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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 22:37

La mort d'un ami : Bataille de Zama, tenture de l'Histoire de Scipion.

Exposition Le siècle de François Ier, du roi guerrier au roi mécène", Chantilly du 7 septembre au 7 décembre 2015.

Voir aussi à propos de cette exposition :

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Je voudrais privilégier un détail de la Bataille de Zama présentée lors de cette exposition : au premier plan, mais à l'extrême gauche, un soldat romain se penche sur le corps sans vie de son ami, et il pleure. Autour de lui, la bataille du général romain Scipion contre son ennemi Hannibal déploie son tumulte, les éléphants barrissent, affolés par les sons stridents des trompettes et du joueur de serpent. Les cornacs hurlent leurs ordres. Les cavaliers chargent, l'infanterie repousse les bêtes monstrueuses avec des porte-feux.

Plus rien de cela n'existe pour celui qui a perdu son frère d'arme. Son chagrin crée autour de lui une bulle de silence, un cristal de glace au sein duquel brille l'essentiel. La certitude que ce qui vient de se briser avait une valeur supérieure, absolue. La Patrie, la Victoire, l'Honneur restent au seuil de cette parenthèse qui se referme comme un pavillon de deuil autour des deux amis.

C'est cette scène que je veux montrer ici, bien que je fasse figurer aussi les informations documentaires nécessaires.

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La pièce de la tenture exposée à Chantilly mesure 9 mètres de long et 4,80 mètres de haut. Je ne suis pas parvenu pas à la photographier en entier. Elle appartient aux collections nationales du Palais Royal de Madrid, après avoir été achetée en 1544 par Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint et gouvernante des Pays-Bas.

Elle est l'une des premières rééditions de la tenture originelle de l'Histoire de Scipion, dite La belle tapisserie du roi,  que François Ier acquit auprès des ateliers de Bruxelles,  et qu'il acheva de payer en  avril 1535 : l'une des plus grandes de celles qu'il posséda, avec ses 22 pièces de 4,76 m de haut et son total linéaire de 143 mètres. Il l'avait commandé à Marc Crétif, marchand vénitien établi à Venise, après que ce dernier lui eut présenté 3  pièces. Selon Michel Hochman, elle avait initialement été réalisée pour le cardinal vénitien Francesco Corner, (1478-1543) pour son séjour à Rome lors du conclave de 1521-1522, dans le souci d'exalter l'origine légendaire de sa famille, les Corner affirmant descendre de la gens Cornelia, à laquelle appartenait Scipion l'Africain.

La Bataille de Zama (1544) de Jules Romain correspond, avec cinq autres panneaux de Madrid, à la première partie de la tenture Les Hauts faits de Scipion, les Gestes

La scène, tirée du récit de Tite-Live sur la seconde guerre punique dans l'Histoire de Rome (XXX, 33, 4-16), représente l'ultime bataille qui opposa Scipion et l'armée romaine aux Carthaginois à  Zama (Siliana, nord-ouest de la Tunise), en 202 avant notre ère . Les éléphants placés aux premières lignes de l'armée carthaginoise s'élancent sur les Romains, renversant hommes et chevaux. Sur la gauche, effrayé par le son de la trompette et du cor, un éléphant se retourne contre son propre camp. Au premier plan, Scipion, , entraîne ses hommes à sa suite et les encourage à repousser l'ennemi à coups de javelot et d'épée.

L'idée fondamentale de la composition a été de montrer l'armée carthaginoise, avec ses éléphants en première ligne, plaçant ainsi le spectateur dans la même position que les romains qui doivent les affronter.


 Rappel : Rome et Carthage.  Publius Cornelius Scipio, né en 235, assiste en 216 à la bataille de Cannes, remportée par Hannibal, qu'il considère alors comme un conquérant, à l'égal d'Alexandre et de Pyrrhus. En 211, Scipion est nommé proconsul, en Espagne et remporte des victoires sur les carthaginois. Le romain envisage un moment de porter la guerre directement en Afrique mais il est rappelé à Rome où il est élu consul, en 205. Il se voit attribué la Sicile et a pour mission de prendre Carthage. Scipion débarque près de Bizerte et remporte la victoire à Zama. Hannibal choisit l'exil et offre ses services au roi de Syrie, Antiochos III, qui désire combattre la puissance romaine. Il y retrouve son ancien rival, devenu Scipion l'africain. De nouveau battu, Hannibal se suicide en 183, la même année Scipion décède dans sa propriété de Liternum, où il s'était retiré. 

Revenons à la tenture de François Ier , qui fut brûlée en 1797 pour en récupérer les métaux précieux : elle comportait deux cycles distincts, Les Gestes et ses 12 pièces représentant divers épisodes glorieux de la deuxième guerre punique, jusqu'à Zama ; et les Triomphes, 10 pièces montrant l'entrée à Rome du vainqueur. Les premiers dessins qui servirent de modèles aux Gestes sont de Jules Romains et de Jean-François Penni, et datent des premières années 1520.  Les premières tapisseries pouraient dater de 1524. Puis François Ier aurait commandé des dessins complémentaires à Jules Romain.

 

Jules Romain,  dessin de la Bataille de Zama (détail) Musée Royaux des Beaux-Arts de Belgique

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Dessin conservé au Louvre inv.3717 selon Astier de la Vigerie 1907 :

 

 

Bataille de Zama, dessin, Louvre, in Astier 1907 planche XIII.

Bataille de Zama, dessin, Louvre, in Astier 1907 planche XIII.

Gravure de Cornelis Cort de 1567  (conservé au Metropolitan Museum ?) partiellement disponible en ligne (Wikipédia) : elle porte au dos, selon Astier 1907, l'inscription Ex archetypo Raphaelis Urbinatisquod est apud thomam cavalierum patricium romanum, excudebat Romae Antonius Lafrerius Scovani.

 

La tenture de François Ier fut fort admirée et fort copiée. Le Louvre conserve dix pièces d'une copie de copie par la manufacture des Gobelins sur des cartons de François Bonnemer. Jacques d'Albon, seigneur de Saint-André et maréchal de France depuis 1547, commanda à Bruxelles, probablement vers 1558,  une Histoire de Scipion en dix pièces représentant les hauts faits, dont six directement copiées sur la tenture du roi. A cette tenture d'Albon s'ajoute celle du Quirinal, celle du Palais Michiel, signée de Leyniers.

La tenture de Madrid possède une bordure à rinceaux, sans chiffres ni armoiries, sans personnages. C'est, selon Astier 1907, la plus voisine du dessin n°3717 du Louvre, quoiqu'il faille y ajouter "une bande de 1/4 environ à droite, où figurent deux cavaliers, de nombreux fantassins, ainsi que deux ou trois éléphants. Et une bande de 1,9 m environ où un homme court derrière les chevaux."

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Image http://fineartamerica.com/featured/battle-of-zama-16th-c-spain-madrid-everett.html

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Ma propre photo, bien médiocre :

 

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

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Les détails de la charge des éléphants, vaillamment repoussée par les Romains.

 

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.
Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

La mort d'un soldat, pleuré par son ami.

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

La mort d'un ami, Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

La mort d'un ami, Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

Des fleurs.

 

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.
Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

Bataille de Zama, Tenture de l'Histoire de Scipion, Madrid.

SOURCES ET LIENS.

ASTIER DE LA VIGERIE (Emmanuel Raoul d'), 1907– La belle tapisserye du roy, 1532-1797, et les tentures de Scipion l'Africain, Paris H. Champion, 398 pp

https://archive.org/stream/labelletapissery00asti#page/n123/mode/2up

—  HOCHMANN ( Michel) , 2004 – Venise et Rome 1500-1600: deux écoles de peinture et leurs échanges, Droz, 664 pp. https://books.google.fr/books/about/Venise_et_Rome_1500_1600.html?id=VVkFELS4m4oC&redir_esc=y

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Chantilly
22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 10:44

LISTE DES 89 +1 ZOONYMIES DES PAPILLONS DIURNES DE BRETAGNE.

Liens vers mes monographies.

Voir aussi :

Liste complète de mes articles sur les papillons.

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PAPILIONIDAE

Papilioninae

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PIERIDAE

Coliadinae

Dismorphiinae

Pierinae

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LYCAENIDAE

Lycaeninae

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Polyommatinae

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Theclinae

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RIODINIDAE

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NYMPHALIDAE

Apaturinae

Heliconiinae

Limenitidinae

Nymphalinae

Satyrinae

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Danainae.

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HESPERIIDAE

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Rhopalocères.
21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 10:06

L'Amour est un oiseau et Psyché un papillon : la métamorphose amoureuse. Iconographie des ailes de Psyché.

Zoonymie de Papilio cupido Linnaeus, 1758, Papilio psyche Hubner 1800 , du Satyrus psyche Godart et de la famille des Psychidae (Boisduval, 1828).

Voir :

Une pièce de la Tenture de l'histoire de Psyché (Sully-sur-Loire, >1609) : Psyché va chercher la laine d'or des brebis.

Zoonymie (étude du nom) du papillon l'Argus frêle Cupido minimus (Fuessly, 1775).

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Au début du XIXe siècle, les entomologistes attribuèrent à des papillons le nom de Psyché. En même temps, (à partir de 1810) des artistes se mirent à représenter Psyché, l'héroïne de l'Âne d'Or d'Apulée, avec une paire d'ailes de papillons, pour la première fois depuis le début de l'ère chrétienne. Un changement de paradigme ? Une métamorphose des concepts de l'âme ??

Parti de cette question simple (pourquoi ces ailes sont apparues si tardivement à Psyché ?), j'ai été, une fois de plus, entraîné dans une aventure à rebondissement, un de ces labyrinthes dans lesquels les dieux prennent plaisir à m'enfermer pour me punir de ma curiosité (comme Psyché ouvrant la boite de beauté malgré l'interdiction de Vénus). Une fois de plus, je serai long, alambiqué, et gyrovague.

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Introduction.

Après avoir étudié l'origine des noms de papillon ( plus de 85 articles de Zoonymie des rhopalocères) ou les descriptions et illustrations des papillons dans l'histoire de l'entomologie (Hoefnagel, Aubriet, Ernst, etc...), ma découverte récente des représentations de l'Histoire de Psyché sur les tentures copiées de celle à 26 épisodes de François Ier  ( à Sully-sur-Loire, Pau, Fontainebleau, Cadillac, Orléans), et de  quelques lectures annexes, a été l'occasion d'une découverte toute simple. 

Un beau jour, les artistes se mirent à représenter Psyché, femme de simple humanité, avec des ailes de papillon. En contrepoint à la représentation de son amant Éros, qui, depuis l'antiquité, dispose d'une solide paire d'ailes d'oiseau, version ailes d'aigle.

Quand et où a eu lieu cette petite révolution? C'est là toute l'affaire ! Sous réserve d'inventaire, je vais en fixer le début pendant le néoclassicisme français avec le  tableau du baron François  Gérard, Psyché et l'Amour. Certes, l'héroïne ne porte pas encore d'ailes, mais, encore réveuse comme la Vierge à l'arrivée de Gabriel, pas encore éveillée aux sentiments amoureux, elle est survolée par un papillon blanc qui va bientôt se poser et la transformer. 

On me dira que dans la langue grecque antique, psyche, psukhê, [ψυχή] ; « souffle » signifie à la fois "âme" et "papillon". (Alain Rey) L'union du Somâ "corps, ou plutôt "cadavre"" et du psukhê définit l'être vivant. 

Psukhê = âme. Dans l’épopée homérique reprise par les grands tragiques grecs (Eschylle et Sophocle), il est absolument nécessaire d’enterrer le cadavre, pour que l’âme puisse se séparer du corps pour rejoindre l’Hadès (le royaume des ombres) et se régénérer afin de renaître dans un autre corps. Ce qui explique l’acharnement d’Achille à ne pas vouloir enterrer Hector et l’acharnement d’Antigone à vouloir enterrer son frère Polynice, car c’est la pire tragédie qui puisse arriver à l’homme.

La beauté, la force, la jeunesse sont les témoins visibles de la beauté de l’âme et de la noblesse. Il y a une harmonie (qui veut dire jointure) au sens profond du terme, entre Sôma et Psukhé, qui sont à la fois distincts et unis pendant la vie ; l’âme est clouée au corps dira Platon plus tard. Cette harmonie confère à l’âme son identité et permet la représentation du corps (sculptures, peintures, fresques). Il y a, dès lors, une idéalité du corps qui devient mesurable et exemplaire : c’est la beauté-canon de Polyclète qui exprime en même temps la perfection et l’identité. C’est la psukhé invisible et invariante qui maintient la permanence de l’identité ; et c’est le corps qui exprime le mouvement et le changement.

 Platon, qui voit dans l'âme la partie vitale "tombée dans le corps", alors qu’elle accompagnait les dieux dans le monde des Idées. L'âme est « un mouvement qui se meut soi-même », elle ressemble aux Idées, aux Formes idéales, au divin. Dans le Phédon et La République, Platon développe le mythe de la métempsycose suivant lequel l’âme après la mort du corps rejoint le monde des Idées ou un autre corps suivant les catégories du juste ou du méchant . 

Socrate : “ Supposons qu’elle soit pure, l’âme qui se sépare de son corps : elle n’entraîne rien avec elle, [...] c’est vers ce qui lui ressemble qu’elle s’en va, vers ce qui est invisible, vers ce qui est divin et immortel et sage, c’est vers le lieu où son arrivée réalise pour elle le bonheur, où divagation, déraison, terreurs [...] tous les autres maux de la condition humaine, cessent de lui être attachés, et [...] c’est véritablement dans la compagnie des Dieux qu’elle passe le reste de son temps ! ” — Phédon, 80, d, e ; 81, a. 

 

Psukhê = papillon . Sans doute sous l'influence de cette doctrine où l’âme quittait le corps à la mort, le mot psukhê désignait aussi “ le papillon ou la mite ”, bêtes qui viennent d’une métamorphose, celle de la chenille en créature ailée. Le mot grec psukhê désignait aussi un papillon nocturne, la phalène (toujours appelé psukhari en grec) parce que ce papillon était symbole de l'immortalité de l'âme chez les Anciens.

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On m'emmenera au Louvre, pour me montrer cette statue romaine antique :
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Ou bien, encore au Louvre, pour voir cette Psyché agenouillée, de l'époque héllénistique, venant du site de Myrina, dont les ailes manquent, mais dont les attaches sont bien visibles.
 
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Lorsque l'on m'aura bien promené de salle en salle, de musée en musée, de collections d'intaille en alignements de sarcophages, je pourrais dire enfin que ceci n'est point mon sujet. Je m'intéresse aux représentations de l'héroïne de l'Histoire de Psyché, tiré des livres IV à VI des  Métamorphoses d'Apulée, un livre écrit au IIe siècle. De notre ére. 
Cette histoire a été lue dans les premiers siècles, est mentionnée par Saint Augustin, transposée par Fulgence dans un sens chrétien où Psyché est l'âme humaine, son père est Dieu, etc..

Mais au Moyen Âge, le roman d'Apulée était peu diffusé, et aucune trace de la lecture du roman ne nous est parvenue. A fortiori, aucune illustration. 

En 1469 paraissent à Rome les premiers incunables des œuvres d'Apulée, édités par Giovanni Andrea De Bussi. En 1479, Matteo Maria Boiardo traduit les Métamorphoses en italien sur ordre d'Hercule Ier d'Este, duc de Ferrare. LApulegio volgare n'est imprimé qu'en 1518. 

Une traduction en français de Guillaume Michel paraît en 1518.

 Jean de La Fontaine publie en 1669 son roman « Les amours de Psyché et de Cupidon », dans lequel il transpose le conte mythique à la cour de Versailles.

Mon propos est de soutenir que, depuis le Moyen-âge jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, Psyché ne portait pas d'ailes. Et donc, qu'elle n'était pas assimilée à un papillon.

 
Ainsi dans cette lettrine du manuscrit de 1345  Vat.Lat. 2194 de la bibliothèque vaticane de Rome, Psyché, assoupie dans le jardin d'Amour, est "aptère", elle ne porte pas d'ailes. 
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La première apparition du lépidoptère — j'évite les répétitions — a lieu sur le tableau du Baron Gérard, en 1798. Apparition timide, mais sublime.
 

 

François Gérard, Psyché et l'Amour, 1798, Musée du Louvre

 

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Gérard s’inspire d’une légende rapportée par l’auteur latin Apulée dans ses Métamorphoses . Vénus, déesse de la Beauté et mère de l’Amour, furieuse des charmes de Psyché, cette vulgaire humaine, lui mène une guerre cruelle. Dans une ultime épreuve, elle vient d'exiger qu’elle rapportât des Enfers un flacon, tout en lui interdisant rigoureusement de l’ouvrir.
Mais la curieuse ne peut s’en empêcher : ayant respiré les effluves infernaux, la jeune fille tombe aussitôt dans un profond sommeil proche de la mort. La voyant étendue sans vie, Amour accourt à tire-d’aile et enlace tendrement Psyché, la redresse, et rapproche son visage de celui de sa bien-aimée. Elle sort de sa léthargie. Les dieux tiennent conseil et accorde au dieu de l'amour la main de Psyché, donnant ainsi à la jeune fille l’immortalité et le statut de déesse de l’Âme. Cette métamorphose instantanée  est illustrée par le papillon.

Puisqu'ici Psyché n'est pas figurée avec des ailes, ce tableau n'est que le prémisse du tournant iconographique sur lequel j'enquête.

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II. Fausse piste à Pau.

Après cette première découverte, j'ai ensuite cru que Psyché était déjà représentée avec de très belles ailes de papillons sur les tapisseries de la tenture de Psyché du château de Pau (vers 1660). En réalité, dans les deux pièces dites La toilette de Psyché et le Repas de Psyché, ce sont les servantes invisibles qui s'empressent autour de Psyché, dans le palais de l'Amour où elle a été conduite,  qui portent ces ailes. Elles témoignent de leurs caractères de fées, de créatures surnaturelles. Ouf, ma théorie évitait un cinglant camouflet, comme on dit.

 

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III. Pierre-Paul-Prud'hon.

Alors, de quand daterait la première Psyché-Papillon de la période post-apuléenne ? De P.P.P, alias Pierre-Paul Prud'hon?  Pourquoi pas ?

En 1810, Prud'hon fut désigné pour fournir les dessins du mobilier que la ville de Paris voulait offrir à l'impératrice Marie-Louise. Le mariage eut lieu le premier avril 1810 et le mobilier lui fut remis le 15 août. Les meubles, exécutés par Thomyre et Odiot, surpassaient par leur luxe et leur raffinement les plus belles idées de Percier. Exécutés en bois précieux, agrémentés de décor de nacre et lapis-lazuli, ils ruisselaient de guirlandes de fleurs, de rinceaux et de figures symbolisant l'amour, sculptés en ronde-bosse, ciselés en bronze, doré ou vermeil. L'ensemble comprenait une psyché *, une table-coiffeuse, une athénienne, un fauteuil, un candélabre et un coffret. Peu à après, Prud'hon donna le dessin du berceau du Roi de Rome, seul meuble restant (conservé à Vienne, Schatzkammer). Après la chute de Napoléon, Marie-Louise s'établit à Parme, où elle emporta son mobilier. En 1832, une épidémie de choléra fit des ravages, et Marie-Louise donna l'ordre de démonter toutes les parties précieuses de ses meubles pour les vendre afin de soulager le peuple démuni. Notre dessin est une étude pour les figures de Psyché et l'Amour soutenant les bras du fauteuil, les pieds représentant des cornes d'abondance d'où s'échappent des fleurs (voir Guiffrey, opus cité supra, n°993, p. 371). Prud'hon rompt avec la rigidité guindée de Percier et retrouve la joie de la courbe et de la volute. La grâce ingénue et cruelle de l'enfance vient ici symboliser les jeux de l'amour avec une poésie virgilienne, antique et vivante à la fois. Jules de Goncourt, plein d'admiration pour le dessin de Prud'hon, le grava à l'eau-forte, tentant de retrouver son génie, " une accusation de lumière, (…) un dessin de soleil, modelé avec des rayons " (citation du Journal, premier avril 1860, in Elizabeth Launay, opus cité supra, p. 422). 

[* La Psyché désigne un miroir dans lequel on peut se voir en entier depuis le  septembre 1812, date à laquelle Mozin-Biber attribua ce nom "parce que la femme qui se voit dans cette glace s'y voit belle comme Psyché" (Journal des dames et des modes t.13 p. 277) ; 

Une paire de chenet de bronze a été réalisée en laiton doré et patiné sur ce dessin de Prudhon de Psyché jouant avec Amour aux mains ligotées dans le dos : Sermentizon (Puy-de-Dôme, château d'Aulteribe.

Les ailes de Psyché ressemblent (avec indulgence) à celles des papillons, contrastant franchement avec celles de son petit compagnon de jeu sado-maso, et qui sont clairement aviaires (les ailes des papillons sont faites d'écailles, et celles des oiseaux de plume, oui monsieur).

 

 

Pierre-Paul PRUD'HON Psyché et Amour, étude pour les bras du fauteuil de l'impératrice Marie-Louise, 1810.
Crayon noir sur papier bleu passé  Hauteur : 21 Largeur : 36 cm artcurial.com

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On doit aussi à Thomire, à la même époque, ce "feu à figure de Psyché" :

Feu en deux parties à figure de Psyché, 1809, Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) , château de Fontainebleau.

Les ailes sont assez semblables aux précédentes, mais incompatibles avec quelque modèle naturel que ce soit, avec leur forme de pyramide tronquée ornée de deux taches rondes. Voir aussi les figures de la base, où deux Psychés ailées font du pédalo.

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A partir de ce mariage de Napoléon avec Marie-Louise, la mode est lancée, et Psyché ne sortira plus sans ses ailes. On la verra partout, jusqu'à la fin du siècle, et au début du siècle suivant.

Il suffit de se baisser pour en ramasser les exemples. Si bien qu'un site mignon et glamour, maplumefeedans paris.com,  en collectionne une quantité. Je m'en inspire, et je renvoie à ce site ou à d'autres compilations pour complément.

 

Henri-Joseph Rutxhiel Zéphyr et Psyché,1814, Le Louvre

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Thorvaldsen Bertel (1768-1844)

 

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Wolf von Hoyer(1806-1873), Psyché,  1842 Neue Pinakothek Munich

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Wilhem Kray, Psyché au papillon.

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Psyché, Ferdinand Levillain (1837-1905), Musée d'Orsay

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William Bouguereau (1825-1905), Le ravissement de Psyché, 1895.

 

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William Bouguereau, Psyché et Cupidon

 

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William Bouguereau, Psyché et Cupidon

William Bouguereau, Psyché et Cupidon

 

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Parfois, ce n'est pas Psyché, mais Zéphyr qui porte les ailes de papillons, comme dans :

Paul Baudry, 1885, l'enlévement de Psyché.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a1/Lenlevement_de_psyche-paul_baudry.jpg/397px-Lenlevement_de_psyche-paul_baudry.jpg 

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Sans doute parce que certains philosophes païens enseignaient que l’âme quittait le corps à la mort, le mot psukhê désignait aussi “ le papillon ou la mite ”, bêtes qui viennent d’une métamorphose, celle de la chenille en créature ailée. Le mot grec "psukhê" désignait aussi un papillon nocturne, la phalène (toujours appelé psukharê en grec) parce que ce papillon était symbole de l'immortalité de l'âme chez les Anciens.

 

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Sur les fresques de la Loggia de Psyché (1517-1518) , villa Farnesina. Guilio Romano, d'après les dessins de Raphaël, Psyché, qui arrive couronnée de fleurs, ne porte pas d'ailes, à l'inverse de trois fées tenant une couronne au dessus des dieux buvant l'ambroisie. Image http://www.wga.hu/html_m/r/raphael/5roma/4a/

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LA ZOONYMIE.

1°) Papilio psyche Hübner 1800 = Melanargia occitanica Esper, 1793 : 

En 1800, l'entomologiste allemand Jacob Hübner donne le nom de Papilio psyche à un papillon proche du Demi-Deuil Menalargia galathea, mais dont il se distingue par des ocelles bleus cerclées de noir. Il avait déjà été décrit par Esper en 1789 et 1793, sous le nom de Papilio arge occitanica, qui souligne son caractère méditérranéen. Hübner localise son spécimen en France, dans le Dauphiné. Il le classe parmi les Nymphales, les Nymphes, dont les espèces portent le nom de divinités féminines ou de femmes renommées pour leur beauté, comme, précisément, Galathée. Dans sa description, cette espèce est précédée par P. amphitrite, (le "Demi-deuil aux yeux bleus" d'Engramelle) du nom de la néréïde épouse de Poséidon. Elle est suivie par P. phryne, du nom de l'hétaïre (prostituée) de l'antiquité qui servit à Praxitèle de modèle pour son Aphrodite de Cnide.

C'est dire que Hübner a fait le choix du nom de Psyché, non pas parce que l'héroïne d'Apulée était associée dans son esprit aux papillons, mais pour compléter une liste de noms de Nymphales par une référence à une femme réputée par sa beauté.

Cela faisait près de 50 ans que des noms étaient attribués aux papillons, et personne n'avait songé encore à Psyché, ce qui démontre qu'à la fin du XVIIIe siècle, le personnage de Psyché n'évoquait nullement les papillons.  Linné, qui avait dès 1758 nommé l'un de ses petits Plebeji du nom de Papilio cupido, ne pensa pas à elle. Quand à Schrank*, qui nomma Cupido en 1801 l'une des familles de Lycaenidae, il donna le nom de Psyché à une famille de papillons assez misérables, que nous allons voir maintenant, les Psychidae.

*Schrank F. von Paula 1801. Fauna Boica. Durchgedachte Geschichte der in Baiern einheimischen und zahmen Tiere. Zweyter Band erste Abtheilung. - — 2(1):1–274. 

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Papilio psyche Jacob Hübner, [1799-1800] Sammlung europscher Schmetterling page 32 n°40 et  planche 44, f. 198-199

Voir Papilio arge occitanica Esper, 1789 Die Schmeterlinge., Suppl. Th 1 (3-4): 17, pl. 96, f. 3-4, 

Wikipédia Échiquier de l'Occitanie.

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En 1822, Jean-Baptiste Godart reprit le nom de Hübner et nomma cette espèce  Satyre Psyché,  Satyrus psyche dans le volume 2  de son Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France .

Satyre psyche mâle, http://raf.dessins.free.fr/2bgal/img.php?id_img=14197

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2°) La famille des Psychides : Psychidae Boisduval

Ce n'est pas sans déception que nous constatons que les entomologistes nomment aujourd'hui "psychés" des sortes de teignes, dont les femelles sont le plus souvent dépourvues d'ailes, dont les chenilles se cachent dans un fourreau de soie et de brindilles (on les voit souvent attachées à des tiges de graminées), et dont les imagos sont de pâles et miteux petits insectes. Qu'est-ce qui a bien pu conduire Boisduval à nommer ainsi sa Psyché graminella et sa famille des "Psychides" ? Il ne l'a pas raconté, (il a reprit le nom à Schrank)  mais, une fois de plus, nous constatons que l'image de la belle Psyché avec ses deux petites ailes de papillon n'a pas marqué les esprits des savants du XIXe siècle chargés de nommer les espèces de leurs collections.

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DISCUSSION.

Alors que dans la langue grecque  mot psukhê  désigne à la fois l'âme et le papillon, et que  dans l'art antique l'âme est parfois figurée comme un papillon s'envolant du corps du défunt, dans les représentations de l'Histoire de Psyché issue des Métamorphoses d'Apulée au IIe siècle, l'héroïne dont la beauté humaine rend amoureux Amour lui-même, ne porte pas d'ailes de papillon avant le XIXe siècle. Pourtant, les chrétiens ont vite vu dans Psyché une allégorie de l'âme accédant à l'immortalité, et les  humanistes de la Renaissance ont repris cette lecture allégorique. L'équation Psyché = âme a bien été posée, mais  son corollaire Psyché = âme = papillon a été omis.

De même, lorsque Linné et les entomologistes qui, à sa suite, se sont préoccupés de nommer les papillons, l'équation inversée papillon = Psyché ne s'est imposée que tardivement (1800 et 1801), discrètement, sans attribuer ce nom aux espèces les plus admirables.

Ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que les peintres et les sculpteurs ont multiplié les représentations de Psyché dotée de petites ailes rondes et ocellées face à Éros aux ailes de plume aux extrémités pointues.

Pourquoi ?

1. Les connaissances sur psukhê et Psyché dans l'antiquité ne furent disponibles que tardivement dans notre langue. (voir Annexe)

 Si on explore sur moteur de recherche l'association des deux mots "papillon" et "psyché" de 1500 à 1680, on n'obtient aucune réponse.

En 1683, le médecin et numismate protestant Jacob Spon consacre la Cinquième Dissertation de ses Recherches curieuses d'antiquités parues à Lyon aux Nopces de Cupidon et de Psyché.  Il donne plusieurs indications précieuses sur des pièces archéologiques témoignant des figurations de l'âme sous la forme de papillon. En 1698, Louis Moreri  rapporte les informations de J. Spon dans le Grand Dictionnaire historique, tout comme Gilles Ménage  dans son Dictionnaire étymologique de 1694 ou Pierre Danet dans son Dictionarium de 1698.

En 1719, Bernard de Monfaucon reprend et complète les informations iconographiques de Spon dans son Antiquité expliquée et rerésentée en figure, vol. I, planches 120 à 122.

 planche 120 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114615m/f430.image

 planche 121 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114615m/f431.item.zoom

planche 122 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114615m/f432.item

Ces informations sont reprises à leur tour dans les dictionnaires et compilations jusqu'en 1780, où une meilleure connaissance archéologique permet d'enrichir encore les données.

En résumé, ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que les relations entre âme, Psyché et papillon sont disponibles dans une publication en français. Pourtant, cette explication n'est pas suffisante puisqu'il faudra attendre encore plus de 120 ans avant de voir Psyché endosser ses ailes dans les créations artistiques.

 

2. Les connaissances entomologiques furent également tardives.

Les premières illustrations des ailes de papillons apparaissent dans les marges des manuscrits ou les enluminures dès le IXe siècle, pour des espèces imaginaires. mais les premières figures exactes et fidèles attendent, hormis pour quelques espèces (Papilio machaon, Iphiclides podalirius, Pieris brassicae, Aglais io, Aglais urticae et Vanessa atalanta), les planches d'Hoefnagel (fin XVIe) et les publications scientifiques d'Aldrovandi (1602), de Thomas Mouffet (1634), de Maria Sibilla Merian (1679), de James Petiver (1695-1703), de Réaumur (1734) et de Roesel (1740), alors que la mise en ordre scientifique date du Systema Naturae  de Linné (1758). Les artistes n'ont donc pas de documentation, et pas d'avantage de capacité d'appréhender mentalement ces espèces animales.

3. Les insectes font l'objet d'un ostracisme.

Les animaux sont divisées en espèces nobles, dignes d'être étudiées et peintes, et en espèces méprisables, comme les insectes (jusqu'au Lucane de Dürer en 1505).

4. Notre regard sur les papillons n'est pas celui de nos ancêtres.

C'est, à mes yeux, le motif principal. Aujourd'hui, nous voyons les papillons comme de plaisants insectes, qui symbolisent la légèreté et la beauté, voire la nonchalance, la futilité et la gratuité, ou les fées et Peter Pan. Mais cette vision est récente.

a) Dans l'antiquité grecque et romaine, le papillon (psukhê et phalena) est considéré comme un nuisible. J'emprunte ces citations à Jacques Bousquet 2015 :

« Ce qu’on appelle les papillons naissent des chenilles ; et les chenilles se trouvent sur les feuilles vertes, et spécialement, sur le légume connu sous le nom de chou. D’abord, la chenille est plus petite qu’un grain de millet; ensuite, les petites larves grossissent; elles deviennent en trois jours de petites chenilles; ces chenilles se développent; et elles restent sans mouvement; puis, elles changent de forme; alors, c’est ce qu’on appelle des chrysalides; et elles ont leur étui qui est dur. Quand on les touche, elles remuent. Elles sont entourées de fils qui ressemblent à ceux de l’araignée ; et l’on ne distingue à ce moment, ni leur bouche, ni aucune partie de leur corps. Après assez peu de temps, l’étui se rompt; et il en sort, tout ailés, de ces animaux volants qu’on appelle papillons (psyche).  D’abord et quand ils sont chenilles, ils mangent et rejettent des excréments; mais une fois devenus chrysalides, ils ne prennent plus rien et ne rendent plus d’excrétions" . Aristote, Historia Animalium, Livre Cinquième, Chapitre XVII,551b

« Ce papillon lâche et vil, qui vole autour des flambeaux allumés, leur est funeste, et de plus d’une façon : il mange la cire, et laisse des excréments qui engendrent des teignes ; de plus, partout où il va il masque les fils d’araignée, qu’il  couvre du duvet de ses ailes. Il s’engendre aussi dans le bois même de la ruche des teignes, qui font des ravages surtout dans la cire ».Pline, Histoire Naturelle, XI, 21 « 

« Le papillon que la lumière des lampes attire est compté parmi les substances malfaisantes ; on lui oppose le foie de chèvre. Le fiel de la chèvre est un préservatif contre les maléfices faits avec la belette des champs» Pline, Histoire Naturelle, XXVIII, 45, Traduction française : E. Littré

–L'autre vision propre aux Grecs dès Homère est de voir dans le papillon la représentation d'une âme morte s'échappant du cadavre : symbole macabre qui n'a rien de plaisant. Cette polysémie du mot  psyché âme et papillon se retrouve en latin dans le mot animula "petite âme" et "papillon", et lorsque l'empereur Hadrien compose cette fameuse épitaphe :

 Animula vagula blandula / Hospes comesque corporis / Quæ nunc abibis in loca / Pallidula rigida nudula / Nec ut soles dabis iocos  « « Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs, et nus, où tu devras renoncer aux jeux d’autrefois.» (Trad. Yourcenar)

... ce petit esprit espiègle et papillonnant reste associé à une image funèbre.

