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2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 08:26

Zoonymie des Odonates : le nom Anax  parthenope Selys, 1839, l'Anax napolitain.

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 Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

Voir aussi :

 

GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

ZYGOPTÈRES

 

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Résumé.
—nom de genre  Anax, Lech, 1815, "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) : Anax vient de l'ancien grec ἄναξ , anax qui signifie « seigneur », « chef [de guerre] » ou « roi [tribal] ». Il est interprété comme qualifiant le comportement dominant d'Anax imperator, la seule espèce décrite par Leach 1815 sous son genre Anax. L'auteur lui-même ne fait aucun commentaire ni sur la justification de son nom de genre, ni sur le comportement de l'espèce qu'il nomme sans la décrire. Néanmoins, les liens unissant  Anax "roi" en grec et imperator "empereur" en latin, sont évidents, comme il est évident que cette espèce est de morphologie  tout à fait royale, par sa taille , l'une des plus grandes des Libellulidae (son envergure peut atteindre 11 cm) ou par les couleurs bleu et noir de l'abdomen des mâles (vert et/ou bleu et noir chez les femelles). Le vol des mâles est également majestueux, lorsqu'ils dominent "de manière impériale un territoire allant d'une simple flaque à une zone atteignant 2400 m2, duquel ils repoussent leurs congénères. Ils patrouillent continuellement au dessus de l'eau, parfois loin des rives" (Grand et Boudot, 2006). 
—nom d'espèce  Anax parthenope Selys, 1839 : Bull. Acad. roy. de Belgique, 6(2):389-391. 

Parthénopé, d'après le nom d'une sirène,  était le nom de cette  colonie grecque de Cumes  fondée au cours du VIIIe siècle avant notre ère en Italie,  qui deviendra ensuite Naples. L'épithète renvoie donc au lieu où Sélys-Lonchamps captura le 10 mai 1838, sur les bords du lac Averne, le spécimen type (mâle), conservé au Musée Royal de Bruxelles.


— Nom vernaculaire français : 1) "L'Anax Parthénope", Sélys 1840 et 1850.  2) "L'Anax napolitain", Jacques d' Aguilar et Jean-Louis Dommanget, 1985, Guide  de libellules d'Europe et d'Afrique du Nord : c'est une habile transcription du nom scientifique, l'adjectif italien partenopeo étant devenu un synonyme littéraire de "napolitain".

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— Noms vernaculaires étrangers :

- Néerlandais : Zuidelijke keizerlibel (Libellule empereur du sud).

- Frison :  Südlike keizerslibel (Libellule empereur du sud),  Sinnekeizer

- Allemand :  Kleine Königslibelle (la petite libellule empereur)
- anglais : The Lesser Emperor [Dragonfly]

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

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I. LE NOM DE GENRE, ANAX, LEACH, 1815.
Voir 
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-anax-leach-1815.html
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II. LE NOM D'ESPÈCE ANAX PARTHENOPE SELYS, 1839.
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Selys Longchamps, E. (de) 1839. Description de deux nouvelles espèces d'Aeshna du sous-genre Anax (Leach). Bulletin de l'Académie royale des Sciences de Belgique, 6(2): 386-383 page 389-391 

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15829405#page/413/mode/1up

La description originale : 

N° 2. ÆSHNA (Anax) PARTHENOPE. Nobis. 

Æ. Thorace maculis angulis transversalibus , abdomine strigâ dorsali angulosâ nigrâ, parastigmate alarum subelongalo rufescente ; appendicibus analibus superioribus maris subspathulalis, apice truncatis, inferiori latâ brevissimâ, fœminae lanceolalis

Long. 29 1.; envergure 44 l.; longueur de l'appendice anale inférieure du mâle 1/2 ligne à peine. 

♂. Tête jaune, bouche brune; une tache transverse noire bordée de bleu en arrière sur le haut du front, et une autre petite triangulaire noire devant les ocelles. 
Yeux bleus. Thorax en partie bleu et verdâtre avec des lignes latérales noires. Le devant du thorax traversé par 
deux bandes étroites brunes tout-à-fait parallèles au cou. 

Abdomen déprimé, long, renflé à sa base, étranglé au milieu du 3e segment. Le 1er segment avec deux taches basales et une tache latérale brunes. Une tache transversale sur le 2e et une bande dorsale anguleuse depuis le 3e jusqu'au dernier segment. Cette bande traversée à la base des 3e, 4e, 5e, 6e, 7e et 8e segmens par une raie courte de la même couleur. Derrière la ligne transversale du 2e anneau se trouve immédiatement un petit tubercule dorsal arrondi. 

Observation. — Toutes les bandes et taches de l'abdomen sont noires sur un fond qui, autant que je m'en souviens, était généralement bleu. Je puis au moins l'assurer quant à la partie renflée des trois premiers segments , car c'est à ce caractère que je distinguai au vol cette espèce de la Formosa

Appendices anales brun - noirâtres , les deux supérieures ayant une fois et demie la longueur du dernier segment de l'abdomen, atténuées à leur base, ensuite élargies, puis tronquées à leur extrémité. Une ligne élevée les traverse longitudinalement en dessus. Le bord interne de cette ligne est cilié. L'appendice inférieure égale à peine eu longueur le cinquième des supérieures; elle est peu visible en dessus, tronquée, plus large que longue, à bords renflés. Pieds noirs ; les cuisses en partie ferrugineuses. Ailes teintées de jaunâtre sur leur milieu; parastigma moyen, brun-roussâtre. Membranule accessoriale blanchâtre à la base, cendrée ensuite. La nervure de la côte jaune extérieurement. 



♀. Elle diffère du mâle par la forme des appendices anales qui sont lancéolées, sans lignes élevées, et par la couleur du thorax et de l'abdomen où le bleu ne domine pas et se trouve mélangé de jaune, de verdâtre et de brun. 

Observation. — L'individu que je possédais ayant été détruit parles insectes rongeurs, je ne puis donner de détails plus circonstanciés sur la femelle.

J'ai pris celle espèce nouvelle sur les rives du lac Averne près de Naples, le 10 mai 1838. Elle y était commune et semblait à son époque d'éclosion. Je crois l'avoir revue depuis dans la Campagne de Rome et même dans les marais de Ravennes, vers le commencement de juin. Le mâle diffère de celui de la Formosa par sa taille plus petite, par la tache noire transverse du front et par la couleur bleue des deux premiers segments de l'abdomen 
et d'une partie du thorax qui est, en outre, marqué en avant de doux taches transverses, et par le parastigma qui est plus court que dans la Formosa qui n'a pas non plus 

Le tubercule sur le dos du 2e segment. La femelle se distingue au premier abord de la Formosa par une taille plus petite, la tache du front, etc. Il sera peut-être plus difficile de la reconnaître de la femelle de la Mediterranea, mais celle dernière a les cuisses antérieures d'un jaune clair extérieurement et le parastigma plus allongé. 

 



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ÉTUDE DU NOM.
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Parthénopé est le nom de la  colonie grecque de Cumes (siège de l'antre de la Sibylle) fondée au cours du VIIIe siècle avant notre ère en Italie, et  qui deviendra Naples. Le nom renvoie donc à la localité du type (type locality) de l'espèce, où Sélys-Lonchamps captura le 10 mai 1838, sur les bords du lac Averne, le spécimen type (mâle), conservé au Musée Royal de Bruxelles.

"Naples fut d'abord fondée au cours du VIIIe siècle avant notre ère sous le nom de Parthénope par la colonie grecque de Cumes. Ce premier établissement fut appelé Palaiopolis (la ville ancienne). Lorsqu'une seconde ville fut fondée vers 500 avant notre ère par de nouveaux colons, cette nouvelle fondation fut appelée Néapolis (nouvelle ville), d'où Napoli." (d'après Wikipédia).

Selon les Argonautiques d'Apollonius de Rhodes, la sirène Parthénope (du grec Parthenos, "jeune fille, vierge", soit "celle qui a un visage de jeune fille"), désespérée de n'avoir pu séduire par son chant Ulysse lors de son Odyssée se serait jetée à l'eau. Son corps échoué  devant la future Naples aurait été placé dans un tombeau, et un temple lui aurait été édifié, donnant son nom à l'ancienne cité de Parthénopé, Palaiopolis. 

 "Strabon mentionne que son temple se situait dans la ville de Néapolis (actuelle Naples), où les habitants célébraient des jeux gymniques en son honneur.

 Le lien entre la ville de Naples et Parthénope est très fort. Celle-ci symbolise pour Naples virginité, chant et mort. La sirène a d'ailleurs donné naissance à l'adjectif Partenopeo parfois utilisé en italien à la place de napolitain, par exemple pour la République parthénopéenne proclamée lors de l'occupation par les troupes françaises de la ville lors de la deuxième campagne d'Italie." (Wikipédia)

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.
 
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POITOU-CHARENTE NATURE
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http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/anax-napolitain/

"De Parthenope = ancienne dénomination de Naples, d’où l’espèce a été décrite initialement par Selys-Longchamps."


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DRAGONFLYPIX
http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 

 "Anax parthenope (Selys, 1839) from Grk. Παρθενόπη, an ancient Greek name for today's city of Naples, near which the first specimens were collected."


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D'ANTONIO & VEGLIANTE.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"parthenope (Anax) - Parthenope, es = antico nome di Napoli. Il nome è dovuto alla vicinanza della località tipica della specie (lago Averno)"

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H. FLIEDNER, 2009
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
A. parthenope n'est pas étudié. On peut consulter le site libelleninfo.de qui donne : 

"Anax parthenope: Parthenope - eine der Sirenen, die Odysseus bekehren wollten"

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VAN HIJUM, 2005.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 
"Anax parthenope Vernoemd naar de sirene Parthenope (wat ‘zij met de meisjesstem’ betekent) die tevergeefs Odysseus probeerde te verleiden en vervolgens stierf ." ("Anax parthenope tire son nom de la sirène Parthenope (qui signifie" celle qui a la voix de la jeune fille ") qui a tenté sans succès de séduire Ulysse puis est morte.")


 
 
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RÉCEPTION.

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Steinmann, World catalogue of Odonata. Numérisation Google, copie d'écran, Eléments sous droits d'auteurs.


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https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 


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LES NOMS VERNACULAIRES.
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I. LES NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.
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1°) L'Anax Parthénope Sélys 1840 et 1850

Monographie des Libellulidées d'Europe. 1840  page 119.

Revue des Odonates ou Libellules d'Europe 1850 page 111 :


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Sélys-Longchamps 1840 Numérisation Google

Sélys-Longchamps 1840 Numérisation Google

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Sélys-Longchamps 1850, numérisation Google

Sélys-Longchamps 1850, numérisation Google


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2°) L'Anax napolitain, d'Aguilar et Dommanget 1985.

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Ce nom apparaît pour la première fois en 1970 dans un article de l'Entomologiste, puis à partir de 1983 dans une série de guides sur les Odonates d'Europe, qui reprennent tous les mêmes noms vernaculaires. Le premier ouvrage est anglais, il s'agit de The Dragonflies of Great Britain and Ireland par Cyril Oswald Hammond, ‎Richard Robinson Askew, ‎Robert Merritt - 1983 , et j'ignore si ces auteurs ont créés eux-mêmes le nom français pour compléter leur liste de noms vernaculaires dont "The Lesser Emperor Dragonfly", guère plus ancien.

Il semble pourtant logique de considérer que les auteurs à l'origine du nom d'Anax Napolitain sont les premiers auteurs français mentionnés, Jacques d' Aguilar et Jean-Louis Dommanget, en 1985 dans leur Guide des libellules d'Europe et d'Afrique du Nord, Page 246.

"Anax parthenope Sélys, 1839 Pl. 15 Syn. Anax parisinus Rambur, 1842 Fr. L'Anax napolitain; All. Kleine Königslibelle. Identification Espèce de taille plus faible que A. imperator. "

L'année suivante paraît par les mêmes auteurs une édition anglaise, A field guide to the dragonflies of Britain, Europe and North Africa, Jacques d' Aguilar, ‎Jean-Louis Dommanget, ‎René Préchac - 1986 

"Anax parthenope Selys, 1839 PI. 15 Syn. Anax parisimus Rambur, 1842 Eng. Lesser Emperor Dragonfly; Fr. L'Anax napolitain; Ger. Kleine Königslibelle. Identification Smaller than  A. imperator. " 

Comme cela a été le cas pour les Lépidoptères, c'est donc  la parution de ces guides de vulgarisation, d'abord étrangers, qui a contraint les entomologistes français à combler la grande carence de notre langue en zoonymes vernaculaires.

 

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Le nom choisi, Anax napolitain, montre que les auteurs ont su se démarquer d'une traduction littérale du nom scientifique ou des autres noms vernaculaires étrangers pour rappeler l'équivalence de l'italien parthenopeo avec napoletano,  "habitant de Naples.

 


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II. LES NOMS VERNACULAIRES DANS D'AUTRES LANGUES.

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La nécessité de renouer avec des noms vernaculaires après le mépris que leur portaient les entomologistes et, par ce fait, leur extinction entre 1850 et 1950 tient, je l'ai dit, au développement après la Seconde Guerre Mondiale de guides de terrain pour des entomologistes amateurs, dans le cadre d'un regard plus attentif au milieu naturel.

Dès 1953, un entomologiste  allemand, Hans Schiemenz (1920-1990), conservateur de la partie entomologique du Musée zoologique Humbolt de Berlin a affronté la condescendance et l'opposition de ses collègues en s'attachant à développer un corpus de noms vernaculaires dans sa langue dans une publication, Die Libellen unserer Heimat (les Libellules de notre pays). Il a créé les zoonymes de Große Königslibelle  pour A. imperator, et de Kleine Königslibelle pour A. parthenope.


- Néerlandais : Zuidelijke keizerlibel (Libellule empereur du sud).

- Frison :  Südlike keizerslibel (Libellule empereur du sud),  Sinnekeizer

- Allemand :  Kleine Königslibelle (la petite libellule empereur)
- anglais : The Lesser Emperor [Dragonfly]
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Pour le coup, notre Anax napolitain récolte la médaille d'or, avec son pouvoir évocateur, de tranche napolitaine pour certains, de biscuit fourré pour d'autres, de tarentelles ou de villanelles ou de polichinelles en gilet bleu chantant O Sole mio ou Santa Lucia.

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SOURCES ET LIENS.
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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html
 
 
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OUTILS DE  ZOONYMIE.
— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
 
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.
https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies
 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]
http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (Heinrich), (1998): Die Namengeber der europäischen Libellen. Ergänzungsheft zu Libellula - Supplement 1
— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf
— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.
https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
 
 — SITE Libellen - eine (kleine) Einführung . die Namensgebung

http://www.libelleninfo.de/07.html#buch

http://www.libelleninfo.de/071.html

—SCHIEMENZ, H. (1953): Die Libellen unserer Heimat. Jena: Urania

— WENDLER (A)., A. Martens, L. Müller & F. Suhling (1995): Die deutschen Namen der europäischen Libellenarten (Insecta: Odonata).Entomologische Zeitschrift 105(6): 97-112


 
EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 
 
 

— CHARPENTIER (Toussaint von) , 1840, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae. L. Voss, 180 pages,.
https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates
http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique
— DELIRY (Cyrille)  Monographie Anax ephippiger
http://www.deliry.com/index.php?title=Anax_parthenope
 
— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de), 1839, de Selys Longchamps E. 1839 - Description de deux nouvelles espèces d'Aeshna du sous-genre Anax (Leach). Bulletin de l' Acad. royale de Belgique, 6 (2) pages 389-391

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15829405#page/413/mode/1up

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage
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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
27 septembre 2018 4 27 /09 /septembre /2018 19:48

Zoonymie des Odonates : le nom Anax ephippiger Burmeister, 1839, l'Anax porte-selle.

