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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 09:59

L'église Saint-Fiacre de Guengat (29) : I. Les vitraux.

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Voir sur les 28 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

 

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On attribue aussi à l 'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

Liste des 225 articles de mon blog décrivant des vitraux 

 

      Vitraux classés MH 1902.

Introduction.

      Si l'église a été édifiée avant 1450, elle a été agrandie vers 1500, et c'est à cette époque qu'elle a reçu ses vitraux actuels ; mais leur disposition d'origine a été bouleversée lors d'une restauration, sans-doute celle effectuée entre 1840 et 1845 par Michel Cassaigne sur ce qui était en 1839  quatre vitraux. Aux vitraux d'origine ont été alors joints six panneaux d'un Jugement Dernier des années 1520, d'origine extérieure, mais vraisemblablement réalisé par l'atelier de Quimper auteur des vitraux de Plogonnec, Ergué-Gabéric, etc.

 

I. La Baie 0 ou Maîtresse-vitre : la Passion (v.1550).

Le chevet de l'église est ouvert dans le chœur par une baie de 4,50 m de haut et 3,50 m de large divisée par des meneaux en six lancettes (que je désigne de A à F de gauche à droite) et un tympan de 20 ajours .

La division en registre n'est franche que pour les deux lancettes extrêmes, A et F, où une partie inférieure organisée en niche abrite le Christ à gauche et saint Fiacre à droite, et la partie haute les deux scènes introductive et de conclusion de la Passion, le Portement de croix, et la résurrection. Les quatre lancettes médianes forment un seul ensemble sur le plan vertical. L'effet de symétrie des deux niches latérales est renforcé par la masse bleue de la Vierge éplorée, deux fois représentée en B et en E.

Le style et les damas sont deux du groupe des verrières de la Passion de La Roche-Maurice, La Martyre, Pleyben, Bannalec, Saint-Matthieu de Quimper, Notre Dame de Quillidoaré en Cast, etc, mais les cartons s'en distinguent. Ceux des quatre lancettes centrales se retrouvent dans les maîtresses-vitres un peu plus jeune des églises de Gouézec et de Guimiliau. 

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Lancette A. Christ à la colonne et le Portement de Croix.

Dans la niche architecturée, le Christ à la Colonne de Flagellation; Mais cette identification d'un panneau très restauré pose problème ; d'une part, les mains portent les plaies de la crucifixion, alors que l'épisode de flagellation précède bien-sûr la crucifixion ; d'autre-part, la colonne ne correspond pas à l'archétype iconographique, mais évoque l'arbre de la Croix ; le Christ n'est pas lié par des cordes, main dans le dos, mais fait un geste incertain, main près de la bouche. Le Corpus Vitrearum se contente de décrire "un apôtre ou Christ muni d'une croix verte". Le seul apôtre à avoir été crucifié est saint Pierre.

Le Portement de Croix est semblable à celui des autres Passion finistérienne, le Christ est vêtu de la robe violette-pourpre de son supplice, il est tiré en avant par une corde qui enserre sa taille, et il tourne un visage souffrant vers l'arrière, où se trouve sa mère. Les mains jointes de celle-ci ne correspondent pas au contexte. L'arrière-plan est un pèle-mêle de fragments architecturaux inhomogènes dans lesquels je vois moins les remparts de Jérusalem s'effondrant lors de la mort du Christ qu'un puzzle de restaurateur.

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Lancette B. Crucifixion 1.

Partie droite d'une Crucifixion  où on trouve, selon le schéma habituel, Marie en pâmoison assistée de Jean l'Évangéliste, deux saintes femmes au second plan (Marie Cléophas et Salomé selon la tradition ; saint Jean 19, 25 ne parle que "sa mère et la sœur de sa mère, Marie de Clopas, et Marie la Magdaléenne"). Puis des soldats, des cavaliers et enfin le Bon Larron, dont l'âme est accueillie par un ange.

En armure sous un manteau rouge, à cheval, un personnage tend la lance qui va porter le coup de grâce dans le flanc droit du Christ (ou, plus exactement, qui va vérifier que le supplicié est décédé). C'est, selon la tradition, Longin.

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Lancette C. Crucifixion 2.

 Sur le fond d'un ciel rouge, point commun de nombreuses Passions locales, et sous le titulus INRI, le Christ mort sur la croix est entouré des éléments de sa Passion, la lance de Longin, l'éponge imbibée de vin aigre, et une autre lance.  

On note le nimbe crucifère en lévitation comme une soucoupe bleue au dessus de la tête, selon un type retrouvé par exemple à Plogonnec.

En dessous, deux cavaliers, celui de droite étant Longin de la lancette précédente. 

Puis sainte Madeleine éplorée, conforme à l'archétype avec sa longue chevelure blonde (mais, ici, ramassée derrière la tête par un lien), ses riches atours, ses yeux révulsés vers son Seigneur, ses bras enlaçant la croix d'un geste éloquent et ses mains croisées en une supplication éperdue.

Au dessous d'elle, un soldat (notez son bonnet rouge à plumet) tire sur l'extrémité de la tunique pourpre du Christ, alors que deux autres soldats se battent pour sa possession : l'un, à terre, tente de dégainer son sabre alors que l'autre le tient par les cheveux et menace de lui couper la tête de son glaive. Selon l'Écriture,  "Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux : Ne le déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera" 

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 Lancette D. Crucifixion 3.

Dans la partie inférieure, la plus lisible, un officier, à cheval, contemple la scène du supplice et fait un geste éloquent de la main gauche. Il porte le manteau rouge du commandement, au dessus d'un camail violet et d'une courte tunique  vert d'eau. On remarque une courte fraise autour du cou. Son couvre-chef est retenu par une jugulaire. Il peut s'agir du centurion converti, ou de Pilate, ou selon certains de Joseph d'Arimathie.

L'hypothèse que je propose est d'y voir ce centurion, plus tard confondu avec Longin, qui, à la vue des prodiges accompagnant la mort du Christ, s'écrit "Vraiment, cet homme était fils de Dieu".

Sur le harnachement de son cheval sont inscrit les lettres IOSVCCM...GVOE(X)...SVEMCVS.

  "Sur le harnachement de ce cheval et les bordures des vêtements des personnages, sont des semblants d'inscriptions, composées d'une suite de lettres sans liaison ni sens, telles qu'on les voyait encore, avant le dernier quart du XIXème siècle, sur les habits des paysans de la région de Pont-l'Abbé " (Chanoine Abgrall, 1911)

Près du cheval, un chien aboie vers les soldats en train de se disputer la tunique. Un chien identique dans la Passion de La Roche-Maurice.

La partie supérieure est plus confuse ; on y attend le mauvais larron, dont on voit la traverse de la croix, et le démon s'apprêtant à emporter l'âme damnée. Mais d'autres éléments sont incohérents avec cette représentation.

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Lancette E.

En bas, la Vierge éplorée soutenue par saint Jean auprès d'une femme en pleur alors que Marie-Madeleine porteuse d'aromates lève le regard vers la Croix fait doublon avec la même scène du coté gauche. Au dessus, dans la macédoine de pièces, on reconnaît des morceaux d'armures (lettres MOSVOE et SVE sur l'une) ou le corps du Christ descendu de croix (un linge le soutient par les aisselles), et Joseph d'Arimathie et Nicomède, de profil, participant à cette descente de Croix.

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Lancette F. Saint Fiacre (patron de l'église). Mauvais larron.

Depuis le XIX,  les chanoines Pérennes, Abgrall et Perron ont pu lire la date de 1571 dans ce panneau, au dessous de saint Fiacre ; c'est, pour les auteurs du Corpus Vitrearum, la date d'une restauration, la tête et la main du saint datant de cette époque.

Le saint patron de la paroisse et des jardiniers, est représenté sous une niche, tonsuré, vêtu d'une robe blanche et d'un scapulaire et capuce rouge. Il tient ses deux attributs,  un livre ouvert et une bêche de jardinier. 

Au dessus, le Christ ressuscité, debout devant le tombeau ouvert, fait le geste de bénédiction et tient de la main gauche une longue hampe terminée par une croix d'où flotte un oriflamme blanc. Il porte encore le perizonium et le manteau pourpre, au lieu du manteau rouge de la gloire de la résurrection. Nimbe crucifère à quatre "pétales" bleus.

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Le tympan.

Il a été restauré et remanié en 1840. La verrière était cimée de six écus armoriés dont ne subsistent plus que les chapeaux de triomphe.

Une fleur centrale de six mouchettes renferment des écussons ou des rosaces ; l'élément sommital contient le monogramme moderne CS en chef d'œuvre surmonté d'une couronne de comte. Puis viennent deux rosaces entourées de banderoles avec l'inscription LES ARMES. Puis encore trois écussons avec des blasons vide ou sans signification, ceints des banderoles LES ARMES DE : MO et BON ESPOER EN DIEU. Au centre,  l'agneau mystique portant l'oriflamme bleu à croix blanche : c'est un rappel de l'importance du culte du Précurseur, Jean-Baptiste.

Les quatorze autres ajours de ce tympan sont occupés par des anges portant la tunique du Christ ou les instruments de la Passion : lance et lanternes, croix, colonne de flagellation, couronne d'épines, clous, échelle (x2), marteau, tenailles.

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Restauration et marques.

restauration en 1984 par Jean-Pierre Le Bihan "sauf le réseau qui a été oublié dans les crédits".

Au bas de la lancette A, on lit la date très discrète 1984 (à gauche), puis AO....FA...

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II. La Baie 2 du chevet : saint Michel et saint Jean-Baptiste entourant la Vierge (v.1500).

      Cette baie haute de 2,60 m et large de 1,90 m et constituée de 3 lancettes trilobées et d'un tympan de 4 ajours éclaire l' autel du bas-coté sud, lui-même encadré par les statues de saint Michel à gauche et de saint Yvi à droite.

La qualité remarquable du dessin a fait évoquer une origine venant de Flandre, d' Italie ou d'Allemagne, ou rappeler les verriers de Paris ou de la Vallée de la Loire, influencée par les Flamands. Il est pour René Couffon, en rapport étroit avec les œuvres de Nuremberg.

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Saint Michel terrassant un dragon.

Le vitrail est réalisé avec un verre gris clair sur lequel la grisaille est peinte. Le même carton est retrouvé à Brennilis, baie 2 (avec une différence de bras). Fond damassé bleu. Le saint a les cheveux bouclés, porte une cuirasse, et un manteau de commandement rouge resserré par un fermail d'or, ainsi qu' un écu. La croix à longue hampe devient une lance par laquelle il maîtrise un dragon vert gris à langue rouge.

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Vierge à l'Enfant.    

Fond rouge, Vierge couronnée, robe rouge, manteau bleu à fermail ; Enfant bouclé, vêtu d'une tunique restée incolore, et semblant tenir un objet dans la main gauche.

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Saint Jean-Baptiste.    

      Pied nu, barbu, cheveux longs, vêtu d'une peau de bête recouverte d'un fin et long manteau. Il tient l'Agneau qu'il désigne de la main droite, chacun étant censé connaître la phrase de l' Évangile de Jean (1,29-31 et 1,35-36) qu'il mime ainsi :

Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait à lui, et il dit: Voici l'agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. 30 C'est celui dont je disais: Il vient après moi un homme qui est au-dessus de moi, car il était avant moi. 31 Et pour moi, je ne le connaissais pas; mais je suis venu baptiser d'eau, afin qu'il soit manifesté à Israël.

 35 Le lendemain, Jean était encore là avec deux de ses disciples, 36 Et voyant Jésus qui marchait, il dit: Voilà l'agneau de Dieu.

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III. La Baie 1 du chevet Vie du Christ et fragments d'un Jugement Dernier (v. 1500 et v. 1525): 

Cette baie située au nord-est mesure 2,56 m de haut et 1, 80 m de large.

Je citerai ici la thèse de Roger Barrié : 

 Elle possède, à l'intérieur comme à l'extérieur un double embrasement plat et concave  encadré de baguettes munies sur les cotés de petits chapiteaux cylindriques et de socles moulurés. Le volume et le traitement de ces détails ornementaux se retrouvent au porche méridional ainsi qu'au chœur de Kerdévot et au porche d'Ergué-Gaberic. Les trois lancettes trilobées sont surmontées de quatre écoinçons. C'est dans ce cadre formel, inhabituel et délicat  que les fragments de deux verrières différentes ont été regroupées en trois registres : trois demi-panneaux composés à partir d'un Jugement Dernier, trois saints et quatre donateurs et trois scènes de la Vie du Christ   couronnés d'éléments d'architecture gothique. (R.B). 

Restauration et Conservation.

Le montage actuel de cette verrière, effectué au XVIIIe siècle, résulte de déplacements anciens. La Vie du Christ occupait, comme à Ergué-Gabéric et à Penmarc'h, la baie axiale où elle fut remplacée, peut-être après destruction partielle, par une grande Crucifixion datée de 1571. ; quand au Jugement Dernier, il garnissait une des baies méridionales qui furent endommagées par la chute du clocher en 1706. A cette époque, on assembla dans la baie 1 rectangulaire ces fragments dont quelques-uns, du Jugement Dernier, servent de bouche-trous dans la baie 4 au sud-est. Au XIXe siècle, l'état de la baie 1 est moins inquiétant — comme le signale Bigot aîné, architecte départementale, « dans celui de gauche, il manque peu de pièces »— que celui des trois autres vitraux qui sont en lambeaux.

Ce vitrail fut restauré en 1839 comme les autres. L'intérêt du devis* dressé à cette occasion par Bigot aîné dépasse le cadre de l'étude monographique des vitraux de Guengat ; ce document donne une idée précise tant des opérations qu'un restaurateur au XIXe siècle que de l'esprit qui présidait à la conservation des vitraux anciens et qui, malgré certaines pratiques comme l'abus de bouche-trous anciens, n'est pas éloigné des conceptions modernes. Cassaigne, de Quimper, fut chargé de ce travail ; après une dépose à l'aide de papier collé, les verres sont nettoyés à «  l 'esprit de vin » complétés, et remis en plombs avec joints neufs.

