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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 22:23

Colias croceus in copula :

 

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Published by jean-yves cordier
3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 22:16

      Les dunes de Goulien à Crozon sont envahies par des nuées qui se posent à terre, sur les joncs, les ajoncs, les prunelliers : des Bibionides, type Bibio marci ou autre .

   Ce qui frappe, c'est la différence entre le mâle, aux gros  yeux rapprochés, et la femelle aux petits yeux écartés l'un de l'autre.

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  On peut s'amuser à rechercher sur les images les éléments d'identification, comme l'éperon tibial, cette épine saillante à l'extrémité du tibia (chez la femelle, il l'aidera à enterrer ses oeufs)

 

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     Les culturistes envieront ces fémurs très musclés, mais aussi très velus :

 

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    Ou bien, outre leur carrosserie de traction-avant astiquée et lustrée comme pour le mariage de la petite soeur, nous pourrons observer les antennes  filiformes, comme celles de tous les nématocères (moustiques, tipules ) formées de 8 à 16 articles ronds comme des perles.

 

 

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   Ou encore admirer les pattes de mouche équipées de leur fameuses pulvilles séparées par l'empodium : Des Pieds-de-mouche, de la veuve et de l'orphelin.

 

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   Ce mâle se livrait à un laborieux exercice de rétablissement sur barre fixe, qui dura plusieurs minutes : c'était un bon entraînement, pour aller plus tard agripper les fleurs d'ajonc.

 

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   Parfois, ils recevaient des amis à prendre l'apéritif :

 

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   Et notre désormais familière Punaise de l'ajonc  :

 

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   Mais il faut aussi aller goûter aux fleurs des saules :

 

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     Et il faut escalader les parois abruptes des fleurs de Prunellier :

 

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     Je n'ai photographié en butinage que des mâles, sauf exception : où étaient les femelles ?  En train de pondre leurs oeufs qui donneront des colonies de larves géophages favorables à la décomposition des matières végétales, mais destructrices des racines ?

 

  Non : elles avaient d'autres préoccupations : jouer au Mikado avec les messieurs :

 

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  Ou faire les funambules :

 

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   Pas facile, avec des échasses !

 

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Published by jean-yves cordier
3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 22:03

 

Date : 2 et 3 avril 2011 ; lieu Goulien.

1. La chenille de la Mélitée du plantain, Melitea cinxia L.

   Elle se reconnaît à sa tête rouge.

 

Son nid :

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   ou mieux, sur le sentier vers Kerloc'h :

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 2. La chenille du Damier de la succise, Euphrydias aurinia Rott.

    Sa tête est noire, et le corps présente une bande latérale blanche ponctuèe de noir.

 

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Published by jean-yves cordier
3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 21:57

   Dimanche 3 avril, étang de Kerloc'h à Crozon : les premières Nymphes à corps de feu apparaissent, avec leurs yeux de porcelaine barrées de deux marques qui témoignent que leur émergence vient de survenir.

 

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Published by jean-yves cordier
3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 21:54

 

 

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Published by jean-yves cordier
2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 08:28

  Je mets ici cette photographie de Souci, Colias croceus Fourcroy, 1785, malgré la qualité mèdiocre de l'image, en raison du caractère précoce de cette observation de deux individus à Roscanvel le 29 mars :

 

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    Selon Jean David qui gére la base de donnée de Bretagne Vivante, c'est la mention la plus précoce de ce papillon, et la seule en mars, l'ensemble des observations se situant entre juillet et septembre, avec quelques exceptions en fin avril.

