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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 21:20

Un blog qui se nomme lavieb-aile et qui abuse un peu du plaisir d'écrire se doit de se chercher un emblème qui allie l'aile et la plume: par exemple, un représentant de la gente ailée venant dicter sa prose à l'oreille de l'auteur, tel que je l'ai trouvé à la Pinacothèque de Sienne :

 

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Ou bien, plus modestement, un âne (et chacun a pu constaté que l'auteur est un "asino" ) qui viendrait se placer sous la douche dorée de l'inspiration déversée par une bonne colombe ?

 

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  Hi Han, Hi Han, bête certes, mais gourmand, je poursuis l'autoportrait :

 

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   Des ailes, une paire d'ailes qui viennent me tendre  l'encrier, voilà ce qu'il me faut :

 

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  Oui, oui, tout cela est bien, mais trop riche en auréoles, pêchant par trop d'or, de myrrhe, et d'encens : n'y a-t-il pas un animal tout simple  qui veuille bien me servir de stylo ? Eh bien, figurez-vous que j'ai le choix : même si j'écarte tous les oiseaux indubitablement porte-plumes, je peux choisir soit un papillon, le Sphinx plumet surnommé le Porte-plume Ptilophora plumigera,choix  qui est séduisant, mais que j'écarte au profit d'une jolie mouche, une Syrphide plus exactement, qui obtient mes faveurs :

 

  C'est le Syrphe porte-plume, Sphaerophoria scripta  (Linnaeus, 1758) qui sera le Pierrot qui me prêtera sa plume, et si je jette sur lui mon dévolu, c'est qu'il accompagne toutes mes balades actuelles, au cours desquelles  je ne cesse de le voir sur chaque pétale de marguerite. Un Syrphe, donc un roi du vol stationnaire, recherchant le soleil et le nectar des fleurs, jaune et noir, aux ailes plus courtes que l'abdomen, aux antennes jaunes, à la face jaune,au thorax remarquable par son allure de bouclier d'airain poli  encadré de parenthèses jaunes, et par son scutellum jaune également. Il pond ses oeufs dans les colonies de puceron car sa larve en raffole, et cette aphidiphagie (compulsion à manger des pucerons) la rend fort sympathique aux jardiniers.

 

Le mot latin sphaera (qui reprend un mot grec) signifie ...sphère, et sphaeraphora, le porte-sphère.

Scripta signifie "qui a été tracé, écrit". Il se référerait aux marques noires du bout de l'abdomen, qui sont différentes selon les individus.  Pour ma part, ce qui évoque le plus l'écriture chez cette mouche de moins de 10mm, c'est la manière élégante qu'elle a de s'incliner à 45° sur les fleurs, avec la même inclinaison que le porte-plume sur la feuille.

  Selon Alain Ramel, seuls les mâles mérite l'appellation Syrphe porte-plume, les femelles pouvant toujours se faire appeler Sphaérophore notèe, ce qui n'est pas mal non plus ; seul les mâles ont l'abdomen cylindrique, rond comme un crayon de couleur, les femelles ayant un peu d'embonpoint au niveau du ventre et l' extrémité de l'abdomen terminée en pointe.

 

   Je pense n'avoir photographié que des mâles: on les reconnaît aussi à leurs yeux, qui sont rapprochés, et à un demi-ballon qu'ils portent sous l'extrémité de l'abdomen : ce sont leurs genitalia, leurs humbles génitoires, particulièrement développès. Voilà donc l'explication de ce nom de sphaerophoria !

 

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  Leur langue ou trompe, nommée proscobis, est courte (2, 47 mm selon le pied à coulisse) et ne leur donne accès qu'aux calices les moins longs : ceux des composées, des renoncules, des rosacées, ou des ombellifères. Il recherche le nectar et le miellat, mais aussi le pollen qui augmente considérablement leur espérance de vie : c'est l'occasion de vous envoyer voir le très beau site SylvieScope qui vous dira tout sur le Sphaerophoria scripta :

http://www.sylviescope.com/sphaero/12.html

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 19:57

Tout le monde connaît au moins une cigarière, la plus célèbre des cigarreras de lamanufacture de Séville, celle qui chante l'habanera " l'amour est enfant de bohème", celle qui s'amuse à ensorceler Don Josè : Carmen, quoi !

  Mais un cigarier, cela ressemble à quoi ? A cela :

 

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  C'est un Curculionide ou charançon, le charançon du noisetier, du groupe des Attelabides qui mérite son appellation de cigarier par sa façon de fabriquer avec la feuille de noisetier un rouleau : c'est le travail de la femelle ( il aurait été plus juste de les nommer, avec la carmencita, des cigarières), qui, après l'accouplement, confectionne ce berceau en incisant le pétiole et enroule la partie de feuille flétrie. elle perce le rouleau avec son rostre, et pond 5 ou 6oeufs.  

 

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 • Le nom d' Atelabus ou Attelabus viendrait d'Aristote, et il est cité dans Note sur l'Histoire des Animaux d'Aristote, M. Camus, 1783. Il a ét créé par Linné, qui a réparti les actuels Curculionides en un groupe nommé Curculio et un autre nommé Atelabus. C'est Billberg qui a créé la famille des Atelabidae en 1820 .

