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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 12:22

            Les bannières le Minor .

 

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N.B Je place ici cet article débuté en avril 2012 et réactualisé depuis. Je remercie Monsieur Gildas Le Minor qui a bien voulu me communiquer la liste des bannières sorties des ateliers dirigés par sa grand-mère, par son père puis par lui-même dans ce qui dessine une très belle aventure artistique et spirituelle ancrée dans le pays breton. Aventure désintéressée ? Que non ! Il obtient, dit-il, une indulgence d'un an de purgatoire à chaque bannière réalisée !

 

 

  Jadis, les bannières étaient réalisées en série, et les fabriciens ou le recteur commandaient une bannière de Sainte-Thérèse, du Sacré-Cœur, de Jeanne-d'Arc, ou de leur saint patron dont il fallait préciser s'il s'agissait d'un ou d'une martyre, ou d'un saint-évêque : c'est la mention du nom qui différait. Mais depuis 1953, où l'entreprise de broderie à la main Le Minor et l'artiste Pierre Toulhoat s'unirent pour créer la bannière de Locronan, tout a changé, et chaque bannière est une vraie création artistique. C'est aussi, à chaque fois, une aventure humaine et spirituelle, lors du financement, de la conception, du choix de l'artiste, des retouches, ou, enfin, de la bénédiction lors du pardon. 

   N'ayant vécu aucune de ces aventures, j'ai parfois réussi à retrouver quelques informations sur l'histoire de ces bannières, dont l'attrait pour les Associations de sauvegarde ou les équipes paroissiales a été croissant.

 

I. La Maison Le Minor à Pont-L'Abbé.

 

   Les origines de Le Minor seraient à peu-prés les mêmes que celles de la confection de dentelles en pays bigouden : rappelons que c'est pour faire face à la famine de 1845-1849 en Irlande, the Irish Potato Famine liée au mildiou, que se développa la guipure d'Irlande au crochet, puis que, face à la crise sardinière en Cornouaille en 1903, des femmes remarquables, dames d'oeuvre préoccupées de la misère qui s'abat brutalement dans les familles de pêcheurs, reprennent les techniques dentellières au fuseau et à l'aiguillée que religieuses et femmes du monde expertes en ouvrage de dame avaient transposées au crochet et créent des ateliers de dentelle dans un pays qui ignorait cette tradition afin d'apporter un complément de ressources aux ménages. En 1911, ce sont plus de 4000 ouvrières qui s'adonnent à cette activité en Bretagne Sud. Leur travail fut commercialisé dans le monde entier.

 

   En 1936, Anne-Marie Cornic (28 janvier 1901 à Plonevez-Porzay-Pont-L'Abbé 1984), fille de commerçants en costumes bretons et épouse du patron des Grands Moulins de Pont-L'Abbé Louis Le Minor, préoccupée de voir disparaître le costume breton traditionnel et les compétences des brodeuses et tisserands, et de savoir que les femmes employées dans les conserveries manquaient de travail une fois la saison finie, ouvrit un atelier d'habillage de poupées. Présent dès l'année suivante à l'exposition universelle de Paris, l'atelier acquiert un réel succès auprès de l'écrivain Colette, de clients aussi célèbres que Caroline Kennedy, Eisenhower ou le Prince Rainier de Monaco, avec une collection de 250 modèles différents, tous réalisés de manière entièrement artisanale et traditionnelle.

 

  La production profite des Congés payés, les vacanciers prenant l'habitude de ramener des régions où ils séjournent une poupée qu'ils offrent ou qu'ils collectionnent. De 1937 à 1980, ce sont même 400 modèles de costumes bretons et d'autres régions de France ou des pays étrangers qui habillent les poupées : costume adulte ou d'enfant, costumes historiques, mignonettes de chez Petitcollin, Nobel, Jumeau, SFBJ, Huard ou Clelia, poupons ou poupées de taille variée sortis d'un atelier qui emploie 400 salariés en 1945. 

      La pénurie de celluloïd incite l'entreprise à se diversifier durant la Seconde Guerre Mondiale en se tournant vers la broderie à la main, produisant du linge de table, des sacs, des costumes folkloriques. C'est l'époque où Mathurin Méheut dessine la nappe "La mer". En 1947, Pierre Toulhoat dessine le célèbre foulard Penmarc'h, vite indissociable du costume bigouden. En 1950, Madame Le Minor lance une gamme de bustes et de coiffes miniatures.

       Dans les années 1970, Madame Le Minor confie l'entreprise à ses deux fils Jacques et Jean ; la production du kabig le Minor, vêtement traditionnel des goémoniers en drap de laine à l'aspect feutré fait la renommée de l'entreprise qui compte près de 500 salariés. En 1982 la Manufacture de Bonneterie Lorientaise rachète la marque et produit toute la partie vestimentaire, mais en 1987, le petit-fils Gildas Le Minor reprend la confection de broderie main et le linge de table (une vingtaine de gamme d'imprimé et autant de brodés).

      On trouve aujourd'hui au 5 quai Saint Laurent à Pont-L'Abbé la Boutique Le Minor, avec un choix de nappes, sets de table, torchons, plateaux, panneaux brodés, mais produisant aussi des vêtements sacerdotaux et des bannières, ou des costumes traditionnels pour les particuliers ou les cercles celtiques.

 

Voir la présentation par Madame Le Minor et son fils Jean en 1976 de leur Musée de la Broderie.

http://www.ina.fr/video/RXC00000873

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 Le Minor et la création artistique.

   La société a su collaborer avec des artistes et des designers réputés : Pierre Toulhoat, Mathurin Méheut qui a signé la première nappe imprimée, René-Yves Creston à l'origine du lancement du "kabig", Nelly Roddi qui conçue la ligne Pont-L'Abbé de linge de table imprimé, Gaëlle Le Fur, Jacques Godin, et la styliste Gwen Le Gac avec sa collection "sardines".

   Les tapisseries brodées ont été conçues pour reprendre à l'aiguille les motifs des tapisseries de basse-lisse de Dom Robert, ami de Jean Lurcat. Elles partagent avec les tapisseries d'Aubusson le privilège du statut et de l'appellation d'oeuvre d'art , entièrement à la main, tirage limité à huit exemplaires portant chacun la signature de l'artiste et un numéro. Outre Dom Robert, les oeuvres ont porté les signatures de Picart Le Doux, Simon Chaye, Alain Cornic, François Lesourt, Jean Renault, Dominique Villard, Caly, ou Patrice Cudennec.

Les brodeuses et brodeurs :

Jean-Michel Perennec est employé depuis 1989 à la broderie à la main, alors que Patricia Cassard s'occupe de la broderie sur machine Cornely.

 

Le Bolduc.

Bolduc ? drôle de nom, qu'est-ce-que c'est que ce truc ? Vite, mon dictionnaire breton : rien. Cherchons dans le Wiktionnaire :

"Ruban décoratif pour ficeler et enrubanner des paquets contenant des cadeaux, etc. Étymologie :  Altération de Bois-le-Duc (’s-Hertogenbosch), ville du Brabant septentrionale en Hollande, où l'on fabriquait ce type de ruban. Dès le XVIIe siècle le nom fut altéré en bolduc (en linguistique, cet amuïssement est nommé syncope)."  

Des rubans ? Je cherche des images bien nettes sur le net : "Dévidoires à Bolduc". Bolducs de mariage" .

 

       

 

Quel rapport avec les bannières ? Cherchons encore :

 « bolduc » : un certificat d’authenticité comportant un numéro d’enregistrement, la signature du lissier et celle du représentant officiel de la certification,
Le bolduc est une pièce de tissu ou de papier toilé cousu sur l’envers d’une tapisserie contemporaine.

 

Le décret 67-454 du 10 juin 1967 prenant effet le 1er janvier 1968, a été décidé pour les tapisseries entièrement tissées à la main sur les métier haute et basse lisse dont le tirage est limité à 8 exemplaires y compris les exemplaires artiste. Une tapisserie d’Aubusson récente (copie d’ancien ou création contemporaine) est accompagnée de son bolduc.

Les bannières de la Maison Le Minor étant des œuvres d'art, elles portent chacune à leur revers leur Bolduc ou Certificat d'authenticité.

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II. Les bannières Le Minor :    

 

N;b : le lien en dessous de chaque titre renvoie à un article plus complet de mon blog.

 

N° 1. Locronan : 1953, Pierre Toulhoat :

Ce fut la première : il y en a plus de trente aujourd'hui.

Ma visite de Locronan : les bannières.

 

DSCN0601c

 

 

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2. Sainte-Anne d'Auray, A. Bouler, 1954 .

Sainte-Anne d'Auray : les bannières.

 

bannieres 4312c

 

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3. Saint-Jean-du-Doigt, 1957, Jo Le Corre :

Les inscriptions et les bannières de l'église de Saint-Jean-du-Doigt.

  Ses deux faces sont consacrées à saint Jean-Baptiste, sans inscriptions.

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banniere 3454c

 

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DSCN3524

 

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4. Pont L'Abbé, église des Carmes, 1960, Le Bouler :

L'église Notre-Dame des Carmes à Pont-L'Abbé habillée par Le Minor.

 

pont-labbe-eglise-carmes 2412 x

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pont-labbe-eglise-carmes 2414cx

 

 

 

5.  SANTE BERNADETTE / CONFORS MEILARS / 1960.

 

6 ) SAINT SIMILIEN / NANTES / 1965 / P.TOULHOAT

 

7) ND DU DRENNEC / CLOHARS FOUESNANT / 1984.1985 / P.TOULHOAT

 

La bannière Le Minor de la chapelle du Drennec en Clohars-Fouesnant (29). 

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8. Combrit, chapelle Sainte-Marine, 1987, P. Toulhoat :

Chapelle Sainte-Marine à Combrit : la Vierge allaitante et la bannière Le Minor.

banniere 2587c

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banniere 2581c

 

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Photographie lavieb-aile 2022.

 

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

 

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

 

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9) ST CORENTIN. ST POL / DIOCESE QUIMPER / 1988 / P.TOULHOAT

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Photographie lavieb-aile 2022.

 

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

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Photographie lavieb-aile 2022.

 

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10) SAINTE ANNE LA PALUD / PLONEVEZ-PORZAY / 1989 / A.BOULER.

 

La bannière Le Minor de 1989 de Sainte-Anne-la-Palud et les autres bannières de procession de Plonévez-Porzay.

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11) SAINT EFFLAM / KERVIGNAC / 1990 / P.TOULHOAT

 

 

 12. Saint-Nic, église Saint-Nicaise, 1990, Pierre Toulhoat.

La bannière paroissiale de Saint-Nic (29).

                           banniere 7973c

 

                       MG 7951c

 

 13) SAINT ROCH / LOCADOUR / KERVIGNAC / 1991 / P.TOULHOAT

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14.Le Faouët, chapelle Saint-Fiacre, 1991, Toulhoat :

 

  Elle représente au recto saint Fiacre  patron des jardiniers avec sa bêche, la chapelle Saint-Fiacre à ses pieds. On lit A.D 1991, Toulhoat Le Minor.

 Le verso est consacré à la Vierge et à la paroisse du Faouët.

 

banniere 3313c

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banniere 3315c

 

Un beau détail de passementerie : 

DSCN3335v

 

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15) SAINT KERRIEN / QUERRIEN / 1992 / P.TOULHOAT

 

16) SAINT ANNE / GUIMILIAU / 1992 / P. TOULHOAT.

Carton de Pierre Toulhoat. Brodeurs Cécile le Roy et Jean-Michel Pérennec.

Voir : L'enclos paroissial de Guimiliau I : la bannière Le Minor (1992).

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Sainte Anne éducatrice, bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice, bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

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bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

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Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

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17. Saint-Jean-Trolimon, Chapelle N.D.de Tronoën, 1993, Pierre Toulhoat.

Carton de Pierre Toulhoat. Brodeuse Cécile le Roy.

Inscription : 

TRONOEN Ravo Gant Gwaz Jezuz Diwallet Va Ene Evid Ar Vuhez Peurbaduz.

PARREZ SANT YANN AD 1993 Le Minor /Toulhoat . PAOHA SERGENT PERSON

 

saint-jean-trolimon 8499c

 

saint-jean-trolimon 8500c

 

 

18) BAPTEME DU CHRIST / BATZ SUR MER / 1997 / P.TOULHOAT

 

19) SAINT TRECHMEUR / GUERLESQUIN / 1997 / P.CAMUS

 

20) SAINTE ANNE / HOSPITALIERS DU FINISTERE / 1997

 

21) SANTEZ BARBA / LENNON / 1998 / Bruno LE FLOC'H

Carton de Bruno Le Floc'h.

Brodeur : J.M. Pérennec.

Commanditaire : Association du quartier de Sainte-Barbe en Lennon.

https://www.lavieb-aile.com/2025/01/la-chapelle-sainte-barbe-a-lennon-et-sa-banniere-le-minor.html

 

 

 

 

22. Plogonnec, chapelle de La Lorette, 1998, P. Camus

https://www.lavieb-aile.com/article-la-chapelle-de-la-lorette-a-plogonnec-109127377.html

Carton de P. Camus.

Brodeur : J.M. Pérennec.

Commanditaire : Les Amis de La Lorette.

Recteur en fonction: G. Léon.

                    la-lorette 5585c

 

                       la-lorette 5586v

 

 

23) BANNIERE DU TRO BREIZ / SAINT POL DE LEON / 2000 / J.RENAULT

 

24) SANT ALAR / LANHOUARNEAU / 2002 / C.LE FUR

 

25) SANT TELO / LEUHAN / 2004 / Y.G.MOULLEC

 

26) SANT C'HIREG / PERROS GUIREC / 2005 / P.CUDENNEC

 

 

 

27. Lanrivain, chapelle N.D du Guiaudet, 2006:

Cartonnier : ?

Brodeur : J.M. Perennec

Commanditaire : Association de Sauvegarde du Guiaudet, "l'abbé Caroff étant recteur".

 

bannieres 3604cc

 

bannieres 3605c

 

DSCN3718

 

 

 

28) SAINT MARCEL / SAINT MARCEL / 2006

 

 

29. Plougasnou, église Saint-Pierre, Jakes Derouet, 2006 :

Compléments sur l'église Saint-Pierre de Plougasnou :

  La face principale represente le patron de la paroisse en tricot rayé avec son filet de pêche, alors que le verso est consacré à saint Samson. Le certificat d'authenticité honore les brodeuses, A.M. Fleiter et P. Cassard.

  Patricia Cassard est, chez Le Minor, particulièrement chargée des broderies sur machine Cornely.

                banniere 3552c

 

                     banniere 3567c

 

DSCN3626

 

 

 

 

 

 

 

 

30. Locronan 2007, Pierre Toulhoat :

Ma visite de Locronan : les bannières.

bannieres 3899c

 

 

31 . N° 31 :  2008 :  Pleyben, chapelle de Lannelec : Jakes Derouet :

Vierges allaitantes VII : Chapelle de Lannelec à Pleyben, la Vierge.

vierge 9415c

 

                        vierge 9417c

 

 

 

32. 2008 :  église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou, Annick Quéffellec :

L'église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou : bannières

              bannieres 0101c

 

         bannieres 0105c

 

 

 

33) ND DES CROIX SEPT SAINTS / ERQUY / 2010 / R.BUDET

 

34) SAINT VENDAL / POULDAVID / 2010 / B.OLLIVIER

 

 

35. 2008 : chapelle de la Madeleine à Penmarc'h, Jakes Derouet :

                       banniere 2916c

 

                      banniere 2975c

 

 

36) ND DE LA PAIX / LE POULDU-CLOHARS CARNOET /2012 / C. HUART

 

37) SAINT FIACRE / PLOUHINEC MORBIHAN / 2012 / J. DEROUET

 

38) SAINTE ANNE DU PAYS BLANC / LA TURBALLE / 2012 / J. DEROUET

 

39.  2014, Chapelle de Saint-Trémeur au Guilvinec Jakes Derouet.

Les deux bannières de St-Trémeur au Guilvinec.

Carton Jakes Derouet, Brodeur Jean-Michel Pérennec. Commanditaire Association Gwarez chapel sant Trevel.

                 bannieres 0648c

 

                          bannieres 0653c

 

40.  2013, Sainte-Anne-la-Palud à Plonevez-Porzay, D. Passard.

La bannière Le Minor de Sainte-Anne-la-Palud.

 

                            247c

 

                       255c

 

 

 

 

41) ANNE DE BRETAGNE / ASSOCIATION BRETONNE 1843 / 2014 / J.DEROUET

Voir : bannière de l'Association Bretonne

 

 

42. Août 2014 : Guidel, les Sept chapelles. Patrice Cudennec. 

  La bannière Le Minor de Guidel.

                          022c

 

 

                                   012c

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43) SAINT YVES / LE POULIGUEN / 2014 / P. CUDENNEC

https://www.lavieb-aile.com/2019/05/la-banniere-le-minor-de-la-paroisse-saint-yves-de-la-cote-sauvage.html

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Photo lavieb-aile.

Photo lavieb-aile.

Photo lavieb-aile.

Photo lavieb-aile.

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44) SAINT-YVES-DES-BRETONS à Rome. 

http://styvesdesbretons.canalblog.com/

Brodeur : Jean-Michel Perennec

Carton : Jackez Derouet

Année  : 2015.

Thème : Saintes et saints de notre temps en Bretagne 1683-2015 .

Inscriptions :

SENT HA SANTEZED BREIZH A-VREMAÑ PEDIT EVIDOMP

Julien Maunoir +1683

Mère ST LOVIS +1825

JEANNE JUGAN +1879

MARIE DE LA PASSION . DE CHAPOTTIN +1904.

MARCEL CARRO + 1945.

Selon le Père Guillaume Le Floc'h, ancien recteur de l'église italienne, les cinq hommes et femmes représentent les diocèses bretons historiques. Ainsi, la Cancalaise Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Soeurs des pauvres, évoque Saint-Brieuc et Tréguier.

Le Père Julien Manoir, l'inventeur des tableaux d'enseignement imagés, les Taolennoù, incarne Quimper et le Léon. Marcel Callo, président de la section rennaise de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) mort en déportation, personnifie Rennes, Dol et Saint-Malo. La bienheureuse Marie de la Passion, symbolise Nantes et Mère Saint-Louis, Vannes. (Carole Tymen)

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Photographie Joanny Person.

Photographie Joanny Person.

Photographie Joanny Person

Photographie Joanny Person

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45) NOTRE-DAME DE PENHORS À POULDREUZIC 2017. Jakez Derouet/Jean-Michel Pérennec.

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Article complet :

https://www.lavieb-aile.com/2022/09/la-banniere-le-minor-de-la-chapelle-notre-dame-de-penhors-en-pouldreuzic.html

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Photo lavieb-aile 2022.

Photo lavieb-aile 2022.

Photo lavieb-aile 2022.

Photo lavieb-aile 2022.

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47) SAINT FELIX, SAINT PASQUIER, SAINT SIMILIEN évêques de NANTES. / 2018/ 

 2018 : livraison de la première bannière brodée par Apolline DUBOSCQ, la toute nouvelle brodeuse main de la Maison LE MINOR. Cette bannière est destinée à la paroisse des Saints évêques  de Nantes .

Carton Jakez Derouet

Brodeuse : Apolline DUBOSCQ

 

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copyright Photo Steven Lecornu / Le Télégramme

 

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50) LA TRINITÉ-LANGONNET. 2020

Carton Jean Poitel. Brodeuse Apolline DUBOSCQ.

 

 

 

 

liste récapitulative : 

 

LISTE DES BANNIERES REALISEES AUX ATELIERS LE MINOR

DEPUIS 1953

 

 

1) SAINT CORENTIN / LOCRONAN / 1953 / P.TOULHOAT

 

2) SAINTE ANNE / AURAY / 1954 / A.BOULER

 

3) ND DES CARMES / PONT-L'ABBE / A.BOULER

 

4) SANTE BERNADETTE / CONFORS MEILARS / 1960

 

5) SAINT JEAN BAPTISTE / SAINT JEAN DU DOIGT / 1965 / J.LE CORRE

 

6 ) SAINT SIMILIEN / NANTES / 1965 / P.TOULHOAT

 

7) ND DU DRENNEC / CLOHARS FOUESNANT / 1984.1985 / P.TOULHOAT

 

8) SAINT MARINE / COMBRIT / 1987 / P.TOULHOAT

 

9) ST CORENTIN. ST POL / DIOCESE QUIMPER / 1988 / P.TOULHOAT

 

10) SAINTE ANNE LA PALUD / PLONEVEZ-PORZAY / 1990 / A.BOULER

 

11) SAINT EFFLAM / KERVIGNAC / 1990 / P.TOULHOAT

 

12) SAINT NICAISE / SAINT NIC / 1990 / P.TOULHOAT

 

13) SAINT ROCH / LOCADOUR / KERVIGNAC / 1991 / P.TOULHOAT

 

14) SAINT FIACRE / LE FAOUET / 1991 / P.TOULHOAT

 

15) SAINT KERRIEN / QUERRIEN / 1992 / P.TOULHOAT

 

16) SAINT ANNE / GUIMILIAU / 1992 / P.TOULHOAT

 

17) ND DE TRONOEN / SAINT JEAN TROLIMON / 1993 / P.TOULHOAT

 

18) BAPTEME DU CHRIST / BATZ SUR MER / 1997 / P.TOULHOAT

 

19) SAINT TRECHMEUR / GUERLESQUIN / 1997 / P.CAMUS

 

20) SAINTE ANNE / HOSPITALIERS DU FINISTERE / 1997

 

21) SANTEZ BARBA / LENNON / 1998 / B.LE FLOC'H

 

22) ND DE LORETTE / PLOGONNEC / 1998 / P.CAMUS

 

23) BANNIERE DU TRO BREIZ / SAINT POL DE LEON / 2000 / J.RENAULT

 

24) SANT ALAR / LANHOUARNEAU / 2002 / C.LE FUR

 

25) SANT TELO / LEUHAN / 2004 / Y.G.MOULLEC

 

26) SANT C'HIREG / PERROS GUIREC / 2005 / P.CUDENNEC

 

27) SAINT GREGOIRE / LE GIAUDET. LANRIVAIN / 2006

 

28) SAINT MARCEL / SAINT MARCEL / 2006

 

29) SAINT PIERRE / PLOUGASNOU / 2006 / J.DEROUET

 

30) SAINT RONAN / LOCRONAN / 2007 / P.TOULHOAT

 

31) SAINT HERBOT / PLONEVEZ DU FAOU / 2008 / A.QUEFFELEC

 

32) ND DE LANNELEC / PLEYBEN / 2008 / J.DEROUET

 

33) ND DES CROIX SEPT SAINTS / ERQUY / 2010 / R.BUDET

 

34) SAINT VENDAL / POULDAVID / 2010 / B.OLLIVIER

 

35) ND DE LA MADELEINE / PENMARC’H / 2010 / J.DEROUET

 

36) ND DE LA PAIX / LE POULDU-CLOHARS CARNOET /2012 / C. HUART

 

37) SAINT FIACRE / PLOUHINEC MORBIHAN / 2012 / J. DEROUET

 

38) SAINTE ANNE DU PAYS BLANC / LA TURBALLE / 2012 / J. DEROUET

 

39) SAINT PIERRE – SAINT NICOLAS / LE GUILVINEC / 2013 / J. DEROUET

 

40) SAINTE ANNE LA PALUD / PLONEVEZ-PORZAY /2013 / D. PASSAT

 

41) ANNE DE BRETAGNE / ASSOCIATION BRETONNE 1843 / 2014 / J.DEROUET

 

42 ) SAINT PAUL-SAINT PIERRE / GUIDEL / 2014 / P. CUDENNEC

 

43) SAINT YVES / LE POULIGUEN / 2014 / P. CUDENNEC

44) SAINT-YVES DES BRETONS à ROME./ 2015/ J. DEROUET

45)NOTRE-DAME DE PENHORS à POULDREUZIC / 2016/ J. DEROUET

47) SAINT-FELIX de NANTES. / 2018/ 

50) LA TRINITÉ-LANGONNET. 2020

 

 Source :

https://www.leminor.com/chronologie

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Bannières.
27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 23:28

L'enclos paroissial de Guimiliau.  I. La bannière Le Minor par Pierre Toulhoat (1992).

