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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 21:36

Promenade naturaliste à Crozon : Cordulie bronzée, Petite Nymphe à corps de feu, Poliste, Point-de-Hongrie, Grémil prostré, etc...

 

   Tiens, le coucou ! Premier coucou, coucou tardif, tu me porteras chance, car voici bientôt les premières Aurores de la Cardamine, les premières Nymphes à corps de feu, les premières Cordulies bronzées, les premiers... Nous sommes le 30 avril, mais c'est aujourd'hui véritablement le Printemps. Ils reviennent ! Ils reviennent ! 

Notre promenade autour de l'ancienne gare de Perros-St-Fiacre près de l'étang de Kerloc'h nous ménera, en deux heures de temps, de découvertes en découvertes.

1. La Cordulie bronzée.

L'année dernière en 2012, mon article datait du 13 mai :  Cordulie bronzée et libellule fauve à Crozon. 

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2. La Petite Nymphe à corps de feu Pyrrhosoma nymphula.

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La zygène :

pas encore éclose :

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Le Point-de-Hongrie: 

 

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La guèpe et son nid de pâte à papier:

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L'Araignée-loup et les œufs portés derrière l'abdomen :

 

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Le Grémil étalè Lithodora prostrata: la Crozonnaise, quoi !


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Les autres plantes.

 

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Published by jean-yves cordier
30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 12:23

 

Le "Lièvre aux pattes croisées de fatigue"

                      de Per Jaïn.


Exposition l'Art brut à l'Ouest à la Bibliothèque d'Étude de Brest ; commissaire Françoise Daniel.

Merci aux organisateurs pour cette belle exposition, et merci à la famille de Pierre Jaïn pour leur autorisation à publier ces images de leur collection.

 

1. "Le Lièvre aux pattes croisées de fatigue".

  Lui, fatigué ? Bien qu'il soit malséant d'utiliser à propos de ce lièvre un terme qui rappelle celui de  renard, je le décrirais plutôt comme goguenard. Oui oui, c'est vraiment Le Goguenard, avec tout ce que le mot, qui vient, paraît-il, de faire goguette, "se régaler", être en goguette, "être de bonne humeur", et surtout de l'ancien français gogue, "plaisanterie, raillerie", porte avec lui de taquinerie moqueuse.

  Monsieur est goguenard, il se marre in petto, c'est, avec son oreille gauche crânement inclinée, ses moustaches gasconnes, un bon vivant dont le meilleur passe-temps est de s'adosser contre le mur de son gîte et de vous regarder. Vous contempler le met en joie. Deviner votre prochaine bévue fait ses délices. Attendre patiemment que vous posiez le pied sur le râteau oublié dans l'herbe, ou que vous vous aperceviez que vous avez encore oublié vos clefs, constitue pour lui un bonheur gourmand et que vous savez renouveler avec, à son goût, un art consommé ; Monsieur est expert, il sait apprécier à sa valeur la manière dont vous vous y prenez pour arroser vos plates-bandes alors qu'il sait pertinemment qu'il va bientôt pleuvoir. 

  Plaisantin, il s'ingénie à vous poser un lapin.

Avec cela, le meilleur voisin du monde. 

 

                                  expo-art-brut-Per-jain 3756c

 

C'est à dessein qu'il a choisi ce titre : adepte du contre-pied, pour ne pas dire de la contrepèterie, il manie l'humour aussi bien que Magritte avec sa pipe. Et mine de rien, beaucoup de nos poètes farceur, nos Prévert, Dac, Queneau et notre La Fontaine, le jalousent car ils auraient bien aimé avoir le "Lièvre aux pattes croisées de fatigue" parmi les titres de leur catalogue.

 

 Ce Lièvre se suffit bien à lui-même. Qu'ai-je besoin de rajouter autre chose ? Je suis comme ma tante qui a toujours peur que les gens finissent son repas avec un petit creux. Alors je vous ai préparé :

En Deux, et du même auteur, La Femme et le Dragon. 

 

 

                                  expo-art-brut-Per-jain 3764c

 

 

                                    expo-art-brut-Per-jain 3759c

 

 

 

 Et en Trois, la Vierge de Victoire. 

 

                                expo-art-brut-Per-jain 3752c

 

 

 Cette exposition présente des œuvres de l'abbé Fouré, l'ermite de Rothéneuf, l' auteur des fameux rochers sculptés de Rothéneuf (entre Cancale et Saint-Malo), et des photographies de Gilles Ehrmann, mais je me suis intéressé à ces sculptures d'un agriculteur de Kerlaz (près de Douarnenez) Pierre Jaïn dit Per Jaïn ( 1904-1967), sculpteur sur bois, pierre et os, et connu également pour un petit orchestre de percussions bricolées qu'il avait installées à l'arrière de son jardin dans sa ferme à Kerlaz.  

  Son lièvre est présenté avec le panneau suivant : Lièvre aux pattes croisées de fatigue, entre 1955 et 1965 ; Bois sculpté, H. 72,5cm. Collection particulière. Animal aux significations multiples, le lièvre ou le lapin est symbole de fécondité, mais aussi de mauvaise augure.Ici, Pierre Jaïn personnifie un ami et voisin, reconnu pour son caractère facétieux et se moqueries (faisait-il "marcher" voire courir les gens ?) "

 

La Femme et le Dragon : œuvre présentée ainsi : "souche d'arbre sculptèe et peinte (rouge, vert, bleu), H :52 cm. Collection particulière."

La Vierge de Victoire : "entre 1956 et 1965. Bois sculpté et peint (rouge, jaune, bleu). H : 112 cm. Collection particulière. Cette sculpture polychrome est une interprétation très personnelle d'une Vierge de la Victoire, peinture sur verre espagnole du XVIIe siècle reproduite sur une carte-postale couleur détenue par l'artiste. A l'exception de la colombe du Saint-Esprit, on y retrouve des motifs floraux souvent employés par l'artiste".

 

 Je n'ai mis ici que trois tronçons de cette exposition : qu'attendez-vous ? Prenez vos jambes à votre cou et courez à la Bibliothèque de Brest voir la suite !


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Published by jean-yves cordier
28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 20:10

C'était le bon temps de la peinture murale !

Une réclame pour l'apéritif Saint-Raphaël sur une maison du port de Fret (29).

  Faudrait-il la classer Monument historique ? 


 DSCN1059c

 

Faut-il la classer ? Ah, tous les nostalgiques qui ont trompé l'ennui des longs départs en vacance en Dauphine Gordini, en Aronde ou en 4L en déchiffrant ces messages multicolores, tous ceux qui ont collé, entre deux stations de métro, leur nez de mioche à la vitre pour lire les DUBO...DUBON......DUBONNET, tous ceux pour qui le coquillage SHELL, le biscuit LU, la SUZE, le BIRRH, le CINZANO le jambon OLIDA, la peinture RIPOLIN et BÉBÉ CADUM ont l'étrange et entêtant parfum de l'enfance, tous ceux là répondront en chœur CLASSEZ ! Préservez-nous ces lambeaux en ruine d'une France des petits commerces, des hommes-sandwiches, de la TSF ou de l'ORTF, de la Piste aux Étoiles et de la Deux-chevaux, des scoubidous et des porte-clefs, du hula hoop et du Jokari !

