches verticales, tous font apparaître la figure de sainte Barbe dans des nuées sur un des coins supérieurs et l'inscription EX VOTO dans un des coins inférieurs, tous ont un cadre assez identique et sont entourés de baguettes dorées.

Tous les paysans portent la même veste de drap blanc, les mêmes chausses (bagou), les mêmes guêtres boutonnées et le même chapeau rond à guides sur des cheveux longs bouclés.  Mais je m'attacherai à déceler certaines différences dans ces similitudes.

 

Tous les paysans et paysannes portent des sabots de bois.

Toutes les paysannes portent la même coiffe blanche à pans cassés encadrant le visage en rayon d'abeille, la plupart une chemise blanche et un corsage, toutes un ample tablier.

Car nous sommes ici, au Faouët, dans un pays qui a adopté la giz fouen de Cornouailles, sauf dans l'emprunt du costume masculin qui est du pays Pourlet.

Il est curieux de remarquer que R.Y. Creston, dans Le costume breton, cite spécifiquement, parmi les territoires importants de la giz-fouen, "Sainte-Barbe au Faouët" (p.80).

Voir sur ce costume :

 

http://www.collections.musee-bretagne.fr/resultat.php?index[]=repr&value[]=%22Costume+de+Basse-Bretagne%2C+Mouton+blanc%22&nr=1&bool[]=

 

https://www.lavieb-aile.com/article-bulat-pestivien-lutrin-anthropomorphe-en-costume-breton-97565171.html

https://www.lavieb-aile.com/article-guiscriff-lutrin-anthropomorphe-en-costume-breton-94968003.html

https://www.lavieb-aile.com/2015/09/la-tribune-des-peches-capitaux-de-la-chapelle-saint-yves-a-priziac.html

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1)° Ex-voto dédié à sainte Barbe : incendie d'une étable, trois paysans agenouillés.

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L'étable est en feu : le cochon et quatre boeufs sont sortis. La maison principale est indemne. Les occupants sont agenouillés face à sainte Barbe qui, dans des nuées, intercède pour eux, tenant la palme du martyre. Elle porte une robe blanche et un manteau rouge.

La sainte est invoquée contre la foudre, cause principale des incendies.

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Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Les deux femmes portent la coiffe ou capot à quatre pans et deux rabats devant la gorge. Leur robe à manche courte est rouge, au dessus d'une chemise fermée aux poignets par trois boutons. La seconde femme porte un tablier à rabat pectoral.

L'homme porte une culotte noire non plissée et des bas gris, mais surtout une veste de drap blanc, à manches, boutonnée aux poignets, à lisière brodée de rouge ( ou bien :au dessus d'un gilet rouge).

                                                                       

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Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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3°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : un homme sauvé de la noyade dans le bief d'un moulin à roue. Peinture à l'huile sur bois.

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Tandis qu'un homme porte secours à un autre homme vêtu de rouge qui est en train d'être emporté par le fort courant du bief, une femme âgée, vêtue de noir, est agenouillée pour prier. Une autre femme, également agenouillée, invoque sainte Barbe en levant les bras et et en regardant le ciel. Précisément, la sainte apparaît dans une nuée. Elle porte, comme précédemment, la robe blanche et le manteau rouge, elle tient la palme, et ses cheveux sont noirs.

 

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Nous pouvons supposer que le moulin se trouvait sur le cours de l'Ellé, et que la chapelle qui est représentée dans les bois soit celle de Sainte-Barbe. En effet, deux moulins sont signalés précisément en contre-bas de la chapelle sur la carte de Cassini de 1784, et un figure toujours, avec la mention Moulin à papier du Grand-Pont, sur la carte Scan 1950 d'IGN.

La vue serait donc prise  d'est vers l'ouest.

En 1780, Ogée signalait au Faouët les moulins " de Barrigan, de Rerzen, du Mur, du Guel, de Diarnelez, à  eau; moulin à papier du Grand-Pont".

Comme nous voyons une route traverser la rivière (ou du moins le bief) sur un pont, je propose de localiser la scène au "Grand Pont". Sans garantie, mais cela permet d'imaginer que la femme que nous voyons est Catherine Le Gorgeu :

"Les vestiges du moulin du Grand-Pont sont encore présents à proximité de la retenue d'eau et du chemin de randonnée.Le moulin d'en bas situé en contrebas, en aval, a disparu. Trois moulins sont identifiés, à proximité les uns des autres, autour du Grand-Pont, sur la rive droite de l’Ellé qui sépare le Faouët de Priziac. Il est difficile de déterminer avec exactitude le nom de tous les maîtres papetiers qui ont dirigé, suivant les époques, chacun des moulins ainsi que ceux des ouvriers qui y étaient attachés. Il semble que parfois leur gestion fut autonome. Les moulins ont été dirigés par des familles liées entre elles. L'acte de naissance, le 12 juillet 1669, de Marc Le Gorgeu, fils de François, indique que la marraine, Catherine, sœur de François, demeure aux moulins à papier du Faouët, ce qui indique qu'au moins deux de ces moulins fabriquaient déjà du papier à cette époque. Dans la première moitié du XVIIème siècle, plusieurs patronymes de papetiers figurent sur les registres de la paroisse. Aucun élément écrit n'a pu toutefois apporter la preuve de la profession de ceux-ci. L'importance de la localité semble cependant indiquer que les seigneurs du Faouët aient soutenu bien plus tôt, comme à Priziac et à Lignol, la fabrication du papier nécessaire aux actes de leur juridiction. " (Caroline Leroy-Deniel)

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Carte de Cassini, Gallica

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IGN/Scan 1950

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Carte IGN

 

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Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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La femme porte la coiffe, un tablier ou devantier rouge à rabat, et une robe noire ouverte sur la poitrine, et une chemise blanche ourlée de noir aux poignets.

L'homme porte le costume masculin du Pays Pourlet dit gwennedour, ou "mouton blanc"  associant la veste (chupenn) de drap blanc et le gilet  (jiletenn) noir, largement pourvu de boutons de cuivre, ainsi que la ceinture large (gouriz) en cuir  à fermeture en cuivre ciselé.

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Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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3°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : début d'un incendie dans les maisons d'un hameau, quatre paysans agenouillés . Peinture à l'huile sur bois.

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Le feu a détruit le toit d'un petit bâtiment et s'étend aux maisons voisines, couvertes de chaume a priori.

Une fois encore, sainte Barbe est appelée à la rescousse : c'est la patronne des pompiers !

Deux hommes sont déjà à genoux, un autre, plus jeune, joint  les mains.

Ils portent le chapeau rond à guide , les sabots , les guêtres à quatre boutons de cuivre, la culotte large (bagou braz), et la veste blanche, au dessus d'un gilet rouge (ou bien ourlée de rouge?) à quatre boutons dorés aux poignets, comme dans le premier tableau.

Mais nous voyons clairement les rangées de boutons de la veste elle-même, boutons qui deviendront de plus en plus nombreux en pays Pourlet selon la mode des "mille boutons".

La femme porte une jupe ou un devantier rouge et un corselet vert à manches. Et la coiffe locale, bien entendu.

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Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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4°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : naufrage d'un trois-mâts . Peinture à l'huile sur bois.

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L'agencement des planches du tableu est différent mais la composition est la même que pour les autres tableaux, avec la mention EX VOTO et sainte Barbe dans le coin opposé.

Un peintre s'était-il installé  pour proposer aux pèlerins cette production?

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Dans une tempête, de fortes lames couchent deux trois-mâts et les menacent de naufrage. Un homme, un officier de marine en costume rouge et perruque, implore la sainte.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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5°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : Marie-Jacquette Guegant de Kerbiquet sauvée après sa chute de son carrosse. Peinture à l'huile sur bois, 1683.

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Selon la notice IM56002730 cette peinture à l'huile de 90 cmx 135 cm, classée en 1939, représente dans un Ex-voto à sainte Barbe datant de 1683,  Marie-Jacquette Guegant de Kerbiquet épouse de Nicolas François du Fresnay, chevalier, seigneur marquis du Faouët : sur un fond de paysage, Marie Jacquette chute, depuis une voiture à attelage, tandis que  sainte Barbe  apparaît en providence dans une nuée.

François du Fresnay, baron du Faouët, par son mariage avec Jacquette-Marie Guégant, l'unique héritière du chevalier Claude Guégant.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002605

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La cloche "Claude Marie" de l'église paroissiale du Faouët  notice IM56002605 porte l'inscription  C.M. BENEDICAT A.V.D.I.B. MARITEAU RECTORE DU FAOUËT NOMINATA AB ILLUSTRISSIMIS D.D.C. DE GUEGANT DE ; 2 : K (ER) BIGUET ET D.M. DVFRESNAY DE DERNOTHON EX CONSENSU ILLUSTRI VIRI D.D. NICOLAI F DU FRESNAY D. MARCHIONIS DU FAOUËT ANNO 1681 ; 3 : I LE SOVEF FONDEUR

Elle a été commandée à l'occasion du mariage de Nicolas François du Fresnay et de Jacquette Marie Guegant de Kerbiquet, et fondue en 1681 par Julien Le Soueff.

