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10 janvier 2024 3 10 /01 /janvier /2024 14:02

Les peintures murales ( 1540) de Sillegny (Moselle). I. Le Jugement dernier.

Voir aussi :

 

PRÉSENTATION.

Ces peintures murales exécutées à la détrempe en  1540  furent à une époque inconnue recouvertes d’un badigeon, les protégeant ainsi des effets du temps. Ce n’est qu’en 1845 lors d’un grattage de l’abside, qu'elles furent découvertes et remises à jour par l’Abbé Schnabel, curé de la paroisse de 1840 à 1891, et restaurées par le peintre Malardot, de Metz. Elles furent classées en 1881. De janvier 2002 à décembre 2004 les peintures furent restaurées par simple nettoyage par  la société ARCAMS d' Autun dirigée par  Joël Oliveres. Grâce à Jean Marie Pirus curé de la paroisse, une association la Sixtine de la Seille a vu le jour le 9 décembre 1987 et est très active pour rendre accessible et faire découvrir ces peintures.

Le corpus est très riche, associant dans la nef et le transept des scènes religieuses (une Chasse de saint Hubert notamment), des figures de saints, un Credo des apôtres, à un Jugement dernier sur le mur de l'ouest, un saint Christophe de cinq mètres de haut à l'entrée, et, dans le chœur, un arbre de Jessé, tandis que les quatre évangélistes occupent la voûte de la croisée du transept.

 

La plus grande fresque est ce Jugement dernier d’une superficie de 42 mètres carrés, peinte sur le mur ouest au-dessus de l’entrée.

 

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le Christ de la Parousie.

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Le registre supérieur illsutre le passage de l'évangile de Matthieu 24:29-31

"Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.  Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.  Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre."

 

Le Christ est assis sur l'arc en ciel rappelant l'Alliance et ses pieds sont posés sur le globe terrestre. Il apparaît dans la gloire de sa résurrection, nu sous le manteau de pourpre, et montrant ses cinq plaies preuves de sa crucifixion.

Il est entouré des phylactères portant les inscriptions :

-à sa droite (vers le Paradis)  :  Venite benedicti Patris mei, "Venez les bénis de mon Père", citation de l'évangile de Matthieu 25:34

-à sa gauche (vers l'Enfer) : Ite  Maledicti  in Ignem Aeternum  , "Allez, vous les maudits, dans le feu éternel", citation de l'évangile de Matthieu 25:41, 

 

Au dessus de lui sont les anges du Jugement, soufflant dans leurs trompettes au dessus des astres du Jour et de la Nuit.

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le Christ est entouré de la Vierge et de Jean-Baptiste en prière.

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le Christ Sauveur de la Porte du Salut.

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Le Christ Sauveur bénit le monde dont il tient le globe dans la main gauche. Sa représentation est très souvent sculpté au dessus des portes des porches.  Il est placé ici devant un drap d'honneur sous le tympan, orné d'un ange, d'une porte. On lit derrière sa tête la date de la fresque, MIL Vc XL, 1540, tandis que l'inscription en latin ERGO SUM VIA VERITAS VITA, signifie "Je suis la voie, la vérité et la vie". 

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le Paradis ou Royaume des Cieux, sous forme d'un château auquel mène un escalier. Les élus y sont guidés par des anges et accueillis par saint Pierre tenant la clef.

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'Enfer, à gauche du Christ.

L'enfer occupe toute la partie gauche, mais le diable qui fait le pendant avec le Royaume est figuré avec une tête de taureau et des pattes fourchues. Il est enchaîné à une colonne et il tient un arbre noir, parmi des langues de feu. Il correspond à Satan, Nelsébuth ou Mammon. Autour de lui, des diables supplicient les damnés.

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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Registre inférieur, à gauche : le Jugement des humains ressuscités par saint Michel Archange muni de sa balance. Les anges annoncent le jugement dernier par leurs trompes.

Les pieds de l'archange sont posés sur les ailes d'un autre ange.

Le phylactère indique Venite ad judicium, "Venez devant la justice divine". Le début de la citation, Surgite mortui "Debout les morts", est du côté gauche.

Sous cette injonction, les morts sortent de leur tombeau, aidés par les anges qui les emportent ensuite vers la balance de la pesée de leur âme.

 

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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Registre inférieur, à l'extrême gauche : le purgatoire.

À l'extrême gauche, d'autres hommes et femmes semblent vouloir échapper à des flammes, mains jointes ou bras tendus  vers les anges qui, effectivement, viennent les sauver.

