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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 16:31

L'enclos paroissial de Brasparts.  II. Le clocher et ses gargouilles, l'ossuaire et les crossettes : Eros et Thanatos.

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Voir aussi :

L'église Notre-Dame de Rumengol. V. Les gargouilles et les crossettes.

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I. LA FAÇADE OUEST ET LE CLOCHER.

L’église Notre-Dame et St Tugen de Brasparts, a été commencée en 1551, comme l'indique la date "L.M.VcLI"  en lettres gothiques placée sous une console entre deux blasons martelés. La porte, à arcature gothique à crochets à feuilles frisées et fleurons entre deux pinacles  est surmontée d'un fronton, doté de deux têtes en haut-relief à chaque coin. De ces angles montent deux colonnes engagées sculptées  de jolies moulures prismatiques.

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Façade ouest et clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.
Façade ouest et clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Façade ouest et clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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La façade est surmontée d'une flèche octogonale  ajourée à sa base par de larges lucarnes et hérissée à ses arêtes de crossettes végétales.   Cette flèche est soutenue par une chambre de cloches à 2 galeries. Pour monter à la chambre des cloches, on accède au clocher  par une tourelle d'escalier en vis placée à son flanc sud de la tour, tourelle octogonale à sa base et passant ensuite à la forme cylindrique, couronnée enfin d'une flèche. 

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La seconde galerie (XVIIe siècle) faite d'une succession de courts piliers est encadrée de quatre fausses gargouilles identiques qui sont des anges-oiseaux.

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Seconde galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Seconde galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Fausse gargouille, seconde galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Fausse gargouille, seconde galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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I. LES FAUSSES GARGOUILLES DE LA PREMIÈRE GALERIE. EROS. 

La première galerie (2ème moitié XVIe siècle) est plus élégante, avec ses découpes en quatre-feuilles.  Quatre fausses gargouilles à forme humaine l'encadrent. Leur examen attentif, qui relèvera presque du voyeurisme, réserve quelques surprises : on se gardera de prêter sa paire de jumelles aux enfants et aux ithyphallophobes.

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Première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage situé au nord-ouest tient ses mains croisées devant son bas-ventre ; la bouche entrouverte, il tire sans vergogne une longue langue, ce qui est impoli et donne le mauvais exemple aux paroissiens circulant dix mètres plus bas.

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Fausse gargouille de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Fausse gargouille de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Effet néfaste du mauvais exemple  ? Son collègue qui défend l'angle nord-est a adopté la même posture, qui manque d'élégance. Il est pourtant richement vêtu d'un manteau plissé, aux manches boursouflées (on n'économise pas l'étoffe). Sa langue est si longue qu'on se demande s'il ne vomit pas tripes et boyaux. 

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Fausse gargouille nord-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Fausse gargouille nord-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Le même.

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Fausse gargouille nord-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Fausse gargouille nord-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Au sud-ouest, on croit avoir affaire à un philosophe qui, ébahi, la main sous le menton, s'interroge avec perplexité sur le sens de rotation du monde. Ou bien ce quidam lance-t-il un appel au peuple : ohé, ohé.

C'est la position de sa main gauche qui nous détrompe. Encore un bon exemple de mauvais exemple. 

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Fausse gargouille sud-ouest de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Fausse gargouille sud-ouest de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Au sud-est, le dernier membre de notre quatuor ne rachète pas ses compagnons. En manches courtes, il a placé son index dans sa bouche. Je n'en dis pas plus ; mais je renvoie au personnage semblablement ithyphallique de la première galerie du  clocher de Rumengol.

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Fausse gargouille sud-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Fausse gargouille sud-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Fausse gargouille sud-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Fausse gargouille sud-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Détail de la fausse gargouille sud-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Détail de la fausse gargouille sud-est de la première galerie du clocher de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Autour de la tourelle de la flèche de l'escalier d'accès au clocher, des masques se succèdent.

 

Tourelle de la flèche de l'escalier d'accès au clocher. Église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Tourelle de la flèche de l'escalier d'accès au clocher. Église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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II. LES CROSSETTES DE L'OSSUAIRE. THANATOS.

Au sud-ouest de l'église, au coin de l'ancien cimetière, se trouve l'ancien ossuaire rectangulaire (XVIe siècle). Au bas des rampants des pignons on voit quatre crossettes  tenant des inscriptions gothiques et portant les attributs de la mort.  

1°) L'Ankou à l'angle sud-ouest.

 

Un squelette représentant la Mort, an Ankou, tient un javelot avec une inscription rongée  où on lit OS A/  RE ("Ossuaire"?). 
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Crossette de l'angle sud-ouest de l'ossuaire,  église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Crossette de l'angle sud-ouest de l'ossuaire, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Crossette de l'angle sud-ouest de l'ossuaire,  église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Crossette de l'angle sud-ouest de l'ossuaire, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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2°) L'ange de la Résurrection .

Il sonne de la trompe et tend un phylactère où est tracée l'injonction  « REVEILLEZ VOUS».

Crossette de l'angle sud-est de l'ossuaire,  église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Crossette de l'angle sud-est de l'ossuaire, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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3°) Un lion.

Conforme à l'iconographie des crossettes finistériennes, il tire la langue, sa queue passe entre ses cuisses arrières avant de longer son dos et de se diviser en une fourche (son plumeau), et ses pattes avant prennent appui sur un rouleau. Sa patte arrière semble posée sur une petite bête (à cinq pattes) tirant la langue, mais le lion suivant montre qu'il s'agit de la toison méchée et de la pelote terminale de cette patte.

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Crossette de l'ossuaire de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Crossette de l'ossuaire de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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4°) Un autre lion moins la tête.

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Crossette de l'angle sud-est de l'ossuaire,  église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Crossette de l'angle sud-est de l'ossuaire, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

http://patrimoine-de-france.com/finistere/brasparts/eglise-avec-le-calvaire-et-l-ossuaire-2.php

—CIRÉFICE (Patrice), L'Ossuaire de Brasparts, sur :  Forum de Brasparts : un article remarquable et d'excellentes photographies :

http://ville-brasparts.forum-actif.net/t1528-l-ossuaire-de-brasparts

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun, mémoire de maîtrise, 2 vol.

—Wikipedia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame-et-Saint-Tugen_de_Brasparts

— Topic-topos :

http://fr.topic-topos.com/ossuaire-brasparts

— BRETANIA "Gargouilles"

.— HERMINE 

http://www.hermine.org/app/photopro.sk/hermine/?#sessionhistory-ready

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes. Brasparts
28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 13:18

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Comme l'indique René Couffon et Alfred Le Bars (1988), le porche sud de l'église de Brasparts, "daté, sur son entablement, de 1589, présente une curieuse juxtaposition des deux styles gothique et Renaissance, ainsi que le montrent notamment les culs-de-lampe supportant les statues des Apôtres. Tandis que les deux travées de l'intérieur sont voûtées sur arcs ogives et que les portes jumelées du fond ont une décoration toute gothique, les contreforts, ornés de niches, colonnettes et pilastres Renaissance sont amortis par des lanternons pleins à dôme, et le tympan par un lanternon ajouré".

1589 ? Nous sommes alors au début du règne de Henri IV (1589-1610). Mais parmi les statues des apôtres, celle de saint Jean porte l'inscription : "LA.1592. L. GO./ PO. LORS. FAB., "l'an 1592 Le Goff (?) étant pour lors fabricien". Donc, nous voilà en 1592, et les troupes royales luttent contre le duc de Mercœur et ses alliés espagnols : c'est la Guerre de la Ligue (1588-1598).

 

 

 

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Porche sud (1589), église de Brasparts, photographie lavieb-aile.

Porche sud (1589), église de Brasparts, photographie lavieb-aile.

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Cela aura peu d'incidence sur le sujet de mon article qui concerne ces culs-de-lampe qui donnent appui aux statues des douze apôtres. En granite, avec une base supérieure à cinq cotés moulurée et perlée, chaque encorbellement est sculpté en son soubassement  par une figure angélique, humaine, animale ou à demi-monstrueuse. On retrouve là le masque, fréquent dans les sablières, de la bouche  duquel s'échappent les tiges d'un feuillage ; un ange tenant un blason effacé, et dont les cheveux ébouriffés en boules évoquent l'atelier du Folgoët ; des feuilles frisées ; une tête de lion ; deux faces enserrées ensembles. 

Démone de la Tentation, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Démone de la Tentation, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Sous la statue de saint Jacques, voici un buste d'homme entouré d'un chien et d'un lièvre, témoin des vices dont il est l'emprise.  Les deux animaux ont posé leur patte arrière sur ses flancs, alors que lui-même empoigne leur patte avant.

Personnage accosté d'un chien et d'un lapin,  porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.
Personnage accosté d'un chien et d'un lapin,  porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Personnage accosté d'un chien et d'un lapin, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Mais ce qui m'intéresse d'avantage, c'est la démone cornue qui tient une pomme dans sa main droite tandis qu'elle coiffe l'une de ses nattes, ou soutient sa tête, de la main gauche au bras accoudé. Elle possède les généreux attributs féminins d'une poitrine qu'elle met en évidence en se renversant en arrière, mais le bas de son corps est celui d'un serpent.  Sa longue queue s'entortille sur elle-même, avant d'entourer le cou d'un pauvre homme. 

C'est l'une des 10 ou 11 "Ornements du type femme-serpent" que Hiroko Amemiya a recensé dans sa thèse sur ces représentations semi-humaines, dont 9 dans le Finistère, alignées sur un axe nord-sud entre Bodilis, Sizun, Brasparts, Lannédern, et Plonevez-du-Faou et Lennon, avec des écarts à Le Juch et Plouay. Dans une cinquantaine d'autres exemples (dont 28 dans le Finistère), ces créatures sont foulées par la Vierge à l'Enfant, motif complet de la Nouvelle Ève abolissant la malédiction du Péché Originel dont ces Femmes-serpent isolées sont une figure métonymique.

Cette sculpture ne peut donc pas être comprise sans l'inclure dans cet ensemble, qui possède une forte cohérence thématique, géographique (Finistère) et temporelle (XVIe et XVIIe), d'autant qu'il faut y associer les vingt exemples bretons de sirènes, tenant souvent un miroir, mais parfois une pomme (Sizun), et surtout les 4 exemples de porches des Monts d'Arrée en vallée de l'Élorn, à Pencran, Guimiliau, Landivisiau et Ploudiry, où, dans une représentation de la tentation d'Ève par le Malin, ce dernier est représenté par une femme-serpent, à la queue enroulée autour de l'arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, à la tête à longue chevelure, à la poitrine nue et qui tend une pomme à la femme d'Adam. Or, une trentaine de kilomètres séparent ces quatre porches de celui de Brasparts.

Ces regroupements thématiques incitent donc à voir dans cette femme-serpent une forme féminine de Satan, ou une assimilation de la féminité avec la Tentation responsable de la Faute, et dans l'homme enserré dans les orbes de la queue Adam lui-même, ou tout homme entraîné par le Désir vers la répétition du Péché.

D'autres associations enrichissent l'interprétation de cette figure. Gwenc'hlan Le Scouëzec a écrit à son propos :
" C'est là, teintée du souvenir du démon chrétien du Paradis terrestre, l'antique déesse vipérine des profondeurs de la terre et de l'eau ; elle est la reine du marais de l'Ellez, celle qui se tient à la porte des Enfers."

C'est aussi ce que suggérait l'étude, à Brennilis, de la Vierge à la Démone nommée Notre-Dame de Bréac-Ellis.  

Ici, on doit tenir compte aussi des autres culs-de-lampe, qui développent le thème de l'homme en proie à ses vices, figurés sous des formes animales, alors qu'au dessus les douze saints énoncent les douze articles du Symbole des Apôtres, que sur le trumeau se tient le Christ Sauveur, et que sur la voûte était peint l''Agneau de l'Apocalypse ouvrant le livre scellé et portant l'étendard orné d'une croix,  entouré d'une auréole rayonnante. Une opposition radicale entre un monde soumis au Malin, et la victoire de  la Rédemption. 

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Démone de la Tentation, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Démone de la Tentation, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Démone de la Tentation, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Démone de la Tentation, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Cul-de-lampe, coté droit du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Cul-de-lampe, coté droit du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Cul-de-lampe, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Cul-de-lampe, porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Cul-de-lampe, coté droit du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Cul-de-lampe, coté droit du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Culs-de-lampe, coté gauche du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Culs-de-lampe, coté gauche du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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Cul-de-lampe, coté gauche du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

Cul-de-lampe, coté gauche du porche sud, église de Brasparts. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), PEYRON (chanoine Paul),  1903 et 1904, "[Notices sur les paroisses] Brasparts", Bulletin de la commission diocésaine d'histoire et d'archéologie, Quimper, 3e année, 1903, p. 364-374, 4e année, 1904, p. 33-64.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_notices/brasparts.pdf

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1903.pdf

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1904.pdf

 

    AMEMIYA (Hiroko), 2005, Vierge ou Démone - Exemples dans la statuaire bretonne, Préface de Pierre-Yves Lambert Keltia Graphic, Spézet, 269 pages, ISBN 2-913953-82-4 Version remaniée de la thèse de 1996.

    — AMEMIYA (Hiroko), 1996,  Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes . Thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129 . Résumé : Le thème principal de cette étude est de voir quel rôle la femme non-humaine - et notamment la femme qui appartient au monde maritime - a joué au Japon et en Bretagne, à travers les récits relatifs à l'épouse surnaturelle. Pour la Bretagne, les recherches s'étendent également sur l'iconographie religieuse représentant l'être semi-humain telles la sirène et la femme-serpent. La région conserve dans ses chapelles de nombreuses statues des xvie et xviie siècles figurant ce type faites par des artisans locaux. L'imagination populaire s'épanouit ainsi dans la femme non-humaine de deux façons en Bretagne : dans l'expression orale et dans l'expression plastique ce qui nous offre une occasion inestimable d'étudier leur compatibilité dans leur contexte socioculturel. Les récits qui traitent le thème du mariage entre l'être humain et l'être non-humain révèlent la conception de l'univers d'une société. L'autre monde ou les êtres de l'autre monde sont en effet une notion fonctionnelle qui permet à la société de maintenir l'ordre interne par une intervention externe fictive : la suprématie du fondateur du Japon s'explique par la transmission d'une puissance surnaturelle par sa mère du royaume maritime, alors qu'en Bretagne, la destruction de la cité légendaire d'Is est causée par une fille maudite née d'une fée. Le premier volume de cette étude est composé de trois parties : i. L'autre monde dans la tradition populaire au Japon, ii. Récits relatifs au mariage au Japon et en Bretagne, iii. Iconographie d'une femme semi-humaine. Le deuxième volume est un inventaire des différents types de représentation semi-humaine en Bretagne.

     

     

     

    — Infobretagne :

     http://www.infobretagne.com/brasparts.htm

    — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Brasparts, in  Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles , Quimper : Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/BRASPART.pdf

    — Topic-topos :

    http://fr.topic-topos.com/apotres-brasparts

    —CIRÉFICE (Patrice), sd, Le porche de l'église de Brasparts,   Forum de la ville de Brasparts :

    http://ville-brasparts.forum-actif.net/t1497-le-porche-de-l-eglise-de-brasparts

    LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère t. LXXXVII p. 169-221.

     

     

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Vierges à la démone. Brasparts
    28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 12:22

                Les bannières le Minor .

     

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    N.B Je place ici cet article débuté en avril 2012 et réactualisé depuis. Je remercie Monsieur Gildas Le Minor qui a bien voulu me communiquer la liste des bannières sorties des ateliers dirigés par sa grand-mère, par son père puis par lui-même dans ce qui dessine une très belle aventure artistique et spirituelle ancrée dans le pays breton. Aventure désintéressée ? Que non ! Il obtient, dit-il, une indulgence d'un an de purgatoire à chaque bannière réalisée !

     

     

      Jadis, les bannières étaient réalisées en série, et les fabriciens ou le recteur commandaient une bannière de Sainte-Thérèse, du Sacré-Cœur, de Jeanne-d'Arc, ou de leur saint patron dont il fallait préciser s'il s'agissait d'un ou d'une martyre, ou d'un saint-évêque : c'est la mention du nom qui différait. Mais depuis 1953, où l'entreprise de broderie à la main Le Minor et l'artiste Pierre Toulhoat s'unirent pour créer la bannière de Locronan, tout a changé, et chaque bannière est une vraie création artistique. C'est aussi, à chaque fois, une aventure humaine et spirituelle, lors du financement, de la conception, du choix de l'artiste, des retouches, ou, enfin, de la bénédiction lors du pardon. 

       N'ayant vécu aucune de ces aventures, j'ai parfois réussi à retrouver quelques informations sur l'histoire de ces bannières, dont l'attrait pour les Associations de sauvegarde ou les équipes paroissiales a été croissant.

     

    I. La Maison Le Minor à Pont-L'Abbé.

     

       Les origines de Le Minor seraient à peu-prés les mêmes que celles de la confection de dentelles en pays bigouden : rappelons que c'est pour faire face à la famine de 1845-1849 en Irlande, the Irish Potato Famine liée au mildiou, que se développa la guipure d'Irlande au crochet, puis que, face à la crise sardinière en Cornouaille en 1903, des femmes remarquables, dames d'oeuvre préoccupées de la misère qui s'abat brutalement dans les familles de pêcheurs, reprennent les techniques dentellières au fuseau et à l'aiguillée que religieuses et femmes du monde expertes en ouvrage de dame avaient transposées au crochet et créent des ateliers de dentelle dans un pays qui ignorait cette tradition afin d'apporter un complément de ressources aux ménages. En 1911, ce sont plus de 4000 ouvrières qui s'adonnent à cette activité en Bretagne Sud. Leur travail fut commercialisé dans le monde entier.

     

       En 1936, Anne-Marie Cornic (28 janvier 1901 à Plonevez-Porzay-Pont-L'Abbé 1984), fille de commerçants en costumes bretons et épouse du patron des Grands Moulins de Pont-L'Abbé Louis Le Minor, préoccupée de voir disparaître le costume breton traditionnel et les compétences des brodeuses et tisserands, et de savoir que les femmes employées dans les conserveries manquaient de travail une fois la saison finie, ouvrit un atelier d'habillage de poupées. Présent dès l'année suivante à l'exposition universelle de Paris, l'atelier acquiert un réel succès auprès de l'écrivain Colette, de clients aussi célèbres que Caroline Kennedy, Eisenhower ou le Prince Rainier de Monaco, avec une collection de 250 modèles différents, tous réalisés de manière entièrement artisanale et traditionnelle.

     

      La production profite des Congés payés, les vacanciers prenant l'habitude de ramener des régions où ils séjournent une poupée qu'ils offrent ou qu'ils collectionnent. De 1937 à 1980, ce sont même 400 modèles de costumes bretons et d'autres régions de France ou des pays étrangers qui habillent les poupées : costume adulte ou d'enfant, costumes historiques, mignonettes de chez Petitcollin, Nobel, Jumeau, SFBJ, Huard ou Clelia, poupons ou poupées de taille variée sortis d'un atelier qui emploie 400 salariés en 1945. 

