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Adina Sommer

Bien que, dans les deux vues supérieures du premier document, nous remarquions deux cavaliers dont l'un porte un manteau bleu et l'autre un manteau jaune, et que nous pouvons penser que ces deux voyageurs sont Joris Hoefnagel et son compagnon Nicolas de Maleperte (un jeune marchand flamand à qui est dédicacé la vue de Séville de ce volume V), ce n'est que dans la vue inférieure que nous sommes certains d'avoir affaire à un autoportrait de l'artiste en train de dessiner sur son album de croquis le paysage.
Il est vu de dos, vêtu d'un manteau bleu et d'un pourpoint jaune, le col ceint d'une fraise. On croit deviner une moustache, crée sans-doute par un artefact. Il porte l'épée, arme qui était bien visible lorqu'il la brandissait dans les vues supérieures.
Le dessin préliminaire, de 1565, est conservé à l'Albertina de Vienne :
Cabecas est un bourg de l'espagne Baetique tout proche du pont d'Alcantara, siz sur la croupe des montagnes qui s'estendent du cosét de midy iusques a Malaga, les vestiges de ses ruines font paroistre que ça esté autresfois une grande ville, aujourd'huy que les habitants de ce lieu se nourrissent des terres qu'ils cultivent, & des fruicts que la terre leur produit, comme auiis des passants qui y passent en grand nombre, tirants par ce chemin depuis Seville a Calis & a sainct Luc. Et pource que Cabecas veut dire chef, les habitants de ce lieu se glorifient de ce commun dire Non se hase nada nel Conseio del rey sesnsa cabecas, qu'ils interpretent en ceste sorte a leur avantage comme s'ils disoient que le Roy ne tient jamais son conseil sans chefs, c'est à dire, sans prudence & iugement, lesquelles vertus sont contenues dans le chef.
3 vues : gravures, col. ; 10,5 x 49 cm ; 11 x 49,5 cm et 14 x 48,5 cm
trois villes ou villages espagnols :
Pl. 10
L'alguazil, de l'espagnol alguacilillo1, diminutif de l'espagnol alguacil (officier de justice) dont l'origine du mot est arabe (āl-wazir) est le « policier » de l'arène pendant la corrida. Alguacil est le nom que portaient en Espagne les agents de police qui remplissaient à la fois les fonctions d'huissier, de sergent de ville et de gendarme.
Del análisis realizado en las vistas de las ciudades castellanas de Hoefnagel y Van den Wyngaerde, podemos extraer varias conclusiones de gran interés; por un lado debemos señalar cómo los diferentes criterios de elección del punto de vista en los dos autores, han producido imágenes urbanas radicalmente opuestas: en los casos de Valladolid y Toledo la intencionada elección de Wyngaerde le permite mostrar la nueva arquitectura del siglo XVI de la ciudad, y por ello la imagen urbana resultante es mucho más moderna, más acorde con los momentos de cambio edificatorio y transformación tipológica que las ciudades castellanas atraviesan en ese momento; en Toledo la fachada Norte, la que mira hacia Madrid, experimenta los grandes cambios representados por la Puerta de Bisagra y los nuevos palacios de formas renacentistas, en Valladolid los bordes del río Pisuerga son el escenario de importantes obras palaciegas. De igual modo en Burgos apreciamos esta sensibilidad de Wyngaerde hacia las nuevas arquitecturas, pues, pese a la coincidencia del punto de vista elegido con Hoefnagel, se ve un mayor esfuerzo en la representación de las nuevas arquitecturas del XVI, que aparecen perfectamente identificables. En acusado contraste, Hoefnagel demuestra un mayor interés en la descripción del ambiente urbano y paisajístico, con la introducción de escenas pintorescas y costumbristas, que se convirtieron en una de las señas de identidad de las vistas de ciudades del Civitates Orbis Terrarum; tal vez la diversa orientación de ambos autores deba relacionarse con los distintos intereses y experiencias de los dos artistas flamencos:
L'analyse dans la vue des villes castillanes de Hoefnagel et Van den Wyngaerde, nous pouvons tirer plusieurs conclusions de grand intérêt ; d'une part il faut noter comment les différents critères de la vue dans les deux auteurs sélection ont produit radicalement différentes images urbaines: en cas de Valladolid et Toledo choix délibéré de Wyngaerde vous permet d'afficher la nouvelle architecture du XVIe siècle ville, et donc l'image urbaine résultant est beaucoup plus moderne, plus en ligne avec les temps de edificatorio de changement et de transformation typologique traverser les villes castillanes à ce moment; Toledo Façade nord, face à Madrid, subit des changements majeurs représentés par la charnière de porte et de nouvelles formes de palais de la Renaissance à Valladolid Pisuerga bords de rivière sont la scène d'œuvres grandioses importants. De même à Burgos Wyngaerde apprécient cette sensibilité à de nouvelles architectures, parce que, malgré la coïncidence de vue choisi Hoefnagel, est un effort majeur dans la représentation de nouvelles architectures XVI, qui sont parfaitement identifiable. À l'opposé, Hoefnagel montre plus d'intérêt dans la description de l'environnement urbain et naturel, avec l'introduction de pittoresque et scènes, qui est devenu l'une des caractéristiques des paysages urbains de Civitates Orbis Terrarum; peut-être l'orientation différente des deux auteurs devrait porter sur les différents intérêts et les expériences des deux artistes flamands: si Hoefnagel, encore en formation, est attiré à la plus frappante et distinguer l'Espagne des aspects de temps, concentrant ses visites en Andalousie, Wyngaerde veulent réfléchir sur l'expérience de son âge avancé l'esprit de changement qui devrait certainement la couronne de Philippe II . Gauche et la note finale inexcusable la constatation de la nature différente du travail de deux auteurs qui est venu jusqu'à nous; dessins Wyngaerde ne est jamais venu à enregistrer, préserver toute la fraîcheur d'une œuvre manuscrite, évidente dans ses notes et études partielles; dans Hoefnagel cependant, seulement connaître les perspectives des villes castillanes travers gravures, ayant perdu cette partie de la fraîcheur primitive, sans être en mesure d'établir le degré de perte de détails dans le dessin original de l'étape de gravure . Cette réflexion sur la façon dont la ville et comment 500 artistes ont offert leur image ne est qu'une approche partielle à un sujet que, dans les villes espagnoles encore nous devons offrir des surprises intéressantes. Dans Burgos le processus de construction d'une image dans laquelle la ville est identifié est paradigmatique, atteindre le point d'identification se produisent entre ce point de vue de la ville depuis le Sud et le bouclier de la ville, reliant la tradition de Caput Castellae Chef de Castille, avec les images de toits de la ville du XVIe siècle ont été établis. Compte tenu Toledo de la ville du sud deviendront les périodes ultérieures les plus répandues, sans aucun doute le plus pittoresque; Greco cependant, leur obsessions ville autour de l'année 1610, sera toujours représenter la ville du nord; une analyse de ses interprétations très singuliers de la ville nous permet d'intéressantes réflexions sur l'image de la ville que l'expérience et l'interprétation de son sens ; pas de place ici, cependant, de développer ce sujet
— HAVERKAMP-BEGEMANN, (Egbert) Las vistas de España de Anton van den Wyngaerde en Ciudades del siglo de oro español, in Ciudades del Siglo de Oro : las vistas españolas de Anton Van den Wyngaerde, ed. Richard L. Kagan (Torrejon de Ardoz)Madrid 1986, pp. 65-67.