Les événements historiques firent ajourner la restauration prévue en 1940 et provoquèrent la dépose en 1942 malgré l'opposition de la mairie de Guengat. Jean-Jacques Gruber remit en place les vitraux des baies 0, 1, 2, 4 en 1950 et a été dernièrement chargé de la vitrerie d'art des autres baies de l'édifice.

Les déplacements subis par les panneaux de la baie 1 ont généralisé les plombes de casse ainsi que la mutilation des scènes inférieures ; au registre médian, le cul de four de la niche a été retaillé pour s'adapter aux éléments gothiques du registre supérieur qui est, lui, encadré sur toute la hauteur et dont les scènes se mesurent que 46 cm de large. Étant donné l'abondance des bouches-trous confectionnés avec des pièces anciennes, le degré d'authenticité est curieusement élevé dans un ensemble aussi peu cohérent,. Certaines pièces ont été retournées, la grisaille à l'extérieur, pour compléter des manques : ainsi, la tête de Joseph, pièce ancienne dont le dessin a été repris et adapté à la scène de la nativité, ou bien ,es mains du donateur en B2. Les têtes de saint Pierre et de saint Jean-Baptiste (C2 et B2) sont des pièces anciennes mal cuites de sorte que la grisaille a complètement grippé sur la surface du verre., mais celle de pierre a été laissée en l'état, alors que celle de Jean-Baptiste a été repeinte et a reçu une couverte extérieure de grisaille ou d'émail roux qui lui donne une coloration irréelle brun mauve.

Comme à Ergué-Gabéric et à Plogonnec, on constate le même comportement variable des verres suivant leur colorant : les mauve, violet et vieux rose ont bien résisté, et c'est le verre incolore qui est le plus gravement atteint non seulement par des cratères mais aussi par des lichens épais, surtout dans la partie la plus à droite de la fenêtre, notamment les visages des donateurs et le Baptême. Sur la manche rouge du prêtre de la Circoncision, les points d'attaque extérieurs suivent le tracé du damassé à la grisaille qui a presque disparu à l'intérieur. Malgré cette importante corrosion, il suffirait d'un brossage à l'eau formolé des deux faces pour restituer au vitrail tout son éclat. (Roger Barrié).

 

* Archives Départementales du Finistère 1V 277 et 345.

En 1987, Jean-Pierre le Bihan (Quimper) procéda à une nouvelle restauration.

 

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                            vitraux 0369c (2)

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Je décrirai successivement les trois panneaux inférieurs, de gauche à droite, puis le registre des donateurs, puis les trois panneaux supérieurs.

                                     SIX PANNEAUX D'UN JUGEMENT DERNIER.

Ils sont estimés  par Roger Barrié dater des années 1525. Les verres en sont plus translucides et paraissent plus minces que ceux de la Vie du Christ.

 Panneau A1 : Quatre apôtres.

Au premier plan, saint Pierre, identifié par les deux clefs de taille conséquente, (ce sont celle du Paradis et celle du Salut des âmes) mais aussi par sa coiffure au "toupet" caractéristique. Derrière lui, Jean l'Évangéliste, blond, imberbe, et tenant le calice d'où darde un aspic (à figure de dragon ailé), pour commémorer ce passage de la Légende Dorée où le saint boit sans dommage une coupe de poison et démontre ainsi aux Éphésiens la supériorité de son Dieu. 

Quatre autres visages ne sont pas identifiables dans cette assemblée des saints qui figurait jadis à droite du Christ-Juge du Jugement Dernier.

Je remarque le traitement particulier des yeux (de Jean, mais aussi de Pierre) tracés d'un cercle de grisaille très sombre dans lequel s'inscrit une virgule de même teinte.

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Panneau B1 Cinq bustes de saintes femmes. 

Comme celui des apôtres précédents, les regards des saintes sont dirigés vers la droite, où le Christ-Juge se trouvait. On reconnaît facilement Marie-Madeleine par son vase à onguent qu'elle entrouvre. De profil, une sainte tient une croix (sainte Catherine ??).

Comme dans la scène précédente, le visage d'un des participants se détourne de la direction générale vers son voisin, instaurant ainsi un dialogue ou une complicité dans l'adoration collective ; on a relevé le même procédé dans le groupement des rois de l'adoration des mages pour varier, à l'aide d'un élément pittoresque, la succession de figures semblables. (R. B)

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Panneau C1 : six anges adorateurs.

Même direction des regards, mêmes couleurs alternées rouge, vert, bleu ou mauve, même rendu des yeux, mêmes auréoles tracées au compas, nous sommes bien dans la même partie gauche de ce Jugement Dernier. Le premier ange mérite le titre de Buccinateur, soufflant dans la trompette annonçant le jugement.

vitraux 0375c

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Panneau A2 : saint Michel présentant un donateur.

Saint Michel, en armure de chef des armées célestes, tenant de la main droite la balance de la pesée des âmes tout en présentant de la même main son protégé, dirige son regard légèrement vers le bas ; il tient de la main gauche une croix à longue hampe. Ses ailes vertes se détachent sur un fond violine.

Du donateur, seuls le visage et les mains sont bien conservés ; on l'imagine agenouillé devant le prie-dieu. On distingue une courte fraise et le brassard d'une armure.

Ce panneau est comparable à celui (inversé) du panneau D1 de la Passion de Plogonnec.

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Guengat :  vitraux 0371c 

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 Plogonnec :   la-passion 0327c

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Panneau B2 : saint Jean-Baptiste présentant un couple de donateurs.

C'est sur ce panneau que la comparaison avec le vitrail de la Passion de Plogonnec (panneau A1, v.1520)) est la plus frappante ; certes l'oriflamme change de couleur, le vêtement du saint ressemble ici plus nettement à une peau de bête, mais c'est la même posture tendue vers l'avant, le même agneau mystique, et jusque la même ceinture verte. Les donateurs portent la même tenue, sauf le décolleté rectangulaire à Guengat.

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                         vitraux 0370c

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Guengat :vitraux 0370c

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 Plogonnec:    la-passion 0311c

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Panneau C2 : saint Pierre présentant un couple de donateurs.

Alors que les deux personnages agenouillés regardent vers la droite, le saint, tenant les clefs au bout du bras gauche, tourne le visage dans la direction opposée. Cette disposition, la présence de saint Pierre parmi les apôtres au registre inférieur, ainsi qu'une différence sensible dans le dessin du nimbe et dans le style du visage, suggèrent que cette scène faisait partie d'un vitrail autre que le Jugement Dernier, peut-être la Vie du Christ dont trois scènes restent au registre supérieur. Fond uni vert. (R. B)

Pourtant les trois niches architecturées sont identiques et appartiennent au même ensemble. La tête n'est-elle pas, seule, d'une autre origine ?

 Il s'agit d'une niche en cul de four à godrons rouge (bleu dans le panneau B2) reposant sur un bandeau doré sur lequel, à Plogonnec, se déchiffre une antienne, et où, ici, on ne trouve que des successions de 0808.

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                                     TROIS PANNEAUX DE LA VIE DU CHRIST.

Ils sont datés par R. Barrié vers 1510 ; Les trois panneaux A3, B3 et C3 sont comparables à ceux d'Érgué-Gabéric (1516) en A1, B1 et C1, et pour les deux derniers à ceux de Penmarc'h (v.1510) .Les mêmes dais surmontent les trois scènes, faites chacune de trois arcades entre des colonnes.

Panneau A3 : Nativité. 

On notera le verre rouge gravé utilisé pour l'étoile des bergers. 

 

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                                vitraux 0377c

 

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Panneau B3 : Circoncision.

La Vierge, le Grand-prêtre, son assistant tenant un livre d'office, Joseph en arrière plan, et un témoin .

On lit sur le galon de la manche de la dalmatique du prêtre VICTORICV, et sur les galons de la fente latérale VEREREOREMUS.DEUS  et CORS .

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                                 .vitraux 0378c (2)

 

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Panneau C3 : Baptême du Christ.

Le Christ est entré dans le Jourdain, et Jean-Baptiste, vêtu d'une peau de bête, verse sur sa tête l'eau avec une cruche. Une colombe symbolise l'Esprit de Dieu, et sa puissance est soulignée par les rayons blancs d'un verre rouge gravé.

 

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IV. La Baie 4 du bas-coté sud: Passion et 4 couples de donateurs (v.1500 et v.1525).

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Cette baie de 4,20 m de haut et 2,35 m de large comprend 4 lancettes trilobées et un tympan à 9 ajours. Les panneaux ont perdu depuis longtemps leur ordre initial, et la Passion et les donateurs proviennent peut-être "de la maîtresse-vitre qui a précédé l'actuelle" (Gatouillat 2005), alors que d'autres panneaux viennent d'un Jugement Dernier des années 1520, extérieur à Guengat. On y discerne 3 registres horizontaux. Je les décrirai à partir du registre inférieur.

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                                       I. Registre inférieur. 

Panneau A1 : Anges en adoration.

Quatre anges, les mains jointes ; un cinquième, sonnant de la trompette

Panneau B1 : Apôtres.

Trois apôtres au premier plan : saint Pierre (toupet) ; saint Paul (épée) ; saint Barthélémy (coutelas).

Panneau C1 : Saint.

Saint, à genoux, vêtu d'une peau de bête, entouré de nuées et surmonté d'un arc-en-ciel. Ce serait Noé ou le prophète Elie. Je penche plutôt pour Jean-Baptiste.

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Panneau D1 : saint Michel et couple de donateurs.

 Saint Michel, présentant un seigneur donateur et une dame. Le seigneur est vêtu d'une cotte d'hermine au chef endenché de sable. Il est en armure de chevalier, l'épée à poignée rouge au coté. Les armoiries correspondent à la famille de Kérigny de Kerdrein selon le site www.guengat.com. :

 Dans l'église de Guengat, sur un vitrail du bas-côté sud, est représenté saint Michel présentant un seigneur et une dame. Le seigneur est vêtu d'une cotte armoriée d'hermines endenchées de sable et fait partie de la famille KERIGNY DE KERDREIN. Ce doit être Maurice de Kerigny, écuyer, seigneur de Kerdrein, et sa femme Jeanne DE ROSCERF. Ces derniers n'eurent qu'une fille, qui épousa Jean DE KERHARO, dernier du nom.

On trouve effectivement dans le le Nobiliaire de Potier de Courcy :

 Kerdrein (de) , Sr dudit lieu , — de Kerbiriou , — de Trébéron. R. 1426, 1536. M[ontre] 1562. Paroisse de Crozon, évêché de Cornouailles. D'hermines au chef endenché de sable.   

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Les armoiries de la donatrice sont  parti d'hermine au chef endeuché de sable, armes de son mari,  et de gueules à annelets d'argent. Elle est vêtue d'hermine, avec un manteau bleu à revers d'hermine sur les manches et l'encolure. Sa coiffure est composée d'un voile bleu et d'un bonnet. Collier à maillons de cercles d'or avec pendentif à quatre perles et quatre gouttes d'or.

Les armes de gueules à 6 annelets d'argent sont bien  celles de la famille de Rocerf ou Roscerf 

Elles sont présentes à la chapelle de Qullinen:

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

http://www.infobretagne.com/landrevarzec.htm

Voir Congrès archéologique de France 1957 vol. 115, "Cornouaille" page 19 .

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Le 13 septembre 2014, Jean-Luc Deuffic a publié sur le forum Noblesse bretonne le message suivant :

https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Noblesse-Bretonne/conversations/messages/36820

 L'ouvrage "Les vitraux de Bretagne" (Corpus vitrerum), Rennes, PUR, 2005, p. 133-134, au sujet des vitraux de l'église Saint-Fiacre de Guengat, précise que les armes, D'hermines au chef endenché de sable", ne sont pas identifiés (sic), ni leurs alliances à l'exception des armes de KERIGNY (références aux travaux du chanoine Pérennès, 1941). Effectivement, dans la baie 3 est représenté un couple protégé par saint Michel, l'homme portant les armoiries citées et l'épouse "de geules aux annelets d'argent".

 Dans d'autres panneaux KERIGNY porte D'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent, leurs armes traditionnelles..Depuis les travaux de Pérennès on admet que ce couple représente Maurice de KERIGNY, sr de Kerdrein, et Jeanne du Roscerf, sa femme., mais le Corpus Vitrearum ne s'aventure pas sur cette identification ...ROSCERF (DE) porte bien De gueules a six annelets d'argent, 3. 2. 1. Les armes D'hermines au chef endenché de sable sont celles des : KERDREIN (DE) : Sieur de Kerdrein, de Kerbériou et de Trébéron à Crozon. Réf. et montres de 1426 à 1562 à Crozon.Concernant KERIGNY, De Courcy donne :Kerigny (de), sr. de Kervrac'h, paroisse de Guengat, et de Kerdrein. Réformes et montres de 1426 à 1481, dite paroisse, évêché de Cornouailles. Blason : D'azur, au lion d'or. Famille fondue dans Tivarlen, qui elle-même dans Rosmadec et de Ploeuc. René de Kersauson épousa, en 1492, Catherine de Kerigny, fille de Maurice, sr. de Kerigny et de Kerdrein, et de Jeanne de Rosserf. Catherine de Kerigny dut mourir en 1503, car cinq ans après, en 1508, René de Kersauson épousa, par contrat du 29 octobre, Jeanne de Lézivy, veuve de Pierre de la Lande. Il y a bien une terre de KERDREIN en Guengat...Trouvé, sans réf. de source précise : « Les seigneurs de KERDREIN, maintenu noble en 1669, ont donné Michel qui, en 1483, équipa un navire et arma cent vingt hommes pour secourir le duc assiégé dans Nantes"...(Mém. Ste généalogique canadienne-française, 10/11, 1959, p. 162. Peut-être donc celui présenté sur le vitrail de Guengat par saint Michel ?

