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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 12:25

1  Commençons par un tout petit papillon aux couleurs remarquables : la coquille d'or, ou Nemophora  degeerella (j'ai commis une faute sur les clichés). Le mâle a des antennes quatre fois longues comme ses ailes, alors que les antennes de la femelle ne font que 1,5 fois la longueur des ailes.

Super famille des Incurvarioidae, famille des Adelidae, sous-famille des Adelinae, genre Nemophora.

 

 

 

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2 Le Demi-deuil

   C'est en lisant "l'affaire Saint-Fiacre", de Georges Simenon que je découvris pour la première fois l'expression "demi-deuil" pour qualifier l'association à partie du noir et du blanc. Le commissaire Maigret dîne dans un restaurant  de Moulins avec Saint-Fiacre et son avocat. Ils sont servis  par le maître d'hôtel dont " on voyait surgir son bras noir terminé par un gant blanc"

 " _ Poulet demi-deuil... annonça-t-il comme le maître d'hôtel apportait en effet des poulets aux truffes.

Et sans transition, de la même voix légère :

 _L'assassin va manger du poulet demi-deuil, comme les autres ! "

    

 

Le demi-deuiln'est pas qu'une recette de volaille bressane aux truffes, c'est aussi la période qui suit, après une durée variable, le deuil lui-même : au Grand deuil,souvent d'une année, en noir, succède le Petit deuil, en mauve, gris ou violet, puis le Demi-deuil. Voici ce que pouvait lire les jeunes-filles du Second-Empire dans Le Magasin des demoiselles, ouvrage de "morale,histoire, sciences, littérature, voyages, beaux-arts, biographies, récréations, économie domestique, modes, petits courriers des demoiselles", dans son tome neuvième,  1852-1853, paru à Paris, rue Laffite :

     "Les premiers mois, le deuil se porte tout en laine ; la façon et les ornements doivent être très-simples. Les manches se font justes, avec manchettes et col en crêpe lisse soutaché, ou, ce qui est mieux, ruché de tulle gaufré.[...]Pour le demi-deuil, la soie, les taffetas gris, les baréges de même nuance, les bonnets de dentelle, les garnitures ruchées, les manches blanches et même les chapeaux de paille avec garniture grise ou violette. Les fleurs de demi-deuil sont la scabieuse, la violette, l'héliotrope, le lilas, etc.,etc. "

 

   Le Demi-deuil est, aussi, un papillon de la famille des Nymphalidae : c'est Melanargia galatheaLinnaeus 1758, et coté soieries, dentelles, taffetas, et autres baréges, il n'a pas fait les choses à moitié tout en sachant rester très simple, très nature.

 

C'est un papillon fatigant à poursuivre de buisson en buisson, d'une touffe d'herbe à une autre, sans cesse affairé, jamais satisfait, mais c'est parce que le mâle ne se plaît pas à séduire les femelles en paradant du haut d'un perchoir, comme tant de Rhopalo-machos, mais doit  chercher à les débusquer au berceau, sitôt issues de leur émergence dans les graminées.

   A la fin de la journée, j' en trouvais quand-même un qui était aussi fourbu que moi : le voilà :

 

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   Une semaine plus tard, le Demi-deuil est visible partout, par dizaines : on se lasse de tout...

 

La Petite tortue, Aglais urticae.

 

Papillon classique là encore, mais sa rencontre reste toujours une bonne surprise. C'est la Vanesse de l'ortie, ce qui m'incite à redoubler de négligence dans mon jardin et à laisser pousser des orties qui sont tant appréciées par les vanesses ( Belle-dame, Vulcain, Paon-du-jour ), par le Gamma, par la Carte géographique, entre autre.

 

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Le Tristan, Aphantopus hyperantus.

 

Lui portait le deuil complet, mais il s'est fait éclabousser de peinture blanche, et ses efforts pour détacher sa tenue a laissé de gros cernes : c'est malin ! 

  A cette plaisanterie douteuse (n'est pas Jules Renard qui veut ), on préférera la jolie description du site Papillons de Poitou-Charentes qui mentionne "des ocelles noires cernées de jaune et pupillées de blanc "

 

    Compère Tristan appartient à la tribu des Maniolini  (7 especes en France) : elle tire sans-doute  son nom d'un de ses membres, le Myrtil qui s' appelle Maniolia jurtinapour la science. Cette tribu appartient à la grande sous-famille des Satyrinae (dix espèces dans le Finistère , aussi communs que : le Tircis, la Mégère, le Fadet, l' Amaryllis ,...le Demi-deuil, le Myrtil ou comme le Céphale,  l'Agreste, l'Ariane. Là encore, je présume que le nom de la sous-famille vient  de celui de la Mégère, aussi appelé Satyre, mais cela n'explique rien.

 

 

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Le Myrtil, Maniola jurtina.

 

  Cela tombe bien, Wikipedia signale qu'on le trouve souvent en compagnie du Tristan.

J'ai hésité avec le Fadet et l'Amaryllis, pour des histoires de nombre d'ocelles : Amaryllis en prend deux, Myrtil un seul, or sur ma photographie j'en compte deux sur les ailes antérieures, si je compte le plus petit point blanc, oui mais je retrouve cela aussi sur les images de Myrtil authentifiés...

 

 

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L'Amaryllis, Pyronia tithonius.

 

   Il est à la fois bien proche du Myrtil, mais il est bien doté de deux beaux vrais points blancs  l'aile antérieure, sans compter les points du verso de l'aile postérieure.