Depuis le Moyen-Âge en effet, l'iconographie chrétienne représente le purgatoire, lieu de purification et d'expiation avant le pardon et l'accès aux Cieux, comme un feu, lieu de souffrance mais qui n'expose pas, comme celui de l'Enfer, au desespoir. Ainsi, dans les Très Riches heures du Duc de Berry  vers 1416 :

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Très Riches heures du Duc de Berry Chantilly f. 113

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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Registre inférieur, à droite : les supplices des damnés.

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En haut, un diable porte une femme sur ses épaules, et enfonce son bâton dans la bouche d'un.e damné.e qui est étendu.e au sol.

Trois damnés, dont une femme, sont transpercés au niveau du bas-ventre par une perche portée par un diable.

Un couple est traîné au sol, ligoté, par un autre diable. Un autre en porte deux dans un tonneau sur son dos et  en pousse deux autres dans une brouette.

Un damné vêtu d'une tunique (Judas ??) est pendu à la branche d'un arbre.

Un homme est ligoté à une perche et tourné par un diable en rotissoire sur un feu, tandis qu'un diable assistant attise ls flammes de son soufflet.

Enfin, seize visages émergent des flammes  et de la gueule d'un Léviathan.

Certains de ces supplices (pendaison, brouette, hotte) se retrouvent sur les peintures murales des Jugements de la Cathédrale d'Albi,  du Mont-Dol ou de Kernascleden (tous de la fin XVe), mais avec moins de liens avec les éditions du Calendrier des biergers publiés par Guiot Marchant à Paris, ou Nicolas Le Rouge à Troyes en 1529 (BnF RES-V 274). Dans ces ouvrages, chaque type de supplice correspond à l'un des péchés capitaux.

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Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

Le Jugement dernier, peinture murale (1540) de l'église de Sillegny. Photographie lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS.

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—BASTIEN (René), PIRUS (Jean-Marie), 2019, "Les peintures de Sillegny, Paraige Patrimoine, 40 pages.

—SCHNABEL (Abbé), 1858, « Rapport sur les peintures murales de Sillegny », Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle,‎ 1858.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33403f/f38.item

— BASE PALISSY

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22sillegny%22

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00107006

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP57W01423

— DIVERS

https://www.blelorraine.fr/2022/09/de-la-chapelle-sixtine-lorraine-a-sillegny/

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Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales. Jugement dernier
25 juin 2023 7 25 /06 /juin /2023 11:24

L'église Saint-Cuffan de Pluguffan (29) : les vitraux du XVIe siècle (fragments d'une Crucifixion, vers 1525-1530), le porche sud  (1587) et le calvaire du XVIe siècle.
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I. LES VITRAUX DE LA BAIE AXIALE : ÉLÉMENTS D'UNE CRUCIFIXION DE 1525-1530.

PRÉSENTATION.

L'église possédait en sa maîtresse-vitre une Crucifixion dont il ne persiste que des fragments. Ceux-ci ont été restaurés en 1938 par Jean-Jacques Gruber et accompagnés de vitreries colorés par l'atelier Rault. L'un des panneaux originaux, comprenant les têtes des personnages assistant au drame, a été détruit en 1958 mais a été restitué plus récemment.

Cette verrière avait été restaurée et complétée en 1846 par Guillaume Cassaigne, qui est l'auteur du tympan (croix de Malte, étoiles, triangle symbolique).

La baie mesure 3,90 m de haut et 2,00 m de large et est divisée en trois lancettes trilobées et un tympan à une rose.

On lira dans les références bibliographiques la description et l'analyse du maître-verrier quimpérois Jean-Pierre Le Bihan.

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 —Voir les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont attribuées à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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 On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La lancette centrale.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le Christ en croix (vers 1525-1530).

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Seuls sont anciens la tête et les bras du Christ, avec le fond rouge, la croix, l'inscription INRI ainsi que les lances, les bannières et hallebardes, tandis que le torse et le perizonium (pagne) ont été complétés.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le panneau inférieur : tête des spectateurs de la Crucifixion (soldats) , 1958.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les lancettes latérales : deux profils féminins (vers 1525-1530).

Ces deux femmes levant la tête pourrraient être des saintes femmes au pied de la croix.

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Lancette A (à gauche) : un profil très restauré.

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Lancette C (à droite) : femme levant la tête, de profil .

