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La colonie de phoques gris de Portsall. I. Faire connaissance. Rencontrer…
http://www.lavieb-aile.com/article-les-phoques-gris-de-portsall-118552638.html
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La Piéride du chou
Pieris brassicae (Linnaeus, 1758).
Observer une Piéride du chou n'est pas un exploit, tant l'espèce est des plus communes, aimant l'homme, ses choux et ses jardins. Mais ce grand papillon blanc possède un vol puissant (c'est un grand migrateur) et ce qui peut paraître bête comme chou, le prendre en photo, s'était avéré plus difficile que prévu : jusqu'ici, j'avais fait chou blanc.
Mais aujourd'hui, 21 avril, voilà mon affaire : une femelle (qu'on reconnaît à ses deux points blancs, le mâle c'est un point c'est tout), attendait, comme chaque breton, le retour du soleil après une bonne averse et s'était garée sur une feuille. Je pouvais à loisir réviser mes critères d'identification du livre de Tristan Lafranchis: "Généralement grand. Tache apicale en forme de faux du dessus de l'aile antérieure."
Elle était grande, elle était blanche, et la tache d'encre avait la forme d'un croissant : pas d'erreur. Par scrupule, je vérifiai que la corne du croissant avait la même longueur le long de la marge que le long de la côte : à vue d'antenne, c'est ça.
Une observation plus attentive remarque une troisième tache noire, en forme de ligne ou de strie discale sur l'aile antérieure.
Le dessous des ailes est blanc, couvert d'un semis de points noirs. Les yeux sont bleu-vert également ponctués de noir. Notez la ligne jaune qui souligne le bord de l'aile.
Cette femelle est d'une sollicitude infinie, et elle a vite compris que j'attendais qu'elle aille s'installer sur le pissenlit voisin. Justement, on y servait les rafraîchissements, dont elle fit joyeuse bombance. Et grand gueuleton. Large ripaille. Mémorable bringue. Et doux plaisir de table.
Zoonymie
Nom scientifique :
Les Piérides, c'est ainsi que sont parfois nommées les muses, parce qu'elles étaient supposées vivre sur le mont Pierus, près du mont Olympe, et parce qu'elles avaient emprunté ce nom à leurs concurrentes, fille de Pierus, roi de Macédoine.
En botanique, c'est aussi le nom de genre donné par David Don à l'Andromède.
Nom vernaculaire :
Le nom proposé par Geoffroy est en réalité emprunté par traduction aux auteurs anglais qui ont été les premiers à nommer ce papillon décrit par Moffet en 1634. C'est Michaël .A. Salmon (The Aurelian Legacy, 2000) qui a colligé toutes les publications nécessaires, jusqu'à éplucher la moindre feuille de chou, pour donner la liste suivante :
On voit avec quel sérieux et quelle minutie Salmon a su se consacrer à la zoonymie vernaculaire anglosaxonne, et le travail qu'il nous reste à accomplir.
Venons-en aux prémisses et parlons des chenilles. Une publication française qu'il faut citer, c'est celle de J.A. Boisduval, P. Rambur, A. Graslin 1832, Collection historique et iconographiques des chenilles Papillonides Pl. 4 fig 1, 2, et 3. Mais l'intéret pour les chenilles était souvent plus important que pour les imagos chez tous les auteurs de la fin du XVIIIe, et on peut lire une bonne description de leur développement chez Engramelle, op. cité : link
Les oeufs ayant été pondus sur les feuilles de chou, les chenilles "éclosent au bout de quinze jours, et vivent en société jusqu'à leur transformation. Leur corps ets traversé par des rayes de diverses couleurs. Il y en a trois jaunes, une sur le dos, et une de chaque coté du ventre. L'intervalle entre ces rayes est rempli par d'autres d'un fond bleuâtre. Elles sont chargées de taches ou de points noirs formé par des tubercules, du centre de chacun desquels il part un poil. Elles ont seize pattes. La voracité de ces chenilles est extrème, et chaque jour elles mangent plus du double de leur poids. Elles préfèrent les choux à toute autre nourriture, mais vivent aussi, comme toutes celles de leur famille, sur les autres plantes crucifères. Elle ne touchent jamais aux feuilles des arbres, et mourraient plutôt de faim.
"Leur démarche est lente. Trois semaines leur suffisent ordinairement pour prendre leur entier accroissement. Lorsqu'elles y sont parvenues, c'est-à-dire au commencement de Septembre pour les plus hâtives, et au mois de décembre pour les plus tardives, elles vont à d'assez grandes distances chercher quelques murs pour s'y transformer. Plusieurs s'y attachent à plat la tête en haut ou un peu incliné ; mais la plupart cherchent le dessous des corniches, et rentrent même dans l'intérieur des bâtiments.
" Avant de se transformer en chrysalides, elle tapissent de leur soie la place où elles veulent se fixer, et s'y attachent avec un lien entre le cinquième et le sixième anneau."
On sait depuis Réaumur (1734) combien ces chenilles sont fréquemment la proie "des vermisseaux de mouches ichneumones" qui filent des cocons de soie jaune : Réaumur l'ingénieux avait songé à en exploiter le fil. Il s'agit d'Apantales glomerulus et de Microgaster granulatus. En Australie, le parasite Cotesia glomeratus l'a éradiqueé de ce continent.
Observé sur le mur de la maison, à Crozon le 11 novembre 2011 ; j'ai basculé l'image pour le confort de nos cerveaux.
A maturité, elles mesurent 5 cm et pèsent 600 mg.
J'ai montré récemment la chrysalide, je la replace ici : Pour la décrire, je cède le micro à Boisduval et collègues, op. cité : "La chrysalide a l'extrémité plus pointue que celle de la Crataegi [le Gazé]. Elle est d'un gris pâle, agréablement émaillé de noir, lavée sur la partie antérieure des anneaux et sur la poitrine de blanc un peu jaunâtre, et marquée ça et là de quelques petites taches rousses." link
Pieris brassicae est une espèce multivoltine, qui donne sur une année 2 à 4 générations. Chez les premières, la chrysalide va éclore en moins de quinze jours, et seules les dernières, celles de l'hiver, bloquent leur métamorphose selon le processus nommé diapause. Les mécanismes de cette diapause sont très étudiés ; le principal déclencheur est la diminution de la longueur des jours, la variation de la photopériode. Le signal est perçu par la chenille, et mémorisé : les sucres seront transformés en forme de réserve (glycogène) et en substance antigel (glycerol). Puis, l'exposition au froid, suivi plus tard du réchauffement de l'atmosphère, déclneche la sortie de diapause.
Métamorphosée au début de l'hiver, elles hivernent à l'état nymphal et éclosent en avril-mai.
J'ai observé celle-ci le trois avril ; le sept, il ne restait plus qu'une cuticule vide.
Sources et liens.
— BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.
— BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas) [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten".
— BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828, Gallica
— BOISDUVAL ( Jean Alphonse), GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C) Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833].
— DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.
— DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf
— EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991, 288 p. : ill. ; 25 cm.
— ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religieux Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces.
— FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up
— GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ;Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up
— GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes Benoît Louis Prévost; A J Defehrt Paris : Chez Calixte-Volland : Chez Rémont, an VII [1798-1799 Tome deuxième. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary
— GEER, (Charles de), Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, 1771.Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica . Tome second première partie 616 pages, ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.
— GODART (Jean-Baptiste) Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Planches dessinées par [Antoine Charles] Vauthier et gravées par Lanvin.
— HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : Rhopalocères. Troisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988, 455 pages.
— LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p.
— LATREILLE (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818
— LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.
— LUCAS ([Pierre-] Hippolyte) Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet 1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR
http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up
— LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe",Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)
— MACLEOD (Roderick Donald) Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres 1959.
— OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), Faune entomologique armoricaine. Mépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.
— SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.
— SOUVESTRE (Émile), 1836 Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165.
—SPULER (Dr Arnold), Die Europas Schmetterlinge, 1901-1908. Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL:http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary.
De Geer : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR
Godart BHL :http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up
Duponchel, chenilles 1849 : BHL : http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary
Boisduval chenille 1832 : http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary
— Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de
Le Gazé Aporia crataegi :
un vitrail de soie.
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, "animal" et ónoma, ὄνομα, "nom") est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leurs significations, leurs étymologies, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
Voir : http://www.lavieb-aile.com/article-epithalame-pour-aporia-crataegi-74625431.html
Zoonymie vernaculaire et rêveries sur le nom du Gazé.
Nommé Blanqueta de l'espinaler (le blanc de l'aubépine) en catalan, Der Baum-Weißling (le blanc-veiné) en allemand, the Black-veined White en anglais, La Pieride del biancospino en italien, La blanca del majuelo (le blanc de l'aubépine) en espagnol, Het groot geaderd witje (le blanc veiné) en neerlandais, Hagtornsfjäril en suédois, il est désigné dans toutes les langues par sa plante-hôte, l'aubépine, ou par sa couleur blanc-veiné.
Toutes les langues ? Non. En France, grâce à un médecin parisien passionné de collections d'histoire naturelle de la seconde moitié du XVIIIe siècle, nous appelons les papillons de noms désuets, ou charmants, qui nous font rentrer dans le monde imaginaire, coloré et merveilleux de la poésie et du rêve.
En effet, si nous consultons le tome second de l' Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, 1762, d' Etienne-Louis Geoffroy (rien n'est plus simple, on le trouve en ligne) page 72, nous lisons :
"n°43.— Le Gazé : Cette espèce est blanche, tant en dessus qu'en dessous ; les nervures seules sont noires et s'élargissent un peu au bord des ailes supérieures. ces nervures noires sur fond blanc, font ressembler ce papillon à une gase (sic)".
Sous Louis XVI, la gase, ou gaze n'est pas encore ce tissu de coton maillé et aéré qui servit de pansement, cette gaze chirurgicale phréniquée ou iodoformée qui nous impose aussitôt, en entendant ce mot, des images de bandes Velpeau et d'ouate hydrophile, des odeurs de chloroforme ou d'antiseptique et la blancheur des blouses d'infirmières. Non, pas du tout.
Imaginez plutôt une robe de bal rose, blanche ou bleue dont la gaze de Chambéry se double entièrement de percaline blanche : les manches sont courtes et plates, garnies d'une double ruche de tulle de soie blanche. La jupe est garnie de trois biais de gaze de Chambéry, décidément très à la mode. Sur la tête, une couronne de roses blanches formant diadème. Ou bien une mousseline de laine, garnie de dentelle de point-de-Paris cousue à plat. Des manteaux de taffetas, des jupons d'organdi ; d'autres robes de gaze-citron, à lignes satinées, ou de gaze d'argent, ondée, relevée de rubis ; et Jenny, la bouquetière de la Duchesse, qui rit de vous voir si belle.
Entrez parmi ces cortèges de toilettes féminines, succombez sous le charme de vous faire écoutez par ces yeux violettes des bois perlées de rosée qui ont de si jolies épaules...suivez de loin Mademoiselle M. "un mois de mai dans une robe rose bordée d'un cygne blanc léger comme un nuage —ses épaules sont lumineuses et ses cheveux feuilles mortes — ...retrouvez le souvenir de Madame Swann "dans une robe de chambre de crêpe de chine, blanche comme une première neige, parfois aussi dans un de ces longs tuyautages de mousseline de soie qui ne semblent qu'une jonchée de pétales roses ou blancs", étoffes légères et couleurs tendres cachant —si peu—l'incarnat de nudités émues.
Vous y êtes ? Voilà la gaze à laquelle pense Étienne-Louis Geoffroy en regardant, sur l'inflorescence rose d'une carotte sauvage, six de ces papillons veinés posés comme des demoiselles encore timides dans un salon parisien.
Consultons le dictionnaire (CNRTL):
GAZE : Tissu très fin et très léger, de coton, de soie ou de lin, à l'aspect presque transparent, dont les fils de trame sont fortement liés à la chaîne. Gaze de Chambéry, d'Italie; gaze légère. Les voluptueux esclaves laissent couler des arômes, les essences qui ravissent, on tend les rideaux de gaze rose, on allonge les sofas où le cœur de l'homme s'amollit et se pâme sous les baisers (Flaub., Souv.,1841, p. 76). Nous vîmes s'avancer tout à coup une personne vêtue d'une tunique traînante en gaze vert d'eau, avec de longs cheveux noirs soigneusement nattés (Loti, Mariage,1882, p. 47) :
1. Ses petits seins et tout son corps se dessinaient sous une tunique d'azur et de cramoisi, dans un gilet d'or, boutonné par de grosses perles, au-dessus d'une ceinture de gaze, et de larges pantalons de soie orange serraient sa cheville où jouait un anneau d'or. Barrès, Jardin Oronte,1922, p. 35.
L'origine du mot viendrait de l'arabe, lui-même emprunté au persan, pour désigner la bourre de soie. Mais le mot gazelle, qui n'a rien à voir avec celui de gaze, participe à lui rendre la légèreté et la féminité qu'il a perdu.
L'abbé Engramelle repris en 1779 le nom que Geoffroy avait inventé dans ses Papillons d'Europe peints d'après nature, tome I p. 203 planche 48.
Pierre-André Latreille le cita à son tour.
En 1823, Jean-Baptiste Godart proposa La Piéride gazée. Histoire naturelle des Lépidoptères ou papillons de France .
Quand à Linné, moins poétique, il nomme le papillon Papilio phalaena crataegi et surnomma sa chenille hortorum pestis, la peste des jardins !
Selon l'Encyclopédie méthodique, Latreille écrit : "Vers le coucher du soleil, elle se fixe sur les fleurs et sur les épis où on peut la prendre avec la main. Pendant le jour au contraire elle est assez difficile à saisir".
Pour une zoonymie plus formelle:
Nom scientifique :
Nom de genre : Aporia, Hübner, [1819]; Verzeichniss bekannter Schmettlinge (6) page 90, Augsburg, Verfasser 1816-1826.Type spécifique : Papilio crataegi Linnaeus.
Du grec a privatif et poros, "passage" : une aporie est, en philosophie depuis Socrate qui y menait ses interlocuteurs, une impasse, une difficulté impossible à résoudre. Emmet 1991 traduit "passage étroit", un problème difficile suscitant la perplexité, ce qui est un comble pour une espèce [aporia est un genre monospécifique] aussi transparent. Emmet cite les interprétations étymologiques de Mc Leod, de Wetswood et de Spuler, mais ne prend pas position.
Spuler, Die Schmetterlinge europea p.5 :"aporia : der Mangel, wohl wegen der spärlichen Beschuppung der Flügel": "aporia, "insuffisance", probablement en raison du caractère clairsemé des écailles des ailes".