On lit dans Le Feu d'Annunzio ceci, qui atteste du lien entre animula et papillon :

 :" En nous existe, vagabonde comme un papillon voletant à la surface de notre âme profonde, une  animula, un minuscule esprit joyeux qui souvent nous séduit et nous amène à nous incliner vers les plaisirs aimables et médiocres, vers les passe-temps puérils, vers les musiques légères. "

 

 

b) Au Moyen-Âge, les papillons n'appartiennent pas aux Bestiaires. (moteur de recherche "Bestiaire médiéval" : 20 000 réponses. "Bestiaire médiéval" + "papillon" : 2 réponses non exploitables.

Comme le constate E.H. Langlois dans Essai historique ...sur les danses des morts, Rouen, 1852, page 66: "Le symbole païen du papillon, quoique représentant l'immortalité de l'âme, n'a point trouvé grâce aux yeux des artistes du Moyen-Âge, qui pourtant ont retenu tant de choses des Anciens. Ils ont mieux aimé ...représenter l'âme sous la forme d'une petite figure humaine que paraît exhaler la bouche du personnage expirant."

Les papillons restaient par ailleurs mal vus. Certes les papillons blancs étaient utilisés par les peintres comme des éléments célestes du Bien, mais beaucoup de papillons étaient vus comme malfaisants et liés au Diable, en raison de leurs couleurs jaunes, rouge, orange et noir dont le caractère bariolé était suspect. Voir sur mon blog :

Voir aussi :

  • Cornelis van Haarlem, La chute de Lucifer, 1588

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/93/Cornelis_Cornelisz._van_Haarlem_002.jpg

 

c) Par ailleurs, les papillons furent surtout assimilés aux métamorphoses dont il sont l'objet, métamorphoses mystérieuses et même suspectes comme tout ce qui n'est pas stable, durable et uniforme. Au XVII et XVIIIe siècle, les savants comme Goedart, Merian et Réaumur firent des chenilles leur principal sujet d'étude et d'émerveillement. Une hypothèse est que cette assimilation des papillons aux transformations de leurs chenilles occultait les images de liberté aérienne et gracieuse que nous associons aux papillons.

d) Argument philologique : L'absence de dénomination des différentes espèces de papillons en langue vernaculaire (jusqu'aux créations par des savants de nos noms usuels, ils étaient désignés dans le langage usuel par le terme "papillon" complété d'un adjectif de taille ou de couleur, et il ne subsiste pas de traces écrites de ces usages) montre par cette muette éloquence que ce qui n'est pas nommé n'existe pas, n'est pas visible. Nos ancêtres voyaient, mais ne distinguaient pas les papillons.

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CONCLUSION.

L'apparition tardive (XIXe siècle) d'ailes ocellées de papillon dans le dos de Psyché, héroïne du conte d'Apulée, témoigne vraisemblablement du changement de regard porté sur ces insectes, et du changement de valence, jadis plutôt négative, désormais exclusivement positive et quasi féerique dans notre imaginaire, des lépidoptères. Ce changement modifie notre représentation de Psyché, et, peut-être, de l'âme.

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ANNEXE. Jacob Spon et Bernard de Monfaucon.

Je donne ici ma transcription du texte de Jacob Spon, qui est d'une telle qualité qu'il pourrait être cité aujourd'hui tel quel comme article documentaire sur "psyché-Psyché-âme".

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I. Jacob Spon, 1683, Cinquième dissertation.

Figure 1.

Les Amours de Cupidon et de Psyché sont assez connues de tout le monde, et il serait inutile d'en faire ici le récit. Apulée, Fulgence et plusieurs autres auteurs en ont fait des descriptions fort agréables et fort utiles ; mais comme elles ne serviraient de rien à l'explication de ces figures, on laisse le soin de les chercher aux curieux qui les voudront bien, et on se contente de dire que cette belle planche est tirée d'après le dessin d'une pierre précieuse ; dont la copie est dans les dessins de Monsieur de Bagarris (*), et représente le mariage de ces deux amants d'une façon très particulière.

(*) Pierre Antoine de Rascas de Bagarris : Avocat et numismate français (Aix-en-Provence 1562-Aix-en-Provence 1620). Ayant mis tous ses soins à se constituer un cabinet de curiosités, il devint un des plus savants antiquaires de son temps.Vers 1601, Henri IV l'attira auprès de lui en lui confiant la direction de son cabinet avec la charge de « garde particulier des médailles et antiques du roi ». Il a laissé divers ouvrages manuscrits sur la numismatique.

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Cupidon marche à la droite de Psyché, la tête voilée, le visage découvert, ayant entre ses mains une tourterelle, symbole ordinaire de l'amour conjugal, et Psyché qui est à coté de lui est voilée depuis la tête jusqu'aux pieds. C'etait la coutume chez les Anciens pour les personnes qui se mariaient, et principalement pour celles du Sexe. Aussi le mot latin nubere, qui veut dire à présent « se marier », ne signifiait au commencement que « se voiler ». Ces deux amants sont joints avec une forte chaîne, pour montrer qu'il n'y a point d'union plus forte et qui dure plus que celle du mariage. Un de ces amours tient cette chaîne d'une main et de l'autre un flambeau. Il fait l'office de meneur qu'on appelait autrefois « Paranymphe ». Un autre les suit et les couronne d'un panier de fleurs, et cette cérémonie se faisait par rapport à une fête de Diane appellée Caniphoria, dans laquelle toutes les filles à marier offraient à cette déesse des paniers pleins de petits ouvrages travaillés à l'aiguille, et faisaient connaître par cette offrande qu'elles s'ennuyaient d'être filles, et qu'elles avaient envie de goûter du mariage ; et le dernier de ces amours, frère ou courtisan de celui qui se marie, prépare le lit nuptial.

On voit quelque chose de semblable à ce que nous représente cette planche, dans un récit que Pétrone fait de la pompe nuptiale de ces amants. Déjà, dit-il, on avait voilé la tête de la jeune Psyché, déjà le meneur la précédait avec un flambeau, déjà une troupe de femmes échauffées des vapeurs du vin jetaient mille cris de joie, et accommodaient le lit des nouveaux mariés. Mais ce qu'il y a de plus remarquable dans ce dessin sont les ailes de papillon qui sont attachées aux épaules de Psyché, et avec lesquelles elle est dépeinte dans tous les monuments antiques, comme on peut le voir dans deux des planches qui suivent, qui sont la septième et la huitième. La raison qu'on peut donner de cette fiction est, que les anciens représentaient la nature et les propriétés de l'âme sous l'emblème de Psyché (lequel mot Psyché, signifiant en Grec l'âme, dont le papillon était aussi le symbole:) parce qu'ils concevaient l'âme comme un air et un souffle que la légèreté de ce faible volatile exprime fort bien. Aussi voyons nous que Virgile la compare aux Vents et aux Oiseaux.

Par levibus ventis volucrique simillima somno. [Livre II v. 794 : "semblable aux brises légères, toute pareille à un songe fugitif ]

L'un de mes amis doute que de ces mots Volucri somno, qui veulent dire Vago somno, on puisse inférer que Virgile ait voulu comparer l'Âme aux oiseaux car il dit cela de Créuse dont l'image s'évanouit aux yeux d'Enée comme le sommeil, ou un songe qui se dissipe. Il y en a qui croient, dit Lactance, que l'âme est un art, et ce qui les trompe est sans-doute la nécessité que nous avons de respirer pour vivre. Varron suivant cette pensée dit, que l'âme est un air reçu par la bouche, épuré par les poumons, échauffé dans le cœur, et épandu de là par tout le corps. Le mot latin anima, vient du grec anemos, qui signifie « vent ». Aussi les latins disaient-ils animam efflare pour dire « mourir », comme nous disons « rendre le dernier soupir », et nous voyons dans Hesychius que Psyché veut dire en grec un esprit,et un petit insecte volant, tel qu'un papillon.

Fulgence évêque de Carthage expliquant moralement la fable de Psyché dit, que ces deux sœurs représentaient la chair, et le libre arbitre, que Psyché qui était la cadette, signifiait l'âme, parce qu'elle ne vient que quand le corps est formé, que la concupiscence figurée par Cupidon se joint à l'âme pour la corrompre, et lui défend de se servir des lumières de ses sœurs, qui sont les sens et la liberté, pour connaître Dieu de qui elle est si fort aimée ; mais qu'étant enfin poussée à s'en éclaircir par leurs conseils, elle fait paraître la flamme qui était cachée dans son cœur et qui devient capable de mille maux, comme l'huile de la lampe qui découvre le mystère de l'amour et qui causa tant de peines à Psyché. Toutefois ces moralités paraissent un peu tirées, et difficilement pourraient-elles tomber dans l'esprit des païens.

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Nopces de Cupidon et de Psyché  "dessins selon une pierre précieuse",  fig III, J. Spon, Recherches...1683.

Nopces de Cupidon et de Psyché "dessins selon une pierre précieuse", fig III, J. Spon, Recherches...1683.

idem, Monfaucon, planche CXXI

idem, Monfaucon, planche CXXI

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"Figure IV.

"Le dessin curieux de cette planche est tiré d'un bas-relief de marbre, que j'ai trouvé dans un manuscrit de feu M. de Bagarris. Il nous représente un jeune homme étendu sur un lit, avec une tête de mort à ses pieds qui nous fait connaître qu'il ne vit plus. Le papillon qui s'envole au dessus de lui est la représentation de l'âme, comme nous l'avons déjà dit, et nous marque en s'envolant que cette âme vient d'abandonner le corps auquel elle était unie. Le papillon semble être sorti de la bouche de ce mort, parce que les Anciens croyaient aussi bien que le vulgaire d'à présent que l'âme sortait par la bouche ; ce qui fait dire à Homère au neuvième [livre] de l'Iliade, que quand l'âme a passé une fois la barrière des dents, elle ne peut plus rentrer.

"La femme qui est au pied du lit du défunt est apparemment sa mère. Elle montre au fils qu'on voit debout auprès d'elle, des couronnes de fleurs suspendues, et une fiole, pour lui faire entendre que notre vie ne dure guère davantage que ces fleurs, et qu' elle est toujours accompagnée de larmes, représentées par cette fiole semblable aux lacrymatoires de verre que nous trouvons dans les tombeaux des Romains et qu'on enterrait avec eux, pour apprendre à la postérité qu'ils avaient été bien pleurés ; ou bien on peut dire, que les parfums dont cette fiole est peut-être pleine, et les fleurs dont ces couronnes sont composées représentant chez les Anciens les plaisirs de la vie, cette femme exhorte le jeune homme, qui est auprès d'elle d'en goûter toutes les douceurs pendant qu'il le peut, lui montrant que nous sommes incapables d'en jouir quand nous sommes morts. Les couronnes de fleurs étaient aussi employées dans les pompes funèbres. Il y avait des personnes qui ordonnaient par leur testament, que tous les ans au jour de leur mort on apportât des couronnes de fleurs sur leurs tombeaux, et Moralis rapporte une épigraphe par laquelle le défunt ordonne à ses héritiers de faire voler un papillon sur ses cendres. Heredibus meis mando etiam cinere ut meo volitet ebrius papilio. " [J'ordonne à mes héritiers de faire voler un papillon ivre  et de couvrir mes ossements"]

Figure V.

" L'inscription qui est dans la planche V s'explique assez bien d'elle-même, et est rapportée par Gruter * qui ne fait cependant auxcune mention de l'urne qui la contient, et qui se voit à Rome dans la vigne Madame**, de la même manière qu'elle est dessinée là-dessus. Le papillon qui vole autour du squelette couché sous l'épitaphe confirme l'opinion que nous avons attribuée aux Anciens touchant cet insecte.

Un oiseau perché sur un genou du squelette tient un autre papillon dans son bec, comme si l'on voulait dire, qu'à cause que cette jeune fille appelée Antonia Panaces [voir infra]  âgée de neuf ans avait été fort gaie, en ne demandait qu'à sauter et à chanter pendant sa vie, son âme était passée dans le corps d'un oiseau, suivant la metempsychose dont Tertullien dit que Pythagore et Platon furent les premiers auteurs C'est peut-être dans cette pensée que les Anciens nous ont figuré l'âme par un papillon qui se perpétue en changeant de forme plusieurs fois, de même que les pythagoriciens croyaient que nous changions de genre ou d'espèce par la transmigration de nos âmes ; et enfin les deux papillons que l'on voit dans cette figure peuvent faire allusion aux deux âmes que quelques philosophes s'imaginaient être dans l'homme, comme nous dirons en expliquant les autres planches.

(*) Jean Gruter (en néerlandais Jan Gru[y]ter[e], latinisé en Janus Gruterus), Anvers 1560- Bierhelderhof près d'Heidelberg, 1627, est un philologue et historien flamand. Il a laissé parmi ses nombreux ouvrages un volumineux recueil d'inscriptions à la fin duquel il a réuni près de 13 000 notes tironiennes (1603). Jan Gruter, Inscriptiones antiquae totius orbis romani, 1602 Amsterdam, Halma / J. Gruter, Inscriptiones antiquae totius urbis Romanae in absolutissimum corpus redactae, Heidelberg, 1603.

(**)   Vigne Madame : La villa Madame a été édifiée pour la princesse Marguerite de Parme au milieu du XVIe siècle sur la plus haute colline de la campagne romaine, le Monte Mario. Hubert Robert en donnera une Vue en 1767. On nommait « Vignes » des villas, ou maisons de plaisance des collines de Rome.

 

 

 

 

 

 

 

figure IV de Jacob Spon (à gauche) reproduite par Bernard de Monfaucon

figure IV de Jacob Spon (à gauche) reproduite par Bernard de Monfaucon

Id, Monfaucon planche CXXI

Id, Monfaucon planche CXXI

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Stèle funéraire d'Antonia Panaces, Musée archéologique de Naples : voir site Arachne

Dis Manibus / Antoniae M(arci) f(iliae) / Panaces vix(it) ann(is) IX / mens(ibus) XI dieb(us) XIII / filiae optimae et / piissimae / M(arcus) Antonius Pal(atina) Alypus / et Papinia Zosime / fecerunt 

 

Figure VI.

  "Dans le dessin VI Cupidon semble vouloir fixer une âme volage en l'attachant à un arbre, ou punir son inconstance en la clouant à un tronc sec, et empéchant par ce moyen qu'elle n'entre dans le corps qu'elle souhaîte."

 

Figure VII et VIII.
  "On voit en plusiers monuments antiques à Rome le type des dessins VII et VIII de cette planche, qui est un Cupidon embrassant Psyché, celui-là presque nu, celle-ci à demi-vêtue, par où il semble que les Anciens exhortaient les hommes à la volupté, selon la pensée de Fulgence, qui explique ces embrassements de l'envie qu'a la cupidité de se joindre à l'âme ; mais il est plus vraisemblable de dire qu'ils ont voulu par ces deux figures faire allusion à la faculté raisonnable, et à l'irraisonable qu'ils supposaient dans l'âme, ou plutôt à la double nature qu'ils lui attribuaient, comme en parle Nicetas Choniates. Quelques-uns, dit-il, se sont persuadés qu'il y a deux natures dans l'âme, l'une lumineuse et l'autre ténébreuse : que celle-ci prend son origine d'en-bas et sort des conduits souterrains, et que celle-là descend du plus haut du Ciel toute enflammée pour embellir le corps : mais qu'en descendant on l'avertit surtout de prendre garde qu'en pensant orner par ses lumières le domicile terrestre, elle ne s'obscurcisse elle-même par ses ténèbres […]. Callippo filio & Helpidi filiae sont quatre mots qui sont écrits au dessus du dessin VII, et qui font connaître que ce monument fut dédié à la mémoire d'un frère et d'une sœur appelés Callipus et Helpis, dont les parents voulurent représenter l'affection mutuelle par celle de Cupidon et Psyché."

Figure IX.

"La neuvième planche est un Cupidon qui brûle un papillon de son flambeau, ce qui marque l'extrême puissance que l'amour a sur les âmes. Son arc et son carquois que l'on a ici dépeints n'ont rien de particilier, mais le flambeau qu'il tient méritre quelques réflexions. En effet nous voyons par le crayon de ce flambeau, que ceux des Anciens n'étaient pas faits comme les notres, car il semble qu'ils n'avaient pas de mêche. [...]"

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Jacob Spon, figure VI , VII , VIII et IX. in Monfaucon
Jacob Spon, figure VI , VII , VIII et IX. in Monfaucon

Jacob Spon, figure VI , VII , VIII et IX. in Monfaucon

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Bernard de Monfaucon, 1719, chapitre XXV, Psyché représentée avec des ailes de papillon....

 

 

"On trouve très souvent des images de Psyché et Cupidon dans les anciens monuments ; leur mariage y est représenté, mais les marbres et les pierres gravées ne s'accordent pas avec l'histoire que nous venons de rapporter. Psyché est presque toujours représentée avec des ailes de papillon. Cet insecte est comme chacun sait, le symbole de l'âme, que les grecs appellent Psyché. La première image que nous donnons est tirée d'un marbre, où Cupido et Psyché sont représentés deux fois, s'embrassant l'un l'autre. Les trois Grâces occupent le milieu de l'image : deux d'entre elles tiennent chacune un Cupidon par la main. Deux autres Cupidons seuls occupent les deux extrémités du marbre.

 

L'image suivante est fort singulière. On y voit d'un coté Cupidon monté sur le dos d'un Centaure mâle et barbu, qui joue de la guitare, et de l'autre Psyché montée sur un Centaure femelle, qui joue de deux flûtes. Entre les Centaures est un Cupidon qui tient un vase : aux deux extrémités sont deux autres Cupidons, qui arrachent des branches d'arbre."

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Bernard de Monfaucon planche CXX.
Bernard de Monfaucon planche CXX.

Bernard de Monfaucon planche CXX.

Cupidon et Psyché, Bernard de Monfaucon, 1719, planche CXX

Cupidon et Psyché, Bernard de Monfaucon, 1719, planche CXX

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Monfaucon planche CXXII

Monfaucon planche CXXII

Monfaucon, planche CXXII

Monfaucon, planche CXXII

Monfaucon, planche CXXI

Monfaucon, planche CXXI

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SOURCES ET LIENS.

— http://www.maplumefeedansparis.com/psyche-et-cupidon-a114675680

— Raphaël, Villa Farnesina : http://www.wga.hu/html_m/r/raphael/5roma/4a/

— https://amourpsychebouguereau.wordpress.com/

— BIANCO (Chiara), 2013, The soul as a butterfly in Greek and Roman though, Durham these, Durham University.

 http://etheses.dur.ac.uk/9419/1/THESIS-BLANCO.pdf?DDD3+

—  BOUSQUET (Jacques), 2015 Voir le site extrêmement complet de Jacques Bousquet sur la valeur symbolique du papillon (Le crâne et le papillon, 16 août 2015) :

http://artifexinopere.com/?p=6698

— MANGOUBI (Sandra), 1977,  La structure littéraire des Métamorphoses d'Apulée.
 Études des jeux de miroirs 
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/fe/02/Apulee.html

MONFAUCON (Dom Bernard de), 1719,  L'Antiquité expliquée et représentée  en figures, vol. I, Livre III chapitre XXV p. 192 et ss

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114615m/f429.image

MONFAUCON , AUDRAN (Benoît), 1719,  [Illustrations de L'Antiquité expliquée] / ed. F. Delaulne (Paris) 1719 

 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b2300685r/f126.item
 

 

PLATT (Verity), 2007 "Burning Butterflies: Seals, Symbols and the Soul in Antiquity", in L. Gilmour (ed.), Pagans and Christians - from Antiquity to the Middle Ages, British Archaeological Reports series, Archaeopress (2007), 89-99. 

https://www.academia.edu/301927/Burning_Butterflies_Seals_Symbols_and_the_Soul_in_Antiquity

— SPON (Jacob) 1683  Recherches curieuses d'antiquité: contenues en plusieurs dissertations, sur des médailles, bas-reliefs, statues, mosaïques & inscriptions antiques ...Lyon, 1683 

http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/spon1683/0104?sid=b8dedb74209f6edcc6470556ee2f2676

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Rhopalocères.
16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 19:11

Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.

Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie des 89 articles de "zoonymie" (ou "origine des noms ) des papillons diurnes de Bretagne. Voir la liste de ces articles ici :

http://www.lavieb-aile.com/2015/11/zoonymie-origine-du-nom-des-papillons-diurnes-de-bretagne.html​

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Outils de lexicographie :

— ESTIENNE (Charles), 1553, Dictionarum historicum ac poeticum, Lutetiae [Paris] : http://www.bvh.univ-tours.fr/Consult/index.asp?numfiche=619

— ESTIENNE (Charles), 1544 et 1550, Dictionarum propriorum nominum

http://books.google.fr/books?id=bcSfJzY7n-gC

CALEPINO (Ambrosio) 1550 Dictionarium

http://books.google.fr/books?id=vhyNplFGW9kC&pg=RA1-PA45&lpg=RA1-PA45&dq=calepino+argus&source=bl&ots=euuHuWosMX&sig=

yfrWFmMbc7lnd6YXDBVi3dgdBms&hl=fr&sa=X&ei=mlZ0VJCYE8WYPK-qgIAE&ved=0CCcQ6AEwAQ#v=onepage&q=calepino%20argus&f=false

GESSNER (Conrad) 1550 Onomasticon propriorum nominum, books.google

I. Zoonymie des lépidoptères :

ARRIZABALAGA (Antoni ) & al. 2012 "Proposta de noms comuns per a les papallones diürnes (ropalòcers) catalanes", Butll. Soc. Cat. Lep., 103: 5-28. En ligne

http://www.museugranollersciencies.org/uploads/arrizabalaga-et-al-butlleti-103.pdf

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Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Rhopalocères.
14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 13:24

Pan, pan, pan, pan : ce que contient le précieux petit pan de mur jaune de Proust.

Voir aussi :

La laitière de Proust et celle de Jean-Baptiste Huet

 

 

Pan ! J'appris très tôt la signification de l'onomatopée, lorsque Maman, face à une belle balourdise que je venais de proférer, percutait sa tempe de son index droit en s'exclamant "Pan !" tout en me regardant d'un air goguenard. Comme elle réussissait parfaitement cette petite figure de pantomime, elle en tirait une jubilation gourmande qui devait compenser pour elle la constatation, trop souvent répétée, que ce n'était pas la vérité, mais de copieuses énormités qui  sortaient  de la bouche de son enfant.  Cette semonce m'amusait aussi, et ce ne fut que bien plus tard que me fut réellement révélée l'existence en mon esprit d'un locataire discret mais terrible : ma Bêtise. 

Un peu plus tard, les exhortations de Maman, "rentres le pan de ta chemise ! " m'apprirent le second usage du mot, "partie tombante d'un vêtement, pouvant flotter". Une fois de plus, ce n'était guère à mon honneur : cette acceptation du substantif "pan" découle du latin pannus, "morceau d'étoffe, pièce, bande", mais Maman, qui savait son Gaffiot, et connaissait le diminutif pannulus "haillon, guenille", veillait à ce que je n'ai pas l'allure d'un gueux. J'étais mal fringué."Tu es fagoté comme l'As de Pique ! ". Ou la honte lorsqu'elle lançait son "Vive l'Empereur ! " devant un bouton de braguette en buissonnière.

Le sens proustien du mot "pan", "partie d'une construction verticale (un mur)" n'est que second par rapport à son origine vestimentaire, mais est attesté dès 1150 dans le Roman de Thèbes.

Chacun connaît sans-doute le célèbre "petit pan de mur jaune" de Proust,  dans le récit de la mort de l'écrivain Bergotte de la Recherche (A la recherche du temps perdu, tome 5 "La Prisonnière").  Je me propose d'en établir la généalogie en étudiant les occurrences du mot "pan" (en excluant Pan, le nom du dieu) dans le texte. J'ai utilisé le site dont voici le lien : http://alarecherchedutempsperdu.com/search/node/pan

Le mot est utilisé précocement, et à de nombreuses reprises (13 fois ??) dans six paragraphes. Je place en italique les éléments du texte que j'intègre dans ma réflexion. Mes commentaires précèdent la citation, placée en retrait.

.

I. Le "pan de château" de Geneviève de Brabant et la lanterne magique :   §002 "À Combray, tous les jours dès la fin de l'après-midi". Du coté de chez Swann.

— pan de château= lumière = lanterne magique repoussant l'obscurité vespérale. le "supplice du coucher". Les "coulisses" de la lanterne, le "changement d'éclairage" = théâtre /décor.

— pan de château = château et landes jaunes = couleur mordorée de Geneviève de Brabant (= Guermantes = Maman)

— pan de château = drame de Golo menaçant Geneviève de Brabant et son enfant.

 

Ce pan de château est directement lié au drame du coucher dont il précède le récit. Par la lanterne magique, il troue l'obscurité des murs. La couleur jaune lui est déjà attribuée, associée à une sorte de mère mythique, Geneviève de Brabant. Le mot "pan" est associé à la fiction, à la théâtralisation de l'univers quotidien et à son décor animé par la succession du jour et de la nuit, du soleil et de l'obscurité. Proust enchâsse à l'intérieur du mot "pan" ce drame, mais aussi celui, projeté sur le mur, de Geneviève de Brabant menacée par l'intendant Golo et accusée d'adultère (comme Joseph le fut par Putiphar la femme du pharaon). Geneviève étant enceinte, c'est sur le couple mère-enfant (mère-fils) que pèse la menace de mort :

 

"Geneviève, fille du duc de Brabant, était l’épouse du palatin Siffroi. Marié depuis quelque temps, mais n’ayant pas encore d’enfants, le palatin dut la quitter pour rejoindre Charles Martel et son armée. Geneviève, enceinte le jour du départ de son mari mais sans qu’elle le sût encore, fut confiée à l’intendant Golo. Celui-ci n’étant pas parvenu à la séduire, il la dénonça en affirmant qu’elle venait de donner le jour au fruit d’un adultère. Par courrier, Siffroi ordonna à Golo de faire noyer la mère et l'enfant.

L’intendant livra les deux victimes à des domestiques, qui, parvenus dans une forêt voisine, furent émus et attendris. Ils résolurent de leur laisser la vie et de les abandonner dans ce lieu sauvage. Pendant plusieurs années, Geneviève et son enfant survécurent dans la forêt grâce au lait d’une biche qui s’attacha à eux. Un jour, lors d’une chasse, Siffroi parvint jusqu’à la grotte où vivait Geneviève.

Devant le caractère miraculeux de cette rencontre, il comprit la vérité et fit exécuter son intendant Golo. À l’emplacement où elle fut retrouvée, et en remerciement pour sa protection, Geneviève de Brabant fit ériger une chapelle en l’honneur de la Vierge." (Wikipédia)

Le texte de Proust : 

"À Combray, tous les jours dès la fin de l'après-midi, longtemps avant le moment où il faudrait me mettre au lit et rester, sans dormir, loin de ma mère et de ma grand'mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. On avait bien inventé, pour me distraire les soirs où on me trouvait l'air trop malheureux, de me donner une lanterne magique, dont, en attendant l'heure du dîner, on coiffait ma lampe ; et, à l'instar des premiers architectes et maîtres verriers de l'âge gothique, elle substituait à l'opacité des murs d'impalpables irisations, de surnaturelles apparitions multicolores, où des légendes étaient dépeintes comme dans un vitrail vacillant et momentané. Mais ma tristesse n'en était qu'accrue, parce que rien que le changement d'éclairage détruisait l'habitude que j'avais de ma chambre et grâce à quoi, sauf le supplice du coucher, elle m'était devenue supportable. Maintenant je ne la reconnaissais plus et j'y étais inquiet, comme dans une chambre d'hôtel ou de « chalet », où je fusse arrivé pour la première fois en descendant de chemin de fer.

Au pas saccadé de son cheval, Golo, plein d'un affreux dessein, sortait de la petite forêt triangulaire qui veloutait d'un vert sombre la pente d'une colline, et s'avançait en tressautant vers le château de la pauvre Geneviève de Brabant. Ce château était coupé selon une ligne courbe qui n'était guère que la limite d'un des ovales de verre ménagés dans le châssis qu'on glissait entre les coulisses de la lanterne. Ce n'était qu'un pan de château, et il avait devant lui une lande où rêvait Geneviève qui portait une ceinture bleue. Le château et la lande étaient jaunes, et je n'avais pas attendu de les voir pour connaître leur couleur, car, avant les verres du châssis, la sonorité mordorée du nom de Brabant me l'avait montrée avec évidence. [...]

. Et dès qu'on sonnait le dîner, j'avais hâte de courir à la salle à manger, où la grosse lampe de la suspension, ignorante de Golo et de Barbe-Bleue, et qui connaissait mes parents et le bœuf à la casserole, donnait sa lumière de tous les soirs, et de tomber dans les bras de maman que les malheurs de Geneviève de Brabant me rendaient plus chère, tandis que les crimes de Golo me faisaient examiner ma propre conscience avec plus de scrupules."

 

.

 

 

II. Le "pan lumineux", pyramide tronquée, icone du drame du coucher à Combray. § 009 : "C'est ainsi que, pendant longtemps"

— Le pan lumineux = lumière découpé dans l'obscurité = pan tronqué = Combray = la scène du coucher = icone.

—Le théâtre : "projection électrique" ; "décor strictement nécessaire" ; "vieilles pièces pour les représentations en province ".

— "toujours vu à la même heure" :  le "pan", élément spatial, a été associé dans le texte I à "la fin de l'après-midi". L'élément temporel va fusionner avec l'élément spatial et le "pan" va désormais porter définitivement une heure précise : sept heures, le temps du coucher. "comme si Combray n'avait consisté qu'en deux étages reliés par un mince escalier et comme s'il n'y avait jamais été que sept heures du soir. "

— Le coucher : 

C'est le passage fondamental où le mot "pan" rentre dans le vocabulaire proustien en devenant une icone de la réminiscence du drame du coucher à Combray. Comme au théâtre, le narrateur revoit dans ses nuits d'insomnie se découper, comme par les projecteurs, le pan lumineux : c'est une pyramide irrégulière (allusion égyptienne) formée par une base large (le petit salon, la salle à manger) qui est celle des parents ou des adultes, puis par le vestibule qui fait un sas, puis l'escalier  très étroit de la marche au supplice. Le pan pyramidal culmine en un pyramidon où se logent la chambre à coucher du jeune Marcel, et "le petit couloir vitré pour l'entrée de maman". Ce pan devient le hiéroglyphe de Combray, un fût en barre verticale (l'escalier) reliant deux traverses (les deux étages) tel un I en lettre romaine. Si l'escalier est comparé à une pyramide à degré, alliance de la construction funéraire et du temple solaire, c'est qu'en son  sommet se consomme un drame sacrificiel. Dans le domaine biblique, c'est une échelle de Jacob inversée, où les cieux sont en bas et le dormeur en haut, mais où les anges ne montent ni ne descendent. C'est surtout la mise en scène du sacrifice d'Isaac, où le fils doit s'allonger sur le bûcher pour être sacrifié par le père, et où la délivrance rédemptrice est assurée par l'intervention de la mère faisant son entrée par le couloir vitré. Le passage rituel du jour à la nuit rejoue un rituel de la mise à mort et de la renaissance, ou celui de l'ouverture de la bouche dans le Livre des morts de l'Égypte pharaonienne lors du baiser maternel.

— Le drame du coucher est ici nommé "drame de mon déshabillage", ce qui, si on y réfléchit, n'est pas évident. Certes, l'heure du coucher est celui où l'enfant se met en chemise de nuit ou en pyjama. Mais le terme "déshabillage" évoque plutôt une mise à nu qu'un changement de tenue. Comme si l'enfant ne se déshabillait pas, mais qu'il était  déshabillé. Cette mise à nu évoque alors à son tour la préparation d'un sacrifice, d'un supplice, ou d'une mise en bière.  Ceci est d'autant plus intéressant que nous allons bientôt retrouver ce terme, appliqué à une momie.