  Cette publicité pour l'apéritif St-Raphaël Quinquina montre dans un cercle l'image des "deux jumeaux" qui symbolisent les deux apéritifs, le blanc et le rouge, thème qui est apparu en 1932 (selon Wikipédia, et qui a été épurée en 1937 par l'affichiste Charles Loupot  dans un graphisme très inspiré par le cubisme, le futurisme et le surréalisme.

  Dans l'entre-deux-guerres, les deux supports publicitaires sont l'affichage et la presse écrite : chaque petite ville possède son ou ses ateliers de peinture Lettres et Décors qui réalisent ces peintures murales. 

      L'encart porte aussi la mention PUBLI-ARMOR Brest Emplacement réservé. Je n'ai retrouvé que la mise en vente en ligne d'une facture au nom de Publi-Armor datant de 1936.

 Il est possible que cette publicité soit plus ancienne, puisque le nom de marque est écrit en lettres capitales et non dans l'écriture manuelle qui lui succédera, et surtout que les deux jumeaux n'ont pas le caractère stylisé et cubique créé par Loupot.

  La peinture est très délavée, et le rouge du second personnage (un faux jumeau plus petit et plus rond) n'apparaît plus.


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Published by jean-yves cordier
27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 20:24
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Published by Lavieb Aile
27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 19:38

 Fou, j'erre.

Que ne suis-je la Fougère

Qui s'amuse en avril

à danser en bigoudis verts ? 

 

 

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Fou, j'erre,

Que ne suis-je la Fougère 

 Qui danse en tenue légère

Dans des dentelles de béryl ?

 


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Fou, j'erre,

Que ne suis-je  Fougère

Pour attirer les étrangères

A s'étendre sans péril

Sur mon parterre ?

 

 

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 Vraiment, Fougère,

Tu exagères,

Tu es indigne d'être  potagère

Avec ces manies puériles.


                   144c.jpg

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Published by jean-yves cordier
25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 23:31

 

L'Abeille Bourbon dans la glace à Brest.

 

 

 


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Published by jean-yves cordier
25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 23:14

 

    Norma 1, "crane ship" en escale à Brest

      avec sa grue de 425 tonnes... et son remorqueur Sea Foxtrot.


 Au quai ouest du bassin n°5 est mouillé et amarré le navire-barge (lifting vessel/barge) ou navire-grue (traduction de crane-ship) NORMA-1.

Le Télégramme de Brest m'apprend que "Parti de Falmouth vendredi matin, le remorqueur Sea-Foxtrot est arrivé, samedi soir [20 avril], au quai ouest du cinquième bassin du port de commerce, où son agent de l'UAT l'a reçu. Le remorqueur néerlandais immatriculé à Flessingue tracte un imposant navire de travail de 82 m de long et de près de 2.000 tonnes de port en lourd, le Norma 1. Celui-ci, lancé en 1969 aux Pays-Bas par les chantiers De Biesboch [Dordrecht, Néderland], était jusqu'à présent sous pavillon néerlandais. Il vient d'être racheté par un armement de Dubaï, la compagnie Jawar Al Khaleej, à la fin du mois de mars. Le convoi qui, dans un premier temps, doit rallier Port-Saïd, en Égypte, a été contraint de se dérouter, les assureurs lui imposant des conditions de mer particulièrement drastiques, pas plus de deux mètres de houle. Des conditions qui ne devraient pas être remplies dans les prochains jours dans le golfe de Gascogne, d'où cette escale. Le Norma 1 est doté d'impressionnants moyens de levage sur son arrière. Il peut en effet soulever une charge de 425 tonnes en mettant en commun les forces de ses quatre grues."

 Le remorqueur : Géré par la société hollandaise Seacontractors, le Sea Foxtrot est un remorqueur d'ancrage. Long de 32, 27 m, d'une puissance moteur de 2 460 kW et équipé d'un treuil à doubles tambours, il affiche une traction de 50 t. Comme il est amarré à couple, je n'ai pas pu le photographier.

 

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  Le NORMA 1 est remarquable par sa grue S.W.L. de 425 tonnes avec une portée de 7 mètres, grue qui ridiculise un peu l'ancienne grue Paindavoine et sa capacitées de 6 tonnes de levage. Paindavoine n°4, une grue classée Monument historique à Brest.

  A telle enseigne que je me demande bien quels sont les objets marins ou portuaires qui exigent pour leur levage l'intervention d'un tel Hercule. L'épave du Titanic et ses 52250 tonnes ? 

 Un ami, qui aime soumettre au Pr Lavieb de taquines énigmes, nous interroge sur le sens des initiales S.W.L : la réponse fuse avec la force d'un cachalot (57 tonnes) lorsqu'il bondit hors de l'eau : S.W.L Safe Working Load, c'est la Charge Maximale Utile ou CMU, voyons !

  Construit en 1969, il mesure 82,50 m de long, 20,20m de large (j'y crois pas) et 4,10 m de T.E, avec une hauteur de 35 mètres, une capacité de charge de pontée de 1500 tonnes, une vitesse de 10 nœuds grâce à une machine de 2400 cv. IMO 8330073. Pavillon panaméen.

 


 

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                          norma-1 3841c

  C'est l'ancien NORMA alors de couleur noire et sous pavillon belge, et qui porte encore à la poupe le nom de son premier port d'attache, Bruges. On voit bien aussi que le chiffre 1 a été ajouté récemment.

 

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                          norma-1 3851c

 

http://www.ship-hunters.be/photo%20gallery/Fp/Special/N/Norma.htm

 

 

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Published by jean-yves cordier
25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 00:09

 

 

 Quelques images de la nuit dans le port de Brest.

 

  L'image la plus répandue, la carte-postale de Brest-la-nuit, c'est celle du Pont de Recouvrance, l'un des ponts les plus longs et les plus hauts d'Europe et qui, avec le passage du tramway, s'est modernisé en adoptant un éclairage par LED :  l’éclairage du cheminement piéton est assuré par des projecteurs à LED intégrés dans la main courante, et des projecteurs Led linéaires sont placés à la base des pylones pour mettre en lumière 4 piliers de 70 m de haut, éclairés sur 44 mètres. Ces projecteurs sont trichromiques et assurent une alternance cyclique et progressive de trois couleurs, rouge, bleu et verte.

