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9 février 2019 6 09 /02 /février /2019 15:19

Zoonymie des Odonates : étude des noms de Somatochlora metallica (Vander Linden, 1825), "la Cordulie métallique" .

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 

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Résumé.

— Somatochlora (Sélys-Longchamps, 1871),  Bull. Acad. r. Belg., (2) 31: 279. Du grec sôma = le corps et khlôros = vert : "qui a le corps vert". En 1840, Charpentier avait nommé ce genre Chlorosoma, même sens, mais le nom était déjà utilisé pour un genre de reptile (Wagler, 1830), et  Sélys a du le modifier.

metallica  (Vander Linden, 1825) : Monog. Libell. Eur. ; 18 : du latin signifiant  "métallique", pour les reflets de la  couleur vert-bronze semblable à celle de Cordulia aenea, dont il distingue par ailleurs les différences dans sa diagnose.

— Noms en français : 1°) La Cordulie métallique, Sélys, 1840, par traduction du nom scientifique: c'est le nom retenu par les instances nationales ; 2°) "La Chlorocordulie métallique", Jourde in Dijkstra 2007.

— Noms en d'autres langues.

-en allemand : Die Glänzende Smaragdlibelle

- en néerlandais : De metaalglanslibel

- en frison :  Glanzige glêzemakker, Glansgrienkop

- en croate : Lesklice zelenavá  cestina

- en suédois : Metalltrollslända sued

- en finlandais : Välkekorento

- en hongrois : A fémzöld szitakötő  magyar

- en  norvégien : Vanlig metalløyenstikker

- en slovène :  Kovinski lesketnik

- en anglais : The Brilliant emerald

-en gallois : Gwas gwyrdd gloyw

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NOM SCIENTIFIQUE.

 

NOM DE GENRE SOMATOCHLORA.

Le nom du genre Somatochlora, Sélys-Longchamps 1871.

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LE NOM D'ESPÈCE  SOMATOCHLORA METALLICA (VANDER LINDEN, 1825).

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[Libellula metallica ], Vander Linden (Pierre-Léonard) 1825, Monographiae Libellulinarum Europaearum Specimen. Bruxellis, apud J.Frank, bibliopolam, Via Vulgo de la Putterie : 42 pp. Page 18 n° 13.

https://books.google.de/books?id=vxIOAAAAQAAJ

Pierre -Léonard Vander Linden est un médecin et entomologiste belge ( Bruxelles, 12-12-1797/ Bruxelles, 4-04-1831) que les biographies en ligne présentent essentiellement comme un spécialiste des Hyménoptères. Pourtant, il est l'auteur de 7 espèces d'Odonates en 2 publications de 1820 et 1827 . Voir mon article sur I. elegans (Vander Linden, 1820). http://www.lavieb-aile.com/2018/10/zoonymie-des-odonates-le-nom-aeshna-affinis-vander-linden-1820-l-aeschne-affine.html

J'emprunte cette biographie à BESTOR :

Né le 12 décembre 1797, Pierre-Léonard Vander Linden est le fils aîné d’un médecin et est destiné très jeune à poursuivre une carrière médicale. 
Il est inscrit au Lycée de Bruxelles et suit les cours d'Antoine Noël Bachelier, Lallemand et Jean-Baptiste Lebroussart. Pendant cette période, il collectionne les papillons avec plusieurs compagnons, entre autres, Constantin Wesmael et Schuremans.  En 1817, il obtient une des bourses de la fondation Jacobs à l’Université de Bologne. Ces bourses sont octroyées depuis 1650 suite à une initiative de Jean Jacobs, orfèvre bruxellois, pour l’instruction universitaire de jeunes brabançons. 
Il part le 2 octobre 1817 en Italie et profite de son voyage pour prendre contact avec l’entomologiste Pierre-André Latreille (1762-1833) de Paris et pour collectionner les insectes, coquilles, roches et plantes qu’il découvre sur son passage. Pendant ses études, il continue ses observations en Italie et se lie d’amitié avec le zoologue Camillo Ranzani (1775-1841) dont il devient le collaborateur. Il est également remarqué par le clinicien J. Tommasi dont il s’attache à traduire et à faire connaître les travaux. 
Le 17 avril 1821, il est reçu docteur de la faculté de médecine de Bologne.
La même année, il suit les cours de François Broussais (1772-1838) à Paris.
De retour à Bruxelles, il est reçu docteur en médecine de l’Université de Louvain, le 15 juillet 1823. Il est nommé professeur de zoologie au Musée des sciences et des lettres et enseigne les sciences naturelles à l’Athénée de Bruxelles.
Vander Linden est membre de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles dont il est d’abord secrétaire adjoint et puis secrétaire perpétuel. Il fait également partie de la Société de flore de Bruxelles. Il est élu membre de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, le 28 octobre 1826. Il décède le 5 avril 1831 des suites d’une gastro-céphalite."

https://www.bestor.be/wiki/index.php/Vander_Linden,_Pierre-L%C3%A9onard_(1797-1831)

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Description originale.

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L[ibellula]  viridi-ænea, abdominis medio incrassato, appendicibus analibus omnibus maris simplicibus, acuminatis; alis lutescentibus, macula marginali lutea.

-Harris. Expos. of Engl. Ins., tab. 27, f. 2. mas. [Libellula aenea]

-Roesel. Ins. II, Aq. II, tab. 5, f. 2. mas.

-Schaeffer. Icon., tab. 1 13, f. 4. fem.

 

- Mas. Caput æneum, fascia frontali arcuata, labii superioris basi, inferiori toto, luteis. Oculi virides, supra rufescentes. Thorax aeneus rufo-tomentosus. Abdomen æneum : secundi segmenti angulis posticis subtùs latè productis : ejusdem margine postico, puncto utrinque, et striga laterali, tertii autem macula utrinque laterali baseos, luteis. Appendices anales acutæ : superiores tenues, basi ab invicem remotæ, externe sinuatæ, longitudine duorum ultimorum segmentorum abdominis : inferior, brevior, crassior, triangularis. Pedes nigri, femoribus anticis basi luteis. Alæ lutescentes, callis nigris luteo maculatis, macula marginali lutea, membranula accessoria albida, posticarum magna, ad marginem internum cinerea,

- Femina. Hujus primum et secundum abdominis segmentum, margine postico et laterali, punctoque utrinque luteis: cætera immaculata. Antepenultimum autem subtùs et posticè in appendicem concavo-acuminatam, productum. Appendices anales duobus ultimis segmentis abdominis longiores. Caput thorax, alæ, pedes ut in mare.

Longit. 22—23 lin. Extens. alar. 34 l.

Habitat Bruxellis. Mus. nostr. ,

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Essai de traduction partielle :

 

— Diagnose : "Libellule vert-bronze, abdomen épaissi au milieu, tous les appendices anaux du mâle simples et pointus ; ailes jaunâtres, tache marginale [ptérostigma] jaune."

