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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 20:59

La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom. 

 

 

Résumé. 

 

— Araschnia :   Hübner [1819] : des noms latins aranea "araignée", araneum "toile d'araignée" et Arachnea "Héroïne des Métamorphose d'Ovide transformée en araignée. Hübner  donne l'origine de ce nom en caractérisant le genre ainsi : Alle Flügel unten spinnennetzförmig weiß gezeichnet  "L'ensemble des ailes inférieures couvertes d'un réseau blanc en toile d'araignée". 

OU BIEN 

Ce nom qui évoque immédiatement au naturaliste les araignées, et la classe des Arachnida, est simple à comprendre si on le rapproche de la description donnée par Hübner dans sa description du Genre Araschnia :  Alle Flügel unten spinnennetzförmig weiß gezeichnet  "L'ensemble des ailes inférieures est couvert d'un réseau blanc en toile d'araignée". Pourtant, il n'est pas clair sur le plan linguistique. D'abord parce que le nom "araschnia", avec son -s- central, n'existe ni en grec, ni en latin avant l'invention qu'en fait  Hübner. Il faut donc arracher cette lettre -s- en supposant qu'il s'agit d'une faute de graphie ou de copie, et c'est toujours faire violence au zoonyme que de procéder ainsi. Ensuite, parce que les dictionnaires mentionnent soit le nomaranea, "araignée", soit le nom arachnea, ae f. "Arachné" (en grec ancien Ἀράχνη / Arákhnê), "jeune fille changée en araignée". Nous aurions donc ici dans Araschnia une fusion des noms aranea "araignée" et araneum "toile d'araignée" contaminée par le personnage mythologique d'Arachnée la femme-araignée, et par une lettre -s- égarée dans l'esprit de Hübner. 

Quoiqu'il en soit, ce nom de genre rappelle sa principale caractéristique, le réticule de lignes blanches sur fond fauve qui a, sous une autre regard, suscité le nom de "Carte Géographique".

 

— levana (Linné, 1758) : ce nom appartient, dans le Systema Naturae de Linné, à une série de six noms consécutifs qui désignent des divinités de la Rome primitive en lien avec la vie domestique et la gestation :  Rumina (pour l'allaitement),  Levana, Prorsa, Lucina (pour la naissance)Maturna (lorsque le blé était arrivé à maturité) et Cinxia (pour délier la ceinture lors de la nuit de noce). Levana  est  invoquée par le pater familias lorsqu'il tient l'enfant nouveau-né dans ses bras pour le reconnaître : le mot latin est dérivé du verbe levare, lever, soulever, car le père prend l'enfant placé à terre par la mère, et le soulève. Prorsa est tiré de l'adjectif latin prorsus (prosus), a, um : droit, qui va en droite ligne : elle permet un accouchement eutocique. Elle est aussi nommée Postvorta et forme un couple avec sa sœur Porrima (ou Antevorta) selon que le sens de la présentation du bébé. (levana, prorsa et porrima sont trois formes printanière, estivale et intermédiaire d'Araschnia levana).

— La "Carte Géographique" est un nom créé en 1779 par Jacques Louis Engramelle qui écrivait "Les nervures jaunes des ailes en dessous, disposées à peu près comme des chemins et des rivières sur un plan, dont les intervalles seraient remplis par des terrains de différences nuances,"  Il distinguait la Carte Géographique Brune (A.levana prorsa), Rouge, et fauve (levana levana).  Le nom fut repris par Godart en 1821, et adopté par G. Luquet en 1986.

 

               I. Nom scientifique.


1. Famille et sous-famille.

a) Famille des Nymphalidae (Les Nymphalides).

Famille des Nymphalidae Rafinesque, 1815

  • Sous-famille des Libytheinae Boisduval, Rambur, Dumesnil & Graslin, [1833]
  • Sous-famille des Danainae Boisduval, [1833]

Tribu des Danaini Boisduval, [1833]

Sous-tribu des Danaina Boisduval, [1833]

Tribu des Neptini Newman, 1870

Tribu des Limenitidini Butler, 1870

  • Sous-famille des Heliconiinae Swainson, 1822

Tribu des Argynnini Swainson, 1833

Sous-tribu des Boloriina Warren, dos Passos & Grey, 1946

Sous-tribu des Argynnina Swainson, 1833

  • Sous-famille des Apaturinae Boisduval, 1840

 

  • Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827

Tribu des Nymphalini Swainson, 1827

Tribu des Melitaeini Newman, 1870

Sous-tribu des Euphydryina Higgins, 1978

Sous-tribu des Melitaeina Newman, 1870

Sous-famille des Charaxinae Doherty, 1886

Tribu des Charaxini Doherty, 1886

  • Sous-famille des Satyrinae Boisduval, [1833]

Tribu des Satyrini Boisduval, [1833]

Sous-tribu des Parargina Tutt, 1896

Sous-tribu des Coenonymphina Tutt, 1896

Sous-tribu des Melanargiina Wheeler, 1903

Sous-tribu des Maniolina Grote, 1897

Sous-tribu des Erebiina Tutt, 1896

Sous-tribu des Satyrina Boisduval,  


b) Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827 (Les Nymphalines) :

c) Tribu des Nymphalini Swainson, 1827

  • Genre Nymphalis Kluk, 1780 
  • Genre Aglais Dalman, 1816
  • Genre Vanessa Fabricius, 1807
  • Genre Polygonia Hübner, [1819]
  • Genre Araschnia Hübner, [1819]

 

 

 

 

    

2. Nom de genre : Araschnia Hübner [1819]

 

a) Description originale : 

  Jakob Hübner, Verzeichniss bekannter Schmettlinge  Augsburg, Verfasser 1816-1829 [1819] 3  page 37 : Phalanx I (Papiliones) Tribu I (Nymphales), Stirps VI (Hamadryades), Familia D (Angulatae), Coitus 6 : Araschnien, Araschniae

https://archive.org/stream/verzeichnissbeka00hb#page/n43/mode/2up

— Type spécifique: papilio levana Linné

— Description :

Alle Flügel unten spinnennetzförmig weiß gezeichnet

 "L'ensemble des ailes inférieures couvertes d'un réseau blanc en toile d'araignée"

 

Scudder, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293 page 117 [http://www.biodiversitylibrary.org/page/3076956]


 Origine et signification du nom 

— Arnold Spuler (1908)  page  20 :

Arachnia (pro Araschnia)= άραχνία Spinne, wegen der Gitterzeichnung der levana.  

"Arachnia (pour Araschnia) = άραχνία "araignée", en raison du dessin réticulé de levana.

 — August Janssen (1980) page 39 :

arachné = spin, spinneweb ; slaat op de tekening op de onderkant van de vleugels

"Arachné = toile d'araignée; se réfère au dessin sur la face inférieure des ailes"

—  L. Glaser (1887) page  356 :

Aranea F. (Helicon.) "Spinne", i.q. Arachne (άράχνη) Weberin, von d. Pallas in eine Spinne verw. (Ov[ide] M[étamorphoses] VI.5)

— A. Maitland Emmet (1991) page 154.

Araschnia : αραχνον (arakhnion), a spider's web : from the jagged termen of the wings.

—Hans A. Hürter (1998) : 

ne donne pas de conclusion après avoir présenter différentes hypothèses : Aranea "araignée ; araneum "toile d'araignée" ; Arachne, es (l'héroïne des Métamorphoses d'Ovide) et Arachnida "Arachnidés".

 

—Doux et Gibeaux (2007) page 144:

du grec Arakhnion, "toile d'araignée", par allusion au dessin du revers des ailes, qui suggère l'entrelacs soyeux du piège des Arachnides.

— Perrein et al. (2012) page 402 :

de Araschné, déesse des fileuses et des brodeuses, élève d'Athéna qui l'empêche de se pendre en la transformant en araignée, par allusion au dessin du revers des ailes.

Discussion.

Ce nom qui évoque immédiatement au naturaliste les araignées, et la classe des Arachnida, est simple à comprendre si on le rapproche de la description donnée par Hübner dans sa description du Genre Araschnia :  Alle Flügel unten spinnennetzförmig weiß gezeichnet  "L'ensemble des ailes inférieures est couvert d'un réseau blanc en toile d'araignée". Pourtant, il n'est pas clair sur le plan linguistique. D'abord parce que le nom "araschnia", avec son -s- central, n'existe ni en grec, ni en latin avant l'invention qu'en fait  Hübner. Il faut donc arracher cette lettre -s- en supposant qu'il s'agit d'une faute de graphie ou de copie, et c'est toujours faire violence au zoonyme que de procéder ainsi. Ensuite, parce que les dictionnaires mentionnent soit le nom aranea, "araignée", soit le nom arachnea, ae f. "Arachné" (en grec ancien Ἀράχνη / Arákhnê), "jeune fille changée en araignée". Nous aurions donc ici dans Araschnia une fusion des noms aranea "araignée" et araneum "toile d'araignée" contaminée par le personnage mythologique d'Arachnée la femme-araignée, et par une lettre -s- égarée dans l'esprit de Hübner (peut-être sous l'influence du -χ- du nom grec άράχνη Arakhnion).

 Quoiqu'il en soit, ce nom de genre rappelle sa principale caractéristique, le réticule de lignes blanches sur fond fauve qui a, sous une autre regard, suscité le nom de "Carte Géographique".

 

Rappel  en forme de copié-collé :


arachne :  grec Ἀράχνη  1 -arachne, es, f. : un cadran solaire. 2 - Arachne, es, f. (Arachnea, ae, f.) : Arachné (jeune fille changée en araignée). antiquas exercet aranea telas,  Ov. M. 6 : "comme autrefois, araignée, elle tisse sa toile". 

— aranea, ae, f. : grec  άραχνία - 1 - araignée. - 2 - toile d'araignée. - 3 - fil très fin.

araneum, i, n. : - 1 - toile d'araignée. - 2 - cocon de chenille. - 

araneus :  A -araneus, i, m. : - 1 - araignée. - 2 - vive (poisson). - araneus mus, Plin. : musaraigne.  B -araneus, a, um : d'araignée. 

— Arachné ou Arachne (en grec ancien Ἀράχνη / Arákhnê), dans la mythologie gréco-romaine, est une jeune fille originaire de Lydie qui excellait dans l'art du tissage. Intriguée, Pallas se déguisa en vieille femme pour rendre visite à la jeune tisseuse et observer son travail. Arachné prétendit devant la déesse qu'elle était la meilleure tisseuse du monde, meilleure que Pallas elle-même. La déesse entra alors dans une grande colère en constatant qu'une simple mortelle pouvait prétendre être aussi adroite qu'elle. Elle révéla à Arachné sa véritable identité et organisa un concours avec la jeune femme. Pallas illustra sur sa toile les divers dieux de l'Olympe tandis qu'Arachné préféra tisser Zeus avec ses nombreuses amantes. Ce fut finalement la fille de Lydie qui gagna. Furieuse, Pallas déchira l'ouvrage d'Arachné. Humiliée, Arachné alla se pendre. La déesse, prise de remords, décida d'offrir une seconde vie à Arachné : elle la changea en araignée suspendue à son fil, pour qu'elle puisse à nouveau tisser sa toile. Le récit "Arachné et Minerve" des Métamorphoses d’Ovide, VI, 1-145 est la plus ancienne attestation connue de ce mythe, mentionné aussi par  les Géorgiques de Virgile. 

 

      Deux versions d'Arachné :

 

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      Levana et prorsa dessinés et peints  dans son kleiner Schmetterlingebuch par Hübner, qui est un remarquable artiste avant même d'être un auteur important pour la taxonomie :

http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/15/mode/1up

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 3.  Nom d'espèce : Araschnia levana (Linnaeus, 1758) 


a) Description originale 

Protonyme Papilio levana  Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ [Stockholm]. Laurentii Salvii. Tomus I: 824 pp. page 480 sous le n° 133 

 [http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277]

 

— Description :

P.[apilio] N[ymphalis]  alis dentatis variegatis ; subtus reticulatis : primoribus supra maculis aliquot albis.

Habitat in europae australioris   P. Forsskål. 

— références données : 

  • Roesel (August Johan) 1746  Insecten belustigung I Pap. 1 t.9 f.5-6

 

 

— Localité-type : Allemagne, désignée par Higgins & Riley (1975)]. Higgins, L. G. & Riley, N. D. 1975. A Field Guide to the Butterflies of Britain and Europe (3rd edition). Collins, London. 400 pp. page 89.

Linné donne comme source de son échantillon Pehr Forsskål, son disciple finlandais qui avait séjourné à Göttingen pour ses études. De même il fait référence à Roesel, entomologiste allemand.

— Selon Dupont et al. (2013) cette espèce est présente en Eurasie et dans la région orientale. Elle est signalée partout en France sauf dans la région Provence Alpes-Côte d’Azur et en Corse. Les chenilles se nourrissent principalement sur Urtica dioica L.

— taxonomie linnéenne.

Linné classe cette espèce dans sa phalange des Nymphales (les Nymphes) aux ailes dentelées et parmi celles-ci dans le second ensemble, celui des phalerati les "harnachés" qui, à la différence des gemmati, n'ont pas d'ocelles.  Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758. 

 

b) Linné a, comme ses successeurs jusqu'en 1827, considéré comme deux espèces différentes les deux formes printanière (claire) et estivale (sombre) et les a nommé respectivement papilio levana et papilio prorsa. La description de P. prorsa s'impose donc:

Description : Papilio prorsa  Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ [Stockholm]. Laurentii Salvii. Tomus I: 824 pp. page 480 sous le n° 134 

  P.[apilio] N[ymphalis]  alis dentatis subfuscis : fascia utrinque alba  : primoribus interrupta

Habitat in Urtica germaniae. 

 — références données :  

  • Roesel (August Johan) 1746  Insecten belustigung I Pap. 1 t.9 f. 6-7.

 

 

c) Origine et signification des noms levana  et prorsa  

 

 Les interprétations des étymologistes :

 

—Esper (1777-1829) page 206 :

P.N.Ph Levana, der gelbe Gittervogel, das Netz, P. Nymphal Phaler. Prorsa, der braune Gittervogel. Noch etwas in Rücksicht ihrer Namen ! Die Prorsa ist eine Gottinn (sic), der Gebährenden, die Levana eine Beschützerinn der Kinder gewesen ; und so ist die Verwandtschaft beeder Zweyfalter in der That auch in der Benennung ganz artig bemerkt 

 

"Le Papilio Nymphales phalerati Levana, "la Grille Jaune", "le Filet", et le P.N.p. Prorsa, "la Grille Brune" : Même leur nom est remarquable ! Car Prorsa est une déesse de l'enfantement, et Levana une protectrice des enfants; et ainsi, la relation qui existe entre les deux papillons dans les faits se retrouve aussi bien dans leur désignation "


— Arnold Spuler (1908)  page 20

   röm Gottheit.

"divinité romaine"

  — August Janssen (1980) page 40:

Romeinse godin, beschermster der geboorte

"Déesse romaine, patronne de l'accouchement"

— A. Maitland Emmet (1991) page 154 :

levana : The name of an obscure Roman goddes raised (levo, to lift) from the earth.

— Doux et Gibeaux (2007) page 144 :

-levana : nom d'une obscure divinité romaine surgie de la terre (mot forgé sur le verbe latin levare, s'élever". -prorsa : du latin prorsus, "tout droit " (Spuler, 1901-1908 :20). -porima : transcription du mot grec pórimos, "inventif", "ingénieux" (Spuler, 1901-1908 :20)

— Perrein et al. (2012) page 402 :

Étymologie : de Levana, nom d'une divinité féminine de la religion romaine primitive invoquée à la naissance du nouveau-né pour que le père le reconnaisse.

 

 

 

 

Discussion : 

      Levana et Prorsa forment un ensemble onomastique car ce sont, parmi les noms de Nymphales qui sont tous ceux de divinités ou d'héroïnes antiques, deux divinités de la Rome antique (des Di Indigites) invoquées soit à la naissance, soit pendant l'accouchement. Cette série est en réalité plus nombreuse,  car on trouve aussi Lucina, Maturna et Cinxia (qui viennent juste après Levana et Prorsa), et Rumina (qui précède levana). Nous avons donc dans la liste des Nymphales six noms successifs de Di-Indigites.  Rumina protège lors de l'allaitement, Lucina était invoquée aussi autour de la naissance, Maturna lorsque le blé était arrivé à maturité, Cinxia lors de la nuit de noce. Parmi les Nymphales gemmati, nous trouvons Feronia n°95, déesse rurale des bois et des fontaines, et Jurtina n° 104 (vraisemblable erreur pour Juturna, déesses des fontaines).

1. levana  

 L'épithète levana renvoie à l'un des di indigetes romains, ces dieux de la Rome antique : c'est "une déesse invoquée par le pater familias lorsqu'il tient l'enfant nouveau-né dans ses bras pour le reconnaître".  Le mot latin est dérivé du verbe levare, lever, soulever, car le père prend l'enfant placé à terre par la mère, et le soulève. 

2. Prorsa 

Dans la Rome antique, Prorsa ou  Prorsa Postverta est également l'une des Di ingites  :une divinité de la Rome antique qui présidait aux accouchements et dont le nom est dérivé de l'adjectif latin prorsus (prosus), a, um : droit, qui va en droite ligne, direct. 

Quando igitur inquit contra naturam forte conversi in pedes brachiis plerumque diductis retineri solent aegriusque tunc mulieres enituntur, huius periculi deprecandi gratia arae statutae sunt Romae duabus Carmentibus, quarum altera Postverta cognominatast, Prorsa altera a recti perversique partus et potestate et nomine. — Aulu-Gelle, Les Nuits attiques, livre XV : …si l'enfant se présente de travers, on invoque la déesse Prorsa, qui doit le pousser en avant.

3. Formes Porima (ou Porrima).

Il s'agit d'une forme intermédiaire are, noire à bande fauve

Porima Ochsenheimer = porrima Hübner (1790-1793) est non valide pour ICZN Opinion 975. Hübner's pamphlet 'Der Schmetterlinge Lepidoptera Linnaeieuropäisches Heer, [1790-1793]': rejected for nomenclatorial purposes. http://www.biodiversitylibrary.org/part/6126#/summary

     Porrima ou Antevorta est également une divinité romaine , considérée comme la sœur de Prorsa Postverta avec laquelle elle forme un couple de contraires : 

  1. Ovide  invoque Porrima et Postverta : tes sœurs ou les compagnes de ta fuite, ô nymphe duMénale. On dit que l'une chantait le passé (Postvorta), et que l'autre, d'un regard prophétique, plongeait dans l'avenir (Antevorta). elles accompagnaient Carmenta

  2. Dans l' antique religion romaine, Antevorta était une déesse de l'avenir, également connu sous le nom Porrima. Elle et sa soeur Postverta (ou Postvorta) ont été décrits comme des compagnons ou des frères et sœurs de la déesse Carmenta, parfois appelé "le Carmentae". [1] Ils ont peut-être été à l'origine de deux aspects de Carmenta, à savoir ceux de sa connaissance de l'avenir et le passé (comparer le Janus à deux visages).

  3. Antevorta et Postvorta avaient deux autels à Rome et étaient invoquées par les femmes enceintes pour qu'elles les protègent contre les dangers de l'accouchement. Antevorta intervenait croyait-on lorsque le bébé naissait tête la première, et Postverta lorsque les pieds venaient en premier.

 

 

              III. Noms vernaculaires.

 

 

 

Son nom provient du motif de réseau de traits blancs qui orne le revers de l'aile et évoque un réseau routier sur une carte.  

 

I. Les Noms français. 

 

1. La Carte Géographique brune, la Carte Géographique fauve et la Carte Géographique rouge, Engramelle, 1779.

-La Carte Géographique brune : Jacques Louis Florentin Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 22 planche 8 n°8 a-e. par  J.J Ernst gravée par J.J. Juillet. 

- La Carte Géographique fauve : Jacques Louis Florentin Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 24 planche 8 fig. 9 a-f par  J.J Ernst gravée par J.J. Juillet. 

-la Carte Géographique rouge, Idem  I page 254 planche 56 Supplément 2 fig.8 a-b bis

      "Esper le nomme Le Barreau jaune"

A propos de la Carte Géographique Brune, Engramelle écrit :

Les nervures jaunes des ailes en dessous, disposées à peu près comme des chemins et des rivières sur un plan, dont les intervalles seraient remplis par des terrains de différences nuances, présentant naturellement l'idée d'une Carte Géographique, ces couleurs nous ont déterminé à lui donner ce nom ; et le dessus des ailes étant toujours brun noirâtre, nous y avons ajouté l'épithète brune pour la distinguer de l'espèce indiquée sous le numéro 9 de cette planche, dont elle diffère essentiellement. (op. cité page 24)

 

2. La Vanesse Prorsa et la Vanesse lévana , Latreille et Godart 1819

Latreille (P.A) et Godart (J.B) Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 311-312 n°34 (V.Prorsa) et n°35 (V. lévana).

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

 

 

3. La Vanesse Carte-Géographique brune et la  Vanesse Carte-Géographique-fauve  , Godart 1821,


— La Vanesse Carte-Géographique-brune :  Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1823, Catalogue méthodique page 105 planche XXXIV  = Papilio prorsa Linné.

La Vanesse Carte-Géographique-fauve : Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1823, Catalogue méthodique page 108 planche XXXIV  = Papilio levana Linné.


Ces dénominations sont reprises en 1834 par Pierre Hippolyte Lucas page 61. Pourtant, dès 1827, Boisduval avait démontré que levana et prorsa n'était qu'une seule espèce.

 

Nous avons démontré d'après des expériences précises dans un Mémoire que nous avons lu en 1827 à la Société philomatique, que les Vanessa Prorsa et Levana ne formaient qu'une seule et même espèce, et que l'on pouvait presque à volonté obtenir l'une ou l'autre de ces variétés. C'est un fait qui doit être trop connu maintenant pour qu'il soit besoin d'en parler à nouveau.   

Venons-en donc à l'ouvrage de Boisduval :!

4.Chenilles et chrysalides. Boisduval 1832.

 J. A. Boisduval,P. Rambur,A. Graslin    Collection iconographique et historique des chenilles  Volume 1 planche 3 fig. 3 à 6


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6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986, et le nom vernaculaire actuel.

 

  Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait comme nom principal " La Carte géographique" et comme nom accessoire "Le Jaspé" de l'auteur suisse Rappaz.

Puis il décrit :

  • A. levana levana L. "La Carte géographique fauve" ; la "Carte géographique jaune" ; le "Jaspé jaune" .
  • A. levana prorsa L. "La Carte géographique noire" ; la "Carte géographique brune" ; le "Jaspé brun".


Discussion :

      Heureusement, le nom de Jaspé, qui n'avait pas d'autre légitimité que de figurer dans un bouquin suisse au moment où G. Luquet faisait son enquête onomastique, n'est pas utilisé, bien qu'il continue à être repris par le site du Muséum, et répété par les auteurs mal informés qui y puisent leur  source.

 

 

 

7. Étude des noms vernaculaires par Luquet.

— G. Luquet (2007) in Doux et Gibeaux : page 144 :

Carte géographique : nom donné par Engramelle en 1779, par allusion aux dessins du revers des ailes "suggérant des chemins et des rivières sur un plan, dont les intervalles seraient remplis par des terrains de différentes couleurs".

 

 

— Christian Perrein et al. (2011) :

Engramelle (1779) donne le nom de Carte géographique à trois espèces — rouge, brune et fauve — dont le revers des ailes lui suggère "des chemins et des rivières sur un plan".

8. Noms vernaculaires contemporains :

 

—Bellmann / Luquet 2008 : "La Carte géographique" .

— Blab / Luquet 1988 : "Carte géographique" 

— Chinery / Leraut  1998  : "Carte géographique"

— Doux & Gibeaux 2007 : "La Carte géographique ".

— Higgins & Riley /Luquet 1988 : " ". 

— Lafranchis, 2000 : "La Carte géographique" .

— Perrein et al. 2012 : " Carte géographique".

— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : " Carte géographique".

— Wikipédia : "La Carte géographique".

 

 

 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

 

 

  •   "Landkärtchen" en allemand
  • "European Map" en anglais
  • "Teranyina" en catalan
  • "Mažasis dilgėlinukas" en letton
  •  "Babôčka sieťkovaná" en slovène
  •  "Babočka síťkovaná" en tchèque
  • "Левантийска пеперуда" en bulgare
  • "Prótea" en espagnol
  •  "Pókhálós lepke" en magyar
  • "Пестрокрыльница изменчивая"en russe
  • "Landkaartje" en néerlandais
  • "Karttaperhonen" en finnois
  • "Nældesommerfugl" en danois
  • "Europeisk kartsommerfugl" en norvégien
  • "Kartfjäril" en suédois
  • "Rusałka kratkowiec" en polonais
  • "Isırgan Kelebeği" en turc

 

Langues celtiques  : 

1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

  •  en irlandais

  •  en mannois.
  • "" en gaélique écossais*

2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

  •  pas de nom en breton ; 

  • " Mantell fapadeiniog" en gallois.

 *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

 Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

 

 

 

               

 

 

IV. Les noms vernaculaires en anglais .

 

 


             Bibliographie, liens et Sources.

 

 

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— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Araschnia levana

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 — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

— SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/65389/rec/3

— TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

— VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

  — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

— WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

 

— WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

— WILKES (Benjamin) 1773 One hundred and twenty Copper plates of English moths and butterflies ... with a natural history London : Benjamin Wilkes   Books.google.

— WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

— ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


 

                           III. Boite à liens. 

      Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&DMDID=&LOGID=LOG_0002&PHYSID=PHYS_0009

Google : http://books.google.fr/books?id=79BYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=verzeichniss+Denis+et+schifferm%C3%BCller&hl=

fr&sa=X&ei=AHYGU5vEAfC00QXu1IBo&ved=0CDIQ6AEwAA#v=

onepage&q=verzeichniss%20Denis%20et%20schifferm%C3%BCller&f=false

Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

 

Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

 http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

Fabricius 1787 : 

http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

Fabricius 1793 Ent Sys em    https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

Fabricius 1807 :  https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

Fourcroy voir Geoffroy.

Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

 Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

Geoffroy latin par Fourcroy :  http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

 https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

https://archive.org/details/CUbiodiversity1121039

Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

http://books.google.fr/books?id=Jps-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=elinguis&f=false

Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

Linné fauna suecica 1761 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/46380#/summary

Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

Linné, Species Plantarum http://www.biodiversitylibrary.org/item/13829#page/1/mode/1up

Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

Oberthür, Études http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8792#/summary

 1910 (4) http://www.biodiversitylibrary.org/page/10532070#page/299/mode/1up

Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

Rösel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

Rottemburg : 

http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

Schneider 1787 http://books.google.fr/books?id=VnY-AAAAcAAJ&pg=PA241&lpg=PA241&dq=schwarzgestrichelter+schmetterling&source=bl&ots=c5RGnFNYx4&sig=-HkttVMLK2SZP6KRw5MXfvJCYxI&hl=fr&sa=X&ei=

AHwGU7m9LoLm7Abd7oGICg&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=schwarzgestrichelter%20schmetterling&f=false

Scopoli Entomologia carniolica 1763

   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

Tutt vol.1 1906 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof08tutt#page/n8/mode/1up

Tutt vol.2 1908 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof09tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v3 1909 :http://archive.org/stream/naturalhistoryof10tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v4 1914 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof04tut#page/n4/mode/1up

 

 De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

Références Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

 Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

— Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

 http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

— Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

  http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

   — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

— site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

 

 

 

 

                                          


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Published by jean-yves cordier
23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 20:40

Zoonymie (origine du nom)  du papillon le Morio, Nymphalis antiopa (Linnaeus, 1758).

 

 

 

 

La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 

 

 

Résumé. 

— Nymphalis, Kluk, 1780 : reprise comme nom de genre de celui de la quatrième "phalange" parmi les six dans lesquelles Linné a réparti en 1758 ses Papilio ou papillons diurnes. Le savant suédois y organisait cet ensemble comme la société grecque pendant la Guerre de Troie, avec ses Cavaliers, ses Héros, ses Divinités, ses Muses et ses Nymphes, lesquelles peuplaient les bois les monts et les sources. Les Nymphes (du grec ancien νύμφη / númphê, « jeune fille ») regroupaient alors 57 espèces aux ailes dentelées soit ocellées (Nymphalis gemmati "ornées de joyaux" ou sans ocelles (Nymphalis phalerati ou "harnachées"). De ce riche groupe, le genre ne contient plus que trois espèces en France.

 —  Antiopa (Linnaeus, 1758)  est l'héroïne, toujours belle, de diverses légendes de la mythologie grecque ; celle de la fille de Nyctée, séduite par Zeus, poursuivie par la haine de son père et vengée par ses enfants Amphion et Zéthos est racontée par Apollodore III,5,5 : son récit y est suivi par celui d'Oedipe.

— "Le Morio" Geoffroy, 1762 est le nom vernaculaire français créé par Étienne-Louis Geoffroy par adaptation du nom latin "vulgaire" Morio choisi par Linné dans sa Fauna suecica de 1746. Ce dernier a-t-il voulu créer une comparaison avec la Morion ou Morio du Livre 37 de l'Histoire Naturelle de Pline, qui est une sorte de topaze noire ? Ou plutôt, comme le suggère le Petit Robert 2011, ("p.-ê.de maure, more « brun »") l'a-t-il  tiré de Maurus, "maure", du latin Maurus « Africain » à cause de la couleur sombre de ce papillon ? Car Linné, puis son élève Fabricius, suivis de nombreux naturalistes, ont donné l'épithète spécifique morio à de nombreuses espèces animales caractérisées par leur couleur noire. Le Morio a été repris par Engramelle en 1779, Godart en 1821, et officialisé par G.C. Luquet en 1986.

 


 

 

               I. Nom scientifique.


1. Famille et sous-famille.

a) Famille des Nymphalidae Rafinesque, 1815.

Cette famille comporte (Je suivrai Dupont & al. (2013) ) 7 sous-familles en France :

  • Sous-famille des Libytheinae Boisduval, Rambur, Dumesnil & Graslin, [1833]
  • Sous-famille des Danainae Boisduval, [1833] 
  • Sous-famille des Limenitidinae Butler, 1870
  • Sous-famille des Heliconiinae Swainson, 1822 
  • Sous-famille des Apaturinae Boisduval, 1840
  • .Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827
  • Sous-famille des Charaxinae Doherty, 1886 

 

 

b)  Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827

Cette Sous-famille comporte deux Tribus en France :

  • Tribu des Nymphalini Swainson, 1827
  • Tribu des Melitaeini Newman, 1870

c) Tribu des Nymphalini Swainson, 1827 :

Elle comporte 5 genres en France :

  • Genre Nymphalis Kluk, 1780 
  • Genre Aglais Dalman, 1816
  • Genre Vanessa Fabricius, 1807
  • Genre Polygonia Hübner, [1819]
  • Genre Araschnia Hübner, [1819]

 


 

    

2. Nom de genre : Nymphalis Kluk, 1780

 

a) Description originale : 

   Nymphalis,  Jan Krzysztof Kluk  1780 : Hist. nat. pocz. gospod.* volume IV page 86  (Books Google)

*Historyja naturalna zwierzat domowych i dzikich, osobliwie kraiowych, historyi naturalney poczatki, i gospodarstwo : potrzebnych I pozytecznych donowych chowanie, rozmnozenie, chorob leczenie, dzikich lowienie, oswaienie : za·zycie; szkodliwych zas wygubienie. 4 vols. 

 N.B : selon Dupont & al. (2013), Balint & al. (2001) ont montré que la date initiale de publication de ce taxon était 1780 (et non 1802)

 

— Type spécifique: déterminé par Hemming en 1933 ( Entomologist 66(845): 223) : Papilio polychloros Linnaeus, 1758.

— Description : en polonais ici 

Description par Latreille 1804 page 184  : Palpes allant au delà du front, une demi fois au moins que la tête.

— Ce genre renferme 3 espèces en France :

  • Nymphalis polychloros (Linnaeus, 1758) : Grande Tortue.
  • Nymphalis xanthomelas ([Denis & Schiffermüller], 1775) : Vanesse du Saule. [Espèce migratrice]
  • Nymphalis antiopa (Linnaeus, 1758) : Morio.  

 

 Origine et signification du nom Nymphalis

— A. Maitland  Emmet (1991) : 

Numphè, a bride, a nymph, all to often made a bride against her will by a lascivious god. The nymphs were lesser deites associated with springs, groves, moutains, etc, good entomological habitats. The Nymphales formed the fourth of the phalanges into wich Linnaeus divided the butterflies, Kluk being considered the first to have used the name in a generic sense.

— Hans A. Hürter (1998) : 

 

—Doux et Gibeaux (2000) page 128

Nymphalis : de Nymphe, « fiancée », « nymphe ». Les nymphes étaient des petites divinités associées aux sources, aux bosquets et aux montagnes, tous bons habitats entomologiques.

— Perrein et al. (2012) page 379 : 

Étymologie : des Nymphales de Linné, du grec numphè "jeune mariée". Dans la mythologie grecque, les Nymphes, divinités secondaires, peuplent la campagne, les bois et les eaux. Elles sont les esprits des champs et de la nature en général, personnifiant la fécondité et la grâce. Quatrième des six "phalanges" suivant lesquels Linné subdivise les Papiliones ou papillons de jour, les Nymphales ont les ailes plutôt denticulées "Alis denticulatis" et regroupent deux catégories : les "Gemmati Alis occelatis" et les "Phalerati Alis caecis absque ocellis" suivant la présence d'ocelles aux ailes.


Discussion.

 

Archeo-taxonomie : le genre Nymphalis de Latreille 1804.

Traduction (avec correction) de l'article du NHM en ligne.  commentant le statut d'homonyme junior du nom de genre Nymphalis, Latreille 1804

Ce nom est basée sur la publication de Latreille dans le Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts ..., Volume 24 (Tableau méthodique) page 184 et 199.  

  Selon Hemming (1967) :

   Latreille, qui n'était pas au courant de l'article publié par Kluk deux ans plus tôt a indiqué qu'il se considérait lui-même comme l'auteur de ce nom de genre en y accolant un astérisque (page 184). A la page 199 du Nouveau dictionnaire, Latreille cité comme appartenant à ce genre (a) Papilio atalanta Linnaeus et (b) ce qu'il a appelé " Papilio morio".

  Une telle espèce nominale  Papilio morio n'existe pas stricto sensu, mais on peut supposer que Latreille avait à l'esprit le Papilio antiopa de Linné,  espèce qui a été connue en France sous le nom vernaculaire "Le Morio". Ce n'est cependant que pure spéculation et la position est que Papilio atalanta est la seule espèce nominale citée par Latreille et est donc le type-espèces de Nymphalis Latreille, 1804, par monotypie.

  Avant la découverte de l'article de Kluk de 1802 le nom Nymphalis a été attribué à Latreille, mais la plupart des auteurs ignoraient sa publication de  1804 dans le Nouveau  Dictionnaire et considérèrent  son travail comme ayant été publié pour la première de l'année suivante  en 1805, dans l'Histoire Naturelle Insectes de Sonnini et Buffon, IV, 82. 

Le nom Nymphalis Latreille est invalide comme étant un homonyme de Nymphalis Kluk, 1802. L'espèce type du genre Nymphalis Latreille,1804 est devenue plus tard l'espèce type du genre Vanessa  Fabricius, 1807 et est actuellement placées dans ce genre. 

   Papilio morio Retzius 1783, a été proposé comme l'espèce type pour Nymphalis Latreille, 1804, par Wagener, 1995, Die Tagfalter der Turkei unter der Berucksichtigung angrenzenden Lander. Spezieller Teil. Nymphalidae. Band 2. Fundortverzeichnis, Sammlerverzeichnis, Literaturverzeichnis, Indices, p. 1008.    

      NHM :

 

  "The word "Nymphalis" is one of a number used by Linnaeus in 1758 and his immediate successors for terms intermediate between the generic name Papilio Linnaeus and groups of species referred to the genus so named. The claim of these terms to be recognized as having been published as generic names was rejected by the Commission in its Opinion 124 (1936, Smithson. miscell. Coll. 73 (No. 8) : 1-2 ; republished in facsimile in 1958 (Opin. int. Comm. zool. Nom. 1 (B) : 465-466)). The word "Nymphalis", together with the other words used in a similar sense in the XVIIIth century were later employed as generic names, and it proved difficult to determine what was the first genuine usage as a generic name. As shown above, it was Kluk who in 1802 who first so used the name here in question. The name Nymphalis Kluk has been placed on the 0fficial List of Generic Names in Zoology as Name No. 703."

 Le mot «Nymphalis" est l'un de ceux utilisés  par Linné en 1758 et ses successeurs immédiats pour les termes intermédiaires entre le nom générique Papilio Linné et groupes d'espèces visés au genre ainsi nommé. La demande de ces termes pour être reconnu comme ayant été publié en tant que noms génériques a été rejetée par la Commission dans son avis 124 (1936, Smithson miscell (n ° 73 Coll 8):... 1-2; réédité en fac-similé en 1958 (.. Opin int Comm zoul de Nom 1 (B):... 465-466)). Le mot «Nymphalis", ainsi que les autres termes utilisés dans le même sens au XVIIIe siècle ont été plus tard utilisé comme noms génériques, et il s'est avéré difficile de déterminer ce qui était la première utilisation réelle comme un nom générique. Comme indiqué ci-dessus, il était Kluk qui, en 1802, qui le premier a utilisé le nom de sorte ici en question. Le nom Nymphalis Kluk a été placé sur la Liste du 0fficial de noms génériques en zoologie comme Nom n ° 703.

 

 3.  Nom d'espèce : Nymphalis antiopa (Linnaeus, 1758)

a) Description originale

Protonyme Papilio  antiopa  Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 824 pp. Page 476 et 477. [http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277]

 

— Description :

P[apilio] N[ymphalis] [Phalerati] Alis angulatis nigris limbdo albido

 

— références données : 

  • Fauna suecica de Linné 1746 page  232   n°772 sous le nom vulgaire de Morio.
  • Jonston ins. t.9 et 11
  • John Ray, Hist. insect. 135, 136.
  • De Geer, Ins. I t.21 fig. 8 et 9.
  • Wilkes, Pap. 58 t.2 a 10.
  • Roesel Ins. I t.1 p. 1.

Habitat in Betula, Salicae, etiam in Americae. Kalm. ("Vit dans les Bouleaux et les Saules")

 

 

 

c) Synonymes  INPN (Muséum) et sous-espèces.

Liste des synonymes :

  • Euvanessa antiopa (Linnaeus, 1758)

  • Papilio antiopa Linnaeus, 1758 

 

c) Origine et signification du nom antiopa . 

 

 Les interprétations des auteurs :

 

— Arnold Spuler (1908)  page 17 :

gr. Frauenname.

  — August Janssen (1980) page 39 :

dochter van een legendarische koning van Thebes

— A. Maitland Emmet (1991) page 153 :

Antiope : after giving birth to twins sons, Amphion and Zethus, by Zeus, Antiope married Lycus, king of Thebes. He later divorced her in favour of Dirce.

— Doux et Gibeaux (2000) page  132 :

Antiopa : Antiope, personnage mythologique qui, après avoir donné naissance à deux fils jumeaux, Amphion et Zéthus (Zêthos), conçus avec Zeus, épousa Lycos, roi de Thèbes. Celui-ci la répudia pour épouser Dircé (Dirké), laquelle s'employa à persécuter Antiope. Amphion et Zéthus, pour venger leur mère, s'emparèrent de Dircé, et l'attachèrent aux cornes d'un taureau, qui la mit en pièce.

— Perrein et al. (2012) page 379 :

Étymologie : d'Antiope, fille du dieu-fleuve Asopos ou de Nyctée roi de Thèbes célèbre dans toute la Grèce antique pour sa beauté extraordinaire : elle fut aimée de Zeus qui s'unit à elle sous la forme d'un Satyre.

— Hans-A. Hürter (1998) page 216 :

Bei Pauly sind 11 gestalten des Namens Antiope, bei Roscher 9 solche aufgeführt ; davon sind vornehmlich 2 von Interesse : zum einen die Tochter des Asopos, des flussgottes des Gegend um Sikyon, oder Tochter des Nykteus in Boiotien und zum anderen Amazone namens Antiope. Die Gemahlin des Pieros, Mutter des 9 piërischen Musen sowie die Schwester des Meleagros spielen in der Sage keine bedeutende rolle.

 

Somit ist die Annahme gerechtfertigt, dass Linné bei der Namensgebung Antiope, die Tochter des Nykteus, vor Augen hatte.

  Trad : "Pauly donne pour le nom d'Antiope onze personnages différents, et Roscher en cite neuf ; mais deux peuvent retenir notre intérêt. D'une part  la fille d'Asopos, le dieu-fleuve de la zone autour de Sicyone, ou fille de Nyctée en Béotie,  et d'autre part l' Amazone appelée  Antiope. L'épouse de Pierus, mère des neuf Muses et  sœur de Méléagre ne tient aucune place significative ici.

Ainsi, l'hypothèse est justifiée que Linné avait à l'esprit en nommant ce papillon Antiope, la fille de Nyctée".

 

Discussion : 

 Peu d'arguments dans l'étude de l'onomastique de Linné ne permettent de préciser si nous avons ici affaire à Antiope de Thèbes, ou à l'Amazone Antiope, épouse de Thésée. Les deux légendes sont rapportées par Hygin, dont les Fables sont l'une des sources principales de l'auteur suédois. (— Classical mythology in the « Systema Naturae » of Linnaeus, pp.333-357 par John L. Heller). 

  De même, parmi les 34 noms choisis par Linné pour ses Nymphales phalerati, on ne décèle pas de ligne directrice permettant de choisir l'une ou l'autre des héroïnes homonymes. 

Peut-on considérer qu'une Amazone n'est pas une Nymphe, et qu'Antiope fille du dieu-fleuve Asopos rentre mieux dans le groupe des Nymphales de Linné ?  

On choisira selon ses préférences, et on découvrira les récits mythologiques selon sa curiosité, mais nous quittons ici le champ de la zoonymie des lépidoptères et de l'étude des œuvres de Linné.

 J'aime le récit d'Apollodore Livre III, 5,5 (Hugo Bratelli, 2002) car il  s'achève par l'évocation du sort de Laïos , fils de Labdacos et père d'Oedipe : tout le destin d'Oedipe s'y inscrit dans les fatalités transgénérationnelles. Oedipe sera "exposé" (abandonné aux bêtes sauvages) sur le mont Cythéron comme Amphion et Zéthos et il en gardera le pied gonflé (oedi-pes). Du boiteux ( sens de labdacos) au gaucher ( sens de laïos),  l'écart par rapport à la norme se développe ici :

   Antiope était la fille de Nyctée, et Zeus fit l'amour avec elle. Quand elle fut enceinte, son père la chassa, et la jeune femme se réfugia à Sicyone, auprès du roi Épopée qu'elle épousa. Lors d'un accès de désespoir, Nyctée se donna la mort, ayant laissé à Lycos le soin de punir Épopée et Antiope. C'est ainsi que Lycos marcha sur Sicyone qu'il conquit ; il tua Épopée, et captura Antiope. En cours de route, près d'Éleuthères en Béotie, Antiope mit au monde deux jumeaux. Ils furent aussitôt exposés, mais un bouvier les trouva et les éleva ; il les appela l'un Zéthos et l'autre Amphion. Zéthos s'occupait du bétail ; Amphion, lui, s'entraînait au chant lyrique, avec l'instrument que lui avait donné Hermès. Lycos et sa femme Dircé avaient enfermé Antiope, et la maltraitaient continuellement. Or un jour, les liens qui maintenaient Antiope se défirent tout seuls ; la femme s'enfuit en cachette ; elle arriva à la cabane des deux garçons, et leur demanda l'hospitalité. Quand Zéthos et Amphion surent qu'il s'agissait de leur mère, ils tuèrent Lycos, et attachèrent Dircé à un taureau, puis ils jetèrent son cadavre au fond d'une source qui, de son nom, s'appela Dircé. Ayant pris le pouvoir, les deux frères fortifièrent la ville : les pierres suivaient le son de la lyre d'Amphion. Laïos fut expulsé de la ville ; il fut accueilli par Pélops, dans le Péloponnèse. Laïos enseigna à Chrysippe, le fils de Pélops, comment guider un char. Mais il tomba amoureux de lui, et l'enleva.

 

 

              III. Noms vernaculaires.

     Préambule : le nom est créé par Linné en 1746. 

 Dans sa Fauna suecica (Faune de Suède) de 1746, Linné décrit ce papillon aux ailes noires avec la mention "vulgo Morio".  La majuscule indique bien qu'il mentionne un nom propre.  Linné l'a-t-il lui-même emprunté à un autre auteur ? Il mentionne trois sources, John Ray dans son Historia insectorum de 1710, Jonston dans son Historiae naturalis insectis de 1657 et "Hoffnagel" (Hufnagel). Ce nom de Morio n'est pas retrouvé chez ces auteurs.

  Comme il n'avait pas encore conçu son système de dénomination binominale qu'il appliquera en 1758, Linné a tenté dans sa Fauna suecica d'attribuer à certains papillons diurnes des noms : il l'a fait sans rigueur (ne donnant un nom précédé de -vulgo-  qu'à 26 Papilio sur 36 et à aucun papillon nocturne, selon son inspiration peut-être) et en alternant les noms descriptifs, les séries arbitraires (Cour royale ; mythologie) ou quelques reprises de noms anciens (Oculus pavonis). Dans tous les cas, ces noms sont écrits en latin : Linné ne rapporte pas des noms vernaculaires en usage en Suède ou ailleurs, pour la simple raison qu'au XVIIIe siècle, les papillons ne sont pas nommés selon leur espèce. Ce sont des noms savants, inventés pour faciliter les échanges entre naturalistes.

  La diversité des 25 autres noms ne permet pas de comprendre ce que signifie ce nom "Morio", qui est le premier de la liste et n'appartient pas à une série. Puisque tous les autres sont en latin, on peut affirmer que ce Morio est un terme latin, mais dans le latin des savants du XVIIIe et non obligatoirement dans le latin classique. Il n'existe pas de nom propre latin correspondant (Quicherat 1858, vocabulaire latin-français des noms propres de la langue latine).

 Le premier réflèxe est de penser, surtout sous la plume du botaniste et médecin qu'est Linné , à l'Orchis morio ou Orchis Bouffon et d'évoquer le nom latin qui figure dans tous les dictionnaires latin :

 mŏrĭo, ōnis, m. 

           - cf. gr. μῶρος.
        1 - un fou, un bouffon.
           - Plin.  Ep. 9, 17, 1 ; Mart. 8, 13, 1 
        2 - un imbécile.
           - Aug. Ep. 166, 17.
        3 - un monstre, une personne contrefaite.
           - Mart. 6, 39, 17.

C'est ainsi qu'en ornithologie  le Morus bassanus correspond à notre Fou de Bassan.

Mais si on peut trouver des arguments pour attribuer à l'Orchis morio une telle clef étymologique ( voir  L'Orchis Bouffon Orchis morio à Crozon.), l'exercice devient plus difficile lorsqu'on recherche quel brin de folie, quelle allure bouffone présenterait le papillon étudié ici.  

Si on reprend les dictionnaires latin-français, en recherchant les plus anciens, on trouve celui de François Noël en 1852 qui indique, outre morio, onis, ceci :

Morion, onis, m. Pline : sorte de pierre précieuse de couleur noire.

Linné aurait-il écrit fautivement Morio à la place de Morion ? Le dictionnaire étymologique de Ferdinand Jacob (1883) tolère cette forme en indiquant :

Morio ou Morion, onis : sorte de topaze noire.

Parmi les premiers dictionnaires de noms propres, celui de Charles Estienne (1553) ne comporte pas ce nom, de même que l'Onomasticon de Conrad Gessner page 198 (1550) alors que l'Onomasticon d'Ambrosio Calepino (1550) donne page 283 :

  • Moriones : stulti*, principium delirae. Martial, Livre 8 : Morio dictus erat, viginti milibus emi**.  
  • Morio [una pietra preciosa] : lapis preciosi nomen. Plin. libro 36 capi 10.

* stultus = sot, stupide, idiot.

 **Ambroise Calepin cite Martial 8,13 :

Morio dictus erat: uiginti milibus emi./ Redde mihi nummos, Gargiliane: sapit. 

A Gargilianus : "C'est un fou, disais-tu : je l'ai acheté vingt mille sesterces. Rends-moi mon argent, Gargilianus ; c'est un sage."  

Nous sommes alors renvoyés au Livre XXXVII de l'Histoire naturelle de Pline (source favorite de Linné), Livre consacré à la minéralogie et qui indique au chapitre 63 "Des morions, celui de l'Inde est très noir, transparent, et se nomme pramnion ; celui dans lequel se mêle la couleur du rubis vient d'Alexandrie, et de Chypre celui dans lequel se mêle la couleur de la sarde." Une note du traducteur de 1833 commente : "Morio. C'est la tourmaline à base de magnésie (elle est noire, brune ou verte mais le plus souvent noire et très éclatante)". Linné pouvait lire, par exemple, l'édition de Hardouin (Paris, 1723) dans le texte latin page 792  : Morio in India, quae nigerrimo colore translucet, vocatur Pramnion ; in qua miscetur et carbunculi colos, Alexandrinum"

Pour compliquer les choses, notons que chez Pline, morion désigne aussi la graine de mandragore qui rend fou (HN, 25, 148). 

