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Voir dans ce blog sur Hoefnagel :
- Hoefnagel et les entomologistes du XVIIIe siècle
- Inventaire des papillons (Lepidoptera) figurant dans Animalia rationalia et insecta (Ignis) de Joris Hoefnagel, 1575-1582.
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Traduction et origines des inscriptions dans Ignis (1775-1785) de Joris Hoefnagel (II).
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Inscriptions et insectes dans l'Ignis de Hoefnagel (III) : discussion et décomptes.
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Diane et Actéon de Joris et Jacob Hoefnagel au Louvre et les Epigrammata deThéodore de Bèze.
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Le théâtre de la nature de Joris Hoefnagel, et le Musée de l'innocence d'Orhan Pamuk.
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La planche "Ater, Insectes et dieu du vent" de Joris Hoefnagel (Metropolitan Museum, New-York).
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Joris Hoefnagel offre à sa mère pour ses 70 ans l'une des premières Natures mortes connues.
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Présentation.
Voir ici :
— https://archive.org/stream/MasterworksfromtheMuseedesBeauxArtsLille#page/n97/mode/2up
— http://www.photo.rmn.fr/archive/10-533934-2C6NU0Y4ZX3I.html
— http://www.photo.rmn.fr/archive/97-022109-2C6NU0G1A7S5.html
Il s'agit d'une paire de deux miniatures à l'aquarelle sur parchemin, encollées au panneau, chacun mesurant 12,3 x 18 cm, signée et datée ( au centre en bas): G.H F / -I-5-9I-
La signature G.H est interprétée comme celle de Georgius (Joris) Hoefnagel, peintre Flamand (Anvers 1542-1601 Vienne) : ces peintures ont sans-doute été réalisées pour l'empereur Rodolphe II à Prague.
Le Musée des Beaux Arts de Lille possède un dyptique de deux peintures sur parchemin de Joris Hoefnagel, présentées dans deux cadres de bois noir articulés entre eux par des charnières. Ces deux miniatures presque jumelles forment donc un ensemble indissociable sous le thème de l'Allégorie de la Brièveté de la vie, l'une comportant une tête d'ange et l'autre une tête de mort. Le corpus d'inscriptions (versets bibliques et poésie sur les Roses d'Ausonius) est consacré au thème de la brièveté de la vie, alors que les roses en boutons puis fanées, les autres fleurs, et les insectes forment l'illustration naturelle du caractère éphémère de l'existence. Il faut imaginer ce dyptique fermé, dans le cabinet de l'empereur Rodolphe II à Prague. S'il l'ouvre, c'est pour se livrer à une méditation raffinée offerte par le dernier des miniaturistes flamands. Hoefnagel, contemporain de Rabelais et de Shakespeare, de Ronsard et de Lope de la vega, ici comme ailleurs, réalise pleinement l'idéal du Peintre érudit concevant ses tableaux comme de petits théâtres.
Description
1. Le dessin de gauche (Tête de mort) comporte des roses aux différents stades de leur évolution du frais bouton vers l'épanouissement puis la chute des pétales autour d'étamines ébouriffées. On y voit aussi à gauche des myosotis, dont le nom allemand Vergiss mein nicht (Ne m'oublie pas) semble ici être prononcé par la Mort. En vis-à-vis, des fleurs rouges (anémones ? mais 6 pétales). Selon G. Fettweiss, l'anémone, "fleur du vent, symbolise l’éphémère, le printemps qui renaît, la beauté fragile. Elle est née du sang d’Adonis, amoureux de Vénus et mortellement blessé par son rival Mars. Des pleurs de Vénus naquit l’anémone ". Le sablier médian, les lampes à huile dont la mêche fume participent du même propos sur le temps qui passe et sur son caractère évanescent : Dans la célèbre citation de l'Ecclesiaste "Vanité, tout est vanité", le mot hébreu correspondant au latin vanitas signifie buée, souffle : "buée de buée, tout est buée". L'huile qui se dissipe en fumée après un éclat passager relève de cette vanitas.
L'inscription supérieure en lettres capitales ROSA[M] QVAE PRAETER/IERIT NE QVAE-RAS ITERV[M] cite un adage d'Erasme 1540. II, VI, 40 qui peut se traduire par : "Ne demandes pas à la rose fanée de fleurir à nouveau". Hoefnagel l'a déjà inscrite dans le
volume Ignis de ses Quatre Éléments (offerts aussi à l'empereur Rodolphe II), sur la planche XXIV qui représente une rose isolée.