          La pénurie de celluloïd incite l'entreprise à se diversifier durant la Seconde Guerre Mondiale en se tournant vers la broderie à la main, produisant du linge de table, des sacs, des costumes folkloriques. C'est l'époque où Mathurin Méheut dessine la nappe "La mer". En 1947, Pierre Toulhoat dessine le célèbre foulard Penmarc'h, vite indissociable du costume bigouden. En 1950, Madame Le Minor lance une gamme de bustes et de coiffes miniatures.

           Dans les années 1970, Madame Le Minor confie l'entreprise à ses deux fils Jacques et Jean ; la production du kabig le Minor, vêtement traditionnel des goémoniers en drap de laine à l'aspect feutré fait la renommée de l'entreprise qui compte près de 500 salariés. En 1982 la Manufacture de Bonneterie Lorientaise rachète la marque et produit toute la partie vestimentaire, mais en 1987, le petit-fils Gildas Le Minor reprend la confection de broderie main et le linge de table (une vingtaine de gamme d'imprimé et autant de brodés).

          On trouve aujourd'hui au 5 quai Saint Laurent à Pont-L'Abbé la Boutique Le Minor, avec un choix de nappes, sets de table, torchons, plateaux, panneaux brodés, mais produisant aussi des vêtements sacerdotaux et des bannières, ou des costumes traditionnels pour les particuliers ou les cercles celtiques.

     

    Voir la présentation par Madame Le Minor et son fils Jean en 1976 de leur Musée de la Broderie.

    http://www.ina.fr/video/RXC00000873

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     Le Minor et la création artistique.

       La société a su collaborer avec des artistes et des designers réputés : Pierre Toulhoat, Mathurin Méheut qui a signé la première nappe imprimée, René-Yves Creston à l'origine du lancement du "kabig", Nelly Roddi qui conçue la ligne Pont-L'Abbé de linge de table imprimé, Gaëlle Le Fur, Jacques Godin, et la styliste Gwen Le Gac avec sa collection "sardines".

       Les tapisseries brodées ont été conçues pour reprendre à l'aiguille les motifs des tapisseries de basse-lisse de Dom Robert, ami de Jean Lurcat. Elles partagent avec les tapisseries d'Aubusson le privilège du statut et de l'appellation d'oeuvre d'art , entièrement à la main, tirage limité à huit exemplaires portant chacun la signature de l'artiste et un numéro. Outre Dom Robert, les oeuvres ont porté les signatures de Picart Le Doux, Simon Chaye, Alain Cornic, François Lesourt, Jean Renault, Dominique Villard, Caly, ou Patrice Cudennec.

    Les brodeuses et brodeurs :

    Jean-Michel Perennec est employé depuis 1989 à la broderie à la main, alors que Patricia Cassard s'occupe de la broderie sur machine Cornely.

     

    Le Bolduc.

    Bolduc ? drôle de nom, qu'est-ce-que c'est que ce truc ? Vite, mon dictionnaire breton : rien. Cherchons dans le Wiktionnaire :

    "Ruban décoratif pour ficeler et enrubanner des paquets contenant des cadeaux, etc. Étymologie :  Altération de Bois-le-Duc (’s-Hertogenbosch), ville du Brabant septentrionale en Hollande, où l'on fabriquait ce type de ruban. Dès le XVIIe siècle le nom fut altéré en bolduc (en linguistique, cet amuïssement est nommé syncope)."  

    Des rubans ? Je cherche des images bien nettes sur le net : "Dévidoires à Bolduc". Bolducs de mariage" .

     

           

     

    Quel rapport avec les bannières ? Cherchons encore :

     « bolduc » : un certificat d’authenticité comportant un numéro d’enregistrement, la signature du lissier et celle du représentant officiel de la certification,
    Le bolduc est une pièce de tissu ou de papier toilé cousu sur l’envers d’une tapisserie contemporaine.

     

    Le décret 67-454 du 10 juin 1967 prenant effet le 1er janvier 1968, a été décidé pour les tapisseries entièrement tissées à la main sur les métier haute et basse lisse dont le tirage est limité à 8 exemplaires y compris les exemplaires artiste. Une tapisserie d’Aubusson récente (copie d’ancien ou création contemporaine) est accompagnée de son bolduc.

    Les bannières de la Maison Le Minor étant des œuvres d'art, elles portent chacune à leur revers leur Bolduc ou Certificat d'authenticité.

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    II. Les bannières Le Minor :    

     

    N;b : le lien en dessous de chaque titre renvoie à un article plus complet de mon blog.

     

    N° 1. Locronan : 1953, Pierre Toulhoat :

    Ce fut la première : il y en a plus de trente aujourd'hui.

    Ma visite de Locronan : les bannières.

     

    DSCN0601c

     

     

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    2. Sainte-Anne d'Auray, A. Bouler, 1954 .

    Sainte-Anne d'Auray : les bannières.

     

    bannieres 4312c

     

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    bannieres 4316c

     

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    3. Saint-Jean-du-Doigt, 1957, Jo Le Corre :

    Les inscriptions et les bannières de l'église de Saint-Jean-du-Doigt.

      Ses deux faces sont consacrées à saint Jean-Baptiste, sans inscriptions.

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    banniere 3454c

     

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    banniere 3460c

     

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    DSCN3524

     

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    4. Pont L'Abbé, église des Carmes, 1960, Le Bouler :

    L'église Notre-Dame des Carmes à Pont-L'Abbé habillée par Le Minor.

     

    pont-labbe-eglise-carmes 2412 x

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    pont-labbe-eglise-carmes 2414cx

     

     

     

    5.  SANTE BERNADETTE / CONFORS MEILARS / 1960.

     

    6 ) SAINT SIMILIEN / NANTES / 1965 / P.TOULHOAT

     

    7) ND DU DRENNEC / CLOHARS FOUESNANT / 1984.1985 / P.TOULHOAT

     

    La bannière Le Minor de la chapelle du Drennec en Clohars-Fouesnant (29). 

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    8. Combrit, chapelle Sainte-Marine, 1987, P. Toulhoat :

    Chapelle Sainte-Marine à Combrit : la Vierge allaitante et la bannière Le Minor.

    banniere 2587c

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    banniere 2581c

     

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    Photographie lavieb-aile 2022.

     

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

     

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

     

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    9) ST CORENTIN. ST POL / DIOCESE QUIMPER / 1988 / P.TOULHOAT

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    Photographie lavieb-aile 2022.

     

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

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    Photographie lavieb-aile 2022.

     

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    10) SAINTE ANNE LA PALUD / PLONEVEZ-PORZAY / 1989 / A.BOULER.

     

    La bannière Le Minor de 1989 de Sainte-Anne-la-Palud et les autres bannières de procession de Plonévez-Porzay.

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    11) SAINT EFFLAM / KERVIGNAC / 1990 / P.TOULHOAT

     

     

     12. Saint-Nic, église Saint-Nicaise, 1990, Pierre Toulhoat.

    La bannière paroissiale de Saint-Nic (29).

                               banniere 7973c

     

                           MG 7951c

     

     13) SAINT ROCH / LOCADOUR / KERVIGNAC / 1991 / P.TOULHOAT

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    14.Le Faouët, chapelle Saint-Fiacre, 1991, Toulhoat :

     

      Elle représente au recto saint Fiacre  patron des jardiniers avec sa bêche, la chapelle Saint-Fiacre à ses pieds. On lit A.D 1991, Toulhoat Le Minor.

     Le verso est consacré à la Vierge et à la paroisse du Faouët.

     

    banniere 3313c

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    banniere 3315c

     

    Un beau détail de passementerie : 

    DSCN3335v

     

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    15) SAINT KERRIEN / QUERRIEN / 1992 / P.TOULHOAT

     

    16) SAINT ANNE / GUIMILIAU / 1992 / P. TOULHOAT.

    Carton de Pierre Toulhoat. Brodeurs Cécile le Roy et Jean-Michel Pérennec.

    Voir : L'enclos paroissial de Guimiliau I : la bannière Le Minor (1992).

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    Sainte Anne éducatrice, bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

    Sainte Anne éducatrice, bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

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    bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

    bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

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    Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

    Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau, 1992. Photographie lavieb-aile.

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    17. Saint-Jean-Trolimon, Chapelle N.D.de Tronoën, 1993, Pierre Toulhoat.

    Carton de Pierre Toulhoat. Brodeuse Cécile le Roy.

    Inscription : 

    TRONOEN Ravo Gant Gwaz Jezuz Diwallet Va Ene Evid Ar Vuhez Peurbaduz.

    PARREZ SANT YANN AD 1993 Le Minor /Toulhoat . PAOHA SERGENT PERSON

     

    saint-jean-trolimon 8499c

     

    saint-jean-trolimon 8500c

     

     

    18) BAPTEME DU CHRIST / BATZ SUR MER / 1997 / P.TOULHOAT

     

    19) SAINT TRECHMEUR / GUERLESQUIN / 1997 / P.CAMUS

     

    20) SAINTE ANNE / HOSPITALIERS DU FINISTERE / 1997

     

    21) SANTEZ BARBA / LENNON / 1998 / Bruno LE FLOC'H

    Carton de Bruno Le Floc'h.

    Brodeur : J.M. Pérennec.

    Commanditaire : Association du quartier de Sainte-Barbe en Lennon.

    https://www.lavieb-aile.com/2025/01/la-chapelle-sainte-barbe-a-lennon-et-sa-banniere-le-minor.html

     

     

     

     

    22. Plogonnec, chapelle de La Lorette, 1998, P. Camus

    https://www.lavieb-aile.com/article-la-chapelle-de-la-lorette-a-plogonnec-109127377.html

    Carton de P. Camus.

    Brodeur : J.M. Pérennec.

    Commanditaire : Les Amis de La Lorette.

    Recteur en fonction: G. Léon.

                        la-lorette 5585c

     

                           la-lorette 5586v

     

     

    23) BANNIERE DU TRO BREIZ / SAINT POL DE LEON / 2000 / J.RENAULT

     

    24) SANT ALAR / LANHOUARNEAU / 2002 / C.LE FUR

     

    25) SANT TELO / LEUHAN / 2004 / Y.G.MOULLEC

     

    26) SANT C'HIREG / PERROS GUIREC / 2005 / P.CUDENNEC

     

     

     

    27. Lanrivain, chapelle N.D du Guiaudet, 2006:

    Cartonnier : ?

    Brodeur : J.M. Perennec

    Commanditaire : Association de Sauvegarde du Guiaudet, "l'abbé Caroff étant recteur".

     

    bannieres 3604cc

     

    bannieres 3605c

     

    DSCN3718

     

     

     

    28) SAINT MARCEL / SAINT MARCEL / 2006

     

     

    29. Plougasnou, église Saint-Pierre, Jakes Derouet, 2006 :

    Compléments sur l'église Saint-Pierre de Plougasnou :

      La face principale represente le patron de la paroisse en tricot rayé avec son filet de pêche, alors que le verso est consacré à saint Samson. Le certificat d'authenticité honore les brodeuses, A.M. Fleiter et P. Cassard.

      Patricia Cassard est, chez Le Minor, particulièrement chargée des broderies sur machine Cornely.

                    banniere 3552c

     

                         banniere 3567c

     

    DSCN3626

     

     

     

     

     

     

     

     

    30. Locronan 2007, Pierre Toulhoat :

    Ma visite de Locronan : les bannières.

    bannieres 3899c

     

     

    31 . N° 31 :  2008 :  Pleyben, chapelle de Lannelec : Jakes Derouet :

    Vierges allaitantes VII : Chapelle de Lannelec à Pleyben, la Vierge.

    vierge 9415c

     

                            vierge 9417c

     

     

     

    32. 2008 :  église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou, Annick Quéffellec :

    L'église Saint-Pierre de Plonevez-du-Faou : bannières

                  bannieres 0101c

     

             bannieres 0105c

     

     

     

    33) ND DES CROIX SEPT SAINTS / ERQUY / 2010 / R.BUDET

     

    34) SAINT VENDAL / POULDAVID / 2010 / B.OLLIVIER

     

     

    35. 2008 : chapelle de la Madeleine à Penmarc'h, Jakes Derouet :

                           banniere 2916c

     

                          banniere 2975c

     

     

    36) ND DE LA PAIX / LE POULDU-CLOHARS CARNOET /2012 / C. HUART

     

    37) SAINT FIACRE / PLOUHINEC MORBIHAN / 2012 / J. DEROUET

     

    38) SAINTE ANNE DU PAYS BLANC / LA TURBALLE / 2012 / J. DEROUET

     

    39.  2014, Chapelle de Saint-Trémeur au Guilvinec Jakes Derouet.

    Les deux bannières de St-Trémeur au Guilvinec.

    Carton Jakes Derouet, Brodeur Jean-Michel Pérennec. Commanditaire Association Gwarez chapel sant Trevel.

                     bannieres 0648c

     

                              bannieres 0653c

     

    40.  2013, Sainte-Anne-la-Palud à Plonevez-Porzay, D. Passard.

    La bannière Le Minor de Sainte-Anne-la-Palud.

     

                                247c

     

                           255c

     

     

     

     

    41) ANNE DE BRETAGNE / ASSOCIATION BRETONNE 1843 / 2014 / J.DEROUET

    Voir : bannière de l'Association Bretonne

     

     

    42. Août 2014 : Guidel, les Sept chapelles. Patrice Cudennec. 

      La bannière Le Minor de Guidel.

                              022c

     

     

                                       012c

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    43) SAINT YVES / LE POULIGUEN / 2014 / P. CUDENNEC

    https://www.lavieb-aile.com/2019/05/la-banniere-le-minor-de-la-paroisse-saint-yves-de-la-cote-sauvage.html

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    Photo lavieb-aile.

    Photo lavieb-aile.

    Photo lavieb-aile.

    Photo lavieb-aile.

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    44) SAINT-YVES-DES-BRETONS à Rome. 

    http://styvesdesbretons.canalblog.com/

    Brodeur : Jean-Michel Perennec

    Carton : Jackez Derouet

    Année  : 2015.

    Thème : Saintes et saints de notre temps en Bretagne 1683-2015 .

    Inscriptions :

    SENT HA SANTEZED BREIZH A-VREMAÑ PEDIT EVIDOMP

    Julien Maunoir +1683

    Mère ST LOVIS +1825

    JEANNE JUGAN +1879

    MARIE DE LA PASSION . DE CHAPOTTIN +1904.

    MARCEL CARRO + 1945.

    Selon le Père Guillaume Le Floc'h, ancien recteur de l'église italienne, les cinq hommes et femmes représentent les diocèses bretons historiques. Ainsi, la Cancalaise Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Soeurs des pauvres, évoque Saint-Brieuc et Tréguier.

    Le Père Julien Manoir, l'inventeur des tableaux d'enseignement imagés, les Taolennoù, incarne Quimper et le Léon. Marcel Callo, président de la section rennaise de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) mort en déportation, personnifie Rennes, Dol et Saint-Malo. La bienheureuse Marie de la Passion, symbolise Nantes et Mère Saint-Louis, Vannes. (Carole Tymen)

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    Photographie Joanny Person.

    Photographie Joanny Person.

    Photographie Joanny Person

    Photographie Joanny Person

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    45) NOTRE-DAME DE PENHORS À POULDREUZIC 2017. Jakez Derouet/Jean-Michel Pérennec.

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    Article complet :

    https://www.lavieb-aile.com/2022/09/la-banniere-le-minor-de-la-chapelle-notre-dame-de-penhors-en-pouldreuzic.html

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    Photo lavieb-aile 2022.

    Photo lavieb-aile 2022.

    Photo lavieb-aile 2022.

    Photo lavieb-aile 2022.

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    47) SAINT FELIX, SAINT PASQUIER, SAINT SIMILIEN évêques de NANTES. / 2018/ 

     2018 : livraison de la première bannière brodée par Apolline DUBOSCQ, la toute nouvelle brodeuse main de la Maison LE MINOR. Cette bannière est destinée à la paroisse des Saints évêques  de Nantes .

    Carton Jakez Derouet

    Brodeuse : Apolline DUBOSCQ

     

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    copyright Photo Steven Lecornu / Le Télégramme

     

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    50) LA TRINITÉ-LANGONNET. 2020

    Carton Jean Poitel. Brodeuse Apolline DUBOSCQ.