• Le genre Apoderus revient à Guillaume -Antoine Olivier, le protecteur de Latreille pendant la période révolutionnaire. Le mot signifierait "l'écorché " (Encyclopèdie méthodique, vol.117) mais la même encyclopédie mentionne l'Apodère de l'Aveline Attelabus avelinae Linnaeus. Et le mot apoderus signifie en latin "aspic fait d'amandes pelées " :un rapport ? En tout-cas notre compatriote Guillaume-Antoine Oliver déjà nommé cite dans son Entomologie ou Histoire Naturelle des Insectes, tome cinquième, Coléoptères, 1807, outre l'Apodère dromadaire, l'Apodère chameau, l'Apodère ensanglanté, l' Apodère haemorroidal, l'Apodère de Tranquebar et l'Apodère perlè... l'Apodère tête écorchée qui n'est autre que notre Apoderus coryli .

 

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Published by jean-yves cordier
5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 11:02
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Lieu : St Rivoal, à trois mètres d'un cours d'eau.
Date : 4 juin 2011, Sortie de formation aux invertébrés Bretagne Vivante dirigée par Mikaël Buord.
L'observation de  la nature par le biais d'un objectif macro ou d'une loupe offre parfois des surprises telles qu'elles s'apparentent à la traversée du miroir pour la jeune Alice, et la chute vertigineuse qui aspira la jeune demoiselle dans un vortex mental après qu'elle se soit engagée dans un terrier me paraît peu de chose à l'égard du bouleversement  suscité par le mécanisme copulatoire le plus inouï, le plus singulier, le plus incroyable, le plus imprévu (etc...), de cette araignée nommée la Tétragnathe étirée. Et j'aurais vu un lapin blanc aux yeux roses consulter l'heure sur son portable et s'écrier qu'il allait être en retard pour sa série télévisée que cela ne m'aurait pas ému d'avantage que de lire la description de l'induction spermatique chez les araignées, et d'apprendre comment, chez celles-ci, les deux pédipalpes des mâles se sont différenciés en un organe d'accouplement hautement original et sans équivalent direct dans les autres groupes animaux pour  réussir un tour de force nommé induction spermatique.
Tout débute peut-être par les articles d'Ulrich Gerhardt 12 articles (soit un total de 1064 pages) publiés de 1911 à 1933 sur le comportement sexuel des araignées: ce docteur en médecine (Berlin, 1899) qui fut professeur de zoologie à Breslau écrivit entre autre :
• Neue morphologische und biologische Untresuchungen an Spinnen, Naturwissenschaften, Volume 11, N° 45, 1923, 
Biologisceh Studien an griechischen, corsischen und deutschen spinnen, Zoomorphology Vol. 10, N° 4 :576-675, 1928.
Neue studien zur sexualbiologie und zur bedeutung des sexuellen grössendimorphismus des spinnen, Zoomorphology Vol. 1, n° 3 : 507-538.
   Son étude de la reproduction de Tetragnatha extensa L. se trouve dans :
Weitere sexualbiologische untersuchung an Spinnen, Arch. Naturgesch. 89(A,10) : 18, 94    (1923)
  1) Un peu d'anatomie :
a) les pédipalpes :
Situées entre les chélicères,  première paire d'appendices prosomatiques, et les pattes ambulatoires qui forment la troisième paire, les pédipalpes   ou pattes mâchoires sont formés de six articles. Le sixième, le tarse, est équipé d'une griffe palpaire chez  la femelle, mais se différencie chez le mâle en un organe hypertrophié souvent comparé à un gant de boxe, et qui atteint une taille si extravagante qu'il en devient parfois invalidant et que certains Theridiidae doivent s'automutiler d'un coup de chélicère pour n'en conserver qu'un exemplaire.
   Cet organe qui reste simple chez les haplogynes atteint une complexité considérable chez les entélégynes, c'est à dire la moitiè des araignées . Il est essentiellement constitué par un bulbe copulateur, qui s'éffile à son sommet en un embolus qui joue le rôle de penis. Mais ce bulbe repose sur une sorte de cuiller ou cymbium, parfois complété par un paracymbium, et puis il est étayé par des pièces chitineuses ou sclérites, et par un coussin extensible fibro-élastique ou haematodocha : c'est un grand moment que celui où l'anatomiste s'empare de l'emphase de Bossuet dans son Sermon sur la mort pour décrire comment, lors de l'acte de chair, les haematodochae jusqu'alors collabèes deviennent turgescentes sous la pression de l'hemolymphe et dressent les sclérites, les faisant se disjoindre et faire saillir l'embolus ! Et dans une vision apocalyptique, il ne manque pas de rappeller comment, chez certaines espèces, l'embolus vient serompre dans l'organe femelle et ainsi le boucher, afin de l'empècher de s'accoupler désormais !
   A cet organe mâle répond, chez la femelle, un organe nommé épigyne ; chez Tetragnatha extensa, il est réduit à une simple fente transverse non chitinisée.
b) les chélicères.
  Les chélicères (du grec khélé, "pince" et keras, "corne" ) ces appendices buccaux dotés de glande à venin sont particulièrement développés chez Tetragnatha extensa, et surtout ils (ou elles) sont dotès  chez le mâle d'une "dent", un crochet qui va lui permettre une "prise de chélicères" : afin d'éviter de se faire dévorer par sa partenaire, le mâle lui bloque les chélifères en les tenant en pince au moyen de cette apophyse.
 2. L'accouplement.
  Il est précédé par une préparation du mâle qui, en juin-juillet, cesse de s'alimenter et  confectionne une toile spermatique
petite toile où va se dérouler le phénomène d'induction spermatique :le mâle va déposer sur cette toile par "masturbation" ou éjaculation primaire le sperme, sous contrôle de sensilles gonoporales situées sous l'épigastre. Puis il va le réabsorber par ses bulbes palpaires : c'est " le remplissage des bulbes".
  Guidé par les phèromones dont elle imprègne sa toile, il cherche une femelle de son espèce (il ne va pas s'aventurer sur la toile d'une espèce  étrangère) et s'en approche prudemment pour ne pas se faire manger avant d'avoir réussi la fameuse prise des chélicères. Le femelle est alors immobilisée, comme sous l'effet dune osae-wasa de judo, et le mâle n'a plus qu'à introduire l'embolus de son pédipalpe dans l'épigyne de la face ventrale de l'abdomen femelle et à procéder à l'éjaculation secondaire. " N'a plus qu'à " , j'aimerais vous y voir, surtout qu'il est de règle de placer l'embolus droit dans l'épigyne droit, et/ou réciproquement, bien que dans son imperissable article  copulation with controlateral insertion in entelegyne spiders, Nederlands Journal of Zoology, 47(1) : 99-102, (1997), B.A.Huber ait démontré que la règle connaissait des exceptions. De même, l'arbitre estimera que le combat est gagné si un style, ou embolus, est introduit, ou les deux, simultanément, ou par alternance : dans tous les cas cela vaut le point entier, "ippon", et le mâle n'a plus qu'à filer. Débloquant rapidement ses chélicères, il se laisse tomber au sol ou sur l'eau, et " Bonjour chez vous!".
   Cet équipement du mâle tétragnathe pourrait faire  suspecter l'odieux personnage de "machisme", or, traditionnellement, l'approfondissement des connaissances par les savants leur font émettre la "female choice hypothesis", l'hypothèse que c'est la femelle qui choisit son partenaire en fonction de ses genitalia plus ou moins avantageux, et que, dans l'acte reproducteur,elle coopère activement . Ou bien, dans la théorie du conflit des intérêts, on décrit une co-évolution des appareils et des stratégies, une "course aux armements" où les organes mâles évoluant pour mieux contraindre les femelles, et ceux  des femelles cherchant à échapper à cette contrainte. Tetragnatha extensa et ses chélicères coinceurs est une bonne occasion pour s'initier aux travaux de Thierry Lodé sur la "Guerre des sexes " ou de W.G Eberhardt sur la coévolution antagonistique.
 