Conclusion provisoire :

Nous aboutissons donc à l'hypothèse selon laquelle Linné aurait donné à ce papillon le nom courant (je traduis ainsi son -vulgo- ) de Morio en l'empruntant au nom d'une sorte de topaze noire citée par Pline dans son Histoire Naturelle. En effet, la caractéristique principale du papillon, dans la description de Linné du moins, est la couleur noire ourlée de blanc (alis angulatis nigris : margine postico albido).

Poursuite de l'enquête :

Néanmoins, j'éprouve de confuses réticences à adopter cette proposition. Elle est trop savante, plus que les autres noms de la Fauna suecica. Linné, devant la couleur noire des ailes, se serait souvenu de cette mention de Pline ? 

  Je remarque qu'à la fin du XVIIe et au début du XIXe siècle, de nombreuses espèces recevront cet épithète de morio pour indiquer leur couleur noire : le Dasytes morio velu et noir (Lucas), l'Ichneumon morio, noir également ; l'Ophion morio, "très-noir" (1811), le Psoque morio de Latreille, le Taon morio Taleinus morio, l'Eumolpus morio " noir obscur", le Pentatome morio, "Pentatoma Jusco-nigra nitens", On trouve souvent ce qualificatif sous la plume d'Olivier comme synonyme de "noir" : le Bombille morio,  l'Helops morio, le Forficule morio . L'édition 1789 —posthume— de la Fauna suecica  cite  Cantharis morio : (nigra), Tenebrio morio, Chrysomela morio (la Négresse) Curculio morio, Cerambyx morio ( thorace spinoso niger). Outre l'entomologie, on trouve aussi un lichen morio, à la croûte noirâtre et en conchyliliogie le Fusus ou Murex morio ou Fuseau Noir. L'Heaulme echinopore ou Morio echinophorus tient son nom, par contre, de la forme de casque ( le morion) de ce coquillage.

  Linné lui-même est à l'origine du nom du Murex Morio  avec le M majuscule des noms propres dans son Systema naturae de 1758 page 753  pour désigner  ce testacée nigra fascia alba, "noir strié de blanc".

En 1761, sa Fauna suecica  nommait ainsi page  250 le Cimex Morio (actuel Sehirus morio)  et page 470 l'Anthrax Asilus morio. décrit comme hirsutus niger et aussi connu sous les noms d'Anthrax maura, Anthrax nigrita, Musca maura.

En 1767, il décrira le Bombyx Morio  dans Systema naturae page 828 avec une description assez semblable au Murex : alis nigris atro striatis "aux ailes noires striées de sombre". Ce papillon porte actuellement le nom de Pentophera morio et le site Funet indique son nom vernaculaire allemand de "Trauerspinner" et le nom français de "Le Nègre".

En 1766, il décrit le Turdus morio, ou Jaunoir du Cap de Bonne-Espérance dont (Bory de Saint-Vincent ) les parties supérieures sont d'un noir brillant irisé, les inférieures d'un noir mat.

 En 1767 également, il décrit Tabanus morio, le Taon noir.

Au total, le site Animalbase dénombre 46 taxons avec l'épithète spécifique morio, dont 30 sont dues à Fabricius, disciple de Linné.

 Il est donc possible d'affirmer que, à partir de 1746, l'épithète Morio (avec une majuscule sous la plume de Linné) ou morio (sans majuscule sous la plume des autres naturalistes) s'est imposé  dans le vocabulaire du latin scientifique de la fin du XVIIIe et du premier quart du XIXe avec la signification de " de couleur noire" notamment en entomologie, ornithologie, conchyliologie.

Il est aussi remarquable que dès 1754, un compilateur de Linné,  François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois mentionne le papillon Morio dans son Système naturel du règne animal, par classes, familles ou ordres, genres page 129   en adaptant la forme latine Morio dans la forme française "Le Maure".

 Quoique l'on ne puisse tout à fait exclure qu'en 1746, Linné n'ait pas utilisé le nom "vulgaire" Morio de son papillon par emprunt à la pierre noire proche du topaze décrite par Pline au premier siècle de notre ère, la multiplicité des emplois successifs de ce nom pour de nombreuses espèces animales pour en désigner la couleur sombre ou noire indique une contamination par le mot latin maurus "de Mauritanie, Africain" avec sa signification élargie de "Noir, noir". On retrouve cette possibilité évoquée dans l'étymologie de Morio comme nom de famille  ["morio" est un nom de famille rare, forme italienne de more, sobriquet désignant celui qui est brun de peau comme un maure."] ou dans celle du nom des champignons morilles [ : "à cause de leur couleur noire"]. Comme l'écrivait Gilles Ménage dans son dictionnaire de 1694 " Je croy que tous ces mots ont été faits de morus, dans la signification de noir, fait de Maurus." Voir plus haut le nom "La Négresse" donnée en 1789 par C. de Villers à Chrysomela morio.


  Au terme de mon enquête, j'ai été conforté dans cette conclusion en constatant que c'était aussi celle que reprenait le Petit Robert 2011 dans son article consacré à notre papillon:

 "MORIO [mɔʀjo] n. m.–1762 : latin des zoologistes, p.-ê. de maure, more « brun »"

ou aussi celle de l'Encyclopédie Universelle du site http://fracademic.com/

 

Emprunté au latin scientifique moderne morio (cf. LINNÉ Syst. Nat. 1770, t.1, 2e part., p.722, 1193 et 1221), lui-même probablement tiré de Maurus, v. maure, du latin Maurus « Africain » à cause de la couleur sombre de ce papillon.  

 

 

 

 


I. Les Noms français. 

 

1. Le Morio, Geoffroy 1762

— Étienne-Louis Geoffroy,  1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744 p. page 35.

   Geoffroy cite comme référence la Fauna suecica  de Linné (1746) dans laquelle l'auteur suédois mentionne pour cette espèce le nom vulgaire de Morio. Geoffroy est donc le créateur du nom français "Le Morio" par adaptation de sa forme latine due à Linné. 

2.  Le Morio, Engramelle, 1779.

Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 1 planche 1 par  J.J Ernst gravée par J.J. Juillet.   

 

 3. Le Nymphale morio,  Latreille, 1817

Le Règne animal III, Les crustacés, les arachnides et les insectes Paris, Deterville 1817 page 546.

 

 

4. La Vanesse Antiope, Latreille et Godart 1819

Latreille et Godart Encyclopédie méthodiqueParis : Vve Agasse tome 9, page 308 n°28 .

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

 

 

5. La Vanesse morio , Godart 1821,

      Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1823,  page 93 n° XXX. Planche V dessinée par Delarue et gravée par Naquet.

 

PAPILIO MORIO. (Linn. Faun. Suec. ) PAPILIO ANTIOPA. (Linn.Syst. Nat.) Envergure, 3 pouces environ. Le dessus des quatre ailes est d'un noir-rougeâtre et velouté, avec une bande jaunâtre, terminale, large, plus ou moins saupoudrée de noirâtre etc,.    

 

 

      

              

 

 

6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986, et le nom vernaculaire actuel.

 

  Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait comme nom principal " le Morio" et comme autres  noms admissibles " le Manteau royal" —créé par Luquet en 1983— ; le "Velours" de l'auteur suisse R. Rappaz 1979 et  le" Manteau-de-deuil". Comme il le signale en note 80 le nom de "Manteau-de-deuil" cité par l'auteur suisse Paul-A. Robert en 1934 est la traduction littérale du nom vernaculaire allemand "Trauermantel". Il conviendrait donc d'en éviter l'emploi, selon la règle énoncé par C.G. Luquet page 5.

 

7. Étude zoonymique des auteurs français :

— Doux et Gibeaux 2007  page 132 :

Morio (nom donné par Geoffroy en 1762) : d'après le Dictionnaire de l'Académie française, Supplément de 1827, « entom., du latin morio, « topaze enfumée », à cause de la couleur de ce papillon ».

 

— Perrein et al. 2012 page 379 : 

Le nom français Morio donné par Geoffroy (1762) vient du latin morio "topaze enfumée", sorte de pierre devenant brun-noir pourpre au feu.

 

8. Noms vernaculaires contemporains :

 

 

 

— Doux & Gibeaux 2007 : "Le Morio ".

 

— Perrein et al. 2012 : "Morio".

 

— Wikipédia : "Le Morio".


 

 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

      en allemand selon Esper : Der Trauermantel. Pleureusenvogel. Ici illustré (fig.3 et 4) par Hübner :HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ; . http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up

      

 

Langues celtiques  : 

1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

  •  en irlandais

  •  en mannois.
  • "" en gaélique écossais*

2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

  •  pas encore de nom en breton ; 

  • "Mantel alarus " en gallois.

 *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

 Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

 

 

 

 

 

             Bibliographie, liens et Sources.

 

  Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.

  

— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Nymphalis antiopa

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 20:37

Zoonymie du papillon la Lucine, Hamearis lucina (Linnaeus, 1758).

La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 

Résumé. 

 

Hamearis Hübner, [1819] : selon Emmet (1991) du grec ἀμα (hama), "en même temps que" et ἔαρ (eär), "printemps", allusion à la période de vol des imagos.

 

lucina (Linnaeus, 1758) : du nom d'une divinité romaine primitive ou indigitamenta, Lucina, dont le nom issu de lux, lucis "lumière signifie "qui donne jour (à)" car elle protège les femmes qui l'invoquent lors de l'accouchement : chez les Classiques ce nom devient une épithète de Junon lucina, déesse des accouchements et de la Lumière. Mais elle peut, sur ordre de Junon, s'asseoir comme une vieille sur le seuil, genoux croisés et doigts entrelacés pour bloquer la délivrance dans l'accouchement de Hercule par Alcmène (Ovide, Met.9). Dans la publication originale de Linné, cette espèce est encadrée par Rumina, Levana, Prorsa, Maturna et Cinxia, qui sont également des noms de divinités romaines protectrices de la petite enfance, dans une série de "di indigetes" qui révèle, chez le savant suédois, l'accès à une source bibliographique inhabituelle, les Syntagmata de Deis (1565) de Giraldi.

 

— Noms vernaculaires : "Le Fauve à taches blanches" Engramelle, 1779 ; "L'Argynne Lucine" Godart, 1821 ;  "L'Éricine Lucine", Duponchel, 1849. "La Lucine". G. Luquet,1986. Malgré une reprise de l'épithète scientifique, le nom Lucine possède une sonorité poétique et une concision lapidaire qui l'ont rendu attachant. La robe sombre des ailes, échiqueté d'éclats or et argent a pu inciter Moses Harris a créer en 1766 le nom de "Duke of Burgundy", les ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire portant le collier de la Toison d'or sur le drap noir commémoratif de la mort de Jean sans Peur.

 

                     Nom scientifique.

1°) Famille des Riodinidae Grote, 1895. Les Riodinidés. The Metalmarks

 

A.M. Emmet, 1991 page 151 :

 "From the genus Riodina Westwood, 1851, one of a group of anagrammatic or nearly anagrammatic names formed from Diorina Boisduval ; others are Diorhina Doubleday, E. and Riodinia Westwood. The derivation appears to be from διος (dios), divine, noble, remarkable ; ρις, ρινος, (rhis, rhinos), the nose ; from the long, porrect labial palpus characteristic of certain genera. The dropping of the aitch in the original name Diorina by Boisduval is usual with a French author."

 

Diorina : Le NHM (National History Museum) cite, à propos du genre Diorina,  Morisse plutôt que Boisduval comme auteur valide du genre : Morisse,1838 "Essai sur les genres Erycina, Diorina et Zeonia" Annales de la Société Entomologique de France, 6, pp. 417-428 page 421.

  En effet, bien que Morisse écrive "genre Diorina, Boisd[uval]", la publication de Boisduval n'est pas connue et Morisse se baserait sur des notes manuscrites de Boisduval. A. Morisse, du Havre, déclare dans son introduction avoir travaillé sur la collection de et avec l'aide de son ami parisien Boisduval. Charles Dessaline d'Orbigny qualifie Diorina de "nom de fantaisie". Diorina est le nom valide, et Diorhina Doubleday, 1847 (. List Spec. lepid. Insects Colln Br. Mus. (2) : 3.) est son nom junior.

 Riodina 

 Le nom Riodina  Westwood, 1851 , in Doubleday. Gen. diurn. Lep. 2 : 430 a été introduit par Westwood en remplacement du nom Erycina Fabricius, 1807 déclaré invalide par homonymie. 

Riodina Westwood [1851], fut placé sur la liste officielle des noms de genre valides en zoologie par l'Opinion 1073 de l'ICZN  : Bulletin of Zoological Nomenclature, 33 (3-4) : 172.

Riodinidae Grote, 1895 (1827), [genre du typeRiodina] fut placée sur la liste officielle des noms de Famille valides en Zoologie par la même Opinion de l'ICZN. 

Le Genre Riodina était inclu dans la sous-famille des Lycaenidés : Riodininae par Ackery et al., in Kristensen (1999), mais elle figure depuis  Lamas (2008) dans la Famille de Riodinidae : Rionininae.

 


2°) Sous-famille des Nemeobiinae Bates, 1868

Du  grec nemos "forêt, bois" et bios, "vie" : "qui vit dans les bois". 

 

 

2. Nom de genre :  Hamearis Hübner, [1819]

 

a) Description originale : 

        Hamearis, Jacob Hübner, Verzeichniß bekannter Schmettlinge., Augsburg ; Verfasser, 18816-1826 [1819],2, page 19

        — Description :

         Coitus 6 : Hamearien, Hamearides. Die Flügel benderlen gitterartig schweiz bezeichnet, am Saume mit äugigen Fleckgen geziert.

  • 126 Hamearis abarissa
  • 127 H. Epule
  • 128 H. lucina.

 

— Type spécifique: H. lucina Linnaeus, 1758, sélectionnée par Curtis en 1830.

— Ce genre renferme une seule espèce Hamearis lucina (Linnaeus, 1758)

—Synonyme : Nemeobius Stephens, 1827, Illustrations of British Entomology I p. 28.

 

 

 Origine et signification du nom Hamearis 

 

 

—A. Maitland Emmet (1991) page 151 : 

ἀμα (hama), at the same time as ; ἔαρ (eär), the spring : from the flight season of the next species. [lucina]

 

— Perrein et al. (2012) page 182 : 

"Étymologie : du grec hama, "en même temps que" et ear, "printemps", allusion à la période de vol des imagos."

— Arizzabalaga & al. (2012) 

Hamearis :  Del grec: vol de primavera


— site http://www.213.cz/etymologievyrazu.html
 Z řeckého ama = společně 
a z ear = jaro, petrklíč. .Du grec ama= "ensemble" et -ear =  "printemps,primevère"


Discussion.

               Le nom de genre Hamearis ne semble pas d'interprétation simple. J'ai pensé trouver de l'aide en plaçant ce nom dans son contexte de la classification de Hübner dans son Catalogue (verzeichniß). Les espèces sont réparties en Phalanges, Tribus, Stirps, Familles, et genres ou Coitus. Les rhopalocères appartiennent à la Phalange des Papiliones avec deux Tribus, les Nymphales ou Nymphes et les Gentiles ou Nobles, en continuité avec les six Phalanges du Systema Naturae de Linné. Chez Hübner, ses Nymphales —qui nous concernent ici— sont répartis en 9 Stirps ("racines") qui reçoivent le nom des différentes sortes de nymphes : Néréides, Limnades, Napaeae, Lemoniades, Dryades, Hamadryades. Ces Stirps sont divisés en Famille.

Le genre Hamearis appartient au 3ème Stirps des Napaeae regroupant les "Rurales" de Linné et Fabricius (ensemble regroupant des espèces de petite taille, comme les Piérides et les Azurés) 

Les "Nappées" sont dans la mythologie les nymphes des fleurs et des vallées.

Hamearis appartient à la première Famille, nommée Familia A : Gemeine, Frequentes. ("communs"). Elle est décrite comme Beyderley Flügel mit vielen kleinen Flecken geziert." Ailes ornées de nombreuses petites taches" et contient les genres suivants :

1. Euribyen, Euribiae : Dans la mythologie grecque, Eurybie (en grec ancien Εὐρύβια « la vaste violence »), fille de Pontos (le Flot) et de Gaïa (la Terre), est une divinité marine primordiale (avec Nérée, Thaumas, Phorcys et Céto). Elle est l'épouse du Titan Crios, de qui elle conçoit Astréos, Pallas et Persès. Hésiode la surnomme Eurybie « au cœur de fer ».

 2. Hamanumiden, Hamanumidae. Du grec hama "ensemble, en même temps" et numidos, "nomades". (Cf Hamadryades)

3. Polystichten, Polystichtes : comparer avec les fougères Polystichum : des mots grecs polys,"beaucoup" et stichos, "rangée".

4. Synargen, Synarges : du gerc syn-, ensemble.

5. Echenaien, Echenaides. : Echenaïde nymphe de Sicile tombée amoureuse de Daphnis, fils de Hermés et qui lui interdit d'aimer une autre femme sous peine de tomber aveugle . Il finit par céder aux demandes d'une princesse sicilienne qui l'enivra : Théocrite  Idylles

6. Hamearien, Hamearides.

7. Aphaciten, Aphacites. : Aphacite, surnom d'Aphrodite.

 

Nous avons vu que l'interprétation proposée pour le nom Hamearis par Emmet en 1991 et traduite par Perrein & al. en 2012 est : "Étymologie : du grec hama, "en même temps que" et ear, "printemps", allusion à la période de vol des imagos."  

 Néanmoins, on devrait avoir alors la forme Hamaearis. En outre, si la période de vol de H. lucina débute en avril et s'achève en mi-juin (Perrein & al.), c'est peu dire que cela n'est guère spécifique, et que au contraire cela regroupe de très nombreux genres. 

Certes, je n'ai pas de meilleure proposition. Parmi les sept genres de la Famille A des Napaeae, trois reçoivent des noms propres de nymphe (Echenaïde), ou de divinité (Euribia ; Apahcite), mais ce n'est pas le cas de Hamaeris qui reste inexpliqué comme  les genres Hamanumidae,  Polystichtes et Synarges. Rien ne permet de relier ces noms avec celui de nymphes (puisqu'ils appartiennent aux Nymphales et aux Napaeae). Néanmoins, le nom de la Famille A, Gemeine ("commun), Frequentes (fréquents) incite à constater que les noms Hamanumidae,  Polystichtes et Synarges et Hamearis ont un point commun, celui de comporter, dans la première moitié, l'idée de groupe, d'Ensemble dans l'acceptation mathématique du terme. Hama ou ham- = "ensemble", polys = "plusieurs, nombreux", et sun-, syn- = "ensemble, en même temps". Je suggère que Hübner a composé des sortes de synonymes du nom "Genre" en zoologie, "ensemble d'espèces ayant des caractères communs" en faisant des variations onomastiques sur cette notion de communauté. Les papillons sont des espèces qui volent dans la même période de l'année (hamanumidae, nomades ensembles ; polystiches, "en plusieurs rangs", synarges, "en même temps", hamearis "en même temps [au printemps]). Il est possible qu'il ait eu recours à cette astuce de composition aussi pour le genre Coenonymphae, "nymphes en commun". 

En conclusion, le rapprochement avec trois autres genres de la même famille des Gemeins (Communs) m'incite à valider la première part de l'hypothèse de A.M. Emmet voyant en Hamearis un nom composé du grec ἀμα (hama) "en même temps". Je reste dubitatif pour la seconde partie de la démonstration  ἔαρ -ear, "printemps" ; certes Godart signale en 1819-21 que la Lucine vole au mois de mai, et donc Hübner peut disposer de cet élément de phénologie. Enfin le rapprochement que fait Arizzabalaga avec la primevère (Primula), la plante-hôte de la Lucine vient clore poétiquement ce parcours, sans penser que cela exprime  une intention de Hübner. Dans sa description du Sammlung europäischer Schmetterlinge, page 8, Hübner précise seulement que "Alle diese gattungen fliegen auf Blumenreichen Plätzen vor und in Waldern".  

 Cela illustre les parcours de l’indo-européen commun *wésr̥  (« printemps ») qui a donné le grec ancien ἔαρ, éar, le lituanien vasara, le sanskrit वसन्त, vasanta (« printemps »), le russe весна, le latin ver, veris "printemps" puis le prima vera, "premier printemps" et notre primevère.

 

 

 

 3.  Nom d'espèce :  H. lucina (Linnaeus, 1758)

a) Description originale

Protonyme Papilio lucina  Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 824 pp. Page 480

 

N° 135 P[apilio] N[ymphalis] [Phalerati] Alis dentatis fuscis testaceo-maculatis, subtus fasciis duabus macularum albidarum.

— Habitat in Europa

b) références données par Linné: 

— James Petiver 1702-1706? Gazophylaci page 25  t.16 fig.10:
A.10 Papilio fritillarius minor Mus. nostr. 324. This hath been caught about Cambridege, but rare about London.

 — John Ray, 1710 Historia insectorum  page 122 n°12.

 

Papilio fritillarius minor Mus. pet. 324. Mr Vernon's small fritillary, Gaz. nat. t.16 f.10. Supina corporeis parte[...] 

 This was first observed by Mr. Vernon about Cambridge, afterwards in Hornsey-Wood near London by Mr. Handley and by Mr. Dandridge at Boxhill, and is pretty common about Dulwich.

— Non cité par Linné, mais par Petiver : James Petiver, 1695 Musei petiveriani page 35 n°324 :    
Papilio fritillarius minor. Mr Vernon's   Small Fritillary. Observed first by him in Cambridgeshire, and since that in Horney-Wood near London by Mr. Handley.

Par ce premier nom vernaculaire mondial de Mr Vernon's Small Fritillary, Petiver a placé cette espèce parmi le groupe informel mais puissant des Fritillary, forme anglaise équivalente de notre mot Damier ou Échiquier : or, les autres Frittilary sont des Mélittées et des Argynnes, donc de la famille des Nymphalidae, à laquelle n'appartient pas H. lucina.

c) Localité-type, répartition et description.

 — Localité-type  : Angleterre, désignée par R. Verity ( 1943. Le Farfalle diurne d'Italia 2. Divisione Lycaenida. Marzocco, Firenze. 2: 401 pp. Page 385.) en tenant compte de la première description donnée par james petiver et citée par Linné.

 Cette désignation est contestée par Honey, M. R. & Scoble, M. J. 2001. Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea). Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399. page 344.

— Selon Dupont & al. 2013, cette espèce a une répartition européenne. Elle est signalée dans toute la France. Les chenilles se nourrissent sur diverses espèces de Primevères.

— La Lucine est un papillon marron orné de rangées de damiers orange avec une partie basale marron et la ligne submarginale de damiers chacun centré par un triangle marron. Le revers est orange orné d'une ligne submarginale de triangles marron et aux postérieures de rangées de damiers blancs. Il vole en une seule génération en mai juin ou en deux générations entre avril et juin puis juillet et septembre selon la latitude et l'altitude. La Lucine réside dans les clairières et sur les lisières herbues . (Wikipédia)

 

 

c) Synonymes  INPN (Muséum) et sous-espèces.

Liste des synonymes :

 

  • Hamearis lucina fulva (Osthelder, 1925)

  • Hamearis lucina lucina (Linnaeus, 1758)

  • Nemeobius lucina (Linnaeus, 1758)

  • Papilio lucina Linnaeus, 1758

 

Curtis, J. (1823-1840). British Entomology; being illustrations and descriptions of the genera of insects found in Great Britain and Ireland: containing coloured figures from nature of the most rare and beautiful species, and in many instances of the plants upon wich they are found. Vol. V. Lepidoptera, Part. I. Londres : Pl. 316. 

 

Sous-espèces :

 Leraut retient la présence de deux sous-espèces en France : 

  •  lucina Linnaeus, 1758.
  •  fulva Osthelder, 1925. Localité-type : Bavière, Allemagne.

 


c) Origine et signification du nom  lucina.

        

 Les interprétations des étymologistes :

— Eugen J. C. Esper (1777-1829)  page 209

"Man könnte sich wundern, wie dieser Zweyfalter zu dem Namen Lucina , dem Namen des geburtsgöttin, gekommen ist. doch, wer sich entsinnet, daß dieses weiland auch ein Name des Mondes gewesen; daß Lucina etwas kleinäugiges heißt ;daß dieser Zweyfalter mondförmige Flecken, daß er in selbigen keine Augen, daß er dieses als etwas ihn charakterisierendes hat : der wird keine weiteren  Benennungsgründe begehren"

— Gustav Ramann (1870-1876), page 47 :

"wird als beiname, sowohl von der Juno, als von der diana gebraucht ; beide als beistand bei den geburten. bei der diana hat der name den Begriff der Lichtbringerin." 

— Anton Spannert (1888), page31 :

 "die Gottin des Lichtes und auch des lebtens."

— L. Glaser (1887) page 120:

"Geburtsgöttin, Zuname d. Diana"

— Arnold Spuler ( 1908) 1 page 52:

 "von lucus der Hain, Beiname der Iuno."

  — August Janssen (1980) page 42 :

"bijname van Diana" 

— A. Maitland Emmet (1991) page  151:

   "Lucina, the goddess who brings light or to light, hence the goddess of childbirth. Linnaeus gives reference only to Petiver and Rays and follows them in placing this species among the fritillaries ; Petiver seems to have originated the vernacular name "fritillary" and it is given as well in a footnote by Linneaus (1758 p. 480)."

 

 — Hans-A. Hürter (1998) page 291:

 Kirchenväter

Verfasser grundlegender kirchlicher Schriften des christlichen Altertums, deren Lehren von der Kirche anerkannt wurden. "Väter" nannte das christliche Volk schon im 2. Jhdt?.n. Chr. seine Bischöfe. Auf die verstorbenen "patres" berief man sich als auf die Zeugen christlicher Tradition. Erst vom 4. Jhrt. an gab man diesen Ehrentitel auch anderen von der Kirche als rechtgläubig  anerkantnten christlichen Schriftstellern der Antike; bekannte Kirchenväter z.B. :Ignatius, Tertullianus, Eusebios, Cyprianus, Athanasios, Gregorios, Chrystostomos, Ambrosius, Hieronymus, Augustinus etc. (nach Duden, S.1165, und Lamer IX, S.365).

"Indigetes wie Cinxia, Lucina usw sind Erfindungen der Priester, eine Juno Cinxia, Lucina u.s.w. gehört dem Glauben des Volkes an...

...Lucina ist bei Tertulianus der Indiges, der producat in lucem (zum Licht hervorbringt, zum Licht hinf¨hrt)"..."wo ausgeführt wird, daß der Indiges Lucina von Iuno Lucina verschieden ist..." (Rorscher,2,bd.,1. Abt., 1890-1894, S. 174 u.203)

 "Die Römer sezten Eileithyia mit Lucina oder Iuno Lucina, der Göttin der Geburt, gleich" (Rose, S.49)

Und so weiter page 291-292

—Luquet in  Doux et Gibeaux (2007) page 164  :

" : du latin Lucina "Lucine", l'une des épithètes de Junon, la divinité italique, puis romaine, qui présidait aux accouchements ; lucina dérive du latin lux, lucis "lumière" (Lucine, déesse de l'Enfantement, est littéralement "celle qui met au jour" les enfants). Selon certains auteurs, Lucina dériverait du mot latin lucus, qui signifie "bois", "bosquet", "bois sacré" ; cette interprétation est manifestement érronée."

 

— Perrein et al. (2012) page 182 :

  "Étymologie : de Lucina, épithète de Junon, déesse de la mythologie romaine qui apporte la lumière —ou éclaire—et préside aux accouchements en mettant au jour : du latin lux, "lumière"."

— Arizzabalaga & al. (2012) 

"Hamearis lucina Lucina, deessa de la llum i de donar a llum"

 

Discussion : 

        Hormis Hürter, les auteurs précédents ont présenté Lucina comme une épithète de Junon (ou de Diane) alors que nous allons avoir la preuve que Linné désignait sous ce nom non pas une déesse du Panthéon de la Rome républicaine ou impériale, mais une petite divinité primitive de l'héritage italique, sacralisation des périodes clefs de l'existence ou des actes de la vie quotidienne afin de se protéger des dangers inhérents aux transitions : la santé, l'enfantement et la petite enfance y prennent naturellement une grande place, mais les travaux agricoles et les phénomènes météorologiques également (vents, foudre), dans un total de deux cent divinités tutélaires, parfois nommées di indigetes (du verbe indigeto  - appeler (un dieu) par son nom, invoquer une divinité), ou indigitamenta ( du nom du livre des pontifes mentionnant leur liste).   Lucine, dont le nom évoque le latin lux, lucis "lumière" (mais aussi lucus, "bosquet") est celle qu'on invoque lors de l'accouchement, lorsque l'enfant "voit le jour". Comme tous les autres di indigetes, Lucine a été la cible des attaques des Pères de l'Église dans leur lutte contre le polythéisme et le paganisme : Tertullien notamment (De Anima) dénonce les superstitions des femmes appelant Lucine à leur rescousse.

L'hypothèse qui évoque la Mater lusina comme l'une des  étymologies de la fée-sirène Mélusine témoigne de la sédimentation sur ce personnage de croyances très anciennes.

Auparavant, voyons comment Lucina est mentionnée par Horace, Virgile et Ovide, auteurs chers à Linné :

a) Lucina dans le Carmen saeculare d'Horace.

Lucine y est ici donnée comme un synonyme latin de la déesse grecque Ilithya

Rite maturos aperire partus
Lenis, Ilithyia, tuere matres,
Siue tu Lucina probas uocari
     Seu Genitalis :

 

Toi qui fais murir le fruit de l'amour,
Ô douce Ilithyie, protège les mères
– Toi qu'aussi parfois on nomme Lucine
     Ou bien Genitrix –

Ilithya est, dans l'Iliade XIX qualifiée de "celle qui préside aux douloureux accouchements", celle "qui appelle à la lumière". Son nom évoque la racine ἐλευθ- (de ἐλεύσομαι, « venir, aller ») : Ilithyie serait « celle qui vient » ou « celle qui fait venir ».

 

b) Lucina dans les Bucoliques de Virgile, quatrième  Églogue. 

 C'est dans ce poème que Lucine, protectrice des accouchées, est  assimilée à Diane, sœur d'Apollon :

Églogue IV : 10 : Casta fave Lucina : tuus jam regnat Apollo

  "Souris, chaste Lucine, à cet enfant naissant; avec lui d'abord cessera l'âge de fer, et à la face du monde entier s'élèvera l'âge d'or: déjà règne ton[frère] Apollon."

c) Lucina dans les Métamorphoses d'Ovide, livre IX. 

 Lucine apparaît dans le récit nommé Alcmène et Galanthis (IX, 273-323) : elle y est, non pas la jalouse  Junon elle-même [Hera pour les Grecs], mais sa déléguée pour contrarier l'accouchement d'Alcmène que Jupiter a séduite. Or, Alcmène va donner naissance à Hercule, et l'enjeu est de taille.

Le personnage de Lucine est donc ici intéressant puisqu'il est ambivalent : la divinité dispose du pouvoir de mener le travail obstétrical à son terme, mais aussi d'en bloquer l'issue. Comme les femmes romaines dont l'accouchement se prolonge, Alcmène va invoquer Lucine, l'appeler à son secours, mais ce sera en vain. La maléfique Lucina a croisé ses genoux et y a entrelacé ses doigts, tenant ainsi serré le fil de déroulement du travail libérateur. La déesse sera finalement vaincue par la ruse de la servante Galanthis, qui payera son rire moqueur en étant transformée en belette (animal dont on pensait depuis Aristote et Pluatrque qu'il enfantait par l'oreille et accouchait par la bouche). 

 

[9,280]  Alcmène lui tint ce discours : " Puissent les dieux t'être favorables, et abréger pour toi les douleurs de l'enfantement, lorsqu'au moment d'être mère, tu appelleras Lucine à ton secours, Lucine, que la haine de Junon rendit impitoyable pour moi ! Le temps où le vaillant Alcide devait naître était arrivé. Déjà le Soleil entrait dans le dixième signe. Le poids extraordinaire qui chargeait mon sein annonçait l'œuvre de Jupiter;[9,290] je ne pouvais le supporter plus longtemps. Mes horribles douleurs semblent se réveiller encore en te les racontant; car c'est en souffrir une seconde fois que de m'en souvenir.

Septem ego per noctes, totidem cruciata diebus, Fessa malis, tendensque ad cœlum brachia, magno Lucinam Nixosque pares clamore vocabam. 

"Pendant sept jours et sept nuits, accablée par un travail horrible, et les bras tendus au ciel, j'appelais à grands cris Lucine et les dieux qui président à la naissance des mortels.

Lucine enfin paraît, mais séduite et gagnée par la barbare Junon, à qui elle a promis ma mort. Dès qu'elle entend mes cris, elle vient s'asseoir sur un autel antique, aux portes du palais; et, sur ses genoux qu'elle croise, pressant ses doigts entrelacés,

[9,300] elle prononce à voix basse, des mots secrets qui prolongent le travail et les douleurs. Je m'épuise en efforts. Dans mon désespoir, de vains reproches d'ingratitude accusent Jupiter. J'invoque le trépas. Mes cris auraient pu émouvoir les rochers. Les dames thébaines sont autour de moi; elles font des vœux, et m'adressent d'inutiles consolations. Une de mes esclaves, née dans une condition obscure, la blonde Galanthis, à me servir, à me plaire constamment empressée, soupçonne que l'implacable Junon agissait pour me nuire;[9,310] et, tandis qu'elle va, vient, sort, et rentre sans cesse, elle aperçoit la déesse sous le portique assise, entrelaçant toujours ses doigts sur ses genoux croisés : "Ô qui que vous soyez, dit-elle, félicitez Alcmène : ses maux sont finis, elle est devenue mère ". Lucine de dépit se lève à ces mots; elle relâche ses genoux et ses doigts, et soudain je suis soulagée : Hercule voit le jour. 

"On dit que Galanthis ayant trompé Lucine, éclata de rire; tandis qu'elle riait encore, la déesse irritée saisit ses blonds cheveux, la renverse, et l'empêche de se relever : soudain ses bras en jambes sont changés; [9,320] elle conserve son ancienne agilité; elle est blonde encore; mais elle a perdu sa première forme; et, parce que sa bouche facilita l'enfantement d'Alcmène par un mensonge, belette, elle enfante par la bouche, et fréquente familièrement les toits qu'habitent les mortels." 

 



d) Ovide, Métamorphoses, IX : 960 : Iphis et Ianthé.

 

 

Téléthuse redoute l'accouchement car son mari, trop pauvre, a décidé de tuer son enfant s'il s'agit d'une fille. Mais le cortège d'Isis apparaît à Téléthuse, la déesse lui conseillant de garder l'enfant quel qu'en soit le sexe. Ainsi, la jeune crétoise  Iphis est élevée comme un garçon à l'insu de tous : Lucine est mentionnée dans le discours d'Isis comme une figure métaphorique de la délivrance :

nec dubita, cum te partu Lucina leuarit, tollere quicquid erit.

 

[9,690]  Isis lui parle ainsi : "Ô toi qui me fus toujours chère, cesse de t'affliger. N'exécute point l'ordre de ton époux; et lorsque Lucine t'aura délivrée, quel que soit le sexe de ton enfant, ne crains pas de le conserver. Je suis une divinité secourable; j'exauce qui me prie.

 


Alcmène Galanthis et Lucine
Rusconi Giovanni - Montpellier - 1533  

                          image030.jpg

 

L'accouchement d'Alcmène, gravure de Virgil Solis pour le livre IX des Métamorphoses d'Ovide (1581). 

                                  220px-Virgil_Solis_-_Alcmena.jpg

N.b : en 1775, Cramer a donné le nom de la servante Galanthis à un papillon américain, un Nymphalidae Charaxinae nommé actuellement Siderone galanthis. Il nomma aussi en 1775 un papillon d'Inde et de Madagascar papilio Alcmène. Galanthis prend dans les Métamorphoses d'Antoninus Liberalis le nom de Galinthias : c'est aussi l'épithète spécifique d'un papillon, Spilopastes galinthias Hopffer, 1856.

e) Lucina et les autres auteurs latins

Je pourrais encore citer les Heroides VI d'Ovide, les Élégies de Tibulle (III,4), la pièce Aulularia de Plaute (IV,7), ou les Adelphes de Térence (III,4)...

Miseram me, differor doloribus. Iuno Lucina, fer opem: serva me, obsecro. He :  "Ah! que je souffre! quelles douleurs! Junon Lucine, à mon secours! Aie pitié de moi, je t'en conjure!", 

... ou l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (XVI, 105). Ou encore ... Ah, basta !

f) Lucine, Linné, et la série des six di indigetes :

     Mais le sujet d'étude du zoonymiste n'est ni la religion romaine, ni la mythologie, ni la littérature latine,— même s'il ne boude pas son plaisir de satisfaire sa libido sciendi,— mais la découverte des raisons du choix du nomenclateur.  Ici, le nom Lucina  s'intègre chez Linné dans une série de six divinités , Rumina, Levana,  Prorsa, Lucina, Maturna et Cinxia, dont les noms  se succèdent à la page 480 du Systema Naturae de 1758 du n° 132 au n°137.  Dans ce contexte, Lucina n'est plus une épithète de Junon, mais appartient à ces divinités primitives protégeant respectivement l'allaitement, la reconnaissance du nouveau-né par le père, l'accouchement eutocique, la naissance, la croissance du blé, et la nuptialité. Cette série de di indigetes permet donc d'affirmer que c'est à ce titre, et non sous la forme postérieure de Junon lucina, que cette divinité est citée (Cinxia deviendra également une épithète de Junon dans la Rome classique). Or, si les autres noms auxquels Linné fait appel pour composer son grand système onomastique des Noms Propres des lépidoptères avec ses Phalanges des Chevaliers grecs et troyens, des Muses de l'Hélicon, des Danaïdes et de leurs maris et des Nymphes, trouvent pour la plupart leur source dans un ouvrage d'un auteur latin, les Fabulae d' Hyginus, ces six noms ne sont pas cités par Hyginus, ce qui révèle que Linné a disposé d'une autre source. John Lewis Heller a identifié celle-ci comme étant le Syntagmata de Giraldi.

 

d) Lucine (et les autres) dans les compilations mythologiques disponibles à Linné.

 Aborder l'étude d'un nom linnéen par le biais des ouvrages de sa bibliothèque ou, à défaut, des ouvrages disponibles à son époque semble plus judicieux que de l'étudier à partir de nos propres données encyclopédiques.  

Les Syntagmata de Giraldi, érudit humaniste à la cour d'Este à Ferrare après avoir été disciple de Pic de la Mirandole et au service du cardinal Rangoni, est l'une des compilations des données de la littérature grecque et latine, classées par thèmes et réalisés à la Renaissance par des érudits. Quatre de celles-ci ont été particulièrement consultées et diffusées:

—Giraldi , Giglio Gregorio (1479-1552) 1565  Lelio-Gregorio Gyraldi De Deis Gentivm Libri Sive Syntagmata XVII. : Quibus varia ac multiplex Deorum Gentium Historia, Imagines ac Cognomina, plurimaque simul multis hactenus ignota explicantur, clarissimeque tractantur. Lugduni : haeredes J. Junctae . Edition princeps :  De dei gentium varia multiplex et historia Basles, Johannes Oporinus 1548. Edition révisée et augmentée Basles, 1560. Edition tardive dans l'Opera Omnia par Johannes Jens, Leyden 1696, 

—Natale Conti : Mythologiae sive explicationum fabulorum 1567 (La Mythologie, )

— Vincenzo Cartari, Imagini delli dei degl'Antichi Francesco Martolini Venice 1556 (Images des dieux, )

— Boccace, de Genealogia, deorum gentilium (La généalogie des dieux, traduit en français en 1531).

Dans la Généalogie des dieux de Boccace, on trouve Lucina employé deux fois [  1, 11   utero iacere, eo quod inuocata Lucina  fauere partui noluisset ob id / 1, 11; non erat enim Lucina  non nascituro seu partui non] et Lucinam une fois [ 1,3 :cum non haberet quam inuocaret Lucinam,  madens tota in sudorem uidebatur]. Dans l'édition annoté par Mycillus, on trouve trois occurrences dans la Table : page 88 Lucina est une appellation de Luna. Page 89 on lit " Dicunt eam etiam vocari Lucina, ut in odis Horaius. Te Lucinam probas vocari &c. quam parturientium deam vocant, & cur sic dicta sit, paulopost dicetur" . Page 303 on lit   Iuppiter apud Superos dixisset die illa nasciturum hominem qui omnibus circumvicinis dominaretur, Iuno id fecit iuramen- to confestim descendit in terras et retinuit Lythiam, quam nos Lucinam dicimus, deam parturientium, apud uxorem Ste- leni pregnantem iam septem mensium, et ex utero eius eduxit filium VII mensium, qui vocatus est Euristeus

 

 mais on ne trouve ni Prorsa, ni Rumina, ni Maturna : ce n'est pas la source de Linné. 

L'ouvrage de Giraldi, communément nommée De Deis (l'Histoire des dieux) ou surtout les Syntagmata, a été publié à Lyon en 1565, après une première édition de 1548, mais a été précédé de son Syntagma de Musis publié en 1511 par Matthias Schürer à Strasbourg et qui est une autre source pour les Heliconii de Linné. C'est une somme monumentale de près de 800 pages qui fait la compilation de 473 auteurs grecs et latins. Quatre cent soixante-treize auteurs ! Giraldi avait sans-doute profité de son séjour entre 1527 et 1533 au château de Mirandole pour bénéficier de la bibliothèque mirandolesque, puis de son amitié avec Celio Calcagnini, qui conservait dans sa bibliothèque 1249 ouvrages.

Les petites divinités de la Rome ancienne sont décrites dans un chapitre nommé  Miscellanei dei. Giraldi signale d'emblée qu'il prend ses informations dans les écrits de Varron. Lucine elle-même n'y est que brièvement citée, comme synonyme de Partunda. 

Partunda dea parientiuem, lucina alio loco leges

"Partunda, divinité de l'accouchement ; on trouve ailleurs "Lucina" ".

Le nom de Partunda (de partus, "accouchement") évoque à l'entomologiste le theclinae brésilien Calycopis partunda, qui a été décrit par William Chapman Hewitson en 1877 sous le nom initial de Thecla partunda. Le jésuite François Pomey écrit " Je ne vous dirai rien au sujet de Partunda pour épargner votre pudeur. Saint Augustin m'en avertit lui-même quand il dit de cette divinité parcatur humanae verecundiae ". J'ignore ce que ce voile de pudeur dissimule, mais cela doit être particulièrement choquant, car Pomey a décrit sans aucune vergogne le dieu Priape ou Mutinus, et le fait que "Les Matrones par un culte aussi modeste que religieux [sic] obligeaient la nouvelle mariée de s'asseoir sur la figure qui le représentait ."

 

http://reader.digitale-sammlungen.de/resolve/display/bsb10196853.html

                                             180px-Lilio_Gregorio_Giraldi_De_deis_gen

 

— Lire : K.A.E Enenkel,  Giraldi and Havrech, mythographers  in Gilbert Tournoy Humanistica Lovaniensia


e) Jean-François Pomey, autre source possible de Linné ?

        C'est John Lewis Heller qui a démontré que Linné avait eu recours aux Syntagmata de Giraldi, avec comme argument que cet ouvrage contenait la série des six noms de divinités primitives (Rumina, Levana,  Prorsa, Lucina, Maturna et Cinxia) . Mais Linné aurait pu également les trouver dans le livre du jésuite J.F. Pomey : 

 François-Antoine Pomey 1732 Méthode pour apprendre l'histoire des faux dieux ou l'antiquité.

On y trouve en effet les chapitres suivants :

  • Les dieux nuptiaux. page 416. cf Manturna (sic) et Cinxia
  • Les divinités qui présidaient aux femmes enceintes. p.419  
  • Les divinités qui présidaient aux femmes en couche. p. 420 : Lucina ; Prorsa.
  • Les divinités qui présidaient à la naissance des enfants. p. 422 : Levana, Rumina
  • Les divinités qui présidaient aux adultes. p. 424. 
Voici la description de Lucina : 

La première était Junon Lucine. On la représentait avec une main libre comme pour recevoir l'enfant au sortir du sein de sa mère. Elle tenait de l'autre un flambeau allumé qui signifiait la lumière du jour qu'elle communiquait par le moyen de ce flambeau, aux enfants qui venaient au monde 
J'ajouterai que l'on trouve dans ces listes des noms qui seront utilisé par Linné (Latone ; leucothoe ; Aegeria) ou par Fabricius (Edusa) ou par Hufnagel (Statilinus). 

 

              III. Noms vernaculaires.

 

 

 

I. Les Noms français. 

 

 

 

1. Le  Fauve à taches blanches,  Engramelle, 1779.

Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1             page 61  n°25   Planche XVI fig.25 a-b dessinée par  J.J Ernst .  

 

 

 2. Nymphale Lucine  Latreille, 1804

Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés  Volume 14 page 35 n°30.

 

 

3. Argynne Lucine , Latreille et Godart 1819

Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Entomologie, ou Histoire naturelle Paris : Vve Agasse tome 9, page 288 n°57 .

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

 

 

4. Argynne Lucine, Godart 1821,

      Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821, page 82 n° XXVI  planche 4quart. fig.3 peinte par Vauthier et gravée par Lanvin.

Godart ne donne ni la description de la chenille ou de la chrysalide, ni l'identification de la plante-hôte.


        Planche 4quart © BHL                 

        n130_w346

 

 

5. Éricine Lucine, Duponchel 1849.

Duponchel, 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère,  page 86

Duponchel décrit en 1849 la chenille, sa chrysalide et les plante-hôtes, "différentes espèces de Primevères (Primula)".  Planche IX ©BHL fig.33 a et b peinte par Dumenil.


                       n106_w330

     

 La première description en français des stades intermédiaires est donnée en 1835 par  Adrien-Prudent  de Villiers, et Achille Guenée  dans les Tableaux synoptiques des lepidopteres d'Europe, : "Vit en juin et septembre, sur la primevère Primula officinalis et différentes espèces de Rumex."


 

6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986 et le nom vernaculaire actuel.

 

  Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait comme nom principal "La Lucine" et écarte en raison de sa longueur "la Fauve à taches blanches" et en raison de sa donnée erronée "la Faune* à taches blanches"

* nom (fautif) mentionné par Eric Verbist 1982, Les Noms vernaculaires de France et de Belgique,  de inheemse namen van de Lepidoptera van België an Frankrijk (lexique français/néerlandais/anglais), 244p. 5 pl. institut Libre Marie Haps édit., Bruxelles.

 

 

 

7. Noms vernaculaires contemporains :

 

  Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de Nemeobius lucina mais ne citent dans leur texte page  de nom vernaculaire.

 

— Doux & Gibeaux 2007 : "La Lucine ".

— Lafranchis, 2000 : "Lucine" .

— Perrein et al. 2012 : " Lucine".

— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "La Lucine".

— Wikipédia : "La Lucine  ".


 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

 

 

  • "Gullvivefjäril en suédois : de Gullviva, "Primevère"
  • Schluesselblumen-Wuerfelfalter en allemand, Perlbinde Frühlingsscheckenfalter 
  • "Pavasarinis margūnas" en lithuanien
  • "Noppaperhonen" en finnois
  • "Terningsommerfugl" en danois
  • "Kockáslepke" en hongrois : papillon cube
  • "Gaiļbiksīšu sīkraibenis" en letton … de la primevère
  • "Pegavac" en serbe : Typique
  • "Люцина" en macédonien
  • "Pestrobarvec petrklíčový" en tchèque
  • "Smeđi pirgavac" 
  • "Wielena plamowstęg" en polonais
  • "İncilikelebek" en turc
  • "Nurmenukuliblikas" en estonien
  • "Hájovník prvosienkový" en slovène
  • "Люцина" en ukrainien ou en russe. "Lucina"
  • "sleutelbloemvlinder" en neerlandais Papillon de la Primevère
  • "Papallona de la prímula" en catalan : "Per l’especificitat de la planta nutrícia, la prímula (Primula spp.)"
  • "Perico en espagnol

 

Commentaire sur les noms allemands.

— Schluesselblumen-Wuerfelfalter : "papillon-cube de la Primevère". La Primevère est nommée "Schluesselblume" en raison de la ressemblance de l'inflorescence avec un trousseau de clefs.  Le nom allemand Wuerfel signifie "dés à jouer" allusion aux marques noires des ailes, ou, indirectement, au nom "fritillary" qui dérive du latin fritillus,i "cornet à dés", puis du bas-latin désignant le plateau de jeu sur lequel se lancent les dès, et, par là, le damier : tous les papillons aux ailes mouchetées de noir dur fond jaune ou fauve est nommé Fritillary en anglais 

— Frühlingsscheckenfalter  "Fritillaire du Printemps"

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— Hübner nommait Papilio lucina "Randäugiger Falter" dans son Sammlung europäischer Schmetterlinge 

— Esper le nommait dans Die Schmetterlinge page 106 Tab. XVI fig.1 "Die kleinste Perlenbinde- The Least Frittilary : "Le plus petit des Fritillaires (des Damiers ; des Perlés) : ce nom reprend la constatation faite par Petiver dans son Gazophylacii : "It's the least of all the Fritillaries yet' known".