L'inscription en bas à gauche dit : Homo sicut fanum dies/eius, tanqua[m] flos agril sic efflorebit. psal. 102. La numérotation des psaumes utilisée par Hoefnagel est celle des Protestants, correspondant au psaume 103 pour les Bibles catholiques, et la Vulgate. Ce Psaume 102 est dit Psaume de la bonté car il bénit Dieu pour ses bienfaits, mais les versets 14 à 16 souligne la fragilité de l'homme :
14 "Car il sait de quoi nous sommes formés, Il se souvient que nous sommes poussière.
15 L'homme! ses jours sont comme l'herbe, Il fleurit comme la fleur des champs.
16 Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus, Et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus. "(Trad. L. Segond)
Pendant tout le Moyen-Âge, puis à l'époque baroque le verset 15 a fait l'objet de traduction en français sous forme de paraphrases poétiques, et un rapprochement avec le verset d'Isaïe qui va suivre a été établi : "L'homme n'est rien que poudre, un peu de vent l'emporte, c'est une tendre fleur, qu'on voit bientôt fener" (La Céppède).
L'inscription de droite cite Isaïe : Omnis caro foenum, /Et omnis gloria eius / quasi flos agri Isa.42. On y
reconnaît Isaïe 40:6 :
"6 Toute créature est comme l'herbe, et toute sa beauté comme la fleur des champs.
7 L'herbe sèche et la fleur tombe quand le vent de l'Eternel souffle dessus. Vraiment, le peuple est pareil à l'herbe:
8 l'herbe sèche et la fleur tombe, mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement." (Trad. L. Segond)
On voit que ces inscriptions étayent l'allégorie de l'être humain semblable à une rose vite déchue de sa beauté. L'unité entre intention morale, peinture et texte est complète.
Ce dessin de gauche correspondrait, dans la partition binaire des deux œuvres, à la Nuit, comme l'indiquent les ailes de chauve-souris dont la tête de mort est dotée.
Le dessin de droite (tête d'ange entourée d'ailes d'oiseau) ne comporte pas de roses, mais deux Lis martagon, dont celui de droite est en bouton alors que celui de gauche penche déjà son inflorescence sous le poids des étamines et des pétales retroussés. Ce port floral fléchi est caractèristique de Lilium martagon, et justifie peut-être son choix dans l'allégorie. Au centre, deux boutons allongés sont peut-être aussi ceux de Lis, alors parmi les fleurs en situation intermédiaire basse je crois reconnaître à gauche un œillet (Dianthus) et une Pensée (Viola tricolor).
L'inscription supérieure : IPSA DIES APERIT/CONFlCIT/IPSA DIES est un vers de l'Idylle De rosis nascentibus du poète aquitain du IVe siècle Ausone. Lionel-Édouard Martin en donne la traduction suivante : "Issues d’un même jour qu’un même jour consume !" Cette citation apparaît aussi dans l'Archetypa studiaque Pars I,9 de Jacob Hoefnagel (1592) et dans la planche L d'Ignis de Joris Hoefnagel, associée à la fleur Mirabilis jalapa ("Belle-de-nuit"). De ce fait, j'identifiie les "deux boutons allongés" du centre de cette peinture comme correspondant à cette fleur, fortement emblématique d'une vie éphémère.
Dans la partie inférieure, l'inscription de gauche Florete flores, quasi / Lilium, et date odorem, /Et frondete in gratia[m]:/ est une citation de L'Ecclésiastique (B.J) ou Livre de Sirah ou Siracide 39:14 : "Fleurissez comme le lis et donnez votre parfum. Chantez ensemble un chant". Ce livre est classé parmi les apocriphes dans les Bibles protestantes.
L'inscription de droite Et collaudate canticum, /Et benedicite Dominum /In operibus suis. Ecc: 38. est la fin de ce verset. Le chapitre est numéroté 38 dans la Bible du roi Jacques de 1611. Le verset se traduit (Crampon) "chantez un cantique, célébrez le Seigneur pour toutes ses œuvres".