Nom d'espèce, A. crataegi, Linné Protonyme P(apilio) D(anaus candidi) crataegi Linnaeus, 1758; Systema Naturae Per regna Tria Naturae (10ème Edition) Holmiae [Stockholm] Laurentii Salvii 1 page 467.
Linné cite les plantes hôtes :Habitat in Crataego, pruno et sorbo.
Le crataegus C. monogyna est le nom de l'aubépine, qui est l'une des plantes-hôtes de cette espèce des haies bocagères et prairies. Ce nom grec vient lui-même de kratos, "force" (comme dans démo-cratie), en rapport avec la dureté du bois.
II. Noms vernaculaires.
Le Gazé (Geoffroy, 1762 ; Engramelle, 1779 ; G.C. Luquet, 1986) ; la Piéride de l'Aubépine (Latreille et Godart, 1819) ; la Piéride gazée (Godart, 1821), Piéride de l'Alisier (de Villers, 1789).
1. le gasé, Geoffroy, 1762.
Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 71 n° 43, 1762.
2. Le Gazé, Engramelle, 1779.
Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 Planche 48 a-f par J.J Ernst gravée par J.J. Juillet, n° 101 page 203, 1779.
Puis tous les auteurs contemporains, G.C. Luquet in Higgins et Riley 1988, Luquet in Bellmann 2008, T. Lafranchis 2000, C. Perrein 2012, Y. Doux 2007, etc...
3. La Piéride de l'Alisier, de Villers 1789.
Crataegi 6. Papilio Heliconii (de l'alisier) Caroli Linnaei entomologia page 7.
Charles de Villers cite parmi les plantes hôtes : pruno, crataego, sorbo, pyro variisque arboribus. Les alisiers correspondent au genre Sorbus.
4. La Pièride gazée, Godart 1823, Duponchel et Guenée 1849.
Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, n°9 1823
Duponchel, Iconographie et histoire naturelle des chenilles, 1849 planche II fig.6 page 48
4. Piéride de l'aubépine, Latreille et Godart 1819 Deschamps 1835 ; Pierre Hippolyte Lucas 1838 ; Emile Souvestre 1838 ; Boisduval 1867. G.C Luquet in Higgins et Riley 1988 ou in Bellmann 2008.
Latreille et Godart Encyclopédie méthodique,vol.116 page 155 1819 : "Piéride de l'aube-épine".
Bernard Deschamps, Annales de Sciences naturelles, 1835, page 136.
Jean Alphonse Boisduval, Essai sur l'entomologie agricole, 1867 page 436.
5. Piéride de l'alisier, Charles de Villiers, 1789 d'Orbigny 1847, A. Dupuis 1863, K.C. Vogt 1867, puis divers auteurs de 1860 à 1911.
Dictionnaire universel de Charles Dessalines d'Orbigny, 1847 page 159:
L'Alisier ou Sorbus qui est une rosacée, comme les autres plantes hôtes du Gazé (Prunier, Cerisier, Poirier), peut désigner l'Alisier blanc et l'alisier torminal, mais c'est le Sorbier des oiseleurs qui est signalé comme plante hôte.
6. Piéride de l'aubergine. 1983 !
: P. André, revue Alexanor,1983, qui redresse l'erreur.
Ce curieux nom, dûment mentionné par l'INPM du Muséum (et dans les publications qui pratiquent le copié-collé) apparaît en 1961 dans un article russe de G.M. Strogaya du Journ. Zool. Acad. Sci. URSS 81,92-100; c'est une erreur manifeste de transcription/traduction de "pièride de l'aubépine", un de ces virus de langage qui peuvent être extrêmement contaminants. Je découvre après coup que Gérard Christian Luquet, après avoir trouvé ce nom dans le Grand Dictionnaire Larousse en dix volumes 1982-85, vol.8, Paris, est l'auteur d'une mise au point en 1984 dans la revue Alexanor 14 (3) : 139-140 : Parmi les perles du "Grand Larousse" .
L'aubergine Solanum melongena n'est pas une plante hôte du beau Gazé, et les jardiniers peuvent l'épargner.
La chenille est décrite par Boisduval, Rambur, Graslin sous le nom de Pieris crataegi : Collection iconographique des chenilles volume 1 Planche 4 fig.1, 2, 3, 1832.
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal Le Gazé, comme nom accesoire La Piéride de l'Aubépine ; la Piéride gazée*, la Piéride de l'Alisier**, et il réfute heureusement la fautive Pièride de l'Aubergine.
* G.C. Luquet signale avoir trouvé ce nom de "Piéride gazée" dans le livre de Jean-Pierre Vanden Eeckhoudt Papillons de jour, L'Ecole des Loisirs, Paris, 1965, et omet de citer Godart 1821.
Noms vernaculaires anglais (M.A. Salmon, 2000)
Première description dans Moffet 1634 (qui reprend Gessner), puis Merret, Pinax rerum 1666.
Autres noms vernaculaires étrangers :
0. Avant l'Âge des Noms Français .
Le premier nom scientifique de 1758, et le premier nom en français de 1762, ont été précédés par des noms donnés par les auteurs de langue anglaise, à commencer par James Petiver en 1695.
Les auteurs étrangers qui ont précédé Linné (1758) sont :
a) Maria Sibylla Merian, 1696, Die raupen wundenbare tabl. (trad. n°)
b) James Petiver 1703 gazophylacii naturae
b') James Petiver, 1695-1703 musei page .
c) John Ray 1710 Historia insectorum page.
John Ray n'indique pas de nom, mais donne une "phrase spécifique" en latin d'une vingtaine de mots, précédant la description, et qui sert de dénomination.
d) Eleazar Albin, 1720, A national history of english insects, tableau
e) Benjamin Wilkes 1747-49 English moths and butterflies, page
(voir aussi B. Wilkes, One hundred copper plates ...p)
1. , 1762.
- Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 .
2. , Engramelle 1779
Jacques Louis Engramelle 1779, Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 2 page par J.J Ernst gravée par .
3. P. , Charles de Villers, 1789.
C. de Villers, Caroli Linneai Entomologia, 1789, page .
Simple traduction entre parenthèse du nom scientifique.
4. P[apillon] Walckenaer 1802.
Papillon , Walckenaer Faune parisienne 1802 page .
5. Latreille, 1804.
: Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés..vol. 14 page
6. , Godart et Latreille, 1819.
LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819 , Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9, 1819,
Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notammant par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.
7. , Godart 1821.
: Jean Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France Paris : Crevot 1821/1823, page et page peintes par C. Vauthier et gravées par Lanvin.
Ce nom a été repris par tous les auteurs : par Hippolyte Lucas (1834), toujours fidèle à Godart, P.A. Duponchel en 1849 page 53, par H. Milne-Edward en 1835, Aristide Dupuis 1865 , etc... ...
De même Le Borgne de Kermorvan, dans Le Tableau Systématique des lépidoptères du Finistère (Souvestre, 1836) page 165, utilise ce nom de avec les initiales c., " commun".
La Chenille.
1. in Boisduval, 1833.
Boisduval, Graslin, Rambur.1833 Collection iconographique et historique des chenilles . (BHL Library).
2. (Duponchel, 1849).
P.A.J. Duponchel, 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles page . (B.H.L. Libr)
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose de
7. Noms vernaculaires contemporains :
L'usage des noms vernaculaires eut assez mauvaise presse entre la seconde moitié du XIXe siècle et la publication de Gérard Chr. Luquet en 1986.