— Description du mâle :  "La tête bronze, avec une bande arquée frontale, la base de la lèvre supérieure et toute la partie inférieure, jaunes. Les yeux verts, le dessus tendant vers le roux. Thorax bronze couvert d 'épais poils roux . Abdomen bronze : l'angle postérieur [---] appendices anaux pointus, les supérieurs minces , [---] pattes noires, la base des cuisses antérieures jaunes. Les ailes jaunâtres, nervures (callis?) noires tachées de jaune, tache marginale jaune, membranule accessoire blanche, , grande en postérieur, avec la marge interne gris-cendré."

Curieusement, le critère distinctif principal avec C. aenea, les marques jaunes frontales, n'est pas signalé dans la diagnose, mais dans la description du mâle. 

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Vander Linden signale qu'il reconnait son espèce dans l'illustration donnée par Harris en 1776-1780 sous le nom de Libellula aenea, ou dans celle donnée par Roesel en 1749 dans Insecten Belustigung, ou dans celle de la planche 113 de Schaeffer . Voici les 2 premières illustrations, peu convaincantes à mon sens (je ne vois pas le front jaune), mais c'est pour le plaisir :

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Harris, Exposition des insectes qui se trouvent en Angleterre pl. 27 fig.2 https://www.biodiversitylibrary.org/item/226006#page/152/mode/1up

Harris, Exposition des insectes qui se trouvent en Angleterre pl. 27 fig.2 https://www.biodiversitylibrary.org/item/226006#page/152/mode/1up

Roesel, Insecten Belustigung II, pl.V fig 2  https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0259/image

Roesel, Insecten Belustigung II, pl.V fig 2 https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0259/image

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Toussaint de Charpentier illustre en 1840  la Cordulie métallique dans une planche, dont la reproduction n'est pas excellente.

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https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=metallica&f=false

https://books.google.fr/books?id=DoIwvgAACAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=metallica&f=false

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En 1900, le britannique Lucas donne une excellente planche du mâle et de la femelle.

Lucas, W. J. 1900. British dragonflies (Odonata). - pp. i-xiv [= 1-14], 1-356, Pl. I-XXVII [= 1-27]. London. (Gill).

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La femelle S. metallica par Lucas.

La femelle S. metallica par Lucas.

Le mâle S. Metallica par Lucas (animalbase)

Le mâle S. Metallica par Lucas (animalbase)

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ÉTUDE DE L'ÉPITHÈTE METALLICA.

 : du latin metallicus, a, um "de métal" (Gaffiot, avec des exemples tirés de Pline), donc "métallique", issu du grec ancien metallikos .

https://fr.wiktionary.org/wiki/metallicus

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=metallicus

Cette épithète renvoie à la description de la couleur vert-bronze (viridi-aeneum) de cette libellule. Vander Linden décrit cette nouvelle espèce juste après avoir décrit la Libellula aenea de Linné ainsi :  Libellula tota viridi-aenea . Comme il ne peut reprendre l'épithète aenea, il utilise un synonyme, metallica. On peut s'étonner qu'il n'ait pas songer à la nommer d'après les critères spécifiques qu'il énonce dans sa diagnose, comme les ptérostigmas jaune (et non noirs), les appendices anaux pointus (et non crochus), la forme de l'abdomen épaissie dès le milieu (et non en massue à sa pointe), voire le bandeau jaune frontal qu'il décrit ensuite. L'avantage de son choix est de souligner la proximité de Libellula aenea et de Libellula metallica, l'inconvénient est de ne pas mettre en avant leurs différences.

Résumé : metallica, du latin signifiant "métallique" pour la couleur vert-bronze semblable à celle de Cordulia aenea , dont il distingue par ailleurs les différences dans sa diagnose.

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LES AUTEURS AYANT ÉTUDIÉ CE NOM :

 Le nom est particulièrement facile à interpréter et le consensus est entier parmi les auteurs. 

 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association)

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/cordulie-metallique/

"De metallon (gr) = initialement la mine, puis le métal que l’on y trouve : le corps de cette espèce présente des reflets métalliques."

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

" - metallicus, a, um = metallico. Con riflessi metallici. "

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"metallica (Vander Linden) [l. metallic] describes the spectacular metallic sheen of this species."

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— VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

" metallica = metaalachtig glanzend "

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Corpus.

Le corpus de noms créés par Vander Linden comprend 7 espèces d'Odonates et un genre d'Hyménoptères. Parmi les espèces d'Odonates, nous trouvons 6 épithètes descriptives (dont 3 de couleur)  et  1 taxonomique. 

Ischnura elegans, (Vander Linden, 1820)

Sympecma fusca, (Vander Linden, 1820)

Somatochlora metallica, (Vander Linden, 1825)

Leucorrhinia dubia, (Vander Linden, 1825)

Coenagrion pulchellum, (Vander Linden, 1825)

Lindenia tetraphylla (Vander Linden, 1825)

Lestes viridis, (Vander Linden, 1825)

et le genre d'Hymenoptères  Pryonis, 1827.

 

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LES NOMS VERNACULAIRES.

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LES NOMS DE S. METALLICA EN FRANÇAIS.

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1°) "La Cordulie métallique", Sélys 1840.

— Monographie des Libellulidées d'Europe page 64

https://books.google.fr/books/about/Monographie_des_libellulid%C3%A9es_d_Europe.html?id=NaI-AAAAcAAJ&redir_esc=y

— Revue des Odonates page 69

https://books.google.fr/books?id=Xa98vgAACAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Sélys écrit :

"Diagnose. — Vert-bronzé. Une bande transverse sur le devant de la tête et base de la lèvre supérieure jaunes.

[...]

La C. metallica habite probablement toute l'Europe tempérée, mais elle n'est commune nulle part; je l'ai prise en Lombardie au mois de juin et en Belgique au 20 juillet. Toussaint de Charpentier l'indique en Silésie et aux environs de Berlin.

La Metallica se distingue de suite de toutes ses congénères à la bande jaune qui traverse le front. Les individus de Belgique ont souvent les ailes très-lavées de jaunâtre.

On connait la règle d'Edmond de Sélys-Longchamps, qui est de donner après le nom scientifique Cordulia metallica une transcription en français la plus proche de ce dernier, sans se préoccuper le moins du monde de la valeur du nom français qu'il n'utilise pas (parlant de "la metallica") et dont il n'envisage pas qu'il sera utilisé dans les milieux entomologistes.

Le nom disparaît effectivement de la littérature, jusqu'en 1958 où il est repris par Robert (je n'ai pu m'en assurer), en 1959 dans Alexanor, en 1985 par d'Aguilar et Dommanget (Guide des Libellules), etc.. avant d'être officialisé dans la Liste de référence de la SFO 2012 et sur le site INPN du Muséum. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65393

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2°) "La Chlorocordulie métallique", Jourde 2007.