 

 

 

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Published by jean-yves cordier
3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 11:10

Il est arrivé vers le 24 mai, se cachant d'abord au ras du sol, refusant les photographes, mais il s'affiche maintenant sans vergogne sur les tiges et les fleurs de nos prairies : l'Échiquier, ou Arge galathée ou Demi-deuil, Melanargia galathea  (Linnaeus, 1758) :

 

Article précédent :mes papillons de juin : les rhopalo

 

 

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Certains sont  de couleur brune, plutôt que noire : il s'agirait des femelles.

 

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Published by jean-yves cordier
3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 11:03

 Suite de :Anax imperator : l'émergence.

 

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Published by jean-yves cordier
3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 07:55

Autant le dire tout-de-suite : je ne réunis ces deux papillons que parce que je les ai observés le même jour ( 2 juin 2011) au même endroit ( l'Aber à Crozon).

   L'un se nomme Issoria lathonia  ( Linnaeus, 1758), c'est le Petit nacré, mais les britanniques le nomment Queen of Spain Fritillary, et ce sera le prétexte pour mettre en scène cette Reine d'Espagne  qui atterri sous nos yeux sur l' aérodrome local : tous les commentateurs sont unanimes pour admirer sa superbe robe orange, que des couturiers avertis décrivent comme "suffusé de verdâtre", et qu'un artiste a décoré d'élégants ornements de velours noir, cette passementerie de ronds, de triangles et de croissants étant alignée en trois rangs :

 

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   Mais le plus attendu, ce sont les célèbres joyaux de nacre que la Reine ne manque pas de porter lors des grandes cérémonies: elles ont été ramenées par Alvaro de Saavedra des îles Molluques et c'est leur richesse en cristaux d'aragonite qui en font un symbole de la souveraineté aragonaise. C'est la localisation de ces nacres sur le revers de l'aile antérieure qui permet de distinguer le Petit Nacré du Moyen et du Grand Nacré, qui le dépassent par la taille, mais pas par le rang.