Le 11 septembre 2014 Jean-Luc Deuffic écrit :

 L'ancienne généalogie des ROSCERF des Blancs Manteaux (Paris, BnF Fr. 22351) [ en ligne ] donne pourtant :

Jeanne de Roscerf fille d’Olivier II esp. Morice de Kerrigui en Irvillac pres Daoulas dont =

8 Jeanne de Kerrigui femme de Jean de K/charo, dont

 9 Françoise de K/charo femme de Charles de Guer sr de la Portenouve  

 Hervé Torchet note d'après Quimper, ADF, 2G 220 : 23 décembre 1477 : « Noble écuyer Morice de Kerriguy, seigneur dudit lieu, Guillaume David, chanoine de Cornouaille, maison autrefois à Henri de la Bruière, joignant la rue Verdellet joignant maison a maitre Guillaume David, jardin a maitre Guillaume le Bécam, recteur de Treoultré » 

 Notez la présence de Bruière famille alliée aux KERIGNY ...

 La généalogie des Blanc Manteaux est-elle dans l'erreur ?

En résumé : est-ce que Jeanne de Roscerf est femme de Maurice de Kerrigui (Irvillac) ou de Maurice de Kerigny (Guengat) ? JLD


Réponse d'Hervé Torchet le 12 sept. 2014 : : 

"Oh je ne crois pas qu'il s'agisse de deux familles différentes. Si l'on regarde la notice que j'ai donnée pour la Montre de 1481, on mesure bien l'articulation : Daniel de Kerriguy, époux de Constance de Coetanezre, fit exempter un métayer au manoir de Kertourch en Plomelin en avril 1444 et un autre, nommé Hervé Kerrigui, au manoir de Kerrigui en Irvillac en mai 1444. Il mourut en mars 1449 (50) et son fils Morice présenta son rachat au receveur ducal de Quimper, notamment pour le manoir de Kerdrein en Guengat 215.

Katherine Kerriguy était épouse d’Yvon Buzic en avril 1469 76a.

Morice, seigneur de Kerriguy, a fait des fondations à la cathédrale en septembre 1472 99 et décembre 1477 122bis. Il au paru a sujet d’une maison à Quimper en décembre 1477 122bis. Il obtiendra maintenue sur des vitres, tombes et armoiries dans l’église paroissiale de Guengat en juin 1482 372. Il a épousé Jehanne de Roscerff et en a une fille Jehanne, mariée avec Jehan de Kerharo 484c. Il périra en 1498 et Charles de Guer et Françoise de Kerharo, seigneur et dame entre autres de Kerriguy présenteront son rachat au receveur ducal de Quimper, notamment pour le manoir de Kerdrein en Guengat215.

La superposition chronologique des prénoms des personnages successifs est trop parfaite pour qu'il s'agisse d'une coïncidence. Je serais donc surpris qu'il existe suffisamment d'indices pour proposer l'existence de deux lignages distincts, mais si je me trompe je le reconnaîtrai, ce qui, encore une fois, me semble improbable." Hervé Torchet.

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                                    II. Registre médian.

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Panneau A2 : Baiser de Judas

 

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Panneau B2 : sainte Marie-Madeleine présentant un couple de donateurs.

12° Sainte Marie-Madeleine, présentant un seigneur et une dame, portant d'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent. Ce sont, peut-être, les armes de Kerigny, Sr. de Kervrac'h. 

Les armoiries de la donatrice sont, dans la moitié antérieure de la jupe, celle de son époux (d'azur au lion rampant d'or) ; pour la partie postérieure, soit on considère (Corpus Vitrearum) qu'elles ont été remplacées par du verre rouge, soit on les décrit de gueules à losanges d'argent, armoiries retrouvées en D2.

 

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Panneau C2. Sainte Catherine présentant un couple de donateurs.

Sainte Catherine, présentant un seigneur et une dame. La cotte du seigneur est armoriée d'hermines au chef endenché de sable. Le Corpus Vitrarum signale " jupe de la donatrice refaite avec emploi d'émail bleu; panneau complété, autrefois fragmentaire et élargi d'un fond de losanges".

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Panneau D2. sainte Barbe présentant un couple de donateurs.

  Sainte Barbe, présentant un seigneur et une dame. Le seigneur porte une cotte de gueules à trois losanges d'argent, 2 et 1. La dame a une robe d'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent.

Selon le site www.guengat.com

  Dans le même vitrail, est représentée Sainte Barbe présentant un seigneur et une dame. Le seigneur porte sur son corselet un écusson à trois losanges d'argent, 2 et 1 (« de gueules à trois losanges d'argent, 2 et 1 » ). Une charte du 8/X/1434 mentionne Henri DE BRUÈRE  qui blasonne 3 losanges accompagnés en chef d'un lambel à trois pendants. La dame a « une robe d'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent ». Ceci nous démontre donc l'alliance d'un DE BRUYÈRE avec les KERIGNY.

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                                        baie-4 0403c

 

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                                        III. Registre supérieur.

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Panneau A3 : Comparution du Christ.

Fond damassé jaune.

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Panneau B3 : Le Christ et la colonne de flagellation.

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Panneau C3 : Christ en croix.

Tête du Christ restaurée. Le Bon Larron ("Saint Dismas") a les yeux bandés, mais sa tête est tournée vers le ciel alors que celle du Mauvais Larron ("Gesmas") pend vers le sol.

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Panneau D3 : Résurrection. 

Le Christ a revêtu le manteau rouge de la gloire de la résurrection et bénit un des gardes, qui est ébloui.

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                                      IV . Le tympan.

 Restauré en 1840 : deux anges jouant de la viole (vers 1500) ; croix, échelle, deux écussons à hermines. oculus. 

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 Cette baie 4 a été restaurée en 1840, puis en 1987 par le maître-verrier Jean-Pierre Le Bihan de Quimper.

 

V. Les panneaux isolés.

Baie Ouest.

Cette baie  à trois lancettes et un tympan à cinq ajours est haute de 2,50 m et large de 2,30 m. Elle accueille une vitrerie dans laquelle sont insérés deux panneaux anciens :

Panneau issu d'une Vie de Saint Fiacre : 

les auteurs parlent ici de Saint Fiacre et la Becnaude, mais je ne vois qu'une maison du XVe avec pignon percé d'un oculus vitré d'un vitrail monté en losange ; trois petites ouvertures rectangulaires, et un porche en anse de panier. Autour, une macédoine de fragments colorés.

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Sainte Véronique montrant le voile et la Sainte Face.

Fond rouge, XVIe siècle. Véronique a ce geste si familier des femmes qui plient les draps, pour présenter le linge où la sainte Face s'est imprimé ; curieusement, la couronne d'épine y figure aussi, en couleur.

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Baie 5.

Véronique déployant son voile. v. 1500.

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Baie 3.

 

Cette baie de 3,50 m de haut et 2,00 m de large est formée de trois lancettes et un tympan de six ajours et quatre  écoinçons. Elle a été réalisée par Le Bihan et Gruber en 1972, mais conserve des fragments anciens dans le tympan, et un panneau fragmentaire. En effet, la lancette centrale renferme un panneau très restauré datant vers 1550 et considéré comme une rencontre de saint Fiacre et de saint Faron.

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"Un évêque en chape et mitre, ayant devant lui un moine portant la tonsure monacale, les mains jointes, vêtu d'une robe blanche et d'un scapulaire bleu. Ce pourraient être saint Faron, évêque de Meaux, et saint Fiacre, auquel il concéda des terres (M. Abgrall, 1911)"

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Tympan 

On y trouve quatre chapiteaux de triomphe proche de ceux du tympan de la baie 0, et entourés comme eux d'un phylactère, où on lit ici ...DIEU. Les armoiries anciennes sont perdues. Au dessous, des anges chanteurs et musiciens. les écoinçons contiennent des phylactères  et des fleurs.

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 Le tympan de la Baie 7.

Baie de deux lancettes trilobées et tympan à trois soufflets de 1,50 m de haut et 0,90 m de large, occupée par une vitrerie de losanges, hormis deux anges musiciens dans les ajours du tympan.

 

            Synthèse personnelle ; place du culte de saint Michel et saint Jean Baptiste à Guengat.

  Si l'on tente de mettre de l'ordre dans ces vitraux qui ont été bouleversés par des modifications successives, on reconstitue la succession suivante :

1°) 1500. Agrandissement de l'église qui date de 1450.

a) Vitrail de la Vie du Christ  avec ses trois couples de donateurs présentés par Jean-Baptiste, saint Michel et saint Pierre. Pas d'armoiries identifiables.

b) Vitrail Baie 2 de saint Michel, la Vierge et saint Jean-Baptiste. 

c) Vitrail primitif de la Passion (en Baie 4 actuellement) avec 4 couples de donateurs présentés par saint Michel, sainte Catherine, sainte Barbe, sainte Marie-Madeleine. Armoiries des de Kerdrein et de Kerigny et de Bruère-Ducran.

2°) 1525. 

a) Jugement Dernier (étranger à l'église pour les auteurs du Corpus, ou intrinsèque pour R. Barrié). Actuellement réparti en deux ensembles en Baie 1 et Baie 4.

3°) 1550.

a) Passion occupant la maîtresse-vitre. 

 

 Je m'étonne de l'absence des armoiries de la famille éponyme de la paroisse, de Guengat au moment même où vit le membre le plus illustre, Alain de Guengat ( existe en 1528) et ses épouses successives, la troisième étant Marie de Tromelin.

Je constate la place importante des deux saints Jean-Baptiste et Michel, non seulement dans les vitraux (en Baie 1, Baie 2 et Baie 4), mais aussi dans la statuaire soit dans le chœur (Jean-Baptiste) soit dans la chapelle du chevet (Michel). La famille de Guengat possédait la chapelle saint-Michel (devenue plus tard Saint-Joseph) en la cathédrale de Quimper.

Je remarque que les saints qui présentent les donateurs ne sont pas choisis en fonction du prénom de l'interessé, mais parce qu'ils appartiennent aux grands saints intercesseurs, soit lors du Jugement Dernier, où Saint Michel pèse les âmes et où Jean-Baptiste et la Vierge sont invoqués, mais aussi face aux grands périls de la foudre et de la mort subite (sainte Barbe), de la grossesse ou de la mort subite (Sainte Catherine d'Alexandrie).

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LIENS ET SOURCES.

— GATOUILLAT (Françoise)  et HÉROLD ( Michel), Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum – France, « Recensement des vitraux anciens de la France » VII, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005 ; 367 p., 371 fig. (grand in 4°).

— BARRIÉ (Roger) [(R.B)] 1978, Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle: Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper Thèse, Rennes 604 pages  I. p.54, II p. 33-40.

— ABGRALL Jean-Marie, Architecture bretonne, Quimper 1904 p. 325

ABGRALL (Jean-Marie) et PEYRON "Paroisse de Guengat, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 11e année, 1911, p. 78-86, 107-112., 

ABGRALL (Jean-Marie) "Excursion archéologique du 10 mai 1914", Bull. Société archéologique du Finistère 1914 pp. 224-227.

 — COUFFON et LE BARS - Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper 

— Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

   —  Site Topic-Topos, La Passion : http://fr.topic-topos.com/la-passion-guengat

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 19:30

Le vitrail de l'Arbre de Jessé  du triforium de l'église Saint-Pierre de Chartres, au Centre International du Vitrail.

 

Voir dans ce blog lavieb-aile des articles consacrés aux Arbres de Jessé de Bretagne:  

Les sculptures :

Et les vitraux : 

Et en comparaison avec les œuvres bretonnes :

 

"Au Centre international du vitrail de la ville de Chartres, on peut admirer un Arbre de Jessé partiel qui a été retiré du triforium de l'église en 1936. Lors de la restauration, on a cherché à mieux raccorder les panneaux entre eux. Initialement, il y a quatre panneaux. Trois d'entre eux sont dits «en forme d'amortissement», c'est-à-dire qu'ils terminent le vitrail en s'amenuisant progressivement. Les vitraux bleus à gauche et à droite, sur le niveau supérieur, ont été rajoutés par les restaurateurs.
D'autres modifications ont été faites : le bas de la Vierge a été rallongé ; la tête du roi David est moderne ; l'épaule d'un roi a été refaite.
Outre la Vierge à l'Enfant, l'Arbre de Jessé montre quatre rois de Juda entiers et le buste de deux autres. Le roi David est reconnaissable à sa lyre. Le roi de droite, avec un casque et un sceptre et qui pointe l'index, est peut-être Manassé. Au centre, le roi à droite de David, dans sa belle draperie rouge vif, est peut-être Salomon Il est certain que cet Arbre possédait une rangée inférieure où l'on devait voir Jessé accompagné d'autres rois de Juda." Site http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Chartres/Chartres-Saint-Pierre.htm

n.b : le roi David tient une harpe et non une lyre, dont les cordes sont de taille égale, et parallèles aux montants.

 

 On y trouve des verres gravés rouge et bleu, mais aussi un émail à base de sanguine en ton local. 

 

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Panneau sommital

Remarquer l'emploi du verre rouge gravé pour la robe de la Vierge.

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Panneau de gauche. 

Admirer le travail de peinture au jaune d'argent de la tunique.

   eglise-St-Pierre--Cent-Int-Vitrail 0019c

 

Panneau médian.

En bas, David joue de sa harpe. C'est l'attribut qui rappelle qu'il a composé les Psaumes.

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Panneau droit. 