 

Dans sa traduction en 2007 du Field Guide to the Dragonflies of Britain and Europe de K.-D. B. Diskstra 2006, Philippe Jourde introduit le nom de "Chlorocordulie métallique", plaçant celui de Cordulie métallique" en retrait.

En toute logique, il adaptait la démarche de traduction du nom scientifique qui, depuis Sélys, était passé de Cordulia metallica à Somatochlora metallica  et il regroupait les noms français du genre Somatochlora Sélys, 1871 (dont Chlorocordulie est la transcription) dans une série homogène : les Chlorocordulies métallique, méridionale, à taches jaunes, arctique, alpestre, polaire, et de Thrace.

Sur le site Poitou-Charente et dans l'ouvrage Libellules de Poitou-Charente (dont Jourde est co-auteur), la "Cordulie métallique" devient le nom principal, et "la Chlorocordulie" n'est plus mentionnée que comme un synonyme. Le nom est néanmoins mentionné dans l'article Wikipédia consulté en 2019.

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LES NOMS DE S. METALLICA EN D'AUTRES LANGUES.


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-en allemand : Die Glänzende Smaragdlibelle

- en néerlandais : De metaalglanslibel

- en frison :  Glanzige glêzemakker, Glansgrienkop

- en croate : Lesklice zelenavá  cestina

- en suédois : Metalltrollslända sued

- en finlandais : Välkekorento

- en hongrois : A fémzöld szitakötő  magyar

- en  norvégien : Vanlig metalløyenstikker

- en slovène :  Kovinski lesketnik

- en anglais : The Brilliant emerald

-en gallois : Gwas gwyrdd gloyw

-en breton : Pick-aer metal-heñvel (la Cordulie — litt. : piquant du serpent—) d'apparence métallique. En attente de validation dans le Dictionnaire KAG.

 

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SOURCES ET LIENS.

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 Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 .

OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

 — DIJKSTRA  ( K.-D. B.)  & Lewington, (R.) 2015. Guide des libellules de France et d'Europe. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 320 p.

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

GRAND (D.),  BOUDOT (J.-P.). 2007. Les libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze. Collection Parthénope. 480 pp.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

JOBLING (James A.), 2010, Helm Dictionary of Scientific Bird Names, Bloomsbury Publishing,432 pages

https://books.google.fr/books?id=-RfSBAAAQBAJ&dq=metallicus+linnaeus&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 — ROBERT (Paul-André), 1958, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

— CHARPENTIER (Toussaint von), 1825, Horae entomologicae, adjectis tabulis nomen coloratis ; apud A. Gosohorsky, Wratislaviae. 225 pages, page 24.

HARRIS, Moses, 1731-1785, 1786, Exposition des insectes que se trouvent en Angleterre; comprenant les différentes classes des Neuroptera, Hymenoptera, et Diptera: ou des abeilles, mouches, et Libellulae. Londres, B. White et J. Edwards,1786.

https://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/130967#/summary

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. 
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

VANDER LINDEN 1825, Monographiae Libellulinarum Europaearum Specimen. Bruxellis, apud J.Frank, bibliopolam, Via Vulgo de la Putterie : 42 pp. 

https://books.google.de/books?id=vxIOAAAAQAAJ

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
3 février 2019 7 03 /02 /février /2019 15:15

Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis (Charpentier, 1825), "La Leucorrhine à gros thorax".

 

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 

 

Résumé :

—  Leucorrhinia , Brittinger 1850,  SitzBer. Akad. Wiss., Wien, 4:333 vient des deux mots grec leukos = blanc et rhinios = nez. C'est une transcription en grec du nom latin albifrons "front blanc" de l'espèce type du genre, décrite par Burmeister en 1839. Cette transcription créée par Charpentier en 1840 sous la forme Leucorhinus a été féminisée (et complétée d'un -r-) par Brittinger, pharmacien et naturaliste de Vienne.

pectoralis, Charpentier 1825, Horae Ent.:46.  du latin pectus, oris, "poitrine" avec le suffixe -alis : "pectoral". Charpentier avait jugé  qu'outre les ptérostigmas noirâtres,   la couleur vert bronze et les taches colorées du thorax étaient caractéristiques s pour la distinguer de  L. rubicunda , décrite par Linné comme ayant un thorax noir et des ptérostigma rougeâtres. Ces critères ne sont plus spécifiques.

— Noms en français : 1°) "La Libellule pectorale", Sélys 1850, par transcription du nom scientifique ; 2°) "La Leucorrhine à gros thorax" P.-A. Robert, 1958, un nom injustifié et trompeur mais entériné par tous les auteurs.

— Noms en d'autres langues : 

-en allemand :   "Die Große Moosjungfer" = "la Grande Leucorrhine"

- en frison :  "Grutte glêzewasker, Gielflekglêzewasker, Grutte wytsnüt".

-en néerlandais : "De Gevlekte witsnuitlibel" = "la Libellule à front blanc (alias Leucorrhine) tachetée".

-en estonien : "Suur-rabakiil " "la Leucorrhine tachetée"

-en lituanien : "Šarvuotoji skėtė" 

-en hongrois : "Lápi szitakötő" = Libellule des marais ?

-en norvégien : "Stor torvlibelle" = "Grande Libellule des tourbières ?"

-en suédois : "Citronfläckad kärrtrollslända" : la Leucorrhine à tache jaune-citron"

-en finnois : "Täplälampikorento" = " Libellule des étangs tachetée".

-en anglais : Large White-faced Darter = "la Grande Leucorrhine".

-en polonais : "Zalotka większa" = "Leucorrhine la plus grande"

-en gallois : "Picellwr wynebwyn mawr " = "la Grande Leucorrhine".

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NOM SCIENTIFIQUE.

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NOM DE GENRE LEUCORRHINIA (BRITTINGER, 1850).

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates-le-nom-de-genre-leucorrhinia-brittinger-1850.html

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NOM D'ESPÈCE L. PECTORALIS (CHARPENTIER, 1825).

[Libellula pectoralis] CHARPENTIER (Toussaint von), 1825, Horae entomologicae, adjectis tabulis nomen coloratis ; apud A. Gosohorsky, Wratislaviae. 225 pages, page 46-47.

Numérisé par Google.

 

Description originale :

"Libellula pectoralis.

Lib. alis posticis basi macula atra : thorace viridi-aeneo, flavomaculato: abdomine atro, supra maculis fulvis vel sanguineis.

Habitat in Silesia et Saxonia ad aquas stagnantes.

Statura et magnitudine Libellulae vulgatae, paullo tamen major.

-Os atrum: frons nivea, collositate, pone quam ocelli siti sumt, nigerrima. Oculi brunnei : in postica parte nigra puncto, unico, medio, flavo.

