Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 20:30
Baie n°6 : Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Baie n°6 : Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Avec ses 2,50 m de haut et ses 1,10 m de large, la baie n° 6 en arc brisé éclaire le bas-coté sud de la nef. Elle comporte deux lancettes cintrées de trois panneaux et un tympan à 3 ajours (2 mouchettes et 1 soufflet). La verrière qui la ferme est consacrée au miracle de Saint Éloi ferrant et replaçant le pied coupé d'un cheval. Elle n'a été que peu restaurée, en 1918, par l'atelier parisien d'Alfred Bonnot : le soubassement a été complété à droite. On y note l'emploi de sanguine et de jaune d'argent.

On sait  sans-doute qu'en Bretagne, saint Éloi est invoquè pour la protection des chevaux, patrimoine essentiel des agriculteurs. La chapelle conservait autrefois une statue de saint Éloi. Un pardon lui fut consacré à partir de 1912 , près de la fontaine, pour concurrencer celui de la chapelle de Saint-Hervé à Gourin où les éleveurs et paysans avaient coutûme de se rendre en septembre pour baigner les chevaux.

Baie n°6 : Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Baie n°6 : Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Lancette A, panneau médian : saint Éloi ferrant la patte coupée.

"Ce vitrail se trouve dans le bas-côté Sud. Avant d'être élevé, en 640, au siège· épiscopal de· Noyon, saint Eloi avait été orfèvre à la cour de Clotaire II. Patron des orfèvres, il est devenu le patron des forgerons, des maréchaux-ferrants, et aussi des chevaux. Au diocèse de Quimper, plusieurs Pardons de chevaux se célèbrent en son honneur : à Saint-Eloi, Ploudalmézeau, Ploudaniel, Saint-Vougay, Plougourvest, Plouyé, Plouzévédé, Clohars- Fouesnant, Baye,  etc... · Dans notre vitrail, saint Eloi est occupé à ferrer un cheval. Coiffé d'une toque violette, il est vêtu d'un justaucorps bleu, ·d'une casaque rouge, porte des hauts-de-chausses violets. et des bas-de-chausses jaunes. A ses pieds, on voit un marteau et un fer à cheval. Son compagnon, coiffé d'une toque rouge, est habillé d'un justaucorps rouge, d'une casaque bleue, d'un tablier blanc, et porte des hauts et des bas-de-chausses de couleur jaune. Pendant qu'il tient la jambe du cheval, dont saint Eloi a détaché le pied, celui-ci s'emploie à ferrer le membre détaché. C'est ici un trait Iégendaire. Selon les données de la tradition populaire, saint Eloi ferrait un cheval, quand un étranger, se présentant, lui dit : «Je vois que vous ne savez pas bien votre métier. Pour bien ferrer un cheval, il faut lui détacher le pied, y mettre le fer, puis le rattacher à la jambe dont il était séparé.» Et l'étranger, joignant l'exemple au conseil, ferra lui-même le cheval de la façon susdite. Au premier coursier qu'on lui amena, saint Eloi voulut, pour le ferrer, user du même procédé. Quand il tenta de rattacher le pied à la jambe, il échoua piteusement. C'est qu'il ne jouissait pas de la Toute  Puissance de celui qui lui avait donné la leçon, et qui était le Seigneur Jésus lui-même."  (H. Pérènnes) 

Voir la légende racontée par Luzel : https://fr.wikisource.org/wiki/L%C3%A9gendes_chr%C3%A9tiennes/Saint_%C3%89loi_et_J%C3%A9sus-Christ

La Légende Dorée de Jacques de Voragine ignore saint Éloi, et les versions complétées et tardives, qui incluent ce saint, ne mentionne que ses talents d'orfèvre, et sa nomination comme évêque de Noyon. Voir la Légende Dorée traduite par  Les enluminures des Livres d'Heures et des traductions de la Légende Dorée du XVe siècle le représentent en saint évêque. (il est alors fêtée le 25 juin). Voir les 16  enluminures de Mandragore.

L'article de Wikipédia  donne une version plus précise du miracle de saint Éloi et cite notamment le rôle de l'enseigne prétentieuse d'Éloi avant sa conversion : Éloi, maître sur maître, maître sur  tous avant que Jésus ne lui donne la leçon d'humilité par laquelle il devra reconnaître que seul  le Christ est "maître sur tous".

Cet article signale que cette légende est d'origine allemande : à Fribourg, le vitrail homologue de celui de Spézet date de 1320.

Lancette centrale de la verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile

.

 

 .

A Fribourg, à Spézet,  la compréhension du miracle est ambiguë, car tout donne à penser que c'est saint Éloi (nimbé) qui procède brillamment à la pose du fer sur la patte coupée, sous le regard ébahi des assistants. 

 Beaune sur la tapisserie du 3e quart du XVe siècle des Hospices, l'ambiguïté persiste, car un chevalier présente le cheval, dont la patte est coupée, à la Vierge portant l'Enfant.

Pourtant, on peut penser que le maître-ferrant nimbé n'est autre que le Christ, que le chevalier derrière lui est saint Georges, et que le prétentieux Éloi est peint sur la lancette B, tenant la deuxième patte et observant la leçon qui lui est donnée.

Notez le cheval de gauche, audacieusement dessiné en fuite.

 

.


 

Le Christ ferrant, Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Le Christ ferrant, Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Inscription de la date : 1550.

Notez aussi le sol avec pavés tracés à la sanguine.

" Au-dessous des pieds du saint, on lit la date de 1550 « à laquelle correspond admirablement le costume des deux opérateurs et des deux propriétaires de chevaux qui sont à l'arrière-plan. On y trouve, en effet, toutes les particularités du règne de Henri II : petit toquet élégant, pour la coiffure, justaucorps, casaquin, hauts et bas-de-chausse collants. Les poses et les physionomies des personnages sont également en conformité  avec les peintures et sculptures de cette époque, de même que les petits ornements d'architecture qui forment les bases et les couronnements des deux baies et qui rappellent les motifs décoratifs de quelques-uns de nos porches » (Abgrall, p. 13 ). " (H. Pérènnes) 

.

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Selon mon hypothèse, voici donc le bon Éloi, pas encore converti — ou plutôt sur le point de l'être — à l'humilité évangélique et au renoncement à l'hubris. (J'entends Nietsche qui fulmine).

Ce serait alors amusant de constater que le nimbe christique prend la place le plumet dont le panache orgueilleux fait la roue sur la tête des autres personnages et même de leur monture.

C'est un peu comme dans la légende de saint Christophe, où le moment de la Conversion est celui où le géant trouve son maître, et où ce moment est fixé par une iconographie stéréotypée. dans les deux cas, (mais je ne le comprends, dans le cas d'Éloi, qu'aujourd'hui) cette conversio, ce renversement des valeurs et de l'âme passe par un jeu de regard : celui, éloquent, d'Éloi. 

.

Notez le mors du cheval, dont les longues branches sont très dures à la bouche de l'animal.

.

 

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Le monogramme V.D qui se lit sur l'enclume est considérée comme la signature de Vincent Desportes.  Des maîtres-verriers de ce nom sont mentionnés à  Châteauneuf-du-Faou . (Congrés archeol. de France 1956 p. 217). Un Vincent Desportes répara en 1588 les verrières de Moncontour (Infobretagne). 

Néanmoins, un I est inscrit à l'intérieur du V et du D (comme dans l'abréviation de D[omin]i) : s'il s'agit d'une signature, le prénom et le nom devraient se terminer par un -i-.

Les outils du maréchal-ferrant sont, pour déferrer,  la mailloche, le dégorgeoir,  et la tricoise (la tenaille), et, pour ferrer, d'une forge et de son  enclume, du brochoir, de  la rape demi ronde, la rénette, et de la rape plate. Le brochoir sert ...à brocher, c'est à dire à enfoncer les clous : c'est lui que tient le Christ. Une extrémité est bifide pour extraire les clous : on le voit sous l'enclume.

Voir aussi saint Éloi et ses outils à  la chapelle de Tréguron (Gouezec) 

.

 

.

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Au sommet des lancettes : deux anges accroupis jouant de la flûte traversière.

.

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de saint Éloi, chapelle Notre-Dame -du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

TYMPAN 

Dans les soufflets du tympan figurent trois jolis anges , dont deux (peu restaurés) ont les mains jointes sur la poitrine.   

.

.

SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie) 1909 : La chapelle de Notre-Dame du Crann en Spézet (Bulletin de la Société archéologique du Finistère).

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), 1891, Bulletin de la Société archéologique du Finistère page XXVI

https://archive.org/stream/bulletin78frangoog#page/n42/mode/2up

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), Inscriptions...

 http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_divers/abgrall_inscriptions-gravees.pdf

— Bulletin monumental 1912 page 359 :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31102s/f468.item.zoom

— ARLAUX (Claire), 2006, La chapelle de Notre-Dame-du-Krann à Spézet, ed. Keltia Graphic.

— COUFFON (René) LE BARS (Alfred), 1988, Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon, Quimper, Association diocésaine, 551 p.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SPEZET.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005, Les Vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum VII, Presses Universitaires de Rennes, page 197.

OTTIN (Louis), s.d. (1896), Le vitrail; son histoire, ses manifestations à travers les âges et les peuples, pages 244-246 (plan).

https://archive.org/stream/levitrailsonhist00otti#page/246/mode/2up

 

 

— PÉRENNÈS (chanoine Henri), 1931, La chapelle Notre-Dame-du-Crann en Spézet, Quimper, imprimerie cornouaillesse. Reprise des articles du BDHA de 1930-1931

 http://www.saintgoazec.com/public/upload/file/bd129a3e102efe309069ffc860992d51.pdf

— Site infobretagne :

http://www.infobretagne.com/spezet-chapelle-notredameducrann.htm

— Bulletin de la Société archéologique du Finistère 1903 page 290:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109982z/f297.image

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Vitraux Spézet
19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 16:47

.

PRÉSENTATION.

Éclairant le bras sud du transept, la verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, de 5,00 m de haut et 2,05 m de large, à 3 lancettes et un tympan de 5 ajours, est organisée en tableaux superposés, la bordure de nuées de celui du haut empiétant sur l'encadrement architectural de celui du bas. 

 

Vue du bras sud du transept, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.
Vue du bras sud du transept, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Vue du bras sud du transept, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

 

 

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

I. LE REGISTRE INFÉRIEUR.
Sous une large voûte en caissons peuplée d'anges, la Vierge étendue sur son lit,est  veillée par les apôtres. Saint Jean tient la palme que l'ange Gabriel lui a remis. Saint Pierre (reconnaissable à son fameux toupet), avec une étole croisée sur la poitrine, lit une oraison funèbre sur le pontifical. Un apôtre brandit une croix processionnel et un encensoir, un autre asperge le corps d'eau bénite.

Selon Jean-Pierre Le Bihan, "Elle est encadrée ou surmontée d’une sorte de portique ou arcade architecturale portée sur un entablement et des pilastres à chapiteaux corinthiens. L’  ensembIe. .du tableau est composé d’après les données le la Légende dorée et offre beaucoup de rapports avec le panneau flamand du retable de Kerdevot, en Ergué-Gabéric."

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Saint Pierre.

 

Saint Pierre, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Apôtre priant.

Cet apôtre dessiné dee profil et priant dvant un livre rappelle celui du retable Lösel de Mulhouse.  Photo Claude Menninger. Notez dans ce panneau le Christ tenant l'âme de sa mère.

Voir aussi la Dormition de Vieux-Thann .

http://www.lavieb-aile.com/2016/06/le-vitrail-de-la-vigne-de-jesse-et-la-vie-de-marie-a-vieux-thann-haut-rhin.html

.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

L'apôtre au goupillon d'eau bénite.

.

Apôtre au goupillon, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Apôtre au goupillon, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

L'apôtre aux bésicles.

Dans la chapelle, un panneau  nous signale la rareté de la présence de cet accessoire, mais on le retrouve sur une Dormition de l'église de Villeneuve-sur-Yonne datant aussi du XVIe siècle.

http://catholique-sens-auxerre.cef.fr/eglises/villeneuvesyonne.htm

.

... ou bien sur la Dormition de la Chapelle-Janson (35) sur un vitrail de 1558 du maître-verrier rennais  Michel Bayonne :

http://fr.topic-topos.com/la-dormition-de-la-vierge-la-chapelle-janson 

...ou sur le nez de saint Matthieu sur le vitrail de la Dormition de 1594 de l'église Saint-Maudez de Duault (22) :

http://fr.topic-topos.com/la-dormition-de-la-vierge-duault 

...ou bien dans une Dormition d'Hans Holbein-le-Vieux de 1492 :

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hans_Holbein_the_Elder_-_The_Dormition_of_the_Virgin_-_Google_Art_Project.jpg

.... et René Couffon a pu considérer dans un article de 1943 du MSHAB qu'au contraire, la présence de lunettes était de règle sur les Dormitions du XVIe siècle ! 

Dans La Mort de la Vierge de Martin Schongauer, (<1491), elle sont tenues à la main près du livre.

Rappelons que c'est sur le Tryptique de Bald Wildungen de Conrad von Soest, daté de 1403, que l'on trouve sur une Pentecôte la plus ancienne peinture de lunettes au nord des Alpes. Sur le nez d'un apôtre. 

.

L'apôtre aux bésicles, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

L'apôtre aux bésicles, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Apôtres lisant une oraison.

.

 

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

REGISTRE MOYEN. 

Le Christ apparaît en buste dans une mandorle d'or au sein de nuées : il tient dans ses bras l'âme de Marie, représentée comme une fillette vêtue d'un voile de gaze.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Le Christ tenant dans ses bras l'âme de la Vierge.

Les rayons blancs sont gravés das le verre rouge doublé.

.

Le Christ tenant dans ses bras l'âme de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Le Christ tenant dans ses bras l'âme de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

LE REGISTRE SUPÉRIEUR. LE COURONNEMENT DE LA VIERGE.

Sur toute la largeur des lancettes, dans des nuées peuplées d'anges, la Vierge en Assomption est couronnée par des anges et par la Trinité : le Christ à gauche bénissant et tenant le globe, et Dieu le Père à droite tenant une couronne. 