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 Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

 

Voir aussi :

 

GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

ZYGOPTÈRES

 

 

 

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Résumé.

—nom de genre  Anax, Lech, 1815, "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) Anax vient de l'ancien grec ἄναξ anax qui signifie « seigneur », « chef [de guerre] » ou « roi [tribal] ». Il est interprété comme qualifiant le comportement dominant d'Anax imperator, la seule espèce décrite par Leach 1815 sous son genre Anax. L'auteur lui-même ne fait aucun commentaire ni sur la justification de son nom de genre, ni sur le comportement de l'espèce qu'il nomme sans la décrire. Néanmoins, les liens unissant  Anax "roi" en grec et imperator "empereur" en latin, sont évidents, comme il est évident que cette espèce est de morphologie  tout à fait royale, par sa taille , l'une des plus grandes des Libellulidae (son envergure peut atteindre 11 cm) ou par les couleurs bleu et noir de l'abdomen des mâles (vert et/ou bleu et noir chez les femelles). Le vol des mâles est également majestueux, lorsqu'ils dominent "de manière impériale un territoire allant d'une simple flaque à une zone atteignant 2400 m2, duquel ils repoussent leurs congénères. Ils patrouillent continuellement au dessus de l'eau, parfois loin des rives" (Grand et Boudot, 2006). 

— Nom de genre Hemianax Selys, 1883, Synopsis des Aeschines, Bull. acad. roy. Belg. 3, 5 : 723. L'auteur divise le genre Anax en deux sous-genre, Anax et Hemianax, qui diffère du précédent par "l'absence de carènes supplémentaires à l'abdomen". Le suffixe hemi- "demi, moitié" s'applique au nom de genre qui a été divisé en deux sous-genres.

—nom d'espèce  A. ephippiger Burmeister, 1839,  Handb. Ent. 2: 840. Du latin ephippium, "couverture ou selle de cheval" et du verbe gerere "porter", l'épithète doit se comprendre ici au sens de "porteur de chabraque, ou tapis de selle de cheval" car il se réfère à la couleur bleue  du dos du deuxième segment abdominal, et non, comme pour la sauterelle E. ephippiger, à un élément ayant une forme de selle.

— Noms vernaculaires français : L'Anax méditerranéen (Sélys-Longchamps 1839, 1840, 1850). L'Anax Porte-selle (P.-A. Robert, 1958, Dommanget 1985). Ces noms sont des adaptations littérales des noms scientifiques, doublés pour le dernier du contre-sens sur ephippium.

— Noms vernaculaires étrangers :

- Catalan l'EMPERATOR DIVAGUANT, "L'Empereur migrant".

- Néerlandais ZADELLIBEL, " la libellule-selle".

- Allemand :  DIE SCHABRACKENLIBELLE, "la libellule Chabraque",  ou SCHABRACKEN-KÖNIGSLIBELLE, "la libellule royale Chabraque".

- anglais : THE VAGRANT EMPEROR , l'Empereur migrateur.

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

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I. LE NOM DE GENRE ANAX, LEACH, 1815.

Voir 

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-anax-leach-1815.html

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Ibis. LE NOM DE GENRE HEMIANAX, SELYS, 1883

de Selys-Longchamps E. 1883 - Synopsis des Aeschnines. Première partie : Classification. - Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3me série, 5 : 712-748., pages 722- 723.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/111256#page/746/mode/1up

E. de Sélys-Longchamps décrit le genre ANAX Leach 1815 en deux sous-genres Anax, Leach, et Hemianax Selys,  dont les espèces   se distinguent par l'absence de carènes latérales supplémentaires à l'abdomen. L'espèce-type en est H. ephippigerus Burm.

 Le suffixe hemi- "demi, moitié" s'applique au nom de genre qui a été divisé en deux sous-genres.

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Pour Antonio et Vegliante qui sont les seuls à avoir étudier ce nom,:

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

Hemianax - ημι = metà + Anax. Per la somiglianza al genere Anax : "pour la similitude avec le genre Anax.

 

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II. LE NOM D'ESPÈCE A. EPHIPPIGER, BURMEISTER, 1839.

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1°) Hermann Burmeister (1807-1892). D'après H. Fliedner.

"Hermann Carl Burmeister ( 1807 à Stralsund, † 1892 à Buenos Aires) était un grand zoologiste et explorateur. En 1829, il obtint un diplôme de médecin à Greifswald et un diplôme de philosophie à Halle. Après quelque temps en tant que professeur à Berlin, il fut nommé professeur de zoologie à Halle en 1837.
Alexander von Humboldt lui a permis  d’entreprendre deux
expéditions en Amérique du Sud (1850-1852, 1854-1856). En 1861, il émigra en Argentine où il participa à l'exploration du pays, de sa faune et de sa flore, en construisant le Musée national d'histoire naturelle et la section scientifique de la nouvelle université de Cordoue. Ses publications couvrent un large éventail d'études zoologiques, paléontologiques et géologiques. L’un d’eux est son Handbuch der Entomologie (ou Manuel d’entomologie), vol. 1-5, 1832-1855, qui n’a pas été achevé.
Il était bien préparé à cette tâche, car déjà, en tant qu'étudiant, il s'intéressait à la taxonomie et à l'entomologie, comme le montre le sujet de sa thèse à Halle: De insectorum systemate naturali (Du système naturel des insectes) . Probablement en raison de ces compétences spéciales en 1830-1831, il fut engagé par le banquier et négociant important en insectes Michael Christian Sommer (1775-1868), qui vivait à Altona (maintenant une partie de Hambourg, mais alors une ville rivale appartenant au royaume du Danemark), pour réviser sa grande collection entomologique. Cette collection comprenait des insectes du monde entier, que Sommer avait reçus en tant que «Kommissionär», une sorte d’agent, qui avait collecté des fonds pour permettre à quelqu'un de commencer une expédition à l'étranger ou d'émigrer. Ce crédit devait être remboursé par des «produits de la nature», c’est-à-dire des spécimens botaniques ou zoologiques - souvent des insectes - donnés aux investisseurs ou vendus aux collectionneurs .

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Le deuxième volume du «Handbuch», dans lequel sont traités les Odonates, a été
publié en 1839. A cette époque, il n'existait pas de clés détaillées de libellules et de plus, 
des descriptions suffisantes des espèces exotiques (c'est-à-dire non européennes) n'avaient pas encore été publiées. Par conséquent, quiconque devait faire face aux exigences d'une telle tâche ne pourrait pas faire sans accès aux principales collections d'insectes. Dans ses parties odonatologiques, Burmeister (1839) se repose principalement sur les collections de
Sommer, à qui il était également lié depuis qu'il avait épousé sa fille Elisa Marie en
1836, et de Wilhelm von Winthem (1799-1847), un marchand de Hambourg, qui, comme Sommer était engagé dans le commerce des insectes. Il avait probablement connu cette collection, qui était encore plus grande que celle de Sommer, lors de la révision de celle de son futur beau-père. Une autre collection mentionnée est celle de Ernst Friedrich Germar (1786-1853), un collègue de Burmeister à Halle, qui était un professeur de minéralogie, mais aussi entomologiste passionné, qui, parmi d' autres  publications sur les insectes,  a édité des revues entomologiques entre 1814-1819 et 1839-1844 . De plus Burmeister
mentionne la collection de l'Université de Halle, qu'il développait alors.
Les contributions à cette collection proviendraient d’un certain M. King à Madras, en partie
via un missionnaire nommé Schmidt, dont nous ne connaissons aucun détail, et par ailleurs  de J.C.Graf Hoffmann von Hoffmannsegg (1766-1850) de Dresde, qui était botaniste et
entomologiste et s’est rendu au Portugal pour des voyages de collecte efficaces ; mais il semble aussi avoir eu des connexions spéciales avec Java, pour lesquelles il est fréquemment cité dans le «Handbuch».

La collection entomologique du  Zoologisches Museum  Berlin ', qui est cité comme M.B. (= Musée Berolinense, cf. CALVERT 1898: 51), joue un rôle mineur dans le chapitre sur les odonates que dans les premières parties du Manuiel, sauf  une fois, quand il est fait référence à, Graf Hoffmannsegg . C'est tout à fait naturel, car le développement et la fondation de ce musée étaient due en grande partie à son influence, et ses collections étaient largement basé sur ses dons .
D'autres références sont faites au conservateur du musée de Leiden, W. de Haan (1801-1855), à l'entomologiste suisse J.J. Hagenbach (1801? -1825), qui depuis 1823 avait été conservateur au même musée, en plus des agents de recouvrement de Sommer K.C.A. Zimmermann (1800-1867) de Caroline du Sud  et C.F. Drège, qui a recueilli dans le sud-est de l'Afrique vers 1826-1840 , en outre à G. Thorey (1790-1884), un commerçant d'insectes à Hambourg semblable à Sommer et von Winthem .
Très important pour la présentation des odonates par Burmeister dans le "Handbuch" était
Toussaint de Charpentier (1779-1847), qui était alors «Berghauptmann» à Brieg  en Silésie, c’est-à-dire l’officier minier en chef de Silésie. C'était un entomologiste passionné et spécialisé dans les orthoptères et les odonates. En 1825, il avait publié un volume comprenant 40 espèces européennes d’odonates et avait poursuivi ses études en préparant une monographie illustrée de 61 espèces bien décrites et représentées, qui devait paraître en 1840. Charpentier avait mis à la disposition de Burmeister une ébauche de son traité, ce  qui fait , que certains noms de genre que Charpentier allait introduire ont comme auteur Burmeister  (v.infra). À l'exception de Calepteryx, qu'il a transféré dans Calopteryx, Burmeister n'a pas adopté les noms de genre proposés par Leach (1815), car il ne les estimait pas fondés. Cela pourrait être dû au fait qu’il n’a pas très bien compris les descriptions de Leach, car il n’a pas vu que le genre Diastatomma de Charpentier est synonyme de Gomphus de Leach, qu’il supposait être un genre libellulide.

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Burmeister savait que son traité ne décrivait pas toutes les espèces d’odonates existantes, car il rapportait que 137 espèces d’Anisoptères étaient au musée de Leiden en 1828, alors que son «Handbuch» ne comptait que 119. De même, il écrivait que de nouvelles espèces allait être décrit par Charpentier dans sa prochaine monographie. Pour certaines espèces, il a ajouté des notes comme «des espèces apparentées se trouvent à Dongola et en Amérique du Nord»  ou «de plus, j'ai vu plusieurs espèces similaires dans les collections de von Winthem et Sommer» . Aussi les publications antérieures d'Odonata il a utilisé éclectiquement dans son «Handbuch», nous ne trouvons pas deux des 19 espèces d’odonates de Linnaeus, tandis que des 46 espèces nouvellement décrites de Fabricius 15 sont manquantes; et parmi les  20 espèces  de Drury seulement 18 sont cités, des 12 de Palisot de Beauvois il y en a six, des 40 espèces résumées par Charpentier (1825), sept sont omises, de même que huit des 37 dans Vander Linden (1825). . Cela signifie que Burmeister n’a présenté dans son «Handbuch» que les taxons , dont il était convaincu qu’ils étaient corrects. Alors qu'un catalogue complet des espèces d' odonates connues n’a pas été réalisé de cette manière, une contribution importante à leurs connaissances a été apportée et ce traité - bien qu’il ne soit pas exempt d’erreurs (cf. Hagen 1849: 141sqq.), se présentait comme un solide fondement pour des études ultérieures."

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2°) La publication originale.
 

Aeschna ephippiger, Burmeister (Hermann) 1839 - Handbuch der Entomologie. - Enslin, Berlin : Libellulina : 840.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34110#page/92/mode/1up

La description originale est en latin puis en allemand:

 

  1. A. ephippigera * : viridi-testacea, linea summae frontis nigra; abdominis segmento secundo macula dorsali coerulea; ultimis fuscis, gutta laterali flava; venis stigmatibusque alarum testaceis, radio solo cum sectore secundo et postcosta nigro; pedibus nigris. 

    ♂ cercis triquetris, late lanceolatis, acutis, supra auritis; alis posticis nubecula fulva. Long. 2.1/2. 

    Von Madras ; ein schönes exemplar in der hallenser Sammlung aus der Sendung des herrn King an den vormaligen Missionär hrn Schmidt

Tentative de traduction :

"Anax ephippigera : vert-brun [testaceis : couleur de brique pilée], ligne noire au sommet du front ; tache dorsale bleue sur le deuxième segment de l'abdomen, le reste brun avec des taches en goutte jaunes latérales ; veines et pterostigmas couleur brique-pilée, (radio solo cum sectore secundo et postcosta nigro); pattes noires.

Mâle : cercoïdes triangulaires, larges, pointus, --- ailes postérieures avec un nuage jaune. Longueur 2 1/2.

Provient de Madras : un beau spécimen de la collection [résident] de la mission de Mr King à l'ancien missionnaire Schmidt."

Sur cette collection, voir ici.

Voir aussi Fliedner supra, et Philippe Calvert https://archive.org/stream/jstor-25076685/25076685#page/n29.

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/34110#page/92/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34110#page/92/mode/1up

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ÉTUDE DU NOM.

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Burmeister reprend ici pour cet Odonate une épithète — ephippiger — bien connue chez les Orthoptères, puisque dès 1784, Fleibnig, à Berlin,  avait baptisé ainsi une sauterelle (Tettigonidae) remarquable à son prothorax coudé en V ressemblant à une selle posée derrière la tête. En 1827, Berthold avait créé, pour les espèces semblables, le genre Ephippiger. Ephippiger ephippiger (ou E. diurnus) porte le nom vernaculaire d'Éphippigère de la vigne , mais aussi de Porte-selle ou de Porte-hotte.

Voir http://www.lavieb-aile.com/article-l-ephippigere-de-la-vigne-en-ponte-110728648.html

C'est donc certainement en ayant ce nom de sauterelle à l'esprit que Burmeister a nommé cette libellule, et il est évident pour chacun, quoique l'auteur ne le dise pas de manière explicite dans sa description, qu'il a considéré que l'emplacement de la tache  bleue proximale de l'abdomen appelait cette comparaison, d'autant qu'elle ne s'étend que sur la face dorsale, le "dos" et ne se prolonge pas sur le ventre de l'abdomen.

Burmeister décrit ensuite (1838), dans le même Handbuch vol.2 part.2 page 678-679  les sauterelles ephippiger groupés dans la sous-famille des Bradoporinae.

 

https://fr.wiktionary.org/wiki/%C3%A9phippig%C3%A8re

Le terme est formé du latin ephippium, latinisation du mot grec ephippios (« couverture ou selle de cheval ») et du verbe gerere (porter). Gaffiot ne traduit pas ephippium par "selle", mais bien par "couverture, housse" de cheval et donne des exemples chez Cicéron et César. Si, pour la Sauterelle ephippiger, la forme concave du prothorax évoque bien une selle, pour l'Odonate il est plus juste d'évoquer une couverture, de couleur bleue.

De même, Lewis & Short donnent en traduction d'ephippium "a pad-saddle, caparison, rug (as a rider's seat)".  Caparison se traduit par "une couverture ornementale pour un cheval. A saddle est " un siège généralement rembourré et recouvert de cuir pour le cavalier d'un animal (tel qu'un cheval)". A rug est "une couverture pour un animal (comme un cheval ou un chien)".