Un roi imberbe désigne du doigt la Vierge et le Fils, qui réalisent la prophétie d'Isaïe sur le rejeton qui naîtra de la racine de Jessé.

                       eglise-St-Pierre--Cent-Int-Vitrail 0018cc

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Published by jean-yves cordier
2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 12:17

Acoustique, guérison et liturgie : l'abbatiale Sainte-Croix à Quimperlé, et le moteur de la Jaguar F-Type.

Ce modeste "post" ne présente d'intérêt qu'en complément à mes articles sur le pouvoir de guérison attribué en Bretagne (et ailleurs) aux Roues de carillon et aux Cloches de saints irlandais.

La Roue à carillon de Confort-Meilars, celle de Locarn et de Priziac .

Chapelle St Nicolas en Priziac.

L'église Saint-Mériadec en Stival : la légende de saint Mériadec en peintures murales.

 

I. Pour entendre des (troisièmes) voix, un CD  vendu sur ordonnance au presbytère ? 

Mon intérêt découle de la lecture de quelques lignes du Télégramme de Brest du 1er mars 2014 : 

QUIMPERLÉ. L'église qui soigne le dos !

  D'après les croyances, l'acoustique de l'église Sainte-Croix, à Quimperlé (29) aurait des vertus...médicales. L'édifice, accordé en si, soignerait, en effet, le dos ! Mais aussi, la folie, les maux de tête et même la goutte. Mais pour cela, il faut, dit-on, passer dans la crypte, sous le gisant de Gurloës. Une enquête, menée en compagnie d'un acousticien, a permis de sortir un enregistrement "Comme si on y était, indique le livret du CD, on peut entendre des battements sonores si particuliers et la troisième voix produite par la résonance harmonisée des voûtes". CD en vente au presbytère de Quimperlé.

 

Selon le pharmacien Charles Guyotjeannin citant M.H. Kervran, la nef centrale de la crypte abrite le gisant gothique de saint Gurloës, premier abbé de Sainte-Croix de Quimperlé. Les Bretons passaient à quatre pattes sous le ponceau aménagé sous la tombe afin d'obtenir la guérison de leurs maux de rein ("ça passe ou ça casse") ou bien pensaient atténuer leur maux de tête en engageant celle-ci dans une cavité aménagée à l'extrémité du support du gisant ("ça passe ou ça casse", bis). 

Charles Guyotjeannin "Notes sur quelques saints guérisseurs bretons"  Revue d'histoire de la pharmacie 1971  59  n°  210   pp. 479-483  

II. Un clavier plus tempéré dans Ouest-France.

Article de Béatrice GRIESINGER.

Il est curé de la paroisse de Quimperlé. Elle est policière municipale. Avec leur complice, Kerwin Rolland, ils utilisent le chant grégorien pour comprendre les phénomènes acoustiques.

L'initiative

Olivier Manaud est prêtre et curé de la paroisse de Quimperlé. Sa passion : la musique liturgique. Cécile Barrandon est policière municipale à Quimperlé. Sa passion : la sculpture et leur symbolique dans les édifices religieux.

Tous deux se rencontrent alors qu'elle mène de recherches sur les chapiteaux et leur lecture. « Son itinéraire de recherche m'intéressait », explique Olivier Manaud. Car, « dans les chants grégoriens, le mode est donné par la première et la dernière note. Il y a en a huit en tout. Pour chaque mode, se dégage une ambiance. Sur les chapitres, on trouve des sculptures qui indiquent ce mode. » Tout est lié.

Tous deux décident de se lancer dans une autre recherche. Celle de la IIIe voix des édifices religieux. Pour Olivier Manaud, « la recherche sonore n'est pas incompatible avec le reste. Dans les sculptures des chapiteaux, on trouve des codes qui donnent des indications pour se positionner et chanter ».

Cécile Barrandon ne sait pas chanter ? Pas de problème. Elle intègre l'atelier de chants grégoriens créé par le père Manaud. « Je ne suis pas du tout chanteuse. Mais de décembre 2012 à juin 2013, j'y ai chanté avec les hommes. Je ne trouvais pas ma voix. » Et puis, « elle est passée dans un registre pus aérien, avec une voix très claire, qui passe très bien », détaille Olivier Manaud.

« Abbayes masculines ou féminines »

Leur premier CD vient de sortir des presses. C'est la IIIe voix de l'arche de pierre. Une aventure incroyable qui joue avec la résonance des voûtes des édifices religieux. Une oeuvre dans la suite logique du travail d'Olivier Manaud sur l'acoustique dans les églises et abbaye, dont celle de Sainte-Croix.

Au départ de l'aventure musicale, l'envie de « savoir comment sonne une voix de femme. Les édifices religieux sont conçus différemment. Il y a des abbayes féminines et des abbayes masculines. C'est une hypothèse qu'il faut vérifier », poursuit Olivier Manaud, qui a déjà écrit un livre sur l'acoustique des églises, le sujet de sa thèse.

Pour ce faire, tous deux se rendent à Locmaria, à Quimper, une abbaye de femmes, et à Sainte-Croix à Quimperlé, une abbaye d'hommes. Ils explorent aussi d'autres lieux, en Auvergne par exemple. Lui, enrichit ses conférences, fort de ces expériences. Elle, maîtrise aujourd'hui le répertoire grégorien. Pourquoi ne pas faire un CD qui allie chant et expérience ?

« Quelqu'un qui n'est pas prévenu trouvera le CD bizarre. C'est une photo auditive, une empreinte musicale », prévient Olivier Manaud. Réalisé par Kerwin Rolland, « acousticien et « pas fréquentateur » d'église », pour reprendre l'expression du prêtre.

Le technicien du son est tombé sous le charme du mystère, rien qu'à l'écoute d'échantillons sonores. « C'est très curieux qu'un édifice puisse donner un son comme ça ! » Du coup, il est revenu deux fois à Sainte-Croix, pour enregistrer.

Pourquoi la IIIe voix ? « Il existe une note qui surgit, donne l'impression qu'il existe quelqu'un d'autre que nous. Cette note, on l'entend, on la ressent. Le lieu vibre, le corps aussi », explique le duo. Et la résonance des voûtes romanes a aussi une vertu thérapeutique. Mais le sujet reste à explorer.

La IIIe voix de l'arche de pierre, en vente au prix de 12 €, au presbytère de Quimperlé.

On voit que le coté "accrocheur" du pouvoir de guérison des sons liturgiques est évoqué avec prudence, mais que l'étude essentielle est l'architecture acoustique, et les phénomènes de résonance. 

On apprend surtout que le curé de Quimperlé, Olivier Manaud, a soutenu une thèse sur ce sujet. Il a aussi publié un livre.

III. Le Père Olivier Manaud, spécialiste des résonnances liturgiques.

 

- Prêtre du diocèse de Quimper et Léon, ordonné en 1999, le père Olivier Manaud est curé de paroisse et musicien. Il a suivi son cursus à l'Institut Catholique de Paris, au sein de l'Institut de théologie des arts et ensuite du Theologicum pour le doctorat. Il est aussi diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette (DPEA) où il poursuit des recherches au sein du laboratoire Gerphau. Il enseigne aussi la théologie de la musique liturgique à l'Institut Catholique de Paris.

a) la thèse.

Elle a été soutenue le 12 janvier 2012 à la Faculté de Théologie de l'Institut Catholique de Paris et s'intitule    " "La Fonction d'édification de la musique liturgique". Le concept théologique d’ « écho- résonance » pour qualifier la médiation conjointe de la musique, de l’architecture et de l’assemblée. "  Président Mgr André Dupleix, Directeur de thèse R.P. François Cassingéna-Trévidy.

b) Le livre.

  • P. Olivier Manaud, décembre 2013, La musique liturgique édifie l’Église, éd. Pierre Téqui,  583 p. Références bibliographiques p. 541-573 : ill. ; 22 cm. Préface de Mgr Dupleix, diplômé de fin d’Études d’Orgue, ancien recteur de l’Institut catholique de Toulouse

Résumé

Saint Augustin ou Claudel affirment clairement le rôle déterminant du chant liturgique dans leur conversion. La musique a une puissance que la tradition de l’Église a apprivoisée et intégrée en lien avec l’architecture des édifices et l’architecture de l’assemblée. Ainsi le lecteur comprendra, au fil des pages, la raison d’être du chant des cloches, des phénomènes acoustiques des voûtes romanes, des ambiguïtés de la sonorisation électrique des églises... Les animateurs de chants, musiciens et compositeurs s’accorderont sur l’incidence que les caractéristiques sonores des édifices ont sur le répertoire qu’on y joue. Les architectes redécouvriront qu’il faut construire une église comme un véritable instrument de musique. Et l’assemblée chantante apprendra à y faire sonner, vibrer les lieux pour faire surgir des harmoniques de résonance. À la lecture de ce livre, on conçoit que le bruit qui a retenti à la Pentecôte, lorsque les apôtres étaient réunis tous ensemble en prière, n’était pas un bruit, mais un écho. L’auteur nous fait mieux voir que cet écho est la clé de toute la puissance de la musique liturgique, de ses phénomènes de résonance quasi émotionnels qui parfois nous bouleversent. On peut dire que la musique liturgique est une auxiliaire de l’Esprit Saint.  

  • La liturgie comme écho-système -- Écosystème ou "écho-système" -- Les réalités en présence : visibles et invisibles -- Cercles concentriques ou cercles en rosace -- Ni magie, ni fusion -- La notion de musique -- La musique liturgique : un univers sonore en expansion -- Le vocabulaire de "musique sacrée", une problématique récente -- La musique liturgique comme acte -- La notion d'édification et d'architecture -- Dans le Nouveau Testament et particulièrement dans 1Co. 14 -- Quelle approche de l'architecture -- Problématique et méthode d'investigation -- Interroger les réalités deux à deux, comme pour un syllogisme -- Des rapports de proportion au concept d'analogie -- Ambiguïté de la notions de circumincession : le choix de l'"écho-résonance" -- Les rapports de l'ecclesia-assemblée et l'ecclesia-bâtiment -- Quelques éléments de l'histoire du rapport entre les deux concepts -- Les sources archéologiques et la communication des idiomes -- L'héritage de Maxime le Confesseur : la circumincession des rapports -- Guillaume Durand de Mende et "l'église corporelle" -- Leon Battista Alberti et l'édifice vivant -- Les homélies sur la dédicace de saint Bernard -- Sainteté des pierres et sainteté de l'ecclesia -- Les rites de la dédicace spirituelle -- Dédicace terrestre et perspectives eschatologiques -- La signature théologique du rituel de la dédicace -- Quelques repères historiques et archéologiques -- Commentaire du rituel selon le Pontificale Romanum de 1595 -- Le nouvel Ordo de 1978 -- Assemblée chantante et bâtiment sonore -- L'ecclesia est née en chantant -- La musique comme réalité structurelle de l'édifice -- La liturgie : un écho-système musical -- Le pouvoir bâtisseur de la musique dans l'antiquité -- L'art d'édifier ou de détruire des cités par la musique -- Amphion et la construction de la ville de Thèbes -- Orphée et l'ordonnancement de la nature -- Josué et la destruction des murailles de Jéricho -- Le rôle de la musique dans le passage des mythes antiques au Mystère chrétien -- Le héros antique et son instrument de musique : préfiguration de l'union hypostatique des deux natures du Christ -- Les trompettes de la prédication apostolique et les remparts des cultes païens -- De la voie platonicienne à la voie christologique et sacramentelle -- L'évolution de la figure des musiciens-bâtisseurs -- Les musiciens-bâtisseurs de l'Antiquité -- Les lévites-musiciens à l'époque du second temple -- Les moines des premiers siècles de l'ère chrétienne -- Le musicien et son instrument rapport d'habitation et union d'efficience -- L'instrument de musique : un édifice proportionné à l'être humain -- Lieu naturel et lieu artificiel -- Les matériaux utilisés -- Formes et proportions -- La résonance et la tonalité musicale de l'édifice -- L'instrument de musique comme lieu d'identification -- Orientation et identification -- L'ornementation et la décoration -- Fonction féminine et maternelle -- L'instrument de musique comme lieu d'unification -- Le cosmos et les quatre éléments -- Espace unifiant ciel et terre -- La Parole et l'écho -- Union hypostatique ou union d'efficience -- La nature humaine du Christ comme un instrument de sa divinité

  • Le Christ "interprète du Père" -- Quand l'habitation devient un "sanctuaire" : conditions de communication des idiomes entre l'ecclesia-bâtiment et l'instrument de musique -- La christologie de Chalcédoine appliquée au rapport musicien/instrument -- L'ecclesia-bâtiment véritable instrument de musique -- L'aménagement des volumes comme une caisse de résonance -- Les points acoustiques remarquables et la gestion matérielle de l'écho -- La question des vases acoustiques352 -- La musicalité intrinsèque de l'architecture -- Les édifices qui chantent -- Modifier l'architecture entraîne des modifications dans la mise en oeuvre musicale -- La primauté de la vue ou de l'ouïe et ses répercussions sur l'architecture -- Des voûtes romanes aux voûtes gothiques : du chant grégorien à la polyphonie -- Architecture contemporaine pour quel répertoire ? -- Composer de la musique en fonction du lieu -- Modifier l'espace en fonction du répertoire ? -- Le rapport complexe à la sonorisation électrique : prostitution ou innovation ? -- Modification du rapport à l'espace architectural -- Modification du rapport à la musique et au chant -- Modification du rapport de l'assemblée à son chant -- Questions et propositions pour la liturgie aujourd'hui. -- Les rapports de proportion de l'architecture et de la musique -- Proportions : passage d'une question métaphysique à une question mathématique -- L'influence pythagoricienne ou l'inscription architecturale du cosmos -- Proportionnalités arithmétiques, géométriques ou harmoniques -- La divine proportion et le nombre d'or : mythe ou réalité ? -- Les rapports de proportion du corps humain comme règle d'harmonie -- Le motet de Guillaume Dufay pour la dédicace de la cathédrale de Florence -- Le "Corps" du Christ comme clé herméneutique de proportion -- Vers une métaphysique du corps -- Le corpus ecclesiae ou l'ecclesia-corpus -- Le rapport Christ-Eglise : modèle nouveau du rapport à l'espace et au chant -- La nécessaire métaphysique des rapports de proportions -- Le tournant charnière du XVIIe siècle en architecture : l'opposition Claude Perrault ? François Blondel -- Malaise dans la métaphysique et décadence des arts -- La phénoménologie et le dialogue renouvelé de la théorie et de la pratique -- Vers une théologie de l'"écho-résonnance" -- Emotion musicale ou résonance pentecostale ? -- "j'ai été touché par la musique dans la liturgie" : compte rendu d'une enquête -- Fragile lisibilité du rapport architecture/répertoire musical -- La prééminence des actes de chants -- Le contexte d'une église pleine et chantante -- Les actes de musique instrumentale et de chant soliste -- La prégnance de l'événement musical plusieurs années après -- Description des phénomènes et des perceptions sensibles -- Ces perceptions relèvent-elles de l'émotion musicale ? -- Synthèse des résultats des études de psychologie -- Ressemblances et divergences avec les résultats de l'enquête -- Des émotions spécifiques à la liturgie ? -- Lecture théologique des résonances émotionnelles en liturgie -- Relecture du récit de Pentecôte -- Quelques échos des résonances sensibles chez les Pères -- La catégorie d'"expérience" en théologie : une difficulté