 

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    Les savants férus de généalogie nobiliaire et d'héraldique soutiennent que la première mention du nom de Queen of Spain remonte à 1775, où Moses Harris l'utilise sans le justifier dansThe Aurelian's Pocket Companion.

   Le nom scientifique lathonia a été attribué par Linné dans la dixième édition de 1758 du Systema Naturae, à la page 481, sous le numéro 141. Il a classé ce papillon parmi les Nymphales et à l'intérieur de ce groupe parmi les Phalerati, ce qui, dans le cas de ce nacré, doit nous retenir un peu. On se souvient ( Sur le nom du papillon Vulcain. ) que le qualificatif de phalerati signifie en latin "porteur de phalères", les phalères étant des plaques de métal brillant suspendu au cou des chevaux, puis les décorations militaires ou les ornements des praticiens, puis tout ce qui est parure clinquante.  Qui, mieux que la Reine d'Espagne, mérite cet adjectif ?

   On se souvient aussi que Linné avait pris le parti de distribuer des noms de la mythologie greque à ces papillons : ici, après Paphia, Cytherea et Aglaja, il choisi Lathonia, un des épithètes de la déesse Artemis. Latona est le nom romain de la déesse Leto, mère d' Artemis.

  Les Nacrés ont quitté les Nymphales pour rejoindre les Heliconii.

Le genre Issoria a été décrit par Hübner [1819]; Verz. bek. Schmett.(2): 31 sous les noms d' Issorien, Issoriae. J'en ignore l' étymologie.

 

 

Sa présence dans le Finistère est attestée en 1836, date à laquelle il figure dans la liste des papillons, dréssée par Emile Souvestre et Jacques Cambry dans Le Finistère en 1836.

 

 

 Mais que venait faire the Queen à Crozon ? Elle venait assister à un mariage princier, tout en blanc, auquel seule la crème, l'élite, les happy fews étaient conviés : le prince Charles Henri de Monnaie Du Pape épousait Aubépine Idéale Du Gazé : les jeunes futurs époux étaient glorieux, quasi immatériels tellement leur bonheur les transfiguraient en figures solaires :

 

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  C'est moi qui le compare à la Monnaie du pape en admirant ses ailes postérieures rondes comme des florins et aussi translucides que les feuilles séchèes de la plante (  Lunna annua) :

 

 

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 Pour entrer dans la cérémonie, cliquez ici :

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Published by jean-yves cordier
2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 11:25

Observés le 31 mai à Pontavennec (Saint-Renan)

 

1. Meliscaeva cinctella (Zetterstedt, 1843).

 

 Cette Syrphe de 7 à 11 mm aux ailes brunâtres avec une subcostale et un ptérostigma brun est d'observation courante. Ses larves mangent les pucerons (aphidiphage).

 

 

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2. La Syrphe à ceinture  Episyrphus balteatus  (De Geer, 1776), Marmalade hoverfly.

 

Elle mesure 8 à 12 mm, son front peu saillant présente un calus médian très proéminent, ses ailes sont renforcées sur la marge postérieure par des plaques chitineuses microscopiques (comme la Meliscaeva précédente); elle vit dans les conifères (? ici, il n'y avait que des feuillus) et elle pond ses oeufs dans les colonies de pucerons, pour que ses chères petites larves puissent se régaler. C'est une espèce très courante, mais que je trouve très élégante par ses lignes fines et la vivacité de ses couleurs.

 

 

Un mâle, aux yeux contigus : 

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 Une femelle, aux yeux séparés et divergents.

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 3. Eristalis tenax  (Linnaeus, 1758).

 

L'arista (la soie de l'antenne) est glabre, les tibias sont épaissis et arqués sur la troisième patte sous un fémur noir, ces tibias portent une brosse de poil dite "brosse mimétique", la face est saillante vers le bas, et les yeux présentent deux bandes sombres verticales de poils. C'est du moins la théorie, mais je distingue bien en tout cas l'incurvation en V de la nervure médiane de l'aile.

 

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Published by jean-yves cordier
31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 20:29

La Petite Tortue Aglais urticae (Linnaeus, 1758).

J'avais observé ses chenilles en nid grouillant sur les tiges d'ortie le 28 avril :

 

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Puisun mois plus tard, c'est une  chenille  solitaire d'une taille plus conséquente que je découvre: En effet, les chenilles de Petite Tortue (comme celle du Paon-du-jour) se rassemblent après l'éclosion des oeufs en un nid communautaire, tissent une toile de soie, et y passent les quatre premiers stades de leur développement, avant de se séparer lors du dernier stade.

 

 

 

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  Le 31 mai, à Pontavennec (Saint-Renan), à  une trentaine de mètres des orties qui les ont nourries, je vois deu Petites Tortues (un couple ? les deux sexes sont identiques) qui volent joyeusement, viennent se poser dans la prairie tout juste fauchée, puisse décider pour une petite station sur une feuille de ronce, et rester  désormais bien indifférentes à l'égard de l'ortie.