Le manoir de Kerbiquet est situé à Gourin, au lieu-dit Kerbiquet. Le manoir actuel a été construit entre 1564 et 1580 par Louis Guégant, procureur royal de Gourin. La seigneurie de Kerbiquet appartient à la famille Guégant de 1445 à 1663. Elle passe à François du Fresnay, baron du Faouët, par son mariage avec Jacquette-Marie Guégant, l'unique héritière du chevalier Claude Guégant. En 1754, le manoir devient la propriété de Jean Joseph Euzennou de Kersalaün

  • https://laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=570
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Manoir_de_Kerbiquet

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Description.

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Devant une colline boisée au sommet duquel nous distinguons un manoir, un carrosse jaune et noir passe sur une route. Il est tiré par un (ou deux) cheval dirigé par un valet en livrée rouge à parements et boutons or, et tricorne. Deux autres domestiques sont grimpés à l'arrière. 

Le carrosse possède deux vitres et a priori deux portières, dont l'une est ouverte. C'est là, pour ce que nous voyons, la cause de la chute de la baronne, qui est étendue par terre, les bras écartés. Elle est vêtue de mousseline rose, on devine des colliers et bracelets de perles ou brillants sur ses bras nus. Elle porte une perruque.

Un homme, sans doute son mari le baron François du Fresnay, accourt vers elle : il porte un costume bleu, une chemise à jabot, et un tricorne.

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Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— COPY (Jean-Yves), MENOU (Jean-Claude), MOIREZ (Denise) ; BOISSÉ (Claude), CADIOU (Jacqueline), 1965 RIOULT (Jean-Jacques) 2021, Dossier IA00008412 de l'Inventaire et Etude d'inventaire sur le canton du Faouët:

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/b745903b-0b22-4047-90d0-10125fed6231

— DUFIEF (Denise) ; QUILLIVIC (Claude), 1992, 2009-2010, Notice Palissy IM56002709

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002730

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Published by jean-yves cordier - dans Peinture. Chapelles bretonnes. Le Faouët. Ex-voto.
2 août 2023 3 02 /08 /août /2023 18:08

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët.

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Voir sur Le Faouët :

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a. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe , Le Faouët:

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b. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët :

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c. Chapelle Saint-Sébastien, Le Faouet.

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d. Eglise du Faouët.

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e. le Musée du Faouët.

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PRÉSENTATION.

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La chapelle Sainte-Barbe adopte un plan atypique adapté à un site  exceptionnel à mi-pente d'un ravin: elle est dépourvue de nef, et uniquement composée d'un "transept" et d'une abside à pans coupés. Elle fut débutée en 1489 et achevée, pour le gros-œuvre, en 1512. Ses vitraux datent de la première moitié du XVIe siècle.

Jean de Boutteville en fut le premier commanditaire principal, suivi par son fils Louis, comme en témoignent leurs armoiries placées, avec celles de leurs alliés, sur les nervures des voûtes, au sommet des arcs formerets de l'abside, dans les vitraux et sur la tribune seigneuriale. En 1495, la seigneurie du Faouet avait été érigée en baronnie au profit de Jean par la duchesse-reine Anne. De sa femme Marie de Kerimerc'h, épousée en 1463, il eut deux enfants, Catherine, et Louis, vicomte de Coëtquenan, décédé en 1539.

Une tour d'escalier hors-œuvre, dans l'angle sud-ouest de ce transept, contient un escalier en vis accessible depuis l'intérieur de la chapelle : ce dernier conduit à une tribune en bois, contemporaine de l'édifice, tribune seigneuriale qui pouvait aussi servir pour des musiciens, puis au sommet de la tour où deux portes devaient ouvrir sur une coursière périphérique, à la base du toit qui ne fut peut-être jamais réalisée.

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Description.

Dans le bras gauche de la chapelle, la tribune en bois avec traces de peinture bleue est  portée par trois colonnes. Le garde-corps haut de 1,10 cm est composé de panneaux pleins (sauf trois ajourés avec des décors à pampre, à réticule et à hermines dans un réseau de cordelières dont deux en retour) ; les deux panneaux pleins portent un décor d'anges musiciens (harpe et rebec), les autres ne sont pas sculptés et remplacent probablement des panneaux d'origine. Les panneaux sont séparés par des candélabres et des pinacles. Une frise  court sur les parties supérieure et inférieure, sculptée en bas-relief en partie haute  d'une scène de Renart et la poule poursuivi par un moine ; d'un couple d'animaux fantastiques enlacés ; d'anges présentant un phylactère ; d'un dragon face à un lion, de rinceaux à fruits et en partie basse de deux anges présentant un médaillon à tête de mort ; de rinceaux et entrelacs ; et d'anthropomorphes hybrides s'affrontant derrière des boucliers. Une statue de sainte Barbe occupe l'angle sud.

Sous le sommier de la tribune, à la base des montants, six anges en vol portent les écus de la famille fondatrice de la chapelle, celle de Boutteville, et de leurs alliances.

Cette tribune classée en 1912 est datée du premier quart du XVIe siècle, après 1512

La voûte de pierre qui surmonte la tribune porte également des écus des Boutteville, des Du Chastel et mi parti Boutteville et Chastel avec l'inscription datant l'achèvement de la voûte en 1512.

On rapprochera cette tribune de celle édifiée à peu près à la même époque, mais en pierre, dans la chapelle Notre-Dame de Quelven en Guern débutée vers 1490.

Le décor des deux frises sculptées s'inspire de celui des sablières des chapelles et églises bretonnes contemporaines,  à charpente.

D'après J.J. Rioult 2021.

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VUES D'ENSEMBLE.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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I. LA FRISE SUPÉRIEURE.

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Description de droite à gauche.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux pièces de volutes feuillagées.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un moine encapuchonné brandissant une branche et désignant Renart vers sa droite.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Renart surgissant des feuillets d'un  livre où il se cachait et bondissant vers la poule.

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C'est une autre version de l'épisode fameux de Renart prêchant aux poules, représenté sur le jubé (1480) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët ou sur les sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien du Faouët. Mais aussi sur les sablières (1508) de Notre-Dame de Grâces, de celles (1500-1506) de l'église de Plourac'h ou de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre de Châtelaudren (fin XVe) ou de celles, plus tardives (v. 1574), de Bodilis.

En effet, au lieu de montrer Renart rejetant son déguisement de moine et se précipitant depuis sa chaire vers son auditoire de volailles, le goupil bondit des pages d'un livre, leçon de morale incitant à se méfier non plus des prêcheurs, mais des écrits fallacieux attirant les fidèles vers des mœurs ou des croyances contraires aux recommandations de l'Église.

Le livre est ouvert, et les pages (à cette époque, nous pouvons les imaginer imprimées) sont tournées vers le spectateur.

Nous pouvons comprendre pourquoi le moine criait haro sur le roux animal.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux animaux fantastiques hybrides enlacés par le cou.

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Ils ressemblent par leurs ailes, leur cou et leur bec, à des oiseaux, et par leurs pattes à des lions ou des dragons.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux anges déployant un phylactère encore à demi replié.

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Le phylactère présentait certainement au public une inscription votive ou datée, ou une sentence, une oraison ou une devise.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un dragon.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un lion.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Rinceau à deux fleurs en grelot grillagé.

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Ces fleurs ou fruits semblenet s'inspirer d'un modèle naturel que je n'ai pas identifié.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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II. LA FRISE INFÉRIEURE.

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Deux anges allongés présentant un médaillon à tête de mort entouré d'une collerette. Un "miroir de la mort " ?

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Le médaillon incite le spectateur à méditer sur sa fin dernière.

Nous pouvons noter que c'est en 1519 (date proche de celle, estimée, de cette tribune) que Jehan Larcher a publié à Plougonven le Mirouer de la Mort, poème en langue bretonne de préparation à la mort. La page de titre de l'édition de 1575 est ornée d'une gravure de ce miroir.

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Le Mirouer de la mort, en breton, auquel doctement et dévotement est trecté des quatre fins de l'home, c'est à sçavoyr de la mort, du dernier jugement, du très sacré Paradis et de l'horible prison de l'Enfer et ses infinis tourments.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux créatures anthropomorphes à corps et queue feuillagés s'affrontant à l'abri de rondaches, tout en tenant un rinceau à  fleurs à quatre pétales.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un acrobate en renversement postérieur jambes écartées, réunissant les tiges d'un rinceau. La face et le postérieur ont été bûchées, témoignant du caractère obscène de cette posture, bien que le personnage soit vêtu d'une culotte.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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III. LES PANNEAUX SCULPTÉS :  DEUX ANGES MUSICIENS ET UN PANNEAU AJOURÉ À PAMPRES.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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1.L'ange joueur de harpe (dix cordes visibles).

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Les anges sont debout, les genoux légèrement fléchis, vêtus d'une aube de chœur à amict, bouffante à la taille. Leurs cheveux sont longs. La répartition des plumes est bien détaillée et naturaliste.

Le joueur de harpe tourne la tête vers son compagnon, dans une posture inspirée.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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2.L'ange joueur de rebec (ou vièle piriforme à archet).

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L'instrument semble monoxyle, il est piriforme avec une caisse large percée de deux ouies en parenthèse. On compte quatre ou six cordes. Le manche se termine par une crosse, et nous ne voyons pas de chevilles.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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3. Panneau ajouré à pampres de vigne.