— Müllers : Das Fleckenbande : la bande tachetée.

Langues celtiques  : 

1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

  •  en irlandais

  •  en mannois.
  • "" en gaélique écossais*

2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

  •  pas de nom en breton ; 

  • "coegfritheg" en gallois.

 *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

 Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

 

 

 

               

 

 

IV. Les noms vernaculaires en anglais selon M. Salmon (2000).

 

  • "Mr Vernon's Small Fritillary" : Petiver, 1699  & 1717 ; J. Ray, 1710.
  • "The Duke of Burgundy Fritillaria", ou "The Burgundy" : Harris, 1766.
  • "The Duke" : Rennie, 1832.
  • "The Duke of Burgundy Fritillary" : Morris, 1853 ; South, 1906 ; et la plupart des auteurs suivants.
  • "The Duke of Burgundy" : Helsop, 1959.

William Vernon (ca 1660-1735), est surtout connu par ses voyages en Amérique et par les spécimens qu'il en adressa à ses amis James Petiver et John Ray ; mais ce fut aussi le premier naturaliste anglais spécialisé dans les papillons de nuit. Et ce fut le découvreur de trois papillons rares : Hamearis lucina, Pontia daplidice et Argynnis lathonia. C'était un homme cultivé, né à Hertfortshire, et qui avait suivi ses études à Cambridge, où il finit sa vie comme membre du Peterhouse College. On pense qu'il fut élu à la Royal Society en 1702, bien qu'il n'ait jamais signé le registre. Il était aussi membre du Temple Coffee-House Botany Club de Londres, où se rassemblaient à dates régulières des botanistes et des naturalistes, ce qui lui permis de rencontrer Hans Sloane, Petiver et Martin Lister. Il rencontra aussi Eleanor Glanville, dont il écrit "Une dame vint à la ville avec la plus prestigieuse collection de papillons [...] qui nous rendit honteux". Il était l'un des meilleurs amis de John Ray, à qui il rendit rapidement visite avant sa mort, le trouvant "très vieilli et très affecté corporellement", mais avec l' esprit encore "très vert". 

En 1698, Vernon fit un voyage dans les colonies d'Amérique pour une longue expédition financée par la Royal Society et le Gouverneur du Maryland pour "Observer et décrire tous les produits naturels de tout genre". Petiver raconte comment Vernon, often over a Commemorative Glass wisht to arrive their [there] before the Moss-cropping Season". Vernon était impatient de découvrir de nouveaux papillons américains, chose assez aisée à l'époque. Il resta au Maryland environ un an, écrivant à cette occasion avec enthousiasme à Sir Hans Sloane pour décrire sa découverte de "plusieurs Curiosités des Sciences Naturelles" qu'il se promettait de décrire une fois rentré. En quittant l'Amérique, il ramenait un milliers d'insectes, dont la plupart était certainement nouveaux pour la science. 

Vernon collectionnait manifestement les papillons dès 1696, date la plus probable de sa capture de Hamearis lucina, ou, comme Petiver l'inscrit dans son catalogue, de "Mr Vernon's Small Fritillary". Il semble que le Pontia daplidice, que Petiver nomma "Mr Vernon's half-Mourner" ("le Demi-deuil de Mr Vernon"), et le "Riga Fritillary", nom sous lequel était connu Argynnis lathonia, furent capturés plusieurs fois au même endroit à White Wood, près de Gamlingay, dans le comté de Cambridgeshire. La liste de Petiver suggère que Vernon captura son premier P. daplidice vers 1699, après son retour d'Amérique, et qu'il en attrapa plusieurs autres par la suite. Il est possible que l'un d'entre eux soit le spécimen du Hope Department d'Oxford, daté de mai 1702, et considéré par E.B.Ford comme l'un des plus ancines spécimens de papillon existant. (il serait le plus ancien "pinned and set butterfly"). On ignore si ces papillons migrateurs s'étaient temporairement établis dans le Comté de Cambridgeshire, ou si quelqu'un avait relaché à l'insu de Vernon des papillons importés. Mais on rêve encore de la partie de chasse aux papillons longue de neuf miles que raconte dans un courrier l'entomologiste J.C.Dale, où Vernon déjà âgé ramena plus de soixante sortes de papillons ! [Traduction non qualifiée et non certifiée du texte de M. Salmon The Aurelians, page 108]

 


Origine du nom The Duke of Burgundy Fritillary.

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Ce nom est considéré comme une énigme, à moins que, comme Chambers en 1946, on le déclare  "just as attractive (Chamber's Journal, 1946).P. J. Torrie, (Crossways, Broomrigg Road, Fleet, Hampshire) déclare que malgré de longues recherches il n'a pas trouvé de réponse satisfaisante à cette question, et Denis Owen rétorqua en écrivant que "Duke of Burgundy Fritillary est un grand nom pour un petit papillon assez insignifiant, et comme Mr Torrie j'ai essayé pendant des années de retracer l'origine de ce nom, mais sans succès" (1985). La manière la plus "british" de s'en tire est d'utiliser l'humour, comme Francis Orpen Morris  en 1864 qui donnait  dans A History of British Butterflies le commentaire suivant  de sa planche  :  

 The high-soudning and sesquipedalian name of this small species is by no means in harmony with its diminutive size. So far, the name is appropriate, in that Dukes and these butterflies are alike somewhat rare, and from my blazon of the plate it will be see that the latter, as is only Ducal, have numerous quarterings.

 Cet humour est plagié en 1890 par W. Dale page 82  de son History of our British Butterflies :

 

Why this little butterfly was named the Duke of Burgundy must remain a mystery, as the high sounding and sex-quipedalian name is by no means in harmony with the diminutive size of the species, but "Parvum parva decent », says the proverb.  

Ce nom sesquipédal  (du latin : "qui fait un pied et demi de long", interminable) a été créé par Harris  : 

 "The Duke of Burgundy Fritillary, commonly called the Burgundy, is one of the four Fritillaries which want the silver spots, and is the least of them all. They always fly in woods very high above the grass. Their most plentiful time of flight is about the middle of May. They are very Nimble, yet I cannot say they are difficult to take."

 

Puisque les recherches achoppent depuis près de 250 ans, Harris me charge de vous donner la solution : le duc de Bourgogne Philippe le Bon (1396-1467) devint duc après l'assassinat par les Armagnacs de son père Jean sans Peur le 10 septembre 1419 lors de l'entrevue de Montereau: 

Ne pouvant venger ce meurtre immédiatement,  , Philippe fils unique de Jean sans Peur, décide alors d’adopter pour lui-même et les gens de sa maison un deuil qui ne finira jamais et de ne se vêtir que de noir toute sa vie durant :   loin d’être de simples robes de bures, ses vêtements noirs sont au contraire d’une beauté et d’une richesse extraordinaire. Les teinturiers flamands vont ainsi développer un savoir faire unique à partir de la noix de galle pour produire de « très beaux noirs, solides et brillants ». Et cette mode va déferler sur toute l’Europe.

 C’est aussi Philippe III de Bourgogne qui créa le très prestigieux ordre de La Toison d’Or. 

Ce collier, avec ses pièces d'or sur un drap noir, crée un effet de damier qui a incité Moses Harris à comparer les ailes sombres à taches or et argent de H. lucina avec la tenue du Duc de Bourgogne. La comparaison fonctionne aussi avec Charles le Téméraire :

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            Bibliographie, liens et Sources.

 

 

— Funet : hamearis

— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Hamaeris lucina

— UK Butterflies : Hamearis 

— lepiforum : Hamearis lucina

jardinsauvage.fr : Hamearis lucina

 

 

                 I.  Zoonymie des lépidoptères :

ARRIZABALAGA (Antoni ) & al. 2012   "Proposta de noms comuns per a les papallones diürnes (ropalòcers) catalanes",  Butll. Soc. Cat. Lep., 103: 5-28. En ligne 

 

http://www.museugranollersciencies.org/uploads/arrizabalaga-et-al-butlleti-103.pdf 

— EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

— GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

— GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

  https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

— Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

— JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

 

  — HELLER (John Lewis) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

—HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

— ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

— JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

 — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

— MACLEOD (Roderick Donald) 1959 Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres.

— RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

— SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.

 — SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.

 —SPULER  (Dr Arnold), 1901-1908, Die Europas Schmetterlinge, . Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL

— Numen. The Latin lexicon :  http://latinlexicon.org/index.php

 



        II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.

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— BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

— BILLBERG (Gustav John) : Enumeratio insectorum in Museo Gust. Joh. Billberg ,[Stockholm] :Typis Gadelianis, 138 p. http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

— BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

 BOISDUVAL Histoire naturelle des insectes Roret 1836 books.google.fr/books?id=2Kgi4FH6kj0C

— BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833]. BHL Libr

—  BOISDUVAL (Jean-Alphonse) Essai sur une monographie des zygénides : suivi du Tableau méthodique des lépidoptères d'Europe Paris : Méquignon-Marvis 1829 Gallica

— BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

— BRIDGES (Charles A.) 1993 Bibliography (Lepidoptera: Rhopalocera)  2nd ed. C.A. Bridges in Urbana, Ill . Archiv.org. 

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—  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

— ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

— ESPER (Eugenius Johannes Christian) Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur / mit Beschreibungen, herausgegeben mit Zusätzen von Toussaint von Charpentier. Leipzig : T.O. Weigel, [1776-1807 /1829-1839] En ligne BHL.

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Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

Tutt vol.1 1906 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof08tutt#page/n8/mode/1up

Tutt vol.2 1908 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof09tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v3 1909 :http://archive.org/stream/naturalhistoryof10tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v4 1914 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof04tut#page/n4/mode/1up

 

 De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

Références Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

 Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

— Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

 http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

— Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

  http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

   — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

— site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

 

 

 

 

                                          


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Published by jean-yves cordier
23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 20:35

Zoonymie du papillon la Mélitée des Centaurées Melitaea phoebe. ([Denis & Schiffermüller] 1775)

 

 

 

La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 

Résumé. 

— Melitaea Fabricius, 1807 : en 1991, Emmet écrivait : "Encore un nom de Fabricius  qui a intrigué les auteurs. Sodoffsky (1837) corrigeait en Melinaea qu'il dit être l'un des noms d'Aphrodite (Vénus); Pickard et al. le font dériver de  Melitaea, le nom d'une ville en Thessalie; Macleod du grec  μελοεις (melitoies), "miel", qui est selon lui un épithète d'Aphrodite ; et Spuler de μελιταίος (melitaios), "de ou appartenant à Malte" ".  Sachant que Fabricius s'est donné comme règle d'attribuer à ses papillons diurnes des noms de genre inspirés de ceux de Vénus ou de ses émules, il s'agit vraisemblablement de la Néréide Mélité, citée par Apollodore, Hésiode, Homère, Hyginus, et surtout par Virgile Énéide V :825, où elle accompagne le cortège glorieux de Neptune. On peut aimer y entendre un jeu de mot évoquant le miel et l'attrait des papillons pour le nectar. 

 

— Phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775) :  épithète de la déesse lunaire  Artémis (Diane) dans une féminisation de l'épithète de son frère jumeau Apollon, φοῖϐος / Phoibos "le  brillant".  Denis et Schiffermüller attribuent à la majorité de leurs neufs "Damiers" des noms d'Artémis, comme Délia, Cynthia, Trivia ou Dictynna. Esper, en 1981, choisira aussi un surnom d'Artémis pour notre sous-espèce Corythallia.

 

 

— Le nom vernaculaire "La Mélitée des Centaurées" a été créé en 1986 par Luquet pour réunir dans une série homogène des Mélitées "les espèces des autres genres de Melitaeini" : le nom associé donc au terme Mélitée traduit du nom scientifique le nom des plantes hôtes du genre des Centaurées. Auparavant, l'espèce avait été nommée "Damier" par Geoffroy (1762), "Grand Damier" par Engramelle (1779), "Argynne phœbé" par Godart (1821), et "Mélitée Phoebe" par Lucas (1834).

            

 

— Le nom vernaculaire "La Mélitée des Centaurées" a été créé en 1986 par Luquet pour réunir dans une série homogène des Mélitées "les espèces des autres genres de Melitaeini" : le nom associé donc au terme Mélitée traduit du nom scientifique le nom des plantes hôtes du genre des Centaurées. Auparavant, l'espèce avait été nommée "Damier" par Geoffroy (1762), "Grand Damier" par Engramelle (1779), "Argynne phœbé" par Godart (1821), et "Mélitée Phoebe" par Lucas (1834).

 

 

 

        I. Nom scientifique.


1. Famille et sous-famille.

 a) Famille des Nymphalidae (Les Nymphalides).

Famille des Nymphalidae Rafinesque, 1815

  • Sous-famille des Libytheinae Boisduval, Rambur, Dumesnil & Graslin, [1833]
  • Sous-famille des Danainae Boisduval, [1833]
  • Sous-famille des Heliconiinae Swainson, 1822
  • Sous-famille des Apaturinae Boisduval, 1840
  • Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827
  • Sous-famille des Satyrinae Boisduval, [1833]

 

b) Sous-famille des  Nymphalinae, Swainson, 1827

  • Tribu des Nymphalini Swainson, 1827
  • Tribu des Melitaeini Newman, 1870
  • Tribu des Charaxini Doherty, 1886

c) Tribu des Melitaeini Newman, 1870

  • Sous-tribu des Euphydryina Higgins, 1978
  • Sous-tribu des Melitaeina Newman, 1870
  • Sous-famille des Charaxinae Doherty, 1886

d) Sous-tribu des Melitaeina  Newman, 1870

      Un seul genre : Melitaea Fabricius, 1807


 

2. Nom de genre : Melitaea Fabricius, 1807

 

a) Description originale : 

      Fabricius, 1807, "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges", Magazin für Insektenkunde , Karl Reichard, Braunschweig [Brunswick] (6) page 285, n°29.

   Dans la note préliminaire d'Illiger, Fabricius divisait l'ensemble de ses Papilio (papillons "de jour") en 49 "genres", dans lesquels il englobait les Sphinx (n°43), les Sesia (n°44) les Zygaena (n°47), sans distinction, alors que Latreille (dont la classification de 1804 est présentée dans la partie B du même article page 90) crée des Sections (Diurnes-Crépusculaires-) divisées en familles (Papillionides et Sphingides), elles-mêmes divisées en quatre sous-groupes. Le 29eme des 49 genres de Fabricius cités dans l'article, Melitaea, contient 15 espèces, dont quatre sont nommées : Lucina, Cinxia, Cynthia, Maturna .  

 

— Type spécifique: M. cinxia 

— Description : cf Oberthür page 103

 

 a) La classification de Fabricius ou Systema glossata.

L'article cité en référence n'est pas écrit par Fabricius, mais par Johan Karl Wilhem Illiger. Illiger, qui fut conservateur du musée zoologique de Berlin en 1810, après avoir pris en charge les collections du comte von Hoffmannsegg,  a fait paraître la revue Magazin für Insektenkunde de 1802 à 1807. Dans celle-ci, il donne une présentation anticipée des genres de lépidoptères que Fabricius s'apprête à publier dans son Systema glossata ou Classification des Lépidoptères ; mais ce dernier livre n'a jamais été édité, en raison du déces de Fabricius en 1808, d'un incendie dans l'imprimerie et de la faillite de l'éditeur. (Voir S.L. Tuxen, 1967)

 

b) Étymologie du nom de genre.

 Je dois d'abord rappeler à nouveau la règle que Fabricius s'est fixée dans le choix de ses noms de genre des papillons de jour : les puiser autant que possible parmi les épithètes de Vénus/Aphrodite, déesse diurne, alors que les genres de ses papillons de nuit reçoivent les surnoms de Diane/Artémis ( Zoonymie du papillon Le Petit Sylvain Limenitis camilla.). C'est le cas de 19 à 20 des 49 genres :

1. Urania « amour celeste »

2. Amathusia  : de la ville d'Amathus, à Chypre

5. Morpho : (aux belles formes, aux formes changeantes)

7.Castnia : du Mont kastion, en Pamphylie

8. Eupolea (euploea) : de l'heureuse navigation

9. Apatura : Aphrodite apatouria ou apatouros, « la décevante»

10 Limenitis : des ports

11. Cynthia : (épithète de Diane , mais désigne plutôt ici la courtisane vénusienne des Élégies de Properce)

12. Vanessa ( Vanessa, créature de Vénus dans le conte de Swift, Cadenus et Vanessa)

15. Neptis : neptis Veneris, Ov. M. 4, 530 : la petite-fille de Vénus (= Ino)

19. Argynnis : Venus argennis, d'Argennus, favorite d'Agamemnon.

20. Thaïs : courtisane célèbre dévouée à la déesse Vénus.

22. Doritis : Vénus doritis, "la bienfaitrice" qui avait selon Pausanias son temple à Cnide

23. Pontia : de la mer profonde

24. Colias : du temple de Colias, en Attique

25. Haetera ; Hétaïra, protectrice des courtisanes. 

26. Acraea : Protectrice des acropoles et des lieux élevés.

27. Mechanitis : l'ingénieuse à ourdir des ruses, son surnom à Megalopolis.

33. Erycina : du mont Erix, en Sicile.

 36. Nymphidium (des mariages)

 Il convient donc de se demander en priorité si Melitaea figure parmi les dénominations de Vénus. La réponse est négative ; on trouve à la rigueur  Melinaea dans un vers de Lycophon.

 Avant d'en débattre, je citerai auparavant les interprétations des entomo-étymologistes :

1) A.M. Emmet (1991) page 155.

—"Another of the names from Fabricius which has puzzled authors. Sodoffsky (1837) emended it to Melinaea, which he said was a surname of Aphrodite (Venus) ; Pickard et al. derive it from Melitaea, the name of a town in Thessaly ; Macleod from  μελοεις (melitoeis), "honeyed", according to him an epithet of Aphrodite ; and Spuler from  μελιταίος (melitaios), "of or belonging to Malta". Any one of the last three may be right. Fabricius placed the fritillaries in two families, the larger one in Argynnis, the smaller in Melitaea. Word-play was suggested for the former name and is possible here too, an association with μελι (meli), honey, from the butterflies's love of nectar, being intended ; μελιτειον meliteion, mead, is another possible source."

 "Encore un nom de Fabricius  qui a intrigué les auteurs. Sodoffsky (1837) corrigeait en Melinaea qu'il dit être un des noms d'Aphrodite (Vénus); Pickard et al. le font dériver de  Melitaea, le nom d'une ville en Thessalie; Macleod du grec  μελοεις (melitoies), "miel", qui est selon lui une épithète d'Aphrodite; et Spuler de μελιταίος (melitaios), "de ou appartenant à Malte". L'un quelconque des trois derniers peut être correct. Fabricius a placé les fritillaires dans deux familles, les plus grands dans les Argynnis, les plus petits dans ses Melitaea.  Un jeu de mot a été suggéré pour l'ancien nom [Argynnis] et est possible ici aussi, une association avec μελι (meli), miel, laissant sous-entendre l'attrait des papillons pour le nectar : et μελιτειον (meliteion), "hydromel", est une autre source."

 

2. W. Dale page 193 :

" Melitae'a, a town of Thessaly. Sodoffsky propose Melinaea, a surname of Venus, from mel-, "honey"."

"Melitaea, une ville de Thessalie. Sodoffsky propose Melinaea, surnom de Vénus, de mel-, "miel" "

 

3. Arnold Spuler (1908) page 21 :

     " Die Malteserin : Beiname der Artemis ?" : "La Maltaise : surnom d'Artémis ?"

4. Janssen, page 40 :

" bijnaam van Artemis, die cen tempel bezat te Melité".

"Surnom d'Artémis, qui avait un temple à Malte."

5. Ramann, page 64 :

"war der lateinische Name für Malta und möchte wohl dieser Name  als von Faltern, die daher stammen oder denen ähnlich sind, abzuleiten sein" :

"...était le nom latin de Malte"

6. Ludwig Glaser, page 123:

"Melitäerin' od Maltheserin, zunamen d. Diana."

"Melitäerin ou Maltaise, Surnom de Diane".

7. L. Glaser, 1863 page 24 in Hürter :

"Von melitaios, "malthesich", Melitaia, Zuname der Diana...Artemis, Athalia und alle übrigen Melitäen fuhren Namen oder zunamen der Göttin Diana".

8. Anton Spannert page 34 :

"Ein Beiname der diana mit Bezug auf ihre Verehrung zu Melita, dem heutigen Malta".

9. W. Sodoffsky page 80 :

" Richtiger von Melinaea ; denn Melitaia war eine Stadt in Thessalien, dagegen Melinaiaein Beiname von Venus, die Süsse ; von meli, "Honig". Vide Vollmer P. 1183".

10. H.A. Hürter (1998) page 243 :

 " Auch hier ist wie bei Limenitis eine der Regeln hilfreich, die Sodoffsky p. 78aufgestellt hat : ".Uberall, wo man nicht auszeichnende Merkmale, die vielen Species einer Gattung gemein waren, auffand, oder wo eine gattung in mehrere Familien getheilt werden musste, da wählte man zur Bezeichnung derselben die veralteten Namen grieschischer Städte, Flüsse, Inseln und Personen, oder die Beinamen der Göttinnen".

Als Beiname der Artemis, wie manche Autoren meinen, erscheint Melitaea weder bei Bruchmann  noch bei Pauly noch bei Roscher. Deshalb liegt die Vermutung näher, dass Fabricius bei der Schaffung des Gattungsnamens wohl doch die antike Stadt Melitaia, latin Melitaea, im Sinn hatte."

11. Doux et Gibeaux (2007) page 146 :

Nom d'origine incertaine dérivant, selon les auteurs, soit d'une ville de Thessalie (Melitaea), soit des adjectifs melitoeis, "mielleux" (surnom que portait aussi  Aphrodite), ou melitaîos "maltais", voire d'un jeu de mots construit sur les substantifs grecs meli, "miel" ou meliteion, "hydromel", en raison de la propension de ces papillons à s'abreuver de nectar. Spuler (1901-1908) évoque avec doute l'hypothèse selon laquelle melitaéa serait une possible épithète d'Artémis.

12. Perrein et al. (2012)page 406.

"Probablement de Mélitée, d'un radical grec meli, "miel", fils de la nymphe Othreis et de Zeus, abandonné dans les bois par sa mère qui craignait la colère d'Hera, nourri au mile par un essaim d'abeilles, puis recueilli et élevé par un berger ; devenu un héros vigoureux, il fonda la ville de Melitaea, en Thessalie, où il régna en tyran".

 

Que disent les dictionnaires de mythologie gréco-latine ? 

  • Melina, ville de l'Argolide (Péloponèse). Vénus, la principale divinité de cette ville, en avait pris le surnom de Melinaea. ( Joseph Guadet Dictionnaire universel abrégé de géographie ancienne comparée, page 158).
  • Melinaea ΜΕΛΙΝΑΙΑ: surnom d'Aphrodite, venant de la ville de Méline (Étienne de Byzance. s. v, 454 ; Lycoph. 403.) in Aphrodite Titles. Ce surnom apparaît dans le Cassandre de Lycophon, au vers 403 : "la déesse de Castnium et de Melina".
  • Meliteus ΜΕΛΙΤΕΥΣ : fils de Zeus et d'une nymphe, qui, caché par sa mère pour échapper à la jalousie de Hera, fut élevé par des abeilles. Il aurait donné son nom à la ville de Melite en Phthia (Anton. Lib. 13) 
  • Melita : Malte, île de Mediterranée, et Melita, ville capitale de l'île.(Guadet, id)
  • Melita : lac de l'Acarnamie cité par Stabon. (id).
  • Melita ou Melite, Meleda, île du golfe Adriatique.(Guadet, id)
  • Melitaea, ville de Thessalie, au sud de Penée (Salampria). (Guadet, id) Citée par Strabon, mais aussi, sous le nom de Melitia, par Thucydide.
  • Melite: île de la côte Adriatique selon Agathemerus, Pline (Melita), ou Ptolémée (Melitina insula) Dictionary A. Macbean
  • Melite (Μελιτη, Melitê). Une Naïade ou nymphe du Mont Melite sur l'île mythique de Phaiakes (les Phaeaciens) ; fille du dieu fleuve Aegaeus, qui devint, par Heraclés, la mère de Hyllus, chez les Phéniciens.(Apollonius Rhodius, Argonautica 4. 538 ff ) Source:Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology. Elle est souvent associée à la nymphe du miel Makris.

  • Melite, l'une des Néréides, fille de Nereus et de Doris. (Hom. Il. xviii. 42; Hes. Theog. 246; Apollod. i. 2. § 7; Virg Aen. v. 825.)

  • Melite, une fille d'Erasinus d'Argos. 

  • Melite : selon Philochorus : fille de Myrmex.

 

Mes conclusions.

Pour les raisons présentées plus haut, il serait tentant de dire que Fabricius a choisi Melitaea comme une épithète de Vénus. Il aurait alors (ou le typographe) commis une faute sur une lettre puisque la  seule épithète connue est MelinaeaAphrodite de Méline en Argolide. Mais ce nom n'est attesté que par une seule source. Les hypothèses qui font dériver cette épithète de mel ou meli, "miel" sont néanmoins plaisantes.

  Je suis moins enclin que A.M. Emmet à croire que Fabricius dissimule des jeux de mots dans ses noms de genre, mais la proximité sémantique entre Melinaea et l'ensemble des nombreux noms construits sur le modèle Melit- a pu faciliter son choix. Rien ne peut non plus départager les partisans de Melita /Malte, Melitatea/ville de Thessalie. Enfin les recherches de H.A. Hürter ne lui ont pas permis, tout comme les miennes, de découvrir un culte de Diane/Artémis à Malte, ni une Diane qualifiée de Melitaea.

N.B. Les Amours de Méline de Le Baïf (1552) témoignent aussi de ce culte de Vénus :

 Employons ce doux vivre, ô ma Méline!

Çà donc, mignonne, viens-t'en.

Et me tend ta bouchette coraline.  

 

 

Correctif. 

Parmi les 49 noms de genre de Fabricius, tous sont féminins, mais tous ne sont pas des épithètes d'Aphrodite, et la fixation sur cette recherche m'a fait délaissé une autre piste. Elle est de taille. Dans l'Énéide de Virgile (source importante d'inspiration pour les nomenclateurs post-linnéens ou pour Linné lui-même) le Livre V cite la Néréide Mélité.

Souvenons-nous de l'histoire : Énée conduit son peuple depuis Troie vaincu vers une nouvelle terre, où établir un nouveau royaume : il parcourt les mers en quête de cette Hesperia (l'Italie) mais la déesse Junon s'acharne contre les Troyens. Énée vient de s'arracher aux bras de la reine de Carthage Didon et il a atteint la Sicile, où il doit faire escale. Le découragement s'empare du peuple ; les femmes inspirées par Junon mettent le feu aux navires, mais un incendie envoyé par Jupiter éteint l'incendie. Vénus, protectrice d'Énée, supplie Neptune d'accorder aux Troyens une traversée calme et une heureuse arrivée en Italie.  Neptune promet d'exaucer cette prière, mais exige toutefois en échange du salut des Troyens, une vie humaine (ce sera celle du pilote Palinure). Puis s'élançant avec toute sa suite sur son char, il fait régner le calme sur les flots. Voilà, ce sont les vers  799-826 du cortège de Neptune 

 

Tum uariae comitum facies, immania cete,

et senior Glauci chorus Inousque Palaemon

Tritonesque citi Phorcique exercitus omnis ;

laeua tenet Thetis et Melite Panopeaque uirgo,

Nisaee Spioque Thaliaque Cymodoceque


"Alors apparaissent diverses figures de sa suite : baleines immenses,

vieillards du chœur de Glaucus, Palémon, le fils d'Ino,

Tritons rapides et toute l'armée de Phorcus 

à sa gauche se tiennent Thétis et Mélité, et la vierge Panopée,

Niséé et Spio, ainsi que Thalie et Cymodocé." (Trad. Louvain B.C.S).

 

  Splendide tableau que ce départ plus grandiose encore que celui d'un départ de course trans-océanique, avec cette escorte de baleines, le sillage des rapides Tritons qui soufflent dans leurs trompes, Phorcus et ses monstres marins, Glaucus le pêcheur métamorphosé en dieu de la mer à queue de poisson, Palémon (Mélicerte) et sa mère Ino, qui en se jetant par desespoir dans la mer en sont devenus des divinités, et, surtout peut-être, les cinquante Néréïdes, les Nymphes filles de Nérée aux cheveux ornés de perles marines. Parmi elles, la mère d'Achille, Thétis [papilio Thetis Drury ou Rottemburg 1775), et puis Panopée, Spio [papilio spio Linné], Nisée [Nymphale Nésée], Thalie [papilio H. Thalia Linné] et Cymodocé [papilio CymodoceCramer,1777]. Et enfin Mélité, les vagues formant autour d'elle les gerbes d'écume qui honorent son teint ivoirine et qui provoquent les reflets cuisse-de-nymphe-émue  de sa peau. Comment Fabricius aurait-il pu oublier de tels vers ? Comment, cherchant le nom d'un parangon de beauté pour accompagner Thais et Vanessa, Cynthia ou Hipparchia, Thecla et Veleda et Vénus sous ses diverses épithètes ?


Pourquoi m'intéresser à une autre Nymphe du même nom, une Naïade citée par Apollodore de Rhodes IV:538, fille du dieu-fleuve Aigaios/Aegaeus et mère par Heracles d'Hyllos , qui vivait sur le Mont Mélite sur l'île de Phaiakes ? 

Pourquoi m'intéresser à la ville de Mélitéa, qui formait avec Péréa une sympolitie ou alliance de ville ? Pourquoi étudier les  causes du conflit entre Mélitéa et Narthakion, exposées dans la littérature ?

Comment se fait-il que cette Néréïde Mélité nous ait si longtemps échappé ? Son nom est citéepar les quatre listes , celles de Apollodore, d'Hésiode, d'Homère (Iliade 18:39-40), et de Hyginus.

      

 Ce genre est désormais divisé en sous-genres :

  • Melitaea Fabricius, 1807, 8 espèces en France dont M. cinxia.
  • Didymaeformia Verity, 1950, 3 espèces en France.

 a) Sous-genre Melitaea Fabricius, 1807

  • Melitaea cinxia (Linnaeus, 1758) Mélitée du Plantain.
  • Melitaea diamina (Lang, 1789) . Mélitée noirâtre.
  • Melitaea varia Meyer-Dür, 1851 . Mélitée de la Gentiane.
  • Melitaea parthenoides Keferstein, 1851 . Mélitée de la Lancéole
  • Melitaea aurelia Nickerl, 1850 . Mélitée des Digitales.
  • Melitaea helvetica Rühl, 1888 . Mélitée de Fruhstorfer.
  • Melitaea athalia (Rottemburg, 1775) . Mélitée du Mélampyre.
  • Melitaea deione (Geyer, [1832]). Mélitée des Linaires.

 b) Sous-genre Didymaeformia Verity, 1950

  • Melitaea ornata Christoph, 1893. Mélitée égéenne.
  • Melitaea phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775). Mélitée des Centaurées.
  • Melitaea didyma (Esper, 1778) . Mélitée orangée.   

 

 

 

 

 

 4.  Nom d'espèce : Melitaea phoebe ([Denis & Schiffermüller] 1775). 

a) Description originale

Protonyme Papilio phoebe ([Denis & Schiffermüller] 1775). Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum. Vienne. 322 pp. : 179.   

— Description :

Die unterseite der Hinterflügel mit drei weißgelben und zwei  oranien, färbigten Inerbändern (?)

 

Les deux viennois citent cette espèce en premier dans leur "famille L" parmi leurs neuf "Schektiche Falter", en latin Variegati, les Damiers de Geoffroy; après Phoebe  viennent le Papilio  Maturna de Linné, leurs Cynthia,  Hecate,  Dictynna,  Delia, puis  le  Cinxia de Linné, leur  Trivia et le Lucina de Linné. Fidèles à leur habitude, ils calquent les noms qu'ils créent sur ceux de Linné :  Maturna est une déesse romaine du blé à maturité, Lucina "la lumineuse" et  Cinxia "la ceinture" sont des épithètes de Junon.

Désirant suivre Linné, ils choisissent d'autres épithètes de déesse (Artémis en l'occurence), si possible se terminant par -a et n'ayant pas plus de trois syllabes.  : Phoebe, (version féminine de Phoebus Apollon),  Cynthia (en référence au Mont Cinthus (Kynthos) lieu de naissance d'Artémis), Delia ( née sur l'île de Délos), Trivia (ou Phôsphoros : porteuse de lumière, de torches : celle qui éclaire) et Dictynna ou Dictymna, compagne d'Artémis. Quand à Hecate, elle est encore proche d'Artémis puisque c'est, comme elle, un déesse lunaire.

  Bien que Phoebé puisse désigner dans l'Antiquité d'autres personnages comme Phébé la Titanide, unie à son frère Céos, Phébé l'Héliade, qui fut changée en peuplier comme ses sœurs, Hilaire et Phébé, les « Leucippides », ou Phébé fille de Tyndare, l'association du nom Phoebe avec ceux d'autres épithètes d'Artémis lève toute ambiguïté sur le sens à attribuer à ce nom.

 

 — Localité-type : environs de Vienne, Autriche

Taxonomie : Selon Dupont et al. (2013) " (1775 page 175) figurent ce taxon, mais n’en donnent aucune description. Le synonyme ayant la préséance est phoebe Goeze, 1779, nom proposé en remplacement par Kudrna & Belicek, 2005." Néanmoins, Dupont et al. donnent dans leur classification Melitaea phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775). Wikipédia consulté en septembre 2014 donne Melitaea phoebe (Goeze, 1779), alors qu'à la même date le site de l'INPN (Museum) donne  Melitaea phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775).

 

Selon Dupont et al. (2013) "Cette espèce est présente dans presque toute la région paléarctique sauf en Afrique du Nord. Elle est signalée presque partout en France. Les chenilles se nourrissent sur diverses espèces de Centaurées."

 

c) Synonymes  INPN (Muséum) et sous-espèces.

Liste des synonymes :


Synonymie :

  • Cinclidia phoebe corythallia (Esper, 1781) 

  • Cinclidia phoebe phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775) 

  • Cinclidia phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775) 

  • Melitaea phoebe corythallia (Esper, 1781) 

  • Melitaea phoebe occitanica Staudinger, 1871 

  • Melitaea phoebe phoebe ([Denis & Schiffermüller], 1775) 

  • Papilio corythallia Esper, 1781 

  • Papilio phoebe [Denis & Schiffermüller], 1775 

Références bibliographiques de l'INPN

  • Melitaea phoebe occitanica Staudinger, 1871 : Staudinger & Wocke (1871) : 18.
    [description originale] Staudinger, O. & Wocke, M. 1871. Catalogue ou énumération méthodique des Lépidoptères qui habitent le territoire de la faune européenne. I. Macrolepidoptera par O. Staudinger. II. Microlepidoptera par M. Wocke. Dresde. 421 pp. [http://www.biodiversitylibrary.org/page/10018253]

  • Papilio corythallia Esper, 1781 : Esper (1780-1786) : 67. 
    [description originale] Esper, E. J. C. 1780-1786. Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur mit Beschreibungen. Erster Theil zwenter Band welcher die Fortsebungen der Tagschmetterlinge. Erlangen. (Walther). 190 pp.

  • Esper (1780-1786) : Fig. 5. Tab. LXI. Contin. XI.. 
    [Illustration originale] Esper, E. J. C. 1780-1786. Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur mit Beschreibungen. Erster Theil zwenter Band welcher die Fortsebungen der Tagschmetterlinge. Erlangen. (Walther). 190 pp.

  • Heppner (1981) 
    [Nomenclature] Heppner, J. B. 1981. The dates of E. J. C. Esper's Die Schmetterlinge in Abbildungen… 1776–[1830]. Archives of Natural History, 10: 251-254.

  • Papilio phoebe [Denis & Schiffermüller], 1775 : [Denis & Schiffermüller] (1775) : 179. 
    [description originale] [Denis, J. N. C. M. & Schiffermüller, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. [http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&DMDID=DMDLOG_0006&LOGID=LOG_0008&PHYSID=PHYS_0

 

 

 

 

 

b) Sous-espèces :

 Leraut cité par Dupont et al. (2013)  retient la présence de deux sous-espèces en France :

- phoebe [Denis & Schiffermüller], 1775.

 

- corythallia Esper, 1781. Localité-type : non définie en Europe.

 

c) Origine et signification du nom phoebe. 

 

 Les interprétations des étymologistes :

 

 

— Doux et Gibeaux (2000) page 150:

Phoebé, (en grec phoïbê), nom d'une Titanide, fille d'Ouranos et de Gaia. De son union avec Coeos naquit Léto. D'après Spuler (1901-1908 :22), "déesse de la lune ; épithète d'Artémis".

— Perrein et al. (2012) page 412

étymologie : de Phoebé, du grec phoibê "brillante", nom de plusieurs personnages de la mythologie gréco-romaine dont la mère de Latone et Astérie, mais plus probablement surnom de Diane comptant, avec Artémis et Hécate, parmi les trois principaux noms de la déesse chasseresse au clair de lune.

 

 

 

 

 

              III. Noms vernaculaires.

 


I. Les Noms français. 

 

1. Le Damier, variété B, Louis-Etienne Geoffroy 1762.

Étienne-Louis Geoffroy  1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris:  Tome second 744p.  page 45 n°12 

Geoffroy donne sa description avant que l'espèce soit décrite par Schiffermüller, et, ne disposant pas d'autre référence que le Papilio cinxia de Linné, c'est à elle qu'il se réfère tout en ajoutant "il est peu de papillons variant autant que celui-ci". Il décrit donc quatre variétés A, B, C et D. C'est dans sa variété B que ses successseurs ont reconnu plus tard le papilio phoebe : Papilio alis dentatis, fulvis, nigro reticulatis : subtus fasciis tribus flavis.

2. Le Grand Damier Engramelle, 1779.

Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 2 page 250planche 61 suppl.7 fig.28 bis a b par  J.J Ernst gravée par J.J. Juillet.  

Engramelle ne se réfère pas à la description des viennois Denis et Schiffermüller dont l'ouvrage est paru pourtant 4 ans auparavant, et il écrit : "Cette espèce, la plus grande de toutes celles connues jusqu'à présent sous le nom de Damier, n'a encore été décrit par aucun naturaliste. M. Gering qui nous l'a envoyé ...a reçu de Vienne en Autriche le papillon femelle dont nous donnons ici le portrait. Le fond de ses ailes est plus pales que celui de tous les autres Damiers, et il est non seulement, comme eux, couvert de taches noirs, mais aussi de beaucoup d'autres qui sont d'un fauve rougeâtre et qui formenty un caractère particulier à cette espèce."

 

 

3. Argynne phoebé , Argynnis phoebe Latreille et Godart 1819

Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, n° 50 page 282-283.

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

      La chenille et la chrysalide sont décrites, mais comme se développant sur les Plantains.

 

4. L'Argynne phoebé, Godart 1821,

      Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1823, Catalogue méthodique page 76 n°23.

 

 

 

6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986, et le nom vernaculaire actuel.

 

  Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait page 20 comme nom principal " La Mélitée des Centaurées", dont il est l'auteur,  et comme nom accessoire "Le Grand Damier".

Dans une note, il proposait "de réserver le nom collectif de "Damier" aux seules espèces du genre Euphydrias et d'attribuer le nom collectif de "Mélitée" à toutes les espèces des autres genres de Melitaeini (Melitaea, Didymaeformia, Cinclidia et Mellicta)."

 

 

 

 

7. Noms vernaculaires contemporains :

 

  Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de "Melitaea phæbe Knoch" (puis "Melitaea phæbe Huebner" (sic) sans citer dans leur texte de nom vernaculaire. 

 

— Perrein et al. 2012 : " Mélitée des Centaurées".

 

— Wikipédia : "Mélitée des Centaurées".


 

 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

  •  "Knapweed Fritillary" en anglais
  • "Flockenblumenfalter"  en allemand 
  • "Doncella mayor" en espagnol 

 

 

             Bibliographie, liens et Sources.

 

 

 

— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Melitaea phoebe

 

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— ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

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— MERIAN (Maria-Sibylla) Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumen-nahrung: worinnen, durch eine gantz-neue Erfindung, Der Raupen, Würmer, Sommer-vögelein, Motten, Fliegen, und anderer dergleichen Thierlein, Ursprung, Speisen, und Veränderungen, samt ihrer Zeit, Ort und Eigenschaften (Band 2) Nürnberg , Frankfurt , Leipzig, 1683 Volume 2 (insectes d'Europe) digitalisé par  Universitätsbibliothek Heidelberg;

 — MERRET (Christopher) 1667  Pinax Rerum Naturalium Britannicarum. 1667. Google Books

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— PETIVER (James), 1702-1706? Gazophylacii naturae & artis, : decas prima-[decima]. In quaÌ‚ animalia, quadrupeda, aves, pisces, reptilia, insecta, vegetabilia; item fossilia, corpora marina & stirpes minerales eÌ€ terra eruta, lapides figuraÌ‚ insignes &c. Descriptionibus brevibus & iconibus illustrantur. Hisce annexa erit supellex antiquaria, numismata, gemmae excisae, & sculpturae, opera figulina, lucernae, urnae, instrumenta varia, inscriptiones, busta, reliquaque ad rem priscam spectantia: item machinæ, effigies clarorum virorum, omniaque arte producta... / Jacobus Petiver Londini: : Ex OfficinaÌ‚ Christ. Bateman ad insignia Bibliae & Coronae, vico vulgo dict. Pater-Noster-Row., MDCCII. [1702-1706?]. Version Google books de 1702 ou mieux GDZ Göttingen (Planches).

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— PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

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                           III. Boite à liens. 

      Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

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Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

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Google : http://books.google.fr/books?id=79BYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=verzeichniss+Denis+et+schifferm%C3%BCller&hl=

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Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

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Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

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Tutt vol.2 1908 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof09tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v3 1909 :http://archive.org/stream/naturalhistoryof10tutt#page/n4/mode/1up

Tutt v4 1914 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof04tut#page/n4/mode/1up

 

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Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

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Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

Références Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

 Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

— Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

 http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

— Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

  http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

   — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

— site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

 

 

 

 

 

                                          


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Published by jean-yves cordier
23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 20:23

Zoonymie (étude du nom)  du Grand Nacré Argynnis aglaja Linnaeus, 1758.

 

 

La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 

Résumé. 

 

— Argynnis, Fabricius, 1807 : cet auteur danois ami de Linné a créé 49 noms génériques, dont, selon la règle qu'il s'était fixé, près de la moitié sont des épithètes de Vénus (Aphrodite en Grèce) : c'est le cas pour l'épiclèse Argynnis Argunnis ´Αργυννίς «D'Argynnos (toponyme et anthroponyme)» , épiclèse d'Aphrodite (´Αφροδίτη )  du nom de son temple Argyneion  bâti selon la légende par Agamemnon roi de Mycènes sur les bords du fleuve Céphise en souvenir de son amant le jeune Argynnus qui s'y était noyé. Le rapprochement lointain et fortuit avec le grec arguros "argent" a sans-doute été inspiré bien plus tard à Emmet (1991) par les taches argentées des ailes. 

 

aglaja (Linnaeus, 1758) : espèce nommée — comme Boloria euphrosyne— du nom de l'une des trois Grâces, ici Aglaé  (en grec ancien Αγλαΐα / Aglaía, « éclat, beauté, parure ») : l'Éblouissante. En 1746 il avait choisi dans sa Faune de Suède pour cette espèce le nom de Rex, "Roi" .

— Après les premiers noms vernaculaires des anglais Pétiver (The Greater Silver-spotted Fritillary, 1699) et Wilkes (The Darkned Green Fritillary, 1742), le médecin français Etienne-Louis Geoffroy s'en démarqua en 1762 en nommant cette espèce "Le Grand Nacré". Il reprenait ainsi une comparaison avec la perle (margarita) que Moffet avait introduit dès la première description en latin en 1634, et il appliquait pour décrire les taches de la face inférieure des ailes une métaphore créée an 1734 par Réaumur décrivant les écailles "de ce blanc plus beau que celui de l'argent, et qu'on appelle nacré, parce qu'il a l'éclat de la nacre de perle ". Le nom qui a été repris par Engramelle 1779, a été abandonné par Latreille puis Godart (1821) puis  remis à l'honneur par G. Luquet en 1986 est désormais adopté par tous.

 

 

 

   I. Nom scientifique.


1. Famille et sous-famille.

 

a) Famille des Nymphalidae Rafinesque, 1815.

Cette famille comporte (je suivrai Dupont & al. (2013) ) 8 sous-familles en France :

  • Sous-famille des Libytheinae Boisduval, Rambur, Dumesnil & Graslin, [1833]
  • Sous-famille des Danainae Boisduval, [1833] 
  • Sous-famille des Limenitidinae Butler, 1870
  • Sous-famille des Heliconiinae Swainson, 1822 
  • Sous-famille des Apaturinae Boisduval, 1840
  • Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827
  • Sous-famille des Charaxinae Doherty, 1886
  • Sous-famille des Satyrinae Boisduval, [1833]

 

b) Sous-famille des Heliconiinae Swainson, 1822

 

Selon Dupont & al., Pelham & al. (2008), se référant aux travaux de Koçak (1981), considèrent Heliconiinae Swainson, 1827, comme invalide, au motif que le nom donné par Swainson est fondé sur le nom générique Heliconius Latreille, 1804, qui est un homonyme d’Heliconius Kluck, 1780. Ces auteurs préconisent l’utilisation d’Heliconiinae Swainson, 1822 (planche 92, « Heliconiae »).

 

 

c) Tribu des Argynnini Swainson, 1833 : les Argynnes.

Pour la systématique des Argynnini Dupont & al. suivent les travaux de Simonsen & al. (2006).


d) Sous-tribu des Argynnina Swainson, 1833 


  • Genre Issoria Hübner, [1819]
  • Genre Brenthis Hübner, [1819]
  • Genre Argynnis Fabricius, 1807

 

 

 

 

    

2. Nom de genre Argynnis, Fabricius, 1807: 


                                            200px-Fabricius_Johann_Christian_1745-18

 

a) Description originale : 

 

Argynnis, "Systema glossatorium", in  "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges""Nach Fabricii systema glossatorum Tom 1" , in Johann Karl Wilhelm Illiger*, Magazin für Insektenkunde, Karl Reichard Braunschweig [Brunswick] (6) page 283. L'espèce-type, celle sur laquelle se base la description, est  Papilio paphia Linnaeus, 1758.

*Illiger est le fils d'un marchand de Brunswick. Il fut l'élève de Johann Hellwig (1743-1831), un célèbre entomologiste. Le comte  von Hoffmannsegg (1766-1849), naturaliste et grand collectionneur, remarque alors le jeune homme et lui confie, afin qu'il les étudie, ses collections zoologiques. Illiger continue d'étudier les insectes et fait paraître la revue Magazin für Insektenkunde de 1802 à 1807. Les recommandations de Fabricius, de l'université de Kiel, lui valent un titre de docteur honoraire en 18061. Lorsque le musée zoologique de Berlin ouvre ses portes en 1810, Hoffmannsegg lui donne le poste de conservateur, fonction qu'il conservera jusqu'à sa mort.

 

  L'histoire de la publication du Systema glossatorum de Fabricius est en elle-même le petit roman tragique et complexe d'un manuscrit perdu. Ce nom de Systema glossatorum suppose d'abord que l'on sache que Fabricius, dont la classification des insectes reposait sur la structure des pièces buccales  utilisait le terme de Glossata (les Glossates) pour désigner les Lépidoptères, ou Papillons : en d'autres termes, il s'agit de sa Classification des Lépidoptères, la dernière de sa série des Systema après Systema eleutheratorum [les coléoptères] Kiliae 1801, Systema rhyngotorum [les hémiptères], Brunsvigae 1803, Systema piezatorum [les hyménoptères], Brunsvigae 1804 et Systema antliatorum [les diptères], Brunsvigae 1805.