Les thèmes de l'Assomption et du Couronnement sont associés à celui de la Dormition dans un vitrail du XIIe siècle de la cathédrale d'Angers, mais dans des médaillons distincts.

http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1966_num_124_1_4229#bulmo_0007-473X_1966_num_124_1_T1_0020_0000

 

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Le Christ bénissant et tenant l'orbe.

Le verre rouge du nimbe est gravé pour tracer les irradiations blanches.

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

La Vierge couronnée.

 

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Dieu le Père présentant une couronne à la Vierge.

.

Dieu le Père, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Dieu le Père, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

Chœur des anges et ange jouant du hautbois.

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Couronnement de la Vierge, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Tête d'ange.

 

Registre supérieur, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Registre supérieur, Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

III. LE TYMPAN.

Il a été restitué en 1916 , succédant à une vitrerie blanche qui remplaçait peut-être des armoiries. La colombe du saint-Esprit occupe l'ajour supérieur, et des anges musiciens les autres ajours.

.

 

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

Verrière de la Dormition et du Couronnement de la Vierge, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet. Photographie lavieb-aile.

.

DISCUSSION.

La discussion s'appuiera sur l'étude remarquable de l'iconographie que fit Joseph Duhr en 1950. Il situe l'origine du culte de la "Koimésis" (Dormition) en Orient au VIe siècle grâce au développement du culte marial sous l'empereur Justinien et place le texte Dormitio Dominae nostrae.de Jean, évêque de Thessalonique (ou "pseudo-Jean" selon les auteurs récents) comme récit fondateur . Il oppose "l'art byzantin, qui nous fait voir la Vierge déjà morte, et l'art occidental qui nous la dépeint agonisante ou mourante".  

L'art byzantin présente la mort de Marie  dans ses aspects les plus solennels et les plus pathétiques :  la Vierge, morte déjà, est étendue sur un lit de parade, revêtue de son grand manteau de reine, les mains croisées sur la poitrine, endormie dans l'amour et la paix. Et, à côté d'elle, Jésus, majestueux, tient entre ses bras l'âme de Marie, sous la forme d'un petit enfant, éclatant de lumière; sur le point de la remettre aux deux anges descendus du ciel. 

L'art occidental décrit la Dormition en la rapprochant d'une cérémonie liturgique funèbre célébrée par les apôtres : l'idéalisme et de la grandeur byzantine cède la place  à un réalisme un peu lourd, sentimental, mais une piété sincère et profonde transfigurent ces rites et leur donnent un sens plus élevé et plus spirituel. Surtout (pour ce qui nous concerne), la scène va finir par être amputée de la réception de l'âme de la Vierge par le Christ.

Néanmoins, les deux traditions conservent de nombreux points communs. 

Je me propose de focaliser l'étude du vitrail de Spézet sur quelques points.

1°) Saint Jean et la palme. 

Cette palme tenu par Jean tient un rôle important. Elle provient d'un palmier du paradis, a été remise par saint Michel à la Vierge, qui l'a à son tour remise à l'apôtre Jean. Elle est le gage de la promesse faite par le Christ de venir en personne accueillir Marie dans les Cieux :

 Selon Jean de Thessalonique, "Trois Jours avant son départ définitif, Marie reçoit la visite du grand ange, qui n'est autre que saint Michel. L'envoyé de Dieu lui annonce que, ce laps de temps écoulé, « elle déposerait son corps» . Il lui remet également une branche cueillie sur un palmier du paradis, gage de l'amitié de Dieu, gage aussi de sécurité et de salut. « Cette branche, lui recommande le messager céleste, confie-la aux apôtres pour qu'ils la portent devant toi pendant le parcours du cortège funèbre, en chantant des hymnes ». Il lui apprend que les apôtres, réunis autour d'elle avant sa mort, pourvoiront à sa sépulture. Enfin, il lui révèle que, les trois jours écoulés, il reviendra, mais non pas seul ; Dieu lui-même descendra auprès d'elle, escorté de toutes les armées angéliques qui chanteront en sa présence. Qu'elle prenne soin, insiste-t-il une nouvelle fois, de garder précieusement la branche de palmier (le brabêîon»). Une visite au mont des Oliviers, ordonnée par l'ange, achève la journée. De retour à la maison, Marie adresse une prière à Jésus, où elle lui rappelle sa promesse de venir lui-même en personne la prendre à son heure dernière ; et de ne pas abandonner ce soin aux puissances angéliques. Le lendemain, Marie convoque parents et connaissances, pour lui prêter assistance en tenant une lampe allumée entre leurs mains. Les voyant réunis, elle les exhorte à prier . — Sur ces entrefaites, Jean arrive de Sardes (d'Ephèse, dit le Pseudo-Méliton), porté sur une nuée. Marie recommande à Jean de prendre soin de sa sépulture et de préserver son corps contre les machinations des princes des prêtres, résolus de livrer ses restes aux flammes. Elle lui montre l'habit spécial dont elle devra être revêtue après sa mort, ainsi que la branche de palmier apportée par l'ange. «Tu la porteras, précise-t-elle, devant la litière funèbre." Les onze autres apôtres arrivent à leur tour, sur l'aile des nuées. Et Jean les informe du départ prochain de la Vierge"

 

2°) L'accueil de l'âme de Marie par le Christ.

a) Le résumé du récit de Jean de Thessalonique:

"Et voici que le Seigneur, en grande gloire, se présenta, (porté) sur une nuée du ciel, escorté de la. multitude des anges et de l'armée céleste, innombrable. Il entra dans la chambre où Marie se trouvait, accompagné de Michel et de Gabriel; les autres anges, à l'extérieur, entouraient la demeure et chantaient les louanges de Dieu. En entrant, le Sauveur trouva les apôtres autour de Marie. Les ayant salués, il embrassa chacun d'eux ; puis il embrassa sa Mère». Celle-ci le remercia d'être venu lui-même prendre son âme. « Qui suis-je, conclut-elle humblement, pour être gratifiée d'une telle gloire et d'un tel honneur ». « Après ces mots, elle remet, dans un sourire, son âme sans tache, précieuse et sainte, entre les mains du Seigneur, son Fils. L'ayant reçue, le Maître la fit passer aux mains de ses glorieux anges Michel et Gabriel. "Et les apôtres contemplèrent l'âme de Marie qui avait la forme d'un corps humain, pourvu de tous ses membres, mais sans sexe. « Elle était blanche, plus éclatante infiniment, que le soleil ». 

On voit que le peintre-verrier, en représentant l'âme de la Vierge, en a donné une peinture fidèle à ce texte du VIe siècle. Il a aussi été inspiré par de nombreux artistes et une longue tradition :

b) La tradition iconographique :

Dans l'art byzantin, au monastère de Daphni près d'Athènes au XIe siècle, ou sur la mosaïque de Mortarana en Sicile (v. 1150)  la Dormition inclut la figuration du Christ descendu en personne auprès du lit pour recevoir l'âme de Marie figurée comme un petit enfant emmailloté et remis aux archanges Michel et Gabriel.  On la retrouve encore en 1423 au mont Athos. En Occident, le Christ acceuille l'âme de sa mère au XIIIe siècle à la cathédrale de Chartres (au tympan du portail central de la façade nord) et à celle de Strasbourg (tympan de la porte gauche du portail sud). Au XIVe, sur la Dormition de Giotto (v.1313) "Les anges, debout, majestueux et graves, contemplent la petite Vierge qui, entre les bras de Jésus, lui tend ses petites mains avec une grâce charmante.". De même, sur le panneau de la Maesta de Duccio (1308). Ou dans la Dormition de Fra Angelico (1431).

Mais cette représentation disparaît de la gravure de Dürer dans sa série de la Vie de la Vierge de 1510.

3°) Le rôle des apôtres.

Le texte de Jean de Thessalonique le précise ainsi, après que les apôtres aient été miraculeusement rassemblés et transportés par des nuées autour de la Vierge  :

« Pierre était assis du côté de la tête, et Jean du côté des pieds de la Vierge. Les autres apôtres se tenaient autour de la couche. Vers la troisième heure (minuit) un grand coup de tonnerre retentit dans le ciel, et un parfum ineffable (se fit sentir), si bien que sous l'action de ce parfum excessif, tous ceux qui entouraient la couche de Marie furent envahis par le sommeil, à l' exception des apôtres et de trois vierges, à qui Marie avait demandé de veiller avec elle, pour être les témoins de sa faiblesse et de sa gloire".

La tradition byzantine peint donc les apôtres, rassemblés autour du lit, la plupart du temps formant deux groupes, l'un à la tête, l'autre aux pieds de la Vierge; saint Pierre, au chevet et saint Jean, au côté opposé (pas toujours cependant) ; parfois les trois vierges; le parfum ineffable qui envahit la chambre de -Marie, évoqué par un encensoir agité par saint Pierre.

En Occident, des détails nouveaux s'introduisent dans l'image traditionnelle.  Pierre ne tient plus l'encensoir. Une croix de procession, deux chandeliers, et un livre font leur apparition dans l'Evangéliaire de Henri II (1002-1024) , et dans une miniature d'un graduel d'Osnabrûck (fin du XIIe siècle), Pierre tient le bassin d'eau bénite et l'aspersoir. Chez Giotto, Pierre, au chevet, ne tient plus l'encensoir mais, revêtu de l'étole, il récite dans un livre les prières liturgiques, et ce sont deux autres apôtres qui sont pourvus de l' encensoir et de la navette; Jean, au pied de la couche, tient en mains la branche de palmier. Entraînés par cet exemple, les artistes postérieurs nous feront presque toujours voir, dans la suite, saint Jean muni de la palme précieuse que les orientaux lui confiaient uniquement pour précéder le cortège funèbre .

Notons l'introduction du motif de la lecture d'un livre, puisque c'est par ce motif que l'introduction des bésicles s'imposera.

 En 1510, sur la gravure de Dürer, Saint Pierre, coiffé d'une mitre, asperge la mourante d'eau bénite; un autre apôtre, à côté de lui, récite, dans un rituel sans doute, les prières des agonisants; pendant que saint Jean, tout près s'efforce de fixer le cierge béni, allumé, dans la main droite défaillante de Marie. A l'avant-plan, un apôtre, à genoux, revêtu de la chasuble, tient en main la hampe élancée d'une croix de procession, et un autre, penché vers lui, tient un encensoir. 

 

 

 

 

.

.

SOURCES ET LIENS

— ARLAUX (Claire), 2006, La chapelle de Notre-Dame-du-Krann à Spézet, ed. Keltia Graphic.

DUHR (Joseph), 1950, La « dormition » de Marie dans l'art chrétien , Nouvelle Revue théologique 72, pages 135-157.

http://www.nrt.be/docs/articles/1950/72-2/2156-La+%C2%AB%26nbsp%3BDormition%26nbsp%3B%C2%BB+de+Marie+dans+l'art+chr%C3%A9tien.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005, Les Vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum VII, Presses Universitaires de Rennes, page 197.

— MIMOUNI (Simon ), 2011,  Dormition et l'Assomption de Marie: Études littéraires, historiques et doctrinales, Brill, 382 p.

https://books.google.fr/books?id=0wXhXwG_l4sC&dq=dormition+athos&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Vitraux
19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 10:42

Iconographie de saint Christophe : dans le chœur et les chapelles rayonnantes de la cathédrale de Fribourg (Freiburg im Breisgau). 1512-1524. Chorfenster ; Freiburger Münsterchores ; Hochchor; Kapellenkranz.

.

Voir :

— Sur Fribourg-en-Brisgau :

— Sur saint Christophe :

.

.

I. Huitième Fenêtre haute du chœur, coté nord. Baie n°7. 

Huitième fenêtre du coté nord du chœur. 215 x 268 cm. Vers 1512-1520 ?? Travail attribué "probablement" par C. Hermans à Hans Gittsmann, alias Meister Hans von Ropstein  (ou Raperstein).

La 4e fenêtre nord du chœur  datée de 1512 porte le nom de  Ropstein der Glaser ; une autre est datée  de 1511-1513 et on y  lit les noms de "meister Hansen von Ropstein und Jakob Wechtlin und Diedrich Fladenbacher glaser.". Une troisième est datée de Pâques 1310, une autre porte le nom de «Jacob Wechtlin» (membre de la famille du célèbre peintre Wechtlin). Les vitraux ont été posés peu de temps après que le  chœur ne soit terminé et avant même son investiture. 

On y voit sainte Marie-Madeleine, saint Christophe, saint Jean et l'apôtre saint Jacques le Majeur.

 

https://archive.org/stream/dasfreiburgermun00kemp#page/144/mode/2up

Saint Christophe, Fenêtre haute du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Christophe, Fenêtre haute du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

Quatre blasons de donateurs.

Inscription : "Sigmund von Valckenstein und Christoph von Valkenstein und Ursula von Embs sin ehlich gemahl, denen Gott gnad."

— Voir la famille suisse Falckenstein sur Wikipédia : https://de.wikipedia.org/wiki/Falkenstein_(schweizerisches_Adelsgeschlecht)

Sigmund von Falkenstein (1477-25 juin1533),  fils du second mariage de Thomas de Falkenstein avec Amelia von Weinsberg, appartient à la branche installé en Brisgau et en Alsace.  Il possédait en 1499-1506 le château de Sneeburg  en Ebringen (aujourd'hui Breisgau-Hochschwarzwald). En 1506 , il épousa  la veuve Helena, fille de Hans von Hohenems. Le dernier représentant mâle de la famille, Johann Christoph von Falkenstein était l'un des trois enfants  de Sigmund et de Veronika von Embs, la veuve de Georg von Eberstein  (Maximilien, Jean-Christophe et Anne) ; il a été d' abord mentionné en 1523. Il était conseiller impérial, président du gouvernement autrichien devant Ensisheim et gouverneur suprême du Sundgau et Breisgau. Il est décédé en 1559. (données sous réserve)

— Voir la famille von Embs, de Franconie, sur Wikipédia :

https://de.wikipedia.org/wiki/Embs

En 1523, la famille possédait le château de Berolzheim.