Ce personnage évoque celui de Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix, avec ses cheveux blonds dénoués,  sur les Crucifixions finistériennes du XVIe siècle.

 

 

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La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

La maîtresse-vitre de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Photos de complément.

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L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

L'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. LE PORCHE SUD (1587).

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le porche est voûté d'ogives. La porte cintrée est surmontée d'une accolade gothique à feuilles d'acanthe et fleuron tandis que les piédroits sont prolongés par des pinacles. Un dragon ailé, à gauche, et un homme au visage cadavérique tenant un rameau, à droite, retiennent notre attention.

Nous pouvons rapprocher ce décor sculpté de celui du porche sud de l'église de Guengat (à moins de 10 km au nord). On y trouve un dragon ailé, et un personnage brandissant un rameau, très semblables à ceux de Pluguffan.

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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À gauche, un dragon ailé.

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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À droite, un personnage (la Mort ?) tenant un rameau.

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À Guengat, j'avais considéré son homologue comme un ange tenant un glaive enflammé. Ici, dans la même posture  horizontale, le personnage aux yeux caves et au visage stylisé en crâne, évoque la Mort. Tient-il un rameau, une torche, ou un glaive de feu ?

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Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Porche sud (1587) de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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III. LE CALVAIRE DU XVIe SIÈCLE.

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Ce calvaire situé à gauche de l'entrée, sur l'ancien cimetière, est daté du XVIe siècle par Yves-Pascal Castel. Je me rapprocherais d'avantage de l'avis de René Couffon, qui le date de la fin du XVe ou début du XVIe siècle.

En effet, je remarque une scène du Jugement Dernier qui se retrouve sur les calvaires finistériens du XVe (Tronoën, Notre-Dame de Châteaulin, Argol).

Il n'est plus "orienté", c'est-à-dire avec le Crucifix tourné vers l'ouest.

Il mesure 4,50 m de haut et est en granite.

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Cliché Breizh up 2016

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Croquis Yves-Pascal Castel 1980

 

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Au dessus du fût à pans, un "chapiteau" octogonal est sculpté d'une Sortie du Tombeau en face principale (jadis côté ouest) et d'un Jugement dernier de l'autre côté.

Puis vient la Croix, élément monolithique à quatre faces dont la base cubique présentant le Crucifié, entouré des larrons, puis sur la face opposée la Vierge de Pitié, sur une console.

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Le Christ en croix et la Sortie du tombeau.

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La Vierge de Pitié et le Jugement dernier.

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le Jugement dernier.

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C'est l'élément le plus intéressant à mes yeux, en raison de sa rareté dans le décor des calvaires bretons, mais paradoxalement, la scène a échappé aux différents auteurs.

Malgré la dégradation du granite, on le reconnaît par la partie basse et centrale : une boule surmontée d'un demi-cercle : cette boule est la Terre (le Monde) et le demi-cercle est l'arc-en-ciel.

On reconnaît alors le thème largement représenté dans les peintures et enluminures, du Christ du Jugement dernier, assis sur l'arc-en-ciel (rappel de l'arche de l'Alliance), Christ ressuscité, vêtu du manteau glorieux et montrant ses plaies en plaçant ses paumes vers le spectateur.

 

Rogier van der Weyden Jugement Dernier, 1443-1452, retable des Hospices de Beaune. Photo lavieb-aile.

 

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Sur ce calvaire de Pluguffan, le Christ du Jugement (ou de la Parousie) est encadré par deux anges tourné vers lui et tenant une lance et un étendard.

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Voir ce thème sur les calvaires finistériens :

Voir également le même thème sur le calvaire de Tronoën (1450-1470), où il est plus difficile à discerner (voir le croquis) sur le registre inférieur de la face sud :

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Calvaire de Tronoën en Saint-Jean-Trolimon. Photo lavieb-aile.

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Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Calvaire de l'église de Pluguffan. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

 —AVENEAU DE LA GRANCIÈRE (Paul) , 1896, Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan (Vannes, 1896).

http://www.infobretagne.com/pluguffan-eglise-cimetiere.htm

"Le choeur a deux bas-côtés dont chacun est formé de colonnes avec chapiteaux ornés de sujols grossièrement exécutés, et d'arcades toujours dans le même style. Le vitrail du chevet, belle et grande fenêtre ogivale du XVème siècle, est très élégant de forme : la partie supérieure est composée d'une rosace ; la partie inférieure est divisée par deux meneaux formant trois baies trilobées, dont les vitraux représentent Notre-Seigneur en Croix, la Vierge et saint Jean. Au fond du choeur, se dresse le maître hôtel en marbre blanc, d'exécution récente, et dont le devant est orné d'un médaillon sur lequel repose l'agneau nimbé. Les coins de l'autel sont garnis d'anges adorateurs. Les deux autels des bas-côtés ornementés dans le style du XVIIIème siècle se trouvent placés sur le même plan."