Voir :

les  43 bannières Le Minor de 1954 à 2014 (toutes les photos et les liens vers les articles dédiés) .

 

Les bannières, c'est comme les papillons. Le Grand Pardon de Kerdévot. Les bannières d'Ergué-Gabéric.

Les bannières de la paroisse d'Ergué-Gabéric (29) : Kerdévot, Kerdévot, Fatima, ...Tonkin !

 

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En 1953, Pierre Toulhoat a dessiné les cartons de la première bannière brodée par les ateliers Le Minor de Pont-L'Abbé, pour la paroisse de Locronan. Dans le cadre du renouveau de l'Art Sacré, le dessin de quatre nouvelles  bannières fut confié au Père A. Bouler et à J. Le Corre, et, en 1965, la collaboration reprit entre Toulhoat et Le Minor pour les bannières de Nantes, Notre-Dame du Drennec à Clohars-Fouesnant, le diocèse de Quimper (1988), Sainte-Anne-La-Palud (1990), Kervignac ( 1990 et 1991), Saint-Nic (1990), Querrien (1992). 

La seizième bannière de cette série qui atteint aujourd'hui le nombre de 43 réalisations avec divers artistes fut celle de la paroisse de Guimiliau, en 1992, et ses cartons furent aussi  confiés au quimpérois Pierre Toulhoat (1923-2014). Comme toute broderie ayant le statut d'œuvre d'art, elle est dotée de son "bolduc" (certificat) cousu au verso d'un des deux pans. Celui-ci est rédigé en breton :

Ar banniel an a zo bet neudet er blanez 1992 Gant Cécile Le Roy ha Jean-Michel Pérennec e ty Ar Minor Pont-n'Abas di wareun dressaden savet Gant Per Toulhoat an ao. Urien a oa Person Gwimilio.

Nous apprenons ainsi qu'elle a été brodée par Jean-Michel Pérennec et Cécile Le Roy, de l'atelier Le Minor, et que Roger Urien était le recteur de Guimiliau.

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Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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La face principale est consacrée à sainte Anne éducatrice : on y lit les inscriptions en trois langues  SANTEZ ANNA PEDIT EVIDOM  "Sainte Anne Priez pour nous", ANNO DOMINI 1992 "Année du Seigneur 1992", PARREZ GWIMILIO "Paroisse de Guimiliau" ROGER URIEN RECTEUR -1983-1992.

Au centre, sur un fond bleu, la Vierge et sa mère sont brodées avec un coton blanc (robe, voile), jaune (nimbe, ceinture), or (robe d'Anne), marron (cheveux) et rouge, dans une scène d'apprentissage de la lecture rendue très intimiste par le panier de couture placée à droite. L'encadrement allie les cotons jaune et or sur drap noir, les couleurs traditionnelles des brodeurs de Cornouaille, dan un graphisme typique. Des décors architecturaux et floraux, des faux glands de passementerie aux allures d'hermines, s'associent à la représentation de deux saints, Miliau (Santez Milio) patron de la paroisse et Yves (Santez Erwan) patron de la Bretagne.

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Sainte Anne éducatrice,  bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Sainte Anne éducatrice, bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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L'autre face, en fil jaune sur drap rouge, porte les mots PARREZ GWIMILIO . Elle est illustrée par le crucifix du Grand Calvaire de l'enclos, où deux anges recueillent le Précieux Sang. Autres inscriptions : INRI et IHS.

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Le Christ crucifié, la Vierge et saint Jean, bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Le Christ crucifié, la Vierge et saint Jean, bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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La signature du cartonnier figure sur un galon qui se dévide depuis le panier du brodeur. Sur ce galon, les motifs traditionnels des brodeurs bigoudens. Le soleil, le cœur, la chaîne de vie, la plume de paon, etc...

Voir la présentation en 1976  Madame Le Minor et son fils Jean Le Minor  :

http://www.ina.fr/video/RXC00000873

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Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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Voir aussi le site de la Maison Le Minor :

http://leminor.com/zencart/index.php?main_page=page&id=4

 

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Published by jean-yves cordier - dans Bannières. Guimiliau
23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 23:50

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Je vous propose de regarder ces deux tapisseries de l'Histoire de Diane comme une histoire très humaine et, quoique de tout temps, très contemporaine :  celle d'une femme qui, en prise avec  la colère et la jalousie d'une rivale suffisamment puissante pour la condamner à l'exil (cela pourrait être une grande puissance, ou la vox populi) doit fuir, sans trouver la moindre terre d'accueil pour donner naissance à ses enfants. Les griffes de Python, son souffle de feu, ses ailes pourraient, à notre époque, avoir des allures bien plus martiales et bien plus terribles encore.    C'est sur une île grecque, Délos, que la malheureuse Latone, à qui toute terre et toute mer sont interdites, va trouver refuge.

Elle y accouche de deux enfants qui cumulent à eux deux toutes les bénédictions du monde, mais bientôt, arrivée dans le sud de la Turquie, la population autochtone lui est si hostile qu'on lui refuse même l'eau de l'étang, dont elle veut désaltérer ses enfants. C'est l'épisode que le fameux Bassin de Latone, devant le château de Versailles, a fait connaître à des millions de touriste : les paysans de Lycie, maudits par la migrante désespérée, sont transformés en grenouille.

Au miroir des Métamorphoses d'Ovide, deux amants magnifiques, Henri II et Diane de Poitiers ont pu , au XVIe siècle, se reconnaître et se dissimuler derrière les masques de Diane et d'Apollon. 

Mais aujourd'hui, que voyons-nous à ce miroir écrit par cet auteur romain qui fut, par disgrâce, condamné à l'exil sur une île de la Mer Noire, et qui y mourut après avoir écrit Les Tristes ?

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Note : je me suis copieusement inspiré de l'article, qui fait référence, de Nello Forti Grazzini,  paru en 2007 dans la Revue du Louvre.

Le Musée d'Ecouen présente,depuis leur acquisition en 2007 suivie de leur restauration, les deux premières pièces d'une tenture intitulée l'Histoire de Diane :  la Conception de Diane et Apollon, avec Latone mise en fuite par le serpent Python, et La Naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires.

 

Les cartons originaux de cette célèbre tenture, comprenant au moins dix tapisseries, furent probablement commandés par Henri II pour Diane de Poitiers en 1550 auprès des artistes de l’Ecole de Fontainebleau, notamment Jean Cousin le Vieux (1490-1560), peintre à Sens puis à Paris (ou, pour les autres pièces que celles d'Ecouen,  peut-être d'après des gravures d'Etienne Delaune d'après Lucca Penni ). L'attribution des cartons à l'atelier de Jean Cousin se fonde sur des rapprochements stylistiques avec les trois tapisseries restantes de la tenture de l'Histoire de Saint Mammès, pour la cathédrale de Langres (1543).    La tenture  était selon toute probabilité destinée à orner la grande galerie du château d'Anet (Eure-et-Loir) de la favorite du roi.  La tenture a été tissée par un atelier parisien — sans-doute celui de Pierre II Blasse et Jacques Langlois — en un seul exemplaire. Quatre pièces appartenant aux collections du château d'Anet ont disparu dans l'incendie, en 1997, de l'atelier de restauration où elles étaient entreposées ("Diane pleurant la mort d'Orion" ; "Les paysans de Lycie transformés en grenouille" ; "Diane sauvant Iphigénie du supplice" "La mort de Méléagre") . Les quatre autres pièces sont exposées pour deux d'entre elles, au Metropolitan Museum de New York ("Le blasphème de Niobé" ; "La Noyade de Britomartis"), une au Musée des Antiquités de la Seine-Maritime à Rouen (« Diane implore de Jupiter le don de chasteté »), et la dernière dans une collection privée américaine ("Le triomphe de Diane", New-York).

Tapisseries en laine et soie, 4,65 x 2,92 m (pour les pièces du Metropolitan Museum, recoupées en "portières") et 4,66 x 4,23 m (Anet) ou 4,64 x 4,07 m (Rouen), 4,55 x 3,50 m (La Conception de Diane et Apollon), 4,70 x 3,50 m (La Naissance de Diane).

 "Elles sont tissées dans une trame de laine et de soie sur une chaîne plutôt fine. Ceci explique l'extrême précision du rendu des détails. Les scènes et les bordures présentent les mêmes teintes que les autres pièces, graduées par de multiples nuances dans un spectre de couleurs restreint : brun, marron, vert, bleu, crème, jaune d'or. Le rouge est utilisé avec parcimonie, tout comme le rose, pour rehausser le manteau des figures." (Grazzini 2007)

Les sujets sont tirés :

a) des Métamorphoses d'Ovide : Livre VI : "Conception de Diane". "Naissance de Diane". "Le Blasphème de Niobé". Livre I : "Diane implore de Jupiter le don de chasteté". 

b) du Poetica Astronomica d'Hygin : "La Mort d'Orion".

c) De l'Hymne à Artémis de Callimaque : "Diane implore ..." et "La Mort de Britomarchis"

d) Ciris, poème du Pseudo-Virgile, pour "La Mort de Britomarchis", certainement tiré de G.L. Giraldi, De Deis gentium varia multiplex istoria, Bâle, 1548.

e) Des "Triomphes" de la Renaissance, comme le Triomphe de Diane gravé dans l'édition de 1546 de l'Hypnerotomachia Polophili de Francesco Colonna : "Le Triomphe de Diane".

 4.64 m
Largeur : 4.07 m
 4.64 m
Largeur : 4.07 m

 

 

I. LA CONCEPTION DE DIANE ET APOLLON ; LATONE MISE EN FUITE PAR LE SERPENT PYTHON. Inv. Ec.1877. Laine et soie, chaine : 7 fils par cm. H : 4,55 ; L. : 3,50. ÉCOUEN, Musée national de la Renaissance.

Cette première pièce illustre les amours du dieu Jupiter et de la nymphe Latone, et la colère de Junon qui, jalouse, met en fuite sa rivale depuis son char traîné par quatre paons en envoyant le serpent Python, qui prend ici la forme d'un dragon. Jupiter et son aigle lui viennent en aide en faisant surgir l'île de Délos sur laquelle elle pourra se réfugier.

Elle est inspirée du Livre VI des Métamorphoses d'Ovide, mais il s'agit d'un passage très bref :

 

Ovide Métamorphoses Livre VI 185-94 et suiv.

« ...la fille de Céus, je ne sais quel Titan, Latone, qui jadis ne put trouver, sur le vaste sein de la terre, un peu de place pour mettre au monde ses enfants. Le ciel, la terre et l'onde refusèrent un asile à votre déesse ; elle fut exilée de l'univers jusqu'au moment où, par pitié, Delos lui dit, pour arrêter sa course vagabonde : «Toutes deux étrangères, nous errons, toi sur la terre, moi sur les mers». Et elle lui donna un abri flottant, où Latone devint mère de deux enfants, à peine la septième partie de ceux que mes flancs ont portés. »

 

 Fille du titan Céus et de Phébée, Latone est la mère de Diane et Apollon, deux jumeaux nés de sa brève liaison avec Jupiter. La tapisserie représente à gauche l'étreinte dans un sous-bois d'olivier de Latone et de Jupiter, qui a posé à coté de lui sa foudre. Mais le dieu est surpris par son épouse Junon, qui survole le couple de son char. Furieuse de l’infidélité de son époux et de la grossesse de Latone, et folle de jalousie, elle décrète qu’aucune terre éclairée par le soleil et aucune mer ne pourra l'accueillir pour son accouchement . Elle charge enfin le serpent Pytho de pourchasser sa rivale.

 

 

 

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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Les vers qui coiffent la composition (un dizain d'hexasyllabes) seraient du poète Pontus de Tyard, poète de la Pléiade, ce qui pose la question de son influence éventuelle sur le choix des scènes représentées. Cette attribution repose sur le fait que le poète participa en 1550, avec Jacques de Vintimille et Gabriel Syméoni  à un projet de décoration du château d'Anet, que Philibert Delorme construisait alors pour Diane : ses Douze Fables de Fleuves ou Fontaines.

"Qui de Diane admire le pouvoir et de ses faits  "

QVI DE DIANE ADMIRE LE POVVOIR

ET DE SES FAITZ COGNOISTRE PRET  ENVIE

EN CE QVI EST CY DEPAINCT POVRRA VEOIR

SA -OLITE SA NAISSANCE ET SA VIE .

EN VN GRANT BOYS SA MERE POVRSVYVIE

DE IVPITER EST ENCEINT ET FORCEE.

DEQVOY IVNO IALOVSE ET COVRROVCEE

CREA PYTHO SERPENT POVR LENGLOVTIR

MAIS SVR LA PIERRE EN FUVYANT SEST LANCEE

QUE DIEV EN ISLE AVOIT FAICT CONVERTIR

Ce texte renvoie à trois sources littéraires au moins : les Métamorphoses d'Ovide, les Fables d'Hygin, et l'Hymne à Délos de Callimaque. 

Callimaque est un poète  d'Alexandrie (305-240 av. J.C) qui s'inspire des Hymnes Homériques et des hymnes cultuels épigraphiques ; grec,  il célèbre Artémis et Léto, et non les équivalents romains Diane et Latone. Son Hymne à Délos et son  Hymne à Artémis sont précédées de l'Hymne à Zeus. L'édition princeps des Hymnes de Callimaque avait été publiée en 1494 à Florence par Jean Lascaris. Or, ce dernier a été ensuite chargé par François Ier de constituer avec Guillaume Budé la Bibliothèque de Fontainebleau : les artistes de l'école de Fontainebleau pouvaient donc consulter cette édition. Elles influencèrent les Hymnes (au masculin) de Ronsard (1555 et 1556) qui en appliqua la visée de célébration non plus aux dieux, mais aux rois et aux princes. Alde Manuce donna en 1513 à Venise une copie de l'édition de Lascaris. Puis vint l'édition de Frobenius à Bâle en 1532 ; celle de Michael Vascosanus à Paris en 1549. Mais les traductions du grec en latin n'étaient pas disponibles au XVIe siècle, et a fortiori les traductions en français, bien plus tardives. Callimaque appartient à la pléiade grecque, (avec Lycophron, Théocrite, Aratus, Nicandre, Homère le jeune, Apollonius de Rhodes) , qui vivaient sous Ptolémée Philadelphe : il ne pouvait être indifférent à la pléiade française  formée par Ronsard, Joachim du Bellay, Pontus de Tyard, Jodelle, Belleau, Baïf et Dorat.

Callimachus, Hymni,  graece, cum scholiis graecis, cura J. Lascaris,Firenze, Lorenzo d'Alopa 34 p. en deux parties in-4.  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70517h

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L'étreinte de Jupiter et de Latone.

Elle est représentée comme une rencontre voluptueuse dans un bois non loin de la mer, entre un chêne (attribut de Jupiter) et un poirier. Le dieu est resté couronné mais il a laissé son saint-frusquin ( éclair, trait de foudre ) pour embrasser Latone assise nue entre ses jambes. 

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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La colère de Junon, qui surprend les amants en flagrant délit, est terrible , et toute aussi terrible fut la fuite de Latone : la voici qui essuie, pays après pays, terre après terre, ville après ville, île après île, des refus embarrassés mais soumis et des expulsions sans appel :

"Tu ne craignis donc point la colère de Junon ? Son terrible courroux éclatait contre toutes les maîtresses qui donnaient des enfants à Jupiter, mais surtout contre Latone, à qui le Destin promettait un fils que son père devait préférer à Mars même. Furieuse et transportée de rage, elle-même repoussait du ciel cette Nymphe en travail, tandis que par ses ordres deux gardiens attentifs l'observaient sur la terre. Du sommet de l'Émus, l'impitoyable Mars, tout armé, veillait sur le continent, et ses coursiers paissaient dans l'antre aux sept bouches qui sert de retraite à Borée, pendant qu'Iris du haut du Mimas veillait sur les îles.
De là ces deux divinités menaçaient toutes les villes dont Latone approchait et leur défendaient de la recevoir.  Ainsi vit-elle fuir devant elle l'Arcadie et le mont sacré d'Auge ; ainsi vit-elle fuir l'antique Phénée et toutes les villes du Péloponnèse voisines de l'Isthme : Égialée resta seule avec Argos ; Latone n'osait point approcher de ces lieux arrosés par un fleuve trop aimé de Junon. Ainsi vit-elle fuir l'Aonie  avec Dircé et Strophie que leur père, le sablonneux Ismène, entraînait avec lui. Asope les suivit, mais de loin, d'un pas tardif et tout fumant encore des coups de la foudre ; et l'indigène Mélie, épouvantée de voir l'Hélicon secouer sa verte chevelure, quitta ses danses, pâlit et trembla pour son chêne. O Muse ! O ma déesse ! les Nymphes en effet sont donc nées avec les chênes ? Les Nymphes du moins se réjouissent quand la rosée ranime les chênes, et les Nymphes pleurent quand les chênes dépouillent leur feuillage.
Phébus indigné, quoique encore au sein de sa famille, adresse à Thèbes ces menaces qui n'ont point été vaines : "Pourquoi, malheureuse Thèbes, m'obliger à dévoiler déjà ton destin ? Ne me force point à prophétiser ton sort. Pytho ne m'a point encore vu m'asseoir sur le trépied, et son terrible serpent n'est point mort : ce monstre barbu rampe encore sur les rives de Plistus, et de ses replis tortueux embrasse neuf fois le Parnasse que couvrent les neiges. Toutefois je te le prédis ici plus clairement que du pied de mon laurier : fuis ; mais bientôt je t'atteindrai ; bientôt je laverai mes traits dans ton sang ; garde, garde les enfants d'une femme orgueilleuse : ni toi ni le Cithéron ne nourriront point mon enfance. Phébus est saint ; c'est aux saints à lui donner un asile."
    Il dit, et Latone retourna sur ses pas ; mais les villes d'Achaïe, mais Hélice, l'amie de Neptune, et Bure, retraite des troupeaux de Dexamène, le fils d'Oïcée, l'avaient déjà repoussée : elle s'avança vers la Thessalie. Vain espoir ! le fleuve Anaurus, la ville de Larisse, les antres du Pélion, tout s'enfuit, et le Pénée précipita son cours au travers des vallons de Tempé.
Cependant ton cœur, ô Junon ! était encore inflexible. Déesse inexorable, tu la vis sans pitié étendre ses bras et former vainement ces prières : "Nymphes de Thessalie, filles du Pénée, dites à votre père de ralentir son cours impétueux ; embrassez ses genoux, conjurez-le de recevoir dans ses eaux les enfants de Jupiter. O Pénée ! pourquoi veux-tu l'emporter sur les vents ? O mon père ! tu ne disputes point le prix de la course ! Es-tu donc toujours aussi rapide ou ne le deviens-tu que pour moi ? Et n'est-ce qu'aujourd'hui que tu trouves des ailes ? ...  Hélas ! il est sourd... Fardeau que je ne puis plus soutenir, où pourrai-je vous déposer ? Et toi, lit nuptial de Philyre, ô Pélion ! attends-moi donc, attends ; les lionnes mêmes n'ont-elles pas cent fois enfanté leurs cruels lionceaux dans tes antres ?"
Le Pénée, l'œil humide de pleurs lui répond : "La Nécessité, Latone, est une grande déesse. Je ne refuse point, vénérable immortelle, de recevoir vos enfants : bien d'autres mères avant tous se sont purifiées dans mes eaux. Mais Junon m'a fait de terribles menaces. Voyez quel surveillant m'observe du haut de ces monts ; son bras, d'un seul coup me peut accabler. Que ferai-je ? Faut-il me perdre à vos yeux ? Allons, tel soit mon destin ; je le supporterai pour vous, dussé-je me voir à jamais desséché dans mon cours, et seul de tous les fleuves rester sans honneur et sans gloire ; je suis prêt, c'en est fait, appelez seulement Ilithye."
Il dit et ralentit son cours impétueux. Bientôt Mars, déracinant les monts allait les lancer sur lui et l'ensevelir sous les rocs du Pangée ; défié du haut de l'Émus il pousse un cri terrible et frappe son bouclier de sa lance : l'armure rend le son de la guerre, et l'Ossa en frémit ; les vallées de Cranon et les cavernes glaciales du Pinde en tremblent, et l'Émonie entière en tressaille. Ainsi, quand le géant terrassé jadis par la foudre, se retourne sur sa couche, les antres fumants de l'Etna sont tous ébranlés ; les tenailles de Vulcain, le fer qu'il travaille, tout se renverse dans la fournaise, et la forge retentit du choc épouvantable des trépieds et des vases. Tel fut le bruit horrible que rendit le divin bouclier. Pénée, toujours intrépide, demeurait fixe et retenait ses ondes fugitives ; Latone lui cria : "Fuis, ô Pénée ! songe à te garantir : que ta pitié pour moi ne fasse point ton malheur ; fuis et compte à jamais sur ma reconnaissance."
A ces mots, quoique accablée, défié de fatigue, elle marcha vers les îles mais aucune ne voulut la recevoir ; ni les Échinades dont le port est si favorable aux navires, ni Corcyre la plus hospitalière des îles. Iris menaçante, au sommet du Mimas, leur défendait d'y consentir, et les îles épouvantées fuyaient toutes à l'approche de Latone.