     

     

     

     

    liste récapitulative : 

     

    LISTE DES BANNIERES REALISEES AUX ATELIERS LE MINOR

    DEPUIS 1953

     

     

    1) SAINT CORENTIN / LOCRONAN / 1953 / P.TOULHOAT

     

    2) SAINTE ANNE / AURAY / 1954 / A.BOULER

     

    3) ND DES CARMES / PONT-L'ABBE / A.BOULER

     

    4) SANTE BERNADETTE / CONFORS MEILARS / 1960

     

    5) SAINT JEAN BAPTISTE / SAINT JEAN DU DOIGT / 1965 / J.LE CORRE

     

    6 ) SAINT SIMILIEN / NANTES / 1965 / P.TOULHOAT

     

    7) ND DU DRENNEC / CLOHARS FOUESNANT / 1984.1985 / P.TOULHOAT

     

    8) SAINT MARINE / COMBRIT / 1987 / P.TOULHOAT

     

    9) ST CORENTIN. ST POL / DIOCESE QUIMPER / 1988 / P.TOULHOAT

     

    10) SAINTE ANNE LA PALUD / PLONEVEZ-PORZAY / 1990 / A.BOULER

     

    11) SAINT EFFLAM / KERVIGNAC / 1990 / P.TOULHOAT

     

    12) SAINT NICAISE / SAINT NIC / 1990 / P.TOULHOAT

     

    13) SAINT ROCH / LOCADOUR / KERVIGNAC / 1991 / P.TOULHOAT

     

    14) SAINT FIACRE / LE FAOUET / 1991 / P.TOULHOAT

     

    15) SAINT KERRIEN / QUERRIEN / 1992 / P.TOULHOAT

     

    16) SAINT ANNE / GUIMILIAU / 1992 / P.TOULHOAT

     

    17) ND DE TRONOEN / SAINT JEAN TROLIMON / 1993 / P.TOULHOAT

     

    18) BAPTEME DU CHRIST / BATZ SUR MER / 1997 / P.TOULHOAT

     

    19) SAINT TRECHMEUR / GUERLESQUIN / 1997 / P.CAMUS

     

    20) SAINTE ANNE / HOSPITALIERS DU FINISTERE / 1997

     

    21) SANTEZ BARBA / LENNON / 1998 / B.LE FLOC'H

     

    22) ND DE LORETTE / PLOGONNEC / 1998 / P.CAMUS

     

    23) BANNIERE DU TRO BREIZ / SAINT POL DE LEON / 2000 / J.RENAULT

     

    24) SANT ALAR / LANHOUARNEAU / 2002 / C.LE FUR

     

    25) SANT TELO / LEUHAN / 2004 / Y.G.MOULLEC

     

    26) SANT C'HIREG / PERROS GUIREC / 2005 / P.CUDENNEC

     

    27) SAINT GREGOIRE / LE GIAUDET. LANRIVAIN / 2006

     

    28) SAINT MARCEL / SAINT MARCEL / 2006

     

    29) SAINT PIERRE / PLOUGASNOU / 2006 / J.DEROUET

     

    30) SAINT RONAN / LOCRONAN / 2007 / P.TOULHOAT

     

    31) SAINT HERBOT / PLONEVEZ DU FAOU / 2008 / A.QUEFFELEC

     

    32) ND DE LANNELEC / PLEYBEN / 2008 / J.DEROUET

     

    33) ND DES CROIX SEPT SAINTS / ERQUY / 2010 / R.BUDET

     

    34) SAINT VENDAL / POULDAVID / 2010 / B.OLLIVIER

     

    35) ND DE LA MADELEINE / PENMARC’H / 2010 / J.DEROUET

     

    36) ND DE LA PAIX / LE POULDU-CLOHARS CARNOET /2012 / C. HUART

     

    37) SAINT FIACRE / PLOUHINEC MORBIHAN / 2012 / J. DEROUET

     

    38) SAINTE ANNE DU PAYS BLANC / LA TURBALLE / 2012 / J. DEROUET

     

    39) SAINT PIERRE – SAINT NICOLAS / LE GUILVINEC / 2013 / J. DEROUET

     

    40) SAINTE ANNE LA PALUD / PLONEVEZ-PORZAY /2013 / D. PASSAT

     

    41) ANNE DE BRETAGNE / ASSOCIATION BRETONNE 1843 / 2014 / J.DEROUET

     

    42 ) SAINT PAUL-SAINT PIERRE / GUIDEL / 2014 / P. CUDENNEC

     

    43) SAINT YVES / LE POULIGUEN / 2014 / P. CUDENNEC

    44) SAINT-YVES DES BRETONS à ROME./ 2015/ J. DEROUET

    45)NOTRE-DAME DE PENHORS à POULDREUZIC / 2016/ J. DEROUET

    47) SAINT-FELIX de NANTES. / 2018/ 

    50) LA TRINITÉ-LANGONNET. 2020

     

     Source :

    https://www.leminor.com/chronologie

     

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Bannières.
    27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 23:28

    L'enclos paroissial de Guimiliau.  I. La bannière Le Minor par Pierre Toulhoat (1992).

    Voir :

    les  43 bannières Le Minor de 1954 à 2014 (toutes les photos et les liens vers les articles dédiés) .

     

    Les bannières, c'est comme les papillons. Le Grand Pardon de Kerdévot. Les bannières d'Ergué-Gabéric.

    Les bannières de la paroisse d'Ergué-Gabéric (29) : Kerdévot, Kerdévot, Fatima, ...Tonkin !

     

    .

     

     

     

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    En 1953, Pierre Toulhoat a dessiné les cartons de la première bannière brodée par les ateliers Le Minor de Pont-L'Abbé, pour la paroisse de Locronan. Dans le cadre du renouveau de l'Art Sacré, le dessin de quatre nouvelles  bannières fut confié au Père A. Bouler et à J. Le Corre, et, en 1965, la collaboration reprit entre Toulhoat et Le Minor pour les bannières de Nantes, Notre-Dame du Drennec à Clohars-Fouesnant, le diocèse de Quimper (1988), Sainte-Anne-La-Palud (1990), Kervignac ( 1990 et 1991), Saint-Nic (1990), Querrien (1992). 

    La seizième bannière de cette série qui atteint aujourd'hui le nombre de 43 réalisations avec divers artistes fut celle de la paroisse de Guimiliau, en 1992, et ses cartons furent aussi  confiés au quimpérois Pierre Toulhoat (1923-2014). Comme toute broderie ayant le statut d'œuvre d'art, elle est dotée de son "bolduc" (certificat) cousu au verso d'un des deux pans. Celui-ci est rédigé en breton :

    Ar banniel an a zo bet neudet er blanez 1992 Gant Cécile Le Roy ha Jean-Michel Pérennec e ty Ar Minor Pont-n'Abas di wareun dressaden savet Gant Per Toulhoat an ao. Urien a oa Person Gwimilio.

    Nous apprenons ainsi qu'elle a été brodée par Jean-Michel Pérennec et Cécile Le Roy, de l'atelier Le Minor, et que Roger Urien était le recteur de Guimiliau.

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    Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

    Bolduc de la bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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    La face principale est consacrée à sainte Anne éducatrice : on y lit les inscriptions en trois langues  SANTEZ ANNA PEDIT EVIDOM  "Sainte Anne Priez pour nous", ANNO DOMINI 1992 "Année du Seigneur 1992", PARREZ GWIMILIO "Paroisse de Guimiliau" ROGER URIEN RECTEUR -1983-1992.

    Au centre, sur un fond bleu, la Vierge et sa mère sont brodées avec un coton blanc (robe, voile), jaune (nimbe, ceinture), or (robe d'Anne), marron (cheveux) et rouge, dans une scène d'apprentissage de la lecture rendue très intimiste par le panier de couture placée à droite. L'encadrement allie les cotons jaune et or sur drap noir, les couleurs traditionnelles des brodeurs de Cornouaille, dan un graphisme typique. Des décors architecturaux et floraux, des faux glands de passementerie aux allures d'hermines, s'associent à la représentation de deux saints, Miliau (Santez Milio) patron de la paroisse et Yves (Santez Erwan) patron de la Bretagne.

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    Sainte Anne éducatrice,  bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

    Sainte Anne éducatrice, bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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    L'autre face, en fil jaune sur drap rouge, porte les mots PARREZ GWIMILIO . Elle est illustrée par le crucifix du Grand Calvaire de l'enclos, où deux anges recueillent le Précieux Sang. Autres inscriptions : INRI et IHS.

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    Le Christ crucifié, la Vierge et saint Jean, bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

    Le Christ crucifié, la Vierge et saint Jean, bannière de la paroisse de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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    La signature du cartonnier figure sur un galon qui se dévide depuis le panier du brodeur. Sur ce galon, les motifs traditionnels des brodeurs bigoudens. Le soleil, le cœur, la chaîne de vie, la plume de paon, etc...

    Voir la présentation en 1976  Madame Le Minor et son fils Jean Le Minor  :

    http://www.ina.fr/video/RXC00000873

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    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

    Bannière de la paroisse de Guimiliau (détail). Photographie lavieb-aile.

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    Voir aussi le site de la Maison Le Minor :

    http://leminor.com/zencart/index.php?main_page=page&id=4

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Bannières. Guimiliau
    23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 23:50

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    Je vous propose de regarder ces deux tapisseries de l'Histoire de Diane comme une histoire très humaine et, quoique de tout temps, très contemporaine :  celle d'une femme qui, en prise avec  la colère et la jalousie d'une rivale suffisamment puissante pour la condamner à l'exil (cela pourrait être une grande puissance, ou la vox populi) doit fuir, sans trouver la moindre terre d'accueil pour donner naissance à ses enfants. Les griffes de Python, son souffle de feu, ses ailes pourraient, à notre époque, avoir des allures bien plus martiales et bien plus terribles encore.    C'est sur une île grecque, Délos, que la malheureuse Latone, à qui toute terre et toute mer sont interdites, va trouver refuge.

    Elle y accouche de deux enfants qui cumulent à eux deux toutes les bénédictions du monde, mais bientôt, arrivée dans le sud de la Turquie, la population autochtone lui est si hostile qu'on lui refuse même l'eau de l'étang, dont elle veut désaltérer ses enfants. C'est l'épisode que le fameux Bassin de Latone, devant le château de Versailles, a fait connaître à des millions de touriste : les paysans de Lycie, maudits par la migrante désespérée, sont transformés en grenouille.

    Au miroir des Métamorphoses d'Ovide, deux amants magnifiques, Henri II et Diane de Poitiers ont pu , au XVIe siècle, se reconnaître et se dissimuler derrière les masques de Diane et d'Apollon. 

    Mais aujourd'hui, que voyons-nous à ce miroir écrit par cet auteur romain qui fut, par disgrâce, condamné à l'exil sur une île de la Mer Noire, et qui y mourut après avoir écrit Les Tristes ?

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    Note : je me suis copieusement inspiré de l'article, qui fait référence, de Nello Forti Grazzini,  paru en 2007 dans la Revue du Louvre.

    Le Musée d'Ecouen présente,depuis leur acquisition en 2007 suivie de leur restauration, les deux premières pièces d'une tenture intitulée l'Histoire de Diane :  la Conception de Diane et Apollon, avec Latone mise en fuite par le serpent Python, et La Naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires.

     

    Les cartons originaux de cette célèbre tenture, comprenant au moins dix tapisseries, furent probablement commandés par Henri II pour Diane de Poitiers en 1550 auprès des artistes de l’Ecole de Fontainebleau, notamment Jean Cousin le Vieux (1490-1560), peintre à Sens puis à Paris (ou, pour les autres pièces que celles d'Ecouen,  peut-être d'après des gravures d'Etienne Delaune d'après Lucca Penni ). L'attribution des cartons à l'atelier de Jean Cousin se fonde sur des rapprochements stylistiques avec les trois tapisseries restantes de la tenture de l'Histoire de Saint Mammès, pour la cathédrale de Langres (1543).    La tenture  était selon toute probabilité destinée à orner la grande galerie du château d'Anet (Eure-et-Loir) de la favorite du roi.  La tenture a été tissée par un atelier parisien — sans-doute celui de Pierre II Blasse et Jacques Langlois — en un seul exemplaire. Quatre pièces appartenant aux collections du château d'Anet ont disparu dans l'incendie, en 1997, de l'atelier de restauration où elles étaient entreposées ("Diane pleurant la mort d'Orion" ; "Les paysans de Lycie transformés en grenouille" ; "Diane sauvant Iphigénie du supplice" "La mort de Méléagre") . Les quatre autres pièces sont exposées pour deux d'entre elles, au Metropolitan Museum de New York ("Le blasphème de Niobé" ; "La Noyade de Britomartis"), une au Musée des Antiquités de la Seine-Maritime à Rouen (« Diane implore de Jupiter le don de chasteté »), et la dernière dans une collection privée américaine ("Le triomphe de Diane", New-York).

    Tapisseries en laine et soie, 4,65 x 2,92 m (pour les pièces du Metropolitan Museum, recoupées en "portières") et 4,66 x 4,23 m (Anet) ou 4,64 x 4,07 m (Rouen), 4,55 x 3,50 m (La Conception de Diane et Apollon), 4,70 x 3,50 m (La Naissance de Diane).

     "Elles sont tissées dans une trame de laine et de soie sur une chaîne plutôt fine. Ceci explique l'extrême précision du rendu des détails. Les scènes et les bordures présentent les mêmes teintes que les autres pièces, graduées par de multiples nuances dans un spectre de couleurs restreint : brun, marron, vert, bleu, crème, jaune d'or. Le rouge est utilisé avec parcimonie, tout comme le rose, pour rehausser le manteau des figures." (Grazzini 2007)

    Les sujets sont tirés :

    a) des Métamorphoses d'Ovide : Livre VI : "Conception de Diane". "Naissance de Diane". "Le Blasphème de Niobé". Livre I : "Diane implore de Jupiter le don de chasteté". 

    b) du Poetica Astronomica d'Hygin : "La Mort d'Orion".

    c) De l'Hymne à Artémis de Callimaque : "Diane implore ..." et "La Mort de Britomarchis"

    d) Ciris, poème du Pseudo-Virgile, pour "La Mort de Britomarchis", certainement tiré de G.L. Giraldi, De Deis gentium varia multiplex istoria, Bâle, 1548.

    e) Des "Triomphes" de la Renaissance, comme le Triomphe de Diane gravé dans l'édition de 1546 de l'Hypnerotomachia Polophili de Francesco Colonna : "Le Triomphe de Diane".

     4.64 m
    Largeur : 4.07 m
     4.64 m
    Largeur : 4.07 m

     

     

    I. LA CONCEPTION DE DIANE ET APOLLON ; LATONE MISE EN FUITE PAR LE SERPENT PYTHON. Inv. Ec.1877. Laine et soie, chaine : 7 fils par cm. H : 4,55 ; L. : 3,50. ÉCOUEN, Musée national de la Renaissance.

    Cette première pièce illustre les amours du dieu Jupiter et de la nymphe Latone, et la colère de Junon qui, jalouse, met en fuite sa rivale depuis son char traîné par quatre paons en envoyant le serpent Python, qui prend ici la forme d'un dragon. Jupiter et son aigle lui viennent en aide en faisant surgir l'île de Délos sur laquelle elle pourra se réfugier.

    Elle est inspirée du Livre VI des Métamorphoses d'Ovide, mais il s'agit d'un passage très bref :

     

    Ovide Métamorphoses Livre VI 185-94 et suiv.

    « ...la fille de Céus, je ne sais quel Titan, Latone, qui jadis ne put trouver, sur le vaste sein de la terre, un peu de place pour mettre au monde ses enfants. Le ciel, la terre et l'onde refusèrent un asile à votre déesse ; elle fut exilée de l'univers jusqu'au moment où, par pitié, Delos lui dit, pour arrêter sa course vagabonde : «Toutes deux étrangères, nous errons, toi sur la terre, moi sur les mers». Et elle lui donna un abri flottant, où Latone devint mère de deux enfants, à peine la septième partie de ceux que mes flancs ont portés. »

     

     Fille du titan Céus et de Phébée, Latone est la mère de Diane et Apollon, deux jumeaux nés de sa brève liaison avec Jupiter. La tapisserie représente à gauche l'étreinte dans un sous-bois d'olivier de Latone et de Jupiter, qui a posé à coté de lui sa foudre. Mais le dieu est surpris par son épouse Junon, qui survole le couple de son char. Furieuse de l’infidélité de son époux et de la grossesse de Latone, et folle de jalousie, elle décrète qu’aucune terre éclairée par le soleil et aucune mer ne pourra l'accueillir pour son accouchement . Elle charge enfin le serpent Pytho de pourchasser sa rivale.

     

     

     

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    Les vers qui coiffent la composition (un dizain d'hexasyllabes) seraient du poète Pontus de Tyard, poète de la Pléiade, ce qui pose la question de son influence éventuelle sur le choix des scènes représentées. Cette attribution repose sur le fait que le poète participa en 1550, avec Jacques de Vintimille et Gabriel Syméoni  à un projet de décoration du château d'Anet, que Philibert Delorme construisait alors pour Diane : ses Douze Fables de Fleuves ou Fontaines.

    "Qui de Diane admire le pouvoir et de ses faits  "

    QVI DE DIANE ADMIRE LE POVVOIR

    ET DE SES FAITZ COGNOISTRE PRET  ENVIE

    EN CE QVI EST CY DEPAINCT POVRRA VEOIR

    SA -OLITE SA NAISSANCE ET SA VIE .

    EN VN GRANT BOYS SA MERE POVRSVYVIE

    DE IVPITER EST ENCEINT ET FORCEE.

    DEQVOY IVNO IALOVSE ET COVRROVCEE

    CREA PYTHO SERPENT POVR LENGLOVTIR

    MAIS SVR LA PIERRE EN FUVYANT SEST LANCEE

    QUE DIEV EN ISLE AVOIT FAICT CONVERTIR

    Ce texte renvoie à trois sources littéraires au moins : les Métamorphoses d'Ovide, les Fables d'Hygin, et l'Hymne à Délos de Callimaque. 

    Callimaque est un poète  d'Alexandrie (305-240 av. J.C) qui s'inspire des Hymnes Homériques et des hymnes cultuels épigraphiques ; grec,  il célèbre Artémis et Léto, et non les équivalents romains Diane et Latone. Son Hymne à Délos et son  Hymne à Artémis sont précédées de l'Hymne à Zeus. L'édition princeps des Hymnes de Callimaque avait été publiée en 1494 à Florence par Jean Lascaris. Or, ce dernier a été ensuite chargé par François Ier de constituer avec Guillaume Budé la Bibliothèque de Fontainebleau : les artistes de l'école de Fontainebleau pouvaient donc consulter cette édition. Elles influencèrent les Hymnes (au masculin) de Ronsard (1555 et 1556) qui en appliqua la visée de célébration non plus aux dieux, mais aux rois et aux princes. Alde Manuce donna en 1513 à Venise une copie de l'édition de Lascaris. Puis vint l'édition de Frobenius à Bâle en 1532 ; celle de Michael Vascosanus à Paris en 1549. Mais les traductions du grec en latin n'étaient pas disponibles au XVIe siècle, et a fortiori les traductions en français, bien plus tardives. Callimaque appartient à la pléiade grecque, (avec Lycophron, Théocrite, Aratus, Nicandre, Homère le jeune, Apollonius de Rhodes) , qui vivaient sous Ptolémée Philadelphe : il ne pouvait être indifférent à la pléiade française  formée par Ronsard, Joachim du Bellay, Pontus de Tyard, Jodelle, Belleau, Baïf et Dorat.

    Callimachus, Hymni,  graece, cum scholiis graecis, cura J. Lascaris,Firenze, Lorenzo d'Alopa 34 p. en deux parties in-4.  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70517h

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    L'étreinte de Jupiter et de Latone.

    Elle est représentée comme une rencontre voluptueuse dans un bois non loin de la mer, entre un chêne (attribut de Jupiter) et un poirier. Le dieu est resté couronné mais il a laissé son saint-frusquin ( éclair, trait de foudre ) pour embrasser Latone assise nue entre ses jambes. 