-Thorax cum pectore pilis cinereo-albidis longis obsitus, viridi-aeneus, fulgens: dorso lineis duabus latis fulvis: pectore utrimque maculis tribus punctisque nonnullis minoribus ejusdem coloris. Maculae inter alas fulvae vel sanguineae.

-Abdomen potius cylindricum, quam triquetrum: basi inflatum, undique, inprimis vero subtus albo-pilosum. Segmentum primum maculis triangularibus fulvis pictum: in secundo et tertio segmento est fascia basalis annexaque macula fulva: in quarto, quinto et sexto macula magna dorsalis fulva vel sanguinea. Ultima tota nigra sunt.

-Pedes omnes nigri.

-Alae aqueae, hyalinae, prope basin spatio perparvo fulvae, virgula tenuissima atra. Posticae praeterea ad basin habent maculam parvam nigram, im qua nervi haud aliter colorati sunt. Parastigmata magna, aterrima, quadrata, in foemina vero oblongiora.. Nervus alarum longitudinalis primus, marginem , crassiorem reddens, albus: reliqui nigri. Juxta parastigma autem, versus apicem alarum, nervi longitudinales brevi spatio etiam nivei sunt. Nervi transversales, primum et tertium longitudinalem conjungentes, flavidi, reliqui atri sunt.

Mas instructus est appendicibus caudae duabus superioribus atris, rigidis, convergentibus: inferiore una, breviori, latiori, glabra.

Foemina duabus brevioribus supra, nulla infra.

Specimina vetusta et viva macularum abdominis colorem adipiscuntur fusciorem, ultima macula excepta, quae laete flava remanet.

Diagnosis et quaedam ex descriptione Lib. rubicundae Linnei in Fauna Suecica proposita Libellulae pectorali nostrae conveniunt: sed verba: "thorax niger, alae macula marginali (i. e. parastigmate) ferruginea” prorsus aliam denotant speciem."

 

 

Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.
Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.
Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.

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En 1840, dans ses Libellulinae europaeae descriptae et depictae, pages 85-86 Charpentier donne de son espèce une nouvelle description, accompagnée d'une planche XLIV avec trois figures (mâle, femelle et "variété" et d'une planche XLVII fig. 15 avec l'extrémité abdominale du mâle.

https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&dq=Toussaint+1840+caudalis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

La description du thorax (ici nommé truncus) est la suivante :

Truncus. Prothorax niger, opacus, margine antico lineaque flexuosa flavis. Mesothorax atro-viridi-aeneus, nitens, pilis longis, fuscis obsitus. Collare vittis duabus latis, angulosis (postice interdum interruptis), fulvis seu aurantiacis. Ad latera mesothoracis maculae sunt plures irregulares eiusdem coloris. Calli tuberaque interalaria in utroque sexu fulvo-lutea: in maribus haud raro sanguinea. 

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Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.

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ÉTUDE DE L'ÉPITHÈTE  PECTORALIS.

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Pectoralis : de pectus, oris, "poitrine" avec le suffixe -alis : "pectoral".

Gaffiot donne pour pectoralis  "pectoral, de la poitrine" avec comme exemple pectoralis tunicula, "tunique qui couvre la poitrine".

Nous employons le terme "pectoral" en français depuis 1694 comme adjectif ("qui recouvre la poitrine, qui soigne la poitrine") ou comme substantif en paramentique, en anatomie, en pharmacologie ou en ornements des antiquités romaine (cuirasse), égyptienne ou juive. CNRTL.

Pour une meilleure application à notre étude, il faut en indiquer l'adjectif proche, "thoracique", mais je découvre que cet adjectif ne s'est imposé que tardivement, d'abord en anatomie par A. Paré ("thorachique") puis à la suite de son emploi en latin scientifique par Linné sous la forme thoracici : c'est donc un terme très spécialisé (anatomie,  physiologie et zoologie). On trouve l'épithète  thoracicus en entomologie chez Fabricius 1771, Geoffroy in Fourcroy 1785, et, en Odonatologie, Lestes thoracicus chez Laidlaw en 1920.  Alors que Charpentier utilise le terme de latin "thorax" dans sa description, il choisit l'épithète "pectoralis".

Chipotons encore. En anatomie, en zoologie ou même parfois en langue usuelle, thorax et poitrine sont synonymes, désignant la partie située entre la tête et l'abdomen. Mais "poitrine" et "pectoraux" sont souvent réservés à la partie antérieure du tronc, et la poitrine d'une femme renvoie à ses seins. Cependant, cette distinction n'apporte rien dans la suite de notre étude.

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Cette épithète doit se comprendre dans le cadre de la discussion taxonomique exposée par Charpentier à la fin de sa description, où il distingue son espèce de la Libellula rubiconda [notre Leucorrhinia rubiconda] décrite par Linné en 1758, mais pour la description de laquelle il renvoie à la Fauna suecica , dans son édition de 1761 vraisemblablement. [Fn. svec. :372 n°1462]. En effet, la description y est plus précise que dans le Systema naturae 1758.

Il écrit : "La diagnose et la description de la Libellula rubicunda de Linné dans Fauna suecica conviennent à notre Libellula pectoralis, mais les mots "thorax noir et ailes aux parastigma rougeâtres" désignent une autre espèce que la notre". 

Sa description, tout comme cette dernière remarque, ne souligne pas d'autre caractère spécifique du thorax (la "poitrine" = pectoralis) que sa couleur, qui est, dans la diagnose, thorace viridi-aeneo, flavomaculato, "vert-bronze à taches jaunes".

Diagnose : Lib. alis posticis basi macula atra: thorace viridi-aeneo, flavomaculato: abdomine atro, supra maculis fulvis vel sanguineis. = "Libellule avec une tache noire à la base des ailes inférieures. Thorax vert-bronze à taches jaunes ; abdomen noir, avec des taches fauves ou jaunes au dessus."

Dans la description plus détaillée qui suit, nous lisons : 

Thorax cum pectore pilis cinereo-albidis longis obsitus, viridi-aeneus, fulgens: dorso lineis duabus latis fulvis: pectore utrimque maculis tribus punctisque nonnullis minoribus ejusdem coloris. Maculae inter alas fulvae vel sanguineae."Thorax couvert de longs poils pectoraux gris-blanc, et d'un vert-bronze vif ; deux larges lignes dorsales fauves ; des deux cotés du thorax, trois taches et des points, certains de plus petite taille, sont de la même couleur, des deux côtés, une partie des taches de la tribu des lignes et des points. Les taches entre les ailes sont rouge-sang ou fauves. "

Parastigmata magna, aterrima, quadrata, in foemina vero oblongiora : = Les ptérostigmas sont grands, très noirs, carrés, mais il est vrai plus oblongs chez la femelle"

 

 

En 1840, Sélys, dans sa Monographie, ne retient pas la L. pectoralis de Charpentier comme une espèce différente de L. rubicunda, et la présente en synonymie.