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Elle voulait aborder à Cos, séjour antique des sujets de Mérops, retraite sacrée de Chalciope ; mais Phébus lui-même l'en détourna. "O ma mère ! lui dit-il, ce n'est point là que tu dois m'enfanter, non que je dédaigne ou méprise cette île ; je sais qu'elle est plus qu'aucune autre fertile en pâturages et féconde en moissons. Mais les Parques lui réservent un autre dieu, fils glorieux des Sauveurs , qui aura les vertus de son père et verra l'un et l'autre continent, avec les îles que la mer baigne du couchant à l'aurore, se ranger sans peine sous le sceptre macédonien. Un jour viendra qu'il aura, comme moi, de terribles assauts à soutenir, lorsque empruntant le fer des Celtes et le cimeterre des Barbares, de nouveaux Titans , aussi nombreux que les flocons de la neige ou que les astres qui peuplent un ciel serein, fondront des extrémités de l'occident sur la Grèce. Ah ! combien gémiront les cités et les forts des Locriens, les roches de Delphes, les vallons de Crissa et les villes d'alentour, quand chacun apprendra l'arrivée de ces fiers ennemis non par les cris de ses voisins, mais en voyant ses propres moissons dévastées par le feu ; quand, du haut de mon temple, on apercevra leurs phalanges et qu'ils déposeront auprès de mon trépied leurs épées sacrilèges, leurs larges baudriers et leurs boucliers épouvantables, qui toutefois serviront mal cette race insensée de Gaulois, puisqu'une partie de ces armes me sera consacrée et que le reste, sur les bords du Nil, après avoir vu ceux qui les portaient expirer dans les flammes, sera le prix des travaux d'un prince infatigable ! Tel est mon oracle ; ô Ptolémée ! et quelque jour tu rendras gloire au dieu qui, dès le ventre de sa mère, aura prophétisé ta victoire. ." (Callimaque, Hymne à Délos).

Elle bénéficie pourtant de la protection de  Jupiter, dont on aperçoit dans les nues l’aigle armé du foudre.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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Rejetée de partout par Python, Latone arrive sur l’île déserte de Délos, alors appelée Ortygie, perdue au milieu de la mer Egée. Elle  suit ainsi le conseil de son fils qui s'adresse à elle in utero :

"Pour toi, ma mère, écoute mes paroles : il est au milieu des eaux, une petite île remarquable, qui erre sur les mers ; elle n'est point fixe en un lieu, mais, comme une fleur, elle surnage et flotte au gré des vents et des ondes : porte-moi dans cette île, elle te recevra volontiers" 

"Ainsi parla Phébus, et les îles fuyaient toujours. Mais toi, tendre et sensible Astérie, quittant naguère les rivages de l'Eubée, tu venais visiter les Cyclades et tu traînais encore après toi la mousse du Géreste. Saisie de pitié à la vue d'une infortunée qui succombait sous le poids de ses peines, tu t'arrêtes et t'écries : "Junon menace en vain ; je me livre à ses coups. Viens, Latone, viens sur mes bords."
Tu dis, et Latone, après tant de fatigues, trouve enfin le repos : elle s'assied sur les rives de l'Inopus, qui chaque année grossit son cours dans le même temps où le Nil tombe à grands flots des rochers d'Ethiopie. Là, détachant sa ceinture, le dos appuyé contre le tronc d'un palmier ; déchirée par la douleur la plus aiguë, inondée de sueur et respirant à peine, elle s'écrie : "Pourquoi donc, cher enfant, tourmenter ta mère ? ne suis-je pas dans cette île errante que tu m'as désignée ? Mais, ô mon fils ! nais, et sors avec moins de cruauté de mon sein.
(Callimaque, Hymne à Délos)

Python est l'un de ces monstrueux et fantastiques dragons chers au goût maniériste, introduits surtout par Jules Romain à Mantoue, puis par Primatice, son disciple, qui les diffusa avec succès en France à Fontainebleau. De couleur bleuâtre, ailé, doté d'un long cou et de pattes de félins, il exhale des flammes et de la fumée par sa gueule ouverte.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

 

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Latone porte sur elle le manteau rouge moiré de jaune et la robe bleu-métal qu'on voyait  dans le bosquet de son rendez-vous galant. Ses seins découverts disent l'urgence de sa course, mais cette précipitation dans la fuite n'est qu'un prétexte pour peindre Latone en femme sauvage, qui préfigure Diane chasseresse, ou même sa protégée Camille reine des Volques : impossible de ne pas évoquer les vers fameux de Virgile qui décrit ainsi cette dernière dans L'Énéide VII, 810 :

proelia uirgo dura pati cursuque pedum praeuertere uentos.

[...] uel mare per medium fluctu suspensa tumenti

ferret iter celeris nec tingueret aequore plantas.

"ou, suspendue à une vague gonflée, elle aurait pu marcher en pleine mer, sans y tremper la plante de ses pieds agiles".

a) La ceinture a un rôle attributif : elle n'est portée que par les femmes nubiles, et l'expression "détacher sa ceinture" signifie soit se mettre nue (pour le bain), soit perdre sa virginité. Lors de la première nuit de noce, une divinité portant le nom de Cinxia (du latin cingulus, "ceinture")  était invoquée pour présider au dénouement de la ceinture de l'épousée. Ce fut ensuite une épithète de Junon, Juno cinxia. C'est donc un symbole de virginité. Sous le nom d'Artémis Lysizonos ("à la ceinture dénouée"), Diane/Artémis assistait les femmes en couche. Les jeunes filles offraient leur ceinture à Diane.

  Latone, dans  Callimaque, détache sa ceinture pour accoucher. La couleur dorée de la ceinture de Diane est spécifiée par l'auteur grec. 

b) La robe bleutée est transparente. Elle est fixée par un pendentif où est serti un cabochon  de saphir à un cordon passant autour du cou.

c) La coiffure est complexe ; elle était déjà visible dans la scène de l'étreinte. Elle est maintenue par un diadème en or où brille un saphir. Elle rassemble des tresses au dessus du crâne comme un chignon, laisse échapper des mèches sur le front, en fixe d'autres près de l'oreille par un nouveau saphir, tandis que des mèches très ondulées tracent comme un sillage témoignant de la rapidité de la course. On retrouve une coiffure semblable dans Eva Prima Pandora de Jean Cousin (1550) et dans d'autres œuvres de l'école de Fontainebleau (Diane chasseresse, Louvre ) ou dans la statuaire romaine (Artémis à la biche).

d)  deux agrafes retiennent (à peine) les pans de la robe sur la cuisse droite.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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Les cartouches et les bordures.

 

1°) La bordure latérale droite:

On y trouve de bas en haut :

— Deux Deltas majuscules enchâssés, avec des arcs et des flèches, représentant l'initiale de Diane (ou de Diane de Poitiers) et ses attributs de déesse chasseresse. Les flèches s'entrecroisent, de même que les arcs, auxquels est noué un ruban, multipliant ainsi les allusions  à la relation duelle de l'amour.

— Trois croissants lunaires, autre attribut de Diane, la déesse nocturne Artemis, mais aussi emblèmes de Henri II.

— Dans un médaillon de douze croissants, le monogramme de deux G en miroir. On y décrypte les chiffres des Grillo de Gènes, qui ont remplacés au XVIIe siècle les lettres HDD  d'Henri II et Diane (ou les lettres H et D pour Henri Deux ou Henri le Dauphin, H et C pour Henri et Catherine de Médicis). La tenture fut vraisemblablement  acquise au cours du XVIIe siècle par le marchand et financier Génois Francesco Grillo (1636-1703), époux de Vittoria Spinola, élevé au marquisat de Francavilla en 1692. .  Le blason des de Grille est "de gueules à la bande d'argent chargée d'un grillon de sable". Les écus de la famille Grillo et de la famille Spinola ont été retissés sur les angles des deux tapisseries du Metropolitan. 

— Suspendus et noués par un ruban, trois flèches, deux arcs, deux Deltas, deux flèches,

— Une couronne contenant trois croissants lunaires entrelacés, emblème d'Henri II.

— la reprise des motifs précédents.

— Le pilastre se termine par un petit chapiteau orné de têtes de biches sculptées, allusion à la déesse chasseresse, et de petits croissants de lune en relief

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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2°) La bordure latérale gauche.

Les pilastres y sont décorés de deux tronçons de chaîne verticaux or sur fond azur, séparés à mi-hauteur par un élément circulaire. dans les chaînes, des croissants de lune alternent avec des fermoirs d'or en forme de "e" affrontés et arrondis, perpendiculaire à l'axe. N.F. Grazzini  et LLoyd ont retrouvé ce décor "à la chaîne" sur une tapisserie tissée à Florence en 1545 par Giovanni Rost, ou sur d'autres pièces tissées à Florence et à Ferrare. Selon Grazzini, l'alternance des motifs dorés, solaires et des croissants lunaires peut faire allusion à la bipolarité Apollon / Diane et par extension Henri / Diane.

3°) Les bordures supérieures et inférieures : les inscriptions.

Les bordures supérieures imitent un fronton et une corniche de marbre blanc et jaune pâle

a) Bordure supérieure :

En partant de la gauche, après un masque alié surmonté d'un croissant, qui fait l'angle, vient une banderole avec les mots Sic immota manet . Le centre est occupé par une riche composition de fruits et légumes et de masques autour d'un cuir contenant le dizain de décasyllabes. Puis, une banderole avec les mots  non frustra Iupiter ambas. Soit :

SIC IMMOTA MANET /  NON FRVSTRA IVPITER AMBAS."Jupiter n'attend pas inutilement entre deux décisions. Ou "Jupiter ne (donne ou accorde) pas en vain les deux" . "Aussi (l'île de Délos) attend-elle confiante" ou "ainsi elle reste immobile".

Ces formules en forme de devises ne sont retrouvées que sur ces tapisseries. Sic immota manet (où le jeu de mot avec Anet a été souligné )  se réfère à la stabilisation de l'îe de Délos, errante jusqu'à l'accouchement de Latone et l'intervention de Jupiter. Ambas est la forme féminine de l'adjectif numéral  ambo, ae, o "les deux (ensemble)", "tous les deux". S'applique -t-il à deux îles ? Les auteurs y ont vu une application à Apollon et Diane, et, par extension spéculaire, à Henri II et Diane de Poitiers, confiants en la protection des dieux. 

 

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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2°) Bordure inférieure.

Elle est encadrée par des écus décorés de tête de lion. Nous  retrouvons les inscriptions précédentes, dans un ordre inversé : NON FRUSTRA JUPITER AMBAS (avec un rameau d'olivier et des palmes) et  SIC IMMOTA MANET  (avec une île, un olivier et un palmier).

Au centre, un médaillon bleu ovale montre un aigle attaquant un oiseau au dessus d'une (?) enclume. Une banderole porte les mots : NON HAEC SINE NVMINE DIVVM. Il s'agit d'une citation partielle d'un vers de l'Énéide de Virgile, Livre II vers 777 non haec sine numine divum eveniunt  "Ce n'est pas sans le vouloir des dieux que ces choses arrivent ". http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Virg/V02-559-804.html.

"L'enclume" est en réalité l'île de Délos et "l'oiseau" est une caille, illustrant le mythe d'Astérie, la sœur de Latone. Selon Apollodore, Servius dans ses Commentaires de l'Enéide de Virgile, 3, 73, ou Hygin au chapitre 53 de ses Fables, racontent qu'Astérie, poursuivie comme sa sœur par Jupiter, se transforma en caille pour échapper au dieu. Jupiter l'attaqua alors sous la forme d'un aigle, et la transforma en un bloc rocheux qui tomba en mer et y flotta sans attache, l'île d'Ortygie (du grec ortux, "caille"). Du fond de la mer,  elle aurait surgi pour secourir Latone, prenant alors le nom de Délos.

"Tu t'appelais d'abord Astérie, parce que jadis, telle qu'un astre rapide, tu t'étais élancée du ciel au fond de la mer pour échapper aux poursuites du dieu de l'Olympe ; et jusqu'au temps où l'aimable Latone se réfugia dans ton sein, tu n'avais point porté d'autre nom." (Callimaque, Hymne à Délos).  Astéria accepta d’accueillir la malheureuse mère sur son sol sans tenir compte des terribles menaces d’Héra. L’île fut récompensée pour sa courageuse décision. Elle se vit dotée de racines permettant sa fixation dans la mer (Callimaque, v. 273), elle se transforma en or (v. 260-264) et devint la plus célèbre des îles (v. 16), théâtre de fêtes permanentes, de danses et de chants exécutés en son hon­neur.

Alors que les inscriptions latérales se retrouvent sur chacune des dix pièces de la tenture, le médaillon central est différent à chaque fois. Ainsi, les pièces de New York comportent-elles : HOC TUA MORS VALUIT , et  HEI MIHI QUALIS ERAM. A Anet, on trouvait : DIGNA FIDES COELO ; VROR ET DEIGNEIS, etc.

Chaque citation peut s'appliquer au roi et à sa favorite.

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La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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II. LA NAISSANCE DE DIANE PUIS D'APOLLON ET LEUR TRANSFORMATION EN DIVINITÉS PLANÉTAIRES. Inv. Ec.1878. Laine et soie, chaine : 9 fils par cm. H : 4,70 ; L. : 3,50. ÉCOUEN, Musée national de la Renaissance.

Latone ne pouvant donner vie ni sur terre ni sur mer, d'après la malédiction d'Apollon, accouche sur l'île de Délos. La tapisserie met en scène la naissance d'Apollon, aidé par sa jumelle Diane.

Ovide Métamorphoses Livre VI  v 332-338 :

« A peine Délos accorda-t-elle un asile à ses prières, alors que, île légère, elle voguait errante sur les mers. Là, couchée entre un palmier et l'arbre de Pallas, Latone donna le jour à deux enfants, en dépit de leur implacable marâtre. Devenue mère, dit-on, elle fuit encore, loin de cette île, le courroux de Junon, emportant sur son sein ses deux divins jumeaux.»

 

Aidée par sa fille Diane à peine sortie elle-même du ventre maternel, Latone accouche du petit Apollon en s’appuyant sur un palmier et un olivier, signes de fécondité et de gloire. A droite de la tenture, et au second plan, selon un procédé habituel en tapisserie, se passe une deuxième scène : Jupiter survient, en manteau jaune vif sur le dos d’un aigle en vol, tandis que Diane et Apollon marchent sur Délos avec leur mère. Jupiter, roi des Dieux, prend sous sa protection ses enfants en leur attribuant les divinités planétaires : Diane devient alors déesse de la lune et Apollon dieu du soleil.

— Callimaque, dans son Hymne à Délos, ne décrit par contre que la naissance d'Apollon :

"Latone, après tant de fatigues, trouve enfin le repos : elle s'assied sur les rives de l'Inopus, qui chaque année grossit son cours dans le même temps où le Nil tombe à grands flots des rochers d'Ethiopie. Là, détachant sa ceinture, le dos appuyé contre le tronc d'un palmier ; déchirée par la douleur la plus aiguë, inondée de sueur et respirant à peine, elle s'écrie : "Pourquoi donc, cher enfant, tourmenter ta mère ? ne suis-je pas dans cette île errante que tu m'as désignée ? Mais, ô mon fils ! nais, et sors avec moins de cruauté de mon sein."

Apollodore  Bibl. I, IV mentionne le rôle de Diane :

"Latone ayant cédé aux désirs de Jupiter, Junon la poursuivit par toute la terre, jusqu'à ce que, étant arrivée dans l'île de Délos, elle y mit au monde Diane, qui l'accoucha ensuite d'Apollon. "

Mais l'édition princeps d'Apollodore en grec et latin ne semble pas avoir été disponible avant 1555, dans l'édition romaine d'Antoine Bladi.

Servius (Comm. En III, 73) mentionne également ce rôle :

Sane nata Diana parturienti Apollinem matri dicitur praebuisse obstetricis officium: unde cum Diana sit virgo, tamen a parturientibus invocatur.

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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Les chaines reliant l'île de Délos aux roches de Gyare et de Mycone :

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 La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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Jamais une scène d'accouchement ne fut rendue sur une tapisserie avec autant d'évidence .

 Latone, vêtue d'une tunique blanche transparente, du manteau de velours rouge et or et de la robe bleue à deux ceintures se soutient aux troncs du palmier et de l'olivier tandis que Diane agenouillée entre ses jambes tire vers elle son frère Apollon dont le tronc est en train de franchir le détroit. 

 

 

Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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La Naissance de Diane et d'Apollon avait déjà été illustrée par Jules Romain dans une peinture réalisée à Mantoue vers 1533-34 et dont le dessin préparatoire se trouve au Louvre  ; mais ce n'est pas l'accouchement, mais le premier bain donné par des nymphes qui est figuré :

© 2012 - Musée du Louvre, Département des Arts graphiques Giulio  PIPPI  Léto mettant au monde Apollon et Diane dans l'île de Délos . INV 3500, Recto Fonds des dessins et miniatures. (Remarquez les coiffures des Nymphes).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Selon Callimaque (Hymne à Artémis), Diane était vénérée par les femmes enceintes comme protectrice lors du travail de l'accouchement parce que Latone n'avait pas souffert en la mettant au monde: 

« J' habiterai les monts, et n'approcherai des cités qu'aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l'enfantement, m'appelleront à leur aide. Tu sais qu'au jour de ma naissance les Parques m'ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m'a porté n'a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau. »

C'est donc à ce titre qu'elle est présente auprès de sa mère pour l'assister. Diane la lunaire est assimilée peu ou prou à Lucine (pourtant considérée comme un Junon), dont le nom est rapprochée de Lux, "lumière", ou à Ilithyie. Ce passage de l'Églogue 4 vers 10 de Virgile l'atteste :

Casta fave Lucina, tuus jam regnat Apollo

"Souris, chaste Lucine, déjà règne ton Apollon".

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Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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L'attribution à Diane et à Apollon du rôle de divinités planétaires.

 

Les parties centrale et droite de la tapisserie illustrent les vers du dizain : "dont Jupiter leur père la rendit Lune et Apollon son frère Soleil luisant". Au centre, Latone, dans la tenue vestimentaire qu'on lui connaît, lève son regard vers son amant Jupiter. Ce dernier, sur son aigle, dans toute la puissance de sa gloire,  fait tomber depuis les nues sur la tête de ses jumeaux une onction de lumière superbement illustrée en deux colonnes s'épanouissant en un astre, la Lune à gauche sur la petite Diane accroupie et joueuse, le Soleil à droite sur Apollon tenant un arc et des flèches. 

C'est là que l'allusion au couple Henri II / Diane de Poitiers est la plus visible. Certes, Diane accoucheuse d'Apollon exaltait déjà la fonction de guide que la veuve de Louis de Brezé  exerça, à 31 ans, dans l'éducation de cour du jeune Henri, âgé de 11 ans. Mais, de même que le château d'Anet est considéré par les poètes comme figure de l'île de Délos, sa propriétaire est considérée comme un astre lunaire capable de réfléchir la lumière solaire royale pour la distribuer sur terre. 

 

 

Un peu plus tard, mais dans le même souci courtisan, Ronsard comparera vers 1559 l’influence de Diane de Poitiers à l’action de la lune qui réfléchit et réverbère la lumière d’un soleil absent :

Tout ainsi que la Lune en s’approchant aupres

Du Soleil prend clarté, vertu, force, et puissance,

Puis s’esloignant de luy, d’une douce influence

Et ciel, et terre, et mer elle nourrist apres :

Ainsi nostre Soleil, vous ornant de ses rais,

Vous fait par tout verser un bon-heur en la France.

(Ronsard, à l’édition P. Laumonier, Œuvres complètes, STFM, Paris, Hachette, 1914- 1975 X, p. 7).

Olivier Pot, qui cite cet extrait, multiplie les autres exemples, notamment chez Du Bellay, et il écrit :

 

"Certes, le déguisement de personnages réels en divinités de l’Olympe ne débute-t-il pas avec Henri II : déjà François Ier, renonçant à la tradition du roi dialoguant humblement avec des personnifications ou des allégories abstraites telles la Sagesse ou la Vertu, préfère de loin se transformer in persona, lui-même et au moins sa famille restreinte, en autant d’hypostases divines ou d’entités représentant des forces cosmiques. Ainsi le scénario familial du « parfait triangle » des Angoulême, qui veut que les deux frère et sœur, Apollon-François et Diane-Marguerite, secourent leur mère Latone-Louise de Savoie attaquée par Python , semble préfigurer, il est vrai, la mode mythologique des déguisements de cour qui envahira la cour d’Henri II. Mais de l’emblématique de François Ier à l’emblématique d’Henri II, il y a en vérité tout l’espace qui sépare les arcanes du Poliphile ou de l’Alector des travestissements courtisans des Bergeries de Ronsard et de Du Bellay, et bientôt des badinages de l’Astrée. Les divinités de l’Olympe ont pris le visage familier des personnages influents de la cour ; le mythe s’est abaissé aux jeux de l’histoire politique ; l’unité mystique de la Sainte Famille Royale s’est diffractée dans les méandres des apparences mondaines."