Merriam Webster indique : "New Latin, from Greek ephippion saddlecloth, saddle, from neuter of ephippios for putting on a horse, from epi- + hippios of a horse, from hippos horse."

L'ephippigium latin doit donc être distingué de nos selles de cuir  :

"Ce ne fut que vers le milieu du quatrième siècle, en 340, qu'apparut la selle proprement dite, si préférable et si commode pour le cavalier, non moins avantageuse pour le cheval, et dont le résultat indispensable, complétée par les étriers, était une équitation plus commode, plus sûre, plus solide et plus perfectionnée. Jusqu'alors l'arçon avait été inconnu, et on ne saurait donner le nom de selles à ces siéges d'étoffe rembourrés, ou à ces peaux de bête, en plusieurs doubles, qu'employaient les anciens. Xénophon parle de housses, dont le siége doit être entendu de manière à donner au cavalier une assiette plus ferme sans blesser le cheval. Chez les Romains, cette selle informe, ou plutôt ce panneau, qui était assujetti au moyen de trois sangles, au poitrail, à la queue et au ventre du cheval, portait le nom d'Ephippium, et l'on en voit la forme sur différentes médailles et d'anciens monumens, notamment sur les colonnes trajane, antonine et sur l'arc de Constantin. Toutefois, les fiers Germains, dont le sang se mêla avec celui des Gaulois, par les Francs de race germanique, pour former la nation française, plus attachés aux habitudes guerrières, que disposés à adopter les inventions dues à l'amour de la commodité, méprisaient les adversaires qui se présentaient à eux de la sorte; ils montaient leurs chevaux à nu, comme on le fit dans l'origine, et CÉSAR nous apprend qu'ils jugeaient l'usage de l'éphippium si mou, si lâche et si honteux, que leur mépris pour les cavaliers qui s'en servaient était tel, qu'ils ne craignaient pas de les attaquer, quelques supérieurs en nombre qu'ils fussent ( Commentaires de César, Guerre des Gaules, livre Iv.). En rendant justice aux motifs qui dirigeaient nos braves aïeux, nous les trouvons beaucoup plus mâles que raisonnés, et quelqu'informe que fut l'éphippium auprès de la selle, il offrait encore de grands avantages. Si la position était plus commode, évidemment elle était plus sûre, le cavalier étant plus fixe sur le milieu du dos du cheval, et pouvant mieux se servir de ses armes. Quelqu'habiles cavaliers que fussent les Germains, ils ne pouvaient manquer, dans les brusques mouvemens de la guerre, de se déplacer et d'arriver en glissant sur un poil lisse, trop près du garrot, et surtout de la croupe; de plus, le dos du cheval était plus ménagé, ainsi que le cavalier. L'expérience démontre, en effet, que de longues routes meurtrissent la colonne vertébrale du cheval, monté à nu, et que le cavalier lui-même en est blessé, surtout si l'épine dorsale est aiguë et décharnée; ainsi, tout mâles qu'étaient les motifs de ces braves d'Outre-Rhin, ils n'en étaient pas moins erronés, mais admirons cependant un peuple, qui en agissait de la sorte pour de pareils motifs. L'éphippium en usage ne présentant aucun moyen de suspension solide, il n'est pas étonnant que les anciens ignorassent encore l'usage des étriers ; mais si les exercices du Champ-de-Mars leur faisaient trouver les moyens de triompher de cette difficulté, s'ils parvenaient à s'élancer à cheval et à terre, tout armés, avec la plus grande adresse, il n'en était pas de même, quant au manque des étriers pour les marches; aussi Galien fait-il remarquer, dans plusieurs endroits de ses ouvrages, que la cavalerie romaine était sujette à plusieurs maladies des hanches et des jambes, faute d'avoir ses pieds soutenus à cheval. Environ six siècles avant, Hippocrate avait aussi fait l'observation, que les Scythes qui allaient beaucoup à cheval, étaient incommodés de fluxions aux jambes pour la même cause, et ces affections dûrent être communes à tous les peuples cavaliers." (F. d'Aldéguier 1843, Des Principes qui servent de base et d'instruction à la cavalerie p. 31)

 

 Le terme latin était connu de Linné, puisqu'il l'a utilisé pour le bivalve Anomia ephippium L. 1758,  ou Anomie Pelure d'oignon ou Common saddle-oyster : sans-doute a-t-il choisi ce nom car la bestiole était pliée (rugoso-plicata ...plicis), une valve recouvrant l'autre.

Linné a aussi créé pour un autre bivalve le nom d'Isognomon ephippium L. 1758.

On notera qu'en zoologie, les ephippia sont les œufs produits, toujours par paire, par les Daphnies en reproduction sexuée. Le Poisson-clown à selle se nomme Amphiprion ephippium.

Il ne faut donc pas assimiler, dans la compréhension de l'épithète ephippiger, la coloration bleue de la portion dorsale du deuxième segment de l'abdomen de cette libellule avec une selle, mais bien à un tapis de selle, tapis que je n'hésiterai  pas à qualifier de son nom en usage dans la cavalerie, celui de chabraque ou schabraque. Issu de l'allemand schabraque ou schaberacke, lui-même emprunté au turc  čaprak « couverture de selle".

 

La couleur bleue de la chabraque était, selon Alexandre Dumas, celle du duc d'Aumale :

"Monseigneur, dit une voix à son oreille , il a une chabraque rouge ! Le duc d'Orléans respira à pleine poitrine. Le cheval du duc d'Aumale avait une chabraque bleue. Il se retourna et jeta ses bras au cou de celui qui l'avait si bien compris. " (Les morts vont vite, 1861)

  Il faudrait traduire ephippiger par "Porte-chabraque", ce serait conforme à la réalité entomologique et à l'histoire,  et cela aurait beaucoup de gueule. 

Ma proposition me paraissait extravagante. Mais quelle surprise lorsque, parvenu à mon dernier chapitre sur les noms vernaculaires étrangers, je découvrais le nom allemand ! Ah, je n'en dis pas plus ! Voir infra !

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

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POITOU-CHARENTE NATURE

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http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/anax-porte-selle/

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Ephippiger de ephippion (gr) = selle et ger (um) (lat) = porter, soit porte-selle : les mâles arborent une tache bleu azuré sur le 2e segment abdominal, dont la forme rappelle celle d’une selle de cheval.

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 

"Anax ephippiger (Burmeister, 1839) from Grk. ἐφίππιον = (pad) saddle + Lat. -ger, -gera, -gerum = -bearing for the (light-blue) saddle on S2."

 

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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"ephíppiger (Hemianax) - ephippium, ii = sella + gero, ere = portare in sè; che porta in sé una sella. Per la colorazione distintamente blu dei primi segmenti addominali che li fanno somigliare ad una sella. ."

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"-- ephippiger [gr. ephippion - saddle; l. -ger - bearing] has a saddle-like blue mark on the second abdominal segment.."

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"Hemianax Zadellibellen (Hemi = halve; anax = heerser duidt op gelijkenis met de keizerlibellen) Zadellibel Hemianax ephippiger Sealglêzebiter, Sealkeizer ephippiger — ephippion — zadel, gerere dragen Anax Keizerlib "

 

 

 

 

 

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RÉCEPTION.

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https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

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LES NOMS VERNACULAIRES.

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I. LES NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.

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1°) L'Anax méditerranéenne. Sélys,  1840 et 1850.

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages, page 120.

En 1839, la même année que Burmeister pour A. ephippiger,  Sélys-Longchamps avait décrit Aeshna (Anax)  mediterranea.  
 

Selys Longchamps, E. (de) 1839. Description de deux nouvelles espèces d'Aeshna du sous-genre Anax (Leach). Bulletin de l'Académie royale des Sciences de Belgique, 6(2): 386-383 page 391 https://www.biodiversitylibrary.org/page/15829405#page/415/mode/1up

En 1840, il reprend certes description dans sa Monographie des Libellulidées d'Europe avec un nom français, simple traduction de son nom scientifique : l' Anax méditerranéenne. 

 

https://books.google.fr/books?id=NaI-AAAAcAAJ&dq=Monographie+des+Libellulid%C3%A9es+d%27Europe.&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

https://books.google.fr/books?id=NaI-AAAAcAAJ&dq=Monographie+des+Libellulid%C3%A9es+d%27Europe.&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

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En 1850 Sélys-Longchamps écrit  dans la Revue des Odonates ou Libellules d'Europe:

 

"Le genre ne comprend plus authentiquement que deux espèces  européennes, le formosus Vandert. qui est commun dans tout le centre et le midi et parait étranger aux parties boréales, et le Parthénope de Selys qui n'a été observé jusqu'ici que dans certaines localités de l'Italie, de la France et de la Prusse. Le formosus se trouve dans le nord de l'Afrique. 

On doit supprimer la junia (spiniferus Rambur), qui appartient à l'Amérique septentrionale, et le Mediterraneus de Sélys dont l'existence en Provence et en Sardaigne est plus que douteuse et qui parait ne se trouver réellement que dans l'Afrique tropicale. "

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q/f139.image.texteImage

 

2°) Anax porte-selle, Paul-André Robert 1958 puis d'Aguilar et Dommanget 1985.

Paul-André Robert 1958, Les Libellules (Odonates), Delachaux & Niestlé. Il écrit page 198 : "signification du nom : ephippiger = porte-selle.. Ce nom fait allusion à la splendide tache bleu de ciel qui recouvre le 2ème segment du mâle. Cette tache fait un grand contraste avec tout le reste du corps et ressemble à une plaque d'émail posée sur le dos de la bête, comme une selle.".

Ce nom apparaît à partir de 1983 dans une série de guides sur les Odonates d'Europe, qui reprennent tous les mêmes noms vernaculaires : il semble logique de considérer que les auteurs à l'origine du nom d'Anax Porte-selle sont les premiers auteurs français mentionnés, Jacques d' Aguilar et Jean-Louis Dommanget, en 1985. Comme cela a été le cas pour les Lépidoptères, c'est la parution de ces guides de vulgarisation, d'abord étrangers, qui a contraint les entomologistes français à combler la grande carence de notre langue en zoonymes vernaculaires.

The Dragonflies of Great Britain and Ireland , Cyril Oswald Hammond, ‎Richard Robinson Askew, ‎Robert Merritt - 1983 

Guide des libellules d'Europe et d'Afrique du Nord , Jacques d' Aguilar, ‎Jean-Louis Dommanget - 1985, 

A field guide to the dragonflies of Britain, Europe and North Africa, Jacques d'. Aguilar, ‎Jean-Louis Dommanget, ‎René Préchac - 1986 - 

..— Étude faunistique et bibliographique des Odonates de France , Jean-Louis Dommanget - 1987 -

—  The Dragonflies of Europe - Harley Books, 1988 -

 

Le nom d'Anax  porte-selle est désormais adopté par tous les ouvrages de vulgarisation, ainsi que par l'INPN pour Anax ou Hemianax ephippiger. La comparaison avec les noms vernaculaires catalan, anglais et allemand permet de constater, une fois de plus, combien notre langue a laissé passer sa chance de se doter de noms créatifs, poétiques et signifiants, au lieu de se contenter de traductions littérales des noms scientifiques, et, ici notamment, d'une réflexion critique et philologique  sur le danger des traductions trop rapides. Le contre-sens sur ephippiger et ephippium aurait pu être évité.

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II. LES NOMS VERNACULAIRES DANS D'AUTRES LANGUES.

- Catalan l'EMPERATOR DIVAGUANT, "L'Empereur migrant".

- Néerlandais ZADELLIBEL, " la libellule-selle".

- Allemand :  DIE SCHABRACKENLIBELLE, "la libellule Chabraque",  ou SCHABRACKEN-KÖNIGSLIBELLE, "la libellule royale Chabraque".

- anglais : THE VAGRANT EMPEROR , l'Empereur migrateur.

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

 

— Burmeister H. 1839 - Handbuch der Entomologie. - Enslin, Berlin .

— CHARPENTIER (Toussaint von) , 1840, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae. L. Voss, 180 pages,.

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates

http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique

— DELIRY (Cyrille)  Monographie Anax ephippiger

http://www.deliry.com/index.php?title=Hemianax_ephippiger

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1883, Synopsis des Aeschines, Première partie : Classification. - Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3me série, 5 : 712-748 : 722-723

https://www.biodiversitylibrary.org/item/111256#page/745/mode/1up

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 15:59

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Zoonymie des Odonates : le nom Cordulia aenea Linnaeus, 1758.

 Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

 

Voir aussi :

 

 

 

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/91785#page/215/mode/1up

http://www.deliry.com/index.php?title=Cordulia_aenea

Résumé.

Nom de genre : Cordulia Leach 1815. Eding. Encycl.: 136. Cordulia  vient du mot grecs κορδύλη, kordylē- "massue, renflement, bosse, gonflement" , du fait de l’épaississement en forme de massue de l’abdomen du mâle. Le genre Cordulegaster, également nommé par Leach, est construit sur le même suffixe kordylē-. 

 

— Nom d'espèce : C. aenea Linnaeus, 1758, Syst. nat. 10e ed, 1:544 : "du latin aeneus, "de bronze" ou "de la couleur du bronze", qui qualifie les reflets métalliques de la teinte vert sombre de l'espèce."

 

— Noms vernaculaires français. Geoffroy baptisa en 1762 dans Hist. abr. ins 2: 227  cette espèce l'Aminthe, du nom d'un héros d'une pastorale du Tasse et de diverses coquettes de nouvelles du XVIIIe. Puis Guillaume-Antoine Olivier la nomma Libellule bronzée par simple traduction du nom scientifique. Edmond de Sélys-Longchamps fit de même en 1840 après la création du genre Cordulia avec le nom de Cordulie bronzée, toujours en usage depuis cette date.

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— Noms vernaculaires étrangers :

  •  En Néerlandais Smaragdlibel : "la libellule émeraude".
  •  En Frison : Grienkopglêzemakker, Grienkopglêzemakker, Brünzen glêzebiter, Knotsglêzebiter, Brunskop
  • En allemand : Die Falkenlibelle, ou Gemeine Smaragdlibelle. "L'émeraude commune".
  • En anglais : The downy emerald = L'Émeraude duveteuse.
  •  En catalan : la Maragda aborrissolada

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

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I. LE NOM DE GENRE, CORDULIA, LEACH, 1815..

— LEACH , W.E. (1815). "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [136] (in 1830 edition) – via Biodiversity Heritage Library.

 

Cordulia  vient du mot grecs κορδύλη, kordylē- "massue, renflement, bosse, gonflement" , du fait de l’épaississement en forme de massue de l’abdomen du mâle. Le genre Cordulegaster, également nommé par Leach, est construit sur le même suffixe kordylē-. 

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II. LE NOM D'ESPÈCE LIBELLULA ÆNEA, LINNAEUS, 1758.

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 — LINNÉ ( Carl von,) 1758, Caroli Linnaei...Systema naturae per regna tria naturae :secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiae : Impensis Direct. Laurentii Salvii, 1758-1759. pages 544.

https://www.biodiversitylibrary.org/page/727383#page/566/mode/1up

Description originale.

ænea 8. L. thorace æneo-viridi. 

fn. fvec. 768, 769. L. thorace viridi nitido lineis flavis. | 

Raj. Ins. 49. n. 5. & 140

Rœs. Ins. 2. aqv. 2. t. 5 . f. 2. 

Habitat in Europa. 

Traduction.

[Libellula] ænea. 8. Libellula au thorax vert-bronze.

Fauna suecica n° 768-769 Libellula au thorax vert sombre aux lignes jaunes.

Ray, Historia insectorum page 49 n°5 et page 140.