 

.

Blasons de la 8e Fenêtre haute du nord du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Blasons de la 8e Fenêtre haute du nord du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

La lancette de saint Christophe.

S. CRISTOFERUS

Bien que saint Christophe soit représenté, pour des raisons évidentes, à la même échelle que les autres saints, sa nature de géant apparaît par des traits de sauvagerie : pieds et jambes nues (alors que l'eau du gué n'est pas figurée), pieds larges, musculature forte, prise manuelle solide des poignets (main droite en supination, main gauche en pronation), visage fort, barbe non taillée, tunique nouée à la ceinture par une bande de tissu.

Exception rare dans l'iconographie, le saint passeur et son petit passager ne sont pas représentés de profil, en progression vers la gauche, mais de face, comme observés depuis la rive qu'ils doivent atteindre, d'où ces jambes écartées, ce pied droit en ouverture prononcée, cette diagonale du bâton qui participent à témoigner de l'effort en cours. 

Le bourdon est semblable à un arbre arraché, tout aussi sauvage et brut que son maître, et il ne présente encore aucun signe de la reverdie miraculeuse que le divin Enfant est en train d'annoncer pour attester de son pouvoir sur la nature, et, par métonymie, sur le Monde.

.

.

 

Saint Christophe, Fenêtre haute du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Christophe, Fenêtre haute du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

 

Saint Christophe, Fenêtre haute du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Christophe, Fenêtre haute du chœur, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

II. Fenêtre de la quatrième chapelle rayonnante du chœur. 1524.

Chapelle des Lichtenfels et des Krozingen.

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01299726/document

 

Saint Christophe, Fenêtre  de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Christophe, Fenêtre de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

Inscription "Christophorus de Crotzingen anno 1524".

Le donateur est agenouillé devant saint Christophe. Il porte le surplis et l'aumusse en pelisse des chanoines. Il était vicaire de la cathédrale.  Les armoiries associent la roue noire sur fond blanc des Krozingen, et les ailes rouges du maréchal von Delsberg, famille de la mère du donateur.

Saint Christophe, Fenêtre  de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Christophe, Fenêtre de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

 

Saint Christophe, Fenêtre  de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Christophe, Fenêtre de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

Saint Jacques présentant le donateur Trudbert von Krozingen et ses épouses.

Trudbert von Krozingen, le frère du chanoine Christophe, est agenouillé avec ses deux épouses Anna Bechtoldin et Margareta von Graben. Inscription : «Truprecht von Krozingen und Anna Bechtoldin und  frow Margareta von Graben sin elige gemahel 1524.»

.

 


 

Saint Jacques présentant le donateur à saint Christophe, Fenêtre  de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Jacques présentant le donateur à saint Christophe, Fenêtre de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

 

Saint Jacques présentant le donateur à saint Christophe, Fenêtre  de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Jacques présentant le donateur à saint Christophe, Fenêtre de la chapelle Krozingen, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

La partie droite de la quatrième chapelle : la famille Lichtenfels.

A gauche le chanoine Corneille de Lichtenfels (décédé en 1535) agenouillé devant saint Germain, abbé au VIIe siècle de Moutier-Grandval (Jura); Une inscription précise : «Cornelius de Lichtenfels, ecclesiae Basileensis- scholasticus  et canonicus». Sa tombe se trouve dans la chapelle. Ses armes associent celles des Lichtenfels et celles de sa mère, la roue des Krozingen. 

Armoiries des Lichtenfels :  les ailes et la hache d'or sur fond noir .

"Lichtenfels, Cornelius I de (?- 7 août 1535) a été le prévôt du chapitre de Moutier-Grandval de 1511 à 1535 et plusieurs fois vice-doyen du chapitre cathédral de Bâle entre 1505 et 1531. Fils de Wofgang de Lichtenfels (Wurtemberg). A deux fils, Wilhelm et Cornelius (prévôt de 1539 à 1564). Décédé le 7/8 septembre 1535. Etudes à Fribourg (1479) et à Tübingen (1493). Chanoine de Bâle dès 1488. En 1504, il est mentionné comme remplaçant à Moutier de Jean Burckard, et en 1507 de Jean Lib. En 1511, ce dernier résigne sa charge de prévôt en faveur de L. qui est nommé par le pape la même année. C'est à son époque qu'a lieu le déménagement du chapitre de Moutier à Delémont (printemps 1534), suite à la Réforme. La première mention en tant que vice-doyen du chapitre de Bâle date du 11 juillet 1505. D'autres suivront sous les décanats de Pierre de Hertenstein (1506?-1515) et de Nicolas de Diesbach (1516-1531). Ecolâtre du chapitre (1509-1535) probablement en 1509 déjà, il dut alors faire face à deux provisi nommés par le pape (mais qui n'entrèrent jamais en possession de cette fonction), contre lesquels il s'imposa totalement après le 4 mai 1511. En 1528, dispute avec Paracelse. En 1533, le chapitre s'oppose à une nouvelle nomination de L., alité, comme vice-doyen pour Lib." Dict. du Jura, https://diju.ch/f/notices/detail/3985

.

Saint Germain et le Christ Sauveur, Fenêtre  de la chapelle Lichtenfels, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Germain et le Christ Sauveur, Fenêtre de la chapelle Lichtenfels, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

A droite, le donateur Hans von Lichtenfels, ses épouses Maria von Landegg et  Anastasia Pfewin von Riepur   agenouillés devant le Christ Sauveur. 

Inscription : «Hans von Lichtenfels und frow Maria von Landegg, und frou Anastasia Pfewin von Riepur, sin elyge gemach.»

Les armoiries de Maria von Landeck, première épouse, est le blason des Schnewlin. Celles d'Anastasia  Pfauin von Rüppurr, sont deux clefs d' argent sur fond rouge.

.

Fenêtre  de la chapelle Lichtenfels, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Fenêtre de la chapelle Lichtenfels, v.1524, cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

SOURCES ET LIENS.

 — Die Schützengesellschaften zu Freiburg im Breisgau 1846 https://books.google.fr/books?id=dh5mAAAAcAAJ&dq=christoph+von+Krozingen&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— HERMANS (Clara et Claus), 2014,  Die Glasgemälde des Freiburger Münsterchores und ihr Meister Hans von Ropst https://books.google.fr/books?id=gk6QAwAAQBAJ&dq=Christophorus+de+Krozingen&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

—  KEMPF ( Friedrich), SCHUSTER ( Karl), 1906, Freiburger Münster : ein Führer für Einheimische und Fremde, Freiburg, Herdersche Verlagshandlung.

https://archive.org/stream/dasfreiburgermun00kemp#page/n7/mode/2up

— MÜLLER (Johann Nepomuk), 1839, Führer durch die erzbischöfliche Dom- und Münsterkirche zu Freiburg im Breisgau. 

https://books.google.fr/books?id=8ac5AAAAcAAJ&dq=Ursula+von+Embs&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— SCHOLZ (Harmut) BECKSMANN (Rüdiger), 2010, Die mittelalterlichen Glasmalereien in Freiburg im Breisgau

— SCHREIBER (Par Johann Heinrich) 1826 Das Münster zu Freiburg im Breisgau page 28

https://books.google.fr/books?id=BehhAAAAcAAJ&dq=Christophorus+de+Crotzingen&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Saint Christophe. Fribourg Vitraux
18 juin 2016 6 18 /06 /juin /2016 13:09

Iconographie de saint Christophe : la verrière des Cordonniers de la cathédrale de Fribourg (Freiburg im Breisgau), 1320.

Freud et saint Christophe.

.

.

.

I. La verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster) du bas-coté sud de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320).

Cette verrière est faite de quatre lancettes ogivales.  La première est toute entière occupée par saint Christophe, alors que les trois autres sont chacune découpées en trois médaillons consécrés à la Passion (la dernière Cène, le Christ sur le Mont des Oliviers, son arrestation, le Christ devant le roi Hérode, la Flagellation, le Couronnement d'épines, la Croix, la Crucifixion et la Mise au tombeau . Enfin, chaque lancette porte en registre inférieure une marque de donation répétée deux fois : deux ours d'or de chaque coté, et deux bottes noires au centre. Ces bottes, à lacet rouge, sur un blason d'or forment  l'insigne de la guilde des Cordonniers, comme le spécifie l'inscription : DER. SCHUMACHER. ZUNFT. ZE. DEM. GULDIN. BERN  soit "La Guilde des Cordonniers --A l'Ours d'Or --"

Les blasons latéraux sont de sable à l'ours d'or passant (dressé sur ses pattes, de profil) armé et lampassé de gueules (ses griffes et sa langue sont d'un émail rouge), à la chaîne et au collier d'azur Ces blasons, ainsi que les mots "ze dem guldin bern"  m'ont intrigué longtemps, avant que je n'apprenne que les panneaux latéraux sont de création récente (20e siècle) et qu'ils représentent l'enseigne de la taverne "A l'Ours d'or" où la Guilde tenait ses réunions. 

Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster) ,  nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster) , nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

.

 

Guilde des Cordonniers, Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

Guilde des Cordonniers, Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

.

 

 Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

.

 

Lancettes de la  Passion,  Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.
Lancettes de la  Passion,  Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la Passion, Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

.

LA LANCETTE DE SAINT CHRISTOPHE.

J'ignore si saint Christophe était considéré par les cordonniers comme leur patron, en plus de frères martyrs Crépin et Crépinien. Saint Christophe est le patron des pèlerins et plus largement des voyageurs, c'est à dire de gens qui usent leurs souliers.

Quoiqu'il en soit, le fait qu'il occupe à lui seul (avec son passager) l'ensemble des trois panneaux , cas presque unique dans la nef où les autres lancettes sont découpées en médaillons, témoigne de ce que le gigantisme du saint n'est pas escamoté, mais que, au contraire, il  est mis en valeur comme l'un de ses caractères essentiels. On sait que selon la Légende Dorée (1261-1266), Christophe était un géant païen nommé Reprobus, qui ne prit son nom de "Porteur de Christ" qu'après sa conversion lors du passage du guè. 

La date de la verrière (1320) place ce saint Christophe en tête de la chronologie de ma série iconographique, et peu de temps après que, selon D. Rigaux, se mettent en place les principales composantes de l'image. Ainsi, dès le début du XIVe siècle, nous trouvons ici :

  • la traversée du fleuve de la droite vers la gauche.
  • L'Enfant porté sur l'épaule gauche.
  • L'Enfant tenant le globe crucigère et bénissant,
  • La rotation du bassin puis du tronc du saint
  • L'orientation rétrograde de son regard vers le haut et l'arrière, cd'est à dire vers l'Enfant.
  • Le bâton de marche qui fleurit (ou qui reverdit)
  • Les pieds dans l'eau, et les poissons et êtres aquatiques malfaisants. 

.

Saint Christophe portant le Christ,  Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

Saint Christophe portant le Christ, Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

.

Le regard de la Foi.

Je retrouve aussi dans ce vitrail ce regard de saint Christophe si particulier et si propre à cette iconographie, par lequel, saisi par le tourment (il succombe sous le poids incompréhensiblement lourd du bambin qu'il doit mener sur l'autre rive)  il se détourne soudain, lève les yeux, et, par l'échange de deux phrases, réalise qu'il porte le Maître du Monde. L'axe de son regard s'oppose à l'horizontalité de sa progression et accède à la fois à la verticalité et au renversement, à la con-version. L'Enfant-Christ regarde, lui, dans la direction de sa main qui bénit. 

A ces axes se mêlent ceux du bâton de marche, ici d'abord vertical comme une hampe, mais qui s'incline, à la fois pour épouser la courbe ogivale du sommet de lancette, mais aussi pour témoigner du changement de nature qui s'opère. La rigidité orgueilleuse et  ligneuse devient flexibilité, adaptation, mouvement d'un feuillage habile à se courber sans rompre, humilité, mais aussi vigueur animée par la sève, la vie. 

.

 

Saint Christophe portant le Christ,  Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.
Saint Christophe portant le Christ,  Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

Saint Christophe portant le Christ, Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

.

Les pieds dans l'eau.

Le changement de milieu (air / eau) est rendu par des ondulations en grisaille, selon des directions différentes pour chaque pièce. Sur le plan spirituel, il s'agit d'indiquer que la traversée du fleuve est un temps de rupture et d'exposition aux risques. L'eau est l'élément étranger, dangereux, celui de la perte des repères et de la stabilité, celui où l'on peut perdre pied et être emporté par l'impulsivité de tous ces courants représentés en lignes sombres. L'eau est en relation avec les forces démoniaques, profondes, basses, en relation avec les forces démoniaques, et, pour le souligner, le peintre-verrier à dessiné d'une part un gros poisson (imaginons un brochet) qui en dévore un autre plus petit, et d'autre part un véritable dragon à queue de serpent, ailé comme un hibou et à tête de diable.

 

 

int Christophe portant le Christ,  Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.
int Christophe portant le Christ,  Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

int Christophe portant le Christ, Verrière des Cordonniers (Schuhmacherfenster), nef de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau. (1320). Photographie lavieb-aile.

.

 

.

DIGRESSION ET SABLES MOUVANTS. "Le Saint Christophe allemand".