Hoefnagel was principally interested in composing a dramlatic landscape, illustrated by local customs and dress alors que Van den Wynngarerde était concentré sur la description de l'architecture urbaine.
Kagan, Cuidades del Siglo de oro, in Cuidades, : comparaison entre Van den Wyngaerde et Hoefnagel voir page 225
E. Haverkamp-Begemann, Master Drawings 7, nr. 4 (winter 1969), p. 375 e.v., afb. 5
A. Stix (red.), Beschreibender Katalog der Handzeichnungen in der Graphischen Sammlung Albertina, Band 2: O. Benesch, Die Zeichnungen der Niederländischen Schulen des XV. und XVI. Jahrhunderts, Wenen 1928, nr. 327, afb.
G. Braun en F. Hogenberg, Civitates Orbis Terrarum etc., 1572-1593, vol. 5, fol. 10 https://rkd.nl/en/explore/images/record?query=joris+hoefnagel+sevilla&start=1 signed and dated lower centre: Depingeb: Georgius Houfnaglius / Anno 1565 :
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inscription lower centre: non se haze nada nel / consejo del Rey senza / CABEÇAS
Opschrift staat vermeld op rotsblok
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Entre 1562 et 1570 le peintre et illustrateur flamand Anton van den Wyngaerde réalisée, commandée par Philippe II, plusieurs voyages en Espagne pour augmenter la topographie de ses grandes villes et villes vues. Son but était refléter fidèlement tout ce qu'il a vu et, grâce à ses compétences en tant que "géomètre" et artiste, laissant obtenu des preuves tangibles d'une importance exceptionnelle. En outre, son souci du détail nous donne une reconstruction visuelle de nombreux monuments aujourd'hui disparus ou sensiblement modifiés uniques.
Ces dessins ont finalement été dispersés dans différents musées européens et oublié, sont reproduits dans ce volume complets premiers tests accompagnés par les historiens les plus prestigieux de notre or qui ont analysé de différents points de vue: Jonathan Brown et l'étude de Richard Kagan dans le cadre des activités de Philippe II que les clients intéressés par les arts et la géographie; Haverkamp-Begemann fournit des données sur l'artiste et son art; Kagan écrit sur les villes espagnoles de l'époque; et Fernando Marias donne une introduction à l'espagnol du XVIe siècle urbanisme.
En outre, chaque vue est accompagnée d'un commentaire détaillé qui aide à comprendre le caractère unique de chaque.L'édition, conscients de la valeur documentaire de ces dessins, reproduits en grand format présente, par pop up cinq corps, de sorte que le lecteur peut se permettre une observation attentive que le même artiste a voulu donner au roi.
Non, se, haze, nada, nel, con scio, del rey , senza CABEçASDepingebat Georgius Houfnaglius – Anno 1565.
Les habitans ont pour devise, Non se haze nada nel Consejo del Rei senza Cabeças : la pointe consiste en ce que le nom de leur ville signifie la tête ou la Caboche ; comme s'ils voulaient dire que , rien ne fait au conseil du roi sans Caboche. Les délices de l'Espagne et du Portugal où on voit une descrition exacte des Antiquitez, ..par Juan Alvarez de Colmenar 1715 page 457.
Theatre des Principales Villes de Tout L'Univers Cinquieme Volume 1 atlas ([2] h. , 57 h. de lam., [8] h., [1] h. en bl.) : 59 planos grab., col ; 44 cm
Théâtre des Cités du Monde, Cologne, G. Van Kempen, 1579, 2t. En 1 vol. Bnf Res. G. 639
: Les figures apparaiseent sur près des trois quarts des cartes environ, et généralement au premier plan, par couple, par trois, ou encore par groupes, plus féminines que masculines, comme dans le recueil d'habits.(p. 263). Le graveur Hoefnagel excelle dans la mise en scène de ces contrastes. L'élégance du caballero de Jerez de la Frontera, maintenu bien droit adsn son pourpoint, ses hauts-de-chausse et sa cape courte, contraste avec la chemise, les jambes nues et le dos voûté du paysan, sous le poids du porc qu'il mène à la ville.
Guillaume Blaeu (Atlas Novus) W Blaeu et J. Blaeu, Theatrum Orbis Terrarum, Amsterdam, 1635. Les Blaeu, père et fils, éditent un premier volume en 1635 et le 6e en 1655. Plus de 600 cartes. Edition en français des quatre premiers volumes : B.U Lille, Fonds patrimonia 908 : Le Théatre du Monde ou Nouvel Atlas contenant les chartes et descriptions de tous les pais de la Terre mis en luù!mière par Guillaume et Jean Blaeu, Amsterdam, 1649.
Edition augmentée = Atlas Maior
Deux types de mise en page des figures : soit en ornementation des cartouches, soit en bandeaux latéraux, d'apparition plus tardive vers 1610 (Petrus Kaerius), epmloyé pour les cartes de continents et de pays.
Restitution « au vif »
Figures définissant l'urbanité par leurs postures, témoins d'une sociabilité de la promenade, de la conversation, de la courtoisie (dames saluées en chemin, mains tendant des fleurs, chapeau bas, mais d'une femme tenue pour marcher) , de la tendresse amoureuse, ou de la sociabilité musicale.
Edition tardives du Civitates après 1598 s'intitulent : livre V : Urbium praecipiuarum Mundi Theatrum quintum
Volume 3 (1582) : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/braun1582bd3?sid=29bc7f0a84104ab5e3c59bd1bb15d862
Antique map with three views by Braun and Hogenberg:
Engraved after drawings by Georg Hoefnagel.
LOS PALACIOS Y VILLAFRANCA
COMMENTARY BY BRAUN: "Los Palacios, a small town in Hispania Baetica, lies beside an ancient castle five miles from Seville, on the road that you take to Cadiz or San Lucar. In summer this road is so dusty that you can hardly find your way, but you need a compass like a seafarer in order not to get lost and suffocate from the great heat."
The view shows Los Palacios, situated south of Seville on the road to Jerez de la Frontera, with its fortress complex from the Moorish era. It was conquered by Ferdinand III of Castile (St Ferdinand) in the mid-13th century. One hundred years later Peter I of Castile, called the Cruel, built an new castle on the ruins of the fortress. In the 18th century Los Palacios merged with the neighbouring commune of Villafranca de la Marisma, hence its present name of Los Palacios y Villafranca. Hoefnagel and Maleparte can be seen riding past in the foreground.
LAS ALCANTARILLAS
COMMENTARY BY BRAUN: "Alcántara, in Spanish Las Alcantarillas, is a place with a bridge over the Palacios marshes. [...] This bridge was built by the Romans, to make it easier to cross the wet and boggy ground, and is famed for its height and wonderfully skilful construction. On one side of the bridge stands a mosque or an old heathen temple belonging to the Moors, which is now consecrated and always closed."