Nello Forti Grazzini rappelle le rôle des Dialoghi di amore, synthèse du néoplatonisme et de la kabbale de Léon l'Hébreux. Dans la traduction de Pontus de Tyard, c'est à la page 224 que la naissance des enfants sur l'île de Délos, et l'intervention de Diane comme accoucheuse sont décrits. Léon l'Hébreu commente la fable de manière néoplatonicienne, la reliant à la Bible suivant une lecture à clefs multiples, où l'épisode de la Fuite de Latone est une allégorie du Déluge et de la Création.  Dès lors, la naissance des jumeaux correspond à la réapparition des astres dans le ciel au dessus de la première terre immergée après le Déluge. L'aide apportée par Diane pour la naissance d'Apollon signifie que la réapparition de la Lune, de nuit, précède et prépare le retour du Soleil. Ces conceptions allégoriques se combinent aisément à Diane de Poitiers et Henri II : ils souligneraient leur différence d'âge.

Toutefois, la représentation de notre tapisserie se fonde principalement sur la seconde interprétation allégorique proposée par Léon l'Hébreu. La fécondation de Latone par Jupiter correspondrait à l'intention de Dieu le Père, dès le premier jour de la Création, de former les astres à partir de la substance céleste. Dès lors, la tapisserie de La Naissance de Diane et Apollon illustre également, en termes allégoriques, le Quatrième jour de la Création.

Alors que l'on peine à comprendre l'image sur la seule base des sources littéraires antiques, cette interprétation en éclaire la lecture :

"Le décor de Délos ne se réfère pas uniquement à Anet, mais également à la terre séparée des eaux, sur laquelle, déjà au troisième jour de la Création, la végétation commence à croître. La mère des deux enfants est la personnification de la substance céleste qui produit les astres sous une impulsion divine, le quatrième jour de l'origine biblique de l'univers, [...] Le sujet de la tapisserie est sous un travestissement allégorique, celui qui est illustré dans la chapelle Sixtine.  " (Gazzini, 2007) 

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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"A droite, le temple d'aspect Renaissance, à plan centré et surmonté d'une coupole, est orné de bucranes et de festons. Sous le portique cylindrique, quelques personnages participent à une cérémonie qui inclut l'utilisation de feuillages  d'olivier. Le pronaos saillant, surmonté d'une statue masculine, fait peut-être allusion au temple que Délos obtint pour avoir accueilli la naissance d'Apollon. Toutefois, des cornes de cerfs, disposées aux angles supérieurs du pronaos, peuvent suggérer également la dédicace de l'édifice à Diane " (Gazzini 2007).

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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Les bordures.

 

1°) Bordure latérale droite.

Elle est sous le thème de Diane chasseresse et de la cynégétique. De bas en haut : un cuir orné de deux Deltas entrelacés en étoile. Le buste d'un faune tenant en trophée la tête d'un cerf, dans les bois duquel sont attachées les deux pattes. Un cadre central avec les deux G des Grillo remplaçant le monogramme de Diane. Deux objets en forme de croissant. Une trompe de chasse et deux paires de lacets. Un cuir avec deux Deltas entrecroisés par la pointe. Deux flèches en croix, un arc et son carquois.

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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2°) Bordure supérieure.

Au centre, un cartouche contient le dizain attribué à Pontus de Tyard :

 

BIEN TOST APRES LATONA SVR LA RIVE

DV LIEV SACRE : SA DIANE ENFANTA

EN EMBRASSANT LE PALMIER ET LOLIVE

PVYS APOLLO AV MONDE ELLE APPORTA

VRAY QVE DIANE A SA MERE PRESTA

AYDE ET SECOURS : DONT IVPITER LEVR PERE

LA RENDIT LVNE ET APPOLLO SON FRERE

SOLEIL LUYSANT . ET LORS FVT ORDONNE

LIER DELOS . QVI SE MONSTRA SI CLERE

A DEVLX ROCHERS GYARE ET MICONE ;

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"Bientôt après Latone sur la rive du lieu sacré sa Diane enfanta en embrassant le palmier et l'olive puis Apollon au monde elle apporta vrai que Diane à sa mère prêta aide et secours, dont Jupiter leur père la rendit Lune et Apollon son frère Soleil luisant. Et lors fut ordonné lier Délos qui se montra si claire (?) à deux rochers Gyare et Micone. "

Le cartouche est différent du précédent et, au lieu d'une composition fruitière et potagère, on trouve deux têtes de béliers (référence possible à Louis de Brezé, mari de Diane de Poitiers, et dont l'emblème était le bélier ; ou signe de régénération ; et/ou référence au signe zodiacal). Sur les cotés, on retrouve les deux formules Sic immota manet et Non frustra Jupiter Ambas.

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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2°) Bordure inférieure.

On retrouve une nouvelle fois les mêmes formules, inversées. Ms ma photo me montre mieux le médaillon latéral. Jupiter qui préside à la naissance des jumeaux, comme l’atteste la bordure inférieure, où apparaît la devise NON FRUSTRA JUPITER AMBAS  "Ce n’est pas en vain que Jupiter (les) protège", retient l’îlot à l’aide d'un anneau de  chaîne bleu et blanche  qui la relie  à des rochers voisins, comme l’explique la devise SIC IMMOTA MANET "Ainsi elle (l'île de Délos) reste immobile". 

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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Médaillon monochrome central.

Il est encadré d'une monture métallique et de deux carquois.

On y lit : SIC ME NEC TERRA NEC AEQVOR SVSCIPIET

" Ainsi aucune terre ni mer (ni île) ne m'accueillera".

Une femme isolée tente de trouver un chemin, genoux à demi-fléchis, les mains tendues en avant en supplication, tandis que des vents personnifiés soufflent pour la chasser. Dans le ciel, Jupiter, couronné, l'observe. Il s'agit donc de l'errance et de la plainte de  Latone dans sa migration .

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La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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SOURCES ET LIENS.

Photographie des autres pièces :

— Tenture de l'Histoire de Diane pour Anet. "Diane implore de Jupiter le don de chasteté" Rouen, musée départemental des Antiquités

http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/tenture-de-l-histoire-de-diane-pour-anet-diane-implore-de-jupiter-le-don-de-chastete_laine-textile_soie-textile

— Tenture de l'histoire de Diane : "Diane sauve Iphigénie" Anet, château

http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/tenture-de-l-histoire-de-diane-diane-sauve-iphigenie_soie-textile_laine-textile_tapisserie-technique

— Tenture de l'histoire de Diane : La mort de Méléagre

http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/tenture-de-l-histoire-de-diane-la-mort-de-meleagre_soie-textile_laine-textile_tapisserie-technique

— Mythologie c'est à dire, Explication des Fables contenant les genealogies des Dieux... Extraite du Latin de Noel Le Comte, et augmentée... Par I. D. M. [Jean de Montlyard, auteur de l'ép. déd. au prince de Condé], 1600, page 1020. 

https://books.google.fr/books?id=2qNZWmCZbjAC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

 

— APOLLODORE, Bibliothèque, Livre I, chap. IV

http://remacle.org/bloodwolf/erudits/apollodorebiblio/livre1d.htm

— APOLLODORUS 1555 : Apollodori Atheniensis Bibliotheces, sive de Deorum origine, tam graece, quam latine, luculentis pariter, ac doctis annotationibus illustrati, & nunc primum in lucem editi libri tres in aedibus Antoni Bladi, 1555 - 276 pages

https://books.google.fr/books?id=eaxoAAAAcAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— BEGUIN (Sylvie), 1978, Tenture de l'Histoire de Diane", Défense du patrimoine national ; œuvres acceptées par l'Etat en paiement de droits de succession 1972-1977, Musée du Louvre, Paris

https://books.google.fr/books?id=XrIrAAAAIAAJ&q=SIC+IMMOTA+MANET+diane+anet&dq=SIC+IMMOTA+MANET+diane+anet&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjm6uq4pMfQAhXEJMAKHWlICAIQ6AEILzAD

— CALLIMAQUE, Hymnes,

http://remacle.org/bloodwolf/poetes/falc/callimaque/hymnes.htm

— CRÉPIN-LEBLOND , Sens et contre-sens de l'emblématique de Henri II, Henri II et les Arts. Actes du colloque de 1997 ...Paris 2003 p. 77-92

— EBREO (Leone) Dialoghi di amore (1535) /LEON HÉBRIEV De l'amour, traduction par Pontus de Tyard, Lyon, Jean de Tournes, 1551.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110352t/f232.image

— L'École de Fontainebleau, Numéro 9 Galeries nationales du Grand Palais Editions des musées nationaux, 1972 -517 pages

— GRAZZINI (Nello Forti), 2007,  "Deux tapisseries retrouvées de la tenture de l'Histoire de Diane."  La Revue des musées de France. Revue du Louvre, Volume 57 pages 41-61.

— HYGINUS, Python, Fabulae 140

http://www.theoi.com/Text/HyginusFabulae3.html#140

— HYGINUS, Astérie, Fabulae 153 

http://www.theoi.com/Text/HyginusFabulae2.html#53

— LLOYD (Gail Patricia) The tapestries of Diane de Poitiers

https://www.cs.arizona.edu/patterns/weaving/articles/nb88_tps.pdf

— MÜNTZ ( Eugène). 1897 Tapisserie représentant l'Histoire de Diane tissée en 1610. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 41ᵉ année, N. 3, 1897. pp. 266-267; doi : 10.3406/crai.1897.70983 http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1897_num_41_3_70983

M. Eug. Muntz place sous les yeux de l'Académie les photographies d'une suite de tapisseries qui lui a été signalée par M. Collignon et qui se trouve depuis plus de quatre-vingts ans dans la famille de M. le général Bézard. Cette tenture, représentant l' Histoire de Diane, a été tissée en 1610, mais elle reproduit des cartons au moins d'un demi-siècle plus anciens, et qui se rattachent à l'École de Fontainebleau. Elle tire son prix, tout d'abord, de l'élégance rare des figures , parmi lesquelles on remarque plusieurs portraits; mais la composition même n'offre pas moins d'intérêt; on y trouve la paraphrase littérale des Métamorphoses d'Ovide, dont les moindres épisodes sont interprétés avec la plus scrupuleuse exactitude, en costumes du xvie siècle toutefois. Enfin — et ce fait avait été contesté à tort — les cartons originaux de YHistoire de Diane ont été commandés par Diane de Poitiers, ainsi que le prouve le chiffre de la favorite de Henri II, non moins que des emblèmes dont la signification n'est pas douteuse. On connaît aujourd'hui trois suites de tapisseries exécutées pour Diane de Poitiers et consacrées toutes trois, mais dans des données essentiellement différentes, à la glorification de la déesse sous le patronage de laquelle la duchesse de Valentinois s'était placée : quatre pièces qui ont fait retour au château d'Anet, une autre pièce de la même suite , conservée à Rouen ; un Triomphe de Diane dans la collection de M. Maurice Kann; enfin les six pièces appartenant à M. le général Bézard. Nul doute que Diane de Poitiers n'ait elle-même tracé aux peintres le canevas des compositions : elle n'avait pour cela qu'à ouvrir la traduction française des Métamorphoses, dont elle possédait un manuscrit dans sa bibliothèque d'Anet.

— PHILLIPS (John Goldsmith) 1943,  "Diane de Poitiers and Jean Cousin"  Bulletin du Metropolitan Museum ns(2) 109-17

 https://www.metmuseum.org/pubs/bulletins/1/pdf/3257148.pdf.bannered.pdf

— http://musee-renaissance.fr/sites/musee-renaissance.fr/files/fiche_de_salle_broderies_de_larsenal_0.pdf

— http://musee-renaissance.fr/sites/musee-renaissance.fr/files/dossier_pedagogique_metamorphoses_d_ovide.pdf

 

— http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met06/M-06-146-411.htm

— http://www2.culture.gouv.fr/culture/actualites/communiq/albanel/tenturediane.htm

— OVIDE, Métamorphoses Livre VI : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met06/M-06-146-411.htm

— OVIDE, Métamorphose d'Ovide figurée, J. de Tournes, Lyon, 1557 

Bibliothèque nationale de France, Rés. p. Yc 1270 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71516d/f75.image

— POT (Olivier), 1990, Sous le signe de Diane, Etudes ronsardiennes IV,  Droz, pages 474 

https://books.google.fr/books?id=WOtVz3JlcJsC&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— POT (Olivier), 2002, "Le mythe de Diane chez Du Bellay : de la symbolique lunaire à l’emblème de cour", Albineana, Cahiers d'Aubigné  Volume 14 Numéro 1 pp. 57-80

http://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2002_num_14_1_929

— RUFFY (Maria Vamvouri ) 2004, Les Hymnes de Callimaque : la tradition revisitée. Les hymnes à Zeus, Artémis et Délos. In La fabrique du divin: Les Hymnes de Callimaque à la lumière des Hymnes , Presses Universitaires de Liège, p. 45-66. …

http://books.openedition.org/pulg/1508

— SERVIUS, Commentaires sur l'Énéide Livre III, v.73 :

http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A1999.02.0053%3Abook%3D3%3Acommline%3D73

— STANDEN (Edith Appleton), 1985, European Post-medieval Tapestries and Related Hangings in the ..., Volume 2 ,Metropolitan Museum of Art (New York, N.Y.) page 247.

https://books.google.fr/books?id=GbW18KCGWgEC&dq=%22Sic+immota+manet%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— J. J. Vernier  Musée départemental des antiquités, Rouen, ‎- 1923 -

— VASSELIN (Martine), 2002, Les métamorphoses d’une déesse antique : les figures de Diane dans les gravures du XVIe siècle. In: Albineana, Cahiers d'Aubigné, 14, 2002. Le mythe de Diane en France au XVIe siècle. pp. 247-277; doi : 10.3406/albin.2002.940 http://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2002_num_14_1_940

 http://www.persee.fr/docAsPDF/albin_1154-5852_2002_num_14_1_940.pdf

— Sur la famille de Grille : 

http://www.patrimoine.ville-arles.fr/document/famille-grille-arles-caylux.pdf

 

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Published by jean-yves cordier - dans Tentures
23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 23:10

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Le Calvaire. 

Le Christ en Croix entre la Vierge et saint Jean (ou Marie-Madeleine ?). Pas d'élément de datation. Fin XIXe ?

 

Bannière du Calvaire, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Bannière du Calvaire, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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L'Assomption.

sans élément de datation.  Fin XIXe ?

Bannière de l'Assomption, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Bannière de l'Assomption, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Bannière de procession "Notre-Dame de Rumengol".

Monogramme MA. Pas  d'élément de datation. XXe. 

 

Bannière de  procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Bannière de procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Bannière de  procession "Notre-Dame de Rumengol", détail : 

une bretonne en costume offre un lys à la statue de pèlerinage de Notre-Dame-de-Rumengol.

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Bannière de  procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Bannière de procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Pietà .

Nef,coté gauche. Saint Jean et la Vierge soutiennent le corps du Christ déposé de la Croix. 

Pietà. église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Pietà. église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Statue de la Trinité.

Chœur, coté droit.

 

Trinité , église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Trinité , église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Bannières.
21 novembre 2016 1 21 /11 /novembre /2016 22:53

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"Au milieu du bourg, à cinquante pas de l'abside de l'église, est la fontaine miraculeuse, entourée d'une enceinte quadrangulaire dans laquelle on descend par deux escaliers. Elle alimente un bassin et un lavoir. L'édicule à arcade ogivale abrite un bas-relief de l'Annonciation en Kersanton, et deux statuettes ·de S. Guenolé et de S. Fiacre. Elle a été construite en 1792, aux frais de la fabrique, et après autorisation donnée par le département du Finistère. L'ancienne fontaine était "située dans un  bas-fond, et les eaux étaient souvent troublées par la chute des eaux bourbeuses du  grand chemin qui l'avoisine". On la déplaça donc, et on construisit la fontaine actuelle, pour le prix de 1500 livres. C'est à la même occasion que fut acheté pour 240 livres « pour tourner au profit de l'église  le petit courtil voisin,  situé au nord de l'ancienne fontaine  . (Délibération du dimanche 15- janvier 1792). Abbé Billant 1924.

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« À Rumengol est une fontaine miraculeuse : j'y fus un jour de pardon le 15 août et je pus assister aux pieuses ablutions des pèlerins accourus fort nombreux, environ 3 000. Sur la gauche de la route, en contre-bas, est la fontaine, protégée par une niche haute, encastrant une plus petite où se trouve la statuette de Notre-Dame. Accôtée à la niche se trouvait une jeune femme, simplement vêtue. À la main elle avait un bol qu'elle plongeait dans l'eau sainte et qu'elle présentait ensuite aux pèlerins. Ceux-ci, hommes et femmes,procédaient rituellement aux ablutions. Les manches légèrement relevées, le pèlerin plongeait successivement ses mains dans le bol, les retirant mi-fermées de façon à conserver l'eau lustrale ans le creux de la main. Alors il élevait le bras en l'air, lui donnant un mouvement de torsion, ouvrant la main, la paume en avant. Ce mouvement (...) provoquait une sorte de rotation de la masse aqueuse qui lentement s'enrubannait autour du bras. Après il oignait son front et ses joues de l'eau lustrale dont il buvait une gorgée. » A. Hamon, La Revue socialiste, Paris, 1893

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Fontaine de pèlerinage de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Fontaine de pèlerinage de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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 La fontaine a  vraisemblablement été mise en place à la fin du 15e ou au début du 16e siècle sur l'emplacement d'un lieu de culte plus ancien, mais elle a été restaurée en 1792.

A gauche, derrière la statue de saint Guénolé, (probablement XVIe),  une pierre porte la mention J.GUEGUEN F. 1792.

Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Annonciation et statue de saint Fiacre. Kersanton.  XVe siècle (?).

Statues de saint Fiacre date probablement du XVIe siècle. Le demi-relief représentant le groupe de l'Annonciation a été exécuté autour des années 1500.

 

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Annonciation et statue de saint Fiacre, Fontaine de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et statue de saint Fiacre, Fontaine de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Statue de saint Guénolé (XVIe ?). Granite.

 

Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— BILLANT (Abbé Nicolas)  Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, 1924, sn.  Brest, Imprimeries de la Presse Libérale.

(L'abbé Billant de Saint-Urbain fut recteur de Rumengol de 1920 à ? après avoir été recteur de l'Île Tudy.)

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

 ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

 

— COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

 

 LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Coll. "Art et Société" Presses Universitaires de Rennes, pages 74 et 92.

 MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur). Pages 161-177.

 

— Infobretagne :

http://www.infobretagne.com/faou.htm

— http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/rumengol/eglise.html

— http://www.cc-aulne-maritime.fr/patrimoine.htm

— http://nd-rumengol-quimper.cef.fr/index.php/vie-de-la-paroisse/ensemble-paroissial

— http://www.actuacity.com/le-faou_29590/monuments/page2

 

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Published by jean-yves cordier - dans Rumengol
19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 18:37

 

De curieux "blasons roturiers" de Rumengol sont  visible sous le socle d'une statue de saint Matthieu évangéliste (avec son attribut, l'Ange, son évangile, sa plume dans la main droite et son encrier dans la main gauche).

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Statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Le premier blason en partant de la droite a été lu par André Mussat (1957) comme  "trois fasces brisés d'une cotice, qui est Colin". Pourtant, la bande oblique est de la même épaisseur que les fasces. La disposition des meubles ne semble pas respecter un dessin héraldique. Je n'ai pas retrouvé les armoiries de  ce "Colin". 

Les deux autres sont qualifiés par le même auteur de "monogrammes", ce qui est mon modeste point de vue. Néanmoins, Louis Le Guennec avait suggéré d'y voir (cf. Annexe) des marques professionnelles. Certes, dans le pêle-mêle du second, une ancre peut être trouvée.  On constatera que le relevé de Le Guennec n'est pas scrupuleusement exact, ni pour la figure  n° 49 ni pour la n° 50.

Si on adopte une autre clef de déchiffrement et qu'on cherche à y trouver des lettres, on voit apparaître sur le blason du milieu  un P, un S, un T, un J, et deux A , tête-bêche, ou des V, et un L.

A 3 km de Rumengol, le calvaire du Faou présente sur son socle (aujourd'hui au cimetière communal) une inscription qui inclut ce monogramme. (Atlas des croix et calvaires du Finistère Faou n°501) . L'inscription de 1526 porte le nom de Y. Cozkelec. 

 

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Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Dans le troisième, on peut voir des chevrons, ou bien deux V, deux S, etc..

Mais le secret de ces blasons reste entier. Sera-t-il percé en le partageant sur la toile ?

Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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ANNEXE.

Je transcris ici un article publié en 1928 par Louis Le Guennec :.

Marques et signes sur des pierres tombales à Penmarc'h . Louis Le Guennec 1928 :

"Décrivant l'église de Tréoultré-Penmarc'h dans la substantielle notice qu'il a consacrée en 1925 à l'histoire et aux monuments de cette commune, M. l'abbé Quiniou, recteur de Penmarc'h, y signale (pp. I63-I64) « des pierres tombales armoriées de signes caractéristiques que tel armateur ou telle famille mettait sur ses bateaux, ses maisons ou ses tombes. Ce sont des formes d'ancres, de bateaux, de poissons, et parfois de caractères hiéroglyphiques : armoiries de ceux qui n'avaient pas de blason et signature de ceux qui ne savaient pas écrire ». 