— La reprise du "pan" précédent. Le "pan de château" persiste à travers le "pan lumineux" et est incorporé par lui, puisque ce dernier est aussi généré par la lumière dans la nuit ; puisqu'il est lui aussi un élément de décor, dans un drame qui n'est plus celui de Golo, mais de Swann accaparant la mère du narrateur. 

 

   "C'est ainsi que, pendant longtemps, quand, réveillé la nuit, je me ressouvenais de Combray, je n'en revis jamais que cette sorte de pan lumineux, découpé au milieu d'indistinctes ténèbres, pareil à ceux que l'embrasement d'un feu de bengale ou quelque projection électrique éclairent et sectionnent dans un édifice dont les autres parties restent plongées dans la nuit : à la base assez large, le petit salon, la salle à manger, l'amorce de l'allée obscure par où arriverait M. Swann, l'auteur inconscient de mes tristesses, le vestibule où je m'acheminais vers la première marche de l'escalier, si cruel à monter, qui constituait à lui seul le tronc fort étroit de cette pyramide irrégulière ; et, au faîte, ma chambre à coucher avec le petit couloir à porte vitrée pour l'entrée de maman ; en un mot, toujours vu à la même heure, isolé de tout ce qu'il pouvait y avoir autour, se détachant seul sur l'obscurité, le décor strictement nécessaire (comme celui qu'on voit indiqué en tête des vieilles pièces pour les représentations en provinceau drame de mon déshabillage ; comme si Combray n'avait consisté qu'en deux étages reliés par un mince escalier et comme s'il n'y avait jamais été que sept heures du soir. À vrai dire, j'aurais pu répondre à qui m'eût interrogé que Combray comprenait encore autre chose et existait à d'autres heures. Mais comme ce que je m'en serais rappelé m'eût été fourni seulement par la mémoire volontaire, la mémoire de l'intelligence, et comme les renseignements qu'elle donne sur le passé ne conservent rien de lui, je n'aurais jamais eu envie de songer à ce reste de Combray. Tout cela était en réalité mort pour moi.

Mort à jamais ? C'était possible."

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III. Le "pan tronqué" de l'épisode de la petite madeleine. 

— hiver ; froid :  version hivernale du "pan".

— pan tronqué = réminiscence de la maison des parents à Combray = décor de théâtre pour un drame.

Proust donne une définition précise du "pan", tout en reprenant par l'adjectif "tronqué" (CNRTL: "retrancher une partie importante de l'extrémité") la comparaison avec une pyramide amputée de sa pointe. Le pan représente le "  petit pavillon, donnant sur le jardin, qu'on avait construit pour mes parents sur ses derrières". Autrement dit, ses deux étages et son escalier central. On voit combien l'auteur est fidèle au contenu qu'il a attribué à ses mots, et combien le mot "pan" ne désigne pas, au grè du texte, des objets différents. Au contraire, le mot acquiert de la densité en se répétant pour signifier la même chose, le décor du drame originel de l'angoisse mortelle du coucher.


Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et la drame de mon coucher n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. [...] Et dès que j'eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, ou était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s'appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu'on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j'avais revu jusque-là) ; et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu'au soir et par tous les temps, la place où on m'envoyait avant déjeuner, les rues où j'allais faire des courses, les chemins qu'on prenait si le temps était beau."

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IV. "tout un pan verni et cloisonné de fruits écarlates" .  § 115 : Bien plus, les goûters eux-mêmes que Gilberte offrait à ses amies

Est-ce un pas de coté dans ma démonstration ? Car rien ici ne semble rappeler ou s'accorder aux autres occurrences du mot "pan". Certes le pan est encore, sinon jaune, du moins lumineux puisqu'il est verni ; les fruits écarlates sont radieux. Dans la complicité établie entre la jeune Gilberte et le narrateur, le palais oriental (rappelant celui de Geneviève de Brabant, sous la domination de Golo) est détruit, découronné.

— Darius Ier : empereur perse, roi bâtisseur qui éleva des fortifications à Suse puis créa la capitale de Persépolis sur une immense terrasse fortifiée. Lorsque Darius le Grand succède à Cyrus, il choisit la ville de Suse pour y instaurer la capitale administrative de son empire unifié.  Il entreprend l'édification d'un complexe palatial sur les trois terrasses naturelles qui dominent la ville au nord. Il y construit son palais royal de tradition mésopotamienne sur lequel s'ouvre une vaste salle d'audiences appelée en perse apadana. Proust a pu voir au Louvre un chapiteau d'une des 36 colonnes de cette apadana. Darius peut être ici considéré comme une figure paternelle puissante et répressive, et la destruction de son palais par ingestion comme une forme infantile de meurtre du père. Quant au  l'Apadana de Persépolis , il est accessible par deux escaliers monumentaux en doubles rampes et un palais de 72 colonnes. L'escalier Est, aux crètes ornées de merlons crénelées, porte les bas-reliefs d'une processions de nobles Mèdes et Perses, et des peuples assujetis. Tout cela procède d'un souci "de se faire un nom" (D. Charpin, 2008) et de divinisation royale, et donc de survie après la mort, deux projets qui ne sont pas étrangers au thème que développe pas à pas (pan à pan) notre mot-clef.

  

Darius est cité quatre fois dans la Recherche, dont trois fois à propos de son palais. La premier exemple décrit le visage de Nissim Bernard :

"un visage qui semblait rapporté du palais de Darius et reconstitué par Mme Dieulafoy, si, choisi par quelque amateur désireux de donner un couronnement oriental à cette figure de Suse, ce prénom de Nissim n'avait fait planer au-dessus d'elle les ailes de quelque taureau androcéphale de Khorsabad ".

Jane Dieulafoy était l'épouse de l'archéologue Marcel Dieulafoy ; elle était connue pour son goût pour les vêtements masculins. Archéologue elle-même, peintre et dessinatrice, elle a participé avec son mari à une exploration de la Perse en 1881-1882. Ils explorent  Suse, mais aussi Persépolis dont ils ramènent pour la première fois des documents photographiques. Ils réalisent également des reconstructions et rapportent de nombreuses pièces archéologiques.  Elle a raconté cette aventure dans  La Perse, la Chaldée, la Susiane, Paris, Hachette, 1887. Le chapiteau de l'apadana de Suse visible au Louvre provient de la mission Dieulafoy, 1885-1886.  Khorsabad est le siège du palais du roi assyrien  Sargon II , et Proust a pu voir son taureau androcéphale au Louvre. A la mort de Sargon, la capitale fut délaissée au profit de Ninive. J'en  conclu (comme Jacques Nathan, Citations références et allusions de Proust, 1953, p. 72 que Proust rapproche Darius et Sargon, associe Suse  avec Khorsabad, et, par contagion, avec Ninive.

Voir une gravure de Jane Dieulafoy, Porte du palais de Suse dans Gallica :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62128841/f415.item.r=darius.zoom

Le second exemple concerne Bloch, figure du Juif dans la Recherche:

toute pareille à celle des scribes assyriens peints en costume de cérémonie à la frise d'un monument de Suse qui défend les portes du palais de Darius

J'ajoute que, quoique Proust cite Suse et non Persépolis, ce dernier site était considéré alors comme n'étant occupé que lors des cérémonies annuelles et rituelles  du Nouvel an perse, à l'équinoxe de printemps : 

Persépolis n’avait qu’une occupation annuelle et rituelle dédiée à la réception par le roi des tributs offerts par les nations assujetties de l’empire à l’occasion des cérémonies du nouvel an perse a longtemps prévalu. Je relie cette notion à celle des fêtes de confirmation du nouvel an pour le pharaon (cf. infra).

On sait aussi que Darius Ier affirmait tenir son pouvoir du dieu Ahura Mazda ; sur le cachet royal, le dieu apparaît en costume perse dans un globe ailé, symbolisant le ciel ou le soleil. Le même motif, qui porte le nom de Faravahar, est sculpté sur les frontons du palais à Persépolis. On retrouve ici  le "pan lumineux", le globe solaire, la solarisation et divinisation du roi, qui lui confère l'éternité. 

— ninitive : serait une coquille pour "ninivite", correcte dans l'édition de 1919. Cet adjectif signifie "relatif à Ninive", l'ancienne ville du nord de la Mésopotamie célèbre dans la Bible après que Jonas soit parvenu à la convertir.  On ne lui connaît aucune spécialité gastronomique, aucune pâtisserie, et les termes "pâtisseries ninivite" évoquent en premier lieu les ziggourats, tour à étage, édifice religieux à degrés constitués de plusieurs terrasses supportant probablement un temple à son sommet". Ce qui nous ramène aux pyramides tronquées, aux escaliers menant à un temple, .

 

"Et elle nous faisait entrer dans la salle à manger, sombre comme l'intérieur d'un Temple asiatique peint par Rembrandt, et où un gâteau architectural, aussi débonnaire et familier qu'il était imposant, semblait trôner là à tout hasard comme un jour quelconque, pour le cas où il aurait pris fantaisie à Gilberte de le découronner de ses créneaux en chocolat et d'abattre ses remparts aux pentes fauves et raides, cuites au four comme les bastions du palais de Darius. Bien mieux, pour procéder à la destruction de la pâtisserie ninitive, Gilberte ne consultait pas seulement sa faim ; elle s'informait encore de la mienne, tandis qu'elle extrayait pour moi du monument écroulé tout un pan verni et cloisonné de fruits écarlates, dans le goût oriental. "

 

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V. "Le pan de soleil plié à l'angle du mur extérieur", §182 : Puis les concerts finirent, le mauvais temps arriva, mes amies quittèrent Balbec...

—Pan  = soleil sur l'angle d'un mur. Version estivale du "pan" .

—Lutte entre soleil et obscurité, ombre et couleur (écarlate, cf. supra).

— Zénith = midi = éclatant et fixe = immuable = morne , émail inerte et factice = mort. La figure du "pan" est transformée en une constellation quasi zodiacale dans le monde supralunaire, éternel comme un astre mort.

— déshabillage d'une momie, le jour d'été.

Comme la petite phrase de Vinteuil, qui se déploie dans la Recherche de la blanche sonate au rougeoyant septuor,  le "pan" se modifie et enrichit son thème : le "pan lumineux" du souvenir iconique des pièces intérieures de la maison de Combray occupe  désormais l'angle d'un mur extérieur. Semblable au soleil d'été à son zénith, l'écrasant souvenir-ostensoir est un temps figé et immuable. Surtout, ce "pan de soleil plié" s'enrichit, sur le thème du déshabillage précédent le coucher, et sur celui du tombeau égyptien, de cette inoubliable phrase :  "Et tandis que Françoise ôtait les épingles des impostes, détachait les étoffes, tirait les rideaux, le jour d'été qu'elle découvrait semblait aussi mort, aussi immémorial qu'une somptueuse et millénaire momie que notre vieille servante n'eût fait que précautionneusement désemmailloter de tous ses linges, avant de la faire apparaître, embaumée dans sa robe d'or".    Bien que le sujet de la description soit "le jour d'été", un glissement s'opère entre la momie désemmaillotée, et l'enfant qu'on déshabillait avant de le mettre au lit / de le mettre à mort. L'enfant sacrifié, en son temple où mène l'escalier,  est élevé à la dignité d'un dieu.

 Cette momie solaire m'évoque (par simple réminiscence dépourvue de fondement logique) la cérémonie de confirmation annuelle du pharaon, où, la fin de l'année égyptienne étant une période de danger et de rupture, des  rites de régénération doivent  y remédier :  Le pharaon subit un long cérémonial de renaissance où le pouvoir monarchique est confirmé par l'assimilation de la personne royale à Rê le dieu solaire d'Héliopolis et à Horus, fils d'Osiris. . Après l'incorporation de la « fonction » dans le corps du roi par ingestion, l'année passée est symboliquement enterrée sous la forme d'une galette enrobée dans du limon de l'année nouvelle.Enfin, le roi est couché sur un lit d'apparat durant un sommeil simulé qui évoque la mort. Le matin du jour de l'an, Pharaon se réveille, jeune et renouvelé. (d'après Wikipédia)

 

 " Il avait fallu quitter Balbec en effet, le froid et l'humidité étant devenus trop pénétrants pour rester plus longtemps dans cet hôtel dépourvu de cheminées et de calorifère. J'oubliai d'ailleurs presque immédiatement ces dernières semaines. Ce que je revis presque invariablement quand je pensai à Balbec, ce furent les moments où chaque matin, pendant la belle saison, comme je devais l'après-midi sortir avec Albertine et ses amies, ma grand'mère sur l'ordre du médecin me forçait à rester couché dans l'obscurité. Le directeur donnait des ordres pour qu'on ne fît pas de bruit à mon étage et veillait lui-même à ce qu'ils fussent obéis. À cause de la trop grande lumière, je gardais fermés le plus longtemps possible les grands rideaux violets qui m'avaient témoigné tant d'hostilité le premier soir. Mais comme malgré les épingles avec lesquelles, pour que le jour ne passât pas, Françoise les attachait chaque soir, et qu'elle seule savait défaire, comme malgré les couvertures, le dessus de table en cretonne rouge, les étoffes prises ici ou là qu'elle y ajustait, elle n'arrivait pas à les faire joindre exactement, l'obscurité n'était pas complète et ils laissaient se répandre sur le tapis comme un écarlate effeuillement d'anémones, parmi lesquelles je ne pouvais m'empêcher de venir un instant poser mes pieds nus. Et sur le mur qui faisait face à la fenêtre, et qui se trouvait partiellement éclairé, un cylindre d'or que rien ne soutenait était verticalement posé et se déplaçait lentement comme la colonne lumineuse qui précédait les Hébreux dans le désert. Je me recouchais ; obligé de goûter, sans bouger, par l'imagination seulement, et tous à la fois, les plaisirs du jeu, du bain, de la marche, que la matinée conseillait, la joie faisait battre bruyamment mon cœur comme une machine en pleine action, mais immobile, et qui ne peut que décharger sa vitesse sur place en tournant sur elle-même.

Je savais que mes amies étaient sur la digue mais je ne les voyais pas, tandis qu'elles passaient devant les chaînons inégaux de la mer, tout au fond de laquelle et perchée au milieu de ses cimes bleuâtres comme une bourgade italienne se distinguait parfois dans une éclaircie la petite ville de Rivebelle, minutieusement détaillée par le soleil. Je ne voyais pas mes amies, mais (tandis qu'arrivaient jusqu'à mon belvédère l'appel des marchands de journaux, « des journalistes », comme les nommait Françoise, les appels des baigneurs et des enfants qui jouaient, ponctuant à la façon des cris des oiseaux de mer le bruit du flot qui doucement se brisait), je devinais leur présence, j'entendais leur rire enveloppé comme celui des Néréides dans le doux déferlement qui montait jusqu'à mes oreilles. « Nous avons regardé, me disait le soir Albertine, pour voir si vous descendriez. Mais vos volets sont restés fermés, même à l'heure du concert. » À dix heures, en effet, il éclatait sous mes fenêtres. Entre les intervalles des instruments, si la mer était pleine, reprenait, coulé et continu, le glissement de l'eau d'une vague qui semblait envelopper les traits du violon dans ses volutes de cristal et faire jaillir son écume au-dessus des échos intermittents d'une musique sous-marine. Je m'impatientais qu'on ne fût pas encore venu me donner mes affaires pour que je puisse m'habiller. Midi sonnait, enfin arrivait Françoise. Et pendant des mois de suite, dans ce Balbec que j'avais tant désiré parce que je ne l'imaginais que battu par la tempête et perdu dans les brumes, le beau temps avait été si éclatant et si fixe que, quand elle venait ouvrir la fenêtre, j'avais pu, toujours sans être trompé, m'attendre à trouver le même pan de soleil plié à l'angle du mur extérieur, et d'une couleur immuable qui était moins émouvante comme un signe de l'été qu'elle n'était morne comme celle d'un émail inerte et factice. Et tandis que Françoise ôtait les épingles des impostes, détachait les étoffes, tirait les rideaux, le jour d'été qu'elle découvrait semblait aussi mort, aussi immémorial qu'une somptueuse et millénaire momie que notre vieille servante n'eût fait que précautionneusement désemmailloter de tous ses linges, avant de la faire apparaître, embaumée dans sa robe d'or." 

 

 

VI. "'un pan de mur violemment éclairé § 244,   : Seulement une fois en tête à tête avec les Elstir.

—" l'heure du dîner" : "sept heures", l'heure de la lanterne magique (I), celle du drame du coucher (II) —"les fragments": fragment = pan = partie morcelée d'un tout.

— "la projection" ..."comme les images lumineuses d'une lanterne magique" :  le lien est explicite avec la première occurrence du mot "pan" lié à la lanterne magique, avec le théâtre, et avec son éclairage.

— Pan de mur violemment éclairé = mirage de la profondeur = illusion d'optique confondant le mur avec une longue rue claire.

 

— La sixième occurrence du mot "pan" rappelle les différents thèmes dont il a été chargé par l'auteur, et notamment le premier : "pan" = projection lumineuse de la lanterne magique.  Mais cette lanterne va être exploitée comme une métaphore de la création artistique, dans un basculement où le roman n'est plus le récit de souvenirs, mais celui de la naissance d'une compréhension d'une vocation artistique. Or, chacun sait que c'est là le sujet majeur qui sous-tend la Recherche. Il ne s'agit plus de se souvenir, mais, pour l'auteur, et à l'instar d'Elstir, de se transformer en lanterne magique pour projeter sur la feuille blanche une façon particulière de voir. 

— Le mot "pan" introduit alors une  théorie esthétique basée sur la reproduction de ce que l'artiste voit, et non de ce qu'il sait voir. Ce thème majeur ne peut être exposé ici, mais il importe seulement de montrer que cette théorie est introduite par les différentes amplifications qu'a connu le mot "pan" .

 

"Seulement une fois en tête à tête avec les Elstir, j'oubliai tout à fait l'heure du dîner ; de nouveau comme à Balbec j'avais devant moi les fragments de ce monde aux couleurs inconnues qui n'était que la projection, la manière de voir particulière à ce grand peintre et que ne traduisaient nullement ses paroles. Les parties du mur couvertes de peintures de lui, toutes homogènes les unes aux autres, étaient comme les images lumineuses d'une lanterne magique laquelle eût été, dans le cas présent, la tête de l'artiste et dont on n'eût pu soupçonner l'étrangeté tant qu'on n'aurait fait que connaître l'homme, c'est-à-dire tant qu'on n'eût fait que voir la lanterne coiffant la lampe, avant qu'aucun verre coloré eût encore été placé. Parmi ces tableaux, quelques-uns de ceux qui semblaient le plus ridicules aux gens du monde m'intéressaient plus que les autres en ce qu'ils recréaient ces illusions d'optique qui nous prouvent que nous n'identifierions pas les objets si nous ne faisions pas intervenir le raisonnement. Que de fois en voiture ne découvrons-nous pas une longue rue claire qui commence à quelques mètres de nous, alors que nous n'avons devant nous qu'un pan de mur violemment éclairé qui nous a donné le mirage de la profondeur. Dès lors n'est-il pas logique, non par artifice de symbolisme mais par retour sincère à la racine même de l'impression, de représenter une chose par cette autre que dans l'éclair d'une illusion première nous avons prise pour elle ? Les surfaces et les volumes sont en réalité indépendants des noms d'objets que notre mémoire leur impose quand nous les avons reconnus. Elstir tâchait d'arracher à ce qu'il venait de sentir ce qu'il savait, son effort avait souvent été de dissoudre cet agrégat de raisonnements que nous appelons vision. "

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VII.  Le précieux petit pan de mur jaune. § 360. La prisonnière : la mort de Bergotte.

— "Petit pan de mur" revient huit fois (en sept passages) dont sept fois avec jaune et trois fois avec "précieux". On a noté  l'allitération des "p" (précieux petit pan) et des labiales (Jean Milly), complétées par la discrète allitération des "v" : "avec un auvent". On remarque le chiffre sept de ces répétitions incantatoires du paragraphe, le même chiffre que le nombre de textes convoqués ici.: De même que la sonate de Vinteuil pour piano et violon (2 instruments) se répète au fil de l'œuvre en se développant pour s'achever en un septuor (sept instruments), et de même que la "petite phrase" musicale poignante et entêtante est retrouvée, parfois inopinément par le narrateur, ce "pan" prend le statut d'un leitmotiv et achève sa dernière apparition dans la Recherche en sept coups ; pan pan pan pan pan pan pan. Un destin qui frappe à la porte. L'artiste (Bergotte, et à travers lui, le narrateur) va-t-il mourir avec le jour qui s'achève, ou bien va-t-il survivre par son œuvre ? La réponse est donnée par cette très belle image de la nuit funèbre, où, aux vitrines éclairées, ses livres, disposés trois par trois comme autant de pan lumineux, tracent le hiéroglyphe de sa résurrection.

— Ce petit pan de mur jaune avec un auvent est censé se trouver sur la Vue de Delft de Vermeer, mais personne ne s'accorde à son sujet : "La phrase "petit pan de mur jaune avec un auvent" a étonné les critiques. S'agit-il d’une partie du mur de la ville en briques (à droite dans le tableau), ou bien d'une toiture en pente avec lucarne que Proust aurait prise pour un pan de mur ? Si cette dernière hypothèse paraît la plus fiable, Proust a peut-être cependant voulu provoquer son lecteur avec un détail coloré qui, en effet, n'existe pas ou qui semble simplement fondu dans la technique raffinée du peintre hollandais."  http://www.lintermede.com/dossier-couleurs-marcel-proust-analyse-recherche.php

— "Mort à jamais ? Qui peut le dire ?" reprend la remarque : "Mort à jamais ? C'était possible" de la fin du texte II, dans ces entrelacements de motifs qui caractérisent la Recherche. Le lien du mot "pan" avec la mort est présente depuis la première occurrence dans la menace de mort que Golo fait peser sur Geneviève de Brabant et l' enfant qu'elle porte, elle est présente aussi dans le texte II où le pan lumineux brille comme un cénotaphe d'or où est cristallisé l'angoisse mortelle de la séparation avec la mère, elle s'inverse dans la réssurrection du souvenir de la petite madeleine, elle persiste lors de l'évocation du palais d'immortalité de Darius et de son appropriation/destruction par dévoration, elle est évidente lorsque le pan de soleil plié est l'épiphanie d'un jour d'été mort, immémorial et exhibé comme une momie divine, elle s'esquive avec Elstir mais revient en force avec la Mort de Bergotte.

— Le texte de Proust est assez énigmatique, voire même incompréhensible, et il semble dissimuler un message à décrypter. D'abord cette histoire d'indigestion de pomme de terre est grotesque. Ensuite ce pan de mur jaune prétendu appartenir à la Vue de Delft conservé au Mauritshuis de la Haye  ne s'y trouve pas, et quand bien même on croit  le décèler parmi les nombreuses façades de Delft, on est alors devant un détail parfaitement insignifiant. ... qui n'est pas un mur, mais un toit mansardé, et dépourvu d'auvent. 

 

Alors, on cherche encore, et on finit par trouver, à l'extrême droite du tableau, à coté de la Porte de Rotterdam (un pont fortifié en réalité), dans une partie souvent coupée sur les reproductions, un minuscule mur plus blanc que jaune. Sans auvent, mais au dessus d'un pont basculant, à coté de deux barques à harengs en réparation dans un chantier naval.

Les deux taches de couleur incriminés n'ont pas de quoi provoquer, chez un écrivain comme Bergotte visitant l'exposition (l'Exposition Hollandaise du Musée du Jeu de Paume (* ) à Paris en 1921) un malaise identique au Syndrome de Stendhal ! La matière picturale ne semble pas "précieuse" là plus qu'ailleurs, et l'application de couches successives n'y est pas apparente. De même que "les petits personnages en bleu" ne sont pas exclusivement bleus — mais que l'allitération en -p est ainsi rendu possible.

(* ) la Vue de Delft n°104 de Johannes Vermeer (et non Ver Meer) y est accompagnée de deux autres tableaux, n° 105 La Cuisinière, et n°106 Tête de jeune fille. )

Les experts soulignent l'influence de  trois articles de Vaudoyer parus dans l'Opinion d'avril et mai 1921, mais cet auteur ne mentionne jamais ce détail du mur jaune. Force est donc de conclure que le petit pan de mur jaune est "une pure fiction littéraire" (Nicolas Valazza).

On est alors amené à chercher la signification, dans le domaine du style littéraire, de la leçon d'écriture qui est révélée à Bergotte : que signifie pour un auteur "passer plusieurs couches de couleurs" ? Comment s'inspirer d'un "petit pan de mur jaune" pour transformer un style trop sec ? Là encore, la réponse n'est pas limpide. Nicolas Valazza a fait le lien (dans une démarche analogue à la mienne) entre le "pan de mur" et les "morceaux" qui caractérisent Bergotte (§ 021). Ces "morceaux" sont les digressions qu'affectionne Proust dans sa lecture de John Ruskin, et qu'il imite dans sa préface de sa traduction de la Bible d'Amiens. Est-ce la bonne clef d'interprétation du "petit pan de mur" ?

— Pour ma part, le parcours que je viens de faire à travers les sept textes dans lesquels le mot "pan" apparaît dans la Recherche me donne la conviction que ces occurences ne sont pas venues au hasard du fil de l'écriture sous la plume de Proust, mais qu'elles ont été construites selon un "patron", au point de bâti, et qu'elles se répondent les unes au autres, avant de culminer dans le récit de la mort de Bergotte, qui préfigure celle de l'auteur lui-même. Puisque ces sept pans de mur composent, par leurs échos, par leurs rythmes, par les réminiscences générées par leur retour dans le texte, par l'enrichissement mutuel de leur thème, un habit chatoyant dont je ne peux saisir un reflet ou une couleur sans en trahir le charme, je ne résumerais pas en une formule ce que j'ai découvert. Mais le paragraphe de Bergotte succède à celui d'Elstir. La compréhension par le narrateur de l'importance, pour sa vocation artistique, de rendre compte strictement de ce qu'il voit, et de faire voir le monde à autrui tel qu'il le voit (c'est la métaphore de l'oculiste) lui permet d'espérer échapper à la mort et à l'oubli par son œuvre, comme Vermeer. S'il se voue à sa vie, il la perd, c'est la vie mondaine de Bergotte qu'il voit sur un coté de la balance ; alors que s'il se voue à son œuvre, il la sauve, c'est le petit pan de mur jaune de Vermeer sur l'autre plateau de la balance. 

  L'angoisse mortelle du narrateur, celle d'être séparé de maman, et celle de s'abandonner au sommeil et de ne pas se lever le lendemain comme se lève le soleil, cette angoisse a été projetée en pleine lumière dans une image hiéroglyphique de la chambre à coucher de Combray, de l'escalier qui y monte, et du baiser maternel qui sera déposé en viatique  : c'est le "pan". Une scène peu glorieuse ? En la révélant à sa manière sur le théâtre littéraire, il la transforme en une pyramide reflétant le soleil fixé en son zénith. Dans les vitrines éclairées, la page blanche une fois couverte d'écriture luit comme un papillon, psyché qui est le symbole de sa résurrection. 

Ma réflexion va-telle mourir à jamais ? Qui peut le dire ?.

 

 

 

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"On n'absorbe le produit nouveau, d'une composition toute différente, qu'avec la délicieuse attente de l'inconnu. Le cœur bat comme à un premier rendez-vous. Vers quels genres ignorés de sommeil, de rêves, le nouveau venu va-t-il nous conduire ? Il est maintenant en nous, il a la direction de notre pensée. De quelle façon allons-nous nous endormir ? Et une fois que nous le serons, par quels chemins étranges, sur quelles cimes, dans quels gouffres inexplorés le maître tout-puissant nous conduira-t-il ? Quel groupement nouveau de sensations allons-nous connaître dans ce voyage ? Nous mènera-t-il au malaise ? À la béatitude ? À la mort ? Celle de Bergotte survint la veille de ce jour-là où il s'était ainsi confié à un de ces amis (ami ? ennemi ?) trop puissant. Il mourut dans les circonstances suivantes : Une crise d'urémie assez légère était cause qu'on lui avait prescrit le repos. Mais un critique ayant écrit que dans la Vue de Delft de Ver Meer (prêté par le musée de La Haye pour une exposition hollandaise), tableau qu'il adorait et croyait connaître très bien, un petit pan de mur jaune (qu'il ne se rappelait pas) était si bien peint, qu'il était, si on le regardait seul, comme une précieuse oeuvre d'art chinoise, d'une beauté qui se suffirait à elle-même, Bergotte mangea quelques pommes de terre, sortit et entra à l'exposition. Dès les premières marches qu'il eut à gravir, il fut pris d'étourdissements. Il passa devant plusieurs tableaux et eut l'impression de la sécheresse et de l'inutilité d'un art si factice, et qui ne valait pas les courants d'air et de soleil d'un palazzo de Venise, ou d'une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Ver Meer, qu'il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. « C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune. » Cependant la gravité de ses étourdissements ne lui échappait pas. Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l'un des plateaux, sa propre vie, tandis que l'autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. Il sentait qu'il avait imprudemment donné le premier pour le second. « Je ne voudrais pourtant pas, se disait-il, être pour les journaux du soir le fait divers de cette exposition. »

Il se répétait : « Petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune. » Cependant il s'abattit sur un canapé circulaire ; aussi brusquement il cessa de penser que sa vie était en jeu et, revenant à l'optimisme, se dit : « C'est une simple indigestion que m'ont donnée ces pommes de terre pas assez cuites, ce n'est rien. » Un nouveau coup l'abattit, il roula du canapé par terre, où accoururent tous les visiteurs et gardiens. Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? Certes, les expériences spirites, pas plus que les dogmes religieux, n'apportent la preuve que l'âme subsiste. Ce qu'on peut dire, c'est que tout se passe dans notre vie comme si nous y entrions avec le faix d'obligations contractées dans une vie antérieure ; il n'y a aucune raison, dans nos conditions de vie sur cette terre, pour que nous nous croyions obligés à faire le bien, à être délicats, même à être polis, ni pour l'artiste cultivé à ce qu'il se croie obligé de recommencer vingt fois un morceau dont l'admiration qu'il excitera importera peu à son corps mangé par les vers, comme le pan de mur jaune que peignit avec tant de science et de raffinement un artiste à jamais inconnu, à peine identifié sous le nom de Ver Meer. Toutes ces obligations, qui n'ont pas leur sanction dans la vie présente, semblent appartenir à un monde différent, fondé sur la bonté, le scrupule, le sacrifice, un monde entièrement différent de celui-ci, et dont nous sortons pour naître à cette terre, avant peut-être d'y retourner revivre sous l'empire de ces lois inconnues auxquelles nous avons obéi parce que nous en portions l'enseignement en nous, sans savoir qui les y avait tracées – ces lois dont tout travail profond de l'intelligence nous rapproche et qui sont invisibles seulement – et encore ! – pour les sots. De sorte que l'idée que Bergotte n'était pas mort à jamais est sans invraisemblance. On l’enterra, mais toute la nuit funèbre, aux vitrines éclairées, ses livres,disposés trois par trois, veillaient comme des anges aux ailes éployées et semblaient, pour celui qui n’était plus, le  symbole de sa résurrection. "

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FUGACE CONCLUSION .

Pas de conclusion sur ce défrichage d'un chantier archéologique qui attend son décryptage. Mais une simple notule.

 Ces sept "pans" qui composent une vraie queue de paon aux reflets chatoyants autour du thème obsédant de la mort et de la survie, de la nuit à traverser comme épreuve avant l'apothéose du jour, peuvent être considérés comme un ensemble de sept hypotyposes, si j'adopte la définition suivante (Wikipédia, Hypotypose, technique stylistique) : "descriptions fragmentaires où seulement les notations sensibles et les informations descriptives marquantes sont restituées, dans une esthétique proche du kaléidoscope ou du style impressionniste appliqué à la littérature".

Cette définition reprend la notion de fragment propre au substantif "pan" ; celle d'impression visuelle propre au caractère lumineux des "pans" ; celle où le pan illustre la technique picturale d'Elstir ; celle du kaleidoscope et de l'instantanée photographique de la lanterne magique. 

A vos thèses ! 

.

 

SOURCE ET LIENS.


VALAZZA (Nicolas), 2011 « Portrait de Proust en dentellière », pp 148-164 in Proust et la Hollande Ed;  Sjef Houppermans, Amsterdam New-York.

https://books.google.fr/books?id=gdnZHAmtfSoC&pg=PA150&dq=pan+de+mur+jaune&hl=fr&sa=X&ved=0CFUQ6AEwCWoVChMI0cTru42QyQIVRl4aCh0TuArk#v=onepage&q=pan%20&f=false


 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Proust
13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 23:03

A la date d'aujourd'hui. Treize novembre 2015.

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Eglise Saint-Etienne de Beauvais, vitrail d'Engrand Leprince.

Eglise Saint-Etienne de Beauvais, vitrail d'Engrand Leprince.