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 19:08

 

 

   On peut s'intéresser aux pattes des mouches, et à leur anatomie, certes remarquable par la présence de ces coussinets à la base des griffes, qui se nomment pulvilles , des ventouses ou pelotes de soies adhésives (les "soies" en entomologie sont des poils qui sécrètent une substance) qui collent à tous les plafonds ; ou on peut chercher l'empodium de soie placé entre ces pulvilles. Cela permet d'ajouter deux noms nouveaux à la collection ( le mot pulville est attesté en ancien français sous le sens de "compresse" dans le dictionnaire de Moyen français (CNRTL) et dans un ouvrage de 1320 du chirurgien de Philippe le Bel et de Louis le Hutin, Henri de Mondeville).

Mais impossible de dicerner les dites pulvilles sur mes photos :

 

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  Pour tout comprendre sur "pourquoi les mouches peuvent-elles marcher au plafond", il faut lire l'article ayant ce titre, dans la revue Insectes de l'Opie : http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i122guillaume.pdf

 

     A défaut de mouche sous la main et de binoculaire pour les pulvilles et les empodium, je me tourne vers ce que j'ai : un clavier. Et si le climat de Brestdistribue si parcimonieusement les jours de pluie qu'il oblige le naturaliste à parcourir les dunes pour ne pas laisser passer une chance de saisir l'oiseau rare dans le filet à papillon et le lépidoptère non descriptus dans l'oculaire de sa longue vue (ou inversement), aujourd'hui, Deo gratias, il pleut: un jour à ramasser les pieds-de-mouche à grand coup d'ordinateur.

   Si on voulait faire de l'entomologie typographique, on étudierait l'écriture en patte de mouche, les pieds de mouche (lettres très menues et mal formées utilisées par cryptographie par les médecins), bien-sûr, mais surtout les

Pieds-de-mouche et les Puces.

 

     Que sont les puces ? Les Puces naissentde l'accouplement de la touche alt et du chiffre 7 du clavier, qui produit l'éclosion d'innombrables puces : • • • • •, qu'on utilise en typographie en alternative au tiret demi-cadratin qui est - - - - . Mais les puces s'ordonnent en ligne verticale dans une énumération :

  •

  •

  •

 

   Les Pieds-de-mouche naissent du même clavier pangenerator, des noces d'alt et de 0182 , ce qui donne :¶  ¶  ¶

   Il servent aux typographes à lutter contre les veuves et les orphelins.

   Quoi ? lutter contre la veuve et l'orphelin? Vite, S.O.S Veuvélorf, allo, c'est un scandale !

   Oui, les typographes affichent cyniquement leur adage : " le bon typographe ne défend pas la veuve et l'orphelin, mais les combat et les chasse énergiquement "

 

  La veuve, désigne en effet "la dernière ligne d'un paragraphe, qui se trouve seule au haut d'une page, le reste d'un paragraphe se trouvant sur la page précédente ".

 

L'orphelin, lui, n'est rien d'autre que " la première ligne d'un paragraphe se trouvant seule en bas d'une page, le reste du paragraphe se trouvant sur la page suivante " : la honte.

 

  Le pied-de-mouche, avec ses tirets demi-cadratin sans lesquels il n'est qu'un presque rien, sert à signaler au typographe le dèbut et la fin d'un paragraphe.

 

   a) le pied-de-mouche médiéval.

Du temps de jadis où les moines copistes écrivaient à la plume d'oie sur des parchemins sans aucun espace entre les mots et sans retour à la ligne les pieds-de-mouche servaient à s'y retrouver un peu, à moins qu'un capucin inculte se charge, et cela s'est vu, de creuser le plein du symbole en le grattant car il pensait qu'il s'agissait de la lettre q dont l'encre avait bavé.