Il existe en effet de nombreux signes dans l'église de Penmarc'h, sur des dalles tumulaires pavant la nef et les bas-côtés. J'en ai relevé vingt-six, et je suis certain que quelques autres m'ont échappé, soit à cause de l'éclairage plus ou moins favorable, soit parce que dissimulés sous des bancs ou des chaises. Ils sont généralement gravés en creux au centre de la pierre. Deux ou trois à peine offrent un léger relief. Les deux planches qui accompagnent le présent texte les montrent réduits environ au cinquième de leur dimension réelle.  tel marchand, tel patron de barque des temps prospères du vieux Penmarc'h, lui constituait une sorte de « blason roturier a dont il timbrait, à volonté, aussi bien la porte de son logis que la voile ou le bordage de son navire et même ses ballots de toiles ou de poissons séchés. 

Un essai de classement des 26 signes reproduits ci-contre permet de les répartir en six groupes : 1° initiales ; 20 attributs maritimes (ancres ou barques) ; 3° armes ou instruments divers ; marques ayant le « quatre de chiffre » ; 5° emblèmes végétaux ; 6° signes divers. Le premier groupe comprend les nos 1, sorte de monogramme où paraissent s'assembler un A, un V et un L ; le n° 14, où les lettres I et L accompagnent une ancre et peut-être le n° 26, qui pourrait être un F dessiné à rebours. Le second groupe montre, soit des arrières de barques schématisés (nos 3, 9 et peut-être 20) soit des ancres de marine (nos 6, 8, 14, 18, 24 et 25). 

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Dans le troisième groupe figurent un poids d'horloge (n° 2) en relief ; une tenaille (n° 4) ; un fer de hallebarde (n° 12) ; trois poids accolés (n° 17). Les deux signes (nos 16 et 22) du quatrième groupe sont surmontés de ce fameux « quatre de chiffre » si fréquent dans les marques typographiques des imprimeurs et des libraires du XVIe siècle, dont on ignore encore la signification précise et dans lequel on a proposé de voir « l'emblème du commerce ». Le cinquième groupe ne se compose que d'une unité, une feuille de trèfle (n° 5). Enfin le sixième groupe, le plus nombreux, (n°s 5, 7, 10, 11, 13, 19, 20, 21, 23) est formé de signes caractérisés par des croix à longue hampe, que coupent de traits horizontaux ou obliques et qu'accompagnent des sphères, des crochets, des lignes droites et courbes d'un tracé bizarre. 

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Une autre marque analogue se voit dans l'église, sur un bénitier qui porte la date 1617 et un « Nom de Jésus », c'est- à-dire le monogramme I. H. S. Cette marque (n° 27) offre à  sa base les lettres A et V, puis une longue hampe munie d'anses et de crochets, que termine le « quatre de chiffre » tourné à droite. De l'autre côté est figuré un instrument singulier, qui ressemble à une béquille. Je n'ai remarqué aucun des poissons signalés par M. l'abbé Quiniou sur les pierres tombales. Il n'en existe à ma connaissance, qu'au portail sud de l'église (poissons croisés et scène de pêche). 

Outre la reproduction des curieuses marques-signatures copiées par M. l'abbé Toulemont sur les anciens registres;  baptistaires de Tréoultré-Penmarc'h, je joins à ces notes le dessin (relevé par mon ami, M. Victor Surel, peintre-décorateur à Morlaix) d'un monogramme daté de 1565, sculpté sur une pierre de kersanton encastrée dans le mur de la métairie du château de Lannuguy, en Saint-Martin-des-Champs, (n° 48). On y trouve un A, un G et un « quatre de chiffré » retourné. A la date ci-dessus, la terre de Lannuguy appartenait à la famille de Crémeur, qui faisait le commerce de mer à Morlaix. Mais le G est trop bien formé pour qu'aucune confusion avec l'initiale des Crémeur soit possible.

 Les nos 49 et 50 représentent deux autres signes passablement cabalistiques, en relief sur des écussons qui timbrent deux consoles, dans le bas-côté gauche de l'église de Rumengol

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Couverture

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On peut signaler encore, dans la catégorie de ces « blasons roturiers » qui mériteraient une recherche et une étude attentives, le marteau et la règle sculptés sur un bénitier de la chapelle de Saint-Germain (en Plogastel), avec le nom : Y. PIZIVEN, du brave tailleur dé pierres de la fin du xvre siècle qui le façonna ; un autre marteau sculpté sur le pied-droit d'une porte latérale de la chapelle de N.-D. de Lannien, en Edern ; une tenaille, sur l'écusson d'une console de la nef de l'église de Locronan, adroite, près de l'entrée de la chapelle du Pénity; un troisième marteau et une pelle (?) en saillie sur deux des pans coupés d'un bénitier octogonal, dans l'église de Guipavas ; enfin, une tenaille et un marteau de forgeron,   timbrant un bénitier qui gît dans le cimetière de Milizac, à gauche du portail. 


Le procès-verbal des prééminences de l'église de Ploudalmézeau, dressé en 1762 (Arch. départ. B. 1849) nous décrit, parmi les tombes de la nef, diverses dalles portant respectivement une croix longue, un «Nom de Jésus », les lettres I. P. N., une hache en demi-relief, une ancre dans un cartouche et en dessous un marteau renversé, une autre croix et un poids d'horloge en relief. Le chevalier de Fréminville, parcourant vers 1830 le pays de Léon et visitant l'église de Lanrivoaré, près Saint-Renan, la trouva « pavée de pierres tombales sur lesquelles on voit sculptées des bâches, des piques, des pioches, etc. Ce sont, ajoute-t-il, les instruments des diverses professions qu'exerçaient ceux qui gisent sous ces pierres sépulcrales. (Antiquités du Finistère, tome Ier, 1832, p. 257). J'ai visité l'église, d'ailleurs rebâtie, de Ploudalmézeau, et celle de Lanrivoaré, sans avoir remarqué ces dalles. Mais il est probable qu'un examen attentif en révélerait un certain nombre, principalement dans les églises des anciennes localités maritimes et commerçantes du littoral finistérien.

La chapelle de Saint-Jean-du-Créach, en Plédran (Côtes-du-Nord) conserve aussi plusieurs dalles chargées d'attributs professionnels que j'ai examinées en 1908 (1)." L. LE GUENNEC. 

(1) Genavia, Bulletin du Musée d'art et d'histoire de Genève, t. VI, 1928, mentionne, dans les collections lapidaires de ce Musée, plusieurs dalles ou fragments de dalles provenant des anciennes églises de la ville et qui portent des attributs de métier ou des « marques de maison ou de commerce» d'un type assez voisin de celles de Penmarc'h, fer à cheval, marteau, équerre, tenaille, pot d'étain, figures géométriques surmontées de croix et de « quatre de chiffre ». Ces dalles sont du XVe et du XVIe siècles. A la page 137, un tableau reproduit une cinquantaine de ces « marques de maison », « marques de propriété », «motifs souvent fort anciens, emblèmes talismaniques, astrologiques, magiques», qui ont aussi le plus grand rapport avec nos marques basses-bretonnes. Ces insignes, aujourd'hui encore employés par les hôteliers allemands, étaient jadis d'un usage général dans l'Ouest de l'Europe. 

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SOURCES ET LIENS.

— LE GUENNEC (Louis), 1928, XI. Marques et signes sur des pierres tombales à Penmarc'h Bulletin de la Société archéologique du Finistère. Page 100 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5786704t/f154.image.r=rumengol

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Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Inscriptions
18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 23:48

 

Le clocher comporte une tour qui prolonge le pignon occidental, encadré de deux contreforts à pilastres. Puis, au dessus d'une galerie en surplomb, vient une première chambre de cloches, carrée, et ensuite dans une flèche octogonale, une fausse chambre de cloche qui s'ouvre par des frontons encadrés de pilastres.  

Selon l'abbé Billant, 

"Le clocher ne porte pas de date de construction. Il a dû être bâti au plus tard au commencement du XVIIe siècle. Dans un procès soutenu vers 1670 contre les prétentions du recteur de Hanvec, les tréviens de Rumengol, accusés de mal employer les deniers de leur église, allèguent « qu'ils ont fait et bâti une « tour magnifique et y ont mis des cloches ». Les galeries de la tour n'ont été construites qu'en 1750, d'après les comptes rendus par le marguillier, fabrique en 1751: «quittance de la somme de 75 livres pour premier terme passé avec Yves Tellier pour les guérides au clocher »,

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Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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D'après André Mussat, qui écrit en 1957 :

"Ce type de façade, comportant un large pignon-mur sur lequel se fonde un grand clocher posé en encorbellement, à la chambre des cloches ajourée et à la flèche haute et légère découpée par de grands gâbles, est bien connu en Cornouaille. Comme à Confort, à Kérinec en Poullan, la tourelle d'escalier rond flanque le clocher nord et se termine par une coupolette en lanternon. Aucune fenêtre ne viendra altérer le caractère mural. […] C'est l'heureux moment où les motifs lombards renouvellent les grands partis architecturaux français traditionnels. Les choux des arcs deviennent d'élégants fleurons, les pinacles se muent en candélabres, les niches s'ornent de coquilles ; l'anse de panier profondément mouluré de la porte, l'alternance dans une corniche de consoles et d'une frise de feuillages très refoulés, la finesse des colonnes torses sont autant de signes de cette adaptation élégante et éphémère. Il n'y a sans doute pas en Bretagne d'exemple plus réussi.

Les niches des contreforts sont, comme à l'Hôpital-Camfrout, surmontées de deux banderoles dont les extrémités se retournent en s'accolant : ce thème, que l'on voit à Lampaul-Guimiliau en 1533, connaîtra une belle destinée dans la région : on le retrouve, tout près de là, au porche de Lopérec en 1586. Il ne reste dans toute cette façade malheureusement qu'une seule statue dans la niche centrale. Elle paraît d'ailleurs bien petite pour son emplacement. C'est sainte Catherine, avec sa roue, son livre et l'empereur foulé aux pieds. L'exécution est élégante, sans être exceptionnelle,et se rattache au style de la Loire."

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Clocher et façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Clocher et façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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I. LA FAÇADE OUEST.

 

Commençons, sur le conseil de l'abbé Billant qui nous sert de guide,  par admirer, à l'ouest, le frontispice, d'un très gracieux effet.

"Devant vous se dresse un clocher svelte avec une chambre de cloches percée à jour d'un incroyable légèreté, à laquelle on accède par une tourelle ronde d'escalier couronnée d'un dôme et d'une petite lanterne. Au-dessus de la chambre des cloches s'élance, « suspendue en l'air, dirait-on, par un prodige d'équilibre, une flèche octogonale aussi hardie que gracieuse, aux rampants munis de crochets  (abbé Millon, les ·grandes Madones bretonnes).  Au dessous de la galerie saillante de ce  clocher s'épanouit un portail qui est, .avec celui de l'Hôpital-Camfrout l'une des plus belles pages de la Renaissance en Basse-Bretagne.  Une porte centrale en anse de panier est encadrée de moulures prismatiques, puis  de deux colonnettes formées des mêmes moulures qui se tordent en hélice et se terminent par des chapiteaux soutenant deux petits pinacles appliqués et un arceau saillant qui se résout en une accolade d'où surgit un troisième pinacle. (M. le chanoine Abgrall).

 

Au-dessus de la porte, une belle frise feuilIagée et moulurée entrecoupée par des écussons supporte trois niches dont celle du milieu abrite la statue en pierre, d'une rare beauté et malheureusement mutilée, de sainte Catherine d'Alexandrie, richement vêtue et portant d'une main un livre, de l'autre une· épée, ayant à ses côtés la roue brisée, et sous ses pieds le tyran Maximin Daïa, ce dernier revêtu du manteau et de la toque des ducs de Bretagne. Cependant, d'après Charles- Baussart (Semaine littéraire du 22 juin 1913), ce n'est pas le tyran Maximin Daïa qui serait sous ses pieds, mais le rhéteur Porphyre qui l'avait défiée à un ·combat de philosophie ; aussi est-il sous ses pieds, vaincu,. terrassé par la vérité. Dans tous les détails de ce portail l'on trouve un mélange étonnant du style gothique qui allait disparaître et du style renaissance qui allait bientôt régner en maître.  Et  cependant le gothique n'avait pas encore dit son dernier mot, car nous le trouvons bien franc et bien caractérisé dans les pinacles et pyramides des contreforts, dans les crossettes du rampant principal, dans le porche et les portes latérales, dans les· meneaux et pignons des fenêtres. »

 

 

Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de pèlerinage.

Cette statue moderne (elle était absente en 1957)  est une représentation de la statue vénérée à Rumengol lors des pèlerinages, une statue en bois du XVe siècle (photo sur Wikipédia). Cette Vierge en chêne est couronnée (couronne dorée ouverte qualifiée de "ducale"), mais l'Enfant est tête-nue. Elle porte un sceptre, et Jésus porte le globus cruciger. Le thème du couronnement de la Vierge et de sa royauté, déjà présent sur le calvaire de Rumengol, était présent dès l'origine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La statue est caractéristique de la statuaire bretonne du fin XVe-début du XVIe par son encolure droite (portrait d'Anne de Bretagne vers 1508), et par son voile qui ne recouvre que l'arrière des cheveux avant de faire retour derrière la nuque en bandeau ou "chouchou"  tel que je l'ai étudié ici, ou encore là (Le Folgoët, XVe), ou bien aussi à Brennilis, ou sur sainte Anne à Pencran en 1553, sur sainte Marie-Madeleine au calvaire de Pencran par Bastien Prigent, sur la cariatide de La Martyre, etc... 

Le 16 mai 1857, Pie IX avait accordé les honneurs du Couronnement papal à la Vierge Noire et à l’Enfant Jésus de Notre-Dame-de-Bon-Secours de Guingamp . La cérémonie avait eu lieu le 30 septembre 1858. La Vierge Noire et son Fils furent alors habillés de robes blanches et bleues

Le même privilège avait été demandé par Mgr Sergent dès 1856 pour Rumengol. Il fut accordé à la date du 8 mai 1857 par Pie IX, le pape de l'Immaculée-Conception. Le Grand Couronnement eut lieu le 30 mai 1858. Par cette date, Rumengol peut prétendre au titre de première Vierge du Couronnement en Bretagne. La Vierge et l'Enfant reçurent un riche costume avec robe, manteau, voile, et couronne royale, fermée. 

 

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Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée.  Photographie lavieb-aile.

La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée. Photographie lavieb-aile.

La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée.  Photographie lavieb-aile.

La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge est entourée des deux principales saintes invoquées dans les Livres d'Heures, appartenant aux Saintes Auxiliatrices : Catherine d'Alexandrie et Barbe.

Sainte Catherine d'Alexandrie

La fille du roi Costus tient l'épée de sa décapitation, et le livre signalant qu'elle est docteur de l'Église. Près d'elle, la roue brisée du supplice dont elle fut sauvée. A ses pieds, le roi ou empereur Mayence qui ordonna sa mort devant son refus de l'épouser et de renoncer à sa pieuse virginité. Elle associe la Connaissance (science théologique), la Virginité, et le Martyre. Ses cheveux longs et défaits témoignent de la virginité. Le manteau à fermoir fait repli vers la main droite. La robe est cintrée. Un collier en maillons de chaîne porte un médaillon en soleil-fleur.

 

 

Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Barbe et sa tour.

Trace de peinture rouge.

Sainte Barbe. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Sainte Barbe. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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II. LES GARGOUILLES.

Elles sont au nombre de six entre la tour et la  chambre de cloches, et quatre plus petites entre cette chambre  et la flèche. 

Ce n'est pas en Bretagne qu'on donnerait tort à Viollet-le-Duc lorsqu'il écrit :

"La variété des formes donné aux gargouilles est prodigieuse ; nous n’en connaissons pas deux pareilles en France, et nos monuments du moyen âge en sont couverts. Beaucoup de ces gargouilles sont des chefs-d’œuvre de sculpture ; c’est tout un monde d’animaux et de personnages composés avec une grande énergie, vivants, taillés hardiment par des mains habiles et sûres. Ces êtres s’attachent adroitement aux larmiers, se soudent à l’architecture et donnent aux silhouettes des édifices un caractère particulier, marquant leurs points saillants, accusant les têtes des contre-forts, faisant valoir les lignes verticales."

Puisqu'on les regarde toujours le nez en l'air, de bas en haut, on méconnaît parfois la façon dont elles sont creusées à leur face supérieure :

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Mais les images suivantes le laisse deviner par le doublage en zinc moulé sur la rigole.

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Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Les six gargouilles encadrant la balustrade.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Moine vomissant.

Un homme à la tête recouverte d'un capuchon ou d'une coule déverse les eaux de pluie par sa bouche largement ouverte.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Homme "urinant".

Un homme à la barbe courte est accroupi. Son visage, tourné vers le coté, bouche à demi ouverte, reflète la béatitude ...ou la jouissance. Sa main droite empoigne sa jambe. La main gauche, posée sur le genou, tend l'index vers un sexe en érection. L'eau pluviale suit une rigole doublée de zinc creusée sur la face dorsale et s'écoule au dessus de la tête, mais sans orifice apparent.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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3°) Homme vomissant.

Cet homme agenouillé, tête couverte, est richement habillé, avec des manches et un pantalon court à crevés, un manteau court ou tunique dont le parement épais évoque un revers de fourrure. Il porte une barbe longue, bouclée et taillée au carré. L'embonpoint de son ventre replet, et sa braguette saillante font de lui le type de l'Intempérant, bon buveur et bon mangeur qui se soulage ici de ses excès.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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4°) Dragon chauve-souris.

Ce dragon aux oreilles et aux ailes de chauve-souris déverse sous son museau retroussé les eaux du ciel, rares sous le climat aride de notre région.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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5°) Gargouille-dragon. Écoulement au dessus de la tête.

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Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Les quatre gargouilles hautes.

On trouve dans ces hauteurs un lion, un ange, un monstre et un oiseau aux quatre coins de l'espace.

 

1°) Lion tenant entre ses pattes avant un bâton. Écoulement par la bouche.

Ce cylindre est si régulièrement retrouvé dans les crossettes que je m'interroge, sans avoir encore trouvé une réponse, sur sa signification.
 

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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2°) Un monstre tenant un écu.

Blason losangique frappé d'une croix.

L'église Notre-Dame de Rumengol.  V : les gargouilles et crossettes. 

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3°) Un ange. Écoulement au dessus de la tête.

Il tient un livre ouvert. Ses jambes s'étendent sur le coté de l'angle.

Ange-gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange-gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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4°) Oiseau.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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A droite du porche.

Gargouille de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Gargouille de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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La crossette coté nord : un cochon (ou sanglier).

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Crossette  de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Crossette de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

 

SOURCES ET LIENS.

 

— BILLANT (Abbé Nicolas)  Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, 1924, sn.  Brest, Imprimeries de la Presse Libérale.

(L'abbé Billant de Saint-Urbain fut recteur de Rumengol de 1920 à ? après avoir été recteur de l'Île Tudy.)

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

 

— COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

— LECLERC (Guy), 1996-97, Monuments et objets d'art du Finistère (année 1996) : Le Faou, églises Notre-Dame de Rumengol et Saint-Sauveur du Faou  Bulletin de la Société Archéologique du Finistère (126, p. 145-149)

— LECLERC (Guy), 2000, Monuments et objets d'art du Finistère. Etudes, découvertes, restaurations (année 2000) : Le Faou, église Notre-Dame de Rumengol, porche méridional, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère 2000, (129, p. 59-62)

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Coll. "Art et Société" Presses Universitaires de Rennes, pages 74 et 92.

MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur). Pages 161-177.

VIOLLET-LE-DUC "Gargouilles", Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle

https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Gargouille

— Infobretagne :

http://www.infobretagne.com/faou.htm

— Médiathèque des Monuments historiques

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mdp_fr

— http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/rumengol/eglise.html

— http://www.cc-aulne-maritime.fr/patrimoine.htm

— http://nd-rumengol-quimper.cef.fr/index.php/vie-de-la-paroisse/ensemble-paroissial

— Liste des maires de Rumengol :

http://www.archives-finistere.fr/sites/default/files/maires_rumengol.pdf

A PROPOS DES CLOCHES ET DES CAMPANISTES :

http://www.bodet-campanaire.com/fr/

http://www.bodet-campanaire.com/fr/metier-du-campaniste.html

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Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Crossettes et gargouilles
18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 10:57

 

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Je  découvre ces fonts baptismaux dans la pièce (qui sert de débarras et est encombrée de meubles, bannières démodées et panneaux) qui se trouve immédiatement à gauche de la porte d'entrée.

Il s'agit d'une cuve de kersanton (?), ovoïde, à la base creusée de 16 ou 18 godrons, scellée à un fût cylindrique (plus ancien ?) dont la tête et le pied sont sculptés de rinceaux et de masques. Quatre chérubin marquent le centre des quatre faces, et, inspiré par l'exemple tout proche des fonts baptismaux de l'église du Faou, on peut penser qu'ils représentent les quatre fleuves du Paradis. Néanmoins, ici, ils ont la bouche fermée et n'ont jamais servi à l'évacuation de l'eau. Sur une des faces est sculpté un blason au lion ou plutôt au léopard (la tête est vue de face) passant . Ce sont les armoiries des vicomte du Faou, d'azur au léopard d'or.  C'est Marie Françoise de Guémadeuc, nièce de Toussaint du Beaumanoir, qui en sa qualité d'héritière du titre donna l'autorisation de placer des fonts baptismaux dans l'église de Rumengol (Billant, 1924).

 

 

Une cuve déversoir est placée à son flanc sud. Toutes les deux sont fermées par un couvercle en plomb.

Ma première tâche est d'en relever l'inscription qui en fait le tour, en capitales romaines sur un cartouche en réserve.

 

Y : BAVT : F :  1660 : A NOSTRE : DAME : DE : TOVT : REMEDE.

"Y[ves] Baut. F[abricien]. 1660. A Notre-Dame-de-Tout-Remède"

Cette inscription a déjà été relevée par André Mussat puis par René Couffon, avec une seule erreur (A. BAUT), le remplacement des deux-points par des points, et du V par un U :  "A. NOTRE. DAME. DE. TOUT. REMEDE. A. BAUT. 1660".