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Eglise Saint-Etienne de Beauvais, vitrail d'Engrand Leprince.

Eglise Saint-Etienne de Beauvais, vitrail d'Engrand Leprince.

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Eglise Saint-Etienne de Beauvais, vitrail d'Engrand Leprince.

Eglise Saint-Etienne de Beauvais, vitrail d'Engrand Leprince.

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Published by jean-yves cordier
12 novembre 2015 4 12 /11 /novembre /2015 22:04

Zoonymie (origine du nom) du papillon la Mélitée du Mélampyre Melitaea athalia (Rottembourg, 1775).

 

 

La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

Voir la liste des 89 autres Zoonymies des papillons diurnes de Bretagne.

 

 

Résumé. 

 

Melitaea Fabricius, 1807 : en 1991, Emmet écrivait : "Encore un nom de Fabricius  qui a intrigué les auteurs. Sodoffsky (1837) corrigeait en Melinaea qu'il dit être l'un des noms d'Aphrodite (Vénus); Pickard et al. le font dériver de  Melitaea, le nom d'une ville en Thessalie; Macleod du grec  μελοεις (melitoies), "miel", qui est selon lui un épithète d'Aphrodite ; et Spuler de μελιταίος (melitaios), "de ou appartenant à Malte" ".  Sachant que Fabricius s'est donné comme règle d'attribuer à ses papillons diurnes des noms de genre inspirés de ceux de Vénus, il s'agirait plutôt d'une erreur pour Melinaea, épithète (cité dans la Cassandre de Lycophon) de Vénus propre à la ville de Melina en Grèce. On peut aimer y entendre un jeu de mot évoquant le miel et l'attrait des papillons pour le nectar. 

athalia (Rottemburg, 1775) : nom de la reine qui occupa le trône de Juda, mais surtout de l'héroïne de la pièce de Racine (1691) puis de l'opéra de Haendel (1733) qui conféra à ce nom sa célébrité et qui déterminèrent sans-doute le choix de Rottemburg. 

 

— Noms vernaculaires : Geoffroy (1762) et Engramelle (1799) avaient choisi la métaphore du nom "Le Damier" (équivalent du Fritillary anglais) ; Godart (1821) s'alignait sur le nom scientifique avec  l'"Argynne athalia", de même que Lucas et Duponchel avec la "Mélitée athalia". Enfin Luquet (1986) crée la " Mélitée du Mélampyre ", en francisant le nom scientifique Melitaea et en y accolant le nom d'une des plantes hôtes, Melampyrum pratense pour intégrer cette espèce dans sa série de 15 Mélitées.  Il propose en outre "Le Damier Athalie".

 

 

               I. Nom scientifique.

 

1. Famille et sous-famille.

 a) Famille des Nymphalidae (Les Nymphalides).

Famille des Nymphalidae Rafinesque, 1815

  • Sous-famille des Libytheinae Boisduval, Rambur, Dumesnil & Graslin, [1833]
  • Sous-famille des Danainae Boisduval, [1833]
  • Sous-famille des Heliconiinae Swainson, 1822
  • Sous-famille des Apaturinae Boisduval, 1840
  • Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827
  • Sous-famille des Satyrinae Boisduval, [1833]

 

b) Sous-famille des  Nymphalinae, Swainson, 1827

  • Tribu des Nymphalini Swainson, 1827
  • Tribu des Melitaeini Newman, 1870
  • Tribu des Charaxini Doherty, 1886

c) Tribu des Melitaeini Newman, 1870

  • Sous-tribu des Euphydryina Higgins, 1978
  • Sous-tribu des Melitaeina Newman, 1870
  • Sous-famille des Charaxinae Doherty, 1886

d) Sous-tribu des Melitaeina  Newman, 1870

      Un seul genre :Melitaea Fabricius, 1807

 

2. Nom de genre : Melitaea Fabricius, 1807

 

a) Description originale : 

      Fabricius, 1807, "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges", Magazin für Insektenkunde , Karl Reichard, Braunschweig [Brunswick] (6) page 285, n°29.

   Dans la note préliminaire d'Illiger, Fabricius divisait l'ensemble de ses Papilio (papillons "de jour") en 49 "genres", dans lesquels il englobait les Sphinx (n°43), les Sesia (n°44) les Zygaena (n°47), sans distinction, alors que Latreille (dont la classification de 1804 est présentée dans la partie B du même article page 90) crée des Sections (Diurnes-Crépusculaires-) divisées en familles (Papillionides et Sphingides), elles-mêmes divisées en quatre sous-groupes. Le 29eme des 49 genres de Fabricius cités dans l'article, Melitaea, contient 15 espèces, dont quatre sont nommées : Lucina, Cinxia, Cynthia, Maturna .  

 

 

 

— Type spécifique: M. cinxia 

— Description : cf Oberthür page 103

Ce genre est désormais divisé en sous-genres :

  • Melitaea Fabricius, 1807, 8 espèces en France dont M. cinxia.
  • Didymaeformia Verity, 1950, 3 espèces en France.

 a) Sous-genre Melitaea Fabricius, 1807

  • Melitaea cinxia (Linnaeus, 1758) Mélitée du Plantain.
  • Melitaea diamina (Lang, 1789) . Mélitée noirâtre.
  • Melitaea varia Meyer-Dür, 1851 . Mélitée de la Gentiane.
  • Melitaea parthenoides Keferstein, 1851 . Mélitée de la Lancéole
  • Melitaea aurelia Nickerl, 1850 . Mélitée des Digitales.
  • Melitaea helvetica Rühl, 1888 . Mélitée de Fruhstorfer.
  • Melitaea athalia (Rottemburg, 1775) . Mélitée du Mélampyre.
  • Melitaea deione (Geyer, [1832]). Mélitée des Linaires.

 b) Sous-genre Didymaeformia Verity, 1950

  • Melitaea ornata Christoph, 1893. Mélitée égéenne.
  • Melitaea phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775). Mélitée des Centaurées.
  • Melitaea didyma (Esper, 1778) . Mélitée orangée.   

 

 a) La classification de Fabricius ou Systema glossata.

L'article cité en référence n'est pas écrit par Fabricius, mais par Johan Karl Wilhem Illiger. Illiger, qui fut conservateur du musée zoologique de Berlin en 1810, après avoir pris en charge les collections du comte von Hoffmannsegg,  a fait paraître la revue Magazin für Insektenkunde de 1802 à 1807. Dans celle-ci, il donne une présentation anticipée des genres de lépidoptères que Fabricius s'apprête à publier dans son Systema glossata ou Classification des Lépidoptères ; mais ce dernier livre n'a jamais été édité, en raison du déces de Fabricius en 1808, d'un incendie dans l'imprimerie et de la faillite de l'éditeur. (Voir S.L. Tuxen, 1967)

 

b) Étymologie du nom de genre.

 Je dois d'abord rappeler à nouveau la règle que Fabricius s'est fixée dans le choix de ses noms de genre des papillons de jour : les puiser autant que possible parmi les épithètes de Vénus/Aphrodite, déesse diurne, alors que les genres de ses papillons de nuit reçoivent les surnoms de Diane/Artémis ( Zoonymie du papillon Le Petit Sylvain Limenitis camilla.). C'est le cas de 19 à 20 des 49 genres :

1. Urania « amour celeste »

2. Amathusia  : de la ville d'Amathus, à Chypre

5. Morpho : (aux belles formes, aux formes changeantes)

7.Castnia : du Mont kastion, en Pamphylie

8. Eupolea (euploea) : de l'heureuse navigation

9. Apatura : Aphrodite apatouria ou apatouros, « la décevante»

10 Limenitis : des ports

11. Cynthia : (épithète de Diane , mais désigne plutôt ici la courtisane vénusienne des Élégies de Properce)

12. Vanessa ( Vanessa, créature de Vénus dans le conte de Swift, Cadenus et Vanessa)

15. Neptis : neptis Veneris, Ov. M. 4, 530 : la petite-fille de Vénus (= Ino)

19. Argynnis : Venus argennis, d'Argennus, favorite d'Agamemnon.

20. Thaïs : courtisane célèbre dévouée à la déesse Vénus.

22. Doritis : Vénus doritis, "la bienfaitrice" qui avait selon Pausanias son temple à Cnide

23. Pontia : de la mer profonde

24. Colias : du temple de Colias, en Attique

25. Haetera ; Hétaïra, protectrice des courtisanes. 

26. Acraea : Protectrice des acropoles et des lieux élevés.

27. Mechanitis : l'ingénieuse à ourdir des ruses, son surnom à Megalopolis.

33. Erycina : du mont Erix, en Sicile.

 36. Nymphidium (des mariages)

 Il convient donc de se demander en priorité si Melitaea figure parmi les dénominations de Vénus. La réponse est négative ; on trouve à la rigueur  Melinaea dans un vers de Lycophon.

 Avant d'en débattre, je citerai auparavant les interprétations des entomo-étymologistes :

1) A.M. Emmet (1991) page 155.

—"Another of the names from Fabricius which has puzzled authors. Sodoffsky (1837) emended it to Melinaea, which he said was a surname of Aphrodite (Venus) ; Pickard et al. derive it from Melitaea, the name of a town in Thessaly ; Macleod from  μελοεις (melitoeis), "honeyed", according to him an epithet of Aphrodite ; and Spuler from  μελιταίος (melitaios), "of or belonging to Malta". Any one of the last three may be right. Fabricius placed the fritillaries in two families, the larger one in Argynnis, the smaller in Melitaea. Word-play was suggested for the former name and is possible here too, an association with μελι (meli), honey, from the butterflies's love of nectar, being intended ; μελιτειον meliteion, mead, is another possible source."

 "Encore un nom de Fabricius  qui a intrigué les auteurs. Sodoffsky (1837) corrigeait en Melinaea qu'il dit être un des noms d'Aphrodite (Vénus); Pickard et al. le font dériver de  Melitaea, le nom d'une ville en Thessalie; Macleod du grec  μελοεις (melitoies), "miel", qui est selon lui une épithète d'Aphrodite; et Spuler de μελιταίος (melitaios), "de ou appartenant à Malte". L'un quelconque des trois derniers peut être correct. Fabricius a placé les fritillaires dans deux familles, les plus grands dans les Argynnis, les plus petits dans ses Melitaea.  Un jeu de mot a été suggéré pour l'ancien nom [Argynnis] et est possible ici aussi, une association avec μελι (meli), miel, laissant sous-entendre l'attrait des papillons pour le nectar : et μελιτειον (meliteion), "hydromel", est une autre source."

 

2. W. Dale page 193 :

" Melitae'a, a town of Thessaly. Sodoffsky propose Melinaea, a surname of Venus, from mel-, "honey"."

"Melitaea, une ville de Thessalie. Sodoffsky propose Melinaea, surnom de Vénus, de mel-, "miel" "

 

3. Arnold Spuler (1908) page 21 :

     " Die Malteserin : Beiname der Artemis ?" : "La Maltaise : surnom d'Artémis ?"

4. Janssen, page 40 :

" bijnaam van Artemis, die cen tempel bezat te Melité".

"Surnom d'Artémis, qui avait un temple à Malte."

5. Ramann, page 64 :

"war der lateinische Name für Malta und möchte wohl dieser Name  als von Faltern, die daher stammen oder denen ähnlich sind, abzuleiten sein" :

"...était le nom latin de Malte"

6. Ludwig Glaser, page 123:

"Melitäerin' od Maltheserin, zunamen d. Diana."

"Melitäerin ou Maltaise, Surnom de Diane".

7. L. Glaser, 1863 page 24 in Hürter :

"Von melitaios, "malthesich", Melitaia, Zuname der Diana...Artemis, Athalia und alle übrigen Melitäen fuhren Namen oder zunamen der Göttin Diana".

8. Anton Spannert page 34 :

"Ein Beiname der diana mit Bezug auf ihre Verehrung zu Melita, dem heutigen Malta".

9. W. Sodoffsky page 80 :

" Richtiger von Melinaea ; denn Melitaia war eine Stadt in Thessalien, dagegen Melinaiaein Beiname von Venus, die Süsse ; von meli, "Honig". Vide Vollmer P. 1183".

10. H.A. Hürter (1998) page 243 :

 " Auch hier ist wie bei Limenitis eine der Regeln hilfreich, die Sodoffsky p. 78aufgestellt hat : ".Uberall, wo man nicht auszeichnende Merkmale, die vielen Species einer Gattung gemein waren, auffand, oder wo eine gattung in mehrere Familien getheilt werden musste, da wählte man zur Bezeichnung derselben die veralteten Namen grieschischer Städte, Flüsse, Inseln und Personen, oder die Beinamen der Göttinnen".

Als Beiname der Artemis, wie manche Autoren meinen, erscheint Melitaea weder bei Bruchmann  noch bei Pauly noch bei Roscher. Deshalb liegt die Vermutung näher, dass Fabricius bei der Schaffung des Gattungsnamens wohl doch die antike Stadt Melitaia, latin Melitaea, im Sinn hatte."

11. Doux et Gibeaux (2007) page 146 :

Nom d'origine incertaine dérivant, selon les auteurs, soit d'une ville de Thessalie (Melitaea), soit des adjectifs melitoeis, "mielleux" (surnom que portait aussi  Aphrodite), ou melitaîos "maltais", voire d'un jeu de mots construit sur les substantifs grecs meli, "miel" ou meliteion, "hydromel", en raison de la propension de ces papillons à s'abreuver de nectar. Spuler (1901-1908) évoque avec doute l'hypothèse selon laquelle melitaéa serait une possible épithète d'Artémis.

12. Perrein et al. (2012) page 406.

"Probablement de Mélitée, d'un radical grec meli, "miel", fils de la nymphe Othreis et de Zeus, abandonné dans les bois par sa mère qui craignait la colère d'Hera, nourri au mile par un essaim d'abeilles, puis recueilli et élevé par un berger ; devenu un héros vigoureux, il fonda la ville de Melitaea, en Thessalie, où il régna en tyran".

 

Que disent les dictionnaires de mythologie gréco-latine ? 

  • Melina, ville de l'Argolide (Péloponèse). Vénus, la principale divinité de cette ville, en avait pris le surnom de Melinaea. ( Joseph Guadet Dictionnaire universel abrégé de géographie ancienne comparée, page 158).
  • Melinaea ΜΕΛΙΝΑΙΑ: surnom d'Aphrodite, venant de la ville de Méline (Étienne de Byzance. s. v, 454 ; Lycoph. 403.) in Aphrodite Titles. Ce surnom apparaît dans le Cassandre de Lycophon, au vers 403 : "la déesse de Castnium et de Melina".
  • Meliteus ΜΕΛΙΤΕΥΣ : fils de Zeus et d'une nymphe, qui, caché par sa mère pour échapper à la jalousie de Hera, fut élevé par des abeilles. Il aurait donné son nom à la ville de Melite en Phthia (Anton. Lib. 13) 
  • Melita : Malte, île de Mediterranée, et Melita, ville capitale de l'île.(Guadet, id)
  • Melita : lac de l'Acarnamie cité par Stabon. (id).
  • Melita ou Melite, Meleda, île du golfe Adriatique.(Guadet, id)
  • Melitaea, ville de Thessalie, au sud de Penée (Salampria). (Guadet, id) Citée par Strabon, mais aussi, sous le nom de Melitia, par Thucydide.
  • Melite: île de la côte Adriatique selon Agathemerus, Pline (Melita), ou Ptolémée (Melitina insula) Dictionary A. Macbean
  • Melite (Μελιτη, Melitê). Une Naïade ou nymphe du Mont Melite sur l'île mythique de Phaiakes (les Phaeaciens) ; fille du dieu fleuve Aegaeus, qui devint, par Heraclés, la mère de Hyllus, chez les Phéniciens.(Apollonius Rhodius, Argonautica 4. 538 ff ) Source:Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology. Elle est souvent associée à la nymphe du miel Makris.

  • Melite, l'une des Néréides, fille de Nereus et de Doris. (Hom. Il. xviii. 42; Hes. Theog. 246; Apollod. i. 2. § 7; Virg Aen. v. 825.)

  • Melite, une fille d'Erasinus d'Argos. 

  • Melite : selon Philochorus : fille de Myrmex.

 

Mes conclusions.

Pour les raisons présentées plus haut, il serait tentant de dire que Fabricius a choisi Melitaea comme une épithète de Vénus. Il aurait alors (ou le typographe) commis une faute sur une lettre puisque la  seule épithète connue est MelinaeaAphrodite de Méline en Argolide. Mais ce nom n'est attesté que par une seule source. Les hypothèses qui font dériver cette épithète de mel ou meli, "miel" sont néanmoins plaisantes.

  Je suis moins enclin que A.M. Emmet à croire que Fabricius dissimule des jeux de mots dans ses noms de genre, mais la proximité sémantique entre Melinaea et l'ensemble des nombreux noms construits sur le modèle Melit- a pu faciliter son choix. Rien ne peut non plus départager les partisans de Melita /Malte, Melitatea/ville de Thessalie. Enfin les recherches de H.A. Hürter ne lui ont pas permis, tout comme les miennes, de découvrir un culte de Diane/Artémis à Malte, ni une Diane qualifiée de Melitaea.

N.B. Les Amours de Méline de Le Baïf (1552) témoignent aussi de ce culte de Vénus :

 Employons ce doux vivre, ô ma Méline!

Çà donc, mignonne, viens-t'en.

Et me tend ta bouchette coraline.  

 

 

 3.  Nom d'espèce : Melitaea athalia (Rottembourg, 1775).

a) Description originale

Pap.[ilio] athalia Rottemburg, S. A. V. 1775. "Anmerkungen zu den Hufnagelischen Tabellen der Schmetterlinge. Erste Abtheilung". Der Naturforscher, 6: 1-34 page 5 

 

— Description :

  N° 19 Pap. Cinxia [...] Die zweite Varietät des Geoffroy nenne ich Pap. Athalia. Von diesem Vogel giebt es wiederum sehr viele Abänderungen, und einige weichen so sehr ab, dass ich noch ungewiss, ob es nicht wirklich verschiedene Arten sind.

je nomme la seconde variété de Geoffroy  Papilio Athalia.  Il existe encore de ce papillon un grand nombre de modifications (variétés), et certains de doux tellement que je, si il y a encore incertains façons pas vraiment différents.

— références données : Geoffroy 1762 Damier var. B., décrit comme des variétés du Papilio cinxia de Linné.

— Localité-type : Paris, Île-de-France, puisque Rottemburg décrit athalia à partir  d’une variété de Papilio cinxia décrite des environs de Paris par Geoffroy (1762)]

Melitaea athalia a une répartition eurasiatique. Les chenilles se nourrissent sur diverses espèces de Plantaginaceae.

 

 

c) Synonymes  INPN (Muséum) et sous-espèces.

Liste des synonymes :

 

  • Melitaea athalia athalia (Rottemburg, 1775)
  • Melitaea boris Fruhstorfer, 1917

  • Melitaea norvegica Aurivillius, 1888

  • Mellicta athalia athalia (Rottemburg, 1775)

  • Mellicta athalia norvegica (Aurivillius, 1888)

  • Mellicta athalia (Rottemburg, 1775)

  • Mellicta neglecta Pfau, 1962

  • Papilio athalia Rottemburg, 1775   

 

Sous-espèces :

      Tshikolovets cité par Dupont et al. (2013) retient  la présence de quatre sous-espèces en Europe :

- athalia Rottemburg, 1775.

- norvegica Aurivillius, 1888. Localité-type : Dovrefjed, Norvège.

- celadussa Fruhstorfer, 1910 (cf. note sur Melitaea helvetica).

- nevadensis Oberthür, 1904 (cf. note sur Melitaea helvetica).

c) Origine et signification du nom athalia. 

 

 Les interprétations des étymologistes :

—  Gustav Ramann (1870-1876), page 

 — Anton Spannert (1888), page 

— Arnold Spuler (1908)  page  

 — August Janssen (1980) page 

A. Maitland Emmet (1991) page 155 :

generally explained as from Athalia, the daughter of Omri, King of Israel, and mother of King Ahaziah. After her son had been killed, she reigned for six years until she herself suffered a similar fate. It is difficult to see why an obscure und unmeritorious queen of the Northern Kingdom (not Judah as incorrectly stated by Macleod*) should have been chosen to give her name to a butterfly ; in any case, authors did not turn to the Bible for their name. Probably Rottemburg wanted to use Thalia, one of the Grace, the name of the other two having already been used for fritillaries (euphrosyne and aglaja) but finding that Linnaeus had already given it to a heliconiine, he made a slight modification. No biblical connection was intended.

* C'est Emmet qui se trompe : Athalie est fille du roi d'Israël mais épouse du roi de Juda et donc reine de Juda.

 

— Perrein et al. (2012) page 419 :

Étymologie : Athalie, fille du roi d'Israël Omri, est reine de Juda au IXe siècle avant J.C., mais il est vraisemblable, suivant Emmet (1991) que Rottemburg ait eu plutôt à l'esprit Thalie, l'une des trois Grâces avec Aglaia et Euphrosyne, et ait affecté une petite modification constatant que Linné avait déjàdonné ce nom à une espèce d'Heliconiinae.

 

 

 

 

Discussion : 

 

  Emmet écrit en 1991 : "généralement expliqué comme venant d'Athalia, l'épouse d'Omri, roi d'Israel, et la mère du roi Ahaziah. Après que son fils eut été tué, elle régna six ans avant d'être assassiné à son tour; il est difficile de voir pourquoi une obscure et imméritante reine du Royaume du Nord (et non de Juda, comme signalé par Macleod de manière erronée ) pourrait avoir été choisie pour donner son nom à un papillon; en général, les auteurs ne recherchent pas leur inspiration dans la Bible. Rottemburg a voulu probablement utiliser Thalia, l'une des Grâces, le nom des deux autres ayant déjà été attribué à des Argynninae (B. euphrosyne et A. aglaja), mais découvrant que Linné avait déjà donné ce nom à un heliconiinae, il introduisit une légère modification. Aucune connotation biblique n'était voulue."

    Cette interprétation me parait surprenante : il semble ("une reine obscure et indigne") que A.M.Emmet ignore tout de la célébrité de ce nom d'Athalia après que Georg Friedrich Haendel ait composé son oratorio Athalia HWV 52 en 1733, pour ne rien dire de la tragédie  Athalie écrite par Jean Racine pour les pensionnaires de Saint-Cyr en 1691 !

    Leach a choisi ce nom pour le donner  en 1817 à un genre de tenthrèdes : faut-il y voir aussi une  ruse pour déguiser le nom des Grâces ?

    Bien qu'on ignore pourquoi Rottemburg a choisi ce nom royal pour ce papillon, Athalia appartient à ces patronymes de la grande culture classique européenne, où la grande majorité des noms d' espèce de papillon a été puisée. Sa publication  a été faite à Paris, et peut-être donnait-on, la veille, Athalie à la Comédie Française ou Athalia au concert ?

    Spuler (1908), cité par le site lepiforum, me surprend autant qu' Emmet, lorsqu'il donne comme étymologie :

"épithète d'Artemis : ou encore nom de femme dans la Bible ".  Athalia, une épithète de la déesse grecque Artemis ? Je ne trouve cela nulle part,mais une Mélitée s'appella Argynnis Artemis ou Melitoea Artemis (Fab) et au milieu du XIXème siècle, la distinction entre les trois mélitées Cinxia, Athalia et Artemis faisait l'objet de mise au point.

   Athalie (Deuxième Livre des Rois, 11) était la fille du roi Achab (comme le capitaine Achab de Moby Dick ) et de la reine Jezabel ( il existe aussi une Melitaea jezabel décrite par Oberthür en 1888), et lorsque son mari le roi Joram fut assassiné, elle fit tuer tous les descendants du roi pour conserver pour elle le pouvoir. Tous ? Non, car l'un d'entre eux, Joas, fut sauvé par sa tante Josabet, l'épouse du grand prêtre qui, l'heure venue, sacre l'enfant comme roi légitime et tue la reine usurpatrice.

  Une reine "obscure and unmeritorious" , Athalie, l'un des grands rôles féminins de notre théâtre, le parangon de la souveraine cruelle, "sanguinaire", la mère infanticide égale de Médée ?

Un personnage de mère qui hanta Marcel Proust et  La Recherche cite plusieurs fois des vers de la  tragédie racinienne,  dont sa propre mère juive assimilée Jeanne connaissait les vers par cœur. Le couple Jeanne et Marcel fut obsédé par le thème du fils matricide ( lire de Proust "Sentiments filiaux d'un parricide" écrit en février 1907 dans Pastiches et Mélanges, où il prend la défense de Henri van Blarenberghe, et voit dans La Recherche le narrateur accablé par la culpabilité de la mort de la Grand-mère) et de la mère infanticide.

 Athalie : la gloire solaire, apollinienne de la royauté et du pouvoir, et l' ombre glacée du crime.

Seul un papillon aux ailes jaunes et noires pouvait porter son nom. 

On doit reconnaître que 1) Linné avait recommandé d'éviter les zoonymes se référant à la religion (la sienne). Mais Athalie est-elle encore un personnage biblique, ou déjà un "rôle" théâtral et un type littéraire ? 2) Rottemburg n'a pas donné aux espèces qu'il nomme d'autres noms biblique.

Quels sont les noms dont on lui reconnaît la paternité ? (Liste animalbase). Quel en est le centre de cohérence? 

  • actéon : mythologie grecque
  • alciphron : rhéteur et auteur de correspondances fictives grec du IIe siècle 
  • alexis : poésie bucolique de Virgile
  • arcas : Dans la mythologie grecque, Arcas est le fils de Zeus et de Callisto
  • aurinia : femme germanique citée par Tacite, et souvent associée à Velleda.
  • bellargus 
  • chiron : centaure de la mythologie grecque
  • cinxia : épithète de Junon "à la ceinture"
  • cyllarus : centaure de la mythologie grecque
  • diomedes : roi d'Argos en Grèce.
  • doryllas : dorylas, Centaure tué par Thésée.
  • euridice : aimée d'Orphée, mais titre aussi d'opéras.
  • géryon : un Géant que combattit Héracles.
  • icarus : Icare, fils de Dédale
  • ino : fille de Cadmos et d'Harmonie
  • Lycaon : roi d'Arcadie
  • phocas : empereur byzantin du VIIe siècle.
  • pilosellae : plante
  • semiargus
  • thetis : néréïde
  • tiphon : génie malfaisant 
  • tiresias : devin aveugle de Thèbes
  • tisiphone : l'une des Erynies.
  • velleda  :  vierge prophétesse celte ou germanique (völva) du temps de Vespasien. Citée par Tacite Livre IV.

La plupart de ces noms sont tirés de la mythologie grecque, mais on y trouve des intrus comme Alciphron, Phocas , et les deux héroïnes germaniques Aurinia et Velleda. 

 

 

 

 

I. Les Noms français. 

 

1. Le Damier, Geoffroy (1762)  

 Geoffroy, E. L. 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris, dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Tome II. Durand, Paris. 690 pp. page 45-46.

Rottemburg a décrit en 1775 son Papilio athalia comme la seconde des quatre variétés décrites par Geoffroy pour son Damier, qu'il rapproche du Papilio Cinxia. Geoffroy donne de cette variété B la description suivante : Papilio alis dentatis fulvis nigro reticulatis et punctatis, subtus fasciis tribus flavis. Puis  : "La seconde ressemble à la première par sa couleur, mais au lieu de points noirs isolés, elle a, tant au dessus qu'au dessous, des nervures noires longitudinales et transverses qui se croisent ou forment des mailles ou quarrés, à peu près comme sur un damier ou un échiquier."

Pas de description de la chenille ou de la chrysalide.

2. Le Damier, troisième espèce Engramelle, 1779.

Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 67 planche XIX n°31 par  J.J Ernst gravée par J.J. Juillet.  

Il ne cite pas Rottemburg en référence, mais Geoffroy var. B et Esper.

      Il décrit la chenille et la chrysalide, et donne comme plante hôte la petite ortie.

 

 

3. Argynne Athalie, Argynnis Athalia , Latreille et Godart 1819

Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 283.

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

cf. Papilio maturna Fabricius.

 

 

4. Argynne athalie,  , Godart 1821,

      Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821, Catalogue méthodique page et page 78 

 

 

 

              

 

 

5. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986, et le nom vernaculaire actuel.

 

  Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986,  Gérard Christian Luquet proposait page 20 comme nom principal " La Mélitée du Mélampyre" et en nom accessoire "Le Damier Athalie".

Discussion :

 

 

 

 

7.. Noms vernaculaires contemporains :

 

  Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de "Melitaea athalia"  puis citent dans leur texte page 111  le nom vernaculaire :  "Le Damier d'Engramelle (M. athalia Rott.) est, avec l'Artemis, la Mélitée la plus répandue. "

 

             Bibliographie, liens et Sources.

 

 

 

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— PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

— PETIVER (James) 1717 Papilionum Brittaniae Icones (1717)  

— PERREIN (Christian) 2012 et al. , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

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— RAY  (John) Historia insectorum, Londini 1710 Archive.org
 
— RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.
 
 ROBERT (Paul A.)  1934 — Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé : Neufchâtel et Paris,  405 p., 64 pl. couleurs books.google.fr/books?id=jSFDAAAAYAAJ
 
— RÖSEL VON ROSENHOF   1764-68  De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library 
— Rösel von Rosenhof 1746 Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung  Nürnberg.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

 — SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

— SCHAEFFER (Jacob-Christian)  Iacobi Christiani Schaefferi  1766Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum coloribus naturam referentibus expressae = Natürlich ausgemahlte Abbildungen Regensburgischer Insecten Regensburg [Ratisbonne]: gedruckt bey H.G. Zunkel, [1766?-1779?] ; Gravure par Haid, Johann Jacob (1704-1767), 5 tomes in-4° avec 220 planches coloriées VOL. II Google

SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

 — SCUDDER, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293. 

— SODOFFSKY (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 76-97.

 — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

— SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

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— VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

  — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

— WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

 

— WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

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— WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

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                           III. Boite à liens. 

      Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

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Google : http://books.google.fr/books?id=79BYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=verzeichniss+Denis+et+schifferm%C3%BCller&hl=

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Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

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Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

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Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

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Rottemburg : 

http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

Schneider 1787 http://books.google.fr/books?id=VnY-AAAAcAAJ&pg=PA241&lpg=PA241&dq=schwarzgestrichelter+schmetterling&source=bl&ots=c5RGnFNYx4&sig=-HkttVMLK2SZP6KRw5MXfvJCYxI&hl=fr&sa=X&ei=

AHwGU7m9LoLm7Abd7oGICg&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=schwarzgestrichelter%20schmetterling&f=false

Scopoli Entomologia carniolica 1763

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Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

Tutt vol.1 1906 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof08tutt#page/n8/mode/1up

Tutt vol.2 1908 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof09tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v3 1909 :http://archive.org/stream/naturalhistoryof10tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v4 1914 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof04tut#page/n4/mode/1up

 

 De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

Références Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

 Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

— Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

 http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

— Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

  http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

   — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

— site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

 

 

 

 

                                          

 
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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Rhopalocères.
12 novembre 2015 4 12 /11 /novembre /2015 16:00

Claude Aubriet, premier illustrateur français de papillons, passionné par leurs métamorphoses : les Vélins du Roy (Muséum d'Histoire naturelle) volume 86, 1710-1735.

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Les images proviennent, par la fonction "copier l'adresse de l'image" d'un clic droit, des images mises en ligne sur le site du Muséum.

Voir Direction des Bibliothèques et de la Documentation, sélection "Claude Aubriet (370 velins)" Volume 86.

Voir ici les"Conditions d'utilisation".

Introduction.

L'oeuvre entomologique de Claude Aubriet est peu connue. Elle repose sur 31 à 34 planches consacrées aux papillons et à leurs métamorphoses, peintes en miniatures sur vélin pour la Bibliothèque du roi (Louis XV principalement). Ce seul corpus mérite à lui seul d'être découvert avec émerveillement. Mais deux recueils (perdus ?) témoignent de l'existence de 158 planches consacrées aux papillons, soit 1350 figures, et de plus de 2000 pages manuscrites rendant compte de trente ans d'observations entomologiques (métamorphoses, dates de vol, plante nourricière, etc..) ! Datant de la première moitié du XVIIIe siècle, une période où les publications entomologiques françaises, et notamment celles portant sur les lépidoptères, se réduisent pratiquement aux Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes de Réaumur (1734), ces données changeraient totalement le regard que l'on peut porter sur Aubriet, qui passe de son statut bien connu de peintre botaniste ayant seulement produit 31 vélins de papillons, à celui de tout premier entomologiste français.

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Cet article s'inscrit dans mon exploration de la période qui précède la création, pour les papillons, et au XVIIIe siècle, des premiers noms scientifiques (Linné, 1758) et des premiers noms français (Geoffroy, 1762 ; Engramelle, 1779). Les premières illustrations exactes de Joris Hoefnagel à la fin du XVIe siècle, suivies des publications d'Aldrovandi, de Mouffet, de Goedart, de Petiver et de John Ray, et de Maria Sibylla Merian, ne concernent pas la France. Dans notre pays, nous disposons du monument extraordinaire publié par Réaumur, des planches d'Aubriet, et, restée à l'état de manuscrit, de la description de la collection du Président de Robien à Rennes (avant 1756).