Les cartouches et les consoles en volute s'inspirent des grotesques du "style Floris" et témoignent des propositions d'embellissement architectural et ornemental de l'ornemaniste Cornelis Floris de Vriendt, (1514-1575), comme les mascarons et les motifs du Mira calligraphiae. Comme dans d'autres dessins, les cartouches inférieurs semblent (par trompe-l'œil) fixés à un mince encadrement de cuivre qui reçoit, sur les faces latérales et le bord supérieur, des anneaux. Sur les côtés, ceux-ci maintiennent les tiges des fleurs coupées, qui sont serrées par des pinces métalliques. En haut, ils mainteinnent le cartouche supérieur dont les prolongements latéraux en volute soutiennent les deux petits vases d'où monte dans un cas une sombre fumée (dessin de gauche "nocturne") et dans l'autre (dessin de droite "diurne") des flammes vives. Ce montage tant ornemental que quincailler se poursuit sur la ligne médiane, où le crâne (ou l'ange), les ailes, le sablier enrubanné et le gland rouge terminal semblent suspendus les uns aux autres. Cette présentation assimile l'œuvre picturale à une vitrine de Cabinet de curiosité où le soigneux assemblage des objets précieux dissimule un message mi-philosopique mi-religieux pour celui qui saurait le déchiffrer. Autrement dit (et les formes calligraphiques des cartouches et des insectes y contribuent), tout ici n'est que "chiffre", les inscriptions sacrées et les spécimens naturels témoignant d'un seul Livre écrit par le Créateur et que l'humaniste raffiné de la fin du XVIe siècle s'attache à lire.
La miniature n'est pas dénuée d'humour, qui apparaît notamment par la situation en miroir des deux libellules dont la position et dont la posture rappelle fortement les couples d'anges en adoration ou soutenant des phylactères, des peintures religieuses. Ces insectes angéliques, par leur attitude d'orans, semblent dès lors participer à l'invitation aux chants de louange des versets qu'ils présentent.
Inventaire entomologique.
On tiendra compte que certaines couleurs ont passé : les roses et leur feuillages se sont transformées en formes fantomatiques. Les couleurs rose et vert sont devenues blanches. Seules sept espèces ont été identifiées avec certitude sur 21 espèces. Cinq ordres sont représentés (Odonata x 4, Orthoptera x 1, Lepidoptera x13, Diptera x 2, Hymenoptera x 1).
a) Allégorie de la Nuit ou de la Mort : Rosam quae praeterit. Huit insectes et un escargot.
Outre l'escargot (Mollusque, Gasteropoda Cepaea sp.), huit insectes sont disposés symétriquement autour d'un papillon aux ailes étalées placée sur l'axe médian.
- Ce papillon central est Aglais urticae "La Petite Tortue", ailes étalées. C''est l'un des premiers papillons représentés par les peintres flamands (Hans Memling, Jugement Dernier) et par les miniaturistes dans les marges des Livres d'Heures. Chez Memling, le motif de ses ailes est prêté aux ailes des diables de l'Enfer, il possède donc une connotation négative lié au Mal. Leclercq et Thirion remarquent les antennes très bien dessinées.
- Dans la moitié gauche, on trouve de haut en bas :
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Lepidoptera Nymphalidae Vanessa cardui la "Belle-Dame", ailes dressées.
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Hymenoptera Gasteruptionidae : Gasteruption assectator (L.)
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Odonata Zygoptera Coenagrion puella ou "Agrion jouvencelle".
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Lepidoptera Sphingidae Hyles euphorbiae Chenille : "Sphinx de l'Euphorbe"
- Dans la partie droite :
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Lepidoptera Nymphalidae Satyridae [Lasiommata megera "Mégère, Satyre"]. Pour Leclerc & Thirion, probable Hipparchia semele, "Agreste".
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Odonata Zygoptera non identifiable.
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Lepidoptera Lymantridae Euproctis similis ou "Cul doré" chenille
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b) Allégorie du Jour, ou de la Vie Ipsa Dies aperit. Treize insectes
Douze insectes sont disposés symétriquement autour d'un papillon aux ailes étalées placé sur l'axe médian.
Ce papillon est Vanessa cardui la "Belle-Dame", "antennes très bien dessinées" (Leclercq et Thirion).
- A gauche :
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Lepidoptera Nymphalidae (décoloré mais très semblable à son vis-à-vis de droite), ailes dressées. Pour Leclercq et Thirion, Hipparchia semele, malgré "quelques doutes parce que très décoloré".
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Diptera Calliphoridae : une mouche nécrophage ou coprophage comme par exemple la"mouche bleue" Calliphora vomica, ou la "mouche verte" Lucilia caesar.
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Diptera Sciaridae ( Leclercq et Thirion, qui font cette identification, ajoutent :"certainement")
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Odonata Zygoptera Calopterygidae Calopteryx sp. [femelle]
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Lepidoptera Pieridae [Pieris brassicae] chenille, décolorée
- A droite :
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Lepidoptera Nymphalidae [Lasiommata megera] "presque certainement" selon Leclercq et Thirion.
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Lepidoptera Lycaenidae [Polyommatus icarus aux lunules orange décolorées ?]
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Orthoptera [Tettigoniidae]. Les antennes manquent.
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Odonata Zygoptera Calopteryx sp.
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Lepidoptera Sphingidae Chenille (verte, décolorée ?).