  En pratique, c'est un illumination où défilent doucement, dans un léchage parfait du béton, des teintes vert clair, violettes, oranges  ou vermillon alors qu'en contre-bas, le long de la Penfeld, les pousseurs, les remorqueurs RCP12, le bateau-pilote ou le bateau-pompe sont rangés comme des Play-mobil dans une boite de jouet sous la garde de la Tour Vauban.

 


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  Si on quitte la Penfeld pour gagner les quais du port de commerce, on peut se faire plaisir en empruntant l'escalier Gabin : L'escalier du Cours Dajot à Brest : "l'escalier Gabin". et voir à quoi il ressemble la nuit :

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 Au port de commerce, cette nuit là, L'Abeille-Languedoc, l'Armorique et la Recouvrance sont amarrés au quai Malbert, l'Enez-Eussa 3 au premier éperon, l'Iroise, l'Ewan Emma de Morlaix, le Pourquoi-Pas et le Thalassa au 5ème bassin alors que, quai de la Douane au 3ème éperon, le Sea Foxtrott de Bruges est à couple de NORMA 1 avec sa grue herculéenne .


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Plus loin encore, dans la forme de radoub n°1, c'est le navire-cablier RAYMOND CROZE de France Telecom qui est en carénage:

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                                 images-de-nuit 3786v

 

Source : un site bien pratique que je découvre : marinetraffic.com

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Published by jean-yves cordier
24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 21:46

    L'Orchis mâle Orchis mascula (L.), L. 1755

 

Lieu : Rostellec (Le Fret) ; falaises de Postolonnec.

 

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Origine du nom :

I —Nom scientifique:

Linné, Flora suecica ed.2 1755 p. 310 n° 795 : Orchis (mascula).

Du latin mascŭlus, a, um : - 1 - mâle, masculin, de sexe masculin. - 2 - digne d'un homme, viril. 

Synonyme ou Basionyme :Orchis morio var. mascula L., 1753 : Linné ayant décrit O.mascula comme une variante de O. morio  en 1753 dans Species Plantarum avant de le décrire comme espèce propre en 1755, la nomenclature place deux fois le nom de Linné, la première fois entre parenthèses : Orchis mascula (L.) L. , ou (Linnaeus) Linnaeus. Ce transfert à deux ans d'intervalle montre la proximité des deux espèces chez les botanistes contemporains.

 

 La discussion sur l'origine de ce nom a dèjà été développée à propos de l'Orchis morio : L'Orchis Bouffon Orchis morio à Crozon. En effet depuis les descriptions de R. Dodoens, on associait deux formes proches sous les noms de Testiculus morio mascula et Testiculus morio foemina, qui deviennent ensuite Orchis morio mascula et foemina, avant de se simplifier avec Linné en Orchis mascula, et Orchis morio. Avec Linné, l'Orchis mâle perd son épithète de morio, "fol (de cour), bouffon" qui faisait allusion à la forme en bonnet de fou de sa fleur.

 


 

Nom vernaculaire :

 Orchis mâle : simple traduction du nom scientifique Orchis mascula.

On la nomme aussi Satyrion,  Satyrion mâle,  et Pain de couleuvre (nom qui désigne aussi l'Hellébore fétide, ou l'Actée rouge), Herbe à la vipère, Herbe à la couleuvre, Mâle fou, Testicule de prêtre [et ses variantes régionales coulho de piétré, (Haute Vienne) coulhou dë pétr (Creuse), mais dont je n'ai pu vérifier qu'elles s'appliquent à cette espèce ], Queue de renard. On trouve aussi "pentecôte".

Dans d'autres langues :

  • Early Purple Orchid, (Anglais) : l'orchidée pourpre précoce ; Male fool-stone.
  • De mannetjesorchis (Nederland)
  • Das Männliche Knabenkraut , ou Stattliches KnabenkrautManns-Knabenkraut et Kuckucks-Knabenkraut , Allemagne (l'orchidée mâle, l'orchidée élégante, l'orchidée coucou)
  • Sankt Pers nycklar,  N. St. Persnökler, (Suéde)
  • o orchidea maschile (Corse)
  • orchide maschia (Italie)
  • en Bretagne elle est surnommée "bokedou koukouk"  fleur-coucou .
  • En Bretagne  (Flore de Douarnenez) on signale le nom Galligot.

  L'onomastique de cette plante est donc déterminée par trois de ses caractères : sa couleur d'une part ("purple"), son apparition précoce en avril d'autre part ("early", "pentecôte", "coucou, kuckucks", "koukouk"), et enfin la forme de ses bulbes ou tubercules souterrains qui a suscité les noms orchis ("testicule"), mascula, "mâle", "satyrion", et autres dérivés.

  L'Orchis mâle est, parmi les orchidées, celle qui est la plus liée à cette évocation testiculaire. C'est Théophraste (372-287), élève de Aristote et père de la botanique  qui a utilisé le premier le nom grec όρχις grec «orchis» dans son  livre "De historia  plantarum" (L'histoire naturelle des plantes), en s'inspirant de la forme des tubercules.

 

  Une étude d'ethnobotanique dans le département de la Manche par Alain Rongier en 2005 a permit de montrer la fréquence respective des dénominations vernaculaires ("pentecôte", "vipère", "jacinthe", mais aussi "coucou", "mouron", "pied-de-loup", "clochette", "orchidée tachetée"), qui témoigne tout autant des confusions et méconnaissances du public interrogé sur un marché et à qui on présente un plant fleuri d'O. mascula, que de la dénomination vernaculaire.

  Le nom "herbe à la vipère" est aussi utilisé pour désigner la vipèrine, Echium vulgare, "car on attribuait jadis aux racines la propriété de paralyser le venin de la vipère" (A. Cariot 1865). Le même nom désigne aussi Dactylorhyza maculata et D. incarnata

 


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ANNEXE : TEXTES ANCIENS.

 1. Carl von Linné.

 Flora suecica 1755 p. 310 n° 795 : Orchis (mascula).

 

 

orchis-mascula-linne.png

a) Les auteurs cités sont :

  • Bauhin, Pinax Theatri botanici page 81,
  • Olof Rudbeck (celui du Rudbeckia) :Reliqui] Rudbeckian], Sive, Camporum Elysiorum Libri Primi, Olim AB Olao Rudbeckio Patre Et Filio, Upsali] Anno 1702 Editi, Qu Supersunt, Adjectis Nominibus Linn]anis. . Cura Jacobi Edvardi Smith.
  •  Sébastien Vaillant et de son Botanicon parisiense de 1727. Je vais donc m'interesser en second lieu à cet auteur français.
  • Joachim Camerarius le Jeune (1534-1598), De Plantis epitome Matthioli Senensis 1586. La page 624 décrit Testiculi species IV de Matthioli, qui est reconnu comme le lectotype de.

b) Linné précise les différences avec Orchis morio, sa plante jumelle : Je tente de traduire (sous réserve) par : "tige deux fois plus haute ; fleurs plus nombreuses ; les deux pétales dorsaux sont relevés, au lieu de se réunir ensemble en casque (galeam) ; lobes intermédiaires (latéraux?) du labelle plus petit". Le reste de la description initiale (bulbis indivis, nectarii labio quadrilobho crenulato ; cornu obtuso) est commune aux deux espèces. 