     En 1896, Konrad Richter fit paraître dans le vol. V. I des  Acta Germanica, Organ für deutsche philologieBerlin, Mayer und Müller,  son article  de 243 pages sur « Der deutsche St. Christoph », où il menait une enquête parfaitement érudite et exhaustive sur le saint Christophe Allemand, et les bases et évolutions des textes de la Légende ou de l'iconographie christophienne en Allemagne. Il serait abusif de prétendre que je l'ai lu, malgré le vif désir que j'ai éprouvé de le faire ;  je fus peut-être rebuté par l'absence de toute illustration et par l'appareil proliférant des notes de bas de page ou note de pied (Fußnote ), mais surtout par mon absence de compréhension aisée de l'allemand

Il m'est impossible de deviner par quels hasards, par quelle boulimie de lecture, Sigmund Freud a pu lire cet indigeste pavé jusqu'à la page 223 ; mais peut-être, en 1920, après avoir écrit Au delà du principe du plaisir, souhaitait-il proposer à son psychisme un matériau aléatoire, et s'était-il donné comme consigne de se saisir, dans une bibliothèque, du premier ouvrage écrit l'année de la mort de son père, de l'ouvrir à la page 223 en fonction de calculs de numérologie hébraïque issue de la Gematria, et de lire la ligne 18 pour d'autres raisons encore. Toujours est-il qu'il prit connaissance de la note 1) de cette page 223, ou d'une partie seulement de cette note, et qu'il la cita dans le chapitre IV de son article Massenpsychologie und Ich-Analyse de 1921. Si on lit la traduction française de S. Jankélévitch paru en 1926, Psychologie collective et analyse du moi, en pensant qu'on comprendra mieux ainsi le rapport entre saint Christophe et "Suggestion et libido" (le titre du chapitre IV), prévenons rapidement le lecteur d'une possible désillusion.

Lorsqu'à un malade qui se montrait récalcitrant on criait : « Que faites-vous ? Vous vous contre-suggestionnez !», je ne pouvais m'empêcher de penser qu'on se livrait sur lui à une injustice et à une violence. L'homme avait certainement le droit de se contre-suggestionner, lorsqu'on cherchait à se le soumettre par la suggestion. Mon opposition a pris plus tard la forme d'une révolte contre la manière de penser d'après laquelle la suggestion, qui expliquait tout, n'aurait besoin elle-même d'aucune explication. Et plus d'une fois j'ai cité à ce propos la vieille plaisanterie : « Si saint Christophe supportait le Christ et si le Christ supportait le monde, dis-moi : où donc saint Christophe a-t-il pu poser ses pieds ? [Note 1 « Christophorus Christum, sed Christus sustulit orbem. Constiterit pedibus die ubi Christophorus? » Konrad Richter : Der deutsche St. Christoph, Berlin, 1896. Acta Germanica, V, 1.] ». 

Dans l'article original de Freud, nous avions :

Ich wiederholte mit Bezug auf sie die alte Scherzfrage [Fußnote]:

Christoph trug Christum,

Christus trug die ganze Welt,

Sag', wo hat Christoph

Damals hin den Fuß gestellt?"

Finalement, il semble plus simple de lire Konrad Richter directement, et sa note de la page 223, qui, par contraste, semble limpide. C'est lui qui parle de la blague bien connue (bekannte scherz) citée en latin, Christophorus Christum, sed Christus sustulit orbem. Constiterit pedibus die ubi Christophorus? et qui cite son auteur, Johannes Heidfeld, et son ouvrage, paru en 1600, le Sphinx théologico-philosophique. Limpide ? Pas tant que ça, car ce n'est qu'après cette citation en latin du texte (allemand) de Heidfeld que Richter donne le texte cité par Freud (Christoph trug Christum, [...] Damals hin den Fuß gestellt?"), texte écrit sur une "image" (une peinture murale ?) du saint à Tölz en Haute-Bavière et relevée à la page 13 d'un livre d'aphorismes et d'apoptegmes écrit par W. Hertz en 1882 Deutsche Inschriften an Haus und Geräth: Zur epigrammatischen Volkspoesie -(Bessersche Buchhandlung), Berlin, 237 pages !!

Konrad Richter s'est peut-être lui-même inspiré de Der Große Christoph, de Ferdinand Hautal,  (pseudonyme de J.F. Francke) paru à Berlin en en 1843 : voyez la page 44. 

Encore un effort : cherchons le texte original de J. Heidfeld.

Johannes Heidfeld (Heidfeldius), né à Waltrop près de Cologne en 1563, pasteur d'Ebersbach,  fut le premier professeur de théologie protestante au lycée d' Herborn. Il a publié Sphinx theologica-philosophica en huit éditions de 1600 à 1631   dans huit éditions, et son ouvrage a été extrèmement populaire. Il a été mis à l'Index dès 1616. Il a été écrit par un co-auteur, Johann Flitner

Je pars à la recherche de ce Sphinx :

Heidfeldius, Joannes, Waltorffensis. Sextium renata, renovata, ac longe ornatius etiam, quam unquam antea exculta Sphinx theologìco-philosophica. Adornavit, recensuit, et in theatrum totius orbis europaei ex parentis voluntate produxit Godefridus Heidfeldius Johannis F. Nassovius . Herborn, Christoph Rab (Corvinus), 1612, in-8°, [31], 823 p.

Je le trouve dans une édition de 1624 : voyez le chapitre XL  page 771 :

https://books.google.fr/books?id=RMdIAAAAcAAJ&dq=Sphinx+theolog%C3%ACco-philosophica.&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

C'est, comme la mention du Sphinx l'indique, une succession d'énigmes, de devinettes posées en chausses-trapes pour l'esprit, dans le domaine religieux. On trouve ainsi : "Est-ce le Christ qui porta la Croix, ou la Croix qui porta le Christ ?" (Hat Christus das Creutz / oder das Creutz Christum getragen) ou, juste avant le distique sur saint Christophe, un rébus sur les lettres du nom IEJUS. 

J'accède enfin au texte original :

Christum Sanct Christophorus tregt/

Christus sich mit der Welt belegt /

Drauff ist die Frag / sag du mirs nun 

Worauf denn der Christträger stundt.

https://archive.org/stream/derdeutscheschr00richgoog#page/n231/mode/2up

https://archive.org/stream/derdeutscheschr00richgoog#page/n231/mode/2up

En résumé, Freud a cité le texte allemand relevé à Tölz, et cité par Richter, mais il a donné en note de bas de page dans sa référence à Richter 1896 un texte latin attribué à Heidfeld 1600, alors que celui-ci a écrit en allemand !

Tout lecteur est comme un pèlerin qui, mené par la foi en l'Auteur, avance rapidement vers son but, sa Rome, son Compostelle, la fin du livre, sans réaliser que son âme ne gagnera le salut que par les pierres du chemin. C'est (les cordonniers de Fribourg le savaient !) l'usure des souliers qui fait le pèlerin et lui procure ses gages, et non sa présence finale dans les Lieux Saints. Or le lecteur trop pressé, s'il achoppe sur un passage, tourne la page car il est convaincu que l'Auteur, dans sa grande sagesse, va le mener vers la révélation du Sens. Parfois pourtant, il doit interrompre sa marche et se retourner vers l'Auteur : Que veux-tu dire ?

Que signifient  les quatre vers de Heidfeld ? C'est une simple plaisanterie sur la polysémie du mot Welt, le Monde.  Le Christ ne porte pas "le Monde", mais sa représentation,  le globe terrestre, la mappemonde avec, en son sommet, la croix : le globus cruciger. C'est le symbole de son pouvoir sur l'univers, ou aussi du poids du Péché du Monde, puisque la figure renvoie à la déclaration de saint Jean-Baptiste Ecce Agnus Dei, qui tolli peccata mundi, (Jn 1:29) "Voici l'Agneau de Dieu, qui soulève (qui enlève, qui ôte)  le Péché du monde". Le verbe tollo, is, ere signifie lever, soulever, enlever.

Dans sa traduction en latin, Richter traduit Welt (Monde) par le mot orbem (l'orbe) et affaiblit ainsi la blague assimilant Mappemonde et Monde.

Au delà de la plaisanterie, on peut voir, comme le fait Freud, une illustration de la difficulté à trouver un fondement, un point d'appui (comme Archimède : donnez-moi un point d'appui et un levier, et je soulèverai le monde !). Si Atlas porte le Monde (en réalité, le globe céleste), dis-moi sur quoi il prend appui ! Si le savant observe le Tout, dis-moi où est son point de vue ! Si Christophorus "qui porte le Christ", porte le Monde, où se situe-t-il lui-même ! Dans l'hypnose, si  les thérapeutes croient que la Suggestion est un Tout qui n'a besoin d'aucune explication, comment la justifier si elle échoue car le patient se contre-suggestionne ? Dans tout système de pensée totalitaire, qui se justifie par lui-même et dont la Fin justifie les moyens, dis-moi où est l'appui d'une justice ?

.

En illustration, un tableau du Maître de  Meßkirch vers 1562 au Kunstmuseum de Bâle, image Andreas Praefcke, Wikipédia 

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hl_Christophorus_1562_Kunstmuseum_Basel.jpg

.

.

 

 

.

.

SOURCES ET LIENS.

http://www.freiburgermuenster.info/html/content/die_fenster.html?t=55dfc6c14d149648d3240d2a789fb62b&tto=4a0b081b

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Schuhmacherfenster_(M%C3%BCnster_Freiburg)_jm2369.jpg

http://blogs.sciences-po.fr/recherche-icones-globe/2010/12/09/le-paradoxe-de-saint-christophe/

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Saint Christophe. Fribourg Vitraux
15 juin 2016 3 15 /06 /juin /2016 20:54

Les deux Vierges couchées de la cathédrale Notre-Dame de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne).

Maria im Wochenbett : Das Westportal am Freiburger Münster / Der Schmiedefenster im Freiburger Münster.

Voir aussi :

LES VIERGES COUCHÉES. 6 articles.

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vierges-couchees-de-bretagne-2-chapelle-du-yaudet-a-ploulec-h-105555217.html

http://www.lavieb-aile.com/article-vierges-couchees-3-chapelle-de-kergrist-a-paimpol-105604068.html

http://www.lavieb-aile.com/article-vierge-couchee-calvaire-de-tronoen-a-saint-jean-trolimon-29-110465874.html

http://www.lavieb-aile.com/article-la-vierge-couchee-dans-les-nativites-des-livres-d-heures-113263711.html

http://www.lavieb-aile.com/article-vierges-couchees-la-cathedrale-de-chartres-112103311.html

.

.

Je nomme "Vierge couchée" la Vierge qui, dans les Nativités, est allongée dans son lit d'accouchée avant les relevailles. Louis Réau les désigne sous le terme de "Vierge en gésine sur son lit d'accouchée", et le Bildindex de Marburg sous le terme allemand de "Maria im Wochenbett". Wikipédia y consacre un article sous le titre Maria in puerperio.  Saint Joseph se tient le plus souvent au pied du lit. J'ai déjà donné de nombreux exemples dans mes articles sur les spectaculaires Vierges au lit bretonnes, mais prenons ici comme exemple, puisque nous voilà en Allemagne, le tableau Die Geburt Christi de Conrad von Soest, qui date de 1404 : 

.

Lors de ma visite de la cathédrale de Fribourg, j'ai découvert deux exemples de ces Vierges en couches, le premier dès l'entrée puisqu'il m'accueillait sur le tympan du porche principal, et le second — plein de cocasserie— sur le bas-coté nord de la nef. Finalement, passant du coq à l'âne, je me suis retrouvé lancé dans une enquête sur le bœuf de la crêche !

.

LA VIERGE COUCHÉE DU TYMPAN du portail ouest.

.

Le porche de la tour de la cathédrale de Fribourg  a été construit en même temps qu'a été exécutée sa décoration sculpturale,  à la fin du 13ème siècle. Il a été peint de couleurs vives à trois reprises en 1300, 1604 et 1889, et à nouveau entre 1999 et 2004. 

 

.

a) Vue générale du porche.

http://www.zum.de/Faecher/G/BW/Landeskunde/rhein/freiburg/muenster/vorhalle1.htm

On remarque au centre, entre les deux portes, une Vierge placée au dessus de Jessé accroupi.

.

Porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

b) Le tympan et ses trois registres.

 Le tympan associe un Jugement Dernier, et des scènes de la Vie de Jésus (Naissance et Passion). Au sommet, entre la Vierge et saint Jean, le Christ assis sur un trône, montrant ses plaies, et entouré d'anges portant les instruments de sa Passion.  Le registre sous-jacent est centré par un pélican (noir) nourissant ses petits de sa propre chair. Les douze apôtres l'entourent, tous assis, sur des petits nuages. En dessous d'eux vient le Christ crucifié, au dessus du crâne d'Adam, et à sa gauche le bon Centurion,  Longin, et neuf personnages enchaînés et entraînés ders la gueule du Léviathan. A sa droite se trouvent Marie et Jean, et d'autres personnages.

Le registre inférieur est celui qui nous concerne Il comporte une bande haute avec une Résurrection des morts, sortant de leur tombe à l'appel de quatre anges bucinateurs. Plus bas, la moitié gauche  comporte des scènes de la Passion : Judas pendu au figuier, saint Pierre coupant l'oreille du serviteur du grand prêtre, le Christ aux outrages, la Flagellation du Christ lié à la colonne.

Enfin, dans la partie droite de ce registre inférieur, une Nativité et l'Annonce faite aux bergers. Que nous allons regarder de près.

 

.

 

 

Tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

La Nativité et l'Annonce aux bergers.

.

 

 

Nativité du tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Nativité du tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Annonce aux bergers.

A droite, un ange présente une banderole avec les mots ANNUCIO VOBIS, [les auteurs lisent ou ont lu ANNUNTIO] qui renvoient à l'évangile de Luc : Lc 2:8-15 :

  et ecce angelus Domini stetit iuxta illos et claritas Dei circumfulsit illos et timuerunt timore magno et dixit illis angelus nolite timere ecce enim evangelizo vobis gaudium magnum quod erit omni populo quia natus est vobis hodie salvator qui est Christus Dominus in civitate David et hoc vobis signum invenietis infantem pannis involutum et positum in praesepio et subito facta est cum angelo multitudo militiae caelestis laudantium Deum et dicentium gloria in altissimis Deo et in terra pax in hominibus bonae voluntatis

 "Il y avait dans la même région des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour y garder leur troupeau.  Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande frayeur.  Mais l'ange leur dit: «N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple:  aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur.  Voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.» Et tout à coup une foule d'anges de l'armée céleste se joignit à l'ange. Ils adressaient des louanges à Dieu et disaient:  «Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes!»"