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C'est peut-être un symbole eucharistique. Il me semble abusif de voir dans les vrilles des pampres une représentation de la cordelière franciscaine, adoptée comme emblème par François II et sa fille Anne de Bretagne.

Je n'ai pas photographié les deux panneaux ajourés du retour d'angle, de même motif.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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IV. LE RETOUR D'ANGLE.

Il n'a pas été photographié, hormis cette photo qui montre un cerf affrontant un dragon ou du moins un animal fantastique.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2020.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2020.

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V. LES SIX ANGES SCUTIFÈRES.

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Les six anges sont représentés en vol, jambes repliées, portant l'aube à amict, comme ceux du jubé de la chapelle Saint-Fiacre construit en 1480. Leurs cheveux sont bouclés en boules.

Les blasons ont été bûchés mais on voit encore un peu le tracé des meubles.

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Ange n°1.

Armes pleines de Boutteville  d'argent à cinq fusées de gueules posées en fasce.

 

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°2.

Armes mi parti Boutteville et ? [du Chastel]

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°3.

Armes mi parti Boutteville et ?

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°4.

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Armes pleines de Boutteville.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°5.

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Armes mi parti Boutteville et  du Chastel fascé d'or et de gueules de six pièces .

Cette alliance correspond à celle de Louis de Boutteville, seigneur du Faouët, fils de Jean,  avec Jeanne du Chastel, fille d'Olivier et de Marie de Poulmic. Ils se sont mariés en 1498. C'est donc bien eux qui sont seigneurs du Faouët en 1512 lors de la fin de la construction des voûtes , ce sont donc aussi eux qui sont vraisemblablement un peu plus tard les commanditaires de cette tribune seigneuriale.

Jeanne du Chastel est représentée, avec ses armes Boutteville/Chastel sur la baie 2 de la chapelle Sainte-Barbe, derrière son époux, agenouillés en donateurs devant la Vierge. Louis est présenté par saint Fiacre et Jeanne par Marie-Madeleine.

On trouve aussi ce blason mi parti Boutteville/Chastel sur le tympan de la baie n°1, et sur la jupe de la donatrice de la lancette A de la baie n°1.

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Baie 2 , Verrière de la Transfiguration, Chapelle Sainte-Barbe, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°6.

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Armes mi parti Boutteville et ?

 

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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VI. LES ARMOIRIES DE LA VOÛTE.

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L'ange portant l'inscription de fondation et les armes de Boutteville.

L'inscription indique : LAN : MIL : Vdz : XII : FUT : FAICT : CESTE : VOUTE.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange à la chevelure bouclée en trois rangs de boules latérales présentant les armes des Talhouët d'argent à trois pommes de pin de gueules, affectées d'un lambel.

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Écartelé à identifier, à trois feuilles de houx ( Toulbodou ?) et six fasces à la cotice brochant le tout.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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VII. LA STATUE DE SAINTE BARBE.

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Elle tient en main droite la palme du martyre et en main gauche un livre signalant sa maîtrise des sciences théologiques et philosophiques, tandis que son attribut, la tour aux trois fenêtres témoignant de son attachement pour le dogme de la Trinité, est derrière elle.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— COPY (Jean-Yves), MENOU (Jean-Claude), MOIREZ (Denise) ; BOISSÉ (Claude), CADIOU (Jacqueline), 1965 RIOULT (Jean-Jacques) 2021, Dossier IA00008412 de l'Inventaire et Etude d'inventaire sur le canton du Faouët:

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/b745903b-0b22-4047-90d0-10125fed6231

— DUFIEF (Denise) ; QUILLIVIC (Claude), 1992, 2009-2010, Notice Palissy IM56002709

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002709

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. Presses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index . Voir pages 19, 169 (licorne), 226 et 227 (cornemuse), 238 (moissonneur), 241 (écureuil et lapin).

 — DUHEM (Sophie), 1998, "«Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle"  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  Volume 105  Numéro 1  pp. 53-69 http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 

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31 juillet 2023 1 31 /07 /juillet /2023 10:20

 

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Femme je suis pauvrette et ancienne,

Qui rien ne sais; oncques lettre ne lus.

Au moutier vois dont suis paroissienne

Paradis peint, où sont harpes et luz,

Et un enfer où damnés sont boullus:

L'un me fait peur, l'autre joie et liesse.

La joie avoir fais moi, haute Déesse,

A qui pécheurs doivent tous recourir,

Comblés de foi, sans feinte ne paresse:

En cette foi je veux vivre et mourir.

"Dame du ciel, regente terrienne" François Villon (1431 - 1463),

"Ballade pour prier Notre Dame", in Le Testament.

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PRÉSENTATION.

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Historique.

La construction de l'église Notre-Dame de Kernascléden, un édifice en granite construit dans le style  gothique flamboyant, entièrement voûtée de pierres, avec un plan en croix terminé par un chevet plat, a été prévue vers 1420 sous Alain VIII de Rohan et Beatrix de Clisson. En 1428, Marguerite de Bretagne, femme d´Alain IX de Rohan, et soeur du duc Jean V, lui lèguait 40 sous dans son testament.

La présence, à la croisée du transept, des armes de Jean V et de son épouse Jeanne de France, morte en 1433, marque l´état d´avancement des travaux à cette date. Les armes de Bertrand de Rosmadec, évêque de Quimper, mort en 1445, à la voûte du bras nord, fournissent un autre indice chronologique.

Une intense activité  règne en ces années centrales du 15e siècle : dans les trois travées du choeur, on relève, d´ouest en est, les armes de Louis II de Rohan-Guémené, qui succède à son père en 1457 ; du vicomte Jean II, fils d´Alain IX, vicomte de Rohan de 1461 à 1516 et maître d´ouvrage des châteaux de Josselin et Pontivy ; de François II enfin, qui ceint la couronne ducale en 1458.

Enfin, une inscription latine et française, gravée en relief sur une pierre encastrée dans le mur nord du choeur, indique que, le 2 septembre 1453, la chapelle fut dédicacée par Yves de Pontsal, évêque de Vannes, et qu´elle fut voûtée en 1464 par Pierre et J. Le Bail. Ces voûtes portent des peintures murales exceptionnelles tant dans le chœur (vie de la Vierge et vie du Christ) que dans le bras nord du transept (anges musiciens).

 

Sur les murs sud et ouest du bras sud du transept,  une  fresque célèbre  représente une danse macabre qui se composait à l'origine d'une suite de 31 personnages (l'Ankou, 15 vifs et 15 morts). Elle a été découverte en 1912 par l'avocat Guy Ramard, féru de peintures murales étudiées en Mayenne, et qui souleva de son canif quelques morceaux du badigeon de lait de chaux qui les recouvraient, pour constater l'existence d'une jambe, voisine d'un fémur ; il y reconnu une Danse macabre.

Sur le mur ouest, au dessus de la fin de la danse macabre,  sur le  tympan délimité par les  nervures de la voûte, est peinte une représentation de l'enfer, a priori contemporaine de la danse macabre. Elle a été découverte par Louis Joseph  Yperman en 1923, tandis qu'il procédait au relevé et à la restauration de la voûte du chœur, et qu'il poursuivait l'exploration de la danse macabre en y découvrant un cardinal et un écuyer.

 

 

 

En 1923, les peintures murales sont consolidées par Ypermann, qui en fait le relevé et dégage dans le transept la Danse macabre et l´Enfer. Une nouvelle campagne de restauration est lancée en 1996. 

Elles ont été relevées par Elisabeth Faure en 1956.

Leur datation est incertaine : on lit la date forcément inexacte "vers 1440" sur le site pop.culture.gouv.fr, ou bien celle de vers 1470, ou bien "troisième quart du XVe siècle". L'étude du contexte iconographique et scripturaire  du thème de l'Enfer et des peines réservées aux damnés selon leurs péchés, incite à retarder cette datation à la toute fin du XVe siècle, après 1592 : c'est l'hypothèse que je vais défendre ici.

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Description.

Sur le fond ocre rouge de la peinture murale sont dessinés en contours par traits noirs des damnés aux proies aux tourments de l'enfer, et ces malheureux sont fort malmenés par des démons armés de crochets . Les uns et les autres sont de couleur blanche, car conservés par le peintre en réserve sur le fond ocre. Les instruments du supplice sont peints en ocre jaune.

La peinture et son support sont hélas conservés de manière lacunaire, tant pour la danse macabre que pour l'enfer ; de ce dernier, il persiste environ 60%, et on y reconnait  deux marmites infernales au centre, un arbre sec en haut, une roue à gauche et un tonneau tourné à la broche à droite, instruments du supplice d'une foule de damnés menés par une foule de diables.

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Elle est à rapprocher des peintures de l'église Saint-Pierre de Mont-Dol (mur sud de la nef) qui dépeint également  les divers tourments de l'enfer infligés aux damnés : diable brouettant une charretée de damnés ; démon chevauchant une damnée ; supplice de la roue éternelle ; pendus à l'arbre fatal de la science du bien et du mal ; Satan dévorant un enfant de malédiction tandis que sa mère flambe ; damné précipité dans le trou de l'abîme. Ou encore de la fresque de la cathédrale d'Albi. La datation précise de ces deux œuvres n'est pas connue mais il a été démontré que la fresque d'Albi est postérieure à 1493.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les culots des nervures : deux masques.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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I. Le supplice de la roue destiné aux orgueilleux.