 On peut voir ces différences sur le site Florealpe.com.

  Je me fais cette réflexion : dans la description princeps de Rembert Dodoens, le bonnet de fou qui justifie le nom de testiculus morio, puis orchis morio, fol mâle et folle femelle est composé d'une corne (l'éperon), d'un casque (les sépales convergents) et de deux oreilles burlesques (les sépales relevés). Or l'une des deux espèces, O. morio (ou Anacapmtis morio) est caractérisée par son casque, et l'autre, O. mascula, par ses deux oreilles : finalement, aucune n'a le bonnet de bouffon complet. Ou bien, je n'ai rien compris.

 

  2. Sébastien Vaillant (1669-1722), exerça d'abord le métier de chirurgien, mais, passionné de botanique, devint élève de Tournefort, secrétaire de Guy Fagon  et fut ensuite en charge du Jardin du roi. Il  réunit alors un immense herbier de la région parisienne qui fait l'objet duBotanicon . Il fut le premier en France à démontrer le caractère sexué des plantes, et Linné rendit hommage par la suite à ses dons d'observations et son habileté à établir des genres. En 1726, il  identifie les hybrides naturels Orchis purpurea x Orchis militaris et Orchis purpurea x Orchis simia, alors même que l'idée de l'hybridation naturelle n'était pas reconnue..

Premier observateur de la pollinisation et par là précurseur de la classification naturelle des végétaux, Sébastien Vaillant a laissé un manuscrit publié en 1727, le Botanicon parisiense édité par Herman Boerhaave sur les notes de l'auteur. 

Il est l'auteur du Botanicon Parisiense ou Dénombrement par ordre alphabétique des plantes, qui se trouvent aux environs de Paris compris dans la Carte de la prévôté & de l'élection de la dite ville par le sieur Danet Gendre année 1722. Avec une description des plantes, leurs synonymes, le tems de fleurir et de grainer et une critique des auteurs de botanique. A Leide & à Amsterdam, chez Jean & Herman Verbeek et Balthazar Lakeman, 1727.  On y trouve des planches dessinées par Claude Aubriet « peintre du Cabinet du roy » et gravées par Jan Wandelaar.

 Il donne la présentation suivante : 

Orchis morio mas, foliis maculatisC.B.Pin 81 & orchis morio foliit sessilibus maculatis 2 C.B Pin 82 [...] Satyrion apuleii Bry. Couillon de chien mâle à feuilles étroites Fuschse chap. CCX

 

2. Dictionnaire universel de médecine, de chirurgie, de chymie - Volume 5 - Page 179 -Robert J. James, Julien Busson, Michel-Estienne David ((Paris)) - 1748 :

   "Cet Orchis est le Satyrion commun des herboristes ; il a deux racines ovales, à peu près de la grosseur d'une petite olive, d'une couleur blanchâtre, pleine d'un suc bourbeux ; au lieu que toutes les autres plantes ont différentes fibres qui croisent autour d'elles. De ces racines au contraire part une seule tige pleine de suc, environnée de trois feuilles luisantes, unies, semblables à celles du lys, et marquetées de noir. Ses fleurs croissent au sommet des tiges en un épi long ou en tyrse ; elles sont d'une couleur purpurine. Chaque fleur a une forme irrégulière, est composée de six feuilles & presque en forme de casque avec un bout d'oreille dressé de chaque coté et des lèvres larges marquetées de taches obscures. Ses semences sont fort petites et sont contenues dans une longue capsule triangulaire ; cette plante croît dans les près humides et fleurit en avril. Ses racines sont les seules parties qu'on emploie.

  " On dit qu'elles sont aphrodisiaques ou qu'elles provoquent à l'acte vénérien, qu'elles fortifient les parties génitales, qu'elles favorisent la conception, et que c'est par cette raison qu'on les fait rentrer dans l'électuaire qui porte le nom de cette plante. Appliquées extèrieurement en forme de cataplasme elles dissolvent les tumeurs dures et les enflures.

  "L'électuaire dont nous venons de parler est la seule préparation qu'on en tire. [...] Sa vertu principale consiste selon Schroder à fortifier les parties destinées à la génération, effet qu'elle produit tant sur les hommes que sur les femmes. Ce qui a fait dire qu'elle favorisait la conception."

 

3. Planche du XIXe siècle : peinte par Turpin et gravée par Lambert dans Flore médicale, Volume 5 p. 45 par François-Pierre Chaumeton, Jean-Baptiste-Joseph-Anne-César Tyrbas de Chamberet,Ernest Panckoucke,Jean Louis Marie Poiret,Pierre Jean François Turpin  - 1818 , Google books :

 

                               orchis mâle

   4.    Autre Planche  : adresse :http://runeberg.org/nordflor/401.html

 

 

 

Liens :

 http://www.lekermeur.net/~jmlucas/pages/orchis_mascula.htm

Pollinisation et anatomie des organes reproducteurs : je recommande les beaux schémas du Dictionnaire de F. Ramade p.420.

 

    Linnaean sources and concepts of orchids Charlie Jarvis and  Phillip Cribb, Ann Bot (2009) 104 (3): 365-376. 

   http://www.tela-botanica.org/page:Etymologie_orchis_morio_orchis_bouffon

Penacion Dioscoride Anazarbeen :

PLINE l'ANCIEN, livre XXVI 

Le salep à Istanbul

Historio-biologie des orchidées  


 

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Published by jean-yves cordier
23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 23:04

L'Orchis Bouffon Orchis morio (Anacamptis morio) (Linné) R.M.Bateman, Pridgeon & M.W.Chase, 1997


Falaise de Postolonnec, Crozon, 23 avril 2013.

 

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Origine du nom : 


I. Nom scientifique


  Orchis morio (L.)  Anacamptis morio  R.M.Bateman, Pridgeon & M.W.Chase, 1997

 Richard M. Bateman ( 1955 ) est un botaniste britannique .

Alec M. Pridgeon ( 1950 ) est un botaniste anglais , internationalement reconnu  dans le domaine de l'orchidologie, membre de la Société linnéenne de Londres , fondateur de la revue lindleyana .  

 Mark Wayne Chase ( 1951 ) est un botaniste britannique , connu pour ses études sur la classification et l'évolution des plantes .

Travaux :Pridgeon, AM, PJ Cribb, MW Chase, FN Rasmussen. 1999 . Générer Orchidacearum: Volume 1: Introduction générale, Apostasioideae, Cypripedioideae . Ed Oxford University Press.