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    La colère de Junon, qui surprend les amants en flagrant délit, est terrible , et toute aussi terrible fut la fuite de Latone : la voici qui essuie, pays après pays, terre après terre, ville après ville, île après île, des refus embarrassés mais soumis et des expulsions sans appel :

    "Tu ne craignis donc point la colère de Junon ? Son terrible courroux éclatait contre toutes les maîtresses qui donnaient des enfants à Jupiter, mais surtout contre Latone, à qui le Destin promettait un fils que son père devait préférer à Mars même. Furieuse et transportée de rage, elle-même repoussait du ciel cette Nymphe en travail, tandis que par ses ordres deux gardiens attentifs l'observaient sur la terre. Du sommet de l'Émus, l'impitoyable Mars, tout armé, veillait sur le continent, et ses coursiers paissaient dans l'antre aux sept bouches qui sert de retraite à Borée, pendant qu'Iris du haut du Mimas veillait sur les îles.
    De là ces deux divinités menaçaient toutes les villes dont Latone approchait et leur défendaient de la recevoir.  Ainsi vit-elle fuir devant elle l'Arcadie et le mont sacré d'Auge ; ainsi vit-elle fuir l'antique Phénée et toutes les villes du Péloponnèse voisines de l'Isthme : Égialée resta seule avec Argos ; Latone n'osait point approcher de ces lieux arrosés par un fleuve trop aimé de Junon. Ainsi vit-elle fuir l'Aonie  avec Dircé et Strophie que leur père, le sablonneux Ismène, entraînait avec lui. Asope les suivit, mais de loin, d'un pas tardif et tout fumant encore des coups de la foudre ; et l'indigène Mélie, épouvantée de voir l'Hélicon secouer sa verte chevelure, quitta ses danses, pâlit et trembla pour son chêne. O Muse ! O ma déesse ! les Nymphes en effet sont donc nées avec les chênes ? Les Nymphes du moins se réjouissent quand la rosée ranime les chênes, et les Nymphes pleurent quand les chênes dépouillent leur feuillage.
    Phébus indigné, quoique encore au sein de sa famille, adresse à Thèbes ces menaces qui n'ont point été vaines : "Pourquoi, malheureuse Thèbes, m'obliger à dévoiler déjà ton destin ? Ne me force point à prophétiser ton sort. Pytho ne m'a point encore vu m'asseoir sur le trépied, et son terrible serpent n'est point mort : ce monstre barbu rampe encore sur les rives de Plistus, et de ses replis tortueux embrasse neuf fois le Parnasse que couvrent les neiges. Toutefois je te le prédis ici plus clairement que du pied de mon laurier : fuis ; mais bientôt je t'atteindrai ; bientôt je laverai mes traits dans ton sang ; garde, garde les enfants d'une femme orgueilleuse : ni toi ni le Cithéron ne nourriront point mon enfance. Phébus est saint ; c'est aux saints à lui donner un asile."
        Il dit, et Latone retourna sur ses pas ; mais les villes d'Achaïe, mais Hélice, l'amie de Neptune, et Bure, retraite des troupeaux de Dexamène, le fils d'Oïcée, l'avaient déjà repoussée : elle s'avança vers la Thessalie. Vain espoir ! le fleuve Anaurus, la ville de Larisse, les antres du Pélion, tout s'enfuit, et le Pénée précipita son cours au travers des vallons de Tempé.
    Cependant ton cœur, ô Junon ! était encore inflexible. Déesse inexorable, tu la vis sans pitié étendre ses bras et former vainement ces prières : "Nymphes de Thessalie, filles du Pénée, dites à votre père de ralentir son cours impétueux ; embrassez ses genoux, conjurez-le de recevoir dans ses eaux les enfants de Jupiter. O Pénée ! pourquoi veux-tu l'emporter sur les vents ? O mon père ! tu ne disputes point le prix de la course ! Es-tu donc toujours aussi rapide ou ne le deviens-tu que pour moi ? Et n'est-ce qu'aujourd'hui que tu trouves des ailes ? ...  Hélas ! il est sourd... Fardeau que je ne puis plus soutenir, où pourrai-je vous déposer ? Et toi, lit nuptial de Philyre, ô Pélion ! attends-moi donc, attends ; les lionnes mêmes n'ont-elles pas cent fois enfanté leurs cruels lionceaux dans tes antres ?"
    Le Pénée, l'œil humide de pleurs lui répond : "La Nécessité, Latone, est une grande déesse. Je ne refuse point, vénérable immortelle, de recevoir vos enfants : bien d'autres mères avant tous se sont purifiées dans mes eaux. Mais Junon m'a fait de terribles menaces. Voyez quel surveillant m'observe du haut de ces monts ; son bras, d'un seul coup me peut accabler. Que ferai-je ? Faut-il me perdre à vos yeux ? Allons, tel soit mon destin ; je le supporterai pour vous, dussé-je me voir à jamais desséché dans mon cours, et seul de tous les fleuves rester sans honneur et sans gloire ; je suis prêt, c'en est fait, appelez seulement Ilithye."
    Il dit et ralentit son cours impétueux. Bientôt Mars, déracinant les monts allait les lancer sur lui et l'ensevelir sous les rocs du Pangée ; défié du haut de l'Émus il pousse un cri terrible et frappe son bouclier de sa lance : l'armure rend le son de la guerre, et l'Ossa en frémit ; les vallées de Cranon et les cavernes glaciales du Pinde en tremblent, et l'Émonie entière en tressaille. Ainsi, quand le géant terrassé jadis par la foudre, se retourne sur sa couche, les antres fumants de l'Etna sont tous ébranlés ; les tenailles de Vulcain, le fer qu'il travaille, tout se renverse dans la fournaise, et la forge retentit du choc épouvantable des trépieds et des vases. Tel fut le bruit horrible que rendit le divin bouclier. Pénée, toujours intrépide, demeurait fixe et retenait ses ondes fugitives ; Latone lui cria : "Fuis, ô Pénée ! songe à te garantir : que ta pitié pour moi ne fasse point ton malheur ; fuis et compte à jamais sur ma reconnaissance."
    A ces mots, quoique accablée, défié de fatigue, elle marcha vers les îles mais aucune ne voulut la recevoir ; ni les Échinades dont le port est si favorable aux navires, ni Corcyre la plus hospitalière des îles. Iris menaçante, au sommet du Mimas, leur défendait d'y consentir, et les îles épouvantées fuyaient toutes à l'approche de Latone.

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    Elle voulait aborder à Cos, séjour antique des sujets de Mérops, retraite sacrée de Chalciope ; mais Phébus lui-même l'en détourna. "O ma mère ! lui dit-il, ce n'est point là que tu dois m'enfanter, non que je dédaigne ou méprise cette île ; je sais qu'elle est plus qu'aucune autre fertile en pâturages et féconde en moissons. Mais les Parques lui réservent un autre dieu, fils glorieux des Sauveurs , qui aura les vertus de son père et verra l'un et l'autre continent, avec les îles que la mer baigne du couchant à l'aurore, se ranger sans peine sous le sceptre macédonien. Un jour viendra qu'il aura, comme moi, de terribles assauts à soutenir, lorsque empruntant le fer des Celtes et le cimeterre des Barbares, de nouveaux Titans , aussi nombreux que les flocons de la neige ou que les astres qui peuplent un ciel serein, fondront des extrémités de l'occident sur la Grèce. Ah ! combien gémiront les cités et les forts des Locriens, les roches de Delphes, les vallons de Crissa et les villes d'alentour, quand chacun apprendra l'arrivée de ces fiers ennemis non par les cris de ses voisins, mais en voyant ses propres moissons dévastées par le feu ; quand, du haut de mon temple, on apercevra leurs phalanges et qu'ils déposeront auprès de mon trépied leurs épées sacrilèges, leurs larges baudriers et leurs boucliers épouvantables, qui toutefois serviront mal cette race insensée de Gaulois, puisqu'une partie de ces armes me sera consacrée et que le reste, sur les bords du Nil, après avoir vu ceux qui les portaient expirer dans les flammes, sera le prix des travaux d'un prince infatigable ! Tel est mon oracle ; ô Ptolémée ! et quelque jour tu rendras gloire au dieu qui, dès le ventre de sa mère, aura prophétisé ta victoire. ." (Callimaque, Hymne à Délos).

    Elle bénéficie pourtant de la protection de  Jupiter, dont on aperçoit dans les nues l’aigle armé du foudre.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    Rejetée de partout par Python, Latone arrive sur l’île déserte de Délos, alors appelée Ortygie, perdue au milieu de la mer Egée. Elle  suit ainsi le conseil de son fils qui s'adresse à elle in utero :

    "Pour toi, ma mère, écoute mes paroles : il est au milieu des eaux, une petite île remarquable, qui erre sur les mers ; elle n'est point fixe en un lieu, mais, comme une fleur, elle surnage et flotte au gré des vents et des ondes : porte-moi dans cette île, elle te recevra volontiers" 

    "Ainsi parla Phébus, et les îles fuyaient toujours. Mais toi, tendre et sensible Astérie, quittant naguère les rivages de l'Eubée, tu venais visiter les Cyclades et tu traînais encore après toi la mousse du Géreste. Saisie de pitié à la vue d'une infortunée qui succombait sous le poids de ses peines, tu t'arrêtes et t'écries : "Junon menace en vain ; je me livre à ses coups. Viens, Latone, viens sur mes bords."
    Tu dis, et Latone, après tant de fatigues, trouve enfin le repos : elle s'assied sur les rives de l'Inopus, qui chaque année grossit son cours dans le même temps où le Nil tombe à grands flots des rochers d'Ethiopie. Là, détachant sa ceinture, le dos appuyé contre le tronc d'un palmier ; déchirée par la douleur la plus aiguë, inondée de sueur et respirant à peine, elle s'écrie : "Pourquoi donc, cher enfant, tourmenter ta mère ? ne suis-je pas dans cette île errante que tu m'as désignée ? Mais, ô mon fils ! nais, et sors avec moins de cruauté de mon sein.
    (Callimaque, Hymne à Délos)

    Python est l'un de ces monstrueux et fantastiques dragons chers au goût maniériste, introduits surtout par Jules Romain à Mantoue, puis par Primatice, son disciple, qui les diffusa avec succès en France à Fontainebleau. De couleur bleuâtre, ailé, doté d'un long cou et de pattes de félins, il exhale des flammes et de la fumée par sa gueule ouverte.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

     

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    Latone porte sur elle le manteau rouge moiré de jaune et la robe bleu-métal qu'on voyait  dans le bosquet de son rendez-vous galant. Ses seins découverts disent l'urgence de sa course, mais cette précipitation dans la fuite n'est qu'un prétexte pour peindre Latone en femme sauvage, qui préfigure Diane chasseresse, ou même sa protégée Camille reine des Volques : impossible de ne pas évoquer les vers fameux de Virgile qui décrit ainsi cette dernière dans L'Énéide VII, 810 :

    proelia uirgo dura pati cursuque pedum praeuertere uentos.

    [...] uel mare per medium fluctu suspensa tumenti

    ferret iter celeris nec tingueret aequore plantas.

    "ou, suspendue à une vague gonflée, elle aurait pu marcher en pleine mer, sans y tremper la plante de ses pieds agiles".

    a) La ceinture a un rôle attributif : elle n'est portée que par les femmes nubiles, et l'expression "détacher sa ceinture" signifie soit se mettre nue (pour le bain), soit perdre sa virginité. Lors de la première nuit de noce, une divinité portant le nom de Cinxia (du latin cingulus, "ceinture")  était invoquée pour présider au dénouement de la ceinture de l'épousée. Ce fut ensuite une épithète de Junon, Juno cinxia. C'est donc un symbole de virginité. Sous le nom d'Artémis Lysizonos ("à la ceinture dénouée"), Diane/Artémis assistait les femmes en couche. Les jeunes filles offraient leur ceinture à Diane.

      Latone, dans  Callimaque, détache sa ceinture pour accoucher. La couleur dorée de la ceinture de Diane est spécifiée par l'auteur grec. 

    b) La robe bleutée est transparente. Elle est fixée par un pendentif où est serti un cabochon  de saphir à un cordon passant autour du cou.

    c) La coiffure est complexe ; elle était déjà visible dans la scène de l'étreinte. Elle est maintenue par un diadème en or où brille un saphir. Elle rassemble des tresses au dessus du crâne comme un chignon, laisse échapper des mèches sur le front, en fixe d'autres près de l'oreille par un nouveau saphir, tandis que des mèches très ondulées tracent comme un sillage témoignant de la rapidité de la course. On retrouve une coiffure semblable dans Eva Prima Pandora de Jean Cousin (1550) et dans d'autres œuvres de l'école de Fontainebleau (Diane chasseresse, Louvre ) ou dans la statuaire romaine (Artémis à la biche).

    d)  deux agrafes retiennent (à peine) les pans de la robe sur la cuisse droite.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    Les cartouches et les bordures.

     

    1°) La bordure latérale droite:

    On y trouve de bas en haut :

    — Deux Deltas majuscules enchâssés, avec des arcs et des flèches, représentant l'initiale de Diane (ou de Diane de Poitiers) et ses attributs de déesse chasseresse. Les flèches s'entrecroisent, de même que les arcs, auxquels est noué un ruban, multipliant ainsi les allusions  à la relation duelle de l'amour.

    — Trois croissants lunaires, autre attribut de Diane, la déesse nocturne Artemis, mais aussi emblèmes de Henri II.

    — Dans un médaillon de douze croissants, le monogramme de deux G en miroir. On y décrypte les chiffres des Grillo de Gènes, qui ont remplacés au XVIIe siècle les lettres HDD  d'Henri II et Diane (ou les lettres H et D pour Henri Deux ou Henri le Dauphin, H et C pour Henri et Catherine de Médicis). La tenture fut vraisemblablement  acquise au cours du XVIIe siècle par le marchand et financier Génois Francesco Grillo (1636-1703), époux de Vittoria Spinola, élevé au marquisat de Francavilla en 1692. .  Le blason des de Grille est "de gueules à la bande d'argent chargée d'un grillon de sable". Les écus de la famille Grillo et de la famille Spinola ont été retissés sur les angles des deux tapisseries du Metropolitan. 

    — Suspendus et noués par un ruban, trois flèches, deux arcs, deux Deltas, deux flèches,

    — Une couronne contenant trois croissants lunaires entrelacés, emblème d'Henri II.

    — la reprise des motifs précédents.

    — Le pilastre se termine par un petit chapiteau orné de têtes de biches sculptées, allusion à la déesse chasseresse, et de petits croissants de lune en relief

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    2°) La bordure latérale gauche.

    Les pilastres y sont décorés de deux tronçons de chaîne verticaux or sur fond azur, séparés à mi-hauteur par un élément circulaire. dans les chaînes, des croissants de lune alternent avec des fermoirs d'or en forme de "e" affrontés et arrondis, perpendiculaire à l'axe. N.F. Grazzini  et LLoyd ont retrouvé ce décor "à la chaîne" sur une tapisserie tissée à Florence en 1545 par Giovanni Rost, ou sur d'autres pièces tissées à Florence et à Ferrare. Selon Grazzini, l'alternance des motifs dorés, solaires et des croissants lunaires peut faire allusion à la bipolarité Apollon / Diane et par extension Henri / Diane.

    3°) Les bordures supérieures et inférieures : les inscriptions.

    Les bordures supérieures imitent un fronton et une corniche de marbre blanc et jaune pâle

    a) Bordure supérieure :

    En partant de la gauche, après un masque alié surmonté d'un croissant, qui fait l'angle, vient une banderole avec les mots Sic immota manet . Le centre est occupé par une riche composition de fruits et légumes et de masques autour d'un cuir contenant le dizain de décasyllabes. Puis, une banderole avec les mots  non frustra Iupiter ambas. Soit :

    SIC IMMOTA MANET /  NON FRVSTRA IVPITER AMBAS."Jupiter n'attend pas inutilement entre deux décisions. Ou "Jupiter ne (donne ou accorde) pas en vain les deux" . "Aussi (l'île de Délos) attend-elle confiante" ou "ainsi elle reste immobile".

    Ces formules en forme de devises ne sont retrouvées que sur ces tapisseries. Sic immota manet (où le jeu de mot avec Anet a été souligné )  se réfère à la stabilisation de l'îe de Délos, errante jusqu'à l'accouchement de Latone et l'intervention de Jupiter. Ambas est la forme féminine de l'adjectif numéral  ambo, ae, o "les deux (ensemble)", "tous les deux". S'applique -t-il à deux îles ? Les auteurs y ont vu une application à Apollon et Diane, et, par extension spéculaire, à Henri II et Diane de Poitiers, confiants en la protection des dieux. 

     

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    2°) Bordure inférieure.

    Elle est encadrée par des écus décorés de tête de lion. Nous  retrouvons les inscriptions précédentes, dans un ordre inversé : NON FRUSTRA JUPITER AMBAS (avec un rameau d'olivier et des palmes) et  SIC IMMOTA MANET  (avec une île, un olivier et un palmier).

    Au centre, un médaillon bleu ovale montre un aigle attaquant un oiseau au dessus d'une (?) enclume. Une banderole porte les mots : NON HAEC SINE NVMINE DIVVM. Il s'agit d'une citation partielle d'un vers de l'Énéide de Virgile, Livre II vers 777 non haec sine numine divum eveniunt  "Ce n'est pas sans le vouloir des dieux que ces choses arrivent ". http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Virg/V02-559-804.html.

    "L'enclume" est en réalité l'île de Délos et "l'oiseau" est une caille, illustrant le mythe d'Astérie, la sœur de Latone. Selon Apollodore, Servius dans ses Commentaires de l'Enéide de Virgile, 3, 73, ou Hygin au chapitre 53 de ses Fables, racontent qu'Astérie, poursuivie comme sa sœur par Jupiter, se transforma en caille pour échapper au dieu. Jupiter l'attaqua alors sous la forme d'un aigle, et la transforma en un bloc rocheux qui tomba en mer et y flotta sans attache, l'île d'Ortygie (du grec ortux, "caille"). Du fond de la mer,  elle aurait surgi pour secourir Latone, prenant alors le nom de Délos.

    "Tu t'appelais d'abord Astérie, parce que jadis, telle qu'un astre rapide, tu t'étais élancée du ciel au fond de la mer pour échapper aux poursuites du dieu de l'Olympe ; et jusqu'au temps où l'aimable Latone se réfugia dans ton sein, tu n'avais point porté d'autre nom." (Callimaque, Hymne à Délos).  Astéria accepta d’accueillir la malheureuse mère sur son sol sans tenir compte des terribles menaces d’Héra. L’île fut récompensée pour sa courageuse décision. Elle se vit dotée de racines permettant sa fixation dans la mer (Callimaque, v. 273), elle se transforma en or (v. 260-264) et devint la plus célèbre des îles (v. 16), théâtre de fêtes permanentes, de danses et de chants exécutés en son hon­neur.

    Alors que les inscriptions latérales se retrouvent sur chacune des dix pièces de la tenture, le médaillon central est différent à chaque fois. Ainsi, les pièces de New York comportent-elles : HOC TUA MORS VALUIT , et  HEI MIHI QUALIS ERAM. A Anet, on trouvait : DIGNA FIDES COELO ; VROR ET DEIGNEIS, etc.

    Chaque citation peut s'appliquer au roi et à sa favorite.

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    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

    La conception de Diane et Apollon ; Latone pourchassée par le serpent Python, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 1 ère pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, tapisserie en laine et soie, Ec. 1877 1 er étage, salle des broderies de l'Arsenal Musée d'Écouen, photographie lavieb-aile.

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    II. LA NAISSANCE DE DIANE PUIS D'APOLLON ET LEUR TRANSFORMATION EN DIVINITÉS PLANÉTAIRES. Inv. Ec.1878. Laine et soie, chaine : 9 fils par cm. H : 4,70 ; L. : 3,50. ÉCOUEN, Musée national de la Renaissance.

    Latone ne pouvant donner vie ni sur terre ni sur mer, d'après la malédiction d'Apollon, accouche sur l'île de Délos. La tapisserie met en scène la naissance d'Apollon, aidé par sa jumelle Diane.