 Le manuscrit du dernier des Systema a été terminé le 4 mars 1806 et envoyé à Reichard, le même éditeur que les précédents à Brunswig, et qui éditait aussi le Magazin für Insektenkunde d'Illiger.  C'est dans la sixième et dernière parution de cette revue que Illiger écrivit un article sur "La dernière classification par genre des papillons des genres linnéens Papilio et Sphinges", Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges (cité supra, 1807 pp 277-289), anticipant la parution du premier volume de la Systema Glossatorum, annoncée pour Pâques 1808. Quant à Fabricius, il donna un résumé de son ouvrage dans  "Zeitung fur Literatur und Kunst in den Konigl. Danischen Staaten," Kiel, 11. Sept. 1807 (pp. 81-84) sous le titre: "Etatsrath Fabricius Rechenschaft an das Publikum fiber seine Classification der Glossaten. Joh. Christ. Fabricii systema glossatorum, Vol. I "

  Hélas, avant que ne paraisse le livre, l'éditeur fit faillite, et ses créanciers saisirent le matériel et vendirent les travaux en cours à des chiffonniers. On ignore ce qu'est devenu le manuscrit original de Fabricius, mais néanmoins, les sept premiers feuillets déjà imprimés de son livre ont été conservés, en trois exemplaires. L'un de ceux-ci  est maintenant à la Bibliothèque du Musée zoologique de Berlin : elle comporte les pages 1-112 avec la page de titre et s'intitule Systema glossatorum, sans mentionner "volume I". Elle a fait l'objet d'un fac-similé publié par F. Bryk en 1938. Un autre exemplaire appartenait à K.A Dohrn à Szczecin [Stettin], qui l'a légué au Musée zoologique de Szczecin ; après la seconde guerre mondiale, il devint la propriété de la Bibliothèque Royale de Copenhague. Il comprend les pages 3-112, sans la page de titre. Enfin, l'American Museum of Natural History de New-York  détient depuis au moins 1903 le troisième exemplaire. Il ne se compose que des pages 1-80, page de titre incluse. 

  Comme Dohrn signale que le numéro 6 de la revue d'Illiger avait brûlé lors d'un incendie chez l'imprimeur, Brik pense que le manuscrit de Fabricius a été détruit lors du même incendie. Ce manuscrit ne devait porter que sur le volume I, puisque la liste des genres, par laquelle Fabricius débute (page 9-12) ne comporte pas les Noctuidae et les Geometridae.

 Felix Brik (1938) sembla avoir utilisé une épreuve de la bibliothèque de la Berliner Naturforschung Gesselschaft, publiant un fac simile qui apporte les noms de nouvelles espèces par rapport à Illiger. (J Chr Fabricius Systema Glossatorum Nature 143, 784 (13 Mai 1939). Par son Opinion n° 137 du 30 octobre 1942, l'ICZN établi que les noms génériques publiés par Illiger sont à créditer à "Fabricius (in Illiger), 1807" et par extension de l'Opinion n° 137, les noms triviaux du fac-similé de Briks sont indiqués "Fabricius (in Brik), 1938".  

 

 Dans la note préliminaire d'Illiger, Fabricius divisait l'ensemble de ses Papilio (papillons "de jour") en 49 "genres", dans lesquels il englobait les Sphinx (n°43), les Sesia (n°44) les Zygaena (n°47), sans distinction, alors que Latreille (dont la classification de 1804 est présentée dans la partie B du même article page 90) crée des Sections (Diurnes-Crépusculaires-) divisées en familles (Papillionides et Sphingides), elles-mêmes divisées en quatre sous-groupes.

 

Sources du paragraphe: 

 SL Tuxen Annu Rev. Entomol.1967,  http://www.annualreviews.org/doi/pdf/10.1146/annurev.en.12.010167.000245

Voir aussi Taeger, Nota lepidopterologic 2001

 https://archive.org/stream/notalepidoptero242001soci#page/n89/mode/2up/search/fabricius

 Zimmer, 2012 http://dezimmer.net/eGuide/Lep2.1-T-Z.htm

 

 

 

— Description : 

 Taster zwei, dreigliedrig : zweites Glied vor der inner Spitze erweitert. Fühler geknoft : Kolbe zusammengedrükkt, scheibenförmig. (Putzfüfse).

*Zahnrandige Flügel

Pap. Paphia, Cynara, Cethosia, Aglaja.

** ganzrandige Flügel.

Pap. Liriope, Morpheus, Hermes.

41 Art.


 

 

 

— Type spécifique: Papilio Paphia,Linnaeus, 1758,  sélectionné par Latreille en 1810.


b) Sous-genres.

Ce genre renferme  4 sous-genres

— Sous-genre Speyeria Scudder, 1872

Selon  Dupont & al. : "Speyeria Scudder, 1872 : Fauna Europaea maintient l’emploi du sous-genre Mesoacidalia Reuss, 1926, qui isole les espèces paléarctiques des espèces néarctiques, regroupées dans le genre Speyeria Scudder, 1872. Les travaux de Simonsen & al. (2006) ont montré que ces deux groupes appartenaient à la même lignée monophylétique au sein du genre Argynnis. Nous maintenons Speyeria comme nom du sous-genre, celui-ci ayant la priorité.".

Scudder, "A systematic Revision of some of the American Butterflies : with brief notes on those known to occur in Essex County, Mass.", 4th Annual Report of the Peabody Academy of Sciences, [1871], Salem, 1872, p. 44.

  • Argynnis aglaja (Linnaeus, 1758) Grand Nacré.

— Sous-genre Fabriciana Reuss, 1920

  • Argynnis niobe (Linnaeus, 1758) Chiffre.
  • Argynnis adippe ([Denis & Schiffermüller], 1775) Moyen Nacré.
  • Argynnis elisa Godart, 1823 Nacré tyrrhénien.

— Sous-genre Pandoriana Warren, 1942

  • Argynnis pandora ([Denis & Schiffermüller], 1775) Cardinal.

— Sous-genre Argynnis Fabricius, 1807.

  • Argynnis paphia (Linnaeus, 1758) Tabac d’Espagne.  

 

 Origine et signification du nom  Argynnis.

 


 

— A. Spuler p. 

 

—A. Maitland Emmet (1991) page 154 : 

- Argynnus, a lady beloved by Agammemnon. After her death he erected a temple in her honour where Aphrodite (Venus) was worshipped ; thus Argynnis came to be used as an epithet of Aphrodite. This was fabricius's family name for all the larger fritillaries wich had been called "Perlati" by Latreille (1804) because of the pearly markings on the underside ; with his fondness for word play, fabricius is probably punning on arguros, ; silver, with references to these underside markings.

— Hans A. Hürter (1998) : 

 

—Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 

: "Argynnis : transcription du mot "Argynne" (Argunnos ou Argynnus), nom d'une femme aimée d'Agamemnon. Après la mort de celle-ci, il fit ériger un temple en son honneur où on rendait un culte à Aphrodite (=Venus) ; c'est ainsi qu'Argynne devint une épithète d'Aphrodite . Argynnis fut utilisé par Fabricius en tant que nom de famille pour désigner les "Nacrés" de grande taille, appelès "perlati" par Latreille (1804) en raison des motifs perlés (= nacrés) de leur revers. Du fait de son goût prononcé pour les jeux de mot, Fabricius a probablement usé d'un calembour fondé sur le mot grec arguros ("argent") par allusion aux taches argentées du revers des Nacrés.

— Perrein & al. (2012) page 338 : 

Étymologie : de Argennos ou Argynnos, jeune homme de Béotie d'une grande beauté, favori d'Agamemnon, le légendaire roi de la mythologie grecque ; selon Emmet (1991), probable jeu de mot de Fabricius avec le grec arguros "argent", allusion aux taches nacrées du revers des ailes des espèces de la famille qu'il dénomme ainsi.


Discussion.

 Fabricius a confié qu'il avait puisé les noms de genre qu'il a créé pour ses papillons diurnes dans le (vaste) répertoire des épithètes de Vénus (ou Aphrodite pour les grecs) alors que ses genres de papillons de nuit recevaient les surnoms de Diane/Artémis, déesse lunaire:

  Fabricius, dans sa présentation du Systema glossatorum  (déjà cité, in Zeitung für Literatur und Kunst in den Königl . Dänischen Staaten [ Kiel ] , Septembre 11 1807, p. 83), donne des indications précieuses sur ses règles d'attribution des noms : il écrit qu'il est en train de changer un certain nombre de nom donnés par Linné car il souhaite faire apparaître le nom de la plante hôte. "Les noms de genre ne posent pas de problèmes importants, il faut seulement éviter qu'ils soient trop longs, et qu'ils ne soient pas déplaisants à l'oreille. Pour les papillons de jour, j'ai choisi différents épithètes [cognomina] de Vénus, et pour les papillons de nuit, ceux de Diane. Ils semblent être les plus appropriés. Leurs homologues grecs [qualificatifs d'Aphrodite ou d'Artémis] ont tendance à être durs, longs et désagréables."

        Pour une fois, Emmet reconnaît en l'un des noms de genre de Fabricius une épithète de la déesse Aphrodite, mais, parce qu'il méconnaît le passage que je viens de citer, il hésite à adhérer complètement à cette hypothèse. Pour lui, Fabricius est un farceur, et ce parti-pris le pousse à surinterpréter le nom choisi par l'auteur danois pour y projeter ses propres associations. Or, l'association entre l'épithète Argynnis et le grec Arguros "Argent" se crée d'autant plus facilement que toutes les descriptions spécifiques des Nacrés utilisent le mot latin argenteis.  Pour n'importe quel spécialiste des papillons, le nom Argynnis évoque d'abord la série latin argenteis, grec arguros, "argent". Bien que les recherches étymologiques ne confirment pas cette interprétation digne d'Isidore de Séville, Emmet ne parvient pas à y renoncer et l'impute à l'esprit de Fabricius. Mais la tendance de ce savant aux jeux de mots n'est attesté que... chez Emmet, et dissimule le plus souvent la difficulté éprouvée face à la liste des épithètes de Vénus.

Il est vrai que, pour Emmet en 1991 et encore aussi en 2014 pour celui qui dispose désormais des moteurs de recherche pour étudier ces noms, il est bien difficile d'imaginer que Fabricius ait eu une connaissance si encyclopédique de la littérature grecque (Aphrodite) et latine (Vénus) pour réunir une liste des épithètes alors que les références auxquelles renvoient chaque nom sont ponctuelles, dispersées, peu accessible. Bien-sûr, Fabricius a du simplement utiliser une liste issue d'une compilation, d'un dictionnaire ou d'une monographie dédiée à Vénus / Aphrodite. Mais c'est vite dit, car aucune des sources auxquelles il pouvait alors avoir accès ne donne l'ensemble des épithètes.

La source la plus évidente est le Mémoire sur Vénus de l'hélleniste Pierre-Henri Larcher (1726-1812) : Mémoire sur Vénus   par M. Larcher, de l'Académie des Scineces et belles-Lettres de Dijon, Paris, chez Vallade, 355 pp. Je rappelle que Johan Christian Fabricius (1745-1808) tout en enseignant à Kiel en hiver, séjournait tous les étés à partir de 1790 à Paris auprès de ses amis Pierre-André Latreille, Cuvier, Olivier, Geoffroy et Lamarck. Cet ouvrage lui était donc d'accès facile.

Or, le Mémoire sur Vénus donne dans son "Troisième Index des Noms, Surnoms et principales épithètes de Vénus" près de 250 entrées de son texte.

La liste des 49 noms de genre crée en 1807 par Fabricius contient 19 noms qui sont des épiclèses d'Aphrodite ou de Vénus : comme on le voit, Fabricius n'a pu s'inspirer de Larcher que dans 16 cas au plus. Fabricius a complété Larcher avec une autre source.

Liste des 49 noms de genre :


  • Urania : Larcher renvoie à Céleste page 8-76
  • Amathusia Larcher page 45
  • Papilio
  • Zelima
  • Morpho : Larcher page 168.
  • Cethosia
  • Castnia : Larcher page 85
  • Eupotea
  • Apatura :
  • Limenitis :
  • Cynthia
  • Vanessa
  • Biblis
  • Hipparchia
  • Neptis : Larcher donne Nephthys page 33
  • Brassolis
  • Paphia : Larcher page 42-43
  • Melanitis : Larcher Melaenis et Melanis page 148-149
  • Argynnis Larcher page 174-175
  • Thais
  • Idea
  • Doritis : Larcher page 113
  • Pontia : Larcher page 111
  • Colias : Larcher page 30 et 152
  • Haetera : Larcher donne Etaera page 83.
  • Acraea : Larcher page 51, 112-113
  • Mechanitis : Larcher page 71.
  • Libythea : Larcher donne Libitina page 237
  • Helicopis
  • Hesperia
  • Lycaena
  • Erycina Larcher page 187.
  • Myrina [Larcher Myrica]
  • Thecla
  • Nymphidium
  • Danis
  • Emesis
  • Thymele
  • Helias
  • Pamphila
  • Laothoe
  • Sphinx
  • Sesia
  • Aegeria
  • Zygaena
  • Glaucopsis
  • 49. Procris
Liste des 19/20 épiclèses de Vénus identifiables dans cette liste : l'astérisque signale les 15 épithètes cités par Larcher.

 

1. Urania* « amour céleste »

2. Amathusia*  : de la ville d'Amathus, à Chypre

5. Morpho* : (aux belles formes, aux formes changeantes)

7. Castnia* : du Mont Kastion, en Pamphylie

8. Eupolea (euploea) : de l'heureuse navigation

9. Apatura : Aphrodite apatouria ou apatouros, « la décevante»

10 Limenitis : des ports

11. Cynthia : (épithète de Diane , mais désigne plutôt ici la courtisane vénusienne des Élégies de Properce)

12. Vanessa ( Vanessa, créature de Vénus dans le conte de Swift, Cadenus et Vanessa)

15. Neptis* : neptis Veneris, Ov. M. 4, 530 : la petite-fille de Vénus (= Ino) ; ou Nephthys déesse égyptienne assimilée à Vénus.

17. Paphia* : du temple de Paphos, à Chypre.

18. Melanitis* : ou Melanis "de la nuit", "la ténébreuse"

19. Argynnis* : Venus argennis, d'Argennus, favorite d'Agamemnon.

20. Thaïs : courtisane célèbre dévouée à la déesse Vénus.

22. Doritis* : Vénus doritis, "la bienfaitrice" qui avait selon Pausanias son temple à Cnide

23. Pontia* : de la mer profonde

24. Colias* : du temple de Colias, en Attique

25. Haetera* ; Hétaïra, protectrice des courtisanes. 

26. Acraea* : Protectrice des acropoles et des lieux élevés.

27. Mechanitis* : l'ingénieuse à ourdir des ruses, son surnom à Megalopolis.

33. Erycina* : du mont Erix, en Sicile.

 36. Nymphidium (des mariages)

 

Mais pour Argynnis, Larcher consacre deux pages (174-175) à cet épithète  :

...et sur les bords du Céphise un Temple de Vénus Argynnis, bâti par Agamemnon, en l'honneur d'Argynnus, qu'il avait aimé, et qui s'était noyé dans les eaux du Céphise, où il prenait plaisir à nager. C'est ce que nous apprend en partie Phanoclés (Clemens Alexandrin. Cohortat. al. Gentes, tom.I. Page 32 lin.20) dans son ouvrage sur les Amours ou les Beaux, et en partie Athénée (Athén. Deipnosophist. Lib. XIII cap. VIII page 603 D) dans le texte duquel il faut lire argynne au lieu de […] Properce (Propertii Lib. 115. Eleg. VII vers 21.) parle aussi de cet Argynnus et de l'amour qu'eut pour lui Agamemnon. :

Sunt Agamemnoniastestantia littora curas

  Quae notat Argyni poena natantis aqua

 

Une synthèse très complète est proposée en ligne par Vinciane Pirenne-Delforge dans L’APHRODITE GRECQUE : j'en donne ici un copié-collé : © Presses universitaires de Liège, 1994

 4. Argyneion

4.1. Localisation

La seule référence géographique explicite est le Céphise. Divers fleuves de Grèce portent ce nom, mais les textes sont clairs sur ce point : c’est en Béotie que l’événement s’est déroulé. L’antique Céphise prenait sa source en Phocide et se jetait dans le lac Copaïs. Il est donc naturel de situer l’Argyneion dans cette région127.

4.2. Épiclèse

Le lien entre un lieu et un personnage mythique éponyme est fréquent en Béotie ; les fils d’Athamas ponctuent ainsi la toponymie béotienne : Ptoös, Coronos, Schoineus, Onchestos, Érythos, pour ne citer qu’eux 128. Or Argynnos est un descendant d’Athamas chez Stéphane de Byzance. La légende remplit une fonction étiologique et vise à expliquer l’épiclèse topographique d’Aphrodite.

4.3·Légende

  Le thème du jeune homme qui meurt noyé est également attesté à Thespies où se plaçait le décès de Narcisse 129. La mort des adolescents, qu’ils soient garçons ou filles, est largement exploitée dans les légendes béotiennes 130 et s’identifie fréquemment à un sacrifice, volontaire ou non, pour le salut de la communauté. On a pu montrer que de telles réminiscences de sacrifice humain n’étaient probablement que la symbolisation mythique de la mort initiatique des jeunes gens soumis aux rituels du passage de l’enfance à l’âge adulte 131. Deux exemples suffiront. Lophis, tué par son père à qui l’oracle de Delphes avait intimé l’ordre de mettre à mort la première personne qu’il rencontrerait sur le territoire d’Haliarte, fit naître de son sang une rivière providentielle pour une population privée d’eau 132 ; Métioché et Ménippé, filles d’Orion à qui Athéna avait enseigné à tisser la toile tandis qu’Aphrodite leur accordait une grande beauté, se sacrifièrent pour sauver Orchomène de la peste 133.

Le cas d’Argynnos est quelque peu différent puisque sa mort relève apparemment d’un accident. Cependant, l’insertion de son histoire dans un contexte initiatique permet d’expliquer diverses composantes du récit qui, sinon, restent incomprises.

  Agamemnon, dont la flotte est en rade à Aulis, est un exemple de roi-guerrier, amoureux, de surcroît, d’un adolescent. Or ce type de relation pédérastique, dans les sociétés militaires, présentait un caractère religieux et initiatique134. Tout comme la Crète et Sparte, la Béotie, au dire de Plutarque, connaissait une telle situation, particulièrement illustrée par le bataillon sacré des amants de Thèbes135. Les législateurs auraient institutionnalisé les relations entre hommes mûrs et adolescents pour assouplir dès l’enfance le tempérament brutal de leurs compatriotes136.

  • S’il est difficile d’expliquer pourquoi Agamemnon, hormis son caractère guerrier, a été adjoint aux aventures malheureuses d’Argynnos, il n’y a pas lieu de voir en Aphrodite une intruse 137. Même si le contexte ferait a priori préférer Apollon ou Artémis, protecteurs attitrés des rituels d’adolescence, la composante amoureuse de la relation justifie la présence de la déesse. Thésée aussi se mit sous sa protection avant le voyage en Crète, qui devait le mener à la sexualité adulte 138. Les spécificités régionales peuvent également avoir été déterminantes 139 :

C’est pour le même motif qu’ils ont aussi, et avec raison, intronisé dans leur cité la déesse que l’on dit fille d’Arès et d’Aphrodite, persuadés que là où les natures guerrières et combatives ont le plus de relation et de commerce avec la séduction et les Grâces, l’État jouit, grâce à Harmonie, de l’organisation la plus équilibrée et la plus parfaite.

 

Quelle que soit la cohérence de l’analyse, elle autorise peu de conclusions fermes, tant à propos de la nature exacte du culte rendu à Aphrodite Argynnis que d’un point de vue chronologique. Raoul Lonis a naguère cherché à expliquer l’implication de certains dieux dans les choses de la guerre car, hormis le problématique Arès, il n’y a pas de divinités spécifiques en ces matières140. « La fonction guerrière des divinités à l’époque classique résulte [...] du long compagnonnage qu’elles entretiennent avec les futurs guerriers pendant toutes les étapes de leur croissance et de leur formation141 ». Ce serait donc le caractère courotrophe d’Aphrodite qui permettrait de justifier sa participation paradoxale à la vie militaire 142. Si toutes les analyses des cultes d’Aphrodite menées par cet auteur n’emportent pas également la conviction, il apparaît cependant que les prérogatives d’Aphrodite en Béotie, que ce soit à Thèbes ou dans l’Argyneion 143, trouvent là une explication heureuse.

  • Notes :

123 Athénée, XIII, 603d : Ἀγαμέμνονά τε Ἀργύννου ἐρασθῆναι λόγος, ἰδόντα ἐπὶ τῷ Κηφισῷ νηχόμενον ἐν ᾧ καὶ τελευτήσαντα αὐτὸν (συνεχῶς γὰρ ἐν τῷ ποταμῷ τούτῳ ἀπελούετο) θάψας εἵσατο καὶ ἱερὸν αὐτόθι Ἀφροδίτης Ἀργυννίδος. Athénée indique ensuite qu’une autre version fait d’Hyménée l’éraste d’Argynnos.

124 Stéph. Byz, s.v. [Ἀργύννιον] (Meineke, p. 114) .... Ἄργυννος, υἱὸς Πεισιδίκης τῆς Λεύκωνος τοῦ Ἀθάμαντος τοῦ Σισύφου τοῦ Αἰόλου, ἐρώμενος Ἀγαμέμνονος, Βοιωτός, ὄς ἀνιὼν εἰς τὸν Κηφισσὸν τελευτᾷ. ἀφ’ οὗ Ἀργυννίδα τὴν Ἀφροδίτην ἐτίμησε. λέγεται καὶ Ἀργουνίς. Ἀριστοφάνης δὲ Ἀργύνειον διὰ διφθόγγου. ὁ οἰκήτωρ Ἀργύννιος.

125 Ce qui n’est pas sans fondement puisque, dans un autre fragment, il fournit l’orthographe exacte d’une épiclèse de Zeus tout en en précisant l’origine : 379 F 2 Jacoby (FGrH, III B, p. 247), et le commentaire au fragment (IIIb Kommentar, p. 163).

126 Argynnos est peut-être attesté chez Hésiode, mais ce n’est guère assuré :Hés, fr. 70 Merkelbach-West. Cf. M. West, The Hesiodic Catalogue of Women, Oxford, 1985, p. 66-67. – La légende de l’amour d’Agamemnon pour le jeune homme apparaît encore chez le poète hellénistique Phanoclès qui mentionne également l’élévation du sanctuaire à Aphrodite (fr. 5 Powell [Collectanea Alexandrina, p. 108], cité par Clém. Alex, Protr., II, 38, 2 : Ἀγαμέμνονα τῶν Ἑλλήνων βασιλέα Ἀργυννίδος νεὼν Ἀφροδίτης εἵσασθαι ἐπ’ Ἀργύννῳ τῷ ἐρωμένῳ. – Le thème de l’amour du roi pour le jeune homme est vaguement repris et déformé chez Plutarque, Mor., 990d-e. Properce, III, 7, 21, évoque les rivages de Béotie qui furent témoins du chagrin d’Agamemnon après la mort d’Argynnos. Ce serait selon lui la raison pour laquelle il aurait différé le départ de la flotte et dû sacrifier Iphigénie. – D’après G. Wentzel, art. Argynnos, in RE, II, 1 (1895), c. 799, toutes les attestations dépendent de Phanoclès ; il ne considère apparemment pas qu’Aristophane de Béotie ait pu en parler.

127 A. Schachter fournit des arguments supplémentaires : à Copaïs, on a découvert une inscription comprenant l’anthroponyme Argounion (IG, VII, 2781, 1. 34). À Éleusis, une tombe du milieu du ive siècle av. J.-C. porte le nom de trois femmes originaires de Scaphlai, dont l’une s’appelle Argounis (SEG, XV, loi). S.N.Koumanoudis, RPh, 35 (1961), p. 99-105, surtout 100-101, pose l’hypothèse que la ville de Scaphlai, dont la localisation est inconnue, se situait près d’Argynion.

128 R.J. Buck, op. cit. (n. 2), p. 58-59.

129 Conon, 26 F 1 (XXIV) Jacoby (FGrH, I, p. 197-198) ; Ovide, Mét., III, 339 sq. ;Paus, IX, 31, 7.

130 Cf. A. Schachter, art. cit. (n. 28), p. 19-21.

131 P. Bonnechere, Le sacrifice humain en Grèce ancienne, Liège, 1994. Cf. aussi A. Brelich, Paides e Parthenoi, Roma, 1969 ; Κ. Dowden, Death and the Maiden, London, 1989 ; P. Brulé, La fille d’Athènes, Paris, 1987.

132 Paus, IX, 33, 4.

133 Nicandre chez Antoninus Liberalis, Mét., 25. – Le métier à tisser et la beauté signifient que les jeunes filles avaient atteint l’âge du mariage. Cf. C. Calame, Les chœurs de jeunes filles en Grèce ancienne, I, Rome, 1979, p. 343-344, 408 ; P.Brulé, op. cit. (n. 131), p. 301-302.

134 H. Jeanmaire, Couroi et Courètes, Lille, 1938, p. 450-460 ; B. Sergent,L’homosexualité dans la mythologie grecque, Paris, 1984.

135 Plut, Dialogue sur l’amour, 76ld-e ; Pélopidas, 18.

136 La tradition veut que le tombeau d’Iolaos – neveu et éromène d’Héraclès – ait reçu les serments échangés entre les amants. Cf. A. Schachter, op. cit. (n. 1), p. 36, n. 2, qui évoque brièvement le caractère initiatique de la légende d’Argynnos.

137 Comme le suggère A. Schachter, op. cit. (n. 1), p. 36, n. 2.

138 Cf. supra, p. 35-37.

139 Plut, Pélopidas, 19, 1 (trad. R. Flacelière, É. Chambry), cf. infra, p. 446-447.

140 R. Lonis, Guerre et religion en Grèce à l’époque classique, Paris, 1979.

141 Ibid., p. 318.

142 Ibid., p. 211-213.

 


        On trouve aussi ce substantif dans la liste des Epiclèses rassemblées par le CRESCAM de l'Université de Rennes : http://www.sites.univ-rennes2.fr/lahm/crescam/aff_fiche.php?id=97

 

 

Argunnis ´Αργυννίς «D'Argynnos (toponyme et anthroponyme)» , épiclèse d'Aphrodite (´Αφροδίτη )
Source 1 :Aristophane de Béotie, cité par Stéphane de Byzance, s.v. [Argynnion] IVe a.C.
Source 2 : Athénée, XIII, 603 d IIIe s. p. C.

 

 


Origine et signification du nom du sous-genre Speyeria.

— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 104 :

genre dédié au médecin Adolph Speyer (°28-IV-1812, Arolsen, † 14 XI-1892, Rhoden, Waldeck) par Samuel Hubbard Scudder (° 1837-†1911), paléontologiste et bibliothécaire à l'université de harvard (Cambridge, Massachusetts).

—Perrein & al. (2012) page 347:

"Étymologie : en l'honneur d'Adolph Speyer,(1812-1892), entomologiste et médecin allemand."

 

 3.  Nom d'espèce : Argynnis aglaja (Linnaeus, 1758)


a) Description originale

Protonyme Papilio aglaia Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 824 pp. Page 481

 [http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277]

 

— Description :

140 . P[apilio] N[ymphalis] [Phalerati] Alis angulatis fulvis nigro maculatis : subtus maculis XXI argenteis.

Alae maculis argenteis : primorum 4 obsoletis, posticarum 21.

— Habitat in Viola tricolore

— références données par Linné (classées chronologiquement) : 


a) Aldrovandi, 1602, insect; 246 fig. 8-9
b) Thomas Mouffet 1634, Insectorum.  page 101 fig. 10 en regard du n° 11 selon les spécifications de Pétiver ;
[...] Verum sicut foris minus speciosa, ita interior internarum alarum pars, albo virore nitens, guttulis vero argenteis superinductis resplendet Et quae extra ovales margaritae videbantur, intus argentum purum putum non mentiuntur"

 Notez l'emploi du terme margaritae, "perle".
                     n130_w383

c) James Pétiver 1699, Musei page 35 n°A320
 Papilio fritillarius major, maculis subtus argenteis.
THE GREATER SILVER-SPOTTED FRITILLARY [ références..] I have not yet seen this about London. Dr Scampton sometime since sent ,it me dfrom Leicestershire.
 
N.B : M. Salmon hésite à voir  dans cette description celle de A. aglaia ou celle de A. adippe .

d) John Ray, 1710 Historia insectorum page 119 n°5:
 Papilio major, alis fulvis, supina parte maculis crebris, prona etiam argenteis eleganter pictis.

e) Linné, 1746 : Fauna suecica de Linné page 236 n° 780 :
Linné donne à cette espèce le nom "vulgo" de Rex, "le Roi".

f) Wilkes, 1747-1749  Papillons, page 59 t.2 : "Darkned Green Fritillary" ("Fritillaire Vert-foncé")

b) Localité-type

  : Suède, désignée par Honey & Scoble  (2001) : Honey, M. R. & Scoble, M. J. 2001. Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea). Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399.page 293.

Selon Dupont & al. 2013, cette espèce a une répartition paléarctique. Elle est signalée dans toute la France. Les chenilles se nourrissent sur diverses espèces de Violettes.

 

 

 

c) Synonymes  INPN (Muséum) et sous-espèces.

 — Liste des synonymes :

 

  • Argynnis aglaja aglaja (Linnaeus, 1758)

  • Mesoacidalia aglaja aglaja (Linnaeus, 1758)

  • Mesoacidalia aglaja lyauteyi (Oberthür, 1920)

  • Mesoacidalia aglaja (Linnaeus, 1758)

  • Papilio aglaja Linnaeus, 1758

  • Papilio charlotta Haworth, 1802 : Haworth, A. H. 1802. Prodromus Lepidopterorum Britanicorum. A concise catalogue of British Lepidopterous insects with the time and place of appearence. Holt, London. 38. page 3.

 

 — Sous-espèces :

Tsikolovets retient trois sous-espèces en Europe et le bassin méditerranéen :

  • aglaja Linnaeus, 1758.
  • lyauteyi Oberthür, 1920. Localité-type : Azrou, Maroc. Les pièces génitales de ce taxon sont différentes (Higgins, 1975).
  • ottomana Röber, 1896. Localité-type : Karli Boghas, Anatolie, Turquie.

 

 

d) Origine et signification du nom  aglaja.

    

 Les interprétations des étymologistes :

 

— Arnold Spuler ( 1901-1908)  page 30:

eine der 3 Gracien

 

— A. Maitland Emmet (1991) page  154 :

— aglaia, one of the three Graces ; see euphrosyne.

 

  — August Janssen (1980) page 40 :

een van de drie Gratien.

— Gérard Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 104 :

aglaja : Aglaé (Aglaia), l'une des trois Grâces (mythologie grecque)

 

— Christian Perrein et al. (2012) page347 :

Étymologie : de Aglaé, la plus jeune des trois Grâces  (les Charites des Grecs), divinités de la Beauté  faisant partie de la suite d'Apollon, présentées nues et se tenant par les épaules, du grec aglaos, "beau, brillant, orné".

 

 

Discussion : 

        Encyclopédie Wikipédia : 

Dans la mythologie grecque, Aglaé (en grec ancien Αγλαΐα / Aglaía, « éclat, beauté, parure ») est la plus jeune des trois Charites (Grâces). Elle est la beauté dans ce qu'elle a de plus éblouissant, la splendeur.

Aglaé passe, selon Hésiode, pour l’épouse d’Héphaïstos à la place d’Aphrodite et aussi pour la messagère de cette dernière.

Dans la mythologie Gréco-romaine, Aglaé, Euphrosyne et Thalie sont les trois Grâces, en grec les « Charites », des divinités compagnes d’Aphrodite la déesse de l’amour qui l’aident à se parer pour être encore plus séduisante. Filles de Zeus elles ont le don de répandre la joie dans la nature et dans le cœur des humains. « Avec vous tout devient charmant et doux » disait d’elles le poète Pindare. Aglaé est « la brillante », Euphrosyne « celle qui réjouit le cœur » et Thalie « celle qui fait fleurir » car à l’origine ce sont des déesses de la nature associées au dieu solaire Apollon.

 

A partir du IVe siècle avant notre ère on les représente sous la forme de trois jeunes femmes nues se tenant l’épaule ce qui en fit une source inépuisable d’inspiration pour les artistes

 Papilio aglaja appartient au 57 espèces de la "phalange" des Nymphales, l'une des six phalanges dans lesquelles Linné répartit ses papillons de jour. Ces papillons aux ailes dentelées (alis denticulatis) se répartissent eux-mêmes en 23 "Nymphales gemmati" aux ailes ocellées, et en 34 "Nymphales phalerati" aux ailes "aveugles" (sans yeux ou ocelles) mais harnachées (traduction de phalerati) c'est-à-dire présentant des taches et des bandes. Tous les papillons Nymphales reçoivent des noms féminins de la mythologie, soit réellement des noms de nymphe, soit de divinités grecques ou romaines, que Linné puise dans ses recueils d'antiquité, notamment les Fabulae de Hygin. Ici, il débute la courte série des 3 Grâces avec Aglaja ; puis —pourquoi ? —il l'interrompt en nommant l'espèce suivante Lathonia avant de reprendre avec Euphrosyne. Aglaja, Euphrosyne, on attend donc la troisième, Thalia, mais non, Linné s'arrête là et termine sa liste avec Niobe et vanillae. (voir infra)

Les Trois Grâces, groupe en marbre du Louvre, restauré en 1603.

                         Troisgraces Denon

 

 

 

 

Discussion (suite) : un doublet linnéen d'aglaja.

          Si je donne une suite à ma "discussion", c'est qu'après avoir écrit l'article  Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758., avoir lu le livre d'Emmet des dizaines de fois, avoir rédigé la zoonymie de Boloria euphrosyne et de Melitaea athalia, après être venu et revenu sur ces noms des trois Grâces, et avoir publié cette Zoonymie de l'A. aglaja, je ne découvre qu'aujourd'hui que Linné a, dans sa liste des Lépidoptères du Systema Naturae de 1758, donné  deux fois ce nom d'aglaja à un papillon.

  En effet, Linné a d'abord créé les noms des papilio aglaja et papilio thalia pour deux de ses Heliconii respectivement  page 465 n°44 et page 467 n°53   pour des papillons exotiques (Inde et Asie).  Et les Grâces trouvaient naturellement leur place sur l'Hélicon parmi les Muses, elles qui font partie du cortège d'Apollon. 

De manière incompréhensible, Linné a donné exactement le même épithète spécifique aglaja seize pages plus loin à l'une de ses Nymphales, et en a profité pour terminer la série des trois Grâces avec Euphrosyne. En résumé, Linné créé dans son Onomastique de 1758 Papilio thalia (n° 53), Papilio euphrosyne n° 142 et un doublet de Papilio aglaja n°44 et n° 140.  


 II.  Archéo-taxonomie.

      1. Le genre.

        Mesoacidalia et Speyeria ont perdu, dans la Révision systématique de Dupont & al. 2013, leur statut de genre.

 

 


2. L'épithète spécifique.

        ...est resté identique.

 

 

              III. Noms vernaculaires.

 

 

 

 

 

I. Les Noms français. 

 

Cette espèce avait reçu deux noms vernaculaires an anglais, "The Greater Silver-spotted Fritillary" de Pétiver 1699 et "The Darkned Green Fritillary" de Wilkes 1742, puis le nom de Rex dans la Fauna Suecica de Linné 1746, mais le nom choisi par Geoffroy en 1762 se démarque de ces dénominations. Néanmoins, il reprend indirectement, par le nom "Nacré" liè à la perle,  le terme de margarita (perle) de la toute première description de la littérature, celle de Moffet 1634 (qui reprenait sans-doute celle de Gessner).     

 

1. Le Grand Nacré Geoffroy, 1762.

 Étienne-Louis Geoffroy  1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt : page 42-43 n°9 planche 11 fig. 1-2. 

On lira donc ici la première description en français de ce papillon ; et on la comparera avec la brièveté des descriptions précédentes (celles de Pétiver, Ray, et Linné) pour en mieux apprécier la valeur. en outre, la chenille y est décrite.

 

Ses ailes arrondies et peu dentelées sont fauves en dessus, avec des taches et des raies noires. En dessous, les ailes supérieures sont d'une couleur fauve plus pâle, avec des taches noires semblables et quelquefois un peu de nacre vers l'angle extérieur ; mais les inférieures presque jaunes, ont de grandes plaques argentées ou nacrées, au nombre de 20, 21 ou 24 sur chacune ; savoir, une bande qui borde l'aile, ordinairement composée de sept taches en forme de croissant, une au milieu posée transversalement, composée de sept, huit et quelquefois dix taches, les unes plus grandes, les autres plus petites ; et enfin cinq ou six taches assez grandes, posées irrégulièrement proche de la base de l'aile, ou vers l'endroit où elle s'attache au corps de l'insecte. On trouve souvent ce beau papillon dans les bois ; il vole vite et fort haut et est très difficile à saisir. Sa chenille est épineuse, de couleur noire, avec une bande de taches fauves de chaque coté, et une bande plus pâle sur le dos. Elle est très rare.

 Si Geoffroy nomme cette espèce "Grand Nacré", c'est qu'il décrit ensuite le Petit Nacré, le Papilio lathonia.

 La justification du nom est claire : le substantif "nacré" renvoie aux taches et plaques argentées traduit le terme latin argenteis des phrases spécifiques de Linné, Ray et Pétiver. Cela montre le soin que Geoffroy met pour transformer un simple adjectif descriptif en une métaphore et en un nom de matière. Il a choisi Citron plutôt que "jaune", Souci plutôt que "jaune orangé", Tabac d'Espagne plutôt que "blond", Collier argenté (la perle) plutôt que "argent", Damier plutôt que "quadrillé", Flambé (nom d'un tissu) plutôt que =/- rayé, Bronzé (qui revoie au Bronze), Cuivré, plutôt que brun brillant ou orangé, Deuil (une tenue) plutôt que "noir", Demi-deuil plutôt que "noir et blanc",  Grisette (encore une étoffe), Gazé (idem) Miroir,  etc. Ces noms de matière ont souvent perdu leur pouvoir d'évocation, mais le soin de Geoffroy est remarquable. 

 L'adjectif "nacré" est si bien passé dans le langage commun que la référence qu'il fait à un matériau s'est beaucoup affaiblie ; pourtant, son usage est assez récent.  Le dictionnaire (Trésor de la langue française CNRTL) révèle que l'adjectif n'est entré au dictionnaire de l'Académie  qu'en 1835 (7ème édition), et que les premiers emplois sont intimement liés à l'Histoire Naturelle : le CNRTL donne deux dates : 1. 1667 «qui renferme de la nacre» (C. de Rochefort, Hist. naturelle des Iles Antilles de l'Amérique, t.1, p.460); et 2 .1734 «qui a l'éclat de la nacre» (Réaumur, Mém. pour servir à l'hist. des Insectes, t.1, p.205 ds Brunot t.6, p.579, note 6).

On sait que  le père de Etienne-Louis Geoffroy, Etienne-François Geoffroy (1672-1731), membre de l'Académie des Sciences était très proche de Réaumur, qui était le président de cette Académie. On sait aussi que Réaumur a été le tout premier français à avoir écrit un ouvrage d'entomologie, dont une grande partie est consacrée aux papillons et notamment aux chenilles. Cela donne un relief très particulier à l'information suivante : cette référence vers Réaumur que donne le CNRTL dans sa définition de "nacré" est directement en rapport avec les ailes des papillons.

Retrouvons la citation originale ; elle figure dans le Cinquième Mémoire des Mémoires pour servir à l'histoire des insectes de Réaumur (1734), 5ème mémoire qui porte le titre de "Des parties extérieures des papillons et principalement des ailes", et qui traite de généralités sur les papillons. C'est à la page 205 : 

 Certains endroits de l'aile ne sont remplis que d'écailles du plus beau bleu, d'autres places le sont d'écailles rouge, d'autres d'écailles jaune, d'autres d'écailles noires, d'autres écailles d'un blanc ordinaire, d'autres d'écailles de ce blanc plus beau que celui de l'argent, et qu'on appelle nacré, parce qu'il a l'éclat de la nacre de perle .


 

2. Le Grand Nacré ,  Engramelle, 1779.

Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 53 planche 13 fig. 16  dessinée par  J.J Ernst (?) et gravée par Gerardin.       .  

        Selon Latreille et Godart 1819, puis Duponchel 1849, Engramelle a décrit sous le nom de "Grand Nacré" le Papilio adyppe, et sous celui de "Nacré" le Grand Nacré de Geoffroy P. aglaia. C'est possible, mais Engramelle donne bien comme référence de son Grand Nacré celui de Geoffroy, et comme ce qui m'intéresse est l'histoire du nom propre vernaculaire, cela ne change rien pour mon sujet.


 

 

3. Argynne Aglaé , Latreille et Godart 1819

Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 264 .

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

 

 

4. Argynne Aglaé  , Godart 1821,

      Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821, page 54 et  planche 3 secund fig.3 peinte par Vauthier et gravée par Lanvin.

                        Je fais cette découverte curieuse en lisant le texte de Godart :

Ces mêmes ailes offrent en outre, vers l'origine de leur bord antérieur, quatre taches noires obliques représentant grossièrement le nombre 1356

        Cette constatation a été rappelée par P.A. Robert dans  Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé, 1934 page 155, avec cette remarque que ce dessin se retrouve sur les ailes de tous les Argynnes. A. niobé lui devrait son nom Le Chiffre.

 Mais elle renvoie aux constatations analogues faites à propos du Vulcain.

Godart donne la description de la chenille (comme déjà Geoffroy) et de la chrysalide.      

 

 

 

            n98_w337

 

 

 5. L'Argynne aglaé, Duponchel 1849.

— DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849 page 120       planche   XIV figg.46 a-b.   

 

        n152_w312

 

 

 

6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986 et le nom vernaculaire actuel.

 

  Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait comme nom principal "Le Grand Nacré" et "l'Aglaé".

Cet auteur a fait du substantif "Nacré" le déterminant d'une série à laquelle appartient bien-sûr le Moyen Nacré argynnis adippe et le Petit Nacré Issoria lathonia, mais à laquelle il ajouta 18 nouveaux noms vernaculaires qu'il créa sur le modèle Nacré + plante-hôte ou lieu géographique. De ce nombre initial de 1986, la Révision taxonomique de Dupont & al. (dont G. Luquet) n'en fait plus apparaître en 2013 que 10. Tous les "Nacrés" appartiennent à la Tribu des Argynnini, dans la Sous-famille des Heliconiinae :

  • Nacré porphyrin, Boloria titania 
  • Nacré de la Bistorte, Boloria eunomia
  • Nacré subalpin, Boloria pales
  • Nacré des Renouées, Boloria napaea
  • Nacré de la Canneberge, Boloria aquilonaris
  • Nacré des Balkans, Boloria graeca 
  • Nacré de la Filipendule, Brenthis hecate
  • Nacré de la Sanguisorbe, Brenthis ino 
  • Nacré de la Ronce,  Brenthis daphne 
  • Nacré tyrrhénien,  Argynnis elisa .

        On pourrait presque regrouper les Argynnes sous le nom des Nacrés, si (Dieu merci) Luquet n'avait pas conservé les noms consacrés par l'usage de Petit et Grand Collier argenté, Petite Violette, Chiffre, Cardinal et Tabac d'Espagne. 

 

 


7. Étude zoonymique des auteurs français :

— Doux et Gibeaux 2007  page 104 :

Nacré (Engrammelle, 1779) : allusion à l'ornementation de la face inférieure".

 

 

8. Noms vernaculaires contemporains :

 

  Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de  Argynnis aglaja  puis ajoutent entre parenthèse (Le Nacré) page 125, ajoutant page 127 "Le Nacré, ainsi que l'appelle Engramelle..".

 


—Bellmann / Luquet 2008 : "Le Grand Nacré speyeria aglaja" .

— Blab / Luquet 1988 : 

— Chinery / Leraut  1998  : "Mesoacidalia aglaja, le Grand nacré" 

— Doux & Gibeaux 2007 : "Le Grand Nacré ".

— Higgins & Riley /Luquet 1988 : " ". 

— Lafranchis, 2000 : "Argynnis aglaja le Grand Nacré" .

— Perrein et al. 2012 : " Grand Nacré ".

— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Speyeria aglaja", le Grand nacré"

— Wikipédia : " Grand Nacré ".

 

 

 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

  • "Dark Green Fritillary" en anglais : "Fritillaire vert foncé"
  •  "Großer Perlmutterfalter" en allemand "Grand Perlé"
  •  "Argentada de muntanya"  en catalan "argenté des montagnes"
  •  "Žalsvasis perlinukas" en lithuanien
  •  "Perlovec veľký " 
  • "Перламутровка аглая" en russe (Perlé aglaia)
  •  "Perleťovec větší" en tchèque
  •  " Lunares de Piata" en espagnol
  •  "Kerekfoltú gyöngyházlepke " en hongrois

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  •  "Zelena sedefica"
  •  "Markperlemorsommerfugl" en danois
  •  "Grote parelmoervlinder" en néerlandais "Grand Fritillaire"
  •  "Orvokkihopeatäplä"  en finlandais
  •  " Velika sedefica"
  • Bleščeči bisernik en slovène (Fritillaire étincelant)
  •  "Aglajaperlemorvinge" en norvégien.
  •  "Ängspärlemorfjäril " en suédois
  •  "Hõbetäpik" 
  • "Dostojka aglaja" en polonais
  • "Güzel inci"   en turc.
  • Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  "Breckag ghoo-ghlass" en mannois. "Fritillaire vert-foncé"
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • " Brittheg werdde" en gallois "Fritillaire vert".

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

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    IV. Les noms vernaculaires en anglais (M. Salmon, 2000).

    • Première description Moffet, 1634.
    • "The Great Sylver Spotted Fritillary" : Buddle, c.1700
    • "Darkned Green Fritillary" : Wilkes, 1741-1742.
    • "Dark Green Fritillaria" : Harris, 1766.
    • "Silver-spotted Fritillary" : Lewin, 1795.
    • "Dark Green Fritillary" : Haworth, 1803 ; Jermyn, 1824 ; Rennie, 1832 ; et la plupart des auteurs suivants.
    • "Queen of England Fritillary" (ab. charlotta) : Haworth, 1803 ; Jermyn, 1824 ; Newmann & Leeds, 1913.
    • "The Charlotte Butterfly" (ab.charlotta) : Brown, 1832.

     

            L'onomastique anglo-saxonne classe cette espèce dans le très vaste groupe de ses Fritillary ( "Damiers"), puis la qualifie par sa taille (Great, "Grande"), sa couleur (Dark Grenn, "vert-foncé") ses taches argentées (Silver-spotted) avant de faire de la variété charlotta décrite par Haworth la "Reine d'Angleterre".


                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

     

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Argynnis aglaja

     

     

                     I.  Zoonymie des lépidoptères :


    — EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

    — GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

    — GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

      https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

    — Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

    — JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

     

      — HELLER (John Lewis) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

    —HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

    — ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

    — JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

     — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

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    — RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

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    — ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


     

                               III. Boite à liens. 

          Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

    Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

    Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

    Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

    Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

    Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

    Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

    Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&DMDID=&LOGID=LOG_0002&PHYSID=PHYS_0009

    Google : http://books.google.fr/books?id=79BYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=verzeichniss+Denis+et+schifferm%C3%BCller&hl=

    fr&sa=X&ei=AHYGU5vEAfC00QXu1IBo&ved=0CDIQ6AEwAA#v=

    onepage&q=verzeichniss%20Denis%20et%20schifferm%C3%BCller&f=false

    Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

     

    Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

     http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

    Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

    et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

    Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

    Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

    Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

    Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

    Fabricius 1787 : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

    Fabricius 1793 Ent Sys em    https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Fabricius 1807 :  https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

    Fourcroy voir Geoffroy.

    Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

     Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

    Geoffroy latin par Fourcroy :  http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

    Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

    Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

    Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

    Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

    1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

    Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

    Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

    Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

    Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

    https://archive.org/details/CUbiodiversity1121039

    Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

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    Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

    Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

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    Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

    Linné, Species Plantarum http://www.biodiversitylibrary.org/item/13829#page/1/mode/1up

    Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

    Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

    Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

    Oberthür, Études http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8792#/summary

     1910 (4) http://www.biodiversitylibrary.org/page/10532070#page/299/mode/1up

    Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

    Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

    http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

    Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

    Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

    Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

    Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

    Rösel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

    http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

    Rottemburg : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

    Schneider 1787 http://books.google.fr/books?id=VnY-AAAAcAAJ&pg=PA241&lpg=PA241&dq=schwarzgestrichelter+schmetterling&source=bl&ots=c5RGnFNYx4&sig=-HkttVMLK2SZP6KRw5MXfvJCYxI&hl=fr&sa=X&ei=

    AHwGU7m9LoLm7Abd7oGICg&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=schwarzgestrichelter%20schmetterling&f=false

    Scopoli Entomologia carniolica 1763

       http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

    Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

    Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

    Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

    Tutt vol.1 1906 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof08tutt#page/n8/mode/1up

    Tutt vol.2 1908 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof09tutt#page/n4/mode/1up

    Tutt v3 1909 :http://archive.org/stream/naturalhistoryof10tutt#page/n4/mode/1up

    Tutt v4 1914 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof04tut#page/n4/mode/1up

     

     De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

    Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

    Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

    Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

    Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

    Références Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

     Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

    — Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

     http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

    — Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

      http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

       — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

    — site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

     

     

     

     

                                              


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    Published by jean-yves cordier
    23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 19:45

    Zoonymie de la Thécla de l'Orme Satyrium w-album (Knoch, 1782).

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

    Résumé. 