- De chaque coté du sablier, Leclercq et Thirion ont vu deux Tineidae "probablement ; en tout cas, ce sont des microlépidoptères placés comme s'ils étaient attirés par une lampe, celle-ci étant remplacée par un sablier !"
Conclusion :
De dessin en dessin, d'œuvre en œuvre, Joris Hoefnagel poursuit le même projet en recomposant inlassablement les mêmes versets de psaumes et de poème, les mêmes roses et les mêmes lis, les mêmes réseaux de formes contournées, les mêmes espèces d'insectes, sans jamais épuiser la complexité de la vérité toute simple de notre présence éphémère au sein d'une Nature qui n'est qu'un vaste champ de correspondances avec notre destinée. Dans sa série des Allégories, plus tardives dans sa carrière, il présente ces inscriptions, cette faune et cette flore dans un cadre en trompe-l'œil réalisant ainsi la scène d'un petit théâtre, ou la vitrine d'un Cabinet de curiosité. La démarche allégorique est claire : la vie est un théâtre, le Theatrum Naturalis, et celui qui sait en observer le spectacle y déchiffre l'incommensurable et admirable complexité de la Création dont les moindres témoins sont autant de reflets des lois qui réglent le Cosmos. La loi la plus claire est celle du cycle des métamorphoses, sous-tendu par la sexualité —la Reproduction— dont les chenilles, les chrysalides et les papillons sont d'éloquents acteurs. Nous sommes d'éphémères vermisseaux, mais notre privilège est, par le dédoublement du regard que permet la Représentation (au sens de l'illustration ou au sens scénique), d'associer le sentiment d'admiration à la prise de conscience, la distanciation humoristique et la participation délibérée à ce destin. Ce plaisir du spectateur est accru par le plaisir de l'esthète érudit, savourant de reconnaître Ausone par quelques-uns de ses vers, de partager l'admiration pour la poésie des psaumes, et de deviner l'inter-texte et le contexte. C'est ainsi que le vermisseau passe son temps.
Annexe I. Les identifications de Leclercq et Thirion (1989).
J'avais déjà terminé cet inventaire lorsque j'ai pu prendre connaissance de l'article "Les insectes du célèbre diptyque de Joris Hoefnagel (1591) conservé au Musée des Beaux-Arts de Lille", de Jean Leclercq et Camille Thirion, qui s'étaient livrés au même exercice, après avoir obtenu, de la conservatrice du Musée, des diapositives des aquarelles originales, et qui ont peut-être bénéficié d'une meilleure vision des détails. Malgré leur grande compétence, ils s'étaient fait aidés pour la détermination des papillons par Charles Verstraeten, conservateur en entomologie de la Faculté de Gembloux. Jean Leclercq a été un spécialiste mondial en taxonomie des Sphecidae ; il enseigna la zoologie à Gembloux. Dans son équipe de recherche sur les Hyménoptères figurait C. Thirion, chargé des Ichneumonidés.
J'ai donc modifié cet article en conséquence.
L'une de leur trouvaille est d'y avoir reconnu, dans leur champ de compétence, Gasteruption assectator, un hyménoptère appartenant au sous-ordre des Apocrites reconnaissables à l'étranglement séparant le thorax et l'abdomen, le pétiole. Chez ces Apocrites, les Térébrants (autrefois Parasites) pondent leurs œufs sur ou dans les jeunes stades (chenilles ou chrysalides) d'autres insectes, grâce à l'ovopositeur de la femelle, ce long tube visible comme une queue à l'extrémité de l'abdomen. Notre Gasteruption assectator avait été décrit sous le nom d'Ichneumon assectator par Linné en 1758, puis Pierre-André Latreille a décrit le genre Gastruption en 1796. Les adultes passent la belle saison sur les fleurs d'ombellifères, et leurs larves parasitent les abeilles solitaires. L'ovopositeur d'assectator est plus court que celui de G. jaculator ou Gastérupion à javelot.
http://sv.wikipedia.org/wiki/Gasteruption_assectator.
L'autre apport de cette publication est d'affirmer avec certitude la présence d'un Sciaridae, moucheron Nématocère se développant en milieu humide (litière, pots de fleurs, humus) et ravageurs des champignonières ou des serres.
Annexe II : Biographie de Hoefnagel.
j'utiliserai le texte de Walter Liedtke dans le Catalogue Les chefs-d'oeuvre du Musée des Beaux-Arts de Lille : [exposition, New York, Metropolitan museum of art, 27 octobre 1992-17 janvier 1993, disponible en ligne dans sa version américaine.