Roesel, Insecten belustigung, 2, planche 5 figure 2.

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https://www.biodiversitylibrary.org/page/727383#page/566/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/page/727383#page/566/mode/1up

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Commentaire :

Linné a décrit en 1758 18 espèces de ses LIBELLULA, classées parmi les NEUROPTERA. 

Il les divise en deux groupes (* et **) :

  • Alis patentibus acquiescentes [les ailes ouvertes au repos] : les 16 premières, dont L. ænea.

  • oculi distantes remotique [les yeux écartés et distants] : L. virgo et puella

Il indique pour chacune les références à son propre travail, la Fauna suecica de 1746 (Faun. svec) ou description de la faune de Suède, puis aux naturalistes qui l'ont précédé : ici John Ray et August Roesel.

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Références faites par Linné pour L. ænea.

1°) Fauna suecica 1746 page 231 n° 768-769

https://www.biodiversitylibrary.org/item/129804#page/264/mode/1up

Linné décrit deux espèces, l'une au thorax  vert sombre (viridi-nitido) et à l'abdomen noir (768), l'autre qui est vert-doré (viridi-inaurata). Pour notre sujet, l'étude du nom aenea, il faut remarquer que l'adjectif de couleur n'est pas employé bien qu'il se rapproche du "vert-doré".

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768.LIBELLULA thorace viridi nitido: lineis flavis, alis pallidis, abdomine nigro. 
Raj. inf 49. n. f. Libella maxima, abdomine breviore latioreque caeruleo. 
p. 140 Libella maxima, abdomine breviore  & crassiore latioreque caeruleo
Habitat ad Aquas. 
DESCR. Caput & thorax viridia, nitida. oculi subfusci ; lineae duae flavaea ad latera thoracis. alae flavescente - albae, in quibusdam ad basin flavae. punctum marginale fuscum. Abdomen cylindricum nigrum subtis fllavum
marginis colore dentato. cauda diphylla angusta. 

769 . LIBELLULA viridi~inaurata ; alis pallidis, pedibus nigris. 
Habitat ad Aquas. 
DESCR. Pracedenti simillima, sed alia Mas cauda quadridentata , dentibus superioribus pilosis, inferioribus singulis duplici denticulo. Faemina: cauda foliolis 2 lanceolatis. caput , thorax , abdomen cupreo inaurata. thorax pilosus.absque maculis; margo alarum posticarum pone verfus abdomen macula membranacea. oculi prasini. Labium pallidum. abdomen subtus  hinc inde pallide albescens.

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Zoonymie des Odonates : le nom Cordulia aenea Linnaeus, 1758.

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2°) John Ray, 1710, Historia insectorum page 49 n° 5 et page 140.

La seconde référence renvoie à la description par John Ray d'une grande libellule à l'abdomen petit et large de couleur bleue. Ce qui nous éloigne donc de la couleur vert et métallique de L. aenea.

https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/49/mode/1up

https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/140/mode/1up

page 49. n. f. Libella maxima, abdomine breviore latioreque caeruleo. 

p. 140  Libella maxima, abdomine breviore  & crassiore latioreque caeruleo

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https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/49/mode/1up

https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/49/mode/1up

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3°) August Johann Roesel von Rosenhof, 1749, Insecten belustigung, volume 2 Nuremberg : Insectorum aquatilium Classis II planche V fig.2.

https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0259/image

Linné donne en référence la planche V figure 2. Les yeux, le thorax et l'abdomen du spécimen possède une belle couleur verte.

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https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0259/image

https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0259/image

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ÉTUDE DU NOM ÆNEA.

Aenea est la forme féminine (accordée avec Libellula) de l'adjectif aeneus, a, um, "de bronze, de cuivre" ou "de la couleur du bronze" et donc "bronzé, cuivré". Il dérive du nom aes, aeris, "airain, bronze, cuivre".

K.D.B. Diskstra décrit L. ænea ainsi : "avec un corps entièrement noir métallique aux nuances variées" ou bien pour le mâle : "noter l'abdomen en massue, les reflets bronze et l'absence de marques claires.

D. Grand et J-P. Boudot mentionne la "couleur vert bronzé métallique à noirâtre". 

L'article actuel de Wikipédia précise :

  • Abdomen du mâle élargi en massue au niveau des segments S7 et S8 ; dans les deux sexes, présence de taches claires inférieures (plus blanches chez la femelle).
  • Thorax vert à bronze brillant recouvert de longs poils clairs.

  • Yeux verts (comme ceux des Somatochlora).

  • Taches jaunes de la face absentes sur le front (contrairement aux Somatochlora qui en sont pourvus).

  • Base des ailes jaune-ochracé (tache plus étendue aux ailes inférieures).

Comme toutes les couleurs métalliques, les teintes de L. ænea varient du vert au noir avec des éclats jaunes, mais il est certain que l'épithète latin aenea et sa traduction en français par "bronzé" rendent parfaitement compte de la couleur de l'espèce.

J'adopte pour mon résumé la formulation suivante :

"du latin aeneus, "de bronze" ou "de la couleur du bronze", qui qualifie les reflets métalliques de la teinte vert sombre de l'espèce."

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

Comme souvent, c'est l'analyse de Fliedner qui me semble la plus juste : celle de Poitou-Charente laisse penser que les reflets bronzés sont propres au mâle ; celle des Italiens est trop vague, celle de Van Hijum trop concise.

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/cordulie-bronzee/

cordulia de kordyleia (gr) = massue : du fait de la forme de l’abdomen du mâle ; 

aenea de aeneus (lat) = bronzé : du fait des reflets bronzé du corps du mâle.

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 

"from Lat. aeneus, -a, -um = of copper, bronze, bronze-coloured for the extensive bronze-coloured reflections."

 

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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"- aeneus, a, um = bronzeo. Per la colorazione dominante del corpo."

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"- aenea (Linnaeus) [l. made from or, bronze] describes the metallic sheen of the species."

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"aenea= erts, brons"

 

 

 

 


 

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LES NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.

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1°) L'Aminthe. 1762. Geoffroy.

Louis-Etienne Geoffroy, Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés dans un ordre méthodique volume 2 page 227

https://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/226/mode/2up

Comme c'est souvent le cas, Geoffroy renvoie à la description la plus récente et la plus valide de Linné (parue 4 ans avant sa propre publication), mais reprend la diagnose du Fauna suecica, sans-doute car c'est cet ouvrage qu'il a utilisé pour classer ses collections et entreprendre la rédaction de son texte.

Il reprend dans sa description le qualificatif de "vert-doré" qui traduit viridi-inaurata

Le nom d'Aminthe s'inscrit, avec le n°10,  dans la série de prénoms féminins que Geoffroy a réservé aux 14 espèces de "demoiselles" ou libellules qu'il décrit. Il est précédé de "la Sylvie" et suivit de "la Justine". Mais, à l'inverse des premiers prénoms de la série qui honoraient la famille royale de Suède, c'est ici un prénom romanesque, utilisé uniquement dans la littérature du temps. C'était déjà le cas avec son n°8, la Philinte.

Aminta, ou Amynthe, est l'héroïne d'un drame Pastoral du Tasse, l'auteur de la Jérusalem délivrée. Cette pièce en cinq actes fut publié en 1573 à Florence. Mais Amynthas est un homme, petit-fils du dieu Pan ; c'est l'amant de Sylvie. [cf; la Sylvie de Geoffroy, Libellula depressa]. 

1776 https://books.google.fr/books?id=k7qOR7uXUyYC&pg=PA225&dq=aminthe&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj_1ZrY5dPdAhVPrxoKHa-rCPgQ6AEIWDAJ#v=onepage&q=aminthe&f=false

En 1726, dans la Bibliothèque des gens de cour, un auteur donne son nom pour déguiser celui d'une femme dont il mis à l'épreuve la fidélité.

Dans La Fausse prude, l'une des Cent nouvelles de Madame de Gomez (1733), Aminthe est la femme de chambre de Célie, et, après un échange de tenue avec cette dernière, elle s'attache à séduire Lisandre. Dans L'inconséquente, ou le fat dupé (1787), un extrait montre que cette Aminthe est le type de la coquette  : "Aminthe se met du rouge. L'Abbé la regarde amoureusement"

Ainsi, l'Aminthe de Geoffroy rejoint le groupe des noms d'insectes qu'il baptisa du nom d'héros et héroïnes de pastorales, comme Amaryllis, Tircis Myrtil, ou Corydon. 

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10. LIBELLULA viridi-inaurata , alis pallidis , pedibus nigris. Linn. faun. fuec. n. 765.

Linn.Syst. nat. edit. 10 , p. 544, n° 8. Libellula ænea.

L'aminthe.

Longueur 18 lignes.

Cette belle espèce est partout d'un beau vert doré, à l'exception de la lèvre intérieure qui est jaunâtre, & des yeux qui font d'un vert brun. Le corcelet a quelques poils bruns. Les ailes sont un peu jaunâtres, avec les taches marginales brunes au bord extérieur, & de plus les ailes inférieures ont leur base lavée d'un peu de jaune clair. Le mâle a quatre pointes à la queue, dont les deux supérieures sont velues, & les inférieures fourchues. La femelle a les deux appendices de sa queue semblables à des feuillets , ce qui est commun à plusieurs espèces de ce genre.


 

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https://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/226/mode/2up
https://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/226/mode/2up

https://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/226/mode/2up

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Le nom fut repris en 1785  par de Fourcroy dans sa nouvelle édition de Geoffroy, en 1789 par Charles de Villers dans  Caroli Linnaei Entomologia. Il fut cité en 1792 par Olivier, en 1828 par Pierre Boitard, et jusqu'en 1840 par de Sélys-Longchamps avant de tomber en désuétude.

— Antoine de Fourcroy, 1785,  Entomologia parisiensis vol.2 page 347

https://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n235/mode/2up

— Charles de Villers, 1789, Caroli Linnaei Entomologia , page 6 n°8. 

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=onepage&q&f=false

— Pierre Boitard

https://books.google.fr/books?id=f59bAAAAMAAJ&pg=PA175&lpg=PA175&dq=aminthe+libellule&source=bl&ots=OOayZb9p7E&sig=gX_WwB8kMTn7pg98S35Hc4KeQn4&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiB5MG8htTdAhUCCRoKHSD1CBoQ6AEwAnoECAgQAQ#v=onepage&q=aminthe%20libellule&f=false

Charles de Villers 1789, https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

Charles de Villers 1789, https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

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2°) La Libellule bronzée, 1792, G-A. Olivier.

Guillaume-Antoine Olivier, Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières: histoire naturelle ..., Volume 7 , 1792, page 562 n°15.

 

En  1789, puis surtout en 1792, Olivier traduisit en français le nom scientifique linnéen alors en usage, Libellula ænea sous la forme de "La libellule bronzée".

https://books.google.fr/books?id=T00_AAAAcAAJ&pg=PA562&lpg=PA562&dq=aminthe+libellule&source=bl&ots=uRxiNbDYH-&sig=QiZmKKzHyGBG3Ecv_wE2R4fyaDM&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwihwJGTh9TdAhUkxYUKHeZDC1k4ChDoATADegQIBxAB#v=onepage&q=aminthe%20libellule&f=false

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Olivier, Encyclopédie 1792

Olivier, Encyclopédie 1792

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3°) La Cordulie bronzée, 1840, de Sélys-Longchamps.

Leach ayant créé le genre Cordulie, de Sélys-Longchamps traduisit le nouveau nom scientifique Cordulia ænea par le nom de Cordulie bronzée.

Monographie des Libellulidées d'Europe page 67 n°4.

https://books.google.fr/books?id=7TxgAAAAcAAJ&pg=PA67&dq=%22cordulie+bronz%C3%A9e%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiP08qAv9TdAhVNdhoKHVHtC70Q6AEIPDAE#v=onepage&q&f=false

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Zoonymie des Odonates : le nom Cordulia aenea Linnaeus, 1758.

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NOM VERNACULAIRE EN D'AUTRES LANGUES.

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— En Néerlandais Smaragdlibel : "la libellule émeraude"

— En Frison : Grienkopglêzemakker, Grienkopglêzemakker, Brünzen glêzebiter, Knotsglêzebiter, Brunskop

— En allemand : Die Falkenlibelle, ou Gemeine Smaragdlibelle. "L'émeraude commune".

 

— En anglais : The downy emerald = L'Émeraude duveteuse. (en 1937 dans The Dragonflies of the British Isles, par Cu=ynthia Longfiled page 103).

— En catalan : la Maragda aborrissolada

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MES ARTICLES : et PHOTOS :

Cordulie bronzée et libellule fauve à Crozon.

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photographie lavieb-aile

 

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

 

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

— BUCHECKER (Henrich), 1876, Henrici Buchecker Systema entomologiae, sistens insectorum classes, genera, species : pars I. Odonata (Fabric.) europ, München : Im Selbstverlag des Verfassers

https://archive.org/stream/henricibuchecke00buch#page/n23/mode/2up

— CHARPENTIER (Toussaint von) , 1840, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae. L. Voss, 180 pages,.

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates

http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique

— DELIRY (Cyrille)  Monographie C. aenea

http://www.deliry.com/index.php?title=Cordulia_aenea

 

 

— GEOFFROY in FOURCROY : FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy.

 http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

 

— GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

 

 

— LATREILLE (Pierre André), 1804,  Histoire des Libellulines, in Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés et des insectes..., Volume 13, An XIII [1804] p. 16

https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false

— LUCAS, W. J. 1900a. British Dragonflies of the older English authors. 1. Moses Harris's 'Exposition of English Insects', 1782. The Entomologist 33: 41-42.

https://archive.org/stream/entomologist33roya#page/42/mode/2up/search/splendens

— LUCAS, W. J. 1900b. British Dragonflies (Odonata). L. Upcott Gill, London, ixv + 356pp.

— RÖSEL VON ROSENHOF  (August Johann) 1749,  Kleemann, Christian Friedrich Carl  ;
Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749

.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

— SCHWARZ (Christian Wilhelm ), 1830, Nomenclator über die in den Röselschen Insekten-Belustigungen und Kleemanschen Beyträgen zur Insekten-Geschichte abgebildeten und beschriebenen Insekten und Würmer: mit möglichst vollständiger Synonymie. Dritte bis Siebente Abtheilung, Volume 3 Raspe, 1830 - 136 pages

https://books.google.fr/books?id=G3BcAAAAcAAJ&dq=libellula+fridrichsdalensis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— VANDER LINDEN, P.L. 1825 - Monographiae Libellulinarum Europaearum. - Bruxellis. 

—  VILLERS (Charles de) 1789, Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta; dd. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, andc. speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galliae Australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante and augente Carolo de Villers, ... Tomus primus °-quartus!: 1789 page 10 n°16 et 11 n°20.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 20:09

Zoonymie des Odonates. Le nom Crocothemis erythraea Brullé, 1832, le Crocothémis écarlate.

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 Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

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Voir aussi :

 

 

 

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Résumé .

Nom de genre : Crocothemis, Brauer, 1868,  Verh. zool.-bot. Ges. Wien 18 :367 . Du grec krokos "crocus, safran", probablement du fait des larges taches ambrées de la base des ailes postérieures, et themis, du nom de la déesse grecque tenant la balance  de la Justice. Ce suffixe étant propre à de très nombreux genres de Libellulidae, il  pourrait avoir été choisi comme une référence   à l'étymologie alors admise du genre  Libellula, "petite balance".