  • Conclusion : La musique liturgique édifie l'Église par la compunctio -- Vers une théologie de l'écho-résonance -- La trajectoire de l'"écho-résonance", entre continuité et nouveauté -- Une "écho-résonance" d'origine divine : venue du ciel au jour de Pentecôte -- Une "écho-résonance" portée par l'assemblée : la psalmodie à choeurs alternés -- Une "écho-résonance" portée par les voûtes : le dialogue du chant grégorien avec l'architecture romane -- Une "écho-résonance" portée par un instrument et ses harmoniques : le chant des cloches. -- Une "écho-résonance" couchée sur la partition : l'étape palestrinienne -- Le retour du mythe d'Echo : la période baroque et les harmoniques du cosmos -- De l'ekos à l'ethos : une lectio divina des ambiances sonores en liturgie -- Une lecture littérale : l'"écho-résonance" dans sa matérialité -- Lecture allégorique : l'écho-résonance comprise comme ambiance diffractée -- Une lecture tropologique : la résonance intérieure -- Une lecture anagogique : "l'écho-résonance" du choeur céleste -- L'harmonique de convocatio -- L'ecclesia est Une et appelle à l'unité : conséquences pour la musique -- La nécessité de se rassembler pour recevoir le don de l'Esprit -- Une assemblée bigarrée et chantante de pauvres gens -- Une force d'attraction et d'envoi -- Non pas de manière autonome, mais de manière "ecclésionome" -- La musique liturgique édifie l'ecclesia par la convocatio -- La musique et les chants : les hérauts du rassemblement -- La notion de "participation active" a surgi par la porte de la musique -- Convocatio ad extra : quand on entend la musique derrière les murs -- Convocatio ad intra : quand la musique recentre vers le mystère divin -- Le chant des cloches, lieu théologique de la convocatio de la musique -- Anatomie et personnification des cloches -- Vers la canonisation des cloches : rapide relecture historique -- Baptême ou bénédiction des cloches -- Une convocatio d'ordre théophanique et ecclesiophanique -- Les harmoniques d'agregatio et de communio -- De la sacramentalité de l'ecclesia à celle de la musique liturgique -- Église-sacrement et sacramentalité de l'ecclesia-assemblée -- Conditions de sacramentalité et sainteté de la musique liturgique -- Le munus ministeriale de la musique : expression de la sacramentalité de l'ecclesia -- La vie chrétienne exprimée dans le chant de l'Amen et de l'Alléluia -- La musique liturgique édifie l'ecclesia par l'agregatio et la communio -- La communio par la suavitas (ad intra) -- La communio avec le cosmos et avec les choeurs célestes (ad extra) -- La dimension consécratoire de la musique à l'égard de l'ecclesia -- Les "couleurs liturgiques" de la musique -- Les introïts et les chants de communion -- Les chants traditionnels de chaque région -- Le chant de l'Exultet : soliste ou assemblée ? -- Le danger d'une suavitas "a-chromique" -- Les harmoniques de confessio et de traditio -- De l'ecclesia gardienne et enseignante du mystère de la foi à la dimension paraclétique de la musique -- La fonction magistérielle de la liturgie -- La fonction maternelle et catéchétique de l'édifice -- De l'imprimatur à la validation du répertoire musical en liturgie --

  • La musique liturgique édifie l'ecclesia par la confessio et la traditio -- Louange et confession de foi -- La fonction de prédication et d'exégèse de la musique -- Au carrefour de la lex credendi et de la lex orandi -- Les dangers de la distraction et de la trahison -- La fonction magistérielle des hymnes et des séquences -- Rapide parcours historique -- Quelques hymnes et leur influence sur les formulations dogmatiques. -- Les compositions actuelles : difficulté d'un "raz-de-marée" -- Quelles exigences vis-à-vis des compositeurs ? -- Conclusion générale : La musique liturgique, auxiliaire de l'esprit saint -- De l'"écho-résonance" sensible à la l'"écho-résonance" intérieure -- L'écho-résonance, un concept analogique : relecture méthodologique -- Une théologie de la médiation du sensible -- Perspectives pastorales.

 

 

c) Les conférences.

Olivier Manaud a particulièrement étudié l'abbatiale Sainte-Croix de Quimperlé et expose ses découvertes à l'occasion de conférences. 

Il souhaite montrer le lieu «comme un instrument de musique», et démontrer le lien entre l'architecture et le sonore, à l'époque romane, dans un temps où tout a été pensé pour que l'édifice résonne et que l'église chante. Elle ne chante pas seule, mais animée par l’assemblée chrétienne qui se réunit dans une église pour la faire « sonner » en union avec le chœur des anges ; car à l'époque, tout était chanté ou psalmodié, sans aucun discours parlé. Puis, à l'époque gothique, le concept d'édifice-instrument a cédé la place à celui d' édifice-monument dédié à la lumière. «l'orgue est arrivé dans les églises au XVe siècle.»

Par exemple, pour en revenir aux phénomènes de guérison, il s'est exprimé le 14 septembre 2011: sur le sujet « Le chant grégorien a-t-il une valeur thérapeutique dans l’église Sainte-Croix ?»

Il donne des exemples anciens du pouvoir des sons, comme celui d'Amphion, dont la lyre participe à la construction des murailles de Thèbes, sa musique déplaçant les blocs de pierre. On sait que la tradition prétend que les murailles de Jéricho se sont écroulées au son des trompettes et de la clameur du peuple.

Selon lui, la liturgie de l’Eglise a intégré cette puissance dans le sens de l’édification spirituelle. Le point de départ de la Tradition de l’Eglise sur cette question a été, l’événement de la Pentecôte. Dans un interview donné à Christian Rédier ici en décembre 2013, il déclare :

"Le texte parle non pas d’un « bruit », mais d’un « écho ». C’est cet écho qui a été la matrice de l’inscription sonore des chants. Je montre qu’elle a été la trajectoire de cet écho dans la tradition de l’Eglise et comment il s’est déployé différemment au fil des siècles.Quels sont les liens entre architecture et musique liturgique ?

En fait, il faut comprendre que les églises ont très rapidement conçues comme de véritables instruments de musique. Les formes et les proportions ont été étudiées pour qu’un écrin sonore soit édifié de manière à magnifier les louanges divines. Chaque monastère était construit avec une note de résonance spécifique qui permettait aux moines de placer leur psalmodie sur elle. Cette fréquence suscite un phénomène harmonique très particulier qui donne à la mélodie grégorienne une composante polyphonique suscitée par l’acoustique du bâtiment.

Les voûtes romanes, ou d’autres éléments architecturaux, influent-elles la qualité du chant offert à Dieu ?

La recherche de qualité a fait partie de l’enseignement du maître de chapelle Joseph Samson, pour qui j’ai une réelle admiration : « Si le chant n’a pas la valeur du silence qu’il a rompu, qu’on me restitue le silence. Oui, l’œuvre d’art n’agit que par sa qualité. C’est là qu’elle s’inscrit dans l’ordre de la Charité. » Pour œuvrer dans ce sens, il est certain que l’architecture des églises y a été associée de près. L’acoustique romane magnifie la monodie grégorienne, l’acoustique des grandes cathédrales gothiques magnifie la polyphonie classique et plus tard le grand répertoire de l’orgue.

Les caractéristiques sonores des édifices ont-elles donc une incidence sur le répertoire ?

A l’époque médiévale certainement. On chantait sur le diapason du lieu et non pas au La 440Hz qui a été normalisé assez récemment. Aussi chantait-on conformément à ce diapason, et conformément aux caractéristiques acoustiques du lieu. Aujourd’hui, il serait bon que le chantre choisisse son répertoire en fonction du lieu… Mais qui le fait encore aujourd’hui ? Mon étude pourrait susciter une prise de conscience renouvelée dans ce sens.

 

 

 

Lisons par exemple l'article paru dans le Télégramme de Brest du 3 avril 2011 : en ligne.

La réverbération des sons 

... mieux cerner la valeur des chants religieux à l'époque médiévale et notamment leur dimension sonore utilisant l'écho naturel et le temps de réverbération des sons. À Sainte-Croix, un simple claquement de main s'entend pendant cinq à six secondes. «La nuit, je suis venu au chœur de la nef de cette église pour trouver la note fondamentale de l'édifice», a souligné le prêtre. Il s'agissait de retrouver le niveau de note donnant lieu au phénomène harmonique de la résonance. Car, au Moyen-Âge, chanter dans une église ne se faisait pas aussi simplement que maintenant. «Selon la température et le taux d'humidité, le chant doit varier et s'adapter». Aussi, le prêtre souligna qu'il faudrait chanter beaucoup moins vite à Sainte-Croix qu'à Notre-Dame. L'idéal serait de reprendre les techniques médiévales. Les exemples sonores donnés par le prêtre ont été flagrants. Bien chanté et sur de bonnes notes, les chants donnent des phénomènes harmoniques aux sonorités que l'on a jamais l'occasion d'entendre. Cela s'approche des sons produits par les verres musicaux. 

Des chants différents 

Le prêtre a fait écouter des enregistrements avant de chanter lui-même au chœur de la nef. «Lorsque j'ai fait écouter mes enregistrements, les gens ont voulu savoir combien de personnes chantaient alors qu'en réalité j'étais seul à chanter». En ayant trouvé la note fondamentale de Sainte-Croix, le prêtre se joue des caractéristiques acoustiques et superpose l'écho avec le chant. «Avec ces techniques, on pense entendre plusieurs chanteurs, dont des femmes, alors que je suis seul». Cette notion et ces sons exceptionnels permettent de mieux se rendre compte de la valeur des chants, notamment au temps cistercien. «À l'époque, on a construit jusqu'à 350 abbayes en 50 ans. Le phénomène des acoustiques était connu et entretenu pour qu'il se produise dans les églises. La résonance de l'écho entendu était censée accompagner l'arrivée de l'esprit saint». Olivier Manaud cita aussi l'exemple de l'abbaye du Thoronet (Var), édifice à l'acoustique exceptionnelle, un simple claquement de mains s'y entendant pendant plus de dix secondes... [Voir lien]

 

 

IV. Des voûtes romanes au moteur d'une Jaguar : à quand "La voiture qui soigne le dos" !

  Quittons la liturgie, mais restons dans l'acoustique : Si ces phénomènes sonores vous passionnent autant que moi, vous avez sans-doute été fascinés par ces ingénieurs du son qui règlent le bruit de chaque claquement de porte de nos voitures, chaque musique d'essuie-glace ou de clignotant. De même qu'il est possible au Père Manaud de déterminer que son église est accordée sur la note si (493 Hzh), de même, cela peut être calculé pour le moteur de votre Ferrari 458 Italia ou de votre Lamborghini Aventador, la Porsche 911 de votre belle-mère, la CLS 63 AMG de votre majordome, le V10 de la Lexus LFA de votre associée, ou le V8 de la BMW F5 empruntée à votre ostéopathe ou votre astrologue. C'est ici : Moteurs, harmoniques et perception.

 Mais j'ai trouvé plus d'intérêt à découvrir comment la Jaguar F-Type, "propulsée par son nouveau blog V6 de 340 ch," est transformée en instrument de musique en concevant ses deux tuyaux d'échappement comme des tuyaux d'orgue percés de trous très étudiés, et dont les gaz peuvent, par une valve, diffuser dans une vaste chambre sonore pour une acoustique plus étouffée. Le reportage montre ainsi deux ou trois images édifiantes. Susciter la sensation d'un félin qui rugit est, pour les ingénieurs, aussi important que, au XIe siècle, de rapprocher les âmes des fidèles des concerts angéliques. 


Liens et sources :

Démonstration de résonance à l'abbaye du Thoronet : https://www.youtube.com/watch?v=8KFmBIk28Zs

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Published by jean-yves cordier
8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 23:50

La chapelle de N.D. de la Croix à Concarneau (29).

 

 

 

Dédiée à Notre Dame de Bon Secours, et établie selon la tradition sur un ancien monastère, elle était dite Notre-Dame de la Croix en 1540. Elle marquait alors la limite du faubourg de Pennaroff. 
Petit édifice pavé de terre cuite, de plan rectangulaire datant des XVe et XVIe siècle et  restauré en 1854, elle conserve sur le pignon est des restes de sculpture du XVe siècle.