Voir par exemple :

​.

Claude Aubriet, peintre d'histoire naturelle,  (1665 à Châlons-en-Champagne- Paris 1742) est surtout connu pour ses illustrations botaniques. En effet, de 1700 à 1702 il accompagna Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) au Moyen-Orient, et il fit les dessins de ses Éléments de botanique et les figures de son Voyage. Puis, en 1707, il succéda à Jean Joubert (1643–1707) comme peintre du Jardin du roi, et continua la collection de dessins de plantes sur vélin. Celle-ci avait été commencée par Nicolas Robert (1614–1685) à Blois pour Gaston duc d'Orléans, frère de Louis XIII. Louis XIV, héritier de cette collection, la fit déposer au Cabinet du Jardin du Roi. En 1727, Aubriet illustre de 300 planches le Botanicon Parisiense de Sébastien Vaillant. En 1735, il prend sa retraite, et sa collaboratrice Françoise Basseporte lui succéde.

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Les Vélins du Roy.

(d'après différentes sources citées en fin d'article)

La collection des vélins du Muséum fait partie des nombreux recueils d’images botaniques ou zoologiques sans texte, qui se sont multipliés au XVIIe siècle, témoignant de la volonté persistante d’inventorier la création. L’engouement de l’époque pour les sciences naturelles et leur étude se manifeste à travers les collections empiriques ou savantes, les jardins botaniques, les cabinets de curiosité ou les ménageries.

Nicolas Robert joua un grand rôle dans l’illustration botanique. Il attira l’attention de Gaston d’Orléans avec ses miniatures dans La Guirlande de Julie, recueil de poèmes galants de différents auteurs que le marquis de Montausier avait fait composer pour la dame de ses pensées, Julie d’Angennes, fille de la marquise de Rambouillet.

L’oncle de Louis XIV chargea Robert et Daniel Rabel  d’exécuter des aquarelles sur vélin d’après les plantes cultivées au jardin de son château de Blois, puis de celui de Chambord . À la mort de Gaston d’Orléans (1660), cinq épais volumes seront ainsi réalisés. Louis XIV en hérita,  et nomma Nicolas Robert « peintre ordinaire du Roy pour la miniature ». Celui-ci prit alors ses modèles de plantes au Jardin du Roi et ceux d’oiseaux à Versailles.Il commence à travailler de concert avec les naturalistes du Jardin royal. Ces derniers décident des sujets à reproduire, à partir des spécimens présents dans le jardin, et vérifient la justesse du dessin. 

Il laissa 740 vélins, dont 475 de plantes.

Jean Joubert lui succéda, poursuivant sa tâche : l’obligation de fournir 24 vélins par an était en effet attachée à cette charge.Joubert se fit aider à partir de ca.1690  par Claude Aubriet. Ce dernier, distingué par Tournefort, fut sollicité pour dessiner, d'après nature et selon toute vraisemblance sous l'œil du botaniste, les 471 figures de ses Eléments de botanique (Paris, 1694). Les dessins furent repris pour les Institutiones rei herbariae de Tournefort (Paris, 1700). Aubriet  accompagne ensuite Tournefort dans son expédition scientifique au Levant, en 1701 et 1702.  Aubriet devint à son tour « peintre du Roy pour la miniature » à la mort de Joubert en 1706 et ajouta à la collection de vélins (alors riche de 2000 pièces) 394 pièces.

Le peintre ordinaire du roi est  logé au Jardin royal, il  dépend du budget de cette institution et est placé sous l’autorité de l’intendant ou du surintendant du Jardin. La visée de cette entreprise de reproduction visuelle du vivant est autant esthétique que scientifique et, après Nicolas Robert, les sujets se diversifient et commencent à traiter davantage de zoologie.

Les vélins, propriétés du roi, sont conservés par lui dans son Cabinet, ou versées dans la Bibliothèque royale. Cette bibliothèque semble accessible à la consultation par les naturalistes parisiens, puisque Geoffroy cite les planches qu'elle contient. "Soigneusement renfermés dans des portefeuilles de maroquin rouge, aux armes du monarque, ils partagent le sort des livres rares, des médailles précieuses, des objets d'art ancien, et sont montrés, avec les mêmes précautions, à des visiteurs de choix". (L. Bultingaire). La bibliothèque est dirigée par le Bibliothécaire, soit Camille Le Tellier, abbé de Louvois, jusqu'en 1718, puis à dater du 15 septembre 1719 par  l'abbé Jean-Paul Bignon , président de l'Académie des Sciences ;celui-ci veille à faire éditer le catalogue des portefeuilles. (Tournefort nommera le Bignonia en son honneur).

Selon Dezallier d'Argenville (1752), ces planches avaient été peintes pour servir "à l'usage de la broderie qui sous Henri IV et Louis XIII était très à la mode dans les meubles et les habits" et satisfaire à " la nécessité d'avoir des modèles de belles fleurs pour les peindre en soie de diverses couleurs". Cette explication n'est pas si saugrenue lorsqu'on sait que toutes les peintures de papillons réalisées par Maria Sibylla Merian furent conçues d'abord pour augmenter le répertoire des brodeuses.

Lorsque Linné se rendit à Paris en 1738, il rencontra Bernard et Antoine de Jussieu et  Réaumur, mais aussi Aubriet, l'illustrateur de Tournefort et Vaillant, ainsi que Mademoiselle de Basseporte.

À la Révolution, ce sont 65 portefeuilles,  qui seront déposés au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, ensemble qui s’enrichira tout au long du XIXème siècle.  En 1793, le Convention transforme par décret le Jardin national des plantes en Muséum d’histoire naturelle. Gérard Van Spaendonck, qui occupe alors l’ancienne charge de Peintre ordinaire du roi, devient professeur d’iconographie naturelle. La même année est organisé un concours pour recruter les nouveaux artistes. Désormais on distingue deux titulaires : le peintre en botanique et le peintre en zoologie. La création de la Ménagerie, toujours en 1793, va d’ailleurs renforcer la présence des sujets zoologiques de qualité dans la collection. Les animaux qui y sont gardés en captivité servent de modèles aux peintres. La diffusion de ces vélins et la publicité de la Ménagerie sont assurées à partir de 1801, moment où Lacépède et Cuvier publient La Ménagerie du Muséum national d’histoire naturelle ou Les Animaux vivants, où sont reproduits par le graveur Miger les vélins du peintre en zoologie Nicolas Maréchal. La série connaît à cette période une croissance importante : de 5321 pièces en 1809, elle passe à plus de 6000 en 1850. 

A l’heure actuelle, la collection du muséum regroupe près de 7 000 vélins, classés à l’Inventaire du Patrimoine.

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 Claude Aubriet entomologiste ? 

Avant Claude Aubriet, ni Nicolas Robert ni Jean Joubert n'avaient peint sur les vélins des papillons. On ne trouve que des plantes, ou des oiseaux.

Mais si Claude Aubriet est représenté, dans la collection des velins du Muséum, par 394 pièces signées authentiquement de son nom, dont 327 consacrées à la botanique, et 18 aux oiseaux, ce sont 31 planches qui sont consacrées aux papillons (et seulement 18 aux quadrupèdes ou aux autres animaux). Ce ne sont pas les insectes en général, mais les Lépidoptères en particulier qui occupent la place principale de ses planches zoologiques. Cela témoigne d'un intérêt personnel du peintre, dès 1710 pour les phénomènes de métamorphoses des papillons, sous la direction de Réaumur. :

« En dehors des fleurs, Aubriet s'était pris pour les papillons d'une passion intense qui devait, jusque dans sa vieillesse, lui procurer une distraction utile. Il en conservait de nombreux échantillons, auxquels il consacrait ses soins. […] La bibliothèque du Muséum possède aussi sous les numéros ms.972 et 973 un recueil de lettres et de dissertations de réaumur accompagnées de dessins d'insectes et autres animaux attribués à Aubriet." L. Bultingaire. 

 

Parmi la collection des vélins du Muséum national d'histoire naturelle, le  volume 86 est consacré aux papillons. Il contient 64 planches sur velin, de 46 cm sur 33 cm, dont 31 sont de la main de Claude Aubriet, les autres, plus tardives, étant réalisées par Antoine Odinot (19 planches), Nicolas Huet le Jeune (6 planches), Abeille de Fontainne (2 planches), Adolphe Philippe Millot (2 planches) et  Emile Blanchard (1 planche). Elles sont consultables en ligne. S'il existe des monographies sur d'autres corpus de planches d'Aubriet (Xavier Carteret & Aline Hamonou-Mahieu, 2010, Les dessins de champignons de Claude Aubriet ), je n'ai trouvé aucune étude entomologique   des planches de papillon.

On distingue plusieurs sous-ensembles dans ce corpus de planches de papillons par Aubriet :

a) 3 planches ne sont pas signées. Mais l'écriture est la même que pour les autres planches. Elles comportent toutes des références au Musei petiveriani publié par James Petiver à Londres entre 1695 et 1699, et dont les descriptions de papillons correspondent aux années 1698-99.

b) 3 planches portent la simple signature sous forme de la mention Aubriet pinxit. Avant sa nomination en 1706 ?

c) 7 planches portent la mention "Peint par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roi en mignature". Entre 1706 et 1710 ? Notez le terme "mignature" qui place ces vélins dans la tradition des enlumineurs (et, pour les papillons, dans celle de Joris Hoefnagel, Anvers 1542-Vienne 1601).

 

d) 21 planches portent la mention "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature". Elles s'intègrent dans un grand projet personnel

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I.  LISTE DES PLANCHES DE PAPILLONS DE CLAUDE AUBRIET DANS LE PORTEFEUILLE 86 DES VÉLINS DU MUSÉUM D4HISTOIRE NATURELLE.

 Le N° du folio est suivi du titre de la planche, puis de sa description. J'y associe les 3 planches "anonymes", attribuables à mon sens à Aubriet.

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— Claude Aubriet Folio 2, "Chenilles, chrysalides, papillons, oeufs, 11 figures",

 

  Papilio Machaon, « Le Machaon », Papilionidés.

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Annotations : Légende "1. Chenille. La même quand elle se veut métamorphoser s'attache premièrement par la queuë par un filet blanc, 2. ensuite elle fait un filet beaucoup plus long qu'elle attache par un bout à un de ses costez et se le passe par dessus le dos qui se trouve alors au dessous, et l'attache par l'autre bout de l'autre costé qui luy sert de suspensoir. Ensuite elle se métamorphose en Chrysalide, laquelle Chrysalide se trouve attachée de même que la chenille l'étoit avant qu'elle fut métamorphosée en Chrysalide. 2. Chrysalide veuë en dessous. 3. La même attachée par la queuë. 4. Long fil qui luy passe sous le ventre, qui luy sert de suspensoir, attachée par les deux bouts à ses côtez. 5. Chrysalide veuë dessus attachée de même. 6. Deux Chrysalides de couleur différentes veuës de profil. 7. Papillon masle veu en dessus. 8. Le même veu en dessous. 9. Papillon femelle veu en desus. 10. Les Oeufs au naturel. 11 ?. Oeufs grossis."

 En bas : "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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Claude Aubriet folio 3 :  "Papillons mâle et femelle du Mississipi vus en dessus, en dessous et de profil,"  Papilio glaucus Linnaeus, 1758, mâle, "Papillon Glauque" Papilionidés.

Annotations : "Papillon femelle du Mississipi veu en dessus. 2. Papillon masle veu en dessous. 3. Papillon masle veu de profil."

En bas : "Peint par Aubriet peintre ordinaire du Roy en miniature."

 

 

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— Anonyme Folio 4 , "Papilio major / Papilio minor Mus, Petiv, n°327 et 328", Anonyme, [S.n.],   Papilio machaon "Le Machaon"  /  Papilio sp / Pieris brassicae "Piéride du Chou"/ ???/  Vanessa atalanta « Le Vulcain ».

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Annotations : Légende : 

Papilio major, caudatus, ex nigra & luteo variegatus Mus. Petiv. N°328. 

Papilio major, caudatus, ex cinereo & luteo variegatus.

Papilio ex albido flavescens, eum venis nigricantibus. 

Papilio minor rufescens, circulis è cinereo nigricantibus undulatis & punctatis notatus

Papilio major , nigriscens tricolor, circulo fere sanguineo ornatus Mus. Petiv. N°327

 

 

Commentaires: La première diagnose, et le n°328 du Musée de Petiver, correspond à Papilio machaon.  . Le second est une variété de Papilio machaon, aux taches gris-cendre plutôt que noires. Geoffroy a reconnu (Hist. Ins. p. 69) dans le papillon n° 3 de la Biblioth. Reg. Par. (Papilio ex albido flavescens, eum venis nigricantibus) son Grand papillon blanc du Chou, soit Pieris brassicae.. Pour le quatrième, rufescens (de rufesco, "roussir") se traduit par "tirant sur le roux" : "petit papillon tirant sur le roux, avec des cercles et ondulations gris noirâtres marqué de points".

Enfin le cinquième est bien-sûr Vanessa atalanta, et l'auteur reprend la description de Petiver, n°327 : Musei Petiveriani (1698-99) page 35, "The Admiral".

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Claude Aubriet folio 5 , "Papillons mâle et femelle du Mississipi vus en dessus, en dessous, de profil,"  [S.n.] Papilio glaucus, femelle "Papillon glauque", Papilionidés.

Annotations : Légende 1. Papillon femelle du Mississipi veu en dessus. 2. Le même veu en dessous. 3. Papillon masle, veu de profil.

 En bas : Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en miniature.

Commentaire :  Cette espèce a été le premier papillon américain ayant fait l'objet d'une illustration. Le dessin a été réalisé par John White en 1587 et est actuellement conservé au British Museum .

 

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Une présentation des deux sexes : voir :

http://www.raisingbutterflies.org/papilio-glaucus-glaucus/

 

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Claude Aubriet folio 6 :" Papillons mâle et femelle des Indes, vus en dessus, en dessous,"  Papilio sp , Papilionidés

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Annotations : 1. Papillon malse des Indes veu en dessus. 2. Le même veu en dessous. 3. Papillon femelle veu en dessus. 4. Le même veu en dessous.

En bas : Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en miniature.

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Claude Aubriet folio 7 :  "Papillons mâle et femelle, vus en dessus, en dessous, de profil" .Nymphalis antiopa  "Morio" , "Camberwell beauty" , Nymphalidés.

 Annotation  : Légende :" 1 : Papillon masle veu en dessus. 2 : Le même veu en dessous. 3 : Papillon femelle veu en dessus. 4 : Le même veu en dessous".

En bas : "Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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— Claude Aubriet folio 8 : "Chenille, chrysalide, papillon mâle et femelle, espèce de moucheron sorti d'une chrysalide, 10 figures.".  Vanessa atalanta , "Vulcain", Nymphalidés.   

 Annotations : Légende : "1. Chenille.  La même chenille quand elle est prête à se métamorphoser s'attache par la queüe à un petit toupet de fil blanc suspendue la tête en bas. 2. Ensuite elle se métamorphose en cette chrysalide veuë par devant attachée et suspenduë par la queue de même que la chenille l'était avant qu'elle soit métamorphosée en chrysalide. 3. Chrysalide veuë par derrière attachée de même. 4. Chrysalide veuë de profil attachée de même. 5. Papillon masle veu en dessus. 6. Le même veu en dessous. 7. Papillon femelle veu en dessus. 8 . Le même veu de profil. 9. Éspèce de moucheron sorti de cette chrysalide au lieu de papillon, dont je n'ay pas veu le ver qui l'a produit. 10. Le même moucheron fort grossi."

En bas : "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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Claude Aubriet folio 9 : "Chenille, chrysalide, papillons mâle et femelle, 1O figures",  Aglais io,  "Paon du jour" ,"Peacock butterfly", Nymphalidés.

Annotations : Légende : "1. Chenille naissante.  2. En grossissant elle devient de cette couleur. 3. chenille qui s'est attachée par la queüe à un petit toupet de fil blanc. Ensuite elle se laisse tomber étant suspenduë la teste en bas pour se métamorphoser en chrysalide. 4. Chenille   attachée par la queue presque métamorphosée en chrysalide veuë de profil. 5.  Chrysalide attachée par la queuë veuë par devant. 6. Chrysalide détachée veuë par derrière. 7 Papillon masle veu en dessus. 8. Le même veu en dessous. 9. Papillon femelle veu en dessus. 10 . Le même veu de profil." 

En bas : "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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Claude Aubriet folio 9 : "Chenille, chrysalide, papillons mâle et femelle, 1O figures",  Inachis io,  "Paon du jour" ,"Peacock butterfly", Nymphalidés.

Annotations : Légende : "1. Chenille naissante.  2. En grossissant elle devient de cette couleur. 3. chenille qui s'est attachée par la queüe à un petit toupet de fil blanc. Ensuite elle se laisse tomber étant suspenduë la teste en bas pour se métamorphoser en chrysalide. 4. Chenille   attachée par la queue presque métamorphosée en chrysalide veuë de profil. 5.  Chrysalide attachée par la queuë veuë par devant. 6. Chrysalide détachée veuë par derrière. 7 Papillon masle veu en dessus. 8. Le même veu en dessous. 9. Papillon femelle veu en dessus. 10 . Le même veu de profil." En bas : "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

— [Anonyme folio 10 : "Papilio minor / Papilio testudinarius, minor Mus, Petiv / Papilio major Mus, Petiv, n°327 / P oculus Mus, Petiv, n°314, Anonyme , folio 010 1) Araschnia / 2) Vanessa / 3) Inachis io / 4)6) Aglais urticae ; Famille : Nymphalidés ; Nom vulgaire : 3) Paon de jour ; Nom vulgaire anglais : 3) Pea-cock butterfl]

Annotations : Papilio minor, alis flavescentibus cum tesselis obscurioribus. / Papilio testudinarius, minor Mus. Petiv. n° 313. / Papilio major, nigrescens, tricolor, circulo fere sanguinco ornatus. Mus. Petiv. n° 327 / Papilio minor fuscus oculatus / Papilio oculus pavonis dictus Mus. Pet. n° 314 / Papilio testudinarius minor Mus. Pet. n° 316.

N.B Papilio minor fuscus oculatus = Mus. Petiver n° 309  brown meadow ey'd butterfly = Maniola jurtina 

https://books.google.fr/books?id=rTtXAAAAcAAJ&pg=PA34&lpg=PA34&dq=Papilio+minor+fuscus+oculatus&source=bl&ots=DUJ0niOw9k&sig=f3dWAdN958Vd6Gtz0HT6p6CpVUE&hl=fr&sa=X&ved=0CCEQ6AEwAGoVChMI273Fj_uDyQIVBM0UCh0CrQUk#v=onepage&q=Papilio%20minor%20fuscus%20oculatus&f=false

http://bibliotheques.mnhn.fr/EXPLOITATION/infodoc/digitalCollections/viewerpopup.aspx?seid=MNHN_VEL_PORTEFEUILLE086&i=MNHN_VEL_PORTEFEUILLE086_FOL012.jpg

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— Claude Aubriet folio 11 : "4 figures de papillons" :  Hipparchia sp , Nymphalidés

Annotation:" Aubriet pinxit"

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— Claude Aubriet folio 12 :  Aporia crataegi  "Le Gazé",  Piéridés.

Annotations : Légende : "1. Chenille. 2. Elle s'est attachée premièrement par la queuë  par un filet blanc. 3. Ensuite, elle a fait un filet plus long qu'elle a attachée par un bout à un de ses cotés. 4. Elle se l'est passé par dessus le dos en manière de Cordon et l'a attaché par l'autre  bout de l'autre coté. 5. Elle se métamorphose ensuite en Chrysalide. La même Chrysalide veuê en dessus attachée de même que la chenille. 6. Papillon masle veu en dessus. 7. Le même veu en dessous. 8. Papillon femelle veu en dessus. 9 . Le même veu de profil. " En bas : "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

 

[— Anonyme  folio 13 ]: 1) Arctia cajaArctiidés / 2) Abraxas grossularia , Géométridés 3 et 4) Vanessa atalanta, 5) Pieris Pieridés 6) Pseudopanthera macularia Géométridés.

Annotations :  "Papilio purpurascens circulis atro-coeruleis notatus alis flavescentibus virgatis, cum maculis fuscis.  / Papilio hortensis, alba maculis plurimis nigris insignata. Phalena hortensis, alba maculis plurimis nigris insignata . Mus, Petiv, n°4 / Papilio major, nigrescens, tricolor, circulo fere sanguinco ornatus. Mus. Petiv. n° 327 Papilio albidus, venis & maculis nigris ornatus / Papilio minus purpurascensalis rufescentibus, cum lituris nigris."

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Claude Aubriet  folio 14 : "Chenille, chrysalide, oeufs, phalène",  : Sphinx ligustri , "Sphinx du troène", Sphingidés 

 Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5. La même veuë en dessous. 6. Femelle veuë en dessus. 7. Les œufs au naturel. 8. Les œufs grossis. ". En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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— Claude Aubriet folio 15 :" Chenille, chrysalide, phalène",  Hyles lineata , Sphingidés

  Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5. Phalène femelle veuë en dessus. 6Phalène de repos veuë par derrière. 7. Phalène de repos veuë de profil."   En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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— Claude Aubriet folio 16 : "Chenille, chrysalide, phalène"  : Mimas tiliaei," Sphinx du Tilleul" , Sphingidés.

 Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5 . La même veuë en dessous. 6 . Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous." 

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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 Claude Aubriet folio 17 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène" : Noctuidés : Noctuelle 

 

Annotations : "1. Chenille. 2. Coque. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessous. 6 . Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même de repos »;

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

 Claude Aubriet folio 18 : "Chenille, coque, chrysalide, enveloppe de la chrysalide, phalène": Triaena sp,  Noctuidés

Annotations :"1. Chenille. 2. Coque. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4a. La même veuë en dessous. 4. Envelope de la Chrysalide. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessous. 6 . Phalène femelle veuë en dessus. 7. Phalène femelle veuë en dessous»

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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Claude Aubriet  folio 19 : "Chenilles, cocons, chrysalides, papillons, 12 figures",  : Phlogophora meticulosa, "La Méticuleuse" Noctuidés, 

Annotation : "Aubriet pinx".

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— Claude Aubriet folio 20 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène" : Noctuidés, Plusiinés

Annotations :"1. Chenille. 2. Cocque transparente. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessus. 6 . La même veuë en dessous.. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous» 

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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Claude Aubriet folio 21 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène" :  Cucullia sp ,  Noctuidés

 Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque . 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessous.. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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fClaude Aubriet folio 22 : "Chenille, chrysalide, phalène",  Noctua sp , Noctuidés.

: Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5 . La même veuë en dessous. 6. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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Claude Aubriet folio 23 : "Phalènes mâle et femelle, vus en dessus, en dessous" : Mormo maura, Noctuidés.

Annotations :"1. Phalène masle   veuë en dessus . 2 . La même veuë en dessous. 3. Phalène femelle veuë en dessus. 4. Phalène de repos".

En bas: "Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

 

Claude Aubriet  folio 24 : "Phalènes mâle et femelle, vus en dessus, en dessous",  : Catocala sp, Noctuidés.

Annotations "1. Phalène masle   veuë en dessus . 2 . Phalène femelle veuë en dessus. 3. La même veuë en dessous "

En bas: "Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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— Claude Aubriet folio 25 :" Chenille, chrysalides, papillons",  1) Phalera bucephala , Notodontidés 2) Pseudopanthera macularia 

Annotation : "Aubriet pinx".

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Claude Aubriet folio 26 : "Chenille, chrysalide, cocon, phalène mâle et femelle, mouche sortie d'une chrysalide de phalène, 10 figures", : Arctia caja , Arctiidés.

Annotation : "1. Chenille. 2. Cocque. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. 9. deux petites Chrysalides dont il est sorti des mouches qui étoient contenuës dans une grande Chrysalide de Phalène. 10. Mouche au naturel."

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

 

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Claude Aubriet folio 27 : "Chenille, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus en dessous " Epicallia villica  Arctiidés 

:  Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5. La même veuë en dessous. 6. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous."

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

 

Claude Aubriet folio 28 : "Chenille, cocon, chrysalides, phalène mâle et femelle, oeufs,": Euproctis sp , Lymantriidés.

 Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque transparente. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. 9. Matière visqueuse qui recouvre les Oeufs. 10. Coupe de la matière visqueuse desseichée qui recouvre les Oeufs. 11. Oeufs au naturel. 12. Oeufs grossis.

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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Claude Aubriet folio 29 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous" : Diaphora indica ; Famille : Arctiidés.

,  Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque . 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. ".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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Claude Aubriet folio 30 :"Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous": Gastropacha sp,  Lasiocampidés.

,  Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque . 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. 9. Oeufs au naturel. 10. Oeufs grossis.".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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Claude Aubriet folio 31 : "Chenille, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessuset en dessous" :  Porthetria dispar,Lymantriidés.

 Annotations : 

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Claude Aubriet folio 32 :" Chenille, coque transparente, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous": Malacosoma sp , Lasiocampidés.

 Annotations : 

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Claude Aubriet folio 33 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous, oeufs" : Lasiocampa quercus, Lasiocampidés.

Annotations : 

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Claude Aubriet folio 34 : "Phalène mâle et femelle du Mississipi, vus en desus et en dessous",  : Actias luna , Saturniidés ; Nom vulgaire : "Papillon-lune" ;  "Luna-moth".

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Claude Aubriet folio 35 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous",

 

— [Anonyme folio 10 : "Papilio minor / Papilio testudinarius, minor Mus, Petiv / Papilio major Mus, Petiv, n°327 / P oculus Mus, Petiv, n°314," .  Araschnia levana "Carte géographique".   Aglais urticae "Petite Tortue" ; Vanessa atalanta "Vulcain" ; Aglais io "Paon-du-Jour". Nymphalidés.

Annotations : Papilio minor, alis flavescentibus cum tesselis obscurioribus. / Papilio testudinarius, minor Mus. Petiv. n° 313. / Papilio major, nigrescens, tricolor, circulo fere sanguinco ornatus. Mus. Petiv. n° 327 / Papilio minor fuscus oculatus / Papilio oculus pavonis dictus Mus. Pet. n° 314 / Papilio testudinarius minor Mus. Pet. n° 316.

Commentaires : Premier papillon = Araschnia levana ; Papillon n°2 = Aglais urticae. N°3 = Vanessa atalanta. N°4 =   Papilio minor fuscus oculatus = Mus. Petiver n° 309  Brown meadow eye'd butterfly = Maniola jurtina ? . N° 5 = Aglais io . N° 6 = Aglais urticae.

http://www.lavieb-aile.com/article-zoonymie-du-papillon-l-agreste-hipparchia-semele-124699417.html

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— Claude Aubriet folio 11 : "4 figures de papillons" : Brintesia circe "Le Silène " Nymphalidés.

Annotation:" Aubriet pinx"

Commentaire : parmi les Hipparchia actuels, seul Hipparchia semele est décrit par Linné sous le nom de faunus dans sa Fauna suecica, avec les références à Petiver, Ray et Roesel. Il recevra en 1779 le nom français d'Agreste.

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Geoffroy l'identifie page 46 n° 13 comme son Silène, l'actuel Brintesia circe F. alors qu'il ne donne comme référence que la Biblioth. regis Paris. p.38 f. omnes. En effet, l'espèce ne sera décrite selon les règles (avec une double dénomination latine) qu'en 1775, par Fabricius, Systema entomologia page 495

sans se référencer à Geoffroy ni à Aubriet, mais à Roesel, Insecten Belustigung vol.4 planche 27 fig.3-4.

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— Claude Aubriet folio 12 :  Aporia crataegi  "Le Gazé",  Piéridés.

Annotations : Légende : "1. Chenille. 2. Elle s'est attachée premièrement par la queuë  par un filet blanc. 3. Ensuite, elle a fait un filet plus long qu'elle a attachée par un bout à un de ses cotés. 4. Elle se l'est passé par dessus le dos en manière de Cordon et l'a attaché par l'autre  bout de l'autre coté. 5. Elle se métamorphose ensuite en Chrysalide. La même Chrysalide veuê en dessus attachée de même que la chenille. 6. Papillon masle veu en dessus. 7. Le même veu en dessous. 8. Papillon femelle veu en dessus. 9 . Le même veu de profil. "

En bas : "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

N.B Geoffroy mentionne  page 71 cette planche avec la référence de la "Biblioth. Reg. Par. p.30 omnes" dans sa description du "Gazé".   Il renvoie à l'observation de Réaumur vol.2 planche 2, f.8-9. Il mentionne aussi Petiver (n°301), Merian, Albin, etc.

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 Anonyme  folio 13 : 1) Arctia caja, « l'Écaille martre » Arctiidés / 2) Abraxas grossularia « La Zérène du Groseillier », Géométridés ; 3 et 4) Vanessa atalanta, "Vulcain" 5) Pieris Pieridés 6) Pseudopanthera macularia « La Panthère » Géométridés.

Annotations : Légende :

 "Papilio purpurascens circulis atro-coeruleis notatus alis flavescentibus virgatis, cum maculis fuscis.  

Papilio hortensis, alba maculis plurimis nigris insignata. Phalena hortensis, alba maculis plurimis nigris insignata . Mus, Petiv, n°4 

Papilio major, nigrescens, tricolor, circulo fere sanguinco ornatus. Mus. Petiv. n° 327 

 Papilio albidus, venis & maculis nigris ornatus

Papilio minus purpurascensalis rufescentibus, cum lituris nigris."

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N.B Geoffroy mentionne page 108 cette planche n°13 de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description de l'"Ecaille martre ou hérissonne". La numérotation des planches ne correspond plus puisqu'il lui attribue le n° 8.   Il renvoie à l'observation de Réaumur vol.1 planche 36, f.1-7. Il mentionne aussi une page 13 où toutes les figures (1-8) sont consacrées à cette espèce.

Geoffroy décrit Page 137,  "La Mouchetée", nom qu'il donne à A. grossularia; en indiquant Biblioth. Regis Paris. p. 16 f.2 Nomen petiveri."

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Claude Aubriet  folio 14 : "Chenille, chrysalide, oeufs, phalène",  : Sphinx ligustri , "Sphinx du Troène", Sphingidés 

 Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5. La même veuë en dessous. 6. Femelle veuë en dessus. 7. Les œufs au naturel. 8. Les œufs grossis. ".

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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— Claude Aubriet folio 15 :" Chenille, chrysalide, phalène",  Hyles lineata Fab 1787  = Hyles livornica Esp, "Sphinx livournien" Sphingidés.

  Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5. Phalène femelle veuë en dessus. 6. Phalène de repos veuë par derrière. 7. Phalène de repos veuë de profil." .

 En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

Ce papillon décrit brièvement et sans référence par Esper page 196 et par Fabricius en 1787 page 96 avec la référence à Petiver gazoph. tab. 12 fig.9 a été nommé Livournien par Engramelle en 1779. Ce dernier se réfère à Esper (Tome II tab. VIII) et au Gazophylacii de Petiver. Duponchel in Godart, Crépusculaires le présente page 40, VIII.

 

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— Claude Aubriet folio 16 : "Chenille, chrysalide, phalène"  : Mimas tiliaei (Linnaeus, 1758) ," Sphinx du Tilleul" , Sphingidés.

 Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5 . La même veuë en dessous. 6 . Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous." 

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

Geoffroy  page 80 n°2 ne cite pas la Bibliothèque du Roi en référence du "Sphinx du Tilleul" dont il crée le nom vernaculaire.

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1— Claude Aubriet folio 17 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène" : Melanchra persicaria (Linnaeus, 1761) : "Noctuelle de la Persicaire", Noctuidés .

 

Annotations : "1. Chenille. 2. Coque. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessous. 6 . Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même de repos »;

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

La notice du MNHN signale "Noctuelle" sans identification suplémentaire. Geoffroy l'identifie page 157 n°93 comme l'espèce qu'il nomme "L'Omicron nébuleux", très proche ou identique de son "Omicron géographique" n°94. Pour la première, il renvoie à Réaumur I planche 15 f.4-5.  Plus tard, les entomologistes estime que cet omicron nébuleux "ne diffère pas beaucoup de la Noctuelle de la Persicaire. En 1821, Duponchel in Godart vol.7 page 34 entérine l'analogie. C'est la raison de mon choix, par lequel j'écarte un peu arbitrairement la Brassicaire Mamestra brassicae L.  et la Noctuelle glauque Papestra biren Gze .