Nom d'espèce : C. erythraea , Brullé, 1832. Protonyme  Libellula erythraea, Brullé, 1832, Exp. Scient. Morée III, (1, 2) : 102. L'épithète erythraea, du latin erythraeum, a, um "rouge"  dérive du grec ancien  ἐρυθρός, e̍rythrós .  Auguste Brullé a décrit un mâle à la tête "d'un rouge de sang" et à l'abdomen "d'un rouge éclatant, presque carminé." 

 

Noms vernaculaires français. "La Victoire", (Fourcroy 1785), la "Libellule ferruginée" (Olivier 1792), la "Libellule ferrugineuse" (de Sélys 1840), la "Libellule érythrée" (de Sélys 1850), la "Libellule écarlate" J.L Dommanget 1987. C'est en 1958 que le naturaliste suisse Paul-André Robert créa le nom en usage actuellement,  le "Crocothémis écarlate", vraisemblablement par adaptation  du nom vernaculaire anglo-saxon The Scarlet Dragonfly.

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Noms vernaculaires étrangers :

En néerlandais : VUURLIBEL

En frison : FJOERREADE LIBEL, FJOERLIBEL, FJOERBÜK

En allemand : FEUERLIBEL

En anglais : SCARLET DRAGONFLY, BROAD SCARLET, COMMON SCARLET-DARTER, SCARLET DARTER

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

 

 

I. LE NOM DE GENRE, CROCOTHEMIS BRAUER, 1868.

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BRAUER (F.M) , 1868 Verh. zool.-bot. Ges. Wien 18 :367 

Verhandlungen der Kaiserlich-Königlichen Zoologisch-Botanischen Gesellschaft in Wien.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/81414#page/533/mode/1up

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Voir Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Crocothemis  Brauer, 1868.

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II. LE NOM D'ESPÈCE C. ERYTHRAEA BRULLÉ, 1832.

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Le contexte.

  Cette espèce a été décrite par  Gaspard Auguste Brullè (1809-1873),  après l'avoir observé en Grèce lors de l'expédition de Morée.

   Cette expédition fut menée par la France de 1828 à 1833 dans le Péloponnèse, la péninsule grecque que l'on nommait alors la Morée pour rappeler sans-doute que les Francs avec Villehardouin y avaient fondé une principauté...en 1248. Après que la flotte franco-russe ait gagné la bataille de Navarrin pour soutenir l'indépendance de la Grèce contre l'empire ottoman et son allié égyptien Ibrahim Pacha, des forces militaires débarquèrent à Coron au sud pour s'assurer de l'évacuation des forces égyptiennes, et s'emparer des places fortes tenues par les turcs. Comme lors de l'expédition de Bonaparte en Egypte, cela fut l'occasion d' y associer une mission scientifique chargée d'un inventaire architectural, archéologique, géologique, et naturaliste de la région.

 Cette mission débarqua le 3 mars 1829 à Navarin. Elle était dirigée par Bory de Saint-Vincent (1778-1846), un naturaliste et officier qui avait à son actif sa participation à l'expédition du capitaine Baudin sur Le Naturaliste en 1800-1804 comme zoologiste.

  Un jeune entomologiste  de vingt ans avait obtenu , grâce au  soutien de Georges Cuvier, de  participer à cette grande oeuvre : Gaspard Auguste Brullè. C'est lui qui décrivit sous le nom de Libellula erythraea, notre Crocothemis écarlate, de même qu'il décrivit les sous-espèces Calopteryx virgo festiva et platycnemis pennipes nitidula, dans le Tome 3, Partie 1 (Zoologie), section 2 (des animaux articulés) de Expédition scientifique de Morée. Section des sciences Physiques (sous la direction de M. Bory de Saint Vincent).Levrault, Strasbourg (et Paris) 1832 : 102.

 

  Outre un ordre, celui des Isoptera (regroupant les termites), Il y décrit aussi des genres et de  très nombreuses espèces nouvelles, dont, entre autres, les suivantes :

-une tenebrionidae, Tentyria rotundata.

-un genre de tenebrionidae,Opatroides, et l'espèce O. punctulatus,

- une sous-espèce de scarabée : Tropinota squalida ssp. pilosa,

- des scarabées,Onthophagus (Palaeonthophagus) ruficapillus Brullé, 1832 et  Onthophagus (Palaeonthophagus) suturellus Brullé, 1832

- Cerambyx velutinus, Vadonia bisignata parmi les Cerambycidae,

-un hémiptère, Miridae, Dionconotus cruentatus Brulle, 1832

-un ciccadellidae, Eusclelis lineolatus,

-des orthoptères:

      _Arcyptera labiata,

      _ Drymadusa dorsalis,

      _ Omocestus (dreuxius) minutissimus,

      _ Omocestus minutus,

      _sous-espèces Acrometopa servillea servillea

                             Chorthippus parallelus tenuis,

      _ synonymes Podisma dimidiata

                           Podisma tibialis

- une arachnide, Alopecosa albofasciata

deux scorpions, Lurus dufoureius, et Mesobuthus gibbosus

- des hymènoptères, Lasioglossum pauperatum, Lasioglossum marginatum, Andrena fulvitarsis, Andrena morio,et dans les Eumenidae Tropidodynerus interruptus

- un Ascalaphe (Neuroptère) Libelloides lacteus, sous le protonyme Ascalaphus lacteus.

- une mante (Mantodea) Empusa fasciata,

- un genre de cerambycidae, Morimus (et non morinus)

- des  coleoptères Un stenopterini : Callimoxys gracilis et un Elateridae, Dicronychus

-   des annelidés  amphinominae Hermodices savignyi

-des lamiinae, Oxylia duponchelii et Helladia flavescens .

 

  En 1833, il devient aide-naturaliste auprès de la chaire des crustacés, des arachnides et des insectes dirigée par Victor Audouin (1797-1841).

En 1838, il devient titulaire de la chaire d'Anatomie comparée et de zoologie de l'université de Dijon. 

                                                          

  C'est l'auteur des ouvrages suivants (non exhaustif):

Brullé, Animaux articulés des îles Canaries, 1838

Audouin et Brullé, Histoire naturelle des Insectes, 1835.

In d'Orbigny : Voyage dans l'Amèrique méridionale 6 (2), 1843

in Webb P.B. & Berthelot, Histoire naturelle des Iles Canaries. 2(2), 1840  : Brullé : Orthoptera

 

  De nombreux naturalistes l'ont honoré en nommant "brullei" les espèces qu'ils découvraient, et je citerais dans le désordre :

Tettigetta brullei (Fieber, 1876), une cigale pygmée,

Crepidodera brullei,

Thorectes brullei Jekel, 1865 : geotrupidae

 Necrophories brullei, un Silphydae,

Bembidion brullei Gemminger & Harold, 1868,

Scymnies brullei Mulsant, 1850 : une punaise,

Camptorrhinus brullei Boheman, 1837,

Colobotheini Colobothea brullei Gaham, 1889,

Perga brullei Westwood, 1880,

Tanusia brullei,

Priophorus brullei (Dahlbom), une tenthrède,

Chloracris brullei Pictet & Saussure, 1892, dans Iconographie de quelques sauterelles vertes,

etc... 

Crocothemis erythraea et l'expédition en Morée.

http://www.lavieb-aile.com/article-crocothemis-erythraea-et-l-expedition-en-moree-74863250.html

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La description originale.

Libellula erythraea, Brullé, 1832, Exp. Scient. Morée III, (1, 2) : 102. 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626689s/f326.item.r=Libellula

https://books.google.fr/books?id=oaUxAQAAMAAJ&dq=editions%3ApukWIQNvBS0C&hl=fr&pg=PA101#v=onepage&q&f=false

Auguste Brullé, Expédition scientifique de Morée. Section des sciences physiques.... Tome III, 1ère partie, 2e section. Des animaux articulés, par M. Brullé.   F.-G. Levrault (Paris), 1832-1836 page 102 et pl. 32 fig.4.

 76 LIBELLULA ERYTHREA Br. — Rubra, subtus pallidior, capite anterius sanguineo ; abdomine immaculato ; antennis spinisque pedum nigris ; alis hyabnis, basi aurantiacis, nervis baseos marginisque superioris rubro-flavescentibus, caeteris nigris; parastigmate sublineari, rufescente. — Long. 40 millim. ; lat., alis extensis, 70. Mas. — (Voyez notre Pl. XXXII, fig. 4.) 

DESCR. Devant de la tête d'un rouge de sang ; bouche et partie postérieure de la tête d'un jaune rougeâtre ; antennes noires : un duvet noirâtre peu serré couvre la tête en entier. Corselet d'un rouge un peu jaunâtre, plus pale en dessous, revêtu d'un duvet serré et raide de poils roussâtres. Abdomen d'un rouge éclatant presque carminé, qui passe un peu au brun après la mort; la carène longitudinale légèrement noirâtre sur les deux derniers segmens ; les crochets terminaux un peu velus. Tout le dessous de l'abdomen beaucoup plus pâle et de la même couleur que la poitrine, c'est-à-dire d'un jaune un peu brun, avec la ligne enfoncée noire : bords latéraux de l'abdomen garnis dans toute leur longueur d'une rangée de très-courtes épines. Cuisses postérieures revêtues de semblables épines sur toutes leurs carènes ; les autres cuisses portant en dedans une rangée antérieure de longues épines raides, et une autre postérieure de poils plus longs encore; toutes les jambes armées en dedans de deux rangées d'épines longues; les tarses portant de semblables épines, mais beaucoup plus courtes. La couleur des jambes est rouge, la rangée de poils des cuisses postérieures roussâtre, toutes les épines noires, ainsi que l'extrémité des crochets des tarses. Ailes transparentes, tachées à la base le long du corps de jaune orangé, formant une 
bande assez étroite sur les supérieures, et une autre plus large et un peu ovalaire sur les inférieures ; nervures de la base rouges, celles du bord supérieur jaunâtres, toutes les autres noires; parastigmate très-long, presque linéaire, d'un jaune roussâtre bordé de noir dans sa longueur; membrane de la base des ailes brune. Mâle. 

Hab. En Mai, dans la localité humide où nous campâmes aux environs d'une fontaine à Nisi, en Messénie ; dans l'Archipel au mois d'Août. 

Obs. Cette espèce diffère du L. vulgata Fabr. par ses pattes entièrement rouges et son abdomen sans taches ni lignes noires, et du Ferruginea ibid., par l'absence de lignes noires, et le peu de jaune de la base de ces mêmes ailes. 


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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626689s/f326.item.r=Libellula.zoom

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626689s/f326.item.r=Libellula.zoom

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ÉTUDE DU NOM.

L'épithète erythraea, du latin erythraeum, a, um "rouge"  dérive du grec ancien  ἐρυθρός, e̍rythrós .  Auguste Brullé a décrit un mâle à la tête "d'un rouge de sang" et à l'abdomen "d'un rouge éclatant, presque carminé." 

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/crocothemis-ecarlate/

"erythraea de erythraios (gr) vraisemblablement dérivé de erythros (gr) = rouge : couleur générale du mâle."

.

DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"Crocothemis erythraea (Brullé, 1832) from Grk. ἐρυθραῖος, -α, -ον = red for the mature male's body colour"

.

D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"erythraea (Crocothemis) - erithraeus, a, um = rosso. Per la colorazione dominante del

corpo."

.

H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

 

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

 

.

VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 

"Crocothemis erythraea erythraea = rood"

 

 

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LES NOMS VERNACULAIRES.

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LES NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.

1°) La Victoire,  Geoffroy in de Fourcroy, 1785 .

Dans Entomologia Parisiensis, Antoine de Fourcroy reprend en 1785 les descriptions de Geoffroy 1762 dans une forme conforme aux exigences de la taxonomie linnéenne. Mais il y ajoute, signalés par une astérisque, des espèces nouvelles. C'est le cas de cette LA VICTOIRE de la page 348 du tome 2 :

16. L. victoria.

La Victoire.

Long. 15 lignes.

L. corpore flavo, abdomine cylindro, alarum basi flavicante. 

Loc : idem [c'est à dire : habitat amnium ripas.]

La description latine correspond à une libellule au corps jaune, à l'abdomen cylindrique, jaunâtre à la base des ailes. Du fait de cette couleur jaune, ce taxon a été  attribué à Libelllula flaveola par Hagen (1840), de Selys-Longchamps (1850), Kirby (1890) et Lucas (1900). Selon C. Deliry. Néanmoins, C. Deliry souligne que " Bridges (1994) propose de l'attribuer à Crocothemis erythraea et nous nous rangeons à cette opinion (Deliry 2017)."

Par ce nom de La Victoire, Fourcroy poursuit semble-t-il la série des prénoms féminins (la Justine, la Caroline, la Cécile) créée par Geoffroy, et le nom n'est sans-doute pas en relation avec la commémoration d'un évènement, militaire par exemple.

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2°) La Pudique [Villers 1789].

Caroli Linnaei Entomologia, page 12.

 Nom cité par C. Deliry. Charles de Villers donne ce nom à Libellula rubra qui est un synonyme de C. erythraea. Est-ce la Libellula rubra de Müller ?

L'autre  mention de Libellula rubra est faite par Johan Kaspar Fuesslin (Füssli) en 1775 dans son Catalogue des Insectes de Suisse, Verzeichnis der ihm bekannten Schweitzerischen Inseckten, mit einer ausgemahlten Kupfertafel : nebst der Ankündigung eines neuen Inseckten Werkes page 44 n° 861. "

"Libellula rubra. Die Rothe. Ganz roth, die Flügel hell-durchscheinend mit einem rothen breiten Band in der Mitt' und einem Fleck am aussern Rand gegen der Spitze zu. Bey uns selten"

https://books.google.fr/books?id=ucJcAAAAcAAJ&pg=PA44&lpg=PA44&dq=libellula+rubra&source=bl&ots=4WcEPo_FQF&sig=mr3RdOvJao_5wL7Zl3_9TYt7Mw8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiB7628xczbAhVJrRQKHcjjAZUQ6AEITDAK#v=onepage&q=libellula%20rubra&f=false

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

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3°) Libellule ferruginée [Olivier, 1792], Enc. meth. tome 7.

Encyclopédie méthodique, Histoire naturelle, Insectes ; article Libellule, page 560.

Olivier traduit ici en français le nom de Libellula ferruginata créé par Fabricius en 1781. Or, Libellula ferruginata est considéré comme un synonyme de C. erythraea.

Il décrit aussi page 565 sous le n°31 une "libellule ferrugineuse" L. ferruginea décrite par Fabricius et vivant en Amérique. Les références sont : Fabricius, Syst.ent page 423 n° 19; Sp. ins. I. page 523 n° 25 et Mant. ins. I, page 338 n°27.

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4°) Libellule ferrugineuse [de Selys-Longchamps, 1840]

Monographie des Libellulidés d'Europe page 42 n°7.

"Bien que connaissant la Libellula erythraea de Brullé, de Selys-Longchamps (1840) utilise Libellula ferruginea l'attribuant d'ailleurs maladroitement à Fabricius.

Il restitue correctement le nom de Libellula erytraea et abandonne la Libellula ferruginea (Sel., olim) en 1850." (C. Deliry).

Il s'agit du nom vernaculaire de l'espèce américaine  n°31 d'Olivier et du nom scientifique de Fabricius.

Description :

N° 7. LIBELLULA FERRUGINEA. (FABR.)

LIBELLULE FERRUGINEUSE.

Diagnose. — Abdomen déprimé, jaunâtre (rouge vif dans les mâles adultes). Les ailes antérieures un peu safranées à leur base ; les inférieures très-largement. Parastigma jaune. Membranule accessoire noirâtre.

Dimensions. — (Voyez le tableau.)