 

Au XVIIe siècle, Rumengol continue à être un célèbre pèlerinage : en 1660, le Père Maunoir, le grand prédicateur jésuite, prêche une mission à Hanvec, d'où dépendait toujours la « trêve » de Rulmengol, et son disciple  M. de Trémaria,  conduisit au pèlerinage de la Vierge une procession de dix mille pèlerins.

La mention du nom de la Vierge vénérée ici est intéressante puisqu'elle succède de peu à celle du cadran solaire : en 1638, celle-ci indiquait A NOTRE DAME DE REMETOLL. J'emprunte à l'article Wikipédia Rumengol son commentaire étymologique :

 

"Les graphies françaises varient de Remangol (1173), à Rumengol (1225), Runmengol (1460), Remungol (1535), Rumengoll (1686), transcriptions plus ou moins fantaisistes d'un breton surtout oral. De même le sens du toponyme est resté mystérieux et a donné naissance à des interprétations aussi nombreuses que fantaisistes.

Certaines propositions, édifiantes, datent du XVIIe siècle. Une étymologie populaire fait notamment référence à Notre-Dame de Remet-Oll (« Notre-Dame de Tout Remède). Le cantique breton "Itron Varia Rumengol" (Madame Marie de Rumengol) fait référence à cette "puissante vierge de tout-remède" (Gwerc'hez galloudus Remed-oll, en breton) "pour la santé du corps et de l'âme" (yehed ar horv hag an ene)."

Je complète cela du texte rédigé en 1924 par l'abbé Billant, dont la synthèse n'en est pas moins dépourvue de parti-pris :

1°) Les uns, à la suite d'Albert Le Grand et de Fréminville, proposent  ru mean gou-lu , (la pierre rouge de lumière), par allusion au dolmen rougi de sang et consacré à Teutatès, le dieu père de la lumière. C'est l'explication qui s'accorde le mieux avec la poésie et la légende.

2°).- D'autres, s'appuyant sur le cartulaire de Landévennec, citent un passage où il est fait mention de la pierre de Guénolé, et proposent  ru mean Guenol , (la rouge pierre de Guénolé), Saint Guénolé ayant en effet , transformé la pierre druidique en un sanctuaire chrétien. (Le cartulaire, fixant les limites d'une donation de terrain, émet ces termes: « usque ad petram quae dicitur Padrum Sancti Vingolei in quâ sculptum est signum '' sanctae crucis », c'est-à-dire, «  jusqu'à la ''pierre dite Pierre de Saint Guénolé, dans laquelle est sculpté le signe sacré de la  croix ". (Donation faite par une charte du comte Grallon vers 930).

-3°). D'aucuns ont dit: run-mean-oll  , (la hauteur toute pierreuse), par allusion à la topographie du lieu et à la nature du terrain.

4°). Plusieurs font remarquer que l'emploi du mot Remengoll est aussi ancien et aussi répandu que celui de Rumengol, (les comptes et actes des XVIIe et XVIIIe siècles en font foi), et croient que l'on a d'abord prononcé  Intron Varia re 'n em goll , (Notre- Dame de ceux qui périssent, ou plutôt,  de ceux qui vont périr).

. 5°). - Enfin, le sentiment qui a prévalu et· semble avoir été adopté depuis de longues .années est que "Intron Varia. Rumengol " serait venu de Intron Varia remed oll , (Notre-Dame de Tout Remède). Le cadran solaire qui domine le portail sud est surmonté d'une inscription conçue en ces termes: « A Notre-Dame de Remet-oll, 1638 "· Aux fonts baptismaux l'on trouve la même inscription en français: « A Notre-Dame de Tout Remède, 1660 ". Enfin un grand nombre d'actes du XVIe et du XVIIe siècle désignent l'église de Rumengol sous le nom ·de « chapelle de Notre-Dame de Tout-Remède ». , Il semble que cette dernière interprétation adoptée au moins depuis trois cents ans a pour elle une prescription suffisante pour être maintenue; et quoi qu'il en soit des autres versions, celle-ci nous apparaît comme un titre de gloire pour le premier sanctuaire érigé à la Sainte Vierge parmi nous.

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Je ne trouve pas de renseignement sur Y[ves] Baut, mais je remarque qu' au Faou (à 3 km d'ici) la maison, située 2, place des Halles (XVI-XVIIème siècle), était en 1630 propriété de Allain Le Bault et de Francoise Bellanger.

Il faut élargir la recherche avec les graphies LE BAUT, LE BAULT , LE BOT et LE BAOT.

On trouve alors sur un forum généalogiste par Joel Morvan les indications suivantes concernant  Yves Le Bault et son frère Jean, demeurant Kerazeas, à Rumengol (alors trève de la paroisse de Hanvec) et leur frère Jean demeurant Rulann à Rumengol, fils de Jean Le Bault et d'Amice TROMEUR (née le 14 février 1631 à Quimerc'h). Cet Yves Le Bault est né en 1676, il n'est donc pas l'auteur de l'inscription. Néanmoins, la consultation de ces documents permet d'attester l'existence de ce patronyme à Rumengol, de connaître les lieux-dits qui lui sont associés, et les alliances de cette famille. Notamment celle avec Jacques Ballay, de Penanprat en Rumengol, auteur de l'inscription de la sacristie de l'église de Rumengol en 1694.

 

http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=20410&start=15  :

http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=11514

Les aveux concernant la terre de Kerandistribil en Quimerch retrouvés en série 57 J 81 (Fonds Traounouez), notaire au Faou)

" 30//11/1684 : IMG 8353/8354/8355/8356 
Devant nous nottaires de la cour et vicomté du Faou avec debeüe soubmission et prorogation de juridiction y juré ont comparus en leur personnes JAN LE BAULT &
YVES LE BAULT du lieu de Kerazeas paroisse de Hanvec, faisant tant en privé que pour autre JAN LE BAULT leur frère du lieu de Rulann audit Hanvec et autres leurs consorts, FRANCOIS QUINTIN du lieu de Pennanoat en la dite paroisse de Hanvec, JAN BALLE du lieu de Pennaprat Rumengol faisant pour soy et pour ANNE LE GALLOU du lieu de Garzangoff paroisse de Quimerch en consortie avec le dit YVES LE BAULT et FRANCOIS LE GOASGUEN du bourg de Rumengol faisant tant pour soy que pour DENIS LE GOASGUEN, GUILLAUME LE GOASGUEN, FRANCOISE LE GOASGUEN & JACQUETTE LE GOASGUEN ses frères et soeurs, lesquels sont confessants et cognoissants avoir tenir et que defaict ils tiennent de et soubs Escuier Hervé Du Bot Seigneur du dit lieu, les Salles, Lohan, ...scadec et Kerlecun en seigneurie de ligence avec les debvoirs seigneuriaux lors que le cas y eschoit, le dit lieu et village de Kereuzennic et terres en dépendants, ainsi qu'ils sont cy après describés, scavoir : 
Les dits
JAN & YVES LE BAULT une 1/9 ème partie … escheues aux dits LE BAULT par acquest de deffuncts NICOLAS QUINTIN & JAN QUINTIN père et fils, le dit FRANCOIS QUINTIN les 2 parts dudit lieu et terres ... escheues audit QUINTIN par acquest de YVES LE GOFF et de la succession de PAOL QUINTIN son père, et audit JAN BALLE audit nom est eschue par acquest fait de SEBASTIEN GUILLOU et YVES GALLOU un parc ..., à la ditte ANNE LE GALLOU est escheu de succession de NICOLAS LE GALLOU son père ..., plus est escheu audit YVES LE BAULT la moitié d'un journal à faucheur … par acquest faict de SEBASTIEN GUILLOU et YVES GALLOU ..., plus audit JAN LE BAULT faisant pour soy et pour MARYE LE GOFF mère et curatrice de ses enfans mineurs de son mariage avec feu HERVE TRELLU son mary de la paroisse du Tréou diocèse de Léon, soubs laquelle il est fermier, est escheu en consortie avec le dit YVES LE BAULT par acquest fait de FRANCOIS TRELLU & FRANCOISE TRELLU ..., et ledit FRANCOIS LE GOASGUEN audit nom le total d'un parc …, de plus les dits JAN & YVES LE BAULT en privé et faisants pour leurs consorts déclarent tenir soubs le dit Seigneur à mesme tiltre de cheffrante les héritages et terres cy après spécifiés, leur appartenant, scavoir la moitié par succession de deffunct JAN LE BAULT leur père, l'autre moitié par acquest faict de deffunct Escuier Jacques Du Bot son prédécesseur, en premier …, pour payer par an en contribution avec les dits BALLE, QUINTIN, TRELLU et GALLOU scavoir cinq sols monoy d'ancienne cheffrante sur la totalité dudit lieu de Kereuzennic et les dits BAULT en paier sur le dit acquest quatre livres tournois à chacun jour et terme de St Michel au mois de septembre en la maison du Bot à paine du double de la dite cheffrante de cinq sols monoy. Tout ce que dessus les dits advouants cognoissent et confessent contenir vérité, s'obligeants …, faict et le gré pris au bourg de Rumengol soubs les signs des dits JAN & YVES LE BAULT pour soy, de JAN BALLE et FRANCOIS LE GOASGUEN pour soy et celuy de Missire NICOLAS LE BAULT prestre requérant le dit FRANCOIS QUINTIN affirmant ne scavoir signer, à nous nottaires le trentiesme novembre mil six cents quatre vingts et quatre …" 

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" 16/02/1713 : IMG 8357/8358/8359/8360 
Aveu et déclaration spéciffique par tenants et aboutissants des terres et hérittages que jouissent et proffittent au lieu de Thy Kereuzennic ou Kerendistribil sittués en la paroisse de Quimerch, JACQUES
LE BAULT en privé et comme tuteur des enffants mineurs de + GUILLAUME MILLIN et MARIE LE BAULT sa femme, FRANCOIS LE BAULT et CATHERINE LE BAULT veuve de + BERNARD PAPE décédé puis les 3 ans, icelle BAULT épouze dudit MILLIN décédé puis les 6 ans demeurant au lieu de Kerezeas, FRANCOIS QUINTIN veuff de deffunte ANNE GRALL décédée puis les 8 ans demeurant au lieu de Pennanoat, JACQUES BALLAY fils hérittier de deffunt JAN BALLAY faisant en privé et Messire MATHURIN BALLAY, PIERRE BALLAY, JAN BALLAY & YVES BALLAY ses frères demeurant au lieu de Pennanprat Rumengol, NICOLAS LE BAUT faisant pour JAN LE BAUT son père demeurant au lieu de Rulann, SEBASTIEN LE CAM faisant en privé pour DENIS LE GOASGUEN & JANNE LE GOASGUEN enffants de deffunt FRANCOIS LE GOASGUEN décédé puis les « non inscrit » ans et comme mary de JACQUETTE LE GOASGUEN sa femme demeurant au bourg de Rumengol tous paroissiens d'Hanvec et JOSEPH LE BAUT demeurant au lieu de Kereuzennic fils et hérittier de deffunt YVON LE BAUT décédé puis les 3 ans, à Messire Jacques Joseph Du Bot Cheff de nom et d'armes Seigneur dudit lieu du Bot, Escuyer et noble d'ancienne extraction Chevallier et conseiller d'honneur au siège présidial de Quimper et Seigneur des Salles, Lohan, Kerleuz, Kerascoet, Messamer, Stangarbot et autres lieux demeurant en son manoir du Bot susditte paroisse de Quimerch, scavoir lesquels JACQUES LE BOT & JOSEPH LE BOT une neuffiesme partye du lieu et terres comme cy après …, escheus aux dits BAUD des successions de JAN (?) & YVES LE BAUT acquéreurs de JAN QUINTIN & NICOLAS QUINTIN père & fils, et le dit FRANCOIS QUINTIN les deux tiers du dit lieu et terres scavoir … par acquest de YVES LE GOFF et de la succession de PAUL QUINTIN son père décédé puis les « illisible », et audit JACQUES BALLAY en privé et au dit nom de la succession de feu JAN BALLAY son père décédé puis les 10 ans appartient un parc ..., plus audit JOSEPH LE BAUT comme hérittier dudit feu YVES LE BAUT dcd environ 12 ans acquéreur de ANNE GALLOU en son vivant deux journeaux de terre froide …, avec de plus la moitié d'un journal de faucheur dans la prée nommé « foennec trellu » acquis par le dit deffunt de SEBASTIEN GUILLOU …, et aux dits FRANCOIS LE BAUT & CATHERINE LE BAUT en privé et comme curatrisse des enffants de son mariage avec ledit PAPE décédé comme dit est puis les 3 ans comme acquéreur des hérittiers de HERVE TRELLU embonné comme devant …, … escheux aux dits GOASGUEN par la succession de FRANCOIS LE BAOT leur ayeul et bisayeul décédé puis les 33 (?) ans, de plus lequel JACQUES LE BAUT en privé et au dit nom et JOSEPH LE BAOT et NICOLAS LE BAOT au dit nom déclarent tenir soubs le Seigneur du Bot l'autre moitié par acquest de feu Messire Jacques Du Bot Seigneur du Bot une garaine … " 

 

 

Cela confirme (si besoin) que les fabriciens étaient choisis parmi les propriétaires terriens aisés de la paroisse, reliés par des liens familiaux étroits, et dans un périmètre réduit autour de l'église .

 

 

 

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Ce qui m'impressionne, c'est que les deux cuves sont taillées dans un seul bloc. J'ai cherché en vain des traces de scellement, mais non.

 

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Attribution ?

Je ne crois pas que ces fonts ont été attribués à un atelier de sculpture particulier. L'année 1660, appartient  à la période d'activité de Roland Doré, entre 1618 et 1663, et Emmanuelle Le Seac'h  indique que le sculpteur landernéen a réalisé du mobilier liturgique pour les fabriques de Plouédern et de Bodilis, dont les Fonts baptismaux  de Plouédern (1641, avec une cuve godronnée comme à Rumengol) et en partie le baptistère de Bodilis.

Liste chronologique de quelques fonts baptismaux du Finistère (Agrall, 1904):

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Baptismal_fonts_in_Finist%C3%A8re

  • Saint-Jean-du-Doigt fin XVe
  • Plonéour-Lanvern, fin XVe
  • Quimperlé, N-D. De l'Assomption, fin XV
  • Penmarc'h fin Xve
  • Plouégat-Guérand fin XVe
  • Le Faou v.1570
  • Locmaria-Plouzané 1583
  • Pencran 1619
  • Plouedern 1641
  • Lampaul-Guimiliau 1650-1651
  • Commana 1656
  • Guiclan 1658
  • Saint-Rivoal 1661
  • Crozon, 1742

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Le couvercle en plomb est orné de huit chérubins. On distingue sur le bord en pierre quatre trous carrés, plutôt destiné à la fixation d'un couvercle en bois ou de ferrures qu'à un écoulement.

Il y a 25 ans environ, les boiseries des fonts baptismaux  ont été déposées  sans qu' aucune photographie de cet ensemble en place ne semble avoir été prise avant le démontage. En 2011, l'entreprise Le Ber (menuiserie et restauration) avait été chargée d'effectuer une étude sur la possibilité de restaurer et reposer les boiseries. 

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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Il faut parler maintenant du long procès que ces fonts entraînèrent.

"En 1660 commence une longue procédure où l'on voit les tréviens de Rumengol essayer de se dégager de leurs obligations envers le prieuré-cure de Hanvec. En 1669, en effet, l'évêque de Quimper et la comtesse douairière du Faou donnent l'autorisation d'élever dans l'église des fonts baptismaux, ce qui provoque une contre-requête du curé de Hanvec. Le différend dura près de trente ans et alla jusqu'au Parlement de Rennes. En 1674, l'officialité de Quimper avait confirmé le caractère trévial de la chapelle, attribuant au recteur (le prieur était alors Urbain de Kerouartz, 1666-1680) le tiers des revenus y afférant. Mais ce n'est que le 21 juillet 1685 que, sur la requête des tréviens, ces fonts furent bénis, et en 1699 enfin on garnissait la piscine." (A. Mussat, 1957)

 

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

BILLANT (Abbé N.), 1924, Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, Brest, Imprimerie de la Presse Libérale

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

— COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Notice du Faou, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

 

MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur).

Notre-Dame de Rumengol Éditeur: s.n., s.d..

Infobretagne :

http://www.infobretagne.com/faou.htm

— http://nd-rumengol-quimper.cef.fr/index.php/vie-de-la-paroisse/ensemble-paroissial/34-rumengol

Photographie des fonts par Henri Moreau en 2008 :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:175.Rumengol.Eglise.Le_baptist%C3%A8re.JPG

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Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Inscriptions Fonts baptismaux
15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 17:31

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Ce porche est en partie semblable à celui de La Martyre, en vallée de l'Élorn, et daté vers 1450-1468. Ils sont tous les deux en pierre de kersanton, ils disposent tous les deux, au dessus d'une porte en arc déprimé, d'un tympan représentant une scène de l'Enfance du Christ (Nativité à La Martyre, Adoration des Rois à Rumengol), tous les deux (mais comme partout) d'un Credo apostolique à l'intérieur, et enfin, ce tympan et ces Apôtres sont tous les deux issus du même atelier, actif au Folgoët entre 1423 et 1468.  Ces datations, comme celle du calvaire (entre 1433 et 1457) montrent qu'une partie de l'église date du XVe siècle, et est est antérieure à la date de fondation de 1531 qu'indique l'inscription gothique placée à sa gauche.

 Par contre, à Rumengol,  un tympan intérieur au dessus d'une double porte montre une remarquable Annonciation de pierre , qui ne sortirait pas de cet atelier du Folgoët bien qu'elle soit comparable à celle de La Martyre, et témoigne du grand courant e l'influence ligérien qui traversa alors la Bretagne et n'est absent d'aucun de ses grands sanctuaires" (Mussat 1957) 

Les armoiries qui en ornaient l'intérieur et l'extérieur (sommet et à droite de l'arcade) ont été martelées à la Révolution, mais si on se rapporte à l'écusson du calvaire, ou aux éléments héraldiques les plus anciens des vitraux, on obtient des indices sur la famille du Quélennec, vicomtes du Faou, dans leur alliance avec les Poulmic et les du Chastel. Or, Jean III du Quélennec a épousé Marie de Poulmic en 1433, leur fils Guyon, marié en 1440 avec Jeanne de Rostrenen mourut en 1478, laissant son titre à son fils Jean VI, auquel succède Charles Ier du Quélennec, mariée le 7 février 1518 à Gilette du Chastel. Ces éléments donnerait pour la datation du porche une fourchette de 1433-1518, et  c'est bien l'étude stylistique de la sculpture qui le date de la seconde moitié du XVe siècle.

Je décrirai donc :

1. L'Adoration des Mages (vers 1470).

2. La galerie des Apôtres (vers 1468).

3. L'Annonciation.

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Sous un fronton au gable orné de crochet et fleuron (et d'un cadran de 1638), une arcade gothique surligne le tympan ogival qui surmonte la porte en arc déprimé. 

A droite de l'arcade, un blason est martelé, mais il reste suffisamment lisible pour y distinguer les armes de la famille  de la Bourdonnaye  de gueules à trois bourdons d'argent posés en pal  (Bourdon = bâton de pèlerin muni de deux pommes -sphères-, l'une au trois quarts, l'autre au sommet). Elles sont aussi visibles sur le pignon de l'église du Faou . Voir ici la source de ces info et de l'image

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Ce sont donc les armes de Marie-Flore de la Bourdonnaye-Montluc (née vers 1735) épouse de Nicolas II Magon de la Gervaisais, et Vicomte du Faou . (Louis-Armand de Richelieu, héritier de la Vicomté du Faou, la vendit en 1736 au duc de Rohan, prince de Léon. Les Rohan revendirent en 1762 la vicomté au sieur Magon de la Gervaisais, conseiller au Parlement, en faveur duquel la vicomté du Faou fut érigée en marquisat en 1768 

 

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Porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries martelées de la famille de la Bourdonnaye, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Armoiries martelées de la famille de la Bourdonnaye, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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I. L'ADORATION DES MAGES (vers 1470).

 

 

Le tympan extérieur est limité en bas par une corniche, soulignée par une frise de feuilles d'acanthe ; en haut par les voussures de l'arc ogival, qui s'ornent d'une étoile et de deux anges thuriféraires. L'ensemble est en pierre de kersanton, mais conserve des traces de polychromie.

En effet, le porche a été repeint dans ses couleurs initiales – comme le calvaire– par le peintre et doreur Ollivier Grall de Landerneau entre 1723 et 1730. Le contrat précisait que le peintre devait faire les personnages "de la mesme forme qu'ils ont été ci-devant, scavoir les robes et les manteaux dorés et le tout de bonne couleur appliqué suivant l'art".

  La couleur rouge du fond et même des personnages pourrait être en rapport avec l'une des étymologies possibles de Rumengol , le breton Ru men goulou (deiz), "la pierre rouge de la couleur du point-du- jour" . Cf Rémungol (56) in H. Abalain. Cette idée de "pierre rouge" et ces mots bretons men ru, mean ruz  évoquent des sacrifices druidiques sanglants dédiés à Toutatès, repris dans le cantique de pèlerinage  Itron Varia Rumengol composé par Guillou Merrer: Var ar mean ruz e skuillet goad, Hag er Chrannou e kreiz ar cboat, A zindan derven Teutatès, Tud veze lazet eb truez. ("Sur la pierre rouge, en tuant sans pitié vous apaisez Teutatès au milieu de la forêt du Crannou").

L'Adoration des Mages illustre le texte de l'évangile de Matthieu 2:1-12 , commémoré lors de l'Épiphanie:

Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer.