Publication : Linné : Species Plantarum 940. 1753. (1 May 1753) : orchis morio

  

 

1. De l'Orchidée morio en tant que couillon.

        On ne me pardonnera peut-être pas ce sous-titre vulgaire, mais nos ancêtres étaient moins snobs que  Swann et Odette qui, dans La Recherche du temps Perdu, utilisent le nom d'une orchidée et disent "faire catleya" plutôt que "faire l'amour". De même, nous parlons pudiquement  d'"orchidées" là où nos aïeux parlaient de Couillons, qu'Orchis ne fait que traduire. S'il me faut faire comprendre l'origine du nom "orchis", je ne peux faire l'économie de ce paragraphe. Sans reprendre l'historique des descriptions et des dénominations de la plante, on peut voir par quelques exemples comment, dans un dédale complexe, les auteurs ont repris les differents termes d'orchis, de couillon, couillon de chien, testiculus, satyrion, fol, morio, morion, mâle, femelle, dans leurs tentatives d'interprétation des textes antiques de Dioscoride, Théophraste et Pline l'Ancien. 

 

 

   Les tubercules des orchis en général, mais en particulier d'O. mascula et O. morio, sous le nom de "salep" (bulbes desséchés) étaient considérés comme des nourritures fortifiantes, stimulantes et/ou aphrodisiaques, ce qui a fait écrire à Linné que les taureaux de Dalécarlie, au centre de la Suéde, étaient mieux disposés que les autres à l'acte générateur parce qu'ils paissaient volontiers les feuilles d'orchis dont leurs pâturages sont riches. Nous avons là un parfait exemple de ce que Michel Foucault a désigné sous le nom de pensée analogique basée sur des rapports de correspondance. Puisque les tubercules des orchidées ressemblaient à des testicules, ils devaient conférer la puissance sexuelle. La recherche de ces harmonies analogiques a été poursuivie depuis les présocratiques et les platoniciens jusqu'à la fin du Moyen Âge, et, en médecine, elle s'est appliquée aux plantes médicinales selon la théorie des signatures, forme du principe Similia similibus curantur, "les semblables soignent les semblables. Le Salep (le mot saleb signifie en arabe "couille de renard") est toujours vendu par les marchands ambulants des rues d'Istanboul en hiver aux cris de Saaaalep, Saaaleeeep : c'est une boisson crémeuse saupoudrée de cannelle préparée avec la farine de tubercules d'Anatolie, du lait et de l'amidon, et ce secret échappé des harems ottomans a le succès que l'on devine.

  Par une distorsion (ou ce qui en semble une à nos esprits "modernes") de ces principes, la forme de ces bulbes testiculoïdes s'est vue qualifiée de mâles (mascula) pour les bulbes les mieux formés, et de femelles (foemina) pour les plus chétifs ou flétris. 

  Ainsi, Bauhin (Pinax, p.82) décrit-il en 1596 deux Orchis morio : Orchis morio mas foliis maculatis (l'orchidée morio mâle aux feuilles maculées) qui correspond à notre Orchis mascula, et Orchis morio foemina , notre Orchis morio, que Fuchs avait nommé Cynosorchis foemina minor, Dodoens Testiculus morionis foemina, et Lobel Cynosorchis morio foemina.

  Cette distinction se comprend mieux si on utilise un concept complémentaire proche des conceptions d'Hahnemann : bien que l'Orchis semble conférer la virilité par similitude, la même plante peut avoir un effet inverse si elle est, non pas diluée, mais choisie dans ses caractères les plus "bas", les moins "typiques" : c'est la lecture de Pierandrea Mattioli (1544) qui m'a donné accès à ce concept :

a) Commentaires sur les six livres de Pedarus Dioscoride, P. Mattioli 1544.

" Le Couillon de chien, que les Grecs appellent Cynos-orchis, [...] produit des racines bulbeuses, longuettes, étroites comme une olive, et double dont celle qui est la plus haute est pleine et charneuse ; et la plus basse est est plus molle et plus ridée. Ses racines sont bonnes à manger, cuites, comme on fait les bulbes. On dit que si les hommes mangent la plus grosse racine, elle fait engendrer les mâles, et que l'autre mangée des femmes fait engendrer des femelles. On dit aussi qu'en Thessalie les femmes broient la racine la plus charnue, en lait de chèvre, pour s'inciter au jeu d'amour, et usent de l'autre racine, qui est ridée, en la même sorte, pour se refroidir. Et qu'une racine empêche la vertu de l'autre, la prenant en breuvage" ( Mattioli, Sur Dioscoride Livre III chap. CXXIIII). 

 Tout bien considéré, ce n'est qu'une application du principe de similitude : si la glande est ridée et molle, elle est comme impuissante à conférer la virilité, que ce soit dans la conception ou dans l'exercice de la sexualité.

  Le propre de cette plante est donc d'être bipolaire, ses deux tubercules ayant deux effets opposés, ce que nous retrouvons en onomastique dans les formes attestées en bas-saxon : Adam-en-eva, "Adam et Éve". Et celui qui, croyant qu'en mangeant ces racines, il deviendra un guai boute-en-train, il sera déçu "car ceux qui les mangent toutes deux ne sentent aucun échauffement". A contrario, la plante suivante, le Satyrium, a une racine de la grosseur d'une pomme, elle est rouge en dehors et blanche en dedans : elle est univalente, et "quand on voudra jouster avec les dames, il est bon d'user de cette racine, car elle rend l'homme gentil compagnon". Avec un degré de plus, une autre variété de Satyrium, S. erythronium, sine rubrum, est rouge en excès, et "sa graine excite à luxure" ; quant à sa racine, il suffit de la tenir à la main pour qu'elle vous mette en chaleur ; et "échauffe encore plus la personne après les femmes, la buvant avec du vin".

  On comprend combien les effets des plantes, quoiqu'étant toutes des Orchis, des testiculii, peuvent différer, et combien Pattioli peut s'emporter à juste titre contre :

  "les médecins et apothicaires de [son] temps [qui] abusent grandement en cet endroit de leur art, et principalement en ce que au lieu du satyrium, ils mettent ordinairement le couillon de chien en leurs compositions. Car combien que ces plantes soient quasi d'un même naturel, néanmoins selon Dioscoride, elles sont bien différentes en forme et en figure. Car en premier lieu les racines des couillons de chien viennent à doubles, comme les couillons, et sont longuettes, et pendent d'un coté et l'autre ; toutefois la plus haute est la mieux nourrie ; car celle d'en-bas est plus flasque, et vide à demi.  Mais la racine de satyrion est bulbeuse et poulpue, étant ronde comme une pomme". 

  Il est évident que ces deux plantes ne procurent pas les mêmes effets (dont le lecteur découvre quelques lignes plus loin les prodiges) et qu'il faut choisir son apothicaire avec soin plutôt qu'un charlatan plus prompt à vider votre bourse qu'à tenir ses promesses.