     

    Satyrium Scudder, 1876 :  l'auteur américain  donne l'explication du choix de son genre dans sa description originale en soulignant "la sobriété de ses marques et de sa  coloration , rappelant dans une certaine mesure le ton de couleur propre aux Oréades ou Satyrids, d'où le nom que je lui aie attribué". En effet, les ailes de l'espèce-type du genre, Satyrium fuliginosa ou "Western Sooty Hairstreak" sont d'un gris  uni  en dessous et d'un brun terne au dessus, qui peuvent rappeler les couleurs de quelques Satyrides. Le nom ne crée aucun rapport entre les espèces du genre, et les satyres de la mythologie.

    w-album (Knoch, 1782) : du latin signifiant "w blanc", les lignes blanches du revers des ailes postérieures traçant en effet un W aux deux jambages très prolongés. C'est  un hommage par imitation aux noms créés par Linné, le c-album (1758) et le l-album (1767). C'est aussi le problème posé par l'emploi d'une lettre qui n'existe pas dans l'alphabet latin classique (elle provient d'une ligature médiévale et d'une décisions de Chilpéric Ier pour transcrire les noms germaniques), et n'appartient à notre alphabet que depuis 1951. Créé par un auteur qui publie en écriture gothique ce nom Das Weiße W, celui-ci doit préciser que la lettre blanche est  le "lateinsichen W". Pour les mêmes raisons, Hufnagel avait nommé en 1766 w-latinum un Noctuidae.  

    — Une variété du "Porte-Queue brun à deux bandes fauves" de Geoffroy (1762) et le "Porte-Queue brun à une ligne blanche" de Engramelle (1779) précèdent la description de Knoch. Latreille (1818 puis Godart (1821) et Duponchel (1849) utilisent le nom de "Le Polyommate W-Blanc", puis G. Luquet crée le nom de "la Thécla de l'Orme", l'un des onze noms créés selon la structure "Thécla + plante-hôte". Les Ormes (du latin Ulmus, même sens) et notamment les  ormes champêtres étaient omniprésents dans les campagnes mais subissent depuis 1920 et 1970 les ravages de la Graphiose, menaçant ainsi l'existence du Porte-Queue au W blanc.  

     

     

                   I. Nom scientifique.

     


    1°) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

     

    La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). 

    • Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : [Thiéclines : Théclas ou Thècles et Faux-Cuivrés]. Hairstreaks en anglais
    • Sous-famille des Lycaeninae [Leach, 1815] : [Lycénines : Cuivrés].
    • Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827 : [Polyommatines : ; Azurés, Argus et Sablés]. Blues en anglais.

    2°) Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : les Thèclas ou Thècles et les Faux-Cuivrés.

    Les Theclinés se distinguent par la présence d'une courte queue sur les ailes postérieures. Ils portent le nom de Hairstreaks ["cheveux-stries] en anglais, en raison (W. Dale) des lignes fines qui traversent la face inférieure de leurs ailes.

    Elle comprend trois tribus en France :

    • Tribu des Tomarini Eliot, 1973 (Genre Tomares ).

    • Tribu des Theclini Butler, 1869.

    • Tribu des Eumaeini Doubleday, 1847.

     

    3°) Tribu des Eumaeini Doubleday, 1847

    •  Genre Satyrium Scudder, 1876
    • Genre Callophrys Billberg, 1820.

     

     

    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38600#page/160/mode/1up

    2. Nom de genre :  Satyrium Scudder, 1876   

    a) Description originale : 

            Satyrium Scudder, 1876; "Synonym list of the butterflies of North America, North of Mexico. Part 2. Rurales." Bulletin of the Buffalo Society of natural Sciences, Chicago, 1887  3 [18], page  106.

    http://www.archive.org/stream/bulletinofbuffal03buffuoft#page/106/mode/1up

    — Description : 

     "8. SATYRIUM Scudder.

    Type : Lycaena fuliginosa Edw.

    This genus which both Edwards and Boiduval referred to the Ephori is allied to Erora, but in the sobriety of its markings and coloration is in striking contrast to that group, recalling to a certain degree a tone of color common among Oreades or Satyrids, whence the name I have applied to it . The center of the eyes is thinly pilose ; the palpi, though slight, are longer than the eyes by the whole lenght of the terminal joint. The fore tibiae are three-fourths and the middle tibiae seven-eights the lengyh of the hind tibiae. The wings are broader than in Erora, resembling more those of Callipsyche, but, as in the former genus, the male has no discal stigma on the front pair, and the hind wings are scarcely excavated at the tip of the inner border ; the first superior subcostal nervule of the fore wings arise at or just before the middle of the cell, and the letter is a little less than half as long as the wing. In the markings of the under surface of the wings Satyrium resembles Callipsyche more closely than Erora, but in structure it seems nearly allied to the latter."

    8. Satyrium Scudder.

    Type: Lycaena fuliginosa Edw.

    Ce genre que  Edwards et Boiduval placent tous les deux parmi les Ephori  est proche du genre Erora, mais par la sobriété de ses marques et de sa  coloration il entre en contraste frappant avec ce groupe, rappelant dans une certaine mesure le ton de couleur propre aux Oréades ou Satyrids, d'où le nom que je lui aie attribué. Le centre des yeux est finement velu; les palpes, si légers, sont plus longs que les yeux de toute la longueur de l'articulation terminal. Les tibias antérieures sont  trois quarts plus longs, et les tibias du milieu des sept huitièmes de la Longueur,  que le tibia postérieur. Les ailes sont plus larges que chez Erora, ressemblant plus ceux de Callipsyche, mais, comme chez le premier genre, le mâle n'a pas de tache discale sur la paire d'ailes antérieures et les ailes postérieures sont à peine creusée à la pointe de la bordure intérieure; le premier nervule sous-costale supérieure  des ailes antérieures se situe au niveau ou juste avant le milieu de la cellule, et la lettre est un peu moins longue que  la moitié de  l'aile. Dans les marques de la surface sous des ailes Satyrium ressemble à  Callipsyche plus étroitement que chez Erora, mais dans la structure elle semble presque appartenir à celle-ci.

    N.B : pour comprendre cette description, il faut savoir que Scudder place ce genre entre le n°7 Erora , nom encore valide aujourd'hui pour des Theclinae Eumaeni américains, et le n°9 Callipsyche, également valide pour des Theclinae Eumaeni. Il faut aussi savoir que  le nom d' Ephori est synonyme (Herbst, 1793) ou analogue à la sous-famille des Theclinae. (Herbst avait divisé les Plebejus rurales de Linné en deux groupes, Vestales et Ephori).  En 1881, Scudder écrivait "Tribe Ephori Herbst =Theclides Kirby = Hairstreaks". On peut admettre l'équation Ephori = Thécla.)

     Enfin, les Oréades désignent un "Stirps" de Hübner, un rang taxonomique peut-être équivalent à nos Sous-familles, et qui renferme pour cet auteur des Papilio Danai gemmati de Linné soit les Satyri de Fabricius, donc la sous-famille des Satyrinae.

     — Type spécifique: Lycaena fuliginosa Edwards, 1861. Proc. Acad. nat. Sci. Philad. 13: 164.

    — Noms juniors :

    • Chrysophanes ; Weidemeyer, 1864  Proc. ent. Soc. Philad. 2(4) : 536.
    • Chrysophanus Hübner, 1818 Zutr. Samml. exot. Schmett. 1 : 24. (publication précédant la seconde mention de ce nom par Hübner en [1819] dans Verzeichniss bekannter Schmettlinge page 72.
      Chrysophanes ou Chrysophanus peuvent se traduire par "Signe doré", le genre correspondant ayant été assimilé aux Coppers anglosaxons à l'acceptation plus large que nos Cuivrés (cf Hemming NHM) avant de s'inscrire dans le groupe des Hairstreak .

       — Ce genre renferme  6 espèces en France : 

    • Satyrium acaciae (Fabricius, 1787) Thécla de l’Amarel.
    • Satyrium esculi (Hübner, [1804]) Thécla du Kermès.
    • Satyrium ilicis (Esper, 1779) Thécla de l’Yeuse.
    • Satyrium w-album (Knoch, 1782) Thécla de l’Orme.
    • Satyrium pruni (Linnaeus, 1758) Thécla du Prunier 
    • Satyrium spini ([Denis & Schiffermüller], 1775)  Thécla des Nerpruns 

     

     

     Origine et signification du nom 

     

    —A. Maitland Emmet (1991) page  148: 

    "Saturos, a satyr, a mythical being associated with the worship of Bacchus, in art often depicted with the horns and tailo of a goat. The satyrs engaged in voluptuous dances with the nymphs and this name, like Ochlodes Scudder, draws attention to the spritely flight of the butterflies. Another possible source is a plant called saturion, which was used as an aphrodisiac. Derivation from Saturium, a town in southern italy, is unlikely, since the Latin "u" should not be changed to a "y"."

     

    —Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 170:

    " du grec Saturos, "Satyre". êtres mythiques  associés au culte de Bacchus, les Satyres se livraient à des danses voluptueuses avec les Nymphes, et le nom Satyrium semble faire allusion au vol sautillant de ces papillons. Ce nom de genre pourrait aussi dériver de Saturion, nom grec d'une plante censée posséder des pouvoirs aphrodysiaques."

    — Perrein et al. (2012) page  : 

    Étymologie : du latin satyrus, du grec satyros, "satyre" ; les satyres de la mythologie gréco-romaine sont des démons, compagnons de Dionysos —ou Bacchus pour les Latins—, représentés souvent cornus, avec une longue et large queue, et un membre viril toujours dressé et surdimensionné. La teinte sombre du recto des ailes des espèces du genre, ainsi que les petites queue des ailes  postérieures, a pu inspirer l'entomologiste américain, plutôt que leur vol dansant comme le suggère Emmet (1991).

    Arizzabalaga & al. 2012 :

      Satyrium :  Els satirs, divinitats gregues dels boscos 

    Discussion.

            A. M. Emmet, recopié par Luquet (2007) et Perrein & al. (20013), interprète le mot Satyrium comme s'il s'agissait du mot Satyrus, et sans consulter la description originale de Scudder. Pourtant, l'auteur américain ne se réfère nullement aux personnages mythologiques du cortège de Dionysos, ni à leurs danses, ni à leurs queues, mais se réfère à la taxonomie des lépidoptères et il le dit très clairement : "par la sobriété de ses marques et de sa  coloration il [ce genre] entre en contraste frappant avec ce groupe [des Theclinae], rappelant dans une certaine mesure le ton de couleur propre aux Oréades ou Satyrids, d'où le nom que je lui aie attribué."

     

    Satyrium prunii (Theclinae) à gauche, et Maniola jurtina (Satyrinae) à droite : (presque) la même "sobriété des marques et de la couleur".

    alt=Description de cette image, également commentée ci-après  alt=Description de cette image, également commentée ci-après

    Avec Satyrium prunii, la démonstration n'est pas spectaculaire, mais il faut se souvenir que Scudder prend comme espèce-type Satyrium fuliginosa, "fuligineux" — The Western Sooty Hairstreak—  qui, comme son nom l'indique, est particulièrement dépourvu de couleurs vives et dont les marques sont particulièrement sobres : 

       ©Kim Davis 2010                                           © 2008 Andrew Warren

    images?q=tbn:ANd9GcS48ANvs_rCJqF-mgyC3cXimages?q=tbn:ANd9GcTxCZWbavQ5YCCVAMfaZaV

    Lasiommata petropolitana ("Gorgone) :

    alt=Description de cette image, également commentée ci-après

     

     

     3.  Nom d'espèce : Satyrium w-album (Knoch, 1782).  

    a) Description originale

    Protonyme : Papilio  (Plebeius Ruralis) W Album Knoch, A. W. 1782. Beiträge zur Insektengeschichte. II. Stück. Schwickertschen Verlage Leipzig. 104 pp. page 85.

            PAPILIO PLEBEIUS RURALIS W ALBUM

    Das weiße W.

    Pap. Pleb. Rur. Alis bicaudatis supra suruis : posticis subtus W albo notatis, fascia arcuata aurantia saturatiore. Long. Lin. 7 lat.41/2

    Desc. Palpi pap. Tab. VI. Fig.1. Porrecti latere interno nivei, externo niveo nigroque varii. Oculi rubricosi margine albi. Antennae nigrae, capitulo apice et subtus fulvo. Caput nigrum. Thorax et tergum furva. Pectus albo-coerulescens ; venter cinereus. Alae subtus cinereo-fuscae. Tab.VI.fig.2 superiores linea transversa recta alba versus latus tenuius curua ; inferiores caudis binis apice albis, supra puncto in angulo ani aurantio vix conspicuo […]

    Varietas Pap. Ilicis Esper. [note donnant les références de la description originale ] an diversa species ?

    […] Der weiße beinahe zikzackichte Querstreiff, so über ihnen steht, hat nichts weniger, als die gestalt eines lateinischen W.  

    Pap. Ilicis ist in hiesiger Gegend nicht selten, dahingegen unser weißes W bisher hier noch unbekannt und ein Produkt der gegend von Leipzig ist.

     

    traduction sommaire :

    [...]  La ligne blanche en travers presque en zig-zag qui est inscrite sur eux, n'a rien de moins que la forme d'un W latin.

     

    Pap. Ilicis n'est pas rare dans cette région, par contre notre W  blanc y est  jusqu'ici encore inconnue et provient de la région de Leipzig.

    b) Illustration originale Planche VI figure 1-2  dessinée par A.W Knoch et gravée par H.A Schmidt 

    © BHL

                              n246_w440

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     c) l'auteur : August Wilhem Knoch (Brunswick 1742-1818).

     

    August Wilhelm Knoch, fils du prédicateur à la cour de Brunswick Georg Knoch, a mené honorablement des études de théologie à Leipzig  avant de devenir le précepteur privé  des fils du Conseiller von Hoym, puis d'être engagé en 1775 comme précepteur public ("öffentlicher Hofmeister")  au Carolinum Collegium*, ce qui lui a donné l'occasion de se consacrer plus pleinement à son goût pour la science. En 1789, il a été  nommé professeur de physique ("ordenlicher Professor und Intendant"). Il était membre des sociétés d'Histoire naturelle et de Minéralogie de Berlin, Göttingen, Iena. A sa mort, sa collection d'insectes valait 1000 Thaler-or et renfermait 4246 espèces de Coléoptères (9066 spécimens) et 1080 espèces de papillons (2841 spécimens) : elle est conservée au Musée de zoologie de Berlin.

    *Ecole fondée en 1745 comme "Collegium carolinum", connue en 1862 sous le nom de "Herzogliche polytechnische Schule". En 1877 elle prend le nom de "Technische Hochschule Carolo-Wilhelmina" et porte depuis 1968 celui de Technische Universität Carolo-Wilhelmina.

    Knoch a publié ses observations précises en entomologie en trois volumes de 1781-1783, puis en un volume complémentaire en 1801 :

    • Beiträge zur Insektengeschichte. (Contributions à l'histoire des insectes). 3 vol. Schwickert, Leipzig 1781/1782/1783.
    • Neue Beiträge zur Insektenkunde.  (De nouvelles contributions à l'entomologie). Schwickert, Leipzig 1801

    Biographie : Magazin der Entomologie, Volume 3 1818 .

    Rappel : Brunswick, principale ville de Basse-Saxe après Hanovre, se trouve à 180 km au nord-ouest de leipzig, localité-type de Satyrium w-album, et lieu d'édition des ouvrages de Knoch.

     

    d) localité et description.

     — Localité-type  :  environs de Leipzig, Saxe, Allemagne, d'après Verity (1951) : cf description originale supra.

    — Selon Dupont & al. (2013), cette espèce est présente de l’ouest de l’Europe jusqu’à l’île de Sakhaline. Elle est signalée partout en France. Les chenilles se nourrissent principalement sur Ulmus glabra Huds. et Ulmus minor Mill. [Orme de montagne et Orme champêtre].

    — Selon Wikipédia 

    "C'est un petit papillon au dessus marron, avec une queue aux ailes postérieures. Le revers est de couleur marron plus clair chez la femelle orné d'une fine ligne blanche et de taches submarginales orange confluentes. On reconnaît facilement cette espèce grâce au W que forment les lignes blanches à l'arrière de ses ailes postérieures. C'est de là qu'il tient son nom vernaculaire et son nom latin. Il vole en une génération, entre mi-juin et début août. La chenille, petite et trapue, possède une tête rétractile marron foncé et un corps vert jaunâtre avec deux bandes dorsales vert foncé et des dessins obliques vert foncé et vert jaunâtre sur les flancs. Il hiverne à l'état d'œuf pondu à la base des bourgeons terminaux. Sa plante hôte est l'orme, Ulmus, surtout Ulmus glabra, Ulmus minor et Ulmus procera. Il est présent en Europe depuis le nord de l'Espagne jusqu'au sud de la Scandinavie, puis dans le sud de l'Oural et jusqu'au nord-est de la Chine, la Corée et au Japon. En France métropolitaine il est présent dans presque tous les départements mais absent de Corse. C'est un lépidoptère des lisières des bois."

     

     

    c) Synonymes  INPN (Muséum) et sous-espèces.

    Liste des synonymes :

    • Papilio w-album Knoch, 1782
    • Strymonidia w-album (Knoch, 1782)
    Strymonidia Tutt, 1908 : Nat. Hist. Br. Butts 2(25) : 483 / June 1908, Ent. Rec. 20 (6) : 143. Nom formé sur le genre Strymon Hübner et sur le radical grec eidos "en forme de (qui ressemble à)". Le Strymon (du grec ancien Στρυμών) est un fleuve coulant en Bulgarie et en Grèce  pour se jeter dans la mer Égée, dans le golfe Strymonique.   

     

     

    c) Origine et signification du nom  w-album

            

     Les interprétations des étymologistes :

     

    — Anton Spannert (1888), page 22 :

    "albus weiß ; sie trägt auf den Hintelflügeln unten ein weißes W "

    — Arnold Spuler ( 1908) 1 page 53:

      "das weiße W von einer Zeichnung der Unterseite des Hinterflügels."

     — August Janssen (1980) page 43 :

    "witte w (tekening op de onderkant van de achtervleugels)."

     — A. Maitland Emmet (1991) page 148 :

    " w-album (Knoch, 1782) - from the white (albus) "hairstreak", shaped like the letter "W", on the underside of the hindwing." 

    — Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page  174:

    "du latin w album, "w blanc", par allusion à l'ornementation du revers de l'aile postérieure."

    — Perrein et al. (2012) page 195 : 

    "Étymologie : du latin album, "blanc" couleur du W au revers des ailes postérieures."

    — Arizzabalaga & al. (2012) ;

    "Satyrium w-album  : Per la W blanca al revers de l’ala posterior "

     

    Discussion : 

           Knoch a eu le mérite de créer un nom qu'aucun entomologiste ne peine à déchiffrer : son nom porte son explication avec lui autant que l'espèce qu'il désigne porte son nom inscrit sur lui.  Pourtant, cette simplicité limpide cache d'épineux problèmes, dont le moindre n'est pas celui-ci : le W ne figure pas dans l'alphabet latin des Romains, a été introduit chez les peuples germaniques et n'a figuré officiellement dans l'alphabet français  qu'en 1964 (Dictionnaire Robert), alors qu'elle n'est pas encore admise dans la dernière et 8ème édition du Dictionnaire de l'Académie française de 1935 !

    Prenons par exemple le cas de ce Noctuidae  nommé en 1766  par Hufnagel (un allemand) [Lacanobia] w-latinum. Emmet le commente en signalant que, l'alphabet latin n'ayant pas de "w", la lettre avait eu besoin d'être "latinisé" (par la mention -latinum-) pour se qualifier comme nom scientifique. 

     Lacanobia w-latinum 

            Lacanobia w-latinum1.jpg

     L'ICZN n'a pas eu ces scrupules pour notre Thécla : ses articles Art. 11.2 et 32.5.2  sont clairs :

    11.2. Mandatory use of Latin alphabet. A scientific name must, when first published, have been spelled only in the 26 letters of the Latin alphabet (taken to include the letters j, k, w and y)   

     32.5.2 :"Only the 26 letter Latin alphabet a, b, c, d, e, f, g, h, I, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z can be used for species names (Art. 11.2). Generally the spelling used in the original description is followed (Art. 32). However accents or other marks, e.g. “é”, “ø” are corrected, gaps apostrophes and hyphens (except rare instances) are removed and numbers spelled out in letters ".


    L'ICZN se réfère au sens moderne d' "alphabet latin" et non à l'alphabet utilisé en latin classique par les Romains. Mais on cherchera en vain dans nos dictionnaires latins, Gaffiot en tête, la lettre W. Dans le Gaffiot, à la fin de la lettre V se cachent 7 noms en W : wahalis, walani, wandali, Wardo, Wasco, Widimerus et Wisigothi. 

    Je me livre maintenant au petit jeu du copier-coller en empruntant à Wikipédia (et son W) ou diverses sources opportunes, pour suivre l'histoire de cette lettre, son enrichissement au XVIIIe siècle par la double distinction I/J, U/V, puis son ajout ultérieur du W comme dernière lettre ajoutée à notre alphabet.

     Le latin utilisait 20 lettres dans sa variante archaïque :A, B, C, D, E, F, H, I, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, V, X. Puis, 23 lettres dans sa graphie classique : A, B, C, D, E, F, G, H, I, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, V, X, Y, Z.

      Il s'agit d'une ancienne ligature datant du Moyen Âge, réunion de deux V (d'où le nom en français, double v) ou de deux U (en anglais : double u). Chilpéric Ier roi des Francs (561-584) ajouta à l'alphabet quatre caractères de son invention, parmi lesquels un affecté à la prononciation qu’on a depuis rendue par le double v. Les noms propres d'origine germanique devaient ainsi recevoir, dans les textes écrits en latin, une orthographe exacte et fixe. Afin d'adapter l'alphabet à la phonétique germanique et de rendre des prononciations écrites en latin au moyen d'une lettre unique au lieu de plusieurs lettres, il tenta, comme l'empereur Claude en son temps, d'ajouter des lettres à l'alphabet latin : la lettre grecque ω et les lettres ae, thé, uui, . Cependant, les clercs de la congrégation de Saint-Maur expliquent que ces lettres n'eurent cours que durant son règne.

     

     Usage en français

    La lettre W est la dernière lettre conventionnellement entrée dans l'alphabet français. Le Petit Robert la reconnaît comme 23e lettre de l'alphabet en 1964, tandis que le Petit Larousse l'avait intégrée depuis au moins 1951. Cependant, W n'est jamais complètement sortie de l'usage pour retranscrire des noms communs étrangers ou dialectaux, ainsi que des noms propres. En 1751, l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert utilise le W mais indique à l’entrée « W » que « cette lettre n’est pas proprement de l’alphabet françois. C’est la nécessité de conformer notre écriture à celle des étrangers, qui en a donné l’usage. »; de la même façon, le Dictionnaire de Trévoux en 1771 indique « Cette lettre n’est pas proprement une lettre Française. C’est une lettre des peuples du Nord. Cependant nous l'admettons pour plusieurs noms propres. ».

    Bien que la lettre W eût été utilisée depuis le XVIIe siècle, le W n’était pas encore considéré comme lettre à part entière dans le Dictionnaire de l’Académie française de 1935. 

    « Les premières édition du Dictionnaire de l’Académie [française] ne citaient aucun mot en W-, quoique dans l’usage on eût déjà un double V (imprimé souvent au XVIIe siècle Uv) pour les noms propres, notamment germaniques. En 1798 [5e édition du Dictionnaire de l’Académie] et en 1835 [6e édition], les quelques mots en W- prenaient place à la fin de la section consacrée à V.

    En 1878, les mots en W- furent isolés, mais la lettre était définie ainsi :"Lettre consonne qui appartient à l’alphabet de plusieurs peuples du Nord et qu’on emploie en français pour écrire un certain nombre de mots empruntés aux langues de ces peuples, mais sans en faire une lettre de plus dans notre alphabet."

     

    « Le texte de 1935 [8e édition, qui précède la 9e, en cours] est à peu près semblable, sauf que l’on a supprimé le dernier membre de phrase (mais sans en faire... ») tout en continuant à ne pas considérer le W comme une lettre de l’alphabet français. Ces formules négligent le fait que le W sert aussi à transcrire des noms propres appartenant au domaine linguistique français : noms de personnes comme Watteau, Wace, Wilmotte, noms de lieux comme Wavre, Woëvre, de même que des ethniques comme Wallon. »

     

    On peut donc légitimement se demander comment le nom spécifique w-album créé par le Bas-saxon Knoch en accolant une lettre germanique à un mot latin, a pu être reçu en France où la lettre W n'était en usage que pour les noms étrangers. Mais dans l'expression même d'August Wilhelm Knoch, la difficulté apparaît. Exposons d'abord ceci :  

    Une lettre, quatre phonèmes. (Cosmovision)

     

     "En allemand et dans les mots français empruntés à cette langue, w est une une fricative labio-dentale sonore, analogue au v français; il est donc une véritable consonne, et les mots Wagram, wolfram, etc., doivent se lire Vagram, volfram. Dans l'anglais, le hollandais et le flamand, w est une vraie voyelle, qui a généralement à la semi-voyelle correspondant à la voyelle u (ou du français), comme dans Wellington, wigh, etc. Toutefois, cette règle a, dans l'anglais, d'assez nombreuses exceptions, et la voyelle w, surtout à la fin des mots, a des sons assez variés. Dans les finales russes, le w correspond à un f français. Le w ne se rencontre, en français, que dans les mots empruntés aux langues étrangères, et il a tantôt la valeur d'un v, tantôt celle d'un ou consonne, suivant que le mot est emprunté à l'allemand ou à l'anglais. W avait le son de g dans le latin barbare, et l'on écrivait wanti pour ganti, gants. "

     

    Une lettre, plusieurs graphèmes.

     

    La lettre W n'est pas la même en écriture gothique (celle de la publication de Knoch) et en écriture latine de type Garamond. De même, le W peut être écrit avec deux lettres V jointives, ou par deux V qui croisent leurs jambages.

     

    Lorsque l'on considère le texte de Knoch, on constate que la première moitié est écrite en partie latin et en écriture latine, alors que le texte allemand est en gothique, ce qui exige de lui ou de l'éditeur une gymnastique habile pour écrire en titre le nom de l'espèce : Das weiße W. "Das weiße" est en gothique (fraktur) et W est en écriture latine.

    De même, le  problème  graphique est apparent dans sa conclusion :"Der weiße beinahe zikzackichte Querstreiff, so über ihnen steht, hat nichts weniger, als die gestalt eines lateinischen W" : alors que son texte s'inscrit en gothique, il doit préciser que son W est celui de l'écriture latine par la mention "lateinsichen W ".

     

    Après ces longues considérations sur un nom si simple, oserais-je encore mentionner que ce w-album de Knoch n'est pas une création ex nihilo, mais qu'il s'inscrit dans la tradition de la dénomination en écho et en hommage (cf Denis & Schiffermüller ) Rimes et échos dans l'onomastique des rhopalocères du Wiener Verzeichniss de Denis & Schiffermüller 1775

    En effet, Knoch en créant ce nom en 1782 et en le décrivant posticis subtus W albo notatis imite et rend hommage à Linné 1758 et à son [Polygoniac-album décrit ainsi posticis subtus C albo notatis.

    En outre, il s'inscrit dans une tradition qui s'amplifiera encore après lui et qui s'attache à croire que les ailes des papillons portent des chiffres ou des caractères typographiques : bipunctaria et bipunctella, bipunctosa, c-album, c-nigrum, charactera,comma  gamma, graphodactyla, iota, ipsilon, l-album, l-nigrum, lamda, lambdella, leucographa, mi, ni, nigripunctella, notata, psi,  sigma, unipunctata, v-ata, v-flava, w-album, w-latinum, ypsillon et zeta.

     

     

     

                  III. Noms vernaculaires.

     

     

     

     

     

    I. Les Noms français. 

     

     

     

    1. [Le Porte-Queue brun à deux bandes fauves, variété], Geoffroy, 1762.

     Étienne-Louis Geoffroy  1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. page 60-61 n°28 N.B

    N.B papilio fuscus supra puncto albido, subtus linea transversa alba, alis secundaris margine fulvo angulato, et in imo caudatis.

    Je place ici (mais entre crochets) la mention de ce nom, puisque Geoffroy fait cette description en 1762, 20 ans avant que Knoch ne décrive en 1782 le papilio w-album. Néanmoins, Godart avait reconnu dans cette description (ou sur la Planche qui l'accompagne) celle de l'espèce qui nous interesse.  

     

    2. [Le Porte-Queue brun à une ligne blanche ],  Engramelle, 1779.

    Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 306 Planche 82   dessinée par  J.J Ernst .  Et Supplément 2 planche 3 fig.72 a-b-c bis. page 318, peinte par Car. Franc Klaus et gravée par JJ. Juillet

            Même remarque pour cette description d'Engramelle, donnée par Latreille puis Godart come correspondant au w-album.

     

     3. Polyommate w-album, Latreille, 1818.

    Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle tome 27 page 484.  

     

     

    4. Polyommate W-blanc , Latreille et Godart 1819

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 648 n° 112 .

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

     

     

    5.  Polyommate W-Blanc , Godart 1821,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821,  page 188   , planche 9 fig.3  (femelle) et IXter. fig.2 peinte par Delarue et gravée par Duménil.

     


                             n276_w358

     

    14010

    Planche 9 fig 3, femelle :

    14009

     

    "Polyommate  W-blanc", la chenille, Duponchel, 1849     

     

    Duponchel (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849 page 78 n°28, Planche VIII par Duménil, fig.28 a,b,c ©BHL :


                                 n98_w330 

     

     

     

    6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986 et le nom vernaculaire actuel.

     

      Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet créait comme nom principal "La Thécla de l'Orme", acceptait accessoirement "le W blanc"et écartait "La Thécla à W blanc" , la "Thècle W-album", ; la "Thécla W-Blanc" et enfin le "Porte-Queue brun à une ligne blanche" d'Engramelle.

     

    7. Étude zoonymique des auteurs français :

    —Luquet in Doux et Gibeaux 2007  page 174 :

    Orme : plante nourricière de la chenille.

    8. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de  Thecla w-album Hübner  puis citent dans leur texte page  le nom vernaculaire de  " Le Porte-Queue brun à une ligne blanche, ainsi que l'appelle Engramelle".

     

    — Doux & Gibeaux 2007 : " La Thécla de l'Orme"..

    — Perrein et al. 2012 : "Thécla de l'Orme ".

    — Wikipédia : "Thécla de l'orme ou W blanc  ".


     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

    • "Marroneta de l'om" en catalan : Marronetes Pel color Marroneta de l’om Per l’especificitat de la planta nutricia, l’om (Ulmus spp.)
    • "White-letter Hairstreak" en anglais
    • "Guobinis uodeguotis" en lituanien
    • "Ostrôžkár brestový" en slovaque
    • "Хвостатка вязовая" en russe
    • "Ostruháček jilmový" en tchèque
    • "W-blanca" en espagnol
    • "W-betűs farkincás-boglárka" en hongrois
    • "Veve repkar" en serbe
    • "Det hvide w" en danois
    • "Iepenpage" en néerlandais
    • "Jalavanopsasiipi" en finnois
    • "Ulmen-Zipfelfalter" en allemand
    • "Tecla w-bianco" en italien
    • "Almestjertvinge" en norvégien
    • "Almsnabbvinge" en suédois
    • "Jalaka-kannustiib " en estonien
    • "Gobu astainītis" en letton
    • "Ogończyk wiązowiec" en polonais
    • "Karaağaç Sevbenisi" en turc.

     

     

     

     

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • "Brithribin w-wen" en gallois.

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

     

     

                   

     

     

    IV. Les noms vernaculaires en anglais selon M. Salmon (2000) .

     

     

      Selon le site UKButterflies, l'Orme est sa seule plante hôte et cet arbre a subi en raison de la maladie hollandaise de l'Orme [Graphiose] dans les années 1970 et au début des années 1980, en particulier dans les sites du sud. Toutes les espèces d'Ormes ont été touchés et il était à craindre que cette espèce de papillon vienne à disparaître dans les Îles Britanniques . Les colonies survivantes ont été par la suite examiné afin d' obtenir une meilleure compréhension de la distribution de cette espèce. Plusieurs nouvelles colonies ont été trouvées, ce qui a donné un nouvel espoir pour l'avenir de ce papillon. En outre, il ya eu un effort concerté pour trouver des ormes résistants aux maladies et qui présentant les qualités appropriées pour ce papillon (comme la floraison au bon moment de l'année car les jeunes larves reposent généralement sur des boutons de fleurs comme source de nourriture).

    Ce papillon forme des petites colonies qui ne dépassent parfois pas plus de quelques dizaines d'individus. Les colonies sont généralement centrées sur un petit bouquet d'arbres ou même un arbre individuel. Ces papillons ne sont pas de grands voyageurs et reviennent année après année sur le même site. Ce papillon se trouve dans toute l'Angleterre, au sud d'une ligne tracée entre South Lancashire à l'ouest et le South Northumberland, à l'est. Cette espèce est plus particulièrement observée  au Pays de Galles, mais ne se trouve pas en Ecosse, ni en Irlande ou sur l'île de Man. (UK Butterflies)

     


    • "The Hair-streak" : Petiver, 1703.
    • "The Dark Hairstreak" : Harris, 1775 ; Lewin, 1795 ; Haworth, 1803.
    • "w-hairstreak : Humphreys & Westwood, 1841 ; W.E. Kirby, 1906.
    • The Black Hairstreak" : Donovan, 1808 ; Samouelle, 1819 ; Jermyn, 1824 ; Rennie, 1832 ; Wood, 1852 ; Stephens, 1856 ; Newman, 1871 : Furneaux, 1894.
    • The White-W Hairstreak": Morris, 1864.
    • The White-letter Hairstreak" : Furneaux, 1894 ; Coleman, 1860 ; W.F. Kirby, 1896 ; W.E. Kirby, 1906 ; South, 1906 ; et la plupart des auteurs suivants.

     

     

                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : Satyrium

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : satyrium w-album

    — UK Butterflies : satyrium w-album

    — lepiforum : satyrium w-album

    — jardinsauvage : satyrium w-album

     

     

    Voir :          Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.

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    Published by jean-yves cordier
    23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 19:43

    Zoonymie (étude du nom) de la Thécla de l'Yeuse Satyrium ilicis (Esper, 1779).

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

    — Satyrium Scudder, 1876 :  l'auteur américain  donne l'explication du choix de son genre dans sa description originale en soulignant "la sobriété de ses marques et de sa  coloration , rappelant dans une certaine mesure le ton de couleur propre aux Oréades ou Satyrids, d'où le nom que je lui aie attribué". En effet, les ailes de l'espèce-type du genre, Satyrium fuliginosa ou "Western Sooty Hairstreak" sont d'un gris  uni  en dessous et d'un brun terne au dessus, qui peuvent rappeler les couleurs de quelques Satyrides. Le nom n'a aucun rapport direct avec les Satyres de la mythologie.

    ilicis (Esper, 1779) : génitif du latin ilex, "chêne-vert". Cela ferait croire, à tort, que l'auteur allemand avait clairement établi que cet arbre était la plante-hôte de la chenille, mais, voulant distinguer ce papillon comme espèce propre alors qu'il passait alors pour une variété de [Satyrium] pruni et ayant seulement alors la notion qu'il se nourrissait de chêne en Bavière, le nom de genre Quercus étant déjà attribué par Linné à un autre espèce proche (Quercusia quercus), il a choisi le nom d'un chêne particulier, "Steineiche" ou Quercus ilex en précisant da es hier nicht auf botanische Genauigkeit ankommt, "qu'il ne fallait pas voir là une détermination botanique". En effet, la chenille se nourrit aussi du Chêne rouvre et du Chêne kermès. Rappelons que la localité-type est Erlangen, Bavière...et que le chêne-vert est une espèce méditerranéenne.

    — Engramelle (1779) l'a nommé le "Porte-Queue brun à taches fauves" (qualifiant ainsi les huit lunules oranges prémarginales)  Latreille (1818) "le Polyommate interrompu" (en raison du caractère de la ligne blanche des ailes) et Godart (1819) puis Duponchel (1849) "Le Polyommate Lyncée", du nom du pilote aux yeux de Lynx (l'expression vient de son nom) du navire des Argonautes, attribué par Fabricius en 1789 à cette espèce (préocc. Esper). Ces noms trop longs, ou frappés d'homonymie, ont fait place à l'habituelle construction Nom de groupe + plante-hôte de G. Luquet en 1986 sous la forme de "La Thécla de l'Yeuse" adoptée par les auteurs subséquents. L'Yeuse est le nom du Chêne-vert, venu du provençal (Euse en occitan) mais issu du latin ilex.

     

                   I. Nom scientifique.

     


    1°) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

     

    La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). 

    • Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : [Thiéclines : Théclas ou Thècles et Faux-Cuivrés]. Hairstreaks en anglais
    • Sous-famille des Lycaeninae [Leach, 1815] : [Lycénines : Cuivrés].
    • Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827 : [Polyommatines : ; Azurés, Argus et Sablés]. Blues en anglais.

    2°) Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : les Thèclas ou Thècles et les Faux-Cuivrés.

    Les Theclinés se distinguent par la présence d'une courte queue sur les ailes postérieures. Ils portent le nom de Hairstreaks ["cheveux-stries] en anglais, en raison (W. Dale) des lignes fines qui traversent la face inférieure de leurs ailes.

    Elle comprend trois tribus en France :

    • Tribu des Tomarini Eliot, 1973 (Genre Tomares ).

    • Tribu des Theclini Butler, 1869.

    • Tribu des Eumaeini Doubleday, 1847.

     

    3°) Tribu des Eumaeini Doubleday, 1847

    •  Genre Satyrium Scudder, 1876
    • Genre Callophrys Billberg, 1820.

     

     

    2. Nom de genre :  Satyrium Scudder, 1876   

    a) Description originale : 

            Satyrium Scudder, 1876; "Synonym list of the butterflies of North America, North of Mexico. Part 2. Rurales." Bulletin of the Buffalo Society of natural Sciences, Chicago, 1887  3 [18], page  106.

    http://www.archive.org/stream/bulletinofbuffal03buffuoft#page/106/mode/1up

    — Description : 

     "8. SATYRIUM Scudder.

    Type : Lycaena fuliginosa Edw.

    This genus which both Edwards and Boiduval referred to the Ephori is allied to Erora, but in the sobriety of its markings and coloration is in striking contrast to that group, recalling to a certain degree a tone of color common among Oreades or Satyrids, whence the name I have applied to it . The center of the eyes is thinly pilose ; the palpi, though slight, are longer than the eyes by the whole lenght of the terminal joint. The fore tibiae are three-fourths and the middle tibiae seven-eights the lengyh of the hind tibiae. The wings are broader than in Erora, resembling more those of Callipsyche, but, as in the former genus, the male has no discal stigma on the front pair, and the hind wings are scarcely excavated at the tip of the inner border ; the first superior subcostal nervule of the fore wings arise at or just before the middle of the cell, and the letter is a little less than half as long as the wing. In the markings of the under surface of the wings Satyrium resembles Callipsyche more closely than Erora, but in structure it seems nearly allied to the latter."

    8. Satyrium Scudder.

    Type: Lycaena fuliginosa Edw.

    Ce genre que  Edwards et Boiduval placent tous les deux parmi les Ephori  est proche du genre Erora, mais par la sobriété de ses marques et de sa  coloration il entre en contraste frappant avec ce groupe, rappelant dans une certaine mesure le ton de couleur propre aux Oréades ou Satyrids, d'où le nom que je lui aie attribué. Le centre des yeux est finement velu; les palpes, si légers, sont plus longs que les yeux de toute la longueur de l'articulation terminal. Les tibias antérieures sont  trois quarts plus longs, et les tibias du milieu des sept huitièmes de la Longueur,  que le tibia postérieur. Les ailes sont plus larges que chez Erora, ressemblant plus ceux deCallipsyche, mais, comme chez le premier genre, le mâle n'a pas de tache discale sur la paire d'ailes antérieures et les ailes postérieures sont à peine creusée à la pointe de la bordure intérieure; le premier nervule sous-costale supérieure  des ailes antérieures se situe au niveau ou juste avant le milieu de la cellule, et la lettre est un peu moins longue que  la moitié de  l'aile. Dans les marques de la surface sous des ailes Satyrium ressemble à  Callipsyche plus étroitement que chez Erora, mais dans la structure elle semble presque appartenir à celle-ci.

    N.B : pour comprendre cette description, il faut savoir que Scudder place ce genre entre le n°7 Erora , nom encore valide aujourd'hui pour des Theclinae Eumaeni américains, et le n°9 Callipsyche, également valide pour des Theclinae Eumaeni. Il faut aussi savoir que  le nom d' Ephori est synonyme (Herbst, 1793) ou analogue à la sous-famille des Theclinae. (Herbst avait divisé les Plebejus rurales de Linné en deux groupes, Vestales et Ephori).  En 1881, Scudder écrivait "Tribe Ephori Herbst =Theclides Kirby = Hairstreaks". On peut admettre l'équation Ephori = Thécla.)

     Enfin, les Oréades désignent un "Stirps" de Hübner, un rang taxonomique peut-être équivalent à nos Sous-familles, et qui renferme pour cet auteur des Papilio Danai gemmati de Linné soit les Satyri de Fabricius, donc la sous-famille des Satyrinae.

     — Type spécifique: Lycaena fuliginosa Edwards, 1861. Proc. Acad. nat. Sci. Philad. 13: 164.

    — Noms juniors :

    • Chrysophanes ; Weidemeyer, 1864  Proc. ent. Soc. Philad. 2(4) : 536.
    • Chrysophanus Hübner, 1818 Zutr. Samml. exot. Schmett. 1 : 24. (publication précédant la seconde mention de ce nom par Hübner en [1819] dans Verzeichniss bekannter Schmettlinge page 72.

      Chrysophanes ou Chrysophanus peuvent se traduire par "Signe doré", le genre correspondant ayant été assimilé aux Coppers anglosaxons à l'acceptation plus large que nos Cuivrés (cfHemming NHM) avant de s'inscrire dans le groupe des Hairstreak .

       — Ce genre renferme  6 espèces en France : 

    • Satyrium acaciae (Fabricius, 1787) Thécla de l’Amarel.
    • Satyrium esculi (Hübner, [1804]) Thécla du Kermès.
    • Satyrium ilicis (Esper, 1779) Thécla de l’Yeuse.
    • Satyrium w-album (Knoch, 1782) Thécla de l’Orme.
    • Satyrium pruni (Linnaeus, 1758) Thécla du Prunier 
    • Satyrium spini ([Denis & Schiffermüller], 1775)  Thécla des Nerpruns 

     

     

     Origine et signification du nom 

     

    —A. Maitland Emmet (1991) page  148: 

    "Saturos, a satyr, a mythical being associated with the worship of Bacchus, in art often depicted with the horns and tailo of a goat. The satyrs engaged in voluptuous dances with the nymphs and this name, like Ochlodes Scudder, draws attention to the spritely flight of the butterflies. Another possible source is a plant called saturion, which was used as an aphrodisiac. Derivation from Saturium, a town in southern italy, is unlikely, since the Latin "u" should not be changed to a "y"."

     

    —Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 170:

    " du grec Saturos, "Satyre". êtres mythiques  associés au culte de Bacchus, les Satyres se livraient à des danses voluptueuses avec les Nymphes, et le nomSatyrium semble faire allusion au vol sautillant de ces papillons. Ce nom de genre pourrait aussi dériver de Saturion, nom grec d'une plante censée posséder des pouvoirs aphrodysiaques."

    — Perrein et al. (2012) page  : 

    Étymologie : du latin satyrus, du grec satyros, "satyre" ; les satyres de la mythologie gréco-romaine sont des démons, compagnons de Dionysos —ou Bacchus pour les Latins—, représentés souvent cornus, avec une longue et large queue, et un membre viril toujours dressé et surdimensionné. La teinte sombre du recto des ailes des espèces du genre, ainsi que les petites queue des ailes  postérieures, a pu inspirer l'entomologiste américain, plutôt que leur vol dansant comme le suggère Emmet (1991).

    Arizzabalaga & al. 2012 :

      Satyrium :  Els satirs, divinitats gregues dels boscos 

    Discussion.

            A. M. Emmet, recopié par Luquet (2007) et Perrein & al. (20013), interprète le motSatyrium comme s'il s'agissait du mot Satyrus, et sans consulter la description originale de Scudder. Pourtant, l'auteur américain ne se réfère nullement aux personnages mythologiques du cortège de Dionysos, ni à leurs danses, ni à leurs queues, mais se réfère à la taxonomie des lépidoptères et il le dit très clairement : "par la sobriété de ses marques et de sa  coloration il [ce genre] entre en contraste frappant avec ce groupe [des Theclinae], rappelant dans une certaine mesure le ton de couleur propre aux Oréades ou Satyrids, d'où le nom que je lui aie attribué."

     

    Satyrium ilicis (Theclinae) à gauche, et Maniola jurtina (Satyrinae) à droite : (presque) la même "sobriété des marques et de la couleur".

    alt=Description de cette image, également commentée ci-après    alt=Description de cette image, également commentée ci-après

    Avec Satyrium ilicis, la démonstration n'est pas spectaculaire, mais il faut se souvenir que Scudder prend comme espèce-type Satyrium fuliginosa, "fuligineux" — The Western Sooty Hairstreak—  qui, comme son nom l'indique, est particulièrement dépourvu de couleurs vives et dont les marques sont particulièrement sobres : 

    S. fuliginosa    ©Kim Davis 2010                        S. fuliginosa   © 2008 Andrew Warren

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    Lasiommata petropolitana ("Gorgone) :

    alt=Description de cette image, également commentée ci-après

     

     

     

     3.  Nom d'espèce : Satyrium ilicis (Esper, 1779).

    a) Description originale  

    Papilio pruni ilicis  Esper, Eugen Johannes Christoph 1776-1779. Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur mit Beschreibungen. Erster Theil. Europäische Gattungen. T.D Weigel :Leipzig*. 388 pp. Page 353 
    * ou Erlangen [Bavière], in Verlage Wolfgang Walthers, 1777

     

    P[apilio] P[lebejus] R[urales] ILICIS mal.

    Fig.1 b Der Papilio von beiden Seiten, mit der Unterschrift P. Pruni Variet.
    Alis subcaudatis utrinque fuscis : primoribus, (macula reniformi fulva in mare) subtus linea alba interrupta ; inferioribus subtus linea angulata alba, fasciaque ex maculis fulvis trigonis
      Mit etwas geschwänzten, braunen an dem Männchen mit einem nierenförmigen gelben Flecken und auf der Unterseite weissen abgeseßten Binde gezeichneten Flügeln, davon die Unterseite der hinterflügel eine zickzackförmige weisse, und aus gelben dreispißigen Flecken bestehende Binde führt.
    Man hat den hier abgebildeten Zweifalter längst für eine Varietät des P. Pruni gehalten. Nunmehr aber ist es entschieden, daß er eine eigene Species macht. Ungewiß, ob er Abändernung sei, ward derselbe durch herrn von Rottenburg noch vor kurzem beschrieben a). Als eigene Gattung aber hat ihn herr von Scheven bemerkt a), und das ist keinem Zweifel mehr unterworfen. Die Raupe von ihm hat sich gefunden ; Es entdekte sie der mit eben so vielem Glück als geschicklichkeit beobachtende. Herr Cammerrath Jung in dem Jahr sieben und siebenzig, in der gegend von Uffenheim, auf Eichen um die Mitte des Mais. Sie war blaßgrün von Farbe, hatte alles was zu einer ächten Schildraupe gehört, und zog sich, nachdem sie acht Tage gefressen, gerade wie diese zusammen. Hier aber gieng ihre grünliche Farbe in Roth über, und sie glich jetzt der Röslischen raupe im I.Th. Der II. Classe der Tagv. Tab. IX. Fig.1 auf die vollkommenste Art, der raupe, aus welcher der gedachte Schriftsteller den P. Quercus behauptet erzogen zu haben. Die erhaltene Chrysalide kam jener auf das vollkommenste gleich. Zu sehr großer Verwunderung aber entwickelte sich in dem Junius derjenige falter, welcher in der gegenwärtigen Abbildung vorgestellt ist. Ich werde vielleicht in der Folge so glücklich sein, die noch abgehenden Zeichnungen mittheilen zu können. Man hat Abänderungen von diesem Papilio, sie bedeutrn aber nicht viel. An dem Männchen fehlt der gelbe Flecken auf der Oberseite der Borderflügel. Derselbe ist wieder mehr Oranienfarb. Die Grundfarbe fällt um vieles noch ins dunklere aus. Er ist in Franckreich gemein. Die von daher mir zugesendeten Exemplare aber  sind um etwas kleiner, der gelbe Fleck verhältnißmäßig geringer, in Allem übrigen aber ist er dem unsrigen ganz gleichförmig.

    Das er sich auf der Eiche nährt, da wir nur eine einzige Gattung von diesem Baum, und einen P. Quercus schon haben, so wurde von mir der Beiname Ilex oder Steineiche, da es hier nicht auf botanische Genauigkeit ankommt, gewählt. Des Unterschieds zwischen ihm und dem P. Pruni wird man von selbsten gewahr.