 

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2— Claude Aubriet folio 18 : "Chenille, coque, chrysalide, enveloppe de la chrysalide, phalène": Acronicta psi (Linnaeus, 1758) Triaena psi), "Le Psi",  Noctuidés

Annotations :"1. Chenille. 2. Coque. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4a. La même veuë en dessous. 4. Envelope de la Chrysalide. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessous. 6 . Phalène femelle veuë en dessus. 7. Phalène femelle veuë en dessous»

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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Claude Aubriet  folio 19 : "Chenilles, cocons, chrysalides, papillons, 12 figures",  : Phlogophora meticulosa , (Linnaeus, 1758) , "La Méticuleuse" Noctuidés, 

Annotation : "Aubriet pinx".

Curieusement, Geoffroy, qui donne à cette espèce son nom de "Méticuleuse" page 152, ne signale pas sa présence dans la Bibliothèque royale.

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— Claude Aubriet folio 20 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène" : Autographa gamma, "le Gamma", Noctuidés, Plusiinés

Annotations :"1. Chenille. 2. Cocque transparente. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessus. 6 . La même veuë en dessous.. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous» 

En bas: "Partie séparée d'un grand recueil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

N.B Geoffroy mentionne page 156 , sous le n°31, cette planche de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description du "Lambda", le nom qu'il attribue à la Noctuelle gamma de Linné. Il renvoie à l'observation de Réaumur vol.2 planche 6, f.10-11. 

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Claude Aubriet folio 21 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène" :  Shargacucullia verbasci Linnaeus, 1758 "La Cuculie du Bouillon Blanc"  (ou Shargacucullia scrofulariae (D. & S., 1775) "La Cucullie de la Scrofulaire") Noctuidés

 

 Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque . 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6 . La même veuë en dessous.. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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N.B Geoffroy mentionne page 158-159 , sous le n°32, cette planche de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description de "la Striée brune du verbascum", le nom qu'il attribue à la Phalena Noctua verbasci de Linné (S.N. 1758 page 515 n° 105).  Il renvoie à l'observation de Réaumur vol.2 planche 16, et planche 27 f4-5....mais aussi à Goedart (et Goedart par Lister), Merian, Petiver, Ray, Albin, Roesel, Fritsch,  les Acta Upssala, et Linné. 

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Claude Aubriet folio 22 : "Chenille, chrysalide, phalène",  Noctua pronuba (Linnaeus, 1758), "Le Hibou" Noctuidés.

: Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5 . La même veuë en dessous. 6. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

N.B Geoffroy mentionne page 147 , cette planche de la "Biblioth. Reg. Paris.p. 37 f. omnes" dans sa description de " la Phalène Hibou", le nom qu'il attribue à la Phalena Noctua pronuba  de Linné (S.N. p. 512 n°87)  Il renvoie à l'observation de Réaumur vol. 1 planche 14 fig.6-10 ....mais aussi à Goedart (et Goedart par Lister), au Pinax de Merret, à Merian, l'Amiral,, Ray, Albin,  Fritsch,  les Acta Upssala, et Linné. 

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Claude Aubriet folio 23 : "Phalènes mâle et femelle, vus en dessus, en dessous" : Mormo maura Linnaeus, 1758, "La Maure", Noctuidés.

Annotations :"1. Phalène masle   veuë en dessus . 2 . La même veuë en dessous. 3. Phalène femelle veuë en dessus. 4. Phalène de repos".

En bas: "Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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Claude Aubriet  folio 24 : "Phalènes mâle et femelle, vus en dessus, en dessous"  : Catocala nupta, "La Mariée, La Lichénée rouge" Noctuidés.

Annotations "1. Phalène masle   veuë en dessus . 2 . Phalène femelle veuë en dessus. 3. La même veuë en dessous "

En bas: "Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

Référence Geoffroy page 150 n° 82 "La Likenée rouge".

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— Claude Aubriet folio 25 :" Chenille, chrysalides, papillons",  1) Phalena bucephala , "Le Bucéphale", Notodontidés ;  2) Pseudopanthera macularia, "La Panthère",  Géométridés.

 

Annotation : "Aubriet pinx".

N.B Geoffroy mentionne page 123, sous les références "page 26 f.1-8", cette planche de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description de "la Lunule", le nom qu'il attribue à la Phalena Noctua bucephala de Linné (S.N. page 508 n°61).  Il renvoie  à Goedart, Merian, Albin, Roesel, Frisch, et De Geer. Seuls les trois premiers peuvent être connus d'Aubriet.

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Claude Aubriet folio 26 : "Chenille, chrysalide, cocon, phalène mâle et femelle, mouche sortie d'une chrysalide de phalène, 10 figures" : Arctia caja , "L'Écaille martre", Arctiidés.

Annotation : "1. Chenille. 2. Cocque. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. 9. deux petites Chrysalides dont il est sorti des mouches qui étoient contenuës dans une grande Chrysalide de Phalène. 10. Mouche au naturel."

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

 

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Claude Aubriet folio 27 "Chenille, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus en dessous " Epicallia villica   "L'Écaille fermière", Arctiidés 

 

:  Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5. La même veuë en dessous. 6. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous."

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature"

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 N.B Geoffroy mentionne page 106, sous les références p. 14 f. omnes, cette planche de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description de "L'écaille marbrée ", le nom qu'il attribue à la Phalena Bombyx villica de Linné (S.N page 501 n°24)  Il renvoie  à  Réaumur I planche 31 f. 4,5,6, mais aussi à Albin, Petiver et Ray qui  peuvent être connus d'Aubriet.
 
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Claude Aubriet folio 28 : "Chenille, cocon, chrysalides, phalène mâle et femelle, oeufs,": Euproctis Chrysorrhoea  , "Cul brun" (ou Euproctis similis, "Cul jaune") Lymantriidés.

 Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque transparente. 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. 9. Matière visqueuse qui recouvre les Oeufs. 10. Coupe de la matière visqueuse desseichée qui recouvre les Oeufs. 11. Oeufs au naturel. 12. Oeufs grossis.

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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N.B Geoffroy mentionne page 117 cette planche  de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description de "la phalène blanche à cul brun". La numérotation des planches ne correspond plus puisqu'il lui attribue le n° 29.   Il renvoie à l'observation de Réaumur (1734) vol.1 planche 16, f.11. Les autres auteurs sont John Ray (1710), Roesel (postérieur à Aubriet) et Frisch.

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Claude Aubriet folio 29 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous" : Diaphora mendica "L'Écaille mendiante" Arctiidés.

,  Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque . 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. ".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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NB : la notice du MNHN indique à tort "Diaphora indica"

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Claude Aubriet folio 30 :"Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous": Gastropacha quercifolia,  "La Feuille-morte du Chêne", Lasiocampidés.

,  Annotations : "1. Chenille. 2. Cocque . 3. Chrysalide  veuë en dessus . 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle   veuë en dessus . 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. 9. Oeufs au naturel. 10. Oeufs grossis.".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

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Claude Aubriet folio 31 : "Chenille, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous" :  Limantria dispar, "Bombyx disparate" Lymantriidés.

 

 Annotations : "1. Chenille. 2. Chrysalide  veuë en dessus . 3. La même veuë en dessous. 4. Phalène masle   veuë en dessus . 5. La même veuë en dessous. 6. Phalène femelle veuë en dessus. 7. La même veuë en dessous.".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

N.B Geoffroy mentionne  page 113  cette planche  de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description de son "Zig-zag" qui se réfère au Phalena Bombyx dispar de Linné (S.N p. 501 n° 27) ".   Il renvoie à l'observation de Réaumur (1734) vol.2 planche 1, f. 11 & vol. 1 planche 46 fig. 5 . Les autres auteurs sont Maria Sibylla Merian, Roesel (postérieur à Aubriet) et Frisch.

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Claude Aubriet folio 32 :" Chenille, coque transparente, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous": Malacosoma neustria , "La Livrée des arbres", Lasiocampidés.

 Annotations : "1. Chenille. 2. Coque transparente. 3 .Coque de l'intérieur aussi transparente. 4. Chrysalide  veuë en dessus . 5. La même veuë en dessous.6. Phalène masle   veuë en dessus . 7. La même veuë en dessous. 8. Phalène femelle veuë en dessus. 9. La même veuë en dessous.".

En bas: "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

N.B Geoffroy mentionne  page 115 cette planche  de la "Biblioth. Reg. Paris." dans sa description de "La Livrée".  Il renvoie à l'observation de Réaumur (1734) vol.2 planche 4, f. 1 & planche 5 fig. 4 . Les autres auteurs sont Mouffet, Goedart, Goedart par Lister, John Ray, Maria Sibylla Merian, Roesel (postérieur à Aubriet), Frisch, et De Geer.

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Claude Aubriet folio 33 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous, oeufs" : Lasiocampa quercus, "Bombyx du Chêne" ou "Le Minime à bande jaune", Lasiocampidés.

Annotations : Légende :  1. Chenille. 2. Cocque. 3. Chrysalide veuë en dessus. 4. La même veuë en dessous. Phalène masle veuë en dessus. 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessus. 8. La même veuë en dessous. 9. Oeufs au naturel. 10. Oeufs grossis.

 En bas : "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

 

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Claude Aubriet folio 34 : "Phalène mâle et femelle du Mississipi, vus en desus et en dessous",  : Actias luna ,"Papillon-lune" ;  "Luna-moth",  Saturniidés  .

Annotations : Légende :  1. Phalène du Mississipi veuë en dessus. 2. La même veuë en dessous. 3. Phalène masle veuë en dessus. 

 En bas : "Peint par Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

Commentaire: ce papillon a été décrit par James Petiver dans la Planche XIV de son Gazophylacii (1702-1706) fig. 5  et dans son Musei n°733 avec la mention "Phalena plumata Mariana caudata, virescens occulata. I first received this elegant Moth from Maryland, and I have since seen it from Chusan. The Reverend DrLewis hath also sent it me from Fort St-Georg."

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Claude Aubriet folio 35 : "Chenille, coque, chrysalide, phalène mâle et femelle, vus en dessus et en dessous", Saturnia pyri "Grand Paon de Nuit", Saturniidae.

Annotations : Légende :1. Chenille. 2. Cocque. 3. Chrysalide veuë en dessus. 4. La même veuë en dessous. 5. Phalène masle veuë en dessus. 6. La même veuë en dessous. 7. Phalène femelle veuë en dessous. 8. Les Oeufs.

 

En bas : "Partie séparée d'un grand recüeil d'Ouvrages sur les insectes et leurs métamorphoses, commencée en 1710 par Claude Aubriet, peintre ordinaire du Roy en mignature".

 

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Non signalé dans sa description par Geoffroy page 100. Ce dernier renvoie à Réaumur, I, planche 47 figure 5-6 femelle et planche 48 figure 3 mâle.

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DISCUSSION.

I. Liste des planches.

Folio 2 :Papilio Machaon, « Le Machaon », Papilionidés.

folio 3 : Papilio glaucus Linnaeus, 1758, mâle, "Papillon Glauque" Papilionidés.

— Folio 4 ,  Papilio machaon "Le Machaon"  /  Papilio sp / Pieris brassicae "Piéride du Chou"/ ???/  Vanessa atalanta « Le Vulcain ».

folio 5 Papilio glaucus, femelle "Papillon glauque", Papilionidés.

folio 6 : Papilio sp , Papilionidés

folio 7 :  Nymphalis antiopa  "Morio", Nymphalidés.

folio 8 :  Vanessa atalanta , "Vulcain", Nymphalidés. 

folio 9 :  Aglais io,  "Paon du jour" ,"Peacock butterfly", Nymphalidés.

— folio 10 : Araschnia levana "Carte géographique".   Aglais urticae "Petite Tortue" ; Vanessa atalanta "Vulcain" ; Aglais io "Paon-du-Jour". Nymphalidés.

folio 11  :  Brintesia circe "Le Silène " Nymphalidés.

— folio 12 :  Aporia crataegi  "Le Gazé",  Piéridés.

folio 13 : 1) Arctia caja, « l'Écaille martre » Arctiidés / 2) Abraxas grossularia « La Zérène du Groseillier », Géométridés ; 3 et 4) Vanessa atalanta, "Vulcain" 5) Pieris Pieridés 6) Pseudopanthera macularia « La Panthère » Géométridés.

folio 14 :  Sphinx ligustri , "Sphinx du Troène", Sphingidés.

folio 15 :  Hyles lineata, Fab 1787  = Hyles livornica Esp, "Sphinx livournien" Sphingidés.

— folio 16 :  Mimas tiliaei (Linnaeus, 1758)," Sphinx du Tilleul" , Sphingidés.

— folio 17 : Melanchra persicariae (Linnaeus, 1761) "Noctuelle de la Persicaire", Noctuidés

— folio 18 : Acronicta psi (Linnaeus, 1758) ( Triaena psi), "Le Psi",  Noctuidés.

folio 19 : Phlogophora meticulosa , (Linnaeus, 1758) , "La Méticuleuse" Noctuidés, 

— folio 20 :  Autographa gamma, "le Gamma"", Noctuidés, Plusiinés.

folio 21 :  Shargacucullia verbasci Linnaeus, 1758 "La Cuculie du Bouillon Blanc"  (ou Shargacucullia scrofulariae (D. & S., 1775) "La Cucullie de la Scrofulaire") Noctuidés.

folio 22 :  Noctua pronuba , "Le Hibou" Noctuidés.

folio 23: Mormo maura, Noctuidés.

folio 24  : Catocala nupta, Noctuidés.

— folio 25 :1) Phalena bucephala , "Le Bucéphale", Notodontidés ;  2) Pseudopanthera macularia, "La Panthère",  Géométridés.

folio 26 : Arctia caja , "L'Écaille martre", Arctiidés.

folio 27 : Epicallia villica   "L'Écaille fermière", Arctiidés 

folio 28 :  Euproctis chrysorrhoea  , "Cul brun" (ou Euproctis similis, "Cul jaune") Lymantriidés.

— folio 29 : Diaphora mendica "La Mendiante", Arctiidés

folio 30 : Gastropacha quercifolia,  "La Feuille-morte du Chêne", Lasiocampidés.

folio 31  :  Limantria dispar, "Bombyx disparate" Lymantriidés.

folio 32 : Malacosoma neustria , "La Livrée des arbres", Lasiocampidés.

folio 33 : Lasiocampa quercus, "Bombyx du Chêne" ou "Le Minime à bande jaune", Lasiocampidés.

folio 34 : Actias luna ,"Papillon-lune" ;  "Luna-moth",  Saturniidés  .

folio 35 : Saturnia pyri "Grand Paon de Nuit".

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II. Liste des 35 espèces représentées.

N.B : les notices du Muséum se sont parfois montrées prudentes et ont conclu à  des déterminations de Genre et non d'espèces (Hipparchia sp., Noctua sp, Gastropacha sp. etc.). J'ai pris le risque, malgré mon incompétence, de me prononcer sur des espèces, notamment en fonction de données historiques (espèces connues à l'époque d'Aubriet, puis reconnues et nommées par Geoffroy) ou de la zone géographique (Paris). Dans un cas, la notice du MNHN est erronée, indiquant indica au lieu de mendica. J'accueille volontiers toute critique m'amenant à mon tour à une rectification.

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1°) Rhopalocères : 11 espèces (on note l'absence des Hesperiidae et Lycaenidae)

—Papilionidae.

  • Papilio Machaon
  • Papilio glaucus
  •   Papilio sp 

 Piéridae.

  • Pieris brassicae 
  •  Aporia crataegi  

— Nymphalidae. 

  • Nymphalis antiopa 
  •  Vanessa atalanta
  • Aglais io
  • Aglais urticae
  •  Araschnia levana  
  • Brintesia circe.

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2°) Hétérocères : 24 espèces.

— Arctiidae

  • Arctia caja
  • Epicallia villica 
  • Diaphora mendica

— Geometridae

  •  Abraxas grossularia
  • Pseudopanthera macularia

— Noctuidae 

  •  Acronicta psi 
  • Phlogophora meticulosa 
  • Autographa gamma
  • Shargacucullia verbasci 
  •  Noctua pronuba 
  • Mormo maura
  •  Catocala nupta
  • Melanchra persicariae

—Lasiocampidae

  • Gastropacha quercifolia
  • Lasiocampa quercus
  •  Malacosoma neustria 

— Limantridae 

  • Euproctis Chrysorrhoea 
  •   Limantria dispar

— Notodontidae

  •  Phalena bucephala 

— Sphingidae

  • Sphinx ligustri 
  • Hyles lineata (= Livornica)
  • Mimas tiliaei 

—Saturnidae

  • Saturnia pyri.
  • Actias luna

 

 

III. Claude Aubriet et Etienne-Louis Geoffroy.

a) Geoffroy fait référence 25 fois à la Bibliothèque Royale de Paris, en se référant à des pages, (ici en italique) et non à des numéros de planches :

  • page35 : Le Morio : p. 20 f. omnes
  • page 36 : La Paon de jour, ou l'œil de paon : p. 17 f.5 & p. 18 f. omnes.
  • page 40 : Le Vulcain : p. 4 f.6 & p. 12 f.1-8 & p. 16 f.3-4.
  • page 46 : Le Silène : p. 38 f. omnes.
  • Page 55 : Le Grand papillon à queue du fenouil : p. 4 n.1-2 , varietas n.4
  • page 69 Le Grand papillon du chou : page 4 n°3
  • page 71 : Le Gasé : page 30 f. omnes.
  • page 83 : Le Moro-Sphinx : page 39 f.7,8,9.
  • page 84 : Le Sphinx du troëne : p. 24 f. omnes.
  • page 106 : L'écaille marbrée : p. 14 f. omnes
  • page 108 : L'Ecaille martre ou herissonne : p. 13 f. 1-8 & p. 16 f.1.
  • page 110 : La Feuille morte : p. 21 f.omnes
  • page 112 : Le Minime à bandes, p. 22 f. omnes.
  • page 113 : Le Zig-zag : p. 27 f. omnes.
  • page 115 : La Livrée : p. 28 f. omnes
  • page 117 : La Phalène blanche à cul brun : p. 29 f. omnes
  • page 123 : La Lunule : p. 26, f.1-8
  • page 137 : La Mouchetée : p. 16 f.2.
  • page 146 : La Phalène carmin du sénéçon : p. 36 f. omnes.
  • page 147 : la Phalène Hibou : p. 37 f. omnes
  • page 150 : La Likénée rouge : p.11 f. 1,2,3
  • page 155: Le Psi :  p. 33 f. omnes.
  • page 156 : Le Lambda : p. 16 f. omnes
  • page 157 : L'Omicron nébuleux :

     p. 34 f. omnes
  • page 158 : La Striée brune de verbascum : p. 32 f. omnes.

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b) Un témoignage de la passion de C. Aubriet pour l'élevage des chenilles in Geoffroy :

Geoffroy, dans sa description du Tabac d'Espagne, Argynnis paphia, nous donne une indication précieuse (Histoire des Insectes ,2, p.42):

"Je n'ai jamais trouvé la chenille de ce beau papillon. M. Aubriet l'avoit eue chez lui, où elle étoit éclose des œufs que le papillon avoit pondus. Elle étoit épineuse, mais elle périt faute de nourriture, M. Aubriet ne connoissant pas les feuilles. "

Claude Aubriet n'a pas peint ce papillon, mais pourtant, il en possédait les œufs, qu'il avait fait éclore, avait obtenu la chenille et avait tenté de nourrir celle-ci : ce n'est pas à la portée de n'importe quel amateur de papillon. D'autre-part, nous apprenons que Geoffroy était suffisament averti des activités d'Aubriet pour citer cette aventure.

c) Les liens entre Claude Aubriet et la famille d'Etienne-Louis Geoffroy :

Le médecin parisien Etienne-Louis Geoffroy, premier auteur français d'entomologie (après Réaumur) et premier créateur de noms vernaculaires de papillons, est le fils du médecin Etienne-François Geoffroy (1672-1731) et le neveu de l'apothicaire Claude-Joseph Geoffroy (1685-1752), tous les deux membres de l'Académie des sciences (dont Réaumur était Directeur), grands collectionneurs,  et contemporains d'Aubriet. Etienne-François fut l'auteur d'une des principales Matières médicales (nos Codex pharmaceutiques), et, comme tel, féru en botanique. Il fut surtout professeur de chimie au jardin du roi en succédant à Fragon en 1718, ce qui l'amena à fréquenter Aubriet. Il fut membre de la Royal Society. Ces fonctions et ces titres attestent de leur appartenance à ce milieu de savants naturalistes gravitant autour de Réaumur et Jussieu.

En outre, le catalogue de leurs collections et de leurs bibliothèques attestent de l'estime qu'ils portent à Aubriet. En 1727, ils sont tous les deux souscripteurs du Botanicon de  Sébastien Vaillant, illustré par Aubriet. Étienne-François possède dans sa bibliothèque "un portefeuille contenant 27 plantes rares en miniature d'Aubriet, et 29 autres plantes dessinées et lavées à l'encre de Chine par le même". Claude-Joseph possède aussi "24 Desseins de Plantes par Aubriet" et "Dix plantes peints en miniature sur vélin  par le même Aubriet", auxquelles s'ajoutent 18 autres plantes sur vélin du même artiste, et , de la même main, "Dix feuilles d'Animaux, de Poissons ou Coquilles peints sur vélin en miniature" et "Huit autres Animaux ou Oiseaux", pareillement peints. Sans compter "Une miniature sur vélin de toute beauté représentant un Chardon avec deux papillons et une chenille faisant sa coque", qui n'est pas mentionnée peinte par Aubriet, bien que cela soit vraisemblable. Sa bibliothèque renferme aussi bien-entendu les deux ouvrages de Tournefort avec leurs planches d'Aubriet. Enfin, le Catalogue de 1753 de son Cabinet d'histoire naturelle mentionne "un grand papillon étranger peint par Aubriet, et encadré sous un verre".

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IV. Autres œuvres et publications d'Aubriet.

Claude Aubriet ne se contenta pas de réaliser les Planches botaniques de Tournefort et de Vaillant et de peindre les Vélins du roi. Comme nous l'avons découvert en explorant les collections des deux frères Geoffroy, il peint sur vélin ou sur papier d'autres planches, recherchées par les amateurs. Sa première commande fut passée par Michel Bégon, puis, vers 1700, avant et après le voyage au Levant, il met son "savoir peindre" au service de l'amateur privé qui désire posséder à l'instar de la Couronne des planches d'histoire naturelle caractérisées par une même mise en page. J'en ai réuni quelques exemples.

 

a) Le Recueil commandé à Aubriet par Michel Bégon.

Michel Bégon (1638-1710), en l'honneur duquel fut nommé le Bégonia par Charles Plumier, avait 40 ans en 1677 lorsque Colbert le nomma trésorier de la marine du Levant, à Toulon ; puis il devient commissaire général de la marine à Brest en novembre 1680 puis au Havre en 1681. De 1682 à 1684 il est intendant des îles du Vent avant d'être nommé au poste d’intendant des galères à Marseille de 1685 à 1688, et intendant de Rochefort jusqu'en 1710.

Son père lui laisse une grande bibliothèque et lui-même constitue un cabinet de curiosités. Il est un collectionneur passionné de botanique . Ce cabinet comprend également des médailles et des estampes. Cette collection a été vendue au roi en 1770 par son neveu Michel Bégon, intendant de la Marine sous Louis XV. Elle comprenait alors 24 746 pièces (8 133 portraits, 15 688 œuvres de maîtres, 925 cartes) et a intégré le Cabinet des estampes de la Bibliothèque royale, où elle se trouve toujours (désormais département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France). 

Ce cabinet possédait des planches d'histoire naturelle de Nicolas Robert. En 1697, elle contient "quatre volumes d'oyseaux et poissons peints au naturel sur du papier et du vélin, deux volumes de plantes même par Robert et autres bons peintres et enlumineurs" (A. Hamonou-Mahieu, 2010). L'intérêt de Bégon pour les miniatures de Robert le pousse sans aucun doute à commander un recueil à Claude Aubriet : le  "Recueil de Papillons, Oiseaux et Poissons, de différentes espèces, tant de France que des Pays Etrangers Peints par Aubriet, Dessinateur pour l'histoire naturelle du Jardin du Roy" Bnf, Départ. des Estampes et de la Photographie , Ja 20  , in fol. 1 vol. (106 f.), 106 dessins dont 59 sur vélin (f. 4,8,11,15,16,34,36,38,39,40,42,43,46-49,50-56,58-65,67-72,76-81,84-87,89-91,94,96-103) : gouache ; 43,5 x 30 cm (feuille).

  "Reliées dans un volume de maroquin rouge, 105 miniatures sur vélin représentent des lépidoptères et des oiseaux ainsi que des singes, des reptiles et des poissons. 33 folios inventorient des papillons, vivant en Europe ou apportés de contrées lointaines : Amérique, Surinam et Chine . Ils sont présentés en ligne superposées, comme épinglés sur le support, vus à l'endroit, vus à l'envers ou de profil. Toute la morphologie des spécimens est exposée, ainsi que les différentes étapes de leurs métamorphoses. cette mise en page sera reprise par l'artiste à partir de 1710 pour son grand recueil sur les papillons et leurs métamorphoses conservé dans la collection royale." (A. Hamonou-Mahieu 2010) J'en rêve !

 Ce recueil n'est pas consultable, hormis la planche 5 reproduite partout.  C'est la peinture en aquarelle, à encadrement doré de 35,5 x 23 cm, d'un "Plexippus, papillon de l'Amérique Septentrionale" (fig. 1,2 et 3) et d'un   "Diocippus - Papillon de Batavia" fig. 4 et 5 : 

Disponible sur Wikipédia et sur Gallica

 

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  Selon Aline Hamonou-Mahieu, Aubriet vend ainsi à Bégon les premières "minuttes" des planches qu'il exécute pour le roi. En effet, le recueil est décrit en 1770, dans l'inventaire dressé par Hugues-Adrien Joly, sous le titre "Papillons, oyseaux et poissons peints par Aubriet peintre du jardin du roi, contenant cent cinq pièces étant pour la plupart les premières minutes de celles que led. Aubriet a exécuté ensuite pour la collection du roi". Bnf, Départ. des Estampes et de la Photographie, Catalogue de la collection Bégon,   Ye 25-4  rés. Recueil ms.39. 

 

b) Catalogue de la bibliothèque de Le Camus de Limare : Catalogue des livres de M. L.C.D.L. Distribué par ordre Alphabétique des noms d’Auteurs ([Paris], [Didot l’aîné], 1779, in-12, 150 p.).

— 458. Plantes peintes à gouache, par Cl. Aubriet (in-fol. m. r.). Recueil de 30 plantes peintes d’après nature. Acheté 1.100 liv. à la vente La Vallière (n° 1.544). Adjugé 1.200 liv.

— 663. Recueil d’oiseaux, peints par Cl. Aubriet (in-fol. m. r.). Contient 56 feuillets de vélin collés sur papier, représentant 92 oiseaux. Acheté 2.400 à la vente La Vallière (n° 1.618). Adjugé 2.500 liv.

 — 875. Papillons, plantes & fleurs, peints par Cl. Aubriet (53 f. vélin, in-fol. m. r.). 28 f. représentent des plantes avec leurs fruits, et les 26 autres 97 papillons mâles et femelles et un assez grand nombre de papillons en coques, en chenilles et en chrysalides. Acheté 3.000 liv. 10 s. à la vente [ du duc de ] La Vallière (n° 1.677). Adjugé 3.430 liv. [à l'hôtel de Bullion en 1786].

c) Catalogue Des Livres De La Bibliotheque De Feu M. Le Duc de la Vallière, 1783 ..., Volume 1,Numéro 1 page 490.

" -1677 Papillons, Plantes, & Fleurs, peints par Claude Aubriet. in fol. m. r.

Livre admirable pour le fini & la beauté de son exécution. Il consiste dans le titre ci-dessus, qui est écrit en or & en couleurs, en 53 feuillets de vélin très blanc, & en un feuillet de papier. Les pages peintes sont entourées d'un large filet d'or. Il y en a 28 qui représentent des Plantes avec leurs fruits, & les 26 autres, 97 papillons mâles et femelles, & un nombre assez considérable de papillons en chenilles, en coques et en chrysalides."

N.B : c'est le même ouvrage décrit dans le catalogue Le Camus de Limare cote 875.
 

 

d)  Le Dictionnaire des artistes, dont nous avons des estampes, Volume 1 de Karl Heinrich von Heinecken indique page 511 que "Ce peintre [Aubriet]  avait peint à gouache d'après nature une collection de divers Papillons, représentés dans toutes leurs formes, en chenille, en coques, en chrysalides, en phaleges ou papillons mâles ou femelles de profil de face et par derrière  avec une explication manuscrite. Le tout recueilli en trois grands volumes format Atlas in-folio. Cette collection ayant été vendue au plus offrant  à Amsterdam en 1765. Le Libraire Jean Neaulme en fit l'acquisition."

e) Le Catalogue d'une nombreuse collection de livres, en tout genre ...rassemblée...par Mr Jean Neaulme, libraire... vente le 24 juin 1765 à La Haye vol .3 page 139 n°377 décrit cette dernière collection :

"1. Une collection de divers Papillons, représentés dans toutes leurs formes, en chenille, en coques, en chrysalides, en phaleges ou papillons mâles ou femelles de profil de face et par derrière , peints en couleur d'après Nature , à Gouazze, c'est-à-dire, à la pointe du pinceau ; ce qui est la plus délicate des Miniatures, par feu Mr . Claude Aubriet, fameux peintre ordinaire en Mignature de S.M.T.C. Le roi de France, contenant plus de treize cens cinquante différentes figures de papillons séparés, avec leurs explications et le mois de leur naissance, sur cent cinquante huit grandes feuilles, qui sont toutes détachées, mais mise dans deux grandissimes volumes, forme d'Atlas, in folio, reliés magnifiquement bien en maroquin rouge. Ouvrage exprimé avec la plus grande vérité et de la dernière délicatesse et beauté, d'un prix inestimable.

2. Autre recueil, contenant tous les manuscrits du Cabinet du même Mr. Claude Aubriet, fameux peintre ordinaire en Mignature de S.M.T.C. Le roi de France, par conséquent unique et original, écrit de sa propre main, contenant ses études pendant plus de trente ans, , ses recherches et ses remarques sur ce qu'il a pu découvrir sur la Nature, l'origine d'un nombre infini et différent d'Insectes, Chenilles, Papillons, Mouches, Vers, etc. etc. leurs Noms, la découverte des lieux et l'âge de leur naissance, le nom des personnes qui les ont découverts et donnés à l'auteur, et dans quelle année, le nom des plantes ou feuilles sur lesquelles on les a trouvés et sur lesquelles elles se nourrissent, c'est-à-dire tout ce qu'il a observé par des recherches infinies pendant sa vie sur cette matière ; avec ses premiers dessins, sur lesquels il a ensuite perfectionné le grand recueil ci dessus, comme aussi d'autres morceaux de manuscrits raisonnés sur des fleurs et des fruits, etc. En un mot c'est l'étude parfaite de ce célèbre auteur, écrite sur des feuilles séparées, in folio, quarto, et en moindre forme, etc. pouvant faire en ensemble deux gros volumes de plus de mille pages. Ce manuscrit est sans prix. Il se vendra avec le recueil, qui valent plus de mille écus ; j'abandonne les 3 vol. ensemble pour 750.0."

On saisit toute l'importance de la description de ces deux recueils : 158 planches consacrées aux papillons, soit 1350 figures, et plus de 2000 pages manuscrites  rendant compte de trente ans d'observations entomologiques ! Datant de la première moitié du XVIIIe siècle, une période où les publications entomologiques françaises, et notamment celles portant sur les lépidoptères, se réduisent pratiquement aux Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes de Réaumur !  Ces données changent totalement le regard que l'on peut porter sur Aubriet, qui passe de son statut de peintre botaniste ayant seulement produit 31 vélins de papillons, à celui d'un des tout premiers entomologistes français.

Face à l'ampleur de cette découverte, je n'ai plus qu'à passer le relais à des personnalités plus autorisées que moi pour en valider l'intérêt.

 

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D'autres savants commandèrent à Aubriet des planches de botanique, d'ornithologie ou de mycologie :

 

 

a) Antoine de Jussieu tient le première place, car il possédait 276 planches signées par Aubriet, dont 94 copies des planches du cabinet du roi et 166 sont des planches originales, dont 123 espèces de champignon.  Soulignons les liens qui le rapprochent des frères Geoffroy, puisqu'il est médecin, membre de l'Académie des sciences, membre de la Royal Society, professeur de botanique au jardin du roi de 1710 à 1758, et chargé d'un cours sur la Matière médicale. 

 

b) Quatre vélins d'Aubriet (3 plantes, dont Aloe africana, et un oiseau) sont commandés par Joan Salvador i Riera, apothicaire de Barcelone très lié à Tournefort et à Sébastien Vaillant, qui correspondait avec James Petiver, Hans Sloane, et Hermann Boerhaave, et qui possède un grand cabinet de curiosités et d'histoire naturelle. En 1715, il est admis membre de l'Académie des sciences de Paris. En 1716-1717, il mena avec Antoine de Jussieu une mission d'herborisation de l'Espagne et du Portugal, et les planches participent à la préparation d'une Flore de Catalogne, aujourd'hui perdue.

c) Le botaniste anglais William Sherard commanda également deux vélins à Aubriet.

