Les statues de saint Yves de l'église Saint-Mélar de Lanmeur.
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Sur Lanmeur, voir aussi :
Sur saint Yves, voir :
a) Les groupes de saint Yves entre le Riche et le Pauvre :
- Le retable de saint Yves entre le Riche et le Pauvre de l' église de La Roche-Maurice (29).
- L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault V : Le triptyque de saint Yves entre le Riche et le Pauvre.
b) Statues et représentation de saint Yves seul :
c) Saint Yves, le geste de l'argumentation et le livre de ceinture:
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La chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal : l'Arc de triomphe. (le livre est porté à droite).
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Le jubé de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice (29).II. La clôture de chœur.
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La statue de saint Yves sur le calvaire de saint Exupère à Dinéault. (pas de geste d'argumentation, mais le livre très visible)
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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix.
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Le calvaire de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. (Roland Doré, 1630)
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I. SAINT YVES ASSIS EN TENUE D'AVOCAT. Bois polychrome, XVIIIe siècle.
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Hauteur 110 cm, largeur 43 cm, profondeur 27 cm. Inscription sur le socle : SAINT YVES
1990/12/24 : inscrit au titre objet
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004599
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:016_Lanmeur_Eglise_paroissiale_Statue_de_saint_Yves.JPG
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Saint Yves est assis, comme lors d'un jugement dans ses fonctions de juge (official), il est coiffé du bonnet de docteur en théologie et en droit. Il porte la cotte talaire noire, une robe blanche, et un camail gris. Sa main droite est saisie dans un mouvement d'éloquence rhétorique. Sa main gauche tenait-elle un rouleau de parchemin ? Sa tête est inclinée vers la gauche et regarde vers le bas d'un air songeur.
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II. SAINT YVES EN PIED, EN TENUE D'AVOCAT, TENANT DEUX SACS À PLACET. Bois polychrome, XVIIe ou XVIIIe siècle.
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Cette statue du XVIIIe siècle placée dans le transept sud de l'église mesure 117 cm de haut, 56 cm de large et 24 cm de profondeur. Le socle porte l'inscription ST YVES. La statue est inscrite au titre d'œuvre depuis le 24 décembre 1990.
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004600
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Le saint est représenté comme un juge ecclésiastique ou official du XVIIIe siècle, portant le bonnet carré , la soutane (ici à 40 boutons), le col à rabats noirs ourlés de blanc, et un manteau de cérémonie fourré de fourrure d'hermines, aux manches très larges permettant les fameux "effets de manche". Un double cordon descend du cou et se termine par deux glands de passementerie blancs.
Cette tenue est proche de celle des avocats.
Saint Yves porte la moustache et la mouche caractéristique de la cour de Louis XIII et de ses officiers (1610-1643). La statue est datée du XIIIe par la base Palissy.
Comme sur la statue précédente, le saint trace un geste d'éloquence de la main droite. De la main gauche, il tient deux sacs beiges, munis d'une étiquette à l'inscription illisible.
Ce sont des "sacs à procès" :
"Le sac qui nous intrigue est parfois de toute évidence l’étui de toile chargé des pièces du procès en cours. L’expression « l’affaire est dans le sac » empruntée au langage du prétoire fait allusion aux parchemins glissés dans une forte toile. Il n’y a guère d’équivoque devant le double sac de Lanmeur, ceux de Lampaul-Guimiliau et de Landrévarzec avec leurs étiquettes cousues en travers.
Une gravure exécutée au xviie siècle par N. de Mathoniere le confirme. Des sacs à étiquettes biaises pendent aux clous de la salle où notre personnage se retrouve entouré de ceux qui viennent faire appel à sa compétence. La légende en forme de prière est significative : « S. Yvo Patronorvm patronvs, pauperis et Viduae adjutor tutorque Pupilli Oppressis faveas Iuraque redde tuis » (saint Yves, suprême défenseur, soutien du pauvre et de la veuve, tuteur des orphelins, montre-toi favorable aux opprimés et fais droit à ceux qui sont tiens)." (Yves-Pascal Castel)
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On trouve une représentation de ces sacs sur la chaire à prêcher de Louannec. Les sacs portent des chiffres romains. Ils sont suspendus dans la salle d'audience (ou des archives) et saint Yves en tient deux dans la main gauche.
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Des sacs de procès gagnés sont déposés comme ex-voto à l’époque moderne dans la chapelle Saint-Yves de Paris
"Un sac à procès, est un sac en toile de jute, de chanvre ou en cuir qui était utilisé sous l'Ancien Régime, lors des affaires judiciaires, pour contenir tous les éléments du dossier à des fins d'archivage.
Il contenait les dépositions et requêtes ; les copies des pièces, signées des procureurs ; les pièces à conviction.
Une fois l'affaire terminée, ces différentes pièces étaient rassemblées et suspendues dans le sac fixé par un crochet à un mur ou une poutre (d'où l'expression « une affaire pendante ») pour que les parchemins ne soient pas détruits par les rongeurs. Ces sacs étaient placés dans le cabinet de l'avocat ou les greffes de chaque juridiction.
L'expression « l'affaire est dans le sac » signifiait que le dossier judiciaire était prêt et que l'ensemble des pièces était archivé dans le sac scellé. Pour l'audience, le sac était descendu et le procureur (avocat) pouvait plaider devant la cour et « vider son sac » en sortant les pièces nécessaires à sa plaidoirie. L'avocat ou le procureur rusé qui savait bien exploiter toutes ces pièces est à l'origine de l'expression « avoir plus d’un tour dans son sac »." (Wikipedia)
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