     

    Traduction sommaire :
    P [Apilio] P [lebejus] R [Urales] ilicis
    Fig.1 b Le Papillon recto et verso, avec la légende  "variété de P. Pruni ".
    Ailes  caudées fauves des deux côtés ; ailes antérieures avec une tache réniforme fauve , et à la face inférieure une ligne blanche discontinue ; les ailes postérieures portent à la face inférieure une ligne blanche anguleuse et bande de taches fauves en forme de  triangles.
     Papillon subcaudé (avec une courte queue), le mâle est brun avec une  tache réniforme jaune et sur la face inférieure des ailes des traits d'union blancs, qui réalisent un zigzag blanc à la face inférieure des ailes postérieures, et des taches jaunes en triangles aigus.

     Les deux papillons présentés ici [cf. illustration]  avaient été  considérés jadis pour une variété de P. Pruni. Maintenant, cependant, il est établi qu'il s'agit d'une espèce propre. Il est difficile de dire si depuis qu'il a été amendé, si c'est ce que Rottemburg a décrit en a) [note de bas de page citant Rottemburg, Naturforscher VI page 6 n°24] . Mais c'est bien comme un genre distinct qu'il a été décrit par Mr de Scheven* a) [note de bas de page citant von Scheven Der Naturforscher 1777, vol. X page 89-90, soit l'article Beiträge zur Naturgeschichte der Insekten.], et le sujet ne fait plus aucun doute. On  a aussi observé la chenille.  M.  Cammerrath le Jeune doit cette découverte à la chance autant qu'à sa compétence dans l'observation dans l'année soixante-dix sept (1777), dans la région de Uffenheim, sur des chênes au milieu du maïs. Elle était de couleur vert pâle, avait tous les caractères d'une véritable chenille-cloporte [en allemand  "chenille-bouclier"], et se retira (transforma?) après avoir mangé pendant huit jours, tout comme les chenilles de ce groupe.
    [ ...]

       Comme il se nourrit sur le Chêne, puisque nous avons un seul genre de cet arbre, et qu'il existe déjà un P. Quercus, j'ai pensé au nom Ilex ou Steineiche [chêne vert], puisqu'il ne s'agit pas ici d'une détermination botanique précise. La différence entre lui et le P. Pruni devient  claire ainsi.

    * Le pasteur Theodosius Gotlieb von Scheven, prédicateur à Neuwarp ( Poméranie) et entomologiste   cité par Bergsträsser, Borthausen, Goeze, et qui publiait ses observations dans la revue Der Naturforscher de Berlin (il figure dans une liste publiée en 1783 et 1784 par cette revue). Dans l'article cité (1777), il écrivait :

    "Naturf.VI S.7 führt der herr Verfasser einen Schmetterlinge an, bei welchen er zweifelhast ist, eb es eine besonder Art, oder nur eine varietät vom Pap. Pruni Linn. Sei. Letzteres habe ich selbst eine Zeitlang geglaubt, besonders weil Männlein von diesem Schmetterllinge der gelbe Flecken auf den Oberflügeln fehlt, eben wie bein Pap. Pruni und betulae. Nachherige häusige Erfahrungen haben mich aber belehrt, daß dieser Schmetterlinge eine besondere Art ausmache  Da ich die gröste Hoffnung habe, die Raupe dieses hier nicht seltenen Schmetterlings zu entdecken, so will ich die vollständige Beschreibung und Abbildung desselben bis dahin versparen   [aufschieben]. "

    **Cammerrath Jung, de Uffenheim en Bavière arr. de Neustadt : entomologiste dont Esper cite à propos d'une variété de Sphinx  Der schon oft  gerühmten Sammlung  "la collection souvent vantée"

     [Illustration originale] Esper, E. J. C. 1776-1779. Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur mit Beschreibungen. Erster Theil. Europäische Gattungen. Leipzig. (Weigel). 388 pp. Tab. XXXIX. Suppl. XV. Fig. 1a, 1b. (b = femelle)

            07065_Satyrium_ilicis_pl_xxxix_fig_1a.gi    07065_Satyrium_ilicis_pl_xxxix_fig_1b.gi


     — Localité-type  : Erlangen, Bavière, Allemagne : basée sans-doute sur la lieu d'édition de l'ouvrage de Esper ; Erlangen est aussi la ville où Esper était chargé des collections du département d'Histoire naturelle de l'Université d'Erlangen dont le fonds se trouve[rait] au Musée de Wiebaden. Rien n'indique que les spécimens-types de S. ilicis s'y trouvent.

    Selon Dupont & al. 2013, cette espèce est présente en Europe, dans le Caucase et en Anatolie. Elle est signalée partout en France. Les chenilles se nourrissent sur différentes espèces de Chênes.

    Selon Wikipédia 

     "L'Yeuse est l'autre nom du chêne vert. C'est un petit papillon au dessus marron, avec une queue aux postérieures, et chez la femelle une discrète marque cuivrée aux antérieures. Chez la femelle de Satyrium ilicis f. cerri l'aile antérieure est cuivre bordée de marron et l'aile postérieure possède quelques taches orange submarginales.

    Le revers est de couleur marron orné d'une fine ligne blanche et de taches prémarginales orange soulignées de noir.

    Sa chenille est soignée par les fourmis Camponotus aethiops et Crematogaster schmidti. Il vole en une génération, entre fin mai et début août.

    Il hiverne à l'état d'œuf pondu près des bourgeons. Sa plante hôte est le chêne, Quercus, Quercus robur, Quercus ilex et Quercus coccifera. Il est présent dans une grande partie de l'Europe, mais ni au sud de l'Espagne, ni au nord Royaume-Uni, Scandinavie, États baltes. Il est aussi présent en Asie Mineure dans l'Oural et dans le sud-ouest de la Sibérie. En France métropolitaine il est présent dans tous les départements sauf la Corse et la Seine-Saint-Denis. C'est un lépidoptère des bois clairs et taillis de chênes, jusqu'à 1 500 m."

     

     


    c) Synonymes  INPN (Muséum) et sous-espèces.

    Liste des synonymes :

     

    • Nordmannia ilicis (Esper, 1779)

    • Papilio cerri Hübner, [1824] : illustration originale : Hübner, J. [1799-1828]. I Horde, Phalanx I. Falter; Papiliones. in: Sammlung europaischer Schmetterlinge. Jacob Hübner, Augsburg. 3-74, planche 173 fig. 863-866.

    • Papilio pruni ilicis Esper, 1779

    • Satyrium ilicis cerri (Hübner, [1824])

    • Satyrium ilicis ilicis (Esper, 1779)

    • Satyrium ilicis inalpina (Verity, 1911)

    • Thecla illicis inalpina Verity, 1911 :  Verity, R. 1910 (1911). Alcuni Lepidotteri inediti o non ancora figurati. Bullettino della Societa entomologica Italiana, 42: 266-281, Tav.I page 272 

     

    [Nomenclature] Heppner, J. B. 1981. The dates of E. J. C. Esper's Die Schmetterlinge in Abbildungen… 1776–[1830]. Archives of Natural History, 10: 251-254.
    Autres noms cités par Funet :
    • Papilio lynceus Fabricius, 1787; (preocc.)
    • Thecla caudatula Zeller, 1847; Isis von Oken 1847 (1) : 6
    • Thecla bischoffii Gerhard, 1853; Mon. Lyc. : pl. 2, f. 4a-c
    • cilicica (Holtz, 1897)
    • Thecla ilicis syra Pfeiffer, 1932; in Osthelder & Pfeiffer, Mitt. Münch. Ent. Ges. 22 : 31
    • prinoptas (Zerny, 1932) (Thecla); Dt. Ent. Z. Iris 46 : 176, TL: Lebanon

     

    Sous-espèces :

     Leraut retient la présence de trois sous-espèces en France : 

    - ilicis Esper, 1779.

    - cerri Hübner, [1824]. Localité-type : non désignée en Europe. La date citée par Leraut [1826] est une erreur.

    - inalpina Verity, 1911. Localité-type : Martigny, Valais, Suisse.

     


    c) Origine et signification du nom  ilicis.

            

     Les interprétations des étymologistes :

    — Gustav Ramann (1870-1876), page 24.

    Steineichenfalter. Der deutsche Name is bezeichnend, nichts weniger aber der lateinische. Der deutsche stammt von der Futterpflanze, und der lateinische bezeichnet die Abstammung von der Stechpalme, von welcher sich die raupen niemals nähren, ein Beweis, wie willkührlich (sic!) und wenn auf die Futterpflanze bezug habend, wie unrichtig oft die namen gewählt worden sind.

    Traduction sommaire : Papillon Steineiche. Le nom allemand est significatif,  mais pas du tout le nom latin. L'allemand provient de la plante alimentaire, et le latin se réfère au Houx, dont jamais ne se nourrissent les chenilles, une preuve de la façon arbitraire, et si souvent incorrectes dont les noms ont été choisis, eu égard à la plante-hôte.

    — Anton Spannert (1888), page 22 :

    ilex, ilicis, Steineiche

    — Arnold Spuler ( 1908) 1 page 53 :

     „Ilex die Steineiche.“

     Ilex, le Chêne-vert

     — August Janssen (1980) page 42

    Quercus ilex = steeneik

    Quercus ilex = Chêne-vert

     — Doux et Gibeaux (2007) page 172  :

            ilicis : génitif du mot latin ilex, Houx. En raison de l'analogie de ses feuilles, l'Yeuse a reçu le nom de Quercus ilex, ce qui signifie littéralement "Chêne-houx", ou "Chêne à feuilles de houx"

     

    — Perrein et al. (2012) page 192:

    Étymologie : du latin ilex, "yeuse, chêne vert", "de Yeuse", pour Esper.

    — Hans-A. Hürter (1998) page 295 :

    Deutung : Der begriff "Steineiche" zeigt erneut, wie verwirrend Namen in der Landesprache sein können. Zu Esper's Zeiten verstand man unter Steineiche Quercus petrae (Mattuschka) Liebl; der Artname petrae ist sinnvollerweise  von petra, -ae abgeleitet, einem Wort, daß die Römer als Fremdwort von den Griechen übernommen haben ; petra -as, der fels, der Stein. Wir bezeichne heute Quercus petraea Liebl. als Traubeneiche ; häufiger als sie kommt bei uns die Stieleiche , Quercus robur L., vor. Der Namen Steineiche verwenden wir nunmehr für Quercus ilex L., einen immergrünen, bis 20m hohen Baum des Mittemeergebiets, der früher große Wälder bildete , mit ledrigen, glänzenden, meist elliptischen bis schmal-eiförmigen 3-7 cm langen Blättern, oberseits dunkelgrün, unterseits weißfilzig. (nach Meyers, 22 Bd 1978, S.501).

    Die Verwirrung wird noch gesteigert durch gebrauch des Namens ilex als Gattungsname Ilex innerhalb der familie Stechpalmengewächse (Aquifoliacéae) mit etwa 440, meist tropischen oder  halbtropischen Arten. Einzige deutsche Art darunter Ilex aquifolium L., die wir Stechpalme nennen. (nach Brockhaus,9 Bd 1970, S.6)

    Esper war so ehrlich, in seiner Erstbeschreibung seine Meinung darzutung "...da es hier nicht auf botanische genauigkeit ankommt..." ; er wollte eben der zweiten eichefressenden  Art (neben Thecla quercus) einen Namen geben, der auf Eiche weist.

     Traduction sommaire : "Interprétation: Le terme «Steineiche" [Chêne-vert, Stone-Oak] montre à nouveau, comment le nom vernaculaire peut être  source de confusion. A l'époque de Esper il a été compris comme chêne vert Quercus petrae (Mattuschka) Liebl.; le nom spécifique petrae est  dérivé de petra, ae, un mot que les Romains a pris de la langue grecque  -petra, "la roche, la pierre". On connait aujourd'hui Quercus petraea Liebl , le chêne rouvre ou chêne sessile; moins courant pour nous que le chêne pédonculé, Quercus robur L.,. Le nom que nous utilisons pour "Steineiche"       est Quercus ilex L., un arbre toujours vert, [....]. (Meyers, 22 Bd 1978, S.501).

    La confusion est augmentée par l'utilisation du nom ilex en tant que nom générique Ilex au  sein de la famille des Aquifoliaceae (famille du houx) avec environ 440 espèces principalement tropicales ou semi-tropicales. la seule  espèce allemande étant  Ilex aquifolium L., que nous appelons le Houx. (Selon Brockhaus, vol 9, 1970, p.6)

    Esper était si honnête pour démontrer son opinion dans sa première description "... car il est pas question ici de la précision botanique ..." ; il voulait donner un nom différent de Thecla quercus  à la deuxième espèce qui se nourrissait du chêne."

    Arizzabalaga & al. (2012) :

    Satyrium ilicis : Per una de les plantes nutricies, l’alzina 

      "De l'une des plantes-hôtes, le Chêne-vert."      

     

     

    Discussion : 

            Comme d'habitude, les auteurs qui se sont penchés sur l'origine du nom spécifique se sont souvent contentés d'en étudier le sens dans les dictionnaires, sans consulter (à l'exception de Hürter) l'auteur lui-même. Bien entendu, ilicis est le génitif du nom latin ilex, -icis "le Chêne-vert". Ce nom latin est devenu un "faux ami" depuis que Linné en a fait le nom de genre de plus de 350 espèces d'Aquifoliacés dont le représentant européen, Ilex aquifolium est le Houx bien familier à notre esprit ; si familier que nous aurions tendance à penser que le Chêne-vert Quercus ilex tient son nom du fait que ses feuilles piquantes sont semblables à celles du Houx, alors que c'est inversement le Houx, aux feuilles semblables à celles du chêne-vert, qui a reçu son nom! Les latins nommaient le Houx acrifolium transformé tardivement en aquifolium (feuille-aigle ?) : voir l' italien agrifoglio ,l'occitan grefuèlh , etc.

      Cette traduction étant faite, on suppose trop facilement que l'auteur du nom a créé celui-ci pour nous indiquer que le Chêne-vert est la plante-hôte de cette espèce. Pourtant, il suffit de consulter la description originale de Esper pour découvrir qu'il n'en n'est rien.

                                             220px-EJC_Esper_1742-1810.jpg

    Eugen Johann Christoph Esper (Wunsiedel en Bavière, 1742-Erlangen 1810) titulaire d'un doctorat de philosophie, mais formé à l'histoire naturelle par son professeur de botanique Casimir Christoph Schmidel (1718-1792) devint professeur de philosophie à l'Université d'Erlangen avant de diriger à partir de 1805 le département d’histoire naturelle, les collections de l’université s’enrichissent rapidement grâce à son action de minéraux, d’oiseaux, de plantes, de coquillages et d’insectes. C’est durant ses heures de loisirs qu’il se consacre à l’étude de la nature et à la préparation de ses manuscrits, préparant sa série de livrets intitulés Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur mit Beschreibungen qui paraît de 1776 jusque dans les années 1807, richement illustré de 438 planches coloriées à la main. Un additif est réalisé en 1829-1830 par Toussaint von Charpentier (1779-1847).

     Dans cette publication sont aussi données les  premières descriptions de papillons de la collection de Johann Christian Gerning* (Francfort) actuellement située au Musée de Wiesbaden qui contient aussi la collection de Maria Sibylla Merian (1647-1717).

    * de nombreux papillons de cette collection, dessinés par Ernst ont été décrits par Engramelle dans ses papillons d'Europe.

    Esper décrit son espèce alors qu'il a déjà fait imprimer la Planche d'illustration la présentant comme une variété de Papilio pruni (Satyrium pruni, la Thécla du Coudrier)

    Satyrium pruni à gauche, Satyrium ilicis à droite, images Wikipédia)


    220px-Satyrium_pruni_2.jpg  alt=Description de cette image, également commentée ci-après

     

     

    Si je comprends bien le texte de Esper, l'article de von Scheven dans le Naturforscher de 1777 l'a convaincu de distinguer les deux "variétés" comme deux espèces, et de décrire la chenille ; la même année, Cammerath le Jeune découvrait par un coup de chance cette chenille dans un chêne d'un champ de maïs d'Uffenheim et en observait les métamorphoses.  Uffenheim se situe à 70 km à l'ouest de Erlangen, et Esper a pu être informé de cette découverte, lui permettant de donner un nom à  la nouvelle espèce construit sur le même modèle que papilio pruni. Hélas, il ne put proposer le nom papilio querci, déjà attribué par  Linné sous la forme papilio quercus l s'est accomodé du nom d'une espèce distincte des Chênes proprement dit (Chêne Pédonculé Quercus robur ou Chêne Rouvre Quercus petraea ) et a donné le nom de Steineiche en allemand, ou Ilex en latin, le chêne-vert, en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une détermination botanique (" da es hier nicht auf botanische Genauigkeit ankommt") . Peut-être a-t-il poussé un peu loin le bouchon, puisqu'il n'existe pas, à ma connaissance, de forêt naturelle à Q. ilex en Bavière. Voici par exemple la carte de répartition de cette espèce méditerranéenne en France selon Telebotanica

    cartes?referentiel=bdtfx&num_taxon=3288&

    Heureusement pour Esper, Quercus ilex figure bien parmi les plante-hôtes de son papilio ilicis, bien que la chenille se nourrisse aussi du Chêne rouvre et du Chêne kermès. 

     

     

     

     

                  III. Noms vernaculaires.

     

     

     

    I. Les Noms français. 

     

     

     

    1. [Le Porte-Queue brun à deux bandes de taches blanches] Geoffroy, 1762.

     Étienne-Louis Geoffroy  1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. page 60 n° 28.

    Geoffroy décrit ce papillon, et une variété particulière, en donnant comme référence le papilio pruni de Linné. Puisque le papilio ilicis d'Esper ne sera décrit que 17 ans plus tard, il n'y aurait pas lieu de signaler le nom de ce papillon de Geoffroy si d'une part il ne  servait de modèle à la construction de celui d'Engramelle ( à suivre) et si d'autre part Godart et Latreille ne le donnait en référence de leur Polyommate Lyncée en 1819.

     

     

    2. Le Porte-Queue brun à taches fauves,  Engramelle, 1779.

        Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 159 n°36 fig.75 a-b   dessinée par  J.J Ernst .  

            Là encore, alors que Engramelle publie son ouvrage la même année où Esper donne la description de son papilio ilicis, sa description reste floue : il ignore l'aspect de la chenille ("Linné dit qu'elle vit sur le Prunellier et le Bouleau"), ne peut donner aucune référence d'auteur précédent (et pour cause), mais il distingue néanmoins bien cette espèce de son "Porte-queue brun à deux bandes de taches blanches" (sa figure 73) qui correspond à P. pruni


     

    3.  Le Polyommate interrompu. Latreille,

    Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle tome 27 page 485 .  



    4.  Polyommate Lyncée, Latreille et Godart 1819

    Latreille et Godart,  1819Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 649 n°113 .

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

            Fabricius a décrit cette espèce en 1787 sous le nom de P. linceus dans le mantissa insect. page 69 : Papilio Plebejus Rurales linceus.  Esper avait déjà utilisé ce nom sous la forme  papilio lynceus pour le Satyrium spini : ce nom n'est pas valide.

    Fabricius a repris ce nom en 1793 sous la forme de Hesperia Rurales linceus dans Ent. insect. em page 279 .

    Lyncée désigne dans la mythologie le pilote du navire Argo : selon Wikipédia :

    "Dans la mythologie grecque, Idas et Lyncée (en grec ancien Ἴδας καὶ Λυγκεύς / Ídas kaì Lugkeús) sont les fils d'Apharée, roi de Messénie, et d'Aréné. Ils sont parfois désignés sous le nom d’Apharétides en référence à leur père.

    Lyncée était pilote du navire Argo lors de l'expédition des Argonautes. Ses yeux traversaient les murailles et pénétraient les nuages noirs du ciel (de là vient, par paronymie, l'expression d'« œil de lynx »):

    « Non possis oculo quantum contendere Lynceus...» Horace, Épîtres, I, 1, 28.

     

    Lyncée avait osé disputer à Castor la jeune et ravissante Hilaire (ou un troupeau de génisses).

    Idas et Lyncée moururent au cours du combat contre leurs cousins Castor et Pollux. Castor et Pollux s'étaient emparé des troupeaux d'Idas et Lyncée. Mais Idas et Lyncée s'embusquèrent pour les guetter du haut du Taygète. Lyncée aperçut Castor à travers les branches d'un chêne, il le désigna à Idas qui tua Castor. Pollux se précipita à leurs trousses et tua Lyncée. Idas décocha une pierre sur Pollux qui mourut. Alors Zeus foudroya Idas et ramena Pollux avec lui."

     

     

     

    5.  Le Polyommate Lyncée, Godart 1821,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821, Catalogue méthodique page 186 et  planche 9tert. fig.1  peinte par Vauthier et gravée par Lanvin.

                             LE POLYOMMATE LYNCEE

            Hesperia Linceus (Fab.)

    Le Porte-Queue brun à deux bandes de taches blanches (Geoffr.)

    Le Porte-Queue brun à taches fauves (Engr. Pap. d'Eur))

    Envergure 13 à 15 lignes.

    Le dessus des ailes est d'un brun-noirâtre avec un point fauve à l'angle anal des inférieures. La femelle a en outre une tache fauve arrondie entre le milieu et l'extrémité des supérieures. Le dessous des deux sexes est d'un brun moins foncé que le dessus, avec une ligne blanche, ondulée, allant de la côte des premières ailes au bord interne des secondes. Ces dernières offrent, indépendamment de cela, une rangée de six lunules fauves, bordées de noir en avant, et précédée en arrière d'une ligne blanche arquée.

    La chenille vit sur l'orme, l'acacia, mais plus particulièrement sur le chêne. Elle est duveteuse, d'un vert-pâle, avec trois lignes jaunes interrompues, dont une le long du dos, et une de chaque coté. Sa tête et ses pattes sont noires. lorsque'elle est sur le point de se transformer, elle devient rougeâtre. La chrysalide est d'abord jaunâtre, ensuite brune, avec trois rangs de points obscurs sur le derrière du corps. Le papillon en sort au bout de douze ou quinze jours. On le trouve communément dans les bois depuis la mi-juin jusqu'à la mi-juillet.

     

                  

     6. Le Polyommate Lyncée, la chenille, Duponchel, 1849.

     — DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849         page 81 n°31 

    Duponchel corrige les plante-hôtes mentionnées par Godart et écrit : cette chenille vit sur le chêne ordinaire (Quercus robur). Quoique cette espèce soit très commune dans l'état parfait, il est rare de rencontrer sa chenille; celle-ci se tient de préférence sur les taillis des jeunes chênes, qu'il faut secouer fortement pour l'en faire tomber.


    Planche VIII par Duménil fig 31 a-b-c-d. © BHL

                           n98_w330

     

     

    7. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986 et le nom vernaculaire actuel.

     

      Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait comme nom principal "La Thécla de l'Yeuse" et écartait "Le Lyncée" de J.B Godart pour homonymie et "Le Porte-Queue brun à taches fauves" d'Engramelle, jugé trop long.

     

    Gérard Luquet, qui choisit souvent, parmi les divers noms de plante-hôtes, les formes rares opte ici pour la forme littéraire Yeuse du plus banal Chëne-vert Quercus ilex. Yeuse est en fait, par un premier détour osco-ombrien (elex) puis un autre en ancien provençal (elzer) menant à l'occitan "Euse, Yeuse", une forme issue du latin ilex  "chêne-vert". (Source : CNRTL)

     

    8. Étude zoonymique des auteurs français :

    — Doux et Gibeaux 2007  page 172 :

    Yeuse : l'une des plantes nourricières de l'espèce (Chêne vert, Quercus ilex).

     

     

    9. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de Thecla ilicis   puis citent dans leur texte page  le nom vernaculaire de "Le Porte-Queue brun à taches fauves".

     

    — Doux & Gibeaux 2007 : " La Thécla de l'Yeuse".

     

    — Perrein et al. 2012 : "Thécla de l'Yeuse ".

     

    — Wikipédia : "  Thécla de l'yeuse".

     

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     


    • "Ilex Hairstreak" en anglais
    • "Brauner Eichen-Zipfelfalter" en allemand : le Porte-queue du Chêne, brun 
    • "Marroneta del roure" en catalan : Per les plantes nutricies principals, els roures (Quercus ilex) (Quercus spp.)
    • "Querquera serrana" en espagnol : le fébrile des montagnes
    • "Tölgy farkincás-boglárka" en hongrois ? chene-renoncule -?
    • "Ruotsinnopsasiipi" en finnois
    • "Ostruháček česvinový" en tchèque : Porte-queue ...
    • "Bruine eikenpage"  en néerlandais : Le Thécla du chêne (Q. quercus) Brun.
    • "Krattsnabbvinge" en suédois : 
    • "Egesommerfugl" en danois ; papillon "Ege"
    • "Tecla della quercia" en italien : Thécla du Chêne.
    • "Ogończyk ostrokrzewowiec " en polonais
    • "Büyük Sevbeni" en turc : 
    • Brune Ikepaazje en frison
    • "Ozolu astainītis" en letton Chêne..
    • "Ostrôžkár cezmínový" en slovène : ...du Chêne vert.
    • "Хвостатка падубовая" en russe : Padubovaya thecla
    • "Ąžuolinis uodeguotis " en lituanien : ...du Chêne.
    • "Zagasiti repkar" en serbe : ...sombre.

    remarque : le nom allemand initial donné par Esper, Steineiche, n'a pas été conservé, et le nom actuel ne fait plus référence au chêne-vert, mais au Chêne en général. C'est aussi le cas de nombreux autres noms étrangers, et mis à part les noms anglais, catalan et  slovène, la mention de Quercus ilex a été abandonnée. 

     

     

     

    IV. Les noms vernaculaires en anglais .

     

    Cette espèce n'est pas observée en Grande-Bretagne ; elle avait été mentionnée par Westwood (1841) qui s'était basé sur un spécimen prélevé dans le Yorkshire, dans la collection de M. et Meynell. Plus tard, il est avéré que l'échantillon a été acheté chez un revendeur à Londres.


                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : Satyrium ilicis 

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Satyrium ilicis 

    — UK Butterflies : Satyrium ilicis 

    — lepiforum : Satyrium ilicis 

    — jardinsauvage : Satyrium ilicis 

     

    Voir :          Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.


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    Published by jean-yves cordier
    23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 19:42

     

            Zoonymie (étude du nom) du papillon le Demi-Argus ou l'Azuré des Anthyllides Cyaniris semiargus.

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

    Résumé. 

     

    — Cyaniris Dalman, 1816 est formé sur l'adjectif latin  cyaneus signifiant "bleu foncé, bleu azuré", et qui figure dans la description originale pour qualifier la couleur de la face supérieure des ailes des mâles. La finale -iris n'a vraisemblablement aucune relation avec la déesse Iris mais avec un souci de cohérence avec les autres noms de genre cités par Dalman comme Limenitis, Aglais, Argynnis, Doritis, Ganoris, ou Aurotis.

    — semiargus (Rottemburg, 1775) est l'adaptation latine du "Demi-Argus" de Geoffroy (1762), dont la description n'est pas valide malgré une diagnose en latin par manque du nom spécifique dans cette langue. Geoffroy a créé une série de cinq Argus caractérisés, comme le géant éponyme aux cent yeux répartis sur le corps, par les yeux de leurs ailes : son Argus Bleu en porte une multitude, et, par comparaison, le Demi-Argus qui ne dispose que d'une "seule bande de petits yeux disposés en arc", n'est qu'une demi-portion.  Au contraire de Geoffroy, Rottemburg ne décrit pas d'autres espèces nommées "argus", hormis le papilio bellargus, ne décrit pas les ocelles dans son texte, et la logique de la dénomination en est affaiblie.  Voir Plebejus argus.    

    — Le nom de "Demi-Argus" (Geoffroy, 1762) fut repris par Engramelle (1779) qui l'explicita :   "Il a une rangée d'yeux au milieu de chaque aile, et n'en a point du tout au bord ; ce qui lui a fait donner le nom de Demi-Argus". Puis Latreille employa en 1818 le nom de "Polyommate Demi-Argus" et Godart (1819) celui de "Polyommate Acis" (du nom synonyme  papilio acis, Denis & Schiffermüller, 1775, invalide) . En 1986, Gérard Luquet créa le nom de "l'Azuré des Anthyllides", l'un de ses 62 "Azurés" dont le nom souligne la couleur bleu des ailes des mâles alors que "Anthyllides" renseigne sur l'une des nombreuses Fabacées dont se nourrit la chenille, l'Anthyllide Vulnéraire ou "Trèfle jaune". Patrice Leraut (2009), attendant la confirmation d'autres plante-hôtes que Trifolium pratense, reste fidèle au nom de "Demi-Argus" de Geoffroy.

    — "The Mazarine Blue" : dans la langue anglaise, Mazarine Blue  désigne un bleu foncé : il entre en 1675 dans le dictionnaire de Bailey, témoignant d'un usage déjà établi, avant même que la Duchesse de Mazarine ne s'établisse en Angleterre, et l'origine de ce nom de couleur ne peut pas être précisé. Il qualifie d'abord des vêtements (1761) puis est employé dans les Sciences Naturelles depuis 1773, notamment par Drury pour décrire les ailes des papillons. Utilisé par Haworth en 1803 comme nom du Papilio Plebejus cimon/cymon préalablement nommé "The Dark Blue" par Lewin en 1175, il fut repris par les auteurs anglo-saxons et est devenu le nom vernaculaire consensuel du Cyaniris semiargus. Les Gallois l'ont repris sous la forme "Glesyn masarin". 

     

     

    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycénides ou Lycènes.

     

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

    La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). Elle comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus :

    • Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : [Thiéclines : Théclas ou Thècles et Faux-Cuivrés].
    • Sous-famille des Lycaeninae [Leach, 1815] : [Lycénines : Cuivrés].
    • Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827 : [Polyommatines : Azurés, Argus et Sablés].

    b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

    Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par  Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

    Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus.

      Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.

    Cette sous-famille contient, en France, 18 genres :

    •  Leptotes Scudder, 1876
    • Lampides Hübner, [1819]  
    • Cacyreus Butler, 1897
    • Cupido Schrank, 1801
    • Celastrina Tutt, 1906
    • Maculinea Eecke, 1915 
    • Pseudophilotes Beuret, 1958
    • Scolitantides Hübner, [1819]
    • Iolana Bethune-Baker, 1914
    • Glaucopsyche Scudder, 1872
    • Plebejus Kluk, 1780 
    • Aricia [Reichenbach], 1817
    • Plebejides Sauter, 1968
    • Eumedonia Forster, 1938
    • Cyaniris Dalman, 1816
    • Agriades Hübner, [1819]
    • Lysandra Hemming, 1933
    • Polyommatus Latreille, 1804.

     

        2. Nom de genre : Cyaniris, Dalman, 1816.

     

    a) Description originale :


    Cyaniris Dalman, 1816 : Kungl. Svenksa Vetenskapsacademiens  handlingar  1816 (1) page 63

    Antennarum clava brevior distinctior. Alae rotundatae posteriores ad angulum ani non productae. (Color saepius supra cyaneus, coeruleus, 1. obscure fuscus, subtus canescens, punctis ocellaribus. Z[ephyrus] argianus &c.

    Traduction sommaire (texte supra complété de la description plus précise que donne Dalman page 94)   : Massue des antennes plus courtes et plus distinctes. Ailes arrondies à l'arrière sans angulation anal [ni queue]. (Couleur des ailes supérieures souvent bleu-cyan ou bleu-ciel au dessus, plus rarement brun-sombre. Ailes inférieures  blanchâtres, ponctuées d'ocelles. Z [ephyrus] argianus etc.

     J.W. Dalman a redéfini les genres selon des critères plus précis, en répartissant les papillons diurnes en Limenitis, Aglais, Argynnis, Melitaea, Amaryssus, Doritis, Ganoris, Zephyrus , Hesperia. Le genre Zephyrus, qui regroupe des Plebejus de Linné est lui-même divisé en trois sous-genres, Aurotis (= Thecla Fabr. = Polyommatus Latr.), Heodes, et Cyaniris

    Après cette systématisation des genres, les espèces du genre Zephyrus sont décrites en détail pages 90 à 102 ; le sous-genre Cyaniris débute page 94 avec le n°13 "Zephyrus arion" et se termine page 101 avec le n°26 Zephyrus argus. On voit par là que, malgré la formule abrégée "argianus &c" qui clôt la description du genre Zephyrus, le sous-genre Cyaniris est riche de 13 espèces [arion, alcon, cyllarusargianus, argiolus, alsus, icarius, alexis, agestis, eumedon, optolete, battus, argus] et que son espèce-type ne peut être déterminée "par monotypie".

              Voir  Crotch, G. R. 1872. "On the generic nomenclature of Lepidoptera". Cistula Entomologica, 1: 59-71. page 71, et Cowan (1970 : 45).

    Enfin, l'espèce n°16 Zephyrus argianus est décrite page 95 ainsi :

    Alis integris coeruleis (feminae fuscis) margine nigro : subtus cinereis striga punctorum ocellatorum.

    Hesperia argiolus Fabricius Entomologia s. III I 295. 123

    Papilio argiolus Hübner, pap. Planche 56 fig.269âle, 271-271 femelle.

    Papilio semiargus herbts XI page 177 planche 310 fig. 1,2,3 (In Planche pap. Acis) Papilio acis Wiener Verzeichniss sec. Descriptionem, (« non sec. Specimen Miusei D. Schiffermülleri ! Teste Ochsenh.)

    Habitat in Pratis, non infrequens.

     Mâle : alis obscure coerulescentibus. Femelle : obscure fuscis, immaculatis.

     

     

    b) Type spécifique :

      — Type spécifique:  Papilio semiargus Rottemburg, (Der Naturforscher 6: 20) 1775 par désignation subséquente par Crotch 1872. Cist. ent. 1(4): 71 et   Cowan (1970 : 45 (NHM) :  [cette espèce-type remplace l'espèce-type Cyaniris argianus Dalman, 1816, donnée par Hemming 1967: 132]. 

     

     

     

    b) Origine du nom Cyaniris :

     

    — A. Spuler 1901-1908  p.69 :

    "Von κὐανος blau, und ιρις die Götterboten [Hürter ajoute : (sic!)]" 

     — August Janssen (1980) page 44 :

    "kuanos = blauw ; iris = stralend."

    —A. Maitland Emmet (1991) page 151 : 

    "kuanos, "dark blue" ; iris, "Iris", the personification of the rainbow : from the iridescent violet-blue male of the species semiargus."

    — Hans A. Hürter (1998) page 383: 

              "Deutung : Die Nymphe Cyane hat bei der Namensgelbung sicher keine Rolle gespielt. Die Gattung "besteht aus 2 Arten, von denen eine auf Zentralasien beschränkt ist (F-W II, S.98). Es erscheint durchaus möglich, daß Dalman den Namen nach dem Aussehen der Flügeloberseite geschaffen hat. Die in Mitteleuropa fliegende Art  (C. semiargus Rott.) weist ein Blau auf, das tatsächlich als cyanblau bezeichnet werden kann. Da es zudem in der Sonne auch noch ein wenig schillert, die Kombination Cyanblau und RegenBogen zutreffend."

    Interprétation: La nymphe Cyane ne joue aucun rôle dans ce nom de genre. Le genre "se compose de deux espèces, dont l'une est restreinte à l'Asie centrale (FW II, p.98). Il semble tout à fait possible que Dalman ait créé le nom d'après l'aspect de la surface de l'aile. L' espèce qui vole en  Europe Centrale (C. semiargus Rott.) a le dessus bleu , qui peut effectivement être appelé bleu cyan. En outre, en plein soleil et avec un peu de chatoiement, la combinaison de cyan et de l'arc-en-ciel est applicable.

    —Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 212 : 

    "du grec kuanos, "bleu-foncé" et iris "Iris", fille de Thaumas et d'Électre, messagère des dieux, personnification de l'arc-en-ciel, par allusion au bleu-violet iridescent du mâle de C. semiargus. "

    — Perrein & al. (2012) page 245 : 

    "Étymologie : du grec kuanos, "bleu foncé" et iris, personnification de l'arc-en-ciel dans la mythologie."


    Discussion.

     

    a)  Zephyrus Dalman, 1816 est un nom de genre invalide, comme synonyme objectif junior de Thecla Fabricius, 1807.  Ce nom honorait Zéphyr, personnification du vent d'ouest, vent favorable dans l'Antiquité et qui, dans la Naissance de Vénus de Boticelli, pousse de son souffle la déesse vers les rivages de Chypre. Il a été repris sous la forme Neozephyrus Sibatani & Ito, 1942 . Tenthredo, Kyoto 3(4) : 324, et Favonius (nom latin du Zéphyr) Sibatani & Ito, 1942 . Tenthredo, Kyoto 3(4) : 327.

     

    b) On reconnaît dans le nom Cyaniris l'adjectif latin employé par Dalman dans sa description originale "color saepius cyaneus, coeruleus". Le dictionnaire indique que Cyaneus vient du grec ancien κυάνεος, kyáneos et signifie "bleu foncé, bleu azuré", alors que caeruleus, [pour caeluleus, de caelum (« ciel ») « bleu-ciel, azur, azuré »] signifie "bleu foncé, bleu sombre, obscur, sombre, noirâtre" . Les deux adjectifs de couleur sont donc proches et qualifient le bleu foncé de la face supérieure des ailes des mâles.

    On examinera l'ensemble des noms de genre employés par Dalman : Limenitis, Aglais, Argynnis, Melitaea, Amaryssus, Doritis, Ganoris, Zephyrus [Aurotis, Heodes, Cyaniris] et Hesperia : dix d'entre eux se terminent par -is, -us, -es. Il me semble que Cyaniris est simplement composé de l'adjectif cyaneus auquel vient s'adapter une finale  -iris afin de créer la même sonorité pour Zephyrus, Auroris et Cyaniris. Rien, dans la description originale de Dalman, ne vient suggérer une iridescence ou un chatoiement qui justifierait la lecture faite par Spuler et Emmet (1991) interprétant cette finale comme le nom de la déesse Iris. La conclusion du texte de Hürter montre qu'il faut un bon soleil, un reflet adéquat, et beaucoup de bonne volonté pour constater une iridescence qui n'est signalée par aucune description. Ces phénomènes optiques viennent créer une palette de couleurs (arc-en-ciel) semblable à celle de la robe de Gargantua (Rabelais, Gargantua VIII p. 26 Pléiade) : "dont par juste perspective yssoit une couleur innominée, telle que voyez es coulz des tourterelles". Ce n'est pas le cas pour l'espèce-type du genre Cynaniris.

     

     

     

     3.  Nom d'espèce : Cyaniris semiargus Rottemburg, 1775.

     

     

    a) Description originale

    Papilio semiargus Rottemburg, 1775 : Rottemburg, S. A. V. 1775. Anmerkungen zu den Hufnagelischen Tabellen der Schmetterlinge. Erste Abtheilung. Der Naturforscher, 6: 1-34.page 20.

    — Description :

    6. Pap. Semiargus. Plebejus Ruralis.

    Diesen Vogel hat Geoffroy in seiner Histoire abrégée Th. 2 S.63 Nr 31. beschrieben, und nennet ihn le demi Argus. Rösel hat das Männchen von diesem Vogel Th.3 Taf. 37. Fig. 4. aber von der untern Seite vorgestellet, denn Fig.3 und 5. stellet eine andre Art vor. Nur hat er bei seiner Abbildung den kleinen schwarzen Strich vergessen, so dieser Vogel in der Mitte der Unterflügel führet. Auf der Oberseite ist das Männchen ganz dunkelblau, und spielet etwas in das violette. Am Rande sind alle vier Flügel schwarz eingefaßt, und haben überdem einen schmalen weissen Saum. Das Weibchen ist oben ganz dunkelbraun, unten dunkel graubraun, im übrigen aber eben so, wie das Männchen gezeichnet. Es zeiget sich dieser Vogel im Monath Junio in den Gärten und auf den Wiesen, jedoch lange nicht so häusig, als der gewöhnliche Argus Linn.

     

    Traduction sommaire :

    6. Pap. Semiargus . Plebejus Ruralis.

     "Geoffroy a décrit cette espèce dans son Histoire abrégée Tome 2 n ° 31 page 63  et il l'a appelé le Demi Argus. Rösel a donné le mâle de cette espèce Tome 3 Planche 37 Fig. 4, mais la partie inférieure de la page comme les figures 3 et 5 concerne un autre genre. Seulement, il a oublié dans sa figure  la petite ligne noire  que ce papillon porte au milieu de l'aile inférieure.  Le dessus des ailes du mâle est bleu très sombre, et quelque chose tire vers le violet. Sur le bord des quatre ailes sont bordées de noir, et ont en outre une bordure blanche étroite. La femelle est en dessus entièrement brun foncé, et en dessous gris-brun foncé, mais comparable sinon au mâle. Ce papillon se montre au mois de juin  dans les jardins et les prés, mais pas aussi souvent que le banal Argus de Linné."

     

     

     c)   Localité-type et description.

    —Localité-type :  environs de Berlin, Allemagne (lieu de parution de la revue Der Naturforscher qui a publié l'article de Rottemburg)

    — Selon Dupont et al. 2013, cette espèce a une répartition paléarctique. Elle est signalée presque partout en France. Les chenilles s’observent sur diverses Fabaceae.

    — Selon Wikipédia :

    C'est un petit papillon qui présente un dimorphisme sexuel, le dessus du mâle est bleu foncé bordé d'une frange blanche, celui de la femelle est marron avec la même frange blanche. Les femelles de la forme Polyommatus semiargus parnassia et encore plus de Polyommatus semiargus helena présentent une ligne sub marginale de points de couleur orange. Le revers est ocre marqué d'une ligne de points noirs cerclés de blanc. Les femelles de Polyommatus semiargus parnassia et de Polyommatus semiargus helena présentent la même ligne sub-marginale de points de couleur orange que sur le recto. Il vole en une génération, d'avril à fin juin. 

     La chenille, petite et trapue, possède une tête rétractile noire et un corps vert clair avec une ligne dorsale vert foncé. Ce papillon hiverne au stade chenille. Les chenilles et les nymphes sont soignées par des fourmis, des Lasius alors que celles de Polyommatus semiargus helena sont soignées par Campanostrus vagus et Campanostrus aethiops. Sa plante hôte est Trifolium pratense et Trifolium physodes pour la forme Polyommatus semiargus helena.

    Il est présent en Europe, au Maroc, en Turquie, au Moyen-Orient et dans toute l'Asie tempérée. En France métropolitaine il est présent dans tous les départements sauf le Finistère, les Côtes-d'Armor, le Pas-de-Calais, le Loiret, le Gers et la Corse.  Son habitat est constitué de prairies et lieux broussailleux humides où pousse la plante hôte de sa chenille.

     

     

    d) Synonymes et sous-espèces.

    • Cyaniris antiochena helena (Staudinger, 1862)
    • Cyaniris bellis Freyer, 1842
    • Cyaniris semiargus meyerdueri Vives Moreno, 1994
    • Cyaniris semiargus montanagrandis Tutt, 1909
    • Cyaniris semiargus savoiensis Leraut, 1980 : Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse. Supplément à Alexanor et au Bulletin de la Société entomologique de France, Paris. 334 pp. Page 129.
    • Cyaniris semiargus semiargus (Rottemburg, 1775)
    • Lycaena acis (Denis & Schiffermüller, 1775)
    • Lycaena semiargus (Rottemburg, 1775)
    • Nomiades semiargus (Rottemburg, 1775)
    • Papilio semiargus Rottemburg, 1775
    • Polyommatus semiargus (Rottemburg, 1775)
    • Papilio acis Denis & Schiffermüller, 1775 :  [Denis, J. N. C. M. & Schiffermüller, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. Page 182

              N°5 Vollblauer (das Männchen) oder schwarzbrauner (das Weibchen) unten aschgrauer Falter  : Papilio Acis

            Le nom - Papilio acis [Denis & Schiffermüller], 1775 - n' est pas valide, car c'est un homonyme du nom Papilio Acis Drury, [1773] (Illustrations of natural History 1:... Index et 2). Même si ce nom ne avait pas été invalide de cette manière, il n' aurait pas encore été le plus ancien nom disponible pour l' espèce présente, au titre de la décision rendue par la Commission dans son avis 516 stipulant qu'il convient d'accorder la priorité aux noms publiés par Rottemburg en 1775 dans la revue Der Naturforscher sur les noms publiés dans la même année par Denis & Schiffermüller dans leur Ankündung.


    Sous-espèces :

    Leraut  retient la présence de quatre sous-espèces en France :

    • semiargus Rottemburg, 1775.
    • meyerdueri Vives Moreno, 1994. Localité-type : Suisse.
    • montanagrandis Tutt, 1909. Localité-type : Arolla, Valais, Suisse.
    • savoiensis Leraut, 1980. Bonneval-sur-Arc, Savoie.

    e) Origine et histoire du nom semiargus.

              Les interprétations des étymologistes :

    — Gustav Ramann (1870-1876), page 43 :

    "Halbargus" 

    — Anton Spannert (1888), page 30 :

    "semi halb, fast, in der Zusammensetzung, fast wie Argus aussehend ; er führt unten weiniger Augen"

    — Arnold Spuler ( 1908)  page 67 :

    "von semi halb und argus"

     — August Janssen (1980) page 44 :

    "half argus"

     

    — Emmet (1991) page 151 :

    "semi-, half ; Argus, cf. ; from the presence of fewer eye-spots on the underside than in Plebejus argus. "

     

    — Hans A. Hürter (1998) page 393 :

    "Deutung : Den Namen hat v. Rottemburg 1775 willkürlich gewählt : so wie P. argus L. keinen Bezug zum Falter hat, so auch C. semiargus nicht. Eine wörtliche deutsche Übersetzung "Halb-argus" ergibt keinerlei Sinn. Auch hier gilt : "Namen sind zum Nennen da !" Die Ûbersetzung von semi- mit fast, wie Spannert sie angibt, ist in keinem einschlägigen klassischen Werk zu finden ; seiner Erklärung "fast wie Argus aussehend" kann nicht gefolgt werden".

    "Interprétation : Le nom a été choisi au hasard par von Rottemburg en 1775 : de même que le papilio argus de Linné n'a aucun rapport avec le papillon, ainsi  C. semiargus n'en n'a pas non plus. Une traduction littérale allemande "demi-argus" n'a  aucun sens. La formule  s' applique encore une fois  ici  : "Les noms sont là pour nommer!".   La traduction de semi- par "presque" qu'indique  Spannert, n'est pertinente dans aucun ouvrage classique ; sa déclaration "presque prospectif comme Argus  " ne peut pas être acceptée ".


    Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 212 :

    "du latin semi, "demi" et argus (voir ce mot)."

     

      —Perrein & al (2012) page 245 :

    "Étymologie : du latin semi, "à demi", emprunté au grec hemi, même sens, et argus, nom linnéen d'un Lycène (voir Plebejus argus), d'Argus, le prince argien aux cent yeux."

     

     

    Discussion 

     

              Rottemburg signale dès le début de sa description originale qu'il se réfère au papillon décrit par Geoffroy sous le nom de "Demi-Argus", dont son papilio semiargus est l'adaptation latine.  Geoffroy (1762), dont la description n'est pas valide malgré une diagnose en latin par manque du nom spécifique dans cette langue,  a créé une série de cinq Argus caractérisés, comme le géant éponyme aux cent yeux répartis sur le corps, par les yeux de leurs ailes : son Argus Bleu en porte une multitude, et, par comparaison, le Demi-Argus qui ne dispose que d'une "seule bande de petits yeux disposés en arc", n'est qu'une demi-portion.  Au contraire de Geoffroy, Rottemburg ne décrit pas d'autres espèces nommées "argus", hormis le papilio bellargus, ne décrit pas les ocelles dans son texte, et la logique de la dénomination en est affaiblie.  Voir Plebejus argus ; et voir infra les Noms vernaculaires.

              Il est donc impossible d'interpréter correctement ce nom si on ne consulte pas la description originale de Rottemburg et la phrase clef  "Diesen Vogel hat  Geoffroy in seiner Histoire abrégée Th. 2 S.63 Nr 31. beschrieben, und nennet ihn le demi Argus". 

    Le renoncement de Hans A. Hürter à attribuer un sens à ce nom semiargus témoigne de l'importance, en Zoonymie, du recours au texte original de l'auteur.

     

     

    f) Origine et signification du nom Acis ([Denis & Schiffermüller], 1775).

            Rappel supra :

    • Papilio acis Denis & Schiffermüller, 1775 :  [Denis, J. N. C. M. & Schiffermüller, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. Page 182 : 

       N°5 Vollblauer (das Männchen) oder schwarzbrauner (das Weibchen) unten aschgrauer Falter  : Papilio Acis.

                Le nom Acis apparaissant parmi les noms vernaculaires ("Le Polyommate Acis", Godart, 1821) par reprise du nom scientifique employé par Denis & Schiffermüller, il est nécessaire d'en étudier la signification. Je rappelle que ce nom avait été utilisé auparavant par Drury pour une autre espèce.

    L'origine de ce nom se trouve dans les Métamorphoses d'Ovide Livre XIII :750 qui raconte la légende d'Acis et Galathée :

     Acis était un jeune berger de Sicile, fils du dieu Pan et de la nymphe Symaethis, et l'amant de Galatée, une des Néréides (nymphe marine), fille de Nérée et de Doris.