 

Aubriet, précurseur d'une démarche entomologique scientifique.

Comme le remarque Hamonou-Mahieu, Claude Aubriet est "l'un des rares artistes en France dans la première moitié du XVIIIe siècle à exécuter des planches à vocation scientifique".  Il est, non seulement "l'un des rares", mais le seul illustrateur entomologique du premier tiers du XVIIIe siècle à adopter cette démarche, qui consiste à montrer les espèces ailes étalées, vues de dessus et vues de dessous, avec les deux formes sexuées mâle et femelle, et à détailler les formes intermédiaires que sont les œufs, les chenilles et les chrysalides. Les gravures de Réaumur multiplient également les présentations, mais disséminées selon les planches, sans cette rigueur systématisée qu'adopte Aubriet.  

 S'il est précurseur en France, il l'est également dans l'histoire européenne de l'illustration entomologique, puisque les autres artistes placent leurs papillons dans des compositions "naturelles" (c'est en réalité très théorique) parmi des plantes, des fleurs et des fruits sur lesquels les chenilles côtoient les imagos : c'est le cas de la germanique Maria Sibylla Merian (Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumennahrung (Nuremberg, 1679-1683) , de son compatriote Auguste Roesel von Rosenhof (Der monatlich herausgegen Insecten Belustigung, 1746-1761),  du britannique Eleazar Aubin (A Natural History of English Insects, 1720). 

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La collaboration avec Réaumur.

René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757) confia à Aubriet la réalisation de nombreux dessins illustrant ses travaux de recherche en zoologie, dans une collaboration de trente ans (1712-1742). Pourtant, les planches des six tomes de ses Mémoires pour servir à l'Histoire des insectes (1734-1742) sont principalement dessinées par Hélène Dumoustier de Marsilly — que le savant désignera comme sa légataire universelle— et gravées par Philippe Simonneau. Seul le nom de ce dernier est mentionné par Réaumur dans ces Mémoires. Aussi la part qui échoit à Aubriet est-elle peu apparente. On la perçoit pourtant dans différents recueils :

1°) Desseins de reptiles, polipes, insectes.  Manuscrit de M. de Réaumur, avec les dessins d'Aubriet  [S.n.]. [S.l.. Cote : Manuscrits de la bibliothèque du Muséum national d'histoire naturelle  Ms 972.

Cet ouvrage a été la propriété de Gigot d'Orcy, le riche commanditaire de Papillons d'Europe peints d'après nature du R.P. Engramelle, première publication française consacrée exclusivement aux papillons. Puis, il a fait partie de la bibliothèque de l'inspecteur vétérinaire Jean-Baptiste  Huzard, (1755-1838), et il est décrit ainsi dans le Catalogue des livres, dessins et estampes de sa bibliothèque, Paris 1842, I, page 407 n° 4295 :

Reptiles, Polipes et Insectes, dessiné par Aubriet et autres, sous la direction de Réaumur, pour servir à une continuation de ses Mémoires sur les Insectes ; avec des explications et des remarques autographes de Réaumur. In-4°, mar. r. Ce précieux volume se compose de 500 feuillets, dont 24f  contiennent chacun plusieurs des Dessins ci-dessus énoncés, en regard desquels sont placés les descriptions et remarques de Réaumur ; il est accompagné 1°) d'une lettre sur les Fourmis, autographe de Lardillon, écuyer à Dijon, en date du 20 décembre 1751, 15 feuillets ; 2°) d'une lettre autographe de Charles Bonnet, datée de Genève, 16 mars 1740, et relative à la Fourmi-Lion et à divers insectes : 6 feuillets ; 3°) d'une lettre autographe de Mazzoleni, datée de Rome, 2 février 1752, sur les Fourmis : 2 feuillets.

La Notice du MNHN précise :  481 feuillets : Papier ; 225 x 175 mm.  Description du contenu : En tête : « Lettre sur les fourmis, à M. L. D. R. du G. (février 1751). » ? Fol. 261. Lettre de Charles Bonnet (16 mai 1740). Huit images numérisées sont accessibles, dont celle qui suit, consacrée aux orthoptères.

On sait qu'Aubriet a peint  un Fourmilioncar Antoine-Noël Pluche fait dire à l'un des personnages du Spectacle de la Nature vol.I page 218 "J'en vis hier chez Monsieur Le Prieur une fort jolie peinture, où on voit tous les états dans lequel il passe", avec en marge l'indication "M. Aubriet, dessinateur au Palais Royal".

 

http://bibliotheques.mnhn.fr/EXPLOITATION/infodoc/digitalCollections/viewerpopup.aspx?seid=MNHN_MS972

 

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Dans le catalogue de J.B. Huzard, sous la cote 4294, est décrit aussi une Suite de Dessins, par Aubriet et d'autres, représentant des têtes d'Oiseaux, des Reptiles, des Insectes, etc. 60 feuillets in-4°. La plupart de ces dessins sont accompagnés de la lettre initiale  R. et de quelques notes autographes de Réaumur.

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

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Collection des Velins du MNHN :

— http://bibliotheques.mnhn.fr/EXPLOITATION/infodoc/digitalCollections/viewerpopup.aspx?seid=MNHN_VEL_PORTEFEUILLE086&i=MNHN_VEL_PORTEFEUILLE086_FOL012.jpg

 

—  http://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CO5PC0D9F70B&PN=6

—  http://bibliotheques.mnhn.fr/medias/search.aspx?Instance=EXPLOITATION&SC=DEFAULT&QUERY=SeriesTitle_exact%3a%22Collection+des+v%C3%A9lins+du+Mus%C3%A9um+national+d%27histoire+naturelle+-+Volume+86+-+Zoologie+-+Insectes%22&QUERY_LABEL=Collection+des+v%C3%A9lins+du+Mus%C3%A9um+national+d%27histoire+naturelle+-+Volume+86+-+Zoologie+-+Insectes#/Detail/%7B%22query%22%3A%7B%22Id%22%3A%2229%22%2C%22Index%22%3A31%2C%22NBResults%22%3A64%2C%22SearchQuery%22%3A%7B%22ForceSearch%22%3Afalse%2C%22Page%22%3A6%2C%22QueryString%22%3A%22SeriesTitle_exact%3A%5C%22Collection+des+v%C3%A9lins+du+Mus%C3%A9um+national+d'histoire+naturelle+-+Volume+86+-+Zoologie+-+Insectes%5C%22%22%2C%22ResultSize%22%3A10%2C%22ScenarioCode%22%3A%22DEFAULT%22%2C%22SearchLabel%22%3A%22Collection+des+v%C3%A9lins+du+Mus%C3%A9um+national+d'histoire+naturelle+-+Volume+86+-+Zoologie+-+Insectes%22%2C%22SortField%22%3Anull%2C%22SortOrder%22%3A0%7D%2C%22TemplateParams%22%3A%7B%22Scenario%22%3A%22%22%2C%22Size%22%3Anull%2C%22Source%22%3A%22%22%2C%22Support%22%3A%22%22%7D%7D%7D

 

Illustrations de Claude Aubriet :

 

VAILLANT, (Sébastien), 1727,Botanicon Parisiense, ou Dénombrement par ordre alphabétique des plantes qui se trouvent aux environs de Paris compris dans la carte de la prévôté et de l'élection de la dite ville par le sieur Danet Gendre année 1723 , avec plusieurs descriptions des plantes, leurs synonymes, le tems de fleurir et de grainer, et une critique des auteurs de botanique par feu M. Sébastien Vaillant,... enrichi de plus de 300 figures, dessinées par le sieur Claude Aubriet,... 

J. et H. Verbeek et B. Lakeman (Leide et Amsterdam) contributeur Boerhaave, Herman (1668-1738).

http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/738#/summary 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9613290k.r=aubriet

TOURNEFORT  : Josephi Pitton Tournefort ... Institutiones rei herbariæ. Aubriet, Claude, - Typographia Regia. Parisiis :E Typographia Regia,1700-[1703] 

http://www.biodiversitylibrary.org/item/14433#page/1/mode/1u

BIBLIOGRAPHIE

—  BULTINGAIRE (Léon), Les peintres du Jardin du Roy au XVIIIe siècle. http://www.bhl-europe.eu/static/a0xd2593/a0xd2593_full_pdf.pdf

— CARTERET (Xavier), HAMONOU-MAHIEU, 2010,  Les dessins de champignons de Claude Aubriet, Publications scientifiques du Muséum d'Histoire Naturelle, Des Planches et des mots, 330p.

— DELATOUR (Jérôme) Thierry Sarmant, La charge de bibliothécaire du roi aux XVIIe et XVIIIe siècles.Bibliothèque de l'école des chartes  Année 1994  Volume 152  Numéro 2  pp. 465-502 http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1994_num_152_2_450738

GEOFFROY (Etienne-Louis), 1762, Histoire abrégée des Insectes, 2.

http://www.biodiversitylibrary.org/item/82466#page/9/mode/1up

HAMONOU-MAHIEU (Aline), 2010, Claude Aubriet,(vers 1665-1742) artiste naturaliste des Lumières CTHS sciences n°8

— HAMONOU-MAHIEU (Aline), 2006 Claude Aubriet ,peintre d'histoire naturelle.. ,Thèse de doctorat en Histoire de l'art Soutenue en 2006 à Rennes 2 . Collection CTHS Sciences , n°8 1 vol. (217 p.- XXXI p. de pl. h.-t.), Bibliogr. (p. 161-173). Notes bibliogr. Index ISBN : 978-2-7355-0703-0

"Habile Peintre du Roy", Claude Aubriet (vers 1665, Moncetz-3 décembre 1742, Paris), occupe une place d'importance dans la communauté scientifique du Jardin du roi et de l'Académie royale des sciences à la fin du XVIIe et durant la première moitié du XVIIIe siècle. En effet, les premières commandes de dessins scientifiques du botaniste Joseph Pitton de Tournefort et la formation à l'art de la miniature sur vélin de Jean Joubert, Peintre du roi, chargé de la Collection royale des vélins, orientent son oeuvre vers l'Histoire naturelle durant près de cinquante années. Son catalogue des oeuvres, témoin de son art entièrement voué à la Nature et à la Science, est marqué par l'ambivalence de sa "double carrière", menée avec autant de soin que d'abnégation : les miniatures sur vélin ou sur papier exécutées pour la Collection royale des vélins et les dessins scientifiques illustrant les travaux des académiciens tel Sébastien Vaillant (1669-1722), Antoine de Jussieu (1686-1757) et René-Antoine Ferchault de Réaumur (1685-1759). Puisque Claude Aubriet et son oeuvre prolifique sont méconnus voire inconnus, cette étude est destinée à restituer à ce personnage hors du commun le rôle important qu'il a joué dans la première moitié du XVIIIe siècle pour la reconnaissance de l'illustration artistique et scientifique"

 

 

 

Bibliothèque : Université de Bretagne Occidentale (Quimper). Service commun de la documentation Pole universitaire.Disponible pour le PEB.Cote : PB5564

 

 

 

—  HENRY ET RAYMOND12 MAI 2015 ~Blog L’art au service de la science : la collection des vélins du Muséum national d’histoire naturelle. https://henryetraymond.wordpress.com/2015/05/12/lart-au-service-de-la-science-la-collection-des-velins-du-museum-national-dhistoire-naturelle/

 

LATREILLE (P-A.), 1802-1805,  Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés et des insectes : ouvrage faisant suite aux oeuvres de Leclerc de Buffon, et partie du cours complet d'histoire naturelle rédigé par C. S. Sonnini / par P. A. Latreille. Ou Histoire naturelle des crustacés et des insectes Paris :F. Dufart,An X-XIII [1802-1805] http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/15764#/summary

LINNÉ Systema Naturae 1758,

: http://www.archive.org/stream/carolilinnaeisys12linn#page/459/mode/1up

PETIVER (James), 1695-1699, Musei petiveriani, Londres.

https://books.google.fr/books?id=rTtXAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

 — TERRAL (Mary) 2014, Catching Nature in the Act: Réaumur and the Practice of Natural History University of Chicago Press, 16 avr. 2014 - 264 pages 

https://books.google.fr/books?id=KAM3AwAAQBAJ&dq=aubriet+butterfly&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Lepinet : identifier un papillon :

http://www.lepinet.fr/identifier/nation/lep/index.php?e=l&p=3

 

— Butterfly of America : http://butterfliesofamerica.com/papilio_g_glaucus.htm

— La Louisiane française :

http://www.louisiana.culture.fr/fr/jds/jds_nat.html

http://www.louisiana.culture.fr/fr/jds/jds_nat_tab_zoo.html#

Exposition Quatre siècles de colonisation BNF 

https://archive.org/stream/4sieclesColonisationfrse1931/N6458468_PDF_1_-1DM#page/n27/mode/2up/search/aubriet

— ESSAI  SUR  L'HISTOIRE NATURELLE  DE LA  FRANCE EQUINOXIALE. Des Plantes, des Animaux & des Minéraux , qui fe trouvent dans l'ifle de Cayenne , les Ifles de Remire, fur les Côtes de la Mer,& dans le Continent de la Guyane. AVEC Leurs noms differens, Latins, François, & Indiens, & quelques Obfervations fur leur ufage dans la Médecine & dans les Arts.  Par ΡIΕRRΕ BARRERΕ Correfpondant de l'Académie Royale des Sciences de Paris, Docteur & Profeffeur Royal en Médecine dans l'Univerfité de Perpignan, Médecin de l'Hôpical Militaire de la même Ville, ci devant Médecin Botanifte du Roy dans l'ifle de Cayenne. A PARIS, Chez la Veuve ΡIGΕΤ, Quay des Auguftins, à l'image S. Jacques. M. DCC. XLIX (1749)

http://www.manioc.org/gsdl/collect/patrimon/tmp/GAD11005.html

— Archives Claude Aubriet : http://www.archivesportaleurope.net/search/-/s/n;jsessionid=E2E20C6CDF5329B1C35760CB580A1A78

– Inventaire après décès de Claude Aubriet, peintre du cabinet et du jardin du roi, au jardin du roi et à Passy, en face de l'église.

– Testament de Claude Aubriet, peintre du cabinet et du jardin du roi, demeurant en la paroisse Saint-Médard. 2 décembre 1742

 

Catalogue raisonné des curiosités qui composaient le Cabinet de feu Mme Dubois-Jourdain n°1281-1284 page 152

 http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/13765-catalogue-raisonne-des-curiosites-qui-composoien/

 

https://books.google.fr/books?id=E405AAAAcAAJ&pg=PA66&lpg=PA66&dq=dubois-jourdain+papillons&source=bl&ots=e5ibkVxa1M&sig=AUfmk2Ws1yADUnQjHFCko8zaSXw&hl=fr&sa=X&ved=0CC8Q6AEwAmoVChMIl-zs7O2SyQIVwtMaCh300g45#v=onepage&q=dubois-jourdain%20papillons&f=false

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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DOCUMENTS.

Gaston d’Orléans (1608-1660) est surtout passé à la postérité en raison des nombreux complots qu’il fomenta contre Louis XIII et Richelieu. Mais il fut aussi un esprit cultivé et éclairé, versé dans les sciences et les arts. En 1635, de retour de plusieurs années d’exil, il s’installa à Blois où il fit agrandir par Mansart le château gothique et Renaissance construit par les Valois. Il y ajouta une ménagerie, une oisellerie et un jardin botanique, pour lesquels il fit rechercher les espèces les plus rares. Il y constitua également un précieux cabinet de curiosités, composé de la plus importante collection européenne de médailles et d’antiques de l’époque ainsi que d’une belle bibliothèque, auquel il adjoignit l’exceptionnel ensemble de peintures sur vélins qu’il fit réaliser par Nicolas Robert.

Cet artiste originaire de Langres a 27 ans quand il entre au service du Prince. Il est déjà un peintre, un dessinateur et un graveur accomplis comme le prouvent les deux œuvres de jeunesse qui nous sont parvenues, Fiori diversi et La Guirlande de Julie, et son art s’inscrit à la rencontre de deux traditions : celle des recueils de fleurs, principalement destinés à fournir des modèles d’ornementation florale aux brodeurs, ferronniers, ébénistes…très vivante au début du XVIIe siècle, et celle de l’enluminure médiévale, à son apogée au XVe siècle quand - selon l’expression de François Avril - la peinture était dans les livres , dont le perfectionnement de la gravure avait précipité le déclin. Les œuvres qu’il réalise pour Gaston d’Orléans, sur des peaux de grande qualité, sont celles d’un artiste en pleine maturité : la précision du dessin, sa fidélité au modèle naturaliste, la minutie du détail, la somptuosité des couleurs, qui ont conservé, à près de quatre cents ans de distance, un éclat incomparable, la délicatesse du rendu des matières, la perfection de la finition, un art consommé de la composition, qu’il s’agisse de représenter un oiseau dans son milieu naturel, un bouquet d’anémones, ou, plus généralement un oiseau ou une fleur dans toute leur simplicité, tout concourt à faire de chaque feuille un véritable tableau enserré dans un mince filet d’or, dont s’affranchit parfois l’extrémité d’une feuille ou d’un pétale, d’une plume ou d’un bec.

Cet artiste originaire de Langres a 27 ans quand il entre au service du Prince. Il est déjà un peintre, un dessinateur et un graveur accomplis comme le prouvent les deux œuvres de jeunesse qui nous sont parvenues, Fiori diversi et La Guirlande de Julie, et son art s’inscrit à la rencontre de deux traditions : celle des recueils de fleurs, principalement destinés à fournir des modèles d’ornementation florale aux brodeurs, ferronniers, ébénistes…très vivante au début du XVIIe siècle, et celle de l’enluminure médiévale, à son apogée au XVe siècle quand - selon l’expression de François Avril - la peinture était dans les livres , dont le perfectionnement de la gravure avait précipité le déclin. Les œuvres qu’il réalise pour Gaston d’Orléans, sur des peaux de grande qualité, sont celles d’un artiste en pleine maturité : la précision du dessin, sa fidélité au modèle naturaliste, la minutie du détail, la somptuosité des couleurs, qui ont conservé, à près de quatre cents ans de distance, un éclat incomparable, la délicatesse du rendu des matières, la perfection de la finition, un art consommé de la composition, qu’il s’agisse de représenter un oiseau dans son milieu naturel, un bouquet d’anémones, ou, plus généralement un oiseau ou une fleur dans toute leur simplicité, tout concourt à faire de chaque feuille un véritable tableau enserré dans un mince filet d’or, dont s’affranchit parfois l’extrémité d’une feuille ou d’un pétale, d’une plume ou d’un bec." (MNHN, Nicolas Robert et la collection des velins du roi)

 
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Published by jean-yves cordier - dans Histoire entomologie
6 novembre 2015 5 06 /11 /novembre /2015 10:18

Une pièce de la Tenture de l'histoire de Psyché (Sully-sur-Loire, >1609) : Psyché va chercher la laine d'or des brebis.

Exposition Le siècle de François Ier, Jeu de Paume, Chantilly.

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Le thème de Psyché, tiré du roman latin L'Âne d'or, de l'écrivain africain Apulée (IIème siècle après J.C.) connut un vif succès au moment de sa redécouverte au XVIème siècle. D'autant plus que le mythe de l'Amour et de Psyché se double d'une lecture allégorique et philosophique : Psyché signifie l'âme en grec et ses aventures symbolisent l'expiation, la rédemption et l'accession à l'immortalité de l'âme humaine. Ou de la façon dont l'Amour et la Beauté ont, pour l'être humain éphémère, quelque-chose d'impérissable. Dans une des péripéties de cette riche légende, Psyché est contrainte par Vénus, qui cherche la perte de cette humaine rivale, à récolter la laine de paisibles moutons, qui sont en réalité de terribles bêtes féroces si on les approche. Comment va-t-elle supporter cette épreuve ?

Vous le saurez en son temps, après avoir découvert les secrets de cette tapisserie. La résolution des épreuves initiatiques, cela se mérite.

Cette tenture de 3,60 m de haut et 5,10 m de large, en laine et soie, vient des appartements dits de Psyché du musée départemental du château de Sully-sur-Loire. Elle fait  partie d'un ensemble de six pièces ayant appartenu à l'épouse de Maximilien de Béthune II duc de Sully, et acquis par Gustave Lebaudy avec quelques souvenirs du ministre de Henri IV,  pour le château de Rosny-sur-Seine dont il était propriétaire depuis 1869. En 1994, elles ont été achetées après mise aux enchères de l'hôtel Drouot par  le Conseil Général du Loiret pour un montant de 910 000 Frs, et placées à Sully-sur-Loire. 

"Ayant figurées au château de Dizier (Loir-et-Cher), elles se trouvaient vers 1900 dans le hall d'entrée de l'hôtel Watel-Dehaynin, une grande demeure de la Belle-Époque, puis passa dix ans plus tard au château de Rosny, ancienne résidence de  sully (1559-1641) alors propriété de Paul Lebaudy.  C'est à ce même moment que la série fut étudiée par Max Petit-Delchet (1910)". (Vittet, 2009)

 

Ces tentures provenant d'un atelier parisien indeterminé et datée d'après 1609 (mariage du duc Maximilien de Béthune)  sont issues du retissage partiel d'une série de 26 pièces , d'une longueur totale de plus 126 mètres, qui a été acquis (et sans-doute tissé à son intention) par François Ier à des artisans flamands. Ces tapisseries contenaient des fils d'or et d'argent, ce qui a entraîné sous le Directoire leur destruction par le feu pour récupérer les métaux précieux...

La tenture de Sully-Crécy  qui nous occupe  a été datée par Jean Vittet vers 1609 grâce aux figures héraldiques visibles sur la bordure supérieure.  L'écu en losange signale que les armoiries sont celles d'une femme. Les armes en écartelé des familles de Béthune d'argent à la fasce de gueules  et de Créqui (ou Créquy) d'or, à un créquier de gueules attirent l'attention sur le mariage de Maximilien de Béthune II (1588-1634), le fils de "Sully" le ministre d'Henri IV , avec Françoise de Créquy : 

 Wikipédia : "Maximilien II de Béthune, marquis de Rosny, grand-maître de l'artillerie de France, fils du précédent ;  né en 1588, décédé le 1er septembre 1634, marquis de Rosny, prince d'Henrichemont, baron de Bontin, est un aristocrate français des xvie et xviie siècles.

Fils de Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641) et d'Anne de Courtenay (1564-1589), il fut Surintendant des fortifications et Grand maître de l'artillerie de France (1610) sous Louis XIII. Etant protestant, et beau-frère de Henri II de Rohan, il est démis de sa charge, en 1622.

Il épouse le 15 septembre 1609 Françoise de Créquy (morte le 23 janvier 1656), fille de Charles II de Créquy."

   

 

 

"Cette provenance semble confirmée par la présence du chiffre DB tissé en fils précieux sur la bordure inférieure, qui'il faut lire De Béthune, l'usage du XVIIe siècle étant parfois d'intégrer la particule dans le nom." (Vittet, 2009) Voir le chiffre de Henri de Béthune HDB relevée sur une reliure, et le chiffre  MPDH de Michel Particelli d'Hémery sur la tenture de Psyché du palais de Justice d'Orléans.

Néanmoins selon J. Vittet, la tenture n'apparaît pas à l'inventaire de Maximilien-François de Béthune (vers 1614-1661), fils unique de Maximilien II de Béthune et de Françoise de Créquy, alors qu'un ensemble de sept (et non de six) pièces d'une tenture de Psyché est mentionné dans l'hôtel parisien de Charles de Créquy, quai Malaquais, en 1687. Archives Nationales, Minutier central, CXIII, 135, 21 mars 1687 : Transcription des prisées du mobilier de l'inventaire dressé après le décès de "très haut et très puissant seigneur monseigneur Charles duc de Créquy, pair de France, prince de Poix ..." à la demande de sa veuve Armande de Lusignan, duchesse de Créquy", :

"Garde-meuble au dessus du grand escalier : 1 tenture racontant l'histoire de Psiché fabrique de Paris contenant sept pièces faisant vingt-cinq aulnes [20,50 m] sur 2 aulnes et demy [presque 3 m] de haut le tout ou environ doublé par bandes, prisé deux mil livres cy IIM livres."

Les six pièces de Sully mesurent, elles, 20,50 m sur 3,60 m.

Une série de six pièces.

La tenture de Sully-Créquy ne comporte, par rapport aux 26 pièces de son modèle appartenant à François Ier, que six pièces. Ce sont, pour reprendre les titres des gravures du Maître au Dé, :

  • Psyché desespéré par la fuite de l'Amour (fragment), 375 x 180 cm.
  • Psyché se jetant dans le fleuve, 365 x 240 cm.
  • Psyché raconte à ses sœurs son malheur, ou Les sœurs de Psyché la persuadent que son mari est un serpent, 360 x 340 cm.
  • Céres refuse d'aider Psyché, 368 x 320 cm
  • Psyché va chercher la laine d'or, 365 x 510 cm
  • Psyché sur la barque de Charon. 366 x 457 cm

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Armoiries parti Béthune et Créquy, tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Armoiries parti Béthune et Créquy, tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

 

 

  .

On comparera la tenture à la gravure par le Maître au Dé du Musée du Louvre Inv. 4014, "Psyché allant sur l'ordre de Vénus chercher la Toison d'or" d'après un dessin perdu de  Michiel Coxie I, qui est une copie d'après Raffaello Santi, dit Raphael. 

 

 

 

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Pourtant, pour Jean Vittet, .les tapisseries de Sully-sur-Loire sont trop éloignées des gravures du Maître au Dé et de Veleziano pour accepter qu'elles aient inspiré les cartonniers. Il reprend donc l'hypothèse soulevée par Thomas Campbell, qui  voit dans le Flamand Pieter Coecke Van Aelst (1502-1550) l'auteur des cartons, en raison de la cohérence stylistique avec quatre autres tentures de Bruxelles réalisées pour les Habsbourg et les Médicis (les Poésies ; Vertumne et Pomone ; La Création du Monde ; La Conquète de Tunis). Pieter Coecke d'Alost , élève de Bernard Van Orley, accomplit un voyage en Italie avant de s'installer à Anvers en 1527 dans l'atelier de jan Van Dornicke, d'en épouser la fille et de succéder à son beau-père (inversement, sa propre fille épousera Pieter Brueghel l'Ancien). 

Comparer la Psyché présentée ici avec cette Ève : La Création du monde, Florence, Palazzo Putti avant 1551 : Dieu accuse Adam et Ève après la Chute. Tissée sous la direction de Jan de Kempeneer et Frans Ghieteels à Bruxelles Exposition Grand Design. Pieter Coecke van Aelst and Renaissance tapestry, Metropolitan Museum of Art, 2014-2015

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En somme, ces tentures n'ont pas la même source que les célèbres vitraux de la Galerie de Psyché à Chantilly, qui ont été exécutés de 1542 à 1544 pour décorer la galerie du château d'Ecouen, construit  pour le Connétable Anne de Montmorency (1493-1567), compagnon d'armes et ministre du roi François Ier, puis du roi Henri II. Les vitraux s'inspirent en-effet des gravures exécutées en Italie par Agostino dei Mussi, dit Veneziano (1490-1540) et Bernardo Daddi dit le Maître au Dé (actif de 1532 à 1550) d'après des dessins attribués à Raphaël, mais dus probablement au flamand Michiel Coxcie (1499-1592).  C'est un ensemble de 32 gravures (plus une planche non numérotée) édité pour la première fois par Antonio Salamanca – marque Ant Sal. exc.— vers 1530, légendés de vers en italien .

Raphael a peint les cartons de la Loggia de Psyché de la Villa Farnesina  (1516-1517) de Rome pour Agostino Ghigi, riche marchand siennois devenu banquier du Saint-Siège , et en laissa la réalisation à Guilio Romano et deux autres peintres. Plusieurs décors ont été réalisés ensuite sur le même thème en Italie dans la première moitié du XVIe siècle, à Naples par Polidoro da Caravaggio, ou au Palais du té de Mantoue par Guilio Romano. Ou à Gênes par Perino del Vaga pour la villa de Fassolo de   l'Amiral Andrea Doria, et à Rome par le même artiste au château Saint-Ange pour le pape Paul III.

En effet, le courant humaniste néoplatonicien florentin et ferrarais a interprété l'histoire de Psyché comme "la pleine communion de l'âme (Psyché) avec Dieu, l'adhésion parfaite de la volonté et de l'esprit à la vérité, qui en est l'objet." C'est ce qu'écrit Marsile Ficin, membre de l'Académie néoplatonicienne réunie à la villa Careggi,  dans le De Voluptate (1547).  Précisons que l'Histoire de Psyché s'achève par les noces d'Eros et de Psyché, et la naissance d'une petite Volupté.

AUTRES TENTURES DE PSYCHÉ VERS 1660.

Tenture de Psyché au château de Pau.

Un autre ensemble de tenture est conservé à Pau, depuis le XIXe siècle :

  "  Elle provient de l'atelier parisien de Raphaël de la Planche, Rue de la Chaise. Elle est composée de six pièces, dont cinq sont visibles dans le salon attenant à la chambre du roi, dit de ce fait, Salon Psyché. Le premier tableau montre une vieille fileuse contant l'histoire de Psyché à une jeune captive ; dans le deuxième, Psyché est amenée à son époux, le troisième représente le somptueux mais solitaire repas de la jeune épousée et le quatrième sa toilette, enfin dans le cinquième tableau, Psyché, désespérée d'avoir perdu son époux, implore l'aide de la déesse Cérès. Crdp Bordeaux  

Catalogue Joconde

Tenture à 8 fils d'or, laine et soie, haute lisse,   351 cm x 313 cm

La vieille raconte l'histoire de Psyché. (342 cm x 317 cm)

Le repas de Psyché (351 cm x 409 cm)

La toilette de Psyché

Psyché au temple de Céres. (353 cm x 212 cm)

Psyché portée sur la montagne

 

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Les tapisseries du palais de Justice d'Orléans. (Avant 1650)

Jusqu'en 2015, quatre tapisseries de l'Histoire de Psyché étaient conservées au  Palais de Justice d’Orléans où elles ont été installées après la Révolution FrançaiseElles portent en bordure le chiffre MPDH  de Michel Particelli d'Hémery, né à Lyon en 1596, contrôleur-général en 1643 sous Mazarin puis surintendant des Finances en 1648 sous la régence d'Anne d'Autriche. Elles ont ensuite constitué un des trésors du château du Duc de Penthièvre à Châteauneuf-sur-Loire. 

Le 6 septembre 2013, sur proposition de la Première Présidente de la Cour d’appel d’Orléans et du préfet de la Région Centre, l’Etat suggérait de les déposer au château de Sully . Le Département du Loiret, propriétaire du lieu, a accepté ce dépôt et s’est engagé à restaurer ces tapisseries classées Monument Historique depuis 1909. Un partenariat financier avec l’État a ainsi permis de sauver ces œuvres et de les présenter pour la première fois au public dans la chambre du roi du château de Sully, en juin 2015.  (magcentre.fr)

On y trouve notamment :

  • Psyché accueillie par Zéphyr dans le palais de l'Amour. 305 x 115 cm
  • Psyché raconte à ses sœurs son malheur (ou : Les sœurs de Psyché la persuadent que son mari est un serpent), 305 x 310 cm.
  • .

Les tapisseries d'Azay-le-Rideau : vers 1560, Bruxelles, pour Giovanni Battista Castello pour son palais de Gênes,

  • Le repas de Psyché dans le palais de l'Amour.
  • Psyché reçoit ses sœurs dans le palais de l'Amour. Psyché découvrant l’Amour endormi ; Le sommeil de Psyché (?). 
  • Psyché et Cerbère.

(trois tapisseries de la même suite sont conservées à Londres et à Edimbourg).

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Les tapisseries du château de Cadillac (Gironde) :- scènes empruntées au   Maître au Dé, d’après Michel Coxcie, 1570-1580  Paris ou Fontainebleau.

 

  •  Zéphyr enlevant Psyché sur ordre de l’Amour
  • Psyché fait des présents à ses sœurs
  • Psyché regardant l’Amour endormi,
  • Psyché à la poursuite de Cupidon.

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Les tapisseries du château de Fontainebleau.

Elles comportent une bordure "à fonds orange marquetée de jaune, avec rinceaux entremeslez de crotesques. Les armes de France dans le milieu du haut,  et dans le milieu du bas deux L couronnés"" (inventaire général du Mobilier) et le n° d'inventaire 47. Elles sortent de l'atelier parisien de Sébastien-François de la Planche (fils de Raphaël,  et petit-fils de François), rue de la Chaise au Faubourg Saint-Germain. Il reste 4 pièces de la série originelle de 6.

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PSYCHÉ VA CHERCHER LA LAINE D'OR, TENTURE DE SULLY-SUR-LOIRE.