   Si la Petite tortue appréciait les orties, l'amaryllis n'aime que les fleurs de ronce... et cela tombe bien, j'en ai aussi dans mon jardin : pour les papillons, je suis vraiment un jardinier modèle.

 

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Le Paon-du-jour, Inachis io.

 

 

   Il se pose sur un saule, il joue à la feuille morte, il fait la manche dans son vieux blue-jean aux coutures usées, on lui donnerait trois sous.

 

 

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    Il  ressemble à  un vieux gréement , coque passée au coaltar et calfatée de brai bitumineux, voile tannée par le cachou, au mouillage sur les lieux de pêche.

 

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  Qui penserait à un Paon ? Mais où sont les ocelles splendides du Pavon orgueilleux? La robe de soierie et de soirée, les cocardes écarlates, l'éclat et le lustre ?

    Mais il lui suffit, comme en baillant, d'ouvrir son éventail : le voilà : Musique !

 

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Published by jean-yves cordier
4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 08:06

1 le Rhagium

 

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2. le pentatome rayé

 

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   avec son fer à cheval porte-bonheur en guise de roue de secours:

 

 

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Notez que sa tenue est réversible : rayé au recto, mais à pois au verso  : bien commode pour suivre la mode ou retourner sa veste

.

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Le pentatome estsociable, il aime la compagnie :

 

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Mais qui n'aimerait pas passer de bons moments sur la couette duveteuse à souhait d' une capitule de fleurs de carotte sauvage ?

 

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 Attention les gendarmes...ou un masque africain, là encore la figure est réversible :

 

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Un couple de charançons, mais de quelle espèce?

 

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Et ceux-là : encore des charançons ?

 

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Le Ver luisant. Lampyris noctiluca

 

Forcément une femelle car ce sont elles qui brillent (lampyris=briller) pour attirer les mâles . On se sera pas étonné d'apprendre que ce piège féminin est de nature diabolique : cette bioluminescence est le résultat de l'oxydation de la luciférine par une luciférase ; elle produit une lumière froide (95% de lumière et 5% de chaleur).

  Les dames _des demoiselles plutôt car elles conservent leur vie durant leur forme larvaire et sont dépourvues d'ailes_ montent par les beaux soirs d'été le long des tiges et contractent leur abdomen qui devient alors lumineux; elles le dressent et l'agitent et bientôt les mâles que la nature a pourvu d'un vrai corps d'adulte, de bonnes ailes de coleoptères et surtout d'une paire d' yeux hypertrophiés, répondent à leurs signaux et accourent à leurs pieds, ou à leurs pattes : elles se laissent choir, et c'est le grand Moment, auquel le mâle ne survivra pas.

 

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La sauterelle verte

 

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Published by jean-yves cordier
3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 09:44

La Zygène du trèfle

L' Écaille roussette

La Mi

La Citarie verdâtre

La Citarie à bec

Le Cloporte ?

L' Écaille fermière

Le Ptérophore blanc

La Cabère virginale

Le Céladon

L' Écaille tigrée

L' Avrilière

Le Phalène du Noisetier
L' Herminie grisée

La Timandre aimée

La Noctuelle à museau

L' Impolie,  

La Phalène sillonnée

L'Ecaille rosette

Le Hibou,

                              ......sous toutes réserves.

 

 

 

 

 

J'ai débuté mes observations de juin par une énigme : comptant les points de toutes les zygènes que je voyais (finalement, qu'est-ce-qu'il y en a !) pour trouver, comme le trèfle à quatre feuille, un individu à six points, je trouve ceci :

 

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Qu'est-ce-que c'est encore ? Je croyais que dans le Finistère nous n'avions que deux zygènes, celle du tréfle et celle de la filipendule, vite à mes bouquins !

 

Mais ce n'est pas la romeo

                         pas la carniolica

                         pas la minos

                          pas la sardepon

                          pas la purpuralis

                          pas la fausta

                          pas l' osterodensis

                          pas la loti

                          mais alors c'est qui? 

   J'm voyais déjà en haut de l'affiche Et dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait

   J'm voyais déjà baptisant une nouvelle espèce Moi premier zig venu je l'aurai appellé ma Zygène primo zigii

   Je voyai déjà le site de Goulien accueillant les entomologistes puis les naturalistes puis les touristes sur la Station de Z.primozigii, une découverte incroyable par un simple promeneur, l' équivalent de la grotte de Lascaux découverte par Marcel Ravidat et son chien Robot... aussi célèbre que le chien Robot, on est obligé de construire un fac-similé de la plage de Goulien, "Goulien II", alors que la station de Z;primozigii devient un sanctuaire inviolable ... Et pourquoi ne pas réaliser un fac-similé de chacune de nos plages, en béton et polyester avec du faux sable pour les châteaux, des fausses vagues pour les long-boards et les kite-surf, du vent par turbine pour les cerfs-volants et les planches à voile, des coquillages cachés par les employés pour être retrouvés par les amateurs de pêche à pied, des kilomètres de béton gravillonné et de beau sable fin pour les serviettes et les parasols, le beach volley et les promeneurs de chien. Il y aurait le bruit de la mer, les cris d'enfants et des rires enregistrés tout comme à la télé; On mettrait des oeufs de gravelot dans les cailloux et des bécasseaux mécaniques qu'on pourrait faire envoler pour s'amuser : les plages redeviendraient ces espaces naturels indispensables et les oiseaux pourraient venir s'y reposer et s'y alimenter en paix...