Hoefnagel's travel sketch shows Las Alcantarillas amidst marshland (Marisma) created by the Guadalquivir. The mosque (Mesquita) is visible on the far left, while the centre of the picture is dominated by the Roman stone bridge. Beyond the inn on the right is a glimpse of the large lake then still in existence. The name Las Alcantarillas derives from the Arabic "al-Qantara", meaning "bridge". In the left-hand background lies the goal of Hoefnagel and Maleparte's journey, Las Cabezas.
LAS CABEZAS DE SAN JUAN
COMMENTARY BY BRAUN: "Las Cabezas de San Juan is a small town in Hispania Baetica and lies very near the above-named bridge of Las Alcantarillas at the foot of the mountains that run south towards Málaga. That it was formerly a large city is still amply demonstrated by its ruined walls."
On a hill not far from Lebrija, between Seville and Jerez de la Frontera, lies the small town of Las Cabezas de San Juan. The mountain on the left, captioned Sierras de Ronda, in fact lies substantially further away. The ruins mentioned in the text may well represent remains from the Iberian period: Hannibal built a number of defensive towers in Las Cabezas in the 3rd century BC. The artist has immortalized himself at work, seated on a rock in the foreground. (Taschen)
Signed and dated at bottom centre: Painted by Georg Hoefnagel in the year 1565.
Date of the first edition: 1596
Date of this map: 1623
Copper engraving
Size: 36.5 x 49cm (14.2 x 19.1 inches)
Urbium praecipuarum mundi theatrum quintum. Auctore Georgio Braunio agrippinate planche 10
Bien que nous disposions d'un portrait de Hoefnagel par Sadeler, datant de 1592, et bien que le peintre ait signé plus tard ses œuvres non seulement de son nom, mais aussi de rébus ou de sortes d'armoiries parlantes faisant appel au clou (Nagel en flamand), ou d'emblèmes comme le Hibou associé au Caducée, je crois qu'il ne s'est jamais représenté lui-même physiquement ailleurs que dans cette planche (si on omet les voyageurs de ses diverses planches) . Ce choix, pour un volume qui paraît alors qu'il est proche de la fin de sa vie (il meurt en 1600 ou 1601), est certainement riche de sens.
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La Nature observée "sur le vif".
Si Hoefnagel se peint face à ce paysage, c'est certainement en rapport avec la devise qu'il avait adopté dans sa vue de Séville de 1573, Natura sola Magister. L'objectif (le terme est approprié) du peintre est de copier fidélement la nature, suivant la règle qu' Antoine du Pinet avait fixé aux chorographes (ceux qui dressent des vues de ville et non des cartes) :
"Mais la Chorographie sert à representer au vif les lieux particuliers, sans s’amuser à mesures, proportions, longitudes, latitudes, ny autres distances Cosmographiques : se contentant de montrer seulement à l’œil, le plus près du vif qu’elle peut, la forme, l’assiette, & les dependances du lieu qu’elle depeint : comme seroyent les Fortz, Cittadelles, Temples, Rues, Colysees, Arenes, Places, Canaux, Viviers, Havres, Moles, & autres bastimens de marque qui pourroyent estre en une ville, avec le païsage d’alentour, & les traffiques d’icelle. De sorte qu’on pourra prendre la Geographie pour celle qui represente un corps en general : & la Chorographie pour celle qui espluche toutes les parties du corps, iusques au moindre poil de barbe. Antoine du Pinet, Plantz, pourtraitz et descriptions de plusieurs villes et forteresses" (Lyon, 1564), pp. 13-14.
Copier le paysage "à l'œil, le plus prés du vif qu'il peut" ..."jusqu'au moindre poil de barbe", c'est ce que veut faire Hoefnagel, et il nous en donne la démonstration en se montrant face à son sujet, comme un artiste d'atelier face à son modèle.
Pourtant, rien n'est moins "naturel", rien n'est plus construit et plus pensé que ses Vues. Pour lui, comme pour Léonard de Vinci, la peinture est une affaire cérébrale, la pittura e cosa mentale. D'une part, ses dessins réunissent dans le même cadre plusieurs anecdotes, plusieurs observations qui n'ont certainement pas eu lieu au même moment, mais qu'il a regroupé. D'autre part, ces observations sont choisies, afin de ne retenir que celles qui témoignent soit des costumes, soit des techniques professionnelles, soit de la découverte d'antiquités. Enfin, ces regroupements sont stéréotypés, ils obéissent aux exigences des attentes du public ou de la pratique des collègues.
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Une inscription significative ?
Sur la roche sur laquelle il s'est installé, notre dessinanteur a inscrit, en imitant une épitaphe ancienne, le texte suivant :
Non, se, haze, nada, nel, con /seio, del Rey , senza CABEÇAS / Depingebat Georgius Houfnaglius / Anno 1565.
La deuxième moitié du texte se traduit bien-sûr par "peint par Georges (Joris) Hoefnagel, Année 1565".
La première partie serait mystérieuse si elle n'était pas expliquée dans le texte qui accompagne le dessin en son verso :
"Cabecas est un bourg de l'Espagne Baetique tout proche du pont d'Alcantara, siz sur la croupe des montagnes qui s'estendent du costé de midy iusques a Malaga, les vestiges de ses ruines font paroistre que ça esté autresfois une grande ville, aujourd'huy que les habitants de ce lieu se nourrissent des terres qu'ils cultivent, & des fruicts que la terre leur produit, comme aussi des passants qui y passent en grand nombre, tirants par ce chemin depuis Seville a Calis & a sainct Luc. Et pource que Cabecas veut dire chef, les habitants de ce lieu se glorifient de ce commun dire Non se hase nada nel Conseio del Rey sensa Cabecas, qu'ils interpretent en ceste sorte a leur avantage comme s'ils disoient que le Roy ne tient jamais son conseil sans chefs, c'est à dire, sans prudence & iugement, lesquelles vertus sont contenues dans le chef."
Cette devise est attestée (ou reprise) en 1715 par Juan Alvarez de Colmenar :
"Les habitans ont pour devise, Non se haze nada nel Consejo del Rei senza Cabeças : la pointe consiste en ce que le nom de leur ville signifie la tête ou la Caboche ; comme s'ils voulaient dire que, rien ne fait au conseil du roi sans Caboche." Les délices de l'Espagne et du Portugal où on voit une descrition exacte des Antiquitez, .. page 457.
Si on accepte de considérer que Hoefnagel n'a pas accompagné par hasard son autoportrait et sa signature de cette devise, mais qu'en se peignant au dessus de cette phrase il se l' ait approprié, on m'accompagnera peut-être dans ma proposition de l'interprèter ainsi : "Rien ne se fait dans ma peinture sans Caboche", "Rien ne se fait chez moi qui ne soit pensé". Et s'il adopta plus tard le clou comme emblème-signature, c'est peut-être aussi parce que cette "petite pièce métallique pointue, utilisée dans les métiers du bâtiment pour fixer ou décorer" (CNRTL) est "généralement pourvue d'une tête" (idem).