Mais on voit que la Vulgate utilise le terme "evangelizo" (annoncer une bonne nouvelle, proclamer) et non "annuntio", qui appartient à la version syriaque. On voit aussi qu'il manque un tilde : ANNU[N]CIO ou ANNU[N]TIO. La formule "Ecce annuntio vobis magnum gaudum" se retrouve dans les chants grégoriens en Italie au XIe siècle pour les offices de la Nativité (Florence, Plaisance) ou à Augsbourg, 1459. La leçon "Ecce anuncio vobis" se retrouve sur les enluminures de Livres d'Heures du XVe siècle : Miniature au début de tierce de la Vierge, Carpentras, BM ms 0052 f 050 ; Heures à l'usage de Châlons-en-Champagne, BM Lyon Ms 5146 f. 47v  Gloria in excelsis Deo anuncio vobis gaudium ; Livre d'heures à l'usage de Soissons. BM Lyon Ms 5142, XVe siècle, Anuncio vobis (gau)dium mag(num) 

 

L'ymagier ne manque pas d'humour dans sa mise en scène ;  le berger, portant un chapeau rond noué sous le menton par de longs lacets, une tunique sans manche proche des dalmatiques, des guêtres ou housseaux, tient attaché à son poignet par une  laisse impressionnante un solide molosse. Sa canne n'est qu'un bout de bois tordu.  Devant ses pieds se trouvent un bélier et un mouton tandis que deux chèvres broutent les feuilles d'une vigne (ou d'un arbre à gousses). 

.

Annonce aux bergers, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Annonce aux bergers, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

La Nativité. 

Dans l'évangile de Luc, la Naissance de Jésus est annoncée ainsi aux bergers :

 et hoc vobis signum invenietis infantem pannis involutum et positum in praesepio , "Voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire."  Lc 2:12 .

 

Le récit est enrichi au VIIIe siècle dans l'Évangile du Pseudo-Matthieu chap. XIV : 

Le troisième jour de la naissance du Seigneur, la bienheureuse Marie sortit de la caverne , et elle entra dans une étable, et elle mit l'enfant dans la crèche, et le bœuf et l'âne l'adoraient . Alors fut accompli ce qui avait été dit par le prophète Isaïe : « Le bœuf connaît son maître, et l'âne la crèche de son Seigneur. » Ces deux animaux, l'ayant au milieu d'eux l'adoraient sans cesse. Alors fut accompli également ce qu'avait dit le prophète Kabame : « Tu seras connu au milieu de deux animaux. » Et Joseph et Marie demeurèrent trois jours dans cet endroit avec l'enfant".

Puis Jacques de Voragine le diffuse dans sa Légende Dorée du XIIe siècle 

Nous voyons ici de gauche à droite :

  • Un ange tenant un cierge, éclairant la crèche mais signifiant surtout que la venue  de l'Enfant s'assimile à l'apparition de la Lumière divine. 
  • La Vierge, couchée sous des draps damassés, le dos surélevé par un dossier et un coussin.
  • L'Enfant, cheveux courts, blonds et bouclés, tourné sur le coté droit, tient sa Mère par le bras.  
  • Deux anges  en adoration.
  • la mangeoire, en osier, ressemble à une clôture de jardin  : Le terme de la Vulgate  praesepio, "mangeoire" vient de  saepio "entourer d'une haie" ; il traduit le terme grec φάτνη phátnä et correspond à notre mot "crêche" : une mangeoire, et, par extension, l'étable. 
  • L'âne, regardant le bœuf qui mange la paille du berceau improvisé. Ce motif discrètement comique va trouver sa suite dans notre second exemple sur le vitrail de la nef, mais on peut aussi le retrouver, quasi identique à celui-ci, au tympan du porche de l'église de la Frauenkirche d'Esslingen.
  • un ange thuriféraire.
  • saint Joseph assis, pensif, la canne à la main et le bonnet cônique sur la tête.

.

 

La Vierge couchée, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

La Vierge couchée, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

 

La Vierge couchée et son Fils, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

La Vierge couchée et son Fils, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

 

Saint Joseph, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

Saint Joseph, tympan du porche de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, photographie lavieb-aile.

.

.

LA VIERGE COUCHÉE DU VITRAIL DE LA NATIVITÉ, BAS-COTÉ NORD DE LA  NEF. 1320.

Nördliches Seitenschiff, Schmiedefenster.

La deuxième fenêtre du bas-coté nord de la nef est faite de trois lancettes de quatre panneaux. Comme les autres verrières, elle est offerte par des corporations d'artisans, ici les forgerons (schmied) dont le patron est saint Éloi, Eligius en latin. La lancette du milieu porte le blason des forgerons en bas (tenaille, marteau et serpent), saint Éloi ferrant un cheval dont il a coupé la patte au milieu, et une Crucifixion au sommet. Les lancettes latérales illustrent la Vie de la Vierge : Annonciation et Nativité à gauche, Visitation et Fuite en Égypte à droite. 

.

La verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile

La verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile

.

 

Lancette centrale de la verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile
Lancette centrale de la verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile

Lancette centrale de la verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile

.

La Nativité de la Verrière des Forgerons.

Nativité, verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

Nativité, verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

.

La Vierge, assise dans son lit d'accouchée, la tête (nimbée et voilée) posée sur un oreiller bleu à carreaux, lève les bras vers son Fils. On croit d'abord qu'elle le soulève pour l'admirer ou joer avec lui, mais on comprend qu'en réalité, il est en train de tomber de la mangeoire en osier qui lui sert de berceau, car le bœuf, au lieu de manger le foin,  dévore l'une des extrémités des langes de l'enfant. Panique !

.

Nativité, verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

Nativité, verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

.

Face à ce petit accident, Joseph, d'habitude si passif et mélancolique,  a réagi promptement et, levant sa canne, il frappe (certainement avec douceur) le museau de l'animal gourmand.

 

.

Nativité, verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

Nativité, verrière des Forgerons (Schmiedefenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

.

Je dois ajouter qu'il y a une troisième Vierge couchée à la cathédrale de Fribourg, en croisillon sur la Verrière des Martyrs du bas-coté sud de la nef. Mieux, c'est, en plus, une Vierge allaitante. Des années 1270-1280.

Mais voilà, j'ai raté ma photo.

.

Nativité, verrière des Martyrs (Märtyrerfenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

Nativité, verrière des Martyrs (Märtyrerfenster) de la cathédrale de Fribourg, photographie lavieb-aile.

.

SOURCES ET LIENS.

http://www.michaelseeger.de/muenster/index.html

http://www.michaelseeger.de/muenster/ochs.html

http://www.ulrichengert.de/resources/PDF/Ulrich_Engert_Referenz_Corpus_Vitrearum.pdf

http://www.bildindex.de/obj20578989.html#|home

— ARONIKA (Markus), 2013,  Farbe und Licht, Geisliche Beschreibungen von Fenstern im Freiburger Münster, Promo Verlag.

—  KEMPF ( Friedrich), SCHUSTER ( Karl), 1906, Freiburger Münster : ein Führer für Einheimische und Fremde, Freiburg, Herdersche Verlagshandlung.

https://archive.org/stream/dasfreiburgermun00kemp#page/n7/mode/2up

— SCHÄFER (Hermann) Deutsche Geschichte in 100 Objekten, Piper ebooks, 9 nov. 2015 - 656 pages 

 https://books.google.fr/books?id=p5TVCgAAQBAJ&pg=PT111&dq=%22schmiedefenster%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwje1_WDpK_NAhVFrRQKHfXdD4EQ6AEIKTAB#v=onepage&q=%22schmiedefenster%22&f=false

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Vierges couchées Vitraux Fribourg
14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 10:50

.

Cette baie située sur le transept nord, à gauche de la porte d'entrée, mesure 5,00 m de haut sur 2,20 m de large. La verrière (n°3 selon la numérotation du Corpus vitrearum) comporte 3 lancettes cintrées et un tympan à 5 ajours. Les lancettes s'organisent en deux registres, l'un consacrée à l'Adoration des Mages et l'autre, au dessus, à l'Adoration des Bergers. 

Les auteurs de l'Inventaire remarquent que les quatre baies du transept (n°1 à 4, soit celles du pignon et du mur des bras nord et sud) ont été réalisées par le même atelier quimpérois entre 1540 (Dormition, n°4), 1546 (Adoration des Mages, n°3), 1548 (Saint Jacques, n°2) et 1553 (Saint Laurent, n°1). Dans la même campagne fut réalisé le vitrail de Saint Éloi (1550). Les auteurs du Corpus Vitrearum attribuent aussi à l'atelier quimpérois la maîtresse-vitre de la Passion, qui daterait de 1560 et s'apparente avec celle de Saint-Goazec (1573), et le Baptême du Christ (milieu XVIe). 

La chapelle a donc été vitrée juste après sa reconstruction en 1535 par les Vieux-Chastel qui possédaient la motte féodale du Cranhuel  (Inscription lapidaire --CHAPELLE FUT FONDEE -- MVCXXXV .A.LONNEUR DE NOT. DAME. DU CRAN--.

L'homogénéité du style quimpérois, et celle de la fourchette temporelle (1540-1560) pendant le Concile de Trente et avant la Ligue, s'associent à celle du programme : 4 scènes de la Vie de Marie et de la Vie et de Passion du Christ occupent les points cruciaux de la croix latine du plan de la chapelle, tandis que 3 saints et martyrs sont vénérés dans les espaces intermédiaires.

Cette homogénéité du programme théologique ou hagiographique est renforcée par la sculpture avec les deux retables de la Vierge à l'Enfant et de la Trinité dans le chœur, le retable ou la niche à volets de Saint Laurent, les statues du Christ Sauveur, de la Vierge à l'Enfant, de saint Laurent, de saint Jacques et de saint Éloi (disparue).

.

 

Vitraux anciens, annotés sur un Plan de la chapelle in Inventaire, 1969.

Vitraux anciens, annotés sur un Plan de la chapelle in Inventaire, 1969.

.

La verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

La verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

 

La verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

La verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

I. LE REGISTRE INFÉRIEUR : ADORATION DES MAGES.

Ce registre est peu restauré, sauf le paysage, et le dais de la lancette centrale.

.

 

Registre inférieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Registre inférieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

 

Adoration des Mages, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

Melchior et Gaspard.

Melchior est agenouillé devant l'Enfant. Il porte  sur le bord du manteau l' Inscription AVE:  GRATIA : PL[ENA].

Gaspard, debout, tient le vase contenant l'encens.

.

 

Melchior, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Melchior, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

Balthazar.

Il présente un pot rempli de myrrhe.

 

 

Balthazar, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Balthazar, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

Vierge et Jésus, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Vierge et Jésus, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

Un rapprochement s'impose avec les fragments d'une Adoration des Mages conservé dans l'église de Plogonnec dans la verrière de Saint-Sébastien (vers 1525) ; non seulement pour le sujet, et l'attitude des personnages, mais aussi pour les détails de la colonne et du chapiteau, ceux de l'architecture de la niche,  et pour l'étoile gravée. 

.

.

Un autre détail est encore plus intéressant, c'est le petit garçon penché pour observer (cf registre supérieur) :

.

.

Joseph porte un bonnet rouge, mais tient pourtant son chapeau sur sa poitrine.

Notez l'étoile en verre gravé.

.

Joseph, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Joseph, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

REGISTRE SUPÉRIEUR. L'ADORATION DES BERGERS.

Les parties figurées sont modernes, sauf deux panneaux : l'Enfant et l'ange musicien au centre, le berger agenouillé au 1er plan dans la lancette droite. Le reste a été complété par Bonnot en 1915.

.

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

La Vierge et deux anges : panneaux modernes.

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

Bergers en adoration devant l'Enfant-Jésus dans son berceau.

.

Registre supérieur, Adoration des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Registre supérieur, Adoration des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

Offrandes des bergers .

Un berger offre un oiseau dans une cage en osier : verre ancien.

 Un autre berger offre des œufs ou des fruits, un troisième un agneau, tandis que des anges joue de la musique. Panneaux modernes (1915).

.

 

 

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

Les dais.

Comme J.M Abgrall l'a remarqué en 1896, ces dais à arabesques, très ornés surmontés de putti affrontés  sont semblables à ceux de la baie 10 de la Collégiale de Pont-Croix . Cette dernière, datée du 2eme tiers du XVIe siècle, comporte, comme ici, une Nativité avec la Sainte Famille, une Adoration des Mages et une Adoration des bergers. On y retrouve avec une ressemblance stricte avec la verrière de Spézet,   Melchior et Gaspard,  le berger offrant un oiseau en cage, l'ange jouant de la viole près du berceau, l'enfant curieux observant la scène au dessus du mur, etc..

 Voir 

http://www.infobretagne.com/pont-croix-eglise.htm

http://fr.topic-topos.com/vitrail-pont-croix 

https://www.flickr.com/photos/57485362@N00/13766459685/

.

a) Baie de droite. 

Il comporte deux anges écrivains adossés et deux angelots joueurs confrontés ; un mascaron ; des guirlandes, des pots à feu, des rangées de perles...et des toiles d'araignées !

.

Dais du registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Dais du registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

b) dais central.

Il porte, sous un masque animal et un buste, entre deux anges joueurs de viole,  dans un cartouche l'inscription :

NATIVI / TAS DOM / INI 1546.

La Bretagne est réunie à la France depuis 1532. Nous sommes alors à la fin du règne de François 1er, au sommet de la Renaissance française, et de la première École de Fontainebleau.

.

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

 

Dais du registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Dais du registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

TYMPAN.

Panneaux peu restaurés.

Il représente la cour céleste. Au sommet, Dieu bénissant . dans les atours inférieurs, des groupes de saints ; dans les atours latéraux, des groupes d'anges.

.

Tympan,  verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Tympan, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

 

Tympan,  verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Tympan, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

 

Tympan,  verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Tympan, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

 .

SOURCES ET LIENS.