  Au XVIIe siècle, elle est dite "Chapelle de la Sainte-Croix" (comme en témoigne un reliquaire "de la Vraie Croix", datant du XIXe) ; on y célèbre plusieurs mariages bourgeois, et elle sert de point de départ aux processions, notamment lors du Pardon le premier dimanche d'octobre. Sa cloche est utilisée par temps de brume pour guider les navires dans la passe d'entrée dont la Roche du Cochon n'est pas le danger le plus redoutable.

Elle est réquisitionnée à la Révolution en 1791 pour la surveillance des côtes et va être transformée en corps de garde par une division en deux salles par une cloison dont le sol conserve encore la trace. Sa maître-vitre est murée et remplacée par une cheminée. Elle servit ensuite de dépôt d'affût de canons, d'écurie ou d'atelier de menuiserie. Elle n'est rendue au culte qu'en 1849, et érigée comme chapelle de secours. Elle est restaurée par l'architecte Bigot en 1854 (date gravée sur le pignon Ouest) avec agrandissement des portes, réouverture des baies, reprise de la maçonnerie et reconstruction du clocher. C'est le prince Jérome Bonaparte qui accepte d'être le parrain des cloches, par procuration, en les offrant. La marraine était Mme Gustave Le Guillou-Penanros.

 La date du Pardon est déplacée pour coïncider avec la Fête de l'Exaltation de la Sainte-Croix le 14 septembre, puis avec la Nativité de la Vierge le 8 septembre.

En 1968, la chapelle bénéficie d'une nouvelle restauration marquée par la pose des deux vitraux du Père Bouler.

La flêche du clocheton, déjà décapitée en 1853, puis au début du XXe siècle et en 1970, est à nouveau abattue en 1987 lors de l'ouragan. Il est reconstruit dès l'année suivante et reçoit une nouvelle cloche en 1989. Enfin elle est restaurée en 1991 par les services municipaux.

(Selon un document affiché dans la chapelle)

" Près de la chapelle, face à la mer, deux croix : l'une est ancienne, l'autre est une croix de mission, (1885)"

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7762c

 

                          chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7766v

 

                            chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7763v

 

                         chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7750v

 

 

                        Les vitraux. 

      Il sont l'œuvre du Père jésuite André Bouler (1924-1997).

    André Bouler était né à Quimperlé et était venu avec sa famille à Riec-sur-Belon. Il avait suivi sa scolarité au collège Saint-François-Xavier de Vannes avant d'entrer au Noviciat des Jésuites en 1943. A Paris, entre 1949 et 1952, il travaille dans l'atelier de Fernand Léger, rencontre le père dominicain Couturier, mais aussi Jean Zack et Jean Bazaine, Maurice Morel et Manessier. Il se consacre alors entièrement à la peinture et à l'Art Sacré pour orner de vitraux les églises de Sainte-Thérèse du Landais ou de Lambezellec à Brest, la chapelle de Sainte-Marine à Bénodet, ou de la chapelle du Roucas à Marseille. Entre 1963 et 1995, il réalise 42 ensembles de vitraux et aménage 69 lieux de culte. (Renseignements donnés par Jean-Marie Tézé in "La prière de l'"Anima Christi" " page 9 ). Le site jésuite.com précise "Quand il retrouvera la "vibration colorée" qui caractérise sa peinture désormais non-figurative, il n'en gardera pas moins le souci d'une structuration parfois secrète, mais toujours solidement installée. D'où, chez cet admirateur de M0NET, de BONNARD, de BAZAINE, une reconnaissance toujours vive pour son maître LÉGER. En 1957 il se fixe à Paris, 35 rue de Sèvres - son atelier est voisin de celui de LE CORBUSIER - puis, à l'automne 1971, au 42 de la rue de Grenelle. Il y meurt le 3 juillet 1997."

Voir les vitraux de la Chapelle Sainte-Marine à Combrit : la Vierge allaitante et la bannière Le Minor.

Voir la bannière dessinée par André Bouler :   L'église Notre-Dame des Carmes à Pont-L'Abbé habillée par Le Minor.

Vitraux en dalle de verre de l'église Notre-Dame-de-la-Mer à Bénodet.

Chapelle de la Communauté Saint-Joseph à Francheville (69)

Chapelle Saint-Joseph à Quilmperlé.

 

Les deux baies concernées à Concarneau sont la maîtresse-vitre ou Baie 0, et la baie sud.

            chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7755c

 

 

              chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7756c

 

                              Les statues.

      La chapelle renferme une  Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Bon Secours, provenant de l'ancienne église, sainte Anne, 1856, une Pietà en pierre, mutilée,du XVIe siècle, des Anges adorateurs provenant de l'église de Trégunc,( XVIIe siècle), saint Antoine ermite, saint Guénolé et saint Guen.

 

Saint Guénolé, bois, XVIe, h = 90cm. Il a perdu sa crosse, mais le Père Abbé de l'abbaye de Landevennec, revêtu de la chape, tient encore fermement son missel.

                                   chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7743c

 

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7746c

 

 

                  chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7749v

 

 

                            Les "Ex-voto".

Il convient plutôt de parler de maquette de procession, et de diorama votif.

La maquette de procession.

C'est celle du "St-Guénolé", d'une goélette de pêche, ou plutôt, selon le site Topic-topos, celle d' une goélette de cabotage portée par les élèves de l'école Saint-Joseph. 

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7752v

 

Le Diorama.

Il a été offert en 1991 , et il fourmille en détails qui en rend la découverte passionnante. Il est formé de deux parties, la principale étant une boite rectangulaire, mais qui est couronnée d'un oculus. Cette disposition n'est pas gratuite, mais sert à mettre en scène, en haut, un naufrage (base de tout ex-voto et hantise du marin), et, au dessous, une procession ou une fête de bénédiction de la mer dont le but est de protéger les équipages de la funeste éventualité.

 Le diorama comporte l'inscription "Hommage à Notre-Dame du Bon Secours" ainsi que les lettres "CCAC", vraisemblablement celles du donateur, entourant les mots ex-voto inscrit aux quatre quartiers d'une croix/ancre de marine ; la date 1991  s'inscrit dans l'effilement du diamant de l'ancre.

 

 

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7723c

 

Dans le hublot, un sardinier ou un misainier de Concarneau, immatriculé CC 1089 tente de rentrer au port par gros temps. La mer est très forte dans la passe, et le patron à la barre n'en mène pas large, d'autant qu'une lame se forme par l'arrière bâbord. Il a réduit la voilure en ferlant sa partie inférieure grâce à la bande de ris, mais n'est pas "à sec de toile" afin, si près de la côte, de rester manœuvrant.  Mais soudain, les nuages s'écartent miraculeusement et laissent apparaître la pleine lune, qui éclaire d'un rayon  blafard le clocher  de Notre-Dame-de-Bon-Secours. Dieu soit loué ! Le port est proche ! 

 

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7726v

 

Dans la vitrine inférieure, c'est une belle journée d'été et les sardiniers rentrent au port après la Bénédiction de la mer. La première chaloupe a ferlé ses voiles et des matelots, dans le canot, prennent l'amarre avant. A bord se trouvent Monsieur le Recteur, An Aotrou Person, accompagné des enfants de chœur en surplis, et des paroissiennes les plus cotées. Trois bannières claquent dans la brise solaire. Derrière, une seconde chaloupe sardinière CC 827 affale sa voile de misaine, à la teinte cachou bien sombre. On a accroché des rubans et des bouquets en tête de mât ; les dames, en coiffe blanche et costume noir, chantent les cantiques en levant les bannières avec enthousiasme. Derrière elles encore, des marins les regardent, sur le quai, portant l'aviron de godille du canot sur leur épaule. 

Au premier plan, on peut apprendre comment maintenir une bannière : la matrone porte la hampe, mais ses deux acolytes tiennent des cordons qui permettent d'orienter la traverse et de lutter contre les effets du vent.

      chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7725c

 

Une vue de détail de la première embarcation permettrait d'identifier les bannières ; elle permet du moins de voir que non seulement le recteur, mais deux autres curés sont à bord ; onze personnes à bord !

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7727c

 

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7728c

 

 Pendant ce temps, sur le quai, la procession bat son plein sous la férule des dames patronnesses : les élèves des écoles privées (pas celle du diable !) et les enfants de Marie portent une première maquette pavoisée, alors que des Anciens  portent sur leurs solides épaules un Trois-Mât-barque, coque noire et sabords blancs. 

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7730v

 

 

 

 

                    Les tableaux.

 


 a) Deux médaillons d'époque Louis XIV, toiles peintes (la Vierge et saint Jean ).   

chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7741v

 

                              chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7744c

 

 

 

 

b)   peinture sur toile de la fin du XVIIe siècle, portant l'inscription : "LE VRAI PORTRAIT DE LA Ste VI/ERGE PEINT PAR ST LUC" (œuvre du peintre Luc Floc'h, dit Saint-Luc, de Lannion).

  Je rappelle que l'évangéliste saint Luc est traditionnellement considéré comme l'auteur du premier portrait de la Vierge

                              chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7747v

c) - Le don du Rosaire à saint Dominique.

 

avec les attributs habituels du saint, le lys, les livres (des dogmes de la Foi), le globe du monde, et le chien tenant un flambeau allumé. (Sa mère avait rêvé qu'elle accouchait de ce chien là). 

                          chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7748v

 

d) Tableau ex-voto dit à tort "Le radeau de la Méduse" (!), de J. Baret 1841. AVE MARIA STELLA .

 

N.b : le personnage torse-nu porte un "scapulaire" qui semble porter l'image d'un cœur vendéen.

                            chapelle-N.D.-de-Bon-Secours 7757v

 

 

 

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Published by jean-yves cordier
8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 21:42

"Le Gouverneur", navire amiral des passeurs de Concarneau.

L'histoire du bac de Concarneau, reliant la Ville Close à Beg a Lano en franchissant la rivière du Moros, a déjà été contée, avec brio et  force détails, photos et plans par Le "P'tit Vachic" de septembre 2002 :http://eric.guillou.pagesperso-orange.fr/Textes/vachic2qual.pdf

Sur le quai, un panneau vous invite à LA PLUS PETITE CROISIÈRE MARITIME DU MONDE (2 mn !)

le-passeur-Le-Gouverneur-7772.jpg

 

Deux images se contenteront d'en donner une vison actuelle.

En Voyage ! Teuf teuf teuf teuf teuf....

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Published by jean-yves cordier
8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 20:18

La mosaïque de Jean Bazaine à l'église St-Guénolé de Concarneau (29).

 

  

 

Conçue par J.-F. Galmiche et V. Etasse, la nouvelle église Saint-Guénolé a été construite en 1996  en béton ciré, zinc, métal et verre en remplacement de l'église Saint-Cœur-de-Marie rasée car déclarée dangereuse après la tempête de 1987. Elle a été consacré le 29 septembre 1999.

La première chose que je voulais découvrir était le porche, car il est orné d'une mosaïque monumentales de Jean Bazaine. Selon Maurice Dilasser, elle évoque"dans un soulèvement puissant du flot, Notre-Dame et sa souveraine intercession".   

                    concarneau 7709c

 

Cliquer pour agrandir et voir l'inscription "SILVESTRI JEAN BAZAINE 1996"

             concarneau 7711c

 

Gino Silvestri est un mosaïste né en 1928 à Belluno (Venise). Venu à Paris en 1958 et d'abord marqué par l'abstraction géométrique de Mondrian, il évolua ensuite vers un expressionisme abstrait.

Il a réalisé avec Jean Bazaine (selon B. Marrey, 2012).:

—la voûte de la station de métro Cluny, (Paris 5e) 1984-1987 : "Ailes et Flammes" mosaïque de tesselles de lave émaillée.

— la Salle Clémenceau au Sénat (Paris 5e), œuvre de 3 m sur 14 utilisant des tesselles de grande dimension.

  Gino Silvestri est aussi peintre et sculpteur, mais il a enseigné la mosaïque aux Beaux-Arts à Paris.

Jean Bazaine avait réalisé auparavant en 1951 avec l’atelier Gaudin une mosaïque monumentale  pour la façade de l’église du Sacré-Cœur à Audincourt.

                                

 En 1959, il a aussi travaillé pour le bâtiment de l' Unesco Place Fontenoy ( Paris 7e) où il a composé en pâte de verre et pierres naturelles "L'Eau", panneau de 9,60 x 2,40 m, avec Maximilien Herzelé.

   image Unesco.org              

Mosaique-Jean-Bazaine.png

En 1961, il orne la piscine classe tourisme du Paquebot France d'une "Vague" de 3,48 x2,20 m (Pont supérieur).  En 1963 il réalise pour le foyer des musiciens de la Maison de la Radio (Paris 16e) une mosaïque qui utilise des émaux, mais aussi des pierres, du marbre ou de l'onyx.

En 1999, il a réalisé en face de la Tour de la Liberté de Saint-Dié-des-Vosges une mosaïque évoquant le combat et la victoire de la Liberté : c'est "l'Envol de la Liberté". Par la technique de "pose directe",  tesselle après tesselle, des émaux de Venise, des pièces de grès et de granit des Vosges (dont le rose répond à celui des Vosges) des marbres et des travertins dont les rouges répondent, cette fois, à ceux des vitraux de la cathédrale) forment les ailes et le corps de cet Envol.

                               Jean Bazaine

Selon le site http://www.culture.gouv.fr/culture/dap/patrimoine/textes_cp/bazaine.htm

 "Cette œuvre monumentale de 80 m2 a été réalisée en collaboration avec deux artistes-mosaïstes, Fabrice Vannier et Miklos Balazs. Elle a nécessité plus de 60 000 tesselles d'émaux de Venise et de différentes qualités de pierre (marbre, grès, granits, travertins).