"La plus ancienne des croix du cimetière remonte à la fin du XVIème siècle ; les deux larrons, les principaux personnages et instruments de la passion y sont représentés. "

—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

2464. Pluguffan, église no 1, g. 4,50 m. XVIè s. Trois degrés. Socle octogonal allongé. Fût à pans, chapiteau historié: Christ ressuscité, au revers, Christ lié. Croix, branches rondes, larrons appuyés de chaque côté, crucifix, Vierge de Pitié. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/pluguffan.html

— COUFFON (René), 1988, PLUGUFFAN, Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et Léon.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/Pluguffan.pdf

ÉGLISE SAINT-CUFFAN (C.) Elle comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés séparée par un puissant arc diaphragme d'un choeur de deux travées avec bas-côtés. Au droit de la quatrième travée de la nef, deux chapelles en ailes forment faux transept. Le clocher est construit sur l'arc diaphragme. Reconstruite presque totalement au XVe siècle et agrandie au XVIE siècle, elle conserve d'un édifice antérieur les quatre arcades séparant le choeur de ses bas-côtés; celles-ci sont très nettement inspirées de Languidou en Plovan et datent du XIIIE siècle. En 1847, l'architecte Joseph Bigot allongea la nef d'une travée et reconstruisit la façade ouest.

Le remplage de la fenêtre axiale, des premières années du XVe siècle, est identique à celui éclairant le bas-côté de la façade ouest des Carmes de Pont-l'Abbé et très proche de ceux des fenêtres axiales de Beuzec-CapCaval, de Tronoën et de Lanvern.

Le clocher, à un beffroi sans galerie, est amorti par une haute flèche octogonale; sa tourelle d'accès est semblable à celle de Saint-Germain en Plogastel. D'après l'inscription du linteau de la chambre des cloches, il a été construit en 1558. Foudroyé en 1841, il a été remonté en 1855-1856, d'après les comptes de fabrique, par Bertran, maître maçon, et Hervé Marc'hadour, maître charpentier.

Le porche, surmonté d'une salle de délibérations, est voûté sur ogives avec liernes longitudinale et transversale; il porte la date de 1587.

La nef obscure est lambrissée; ses grandes arcades en tiers-point aigu pénètrent directement dans les piliers. Pas de sablières ni d'entraits. Mobilier Contre le chevet plat, autel latéral à décor de fleurs et de fruits.

- Transept nord, autel en bois polychrome, surmonté d'un retable à pilastres. Confessionnal à demi-dôme style XVIIIe siècle. Statues en bois polychrome : Vierge à L'Enfant et saint Cuffan dans les niches du chevet, Christ en croix, autre Vierge à L'Enfant, saint Blaise, saint Sébastien.

Vitraux : Au chevet, panneau du Christ en croix, provenant d'une Crucifixion ancienne. - Dans le transept, deux vitres des ateliers Lobin : le Sacré-Coeur (1892) : et la Vierge du Rosaire (1895).

* Porte monumentale d'entrée du placitre (C.). De style gothique, elle date de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Calvaire de la même époque (C.) : larrons en bas-relief sous les bras du Christ.

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Brtetagne, Corpus vitrearum VII, Presses Universitaires de Rennes edition, page 165.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), 20 mars 2008, blog. "Pluguffan les restes d'une Passion et deux Sibylles".

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-17896908.html

La Maîtresse vitre, et les travaux avant 1980

II s'agit des restes d’une Passion, qui a été restaurée en 1641, puis en 1841, après  la chute du clocher, puis par le peintre vitrier Quimpérois Cassaigne,auteur du  tympan. En 1935,  apport de vitrerie sur les lancettes.
Les deux autres panneaux avec des Sibylles peuvent provenir d’une autre baie.
Après la chute du clocher, la vitre aux armes de Coatfao est trouvée dans les décombres. Le recteur Michel Riollay l’avait toujours vu  à la fenêtre du chevet. Ces armoiries n'ont pas reparues!
Autres travaux sur les vitraux de l'église, certains sans spécification du lieu : En 1618, restauration d’Ambroise Le Garo, peintre vitrier à Quimper. En 1630, Claude Conan répare les vitraux.En 1632, remise en plomb des vitres de monsieur saint Blaise ( bras sud du transept)et aveu  d'avoir fait de neuf la grande vitre; Coût 27 livres 4 sols, plus en collation au vitrier et à son garçon, 1 livre et 11 sols.