Joris Hoefnagel est né à Anvers en 1542 : il a donc alors 23 ans. Fils d'un riche diamantaire converti au protestantisme, il a reçu la meilleure éducation inspirée de l'idéal de la Renaissance, notamment lors d'un séjour à Orléans et à Bourges entre 18 et 20 ans (de 1560 à 1562). A Poitiers, il peint en 1561 la Pierre Levée, sur la voie romaine Lemonum: Un an auparavant, Gérard Mercator, Abraham Ortelius, les graveurs Philippe Gall et Franz Hogenberg y avaient gravé leur nom, et on peut imaginer que Hoefnagel connaissait leurs travaux de cartographie et s'y intéressait ( Carte du monde de Mercator en 1538 ; planisphère de l'Europe de Mercator en 1554 ; Ortelius est inscrit comme enlumineur de cartes à Anvers depuis 1547 et a publié sa première carte, Typus Orbis Terrarum en 1564, gravée par Franz Hogenberg), mais aussi qu'en y gravant son nom, il s'inscrivait dans leur filiation. En effet, quoique cela fut une tradition pour les "Bitards" (étudiants) de Poitiers de s'y rendre et d'y grimper, les noms correspondent soit à des cartographes (dont l'auteur du Civitates Orbis Terrarum) et graveurs, soit aux camarades flamands d'Hoefnagel et de leur précepteur : "Georgius Houfnaglius, Obertus Gyfanius Buranus paedagogus 1561 Guilhelmus Mostaert 1561, Robertus van Haften 1561, Ioannes A Blõmedael, Philippus Gallius A° 1560, Henrius Goltzius.1577, Georgius Braun Coloñ 1580, Gerardus Mercat[or] A° 1560 Johannes Sadeler, Abrahameus Ortelius, Bartholomeus xx 1569."
Voir J. Jarry page 125
Voir Sanderusmaps : http://www.sanderusmaps.com/detail.cfm?c=7669.
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Destiné comme ses frères à poursuivre les affaires commerciales familiales, notamment par la création d'un réseau dans les grandes villes d'Europe (les membres de sa famille seront à Londres, Hambourg, Stade, Francfort, Nuremberg, Vienne ou Prague), il a rejoint à Séville les marchands néerlandais comme Louis de Malaperte, et devint ami du jeune Nicolas de Malaperte, avec lequel on imagine qu'il voyage en Andalousie. Mais son intérêt le porte surtout vers le dessin et la peinture, et il s'exerce depuis son séjour en France à des vues de paysage et de ville. Sa manière de procéder montre qu'il ne suit pas son inspiration, mais qu'il obéit, comme nous l'avons vu, aux règles de la chorographie. Or, l'un des principaux théoriciens de cet art, Pierre Apian (Petrus Apianus, 1495-1552, astronome et imprimeur d'Ingolstadt), a publié sa Cosmographie à Anvers en 1544 ; le folio 4r définit la Chorographie ou Topographie en opposition avec la géographie (la cartographie) comme la science qui ...
...consydere ou regarde seulement aulcuns lieux ou places particulieres en soymesmes, sans avoir entre eulx quelque comparaison, ou samblance avecq lenvironnement de la terre. Car elle demonstre toutes les choses & a peu pres les moindres en iceulx lieux contenues, comme sont villes, portz de mer, peuples, pays, cours des rivieres, & plusieurs aultres choses samblables, comme edifice, maisons, touyrs, & aultres choses samblables, Et la fin d'icelle sera acomplie en faisant la similitude daulcuns lieux particuliers, comme si ung painctre vouldroit contrefaire ung seul oyel, ou une oreille. Pierre Apian, La Cosmographie, Anvers, Grégoire, Bonte, 1544, Ière Partie, chap. I : Géographie, Chorographie et la similitude d'icelles. Bnf http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6335840k/f17.image
Une image valant mieux qu'un long discours, Apian compare la Géographie à un visage (l'ensemble de la tête vue de profil), et la Chorographie au seul œil, ou à la seule oreille de cette tête.

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En Espagne, Hoefnagel a pu aussi entre en relation ou apprécier les travaux d' Alonzo de Santa Cruz ( Séville , 1505 - Madrid , 1567 ), fils d'un riche homme d'affaires de Séville, cosmographe de la Casa de la Contratacion de Séville en 1536, cosmographe de Charles Quint puis de Philippe II. Dans son "Livre des Longitudes" Libro de las longitudines y manera que hasta agora se ha tenido en el arte de navegar, con sus demostraciones y ejemplos rédigé en 1554, il précise les différences entre cosmographie et chorographie.
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En résumé, le jeune fils de diamantaire Joris Hoefnagel se dépeint en 1565 face à la ville andalouse de Cabéças en tant que chorographe attentif à tracer le portrait d'une ville dans son paysage et dans la réalité anthropologique de ses mœurs. En adoptant sa devise basée sur le jeu de mot Cabeças / Caboche, il réclame pour sa peinture le statut d'œuvre intellectuelle participant à l'inventaire du Monde menée par les scientifiques depuis la Renaissance. Forme de l'imitation, comme la cosmographie, elle s'impose le respect fidèle de son modèle, la Nature, mais elle la recrée et elle l'ordonne en y inscrivant un sens. Les mêmes principes ameneront Hoefnagel, devenu peintre de cour à Munich et Innsbruck, à devenir un précurseur du "naturalisme scientifique" ou représentation scrupuleuse quasi microscopique des objets de la Botanique et de la Zoologie (insectes notamment), tout en plaçant ces objets naturels au cœur d'un réseau d'inscriptions, d'emblèmes, d'épigrammes et de références religieuses ou ésotériques qui l'amèneront à se définir comme "inventor hieroglyphicus et allegoricus".
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J'ai terminé ma réflexion sur cet autoportrait et son inscription, mais, puisque je suis là et vous aussi, examinons les deux autres vues pour les situer géographiquement, et retrouver des éléments d'histoire.
Les trois vues ne sont pas orientées de la même façon, mais le chorographe prend soin d'indiquer les points cardinaux.
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PALACIOS.
La premiere, celle de Palacios, est orientée ("Occidens -Septentrion") selon un axe Sud-sud-ouest / Nord-nord-ouest, soit selon l'axe Palacios-Séville. Les voyageurs viennent du sud, et donc de Cabeças, ou du moins de Cadix par Jerez de la Frontera puisqu'une inscription indique Camino de Cadix para Sevilla. Ils sont accompagnés d'un écuyer (à pied, brandissant une épée) et d'un soldat portant une lance. Outre un berger, une haute maison (Meson), l'église et son clocher, une croix de calvaire, et Séville en arrière-plan (Sevilla), on remarque surtout un chateau entouré de remparts. La ville correspond à l'antique Searus puis Searotinus, sur l'ancienne route reliant les villes romaines de Gades (Cadix) et d' Hispalis (Séville). Les musulmans la nommaient Saracatin devenu Saracatino et y établir une foretersse maure appellée Al-mudeyns ("petit village"). Elle fut conquise par Ferdinand III de Castille dans le milieu du 13e siècle. Cent ans plus tard Pierre Ier de Castille, dit le Cruel, construit un nouveau château ("Al Atalayuela") sur les ruines de la forteresse pour disposer d'une résidence pendant les saisons de chasse. Ce palais (palacios) est à l'origine du nom de la ville. Au début du XVe siècle, la propriété appartient au Duc d' Arcos. Au 18ème siècle, Los Palacios a fusionné avec la commune voisine de Villafranca de la Marisma (des Marais), d'où son nom actuel de Los Palacios y Villafranca.