    Mais Acis fut victime de la jalousie du cyclope Polyphème, également amoureux de Galatée mais disqualifié par ses traits monstrueux. Polyphème, ayant surpris les deux amants, arracha un rocher de l'Etna et le précipita sur Acis. Galatée, voyant des filets de sang sourdre sous le rocher, les changea en rivière, afin de pouvoir s'y baigner tous les jours. Cette version fut chantée par Théocrite dans sa onzième Idylle.

     

    Ovide, Met.XIII:750 :

    « Acis erat Fauno nymphaque Symaethide cretus, 

    magna quidem patrisque sui matrisque uoluptas,

    nostra tamen maior ; nam me sibi iunxerat uni.

    Pulcher et octonis iterum natalibus actis

    signarat teneras dubia lanugine malas. 

     

     


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    Je rappellerais que si Ignaz Schiffermüller, le collectionneur et dessinateur principal, était professeur d'architecture, son collègue Michael Denis était professeur de Belles-Lettres après avoir enseigné le latin. Il s'est attaché à composer les noms propres des nouvelles espèces, en prenant un nom modèle chez Linné et en recherchant, dans la littérature latine, des noms semblables au modèle soit par la lettre initiale, soit par le nombre de lettres, soit par la rime finale. Dans la famille N le modèle linnéen est le papilio arion, et les noms forgés en imitation sont  Alcon, Aegon, Acis, Alsus, Adonis, Amyntas et Agestis (débutant par A) et  Damon (se terminant en -on). Acis débute, comme Arion, par un A, et, avec ses quatre lettres, se rapproche des cinq lettres du modèle.

     

     

     

                  III. Noms vernaculaires.

     

     

     

     

     

    I. Les Noms français. 

     

     

     

    Introduction.  Sur le nom Argus.

    Le premier à établir la comparaison entre les ailes couvertes d'ocelles d'un papillon et le géant Argus, qui dispose de  cent yeux répartis sur tout le corps, dont la moitié restent ouverts pendant son sommeil, est l'anglais Thomas Moffet en 1634, bien qu'il ait peut-être emprunté l'idée au suisse  Gessner dont il décrivait la collection. Mais c'est le londonien James Petiver qui créa le premier nom vernaculaire The Little Blew-Argus en 1695, avant de créer un groupe en 1704 avec  The Blue Argus, The pale Argus, the mixt' Argus et The edg'brown Argus. John Ray en 1710 repris les noms de Petiver, puis Linné en 1746 s'en inspira à son tour dans sa Fauna suecica pour quatre espèces, Argus oculatus, fuscus, myops, et caecus : Argus oculatus (Argus ocellé, "couvert d'yeux", subtus ocellus numerosis), fuscus ("brun" subtus ocellus numerosis , idem), myops ( subtus punctis nigris quadraginta duobus : "42 points noirs à la face inférieure") et caecus ("aveugle", subtus viridis immaculatis : "dessous vert sans tache, sans yeux"). Dans son Systema Naturae de 1758, il ne donne plus le nom Argus qu'à une seule espèce Papilio Plebejus argus "au dessous des ailes postérieures à bordure brun-rouille et à ocelles bleu-argenté".  

      En 1762,  Étienne-Louis Geoffroy  a donné le nom générique d'ARGUS (en français) au troisième groupe de sa seconde famille des "Papillons à six pieds" .  Huit espèces figurent dans ce groupe, dont cinq portent le nom d'Argus : Argus bleu, brun, myope, vert et Demi-argus.

     En 1795, Willam Lewin dans son The Papilios of Great-Britain, édition anglais/français,  décrit neuf papillons portant le nom d'Argus.

     

     1. Le Demi-Argus Argus, Geoffroy, 1762.

     Étienne-Louis Geoffroy  1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt page 63.

    Geoffroy décrit ici cette espèce :

    "Papilio alis rotundatis  integerrimis coeruleis, subtus ocellorum fascia solitaria.

    Les ailes en dessus sont d'un bleu un peu pourpre, en dessous elles sont grises avec une seule bande de petits yeux disposés en arc. Ces yeux sont noirs entourés d'un cercle blanc. Le bord de l'aile n'a point de taches fauves. Ses antennes, comme celles des papillons de cet ordre, sont composées d'anneaux alternativement blancs et noirs, et terminées par une masse allongée. "

    Il donne comme référence :

    • John Ray, Historia insectorum n°17 : papilio minor alis supinis purpureo-caeruleis, pronis ocellis aliquot pictis.
    • De Geer insectes I T.4 fig. 14-15.
    • Roesel, Insecten Belustigung vol.3 supplem. 1 Tab. 37 fig.4.

    Geoffroy n'explique pas pourquoi il ne donne à cette espèce qu'une demi part d'Argus, mais, ce nom propre faisant référence aux ocelles des ailes, il y  a lieu de penser que le motif se trouve dans la phrase "avec une seule bande de petits yeux disposés en arc". L'Argus bleu, que Geoffroy vient de décrire, présentait, lui, "un nombre considérable d'ocelles". Ici, les ocelles ne forment qu'une bande isolée, "fascia solitaria". Nous sommes loin des cent yeux du légendaire Argus : une moitié d'Argus alors ? L'image sera prolongée avec l'argus myope, chez qui Linné avait compté 42 yeux, moins de la moitié du vrai grand Argus.

     

    On sait que le grand tort de Geoffroy fut de ne pas accompagner ses descriptions d'un nom latin conforme aux critères de Linné, ou du moins à ceux exigés par l'ICZN pour reconnaître à un auteur la paternité de la description d'une espèce. En 1785, lorsque Fourcroy donnera une édition de l'Histoire abrégée des insectes de Geoffroy dotée de ces noms latins, il sera trop tard et ses créations auront été décrites par d'autres. C'est le cas ici, où Rottemburg reconnaît sa dette dans sa création du Papilio semiargus, latinisation du nom Demi-Argus. L'édition de Fourcroy page 245 n°31 donne comme nom " P[apilio] semi-argus. Le Demi-Argus."


    2. Le Demi-Argus,  Engramelle, 1779.

    Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1    page 181 n°42   planche XLII fig. 88 a-d, dessinée par  J.J Ernst et gravée par J. Juillet.  

    Engramelle est plus explicite que Geoffroy, dont il reprend le nom, pour le commenter : 

      Il a une rangée d'yeux au milieu de chaque aile, et n'en a point du tout au bord ; ce qui lui a fait donner le nom de Demi-Argus.

                Pour le reste de sa description, on tiendra compte du fait que Engramelle est persuadé que, chez les Lycènes, les mâles ont les ailes brunes et les femellles les ailes bleues. Cette erreur sera rectifiée par Latreille.


     3. Polyommate Demi-Argus  Latreille, 1818.

    Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle tome 27 page 501 .  

     

     

    4. Le polyommate Acis, Latreille et Godart 1819

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 703 n° 245 .

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

     

     

    5. Le Polyommate Acis, Godart 1821.

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821 page 224  n°79 planche 11 secund fig. 7 et planche 11quart. fig. 4 peinte par Vauthier et gravée par Lanvin.


    LXXIX POLYOMTTE [sic] ACIS

    Hesperia argiolus (Fab.)

    Le Demi-Argus (Geoffr.)

    Envergure 12 à 13 lignes (=27 à 29 mm).

    Le dessus du mâle est d'un bleu-violet avec une légère bordure noire. Le dessus de la femelle est d'un brun noirâtre, avec l'origine faiblement teintée de bleu. 

    Le dessous des deux sexes est comme le cyllarus, excepté que la base des ailes inférieures a très peu de bleu, et que leur milieu offre un arc noir bordé de blanchâtre.

    Ce Polyommate paraît en juin et au commencement d'août. Il est assez commun dans les prés et les clairières des bois.


                       n314_w358


                      n322_w358       

     

     

                13881

                  

    6. Polyommate Acis = Demi-Argus, Bernard Bertrand  1835

    Au contraire, Pierre Boitard écrit en 1843 dans son Nouveau manuel complet d'entomologie page 223 :

    Le Polyommate Demi-Argus = Polyommatus Argiolus Latreille

    Le Polyommate Alcis = Polyommatus Acis Latreille

     

     

    7. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986 et le nom vernaculaire actuel.

     

      Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet créait comme nom principal pour Cyaniris semiargus "l'Azuré des Anthyllides", acceptait aussi "le Demi-Argus" et réfutait "l'Argus violet" de Rappaz en commentant cette opinion d'une note 42.

    [42] L'emploi du nom "l'Argus violet" doit être prohibé, dans la mesure où celui-ci a servi à désigner non seulement Helleia helle, mais aussi Cyaniris semiargus. Dans le cas de C. semiargus,  l'attribution  du nom "Argus violet" est sans-doute imputable à une traduction approximative du nom vernaculaire allemand de cette espèce, "Violetter Waldbläuling".

     

                  Parmi les 73 Polyommatinae ou Polyommatines français nommés par Luquet, on compte outre le Collier-de-Corail, 62 Azurés, 7 Argus, et 14 Sablés, tous construits sur la structure habituelle à cet auteur, Nom de groupe + Plante-hôte ou Nom de groupe + adjectif géographique ou descriptif. Ainsi, il existe plus de 40 "Azuré + Plante-hôte".

     Le terme "Azuré"  souligne la couleur bleu-azur des mâles. Azur était, en minéralogie, le nom donné anciennement au lapis-lazuli appelé aussi quelquefois pierre d'azur ; par extension, le terme désigne aussi, dans l'industrie chimique des colorants, une matière colorante d'un bleu très foncé fabriquée à partir du verre. "Bleu d'azur" désigne aussi un bleu intense, avec des évocations de clarté céleste et de luminosité :  l'azur des cieux, l'azur des mers; la Cöte d'Azur. La grotte d'Azur de l'île de Capri. 

     Son étymologie est liée à lazur, forme déglutinée issue de l'arabe lāzaward « lapis lazuli », lui-même issu du persan lāzward « id. ».  remonte à la seconde moitié du XIe siècle par une origine judéo-française : lazur « couleur bleu clair ». On  trouve la forme nominale azur ca 1100 dans Roland :  Tut li trenchat le vermeill et l'azur. L'adjectif  azur « de couleur bleu clair » est signalé vers 1210 alors que le substantif désignant métaphoriquement le ciel date de 1794 par l'intermédiaire du latin médiéval azurium . (Trésor de la Langue Française).

     

    Parmi les Fabaceae, les Anthyllides forment un genre Anthyllis L., 1753 qui comportent de nombreuses espèces dont, dans la flore française, A. barba-jovis ou Barbe-de-Jupiter qui ne se rencontre que sur les  îles d'Hyères, Porquerolles et la Corse, ainsi que le Massif des Maures, A. montana ou Vulnéraire des montagnes(Alpes et Pyrénées), A. hermanniae ou Anthyllide d'Hermann (méditerranée), et, surtout, A. vulneraria  ou Anthyllide vulnéraire ou "Trèfle jaune".

    C'est cette Anthyllide vulnéraire qui pousse sur pelouses aérohalines submaritimes atlantiques sur l'aire  atlantique septentrionale : ces plantes ressemblent à de gros trèfles, mais leurs calices duveteux expliquent peut-être leur nom, du  grec anthos = fleur + ioulos = duvet. C' est la ou une des plantes hôtes des chenilles des Lycènes comme la  Thècle de la ronce ou Argus vert, Callophrys rubi, l' Argus frêle, Cupido minimus, l' Azuré grenadin, Cupido lorquinii, l' Azuré de l'Atlas, Polyommatus atlantica et Azuré de la Vulnéraire, Polyommatus bellis. Le nom vernaculaire de ce dernier papillon, Azuré des Vulnéraires, est très proche de celui d'Azuré des Anthyllides. 

    On voit par là que le Cyaniris semiargus n'est pas le seul à se nourrir des Anthyllides. De même, ces plantes ne sont pas les seules à nourrir ses chenilles, qui trouvent aussi leur bonheur sur le Trèfle des Prés Trifolium pratense et sur d'autres Fabacées.

     

     

     

                                             alt=Description de cette image, également commentée ci-après

     

     

     

    7. Étude zoonymique des auteurs français :

    — Luquet in Doux et Gibeaux 2007  page 212 :

    -Azuré : terme descriptif faisant allusion à la couleur bleu de l'imago. Les anciens utilisaient concurremment les termes  "Azuré", "et "Azurin" pour désigner les "Argus bleus".

    -Anthyllides : plantes nourricières de la chenille.

     

    8. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de  Lycaena semiargus Rott (= acis Schiff.)   puis citent dans leur texte page 224  le nom vernaculaire de "Le Demi-Argus d'Engramelle".

    —Bellmann / Luquet 2008 : "Azuré des Anthyllides" .

    — Chinery / Leraut  1998  : absent

    — Doux & Gibeaux 2007 : "L'Azuré des Anthyllides ".

    — Lafranchis, 2000 : "Le Demi-Argus, l'Azuré des anthyllides" .

    — Perrein et al. 2012 : "Azuré des Anthyllides, Demi-Argus ".

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Demi-Argus".   N.b : ces auteurs signalent une seule plante-hôte, Trifolium pratense (et, en Grèce, Trifolium hysodes ; ou "en élevage, de nombreuses espèces de Trifolium"). Ils ajoutent : "la confirmation de l'emploi d'autres Fabacées souvent citées  reste à faire" : cela explique peut-être leur refus de reprendre le nom d' "Azuré des Anthyllides".

    — Wikipédia : " L'Azuré des anthyllides ou Demi-Argus ".

     

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     

    • "Mazarine Blue" en anglais 
    • "Rotklee-Blaeuling" en allemand
    • "Falsa Limbada" en espagnol
    • "Cobalt" en catalan
    • "Klaverblauwtje" en néerlandais
    • "Niittysinisiipi" en finnois 
    • "Modrásek lesní" en tchèque
    • "Engblåvinge" en norvégien
    • "Ängsblåvinge" en suédois
    • "Engblåfugl " en danois
    • "Meža zilenītis" en letton
    • "Modraszek semiargus" en polonais
    • "Mazarinmavisi" en turc
    • "Pilkasis melsvys" en lituanien
    • "Modráčik lesný" en slovaque
    • "Голубянка семиаргус" en russe
    • "Aprószemes boglárka" en hongrois 
    • "Vizantijski plavac" en serbe.

     

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • "Glesyn masarin" en gallois.

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

     

    Les noms vernaculaires en anglais selon M. Salmon (2000).

     

              UK Butterflies : "Quoiqu'il soit répandu et assez commun sur le continent, ce papillon est éteint dans les Îles Britanniques. Il a été constaté dans la moitié sud de l'Angleterre - bien que ceux trouvés sur la côte sont supposés être des immigrants et que ceux trouvés  à l'intérieur des terres sont considérés comme des introductions accidentelles ou délibérées.

    Cette espèce a été mentionné pour la première fois comme britannique en 1710 et il y a eu plusieurs centaines d'observations enregistrées jusqu'à la fin du 19ème siècle. Différentes dates sont données comme celles de la dernière observation, bien que tous sont liés à une région particulière. La fin du 19ème siècle semble marquer un tournant, après quoi il y a eu  très peu d'enregistrements. Cette espèce est éteinte dans les îles britanniques. Une cause possible de l'extinction est liée à des changements à la fenaison qui ont abouti à ce que les trèfles soient coupés par inadvertance alors que cette espèce était encore dans ses stades immatures."

    Première description en Angleterre Moffet 1634 ?

    Ray, 1710, Historia insectorum :

    Papilio minor, alis supinis purpureo-caeruleis, pronis ocellis aliquot pictis. An Diurnarum minimarum tertia ?Mouffeti, pag. 105 n°3. Alae supinae ad exortum caerulescunt ; inferius a fusco albicant ; Ocelli sex septemve in singulis alis.  A.D. Dale capta nobisque ostenta est.

    Cette description a été considérée par P.B.M. Allan comme étant celle du Cupido minimus, par E.B. Ford comme celle du Cyaniris semiargus, et C.E. Raven comme celle d'un Plebejus argus.

    • "The Dark Blue" : Lewin, 1795.
    • "The Mazarine Blue", Haworth, 1803, et les auteurs suivants.

     

     A propos du nom The Mazarine Blue.

    En 1795, William Lewin 1795  décrivit dans The papilios of Great-Britain page 80 planche 38 figure 6 et 7 le papilio semiargus sous le nom synonyme de papilio Cimon, du nom du héros de l'opéra Mickael Arne Cymon (1667), lui-même basé sur la nouvelle Cimon et Iphigénie du Décameron de Boccace (vers 1350), cinquième journée première nouvelle, illustrée par Rubens (vers 1617) ou par Boucher (1757). Le poète John Dryden écrivit un poème sur cette nouvelle.

     


    Cyaniris-semiargus-papilio-cimon-Lewin-pl.38-fig-6-7.png

     


    William Lewin qui publie son ouvrage en version bilingue avec des noms vernaculaires anglais et français, nomme ce papilio cimon "The Dark Blue" et "Le Bleu Obscur".

    Haworth dans ses Lepidoptera britannica de 1803, page 64, reprend la description du papilio cimon de Lewin, sous la graphie papilio cymon, mais en  créant le nomvernaculaire "The Mazarine Blue"

      "Mazarine Blue"  est un adjectif de couleur anglais, qui n'est traduit "Bleu Mazarine" que par anglicisme. On ignore la raison pour laquelle le nom propre Mazarine a été associé à la couleur bleu, mais comme il n'existe aucun personnage britannique de ce nom, il ne peut provenir que du nom Mazarin désignant  soit le cardinal Mazarin (1602-1661), soit Hortense Mancini (1646-1699) , nièce du précédent, qui porta le titre de Duchesse de Mazarin après son mariage avec le duc de la Meilleraye en 1661 et qui séjourna en Angleterre à partir de 1675 où elle fut, entre autre, la maîtresse de Charles II. 

    Ces dates sont importantes puisque les dictionnaires de Nathan Bailey mentionnent différents dérivés utilisant "Mazarine" dès 1675 : An Universal Etymological English Dictionary: Comprehending the Derivations (London, 1675) ; Dictionarium Britannicum Or a More Compleat Universal Etymological English ...(London, 1736)

    • Mazarine : a famous cardinal who was regent of France during the minority of Louis XIV. [1675]
    • A la Mazarine (in cockery) : a particular manner of dressing several sorts of fowls [1675] ; a particular way of dressing fowls [ 1736]
    • Mazarines : little dishes to be fet in the middle of a large dish ; also a sort of small parts foilled with sweet meats. [1675]
    • Mazarine blue, a deep blue colour [1675], a blue of a deep colour [1736]
    • Mazarine Hood, a hood made after the fashion of that worn by the dutchess of Mazarine [1675 ; 1736].

     

    220px-HortenseManciniGodfreyKneller.jpg  Image illustrative de l'article Jules Mazarin

     

    Ce n'est que postérieurement que la langue française emploiera les termes  "assiettes à la mazarine" ou simplement "mazarines" pour désigner en 1680 "les premières assiettes creuses, dans lesquelles on mangea le potage, que jusque-là on avait servi dans des écuelles", Invention de Henri de Béthune, archevêque de Bordeaux. Et en 1735 un "Gâteau fait de pâte à génoise, de fruits confits en petits morceaux, d'amandes et de marmelade", invention de madame Martiny. En 1739, le Nouveau Traité de cuisine de Menon mentionne des "Patés à la Mazarine", et au XIXe siècle apparaissent de nombreuses recettes de plats "à la Mazarine" ( se dit de petites pièces de boucherie garnies de riz, de champignons de Paris et de fonds d'artichaut emplis d'une jardinière de légumes étuvée au beurre).  

    Mais le nom de couleur "Bleu Mazarine" ne traverse pas la Manche. Suivons-en donc les aventures sur l'autre rive du Channel. 

    — En 1734, dans un ouvrage de Thomas Short,  The Natural, Experimental, and Medicinal History of the Mineral Waters , on peut lire:

    "Tincture of Galls put to a Solution of a very little of the Salt. the Liquor was of a fine deep mazarine blue, and precipitated a black Sediment, the Liquor above was blue."

    — En 1761, dans The London Magazine l'adjectif est utilisé pour qualifier la robe en soie de Conseillers de la Cour des Common Council de la Corporation de la City de Londres :

    "That the gown' of the common-council men be of silk, of mazarine blue, and furred on the sleeves."

    En effet, les membres de cette Cour apparurent pour la première fois dans cette tenue le 18 septembre 1761, lorsque ceux-ci présentèrent leurs félicitations au cours du mariage de Charlotte-Sophie de Mecklembourg-Strelitz et du roi Georges III.  

                       220px-Queen_Charlotte_by_Benjamin_West%2  Mazarine-Blue-Common-Councilman.png source

     

    La même tenue est mentionnée en 1764 : "They were accompanied by half a dozen common- councilmen in mazarine blue gowns — whence they obtained the nickname of " Mazarines," then commonly applied to them." Les membres du Conseil la portent lors du Lord Mayor's Day.

    En 1797, lors d'une cérémonie "The King appeared in blue and gold ; the Queen in mazarine blue, with a diamond head-dress; the Princesses in the fame coloured vests, with chained head-dresses of gold and white feathers".

    On rencontre ce nom de couleur ensuite comme couleur de tissu, et il est attesté dans des Catalogues de vente.  

     


    Mazarine Blue dans les Sciences naturelles.

     

     a) En 1773,  D. Drury décrit des papillons 1773 reçus de Chine : "the wings have their anterior edges of a fine mazarine blue. … The Head, Neck, and thorax are of a dark mazarine blue". L'ouvrage de Drury est en version bilingue anglais et français, et la phrase correspondante dans le texte français mentionne « une couleur bleue mazarine ». On compte dix occurences de ce nom de couleur  en tout dans le texte Illustrations of natural history   page 4     

    b) en mai 1773, lors d'une escale à Tahiti, un oiseau est décrit sous le nom de Poy-bird : " We called this bird the poy-bird, on account of two little tusts of curled hair which hang under its throat, called its poies, which is the Otalieitan word for ear-rings.

    strong>The feathers of this bird are of a fine mazarine blue, except those of his neck which are of a silver grey."  James Cook,Tobias Furneaux A Voyage towards the South Pole and round the world Volume 1.    

    c) Le national History Museum conserve une illustration par Thomas Watling, datée de 1792-1797, du Perroquet turquoise , The Turcosine Parrot qui est décrit ainsi :  

    "The feathers of the head, and shoulder of the wing, are of the most brilliant lightest axure. The strongest quill feathers are equals as to cleanness of colour, but a middling deep mazarine blue, tipped with black. The whole of the bird's colours are de- lightful; but these most especially, the best artist must ever despair of equalling."  

                                [Turquoisine Parrot : Neophema pulchella ] 

     

     

    Conclusion sur "Mazarine Blue".

    Je pense que nous en savons suffisament maintenant :  dans la langue anglaise, Mazarine Blue, parfois abrégé en Mazarine si le contexte est évident, désigne un bleu foncé : il apparaît en 1675 dans le dictionnaire de Bailey, témoignant d'un usage déjà établi, avant même que la Duchesse de Mazarine ne s'établisse en Angleterre, et l'origine de ce nom de couleur ne peut pas être précisé. Il qualifie d'abord des vêtements (1761) puis est employé dans les Sciences Naturelles depuis 1773, notamment par Drury pour décrire les ailes des papillons. Utilisé par Haworth en 1803 comme nom vernaculaire d'espèce d'un Papilio Plebejus cimon/cymon préalablement nommé The Dark Blue par Lewin, il fut repris par les auteurs anglo-saxons et est devenu le nom vernaculaire consensuel du Cyaniris semiargus. Les Gallois l'ont repris sous la forme "Glesyn masarin". 

    Il resterait à s'interroger sur la possible transformation de "Marine" en "Mazarine". Mais notre nom de couleur "Bleu marine" ne date que de 1887, et le nom équivalent "Marine Blue" des années 1880. Ces noms n'ont donc pas pu agir par contamination.

     

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                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : polyommatus 

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : cyaniris semiargus.

    — UK Butterflies : cyaniris semiargus.

    — lepiforum : cyaniris semiargus.

    — Jardinsauvage :  cyaniris semiargus.

     

    Bibliographie de cet article :  Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.

     

                   

     

     

     

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    Published by jean-yves cordier
    23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 19:41

    Zoonymie (étude du nom) du papillon l'Argus frêle Cupido minimus (Fuessly, 1775).

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

    Résumé. 

     

    — Cupido, Schrank 1801 : du nom du dieu latin de l'Amour aux ailes de papillon et aux flèches redoutables. Schrank avait créé sa cinquième famille pour y placer 24 espèces de nos Lycénidés. Son nom crée un couple de contraire avec celui de sa première famille des Erynnis (Erinyes: déesse de la Haine) ; il l'avait sans-doute emprunté au papilio cupido de Linné (1758), le premier de ses Plebejus rurales. Mais le frontispice du Catalogue Viennois de Denis & Schiffermüller (1775), avec ses Éros aux ailes ocellées de papillons, incitait déjà à ce rapprochement entre les petits Cupidons et les Bleus. Le genre est divisé en deux sous-genres, Everes et Cupido.  

     

    minimus (Fuessly, 1775) : Le nom spécifique provient de l'adjectif latin minimus, a, um, qui est le superlatif  de parvus "petit" : il signifie donc  soit "très petit", soit "le plus petit, le moindre,  minime". Son explication est donné par Jean Gaspard Fuessly dans sa description originale lorsqu'il écrit : Der kleinste aller bekannten Tagvögel , "le plus petit de tous les papillons diurnes connus". Il est la traduction latine du terme kleinste. L" envergure du minimus est en effet de 18 à 27 mm.

     

    — Le papillon porta le nom vernaculaire de "Polyommate Alsus" (Latreille 1804 ; Godart 1819 et 1822 ; Duponchel, 1849". Alsus est le nom donné pour cette espèce en 1775 par Denis & Schiffermüller : il reprend le nom d'un berger latin qui, dans l'Énéide de Virgile, tue le troyen Podalire. Pendant plus de 100 ans, aucun nom vernaculaire ne fut employé par les auteurs français, avant que, en 1986, Gérard Luquet ne créa le nom d' "Argus frêle". Argus est le nom collectif donné par Luquet à 7 des 73 polyommatines, reprenant celui d'un groupe créé par Geoffroy en 1762, Argus étant dans la mythologie un Géant aux cent yeux répartis sur tout le corps comme les ocelles des ailes de ces espèces. L'adjectif "frêle" (du latin fragilis) est une jolie manière de caractériser l'espèce par un terme plus poétique que le banal "petit".

     

     

     

     

    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycénides ou Lycènes.

     

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

    La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). Elle comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus :

    • Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : [Thiéclines : Théclas ou Thècles et Faux-Cuivrés].
    • Sous-famille des Lycaeninae [Leach, 1815] : [Lycénines : Cuivrés].
    • Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827 : [Polyommatines : Azurés, Argus et Sablés].

    b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

    Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par  Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

    Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus.

      Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.

    Cette sous-famille contient, en France, 18 genres :

    •  Leptotes Scudder, 1876
    • Lampides Hübner, [1819]  
    • Cacyreus Butler, 1897
    • Cupido Schrank, 1801
    • Celastrina Tutt, 1906
    • Maculinea Eecke, 1915 
    • Pseudophilotes Beuret, 1958
    • Scolitantides Hübner, [1819]
    • Iolana Bethune-Baker, 1914
    • Glaucopsyche Scudder, 1872
    • Plebejus Kluk, 1780 
    • Aricia [Reichenbach], 1817
    • Plebejides Sauter, 1968
    • Eumedonia Forster, 1938
    • Cyaniris Dalman, 1816
    • Agriades Hübner, [1819]
    • Lysandra Hemming, 1933
    • Polyommatus Latreille, 1804.

     

        2. Nom de genre : Cupido, Schrank, 1801.

     

    a) Description originale :

    Cupido Schrank, 1801; Fauna Boica 2 (1) Ingolsdadt  : 153206

     

      — Description :  Schrank donne deux noms, l'un en allemand, Schildfalter ("papillon-écu" ou "papillon-carapace"), et l'autre en latin, Cupido.

    - Fühlhörner : fadenförmig, am Ende kolbig : das Kölbchen länglicht, zusammengedrückt. (antennes : filiformes, extrémité en forme de massue ; ..)

    - Füsse : 6, fast gleich. (Pattes : 6, presque identiques)

    - Flügel : fast gleich, in der Ruhe aufgerichtet (Ailes : presque identiques, érigées au repos).

    — Composition initiale du genre:

    I. Virgaureae, Hippothoe, Chryseis, Phlaeas, Circe

    II. Arion, Alcon, Acis, Damon, Damoetas, Argiolus, Eumedon, Corydon, Adonis, Alexis,  Agestis,  Argus, Battus, Puer,

    III. rubi, betulae, quercus, pruni, spini.

    b) Type spécifique :

      — Type spécifique:  Papilio minimus Fuessly 1775 (Cupido puer de Schrank) désigné par  Int. Commn Zool. Nom. , 1958. Opin. Decl. int. Commn zool. Nom18: 123 (Opinion 503).

    c) Commentaire de Francis Hemming, secrétaire de l'ICZN en 1967:

      "Schrank a inclus dans son genre Cupido toutes les espèces connues de lui de ce qui forme maintenant la famille des Lycaenidae,  dans la zone couverte par son livre. Pour des raisons qui apparaîtront bientôt, il est nécessaire de considérer dans le détail  une espèce nominale inclue par Schrank, et qui a ensuite été introduite comme une nouvelle espèce. Il s'agit de l'espèce nominale Papilio puer Schrank (Fauna Boica page 215). Schrank a donné une description élaborée de cette espèce nominale, et a fourni une diagnose distincte pour ce qu'il considérait comme étant les deux sexes; chacun d'eux  a été suivi par un court synonyme, qui fait place ensuite à une description détaillée de ce qu'il considérait comme deux variétés (Spielarten) trouvés dans chaque sexe. Les synonymies données par Schrank comportent des références aux trois espèces suivantes nominale précédemment établi: Papilio minimus Fuessly; Papilio tiresias Rottemburg, 1775; Papilio Pseudolus Bergstrasse, [1779]. Il est reconnu depuis longtemps que deux espèces bien distinctes ont été confondus ensemble sous le nom de Papilio puer. Les diagnoses, les références et les descriptions données par Schrank ont été analysées par moi-même dans un article publié en 1956 (Bull zool Nom 12:... 267-274). La conclusion à laquelle j'étais parvenu alors était la suivante: (a) La description donnée par Schrank pour le «mâle» (Er) de Papilio puer et la référence à l'espèce nominale Papilio tiresias Rottemburg s' appliquent aux espèces d'Everides connus en Angleterre sous le nom de "Short-tailed Blue ". Le plus ancien nom valide sur des bases taxonomiques pour cette espèce est  Papilio argiades de Pallas, 1771. Ce taxon est actuellement connu comme Everes argiades (Pallas). (b) la description donnée par Schrank pour la "femelle" (Sie) et les références à l'espèce nominale Papilio minimus Fuessly s' applique à l'espèce de Cupidide connu en Angleterre comme «Small Blue». Le nom spécifique donné à par Fuessly (minimus) est le plus ancien nom disponible pour cette espèce et est le nom sous lequel il est connu actuellement."


    Le fait que l' espèce nominale de Schrank  Papilio puer soit composée des deux espèces décrites ci-dessus a été reconnu par de nombreux auteurs, mais il n' était pas possible, en raison des obscurités du Code telle qu'elle existait alors, pour fournir les espèces nominales Cupido puer avec un contenu déterminé jusqu'à ce que la procédure à suivre pour la sélection des lectotypes a été clarifiée par la Congrès Zoologique de Copenhague de 1953. Cela a créé une situation entièrement nouvelle et m'a permis de faire en 1956 (loc cit 12:.. 268)  un lectotype-sélection pour l'espèce nominale  Cupido puer Schrank. 

    Etc.,.. lire la suite ici .

     

    d) L'auteur, Franz von Paula Schrank (1747-1835).

          Franz von Paula Schrank, né le 21 août 1747 à Varnbach près de Schärding (Autriche) et mort le 22 décembre 1835 à Munich était un prêtre jésuite et un naturaliste allemand.

    A neuf ans Schrank fréquente le collège jésuite de Passau et à quinze ans il entre dans la Compagnie de Jésus. Il passe la première année de son noviciat à Vienne (1756) et la seconde à Ödenburg (aujourd’hui Sopron en Hongrie) où il suit les cours d’un missionnaire revenant du Brésil et qui l’intéresse à l’histoire naturelle. Il étudie ensuite à Raab, à Tyrnau (aujourd’hui Trnava en Hongrie) et à Vienne.

    Il est envoyé enseigner au Collège de Linz à partir de 1769. Après la suppression de son ordre, il se rend à Passau où il est ordonné prêtre en décembre 1774 et obtient son doctorat en théologie en 1776 à Vienne.

    En 1776, il fait paraître Beiträge zur Naturgeschichte et est nommé professeur de mathématique et de physique au lycée à Amberg puis professeur de rhétorique à Burghausen. En 1784, il devient professeur d'éloquence avant d’enseigner la botanique économique et d’économie rurale à l’université d’Ingolstadt puis conseiller ecclésiastique à Landshut. En 1809, l’Académie des sciences de Munich l’élit comme membre à la condition qu’il prenne en charge le jardin botanique qui venait d’être créé dans la ville, charge qu’il occupera jusqu’à sa mort. (Wikipédia)

    Je place cette note biographique pour souligner les liens potentiels entre Schrank et Denis et  Schiffermüller il est jésuite comme J.N. Denis et il suivit une part de ses études à Vienne. De plus, Schrank a rendu visite à Schiffermüller à Linz en 1785 et a consulté sa collection. 

     

    Archeo-taxonomie :

    Après que Linné a classé en 1758 les petits papillons  dans sa phalange des Plébeiens et qu'il les a divisé en rurales et urbicolae, Fabricius, en 1793, plaça tous les Plébeiens sans distinction  dans une catégorie qu'il nomma Hesperia. On y trouvait nos Lycénidés, les Bleus, avec nos Hespéridés. Il y avait alors deux familles de papillons diurnes pour Fabricius, les Papillons (Papilio), et les Hesperia. Les Grands, et les Petits.

      C'est alors qu'intervint Schrank, qui, d'un coup de ciseau, coupa en deux cette famille des Hesperia et en créa deux groupes (Erynnis et Cupido) placés aux deux extrémités de sa nouvelle répartition en cinq familles :

     Papillons diurnes de Schrank  = 5 familles :

    • Erynnis : les Hespéridés 
    • Pieris    : les Papilionidés et les Pieridés .
    • Maniola : les Satyrinés et Apaturinés
    • Papilio  :  les Limenitinés, les Nymphalinés et les Argynninés
    • Cupido :  les lycénidés.

     Bien entendu, Fabricius répliqua (1817) en divisant à son tour tous les papillons + Sphinx en 49 genres... sans y inclure ni Erynnis ni Cupido, et en rétablissant ses Hesperia.

    Latreille avait prit aussi la paire de ciseau en 1804 : dans ses 8 genres, les Petits, les Plébéiens, les Hesperia de Fabricius étaient divisés en : 1 les Hesperia (nos Hespéridés) et 2 les Polyommates (un synonyme d'Argus) (nos Lycénidés), donc, l'équivalent des Cupido de Schrank.

    D'autres leur succédèrent ; les années passèrent. Le groupe Cupido de Schrank, qui avait la taille d'une de nos Familles, se trouva réduit à la dimension d'un genre, pour quelques espèces. Hübner, [1819] page 78  créa le genre Cupido (non valide) avec trois espèces, liger Cramer, amor Fabricius, et chrysus Cramer.   Scudder (1875) considéra que le nom pouvait être retenu pour...les deux premières espèces du deuxième groupe de Schrank (voir "composition" supra), Arion et Alcon. 

    En 1958, la décision 503 de la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique valida le genre Cupido et fixa le Papilio minimus Fuessly, 1775 comme l'espèce-type.


    b) Origine du nom Cupido :

     

    Ludwig Glaser (1887) page 284 :

      "Gott d. Liebe."

    — August Janssen (1980) page 43

    "god van de liefde (de Griekse Eros)."

    —A. Maitland Emmet (1991) page 149 :

    "Cupido or Eros, the god of love. After Fabricius (1793) had placed the skippers and blues together in Hesperia, Schrank was the first to separate them, this, therefore, being the oldest name for the present Lycaenidae (Theclinae + Lycaeninae + Polyommatinae). Schrank took as his family name the first specific name of the Plebeji of Linnaeus (1758) and it is possible that this aroused the disapproval of Latreille (1804) who rejected Cupido in favour of his own name, Polyommatus, although he was happy to accept Pieris, named by Schrank in the same volume. The rump that remains of Cupido  today scant justice to a name of historic importance."

    — Hans-A. Hürter (1998) page 324 :

    "Deutung : Auch hier zeigt sich wieder, daß die Namensgebung zumeist nichts mit den betreffenden Faltern gemein hat ; der Phantasie sind keine Grenzen gesetzt. Warum Falter gerade dieser Gattung als eine Art Eroten oder Amoretten anzuschen wären, kann nicht begründet werden. Schrank hat den Namen – wie auch Pieris oder Maniola – willkürlich gewählt."

    — Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 198 :

    "Cupidon, nom du dieu romain de l'Amour, identifié par les Romains avec le dieu grec Éros."

    — Perrein et al. (2012) page 226 :

    "Étymologie : du latin cupido, de cupere "désirer". Cupidon est l'un des génies ailés que l'on fait voltiger autour de Vénus et de l'Amour : ses traits sont ceux d'un enfant ou d'un adolescent, ses attributs sont toujours l'arc, les flèches, le carquois et les ailes."

    — Arizzabalaga & al. (2012) :

    "Cupido, sobrenom d’Eros, personificacio del desig amoros". 

      

    Discussion sur le nom cupido.

    Du latin cupido, "désir, passion, envie, cupidité", et de Cupido, inis, "Cupidon".

    - verbe cupio, cupere : "désirer". D'une racine indo-européenne  *kuep  (« bouillir », « fumer ») au sens concret.

       Inutile sans-doute de rappeler que Cupidon est l'homologue latin du dieu grec Éros, dieu de l'amour. Si Éros est un des cinq divinités primordiales, si, avec Himéros le désir, il accompagne Aphrodite, s'il est représenté dans la statuaire comme un jeune adolescent, qui reçoit son arc et ses ailes seulement au IVe siècle av. J.C., Cupidon perd ce statut majeur, devient le fils de Mars et de Vénus avant de devenir cet angelot dodu et espiègle aux flèches ravageuses et fatales.

      Il est plus intéressant de noter que Linné avait nommé Papilio cupido S.N. p. 482 n° 145 son tout premier papillon plébéien rural (cela témoigne bien de son statut de petit dieu familier indigne de figurer parmi les Apollo, les Muses et les Nymphales des premières Phalanges de Linné). C'est, pour ainsi dire, par cette première place sur la liste, l'archétype du Plébéien linnéen. 

      Mais cette espèce de polisson, pourtant décrite selon Linné par Petiver et Roesel, "habitat in Gossypio Americes", habite selon Linné sur les cotonniers d'Amérique. La Linnean Society conserve encore le spécimen du suédois :

     [Img]  [Img]  [Img] http://www.linnean-online.org/14701/

    Quand au papillon lui-même, il s'est fait discret ; après avoir été nommé Erycine Cupidon ( ou "la Goutte dorée") par Latreille en 1819,  il porte le nom d'Helicopis cupido,  appartient à la famille des Riodinidae et réside dans la forêt amazonienne, en Guyane, au Surinam (il y choisit peut-être le curare de ses flèches): le voici, le cupidon de Linné, le vrai, Helicopis cupido cupido  :

                                  Description de cette image, également commentée ci-après

    Si ce détour se justifie autrement que par la curiosité, il permet de suggérer que Schrank, pour nommer son groupe qui regroupait tous les Plébéiens à l'exception d'intrus à grosse tête et aux antennes en crochet qu'il fallait mettre chez les Erynnis, a très bien pu se contenter de reprendre le nom venant en premier sur la liste de Linné, son possesseur ne risquant pas de traverser l'Atlantique pour protester.

    Voir :  Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758.

    En 1775, Fabricius dans son Systema entomologiae, page 518 continua à filer la métaphore amoureuse avec deux autre espèces qui suivent papilio cupido : papilio amor et papilio hymen !  Le papilio amor, spécimen du Museum Tottianum (la collection du comte danois Otto Thott, 1703-1785) , vit in India orientali, alors que le papilio hymen, du Museum Bankianum (collection de Bank) vit en Sierra Leone, Afrique : peu de risque qu'ils se rencontrent pour conter fleurette.


    Deux hypothèses complémentaires sur le choix du nom Cupido par Schrank.

    1. J'ai montré initialement que Schrank avait créé 5 familles, en éclatant le groupe Hesperia de Fabricius en deux, Erynnis et Cupido, placés —comme cela a été remarqué par A.M. Emmet— aux deux extrémités de sa liste. Or, il se trouve que les deux termes s'opposent : Erynnis correspond à la Haine (les trois Erinyes se nomment "la Haine (Mégère) , la Vengeance (Tisiphone) et l'Implacable (Alecto)" et Cupido à l'Amour. On peut donc deviner une architecture dénominatrice déterminée.

    2. J'ai également montré que Schrank avait des liens avec Vienne, était jésuite comme Denis et avait rendu visite à Schiffermüller : il devait parfaitement connaître (ce qui est vrai de toute façon de tous les lépidoptéristes européens de l'époque) le Verzeichniß de Denis et Schiffermüller, paru à Vienne en 1775. Or, le frontispice de cette publication montre en premier plan trois Éros dotés d'ailes de papillons collectionnant ensemble les insectes, encadrés d'autres papillons. Ce frontispice incite à établir un lien entre les papillons et les Cupidons, et à baptiser Cupido le groupe des papillons les plus petits.

                    

    Source : http://starodruki.miiz.waw.pl/de/oldprints/view/15

                                  frontispice-couleur-Denis-et-Schiffermuller-2.png

    Version en couleur © antiquaire Donhofer  avec le jardin de Schönbrunn en arrière plan. On identifie Zerynthia polyxena, Macroglossum stellatarumDeilephila porcellus (?) mais aussi, tenu par un des putti, un filet à papillon en forme de pince en X à deux filets, en usage à l'époque et décrit par Engramelle.

    http://www.antiquariat-donhofer.at/modules/bildgalerie/view.php?gi_id=168

          Renaissance Frontinspiz - Papillons de la région de Vienne, 1776

     

     

     

    Le sous-genre cupido  Schrank, 1801.

     

    — Ce genre renferme deux sous-genres :

    • Sous-genre Everes Hübner, [1819]
      - Cupido alcetas (Hoffmannsegg, 1804 Azuré de la Faucille.
      - Cupido argiades (Pallas, 1771) Azuré du Trèfle.
    • Sous-genre Cupido Schrank, 1801

    Cupido minimus (Fuessly, 1775) Argus frêle.

    - Cupido osiris (Meigen, 1829) Azuré de la Chevrette

     

     

     3.  Nom d'espèce : Cupido minimus (Fuessly, 1775).

             

      Selon Dupont et al. 2013, "le nom de l’auteur est écrit de différentes manières dans la littérature. Dans son ouvrage de 1775, son nom est imprimé sous la forme décliné au génitif « Fueßlins ». Dans la liste des noms officiels de la C.I.N.Z., le nom du descripteur de Papilio minimus étant transcrit sous la forme « Fuessly », c'est cette dernière forme que nous adopterons dans le présent travail.". J'adopterais la même règle.


    a) Description originale

      Papilio minimus Fuessly, 1775 : Fueßlins, J. C. 1775. Verzeichnis der ihm bekannten Schweitzerischen Inseckten mit einer ausgemahlten Kupfertafel: nebst der Ankündigung eines neuen Insecten Werks. Zürich, Winterthur. (Steiner). 62 pp., page 31.

    — Description :

    599 Pap. Minimus.

    Schaeff. Ratisb. t. 165. f. 1,2

    Der kleinste aller bekannten Tagvögel. Die Flügel sind oben ganz einfärbig, schwarzbraun ; unten grau mit einem Bande schwarzer Punkte wie beam vorhergehenden, — daß dieser der Pap. Argiolus Linnaei nicht sein, zeiget gleich die schwarzbraune Farbe die die Flügel oben haben, da hingegen die des vorhergehenden blau mit einem schwarzen Bande ist. 

    Bei uns nicht selten in den Strassen nahe bei Wäldern.

    599 Papilio Minimus.

    Schaeff. Ratisb. t. 165. f. 1,2

    Le plus petit de tous les papillons de jour connus. Les ailes sont au dessus d'une couleur uniforme marron-noir et au dessous grises avec une bande de points noirs comme pour le précédent, mais  il diffère du Pap. argiolus de Linné [qui est bleu avec une bande noire]. Nous le rencontrons souvent dans les allées à proximité des forêts.


     

    — L'auteur : Jean Gaspard Fuessly (Zurich,1746-Winterhur 1786)

    ou Hans Caspar Füssli, ou  Johann Kaspar Füsslin est un imprimeur-libraire, qui avait été d'abord professeur de dessin.  Il est le fils et successeur de Johann Kaspar I Füssli, lui aussi peintre et libraire. Peintre naturaliste et entomologiste, il se spécialisa dansla représentation des plantes et des insectes, qu'il étudia scientifiquement.  Outre son Verzeichniss (Catalogue), il a publié plusieurs ouvrages d'entomologie : Magazin für die Liebhaber der Entomologie (2 volumes, 1778-1779) ; Neue Magazin für Liebhaber der Entomologie (1781-1786). Il  a travaillé à partir de 1774 en association avec (Heinrich) Steiner et compagnie, de Winterthur

     

    Johann_Kaspar_F%C3%BCssli.gif?width=300

     

     

     c)   Localité-type et description.

    —Localité-type :  Suisse

     

    — Selon Dupont et al. 2013, cette espèce  a une répartition eurasiatique. Elle est aussi présente en Asie Mineure. Elle est signalée dans presque toute la France. Les chenilles s’observent principalement sur Anthyllis vulneraria L.

    — Selon Wikipédia :

      "C'est un très petit papillon au dessus marron avec chez le mâle une suffusion bleu parfois absente. Le revers est beige pâle un peu suffusé de bleu et orné de lignes de petits points noirs.Il vole en une ou deux générations, d'avril à septembre.

    Espèce proche : L'Azuré osiris femelle est très ressemblante. L'Azuré murcian et l'Azuré grenadin qui pourraient être confondus n'ont pas la même aire de répartition.

    La chenille, petite et trapue, possède une tête rétractile noire et un corps ocre clair avec une bande dorsale foncée et une paire de ligne latérales blanchâtres plus ou moins bordées de rose. Les chenilles sont soignées par les fourmis en particulier Lasius alienus, Lasius niger, Formica fusca, Formica rufibarbis et Myrmica rubra. Il hiverne au stade de chenille mature. Sa plante hôte est Anthyllis vulneraria.

    Il est présent dans toute l'Europe du nord de l'Espagne et des côtes de l'Irlande, de l'Écosse, et de la Scandinavie jusqu'en en Sibérie, Mongolie et la côte du Pacifique. L’Argus frêle est présent dans presque tous les départements de France métropolitaine, excepté la Corse, le Finistère, les Côtes-d'Armor,la Haute-Vienne, les Landes et le Gers. Son habitat est constitué de rocailles fleuries jusqu'à 2 500 m."

     

     

    d) Synonymes et sous-espèces.

    • Cupido carswelli Stempffer, 1927
    • Cupido minima (Fuessly, 1775)
    • Cupido minimus alsoides (Gerhard, 1851) [alsoides : cf. alsus]
    • Cupido minimus minimus (Fuessly, 1775)
    • Cupido minimus trinacriae Verity, 1919 :  Verity, R. 1919. Seasonal polymorphism and races of European Grypocera and Rhopalocera. The Entomologist's record and journal of variation, 31(3): 43-48, page 47 [http://www.biodiversitylibrary.org/page/30076329]
    • Lycaena alsus alsoides Gerhard, 1851 : Gerhard, B. [1850-1853]. Versuch einer Monographie der europaeischen Schmetterlingsarten Thecla, Polyomattus, Lycaena, Nemeobius als Beitrag zur Schmetterlingskunde. Hamburg. Page 9
    • Lycaena alsus (Denis & Schiffermüller, 1775)
    • Lycaena minima (Fuessly, 1775)
    • Papilio minimus Fuessly, 1775       

    Sous-espèces :

    Leraut retient la présence de deux sous-espèces en France :

    •  minimus Fuessly, 1775.
    •  alsoides Gerhard, 1851. Localité-type : Gamsen, Valais, Suisse. Ce taxon caractérise les individus plus grands localisés à moyennes et hautes altitudes dans les Alpes.

     

    e) Origine et histoire du nom minimus.

     

    — Spuler (1901-1908) page 4 et 67 :

    "minima die kleinste"

    — Ludwig Glaser (1887) page 120 :

    "Kleinster"

    — August Janssen (1980) page 43 :

    "zeer klein oder kleinster (Superlativ von parvus = klein)."

    — Spannert, page 30 :

    "der kleinste, sehr kleine."