Pourtant, W.J. Griffith, qui n'emploie que les noms scientifiques dans son Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne, cite des noms vernaculaires dans son article de 1879 "Sur quelques lépidoptères nuisibles" donné à la Société Polymathique du Morbihan. Or, surprise, ce sont les noms presque désuets de Geoffroy qui y sont utilisés, et, notamment, page
Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de pour présenter ce papillon
—Bellmann / Luquet 2008 : " ".
— Chinery / Luquet 2012 :"".
— Doux & Gibeaux 2007 : "".
— Higgins & Riley /Luquet 1988 : "".
— Lafranchis, 2000 : "" .
— Perrein, 1012 : "" .
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "".
— Wikipédia : "".
III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
Langues celtiques :
1. langues gaéliques : irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).
en irlandais
en gaélique écossais*
2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welsh, cymraeg).
pas de nom en breton ;
en gallois.
*Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources. http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html
Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
IV. Zoonymie vernaculaire anglo-saxonne ( M.A Salmon, 2000).
Bibliographie, liens et Sources.
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— UK Butterflies :.
— lepiforum : http://www.lepiforum.de/lepiwiki.pl?Aporia_Crataegi
—Images : voir les superbes dessins de Hübner: Planche .
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— PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767 Version Books.Google
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Fabricius 1807 : https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up
Geoffroy : http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up
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Godart 1821 BHL : http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up
Godart latreille 1819 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR
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Kirby 1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up
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Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up
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Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search
Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm
Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/
— Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :
http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf
— Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html
— http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf
— site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm
Aujourd'hui nous allons prendre notre cahier de Vocabulaire, ( Euh, qui a dit:" encore! " ?) et écrire :
Dissection linguistique du papillon dit Vulcain.
Le mot Vulcain vous a été distribué, vous l'épinglez sur la planche de liège et vous ouvrez votre trousse de dissection, nous allons prendre tous notre temps, voire même le perdre en digression sur les détails qui sont les épices de notre quotidien. ( commençons par un détour : le mot espèce (zoologique) a la même étymologie que le mot épice )
I) Sur les noms vernaculaires du Vulcain.
a) des papillons immatriculés : Cher ou Tarn ?
Cette image m'a amené à consulter et à lire avec passion l'article de Jacques d'Aguilar et Fabien Raimbault " Les noms vernaculaires de Vanessa Atalanta (L.)", dans la revue Insectes 17 n°132 - 2004, (1).
Les auteurs nous apprennent une appellation méconnue du Vulcain, le "papillon à numéro" ou encore "numéro quatre vingt dix-huit " Regardez l'aile postérieure et vous y lirez distinctement un 8 , plus ou moins précédé d'hiéroglyphes que je pourrais déchiffrer comme 138P, mais qui sont plus communément lus comme 98 ou 18, avec un effet de miroir selon que l'on regarde l'aile droite ( 18 ou 98) ou comme ici l'aile gauche (81 ou 8P).
Alors, Vulcain immatriculé Cher (18) ou Tarn (81) ?
Les mêmes auteurs mentionnent la dénomination espagnole numerada, le numéroté, proche de notre papillon "Chiffre", mais sont surtout parvenus à retrouver une publication germanique de 1756, le tome I de l' Insecten-Belustigung où Rösel von Rosenhof décrit ces inscriptions .
D'autres auteurs y ont lu 8118, ou 980, comme une forme précoce et naturelle de baguage.
b) sur le nom Vulcain lui-même.
Cela paraît bien simple : Vulcain, c'est l'homologue latin du dieu grec Héphaïstos, c'est le fils de Jupiter et de Junon, qui naquit si laid que sa mère le balança du haut de l'Olympe, le quartier chic réservé aux stars. Il se blessa le pied dans la chute et restera boiteux, ce qui n'arrangea pas son allure, mais il fut recueilli par les filles d'Océan et devint forgeron, réalisant de magnifiques bijoux. Plus tard, il remonta sur la divine montagne, mais pour confectionner les orfévreries, les armes des héros, et même les foudres de son père, il se rendait dans sa forge installée sous une des îles Lipari, l'île Vulcano.
De même que le nom grec hephaïstos avait été utilisé dès Homère pour désigner le feu, le mot latin vulcanus servit par métonymie du dieu du feu et de la forge pour désigner la flamme et l'incendie.
En français, le latin vulcano, par l'italien vulcano ou volcano a donné notre mot volcan, pour désigner les montagnes de feu. Toujours par métonymie du dieu du feu, le substantif masculin vulcain, d'abord écrit vulcan (1552) a pu être employé par latinisme pour "feu" :Paul Claudel l'utilise ainsi (Poésies diverses, 1952) :
Le soleil dans un trou plein d'eau
Vulcain dans une marmite,
Admire parmi les roseaux
La flamboyante pépite !
Mais ce n'est qu'en 1762 qu'il devient le nom courant du papillon qui avait déjà alors reçu de Linné son nom scientifique.C'est E.L Geoffroy qui l'emploie dans son Histoire abrégée des insectes des environs de Paris, Paris, Tome 2, p.40. Mais Etienne Louis Geoffroy , ce pharmacien et entomologiste français (1725-1810) n'est pas l'inventeur du nom puisqu'il écrit : "Le nom de vulcain a apparemment été donné à ce beau papillon à cause des taches ou bandes couleur de feu qui sont sur ses ailes ". Dans son livre, il cite, comme on doit le faire, les références bibliographiques de ses prédécesseurs, avec le nom qu' utilise l'auteur : Papilio nymphalis atalanta pour Linné 1758, Inferne pour Goed. (Goedart ), ce qui permet de vérifier que les auteurs français ou francophones n' utilisent pas d'autre nom vernaculaire (Réaumur, De Geer ) . La mention de "inferne" suggère un rapprochement avec Vulcain.
Si Geoffroy n'a pas inventé le nom, il ne l'a certainement pas récolté dans le langage courant puisque le mot n'avait auparavant que des usages érudits, poètiques ou précieux, et ce n'est pas un mot "vulgaire" et vernaculaire: j'imagine pour ma part une invention par un zoologue contemporain de Geoffroy.
Nos voisins italiens le nomment aussi Vulcano, mais j'ignore si le nom italien est attesté à une date antérieure ou postérieure à notre vulcain.
En Allemagne, il peut s'appeler der Admiral, der Mars, die Jungfrau, der nummerpapillon, der acht und neunziger, et aussi pour Jakob Hübner ou pour N.J Brahm (1791) der Heiternesselfalter, le beau (ou gai) papillon de l'ortie.
En Grande-Bretagne il répond au nom de Red Admiral, l'Amiral rouge (il existe aussi, pour le Petit Sylvain , the White Admiral), comparant ainsi la bande rouge de ses ailes ("son grand ruban ponceau" comme l'a écrit Gérard de Nerval) avec l'écharpe de l'uniforme d'un amiral anglais. L'occasion d'apprendre que le mot amiral vient de l'arabe émir : le chef.
II) Origines du nom scientifique Vanessa atalanta.
a) Nom de genre : Vanessa.
Le premier terme du nom scientifique est dans la nomenclature binominale, le nom de genre. Dans la dénomination initiale, le "protonyme" que l'on doit à Linné, Papilio atalanta, la notion de genre n' avait pas cours et il nommait tous les papillons diurnes Papilio (l'équivalent actuel d'une superfamille), séparés des Sphinx et des Phalènes aux moeurs nocturnes ou crépusculaires. Ce sont ses successeurs, tout au long de la fin du XVIIIème siècle et du début du XIXème, qui s'efforcèrent de créer des rangs entre la superfamille et l'espèce, de définir cette notion de genre et de la faire apparaître dans la dénomination : ce fut donc une période de flottement taxonomique, responsable de dénominations synonymes.