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Du côté gauche, nous voyons une roue, ou du moins son contour car presque toute la peinture a disparu. L'axe de cette roue à huit rayons est posé sur un tréteau. Si on connait les représentations des Peines de l'enfer, anciennes mais qui s'organisent en sept châtiments, autant que de péchés capitaux, dans la dernière décade du XVe siècle, il est facile de reconnaître ici  le premier supplice, précisément celui de la roue, qui punit le péché d'orgueil. Dans cette tradition, plusieurs roues tournent  entre de hautes montagnes, et les damnés y sont attachés, passant leur éternité à monter puis à être précipité dans les flammes tandis que  Léviathan, « capitaine des orgueilleux », préside à leurs tortures en les frappant d'un bâton de feu.

Mais ici, nous ne voyons plus ces damnés, même en scrutant les dessins des parties jaunes . Tout au plus, au dessus de la roue, un diable se distingue, armé d'un bâton, et il pourrait se charger de frapper les suppliciés.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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Sources :

 

1. La Vison de saint Paul. BM Toulouse Ms. 815, 1220-1270. La roue exposant au froid glacial et au feu.

Dans l'Apocalypse de Paul, apocryphe chrétien du IV ou Ve siècle, est racontée la Vision de saint Paul (Visio Pauli) ou descente de ce saint aux enfers accompagné d'un ange (ou de saint Michel),  à l'issue de laquelle Paul obtient un repos le dimanche pour les damnés.

Ce texte a été très lu et très copié aux premiers siècles de notre ère et tout le moyen âge. Sa tradition s’étend pendant tout l’Occident médiéval, se diffusant sous des formes remaniées jusqu’à Dante. Il a eu beaucoup de succès dans les langues vernaculaires du Moyen Âge européen, avec des traductions françaises, provençales, roumaines, anglaises, galloises, allemandes, danoises, bulgares, serbes, toutes étant en langue ancienne. Entre le VIIIe et le xXIe siècle en particulier, de nombreuses versions latines abrégées et remaniées foisonnent, privilégiant surtout la vision des supplices infernaux infligés aux damnés (ce sera d'ailleurs le cas en français, par exemple, où l’on ne retient presque plus que cela). C’est ainsi  que  toute l’imagerie de l’Enfer qui a puisé abondamment dans l’Apocalypse de Paul. (d'après Wikipedia)

Le manuscrit de Toulouse en donne une version en vers français, enluminée. Voir :

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1895_num_24_95_5887

Sur la miniature complète, on voit à gauche, saint Paul et l'archange. A droite, une roue à laquelle se tiennent des damnés, et que trois démons , un au centre et les deux autres sur les côtés, font tourner, exposant les damnés suucesivement au froid glacial et au feu.

Texte :

Pus vit un leu mult glacial  O merveillouse peine e mal ; De l'un part ardant estoit, D'autre part ardant estoit : « Ceo tu veiez en ces turmenz  Mal fierent a totes genz,  Car a mal fere ceo acoustumerent  E de nul homme pité ne averent.  Iceus sur la reo mys sunt,  Ffreid e chaud graunt seuffrunt."

Texte latin :

Post hec vidit viros ac mulieres in loco glaciali, et ignis urebat de media parte et de media frigebat. Hi erant nocuerunt. qui orphanis et viduis  nocuerunt. (Après cela, il vit des hommes et des femmes dans un endroit gelé, et le feu brûlait au milieu et froid au milieu. Ils ont été maltraités, ceux qui ont fait du mal aux orphelins et aux veuves.)

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105602030/f122.item

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BM Toulouse Ms 815 f. 59v

 

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2. Église de Mont-Dol (22), peinture murale, fin XVe.

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La peinture murale schématisée par ce relevé n'est peut-être pas la source de celle de Kernascléden, mais  s'inspire des mêmes sources, qui vont suivre. Trois damnés sont liés sur la roue tournée indéfiniment par un diable, tandis que deux autres démons les blessent avec l'extrémité d'un épieu (cf. Léviathan et le pieu enflammé, infra). Le bâtit en bois est semblable à celui de Kernascléden, le nombre des rayons également.

Le diable tournant la manivelle est se devine  à Kernascléden, correspondant alors au fragment conservé en diagonale en dessous de l'axe.

La peinture de Mont-Dol : schéma puis cliché :

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Peinture murale (XVe siècle) de l'église de Mont-Dol.

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Peinture murale du Mont-Dol, l'Enfer, XVe siècle.

 

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3. Compost et kalendrier des bergiers Guiot Marchant, Paris 1491, 1493 , Paris 1496 et Nicolas Le Rouge 1529.

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Les gravures et enluminures des éditions successives rapportent les visions de l'enfer décrites par Lazare :

"On racontait que Lazare, après sa résurrection, avait révélé les mystères de l'autre monde. Il fit ce récit, disait-on, le jour où Jésus dîna chez Simon le Lépreux; ce jour-là, l'homme formidable qui avait traversé la mort, et qui semblait avoir depuis lors un sceau sur la bouche, consentit à parler : il décrivit aux convives les supplices de l'Enfer. Voilà ce qu'on pouvait lire dans un sermon attribué à saint Augustin et dans l' Histoire scolastique de Pierre Comestor, voilà ce qu'on pouvait entendre au théâtre quand on jouait la Passion." (E. Mâle 1908)

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Première vision : les orgueilleux punis par le supplice de la roue :

"Premierement, dit le lazare, j'ay veu des roues en enfer tres haultes en une montaigne situées en maniere de moulins continuelement en grant impetuosites tournans ; lesquelles roues avoient crampons de fer où estoient les orgueilleux et orgueilleuses pendus et attachés."

"Orgueil entre les autres péchés est comme roy maistre et capital . Un roy toujours à grant compaignie de gens. Si a orgueil grant compaignie d'autres vices." 

Les âmes des orgueilleux et orgueilleuses sont liées à des roues qui sont entrainées — continuellement et sans aucun repos — par des manivelles actionnées par les diables.

"Pour ce que l'orgueilleux se veut élever sur les autres hommes le diable en fait comme d'une noix que l'oiseau dure laquelle ne peut casser avec son bec et la porte en haut et la laisse choir sur une pierre  sur quoi se rompt adonc descend et la mange. Ainsi le diable élève les orgueilleux et les fait choir et trébucher en enfer" (Compost).

Les roues petites ou grandes sont placées sur une montagne toute embrasée de soufre et de feu. Dans l'Art de bien mourir de 1491, ces roues sont équipées intérieurement et extérieurement de crampons et attaches de fer ardent axquels les suppliciés sont pendus et attachés, et ceux-ci protestent par des pleurs, des cris, et des hurlements horribles tandis qu'ils blasphèment le nom de Dieu.

Auprès de la montagne est postée une bête géante, nommée Léviathan, qui frappe de son pieu de feu les âmes lorsqu'elles parviennent au sommet des roues en leur criant "Descendez maudits orgueilleux, descendez en feu et soufre ardent, abaissez-vous en l'abime de damnation pour ce que vous vous êtes élevés au monde et vanité d'orgueil. Que vous profitent maintenant vos grandes pompes et habillements dissolus, vos chaînes d'or, vos pierres précieuses et vos longues et superflues queues", etc... (Art de bien mourir)

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  —1491 : Compost et calendrier des bergiers, Paris, Guiot Marchant. BM Bourges f.b1

http://www.bvh.univ-tours.fr/Consult/consult.asp?numfiche=905&index=21&numtable=B180336101_INC166&mode=1&ecran=0

— 1493 : Compost et calendrier des bergiers, Paris, Guiot Marchant. Bnf Velins 518

Le Calendrier des bergers ed. 1493 BnF VELINS-518 vue 76

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— 1496 : Compost et calendrier des bergiers, Paris, Guiot Marchant. BnF RES M-V-33 vue 76

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k87105966/f72.item.zoom

— 1529 : Le grant Kalendrier et compost des bergiers Nicolas Le Rouge, Troyes

Le grant Kalendrier et compost des Bergiers , Nicolas le rouge Troyes 1529 vue 77 Gallica

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4. L'art de bien mourir, Antoine Vérard Paris 1492 et 1498.

Dans l'Art de bien mourir de1492 de  l'aiguillon de la crainte divine pour bien mourir, Antoine Vérard reprend les gravures de Guiot Marchant , et les peines de l'enfer sont adaptées aux sept péchés capitaux : l'Orgueil (la roue), l'Envie ( le fleuve de froid), la Colère ou Ire et la félonie (découpage en pièces de boucheries), la Paresse (morsure de serpents), l'Avarice  (chaudron), la Gloutonnerie (gavage par des crapauds) et la Luxure (puits de soufre puant).

C'est la même image que dans le Calendrier des bergers, mais les crampons et ferrures en crocs sont représentés ; et des dragons ailés viennent menacer les damnés de leurs mâchoires.