    — Emmet (1991) page 150 :

    "minimus, smallest : the smallest of the Plebeji parvi to be named up to 1775."

     

    — Hans A. Hürter (1998) page 324 :

    Deutung : Der Name bezeichnet ein herausragendes Merkmal der Art : es handelt sich um den kleinsten tagfalter Mitteleuropas.

    — Luquet in Doux et Gibeaux page 198 :

    minimus : adjectif latin signifiant "le plus petit".


    — Perrein & al (2012) page 226 :

    du latin minimus, "le plus petit".

    — Arrizabalaga & al. 2012 : 

    Del llati: molt petit 

     

    Discussion sur le nom minimus.


    Le nom spécifique provient de l'adjectif latin minimus, a, um, qui est le superlatif  de parvus "petit" : il signifie donc  soit "très petit", soit "le plus petit, le moindre,  minime".

    Son explication est donné par Fuessly dans sa description originale lorsqu'il écrit : Der kleinste aller bekannten Tagvögel , "le plus petit de tous les papillons diurnes connus". Il est la traduction latine du terme kleinste.


     

    Le nom synonyme Papilio alsus, et le sous-genre alsoide.

     

      En 1775, Denis et Schiffermüller décrirent dans leur Catalogue des papillons de la région de Vienne — Systematisches verzeichniss der schmetterlinge der Wienergegend — la Famille N nommée  Vieläugischte Falter ou Papiliones Polyophtalmi et reprenant celle des Argus de Geoffroy. Elle comportait 19 espèces, dont de nombreuses créées par les deux auteurs viennois en complément des papilio arion, argiolus et argus de Linné. La neuvième espèce, qui suit P. argiolus, est leur papilio alsus dont le nom vernaculaire est "Lazurblauer (le mâle)  et braunschwarzer (la femelle) blaubestäubster Untenlicht Falter".  

    Il est vraisemblable que ce soit Denis, le poète professeur de Belles-Lettres, qui se soit chargé du choix des noms, alors que Schiffermüller, professeur de dessin et d'architecture, était le collectionneur et illustrateur des espèces. Il maniait donc parfaitement le latin et sa connaissance de la littérature latine était sans failles. Dans les dictionnaires latins, le terme alsus est mentionné comme adjectif latin signifiant « frais » dans le sens de froid ; mais il est inusité, et n'est utilisé que dans ses formes comparatives alsior, alsius ou par l'adjectif alsiosus. Dans la littérature, Alsus est le nom d'un berger qui tua Podalire dans l'Enéide livre XII. Or, j'ai déjà montré que les noms choisis par Denis étaient construit dans un esprit de mimesis, d'imitation-hommage de ceux de Linné reprenant soit une syllabe initiale , soit une rime finale, soit le même nombre de lettres, soit les mêmes références littéraires. Si on considère que, pour cette famille N, les modèles sont  arion et  argus de Linné (dont argiolus n'est qu'un diminutif, ) les noms Alcon, Alcis, Damon, Aegon, mais aussi Alsus répondent à la contrainte d'une initiale en A, d'une finale en -on ou en -us, d'un nom de cinq lettres, et d'une référence à la littérature latine. Le modèle Arion de Linné est tiré de la huitième églogue des Bucoliques de Virgile. Il est probable que dans l'ensemble de l'œuvre de Virgile, Alsus était l'un des rares noms disponibles commençant par la lettre A, de cinq lettres, et se terminant, comme argus, par -us. 

    Nous pouvons donc citer le texte de l'Énéide de Virgile comme source de ce zoonyme :

    Livre XII vers 304-308 : Podalirius Alsum

    pastorem primaque acie per tela ruentem,

    ense sequens nudo superimminet : ille securi

    aduersi frontem mediam mentumque reducta

    disicit et sparso late rigat arma cruore.

    Podalire, épée levée,

    poursuit Alsus le berger qui se ruait en première ligne à travers les traits,

    et le domine de toute sa hauteur ; mais Alsus, levant sa hache,

    fend d'un coup le front et le menton de son adversaire,

    par le milieu, et ses armes baignent dans des flots de sang

     

    Ce Podalire (cf. le Flambé,  Iphiclides podalirius)  est un héros de la guerre de Troie, et son adversaire Alsus n'est cité que dans ce texte.

     

    Le nom alsoide, "en forme de alsus", a été créé par Bernhart Gerhart pour désigner, après sa description d'Alsus,  une variété : "Eine von Anderegg  in Gamsen endeckte und von Boisduval beschriebene interessante var. von Alsus, die sich  vorzugweise durch dir Grösse unterscheidet".

     


     

                 II. Noms vernaculaires.

     

     

    I. Les Noms français. 

     

     

     

    1. Variété du Demi-Argus ,  Engramelle, 1779.

    Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 181 planche 42 fig.88 e-f  dessinée par  J.J Ernst et gravée par J.J. Juillet . 

    Engramelle décrit sous le nom de Demi-Argus l'argiolus de Linné,  mais il commente ses figures  88 e-f   en écrivant : "la figure 88-e est un Demi-Argus, qui ne diffère du premier que par la taille" et "la couleur de son dessous est la même que la figure 88 b, mais ses yeux sont en plus grand nombre, et leur disposition n'est pas tout à fait la même".

    Latreille, puis Godart identifieront cette variété de Demi-Argus avec le Papilio alsus de Denis & Schiffermüller et le Papilio minimus de Fuessly (cf. infra); mais Engramelle avait déjà fait le lien, dans ses références, avec le Papilio minimus d'Esper.

     

    1' Le Petit Bleu, William Lewin, 1795.

    Bien qu'il ne soit que la traduction, dans une édition bilingue, du nom anglais "The Small Blue", c'est néanmoins un nom en français, qui mérite d'être mentionné ici. (Voir infra noms vernaculaires anglais).


    2.Le Polyommate Alsus, Latreille, 1804 et 1818.

     Histoire naturelle tome 14  page 121 .  

    Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle tome 27 page 501.


    3. Le Polyommate Alsus, Latreille et Godart 1819

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 704  n°246 . 

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses. Les papilio alsus, minimus, minutus et pseudolus sont référencés comme synonymes. 


    4. Le Polyommate Alsus, Godart 1822,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1822 tome 2 page 208 n° 78 Planche  XXVI figure 5-6 dessinée par Duménil et gravée par Perrot fils.


    LE POLYOMMATE ALSUS Latr. Nouv. Dict. d'Hist. nat. 2ème éd.

    Hesperia Alsus (Fabr. Ent.syst.)

    Papilio Alsus (Wien. verz. Illig. Lang, Hübn, Ochsen.)

    Papilio minimus (Esp. Schneid.  Fuessl. de Vill.)

    Papilio Pseudolus  Bork. Europ. Schmett. et Bergstr. Nomenc.

    Le Demi-Argus, var. Engr. Pl. 42 fig. 88 e-f.

    Envergure 9 à 11 lignes. [ =22,5 cm].

    Le dessus des ailes est d'un brun-noirâtre chatoyant, sans aucune tache dans la femelle, avec des atomes bleus très clairsemés chez le mâle; etc.,...


    Image BHL et raf.dessin.free.fr :

                        n262_w334

              13896

     

                          13895

     

     

    5. Le Polyommate Alsus : la chenille. Duponchel, 1849.

    page 75  planche 7 fig. 25.

    "Cette chenille vit sur l'astragale pois-chiche (astragalus cicer), plantes qui croit ordinairement dans les régions sous-alpines, mais qu'on trouve aussi dans les endroits secs et pierreux des environs de Paris. "

                            n94_w302


    6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

     

           Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet crée comme nom principal pour Cupido minimus "L'Argus frêle", accepte 'l'Argus minime" et réfute "La (sic) Lycène naine" créé par J.P. Vanden Eeckhoudt en 1965 et "le Pygmée" créé par C. de Villers en 1789 en commentant ces opinions des notes 46 et 49.

    Note [46] : Contrairement aux apparences, malgré la terminaison latine évoquant le féminin, le mot français "Lycène" est du genre grammatical masculin. Il convient donc de proscrire tous les noms vernaculaires accordant le terme "Lycène" au féminin. 

    Note [49] : Il est impossible de conserver pour Cupido minimus le nom de "Pygmée", car ce dernier sert à désigner Thyris fenestrella  Scop. (Thyrides).

    Les noms créés par Luquet pour les 73 Polyommatinae français se répartissent en 62 Azurés,  7 Argus et 14 Sablés, chaque nom collectif se voyant déterminé soit par le nom de la plante-hôte, soit par un qualificatif géographique ou plus rarement, comme ici, par un adjectif descriptif. Le nom collectif Argus est la reprise d'un groupe créé par Geoffroy en 1762, Argus étant un Géant aux cent yeux répartis sur tout le corps comme les ocelles des ailes de ces espèces. 

      On peut complimenter Gérard Luquet pour avoir su éviter la tentation de l'adjectif "Petit" au profit de celui de "frêle", qui suggère par son étymologie dérivé du latin fragilis l'idée de fragilité (CNRTL : "Qui, en raison de sa minceur, de son manque apparent de robustesse, donne une impression de fragilité") .

             

     

     

    7. Noms vernaculaires contemporains :

          Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de  Lycaena minima Fuessly (=Alsus Hübn)  mais n'emploient aucun nom vernaculaire, se contenter de parler de "Minima" .

    —Bellmann / Luquet 2008 page 146 : "Argus frêle" .

    — Chinery / Leraut  1998  : non décrit

    — Doux & Gibeaux 2007 : "L'Argus frêle ".

    — Lafranchis, 2000 page 207: "l'Argus frêle" .

    — Perrein et al. 2012 : " Argus frêle".

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "L'Argus frêle".

    — Wikipédia : " Argus frêle ou Argus minime ".


     

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     

     

    • "Zwerg-Bläuling" en allemand
    • "Small Blue" en anglais
    • "Deunde Oscuro "en espagnol
    • "Cupido menut" en catalan
    • "Mažasis melsvys" en lituanien
    • "Modráčik najmenší" en slovaque
    • "Голубянка малая" en russe
    • "Modrásek nejmenší" en tchèque
    • "Törpeboglárk" en hongrois
    • "Maleni plavac" en serbe
    • "Dværgblåfugl" en danois
    • "Dwergblauwtje" en néerlandais
    • "Pikkusinisiipi" en finnois
    • "Mali strjeličar" en croate.
    • "Dvergblåvinge" en norvégien
    • "Mindre blåvinge" en suédois
    • "Pisi-sinitiib" en estonien
    • "Sīkais zilenītis" en letton
    • "Modraszek malczyk" en polonais
    •  "Minik Kupid" en turc.


    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "gormain bheaga, gorman bheag" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas encore de nom en breton ; 

    • " gleision bach, glesyn bach" en gallois.

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

    Les noms vernaculaires en anglais selon M. Salmon (2000).

    a) UK Butterflies : "Le Small Blue est le plus petit papillon résident en Grande-Bretagne  avec une envergure qui peut ne pas dépasser 16mm. Les sexes sont semblables en apparence, bien que chez le mâle, le dessus est presque noir avec un saupoudrage d' écailles bleues, tandis que chez la femelle il est brun plus foncé. Les deux sexes ont une face inférieure qui est de couleur gris argenté , et pas sans rappeler celle de l'argiolus. Ce papillon a une large distribution, étant trouvé du  nord de l'Ecosse jusqu'au sud de l'Angleterre, avec des colonies aussi au pays de Galles et en Irlande. Cependant, en dehors de ses bastions dans le sud de l'Angleterre, les colonies sont souvent des poches isolées, généralement dans les régions côtières. La plupart des colonies se composent de moins de 30 adultes, bien que quelques colonies comprennent des milliers d'adultes. Ce papillon est absent des îles écossaises de l'Ouest et du Nord, de l'île de Man et des îles Anglo-normandes."

    •  "The Small Blue" : Lewin, 1795 ; Jermyn, 1824 ; Furneaux, 1894 ; South, 1906 ; Frowawk, 1924 ; Emmet & he ath, 1989 ; Thomas, 1991.
    • "The Bedford Blue" : Samouelle, 1819 ; Rennie, 1832 ; Humphreys & Westwood, 1841 ; Morris, 1853 ; Coleman, 1860 ; W.F. Kirby, 1896 ; W.E. Kirby, 1906 ; Newman & Leeds, 1913.*
    • "The Little Blue"  : Morris, 1853 ; Coleman, 1860 ; Newman & Leeds, 1913 ; Thomas, 1991.

    * et Leach ; Stephens 1829... Pourquoi ce nom ?  Cupido minimus serait-il  fréquemment retrouvé dans la région de Bedfordshire ? Ou en raison d'un portrait de William Russell, 1er duc de Bedford (1616-1700) portant  le manteau bleu de Chevalier de l'Ordre de la Jarretière ? 

    National Portrait Gallery, London

    William Russell, 1st Duke of Bedford

     


    La planche 39 de William Lewin (1795) Papilio alsus Linnaeus  The Small Blue / Le Petit Bleu.:

    Le papillon de cette espèce, qui est très petit, a été longtemps inconnu. Il vole avec vitesse ; et comme d'ailleurs il présente très peu de surface, à peine a-t-il pris l'essor qu'aussitôt il se dérobe à la vue. Il s'en faut bien qu'il soit rare : car je l'ai trouvé dans plusieurs endroits la première semaine de juin. On le voit à cette époque voltiger le long des haies, dans un sol où la craie domine. On peut juger de la grosseur de la chenille par celle du papillon : sa petitesse la rend imperceptible ; je suis fondé à croire que l'herbe est son aliment. Le mâle et la femelle ne diffèrent que par la grandeur. le mâle est représenté figure 3 ; on en voit le dessous figure 4.


             CUbiodiversity1127488_0162.jp2&scale=4&r

     

                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : cupido minimus 

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : cupido minimus 

    — UK Butterflies : cupido minimus 

    — lepiforum : cupido minimus 

    — Jardinsauvage :cupido minimus 

     

    Bibliographie de cet articleZoonymie des Rhopalocères : bibliographie.

     

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    Published by jean-yves cordier
    23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 19:40

    Zoonymie (étude du nom) du papillon le Brun des pélargoniums, Cacyreus marshalli Butler, 1898.

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

    — Cacyreus Butler, 1897. L'auteur de ce genre en a expliqué la formation : voulant décrire l'espèce sud-africaine Hyreus linceus, il écrit : "Le nom générique de Hyreus étant préemployé chez les Oiseaux, je renommerai ce genre Cacyreus". En effet, Hyreus est un genre créé par Hübner en 1819, mais qui est précédé dans la classe Aves par son homonyme Hyreus, Stephens, 1816. Butler construit donc son nom en précédant Hyreus du qualificatif grec kakos, "mauvais" ou, ici, "invalide", soit kakos-hyreus abrégé en Cacyreus.

    marshalli, Butler, 1898. La description originale de cette espèce vient d'un article dont le titre est "On three consignments of Butterflies collected in Natal in 1896 and 1897 by Mr. Guy A. K. Marshall" qui décrit 667 spécimens adressés de la Province du Natal (le bush des Bushmens puis des Zoulous, en Afrique du Sud) juste avant la guerre des Boers, par le jeune Guy Marshall . Revenu à Londres, celui-ci deviendra directeur du  Commonweath Institute of Entomology et  créera deux publications scientifiques: le Bulletin of Entomological Research et la Review of Applied Entomology. Sir Guy Anstruther Knox Marshall (1871- 1959 ) est donc l'un des fondateurs du CABI, une organisation internationale d'expertise entomologique et mycologique très attentive aux maladies propagées par les espèces envahissantes (pest diseases) : un comble puisque le papillon à qui il donne son nom appartient désormais à ces espèces préoccupantes.

     — L'espèce qui n'est apparue en France qu'en 1997 dans les Pyrénées-Orientales, et en 1999 dans le Var, n'a reçu un premier nom vernaculaire qu'en 2000 dans "Les papillons de jour de France Belgique et Luxembourg et leurs chenilles" de Tristan Lafranchis. En 2007, Gérard Luquet créa "l'Argus des Pélargoniums" dans l'ouvrage "Les papillons de jour d'Île-de-France et de l'Oise" de Doux et Gibeaux, 2007. En 2013, Gérard Luquet (Dupont & al. 2013) utilise la forme "Brun des Pélargoniums".   l'INPN mentionne pour sa part, et avec cet emploi des majuscules, les formes "Brun du pélargonium" et "Argus des Pélargoniums".

     Le nom s'explique par la couleur uniforme de la face supérieure des ailes ("brun") et par le genre de la plante-hôte (les géraniums). Le nom "Argus" se justifierait plutôt sans-doute par le souci d'inclure cette espèce dans un groupe dénominatif, car les ocelles qui sont le propre des "Argus" (Argos étant un géant aux cent yeux) sont absents ou réduits ici à une rangée de minuscules lunules blanches.  Le genre Pelargonium est celui des plantes-hôtes sauvages et su-africaines de cette espèce, plantes qui ont été exportées du Cap depuis le XVIIe, et dont les cultivars répandues en Europe dans les jardinières sous le nom de "géraniums" sont les victimes de la chenille qui s'en prend aux bourgeons floraux.

     

     

                   I. Nom scientifique.


    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycénides ou Lycènes.

     

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

    La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). Elle comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus :

    • Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : [Thiéclines : Théclas ou Thècles et Faux-Cuivrés].
    • Sous-famille des Lycaeninae [Leach, 1815] : [Lycénines : Cuivrés].
    • Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827 : [Polyommatines : Azurés, Argus et Sablés].

    b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

    Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

    Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus.

      Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.

    Cette sous-famille contient, en France, 18 genres :

    •  Leptotes Scudder, 1876
    • Lampides Hübner, [1819]  
    • Cacyreus Butler, 1897
    • Cupido Schrank, 1801
    • Celastrina Tutt, 1906
    • Maculinea Eecke, 1915 
    • Pseudophilotes Beuret, 1958
    • Scolitantides Hübner, [1819]
    • Iolana Bethune-Baker, 1914
    • Glaucopsyche Scudder, 1872
    • Plebejus Kluk, 1780 
    • Aricia [Reichenbach], 1817
    • Plebejides Sauter, 1968
    • Eumedonia Forster, 1938
    • Cyaniris Dalman, 1816
    • Agriades Hübner, [1819]
    • Lysandra Hemming, 1933
    • Polyommatus Latreille, 1804.

     

            

    2. Nom de genre :  Cacyreus, Butler, 1897.

    a) Description originale :


     

     Butler, A. G. 1897 (1898). On three consignments of Butterflies collected in Natal in 1896 and 1897 by Mr. Guy A. K. Marshall. Proceedings of the Zoological Society of London, 4: 835-857, page 845 .
     

    — Description :

     Cacyreus lingeus, Cramer « The generic name of Hyreus being preoccupied in Birds, I will rename this genus Cacyreus, taking C. lingeus as type. »

     — Type spécifique: Papilio lingeus, Stoll, [1782] ; in Cramer, Uitl. Kapellen 4 (32-32): 176, pl. 379, fig. F, G. Lingeus est un papillon du Cap de Bonne-Espérance se trouvant selon Cramer  "dans la collection de Mr. le Ministre E.F Alberti". Cette collection est citée plusieurs fois dans la publication de Gaspar Stoll.

    Ericus Franciscus Alberti (1724-1788) était un pasteur luthérien d'Amsterdam (prédicateur à Zieriksee 1744-1746) dont la collection a apparemment été vendue, peut-être aux enchères. On connaît une publication de lui, Leerredenen opentlyk gehouden te Amsterdam in de Luthersche Oude Kerk, den 22sten en 25sten van den maand November 1767, 62 pages Uitgave Amsterdam: de Wed: David Weege en J. Weege, 1788 ; voir aussi ici, et son portrait par Jacob Houbraken au Teylers Museum d'après une peinture de J. de Buis 1769.

     Portret Ericus Fridericus Alberti | Houbraken, Jacob

     

    b) caractéristiques. J.N Eliot 1973.

     

    • ailes antérieures à 11 veines et 12 espaces libres.
    • androconie sur l'emplacement habituel, de type "battledore" : les écailles androconiales ont nommées "battledore" par comparaison avec une raquette du jeu de Volant depuis Nabokov, ou plutôt depuis John Watson, "On the battledore Scales of Butterflies", Monthly Microscopical Journal Août 1, 1869 pp. 73-80 Planche 21  . La raquette de tennis ou de badmington fait aussi l'affaire, pourvu qu'on   imagine l'écaille implantée sur l'aile par le manche. 

                                      images?q=tbn:ANd9GcQ53dMRqcuDn3CfvW9aNkO

    • Une queue à l'aile postérieure, ou un lobe vestigial 
    • Yeux et palpes velus
    • caractères des genitalia

     

     

    Origine et signification du nom Cacyreus.

     

    —Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 194 :

    Cacyreus : étymologie non élucidée.

     

     

    Discussion.

            Hyreus (Hyrieus, Hyriée) est, dans la mythologie (Ovide, Fastes, V, 495-535), un pauvre berger de Béotie, à qui Jupiter, Neptune et Mercure demandèrent un jour l'hospitalité. Il n'hésita pas à tuer l'unique bœuf dont il disposait. Impressionné, Jupiter lui fit choisir de demander ce qu'il voudrait ; Hyreus répondit qu'il voulait un fils, mais que, veuf, il ne voulait pas se remarier. Les trois dieux firent naître Orion de la peau du bœuf dont ils s'étaient régalés, et de terre détrempée d'eau.

      Hübner a créé en [1819] le Coitus [Genre] Hyreen, Hyrëi (Hyreus) dans la seconde Tribu des Gentiles, Stirps 1 des Agrodiatei, Famille A des Adolescentes, Coitus n°9. Il est définit ainsi : Die Flügel unten marmorähnlich gefleckt. Il comprend trois espèces n°692 à 694, Hyreus Lingeus Cramer, Hyreus Palemon Cramer, et Hyreus Misenes Cramer. 

    Le genre Hyreus Hübner [1819] n'étant plus valide selon le Code International par préemploi dans la classe des Oiseaux par Stephens en 1816  (in Shaw, Gen. Zool., Aves 9 (2) : 337) selon la loi d'Homonymie, Butler, qui veut décrire ce genre et y placer une nouvelle espèce, se voit contraint de créer un nouveau nom de genre : il le forme sur le squelette de l'ancien nom déchu -yreus, en le précédant du suffixe Cac-, qui procède peut-être du grec kakos, "mauvais". Cet adjectif doit sans-doute être compris plutôt ici comme "invalide" :  Cacyreus serait alors à interpréter comme kakos Hyreus, "Hyreus devenu invalide".

     

    Puisque Butler ne donne pas de description de son genre Cacyreus, on peut rappeler la description du genre Hyreus de Hübner :

    a) Stirps  Agrodiates :  Die Streichler kalschnauzig, die Wangen weiß geränget, die Ohren ziemlich kurz, langkolbig. Die Stutzen, vorzüglich, die Aerme, kurz.

    b)  Familia A : Junge, Adolescentes. Die Ohren ziemlich dickfolbig. Die Flügel rundlich stumpf, oben blau, unten blatz. (Les antennes en bulbe assez épais. Les ailes émoussées de façon arrondie, bleues au dessus, pâles en dessous.)

    c) genre Hyreus : Die Flügel unten marmorähnlich gefleckt.  (La face inférieure des ailes tachetées et comme marbrées.)

     

     Addendum : le genre Harpendyreus, Heron, 1909.


    En 1909, dans le compte-rendu de l'expédition dans les Monts Ruwenzori (Ouganda et Congo), Francis Arthur Heron, (1864-1940) un collègue de Butler assistant-conservateur du British Museum et spécialisé dans les papillons africains, néotropicaux et orientaux  créa le genre Harpendyreus Heron, 1909; Trans. zool. Soc. Lond. 19 : 158. Il distinguait ainsi l'espèce H. reginaldi de celles du genre Cacyreus.
    Le nom est construit en imitation de Cacyreus et suggère ainsi une référence à quelque Harpendus ou Harpendos ; je ne trouve que la ville d'Harpenden en Angleterre, mais je ne peux justifier ce choix.

     

     

     3.  Nom d'espèce : Cacyreus marshalli, Butler, 1898.

     

    a) Description originale

    Butler, A. G. 1897 (1898). "On three consignments of Butterflies collected in Natal in 1896 and 1897 by Mr. Guy A. K. Marshall". Proceedings of the Zoological Society of London, 4: 835-857, page 845-846.   

    Differs from C. palaemon in its squarer form, the costa of the primaries being shorter and the secondaries with shorter abdominal margin. Owing to the bronze-brown colouring of the upper surface, the white spots on the fringe appear more conspiscuously : the primaries below have larger but less sharply defined white spots on the outer border ; the secondaries have narrower bands, that from the middle of the cell to the abdominal margin being more interrupted but grey and indistinct (so that the wing appears to be crossed by a broad belt of greuish white), the dark discal band curves upwards at its abdominal extremity, the last spot composing it being small and heart-shaped ; the anal area is filled with a qudrate patch of pale sandy brown, forming the outer part of the usual whitish irregular blotch,which is more acutely indented on its outer margin ; lastly, the two usual black spots show little (often no) metallic green scaling. Expanse of wings 20-28 millimeters.

     

    Escourt, 4000 feet, 2nd, 14th, 15th and 18th October, 22nd, 3323 rd, 28th, and 29th November, and 13th December ; Frere, 3800 ft, 2nd and 4 th December, 1896.

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    Planche 50 (Fig.4 = C. palaemon. Fig.5 = C. marshalli.)

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                  07075_Cacyreus_marshalli_pl_l_fig_5.gif

     

    b) L'auteur et son article : Arthur Gardiner Butler et Sir Guy Marshall.

    b1. Arthur Gardiner Butler, né le 27 juin 1844 à Londres et mort le 28 mai 1925 à Beckenham dans le Kent, est un zoologiste britannique. Il a grandi à  Londres à Chelsea  Cheyne Walk. Il était le fils de Thomas Butler, un employé du British Museum qui devint  en 1857 secrétaire adjoint de Antonio Panizzi, le Directeur de la Bibliothèque du British Museum. Il travailla au British Museum et fit paraître de nombreux travaux de taxinomie sur les oiseaux, les insectes et les araignées.

    Il fait paraître, en entomologie :

    •  Catalogue of diurnal lepidoptera of the family Satyridae in the collection of the British Museum (1868)
    •  Catalogue of Diurnal Lepidoptera Described by Fabricius in the Collection of the British Museum (1870)
    •  Lepidoptera Exotica, or, Descriptions and illustrations of exotic lepidoptera (1869-1874),
    •  Tropical Butterflies and Moths (1873),
    •  Catalogue of the Lepidoptera of New Zealand (1874),
    •  The butterflies of Malacca (1879).

    Butler était  membre de la Royal Entomological Society, de la Linnean Society of London, de la  Zoological Society of London et de la British Ornithologists’ Union.

     

     

     


    220px-Arthur_Gardiner_Butler.jpg 

     

    b2. Sir Guy Anstruther Knox Marshall (20 Décembre 1871 à Amritsar, au Pendjab - 8 Avril 1959 à Londres), était un entomologiste britannique d'origine indienne qui fut un spécialiste des Curculionidae.

     Le père de Guy, le colonel Charles Henry Tilson Marshall (1841-1927) et son oncle, le Major-général George Frederick Leycester Marshall (1843-1934), étaient tout deux des naturalistes qui ont publié des livres sur les oiseaux et les papillons de l'Inde, de la Birmanie et de Ceylan.

    Marshall a fait ses études en Angleterre à Margate où il a commencé une collection de papillon, puis a transféré ses attentions vers les coléoptères lorsqu'il entra à Charterhouse, Surrey (l'une des neuf Public schools les plus prestigieuses alors en Angleterre). Après qu'il eut  échoué à l'examen d'entrée à la fonction publique indienne, son père l 'envoya en 1891 dans la Province de Natal en Afrique du Sud pour se former à l'élevage des moutons. Il alla ensuite en 1895 à Salisbury (colonie de Rhodésie du Sud, actuelle Harare, Zimbabwe), où il dirigea la Salisbury District and Estates Company et où il posséda deux fermes. Il y collecta des espèces dans le Mashonaland. Il ne retourna pas à Londres avant 1906.

    Marshall correspondait dès 1896 avec l'éminent darwinien Edward Bagnall Poulton, Hope Professor de zoologie  à l'Université d'Oxford et auteur de  The Colours of Animals (1890). Poulton exhorta Marshall à étudier la couleurs d'insectes sur le plan du mimétisme et du camouflage. Tout au long de ce projet de recherche Marshall mis en place une collection de spécimens de plantes d'Afrique australe. Ses résultats ont été publiés en un document commun (Five years' observations and experiments (1896-1901) on the bionomics of South African insects ) dans Transactions of the Entomological Society of London en 1902. 

     

    Poulton aida ensuite (1907)  Marshall à obtenir un poste au  Sarawak Museum de Bornéo. Marshall, cependant, est tombé malade lors d'un séjour à Londres, d'une maladie contractée en Afrique. Lorsque certains de ses articles sur les charançons ont été publiés, on lui a offert un poste en tant que secrétaire scientifique du Entomological Research Committee (Tropical Africa), et il est resté à Londres. La fonction du Comité était de réunir un entomologiste de terrain  en Afrique de l'Ouest et un autre en Afrique de l'Est pour étudier les insectes nocifs pour les humains, les cultures et les animaux, et  envoyer des échantillons au Muséum d'Histoire naturelle de Londres pour identification. Sous la direction de Marshall, la commission s'est développé en un corps puissant et efficace. 

    En 1913 Sir Guy Marshall fonda l' Imperial Bureau of Entomology (1913-1933) qui devint l'Imperial institute of Entomology (1933-1947), dont les principales fonctions sont l'identification des insectes ravageurs et la rédaction d'un périodique mensuel donnant des résumés de toute la littérature entomologique actuelle. Cet organisme fut nommé  The Commonweath Institute of Entomology, puis finalement, tous les services d'information agricole furent fusionnées en 1947 dans le Commonwealth Agricultural Bureaux (CAB ou CABI)  Marshall a créé le service de contrôle biologique à Farnham House (entre Londres et Southampton), donnant naissance à un réseau mondial de laboratoires et la création de deux publications scientifiques: le Bulletin of Entomological Research et la Review of Applied Entomology. 

    L'organisation de Marshall endossa l'énorme tâche de rédiger la division 'Insectes » du Zoological Record. Il a été élu membre honoraire de la Royal  of Entomological Society de  Londres,  élu à la Royal Society, à l'Académie américaine des arts et des sciences, à la Royal Society de Nouvelle Zélande, l'Indian Institute of Science, la Société royale belge d'entomologie, et de la  Société entomologique Russe. 

     

    Le travail d'identification de Marshall à l'institut a mené à sa connaissance approfondie de taxonomie des insectes. Sa spécialisation dans les Curculionidae était née par accident plutôt que par choix, car ils étaient le seul groupe laissé intact après un voyage en Angleterre en 1896. Au total, il a décrit quelques 2300 nouvelles espèces dans quelque 200 documents. Après sa retraite, le Museum d'Histoire Naturelle mis à sa disposition un bureau pour son travail taxonomique, qu'il a poursuivi jusqu'à peu de temps avant sa mort.

    Sir Guy Marshall, founder of CABI, with Mr Nazir Ahmad Aslam, a student from Pakistan

     

    b3. L'article en commun.

    Le titre de cet article peut se traduire par "Sur trois lots de papillons expédiés du Natal en 1896 et 1897 par Guy Marshall". En 1896, Butler avait 52 ans et Marshall ...25 ans. L'article de Butler débute ainsi :

      "Depuis son retour en Afrique du Sud, M. Guy A.K. Marshall a plus que généreusement tenu une promesse qu'il m'a faite en Angleterre lorsqu'il récoltait  des lépidoptères pour le Museum : en effet, les envois se sont succedés si rapidement qu'il a été impossible de monter les spécimens aussi vite qu'ils étaient réceptionnés. Les notes qui accompagnaient la plupart des espèces sont d'un intérêt considérable pour les lépidoptéristes en général: donc, comme les trois premiers lots, composé de 667 spécimens, sont maintenant réunis ensemble, je crois qu'il est préférable de traiter déjà de ceux-ci, laissant la description d'un lot supplémentaire juste reçu pour une publication ultérieure.

    M. Marshall est un collectionneur admirable et infatigable, et il connaît si bien les Papillons sud-africains  qu'il a été en mesure d'ajouter de nombreux spécimens  à la Collection nationale [britannique], certains d'entre eux étant, comme mon ami M. Trimen* me l'assure, d'une rareté considérable , et un ou deux n'ont été soit que récemment découverts soit étaient encore inconnus de la faune d'Afrique du Sud.

     A propos de son premier envoi, M. Marshall écrit (Estcourt, Natal, le 20 Octobre 1896): - «Je vous fais parvenir ce courrier par un petit échantillon des papillons que je ai pris depuis mon arrivée à Natal, et j' espère que vous trouverez quelques spécimens intéressants et utiles parmi eux."

    * Roland Trimen (Paddington, Londres, 29 octobre 1840-25 juillet 1916 à Londres) était un entomologiste (spécialiste des lépidoptères sud-africains) et naturaliste britannique et sud-africain. Il fut conservateur du South-African Museum au Cap de 1872 à 1895, succédant à ce poste à Edgar Leopold Layard (1825-1900).

     

    Nous sommes donc amenés à imaginer les relations amicales nouées entre Butler, responsable des collections de papillons au British Museum, et le jeune Guy Marshall lors de ses études à Chaterhouse, soit plutôt lors d'un retour en Angleterre après son arrivée en Afrique du Sud en 1891.

     Alors qu'il est né au Penjab, il peut sembler curieux que Marshall soit envoyé en Afrique du Sud par, ou sur le conseil de son père. Mais la Province du Natal était alors une colonie de l'Empire britannique :   "En 1856, les 10 000 colons du Natal obtiennent l'autonomie législative. L'économie de la colonie est alors centrée sur la culture de la canne à sucre. Refusant de faire appel aux Africains confinés dans les réserves territoriales de la colonie, le gouvernement britannique fait appel à ses colonies indiennes et asiatiques pour qu'elles fournissent la main d'œuvre suffisante au développement économique des plantations de cannes à sucre. Entre 1866 et 1911, plus de 150 000 travailleurs sous contrat, originaires principalement de Madras et de Calcutta en Inde, débarquèrent au Natal auxquels s'ajoutèrent plusieurs milliers d'Indiens gujarati qui s'établirent librement comme commerçants. En 1893, le Natal devient une colonie à part entière de la Couronne britannique, dotée de son propre gouverneur. En 1897, le Zoulouland est annexé au Natal." (Wikipédia) Il existe donc des liens étroits entre l'Inde et le Natal.

     Le Natal en rouge, la colonie du Cap en bleu :

    220px-South_Africa_late19thC_map.png

     Il est aussi important d'avoir à l'esprit le climat politique de cette région qui va être concernée par la Guerre des Boers deux ans après les excursions entomologiques de Marshall :

    Les Boers étaient les descendants des premiers colons d'origine néerlandaise, allemande et de huguenots chassés de France, arrivés en Afrique du Sud aux xviie et xviiie siècles. Le terme de Boer (paysan), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au xxe siècle, la place à celui d'Afrikaner pour désigner l'ensemble de cette communauté blanche d'Afrique du Sud.

    Des gisements d'or furent progressivement découverts dans les montagnes à l'est du Transvaal, qui attirèrent rapidement divers aventuriers originaires des colonies britanniques environnantes.

    La guerre fut déclarée le 11 octobre 1899, et les Boers attaquèrent les premiers en envahissant la Colonie du Cap et la Colonie du Natal entre octobre 1899 et janvier 1900. À l'ouest, dans la colonie du Cap, la première confrontation intervint le 12 octobre à Kraaipan, remportée par les Boers sur la route de Kimberley. La première bataille au Natal se tint à Talana Hill le 20 octobre, et se conclut par une victoire illusoire des Britanniques. Il s'ensuivit quelques succès militaires des Boers contre le général Redvers Buller.

    À la fin de ce deuxième conflit, les deux républiques boers, l'État libre d'Orange et la république sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l'Empire britannique. (Wikipédia)


    Les diverses espèces envoyés au Museum par Marshall sont accompagnées du lieu et de la date de leur capture. On peut donc suivre le filet à papillons de Marshall au nord de Dublan, et à l'est des sommets du Drakensberg, sur les sites de Tugela River, Malvern, Estcourt 4000ft, Niginya, 6500 ft, Durban, Ulundi, Chuga's Hill, Weenen, et de la forêt de Karkloof, réserve naturelle aujourd'hui renommée pour ses safaris, ses spas, son papillon Bleu de Karkloof Orachrysops ariadne, parmi les girafes du bush. Ces toponymes ont parfois marqué l'histoire : c'est à Estcourt que Winston Churchill, jeune correspondant de guerre, a été capturé en 1899 par les Boers ; et c'est près de Karkloof que Nelson Mandela a été capturé en 1962. C'est aussi là qu'eut lieu en 1875 le premier vol habité, sur un planeur.

    http://www.biodiversitylibrary.org/page/30988066#page/975/mode/1up

     

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    c) Localité et description

    — Localité-type : Estcourt, province de Natal, Afrique-du-Sud

     

    — Selon Dupont et al. 2013, Cette espèce introduite en Europe accidentellement dans les années 1990 est une espèce envahissante dont les chenilles se développent sur des plantes ornementales (Pelargonium sp.).

    Selon Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Brun_des_p%C3%A9largoniums :

                       220px-G_bronze.JPG

    "Le Brun des pélargoniums est un petit papillon d'une envergure de 15 mm à 23 mm pour le mâle, 18 mm à 27 mm pour la femelle, au dessus marron bordé d'une frange blanche entrecoupée de marron, avec aux postérieures une queue et un petit ocelle en position anale. Le revers présente des dessins en lignes dans divers tons de marron, certains très colorés, et la même frange blanche entrecoupée de marron. Les espèces ressemblantes (pour la présence de deux petites queues) sont Lampides boeticus et Leptotes pirithous.

    Les chenilles, d'abord de couleur vert tendre changent de coloration, portent des marques roses formant des lignes sur le dos et des poils raides de couleur blanche, ce qui fait qu’on les confond avec les boutons floraux dans lesquels elles pénètrent (phénomène de mimétisme cryptique).

    Biologie : Aux Baléares, on compte jusqu'à six générations du brun des pélargoniums par an. En élevage, le cycle biologique dure en France autour d'un mois. Dans les Bouches-du-Rhône, l'adulte peut être observé dès le mois de janvier et jusqu'en mi-octobre en Charente. La plante-hôte de sa chenille sont les Pelargonium et dit-on, les Geranium, Geranium sylvaticum, Geranium pratense, Geranium pyrenaicum,Geranium robertianum. Mais des travaux de l'INRA montreraient que les Geranium indigènes ne seraient pas plantes-hôtes et que seuls les Pelargonium seraient concernés.

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    Carte de répartition. En vert : présent. En orange : présent dans certaines zones

    Le Brun des pélargoniums est présent dans le sud de l'Afrique (Afrique du Sud, Mozambique, Zimbabwe), et a été introduit aux Baléares puis s'est étendue au Maroc, à l'Espagne, à la France et en Belgique. Elle est également repérée en Suisse (Tessin), en Autriche et en 2003 à Palerme (Sicile). En France il est présent dans tout le sud jusqu'en Charente-Maritime, Charente, Dordogne, Lot, Cantal, Loire, Saône-et-Loire et Ain. Il a été signalé en Seine-Saint-Denis et dans le Haut-Rhin. L'espèce étant originaire d'Afrique du Sud, des stades immatures sont, selon toute vraisemblance, introduits accidentellement aux Baléares par transport avec des “géraniums” (Pelargonium). Observée à Majorque en 1988, l'espèce envahit rapidement l'île, puis le reste des Baléares, débordant sur l'Espagne continentale. Dès 1991, un Brun des pélargoniums est capturé à Bruxelles. En 1996, des colonies sont repérées près de Rome. En 1997, l'espèce, déjà présente en Catalogne, au Portugal et au Maroc et dans le sud de la France, est observée à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales) ainsi qu'en Grande-Bretagne (Sussex).

     

    L'expansion du Brun des pélargoniums, soutenue par le goût des habitants des villes et des villages pour le “géranium” et l'absence de parasites et prédateurs spécifiques, n'a pas été freinée dans les dernières années par sa relative disparition des balcons, du fait des ravages causés par les chenilles de l'espèce qui se nourrissent de toutes les parties aériennes de la plante, notamment des fleurs et des bourgeons floraux. Il semblerait donc que son établissement en France, au moins dans les régions méditerranéennes, soit à présent réalisé. Pour certains, le réchauffement climatique favoriserait cette expansion. Il réside dans les jardins et tous les lieux où sa plante-hôte est cultivée, parcs, balcons et autres. L'espèce est considérée comme nuisible et sa destruction est obligatoire."

     

     

    c) Origine et histoire du nom marshalli. 

     

    — Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 194 :

    marshalli : taxon dédié à Sir Guy Anstruther Knol Marshall (1871-1959), qui devint, quelques années après cette dédicace, le premier Directeur de l'Institut Entomologique du Commonwealth.

     

    — Arizzabalaga & al. 2013 :  

    Dedicada a P. Marshall, entomòleg anglosaxó

     

    Discussion.

            Arthur Gardiner Butler, employé au  British Museum et très attaché à cette époque à la description de espèces tropicales ou exotiques, rend hommage dans sa description originale de 1897-1898 d'une nouvelle espèce du genre Cacyreus à Sir Guy Anstruther Knox Marshall (1871- 1959 ). Celui-ci, qui deviendra le Directeur du  Commonweath Institute of Entomology, créera deux publications scientifiques ( le Bulletin of Entomological Research et la Review of Applied Entomology), et sera l'un des fondateurs du CABI, organisation internationale d'expertise entomologique et mycologique très attentive aux maladies propagées par les espèces envahissantes (pest diseases), n'est encore qu'un jeune entomologiste amateur qui explore la Province du Natal où il songe à s'établir comme éleveur à la demande de son père. En quelques mois de 1896-1897, il adresse 677 spécimens venant de ce paysage de brousse et de forêt, et notamment cette nouvelle espèce provenant de la ville d'Estcourt, au nord de Dublan. Il est donc parfaitement logique que Butler honore Marshall en donnant son nom à une nouvelle espèce de Cacyreus.

     

                   150px-Hermann_geranium_africanum1.jpg

     

                  II. Noms vernaculaires.


     

     

    I. Les Noms français. 

     

       L'espèce qui n'est apparue en France qu'en 1997 dans les Pyrénées-Orientales, et en 1999 dans le Var, n'a reçue un premier nom vernaculaire qu'en 2000 dans "Les papillons de jour de France Belgique et Luxembourg et leurs chenilles" de Tristan Lafranchis, qui est donc jusqu'à plus ample informé le créateur de ce nom. En 2007, Gérard Luquet créa "l'Argus des Pélargoniums" dans l'ouvrage "Les papillons de jour d'Île-de-France et de l'Oise" de Doux et Gibeaux, 2007. En 2013, Gérard Luquet (Dupont & al. 2013) utilise la forme "Brun des Pélargoniums".   l'INPN mentionne pour sa part, et avec cet emploi des majuscules, les formes "Brun du pélargonium" et "Argus des Pélargoniums".

     Le nom s'explique par la couleur uniforme de la face supérieure des ailes ("brun") et par le genre de la plante-hôte (les géraniums). Le nom "Argus" se justifie plutôt sans-doute par le souci d'inclure cette espèce dans un groupe dénominatif, car les ocelles qui sont le propre des "Argus" (Argos étant un géant aux cent yeux) sont absents ou réduits ici à une rangée de minuscules lunules blanches. 

      Pelargonium vient du grec pelargos, "cigogne" en raison de la forme des fruits semblable à un très long bec pointu. Les géraniums sauvages  étaient nommés depuis le XVIe siècle au moins Bec de Cigogne, Bec de Grue.

    Si les genres Pelargonium et Geranium L. 1753 sont clairement distincts pour les botanistes, il  existe une confusion complexe dans l'emploi des noms vernaculaires Pélargonium et Géraniums par le grand public ou les vendeurs de jardineries. On se reportera, comme je l'ai fait,  à un remarquable article de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Geraniaceae dont je reprends ceci :

    Alors que les Géraniums sauvages européens  avaient été décrits  au XVIe siècle ( Jean Bauhin Historia plantarum, 1651), les Pelargonium sont originaires d'Afrique du Sud et ont été introduits en Europe dès le XVIIe siècle et qu'ils sont utilisés comme plante ornementale. La plupart des plantes nommées communément « géraniums » par les fleuristes n'appartiennent pas au genre Geranium (tel qu'actuellement délimité par les botanistes) mais au genre Pelargonium. Ils portent ce nom en français depuis le xviie siècle bien avant que les botanistes ne s'accordent à les classer dans le genre des Pelarganium. Car à l'époque de l'importation des Gerianaceae d'Afrique du Sud, le genre Geranium tel que circonscrit par Linné en 1753 dans Species Plantarum regroupait les espèces qui actuellement sont comprises dans les genres Pelargonium, Erodium et Geranium.

    En bref, nous nommons géraniums les plantes de nos jardinières qui sont botaniquement des plants de Pelargonium. Comme le Cacyreus marshalli est une espèce inféodée au genre Pelargonium, comme elle a été décrite en Afrique du Sud,  et comme son espèce-type C. lingeus a sa localité-type au Cap de Bonne-Espérance, nous ne perdrons pas notre temps à découvrir comment la région de Cap est devenue  un centre de diffusion mondiale de Pelargonium

      La première plante apparentée aux géraniums que les marchands-navigateurs ramènent du Cap de Bonne-Espérance arriva à Leyde avant 1600 et fut appelée Geranium Indicum puis Geranium triste en raison de la pâleur jaunâtre de ses pétales. Elle fut rattachée aux géraniums. Elle fut enregistrée comme une plante venant d'Inde, probablement parce qu'elle fut rapportée par un navire provenant de ce pays et faisant escale au Cap. D'abord cultivée en Hollande , elle apparaît ensuite dans le catalogue de plantes du pépiniériste parisien René Morin en 1621, puis chez Tradescant à Londres en 1631.  La première espèce africaine (Geranium Africanum) fut introduite en Hollande, en France puis en Angleterre au début du XVIIe siècle. Un siècle plus tard, les ancêtres des trois principaux groupes des géraniums horticoles modernes, le Zonal, le Géranium-lierre, et le Regal, étaient arrivés en Hollande. Un jeune collecteur des jardins de Kew, Francis Masson, envoyé au Cap en 1772, fut responsable pendant 20 ans, de l'introduction de 102 nouvelles espèces. 

     À la veille de la Révolution de 1789, le magistrat et botaniste parisien, Charles L'Héritier, se trouvait à Londres où il put avoir accès pendant un an à l'herbier de Banks sur les géraniums africains. Il y travailla à un grand texte inachevé, intitulé Geraniologia, illustré par plusieurs peintres et graveurs dont Pierre-Joseph Redouté, dans lequel il proposait de séparer le genre Geranium de Linné en trois genres : deux nouveaux genres, appelés Pelargonium et Erodium et le reliquat de l'ancien genre. Le premier regroupant les espèces possédant une corolle irrégulière (zygomorphe*) et le second regroupant les espèces dont les filets des capsules sont barbus et en spirale. Restaient sous le genre Geranium, les espèces à corolle régulière (actinomorphe).  

    *Zygomorphe : du grec zygon, "joug, balance" donc "accouplé par deux", la corolle ayant une symétrie bilatérale et non une symétrie radiale (en rayons de roue) comme les Geranium). Voir Zygaena, formé sur la même racine grecque).

    Les Pélargoniums se divisent en espèces sauvages, et en cultivars qui sont nommés "géraniums des fleuristes". Cacyreus marshalli n'est préoccupant que pour les cultivars (géraniums ornementaux) mais pas pour les plants sauvages

     

    7. Noms vernaculaires contemporains :

     

     

    —Bellmann / Luquet 2008 : non cité.

    — Chinery / Luquet 2012  : non cité

    — Doux & Gibeaux 2007 : "L'Argus des Pélargoniums".

    — Lafranchis, 2000 : "Brun des Pélargoniums" .

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Brun des pélargoniums".

    — Wikipédia : "Brun des pélargoniums".

     

     

           

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     

    • "Geranium Bronze" en anglais
    • "Perlagonienbläuling" en allemand
    • "Geraniumblauwtje" en néerlandais
    • "Trädgårdsblåvinge" en suédois
    • "Taladro de los Geranios" en espagnol
    • "Barrinadora dels geranis" en catalan : "Barrinadores" Per les larves endòfites a les tiges de la planta nutrícia "Barrinadora dels geranis" Per l’especifitat de la planta nutrícia, els geranis cultivats (Pelargonium spp.)    
    • "Effyd ymyl" wen en gallois

     

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR


     

     

                 Bibliographie, liens et Sources.

     

    — Funet : Cacyreus marshalli

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Cacyreus marshalli

     — UK Butterflies : Cacyreus marshalli

    — lepiforum : Cacyreus marshalli

     

          Bibliographie générale des Zoonymies :   Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.

                  

     

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