Puisque le nom initial de Linné n'a pas été retenu, on écrit son nom entre parenthèse : Vanessa atalanta (Linnaeus, 1758).
Le genre Vanessa a été créé par Johan Christian Fabricius dans Magazin f.Insektenk. (Illiger) 6 : 281. en 1807.
Un mot sur cette publication : Johan Karl Wilhem Illiger, (1775-1813) est un zoologiste allemand , élève et gendre de l'entomologiste Johan Hellwig, qui fut chargé des collections naturalistes du comte J.C.von Hoffmannsegg puis fut à partir de 1810 le conservateur du Musée zoologique de Berlin .
C'est l'auteur de "Prodromes systematis mammelum et avium " en 1811, publication où il reprend la classification linnéenne en mammologie et ornithologie en introduisant l'idée de famille, un rang supra-générique.
De 1802 à 1807, il édita son Magazin für Insektenkunde. C'est dans la sixième volume de 1807, que parut un article anonyme donnant une synthése des classifications de lépidoptères de Fabricius, de Latreille telle que celui-ci l'avait présenté dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle de Buffon en 1804, et enfin de Schrank . Les 41 "familles" de papillons diurnes (Papilio) de Fabricius y sont nommées ; celle de Vanessa comptait 30 espèces.
Fabricius (1745-1808) est un Danois qui suivit les cours de Linné dont il est le disciple le plus distingué; professeur d'histoire naturelle à Copenhague puis en 1775 à Kiel, qui ne disposait ni d'un jardin botanique, ni de collections, il dut se déplacer fréquemment à Paris, où il devint l'ami de P.A.Latreille, à Londres ou à Copenhague. Sa classification repose sur la structure des pièces buccales.
Il proposa aussi pour ce genre vanessa les noms de Cynthia (1807) -que l'on retrouve dans l'un des noms de l'autre vanesse bien connue, la Belle-Dame Cynthia cardui.
Il décrivait en même temps Colias, Limenitis, Lycaena, Pamphila, Thymele, Pontia, Hesperia, etc.
L'origine du nom Vanessa attribué par Fabricius se trouve dans le poème de Jonathan Swift Cadenus and Vanessa.
Quoi, l'auteur des Voyages de Gulliver , le créateur des "Yahoo" et de la Laputa, le satiriste auteur du Conte du tonneau et de "Méditation sur un balai", un poète? Oui, et qui tient une place majeure dans la poésie irlandaise.
Swift a créé le prénom Vanessa à partir du début du nom d'Esther Vanhomright, son élève et son amante frustrée , morte à trente-trois ans en 1723 : le poème écrit à Windsor en 1713 dissimule le nom de l'amante dans un collage : Van-/-Essa , Essa étant le diminutif d'Esther. Depuis le prénom fut attribué aux jeunes anglaises, puis aux françaises et allemandes, explosant chez nous depuis 1970.
Cadenus and Vanessa est une histoire de bergers et de nymphes dont la vie,comme partout ailleurs, se complique à cause d'un certain Cupidon : alors que Vanessa est en train de lire les poésies de Cadenus, Cupidon décoche une flèche qui transperce le volume du poète et le coeur de la bergère : voilà la belle amoureuse du doux versificateur, qui voue sa plume à l'hommage de son amante. Une plume ? elle espérait plus, et, de dépit, elle rend l'âme.
Ce que je voudrais savoir, c'est l'origine du nom Cadenus.Sur la toile, il est aussi inséparable de celui de Vanessa que l'aurait voulu celui qui les a imaginé.
Swift,homme d'église, doyen de la cathédrale Saint Patrick de Dublin fut aussi amoureux d'une autre Esther, Esther Johnston, qu'il désigna sous le nom de Stella,et de Jane Waring, surnommée Varina. mais aucune ne donna son nom à un papillon.
Puisque nous en sommes aux prénoms terminant par -a, mentionnons Lolita, pour dire que Vladimir Nabokov tout autant écrivain que chasseur de papillons, dédicaçait à son épouse Vera ses ouvrages en ornant la page de garde d'un dessin de papillon qu'il baptisait à sa fantaisie Colias verae nabokov,Verina raduga, Papilionita-mot valise associant papilio et Lolita- verae, ou Verina verae, pour décliner par cette lépidopteronymie imaginaire son hommage à Vera.
b) Nom de genre synonyme : Pyrameis.
Jakob Hübner était un entomologiste allemand (1761-1826) qui s'interessait particuliérement aux papillons et notamment à leur illustration. On lui doit les planches remarquables du Geschichte europaïscher Schmetterlinge, 1806-1824.
Fidéle à l'esprit Linnéen et à la culture classique latine et surtout grecque,Il y proposa de baptiser les vanesses du nom de Pyrameis (1819), de Bassaris (1821) et enfin de Pyrameides (1826).
Scudder en 1889 proposa "Neopyrameis".
On trouve donc dans le début du XIXème siècle des publications désignant le vulcain sous le nom de Pyrameis atalanta.
C'est au couple de Pyrame et Thisbé qu'il voulait rendre hommage, et à l' histoire racontée par Ovide dans les Métamorphoses, Iv, 55-166. A priori aucun rapport avec l'aspect du vulcain, sauf si on veut voir dans ses couleurs celles de la fameuse écharpe ensanglantée de Thisbée qui fit croire à son amant qu'elle avait été dévorée par une lionne.
c) L'épithète spécifique atalanta.
L'épithète spécifique atalanta fait référence à Atalante, héroïne dans la mythologie grecque.
Selon la tradition développée en Béotie (région de Thèbes en Grèce), cette jeune-fille résiste aux projets de mariage en exigeant de n'épouser qu'un homme capable de la vaincre à la course à pied, où elle excelle : bien-sûr, les prétendants sont distancés par la championne d'athlétisme, et payent de leur vie leur tentative, jusqu'à ce que le jeune et bel Hyppomène, qui a l'appui de la déesse de l'amour Aphrodite agacée de voir une joggeuse mépriser les joies d'Eros, trouve l'idée de faire tomber pendant sa course trois pommes d'or : est-ce l'envie, est-ce la curiosité, Atalante ralentit sa foulée pour les saisir et Hyppomène est vainqueur.
On connaît ces jeunes filles rétives au mariage et vouées à Artémis la vierge chasseresse, telle Sara qui, dans le Livre de Tobie, avait fait périr dans le lit nuptial sept soupirants avant d'être délivrée des sortilèges d'Asmodée par le fieil de poisson péché par Tobie et son archange gardien.
Mais que signifie" Swift" en anglais ? rapide. Sa Vanessa avait composé un rébus de son nom où mon premier était le début du nom de Joseph, mon second était le prophète Nathan et mon troisième était :"what a horse is that runs very fast.", et Jonathan Swift se retrouvait ainsi sous les puissances tutélaires d'un mari passif ou délaissé, d'un prophète qui faisait la leçon à David après qu'il eût séduit Bethsabée,, et d'un cheval courant très vite :
Like a racer he flies, to succour with speed,
When his friends want his aid, or desert is in need.