Il s'amende en 1850 dans sa Revue des Odonates, et la décrit spécifiquement, au n°25, juste après la rubicundia.  Sa diagnose mentionne les ptérostigmas noirs ; l'absence ou la petite taille de taches noires basale des ailes supérieures ; les appendices anals noirs ; et l'abdomen cylindrique aux taches spécifiques. Pas un mot sur le thorax !

Certes, ce thorax est décrit dans la description générale, mais Sélys n'y présente aucun caractère spécifique pour  différencier pectoralis des autres Leucorrhines,  (et pour expliquer son nom) puisque il conclue ainsi :

"La pectoralis diffère de la rubicunda et de la dubia, 1° en ce que la tête est plus grosse, le corps plus épais, les ailes inférieures plus larges à la base; le ptérostigma toujours noir ou noirâtre (mais notez que la rubicunda femelle a aussi cette partie noire). La tache dorsale du 7° segment est lancéolée , toujours jaune , et occupe ce segment dans presque toute sa longueur; les taches des 4° et 5° segments sont aussi larges que les autres. Chez le mâle les taches de l’abdomen sont toujours ou jaunâtres ou brunes. Les parties génitales du mâle et l’écaille vulvaire de la femelle sont très-différentes.

La pectoralis diffère en outre de la rubicunda, en ce que la tache noire des ailes inférieures est plus large et le ptérostigma plus long. Les femelles .des deux espèces se ressemblent extrêmement, mais celle de la rubicunda a aux ailes supérieures, entre la 4e et la 5e nervure , une virgule noire très-distincte , et son écaille vulvaire est toute différente.

Enfin la pectoralis se distinguera particulièrement de la dubia par la tache noire basale des ailes supérieures petite ou nulle".

Pour Diskstra 2007, c'est cette tache sur S7 qui est le meilleur indice, car "plus jaune que celle de S4 -S6 qui sont bruns-rouges chez le mâle et brun-jaune chez la femelle". C'est aussi la plus grande des Leucorrhines et son abdomen est plus large.

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On me voit sans doute venir : à aucun moment le nom français de "Leucorrhine à gros thorax" ne trouve chez Charpentier ou chez Sélys la moindre justification. Étonnant ! Mais nous n'en sommes pas là.

Conclusion :

Pectoralis : de pectus, oris, "poitrine" avec le suffixe -alis : "pectoral". Charpentier avait jugé  que la couleur vert bronze et les taches colorées du thorax étaient caractéristiques pour la distinguer de  L. rubicunda , décrite par Linné comme ayant un thorax noir et des ptérostigma rougeâtres. Ces critères ne sont plus spécifiques.

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

 

JOURDE, PRECIGOUT ET PRUD'HOMME / POITOU-CHARENTES-NATURE:

"Etymologie: Pectoralis du latin pextus = muscles de la région du thorax."

Je passe...

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. pectoralis, -is, -e = concerning the breast [pectus = breast].  Charpentier believed the coloured spots on the thorax to be diagnostic (considering Linnaeus had described L. rubicunda as having a black thorax)."

Trad : " "du latin  pectoralis, -is, -e = "concernant la poitrine" [pectus = poitrine]. Charpentier pensait que les taches colorées sur le thorax étaient caractéristiques (considérant que Linné avait décrit L. rubicunda comme ayant un thorax noir]."

C'est mon interprétation préférée.

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HEINRICK FLIEDNER 2009.

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"- pectoralis [l. concerning the breast] CHARPENTIER (1825: 46) chose as name because he was wrongly convinced that the thorax showed characteristic features, by which this species might be distinguished from other anisopteran species."

Trad : [du latin concernant la poitrine]. "CHARPENTIER (1825: 46) a choisi comme nom parce qu'il avait été convaincu à tort que le thorax présentait des traits caractéristiques qui permettraient de distinguer cette espèce des autres espèces d'anisoptères."

 

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VAN HIJUM, 2005

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document;docid=555521

pectoralis van pectus = borst.  De witneuzige libel met de kenmerkende Borsttekening " = "Pectoralis de pectus, "poitrine". La Leucorrhine ave le dessin caractéristique de la poitrine"

 

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NOMS VERNACULAIRES.

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NOMS EN FRANÇAIS.

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1°) "La Libellule pectorale", Sélys, 1850.

Revue des Odonates page 56 .

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&dq=s%C3%A9lys+revue+1850&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

2°) "La Leucorrhine à gros thorax" , P.-A. Robert, 1958.

 page 314

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=pectoralis+

De façon stupéfiante, et parfaitement injustifiée, comme nous l'avons vu, le naturaliste suisse chevronné choit de "traduire" pectoralis par "à gros thorax".

Et de façon encore plus stupéfiante, il va être suivi par l'ensemble des odonatologistes francophones, dans la revue Alexanor dès 1959, dans le Guide des Libellules d'Europe de d'Aguilar et Dommanget en 1985, dans l'Etude faunistique et Bibliographique des Odonates de France de Dommanget en 1987, dans les Guides successifs de Dijkstra traduit par Jourde en 2007, de Grand et Boudot la même année, ou de Jourde pour Libellules de Poitou-Charentes en 2009, sur la Liste de référence de la SFO en 2012, ou sur le site INPN du Muséum consulté en 2019 et sur l'article de Wikipédia, sans que personne ne se préoccupe de la diffusion auprès du grand public de cette incongruité.

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Nous allons voir que les autres pays ont été plus respectueux de leur public.

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NOMS EN D'AUTRES LANGUES.

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La principale caractéristique soulignée dans les autres langues, précieuse sur le terrain pour les amateurs devant identifier une Leucorrhine qu'ils auront reconnu à sa face sombre contrastant avec son corps sombre, est sa grande taille ; encore faut-il disposer d'un élément de comparaison.

Le nom le plus judicieux est peut-être celui de "Leucorrhine tachetée", pour rappeler la valeur de la tache jaune de S7. Mais ce sont les suédois que j'appelle au sommet du podium pour leur Citronfläckad kärrtrollslända qui précise la couleur de cette tache du 7ème segment abdominal.

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-en allemand :   "Die Große Moosjungfer" = "la Grande Leucorrhine"

- en frison :  "Grutte glêzewasker, Gielflekglêzewasker, Grutte wytsnüt".

-en néerlandais : "De Gevlekte witsnuitlibel" = "la Libellule à front blanc (alias Leucorrhine) tachetée".

-en estonien : "Suur-rabakiil " "la Leucorrhine tachetée"

-en lituanien : "Šarvuotoji skėtė" 

-en hongrois : "Lápi szitakötő" = Libellule des marais ?

-en norvégien : "Stor torvlibelle" = "Grande Libellule des tourbières ?"

-en suédois : "Citronfläckad kärrtrollslända" : la Leucorrhine à tache jaune-citron"

-en finnois : "Täplälampikorento" = " Libellule des étangs tachetée".