Un immense oiseau rose abstrait, sur fond de nuages rouges comme éclairés par le soleil, répond aux ailes qui couronnent la Tour de la Liberté. La couleur de la figure, elle, fait écho au grès rose des Vosges.

Rappelons que Jean Bazaine est un familier de Saint-Dié-des-Vosges; de 1984 à 1986, il a réalisé pour la cathédrale un ensemble de vitraux sur le thème de la résurrection."

 

Source et liens :

 

Chapelle de la Madeleine à Penmarc'h : les vitraux de Jean Bazaine..

Office de tourisme de Saint-Dié-des-Vosges :Jean Bazaine

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Published by jean-yves cordier
7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 18:40

Les vitraux de Jean Bazaine à la chapelle Ty ar Zonj de Locronan (29).

Voir :

Chapelle de la Madeleine à Penmarc'h : les vitraux de Jean Bazaine..

La mosaïque de Jean Bazaine à l'église St-Guénolé de Concarneau (29).

 

 

   Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.   Matthieu 5:15 

 

Le Menez Lokorn, la Montagne de Locronan culmine à 289 mètres et offre un vaste panorama sur la rade de Douarnenez, le Menez Hom et le Cap de la Chêvre. 

                             Vue depuis Locronan. Photo Ludovic Péron.

 

C'est elle que gravit, bannières en tête, une foule de fidèles lors de la Grande Troménie qui revient tous les six ans. Comme l'écrit Fabien Lostec  "A l'intonation du "Veni Creator", la procession déroule son long cortège, bannières déployées. Au chant des cantiques, à la prière du chapelet, des litanies (en latin, français et breton) elle s'achemine sur les confins de l'antique prieuré, au long des terres de Plonévez et Quéménéven. On s'agenouille au pied de Plas a Horn avant d'en gravir la pente abrupte pour atteindre, sur la hauteur, dominant la baie Ménez Hom, la chapelle "Ar Zonj", dont on fait le tour avant d'y déposer les reliques. Puis après un temps de repos - une prédication sur le site - la procession reprend par la crête de Plogonnec. Et après les dernières stations d'Évangile, le passage près du flanc de la "Jument de pierre", elle redescend jusqu'à l'Église pour le Te Deum, le salut du Saint Sacrement, et les derniers cantiques à Saint Ronan."

L'étape du sommet de la "montagne" est dédiée à Saint Ronan et, avant la construction de la chapelle, au XIXe siècle, on dressait pour chaque Troménie une hutte en croûtes de sapin pour abriter la statue du saint ; un prêtre desservait le sanctuaire provisoire durant les huit jours des grandes troménies. Ronan trouvait-il son effigie trop exposé aux vents marins, et s'était-il fâché de s'être enchifrené ? Les prêtres souhaitaient-ils plus de confort ?  On ne le sait, mais en 1869, le vicaire, un certain Mr Léon affirma qu'il avait vu en songe un évêque qui célébrait une messe dance cet abri, et qu'à son humble avis, cela signifiait que saint Ronan voulait qu'on améliora les lieux. Son recteur, M. Pondaven, se décida à faire construire une chapelle. Sur la demande de M. Brisson, son successeur, une chaire à prêcher fut construite en 1887 par M. Le Naour sur les plans du chanoine Abgrall, la référence en matière d'architecture pour le diocèse de Quimper. On y installa une statue de Ronan en ermite. C'est du haut de cette chaire que se donne le Sermon traditionnel. Elle est à deux compartiments : ce qui permet au prédicateur de s'abriter, au besoin, contre la violence du vent ou le vif éclat du soleil. 

 

 L'Histoire ne rapporte pas, mais tout me porte à le penser, que le Seigneur Ronan, qui avait connu le roi Gradlon en personne, ne fut pas complètement satisfait par cet édicule. Il perturba sans-doute si souvent le sommeil de Madame Lemonnier, de Nantes, que celle-ci décida de faire construire en 1912 une vraie chapelle. Abgrall proposa un monument à coupole ovoïde dans le style du Sacré-Cœur de Montmartre, mais on préféra les plans de Charles Chaussepied, l'architecte de Quimper, qui s'était ici inspiré des églises du Sud-Ouest. Hélas, je n'ai pas trouvé d'image de ce somptueux monument.

L'opération de financement avait été longuement préparée par le saint patron de la paroisse:

  Madame Marie-Louise Lemonnier(1820-1924) fille de l'avoué rennais René Toulmouche, avait d'abord épousée Mr Paul Lemonnier, ingénieur des mines :

         Mme et Mr Lemonnier

Puis, au décès de son mari, elle se rendit "par hasard" de Nantes à Locronan, où, sous l'influence d'une injonction soudaine, elle fit en 1903 un don de 11000 F pour la restauration de l'église, créa coup sur coup l'école des filles "Sainte-Anne" (1912), l'école des garçons, une maison pour les maîtres, un théâtre à la demande de Guilllaume Hémon, puis, ayant peut-être épuisé les possibilités locales,  fit construire une station de sauvetage en mer à Primelin (d'où son Canot "Paul Lemonnier"), une digue à Loctudy, une école de pêche et de navigation à Groix, un orphelinat de la marine à Pornic, un laboratoire de chimie à l'école de médecine de Nantes avant de léguer des œuvres d'art aux misées de Quimper et de Rennes. Quel charisme ce saint Ronan lorsqu'il décide d'user de ses pouvoirs !

   *René Toulmouche, avoué près la Cour Royale de Rennes, sculpteur, membre de la Société d'Archéologie, ami de Souvestre. 

 

Aujourd'hui, on lit encore, sur une grande pierre posée horizontalement dans l'enclos, l'inscription :

 CHAPELLE DU SOUVENIR ERIGÉE en 1912 PAR Mme P.L. et les HABITANTS DE LOK RON (sic)

+ par M A DV PARC ÉVÊQVE DE QVIMPER ET LÉON.

 

 

Mais Jupiter règne depuis longtemps sur la région et se rappelle aux habitants en envoyant régulièrement ses flèches de feu sur les clochers de ses concurrents, à moins qu'on en couvre le faîte par "la barbe à Jupin" (la joubarbe). Charles Chaussepied avait-il méprisé cette précaution ? Avait-on, au minimum, évoqué Sainte Barbe ?  Son trop haut clocher témoignait-il d'un hubris inacceptable ? Je l'ignore, mais la chapelle du sommet de Plas ar Horn (Plaç-ar-C'horn) fut ébranlée une nuit par un de ces sacrés orages dont le Capitolin a le secret.

Voir Église Saint-Thurien à Plogonnec II : une inscription du tonnerre!.

 D'autres coup de semonce témoignèrent des colères éprouvées en haut-lieu, si bien que les pêcheurs de Douarnenez, qui avaient pris l'habitude de prendre le clocher en relèvement pour reconnaître leurs lieux de pêche, n'eurent plus aucun amer au sommet de la montagne de Sant Ronan.

La reconstruction d'un tel point remarquable pour la navigation fut décidée, et on décida d'en faire la surprise à saint Ronan le jour de sa Troménie de 1977. On conçu un édifice plus petit, plus en rapport avec l'architecture du pays et la géographie des lieux. En revanche, le recteur réussit à décider Jean Bazaine de réaliser des vitraux pour les six ouvertures, certes pas bien grandes, du sanctuaire. Il faut dire que ce recteur de Locronan n'était autre que Maurice Dilasser, membre de la Commission diocésaine d'Art Sacré, et  très déterminé à enrichir les sanctuaires d'œuvres contemporaines. Ces vitraux sont consacrés au thème du Vent, métaphore du Souffle de l'Esprit.

 

 

Cette chapelle est entouré d'un enclos, qui contient aussi une chaire extérieure. Son nom signifie "Maison des Songes (ou des Pensées)". On le trouve écrit "Chapelle ar Sonj", "Ty-ar-Zonj", et selon un document, la donatrice Madame Lemonnier voulait dédier cette chapelle à tous les grands hommes de Bretagne, d'où ce nom de "Chapelle du Souvenir". Je prends cette information pour ce qu'elle vaut, car je la trouve dans un document qui sert de référence à l'Office du Tourisme de Locronan, et qui indique aussi "les vitraux de Bazin (sic) consacrés au thème des Prophètes".

La cloche porte l'inscription suivante :

YVONNA-RONAN

Bloav 1995

Troveni vras

C. Guillou PEK

G. Bouin PEK.

 

 

 

chapelle-ty-ar-zonj 0521c

 

chapelle-ty-ar-zonj 0537c

 

chapelle-ty-ar-zonj 0540v

 

Hélas, cette chapelle est fermée en permanence, sauf LE jour de la Troménie, entre le deuxième et le troisième dimanche de juillet. M'étant présenté la veille du Jour J, le 13 juillet 2013, j'ai trouvé porte close. (où ai-je donc entendu parler de ces lumières que l'on gardait sous le boisseau —sub modio —?)

On ne parvient à entrevoir la baie Est que par l'ouverture en forme de cœur (évitez de parler de "judas") de la porte d'entrée.

chapelle-ty-ar-zonj-0274c.jpg

      Cliquez sur l'image pour zoomer sur le vitrail.

chapelle-ty-ar-zonj 0276cc

 

chapelle-ty-ar-zonj-8822c.jpg

 

Ces six vitraux de verre, grisaille et plomb ont été réalisés par l'atelier du maître-verrier Bernard Allain (Vauhallan, près de Paris). Le vitrail du fond mesure 0,41 x 0,41m, ceux des cotés nord et sud 0,65 x 0,34 m.

C'est au Centre International du Vitrail de Chartres que j'ai enfin pu voir une Réplique d'artiste de trois des six vitraux, signés Bazaine 1994 et réalisés par Claire de Rougemont. Vitraux, verre, plomb et grisaille. A défaut des originaux, voici ces répliques : 

                         chapelle-ty-ar-zonj 0215c

 

chapelle-ty-ar-zonj 0216c

 

                                                chapelle-ty-ar-zonj 0218c

 

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Merci à Paul Bourhis qui signale le lien suivant de l'Association LES MÉMOIRES DE LOCRONAN : 

http://www.memoires-locronan.fr/patrimoine/chapelles

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Sources 

DILASSER Maurice, 1979: Un pays de Cornouaille. Locronan et sa région. Nouvelles Librairies de France : Paris 1979 page 580-581.

Centre International du Vitrail , 2000Sculpter la Lumière, le vitrail contemporain en Bretagne, 1945-2000, Besançon.

Centre International du Vitrail, 1994, Jean Bazaine, Vitraux et Mosaïques Sous la direction de Jean-Pierre Greff. 

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Published by jean-yves cordier
5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 11:49

Les vitraux de l'église St-Guénolé à Concarneau : des panneaux du XVe siècle.

 

  Jusqu'en 1929, l'église paroissiale de Concarneau se trouvait intra-muros : la Ville Close de Concarneau disposait jadis d'une église Saint-Guénolé, mais qui n'était plus, après la Révolution, qu'une ruine si misérable qu'en 1830, elle fut rasée pour construire à la place "un triste monument...un des plus beaux spécimens du style dit de 1830" (Chanoine Abgrall) avec initialement  un dôme métallique. Cette deuxième église Saint-Guénolé fut démolie à son tour en 1930, ne conservant que son pignon-clocher et sa haute tour cylindrique. De 1937 à 1980, elle fut transformée "en hospice pour vieillard", terme déplorable utilisé en ces temps obscurs qui ignoraient l'élégance discrète de notre terme d'ehpad*. * in french.

   En 1912, on construisait sur les plans de l'architecte de Quimper Charles Chaussepied (1866-1930) l'église Saint-Cœur-de-Marie, en un style aussi imposant qu'improbable, auquel les mieux inspirés trouvaient des influences byzantines. Consacrée le 17 mars 1929 mais jamais terminée, ébranlée par l'ouragan de 1987, la basilique romano-byzantine menaçait de s'écrouler quand la décision fut prise de sa démolition, en 1994. Avant de le laisser disparaître, rappelons qu'elle comprenait "un porche ouest s'étendant sur toute la largeur de l'édifice, avec tribune adossée, une nef de trois travées avec bas-côtés supportant des tribunes, - puis une sorte de transept peu débordant actuellement mais qui devait à l'origine se terminer par une chapelle et deux absidioles, transept dont la partie centrale forme un tambour octogonal sur pendentifs, - une autre partie également de trois travées avec tribunes, - enfin un choeur semi-circulaire, au-dessus d'une crypte." (Le Maître, BSAF 1987). Un dernier remords imposa que l'on conserva sa tour-clocher.

 

Source image : blog paradoxitude.

 

                      vieille église concarn

   A sa place fut bâtie sur les plans de J.F. Galmiche et V. Etasse une nouvelle église Saint-Guénolé. Elle a été consacrée pour la Saint-Michel, le 29 septembre 1999.

Avant d'en découvrir les vitraux anciens et la raison de leur présence ici, découvrons quelques objets de l'art sacré :

A tout seigneur tout honneur, la statue de saint Guénolé.

Concarneau était un prieuré de l'abbaye de Landevennec, dont Guénolé était le fondateur et l'Abbé. La statue provient de la première église Saint-Guénolé et date du XVIIIe siècle.

                             concarneau 7691c

 

Crucifix.

 

                                 concarneau 7693c

 

 

 

Bannière Saint-Guénolé Priez pour nous.

              concarneau 7692c

 

Les deux vitraux du XVe siècle.

 

Ils ont été placés dans l'église récemment, mais on ignore tout du sanctuaire (sans-doute du Finistère sud, en raison de ressemblances avec ceux de la chapelle de Kerdevot en Ergué-Gabéric et de l'église de Locronan) dont ils proviennent. Ce sont deux scènes d'un cycle de la Vie de la Vierge du dernier quart du XVe siècle (règne de Charles VIII, et mariage avec Anne de Bretagne en 1491).