 

Lorsqu'elles se posent au sol, elles gardent d'abord les ailes fermées, ce qui permet d'observer le verso sombre qui ressemble à celui des autres Vanesses , les Robert-le-diable, les Paon-du-jour, le Vulcain ou la Belle-Dame :

 

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   Puis elles s'entrouvent timidement  ...

 

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  Et puis elles se décident à déployer leur éventail : quel spectacle !

 

 

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     Elles se nomment Petite Tortue parce qu'elles sont plus petites d'un centimètre que leur grande soeur la Grande Tortue ; et de même que celle-ci se nomme aussi Grand Renard, elle adopte le nom de Petit Renard, qui est la traduction du nom vernaculaire allemand de Kleiner Fuchs. Les anglais préfèrent Small Tortoiseshell, la petite carapace de tortue. Et nous pouvons aussi la désigner sous le zoonyme de Vanesse de l'Ortie.

 

   Le nom scientifique Aglais urticae   (Linnaeus, 1758)se traduirait presque par La Splendeur de l'Ortie, puisque Aglaé est, avec Euphrosyne et Thalie,  l'une des trois Grâces, celle qui est Plus que Belle, Splendide.

 

 

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   Une ténébreuse affaire.

 

   Dans les années 2003-2009, les populations de Petite Tortue déclinèrent, en France et Outre-Manche, et on s'en inquiéta. On incrimina alors une Tachinide, une de ces mouches que j'ai pu découvrir à propos de mon observation de la Petite Tachinide La Petite Tachinide Ectophasia crassipennis à Crozon. On se souvient que ces tachinides sont des parasitoides qui se développent au dépens de différents insectes.

   La coupable désignée est une exoristine, Sturmia bella (Meigen, 1824)   qui parasite divers Vanesses : elle pond des oeufs microscopiques sur les feuilles d'orties, et ces oeufs sont ingérés par les chenilles de Petite Tortue, de Vulcain, de Paon du jour ou de Robert-le-diable. Les larves de Sturmia éclosent et se développent dans l'intestin, qu'elles perforent pour aller se nourrir des organes non-vitaux de la chenille-hôte, puis, lorsqu'elles atteignent le terme de leur développement, elles s'attaquent aux organes vitaux et déchirent la peau de la chenille, d'ailleurs déjà dans son cocon. Une fois à  l'air libre, elles se métamorphosent.

   

   Sturmia bella  était inconnue en Angleterre jusqu'en 1998, et cette intrusion n'a pas été appréciée par nos voisins, qui n'ont pas l'habitude d'être envahis, et sont sourcilleux sur l'arrivée sur leurs sols d'animaux étrangers. Aussi une étude a-t-elle été menée par une équipe de chercheurs de l' Université d'Oxford, avec des données de l'UK Butterfly Monitoring Scheme : des chenilles de Petite Tortue et de Paon-du-jour ont été recueillis dans plus de cinquante sites du sud de la Grande-Bretagne et les parasites y ont été recherchés. La publication de résultats préliminaires par Lewis.O & Hamer N. http://users.ox.ac.uk/~zool0376/Sturmia_bella_report_May09.pdf

  Ils établissent que :

Aglais urticae a subi un déclin important atteignant -50% par rapport aux chiffres antérieurs à 1988 dans le sud de l'Angleterre, mais aussi de 38% au nord et en Ecosse..

Inachis Io a mieux résisté, avec une diminution de -2%

Sturmia bella est retrouvé dans 30% des larves.

• Sur les 888 chenilles d' Aglais, 18% avaient succombé à l'attaque de Sturmia bella: cette tachinide est désormais LE parasitoide d' Aglais urticae, devant toutes les autres espèces de tachinides, Phobocampe confusa et Cotesia spp.

. Seuls 3%des Inachis io étaient affectés. Sur les stations où Sturmia est présente, elle tue 61% des chenilles.

Sturmia bella est surtout virulente en fin d'été.

Un autre article publié en ligne le 25 mars 2011, A novel parasitoid and a declining butterfly : cause or coincidence ?par S. Gripenberg, N. Hamer, D.B. Roy et O.T. Lewis dans Ecological Entomology reprend ces conclusions, indiquant que si respectivement 25% et 15% des larves d'Aglais urticae et d' Inachis io abritent Sturmia bella, seul Aglais est affectée en terme de survie. Ce papillon est bivoltin (deux générations) et c'est surtout la seconde génération, celle de l'été, qui est affectée. Au contraire, Inachis io n'a qu'une génération par an, ses chenilles apparaissant en mi-juin/mi-juillet . En un mot, Aglais urticae aurait un cycle vital mieux synchronisé avec celui de la vilaine mouche. Au nord de l'Angleterre, Aglais est univoltin, car la température est plus basse.

 

 

   Le phénomène fait penser à la fameuse extinction des colonies d'abeille : même incertitude sur la cause, même complexité des phénomènes qui interagissent, même diversité des théories proposées, même incrimination des facteurs climatiques (réchauffement) et environnementaux. 