Curieuse alliance dans ce Vanessa atalanta d'une héroïne qui meurt d'une ardeur frustrée par un amant voué à sa Muse, et de sa figure inverse, véloce et glacée : le Vulcain, papillon ardent, rapide, affairé et curieux.Mais il est inutile de chercher dans la figure d'Atalante la raison pour laquelle le papillon fut ainsi dénommé : en réalité, il semble que les causes de ce parrainage soit autre.
d) atalanta, suite : Linné
L'attribution de l'épithète spécifique des 542 espèces de papillons que Linné a du nommer dans son Systema naturae de 1758 s'est faite selon des critères liés le plus souvent non pas à la morphologie, au comportement ou aux particularités de l'espèce à baptiser, mais selon son rang dans la Classification Générale: dans celle-ci, Linné détermine trois groupes qu'il nomme "genre" , les Papilio, les Sphinx et les Phalenae.
Très influencé par sa culture classique gréco-latine, Linné va classer ses papillons en créant des parallèles avec la civilisation et la mythologie grecques. ainsi les Papilio sont divisés en six "phalanges", comme les formations de soldats d'infanterie, les hoplites. Il crée les phalanges des Cavaliers (Equites), des Muses habitant sur le mont Hélicon, (Heliconii), des Danaïdes, les cinquantes filles du roi Danaus, (Danai), des Nymphes (Nymphales), des gens de la plèbe pour les plus petits papillons (Plebeji), et des Barbares ( Barbari).
Poursuivant sa création comme un joueur inventant une nouvelle civilisation, il répartit ses Cavaliers entre Troyens (Trojani) et Achéens -les grecs de la guerre de Troie venus venger Mélénas dont la belle Héléne a été ravie par Pâris - (Achivi) .
Les papillons de la phalange des Heliconii reçoivent le nom des Muses, ou de leur patron Apollon, ou de leurs sosies les pierides.
Les Danaïdes sont de deux camps : les blancs (Candidi) où nous trouvons nos actuels piérides et les colorés (Festivi), tous dotés de noms grecs.
Les Plebéiens sont soit des gens des villes, soit des gens des champs: Urbicoles ou Rurales.
Enfin les Nymphes, qui inspireront le nom de notre famille des Nymphalidés, sont aussi de deux groupes :
- les Gemmati, dont le nom latin signifie "ornés de pierres précieuses", car leurs ailes sont ocellés.
- et les Phalerati, " ornés de phalères" dépourvus d'ocelles.
Notre Vulcain , le vigoureux forgeron boiteux s'est retrouvé embrigadé dans la phalange... des Nymphes , dans la section des Phalerati. Je dois donc vous expliquer ce que sont des " phaléres" , qu' en langage contemporain on désignerait sous le nom de " bling-bling ". Ce sont des plaques de métal sonnant et brillant portées par les soldats en décoration ou par les chevaux en ornement. Le mot latin a été aussi utilisé pour désigner le clinquant, le tape à l'oeil.
Les 33 papillons phalerati reçoivent des noms de nymphes, ou d'héroïnes grecques, sans égard à leur aspect, leur localisation (peu sont européens, la plupart sont d'Inde ou d'Asie ) ce sont Cydippe, Tiphia, Antiopa, Polychloros (c'est notre Grande tortue), Ariadne, Dirce, Venilia, Alimena, Leucothoe, Phaerusa, et le Vulcain hérite ainsi du nom d'Atalante.
Cela a permis à Linné de faire vivre les chers personnages dont il lisait à l'école les aventures dans Homère, Ovide, Virgile ou Horace, et c'est vrai qu'ils sont attachants.
Par exemple, Cydippe est une belle athénienne qui a séduit Acontios lorsqu'ils se sont vus aux fètes d'Artemis à Delos. Le rusé Acontios lui lance une pomme où est écrit "je jure devant Artemis de n'épouser personne d'autres qu' Acontios" ; la jolie étourdie lit tout haut ce qu'il y a écrit, et la voilà liée malgré elle à son admirateur lanceur de pomme sans qu'elle n'y prenne garde. Revenue à Athènes, elle veut se fiancer à un autre, mais elle tombe malade dès qu'on prépare les noces, et il faudra que la Pythie de Delphes en personne lui explique le stratagème . Cydippe et Acontios se marièrent, et ils eurent beaucoup d'enfants, ou du moins, grace à papa Linné, beaucoup de petits Cethosia cydippe, superbe lépidoptère australien, ou de Neptis cydippe, l'exemplaire de Linné qui provenait d'Inde.
En résumé, le Vulcain ne s'appelle atalanta que parce qu'il est le numero 175 de la classification de Linné.
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Lieu : sablières de Bodonou.
Date : 15 septembre 2011
La chenille de Phalera bucephala (Linnaeus, 1758) la Bucéphale, la Lunule, le Porte-écu jaune.
C'est Linné qui décrit ce papillon dans la dixième édition du Systema Naturae, page 508 n° 61 sous le protonyme de Phalaena Noctua bucephala et avec la description de la chenille que voici : "larva pilosa nigra annulis lineisque luteis", chenille velue noire avec des anneaux et des lignes jaunes, et il donne comme plante-hôte le tilleul, le chêne, le saule et l'aulne.
Il donne en référence Lister, Mérian, Albin, Frisch, de Geer, Roesel, Wilks, mais en premier le plus ancien, Jan Goedart (1617-1668) le peintre et naturaliste hollandais qui décrit cette espèce dans ses Métamorphoses de 1662. C'est lui qui l'aurait nommé "le Porte-écu jaune", ou, plus exactement et selon Engramelle, "C'est la forme et la couleur de cette tache ( jaune de l'aile) qui a fait donner à ces phalènes en Hollande et en Allemagne le nom de Porte-écusson et de Coin jaune".
Le nom vernaculaire de La Lunule a été donné par Étienne-Louis Geoffroy en 1662 dans son Histoire abrégée des insectes qui se trouvent dans les environs de Paris, tome 2, page 123 n° 28. Il écrit : "ses ailes sont d'un gris de perle cendré [...] une grande tache jaune marbrée ovale en forme de lunule qui termine le bout de l'aile."
Le nom est repris par Charles de Geer dans Mémoires pour servir à l'histoire des insectes,(1752-1778) I, p. 317 sous la forme de Phalène lunule.
Le R.P Jacques Louis Engramelle reprend aussi ce zoonyme en 1786 dans Papillons d'Europe vol.4, p. 325, pl 185 n° 240. Voici sa description des moeurs de la chenille :
" On trouve ordinairement les oeufs de ces insectes au milieu de juillet sur le revers des feuilles des différents arbres qui servent de nourriture aux chenilles. Ils sont d'un blanc bleuâtre avec un point noir au milieu, et dix jours environ suffisent pour faire éclore lesjeunes chenilles. Elles ne dévorent point leurs coquilles comme beaucoup d'autres espèces ; mais dès qu'elles voient le jour elles se rassemblent sur les feuilles et en mangent la superficie en se tenant trés prés les unes des autres ; aussitôt qu'elles sont rassasiées, elles se mettent par tas les unes sur les autres. Après leur première mue, qui arrive au bout de huit jours environ, elles ne se contentent plus du parenchyme des feuilles, mais les rongent par les bords comme les autres chenilles. elles ont atteint toute leur croissance à la fin d'août. [...] Leur société ne dure que jusqu'à leur croissance parfaite." L'apparition du chevron jaune signe le terme de leur vie grégaire et l'acquisition de leur autonomie.
Jean-Baptiste Godart le nomme Bombyx bucéphale dans Histoire Naturelle des Lépidoptères et Papillons de France, vol. 4, p. 236 n° 66 pl 22 fig. 1 :
Boisduval, Rambur et Graslin utilise le nom scientifique de Pygaera bucephala dans leur traité sur les chenilles, Collections iconographiques et historiques des chenilles vol. 1, pl 17 fig 1 et 2.