 

Mais non, cette zygène n'est ni zigii ni imbeciliiii :

 

C'est la trifolii ...à priori. Les livres que j'ai ouvert ne montrent cette zygène qu'avec ses cinq points bien espacés et non  avec cette figure en forme de forcola,la dame de nage des gondoles de Venise...

 

  C'est sur "lepinet.fr, les carnets du lépidéptoriste français" que je trouve l'information : Z.trifolii présente souvent des taches aux formes confluentes.  Et j'y trouve aussi des photographies qui correspondent bien à mon observation.

Mais comme rien n'est simple, cette Z. peut être confondue avec la Z.filipendulae à cinq taches : si si, ça existe, et on peut aussi se tromper avec Z.lonicerae, sauf si les antennes sont moins effilées et si  la bordure des ailes postérieures est moins régulière. Comble : "les genitalia des deux espèces sont identiques".

 

   Ah les genitalia!  C'est pourtant le moyen quasi infaillible pour se prononcer, et Alain Ramel sur aramel.free nous le rappelle, : "seules l' observation sous la loupe binoculaire et éventuellement la dissection des génitalias permettent d'identifier certains insectes."

  Le recours au latin pour désigner les organes reproducteurs,  recours utilisé aussi pour l'accouplement où on parle d'insectes "in copula" relève-t-il de la même protection défensive que Sigmund Freud utilisait à son insu pour mettre à distance les affects embarrassants? On sait comment il utilisa l' expression "matrem nudam" dans une des premières lettres à Fliess pour raconter comment il avait aperçu sa mère nue lors d'un voyage en train quand il avait trois ans, et André Haynal y voit une technique inconsciente pour adoucir l'impact affectif subjectif dangereux par l'utilisation d'une langue étrangère ou par celle d'un terme scientifique destiné à objectiver une affectivité.

 

Comme je ne n'envisage pas de compléter la longue-vue et le mode macro de mon APN par un matériel de dissection , un speculum  et une loupe binoculaire, j' attribue d'autorité à ma zygène le titre de trifolli : qu'elle soit du trèfle et qu'elle y reste jusqu'à preuve du contraire, ductus ejaculatorius ou germarium en main. 

 

 

La voici donc, telle qu'en elle-même Dame nature l'a faite :

 

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Voilà la même zygène du trèfle, dans sa robe à pois de tous les jours :

 

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Et voilà sa chenille, ou une chenille de zygène vue juste à coté de ces Z.Trifolii :

 

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Cette chenille m'incite à décrire le cycle de  vie d'une zygène.

 

Après l'accouplement, la femelle cherche avec ses antennes l'odeur de la plante-hôte. Elle choisit soigneusement une feuille et y dépose ses oeufs, qu'elle a entourée d'une substance gluante pour qu'ils y adhèrent bien. Après trois jours d'incubation, une toute petite chenille sort de l'oeuf, en mange la coquille puis racle la surface de la feuille pour se nourrir. Pendant trois semaines elle mange et elle mange et elle mange tant de feuilles qu'elle grossit et qu'elle doit changer plusieurs fois de costumes lors de mues successives. Au terme de ces trois semaines, elle voit que tout cela est bon et elle se repose : c'est la diapause hivernale, une sorte de jeun rituel, où elle vit cachée.

   Tous les papillons s'arrétent ainsi dans leur développement  et interrompent leur métabolisme en attendant des jours meilleurs : certains au stade d'oeuf, d'autres au stade de chenille, de chrysalide ou de papillons.

 

   Au printemps la chenille de zygène sort donc de  sa grasse matinée et grimpe sur la tige de la graminée la plus proche; elle y accroche très solidement l'extrémité de son corps en utilisant ses glandes salivaires puis met en marche ses glandes séricigènes (productrices de soie)  pour y tisser un beau cocon, un tipi écologique en parchemin dans laquelle elle se retire comme le grand Achille sous sa tente :c'est  la nymphose.

 

La chrysalide perce le cocon par se contorsions et se dégage à moitié.

Enfin le papillon -l'imago- se libère de sa carapace et s'envole à la recherche du partenaire avec lequel il s'accouplera au plus tôt.

 

Place aux images :

 

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  Toutes ces photographies ont été prises au même endroit, près de l'étang de Pontavennec, sur une aire de dix mètres carrés riche en joncs (juncus effusus ?) qui avait dû bénéficier d'une ponte copieuse. J'ai rapproché les différents stades des métamorphoses en jouant sur la prise de vue.

 

Des papillons noirs à taches rouges, vous en voulez encore ?  Pour les vampires,nous avons en rayon aujourd'hui la Goutte-de-sang: je lui trouve (c'est une obsession) un coté très zygène-turquoise, avec sa grande cape et sa capuche à fourrure, mais c'est une Écaille : Tyria jocobaeae, c'est à dire de la jacobée ou séneçon. Les écailles font partie de la famille des Arctiidae (de arctos, l'ours : l'ours brun c'est Ursus arctos, les continents arctique et antarctique sont les pays des ours)   

 

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C'est beau en train de poser pour la photo, mais en vol c'est une splendeur : l'écaille ouvre ses ailes et laisse voir ses ailes postérieures qui sont rouge uni. J' ai vu passer ce grand fantôme gris et carmin et je l'ai poursuivi, mais il est venu se réfugier en plein milieu des grands joncs très pointus pour me compliquer l'existence. J'ai été récompensé mais j'étais transformé en Saint -Sébastien transpercé par les flèches.