  Quelque soit la durée et les causes de ce déclin,  il a le mérite de souligner  le jeu des interactions entre la plante-hôte, les tachinides, les autres parasites, et le papillon.D'une description du papillon, on accède aux dimensions écologiques de sa présence autour de nous.

 

 

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  C'est l'un des premiers papillons à sortir d'hibernation. J'ai vu les premiers cette année le 25 avril au marais de Sougeal, mais on peut l'observer dés les premiers jours chauds de février. Si le soleil n'est pas suffisant, il se réchauffe en faisant vibrer ses ailes, et cette  friction rapide élève assez leur température pour lui permettre de voler.   Il recherche le nectar sur la plupart des fleurs disponibles, maispendant l'après-midi, le mâle stationne sur son territoire autour d'un buisson d'ortie, posé sur les feuilles ou sur le sol en attendant le passage d'une femelle. Que celle-ci se pointe, et voilà que se déroule un curieux manège : le mâle vient se placer derrière la belle demoiselle et se met à tambouriner avec ses antennes sur les ailes postérieures de sa partenaire, si vigoureusement qu'il produit un son perceptible par nos oreilles. La femelle s'envole un peu, suivie du mâle, joue l'indifférente-qui-n'est-pas-complètement-insensible et le message est reçu 5/5 par le mâle qui recommence à frapper le rythme du Boléro de Ravel . Cela peut durer plusieurs heures sans qu'aucun ne se lasse, même s'il faut aller reprendre un peu d'énergie solaire de temps à autre en étendant grand les ailes. Finalement, en fin de soirée, madame invitera le mâle à la poursuivre dans le labyrinthe  de la végétation et, si il parvient à ne pas se faire semer, les deux amants s'accoupleront : on assure que leur étreinte dure toute la nuit,que seul le chant de l'alouette  annonciateur de l'aube peut convaincre le Romèo des lépidoptères à s'éclipser, et que sous les chaumes on entend ce dialogue de tambourinaire : 

 

AGLAE

Wilt thou be gone? it is not yet near day:
It was the nightingale, and not the lark,
That pierced the fearful hollow of thine ear;
Nightly she sings on yon pomegranate-tree:
Believe me, love, it was the nightingale.

LEPIDO

It was the lark, the herald of the morn,
No nightingale: look, love, what envious streaks
Do lace the severing clouds in yonder east:
Night's candles are burnt out, and jocund day
Stands tiptoe on the misty mountain tops.
I must be gone and live, or stay and die.

AGLAE

Yon light is not day-light, I know it, I:
It is some meteor that the sun exhales,
To be to thee this night a torch-bearer,
And light thee on thy way to Mantua:
Therefore stay yet; thou need'st not to be gone.

LEPIDO

 

Let me be ta'en, let me be put to death;
I am content, so thou wilt have itso.
I'll say yon grey is not the morning's eye,
'Tis but the pale reflex of Cynthia's brow;
Nor that is not the lark, whose notes do beat
The vaulty heaven so high above our heads:
I have more care to stay than will to go:
Come, death, and welcome! Juliet wills itso.
How is't, my soul? let's talk; it is not day.

 

AGLAE 

 


It is, it is: hie hence, be gone, away!
It is the larkthat sings so out of tune,
Straining harsh discords and unpleasing sharps.
Some say the lark makes sweet division;
This doth not so, for she divideth us:
Some say the lark and loathed toad change eyes,
O, now I would they had changed voices too!
Since arm from arm that voice doth us affray,
Hunting thee hence with hunt's-up to the day,
O, now be gone; more light and light it grows.

 

LEPIDO

 

More light and light; more dark and dark our woes!

 

 

(Shakespeare, Romeo et Juliette, ActeIII, scène 5) Mais pour les renseignements sur le comportement des deux amants, j'ai copié servilement ceci :  http://www.ukbutterflies.co.uk/species.php?species=urticae

 

 

 

 

 

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  Sur le plan de la zoonymie, les espèces du genre  Nymphalis présentent une petite particularité à laquelle je n'avais pas prêté attention :  ils sont divisés en sous-genre.

 

 Linné avait divisé ses Nymphalis en Gemmati et en Phalerati. Il a décrit la Petite Tortue sous le nom protonymique de Papilio (Nymphalis) urticae (n° 114) parmi les Phalerati à la page 477 de son Systema Naturae de 1758

  Le genre Nymphalis a été décrit en 1780 par  Jan Krzystof Kluk (1739-1796), naturaliste polonais Hist. nat. pocz. gospod. 4: 86.

L'annèe suivante il a été divisé en sept sous-genres :

• sous-genre Nymphalis Kurk, 1780 avec notre Grande Tortue Nymphalis polychloros, mais aussi N.californica et N. xanthomelas

• sous-genre Aglais Dalman, 1816,décrit dans K. svenska VetenskAkad. Handl., Stockholm 1816 (1): 56, et  comprenant outre la Petite Tortue Aglais urticae  Aglais ichnusa (considérée comme une sous-espèce) et 4  espèces.