  Au terme de la lecture de ce premier auteur, nous avons 5 descriptions :

  • Cynosorchis ou Couillon de chien (à deux bulbes, l'un plutôt mâle, l'autre plutôt femelle) excitant ou freinant la virilité, ou la conception des garçons.
  • Serapias, "moins propre au jeu d'amour",
  • Satyrium ou Satyrion ou Trifolium , franchement aphrodisiaque.
  • Satyrium erythronum, aphrodisiaque jusqu'à la luxure,
  • Palma Christi, propre à soigner la dysenterie et autres caquessangues.

b) Les questions de genre se compliquent avec Fuchse, et avec Dodoens en 1557 qui décrit parmi les Couillons, ou Orchis, des espèces mâles et des espèces femelles: Il discerne

  • le Couillon de chien (cinq espèces) : Cynosorchis
  •  le Couillon de Bouc ou couillon de lièvre: Tragorchis
  • le Triple couillon de chien (deux espèces mâle et femelle) : Triorchis ou Serapias
  •  le Couillon de renard et le Couillon odorant : testiculus vulpis et T. odoratus

 

 Rien, dans la description, ne m'a permis de comprendre sur quel critère les espèces sont baptisées mâle et femelle, ni la taille ou l'épaisseur de la tige, ni la taille des bulbes, ceux des mâles étant comparés à des noix de muscade ou de petites olives. Beaucoup présentent cette dyssymétrie des bulbes précedemment décrite pour Cynosorchis. Notons donc qu'ici, les mots mascula et foemina  n'ont pas de signification sexuelle  mais indiquent simplement une différence d'aspect, un dimorphisme.

 Quoiqu'il en soit, Dodoens, dans son chapitre "les vertus et les opérations", reprend ce qui a été dit par Mattioli : le bulbe de bouc est fortifiant et puissamment stimulant, mais pour les autresl leurs propriétés différent non par l'espèce mâle ou femelle, mais par l'usage du bulbe le plus plein par opposition au bulbe flétri.

  Dans une autre publication en 1568  Florum, coronariarum odoratarumque nonnullarum herbarum historia,  Dodoens considère cinq espèces de Couillon de chien, mais aussi deux espèces nommées Testiculus morionis :

1. testiculus morionis mas (comme mascula)

 

Source : http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/page?pharma_res019124&p=207

 

2. Testiculus morionis foemina :

Voir le texte correspondant, page 205

 

 

 

 

 

c) Les auteurs : Lobel Plantarum stirpium icones en 1570 ; John Gerard*  Herball or Generall Historie of Plantes 1597Bauhin (Pinax Theatri Botanici) en 1596 ; Schwenckfelt, (Stirp. foss. Siles. catal) en 1600 ; Sidney Parkinson en 1629 (Parad. sole parad. terr.) ; John Ray 1670, Catal. pl. angliae, p. 225 ;  Sébastien Vaillant en 1727, font ainsi ajouter leurs descriptions et leurs classifications. On voit alors apparaître un consensus pour décrire deux principales espèces, qui se distinguent par leur qualificatif de Mâle (mascula ) et femelle (foemina) et qui reprennent les deux Testiculus morionis de Dodoens:

  • Orchis morio mas folii maculatis, qui deviendra avec Linné notre Orchis mâle O. mascula
  • Orchis morio foemina, qui deviendra notre Anacamptis (Orchis) morio.

*John Gerard ou Gerarde, 1545 -1611 ou 1612  botaniste anglais, célèbre pour son herbier, The Herball or Generall Historie of Plantes 1597. Il s'agit en réalité d'une adaptation de l'œuvre de Dodoens.  

 Finalement, Orchis morio a été créé par Linné dans son Species Plantarum en 1753. Il donne comme sources "Orchis morio femina. Bauh. pin. 82. vaill. paris. t. 31. f. 13. 14. Segu. ver. t. 15. f. 7" : Je les reprendrais l'une après l'autre :

a) Gaspard Bauhin, 1596 Pinax theatri botanici sen Index in Theoplirasti, Dioscoridis, Plinii, et botanicorum qui a seculo scripserunt opera p.82.

b) Sébastien Vaillant en 1727 : Botanicon parisiense

c) Jean-François Séguier, Plantae Veronenses p. 125.

 

  Au total, les auteurs ont repris sous des noms parfois différents les deux espèces décrites en 1568 par Dodoens sous les noms couplés de Testiculus morio mascula et Testiculus morio foemina, transformés en Orchis morio mas et Orchis morio foemina avant de perdre chacun une part de leur nom et de devenir depuis Linné Orchis mascula et Orchis morio.

      Cette recherche génétique parmi les auteurs me permet désormais l'étude onomastique de l'épithète morio.

2. De l'épithète morio.

 

a) Pour certains (FloreAlpes.com) cet orchis tient son nom latin de l’Espagnol catalan Morion qui désignait le casque des fantassins de la Renaissance, ses sépales formant un casque bien régulier.

   Cette étymologie a le mérite de souligner une des caractéristiques morphologiques de la plante, la façon dont les sépales et pétales latéraux sont réunis en un casque sub-globuleux.

b) Pour d'autres, le nom morio vient du grec moros, "fou", qui rejoint notre qualificatif français de "bouffon". Mais comment justifier ce qualificatif ? 

 c)  D'autres encore (Nicolas Lémery, dictionaire ou traité des drogues simples, 1711, p. 394) font venir morio du grec signifiant "partie génitale": c'est alors, si je peux me permettre l'expression, le chat qui se mord la queue, et nous revenons au sens du mot orchis . Cette hypothèse est reprise dans une discussion du forum telebotanica (cf sources) :

  "Il semble qu'il y ait eu ici une confusion entre "morion" et "moorion" (oo pour oméga). Il s'agit vraisemblablement du grec morion, "partie(s)", spécialement parties génitales, aussi bien mâles que femelles, ce que semble tout à fait confirmer l'existence des dénominations Orchis morio femina et Orchis morio mas. La répétition du nom de genre (ou de sa signification) dans l'épithète spécifique sous une autre forme n'est pas rare en botanique. Voyez Lobel (1581, Kruydtb., p 214 ; 1581, Pl. s. st. ic., p. 176), C. Bauhin (1623, Pinax, p. 82), Vaillant (1727, Bot? par., p. 151), Linné (1753, Sp. pl., II,

En grec, morion a le sens général de "partie" (mais aussi d'article, d'élément, de particule, etc.), de membre du corps, et plus spécialement de parties sexuelles, l'application à la femme étant attestée dans Lucien (Dialogue des morts)."

 

  Je vais désormais m'attacher à démontrer que l'origine de l'épithète morio est, plutôt que le casque militaire nommé morion, le bonnet de fou.