 —ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1909, Chapelle de N.-D. du Crann en Spézet, Quimper, Leprince, 1909, et Société Archéologique du Finistère  1909 tome 36 - Pages 244 à 254.

http://soc.archeo.dufinistere.org/bulletin/index.php?gr=1909&art=saf1909_0294_0304#

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), 1891, Bulletin de la Société archéologique du Finistère page XXVI

https://archive.org/stream/bulletin78frangoog#page/n324/mode/2up

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), Inscriptions...

 http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_divers/abgrall_inscriptions-gravees.pdf

— Bulletin monumental 1912 page 359 :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31102s/f468.item.zoom

— ARLAUX (Claire), 2006,  La chapelle de Notre-Dame du Krann à Spézet, Keltia graphic, Spézet, 46 p.

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, paroisse de SPEZET, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1f826f4f6843f882615f0b205d5a0d99.pdf

 — GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum, Presses Universitaires de Rennes.

 

— OTTIN (Louis), s.d. (1896), Le vitrail; son histoire, ses manifestations à travers les âges et les peuples, pages 244-246 (plan).

https://archive.org/stream/levitrailsonhist00otti#page/246/mode/2up

PERENNES (chanoine Henri), 1931, Chapelle de N.-D. du Crann en Spézet, Quimper, Imprimerie Cornouaillaise, 1931 - E.O. - In -8, 14,5 x 22,5cm  ill. - 44 pages 

http://www.saintgoazec.com/public/upload/file/bd129a3e102efe309069ffc860992d51.pdf

 — Inventaire topographique : Finistère, canton [de] Carhaix-Plouguer / [publié par l'] Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Commission régionale de Bretagne. - Paris : Impr. nationale, 1969 - (Inventaire topographique ; 1) 1969.  - 2 vol. (XX-240, 186 p.)1, Texte ; 2, Illustration. - 2 cartes h.t. -  ; 31 cm. : 31 cm.. Vol. I pages77-80.

 Site Topic-topos :

http://fr.topic-topos.com/la-nativite-spezet

— Site Infobretagne

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Vitraux
14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 08:41

Les vitraux de Notre-Dame-du-Crann (Intron Varia ar C'Hrann) à Spézet : l'oculus du Christ sortant du tombeau (XVe siècle).

.

Voir aussi :

Les retables de la Vierge et de la Trinité (XVIe) de la chapelle Notre-Dame-du-Crann de Spézet (Finistère).

.

Ce fragment d'un vitrail de la seconde moitié du XVe siècle, le plus ancien de la chapelle, a été remonté en 1912 par Albert Bonnot dans l'oculus du pignon occidental, de 0,60 m . Il provient soit de l'édifice précédent, soit de l'une des sept chapelles de Spézet, en ruine au début du XXe siècle. On y voit le Christ tenant l'étendard de la Victoire sur la Mort, nimbé de rouge, et bénissant. Il franchit la cuve du tombeau entre les lances des soldats endormis. Son manteau ou linceul blanc ourlé d'or (jaune d'argent) laisse voir la plaie de son flanc droit. La tête de l'un des soldats endormis a été restaurée.

.

 

 

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

 

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

 

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

.

.

SOURCES ET LIENS.

 —ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1909, Chapelle de N.-D. du Crann en Spézet, Quimper, Leprince, 1909,  et Société Archéologique du Finistère - 1909 tome 36 - Pages 244 à 254.

http://soc.archeo.dufinistere.org/bulletin/index.php?gr=1909&art=saf1909_0294_0304#

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, paroisse de SPEZET, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1f826f4f6843f882615f0b205d5a0d99.pdf

PERENNES (chanoine), 

http://www.saintgoazec.com/public/upload/file/bd129a3e102efe309069ffc860992d51.pdf

ARLAUX (Claire),  1991, 2006,  La chapelle de Notre-Dame du Krann à Spézet, Keltia graphic, Spézet, 46 p.

— Site infobretagne :

http://www.infobretagne.com/spezet-chapelle-notredameducrann.htm

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Vitraux
13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 12:23

.

VUE GÉNÉRALE DU CHŒUR.

.

Retables de la Vierge et de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retables de la Vierge et de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

Retables de la Vierge et de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retables de la Vierge et de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

LE RETABLE DE LA VIERGE.

 

.

 

 

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

.

 

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

La Vierge et l'Enfant.

La Vierge est couronnée, ses cheveux châtain ruissellent en boucles sur ses épaules, elle porte une robe rouge à large encolure ronde, plissée à la taille, et un manteau d'or. Son front et ses sourcils sont épilés. Elle tient son Fils sur le bras droit, et un fruit (une figue ?) dans la main gauche. 

L'Enfant-Jésus  porte une robe d'or ; il bénit le monde de la main droite et tient l'orbe crucifère en insigne royal de la main gauche : c'est la figure du Salvator Mundi.

.

La Vierge et l'Enfant, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

La Vierge et l'Enfant, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Les anges musiciens.

.

En partant du haut à droite : 

Ange ...

Ange battant la mesure ? Ange dansant le rap ? A mon avis, ange tenant jadis un phylactère en l'honneur de la Vierge.

.

 

 

 

Ange rappeur, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange rappeur, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange tambourineur.

Il jouait peut-être en même temps de la flûte (pipeau).

.

 

Ange tambourineur, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange tambourineur, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange joueur de vièle à archet.

Un manche, quatre cordes, pas d'ouïes, des échancrures en C, pas de clefs visibles, un archet en arc. 

Ange joueur de vièle à archet,  Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange joueur de vièle à archet, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange (tenant jadis un phylactère ?)

.

Ange,  Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Du coté gauche, de haut en bas :

 

Ange hauboïste.

.

Ange joueur de hautbois, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange joueur de hautbois, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange cornemuseux.

.

Ange sonneur, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange sonneur, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

 

 

.

 

Ange sonneur ("biniaouer"), Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange sonneur ("biniaouer"), Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Les douze apôtres.

Ils sont placés dans des niches en plein cintre. On trouvede haut en bas :

 — à gauche, les apôtre Pierre, Thomas, Barthélémy, Philippe, Jacques le Majeur.

— à droite, les apôtres Paul, Jean, Simon, Mathias, Matthieu ou Jude, Jacques le Mineur.

Les vitraux de Notre-Dame-du-Crann à Spézet : l'Adoration des Mages et des Bergers ou Baie 3 (1546).

Les vitraux de la chapelle Notre-Dame-du-Crann à Spezet : la Dormition et le Couronnement de la Vierge, baie n°4 (vers 1535-1540).

Les vitraux de la chapelle Notre-Dame-du-Crann à Spézet: la verrière de saint Laurent (1548), baie n° 1. Le retable de saint Laurent.

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

Les quatre évangélistes.

De gauche à droite Luc et son taureau, Marc et son lion, Jean et son aigle, et Matthieu et son ange.

.

Les évangélistes, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Les évangélistes, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Les prophètes Isaïe et Jérémie.

.

Prophète Isaïe, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Prophète Isaïe, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Le prophète Jérémie.

Rien ne permet de l'identifier comme tel, si ce ne sont les usages de représenter Isaïe et Jérémie, notamment dans les Arbres de Jessé.

 

Prophète Jérémie, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Prophète Jérémie, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Les six panneaux des volets : la Vie de la Vierge.

.

1. Rencontre d'Anne et de Joachim devant la Porte Dorée de Jérusalem. Conception de la Vierge.

.

 

Baiser d'Anne et Joachim devant la Porte Dorée, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Baiser d'Anne et Joachim devant la Porte Dorée, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

2. Naissance de la Vierge.

Sainte Anne donne naissance à Marie en présence de son mari Joachim.

.

Naissance de Marie, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Naissance de Marie, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

 

 

.

3. Présentation de Marie au Temple.

Anne et Joachim mène Marie au pied de l'escalier du Temple, où le grand prêtre va l'accueillir jusqu'à sa puberté.

La petite Marie a alors 3 ans. Sait-on quel était le nom du Grand prêtre du Temple de Jérusalem qui lui tend ainsi les bras?

Selon Wikipédia, il se nommait Simon, fils de Boethus d'Alexandrie, nommé par Hérode en -24 av. J.C et jusqu'à -5 av. J.C.  Ce Simon Ben Boëthus est le fondateur d'une véritable dynastie sacerdotale, et ses fils ou frère Yoazar et Eleazar lui succédèrent. C'est peut-être l'un d'entre eux qui lui sert d'assistant et qui se tient derrière lui sur ce panneau. Mais, mais ...

.

¨Présentation de Marie au Temple, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

¨Présentation de Marie au Temple, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Surprise ! l'assistant du grand prêtre, au lieu de porter, comme son maître, des vêtements signalant son appartenance hébraïque (liée, pour les artistes de l'époque, à l'Ancien Testament), porte un surplis au dessus d'une robe noire, comme un prêtre du XVIe siècle. Mieux : il porte des binocles ! 

C'est la seconde paire de lunettes de la chapelle, car un apôtre de la verrière de la Dormition en arbore aussi une, et une belle !

Mais un Ben Boëthus portant bésicles, il n'y a qu'à Spézet que l'on voit cela ; à condition d'avoir bonne vue, car le détail est petit.

.

 

¨Présentation de Marie au Temple (détail), Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

¨Présentation de Marie au Temple (détail), Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

4. Le Mariage de la Vierge avec Joseph.

 

.

Mariage de la Vierge et de Joseph, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Mariage de la Vierge et de Joseph, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

5. L'Annonciation.

.

L'Annonciation, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

L'Annonciation, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

6. La Visitation.

.

La Visitation, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

La Visitation, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

L' Adoration des Rois Mages.

 

.

Melchior offrant l'or, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Melchior offrant l'or, Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Joseph, Marie et le Mage Balthazar. Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Joseph, Marie et le Mage Balthazar. Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Couronnement du retable : Dieu le Père ...

Au sommet du retable, on a placé Dieu le Père vêtu de la chape, coiffé de la tiare et tenant l'orbe.Il est entouré de deux personnages non identifiés.

.

Les retables de la chapelle Notre-Dame-du-Crann de Spézet (Finistère).

.

La prédelle : Prédication de saint Jean-Baptiste.

.

Prédication de Jean-Baptiste, prédelle du Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Prédication de Jean-Baptiste, prédelle du Retable de la Vierge, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

.

LE RETABLE DE LA TRINITÉ.

 Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

 Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

 Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Les anges musiciens.

.

 

L'Ange jouant du tambourin.

.

 

Joueur de tambourin,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Joueur de tambourin, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange jouant de la viole.

.

Joueur de viole,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Joueur de viole, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

L'ange jouant du triangle.

.

 

Ange joueur de triangle,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange joueur de triangle, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Le joueur de serpent.

.

Ange serpentiste,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange serpentiste, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange jouant de la flûte traversière.

.

Ange flûtiste,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange flûtiste, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange jouant de la harpe.

.

Ange harpiste,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange harpiste, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange tenant l'échelle, l'un des instruments de la Passion.

Ange tenant l'échelle de la Passion,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange tenant l'échelle de la Passion, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

Ange jouant de la viole.

.

Ange violiste,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Ange violiste, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

  Les six panneaux des volets : scènes  de la Vie de Jésus. 

.

1. La Nativité ; l'Adoration des bergers.

 

La Nativité ; l'Adoration des bergers. Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

La Nativité ; l'Adoration des bergers. Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

.

L'Adoration des mages.

.

 

L'Adoration des Mages,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

L'Adoration des Mages, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

3. La Circoncision.

.

La Circoncision,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

La Circoncision, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

4. La Fuite en Égypte.

 

 

La Fuite en Égypte,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

La Fuite en Égypte, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

5. Jésus parmi les docteurs de la Loi.

.

Jésus parmi les docteurs,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Jésus parmi les docteurs, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

6. La Dormition de la Vierge

.

Dormition de la Vierge,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Dormition de la Vierge, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

Les douze apôtres

Ils sont placés dans douze niches d'architectures différentes.

De haut en bas à gauche : saints Pierre (la clef), Jean (la coupe de poison), Philippe (la croix), Thomas (la lance), Mathias (la halebarde), Matthieu ou Jude (la hache).

De haut en bas à droite : saints Paul (l'épée), Jacques le Majeur (le bourdon),  André (la croix en X), Jacques le Mineur, Simon (la scie), et Barthélémy (la peau).

.

Les douze apôtres,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.
Les douze apôtres,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Les douze apôtres, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

 

Les retables de la chapelle Notre-Dame-du-Crann de Spézet (Finistère).

.

La Résurrection.

En haut : le Christ vainqueur de la Mort, vêtu du manteau rouge, entre un ange tenant la colonne de la Passion et un ange adorateur.

En bas : la Sortie du tombeau parmi 4 légionnaires romains frappés de stupeur.

La Résurrection,  Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

La Résurrection, Retable de la Trinité, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

La prédelle.

Le martyre de saint Jean l'Évangéliste.

Selon la tradition, saint Jean aurait été amené d'Éphèse à Rome, chargé de fers, sous l'empereur Domitien. Il fut condamné par le sénat à être jeté dans l'huile bouillante. Cette condamnation fut exécutée devant l'actuelle Porte Latine. Il en sortit plus frais et plus jeune qu'il n'y était entré. (Nominis)

Martyre de saint Jean, prédelle de l'autel, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

Martyre de saint Jean, prédelle de l'autel, Notre-Dame du Crann (Spézet), photographie lavieb-aile.

.

SOURCES ET LIENS.

 —ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1909, Chapelle de N.-D. du Crann en Spézet, •Quimper, Leprince, 1909, et Société Archéologique du Finistère  1909 tome 36 - Pages 244 à 254.

http://soc.archeo.dufinistere.org/bulletin/index.php?gr=1909&art=saf1909_0294_0304#

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, paroisse de SPEZET, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1f826f4f6843f882615f0b205d5a0d99.pdf

— PERENNES (chanoine), 

http://www.saintgoazec.com/public/upload/file/bd129a3e102efe309069ffc860992d51.pdf

— ARLAUX (Claire), 2006,  La chapelle de Notre-Dame du Krann à Spézet, Keltia graphic, Spézet, 46 p.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes
11 juin 2016 6 11 /06 /juin /2016 20:19

La verrière de l'Arbre de Jessé de la cathédrale Saint-Gatien de Tours, ou baie 202 (vers 1250-1275).