• sous-genre Inachis Hübner, 1819 : c'est celui d'Inachis io, le Paon-du-jour.

 • sous-genre  Polygonia Hübner, 1819, où on trouve Robert-le-diable Polygonia-c-album, et treize autres espèces.

 • sous-genre Euvanessa Scudder, 1889, comprenant le Morio  Euvanessa antiopa, et R. cyanomelas.

 • sous-genre Kaniska Moore, 1899, comprenant Nymphalis canace

 • sous-genre Roddia Koshunov, 1995 où trouve place Roddia l-album la Vanesse du peuplier ou Tortue faux-gamma.

 

 Ceci explique que la Petite Tortue ne porte pas le nom de genre en premier terme de la dénomination binominale, même si l'appellation Nymphalis urticae est peut-être plus conforme (c'est la dénomination qu'emploie Funet ). Encyclopedia of Life semble considerer Aglais comme un genre à part entière.

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 17:37

 

 

Nom :  L' Ophrys abeille Ophrys apifera  Huds, 1762.

Lieu d'observation : Kerboulen, Plomeur, Finistère.

date : 28 mai 2011

 

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Le britannique William Hudson ( 1730-1793), ce botaniste sous- bibliothécaire du British Muséum, la décrit dans la première édition de sa Flora Anglica de 1662, à la page 391 : elle vient après les Ophris spiralis, lilifolia, Loeselii, monorchis, anthropophora et muscifera, et précède l'O. aranisera.

   Le nom de genre Ophrys L.,1753 vient du grec ophrus, "sourcil" que j'ai déjà rencontré en découvrant la Thécla de la ronce aux beaux sourcils, Callophrys rubi. Il se justifierait par l'aspect velu du bord dulabelle de nombreuses espèces. Les Ophrys appartiennent à la sous-tribu des Orchidinae, de la famille des Orchis. On les nomme en anglais Bee Orchis  en raison de la ressemblance que leurs fleurs prennent fréquemment avec des bourdons, ou d'autres  insectes, voire des araignées. On trouve la première mention de ce nom dans l'Histoire Naturelle de Pline l' Ancien (23-79 av. J.C ).

   Le nom d'espèce est formé sur le schéma xx-, nom d'une espèce animale à laquelle la fleur fait penser ou qu'elle  imite, et -fera, du latin fero, "je porte". Apifera signifie "qui porte l'abeille", comme muscifera signifie "qui porte la mouche".

L' Ophrys Scopolax est sensée présenter  "un gynostème dont la forme peut faire penser à la tête et au bec de la bécasse", mais je penserais volontiers que l'abbé Antonio José Cavanilles, qui l'a nommé ainsi en 1793, s'est contenté de rendre hommage à Scopoli.

 

 

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  Les Ophrys sont facilement identifiables par leur labelle épais et convexe, souvent velouté, offrant à la fois une pilosité importante qui leur a donné leur nom et une zone glabre, la macule. Les deux pétales latéraux sont plus petits.Les sépales, étalés, souvent rabattus en arrière, sont grands, roses, parfois blancs, avec une ligne médiane verte plus ou moins marquée.Les pollinies sont logées dans une colonne dressée, le gynostème, qui se termine par un bec. 

  L' Ophrys apifera est assez commune en France sur les pelouses calcaires et dans les bois clairs ; elle est assez rare en Bretagne. Elle se caractérise par un labelle brun court, au dessin variable avec des lobes lateraux velus, de grands sépales roses retroussés, et surtout un gynostème caractéristique au bec long, flexueux et deux fois retroussé. Les pétales latéraux, verts ou roses, sont très courts.Elle fleurit plus tard que les autres ophrys, fin mai à juin

 

 

 

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     On me l'a fait découvrir en la nommant "Ophrys faux-bourdon", ce qui a réveillé tous les souvenirs d'émissions ou d'articles de vulgarisation sur les orchidées : c'était simple, j'avais affaire à cette Ophrys faux-bourdon qui a pris l'allure d'un bourdon pour inviter les insectes du même nom à participer à sa fécondation.

     Mais à la réflexion, j'ai compris que c'était plus compliqué et que je devais reprendre le problème à la base.

 

I. Les bourdons, et les faux bourdons. 

 

   J'ai déjà rencontrè beaucoup de faux-bourdons : non-pas seulement à l'église ou en concert, puisque c'est le terme qui désigne les chants d' église, ou l'harmonisation du plain-chant ajoutant deux voix parallèles à une mélodie grègorienne, mais aussi chez ces insectes qui se déguisent en fourrure rayée jaune et noire pour faire croire qu'ils sont indigestes : chez les papillons les Sphinx-bourdons, hemaris tityus et H. fuciformis (en forme de frelon) et chez les Syrphes la Volucelle-Bourdon, l'Eristale brouillée ou  Mérodon equestris. Voilà donc déjà cinq imposteurs. Et on peut ajouter le Bourdon noir qui n'est qu'une abeille charpentière, une Xylocope. Et les Bourdon-coucou, des psythirus !