 

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   Passons à une autre écaille, l' Écaille roussette, qui est bien belle aussi : le mâle du moins est somptueux, majestueux dans son grand manteau jaune. On le nomme Bordure ensanglantée ou Écaille à bordure amarante pour designer l'élégance des décorations liminales d'un rose soutenu. La femelle est plus menue et discrète, si bien que je ne l'ai pas remarquée : la prochaine fois je serai plus attentif.

 

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 Quittons les écailles et leurs couleurs vives dites aposématiques destinées à avertir les prédateurs que ces papillons sont déconseillés à la consommation pour nous tourner vers ceux qui ont opté pour le camouflage. En mai j'avais observé  la Doublure jaune: dans la même famille des Euclidiini se trouve la Mi, ou M noir, Callistege (Euclidia) mi.

Drôle de papillon de nuit qui butine en plein soleil et se repose la nuit.

 

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Dans la série camouflée, j' ai trouvé deux citaries

La Citarie verdâtre 

 

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Et la Citarie à bec

 

 

 

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Le papillon suivant est peut-être un Cloporte, Heterogenea asella, ainsi nommé en raison de la forme de sa chenille, qui se nourrit des feuilles des chênes et hètres : un bombycoïde de la famille des Limacododae, comme la Tortue, apoda limacodes.Je ne retrouve pas sur mon papillon les deux lignes sombres divergentes de la Tortue (quoique...), et sur Lepinet cette dernière n'est pas mentionnée dans le Finistère alors que le Cloporte y est signalé : arguments non définitifs. Observé à Pontavennec, St Renan, le 5 juin 2010.

 

 

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  L'Ecaille fermière, ou villageoise.

 

   Gourmand, ce mâle d' Arctia villica, ou Epicallia villica, s'est laissé piéger  dans le fond d'un bocal de compote vide, qui devait encore diffuser des parfums assez attractifs pour attirer notre écaille dans la cuisine.

   C'est donc le premier papillon que je photographie alors qu'il n'est pas vivant, et je souhaite bien que cela reste l'exception.

  

 

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Le Ptérophore blanc.

 

   Ce papillon, Pterophorus pentadactylusLinnaeus 1758  de la  super-famille des pyraloïdes à laquelle appartient la plupart des ravageurs des graminées et des farines est un hôte crépusculaire et nocturne des jardins. Son nom ne signifie pas porteur (phore) d'ailes (ptére), ce qui le qualifierait mal parmi les papillons, mais porteur de plumes, car     -ptére signifie aussi en grec "plume".

   En effet, il est doté d'ailes plumeuses.

Sa chenille affectionne les liserons.

Le qualificatif de pentadactyle, muni de cinq doigts, fait sans-doute allusion aux éperons de ses longs tibias.

 

Il est difficile à photographier la nuit surtout si on ne dispose pas de flash perfectionné du fait de sa blancheur uniforme.

 

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La cabère virginale

 

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Le Céladon, Campaea margaritata.

 

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L' Ecaille tigrée, ou Ecaille de la menthe, Spilosoma lubricipeda.

 

 

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L'Avrilière : Moma alpium

 

En anglais: " Scarce Merveille du jour "

 

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La Phalène du Noisetier, l' Angéronie du prunier, Angerona prunaria.

 

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L'Herminie grise, Herminia grisealis.

   Observée le 23 juin ; doute possible avec l' Herminie de la ronce.

 

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La Timandre aimée, Timandra comae.

 

 

 

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La Noctuelle à museau, Hypena proboscidalis

 

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L' Impolie : Idaea aversata.

  

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La Phalène sillonnée, Hemithea aestivaria.

 

Je l'identifie sur la coloration en damier noir et blanc de ses franges, et sur la coloration de son abdomen, pour écarter la phalène du thym.

 

 

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L'Ecaille rosette, Miltochrista miniata.

 

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Le Hibou, Noctua pronuba.

 

   C'est un timide : attiré par ma lampe, il se cache vite dans un coin d'ombre et y reste. Dérangé, il écarte ses ailes pour m'effrayer, et je découvre ses ailes postérieures orange avec une bande noire : je lui cours après pour qu'il refasse le coup devant la caméra, mais il repart se cacher... Je ne parviens pas à le photographier ailes écartées, en entier.

   Il existe une espèce assez semblable, la Hulotte : espèrons que j'ai fais le bon choix.

 

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Published by jean-yves cordier
1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 12:34

Ayano ("né d'une soie tissée" ) Pirozoma , le célèbre constructeur japonais de moto a choisi le circuit Jean Bugatti au Mans pour présenter sa nouvelle écurie pour laquelle il ne vise rien de moins que le MotoGP.

  Cumulant les défis, il a réuni une équipe de pilotes exclusivement féminines, émules de l'Octopus Team et rompues aux course de vitesse et d'endurance, habituées de l'Endurose, du motocross féminin , du Trophée Féminin de Vitesse puis de la Dream Cup, et qui connaissent parfaitement le circuit Carole, le circuit  de Ledenon, le circuit de Pau Arnos et le Magny Cours, ou les circuits de Mugello, de Catalunya ou de Misano.