 1. Mon premier argument passe par la consultation du texte du premier auteur à utiliser ce qualificatif, Dodoens, dans son Florum de 1668 :

  Dans sa description, je relève pour Testiculus morionis mascula : "Morionis duplex est (...) anterior vero cucullum auriculatum et cristatum Morionis referunt. Nant cuculli quidam et patentis galea modo flosculus hiat, et angusta foliola quae a lateribus surgunt auriculas ; quod cero e medio attolitur, cristam refert : radices gemini sunt, nucleo nucs myristicae similes, supra quos fibrae exeunt."

Et pour Testiculus morio foemina : Description: "flores hiantes quoque et veluti patentes cuculli, a tergo dependente singulis corniculo, sed foliolis quae cristae aut auricularum modo adnascuntur nus erectis, sed ipsi floris cucullo ita incumbentibus, ut non facile observentur : gemini et his  testiculis similes globuli ; exeunt et supra anexum aliquot fibrae."

  • Lexique : cucullus "voile, capuchon couvrant la tête (Columelle, TLL) capuche, froc, pélerine, " ; a donné "cagoule". A ne pas confondre avec cuculus, "coucou" ou, chez Plaute "imbécile".
  • Morionis : génitif singulier de morio, onis  mŏrĭo, ōnis, m. cf. gr. μῶρος. 1 - un fou, un bouffon -( Plin.  Ep. 9, 17, 1 ; Mart. 8, 13, 1 ) 2 - un imbécile : Aug. (Ep. 166, 17.) ; 3 - un monstre, une personne contrefaite.- Mart. 6, 39, 17.
  • referunt : refero : "remporter, gagner ; porter en arrière".
  • adnascuntur : agnascor : "pousser à coté, pousser sur, en excroissance"
  • hians, hiantis: part.prés. de hio : "béant" ; ou, à propos d'une fleur : "éclose".
  • veluti : "par exemple ; comme si"
  • patentes : "étant découvert, ouvert, exposé"
  • a tergo : à l'arrière
  • corniculo : "petite corne", avec ce commentaire :"CORNICULUM: de cornu, toute petite corne ; mais, dans un sens plus particulier, ornement conféré par le chef aux soldats qui le méritaient, comme marque de distinction (Liv. X, 44) ; il avait, à ce qu'on suppose, la forme d'une corne, et il était porté sur le casque pour supporter l'aigrette"
  • cristae : pluriel de crista "aigrette, crête, huppe, touffe"

 

2. Mon second argument sera la description en français de l'Histoire générale des plantes de Dalechamps et  Desmoulins Livre XV p. 424.

La plante y sont décrites comme "Couillon de fol" : le terme de Dodoens testiculus morionis a donc été traduit littéralement ainsi, ce qui confirme que "morionis" doit être compris comme " fol, de fou, de bouffon" et non autrement.

 La description va être précisément la traduction de celle de Dodoens :

   Pour le mâle : "Ses fleurs sont entassées en un épi, purpurines et blanchâtres vers le nombril, odorantes et de bonne grâce, qui ont comme une petite corne pendante par derrière, quasi semblable à la corne de la fleur Royale ; mais par devant elles retirent au capuchon crêté d'un badin, avec les oreilles. Car la fleur est ouverte à mode d'un capuchon ou d'un morion ouvert, et a des feuilles étroites par le coté qui représentent les oreilles, et ce qui est relevé par le milieu ressemble à la crête. Pour les racines, il a deux petites boules, semblables à une noix muscade, au dessus desquelles il sort des chevelures."

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Le casque ou bonnet de fou : O. mascula à gauche, O. morio à droite.

   "Quand à la femelle [O morio], elle a semblablement des feuilles lisses, mais elles sont plus étroites, avec quelque peu de veines ou de cannelures aucunement semblables à celles du plantain aux feuilles étroites. Ses fleurs sont aussi ouvertes à mode de capuchon, ayant chacune une corne pendante par derrière ; mais les petites feuilles qui sortent de la crête à mode d'oreille ne sont pas droites, mais si couchées contre le capuchon de la fleur qu'il est malaisé de les apercevoir. Elle a aussi deux pelotes à mode de couillons, avec quelques chevelures au dessus."

 Le "capuchon crêté d'un badin" doit se comprendre comme "bonnet de fou", si on prend en compte la signification du mot badin (CNRTL) :  " "Qui manifeste un naturel gai et enjoué, parfois un peu folâtre ou moqueur". Étymologie et hist : A.- Subst. 1. 1452 « fou, sot »  B.− Adj. 1. 1543 « sot, niais »  Le changement de sens au xviies. s'explique par le fait que badin a été employé pour désigner le bouffon dans les comédies au xves. (Lew., p. 153) et au xvies. (Rab., III, 37 ds Hug.), personnage qui fait le sot, par conséquent qui provoque un rire facile."

 La phrase "par devant elles retirent au capuchon crêté d'un badin, avec les oreilles" et la traduction de anterior vero cucullum auriculatum et cristatum Morionis referunt. 

 Ce bonnet de fou est composé d'un bonnet en casque, d'une ou deux cornes en arrière, et de deux oreilles : de quoi obtenir un franc succès.

 

 

 En somme, l'épithète morionis se traduit par "badin, "bouffon", et qualifie la fleur des deux orchis comparée à un bonnet de fou, au capuchon d'un bouffon avec sa forme en casque, sa crête, ses oreilles, et avec son éperon comparé à une corne. Notre nom vernaculaire "Orchis bouffon" est la traduction juste d'Orchis morio

  Les bouffons, fous du roi ou fous de cour  portaient un costume  formé d'une jaquette généralement bariolée de jaune et de vert, découpée à angles aigus, avec une culotte de même genre; à la ceinture, le plus souvent une épée de bois doré, ou parfois une vessie suspendue à l'extrémité d'une baguette et renfermant une poignée de pois secs; sur la tête, une sorte de bonnet, ou plutôt de grand capuchon pointu, avec deux grandes oreillettes en forme d'oreilles d'âne, terminées par des grelots.

 

                                 http://calligraphieetenluminure.blogspot.fr/

 

II. Nom vernaculaire :

Orchis bouffon.

Autres noms vernaculaires: 

Orchis casque
Satirion
Soupe à vin
Morion
Folle femelle
Damette 

 Couillon de Chien, Couillon de Renard, Petite Dame des Prés, Monrion,   

 Etymologie des noms d'Orchis morio et orchis bouffon, telebotanica.

Dans d'autres langues : 

 

— Green-winged Orchid or Green-veined Orchid (orchidée veinée de vert), en anglais.

— Kleine Knabenkraut (petite orchidée), Salep-Knabenkraut (orchidée-salep) ,  Narrenkappe (bonnet du bouffon (narren))  en allemand

— Orchide minore (petite orchidée) en italien, ZonzelleGiglio caprino (Lily chêvre ?), Giglio vino (couleur de vin) , ou Pan di cuculo (pain de coucou ?), Cimiciattolo, ou Salep /Thaleb, testicolo di cane (testicule de chien) en 1544 (Matt.)