Hoefnagel en donne la description suivante :
PALACIOS : "Palentia vulgairement Palacios est une petite ville de l'Espagne baetique ou Andalouse, au costé de laquelle est un château fort antique situé à cinq lieues de Séville sur le chemin qui tire en l'isle de Calis* & à Sainct Lucar**, les habitants s'entretiennent & se nourrissent du labourage, & du passage qui est fort fréquenté de ceux qui veulent aller à Labissa***, par le bas chemin, à l'entour duquel ne sont que marécages, lieux humides et aquatiques qui durent cinq lieues, que les Espagnols appellent Marisma****, si que en hyver on n'y sauroit passer, & est-on contraint de prendre le haut chemin du costé d'Alcatara & de Lubecas. Au contraire en esté le chemin est si couvert de poussière que l'on n'y peut bonnement aller, mais tout de mesme les mariniers se munissent d'un compas : pour affin qu'ils puissent mieux tenir leur route, de mesme il faut aussi que ceux qui vueillent aller par ce chemin icy, s'ils ne vueillent mourir de soif (car ce n'est pas chose nouvelle d'y voir des passants gisants morts, estouffez de l'ardeur du soleil et de soif) de prendre du vin avec soy dans des bouteilles de cuir, & les pendre à l'arçon de la selle de leurs chevaux (les Espagnols appellent ces bouteilles Borateias*****) car sur le chemin qui dure cinq lieues on n'y trouve point d'ostelerie, ce lieu estant inhabitable, en hyver à cause de l'abondance des eaux, & en esté à cause de la trop grande ardeur du soleil, & partant de lieu est tout entier desert & enfusche, voire il n'y a pas un seul arbre soubs lequel on se puisse mettre à l'ombre pour se refraischir."
* Cadix. ** Sanlucar de Barrameda, à l'embouchure du Guadalquivir, escale des galères au XVe siècle et point de départ de l'expédition de Magellan en 1519. *** Lebrija . ****actuel Marismillas. *****Boratejos au XVIIe siècle ; voir l'espagnol Borracho.
ALCANERILLA
Cette vue est orientée avec le sud (meridiens) à gauche et l'ouest (occidens) à droite : l'observateur dirige donc son regard vers le sud-ouest, entre les hauteurs de Cabeças à gauche et les marécages de Marisma à droite. On lit aussi les indications Mesquita (Mosquée), Aestuarium vulgo Marisma. Les voyageurs sont sur la route de Palacios et de Séville, Camino para Palacios y Sevilla, et se dirigent vers Cabéças. La venta désigne l'auberge. Alcantara se situerait donc à peu de distance au nord-est de Cabéças. Cette fois-ci, les voyageurs accompagnent une Espagnole qui monte sa mule en amazone. La description est la suivante :
ALCANTARA
"Alcantara que les Espagnols appellent Alcantarilla, est un pont qui est basty dessus ces marécages de Palacios quelque peu esloingnée de la rivière de Bætis du main gauche, vers le midy en un lieu qui est haut & un peu eslevé. La magnificence de sa structure monstre que les Romains l'ont faict bastir , l'on void encore des deux costez de la plus grosse tour, les bases & chapiteaux des piliers qui estoyent de iaspe vert, lesquels ont esté transportéz en l'Eglise cathedrale de Séville pour servir d'ornement au grand autel. Ce pont qui n'a esté à autre subject basty sinon pour pouvoir passer aisement ces marécages ensemble celuy de Segovie sont grandement louez par Lucius Marineus de Séville au livre I de Reb. Hisp. Au chap. des fleuves du Royaume , & ce à cause de sa hauteur, œuvre & artifice remarquable . De l'un des bouts de ce pont est une Mosquée (Mesquita) qui estoit autresfois un temple des Mores, maintenant dédié à la religion Chrestienne qui est tousiours fermé. De l'autre bout est Venta une hostelerie, selon qu'on en void plusieurs semblables dans toutes l'Espagne. Au Royaume de Castille l'on pourra voyager deux ou trois iours sans trouver ny ville ny village, mais seulement de telles ventas ou hosteleries, où on est contrainct de se retirer pour se reposer & refraischir. Les hostes de ces quartiers & des villages & bourgs d'alentours qu'ils appellent Messones ont une correspondance par ensemble qu'ils nomment hermandat : c'est que s'il y a quelques voleurs sur les chemins qui detroussent et volent les passants, tout aussi tost qu'ils en sont advertys ils montent à cheval & en font ensemble une diligente recherche. Estant ceste louable police exactement observée, si que quasi par toute l'Espagne on peut voyager seurement en tout temps."
C 'est la gravure la plus intéressante sur le plan historique. Débutons par la géographie, inséparable de l'Histoire. Nous sommes ici dans ce qui est devenu aujourd'hui le Parc Naturel du Bras Est du Guadalquivir, l'un des bras les plus anciens de la rivière Guadalquivir , qui se ramifie pour former un marais . Cette zone humide est formée par des sédiments quaternaires où se chevauchent alluvions de gravier, de sable, de limon et d'argile, avec une ceinture de végétation naturelle. Cette région est caractérisée par de vastes zones planes et basses, où pousse une végétation palustre et méditerranéenne. Les espèces dominantes de la végétation sont les roseaux, les "Castañuela" (Bunium incrassatum) et les joncs.
Hoefnagel a parfaitement représenté les oiseaux des marécages : quatre canards prennent leur envol, eà coté de trois échassiers. En plus de nombreux autres oiseaux aquatiques, les espèces les plus intéressantes aujourd'hui sont le Héron cendré et le Héron pourpré, le Blongios , les poules sultanes, les oies , et les cigognes blanches, qui trouvent ici un lieu de repos proche des rizières voisines de Los Palacios, Puebla del Rio et Isla Mayor. Les colonies d'ardeidae , principalement de Crabier chevelu Ardeola ralloides et de hérons s'y sont établis entre les roseaux et les phragmites.dans les années 2000 existaient encore dans cet écosystème d'importantes colonies de cigognes noires , qui ont maintenant presque complètement disparues. (Wikipédia)
Après cette Sortie nature, plongeons-nous dans les cartes et dans les livres, car Hoefnagel nous offre ici un témoignage unique d'un monument d'antiquité, le Pont Romain, situé sur la célèbre Via Augusta qui reliait Cadix à ...Rome, sur 1500 km. Prévoyez le casse-croûte, la route sera longue.
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II. ENQUÊTE SUR LE PONT ROMAIN DE LAS ALCANTARILLAS (UTRERA).
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LA VIA AUGUSTA.
J'ai largement emprunté à l'article de Pierre Sillières.
L'Andalousie, peuplée d'Ibères, a été colonisée par les Phéniciens, qui y établirent le royaume de Tartessos, (13e-6e siècle av. J.C), puis par les Carthaginois. Aux Tartessiens succédèrent, dans la basse vallée du Guadalquivir, les Turdétans ou Turdules.