DESCRIPTION DE LA MAITRESSE VITRE

Baie à 4 lancettes trilobées de 3 panneaux de 58x180 et  un réseau composé de 2 trèfles, 4 écoinçons et 6 quadrilobes entourant un oculus à 6 lobes.

Restauration par le peintre vitrier Quimpèrois Cassaigne, en 1841, des éléments du vitrail XVIe ainsi que la fourniture  de la vitrerie blanche  des lancettes  et  le montage kaléidoscope du réseau
  Cette vitrerie blanche est remplacée un peu plus tard par une vitrerie géométrique de couleurs.
Dans ce réseau, triangle blanc de la Sainte Trinité, d’où partent six rayons blancs sur fond violet. Dans les quadrilobes, croix de Malte sur fond violet, marguerite  blanche à centre rouge sur rond violet et quatre points rouges sur fond blanc  à rayons,  étoile blanche à 4 pointes cintrées terminée par perles blanches sur fond bleu clair, étoile rouge à cinq branches sur fond blanc et rayons rouges dans lobes sur fond violet.
Les éléments XVIe
Ils se résument à une Crucifixion composée du Christ en croix entouré de 6 personnages et à 2 sibylles. Le Christ a des bras très réduit lors des diverses restaurations, dont une au XIXe par Cassaigne,  cité plus haut,
Une dépose est signalée en 1938, et ces éléments resteront plusieurs années sur Paris avant d’être reposés après restauration  en 1955.
Quant au buste intacte jusqu’en 1958, la  pièce  détruite par vandalisme fut refaite par  l'atelier parisien de Jean-Jacques.Gruber en 1980.
La tête  du Christ
Elle est présentée de face , un peu penchée sur sa droite et est bien plus ancienne que celles des personnages qui l’accompagnent.
Les yeux sont demis clos, les sourcils relevés, la bouche fine est entrouverte,
le menton disparaît sous une barbe banche à une seule pointe,
les cheveux tombent sur les épaules, une couronne d’épines le coiffe, sa croix est fait d’un bois arrondi. Le titulus INRI est ici un court phylactère. 

Au dessous, il   a été posé des pieds aux Christ; Il s'agit des siens, mais non percés, provenant  probablement d’une descente de croix, d'époque plus tardive, scène reconnaissable aux barreaux de l'échelle éléments d’une échelle.

Les personnages de la Passion.

Sur la gauche, un personnage  de trois quart droite moustache en pointe, chapeauté, lève son visage vers le Christ. De sa main gauche, il pose une question tandis que la droite est ouverte comme s’il avait reçu quelque chose. Il s’agit probablement de Longin.

Près de lui, un personnage a le visage de face, un peu écrasé, un troisième se montre derrière lui. Sur la droite des pieds, du Christ,  on voit ,de profil gauche, un visage d’homme au turban, aux nez crochu de juif, à la bouche ouverte surmontée d’une moustache. Lui aussi regarde le Christ.

Derrière  deux autres hommes semblent se parler.  Une lance à la quelle est accroché un pavillon avec SPQR se pointe sous le bras droit du Christ, de l’autre côté, un bambou porte bien droit une éponge.

Ces témoins de la Crucifixion  fin XVIe aux sourcils « à la banane » peuvent être rapprochés des soldats de la Passion de Gouézec, mais sans barbe. Ils peuvent nous rappeler les  joueurs de flûte dans  « la Danse » de Breughel.

Les sibylles.

Les deux personnages féminins sont agenouillés , le visage de profil, richement vêtus . Prophétesses païennes, en vogue aux XV et XVIe siècle, elles sont  inspirées de Dieu lorsqu’elles rendent  leurs oracles relatives à la venue de Jésus et à sa Passion.

— Divers

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00090284/pluguffan-eglise-saint-cuffan

 

 

 

 

 

Eglise avec le calvaire et l'arc du cimetière (cad. E 195, 197) : classement par arrêté du 3 juillet 1916

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Vierge de Pitié Jugement dernier Calvaires Porches

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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