    Ovide Métamorphoses Livre VI  v 332-338 :

    « A peine Délos accorda-t-elle un asile à ses prières, alors que, île légère, elle voguait errante sur les mers. Là, couchée entre un palmier et l'arbre de Pallas, Latone donna le jour à deux enfants, en dépit de leur implacable marâtre. Devenue mère, dit-on, elle fuit encore, loin de cette île, le courroux de Junon, emportant sur son sein ses deux divins jumeaux.»

     

    Aidée par sa fille Diane à peine sortie elle-même du ventre maternel, Latone accouche du petit Apollon en s’appuyant sur un palmier et un olivier, signes de fécondité et de gloire. A droite de la tenture, et au second plan, selon un procédé habituel en tapisserie, se passe une deuxième scène : Jupiter survient, en manteau jaune vif sur le dos d’un aigle en vol, tandis que Diane et Apollon marchent sur Délos avec leur mère. Jupiter, roi des Dieux, prend sous sa protection ses enfants en leur attribuant les divinités planétaires : Diane devient alors déesse de la lune et Apollon dieu du soleil.

    — Callimaque, dans son Hymne à Délos, ne décrit par contre que la naissance d'Apollon :

    "Latone, après tant de fatigues, trouve enfin le repos : elle s'assied sur les rives de l'Inopus, qui chaque année grossit son cours dans le même temps où le Nil tombe à grands flots des rochers d'Ethiopie. Là, détachant sa ceinture, le dos appuyé contre le tronc d'un palmier ; déchirée par la douleur la plus aiguë, inondée de sueur et respirant à peine, elle s'écrie : "Pourquoi donc, cher enfant, tourmenter ta mère ? ne suis-je pas dans cette île errante que tu m'as désignée ? Mais, ô mon fils ! nais, et sors avec moins de cruauté de mon sein."

    Apollodore  Bibl. I, IV mentionne le rôle de Diane :

    "Latone ayant cédé aux désirs de Jupiter, Junon la poursuivit par toute la terre, jusqu'à ce que, étant arrivée dans l'île de Délos, elle y mit au monde Diane, qui l'accoucha ensuite d'Apollon. "

    Mais l'édition princeps d'Apollodore en grec et latin ne semble pas avoir été disponible avant 1555, dans l'édition romaine d'Antoine Bladi.

    Servius (Comm. En III, 73) mentionne également ce rôle :

    Sane nata Diana parturienti Apollinem matri dicitur praebuisse obstetricis officium: unde cum Diana sit virgo, tamen a parturientibus invocatur.

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    Les chaines reliant l'île de Délos aux roches de Gyare et de Mycone :

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     La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    Jamais une scène d'accouchement ne fut rendue sur une tapisserie avec autant d'évidence .

     Latone, vêtue d'une tunique blanche transparente, du manteau de velours rouge et or et de la robe bleue à deux ceintures se soutient aux troncs du palmier et de l'olivier tandis que Diane agenouillée entre ses jambes tire vers elle son frère Apollon dont le tronc est en train de franchir le détroit. 

     

     

    Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

    Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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    La Naissance de Diane et d'Apollon avait déjà été illustrée par Jules Romain dans une peinture réalisée à Mantoue vers 1533-34 et dont le dessin préparatoire se trouve au Louvre  ; mais ce n'est pas l'accouchement, mais le premier bain donné par des nymphes qui est figuré :

    © 2012 - Musée du Louvre, Département des Arts graphiques Giulio  PIPPI  Léto mettant au monde Apollon et Diane dans l'île de Délos . INV 3500, Recto Fonds des dessins et miniatures. (Remarquez les coiffures des Nymphes).

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

    Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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    Selon Callimaque (Hymne à Artémis), Diane était vénérée par les femmes enceintes comme protectrice lors du travail de l'accouchement parce que Latone n'avait pas souffert en la mettant au monde: 

    « J' habiterai les monts, et n'approcherai des cités qu'aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l'enfantement, m'appelleront à leur aide. Tu sais qu'au jour de ma naissance les Parques m'ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m'a porté n'a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau. »

    C'est donc à ce titre qu'elle est présente auprès de sa mère pour l'assister. Diane la lunaire est assimilée peu ou prou à Lucine (pourtant considérée comme un Junon), dont le nom est rapprochée de Lux, "lumière", ou à Ilithyie. Ce passage de l'Églogue 4 vers 10 de Virgile l'atteste :

    Casta fave Lucina, tuus jam regnat Apollo

    "Souris, chaste Lucine, déjà règne ton Apollon".

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    Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

    Latone donnant naissance à Apollon avec l'aide de sa fille Diane, Tenture de l'Histoire de Diane, Musée de la renaissance, château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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    L'attribution à Diane et à Apollon du rôle de divinités planétaires.

     

    Les parties centrale et droite de la tapisserie illustrent les vers du dizain : "dont Jupiter leur père la rendit Lune et Apollon son frère Soleil luisant". Au centre, Latone, dans la tenue vestimentaire qu'on lui connaît, lève son regard vers son amant Jupiter. Ce dernier, sur son aigle, dans toute la puissance de sa gloire,  fait tomber depuis les nues sur la tête de ses jumeaux une onction de lumière superbement illustrée en deux colonnes s'épanouissant en un astre, la Lune à gauche sur la petite Diane accroupie et joueuse, le Soleil à droite sur Apollon tenant un arc et des flèches. 

    C'est là que l'allusion au couple Henri II / Diane de Poitiers est la plus visible. Certes, Diane accoucheuse d'Apollon exaltait déjà la fonction de guide que la veuve de Louis de Brezé  exerça, à 31 ans, dans l'éducation de cour du jeune Henri, âgé de 11 ans. Mais, de même que le château d'Anet est considéré par les poètes comme figure de l'île de Délos, sa propriétaire est considérée comme un astre lunaire capable de réfléchir la lumière solaire royale pour la distribuer sur terre. 

     

     

    Un peu plus tard, mais dans le même souci courtisan, Ronsard comparera vers 1559 l’influence de Diane de Poitiers à l’action de la lune qui réfléchit et réverbère la lumière d’un soleil absent :

    Tout ainsi que la Lune en s’approchant aupres

    Du Soleil prend clarté, vertu, force, et puissance,

    Puis s’esloignant de luy, d’une douce influence

    Et ciel, et terre, et mer elle nourrist apres :

    Ainsi nostre Soleil, vous ornant de ses rais,

    Vous fait par tout verser un bon-heur en la France.

    (Ronsard, à l’édition P. Laumonier, Œuvres complètes, STFM, Paris, Hachette, 1914- 1975 X, p. 7).

    Olivier Pot, qui cite cet extrait, multiplie les autres exemples, notamment chez Du Bellay, et il écrit :

     

    "Certes, le déguisement de personnages réels en divinités de l’Olympe ne débute-t-il pas avec Henri II : déjà François Ier, renonçant à la tradition du roi dialoguant humblement avec des personnifications ou des allégories abstraites telles la Sagesse ou la Vertu, préfère de loin se transformer in persona, lui-même et au moins sa famille restreinte, en autant d’hypostases divines ou d’entités représentant des forces cosmiques. Ainsi le scénario familial du « parfait triangle » des Angoulême, qui veut que les deux frère et sœur, Apollon-François et Diane-Marguerite, secourent leur mère Latone-Louise de Savoie attaquée par Python , semble préfigurer, il est vrai, la mode mythologique des déguisements de cour qui envahira la cour d’Henri II. Mais de l’emblématique de François Ier à l’emblématique d’Henri II, il y a en vérité tout l’espace qui sépare les arcanes du Poliphile ou de l’Alector des travestissements courtisans des Bergeries de Ronsard et de Du Bellay, et bientôt des badinages de l’Astrée. Les divinités de l’Olympe ont pris le visage familier des personnages influents de la cour ; le mythe s’est abaissé aux jeux de l’histoire politique ; l’unité mystique de la Sainte Famille Royale s’est diffractée dans les méandres des apparences mondaines."

    Nello Forti Grazzini rappelle le rôle des Dialoghi di amore, synthèse du néoplatonisme et de la kabbale de Léon l'Hébreux. Dans la traduction de Pontus de Tyard, c'est à la page 224 que la naissance des enfants sur l'île de Délos, et l'intervention de Diane comme accoucheuse sont décrits. Léon l'Hébreu commente la fable de manière néoplatonicienne, la reliant à la Bible suivant une lecture à clefs multiples, où l'épisode de la Fuite de Latone est une allégorie du Déluge et de la Création.  Dès lors, la naissance des jumeaux correspond à la réapparition des astres dans le ciel au dessus de la première terre immergée après le Déluge. L'aide apportée par Diane pour la naissance d'Apollon signifie que la réapparition de la Lune, de nuit, précède et prépare le retour du Soleil. Ces conceptions allégoriques se combinent aisément à Diane de Poitiers et Henri II : ils souligneraient leur différence d'âge.

    Toutefois, la représentation de notre tapisserie se fonde principalement sur la seconde interprétation allégorique proposée par Léon l'Hébreu. La fécondation de Latone par Jupiter correspondrait à l'intention de Dieu le Père, dès le premier jour de la Création, de former les astres à partir de la substance céleste. Dès lors, la tapisserie de La Naissance de Diane et Apollon illustre également, en termes allégoriques, le Quatrième jour de la Création.

    Alors que l'on peine à comprendre l'image sur la seule base des sources littéraires antiques, cette interprétation en éclaire la lecture :

    "Le décor de Délos ne se réfère pas uniquement à Anet, mais également à la terre séparée des eaux, sur laquelle, déjà au troisième jour de la Création, la végétation commence à croître. La mère des deux enfants est la personnification de la substance céleste qui produit les astres sous une impulsion divine, le quatrième jour de l'origine biblique de l'univers, [...] Le sujet de la tapisserie est sous un travestissement allégorique, celui qui est illustré dans la chapelle Sixtine.  " (Gazzini, 2007) 

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    "A droite, le temple d'aspect Renaissance, à plan centré et surmonté d'une coupole, est orné de bucranes et de festons. Sous le portique cylindrique, quelques personnages participent à une cérémonie qui inclut l'utilisation de feuillages  d'olivier. Le pronaos saillant, surmonté d'une statue masculine, fait peut-être allusion au temple que Délos obtint pour avoir accueilli la naissance d'Apollon. Toutefois, des cornes de cerfs, disposées aux angles supérieurs du pronaos, peuvent suggérer également la dédicace de l'édifice à Diane " (Gazzini 2007).

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    Les bordures.

     

    1°) Bordure latérale droite.

    Elle est sous le thème de Diane chasseresse et de la cynégétique. De bas en haut : un cuir orné de deux Deltas entrelacés en étoile. Le buste d'un faune tenant en trophée la tête d'un cerf, dans les bois duquel sont attachées les deux pattes. Un cadre central avec les deux G des Grillo remplaçant le monogramme de Diane. Deux objets en forme de croissant. Une trompe de chasse et deux paires de lacets. Un cuir avec deux Deltas entrecroisés par la pointe. Deux flèches en croix, un arc et son carquois.

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    2°) Bordure supérieure.

    Au centre, un cartouche contient le dizain attribué à Pontus de Tyard :

     

    BIEN TOST APRES LATONA SVR LA RIVE

    DV LIEV SACRE : SA DIANE ENFANTA

    EN EMBRASSANT LE PALMIER ET LOLIVE

    PVYS APOLLO AV MONDE ELLE APPORTA

    VRAY QVE DIANE A SA MERE PRESTA

    AYDE ET SECOURS : DONT IVPITER LEVR PERE

    LA RENDIT LVNE ET APPOLLO SON FRERE

    SOLEIL LUYSANT . ET LORS FVT ORDONNE

    LIER DELOS . QVI SE MONSTRA SI CLERE

    A DEVLX ROCHERS GYARE ET MICONE ;

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    "Bientôt après Latone sur la rive du lieu sacré sa Diane enfanta en embrassant le palmier et l'olive puis Apollon au monde elle apporta vrai que Diane à sa mère prêta aide et secours, dont Jupiter leur père la rendit Lune et Apollon son frère Soleil luisant. Et lors fut ordonné lier Délos qui se montra si claire (?) à deux rochers Gyare et Micone. "

    Le cartouche est différent du précédent et, au lieu d'une composition fruitière et potagère, on trouve deux têtes de béliers (référence possible à Louis de Brezé, mari de Diane de Poitiers, et dont l'emblème était le bélier ; ou signe de régénération ; et/ou référence au signe zodiacal). Sur les cotés, on retrouve les deux formules Sic immota manet et Non frustra Jupiter Ambas.

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    2°) Bordure inférieure.

    On retrouve une nouvelle fois les mêmes formules, inversées. Ms ma photo me montre mieux le médaillon latéral. Jupiter qui préside à la naissance des jumeaux, comme l’atteste la bordure inférieure, où apparaît la devise NON FRUSTRA JUPITER AMBAS  "Ce n’est pas en vain que Jupiter (les) protège", retient l’îlot à l’aide d'un anneau de  chaîne bleu et blanche  qui la relie  à des rochers voisins, comme l’explique la devise SIC IMMOTA MANET "Ainsi elle (l'île de Délos) reste immobile". 

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    Médaillon monochrome central.

    Il est encadré d'une monture métallique et de deux carquois.

    On y lit : SIC ME NEC TERRA NEC AEQVOR SVSCIPIET

    " Ainsi aucune terre ni mer (ni île) ne m'accueillera".

    Une femme isolée tente de trouver un chemin, genoux à demi-fléchis, les mains tendues en avant en supplication, tandis que des vents personnifiés soufflent pour la chasser. Dans le ciel, Jupiter, couronné, l'observe. Il s'agit donc de l'errance et de la plainte de  Latone dans sa migration .

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    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

    La naissance de Diane et Apollon et leur transformation en divinités planétaires, d’après les dessins de l’atelier de Jean Cousin (?), 2 nd pièce de la Tenture de l’Histoire de Diane Paris, vers 1550, Tapisserie en laine et soie,Inventaire  Ec. 1878, 1er étage, salle des broderies de l'Arsenal, Musée d'Écouen. Photographie lavieb-aile

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    SOURCES ET LIENS.

    Photographie des autres pièces :

    — Tenture de l'Histoire de Diane pour Anet. "Diane implore de Jupiter le don de chasteté" Rouen, musée départemental des Antiquités

    http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/tenture-de-l-histoire-de-diane-pour-anet-diane-implore-de-jupiter-le-don-de-chastete_laine-textile_soie-textile

    — Tenture de l'histoire de Diane : "Diane sauve Iphigénie" Anet, château

    http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/tenture-de-l-histoire-de-diane-diane-sauve-iphigenie_soie-textile_laine-textile_tapisserie-technique

    — Tenture de l'histoire de Diane : La mort de Méléagre

    http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/tenture-de-l-histoire-de-diane-la-mort-de-meleagre_soie-textile_laine-textile_tapisserie-technique

    — Mythologie c'est à dire, Explication des Fables contenant les genealogies des Dieux... Extraite du Latin de Noel Le Comte, et augmentée... Par I. D. M. [Jean de Montlyard, auteur de l'ép. déd. au prince de Condé], 1600, page 1020. 

    https://books.google.fr/books?id=2qNZWmCZbjAC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

     

    — APOLLODORE, Bibliothèque, Livre I, chap. IV

    http://remacle.org/bloodwolf/erudits/apollodorebiblio/livre1d.htm

    — APOLLODORUS 1555 : Apollodori Atheniensis Bibliotheces, sive de Deorum origine, tam graece, quam latine, luculentis pariter, ac doctis annotationibus illustrati, & nunc primum in lucem editi libri tres in aedibus Antoni Bladi, 1555 - 276 pages

    https://books.google.fr/books?id=eaxoAAAAcAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — BEGUIN (Sylvie), 1978, Tenture de l'Histoire de Diane", Défense du patrimoine national ; œuvres acceptées par l'Etat en paiement de droits de succession 1972-1977, Musée du Louvre, Paris

    https://books.google.fr/books?id=XrIrAAAAIAAJ&q=SIC+IMMOTA+MANET+diane+anet&dq=SIC+IMMOTA+MANET+diane+anet&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjm6uq4pMfQAhXEJMAKHWlICAIQ6AEILzAD

    — CALLIMAQUE, Hymnes,

    http://remacle.org/bloodwolf/poetes/falc/callimaque/hymnes.htm

    — CRÉPIN-LEBLOND , Sens et contre-sens de l'emblématique de Henri II, Henri II et les Arts. Actes du colloque de 1997 ...Paris 2003 p. 77-92

    — EBREO (Leone) Dialoghi di amore (1535) /LEON HÉBRIEV De l'amour, traduction par Pontus de Tyard, Lyon, Jean de Tournes, 1551.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110352t/f232.image

    — L'École de Fontainebleau, Numéro 9 Galeries nationales du Grand Palais Editions des musées nationaux, 1972 -517 pages

    — GRAZZINI (Nello Forti), 2007,  "Deux tapisseries retrouvées de la tenture de l'Histoire de Diane."  La Revue des musées de France. Revue du Louvre, Volume 57 pages 41-61.

    — HYGINUS, Python, Fabulae 140

    http://www.theoi.com/Text/HyginusFabulae3.html#140

    — HYGINUS, Astérie, Fabulae 153 

    http://www.theoi.com/Text/HyginusFabulae2.html#53

    — LLOYD (Gail Patricia) The tapestries of Diane de Poitiers

    https://www.cs.arizona.edu/patterns/weaving/articles/nb88_tps.pdf

    — MÜNTZ ( Eugène). 1897 Tapisserie représentant l'Histoire de Diane tissée en 1610. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 41ᵉ année, N. 3, 1897. pp. 266-267; doi : 10.3406/crai.1897.70983 http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1897_num_41_3_70983

    M. Eug. Muntz place sous les yeux de l'Académie les photographies d'une suite de tapisseries qui lui a été signalée par M. Collignon et qui se trouve depuis plus de quatre-vingts ans dans la famille de M. le général Bézard. Cette tenture, représentant l' Histoire de Diane, a été tissée en 1610, mais elle reproduit des cartons au moins d'un demi-siècle plus anciens, et qui se rattachent à l'École de Fontainebleau. Elle tire son prix, tout d'abord, de l'élégance rare des figures , parmi lesquelles on remarque plusieurs portraits; mais la composition même n'offre pas moins d'intérêt; on y trouve la paraphrase littérale des Métamorphoses d'Ovide, dont les moindres épisodes sont interprétés avec la plus scrupuleuse exactitude, en costumes du xvie siècle toutefois. Enfin — et ce fait avait été contesté à tort — les cartons originaux de YHistoire de Diane ont été commandés par Diane de Poitiers, ainsi que le prouve le chiffre de la favorite de Henri II, non moins que des emblèmes dont la signification n'est pas douteuse. On connaît aujourd'hui trois suites de tapisseries exécutées pour Diane de Poitiers et consacrées toutes trois, mais dans des données essentiellement différentes, à la glorification de la déesse sous le patronage de laquelle la duchesse de Valentinois s'était placée : quatre pièces qui ont fait retour au château d'Anet, une autre pièce de la même suite , conservée à Rouen ; un Triomphe de Diane dans la collection de M. Maurice Kann; enfin les six pièces appartenant à M. le général Bézard. Nul doute que Diane de Poitiers n'ait elle-même tracé aux peintres le canevas des compositions : elle n'avait pour cela qu'à ouvrir la traduction française des Métamorphoses, dont elle possédait un manuscrit dans sa bibliothèque d'Anet.