Ce cliché montre la chenille dans une attitude qui lui est familière. Lisons encore Engramelle (ouvrage cité) : " Elles sont remarquables par l'attitude qu'elles prennent dans l'état de repos : elles tiennent alors le derrière élevé, et la dernière paire de pattes forme une espèce de queue fourchue. De Geer remarque qu'elles font peu usage de ces pattes en marchant, et que l'extrémité de leur corps est presque toujours relevé. Elles filent beaucoup, et tapissent de soie tous les endroits qu'elles parcourent ".
Un autre aspect remarquable est le chevron jaune de leur tête :
Iconographie :
Jan Goedart, Metamorphosis,p. 213, n° 95 : version numérisée de l'Université de Strasbourg, éditée à Londres en 1685 et complétée par Lister :
J.A Boisduval, P. Rambur, A.Graslin, Collections...chenilles, planche 17. (1832) (source : Google books) :
Le nom scientifique de genre Phalera Hübner, 1819 vient du grec Phaleros, "tacheté de blanc".
L'épithète bucephala attribué par Linné vient du grec boukephalos, "tête de boeuf", ce qui me paraît inspiré par la forme de la tête de l'imago, même si Bucéphale est aussi le nom fameux du cheval d'Alexandre le Grand.
La Cidarie enfumée
Lampropteryx suffumata ([Denis & Schiffermüller], 1775)
Plouzané, venu à la lumière, 11 avril 2012:
Zoonymie :
_ Nom scientifique :
_ Nom vernaculaire :
P.A.J Duponchel in Jean-Baptiste Godart, Cidarie enfumée, Histoire naturelle des Lépidoptères, 1830 p. 320 n° DCCCLV ; illustration pl. 193 fig.2 par P. Duménil.
http://books.google.fr/books?id=t2dh_pphB7EC&pg=PA593&lpg=PA593&dq=cidarie+enfumée+godart&source=bl&ots=fUsmpkJ5yR&sig=CqWi1LBcf5nlF7oDwVWWNp0Uuns&hl=fr&sa=X&ei=lZ2GT7ryBMW2hQeP2OyoCA&ved
Le Biston marbré ou la Phalène précoce
Biston strataria Hufnagel, 1767.
Lieu: Plouzané (29)
Date : 12 avril 2012, venu à la lumière.
Mâle.
Zoonymie :
Le Biston marbré ou la Phalène précoce, Biston strataria Hufnagel 1767, the Oak Beauty.
Envergure 40-50 mm.
Vole de mars à avril en milieu boisé et suburbain.
Plante hôte : un grand nombre d'arbres et pas seulement le chêne comme le fait penser son nom anglais.
Nom scientifique :
d'après A.M. Emmet, 1991 :
Biston : Learch, 1815 : c'est le nom d'un des fils de Mars et l'ancêtre de la tribu Thrace des Bitones en Grèce antique.
strataria : du latin stratum, i : "couverture de lit, natte, tapis" pour décrire la ressemblance des motifs avec ceux d'une tapisserie (en anglais, ce papillon fait partie d'une famille nommé "carpet").
Nom vernaculaire :
Le Sphinx du peuplier
Laothoe populi (Linnaeus, 1758).
Lieu : L'Aber, Crozon.
Date : 23 mai 2012.
Envergure : 65-90 mm
Vole de mai à juillet.
Plante hôte : peuplier, peuplier-tremble, saule.
Au repos, il tient ses ailes antérieures repliées vers l'arrière, tandis qu'il ramène vers l'avant les postérieures. Il ressemble alors à un amas de feuilles ou aux écailles des écorces, et ne se distingue pas s'il est posé sur les arbres. Dérangé, il écarte ses ailes antérieures et fait apparaître la couleur rougeâtre de ses ailes postérieures ce qui aurait un rôle de défense contre les prédateurs.
Zoonymie :
Nom scientifique :
- Nom de genre : Laothoe Fabricius, 1807 tire son nom de l'une des maitresses de Priam, roi de Troie.
- Nom d'espèce : Laothoe populi (Linnaeus, 1758), du latin populus, le peuplier qui est, avec le saule, la plante hôte.
Nom vernaculaire :
Dans les autres langues :
GB : Poplar Hawk-moth,
D : Pappelschwärmer.
La planche d'illustration de Jacques-Louis Engramelle (Google Books) :
L'Angeronie du prunier, la Phalène du noisetier Angerona prunaria (Linnaeus, 1758).
Lieu : Plouzané (29)
Date : 11 juillet 2012
Zoonymie.
Geometridae,
tribu Angeronini, Forbes 1948
Nom de genre : Angerona Duponchel, 1829. Histoire naturelle des lépidoptères ou Papillons de France Tome IV p. 181.
C'est donc notre compatriote Philogène Auguste Joseph Duponchel (1774-1846), l'ancien militaire bonapartiste renvoyé à l'étude de ses chers papillons à la Restauration, qui décrivit ce genre en poursuivant la publication de l'Histoire des lépidoptères de Jean-Baptiste Godart. Il s'avisa que Treitschke avait placé dans le genre Ennomos une espèce qui n'avait rien à y faire, et qui en différait trop "par la brièveté de ses pattes, l'absence de toupet frontal, l'échancrure des secondes ailes, la forme des pattes postérieures, la débilité du corps, etc..." Boisduval le replaça à tort parmi les Ennomos, puis reconnut son tort dans son Histoire Naturelle des Insectes après que Herrich-Schoeffer ait rectifié l'erreur.
Il donna à ce genre monospécifique le nom d'une très ancienne déesse de la mythologie romaine. Je découvre avec Wikipédia cette Angerona, une très belle divinité du silence (elle est représentée l'index posé sur la bouche close par un bandeau), silence de la concentration de pensée et de l'effort nécessaire à sa tâche. Car celle-ci est ardue, qui consiste en rien de moins que d'aider le soleil, le jour du solstice d'hiver, à franchir ce passage très étroit qui lui permet de vaincre les ténèbres. C'est un monde de glace et d'effroi qui se dessine dans mon imagination, alors que se conjuguent les sombres mélodies du Winterreise de Schubert avec les souvenirs de récits d'explorateurs tentant de découvrir le Passage du Nord-Ouest. Vaste silence oppressant de l'Arctique. Angoisse. Angoisse de la naissance, lorsque l'enfant traverse le détroit de tous les dangers, et qu'un ange, lui appliquant sur les lèvres un doigt pressant, lui interdit de parler la langue du pays dont il vient.
Puis le premier cri, la déchirure triomphale des brumes, l'éclat des trompettes, le monde renaît, et reprend sa course vers l'été.
L'Angéronie possède la couleur orangée, solaire, radieuse, de ce triomphe tout en conservant encore les traînes persistantes des ténèbres vaincues. Parfois, ses ailes en sont entièrement rayées suivant des lignes concentriques, comme si elle avait abîmée sa peinture en ayant été happée par un vortex. Ou bien, l'ombre brune recouvre plus de la moitié des ailes, en large cadre funèbre comme un faire-part. Mais l'individu que mon objectif a capturé ressemble plus à des mouillettes de pain d'épice trempées dans du café. Il s'agit sans-doute d'un mâle, car ce sont ceux-ci qui ont la chaleur de ton la plus fauve.