La Via Heraclea
a précédé la Via Augusta. C'était une route historique importante qui parcourait la péninsule ibérique depuis le sixième siècle avant JC. Elle a été utilisée principalement pour le commerce entre les colonies grecques de l'est de l'Espagne, Carthage, et les territoires de Turdetanie ( Bétique , Andalousie ), basé sur l'exploitation des mines de plomb argentifères de la Sierra Morena, et des mines de cuivre (Huelva), la culture de la vigne, de l'olivier et des céréales, l'élevage d'ovins, de bovins et de chevaux, et la fabrication de garum. Lire Strabon, Géographie,III,2,9.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230x_1972_num_8_1_2780
/http%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2Fthumb%2Ff%2Ffa%2FIberian_Peninsula_in_125.svg%2F220px-Iberian_Peninsula_in_125.svg.png)
Pendant la première guerre punique des Romains contre Carthage, le général carthaginois Hamilcar Barca, pour prendre le contrôle des mines, débarqua à Cadix et établit dans le sud de la péninsule sa base d'opérations contre les Romains de 237 à 228. Les chefs turdétans Istolacio et son frère Indortes furent vaincus, torturés et crucifiés. Lors de la deuxième guerre punique, menée par son fils Hannibal, celui-ci consolide ses possessions hispaniques,et, à cette occasion, il dote la ville de Las Cabezas (alors Cvnbaria, qui frappait sa monnaie) de nombreuses tours défensives : on pense que l'une d'entre elle apparaît sur la gravure de Hoefnagel. En 204 av. J.C, les Romains s'emparent de Cadix ; Scipion l'Africain crée près de Séville la ville d'Italica pour accueillir les anciens combattants de la bataille d'Ilypa, et la voie romaine passe donc par Italica (Santiponce).
Sous Jules César est constituée la province de la Betica, placée sous le contrôle du Sénat. Mais ce n'est qu'en 40 av. J.C sous l'empereur Auguste que débutera vraiment l'intégration de l'Hispanie.
La navigation sur le Guadalquivir.
Le Guadalquivir était navigable jusqu'à Hispalis ( Séville) pour des navires de haute mer, jusqu'à Illipa Magna (Alcala del Rio) pour des bateaux de charge moyenne, et jusqu'à Corduba (Cordoue) et Astigi (Ecija) pour de petites embarcations. En été, le régime des basses-eaux limite les possibilités.
La Via Augusta.
Pour favoriser le déplacement des troupes (la riche vallée du Guadalquivir continuait à attirer la convoitise des tribus celtibères de la Sierra Morena et de la Meseta) et le commerce avec la métropole (vins, métaux, huile et salaisons ou garum), il fallut transformer les pistes de l'Andalousie pré-romaine et la Via Heraclea en de véritables voies de communication.
"La route qui paraît avoir reçu tous ses soins fut la grande artère interprovinciale reliant Rome à Cadix par la côte méditerranéenne et la vallée du Guadalquivir. Elle passait par les plus importantes cités de l'Occident romain, Narbonne, Tarragone, Cordoue, Cadix et reliait tous les centres administratifs de la province de Bétique, Cordoue la capitale, Ecija, Seville, Cadix, les chefs-lieux de conventus. Par elle venaient les fonctionnaires impériaux et les courriers apportant ordres et nouvelles. C'était l'axe de direction et de gestion de la Bétique." (P. Sillières)
Les sources de documentation :
a) Les quatre Gobelets de Vicarello : ces quatre gobelets d'argent du Ier siècle, en forme de bornes milliaires, énumèrent sur quatre colonnes les étapes (mansiones) et les distances d'un itinéraire allant de Gadès (l'actuelle Cadix, en Espagne) à Rome en passant par le sud de la Gaule et le col de Montgenèvre. Ainsi nous savons qu'à partir de Gades, les distances étaient Distance de Gades : Ad Portum 24 milles romains , Hastam 16 M, Ugiam 27 M., Orippum 24 M., Hispalim 9 M., Carmonem 22 M., Obuclam 20 M., Astigim 15 M., Ad Aras X12 M., Cordubam 23M.
b) L'Itinéraire d'Antonin, rédigé sous Dioclétien (IVe siècle) donne les distances de 372 itinéraires des routes romaines, dont 37 en Hispania.

c) La carte de Peutinger est une copie d'une carte du monde datant du IVe siècle (mais basée sur celle de M.V. Agrippa, ami de l'empereur Auguste. Mais elle ne peut être utilisée ici, ma partie la plus occidentale étant perdue.
Les bornes milliaires. Le nom de Via Augusta est attestée sur un milliaire de Cordoue, et sur une stèle de marbre noire conservée au Musée archéologique de Séville, datées des Flaviens en 70-90 ap. J.C..
"Dans la Rome antique, les bornes milliaires étaient des bornes routières en pierre généralement en forme de colonne portant une inscription et destinées à marquer les distances sur le tracé des principales voies romaines d'Italie et des provinces romaines. Comme leur nom l'indique, les distances étaient mesurées en milles romains, soit environ 1 460 mètres.
Les milliaires, le plus souvent, se présentent comme des colonnes cylindriques ou ovalisées, parfois parallélépipédiques, de calcaire, de grès, de granit ou de basalte, dont la base est cubique et en saillie pour permettre un enracinement plus solide, et dont la hauteur varie de 2 à 4 m.
Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser croire, les bornes milliaires étaient élevées non pas de mille en mille mais simplement pour rappeler les travaux d’entretien des voies romaines, ordonnés par l’Empereur ou par le fonctionnaire placé sous son autorité." (Wikipédia)
A l'entrée de la Bétique, un Arc du Janus Augustus (attesté déjà en -2 av. J.C), portait peut-être une dédicace à l'empereur. Il se trouvait sans doute à l'entrée ou à la sortie d'un pont franchissant le Guadalquivir non loin de Mengibar . Les distances des bornes étaient complétées depuis le Janus jusqu'à l'Océan Atlantique , Les voies de communication antiques de l'Andalousie.
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Les relais.
Des haltes étaient aménagées le long de cette voie. Les mansiones, étapes pour la nuit, étaient éloignées de 30 à 35 milles environ (45 km) , tandis que les mutationes, simples relais pour changer de monture, se trouvaient tous les 8 à 12 milles (15 km). Les étapes — Astigi-Carmo, 35 milles; Carmo-Hispalis, 22 milles; Hispalis-Ugia, 33 milles; Ugia-Hasta Regia, 27 milles — correspondent au rythme de la marche dans l'Antiquité.
1) Mansiones. Le tracé de la Via Augusta étant établi avec précision, il paraît possible de fixer le site des stations romaines : Cordoue, Astigi ou Ecija (Astigi), Carmona, Séville, Las Mesas de Asta ("Hastia Regia"), Las Torres de Alocaz ("Ugia"), et Cadix.