    — PHILLIPS (John Goldsmith) 1943,  "Diane de Poitiers and Jean Cousin"  Bulletin du Metropolitan Museum ns(2) 109-17

     https://www.metmuseum.org/pubs/bulletins/1/pdf/3257148.pdf.bannered.pdf

    — http://musee-renaissance.fr/sites/musee-renaissance.fr/files/fiche_de_salle_broderies_de_larsenal_0.pdf

    — http://musee-renaissance.fr/sites/musee-renaissance.fr/files/dossier_pedagogique_metamorphoses_d_ovide.pdf

     

    — http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met06/M-06-146-411.htm

    — http://www2.culture.gouv.fr/culture/actualites/communiq/albanel/tenturediane.htm

    — OVIDE, Métamorphoses Livre VI : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met06/M-06-146-411.htm

    — OVIDE, Métamorphose d'Ovide figurée, J. de Tournes, Lyon, 1557 

    Bibliothèque nationale de France, Rés. p. Yc 1270 

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71516d/f75.image

    — POT (Olivier), 1990, Sous le signe de Diane, Etudes ronsardiennes IV,  Droz, pages 474 

    https://books.google.fr/books?id=WOtVz3JlcJsC&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — POT (Olivier), 2002, "Le mythe de Diane chez Du Bellay : de la symbolique lunaire à l’emblème de cour", Albineana, Cahiers d'Aubigné  Volume 14 Numéro 1 pp. 57-80

    http://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2002_num_14_1_929

    — RUFFY (Maria Vamvouri ) 2004, Les Hymnes de Callimaque : la tradition revisitée. Les hymnes à Zeus, Artémis et Délos. In La fabrique du divin: Les Hymnes de Callimaque à la lumière des Hymnes , Presses Universitaires de Liège, p. 45-66. …

    http://books.openedition.org/pulg/1508

    — SERVIUS, Commentaires sur l'Énéide Livre III, v.73 :

    http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A1999.02.0053%3Abook%3D3%3Acommline%3D73

    — STANDEN (Edith Appleton), 1985, European Post-medieval Tapestries and Related Hangings in the ..., Volume 2 ,Metropolitan Museum of Art (New York, N.Y.) page 247.

    https://books.google.fr/books?id=GbW18KCGWgEC&dq=%22Sic+immota+manet%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    — J. J. Vernier  Musée départemental des antiquités, Rouen, ‎- 1923 -

    — VASSELIN (Martine), 2002, Les métamorphoses d’une déesse antique : les figures de Diane dans les gravures du XVIe siècle. In: Albineana, Cahiers d'Aubigné, 14, 2002. Le mythe de Diane en France au XVIe siècle. pp. 247-277; doi : 10.3406/albin.2002.940 http://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2002_num_14_1_940

     http://www.persee.fr/docAsPDF/albin_1154-5852_2002_num_14_1_940.pdf

    — Sur la famille de Grille : 

    http://www.patrimoine.ville-arles.fr/document/famille-grille-arles-caylux.pdf

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Tentures
    23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 23:10

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    Le Calvaire. 

    Le Christ en Croix entre la Vierge et saint Jean (ou Marie-Madeleine ?). Pas d'élément de datation. Fin XIXe ?

     

    Bannière du Calvaire, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Bannière du Calvaire, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    L'Assomption.

    sans élément de datation.  Fin XIXe ?

    Bannière de l'Assomption, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Bannière de l'Assomption, église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Bannière de procession "Notre-Dame de Rumengol".

    Monogramme MA. Pas  d'élément de datation. XXe. 

     

    Bannière de  procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Bannière de procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Bannière de  procession "Notre-Dame de Rumengol", détail : 

    une bretonne en costume offre un lys à la statue de pèlerinage de Notre-Dame-de-Rumengol.

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    Bannière de  procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Bannière de procession "Notre-Dame de Rumengol", église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Pietà .

    Nef,coté gauche. Saint Jean et la Vierge soutiennent le corps du Christ déposé de la Croix. 

    Pietà. église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Pietà. église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Statue de la Trinité.

    Chœur, coté droit.

     

    Trinité , église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Trinité , église de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Bannières.
    21 novembre 2016 1 21 /11 /novembre /2016 22:53

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    "Au milieu du bourg, à cinquante pas de l'abside de l'église, est la fontaine miraculeuse, entourée d'une enceinte quadrangulaire dans laquelle on descend par deux escaliers. Elle alimente un bassin et un lavoir. L'édicule à arcade ogivale abrite un bas-relief de l'Annonciation en Kersanton, et deux statuettes ·de S. Guenolé et de S. Fiacre. Elle a été construite en 1792, aux frais de la fabrique, et après autorisation donnée par le département du Finistère. L'ancienne fontaine était "située dans un  bas-fond, et les eaux étaient souvent troublées par la chute des eaux bourbeuses du  grand chemin qui l'avoisine". On la déplaça donc, et on construisit la fontaine actuelle, pour le prix de 1500 livres. C'est à la même occasion que fut acheté pour 240 livres « pour tourner au profit de l'église  le petit courtil voisin,  situé au nord de l'ancienne fontaine  . (Délibération du dimanche 15- janvier 1792). Abbé Billant 1924.

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    « À Rumengol est une fontaine miraculeuse : j'y fus un jour de pardon le 15 août et je pus assister aux pieuses ablutions des pèlerins accourus fort nombreux, environ 3 000. Sur la gauche de la route, en contre-bas, est la fontaine, protégée par une niche haute, encastrant une plus petite où se trouve la statuette de Notre-Dame. Accôtée à la niche se trouvait une jeune femme, simplement vêtue. À la main elle avait un bol qu'elle plongeait dans l'eau sainte et qu'elle présentait ensuite aux pèlerins. Ceux-ci, hommes et femmes,procédaient rituellement aux ablutions. Les manches légèrement relevées, le pèlerin plongeait successivement ses mains dans le bol, les retirant mi-fermées de façon à conserver l'eau lustrale ans le creux de la main. Alors il élevait le bras en l'air, lui donnant un mouvement de torsion, ouvrant la main, la paume en avant. Ce mouvement (...) provoquait une sorte de rotation de la masse aqueuse qui lentement s'enrubannait autour du bras. Après il oignait son front et ses joues de l'eau lustrale dont il buvait une gorgée. » A. Hamon, La Revue socialiste, Paris, 1893

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    Fontaine de pèlerinage de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Fontaine de pèlerinage de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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     La fontaine a  vraisemblablement été mise en place à la fin du 15e ou au début du 16e siècle sur l'emplacement d'un lieu de culte plus ancien, mais elle a été restaurée en 1792.

    A gauche, derrière la statue de saint Guénolé, (probablement XVIe),  une pierre porte la mention J.GUEGUEN F. 1792.

    Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Annonciation et statue de saint Fiacre. Kersanton.  XVe siècle (?).

    Statues de saint Fiacre date probablement du XVIe siècle. Le demi-relief représentant le groupe de l'Annonciation a été exécuté autour des années 1500.

     

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    Annonciation et statue de saint Fiacre, Fontaine de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Annonciation et statue de saint Fiacre, Fontaine de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Statue de saint Guénolé (XVIe ?). Granite.

     

    Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Fontaine de guérison de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    SOURCES ET LIENS.

    — BILLANT (Abbé Nicolas)  Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, 1924, sn.  Brest, Imprimeries de la Presse Libérale.

    (L'abbé Billant de Saint-Urbain fut recteur de Rumengol de 1920 à ? après avoir été recteur de l'Île Tudy.)

    http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

     ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

    https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

     

    — COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

    http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

     

     LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Coll. "Art et Société" Presses Universitaires de Rennes, pages 74 et 92.

     MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur). Pages 161-177.

     

    — Infobretagne :

    http://www.infobretagne.com/faou.htm

    — http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/rumengol/eglise.html

    — http://www.cc-aulne-maritime.fr/patrimoine.htm

    — http://nd-rumengol-quimper.cef.fr/index.php/vie-de-la-paroisse/ensemble-paroissial

    — http://www.actuacity.com/le-faou_29590/monuments/page2

     

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    Published by jean-yves cordier - dans Rumengol
    19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 18:37

     

    De curieux "blasons roturiers" de Rumengol sont  visible sous le socle d'une statue de saint Matthieu évangéliste (avec son attribut, l'Ange, son évangile, sa plume dans la main droite et son encrier dans la main gauche).

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    Statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

    Statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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    Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

    Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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    Le premier blason en partant de la droite a été lu par André Mussat (1957) comme  "trois fasces brisés d'une cotice, qui est Colin". Pourtant, la bande oblique est de la même épaisseur que les fasces. La disposition des meubles ne semble pas respecter un dessin héraldique. Je n'ai pas retrouvé les armoiries de  ce "Colin". 

    Les deux autres sont qualifiés par le même auteur de "monogrammes", ce qui est mon modeste point de vue. Néanmoins, Louis Le Guennec avait suggéré d'y voir (cf. Annexe) des marques professionnelles. Certes, dans le pêle-mêle du second, une ancre peut être trouvée.  On constatera que le relevé de Le Guennec n'est pas scrupuleusement exact, ni pour la figure  n° 49 ni pour la n° 50.

    Si on adopte une autre clef de déchiffrement et qu'on cherche à y trouver des lettres, on voit apparaître sur le blason du milieu  un P, un S, un T, un J, et deux A , tête-bêche, ou des V, et un L.

    A 3 km de Rumengol, le calvaire du Faou présente sur son socle (aujourd'hui au cimetière communal) une inscription qui inclut ce monogramme. (Atlas des croix et calvaires du Finistère Faou n°501) . L'inscription de 1526 porte le nom de Y. Cozkelec. 

     

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    Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

    Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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    Dans le troisième, on peut voir des chevrons, ou bien deux V, deux S, etc..

    Mais le secret de ces blasons reste entier. Sera-t-il percé en le partageant sur la toile ?

    Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

    Socle de la statue de Saint Matthieu évangéliste, église de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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    ANNEXE.

    Je transcris ici un article publié en 1928 par Louis Le Guennec :.

    Marques et signes sur des pierres tombales à Penmarc'h . Louis Le Guennec 1928 :

    "Décrivant l'église de Tréoultré-Penmarc'h dans la substantielle notice qu'il a consacrée en 1925 à l'histoire et aux monuments de cette commune, M. l'abbé Quiniou, recteur de Penmarc'h, y signale (pp. I63-I64) « des pierres tombales armoriées de signes caractéristiques que tel armateur ou telle famille mettait sur ses bateaux, ses maisons ou ses tombes. Ce sont des formes d'ancres, de bateaux, de poissons, et parfois de caractères hiéroglyphiques : armoiries de ceux qui n'avaient pas de blason et signature de ceux qui ne savaient pas écrire ». 

    Il existe en effet de nombreux signes dans l'église de Penmarc'h, sur des dalles tumulaires pavant la nef et les bas-côtés. J'en ai relevé vingt-six, et je suis certain que quelques autres m'ont échappé, soit à cause de l'éclairage plus ou moins favorable, soit parce que dissimulés sous des bancs ou des chaises. Ils sont généralement gravés en creux au centre de la pierre. Deux ou trois à peine offrent un léger relief. Les deux planches qui accompagnent le présent texte les montrent réduits environ au cinquième de leur dimension réelle.  tel marchand, tel patron de barque des temps prospères du vieux Penmarc'h, lui constituait une sorte de « blason roturier a dont il timbrait, à volonté, aussi bien la porte de son logis que la voile ou le bordage de son navire et même ses ballots de toiles ou de poissons séchés. 

    Un essai de classement des 26 signes reproduits ci-contre permet de les répartir en six groupes : 1° initiales ; 20 attributs maritimes (ancres ou barques) ; 3° armes ou instruments divers ; marques ayant le « quatre de chiffre » ; 5° emblèmes végétaux ; 6° signes divers. Le premier groupe comprend les nos 1, sorte de monogramme où paraissent s'assembler un A, un V et un L ; le n° 14, où les lettres I et L accompagnent une ancre et peut-être le n° 26, qui pourrait être un F dessiné à rebours. Le second groupe montre, soit des arrières de barques schématisés (nos 3, 9 et peut-être 20) soit des ancres de marine (nos 6, 8, 14, 18, 24 et 25). 

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    Dans le troisième groupe figurent un poids d'horloge (n° 2) en relief ; une tenaille (n° 4) ; un fer de hallebarde (n° 12) ; trois poids accolés (n° 17). Les deux signes (nos 16 et 22) du quatrième groupe sont surmontés de ce fameux « quatre de chiffre » si fréquent dans les marques typographiques des imprimeurs et des libraires du XVIe siècle, dont on ignore encore la signification précise et dans lequel on a proposé de voir « l'emblème du commerce ». Le cinquième groupe ne se compose que d'une unité, une feuille de trèfle (n° 5). Enfin le sixième groupe, le plus nombreux, (n°s 5, 7, 10, 11, 13, 19, 20, 21, 23) est formé de signes caractérisés par des croix à longue hampe, que coupent de traits horizontaux ou obliques et qu'accompagnent des sphères, des crochets, des lignes droites et courbes d'un tracé bizarre. 

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    Une autre marque analogue se voit dans l'église, sur un bénitier qui porte la date 1617 et un « Nom de Jésus », c'est- à-dire le monogramme I. H. S. Cette marque (n° 27) offre à  sa base les lettres A et V, puis une longue hampe munie d'anses et de crochets, que termine le « quatre de chiffre » tourné à droite. De l'autre côté est figuré un instrument singulier, qui ressemble à une béquille. Je n'ai remarqué aucun des poissons signalés par M. l'abbé Quiniou sur les pierres tombales. Il n'en existe à ma connaissance, qu'au portail sud de l'église (poissons croisés et scène de pêche). 

    Outre la reproduction des curieuses marques-signatures copiées par M. l'abbé Toulemont sur les anciens registres;  baptistaires de Tréoultré-Penmarc'h, je joins à ces notes le dessin (relevé par mon ami, M. Victor Surel, peintre-décorateur à Morlaix) d'un monogramme daté de 1565, sculpté sur une pierre de kersanton encastrée dans le mur de la métairie du château de Lannuguy, en Saint-Martin-des-Champs, (n° 48). On y trouve un A, un G et un « quatre de chiffré » retourné. A la date ci-dessus, la terre de Lannuguy appartenait à la famille de Crémeur, qui faisait le commerce de mer à Morlaix. Mais le G est trop bien formé pour qu'aucune confusion avec l'initiale des Crémeur soit possible.

     Les nos 49 et 50 représentent deux autres signes passablement cabalistiques, en relief sur des écussons qui timbrent deux consoles, dans le bas-côté gauche de l'église de Rumengol

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    Couverture

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    On peut signaler encore, dans la catégorie de ces « blasons roturiers » qui mériteraient une recherche et une étude attentives, le marteau et la règle sculptés sur un bénitier de la chapelle de Saint-Germain (en Plogastel), avec le nom : Y. PIZIVEN, du brave tailleur dé pierres de la fin du xvre siècle qui le façonna ; un autre marteau sculpté sur le pied-droit d'une porte latérale de la chapelle de N.-D. de Lannien, en Edern ; une tenaille, sur l'écusson d'une console de la nef de l'église de Locronan, adroite, près de l'entrée de la chapelle du Pénity; un troisième marteau et une pelle (?) en saillie sur deux des pans coupés d'un bénitier octogonal, dans l'église de Guipavas ; enfin, une tenaille et un marteau de forgeron,   timbrant un bénitier qui gît dans le cimetière de Milizac, à gauche du portail. 


    Le procès-verbal des prééminences de l'église de Ploudalmézeau, dressé en 1762 (Arch. départ. B. 1849) nous décrit, parmi les tombes de la nef, diverses dalles portant respectivement une croix longue, un «Nom de Jésus », les lettres I. P. N., une hache en demi-relief, une ancre dans un cartouche et en dessous un marteau renversé, une autre croix et un poids d'horloge en relief. Le chevalier de Fréminville, parcourant vers 1830 le pays de Léon et visitant l'église de Lanrivoaré, près Saint-Renan, la trouva « pavée de pierres tombales sur lesquelles on voit sculptées des bâches, des piques, des pioches, etc. Ce sont, ajoute-t-il, les instruments des diverses professions qu'exerçaient ceux qui gisent sous ces pierres sépulcrales. (Antiquités du Finistère, tome Ier, 1832, p. 257). J'ai visité l'église, d'ailleurs rebâtie, de Ploudalmézeau, et celle de Lanrivoaré, sans avoir remarqué ces dalles. Mais il est probable qu'un examen attentif en révélerait un certain nombre, principalement dans les églises des anciennes localités maritimes et commerçantes du littoral finistérien.

    La chapelle de Saint-Jean-du-Créach, en Plédran (Côtes-du-Nord) conserve aussi plusieurs dalles chargées d'attributs professionnels que j'ai examinées en 1908 (1)." L. LE GUENNEC. 

    (1) Genavia, Bulletin du Musée d'art et d'histoire de Genève, t. VI, 1928, mentionne, dans les collections lapidaires de ce Musée, plusieurs dalles ou fragments de dalles provenant des anciennes églises de la ville et qui portent des attributs de métier ou des « marques de maison ou de commerce» d'un type assez voisin de celles de Penmarc'h, fer à cheval, marteau, équerre, tenaille, pot d'étain, figures géométriques surmontées de croix et de « quatre de chiffre ». Ces dalles sont du XVe et du XVIe siècles. A la page 137, un tableau reproduit une cinquantaine de ces « marques de maison », « marques de propriété », «motifs souvent fort anciens, emblèmes talismaniques, astrologiques, magiques», qui ont aussi le plus grand rapport avec nos marques basses-bretonnes. Ces insignes, aujourd'hui encore employés par les hôteliers allemands, étaient jadis d'un usage général dans l'Ouest de l'Europe. 

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    SOURCES ET LIENS.

    — LE GUENNEC (Louis), 1928, XI. Marques et signes sur des pierres tombales à Penmarc'h Bulletin de la Société archéologique du Finistère. Page 100 

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5786704t/f154.image.r=rumengol

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    Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Inscriptions
    18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 23:48

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    Le clocher comporte une tour qui prolonge le pignon occidental, encadré de deux contreforts à pilastres. Puis, au dessus d'une galerie en surplomb, vient une première chambre de cloches, carrée, et ensuite dans une flèche octogonale, une fausse chambre de cloche qui s'ouvre par des frontons encadrés de pilastres.  