  Rien à voir avec les faux-bourdons, qui sont les mâles des abeilles. Ceux-ci ne vont jamais butiner les fleurs car leur trompe est trop courte pour atteindre le nectar.

  Mais alors, qui sont les vraisbourdons? C'est là où tout se complique si on exige une définition exacte, et il vaut mieux se dire simplement que les bourdons, c'est d'abord Bombus terrestris, le bourdon terrestre avec sa fourrure blanche à l'arrière, le plus commun en Europe, et quelques autres du genre Bombus reconnaissables (sauf contrefaçon) à leur silhouette trapue et leur forte pilosité.

Pourtant le terme est communément appliqué aux plus gros des membres des Apidae, pourvu qu'ils soient velus, et quand on sait que cette famille des Apidae comprend les Apinae ( les Apis, ou abeilles domestiques ; les Bombinae ; et les Eucerini ), les Nomadinae, et les Xylocopinae (dont les abeilles charpentières), on comprend que la lutte contre les déguisements de bourdon devienne difficile.

 

Peu importe, puisque ce n'était pas un insecte, mais une plante qui était accusée de port illicite de fourrure postiche. Mai là non plus, ce n'était pas simple, car l'Ophrys Faux-bourdon n'existe pas, bien que ce terme soit parfois employé:

 

II. Les Orphys faux-bourdons.

 Parmi nos noms vernaculaires, nous avons :

   • l'Ophrys bourdon, dont le nom scientifique  Ophrys fuciflora se traduit par ...Ophrys fleur -frelon, et qu'il est donc plus juste de nommer Ophrys frelon. Elle se reconnaît par la forme trapézoïdale, et non arrondie globuleuse, de son labelle. Elle cherche à imiter des Eucères, du genre Eucera décrit par Scopoli, des abeilles (!) solitaires.

   Elle a été décrite par le professeur de botanique Conrad Moench (1744-1805) en 1802 en sa bonne ville de Marbourg.

 

  • l'Ophrys abeille, Ophrys apifera,dont le labelle est d'aspect assez proche de la précédente mais de forme globuleuse, et qui attire dans son piège les mêmes abeilles du genre Eucera, notamment Eucera longicornis.

 

  En conclusion cette Ophrys Faux-bourdon est une Ophrys abeille qui ressemble à Ophrys bourdon, mais aucune des deux n'est fécondée par l'entremise des bourdons, et c'est une abeille Eucera mâle ( mais pas un faux-bourdon qui n'est  mâle que de l'abeille Apis) qui s'en charge, autrement dit un de ces gros Apidae velus qu'on nomme parfois..bourdons.

 

   J'en étais là de mes réflexions lorsque j'entendis de longs coups de corne de brume : un navire sortait de la Rade de Brest et  franchissait le Goulet pour prendre son poste devant Camaret : un remorqueur de haute-mer qui s'y positionne dès 20 noeuds de vent, puis file à Ouessant s'il dépasse 25 kt.

   Son nom ?

L' Abeille Bourbon !

  

 

              

  

 

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 07:39
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J'observe à Bodonou ( Plouzané, 29) le 26 mai cette jolie mouche qui a endossé le costume des Dalton. Avec sa gueule d'hymenoptère, sa tête aussi large que le thorax et le "faux bord" de ses ailes, je peux la classer dans la famille des Syrphidae. J'ai cru identifier une Hélophile, mais celles-ci ont des antennes noires, et j'ai fini par comprendre que l'individu que j'avais interpellé appartenait au gang des Parhelophilus
   • Genre Parhemophilus: Girschner, 1897.  Ernst Girschner (1871-1914) fut un entomologiste allemand spécialisé dans les diptères.
   • On trouve dans : SARTHOU J.P., FROMAGE P., GENET B., VINAUGER A., HEINTZ W. et MONTEIL C., 2010. SYRFID vol. 4 : Syrphidae of France Interactive Data [On-Line URL : syrfid.ensat.fr]. ...
   ... les informations suivantes : quatre espèces sont connues en France:
                   : P. frutetorum (Fabricius, 1775)       : 13 départements avec observation (dont le Finistère)
                     P. versicolor (Fabricius, 1794)        :  18 départements avec observation (sans le Finistère)
                     P. consimilis  (Malm, 1863)              : 1 département,
                     P. crococoronatus  Reemer, 2000  : 1 département.
   N'étant pas qualifié pour me prononcer, de me prononcer, je salue ici ma belle Parhélophile sp.
 
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  II. Huit jours plus tard : l'Hélophile suspendue Helophilus pendulus  (Linnaeus,1758). 
 
Je la trouve à quelques centaines de mètres de ma première observation, et j'en profite pour les comparer.
  Je dois aussi savoir s'il s'agit bien d' Helophilus pendulus, avec son 3ème fémur jaune sur le tiers apical, ses bandes jaunes ocre sur l'abdomen, sa bande faciale noire, et éliminer ainsi H. Trivittatus et H. hybridus : espèrons que je ne me suis pas trompé !
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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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