   Prenons par exemple le Tracatus Astrarii, le traité des Astres de Giovanni Dondi, ce médecin, astronome et horloger de Padoue, ville qui doit l'horloge de son campanile à son  père  Jacopo. Ce traité d'horlogerie planétaire médiévale fut écrit dans les années 1380, et son manuscrit est conservé à la Bibliotheca Capitolare di Padova. S'il n'a pas été écrit par des frères copistes, il donne à voir des titres rubriqués précédés de pieds-de-mouche d'une belle couleur bleue : c'est le travail du rubrificateurresponsable des légendes des figures, des titres des chapitres, et des pieds-de-mouche : lorsqu'ils précédent les titres des figures, ils sont en bleus, et lorsqu'ils parsémentle texte pour indiquer au lecteur un paragraphe, le scribe en a indiqué l'emplacement par deux petits traits obliques, et le peintre en lettres en alterne la couleur, l'un rouge, l'autre bleu. Ce n'est pas simple, car l'artiste commence par peindre tous les signes typographiques rouges, tout en en profitant pour rehausser de rouge quelques lettres capitales intermèdiaires; puis il passe à la couleur bleu, mais s'aperçoit qu'il a fait des erreurs, et qu'on va voir deux pieds-de-mouche rouge, ou deux bleus, consécutifs. Alors il ajoute des pieds-de-mouche supplèmentaires là où ils ne sont pas indiqués...

 

b) le pied-de-mouche imprimé.

    Au risque de vous laisser penser que je dispute sur un pied de mouche(proverbe usité pour souligner qu'une discussion porte sur des broutilles, des pécadilles ou des vétilles), ou que je ne me mouche pas du pied (que jem'la joue, que je suis imbue de moi-même avec mes prètentions culturelles), je poursuivrais mes recherches sur ce pied singulier.

   Quand l'imprimerie fut inventé ( la fameuse B42, la Bible à 42 lignes de Gutenberg en 1455), on reprit les usages médiévaux, les abréviations pour économiser le papier ou la sueur du copiste, l'absence de paragraphe, de page de titre, de reliure, et on plaçait ses pieds-de-mouche à l'ancienne, en jouant sur les couleurs, un bleu, un noir, un rouge : ce qui nécessitait de confier l'ouvrage à un rubrificateur qui mettait en rouge les têtes de rubrique (d'où le nom) et les pieds-de-mouche. Bien la peine d'inventer  Gutenberg s'il faut reprendre le texte à la plume, puis le donner au miniaturiste qui allait faire ses enluminures sur les capitales ! C'était le temps des Incunables, ces livres imprimès de 1450 à 1501, le berceau (incunabulum) de l'édition : vendus en cahiers non reliés comme nos livres actuels, certes imprimés recto-verso sur papier mais avec un texte placé en deux ou trois colonnes de 30 à 70 lignes par colonnes, en lettres gothiques, avec jusqu'à 202 caractères différents et 10 sortes de lettres a pour optimiser la mise en page. Mais au moins, les corrections étaient faciles, alors que le calligraphiste qui se trompait après des heures de tarvail sur une page était réduit à inscrire le punctum delens, le "point effaçant" des manuscrits irlandais.

   Au seizième siècle, on licencia les rubrificateurs, et  on procéda à des réformes :

- Les pieds-de-mouche, tous en noir, et pas d'histoire.

- Suppression des ligatures : elles étaientutiles pour la lisibilité des manuscrits, ces lettres particulières remplaçant deux lettres qu'on pouvaient confondre, les ae, oe, ff, ii, fs, ffi, qu'on remplaçaient par des eperluettes (& pour et) des ij à la place de ii surtout quand on omettait les points sur les i.

- suppression des abréviations, et Dieu sait combien les moines en avaient inventé, des abréviations : notamment le tilde, le titulus latin, qui , placé sur une lettre, permettait d'omettre le n qui devait suivre : plutôt que d'écrire bon, on écrivait  au dessus du o le signe ~, (bien connu pour l'espagnol : doña par exemple).

- réformes orthographiques réglementation de l'usage des accents, de la ponctuation, et, en 1549, le Défense et illustration de la langue française, de Joachim du Bellay.