  — Testículo de perro, Coyen de perro (couillon de chien) en español:

—De harlekijn en néerlandais (arlequin)

— Göknycklar en suédois. (orchidée coucou)

 — Adam-en-eva (Adam et Éve) en bas-saxon et bas-allemand

 Mais aussi : Azərbaycanca: Mürgü səhləbi · Беларуская: Ятрышнік дрэмлік · Česky: Vstavač kukačka · · Eesti: Arukäpp ; Hornjoserbsce: Mała pihawka · Latviešu: Zalkšu dzegužpuķe · Lietuvių: Mažoji gegužraibė · Magyar: Agárkosbor · Norsk bokmål: Narrmarihand · Polski: Storczyk samiczy · Română: Untul vacii · Slovenčina: Vstavač obyčajný · Suomi: Ruusukekalkkikämmekkä· 

  Cette revue onomastique permet de déterminer des séries sémantiques liées aux particularités de cette orchidée:

1. Description :

  • "veinée de vert".
  • "petite", "orchide minore", "Kleine Knabenhaut"
  • "bonnet de fou" , Monrion, "Orchis casque", "morion"
  • couleur violette comme le vin: "Soupe à vin", "Giglio vino"

2. Précocité d'apparition, caractère printannier : 

  • "coucou" ; Pan di cuculo ; Göknicklar

3. Thème burlesque (ou description de la fleur en bonnet de fou):

  • fol ; folle femelle ; bouffon
  • arlequin

4. Thème analogique / testicule:

  • Couillon de chien", "couillon de renard", "Testiculo de perro",
  • Satyrion.
  • Salep (remède aphrodisiaque).
  • Adam-en-eva (cf supra)

5. Caractère "féminin" :

  • Folle femelle, Damette, Petite Dame des prés

                        043x

 

  Annexe

  Il eût fallu peut-être,, pour mieux suivre mon propos, débuter par la lecture de l' Histoire generale des plantes contenant XVIII livres egalement de partis en deux..1615,  Chapitre XII, Du couillon de chien de  Jacques Dalechamps (1513-1588) et Jean Desmoulins ( 1580-1620) page 428 , qui est pleine d'intérêt :

 "Il faut mettre parmi les bulbes, Hyacinthes et Oignons, et autres semblables, les Couillons et Satyrions. Entre lesquels celui qui est appellé en grec orchis, est aussi appellé en latin orchis, et cynosorchis, et par les Apothicaires Testiculus Canis, en Arabe Chasi Alkes, en Italien testicolo di cane, en Espagnol Coyon de Perro ; en Allemagne Knabenkraut, en Français Couillon de chien et Satyrion suivant les Apothicaires qui appellent Satyrions les Couillons et se servent de leurs bulbes au lieu de vrai Satyrions de quoy Apulée semble avoir été cause, d'autant qu'il ne met point de différence entre les Couillons et les Satyrions, mais confond l'un et l'autre avec le Couillon appellé de chien et l'autre appellé Sérapias. Les Grecs, dit-il, appellent Satyrions, ou Cynosorchis, ou Eutaticos, Panion, Serapion, et les autres Orchis ce que les Gaulois appellent vram, les Italiens Priapiscus, ou Orminalis, ou Couillons de Lièvre.

  "Cette herbe a été dite Orchis, pour ce que ses racines s'entretiennent à la mode de deux testicules ; et Cynosorchis pour ce que sa racine est faite à la mode de Couillon de chien. Dioscoride, Pline et Galien ont établis deux espèces d'Orchis ou Couillons, à savoir le Couillon de chien, et l'Orchis Serapias. Mais les modernes en ont remarqué bien d'avantage, toutes lesquelles ils ont nommé de même à cause de la figure de leurs racines. Fusche met deux espèces de Couillons, à savoir le mâle et la femelle. Quand au mâle il y en a aussi deux sortes, dont l'un a les feuilles larges et l'autre les a étroites. Quand à la femelle il y en a semblablement deux sortes, l'une grande et l'autre moindre."

   "Matthiol* a mis le portrait de cinq espèces de couillons, qui sont différentes quant aux feuilles et à la fleur, ajoutant en outre une Palma Christi grande, et une autre petite, desquelles nous parlerons au chapitre du Satyrion. Dodon** a divisé les Couillons en quatre genre ; et quant au premier, qui est l'Orchis, ou Couillon de chien, il en met cinq espèces, dont il appelle les deux premières mâles et les trois autres femelles. Quand au second il l'appelle Tragorchis, c'est à dire Couillon de bouc. Quand au troisième, il en fait aussi deux espèces, à savoir le mâle et la femelle. Comme aussi du quatrième, l'une grande et l'autre petite. En un autre livre il comprend tous les Couillons sous cinq genres, dont il appelle le premier Cynosorchis, ou Couillon de chien, et en met cinq espèces. Quand au second il l'appelle Testiculus morionis ; le troisième Tragorchis ; le quatrième Couillon serapias ; le cinquième Couillon odorant, ou couillon petit."

      Sources et liens :

* Pierandrea Mattioli (1501-1577), médecin et botaniste italien, a écrit en 1544 Commentarii in libris sex Pedacii Dioscoridis, dont le succès fut immense.

** Rembert Dodoens (ou Rembert Van Joenckema ou Rembert Dodonée), né le 29 juin 1517 à Malines et mort le 10 mars 1585 à Leyde, est un botaniste et un médecin flamand qui écrivit un herbier, utilisant les planches du travail de Leonhart Fuchs en y ajoutant des gravures nouvelles. Une édition en flamand, sous le titre Crŭÿdeboeck, paraît en 1554 suivie d'une version en français, Histoire des plantes traduite par Charles de l'Écluse. En 1583, Dodoens fait paraître Pemptades, une œuvre plus botaniste que la précédente. Ses propres observations sont mêlées à celles de Charles de l'Écluse et Mathias de Lobel.   Rembert Dodoens 1557 Histoire des plantes en laquelle est contenue la description entiere des ... p.153

 

— Gaspard Bauhin, 1596 Pinax theatri botanici sen Index in Theoplirasti, Dioscoridis, Plinii, et botanicorum qui a seculo scripserunt opera p.82:http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97448m/f105.image

— Mathias de Lobel (1538-1616) Stirpium adversaria nova 1570 ; Icones stirpium  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9308#/summary

Dalechamps, Jacques, 1513-1588; Desmoulins, Jean, 1580-1620? : Histoire generale des plantes : contenant XVIII livres egalement de partis en deux..1615,  Chapitre XII, Du couillon de chien page 428.

 Sébastien Vaillant, Botanicon parisiense 1727. 

Jean-François Séguier,1745 Plantae Veronenses p. 124

— Linné, Species plantarum p. 940 http://www.botanicus.org/page/358961

Voir aussi : Bibliothèque Latine-Française, 1833 Volume 86

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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