Le texte de la Vulgate emploie le terme de magi, issu du texte  grec qui emploie  μάγος . Un mage désigne à l'origine un prêtre perse ou mède (par exemple, originaire de Babylone), réputé pour sa connaissance en astronomie et astrologie. Leur nombre va se fixer à trois, symbolisant les trois âges de la vie. Le plus âgé sera toujours le premier, agenouillé devant l'enfant et lui offrant de l'or.  Pour Bède le Vénérable,  Mystice autem tres Magi tres partes mundi significant, Asiam, Africam, Europam, sive humanum genus, quod a tribus filiis Noe seminarium sumpsit.  :  selon le sens mystique, les trois mages  représentent aussi les trois parties du monde : l'Asie, l'Afrique et l'Europe, c'est à dire le genre humain, qui est issu des trois fils de la semence de Noé". C'est à partir de ces trois fils que la toute la terre fut peuplée, selon le récit de la Genèse (IX, 18-19)

 

 Cette interprétation sera reprise au XIVe siècle, le vieillard Melchior offrant l'or de la royauté du Christ figure l'Europe, alors que le jeune et imberbe Gaspard, qui porte l'encens de la fonction sacerdotale du Christ, figure l'Inde et que Balthazar au teint sombre, qui porte la myrrhe de l'embaumement rappelant l'humanité mortelle de Jésus, figure l'Afrique.

http://www.lexilogos.com/epiphanie.htm

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Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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A gauche, nous trouvons d'abord saint Joseph, de face, barbu et tenant un bâton pour signifier son grand âge. Il est coiffé d'un bonnet évasé.

Puis vient la Vierge, assise, de profil, vêtu d'un manteau qui recouvre sa tête et retombe en plis à volutes. Elle tient l'Enfant-Jésus vêtu d'un petit pagne, légèrement penché vers Melchior qu'il regarde. La chevelure de l'Enfant, en masse arrondie plus épaisse sur les cotés est caractéristique. 

Melchior, selon un mode souvent retrouvé en iconographie, a enfilé sa couronne autour de son poignet gauche. Agenouillé, il regarde l'Enfant et lui présente un coffret. Selon E. Le Seac'h, ses cheveux sont tressés en bandeau et le reste du crâne est lisse, mais je vois plutôt ici un bonnet royal à turban. Sa barbe témoigne de son âge.

La position des deux animaux, de face, en hauteur,  évoque la Nativité du porche de La Martyre :

 

 

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Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Le roi Balthazar, couronné, barbu, vêtu d'une robe serrée par une ceinture, désigne l'étoile de la main droite et tient un ciboire de la main gauche.

Ce mage est proche du Balthazar du porche du Folgoët (1423).

http://a141.idata.over-blog.com/3/43/88/27/epigraphie-tilde/le-folgoet/le-folgoet-4334c.jpg

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Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Le roi Gaspard (l'ordre a-t-il été inversé lors de la repose ? Non, puisqu'on le retrouve au Folgoët), couronné, jeune, imberbe, de face mais les pieds dirigés vers la gauche, tient la cassolette à couvercle de l'encens. Il est vêtu d'une tunique courte mais épaisse serrée par une ceinture.

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Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Adoration des Mages, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Dans les voussures, sont représentés deux anges thuriféraires, et l'étoile qui a guidé les Mages. Là encore, il est intéressant de les comparer à ceux du porche de La Martyre. 

Dans la liturgie, un thuriféraire est l'acolyte qui tient et se sert de l'encensoir, récipient contenant l'encens fumant, et qui a été rempli à partir de la navette tenue par un autre servant de messe, le naviculaire. "Le thuriféraire tenant l'encensoir de la main droite par le haut des chaînes, lui donne d'abord de la main gauche un léger mouvement vers la chose ou la personne qu'il encense ; il élève aussitôt après l'encensoir en le lançant devant lui ; puis, le retirant à soi, il le ramène sous le bras droit, observant entre chaque coup d'ostensoir une pause convenable." Cérémonial à l'usage de l'Église du Puy, 1836 .

A La Martyre, les anges tiennent à la fois les chaînes de l'encensoir de la main droite, et la navette de la main gauche : ils sont thuriféraires ET naviculaires. Leur brûle-parfum est représenté en hauteur, lors du geste du lancer.

http://a141.idata.over-blog.com/3/43/88/27/epigraphie-tilde/la-martyre/la-martyre-1922.JPG

Ici, ils ne tiennent que l'encensoir, qu'ils balancent devant leurs jambes. L'un le tient de la main droite, l'autre de la main gauche. L'encensoir ressemble  à une raquette dotée d'une poignée en T.

Ils sont vêtus de l'amict (autour du cou), d'un surplis court, et d'une aube. Ils reposent sur des petits nuages. 

Il est très instructif d'examiner leur chevelure : elle est sculptée en trois macarons (l'un frontal, les autres temporaux) à stries en spirale. Proche de celle de saint Jean sur le calvaire de Rumengol, et assez proche de celle de trois anges du porche de La Martyre.  Emmanuelle Le Seac'h en a fait l'un des traits stylistiques de l'atelier ducal du Folgoët ("autel des Anges" de la basilique), qui aurait été inspiré du tombeau de l'évêque de Quimper Gatien du Monceau, mort en 1416. Ces coiffures flamboyantes, exubérantes, témoigneraient-elles — comme les "cornes" de Moïse — de l'emprise de l'inspiration divine ? 

 

 

 

 

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Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Ange thuriféraire, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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II. LE CREDO APOSTOLIQUE.

Voir aussi :

Le credo apostolique de l'ossuaire de Sizun. (1585).

Les statues des douze apôtres, d'un mètre de haut, sont contenues dans des niches à coquilles sous des dais gothiques au pinacle élevé pour huit d'entre eux. En 1793, trois apôtres furent décapités et la série fut déplacée.

Saint Pierre est reconnaissable à droite près de la porte d'entrée (c'est sa place habituelle) grâce à sa clef , et il permettra de les décrire en les numérotant en lui attribuant le numéro 1.

Les statues de kersanton ont été peintes, mais il persiste aujourd'hui surtout la couleur blanche, et des teintes roses ou parfois ocres, de rares lèvres carmin, et des verts qu'il est difficile de distinguer de moisissures verdâtres des murs. Il en résulte, sur les photographies, ces allures fantomatiques et surexposées.

 Ils sont tous pieds-nus (c'est une caractéristique des apôtres), tous sont barbus (sauf Jean), et tous ont les cheveux longs. Cinq (quatre à droite) ont une houppette implantée, comme deux tortillons, sur le front dégarni, un privilège habituellement propre à Pierre et à Paul. Certains tiennent en main un attribut qui permet de les identifier alors que cinq autres tiennent un livre et restent anonymes. Ils sont vêtus d'un manteau, et d'une robe qui, pour les six de droite et un de gauche, est serrée par une ceinture. Les plis sont variés, serrés à la verticale, ou en volutes, à bec. La forme des yeux, mieux détectacle lorsque la polychromie est effacée, est en amande avec des paupières ourlées. 

 Chacun tient aussi une banderole où est inscrit un des douze articles du Symbole des apôtres, parfois nommé plus ou moins à tort Credo. Comme l'attribution de chaque article est fixée par la tradition chrétienne, la lecture des banderoles est un autre moyen de connaître le nom de son titulaire... mais il existe une variation des attributions des ... attributs et des articles qui complique les choses. Un autre moyen est de comparer ces statues aux groupes d'apôtres clairement identifiés d'autres églises et chapelles bretonnes, comme sur l'ossuaire de Sizun.

Les apôtres reconnaissables sont :

à droite

  • le numéro 1, saint Pierre,

  • le numéro 4, saint Jean (il est toujours imberbe) 

  • le numéro 6 : il tient une lance :  saint Thomas (Saint Matthieu pour E. Le Seac'h).

à gauche,

  • le numéro 7 : il tient un coutelas, c'est saint Barthélémy.

  • le numéro 8 tient une croix en X, c'est saint André.

  • Le numéro 10 porte un bourdon et un chapeau à coquille, c'est Saint Jacques le Majeur.

Ils ne sont pas placés dans l'ordre qu'ils devraient adoptés dans la succession des articles. Certes, Pierre porte sur son phylactère des bribes du 1er article Credo in Deum Patrem omnipotentem, creatorem coeli et terrae, mais le 2ème article [Et in ] JESVM CHRISTVM FILIVM EIVS VNICVM [Dominvm nostrvm]  est enrubanné autour de Saint André, notre n° 8. Ce 2ème article est bien attribué selon la tradition à André. Il y a lieu de penser que la disposition initiale suivait la tradition établie, et qu'André 'était jadis le voisin de Pierre. 

Si ce prémisse est admis, les versets déchiffrés sur les banderoles des apôtres non identifiés pourraient nous aider à connaître leur nom. Mais comme les inscriptions ne sont pas gravées, mais peintes, elles n'attestent pas du texte d'origine. Des tentatives de correction ont entraîné des mots peints par dessus les autres. Le résultat, c'est que l'ordre et les identités des apôtres ne nous sont plus accessibles.

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Porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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A. Le coté droit du porche.

 

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Apôtres de droite, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Apôtres de droite, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Apôtres de droite, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Apôtres de droite, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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1. Saint Pierre.

Il tient par une courroie deux énormes clefs pendues à son poignet.

On lit des bribes de son verset 

Credo in Deum Patrem omnipotentem, creatorem coeli et terrae.

"Je crois en Dieu le Père tout-puissant créateur du ciel et de la terre".

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Saint Pierre,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Pierre, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint ---

– Son phylactère indique : DESCENDIT AD INFEROS (tertia die RESVRREXIT A MORTVIS . 

C'est le cinquième article, attribué à saint Matthieu (à Rome à la fin du XVe sous le coupole de l'Hôpital du Saint-Esprit de Rome), ou à saint Thomas (E. Mâle, calendrier des Bergers).

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Deuxième Apôtre , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Deuxième Apôtre , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième Apôtre , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Deuxième Apôtre , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean.

– Identification : par l'absence de barbe.

– Inscription : Et passus SVB PONTIO PILATO CRVCIFIXVS Mortvvs  Article n°4 . Attribution conforme à la tradition (Calendrier des Bergers)

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Saint Jean,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Jean, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint ? Simon.

– Identification par l'inscription : Article n° 10 : REMISSIONEM PECCATORVM

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Cinquiième Apôtre , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Cinquiième Apôtre , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Matthieu ? Thomas ?.

 — La lance : est l'attribut de saint Matthieu, mais aussi de saint Thomas (Calendrier des Bergers).

–deux inscriptions superposées en sens inverse :

ASCENDIT AD COELOS SEDET AD DEXTERAM PATRIS OMNIPOTENTEM  traditionnellement confié à  Jacques le mineur

VNDE VENTVRVS EST IVDICARE  VIVOS ET MORTVOS  traditionnellement confié à Philippe.

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Cinquième apôtre (Thomas ?),  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Cinquième apôtre (Thomas ?), porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Les apôtres du coté gauche.

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Apôtres du coté gauche , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Apôtres du coté gauche , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Dais gothique polychrome, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Dais gothique polychrome, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Barthélémy ?

— Identification : par le coutelas, instrument du dépeçage, mode de supplice de Barthélémy.

Pas d'inscription.

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Apôtre Barthélémy,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Apôtre Barthélémy, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint André.

– Identification : par la croix en X, dite de Saint-André.

– et confirmé par l'inscription de l'article n° 2 : [Et in ] JESVM CHRISTVM FILIVM EIVS VNICVM [Dominvm nostrvm].

 

L'apôtre André , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

L'apôtre André , porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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6. Saint Jacques le Mineur.

— Il tient  un livre beaucoup plus épais que les autres.

— Je lis les lettres AS : 

ASCENDIT AD COELOS SEDET AD [dexteram Dei patris omnipotentem]  qui permettent l'identification (Calendrier des Bergers).

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Saint Jacques le Mineur, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Mineur, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jacques le Majeur.

– Identification : par les attributs : chapeau à coquille sur le rabat, bourdon.

– Inscription cohérente avec l'attribution traditionnelle (E. Mâle) du Credo apostolique donnant à saint Jacques le Majeur le 3eme article :QVI CONCEPVS EST DE SPIRITVO SANCTO NATUS EX DE MARIA VIRGINE.

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Saint Jacques le Majeur,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jacques le Majeur,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Jacques le Majeur, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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12. Saint Matthias.

– Identification : par la banderole :  Il s'agit de l'article n°12 qui termine le Symbole des Apôtres :  VITAM AETERNAM  AMEN

Il devait donc occuper la dernière place.

 

 

Saint Matthias,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Matthias, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Matthias,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint Matthias, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Dernière statue.

– Inscription : superposition de lettres en partie effacées.

 

Saint apôtre,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint apôtre, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint apôtre,  porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Saint apôtre, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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III. L'ANNONCIATION.

Ce groupe occupe l'intrados de l'arcade ogivale au dessus de la double porte d'entrée du porche sud.

Le thème est parfaitement logique pour un grand sanctuaire de pèlerinage dédié à la Vierge, témoignant de son élection, de sa virginité, et, pour beaucoup, de sa conception immaculée. Ce thème figure aussi en bas-relief de la fontaine miraculeuse. L' Annonciation est aussi une fête liturgique, le 25 mars, et cette date était (est) celle d'un des quatre grands pardons de Rumengol avec le jour de la Trinité (le dimanche après la Pentecôte), l'Assomption (15 août), la Nativité de la Vierge (8 septembre) et la Conception de la Vierge ou Immaculée Conception (8 décembre) .

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

L'ensemble en pierre polychrome est sobrement composé de trois "personnages" et d'un meuble central.

En haut, porté par les circonvolutions des nuées,  Dieu Le Père, couronné,  tient le globus cruciger dans la main gauche et trace une bénédiction de la main droite. Ce qui est remarquable, c'est que, de sa bouche, se frayant un trajet au sein de la divine barbe et y laissant un sillage, l'Esprit-Saint, sous sa forme habituelle de colombe, prend son envol et se dirige vers Marie. Ainsi est illustré le fait que c'est la Parole de Dieu, le Verbe, qui va féconder la Vierge, bien que cette formulation ne soit peut-être pas théologiquement correcte.

Plus bas, "sur terre", Marie est agenouillée, à notre gauche, devant son prie-dieu face à l'ange Gabriel qui a fait irruption dans sa chambre. Au milieu, un vase contient un lys à trois boutons dont un seul est ouvert, réunissant ainsi deux symboles de la virginité, le vase (utérin) qui resta clos et la fleur immaculée et qui n'a pas d'étamine, vierge avant, pendant et après l'enfantement. (Virgo concipit, virgo gravida, virgo  cum parturit,/  virgo ante partum, in partu, post partum).

(Saint Augustin, Sermo XXV, Oeuvres T X, )

 

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Dieu le Père et le Saint-Esprit.

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Comme pour la série des apôtres, la décoloration de la polychromie, la perte des ors, l'affaiblissement des rouges, des ocres et des lilas transforme la scène en une apparition évanescente, presque onirique, irréelle, irradiée de blancheur et de silence. 

Dans cette absence de décor et de couleurs, la Vierge a la gravité éloquente d'un pantomime et le Fiat que ne prononce pas sa bouche est proclamé par le geste parfait de ses deux mains. 

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Inutile de tenter de lire la banderole aux lettres humaines et dérisoires alors que l'index angélique est posé, comme sur des lèvres, pour délivrer le message de l'Ave Gratia Plena.

J'ignore encore, au moment où j'écris, quelle est la datation proposée par les experts pour cette Annonciation, et à quel atelier est attribué cette sculpture en pierre de Loire. Mais je suis frappé d'y retrouver la chevelure en mèches entortillées, en petites cornes tressées, qui est celle des anges de kersanton du Folgoët, du porche sud de la cathédrale de Quimper (1424-1442), de celui de La Martyre (1450-1468), de l'Adoration des Mages de Rumengol (v.1468), et dont le modèle fut le tombeau de Gatien du Monceaux :

"Probablement importé, [ce tombeau] daterait des années 1420 et a été réalisé par un sculpteur important qui a copié les anges sculptés par André Beauneveu pour le duc de Berry. Taillé dans le calcaire de la Loire, il a contribué à la diffusion de l'art ligérien en Bretagne. L'atelier du Folgoët s'est à son tour inspiré de ces anges, a intégré leur chevelure et en a fait une marque stylistique qui a à son tour été copiée par un artiste local pour le tombeau d'Alain de Lespervez par un sculpteur local." (E. Le Seac'h, 2014, p. 61).

Comparer aussi cette Annonciation à celle de La Ferrière (22) : la coiffure de l'Ange y est aussi méchée et ébouriffée qu'à Rumengol. Ce serait, réalisé entre 1423 et 1468, une autre réalisation d l'atelier du Folgoët) :

 

http://a398.idata.over-blog.com/3/43/88/27/epigraphie-tilde/La-Ferriere/statues/statues-4154c.jpg

http://www.lavieb-aile.com/article-l-arbre-de-jesse-de-l-eglise-de-la-ferriere-107329857.html

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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Nous pouvons aussi nous livrer à une autre comparaison avec l'Annonciation du porche de La Martyre. La Vierge est représentée dans la même posture d'acceptation, le prie-dieu est le frèere jumeau de celui de Rumengol, mais un détail de l'ange Gabriel, sa tunique à manche fendue, est encore plus convaincant : les deux tuniques sont parfaitement semblables. De même, la tenue de la banderole est très comparable. L'auteur de l'Annonciation de La Martyre (vers 1450) aurait pu prendre modèle sur celle de Rumengol ...ou réciproquement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

Annonciation, porche sud de l'église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABALAIN (Hervé), 2000, Noms de lieux bretons. Ed Gisserot.

https://books.google.fr/books?id=IG0fUrAqvMAC&dq=Ru+men+goulou+deiz&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— BILLANT (Abbé Nicolas)  Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, 1924, sn.  Brest, Imprimeries de la Presse Libérale.

(L'abbé Billant de Saint-Urbain fut recteur de Rumengol de 1920 à ? après avoir été recteur de l'Île Tudy.)

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

 

 ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

— CASTEL (Yves-Pascal), 1991,.Essai d'épigraphie appliquée. Dates et inscriptions sur les croix et calvaires du Finistère du XVème au XVIIIème siècle Ouvrage: Charpiana : mélanges offerts par ses amis à Jacques Charpy..Fédération des Sociétés Savantes de Bretagne, 1991.

— COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

 

— LECLERC (Guy), 1996-97, Monuments et objets d'art du Finistère (année 1996) : Le Faou, églises Notre-Dame de Rumengol et Saint-Sauveur du Faou  Bulletin de la Société Archéologique du Finistère (126, p. 145-149)

— LECLERC (Guy), 2000, Monuments et objets d'art du Finistère. Etudes, découvertes, restaurations (année 2000) : Le Faou, église Notre-Dame de Rumengol, porche méridional, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère 2000, (129, p. 59-62)

MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur).

—Inventaire du Patrimoine architectural. Région de Bruxelles (Glossaire)

http://www.irismonument.be/fr.p.glossary.14.html

—  Rumengol son sanctuaire et son pélerinage, 1924, Brest, Presses de la Presse Libérale, .

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

— Infobretagne :

http://www.infobretagne.com/faou.htm

— Médiathèque des Monuments historiques

 http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mdp_fr

— La fontaine : 

http://fontaines.bretagne.free.fr/view.php?id=72&total=367

—— Sur le Credo  apostolique :

 

— Grant Kalendrier et compost des bergiers , 1529, imprimé à Troyes.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86095054/f89.item.zoom

 

 Émile Mâle http://patrimoine.amis-st-jacques.org/documents/000135_e_male_credo_des_apotres_2.pdf

 

— DIDRON Adolphe Napoléon et ,Edouard, ,Xavier Barbier de Montault, 1855,  Annales archéologiques, Volume 15 :page 239 : le Credo du tambour de la coupole de l'Arcispedale Santo Spirito  de Rome

https://books.google.fr/books?id=gbKfAAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

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Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Sculpture
15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 15:41

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Ce calvaire avait été déplacé en 1880 dans le cimetière, mais  a regagné sa place initiale dans le placître en 2008. Ainsi que son orientation, le Christ tourné vers l'Ouest, de manière que le fidèle qui le prie soit tourné vers l'est, symbole de la Résurrection. C'est très bien, puisqu'il s'agit d'un des plus anciens calvaires de Bretagne (vers 1450), qualifié d' "œuvre capitale pour l’histoire de la sculpture dans la première moitié du XVe siècle." (Y-P. Castel). Classement Mh 1985.  Site inscrit des "Monts d'Arrée" site Pluricommunal, arrêté du 10 Janvier (1966).

 

 

 

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Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

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 Son socle est cubique, marqué  des rais d’un cadran solaire tracés sur le plat, avec les chiffres XI XII et  I.

L'emmarchement est principalement en pierre ocre et veinée de Logonna, tandis que le reste est en kersanton gris-sombre, formant ce mélange royal à deux tons opposés de la sculpture du Finistère.

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Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

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Des rais d’un cadran solaire tracés sur le plat, avec les chiffres XI XII et  I. Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

Des rais d’un cadran solaire tracés sur le plat, avec les chiffres XI XII et  I. Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

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Le fût polygonal à pans coupés  conduit au premier nœud octogonal, et au croisillon qui sert  de gibet aux larrons. Puis, un second nœud tronconique présente de petites consoles où sont installés la Vierge et Jean. Monte alors la croix  portant le Crucifié, avec au  revers la Vierge à l’Enfant couronnée par un ange. Il culmine en un dais carré gothique avec des arcs en accolades. Les  branches des fleurons sont à choux carrés. Les archives 1710-1730 de la paroisse signalent qu'en 1723, Ollivier Grall, sieur de Messyven, "blazoniste, doreur et maître peintre" de Landerneau , lui avait restitué  sa polychromie initiale.

Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

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1°) armoiries et datation.