    Selon l'abbé Billant, 

    "Le clocher ne porte pas de date de construction. Il a dû être bâti au plus tard au commencement du XVIIe siècle. Dans un procès soutenu vers 1670 contre les prétentions du recteur de Hanvec, les tréviens de Rumengol, accusés de mal employer les deniers de leur église, allèguent « qu'ils ont fait et bâti une « tour magnifique et y ont mis des cloches ». Les galeries de la tour n'ont été construites qu'en 1750, d'après les comptes rendus par le marguillier, fabrique en 1751: «quittance de la somme de 75 livres pour premier terme passé avec Yves Tellier pour les guérides au clochet »,

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    Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    D'après André Mussat, qui écrit en 1957 :

    "Ce type de façade, comportant un large pignon-mur sur lequel se fonde un grand clocher posé en encorbellement, à la chambre des cloches ajourée et à la flèche haute et légère découpée par de grands gâbles, est bien connu en Cornouaille. Comme à Confort, à Kérinec en Poullan, la tourelle d'escalier rond flanque le clocher nord et se termine par une coupolette en lanternon. Aucune fenêtre ne viendra altérer le caractère mural. […] C'est l'heureux moment où les motifs lombards renouvellent les grands partis architecturaux français traditionnels. Les choux des arcs deviennent d'élégants fleurons, les pinacles se muent en candélabres, les niches s'ornent de coquilles ; l'anse de panier profondément mouluré de la porte, l'alternance dans une corniche de consoles et d'une frise de feuillages très refoulés, la finesse des colonnes torses sont autant de signes de cette adaptation élégante et éphémère. Il n'y a sans doute pas en Bretagne d'exemple plus réussi.

    Les niches des contreforts sont, comme à l'Hôpital-Camfrout, surmontées de deux banderoles dont les extrémités se retournent en s'accolant : ce thème, que l'on voit à Lampaul-Guimiliau en 1533, connaîtra une belle destinée dans la région : on le retrouve, tout près de là, au porche de Lopérec en 1586. Il ne reste dans toute cette façade malheureusement qu'une seule statue dans la niche centrale. Elle paraît d'ailleurs bien petite pour son emplacement. C'est sainte Catherine, avec sa roue, son livre et l'empereur foulé aux pieds. L'exécution est élégante, sans être exceptionnelle,et se rattache au style de la Loire."

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    Clocher et façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Clocher et façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    I. LA FAÇADE OUEST.

     

    Commençons, sur le conseil de l'abbé Billant qui nous sert de guide,  par admirer, à l'ouest, le frontispice, d'un très gracieux effet.

    "Devant vous se dresse un clocher svelte avec une chambre de cloches percée à jour d'un incroyable légèreté, à laquelle on accède par une tourelle ronde d'escalier couronnée d'un dôme et d'une petite lanterne. Au-dessus de la chambre des cloches s'élance, « suspendue en l'air, dirait-on, par un prodige d'équilibre, une flèche octogonale aussi hardie que gracieuse, aux rampants munis de crochets  (abbé Millon, les ·grandes Madones bretonnes).  Au dessous de la galerie saillante de ce  clocher s'épanouit un portail qui est, .avec celui de l'Hôpital-Camfrout l'une des plus belles pages de la Renaissance en Basse-Bretagne.  Une porte centrale en anse de panier est encadrée de moulures prismatiques, puis  de deux colonnettes formées des mêmes moulures qui se tordent en hélice et se terminent par des chapiteaux soutenant deux petits pinacles appliqués et un arceau saillant qui se résout en une accolade d'où surgit un troisième pinacle. (M. le chanoine Abgrall).

     

    Au-dessus de la porte, une belle frise feuilIagée et moulurée entrecoupée par des écussons supporte trois niches dont celle du milieu abrite la statue en pierre, d'une rare beauté et malheureusement mutilée, de sainte Catherine d'Alexandrie, richement vêtue et portant d'une main un livre, de l'autre une· épée, ayant à ses côtés la roue brisée, et sous ses pieds le tyran Maximin Daïa, ce dernier revêtu du manteau et de la toque des ducs de Bretagne. Cependant, d'après Charles- Baussart (Semaine littéraire du 22 juin 1913), ce n'est pas le tyran Maximin Daïa qui serait sous ses pieds, mais le rhéteur Porphyre qui l'avait défiée à un ·combat de philosophie ; aussi est-il sous ses pieds, vaincu,. terrassé par la vérité. Dans tous les détails de ce portail l'on trouve un mélange étonnant du style gothique qui allait disparaître et du style renaissance qui allait bientôt régner en maître.  Et  cependant le gothique n'avait pas encore dit son dernier mot, car nous le trouvons bien franc et bien caractérisé dans les pinacles et pyramides des contreforts, dans les crossettes du rampant principal, dans le porche et les portes latérales, dans les· meneaux et pignons des fenêtres. »

     

     

    Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    La Vierge de pèlerinage.

    Cette statue moderne (elle était absente en 1957)  est une représentation de la statue vénérée à Rumengol lors des pèlerinages, une statue en bois du XVe siècle (photo sur Wikipédia). Cette Vierge en chêne est couronnée (couronne dorée ouverte qualifiée de "ducale"), mais l'Enfant est tête-nue. Elle porte un sceptre, et Jésus porte le globus cruciger. Le thème du couronnement de la Vierge et de sa royauté, déjà présent sur le calvaire de Rumengol, était présent dès l'origine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    La statue est caractéristique de la statuaire bretonne du fin XVe-début du XVIe par son encolure droite (portrait d'Anne de Bretagne vers 1508), et par son voile qui ne recouvre que l'arrière des cheveux avant de faire retour derrière la nuque en bandeau ou "chouchou"  tel que je l'ai étudié ici, ou encore là (Le Folgoët, XVe), ou bien aussi à Brennilis, ou sur sainte Anne à Pencran en 1553, sur sainte Marie-Madeleine au calvaire de Pencran par Bastien Prigent, sur la cariatide de La Martyre, etc... 

    Le 16 mai 1857, Pie IX avait accordé les honneurs du Couronnement papal à la Vierge Noire et à l’Enfant Jésus de Notre-Dame-de-Bon-Secours de Guingamp . La cérémonie avait eu lieu le 30 septembre 1858. La Vierge Noire et son Fils furent alors habillés de robes blanches et bleues

    Le même privilège avait été demandé par Mgr Sergent dès 1856 pour Rumengol. Il fut accordé à la date du 8 mai 1857 par Pie IX, le pape de l'Immaculée-Conception. Le Grand Couronnement eut lieu le 30 mai 1858. Par cette date, Rumengol peut prétendre au titre de première Vierge du Couronnement en Bretagne. La Vierge et l'Enfant reçurent un riche costume avec robe, manteau, voile, et couronne royale, fermée. 

     

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    Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée.  Photographie lavieb-aile.

    La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée. Photographie lavieb-aile.

    La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée.  Photographie lavieb-aile.

    La statue de Notre-Dame de Rumengol, habillée et couronnée. Photographie lavieb-aile.

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    La Vierge est entourée des deux principales saintes invoquées dans les Livres d'Heures, appartenant aux Saintes Auxiliatrices : Catherine d'Alexandrie et Barbe.

    Sainte Catherine d'Alexandrie

    La fille du roi Costus tient l'épée de sa décapitation, et le livre signalant qu'elle est docteur de l'Église. Près d'elle, la roue brisée du supplice dont elle fut sauvée. A ses pieds, le roi ou empereur Mayence qui ordonna sa mort devant son refus de l'épouser et de renoncer à sa pieuse virginité. Elle associe la Connaissance (science théologique), la Virginité, et le Martyre. Ses cheveux longs et défaits témoignent de la virginité. Le manteau à fermoir fait repli vers la main droite. La robe est cintrée. Un collier en maillons de chaîne porte un médaillon en soleil-fleur.

     

     

    Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
    Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Sainte Catherine. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Sainte Barbe et sa tour.

    Trace de peinture rouge.

    Sainte Barbe. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Sainte Barbe. Façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    II. LES GARGOUILLES.

    Elles sont au nombre de six entre la tour et la  chambre de cloches, et quatre plus petites entre cette chambre  et la flèche. 

    Ce n'est pas en Bretagne qu'on donnerait tort à Viollet-le-Duc lorsqu'il écrit :

    "La variété des formes donné aux gargouilles est prodigieuse ; nous n’en connaissons pas deux pareilles en France, et nos monuments du moyen âge en sont couverts. Beaucoup de ces gargouilles sont des chefs-d’œuvre de sculpture ; c’est tout un monde d’animaux et de personnages composés avec une grande énergie, vivants, taillés hardiment par des mains habiles et sûres. Ces êtres s’attachent adroitement aux larmiers, se soudent à l’architecture et donnent aux silhouettes des édifices un caractère particulier, marquant leurs points saillants, accusant les têtes des contre-forts, faisant valoir les lignes verticales."

    Puisqu'on les regarde toujours le nez en l'air, de bas en haut, on méconnaît parfois la façon dont elles sont creusées à leur face supérieure :

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    Mais les images suivantes le laisse deviner par le doublage en zinc moulé sur la rigole.

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    Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Balustrade autour de la chambre des cloches. Clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Les six gargouilles encadrant la balustrade.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Moine vomissant.

    Un homme à la tête recouverte d'un capuchon ou d'une coule déverse les eaux de pluie par sa bouche largement ouverte.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Homme "urinant".

    Un homme à la barbe courte est accroupi. Son visage, tourné vers le coté, bouche à demi ouverte, reflète la béatitude ...ou la jouissance. Sa main droite empoigne sa jambe. La main gauche, posée sur le genou, tend l'index vers un sexe en érection. L'eau pluviale suit une rigole doublée de zinc creusée sur la face dorsale et s'écoule au dessus de la tête, mais sans orifice apparent.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    3°) Homme vomissant.

    Cet homme agenouillé, tête couverte, est richement habillé, avec des manches et un pantalon court à crevés, un manteau court ou tunique dont le parement épais évoque un revers de fourrure. Il porte une barbe longue, bouclée et taillée au carré. L'embonpoint de son ventre replet, et sa braguette saillante font de lui le type de l'Intempérant, bon buveur et bon mangeur qui se soulage ici de ses excès.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    4°) Dragon chauve-souris.

    Ce dragon aux oreilles et aux ailes de chauve-souris déverse sous son museau retroussé les eaux du ciel, rares sous le climat aride de notre région.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    5°) Gargouille-dragon. Écoulement au dessus de la tête.

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    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    Les quatre gargouilles hautes.

    On trouve dans ces hauteurs un lion, un ange, un monstre et un oiseau aux quatre coins de l'espace.

     

    1°) Lion tenant entre ses pattes avant un bâton. Écoulement par la bouche.

    Ce cylindre est si régulièrement retrouvé dans les crossettes que je m'interroge, sans avoir encore trouvé une réponse, sur sa signification.
     

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.
    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    2°) Un monstre tenant un écu.

    Blason losangique frappé d'une croix.

    L'église Notre-Dame de Rumengol.  V : les gargouilles et crossettes. 

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    3°) Un ange. Écoulement au dessus de la tête.

    Il tient un livre ouvert. Ses jambes s'étendent sur le coté de l'angle.

    Ange-gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Ange-gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    4°) Oiseau.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille du clocher de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    A droite du porche.

    Gargouille de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Gargouille de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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    La crossette coté nord : un cochon (ou sanglier).

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    Crossette  de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

    Crossette de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

     

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      LES CLOCHES.

      L'indispensable abbé Billant, indique :

      "Enfin, l'une des cloches (546 kilos) étant fêlée, ils la remplacèrent en 1899 par deux autres de moindre poids ( 400 kilos et 280 kilos), mais qui réalisent avec la vieille cloche un carillon des plus gracieux. "

      "...M. Hervé Auffret (1810-1813), dont le nom se trouvait sur une cloche fondue en 1812 et refondue comme fêlée en 1899. "

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      1°) La première cloche : Marie-Jeanne

      Elle porte l'inscription que mon angle de vue décrypte partiellement ainsi : 

      A l'ouest :

      NOMMEE MARIE JEANNE

      PAR

      Mr JEAN LANN MAIRE

      ET

      Mme FRANCOISE HOUE

      Motif : En haut : frise à personnages. En bas : Assomption de la Vierge parmi les anges ; trois croix fleuronnées

      A l'est :

      1899

      S.S LÉON XIII PAPE

      M M

      OLLIVIER LE PAPE RECTEUR DE RUMENGOL

      JEAN LE LANN MAIRE

      JEAN-MARIE GALL PRÉSIDENT

      FRANCOIS GRALL TRÉSORIER

      HERVE POULMARCH

      JEAN-LOUIS HOUE

      HERVE GOASGUEN FABRICIENS

      HAVARD A VILLEDIEU   Vve E LE JAMTEL

      • Léon XIII fut pape de [1878-1903]

      • Ollivier Le Pape fut recteur de Rumengol de 1895 à 1915 (il succéda à son frère Yves-Marie Le Pape, de Landivisiau,  Petit-Séminaire de Saint~Pol-de-Léon, puis recteur de Rumengol de 1889 à 1895 et de 1916 à 1919. Un frère cadet, François Le Pape, était également prêtre et sera recteur de l'Hôpital-Camfrout puis du Drennec.

      • Jean-Marie Le Lann fut maire de Rumengol de 1878 à 1881 et de 1884 à 1902 

      • "Jean-Marie Gall président"

      • "François Grall trésorier". Je note Jacques Grall, organiste à Rumengol, qui sera décoré du Mérite diocésain en 1942.

      • Hervé Poulmarch. La famille Poulmarc'h est signalé depuis le XVIe siècle au moins sur Rumengol. L'un d'entre eux fut maire en 1858-1860. Hervé-Marie Poulmarc'h sera maire de 1943 à 1969. Un Bernard Poulmarc'h était trésorier de la fabrique en 1864 (inscription de la chaire à prêcher)

      • Jean-Louis Houé. Jean-Louis Le Houé, conseiller paroissial de Rumengol, fut décoré du Mérite diocésain en 1930.

      •  La famille Le Jamtel était fondeurs de cloche à Guingamp depuis la veille de la Révolution et ont réalisé, parmi tant d'autres,  les cloches de Brasparts. Voir : http://ville-brasparts.forum-actif.net/t592-le-bapteme-des-cloches-de-brasparts. Ce sont des fondeurs  qui représentaient la fonderie Cornille Havard de Villedieu-les-Poêles,et  qui s'occupèrent pendant plus d'un siècle de la fabrication des cloches d'église. (par ex : La chapelle Sainte-Croix à Guingamp ; l'église Saint-Jacques de Perros-Guirec en 1926 ). Au XIXe siècle, ils montent peu à peu une entreprise de commerce de gros et de détail de fers, de fontes et quincaillerie. Bernard Le Jamtel exerce aujourd'hui cette profession de  campaniste. En 1899, Émile Le Jamtel plaçait des encarts publicitaires dans chaque parution hebdomadaire de La Semaine Religieuse du Diocèse de Quimper (page 32) pour la Fonderie de cloches Adolphe Havard.

       

       

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      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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      2°) Deuxième cloche.

      A l'ouest :

      NOMMEE IMMACULEE CONCEPTION

      JEAN-MICHEL

      Motif : Guirlandes. Crucifix

      A l'est :

      R M. SERRE VICAIRE GENERAL LE 25

      E CATHERINE CEVAER M LE GRAND P

      Motif : Assomption de la Vierge parmi les anges ; trois croix fleuronnées

      Mr Adolphe Serré ancien recteur de Roscoff, était Vicaire général du diocèse de Quimper depuis 1881 jusqu'à son décès en 1893.  Mr Legrand était recteur

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      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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      3°) Troisième cloche : Marie-Victorine.

      J'AI ETE BENITE PAR SON EX. MGR

      MARIE-VICTORINE PAR JACQUES

      SON EX Mgr DUPARC EVEQUE JOSEPH BOT

      Ornements: frise de losanges ; autre frise. Calvaire.

      Monseigneur Duparc a été évêque de Quimper de 1908 à 1946.

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      4°) Quatrième cloche : Marie-Françoise.

       

      NOMMEE MARIE-FRANCOISE

      PAR

      Mr JEAN LE LANN 

      ET

      Mme FRANCOISE HOUE

      Motif : pietà et croix.

       

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      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

      Cloche de l'église Notre-Dame de Rumengol. Photographie lavieb-aile.

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      SOURCES ET LIENS.

       

      — BILLANT (Abbé Nicolas)  Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, 1924, sn.  Brest, Imprimeries de la Presse Libérale.

      (L'abbé Billant de Saint-Urbain fut recteur de Rumengol de 1920 à ? après avoir été recteur de l'Île Tudy.)

      http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

      ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

      https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

       

      — COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

      http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

      — LECLERC (Guy), 1996-97, Monuments et objets d'art du Finistère (année 1996) : Le Faou, églises Notre-Dame de Rumengol et Saint-Sauveur du Faou  Bulletin de la Société Archéologique du Finistère (126, p. 145-149)

      — LECLERC (Guy), 2000, Monuments et objets d'art du Finistère. Etudes, découvertes, restaurations (année 2000) : Le Faou, église Notre-Dame de Rumengol, porche méridional, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère 2000, (129, p. 59-62)

      LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Coll. "Art et Société" Presses Universitaires de Rennes, pages 74 et 92.

      MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur). Pages 161-177.

      VIOLLET-LE-DUC "Gargouilles", Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle

      https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Gargouille

      — Infobretagne :

      http://www.infobretagne.com/faou.htm

      — Médiathèque des Monuments historiques

      http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mdp_fr

      — http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/rumengol/eglise.html

      — http://www.cc-aulne-maritime.fr/patrimoine.htm

      — http://nd-rumengol-quimper.cef.fr/index.php/vie-de-la-paroisse/ensemble-paroissial

      — Liste des maires de Rumengol :

      http://www.archives-finistere.fr/sites/default/files/maires_rumengol.pdf

      A PROPOS DES CLOCHES ET DES CAMPANISTES :

      http://www.bodet-campanaire.com/fr/

      http://www.bodet-campanaire.com/fr/metier-du-campaniste.html

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      Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Crossettes et gargouilles
      18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 10:57

       

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      Je  découvre ces fonts baptismaux dans la pièce (qui sert de débarras et est encombrée de meubles, bannières démodées et panneaux) qui se trouve immédiatement à gauche de la porte d'entrée.