 

Mieux encore, il prétend créer une nouvelle épreuve réservée aux motardes, la Gold Lingam. Il nous a accordé cet interview :

    " Gold Lingam, vous pensez à la verge d'or, bien-sûr, le solidago, mais l'origine de cette nouvelle coupe proviendra d'une autre histoire. Depuis toujours je pratique le Suiseki, cet art japonais qui récolte des pierres polies par les éléments naturels et par des soins quotidiens pour les présenter sur des  suiban et les entourer d'iris sauvages. Un ami hindou m'a fait découvrir les svayambhu-linga, ces galets venant de la rivière Narvada, dans la montagne du Mandhata, l'un des sept lieux sacrés de pèlerinage hindou. Ces galets en équilibre sont considérés comme une manifestation du dieu Shiva et dans toute l' Inde, lors des prières, on rend un culte à ces lingam de forme phallique en versant dessus du lait, du miel ou du beurre clarifié. Ils sont dressés sur des récipients creux, les yoni. Eh bien, puisque vous avez créé le Bol d'Or, donc le Yoni d'or, je veux créer pour les motardes le Lingam d'or !"  Et il me montra une carte-postale de la Grande Pagode de Madura Lingam d'Or... J'en rêve encore.

 

Sur le stand, on était loin de la sagesse orientale et on se pressait autour de superbes grosses cylindrées rouge vermillon. On sait que c'est la couleur de la marque Pirozoma dont on connait aussi le logo en forme de point d'exclamation horizontal et la marque noire en losange sur les ailes. Le carénage était rutilant, mais on admirait tout autant les filles au corps de feu, aux yeux plus bridées que leur bécane,casquées, bottées, gantées de noir, dans leur veste airbag et leur pantalon moulant de cordura rouge, ou jaune pour les débutantes.

 

 

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Published by jean-yves cordier
31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 12:12

Vous connaissiez les Césars, les Oscars, la "voiture de l'année", Miss France, la Journée

de la femme, la Fête de la Nature ou de la Musique, mais connaissiez-vous" l'araignée européenne de l'année" ou European Spider of the Year? Saviez-vous que 78 scientifiques issus de 21 pays européens et membres de l'European Society of Arachnologie se réunissaient en conclave pour désigner une miss araignée ?

 

En 2010, c'est l'Epeire diadème qui a été appelée à régner. (normal, avec un diadème)

En 2009 ce fut  l'araignée triangle ou Hyptiote paradoxus.

En 2008 ce fut Tegenaria, la terreur des ménagères, l' Araignée des maisons.

En 2007, rien de moins que l'araignée-loup géante de bords des rivières, Arctosa cinerea, dont le nom vous décourage d'arpenter les dites-rivières.

Mais en 2006, c'était la première élection, et qui fut nommée European Spider? L'araignée -crabe des fleurs, la misumène variable, ou araignée caméléon, Misumena vatia, qui fut pendant une année entière l'aimable ambassadrice des araignées auprès des publics de toutes les cours européennes: "de la Scandinavie à la région méditerranéenne et de l'Irlande à la Hongrie elle montrera tous les aspects fascinants de ces animaux très utiles."

 

   C'était certes là un fameux choix, car la Misumène n'est pas avare de fascinants aspects. Son tour de force, c'est, plutôt que sa façon de se déplacer en crabe, son don pour changer de couleur selon la fleur qu'elle choisit et où elle se dissimule pour attendre ses proies. Cette homochromie, ou coloration cryptique, ou plus simplement cet effet caméléon par mimétisme lui permet de conserver sa pigmentation jaune sur les fleurs jaunes et de refouler le pigment en profondeur pour apparaître blanche sur les fleurs blanches. C'est fort, c'est très fort, mais ça ne marche que pour le blanc et le jaune, et ce changement de couleur met quelques jours à s'établir. En outre, de cruels savants ont montré que cet effet passait par la perception visuelle : rendez une Misumène aveugle, et elle devient incapable de réussir son tour de passe-passe; elle peut réclamer la canne blanche, le labrador noir et la carte orange, et protester contre la vivisection. (à moins que le savant ait procédé à l'expérience en se contentant de bander les doux yeux de misumène, ce qui est, pour le coup, encore plus fort et pourrait lui faire mériter le titre de Savant européen de l'année.)

 

   Seule la femelle dispose de ce petit talent de société, et c'est sans-doute pour cela que le mâle, aussi petit au cotés de Madame qu'un personnage de Dubout, et qui est bêtement coloré en brun foncé avec des pattes noires bien voyantes, se cache sous la femelle pendant l'accouplement.

 

   Mais rien n'est simple, et une autre araignée-crabe, Thonisus onustus,qui ne diffère de Misumène que par deux bosses sur l'abdomen et des yeux latéraux légèrement surélevés, parvient même à prendre la couleur violet. Aussi je ne garantie pas  mes identifications.

 

   Car l'araignée-crabe s'avère facile à observer , et j'ai déjoué ses ruses de caméléon à chaque fois que j'ai pris la peine d'inspecter les fleurs blanches et jaunes des sentiers que j'ai emprunté.

 

Copie deDSCN5026zoom

 

La technique est simple : attendre qu'une butineuse se pose sur la fleur, l'étreindre avec les pattes antérieures surdimentionnées à cet effet, lui donner le baiser de judas sous forme d'une morsure venimeuse mortelle sur la gorge, puis effectuer enfoncer une seringue-paille dans le thorax ou l'abdomen de la victime et se régaler.

 

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Published by jean-yves cordier
29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 19:37

Rappel : toutes les identifications sont celles d'un amateur et donc sujettes à caution...

I. Les Demoiselles ou Zygoptères

 

    1. les Calopteryx.

 

 

 

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2. Les Petites nymphes à corps de feu.

 

 

 

 

  DSCN5354

 

 

 

   Cette petite nymphe a trouvé son déjeuner : une éphémère.