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10485615/f221.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110625v/f209.item.zoom

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L'Art de bien mourir, 1498, BnF Réserve des livres rares, RES-D-859 vue 209 Gallica

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5. Jugement dernier de la cathédrale d'Albi, fresque commandée par l’évêque Louis d’Amboise dans les toutes dernières années du XVe siècle.

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L'artiste s'est inspiré du Calendrier des bergers de Guiot Marchant et c'est son texte qui est porté en inscription. Ls scène est plus violente, plus animée, et on croit entendre les cris et les hurlements. Les dragons ailés de l'Art de bien mourir sont remplacés par des monstres démoniaques.

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d'après cliché Yann Roques 2017

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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II. Le supplice du chaudron réservé aux avares.

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Sur la peinture murale, deux chaudrons sont représentés, celui-ci, et un autre plus grand à droite. Les deux contiennent des damnés.

Nous pourrions les considérer comme liés au même châtiment, car nous manquons d'indice pour les différencier, et nous ne voyons pas de flammes précisant la situation. Mais tentons de les distinguer.

Dans celui-ci , une quinzaine de têtes des deux sexes sont réunies, tandis qu'un diable à grandes cornes les martyrise de son bâton, qui est sans doute un croc. Ce serait le chaudron réservé aux avaricieux, dans la cinquième vision de Lazare. L'autre serait le puits des luxurieux.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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Dossier iconographique  sur le supplice du chaudron :

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Dans la cinquième vision de Lazare, les avaricieux et avaricieuses sont plongés dans des chaudrons et chaudières d'huile bouillante, de plomb et d'autres métaux fondus. Un diable appelé Mammon les tourmente avec une broche de fer.

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"Quintement dist le lazare jai veu des chaulderons et chaudières plaines dhuyles bouillante et de plomb et d'aultres métaux fondus [dans] esquels estoient plongés les avaricieux et avaricieuses pour les saouler de leurs maulvaises avarices.

On doit scavoir que l'avaricieux est plus inique à Dieu car plus ayme gaigner ung denier que l'amour de Dieu mieux ayme perdre Dieu que perdre une maille car souvent pour peu de chose il ment ou jure ou parjure et peche mortellement. "(Le grant Kalendrier, N. Le Rouge 1529)

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a) Le chaudron bouillant est représenté précocément, bien avant la systémisation des sept peines réservés aux damnés, comme image de l'enfer, au même titre que la gueule de l'enfer. On le voit sculpté sur l'ancien jubé de la cathédrale de Bourges, en place dès 1237.

 

b) il apparait vers 1475 dans les illustrations de la Cité de Dieu de Saint Augustin, traduite par  Raoul de Presles.

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La Cité de Dieu Saint Augustin, auteur ; Raoul de Presles (1316-1382), traducteur ; Maître de l'Échevinage, enlumineur, Rouen, vers 1475. BnF, Manuscrits, Français 28 f. 249v

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Dans ces deux enluminures assez semblables de la traduction française de la Cité de Dieu, il est placé entre l' "puits" des luxurieux et l'enfer froid réservé aux envieux.

 

 

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La cité de Dieu traduite par Raoul de Presles, BnF ms fr 19, vers 1469-1473

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La Cité de Dieu, traduction de "Raoul de Praelles". Bibliothèque Sainte-Geneviève Ms 246 f.389

 

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Les gravures et enluminures des calendriers des bergiers de 1491 à 1529

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—1491 : BM Bourges :

http://www.bvh.univ-tours.fr/Consult/consult.asp?numfiche=905&numtable=B180336101%5FINC166&mode=1&ecran=0&index=25

 

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— 1493

Compost et calendrier des bergiers

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Calendrier des bergiers de 1493.

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—Compost et kalendrier des bergiers 1498, Genève :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113373q/f62.item

— Calendrier des bergiers, Lyon, Claude Nourry 1508 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k656153/f93.item

— Grant kalendrier des bergiers Nicolas Le Rouge Troyes 1529.

Le grant Kalendrier, Nicolas Le Rouge 1529 vue 81

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La peinture de la cathédrale d'Albi reprend la description du Calendrier des bergiers de 1493.

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Cathédrale d'Albi.

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L'art de bien mourir d'Antoine Vérard 1492 :

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1527585x/f79.item

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L'art de bien mourir.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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III. Le supplice de l'arbre sec aux branches acérées réservé aux héritiers d'un usurier couché dans le puits.

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Description.

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Un arbre se dresse à partir d'un puits où baignent des damnés. Aux branches acérées de cet arbre sec sont pendus sept autres damnés, qui y sont liés ou transpercés  en diverses parties de leurs corps. Ils sont tourmentés par quatre ou cinq diables qui les mordrent, les griffes, les fouettent ou les aggripent de leurs crocs.

 

 

Iconographie et sources.

 

1. Les Visions de saint Paul.

a) Dans la Vision de saint Paul, l'apôtre est invité par un ange à découvrir successivement  les sept différents tourments des damnés ; et  parmi ceux-ci est décrit un arbre aux branches enflammées . H. Shiklds  a donné la transcription d'un incunable imprimé à Lyon vers 1470 (BnF RES H 155) mais en a retrouvé la source datant du XIIIe siècle (v. 1243), montrant que la Descente de saint Paul aux Enfers était déjà populaire au XIIIe siècle

"A l'entrée d'enfer sainct Pol vit un grant arbre planté et mis dont le siege par vérité si est de charbons tout embrasé" (et les branches toutes enflambees.) (f. d, iv r° col. 1) Les brainches sont de feu,  li rain sont anflamé, Des broiches sont li rain antor anvironné, Plus ardant et plus âpre que charbons alumé (et les branches toutes enflambees et les rames toutes boutonees de flambe et de boutons mille fois plus ardans que ne seroit le fer quant il seroit chauffé le plus fort qu'on pourroit.)

b) L'épisode est décrit est illustré dans le manuscrit de la Bibliothèque de Toulouse Ms 815 f.058, du début du XIVe siècle (Vision de saint Paul, anglo-normand, texte traduit du latin par Henri d'Arci) : Saint Michel conduit saint Paul par la main et lui montre l'enfer tout ouvert. L' enfer est représenté par une gueule qui s'ouvre vers le ciel et d'où sortent, d'un côté un arbre de feu, auquel sont pendus de nombreux pécheurs, de l'autre une tour munie de deux tourelles entre lesquelles est une porte fermée.

Le texte indique :Vidit vero Paulus ante portas inferni arbores igneas et peccatores cruciatos et suspensos in eis. Alii pendebant pedibus, alii manibus, alii linguis, alii capillis, alii auribus, alii brachiis.

 

"E Ore pur fet vous seint garnir Michel les : vous « Poul, dirrai. veiez ;  Les peines d'enfern ore entendez. Devaunt la porte vit arbres ardanz E sur eus peccheurs pendre pluranz, Les uns par les meins, autres par les piez, Acuns par les chevus, acuns par les niez, Uns par les langes, uns par les oiez, Plusurs par les bras furent pendez."

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Visions de saint Paul, 14e s. (début) Toulouse, BM, 0815 f.058

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Visions de saint Paul, 14e s. (début) Toulouse, BM, 0815 f.058

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Certes, il s'agit ici d'un arbre enflammé, et non d'un arbre aux branches acérées ou "arbre sec". Mais la description des pécheurs pendus "les uns par les mains, les autres par les pieds, d'autres par les cheveux ou par le nez, d'autres par les langes, par les oreilles et par les bras" correspond parfaitement à celle de la peinture de Kernascléden.

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2. L'Art de bien mourir d'Antoine Vérard ( 1ère édition 1492). L'arbre de l'usurier et de ses héritiers.

Le supplice de l’arbre sec n’apparaît pas dans les illustrations des Visions de Lazare du Calndrier des bergiers, et il est décrit seulement dans un passage de l’Art de bien Mourir, où l'auteur rapporte les visions de l'enfer d'un saint homme conduit par un ange : il voit  un arbre pousser du ventre d’un damné au plus profond d’un puits . 

Lart de bien mourir . Traduction par  Guillaume Tardif de l'Ars moriendi - Éditeur  :  Pierre Le Rouge (I), Gillet Couteau et Jean Ménard (II-IV) pour Antoine Vérard (Paris) BnF Arsenal, Arsenal, RESERVE 4-T-2592 f.120r

 

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10485615/f251.item.zoom

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1513115c/f196.item.zoom

Le même passage se retrouve dans les éditions successives comme par exemple dans L'Art de mourir, BnF RES D-6323 Nicolas Bonfons (Paris) 1573-1618, 9ème chapitre « de plusieurs peines infernales » , vue 196

"Et de ce avons un exemple en un livre appelé l'échelle du ciel que l'âme d'un saint homme dévot fut ravie et menée en enfer par son bon ange pour voir les peines des damnés : et vit la dite âme un homme qui était couché à l'envers au profond d'un puits d'enfer du ventre duquel sortait un grand arbre de merveilleuse hauteur lequel était fort branchu et rempli de grands étendus rameaux desquels pendaient des âmes damnées d'hommes et de femmes. Et dudit lieu sortait une flamme de feu horrible de laquelle étaient tourmentés les dites âmes qui pendaient aux dits rameaux. Et lors la dite âme toute épouvantée demanda à son bon ange que ce pouvait être et pour quelle cause ceux qui étaient pendus aux dits rameaux étaient ainsi cruellement tourmentés. À laquelle l'ange répondit que celui qui était couché au profond du puys était père et premier commencement originel de tous ceux qui pendaient aux dits rameaux et qu'il avait été autrefois très pauvre ; mais qu'il s'était enrichi par ses vivres et larcins et qu'il n'avait point restitué les choses mal acquises même que finalement il était ainsi trépassé en ce puits en Enfer. Disait aussi le dit ange que ceux qui étaient pendus aux dits rameaux étaient héritiers du dessus dit usurier, lesquels avaient possédé sciemment les dits biens ainsi injustement acquis par le dit usurier. Et qu'à cette cause eux et tous ceux qui descendaient d'eux lesquels retiendraient sciemment les dits bien mal acquis seraient ainsi damnés et [cruciés] au puys d'enfer comme ceux qui y pendaient. En quoi appert clairement que les usuriers et rapineurs de ce monde doivent bien craindre la justice de Dieu et qu'ils ne se doivent pas damner pour leurs enfants desquels ils n'auront aucune consolation en enfer : mais tout reproche, opprobre et désolation."