      Il s'agit d'une cuve de kersanton (?), ovoïde, à la base creusée de 16 ou 18 godrons, scellée à un fût cylindrique (plus ancien ?) dont la tête et le pied sont sculptés de rinceaux et de masques. Quatre chérubin marquent le centre des quatre faces, et, inspiré par l'exemple tout proche des fonts baptismaux de l'église du Faou, on peut penser qu'ils représentent les quatre fleuves du Paradis. Néanmoins, ici, ils ont la bouche fermée et n'ont jamais servi à l'évacuation de l'eau. Sur une des faces est sculpté un blason au lion ou plutôt au léopard (la tête est vue de face) passant . Ce sont les armoiries des vicomte du Faou, d'azur au léopard d'or.  C'est Marie Françoise de Guémadeuc, nièce de Toussaint du Beaumanoir, qui en sa qualité d'héritière du titre donna l'autorisation de placer des fonts baptismaux dans l'église de Rumengol (Billant, 1924).

       

       

      Une cuve déversoir est placée à son flanc sud. Toutes les deux sont fermées par un couvercle en plomb.

      Ma première tâche est d'en relever l'inscription qui en fait le tour, en capitales romaines sur un cartouche en réserve.

       

      Y : BAVT : F :  1660 : A NOSTRE : DAME : DE : TOVT : REMEDE.

      "Y[ves] Baut. F[abricien]. 1660. A Notre-Dame-de-Tout-Remède"

      Cette inscription a déjà été relevée par André Mussat puis par René Couffon, avec une seule erreur (A. BAUT), le remplacement des deux-points par des points, et du V par un U :  "A. NOTRE. DAME. DE. TOUT. REMEDE. A. BAUT. 1660".

       

      Au XVIIe siècle, Rumengol continue à être un célèbre pèlerinage : en 1660, le Père Maunoir, le grand prédicateur jésuite, prêche une mission à Hanvec, d'où dépendait toujours la « trêve » de Rulmengol, et son disciple  M. de Trémaria,  conduisit au pèlerinage de la Vierge une procession de dix mille pèlerins.

      La mention du nom de la Vierge vénérée ici est intéressante puisqu'elle succède de peu à celle du cadran solaire : en 1638, celle-ci indiquait A NOTRE DAME DE REMETOLL. J'emprunte à l'article Wikipédia Rumengol son commentaire étymologique :

       

      "Les graphies françaises varient de Remangol (1173), à Rumengol (1225), Runmengol (1460), Remungol (1535), Rumengoll (1686), transcriptions plus ou moins fantaisistes d'un breton surtout oral. De même le sens du toponyme est resté mystérieux et a donné naissance à des interprétations aussi nombreuses que fantaisistes.

      Certaines propositions, édifiantes, datent du XVIIe siècle. Une étymologie populaire fait notamment référence à Notre-Dame de Remet-Oll (« Notre-Dame de Tout Remède). Le cantique breton "Itron Varia Rumengol" (Madame Marie de Rumengol) fait référence à cette "puissante vierge de tout-remède" (Gwerc'hez galloudus Remed-oll, en breton) "pour la santé du corps et de l'âme" (yehed ar horv hag an ene)."

      Je complète cela du texte rédigé en 1924 par l'abbé Billant, dont la synthèse n'en est pas moins dépourvue de parti-pris :

      1°) Les uns, à la suite d'Albert Le Grand et de Fréminville, proposent  ru mean gou-lu , (la pierre rouge de lumière), par allusion au dolmen rougi de sang et consacré à Teutatès, le dieu père de la lumière. C'est l'explication qui s'accorde le mieux avec la poésie et la légende.

      2°).- D'autres, s'appuyant sur le cartulaire de Landévennec, citent un passage où il est fait mention de la pierre de Guénolé, et proposent  ru mean Guenol , (la rouge pierre de Guénolé), Saint Guénolé ayant en effet , transformé la pierre druidique en un sanctuaire chrétien. (Le cartulaire, fixant les limites d'une donation de terrain, émet ces termes: « usque ad petram quae dicitur Padrum Sancti Vingolei in quâ sculptum est signum '' sanctae crucis », c'est-à-dire, «  jusqu'à la ''pierre dite Pierre de Saint Guénolé, dans laquelle est sculpté le signe sacré de la  croix ". (Donation faite par une charte du comte Grallon vers 930).

      -3°). D'aucuns ont dit: run-mean-oll  , (la hauteur toute pierreuse), par allusion à la topographie du lieu et à la nature du terrain.

      4°). Plusieurs font remarquer que l'emploi du mot Remengoll est aussi ancien et aussi répandu que celui de Rumengol, (les comptes et actes des XVIIe et XVIIIe siècles en font foi), et croient que l'on a d'abord prononcé  Intron Varia re 'n em goll , (Notre- Dame de ceux qui périssent, ou plutôt,  de ceux qui vont périr).

      . 5°). - Enfin, le sentiment qui a prévalu et· semble avoir été adopté depuis de longues .années est que "Intron Varia. Rumengol " serait venu de Intron Varia remed oll , (Notre-Dame de Tout Remède). Le cadran solaire qui domine le portail sud est surmonté d'une inscription conçue en ces termes: « A Notre-Dame de Remet-oll, 1638 "· Aux fonts baptismaux l'on trouve la même inscription en français: « A Notre-Dame de Tout Remède, 1660 ". Enfin un grand nombre d'actes du XVIe et du XVIIe siècle désignent l'église de Rumengol sous le nom ·de « chapelle de Notre-Dame de Tout-Remède ». , Il semble que cette dernière interprétation adoptée au moins depuis trois cents ans a pour elle une prescription suffisante pour être maintenue; et quoi qu'il en soit des autres versions, celle-ci nous apparaît comme un titre de gloire pour le premier sanctuaire érigé à la Sainte Vierge parmi nous.

      .

      Je ne trouve pas de renseignement sur Y[ves] Baut, mais je remarque qu' au Faou (à 3 km d'ici) la maison, située 2, place des Halles (XVI-XVIIème siècle), était en 1630 propriété de Allain Le Bault et de Francoise Bellanger.

      Il faut élargir la recherche avec les graphies LE BAUT, LE BAULT , LE BOT et LE BAOT.

      On trouve alors sur un forum généalogiste par Joel Morvan les indications suivantes concernant  Yves Le Bault et son frère Jean, demeurant Kerazeas, à Rumengol (alors trève de la paroisse de Hanvec) et leur frère Jean demeurant Rulann à Rumengol, fils de Jean Le Bault et d'Amice TROMEUR (née le 14 février 1631 à Quimerc'h). Cet Yves Le Bault est né en 1676, il n'est donc pas l'auteur de l'inscription. Néanmoins, la consultation de ces documents permet d'attester l'existence de ce patronyme à Rumengol, de connaître les lieux-dits qui lui sont associés, et les alliances de cette famille. Notamment celle avec Jacques Ballay, de Penanprat en Rumengol, auteur de l'inscription de la sacristie de l'église de Rumengol en 1694.

       

      http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=20410&start=15  :

      http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=11514

      Les aveux concernant la terre de Kerandistribil en Quimerch retrouvés en série 57 J 81 (Fonds Traounouez), notaire au Faou)

      " 30//11/1684 : IMG 8353/8354/8355/8356 
      Devant nous nottaires de la cour et vicomté du Faou avec debeüe soubmission et prorogation de juridiction y juré ont comparus en leur personnes JAN LE BAULT &
      YVES LE BAULT du lieu de Kerazeas paroisse de Hanvec, faisant tant en privé que pour autre JAN LE BAULT leur frère du lieu de Rulann audit Hanvec et autres leurs consorts, FRANCOIS QUINTIN du lieu de Pennanoat en la dite paroisse de Hanvec, JAN BALLE du lieu de Pennaprat Rumengol faisant pour soy et pour ANNE LE GALLOU du lieu de Garzangoff paroisse de Quimerch en consortie avec le dit YVES LE BAULT et FRANCOIS LE GOASGUEN du bourg de Rumengol faisant tant pour soy que pour DENIS LE GOASGUEN, GUILLAUME LE GOASGUEN, FRANCOISE LE GOASGUEN & JACQUETTE LE GOASGUEN ses frères et soeurs, lesquels sont confessants et cognoissants avoir tenir et que defaict ils tiennent de et soubs Escuier Hervé Du Bot Seigneur du dit lieu, les Salles, Lohan, ...scadec et Kerlecun en seigneurie de ligence avec les debvoirs seigneuriaux lors que le cas y eschoit, le dit lieu et village de Kereuzennic et terres en dépendants, ainsi qu'ils sont cy après describés, scavoir : 
      Les dits
      JAN & YVES LE BAULT une 1/9 ème partie … escheues aux dits LE BAULT par acquest de deffuncts NICOLAS QUINTIN & JAN QUINTIN père et fils, le dit FRANCOIS QUINTIN les 2 parts dudit lieu et terres ... escheues audit QUINTIN par acquest de YVES LE GOFF et de la succession de PAOL QUINTIN son père, et audit JAN BALLE audit nom est eschue par acquest fait de SEBASTIEN GUILLOU et YVES GALLOU un parc ..., à la ditte ANNE LE GALLOU est escheu de succession de NICOLAS LE GALLOU son père ..., plus est escheu audit YVES LE BAULT la moitié d'un journal à faucheur … par acquest faict de SEBASTIEN GUILLOU et YVES GALLOU ..., plus audit JAN LE BAULT faisant pour soy et pour MARYE LE GOFF mère et curatrice de ses enfans mineurs de son mariage avec feu HERVE TRELLU son mary de la paroisse du Tréou diocèse de Léon, soubs laquelle il est fermier, est escheu en consortie avec le dit YVES LE BAULT par acquest fait de FRANCOIS TRELLU & FRANCOISE TRELLU ..., et ledit FRANCOIS LE GOASGUEN audit nom le total d'un parc …, de plus les dits JAN & YVES LE BAULT en privé et faisants pour leurs consorts déclarent tenir soubs le dit Seigneur à mesme tiltre de cheffrante les héritages et terres cy après spécifiés, leur appartenant, scavoir la moitié par succession de deffunct JAN LE BAULT leur père, l'autre moitié par acquest faict de deffunct Escuier Jacques Du Bot son prédécesseur, en premier …, pour payer par an en contribution avec les dits BALLE, QUINTIN, TRELLU et GALLOU scavoir cinq sols monoy d'ancienne cheffrante sur la totalité dudit lieu de Kereuzennic et les dits BAULT en paier sur le dit acquest quatre livres tournois à chacun jour et terme de St Michel au mois de septembre en la maison du Bot à paine du double de la dite cheffrante de cinq sols monoy. Tout ce que dessus les dits advouants cognoissent et confessent contenir vérité, s'obligeants …, faict et le gré pris au bourg de Rumengol soubs les signs des dits JAN & YVES LE BAULT pour soy, de JAN BALLE et FRANCOIS LE GOASGUEN pour soy et celuy de Missire NICOLAS LE BAULT prestre requérant le dit FRANCOIS QUINTIN affirmant ne scavoir signer, à nous nottaires le trentiesme novembre mil six cents quatre vingts et quatre …" 

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      " 16/02/1713 : IMG 8357/8358/8359/8360 
      Aveu et déclaration spéciffique par tenants et aboutissants des terres et hérittages que jouissent et proffittent au lieu de Thy Kereuzennic ou Kerendistribil sittués en la paroisse de Quimerch, JACQUES
      LE BAULT en privé et comme tuteur des enffants mineurs de + GUILLAUME MILLIN et MARIE LE BAULT sa femme, FRANCOIS LE BAULT et CATHERINE LE BAULT veuve de + BERNARD PAPE décédé puis les 3 ans, icelle BAULT épouze dudit MILLIN décédé puis les 6 ans demeurant au lieu de Kerezeas, FRANCOIS QUINTIN veuff de deffunte ANNE GRALL décédée puis les 8 ans demeurant au lieu de Pennanoat, JACQUES BALLAY fils hérittier de deffunt JAN BALLAY faisant en privé et Messire MATHURIN BALLAY, PIERRE BALLAY, JAN BALLAY & YVES BALLAY ses frères demeurant au lieu de Pennanprat Rumengol, NICOLAS LE BAUT faisant pour JAN LE BAUT son père demeurant au lieu de Rulann, SEBASTIEN LE CAM faisant en privé pour DENIS LE GOASGUEN & JANNE LE GOASGUEN enffants de deffunt FRANCOIS LE GOASGUEN décédé puis les « non inscrit » ans et comme mary de JACQUETTE LE GOASGUEN sa femme demeurant au bourg de Rumengol tous paroissiens d'Hanvec et JOSEPH LE BAUT demeurant au lieu de Kereuzennic fils et hérittier de deffunt YVON LE BAUT décédé puis les 3 ans, à Messire Jacques Joseph Du Bot Cheff de nom et d'armes Seigneur dudit lieu du Bot, Escuyer et noble d'ancienne extraction Chevallier et conseiller d'honneur au siège présidial de Quimper et Seigneur des Salles, Lohan, Kerleuz, Kerascoet, Messamer, Stangarbot et autres lieux demeurant en son manoir du Bot susditte paroisse de Quimerch, scavoir lesquels JACQUES LE BOT & JOSEPH LE BOT une neuffiesme partye du lieu et terres comme cy après …, escheus aux dits BAUD des successions de JAN (?) & YVES LE BAUT acquéreurs de JAN QUINTIN & NICOLAS QUINTIN père & fils, et le dit FRANCOIS QUINTIN les deux tiers du dit lieu et terres scavoir … par acquest de YVES LE GOFF et de la succession de PAUL QUINTIN son père décédé puis les « illisible », et audit JACQUES BALLAY en privé et au dit nom de la succession de feu JAN BALLAY son père décédé puis les 10 ans appartient un parc ..., plus audit JOSEPH LE BAUT comme hérittier dudit feu YVES LE BAUT dcd environ 12 ans acquéreur de ANNE GALLOU en son vivant deux journeaux de terre froide …, avec de plus la moitié d'un journal de faucheur dans la prée nommé « foennec trellu » acquis par le dit deffunt de SEBASTIEN GUILLOU …, et aux dits FRANCOIS LE BAUT & CATHERINE LE BAUT en privé et comme curatrisse des enffants de son mariage avec ledit PAPE décédé comme dit est puis les 3 ans comme acquéreur des hérittiers de HERVE TRELLU embonné comme devant …, … escheux aux dits GOASGUEN par la succession de FRANCOIS LE BAOT leur ayeul et bisayeul décédé puis les 33 (?) ans, de plus lequel JACQUES LE BAUT en privé et au dit nom et JOSEPH LE BAOT et NICOLAS LE BAOT au dit nom déclarent tenir soubs le Seigneur du Bot l'autre moitié par acquest de feu Messire Jacques Du Bot Seigneur du Bot une garaine … " 

       

       

      Cela confirme (si besoin) que les fabriciens étaient choisis parmi les propriétaires terriens aisés de la paroisse, reliés par des liens familiaux étroits, et dans un périmètre réduit autour de l'église .

       

       

       

      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Ce qui m'impressionne, c'est que les deux cuves sont taillées dans un seul bloc. J'ai cherché en vain des traces de scellement, mais non.

       

      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Attribution ?

      Je ne crois pas que ces fonts ont été attribués à un atelier de sculpture particulier. L'année 1660, appartient  à la période d'activité de Roland Doré, entre 1618 et 1663, et Emmanuelle Le Seac'h  indique que le sculpteur landernéen a réalisé du mobilier liturgique pour les fabriques de Plouédern et de Bodilis, dont les Fonts baptismaux  de Plouédern (1641, avec une cuve godronnée comme à Rumengol) et en partie le baptistère de Bodilis.

      Liste chronologique de quelques fonts baptismaux du Finistère (Agrall, 1904):

      https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Baptismal_fonts_in_Finist%C3%A8re

      • Saint-Jean-du-Doigt fin XVe
      • Plonéour-Lanvern, fin XVe
      • Quimperlé, N-D. De l'Assomption, fin XV
      • Penmarc'h fin Xve
      • Plouégat-Guérand fin XVe
      • Le Faou v.1570
      • Locmaria-Plouzané 1583
      • Pencran 1619
      • Plouedern 1641
      • Lampaul-Guimiliau 1650-1651
      • Commana 1656
      • Guiclan 1658
      • Saint-Rivoal 1661
      • Crozon, 1742

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Le couvercle en plomb est orné de huit chérubins. On distingue sur le bord en pierre quatre trous carrés, plutôt destiné à la fixation d'un couvercle en bois ou de ferrures qu'à un écoulement.

      Il y a 25 ans environ, les boiseries des fonts baptismaux  ont été déposées  sans qu' aucune photographie de cet ensemble en place ne semble avoir été prise avant le démontage. En 2011, l'entreprise Le Ber (menuiserie et restauration) avait été chargée d'effectuer une étude sur la possibilité de restaurer et reposer les boiseries. 

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

      Fonts baptismaux (1660), église Notre-Dame de Rumengol, photographie lavieb-aile.

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      Il faut parler maintenant du long procès que ces fonts entraînèrent.

      "En 1660 commence une longue procédure où l'on voit les tréviens de Rumengol essayer de se dégager de leurs obligations envers le prieuré-cure de Hanvec. En 1669, en effet, l'évêque de Quimper et la comtesse douairière du Faou donnent l'autorisation d'élever dans l'église des fonts baptismaux, ce qui provoque une contre-requête du curé de Hanvec. Le différend dura près de trente ans et alla jusqu'au Parlement de Rennes. En 1674, l'officialité de Quimper avait confirmé le caractère trévial de la chapelle, attribuant au recteur (le prieur était alors Urbain de Kerouartz, 1666-1680) le tiers des revenus y afférant. Mais ce n'est que le 21 juillet 1685 que, sur la requête des tréviens, ces fonts furent bénis, et en 1699 enfin on garnissait la piscine." (A. Mussat, 1957)

       

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      SOURCES ET LIENS.

      ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Quimper, Ar de Kerangal.

      https://archive.org/details/architecturebre00abgrgoog

      BILLANT (Abbé N.), 1924, Rumengol, son sanctuaire et son pèlerinage, Brest, Imprimerie de la Presse Libérale

      http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb755cd60bfa806ccd9513f01749829c.pdf

      — COUFFON (René) & LE BRAS (Alfred), 1988,  Notice du Faou, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.  

      http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FAOURUME.pdf

       

      MUSSAT (André), 1957, article -Rumengol, in Société française d'archéologie. Congrés archéologique de France. CXVe Cession, 1957,  Cornouaille. page 165.  In-8° (23 cm), 285 p., fig., carte, plans. H. c.Orléans : M. Pillault, 37, rue du Pot-de-Fer (Nogent-le-Rotrou, impr. Daupeley-Gouverneur).

      Notre-Dame de Rumengol Éditeur: s.n., s.d..

      Infobretagne :

      http://www.infobretagne.com/faou.htm

      — http://nd-rumengol-quimper.cef.fr/index.php/vie-de-la-paroisse/ensemble-paroissial/34-rumengol

      Photographie des fonts par Henri Moreau en 2008 :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:175.Rumengol.Eglise.Le_baptist%C3%A8re.JPG

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      Published by jean-yves cordier - dans Rumengol Inscriptions Fonts baptismaux

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