Synonymie. — LIBELLULA FERRUGINEA. Fabr. Oliv. Vander L. Fonscol. Burm. - SERVILIA ? Drury. - ERYTHREA. Brullé, Expédit. de Morée.

o". Adulte. Tête d'un rouge clair. Yeux rougeâtres, variés de bleuâtre en dessous. Thorax rouge-obscur. Abdomen large, déprimé, entièrement d'un rouge cramoisi éclatant, et les côtés un peu transparents. Une petite ligne dorsale noire sur le 9° segment.Appendices anals supérieurs minces, en fuseau, d'un rouge pâle, ayant deux fois la longueur du dernier segment; l'inférieur plus court, triangulaire, recourbé en haut. Pieds d'un rouge clair. Ailes hyalines ; une petite tache à la base des supérieures et un grand espace jaune-safrané à celle des inférieures. Parastigma jaune-rougeâtre. Membranule accessoire noirâtre. Nervure de la côte rougeâtre en dehors.

2. Tête jaunâtre. Yeux bruns, gris en dessous. Thorax jaunâtre avec deux stries humérales contiguës de chaque côté, l'une brune, l'autre blanchâtre. L'espace entre les ailes brunâtre avec une strie jaune. Abdomen d'un gris verdâtre, un peu plus déprimé que chez le mâle, jaune et transparent sur les côtés, avec une Jigne dorsale et une autre un peu effacée sur chaque côté, le bord des segments, deux points postérieurs peu visibles sur les 5°, 4°, 5°, 6° et 7°, et une ligne transverse sur les 2° et 5°, noirs ; dessous de l'abdomen jaune. Appendices anals jaunes, courts, minces, éloignés l'un de l'autre. Pieds jaunes, à dentelures noires. Tarses bruns. Ailes comme le mâle, mais les taches basales d'un jaune un peu plus clair. Nervures de la côte jaunâtre.

Les mâles nouvellement éclos ne sont pas rouges. Cette couleur est remplacée par du jaunâtre qui tire plus ou moins sur l'orange, et les côtés de l'abdomen sont d'un jaune blanchâtre transparent. Souvent on voit une partie de l'abdomen qui a pris déjà la couleur rouge.

Habite l'Italie centrale et méridionale, le midi de la France, l'Espagne, le nord de l'Afrique et une partie de l'Asie. Je l'ai vue à Naples le 10 mai : elle était très-commune dans les fossés de Ferrare et dans les marais de Ravenne vers le 10 juin. Je ne la vis plus à Venise ni dans la Lombardie, et elle semble ne pas s'y trouver, En Provence, M. de Fonscolombe l'indique au mois de juillet et d'août. L'éclat du mâle adulte est tel qu'on ne peut s'en faire d'idée sans l'avoir vu : au soleil il ressemble à un rubis, mais cette couleur s'évanouit après la mort. Il voltige sur l'eau avec une rapidité et une défiance trèsgrandes, mais on le prend facilement dans les fossés à moitié desséchés. Cette espèce est la même à Java.

Par sa coloration, cette espèce se rapproche de celles de la seconde section, mais la forme déprimée de son abdomen l'en distingue facilement, tandis que la base de ses ailes inférieures, largement safranées, la sépare des précédentes."

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5°) Libellule erythrée [de Selys-Longchamps, 1850]

.Mémoires de la Société royale des sciences de Liège  page 24-25

Description :

 

2. LIBELLULA ERYTHRAEA. Brullé.
LIBELLULE ÉRYTHRÉE.

Diagnose. — Abdomen déprimé, jaunâtre (rouge vif chez le mâle adulte), les ailes supérieures un peu safranées a leur base , les inférieures très-largement. Ptérostigma oblong (long d'une ligne trois quart au moins), jaune. Membranule noirâtre. Pieds en grande partie jaunâtres ou roussâtres.

Ajoutez à la description : Une grande échancrure au devant du mésothorax , a peu près comme chez les Uracis. - Vertex d'un rouge vif — Nervure costale ainsi que la 2° et la 5° grande nervure rouge ainsi que les nervules qui y adhèrent. — L'écaille vulvaire de la femelle saillante , relevée presqu'à angle droit avec l'abdomen , a peu près comme chez la vulgata.

Les exemplaires d'Egypte cités dans la synonymie ont le ptérostigma un peu plus long, mais M. Hagen qui les a examinés n'y trouve aucune différence spécifique.

Habitat. Elle s'étend plus au nord qu'on ne l'avait cru d'abord. M. Rambur l'a prise aux environs de Paris. Moi-même je l'ai vue à Montmorency à la mi-juillet, M. Foudras à Lyon, Devillers en Bresse. Se trouve dans la Hongrie méridionale , en Espagne , en Corse , en Sardaigne , en Sicile, en Italie , en Grèce (Messénie, mai.— Archipel , août : Brullé ) et aux Indes orientales , à moins qu'il n'y ait encore une espèce très-voisine confondue avec celle-ci. Elle varie beaucoup pour la taille sans sortir du même climat ; la base des ailes supérieures varie un peu sous le rapport de l'étendue de l'espace safrané. Les individus pris en Algérie par M. Lucas sont de grande taille. La figure du mâle donnée par M. de Charpentier représente le ptérostigma noir. C'est une erreur; il devrait aussi y avoir une nervule dans le triangle des ailes. Ce n'est pas sans quelque répugnance que je change le nom de ferruginea, qui était généralement admis depuis Vanderlinden qui l'avait pris dans Fabricius; mais M. Hagen qui a examiné dans le musée Lund-Schestedt l'exemplaire type de la ferruginea Fab. de l'inde, s'est assuré que c'est la même que la servilia Drury ; ce synonyme est même écrit sur l'étiquette. Le nom de ferruginea doit donc disparaitre et M. de Charpentier s'est trompé en croyant différentes les espèces de Drury et de Fabricius, par la seule raison que ce dernier parle d'un point jaune aux côtés de la bouche. Or Drury ne dit pas qu'il n'y a pas de point. Quant à la ferruginata de Fabricius du Cap, M. de Charpentier l'éloigne de l'erythrœa par ce qu'elle a l'abdomen ferrugineux et les pieds très-ciliés. Le premier caractère est cependant exact sur les exemplaires secs, et le second ne signifie pas grand chose , du moment qu'il n'est pas comparatif avec une autre espèce. La ferruginata est donc synonyme de l'erythrœa à moins qu'il ne s'agisse d'une autre espèce voisine qui habiterait le Cap de Bonne Espérance. La Libellula servilia (Drury. App. vol. 2. 1775) dont nous venons de parler, diffère à peine de l'erythrœa. Généralement elle est un peu plus grande, plus allongée , et le bout des ailes est un peu sali. M. Rambur dit que la tache basilaire safranée des ailes est beaucoup plus petite.Ce caractère semble variable, car je possède des exemplaires où cette tache est en effet plus petite, tandis que chez d'autres elle est plus étendue ; tel est entr'autres celui figuré par Drury et qui à coup sûr doit être considéré comme le type de l'espèce. L'erythrœa a généralement 10 à 11 nervules antécubitales ; chez la servilia il y en a 11 à 12. Le nom de Libellula rubra Devillers n'a pu être attribué à l'erythrœa, attendu que Devillers cite comme type la rubra de Müller qui est du Danemarck , et qui répond sans doute à la flaveola adulte."

 

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Le Crocothémis écarlate", Paul-André Robert 1958.

Notre nom vernaculaire en usage actuellement a été créé par le peintre et odonatologue suisse Paul-André Robert (1901-1977)  dans Les Libellules  (Odonates), publié par Delachaux et Niestlé, coll. "Les beautés de la nature" en 1958.

L'auteur propose aussi le nom de "Crocothémis d'Erythrée", par contre-sens puisque erythrea est un qualificatif de couleur et non géographique.

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L'adjectif "écarlate" qualifie depuis le XVIIe siècle, une étoffe d'un rouge vif, car ces tissus étaient colorés par une teinture à case de cochenille.

Le Wiktionnaire indique :

(XIIe siècle) De l’ancien français escarlate via le latin médiéval scarlatum, au persan سقرلاط, saqirlāṭ, qui désignait une étoffe précieuse, plutôt bleue à l’origine, ornée de sceaux, et qui est issu du grec ancien σφραγίς, sphragís (« sceau »); ou, selon le CNRTL, la version arabe viendrait plutôt d'un grec médiéval σιγιλλάτος, celui-ci d'un bas-latin sigillatus, ce bas-latin étant fait à partir du latin classique sigillum « sceau » (déminutif de signum), et aurait le sens de « tissu recouvert de sceaux »

 

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"La Libellule écarlate" Jean-Louis Dommanget 1987.

Étude faunistique  et Bibliographique des Odonates de France page 66. L'auteur renvoie à Robert 1958.

En réalité, le zoonyme "Libellule écarlate" apparaît pour la première fois, dans le moteur de recherche, en 1983 dans un ouvrage anglais : The Dragonflies of Great Britain and Ireland, vol. 7 partie 1, Harley Books,   de C.O. Hammond, R.R. Askew et R. Merritt.

Comme pour le cas des papillons, c'est sans doute face à la nécessité de proposer systématiquement dans les publications anglo-saxonnes un nom vernaculaire (ici en français et en allemand) pour chaque espèce en parallèle du nom vernaculaire anglais qui a incité les auteurs  à combler la carence de notre langue dans la désignation des espèces d'insectes.

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NOMS VERNACULAIRES EN D'AUTRES LANGUES.

 

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En néerlandais : VUURLIBEL

En frison : FJOERREADE LIBEL, FJOERLIBEL, FJOERBÜK

En allemand : FEUERLIBEL

En anglais : SCARLET DRAGONFLY, BROAD SCARLET, COMMON SCARLET-DARTER, SCARLET DARTER

 

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

 

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

— BUCHECKER (Henrich), 1876, Henrici Buchecker Systema entomologiae, sistens insectorum classes, genera, species : pars I. Odonata (Fabric.) europ, München : Im Selbstverlag des Verfassers

https://archive.org/stream/henricibuchecke00buch#page/n23/mode/2up

— CHARPENTIER (Toussaint von) , 1840, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae. L. Voss, 180 pages,.

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates

http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique

— DELIRY (Cyrille)  Monographie Crocothemis erythraea

http://www.deliry.com/index.php?title=Crocothemis_erythraea

 

— GEOFFROY in FOURCROY : FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy.

 http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

 

— GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

 

— HÄMÄLÄINEN (Matti), 2008, Ulrique and Louise, Agrion, Newsletter of the worldwide dragonfly association. http://caloptera.com/pdf/Hamalainen%202008a%20Ulrique%20and%20Louise.pdf

— HÄMÄLÄINEN (Matti), ORR (Albert G.) 2017, From Princess Lovisa Ulrika to the Gyalsey, Dragon Prince of Bhutan – Royalty in dragonfly names from 1746 to 2017. Agrion 21(2) - July 2017

https://www.researchgate.net/publication/318562952_From_Princess_Lovisa_Ulrika_to_the_Gyalsey_Dragon_Prince_of_Bhutan_-_Royalty_in_dragonfly_names_from_1746_to_2017

— LATREILLE (Pierre André), 1804,  Histoire des Libellulines, in Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés et des insectes..., Volume 13, An XIII [1804] p. 16

https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false

LUCAS, W. J. 1900a. British Dragonflies of the older English authors. 1. Moses Harris's 'Exposition of English Insects', 1782. The Entomologist 33: 41-42.

https://archive.org/stream/entomologist33roya#page/42/mode/2up/search/splendens

LUCAS, W. J. 1900b. British Dragonflies (Odonata). L. Upcott Gill, London, ixv + 356pp.

— RÖSEL VON ROSENHOF  (August Johann) 1749,  Kleemann, Christian Friedrich Carl  ;
Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749

.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

— SCHWARZ (Christian Wilhelm ), 1830, Nomenclator über die in den Röselschen Insekten-Belustigungen und Kleemanschen Beyträgen zur Insekten-Geschichte abgebildeten und beschriebenen Insekten und Würmer: mit möglichst vollständiger Synonymie. Dritte bis Siebente Abtheilung, Volume 3 Raspe, 1830 - 136 pages

https://books.google.fr/books?id=G3BcAAAAcAAJ&dq=libellula+fridrichsdalensis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— VANDER LINDEN, P.L. 1825 - Monographiae Libellulinarum Europaearum. - Bruxellis. 

—  VILLERS (Charles de) 1789, Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta; dd. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, andc. speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galliae Australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante and augente Carolo de Villers, ... Tomus primus °-quartus!: 1789 page 10 n°16 et 11 n°20.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
1 juin 2018 5 01 /06 /juin /2018 12:20

Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).

 

 

 

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 Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. 

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Voir aussi :

 

 

 

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Résumé .

Nom de genre :  Calopteryx, Leach, 1815,  Brewster's Edinb. Encycl. 9(1): 137. Le nom qui vient du grec kalos "beau" et pteryx "aile" signifie "qui a de belles ailes" en raison de la couleur métallique de celles-ci,  surtout chez les mâles.

— Nom d'espèce : C. splendens, Harris 1780, Exp. Engl. Ins., :99 et pl. XXX fig.1. L'adjectif latin signifie "brillant, de couleur brillante", mais la description originale de  Harris ne permet pas de préciser s'il qualifiait ainsi la tête et le corps "d'un très beau vert" ou le "nuage sombre" des  ailes "d'un charmant bleu foncé". 

— Synonyme : Libellula ludovicea Geoffroy in Fourcroy 1785. Le nom vernaculaire Lovisa donné par Linné en 1746 à l'espèce n°747 du Fauna suecica en l'honneur de la reine Louise-Ulrique de Suède a été adapté en français par Geoffroy en 1762 dans sa description du futur C. splendens. Fourcroy reprendra cette description en 1785 avec une dénomination binominale latine sous la forme de L. ludovicea.

— Noms vernaculaires français. Ces noms ont été d'abord "La Louise" [Geoffroy,1762, Hist. abr. ins. 2 :222], puis la "Caleptéryx Louise" [de Sélys-Longchamps, 1840, Monog. Libell.:131], et enfin le "Caloptéryx éclatant" [de Sélys-Longchamps, 1850, Rev. Odon. :138], nom repris aujourd'hui par tous les auteurs. Le nom de "Caloptéryx splendide" (Wikipédia 2018) est à proscrire, dérivant d'une traduction erronée du latin splendens.

— Noms vernaculaires étrangers :

En espagnol : LA LIBÉLULA AZUL, ou CABALLITO DEL DIABLO VERDE  (Le petit cheval vert du diable).

En néerlandais : WEIDEBEEKJUFFER , "la Demoiselle des ruisseaux des près".

En frison : PRONK-BLAUYNSKE, BLAUWE FLINTERLIBEL,  

En allemand : DIE GEBÄNDERTE -PRACHTLIBELLE. "La libellule superbe à bande".

En anglais : THE BANDED  DEMOISEL, "La Demoiselle à bande".

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

 

 

 

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I. LE NOM DE GENRE, CALOPTERYX LEACH, 1815.

— LEACH , W.E. (1815). "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) – via Biodiversity Heritage Library.

Voir http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-calopteryx-leach-1815.htm

 

Calopteryx, Leach, 1815,  Brewster's Edinb. Encycl. 9(1): 137. Le nom qui vient du grec kalos "beau" et pteryx "aile" signifie "qui a de belles ailes" en raison de la couleur métallique de celles-ci,  surtout chez les mâles.

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II. LE NOM D'ESPÈCE SPLENDENS, (HARRIS, 1780).