Voir sur ce thème :

Les sculptures :

Et les vitraux :

.

Et en comparaison avec les œuvres bretonnes :

.

Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

PRÉSENTATION.

La baie 202 appartient aux quinze baies hautes du chœur, (baies 200 à 214), et parmi celles-ci aux quatre baies du rond-point (201 à 204) qui entourent la Passion de la baie d'axe 200. Elles datent du 3e quart du XIIIe siécle, et leur réseau s'inspire des formes de la Sainte-Chapelle de Paris (1243-1248). Les baies sont conçues à  assez grande échelle, (six registres par lancettes) avec des personnages peu nombreux et ainsi adaptées à leur éloignement du sol, car la voûte du chœur culmine à 34 mètres. Trois baies donnent des indications temporelles par leur signatures. La baie 201 fut offerte par Geoffroy Freslon, évêque du Mans de 1258 à 1270. La baie 203 mentionne "Jacques évêque de Nantes",  or Jacques de Guérande , ancien doyen de Tours fut évêque de 1264 à 1267. La baie 213 porte les armoiries de Vincent de Pirmil, archevêque de Tours de 1257 à 1270. Cette fourchette de 1258 à 1270 correspond à la fin du règne de Louis IX (Saint Louis), une dizaine d'année après la septième croisade, lors de la reconstruction du chœur par Étienne de Mortagne entre 1236 et 1279 : le chevet est achevé en 1267, permettant alors que les reliques de Saint Maurice (la cathédrale portait alors son nom) y soient transférées. Les verrières sont peut-être dues à un certain "Richard le Vitrier" (Richardi Vitrarii), mentionné sur un rôle des cens payés pour l'occupation des maisons situées dans le cloitre. Il y est voisin de l'architecte Étienne de Mortagne et d'un certain Mathei le Cortepoinctier, que nous allons retrouver.

 Depuis l'exemple de Suger qui plaça, en 1244,  le vitrail de  l'Arbre de Jessé dans la chapelle axiale dédiée à la Vierge, à coté du vitrail de l'Enfance du Christ, toutes les cathédrales placèrent  Jessé sur l'axe médian de l'édifice, à la première ou seconde place à coté de  la Vierge ou du Christ : Chartres vers 1150, Soissons en 1212, Angers vers 1230,  le Mans en 1235, Beauvais en 1240,  Amiens en 1242. 

 

.

A Tours, les cinq verrières du rond-point forment un ensemble honorant les personnages religieux de tout premier plan pour les chanoines de la cathédrale. Au centre, la baie 200 est consacrée à la Passion :  elle est encadrée à droite — au sud — par la verrière de Jessé, et à gauche, par la baie 201 consacrée à saint Maurice, premier patron de la cathédrale. Le rond-point s'achève à droite par la baie 204 de la Vie de saint Martin, et à gauche par la baie 203 de la Vie de saint Pierre.

La baie 202 dite Verrière de l'Arbre de Jessé et de l'Enfance du Christ, comporte trois lancettes trilobées et un tympan à 3 trilobes. Elle mesure 10,50 m de haut et 2,40 m de large. Au dessus d'un registre inférieur où sont présentés les drapiers donateurs, l 'Arbre de Jessé occupe la lancette centrale, et son tronc né de la poitrine du patriarche allongé s'élève en quatre mandorles occupées successivement par deux rois de Juda, la Vierge, et le Christ. Les deux lancettes comportent chacune six médaillons hexagonaux. Le fond général de toute la verrière est rouge,  mais le fond des médaillons et mandorles est bleu. Un trait blanc souligne le montage des formes géométriques hexagonales et ovales.

  La grande originalité de la verrière de Tours est de placer, latéralement à cette présentation de la royale généalogie de Jésus, non des prophètes développant des références avec l'Ancien Testament (Saint-Denis, Chartres, Soissons, Beauvais), mais des scènes de la Vie de Marie (Annonciation, Visitation, Annonce aux bergers, Nativité, trois scènes des Mages, Présentation au temple, Massacre des Innocents, Fuite en Égypte) montrant comment la Vision prophétique de Jessé se réalise  dans les épisodes trouveront leur accomplissement dans le Sacrifice du Christ. La seule référence franche à l'Ancien Testament se trouve dans le tympan, avec le Sacrifice d'Abraham, mais en réalité, dans l'Évangile de Matthieu et dans les évangiles apocryphes, les épisodes de la vie de Jésus et de Marie servent à renvoyer à des citations prophétiques, notamment d'Isaïe. La verrière a pu être considérée  comme un livre d'images pour illettrés, destiné aux fidèles, (quoique ceux-ci n'avaient pas accès au chœur), mais en réalité elle est bien trop haute pour leur être accessible. C'est plutôt un "power point" extrèmement savant, la synthèse d'une pensée théologique sur l'accomplissement des textes prophétiques par le Christ et sur la place de la Vierge ( par son Immaculée Conception) dans le plan du Salut, un exposé que l'on a voulu sacraliser en l'inscrivant sur le verre, traversé par la lumière solaire c'est à dire à l'irradiation divine.

.

 

La baie 202, plan du chœur, cathédrale de Tours, annoté d'après plan Wikipédia.

La baie 202, plan du chœur, cathédrale de Tours, annoté d'après plan Wikipédia.

.

REGISTRE INFÉRIEUR. LES DONATEURS.

.

 

Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Matthieu le Cortepoinctier, Donateur.

 

Cette verrière est signée : Matth. D. dat. ist. vit. m(l) .

Transcription : Matheus de..dat istam vitram, "Matthieu D. donna cette verrière".

Ce Matthieu est coiffé d'un court bonnet et vêtu d'un manteau à capuchon dont la manche, non enfilée, retombe en laissant apparaître sa doublure, peut-être fourrée. Il peut s'agir en fait d'un chaperon.

On a suggéré que ce donateur pouvait être Mathei le Cortepoinctier, qui occupait l'une des maisons situées dans le cloître de la cathédrale à coté de l'architecte Étienne de Mortagne et d'un verrier, Richard le Vitrier. Selon Salmon, "Bourassé et Manceau ont vu des marchands pelletiers dans les personnages du panneau placé entre les deux donataires : c*est cependant bien une étoffe rouge à raies jaunes, noires et blanches que les marchands mesurent. Le compartiment supérieur du panneau est moins explicite, mais on y reconnatt encore plutôt une étoffe blanche qu'une fourrure. Il en résulte que le donataire Mathieu appartenait plutôt à la corporation des courtepointiers, qui vendaient des étoffes piquées et brodées, qu'à celle des pelletiers, et qu'ainsi notre attribution offre la plus grande probabilité. "

Pour Godefroy, dans son Dictionnaire, le cou[r]tepointier est simplement « celui qui fabrique des coutepointes », celles-ci étant « des couvertures de lit ouatées et piquées » (nom composé de coute ""lit de plume, couette", mais le terme désignait aussi celui qui les vend. La communauté des Maître-Marchands Courtepointier, Neustrés et Coustiers fut réunis en 1636 à celle des tapissiers , et auparavant, le terme englobait les marchands de tapisserie, ou plus généralement les marchands de "meubles de tissus", le tissu d'ameublement.  Aujourd'hui, "le courtepointier ou la courtepointière coupent et cousent des tissus de différentes sortes pour confectionner des décorations d'intérieur: rideaux, tentures, couvre-lits, stores, nappes, ainsi que des duvets, des coussins ou des housses de matelas. Le courtepointier ou la courtepointière travaillent généralement assis ou debout pour la coupe de grandes pièces de tissus. Dans des ateliers de décoration, ils collaborent au sein de petites équipes composées d'un décorateur ou d'une décoratrice d'intérieurs et deux ou trois collègues." (Wikipédia)

https://archive.org/stream/achivesdelartfr00chengoog#page/n332/mode/2up/search/cortepoinctier

.

le donateur Mathieu, Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

le donateur Mathieu, Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.
Les drapiers et pelletiers ou fourreurs.

1. Drapiers.

En bas, deux artisans mesurent une toile rouge à rayures bleu et jaune à l'aide d'une aune (une règle mesurant quatre pieds), tandis qu'un personnage ( une femme ?) vêtu d'une cape lui recouvant la tête semble diriger l'opération par un signe de la main.

Au Moyen Âge, cette profession était exercée entre autres par de riches bourgeois. Ceux-ci organisent la production du tissu en contrôlant plus ou moins toute la filière de production textile " (Wikipédia) 

Ces panneaux peuvent être comparés à ceux de Chartres  de la baie n°5 ou verrière de Jacques le Majeur qui sont si proches qu'ils semblent avoir servis de modèles. 

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chartres_-_Vitrail_de_l%27histoire_de_la_vie_de_saint_Jacques_le_Majeur_-_Drapiers.JPG?uselang=fr

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/05_vitrail_vie_st_jacques_majeur/scene_02.php

2. Fourreurs.

En haut, un artisan présente une étoffe à un couple. La femme, au premier plan, est coiffée d'un touret. Elle tend ou palpe le tissu de la main gauche et semble donner son accord de la main droite. Les vêtements et coiffure du couple correspondent à ceux portés par les deux donateurs latéraux, ce sont donc eux qui sont représentés négociant dans les échopes d'un drapier puis d'un fourreur.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chartres_-_Vitrail_de_l%27Histoire_de_saint_Jacques_le_Majeur_-_Fourreurs.JPG?uselang=fr

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/05_vitrail_vie_st_jacques_majeur/scene_01.php

La pièce de fourrure est sans-doute une pièce de vair (écureuil petit-gris), et le motif qui  symbolise cette étoffe est proche du motif héraldique du "vair".

On peut penser qu'à coté du courtepointier Matheus et de son épouse Dionisia, les drapiers et les pelletiers  ont participé à la donation du vitrail.

 

.

 

Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

La donatrice Denise . 

Inscription  DIONISIA : UXOR :  SUA ; "Denise son épouse".

La femme est coiffée du touret, noué sous le menton. Comme son époux, elle lève vers l'axe central et le sommet de la verrière ses deux mains jointes qui se détachent en clair sur une masse sombre et ronde correspondant soit à un objet, soit à la mise en plomb.

.

La donatrice Denise, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

La donatrice Denise, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

DEUXIÈME REGISTRE ; JESSÉ.

  • Annonciation
  • Le Songe de Jessé
  • Visitation

.

2e registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

2e registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

L'Annonciation.

La scène se limite à l'essentiel : l'ange Gabriel tendant la main, un phylactère, la Vierge inclinant la tête. Dans le fond bleu, cinq couleurs : rouge, blanc, vert, jaune, vieux rose.

Source :

Verrière de l'Enfance de Jésus à Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_01.php

Verrière de la Vie de la Vierge à Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/28b_vitrail_vie_vierge/scene_13.php

.

Annonciation, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Annonciation, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Le Songe de Jessé.

.

L'ancêtre de la lignée des rois de Juda est représenté selon un schéma constant depuis le vitrail de Suger à Saint-Denis : allongé ou plutôt adossé sur des coussins en décubitus latéral droit, enveloppé dans un manteau rouge, sous une lampe témoignant du fait qu'il ne dort pas, mais qu'il songe. Le tronc de l'Arbre qu'il voit dans ce songe s'élève, très droit, depuis ce qu'il est convenu d'appeler sa hanche.

Jessé à Chartres : http://a403.idata.over-blog.com/3/43/88/27/epigraphie-tilde/chartres/vitraux/arbre-de-Jesse/arbre-de-Jesse-6784c.jpg

.

 

Jessé songeant, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Jessé songeant, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Visitation.

Plus encore que dans l'Annonciation, le récit est réduit à l'essentiel, deux femmes nimbées dont l'une tient un livre sur son ventre et l'autre tend les bras pour étreindre sa voisine. Cela suffit, ces formes codées renvoient au récit de la Visitation dans l'Évangile de Luc Lc 1:39-45.

Notons que la fête liturgique de la Visitation fut établie  par saint Bonaventure pour les franciscains en 1263, dans les années où fut crée ce vitrail.

Source : Chartres, verrière de l'Enfance du Christ :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_02.php

.

 

 

 

Visitation, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Visitation, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

TROISIÉME REGISTRE. 1er ROI DE JUDA.

  • Annonce aux bergers.
  • 1er Roi de Juda.
  • Nativité

.

 

3e registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

3e registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Annonce faite aux bergers.

Un ange sort des nues et tend un phylactère à un berger coiffé d'un chaperon. Ses moutons et sa chêvre paisent à ses pieds. Un personnage chenu, appuyé à une canne correspondrait d'avantage à Joseph.

Le modèle semble être la verrière de la Vie de la Vierge de Chartres.

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/28b_vitrail_vie_vierge/scene_16.php.

Voir aussi la verrière de l'Enfance du Christ de Chartres:

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_04.php

.

 

Annonce aux bergers, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Annonce aux bergers, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Roi de Juda (David)

Rien n'indique ici qu'il s'agit de David fils de Jessé et premier roi de cette dynastie. Ce roi couronné et barbu se tient aux rameaux de l'Arbre, et ses pieds y prennent également appui. Manteau lie-de-vin à rever jaune, robe verte.

Comparer avec le 1er roi de l'Arbre de Jessé à Chartres :

http://a54.idata.over-blog.com/3/43/88/27/epigraphie-tilde/chartres/vitraux/arbre-de-Jesse/arbre-de-Jesse-6785c.jpg

.

 

Roi de Juda, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Roi de Juda, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Nativité.

Là encore, le modèle semble pris à la verrière de la Vie de la Vierge de Chartres, avec inversion du carton ou du dessin copié.

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/28b_vitrail_vie_vierge/scene_15.php

La Vierge est allongé, mais lève le bras vers le berceau de son Fils. Celui-ci a été placé sur un support en arche ; il est réchauffé par le souffle du bœuf et de l'âne. Joseph est appuyé sur sa canne, mais il est plus dynamique que sur le modèle chartrain et berce aussi l'enfant. 

.

.

 

Nativité, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Nativité, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

QUATRIÈME REGISTRE. 2e ROI.