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3) La peinture de l'enfer de l'église de Mont-Dol.

La fresque de Kernascléden représente les damnés directement empalés sur les rameaux pointus. Celle du Mont-Dol montre des corps pendant des arbres par les pieds ou par le cou. Dans les deux cas, l’imagination des peintres semble s’être nourrie des lectures du passage de l’Art de bien Mourir. En effet, dans les deux cas, l'arbre est planté dans un puits. 

Le peintre de Dol a représenté au premier plan, un démon à deux cornes jetant un damné dans le puits de l'abîme.

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_Bretagne/DolDeBretagne/Mont-Dol-Saint-Pierre.htm

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Relevé des peintures murales du Mont-Dol, l'Enfer.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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Relevé par Elisabeth Faure en 1956 (aquarelle)

 

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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IV. Le supplice du puits pour punir la luxure : la septième peine.

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Description.

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Ce bassin est assez comparable au chaudron voisin, mais son rebord est plus fin, et nous ne voyons que sa margelle, et non le ventre d'un récipient. Je postule qu'il s'agit ici du puits des luxurieux. Nous ne voyons, comme pour le chaudron, que les têtes de damnés, des deux sexes. Certains sont chauves, d'autres hommes  ont les cheveux longs (des nobles ?) ou sont tonsurés.

 

Un grand diable, à gauche (Asmodée ?), les enfourche ou les repousse du pied. Son ventre est orné d'un visage tirant la langue, dont les deux yeux sont bien visibles. Un autre, aussi grand mais plus velu, à l'extérieur et à gauche, croche de sa fourche dans les têtes des damnés, sans doute pour les introduire dans le puits. Un troisième se devine sur la droite.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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La septième peine, le puits des luxurieux : iconographie.

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"Septiemement dit le lazare iay veu une plaine et champaigne d' puiys profonz plains de feu et de soufre dont yssoit fumée trouble esquels les luxurieux et luxurieuses estoient tormentés.

De tous péchez luxure est le plus plaisant au diable pour ce qu'il macule le corps et l'ame ensemble et par lequel il gaigne deux personnes ensemble et aussi pour ce qu'il se vante n'en être point entache. En quoy semble le luxurieux être plus difforme que le diable en la superabondance de ce peche. Le marchant est bien fol qui fait marchandise de quoy il sait bien qu'il se repentira , et aussi le luxurieux a beaucoup de peine et despents ses biens pour accomplir sa volupté dont après se repent de la peine prinse et de ses biens despendus, mais il n'est pas quitte pour ainsi soy repentir sans faire pénitence. Le luxurieux vivant en son péché est tourmenté de trois tourments d'enfer, et de chaleur et de puanteur et de remords de conscience car il art par concupiscence, il est puant par son infamete car tel peche est toute puanteur qui macule le corps que tous les aultres pechiez ne maculent point mais ne maculent que l'ame.

Luxure est la fosse du diable dans laquelle il fait cheoir les pecheurs desquels aydent au diable a eulx getter dedans quant vont pres de la fosse en laquelle scaivent bien que le diable veult les mettre.

Pour ce bonne chose est escouter la femme, meilleure chose est non la regarder, et très bonne chose est ne la point toucher.

A ce peche appartiennent les ordes paroles et vilaines chansons et attouchements deshonnestes qui sont de luxures parquoy on peche souvent lesquelles parolles et chansons ne abhorent point maquereaulx et maquerelles, ruffiens et ruffiennes, paillars et putains et ceulx qui frequentent et ayment leur compaignie ou qui ayment et desirent perseverer en ce vilain peche de luxure. " (Le grant Kalendrier)

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La Cité de Dieu de Saint Augustin, traduite par  Raoul de Presles vers 1475.

 

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La Cité de Dieu, BM Sainte-Geneviève, ms 246 f. 389v

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Les Calendrier des bergiers de 1491 à 1529.

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—Calendrier des bergiers de 1491 : BM. Bourges :

http://www.bvh.univ-tours.fr/Consult/consult.asp?numfiche=905&numtable=B180336101%5FINC166&mode=1&ecran=0&index=27

—Calendrier des bergiers de 1493:

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86267664/f82.item

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La septième peine, Calendrier des bergiers Guy Marchant 1493, BnF Réserve des livres rares, VELINS-518 fig.82

 

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Calendrier des bergiers 1496

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Compost et kalendrier des bergiers 1496, BnF Réserve des livres rares, RES M-V-33 fig. 78.

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——Grant calendrier des bergiers de 1529, Troyes, Nicolas Le Rouge:

 

Le grant kalendrier, N. Le Rouge 1529 p.83

 

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110625v/f222.item.zoom

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L'art de bien mourir Antoine Vérard Paris 1492 page 114v :

 

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"Le saint homme Lazarus disait qu'après il avait vu une autre peine merveilleuse. Car il disait avoir vu un certain lieu grand et spacieux à la manière d'une grande champaigne laquelle était pleine de puits grands et horribles et au milieu il y en avait un plus grand que tous les autres. Le dit puits était merveilleusement profond plein de feu et de soufre et jetait fumées abominables et puantes. Les parfondites du dit puits venaient toutes répondre au puits du milieu qui était le grand gouffre et puits d'enfer ou quel lucifer est couché loge et enchaine. Et de dans le dit puits sont les âmes des maudits luxurieux et luxurieuses lesquelles sont âprement brûlées et tourmentées par un diable nommé Asmodeus et autres diables ses satellites lesquels ne cessent jour et nuit de battre et de flageller les dites âmes desquelles les calamiteux pleurs cris et hurlements sont si horribles et épouvantables qu'il n'est homme vivant qui les sussent exprimer."

"

 

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La peinture murale du Mont-Dol.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le démon Asmodée.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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L'acolyte d'Asmodée.

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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V. Le supplice de la barrique tournée par les diables.

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Description.

La fresque de Kenascléden montre un tonneau animé à la manivelle par deux diables ; dans cette baratte infernale les âmes des damnés tournent sans fin. En haut, un troisième diable participe à la rotation du tonneau qu'il pousse de ses pieds tout en dévorant un damné. Les trois semblent chanter et danser joyeusement. Malgré la détérioration de la peinture, les diables portent des oreilles d'âne, des cornes (ou des bois de cerf), des cheveux longs, des gueules hilares à crocs et des pattes fourchues.

Nous ne voyons pas si l'intérieur de cette barrique est hérissé de pointes, comme dans certains supplices médiévaux, ou s'il est exposé aux flammes. Nous ne savons pas si ce supplice est réservé aux ivrognes, selon le principe de la pénalité  médiévale où le coupable doit être puni par là où il a péché, et en détournant pour cela les objets de son quotidien (J. Baschet)

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Sources.

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"Le même tonneau placé à l’horizontale et actionné à la manivelle par un diable apparaît dans une version latine de l’Ars Moriendi des années 1480-1485. S’il n’y a pas copie servile, l’inspiration peut être retenue, d’autant que sur le côté de l’image, un autre diable remue les âmes de la chaudière, dans une composition qui est aussi celle de l’église. "(Christian Kermoal)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040412v/f32.item

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Ars moriendi « Quamvis secundum philosophum … » [circa 1480-1485 ?] BnF Réserve des livres rares, XYLO-24 vue 32.

 

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Ars moriendi « Quamvis secundum philosophum … » [circa 1480-1485 ?] BnF Réserve des livres rares, XYLO-24 vue 32. (détail)

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La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

La peinture murale ( après 1492 ?) des supplices de l'Enfer de l'église de Kernascléden. Photographie lavieb-aile 2023.

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CONCLUSION.

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L'examen de ces sources iconographiques et textuelles semble indiquer que la réalisation de la  peinture de l'Enfer de Kernascléden est postérieure à la publication du Calendrier des bergiers et de l'Art de bien mourir, après 1491 ou 1492, tout comme la fresque de la cathédrale d'Albi et des peintures de Mont-Dol. Il reste à confronter cette analyse aux conclusions des analyses stylistiques  de cette peinture.

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SOURCES ET LIENS.

Mes sources principales sont l'article de Christian Kermoal, puis les articles de Jérôme Baschet.