 

  DSCN5392

 

 

 

  Un indice signale que celle-ci a effectuer tout récemment son émergence : les yeux porcelaine présentent deux lignes en croissant horizontal de couleur café au lait.

 

 

 DSCN6222

 

 

3. Les Ischnures : l' Agrion élégant

 

 

 demoiselle-zygopteres-6350---Copie.JPG

 

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 agrion-elegant 6680

 

 

Les femelles immatures d'Ischnura elegans ont parfois le thorax rose.

demoiselle-zygopteres-6396---Copie.jpg

 

 

 

 

4. Les Enallagma : les Agrions porte-coupe.

 

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  ellanagma 6384 - Copie

 

 

 

  ellanagma 6700

 

 

 

II. Les Anisoptères

 

1. Les Libellulidae

 

    a) la Libellule déprimée, Libellula depressa.

 

 

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     b) la Libellule fauve, Libellula fulva.

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  2 Les Gomphes : le Gomphe gentil (ou joli), Gomphus pulchellus.

 

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Published by jean-yves cordier
28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 18:55

La Cardinale, Pyrochroa serraticornis .

 

 

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La Strangalia maculata.

 

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L'Oedemera (flavipes ou) nobilis

 

Ce coléoptère vert brillant aux longues élytres divergentes est reconnaissable à ses gros fémurs de culturiste, spécifiques des mâles. Ces popeyes sont soit Oedemera flavipes -mon choix initial- qui ont les pattes antérieures jaunâtres, soit Oedemera nobilis, qui a les pattes antérieures vertes : j'ai donc observé un nobilis, ce dont je suis très honoré.

 

 

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Voici donc la femelle : "on l'appelle cuisse de mouche fleur de banlieue" comme dit Pierre Peret : elle devra developper ses quadriceps .

 

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A vous de jouer : mâle ou femelle?

 

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La punaise brune servie en accouplement postérieur sur son lit de petite oseille.

 

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Le terrifique panorpe, ou Mouche-scorpion : Panorpa sp i (communis ?).

 

  Ce mécoptère (mekos = long ) est carnivore et nécrophage, il lui arrive de piller le garde-manger des araignées : voyez son rostre ou bec en forme de trompe.

  Le mâle présente une autre particularité : un abdomen telescopique retroussé en queue de scorpion ...inoffensive.

 

 

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Published by jean-yves cordier
28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 12:42

C'est un lepidoptèriste distingué (lepi'net) qui me l'explique : la famille des Zygaenidae se compose des Procridinae (13 espèces en France), des Chaldosiinae (une espèce) et des Zygaeninae (26 espèces).

 

   Dans le Finistère, les choses sont plus simples : il n' y aurait que trois zygaenidae : un procridinae, la Turquoise de la globulaire, et deux zygaeninae, la Zygène de la filipendule et la Zygéne du trèfle, dont j'ai relaté ma rencontre récemment.

 

J'étais donc curieux de rencontrer ce seul cousin bas-breton de mes Zygènes, et justement je découvre à Kerloc'h (Crozon) un coin ensoleillé où ils avaient installé leurs transats et entamés leur pique-nique. Surprise : loin de les trouver vêtus de ce débardeur à bretelles nommé "canotierra " en italie et "petit marcel" en france, je les surpris en grand apparat, drapés dans des tenues d'un bleu turquoise aux reflets irisés.

 

  Madame (on la reconnaît à ses antennes filiformes) portait avec bonheur une robe fendue dans le dos, en satin de soie strassée avec sans-doute juste ce qu'il faut d' élasthane pour l'effet gainant, c'était bluffant

 

 

 

Monsieur, lui, ne se démarque de son épouse que par une paire d'antennes penniformes (en forme de peigne, attention aux faux amis), il porte un costume ajusté de la même étoffe à reflets en soie Chambray , mais dont l'encolure est ornée d'une douillette doublure de fourrure, tel un souverain dans sa cape royale de vair . Pour mémoire, le "vair" en héraldique est un champ d'azur chargé de petites pièces d'argent : quoi de plus seyant pour notre homme ?

 

 

 DSCN5000

 

 DSCN4996

 

Mais ces gens très collet monté avaient parfois des moments d'inattention, ou bien la femme de chambre avait reçu sa journée et Monsieur avait du s'habiller seul pour une fois, toujours est-il que je le surpris un peu déguenillé, le pan de chemise dépassant de son costume.

 

 DSCN5212

 

 

Mais qu'allait-il faire à chevaucher des balais en criant "hue dada" ?

 

 

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Plus sérieusement :

 

  Il s'agit non pas  d'un couple de Turquoise de la globulaire, Jordanita globularia Hübner 1793., mais d'  Adscita statices, beaucoup plus répandue, et que l'on reconnaît, chez le mâle, à l'antenne qui n'est pas pectinée jusqu'au bout. La chenille se nourrit de Rumex.

 

Les papillons mâles ont des antennes plus développées que les femelles car elles représentent leur organe olfactif : le mâle doit par ces antennes détecter la phéromone émise par les femelles, et on cite toujours l' Actia luna capable de déceler une femelle à onze kilomètres de distance, ce qui correspond à la détection d'une seule molécule de phéromone. On comprend que l'antenne doit être particuliérement importante chez le mâle. Elles sont tapissées de soies sensorielles, les sensilles, qui envoient leurs informations via un nerf antennaire à deux lobes antennaires Ceux-ci sont organisés en unités fonctionnelles spécifiques d'une odeur, les glomérules. Chez le mâle  existe un sous-groupe de glomérules, le complexe macroglomérulaire, consacré à la reconnaissance de la phéromone sexuelle et au déclenchement de la réponse comportementale.