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Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

 


 

Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

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Il est temps d'entrer dans le vif du sujet. Que représente cette tenture ? Et, avant cela, que raconte l'Histoire de Psyché ? En voici un résumé :

"La légende de Psyché est une longue nouvelle enchâssée dans L’Âne d’or (ou Les Métamorphoses) d’Apulée (iie siècle après J-C). Dans ce célèbre roman, l’auteur raconte les aventures d’un certain Lucius transformé en âne pour avoir voulu percer les mystères de la magie. Condamné à errer à travers le monde, Lucius est confronté à plusieurs situations au cours desquelles lui sont narrés divers récits qui le conduisent peu à peu à la « purification » de son être. Sur sa route, il rencontre une vieille femme qui lui raconte le mythe de Psyché.

Psyché, dont la beauté était telle que la déesse Vénus elle-même en était jalouse, était la plus jeune des trois filles d’un roi. De tous côtés on accourait pour l’admirer et des temples lui étaient dédiés. Un jour, Vénus, ne supportant plus l’affront que lui faisait la divine beauté de cette mortelle, ordonna à son fils Cupidon de la blesser d’une de ses flèches afin qu’elle tombe amoureuse de l’homme le plus misérable qui soit. Mais dès qu’il vit Psyché, Cupidon s’éprit d’elle. Avec l’aide de Mercure, le dieu de l’amour enleva Psyché, la conduisit dans son palais et s’unit à elle dans l’obscurité. Il ne lui révéla pas son identité et lui fit jurer qu’elle n’essaierait jamais de découvrir son visage ou ils le paieraient tous deux de leur bonheur. Ainsi, des nuits durant, Psyché ne voit pas son mystérieux époux. Poussée par la curiosité et les mauvais conseils de ses sœurs, elle ne peut cependant résister à la tentation, et, une nuit, allume une lampe et contemple Cupidon endormi. Par mégarde, elle laisse tomber une goutte d’huile brûlante sur le corps de son époux qui se réveille et disparaît. Désespérée, et l’ayant cherché en vain, elle se résout à faire appel à Vénus. Indignée (de la désobéissance de son fils) et toujours furieusement jalouse, la déesse impose à la jeune mortelle une série d’épreuves. De son côté, malheureux et dévoré par l’amour, Cupidon ne peut demeurer éloigné de Psyché : il la rejoint et demande justice auprès de Jupiter afin que soient reconnus leur amour et leur mariage. Jupiter convoque alors les dieux de l’Olympe à une assemblée qui décidera du sort de la jeune femme. Au final, l’immortalité est accordée à la belle et le mythe se termine par un repas de noces."

Les quatre épreuves sont les suivantes (Wikipédia) :

"D'abord, elle doit trier, en une soirée, un énorme tas de grains de variétés différentes. Par bonheur, des fourmis, prises de pitié, l'aident à accomplir sa tâche, et le tas est trié à temps.

Ensuite, elle est contrainte de rapporter à Vénus de la laine de moutons à la toison d'or

Puis elle doit rapporter de l'eau du Styx

Enfin, la jeune femme doit mettre dans une boîte une parcelle de la beauté de Proserpine, la reine des Enfers."

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La tenture représente la deuxième épreuve. Je vous propose de lire le texte de l'Histoire de Psyché par Apulée, dans sa traduction française :

Deuxième épreuve : les brebis à la toison d'or (L'Âne d'or, Chapitre VI, 11, 3 - 13, 1).

"Cependant Cupidon, confiné au fond du palais, y subissait une réclusion sévère. On craint qu'il n'aggrave sa blessure par son agitation turbulente : surtout, on veut le séquestrer de celle qu'il aime. Ainsi séparés, bien que sous le même toit, les deux amants passèrent une nuit cruelle. Le char de l'Aurore se montrait à peine, que Vénus fit venir Psyché, et lui dit : Vois-tu ce bois bordé dans toute sa longueur par une rivière dont les eaux sont déjà profondes, bien qu'encore voisines de leur source ? Un brillant troupeau de brebis à la toison dorée y paît, sans gardien, à l'aventure: il me faut à l'instant un flocon de leur laine précieuse. Va, et fais en sorte de me le rapporter sans délai."

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Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

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(Apulée, L'Âne d'or, chap.VI, 12, 1-5) : la rencontre avec le Roseau.

"Psyché court, vole; non pour accomplir l'ordre de la déesse, mais pour mettre un terme à ses maux dans les eaux du fleuve. Or, voici que, de son lit même, un vert roseau, doux organe d'harmonie, inspiré tout à coup par le vent qui l'agite et qui murmure, se met à prophétiser en ces termes :  Pauvre Psyché, déjà si rudement éprouvée, garde-toi de souiller par ta mort la sainteté de mes ondes, et n'approche pas du formidable troupeau qui paît sur ce rivage.  Tant que le soleil de midi darde ses rayons, ces brebis sont possédées d'une espèce de rage. Tout mortel alors doit redouter les blessures de leurs cornes acérées, le choc de leur front de pierre, et la morsure de leurs dents venimeuses;  mais une fois que le méridien aura tempéré l'ardeur de l'astre du jour, que les brises de la rivière auront rafraîchi le sang de ces furieux animaux, tu pourras sans crainte gagner ce haut platane nourri des mêmes eaux que moi, et trouver sous son feuillage un sûr abri.  Alors tu n'auras, pour te procurer de la laine d'or, qu'à secouer les branches des arbres voisins, où elle s'attache par flocons. "

 

Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

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Psyché et le Roseau, Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.
Psyché et le Roseau, Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Psyché et le Roseau, Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

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(Apulée, l'Âne d'or, chap. VI, 13, 1)

"Ainsi le bon roseau faisait entendre à Psyché de salutaires conseils. Elle y prêta une oreille attentive, et n'eut pas lieu de s'en repentir; car, en suivant ses instructions, elle eut bientôt fait sa collecte furtive, et retourna vers Vénus, le sein rempli de cet or amolli en toison. "

 

Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

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Les brebis.

Elles sont représentées à l'extrême droite de la tenture

Bordure à monogramme et les Brebis,  Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Bordure à monogramme et les Brebis, Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Détail de la tenture : végétation.

Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, (détail) Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, (détail) Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

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Les détails de bordure.

Les monogrammes.

Ils sont surmontés de la couronne ducale. Jean Vittet y lit — "peut-être" — les lettres CCKK, "renvoyant hypothétiquement au nom de Françoise de Créqui, voire à celui de Charles de Créqui (mort en 1687) (Vittet, 2009), dit "le duc de Créquy" car il était duc de Poix"  . Il était ami de Louis XIV et ambassadeur. Il y aurait alors discordance entre le chiffre CCKK et les armoiries féminines. Le décryptage des lettres entrelacées reste hypothétique. J'y lis pour ma part deux L  et deux C en miroir, réunis par un entrelacs.

 

Monogramme, Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Monogramme, Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

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Les six pièces de tenture présentées à Sully-sur-Loire présentent une magnifique bordure à figures et guirlandes de fruits, imitant les stucs en reliefs, dans l'esprit des encadrements des fresques de Fontainebleau, notamment ceux que Primatice créa pour ce château. Les figures allongées sur la bordure supérieure des tapisseries se retrouvent d'ailleurs exactement sur un projet d'encadrement de stuc conçu par cet artiste avant 1540 (Paris, Mobilier national). (Six tapisseries offertes à Charles Quint par François Ier reproduisent les peintures du plafond de la Grande Galerie de Fontainebleau). Les stucs en poudre de marbre sculptée de la Grande Galerie sont dus à Rosso Fiorentino, entre 1535 et 1537, puis au  Primatice  à partir de 1540 .  Ils associent des guirlandes de fruits et de fleurs, des putti ailés, des personnages allongés aux postures alanguis et aux formes allongées , des cuirs aux capricieuses volutes, et ces stucs prennent une importance égale aux fresques qu'ils encadrent.

 

Bordures de la Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.
Bordures de la Tenture de Psyché,  Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

Bordures de la Tenture de Psyché, Psyché cherchant la laine d'or, Musée de Sully-sur-Loire, photographie lavieb-aile.

 

 

Annexe : la vieille femme racontant l'Histoire de Psyché.

 

 

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=50170000771

SOURCES ET LIENS.

— BERTHON (Guillaume) 2014, « Psyché à la Renaissance ou les renaissances de Psyché ? », Acta fabula, vol. 15, n° 3, Notes de lecture, Mars 2014, URL : http://www.fabula.org/acta/document8510.php, page consultée le 05 novembre 2015.

— VITTET (Jean), 2009, L'énigme de « L'Histoire de Psyché », L'Objet d'Art hors-série n°43, mai 2009, pp.33-43. 

— FERRIGNO (Amélie) 2013,, « Agostino Chigi et le mythe de Psyché », Cahiers d’études romanes [En ligne], 27 | 2013, URL : http://etudesromanes.revues.org/4114

— LA FONTAINE, Les Amours de Psyché et Cupidon (1669)

 http://www.mediterranees.net/mythes/psyche/lafontaine/raphael/psyche10.htm

APULEE, Les Métamorphoses, ou l'Âne d'or, Bibliotheca Classica Selecta  La traduction française retenue ici est celle parue dans M. Nisard, Pétrone, Apulée, Aulu-Gelle. Oeuvres complètes, Paris, 1860, p. 266-414

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Apul/meta0.html

— GRUBER (Gerlinde), VIREY WALLON ( Aude), 1995, –" Les tentures à sujets mythologiques de la grande galerie de Fontainebleau",  Revue de l'Art Volume 108  Numéro 1  pp. 23-31 

http://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1995_num_108_1_348198

MAILHO-DABOUSSI (Lorraine), 2010, Les tapisseries : étude d'une collection publique. In Situ n° 13. http://www4.culture.fr/patrimoines/patrimoine_monumental_et_archeologique/insitu/article.xsp?numero=13&id_article=mailho-507

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Published by jean-yves cordier - dans Chantilly
5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 13:15

Zoonymie (étude du nom) du papillon l'Azuré du Genêt Plebejus idas Linnaeus, 1758.

 

La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 

Voir :

Zoonymie du papillon l'Azuré de l'Ajonc Plebejus argus

 

Résumé. 

— Plebejus Kluk, 1780 :   du latin -plebeius, "plébéien, appartenant à la plèbe, le peuple romain". Les Plebeji figuraient parmi les six phalanges dans lesquelles Linné a réparti les papillons,  la cinquième, formée des  espèces plus petites et aux chenilles contractées par opposition  à la première phalange des Equites ou Chevaliers (nos Papilionides). Elle était alors divisée en Ruraux et Urbains,  Rurales  et  Urbicolae  qui formeront par la suite respectivement les Lycènes et les Hespéries.  Comme pour les genres  Nymphalis  et  Danaus, Kluk fut le premier à utiliser les noms de Linné d'une manière qui soit conforme aux règles de la future ICZN pour l'établissement des noms génériques. Il en est donc considéré comme l'auteur (Emmet, 1991).

 

 

idas (Linné, 1761) : ce nom a d'abord (1758) figuré parmi la sixième phalange des Barbari de Linné, où tous les noms sont ceux d'Argonautes. Idas est donc un des membres de l'expédition de Jason à la conquête de la Toison d'or, avec son frère Lyncée, pilote à bord de l'Argo. Ayant supprimé cette phalange, Linné a réattribué ce nom à une espèce de la phalange des Plebeii qu'il place juste après son  papilio Argus et qui lui permet de reprendre ses descriptions d'"argus fuscus" et "argus myops" de 1743. Tous ces "argus" ont, eux, une intention descriptive (celle de signaler la présence d'ocelles), et le nom idas  s'en trouve contaminé : un riche jeu se développe entre le nom  argus évoquant Argos, le géant aux cent yeux, le nom du navire Argo ou celui des Argonautes, ou le fait que Lyncée frère d'Idas soit réputé pour sa vue perçante (« de Lyncée », « de Lynx ») . Dans la 12eme édition du  Systema Naturae, Linné décrira  idas  comme la femelle du  papilio argus. Le nom disparut alors jusqu'en 1954, date à laquelle il ne fut validé par l'Opinion 269 de l'ICZN en 1954 qu'après invalidation du nom inusité  idas  Linnaeus, 1758 de l'ancien Barbarus.

Geoffroy utilisa en 1762 les noms d'"Argus brun" et d'"Argus myope" en reprenant ceux de Linné 1746. Latreille, Godart et Duponchel employèrent le seul nom de "Polyommate Argus" en suivant Linné qui faisait d'idas  la forme femelle d'argus. La plus grande confusion a régné jusqu'au milieu du XXe siècle dans la détermination scientifique des noms argus, aegon, argyrognomon, aegus, etc. Aussi, est-il difficile d'être plus précis jusqu'à la création par Gérard Luquet, en 1986, du nom d"'Azuré du Genêt" qualifiant à la fois la couleur bleue des ailes des mâles des Azurés, et le genre de l'une des plantes-hôtes,  Cytisus scoparius ou Genêt à balais.

 

               I. Nom scientifique.

 

1. Famille et sous-famille.

a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycénides ou Lycènes.

 

       Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). Elle comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus :

  • Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : [Thiéclines : Théclas ou Thècles et Faux-Cuivrés].
  • Sous-famille des Lycaeninae [Leach, 1815] : [Lycénines : Cuivrés].
  • Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827 : [Polyommatines : Azurés, Argus et Sablés].

b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par  Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus.

  Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.

Cette sous-famille contient, en France, 18 genres :

  •  Leptotes Scudder, 1876
  • Lampides Hübner, [1819]  
  • Cacyreus Butler, 1897
  • Cupido Schrank, 1801
  • Celastrina Tutt, 1906
  • Maculinea Eecke, 1915 
  • Pseudophilotes Beuret, 1958
  • Scolitantides Hübner, [1819]
  • Iolana Bethune-Baker, 1914
  • Glaucopsyche Scudder, 1872
  • Plebejus Kluk, 1780 
  • Aricia [Reichenbach], 1817
  • Plebejides Sauter, 1968
  • Eumedonia Forster, 1938
  • Cyaniris Dalman, 1816
  • Agriades Hübner, [1819]
  • Lysandra Hemming, 1933
  • Polyommatus Latreille, 1804.

 

    

2. Nom de genre : Plebejus, Kluk, 1780.

 

a) Description originale :

Plebejus [ou Plebeius] Kluk, 1780; Zwierz. Hist. nat. pocz. gospodWarszawa, 4: 89.

 Jean Christophe Kluk est un naturaliste polonais, né le 13 septembre 1739 et mort le 2 juillet 1796, qui vivait à Ciechanowiec, ville de l'est de la Pologne, où il était prêtre. Sa curiosité était universelle, mais portait en premier lieu sur l'étude naturaliste des régions de Podlaskie et Masovia. Ses talents de dessinateur et de graveur lui ont permis d'assurer lui-même l'illustration de ses publications. La Princesse Anna Jabłonowska lui donna accès à la grande bibliothèque et aux collections de son palais de Siemiatycze. Il décrivit plusieurs  genres de Lépidoptères, comme le genre Nymphalis, le genre Sud-américain Heliconius, et le genre Danaus auquel appartient le Monarque. Le titre exact de sa publication en quatre volumes est  Zwierząt domowych i dzikich, osobliwie krajowych historii naturalnej początki i gospodarstwo que je traduis approximativement par "Histoire naturelle des animaux sauvages et domestiques, particulièrement au niveau national (Pologne)" ; le tome 4 de 1780 contient page 89 la description de ce genre Plebejus riche d'une liste de 79 espèces, réparties en 57 Rurales ou Wiesniaki (paysans) et 22 Urbicolae ou Mieszczanie (citadins).

 

  • Zwierząt domowych i dzikich, osobliwie krajowych, historii naturalnej początki i gospodarstwo. Potrzebnych i pożytecznych domowych chowanie, rozmnożenie, chorób leczenie, dzikich łowienie, oswojenie, zażycie, szkodliwych zaś wygubienie:

    • t. 1: O zwierzętach ssących, Warszawa 1779; wyd. następne: Warszawa 1795; Warszawa 1809

    • t. 2: O ptastwie, Warszawa 1779; wyd. następne: Warszawa 1797; Warszawa 1813

    • t. 3: O gadzie i rybach, Warszawa 1780; wyd. następne: Warszawa 1798; Warszawa 1816

    • t. 4: O owadzie i robakach, Warszawa 1780; wyd. następne: Warszawa 1802; Warszawa 1823

      • przekł. litewski: fragmenty t. 4 – rozdz. o pszczołach: K. Niezabitowski: Surinkimas dasekimu par Mokintus żmonias senowias amziose tikray daritu apey bytes... Wilno 1823; wydane pod nazwiskiem brata: C. J. Niezabitowskiego

 

— Type spécifique: Papilio argus Linnaeus 

— Description : "Rodzay V. pospolitek (Plebejus) zawiera naypospolitsche dzienne Motyle, ktore iak wszedzie widziec sie daia, tak od wszystkich poprzedzaiacych mnieysze sz. Kolory na nich sa slabe. Jedne maia plamy ledwie znaczene, u drugich przechodza az na dolna strone skrzydel : pierwsze zowia sie rurales, albo Wiesniaki : drugie urbicolae, albo Mieszczanie." (transcription ne respectant pas les caractères propre à la langue).

 

— Ce genre renferme 2 sous-genres en France :

 

-Sous-genre Plebejus Kluk, 1780
  • Plebejus argus (Linnaeus, 1758) Azuré de l’Ajonc.
-Sous-genre Lycaeides Hübner, [1819] 

 

  • Plebejus argyrognomon (Bergsträsser, 1779) Azuré des Coronilles.
  • Plebejus bellieri (Oberthür, 1910)  Azuré tyrrhénien. 
  • Plebejus idas (Linnaeus, 1761) Azuré du Genêt.

 

 

 

 

Origine et signification du nom Plebejus .

 

 

— L. Glaser (1887) page 308 :

"Plebejer (plebs, -bis, gemeines Volk etc.,)"

— August Janssen (1980) page 43 :

"plebejer (in tegenstelling tot Patriciër) " .

—  A.M. Emmet (1991) page 150 :

"-plebeius, plebeian, belonging to the plebs, the Roman common people. The plebeji were the fifth of the six phalanges into wich Linnaeus divided the butterflies, a group including all the smaller species (blues and skippers). As with Nymphalis and Danaus, Kluk was the first to use the Linnean name in a way that complied  with future I.C.Z.N. rules for the establishment of generic names and is therefore deemed the author."

 

— Hans A. Hürter (1998):

      Deuntung : Die Bedeutung des Wortes Plebejus ist vorstehend hinreichend dargelegt ; es wird heute jedoch anders benutzt als vor etwa 200 jahren.V.Linné teilte die Arten in 5 Gattungen, deren fünfte er Plebeji nannte. 200 Jahre Forschung schufen zusätzliche Einteilungsbegriffe im Tierreich, nach F-W I S.181, für die Schuppenflügler/Schmetterlinge folgendermaßen (hier nur für in F-W II vorkommende Familien) : [...] Die Familie Hesperiidae findet sich in der Unterkohorte Pyralidiformes unter der überfamilie Hesperioidea. Der ehedem alle damals bekannten Lycaeniden umfassende Name Plebejus/Plebeji ist heute Gattungsname für nur noch 2 mitteleuropaïsche Arten : argus und pylaon

—Doux et Gibeaux (2007) page 224 :

     " Du latin plebeius, "propre à la plebs", c'est-à-dire au bas-peuple romain. Le terme Plebejus est repris du mot Plebeji, créé par Linné en tant que phalange dans lequel il réunissait tous les papillons de petite taille, les "modestes" (d'où l'allusion au bas-peuple), par comparaison avec ceux, plus "nobles", des autres phalanges (Equites, "chevaliers" pour les papilionides, par exemple)."

 

— Perrein et al (2012) page 268. 

" Étymologie : du latin plebeius, "commun, vulgaire", de plebs, plebis "peuple". Cinquième des six phalanges suivant lesquelles Linné subdivise les Papiliones ou papillons de jour, les Plebeji regroupent toutes les petites espèces dont les chenilles sont le plus souvent contractées, ("parvi : larva saepius contracta") : Rurales et Urbicolae qui deviendront par la suite respectivement les Lycènes et les Hespéries."

 

Discussion.

 

     Vingt-huit ans après la parution de la dixième édition du Systema Naturae de Linné de 1758, Jean-Christophe Kluk reprend, pour en faire un nom de genre, le nom de la cinquième "phalange" des Papilio de Linné, où celui-ci avait classé les papillons les plus petits ou les moins spectaculaires dans sa partition organisée autour du thème de la société grecque de la Guerre de Troie : loin des nobles Chevaliers (Equites), des divinités et Muses du mont Hélicon (Heliconi), des filles de Danaus ou des fils d'Aegyptos (Danai), des divinités des sources ou des bois (Nymphales), les Plebejus, du latin plebeius, "propre à la plebs", de plebs, plebis "peuple" rassemble le petit peuple des Blues et des Skippers anglais, nos Lycènes et nos Hespéries. Ce grand genre de 79 espèces de Kluk a fondu au fur et à mesure de son démembrement en nouveaux genres, pour ne plus contenir actuellement que les quatre espèces françaises, et un nombre divers selon les classifications d'espèces étrangères.

 

 

 

 

 3.  Nom d'espèce : Plebejus idas (Linnaeus, 1761).

 

a) Description originale

      Linnaeus, C. 1761. Fauna Svecica sistens animalia Sveciæ Regni: mammalia, aves, amphibia, pisces, insecta, vermes. Distributa per classes & ordines, genera & species, cum differentiis specierum, synonymis auctorum, nominibus incolarum, locis natalium, descriptionibus insectorum. Editio altera, auctior.. Stockholmiæ. (L. Salvii). 578 pp. page 284.

http://www.biodiversitylibrary.org/page/32170753#page/342/mode/1up

 

— Description : 

1075 Papilio Idas alis caudatis caeruelis : posticis fascia termilani rufa ocellari : subtus pupillis caeruleo-argentieis. Papilio hexapus, alis rotundatis integerrimis nigro fuscis : subtus ocellis numerosis. Fn. 804, 805.

Raj. Ins. 131 n.12 Papilio parva, alis supinis pullis cum linea s. ordine macularum lutearum ad imum marginem. Habitat in Ericetis.

Descr: Facies, magnitudo & color omnino praecedentis, a quo differt alarum lateris superioris colore, qui non, ut in illo, caeruleus, sed omnino nigro-fuscus ; Alae secundariae postice supra fascia obsoleta ex ocellis ferrugineis pupilla nigra. Subtus omnes alae similes praecedenti, sed pallidiores & fascia albida ante posticam ruffam ex ocellis caeruleo argenteis. An solo sexu a priori diversus ?

-Trad. : 

b) références données par Linné: (étudiées infra)

  • Fauna suecica 1746 
  • Ray, Historia insectorum, page 131 n°12 .

      Curieusement, Linné avait déjà utilisé ce nom Idas dans sa 10ème édition de Systema Naturae en 1758 pour un Papilio barbarus Idas, "habitat in Indiis".

 

c) Localité et description

— Localité-type : Suède, désignée par Honey & Scoble (2001) Honey, M. R. & Scoble, M. J. 2001. Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea). Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399, page 335

— Selon Dupont et al. 2013, cette espèce  est présente dans toute la région paléarctique, sauf en Afrique du Nord. Elle est signalée dans toute la France. Les chenilles se nourrissent principalement sur diverses espèces de Fabaceae.

 

d) synonymes (INPN) et sous-espèces.

 

Argus calliopis Boisduval, 1832 : Boisduval, J.-B. A. 1832-[1835]. Icones historiques des Lépidoptères nouveaux ou peu connus. Collection, avec figures coloriées, des Papillons d'Europe nouvellement découverts; ouvrage formant le complément de tous les Auteurs iconographes. 1. Rhopalocéres. Roret, Paris. 251 pp. page 58

 


Lycaeides argyrognomon gazeli Beuret, 1934 :Beuret, H. 1934. Contribution à l'étude de la variation géographique de Lycaeides argyrognomon Bergstr. (Lycaenidae).Lambillionea, 34: 99-123. page 108.
Lycaeides argyrognomon rauraca Beuret, 1934 . Contribution à l'étude de la variation géographique de Lycaeides argyrognomon Bergstr. (Lycaenidae).Lambillionea, 34: 99-123, page 119
Lycaeides idas calliopis (Boisduval, 1832)
Lycaeides idas haefelfingeri (Beuret, 1935)
Lycaeides idas idas (Linnaeus, 1761)
Lycaeides idas lapponicus (Gerhard, 1853)
Lycaeides idas magnagraeca (Verity, 1925)
Lycaeides idas (Linnaeus, 1761)
Lycaena aegon lapponica Gerhardt, 1853 Gerhard, B. [1850-1853]. Versuch einer Monographie der europaeischen Schmetterlingsarten Thecla, Polyomattus, Lycaena, Nemeobius als Beitrag zur Schmetterlingskunde. Hamburg. page 19
Lycaena argus alpina Berce, 1867 : Berce, J. E. 1867. Faune entomologique française. Lépidoptères. Description de tous les papillons qui se trouvent en France indiquant l'époque de l'éclosion de chaque espèce, les localités qu'elle fréquente, la plante qui nourrit la chenille, le moment où il convient de la chasser, précédées de renseignements sur la chasse, la préparation et la conservation, etc. Premier volume : Rhopalocères.. Deyrolle, Paris. 270 pp. page 134. 
Lycaena argus armoricana Oberthür, 1910 : Oberthür (1910) :. Etudes de lépidoptérologie comparée. Fascicule IV. Imprimerie Oberthür, Rennes. 691 pp. 189 :

 http://www.biodiversitylibrary.org/page/10531764#page/197/mode/1up 
Papilio idas Linnaeus, 1761
Plebeius idas magnalpina Verity, 1927
Plebeius idas (Linnaeus, 1761)
Plebejus idas alpina (Berce, 1867)
Plebejus idas armoricanus (Oberthür, 1910)
Plebejus idas calliopis (Boisduval, 1832)
Plebejus idas gazeli (Beuret, 1934)
Plebejus idas haefelfingeri (Beuret, 1935)
Plebejus idas idas (Linnaeus, 1761)
Plebejus idas lapponicus (Gerhard, 1853)
Plebejus idas magnagraeca (Verity, 1925)
Plebejus idas magnalpina Verity, 1927 Verity, R. 1927. La variation géographique dans l'Europe occidentale des Plebeius idas L. (= argus Schiff. = argyrognomon Berg.) et insularis Leech. Le nom du P. lycidas est de Meigen et non de Trapp. Annales de la société entomologique de France, 96: 1-16. page 10  [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54627776/f7.image]

Plebejus idas rauracus (Beuret, 1934)  

 

 

 

 

c) Origine et histoire du nom idas. 

 

 Spuler (1903-1908) page  : 

 

— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 226 

   "   idas : nom emprunté à la mythologie grecque, Idas, héros messénien, cousin des Dioscures, s'éprit de Marpessa, fille d'Événos, que lui disputa Apollon. Zeus intervint et laissa Marpessa libre de choisir : elle préféra Idas. Celui-ci prit part, avec son frère Lyncée, à l'expédition des Argonautes. Ils entreprirent ensuit, avec Castor te Pollux, une expédition en Arcadie. Mais, au cours d'une dispute pour le butin, Castor et Lyncée furent tués, Idas fut foudroyés par Zeus."

— Perrein et al. (2012) page 275:

     " Étymologie : D'Idas, héros messénien, habile chasseur de sangliers, qui participe à l'expédition des Argonautes aux cotés de Jason, enlève Marpessa aimèe d'Apollon sur un char ailé et se rend célèbre aussi par sa lutte avec ses cousins Castor et Pollux."

 

 

 

 L'identification de la chenille et de la plante-hôte. 

 

On se méfiera de prendre pour argent comptant les noms vernaculaires d'Azuré de l'Ajonc et d'Azuré du Genêt laissant croire que Plebejus argus pond sur l'Ajonc et non sur le Genêt, et inversement pour Plebejus Idas.  En 2014, les précisions sur les plantes hôtes attestées sont encore insuffisantes, et font l'objet d'études.  En Loire-Atlantique (Perrein et al. 2010), l'ajonc nain (Ulex minor) et la bruyère cendrée (Erica cinerea) sont attestées. En Bretagne, dans le cadre d'une prospection organisée par Donovan Maillard, une ponte a été documentée en juin 2014 sur l'Ajonc d'Europe (Ulex major).

 

La distinction de P. idas et de P. argus.

Source : Forum Bretagne Vivante

 Cette distinction apparaît, en 2014, difficile, et ne peut se fonder avec certitude sur des critères morphologiques. De ce fait, en Bretagne, une prospection des sites avec prélèvement de mâles et études des genitalia (Donovan Maillard) est en cours de mars en septembre 2014.  Les critères approximatifs cités dans la littérature se basent sur la disposition des ocelles en point d'interrogation et la largeur de la bande des ailes. La présence d'une épine tibiale sur la patte antérieure de P. argus est spécifique, mais l'examen des génitalia du mâle est encore plus fiable.

 Plebejus argus philonome vit sur les landes. (Emergence : une génération de mi-juin à mi-aout)
- Plebejus idas vit aussi sur les landes. (2 générations relativement disjointes, en juin et en aout).
- Plebejus argus plouharnelensis quant à lui, vit sur les dunes (à proximité des immortelles des sables, Helichrysum stoechas) (2 générations en continue, de mi-mai à début septembre). Il ne peut donc être trouvé que sur les zones littorales.  

 

https://dl.dropboxusercontent.com/u/251713/Presentation_Plebejus.pdf

                                        Illustrations :

      Esper, Planche , image Openlibrary.org

               

Jacob Hübner, Sammlung, fig 383-385 

 

 

 

 

 

 

              II. Noms vernaculaires.

 

 

 

I. Les Noms français. 

 

1. L, Geoffroy, 1762.

  Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page .

Papillons à six pieds. II, Les petits Porte-queues.

 

 

— Dans l'édition latine par Fourcroy en 1785 de l'Histoire des insectes de Geoffroy page , cette espèce est nommée 

 

 

 

2.  , Engramelle, 1779.

Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page  par J.J Ernst gravée par J.J. Juillet  1779.  

 

 

3. Polyommate argus Latreille et Godart 1819

Latreille et Godart Encyclopédie méthodiqueParis : Vve Agasse tome 9, page 684 n°212 .

Les auteurs considèrent le Papilio argus de Linné comme le mâle et P. idas comme la femelle.

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

Latreille avait crée en 1804 le genre des Polyommates ("à plusieurs yeux", un équivalent d'Argus), défini par "des palpes inférieurs de longueur moyenne, ou courts". (Considérations générales sur l'ordre des insectes p. 355).

 

 

 

6. Le Polyommate argus , Godart 1821,

      Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821/1823, page 215   planche 11  peinte par . 

 

 

                    

 

 Ce nom a été repris  par Hippolyte Lucas (1834) page 25, P.A. Duponchel et Guenée 1849 , par Le Borgne de Kermorvan en 1836 pour le Finistère (in E. Souvestre), Achille Pénot 1831 (Haut-Rhin), Henry Milne-Edward 1843,  Aristide Dupuis 1863.

 

 

La Chenille.

 

 Le (Duponchel, 1849).

P.A.J. Duponchel, 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles page  planche  par Dumenil fig. 

 

                       

      

 

 

6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

       Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal "L'Azuré du Genêt", citant pour les réfuter "L'Azuré sagitté" cité par le suisse Raphy Rappaz en 1979, "l'Argus bleu-violet" et "l'Idas" cité par David Carter en 1984. Ces trois noms attirent les commentaires suivants de l'auteur :

"Les noms d'Argus sagitté" et d'Argus fléché" créés par Rappaz respectivement pour Plebejus idas et P. argyrognomon m'apparaissent sémantiquement trop apparentés pour exprimer une quelconque différence entre les deux espèces, et se révèlent de ce fait peu appropriés. Il convient d'en éviter l'emploi".

"L'emploi du nom "Argus bleu-violet "doit être prohibé, car il désigne selon les auteurs tantôt Glaucopsyche alexis, tantôt Plebejus argus, tantôt Plebejus idas."

 

 

 

7. Noms vernaculaires contemporains :

 

  Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de 

—Bellmann / Luquet 2008 : non cité.

 

— Chinery / Luquet 2012  : non cité

— Doux & Gibeaux 2007 : "".

— Higgins & Riley /Luquet 1988 : "". 

— Lafranchis, 2000 : "L'Azuré du genêt" .

— Perrein et al., 2012 : "Azuré du Genêt".

— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "".

— Wikipédia : "L'Azuré du genêt ou Moyen argus ou Bleu nordique ou Argus sagitté ou Idas".

 

 

             Bibliographie, liens et Sources.

 

 

— Funet :   plebejus

— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : plebejus idas

— UK Butterflies : 

— lepiforum : plebejus idas

 

      Bibliographie générale des Zoonymies :   Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.

              

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Rhopalocères.

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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