 — BASCHET (Jérôme), 1993 Les Justices de l’au-delà. Les représentations de l’enfer en France et en Italie (XIIe -XVe siècle), Rome, EFR, 1993, p. 437-448 et fig. 152-159.

https://journals.openedition.org/ccrh/2886

 — BASCHET (Jérôme), 1993,  Les justices de l'au-delà. Les représentations de l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe s.). Rome, Ecoles françaises d'Athènes et de Rome, 1993. Christe Yves, compte-rendu Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1995  Suppl. 1995  pp. 4-7

 En résumé, on retiendra ces quelques conclusions. L'enfer gothique est figuré le plus souvent par la gueule d'enfer — elle est déjà attestée au xne s. — d'abord comme seuil infernal, ensuite comme lieu de tourments. Celle-ci est également l'image usuelle de l'enfer dans les manuscrits contemporains. Elle est accompagnée par la marmite sur le feu qui, à partir du milieu du xine s. (Bourges, puis Rouen), tend à se confondre avec elle. Il est rare au nord des Alpes que Satan intronisé préside aux supplices infernaux. Le portail de Conques et celui de Notre-Dame de la Couture au Mans, un siècle plus tard, en présentent une illustration exceptionnelle. À cette courte liste, j'ajouterai un témoignage précoce mais très important, celui des tituli de Gauzlin pour le revers de la façade de Saint-Pierre de Fleury au début du xie s. « Satan enchaîné dans une prison qui vomit des flammes » évoque exactement le même sujet dans YHortus Deliciarum d'Herrade de Landsberg.

 — BASCHET (Jérôme), 1985, Les conceptions de l'enfer en France au XIVe siècle : imaginaire et pouvoir, Annales  Année 1985  40-1  pp. 185-207

https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1985_num_40_1_283151

— BASCHET (Jérôme) Les fresques du Camposanto de Pise

https://e-l.unifi.it/pluginfile.php/1066072/mod_resource/content/0/BASCHET_Les%20justices...%201993.pdf

—DESCHAMPS (Paul), 1957, "Notre-Dame de Kernascleden" , dans Congrès archéologique de France, 1957, Cornouaille, Orléans 1957, p. 100-113

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210063v/f102.item.r=Landr%C3%A9varzec

— DESHOULIÈRES (François), 1924, La danse macabre de Kernascleden (Morbihan) [compte-rendu] Bulletin Monumental  Année 1924  83  pp. 195-196

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1924_num_83_1_12028_t1_0195_0000_3

— FRAPPIER ( Jean), 1953,. Châtiments infernaux et peur du Diable. In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1953, n°3-5. pp. 87-96; 

https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1953_num_3_1_2020

—KERMOAL (Christian), 2020,  « L’enfer froid en images (xve et xvie siècles) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest 

https://journals.openedition.org/abpo/6473

—MÂLE (Émile), 1908, L’art religieux de la fin du Moyen Âge en France, Paris, 1908,  p. 471-475 ;

https://archive.org/details/lartreligieuxdel00mluoft/page/470/mode/2up

— MEYER (Paul), 1895, La descente de saint Paul en enfer, poème français composé en Angleterre, Romania  Année 1895  95  pp. 357-375

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1895_num_24_95_5887

— SHIELDS (Hugh), 1971, . Saint Paul aux Enfers : Notice d'un incunable en français Romania  Année 1971  365  pp. 87-99

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1971_num_92_365_2267

— TUGORES (Marie-Madeleine), Bonnet Philippe,  Le Pen Nathalie, 1975, Ducouret Jean-Pierre  Dossier de l'Inventaire IA00008294

POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002107

—Photo RMN de l'enfer Camposanto de Pise

https://www.photo.rmn.fr/archive/17-501720-2C6NU0AT95HYP.html

—Maître François Vision de l'enfer d'un enfant nommé Guillaume , Musée de Chantilly

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-francois_vision-de-l-enfer-d-un-enfant-nomme-guillaume_peinture-sur-papier_parchemin

—Cathédrale d'Albi

https://www.europexplo.com/la-cathedrale-dalbi-un-joyau-dans-une-forteresse/

—Le Kalendrier des bergers  Guy Marchant (Paris) 1493

 :  Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, VELINS-518

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040412v/f32.item

—Compost et kalendrier des bergiers Guiot Marchant Paris 1493 BM Valenciennes, INC 66

—Compost et kalendrier des bergiers 1496  Guiot Marchant Paris

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k87105966/f76.item

—Thomas de Saluces, BnF 12559, 1403.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10509668g/f385.item

 —BnF, Rés XYLO-24, Ars moriendi…, vers 1480-1485, vue 32.

— Les visions du chevalier Tondal, Getty museum

https://www.getty.edu/art/collection/object/103RZ8

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vision_de_Tondale#

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Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales. Chapelles bretonnes. Enluminure Kernascléden
21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 10:19

Le porche sud (second atelier du Folgoët, granite et kersanton polychrome, vers 1500-1510) de l'église de Plourac'h (22) et ses Apôtres.

 

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Sur Plourac'h, voir :

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PRÉSENTATION.

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Le premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468) a mené à bien, sous le mécénat du duc Jean V et de ses successeurs, les chantiers de la collégiale du Folgoët (porche vers 1423-1433), de la cathédrale de Quimper (porche sud et portail ouest, 1424-1442), du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon (porche entre 1436 et 1472), de Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438),  de Kernascléden (porches vers 1433-1464), de l'église Notre-Dame de Quimperlé (porche nord 1420-1450), ainsi que les porches en kersanton de La Martyre (vers 1450 et 1468) et de Rumengol (vers 1470).

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Le second atelier du Folgoët, ou "atelier des enfants" réalisa, avec moins de souplesse et de grâce que le premier Maître, deux porches assez identiques, celui de Plourac'h vers 1458-1488 ou 1500-1510 et celui de Saint-Herbot entre 1498 et 1509. Ils sont tous les deux en granite pour l'architecture et en kersanton pour les statues, notamment des Apôtres. Comme celui de La Martyre, ils constituent à eux seuls des petites chapelles, voûtés d'ogives, aux solides contreforts  et disposant  de salle d'archives à l'étage.

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— Sur la chapelle Saint-Herbot, voir :

 

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À Plourac'h, un registre de paroisse (non daté mais assez tardif, cité par R. Couffon, folio 42°) affirme ce lien familial entre les deux Ateliers en indiquant  que "François du Méné, chambellan du duc François II, entreprit de  faire bâtir le beau porche de Plourac'h avec les enfants du célèbre maître qui construisit la merveille du Folgoat". On prendra cette allégation dépourvue de sources avec prudence, puisque ce François du Méné ne figure pas dans la liste (non exhaustive) des chambellans de François II.

Le mécénat des ducs de Bretagne est attesté par les armes d'Anne de Bretagne sur le tympan de la baie 3 (vers 1500-1506). 

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Datation.

 

a) La datation proposée par E. Le Seac'h semble se fonder sur l'inscription d'un entrait de la chapelle nord, datant la charpente en l'an 1500 (pour d'autres, en 1506) sur commande de Charles Clévédé (cf. article sur les sablières), puisque l'inscription de fondation du porche est à demi-martelée, et qu'elle n'a pu la lire ni l'interpréter. Pourtant, elle écrit "Le porche de Plourac'h est donc à dater entre 1458 et 1488." 

 

b) Néanmoins, le pied du bénitier de l'angle nord-est du porche est une colonnette sculptée en nid d'abeille, motif qui, selon Parvis-Hermon, n'est présent dans l'art breton que peu après 1510. Les exemples de motif en nid d'abeille cités par Couffon 1952 sont plus tardifs, sur le calvaire de Confort-Meilars, le porche de la chapelle de Saint-Germain de Plogastel-Saint-Germain. On trouve ces colonnettes sous le porche sud de Lampaul-Guimiliau (1533),  sur la porte sud (1541) de la chapelle de Ty Mamm Doué de Quimper, au dessus de la porte ouest de l'église de Brasparts (1541) ou sur le porche de Landivisiau (1554-1565)., sur la porte de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven (1592) ou de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (1592).

Le dossier de l'Inventaire rédigé par Pavis-Hermon en reprenant les conclusions de sa notice IA0000 3364-01 indique : "édifice de la première moitié du XVe siècle. Chapelle orientale et porche du début du premier quart du XVIe siècle". On négligera le dossier PA00089517  de la base Mérimée (1992), très peu fiable, et qui indique que "les fenêtres flamboyantes et le porche sont du XVe siècle".

c) Si les armoiries du gable sont celles des Clévédé, cela ne permet pas de préciser mieux la datation, puisque Charles Clévédé est présent à la montre de 1481 en Cornouaille, "homme d'armes à deux chevaux pour la selle" et représentant Henry du Dresnay. Il est accompagné de Jehan et Guillaume Clévédé, archers en brigandine. (Tudchentil). Ces derniers sont peut-être les fils de Charles, qui se serait marié vers 1461. Il est décédé en 1531, date à laquelle sa veuve Marie de Pestivien rend aveu comme tutrice de son fils. Jean Clévédé sieur de Guerlesquet représente Plourac'h à la Réformation de 1536 (Tudchentil).

d) Un autre élément de datation est la proximité du porche de Plourac'h avec celui de la chapelle de Saint-Herbot. Or, le début de la construction de ce dernier est clairement daté par inscription de 1498. La date de fin en 1509 était portée sur le phylactère d'un ange. Le chantier aurait duré onze ans.