 

Le système antennaire de la femelle est voué, lui, à la reconnaissance de la plante hôte, celle qui nourrit les chenilles et où elle déposera ses oeufs. On a montré qu'il suffit à la femelle du Sphinx du tabac de reconnaître sept des soixante molécules du Datura sacré pour identifier cette plante.

 

Outre les phéromones sexuelles, il existe des phéromones de marquage de territoire, d'autres de balisage de trace, d'autres encore sont des signaux d'alarmes d'agression, d'autres évitent qu'une congénère ne viennent pondre ses oeufs trop près, ou suscitent un attroupement : une abeille dispose de 160 glomérules, donc de 160 centres dédiés à un signal.

 

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 Revenons à la Zygéne  Zygaena trifolii pour nous rendre compte que les deux papillons sont très proche : on dirait seulement qu' un chercheur du Museum consacre son temps à capturer des Turquoises, leur applique des marques rouges sur les ailes et les relache pour en assurer le suivi : à qui dois-je signaler mon observation?

 

Lui aussi s'amuse à chevaucher les graminées :

 

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Lui aussi craint les courants d'air et s'emmitoufle de petit-vair :

 

 

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Lui aussi a adopté la tenue de soirée pour bricoler ou grimper à la corde lisse :

 

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Published by jean-yves cordier
17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 15:36

"Lolita Vanesse et Vladimir Zygène de la Filipendule vous invite à un brunch de noce le 16 mai..".Avec un nom comme ça, cela ne pouvait être que du beau linge, alors quand j'ai reçu le faire-part pour me rendre dans leur pré carré de Basse-Bretagne où ils recevaient très simplement, je n'ai pas hésité : le temps de vérifier l'adresse (c'était à Telgruc-sur mer, mais ils se piquaient de bretonner et ils avaient écrit Terrug , et j'aurai droit tout-à-l'heure aux explications par un vague cousin," Tal, en breton,c'est le front ,vous connaissez le peintre Tal Coat, eh bien son nom signifie  front  de (ou du) bois, ici tal cruc, c'est le front de la colline, et la Pointe de Bellec, c'est la Pointe du curé, il était intarissable), et j'étais sur place.

 

   C'était effectivement très simple, chez les  Filipendule, le jardin était traité à l'anglaise, très jardin cottage, avec des mauvaises herbes, des fleurs sauvages et des orties qu'on avait laissé pousser ("c'est si pittoresque, et les insectes en raffolent, vous savez" jusqu'au saut-du-loup qui les séparait de la mer et dont l'effet haha était parfait.

 

   Le cousin barbant m'a entrepris sur la généalogie, je ne m'en sortait plus. Les Zygènes étaient une grande famille, 800 espèces dans le monde, 35 en France, je devais avoir entendu parler des Zygènes de la coronille minime, ces Zygènes de la lavande, des Zygènes de la carniole, et même des Turquoises qui étaient une branche éloignée. Ils avaient tous comme ancêtre Aymeri Zygène premier, dont le nom voulait dire"le joug terrible" à cause d' antennes renflées à l'extrémité comme des massues et pointées vers l'adversaire comme des cornes de bélier.

 

   Filipendule, c'était leur terroir d'origine, la "plante-hôte" , cela voulait dire "suspendu au bout d'un fil", mais ils  voyaient assez peu ces filambules : " nos jeunes (ils parlait des chenilles) préfèrent aller chez  les Lotiers corniculés plutôt que chez les Filipendules, mais c'est regrettable, c'est tout-de-même Filipendula ulmaria, une famille royale, la Reine des prés, qui a donné son nom à l'aspirine : mais oui, Spirée, l'autre nom de la filipendule, cela a donné aspirine, je vous assure. Et vous connaissez peut-être les Nacrés de la filipendule ? Mais eux, ce sont des rhopalocères, mon cher, des papillons de jour, alors que nous sommes malgrè nos moeurs diurnes des hétérocères, des papillons de nuit." Il ne me dit rien des Filipendules suisses.

 

  Je devais me débarrasser du cousin pour aller féliciter les époux . Ils nous accueillaient vraiment sans manière, cela en était même surprenant, j'étais peut-être arrivé un peu tôt, on avait l'impression de géner, mais non. Je pris quelques photos.

  DSCN4186 

   N.B : En réalité : Zygaena trifolii  Merci à Eric Drouet.

 

C'est vrai qu'ils étaient très New-Age, ils sortaient d'une période ésoterico-mystique , ils avaient passé l'hiver seuls dans un chrysalide de papier-maché, une sorte de yourte perchée sur la tige d'une graminée où, tels des cénobites stylites, ils avaient pratiqué l'ascèse et le rebirth. Loin d'en revenir indifférents aux nécessités de la chair, ils étaient atteint d'un appétit sexuel exubérant et insatiable. Mais honni soit qui vilipende les Filipendules déréglées.

 

 

 

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  en réalité : Zygaena trifolii.

 

 

 

 

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   En réalité : Zygaena trifolii.

 

 

Ils avaient l'air enragés, bien décidés à tester le Kamasutra de K jusqu'à A, et même jusqu'à XXX s'il le fallait.

 

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    En réalité Zygaena trifolii.

 

 

 

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     En ralité Zygaena trifolii.