- surtout peut-être, la spécialisation des métiers : au lieu que chaque imprimeur fonde ses propres caractères, on voit des graveurs qui les fabriquent et les proposent. C'est  le travail de Claude Garamont en 1530 qui invente la police de caractère Garamond, base de l'imprimerie d'auteurs latins de la Renaissance. Avec Alde Manuce de Venise qui utilise la  police de caractères penchés nommée italique ou aldine créé par le graveur  Jean de Bologneet qui permet d'éditer les textes classiques de la culture humaniste en petit format in 8°, ils imposent après ce qu l'on nomme les humanes (des caractères inspirés de la minuscule caroline, restaurant l'écriture latine _celle de la lapidaire des monuments romains, pour les lettres capitales_, et s'opposant aux lettres gothiques des imprimeurs allemands), les caractères nommés de la fusion de leur nom, les garaldes aux empattements triangulaires, et aux pleins et déliés bien contrastés.

 

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    Un pied-de-mouche à la page 25 de Historiae animalium qui est de avium natura, Conrad Gesnner, 1555.

 

   Au XVIIème siécle, le pied-de-mouche ne fut plus utilisé pour signaler les paragraphes, qui se signalaient eux-même par la mise en page:  c'est le rôle de l'alinéa. Cette marque typographique de dèbut de paragraphe (à ne pas confondre avec la subdivision de paragraphe d'un texte administratif ou juridique ) peut se faire par un simple retour à la ligne (l'alinéa aligné), ou en laissant un interligne (l'alinéa se nomme alors pavé), mais plus communément  par un retour à la ligne (a linea en latin)et la création d'un espace équivalent au tiret long _ , nommé cadratin : c' est l'alinéa rentrant. Pour les publications de luxe, prodigues d'espace, les typographes peuvent laisser en blanc le quart, la moitié de la ligne, c'est la justification. Aller, c'est la fin du paragraphe, je vais à la ligne, je vous offre un pied-de-mouche, et un alinèa rentrant de la valeur d'un cadratin. Et sans veuve ni orphelin, s'il-vous-plaît!

 

 ¶  Désormais désuet, Il ne fut employé que pour signaler un point particulier dans un traité de droit, ou bien pour séparer dans un dictionnaire les différentes acceptations d'un même mot. Mais, me direz vous, à juste-titre puisque c'est moi qui vous le souffle,  le symbole typographique nommé "paragraphe", le § alors, à quoi sert-il ?

   Je vais d'abord en mettre quelques uns avec mon clavier magique  : § § § § ; Ce "paragraphe" est utilisé pour désigner dans les renvois bibliographiques : " Lisez les Observations sur la reproduction parthénogénésique chez quelques larves d'insectes diptèrespar MM. N. Wagner, Meinert, Pagenstecher et Ganine, § 1, p.252, dans les Annales de Sciences Naturelles, cinquième série, Paris 1865 : on y donne une excellente description des pattes de mouche "  ou bien en doublant :"consultez  le Traité de la typographie d'Henri Fournier, Partie I, chap.I,§§ 8 à 11 " .

   Mais il fut aussi utilisé dans le texte lui-même d'un livre "pour servir de titre à une classe de subdivision, et en général de dernier ordre" (Henri Fournier, Paris 1824, op.citè, p.50), comme on le voit d'ailleurs dans les Annales de SciencesNaturelles où ces derniers servent de subdivision ( Ann. Sc. Nat. 1865, op. cité).

 

   Mais ne partez pas, ce n'est pas fini, et c'est là où je suis récompensé d'étudier les clopinettes : car le paragraphe §

  sert aussi, en zoologie, à  représenter le type nomenclatural. Le type nomenclatural ! Celui que j'avais étudié dans mon article sur la taxinomie et les collections des muséums ! Taxidermie et collections ornithologiques au XVIIIè et XIXè (3)  

 

 

c) Le pied-de-mouche contemporain et le traitement de texte.