2) Mutationes. Les itinéraires antiques en mentionnent très peu; seules ont été indiquées celles qui se trouvaient dans des agglomérations importantes. Mais les relais en rase campagne, avec le plus souvent un établissement sommaire, ont été oubliés. Alors que les positions d'Ad Aras, Obulcula, Orippo et Ad Pontem ne présentent guère de difficultés, l'emplacement de Portus Gaditanus est plus controversé.
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Les ponts.
Voie romaine de première importance, la Via Augusta comportait certainement un grand nombre de ponts pour être praticable en toutes saisons. II devait en exister sur toutes les rivières et même sur de nombreux ruisseaux car le moindre ruisselet totalement sec les trois-quarts de l'année peut, en quelques heures, devenir un dangereux torrent et couper la route. Sur la portion Cordoue-Cadix, il ne persiste que les ponts de Cordoue ; le «Puente Viejo à sept arches sur le Guadajoz ; le pont d'Ecija ; le pont de Carmona ; le pont d' Alcantarillas qui est celui qui nous intéresse ici ; Le pont de Suazo ; Le pont sur le Guadalmazan ; le Pont sur le Guadalete à Puerto de Santa Maria. Le pont romain de Cordoue, édifié en 45 av. J.C, doté de seize arches, est particulièrement célèbre . On notera qu'il était encadré par une porte romaine, puis maure, et sur l'autre extrémité par la Tour de Calahorra édifiée par les Almohades au XIIe siècle et dont la porte est encadrée de deux tours carrées. Cela peut fournir un élément de comparaison avec le pont fortifié que représente Hoefnagel.
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La voie La Via Augusta est le plus souvent une route de plaine avec un tracé rectiligne sur d'assez longs tronçons: par exemple, entre Carmona et Seville, il y a 20 km de ligne droite; de même de Seville au pont d'Alcantarillas, où les rares changements de direction se font par des tournants à grand rayon de courbure. Elle est formée de cinq couches, et était installée sur un remblai dominant les champs de 0,60 à 1 m. Cet "agger" (levée de terre) devient même la règle dans les zones basses de la Ribera du Guadalquivir ou des Marismas, où il servait à la fois à fonder plus fermement la route et à la mettre à l'abri des eaux. Chaussée et remblai ont une épaisseur de 1,20 m. La largeur de la voie, bas-côtés compris, variait de 8 à 10 m mais elle diminuait sensiblement au passage des ouvrages d'art ( pont d'Alcantarillas 4 m), sur lequel deux charrettes pouvaient cependant encore se croiser .
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© Sémhur / Wikimedia Commons
http://es.wikipedia.org/wiki/V%C3%ADa_Augusta#/media/File:Via_Augusta_map-fr.svg

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Le parcours de Cadix à Cordoue, et les distances depuis Cadix:
Gades (Cádis) - Porto Gaditano, 22 à 24 milles - - Úgia (Torre Alocaz, ), 36 milles - Hasta Regia (Las Mesas de Asta) , 42 milles - Óripo (Dos Hermanas) - Híspalis (Seville) - Carmo (Carmona ) - Óbucla ou Obúlcula (La Monclova, Fuentes de Andalucía) - Colônia Augusta Firma Ástigis (Écija ) - Córduba (Córdoba)
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Son devenir.
Avec l'installation des Arabes, la Via Augusta conserva une grande importance comme liaison entre les opulentes cités de Seville et de Cordoue et comme axe des possessions musulmanes à partir de la capitale d'Al-Andalus vers le Levant et la Catalogne. Mais elle perdit son nom, les Arabes l'appelant seulement al rasif, c'est-à-dire "la chaussée construite et surélevée" .
Après la Reconquête la route conserva son nom arabe, à peine transformé en arrecife (ou Récifé).
"Par la suite, le Sud de l'Espagne connut deux grands bouleversements politiques, l'occupation arabe et la Reconquête, qui s'accompagnèrent de modifications du réseau urbain avec, en particulier, la disparition de quelques vieilles cités comme Hasta Regia ou Ugia. Aussi la voie antique qui était adaptée au réseau urbain romain fut-elle, sur certains tronçons, abandonnée ou doublée par des chemins nouveaux.
La première partie de la voie à être délaissée fut le trajet de la Venta del Cuervo à Puerto de Santa Maria, et ceci peut-être à la fin du Califat de Cordoue ; mais, déjà, elle n'était plus beaucoup fréquentée puisque aucune réparation arabe n'y a été faite . Cet abandon précoce peut s'expliquer par un déclin rapide de la colonie romaine Hasta Regia au profit de Jerez de la Frontera. Ce tronçon est également le seul pour lequel le nom d' arrecife n'apparaisse nulle part, ni dans des documents anciens ni dans la toponymie.
Mais c'est pendant la période moderne que la Via Augusta fut la moins utilisée: entre Cordoue et Seville, les voyageurs passaient par Alcazar, Ecija, Fuentes de Andalucia, et Carmona et l'ancienne voie romaine n'était empruntée qu'en temps de pluie ; au Sud de Seville, c'était la même chose, on suivait un chemin qui traversait toutes les petites villes, Dos Hermanas, Los Palacios, Las Cabezas de San Juan, Lebrija et continuait par Jerez vers Cadix . Le moment de l'abandon se place sans doute après la Reconquête." (P. Sillières)
On déduit de ce qui précède que Joris Hoefnagel dans son séjour en Andalousie en 1563-1565 n'a du emprunter la voie romaine que lorsqu'elle rejoignait le chemin (camino) reliant les villes contemporaines.
Sous Philippe II, un chemin reliant (entre autre) Utrera et Palacios et longeant le canal de Los Presos reçut le nom de Vereda La Armada, car il fut employé par les contingents militaires rejoignant les ports d'embarcation en venant du nord de la province. Il est aussi désigné sous le nom de Cañada Real de la Armada : voir le tracé sur Google.
On parle aussi du Camino del Romano, et de Camino Real.
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La reconstitution de la Via Augusta dans le secteur parcouru par Hoefnagel.
Si nous voulons suivre Joris Hoefnagel et Nicolas de Maleperte lors du trajet pendant lequel les trois vues de Palacios, Alcanerilla et Cabeças furent dressées, il est possible d'utiliser les travaux de Pierre Sillières qui lui permirent de reconstituer l'ancienne voie romaine, l'Arrecife médiévale.
Pour cela, il a retrouvé à la Bibliothèque du Palais Royal à Madrid douze plans au 1/220.000 environ, levés lorsque Floridablanca était surintendant des chemins c'est-à-dire vers 1785. Trois routes y figurent : la route nouvelle construite à la fin du 18e s. représentée à trait continu (actuelle N.IV), le Camino Real (Chemin Royal) en gris, et « l'arrecife antiguo» en tirets. Mais, lorsque le tracé de la route nouvelle reprend celui du Camino Real ou de l'arrecife, c'est seulement la première qui apparaît .
"De Cordoue à Cadix, la Via Augusta était une route de plaine et jamais elle ne rencontrait de grand obstacle. Après avoir quitté la plaine alluviale du Guadalquivir immédiatement au Sud de Cordoue, elle s'installait sur les terrasses du fleuve jusqu'à Séville en touchant à peine l'extrémité septentrionale des Alcores à Carmona. Ensuite de Séville à Cadix, elle empruntait assez longtemps la Ribera du Guadalquivir avant de s'aventurer dans les Marismas.