[Libellula splendens], Harris, M. [1780]. An exposition of English insects. Including the several classes of Neuroptera, Hymenoptera, & Diptera, or bees, flies, & Libellulæ. Exhibiting on 51 copper plates near 500 figures, accurately drawn, & highly finished in colours, from nature. The whole minutely described, arranged, & named, according to the Linnean-system, with remarks. The figures of a great number of moths, not in the Aurelian collection, formerly published by the same author, and a plate with an explanation of colours, are likewise given in the work. - pp. [1], i-viii [= 1-8], 1-166, index [1-4], Tab. I-L [= 1-50]. London. (White, Robson). page 99 et planche XXX fig.1.

Présentation générale :

"Moses Harris (1731-1785) fut le premier auteur à utiliser des noms binomiaux linnéens pour décrire des espèces de libellules d'Angleterre. Son livre An exposition of English Insects (Harris, 1776- [1780]) comprenait 16 espèces (dont 14 étaient nommées) de libellules, illustrées sur 7 planches; voir aussi Lucas (1900a).

Harris a présenté huit nouveaux noms de groupe d'espèces, tous dans le genre Libellula: anguis Harris, 1780 [= Aeshna cyanea (Müller, 1764)], aspis Harris, 1780 [= Brachytron pratense (Müller, 1764)], coluberculus Harris, 1780 [probablement Aeshna mixta Latreille, 1805], fugax Harris, [1780] [= Libellula fulva Müller, 1764], maculata Harris, [1780] [= Libellula quadrimaculata Linnaeus, 1758], minius Harris, 1780 [= Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776) ], splendens Harris, 1780 [Calopteryx splendens] et splendeo Harris, 1780 [= Calopteryx virgo (Linné, 1758)].

Il a également fourni une illustration particulièrement fine et précise montrant la femelle du Cordulégastre annelé, mais malheureusement, il a mal interprété le nom linnéen «Libellula forcipata L.», l'actuel Onychogomphus forcipatus (Linnaeus), l'appliquant à la mauvaise espèce, de sorte que L. forcipata sensu Harris, 1780 (nec Linnaeus, 1758) [= Cordulegaster boltonii (Donovan, 1807)]." (Traduction de l'article de M. Hämäläinen 2008)

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Le texte original :

Harris, 1780, Exp. Engl. Ins.,: 99 et Pl. XXX fig.1.

https://gdz.sub.uni-goettingen.de/id/PPN624677753?tify={%22pages%22:[167],%22panX%22:0.251,%22panY%22:0.589,%22view%22:%22toc%22,%22zoom%22:0.493}

Planche XXX :

https://gdz.sub.uni-goettingen.de/id/PPN624677753?tify={%22pages%22:[166],%22panX%22:0.251,%22panY%22:0.589,%22view%22:%22toc%22,%22zoom%22:0.493}

 

 

"TAB. XXX. LIBELLULAE. Wings closed when at rest.

SPLENDENS : Fig. 1. Mesure près de deux pouces.

La tête, le corselet, & l'abdomen, sont d'un très beau vert. Les jambes sont noires. Les ailes sont bellement réticulées, et ont chacune un large nuage brun obscur, environ la largeur de l'ongle d'un doigt, qui, dans quelques positions paraît d'un charmant bleu foncé. Le libella, à la fig. 2, ne sert qu'à montrer la variété de la nature (qui lui est commune dans le Libella). Elles sont toutes deux de la même espèce et du même sexe. Celles-ci sont femelles. On voit le mâle à la fig.3. Il est entièrement d'un beau vert, excepté les jambes, qui sont noires. Les ailes paraissent comme de la gaze verte."

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Planche XXX figures 1 à 3:

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Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).

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Commentaire .

"La planche illustrée en couleur XXX de Harris   illustre deux espèces distinctes qui, dans le texte descriptif adjacent (p.99), ont été nommées Libellula splendens (Figs 1-3) et L. splendeo (Figs 4-6). Dans le texte des figures 1-3, Harris a non seulement inversé les sexes, mais a aussi combiné deux espèces distinctes. La figure 1, qui montre un mâle splendens indéniable, a été décrite comme une femelle splendens .

"L' autre femelle splendens" de la  figure 2 est en fait un mâle de C. virgo. La figure 3 prétend montrer un mâle splendens mâle, mais c'est une femelle splendens. La figure 4 (de splendeo) semble être un mâle immature à ailes brunâtres de C. virgo, tandis que la figure 5 ("mâle" de splendeo) avec des ailes brunâtres semble être une femelle virgo, bien que le texte descriptif corresponde mieux avec une femelle splendens.. La figure 6 représente une larve de Calopteryx. " (Traduction de l'article de M. Hämäläinen 2008)

 

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ÉTUDE DU NOM SPLENDENS.

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L'adjectif latin splendens vient du verbe splendeo, "briller, étinceler, être éclatant, briller d'une vive couleur" (Gaffiot). La description en français de Harris ne permet pas de savoir s'il qualifiait le corps " d'un très beau vert" , ou le "large nuage brun obscur " du milieu des ailes "d'un charmant bleu foncé". La description en anglais ne lève pas le doute en qualifiant le corps of a most beautiful green ou la tache médiane de l'aile : a large dark brown cloud  ...of a lovely deep blue. Harris souligne la beauté des couleurs mais ne mentionne pas spécifiquement leur caractère brillant.

Néanmoins, puisque la tache centrale de l'aile des mâles a semblé d'abord à l'auteur de couleur brun foncé (sur un spécimen de collection), et secondairement et seulement "dans quelques positions" de couleur bleu foncé, je suppose que c'est ce miroitement et ce jeu des couleurs à la lumière qui a provoqué le choix du mot splendens : je considère qu'il qualifie le bleu métallique si remarquable des ailes.

Harris reprend ce nom sous la forme splendeo pour l'espèce qu'il décrit ensuite (L. virgo), dont le mâle possède des ailes bleues "brillantes", d'un éclat métallique.

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

L'ensemble des auteurs donnent la traduction de l'adjectif splendens, "brillant",  certains pensant qu'il qualifie le corps, mais Fliedner précisant qu'il se réfère aux ailes.

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"Calopteryx splendens (Harris, 1782), from Lat. splendere, pres. part. splendens = shining, glittering for the glittering blue/green body colours."

 

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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"splendens (Calopteryx e Macromia) - splendens, -entis = splendente. Che splende. Per la colorazione generale del corpo."

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

"-splendens (Harris) [l. glänzend] verweist auf den metallischen Glanz der Flügel, die diese Art mit den meisten der Gattung gemein hat."

Traduction : splendens (Harris)  [Latin "brillant") se réfère au lustre métallique des ailes, que cette espèce a en commun avec la plupart des autres espèces du genre.

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"- splendens (Harris) [l. shining] is deduced from the metallic sheen this species shares with most calopterygids."

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"splendens : schitterend, prachtig"

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RÉCEPTION.

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1°) De Sélys-Longchamps 1850, Rev. Odon. p. 136:

"1° Linné dans la première édition de la Fauna suecica, fait quatre espèces (sans les nommer) des différens âges des mâles et des femelles de la virgo et de la splendens. – Harris sépare les deux espèces. – Linné réunit ensuite le tout sous le nom de virgo, et Latreille adopte la dernière manière de voir de Linné.

2° Vanderlinden (1825) confond les deux espèces , mais discerne les mâles des femelles. Il donne comme variétés les différences d’âge

-—Charpentier (1825) suit Vanderlinden, mais donne comme espèce (æanthostoma) une variété femelle méridionale de la splendens.

5° En 1831 , j'ai suivi sans le savoir la première manière de voir de Linné en isolant comme autant d’espèces les âges et les sexes. 

4° En 1839 et en 1840 , j'ai reconnu les deux espèces , mais j’ai donné comme variétés les différences d'âge consistant dans la coloration claire ou foncée des ailes. M. Rambur a suivi ce système.

5° J’ai adopté depuis la manière de voir de M. Toussaint de Charpentier (1840) qui a séparé comme espèces l'âge adulte et le jeune âge , d’apres la coloration des ailes et la forme du 9e segment des mâles.

6° En 1845 (révision des Libellulidées britanniques), j'en reviens à ne voir , comme en 1859 , que deux espèces , mais ce que je regardais comme des variétés ne sont plus en général que des différences d’âge expliquées aujourd'hui d'une manière satisfaisante.

Les auteurs anglais , MM. Stephens et Evans , ont isolé plusieurs âges sous différens noms que l'on trouvera indiqués à la synonymie."

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2°) Hamalainen

"La nomenclature et la taxonomie des taxons européens de Calopteryx ont été confondues pendant un certain nombre d'années. Il est au-delà de la portée de cette note d'essayer de présenter un examen ici. Pour ceux qui s'intéressent à ce sujet, la thèse de Hagen (1840) fournit une bonne référence aux citations et à la nomenclature dans les publications historiques. L'épithète splendens a été établie pour le Calopteryx éclatant seulement dans la seconde moitié du 19ème siècle, après l'utilisation correcte dans  Revue des Odonates de Selys Longchamps & Hagen (1850), le travail  qui servira de référence sur les libellules européennes pendant de nombreuses années. Dans deux grandes publications antérieures sur les libellules européennes, par  Selys Longchamps (1840) et par Charpentier (1840), cette espèce était connue sous le nom de C. ludoviciana et C. parthenias, respectivement. Confusément, Selys avait d'abord mal interprété les noms de Harris, et dans sa monographie de 1840, Selys considérait splendens comme synonyme de C. virgo et splendeo comme synonyme de Ludoviciana. Puis, dans sa  révision bienvenue des libellules britanniques (Selys Longchamps, 1846), deux espèces ont été répertoriées dans le genre Calopteryx: virgo L. et splendeo Harris, ce dernier étant encore un nom incorrect.

 Étonnamment, le premier nom synonymique disponible de C. splendens, à savoir Libellula ludovicea Fourcroy, 1785 est resté inaperçu dans les catalogues de libellules et de révisions depuis 1840 jusqu'à nos jours. Ce nom est également absent de tous les catalogues de la faune mondiale des odonates" Traduction de l'article de M. Hamalainen, 2008)."

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Voir aussi :

James Francis Stephens, 1829, A Systematic Catalogue of British Insects, page 308

Heinrik Steinmann, 1997, World Catalogue of Odonata 1 .

— DELIRY (Cyrille)  Monographie de Calopteryx splendens

 

 

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NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.

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Ces noms ont été d'abord "La Louise" [Geoffroy,1762), puis la "Caleptéryx Louise" [de Sélys-Longchamps, 1840], le "Caloptéryx éclatant" [de Sélys-Longchamps, 1850], nom repris aujourd'hui par tous les auteurs. Le nom de "Caloptéryx splendide" (Wikipédia 2018) est à proscrire, dérivant d'une traduction erronée du latin splendens.

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I. LA LOUISE [et sa transcription en LUDIVICEA].

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PRÉAMBULE : LINNÉ 1746 puis GEOFFROY 1762.

1. Le préalable linnéen : "Lovisa" et "Ulrica", 1746.

 

​​​​​Linné a donné, dès 1746 dans sa Fauna suecica, des noms "vulgo", des noms en langue vulgaire c'est à dire suédoise qui sont des noms propres pour deux de ses libellules (comme il l'a fait, dans le même ouvrage, pour quelques papillons). Les espèces n° 757 et 758 de la Fauna suecica  sont celles qui deviendront les formes alpha et beta de sa Libellula virgo . Et ces noms sont LOVISA (Louisa) pour le n°757 et ULRICA pour le n°758. 

Il ne les reprendra pas dans le Systema Naturae de 1758, et pas d'avantage dans l'édition 1761 du Fauna suecica,  principalement parce qu'il renonce alors à toute dénomination vernaculaire au profit de la double dénomination latine.

Ces noms honorent les prénoms de LOUISE ULRIQUE DE PRUSSE, (en allemand : Luise Ulrike von Preußen), qui devint reine consort de Suède et de Finlande en 1751, après son mariage en 1744 avec le futur roi Adolphe-Frédéric de Suède, et qui  fonda en 1753 l'Académie Royale de Suède dont fit partie Carl von Linné et soutint les arts et les sciences. 

C'est Linné qui eut en charge l'arrangement et la description des collections d'histoire naturelle de la reine.  Le Roi et la Reine avaient des collections séparées : la première à Ulricksdahl, et  l'autre, qui consistait en insectes et coquilles,  dans le palais de Drottningholm, proche de Stockholm. 

Linné publia à Stockholm en 1764, bien après en avoir rédigé le manuscrit, le catalogue intitulé Museum Ludovica Ulrica Reginae, le Museum de la Reine Louise Ulrique, "dans lequel les animaux exotiques les plus rares, principalement les insectes et les coquilles sont décrits et déterminés". Cette collection se trouve maintenant au Museum zoologique de l'université d'Uppsala. il aurait été amusant que l'on y trouve les spécimens-types de ces libellules, mais ce n'est pas le cas. 

Matti Hämäläinen, un auteur d'Helsinski, a publié en 2008 et 2017 ses travaux, qui recoupent les miens (cf. Zoonymie des Rhophalocères), mais que je découvre en 2018: 

"Au cours de l'été 1744, une grande effervescence s'empara de la haute et moyenne société suédoise. Le 17 juillet, leur prince héritier Adolf Fredrik fut  marié per procura(c'est-à-dire en l'absence de l'époux) à Luise Ulrike, princesse de Prusse à Berlin. Quelques semaines plus tard, la belle et talentueuse princesse de 24 ans (Lovisa Ulrika en suédois) est arrivée en Suède pour rencontrer son fiancé. Le 18 août, le couple royal a été accueilli par le roi Frédéric Ier au palais Drottningholm où a eu lieu la deuxième cérémonie de mariage le même jour, suivie d'un bal d'état et d'une réception du tribunal.

Carl Linnaeus, 37 ans, professeur de médecine à l'Université d'Uppsala, a été pris dans la fièvre. A cette époque, il écrivait le manuscrit de Fauna svecica, synopsis des 1 357 espèces animales connues de Suède, publié en 1746. Il n'avait pas encore développé son système de nomenclature binomiale, mais chaque espèce avait reçu un diagnostic de quelques mots latins suivant le nom du genre. En outre, dans les comptes d'un petit nombre d'espèces, y compris deux libellules (Libellula), Linnaeus a également donné un nom spécial (le Vulgo) destiné à un usage quotidien. L'espèce numéro 757 (actuellement connue sous le nom de mâle de Calopteryx virgo) a été surnommée leLovisa et l'espèce numéro 758 (actuellement connue sous le nom de femelle deCalopteryx virgo) l'Ulrica (figure 2). C'était évidemment une dédicace à la princesse et c'était la première dédicace à une personne individuelle dans les noms d'animaux utilisés par Linné.

Il convient de noter qu'en choisissant cette belle Demoiselle  pour son hommage, il choisit ce qui est sûrement l'insecte le plus magnifiquement vêtu et le plus charmant du nord de l'Europe, qui incarne peut-être le mieux les qualités qu'il admirait chez la princesse.