 

Le calvaire de l'enclos paroissial de Rumengol en serait le témoin de plus ancien, antérieur à la date de 1536 inscrite sur la plaque de fondation, et antérieur aussi au porche sud (vers 1468). Certes, il ne porte  pas de date inscrite, mais, sous les pieds du Christ, un blason présentait jadis les armoiries mi-parties des Faou-Quélennec, d'azur au léopard d'or, en alliance avec celle des Poulmic, échiquetées d'argent et de gueules (un damier de carrés blancs et rouges). L'alliance de ces deux familles nous conduit au couple formé par Jean de Quélennec, Vicomte du Faou,  amiral de Bretagne, qui épousa en 1433 Marie de Poulmic. Leur descendant et héritier du titre sera Jean ou Guyon du Quélennec ( † avant 1478), seigneur du Quélennec, vicomte du Faou, héritier des charges d'amiral de Bretagne, de chambellan du duc François II et de capitaine de Brest, marié en 1440 avec Jeanne de Rostrenen.

Ces informations données par E. Le Seac'h (2014) sont reprises d'André Mussat (1957) : 

"Un procès-verbal des juges de la vicomté du Faou, en 1740 –dont la copie se trouve aux archives paroissiales–, indique que ce calvaire est armorié d' »un écusson parti au Ier du Faou, au 2nd de Quélennec, et au 3ème de échiqueté d'argent et de gueule. Ces armoiries existent en effet, au pied du Christ sur la face principale. Elles se rapportent à l'alliance Faou-Quélennec et Poulmic, (qui est le 3ème). Il s'agit donc de Jean du Faou-Quélennec, amiral de Bretagne, marié en 1433 à Marie du Poumic, morte en 1457. » (cité par Hervé Torchet "La Famille du Faou")

Cela se vérifie selon la généalogie de Missirien :

 "Jan du Quélennec vicomte du Fou, amiral de Bretagne aux années 1432, 1442, 1450, 1461, 1471, et mourut 1474, il épousa Marie de Poulmic, fille de Jan, seigneur de Poulmic, et de Janne de Kersaliou." (Généalogie par Missirien in Tudchentil).

 

Attention de ne pas confondre avec Marie du Poulmic, épouse depuis 1459 d'Olivier du Chastel, et  fille de Jean III du Poulmic et de Charlotte de Beaumanoir. L'arbre généalogique proposé par Christian Gauthier fait figurer deux "Marie du Poulmic" différentes mais sans permettre de concordances avec Missirien. Voir aussi Potier de Courcy, "Poulmic"" et Wikipédia "Famille du Quélennec". L'épouse de Jean du Quélennec serait la fille de Jean de Poulmic et de Constance de Kerlaouénan (Carré des As) .

Le raisonnement de Le Seac'h et de Mussat est d'établir une fourchette de datation pour ce calvaire entre 1433 (mariage Quélennec-Poulmic) et 1457 (décès de Marie du Poulmic). Cette fourchette fait du calvaire "l'un des plus anciens de Bretagne". L'Atlas des Croix et Calvaires indique "vers 1450".

André Mussat confirme l'importance de cette alliance Quélennec-Poulmic en découvrant leurs armoiries, et celle de leurs alliances, dans les vitraux de l'église, comme l'indique les archives. Il cite un autre procès-verbal du 25 mai 1732 :

"Au soufflet supérieur de la dite maîtresse-vitre [de Rumengol] sont les armes de Bretagne, au second soufflet du coté de l'évangile il y a un  écusson au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d'or, au 3ème soufflet il y a un écusson au léopard d'or, au 4ème soufflet d'or fascé de Bretagne, au 5ème soufflet d'azur à dix macles d'argent, dans l'ordre c'est Bretagne, Quélennec, Le Faou, les deux dernières non identifiées |...] Ces armoiries ont disparus, sauf la 10ème qui est Pennarun en Quimerc'h".

Mais dans les soufflets des verrières modernes, mélangés à des armoiries du XIXe, on trouve quelques écus anciens.

"A la vitre nord, un écusson écartelé Faou-Quélennec, un écusson parti Faou-Quélennec et Mauny-Goyon (d'argent au léopard de gueules avec croissant de même), un autre enfin parti au 1  Faou-Quélennec et au 2 du Chastel (fascé d'or et de gueules de six pièces). Dans une des fenêtres méridionales se trouvent les armes du Bot (d'argent à la fasce de gueules). Ceci correspond au procès verbal de 1732 qui parle aussi "des armes du Faou avec ses alliances".

 

 

On trouvera en annexe ces armoiries des vitraux actuels.

Aujourd'hui, la moitié droite des armoiries échiquetées d'argent et de gueules est encore bien visible, mais l'autre moitié ne montre que les meubles héraldiques que composent les lichens.

Il faut aussi remarquer un "détail" qui n'est pas signalé par Mussat et par Le Seac'h. Sur le calvaire de Rumengol, les armoiries comportent un lambel en chef, parfaitement dessiné sur l'Atlas des Calvaires, Le Faou n°502. Or, "À la base, le lambel servait de brisure pour les armes des fils aînés du vivant de leur père, seuls ayant droit à porter les "armes pleines" de la famille à titre personnel". J'ignore si, pour les héraldistes, ce lambel incite à penser à  Guyon de Quélennec, décédé en 1478, mais il est certain qu'il doit figurer dans la discussion. J'ai tenté d'en rassembler les données.

 

 

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Armoiries, Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.
Armoiries, Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

Armoiries, Calvaire de Rumengol, (entre 1433 et 1457), photographie lavieb-aile.

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2°) Description.

Le Christ est vêtu d'un pagne long ( mais au dessus des genoux), ce qui est un indice de l'ancienneté de la sculpture, tout comme les genoux fléchis, les pieds réunis l'un sur l'autre en rotation externe, pied droit sur le pied gauche. (les perizonium du XVIe siècle seront courts). Le corps est maigre, la taille très pincée, mais sans thorax creusé ni relief des côtes marqué. 

La couronne est une simple torsade tressée, sans épines, au dessus de cheveux longs se divisant en mèches . Le visage est paisible, le nez fin voir pincé, les yeux fermés réduits à de fines fentes, la bouche fermée aux lèvres fines.

Les mains sont en supination, clouées en pleine paume.

La Vierge, les mains jointes, porte une tunique et un long manteau recouvrant la tête comme un voile. Les traits du visage sont réduits à quelques indications, deux amandes à peine gravées, une bouche courte, qu'elle est comme absentée, rendue évanescente par son chagrin. Un seul pli médian d'étoffe tombe, vertical, long V de béance et d'effondrement.

 

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Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Jean s'oppose à Marie. Face à l'effacement de l'une, le bouillonnement de l'autre : chez lui, les cheveux méchés et frisés forment un halo de petits macarons hérissés et qui se repèrent d'emblée. Chez lui, les doigts croisés en petits crochets nerveux rendent encore plus sensible l'apaisement (le Fiat qui s'accomplit) de la main gauche de Marie. Chez lui, les plis pourtant fluides et calmes au centre se boursouflent avec tumulte sur les manches. Ses yeux ouverts regardent vers la droite, sous des sourcils bien marqués.

Vus du revers, Jean et Marie diffèrent encore plus (image infra).  Elle n'est plus qu'une cape et trois plis, trois fleuves figés. Lui, de sa tête, envoie à tous les diables les flèches ou les éclairs zébrés de sa chevelure en bataille. Les plis horizontaux de son manteau le secouent de leurs sanglots et de leurs spasmes avant de s'immobiliser dans la pétrification de gours concentriques . Elle est fons, il est petra.

 

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Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Saint Jean, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Saint Jean, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Les larrons.

Les gibets des deux larrons sont en forme de petite croix latine, à la traverse de laquelle ils sont suspendus par les bras. Les pieds ne sont pas cloutés. tout cela est conforme à la tradition iconographique. "Leurs visages sont moins fins que ceux des autres personnages. Les corps sont plus larges dans les proportions, les hanches épaisses. Un sculpteur moins habile a travaillé ici." (E. Le Seac'h 2014 p.92)

Celui de gauche est le bon larron, "Dismas", mais rien ne l'identifie comme tel, si ce n'est sa place à la droite du Sauveur. Il est imberbe. Il porte un pagne très court. Sa représentation frontale (aucun mouvement pour se tourner vers Jésus), sa stricte symétrie  corporelle, ses yeux fermés, lui confèrent l' aspect d'un petit dieu archaïque. 


 

 

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Le bon larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Le bon larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Le bon larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Le bon larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Le mauvais larron.

Il est barbu, qu'a-t-il d'autre contre lui ? Il a les yeux ouverts. Pour lui, ce n'est pas encore la fin des souffrances. Il en a pour l'éternité, sauf si un surcroît de miséricorde, un jour, peut-être, le gracie.

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Le mauvais larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Le mauvais larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Le mauvais larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Le mauvais larron. Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Le revers.

Au revers, ou face est, Une Vierge à l'Enfant est taillée dans le même bloc de pierre que le fût de la Croix et que le Christ. La tête de l'Enfant a été brisée, mais on voit sa robe longue à gros plis au dessus de pieds nus, sa main droite levée vers sa Mère, la main gauche refermée sur un objet. Il est porté sur le bras gauche de Marie, qui soutient de sa main ses cuisses.

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Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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La Vierge est coiffée, par un ange plongeant de sous le dais, d'une couronne à cercle lisse et à fleurons. Sa tête est recouverte d'un voile qui, plus bas, devient un manteau très épuré, qui fait replis sur le bras droit. La main droite, dont on aperçoit la manche serrée au poignet, tient un fruit rond (pomme ?).  Sous le manteau, une robe, à l'encolure ronde très près du cou, dispose d'une ouverture (soigneusement serrée)  devant la poitrine. Ses plis viennent converger vers la hanche gauche, selon un motif habituel en statuaire bretonne. Seules les pointes des chaussures sortent sous la robe.

Le visage est peu expressif, les yeux globuleux sont ouverts mais éteints. 

L'ange "porte les cheveux crêpés comme à Quimper [Ange sous la console portant la Vierge, Tympan du porche sud de la cathédrale, 1424-1442], au Folgoët , à La Martyre [Voussure de la Nativité, tympan du porche sud, 1450-1468] et il a le même visage que l'Enfant de l'Adoration des Mages de Rumengol [porche sud, vers 1468] ". (E. Le Seac'h 2014 p.92).

Nous trouvons donc associé ici deux thématiques mariales :

1) La pomme présentée à l'Enfant inverse la scène de la Tentation, et Marie apparaît alors comme une Nouvelle Éve, permettant à l'humanité d'échapper, par son Fils Rédempteur, à la malédiction du Péché Originel. Cette thématique est présentée sous une autre forme dans la statuaire bretonne par les Vierges à la démone tenant une pomme. Elle n'est pas étrangère au développement de l'adhésion à l'idée de l'Immaculée Conception.

2) Le Couronnement de la Vierge, qui ne figure pas dans le Nouveau Testament est inspiré par certains textes des Psaumes et du Cantique des cantiques, puis favorisé par la piété mariale de Bernard de Clairvaux au XIIe siècle. Sa représentation remonte à la seconde moitié du XIIe siècle, devient très populaire à partir du XIIIe siècle et jusqu'au XVe siècle. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le culte  réapparaît sous la forme du couronnement des statues de la Vierge, ce qui concerne tout particulièrement Rumengol qui fut la seconde église bretonne à en recevoir le privilège :

 

"Au XIXe siècle, le renouveau du culte marial et la survenue d'apparitions à La Salette, Lourdes ou Pontmain ainsi que l'institution du dogme de l'Immaculée Conception conduisirent les autorités ecclésiastiques à solliciter l'octroi par le pape Pie IX d' une couronne pour certaines statues, signe de leur vénérabilité. La première Vierge de Bretagne à être couronnée fut Notre-Dame -de-Bon-Secours à Guingamp en 1857, puis ce fut Notre-Dame-de-Rumengol en 1858. La fête du Couronnement attirait une foule considérable (100 000 personnes à Rumengol) et était suivie par une renommée et un accroissement de la renommée et de la fréquentation du sanctuaire. En 1865, Notre-Dame-d'Espérance à Saint-Brieuc obtient la couronne d'or. En 1868, Notre-Dame-du-Roncier.  En 1888, le couronnement de  la Vierge du Folgoët attira 60 000 pèlerins. En 1868, cet honneur que le pape réservait à la vierge est accordé à sa mère, Sainte Anne, pour son pardon à Auray, premier lieu de pèlerinage en Bretagne." ( Henri Le Floc'h)

Dans l'iconographie, la Vierge est  couronnée soit par le Christ soit par  un ou plusieurs anges, lors de son Assomption soit par /en présence de la Sainte Trinité au XVe et XVIe siècle. Or, les quatre  Pardons de Rumengol avaient lieu (en 1901) le 25 mars (Annonciation), le 30 mai (Sainte-Trinité), le 15 août (Assomption) et le  24 décembre ( Nativité). 

La vierge couronnée souligne son lignage royal avec la maison de David, point capital de typologie au Moyen Âge, illustré aussi par  l'arbre de Jessé.

Pour la période concernée par ce calvaire, je citerai :

L'association du Couronnement de la Vierge à un Calvaire est un cas particulier de ce grand thème  : alors que le calvaire traite de la Passion place le Christ mort sur la Croix au centre de la dévotion (au centre des quatre coins de l'Univers par la Croix), le Couronnement "détourne" (si je puis dire) la dévotion vers Marie comme Médiatrice. On trouve cette association sur deux calvaires de l'enclos paroissial de Pencran, en vallée de l'Élorn, celui du nord étant daté de 1520.

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Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Revers du Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Revers du Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Ange couronnant la Vierge, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Ange couronnant la Vierge, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Vierge courronée, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Vierge courronée, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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Cette vue oblique montre clairement que l'objet tenu par la Vierge est un fruit rond qui ne peut être qu'une pomme.

 

Pomme tenue par la Vierge à l'Enfant, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

Pomme tenue par la Vierge à l'Enfant, Calvaire de Rumengol, (vers 1450 ), photographie lavieb-aile.

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3°) L'attribution.

Ce calvaire présente des analogies évidentes avec celui de Plomodiern (vers 1457) dans le canton de Châteaulin (Atlas des Croix et Calvaires  n°1606), où Saint Jean présente également sa tête ébouriffée par de petits épis ronds. On  y retrouve aussi les silhouettes schématisées, la traverse supérieure moulurée et terminée par des fleurons, et le dais très ouvragé. La position des mains est cependant différentes. Pour Emmanuelle Le Seac'h, ces deux calvaires relèvent, comme ce qui reste de celui du Folgoët (vers 1443), du premier atelier du Folgoët, dont l'activité s'étend de 1423 à 1468, et qui appartient à ce qu'elle nomme le " grand atelier ducal du Folgoët (1423-1509)" :

"Le calvaire de Rumengol a inspiré celui qui se trouve à coté de l'église de Plomodiern dans l'évêché de Cornouaille. il est à dater de la même période entre 1433 et 1457. Le sculpteur produit ici un second calvaire très ressemblant du point de vue stylistique même s'il est dépourvu de larrons. Les deux structures, par contre, varient. L'emmargement est constitué ici d trois degrés, soit un de plus qu'à Rumengol. [...] A Plomodiern, le crucifix est sous un dais rectangulaire à accolade. Sur l'avers, on reconnaît les curieuses mèches qui sont la marque de fabrique du Maître du Folgoët ; les cheveux se partagent sur le milieu du crâne, s'étalent en mèches bouclées pour se terminer en un halo hérissé autour de la tête d Jean. La Vierge et Jean sont dans une posture hiératique contrairement à Rumengol où ils sont légèrement inclinés. Le pagne flottant du Crucifié, les cheveux tombant sur les épaules et la couronne tressée sont identiques à ce qu'on voit sur le calvaire de Rumengol. Sous ses pieds, une pietà à deux personnages est sculpté en bas-relief. La Vierge au voile coqué pose la main sur le corps du Christ couché devant elle." (E. Le Seac'h 2014 p. 93)

Ce premier atelier ducal du Folgoët , ou "atelier du père" pour le différencier d'un "atelier des enfants" plus tardifs (1458-1509), se développe sous l'effet du mécénat du duc Jean V (1399-1442). Tel que le définit Emmanuelle Le Seac'h, il touche les trois diocèses de Léon, de Cornouaille et de Saint-Brieuc, et son rayonnement s'étend du Folgoët à La Ferrière au nord et de Quimper à Kernascleden au sud. Il s'exerce à la basilique du Folgoët, mais sa manière de sculpter se retrouve sur le porche sud de la cathédrale de Quimper, celui de l'église de La Martyre, sur des galeries des  Apôtres et des Vierges à l'Enfant ou des statues d'applique. Ses différents sculpteurs ont en commun la façon de représenter les anges, des visages resserrés au niveau de la mâchoire et des mentons épais, des joues creusés par le rehaussement des pommettes,  une manière propre de sculpter les cheveux de a Vierge et de l'Enfant, et enfin une forme marquante de yeux, dont les paupières sont doubles et en amande, ce qui confère aux personnages un regard profond. 

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On peut ajouter que l'un des grands chantiers du duc Jean V fut la cathédrale de Quimper. Or, 

1°) le blason de Jean de Poulmic, qui fut gouverneur de Quimper en 1404, figure en très bonne place à la voûte du chœur, juste derrière celle du duc, de son épouse et de son fils. et des deux évêques Gatiende Monceaux et Bertrand de Rosmadec.

http://www.lavieb-aile.com/2016/02/les-vitraux-du-choeur-de-la-cathedrale-de-quimper-i.html

2°) le blason du seigneur de Quélennec figure avec ceux des trois autres principaux vassaux, les seigneurs de Nevet (Plogonnec), de Botigneau (Clohars-Fouesnant, de Guengat,  au dessus  du porche occidental, qui date de 1424, à coté de ceux du duc, de Jeanne de France, et de ses trois fils,  de celui de l'évêque Bertrand de Rosmadec . A cette date, c'est bien celui de Jean III de Quélennec, époux de Marie de Poulmic. Il possède le privilège (avec les seigneurs de Nevet, de Bodigneau et de Guengat), de porter le siège de l'évêque lors de son entrée inaugurale dans sa cathédrale. 

3°) Ces armes se retrouvent de la même façon au dessus du porche sud, dit "De Sainte Catherine", porche qui est sculpté par le premier atelier du Folgoët d'une Vierge entourée d'anges à la chevelure ébouriffée typique de son style.

Ces éléments attestent d'une part la proximité des familles de Poulmic et du Quélennec avec le pouvoir ducal et épiscopal, d'autre part que, dès 1424, Jean III du Quélennec pouvait être, en raison de cette proximité, en lien avec les sculpteurs du Folgoët et leur commander une œuvre pour son propre champ de mécénat-propagande.

 

 

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ANNEXE. LES ARMOIRIES DES VITRAUX de l'église .

1. Fenêtre nord :

— Couronne gauche MARIA GRATIA PLENA : Le Faou d'argent au léopard de gueules / De Mauny d'argent au croissant de gueules  / de Quélennec  D'hermine, au chef de gueules chargé de trois fleurs-de-lis d'or / Goyon D'argent au lion de gueules .

Famille de Mauny : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Mauny

Famille de Goyon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_Goyon

— Couronne centrale : Le Faou d'argent au léopard de gueules / Chastel  fascé d'or et de gueules de six pièces .   / de Quélennec  D'hermine, au chef de gueules chargé de trois fleurs-de-lis d'or

— Couronne droite : écartelé Faou-Quélennec.

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Diaporama des armoiries, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Diaporama des armoiries, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Diaporama des armoiries, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Diaporama des armoiries, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Diaporama des armoiries, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Diaporama des armoiries, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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2. La maîtresse-vitre :

De Bretagne : d'hermines plain

Vicomte du Faou :d'azur au léopard d'or,

de Quélennec  D'hermine, au chef de gueules chargé de trois fleurs-de-lis d'or

 

Non identifiéd'azur à dix macles d'argent (les rares  armoiries à dix macles sont celles d'Olivier IV de Rohan-Montauban, mais les macles des Rohan sont d'or, sur fond de gueules) 

 

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Maîtresse-vitre, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Maîtresse-vitre, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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4. Vitre sud.

Entre des armoiries papales et épiscopales modernes sont en haut  les armes du Bot (d'argent à la fasce de gueules).

Puis viennent les armes du Faou avec ses alliances :

Faou / Quélennec / Poulmic".

Faou / De Mauny / Goyon

Faou / Quélennec / du Chastel.

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Vitre sud, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Vitre sud, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Vitre sud, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Vitre sud, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.
Vitre sud, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

Vitre sud, armoiries des vitraux, église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1991,Essai d'épigraphie appliquée. Dates et inscriptions sur les croix et calvaires du Finistère du XVème au XVIIIème siècle Ouvrage: Charpiana : mélanges offerts par ses amis à Jacques Charpy..Fédération des Sociétés Savantes de Bretagne, 1991.

 CASTEL (Yves-Pascal), "Le Faou / Rumengol" Calvaire n°502,,  Atlas des croix et calvaires du Finistère, Société Archéologique du Finistère, Quimper Atlas en ligne :

http://croixetcalvaires.dufinistere.org/commune/le_faou/le_faou.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Société Archéologique du Finistère, Quimper, 370 p.

— COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

— LECLERC (Guy), 1996-97, Monuments et objets d'art du Finistère (année 1996) : Le Faou, églises Notre-Dame de Rumengol et Saint-Sauveur du Faou  Bulletin de la Société Archéologique du Finistère (126, p. 145-149)

— LECLERC (Guy), 2000, Monuments et objets d'art du Finistère. Etudes, découvertes, restaurations (année 2000) : Le Faou, église Notre-Dame de Rumengol, porche méridional, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère 2000, (129, p. 59-62)

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Coll. "Art et Société" Presses Universitaires de Rennes, pages 74 et 92.

MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur). Pages 161-177.

— VIOLLET-LE-DUC "Vierge", Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle

— Infobretagne :

http://www.infobretagne.com/faou.htm

— Médiathèque des Monuments historiques

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mdp_fr

— http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/rumengol/eglise.html

— http://www.cc-aulne-maritime.fr/patrimoine.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier

Présentation

  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

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