 On ne connaît leur existence que depuis la fin du XIXe siècle, date à laquelle ils appartenaient au naturaliste Émile Deyrolle.

                                          Emile Deyrolle

Voir le site des magasins Deyrolle :

   La Maison Deyrolle a été, et est toujours, très renommée pour proposer aux naturalistes le matériel de chasse et de collection des insectes, et pour leur propre collection de taxidermie ou de boites entomologiques. Créée par son grand-père Jean-Baptiste en 1831, elle avait été reprise par Emile Deyrolle en 1866, et celui-ci étendit l'activité à la publication d'ouvrages spécialisés sur la faune et la flore, et des fameuses planches murales du "Musée scolaire Deyrolle". En 1888, il dispose d'un vaste magasin 46 rue du Bac à Paris, dans un ancien hôtel particulier.

La famille Deyrolle possédait une villa au Coat Pin sur la Corniche à Concarneau, et avait fait monter ces vitraux dans l'escalier, dans une fausse baie gothique en bois. C'est le frère d'Émile, Théophile Deyrolle,(1844-1923) peintre et céramiste, qui avait fait construire là un immense atelier qui fut connue comme la "Villa Coat-Pin". [Le Coat Pin à Concarneau : site Filet Bleu]. C'est Théophile qui, mareyeur sur les parcs d'huître le matin, restaura le vitrail de saint Exupère à Dinéault, actuellement au Musée Breton de Quimper. Le vitrail est intégré au décor de la maison à la façon d'un vitrail civil pour susciter l'admiration des visiteurs, dont les nombreux "peintres du Groupe de Concarneau", son beau-frère Alfred Guillou, A. Granchi-Taylor, F. Le Gout-Gérard, etc.

   De 1950 à 1989, cette villa accueillit une communauté religieuse, les Petites Sœurs de l'Assomption. Au moment de la dissolution de cette communauté, l'historien Louis-Pierre Le Maître découvrit les œuvres et les fit donner à l'association diocésaine. 

Les panneaux ont été alors restaurés par le maître-verrier quimperois Jean-Pierre Le Bihan, comme il le relate sur son blog: http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-13409317.html.

  En 1995, on découvrit que quatre scènes d'une vie du Christ, d'origine bretonne, et de présentation similaire en lancettes dans des niches gothiques, étaient passées à la vente Drouot de 1927 en provenance des collections du Pr. A. Gilbert de Paris. Néanmoins, le compartimentage horizontale des deux ensembles ne coïncide pas, et a fait douter qu'ils proviennent d'une même origine.

Actuellement, ces verrières sont installés dans la baie sud du chœur, à droite de l'autel, dans un quadrillage stricte d'épaisses barlotières. Ces vitraux ne sont pas classés (!).

Il s'agit de deux lancettes trilobées de 2 mètres de haut et 0,80 m de large chacune. Elles ont en commun leurs niches architecturales d'inspiration flamande, à hautes tourelles et flèches, , traitées en grisaille et jaune d'argent et se détachant sur un ciel soit rouge, soit bleu.



 



 


          concarneau 7676c

 


 

I. L'Annonciation.

    Devant une tenture rouge finement damassée, la Vierge, nimbée, en manteau bleu et robe pourpre, est face à un livre posé sur le prie-dieu, mais elle se retourne à l'appel de l'Ange en marquant sa surprise. Ses cheveux blond , dégagés sur le front par un bandeau perlé, ruissellent sur ses épaules. Un médaillon ovale fait office de fermoir du manteau. 

L'Ange Gabriel est agenouillé. Ses vêtement rappellent ceux d'un évêque, avec un lourde chape verte aux bords richement ornés de pièces de cristal, une tunique blanche plus simple, un bonnet proche d'une mitre orfrayée. Ses ailes sont d'un beau bleu clair. Il tient dans la main gauche, non pas un lys, mais un bâton de pouvoir doré.

Marie et Gabriel sont réunis-séparés, dans l'espace intermédiaire qui est celui de la présence divine, par un bouquet de cinq lys dressés dans un vase, en symbole de virginité. Au dessus, c'est la parole divine qui circule, pliée en boucle par le manque de place. AVE MARIA GRATIA ...  DÕS TECUM, (Ave Maria  Gratia Plena, Dominus tecum, Salut Marie pleine de Grâce le Seigneur est avec toi).

Il reste à décrire le pavement en carreaux noir et blanc.

 

                     concarneau 7678c

concarneau 7684c

 

 

 

 

II. Le Mariage de la Vierge.

      Cette fois-ci, c'est sur le fond d'une tenture vert foncé que Marie et Joseph se détachent face au grand prêtre. Celui-ci porte une tenue censée illustrer sa fonction hébraïque, mais qui diffère peu de celle que portait Gabriel. C'est sans-doute le chapeau perlé qui, par sa forme pointue, est le plus caractérisé. Il unit la main droite de Marie et celle de Joseph.

  La Vierge a gardé la même tenue que dans la scène précédente, mais les pans du manteau laissent largement voir le revers frappé d'hermine : doit-on y voir une influence du mariage d'Anne de Bretagne ?

Joseph, robe bleue, chapeau ou capuche rouge, visage en verre blanc plaqué de rouge, tient un rameau fleuri (fleurs à quatre ou cinq pétales : aubépine ?). A la différence de Marie (mais en conformité avec la tradition iconographique française), Joseph n'est pas nimbé.

Le thème est, en vitrail, plus original que celui de l'Annonciation. Il est construit non pas sur les évangiles (Luc, 1,26-27 ne dit que "Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, /auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.) Ce sont les évangiles apocryphes (Livre de la Nativité de Marie) et La Légende Dorée de Jacques de Voragine qui précisent comment cela se passa.

Légende Dorée de Jacques de Voragine Livre III, Nativité de la Bienheureuse vierge Marie, 15-18

   "Quand elle eut atteint l’âge de quatorze ans, le pontife annonça publiquement que les vierges élevées dans le temple, qui avaient accompli leur temps, eussent à retourner chez elles, afin de se marier selon la loi. Toutes ayant obéi, seule la sainte Vierge Marie répondit qu'elle ne pouvait le faire, d'abord parce que ses parents l’avaient consacrée au service du Seigneur, ensuite parce qu'elle lui avait voué sa virginité. Alors le Pontife fut incertain de ce qu'il avait à faire ; d'une part, il n'osait aller contre l’Ecriture qui dit: « Accomplissez les vœux que vous avez faits » ; d'une autre part, il n'osait induire une nouvelle coutume dans les pratiques suivies par la nation. Une fête des Juifs étant sur le point d'arriver ; il convoqua alors tous les anciens ; leur avis unanime fut que dans une affaire si délicate, on devait consulter le Seigneur. Or, comme on était en prière et que le Pontife s'était approché pour connaître la volonté de Dieu, à l’instant du lieu de l’oratoire, tout le monde entendit une voix qui disait, que tous ceux de la maison de David qui étant disposés à se marier, ne l’étaient pas encore, apportassent chacun une verge à l’autel, et que celui dont la verge aurait donné des feuilles, et sur le sommet de laquelle, d'après la prophétie d'Isaïe, le Saint-Esprit se reposerait sous la forme d'une colombe, celui-là, sans aucun doute, devait se marier avec la Vierge. Parmi ceux de la maison de David, se trouvait Joseph, qui, jugeant hors de convenance qu'un homme d'un âge avancé comme lui épousât une personne si jeune, cacha, lui tout seul, sa verge, quand chacun avait apporté la sienne. Il en résulta que rien ne parut de ce qu'avait annoncé la voix divine ; alors le pontife pensa qu'il fallait derechef consulter le Seigneur, lequel répondit que celui-là seul qui n'avait pas apporté sa verge, était celui auquel la Vierge devait être mariée. Joseph ainsi découvert apporta sa verge qui fleurit aussitôt, et, sur le sommet se reposa une colombe venue du ciel. Il parut évident à tous que Joseph devait être uni avec la sainte Vierge. Joseph s'étant donc marié, retourna dans sa ville de Bethléem afin de disposer sa maison et de se procurer ce qui lui était nécessaire pour ses noces. Quant à la Vierge Marie, elle revint chez ses parents à Nazareth avec sept vierges de son âge, nourries du même lait et qu'elle avait reçues de la part du prêtre pour témoigner du miracle. Or, en ce temps-là, l’ange Gabriel lui apparut pendant qu'elle était en prière et lui annonça que le Fils de Dieu devait naître d'elle."

 

 On voit toute l'importance du rameau tenu par Joseph.

 Le thème a été traité en peinture au XIVe siècle par Giotto à Padoue et par Fra Angelico à Florence, et à la fin du XVe siècle/début XVIe par Ghirlandaio, le Pérugin et Raphaël. En Bretagne, on le trouve dans les peintures murales de l'église de Kernascleden 

 L'autre détail intéressant est le personnage féminin qui apparait à moitié derrière la Vierge.  En peinture (où les artistes disposent d'une place suffisante), les personnages qui entourent Marie, Joseph et le Grand Prêtre sont soit les prétendants éconduits (qui brisent leur baguette restée stérile), soit le cortège nuptial, soit les parents de Marie, Anne et Joachim, soit encore les autres vierges souhaîtant se marier. Cinq à sept vierges accompagnent alors, en procession, Marie. Ici, deux personnages masculins sont visibles derrière Joseph, le premier coiffé d'un bonnet pourpre.

 Ce personnage féminin portant le voile (alors que les jeunes filles ne couvrent pas leurs cheveux), je postule qu'il s'agit de sainte Anne, et que l'homme au bonnet pourpre est Joachim ; on comparera avec la peinture de Kerascleden, où leur identification est claire. Pour être complet, on notera qu'à Concarneau, une deuxième femme s'aperçoit, à coté de Anne.

 

      Remarque-t-on la discrète signature du maître-verrier restaurateur, qui semble gravé sur le socle de marbre, sous un pan de la robe de Marie ? (la meilleure place pour un artiste chrétien). On lit LE BIHAN 1996 QUIMPER.

                         concarneau 7680c

 

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En comparaison, voici le même thème traité à la chapelle N.D de Lansaläun à Paule (22), et qui date de 1528 :

Le vitrail de l'arbre de Jessé de la chapelle N.D. de Lansalaün à Paule. Ce n'est que maintenant que je prête attention aux deux (demi) personnages latéraux, qui, à Paule, au vu des autres panneaux, sont clairement Anne et Joachim. 

 

vitrail-jesse 3950c

 

 


III. Le Baptème du Christ (XIXe siècle).

   Il s'agit, selon le Corpus Vitrearum d'un "médaillon récent, figurant dans le style du XIIIe siècle le Baptême du Christ, monté dans la chapelle des Fonts". Il a le mérite d'être, dans le sas d'entrée de l'église, à hauteur d'homme, parfaitement accessible à la contemplation et à l'étude, ce qui permet d'observer la complexité du travail de peinture sur verre à la grisaille ou la sanguine : les traits dessinant le nez et les sourcils, l'œil, sont des calligraphies parfaites, mais la manière dont le modelé est obtenu par la peinture diluée. Cette observation devient passionnante si on se souvient de la technique que le moine Théophile recommandait dans son Livre 2  De arte vitriaria  Chapitre 20 " Des trois teintes pour illuminer à travers le verre" : Une première grisaille très diluée sur le verre, en lavis laisse passer la lumière au maximum. Avec un chiffon on enlève les parties qui doivent rester à la lumière, c'est la technique des enlevés. Puis on applique une deuxième teinte plus épaisse pour les modelés et les ombres. Et enfin la troisième couche de grisaille pour les traits plus noir et plus épais des contours.

 

concarneau 7696c

 

 


                     concarneau 7699c

 

 

                      concarneau 7700c

 



Sources et liens:

 

GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005 Les Vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, Presses Universitaires de Rennes, Rennes page 123.

— Notice du Diocèse de Quimper Chanoine Abgrall

http://catholique-quimper.cef.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_notices/concarneau.pdf

— Topic-Topos :http://fr.topic-topos.com/vie-de-la-vierge-concarneau

 

 FERRARO (Séverine) Les images de la vie terrestre de la Vierge dans l’art mural (peintures et mosaïques) en France et en Italie Des origines de l’iconographie chrétienne jusqu’au Concile de Trente Thèse du 8 décembre 2012  pour obtenir le grade de Docteur de l’Université de Bourgogne en Histoire de l’art médiéval Ecole Doctorale LISIT UMR ARTeHIS. Chapitre consacré au mariage de la Vierge page 224-266.

 http://nuxeo.u-bourgogne.fr/nuxeo/site/esupversions/17fe4751-4062-42ea-ad2f-f4128184e83e

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Published by jean-yves cordier
3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 23:07

Les statues de l'église de Plourin-les-Morlaix (3).

 

 

Vierge de Pitié.

statues 0227c

 

Saint Jean l'évangéliste.

                          statues 0228c

 

 

Saint Yves entre le Pauvre et le riche.

statues 0229c

 

 

Saint Yves.

                         statues 0230c

 

 

Baptème du Christ par Jean-Baptiste dans le Jourdain.

Noter la présence, traditionnelle et légendaire, de l'ange portant la tunique, parfois identifié à saint Saturnin.

Vierges couchées (4) : calvaire de Tronoën à saint-Jean-Trolimon (29).

 

statues 0231c

 

 

 

Sainte Marguerite issant du dragon.


                   statues 0238c

 

 

Saint Sébastien.


                 statues 0239c

 

 

Vitrail : ange de l'Annonciation.

Début du XVe. Restauré au milieu du XIXe siècle.

                       statues 0240c


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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 23:02

 Les statues de l'église de Plourin-les-Morlaix

   (2 : Anne trinitaire) .

 


                statues 0233c

 

Voir :  Anne trinitaire de l'église de Guimaëc.

Groupes de Sainte-Anne Trinitaire de la vallée de l'Aulne.

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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