-en anglais : Large White-faced Darter = "la Grande Leucorrhine".

-en polonais : "Zalotka większa" = "Leucorrhine la plus grande"

-en gallois : "Picellwr wynebwyn mawr " = "la Grande Leucorrhine".

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Source : https://pl.wikipedia.org/wiki/Zalotka_wi%C4%99ksza

 

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

 

 

DIJKSTRA  ( K.-D. B.)  & Lewington, (R.) 2015. Guide des libellules de France et d'Europe. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 320 p.

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

GRAND (D.),  BOUDOT (J.-P.). 2007. Les libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze. Collection Parthénope. 480 pp.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

CHARPENTIER (Toussaint von), 1825, Horae entomologicae, adjectis tabulis nomen coloratis ; apud A. Gosohorsky, Wratislaviae. 225 pages, page 24.

Numérisé par Google.

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. 
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 16:26

Zoonymie des Odonates : les noms d'Orthetrum albistylum (Selys, 1848), "l'Orthétrum à stylets blancs".

 

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 

 

 

 

Résumé.

— Orthetrum Newman 1833 : Des deux suffixes grecs  orthos  "droit" et êtron "abdomen". En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum " à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

albistylum, Selys 1848 , Rev. Zool. :15 : du latin albus "blanc" et stilus "objet en forme de tige pointue"  en latin classique ou, ici, "appendice anal". En effet, l'auteur caractérise son espèce par "les deux appendices anals supérieurs qui sont blanchâtres dans les deux sexes" ce qui la distingue d'O. cancellatum.

— Noms en français : 1°) La Libellule à styles blancs Sélys, 1850 ; 2°) "l'Orthétrum à stylets blancs" P.-A. Robert, 1958.

— Noms en d'autres langues.

-en allemand : "Östliche Blaupfeil "

- en néerlandais : " De witpuntoeverlibel"  

-en anglais : "The White-Tailed Skimmer"

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LE NOM SCIENTIFIQUE.

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NOM DE GENRE ORTHETRUM NEWMAN 1833.

 

Voir : http://www.lavieb-aile.com/2018/03/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-orthetrum-newman-1833.html

 

..

 

NOM D'ESPÈCE : O. ALBITYLUM (SELYS, 1848).

[Libellula albistyla], Edmond de Sélys-Longchamps, 1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

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Description originale.

1 . Libellula albistyla De Selys. — Très-voisine de la L. cancellata dont elle diffère surtout par les deux appendices anals supérieurs qui sont blanchâtres dans les deux sexes. Il y a aussi de bons caractères dans les parties génitales antérieures du mâle, l'écaillé vulvaire delà femelle, le dessin du thorax, la plus grande longueur du pterostigma. 

Habite les environs de Lyon (M. Poudras), Steyr en Autriche (M. Brittinger), l'Italie ? (Vander L). 

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En 1850, Sélys précise qu'il décrit cette espèce d'après un couple qu'il a reçu de Mr Foudras à Lyon, venant d'une localité à proximité de Lyon ; elle a aussi été prise à Styer en Hongrie par Mr Brittinger, et il en existe deux autres spécimens mâles dans la collection de Vander Linden, provenant sans doute d'Italie.

Le correspondant lyonnais est très probablement l'avocat Antoine-Eugène Foudras, co-fondateur avec Lacène de la société linnéenne de Lyon en 1822, auteur en 1860 d'une Monographie des Altisides et dont la  Collection a été déposée au Musée Guimet d'Histoire naturelle de Lyon. Il sembla avoir été actif de 1842 à 1859, ce qui est cohérent avec la description de Sélys. (Falcoz L., 1912. — Notes d'Entomologie rétrospective. Les chasses de Foudras dans la région lyonnaise de 1842 à 1859.)

 

[Clary Joël, Allemand Roland, Richoux Philippe. L'école entomologique lyonnaise du XIXe siècle. In: Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 57ᵉ année, n°9, novembre 1988. pp. 287-293; doi : https://doi.org/10.3406/linly.1988.10848 https://www.persee.fr/doc/linly_0366-1326_1988_num_57_9_10848]

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ÉTUDE DU NOM ALBISTYLUM.

.

albistylum, du latin albus "blanc" et stylus ou stilus "objet en forme de tige pointue"  en latin classique (Gaffiot) ou, ici, "appendice anal". En effet, l'auteur caractérise son espèce par "les deux appendices anals supérieurs qui sont blanchâtres dans les deux sexes" ce qui la distingue d'O. cancellatum.

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=stilus

.

 

 

.

AUTRES AUTEURS AYANT ÉTUDIÉS CE NOM.

.

 

.

POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/orthetrum-a-stylets-blancs/

 

"de albus (lat) = blanc et stilus (lat) = style, poinçon, tige : cette espèce a des appendices anaux blanchâtres. "

 

.

DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"Orthetrum albistylum (Selys, 1848) from Lat. albus, -a, -um = white + stilus = pointed stick, pen, stylus (the latter word is used in entomology to refer to the upper appendages) for the male's white upper appendages "

 

.

D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

albistylum (Orthetrum) - albus, a, um = bianco + stylum = bacchetta appuntita. Per l’addome terminante a punta e con le appendici anali."

.

H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

non traité

 

.

VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

non traité

.

 

 

.

NOMS VERNACULAIRES.

.

LES NOMS EN FRANÇAIS.

.

1°) "La Libellule à styles blancs", Sélys, 1850.

Revue des Odonates pages 13-14.

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&dq=%22revue+%22+selys+1850&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Ce nom en français ne sera plus employé par la suite.

Note : Ne pas confondre avec  le nom de "Libellule à stylets blancs",  attribué par d'Aguilar et Dommanget en 1985, pour désigner Brachythemis leucostica (Burmeister 1839).

https://en.wikipedia.org/wiki/Brachythemis_leucosticta

2°) "L'Orthétrum à stylets blancs", P.-A. Robert, 1958.

ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 209. 

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=stylets+blancs

 

Ce nom a été adopté par tous les auteurs et figure sur la Liste de référence de la SFO (2012) comme sur le site INPN du Muséum.

 

 

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65282

.

LES NOMS EN D'AUTRES LANGUES.

 

-en allemand : "Östliche Blaupfeil ", l'Orthétrum de l'Est.

Remarque : les autres  Orthetrum portent en allemand les noms suivants :

  • "Südlicher Blaupfeil" Orthetrum brunneum

  • "Großer Blaupfeil" Orthetrum cancellatum

  • "Rahmstreif-Blaupfeil" Orthetrum chrysostigma

  • "Kleiner Blaupfeil" Orthetrum coerulescens

  • "Gelbader-Blaupfeil" Orthetrum nitidinerve

  • "Schlanker Blaupfeil" Orthetrum sabina

  • "Zierlicher Blaupfeil" Orthetrum taeniolatum

  • "Langer Blaupfeil" Orthetrum trinacria

.