 

   Désormais, le pied-de-mouche est tombé en désuétude dans l'édition, mais il n'est pas obsolète pour autant, car nos logiciels de traitement de texte les utilisent régulièrement pour frapper de leur sceau la fin d'un paragraphe, sans qu'ils soient imprimés. Et sur la barre d'outil de mon traitement de texte, je le trouve, le pied-de-mouche, tenant compagnie à la boussole, à la loupe et à la paire de jumelles : lorsque je clique, il fait apparaître ou disparaître à mon grée les caractères non imprimables : ses collègues pieds-de-mouche du texte, le point devant chaque mot indiquant que .pied .de .poule en trois mot  différe de .pied-de-poule en un mot, la sinuosité rouge sous les fautes d'orthographe et autres symboles.

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 12:22

     Faire ses débuts en entomologie nécessite de connaître le B.A.BA : comment différencier un diptère d'un hyménoptère, ou, plus concrétement , reconnaître une mouche ayant l'aspect d'une abeille : les diptères ont deux ailes, l'une à droite et l'autre à gauche ..., et les hyménoptères deux paires d'ailes.

 

I. Les Brachycères.

 

   Compter les ailes  me permet de ne pas me faire piéger par Éristalis tenax (Linnaeus, 1758), l'Éristale gluante,de la famille des Syrphes ou Syrphides, dont les membres se plaisent à porter les vives couleurs et les rayures des hyménoptères. Celle-ci se contente de deux bandes orangées sur l'abdomen, peu visibles ici.

 

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Le premier détail qui éveille ma curiosité, ce sont les antennes. En comparaison, voilà les antennes d'un hyménoptère :

 

hymenopteres-8307c.jpg

 

 

Les antennes des mouches du groupe Brachycera, comme l'Éristale, sont courtes (brachy-, courte, ceros, corne), et constituées de trois articles : le troisième est dotée d'une longue soie, ou arista, ou encore chète antennaire. Cette antenne aristée , les diffère des nématocères, aux antennes filiformes (nematos= fil). Le chète peut être velu (chez E. pertinax, l' E.opiniâtre), ou glabre chez E. tenax. Les deux sont communes : alors Obstinée, ou Tenace ?

   Voyons : • une bande de pilosité est visible entre les deux yeux ? Tenace !

                   • les pattes sont noirâtre mais la base des tibias et genoux est jaunâtre ? Tenace !

                   • le ptérostigma est court ? ( c'est le point noir du bord de l'aile) Tenace !

                   • le chète antennaire est nu ? Tenax, tenaxior, tenaxissime !

   Donc une mouche cosmopolite de 14 à 16 mm, grande pollinisatrice des fleurs.

tout cela grâce à :

       http://aramel.free.fr/INSECTES15terterter.shtml

  

 

mouches 8296c

 

 

Mais ces Éristales sont surtout réputées pour leurs capacités de vol ; elles peuvent réaliser un vol stationnaire surtout en plein soleil , immobile au dessus des ombelles des fleurs, ou encore voler latéralement, et planer à la perfection.

   Les ailes des mouches sont mues par des muscles puissants qui leur permettent du 200 battements/secondes, des vitesses de 7 km/h, et de parcourir 10 km par jour . Mais les Sylphes sont des championnes capables de migration au long cours.

 

  Je vais donc regarder cette aile de plus près :

 

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 C'est une vraie voile de windsurf, très rigide, et qui a une particularité : la vena spurae ou spuria propre aux Syrphes : c'est une fausse nervure (elle n'est reliée à aucune autre),un épaississement de la membrane alaire qui passe entre la nervure radiale et les nervures médianes.. Pour comprendre cela, il me faut d'abord découvrir le Système Comstock-Needham, du nom de deux entomologistes de la première moitié du XXème siècle, qui ont donné une nomenclature des nervures des ailes qui s'applique à tous les insectes et en démontre l'homologie.