Au Sud de Séville, il n'y a plus de relief notable: la route antique parcourait d'abord la Ribera du Guadalquivir puis rejoignait les basses collines à l'Est du fleuve. Mais elle était obligée de les quitter pour atteindre Hasta Regia (Las Mesas de Asta), puis Gades et devait alors surmonter le seul obstacle naturel, l'eau et la marée, au franchissement des bras de la Marisma , puis du Guadalete et du Cafio Sancti Pétri."
Le plan levé par ordre de Floridablanca qui représente l' arrecife antiguo passant par Dos Hermanas, le pont d'Alcantarillas et se dirigeant vers Las Torres de Alocaz : la voie antique ne passait pas par Las Cabezas de San Juan. La photographie aérienne permet de corriger une légère erreur du plan de Floridablanca : la voie antique ne passait pas par Los Palacios y Villafranca mais 1 km à l'Est de cette localité. Ensuite une ligne blanche parallèle à la route nationale IV rejoint le pont d'Alcantarillas .
"La voie romaine est bien connue, puisque le Camino y arrecife viejo de Câdiz a Sevilla est appelé calzada romana sur la carte au 1/50.000 (feuille de Dos Hermanas, n° 1.002). Elle est en fort agger au-dessus de la plaine basse. Mais elle ne passe pas dans Los Palacios y Villafranca qu'elle laisse à l'Ouest , avant de se diriger vers le pont d'Alcantarillas en restant à peu près parallèle à la route nationale IV . Après ce pont antique, leurs tracés se rejoignent et la voie romaine, comme la route actuelle, se dirigeait vers Las Torres de Alocaz en s'installant sur les basses collines à l'Est des Marismas, puis obliquant vers le Sud-Ouest, elle atteignait la Venta del Cuervo. Là, elle s'orientait nettement vers l'Ouest, tandis que la route nationale IV continue droit vers le Sud, vers Jerez. A cet endroit, réapparaissent les traces de la voie antique à travers les collines de Montegilillo, d'Espartinas et dans la Marisma de Las Mesas de Asta. Passée l'antique Hasta Regia, la voie se dirigeait vers Tabajete, rejoignait les collines couvertes de vignobles au Cortijo de Barrosillo, continuait par la gare de Las Tablas (au kilomètre 11 de la voie ferrée San Lucar- Bonanza désaffectée aujourd'hui) pour suivre enfin le Camino de Los Romanos. Elle passait entre deux étangs, puis, par le Camino del Pinillo et la Vereda de la Cereria, elle arrivait à Puerto de Santa Maria. Après avoir franchi le Guadalete, elle s'engageait sur le cordon littoral entre Puerto de Santa Maria et Puerto Real. [...] Là elle faisait sa jonction avec une autre grande voie romaine, celle de la côte méridionale 8 et ensemble, elles atteignaient Cadix en longeant la plage face à l'océan.
Un des intérêts de ce plan est de nous permettre de mieux nous représenter les reliefs de cette région. Là où se tient le pont d'Alcantrillas, le cosmographe a indiqué deux bâtiments : l'un est nommé V. diesa L. Oran et l'autre V[en]ta de l'Alcantarilla, qui correspond la la venta de la gravure d'Hoefnagel. Le toponyme Oran est employé par J.F. Peyron en 1778, et par Santoago Lopez en 1809, dans les deux cas sous la dénomination de Venta de Oran, sur la Camino de Ruedas.
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SOURCES ET LIENS.
— Sur Hoefnagel, voir : http://www.lavieb-aile.com/2015/03/ma-bibliographie-sur-joris-et-jacob-hoefnagel.html
— http://belgeo.revues.org/11877 Peter van der Krogt, « Mapping the towns of Europe: The European towns in Braun & Hogenberg’s Town Atlas, 1572-1617 », Belgeo, 3-4 | 2008, 371-398.
— http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230x_1976_num_12_1_2218
— Via Augusta Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Via_Augusta
— http://fr.wikipedia.org/wiki/Voie_romaine
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— BONNEVILLE ( Jean-Noël ),DARDAINE ( Sylvie ), LE ROUX ( Patrick), 1991 ,Belo 5. L'épigraphie: Les inscriptions romaines de Baelo Claudia in Michel Ponsich, Implantation rurale antique sur le Bas-Guadalquivir, Madrid
— BOTREL (J.F) "Diego Corrientes ou le bandit généreux : fonction et fonctionnement d'un mythe". In : Culturas populares. Diferencias, divergencias, conflictos, Madrid, Casa de Velázquez, Editorial Universidad Complutense, 1986, p. 241-266. (cf. J. Caro Baroja, Ensayo sobre la literatura de cordel, Madrid, Ed. Istmo, Madrid, 1991, p. 9 ; C.R. : Gaceta de Antropología, Granada, n° 3 (1984), 72).
— JARRY(Jacques) 2011, Corpus des inscriptions latines et étrangères du Poitou, période Renaissance (1453-1643) et Moderne (1643-1789) Ed. Adane
https://www.academia.edu/9887890/Corpus_des_inscriptions_latines_et_%C3%A9trang%C3%A8res_du_Poitou_p%C3%A9riode_Renaissance_1453-1643_et_Moderne_1643-1789_par_Jacques_Jarry
— LE ROUX ( Patrick), DOMERGUE ( Claude), 1972, "Rapport entre la zone minière de la Sierra Morena et la plaine agricole en Guadalquivir à l'époque romaine [Notes et hypothèse]", , Mélanges de la Casa de Velázquez, Volume 8 pp. 614-622
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file:///C:/Users/Utilisateur/Documents/Dialnet-ProspectionsLeLongDeLaViaAugusta-653552.pdf
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— R. Thouvenot, 1940, Essai sur la province romaine de Bétique, Paris, 1940 (non consulté)
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— — Source des images :
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— Dessin préparatoire : Albertina, Vienna : https://rkd.nl/en/explore/images/record?query=joris+hoefnagel+sevilla&start=1
— Planche du Civitates III pars 5 (1582) :
-- Institut Cartogràfic de Catalunya : http://cartotecadigital.icc.cat/cdm/ref/collection/vistes/id/572
-- University of South Carolina. Irvin Department of Rare Books and Special Collection : http://digital.tcl.sc.edu/cdm/ref/collection/braunhogen/id/109
-- sanderusmaps : http://www.sanderusmaps.com/detail.cfm?c=9166
-- Internet Culturale: http://iccu01e.caspur.it/ms/internetCulturale.php?id=mag_GEO0000246&teca=GeoWeb+-+Marciana
-- Biblioteca Riccardiana Firenze :http://www.istitutodatini.it/biblio/images/it/riccard/10939/dida/41-10a.htm
-- Version française : National Library of Spain : Biblioteca Digital Hispanica :
Theatre des Principales Villes de Tout l'Univers Cinquieme Volume : http://bdh-rd.bne.es/viewer.vm?id=0000068788&page=1
La planche 10 : http://bdh-rd.bne.es/viewer.vm?id=0000068788&page=1
-- La Bnf possède la version française à la bibliothèque de l'Arsenal : magasin
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