  • Les Mages devant Hérode.
  • 2ème Roi de Juda.
  • Voyage des Mages.

.

 

3e registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

3e registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Les Mages devant Hérode.

.

Sources :

Verrière de l'Enfance du Christ à Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_05.php

Verrière de la Vie de la Vierge de Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/28b_vitrail_vie_vierge/scene_18.php

Saint-Denis :Grodecki page 41 : 

https://books.google.fr/books?id=N4gj5jFFAIgC&pg=PA151&lpg=PA151&dq=%22mages+%22+vitrail&source=bl&ots=XjSY-OYvbJ&sig=3dsIqWGWXJVsYWa3Tb3UwBgppC8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiRoOm_yaTNAhVHtBoKHRM7C4E4ChDoAQhBMAg#v=onepage&q=%22mages%20%22%20H%C3%A9rode&f=false

.

Les mages devant Hérode, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Les mages devant Hérode, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

2ème Roi de Juda (Salomon).

Ce roi est identique au précédent, exception faite de la position du bras droit et des teintes des vêtements. On tend à y voir Salomon, fils de David, petit-fils de Jessé.

.

 

Roi de Juda, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Roi de Juda, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Voyage des Mages chevauchant.

Les trois mages se guident sur l'étoile (non figurée ici) dans leur chevauchée. 

A Saint-Denis (panneau perdu remplacée par une chevauchée de Gérente au XIXe), et à Chartres, ils sont représentés à pied :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_07.php

.

 

Voyage des Mages, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Voyage des Mages, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

CINQUIÉME REGISTRE. LA VIERGE.

  • Adoration des Mages.
  • La Vierge.
  • Présentation au Temple.

.

Cinquième registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Cinquième registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Adoration des Mages.

Sources : Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/verrieres_hautes/vh_114/lg_03.htm.

Adoration des mages, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

La Vierge.

La Vierge, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

La Vierge, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Présentation de Jésus au temple.

Sources :

Verrière de l'Enfance du Christ de Chartres:

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_09.php

.

Présentation au Temple, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Présentation au Temple, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

SIXIÈME REGISTRE. LE CHRIST.

 

Sixième registre,  baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Sixième registre, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Le Massacre des Innocents.

Source : comme les précédents, cette scène   est ici simplifiée pour se réduire à une sorte d'emblème ou de signe de reconnaissance renvoyant le chanoine placé dans le chœur à un corpus scripturaire bien connu. On ne voit ici que deux soldats d'Hérode et deux enfants, sns décor architectural, et les mères ne sont pas figurées. Comparer avec :

Verrière de l'Enfance du Christ à Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_10.php

Verrière de la Vie de la Vierge à Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/28b_vitrail_vie_vierge/scene_20.php

.

Massacre des Innocents,  baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Massacre des Innocents, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

Le Christ.

La comparaison avec l'Arbre de Jessé de Chartres montre, là encore, une simplification, puisque l'artiste n'a conservé que trois des sept colombes symbolisant les Dons de l'Esprit renvoyant au verset d'Isaïe 11:2. Par contre, le Christ tient ici un livre dans la main gauche.

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/49_vitrail_arbre_jesse/scene_06.php.

.

Le Christ,  baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Le Christ, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

La Fuite en Égypte.

Sources :

Verrière haute de Chartres :

http://www.vitraux-chartres.fr/verrieres_hautes/vh_114/ld_03.htm

Verrière de l'Enfance du Christ à Chartres:

http://www.vitraux-chartres.fr/vitraux/50_vitrail_incarnation_et_enfance_christ/scene_11.php.

.

Fuite en Égypte, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Fuite en Égypte, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

LE TYMPAN.

Les trois médaillons montrent trois scènes du Sacrifice d'Abraham : Isaac, en haut, porte le bois de son propre sacrifice (comme Jésus portera la Croix). Abraham, à droite, lève l'épée sur son fils Isaac ligoté sur le bûcher. L'ange, à gauche, désigne au patriarche le bélier qui va se substituer à l'enfant.

.

Tympan, Sacrifice d'Abraham,  baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

Tympan, Sacrifice d'Abraham, baie 202, Arbre de Jessé et Enfance du Christ, cathédrale Saint-Gatien de Tours, photographie lavieb-aile.

.

SOURCES ET LIENS.

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm4/eg_StGatien_c.htm

http://professor-moriarty.com/info/fr/sec/vitraux/p%C3%A9riode-avant-19%C3%A8me-si%C3%A8cle/cath%C3%A9drale-tours-arbre-jess%C3%A9-cath%C3%A9drale-tours

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Tours/Tours-Saint-Gatien_v4.htm

https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Cath%C3%A9drale

— BOURASSÉ (Abbé Jean Jacques ), 1849, Verrières du choeur de l'église métropolitaine de Tours : dessinées et publiées par J. Marchand,... Texte par MM. Bourassé et Manceau, Paris : Vve Didron ; et Tours : l'auteur, 1849.

SALMON, , "Documents sur quelques architectes et artistes de l'église cathédrale de Tours," Mémoires de la Société archéologique de Touraine: Série in 80, Volumes 3 à 4, 1847, pp. 130-135

ou Archives de l'art français, tome II par Philippe de Chennevières, 1852-1853, pages 322-323 ;

— GRODECKI (Louis), PERROT (Françoise), 1981,  Les Vitraux du Centre et des pays de la Loire, Corpus vitrearum. France. Série complémentaire, Recensement des vitraux anciens de la France II, Centre national de la recherche scientifique

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Arbre de Jessé
7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 16:03

La peinture murale du calendrier liturgique circulaire médiéval (vers 1320) de l'église de Vieux-Thann (Haut-Rhin).

.

Voir aussi :

.

Il s'agit d'un cercle de 3,20 m de diamètre inscrit dans un carré. Un document donne toutes les informations souhaitées et je le recopie ici :

I. Le remarquable document explicatif placé dans l'église.

"C'est lors du percement d'une baie gothique, puis de l'élévation du clocher, que cette fresque a été recouverte d'une épaisse couche de plâtre, la cachant aux yeux de tous. En 1991, la restauration du monument a permis de mettre à jour dans l'avant-chœur ce calendrier liturgique.

Il s'agit de l'unique exemplaire connu d'un calendrier circulaire d'époque médiévale, sous forme d'ue fresque murale polychrome.

Un perpétuel recommencement.

La représentation du temps, sous forme d'ue cercles concentriques renvoie à l'idée que la vie est un perpétuel recommencement, dans le cycle des mois et des saisons. Dans l'espace central, on distingue en partie le visage d'un ange, fixant le centre de la fresque, où devait probablement se trouver le Christ, maître du temps et de l'histoire.

En partant du centre, on observe :6 anneaux concentriques :

l'anneau des travaux des mois.

L'anneau des jours du mois, leur nom et leur nombre, avec une représentation des principales fêtes patronales mensuelles.

L'anneau des lettres dominicales a, b, c, d, e, f et g, correspondant à chacun des jours de la semaine

L'anneau des saints du mois. 

— Enfin, l'anneau rassemblant le nom de ces saints.

Aux quatre coins de la fresque, on suppose que les quatre évangélistes étaient représentés. Seul saint Matthieu est reconnaissable en haut à droite.

Lecture du calendrier.

Chaque jour correspond à une lettre dominicale, qui change suivant l'année. Pour pouvoir lire le calendrier, il suffit de savoir à quelle lettre correspond le dimanche de l'année en cours."

Un système de représentation des jours consiste à leur attribuer une lettre au lieu des traditionnels appellations lundi, mardi, etc.. Elles sont attribuées pour une année donnée. On fait correspondre successivement chacune des sept premières lettres (, B, C, D, E, F, et G) à chacun des jours de l'année. En commençant par A le p1er janvier et en répétant le cycle tous les sept jours. La lettre dominicale est dans ce système la lettre qui correspond aux dimanches (pour l'année considérée). Si l'année est commune, l'opération s'effectue en une fois et se termine par A le 31 décembre. En effet le 31 décembre est placé 364 jours plus tard que le 1er janvier. Or 364 est divisible par 7 (364 = 52 x 7). Premier et dernier jour de l'année ont donc la même lettre. Un jour de la semaine se voit affecter la même lettre tout au long d'une année donnée. La lettre dominicale est la lettre affectée au dimanches pour cette année. Si l'année est bissextile, l'opération s'effectue en deux temps. On procède normalement jusqu'au 29 février, auquel correspond toujours D. Ensuite on attribue la lettre D au premier mars epuis on remrend le cycle (E, F, etc.). Que l'année soit ou non bissextile, une date donnée se voit donc toujours attribuer la même lettre dans ce système."

.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

.

 

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Document exposé dans l'église, Communauté de commune Pays de Thann.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Document exposé dans l'église, Communauté de commune Pays de Thann.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Document exposé dans l'église, Communauté de commune Pays de Thann.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Document exposé dans l'église, Communauté de commune Pays de Thann.

.

Mes photographies et mes efforts de décryptage.

L'ensemble de la fresque.

.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

.

Le coin supérieur gauche.

.

 

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

.

Discussion.

 

Je n'ai pas trouvé d'autre source de documentation sur ce calendrier, et je dois donc tenter seul la poursuite de son analyse. 

Les éléments les plus identifiables sont pour moi le laboureur et sa charrue, pour les mois, et la scène de l'Annonciation, pour les Fêtes. Or, l'Annonciation correspond au 25 mars. Dans les Très Riches Heures du Duc de Berry, le mois de Mars est illustré par un paysan derrière sa charrue à versoir tirée par deux bœufs. De même dans le Calendrier des Bergers du XVe siècle.

Donc, le cône temporel le mieux visible de ce calendrier correspond à Mars.

 

.

 

Annonciation (25 mars) et labourage, calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

Annonciation (25 mars) et labourage, calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

.

Parmi les saints, je reconnais le nom de saint Benoît, S. Benedictus : c'est le 21 mars qu'était célébré l'anniversaire de sa mort. Je reconstitue la liste suivante :

Ste Migud ?? Cheveux longs . Tient une épée ou une lame sur l'épaule

S. Fridolin ?? : 5 ou 6 mars

S. Gregorius. Saint Grégoire le Grand, pape fêté le 12 mars et représenté avec la colombe du Saint-Esprit près de l'oreille.

S. ---rerus. Tient un outil à long manche

S. Longus ---  Saint Longin ? 15 mars

S. Rimi ou Riopidi in apt

Bref, le résultat est de piètre qualité.

 

 

.

Mois de mars d'un Livre d'Heures :

 

Mois de Mars, Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

Mois de Mars, Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

.

Le mois précédent : Février.

 

Mois de Février, Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

Mois de Février, Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

.

Le  mois d' Avril.

Je lis "Avrell". Le dictionnaire Godefroy atteste avrill, averill ; je trouve sur le net, en patois, avrell  .

 

Le mois d'Avril, Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

Le mois d'Avril, Calendrier circulaire médiéval de l'église Saint-Dominique, Vieux-Thann. Photographie lavieb-aile.

.

LES CALENDRIERS LITURGIQUES ; LES CALENDRIERS CIRCULAIRES.

Selon G. Comet, "Il y a quelques rares antécédents à cette forme circulaire du calendrier :

  • la mosaïque moyen-orientale de Beisan, au VIe siècle;
  • le manuscrit grec n° 1291 à la bibliothèque du Vatican à Rome (ixe siècle)
  • et, seule image occidentale de ce type, la mosaïque de pavement de la cathédrale d'Aoste, XIIe siècle,
  • Mais en Allemange au XIIe siècle, un manuscrit présente toute l'année sur une seule page avec une disposition qui a eu grand succès par la suite, au XVe siècle: les mois sont placés en cercle, autour de l'année qui occupe le centre du dessin. le Computus, qui vient à la suite des Annales Zwifaltenses minores, Stuttgart, Wùrttembergischen Landesbibliothek, Cod. Hist. 20 415. Cf. Borries-Schulten. : Janvier chasse encore le lièvre, juin évoque le labour de jachère. Janvier est à l'horizontale à gauche et la lecture se fait dans le sens des aiguilles d'une montre . Comput, Cod. hist. 20415, Zwiefalten, ca. 1162, Württembergische Landesbibliothek, Stuttgart.
  • Sur un Calendrier circulaire en 1485, janvier est en bas à gauche (le bifrons), la lecture se fait dans le sens des aiguilles d'une montre. Février est un vieillard qui cahuffe ses pieds à un feu, mars est représenté par un vigneron bêchant sa vigne, avril est consacré à la taille des vignes, alors que la charrue de labour correspond à juin. Barthélémy de Glanville, Le propriétaire des choses, Lyon, 1485. Bibliothèque de Besançon, xvie siècle, in Duby [1975], t. 2, p. 184. 65. Voir ici page 33.

 

Calendrier circulaire de Zwiefalten, Comput, Cod. hist. 20415, Zwiefalten, ca. 1162, Württembergische Landesbibliothek, Stuttgart., in Comet 1992, Le Paysan...

Calendrier circulaire de Zwiefalten, Comput, Cod. hist. 20415, Zwiefalten, ca. 1162, Württembergische Landesbibliothek, Stuttgart., in Comet 1992, Le Paysan...

.

 

Calendrier circulaire de 1485, Barthélémy de Glanville, Le propriétaire des choses, Lyon, 1485 in Georges Comet 1992, Le Paysan...

Calendrier circulaire de 1485, Barthélémy de Glanville, Le propriétaire des choses, Lyon, 1485 in Georges Comet 1992, Le Paysan...

.

SOURCES ET LIENS.

— COMET (Georges), 1992, Les calendriers médiévaux, une représentation du monde in Journal des savants  Année 1992  Volume 1  Numéro 1  pp. 35-98

http://www.persee.fr/docAsPDF/jds_0021-8103_1992_num_1_1_1552.pdf

 

— COMET (Georges), 1992, Le Paysan et son outil. Essai d'histoire technique des céréales (France, VIIIe - XVe siècle), Publications de l'École française de Rome  Année 1992  Volume 165 http://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1992_mon_165_1

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier

Présentation

  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
  • Contact

Profil

  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

Recherche