   Dans ce système, on part du bord antérieur de l'aile et on nomme successivement les nervures

   • Costa abréviation C, le bord antérieur

   • Subcosta, abr. Sc,

   • Radius, abr R, divisée en R et en Secteur radial,

   • Media, abr. M. divisée en M1,M2...

   • Cubitus, abr. Cu, donnant Cu1, Cu2,

   • Veines anales 1A, 2A, 3A.

 Ces nervures sont réunies par des transversales, par ex. médiocubitale m-cu, etc... qui délimitent des cellules costale, subcostale, radiale, médiane, cubitale ou anale.

   Elles sont, pour les plus grosses, capables de contenir des nerfs, des trachées, et de l'hémolymphe, et donc de se gonfler pour cambrer ou aplatir l'aile comme le plus fin des régatiers creusant ou aplatissant sa voile selon le vent.

 

 Le Vena spuria, (latin spurius,a,um :bâtard, illégitime, faux) c'est cette marque sombre, ce faux pli épais et droit qui court au milieu de l'aile.

   Une autre particularité, c'est que les nervures, les vraies, au lieu d'atteindre le bord de l'aile, se rèunissent entre elles : ces arcades caractéristiques se nomment les faux bords.

 

 Je vais chercher dans mes archives, quand le lierre fleurissait, une image qui montre les marques oranges typiques de l'abdomen.

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   Avant de laisser ces tenaces éristales, "saviez-vous que" deux Éristales du Costa Rica ont été nommées par Chris Thomson, l'une du nom de Bill Gates, l'autre du nom de son associé Paul Allen ? Ce sont Eristalis gatesi, Thomson, 1997 et Eristalis alleniThomson, 1997, qui témoigneront pour la postérité de tout ce que ces deux philanthropes ont fait pour la Diptérologie.

 

 

II. DES  NÉMATOCERES : LES BIBIONS.

 

Les Bibions, ce sont les mouches de Saint-Marc, et comme la Saint-Marc se fête le 25 avril, cela signifie qu'on voit ces petites mouches apparaître en masse au début du printemps.

   Le genre Bibio, que l'on doit à Geoffroy (1762) compte 25 espèces européennes, et comme on en trouve 18 en France, j'ai deux chances sur 18 de ne pas me tromper en nommant celle-ci Bibio marci, la plus commune, ou B. lanigerum, avec ses poils laineux sur l'abdomen ; mieux, je vais même affirmer que c'est un mâle, avec sa grosse tête et ses yeux qui se touchent : 

 

mouches 8319c

 

 

   Mais si Saint Marc ne m'a pas bien conseillé et que je me suis trompé dans mon identification, je compte sur vous pour rectifier ; car ce qui me chaut, à moi, ce sont les haltères. Oui, je ne vais pas m'intéresser à ces deux belles ailes antérieures et à leurs nervures, mais à ces reliquats des ailes postérieures que possèdent toutes les mouches mais qu'elles cachent le plus souvent : ces deux masselottes noires ici bien visibles.

 

   Les balanciers ou haltères sont drôlement intéressants. Je vais me permettre du copiè-collé de Wikipédia car je ne vois rien de plus à dire que :

      "Les haltères fonctionnent comme des gyroscopes à structure vibrante : les haltères en vibrant tendent à maintenir leur plan de vibration, et si le corps de l'insecte tourne ou change de direction en vol, une force de torsion se développe que l'animal détecte avec des organes sensoriels connus sous le nom de sensilles campaniformes localisées à la base des haltères.

Les haltères agissent ainsi comme un système d'équilibration et d'orientation, aidant les mouches à réaliser leurs acrobaties aériennes rapides. Elles jouent un rôle important en stabilisant l'assiette de ces insectes durant le vol et fournit également un rétro-contrôle aux muscles des ailes pour stabiliser les moments des forces aérodynamiques. Ce sont les équivalents des indicateurs d'attitude dans un avion."