Si le chantier de Plourac'h a eu la même durée et s'est achevé avec le bénitier à nid d'abeilles, nous aurions une datation, reprenant la proposition de Parvis -Hermon (début du premier quart du XVIe  siècle), de 1500-1510.

À la différence de Saint-Herbot, nous ne trouvons pas ici la devise des ducs de Bretagne A ma Vie.

En conclusion, j'adopte la datation suivante : "vers 1500-1510". Anne de Bretagne est alors reine de France depuis 1491, elle décède en 1514.

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Restauration.

L'ensemble du porche et ses statues ont été analysés et restaurés en 2017 (étude) et 2020 par Arthema Restauration sous le suivi du SDAP des Côtes d'Armor et de l'architecte des bâtiments de France madame Véronique André, avec dépoussiérage de la polychromie pulvérulente, nettoyage précautionneux des mousses, des lichens et des algues (chlorophycées), fixation des écailles de peinture. Les analyses stratigraphiques en laboratoire ont été confiées au CARAA.

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I. L'EXTÉRIEUR DU PORCHE .

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Le porche sud, de plan carré,  est construit au droit des troisième et quatrième travées

L'arc brisé de l'entrée est plus resserré qu'à Saint-Herbot ; les piédroits et voussures sont sculptés de deux rangs de feuilles d'acanthe, et complétés d'une accolade et de pinacles. Au dessus du fleuron, on voit la fenêtre à épaisses grilles de la salle d'archives de la fabrique, et accessible par l'escalier d'une tourelle circulaire latérale (angle sud-ouest), et plus haut encore, la trace d'un complexe héraldique hélas soigneusement martelé et dans lequel on a suggéré de voir les deux lions affrontés autour d'une lance des seigneurs de Clévédé, fondateurs de la chapelle nord en 1500-1506. À droite de ce complexe se voit une pierre portant un écu martelé.

 

 

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les rampants du pignon sont à crochets, et amortis de deux crossettes.

La crossette de droite représente un homme, souriant,  en tenue noble de l'époque (bonnet, cheveux bouclés sur les épaules, tunique longue serrée par une cordelière), dont les mains tiennent peut-être un cor ou un parchemin. Pavis-Hermon y voyait peut-être un calice d''où émerge un dragon", ce qui pourrait en faire un saint Jean ; mais les saints ne sont jamais représentés sur les crossettes.

La crossette de gauche représente un animal ailé, peut-être un dragon.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les moulures du porche extérieur.

Le décor est bien moins développé qu'à Saint-Herbot.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. L'INTÉRIEUR DU PORCHE : LE MUR NORD : LA PORTE ET LE TYMPAN .

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La porte ogivale est encadrée de deux moulures à rinceaux (naissant, comme dans tous les porches de cet Atelier de la gueule d'animaux), encadrée de pinacles et soulignée  d'un arc en accolade à choux frisés, conduisant au culot très ouvragé d'une niche. Celle-ci, encadrée de pinacles et couronnée d'un dais gothique, abrite une belle Vierge à l'Enfant en kersanton polychrome du XVIe siècle.

 

On lit sur la porte en bois, qui serait d'origine, les mots Domus Dei, Porta Coeli (Maison de Dieu, Porte du Ciel) sous deux anges en prière entourant à gauche le Christ et à droite  St Jean-Baptiste, patron de l'église ; en dessous sont  sculptés des motifs en plis de serviette.

Les statues en kersanton de deux des quatre évangélistes l'entourent, saint Marc à gauche avec son lion et saint Luc à droite avec son taureau. Ils tiennent la plume, portent l'encrier et le plumier.

Pour E. Le Seac'h, les trois statues ne sont pas de la même main que les statues des apôtres et leur sont postérieures.

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Bien que la proximité du porche de Plourac'h avec celui de Saint-Herbot ait été souligné, les différences sont nombreuses et importantes ; l'influence du mécénat ducal et du style du premier atelier du Folgoët est moins net. Et le mur nord, qui n'a pas ici les portes jumelles et le bénitier du trumeau, est dédié à la Vierge et non au saint patron du lieu.

 

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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L'inscription de fondation (granite).

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Cette pierre  a été buchée sur toute sa moitié gauche ; et son extrémité droite a été retaillée (pierre de réemploi ?). Ce qui subsiste est écrit en lettres gothiques, perlées, aux fûts bifides (les V), et à empattement triangulaire. Le O est tracé en (). Les branches des V sont réunies par un ^ ou un  o .

Mais hélas, elle est indéchiffrable, même à éclairage frisant ou après estampage:

--- VXLLOV

---] : XIXOV

---XQVE

Ou bien, car tant de lettres X incitent à les lire comme des I bifides et perlés

---VILLOV

---J: ILIOV 

--- IQVE

Le dernier mot pourrait être la fin de "FABRIQUE"

 

Pavis-Hermon avait lu ceci :

---VILLON

---:NOV

---IQVE

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La Vierge à l'Enfant, kersanton polychrome, début XVIe siècle.

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La statue occupe une niche hexagonale à dais, à voûte nervurée, construite par deux pinacles engagés appuyés sur un ange et un lion. On discerne sur le dais  des traces d'ocre (bouche-pore à la chaux), et de plusieurs couches de peinture à l'huile avec traces d'orange foncé ( ou brun-rouge) et de bleu clair.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Cette statue mesure 127 cm de haut. La Vierge est couronnée, ses longs cheveux sont regroupés derrière la nuque par un voile occipital typique de la statuaire finistérienne du XVIe siècle, puis les méches recouvrent ses épaules. La couronne à fleurons et perles était dorée, et rouge vermillon. Le visage est rond, le front et les sourires épilés, la bouche rouge petite au dessus d'un petit menton rond. Les yeux regardant le spectateur  sont sombres (mais avec des traces de bleu). La face est couverte d'une carnation rose, les cheveux étaient dorés, le voile était également doré mais est jaune pâle.

La robe à décolleté carré  était rouge, serrée par une ceinture d'étoffe jaune nouée. Un pan est retroussé et fixé au poignet gauche, formant des plis en V. Les manches sont larges. Le décolleté dévoile une chemise fine, à petits plis, perlée à l'encolure, et un collier  (ou l'attache du manteau).

Le manteau est largement ouvert,  il est vert-brun avec des parties rouge vermillon et bleu selon l'usure des couches. Il forme de vastes plis du côté gauche.

La main et l'avant-bras droit sont absents : la Vierge tendait peut-être un objet (fruit) à son Fils.

L'Enfant en tunique longue, à cheveux bouclés, est assis jambes croisées sur le bras de sa Mère et est tourné vers elle, sans échange de regards. Sa main droite est posée sur sa poitrine tandis qu'il tient, en enfant sauveur, le globe du Monde dans la main gauche.

 

La statue a reçu une préparation "bouche pore" ocre jaune, puis plusieurs couches de peinture à l'huile plus ou moins écaillées mais remarquablement restaurées. 

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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À ses pieds, deux anges ou enfants de chœur, joufflus, vêtus d'une tunique dorée, présentent un cube (un écu à la pointe abrasée ?) sculpté en bas-relief d'un calice : donation d'un prêtre ?

Les anges aux cheveux bouclés (or sur mixion jaune) ont un visage proche de celui de la Vierge, à la carnation identique (couches de blanc et rose).

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Marc évangéliste à gauche (kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle).

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On remarque que malgré la restauration récente, et malgré les précautions prises (fils tendus), le haut de la statue est couvert de fientes.

Le saint, identifié par son lion, tient dans un geste délicat le livre ouvert de son évangile, et y pose le stylet de son travail d'écrivain, tandis que le plumier oblong et l'encrier rond sont suspendus à sa ceinture.

Il est coiffé d'un chapeau à larges bords de forme carrée évoquant la coiffure des docteurs médiévaux. La carnation rose est préservée.

Il porte un manteau attaché sous la gorge, au pan gauche retroussé vers la ceinture.

Le plissé de la robe ou cotte est modelé par l'avancée du genou droit. Cette cotte était rouge sur couche ocre ; elle laisse voir l'extrémité des chaussures.

Le lion , qui enjambe la chaussure gauche, est finement représenté, d'allure vive, et montrant les dents. Comme c'est l'usage, la queue passe entre les jambes et fait retour sur le dos pour y étaler son fouet à trois méches.

 

 

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Luc évangéliste à droite (kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle).

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Il est déjà bien arrosé de fientes.

Il a perdu presque toute sa polychromie, sauf au bas de la cotte ocre rouge.

Il porte le même chapeau de type "bonnet carré", la même cotte talaire, le même manteau (mais c'est le pan droit qui vient se fixer sur la ceinture),  le même encrier et le même plumier.

Mais  il tient son livre fermé (reliure à fermoir) tandis qu'il laisse une banderole se dérouler jusqu'au sol. L'inscription qui devait y être peinte n'est plus visible.

Comme le lion de Marc, le taureau pointe ses cornes au dessus de la chaussure gauche de son maître.

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