Nom d'espèce : Angerona prunaria (Linnaeus, 1758). Systema Naturae p. 520
Linné cite en référence deux anglais, Wilkes (English Moths), et Albin puis Uddmann et ses dissertations : c'est le même Isaac Uddmann que je vient de découvrir en capturant le Tortrix Epiblema uddmanniana
L'épithète prunaria provient de l'une des plantes hôtes le prunus spinosa , seul signalé par Linné, alors que la chenille de cette espèce se nourrit sur le saule, le chêne, la ronce, le lilas le noisetier ou le chêvrefeuille, et bien d'autres encore.
Nom vernaculaire
Sous ce nom d'Angeronie du prunier, Duponchel décrit deux variétés, que certains auteurs avaient considérés comme deux espèces différentes : A. prunaria prunaria, ou Angérone du Prunier (fig. 1&2) et A. prunaria corylaria ou Angérone du coudrier (fig. 3&4)
Dans les deux variétés, le mâle est plus coloré, et plus petit.
La variété la plus commune est prunaria : "Les quatre ailes du mâle prunaria, tant en dessus qu'en dessous sont d'un beau jaune-orangé, et plus ou moins chargées de petites stries noires, avec un croissant, ou plutôt une ligne un peu courbe de cette dernière couleur sur le disque de chacune d'elles, et leur frange entrecoupée de noir. La femelle ne diffère du mâle que parce que chez elle la couleur orangée est remplacée par le jaune d'ocre."
" Le fond de la couleur de la corylaria est le même que chez la précédente, c'est-à-dire orangée chez le mâle et jaune d'ocre chez la femelle, mais ce fond est absorbé en grande partie par une large bande d'un brun-noir qui termine les quatre ailes, ainsi que par une grande tache de même couleur placée à leur base. Dans quelques individus, le noir domine tellement sur les ailes inférieures que l'on n'aperçoit plus que quelques atomes du fond, au milieu."
J'en conclue donc que je n'ai pas attrapé la forme la plus courante, mais bel et bien une Angéronie corylaria, ma chère, et, parmi celles-ci, l'une de celles qui se piquent de ne pas laisser le galon de feutrine noir dissimuler par trop la belle étoffe d'or aux mouchetures sépia. Une forme rare, à rendre jaloux un bas-breton dans sa chupenn brodée.
Nom vernaculaire anglais : Orange Moth
allemand : Schelenspanner
La chenille de l'Angéronie "sort de l'oeuf en septembre, passe l'hiver engourdie sous de la mousse ou dans quelques fentes d'arbre, et n'atteint toute sa croissance que vers la fin de mai de l'année suivante. A cette époque, elle se renferme entre des feuilles, qu'elle attache ensemble par quelques fils et dont elle tapisse l'intérieur d'un léger tissu, pour s'y changer en une chrysalide d'un brun-rouge, avec l'enveloppe des ailes noires ; et le papillon en sort trois semaines après, c'est-à-dire à la fin de juin ou au commencement de juillet" C'est alors que j'interviens, avec mon petit appareil photo, clic-clac, merci Kodak !
La Râtissée Habrosyne pyritoides (Hufnagel, 1766)
Lieu : Plouzané
Date : 11 juillet 2012
Plante hôte : Ronces.
Zoonymie
Hétérocère
Nom scientifique :
Drepanidae, Thyatyrinae
Nom de genre : Habrosyne, Hübner, 1821
L'adjectif grec habros signifie "tendre, doux, délicat", comme dans le terme habrodiaitos qualifiant par exemple Aphrodite, "celle qui vit délicatement"; il intervient dans la construction du nom du rat-chinchilla Abrocome (au poil délicat), ou en zoonymie ornithologique dans la construction du nom de genre Abroscopus, sylviidés d'Asie. Les grecs avaient surnommés Sardanapale "Panabros", "le Tout-délicat, le tout-efféminé". En botanique, les grecs anciens nommaient sous le seul nom d'Habrotonon deux plantes différentes, une Artémisia et une santoline. Parmi les liliacées, l'Habranthus est "une fleur délicate". Citons encore le Kakapo ou perroquet-hibou Strigops habroptila, "à la plume douce".
Habros, c'est bien, mais que veut dire Habrosyne ? A. Maitland Emmet (1991) traduit : du grec habrosune, "splendeur", mais cela laisse de coté des subtilités qui viennent enrichir notre manière d'admirer ce papillon. On peut s'appuyer sur la lecture de l'article de Mario Lombardo, Habrosyne nel habra'nel mondo greco arcaico, Publications de l'École Française de Rome, 1983 pp. 1077-1103, disponible en ligne ici : link, ou bien considérer que habrosyne et habra sont, à l'origine, des notions de valeurs archaïques qui définissent ensemble des goûts aristocratiques associés au luxe, au raffinement, à la délicatesse, à la recherche d'étoffes précieuses, d'objets en or ou de mets gastronomiques, développés initialement au VIIe et VIe siècles chez les Perses ou dans l'aristocratie grecque d'Ionie au contact de l'Orient, mais qui furent rattachés plus tard à des valeurs plus décadentes de mollesse, de licence et de déprédation ou de corruption des moeurs, notamment lorsque, sous la dynastie des Ptolémés, elles en vinrent à participer à une politique ostentatoire d'exhibition des richesses et de prestige social lors de dîners à la Lucullus ou dans des bâtiments. Sous le nom de tryphé, cela devient, après les guerres du Péloponnèse, une valeur négative, s'opposant au mode de vie spartiate pour dénoncer le laxisme ionien puis athénien responsable des défaites, et pour Platon, elle rend compte du déclin des grands foyers de civilisation d'Asie et d'Occident.
On voit que ce mot peut introduire à une découverte passionnante des phénomènes aussi diverses que ceux des dons et contre-dons, des mentalités grecques lors de la colonisation, des phénomènes d'acculturation ou des réflexions sur la "décadence de moeurs". Mais concernant le regard que l'entomologiste peut porter sur ce papillon de nuit nommé Habrosyne pyritoïdes, et sur les raisons historiques qui amenèrent Hübner à le nommer ainsi , il s'enrichira d'y voir un bijou raffiné, un élément d'une parure ornementale alliant les matériaux les plus précieux et d'imaginer les damasquinures ou les glaçures de ce chef-d'oeuvre dans une vitrine de musée, dans son écrin, comme un céladon Goryeo, le gobelet d'or d'un roi Achéménide, un camée en sardonyx au veinage sépia, ou plus près de nous l'oeuf Empire Fabergé en néphrite que Nicolas II offrit un jour à Maria Fedorovna.
C'est dire combien notre nom vernaculaire "la ratissée" est éloigné de ces fastes :
Nom d'espèce : Habrosyne pyritoides (Hufnagel, 1766) Beschreibung einer seltene und besonders schönen Phaläne (Phalaena pyritoides), Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liehaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenhmen Wissenschaften überhaupt 3,(6) [1767]: 560-562. Berlin.
l'épithète pyritoïde signifie "qui ressemble à la pyrite", ce minerai d'éclat métallique doré pâle tirant son nom du grec pyros -lithos, "pierre à feu" en raison de sa capacité à produire des étincelles.
Il fut établi que la pyritoides de Hufnagel était le papillon décrit par Linné dans la 12ème édition du Systema Naturae en 1867 sous le nom de Phalaena derasa.Cet épithète provient du latin derasus, a, um, part. passé du verbe derado, et signifiant "raclé, ratissé".
Nom vernaculaire :