 Bien-sûr, on a envie de savoir ce que sont ces sensilles campaniformes (en forme de cloche) : ce sont des mécanorécepteurs, tout simplement.

 

 

P.S Attention, aucune identification de diptère n'est sérieuse sans une bonne compètence, une clé d'identification, et une loupe binoculaire : je ne dispose d'aucun de ces trois outils. 

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Published by jean-yves cordier
30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 11:27

  DSCN4059c

 

 

  Mais kékcékça ? Sur le capitule de ce pissenlit,  cet insecte grisâtre tout en longueur, qui ressemble à un papillon de nuit ou à une mite avec ses ailes enroulées en cigarette autour de l'abdomen, ses gros yeux proéminents et ces longues, longues antennes ?

 

plecoptere 8563c

 

    Je regarde mon guide : est-ce un plécoptère, aussi nommé perle en raison des formes de bille des yeux?

   Je joue mon joker, et soumet mon image au forum de Bretagne Vivante, au rayon " invertèbrés" : c'est Mael Garrin en personne qui, dans la demi-heure, me répond, comme il l'avait fait pour le symphite que j'avais pris pour une chenille : ce n'est pas un plécoptère, dont les ailes sont pliées à plat sur le dos, mais un trichoptère, dont les ailes sont placées en toit. Mais savoir lequel, il ne sait pas.

 

   Je vais vite me renseigner sur ces bestioles : elle tirent leur nom de tricho-, poil, et -ptère, aile , car à la différence des mites et des papillons, leurs ailes ne sont pas faites d'écailles (lépido-) mais de poils.

  Je vérifie en zoomant ma photo, et je vois effectivement que les ailes ont des cheveux hérissées sur la tête (si je puis dire).

 

   Si Mael Garrin ne peut préciser l'espèce en question, inutile de dire que ce n'est pas moi qui vais trouver. Des trichoptères, il en existerait 89 espèces dans le Finistère.Mais je trouve un site excellent sur les trichoptères, très complet et pas avare sur les schémas, chez Opie-benthos: jetez-y un coup d'oeil :

http://www.opie-benthos.fr/opie/pages_dyna.php?idpage=841

 

  J'ai observé l'animal à Roscanvel, devant l'île Renard, entre la grève et la cuvette humide constituée derrière  la digue qui relie l'île. Or, sur le site Opie-benthos, il est spécifié que dans les "mares en zone littorale (dune) " se trouvent des trichoptères du groupe des Limnephilidae, notamment Lilmnephilus affinis Curtis, 1834. Si il s'agit ici d'un Limnephilidae, je dois trouver à coté des yeux composés des ocelles : oui, je crois les voir. (j'ai la foi).

 

  De toute façon, cela me permet d'apprendre que ce sont des insectes holométaboles, caractérisés par un cycle vital alternant une phase terrestre adulte, la ponte d'oeufs, et une phase aquatique d'abord sous forme de larves différant beaucoup des adultes et qui sont mobiles (stade actif), puis sous forme de nymphe aquatique immobile, avant l'émergence d'un nouvel adulte  terrestre.

     Ce sont les larves qui sont bien connues, surtout des pêcheurs à la ligne qui s'en servent d'appât pour la truite : ce sont les phryganes.  Sitôt écloses, elles construisent grâce à des glandes séricigènes situées sous la bouche une gaine de soie sur laquelle elles viennent coller des éléments hétéroclites, petits graviers, morceaux de bois ou de végétaux, un vrai "land-art" en bois flotté qu'elles ajustent au fur et à mesure de leur croissance en élargissant le devant et en sectionnant l'arrière trop étroit . elles vont faire évoluer cet étui fait-maison jusqu'au cinquième stade larvaire, puis vont connaître la mue nymphale. La nymphe va rester dans son étui jusqu'à l'émergence.

 

 

  plecoptere 8580cc

 

 

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Published by jean-yves cordier
29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 18:05

 

      

  

 

 

fleurs 8600c

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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