- en néerlandais : " De witpuntoeverlibel"  

-en anglais : "The White-Tailed Skimmer"

-en breton :  Broud-aer gwenn-ha-du . ( en attente de validation pour  Kreizenn ar Geriaoiuñ KAD)

 

 

.

SOURCES ET LIENS.

.

 

Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

.

OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

 

 

— DIJKSTRA  ( K.-D. B.)  & Lewington, (R.) 2015. Guide des libellules de France et d'Europe. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 320 p.

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

—GRAND (D.),  BOUDOT (J.-P.). 2007. Les libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze. Collection Parthénope. 480 pp.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. 
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 15:08

Zoonymie des Odonates : les noms d'Orthetrum brunneum (Fonscolombe, 1837), "L'Orthétrum brun".

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 .

Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

.

 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

.

ZYGOPTÈRES

BIBLIO :


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Résumé.

— Orthetrum Newman 1833 : Des deux suffixes grecs  orthos  "droit" et êtron "abdomen". En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum " à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

brunneum Fonscolombe, 1837, Ann. Soc. entomol.  fr. 6:141-142. Du latin tardif (post-linnéen) brunneus, "brun", mais l'auteur donne dans sa diagnose Libellula brunneo-lutescens, "brun-jaunâtre". Fonscolombe a décrit cette espèce  à partir d’un imago immature (qui est de couleur brune), prenant les mâles adultes bleus pour une autre espèce nommée L. coerulescens. Néanmoins, les ptérostigmas sont brun-rougeâtre chez cette espèce.

— Noms en français : 1°) "La Libellule brune", Sélys 1850 ; 2°)"L'Orthétrum brun" 

— Noms en d'autres langues :

-en allemand : "Der Südliche Blaupfeil".

- en frison : "Südlike ringlibel", "Blauwe ringlibel", "Sinnesitter"

- en néerlandais : "Zuidelijke oeverlibel"

-en anglais : "The Southern Skimmer"

 

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NOM SCIENTIFIQUE.

 

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NOM DE GENRE ORTHETRUM NEWMAN 1833.

 

Voir : http://www.lavieb-aile.com/2018/03/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-orthetrum-newman-1833.html

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LE NOM D'ESPÈCE O. BRUNNEUM (FONSCOLOMBII, 1837).

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[Libellula brunnea], Etienne Hippolyte Boyer de Fonscolombe, 1837, "Monographie des Libellulines des environs d'Aix", Annales de la Société entomologique de France Paris, volume 6 pages 141-142   Ann. Soc. entomol.  fr. 6:141-142.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/144/mode/1up

 

 Boyer de Fonscolombe, entomologiste mort en 1853, à l’âge de plus de quatre-vingts ans  fut un des fondateurs de l’Académie d’Aix, ville aux environs de laquelle il possédait le château de Fonscolombe et, dans le Var, le domaine du Moulin-Blanc. 

C'est donc bien naturellement que sa monographie est consacrée aux Odonates "des environs d'Aix". Il possédait au Puy-Sainte-Réparade,  à 30 km au nord d'Aix,  le domaine familial du château de Fonscolombe, qui a été décrit plus tard ainsi : "Le parc de Fonscolombe, situé au nord du département des Bouches-du-Rhône, non loin des rives de la Durance, présente surtout des essences de pays tempérés ; arrosé par des eaux abondantes, il a de plantureux herbages qui lui donnent l’apparence d’un coin de la Normandie transporté sous le ciel de Provence.". Mais il faut souligner que ce domaine borde la rive sud de la Durance, avec ses multiples îles et ses bancs sableux, que l'entomologiste explorait. Dans son Calendrier ... des environs d'Aix de 1845, il précise que son rayon d'observation comprend "les environs d'Aix", mais aussi Marseille, ainsi que, dans le Var, le massif de Sainte-Baume et Saint-Zacharie : c'est là qu'il possédait le domaine du Moulin-Blanc, et son parc arborié où "il y a aussi des eaux vives et des herbages, mais à côté on admire les palmiers et les autres plantes des pays chauds.", mais qu'il abandonnait pour les pentes du Mont Olympe par exemple. 

Ce premier article sera suivi de deux autres dans les mêmes Annales en 1838, consacrés aux genres "Aeshna" et  "Agrions".

 Dans cet article, Fonscolombe décrit 10 espèces d'Anisoptères, du genre Libellula d'alors, et dont il rattache sept à des espèces déjà décrites :  L. depressa, L. quadrimaculata, L. cancellata, L. cœrulescens, L. ferruginea, L. flaveola (plus tard rectifiée en L. fonscolombii par Sélys), et L. vulgata.

Il décrit aussi sous son nom (nobis) trois espèces :  L. olympia, L. brunnea, L. nitens. Mais L. nitens sera reconnue comme Cordulia curtisii (Dale 1834) et L. olympia comme une femelle d'Orthetrum coerulescens.

.

Description originale.

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6. Libellula brunnea (nobis). 
Lib. Brunneo-lutescens, puncto bino-dorsali et margine cujusque segmenti, nigris ; alis albis, macula marginali luteâ; membranulâ accessoriâ albâ (mas. et fem.). 
Long. 0,04. 
Enverg. 0,065 . 
_ Mâle. Entièrement d’un jaune-grisâtre ; le devant de la tête et des yeux gris-verdâtre ; le derrière des yeux jaune, obscurément taché de brun. Le devant du corselet est marqué de deux bandes gris-blanchâtre , suivies sur les côtés d’une autre bande brune. Le milieu des côtés, sous les ailes, est gris-glauque au devant, puis brunâtre, sans séparation bien distincte; et sous les secondes ailes, vers l’abdomen, le reste de ces côtés est d'un gris-glauque ; le dessus du corselet entre les ailes est jaune-sombre , avec quelques taches blanchâtres. 
L’abdomen est un peu caréné, jaunâtre, marqué, sur l’arête, d’une ligne noire, et sur le côté de chaque segment, d’une bande ou nuance d’un gris-violâtre : ils sont terminés  postérieurement par une ligne noire, précédée aux quatrième, cinquième, sixième, septième et huitième segments, de deux points rapprochés au milieu du dos: le coté inférieur de chacun est aussi marqué d’une ligne noire longitudinale. Le ventre est taché de quelques nuances légèrement bleuâtres. Les pattes sont jaunâtres,, avec les cils noirs ; les ailes entièrement transparentes, les nervures noires, le stigmate jaune bordé de noir. La membranule accessoire est blanche. 
- La femelle est plus jaunâtre que le mâle ; le devant de sa tête est jaunâtre; les côtés des segments abdominaux sont marqués d’une tache ou bande longitudinale plutôt brune que violâtre , qui se perd insensiblement dans la couleur du fond. Elle diffère peu de la femelle de la Lib. cœrulescens : elle est seulement un peu plus jaune, nullement saupoudrée de pollen bleuâtre , et le stigmate est jaune. 
Le 22 mai, au bord de l’Arc, en quantité, tant mâles que femelles. 
Nota. Serait-ce la var. roussâtre du mâle de la Lib. cœrulescens, que cite Vanderlinden? En effet je l’ai prise assez 
nouvellement née, et il y avait au même endroit, et en même temps des Lib. cœrulescens mâles. Je la crois néanmoins une espèce très-distincte. 