Dans la Fauna svecica, Linnaeus n'a donné  des noms spécifiques (Vulgo) qu'à 43 espèces d'invertébrés, dont 25 espèces de papillons (Papilio) et 14 espèces de papillons (Phalaena). Certains de ces noms 'Vulgo' étaient binomiaux, tels que 'Papilio canicularis' (pour l'actuel Gonepteryx rhamni), 'Argus oculatus' (= Plebejus argus), 'Brassicaria vulgaris' (= Pieris brassicae), mais la plupart étaient des mots simples, comme 'Alpicola' (= Parnassius apollo), 'Rex' (= Argynnis aglaja), 'Aurora' (=Anthocharis cardamines) et 'Cossus' (= Cossus cossus). Linnaeus utilisa plus tard dix de ces 43 noms «Vulgo», ou une partie des noms comme espèce ou nom de groupe de genre dans le Systema naturae (1758). En 1746, Linné développait encore son système de nomenclature binomiale (qu'il n'avait pas lui-même inventé, mais qu'il consolidait et réglait dans son usage). Cependant, ce processus s'est déroulé progressivement et l'utilisation des noms «Vulgo» (simple ou binomial) n'était qu'un pas en avant." (Hämäläinen & Orr 2017)

 

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2. Les noms en français d'Étienne-Louis Geoffroy : Louise et Ulrique, et la série des prénoms féminins.

Geoffroy (Étienne-Louis), 1762, Histoire abrégée des insectes 2: 222.

http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/222/mode/2up

Les données publiées dans le Fauna suecica de Linné   furent diffusées en France dès 1754 dans le Système naturel du règne animal par classes, familles ou ordres,... de La Chesnaye-Desbois, pages 120-126. L'auteur y donne une traduction en français du texte latin du Fauna suecica

Or, en 1762, le médecin et collectionneur Étienne-Louis Geoffroy publie le tome II de son Histoire des insectes

Il y décrit 14 espèces de libellules, en suivant d'assez près le Fauna suecica de Linné, mais avec la mention des noms binominaux du Systema Naturae de 1758. Il attribue à chaque espèce un nom vernaculaire, un exercice auquel il est très attaché et qui nous a valu nos plus beaux noms de papillons. Mais il suit si bien Linné qu'il nomme ses deux premières espèces la Louise et L'Ulrique  avant de puiser dans les prénoms féminins  pour baptiser ses douze autres espèces suivantes. Ainsi, si la Louise était pour lui la n° 759 de la Fauna, et l'Ulrique Libellula Virgo, il nomme Amélie Libellula puella , puis  une variante la Dorothée, une autre la Sophie, et, parmi ses Anisoptères, L. quadrimaculata la Françoise, L. flaveola l'Eléonore, un autre la Philinte, puis vient la Sylvie, l'Aminthe (L. aenea), la Justine (L. vulgatissima), la Julie (L. grandis), la Caroline (L. forcipata) et une variante la Cécile.

On notera que :

a) la mère de Louise-Ulrique de Prusse se prénommait Sophie-Dorothée.

b) La plus jeune sœur de Louise-Ulrique se prénommait Anne-Amélie, Anna Amalie von Preußen (1723-1787) . (C'est elle qui devait épouser Adolphe-Frédéric de Suède, mais sa sœur aînée s'ingénia à prendre sa place).

c) La reine de Suède avant l'accession au trône de Louise-Ulrique se prénommait Ulrique-Éléonore.

d) Aminthe : cf Aminte, personnage féminin dans l'Amour médecin de Molière, et Philinte, personnage masculin du Misanthrope de Molière, sortent de cette logique.

Ce procédé d'imitation très fidèle au premier Linné (celui de 1746) n'aura guère de succès, bien qu'il sera fidèlement cité au XIXe siècle par les entomologistes. Et il réapparaît encore aujourd'hui, où le Calopteryx virgo se voit encore qualifié de "La Louise" sans trop comprendre pourquoi.

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3. LA LOUISE. La description de la libellule n°759 du Fauna suecica par Étienne-Louis Geoffroy et sa dénomination LOUISE, 1762.  Hist. abr. ins. 2: 222.

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a) Le texte original :

https://www.biodiversitylibrary.org/item/51067#page/231/mode/1up

1. LIBELLULA corpore viridi-cœruleo nitido ; alis medio cœrulescentibus , basi & apice albidis , margine  immaculato. 

-Linn. faun.suec. n. 759. Libellula corpore sericeo nitido , alis inaurato-fuscis, macula nigra. 
Jonft. ins. tab. 3 , fïg. 6. 
-Raj. ins. p. 50, n. 9. Libella média corpore partim viridi, partim caeruleo, alis média parte maculis amplissimis e cœruleo nigricantibus. 
-Raj. ins. p. 140 , n. 1. Libella média corpore partim viridi , partim cœruleo, alis média parte maculis amplissimis è cœruleo nigricantibus oblitis. 
-Hoffnag. Ins. t. 11, f.. ultim. 
-Reaum. ins. tom. VI. tab. n.35 ,f. 7. 
-Rosel. ins. vol. 2 , tab. 9 fig- 7. Insect. aquatil. class. 2 
La louise
Longueur 1 1 lignes. 
Cette belle demoiselle a la tête grosse, les yeux réticulés saillans et bruns, qui ne se touchent point. Dans l'espace qui est entre les deux yeux , on voit les trois petits yeux bruns , posés en triangle. Le col sur lequel la tête est appuyée est court & étroit. Le corcelet est plus gros de couleur brillante verte & bleue. De la partie inférieure de ce corcelet partent les six pattes longues, et chargées d'une double rangée de petites épines ou pointes , ce qui 
est commun à ce genre. De la partie supérieure naissent les quatre ailes, toutes de même grandeur. Ces ailes sont fort réticulées et elles ont dans leur milieu une grande tache d'un brun bleuâtre qui en occupe plus de la moitié.  La base et la pointe sont les seules parties de l'aile qui ne sont point chargées de la même couleur ; elles sont seulement jaunâtres, sur le bord extérieur de l'aile il n'y a aucune tache, ce qui est rare dans ce genre. Le ventre long cylindrique & composé de neuf ou dix anneaux, est d'un bleu quelquefois un peu vert & très-brillant. On trouve ce bel insecte dans les prés au bord des étangs. 

 

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Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).
Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).

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b) Commentaire.

Geoffroy décrit sous ce nom de "Louise" un C. splendens mâle mature (elles ont dans leur milieu une grande tache d'un brun bleuâtre qui en occupe plus de la moitié.  La base et la pointe sont les seules parties de l'aile qui ne sont point chargées de la même couleur ; elles sont seulement jaunâtres).

Mais loin de suivre Linné à la lettre, il se livre à un complexe travail de recomposition des données. D'une part, il donne en référence linnéenne du  Fauna suecica l'espèce n°759 [repris en 1758 sous le nom de L. virgo var. delta],  alors que Linné avait nommé Lovica son n° 757, [repris en 1758 sous le nom de L. virgo var. beta]. Or, le n°757  ou L. virgo beta (" les ailes, où le point marginal est absent, sont d'un bleu foncé sombre ; la pointe brun pâle ") correspond bien à un mâle splendens, ... tout comme le n°759 "aux ailes brun-doré à tache noire" à condition d'admettre que cette tache noire (macula nigra) représente la zone bleu-foncé sur un spécimen de collection...

D'autre part, il ne suit pas non plus Linné dans les références de ce dernier aux entomologistes précédents :

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Il renvoie [judicieusement] à John Ray, Historia insectorum page 50 n°9  Libella media corpore partim viridi, partim caeruleo, alis media parte maculis amplissimis e caeruleo nigricantibus, qui correspond bien à C. splendens, mais que Linné associait à sa variété L. virgo delta. John Ray reprend cette description dans sa liste des Libellules de taille moyenne (libellae mediae) page 140 n°2.

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Il renvoie ensuite à  Jacob Hoefnagel, 1630,  Diversae insectarum planche 11 dernière figure,qui est effectivement un mâle C. splendens. Linné donnait cette référence pour son n°759 Fauna suecica, mais ne la reprenait pas dans le Systema Naturae.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/86576#page/25/mode/1up

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— Il cite ensuite Réaumur Mém. ins. 6 : planche 35 fig 7. Donné par Linné pour L. virgo var.beta....

https://archive.org/stream/memoirespourserv16ra#page/n683/mode/2up

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Réaumur, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes vol.6 pl. 35 fig.7

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— Et enfin Roesel 1749 Insecten Belustigung vol. 2 , tab. 9 fig- 7. Insect. aquatil. class. 2 ... que Linné citait en référence de sa L. virgo var. alpha (F.N. n° 756), et que nous reconnaissons comme C. splendens.

http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0283/image

 

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A. Roesel, Insecten Belustigung 2 pl. IX fig.7.

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En définitive, le travail critique exercé par Geoffroy pour décrire sous le nom de Louise une espèce cohérente, caractérisée par des marques alaires bleu-foncé en bande préservant une base et un apex jaunâtre. Soit le mâle de notre Calopteryx splendens. Cette description, associée à un solide dossier de références iconographiques — qui compense l'absence d'illustration de l'ouvrage de Geoffroy— serait irréprochable et aurait procuré au médecin parisien le statut d'auteur de Calopteryx splendens en 1762, si ce scrupuleux savant n'avait pas omis, quatre ans après la parution du Systema Naturae 10ème ed, d'adopter la règle de la double dénomination latine selon le Genre et l'Espèce.

Il ne reste à Geoffroy que la paternité du nom vernaculaire de "Louise", qui a été utilisé ou mentionné jusqu'en 1850 avant d'être abandonné.

Fourcroy tentera de rattraper cette bévue en 1785, mais trop tard : Müller 1764 et Harris 1780 avaient raflé les places .

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4. L'édition de l'Histoire abrégée des Insectes de Geoffroy par Fourcroy en 1785.

 

Fourcroy (A-F), 1785, Ent. Paris. 2:343-344.

http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n227/mode/2up

En 1785, le médecin Antoine-François Fourcroy publie sous le titre Entomologia Parisiensis une version du travail de Geoffroy, très abrégée mais conforme aux exigences des milieux entomologiques car enrichie  pour chaque espèce d'un nom binominal en latin.

Le nom de Geoffroy n'apparaît, dans le sous-titre, que dans la mention secundum methodum Geoffœanam

La Louise  porte le nom latin de L[ibellula] Ludovicea.

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Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).
Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).

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II. "[LA] CALEPTÉRYX LOUISE", DE SELYS-LONGCHAMPS, 1840, Monogr. Libell.:131.

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Edmond de Selys-Longchamps, 1840, Monographie des libellulidées d'Europe, 1840 page 131

https://books.google.fr/books?pg=PA134&dq=calepteryx++virgo&id=44VIAAAAYAAJ&hl=fr#v=onepage&q=calepteryx%20%20virgo&f=false

Sélys-Longchamps utilise le nom de genre CALEPTERYX avec la graphie de la publication originale  de Leach en 1815. Puis, selon son usage, il crée en guise de nom vernaculaire la  "traduction" du nom latin en français.

Il nomme l'espèce CALEPTERYX LUDOVICIANA (Leach) et traduit par CALÉPTERYX LOUISE.

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Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).

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II. "[LE] CALOPTÉRYX ÉCLATANT", DE SELYS-LONGCHAMPS, 1850, Rev. Odon. :138.

 Selys-Longchamps (Edmond de),  Hagen (Hermann- August), 1850, Revue des Odonates page 138.

https://books.google.fr/books?dq=eclatant+selys+revue+odonates&jtp=136&id=6NAyAQAAMAAJ&hl=fr#v=onepage&q=eclatant%20selys%20revue%20odonates&f=false

De Sélys-Longchamps n'utilise pas dans son texte l'adjectif "éclatant" ; fidèle à son habitude, le nom français est une traduction du nom latin.  Il a donc choisi de traduire splendens par "éclatant" plutôt que par "brillant", qui est plus banal et moins évocateur pour qualifier une couleur. Ce choix s'avère donc judicieux.

Notez la référence à la Louise de Geoffroy.

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Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).

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Voir aussi Le Caloptéryx éclatant,  Selys-Longchamps &  Hagen, 1854,  Monogr. calopt. : 36

 Selys-Longchamps (Edmond de),  Hagen (Hermann- August), 1854,  Monographie des calopterygines page 40

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Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).

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LE CALOPTÉRYX ÉCLATANT : REPRIS PAR LES AUTEURS CONTEMPORAINS.

Le nom vernaculaire créé par de Sélys-Longchamps en 1850 est repris par les auteurs de guides (Grand et Boudot, Dijkstra, Prédigout, etc.) et par l'INPN

Le nom de "Caloptéryx splendide" (Wikipédia 2018) est à proscrire, dérivant d'une traduction erronée du latin splendens.

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NOMS VERNACULAIRES EN D'AUTRES LANGUES.

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NOMS VERNACULAIRES EN D'AUTRES LANGUES.

 

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En espagnol : LA LIBÉLULA AZUL, ou CABALLITO DEL DIABLO VERDE  (Le petit cheval vert du diable).

En néerlandais : WEIDEBEEKJUFFER , "la Demoiselle des ruisseaux des près".

En frison : PRONK-BLAUYNSKE, BLAUWE FLINTERLIBEL,  

En allemand : DIE GEBÄNDERTE -PRACHTLIBELLE. "La libellule superbe à bande".

En anglais : THE BANDED  DEMOISEL, "La Demoiselle à bande".

 

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

 

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

 

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

— BUCHECKER (Henrich), 1876, Henrici Buchecker Systema entomologiae, sistens insectorum classes, genera, species : pars I. Odonata (Fabric.) europ, München : Im Selbstverlag des Verfassers

https://archive.org/stream/henricibuchecke00buch#page/n23/mode/2up

— CHARPENTIER (Toussaint von) , 1840, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae. L. Voss, 180 pages,.

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates

http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique

— DELIRY (Cyrille)  Monographie Calopteryx splendens

http://www.deliry.com/index.php?title=Calopteryx_splendens

 

GEOFFROY in FOURCROY : FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy.

 http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

 

— GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

— GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

HÄMÄLÄINEN (Matti), 2008, Ulrique and Louise, Agrion, Newsletter of the worldwide dragonfly association. http://caloptera.com/pdf/Hamalainen%202008a%20Ulrique%20and%20Louise.pdf

HÄMÄLÄINEN (Matti), ORR (Albert G.) 2017, From Princess Lovisa Ulrika to the Gyalsey, Dragon Prince of Bhutan – Royalty in dragonfly names from 1746 to 2017. Agrion 21(2) - July 2017

https://www.researchgate.net/publication/318562952_From_Princess_Lovisa_Ulrika_to_the_Gyalsey_Dragon_Prince_of_Bhutan_-_Royalty_in_dragonfly_names_from_1746_to_2017

 

— LATREILLE (Pierre André), 1804,  Histoire des Libellulines, in Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés et des insectes..., Volume 13, An XIII [1804] p. 16

https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false

 

— LUCAS, W. J. 1900a. British Dragonflies of the older English authors. 1. Moses Harris's 'Exposition of English Insects', 1782. The Entomologist 33: 41-42.

https://archive.org/stream/entomologist33roya#page/42/mode/2up/search/splendens

— LUCAS, W. J. 1900b. British Dragonflies (Odonata). L. Upcott Gill, London, ixv + 356pp.

 

— RÖSEL VON ROSENHOF  (August Johann) 1749,  Kleemann, Christian Friedrich Carl  ;
Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749

.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

— SCHWARZ (Christian Wilhelm ), 1830, Nomenclator über die in den Röselschen Insekten-Belustigungen und Kleemanschen Beyträgen zur Insekten-Geschichte abgebildeten und beschriebenen Insekten und Würmer: mit möglichst vollständiger Synonymie. Dritte bis Siebente Abtheilung, Volume 3 Raspe, 1830 - 136 pages

https://books.google.fr/books?id=G3BcAAAAcAAJ&dq=libellula+fridrichsdalensis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— VANDER LINDEN, P.L. 1825 - Monographiae Libellulinarum Europaearum. - Bruxellis. -

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