 

 

 

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    En realité Zygaena trifolii.

 

 

 

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     Erratum : zygaena trifolii.

 

 

 

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     Erratum : zygaena trifolii.

 

 

Pourtant, un détail m'intriguait. Le cousin qui se vantait de ses quartiers de noblesse m'avait expliqué que les Zygènes de la filipendule avaient hérité les armes de leur blason, "de sable à six besants de gueules, posés en orle" d'une alliance ancienne avec les Médicis, en 1450.

 

   Or je regardais la livrée de nos deux forçats du sexe : une, deux, trois, quatre, cinq, il n'y avait jamais que cinq de ces marques qu'une courtisane désoeuvrée avait déposées sur leurs ailes du bout de son pinceau de vernis à ongles.

 

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   Erratum : Zygaena trifolii.

 

QUOI ! Les usurpateurs ! Ce n'étaient que des roturiers, des zygènes du chèvrefeuille, ou du trèfle de montagne, ou même du trèfle commun, à trois feuilles, bon à se faire brouter par les ongulés ! Des Zygaena trifolii !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 09:10

I Les Rhopalocères

 

  Le terme, qui vient du grec rhopalo, massue, et keras, la corne (comme dans rhinoceros), désigne les papillons dont l'antenne est enflée en son extrémité en forme de massue, ce sont les papillons de jour.

Jeudi de l'Ascension à Crozon, le beau temps est propice à la chasse aux papillons, qui permet toujours de batifoler dans les prés fleuris.

 

Attention, je n'ai aucune compétence et mes identifications se basent sur mon guide Larousse Nature en poche de Sterry et Mackay. Elles sont sujètes à caution pour les espèces difficiles.

 

Dans le jardin la Belle dame butinait le Céanothe :

 

 

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Dans un chemin, ce papillon attend son identification parmi le groupe des piérides.

 

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Plus tard je verrai ce Piéride du navet :

 

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Dans un pré, l'azuré commun, facile à voir mais difficile à saisir avec l'objectif :

 

 

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Et sa femelle, bien différente :

 

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Dans le même pré, je crois bien que c'est le Cuivré fuligineux : Recto :

 

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Et verso :

 

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 Et puis un Ticris : plus tard je le verrai un peu partout, il est bien commun. 

 

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Toujours à Crozon, mais près de l'étang de Kerloc'h , je rencontre le beau Gazé sur le gazon...ou le trèfle du bord du sentier :

 

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Le Damier de la Succise se laisse aussi observer, à l'Aber  ou à Kerloc'h :

 

 

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Jouons maintenant au jeu des sept différences et comparons-le au Petit collier argenté :

 

 

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A Plouzané, je vois pour la première fois la Bande noire, l' Hespérie  de la houque qui se distingue de l'Hespérie du dactyle par la couleur orangée (fauve) du dessous de la massue antennaire. Ouf, j'apercevais ce détail sur mes photos!

 

Les houques, ou houlques, (holcus) sont des graminée utilisées en fourrage ou comme plante d'ornement : houlque laineuse, houlque molle, une de ces herbacées que j'aime arracher au passage lors de mes promenades pour l'effeuiller nonchalamment, ou la mâchonner

 

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Comme toutes les hespéridés, la Bande noire redresse partiellement ses ailes antérieures lorsqu'il est posé.

  On remarque aussi cette ligne noire sur l'aile orange,qui lui vaut son nom et qui est longue et sinueuse.

 

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Bien-sûr, voilà l'Amiral, ou Vulcain il est si banal qu'on oublierait de le photographier, et pourtant, quelle allure !

 

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II -Quittons les Rhopalocères ou papillons de jour pour les Hétérocères, papillons "de nuit "qui ont pourtant des habitudes diurnes.

 

Le Lambda(j'ai connu un individu du même nom) doit son nom au sigle blanc de sa carrosserie. D'autres hellénistes  y voit la lettre gamma et le nomme Plusie gamma. Officiellement c'est autographa gammaLinnaeus 1758.

  C'est une espèce migratrice, qui vient des pays chauds visiter notre Finistère en mai et s'y reproduire.

 

 

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Ce qui est énervant chez le Gamma  ou Lambda, c'est qu'il ne se pose pas sur les fleurs, mais qu'il butine comme un colibri, sans cesser de battre très rapidement des ailes : impossible de prendre une photo nette avec mon APN , mais le cliché montre bien ce que l'on observe : une vibration frénétique du rotor, alors que la trompe vient se poser avec précision dans la fleur : quel as, ce pilote d'hélico!

 

 

 

 

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  La panthére est un papillon aussi petit que mobile qui s'envole dès qu'on approche un objectif pour se poser derrière un buisson ou au pied des ajoncs : je profitais pourtant d'une courte pause de notre vibrion agité, par un jour où le soleil se voilait la face.

 

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La Doublure jaune.

 

  Observée au bord de la rivière de l'Aber à Crozon, dans une prairie humide parmi les joncs près des saules et des peupliers, elle est réputée très farouche. Elle est en tout cas bien discrète avec sa livrée de feuilles mortes.

  Ce papillon appartient, avec la Mi ou M noir, à la tribu des Euclidiini, mais la parrainage d'Euclide, fondateur de notre géométrie euclidienne, laisserait penser que ces papillons sont de la famille des Géomètres : non non, ce sont des noctuelles. on peut penser que Linnée en le baptisant  a comparé ses ailes à des gravures (glyphica) géométriques : où vont-ils chercher tout-ça ?

 

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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