Joris (ou Georg) Hoefnagel, fils d'un diamantaire d'Anvers, s'est décrit comme autodidacte, même si Van Mander signale qu'il a étudié avec Hans Boel. Vers 20 ans, il a voyagé en France, il a passé quatre ans en Espagne (1563-1567), puis s'est rendu en Angleterre avant de s' installer à Anvers, où il se maria en 1571. Sa carrière de miniaturiste dépendait du patronage d'une cour, qu' Hoefnagel n'eut aucun mal à trouver une fois qu'il quitta Anvers (vers 1576-1577). Hans Fugger d'Augsbourg le recommanda au duc Albrecht V de Bavière, au service duquel Hoefnagel fut engagé tout en visitant l'Italie (avec Abraham Ortelius) avant de revenir à Munich. Pendant cette période, il a fait des vues de la ville qui ont ensuite été publiés dans le Civitates orbis terrarum de Georg Braun et de Frans Hogenberg (Cologne, 1572- 1618). Entre 1582 et 1590 Hoefnagel a travaillé aux illuminations du célèbre Missale romanum (Vienne, Österreichische Nationalbibliothek) pour l'archiduc Ferdinand II de Tyrol, et en Avril 1590, il a négocié pour entrer au service de Rodolphe II. L'artiste a probablement visité Prague, la capitale de Rodolphe II, en 1590 ou en 1591 et en 1594, mais pendant ces années, il a surtout vécu à Francfort. À la demande de l'empereur Hoefnagel a peint de nombreuses miniatures (surtout des fleurs, avec des animaux et des insectes dans des arrangements décoratifs) dans deux Livres de modèles de calligraphie (Schriftmusterbücher) - chefs-d'œuvre calligraphiques composés une génération plus tôt par Georg Bocskay, qui avait été secrétaire de grand-père paternel de Rodolphe, l'empereur Ferdinand I. Les miniatures indépendantes de Hoefnagel datent de la même année et à partir de 1595 jusqu'à sa mort en septembre 1601. au cours des cinq dernières années de sa vie, Hoefnagel a surtout vécu à Vienne, mais il a visité Prague en 1598.
Le diptyque Lille est une des premières œuvres indépendantes que l'artiste a réalisées très tôt, et peut avoir été peinte à Prague, Munich ou Francfort. En tout état de cause, les miniatures ont été faites alors qu'il était au service de l'empereur et reflètent quelques-uns des intérêts sophistiqués de l'empereur, telles que les espèces de la vie naturelle, les œuvres d'art exquises, les et allégories intelligentes.
Liens et sources :
— FETTWEIS (Geneviève) s.d Les fleurs dans la peinture des XV e , XVI e et XVIIe siècles Musées royaux des Beaux -Arts de Belgique
— LECLERCQ (Jean), THIRION (Camille), 1989, "Les insectes du célèbre diptyque de Joris Hoefnagel (1591) conservé au Musée des Beaux-Arts de Lille", Bull. Annls Soc. r. belge Ent. 125, 302-308.
— Masterworks from the Musee des Beaux- Arts, Lille
https://archive.org/stream/MasterworksfromtheMuseedesBeauxArtsLille/MasterworksfromtheMuseedesBeauxArtsLille_djvu.txt
Bibliographie du Catalogue Chefs-d'Oeuvre du Musée des Beaux-Arts de Lille :
-BERGSTROM, Ingvar. Dutch Still-Life Painting in the Seventeenth Century. London, 1956.
-BERGSTROM, Ingvar. "Georg Hoefnagel, le dernier des grands miniaturistes flamands." L'Oeil 101 (May 1963), pp. 2-9, 66.
-BERGSTROM, Ingvar. "On Georg Hoefnagel's Manner of Working, with Notes on the Influence of the Archetypa Series of 1592." In Netherlandish Mannerism: Papers Given at a Symposium in Nationalmuseum Stockholm,
-KAUFMANN, Thomas DaCosta. The School of Prague: Painting at the Court of Rudolf II. Chicago and London, 1988.
-VIGNAU-WILLBERG ( Thea). "Naturemblematik am Ende des 16. Jahrhunderts." Jahrbuch der kunsthistorischen Sammlungen in Wien, n.s., 46-47 (1986-87), pp. 146-56.
— Images :
http://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CO5PCUQM2LD
http://www.photo.rmn.fr/archive/97-022109-2C6NU0G1A7S5.html
http://www.photo.rmn.fr/archive/97-022109-2C6NU0G1A7S5.html
https://archive.org/stream/MasterworksfromtheMuseedesBeauxArtsLille#page/n97/mode/2up
https://archive.org/stream/MasterworksfromtheMuseedesBeauxArtsLille#page/n99/mode/2up