La localisation de la nouvelle espèce est (relativement) précise, sur les rives de l'Arc, fleuve qui se jette dans l'Étang de Berre par un petit delta. Il prend sa source au pied du mont Aurélien, Saint-Maximin-la Sainte-Baume . L'autoroute A8 le longe, au sud de la Montagne Sainte-Victoire et au nord de Saint-Zacharie. Fonscolombe y signale plusieurs fois des découvertes dans son Calendrier, ainsi qu'au Pont-de-l'Arc (au sud immédiat d'Aix).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_(%C3%A9tang_de_Berre)

.

 

 

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/145/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/145/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/146/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/146/mode/1up

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ÉTUDE DU NOM BRUNNEUM.

1°) L'épithète brunnea accordée au genre Libellula est devenue brunneum en s'accordant au genre Orthetrum

Elle reprend le latin  brunneus, a, um "brun". Cet adjectif n'est pas donné dans le dictionnaire latin-français  Gaffiot, car il relève d'un latin tardif, scientifique, propre au milieu des  naturalistes et principalement depuis son emploi par Linné en 1746.

Cet adjectif de couleur (l'un des 21 de la liste des espèces françaises)  renvoie à la diagnose de la description originale :  Lib. Brunneo-lutescens, c'est à dire "Libellule brun-jaunâtre". Pourtant, dans le corps de la description, l'adjectif brun n'est que secondaire et ponctuel  puisque le mâle est "entièrement d’un jaune-grisâtre"  et que les teintes mixtes abondent : "gris-verdâtre" "jaune, obscurément taché de brun""gris-blanchâtre", "gris-glauque" ou "jaune-sombre , avec quelques taches blanchâtres", "gris-violâtre"" quelques nuances légèrement bleuâtres" .
Quand à la femelle, "plus jaunâtre que le mâle" ses couleurs ne sont pas plus franches :  "jaunâtre"; "une tache ou bande longitudinale plutôt brune que violâtre , qui se perd insensiblement dans la couleur du fond" , " un peu plus jaune, nullement saupoudrée de pollen bleuâtre" .

Finalement, toutes ces couleurs atténuées donnent sans doute, une fois mélangées,  le brun de son nom, sans doute plus exactement "brunâtre".

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2°) La contribution de Sélys en 1850.

Sélys et Hagen, Revue des Odonates page 18.

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Dans sa revue des Odonates, Edmond de Sélys-Longchamps fusionne sous le nom de Libellula brunea Fonscol. la Libellula caerulescens, une espèce bleue comme son nom l'indique qu'il avait décrite en 1840 dans sa Monographie (sous le n°5) et la Libellula brunnea de Fonscolombe, pour la distinguer de Libellula cœrulescens décrite par Fabricius en 1798 (notre Orthetrum œrulescens).   

Son abdomen est déprimé, olivâtre, bleu pulvérulent en entier chez le mâle, les ptérostigmas sont bruns olivâtre, les pièces génitales sont spécifiques, les pattes sont beaucoup plus noires. Un tableau dresse les différences entre les deux espèces.

Au total, le nom scientifique , et sa traduction trop servile en français, deviennent des "faux-amis" pour une espèce d'Orthetrum aux mâles dont l'abdomen est entièrement bleu , comme cœrulescens, chrysostigma, nitidiverve, et taeniolatum, dont elle sera identifiée d'avantage par élimination que sur un vrai critère distinctif  à distance. (Dijkstra p. 250 et 256)

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AUTRES AUTEURS AYANT ÉTUDIÉS CE NOM.

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/orthetrum-brun/

 

"Brunneum (lat) = brun : Fonscolombe a décrit cette espèce en 1837 à partir d’un imago immature (qui est de couleur brune), prenant les mâles adultes bleus pour une autre espèce."

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. brunneus, -a, -um = brown for the colouration of immature animals; mature, pruinescent males were initially believed to be a separate species."

 

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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

" dal tardo latino brunneus, a, um = bruno. Per la presenza di segni di colore bruno-lutescente che la distingue dalla congenere coerulescens."

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

non traité

 

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"brunneum = bruin (naam duidt op onberijpte exemplaren)"

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NOMS VERNACULAIRES.

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LES NOMS EN FRANÇAIS.

.

1°) "La libellule brune", Sélys 1850.

Revue des Odonates page 18

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&dq=libellule+br%C3%BBne&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

.

2°) "L'Orthétrum brun" Paul-André Robert 1958.

ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 266. 

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=brunneum

 

Ce nom a été adopté par tous les auteurs et figure sur la Liste de référence de la SFO (2012) comme sur le site INPN du Muséum.

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LES NOMS EN D'AUTRES LANGUES.

Tous mettent en avant le caractère méridional de l'espèce, car celle-ci n'est pas observée sur les Îles Britanniques, aux Pays-Bas, au nord de l'Allemagne ou en Europe du Nord, alors qu'elle est commune autour de la Méditerranée; toutefois, "cette espèce thermophile étend son aire vers le nord depuis les années 1990" (Dijkstra) et s'observe désormais dans toute la France .

-en allemand : "Der Südliche Blaupfeil".

- en frison : "Südlike ringlibel", "Blauwe ringlibel", "Sinnesitter"

- en néerlandais : "Zuidelijke oeverlibel"

-en anglais : "The Southern Skimmer"

-en breton : Broud-aer tal gwenn. (sources : Kreizenn ar Geriaoiuñ KAD)

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

FONSCOLOMBE (Etienne Hippolyte Boyer de ), 1837 et 1838, Monographie des Libellulines des environs d'Aix, Annales de la Société entomologique de France  6:129,   7:75-106 (Aeshna) et 7:547-575 (Agrions) .

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/133/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15643737#page/79/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15643737#page/559/mode/1up

 

— FONSCOLOMBE (Etienne Laurent Joseph Hippolyte Boyer de), 1845, Calendrier de faune et de flore pour les environs d'Aix ou première apparition des principaux insectes et première floraison des végétaux qui s'y trouvent, Mme Veuve Tavernier, 1845 - 370 pages

https://books.google.fr/books?id=7e4XAAAAYAAJ&dq=%22boyer+de+fonscolombe%22+zacharie&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 15:01

Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum meridionale (Selys, 1841), "le Sympétrum méridional".

CECI EST LE  1500ème ARTICLE  DE CE BLOG !! LA VIE EST B AILE !

 .

Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

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